PO 001 EXPOSITION DURANT LA GROSSESSE AUX HORMONES DE SYNTHÈSE

L’Encéphale, 2010 ; 36 : 13-211 13
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PO 001
EXPOSITION DURANT LA GROSSESSE
AUX HORMONES DE SYNTHÈSE
ET AUGMENTATION DU RISQUE DES TROUBLES
PSYCHIATRIQUES : REVUE CRITIQUE
KEBIR O., CHAYET M., GORSANE M.A., BENJEMAA N.,
KREBS M.O.
Laboratoire Physiopathologie des maladies psychiatriques,
PARIS, FRANCE
Introduction : Les hormones de synthèses, tels que le dié-
thylstilbestrol (DES) jouent le rôle de perturbateurs hormo-
naux pouvant avoir des effets néfastes sur le neurodevelop-
pement durant la grossesse. Leur rôle hypothétique dans
l’augmentation du risque des troubles psychiatriques chez la
descendance a été évoqué depuis les années 70.
Objectif : Revue systématique de la littérature avec analyse cri-
tique des résultats et des limites méthodologiques rencontrées.
Méthodologie : Interrogation de la base PUBMED avec vérifi-
cation systématique des références des articles sélectionnés.
Résultats : Neuf études ont été incluses et classées sur le
plan méthodologique en 4 catégories :
(1) Une première étude, enquête postale en double aveugle
d’un échantillon de descendants sélectionnés des archives
d’un essai randomisé contrôlé en double aveugle et concer-
nant l’utilisation du DES en traitement prophylactique dans la
première grossesse dans les années 50 ; (2) Cinq petites
séries de cas cliniques ; (3) Deux cohortes importantes de
sujets exposés au DES ; (4) Une étude en population générale.
Les résultats sont contradictoires et les interprétations sont
très limitées par des biais méthodologiques spécifiques à
chaque catégorie d’études. Il ressort que l’enquête postale
en double aveugle, les petites séries cliniques et une étude
de cohorte de sujets exposés sont en faveur d’une augmen-
tation du risque de troubles psychiatriques après exposition
in utero au DES. Cependant, une deuxième cohorte plus
grande et une étude en population générale ne montrent pas
d’augmentation de risque.
Commentaires : Les troubles psychiatriques sont des mala-
dies complexes dont l’étiopathogénie fait intervenir une vul-
nérabilité génétique interagissant avec des facteurs d’envi-
ronnement. Il est peu probable que l’effet d’un facteur
environnemental pris isolément soit déterminant et les résul-
tats négatifs pourraient souligner la difficulté à le détecter à
l’échelle de la population générale. L’étude de groupes de
sujets à haut risque génétique et ayant été exposés pourrait
faciliter la détection de l’effet de cette interaction. Cette
méthodologie suppose néanmoins la détermination de cette
vulnérabilité génétique ainsi que le contrôle du biais de sélec-
tion par une approche statistique appropriée.
PO 002
LA STABILITÉ DIAGNOSTIQUE DES TROUBLES
BIPOLAIRES, SCHIZOAFFECTIFS
ET SCHIZOPHRÉNIQUES :
ÉTUDE SUR LES PATIENTS HOSPITALISÉS
DANS LE SERVICE DE PSYCHIATRIE DE LA VALLÉE
D’AOSTE (ITALIE) PENDANT HUIT ANS (2000-2008)
ROVEYAZ E., POLANA P., VERONESE M., COLOTTO A.
USL Vallée d’Aoste (I), AOSTE, ITALIE
La stabilité diagnostique des psychoses majeures (schizo-
phrénie, troubles bipolaires, syndromes schizoaffectifs) est
importante dans le travail clinique et pour la planification thé-
rapeutique. Tout de même, certains patients dans le cours
des années changent le diagnostic principal de leur trouble
psychotique. Selon Chen (1), 21,9 % des sujets qui ont une
schizophrénie reçoivent un diagnostic différent dans les hos-
pitalisations suivantes ; Laursen (2), dans une étude sur
35 ans en Danemark, a retrouvé un haut index de comorbidité
non seulement entre schizophrénie et trouble schizoaffectif
mais aussi entre schizophrénie et troubles bipolaires.
