STATIQUE DU SOLIDE Menina Rachid 1 02/01/2014 I. Axiomes de la statique du Solide 1.1 Objet de la Statique La Statique est la partie de la mécanique qui permet d’examiner les conditions d’équilibre des corps sous l’action des systèmes de forces. Dans tout ce qui suit on considère les solides indéformables. 1.2 Systèmes de forces 1.2.1 Définition On appelle Système de Forces tout ensemble de forces agissant sur un même solide. F1 , F2 , F3 ,....., Fn nN Notation conventionnelle : 1.2.2 Équivalence des Systèmes Si l’effet de F1 , F2 , F3 ,....., Fn sur un solide (S) est le même que celui de F1' , F2' , F3' ,....., Fn'' n et n’ pouvant être différents, alors les deux systèmes sont dits équivalents et on note : F1 , F2 , F3 ,....., Fn F1' , F2' , F3' ,....., Fn'' 1.2.3 Résultante : Si F1 , F2 , F3 ,....., Fn F alors F est la résultante de F1 , F2 ,....., Fn . Donc, la résultante est la force qui, à elle seule, peut remplacer l’ensemble des forces du système. Remarque : Il y a une différence entre la Somme Géométrique (souvent désignée par Vecteur Principal) et la Résultante. 1.2.4 Système de forces équilibré : Si sous l’action de F1 , F2 , F3 ,....., Fn un solide libre (S) est au repos (ou en mouvement uniforme), le système est dit équilibré. F1 , F2 , F3 ,....., Fn est équilibré F1 , F2 , F3 ,....., Fn 0 Notation : Cette notation exprime en fait que l’effet du système sur (S) est nul. Remarques : a) Un solide libre est un solide non lié à d’autres et qu’on peut, à partir d’une position, déplacer dans tout l’espace. b) Si F1 , F2 , F3 ,....., Fn F alors F1 , F2 , F3 ,....., Fn ,F 0 . Menina Rachid 2 02/01/2014 1.3 Axiomes de la Statique : 1.3.1 1ier Axiome : Un solide (S), sur lequel agit un système de deux forces F1 et F2 , ne peut se trouver en équilibre que dans les cas où : F1 F2 , Autrement dit : F1 , F2 0 même direction et sens opposés. F2 F2 2 cas se présentent : (S ) (S ) ou F1 F1 F1 F2 F1 F2 1.3.2 2ième Axiome : L’action d’un système de forces donné sur un solide ne changera pas si on ajoute à ce système ou si on lui retranche un système de forces équilibré. Soit F1 , F2 , F3 ,....., Fn et F1' , F2' , F3' ,....., Fn'' appliqués sur (S) avec F1' , F2' , F3' ,....., Fn'' 0 , ' ' alors F1 , F2 , F3 ,....., Fn F1 ,....., Fn , F1 ,....., Fn' . Conséquence (Principe de Glissement) : Sans changer l’action d’une force sur un solide, on peut transporter le point d’application de cette dernière le long de sa ligne d’action en un autre point « quelconque » du solide. En effet soit (S), FA appliquée en A sur (S) et B un point de la ligne d’action de FA . FB B (S) B (S) A FB A FA B (S) A FB FB FA FA même ligne d' action F , F , F F , F , F A B B A B B A 0 0 NB : le principe de glissement n’est utilisable qu’en Statique. F Menina Rachid 3 F B 02/01/2014 1.3.3 3ième Axiome (Principe du Parallélogramme) : Deux forces, agissantes sur un solide en un même point, admettent une résultante appliquée en ce point et représentée par la diagonale du parallélogramme ayant ces forces comme cotés. F1 F1 , F2 R ; R F1 F2 R Le module et la direction de R se déterminent à partir des lois de sinus et de cosinus. M F2 (S) 1.3.4 4ième Axiome (Principe d’action-réaction) : Soient deux solides (S1) et (S2) en contact entre eux. Si (S1) agit sur (S2) avec une force F12 alors (S2) agira sur (S1) avec une force F21 telle que F12 F21 F12 S1 F21 S2 1.3.5 5ième Axiome (Principe de durcissement) : Si sous l’action d’un système de forces un corps déformable se trouve en équilibre alors ce dernier ne sera pas rompu si le corps durcira. Ce principe permet la résolution des problèmes d’équilibre des corps déformables tels que courroies, câbles, chaines etc. 1.4 Liaison et réaction de liaison/ Principe de suppression des liaisons: Liaison et réaction de liaison : Un corps lié à d’autres corps