le leadership au niveau opérationnel : doctrine canadienne et étude

Vol. 9, No3, 2009 Revue militaire canadienne 77
HISTOIRE MILITAIRE
Le capitaine de frégate Hugues Canuel est le chef de cabinet du
commandant de la Marine canadienne au Quartier général de
la Défense nationale à Ottawa. Titulaire d’un baccalauréat ès arts
du Collège militaire royal de Saint-Jean et d’une maîtrise ès arts
du Collège militaire royal du Canada, il a terminé le cours de
commandement et d’état-major et a obtenu en 2006 une maîtrise
en Études de la défense au Collège des Forces canadiennes.
par le capitaine de frégate Hugues Canuel
LE LEADERSHIP
AU NIVEAU
OPÉRATIONNEL :
DOCTRINE
CANADIENNE ET
ÉTUDE DE CAS
SOVIÉTIQUE
Associated Press 9504220378
Des muscovites sont rapetissés par cette gigantesque image du
général Joukov, devant la bibliotque Lénine, le 22 avril 1995.
Introduction
Plus de 15 ans après la chute du mur de Berlin, les
Forces canadiennes continuent leur processus d’adaptation
aux complexités de l’après-Guerre froide. Tant au Canada
que dans le reste du monde occidental, les « dividendes de la
paix » s’obtinrent alors même que le « nouvel ordre mondial »
s’effondrait dans l’instabilité. Les années 1990 furent
difficiles pour les militaires canadiens, alors que des
réductions radicales de leurs budgets et de leurs effectifs
étaient imposées et que le tempo des opérations outre-mer
connaissait une augmentation inattendue. Les difficultés
éprouvées durant certains de ces déploiements ainsi que
plusieurs incidents disciplinaires qui se sont déroulés
au Canada eurent une telle notoriété que les autorités
canadiennes se virent dans l’obligation d’implanter une série
de réformes tous azimuts1
.
Ce processus culmina avec la publication d’un nouvel
ethos militaire et dune nouvelle doctrine de leadership
pour les Forces canadiennes2
. Ces documents sont largement
basés sur l’expérience de l’après-Guerre froide, mais ils
se targuent également de refléter la longue tradition de
service militaire du Canada dans le cadre des grands
conflits du XXesiècle3
. Plus particulièrement, les auteurs
de la nouvelle doctrine de leadership se sont donné
comme défi, étant donné la nature fondamentale des
principes la sous-tendant, d’élaborer une théorie applicable
à tous les niveaux de commandement (stratégique,
opérationnel et tactique) pour l’ensemble du continuum
des opérations, tant dans les unités déployées outre-mer
que celles occupées par des activités de garnison ainsi que
pour le personnel servant au sein des états-majors4
.
78 Revue militaire canadienne Vol. 9, No3, 2009
Cette prétention à
l’universalité d’application
de la doctrine canadienne
pose toutefois un problème
lorsque vient le temps
de dégager les impératifs
fondamentaux nécessaires
au succès du commande-
ment s’exerçant à un niveau
particulier5. Le présent
article ne vise pourtant
pas à démanteler les fonde-
ments théoriques de cette
doctrine. Il cherche plutôt à
démontrer qu’il demeure
nécessaire d’identifier préci-
sément, parmi les nombreux
éléments du cadre théo-
rique général, ceux qui
sont véritablement essen-
tiels au succès d’un leader
opérant à un échelon de
commandement donné. Pour
ce faire, l’approche adoptée
sera d’isoler les principes
essentiels du leadership
au niveau opérationnel en
appliquant le modèle moderne des Forces canadiennes
à l’étude d’une figure historique impliquée dans
des combats radicalement différents de l’expérience
occidentale récente.