Dans notre étude rétrospectifve longitudinale nous avons
voulu examiner l’ensemble de la variation diagnostique, entre
trouble bipolaire, schizophrénie et trouble schizoaffectif selon
l’ICD-9, des patients hospitalisés pendant la période
01/01/2000-31/12/2008 dans le service de psychiatrie de la
Vallée d’Aoste.
Un total de 1 326 hospitalisations a été effectué dans les huit
ans avec un diagnostic de trouble bipolaire, schizoaffectif ou
schizophrénie.
Le changement plus fréquent concerne le diagnostic de trou-
ble schizoaffectif (13,82 % se modifie en schizophrénie et
13,01 % en trouble bipolaire) ; les patients bipolaires et les
patients schizophrènes ont respectivement pour 9,83 % et
pour 7,96 % dans les hospitalisations suivantes un diagnostic
de trouble schizoaffectif. Au contraire plutôt stable semble
être la distinction entre schizophrénie et trouble bipolaire
(1,16 % et 1,47 % de changement de l’une à l’autre), contrai-
rement à ce que dit l’étude de Laursen (2).
En conclusion, il nous semble que la rigide approche caté-
gorielle dans la définition des psychoses majeures a de gros-
ses limites et la stabilité diagnostique ne peut pas être con-
firmée sur une longue période pour beaucoup de patients.
Références
1. Chen YR Swann AC Burt DB, Stability of diagnosis in schizophrenia,
Am J Psychiatry 1996, 153 : 682-686.
2. Laursen et al., Bipolar disorder schizoaffective disorder and schi-
zophrenia overlap : a new comorbidity index, J Clin Psychiatry 2009
June 16, e1-e7.
PO 003
ANXIÉTÉ, DÉPRESSION ET ESTIME DE SOI
CHEZ 100 COUPLES INFERTILES :
ÉTUDE CAS-TÉMOINS
EL KISSI Y. (1), BOUANENE I. (1), EL IDRISSI EL AYOUBI K. (1),
HIDAR S. (2), KHAIRI H. (2), BEN HADJ ALI B. (1)
(1) Service de Psychiatrie CHU Farhat Hached, SOUSSE,
TUNISIE
(2) Service de Gynéco-Obstétrique CHU Farhat Hached,
SOUSSE, TUNISIE
Introduction : Plusieurs études se sont intéressées à l’impact
psychologique de l’infertilité. Cependant, peu d’entre elles ont
évalué les niveaux d’anxiété, de dépression et d’estime de soi
à la fois chez les femmes ainsi que chez les hommes infertiles.
8e Congrès de l’Encéphale
14
Objectif : L’objectif de ce travail était d’évaluer les niveaux
d’anxiété, de dépression et d’estime de soi chez les deux par-
tenaires de couples infertiles et de les comparer à ceux de
couples témoins.
Méthodologie : Il s’agit d’une étude cas-témoin. 100 couples
consultant pour infertilité au service de Gynécologie-Obsté-
trique de Sousse et 100 couples témoins ayant fait la preuve
de leur fertilité ont été évalués. Les deux groupes étaient
appariés pour l’âge, le milieu de résidence, le niveau d’ins-
truction et la durée de mariage. L’évaluation standardisée de
l’anxiété, de la dépression et de l’estime de soi a été faite res-
pectivement à l’aide de l’inventaire d’Anxiété Trait et État de
Spielberger (STAI), de l’inventaire de dépression de Beck
(BDI) et de l’échelle d’estime de soi de Rosenberg (EES).