ou en contact avec eux est limité dans son mouvement. Il est soumis à des liaisons et on dit qu’il est gêné ou non-libre. Physiquement, on appelle liaison tout ce qui limite les déplacements d’un corps donné ou permet de le maintenir dans une position bien déterminée dans l’espace. Une liaison est ce que l’on désigne communément par appui. R Exemple : brosse sur une table Liaison physique= table Si on applique sur un corps gêné (soumis à une liaison par exemple) un système F1 , F2 , F3 ,....., Fn , il agira sur la liaison avec une certaine force qui dépendra du système. Réciproquement (4ième axiome), la liaison agira sur le corps avec une force opposée. Pour l’exemple de la brosse-table, si on considère uniquement le poids de la brosse, la réaction de la table sera normale à la surface de contact, si la surface de contact est Menina Rachid 4 02/01/2014 horizontale. Par contre, si le contact n’est pas horizontal et si on tient compte du frottement le système appliqué se composera de deux forces. La réaction sera oblique avec 2 inconnues: la normale et la force due au frottement qui permet de maintenir l’équilibre tant qu’elle reste supérieure à la composante du poids suivant le plan de contact. La détermination de la force de liaison dite aussi réaction, inconnue à priori en intensité et parfois en direction doit faire partie de la résolution du problème considéré. En statique il est important de déterminer correctement les réactions et celles-ci dépendent des types de laissons qui rentrent en jeu. Différents types d’appuis : Dans ce cours, et pour une raison de simplicité, on se limitera à la représentation conventionnelle des appuis (avec leurs réactions), à savoir : 1. surface lisse ou appui simple : Direction de la réaction Surface lisse N N N1 N2 Appui simple 1 composante perpendiculaire aux « surfaces de contact » 2. charnière cylindrique ou appui double (dans le plan): y R R R x 2 composantes dans le plan du système 3. rotule sphérique et crapaudine (système non coplanaire): z z R R y x x y 3 composantes non coplanaires Menina Rachid 5 02/01/2014 R M systèmecoplanaire : 2 composantes pour R et une inconnue pour M système non coplanaire : 3 composante s pour R et 3 composante s pour M 4. encastrement : Principe de suppression des liaisons : Tout corps gêné peut être considéré comme libre si on supprime ses liaisons en les remplaçant par leurs forces (réactions). Menina Rachid 6 02/01/2014 II. Systèmes Forces-Couples coplanaires Objet du chapitre: Maniement des systèmes forces-couples coplanaires pour établir les conditions d’équilibre des corps (solides) dans le plan. 2.1 Rappel de la notion du Moment d’une force par rapport à un point : 2.1.1 Définition : Soit (S), M (S) et F appliquée en A sur (S) et dont la ligne d’action ne passe pas par M Donc M et le support de F c.-à-d. F forme un plan. Si M est fixe F aura tendance à faire tourner (S) autour (S) de M. F L’effet de rotation produit par cette force est M caractérisé par une grandeur algébrique qui mesure la A capacité de la force à faire tourner (S) autour de M. d F Cette grandeur algébrique est nommée moment. On appelle moment d’une force F par rapport à un centre M la grandeur égale au produit, pris avec le signe approprié, du module de la force par la longueur du bras de levier. Mt F Fd / M On convient que le signe (+) est retenu quand la force a tendance à faire tourner le solide dans le sens trigonométrique et le signe (-) dans le cas contraire. 