Posters PO 001 EXPOSITION DURANT LA GROSSESSE AUX HORMONES DE SYNTHÈSE ET AUGMENTATION DU RISQUE DES TROUBLES PSYCHIATRIQUES : REVUE CRITIQUE KEBIR O., CHAYET M., GORSANE M.A., BENJEMAA N., KREBS M.O. Laboratoire Physiopathologie des maladies psychiatriques, PARIS, FRANCE Introduction : Les hormones de synthèses, tels que le diéthylstilbestrol (DES) jouent le rôle de perturbateurs hormonaux pouvant avoir des effets néfastes sur le neurodeveloppement durant la grossesse. Leur rôle hypothétique dans l’augmentation du risque des troubles psychiatriques chez la descendance a été évoqué depuis les années 70. Objectif : Revue systématique de la littérature avec analyse critique des résultats et des limites méthodologiques rencontrées. Méthodologie : Interrogation de la base PUBMED avec vérification systématique des références des articles sélectionnés. Résultats : Neuf études ont été incluses et classées sur le plan méthodologique en 4 catégories : (1) Une première étude, enquête postale en double aveugle d’un échantillon de descendants sélectionnés des archives d’un essai randomisé contrôlé en double aveugle et concernant l’utilisation du DES en traitement prophylactique dans la première grossesse dans les années 50 ; (2) Cinq petites séries de cas cliniques ; (3) Deux cohortes importantes de sujets exposés au DES ; (4) Une étude en population générale. Les résultats sont contradictoires et les interprétations sont très limitées par des biais méthodologiques spécifiques à chaque catégorie d’études. Il ressort que l’enquête postale en double aveugle, les petites séries cliniques et une étude de cohorte de sujets exposés sont en faveur d’une augmentation du risque de troubles psychiatriques après exposition in utero au DES. Cependant, une deuxième cohorte plus grande et une étude en population générale ne montrent pas d’augmentation de risque. Commentaires : Les troubles psychiatriques sont des maladies complexes dont l’étiopathogénie fait intervenir une vulnérabilité génétique interagissant avec des facteurs d’environnement. Il est peu probable que l’effet d’un facteur environnemental pris isolément soit déterminant et les résultats négatifs pourraient souligner la difficulté à le détecter à l’échelle de la population générale. L’étude de groupes de sujets à haut risque génétique et ayant été exposés pourrait faciliter la détection de l’effet de cette interaction. Cette méthodologie suppose néanmoins la détermination de cette vulnérabilité génétique ainsi que le contrôle du biais de sélection par une approche statistique appropriée. PO 002 LA STABILITÉ DIAGNOSTIQUE DES TROUBLES BIPOLAIRES, SCHIZOAFFECTIFS ET SCHIZOPHRÉNIQUES : ÉTUDE SUR LES PATIENTS HOSPITALISÉS DANS LE SERVICE DE PSYCHIATRIE DE LA VALLÉE D’AOSTE (ITALIE) PENDANT HUIT ANS (2000-2008) L’Encéphale, 2010 ; 36 : 13-211 ROVEYAZ E., POLANA P., VERONESE M., COLOTTO A. USL Vallée d’Aoste (I), AOSTE, ITALIE La stabilité diagnostique des psychoses majeures (schizophrénie, troubles bipolaires, syndromes schizoaffectifs) est importante dans le travail clinique et pour la planification thérapeutique. Tout de même, certains patients dans le cours des années changent le diagnostic principal de leur trouble psychotique. Selon Chen (1), 21,9 % des sujets qui ont une schizophrénie reçoivent un diagnostic différent dans les hospitalisations suivantes ; Laursen (2), dans une étude sur 35 ans en Danemark, a retrouvé un haut index de comorbidité non seulement entre schizophrénie et trouble schizoaffectif mais aussi entre schizophrénie et troubles bipolaires. Dans notre étude rétrospectifve longitudinale nous avons voulu examiner l’ensemble de la variation diagnostique, entre trouble bipolaire, schizophrénie et trouble schizoaffectif selon l’ICD-9, des patients hospitalisés pendant la période 01/01/2000-31/12/2008 dans le service de psychiatrie de la Vallée d’Aoste. Un total de 1 326 hospitalisations a été effectué dans les huit ans avec un diagnostic de trouble bipolaire, schizoaffectif ou schizophrénie. Le changement plus fréquent concerne le diagnostic de trouble schizoaffectif (13,82 % se modifie en schizophrénie et 13,01 % en trouble bipolaire) ; les patients bipolaires et les patients schizophrènes ont respectivement pour 9,83 % et pour 7,96 % dans les hospitalisations suivantes un diagnostic de trouble schizoaffectif. Au contraire plutôt stable semble être la distinction entre schizophrénie et trouble bipolaire (1,16 % et 1,47 % de changement de l’une à l’autre), contrairement à ce que dit l’étude de Laursen (2). En conclusion, il nous semble que la rigide approche catégorielle dans la définition des psychoses majeures a de grosses limites et la stabilité diagnostique ne peut pas être confirmée sur une longue période pour beaucoup de patients. Références 1. Chen YR Swann AC Burt DB, Stability of diagnosis in schizophrenia, Am J Psychiatry 1996, 153 : 682-686. 2. Laursen et al., Bipolar disorder schizoaffective disorder and schizophrenia overlap : a new comorbidity index, J Clin Psychiatry 2009 June 16, e1-e7. PO 003 ANXIÉTÉ, DÉPRESSION ET ESTIME DE SOI CHEZ 100 COUPLES INFERTILES : ÉTUDE CAS-TÉMOINS EL KISSI Y. (1), BOUANENE I. (1), EL IDRISSI EL AYOUBI K. (1), HIDAR S. (2), KHAIRI H. (2), BEN HADJ ALI B. (1) (1) Service de Psychiatrie CHU Farhat Hached, SOUSSE, TUNISIE (2) Service de Gynéco-Obstétrique CHU Farhat Hached, SOUSSE, TUNISIE Introduction : Plusieurs études se sont intéressées à l’impact psychologique de l’infertilité. Cependant, peu d’entre elles ont évalué les niveaux d’anxiété, de dépression et d’estime de soi à la fois chez les femmes ainsi que chez les hommes infertiles. 13 8e Congrès de l’Encéphale Objectif : L’objectif de ce travail était d’évaluer les niveaux d’anxiété, de dépression et d’estime de soi chez les deux partenaires de couples infertiles et de les comparer à ceux de couples témoins. Méthodologie : Il s’agit d’une étude cas-témoin. 100 couples consultant pour infertilité au service de Gynécologie-Obstétrique de Sousse et 100 couples témoins ayant fait la preuve de leur fertilité ont été évalués. Les deux groupes étaient appariés pour l’âge, le milieu de résidence, le niveau d’instruction et la durée de mariage. L’évaluation standardisée de l’anxiété, de la dépression et de l’estime de soi a été faite respectivement à l’aide de l’inventaire d’Anxiété Trait et État de Spielberger (STAI), de l’inventaire de dépression de Beck (BDI) et de l’échelle d’estime de soi de Rosenberg (EES). Résultats : Comparés aux témoins, les couples infertiles avaient des scores plus élevés d’anxiété aussi bien pour les femmes (40,36 ± 2,45 vs 26,89 ± 12,45 ; p < 10–3) que pour les hommes (32,61 ± 10,46 vs 28,17 ± 7,86 ; p = 0,001). Les femmes et les hommes infertiles avaient des scores plus élevés de dépression que ceux des témoins respectivement de 6,02 ± 4,85 vs 3,28 ± 4,07 (p < 10–3) et de 3,93 ± 4,14 vs 2,16 ± 2,75 (p < 10–3). De même, une estime de soi plus basse a été notée chez les femmes infertiles (34,01 ± 6,11 vs 38,24 ± 3,70 ; p < 10–3) et les hommes infertiles (36,19 ± 5,07 vs 38,45 ± 3,56 ; p < 10–3). Comparées à leurs partenaires, les femmes infertiles avaient des scores plus élevés d’anxiété (40,36 ± 12,43 vs 31,61 ± 10,46 ; p < 10–3) et de dépression (6,02 ± 4,85 vs 3,93 ± 4,14 ; p = 0,001) et des scores plus bas d’estime de soi (34,01 ± 6,11 vs 36,19 ± 5,07 ; p = 0,007). Conclusion : Nos résultats ont permis de mettre en évidence des niveaux d’anxiété et de dépression plus élevés ainsi qu’une estime de soi plus basse chez les couples infertiles, et notamment chez les femmes. La prise en compte de ces aspects dans l’évaluation et la prise en charge des couples infertiles nécessite une approche collaborative entre gynécologues, psychologues et psychiatres. PO 004 SAISON D’ADMISSION ET TROUBLES MENTAUX : ÉTUDE COMPARATIVE ENTRE SCHIZOPHRÉNIE, TROUBLE SCHIZOAFFECTIF ET TROUBLE BIPOLAIRE SAÂDA W., DAKHLAOUI O., ELLOUMI H., MAHMOUDI K. Hôpital Razi, LA MANOUBA, TUNISIE Différentes études ont rapporté des différences significatives dans les chiffres des admissions pour la schizophrénie et de certains troubles de l’humeur selon les saisons. Cette conclusion a permis de proposer des hypothèses qui permettraient d’agir sur des éventuels facteurs de rechutes afin d’améliorer la qualité de la prise en charge. Divers paramètres ont été suggérés comme le climat, la photosensibilité, la diminution de la disponibilité des soins et la diminution du support familial dans certaines saisons où la famille est occupée par d’autres activités. Dans la littérature, il n’y a pas d’études tunisiennes sur ce sujet. Dans cette optique, nous nous proposons de comparer les saisons d’admission dans trois groupes de patients atteints 14 de schizophrénie, de trouble schizoaffectif et de trouble bipolaire. Nous tenterons d’apporter quelques hypothèses explicatives. Il s’agit d’une étude rétrospective sur dossiers de patients hospitalisés dans le service de psychiatrie E de l’hôpital psychiatrique Razi de Tunis. Les résultats sont en cours. PO 005 STRUCTURE BIFACTORIELLE DES TEMPÉRAMENTS AFFECTIFS : RÉSULTATS DE L’ÉTUDE DE VALIDATION DU TEMPS-A EN POPULATION TUNISIENNE KHALFAOUI S. (1), GASSAB L. (1), OMRANI A. (2), MASMOUDI J. (3), MECHRI A. (1) (1) CHU de Monastir, MONASTIR, TUNISIE (2) Forum bipolaire, TUNIS, TUNISIE (3) CHU Hédi Chaker, SFAX, TUNISIE Introduction : La notion des tempéraments affectifs a fait l’objet de plusieurs études pour la compréhension du comportement humain normal et des facteurs de risque de la psychopathologie. Plusieurs outils ont été proposés afin d’évaluer ces tempéraments et leur relation avec la psychopathologie. Le TEMPS-A (Temperament Evaluation of Memphis, Pisa, Paris et San Diego autoquestionnaire) élaboré par Akiskal et ses collaborateurs permet d’évaluer cinq tempéraments affectifs : dépressif, hyperthymique, cyclothymique, irritable et anxieux. Les critères de ces différents tempéraments et leur validité sont étudiés dans différents pays. Objectifs : Étudier la structure factorielle du TEMPS-A dans sa version arabe tunisienne et explorer les corrélations entre les différents tempéraments affectifs. Méthodologie : Nous avons procédé dans ce travail à la passation de la version arabe tunisienne du TEMPS-A chez les employés du Centre Hospitalo-Universitaire de Monastir. Au total, nous avons colligé 547 questionnaires, ce qui correspond à un taux de réponse de 65,4 %. Résultats : L’analyse en composantes principales des cinq tempéraments du TEMPS-A a révélé la présence de deux grands facteurs. Le premier facteur exprimait la plus grande variance (50,9 %) et contenait 4 tempéraments : dépressive, cyclothymique, irritable et anxieuse. Le deuxième facteur exprimait une variance de 21,6 % et contenait le tempérament hyperthymique. L’étude des corrélations a montré que les tempéraments affectifs n’étaient pas indépendants les uns des autres. Les tempéraments dépressif, cyclothymique, irritable et anxieux ont été fortement corrélés les uns aux autres (p < 0,001). Le tempérament hyperthymique avait des corrélations positives significatives avec les tempéraments cyclothymiques et irritables (p < 0,05). Conclusions : Les liens existants entre les tempéraments affectifs dépressif, cyclothymique, irritable et anxieux évoqueraient un point en commun entre ces tempéraments qui serait la composante dépressive, présente à des degrés variables. Ces données suggèrent l’opposition des tempéraments affectifs à composante dépressive au tempérament hyperthymique rejoignant la dichotomie neuroticisme-extraversion d’Eysenck. Posters PO 006 CORRÉLATIONS ENTRE IMPRESSION SUBJECTIVE GLOBALE ET TEMPÉRAMENTS AFFECTIFS ÉVALUÉS PAR LA VERSION TUNISIENNE DU TEMPS-A KHALFAOUI S. (1), GASSAB L. (1), GAHA L. (1), MASMOUDI J. (2), OMRANI A. (3), MECHRI A. (1) (1) CHU de Monastir, MONASTIR, TUNISIE (2) CHU Hédi Chaker, SFAX, TUNISIE (3) Forum bipolaire, TUNIS, TUNISIE Introduction : L’étude des tempéraments affectifs a gagné un intérêt particulier dans le domaine des troubles de l’humeur. Akiskal et ses collaborateurs ont développé le TEMPS-A (Temperament Evaluation of Memphis, Pisa, Paris et San Diego, auto-questionnaire) comportant 109 items pour les hommes et 110 items pour les femmes, regroupés en cinq dimensions ou sous-échelles qui évaluent les tempéraments affectifs : dépressif, cyclothymique, hyperthymique, irritable et anxieux. Une version tunisienne du TEMPS-A a été récemment élaborée. Cette version comprend un item supplémentaire explorant l’impression subjective globale du sujet sur son tempérament affectif dominant en proposant 6 modalités de réponse : R1 (décrivant le tempérament dépressif), R2 (décrivant le tempérament hyperthymique), R3 (item décrivant le tempérament cyclothymique), R4 (décrivant le tempérament irritable), R5 (décrivant le tempérament anxieux) et R6 (décrivant le tempérament modéré). Les objectifs de ce travail étaient de déterminer la fréquence des différentes modalités d’impression subjective globale et d’évaluer leurs corrélations avec les scores des tempéraments affectifs évalués par la version tunisienne du TEMPS-A. Méthodologie : Nous avons réalisé la passation du questionnaire chez 547 sujets parmi les employés du Centre Hospitalo-Universitaire de Monastir (310 femmes et 237 hommes, d’âge moyen de 37,29 ans avec un écart type de 9,99 ans). Résultats : Les deux modalités de réponse les plus choisies au niveau de l’item évaluant l’impression subjective globale étaient les réponses correspondant à la description du tempérament modéré (47 %) et du tempérament hyperthymique (23,3 %). Les scores moyens des tempéraments affectifs étaient significativement plus élevés dans les groupes de réponse correspondant à chaque tempérament (p < 0,001). Discussion et conclusion : La prédominance des réponses dans les modalités « tempérament modéré » et « tempérament hyperthymique » rejoint les résultats de Karam et al., et pourrait être expliquée par la désirabilité de ces deux modalités. Les corrélations observées sont en faveur d’une concordance entre les scores aux tempéraments affectifs et l’impression subjective globale, renforçant la validité des tempéraments affectifs. PO 007 CONSOMMATION DE SUBSTANCES PSYCHOACTIVES CHEZ L’ADOLESCENT SCOLARISÉ BEKKOUCHE A. (1), BADACHE S. (2), CHAOUCH S. (3), KAIOUS F. (4) (1) EHS El Harrouche, SKIKDA, ALGÉRIE (2) Liberal, SKIKDA, ALGÉRIE (3) EHS Errazi, ANNABA, ALGÉRIE (4) CHU, ANNABA, ALGÉRIE Ce travail présente l’étude de la consommation de substances psychoactives, à travers une enquête épidémiologique descriptive transversale sur un échantillon non représentatif d’adolescents scolarisés fixé arbitrairement à 200 adolescents âgés entre 12 et 22 ans. L’enquête a été menée par un autoquestionnaire anonyme composé de 37 questions dans deux écoles fondamentales et deux lycées de Annaba. L’objectif était d’apporter un éclairage sur la consommation de substances psychoactives en milieu scolaire. Nous avons noté une forte prévalence de la consommation de substances psychoactives, 45 % de l’ensemble des adolescents avec une nette prédominance masculine soit 83,33 %, ce qui établit un sexe ratio de 5. Parmi les substances consommées le tabac vient en tête 41 %, le cannabis 22 % est plutôt un produit masculin, l’alcool est également un produit masculin consommé par 18,5 % des adolescents ; les solvants volatils 12,5 %, les médicaments psychotropes 11,05 % et les drogues dures sont obscués chez 2 % des adolescents. L’âge moyen de la première consommation est de 12,5 ans pour le tabac, 15,81 ans pour l’alcool et de 15,95 ans pour les drogues. La polyconsommation concerne 30 % des cas. PO 008 PRÉVALENCE DE L’ÉTAT DE STRESS POST-TRAUMATIQUE ET COMORBIDITÉ DÉPRESSIVE EN PREMIÈRE LIGNE BANNOUR A.S., BOUANENE I., BEN NASR S., BEN HADJ ALI B. Service de Psychiatrie, CHU Farhat Hached, SOUSSE, TUNISIE Introduction : L’état de stress post-traumatique (ESPT) est un trouble psychiatrique sévère survenant suite à des événements traumatiques. Sur le plan épidémiologique, sa prévalence est variable en fonction de la population d’étude et de l’instrument utilisé. Cependant la co-occurence sur la vie d’un ESPT et d’un trouble dépressif est reconnue comme fréquente par la majorité des auteurs. Objectif : L’objectif de ce travail était d’estimer la prévalence de l’ESPT chez les consultants en première ligne et d’étudier sa comorbidité avec les troubles dépressifs. Méthodologie : Il s’agit d’une étude descriptive transversale qui a concerné un échantillon représentatif des consultants aux centres de soins de santé de base du gouvernorat de Sousse. Cet échantillon était composé de 1 246 sujets. Nous avons utilisé les sections E pour le diagnostic des troubles dépressifs et la section K pour le diagnostic de l’ESPT du « Composite International Diagnostic Interview » (CIDI 2.1) traduit en dialecte tunisien et validé. Résultats : La prévalence sur la vie de l’ESPT était de 5,3 %. Comparés au reste de la population, les sujets avec un comorbidité devrait être davantage considérée lors de l’évaluation et de la prise en charge des sujets souffrant d’ESPT. 15 8e Congrès de l’Encéphale PO 009 ÉVOLUTION DE LA PRATIQUE LIBÉRALE EN CLINIQUE PRIVÉE : ANALYSE DE PATIENTÈLES MEIDINGER A. Clinique l’Abbaye, VIRY-CHATILLON, FRANCE En 1998, le docteur François Meillier notait que la France était un des rares pays, en Europe et dans le Monde, à disposer d’un secteur privé d’hospitalisation en santé mentale capable de rivaliser avec les hôpitaux publics. Il ajoutait que, dans une clinique psychiatrique, les malades sont d’abord ceux des médecins psychiatres qui y exercent mais (…) qu’une autre façon d’être hospitalisé dans un établissement privé consiste à passer par un psychiatre de ville ou un médecin généraliste. L’auteur, psychiatre libéral dans un établissement privé de 96 lits, a réalisé une première analyse de patientèle portant sur son activité d’un an de Juin 1996 à Mai 1997. Dans cet échantillon, il relevait la fraction importante (42 %) de patients adressés par les urgences des hôpitaux sation d’un recrutement au travers de sa propre activité libérale de consultation ainsi que la fidélisation d’un réseau de correspondants libéraux et du secteur public. PO 010 DÉPRESSION ET RISQUE SUICIDAIRE EN MILIEU CARCÉRAL, ENQUÊTE DE PRÉVALENCE D’UNE POPULATION D’ENTRANTS EN MAISON D’ARRÊT LACAMBRE M. (1), JOLLANT F. (2), BENHAOUIA S. (1), BAÏS C. (1), MEROUEH F. (1), ELEDJAM J.J. (3), COURTET P. (2) (1) UCSA, CHRU Montpellier, MONTPELLIER, FRANCE (2) Psychologie Médicale, CHRU Montpellier, Inserm U888 & Université Montpellier I, MONTPELLIER, FRANCE (3) Pôle Urgence, CHRU Montpellier, MONTPELLIER, FRANCE La maladie mentale en milieu carcéral constitue un problème de santé publique au regard de l’incidence et de la prévalence élevées des troubles psychiatriques en détention mais aussi des liens ténus entre maladie mentale, passage à l’acte et reincarcérations. En France, le taux de suicide en milieu carcéral reste un des plus élevés d’Europe. Nous nous sommes donc intéressés au profil psychiatrique des entrants en prison ainsi qu’à l’évaluation du risque de passage à l’acte suicidaire. Entre janvier et août 2009, 419 hommes majeurs incarcérés à la maison d’arrêt de Villeneuve lès Maguelone ont bénéficié d’une évaluation systématique dans les 72 heures de leur arrivée en détention. Outre le recueil anonyme des données sociodémographiques et judiciaires, la MINI (Mini-International Neuropsychiatric Interview) et le risque suicidaire ont été renseignés. L’âge moyen était de 31,3 ans [18 à 64], 64,3 % des personnes avaient déjà été jugées au moment de l’évaluation et 74,8 % avaient des antécédents judiciaires. 24 % bénéficiaient d’un traitement psychotrope. 28,7 % des personnes incarcérées présentaient ou avaient présenté un épisode dépressif majeur, 6,5 % un trouble bipolaire et 52,5 % un problème d’addiction, hors tabac. 5 % des entrants présentaient une psychose (traitée dans 70 % des cas) et 14,8 % avaient déjà présenté des symptômes psychotiques (y compris des 16 épisodes pharmaco induits). Le risque suicidaire était significativement corrélé à la présence d’un trouble de l’humeur (épisode dépressif ou trouble bipolaire actuel ou passé), d’une alcoolo-dependance (actuelle ou passée), d’un trouble de la personnalité antisocial, et/ou d’un trouble psychotique. Par ailleurs, les antécédents judiciaires étaient associés significativement aux troubles mentaux. Ces données confirment donc la forte prévalence des troubles psychiatriques à l’entrée en détention avec un risque suicidaire associé plus élevé, en particulier en présence d’un trouble dépressif et/ou d’un abus d’alcool. Le dépistage systématique de ces troubles est donc un enjeu de prévention majeur avec la nécessité de pouvoir apporter des soins adaptés dès leur repérage. PO 011 REPRÉSENTATION DE L’HÔPITAL PSYCHIATRIQUE EN POPULATION GÉNÉRALE BENMESSAOUD D., KACHA F. Établissement Hospitalier Spécialisé Psychiatrique Chéraga, ALGER, ALGÉRIE Contexte : L’histoire de l’hôpital psychiatrique se noue généralement autour de l’asile et de ses nombreuses métaphores : prison, refuge, cité utopique, cloître, abri, maison de santé… À nos jours, l’hôpital psychiatrique reste fortement lié à la notion d’enfermement qui l’entoure. De plus, l’image de la pratique psychiatrique est le plus souvent attachée à une pratique hospitalière où l’hôpital psychiatrique se trouve au centre du dispositif de soin. Quel est le regard des personnes extérieures aux institutions psychiatriques : favoriser la chronicité, faciliter la désinsertion, la perte des habilités sociales, la fragilisation des liens personnels, la stigmatisation ? Comment l’hôpital psychiatrique est-il intégré dans les représentations du soin en population générale ? Matériel et méthode : Notre étude s’est déroulée dans le cadre d’une vaste recherche intitulée « Santé Mentale en Population Générale : Images et Réalités ». L’enquête a concerné un échantillon de 900 personnes, représentatif de la population de la commune de Chéraga, ville côtière située à 15 km à l’ouest d’Alger. Le questionnaire comprend deux axes : un axe socio-anthropologique et un axe épidémiologique. Nous nous sommes intéressés aux questions relatives à l’image de l’hôpital psychiatrique et à la place de ce dernier dans le dispositif de soins. Résultats : L’enquête montre que l’image de l’hôpital psychiatrique est fortement liée au traitement médicamenteux (90 %). De plus, 72 % des personnes interrogées n’envisagent pas qu’il puisse y avoir d’autres lieux que l’hôpital psychiatrique pour soigner un « fou » ou un « malade mental » et près de 85 % déclarent conseiller à un proche « fou » ou « malade mental » d’être hospitalisé à l’hôpital psychiatrique. Conclusions : La référence hospitalière reste prédominante dans la représentation du recours au soin. La représentation de la pratique ambulatoire garde une place très limitée. Il importe donc d’encourager et de renforcer les structures de soin extrahospitalières et de considérer l’hôpital psychiatrique non pas comme un lieu de vie mais comme un lieu de soins actifs. Posters PO 012 RECOURS À LA MÉDECINE TRADITIONNELLE EN PÉDIATRIE KENDILI I., ABDELHAY N., BERRADA S., MOUSSAOUI D., KADRI N. Centre Psychiatrique Universitaire Ibn Rochd, CASABLANCA, MAROC Dans toutes les cultures, la médecine traditionnelle a détenu une place considérable, notamment dans un milieu sociétal analphabète où l’on retrouve une forte prévalence de troubles psychiatriques et dans lequel les conséquences néfastes sont souvent dues à la non prise en charge psychiatrique des parents. L’enfant reste une entité fragile qui subit l’ignorance parentale et sociétale mais aussi le non-accès aux soins pour une population à forte prévalence de troubles mentaux. Objectifs : Mettre en évidence la prévalence de l’accès à la médecine traditionnelle à l’Hôpital d’Enfants de Casablanca en mettant en exergue les profils socio-économiques parentaux et psycho-pathologiques. Matériel et méthodes : ÉTUDE descriptive transversale embrassant un échantillon de 63 patients de moins de 10 ans, en présence de leurs parents, avec passation d’un hétéroquestionnaire aux parents embrassant les antécédents toxiques, psychiatriques… et passation du MINI DSM IV pour l’évaluation de l’anxiété et de la dépression. Analyse établie à partir du logiciel EPI-info 6-fr. Résultats : L’âge moyen de nos patients est de 22 mois, un niveau socio-économique bas à moyen transparaît pour 68,4 % d’entre eux. La mise en exergue des profils psychiatriques parentaux a mis en évidence 4 % de psychotiques ainsi que 34 % de dépressifs… Discussion : Les données de la littérature restent limitées. Notre travail affirme que la médecine traditionnelle reste très sollicitée quel que soit le niveau intellectuel et social des parents ; à noter le profil anxio-dépressif très présent, ne variant à travers ces référentiels que l’auteur de l’acte qui revêtira plus un caractère religieux (le fqih) ou médicinale (l’herboriste) mais souvent le recours se fait vers la voyante ou le chiropracteur. Conclusion : Notre étude a été mise en place dans le but d’une action de lutte en amont en mettant en évidence un lien entre conséquences néfastes et troubles mentaux chez les parents et la nécessité de prise en charge. PO 013 DÉPRESSION ET MALADIE D’ALZHEIMER TEFAHI B. EHS.A.ERRAZI. Annaba, ANNABA, ALGÉRIE La dépression surajoutée ou mode d’entrée à la maladie d’Alzheimer est une entité fréquente chez les sujets âgés. L’apparition des troubles cognitifs préexistants ou secondaires rend difficile le diagnostic. Il nous a apparu intéressant d’aborder ce lien pour illustrer tous les modèles neurobiologiques explicatifs à travers l’interaction entre dépression pseudodémentielle et maladie d’Alzheimer afin de faciliter la prise en charge. Mots clés : Alzheimer ; Dépression ; Neurobiologie ; Prise en charge. PO 014 OCYTOCINE PLASMATIQUE ET DIMENSIONS DE PERSONNALITÉ DANS LA DÉPRESSION UNIPOLAIRE SCANTAMBURLO G. (1), REGGERS J. (1), HANSENNE M. (2), PITCHOT W. (1), PINTO E. (1), ANSSEAU M. (1), LEGROS J.J. (3) (1) Université et CHU de Liège, Service de Psychiatrie, LIÈGE, BELGIQUE (2) Université de Liège, Département des Sciences Cognitives, LIÈGE, BELGIQUE (3) Université et CHU de Liège, Service d’Endocrinologie, LIÈGE, BELGIQUE Contexte : Les effets centraux de l’ocytocine (OT) incluent une implication dans le comportement social, sexuel, la formation du lien mère-enfant, l’anxiété, l’humeur, le contrôle des aliments, et la mémoire. Elle est considérée comme une « hormone anti-stress », aux propriétés anti-dépressives, sédatives et analgésiques. La contribution de ce peptide neurohypophysaire dans la régulation de la sécrétion en ACTH aurait d’importantes implications dans la dépression où certains symptômes refléteraient une dysfonction de l’OT. Dans le modèle psychobiologique de la personnalité (Temperament and Character Inventory, TCI) comprenant quatre dimensions de tempérament (recherche de nouveauté ; évitement du danger ; dépendance à la récompense, et la persistance) et trois dimensions de caractère, Cloninger a suggéré que l’échelle de dépendance à la récompense reflète les fonctions ocytoninergiques. Cette échelle est positivement corrélée avec l’attachement. Objectif : Le but de l’étude est d’évaluer un possible lien entre les dimensions de personnalité et la sécrétion ocytoninergique dans la dépression. Nous avons mesuré les taux plasmatiques d’OT de 22 patients déprimés. La sévérité de la dépression a été estimée par l’échelle de dépression de Hamilton (HDRS), 17 items. Les dimensions de la personnalité ont été explorées par le TCI. Résultats : Les résultats montrent une corrélation significative positive de l’OT avec la dépendance à la récompense (0,39, p = 0,005) et une corrélation négative avec l’évitement du danger (– 0,49, p = 0,016). Discussion : L’OT est impliquée dans les comportements sociaux et la physiopathologie associée à l’axe du stress. Le lien entre l’OT et l’anxiété serait modulé par les scores d’attachement. L’OT pourrait promouvoir les expériences subjectives d’attachement. L’implication des circuits ocytoninergiques dans l’attachement, la réponse au stress et la vulnérabilité à la dépression nécessite un vaste champ d’explorations. 