l’argumentation lui apparaît, pour le moins, très contestable. Pour lui les élèves doivent être dirigés
vers des problèmes et non pas vers des techniques. Ce qui est certain, et que M. Poirier croit pouvoir
garantir, sans difficulté, c’est que le programme de la classe de première, quel qu’il serait, ne devrait
obéir à aucun autre principe qu’à celui de l’actuel programme, c’est-à-dire, citant ce programme,
l'exercice réfléchi du jugement par l’acquisition d’une culture philosophique. Il n’y a selon lui pas à
craindre une perte d’identité ou d’une dilution de notre enseignement. Il appartiendrait de toute façon
(il appartiendra, dit notre interlocuteur) à un « GEPS » de proposer un programme.
• Redéfinir la présentation des épreuves du baccalauréat
Sous cette appellation, qui est sienne, M. Poirier nous présente comme une de ses priorités le travail
qu’il compte entreprendre dans cette direction. Il ne s’agit pour lui en aucun cas de modifier la nature
des épreuves (dissertation, explication de texte) mais de rendre plus accessible aux élèves la
compréhension de ce qui leur est demandé. À propos de l’explication de texte, la volonté d’en préciser
l’ambition n’a pas complètement abouti. Ainsi recommencent souvent certaines discussions quant à la
manière de prendre en considération l’extrait d’une œuvre. M. Poirier estime qu’il faudrait dans les
sujets de dissertation qu’un problème soit clairement apparent. Une telle intention se veut d’abord
fondée sur le constat de l’impuissance de beaucoup des élèves actuels à élaborer d’eux-mêmes un
problème. M. Poirier souligne que même si cela n’a rien de régulier, il arrive souvent qu’un élève
moyen, travailleur, passe des notes moyennes qui sont les siennes dans l’année à des notes très
médiocres (6 ou 7 par exemple), ce qui, par ailleurs, nuit considérablement à notre discipline.
• La fusion IUFM-Universités
Nous faisons un compte-rendu détaillé des craintes et des attentes formulées lors de notre dernier
BN1. Pour M. Poirier il faut surtout se concentrer sur le rôle que les professeurs de philosophie
peuvent jouer auprès des P.E . Il juge que dans l’ensemble les rectorats ont choisi des universités
suffisamment fortes pour que l’intégration des IUFM se solde par une élévation de la qualité des
formations.
Par ailleurs, l’inégalité des académies en nombre de journées accordées à la formation continue, lui
apparaît en bonne partie expliquée par l’état désastreux des finances de certains IUFM. Quant à la
formation elle-même, M. Poirier pense que les professeurs voudraient des réunions proprement
dédiées à des échanges sur les cours. Nous faisons remarquer que les journées de conférences sur des
notions ou champs de problèmes peuvent être l’occasion de tels échanges tandis que les stages
proposant une réflexion séparée d’un travail philosophique rencontrent souvent peu de succès. M.
Poirier pense que dans une journée, si une demi-journée est consacrée à des conférences l’autre devrait
l’être à la réflexion entre les collègues relativement au travail des cours.
• Horaire des terminales S.
Nous tombons d’accord sur la nécessité de combattre particulièrement la réduction de l’horaire à 3
heures classe entière. Selon M. Poirier, certains proviseurs ne respecteraient même plus le seuil devenu
traditionnel de 24 élèves. Il est selon lui impossible d’obtenir le renouvellement de la circulaire de
rentrée 2002 formulant l’alternative 2+1(dédoublée) ou 4 heures élèves. M. Poirier marque d’ailleurs
très nettement sa préférence pour l’existence d’une heure dédoublée et juge même que, en fonction du
type d’établissement, c’est à tort que certains collègues ont privilégié 4 heures classe entière. Le
dédoublement est pour lui l’occasion d’une pédagogie particulière.
• L’enseignement dans les terminales STG et STI
1 Le 22/9/07. Voir le compte-rendu rédigé par Alain Champseix et Henri Dilberman