répression, sur la part d'autonomie des acteurs de celle-ci, et sur les spécificités du département
de la Vendée.
L'occupation allemande de la France se traduit par la délimitation d'une grande "zone occupée"
et par des zones interdites délimitées pour des raisons militaires, comme c'est le cas le long du
littoral vendéen. Plus on avance dans le temps, plus les craintes d'un débarquement, motivées
par de nombreux parachutages d'armes et la nécessaire protection des ouvrages de défense,
provoquent tension, surveillance et répression. On le constate en Vendée dans les
correspondances avec le Feldkommandant et dans les rapports du préfet. L'indentification des
caches d'armes et la recherche des aviateurs alliés, ou l'arrestation des saboteurs du Mur de
l'Atlantique sont une composante constante des échanges entre les autorités d'occupation et les
représentants de Vichy.
Le thème de la répression concerne des formes et des acteurs différents. On informe, tout
d'abord, des risques encourus, comme le montre dans ce dossier une collection d'affiches de
l'Etat français mais aussi de l'occupant allemand. Les représailles des troupes allemandes s'ont
également illustrées par l'exemple des prises d'otages. Cette pratique récurrente qui s'installe
dès le début de l'occupation, est illustrée par un dossier particulier dans l'inventaire. D'une
manière plus générale, l'occupation allemande se traduit par une répression exercée sur tous
ceux qui sont considérés comme des adversaires de l'ordre nazi. Quelques cibles particulières
se dégagent au fil des enquêtes commanditées par l'occupant sur le parti communiste ou les
menées gaullistes. On doit aussi faire référence aux actes de terreur perpétrés par la milice,
sous l'autorité du régime de Vichy. Ils illustrent l'activisme des autorités françaises dans le
domaine répressif. On peut se référer aux déportations des résistants sans y inclure celles des
juifs qui n'est pas strictement à une réaction à la résistance. En Vendée, un décompte récent qui
demande sans doute à être affiné, estime à quelque 137 personnes le nombre de déportés
politiques non revenus. On pourra en consulter la liste à l'antenne de l'Ecole du Patrimoine, à
Mouilleron-en-Pareds.
Une démarche chronologique peut être abordée. Tout d'abord parce qu'il y existe une montée
en puissance de la répression, liée à celle de la Résistance. L'année 1941 est charnière. C'est
l'entrée en guerre de l'URSS et l'apparition de la résistance communiste en France. Les
propagandes allemandes et vichystes assimilent les actes de résistance aux menées
communistes. On trouve encore ce lien en Vendée pour justifier la rafle de janvier 1944, les juifs
étant assimilés aux bolcheviques. Les affiches de propagande montrent l'obsession commune
des Allemands et des hommes de Vichy envers le bolchevisme. En 1941 toujours, la résistance
gaulliste semble plus en mesure de structurer et de coordonner les mouvements intérieurs et
extérieurs. Enfin en novembre 1942, l'instauration du service du travail obligatoire est à l'origine
d'un engagement de plus en plus fort dans la Résistance, et il favorise l'émergence des maquis
pendant l'année 1943. En Vendée, la correspondance entre les services de police allemands et
français concerne souvent la disparition de personnes qui doivent rejoindre l'Allemagne. On
peut penser que les maquis vendéens comme celui de Dompierre-sur-Yon, relaté dans
l'immédiat après-guerre par les élèves du lycée de jeunes filles de La Roche-sur-Yon (cahier en
ligne sur le site des Archives de la Vendée), reçoivent ces jeunes et nouveaux résistants.
La répression se modifie dans le temps. Si, jusqu'en 1943, le Reich se sent peu menacé par les
actions des forces clandestines et se contente d'une action politique et policière mais pas du
tout militaire, à partir de cette année l'imminence du débarquement allié transforme la donne.
Les dissidences, les sabotages et les maquis, se multiplient dans un contexte où Vichy ne
semble plus capable de maintenir l'ordre. Les Allemands instaurent un traitement plus autoritaire
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