Le général Gueorgui Konstantinovitch Joukov joua un
rôle critique dans la conduite des armées de l’Union soviétique
tout au long de la Seconde Guerre mondiale. C’est toutefois
son expérience de commandement au niveau opérationnel
sur le front de l’Est, de l’été 1941 jusqu’à la fin de l’hiver
suivant, qui fournit un cadre des plus fascinants pour mettre
le modèle canadien à l’épreuve6
. L’étude du cas Joukov, si
différent des récentes expériences opérationnelles des Forces
canadiennes, confirme néanmoins la validité des principes
fondamentaux qui ont été isolés par cet auteur au sein des
généralités du prototype canadien de l’après-Guerre froide, et
ce sur l’ensemble du continuum des opérations. Tout d’abord,
il sera nécessaire de faire une analyse intuitive du modèle
théorique canadien afin d’y identifier une responsabilité clé
au sein de chacun des cinq critères d’efficacité du leadership
qui s’y trouve. Ces responsabilités seront par la suite
appliquées au cas Joukov afin de mesurer la nature du succès
de ce dernier comme leader opérationnel lors des mois de
combats désespérés menés par une Armée rouge vacillant
sous les coups de butoir de la Wehrmacht allemande.
Le modèle de leadership des Forces canadiennes
Une étude portant sur le leadership se doit tout d’abord de
clarifier ce terme fondamental. Sa définition moderne
peut être résumée en termes simples : « Le processus par
lequel un individu influence un groupe de personnes pour
atteindre un but commun7
. » Une telle déclaration, relativement
neutre, n’est toutefois pas satisfaisante dans le cadre de la
présente étude, car le but est d’identifier les attributs
d’un commandant exerçant un leadership effectif au niveau
opérationnel. Il devient donc nécessaire de définir ce concept
non seulement en termes militaires mais, de façon tout
aussi importante, en mettant l’accent sur l’efficacité à
remplir une mission donnée. Le modèle canadien repose
sur une telle définition : « Diriger, motiver et habiliter
de manière à ce que la mission soit accomplie avec
professionnalisme et éthique, et chercher en même temps
à développer ou à aliorer les capacités qui contribuent
au succès de la mission8. »
L’ajout, dans le modèle canadien, d’une dimension
d’efficacité au concept de leadership reflète l’adoption
de la théorie stratifiée des systèmes. Cette dernière fait
la distinction entre deux fonctions : diriger les gens (dans
l’exécution de leur mission et de leurs tâches quotidiennes)
et diriger l’institution (grâce au développement des capacités
stratégiques et professionnelles requises par l’organisation)9
.
Cette dualité est dynamique, alors que les rôles et les
responsabilités attribués à un leader au sein de l’organisation
militaire évoluent au cours de sa carrière. L’un peut
généralement s’attendre à se concentrer sur la première
catégorie lorsqu’il se trouve au bas de la hiérarchie pour
ensuite jouer un rôle accru dans la direction de l’institution
à mesure qu’il se rapproche du sommet de la pyramide.
Il en résulte une zone nébuleuse au centre de ce continuum,
où un individu peut se voir autorisé (ou même obligé)
à exercer ces deux fonctions simultanément, bien qu’à
différents degrés selon les circonstances10
.
Le modèle de leadership des Forces canadiennes repose
donc sur deux principales fonctions (diriger les gens et
diriger l’institution) auxquelles différents critères d’efficacité
DND photo AR2008-JO11-181
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HISTOIRE MILITAIRE
doivent être appliqués et dont l’importance varie en fonction
des responsabilités hiérarchiques décrites ci-dessus11
. Ces
critères, au nombre de cinq, forment un cadre d’efficacité
nécessaire à l’exécution de la mission tout en respectant
les aspects professionnels et éthiques requis des Forces
canadiennes : succès de la mission, intégration interne,
bien-être et engagement des membres, adaptation au monde
extérieur et ethos militaire12
. Les quatre premiers critères
constituent des résultats essentiels, et tout particulièrement
le succès de la mission, qui devient le but ultime du
leader, alors que les trois autres sont plutôt des éléments
facilitant cette réussite. Face à ce résultat principal (succès
de la mission) et ces résultats habilitants (intégration interne,
bien-être des subalternes, adaptation extérieure), l’ethos
militaire concerne la conduite de la mission par laquelle
des normes générales fixent les limites à respecter en tentant
d’atteindre les résultats souhaités13
.