Résultats : Comparés aux témoins, les couples infertiles
avaient des scores plus élevés d’anxiété aussi bien pour les
femmes (40,36 ± 2,45 vs 26,89 ± 12,45 ; p < 10–3) que pour
les hommes (32,61 ± 10,46 vs 28,17 ± 7,86 ; p = 0,001). Les
femmes et les hommes infertiles avaient des scores plus éle-
vés de dépression que ceux des témoins respectivement de
6,02 ± 4,85 vs 3,28 ± 4,07 (p < 10–3) et de 3,93 ± 4,14 vs 2,16
± 2,75 (p < 10–3). De même, une estime de soi plus basse a
été notée chez les femmes infertiles (34,01 ± 6,11 vs 38,24
± 3,70 ; p < 10–3) et les hommes infertiles (36,19 ± 5,07 vs
38,45 ± 3,56 ; p < 10–3). Comparées à leurs partenaires, les
femmes infertiles avaient des scores plus élevés d’anxiété
(40,36 ± 12,43 vs 31,61 ± 10,46 ; p < 10–3) et de dépression
(6,02 ± 4,85 vs 3,93 ± 4,14 ; p = 0,001) et des scores plus
bas d’estime de soi (34,01 ± 6,11 vs 36,19 ± 5,07 ; p = 0,007).
Conclusion : Nos résultats ont permis de mettre en évidence
des niveaux d’anxiété et de dépression plus élevés ainsi
qu’une estime de soi plus basse chez les couples infertiles,
et notamment chez les femmes. La prise en compte de ces
aspects dans l’évaluation et la prise en charge des couples
infertiles nécessite une approche collaborative entre gyné-
cologues, psychologues et psychiatres.
PO 004
SAISON D’ADMISSION ET TROUBLES MENTAUX :
ÉTUDE COMPARATIVE ENTRE SCHIZOPHRÉNIE,
TROUBLE SCHIZOAFFECTIF ET TROUBLE
BIPOLAIRE
SAÂDA W., DAKHLAOUI O., ELLOUMI H., MAHMOUDI K.
Hôpital Razi, LA MANOUBA, TUNISIE
Différentes études ont rapporté des différences significatives
dans les chiffres des admissions pour la schizophrénie et de
certains troubles de l’humeur selon les saisons. Cette con-
clusion a permis de proposer des hypothèses qui permet-
traient d’agir sur des éventuels facteurs de rechutes afin
d’améliorer la qualité de la prise en charge. Divers paramè-
tres ont été suggérés comme le climat, la photosensibilité, la
diminution de la disponibilité des soins et la diminution du sup-
port familial dans certaines saisons où la famille est occupée
par d’autres activités. Dans la littérature, il n’y a pas d’études
tunisiennes sur ce sujet.
Dans cette optique, nous nous proposons de comparer les
saisons d’admission dans trois groupes de patients atteints
de schizophrénie, de trouble schizoaffectif et de trouble bipo-
laire. Nous tenterons d’apporter quelques hypothèses expli-
catives. Il s’agit d’une étude rétrospective sur dossiers de
patients hospitalisés dans le service de psychiatrie E de
l’hôpital psychiatrique Razi de Tunis.
Les résultats sont en cours.
PO 005
STRUCTURE BIFACTORIELLE
DES TEMPÉRAMENTS AFFECTIFS :
RÉSULTATS DE L’ÉTUDE DE VALIDATION
DU TEMPS-A EN POPULATION TUNISIENNE
KHALFAOUI S. (1), GASSAB L. (1), OMRANI A. (2),
MASMOUDI J. (3), MECHRI A. (1)
(1) CHU de Monastir, MONASTIR, TUNISIE
(2) Forum bipolaire, TUNIS, TUNISIE
(3) CHU Hédi Chaker, SFAX, TUNISIE
Introduction : La notion des tempéraments affectifs a fait
l’objet de plusieurs études pour la compréhension du
comportement humain normal et des facteurs de risque de
la psychopathologie. Plusieurs outils ont été proposés afin
d’évaluer ces tempéraments et leur relation avec la psycho-
pathologie. Le TEMPS-A (Temperament Evaluation of Mem-
phis, Pisa, Paris et San Diego autoquestionnaire) élaboré par
Akiskal et ses collaborateurs permet d’évaluer cinq tempé-
raments affectifs : dépressif, hyperthymique, cyclothymique,
irritable et anxieux. Les critères de ces différents tempéra-
ments et leur validité sont étudiés dans différents pays.
Objectifs : Étudier la structure factorielle du TEMPS-A dans
sa version arabe tunisienne et explorer les corrélations entre
les différents tempéraments affectifs.
