Correspondances en Onco-urologie - Vol. I - n° 1 - avril-mai-juin 2010
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Revue de presse
3. Delahunt B. Advances and controversies in grading and
staging of renal cell carcinoma. Mod Pathol 2009;22(Suppl.2):
S24-36.
4. Moch HW, Artibani B, Delahunt V et al. Reassessing the
current UICC/AJCC TNM staging for renal cell carcinoma.
Eur Urol 2009;56:636-43.
Néphrectomie partielle
et marges positives : quelle est
la valeur pronostique réelle ?
Dans leur série rétrospective et multi-
centrique, K.A. Bensalah et al.(1) ont
analysé la valeur pronostique des marges
chirurgicales positives (MCP) sur pièces de
néphrectomies partielles (NP) pour cancer
du rein (CR), et les facteurs prédictifs de
récidive ou de décès chez 111patients souf-
frant d’un CR non métastatique et traités
par NP. Tous ces patients présentaient des
MCP conrmées après relecture anatomo-
pathologique (cellules tumorales au contact
des marges encrées). L’âge moyen était de
61±12,5ans. L’indication de NP était for-
melle chez 43patients (38,7 %) [rein unique,
tumeurs bilatérales, insusance rénale]. La
taille moyenne du CR était de 3,5±2cm,
93 (83,8 %) étaient pT1. Dix-huit patients
(16,2 %) ont bénécié d’une chirurgie com-
plémentaire pour laquelle un reliquat tumoral
a été identié dans 7cas (6,3 %). Après un
suivi moyen de 37mois, 11CR (10 %) ont
récidivé et 12sujets (11 %) sont décédés,
dont6 (5,4 %) de progression tumorale. Dix
des onze récidives (91 %) et 10 des 12décès
(83,3, %) sont survenus chez des patients pour
lesquels l’indi cation de NP était formelle. En
comparant avec une série non appariée de NP
marges chirurgicales négatives (MCN), seul
le taux de récidive apparaît signicativement
supérieur (10,1 % versus 2,2 % [p<0,0001])
dans le groupe avec MCP, sans incidence sur
les survies globale (SG) et spécique (SS).
Cette différence demeure en comparant
avec une série appariée (indication chirur-
gicale, taille et grade tumoraux) de CR MCN
(p=0,03). En analyse multivariée, seules l’indi-
cation chirurgicale et la localisation tumorale
(médio-rénale) apparaissent comme des fac-
teurs prédictifs de récidive tumorale. Aucun
des facteurs étudiés, y compris la présence
de MCP, n’inuence la SS.
carcinomes papillaires rénaux (CPR). La valeur
des paramètres classiques (âge, stade TNM,
grade de Fuhrman [GF]) sur les survies globale
(SG) et spécique (SS) à 5 et 10ans et sur la
survenance de métastases a été évaluée.
L’âge moyen des patients était de
62,8±11,7ans. Les lésions étaient intrarénales
(pT1-2) dans 74,1 % des cas (pT1a : 229cas
[34,1 %], pT1b : 141cas [21 %], pT2 : 128cas
[19 %], pT3 dans 164cas [24,4 %] et pT4 dans
10cas [1,5 %]) ; 19patients (2,9 %) étaient N1,
37 (5,7 %) étaient N2 ; 127patients (19,9 %)
ont présenté des métastases viscérales. Le
GF était G1 dans 139cas (20,8 %), G2 dans
412cas (61,7 %) et G3-4 dans 113cas (16,9 %).
Le suivi moyen a été de 58,1mois.
Les SS et SG à5 et 10ans étaient de 82,8 % et
80,9 % et de 74,4 % et 61,5 % respectivement.
En analyse univariée, la SS était corrélée au
stade et au GF. Les auteurs ont observé une
diérence signicative de SS entre les tumeurs
pT1a et pT1b (98,2 % versus 90 % [p=0,027]),
mais non pas entre les pT1b et les pT2. Des
métastases étaient observées dans 50,6 %
des cas pT3, avec une forte incidence sur la
SS à 5ans (7,2 %) [SS moyenne de 11,4mois].