2.1.2 Théorème de Varignon du moment de la résultante x Soit F1 appliquée en A, M centre ≠ A Mx axe perpendiculaire à MA F1x Mt / M F1 F1d F1 MA sin F 1 MA.F1 sin MA.F1x A M Soit maintenant un système d F1 , F2 , F3 ,....., Fn A R A Fn On sait que : Pr oj R Rx Fix donc MA.Rx MA. Fix MA.Fix . / R F1 sin F1x F2 Mx Soit : Menina Rachid a lg Mt / R Mt F M / Expression du théorème de Varignon i M 7 02/01/2014 Énoncé du Théorème : Le moment de la résultante d’un système plan de forces concourantes par rapport à un point est égal à la somme algébrique des moments des forces composantes par rapport à ce point. NB : le théorème est valable pour tout système admettant une résultante. (S ) 2.2 Couple (de forces) et Moment d’un couple : 2.2.1 Définition On appelle couple de forces tout système de deux forces parallèles (de support différents), de même module et de sens contraires agissant sur un même solide. On déduit de la définition que : F A B F d F ,F 0et l’effet de F , F est un effet de rotation qui dépendra : 1°) 2°) du module de F et du bras de levier d, du plan d' action (plan formé par les 2 forces) et du sens de rotation Pour caractériser cet effet on introduit la notion de moment d’un couple. 2.2.2 Moment (algébrique) d’un couple Le moment d’un couple est la grandeur algébrique égale au produit, pris avec le signe approprié, du module de la force par le bras de levier du couple d. Soit m F.d . On démontre aisément que le moment d’un couple est indépendant du point par rapport auquel on le calcul. Il suffit de prendre un point dans le prolongement du bras de levier d. 2.2.3 Équivalence des couples Soit (S), F , F ' / F ' F et F , F ' 0 avec bras de levier d1. Le couple F , F ' est caractérisé par son plan d ' action m1 F .d1 F , F P,P, Q,Q P,P car Q,Q 0 même plan d' action que F ,F P,P car ABCD plan ' P Q ' Menina Rachid F B d1 P Q P D A d2 C P F' m2 P.d 2 8 02/01/2014 Or m1 mt F / B Théorème de Varignon mt/ B P mt/ B Q mt/ B P mt/ C P m 2 Donc F .d1 P.d 2 d’où : Théorème : Sans changer l’action produite sur un solide, on peut remplacer un couple de forces appliqué sur ce dernier par un autre couple quelconque se trouvant dans le même plan et ayant le même moment algébrique. Conséquences : 1. on peut transporter un couple donné en un endroit quelconque de son plan d’action. 2. on peut varier F ou d à condition de ne pas changer le moment du couple. 3. Équivalence des couples : Deux couples coplanaires de même moment sont équivalents. Finalement tout couple est caractérisé par son plan d’action et la valeur algébrique de son moment. m Dans le cas des systèmes coplanaires on schématise un couple par : 2.3 Théorème de translation d’une Force : FA Soit un solide (S), une force F appliquée en A sur (S) et un autre point B de (S) auquel on veut déplacer A B la force F . Pour se faire on utilisera le 2ième axiome et l’équivalence des couples comme le montre le schéma ci-dessus. F A FA FA FB FB FB A A A B B B A B m FB FB F , ( F , F ) FA FB , ( FA , FB ) FB , m A B B 0 avec FA FB m mt ( FA , FB ) mt / B FA , appelé moment de réduction ou de translation de FA en B. Donc FA est remplacée par FB et un moment mt / B FA avec FA FB . Menina Rachid 9 02/01/2014 Théorème : On ne change pas l’action d’une force sur un solide en la déplaçant parallèlement à elle-même en un point du solide, à condition d’ajouter un couple de moment égal au moment de la force par rapport au point auquel on désire la déplacer. Remarque : Ce théorème est très important. Il trouve son application dans la réduction d’un système de forces à son expression la plus simple. Il forme avec le principe de glissement deux outils qui permettent de déplacer une force en un point autre que son point d’application. 