La remise en cause de la théorie de Wegener
-Ce n’est qu’en 1922 que les géologues commencent à s’intéresser aux thèses de Wegener. Passée la réserve du début, les hostilités deviennent de plus
en plus virulentes. Les détracteurs doutent du sérieux scientifique de Wegener et pour justifier leur rejet ils argumentent que les ajustements entre
continents sont imprécis et sans doute accidentels, que les ressemblances géologiques et paléontologiques ne sont pas si évidentes et qu’il est bien
téméraire de vouloir prouver l’existence d’un ancien continent unique en cherchant à raccorder les marques de glaciations.
-Lake, en 1922, met en doute le sérieux de la démarche scientifique de Wegener.
-Le moteur de la dérive point faible de la théorie
En 1924, Harold Jeffreys (1891-1989) s'oppose résolument à la théorie de Wegener en
soutenant que les forces envisagées comme moteur sont bien trop faibles pour mouvoir les
continents :
« Il n'y a par conséquent pas la moindre raison de croire que des déplacements en bloc de
continents à travers la lithosphère soient possibles. […] Une dérive séculaire des continents,
telle qu'elle a pu être soutenue par A. Wegener et autres, est hors de question. »
L'argument des détracteurs de Wegener est donc que les forces avancées
comme moteur de la mobilité des continents ne sont pas assez puissantes
pour expliquer la dérive de ces masses énormes, et puisqu'aucun mécanisme
satisfaisant n’existe pour déplacer les continents, les continents n’ont pas pu
dériver.
Les scientifiques refusent de se remettre en question. Seuls quelques
géologues très minoritaires auront défendu la théorie de Wegener.
L’absence d’un mécanisme plausible n’explique certainement pas tout. Car
lorsque Arthur Holmes présente en 1928 un mécanisme beaucoup plus
satisfaisant en invoquant les courants de convection, il n’est pas suivi et l’hypothèse de la dérive n’est pas reconsidérée. Finalement, ce sont sans
doute les réticences à abandonner les anciennes connaissances et à changer radicalement de cadre interprétatif qui n’ont pas permis de suivre
l'hypothèse de Wegener.
Ainsi, si Wegener a pu démontrer de façon convaincante et scientifique l'existence d'un super continent, la Pangée, il n'a pas su expliquer de façon
convaincante quel était le moteur qui avait fait dériver les continents.