&"
case postale 48 - 1211 Genève 4
Tél. (022) 346 96 43 de France 00-41-22 346 96 43
www.scenesmagazine.com
direction
Frank Fredenrich, Jean-Michel Olivier,
Jérôme Zanetta
comité de rédaction
Christian Bernard, Serge Bimpage,
Françoise-Hélène Brou, Laurent
Darbellay, Frank Dayen, Martine
Duruz, Frank Fredenrich, Firouz-
Elisabeth Pillet, Jérôme Zanetta
éditeur responsable
Frank Fredenrich
publicité
Claire Luchetta Rentchnik
secrétaire de rédaction
Julie Bauer
collaborateurs
Yves Allaz, Philippe Baltzer,
Julie Bauer, James Berclaz-Lewis,
Christian Bernard, Nancy Bruchez,
Gabriele Bucchi, Claudia Cerretelli,
Sarah Clar-Boson, Martina Diaz,
Catherine Fuchs, Catherine Graf,
Bernard Halter, Christophe Imperiali,
Pierre Jaquet, François Jestin,
Régine Kopp, Serge Lachat,
David Leroy, François Lesueur, Anouk
Molendijk, Michel Perret, Eric Pousaz,
Stéphanie Nègre, Christine Pictet,
Christine Ramel, Nancy Rieben,
Christophe Rime, Julien Roche,
Emmanuèle Rüegger, Maya Schautz,
Rosine Schautz, Raymond Scholer,
Pierre-René Serna, Bertrand Tappolet,
Laurence Tièche Chavier,
Tuana Gökçim Toksöz, David Verdier,
Christian Wasselin, Beata Zakes,
François Zanetta, Valérie Zuchuat
maquette :
Viviane Vuilleumier
imprimé sur les presses de
PETRUZZI - Città di Castello, Italie
0 ,8.:F7,#=,4770,77:9>DM
Les travaux de réfection et d’assainissement du Bâtiment d’art
contemporain (BAC) à Genève - qui doivent être impérativement
entrepris, depuis 1994 ! - déclenchent des positionnements antago-
nistes parmi quelques acteurs de la scène culturelle genevoise.
Il faut savoir que derrière cette restructuration se profile le spectre de la
réévaluation et de la redistribution des espaces entre les diverses institutions
qui y sont logées (Centre d’art contemporain, Fonds municipal d’art contem-
porain et Centre de la photographie et Mamco). Sachant que chacune pâtit du
manque d’espace, la perspective de ces aménagements divise les esprits : cer-
tains y voient l’occasion de repenser en profondeur l’avenir de l’art contem-
porain à Genève, alors que d’autres affichent leur hostilité au changement.
Sami Kanaan, conseiller administratif chargé de la culture et des sports
« rêve d’un grand musée d’art contemporain » (Le Courrier, 7/01/13) qui
pourrait être situé à la Praille, dans le quartier de l’Etoile aux Acacias, une
zone urbaine en pleine expansion qui déjà attire de multiples activités artis-
tiques et culturelles. Si ce rêve devenait réalité, Genève pourrait alors jouer à
armes égales avec Bâle, Zürich, Winterthur ou Lausanne qui ont mis sur les
rails des projets de construction ou d’extension de leurs infrastructures
muséales, promettant des retombées non négligeables en termes de dévelop-
pement touristique et économique.
De son côté le directeur du Mamco, Christian Bernard, milite pour l’ac-
croissement de son institution et demande le départ du Fonds municipal d’art
contemporain afin de récupérer les locaux. Ensuite, pas question de déplace-
ment du Mamco vers la Praille (ou ailleurs) et encore moins d’intervention
d’un architecte « star », car selon lui : « Tous les musées de grands architec-
tes sont ineptes. Il est impossible d’y travailler et d’y exposer de l’art ! » rap-
porte Le Courrier. Les « grands architectes » Bernard Zumthor, David
Chipperfield, Bernard Tschumi, Zaha Hadid, Rem Koohlaas, Renzo Piano,
Herzog et de Meuron, Mario Botta seront certainement ravis de l’apprendre.
Ces propos, exprimés par le directeur d’une institution vouée à l’art actuel,
témoignent d’une certaine incapacité à projeter un modèle de développement
ambitieux en matière d’art contemporain.
Malgré la noblesse de l’édifice industriel de la Société des instruments de
physique (SIP), le BAC qu’on le veuille ou pas souffre d’étroitesse et de
vétusté, à quoi s’ajoutent de lourdes contraintes constructives inhérentes à ce
périmètre à forte densité urbaine. Tôt ou tard la Ville et le Canton devront
admettre que le Mamco, dans sa forme actuelle - juridique, institutionnelle et
architecturale - ne pourra jamais se hisser au niveau d’un grand musée public
attirant plus de cent mille visiteurs par année, ce qui est le cas du Musée d’art
et d’histoire et du Musée d’histoire naturelle. Ils ne jouent pas dans la même
catégorie et toutes les subventions versées au Mamco n’y feront rien.
C’est pourquoi il faut imaginer, sans trop tarder, la réalisation d’un musée
d’art moderne et contemporain public digne de ce nom !
F.-H.B. / SCENES MAGAZINE
>.I90>
8,2,E490