2ème PARTIE – Exercice 2 (obligatoire). 5 points. La plante domestiquée.
On cherche à expliquer les étapes de l’obtention d’une variété de blé tendre facilement récoltable et
résistant à l’oïdium, champignon parasite. Il y a donc deux aspects à démontrer.
Document 1.
Le blé tendre cultivé a une histoire complexe. La variété actuelle est le fruit de deux hybridations successives : la
première a eu lieu il y a 500 000 ans entre les blés sauvages Triticum urtatu à 2n=14 et Aegilops speltoïdes à
2n=14. L’hybride sauvage obtenu (Triticum turgidum) est désormais à 4n = 28 (suite à l’hybridation suivie d’une
polyploïdisation pour que la reproduction sexuée puisse se dérouler). Cet hybride a hérité du génome AA de
Triticum urtatu et BB de Aegilops speltoïdes.
Une seconde hybridation suivie d’une polyploïdisation a eu lieu il y a 9 000 ans entre Triticum turgidum à 4n =
28 et Aegilops tauschii (2n=14). On obtient alors un blé hexaploïde 6n=42 avec le génome AABB et DD
provenant de Aegilops tauschii.
Ce nouvel hybride, Triticum aestivum est à l’origine de nombreuses variétés actuelles de blé tendre.
Document 2.
- La domestication du blé a permis l’apparition de populations de blé ayant un phénotype différent de celui du
blé sauvage.
- L’épi sauvage a des épillets qui se disséminent facilement à maturité (les épillets tombent facilement). Cela
permet une dissémination facilitée de l’espèce sauvage.
- L’épi du blé domestiqué a un rachis qui ne se désarticule pas, c’est-à-dire que l’épillet reste fixé au rachis, ce
qui facilite la récolte (mais entrave la dissémination naturelle).
- Ce nouveau caractère issu de la domestication est contrôlé par le gène Q porté par les chromosomes n’5.
- Des chercheurs ont montré que le blé tendre possède 3 copies du gène Q portées respectivement par les
génomes A, B et D et qu’elles contribuent de manière coordonnée aux caractères de domestication.
- Le nombre élevé de copies de Q chez le blé cultivé a donc apporté une nouvelle propriété d’intérêt pour
l’Homme (l’Homme a conservé ce caractère en effectuant une sélection artificielle, même sans connaissance en
génétique = sélection empirique).
Document 3.
- CRISPR-Cas9, découverte récente, est une technique de génie génétique permettant d’agir spécifiquement sur
un gène (mutation, activation, inhibition … ).
Document 4.
- Récemment des biologistes ont réussi à obtenir une variété de blé tendre résistant à un champignon parasite,
l’oïdium en appliquant la technique CR1SPR-Cas9.
- Pour cela, ils sont intervenus sur un gène qui inhibe les défenses naturelles de la plante vis-à-vis de ce
champignon.
- La variété de blé tendre sensible à l’oïdium a six exemplaires actifs du gène (issue des hybridations étudiées
dans le document 1).
- La variété de blé tendre résistante à l’oïdium a six exemplaires mutés du gène par CRISPR-Cas9.
- Cette technique actuelle du génie génétique a donc apporté une nouvelle propriété au blé tendre cultivé, plus
rapide que les hybridations qui se sont effectuées au cours de l’histoire de cette plante. Cela nécessite toutefois
de connaître les gènes (très différent de la méthode empirique).
Conclusion.
Pour répondre à la problématique, le blé tendre actuel est issu d’hybridations successives entre espèces sauvages
qui ont chacune apporté des caractéristiques d’intérêt, sélectionnées par l’Homme sans connaissance en
génétique. C’est le cas par exemple du gène Q qui en triple exemplaires permet aux grains de rester fixés à l’épi
et d’être récoltables par l’Homme (sélection artificielle de ce caractère). C’est aussi le cas avec des techniques de
génie génétique, plus modernes, où la mutation des six exemplaires d’un gène permet la résistance à un parasite,
l’oïdium.