> XPress 6 Noir L’Encéphale (2007) Supplément 1, S22 j o u r n a l h o m e p a g e : w w w. e l s e v i e r. c o m / l o c a t e / e n c e p Discussion C. Launay Hôpital Sainte-Anne, 75014 Paris Les troubles cognitifs sont parmi les symptômes les plus marquants du syndrome déficitaire. Face aux résultats partiellement insatisfaisants de la pharmacothérapie, on assiste actuellement à un développement important des thérapies de réhabilitation cognitive et psycho-sociale. En pratique, l’IPT (Integrated Psychological Treatment), développé par Brenner en Suisse, vise à réinsérer le sujet dans son milieu de vie. Il s’agit d’un programme de remédiation cognitive d’inspiration cognitivo-comportementale, qui nécessite pour les soignants qui le pratiquent une formation spécifique, souvent onéreuse, le manuel « Thérapie Psychologique des schizophrénies » n’étant pas suffisant. Il s’agit d’un programme thérapeutique de groupe, dont les séances se déroulent avec 6 à 9 patients et deux thérapeutes en séances (3 référents). La thérapie consiste en 2 à 3 séances par semaine d’une durée de 1 h 30, sur une période de 6 à 18 mois. Au préalable est pratiquée une évaluation des fonctions cognitives du patient. Les objectifs de ce programme sont relativement ambitieux. Ils visent, par six modules, à améliorer le fonctionnement cognitif et la flexibilité conceptuelle, la perception de situations sociales, les habiletés de communication, les compétences sociales, la gestion des émotions, et la gestion des problématiques quotidiennes. Pour le module sur le fonctionnement cognitif, on utilise par exemple des jeux de cartes à trier, dont le contenu et l’organisation sont de plus en plus complexes. On propose aussi au patient d’identifier des mots en rapport avec une idée générale (par exemple « l’été »), puis de regrouper ces mots d’une façon logique selon différents concepts (par exemple nourriture, habillement, activités, temps…). Ces programmes nécessitent, pour être le plus efficace possible, une co-thérapie bien structurée, les deux co-thérapeutes étant en lien étroit. Il faut reformuler aussi souvent que nécessaire les explications ou les injonctions, et offrir au patient un renforcement positif au fur et à mesure de l’avancement de la thérapie. En conclusion, il s’agit d’un programme très stimulant pour les patients et pour les soignants, donnant une nouvelle dimension aux soins. C’est un outil efficace, aussi bien sur le handicap que sur la qualité de vie, ce qui est rapporté par les patients comme par les thérapeutes. Ce traitement cognitif est un traitement complémentaire des autres interventions thérapeutiques, et il est praticable par tout soignant (infirmier, ergothérapeute, psychologue…) s’il est formé à cette technique. * Auteur correspondant. E-mail : [email protected] L’auteur n’a pas signalé de conflits d’intérêts. © L’Encéphale, Paris, 2008. Tous droits réservés. 4487_11_La una y. i ndd 4487_11_Launay.indd 22 22 1 2 / 1 2 / 0 79:18:10 12/12/07 9: 18: 10