Villes, villages et quartiers… des lieux pour favoriser l’apprentissage
• À lire en ligne 2010 33
besoins des gens, dit M. Lurette. C’est comme ça qu’on a
d’abord créé une table de concertation, puis une structure
commune d’aiguillage. » Les programmes de formation
adaptés aux adultes moins alphabétisés découlent des
travaux de cette table de concertation.
En outre, le partenariat avec ces établissements a
permis au CAP de faire reconnaître par le milieu ses
interventions auprès d’adultes moins alphabétisés au
moyen d’attestations délivrées par l’un ou l’autre de ses
établissements associés.
Le CAP et ses partenaires
ont cherché, plus parti-
culièrement, à axer leurs
programmes sur les niveaux
d’alphabétisme et les be-
soins d’insertion sociopro-
fessionnelle des chômeurs.
« Au lieu d’orir un program-
me typique de formation
professionnelle en douze semaines, nous avons décidé
d’étendre le programme sur six mois. Nous avons adapté
le contenu professionnel aux niveaux d’alphabétisme des
apprenants ciblés, qui répondent précisément aux besoins
des apprenants peu alphabétisés et aux besoins de déve-
loppement de la main-d’œuvre du milieu. » À cela se sont
ajoutées des interventions stratégiques et pratiques en
alphabétisation, composante « essentielle » de la forma-
tion, de l’avis de l’expert.
Résultat : une cinquantaine de travailleurs et travailleuses
sont formés chaque année par l’entremise des program-
mes de formation qualiante adaptée du CAP et de ses
partenaires. Le taux de placement oscille autour de 85 %,
selon M. Lurette. « Dans une communauté de 10 000 ha-
bitants, c’est n’est pas rien! » Et il ajoute que la plupart des
travailleurs qui quittent leur emploi le font en raison d’un
déménagement ou de la poursuite de leurs études.
La clé : le développement stratégique
de l’alphabétisme
Le développement stratégique de l’alphabétisme joue un
rôle central dans ce type de formation, assure l’intervenant
en formation des adultes : « Ce n’est pas un hasard si les
gens en emploi ont un meilleur niveau d’alphabétisme
que les chômeurs, et ce, peu importe leur niveau de scola-
rité. C’est parce qu’ils appliquent constamment ces types
de compétences dans leur emploi. L’alphabétisme, ou la
littératie, c’est comme un muscle : plus on le travaille, plus
il se développe. Le secret de nos programmes ne réside
pas seulement dans le fait d’adapter la formation à des
gens en fonction de ce qu’ils ont comme compétences.
Ces formations les poussent à refaire usage de ce muscle,
en espérant qu’ils pourront poursuivre le développement
du muscle dans leur nouvel emploi. »
En plus de redonner conance aux travailleurs, la
formation peut avoir le même eet sur les employeurs,
croit-il. Un véritable premier pas dans la direction d’une
communauté apprenante!
Avec un peu de volonté politique, Hawkesbury pourrait
devenir une communauté apprenante, croit M. Lurette.
« L’important, c’est de créer des conditions favorables
à l’envie d’apprendre, tout en répondant aux besoins de
la population. »
n
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