La pelade affecte également les hommes et les femmes et
peut apparaître à tout âge, quoiqu’elle soit plus fréquente
chez les enfants et les jeunes adultes1,2,4-6,8. Son étiologie est
encore mal connue, mais la plupart la considère comme
auto-immune1,7. C’est une anomalie du cycle de crois-
sance des cheveux qui semble être en cause. Le follicule
pileux reste intact et normal. Ainsi, il y a toujours espoir
pour la repousse des cheveux1,7,8. On rencontre plus sou-
vent les maladies thyroïdiennes, le vitiligo, l’atopie,
l’anémie pernicieuse, le syndrome de Down ainsi que la
maladie d’Addison chez les patients atteints de la pelade
que chez le reste de la population1,4-6.
La pelade se caractérise le plus souvent par une ou
plusieurs plaques d’alopécie rondes ou ovales sur le cuir
chevelu (ou parfois sur les cils et les sourcils), mais sa
présentation peut varier en gravité et elle peut, dans cer-
tains cas, s’étendre à tout le cuir chevelu (alopécie totalis)
ou, plus rarement, à tout le corps (alopécie universalis). Le
cours naturel de la maladie est imprévisible et ponctué de
rémissions spontanées et de récurrences1,8. Généralement,
la perte initiale des cheveux est subite : une perte pro-
gressive ou chronique des cheveux est généralement l’apa-
nage des formes plus graves associées à un pronostic
moins favorable2,6,7.
Le choix du traitement dépend de l’âge du patient et
de l’étendue de l’alopécie1,2,4,6,8 (tableau I). Les différents
traitements accessibles stimulent plus ou moins efficace-
ment la croissance des cheveux. Les formes légères de
pelade répondent beaucoup mieux aux traitements1,2,7,8.
Au départ, on suggère l’observation, particulièrement
chez les enfants, où le taux de rémission après un premier
épisode est élevé (95 % en 6-12 mois)3. Par contre, si la
repousse tarde de même que chez la majorité des adultes,
un traitement médicamenteux est indiqué. Les traite-
ments qui stimulent la croissance des cheveux nécessitent
une application continue pendant plusieurs mois, soit
jusqu’à ce qu’il y ait une rémission spontanée ou que la
repousse des cheveux soit suffisante pour camoufler les
plaques résiduelles1,4.
Les corticostéroïdes
Les injections intralésionnelles de corticostéroïdes,
notamment de triamcinolone acétonide 10 mg/mL, sont
probablement le traitement le plus fréquent de l’alopécie
areata. C’est le traitement de choix pour les atteintes limi-
tées de pelade (perte de cheveux de moins de 50 %)1,7. On
l’injecte dans de multiples sites de la région atteinte, à des
distances de 1 cm. On répète le traitement aux quatre à six
semaines en respectant une dose maximale de 10 à
20 mg par visite1,2,4,6,7. En injectant un petit volume
(0,1 mL) de solution à chaque site et en évitant les injec-
tions trop superficielles, on minimise les risques d’atro-
phie locale de la peau, l’effet indésirable le plus fréquent
avec ce traitement1,6. La croissance des cheveux peut être
visible après quatre semaines. Si toutefois on n’observe
aucune repousse après trois mois, on devrait cesser le
traitement1,2,7.
Les corticostéroïdes topiques (en solution ou en
lotion) sont beaucoup moins efficaces1,4. On les favorise
toutefois en première ligne de traitement chez les enfants
qui, généralement, tolèrent mal les injections intralésion-
nelles1,5. Chez les adultes, on les emploie en association
avec d’autres traitements (injections, minoxidil, anthra-
line), car ils offrent certains bénéfices additionnels1,4. En
cas de besoin, on recommande l’application topique deux
fois par jour de corticostéroïdes de puissance modérée ou
élevée sur les régions atteintes4,6,7.
Les corticostéroïdes par voie orale sont très efficaces,
mais généralement réservés aux cas de pelade progressive
ou grave, car leurs effets indésirables lors d’une adminis-
tration chronique limitent leur utilisation1,3,4,7. Le régime
habituel consiste en une dose de départ de 40 mg de
prednisone une fois par jour, qui sera graduellement
sevrée sur une période de six semaines1,4,5,7.
Le minoxidil
On emploie le minoxidil 5 % pour l’alopécie areata en
plaques ou ses formes plus étendues. Le minoxidil peut
également être utile lorsque les sourcils ou la barbe sont
atteints1. On peut observer une croissance dès trois mois
d’utilisation biquotidienne avec un effet maximal à un
an1,7. On devrait noter à ce moment-là une repousse
acceptable chez 20 % à 45 % des patients qui, au début,
présentaient une atteinte de 25 % à 99 % du cuir
chevelu1,4,7. Le degré d’amélioration dépend de la gravité
de la pelade et l’efficacité est supérieure lorsque la région
498 Québec Pharmacie vol. 52, no8, septembre 2005
place aux QUESTIONS
Texte rédigé par
Maude Villeneuve,
B. Pharm., M. Sc.
Texte original soumis
le 18 avril 2005.
Texte final remis
le 12 juillet 2005.
Révision :
Geneviève Duperron,
B. Pharm., et
Caroline Potvin,
B. Pharm., M. Sc.
Quels sont les choix de traitement
de la pelade ?
La pelade, ou alopécie
areata
, est une forme courante d’alopécie non cicatricielle, localisée et non
inflammatoire qui touche environ 2 % de la population1,3. L’arsenal thérapeutique actuel comprend
le minoxidil, les corticostéroïdes, l’anthraline, l’immunothérapie topique et la photochimio-
thérapie (PUVA)1,7. Leur efficacité est limitée et l’agent de choix dépend principalement de la gra-
vité et de l’étendue de la maladie. Tous ces traitements stimulent la croissance des cheveux, mais
n’en préviennent pas la perte et ils n’influencent probablement pas le cours de la maladie1,4.
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