L'ECONOMIE POLITIQUE CLASSIQUE Introduction → nomos (la règle/norme/loi)

L'ECONOMIE POLITIQUE CLASSIQUE
Introduction
- Économie (Hésiode) → oikos (maisonnée, grpe domestique, domaine agricole géré par l'H libre)
→ nomos (la règle/norme/loi)
=> règles de bonne gestion du domaine agricole
- Économie politique (Antoine de Montchrestien, Traité d'économie politique, 1615) polis (la
cité comme organisation politique) paradoxe (oikos = domaine de la nécessité = dévalorisé
polis = vie citoyenne = valorisé)
- Chute odalité état moderne centralisé économie politique classique = transposition de la
bonne gestion au royaume tt entier (volonté de rupture ac la philosophie morale) => mercantilisme
qui se divise en 2 groupes sociaux : commis de l'état (Colbert) et marchands, industriels, banquiers.
Diversité des préceptes (étatistes ou libéraux) mais raisonnement dans un cadre commun.
1. Au niveau de l'économie tte entière 2. Commerce entre les pays 3. Commerce international = jeu
à somme nulle (valorisation métaux précieux)
- Grande rupture = Adam Smith : pensée de l'économie en terme de marchés, s'inspirant des
physiocrates (seule agriculture crée richesse richesse = production) et prôner la libéralisation du
commerce, la suppression des corporations et des monopoles (= barrières à l'entrée sur le marché du
travail et des biens)
I. Adam Smith et le programme de recherche classique
A) La division du travail est source de croissance
1°) La nature de la richesse des nations (+ nation = ensemble des agents qui sont sur un même
territoire [entreprises, ménages, etc.])
circuit fermé => Y = C + I (Y = yield, revenu national production, offre globale, C+I = demande
globale)
économie ouverte => Y + M = C + I + X
richesse = produits, biens, services, vendus sur le marché (on s'intéresse au volume de la production
et au pouvoir d'achat du consommateur)
Rmq : salaire nominal = w (wage)salaire réel = w/p (=> INSEE crée indicateur le panier de la
ménagère dont le prix est appelé niveau général des prix)
Au niveau de la nation, richesse = somme des productions des entreprises et administrations
(mesurée avec le PIB = somme des valeurs ajoutées [valeur créée lors du processus de production]
par les entreprises et les administrations)
ex: entreprise A→1$ B 2$ Consommateur => éco internationale = 2$
L'entreprise crée de la valeur en combinant L et K (détruit en + d'1an) mais détruit des produits
nécessaires à la production → consommation intermédiaire (détruit en – d'1an)
VA = pQ – CI (Valeur Ajoutée = prix du Produit – Consommation Intermédiaire)
(bénéfice entreprise) = pQ – CI – wL – rK
Convention : ds le secteur marchand valeur production = coût de production et VA = wL rK, ce
qui => ∏ = 0
Rmq : PIB = production réalisée sur le territoire, PNB = production réalisée par les actifs détenus
par les français
Croissance éco = Y2009Y2008, λ= (Y2009Y2008)/ Y2008
Selon Smith, le commerce international est source de croissance car il permet une grande DT.
2°) Les causes de la croissance
Prquoi les sct modernes sont + riches que les sct de chasseurs-cueilleurs? (cf. tribus natives
d'Amérique du Nord où chacun se livre au même activités que les autres et dont le revenu par tête <
Angleterre au début de la révolution industrielle). Quand chacun se spécialise dans une activité
(groupes socioprofessionnels différenciés) chacun est plus efficace et la production globale
augmente. La DT est donc source de croissance, elle augmente le revenu national, mais génère aussi
des inégalités (cependant, le revenu des pauvres augmente).
+ Division du Travail = décomposition du processus de production entre les individus au sein
d'une même organisation et entre les groupes sociaux au sein de la même société.
Rmq : il s'agit d'un raisonnement sur des situations théoriques
=> On dit qu'il existe des gains de spécialisation
La hausse de la production globale est attribuable à une hausse de la production par ouvrier cad la
productivité = Y/L. Dans la société le L est divisé entre groupes sociopro comme au sein de
l'entreprise (cf. métaphore de la manufacture d'épingles en ouverture du livre)
Dans la société moderne, chacun dispose d'un surplus défini comme la différence entre le produit de
son travail et ses besoin dans le bien produit, ce surplus est ensuite vendu sur le marché. Le lien
richesse/pouvoir n'est pas direct, la richesse c'est le pouvoir d'acheter le produit d'autrui sur le
marché.
B) Le marché est l'opérateur de la division du travail
1°) Deux concepts fondamentaux : capital et marché
a. Le capital
Les philosophes grecs anciens comme Aristote condamnent la cupidité (désir d'enrichissement
illimité vice destructeur pour la société). Société posée en opposition entre riches(ceux qui ont
les moyens d'effectuer des dépenses de luxe) et pauvres(ceux qui n'ont que les moyens d'acheter des
biens de subsistance) et non entre salariés/possesseurs de capitaux => grand débat XVIIIe siècle =
querelle du luxe. Querelle tranchée par les physiocrates (en particulier François Quesnay, chef de
file) qui posent les dépenses des riches non pas seulement au prisme de la consommation mais aussi
à celui de l'investissement → rapport K/investissement.
