NEWSLETTER N° 2
DÉCEMBRE 2011
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Editorial
De négociations d’accord en accord négocié, les positions s’affinent en perspective
des prochaines échéances politiques. Mais d’autres échéances sont au moins aussi
cruciales ; ce sont celles qui attendent notre économie dans les mois et les années
qui viennent. Le Conseil Économique, Social et Environnemental, vient d’émettre un
avis sur la compétitivité des entreprises. La compétitivité, voilà justement un
paramètre important pour réussir la réindustrialisation de notre économie et nous
pourrions être bien inspiré d’aller regarder ailleurs les pistes que les uns et les
autres explorent en ce domaine. Et c’est que les échéances économiques vont
rejoindre les échéances politiques ! En effet, cette question de la réindustrialisation
de léconomie française n’est-elle pas plutôt celle de l’émergence d’une nouvelle
industrie, que certains dans les accords qu’ils ont négocs appellent la transition
écologique de l’économie. Le contenu de celle-ci reste le grand débat des semaines
et des mois qui viennent...
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La Newsletter N° 2 est aussi consultable sur le site internet de Démocratie et
Entreprises : http://demetentreprises.wordpress.com/2011/12/11/decembre-2011-2/
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Quel modèle économique et sociétal pour la France ?
par Marc Dupuis
La crise de l’Euro a plaau second plan un débat pourtant essentiel celui d’une
nouvelle croissance durable seule à même avec la régulation mondiale de la finance
et la création de conditions d’une plus juste compétition internationale, de
permettre une sortie pérenne de la crise. Poser la question d’une nouvelle
croissance durable, c’est en même temps poser celle du modèle économique et
social qui la sous-tend.
Il est courant de parler de modèle économique pour les entreprises qu’on peut
définir comme la manière d’articuler la création de valeur pour ses clients et
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l’appropriation de cette me valeur par ses parties prenantes. Il est moins courant
de parler de modèle économique pour une Nation ou un ensemble de Nations.
Pourtant c’est le modèle économique et social qui est au centre de la compétitivité
d’un pays ou d’un ensemble de pays. En ces temps où l’Allemagne assoit son
leadership en Europe il est de mise de faire référence au modèle allemand. (La
compétitivité, enjeu d’un nouveau modèle de développement, rapport présenpar
Isabelle de Kerviler, CES, octobre 2011).
L’industrie Allemande est caractérie par une très forte spécialisation. Les
entreprises allemandes détiennent grâce à leur savoir-faire et leur innovation
permanente des parts importantes de marchés de très haute qualité (optique et
machine-outil par exemple). Cette spécialisation est caractéristique pour
l’automobile dont la production est orientée vers le haut de gamme à forte marge,
qui tire les exportations. L’Allemagne occupe ainsi soit le premier, soit le second
rang dans de nombreux secteurs industriels européens : des équipements
caniques à l’optique, de la production des métaux à celle du matériel de
transport. En second lieu, le modèle économique allemand s’appuie sur un réseau
de moyennes entreprises particulièrement innovatrices et performantes à
l’exportation « champions cachés » de l’économie d’outre-Rhin, gérées par un capital
familial stable et adossées à un système bancaire local et diversifié. Enfin,
l’Allemagne bénéficie d’un climat social la gociation entre partenaires sociaux
est la règle, d’ l’expression d’économie sociale de marché.Au cours des dix
dernières anes, l’Allemagne a op pour un modèle low-cost /haute qualité en
faisant peser sur sa population une politique d’abaissement forcené du coût du
travail, difficilement acceptable en France ?
En face y a-t-il un modèle économique et social français ? Certes, la France
bénéficie de points forts rappelés dans tous les rapports officiels, des champions
industriels mondiaux, un réseau d’infrastructure une position géographique
avantageuse, une agriculture forte, un sysme de santé solide et de curité sociale
fortement mis en cause par les forces conservatrices. En revanche la France ne
dispose pas de ce réseau de moyennes entreprises exportatrices qui fait la force de
l’Allemagne, son climat social est d’avantage à l’affrontement qu’au dialogue, et
surtout le pouvoir actuel inspiré par certaines idées ultralibérales, n’a pas mis en
place une véritable stratégie de réindustrialisation et de repositionnement
débouchant sur un véritable modèle économique et social durable.