17 8e Congrès de l’Encéphale PO 015 5-HTTLPR ET RÉPONSE AUX ANTIDÉPRESSEURS CHEZ LES FEMMES DÉPRIMÉES : RÔLE DU STATUT MÉNOPAUSIQUE ? GRESSIER F. (1), VERSTUYFT C. (2), BOUAZIZ E. (2), HARDY P. (1), BECQUEMONT L. (2), CORRUBLE E. (1) (1) INSERM U669, Université Paris Sud, Service de Psychiatrie, CHU de Bicêtre, LE KREMLIN BICÊTRE, FRANCE (2) Université Paris Sud, Service de Pharmacologie, CHU de Bicêtre, LE KREMLIN BICÊTRE, FRANCE Introduction : En comparaison au génotype LL ou LS, le génotype SS du 5-HTTLPR a été associé à une moindre efficacité des antidépresseurs (AD) dans le traitement des épisodes dépressifs majeurs (EDM), cependant des études de réplications ont montré des résultats contradictoires. Nous avons trouvé ce résultat chez les femmes, mais non chez les hommes (1). Ceci pourrait être en lien avec le rôle des œstrogènes et du statut ménopausique. Patients et méthodes : 74 femmes caucasiennes, dont 43 non-ménopausées et 31 ménopausées, hospitalisées pour un EDM et nécessitant un AD ont été incluses dans cette étude prospective et naturaliste. 29 hommes ont servi de groupe contrôle pour l’âge. La réponse aux AD est définie par le pourcentage d’amélioration à l’Hamilton-17-items après 4 semaines de traitement. Résultats : Les femmes non-ménopausées et ménopausées ne diffèrent pas significativement pour la distribution génotypique, le trouble dépressif, la sévérité initiale et la réponse aux AD. Chez les femmes non-ménopausées, le génotype SS est associé à une moindre efficacité des AD que les génotypes LS et LL (p = 0,02). Chez les femmes ménopausées, la réponse est indépendante du génotype (p = 0,68). Il n’existe pas d’interaction significative entre le 5-HTTLPR et l’âge pour la réponse aux AD chez les femmes et chez les hommes. En contrôlant par l’âge, il n’est pas trouvé d’association entre le statut ménopausique et le 5-HTTLPR pour la réponse aux AD (p = 0,41). Conclusion : Le génotype SS serait associé à une plus faible réponse aux AD chez les femmes non-ménopausées. Les œstrogènes en diminuant l’expression du 5-HTT (2) pourraient jouer un rôle majeur chez les sujets SS, déjà caractérisés par une faible expression du 5-HTT. Des études plus approfondies prenant en compte les taux des stéroïdes ovariens, l’âge et le génotype, sont nécessaires pour déterminer comment le statut ménopausique et le 5HTTLPR influencent la réponse aux AD chez les femmes. Références 1. Gressier F et al. (2009) Gender could modulate 5-HTTLPR association with antidepressant efficacy in major depression. Psychiatr Genet 19, 195-200. 2. Pecins-Thompson M et al. (1998) Regulation of serotonin re-uptake transporter mRNA expression by ovarian steroids in rhesus macaques. Mol Brain Res 53, 120-129. 18 PO 016 ÉMOTION ET DÉPRESSION DU SUJET ÂGÉ FAJULA C. (1), BONIN-GUILLAUME S. (1), JOUVE E. (2), DELAVEAU P. (2), MICALEFF J. (2), BLIN O. (2) (1) CHU Sainte Marguerite, MARSEILLE, FRANCE (2) CPCET, CHU Timone, MARSEILLE, FRANCE La dépression du sujet âgé est la maladie psychiatrique la plus fréquente après 65 ans (Stoppe, 2008). Les connaissances actuelles ont permis de cibler les principales structures cérébrales atteintes dans cette pathologie (Bae, MacFall et al., 2006). Ces structures sont aussi fortement impliquées dans la régulation émotionnelle chez les sujets sains. En pratique courante de psychiatrie, il est souvent observé que le sujet âgé souffrant de dépression ne réagit pas comme les sujets âgés sains aux émotions induites par l’environnement. L’objectif de ce travail était de connaître la réactivité émotionnelle des sujets âgés déprimés, grâce à la procédure d’induction émotionnelle de Philippot (Philippot, 1993). Il s’agit d’une procédure d’induction émotionnelle par visionnage d’une série d’extraits de films induisant différentes émotions (peur, colère, dégoût, tristesse, neutre et joie). Avant et entre chaque extrait, le sujet évalue son ressenti émotionnel sur dix émotions différentes à l’aide d’un auto-questionnaire (Izard, 1974). Une première étude a été réalisée afin de tester l’applicabilité de la procédure chez 19 sujets âgés sains (MA : 76 ans) comparés à 19 sujets jeunes sains (MA : 26 ans). Elle a montré que cette procédure fonctionnait chez le sujet âgé sain qui a réagi, comme l’adulte jeune, à toutes les émotions et a ainsi permis d’étendre l’utilisation de cette procédure à la pathologie du sujet âgé. En effet, l’étude sur l’induction émotionnelle chez le sujet âgé a consisté à comparer 16 sujets âgés sains (MA : 80 ans ; ET : 7,36) à 16 sujets âgés déprimés (MA : 79 ans ; ET : 6,53. Score GDS : 19,20 ; ET : 7,65). Les résultats ont révélé une réactivité émotionnelle toujours présente, malgré la dépression, chez les sujets âgés, pour toutes les émotions. Les sujets dépressifs ont réagi plus intensément que les sujets sains pour toutes les émotions négatives sauf le dégoût. Et contrairement aux sujets sains, ils ont présenté une réactivation intense de toutes les émotions négatives lors de l’induction de la joie (angoisse : p = 0,007 ; peur : p = 0,014 ; tristesse : p = 0,0003). Cette étude a donc démontré que cette méthode était aussi applicable chez le sujet âgé souffrant de dépression qui conserve une réactivité émotionnelle malgré la maladie. PO 017 DÉPISTAGE DE LA DÉPRESSION CHEZ LES PERSONNES ÂGÉES : INTÉRÊT DU MINI-GDS HAMMAMI S. (1), CHTIOUI M. (2), HAJEM S. (3), GAHA L. (2) (1) Service de Médecine Interne CHU F Bourguiba, MONASTIR, TUNISIE (2) Service de Psychiatrie CHU F Bourguiba, MONASTIR, TUNISIE (3) INSP, TUNIS, TUNISIE Posters Introduction : la dépression est une affection fréquente classée par l’OMS au quatrième rang des causes d’invalidité dans le monde. Sa prévalence est plus élevée après l’âge de 65 ans. Le diagnostic d’une dépression chez le sujet âgé n’est pas toujours facile d’où l’intérêt de l’utilisation d’outils de type mini-GDS. Objectifs : dépistage précoce de la dépression chez les personnes âgées et étude des facteurs qui lui sont associés. Patients et méthodes : étude transversale descriptive, rentrant dans le cadre d’un projet de recherche OMS, entreprise auprès d’un échantillon représentatif de la population âgée de plus de 65 ans vivant à domicile dans le gouvernorat de Monastir, composé de 598 personnes âgées dont 396 sont de sexe féminin. Les données sociodémographiques ont été recueillies sur une fiche préétablie. Le mini-GDS à quatre items a été utilisé pour le dépistage de la dépression. Résultats : la prévalence de la dépression était de 22,7 % avec une prédilection pour les femmes (27,5 % vs 13,4 %, p < 0,05), pour les personnes les moins scolarisées (28,8 % chez les analphabètes vs 3,2 % pour les personnes scolarisées, p < 0,05) et les plus âgées. Les personnes âgées vivant en famille présentaient moins de dépression. Discussion et conclusion : chez le sujet âgé, l’intrication de la dépression avec d’autres pathologies est à l’origine d’un retard diagnostique, d’où l’importance des questionnaires aidant au dépistage précoce de la dépression. En raison de sa brièveté, le mini-GDS signale beaucoup de faux positifs à l’origine de chiffre élevé de prévalence, mais ceci ne diminue en rien son intérêt comme questionnaire court, facile à passer par un personnel non spécialisé, qui occupe les structures de soin de première ligne. PO 018 DÉPRESSION ET HOSPITALISATION : UNE OPPORTUNITÉ POUR UNE PSYCHOTHÉRAPIE PSYCHODYNAMIQUE BRÈVE AMBRESIN G. (1), DE ROTEN Y. (2), DE COULON N. (2), PREISIG M. (3), DESPLAND J.N. (2) (1) Centre de consultation psychiatrique et psychothérapique, Département de Psychiatrie, LAUSANNE, SUISSE (2) Institut de Psychothérapie, Département de Psychiatrie, Université de Lausanne, LAUSANNE, SUISSE (3) Section Karl Jaspers, Département de Psychiatrie, Université de Lausanne, LAUSANNE, SUISSE Dans ses formes les plus graves, la dépression nécessite souvent une hospitalisation psychiatrique. En pratique ambulatoire, un traitement psychopharmacologique et psychothérapique combiné des dépressions les plus invalidantes est actuellement clairement recommandé (de Maat et al., 2007 ; Imel et al., 2008). Les recommandations pour les traitements hospitaliers sont moins claires. Débuter le travail psychothérapique au cours de l’hospitalisation apporte plus de bénéfices aux patients déprimés, lorsqu’on les compare à un groupe de patients dont le travail a débuté après l’hospitalisation (Miller, 2005). Schramm et al. (2007) ont comparé un groupe de patients bénéficiant pendant leur hospitalisation d’une psychothérapie interpersonnelle de la dépression à un groupe de patients suivant le trai- tement psychiatrique habituel. Les taux de réponse et de rémission étaient significativement différents, en faveur du groupe ayant bénéficié de la psychothérapie. Lauber et al. (2006) ont montré que l’amélioration clinique au cours du séjour hospitalier est plus importante que la durée de séjour. Ces résultats suggèrent de traiter intensivement la dépression pendant sa phase aiguë (Schramm et al., 2007, 2008). Nous présentons des données d’une étude pilote (N = 40) randomisée et contrôlée examinant l’efficacité de l’adjonction d’une psychothérapie psychodynamique hospitalière intensive de la dépression (PPDH) au traitement habituel (TAU). À l’admission, les patients éligibles (MADRS > 18) ont été randomisés en deux groupes ; (1) TAU et PPDH ou (2) TAU. Les résultats montrent de faibles différences entre les deux groupes sur les différentes mesures de la dépression à la sortie (taille de l’effet de 0,08 à 0,33) et des différences importantes au suivi à trois mois (taille de l’effet de 1,04 à 1,23). Cette recherche clinique semble soutenir le fait que l’hospitalisation propose un cadre de traitement limité dans le temps qui peut être saisi comme une opportunité psychothérapique (Gilliéron, 1989 ; de Coulon, 1999). Le contexte hospitalier dans lequel s’inscrit la psychothérapie contribue à maintenir ouvert (ou à préparer) un espace de pensée psychanalytique qui permet au patient de s’engager dans un processus d’élaboration des enjeux dynamiques de ses symptômes dépressifs. PO 019 PARTICULARITÉS DE LA DÉPRESSION DU SUJET ÂGÉ / HÉTÉROGÉNÉITÉ DU VIEILLISSEMENT MULIN E. (1), DAVID R. (1), LEDUFF F. (2), BENOIT M. (3), ROBERT P. (1) (1) CHU Nice, Hôpital Cimiez, NICE, FRANCE (2) Département de Santé Publique, Hôpital L’Archet, CHU, NICE, FRANCE (3) Clinique de Psychologie médicale, Hôpital Pasteur, CHU, NICE, FRANCE La dépression du sujet âgé est un problème majeur de santé publique : elle est à l’origine d’une augmentation de la morbimortalité du fait du risque important de rechutes, récurrences, suicides, d’institutionnalisation, voire d’évolution démentielle. Elle reste pourtant largement sous diagnostiquée et insuffisamment prise en charge. Une explication réside dans l’hétérogénéité clinique et les difficultés à identifier certains symptômes chez le sujet âgé en raison d’une présentation sémiologique différant de l’adulte plus jeune. De plus, la prise en charge de la dépression à cet âge montre un pronostic plus défavorable et une plus grande résistance aux traitements. Notre hypothèse était qu’un nouveau cadre nosographique serait nécessaire pour individualiser la dépression de l’âgé et que cela optimiserait traitement et évolution. Nous avons confronté cette hypothèse à l’analyse sémiologique de cas de patients âgés souffrant de dépressions de présentation apparemment éloignée. Les éléments biographiques, cliniques, évolutifs et thérapeutiques de ces patients et les données de la littérature nous ont amenés à réfuter notre hypothèse et à proposer que la 19 8e Congrès de l’Encéphale dépression de l’âgé est hétérogène en raison de l’hétérogénéité du vieillissement : l’avancée en âge est à l’origine d’une vulnérabilité variable des individus dans leurs différentes composantes : biologique, psychologique, sociale, médicale, émotionnelle. Cette fragilité s’accompagnant d’événements de vie défavorables plus fréquents ferait le lit des dépressions à début tardif. Les affections somatiques et leur influence réciproque avec la dépression à cet âge illustrent cette idée. La variabilité inter-individuelle lors du vieillissement modifie ainsi l’expression clinique : la tristesse et la douleur morale sont souvent reléguées au second plan au profit de symptômes comme l’apathie et les plaintes somatiques. Enfin, les représentations sociales du vieillissement sont à l’origine d’une diminution de la verbalisation de la symptomatologie dépressive, les personnes âgées considérant qu’il est « normal d’être triste en vieillissant » et que « l’âge limite les possibilités de changer ». Ces données soulignent l’intérêt d’une étude évaluant la conscience du trouble chez les sujets âgés déprimés. PO 020 QUALITÉ DES SITES INTERNET TRAITANT DE LA DÉPRESSION ZERMATTEN A. (1), KHAZAAL Y. (1), COQUARD O. (2), ZULLINO D. (1), BONDOLFI G. (1) (1) Hôpitaux Universitaires, GENÈVE, SUISSE (2) Institut de Médecine Sociale et Préventive, GENÈVE, SUISSE Introduction : Internet est un média en pleine expansion. Les requêtes en lien avec les questions de santé y connaissent un essor considérable. Le recours à cette source d’information est particulièrement important chez les personnes qui souffrent de dépression, d’où la nécessité d’évaluer la qualité des sites qui traitent de cette problématique. Les premières études évaluant cette question datent de plusieurs années, et avaient conclu à une qualité médiocre. L’objectif de la présente étude est de réévaluer la qualité des sites Internet anglophones traitant de la dépression. Méthode : Les 20 premiers sites identifiés par des moteurs de recherche généraux (google.com ; google.co.uk) avec les mots clés : « depression », « depression treatment » and « depression help » ont été analysés. Au total 45 sites ont été étudiés en termes de qualité de contenu, de lisibilité, d’esthétisme, d’interactivité, ainsi qu’en termes d’identification des auteurs, du sponsoring et des objectifs. L’affiliation des sites (commerciaux ou non) ainsi que la présence du label qualité « HON : Health On the Net » ont été évalués. La version brève du DISCERN a également été utilisée dans l’évaluation des sites. Résultats : La qualité de contenu des sites est bonne. Un score supérieur à 16 à la version brève du DISCERN ainsi que le label HON sont associés à une meilleure qualité de contenu. Conclusions : La présente étude conclut à une bonne qualité des sites anglophones traitant de la dépression, contrairement aux études plus anciennes dans ce domaine. Ce résultat est similaire à une évaluation récente des sites traitant des troubles bipolaires et pourraient refléter une évolution favorable dans la construction de ces sites. Le label HON et la 20 version brève du DISCERN sont confirmés comme des indicateurs intéressants de qualité de contenu. PO 021 RECHERCHE DE L’IMPACT DU STRESS OXYDATIF DANS LE CORTEX CÉRÉBRAL DE SUJETS DÉPRIMÉS : ÉTUDE DE LA TAILLE DES TÉLOMÈRES CHAUVET-GELINIER J.C. (1), TEYSSIER J.R. (2), RAGOT S. (2), PONAVOY E. (1), TROJAK B. (1), LECLERCQ S. (1), SALVE A. (1), BONIN B. (1) (1) Service de Psychiatrie/Addictologie CHU Hôpital Général, DIJON, FRANCE (2) Département de Génétique CHU Le Bocage, DIJON, FRANCE Introduction : le rôle de l’inflammation et du stress oxydatif a été reconnu dans la physiopathologie des troubles mentaux en général et de la dépression en particulier. Des mécanismes communs aux pathologies psychiatriques, métaboliques et cardiovasculaires pourraient rendre compte de leur fréquente cooccurence et de leur impact sur le vieillissement de l’organisme. Objectifs : nous proposons de rechercher un marqueur spécifique du vieillissement et du stress oxydatif représenté par l’érosion des télomères, séquences spécifiques d’ADN protégeant l’extrémité des chromosomes. Dans la dépression, il a été montré que la taille des télomères des leucocytes du sang périphérique était plus courte chez des sujets déprimés comparativement à des contrôles, ces données pouvant établir un lien entre stress psychologique et stress cellulaire. Méthode : il s’agit d’évaluer indirectement l’impact potentiel du stress oxydatif sur le tissu cérébral des sujets déprimés (comparativement à un groupe témoin) en étudiant la taille des télomères, témoin de l’action des radicaux libres. L’ADN étudié a été extrait de 36 pièces post-mortem de cortex occipital issues de la collection du Stanley Medical Research Institute (USA) appartenant à 3 groupes distincts : 12 contrôles, 12 « dépressifs sans symptômes psychotiques », 12 « dépressifs avec symptômes psychotiques ». Résultats : les moyennes de la taille des télomères analysée par PCR Quantitative en temps réel sont strictement identiques dans les trois groupes. Ces résultats montrent pour la première fois que la taille des télomères du cortex cérébral n’est pas modifiée par la pathologie dépressive chez les patients jeunes, quel que soit son degré de gravité. Il apparaît donc que le raccourcissement observé dans les leucocytes est le témoin de mécanismes biologiques caractéristiques de cette population cellulaire (peut-être la prolifération associée à l’inflammation) qui n’ont pas d’équivalents dans les cellules du cortex. Conclusion : ces résultats questionnent les théories inflammatoires de la dépression, et font évoquer des mécanismes corticaux de protection contre le stress oxydatif mettant en jeu des systèmes de stabilisation des télomères neuronaux. PO 022 RECHERCHE DES EFFETS DU STRESS OXYDATIF DANS LE CORTEX CÉRÉBRAL DE SUJETS Posters DÉPRIMÉS : ÉTUDE DE L’EXPRESSION DE GÈNES DES SYSTÈMES ANTIOXYDANTS TEYSSIER J.R. (1), CHAUVET-GELINIER J.C. (2), RAGOT S. (1), TROJAK B. (2), BESSE P. (2), GRILLET C. (2), GISSELMANN A. (2), BONIN B. (2) (1) Département de Génétique CHU Le Bocage, DIJON, FRANCE (2) Service de Psychiatrie/Addictologie CHU Hôpital Général, DIJON, FRANCE Introduction : le rôle de l’inflammation et du stress oxydatif a été reconnu dans la physiopathologie des troubles mentaux en général et de la dépression en particulier, tandis que ces mécanismes communs aux pathologies psychiatriques, métaboliques et cardiovasculaires pourraient rendre compte de la fréquente cooccurence de ces pathologies et de leur impact sur le vieillissement de l’organisme. Objectifs : nous proposons de rechercher des marqueurs spécifiques du vieillissement et du stress oxydatif représentés par le niveau d’expression de gènes impliqués dans les systèmes antioxydants. En effet plusieurs travaux ont montré l’implication de la transcription de gènes appartenant aux systèmes antioxydants dans la dépression, rappelant le rôle de mécanismes centrés autour du stress oxydatif neuronal et systémique dans la physiopathologie des troubles affectifs. Méthode : il s’agit d’évaluer indirectement l’impact potentiel du stress oxydatif sur le tissu cérébral des sujets déprimés (comparativement à un groupe témoin) en étudiant le niveau d’expression de 10 gènes candidats impliqués dans les phénomènes de stress oxydatif, en particulier dans la protection ou la réparation des molécules d’ADN et des protéines. Nous tentons de répliquer ici des résultats obtenus dans des études indépendantes, validant ainsi l’intérêt des gènes sélectionnés. Les molécules d’ARN étudiées ont été extraites de 36 pièces post-mortem de cortex préfrontal (BA46) issues de la collection du Stanley Medical Research Institute (USA) appartenant à 3 groupes distincts : 12 contrôles, 12 « dépressifs sans symptômes psychotiques », 12 « dépressifs avec symptômes psychotiques ». Résultats : la comparaison du niveau d’expression des gènes sélectionnés (SELENBP1, NEIL-1, MSR-A, C-FOS, SOD1, SOD2, CAT, GPX, TAC1, MT1X) entre le groupe témoins et les groupes de patients déprimés avec ou sans caractéristiques psychotiques, et qui ont accompli (ou non) un acte suicidaire n’a montré aucune différence significative. Conclusion : ces résultats contre-intuitifs questionnent les théories inflammatoires de la dépression. Ainsi s’il existe un stress oxydatif au niveau cortical, il apparaît insuffisant pour activer l’expression des gènes de protection et de réparation de l’ADN. PO 023 ÉVALUATION DES CONNAISSANCES ET DES ATTITUDES DES MÉDECINS GÉNÉRALISTES EN MATIÈRE DE DÉPRESSION KHELAFA S., BARRIMI M., HAFIDI H., AALOUANE R., RAMMOUZ I. CHU Hassan II Fès, FÈS, MAROC La dépression est un trouble psychiatrique fréquent aux répercussions fonctionnelles et sociales importantes. Selon les prévisions l’OMS, d’ici 2020 la dépression deviendra la deuxième cause de morbidité à travers le monde. Au Maroc, la prévalence de l’épisode dépressif majeur est de 26, 5 %. Étant donné que les centres de santé, les hôpitaux publics et les cabinets de médecins généralistes privés constituent dans la majorité des cas le premier niveau de l’offre de soins, une grande proportion de ces patients consultent chez des médecins généralistes. Partant de ces constats, on a mené une enquête auprès de 124 médecins généralistes. Objectifs : Évaluer les connaissances et les attitudes des médecins généralistes en matière de la dépression, adopter des protocoles diagnostiques et thérapeutiques standards en matière de prise en charge de la dépression et élaborer une stratégie de formation continue pour les médecins généralistes en matière de dépression et une formation de base pour les étudiants en médecine. Méthodologie : Population cible : 124 médecins généralistes du secteur public et privé et médecins internes. Lieux d’étude : Hôpitaux publics, centres de santé et cabinets privés dans 5 villes du centre orient du Maroc. Outil de travail : Auto questionnaire anonyme préétabli portant sur trois sections : la première porte sur les caractéristiques démographiques et socioculturelles des médecins généralistes, la deuxième sur leurs connaissances en matière de dépression et la troisième sur leurs attitudes face à des patients ayant le diagnostic de dépression. Nous rapportons dans ce travail les résultats la discussion des données en fonction de la littérature internationale. PO 024 ÉTUDE COMPARATIVE DES CARACTÉRISTIQUES DE LA DÉPRESSION ENTRE LES FEMMES ET LES HOMMES BOUJEMLA H., MERSNI M., ELLOUZE F., CHENNOUFI L., AMRI H., MESSALMANI M., BEN ABLA T., MRAD F. Hôpital Razi La Manouba, TUNIS, TUNISIE Objectif : L’objectif de notre travail est la comparaison des caractéristiques cliniques, évolutives et thérapeutiques de la dépression chez l’homme et la femme. Méthode : Il s’agit d’une étude descriptive comparative portant sur 50 patients suivis au service de psychiatrie « g » de l’hôpital Razi pour un épisode dépressif majeur. Un questionnaire a été rempli pour chaque patient, comportant des données démographiques, les antécédents, les facteurs socioculturels, les facteurs de stress, le motif de consultation, les caractéristiques cliniques de l’épisode, et les caractéristiques évolutives et thérapeutiques. Résultats : Dans cette étude, on retrouve une nette prédominance féminine (sexe ratio 66 % contre 34 % d’hommes) avec un pic de prévalence d’âge de 35,6 ans pour les femmes et de 40,5 ans pour les hommes. Les facteurs de stress les plus retrouvés chez les femmes sont les conflits conjugaux, et la violence conjugale subie, tandis que pour les hommes ce sont principalement les difficultés professionnelles. 