Méthodologie : Nous avons procédé dans ce travail à la pas-
sation de la version arabe tunisienne du TEMPS-A chez les
employés du Centre Hospitalo-Universitaire de Monastir. Au
total, nous avons colligé 547 questionnaires, ce qui corres-
pond à un taux de réponse de 65,4 %.
Résultats : L’analyse en composantes principales des cinq
tempéraments du TEMPS-A a révélé la présence de deux
grands facteurs. Le premier facteur exprimait la plus grande
variance (50,9 %) et contenait 4 tempéraments : dépressive,
cyclothymique, irritable et anxieuse. Le deuxième facteur
exprimait une variance de 21,6 % et contenait le tempéra-
ment hyperthymique. L’étude des corrélations a montré que
les tempéraments affectifs n’étaient pas indépendants les
uns des autres. Les tempéraments dépressif, cyclothymique,
irritable et anxieux ont été fortement corrélés les uns aux
autres (p < 0,001). Le tempérament hyperthymique avait des
corrélations positives significatives avec les tempéraments
cyclothymiques et irritables (p < 0,05).
Conclusions : Les liens existants entre les tempéraments
affectifs dépressif, cyclothymique, irritable et anxieux évo-
queraient un point en commun entre ces tempéraments qui
serait la composante dépressive, présente à des degrés
variables. Ces données suggèrent l’opposition des tempéra-
ments affectifs à composante dépressive au tempérament
hyperthymique rejoignant la dichotomie neuroticisme-extra-
version d’Eysenck.
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PO 006
CORRÉLATIONS ENTRE IMPRESSION SUBJECTIVE
GLOBALE ET TEMPÉRAMENTS AFFECTIFS
ÉVALUÉS PAR LA VERSION TUNISIENNE
DU TEMPS-A
KHALFAOUI S. (1), GASSAB L. (1), GAHA L. (1),
MASMOUDI J. (2), OMRANI A. (3), MECHRI A. (1)
(1) CHU de Monastir, MONASTIR, TUNISIE
(2) CHU Hédi Chaker, SFAX, TUNISIE
(3) Forum bipolaire, TUNIS, TUNISIE
Introduction : L’étude des tempéraments affectifs a gagné un
intérêt particulier dans le domaine des troubles de l’humeur.
Akiskal et ses collaborateurs ont développé le TEMPS-A
(Temperament Evaluation of Memphis, Pisa, Paris et San
Diego, auto-questionnaire) comportant 109 items pour les
hommes et 110 items pour les femmes, regroupés en cinq
dimensions ou sous-échelles qui évaluent les tempéraments
affectifs : dépressif, cyclothymique, hyperthymique, irritable
et anxieux. Une version tunisienne du TEMPS-A a été récem-
ment élaborée. Cette version comprend un item supplémen-
taire explorant l’impression subjective globale du sujet sur
son tempérament affectif dominant en proposant 6 modalités
de réponse : R1 (décrivant le tempérament dépressif), R2
(décrivant le tempérament hyperthymique), R3 (item décri-
vant le tempérament cyclothymique), R4 (décrivant le tem-
pérament irritable), R5 (décrivant le tempérament anxieux)
et R6 (décrivant le tempérament modéré). Les objectifs de
ce travail étaient de déterminer la fréquence des différentes
modalités d’impression subjective globale et d’évaluer leurs
corrélations avec les scores des tempéraments affectifs éva-
lués par la version tunisienne du TEMPS-A.
Méthodologie : Nous avons réalisé la passation du question-
naire chez 547 sujets parmi les employés du Centre Hospi-
talo-Universitaire de Monastir (310 femmes et 237 hommes,
d’âge moyen de 37,29 ans avec un écart type de 9,99 ans).
Résultats : Les deux modalités de réponse les plus choisies
au niveau de l’item évaluant l’impression subjective globale
étaient les réponses correspondant à la description du tem-
pérament modéré (47 %) et du tempérament hyperthymique
(23,3 %). Les scores moyens des tempéraments affectifs
étaient significativement plus élevés dans les groupes de
réponse correspondant à chaque tempérament (p < 0,001).
Discussion et conclusion : La prédominance des réponses
dans les modalités « tempérament modéré » et « tempéra-
ment hyperthymique » rejoint les résultats de Karam et al.,
et pourrait être expliquée par la désirabilité de ces deux
modalités. Les corrélations observées sont en faveur d’une
concordance entre les scores aux tempéraments affectifs et
l’impression subjective globale, renforçant la validité des tem-
péraments affectifs.
