Néanmoins, et en pratique, les Bulbophyllum offrent une multitude de variations
difficilement classables. Chaque année, et sans avoir besoin de recourir aux hybrides,
telles ou telles espèces ou variation d’espèces fait leur apparition ici ou là chez tel ou tel
producteur de sorte que l’intérêt déjà parfois maladif du collectionneur ne trouve jamais
de repos…
De bien belles fleurs donc, mais pour le collectionneur, pouvoir et savoir les cultiver et
les fleurir sont les points d’interrogations qui peuvent freiner son enthousiasme :
En ce qui concerne les Bulbophyllum, ici j’aurais tendance à les considérer par
simplification comme venant tous d’un seul et même lieu, chaud (en gros 16°C la nuit
minimum en hiver mais aussi chaud que possible tant que l’humidité suit), lumineux (en
général ils supportent plus de soleil que les Phalaenopsis), et humide (c’est le point
délicat). Que l’origine de l’espèce soit la Malaisie, l’Indonésie ou la Papouasie, ces Bulbo
(asiatiques) sauront s’adapter si l’effort est partagé…
Il y a de très gros Bulbo, tout comme de minuscules, accepter que dans un espace
restreint il est hors de question de cultiver un Bulbo phalaenopsis aux feuilles
pouvant atteindre deux mètres c’est déjà un bon point !
Ensuite il faut considérer le type de rhizome auquel on s’attaque. Certains Bulbo ne
restent que peu de temps dans leur pot et pousseront de manière anarchique ce
qui peut constituer un réel casse tête en ce qui concerne la maintenance de la
plante. Certaines plantes devront donc être montées pour leur donner une
certaine liberté, il faudra donc penser à leur croissance future mais aussi à leur
arrosage tout comme à leur emplacement et ceci en amont. Car de fait, chaque
type de montage demandera un entretien adapté. Dans une serre il est aisé de tout
arroser grossièrement, dans une maison il faudra adapter ses routines.
Les Bulbo aiment la sphaigne (de qualité) mais la mousse des jardins peut aussi être
un bon allié. Une bonne sphaigne se gorge d’eau et reste moelleuse, aérée, en
aucun cas elle ne doit ressembler à une soupe.
Qui dit humidité, sphaigne, dit aussi ventilation (et pas courant d’air). Car si les
Bulbo et surtout les jeunes pousses ont la réputation de pourrir facilement, cela ne
se vérifie plus si l’air ambiant est brassé. Il n’est pas rare de voir les nouvelles
pousses émerger de la sphaigne lorsque les conditions de culture sont bonnes.
Les pots classiques sont rarement adaptés, le rapport entre leur diamètre et leur
profondeur ne convient pas aux Bulbo : Les Bulbo poussent vite et ont besoin de
surface, en revanche leurs racines n’ont pas besoin de se perdre dans les
profondeurs du pot. On préférera des demi pots que l’on choisira plus larges.