21 8e Congrès de l’Encéphale Chez les femmes les antécédents psychiatriques sont plus importants, notamment ceux d’EDM. Le motif de consultation est nettement dominé par les plaintes somatiques chez les femmes (à 63,6 %) et les conduites suicidaires chez les hommes (35,2 %). Sur le plan clinique les femmes expriment davantage de troubles somatiques et de manifestations anxieuses, tandis que les hommes ont tendance à présenter des conduites addictives à l’alcool. Les caractéristiques évolutives et thérapeutiques sont dominées par des rechutes plus fréquentes voire une chronicisation des troubles chez les femmes. Conclusion : Les femmes semblent présenter une plus grande vulnérabilité à la dépression. Plusieurs hypothèses épidémiologiques et cliniques, peuvent être avancées, pour expliquer cela. PO 025 LA DÉPRESSION CHEZ LES PERSONNES ÂGÉES EN INSTITUTION : PRÉVALENCE ET FACTEURS ASSOCIÉS MHALLA A., ZAAFRANE F., EL HADJ KHALIFA M., MRAD A., KHELIL A., MECHRI A., GAHA L. EPS Fattouma Bourguiba Monastir, MONASTIR, TUNISIE Introduction : L’admission des sujets âgés en institution, phénomène social de plus en plus rencontré vu le vieillissement progressif de la population, n’est pas dénuée de complications. Ces personnes, fragilisées par l’âge et le manque de soutien familial, ont une vulnérabilité accrue à la dépression. Les objectifs de notre travail étaient de déterminer la prévalence de la dépression chez les personnes âgées en institution et d’en préciser les facteurs associés. Matériel et Méthode : Il s’agit d’une étude transversale descriptive et comparative, incluant toutes les personnes âgées résidantes au Centre de Protection des Personnes Âgées de Sousse (Tunisie) dont l’âge était supérieur à 60 ans, et ayant un score à la MMSE supérieur à 20 (N = 55). Le recueil des données a été réalisé par un questionnaire préétabli explorant les caractéristiques sociodémographiques et anamnestiques et relevant les scores aux épreuves psychométriques (GDS et MMSE). La prévalence de la dépression a été estimée en fonction d’un score > 11 à la GDS. Quant à la recherche des facteurs associés, elle s’est faite en comparant les patients déprimés à ceux qui ne l’étaient pas. Résultats : La prévalence de la dépression était de 40 %. L’étude comparative a permis de constater que la dépression était uniquement associée aux antécédents personnels psychiatriques (p = 0,01). Discussion : La revue de la littérature consacrée à la prévalence de la dépression en institution montre que les chiffres s’étalent entre : 12,6 et 65,4 %. Notre taux élevé serait probablement sous tendu par un cumul de facteurs de vulnérabilité et une hyperesthésie particulièrement aiguisée de l’abandon en institution dans un 22 milieu social culturel et religieux appelant encore à préserver, entourer, soutenir et s’occuper des personnes âgées. Quant aux facteurs de risque, divers facteurs et conditions sont associés à la dépression chez les aînés. Dans notre étude, seuls les antécédents psychiatriques étaient significativement associés à la dépression. Conclusion : Ces résultats témoignent de l’importance de la prévalence de la dépression chez les sujets âgés en institution. La prise en charge doit être préventive en encourageant le soutien familial et les activités sociales, et thérapeutiques passant par un dépistage précoce et un traitement approprié. PO 026 DE L’UTILISATION DE LA DULOXÉTINE CHEZ LES PATIENTS SOUFFRANT DE DOULEURS NEUROPATHIQUES CHRONIQUES ET DÉPRIMES : RÉSULTATS PRÉLIMINAIRES, À 1 AN D’UTILISATION VIALA A., DJIAN M.C., CHEKROUN C., VACHERON M.N. Centre Hospitalier Sainte-Anne, PARIS, FRANCE Introduction : Les patients douloureux chroniques reçus en consultation au Centre antidouleur du Centre Hospitalier Sainte-Anne souffrent souvent de douleurs neuropathiques, souvent localisées au niveau du dos. Ces douleurs sont intriquées avec des troubles dépressifs (associés ou secondaires). La duloxétine est le seul antidépresseur (IRS-NA) à avoir une efficacité reconnue et une autorisation de mise sur le marché (AMM) chez les patients diabétiques souffrant de douleurs neuropathiques. Méthode : Un traitement par duloxétine a été proposé à des patients consultant au Centre anti-douleur du CHSA pour des douleurs neuropathiques chroniques rebelles, mais également dépressifs modérés à sévères selon les termes de la CIM 10 ; il s’agit de patients qui ne sont pas tous diabétiques, la prescription a alors été faite hors AMM et les patients en ont été prévenus. Après examen clinique et bilan somatique, biologique et radiologique complet, les patients ont été mis sous traitement successivement, à l’occasion de leur consultation psychiatrique. Des échelles ont été associées : pour quantifier la douleur (échelle visuelle analogique EVA), la dépression (inventaire de Beck), le niveau de fonctionnement (SF 12), et nous avons été particulièrement attentifs aux capacités de réinsertion socioprofessionnelle. Ces bilans effectués à J0, ont été répétés à M3, M6, M12 avec l’accord des patients. Résultats : Parmi les 54 patients traités à ce jour, 30 sont parvenus à 1 an de soins. Ce sont les résultats de ces patients que nous proposons d’étudier. 50 % des patients ont interrompu le traitement très rapidement pour des problèmes de tolérance (notamment troubles digestifs). Par contre, pour ceux qui ont continué, on retient pour 50 % d’entre eux une bonne efficacité sur la dépression et une amélioration des douleurs et de la qualité de vie. Conclusion : Chez ces patients souvent en grande souffrance physique et psychique, souvent en échec thérapeutique, la prescription de duloxétine, quand elle est bien tolérée, permet Posters une amélioration de la symptomatologie, tant douloureuse que dépressive, source de réinvestissement d’activités sociales et professionnelles. PO 027 ATELIER DE PEINTURE CHEZ LES MALADES DÉPRESSIFS AARAB C., LAHLOU F., TAOUFIK I., AALOUANE R., RAMMOUZ I. CHU Hassan II, FÈS, MAROC L’art thérapie, particulièrement le dessin où la peinture thérapie est une psychothérapie non verbale. Il s’agit d’une rééducation psychomotrice pour les malades souffrant des troubles psychiatriques, à travers des méthodes artistiques bien ciblées pour chaque pathologie. La peinture thérapie a un apport considérable dans les troubles dépressifs. L’objectif de notre travail est de décrire les caractéristiques du dessin chez les malades dépressifs et d’évaluer l’efficacité de la peinture thérapie sur les malades déprimés. On a inclus 12 malades présentant un trouble dépressif selon les critères DSM IV, vus en consultation ambulatoire et jamais traités. Une évaluation de l’intensité de la dépression a été faite par l’inventaire de Beck. Tous les malades ont réalisé un dessin libre avant l’instauration du traitement antidépresseur, puis ils ont bénéficié de quatre séances de dessins dirigés dans un atelier de peinture : exercices de reproduction via un modèle nécessitant l’observation, la maîtrise de l’information et la réalisation. Un suivi régulier avec une réévaluation après un mois par l’inventaire de Beck et par un dessin libre a été fait. Le travail a été supervisé par un psychiatre, psychologue et artiste peintre. Au cours de ces séances, l’implication des patients et leurs motivations étaient très marquantes ; l’alliance thérapeutique a été rapidement obtenue, l’amélioration des symptômes de la dépression et le changement du contenu des dessins ont été nettement constatés. PO 028 DÉPRESSION ET OBSERVANCE MÉDICAMENTEUSE ELLOUZE F. (1), MASMOUDI S. (2), CHANOUFI L. (2), BOUJEMLI H. (2), MERSNI M. (2), SALMANI M. (2), BEN ABLA T. (2), M’RAD M.F. (2) (1) Hôpital Razi, RADES, TUNISIE (2) Hôpital Razi, La Manouba, TUNIS, TUNISIE Introduction : L’observance constitue un véritable problème de santé publique aussi bien dans les pathologies somatiques que psychiatriques. Dans cette étude les auteurs se proposent d’étudier l’observance médicamenteuse parmi une population de sujets déprimés. Matériel et méthode : L’étude a porté sur un ensemble de patients consultant pour un épisode dépressif majeur (épisode isole ou récurrent), le diagnostic étant porté selon les critères du DSM IV révisé. L’évaluation a comporté des para- mètres liés au patient, aux médicaments, à la relation médecin malade et à la perception de la maladie. Résultats : La non observance dans la dépression peut être expliquée de diverses manières. En effet la difficulté d’imaginer que les troubles psychiques (coïncidant généralement avec un événement de vie) puissent être accessibles à un traitement constitue un obstacle à l’observance, les cognitions négatives telles que l’autodépréciation s’accordent plus volontiers à une absence de soins qu’à une demande volontaire de guérison. Le délai d’action des antidépresseurs, leurs effets indésirables ainsi que la nécessité d’un traitement prolongé constituent un deuxième obstacle à l’observance. Enfin la perception de l’entourage de la maladie et de la nécessité ou non des soins psychiatriques conditionne aussi l’observance. Conclusion : La problématique de l’observance est complexe. Ses déterminants sont multifactoriels, ils sont souvent intriqués. PO 029 ÉTUDE ANALYTIQUE DES TRAVAUX TUNISIENS DES DIX DERNIÈRES ANNÉES SUR LA DÉPRESSION HAJERI S., HOMRI W., EL ATI T., HELLALI H., BEN BECHIR M., ZAGHDOUDI L., LABBENE R. Hôpital Razi, La Manouba, TUNIS, TUNISIE Introduction : La dépression est un problème majeur de santé publique. C’est la 4e cause mondiale de handicap. D’après l’OMS, d’ici 2020, elle deviendra la 2e cause d’invalidité dans le monde, après les troubles cardio-vasculaires. Les troubles dépressifs ont fait l’objet d’innombrables études : épidémiologiques cliniques, thérapeutiques… L’objectif de notre travail était d’évaluer le nombre des études tunisiennes parues lors de la dernière décennie, d’en analyser le contenu afin de savoir si l’on dispose de données suffisantes sur le sujet. Matériel et méthodes : Notre travail a consisté en une étude rétrospective de tous les travaux tunisiens datant des dix dernières années concernant la dépression chez l’adulte. Pour cela nous nous sommes intéressés aux thèses de doctorat en médecine sur la dépression (soutenues dans les 4 facultés de médecine de Tunisie de 2000 à 2009), les travaux tunisiens publiés sur la dépression depuis l’année 2000. Nous avons exclu les communications orales et affichées parues lors des journées nationales et internationales, les travaux sur la dépression de l’enfant et de l’adolescent. Les moteurs de recherche utilisés : BIUM, PUBMED, SCIENCE DIRECT, GOOGLE SCHOLAR. Mots clés : Dépression ; Étude ; Tunisie. Résultats : Nous avons compté : – 30 thèses de doctorat en médecine sur la dépression soutenues en Tunisie à partir de l’année 2000, – 20 articles tunisiens publiés sur la dépression à partir de 2000. Autres résultats : en cours. Conclusion : L’analyse des différents travaux étudiés sur la dépression chez l’adulte en Tunisie montre que, si beaucoup 23 8e Congrès de l’Encéphale d’études ont été publiées, on ne dispose encore que de peu de données sur la dépression en Tunisie. PO 030 REPRÉSENTATIONS ET IMAGES DE LA MATERNITÉ CHEZ DES PATIENTES EN DÉPRESSION DU POST-PARTUM : ESSAI DE LECTURE À TRAVERS LES TESTS PROJECTIFS AMRI H., BEN ABLA T., ELLOUZE F., MERSNI M., BOUJEMLA H., MRAD M.F. Hôpital Psychiatrique Razi, MANOUBA, TUNISIE Introduction : La dépression du post-partum est une pathologie qui touche 10 à 15 % de la population féminine. (Ohara et al., 1990). La femme en post-partum traverse une période cruciale que les auteurs qualifient de « crise de maternalité ». Patientes et méthode : L’étude a porté sur 5 patientes adressées par le centre de maternité à l’hôpital psychiatrique de Razi pour une dépression du post-partum. Afin de décrypter les diverses représentations de ces femmes en crise, nous nous sommes centrés sur leurs projections à certaines planches du Rorschach et du TAT. – les planches VII et IX du Rorschach ; planches dites « féminines » car saturées en symbolisme maternel et favorisant les projections sur les thèmes de gestation et naissance – les planches 2 et Sept GF du TAT dont l’une favorise les projections sur la grossesse et l’autre chargée en symbolisme maternel (figure du bébé-poupon). Résultats : Au Rorschach : – Pauvreté de l’espace imaginaire et climat dysphorique – Connotation dépressive : C’, grisaille – Angoisse suscitée par la confrontation au registre féminin : chocs et équivalent de choc. Au TAT – Récits expressifs jalonnés par la massivité des mouvements projectifs – Détail de grossesse esquivé ou scotomisé – Absence du qualificatif « mère » et difficulté de se positionner face au maternel – Rapproché mère – fille difficile. PO 031 SYMPTÔMES DÉPRESSIFS CHEZ DES PATIENTES EN RÉMISSION DE CANCER DU SEIN : ÉVALUATION PAR LA HAD-S EZZAIRI F. (1), FRIKHA A. (2), GHARBI O. (1), EL KISSI Y. (2), BEN NASR S. (2), BEN AHMED S. (1), BEN HADJ ALI B. (2) (1) Service de Médecine Carcinologique, CHU Farhat Hached, SOUSSE, TUNISIE (2) Service de Psychiatrie CHU Farhat Hached, SOUSSE, TUNISIE Le cancer du sein est le cancer le plus fréquent chez la femme. La prévalence de symptômes dépressifs est importante au cours des phases diagnostique et de thérapeutique, 24 mais aussi au cours de la période de rémission. Au cours de cette dernière, les patientes restent vulnérables à la dépression à cause des séquelles physiques et psychiques, de la confrontation aux difficultés quotidiennes de la vie et de la poursuite du suivi post-thérapeutique. Objectif : L’objectif de notre travail était d’évaluer la symptomatologie dépressive ainsi que les facteurs associés dans un groupe de patientes en rémission de leur cancer mammaire. Méthodologie : Nous avons recruté 105 patientes suivies pour cancer du sein à la consultation externe de médecine carcinologique du CHU Farhat Hached de Sousse. Toutes les patientes se sont présentées pour un contrôle post-thérapeutique et étaient en rémission de leur maladie depuis au moins trois mois. L’évaluation de la symptomatologie dépressive a été réalisée par une version traduite en Tunisien de la HAD-S (Hospital Anxiety and Depression Scale). Résultats : Nos patientes avaient un âge moyen de 50 ± 7,87 ans et avaient bénéficié d’un traitement qui associait un traitement chirurgical dans 85,7 % des cas, une chimiothérapie dans 95 % des cas, une radiothérapie dans 89,6 % des cas et un traitement hormonal dans 72 % des cas. Le score moyen de dépression à la HAD-S était de 10,6 ± 2,3. 43,9 % (n = 46) des patientes se situaient à un niveau pathologique de dépression (HAD-S ≥ 11). Les patientes d’origine rurale étaient significativement plus souvent déprimées (p = 0,024). Par contre, l’âge et la durée d’évolution de la maladie n’étaient pas associés à la symptomatologie dépressive. Sur le plan thérapeutique, les femmes traitées par chimiothérapie pré et postopératoire avaient développé plus de symptômes dépressifs (p = 0,036). Les autres types de traitement n’étaient pas associés à une prévalence plus élevée de symptômes dépressifs. Conclusion : Dans notre travail, nous avons noté une prévalence élevée de symptômes dépressifs chez des patientes en rémission de leur cancer mammaire. Ceci témoigne de la nécessité d’une attention particulière que le clinicien doit porter aux symptômes dépressifs au cours de cette phase et l’importance de leur prise en charge. PO 032 DÉPRESSION DU SUJET ÂGÉ CHAGH R., MANOUDI F., ASRI F., TAZI I. Service Psychiatrique Universitaire, Centre Hospitalier Universitaire Mohamed VI, MARRAKECH, MAROC La dépression de la personne âgée est fréquente mais non diagnostiquée et donc non traitée dans 60 à 70 % des cas. Elle altère la qualité de vie et l’espérance de vie du patient. Elle est souvent masquée, sans tristesse exprimée, de sémiologie peu apparente ou déroutante. Ses conséquences sont lourdes, tant au plan relationnel entre les générations qu’au plan humain : repli sur soi, perte de la pratique des actes de la vie quotidienne, dépendance ajoutée, souffrance non exprimée, non accueillie qui accule certains aînés au suicide. Une étiologie organique doit être systématiquement recherchée devant tout état dépressif du sujet âgé. Le syndrome dépressif peut masquer ou être le début d’un syndrome démentiel ou d’une maladie d’Alzheimer. Les personnes âgées souffrent de dépression sévère plus que des maladies Posters graves éventuellement associées. Le traitement de la dépression améliore la qualité de vie en dépit de la comorbidité. Nous nous sommes proposés dans ce travail de déterminer la prévalence de la dépression du sujet âgé par rapport à la file active des consultants du service psychiatrique universitaire à Marrakech, de décrire le profil sociodémographique et clinique de ces patients et de déterminer les facteurs éventuels influençant la survenue de la dépression chez eux. Les instruments utilisés étaient la GDS (Geriatric Depression Scale) pour poser le diagnostic de la dépression et l’échelle de BECK pour évaluer sa sévérité. Résultat et conclusion en cours. PO 033 COGNITION, SOMNOLENCE, VIGILANCE, FATIGUE ET SYMPTÔMES DÉPRESSIFS DANS LE TROUBLE DÉPRESSIF MAJEUR RÉSISTANT MONTANA X. (1), NEU D. (2) (1) Faculté de Psychologie, Université Libre de Bruxelles, BRUXELLES, BELGIQUE (2) CHU Brugmann, Laboratoire du Sommeil et Unité de Chronobiologie U78, Université Libre de Bruxelles (U.L.B.), BRUXELLES, BELGIQUE Le trouble dépressif majeur (TDM) est caractérisé entre autre par des troubles cognitifs et une fatigue diurne importante. La fatigue résiduelle empêche souvent la rémission ou présente des résistances au traitement. Les liens entre troubles mnésiques, vigilance, fatigue et symptômes affectifs sont peu étudiés dans le TDM résistant au traitement. L’évolution de ces paramètres au cours d’une prise en charge intra-hospitalière est également peu décrite. Méthodes : Dans le cadre d’une étude prospective nous avons recruté 17 patients hospitalisés pour un TDM résistant au traitement (absence de rémission après deux essais pharmacothérapeutiques) et un groupe de sujets contrôles (n = 17). Tous les sujets ont été soumis à des épreuves cognitives et des mesures de vigilance (behavioral sleep résistance task, BSRT ; psychomotor vigilance test, PVT ; test d’apprentissage verbal de Rey, AVLT ; trail making test, TMT) dans des conditions similaires. L’intensité des symptômes affectifs a été évaluée par l’administration de l’échelle de Hamilton (HAMD-21) et de l’échelle HAD. Les niveaux subjectifs de fatigue et de somnolence ont été évalués par les échelles de sévérité de fatigue (FSS) et de somnolence d’Epworth (ESS). Ces mesures ont été effectuées à deux reprises (T1 et T2) à 10 jours d’intervalle. Résultats : Les échelles ESS et FSS montrent une différence significative entre les groupes (p < .05) indiquant des niveaux plus importants dans le TDM et ce pour T1 et T2. Les tests intergroupes ont montré une différence significative pour toutes les variables étudiées à l’exception du BSRT. Les comparaisons des mesures répétées (T1 et T2) pour le groupe des patients TDM ont montré une amélioration du niveau de l’intensité de la dépression (HAMD21, t = 6,37 ; p < .0005) ainsi qu’une amélioration des performances au TMT (TMT-B, t = 4,15 ; p = .001). La dépression s’accompagne ici d’un ralentissement psychomoteur, d’une moindre flexibilité mentale (fonction exécutive) et de perturbations de la mémoire déclarative. Il est intéressant de noter que malgré des plaintes de somnolence, celleci n’a pas pu être objectivée (BSRT). Par ailleurs l’amélioration des symptômes affectifs s’accompagne d’une amélioration des fonctions exécutives mais pas nécessairement d’une amélioration psychomotrice ou de la mémoire déclarative. PO 034 GÈNE CANDIDAT BDNF : EXPLORATION DES PHÉNOTYPES « RÉPONSE », « RÉMISSION » ET « RÉSISTANCE » AUX TRAITEMENTS ANTIDÉPRESSEURS DANS LE TROUBLE DÉPRESSIF MAJEUR KOCABAS N.A. (1), ANTONIJEVIC I. (2), FAGHEL C. (1), FORRAY C. (2), KASPER S. (3), LECRUBIER Y. (4), LINOTTE S. (5), MASSAT I. (1), MENDLEWICZ J. (6), MONTGOMERY S. (7), OSWALD P. (8), SNYDER L. (2), ZOHAR J. (9), SOUERY D. (10) (1) Fonds de la Recherche Scientifique (FNRS), Laboratoire de Neurologie Expérimentale, BRUXELLES, BELGIQUE (2) Translational Research, Lundbeck Research, NJ, ÉTATS-UNIS (3) Department of General Psychiatry, Medical University of Vienna, VIENNA, AUTRICHE (4) INSERM U 302, Hôpital de la Pitié-Salpêtrière, PARIS, FRANCE (5) FNRS, Université Libre de Bruxelles, BRUXELLES, BELGIQUE (6) Université Libre de Bruxelles, BRUXELLES, BELGIQUE (7) Imperial College School of Medicine, LONDON, ROYAUMEUNI (8) Psychiatric center Le Chêne Aux Haies, MONS, BELGIQUE (9) Chaim Sheba Medical Center, TEL-HASHOMER, ISRAËL (10) Laboratoire de Psychologie Médicale, Université Libre de Bruxelles and Centre Européen de, BRUXELLES, BELGIQUE Le BDNF (Brain-derived neurotrophic factor), est un facteur neurotrophique appartenant à la famille des neurotrophines. Il intervient dans la plasticité cérébrale, étant essentiel à la survie des cellules nerveuses ainsi qu’à leur prolifération. Des études récentes ont investigué un SNP fonctionnel (rs6265 Val66Met) du gène codant pour le BDNF (situé sur le chromosome 11p14.1) dans le trouble dépressif majeur (TDM) et la réponse au traitement antidépresseur. Les résultats contradictoires ne permettent pas de conclure à l’implication du gène dans ces phénotypes, d’autant que l’investigation d’un seul SNP est trop limitée. Dans notre étude, nous avons génotypé 8 SNPs (rs11030096, rs925946, rs10501087, rs6265 (SNP fonctionnel Val66Met), rs12273363, rs908867, rs1491850, et rs1491851) répartis au sein du gène candidat codant pour le BDNF, chez 206 sujets présentant un TDM traités par des antidépresseurs ainsi que chez 76 sujets contrôles, afin d’explorer la relation entre les génotypes/haplotypes, le phénotype TDM et la réponse au traitement antidépresseur. Nous n’avons pu mettre en évidence aucune association entre ces SNP et le TDM après corrections statistiques pour multiples tests. Néanmoins, nos résultats suggèrent une association entre les SNPs rs10501087, rs6265 et l’absence de réponse à un traitement antidépresseur (p-valeur corrigée pour tests multiples et permutations p = 0,03599 ; p = 0,0399, respectivement). Les 25 8e Congrès de l’Encéphale analyses d’haplotypes incluant 2, 3 ou 4 SNP rapportent également des associations entre certaines combinaisons incluant en particulier les SNP rs10501087, rs6265 (fonctionnel) et rs1491850 et les phénotypes liés à la réponse au traitement antidépresseur (réponse, résistance, rémission). Nos résultats suggèrent que ces 3 SNP du BDNF pourraient jouer un rôle dans la réponse au traitement antidépresseur dans le TDM. PO 035 PROFIL CIRCADIEN DE SÉCRÉTION DU CORTISOL SANGUIN ET TROUBLE DÉPRESSIF RÉCURRENT : ÉTUDE CAS-TÉMOINS AIOUEZ K. CHU Mustapha Bacha, ALGER, ALGÉRIE Plusieurs hypothèses neurobiologiques sous tendent les mécanismes physiopathogéniques des dépressions récurrentes entre autres biochimiques, parmi elles celles liées aux désordres de sécrétion du cortisol. Notre étude se propose de comparer le profil de sécrétion du cortisol sanguin dans une population de patients souffrant de trouble dépressif récurent selon les critères du DSMIV-R, avec une population de témoins. Les résultats montrent une augmentation significative de la sécrétion de cortisol sanguin chez les dépressifs ainsi qu’une hyperréactivité corticosurrénalienne à l’ACTH, et une avance de phase de rythme circadien de sécrétion du cortisol sanguin. PO 036 TROUBLES ANXIO-DÉPRESSIFS ET DIABÈTE TYPE 2 MNIF L. (1), DAMAK R. (1), MASMOUDI J. (1), BAATI I. (1), HALOUANI N. (1), MNIF F. (2), ABID M. (2), JAOUA A. (1), (1) Service de Psychiatrie A, CHU Hédi Chaker, SFAX, TUNISIE (2) Service d’Endocrinologie, CHU Hédi Chaker, SFAX, TUNISIE Objectif : L’objectif de notre étude est d’estimer la prévalence de la dépression, l’anxiété et l’alexithymie, chez une population de patients présentant un diabète type 2 et leur retentissement sur la maladie. Méthode : Notre étude, descriptive et prospective, a été menée auprès des diabétiques type 2, consultant au service d’endocrinologie du CHU Hédi Chaker à Sfax. Le recueil des informations s’est réalisé à l’aide : – d’une fiche de renseignement comportant des données sociodémographiques et des données cliniques concernant le diabète. – Hospital-Anxiety and Depression Scale (HADS). – Échelle d’alexithymie de Toronto à 20 items. Résultats : Notre échantillon a été composé de 96 diabétiques (67 femmes et 29 hommes), 63,5 % d’origine urbaine et 66,7 % scolarisés. L’âge moyen a été de 56,23 ans (ET = 10,85). L’ancienneté moyenne du diabète a été de 9,42 ans (ET = 7,77). 26 La prévalence de la dépression a été de 32,3 %, celle de l’anxiété a été de 56,3 %. L’alexithymie a été estimée à 46,9 %. Les diabétiques anxieux ont été plus alexithymiques (53,9 vs 31 % ; p = 0,006). Dans notre étude, la dépression a été corrélée à plusieurs facteurs sociodémographiques : le sexe, le logement, la relation conjugale, l’absence de support familial, l’existence d’événement traumatisant. La dépression a été corrélée à la présence de comorbidité cardiaque (p = 0,012). Une prévalence élevée de dépression a été retrouvée chez les diabétiques souffrant de complications de type neuropathie (0,002) et néphropathie (p = 0,007). La dépression a été la source d’un suivi moins régulier (6,5 % vs 0 % ; p = 0,039). L’association dépression-alexithymie a été corrélée à un moins bon équilibre du diabète (p = 0,038). L’anxiété ne semble pas interférer avec les caractéristiques cliniques et thérapeutiques du diabète type 2. Discussion-Conclusion : Dans notre étude la prévalence des troubles anxio-dépressifs a été élevée par rapport à celle observée dans la population générale. Les diabétiques souffrant de dépression ont plus de comorbidité et de complications. Ce risque a été majoré par l’association à une alexithymie. Ainsi, la dépression constituerait un facteur de risque de morbidité justifiant un dépistage des symptômes psychiatriques afin d’améliorer la qualité de vie et l’évolution de la maladie. PO 037 DULOXÉTINE VS PLACEBO CHEZ DES PATIENTS SOUFFRANT D’ÉPISODES DÉPRESSIFS MAJEURS (EDM) : ÉVALUATION DE L’ÉNERGIE ET DE LA VITALITÉ DANS LES ÉPISODES DÉPRESSIFS MAJEURS MYERS-OAKES T.M. (1), THASE M.E. (2), MEYERS A.L. (1), AHL J. (1), PRAKASH A. (3), BARAILLE L. (4), MARANGELL L.B. (1) (1) Lilly USA LLC, INDIANAPOLIS, ÉTATS-UNIS (2) University of Pennsylvania School of Medicine, PHILADELPHIE, ÉTATS-UNIS (3) Eli Lilly and Company, Cymbalta Medical, INDIANAPOLIS, ÉTATS-UNIS (4) Lilly France, SURESNES, FRANCE Objectif : Évaluer l’amélioration sous duloxétine (DLX) de l’énergie et de la vitalité de patients souffrant d’EDM. Méthode : Résultats à 12 semaines d’un essai randomisé en double aveugle vs placebo (PBO) de 9 mois évaluant l’efficacité de la duloxétine sur l’amélioration de l’énergie et de la vitalité mesurée par l’item 7 (travail et activités) de l’échelle de dépression d’Hamilton (HAMD). Les patients adultes inclus souffraient d’EDM (critères DSM IV), avaient un score total à l’échelle MADRS ≥ 22, un score CGI-S ≥ 4, et ont été randomisés dans un groupe DLX 60 mg/J ou un groupe PBO. À 8 semaines, les patients sous PBO ayant une amélioration < 30 % de leur score initial total à l’HAMD ont été inclus dans un groupe de secours traité par DLX. Le critère primaire d’efficacité était la réduction à 8 semaines du score à l’item 7 de Posters l’HAMD. Principaux critères secondaires : sous échelle de Maier de l’HAMD à 8 et 12 semaines, Brief Profile of Moods Symptoms (BPOMS), scores totaux aux échelles HAMD17, HAMD24, Quick Inventory of Depressive Symptoms (QIDS) et Sheehan Disability Scale (SDS). La tolérance incluait les effets indésirables (EI) liés au traitement, les sorties d’étude liées à un EI, les signes vitaux et des bilans biologiques. Résultats : 71,6 % des patients du groupe DLX, 62,1 % du groupe PBO et 80,6 % du groupe de secours ont complété la phase aigue. Le score moyen à l’inclusion (± SD) à l’item 7 de l’HAMD était de 2,8 (0,5) dans les 2 groupes. À 8 semaines, la variation moyenne des moindres carrés [± ES] par rapport à l’inclusion de l’item 7 de l’HAMD était plus importante pour les patients traités par DLX (– 1,37[0,07]) vs PBO (– 0,93[0,09];p < 0,001), l’amélioration à la sous échelle de Maier était significativement plus importante chez les patients traités par DLX vs PBO (p < 0,001). De même à 12 semaines pour la BPOMS (p = 0,029), l’HAMD17 (p < 0,001), la HAMD24 (p < 0,001), la QIDS (p = 0,029) et la SDS (p = 0,005). La tolérance de la DLX ne différait pas de celle observée lors des études précédentes avec la DLX dans les EDM. 2 décès sont survenus dans la phase aiguë de l’étude : un suicide dans le groupe PBO et un décès par anévrisme cérébral dans le groupe DLX. Conclusion : La DLX 60 mg/J a amélioré significativement l’énergie et la vitalité de patients souffrant d’EDM. PO 038 TROUBLE DÉPRESSIF MAJEUR ET GÈNES CANDIDATS 5HTR1A ET 