République Tunisienne Stratégie de Développement Economique et Social

République Tunisienne
Stratégie de Développement
Economique et Social
2012-2016
ii
REPUBLIQUE TUNISIENNE
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT
ECONOMIQUE ET SOCIAL
2012-2016
NOTE D’ORIENTATION :
Axes d’engagement, Principes d’action,
Phases de réalisation et Schéma de croissance
SEPTEMBRE 2011
iii
Préface
La Tunisie se retrouve aujourd’hui face à un tournant décisif de son histoire. Le
pays est engagé dans un processus de transformations fondamentales qui
s’appuie sur de grands acquis mais qui doit répondre aux nouveaux défis dictés
par la nouvelle conjoncture politique, économique et sociale de la Tunisie. Tous
les tunisiens doivent s’employer avec détermination à assurer la construction
d'une société libre et responsable, et d’un Etat de droit fondé sur des institutions
pérennes, et sur des valeurs incontournables de justice, d’équité, de
transparence et de développement durable.
Plus qu’un processus de transformation destiné à adopter une nouvelle
approche dans la construction de la Tunisie nouvelle, l’enjeu est de concevoir et
de mettre en œuvre de manière globale et intégrée, des mécanismes qui
doivent aider notre pays à mieux savoir se développer. Il s’agit de construire
une nouvelle société qui stimule l’apprentissage, l’adaptation, l’ouverture et la
participation, à travers le travail, la concertation, l’appropriation, la
responsabilisation et la reconnaissance mutuelle.
L’acquisition rapide mais sûre et fiable, des outils constitutionnels, politiques et
institutionnels sont autant d’atouts qui favorisent l’atteinte du niveau de
performance visé par la transformation. C’est pourquoi dans ce contexte, le
développement des systèmes et des institutions est stratégique, et la
transformation, loin d’être une simple obligation gale conjoncturelle, doit être
envisagée dans son sens le plus large, à savoir un levier de développement
concerté, réfléchi et porteur de réponses adéquates aux besoins de la Tunisie
nouvelle, et un levier d’excellence et de performances individuelles et
collectives. Le rôle de toutes les composantes de la société Tunisienne est
justement d’utiliser ces leviers pour concevoir des solutions favorisant la
collaboration, les échanges et la transversalité.
L’Etat, le secteur privé et la société civile se doivent de contribuer dans leurs
rôles respectifs, à la transformation de la société Tunisienne, en initiant les
outils et mécanismes de bonne gestion des affaires de l’Etat, de l’entreprise et
de l’individu, et en mettant en œuvre les conditions politiques, juridiques,
économiques et sociales visant la réduction de la pauvreté, la création
d’emplois, l’équilibre gional, l’inclusion sociale et la protection de
l’environnement.
iv
Pour promouvoir des synergies positives entre les différents partenaires au
développement, il est primordial d’orienter leurs politiques de bonne
gouvernance en se fondant sur plusieurs principes cruciaux qui doivent animer
toutes leurs démarches, à savoir la primauté du droit, la participation, la
transparence, l’équité, l’effectivité et la responsabilité, principes auxquels j’invite
toutes les composantes de la société Tunisienne à adhérer d’une manière
volontaire et irrévocable.
L’enjeu pour nous est à la fois politique et économique. Un enjeu politique, car
un échec de la transition démocratique serait fatal pour notre pays et pour toute
la région. Un enjeu économique, car il est de la responsabilité de tous les
tunisiens d’éviter le cercle vicieux : pauvreté et augmentation du chômage
entraînant instabilité et violence qui, à leur tour, conduit à l’accroissement de la
pauvreté et du chômage.
Nous sommes aussi devant une urgence. Le risque majeur est que notre
peuple prenne congé et attende que la transition soit achevée pour reprendre
l’initiative et le travail, alors que c’est maintenant qu’il faut doubler d’effort pour
réussir cette même transition.
Il faut impérativement 'éviter la phase de décroissance souvent observée dans
les transitions démocratiques, décroissance que notre économie et notre
société ne peuvent se permettre. Et les exemples historiques sont nombreux
qui montrent que des révolutions échouent par dégradation des situations
économiques.
La tâche est grande, mais en misant sur nos forces, nos atouts et notre unité,
nous avons tout le potentiel pour la réussir.
J’appelle l’ensemble des composantes du peuple tunisien, de toute tendance
politique, à animer le débat d’idée fécond dont a besoin notre pays et qui a tant
fait défaut dans le passé. Un tel débat national est indispensable tant les
questions qui se posent sont complexes et impliquent la mobilisation de toutes
les intelligences pour que chacun apporte sa part de réponse.
Le Gouvernement apporte sa contribution à ce débat en proposant une
stratégie qui devra conduire à élaborer un nouveau modèle de développement
pour la Tunisie, porteur de prospérité et de justice.
Ce Gouvernement est certes un Gouvernement de transition qui n’est pas, a
priori, habilité à présenter une stratégie de développement sur cinq ans. Mais
c’est de notre responsabilité de préparer un cadre d’analyse et de réflexion et
d’identifier des axes d’engagement et des domaines d’action qui contribueront à
donner confiance au pays dans son ensemble, aux jeunes, aux salariés, aux
v
chefs de famille, aux chefs d’entreprise et à tous nos partenaires. Ces mois qui
nous séparent de la date des élections constitueront ainsi un temps précieux
gagné dans la marche du pays vers la prospérité et le développement.
Partant des problématiques de développement de notre pays, notre stratégie
porte dix grandes idées, repose sur cinq principes d’action et comporte trois
phases de réalisation. En cela, elle se veut réaliste et, en même temps,
mobilisatrice.
J’invite toutes les parties prenantes au processus de développement de notre
pays, partis politiques, organisations nationales, secteur privé, société civile,
médias et l’ensemble des citoyens, à apporter également leurs contributions qui
permettront d’enrichir cette stratégie et la faire bénéficier du maximum d’avis.
Béji Caid Essebssi
Premier Ministre de la République Tunisienne
1 / 152 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !