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Dépistage du cancer colorectal
Pour accorder les instruments, il faut un chef d’orchestre
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M.A. Bigard
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n quelques semaines, les médecins et les malades ont
été submergés d’informations contradictoires au
sujet du dépistage du cancer du côlon. Les informations auparavant réservées essentiellement au corps médical
atteignent maintenant le grand public, quelquefois en premier
lieu, mettant les médecins dans des situations difficiles quand ils
doivent répondre aux questions de leurs patients.
QUELLES SONT LES PRINCIPALES INFORMATIONS
DE CES DERNIÈRES SEMAINES ?
• Dans le cadre de la lutte contre le cancer, Madame la
Secrétaire d’État à la Santé souhaite étudier les conditions de
mise en œuvre du dépistage du cancer colorectal sans plus de
précisions sur les moyens à mettre en œuvre et les dates. Parions
sur la mise sur pied prochaine d’une nouvelle commission (la
huitième depuis 15 ans !).
• Un communiqué de la Société Française de Radiologie (SFR)
précise que celle-ci “ne s’associe pas à la campagne actuellement menée pour généraliser la coloscopie virtuelle pour le
dépistage des polypes du côlon”. Cette campagne avait cependant dû être discrète, ayant échappé à la plupart d’entre nous !
La coloscopie virtuelle venait par ailleurs de gagner ses lettres
de noblesse par la publication d’un article scientifique important
dans le New England Journal of Medicine. Dans une série de
100 patients à risque de cancer colique, la coloscopie virtuelle
et la coloscopie classique avaient la même efficacité pour détecter des polypes de plus de 6 mm de diamètre (Fenlon H.M. et
coll. New Engl J Med ; 341 : 1496-503). Les avantages de la
coloscopie virtuelle sont bien sûr son coût réduit et son absence
de risque, ses inconvénients étant la nécessité ultérieure d’une
coloscopie pour la thérapeutique en cas de découverte d’un
polype et, mais de façon momentanée, son accessibilité réduite.
• On apprend ensuite qu’une société scientifique américaine
recommande l’utilisation du lavement baryté en double contraste
(LBDC) pour le dépistage du cancer colorectal. On peut
d’ailleurs noter que la coloscopie virtuelle n’est qu’une version
modernisée du lavement baryté en double contraste. Le LBDC
a cependant l’inconvénient d’impliquer davantage le radiologue
pour sa réalisation et de demander une bonne technique radiologique pour dégager les différents segments coliques !
La Lettre de l’Hépato-Gastroentérologue - n° 2 - vol. III - avril 2000
• Enfin, la SNFGE constatant que, plus de deux ans après la
conférence de consensus sur le cancer du côlon, rien n’a bougé
(comme le soulignait récemment J.P. Bader dans cette revue
sous le titre “Palinodies”. La Lettre de L’Hépato-Gastroentérologue. 1999 ; 5 : 180-3) a décidé d’intervenir plus énergiquement
par le biais d’une campagne de presse (conférence de presse,
mercredi 15 mars 2000) visant à interpeller le Secrétariat d’État
à la Santé. La SNFGE a pris position pour un dépistage généralisé du cancer colorectal chez les 12 millions de personnes âgées
de 50 à 74 ans, par le test Hémoccult II®. Il s’agit en effet de la
seule méthode dont il est prouvé qu’elle est capable de réduire
la mortalité par cancer colo-rectal de 15 à 20 %. Ce dépistage
pour être efficace doit porter sur plus de 50 % des sujets concernés, être organisé sur la base d’un cahier des charges avec une
évaluation du fonctionnement. Le test Hémoccult II® doit être
réalisé tous les deux ans (ce qui fait 12 tests en perspective pour
les personnes de 50 ans !). On peut noter que la SNFGE se
démarque nettement des conclusions du jury de la conférence de
consensus organisée par ses soins, puisque le jury recommandait de mettre en place initialement ce dépistage “dans des
départements aptes à respecter un cahier des charges précis, et
de préférence là où il existe un registre du cancer”.
Il est clair qu’une course de vitesse est maintenant engagée
entre Hémoccult II® et coloscopie virtuelle. À noter qu’une
étude multicentrique prospective comparant vidéocoloscopie et
coloscopie virtuelle doit démarrer après l’été, grâce à un partenariat Société Française d’Endoscopie Digestive et Société
Française de Radiologie (La lettre de la SFED, n° 9, mars 2000,
p. 3), qui conduira peut-être la SFR à réviser sa position actuelle !
