Internet: une information santé au bout des doigts à toute heure de

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Bimestriel avril-mai
2014
P913801 - Charleroi
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Vent de panique sur la toile, une étude conclut que le très
célèbre site Wikipédia n’est pas une source fiable dans le domaine
de la santé. 9 fiches sur 10 comportent des erreurs.
Aujourd’hui, sur le territoire Belge, 77% des personnes utilisent
un ordinateur tous les jours. La toile est devenue une source
d’information simple, rapide, permettant en quelques clics d’avoir
un ensemble de points de vue sur n’importe quel sujet. Il en va de la
responsabilité de l’internaute de juger de la pertinence ou non de
l’information reçue, celle-ci étant d’autant plus importante quand
on y parle de santé.
L’explosion des sites de santé
En matière d’information santé, l’offre de sites consacrés à ce
sujet explose proportionnellement à la demande d’un nombre
croissant d’internautes. L’un des premiers créés est le très populaire
Doctissimo qui compte 8 millions de visiteurs uniques par mois et
pas moins de 150.000 contributions par jour sur ses forums. On
y recherche notamment des informations telles que la pertinence
du diagnostic, l’existence d’une alternative aux médicaments
classiques (médicaments génériques, traitement idéal…), les effets
indésirables connus concernant le traitement préconisé également,
les témoignages des personnes vivant la même situation afin de
partager des avis. Enormément de personnes utilisent internet
pour s’informer à propos de la santé, et ce sont principalement
les femmes (près de 80%) qui sont les plus emportées par ce
phénomène.
En Belgique
Les résultats d’une enquête réalisée en ligne par Ipsos auprès
d’un millier de Belges nous apprennent que 88% des personnes
interrogées déclarent avoir déjà cherché de l’information santé sur
Internet et ce, via un moteur de recherche dans 90% des cas. Si 82%
des répondants consultent Internet quotidiennement, ils sont 5% à
surfer tous les jours sur la toile pour de l’information santé.
Ce qui les motive à visiter ce type de site? Pour 53%, simplement
d’y trouver de l’information santé générale; les motifs personnels
sont cités par 51% des sondés, désireux d’en savoir plus sur des
symptômes personnels ou d’un proche (28%). L’information en
matière de prévention est citée par 26% et sur les traitements par
21% alors que 17% sont en quête de témoignages… comme pour ne
pas se sentir seul dans la maladie. Après une recherche sur le Net,
on en sait plus sur une maladie et ses symptômes. Dans les cabinets
médicaux, cela se ressent. Si quelques médecins ou pharmaciens se
montrent agacés, la plupart, selon le Conseil de l’ordre, se réjouissent
de voir leurs relations avec les patients enrichies. Cela fait partie
d’une prise de conscience plus importante des questions de santé et
d’hygiène de vie. Les forums ont libéré des personnes malades qui
ont pu aborder des sujets intimes souvent inavoués. Cette parole
virtuelle derrière un pseudo a permis d’oser en parler pour de bon
à son médecin. Deux maladies sont mises en avant: l’incontinence
féminine et les troubles de l’érection chez l’homme.
Savoir être vigilant!
- Attention aux «cybercondriaques»: la maladie rend anxieux et
fragilise psychologiquement. Surfer sur des sites de santé peut
parfois avoir des effets désastreux. On souffre d’une migraine et,
en quelques clics, on se croit atteint d’un cancer.
- Gare aux contrefaçons: l’achat de médicaments sur le Net
est illégal. Parmi les produits les plus achetés: ceux qui font
maigrir chez les femmes et ceux qui favorisent l’érection pour
les hommes. L’Organisation Mondiale de la Santé rappelle qu’un
médicament sur deux vendus sur le Net est contrefait.
- Pas d’auto-diagnostic: il est parfois tentant d’utiliser
l’information qu’on trouve sur Internet pour porter son propre
diagnostic médical. Cependant, l’auto-diagnostic n’est jamais une
bonne chose, quelle que soit la qualité de l’information qu’on
a trouvée. Seuls les professionnels de la santé sont en mesure
d’évaluer les symptômes et de prescrire un traitement approprié.
Voyez plutôt la recherche sur Internet comme un outil qui vous
permettra de mieux échanger avec votre médecin sur ce qui vous
préoccupe. «Apportez-lui l’information que vous avez recueillie
afin de pouvoir en discuter avec lui», conseille Katherine Wisener.
- Ne croyez pas…
- aux publicités utilisant des mentions telles que «percée
scientifique», «remède miracle», «produit exclusif»,
«formule secrète», «combat le vieillissement», «améliore les
performances sexuelles», «ingrédient traditionnel» ou «sans
risque pour votre santé»;
- aux témoignages de personnes «guéries», illustrant ainsi des
résultats spectaculaires, qui sont souvent faux ou exagérés;
- à la liste de symptômes et de maladies que le produit est
supposé guérir; par exemple les affirmations selon lesquelles
un produit peut guérir le SIDA, le cancer, l’arthrite, la maladie
d’Alzheimer, les rides, les problèmes de poids, la perte de
mémoire, etc. Il n’existe pas d’élixir miracle qui guérit de tout.
L’accès à une information santé claire et fiable est essentiel pour
chacun de nous. Malheureusement, les informations qui circulent
sur la toile ne sont pas toujours correctes. En cas de doutes, de
questions, rendez-vous chez votre médecin ou pharmacien, pour
une information de qualité, validée scientifiquement.
N. EVRARD
Plus d’info: www.afmps.be
L’Agence Fédérale des
Médicaments et des Produits
de Santé (AFMPS) a lancé
en 2009 sa première grande
campagne d’information,
intitulée «Médicaments par
internet? Ne surfez pas avec
votre santé!» et diffusée tant
sur les sites internet que dans
la presse et les lieux publics.
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