2.4 Réduction d’un système de forces à un centre donné : 2.4.1 Compositions de couples coplanaires Soit un solide (S) sur lequel agissent n couples coplanaires (m1, m2,…, mn) A et B (S) / AB=d. On prend n=3 ; m1, m2 et m3. D’après le théorème d’équivalence des m2 couples coplanaires on peut remplacer chaque m3 couple par deux forces en A et B tel que : A ' F 1 m1 F1 , F1 / m1 d .F1 ' m 1 m2 F2 , F2 / m2 d .F2 ' m3 F3 , F3 / m3 d .F3 On aura : F1 F2 F3 R En A: F1' F2' F3' R ' En B: B A R Les deux résultantes sont telles que : R R ' F1 F2 F3 ; notation : le symbole R' d et soient 2 points F3' F2 F1' B d F3 F2' m désigne le module. Finalement tout le système est remplacé par un seul couple R, R ' de moment m R .d F1 F2 F3 .d m1 m2 m3 mi ; alg : algébrique a lg Théorème : Un système de couples coplanaires est équivalent à un seul couple disposé dans le même plan et de moment égal à la somme algébrique des moments des couples composants. 2.4.2 Théorème de réduction d’un système de forces-couples coplanaires en un centre. Soit un solide (S) soumis à l’action d’un système de n forces coplanaires mais non concourantes et O un centre de réduction au plan des forces (peut importe s’il ou non à (S)). On prendra pour simplifier les choses n=3. Puis on appliquera le théorème de translation pour chaque force. En fait pour chacune de ces forces on obtient une force en O et un moment égal au moment de la force par rapport au point de réduction en question. Le schéma ci-après montre la procédure à suivre. Menina Rachid 10 02/01/2014 F3 F3 C C F2 O A A B F1 C B F1 C mo R O F2 O m3 F2 O F3 m2 A A m1 B F1 B Les trois forces ainsi obtenues en O sont remplacées par leur résultante R Fi et les 3 i couples coplanaires de moments respectifs m1, m2 et m3 sont remplacés par un couple équivalent de moment mO m/ O Fi . i Donc finalement F1 A , F2 B , F3C R, m . R , indépendant du point de réduction, est o nommé vecteur principal et principal. mo dépendant du point en question est nommé moment Théorème : Tout système plan de forces agissant sur un solide est remplacé quand on le réduit à un centre arbitraire O par une force R égale au vecteur principal et appliquée au centre de réduction et un couple de moment mo égal au moment principal du système par rapport à O. Conséquence : Réduction d’un système plan à son expression la plus simple. On a vu qu’en général F1 ,..., Fn R, m . Le résultat final dépendra de R et mo , donc du o point de réduction. On peut aboutir à une situation où au moins l’un des deux éléments de réduction s’annulera. Menina Rachid 11 02/01/2014 2.5 Conditions d’équilibre d’un système plan forces-couples : Il faut d’abord remarquer qu’un couple est un ensemble de deux forces. Alors un système plan forces-couples n’est rien d’autre qu’un système de forces coplanaires. Et nous venons de voir qu’un système de forces coplanaires peut se réduire à un vecteur principal et un moment principal c.-à-d. F1 ,..., Fn R, m . Or pour qu’un système (solide sur lequel agit ce o système) soit en équilibre ou équilibré il faut et il suffit que le système ait un effet nul. Soit : R0 F1 ,..., Fn 0 R, m 0 o mo 0 Rx 0 Fix 0 analytique ment R y 0 Fiy 0 : somme algébrique m F 0 / O i mO 0 Expressions fondamentales de l’équilibre Remarque : L’équilibre peut s’exprimer par d’autres conditions à savoir : 1 équation de projections des forces + 2 équations des moments/ 2 points différents ou 3 équations des moments/ 3points différents. 2.6 Théorème des charges partielles : Soit un solide (S) reposant en A sur un appui simple et en B sur un appui double 1°) action de F1 seule. F 2 F1 RB 2 1 L’équilibre se traduit par F1 , RA1 , RB1 0 En effet l’ensemble de ces trois forces R A1 forme un système de trois forces concourantes au point 1. Alors l’équilibre se traduit par : F1 RA1 RB1 0 (a) RB F2 C RB1 B A RA2 2°) action de F2 seule. L’équilibre se traduit par F2 , RA2 , RB 2 0 . En effet l’ensemble de ces trois forces forme un système de trois forces concourantes au point 2. Alors l’équilibre se traduit par : F2 RA2 RB 2 0 (b) Menina Rachid 12 02/01/2014 3°) action du système F1 , F2 . En appliquant le 2ième axiome de la statique on obtient : 0 F1 , RA1 , RB1 F1 , RA1 , RB1 , F2 , RA2 , RB 2 . En sommant (a) et (b) on obtient : F1 RA1 RB1 F2 RA2 RB 2 0 Soit F1 F2 RA1 RA2 RB1 RB 2 0 F1 F2 RA RB 0 F RA RB 0 L’ensemble en réalité forme un système de trois forces concourantes en un point disposé entre les points 1 et 2. Là on a utilisé le principe du parallélogramme en C, A et B c.