Salaires en hausse, productivité en baisse : Où va l`économie

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Salaires en hausse, productivité en baisse : Où va l’économie
tunisienne?
La Tunisie, qui traverse une crise économique, ne pourra plus supporter le poids d'une masse de salaires en
hausse vertigineuse et d'une productivité en baisse constante.
Ce sujet a sans doute été au centre de la rencontre, lundi, à Dar Dhiafa à Carthage, entre le chef du
gouvernement Habib Essid et le ministre des Finances Slim Chaker.
La masse salariale des fonctionnaires et employés du secteur public est estimée aujourd'hui à 13 milliards de
dinars, contre 6,6 milliards en 2010 et si les salaires continuent d'être payés, on imagine les acrobaties
auxquelles s'adonnent les responsables des finances publiques pour trouver les ressources nécessaires,
l'endettement extérieur ayant servi jusque-là de solution provisoire, mais ce provisoire dure depuis plusieurs
années, et avec un taux d'endettement extérieur dépassant 55% du PIB, les clignotants sont déjà au rouge.
Pour ne rien arranger : l'application de tous les accords d'augmentations salariales, conclus avec l'UGTT sous
la pression des mouvements sociaux, mettrait l'Etat devant de gros problèmes de paiement.
Selon Hassan Zargouni, patron de Sigma Conseil, la masse salariale atteindra, en Tunisie, 15 milliards de
dinars en 2017 et sera ainsi multipliée par presque 300% en seulement 7 ans.
Certes, la masse salariale des fonctionnaires représente encore, en Tunisie, 13% du PIB, un taux légèrement
supérieur à la moyenne mondiale. Le nombre de fonctionnaires, qui représente, en Tunisie, 20% de la
population active occupée, est, lui aussi, dans la moyenne mondiale. Le problème, car problème il y a, est
qu'avec 15 milliards de dinars de masse salariale, il y a un sérieux risque de dérapage, d'autant que la
croissance économique n'excédera pas, dans le meilleur des cas, 2% en 2016 et se rapprochera de 3% en 2017,
estime M. Zargouni.
L'économiste statisticien, qui ne perd pas de vue la qualité médiocre des services publics et la faible
productivité des salariés, aussi bien dans le public que dans le privé, conclue : «Ce qui est prévu dans ce
contexte de croissance molle et de productivité faible c'est le recours à la planche à billets, vecteur d'inflation,
qui, à moyen terme, dégradera le pouvoir d'achat des gens dont on voudrait augmenter les salaires». Et ce
sera le cercle vicieux. D'où la nécessité de tirer la sonnette d'alarme : les salaires en Tunisie sont certes très bas,
mais ils n'augmenteront réellement que si l'économie du pays monte en gamme et intègre davantage
d'innovations, de technologies, de marketing et de valeur ajoutée.
En d'autres termes, il y a encore une révolution à faire, mais qui tarde à être déclenchée celle-là…
Z. A.
Post date: 2016-05-31 12:26:08
Post date GMT: 2016-05-31 11:26:08
Post modified date: 2016-05-31 12:26:08
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