Le pouvoir progressiste qui sortira, nous l’espérons, des urnes en 2012 aura à la
fois à gérer cet ritage et à prendre des positions de court terme dans un contexte
qui pourrait être dramatique et dans le me temps à mettre en place un nouveau
modèle dont la mise en application ne pourra faire sentir ses effets que sur le long
terme. S'il convient de retenir certains avantages du modèle Allemand, la simple
copie par le bas que préconise le pouvoir actuel ne saurait dispenser de la
recherche d’un modèle de croissance adapté à notre pays en coordination avec une
Europe qui devra trouver son propre modèle économique, ne pouvant se confondre
avec le modèle allemand. La che est donc immense et demandera une très large
participation de toutes les forces vives, elle comporte une condition impérieuse de
succès : la conjugaison d’une justice dans les efforts consentis et d’une vision claire
du but à atteindre.
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La qualité de la vie au travail est jugée plutôt bonne dans l’ensemble
des salariés français
par Émile Domski
La CFDT a présenté but novembre les résultats de son premier baromètre annuel
sur le travail. Il porte sur près de 13.000 salariés des entreprises et des
administrations de tous sexes, âges, et catégories.
Les constatations sont dans l’ensemble positives, 70% des salars estimant avoir
les moyens de faire un travail de qualité, avec suffisamment d’autonomie et de
responsabilités pour le réaliser. Ce constat est partagé par tous, hommes et
femmes, toutes générations confondues.
Cette bonne appréciation d’ensemble est cependant à nuancer suivant les différents
aspects de la qualité de vie et les catégories considérées. Ainsi sont jugées
positivement la possibilité de s’exprimer sur son travail, l’écoute de l’encadrement et
son support en cas de problème, l’association aux changements, les possibilités
d’aménagement d’horaires et la conciliation entre temps de travail et vie
personnelle. Néanmoins, dans ces traits positifs, les ouvriers et les fonctionnaires
des catégories B et A sont nettement plus partagés que les employés, les cadres et
les fonctionnaires de catégorie C.
Par contre, sont notées une certaine inqutude quant à l’avenir, les difficultés à
faire le me travail jusqu’à la retraite ( ?) et les compétences insuffisantes pour
changer d’emploi, ceci étant plus accentchez les ouvriers et les fonctionnaires de
catégorie B.
Enfin, l’insatisfaction est plus générale qui concerne la reconnaissance de
l’investissement dans le travail et la rémunération, à l’exception des cadres. Quant
à ces derniers, il faut noter la particularité suivante : 80% des cadres estiment
pouvoir réunir les collaborateurs pour les associer aux missions et aux
changements, mais moins d’un tiers le font effectivement.
Ce barotre est un des éments du projet de la CFDT appe« Agir sur le travail »
qui articule réflexion et actions à travers des expérimentations sur le quotidien des
salariés du privé et du public (cf. www.cfdt.fr). Nous saluons cette initiative et les
résultats de cette étude appelée à être pérennisée sont significatifs.
La gauche française est marqe à la fois par le signe chrétien « tu gagneras ton
pain à la sueur de ton front » qui définit le travail comme la punition du péché
originel et la doxa marxiste qui lie le travail à l’aliénation.
Sans doute, certains licenciements boursiers, certaines délocalisations violentes,
une vague de suicides dans telle entreprise ou tel service public, la persistance voire
l’accroissement d’un chômage de masse, la lourdeur de la crise actuelle enfin,
favorisent les clichés sur les "patrons-voyous", la pseudo-démocratie en entreprise
ou autres slogans. Ce qui reste vrai dans le monde et la France d’aujourd’hui, c’est
que le chômage et la faillite sont aliénants alors que le travail et l’entreprise sont
source developpement et de création de richesse.
Appuyant ce projet de la CFDT, nous pensons que la régulation concrète (non pas
dans les discours et conférences de presse) du capitalisme est indispensable et que
le mouvement de démocratie participative dans l’entreprise et les services public
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doit être consolidé dans le droit positif, c’est-à-dire, dans les statuts et le mode de
fonctionnement et de contrôle des entreprises.
La compétitivité de l’économie passe par un regard nouveau sur les
entreprises
D&E
Le CESE a rendu un avis récemment sous le titre « la compétitivité : en jeu d’un
nouveau modèle developpement. Il y fait 13 propositions.
A. Certaines sont d’un grand classicisme et nous pourrions y souscrire sans
discussion :
L’État stratège de la réindustrialisation,
Des infrastructures en liaison avec les territoires à moderniser,
Renforcer l’attractivité destiers scientifiques,
Consolider le tissu économique et notamment porter une grande attention aux
entreprises de taille intermédiaire,
Renouveler le cadre de financement des entreprises, notamment des PME
B. D’autres sont plus innovantes et rejoignent nos propres réflexions :
Pour une croissance durable : au niveau de l’entreprise, cela rejoint les positions
que nous avons prises sur le veloppement de la RSE au-delà du petit cercle qui y
sont astreintes par la loi. Ce que cela induit en termes de stratégie économique sera
abordé plus loin.