Cette structure théorique fournit un cadre des plus
utiles afin de clarifier le modèle de leadership des Forces
canadiennes. Par contre, tel que noté en introduction, sa
formulation destinée à tous les niveaux de commandement
à travers l’ensemble du continuum des opérations peut
rendre difficile son application pratique dans un contexte
spécifique. Dans le tableau illustrant le modèle canadien,
différents énoncés de responsabilités apparaissent sous les
deux fonctions du leadership, et ce, pour chaque critère
d’efficacité. Bien que spécifiques, ces énoncés varient
grandement à l’intérieur d’un même critère. Sous la fonction
diriger les gens par exemple, le critère d’efficacité associé
au succès de la mission peut être rempli par un éventail
de responsabilités, allant de l’acquisition d’une compétence
personnelle et son perfectionnement à l’obtention et la
gestion des ressources nécessaires à l’exécution des tâches.
Par ailleurs, la fonction diriger l’institution peut être mesurée
sous le critère d’efficacité « adaptation au monde extérieur »
par la responsabilité d’amorcer le changement ainsi que
celle de produire régulièrement des rapports d’information
destinés au monde extérieur14.
Cet éventail de responsabilités disparates, bien qu’elles
soient toutes applicables à différents degrés selon les
circonstances, empêche le lecteur de comprendre quelles
sont les pratiques vraiment essentielles à l’exécution d’un
leadership effectif pour différents niveaux de comman-
dement. Il devient donc nécessaire de tenter de raffiner
ce modèle pour mettre clairement en évidence les quelques
éléments qui sont véritablement fondamentaux, plus
particulièrement au niveau opérationnel. Ce cheminement
doit toutefois inclure une plus ample discussion sur la nature
du commandement au niveau opérationnel afin de préciser
le cadre envisagé dans le présent article.
Le leadership au niveau opérationnel
La doctrine militaire canadienne reconnaît trois degrés
d’opérations : stratégique, opérationnel et tactique. Le
niveau opérationnel est décrit comme suit : « Niveau de
commandement auquel on emploie des forces pour atteindre
des objectifs stratégiques dans un théâtre ou une zone
d’opérations par la conception, l’organisation et la planification
de campagnes et de grandes opérations15
. » Ce concept est
un héritage direct de la vision élaborée tout d’abord en
Prusse au cours du XIXesiècle et raffinée par l’Armée
rouge entre les deux guerres mondiales sous le terme art
orationnel. Les conflits de l’ère industrielle illustrèrent
clairement le besoin d’établir une nouvelle discipline
militaire afin de combler le fossé entre l’établissement de
grands objectifs politico-militaires précédant les combats
(stratégie) et l’application de la force armée sur le champ
de bataille (tactique).
Vainqueur des guerres dunification allemandes des
années 1860 et de la Guerre franco-prusse de 1870-1871,
Helmuth von Moltke est souvent reconnu comme le premier
vrai « pratiquant » de l’art opérationnel16
. Il instaura les
procédures et les moyens requis pour coordonner le
mouvement et le ravitaillement des grandes armées de
masse qui dominèrent les champs de bataille européens,
bénéficiant d’une mobilité et d’une létalité croissantes
jusqu’à leur neutralisation mutuelle dans les tranchées de
la Première Guerre mondiale. La nouvelle Armée rouge
adopta et raffina les préceptes allemands en appliquant
les leçons de ce conflit et en capitalisant sur l’expérience
acquise dans les combats qui suivirent la révolution
Le maréchal de camp Helmuth Karl Bernhard Graf von Moltke
Art Resource ART315328
80 Revue militaire canadienne Vol. 9, No3, 2009
communiste de 1917. Le terme art
opérationnel est d’ailleurs attribué à
une école de pensée inspirée, au cours
des années 1920, par les écrits du
général A. A. Svechin, dont la vision fut
implantée formellement dans la doctrine
soviétique au cours de la décennie suivante
par le maréchal M. N. Tukhachevsky17
.
