B - RELIEF
Le long de la côte méditerranéenne, la plaine littorale s’étend sur 225 Km de
la Syrie, au nord, à Israël, au sud. Parfois à peine plus large que le tracé de la
route côtière, cette étroite plaine s’évase à hauteur de la capitale, Beyrouth,
ainsi qu’au nord du pays. Ouvertes sur le commerce maritime, c’est sur des
presqu’îles ou des caps que se sont développées les villes de Tyr, Beyrouth ou
Tripoli, en encore dans des anses, comme c’est le cas pour Byblos et Saïda.
La majorité de la population réside dans cette bande fertile, bien irriguée par
les cours d’eau qui dévalent la montagne. La région a connu une urbanisation
galopante et souvent anarchique ces trente dernières années.
Parallèle à la plaine côtière, la chaîne du Mont- Liban donne parfois
l’impression de s’abîmer directement dans les vagues. En 30 Km, on passe du
niveau de la mer au sommet culminant du Qornet es-Saouda (3088 m). Le
relief de ce que les Libanais nomment simplement « la Montagne » est parfois
très accidenté, fracturé de vallées profondes qui ont autrefois constitué
autant de refuges pour les minorités maronites, druzes ou chiites. Région de
sources et de cascades nombreuses, qui jaillissent au-dessous de la couche
de calcaire et qui se prolongent parfois en rivières encaissées coulant jusqu’à
la mer, le Mont -Liban est parsemé de villages.
Les activités traditionnelles de culture maraîchère se doublent à présent de
celles liées au tourisme intérieur à la saison des sports d’hiver ou lors de
l’estivage, qui voit refluer vers les hauteurs les habitants de la plaine fuyant la
chaleur humide. Depuis l’époque antique, c’est d’abord de la Montagne que le
Liban tire son identité de Pays des Cèdres et son nom. En effet, Loubnan, le
Liban en arabe, est un mot araméen (langue sémitique parlée dans la région
à l’époque du Christ) qui signifie « blanc », sans doute en référence aux
sommets dont certains restent enneigés toute l’année.
A travers la montagne, plusieurs cols permettent le passage entre la côte et
la plaine de la Bekaa, longue vallée d’altitude (1000 m en moyenne) qui
s’étend du nord au sud du pays au pied oriental des pentes du Mont- Liban
sans jamais dépasser 12 Km de large.
Grâce à son climat méditerranéen sec, la Bekaa joue un rôle essentiel dans
l’économie agricole du pays, qu’il s’agisse des céréales, de la vigne, des
oliviers ou, ces dernières décennies, du pavot. Pourvue de nombreuses
sources, elle se présente, vue de la route qui descend du Mont- Liban, comme
un patchwork de champs cultivés. Néanmoins, dans sa partie septentrionale
la plus grande rareté des précipitations détermine un climat steppique, plus
propice à l’élevage ovin. Très ancienne ville commerçante et agricole, Baalbek
est située sur la ligne de partage des eaux entre les deux rivières qui irriguent
la Bekaa, le Litani, au sud, et l’Oronte, au nord.
Faisant frontière avec la Syrie, la chaîne de l’Anti-Liban dresse ses flancs
arides et peu peuplés à un maximum de 2 619 m (Talaat Mousa), préfigurant
le climat semi désertique des grandes steppes syriennes de l’intérieur. Dans
son prolongement méridional, le mont Hermon est plus proche du Mont- Liban
par sa végétation et son climat, son sommet demeurant enneigé une bonne
partie de l’année.