Rôle de la voie de sécrétion régulée dans le contrôle des fonctions analgésiques du récepteur opioïde delta Louis Gendron, Etienne St-Louis, Sébastien Grastilleur, Christine Lavoie, et Jean-Luc Parent Contrairement à la majorité des récepteurs couplés aux protéines G (RCPG), dans les neurones le récepteur opioïde delta (DOPr) n’est que peu exprimé à la membrane plasmique. En effet, en condition normale ce récepteur demeure associé avec divers organelles au niveau intracellulaire. De façon intéressante, nous avons montré que la densité membranaire de DOPr dans les neurones de la moelle épinière et des ganglions de la racine dorsale (DRG) peut être augmentée suite à un traitement prolongé avec la morphine ou en condition de douleur inflammatoire. Cette augmentation des niveaux d’expression de DOPr au niveau de la membrane plasmique se traduit par une augmentation du potentiel analgésique des agonistes delta. Les mécanismes qui sous-tendent ces effets sont peu décrits mais semblent impliquer la voie de sécrétion régulée. Nos récents travaux nous ont permis d’établir que DOPr interagit directement avec le complexe protéique COPI, impliqué dans la rétention des protéines résidentes du réticulum endoplasmique (RE). Nous avons trouvé que DOPr pouvait interagir avec ce complexe protéique via différents motifs di-lysines et lysine-arginine. En particulier, nous avons trouvé que des mutations au niveau de la deuxième et de la troisième boucle intracellulaire augmentaient l’expression de DOPr à la surface des cellules. Puisque cette augmentation s’accompagne d’une diminution de l’interaction entre DOPr et COPB1, une sousunité de COPI, nous soumettons l’hypothèse que les faibles niveaux d’expression de DOPr à la membrane plasmique sont dus, au moins en partie, à sa rétention au niveau du RE par le complexe COPI. Une meilleure compréhension des mécanismes impliqués dans la régulation du trafic intracellulaire de DOPr pourrait nous permettre d’améliorer le potentiel analgésique des agonistes DOPr en favorisant son transport vers la membrane plasmique. Ces travaux sont financés par les IIRSC (MOP-123399) ainsi que par le CRSNG (RGPIN-201505213). LG détient une bourse salariale du FRQ-S.