L’Encéphale (2010) 36, 88 Disponible en ligne sur www.sciencedirect.com journal homepage: www.em-consulte.com/produit/ENCEP NOUS AVONS LU POUR VOUS Méditer pour ne plus déprimer. M. Williams, J. Teasdale, Z. Segal, J. Kabat-Zinn. Paris : Odile Jacob, 2009. Depuis plusieurs années maintenant, l’utilisation de techniques spécifiques de méditation (dites de « pleine conscience », ou mindfulness) se développe dans la prise en charge des troubles émotionnels, notamment anxieux et dépressifs. Plusieurs études contrôlées semblent indiquer leur efficacité dans la prévention des rechutes dépressives, et de nombreuses autres sont en cours dans le cadre des troubles anxieux. Rappelons que la thérapie comportementale-dialectique, proposée par Linehan dans la prise en charge des personnalités borderline, intègre aussi des éléments de méditation en pleine conscience. Ces approches méditatives se donnent, entre autres objectifs, d’aider les patients à développer leurs capacités introspectives, afin de mieux déceler les mouvements émotionnels et cognitifs désagréables se produisant en eux, en réaction à divers événements de vie. Cet entraînement est destiné à leur permettre de ce fait un recul précoce et efficace pour ne pas s’embarquer dans des programmes quasi-réflexes de ruminations anxieuses ou dépressives, puis dans des cascades émotionnelles dysfonctionnelles. L’apparition des techniques de type Mindfulness représente sans doute une étape importante dans l’histoire des psychothérapies comportementales et cognitives. Elle s’inscrit dans ce que les comportementalistes nomment la « troisième vague » : après la vague comportementale des années 1960, la vague cognitive des années 1980, nous 0013-7006/$ — see front matter © L’Encéphale, Paris, 2009. doi:10.1016/j.encep.2009.10.001 assistons aujourd’hui à une vague « émotionnelle » où l’on commence à étudier de manière rigoureuse comment améliorer les dysrégulations émotionnelles à l’œuvre chez la plupart des patients. Elle repose aussi sur une nouvelle approche des troubles psychiques, moins stigmatisée, où — comme dans le cadre d’un diabète ou d’une hypertension artérielle — l’on ne s’attache pas tant à rechercher seulement des causes, mais on met aussi au point des moyens de ne pas laisser sa vulnérabilité altérer sa qualité de vie et où l’on apprend au patient à améliorer activement son bien-être global. Deux des principaux manuels de thérapie par la pleine conscience avaient été récemment traduits aux éditions De Boeck (La thérapie cognitive basée sur la pleine conscience pour la dépression, ciblé vers les troubles dépressifs ; Au cœur de la tourmente, la pleine conscience, programme de réduction du stress). Ce nouvel ouvrage, Méditer pour ne plus déprimer, représente le premier self-help destiné aux patients, afin de faciliter leur observance des exercices de méditation. Il est particulièrement clair et clinique. Un CD d’exercices (80 minutes) le complète de manière efficace. À prescrire aux patients ou à parcourir pour s’initier à ces approches. C. André Hôpital Sainte-Anne, SHU, 7, rue Cabanis, 75014 Paris, France Adresse e-mail : [email protected] Disponible sur Internet le 6 janvier 2010