PO 007
CONSOMMATION DE SUBSTANCES
PSYCHOACTIVES CHEZ L’ADOLESCENT
SCOLARISÉ
BEKKOUCHE A. (1), BADACHE S. (2), CHAOUCH S. (3),
KAIOUS F. (4)
(1) EHS El Harrouche, SKIKDA, ALGÉRIE
(2) Liberal, SKIKDA, ALGÉRIE
(3) EHS Errazi, ANNABA, ALGÉRIE
(4) CHU, ANNABA, ALGÉRIE
Ce travail présente l’étude de la consommation de substan-
ces psychoactives, à travers une enquête épidémiologique
descriptive transversale sur un échantillon non représentatif
d’adolescents scolarisés fixé arbitrairement à 200 adoles-
cents âgés entre 12 et 22 ans. L’enquête a été menée par
un autoquestionnaire anonyme composé de 37 questions
dans deux écoles fondamentales et deux lycées de Annaba.
L’objectif était d’apporter un éclairage sur la consommation
de substances psychoactives en milieu scolaire. Nous avons
noté une forte prévalence de la consommation de substances
psychoactives, 45 % de l’ensemble des adolescents avec
une nette prédominance masculine soit 83,33 %, ce qui éta-
blit un sexe ratio de 5. Parmi les substances consommées
le tabac vient en tête 41 %, le cannabis 22 % est plutôt un
produit masculin, l’alcool est également un produit masculin
consommé par 18,5 % des adolescents ; les solvants volatils
12,5 %, les médicaments psychotropes 11,05 % et les dro-
gues dures sont obscués chez 2 % des adolescents. L’âge
moyen de la première consommation est de 12,5 ans pour
le tabac, 15,81 ans pour l’alcool et de 15,95 ans pour les dro-
gues. La polyconsommation concerne 30 % des cas.
PO 008
PRÉVALENCE DE L’ÉTAT DE STRESS
POST-TRAUMATIQUE ET COMORBIDITÉ
DÉPRESSIVE EN PREMIÈRE LIGNE
BANNOUR A.S., BOUANENE I., BEN NASR S.,
BEN HADJ ALI B.
Service de Psychiatrie, CHU Farhat Hached, SOUSSE, TUNISIE
Introduction : L’état de stress post-traumatique (ESPT) est
un trouble psychiatrique sévère survenant suite à des évé-
nements traumatiques. Sur le plan épidémiologique, sa pré-
valence est variable en fonction de la population d’étude et
de l’instrument utilisé. Cependant la co-occurence sur la vie
d’un ESPT et d’un trouble dépressif est reconnue comme fré-
quente par la majorité des auteurs.
Objectif : L’objectif de ce travail était d’estimer la prévalence
de l’ESPT chez les consultants en première ligne et d’étudier
sa comorbidité avec les troubles dépressifs.
Méthodologie : Il s’agit d’une étude descriptive transversale
qui a concerné un échantillon représentatif des consultants
aux centres de soins de santé de base du gouvernorat de
Sousse. Cet échantillon était composé de 1 246 sujets. Nous
avons utilisé les sections E pour le diagnostic des troubles
dépressifs et la section K pour le diagnostic de l’ESPT du
« Composite International Diagnostic Interview » (CIDI 2.1)
traduit en dialecte tunisien et validé.
Résultats : La prévalence sur la vie de l’ESPT était de 5,3 %.
Comparés au reste de la population, les sujets avec un
comorbidité devrait être davantage considérée lors de l’éva-
luation et de la prise en charge des sujets souffrant d’ESPT.
8e Congrès de l’Encéphale
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PO 009
ÉVOLUTION DE LA PRATIQUE LIBÉRALE
EN CLINIQUE PRIVÉE : ANALYSE DE PATIENTÈLES
MEIDINGER A.