-à-d. on considéré les résultantes au lieu de leurs composantes respectives. Soit : RA RA1 RA2 RB RB1 RB 2 Théorème: Dans la statique du solide les réactions dues aux charges partielles s’ajoutent vectoriellement. Remarque : Le théorème des charges partielles s’applique aussi pour les actions résultantes au niveau des appuis. Menina Rachid 13 02/01/2014 III. Systèmes Forces-Couples non coplanaires. 3.1 Moment vectoriel d’une force par rapport à un centre (rappel) : Cette notion a été introduite au chapitre II en supposant que la force en question se trouvait dans le plan xoy. Le vecteur moment était alors porté par l’axe des z bien que la représentation vectorielle ne fût pas nécessaire car toutes les forces avaient le même plan d’action. z m/O FA FA A O y d x Si les forces sont disposées arbitrairement dans l’espace alors la nécessité d’indiquer dans ce cas les plans d’action des différentes forces nous conduit à représenter le moment d’une force FA par rapport un Point O par un vecteur m/O FA au plan O, FA , de module égal à F.d et orienté du côté d’où l’on voit la rotation se faire dans le sens trigonométrique. Expression vectorielle : Si r OA, A étant le point d'application de F alors m/O FA coïncide par son module, sa direction et son sens avec le produit vectoriel r F et on aura : m/O FA = r F 3.2 Moment d’une force par rapport à un axe : Soit une force F , un axe Δ non coplanaire avec Δ xy la force et A le point d’application F de cette force. Fz On décompose la force en question en deux Composantes: la première suivant une Fxy A direction // à et la seconde sur un plan à O et passant par le point d’application de la force. L’axe sera nommé axe Oz et le plan qui coupe en O sera désigné par plan xOy . Le moment de la force par rapport à Oz caractérise l’effet de rotation de la force autour de l’axe en question. La composante Fz étant // à Oz, elle ne peut induire de rotation autour de Menina Rachid 14 02/01/2014 cet axe. Seule la composante Fxy aura un effet de rotation autour de l’axe. Par conséquence tout l’effet rotatif de la force est du à sa composante sur xOy. Donc : m/ Oz F m/ Oz Fxy Or Fxy xOy rotation autour de Oz = rotation autour de O C'est-à-dire : m/ Oz Fxy m/ O Fxy et finalement m/ Oz F m/ O Fxy Définition : Le moment d’une force par rapport à un axe est la grandeur algébrique égale au moment de sa projection sur le plan perpendiculaire à l’axe par rapport au point d’intersection de l’axe avec le plan. Expressions analytiques des moments d’une force par rapport aux axes de coordonnées : Soient x, y et z les coordonnées du point d’application de la force relativement à un repère orthonormé Oxyz. m/ Oz F m/ O Fxy m/ O Fx m/ O Fy x z yFx xFy F m/ Oz F xFy yFx y O y De la même façon on obtient : x F zF xF Fxy m/ Ox F yFz zFy m/ Oy x Fy Fx z Remarque : Les trois expressions ci-dessus ne sont rien d’autres que les composantes du vecteur moment de la force F par rapport à l’origine O c.-à-d. : F m F j et F m F k m/ Ox F m/ O F i , m/ Oy m/ Oz Menina Rachid /O /O 15 02/01/2014 3.3 Couples de forces dans l’espace : a) représentation vectorielle du moment d’un couple : Comme dans le cas du moment d’une force / à un centre un couple dans l’espace est caractérisé par son plan d’action. Il sera donc plus commode de le représenter par son vecteur moment qui est ┴ à son plan d’action. Comme le moment est indépendant du point par rapport auquel il se calcule on peut prendre son point d’application (vecteur moment du couple) n’importe où sur le plan d’action du couple pourvu de le