5HTR2A : UNE ASSOCIATION AVEC LA RÉSISTANCE AU TRAITEMENT ANTIDÉPRESSEUR NORO M. (1), ANTONIJEVIC I. (2), FORRAY C. (2), KASPER S. (3), AYGUN KOCABAS N. (4), LECRUBIER Y. (5), LINOTTE S. (6), MENDLEWICZ J. (7), MONTGOMERY S. (8), SNYDER L. (2), SOUERY D. (9), VERBANCK P. (9), ZOHAR J. (10), MASSAT I. (4) (1) FNRS, Laboratoire de Psychologie Médicale, Université Libre de Bruxelles, BRUXELLES, BELGIQUE (2) Translational Research, LUNDBECK RESEARCH, ÉTATSUNIS (3) Département de Psychiatrie Générale, Médical University of Vienna, VIENNE, AUTRICHE (4) FNRS, Laboratoire de Neurologie expérimentale, Université Libre de Bruxelles, BRUXELLES, BELGIQUE (5) Hôpital de la Pitié-Salpêtriere, PARIS, FRANCE (6) FNRS, Université Libre de Bruxelles, BRUXELLES, BELGIQUE (7) Université Libre de Bruxelles, BRUXELLES, BELGIQUE (8) Imperial College School of Medicine, LONDRES, ROYAUMEUNI (9) Laboratoire de Psychologie médicale, Université Libre de Bruxelles, BRUXELLES, BELGIQUE (10) Chaim Sheba Medical Center, TEL-HASHOMER, ISRAEL Les gènes codant pour les récepteurs sérotoninergiques 5HT2A et 5HT1A (5HTR2A, 5HTR1A) sont des gènes candidats potentiels pour le trouble dépressif majeur (TDM). Deux SNPs (Single Nucleotide Polymorphism), le rs7997012 et le –1019C/G localisés respectivement au sein des gènes 5HTR2A et 5HTR1A, ont été analysés chez 206 patients atteints d’un TDM (critères DSM IV) et 76 sujets sains. La réponse clinique au traitement antidépresseur a été évaluée rétrospectivement chez tous les patients après au minimum quatre semaines de traitement à dose adéquate. Nous avons distingué trois phénotypes liés à la réponse au traitement : la rémission (score de l’échelle de Hamilton HAM-D-17 < 7), la réponse au traitement (score HAM-D-17 < 17), la résistance au traitement (score HAM-D-17 ≥ 17 après l’administration d’au moins deux traitements antidépresseurs adéquats au cours de l’épisode actuel). Les patients ont été traités par différents antidépresseurs selon le choix des psychiatres. L’équilibre de Hardy-Weinberg, les fréquences alléliques et génotypiques ainsi que les Odds Ratio (OR) ont été évalués à l’aide du programme gPLINK v1.05. Nos résultats suggèrent que les polymorphismes rs7997012 et – 1019C/G ne sont pas associés au phénotype TDM. Cependant, nous avons observé une association entre ces deux SNPs et la résistance au traitement antidépresseur. Ainsi, nous avons trouvé une association statistiquement significative entre l’allèle A du rs7997012 et la résistance [présent chez 39,9 % des patients résistants versus 27,6 % des patients non-résistants ; odds ratio (OR) = 1,74 (IC = 1,031-2,937 à 95 %) ; p = 0,037 ; P-value empirique (emp) = 0,032 (p-value corrigée pour les comparaisons multiples)] alors qu’une tendance a été détectée entre l’allèle – 1019C et ce même phénotype [52,7 % chez les sujets résistants versus 39,7 % chez les sujets non-résistants ; OR = 1,693 (IC = 1,036-2,767), p = 0,035, emp = 0,05119]. En conclusion, nous avons observé une possible association entre l’allèle A du rs7997012, l’allèle C du –1019C/G et la résistance au traitement antidépresseur. Notre étude présente certaines limitations liées à la taille de l’échantillon, l’évaluation rétrospective de la réponse à un antidépresseur, et l’analyse d’un seul SNP dans chaque gène. PO 039 Poster retiré par l’auteur PO 040 CORRÉLATS CÉRÉBRAUX DES RUMINATIONS DESSEILLES M. (1), PIGUET C. (2), VUILLEUMIER P. (2), COJAN Y. (2) (1) Centre de Recherches du Cyclotron (Université de Liège) et Département des Neurosciences (Université de Genève), GENÈVE, SUISSE (2) Département des Neurosciences et Clinique de Neurologie, Centre Médical Universitaire, GENÈVE, SUISSE Les ruminations ou pensées centrées sur soi se déclinent de différentes façons et sont présentes dans plusieurs troubles mentaux (par exemple : les ruminations dépressives, les ruminations obsessionnelles ou anxieuses, les ruminations centrées sur l’appétence à une substance). Ces ruminations contribuent à la psychopathologie en tant que facteurs de déclenchement, facteurs de maintien et facteurs de rechutes. Plusieurs techniques psychothérapeutiques actuelles permettent de manipuler le contenu ou la quantité de ces ruminations. La thérapie cognitivo-comportementale permet 27 8e Congrès de l’Encéphale l’exposition au stimuli cible avec prévention de la réponse ritualisée ou phobogène dans les troubles anxieux. La Méditation, utilisée comme psychothérapie, propose le détachement des pensées intrusives ainsi que la diminution ou la suppression des pensées intrusives dans la prise en charge de la dépression ou de l’appétence à l’alcool (« craving »). D’un point de vue expérimental, différents paradigmes permettent d’étudier ces ruminations comme par exemple des paradigmes de prise de décision, d’inhibition et d’adaptation au changement, de flexibilité attentionnelle, d’associations sémantiques et idéiques et même les paradigmes de repos. L’imagerie cérébrale fonctionnelle (incluant notamment l’EEG, le PET scanner et l’IRM fonctionnelle) suggère que les modifications cognitives et émotionnelle associées aux ruminations impliquent plusieurs réseaux incluant (i) les boucles fronto-striatales, impliquées dans les pensées intrusives et répétitives, (ii) le complexe amygdalo-hippocampal impliqué dans les circuits affectivo-cognitifs, (iii) les réseaux fronto-limbiques impliqués dans le contrôle et la régulation du traitement de l’information émotionnelle, (iv) un réseau intrinsèque (« default-mode network) fonctionnant lorsque le sujet est au repos et n’est pas engagé dans une tâche et impliqué dans les ruminations et le Soi (« Self »). L’objectif de cette présentation est de montrer qu’une combinaison des données obtenues par la neuropsychologie d’une part, par la neuroimagerie fonctionnelle d’autre part, peut constituer une avancée dans la compréhension des mécanismes pathophysiologiques des ruminations et ouvrir de nouvelles voies de gestion des diagnostics et des traitements. PO 041 IMPACT DE LA DÉPRESSION SUR LA VIE DE COUPLE EL AMMOURI A., TAIBI H., ELLOUDI H., BELBACHIR S., OUANASS A., TOUFIQ J. Clinique Universitaire Psychiatrique, SALÉ, MAROC L’idée de ce travail émane de l’attention que nous portons aux patients déprimés. La rencontre et le contact quotidiens avec eux et leurs familles laissent apparaître une double souffrance. Si celle des patients est claire, évidente, et spontanément rapportée, c’est la souffrance familiale, « silencieuse » qui devrait être systématiquement recherchée. En effet, Les personnes qui vivent en contact étroit avec des dépressifs se sentent souvent découragées et ambivalentes. D’une part, la dépression suscite la compassion, la sympathie et le désir d’apporter de l’aide. D’autre part, l’inutilité des efforts pour « faire sortir le malade de sa dépression » peut engendrer un sentiment de rejet, d’impuissance et parfois de culpabilité. L’objectif de ce travail est d’évaluer la qualité des relations maritales et la prévalence des troubles dépressifs chez les conjoints de patients déprimés, et de dégager les mesures préventives. Les résultats sont en cours. 28 PO 042 GESTION DES ÉVÉNEMENTS DE VIE STRESSANTS CHEZ LES DÉPRIMÉS. DIFFÉRENCES AVEC LES TÉMOINS ET DIFFÉRENCES DE GENRE BEN SALAH N., BEN NASR S., BANNOUR A.S., HAMDI R., BEN HADJ ALI B. Service de Psychiatrie, CHU Farhat Hached, SOUSSE, TUNISIE Pour étudier les différences dans la gestion du stress chez les patients déprimés, nous avons réalisé une étude castémoins ayant pour objectifs : – de comparer les modalités de la gestion des événements de vie stressants (EVS) entre des patients suivis pour troubles dépressifs et des témoins sains, – et de comparer ces modalités de gestion des EVS entre les deux sexes. Méthodologie : Nous avons recruté 80 patients suivis pour troubles dépressifs au service de psychiatrie de Sousse, en période de rémission depuis au moins quatre semaines. Ces patients ont été appariés pour l’âge et pour le sexe à 80 sujets témoins sans antécédents de troubles psychiatriques. Nous avons utilisé le questionnaire EVE de Ferreri qui nous a permis de relever les EVS vécus par tous les sujets et d’étudier les modalités de leur gestion. Les tests statistiques utilisés sont le test t de student et le test Chi 2 de Pearson. La différence entre les groupes est rapportée quant le taux de signification est inférieur à 0,05. Résultats : La comparaison entre les deux groupes était faite sur deux périodes de la vie : l’âge inférieur à 18 ans (âge avant le début des troubles dépressifs pour tous les sujets du groupe patients) et la vie entière. Comparés aux témoins sains, les patients suivis pour troubles dépressifs : – utilisaient plus les modalités de gestion passive (ou négative) avant l’âge de 18 ans et sur la vie entière. – avaient un plus faible recours à la gestion active des EVS avant l’âge de 18 ans et sur la vie entière ; La comparaison selon le sexe dans le groupe des patients a montré que les femmes utilisaient plus les modalités de gestion passive que les hommes avec moins de maîtrise de la situation, plus de recours à l’oubli des problèmes et moins de recherche de soutien auprès de l’entourage. Conclusion : Dans notre étude, les patients suivis pour troubles dépressifs se différenciaient des témoins sains par une gestion plus passive des EVS avant l’apparition de la maladie et sur la vie entière. Dans le groupe des déprimés, les femmes géraient le stress de façon plus passive que les hommes. Les psychothérapies basées sur la gestion du stress chez les déprimés devraient faire partie intégrante de la prise en charge de ces patients pour mieux prévenir les rechutes et les récidives. PO 043 ÉVÉNEMENTS DE VIE ET SYNDROME DÉPRESSIF DU SUJET-ÂGÉ EON A. (1), ANDRUETAN Y. (2) Posters (1) HIA Desgenettes, LYON, FRANCE (2) HIA Sainte-Anne, TOULON, FRANCE De Gaulle disait en parlant de la vieillesse qu’elle était un naufrage. Les phénomènes du vieillissement sont parfois difficiles à surmonter et la crise de la sénescence comme son nom l’indique est une crise. Comme toute crise, elle nécessite une réadaptation psychique souvent périlleuse dans laquelle tout grain de sable peut venir bloquer le rouage. Le sujet peut être soumis à des situations ou des difficultés qui viennent comme un grain de sable bloqué le mécanisme. Le sujet âgé qui jusqu’alors a supporté les affres de la vie peut être confronté à ces situations qui deviennent non plus des faits comme d’autres mais des événements de vie. Face à ceux-ci soit le sujet réagit et s’adapte, soit il peut s’effondrer psychologiquement. Ainsi une situation peut devenir un événement de vie pour le sujet et par conséquent reconfigurer complètement le contexte et résonner comme une rupture dans la vie de l’individu au point d’engendrer des syndromes dépressifs majeurs. La vieillesse est souvent en effet considérée comme une période de crise que le sujet doit surmonter. Elle est la période des pertes multiples auxquelles le sujet doit faire face : perte du statut de travailleur, perte de certaines fonctions physiques ou cognitives perte de proches… Ces pertes même si elles se multiplient et s’enchaînent, ne sont pas accueillies par tous de la même façon. En effet certaines de celles-ci deviennent de véritables événements de vie, pouvant potentiellement déstabiliser le sujet. Une approche psychopathologique de ces pertes en tant qu’événements de vie pourraient nous aider à comprendre comment un sujet âgé peut s’effondrer sur le plan thymique et de nous aiguiller sur des pistes thérapeutiques aidant le sujet à intégrer cette perte et à surmonter cet événement de vie. PO 044 ÉVALUATION DE LA DÉPRESSION POST ACCIDENT VASCULAIRE CÉRÉBRAL MANOUDI F. (1), ADALI I. (1), ASRI F. (1), TAZI I. (1), ADALI N. (2), KISSANI N. (2) (1) Équipe de recherche pour la santé mentale, Faculté de Médecine et de pharmacie, MARRAKECH, MAROC (2) Service de neurologie, CHU Mohamed VI, MARRAKECH, MAROC Introduction : La dépression après un accident vasculaire cérébral est un symptôme fréquent, sa prévalence varie entre 18 et 61 % selon les études. Il s’agit d’une urgence médicale car la dépression non traitée entrave le pronostic médical et la réinsertion sociale et familiale. Patients et méthodes : Nous avons réalisé une étude transversale, portant sur un échantillon de 42 patients ayant fait un AVC, suivis en consultation de neurologie, dans le but de déterminer la prévalence de la dépression chez eux et analyser les facteurs favorisant sa survenue. Les résultats étaient les suivants : la moyenne d’âge était de 57,6 ans avec des extrêmes entre 30 et 79 ans ; on note une prévalence féminine dans 64,2 % ; l’AVC ischémique était prédominent chez 86 %. La prévalence de l’épisode dépres- sif majeur (EDM) était de 38,1 %. La moitié ont fait un EDM après la phase aiguë de l’AVC. La prévalence de la dysthymie était de 4,8 %. Une dépression modérée était notée chez la moitié des patients. Les deux tiers des patients avec EDM et la moitié des dysthymiques avaient des ATCDS familiaux de dépression. L’atteinte cognitive était trouvée chez 6,3 %. Discussion : La mortalité dans les 10 ans suivant l’AVC est 3 fois plus importante chez les déprimés. Le diagnostic est difficile vu la complexité de la symptomatologie dépressive : prédominance de la symptomatologie somatique et cognitive. Le diagnostic précoce et les traitements médicamenteux restent la priorité de la prise en charge des dépressions post accident vasculaire cérébral. Plusieurs facteurs favorisants ont été relatés dans la littérature : l’âge, le sexe, les antécédents personnels et familiaux de dépression, l’atteinte cognitive et la sévérité de l’AVC. Un suivi psychologique spécialisé est très fortement conseillé. Conclusion : ces résultats incitent à prendre en compte la dépression dans le traitement de tout sujet présentant un AVC. PO 045 LA VIOLENCE SEXUELLE CHEZ LES PATIENTES SOUFFRANT DE DÉPRESSION RHOULAM H., SBAI S., MANAF S., KADRI N., MOUSSAOUI D. Centre Psychiatrique Universitaire, CASABLANCA, MAROC Introduction : La violence sexuelle est un problème social grave qui touche la vie de nombreuses femmes, ayant plusieurs conséquences sur la santé, elle peut affecter le bienêtre physique, mental, et social des victimes. La plupart des agressions sexuelles ne sont pas signalées aux autorités. En conséquence, les statistiques sur la prévalence et l’incidence de la victimisation sexuelle sont sous-estimées. Il est bien documenté que les femmes ont un taux plus élevé de troubles d’internalisation et une plus grande exposition à l’agression sexuelle que les hommes. Objectifs : Déterminer le taux d’abus sexuel parmi les patientes dépressives. Examiner la relation entre l’abus sexuel, la sévérité de la dépression chez les femmes, et sa comorbidité avec les troubles anxieux. Méthode : Un échantillon de patientes dépressives suivies au Centre Psychiatrique Universitaire de Casablanca a été recruté. Un questionnaire préétabli par les auteurs incluant les données sociodémographiques et les caractéristiques de l’abus sexuel. Évaluation des symptômes dépressifs et anxieux et leur sévérité en utilisant les échelles de dépression et d’anxiété de Hamilton. Résultats : Les résultats préliminaires sont comme suit : – La moyenne d’âge de nos patientes est de 35 ans. – 50 % d’entre elles sont mariées, 37,5 % célibataires et 12,5 % veuves. 29 8e Congrès de l’Encéphale – 37,5 % de nos patientes rapportent un abus sexuel dans les antécédents. – Dans les deux tiers des cas l’agresseur est un membre de la famille, et dans le tiers restant il s’agissait d’une personne connue. – Dans notre échantillon 50 % avait une dépression sévère selon l’échelle d’Hamilton, dont 75 % étaient victimes de violence sexuelle. – L’anxiété était significative chez 87,5 % des patientes dont 42,9 % avaient un antécédent d’abus sexuel. Discussion : Dans une étude antérieure réalisée auprès de 237 femmes, 37 % des patientes dépressives rapportent une expérience d’abus sexuel dans les antécédents, une association positive entre l’agression sexuelle et la sévérité de la dépression était retrouvée. D’autres études ont montré que l’abus sexuel est équivalent à un stress majeur pouvant prédisposer les sujets à une dépression dans le futur. Une plus grande exposition des femmes à la violence sexuelle peut contribuer à leur plus grande vulnérabilité aux troubles d’intériorisation. PO 046 EFFETS ANTIDÉPRESSEURS DES POLYPHÉNOLS DE CACAO* JAVELOT H. (1), MESSAOUDI M. (2), JACQUELIN C. (3), VIOLLE N. (2), BISSON J.F. (2), NEJDI A. (2), ROZAN P. (2), DESOR D. (4) (1) Hôpital Brabois Adultes, Service Pharmacie, CHU Nancy, VANDOEUVRE-LES-NANCY, FRANCE (2) ETAP, Centre de Recherche en Pharmacologie, Cancérologie et Nutrition-Santé, VANDOEUVRE-LES-NANCY, FRANCE (3) Faculté de Médecine de Nancy, Université Henri Poincaré, VANDOEUVRE-LES-NANCY, FRANCE (4) Équipe de Neurosciences Comportementales, URAFPA, INRA UC340, INPL-UHP, VANDOEUVRE-LES-NANCY, FRANCE Le potentiel antidépresseur du chocolat est aujourd’hui largement reconnu (G. Parker, I. Parker et al., « Mood state effects of chocolate », J Affect Disord., 2006). L’implication de diverses substances peut être étudiée : glucides, phényléthylamine, anandamides ou encore magnésium. À côté de ces substances, les effets bénéfiques potentiels imputés aux polyphénols et aux flavanols sont en lien avec leurs effets anti-oxydants. Cette voie de régulation apparaît aujourd’hui d’autant plus plausible qu’un certain nombre de travaux ont démontré, d’une part, que la dépression était associée à une augmentation de l’activité enzymatique des anti-oxydases et du phénomène de peroxydation lipidique, et d’autre part, que les antidépresseurs étaient capables de contrecarrer ces effets (Bilici et al. (2001), Khanzode et al. (2003), Ozcan et al. (2004), Lee et al. (2003)). Il apparaît également que les polyphénols de cacao présentent un potentiel anti-oxydant supérieur à ceux du vin rouge ou du thé (Lee et al., 2003). Dans un travail récent, nous avons démontré qu’un extrait polyphénolique de cacao présentait un potentiel antidépresseur chez le rat dans le test de désespoir comportemental de Por30 solt (Messaoudi M, Bisson JF, Nejdi A, Rozan P, Javelot H. Antidepressant-like effects of a cocoa polyphenolic extract in Wistar-Unilever rats. Nutr Neurosci. 2008 Dec ; 11(6) : 269-76). D’autres travaux ont permis d’établir le passage de certains flavanoïdes, composés pourtant hautement polaires, à travers la barrière hémato-encéphalique (Abd El Mohsen et al., 2002 ; Juergenliemk et al., 2003). Enfin, d’autres polyphénols (catéchines) pourraient contribuer à diminuer la libération de cytokines pro-inflammatoires et lutter ainsi contre le phénomène de neuroinflammation (Li et al., 2004), retrouvé dans la dépression (Godbout et Johnson, 2009). * Synthèse de la revue de la littérature Javelot et al. (2009) à paraître dans le journal Agro Food Industry Hi-Tech PO 047 CÉPHALÉES ET TROUBLE ANXIO-DÉPRESSIF AMJAHDI A., BOUTABIA S., ASRI F., MANOUDI F., TAZI I. Hôpital Universitaire Mohamed VI, MARRAKECH, MAROC Les céphalées font partie des motifs les plus fréquents dans la consultation médicale courante. Leur association avec les troubles psychiatriques, a toujours été soulignée par les cliniciens. Aujourd’hui, la classification de l’International Headache society (1988), reconnaît la dépression et l’anxiété comme des étiologies possibles aux céphalées de tension. L’étude vise à évaluer cette association en cherchant derrière toutes céphalées qui se présentent en consultation de neurologie et de psychiatrie la présence d’un trouble anxieux ou dépressif. Ceci, toute en précisant le type de céphalées selon la classification de l’International Headache society. C’est une étude descriptive. Nous avons recruté jusqu’à présent vingt patients, (étude en cours), consultants au service neurologique et psychiatrique universitaire de Marrakech, évalués par un hétéro questionnaire. La moyenne d’âge des patients est de 30 ans, avec une prédominance féminine de 80 %, la majorité des patients sont mariés dans 83,3 %, ils sont analphabètes dans 6,8 %. Un trouble dépressif a été retrouvé chez 50 % des patients. Un trouble anxieux a été retrouvé chez 40 % des patients. Les types de céphalées les plus fréquents sont les céphalées de tension et les migraines à 70 % et à 60 %. L’examen des rapports entre anxiété, dépression et céphalées est particulièrement riche tant sur le plan théorique en ce qui concerne les causes possibles des comorbidités, qu’en ce qui concerne les conséquences pratiques que ces associations peuvent avoir sur la prise en charge des patients. Une prise en charge psychologique adaptée doit être proposée, à défaut de quoi la souffrance risque d’envahir le sujet et de devenir un mode de vie. PO 048 PRÉVALENCE DE LA DÉPRESSION CHEZ LES PATIENTS SOUFFRANT D’INSUFFISANCE CARDIAQUE SBAI S., ELHAMAOUI Y., RHOULAM H., HASMI L., MOUSSAOUI D. Posters Centre Psychiatrique Universitaire, CASABLANCA, MAROC Introduction : Plusieurs études ont montré une prévalence élevée de dépression chez les patients insuffisants cardiaques, tant hospitalisés (35 à 70 % des patients selon les cohortes) qu’ambulatoires (11 à 25 %). Cette prévalence est bien plus élevée que dans la population non malade du même âge. Le but de notre travail est de déterminer la prévalence, ainsi que les facteurs prédictifs de dépression chez les patients souffrant d’insuffisance cardiaque. Matériels et méthodes : Des patients suivis en ambulatoire pour insuffisance cardiaque sont recrutés dans notre étude. Un questionnaire préétabli par les auteurs pour déterminer les données sociodémographiques, et les renseignements concernant la maladie cardio-vasculaire. La dépression a été retenue selon les critères diagnostiques du DSM IV. La sévérité de dépression e été évalué par l’échelle Hamilton de dépression, la comorbidité avec l’anxiété a été évalué par l’échelle Hamilton d’anxiété, et le retentissement a été déterminé par Échelle d’Évaluation Globale du Fonctionnement (EGF). Résultats : Les résultats préliminaires ont montré une prévalence de 33,3 % d’épisode dépressif majeur chez les patients souffrant d’insuffisance cardiaque. Des scores élevés à l’échelle Hamilton de dépression et d’anxiété ont été associés à : l’âge jeune, le sexe féminin, classe NYHA élevé, et l’existence de comorbodité organique. Discussion : Des désordres biologiques communs, touchant les systèmes neurohormonal, neurovégétatif et l’immunité, pourraient également participer à l’évolution péjorative des patients insuffisants cardiaques et dépressifs. Il s’agit d’un champ d’investigation très nouveau. Les données publiées restent préliminaires. Des études sont en cours pour mieux explorer les liens entre le cœur et le cerveau. Conclusion : Les difficultés de prise en charge des patients dépressifs (plus faible observance des prescriptions et des recommandations hygiéno-diététiques, faible intérêt pour l’auto-surveillance, taux élevé d’intolérances médicamenteuses, etc.) pourraient expliquer au moins en partie ce pronostic plus sévère. PO 049 PRÉVALENCE DE LA DÉPRESSION CHEZ LES MINEURS VICTIMES DE VIOLENCES ABDELHAY N. (1), KENDILI I. (1), MOUSSAOUI D. (1), KADIRI N. (1), BERRADA S. (2) (1) Psychiatrie, CASABLANCA, MAROC (2) Addictologie, CASABLANCA, MAROC L’OMS estime à 40 millions le nombre d’enfants de moins de 15 ans qui sont victimes de violences chaque année dans le monde. Les traumatismes qui en découlent se manifestent à des degrés divers en fonction de la gravité des actes commis et du vécu de l’enfant. Cette étude a pour objectifs de déterminer la prévalence de la violence chez les enfants qui séjournent dans un centre de rééducation de la jeunesse et analyser les facteurs prédictifs de ce phénomène, évaluer la prévalence de la dépression au sein de cette population et déterminer les troubles mentaux comorbides. L’étude est étalée sur trois mois ; nous avons utilisé un questionnaire pour recueillir les données sociodémographiques et cliniques, le MINI (Mini International Neuropsychiatric Interview) dans sa version marocaine pour poser le diagnostic des troubles mentaux, l’échelle de Beck pour évaluer la dépression et l’Epi-Info6 pour analyser les données. Cent adolescents ont participé à l’enquête. L’âge moyen est de 14,6 + 1,1 an. le sexe féminin représente 58,6 %. ; 70 % rapportent avoir subi une violence, 64,3 % ont un trouble dépressif majeur, 50 % ont un stress post-traumatique et 78 % utilisent de substances. PO 050 DÉPRESSION, RISQUES PSYCHO-SOCIAUX ET RESTRUCTURATION SEZNEC J.C. AlteRHego, PARIS, FRANCE Les entreprises sont traversées par des crises externes et des chocs internes qui éprouvent les êtres humains qui les composent. Ces crises peuvent induire des risques psychosociaux : dépression, addiction, obésité, auto et hétéro agressivité, passages à l’acte, etc. Après avoir demandé au salarié d’avoir une congruence entre leur temps personnel et le temps de l’entreprise, la restructuration est une période où l’on demande aux salariés de modifier leur rapport à leur environnement en ayant une hyperadaptabilité et en générant un temps propre. Le changement de rythme de vie induit par la restructuration, avec parfois le passage brutal d’une activité physique à une activité intellectuelle, est un facteur de vulnérabilité à la dépression et à la genèse d’un trouble de l’adaptation. La modification du tissu social et les injonctions législatives imposent de plus en plus les entreprises à mener des actions afin de diminuer les risques psycho-sociaux. En 2007, une fermeture de site est menée au sein d’une grande entreprise nationale. Un espace d’écoute et d’expression démarre en octobre 2007 (600 entretiens sur 21 mois). Des ateliers de transition professionnelle sont mis en place en mai 2008 avec en février 2009 un espace sport et détente qui est mis en place. Sur 6 mois, il y a été comptabilisé 645 participations au sein de l’espace sport et détente. Ces activités permettent de créer et de développer une nouvelle clinique, de nouveaux outils d’évaluation et de prise en charge. Une action directe sur la balance émotionnelle, en travaillant sur les rythmes de vie, le lien social et les états du corps, permet de diminuer les risques psycho-sociaux et plus particulièrement le risque dépressif en permettant aux salariés de s’adapter à ces événements de vie, que cela soit chez les personnes qui partent comme chez ceux qui restent au sein de l’entreprise. 31 8e Congrès de l’Encéphale PO 051 EXPLORATION DE LA STIGMATISATION DE LA PSYCHIATRIE DANS LE MILIEU MÉDICAL AU CHU – CASABLANCA MAROC Une biographie qui est un véritable manuel de psychopathologie de l’expression, des addictions, des psychotraumatismes, du trouble bipolaire jusqu’au suicide terminal. KENDILI I., OUQEZZA K., ABDELHAY N., MOUSSAOUI D., KADRI N., MCHICHI ALAMI K. PO 053 ÉPIDÉMIOLOGIE DU SUICIDE AU MAROC Centre Psychiatrique Universitaire Ibn Rochd, CASABLANCA, MAROC HAMI H. (1), SOULAYMANI A. (1), OUAMMI L. (2), MOKHTARI A. (1), SOULAYMANI-BENCHEIKH R. (3) Le malade mental a vécu des siècles de tyrannie, du bucher de l’inquisition à l’exclusion et la marginalisation de ce jour ; la répression a régné longtemps, maîtresse du sort du malade mental, religieuse tout d’abord, puis étatique et médicale. Dans le but d’explorer la stigmatisation de la psychiatrie au sein même d’un CHU, et auprès d’un échantillon de médecins novices important en nombre, que nous avons entrepris cette étude embrassant les connaissances, croyances et pratiques de ces médecins concernant la dépression et les antidépresseurs. Patients et méthodes : Ainsi notre étude s’est érigée à partir d’un auto-questionnaire comprenant 5 volets : des caractéristiques sociodémographiques à l’exploration directe et indirecte de la stigmatisation de la psychiatrie par des médecins internes du plus grand CHU du pays. La collecte et l’analyse des résultats ont été faites en utilisant le logiciel Epi-info 6fr. Résultats : Sexe féminin (58 %), masculin (42 %). Âge moyen : 24,98 ± 2 ans [21 – 29]. 36,2 % considèrent que les antidépresseurs ne sont pas utiles au traitement, 42 % disent qu’on peut la guérir par le coran. Discussion : La stigmatisation est parmi les principaux obstacles à la consultation, aux soins et au choix de la psychiatrie en tant que spécialité d’après les données recueillies lors de notre étude. Conclusion : Nous citerons alors une déclaration, datant de mai 2002, de Mme Marie-Agnès Letrouit et M. Michel Misset (association Schizo ?… Oui !) au Congrès International de Barcelone sur la « Réadaptation psychosociale intégrale dans et avec la communauté » : « Ce n’est pas, comme il est souvent affirmé, la société qui stigmatise le malade. Le stigmate existe d’abord dans la tête du médecin qui considère la maladie mentale telle la schizophrénie comme une maladie trop horrible pour être nommée. Quelle espérance, quelle raison de lutter, un tel médecin transmettra-t-il à son jeune patient ? ». (1) Faculté des Sciences, KENITRA, MAROC (2) Centre Anti-Poison et de Pharmacovigilance du Maroc, RABAT, MAROC (3) Faculté de Médecine et de Pharmacie, RABAT, MAROC PO 052 ERNEST HEMINGWAY : TEMPÉRAMENT, CRÉATIVITÉ ET SUICIDE JOVER F. Introduction : Au Maroc, comme dans d’autres pays, le suicide des jeunes à la fin de l’adolescence ou au début de la vingtaine inquiète vivement les parents et les professionnels de la santé. Ainsi, à partir des premiers résultats d’une analyse rétrospective des dossiers d’intoxications volontaires, cette étude présente les principales données épidémiologiques concernant le suicide, qui constitue encore un sujet tabou dans notre société. Méthode : Il s’agit d’une étude rétrospective des dossiers de suicidés colligés entre 1980 et 2001 au Centre Anti-Poison et de Pharmacovigilance du Maroc. Résultats : Entre 1980-2001, 39 personnes âgées en moyenne de 29 ans sont décédées par ingestion volontaire de produits toxiques, soit 13 % de l’ensemble des décès enregistrés par intoxication lors de la même période. La mortalité suicidaire, d’après les données recueillies, concerne davantage les hommes que les femmes. Les produits industriels sont mis en cause dans 31 % de ces cas. En effet, 15 personnes se sont suicidées en ingérant volontairement des organophosphorés. Généralement, pour se suicider, les doses supposées ingérées sont importantes, et les intoxications en conséquence sont souvent graves. C’est ainsi que les sujets suicidés se sont présentés à l’hôpital avec des troubles digestifs, neurologiques, respiratoires et cardio-vasculaires. Treize personnes sont tombées rapidement dans le coma, parmi lesquelles deux hommes et une femme sont décédés après un arrêt cardiaque. L’intoxication a entraîné en outre une dyspnée, rapidement aggravée par un encombrement trachéo-bronchique évoluant pour certains cas vers un syndrome de détresse respiratoire aiguë. La quasi-totalité des suicidés sont décédés dans les deux premiers jours de leur hospitalisation. Conclusion : Le nombre réel des suicidés est fort probablement sous-estimé, en raison de l’existence de « suicide caché » inscrit dans d’autres rubriques de décès, telles que « causes inconnues ou non déclarées ». CHU, NICE, FRANCE À partir de la légende de « Papa », il s’agit de relier les moments psychopathologiques qui croisent l’œuvre conséquente de l’écrivain. Mangeur, buveur notoire, aventurier, bagarreur, rescapé de plusieurs accidents, blessé au combat, sa vie et ses retranscriptions romanesques révèlent la complexité du dualisme de son tempérament et de sa créativité. 32 PO 054 AUTOPSIES PSYCHOLOGIQUES, SUICIDES ET SIGNIFICATIONS PSYCHOPATHOLOGIQUES (RÉSULTATS D’UNE ENQUÊTE DE SANTÉ MENTALE À L’EST ALGÉRIEN 1995-2003) BENABBAS M. (1), BENELMOULOUD O. (2), NEZZAL A. (3), LLORCA P.M. (4) Posters (1) H M R U C, CONSTANTINE, ALGÉRIE (2) E H S de Psychiatrie, CONSTANTINE, ALGÉRIE (3) Institut de Biostatistique, CONSTANTINE, ALGÉRIE (4) CHU Clermond-Ferrand, CLERMOND-FERRAND, FRANCE Il s’agit d’une étude épidémiologique des suicides à l’Est Algérien (15 wilayas) à travers des autopsies psychologiques (de 1995 à 2003) où plusieurs variables ont été étudiées afin d’établir un profil type du suicidant en Algérie. Les variables étudiées sont : l’âge, le sexe, la profession, le lieu d’habitation, l’existence d’événements de vie, les antécédents psychiatriques et éventuellement des antécédents de TS, sources de renseignements (auprès de qui nous avons recueilli les renseignements : père, mère, frère, sœur…) et le procédé utilisé pour le suicide. Au total nous avons recensé 1 263 cas de suicide ayant un âge de 15 ans et plus, survenus au niveau des populations du Nord-est Algérien durant la période de 1995 à 2003. La conclusion porte sur l’émergence de certaines variables pouvant être des facteurs de risque à savoir : l’âge compris entre 30 et 45 ans, le sexe masculin, les difficultés financières, sociales et surtout la « mal vie », la présence d’un diagnostic psychiatrique sur l’axe 1 du DSM IV et enfin les difficultés d’accès aux soins primaires dans les zones urbaines. Enfin les auteurs font ressortir les prévalences pour 100 000 habitants par wilaya et la prévalence moyenne pour l’ensemble de l’Est Algérien. Mots clés : Autopsies psychologiques ; Facteurs de risque ; Prévention ; Suicides. PO 055 L’INHIBITION COGNITIVE : UN DÉTERMINANT DES COMPORTEMENTS SUICIDAIRES CHEZ LE SUJET ÂGÉ ? RICHARD-DEVANTOY S. (1), GALLARDA T. (2), BEAUCHET O. (3), LE GALL D. (4), GARRE J.B. (5) (1) Département de Psychiatrie et Psychologie médicale, CHU d’Angers, UPRES EA 2646, Université d’Angers, ANGERS, FRANCE (2) Service Hospitalo-Universitaire de Santé Mentale et de Thérapeutique, Hôpital Sainte-Anne, PARIS, FRANCE (3) Département de Médecine Interne et Gériatrie, CHU d’Angers, ANGERS, FRANCE (4) Unité de Neuropsychologie, Département de Neurologie, CHU d’Angers, UPRES EA 2646, Université d’Angers, ANGERS, FRANCE (5) Département de Psychiatrie et Psychologie médicale, CHU d’Angers, ANGERS, FRANCE Objectif : Le suicide constitue un problème de santé publique en France avec plus de 10 000 décès chaque année, dont 30 % chez les plus de 64 ans. La participation d’un dysfonctionnement neuropsychologique concomitant chez le sujet âgé suicidant a été évoquée. Notre objectif est de réaliser une revue systématique des données publiées qui ont examiné la place des fonctions de l’inhibition cognitive dans le déter- minisme des comportements suicidaires (tentatives de suicide et idées suicidaires) chez le sujet âgé. Méthode : La revue de littérature anglaise et française a été faite par Medline, sur la période 1970-2008 inclusivement, en utilisant les mots-clés [MESH] « suicide », « neuropsychological functions », « neuropsychological tests », « cognitive function » et les mots-clés [TIAB] « executive functioning », « executive function », « executive performance ». Le critère d’exclusion était un âge inférieur à 60 ans. Résultats : Nous avons sélectionné 6 articles sur la période de recherche (études transversales, 57 à 244 sujets, 42 à 78 % d’hommes, de 60 à 86 ans). Les sujets âgés suicidants ou suicidaires présentaient, par rapport à des sujets sans comportements suicidaires, un syndrome dysexécutif et un déficit de l’inhibition cognitive. Le déficit d’inhibition cognitive était retrouvée dans des taches motrices (Go/noGo), attentionnelles (Stroop, TMT, WCST) et verbales (Hayling). Ils présentaient des difficultés dans la génération d’information mis en évidence par une diminution de la fluence verbale, une moins bonne flexibilité conceptuelle lors du test de Wisconsin (WCST) avec des difficultés à maintenir une catégorie et à générer des concepts et lors du test du Trail Making Test avec un ralentissement sélectif de la partie B et des erreurs persévératives. Conclusion : Il existe des arguments en faveur d’une association entre le défaut d’inhibition cognitive et le comportement suicidaire du sujet âgé. L’évaluation des fonctions exécutives et de l’inhibition cognitive devrait être intégrée aux stratégies de prévention du suicide dans cette population. Mots clés : Fonctions exécutives ; Inhibition cognitive ; Personne âgée ; Suicide. PO 056 PARTICULARITÉS SOCIODÉMOGRAPHIQUES, CLINIQUES ET SUICIDOLOGIQUES DE FEMMES SUICIDANTES VICTIMES DE VIOLENCES PSYCHOLOGIQUES CONJUGALES RICHARD-DEVANTOY S. (1), MESU C. (2), DENES D. (2), GOHIER B. (2), GARRE J.B. (2) (1) Département de Psychiatrie et Psychologie médicale, CHU d’Angers ; UPRES EA 2646, Université d’Angers, ANGERS, FRANCE (2) Département de Psychiatrie et de Psychologie Médicale, CHU d’Angers, ANGERS, FRANCE Objectif : En raison d’une prévalence et d’une morbi-mortalité élevées, les violences conjugales sont un authentique problème de santé publique. L’objectif est de décrire le profil socio-démographique, clinique et suicidologique de femmes suicidantes victimes de violences conjugales psychologiques. Méthode : Nous avons proposé, à toutes les femmes suicidantes hospitalisées dans l’unité de suicidologie d’Angers, âgées de plus de 18 ans, et vivant en couple ou ayant vécu en couple dans les six mois précédant l’étude, de remplir l’échelle WEBS (Women’s Experience with Battering Scale) de dépistage des violences conjugales psychologiques. Les femmes dont le score à la WEBS (> 20) faisait fortement suspecter des vio33 8e Congrès de l’Encéphale lences conjugales psychologiques bénéficiaient, outre d’une documentation des éléments sociodémographiques et médico-psychiatriques, du type de violences subies et des éventuelles démarches effectuées pour en informer un tiers, d’une évaluation psychiatrique comprenant un entretien psychiatrique standardisé (MINI), dont la passation de l’échelle d’intentionnalité suicidaire de Beck (Suicide Intent Scale SIS). Résultats : Nous avons inclus 28 femmes suicidantes victimes de violences conjugales psychologiques du 1er novembre 2008 au 31 mai 2009. Elles avaient 40 ans en moyenne, exerçaient une activité professionnelle (60 %), vivaient toujours en couple au moment de l’étude (45 %) et présentaient une pathologie addictive (13 %), anxieuse (24 %), ou thymique (75 %). La tentative de suicide, une intoxication médicamenteuse dans 65 % des cas, s’inscrivait dans une dynamique de récidive (59 %). L’intentionnalité suicidaire était faible (score moyen à la SIS de 5,67). Les violences conjugales duraient depuis 3,5 ans en moyenne et se composaient d’agressions verbales (80 %), de chantage affectif (40 %), d’insultes (74 %), d’humiliations (59 %) et de violences dites économiques (26 %). Le score moyen à la WEBS était de 38,25. S’associaient des violences physiques (51 %) et sexuelles (11 %). Trois quarts d’entre elles avaient déjà averti un tiers et seulement 15 % avaient déjà porté plainte. Conclusion : La verbalisation de la situation violente serait aidée par l’utilisation dans les services de psychiatrie d’un questionnaire de dépistage (WEBS). PO 057 CARACTÉRISTIQUES DES TENTATIVES DE SUICIDE RÉCIDIVANTES : À PROPOS DE 30 CAS HAJJI K., MARRAG I., BEN HAOUALA S., KHAMMOUMA S., HADJ AMMAR M., NASR M. Hôpital Universitaire de Mahdia, MAHDIA, TUNISIE La récidive suicidaire a fait l’objet d’une attention particulière, partant du constat que les tentatives de suicide antécédentes attestent pour un sujet une problématique singulière aiguë et une capacité accrue à passer à l’acte et constitue par conséquent un prédicteur fort d’une récidive, parfois très précoce. Les objectifs de ce travail étaient de dresser le profil des suicidants récidivants et d’identifier les variables associées aux récidives suicidaires. Il s’agit d’une étude transversale, réalisée au service des urgences de l’hôpital universitaire de Mahdia durant douze mois. L’évaluation du risque de passage à l’acte à nouveau, a été effectuée par le psychiatre de garde sur appel du médecin urgentiste dans les 24 h suivant l’admission. Trente consultants ont été colligés durant la période d’étude. Le sex-ratio (H/F) était de 0,5. La moyenne d’âge était de 28 ans. Le statut matrimonial de célibataire, le niveau d’instruction secondaire et l’absence d’activité professionnelle ont été notés dans respectivement 72,2, 53,3 et 36,7 % des cas. Les antécédents familiaux de tentatives de suicide ont été retrouvés chez 36,7 % des patients. Un facteur déclenchant a été observé dans 93,3 % des cas. Le procédé suicidaire le plus utilisé était l’intoxication (86,7 %) par les médicaments dans 69,2 % des cas. L’absence de critique à l’égard de l’acte était l’attitude la plus adoptée par les récidivants (60 %). Parmi les patients hos34 pitalisés (36,7 %), les schizophrènes représentaient 36,4 % des cas. Pour les variables associées à la récidive de tentative de suicide, le sexe féminin, le statut matrimonial de célibataire, le niveau socioéconomique moyen ou bas, l’absence d’activité professionnelle, la présence d’antécédents familiaux et/ou personnels psychiatriques ou de tentatives de suicide, la nature de l’affection psychiatrique (diagnostic sur l’axe I) et la présence d’un facteur déclenchant font l’objet d’une analyse multi-variée. La progression du processus de récidive suicidaire et son évaluation exigent de bien cerner l’étape dans laquelle se situe la personne suicidaire afin d’établir de façon adéquate les interventions à mettre en place. PO 058 TENTATIVES DE SUICIDE AUX URGENCES DE MAHDIA : À PROPOS DE 90 CAS HAJJI K., MARRAG I., JRIDETTE S., BOUSSAID N., HADJ AMMAR M., NASR M. Hôpital Universitaire de Mahdia, MAHDIA, TUNISIE Les tentatives de suicide (TS) posent un véritable défi pour le clinicien urgentiste en termes d’identification et de proposition de soins adéquats aux patients à risque. Les objectifs de ce travail étaient d’estimer la prévalence des TS, de décrire les caractéristiques sociodémographiques et cliniques des suicidants et d’identifier les facteurs prédictifs d’une récidive. Il s’agit d’une étude transversale d’une durée de douze mois, réalisée au service des urgences médicales de l’hôpital universitaire de Mahdia. Les données ont été recueillies à l’aide d’un questionnaire préétabli comportant 51 items. Parmi les 513 consultants durant la période d’étude, 90 l’étaient pour TS soit 17,5 %. L’étude descriptive a révélé, une moyenne d’âge de 26 ans, un sex-ratio de 0,3, un niveau d’instruction secondaire, une inactivité professionnelle, un statut matrimonial de célibataire dans respectivement 53,3, 38,9 et 75,6 % des cas et une présence d’antécédents personnels psychiatriques et/ou de tentatives de suicide dans respectivement 31,1 et 33,3 %. Les tentatives de suicide se déroulaient dans la totalité des cas au domicile, entre 18 h et minuit (43,3 %), sans préméditation (82,2 %), en présence d’un facteur déclenchant (95,6 %), durant les trois derniers mois de l’année (34,4 %) et étaient de type intoxication médicamenteuse (70,2 %). L’attitude des suicidants vis-à-vis du passage à l’acte était dans 67,8 % des cas la critique et le regret. L’approche analytique propose d’étudier l’impact de ces variables qualitatives et quantitatives dans la genèse de la TS. La bonne évaluation du risque de passage à l’acte permettra l’adéquation de la prise en charge afin de déterminer quel type d’intervention d’urgence doit être mise en place. PO 059 RISQUE DE RÉCIDIVE SUICIDAIRE : ÉTUDE COMPARATIVE AU SEIN D’UNE POPULATION DE SUICIDANTS NON HOSPITALISÉS EN PSYCHIATRIE SCHRICKE V. (1), MASSOUBRE C. (1), PELLET J. (2) (1) CHU Hôpital Nord, SAINT-ÉTIENNE, FRANCE Posters (2) CHU Hôpital Bellevue, SAINT-ÉTIENNE, FRANCE Notre travail porte sur 297 patients admis au pavillon d’urgences du CHU de Saint-Étienne suite à une tentative de suicide et non hospitalisés en psychiatrie, pendant une période de 6 mois en 2005. Cette étude descriptive, rétrospective, a permis de préciser les caractéristiques sociodémographiques et anamnestiques de cette population, ainsi que de dresser un état des lieux des orientations proposées à ces patients et d’en apprécier l’observance. Par ailleurs, un suivi de ces suicidants non hospitalisés en psychiatrie, réalisé jusqu’au 1er janvier 2009, soit pendant une période d’environ 3 ans et demi, a permis d’évaluer leur devenir en terme de récidive suicidaire. Le taux de récidive retrouvé est de 34,3 %, ce qui est important par rapport aux chiffres relevés dans la littérature. Cela nous a conduit à réaliser une étude statistique qui a eu pour objectif d’essayer de dégager des critères prédictifs d’un risque supérieur de récidive. C’est ainsi que le profil du suicidant le plus à risque est une personne qui vit seule, qui est inactive et âgée de plus de 50 ans. Elle a généralement déjà effectué plus d’une tentative de suicide. Face à un tel patient, une prise en charge renforcée et précoce sur 24 h, par exemple, pourrait être mise en place dans le cadre d’une unité de crise pour suicidants. les variables psychologiques et la survenue d’un suicide a été mesurée à l’aide du Relative Index of Inequality (RII), calculé dans un modèle de survie de Cox. Au total, 10 819 hommes (âge moyen : 49 ans) et 3 933 femmes (âge moyen : 46 ans) ont complété la CESD et au moins une des 2 sous-échelles de la BDHI (hostilité cognitive ou comportementale). Pendant un suivi moyen de 12,8 ans, 25 participants se sont suicidés. Le suicide était prédit par l’humeur dépressive [RII (95 % CI) = 6,18 (1,42-26,86)] et l’hostilité cognitive [RII (95 % CI) = 8,11 (1,80-36,56)]. Après ajustement mutuel, l’humeur dépressive n’était plus associée significativement avec le suicide, avec une réduction du RII de 80 %. En revanche, l’hostilité cognitive continuait à prédire le suicide, avec une réduction du RII de 29 % seulement. Ces résultats suggèrent que l’hostilité cognitive, et non comportementale, est associée à un risque accru de suicide, indépendamment de l’humeur dépressive. Ils suggèrent également que l’hostilité cognitive peut être un facteur confondant, voire médiateur, de la relation entre humeur dépressive et suicide. PO 061 NÉVROSE, PSYCHOSOMATIQUE ET FONCTIONNEMENT LIMITE, APPROCHE CLINIQUE PROJECTIVE, DU DESTIN DES PULSIONS AGRESSIVES XARDEL-HADDAB H. CH St Charles, COMMERCY, FRANCE PO 060 HOSTILITÉ COGNITIVE ET SUICIDE : RÉSULTATS ISSUS DE LA COHORTE GAZEL LEMOGNE C. (1), FOSSATI P. (2), LIMOSIN F. (3), NABI H. (4), BONENFANT S. (4), ENCRENAZ G. (5), DUCIMETIÈRE P. (6), CONSOLI S.M. (1) (1) Hôpital Européen Georges Pompidou, PARIS, FRANCE (2) Hôpital Pitié-Salpêtrière, PARIS, FRANCE (3) Hôpital Corentin-Celton, ISSY LES MOULINEAUX, FRANCE (4) INSERM U687, VILLEJUIF, FRANCE (5) INSERM U897, BORDEAUX, FRANCE (6) INSERM, VILLEJUIF, FRANCE L’hostilité est un trait de personnalité associé à un risque accru de tentative de suicide, voire de suicide. Toutefois les données de la littérature sont issues soit d’études rétrospectives, soit d’études prospectives de trop faible effectif pour étudier les liens entre hostilité et suicide. La seule étude prospective de grand effectif ayant examiné les liens entre hostilité et suicide ne disposait pas de mesure de l’humeur dépressive, facteur confondant pourtant essentiel. L’étude présentée ici avait pour objectif de déterminer si une composante de l’hostilité, comportementale (actes hostiles) ou cognitive (pensées hostiles), pouvait prédire le suicide dans une cohorte de grand effectif après ajustement sur l’humeur dépressive. Des questionnaires destinés à mesurer l’hostilité (Buss and Durkee Hostility Inventory, BDHI) et l’humeur dépressive (Center of Epidemiologic Studies Depression Scale, CESD) ont été envoyés aux 20 625 membres de la cohorte GAZEL (employés d’EDF-GDF). L’association entre L’auteur1 propose de réfléchir au destin des pulsions agressives dans trois types de fonctionnement : le fonctionnement limite, le fonctionnement psychosomatique et le fonctionnement normalo-névrotique à partir d’une démarche psychodynamique s’appuyant sur le Rorschach, l’analyse d’un entretien clinique de recherche et le questionnaire 16PF5. Cette étude se fonde sur une méthodologie du cas unique. Elle porte sur l’orientation de l’agir dans les deux premiers fonctionnements en lien avec l’organisation défensive et la nature de l’angoisse. De là, découle une hypothèse centrale : plus le fonctionnement psychique est marqué par une organisation défensive à dominante projective, plus les pulsions agressives sont externalisées par un agir comportemental (auto-agressif, hétéro-agressif…) associées à une angoisse bruyante et massive. Et a contrario, plus le fonctionnement défensif est marqué par une dominante répressive et inhibitrice, plus les pulsions agressives risquent de subir un destin les conduisant à l’agir somatique, associées à une angoisse non manifeste. Mots clés : Défenses ; États-limites ; Méthode clinique projective ; Névrose ; Pulsions agressives ; Psychosomatique ; Psychopathologie. 1. Hamida XARDEL-HADDAB, psychologue et docteur en psychologie : recherche de doctorat réalisée sous la direction du PR.C.De TYCHEY (2009) 35 8e Congrès de l’Encéphale PO 062 ÉTUDE DE LA PRISE DE DÉCISION DANS LA VULNÉRABILITÉ AUX CONDUITES SUICIDAIRES CHEZ LES PERSONNES ÂGÉES DE PLUS DE 65 ANS WYART M. (1), COURTET P. (2), JOLLANT F. (2), RITCHIE K. (1), JAUSSENT I. (1), LEBOYER M. (3) (1) Inserm U888, Hôpital La Colombière, MONTPELLIER, FRANCE (2) Service Psychologie Médicale, CHU Lapeyronie, MONTPELLIER, FRANCE (3) Association FondaMental, CH Albert Chenevier, CRÉTEIL, FRANCE Objectifs : Le suicide est un problème de santé publique. En outre, les taux de suicide sont les plus élevés chez le sujet âgé. Or, la physiopathologie de la vulnérabilité aux conduites suicidaires reste mal connue en général et a été peu étudiée dans cette population particulière. Des travaux antérieurs ont montré des anomalies de prise de décision chez le sujet suicidant de moins de 65 ans. Dans l’hypothèse que cette anomalie constitue un trait de vulnérabilité, les auteurs ont mesuré la prise de décision chez des suicidants âgés de plus de 65 ans et l’ont comparée à celle de sujets suicidants plus jeunes recrutés précédemment. Méthode : La prise de décision a été mesurée à l’aide de l’Iowa Gambling Task chez des sujets de plus de 65 ans normothymiques : 27 sujets avec une histoire de conduite suicidaire, 27 sujets non suicidants avec une histoire passée de dépression et 28 sujets sans histoire psychiatrique. Les scores ont été comparés à ceux de groupes similaires de sujets plus jeunes normothymiques. Les suicidants âgés ont par ailleurs été stratifiés selon l’âge de survenue des conduites suicidaires (avant ou après soixante ans). Résultats : Les suicidants âgés ne différaient pas significativement des non-suicidants de même âge et tendaient à avoir de meilleures performances que les suicidants plus jeunes. Les scores étaient meilleurs en cas de conduite suicidaire après 60 ans et similaires à ceux des suicidants plus jeunes dans l’autre sous-groupe. Conclusion : La vulnérabilité aux conduites suicidaires du sujet âgé pourrait relever de processus cognitifs distincts de ceux associés à la vulnérabilité suicidaire du sujet plus jeune. Ces résultats sont préliminaires et l’étude se poursuit actuellement pour confirmation. PO 063 IDÉATIONS SUICIDAIRES EN FONCTION DU PROFIL D’ATTACHEMENT PACAUT-TRONCIN M. (1), POLO P. (1), ROCHETTE J. (1), MELLIER D. (2), CANYURT H. (3), MONTROBERT C. (3), TERRA J.L. (1) (1) CH Le Vinatier, BRON CEDEX, FRANCE (2) Université de Franche-Comté, BESANCON, FRANCE (3) Université Lyon 2, BRON, FRANCE L’idéation suicidaire est l’idée de mettre fin à une souffrance devenue intolérable et son existence signe la crise suicidaire dont elle est l’un des principaux symptômes avec la désor36 ganisation émotionnelle. Sa recherche est systématique pour prévenir un passage à l’acte suicidaire. Nous nous demandons si ce symptôme a une signification univoque chez tous les patients sur le plan psycho dynamique. Nous faisons l’hypothèse que non et que, au décours d’une crise majeure, la production d’idéation suicidaire vient : – soit renseigner le sujet sur son état de détresse et pourrait agir comme un facteur contribuant à la métabolisation de la crise, – soit se réduire à une décharge sans appropriation subjective, gênant la résolution de la crise. Nous souhaitons étudier une population de 60 femmes traitées en CMP pour épisode dépressif majeur selon le DSM4, âgées de 20 à 65 ans chez lesquelles nous cotons la dépression (Hamilton), les idées de suicide (SSI de Beck), le style d’attachement (Camir) et l’alliance thérapeutique (WAI), à 2 ou 3 reprises selon les tests, lors de 6 mois de prise en charge. Les premiers résultats montrent que, sur les 22 premières patientes : – le profil d’attachement évitant n’est pas représenté dans notre population (31 % sécures, 69 % insécures préoccupées), – 80 % des patientes ont un déclin des idéations suicidaires à 3 mois, ce qui est conforme avec les données de la littérature. – Le test du Khi2 ne permet pas sur ce petit échantillon d’observer un lien entre style d’attachement et les idéations suicidaires. – Mais en intégrant la variable dépression, les patientes préoccupées ont plus d’idéations suicidaires que les patientes sécures. – Il y a une corrélation entre le profil d’attachement et l’alliance thérapeutique : les personnes sécures sont plus en alliance thérapeutique après 3 mois de traitement que les personnes préoccupées. – En calculant l’odd ratio, une patiente sécure a 15 fois plus de chance d’avoir une alliance concordante. PO 064 L’ENGAGEMENT DES FAMILLES DANS LES SOINS : UN MODULATEUR DE L’ALLIANCE THÉRAPEUTIQUE DANS LA PRISE EN CHARGE DES ADOLESCENTS SUICIDANTS ABADIE P. (1), GROS M. (1), FRECHET M. (1), THIBAUT F. (2), CHASTANG F. (3), BALEYTE J. (1) (1) Service de Psychiatrie de l’Enfant et de l’Adolescent, CHRU