Un coup d’oeil à la table des matières révèle aussitôt l’organisation de ce compte rendu.
Les chapitres 1 et 3 sont essentiellement des prérequis et à ce titre se permettent fréquem-
ment de renvoyer aux références, tandis que les chapitres pairs, qui portent sur le contenu
substantiel, contiendront plus souvent des démonstrations complètes et d’abondantes illus-
trations.
Le premier chapitre s’occupe de rappeller les définitions et notions plus importantes
sur les surfaces orientables, objet d’étude de ce travail, ainsi que les types de courbes
qui les habitent, puis esquisser la démonstration de leur classification et du calcul de leur
groupe fondamental. On introduit de suite le groupe modulaire de Teichmüller, Mod(S), qui
consiste des classes d’isotopie d’homéomorphismes de Spréservant l’orientation et fixant
∂S. Les “twists de Dehn” sont l’exemple type des éléments de Mod(S), consistant à faire
“tourner” une portion de la surface sur elle même, en la “tordant”1. Après démontrer leurs
propriétés les plus élémentaires, on calcule certains groupes modulaires. Dehn a montré
que ses twists engendrent Mod(S), ce qu’on ne montrera ici que pour S=T2, puis on
esquisse la démonstration technique du théorème de Denh-Nielsen-Baer, qui relie algèbre
et géométrie en affirmant que Mod(S)est un sous-groupe d’automorphismes extérieurs de
π1(S).
Qui dit Teichmüller dit géométrie hyperbolique, et donc le chapitre 3 est une exposition
éclair de l’espace hyperbolique avec ses deux modèles les plus communs, les propriétés de
ses géodésiques, et les surfaces hyperboliques. Outre la définition via isométrie locale, on
aura besoin de considérer les relevés d’arcs hyperboliques, d’où la nécessité de rappeller
la théorie des revêtements et son lien avec les polygones hyperboliques. On commence
le chapitre 4 par la définition de l’espace de Teichmüller, noté Teich(S), qui peut être
décrit comme l’ensemble de classes d’isomorphisme de structures hyperboliques marquées
sur la surface S. On verra précisément quelle est cette relation d’équivalence. L’objectif
est de montrer un théorème démontré par Fricke et Klein en 1897, qui affirme que pour
la surface fermée Sgde genre g≥2, Teich(Sg)est homéomorphe à R6g−6. La stratégie
pour accomplir ceci est de montrer que l’on peut décomposer cette surface topologique en
“pantalons” par 3g−3courbes géodésiques, que l’espace de Teichmüller d’un pantalon
est précisémment paramétré par les trois longueurs de ses composantes de bord, et que la
structure hyperbolique de Sgdépend de 3g−3paramètres réels additionnels, correspondant
à “l’angle” par lequel on tourne les “jambes” du pantalon avant de les recoller entre eux.
Ceci reste très peu rigoureux et il est dans notre interêt de formaliser cette palabrerie. Pour
finir, on établit un lien entre Mod(S)et Teich(S)via une action naturelle de “changement
de marque”, qui est proprement discontinue (ce que l’on ne montrera pas); l’obstruction à
qu’elle soit libre dépend exclusivement de la torsion des éléments de Mod(S). Le quotient
n’est donc pas une variété ; il décrit les structures complexes (ou hyperboliques) sur Ssans
marquage : son étude correspond à un problème classique remontant a Riemann.
1. Le mot “torsion” étant déjà trop fréquent en mathématiques, on doit se résigner à suivre l’usage et
utiliser le mot anglais “twist”. Il peut être intéressant de savoir que Max Dehn utilisait le mot Schraubungen,
“application de vissage”
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