représenter ┴ au plan en question. Plan d’action du Plan d’action du couple F , F couple F , F m F A ≡ F B b) Translation d’un couple dans l’espace : Soit F , F un couple appliqué sur un solide (S) en A et B ayant (I) comme plan d’action. Considérons un plan (II) // (I) et prenons dans ce plan deux points C et D tels que CD=AB et CD//AB. Soient en C et D deux systèmes équilibrés II F C F F , F 0 D F F E Dans ce qui suit nous représentons chaque force avec son indice qui indique son point d’application. Alors RE RE F B A F , F F , F , F , F , F , F I F F , F , F , F , F , F R , R , F , F F , F Nous avons utilisé le fait que : F , F R , F , F R et R , R 0 Donc le couple F , F est remplacé par le couple F , F qui est identique au premier A B A A B C E C C B D E C D D C D C A A D C D E B B D D E E E C mais disposé dans le plan (II). Théorème : L’action d’un couple sur un solide ne change pas si on le transporte de son plan d’action vers un autre plan quelconque mais parallèle au premier. Menina Rachid 16 02/01/2014 Conséquences : 1. de a) et b) on en conclut que le vecteur moment d’un couple est un vecteur libre 2. composition de couples dans l’espace : Considérons l’exemple de deux couples dans deux plans perpendiculaires. 1 m2 2 m2 m1 m1 4 3 m m1 m m2 Théorème : Un système quelconque de couples agissant sur un même solide est équivalent à un seul couple de vecteur moment égal à la somme géométrique (vectorielle) des vecteurs moments des couples composants. 3.4 Réduction d’un système de forces à un centre : Soit à réduire le système F1 , F2 , F3 , , Fn en O. Pour se faire on applique le théorème de translation pour chaque force dans le plan qu’elle forme avec le point O. F3 F1 ≡ F2 mred O R O Fn Menina Rachid 17 02/01/2014 Finalement le système se réduit en une force R nommée vecteur principal indépendante du point de réduction et un moment de réduction mred m/ O Fi . Ce dernier est dépendant , Fn R, mred du centre O. Soit : F1 , F2 , F3 , i 3.5 Équilibre dans l’espace : Soient n forces et m couples appliqués sur un solide (S). (S) est en équilibre équivaut à : F , , mm 0 , Fn , m1 , 1 Soit si on choisit comme centre de réduction l’origine du repère O : R 0 et m m 0 j red j Fix 0 i F 0 iy i Fiz 0 i m / Ox Fi m jx 0 i j m/ Oy Fi m jy 0 i j m/ Oz Fi m jz 0 j i Expressions fondamentales de l’équilibre dans l’espace 3.6 Théorème de Varignon du moment de la résultante par rapport à un axe : Soit un système de n forces agissant sur un solide (S). Supposant que F1 , , Fn R et que la ligne d’action de la résultante R passe par un point C de (S) ou lié à ce dernier. Soit R' R appliquée en C. Alors le système F1 , , Fn , R' 0 F1 , , Fn , R 0 i Fix Rx 0 le système d’axes orthonormés Ox, Oy et Oz m/ Ox Fi m/ Ox R 0 i m F m R 0 m F m R 0 / Ox i i / Ox / Ox i / Ox i m/ Ox R m/ Ox Fi i Théorème : Si un système de forces donné possède une résultante, le moment de celle-ci / à un axe quelconque est égal à la somme algébrique des moments des forces composantes par rapport à cet axe. Menina Rachid 18 02/01/2014 3.7 Résolution des problèmes de l’équilibre dans l’espace : Le principe est identique à celui de l’équilibre dans le plan à savoir : l’application du principe de suppression des liaisons, l’application des conditions d’équilibre pour le système (forces actives + réactions de liaisons) La différence réside dans : la décomposition des forces (3 composantes) et le calcul des moments par rapport aux axes choisis. - Si la figure « générale » ne permet pas de voir à quoi est égal le (ou les) moment(s) de (ou des) force (s) / à l’axe, on est obligé de représenter sur une autre figure la projection du solide (avec la ou les forces) sur un plan perpendiculaire à l’axe (la projection sera faite dans la mesure du possible en regardant du coté positif de l’axe). - Parfois la projection sera faite avec les composantes des forces. - On peut aussi utiliser les formules d’Euler du produit vectoriel qui donnent des expressions analytiques des moments/ aux axes. - Enfin il est souvent très utile de dresser un tableau dont chaque ligne correspond à une équation de l’équilibre et chaque colonne à une force ou un couple du système y comprises les réactions de liaisons. Le remplissage du tableau se fera par colonne et les équations de l’équilibre seront obtenues en sommant tous les éléments de la même ligne et en égalisant la somme obtenue à zéro. Le nombre d’équations obtenues doit être égal au nombre d’inconnues. La résolution du système permet de déterminer les inconnues initiales. Fi F1 Fn R1 Rm m1 ml =0 Fix Fiy Fiz m/Ox Fi m/Oy Fi m/Oz Fi Menina Rachid 19 02/01/2014 Exercices d’application sur la statique du solide : Ex 1 : Soient les vecteurs V1 i j , V2 2i j k déterminer : 1. les vecteurs directeurs des supports de V1 et V2 . 2. les vecteurs unitaires u au plan xOy et perpendiculaires à V2 et 3. l’angle entre V1 et V2 . 4. la composante de V2 suivant la direction de V1 . Ex 2 : C B Soient A, B et C trois vecteurs tels que A B C voir figure ci contre. Retrouver la loi des sinus en exprimant la surface du triangle formé A par ces 3 vecteurs à l’aide du module du produit vectoriel. Application : Déterminer le module et la direction de la résultante des deux forces A et B de modules A =100N et B =50N, de même point d’application et faisant entre elles un angle A, B =60° Ex 3 : Soient A, B et C trois vecteurs quelconques. Retrouver, en utilisant l’expression analytique du produit vectoriel, l’expression du double produit vectoriel : A B C B A C C A B i j k étant le signe du produit vectoriel et A B Ax Ay Az Bx By Bz Application : Soit le vecteur V 3i 3 j k et un vecteur unitaire n non colinéaire avec V . Déterminer le vecteur projection de V sur la direction de n et le vecteur projection de V sur un plan de normale n si : 2 i j , 2 3 2. n i j k 3 1. n Rappel : 1. Projection d’un vecteur V sur un axe ( ) : Soit un axe () de vecteur directeur n et un vecteur quelconque V , alors le vecteur projection de V sur l’axe () est donné par : Vn V n n avec n cos i cos j cos k ; , et étant les angles que fait () avec les axes Ox, Oy et Oz et cos , cos et cos sont les cosinus directeurs de l’axe (). Menina Rachid 20 02/01/2014 2. Projection d’un vecteur V sur un plan ( ) de normale n non colinéaire avec V : Soit un vecteur V et un plan ( ) de normale n non colinéaire avec V , alors le vecteur « projection » de V sur ( ) est donné par : V n V n V Pour arriver à cette relation il suffit de constater que : V V Vn Vn où Vn est la projection du vecteur V sur un axe de n V vecteur directeur n c'est-à-dire un axe perpendiculaire au plan ( ), voir figure. Ex 4 : Soit une barre AB horizontale soumise à l’action de deux forces parallèles, appliquées à ses extrémités et telles que FA=2FB=F. Déterminer le point C appartenant à AB par lequel passe la ligne d’action de la résultante des deux forces pour les cas suivants : 1. les deux forces sont verticales et dirigées vers le bas et 2. les deux forces, orientées vers le bas, font deux angles égaux et <90° avec les deux verticales passant par A et B. Ex 5 : Une force verticale F de 200 N d’intensité est appliquée en A extrémité du levier OA, voir la figure de gauche ci-dessous. 1. Calculer le moment de F par rapport à O. 2. Quelle est la force appliquée en A et perpendiculaire à OA produisant le même moment que F . 