Clinique l’Abbaye, VIRY-CHATILLON, FRANCE
En 1998, le docteur François Meillier notait que la France était
un des rares pays, en Europe et dans le Monde, à disposer
d’un secteur privé d’hospitalisation en santé mentale capable
de rivaliser avec les hôpitaux publics. Il ajoutait que, dans une
clinique psychiatrique, les malades sont d’abord ceux des
médecins psychiatres qui y exercent mais (…) qu’une autre
façon d’être hospitalisé dans un établissement privé consiste
à passer par un psychiatre de ville ou un médecin généraliste.
L’auteur, psychiatre libéral dans un établissement privé de
96 lits, a réalisé une première analyse de patientèle portant
sur son activité d’un an de Juin 1996 à Mai 1997. Dans cet
échantillon, il relevait la fraction importante (42 %) de patients
adressés par les urgences des hôpitaux
sation d’un recrutement au travers de sa propre activité libé-
rale de consultation ainsi que la fidélisation d’un réseau de
correspondants libéraux et du secteur public.
PO 010
DÉPRESSION ET RISQUE SUICIDAIRE EN MILIEU
CARCÉRAL, ENQUÊTE DE PRÉVALENCE D’UNE
POPULATION D’ENTRANTS EN MAISON D’ARRÊT
LACAMBRE M. (1), JOLLANT F. (2), BENHAOUIA S. (1),
BAÏS C. (1), MEROUEH F. (1), ELEDJAM J.J. (3),
COURTET P. (2)
(1) UCSA, CHRU Montpellier, MONTPELLIER, FRANCE
(2) Psychologie Médicale, CHRU Montpellier, Inserm U888 &
Université Montpellier I, MONTPELLIER, FRANCE
(3) Pôle Urgence, CHRU Montpellier, MONTPELLIER, FRANCE
La maladie mentale en milieu carcéral constitue un problème
de santé publique au regard de l’incidence et de la prévalence
élevées des troubles psychiatriques en détention mais aussi
des liens ténus entre maladie mentale, passage à l’acte et rein-
carcérations. En France, le taux de suicide en milieu carcéral
reste un des plus élevés d’Europe. Nous nous sommes donc
intéressés au profil psychiatrique des entrants en prison ainsi
qu’à l’évaluation du risque de passage à l’acte suicidaire. Entre
janvier et août 2009, 419 hommes majeurs incarcérés à la
maison d’arrêt de Villeneuve lès Maguelone ont bénéficié
d’une évaluation systématique dans les 72 heures de leur arri-
vée en détention. Outre le recueil anonyme des données
sociodémographiques et judiciaires, la MINI (Mini-Internatio-
nal Neuropsychiatric Interview) et le risque suicidaire ont été
renseignés. L’âge moyen était de 31,3 ans [18 à 64], 64,3 %
des personnes avaient déjà été jugées au moment de l’éva-
luation et 74,8 % avaient des antécédents judiciaires. 24 %
bénéficiaient d’un traitement psychotrope. 28,7 % des person-
nes incarcérées présentaient ou avaient présenté un épisode
dépressif majeur, 6,5 % un trouble bipolaire et 52,5 % un pro-
blème d’addiction, hors tabac. 5 % des entrants présentaient
une psychose (traitée dans 70 % des cas) et 14,8 % avaient
déjà présenté des symptômes psychotiques (y compris des
épisodes pharmaco induits). Le risque suicidaire était signifi-
cativement corrélé à la présence d’un trouble de l’humeur (épi-
sode dépressif ou trouble bipolaire actuel ou passé), d’une
alcoolo-dependance (actuelle ou passée), d’un trouble de la
personnalité antisocial, et/ou d’un trouble psychotique. Par
ailleurs, les antécédents judiciaires étaient associés significa-
tivement aux troubles mentaux. Ces données confirment donc
la forte prévalence des troubles psychiatriques à l’entrée en
détention avec un risque suicidaire associé plus élevé, en par-
ticulier en présence d’un trouble dépressif et/ou d’un abus
d’alcool. Le dépistage systématique de ces troubles est donc
un enjeu de prévention majeur avec la nécessité de pouvoir
apporter des soins adaptés dès leur repérage.
PO 011
REPRÉSENTATION DE L’HÔPITAL PSYCHIATRIQUE
EN POPULATION GÉNÉRALE
BENMESSAOUD D., KACHA F.
