La Lettre du Gynécologue • no 374 septembre 2012 | 15
(78 %) et la maladie métastatique a été détectée
chez 9 des 16 patientes avec GS positifs (56 %).
Parmi les 14 patientes pour lesquelles aucun GS
n’a été détecté, 1 seule était métastatique au niveau
pelvien (7 %). À l’histologie définitive, cette patiente
avait un cancer de l’endomètre à haut risque (type 1,
stade IB et de grade 3, avec emboles lymphatiques).
À l’histologie définitive, 8 patientes sur 16 (50 %)
avec un GS positif avaient des macrométastases
diagnostiquées par coloration standard dans 7 cas
et par IHC dans 1 cas. Parmi les 8 patientes restantes
(50 %), 7 (44 %) avaient des micrométastases et
1 (6%) des cellules tumorales isolées toutes diagnos-
tiquées par IHC. Aucune des 8 patientes avec des
micrométastases ou des cellules tumorales isolées
au niveau du GS pelvien n’avait de GNS positifs.
Par conséquent, l'IHC a permis de détecter des
métastases qui n'avaient pas été diagnostiquées
par l’histologie conventionnelle chez 9 des 111 (8 %)
patientes et chez 9 des 19 (47 %) patientes avec des
métastases ganglionnaires.
Parmi les 125 patientes incluses dans le protocole,
le grade tumoral était disponible à l'histologie pré-
opératoire dans 82 cas (66 %). Parmi les 38 patientes
avec des tumeurs de grade 1, 11 (29 %) avaient un grade
2 ou 3 à l'histologie définitive. Sur les 107 patientes
ayant un cancer de l'endomètre de type 1, 8 (7 %)
avaient un cancer de type 2 à l’histologie définitive.
Le grade tumoral postopératoire n'était pas dispo-
nible pour 4 patientes. Par conséquent, le nombre
de patientes à risque faible, intermédiaire ou élevé
était respectivement de 57, 33 et 16. Parmi les
57 patientes à risque faible, 6 (11 %) avaient des
métastases ganglionnaires au niveau des GS et tous
les GNS étaient négatifs à l'histologie définitive.
Parmi les 33 patientes à risque intermédiaire, 5
(15 %) avaient des métastases ganglionnaires au
niveau des GS pelviens et tous les GNS étaient
négatifs à l'histologie définitive. Pour les cancers
de l'endomètre de type 1, la VPN par patiente était
de 100 % (IC95 : 95-100). Sur les 16 patientes à haut
risque, 8 (50%) avaient des métastases ganglion-
naires. Cinq d'entre elles avaient des GS positifs
(71 %), et 3 avaient des ganglions métastatiques dans
l’hémipelvis sans détection. Parmi les 3 patientes
ayant un cancer de type 1 (stade IB, grade 3),
2 avaient des métastases ganglionnaires au niveau
des GS pelviens avec des GNS métastatiques dans
la région pelvienne (1 cas) et la région lomboaor-
tique (1 cas). Les 3 patientes correspondant aux faux
négatifs avaient un cancer de l’endomètre de type 2
avec une invasion de plus de 50 % du myomètre.
Contribution de la procédure
du GS dans la prise en charge
du cancer de l’endomètre
Si l’on se réfère aux 2 essais randomisés et à la méta-
analyse les colligeant (14, 15, 28), il semble que la
réalisation d’une lymphadénectomie systématique
pelvienne ne se justifie pas du fait de l’absence d’im-
pact sur la survie sans récidive et la survie globale. De
plus, la méta-analyse a permis de souligner l’impact
négatif de la lymphadénectomie sur l’incidence
du taux de lymphocèle et de lymphœdème des
membres inférieurs (28). Cette stratégie aboutit à
la détermination de traitement adjuvant sur exclu-
sivement des critères histologiques sur pièce d’hys-
térectomie. Cependant, comme le prouve l’étude
Senti-Endo (27), un nombre non négligeable de
patientes à risque bas ou intermédiaire présentaient
des métastases et donc auraient été sous-traitées.
Si la valeur pronostique des micrométastases reste
un sujet de débat malgré des données prouvant une
relation entre le risque de récidive et leur présence
(29), il convient de souligner que 8 patientes sur 16
(50 %) avec un GS positif avaient des macromé-
tastases dont la valeur pronostique est indiscutable.
Enfin, il convient de souligner la contribution de
l’ultrastadification associant des coupes sériées et
l’analyse en IHC permettant de détecter 47 % des
patientes métastatiques. Les résultats de Senti-
Endo sont tout à fait en accord avec les revues de
la littérature sur la procédure du GS dans le cancer
de l’endomètre (30, 31). De plus, dans Senti-Endo,
2 patientes ayant une micrométastase découverte
sur le GS lors du curage pelvien ont bénéficié d’un
curage lomboaortique permettant d’identifier des
métastases en sous-rénal.
Les limites de la procédure du GS doivent être
soulignées. Parmi celles-ci, le site d’injection du
radiocolloïde et du bleu patenté est constam-
ment discuté (32). En effet, l’injection cervicale
ne représenterait pas le drainage lymphatique
de la tumeur mais plutôt celui de l’organe. Cette
critique est indiscutable, mais la problématique
est identique pour le cancer du sein pour lequel il
a été démontré que l’injection péri-aréolaire plus
pertinente que l’injection en regard de la tumeur
ou en péritumoral (33). De plus, pour le cancer de
l’endomètre, la validation histologique du GS n’a été
prouvée qu’en utilisant la voie cervicale (34). Dans
une méta-analyse colligeant 26 séries de cancer de
l’endomètre avec procédure du GS, Kang et al. (31)
retrouvaient un taux de détection de 78 % et une
sensibilité de 93 %. De plus, ces auteurs ont prouvé
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(suite)
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