SANTE
Les infections nosocomiales
L'hygiène, pour une meilleure prévention
I Faire profiter !'ensemble du corps soignant des nouveautés en hygiène hospitalière et
améliorer la qualité des soins des patients. C'est la mission du 14e congrès annuel du Comité de
lutte contre les infections nosocomiales, tenu dernièrement à l'Hotel-Dieu de France.
! es infections nosocomiales sont des
I infections acquises lors de soins de santé.
LElles sont assez fréquentes et touchent
gravement les malades hospitalisés. Selon les
données, 5 à l}Vo des malades hospitalisés
contractent une infection nosocomiale lors
de leur séjour à l'hôpital. Le l4e congrès
du Comité de lutte contre les infections
nosocomiales était une occasion pour les
intervenants de présenter des études menées
par les scientiflques et de réfléchir sur les
moyens permettant de mieux contrôler les
infections nosocomiales. Les résultats d'une
étude menée sur la prévalence des bactéries
multirésistantes (BMR) en communauté,
et dont l'objectif est de déterminer les
facteurs de risque de résistance chez 1es
patients porteurs de bactéries
multirésistantes, montrent
l'apparente présence de BMR
dans la communauté libanaise et
la présence de facteurs de risque,
tels que l'antibiothérapie récente,
l'âge du patient supérieur à
65 ans et vraisemblablement
I' hospitalisation préalable.
Selon le Dr Jacques Choucair,
président du Comité scientifique
de lutte contre les infections
nosocomiales, l'une des causes
essentielles de la sélection et
de l'apparition des BMR est
indéniablement la prescription
et 1'utilisation anarchique des
antibiotiques en milieu hospitalier, dans
l'agriculture, en milieu vétérinaire mais
surtout en communauté. Pour limiter
l'émergence et la diffusion de BMR, il est
important d'organiser et de réglementer la
délivrance et l'utilisation judicieuse des
antibiotiques. La solution serait selon lui,
d'appliquer la loi sinon, d'informer les
livreurs et les prescripteurs d'antibiotiques
sur l'état actuel des résistances bactériennes
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et les dangers réels sur la communauté de
l'utilisation anarchique des antibiotiques et
même de sanctionner les non-conformateurs.
Pour Soha Abdel-Malak, secrétaire du
comité et experte en hygiène, les gants
sont les équipements de protection les plus
utilisés par les soignants. Cet équipement
barrière réduit le risque de transmission
ou d'acquisition des micro-organismes par
les mains des soignants de 70 à 807o. Les
L'llEBDO MAGAZINE 9 NOVEMBRE 2012 I WIJUW.MAGAZINE.COM.LB
[a transmission nosocomiale de la tuberculose
représente un risque majeur. En France, des
précautions respiratoires adaptées à la
tuberculose ont été énoncées. Mais les
occasions de contamination du personnel et des
patients sont fréquentes autour de cas de
tuberculose respiratoire contagieuse, en
particulier dans les services qui accueillent des
malades atteinh de tuberculose, [e Pr Elisabeth
Bowet note l'importance de diftrser largement
les recommandations de protection respiratoire
auprès des personnels et de mettre en euwe les
mesures d'isolement respiratoire des patients
suspects 0u atteints de tuberculose pulmonaire.
gants protègent les mains du personnel de
santé de la flore des patients et des liquides
biologiques et permettent de réduire le
risque de contamination suite à un accident
avec un objet piquant ou tranchant. Un acte
d'hygiène des mains est indispensable après
le retrait des gants, les mains du soignant
pouvant être contaminées par les germes du
patient. Le Dr Abdel-Malak insiste que la
désinfection des gants avec de I'alcool est
inefficace et dissout le matériau du gant. En
pratique, le port de gants n'est pas conforme
aux nornes. Un mésusage des gants est
observé à différents niveaux. Une non-
conformité aux indications et une utilisation
excessive et abusive, sans oublier l'absence
de l'hygiène des mains après le retrait
des gants. L'usage inapproprié des gants
constitue un risque majeur de transmission
de germes et peut avoir un impact, aussi
bien sur la sécurité du patient que sur celle
des soignants. D'où l'importance de mettre
en place des actions d'amélioration pour
assurer une sécurité optimale des patients et
du personnel soignant. I NADAJUREIDINI E