Dans l’hypothèse où le Secrétariat d’État à la Santé donnerait
son feu vert au dépistage par Hémoccult II®, nul doute que sa
mise sur pied à l’échelon de la France dans les conditions souhaitées (cahier des charges précis et évaluation rigoureuse)
représente un travail colossal, du fait de l’implication indispensable des généralistes. Ceux-ci doivent être formés (et rémunérés !) à convaincre des patients ne se plaignant d’aucun trouble
digestif à faire des examens de selles tous les deux ans. Par
ailleurs, si J. Faivre et son équipe ont bien montré qu’un dépistage par Hémoccult® était possible en Côte-d’Or, grâce à l’implication d’une équipe convaincue et convaincante, qu’en serat-il dans les grandes villes et notamment à Paris où la pratique
de la médecine générale apparaît très différente de ce qu’elle est
en Côte-d’Or ? N’oublions pas que plus de la moitié de la population visée habite dans des grandes agglomérations !
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Dans les prochaines années, on va probablement assister à un
développement mal contrôlé de la coloscopie virtuelle, méthode
qui paraît séduisante aux yeux de beaucoup de médecins et de
malades inquiets sur l’état de leur côlon (avec en premier lieu
les colopathes fonctionnels). La coloscopie virtuelle sera également promue par les radiologues, sevrés d’examens du tube
digestif depuis de longues années, mais son efficacité dans le
domaine de la prévention reste à évaluer.
Nous sommes donc probablement à une croisée des chemins et
il est souhaitable que la Secrétaire d’État à la Santé prenne une
potion claire sur ce dépistage après consultation de la profession
unie derrière la SNFGE.
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PS : Les biologistes aussi !
• Trois syndicats de directeurs de laboratoires d’analyses
médicales ont écrit à la Secrétaire d’État à la Santé pour
“être intégrés à l’action de dépistage du cancer colorectal”
et pour souhaiter que soient proposés “les tests les plus
performants en termes de spécificité et de sensibilité dans
la détection de cette maladie”.
• S’agit-il des tests immunologiques dont on sait
qu’ils conduisent à un grand nombre de faux-positifs,
inacceptables dans une campagne de dépistage ?
ERRATUM
Contrairement à ce que vous avez pu lire dans la fiche du n° 1 de l’année 2000,
l’hôpital Laënnec ne déménage pas à Creil, mais à l’hôpital Européen Georges-Pompidou.
Nous prions le Professeur Jean-Philippe Barbier d’accepter nos excuses pour cette erreur.
Lab’infos
Pariet® rabéprazole
l’IPP selon Janssen-Cilag
Commercialisé d’emblée sous deux dosages : 10 et 20 mg, le
rabéprazole, principe actif de Pariet®, est un inhibiteur de la
pompe à protons.
Ses propriétés pharmacologiques font de cet IPP une nouvelle
alternative thérapeutique. En effet, Pariet® provoque, in vitro,
une inhibition rapide et importante des pompes à protons grâce
à une forte concentration dans les canalicules sécrétoires des
cellules pariétales, permettant ainsi son activation précoce.
Ces propriétés pharmacologiques fondamentales se traduisent
au niveau de la muqueuse de l’estomac par une inhibition de la
sécrétion acide basale comme stimulée et une bonne couverture antisécrétoire des 24 heures à J1 comme à J8, en particulier
sur les périodes postprandiales (après-midi) et nocturne (1).
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Un large programme d’études a prouvé l’efficacité clinique de Pariet® 20 mg dans les œsophagites érosives
ou ulcératives symptomatiques par RGO, les ulcères gastriques évolutifs bénins et les ulcères duodénaux évolutifs.
Pariet® est le premier IPP à avoir obtenu l’indication “traitement d’entretien des œsophagites par RGO”, tous grades, pour
ses deux dosages : 10 et 20 mg. Pariet® 10 mg ou 20 mg permet d’obtenir de bons résultats, en termes de rémission endoscopique à 12 mois (2). Le choix de la dose (10 ou 20 mg) se
fera en fonction de la réponse du patient.
Sa bonne tolérance (évaluée sur plus de 4 300 patients), son
faible risque d’interactions médicamenteuses font de Pariet®
un produit facile à manier. Son efficacité n’est pas influencée par
la prise d’aliments. Aucun ajustement posologique n’est nécessaire chez le sujet âgé, chez l’insuffisant rénal ou l’insuffisant
hépatique non sévère.
1.Williams M.P. et coll. A placebo controlled trial to assess the effects of 8
days of dosing with rabeprazole versus omeprazole on 24-hour intragastric
acidity and plasma gastrin concentrations in young healthy male subjects.
Aliment Pharmacol Ther 1998 ; 12 : 1079-89.
2. Rapport d’expert clinique, Dr J.J. Misiewicz.
La Lettre de l’Hépato-Gastroentérologue - n° 2 - vol. III - avril 2000
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