De même, en présence de localisations gan-
glionnaires, la SS moyenne était de 35mois
et la SS à 5ans, de 17,3 %. Enn, l’âge était
signicativement corrélé à la survie dans le
groupe des patients pT3 ou plus.
Commentaire. Ce travail confirme le bon pronostic
des CPR localisés pT1a(2). Il confirme également que
le seul critère de taille de la classi fication UICC TNM
2002, modifiée en 2009, n’est pas pertinent au-delà
de 4cm alors que le GF garde son intérêt dans le type
histologique CPR. Enfin, l’existence de localisations
métastatiques ganglionnaires ou viscérales est un
élément majeur du pronostic. Dans ces conditions,
un traitement précoce des tumeurs de petites tailles
associé à un curage ganglionnaire en cas de loca-
lisation ganglionnaire unique est recommandé.
Devant les nouveaux moyens thérapeutiques dispo-
nibles, la mise en place de systèmes de classification
plus pertinents s’impose cependant(3,4).
P.Camparo, Suresnes
1. Herrmann EL, Trojan F, Becker C et al. Prognostic factors of
papillary renal cell carcinoma: results from a multi-institu-
tional series after pathological review. J Urol 2010;183:460-6.
2. Teloken PE, Thompson RH, Tickoo SK et al. Prognostic
impact of histological subtype on surgically treated localized
renal cell carcinoma. J Urol 2009;182:2132-6.
Commentaire. Cette étude confirme le faible
risque de récidives et de progressions à court
terme des NP MCP(2). Ainsi, les foyers résiduels
de petite taille peuvent ne jamais progresser (des-
truction induite par le geste chirurgical). La faible
taille moyenne des CR (3,5cm) et le suivi relative-
ment court (3ans) ne permettent pas d’apprécier
l’impact des MCP à long terme. Enfin, l’analyse his-
tologique des marges présente les mêmes limites
que pour d’autres patho logies(3). Cependant,
cette étude suggère que seul un faible pourcen-
tage de NP MCP évoluera à court terme vers une
récidive locale, incitant à suivre ces patients de
façon précoce et attentive, plutôt que de proposer
un geste chirurgical complémentaire immédiat.
P.C.
1. Bensalah KA, Pantuck AJ, Rioux-Leclercq N et al. Positive
surgical margin appears to have negligible impact on sur-
vival of renal cell carcinomas treated by nephron-sparing
surgery. Eur Urol 2010;57:466-71.
2. Yossepowitch O, Thompson RH, Leibovich BC et al. Positive
surgical margins at partial nephrectomy: predictors and
oncological outcomes. J Urol 2008;179:2158-63.
3. Evans AJ, Henry PC, Van der Kwast TH et al. Interobserver
variability between expert urologic pathologists for extra-
prostatic extension and surgical margin status in radical
prostatectomy specimens. Am J Surg Pathol 2008;32:1503-12.
Tumeurs urothéliales
des voies excrétrices supérieures :
la présence d’emboles vasculaires
est corrélée à une diminution
de la survie sans récidive
et de la survie spécifique
La présence d’emboles vasculaires (EV)
constitue un élément pronostique d’agressi-
vité des tumeurs urothéliales des voies excré-
trices supérieures (TU VES). An de valider
cette armation, G.Novara et al. ont réalisé
une étude rétrospective, multi centrique
et internationale, portant sur 762patients
opérés dans 9centres, sans relecture centra-
lisée des données histologiques. La présence
d’EV a été corrélée à la survie globale (SG), la
survie sans récidive (SSR) et la survie spéci-
que (SS) ainsi qu’à la présence de ganglions
métastatiques (N+).
Cent quarante-huit des 762patients pré-
sentaient des EV (19,4 %). La présence
d’EV était corrélée au grade (p<0,0001),
au stade (p<0,001) et à la présence de N+
(p<0,0001). Le suivi moyen était de 34mois.