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En direct des laboratoires
30 juillet 2014
Comment rendre les « antibiotiques vivants » plus efficaces ?
Les bactériophages (ou phages) sont des virus qui n’affectent que les bactéries. Une piste de
recherche actuelle vise à les utiliser comme « antibiotiques vivants » contre les bactéries résistantes
aux antibiotiques. Parmi celles-ci, Pseudomonas aeruginosa est une bactérie responsable de
certaines infections nosocomiales parfois mortelles. Lors d’une étude publiée récemment dans la
revue PNAS, une équipe composée de chercheurs de l’Institut des Sciences de l’Evolution de
Montpellier - ISEM (CNRS / Université Montpellier 2 / IRD) a observé un phénomène très particulier
chez les phages de cette bactérie, qui pourrait aider à augmenter leur virulence. De quoi mieux
combattre P. aeruginosa.
Inhibition of P. aeruginosa PAO1 by its bacteriophage LUZ19 on soft KB agar. Colored colonies within the black
clearing are indicative of the evolution of resistance by the bacterium. Images taken using the natural fluorescence of P.
aeruginosa at 385nm and x4 magnification.
(© Alex Betts)
Plus précisément, les chercheurs ont noté qu’après plusieurs rencontres entre P. aeruginosa et ses phages,
la virulence de ceux-ci peut, selon le type des phages, soit fluctuer au fil du temps soit, chose plus
intéressante, augmenter.
L’équipe a fait cette découverte en tentant de mieux comprendre une interaction précise entre Pseudomonas
aeruginosa et les phages n’infectant qu’elle : leur « co-évolution », c’est-à-dire la manière dont la résistance
de P. aeruginosa à ses phages et la virulence de ces derniers vis-à-vis d’elle, évoluent lorsque la bactérie est
en contact avec ses phages pendant un certain temps.
Les biologistes se sont intéressés à six phages différents (LKD16, PEV2, LUZ19, LUZ7, 14/1 et LMA2).
Ceux-ci ont été mis individuellement en contact avec la bactérie, dix fois de suite pendant 24 heures. Puis,
les chercheurs ont étudié si ces rencontres successives pouvaient induire l’émergence de phages mutants
avec une virulence accentuée vis-à-vis de P. aeruginosa.
Leur étude montre que les phages de P. aeruginosa peuvent co-évoluer de deux manières différentes selon
leur type. Les phages LUZ7, LUZ19 et LDK16 ont montré une virulence fluctuante dans le temps. Par contre,
les trois autres virus (PEV2, 14/1 et LMA2) ont, eux, vu leur virulence augmentée.
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