Introduction `a l’Astrophysique
S´erie 5: Enonc´e
Laboratoire d’Astrophysique http://lastro.epfl.ch
Ecole Polytechnique F´
ed´
erale de Lausanne
Semestre de printemps 2016
Exercice 1 : R´esolution angulaire
Le rayon du Soleil vaut R= 6.955 ×108m. Si vous observez une ´
etoile semblable
au Soleil avec un t´
elescope de 8 m de diam`
etre (p. ex. le Very Large Telescope), en
n´
egligeant les effets de l’atmosph`
ere terrestre, dans le domaine des longueurs d’onde
visibles (λ'50000 ˚
A), jusqu’`
a quelle distance serez-vous capable de r´
esoudre l’´
etoile ?
Mˆ
eme question pour une ´
etoile superg´
eante rouge (type spectral K ou M, voir la table `
a
la fin du polycopi´
e) ?
Rappel th´eorique
Dans le probl`
eme `
a 2 corps, on consid`
ere deux objets de masse m1et m2, qui d´
ecrivent
chacun une orbite elliptique dont le foyer est le centre de masse du syst`
eme. On avait
vu qu’on pouvait traiter cette situation comme un probl`
eme `
a un corps avec une masse
r´
eduite µ=m1m2/(m1+m2)en mouvement autour d’une masse fixe M=m1+m2. La
masse µd´
ecrit alors une ellipse de demi-grand axe aautour de M. Dans ce contexte, la
troisi`
eme loi de Kepler donne la p´
eriode de l’orbite :
P2=4π2a3
G(m1+m2). (1)
M´ethode des vitesses radiales
Consid´
erons un syst`
eme binaire constitu´
e d’une ´
etoile et d’une plan`
ete. Chacun des
objets d´
ecrit une orbite elliptique dont le foyer est le centre de masse du syst`
eme. Les
raies spectrales stellaires qui nous parviennent (`
a travers un spectrom`
etre) sont en
cons´
equence tantˆ
ot d´
ecal´
ees vers le bleu (l’´
etoile s’approche de l’observateur), tantˆ
ot
vers le rouge (l’´
etoile s’´
eloigne), par effet Doppler.
La mesure de ce d´
ecalage spectral est traduite en une vitesse selon la ligne de vis´
ee,
appel´
ee vitesse radiale. Ce d´
ecalage apparaˆ
ıt comme un ph´
enom`
ene p´
eriodique et d’am-
plitude bien inf´
erieure `
a ce que l’on attendrait d’une perturbation due `
a un compagnon
stellaire. Le d´
ecalage s’interpr`
ete donc comme la signature d’une perturbation due `
a la
pr´
esence d’une plan`
ete autour de l’´
etoile.
C’est ce ph´
enom`
ene qui a conduit `
a la d´
ecouverte de la premi`
ere plan`
ete extrasolaire
autour d’une ´
etoile semblable `
a notre Soleil. Cette plan`
ete fut d´
ecouverte autour de
1
S´
erie 5: Enonc´
e
l’´
etoile 51 Peg en 1995 par Michel Mayor et Didier Queloz, de l’Observatoire de Gen`
eve.
Depuis, plus de 340 plan`
etes extrasolaires ont ´
et´
e recens´
ees.
Exercice 2 : Plan`ete extrasolaire
Dans la figure 1, on donne la courbe de vitesse radiale mesur´
ee pour l’´
etoile 51 Peg.
En abscisse, on repr´
esente la phase de l’orbite, i.e. le temps divis´
e par la p´
eriode. Cette
derni`
ere vaut P= 4.23 jours.
Lorsque l’orbite est quasi-circulaire, la courbe de la vitesse radiale a la forme d’une
sinuso¨
ıde. L’excentricit´
e de l’orbite a pour effet de d´
eformer cette sinuso¨
ıde. Dans le
cas de 51 Peg, la courbe reste tr`
es proche d’une sinuso¨
ıde, on peut donc supposer que
l’orbite est circulaire (i.e. l’excentricit´
ee= 0).
Pour simplifier, on supposera en outre que l’angle d’inclinaison idu plan de l’orbite
par rapport au plan du ciel est de 90. L’´
etoile 51 Peg est tr`
es semblable `
a notre Soleil,
on posera sa masse M?=M= 1.98×1030 kg et son rayon R?=R= 6.96×108m. De
plus, la masse de la plan`
ete est certainement n´
egligeable par rapport `
a celle de l’´
etoile,
vu la faible amplitude du mouvement de l’´
etoile. On donne encore la distance d= 14.7pc
de 51 Peg `
a la Terre.
FIGURE 1 – Courbe de vitesse radiale de l’´
etoile 51 Peg.
a) A partir de la troisi`
eme loi de Kepler, de la conservation de la quantit´
e de mou-
vement et des informations donn´
ees ci-dessus, d´
eterminez la masse Mpde la
2
S´
erie 5: Enonc´
e
plan`
ete orbitant autour de l’´
etoile 51 Peg. Comparez cette masse `
a celle de Ju-
piter MJ= 1.90 ×1027 kg.
b) Un interf´
erom`
etre a une r´
esolution π=λ/D, o`
uDest la longueur de la base
de l’interf´
erom`
etre. Quelle longueur Dminimale serait n´
ecessaire pour r´
esoudre
le syst`
eme ´
etoile-plan`
ete d´
ecrit ci-dessus dans les longueurs d’onde visibles (i.e. `
a
50000 ˚
A) ? Comparez la valeur obtenue avec D'100 m du VLTI.
c) L’albedo Ad’une plan`
ete donne la fraction d’´
energie qui est r´
efl´
echie par la plan`
ete.
Si A= 1, la plan`
ete r´
efl´
echie toute l’´
energie rec¸ue de la part de l’´
etoile. Suppo-
sons que l’albedo de la plan`
ete de 51 Peg vaut A= 0.3, et que l’´
energie rayonn´
ee
par la plan`
ete provient principalement de la r´
eflexion de la lumi`
ere de son ´
etoile.
L’´
etoile 51 Peg a une certaine luminosit´
eL?. Estimez la diff´
erence de magnitude
entre la plan`
ete et l’´
etoile, en consid´
erant la plan`
ete comme un disque de rayon
Rp= 3.0×107m, et en supposant que ce disque est ´
eclair´
e de mani`
ere homog`
ene
par l’´
etoile.
d) On suppose toujours que la plan`
ete a un rayon Rp= 3.0×107m. Lorsque la plan`
ete
passe entre l’´
etoile et l’observateur, cette premi`
ere obscurcit une partie de l’´
etoile,
ce qui donne lieu `
a un transit. D’apr`
es les informations donn´
ees pr´
ec´
edemment,
combien de temps dure ce transit ? Et quelle est sa profondeur maximale (en terme
de magnitude) ?
Indication : supposez que le disque apparent de l’´
etoile ´
emet de mani`
ere ho-
mog`
ene.
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