Alors que la Seconde Guerre mondiale
apparut comme l’âge d’or de l’art
opérationnel, il sembla initialement que
la Guerre froide lui assènerait le coup
final. Plusieurs observateurs imaginèrent
que la stratégie de dissuasion nucléaire
adoptée par l’Organisation du Traité de
l’Atlantique Nord (OTAN) au cours des
années 1950 et 1960 éliminerait le besoin d’étudier le
mouvement et l’emploi de grands corps d’armée18
. Les
difficultés expérimentées sur le terrain par la plupart
des puissances occidentales pendant la période de
décolonisation, et plus particulièrement l’échec américain
au Vietnam, signalèrent toutefois un regain d’intérêt
pour l’art opérationnel. Cette tendance se confirma
également lorsque l’Alliance atlantique adopta en fin de
compte une stratégie de réponse flexible incluant le besoin
d’employer à grande échelle des forces
militaires conventionnelles. Ce mouvement
mena à l’adoption formelle de l’art
opérationnel dans la doctrine de tous
les pays membres de l’OTAN, le Canada
y compris19
.
Cette appréciation de la nature du
niveau opérationnel permet finalement
d’identifier clairement les responsabilités
essentielles au succès du leader exerçant
son autorité à ce niveau. L’analyse intuitive
du modèle canadien nous amène à
conclure que, pour chacun des cinq
critères d’efficacité mentionnés plus
haut20 et se trouvant tous sous la dimension
diriger les gens, les responsabilités
suivantes sont indispensables à l’exercice effectif du
leadership au niveau opérationnel : i) préciser ses objectifs
et ses intentions; ii) surveiller, inspecter, corriger, évaluer;
iii) encadrer et éduquer les subordonnés, et établir des
normes et des programmes d’activités; iv) prévoir l’avenir;
et v) rechercher les responsabilités et les accepter.
Cela ne signifie pas que les autres énoncés de responsabilités
ne sont pas pertinents, mais plutôt qu’ils ne sont pas aussi
essentiels au niveau opérationnel ou qu’ils ne s’appliquent
pas nécessairement à l’ensemble des opérations. Les
cinq responsabilités choisies ici sont toutefois requises,
quel que soit la mission ou le contexte opérationnel.
Cette analyse intuitive, basée sur les demandes
particulières du niveau opérationnel de commandement
dans le contexte canadien, doit être validée pour assurer
sa légitimité. L’application de ces concepts à l’expérience
vécue par Joukov dans le contexte extrêmement difficile
de l’invasion de l’Union soviétique par l’Allemagne
permet de déterminer la pertinence de ce modèle de
leadership au niveau opérationnel.
Le général joukov : un leader opérationnel
L’ étude du général Joukov comme leader opérationnel
est compliquée par le système de commandement
particulier de l’Armée rouge à l’époque. Le système
soviétique était en effet grandement décentralisé jusquà
l’invasion allemande du 22 juin 1941, mais, dès le
lendemain, une réorganisation en profondeur mena à
l’implantation d’une structure très différente21. Sous la
direction d’un nouveau cabinet de guerre (le GOKO), qui
rassemblait les membres les plus importants du Parti
communiste et dictait les priorités politico-militaires,
la Stavka fut cée pour assumer le rôle dun véritable
état-major interarmées subordonné au cabinet de guerre
et chargé de produire les grands plans stratégiques
coordonnant l’ensemble des efforts militaires soviétiques22.
Les districts militaires administratifs furent ensuite
abandonnés en faveur de la création de « fronts23 »
géographiques rassemblant plusieurs corps d’armée dirigés
en termes opérationnels. Pour les fins de la présente étude,
on suppose que la Stavka menait les activités militaires
soviétiques au niveau stratégique, sous la direction politique
Le machal M.N. Tukhachevsky
Associated Press 370511036
« Diriger, motiver et
habiliter de manière
à ce que la mission
soit accomplie avec
professionnalisme et
éthique, et chercher
en même temps à
développer ou à
améliorer les capacités
qui contribuent au
succès de la mission »
Vol. 9, No3, 2009 Revue militaire canadienne 81
HISTOIRE MILITAIRE
du GOKO, alors que les commandants
de fronts exerçaient leur leadership au
niveau opérationnel.