Clémenceau, CAEN, FRANCE (2) CHU Charles Nicolle, ROUEN, FRANCE (3) Service des Urgences Psychiatriques, CHU Côte de Nacre, CAEN, FRANCE Alors que le concept d’Alliance Thérapeutique (AT) avec la famille chez les enfants et adolescents suivis en psychiatrie est dans la littérature mal défini et qu’il existe peu d’outils de mesure disponibles, la réflexion sur la nature et l’importance de l’engagement familial (EF) dans les soins peut apporter des pistes de réflexion complémentaires. L’engagement se définit comme l’implication positive et active dans un proces- Posters sus thérapeutique et se différencie de la compliance, processus défini comme un accompagnement du mouvement imprimé par le thérapeute. Staudt (2007) propose une modélisation de l’EF dans les soins avec une composante comportementale (participation au traitement en termes concrets : présence aux séances, mise en œuvre des prescriptions, implication dans les entretiens familiaux) et une composante relationnelle (implication affective dans les soins, intérêt pour la thérapie et son déroulement). Il existe peu d’études portant spécifiquement sur les modalités de prise en charge de la famille des suicidants adolescents. Or, les facteurs prédictifs essentiels s’avèrent être le jeune âge et la qualité des relations intra-familiales, avec l’enjeu majeur d’un engagement de la famille dans le processus thérapeutique. Le travail présenté ici, en lien avec un PHRC interrégional, a pour objectif de décrire les déterminants psychologiques associés à l’engagement familial au cours de la prise en charge initiale de 34 adolescents suicidants âgés de 13 à 18 ans. Ceux-ci ont été inclus dans les services de pédiatrie, pédopsychiatrie et urgences psychiatriques du CHU de Caen. L’évaluation initiale des suicidants (symptomatologie, souffrance psychique, traits de personnalité, alliance…) a été réalisée parallèlement à celle des familles (engagement dans les soins, mobilisation, perception des soins…). Les principaux résultats de cette étude montrent en particulier i) l’absence de corrélation statistiquement significative entre le fonctionnement intrafamilial et l’engagement familial initial ii) l’existence d’une corrélation négative statistiquement significative entre le nombre de gestes suicidaires antérieurs et l’engagement familial initial dans la prise en charge actuelle. L’engagement de la famille sera évalué à distance du geste suicidaire. PO 065 ASSOCIATION ENTRE TEMPÉRAMENT CYCLOTHYMIQUE ET RISQUE SUICIDAIRE DANS LES DÉPRESSIONS RÉCURRENTES KHALFAOUI S., MECHRI A., KERKENI N., TOUATI I., GASSAB L., ZAAFRANE F., GAHA L. CHU de Monastir, MONASTIR, TUNISIE Introduction : Les conduites suicidaires représentent un véritable problème de santé publique, surtout chez les patients suivis pour des troubles de l’humeur. Récemment, le rôle des tempéraments affectifs et en particulier du tempérament cyclothymique, comme indicateur potentiel du risque suicidaire, a été évoqué. L’objectif de notre travail était d’explorer la relation entre le tempérament cyclothymique et les conduites suicidaires chez des patients suivis pour troubles dépressifs récurrents. Méthodologie : Il s’agit d’une étude transversale portant sur 98 patients suivis pour trouble dépressif récurrent en rémission partielle ou complète selon les critères diagnostiques du DSM IV. Il s’agit de 43 hommes et 55 femmes, d’âge moyen de 46,8 ± 9,9 ans, avec un nombre moyen d’épisodes dépressifs antérieurs de 4,8 ± 2,6. Les données relatives aux antécédents suicidaires et aux conduites suicidaires lors du dernier épisode dépressif ont été recueillies à partir des dossiers médicaux. L’évaluation du tempérament cyclothymique (TC) a été réalisée grâce à la passation d’une sous-échelle de 21 items extraite du questionnaire des tempéraments affectifs (TEMPS-A) traduit et adapté en arabe littéraire. Les patients qui avaient des scores supérieurs à la note seuil de 10 et étaient considérés comme cyclothymiques (groupe TC+). Les autres patients étaient considérés comme non cyclothymiques (groupe TC-). Résultats : Les scores du TC étaient positivement corrélés au nombre des tentatives de suicides antérieures (r = 0,37, p < 0,001). De même, une association significative a été mise en évidence entre le TC et le risque suicidaire lors du dernier épisode dépressif. Ainsi, les idées de mort récurrentes et les tentatives de suicide étaient significativement plus élevées dans le groupe TC+, avec respectivement 57,5 % versus 24,6 % dans le groupe TC– (p = 0,001) et 33,3 % versus 10,7 % dans le groupe TC– (p = 0,006). Discussion et conclusion : Nos résultats rejoignent ceux de plusieurs auteurs soulignant l’implication du TC dans l’augmentation du risque suicidaire chez les patients présentant une dépression unipolaire. L’évaluation de ce tempérament aurait un intérêt particulier dans la prévention et la prise en charge des conduites suicidaires chez ces patients. PO 066 ÉVALUATION DE L’ATTITUDE DES INFIRMIERS FACE À UN PATIENT SUICIDANT BRAHAM A., FRIKHA A., BEN NASR S., BEN HADJ ALI B. Service de Psychiatrie CHU Farhat Hached, SOUSSE, TUNISIE Introduction : Les conduites suicidaires constituent un problème majeur de santé publique. Plusieurs facteurs de risque ont été rapportés. Certains sont liés à l’individu et d’autres à l’environnement. Parmi ces derniers, les idées reçues concernant les patients suicidaires et suicidants sont importantes à évaluer car elles peuvent influencer l’attitude des soignants. Objectif : L’objectif de ce travail était d’évaluer l’attitude des infirmiers des services des urgences et de psychiatrie face à un suicidant. Méthodologie : Il s’agit d’une étude transversale qui a été menée auprès du personnel soignant paramédical exerçant dans les services des urgences du CHU Farhat Hached et du CHU Sahloul de Sousse ainsi que le personnel paramédical des services de psychiatrie du CHU Farhat Hached de Sousse et du CHU Fattouma Bourguiba de Monastir (N = 62). L’évaluation de l’attitude des soignants face à un patient suicidant a été faite à l’aide du « quiz d’évaluation des idées reçues sur le suicide » élaboré par J.L.Terra. Résultats : Parmi les répondants, 66 % étaient de sexe féminin et 42 % exerçaient en psychiatrie. 60 % d’entre eux ont considéré que celui qui fait une tentative de suicide souhaite arrêter sa souffrance. Les infirmiers en psychiatrie étaient plus nombreux à donner cette réponse par rapport à ceux des urgences (56,75 % vs 43,25 % ; p = 0,002). 12,9 % des infirmiers ont considéré que la pathologie mentale est l’étiologie la plus fréquente du suicide, avec un taux de cette réponse significativement plus élevé parmi les soignants en psychiatrie (87,5 % vs 12,5 ; p = 0,007). 27,4 % de nos participants ont jugé qu’un suicidaire pour un jour le sera pour toujours, ce qui correspond à une attitude négative face à un suicidant. 37 8e Congrès de l’Encéphale Les infirmiers en psychiatrie avaient un taux plus bas de cette réponse (17,6 % vs 82,4 % ; p = 0,016). Conclusion : Dans notre travail, plusieurs attitudes négatives face à un patient suicidant ont été relevées chez les infirmiers des services des urgences et de psychiatrie. Il semble, cependant, que ces attitudes soient moins fréquentes chez le personnel paramédical exerçant en psychiatrie. Ces résultats inciteraient à l’organisation de formations adéquates afin d’améliorer l’attitude des infirmiers et donc leur conduite thérapeutique vis-à-vis du patient suicidant. PO 067 L’USAGE DÉTOURNÉ DES TIMBRES DE SUBSTITUTION NICOTINIQUE : À PROPOS D’UN CAS & REVUE DE LA LITTÉRATURE JAVELOT T. (1), JAVELOT H. (2), WEINER L. (3) (1) Centre Psychothérapique Nord-Dauphiné, BOURGOINJALLIEU, FRANCE (2) CHU de Nancy, Hôpital de Brabois, VANDOEUVRE-LESNANCY, FRANCE (3) Établissement Public Santé Alsace Nord, BRUMATH, FRANCE L’application simultanée d’un grand nombre de timbres nicotiniques (communément appelés « patchs ») représente une modalité rare de l’intoxication médicamenteuse volontaire. Nous avons récemment rapporté le cas d’un adolescent de 16 ans 1/2 ayant utilisé 5 patchs simultanément (Communication affichée au 3e Congrès de la Société Française de Tabacologie, 2009). Un tel mésusage des dispositifs transdermiques peut bien sûr revêtir une signification particulière. Dans le cas de notre patient, il faut ainsi noter : le décès de son père des suites d’un tabagisme ; une demande de sevrage émanant de sa mère avec laquelle il est ouvertement en conflit ; enfin l’existence de troubles psychiques antérieurs mal spécifiés. Woolf et al. ont mené une surveillance prospective de 24 mois dans les centres anti-poisons américains : 7 adultes, d’âge moyen 45 ans, ont utilisé durant cette période les timbres nicotiniques (jusqu’à 20 patchs) à des fins explicitement suicidaires (Woolf et al., 1996). Aucun de ces cas n’a connu d’issue fatale, mais tous ont présenté des symptômes de surdosage (étourdissement, somnolence, coma, convulsions, hypo- ou hypertension, arythmie ou dépression respiratoire). Tous ces patients présentaient au moins un trouble psychiatrique ou neurologique (dépression, trouble bipolaire, schizophrénie, épilepsie), tous ayant par ailleurs volontairement consommé et surdosé d’autres substances (anti-épileptiques, antidépresseurs, thymorégulateurs, anti-inflammatoires, cannabis, etc.). Kemp et al. rapportent le cas d’une jeune femme de 31 ans s’étant, préalablement à son suicide par asphyxie, appliqué 18 patchs (Kemp et al., 1997). Des sujets plus jeunes sont également concernés : Woolf et al. signalent le cas d’un adolescent de 16 ans, épileptique, s’étant appliqué simultanément 8 patchs. Dans une série consacrée aux enfants de moins de 16 ans, ces mêmes auteurs mentionnent 3 cas d’intoxication volontaire. Montalto et al. rapportent le cas d’une jeune fille de 15 ans présentant des traits dépressifs et un déficit de l’attention ayant utilisé 14 patchs (Montalto et al., 1994). 38 Ces différents cas illustrent donc l’attention devant être portée aux éléments psychopathologiques lors de la prescription et la délivrance des dispositifs transdermiques. PO 068 SUICIDE ET TOXICOMANIES : DES PHÉNOMÈNES INTERRELIÉS PARIS P., DONNEAU D., FERRIC O. CHG de Dreux, DREUX, FRANCE Depuis plus de 10 ans, des travaux généraux ont montré que les troubles liés à des substances psychoactives sont très fréquents dans les cas de suicide. Nous envisageons, à partir d’une revue récente de la littérature et de notre expérience de CSST-CSAPA, d’aborder les liens entre les troubles addictifs et les tentatives de suicide ou les suicides. Ce travail va étudier les différents facteurs de risque, les agents déclencheurs des passages à l’acte en fonction des diagnostics et des caractéristiques sociodémographiques pour dégager plusieurs groupes de sujets à risque suicidaire. Nous proposons, ensuite, d’analyser les mécanismes d’escalade réciproque et les facteurs explicatifs de liaison entre ces deux phénomènes morbides. Pour terminer, nous allons discuter des démarches de prévention en matière de santé publique avant d’aborder les grands principes des prises en charge lorsque la suicidalité interfère dans le champ de l’addictologie. PO 069 L’IMMOLATION PAR LE FEU D’OPPOSANTS SOVIÉTIQUES EN EUROPE CENTRALE : CONDUITE SUICIDAIRE OU PROTESTATION POLITIQUE ? CECHOVA-VAYLEUX E. (1), BRIERE M. (1), GARRE J.B. (1), RICHARD-DEVANTOY S. (2) (1) Département de Psychiatrie et Psychologie médicale, CHU d’Angers, ANGERS, FRANCE (2) Département de Psychiatrie et Psychologie médicale, CHU d’Angers ; UPRES EA 2646, Université d’Angers, UNAM, ANGERS, FRANCE Le 16 janvier 1969, au pied du Musée national surplombant la principale avenue de Prague, un étudiant à la Faculté des Lettres de l’Université Charles, Jan Palach, s’est immolé par le feu, pour protester contre l’occupation de la Tchécoslovaquie par les troupes du pacte de Varsovie. Il laisse sur le lieu une lettre expliquant les raisons de son sacrifice. Parmi une trentaine de cas d’immolations publiques survenues en Tchécoslovaquie, Pologne et Lituanie entre 1968 et 1972 dans un contexte de protestation contre l’occupation soviétique, nous avons retenu et étudié quatre histoires d’immolation par le feu, les plus médiatisées. Les articles de presse disponibles en anglais, français et en tchèque, les récits et écrits biographiques tchèques et les données archivées concernant J. Palach, R. Kalanta, J. Zajic et R. Siwiec, nous ont permis rétrospectivement d’analyser les circonstances du passage à l’acte, leurs motivations apparentes ou cachées et de relever leurs facteurs de risque suicidaire. Posters Les quatre sujets étaient des hommes, jeunes étudiants célibataires, âgés de 18 à 21 ans, à l’exception de R. Siwiec, âgé de 60 ans. Aucun ne présentait d’antécédents psychiatriques personnels ou familiaux connus, ni de consommation de substances psycho-actives. Tous les quatre, opposants au partie communiste, bénéficiaient d’un entourage familial étayant et soutenant. Le caractère public de leur acte d’immolation souligne à la fois l’opposition contre un système totalitaire et interroge aussi l’éventuelle intentionnalité suicidaire de leur comportement ou encore l’ordalie et le mimétisme identificatoire de leur conduite chez de jeunes adultes postadolescents. L’immolation par le feu d’opposants soviétiques en Europe Centrale mérite d’être révisée à la lumière des éléments probablement dépressifs et des fragilités narcissiques de ces sujets. Plus qu’un acte de protestation politique, posé face à l’absurdité existentielle, ou qu’un acte rationnel, venant mettre un terme à une situation vitale désespérée, l’immolation pourrait aussi venir témoigner d’un comportement suicidaire et de la faillite de certains mécanismes d’adaptation du sujet concomitants d’une psychopathologie. PO 070 TRAJECTOIRES DE VIE ET RISQUE SUICIDAIRE ABADIE P. (1), FRECHET M. (1), GOUJU M. (2), THIBAUT F. (3), BALEYTE J.M. (1), CHASTANG F. (2) (1) CHRU Clémenceau, CAEN, FRANCE (2) CHU Cote de Nacre, CAEN, FRANCE (3) CHU Charles Nicolle, ROUEN, FRANCE Dans la littérature, plus que l’état dépressif, c’est l’intensité du désespoir qui est au cœur de la problématique suicidaire. En effet, cet affect favoriserait les réitérations suicidaires, contribuerait à la gravité du geste suicidaire chez les patients impulsifs, et serait prédictif du nombre de suicides sur la vie entière. L’étude des trajectoires de vie de personnes suicidées a permis de repérer deux schémas principaux : d’une part une trajectoire marquée par le poids des traumatismes précoces (dans l’enfance), et d’autre part une trajectoire exempte de traumatismes précoces mais caractérisée par la survenue de difficultés de coping face aux événements de vie stressants (Séguin et al., 2007). Notre hypothèse est que les primo ou multisuicidants réalisant un geste suicidaire avec un haut degré de désespoir présentent des trajectoires de vie marquées par un lourd fardeau d’adversité, similaires à ce qui est décrit chez les personnes décédées de suicide. L’étude présentée, en lien avec un PHRC inter-régional, portera sur 150 dossiers de suicidants, hommes et femmes âgés de 13 à 40 ans, primo ou multisuicidants hospitalisés en pédiatrie, pédopsychiatrie ou aux Urgences psychiatriques du CHU de Caen. Dans cette cohorte de patients, outre les données sociodémographiques, seront évaluées les caractéristiques du geste suicidaire, grâce aux échelles de Beck, en particulier l’intensité et la sévérité des idées suicidaires, l’intentionnalité suicidaire et le désespoir. Ces scores seront corrélés à ceux obtenus avec l’échelle des événement de vie traumatiques précoces (CTQ) évaluant plus spécifiquement les abus sexuels, physiques et émotionnels, et les négligences physiques et émotionnelles, ainsi qu’à ceux obtenus au recueil des événements de vie anciens et actuels (AMDP). Les résultats préliminaires indiquent en moyenne dans cette population des hauts niveaux de désespoir subjectif suite au geste suicidaire (m = 9,5 ± 5,2) avec des hauts niveau de négligence émotionnelle précoce mesurés grâce à la CTQ. L’ensemble des résultats sera présenté. Seguin M., et al., Psycho Med, 2007, 37, 1575-1583. PO 071 CONDUITES SUICIDAIRES CHEZ LE LYCÉEN ET L’ÉTUDIANT : ÉTUDE RÉTROSPECTIVE À PROPOS DE 36 CAS CONSULTANT À L’UNITÉ DE PSYCHOPÉDAGOGIE À SFAX – TUNISIE ELLEUCH M., ALOULOU J., AMAMI O. CHU Hédi Chaker, SFAX, TUNISIE Objectif : l’objectif de ce travail est de déterminer le profil de sujets suicidants consultant à l’unité psychopédagogique au service de psychiatrie « B » au CHU Hédi Chaker Sfax – Tunisie. Sujets et Méthodes : nous avons étudié, rétrospectivement, 773 dossiers d’élèves et d’étudiants ayant consulté l’unité psychopédagogique du service de psychiatrie « B » (CHU Hédi Chaker Sfax) entre janvier 2002 et septembre 2009. Nous avons recensé 36 dossiers de consultants pour tentative de suicide. Nous avons recueilli les données sociodémographiques, cliniques, concernant la scolarité, et la tentative de suicide. Résultats et commentaires : les suicidants ont représenté 4,65 % du total des consultants (36/773). L’âge moyen était de 19,64 ans avec un minimum de 14 ans et un maximum de 26 ans. Le sex-ratio était de 0,63. Des antécédents personnels de conduites suicidaires ont été retrouvés dans 25 % des cas. Le lieu de la tentative de suicide était le domicile dans 77,8 % des cas. L’intoxication médicamenteuse était le moyen autolytique le plus fréquemment utilisé (72,2 % des cas). La tentative de suicide était impulsive dans 88,9 % des cas. Le facteur déclenchant de la tentative de suicide était un conflit familial dans 38,9 % des cas, un échec ou un fléchissement scolaire dans 16,7 % et une rupture sentimentale dans 13,9 % des cas. Le diagnostic psychiatrique retenu était un trouble de l’adaptation avec humeur anxieuse dans 52,8 % des cas, un trouble dépressif épisode isolé dans 19,4 % des cas et un trouble de conversion dans 13,9 % des cas. Les troubles de l’adaptation avec humeur anxieuse ont représenté plus de la moitié des cas (52,8 %), et le caractère impulsif de la tentative de suicide est retrouvé dans presque la totalité des cas (88,9 %). Le caractère apparemment bénin des tentatives de suicide réactionnelles ne doit pas faire négliger la nécessité de désamorcer une situation conflictuelle. Les facteurs de risques environnementaux, en particulier les perturbations du fonctionnement familial sont un élément important à prendre en considération. Une attention fondamentale doit être portée à la dépression qu’il faudrait diagnostiquer, traiter précocement et surtout prévenir. 39 8e Congrès de l’Encéphale PO 072 RISQUE SUICIDAIRE ET RELATION FAMILIALE : L’EXEMPLE DES JEUNES HOMOSEXUELS CHARBONNIER E., ROUAN G., GRAZIANI P. Université de Provence d’Aix-Marseille 1, MARSEILLE, FRANCE Selon Pommereau (2001), 25 % des garçons se déclarent homosexuels suite à une tentative de suicide, et environ 10 % des filles. Ainsi, l’orientation sexuelle aurait un rôle prépondérant dans les passages à l’acte suicidaire. En outre, Serge Hefez (2007) affirme que les relations familiales sont indispensables à prendre en considération afin d’appréhender le risque suicidaire. Cette recherche a pour objectif de déterminer le lien existant entre le risque suicidaire chez les homosexuels et l’acceptation parentale de leur homosexualité. Nous faisons l’hypothèse que les jeunes dont les parents n’acceptent pas leur orientation sexuelle présentent une souffrance plus marquée que ceux dont les parents l’acceptent. Nous avons réalisé un dispositif de recherche quantitatif, composé de 102 homosexuels de 18 à 25 ans. Les sujets ont été répartis en trois groupes en fonction de l’acceptation de leurs parents à l’égard de leur homosexualité. Nous avons porté notre attention sur diverses variables telles que la présence d’idées suicidaires, la réalisation de tentative de suicide, ou encore le score d’inquiétude. 62 % des sujets déclarent avoir déjà eu des idées suicidaires, et 31 % affirment avoir réalisé au moins une tentative de suicide. Les analyses statistiques (ANOVA) démontrent que la différence entre les groupes est significative en ce qui concerne notamment la présence d’idéations suicidaires (F = 10,052, p = .002), et le score d’inquiétude (F = 16,312, p = .001). A contrario, elle n’est pas significative pour les tentatives de suicide (F = 3,387, p = .069). Nos résultats illustrent la sursuicidalité présente chez les homosexuels, et le lien existant entre l’acceptation parentale et la présence d’idéations suicidaires. Nous discuterons ces résultats lors de notre exposé, notamment en appui sur les travaux d’Eisenberg et Resnick (2006). Les analyses statistiques montrent également que les réactions parentales négatives ne suffisent pas pour comprendre les passages à l’acte suicidaire des homosexuels, qui sont pourtant fréquents (de l’ordre de 1,5 à 7 fois plus que les hétérosexuels). Nous réfléchirons à cette dimension au cours de notre communication, en interrogeant ce qui fait basculer ces jeunes des idées suicidaires à la tentative de suicide. PO 073 ÉVALUATION DES ANOMALIES COGNITIVES ET ÉMOTIONNELLES CHEZ DES PATIENTS NORMOTHYMIQUES AVEC ET SANS HISTOIRE DE CONDUITES SUICIDAIRES GRAVES GUILLAUME S. (1), OLIÉ E. (1), JAUSSENT I. (1), MALAFOSSE A. (2), COURTET P. (1), JOLLANT F. (1) (1) CHU Montpellier, MONTPELLIER, FRANCE (2) Hôpital Universitaire, GENÈVE, SUISSE 40 Contexte : Il est proposé que le comportement suicidaire soit associé à des troubles cognitifs et émotionnels. Toutefois, peu d’études sont disponibles, et la discrimination des facteurs associés à la vulnérabilité aux conduites suicidaires plutôt qu’à la vulnérabilité aux troubles affectifs est nécessaire. Méthodes : 35 patients normothymiques avec une histoire de tentative de suicide grave ont été comparés à 31 patients normothymiques n’ayant pas d’antécédents d’actes suicidaires (contrôles affectif) et à 37 témoins sains. L’évaluation comprenait le QI verbal, les capacités attentionnelles, la mémoire de travail, la prise de décision, la fluence verbale et la reconnaissance explicite des émotions faciales. En outre, les conductances cutanées (CC) en réponse aux stimuli émotionnels ont été mesurées. Résultats : En comparaison avec deux groupes témoins, les suicidants présentent une altération significative de la fluence verbale, de la mémoire de travail verbale, des capacités d’apprentissage lors d’un choix et de la reconnaissance du dégoût. En outre, les suicidants ont une hypoactivation des CC en réponse aux stimuli de peur, de colère et de dégoût par rapport aux témoins sains. Enfin une corrélation inverse entre la létalité et la fluence verbales (r : – 0,41, p : 0,03) a été trouvée. Conclusions : Des déficits cognitifs et émotionnels pourraient sous-tendre la vulnérabilité suicidaire. Des thérapies ciblant ces altérations pourraient améliorer la prévention de ces troubles. PO 074 MESURE DU TAUX DE CHOLESTÉROL DANS L’ÉVALUATION DE LA VULNÉRABILITÉ SUICIDAIRE OLIÉ E. (1), PICOT M.C. (1), ABBAR M. (2), COURTET P. (1) (1) CHU Montpellier, MONTPELLIER CEDEX, FRANCE (2) CHU Carémeau, NIMES, FRANCE De nombreuses études ont mis en évidence une association entre conduites suicidaires et taux bas de cholestérol, suggérant que le taux de cholestérol devrait être considéré comme pertinent dans l’évaluation de la vulnérabilité suicidaire. Jusqu’à ce jour, cette association a principalement été démontrée en population masculine. Nous présentons les résultats d’une étude cas-témoin dont l’objectif est de rechercher une association entre cholestérolémie et antécédents de tentative de suicide [TS] chez les hommes et les femmes. 