Établissement Hospitalier Spécialisé Psychiatrique Chéraga,
ALGER, ALGÉRIE
Contexte : L’histoire de l’hôpital psychiatrique se noue géné-
ralement autour de l’asile et de ses nombreuses métapho-
res : prison, refuge, cité utopique, cloître, abri, maison de
santé… À nos jours, l’hôpital psychiatrique reste fortement
lié à la notion d’enfermement qui l’entoure.
De plus, l’image de la pratique psychiatrique est le plus sou-
vent attachée à une pratique hospitalière où l’hôpital psychia-
trique se trouve au centre du dispositif de soin.
Quel est le regard des personnes extérieures aux institutions
psychiatriques : favoriser la chronicité, faciliter la désinser-
tion, la perte des habilités sociales, la fragilisation des liens
personnels, la stigmatisation ? Comment l’hôpital psychiatri-
que est-il intégré dans les représentations du soin en popu-
lation générale ?
Matériel et méthode : Notre étude s’est déroulée dans le
cadre d’une vaste recherche intitulée « Santé Mentale en
Population Générale : Images et Réalités ». L’enquête a
concerné un échantillon de 900 personnes, représentatif de
la population de la commune de Chéraga, ville côtière située
à 15 km à l’ouest d’Alger. Le questionnaire comprend deux
axes : un axe socio-anthropologique et un axe épidémiolo-
gique. Nous nous sommes intéressés aux questions relatives
à l’image de l’hôpital psychiatrique et à la place de ce dernier
dans le dispositif de soins.
Résultats : L’enquête montre que l’image de l’hôpital psy-
chiatrique est fortement liée au traitement médicamenteux
(90 %). De plus, 72 % des personnes interrogées n’envisa-
gent pas qu’il puisse y avoir d’autres lieux que l’hôpital psy-
chiatrique pour soigner un « fou » ou un « malade mental »
et près de 85 % déclarent conseiller à un proche « fou » ou
« malade mental » d’être hospitalisé à l’hôpital psychiatrique.
Conclusions : La référence hospitalière reste prédominante
dans la représentation du recours au soin. La représentation
de la pratique ambulatoire garde une place très limitée.
Il importe donc d’encourager et de renforcer les structures
de soin extrahospitalières et de considérer l’hôpital psychia-
trique non pas comme un lieu de vie mais comme un lieu de
soins actifs.
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PO 012
RECOURS À LA MÉDECINE TRADITIONNELLE
EN PÉDIATRIE
KENDILI I., ABDELHAY N., BERRADA S., MOUSSAOUI D.,
KADRI N.
Centre Psychiatrique Universitaire Ibn Rochd, CASABLANCA,
MAROC
Dans toutes les cultures, la médecine traditionnelle a détenu
une place considérable, notamment dans un milieu sociétal
analphabète où l’on retrouve une forte prévalence de troubles
psychiatriques et dans lequel les conséquences néfastes
sont souvent dues à la non prise en charge psychiatrique des
parents.
L’enfant reste une entité fragile qui subit l’ignorance parentale
et sociétale mais aussi le non-accès aux soins pour une popu-
lation à forte prévalence de troubles mentaux.
Objectifs : Mettre en évidence la prévalence de l’accès à la
médecine traditionnelle à l’Hôpital d’Enfants de Casablanca
en mettant en exergue les profils socio-économiques paren-
taux et psycho-pathologiques.
Matériel et méthodes : ÉTUDE descriptive transversale
embrassant un échantillon de 63 patients de moins de
10 ans, en présence de leurs parents, avec passation d’un
hétéroquestionnaire aux parents embrassant les antécé-
dents toxiques, psychiatriques… et passation du MINI
DSM IV pour l’évaluation de l’anxiété et de la dépression.
Analyse établie à partir du logiciel EPI-info 6-fr.
Résultats : L’âge moyen de nos patients est de 22 mois, un
niveau socio-économique bas à moyen transparaît pour
68,4 % d’entre eux. La mise en exergue des profils psychia-
triques parentaux a mis en évidence 4 % de psychotiques
ainsi que 34 % de dépressifs…
Discussion : Les données de la littérature restent limitées.
