recueilli environ un millier de signatures à ce jour, ce qui est bien mais encore insuffisant. Nos
collègues doivent prendre conscience des conséquences dramatiques de la suppression des heures
dédoublées. Dans les lycées où les classes de séries technologiques sont nombreuses, cela
augmenterait de manière significative et insupportable le nombre de classes et d’élèves par professeur.
Ce chapitre consacré au projet Chatel se termine sur un soupçon : considérant que nous perdrions des
heures si nous ne pouvons plus bénéficier des dédoublements, le but n’est-il pas de faire en sorte que
le temps ainsi libéré ne soit plus employé à l’enseignement de la philosophie mais à des activités
subalternes ou, à tout le moins, étrangères à notre profession même ? On aurait alors trouvé le moyen
de faire croire à une augmentation du poids de la philosophie dans le système scolaire français, là où
on recherche en vérité davantage de « flexibilité », à coûts et moyens constants.
II – Le baccalauréat
Un mot est dit de l’organisation du baccalauréat. Plusieurs syndicats et associations demandent que la
session 2011 débute un mardi et non un jeudi, objectif qui semble raisonnable et qui pourrait
bénéficier de l’appui des services du rectorat dont la tâche s’en trouverait grandement facilitée.
Le débat se poursuit sur la notation de l’épreuve de philosophie. On s’accorde généralement à dire
qu’il y a eu des progrès, mais certaines difficultés persistent et la réflexion sur les conditions d’une
notation juste doit être poursuivie. Deux aspects du problème dominent la discussion :
a) La question de la moyenne : s’il est hors de propos d’atteindre les moyennes excessivement
généreuses d’autres disciplines, il est peut-être judicieux de se rapprocher du 10/20 en se
rappelant que 10 n’est pas une bonne note et qu’à être trop exigeant, on « autorise » les élèves
à désespérer de la philosophie et à ne pas faire d’effort au long de l’année. Même si certains
collègues sont très réticents à l’idée de noter plus largement, il semble bien que cette tendance
s’affirme désormais plus nettement qu’auparavant. Reste à définir un seuil de crédibilité : trop
basses, les notes découragent les élèves ; trop hautes, elles les dispensent de travailler.
b) La reconnaissance du travail fourni : en raison d’un écrasement manifeste des notes entre 7 et
12 (plus ou moins), la notation ne rendrait pas justice aux élèves méritants, leur attribuant le
même résultat (à peu de choses près) qu’aux élèves dilettantes. Plusieurs collègues font état de
ce problème. Que dire à un élève sérieux qui constate qu’il a eu 7/20, tout comme le cancre de
la classe ? Deux difficultés sont alors pointées successivement, qui expliquent en partie cette
injustice. D’une part, nous valorisons le moindre élément intéressant d’une copie médiocre, la
faisant sortir très vite de la zone des non-copies (de 0 à 5) pour la porter à 7 ou 8 sur 20 ; mais
à l’inverse, nous surestimons la moindre imperfection d’une copie honorable, la faisant tout
aussi vite chuter à 10 ou 11 sur 20. D’autre part, nous ne serions pas assez attentifs à la
présence dans une copie d’indices permettant de repérer qu’un cours a été appris et que le
candidat tente, peut-être avec maladresse mais en toute bonne foi, de le réinvestir. Alors que
de plus en plus de candidats peinent à mettre au jour un problème, nous en sommes souvent
réduits, il faut bien l’admettre, à valoriser la culture philosophique qui transparaît dans une
copie.
Cette discussion s’achève sur les moyens qui sont mis à notre disposition pour améliorer les choses sur
ce point. L’organisation d’un stage similaire à celui de l’an passé pourrait être bénéfique car de
nombreuses difficultés n’avaient pas pu être évoquées durant cette seule journée. Par ailleurs, le fait de
disposer, lors de la réunion d’entente, d’un échantillon de copies sur les différents sujets contribue à
rendre cette réunion plus fructueuse et la majorité des collègues présents paraît en souhaiter la
reconduction.
III – Le bureau de l’APPEP