+ Capital = stock qui permet de produire, il est lié à un flux : l'investissement.
Les possesseurs de Kx vont devoir faire des avance (= l'investissement) pour permettre à l'entreprise
de produire. Le désir d'enrichissement est la condition de l'accumulation du K nécessaire à la
production. Les revenus de la société sont tributaires de cette accumulation, elle n'est pas détruite
mais enrichie => ce désir = épargne = vertu. Quesnay n'applique ce concept qu'à l'agriculture, Smith
aussi à l'industrie et les services.
b. Le marché
# Richard Cantillon (1755) (Smith reprend son analyse du marché)
Banquier irlandais du début du XVIIIe, fortune dans la banque, décès en 1734, manuscrit sur L'essai
de la nature du commerce en général perdu, traduction française retrouvée par les physiocrates qui
la publient, le1er à raisonner en terme de marché et non en terme de circuit international. Cotillon
distingue 2 notions : le coût de production et le prix du marché (les 2 pas nécessairement égaux) ; il
montre qu'un mécanisme fait tendre le prix du marché vers le coût de production : la confrontation
de l'offre et de la demande.
(1) Supposons que pα> c^t → profit → entrepreneurs produisent + → ↑ offre → ↓prix
(2) pα< c^t → arrêt de production → ↓ offre → ↑prix
=> mécanisme régulateur qui fait que pα et coût et ne peuvent pas être différents
équilibre = pα=c^t, théorie de la gravitation des prix
Prix
Prix de marché
Cout de production
Représentation schématique de la théorie de gravitation des prix.
temps
# Apports de Smith
coût = prix naturel, cad la valeur du prix à long terme
mécanisme régulateur du marché = concurrence
(1) A court terme, coût stables
(2) Il n'existe pas de barrières à l'entrée (libre entrée des offreurs sur le maché)
(3) A court terme, demande constante
=> C'est l'offre qui va varier sur le marché sous l'effet de la concurrence
si pα> c^t → profits importants → nouvelles entreprises vont rentrer sur le marché →
↑ offre → ↓prix
si pα<c^t → profits faibles → entrepreneurs quittent le marché → ↓ offre → ↑prix
Cette nouvelle formulation apporte 2 choses : Smith montre que le mécanisme qui fait tendre le
marché vers l'équilibre est la concurrence et que le taux de profit Π/K égal sur tous les marchés.
2°) La « main invisible » solution smithienne au problème de la coordination
#Karl Polanyi (1944, économiste hongrois)
Selon lui, la thèse de la main invisible s'inspire d'un ouvrage antérieur, La fable des abeilles
(Bernard de Mandeville, auteur mercantiliste qui au début du XVIIIe publique un pamphlet qui fait
scandale : fable la société est comparée à une ruche, contribution à la querelle du luxe), est-il
immoral d'agir selon son intérêt égoiste?
Thèse : On ne peut séparer les actions en nobles/viles selon leur motivations conséquentialisme
(la moralité d'une action se juge à ses résultats et non à ses motifs)
ex : (1) voleur dérobe l'or d'un vieil avare et le dépense en alcool contribue au bien être de la société
parce qu'il évite que l'argent reste oisif et fournit des revenus au tavernier qui va pouvoir
consommer. (2) Le libertin qui dilapide la fortune familiale donne du tavail à son tailleurs et aux
prostituées qui vont à leur tour pouvoir consommer.
=> Les dépenses de luxes des riches sont les revenus des pauvres
=> Une société dans laquelle chacun se laisse entraîner à son intérêt égoïste engendre le bénéfice de
tous (« les vices privés font le bonheur public » = sous titre de la fable)
# Reformulation Smith
Il existe une règle de comportement spécifique qui est que chacun agit selon son intérêt égoïste,
sans le savoir pour le bien être de tous.
Ex : la DT n'est pas la conséquence d'un mouvement altruiste mais augmente Y
Le marché comme moyen de coordination est une réponse économique (comme le contrat de
Hobbes ou Locke est une réponse politique) chacun est poussé par l'égoïsme à l'équilibre du
marché, à maximiser son revenu individuel maximiser le revenu de la nation => la main
invisible pousse les individus à agir de manière profitable à tous. Grâce au marché, chacun
règne sur un empire virtuel plus riche que celui d'un chef de tribu de chasseurs-cueilleurs (société
commerçante → économie de marché → organisation de la structure sociale)
3°) La main invisible et le libéralisme économique
a. la DIT
L'extension du marché favorise l'extension de la DT (= lien main invisible/DT) la DT est une
fonction croissante de la taille du marché, plus le marché est grand plus les agents peuvent se
spécialiser. L'internationalisation des échanges correspond à une augmentation de la taille du
marché. DIT augmentation de la taille du marché augmentation de la DT croissance
augmentation du bien-être de tous. Pour Smith la DIT n'est qu'une forme particulière de DT
(on lui applique le même schéma théorique autarcie/commerce libre). Smith réfute les
mercantilistes en démontrant que le commerce international est un jeu à somme positive (et non
nulle).