La gouvernance des entreprises : associer les salars à la gouvernance est
sûrement un objectif que nous partageons en allant jusqu’à la participation aux
instances dirigeantes. Il ne faudrait pas pour autant oublier les autres parties
prenantes qui doivent d’une façon ou d’une autre trouver leur place dans la
gouvernance des entreprises à partir d’une certaine taille.
C. D’autres enfin ont le mérite d’ouvrir le débat :
Vers un nouveau partage de la valeur ajoutée ? L’option proposée par cet avis est
soit l’intéressement, soit les primes, étant entendu que les « rémunérations
obscènes » sont bannies. Cela semble exclure donc une flexion sur une politique
salariale différente dans les entreprises ou la prise en compte de la proposition faite
naguère d’une autre répartition du bénéfice entre les salariés, les actionnaires et
l’entreprise. Le modèle des coopératives est à analyser et en outre cela répond en
partie à la proposition faite par le CESE d’accroître les fonds propres par une
modulation de la fiscalité des bénéfices réinvestis.
De nouvelles spécialisations à soutenir,
La R&D à renforcer : voici deux tmes que le CESE pose et dont la résolution ne
peut se faire indépendamment de la réponse qu’on apporte à la question du
contenu en terme macro-économique du concept de « développement durable ». La
question de la transition écologique de l’économie est en effet d’abord une question
de prise de conscience, ensuite une question de rythme. Même si la première
question est supposée résolue, la nature et l’intensité des mutations à accomplir
sont au coeur du débat actuel. C’est d’ailleurs à cela qu’on constate que l’État ne
joue pas actuellement son rôle de stratège.
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Le rôle essentiel de l’apprentissage et de la formation continue : Certes, nous
sommes tous convaincus que la formation en alternance peut constituer un
formidable tremplin pour une partie de la jeunesse et favoriser son intégration
rapide dans la vie active. Mais prendre la question par un seul bout, le début, ce
n’est traité le problème qu’en partie. En prenant toutefois soin de parler également
de formation continue, le CESE ne ferme toutefois pas le débat sur ce qui est
vraisemblablement la meilleure voie pour valoriser au mieux notre potentiel humain
: la sécurisation des parcours professionnels et la formation tout au long de la vie.
Allier stabilité et évolution de l’environnement fiscal et social Dans cette proposition,
le CESE a fait le choix de lier la question d’un haut niveau de protection sociale et
les modalités de son financement en évoquant des pistes qui manifestement font
débat dans la société : renforcement de la CSG , cotisation assises sur la valeur
ajoutée, transfert d’assiette des salaires vers les ressources naturelles et les
échanges financiers et la « TVA sociale ». C’est ici évidemment le coeur du bat sur
la politique fiscale vis-à-vis des entreprises.
Pour une véritable politique industrielle européenne : En réduisant la politique
industrielle actuelle de la Commission à une application dogmatique de la «
politique de la concurrence », le CESE adopte une position caricaturale et esquive
de fait le débat de fond. Pour qu’il y ait politique industrielle, il faut quil y ait une
gouvernance économique renforcée. L’échec de la stratégie de Lisbonne en est
l’illustration en creux.
Brèves
Entreprendre :
Baisse des créations d’entreprises en octobre 2011
C'est dans l'adversité que de nouvelles formes d'entrepreneuriat apparaissent
Les prix de la finance solidaire
Modèle économique :
Un autre point de vue sur la réindustrialisation de l'Europe.
Un modèle économique désuet et dangereux.
Tragédie classique express
Environnement des entreprises :
L’impôt administratif
Finances :
Le financement des PME
Entreprendre
Baisse des créations d’entreprises en octobre 2011
C’est le titre de la dernière note de conjoncture que l’INSEE a consacré à la création
d’entreprise. Manifestement l’apparition des auto-entrepreneurs a affol’indicateur
de l’INSEE, qui jusqu’en janvier 2009 fournissait des données « saisonnalisés »
dont les variations mensuelles étaient faibles. Depuis les variations d’un mois sur
l’autre ont des amplitudes et des alternances qui rendent vaine toute analyse à
court terme. Par contre sur le long terme, on constate le lent reflux du « statut
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