Dans les coulisses du vrac
La vente en vrac (sans emballage jetable) est un mode de distribution qui n’a
jamais totalement disparu, mais qui connaît depuis début 2014 un fort
développement, en France tout particulièrement. A la fois économique et écologique,
il permet d’acheter en juste quantité et ainsi d’éviter tout gaspillage ou achat superflu.
A produit équivalent à la grande distribution, le vrac peut être 10 à 40% moins cher.
Avantageux sur de nombreux plans, le vrac deviendrait-il le nouveau réflexe
consommation des Français ?
En 50 ans, l’explosion des déchets d’emballages et du gaspillage alimentaire
C’est officiel, près d’un tiers de la nourriture produite finit à la poubelle. A
chaque étape, du champ à la fourchette, se retrouvent jetées des tonnes d’aliments.
Les consommateurs, à leur niveau, ont leur part de responsabilité : 20kg de produits
alimentaires consommables jetés en moyenne par chaque français tous les ans. En
achetant la quantité dont il a réellement besoin, celui-ci peut donc éviter de jeter
l’argent, et la nourriture, par les fenêtres.
En 50 ans, ils ont rempli nos poubelles : doses individuelles, boites pour la vente à
emporter, sacs plastiques et sachets jetables … ces déchets d’emballages
représentent aujourd’hui la moitié de nos poubelles en volume et le tiers en poids.
Toutes ces matières et énergies consommées pour souvent seulement quelques
minutes d’usage. Utiliser des emballages réutilisables en faisant ses courses permet
donc de sortir moins souvent sa poubelle. Premier geste : des sachets en tissu pour
les fruits, légumes, céréales, pains, etc. et un sac cabas réutilisable en permanence
sur soi pour parer aux sacs plastiques (dorénavant interdits).
Une pratique bien plus développée que ce que l’on pense !
La vente en vrac est déjà pratiquée chez tous nos commerçants traditionnels.
Les boulangers, traiteurs, fromagers, de même dans la grande distribution, dans les
espaces découpe ou traiteur... tous ont recours à la vente en vrac. Cependant, les
commerçants servent encore majoritairement dans des boîtes ou sachets jetables.
Éviter les emballages jetables représenterait également une économie substantielle
pour les commerçants car ils coûtent cher. Accepter les emballages réutilisables de
leurs clients ou mettre en place des systèmes de consigne, leur permettrait de
dépenser moins.
Ils ont tout à fait le droit de servir dans des emballages réutilisables apportés par
leurs clients. Si le contenant utilisé est la propriété du client, ce dernier est
responsable de son lavage, et cette pratique ne relève donc pas de la juridiction des
autorités de contrôle sanitaire.
En revanche, si l’emballage est souillé ou non conçu pour la réutilisation (ex. une
barquette en plastique fin), le commerçant doit refuser. Et c’est le ticket de caisse qui
sert à garantir la traçabilité des produits.
Le commerçant peut également choisir de proposer des emballages consignés que
les clients lui ramènent après usage. Ces systèmes de consigne sont
complémentaires du vrac et se développent souvent conjointement. C’est d’autant
plus pertinent si tous les commerçants d’un quartier y ont recours et qu’un dispositif
de lavage centralisé est mis en place, et pourquoi pas soutenu par la collectivité.