Rmq : la délocalisation est un phénomène rare
b. L'intervention de l'état
Pour Smith, l'état est la condition du bon fonctionnement du marché, il a 4 fonctions :
fonctions régaliennes (défense, sécurité, justice)
Rmq : l'état réduit à ses fonctions régaliennes est un État-Gendarme
Financer les infrastructures nécessaires au bon fonctionnement de l'économie (les
travaux publics ne peuvent être financés que par l'état car une entreprise privée ne retirerait
jamais assez de profit pou couvrir son investissement initial : bénéfices non pas mesurés au
niveau individuel mais à celui de la population toute entière).
+ bien public : bien dont la disponibilité n'est pas affectée par la présence d'un consommateur
supplémentaire (en présence de biens publics l'équilibre du marché n'est pas optimal)
Établir la concurrence (pas d'inquiétude vis à vis du pouvoir de marché des syndicats car à
on son époque les entrepreneurs ont suffisamment de pouvoir pour le contenir). Le problème
est l'influence des entrepreneurs sur l'état (mercantilisme favorise privilèges de marchés).
+ pouvoir de marché : influence sur la fixation des prix
Ex : UE amendes pour Microsoft
Garantir l'éducation : Adam Smith craint que la DT ne devienne trop poussée, qu'elle ait
des conséquences trop négatives sur les compétences intellectuelles des ouvrirers et propose
donc que l'était finance l'éducation (par encore réseau d'écoles publiques mais financement
public des écoles)
Ccl : L'état n'est pas réduit à un État-Gendarme. Le fonctionnement du marché n'est pas
spontanément optimal, il existe des défaillances de marché que l'état doit pallier. Sans l'intervention
de l'état l'économie de marché tendrait vers sa propre destruction.
C) La spécialisation des tâches et des professions
# Karl Marx (Le Capital) : distinction division sociale et division technique du travail
DST = division entre les associations productives du processus de production (passe par le marché)
DTT = division du processus de production à l'intérieur de l'entreprise (opérée par la hiérarchie de
l'entreprise). Smith en est conscient mais tient le même schéma pour DTT et DST car elles ont la
même cause (propension des hommes à échanger, travailleurs prêts à louer leur travail contre un
salaire) et la même conséquence (la croissance économique).
1°) La division technique du travail
3 arguments expliquent que la DTT augmente la productivité :
Chaque ouvrier se consacre à une seule tâche → se spécialise → devient plus compétent
Diminution des pertes de temps liées au changement de tâche
existence du progrès technique (le salarié spécialisé dans une tâche va porter sa réflexion
sur cette unique tâche et trouver des moyens de soulager sa peine)
Rmq : les deux 1ers arguments sont compatibles avec le Taylorisme (doctrine de gestion des
entreprises qui cherche à profiter au maximum des gains de spéciali au sein du processus de
production tâches de conception et de production distinctes et ouvrier spécialisé dans une seule
tache donc non qualifié) mais par le 3e qui suppose que les ouvriers sont assez qualifiés pour
innover. On ne peut donc pas considérer Smith comme une préfiguration du Taylorisme (théorie
économique ≠ doctrine de management).
Le progrès technique est un processus endogène (conséquence de l'activité économique). Smith est
conscient que la DT → travail répétitif et abêtissant = effet négatif sur la développement intellectuel
des ouvriers (remise en cause argument 3), c'est pourquoi il en appelle à un financement public de
l'éducation.
2°) La division sociale du travail
L'objectif est d'expliquer le passage d'une société de chasseurs-cueilleurs à une société
commerçante, la société de chasseurs-cueilleurs est caractérisée par l'absence de DT et de propriété
privée => absence d'inégalité et d'échange. La société commerçante est caractérisée par la DT,
l'accumulation du K, la spécialisation socioprofessionnelle, une économie d'échange. Les activités
intellectuelles supposent l'existence d'un surplus. La société commerçante est assurée d'un surplus
dans les activité de subsistances donc les agents peuvent se spécialiser dans autre chose que le
production alimentaire, elle fonctionne grâce au marché.
3°) Le cercle vertueux de la croissance économique
Limites de la DT : - taille du marché (débouchés) : marché étroit peu de débouchés DT
limitée → peu de gain de spécialisation marché grandbeaucoup de débouchés → grands gains
de spécialisation - accumulation du K (chez Smith, sert principalement à avancer le salaire des
ouvriers) faible K petit nombre de pers faible DT forte DT → grand nombre d'ouvriers. La
croissance dépend donc de ces deux facteurs.
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