3. Si F forme un premier système et la force déterminée en 2 forme un deuxième système, les deux systèmes en question sont-ils équivalents ? expliquer A 25 cm F A 45° F1 B a O F1 C D 2a Menina Rachid 21 02/01/2014 Ex 6 : Une plaque rectangulaire ABCD de cotés a et 2a est soumise à un couple F1 , F1 tel que les lignes d’action des forces soient confondues avec BA et DC comme le montre la figure à droite sur la page précédante. F 1. déterminer le rapport 1 pour que le couple F2 , F2 , dont les lignes d’action de ses F2 forces sont confondues avec AD et CB, soit équivalent au premier couple. 2. pour passer de F1 , F1 à F2 , F2 on procède de la manière suivante : on fait glisser F1 et - F1 en A et C et on ajoute au système ainsi obtenu un système QA , QC 0 avec QA QC Q . Déterminer Q Ex 7 : Soit le système ( F1 , F2 , F3 ) appliqué sur la poutre OABC encastrée en O comme indiqué sur la figure en bas à droite. Si F1=100 N, F2=400 N et F3=200 N. 1. translater les trois forces en O et exprimer le système résultant sous sa forme la plus simple. 2. montre que ( F1 , F2 , F3 ) RD et déterminer la position du point d’application D. FC F3 F1 C 3m m B A 45° B A O 1,5m 2m C 3m F2 3m Ex 8 : Le « L » ABC de poids négligeable repose en B sur un appui double et en A sur un appui simple comme indiqué sur la figure de gauche ci-dessus. Il est soumis en C à une force perpendiculaire à CB d’intensité F = 100 N. Un couple de moment m = 300 Nm agit aussi sur ABC dans le plan de la figure. 1. déterminer un système de deux (2) forces appliquées en A et B équivalent à ( FC , m) . Faire attention au fait que l’appui en A ne supporte que des forces perpendiculaires à son plan de référence qui fait 45° avec l’horizontale. En déduire les réactions des appuis en A et B. 2. en plus de ( FC , m) , on applique en M milieu de AB dans le plan de la figure une force verticale de même module que FC et orientée vers le bas. Déterminer les nouvelles réactions en A et B en utilisant le théorème des charges partielles. Menina Rachid 22 02/01/2014 Ex 9 : 1. déterminer la réaction (force-moment) de l’encastrement du 7ème exercice en partant de la réponse de la première question de cet exercice. 2. même question qu’en 1) mais en utilisant les équations de l’équilibre. Ex 10 : Une tige AB est fixée au mur vertical (DD1AE) par l’intermédiaire d’une rotule sphérique en A comme indiqué sur la figure en bas. La tige est maintenue perpendiculaire au mur à l’aide des câbles CD et KE. À l’extrémité B de la tige est suspendue une charge de poids P=720 kgf. Déterminer la réaction de la rotule et les tensions des câbles si AB = 8 m, AC = AD1 = 6 m et AK = 4 m. On néglige le poids de la tige. D 60 45 30 DD1 A DD1C 90 E D1 A K C B P Ex 11 : Une plaque plane homogène rectangulaire ABCD de poids P est fixée à un mur vertical BEC à l’aide d’une rotule sphérique en C et d’une charnière cylindre en B d’axe BC. Elle fait un angle de 30° par rapport à l’horizontale BE comme indiqué sur la figure ci-dessous et est maintenue dans une position telle que AB et DC soient horizontaux à l’aide du câble DE attaché au mur verticale BEC en E tel que BEC 90 . Déterminer la tension du câble DE et les réactions des deux appuis en fonction de P. Nb : Prendre les axes : Ox confondu avec BA, Oy confondu avec BC et Oz perpendiculaire au plan (BA, BC). 1m B A E 30° 2m C D Menina Rachid 23 02/01/2014 Ex 12 : Une plaque rectangulaire de poids 2000 N et de dimensions 2x3 m2 est articulée au mur vertical xOz par l’intermédiaire de deux charnières cylindriques en O et A. Pour la maintenir horizontale et plaquée du coté OC sur le mur vertical y0z, on utilise d’une part un ressort de torsion monté sur un axe confondu avec le coté OA et d’autre part un câble DE attaché en D sur la plaque et en E, à 1,5 m de O, sur la verticale Oz. Le ressort développe un couple dont le moment est m = 1000 N.m porté par l’axe Ox. On donne AD = 1,5 m. Déterminer la tension du câble DE, les réactions des charnières cylindriques et celle du mur yOz si on suppose que celle-ci est concentrée au milieu de OC. z E O C y A x Menina Rachid B D 24 02/01/2014