SESSION POUR LES GENERALISTES 791
peut être détectée par aucun examen clinique ou biologique préopératoire. Elle se
traduit par une montée brutale de la température corporelle avec des modifications
biologiques intenses rapidement irréversibles habituellement associées à une rigidité
musculaire généralisée. L’existence d’antécédents familiaux reste l’indice le plus
fiable. En cas de suspicion, on utilisera des protocoles anesthésiques adaptés. Dans le
cas d’un terrain allergique, on tranquillisera les parents en leur expliquant que nous
utiliserons des produits adaptés à cette circonstance.
Au terme de l’examen clinique et des renseignements fournis par les parents et le
carnet de santé, on choisit la technique d’anesthésie qui sera expliquée et nous infor-
mons toujours les parents si nous utilisons une anesthésie locorégionale.
Les consignes de jeûne seront données pour la chirurgie ambulatoire ou inscrites
sur le dossier pour la chirurgie conventionnelle.
La vacuité gastrique pré-anesthésique constitue un facteur important dans la pré-
vention des complications dues à l’induction anesthésique. Le pH et le volume gastrique
constituent les deux principaux facteurs responsables de la gravité d’un éventuel
syndrome d’inhalation.
Plusieurs travaux ont permis de montrer que l’absorption de liquides clairs (eau, jus
de pomme, jus de fruit sans particules) trois heures avant l’anesthésie accélère la
vidange gastrique et pouvait même augmenter le pH gastrique, ce qui diminue l’incon-
fort d’un jeûne prolongé [7].
Nous notons aussi la prémédication qui sera donnée à partir de 6 mois par voie orale
ou rectale.
Deux produits sont surtout utilisés, le midazolam (Hypnovel®), pour son effet an-
xiolytique et amnésiant et l’hydroxyzine (Atarax®) pour les plus grands ou les terrains
allergiques. En prévision d’une induction intraveineuse, nous prescrivons l’utilisation
de la crème Emla® qui sera appliquée sur le site de ponction veineux choisi une heure
avant l’anesthésie.
3.1.1. AU TERME DE CETTE CONSULTATION
Au terme de cette consultation qu’est-ce qui peut faire reporter une intervention
programmée ?
• Une infection cutanée au niveau du site opératoire.
• Des troubles digestifs : gastro-entérite.
• Le contage avec une maladie infectieuse : varicelle, scarlatine.
• Une maladie chronique mal équilibrée : asthme, diabète.
• Un traitement par l’aspirine.
• Un problème respiratoire aigu : début de bronchiolite, bronchite récente avec fièvre,
une trachéite, laryngite, angine.
Dans ces cas, l’intervention sera toujours reportée.
Mais, le problème se pose pour l’enfant enrhumé qui a toujours une hyper-
réflexivité des voies aériennes. En effet, de nombreuses études ont montré que les com-
plications respiratoires étaient 2 à 7 fois plus importantes pendant l’intervention chez
l’enfant enrhumé. Si l’enfant était intubé, les risques étaient 11 fois plus élevés. Le
pourcentage des complications respiratoires était plus important entre 1 et 5 ans et plus
graves chez les enfants de moins d’un an [8]. Ces résultats confirment l’augmentation
de fréquence de laryngospasme (1,7 à 9,5 %) et du bronchospasme (0,4 à 8 %) de l’étude
d’Olsson [9, 10] chez les enfants avec une pathologie respiratoire. D’autre part, la sen-
sibilité accrue des voies aériennes supérieures se voit encore 15 jours après l’infection
virale [11]. On acceptera d’endormir un enfant enrhumé pour une chirurgie mineure
qui ne nécessitera pas une intubation, sur un enfant de plus d’un an en bon état par