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(7.27%). Les individus habitant seuls (i.e. les célibataires
et les veufs) ont un taux de TS plus élevé de 3 points par
rapport à la moyenne.
L’emploi. La relation entre CSP et TS oppose les chô-
meurs (15.72%) aux actifs (sauf employés et ouvriers) et
retraités (respectivement 6.96% et 6.62%). En effet, mis
à part ces 3 catégories, les autres CSP ont un taux de TS
comparable à la population générale.
Revenus et niveau d’étude. Plus le revenu du foyer est
important, plus le taux de TS est faible. Pareillement le
niveau d’étude est inversement corrélé avec la TS.
Migrant. Etre issu de l’immigration influence très légè-
rement sur le taux de TS, puisque la proportion de per-
sonnes ayant déjà essayé de mettre fin à leurs jours est
faiblement plus importante chez les personnes issues de
la migration (10.64% contre 9.39%).Les personnes dont
les grands-parents sont migrants, sont plus exposées à
un risque de TS que les autres (12.17% contre 9.69%).
Foi et religion. Alors qu’être croyant ou pratiquant réduit
faiblement le risque de TS, les personnes de confession
musulmane ont des antécédents de TS sensiblement in-
férieurs à la population générale.
Régression logistique (analyse multivariée)
Le test de Hosmer et Lemeshow est applicable (p value
= 0.7574 largement supérieure au 0.2 requis). De plus,
en utilisant la courbe ROC, on obtient une aire sous la
courbe égale à 66.8 %, ce qui n’est pas très éloignée du
seuil de 80 %. Les Odd Ratios relatifs à l’analyse multiva-
riée sont rapportés dans le tableau VIII et la figure 4.
Corrélations avec les troubles mentaux
Analyse bivariée (tableau IX)
Des antécédents de TS sont remarquablement plus éle-
vés chez les personnes présentant un trouble mental re-
péré au MINI par rapport à la population générale. Tout
particulièrement on observe que les personnes souf-
frant de troubles psychotiques, 28.93 % a déjà tenté
de mettre fin à ses jours au cours de sa vie, alors que la
moyenne en population générale est de 9.69 %. Pour
les autres troubles analysés, ce risque évolue entre 18 et
25 %. Comme on pouvait s’y attendre il ya une corréla-
tion forte entre de RS et la TS.
Régression logistique. Analyse multivariée.
Alors que le test de Hosmer et Lemeshow montre que
le modèle n’est pas adéquat (p value = 0.0170, donc
inférieur au seuil de 0.2 requis), l’aire sous la courbe dé-
passe le seuil requis de 70 % avec 74.8 %. Le tableau X
ainsi que la figure 5, rapportent les Odds Ratio concer-
nant les antécédents de TS en fonction des troubles
mentaux.
Discussion
Le risque suicidaire est présent chez 15 % de la popula-
tion du Nord pas de Calais et se répartie en 10.44% de
risque léger, 2.37% de risque moyen et 2.2% de risque
fort.
Une comparaison avec les données obtenues par l’en-
quête SMPG dans les autres régions [5] montre le haut
risque suicidaire dans la région NPDC. En effet le risque
suicidaire est présent chez 13% de la population des
autres régions de l’enquête SMPG et se réparti en 9.1%
pour le risque faible, 2.1% pour le risque moyen et 1.7%
pour un risque fort. Pour ce dernier chiffre comparé au
2.2% de risque fort pour le NPDC c’est 21% de popula-
tion en plus pour celui-ci.
En ce qui concerne la mise en évidence des facteurs de
risque et de protection l’analyse bivariée concernant les
facteurs socio-économiques et cultuels confirme les fac-
teurs de risques classiques que sont le sexe, la situation
familiale, l’activité et les niveaux d’étude et de revenus.
La régression logistique permettant le calcul de l’odds
ratio concernant ces mêmes facteurs socio-économi-
ques et cultuels place par ordre décroissant les facteurs
de protection dans l’ordre suivant : la religion (musul-
man versus autres religions), la situation matrimoniale
(marié versus séparé), l’âge (les plus de 58 ans), l’activité
(actif ou retraité versus chômeur) le niveau de revenus
( supérieur à 1300 euros versus inférieur à 840 euros)
le sexe (homme versus femme) et enfin l’immigration.
Ces résultats sont à mettre en parallèle avec les données
économiques défavorables observés par l’INSEE dans la
région [11]. Ainsi en 2006, le revenu fiscal moyen dans
le NPDC est l’un des plus faibles des régions de France
(14648 euros versus 16648) ; en 2007, 10,6% de la po-
pulation active du NPDC était au chômage contre 7,5%
de la population active en France métropolitaine. Les
facteurs sociaux tels que la situation familiale vont dans
le même sens puisque l’on a vu que le fait d’être veuf ou
divorcé augmentait le RS et que selon les données du re-
censement de la population de l’année 2006 de l’INSEE,
parmi les personnes de 15 ans et plus, la proportion de
personnes veuves ou divorcées dans la région était de
15,1%, tandis qu’elle l’était de 14,8% en France métro-
politaine et DOM (283 186 personnes veuves et 201
399 cas de divorcés ont été enregistrés dans la région
par rapport à 4 038 592 veufs et 3 587 046 divorcés en
France métropolitaine et DOM).
En ce qui concerne les troubles mentaux l’analyse bi-
variée confirme que le risque suicidaire est significative-
ment plus grand quelque soit le trouble mental obser-
vé. La régression logistique classe les troubles mentaux
comme facteur de risque dans l’ordre suivant : dépres-
sion, les troubles psychotiques, l’anxiété, troubles liés à
l’utilisation de l’alcool, les autres drogues et l’insomnie.
Pour ce qui est des tentatives de suicide elle a été faite
chez 9.7% de la population testée. Ce chiffre est à com-
parer avec le 8% de la population testée dans les autres
régions lors de l’enquête. Ceci représente 29% de ten-
tative en plus.
En ce qui concerne la mise en évidence des facteurs de
risque et de protection l’analyse bivariée concernant les
facteurs socio-économiques, cultuels et psychopatholo-
gique les résultats se superposent à ceux mis en éviden-
ce pour le risque suicidaire. La hiérarchie des facteurs
de protection obtenus par régression logistique place
l’âge en premier puis par ordre décroissant la religion,
la situation matrimoniale, le niveau de revenu, l’emploi
en enfin e sexe et l’immigration.
Cette même hiérarchie calculée pour les troubles men-
taux fait de la dépression le facteur de risque le plus
important suivi de l’anxiété, du trouble psychotique, des
troubles liés à l’utilisation de l’alcool, des drogues et de
l’insomnie.
Conclusion
La santé mentale en population générale dans la ré-
gion Nord Pas de Calais a été évaluée auprès de 12533
personnes dans le cadre d’une recherche action menée
par le CCOMS.
T. Danel, J. Vilain, J.L. Roelandt, J. Sallero, G. Vaiva,A. Amarie, L.Planc e, A. Duhamel