réélu au second tour (55,2 %) face à François Mitterrand, mais son
prestige est atteint. Les élections législatives de 1967 confirment le
recul du parti gaulliste, qui conserve tout juste la majorité. En
effet, l'opposition s'est peu à peu réorganisée au centre et surtout
à gauche sous l’impulsion de François Mitterrand qui parvient à
fédérer toute la gauche non communiste. L'opposition reproche à
De Gaulle sa pratique personnelle du pouvoir, sa politique
étrangère jugée aventureuse et sa politique sociale conservatrice.
Mais c'est la crise de mai 1968 qui révèle l'ampleur des oppositions
à la République gaullienne.
Vidéo : mai 68, la contestation, Gulliver, 2006 (16 min)
Comment débute la crise de mai 68 ? Quelles en sont les 3 étapes ?
La crise de mai 68 débute par un mouvement des étudiants pari-
siens qui dénoncent l'insuffisance des moyens de l'université dont
la fréquentation a explosé dans les années 1960. Mais ces étu-
diants issus du baby-boom dénoncent aussi l'immobilisme de la
société, toujours fondée sur les valeurs d'ordre et d'autorité, qu'ils
jugent dépassées ; ils réclament une libération des mœurs ; ils dé-
noncent aussi le capitalisme et la société de consommation.
Au début du mois de mai, des meetings sont organisés dans les
facultés de Nanterre et de la Sorbonne. Mais ce blocage des facul-
tés entraîne une intervention de la police qui procède à des arres-
tations. Cela déclenche des manifestations, dont la répression
conduit à de nouvelles émeutes. Les plus violentes ont lieu dans le
quartier latin (où se trouve la Sorbonne) dans la nuit du 10 au 11
mai : c'est la « nuit des barricades ».
La crise étudiante devient une crise sociale à partir du 13 mai car
des grèves éclatent dans tout le pays. Les ouvriers, influencés par
les étudiants, veulent une transformation des conditions de tra-
vail. Le Premier Ministre Georges Pompidou organise alors des né-