mastocytaire et ainsi initier la réaction immuni-
taire caractéristique de la pelade.
Le traitement de la pelade repose sur 3 grands
types d’approches : la corticothérapie, la PUVA-
thérapie et l’immunothérapie locale (24).
Les corticoïdes locaux ou en injections intra-
lésionnelles représentent le traitement de pre-
mière intention des pelades en aires, limitées,
d’apparition récente. La validité du traitement
reste cependant controversée vu la possibilité de
repousse spontanée. La corticothérapie générale
peut être justifiée en cas de pelade aiguë rapide-
ment extensive. Le traitement ne doit néanmoins
pas être prolongé. Certains auteurs préconisent
l’administration pulsée de hautes doses de corti-
coïdes, mais cette approche n’a pas encore
prouvé sa valeur à long terme, la majorité des
cas ayant tendance à récidiver.
La PUVAthérapie est fréquemment proposée
pour les pelades étendues et traînantes. Certains
bons résultats peuvent être observés, mais tou-
jours au prix de traitements longs. Quelle que
soit l’évolution, la PUVAthérapie doit être limi-
tée dans le temps en raison d’un effet carcino-
gène possible.
L’immunothérapie locale est à réserver aux
pelades chroniques ou fréquemment récidi-
vantes. La diphencyprone (DCP) et le dibutyles-
ter de l’acide squarique (SADBE) sont les 2
substances classiquement utilisées afin d’in-
duire une réaction immunitaire locale. Une cer-
taine expérience est nécessaire dans la
manipulation de ces substances au risque d’ef-
fets secondaires importants se traduisant par une
réaction allergique disséminée à l’ensemble du
tégument. Des études contrôlées, au cours des-
quelles seule une moitié du crâne était traitée,
l’autre moitié servant de contrôle, ont permis
d’établir qu’il s’agit d’un traitement efficace. Il
ne faut cependant pas oublier que les substances
utilisées ne sont pas des agents médicamenteux
reconnus.
Parmi les autres approches thérapeutiques, on
peut citer l’emploi d’agents irritants, comme
l’anthraline. Le minoxidil a été proposé mais
n’a, en réalité, pas d’effet sur une pelade évolu-
tive. De nouvelles perspectives thérapeutiques se
sont ouvertes avec l’apparition de nouveaux
immunosuppresseurs et immunomodulateurs.
Cependant, les traitements généraux avec des
substances comme la ciclosporine A ne sont pas
indiqués pour la pelade ne raison de leurs effets
secondaires à long terme. Les traitements locaux
avec des substances comme le tacrolimus, s’ils
ont donné quelques résultats encourageants chez
l’animal, s’avèrent décevants chez l’homme,
vraisemblablement en raison d’une mauvaise
pénétration de la molécule jusqu’au bulbe
pilaire.
L’ avenir nous proposera encore d’autres
approches thérapeutiques susceptibles de cibler
le mécanisme pathogénique de la pelade. Seront
privilégiés les traitement locaux avec une péné-
tration cutanée suffisamment profonde jusqu’au
bulbe pilaire, ce qui pourrait être obtenu par l’in-
corporation de substances actives au sein de
liposomes, et dénués d’effets secondaires à long
terme.
R
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