Licence de Physique et Mécanique Année 2009-2010 Examen de Physique Statistique Durée 3 heures Mercredi 2 juin 2010 Sac et trousse au fond de la salle. Calculatrices interdites. La qualité de la rédaction sera prise en compte dans la note. Compte-tenu de la longueur du sujet, le barème sera sur plus de 20 points. Exercice 1 : Question de cours On considère un gaz parfait constitué de N particules de masse m en contact avec un thermostat à la température T et confinées dans un volume V . 1 – Justifiez les différents termes dans l’expression de la fonction de partition : Z Z 1 · · · d~q1 · · · d~pN e−βH(~q1 ,...,~pN ) Z= N !h3N Que vaut β ? Écrivez l’Hamiltonien H(~q1 , . . . , p~N ). zN V avec z = 3 et donnez l’expression de λT en fonction de T , N! λT m et de constantes universelles. 2 – Montrer que l’on a Z = 3 – Rappelez les définitions et calculez : l’énergie libre, l’énergie moyenne, l’entropie et le potentiel chimique du gaz parfait. N-B. : on donne Z∞ dx e −ax2 = r π et la formule de Stirling : ln N ! ≃ N ln N −N pour N ≫ 1. a −∞ Exercice 2 : Suspension Brownienne On considère N particules mésoscopiques sphériques de rayon R en suspension dans un liquide dont la température T est fixée (par exemple un verre de lait, de l’encre,. . .voir la figure ci-après). Les particules, dont la densité est supérieure à celle du liquide, sont soumises au champ de gravité ~g = −g~uz et aux chocs avec les molécules de liquides. On notera m = v0 (ρpart − ρliq ) > 0 leur masse effective dans le fluide (en notant ρpart et ρliq les masses volumiques des particules et du liquide et v0 = 4πR3 /3 leur volume). On notera S la section du conteneur cylindrique et L sa hauteur. 1 Figure 1 – Schéma d’une cartouche d’encre de chine. Les pigments (noir de fumée) sont des particules de carbone d’environ 50 nm de diamètre et de masse volumique ρpart ≈ 2 g.cm−3 bien décrites par l’ensemble canonique. 1 – Courant de diffusion 1.1 ) Expliquez pourquoi la suspension peut être décrite dans l’ensemble canonique. On assimilera le comportement des particules à celui d’un gaz parfait de particules de masse m soumises au champ de pesanteur. Écrire, sans la calculer, la fonction de partition du système. Quelle est la probabilité pour d’avoir un micro-état ? 1.2 ) Justifiez que la répartition verticale de la densité de particules est donnée par n(z) = n0 e−mgz/kB T avec n0 une constante. Déterminer n0 en fonction de N , S, L, mg et kB T . 1.3 ) Comme la densité de particules est inhomogène, un courant de particules va s’établir. On note Jdiff (z) le flux de particules et D le coefficient de diffusion des particules dans le liquide. Reproduisez le schéma ci-dessus et indiquez-y le sens de ce courant de diffusion. Rappelez la loi de Fick. 1.4 ) En déduire l’expression de Jdiff (z) en fonction de D, m, g, n(z) et kB T . 2 – Courant de dérive 2.1 ) Écrire la force gravitationnelle qui s’applique sur une particule. 2.2 ) En raison de la viscosité η du fluide, les particules subissent une force qui s’oppose à leur mouvement : F~ = −γ~v avec γ = 6πηR. Que vaut la vitesse limite verticale vd , ou vitesse de dérive, atteinte par les particules ? 2.3 ) Représentez sur le schéma précédent le sens du courant de particules associé, et donnez son expression Jdérive (z) en fonction de m, g, n(z) et γ. 3 – Que se passe-t-il pour les courants de Jdiff (z) et Jdérive (z) à l’équilibre ? En déduire la relation d’Einstein : kB T D= 6πηR 2 Exercice 3 : Fluctuations de densité dans un fluide et compressibilité On s’intéresse aux fluctuations du nombre N de particules contenues dans un sous-volume V d’un fluide (gaz ou liquide). On suppose le fluide en contact avec un thermostat qui fixe la température T . On rappelle que la grande fonction de partition de l’ensemble grand-canonique s’écrit X Ξ(T, µ, V ) = e−β(El −µNl ) l avec l un indice pour les micro-états d’énergie El et de nombre de particules Nl . 1 – Faire un schéma représentant la situation. Pourquoi utilise-t-on une description grandcanonique ? Que vaut β ? Qu’est-ce que µ et par qui est-il fixé ? 1 ∂ ln Ξ et que les fluctuations β ∂µ 1 ∂2 1 ∂hN i 2 2 2 ∆N = hN i − hN i = 2 2 ln Ξ = β ∂µ β ∂µ T,V 2 – Montrer que le nombre moyen de particules vaut hN i = valent Pourquoi peut-on considérer que le nombre de particules dans le sous-volume est quasiment fixé ? 3 – Relations de thermodynamique Dans cette question uniquement, on note N ≡ hN i car on ne s’intéresse qu’à des relations valables à la limite thermodynamique. En dérivant astucieusement les relations µ(N, V, T ) = µ(n = N/V, T ) et p(N, V, T ) = p(n = N/V, T ), que l’on justifiera, montrer que : ∂p V ∂µ V ∂µ ∂p =− et =− ∂N T,V N ∂V T,N ∂N T,V N ∂V T,N À partir de l’identité dF = −SdT − pdV + µdN , justifiez que ∂p ∂N =− T,V ∂µ ∂V T,N 4 – En déduire que l’on peut écrire ∆N 2 = kB T nhN iχT 1 avec χT la compressibilité isotherme définie par χT = − V moyenne dans le fluide. ∂V ∂p et n = hN i/V la densité T,N 5 – Relation entre la compressibilité et la fonction de corrélation de paires X On introduit la densité locale n(~r) = δ(~r − ~qi ) avec ~qi la position de la ième particule. Justifiez que l’on peut écrire Z N = n(~r)d~r i et 2 N = V Z Z V 3 V n(~r)n(~r ′ )d~rd~r ′ En déduire que Z Z n o hn(~r)n(~r ′ )i − hn(~r)ihn(~r ′ )i d~rd~r ′ ∆N = 2 V V On rappelle que, dans un fluide, les corrélations de densités sont reliées à la fonction de corrélations de paire g(~r, ~r ′ ) selon hn(~r)n(~r ′ )i = nδ(~r − ~r ′ ) + n2 g(~r, ~r ′ ). Montrer que l’on a alors la relation générale suivante pour une phase fluide (on note r = k~r − ~r ′ k) : Z+∞ nkB T χT = 1 + n (g(r) − 1)4πr2 dr 0 Dessiner qualitativement, mais en la justifiant, l’allure typique de g(r) pour un fluide. Fin 4