3 207 patients ont été inclus et répartis en 3 groupes : 510 patients avec histoire personnelle de TS, 275 patients sans histoire de TS et 2 422 sujets témoins. Les taux de cholestérol total et de triglycérides ont été mesurés et comparés entre les 3 groupes par sexe d’après les moyennes et les répartitions en quartiles. Des courbes ROC ont été établies afin de définir un seuil critique de cholestérolémie vis-à-vis des conduites suicidaires. Après ajustement sur l’âge, les cholestérolémies des sujets avec antécédents de TS sont significativement inférieures (p < 0,01) à celles des patients psychiatriques non suicidants des témoins, et cela pour les deux sexes. En comparaison des témoins, les cholestérolémies des patients sans antécédents de TS sont comparables chez les hommes (p = 0,7) et supérieures chez les femmes (p = 0,004). La mesure de la Posters cholestérolémie a une spécificité de 66 % et une sensibilité de 75 % lorsque le seuil est fixé à 5,2 mmol/L. Les triglycéridémies sont comparables entre les groupes, éliminant le principal biais de confusion qu’est la dénutrition liée à la dépression. En conclusion, nous retrouvons une association inverse entre taux de cholestérol total et conduites suicidaires en population masculine et féminine. De plus, cette étude permet de définir un seuil de cholestérolémie en dessous duquel les sujets sont plus à risque de TS. PO 075 DU CLAVIER À L’ÉCRAN PRESSE A., BRUGE-ANSEL T. HIA Desgenettes, LYON, FRANCE Roman Polanski met en scène dans Le Pianiste le destin d’un homme, Wladyslaw Szpilman, pendant la Seconde Guerre mondiale à Varsovie. À travers le film, nous devenons le témoin de son avilissement progressif par sa privation de droit, d’espace et de temps. Quand l’homme n’est plus que fantôme de sa vie, quand l’existence n’est plus qu’un non-sens, quand la culpabilité remplace la persécution, quand le comportement humain échappe à toute raison. Que reste t’il ? L’ART ? D’une part, nous expliquerons par l’étude comparative du livre et du film, comment ces deux antihéros, Roman Polanski et Wladyslaw Szpilman, subliment la destruction barbare de l’humain. Nous pourrons ainsi révéler les similitudes et les distinctions apportées par le cinéaste dans son adaptation du récit autobiographique de Wladyslaw Szpilman. D’autre part, l’analyse de leurs œuvres respectives nous conduit à développer le thème sous-jacent du suicide en temps de guerre. Nous dégagerons ainsi les facteurs de risque de passage à l’acte en période de conflit en nous appuyant sur la littérature psychiatrique. Mots clés : Art ; Espace ; Temps ; Suicide ; Guerre. PO 076 TENTATIVES DE SUICIDE CHEZ LES PATIENTS SOUFFRANT DE SCHIZOPHRÉNIE RHOULAM H., SBAI S., MANAF S., BATTAS O., MOUSSAOUI D., EL YAZAJI M. Centre Psychiatrique Universitaire, CASABLANCA, MAROC Introduction : Les tentatives de suicide sont une complication très grave au cours de la schizophrénie ; il a été rapporté dans des études antérieures que 10 % des patients avec schizophrénie décèdent par suicide, 20 fois plus que dans la population générale, 40 % d’entre eux feront au moins une tentative de suicide au cours de leur maladie. Objectif : Les objectifs de notre étude sont : – Déterminer la fréquence des tentatives de suicide chez les patients avec schizophrénie. – Identifier les facteurs prédictifs des tentatives de suicide chez ces patients. Méthodes : C’est une étude réalisée chez des schizophrènes suivis au Centre Psychiatrique Universitaire de Casablanca. Un questionnaire préétabli par les auteurs, utilisé pour déterminer les données sociodémographiques et les informations cliniques sur la maladie. Le MINI DSM IV, utilisé pour rechercher les comorbidités avec les épisodes dépressifs et l’abus de substance. Résultats : Les résultats préliminaires sont comme suit : – L’âge moyen de nos patients était de 36,5 ans. – 75 % sont célibataires, 25 % mariés. – La durée moyenne de la maladie est de 12 ans. – Plus d’un tiers des patients ont déjà fait une tentative de suicide au cours de leur maladie et cela soit dans un cadre délirant ou dépressif. – Seul 15 % des patients avaient un épisode dépressif actuel. – 87 % des patients sont addictes au tabac, 25 % au cannabis, et 12,5 % à l’alcool. Discussion : Plus d’un tiers de nos patients ont fait une tentative de suicide dans les antécédents, résultats comparables a ceux rapportés dans des études antérieures. Selon plusieurs études, l’abus de substances, ainsi qu’un épisode dépressif actuel sont associés à un haut risque de tentatives de suicide chez les patients schizophrènes. Dans une étude réalisée en 2003 sur 103 patients, les schizophrènes sous neuroleptiques classiques font plus de tentatives de suicide que ceux sous antipsychotiques. Conclusion : Les tentatives de suicide sont fréquentes au cours de la schizophrénie et doivent susciter l’intérêt des psychiatres, afin d’évaluer le risque suicidaire chez leurs patients pour prévenir cette complication, d’autant plus si des facteurs prédictifs, tel que la dépression et les troubles addictifs, sont présents. PO 077 IDENTIFICATION DES SCHÉMAS PRÉCOCES ET ÉVALUATION DE LA PRISE DE DÉCISION CHEZ LES SUICIDANTS ÂGÉS DE 18 À 60 ANS RASAONINA V. (1), TON T. (2) (1) CHI, CLERMONT DE L’OISE, FRANCE (2) NSERM U 669, PARIS, FRANCE La vulnérabilité aux conduites suicidaires est médiatisée par certaines dimensions spécifiques de la personnalité pouvant occasionner une prise de décision désavantageuse avec mise en danger de la vie. Pour établir des programmes de prévention et de prise en charge spécifique, il apparaît pertinent de caractériser, au mieux, les patients suicidants à l’aide de dimensions cliniques et neuropsychologiques. Dans cet objectif, nous avons conduit une étude clinique, descriptive et comparative, multicentrique, sur une cohorte appariée sur l’âge ± 5 ans et le sexe. Nous avons posé trois hypothèses : 41 8e Congrès de l’Encéphale – Les conduites suicidaires sont-elles associées à des schémas précoces spécifiques ? – Les conduites suicidaires sont-elles associées à une altération de la prise de décision ? – La prise de décision est-elle associée à des schémas précoces spécifiques ? Nous avons utilisé l’auto-questionnaire de Young pour identifier les schémas et les domaines, et le test informatisé IOWA GAMBLING TASK pour évaluer la prise de décision. Nos résultats ont mis en évidence l’existence du domaine « Manque de limites » (impulsivité) et des antécédents de passages à l’acte auto-agressifs associée aux conduites suicidaires ainsi que le lien entre les conduites suicidaires et le désespoir, une médication psychotrope plus importante et dans une moindre mesure, l’état émotionnel et la dépression. Nos résultats n’ont pu mettre en évidence une différence significative de la prise de décision entre les sous-groupes suicidant et non suicidant qui peut être en lien avec le fait que : dans notre échantillon la modalité de passage à l’acte ne correspond pas aux critères de haute létalité. La prise de décision apparaît altérée chez des patients ayant réalisé un passage à l’acte avec moyen violent ou à haute létalité selon la revue de la littérature. Il n’y a pas de relation entre la prise de décision et les différents domaines de schémas précoces. Sur le plan thérapeutique, la dimension impulsive, le désespoir, l’état émotionnel et les troubles de l’humeur peuvent représenter des cibles thérapeutiques. L’approche dimensionnelle de la personnalité par l’utilisation de l’auto-questionnaire de Young a un intérêt thérapeutique en permettant la prise en charge des schémas précoces par la schéma-thérapie. PO 078 DISPOSITIF DE RAPPELS TÉLÉPHONIQUES SYSTÉMATIQUES APRÈS UNE TENTATIVE DE SUICIDE EN POPULATION ADOLESCENTE COLIN S., TAIEB O. APHP CHU Avicenne, BOBIGNY, FRANCE Introduction : 1/3 des adolescents suicidants récidiveraient, dont 60 % dans les 1 an après la première tentative de suicide (TS), et 1 à 2 % décéderaient par suicide Divers dispositifs de suivi téléphonique post-TS ont déjà montré leur efficacité sur une population de suicidants adultes : nous évaluons ici la tolérance et l’impact d’une telle démarche auprès d’adolescents. Objectif : L’objet de notre étude est d’évaluer l’impact de 4 appels téléphoniques systématiques sur le suivi à un an de ces adolescents à risque suicidaire élevé. Méthode : Nous avons inclus tous les adolescents âgés de 15 à 21 ans admis pour TS aux urgences de l’hôpital Avicenne entre mai 2008 et mai 2009. Après l’entretien psychiatrique classique des urgences, tous les adolescents suicidants sont informés de notre programme de rappel systématique post-TS. Avec leur accord, (et celui d’un des parents si l’adolescent est mineur), nous les contactons par téléphone à 1 semaine, 1 mois, 6 mois, et 1 an post-TS. Ces 42 appels sont totalement indépendants des suivis mis en place après la TS, et permettent de mesurer 4 variables de suivi (récidive suicidaire, gestes auto-aggressifs, idées suicidaires, suivi psychiatrique et/ou psychologique en cours) selon un court entretien téléphonique élaboré à partir de la CSS (Columbia Suicide Scale). Résultats : Nous exposons ici les résultats préliminaires à 6 mois post-TS sur cette cohorte (N = 46). Ces résultats mettent en évidence un taux de récidive à 6 mois de 13 % (concordant avec les chiffres de la littérature) et un taux de perdus de vue de l’ordre de 40 %. En outre, nos résultats sont en faveur d’une meilleure compliance au suivi mis en place que celle retrouvée dans la littérature. Enfin, une grande partie des adolescents interrogés se disent satisfaits de ces appels. Malgré l’absence de groupe contrôle, les premiers résultats sont en faveur d’un impact positif de cette démarche de rappels dans la prévention tertiaire du suicide à l’adolescence. Nous comparerons dans une étude ultérieure l’impact de ce dispositif à celui d’un dispositif renforcé (avec contact e-mail + contact avec le médecin traitant). PO 079 Poster retiré par l’auteur PO 080 PLACE DES ANTIÉPILEPTIQUES DE NOUVELLE GÉNÉRATION DANS LE TRAITEMENT DU TROUBLE BIPOLAIRE KRAWIEC-ROLLET A., DAMMAK M.A., PASCALI P., ROUSSELOT B. EPSM-Marne, CHALONS-EN-CHAMPAGNE, FRANCE Introduction : Les thymorégulateurs représentent la pierre angulaire de la prise en charge des troubles bipolaires. Le lithium conserve sa place de chef de file aux côtés du Valproate de Sodium. Ces dernières années, d´autres molécules se sont ajoutées à cet arsenal thérapeutique : certains antipsychotiques mais également les nouveaux antiépileptiques. Matériels & méthode : Les auteurs se proposent, à travers une revue de la littérature, d´évaluer la place de ces médicaments dans le traitement du trouble bipolaire. On a effectué une recherche Pubmed sur les cinq dernières années, avec comme mots clés : Bipolar disorder, Lamotrigine, Topiramate, Gabapentin. Résultats & discussion : La Lamotrigine est la molécule qui a bénéficié du plus grand nombre d´études dans le cadre du traitement du trouble bipolaire par les nouveaux antiépileptiques. Les différentes études concluent à son action curative et préventive dans les dépressions bipolaires mais on note l´absence d´efficacité sur les récurrences maniaques. Un bénéfice dans le traitement des formes à cycle rapide a été rapporté par certains auteurs. Les travaux publiés utilisant le Topiramate, la Gapabentine ou la Pregabaline sont moins nombreux et leur niveau de preuve reste faible. La prescription de ces molécules doit être limitée aux formes résistantes ou réfractaires, si possible en association avec un ou plusieurs autres thymorégulateurs. Posters Conclusion : L´utilisation des nouveaux antiépileptiques dans le traitement du trouble bipolaire est une alternative possible pour les patients non répondeurs aux thymorégulateurs essentiels. Leur emploi se fait généralement en association, la lamotrigine étant la molécule qui a montré une certaine efficacité en particulier sur les dépressions bipolaires. L´utilisation de ces molécules doit tenir compte de leurs effets indésirables respectifs et du caractère hors-AMM de leur prescription dans cette indication. PO 081 L’ATELIER DE PRATIQUE CORPORELLE CONSTRUCTIVISTE : PLACE DANS LES THÉRAPIES COGNITIVO-COMPORTEMENTALES DU TROUBLE BIPOLAIRE PLACINES B. (1), VIGIER P. (1), ROULLEAUX J. (1), MELAINE G. (1), VIGIER C. (1), MILLET B. (2), BONVALOT T. (1) (1) Centre Hospitalier de Quimperlé, QUIMPERLÉ, FRANCE (2) Centre Hospitalier Universitaire, RENNES, FRANCE L’atelier de Pratique Corporelle Constructiviste intègre le parcours clinique proposé aux patients présentant un trouble bipolaire. Il débute par un programme de thérapie cognitivocomportementale centré sur des acquisitions de compétences cognitives. L’apprentissage est explicite, médié par des échanges verbaux. Un second programme corporel s’appuyant sur l’apprentissage implicite complète le premier, en faisant appel au savoir corporel, implicite en réactivant les programmes cognitivo-moteurs. Comment revisiter l’expérience corporelle ? L’apprentissage de la mindfulness ou pleine conscience permet la présence du sujet à lui-même : la pratique méditative centrée sur le phénomène respiratoire mobilise l’ensemble des capacités attentionnelles du sujet dans l’instant présent, supposant une intentionnalité. Une des techniques de méditation le body scan permet à partir d’une phase méditative de porter aussi son attention sur une partie de son corps, d’en prendre conscience, en association avec la rythmicité de la respiration, puis de passer à une autre partie de son corps opérant ainsi une véritable exploration corporelle permettant de découvrir non pas le corps comme une surface en interaction avec l’environnement mais aussi comme un espace rempli de phénomènes attentionnels et/ou émotionnels. La découverte de cet espace avec du relief permet d’envisager l’exploration d’une mobilité nouvelle en terme de variation, de rythme, associée à des moments de pleine conscience où l’ensemble des capacités attentionnelles mobilisées dans l’instant : l’espace péricorporel par l’association entre la respiration et le mouvement redécouvert, par des enchaînements d’actes moteurs, sans résistance et rythmés par des phénomènes respiratoires met dès lors en phase les actes moteurs avec la respiration. Cette réactivation du savoir corporel, référencée à la mémoire implicite permet la récupération de connaissances cognitives et d’habilités motrices : le sujet peut agir sur son environnement. L’exercice de la fonction énactive selon Francisco VARELA redonne la possibilité au sujet par une inten- tionnalité de mieux organiser son quotidien, d’agir sur la construction de sa réalité. PO 082 MIEUX CONNAÎTRE POUR MIEUX RECONNAÎTRE LE TROUBLE BIPOLAIRE KEBOUR K., BENBOUDJEMA H., SEMAOUNE B. HCA, ALGER, ALGÉRIE Le but de ce propos est d’attirer l’attention sur la tendance encore fréquente de sous-estimer la prévalence des troubles bipolaires (BP) et, par conséquent, d’en manquer le diagnostic. Le trouble bipolaire est une affection complexe dont le diagnostic est posé en moyenne une dizaine d’années après les premiers symptômes et après plusieurs changements de médecins. Une meilleure connaissance de sa présentation clinique et la recherche systématique de ses symptômes au cours d’une évaluation psychiatrique devrait permettre d’en améliorer le dépistage. Ce constat peut sans doute être mis en relation avec une survalorisation relative des troubles dépressifs, dysthymiques ou encore des troubles de la personnalité. Une meilleure connaissance des sous-types cliniques et un dépistage précoce seraient ensemble garants d’une prescription plus efficace, bien tolérée et correctement observée. Dans toutes les phases et formes cliniques du trouble BP, le traitement doit comporter un thymorégulateur. PO 083 UNE MÉLANCOLIQUE LYCANTHROPE (CAS CLINIQUE ET REVUE DE LITTÉRATURE) WALLACH C., TRAN S., DELAVENNE H., HOUY-DURAND E., FOULDRIN G. Pôle de Psychiatrie Générale et Universitaire n° 3, CHU Ch. Nicolle et CH du Rouvray, ROUEN, FRANCE La lycanthropie ou illusion de transformation corporelle en loup garou, est un symptôme psychiatrique rarement rencontré dans la pratique clinique. Nous exposons le cas de Mme M., 74 ans, qui a présenté une lycanthropie dans le cadre d’un épisode de mélancolie délirante décompensant un trouble bipolaire. Elle décrit un délire comportant essentiellement deux modalités hallucinatoires. Des hallucinations cénesthésiques avec la sensation d’apparition d’une pilosité au niveau du visage et des membres, et des hallucinations visuelles face à son reflet dans le miroir avec l’illusion d’apparition d’une pilosité sur la moitié du visage, une augmentation de la taille du nez, une coloration des yeux en jaune et l’apparition de deux crocs de chaque côté de la mâchoire. Ce syndrome a été réversible en trois semaines sous traitement associant Anafranil et Risperdal. Nous discuterons cette situation au regard des rares cas de lycanthropie décrits dans la littérature. 43 8e Congrès de l’Encéphale PO 084 DÉPISTAGE DE BIPOLARITÉ CHEZ UNE POPULATION DE DÉPRIMÉS TOUHAMI M. (1), FIFANI F. (2), BENZINEB A. (2), ELIDRISSI M.A. (1), KISRA H. (2) (1) Hôpital Militaire Avicenne, MARRAKECH, MAROC (2) Clinique Psychiatrique Arrazi, RABAT, MAROC Si le diagnostic de trouble bipolaire, peut être évident pour certains patients, tel n’est pas toujours le cas. Les difficultés du diagnostic ont été objectivées par plusieurs études, dont certaines ont montré, qu’un sujet bipolaire sur deux a consulté au moins trois professionnels de santé avant de recevoir un diagnostic approprié, avec un délai moyen de 10 ans d’évolution avant le diagnostic. Le trouble bipolaire et le trouble unipolaire ont en commun une manifestation clinique qu’est la dépression. L’hypomanie est assez souvent vécue par les patients comme une expérience agréable et non pathologique, par conséquent rarement rapportée spontanément. De ce fait, le diagnostic d’hypomanie ou trouble BP-II n’est pas établi dans 50 % des cas. L’objectif de notre étude est de chercher la prévalence du trouble bipolaire type II chez une population de déprimés, afin de mettre en exergue le rôle des échelles dans l’identification précoce de cette maladie encore trop souvent sous-diagnostiquée. Il s’agit d’une étude de dépistage d’un antécédent d’hypomanie chez une population de patients consultants ou hospitalisés pour un épisode dépressif majeur ou trouble dépressif récurent, au service de psychiatrie de l’hôpital militaire Avicenne de Marrakech et à la clinique psychiatrique Arrazi de Salé, sur une période de trois mois. Les diagnostics d’EDM et de TDR ont été établis selon les critères DSM IV-TR. L’outil de dépistage est l’Hypomania Checklist (CLH version française) qui a été rempli par les patients, ou par le psychiatre pour les patients analphabètes après sa traduction en arabe dialectale. Résultats en cours. PO 085 DÉFICITS COGNITIFS ASSOCIÉS À UNE INTOXICATION AU LITHIUM : À PROPOS DE L’ÉTUDE D’UN CAS SUR SIX MOIS BAUSIERE M., FERCHIOU A., RAUST A., SCHÜRHOFF F. AP-HP, Hôpital Henri Mondor – Albert Chenevier, Pôle de Psychiatrie ; Université Paris 12, Faculté de Médecine, IFR10, CRÉTEIL, FRANCE Nous présentons le cas d’un patient bipolaire de 57 ans, bien stabilisé sous lithiothérapie depuis dix ans, pris en charge pour une intoxication au lithium. Lors de la phase aiguë de l’intoxication, le patient a présenté un état confusionnel puis un oubli à mesure massif et des difficultés attentionnelles. Deux semaines plus tard, le bilan neuropsychologique a mis en évidence une altération des capacités attentionnelles, un déficit en mémoire de travail, une atteinte de la mémoire épisodique (modalité verbale) et une atteinte exécutive avec des 44 difficultés d’inhibition, de planification ainsi qu’une apraxie visuo-constructive. L’imagerie cérébrale morphologique réalisée à distance de l’intoxication au lithium était sans particularités, et notamment elle n’a pas mis en évidence d’atrophie corticale ou sous-corticale. Un deuxième bilan neuropsychologique réalisé six mois plus tard a montré une amélioration de l’efficience intellectuelle globale ainsi que des praxies visuo-constructives. On note une récupération partielle des capacités en mémoire épisodique mais la persistance de déficits exécutifs. L’évolution des capacités cognitives du patient permet de vérifier l’hypothèse d’une altération cognitive au cours d’une intoxication au lithium et de la réduction de cette toxicité au cours du temps. Les déficits cognitifs persistants sont décrits dans le trouble bipolaire. Même si le patient n’avait rapporté aucune plainte cognitive au préalable et avait une autonomie préservée, l’absence de bilan cognitif antérieur à l’intoxication au lithium ne permet cependant pas de juger de la qualité de la récupération, et ne permet donc pas d’exclure un processus démentiel. Une évaluation neurocognitive à distance est donc souhaitable. Dans la littérature, le rôle neuroprotecteur ou neurotoxique du lithium reste controversé. Si une méta-analyse récente retrouve peu d’effets négatifs sur la cognition induits par la lithiothérapie, peu d’études se sont intéressées aux éventuelles séquelles cognitives secondaires à une intoxication au lithium. Cette étude de cas suggère tout l’intérêt de l’évaluation neurocognitive des patients bipolaires dès le début de la prise en charge, en particulier avant l’instauration d’un traitement par lithium. PO 086 LAMOTRIGINE : INTÉRÊT DU RESPECT DES SCHÉMAS D’ADAPTATION POSOLOGIQUE MIGNAVAL F., QUEUILLE E., BRET P., BRET M.C. CHS Charles Perrens, BORDEAUX, FRANCE Introduction : La lamotrigine (LAM) est un antiépileptique qui a obtenu de nouvelles indications en 2009 notamment dans les troubles bipolaires. Sa demi-vie varie de 14 h lorsqu’elle est associée avec les inducteurs de la glucuronisation, elle peut atteindre 70 h en cas d’association au valproate. Le risque majeur lors de l’utilisation de ce médicament est l’apparition d’une éruption cutanée grave (syndrome de Lyell ou de Stevens-Johnson), laquelle survient dans les premières semaines de traitement. Matériels et méthode : Cette étude prospective a été réalisée sur une période 2 mois (août et septembre 2009) à la pharmacie. Elle a pour objectif de comparer l’adéquation entre les pratiques de prescriptions et les schémas posologiques recommandés par l’AMM (en fonction de l’association ou non à un inducteur de la glucuronisation ou au valproate). Résultats : Il y a eu 22 instaurations de traitement par LAM. Dans le cas d’association au valproate, la diminution de posologie de 25 à 12,5 mg/jour a été respectée dans tous les cas. Deux prescriptions sur 22 n’ont pas suivi le schéma posologique recommandé. Dans le premier cas, une augmentation Posters trop rapide de la posologie a entraîné une éruption cutanée importante nécessitant l’arrêt du traitement. Dans le second cas, la posologie de la LAM était insuffisante (25 mg au lieu de 50 mg) lors d’une association avec un inducteur de la glucuronisation (carbamazépine). Discussion : Cette étude montre l’importance du respect des recommandations en terme d’augmentation progressive de la posologie à l’initiation d’un traitement par LAM. En effet, une éruption cutanée a été observée pour le seul cas où la posologie a été augmentée trop rapidement. Lors d’une association avec un inducteur de la glucuronisation, il est nécessaire d’augmenter la posologie afin d’obtenir des concentrations plasmatiques suffisantes. Conclusion : La mise en place d’un traitement par LAM nécessite une période de 6 semaines d’adaptation posologique, période pendant laquelle une surveillance clinique étroite est primordiale. Le risque d’événement indésirable cutané peut être lié à l’utilisation de posologies initiales élevées, ainsi qu’à une utilisation concomitante de valproate. PO 087 QUALITÉ DE VIE ET PATHOLOGIES PSYCHIATRIQUES CHRONIQUES JRIDETTE S. (1), BEN HAOUALA S. (1), MARRAG I. (2), KHAMMOUMA S. (1), HADJ AMMAR M. (1), NASR M. (1) (1) Service de Psychiatrie, CHU, MAHDIA, TUNISIE (2) service de Psychiatrie CHU Mahdia, MAHDIA, TUNISIE La morbidité des maladies mentales chroniques n’est pas liée seulement aux modifications psychologiques, mais atteint aussi de nombreux aspects fonctionnels et psychosociaux pouvant aboutir à un véritable handicap social et une altération de la qualité de vie (QdV). L’objectif de ce travail était d’évaluer la QdV chez les patients présentant une schizophrénie, un trouble dépressif majeur récurrent (TDMR) ou un trouble bipolaire type I répondant aux critères diagnostiques du DSM IV. Les critères d’inclusions étaient un âge variant entre 18 et 65 ans et un suivi depuis au moins un an. Il s’agit d’une étude transversale réalisée à la consultation de psychiatrie du CHU de Mahdia. Les données ont été recueillies auprès des patients et en utilisant leurs dossiers médicaux. L’évaluation de la QdV a été effectuée à l’aide de la SF-36 dans sa version arabe littéraire. Ont participé à cette étude 360 patients schizophrènes (G1), 100 ayant un TDMR (G2) et 104 bipolaires type I (G3). La mesure de QdV a révélé que le score moyen global était de 54,6, de 40,5 et de 52,2 respectivement pour G1, G2 et G3 et que les taux d’altération respectifs étaient de 68,1, 84 et 78,8 %. L’étude des scores moyens par dimension a montré que l’altération portait chez le G1 sur la vitalité, les limitations dues à l’état physique et les limitations dues à l’état psychique, chez le G2 sur toutes les 8 dimensions de l’échelle et chez le G3 sur la vie et les relations avec les autres, les limitations dues à l’état physique et les limitations dues à l’état psychique. Les trois groupes de patients présentaient une altération de la QdV avec des taux similaires en dépit des aspects évolutifs différents de leurs pathologies. Cette évaluation aide à concevoir toute personne dans sa vie entière et nous permet notamment de découvrir que ce qui est important pour les patients peut ne pas être ce que nous pouvons croire importants pour eux. PO 088 FACILITER LES AJUSTEMENTS DES PROCESSUS COGNITIFS ET ÉMOTIONNELS CHEZ LES SENIORS BIPOLAIRES : ENSEIGNEMENTS DU PROGRAMME FACE© CELESTIN L.P. (1), CELESTIN-WESTREICH S. (2) (1) Hôpital Simone Veil, PARIS, FRANCE (2) Vrije Universiteit Brussel (VUB), BRUXELLES, BELGIQUE Contexte : Les troubles bipolaires (TB) chez les personnes âgées (TBA) ou seniors méritent une attention particulière au vu du segment de population grandissant concerné. Cette présentation analyse et illustre les défis particuliers de la prise en charge des TBA. Méthode : Nous visualisons l’analyse des spécificités épidémiologiques et cliniques du TB chez les seniors dans le modèle FACE© (Faciliter les Ajustements Cognitifs et Émotionnels) afin d’en déduire des points clés pour une démarche répondant à leurs besoins particuliers. Ce modèle résultant d’une collaboration franco-belge intègre les récentes données de recherche neuroscientifique ayant trait aux processus de contrôle cognitif et de régulation émotionnelle dans un programme biopsychosocial. Résultats : Les seniors bipolaires se révèlent vulnérables par la chronicité du trouble, ses croissantes (co)morbidités et interactions, avec l’âge, entre les dérégulations émotionnelles phasiques et les perturbations neurocognitives. Une intervention pertinente se devra donc de cibler les besoins physiques et la dynamique psychologique du senior et de la moduler en fonction de l’évolution et des caractéristiques du TBA. Elle devra ainsi s’élaborer autour du type et du cours antérieur de la maladie, de l’intensité et la récurrence des symptômes bipolaires avec ou sans traitement, et des comorbidités somatiques et psychiatriques susceptibles d’interagir avec les compétences neurocognitives du patient. Elle s’articulera enfin autour de la dynamique cognitivo-émotionnelle du senior et de ses proches. Les risques suicidaires et l’observance thérapeutique demeurent des préoccupations cardinales dans ce contexte. Ces points clés d’une démarche intégrative multidimensionnelle sont visualisés dans le modèle et illustrés par des vignettes cliniques. Conclusion : L’évolution complexe du TB au cours de la vie rend nécessaire une alliance optimalisée entre la pharmacoet la psychothérapie. Le senior bipolaire paraît ainsi pouvoir bénéficier d’une approche multimodale intégrative susceptible de répondre favorablement aux vulnérabilités biopsychosociales qui posent défi. Une meilleure disponibilité d’interventions appropriées pour les seniors bipolaires et leur entourage est recommandée. PO 089 ÉVALUATION DES TEMPÉRAMENTS AFFECTIFS DANS LES TROUBLES DE L’HUMEUR CHENNOUFI L., ELLOUZE F., BOUJEMLA H., MERSNI M., MESSELMENI M., AMRI H., BEN ABLA T., MRAD F. 45 8e Congrès de l’Encéphale Hôpital Razi, LA MANOUBA, TUNISIE Introduction : Les tempéraments affectifs constituent des traits prémorbides des épisodes affectifs majeurs. Ils auraient une place importante dans la clinique des troubles de l’humeur avec une influence sur l’expression symptomatique et sur l’évolution des épisodes thymiques. L’objectif de notre travail est d’évaluer les tempéraments affectifs chez des patients suivis pour troubles bipolaires I, II et trouble dépressif majeur récurrent (TDR) et de rechercher les corrélations entre tempéraments affectifs et caractéristiques cliniques et évolutives de ces troubles. Méthodologie : Il s’agit d’une étude transversale et comparative ayant porté sur des patients suivis dans le service de psychiatrie G à l’Hôpital Razi de Tunis, pour troubles de l’humeur (troubles bipolaires I, II et TDR) selon les critères diagnostiques du DSMIV. Le recueil des données cliniques a été fait à partir des dossiers médicaux. L’évaluation des tempéraments a été réalisée par passation des questionnaires semistructurés des tempéraments affectifs d’Akiskal et Mallya. Résultats : Le tempérament hyperthymique était plus représenté dans le groupe TBI comparé au groupe TDR. Sur le plan clinique, le tempérament dépressif était associé aux caractéristiques psychotiques, aux conduites suicidaires et aux comorbidités anxieuses tandis que le tempérament hyperthymique était associé à des conduites agressives. Conclusion : Les tempéraments affectifs présentent un intérêt majeur dans le diagnostic et la prise en charge des troubles de l’humeur. Ils seraient l’expression phénotypique des facteurs génétiques prédisposant aux troubles de l’humeur et pourraient donc constituer des dimensions candidates pour la recherche des gènes de vulnérabilité. PO 090 ÉVALUATION DE LA PRISE EN CHARGE DES PATIENTS BIPOLAIRES AU SERVICE HOSPITALO-UNIVERSITAIRE DU CENTRE HOSPITALIER SAINTE-ANNE BEAUMANOIR C., RIEU C., PAUBEL P., MACHEFAUX S., OLIÉ J.P. Centre Hospitalier Sainte-Anne, PARIS, FRANCE La prise en charge des troubles bipolaires est complexe. Il s’agit de traiter l’épisode thymique et le trouble bipolaire luimême. L’objectif de ce travail est de comparer les pratiques de prescription au sein du service hospitalo-universitaire (SHU) avec les recommandations existantes, afin d’étudier la faisabilité d’une évaluation des pratiques professionnelles (EPP) élargie à l’ensemble de l’hôpital. Tous les patients bipolaires du SHU entrants ou sortants du 15/12/2008 au 15/01/2009 sont inclus. Un audit des dossiers est réalisé afin de recueillir des données administratives, cliniques et thérapeutiques. En l’absence de référentiel français, nous avons choisi les recommandations de l’American Psychiatric Association (APA) de 2002 et du National Institute for health and Clinical Excellence (NICE) de 2006, ainsi qu’une synthèse de recom- 46 mandations parue dans l’Encyclopédie Médico-Chirurgicale (EMC) en 2005. Sur 30 patients inclus, 22 dossiers sont exploitables. 