Notre travail affirme que la médecine traditionnelle reste très
sollicitée quel que soit le niveau intellectuel et social des
parents ; à noter le profil anxio-dépressif très présent, ne
variant à travers ces référentiels que l’auteur de l’acte qui
revêtira plus un caractère religieux (le fqih) ou médicinale
(l’herboriste) mais souvent le recours se fait vers la voyante
ou le chiropracteur.
Conclusion : Notre étude a été mise en place dans le but
d’une action de lutte en amont en mettant en évidence un
lien entre conséquences néfastes et troubles mentaux chez
les parents et la nécessité de prise en charge.
PO 013
DÉPRESSION ET MALADIE D’ALZHEIMER
TEFAHI B.
EHS.A.ERRAZI. Annaba, ANNABA, ALGÉRIE
La dépression surajoutée ou mode d’entrée à la maladie
d’Alzheimer est une entité fréquente chez les sujets âgés.
L’apparition des troubles cognitifs préexistants ou secondai-
res rend difficile le diagnostic.
Il nous a apparu intéressant d’aborder ce lien pour illustrer
tous les modèles neurobiologiques explicatifs à travers l’inter-
action entre dépression pseudodémentielle et maladie
d’Alzheimer afin de faciliter la prise en charge.
Mots clés : Alzheimer ; Dépression ; Neurobiologie ; Prise en charge.
PO 014
OCYTOCINE PLASMATIQUE ET DIMENSIONS
DE PERSONNALITÉ DANS LA DÉPRESSION
UNIPOLAIRE
SCANTAMBURLO G. (1), REGGERS J. (1), HANSENNE M. (2),
PITCHOT W. (1), PINTO E. (1), ANSSEAU M. (1),
LEGROS J.J. (3)
(1) Université et CHU de Liège, Service de Psychiatrie, LIÈGE,
BELGIQUE
(2) Université de Liège, Département des Sciences Cognitives,
LIÈGE, BELGIQUE
(3) Université et CHU de Liège, Service d’Endocrinologie,
LIÈGE, BELGIQUE
Contexte : Les effets centraux de l’ocytocine (OT) incluent
une implication dans le comportement social, sexuel, la for-
mation du lien mère-enfant, l’anxiété, l’humeur, le contrôle
des aliments, et la mémoire. Elle est considérée comme une
« hormone anti-stress », aux propriétés anti-dépressives,
sédatives et analgésiques. La contribution de ce peptide neu-
rohypophysaire dans la régulation de la sécrétion en ACTH
aurait d’importantes implications dans la dépression où cer-
tains symptômes refléteraient une dysfonction de l’OT. Dans
le modèle psychobiologique de la personnalité (Tempera-
ment and Character Inventory, TCI) comprenant quatre
dimensions de tempérament (recherche de nouveauté ; évi-
tement du danger ; dépendance à la récompense, et la per-
sistance) et trois dimensions de caractère, Cloninger a sug-
géré que l’échelle de dépendance à la récompense reflète
les fonctions ocytoninergiques. Cette échelle est positive-
ment corrélée avec l’attachement.
Objectif : Le but de l’étude est d’évaluer un possible lien entre
les dimensions de personnalité et la sécrétion ocytoninergi-
que dans la dépression. Nous avons mesuré les taux plas-
matiques d’OT de 22 patients déprimés. La sévérité de la
dépression a été estimée par l’échelle de dépression de
Hamilton (HDRS), 17 items. Les dimensions de la personna-
lité ont été explorées par le TCI.
Résultats : Les résultats montrent une corrélation significa-
tive positive de l’OT avec la dépendance à la récompense
(0,39, p = 0,005) et une corrélation négative avec l’évitement
du danger (– 0,49, p = 0,016).
Discussion : L’OT est impliquée dans les comportements
sociaux et la physiopathologie associée à l’axe du stress. Le
lien entre l’OT et l’anxiété serait modulé par les scores d’atta-
chement. L’OT pourrait promouvoir les expériences subjec-
tives d’attachement. L’implication des circuits ocytoninergi-
ques dans l’attachement, la réponse au stress et la
vulnérabilité à la dépression nécessite un vaste champ
d’explorations.
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