Que ce soit dans un contexte de dépistage chez un patient sans symptômes ou pour le diagnostic d’un
patient présen tant des signes et symptômes compatibles avec ceux de la syphilis, les épreuves de détection
de la syphilis sont utilisées selon les mêmes algorithmes. Les indications de dépistage de la syphilis chez une
personne sans symptômes sont précisées dans l’outil du MSSS intitulé : «ITSS à rechercher selon les facteurs
de risque décelés». L’ore d’un tel dépistage doit être refaite, de façon périodique et parfois à une fréquence
accrue, dans certaines situations selon les facteurs de risque .
PARTICULARITÉS DE LA SYPHILIS PRIMAIRE
Puisque le résultat sérologique peut être négatif au début de l’évolution du chancre, il faut répéter l’épreuve
en cas de résultat négatif si une syphilis primaire est soupçonnée. Le moment optimal pour eectuer la
deuxième sérologie est de deux à quatre semaines après le début des symptômes .
PARTICULARITÉS DE LA RÉINFECTION
Puisque, dans la majorité des cas (de 75 % à 85 %), les résultats des épreuves tréponémiques demeurent
positifs toute la vie, seul le test RPR permet de diagnostiquer une réinfection . Ainsi, pour un patient dont le
résultat au test précédent RPR était négatif, tout résultat positif (titre de 1:2 ou plus) indiquerait une nouvelle
infection. Pour un patient dont le RPR précédent était positif, une hausse de deux dilutions ou de quatre fois
le titre (ex. : passage de 1:2 à 1:8) pourrait faire croire à une réinfection . Même après un traitement ecace,
les anticorps non tréponémiques peuvent demeurer détectables dans le sérum, souvent à faible titre,
pendant une longue période. Ce phénomène, appelé «cicatrice sérologique», survient dans une proportion
non négligeable des cas (de 15 % à 41 %) .
Prise en charge de la syphilis infectieuse et latente
En plus du traitement antibiotique, la prise en charge d’un patient ayant eu un diagnostic de syphilis
infectieuse comprend le counselling sur les relations sexuelles, la notication des partenaires et le suivi. De
plus, tel que nous l’avons précisé dans l’outil du MSSS intitulé : « ITSS à rechercher selon les facteurs de
risque décelés» , un patient ayant reçu un diagnostic de syphilis devrait subir un dépistage de l’infec tion à
C. trachomatis, de l’infection gonococcique et de l’in fec tion à VIH. Bien que la syphilis infectieuse soit une
maladie dont le tableau clinique et les épreuves diagnostiques peuvent parfois paraître complexes, son
traitement est assez simple. Le tableau II présente les diverses options thérapeutiques existantes. Il est
important de souligner qu’au Québec, le médicament prescrit contre la syphilis est gratuit pour les
personnes détentrices d’une carte d’assurance maladie valide, pourvu que le code K soit inscrit sur
l’ordonnance.
Après l’injection de pénicilline pour le traitement de la syphilis infectieuse, une réaction fébrile aiguë pouvant
s’accompagner de céphalées et de myalgies peut survenir. Il s’agit de la réaction de Jarish-Herxheimer,
attribuable à la lyse des tréponèmes survenant dans les deux heures suivant l’injection et s’atténuant
spontanément dans les 24heures. Elle survient plus fréquemment au stade secondaire de la maladie. Il est
important d’en informer le patient pour éviter des inquiétudes ou des consultations inutiles. Cette réaction
peut être jugulée par un traitement de soutien à base d’antipyrétiques .
Même traitée, la syphilis infectieuse demeure contagieuse aussi longtemps que des lésions
cutanéomuqueuses sont présentes. Il est donc important de recommander au patient de s’abstenir de toutes
relations sexuelles jusqu’à sept jours après le traitement unidose par la pénicillineG benzathine ou jusqu’à la
n d’un traitement par la doxycycline et la disparition des lésions cutanéomuqueuses. Il est aussi important
de déclarer les cas de syphilis à la Direction de santé publique de votre région et d’apporter le soutien
nécessaire au patient pour la notication de ses partenaires. La période de contagiosité varie en fonction du
stade de l’infection . L’outil du MSSS intitulé : «Les partenaires sexuels, il faut s’en occuper!», indique avec
précision quels partenaires sont à joindre et la conduite à tenir .
Après le traitement de la syphilis infectieuse, il est très im portant de faire un suivi. Les objectifs du traitement
sont la guérison clinique ainsi que la guérison sérologique, dénie comme une diminution satisfaisante du
titre de l’épreuve non tréponémique après l’antibiothérapie. La fréquence du suivi sérologique recommandé
et les critères de la réponse sérologique sont précisés dans le guide de traitement pharmacologique de la
syphilis de l’INESSS .
La syphilis infectieuse demeure un dé en 2016. Une bonne prise en charge par les praticiens dès les
premières étapes est essentielle pour bien maîtriser l’épidémie.
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