Cet éclaircissement ne simplifie
toutefois pas les choses dans le cas de
Joukov, car celui-ci était occupé aux
deux niveaux. Ayant joint les rangs de
l’Armée rouge dès le début de la Guerre
civile russe, Joukov entreprit une carrière
fulgurante dans la cavalerie, l’amenant,
plus tard, à se spécialiser dans les blindés
durant l’entre-deux-guerres sous la tutelle
du maréchal Tukhachevsky, chantre de
l’art opérationnel. Ayant échappé aux
purges staliniennes de 1937-1938, Joukov
se distingua dans les combats frontaliers
qui opposèrent l’Union soviétique et le Japon en 1939,
menant à sa nomination au poste de chef de l’état-major
général de l’Armée rouge, en janvier 194124
. Il occupait
toujours cette position lorsque les hostilités éclatèrent
entre l’URSS et l’Allemagne et il fut ainsi inclus dans la
Stavka dès sa création. Toutefois, Joukov s’opposa aux
priorités stratégiques exprimées par Staline au cours de
l’été et perdit son poste de chef de l’état-major général.
Il devint le premier commandant du nouveau Front de
réserve stratégique au mois d’août 1941, tout en demeurant
membre de la Stavka25
.
L’opération Barbarossa, nom de code donné par les
Allemands à l’invasion de l’Union soviétique, visait à
occuper la partie européenne de ce pays,
puis à établir une ligne continue le
long des montagnes Oural, d’Arkhangelsk
dans l’Arctique jusqu’à Astrakhan sur
les côtes de la mer Caspienne26
. La
stratégie soviétique, bien que nécessitant
le sacrifice des forces déployées le
long des frontières, reposait sur l’établis-
sement de lignes défensives successives
dans l’immensité de la steppe russe afin
d’épuiser le blitzkrieg allemand. Ces
défenses, destinées à ralentir l’ennemi
tout en infligeant des pertes irrémé-
diables aux formations de la Wehrmacht,
devaient permettre aux autorités sovié-
tiques de rassembler les forces nécessaires
pour repousser un ennemi épuisé dans
une série de contre-offensives visant à reprendre le
territoire perdu27
.
La période difficile s’étendant d’août 1941 à décembre
1942, soit la phase « défensive » de la stratégie soviétique,
représente l’une des meilleures occasions de mesurer la
valeur du leadership opérationnel du général Joukov. Ayant
cumulé plus de défaites que de victoires tactiques sur le
terrain, les opérations se déroulant durant cette période
n’en démontrèrent pas moins le succès de Joukov au niveau
opérationnel dans l’atteinte d’« objectifs stratégiques dans un
théâtre ou une zone d’opérations28 ». Que ce soit comme
commandant du Front de réserve stratégique à la bataille
d’Ielnia en août 1941 ou comme représentant de la Stavka à
Leningrad le mois suivant,
Joukov ne réussit pas à arrêter
le rouleau compresseur alle-
mand. Par contre, il parvint
d’une part à ralentir consi-
dérablement l’élan de la
Wehrmacht vers Moscou
et, d’autre part, à implanter
les défenses nécessaires
pour soutenir le « siège de
900 jours » auquel ferait
face l’ancienne capitale
tsariste, immobilisant des
ressources humaines et maté-
rielles inestimables à long
terme pour l’Allemagne29
.
Même l’opération Mars
(novembre et décembre
1942), la défaite la plus
cinglante encaissée par
Joukov durant la Deuxième
Guerre mondiale, servit
la stratégie soviétique en
immobilisant le Groupe
d’armées Centre et empê-
chant ce dernier d’envoyer
des renforts vers le sud
pour secourir la VIearmée
allemande, encerclée à
Stalingrad30
.
Joukov (centre) avec le géral Eisenhower et le maréchal de camp Montgomery au quartier général du
géral Eisenhower à Frankfort à la fin de la guerre, le 10 juin 1945.
DefenseImagery.Mil HD-SN-99-02756
« Le succès de Joukov
est attribuable à
l’application continue
par ce dernier
d’énoncés de
responsabilités
essentielles qui font
aujourd’hui partie du
modèle de leadership
des Forces
canadiennes »
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