17 patients sont en phase avec les recommandations de l’APA, 9 avec NICE et 17 avec l’EMC. Pour 8 patients, les 3 recommandations sont suivies ; pour 2, aucune. Une des difficultés des EPP porte sur les référentiels choisis. Les recommandations ne sont pas superposables entre elles, et les patients non superposables aux recommandations, ce qui permet difficilement d’évaluer leur conformité. Ces résultats sont donc subjectifs, liés à l’interprétation des recommandations et de l’histoire du patient, et non systématisables ; ils ne permettent de conclure, ni sur les pratiques de prescription, ni sur la pertinence des recommandations choisies. Ce travail s’inscrit dans une étude préliminaire à une EPP. Il permet de se rendre compte de la difficulté de réalisation d’un tel travail à l’échelle de l’hôpital. PO 091 FACTEURS ASSOCIÉS À L’ALTÉRATION DE LA QUALITÉ DE VIE CHEZ LES PATIENTS BIPOLAIRES MARRAG I., KACHOURI R., HAJJI K., HADJ AMMAR M., NASR M. Hôpital Universitaire de Mahdia, MAHDIA, TUNISIE De part sa chronicité, la sévérité d’épisodes thymiques, la fréquence de symptômes résiduels invalidants, la prévalence élevée de pathologies psychiatriques et somatiques comorbides et la lourdeur de sa prise en charge au long cours, le trouble bipolaire (TB) est en mesure d’altérer la qualité de vie (QdV) des patients qui en souffrent. L’objectif de ce travail était d’identifier les facteurs associés à une altération de la QdV chez les patients bipolaires type I. C’est une étude transversale portant sur 104 patients bipolaires type I. La stabilité clinique a été confirmée à l’aide de l’échelle d’impression clinique globale (CGI). Les échelles d’évaluation du fonctionnement global (EGF), de l’autonomie sociale (EAS) et de l’interférence des effets secondaires avec la vie quotidienne de Lingjaerde ont été utilisées pour évaluer ces sphères respectives. La mesure de la QdV a été effectuée à l’aide de la SF-36 dans sa version validée en arabe littéraire. La moyenne des scores globaux à la SF-36 était de 52,2 attestant une détérioration chez 78,8 % des patients. Les scores moyens par dimension (SMD) ont révélé une altération touchant toutes les dimensions à l’exception de celle explorant l’activité physique (D1) avec un score de 75,6. L’analyse multivariée a permis d’identifier quatre facteurs ayant des corrélations significatives à l’altération de la QdV. Il s’agissait de l’absence d’activité de loisirs, de ressources budgétaires stables et d’activité professionnelle et de l’association de psychotropes. Les patients souffrant de TB, même lorsque cliniquement euthymiques, continuent de présenter une QdV altérée dont les facteurs en cause sont d’ordre sociodémographique non spécifiques au TB et d’ordre thérapeutique plus spécifiques qui sont en rapport étroit avec la particularité du traitement précisément préventif de ce trouble. Posters PO 092 IMPACT DU TROUBLE BIPOLAIRE TYPE I SUR LA QUALITÉ DE VIE DES PATIENTS MARRAG I., KACHOURI R., HAJJI K., HADJ AMMAR M., NASR M. Hôpital Universitaire de Mahdia, MAHDIA, TUNISIE Dans la pratique médicale courante, les problèmes de la qualité de vie (QdV) des patients bipolaires sont peu abordés malgré la chronicité, la sévérité et les répercussions importantes du trouble sur la vie socioprofessionnelle et familiale. L’objectif de ce travail était d’évaluer la QdV des patients bipolaires type I. C’est une étude transversale portant sur 104 patients bipolaires type I répondant aux critères du DSM IV-TR. L’évaluation de la QdV a était réalisée à l’aide de l’échelle générique la SF-36 dans sa version validée en arabe littéraire. La valeur seuil au-dessous de laquelle la QdV a été considérée comme altérée était celle de Léan (66,7). La moyenne des scores globaux à la SF-36 était de 52,2 attestant une détérioration chez 78,8 % des patients. Les scores moyens par dimension (SMD) ont révélé une altération touchant toutes les dimensions à l’exception de celle explorant l’activité physique (D1) avec un score de 75,6. La standardisation des SMD initiaux a permis de constater que l’altération touchait toutes les dimensions. La composante mentale (CM) dont le score standardisé a été estimé à 31,7, s’avérait plus altérée que celle physique (CP) dont le score standardisé a été estimée à 40,5. La mesure de la QdV des patients bipolaires revêt une importance toute particulière puisqu’elle permet non seulement de s’intéresser à la manière dont ce dernier perçoit et vit sa maladie mais aussi de réintroduire son point de vue quant à la prise en charge. PO 093 SAISONNALITÉ DES NAISSANCES DANS LES TROUBLES BIPOLAIRES (À PROPOS D’UNE ENQUÊTE AUPRÈS D’UNE POPULATION HOSPITALIÈRE TUNISIENNE) EL HADJ KHALIFA M., ZAAFRANE F., MHALLA A., GASSAB L., NASR A., MECHRI A., GAHA L. EPS Fattouma Bourguiba Monastir, MONASTIR, TUNISIE Introduction : La saison de naissance comme facteur de risque de développement ultérieur de trouble bipolaire s’inscrit dans une conception contemporaine de l’hypothèse neurodéveloppementale du trouble. Celle-ci suppose une altération précoce (anté ou périnatale) du développement cérébral d’origine diverse. Objectif : Décrire les répartitions mensuelle et saisonnière des naissances des patients souffrant de trouble bipolaire et les comparer à celles de la population générale. Matériel et méthodes : Nous avons relevé le mois et la saison de naissance des sujets souffrant de trouble bipolaire selon le DSM IV, hospitalisés au Service de Psychiatrie du CHU de Monastir (Tunisie) depuis 2003 jusqu’à 2006 (N = 148) à travers un recueil rétrospectif des données de leurs dossiers médicaux. La comparaison a été faite par rapport à la population générale tunisienne à travers les données de naissances mensuelles fournies par l’Institut National des Statistiques. Nous avons calculé pour chaque groupe de malades, en fonction de l’année de référence, le nombre des naissances attendues par mois et par saison. Résultats : La répartition mensuelle des naissances des patients bipolaires a montré trois pics, en décembre (10,4 %), février (9,6 %) et mai (14,8 %). Quant à la répartition saisonnière des naissances, une prédominance printanière des naissances (32 %) a été notée. La comparaison des naissances mensuelles observées et attendues chez les patients bipolaires a montré qu’il existait un excès de naissance aux mois de décembre (+ 27 %), février (+ 16), mai (+ 66 %) et un déficit surtout marqué aux mois de novembre (– 40 %) et octobre (– 50 %). La différence était néanmoins non significative. La répartition des naissances saisonnières observées et attendues des patients bipolaires a montré un excès durant le printemps (+ 26 %), et des déficits en hiver (– 3 %), en été (– 7 %), et en automne (– 22 %). La différence était cependant non significative. Conclusion : Notre étude montre un excès de naissances printanières chez les patients souffrant de trouble bipolaire. Ce résultat soulève l’implication de la saisonnalité des naissances dans ces troubles thymiques. PO 094 NON-OBSERVANCE DU TRAITEMENT PROPHYLACTIQUE PAR LES THYMORÉGULATEURS : ÉTUDE PROSPECTIVE SUR DEUX ANS DE 88 PATIENTS BIPOLAIRES TYPE I EL HADJ KHALIFA M. (1), MECHRI A. (1), BOUZGARROU L. (1), MRAD A. (1), DOUKI W. (2), NAJJAR M.F. (2), GAHA L. (1) (1) Service de Psychiatrie, CHU de Monastir, MONASTIR, TUNISIE (2) Laboratoire de Biochimie – Toxicologie, CHU de Monastir, MONASTIR, TUNISIE Introduction : Les thymorégulateurs représentent le pilier principal du traitement prophylactique au long cours des troubles bipolaires. Toutefois, l’usage de ces molécules en pratique clinique est confronté au problème de non observance incriminé dans la réduction de leur efficacité. Les objectifs de cette étude étaient d’estimer la fréquence de la non observance du traitement thymorégulateur et d’en rechercher les facteurs associés dans un groupe des patients suivis pour trouble bipolaire de type I. Patients et méthode : Nous avons mené une étude prospective sur deux ans, portant sur 88 patients bipolaires type I selon les critères DSM IV (57 hommes et 31 femmes, d’âge moyen 38,7 ± 11,5 ans) sous traitement thymorégulateur depuis au moins douze mois, répartis en trois groupes selon la molécule prescrite : le lithium (n = 38), la carbamazépine (n = 31), ou le valproate (n = 19). L’observance au traitement a été estimée par le monitoring biologique de la molécule thymorégulatrice. La non observance était définie par la présence 47 8e Congrès de l’Encéphale des concentrations plasmatiques en dehors des fourchettes thérapeutiques : 0,6-1,0 mmol/L pour le lithium, 4-10 mg/L pour la carbamazépine et 50-100 mg/L pour le valproate. Résultats : La fréquence de la non observance des thymorégulateurs était estimée à 59,1 %. Cette fréquence était de 68,4 % chez les patients sous lithium, de 38,7 % chez les patients sous carbamazépine et de 73,7 % chez les patients sous valproate avec une différence significative (p = 0,015). L’analyse multivariée a conclu que la non observance était associée au délai d’instauration et au nombre de substitutions antérieures du traitement thymorégulateur, au traitement associé par des neuroleptiques et à la fréquence des récidives thymiques. Discussion et conclusion : Le taux de la non observance trouvé dans notre étude est élevé et proche de la limite supérieure des taux rapportés par la littérature (entre 20 et 66 %). Ce taux affecte considérablement la réponse thérapeutique et expliquerait la fréquence des récidives thymiques dans notre population. Le renforcement de la surveillance thérapeutique et l’association des mesures psychoéducatives seront nécessaires pour améliorer l’observance des patients bipolaires sous traitement thymorégulateur au long cours. PO 095 ÉVALUATION DE LA RÉPONSE THÉRAPEUTIQUE AUX THYMORÉGULATEURS DANS LE TROUBLE BIPOLAIRE TYPE I : ÉTUDE PROSPECTIVE DE 88 PATIENTS EL HADJ KHALIFA M. (1), MECHRI A. (1), BOUZGARROU L. (1), DOUKI W. (2), NAJJAR M.F. (2), GAHA L. (2) (1) Service de Psychiatrie, CHU, MONASTIR, TUNISIE (2) Laboratoire de Biochimie-Toxicologie, CHU, MONASTIR, TUNISIE Introduction : Le trouble bipolaire type I représente un enjeu majeur de santé publique devant la fréquence de cette pathologie, ses lourdes conséquences sur les patients et leurs entourages et ses coûts directs et indirects élevés. Dans le champ des interventions pharmacologiques, le lithium conserve sa place comme chef de fil des traitements thymorégulateurs. Certaines molécules comme la carbamazépine, le valpromide, la lamotrigine et certains antipsychotiques atypiques ont élargi cet arsenal thérapeutique. Objectif : L’évaluation chez un groupe des patients bipolaires type I, la réponse thérapeutique aux thymorégulateurs, en termes de fréquence et de sévérité des récidives thymiques. Patients et méthodes : Il s’agit d’une étude prospective, de type cohorte menée sur deux ans à la consultation externe de psychiatrie du CHU de Monastir. Nous avons colligé 88 patients régulièrement suivis pour trouble bipolaire type I (57 hommes et 31 femmes d’âge moyen de 38,7 ± 11,5 ans), et mis sous un seul thymorégulateur pendant au moins une année. Ces patients ont été répartis en 3 groupes en fonction de la molécule thymorégulatrice utilisée (lithium, valproate et carbamazépine). Résultats : Durant les deux ans de suivi, 103 récidives thymiques ont été recensées et 62,5 % de nos patients ont présenté au moins une récidive thymique avec un nombre moyen de 0,6 récidive par patient par an. Les taux de récidives pour les trois groupes ont été sensiblement comparables. 54,5 % des récidives étaient de type maniaque et ont nécessité au moins une hos48 pitalisation. Le taux de récidives thymiques a été statistiquement corrélé à l’âge avancé, au tabagisme, à la mauvaise observance thérapeutique et au nombre des épisodes avant l’inclusion. Concernant les caractéristiques évolutives, la transformation en cycle rapide, l’évolution saisonnière du trouble bipolaire et l’association d’une dysthymie a concerné respectivement 7,8 %, 11,1 % et 5,3 %. Conclusion : Ce travail a permis de souligner les difficultés rencontrées par le clinicien dans la prise en charge des patients bipolaires. L’association de certains facteurs comme l’âge avancé, le nombre élevé de récidives antérieures et l’inobservance thérapeutique aurait un impact négatif sur l’évolution du trouble bipolaire. PO 096 HOMICIDE ET TROUBLES DE L’HUMEUR LAHLOU F., ELGHAZOUANI F., AALOUANE R., RAMMOUZ I. CHU Hassan II, FÈS, MAROC L’agressivité et la violence sont deux composantes associées fréquemment aux troubles psychiatriques. Les travaux récents se focalisent sur l’évaluation du risque des comportements violents chez les malades souffrant de troubles de l’humeur. L’homicide qui constitue le point extrême de la violence existe dans le cadre de troubles affectifs majeurs. Objectifs : Notre travail a tenté d’étudier la prévalence des troubles de l’humeur chez les patients commettant un homicide, d’étudier leurs caractéristiques sociodémographiques, cliniques et de chercher les facteurs prédictifs de violence chez ces malades. Patients et méthodes : On a mené une étude rétrospective sur 22 ans (depuis 1987 à 2009), à partir des observations cliniques, des expertises psychiatriques et d’une fiche d’exploitation comportant 40 items. Résultats : On a enregistré 40 cas d’homicide pathologiques dont 27 schizophrènes, 4 troubles de la personnalité, 6 psychoses paranoïaques, 3 cas d’homicide souffrant de troubles de l’humeur (2 cas de trouble dépressif et un cas de trouble bipolaire en accès maniaque). Conclusion : Agir sur les paramètres du suivi psychiatrique et la compliance thérapeutique et penser à travailler plus avec des échelles d’évaluation de la dangerosité des malades ayant de troubles de l’humeur. PO 097 HYPOMANIE ET SYNDROME PRÉMENSTRUEL ELGHAZOUANI F., AARAB C., AALOUANE R., RAMMOUZ I. Hôpital Ibn Alhassan, FÈS, MAROC Le syndrome prémenstruel est caractérisé par son polymorphisme symptomatique, notamment la dysphorie, l’irritabilité et l’humeur dépressive. Cependant les symptômes maniaques ou hypomaniaques sont rarement rapportés dans la littérature. Dans ce cadre, nous proposons le cas d’une patiente présentant des épisodes d’hypomanie au début de chaque cycle menstruel. C’est une patiente âgée de 17 ans, sans antécédents personnels ou familiaux de troubles de l’humeur qui présente depuis Posters 3 ans, dès la puberté, des épisodes hypomaniaques faits d’instabilité psychomotrice, insomnie, irritabilité, générosité excessive, familiarité de contact, des idées de grandeur et de surestime du soi. Ces épisodes surviennent à chaque cycle menstruel, débutent le premier jour des règles et disparaissent spontanément après 7 à 10 jours. La patiente a été mise sous un traitement thymorégulateur à base de carbamazépine. Une très bonne amélioration clinique a été constatée. La patiente n’a pas présenté des épisodes d’hypomanie depuis qu’elle a été mise sous traitement. Une discussion de ce cas clinique et une revue de littérature seront rapportées. PO 098 TROUBLE BIPOLAIRE ET MIGRAINE ONEIB B., ELLOUDI H., BELHACHMI A., BELBACHIR S., OUANASS A. Clinique Universitaire Psychiatrique Arrazi CHU Ibn Sina, RABAT-SALÉ, MAROC L’étude épidémiologique des associations entre troubles mentaux et affections somatiques a fait l’objet de plusieurs travaux. Ces derniers ont confirmé l’existence de comorbidité entre ces deux catégories de pathologies. D’autres études sont allées plus loin dans leur recherche, elles ont essayé de donner des explications justifiant cette association qu’elle soit d’ordre biologique, environnementale et autres. Parmi ces comorbidités, on retrouve la migraine qui peut être associée à des pathologies psychiatriques notamment le trouble bipolaire, le trouble anxieux, la dépression… Nous avons réalisé une étude chez 20 patients bipolaires, chez qui nous avons cherché la présence de migraine selon la classification l’ICHD (the 2nd Edition of The International Head ache Classification) de la migraine. Nous avons trouvé que 45 % des patients ont eu de la migraine dont 77 % ont présenté une migraine avec aura. L’objectif de notre étude est d’élargir notre échantillon afin de montrer la signification positive de l’association entre ces deux pathologies. PO 099 CARACTÉRISTIQUES CLINIQUES ET SOCIODÉMOGRAPHIQUES D’UNE COHORTE DE PATIENTS SOUFFRANT DE TROUBLES BIPOLAIRES EN FRANCE NUSS P. (1), DE CARVALHO W. (2), BLIN P. (3), LOZE J.Y. (4), ARNAUD R. (5), FILIPOVICS A. (5), DILLENSCHNEIDER A. (5) (1) CHU Saint-Antoine, PARIS, FRANCE (2) Bd Victor Hugo, PARIS, FRANCE (3) Inserm, CIC 0005 pharmacoépidémiologie, BORDEAUX, FRANCE (4) Otsuka Pharmaceutical France SAS, RUEIL MALMAISON, FRANCE (5) Bristol-Myers-Squibb, RUEIL MALMAISON, FRANCE Objectifs : Décrire les caractéristiques cliniques et sociodémographiques d’une cohorte de patients ambulatoires souffrant de troubles bipolaires (TB) en France. Méthodologie : Étude observationnelle, transversale, multicentrique réalisée en France auprès d’un échantillon aléatoire de psychiatres hospitaliers et libéraux. La maladie a été décrite dans sa globalité et en fonction de la phase en cours de la maladie. Résultats : 135 psychiatres (âge moyen 49 ans, 66 % d’hommes, 34 % hospitaliers), répartis sur le territoire français, ont sélectionné 619 patients analysables caractérisés par : – âge moyen : 50 ans – femmes : 62 % – ≥ Bac + 3 : 25 % – célibataires : 23 % – obèses : 16 % – ATCD familiaux psychiatriques : 57 % – âge moyen début des troubles : 33 ans – nombre moyen d’hospitalisations depuis le début de la maladie : 4 – bipolaires I (TB I) : 58 %, bipolaires II (TB II) : 42 % – 2 fois plus d’épisodes dépressifs que d’épisodes maniaques ou hypomaniaques – cycles rapides : 11 % – troubles de la libido : 23 % Caractéristiques des patients en fonction du type de TB : TB I (N = 359) TB II (N = 260) Caractéristiques globales de la maladie Nombre moyen d’épisodes Épisodes maniaques/hypomaniaques Épisodes dépressifs Délai moyen entre le début des troubles et la 1re consultation psychiatrique (ans) Score moyen EGF Score moyen EGF ≤ 50 Présence de comorbidités psychiatriques Tentatives de suicide dont tentatives portant atteinte au schéma corporel Sauvegarde de justice demandée 10 4 6 1 57 38 % 44 % 32 % 18 % 20 % 9 3 6 3 63 22 % 47 % 42 % 22 % 5% Caractéristiques de la phase en cours Présence de caractéristiques psychotiques 26 % 15 % 49 8e Congrès de l’Encéphale TB I (N = 359) TB II (N = 260) 34 % 17 % 7% 33 % 14 % 6% Tabagisme Abus ou dépendance alcoolique Abus ou dépendance à une substance illicite Conclusion : Les TB restent sévères et invalidants avec une prédominance d’épisodes dépressifs, une proportion élevée de cycles rapides, de comorbidités et de symptômes psychotiques associés. Ces caractéristiques sont plus marquées chez les patients souffrant de TB I. PO 100 PRISE EN CHARGE THÉRAPEUTIQUE DES PATIENTS SOUFFRANT DE TROUBLES BIPOLAIRES DE CARVALHO W. (1), NUSS P. (2), BLIN P. (3), ARNAUD R. (4), FILIPOVICS A. (4), LOZE J.Y. (5), DILLENSCHNEIDER A. (4) (1) Bd Victor Hugo, PARIS, FRANCE (2) CHU Saint-Antoine, PARIS, FRANCE (3) Inserm, CIC 0005 Pharmacoépidémiologie, BORDEAUX, FRANCE (4) Bristol-Myers-Squibb, RUEIL MALMAISON, FRANCE (5) Otsuka Pharmaceutical France SAS, RUEIL MALMAISON, FRANCE Objectifs : Estimer en France les modalités de prise en charge thérapeutique des patients ambulatoires souffrant de troubles bipolaires (TB). Score moyen EGF ≤ 50 Durée moyenne de la phase (mois) Présence de caractéristiques psychotiques % patients hospitalisés au cours phase actuelle Patients traités pour leur maladie Antipsychotiques (ATP) ≥ 2 ATP Thymorégulateurs (TR) ≥ 2 TR Antidépresseurs (AD) ≥ 2 AD Association des 3 classes de traitement Dépressive (N = 205) Hypomaniaque (N = 75) Maniaque (N = 49) Mixte (N = 62) Euthymique (N = 227) 42 % 7 15 % 25 % 99 % 54 % 10 % 70 % 3% 89 % 14 % 26 % 27 % 5 30 % 15 % 94 % 65 % 33 % 75 % 11 % 29 % 8% 6% 74 % 2 61 % 62 % 100 % 91 % 24 % 90 % 0% 12 % 0% 6% 45 % 5 32 % 25 % 100 % 53 % 6% 76 % 14 % 63 % 6% 14 % 5% 21 12 % 2% 99 % 49 % 8% 83 % 13 % 49 % 9% 14 % Conclusion : 99 % des patients souffrant de TB sont traités pharmacologiquement dont 56 % par un antipsychotique quelle que soit la phase de la maladie. Les patients bipolaires sont majoritairement polymédiqués et 16 % sont traités par une association antipsychotique/thymorégulateur/antidépresseur. Les associations médicamenteuses de même classe sont en revanche rares (14 % d’antipsychotiques, 9 % de thymorégulateurs, 11 % d’antidépresseurs). Les principales raisons de modification du traitement sont le manque d’efficacité (38 %) et le changement de phase (32 %). 50 Méthodologie : Étude observationnelle, transversale, multicentrique réalisée en France auprès d’un échantillon aléatoire de psychiatres hospitaliers et libéraux. La maladie dans sa globalité ainsi qu’en fonction de ses phases a été décrite. Résultats : 135 psychiatres (âge moyen 49 ans, 66 % d’hommes, 34 % hospitaliers), répartis sur le territoire français, ont sélectionné 619 patients analysables caractérisés par : – âge moyen : 50 ans – femmes : 62 % – bipolaires I : 58 %, bipolaires II : 42 % – prise en charge psychothérapique : 79 % des patients (91 % en phase maniaque et 85 % en phase dépressive) – prise en charge médicamenteuse : 99 % des patients – observance estimée ≥ 80 % : 86 % des patients (98 % en phase euthymique, 80 % pour les phases dépressive, hypomaniaque ou maniaque) – raisons de modification de traitement : manque d’efficacité (38 %), changement de phase (32 %), tolérance (18 %), demande du patient (8 %), observance (4 %). Caractéristiques des patients en fonction de la phase actuelle de la maladie : PO 101 BESOINS ET ATTENTES DES PATIENTS BIPOLAIRES EN FRANCE : RÉSULTATS DE L’ÉTUDE ECHO (PERCEPTION DU VÉCU CHEZ DES PATIENTS BIPOLAIRES) COURTET P. (1), CHABANNES J.P. (2), MEYNARD J.A. (3), LOZE J.Y. (4), MOREAU MALLET V. (5) (1) CHU Lapeyronie, MONTPELLIER, FRANCE (2) CHS, SAINT-EGREVE, FRANCE (3) CHS M. Lacroix, LA ROCHELLE, FRANCE Posters (4) Otsuka Pharmaceutical France SAS, RUEIL MALMAISON, FRANCE (5) Bristol-Myers-Squibb, RUEIL MALMAISON, FRANCE Objectif : 1re étude française sur la perception de patients bipolaires I sur leur pathologie, sa prise en charge, leurs relations sociofamiliales, leurs attentes. Méthode : 300 patients bipolaires I, screenés avec le MDQ (critères DSM IV), ont été interrogés par IPSOS Health (déc. 2008-fév. 2009) en entretiens téléphoniques semi-structurés, sur la base d’un questionnaire établi par un comité scientifique. Sélection des patients à partir de psychiatres, réseaux associatifs, médecins généralistes, panels de l’institut de sondage et conforme aux quotas de représentativité nationale INSEE 99. Résultats : Retard de prise en charge : diagnostic tardif (5 ans), 1re hospitalisation pour dépression ou tentative de suicide (60 %), alors qu’ils ont consulté un médecin généraliste pour des prodromes thymiques depuis l’âge de 25 ans. Données en faveur d’un vécu douloureux des symptômes : peur des rechutes (69 %), impact sur la vie quotidienne (70 %), attitudes de rejet ou de discrimination sociale et familiale (73 %). Seulement la moitié des bipolaires parlent de leur maladie avec leur entourage. Stabilité clinique fragile : alors qu’ils ont le sentiment de réaliser des efforts permanents pour contrôler la maladie (64 %), on note des symptômes persistants (33 %) surtout du registre dépressif (46 %) ou maniaque (21 %) et des effets secondaires des médicaments (80 %). Près de la moitié des patients reçoivent un antidépresseur. Demande accrue de dialogues avec les professionnels de santé (51 %), une aide dans la gestion de leur vie professionnelle (40 %), un travail valorisant (46 %), plus de soutien de leurs proches (37 %), des médicaments avec moins d’effets secondaires (35 %). Conclusion : Les données mettent en lumière le désir des patients bipolaires I de guérir ou de maîtriser les troubles, leur sentiment imprécis d’appartenir à une catégorie particulière de malades, leurs relations sociales rendues difficiles par leur isolement et la stigmatisation sociale. Ils expriment leur besoin de soutien par les soignants et la nécessité de prendre en charge une maladie reconnue chronique qui leur « gâche la vie » (92 %). Ils souhaitent des interlocuteurs compétents et compréhensifs pour trouver un équilibre de l’humeur satisfaisant et les aider dans leur vie socioprofessionnelle. PO 102 LA RÉACTIVITÉ ÉMOTIONNELLE COMME INDICATEUR DE LA TRAJECTOIRE THYMIQUE DES PATIENTS BIPOLAIRES AU COURS D’UNE PRISE EN CHARGE DE 3 SEMAINES M’BAILARA K. (1), COSNEFROY O. (1), DESAGE A. (2), CHEVRIER F. (2), GARD S. (2), HENRY C. (3) (1) Université Bordeaux 2, BORDEAUX, FRANCE (2) CH Charles Perrens, BORDEAUX, FRANCE (3) APHP A. Chenevier, CRÉTEIL, FRANCE Introduction : L’hétérogénéité clinique des troubles bipolaires pose problème tant au niveau du diagnostic qu’au niveau de la prise en charge. Une question fondamentale à l’heure actuelle est d’éviter le démantèlement des sous-types cliniques (dépression agitée, dépression mixte, etc.). L’approche dimensionnelle et en particulier le concept de réactivité émotionnelle propose un travail dans ce sens. De précédentes études ont montré la pertinence de cet indicateur clinique, le vécu émotionnel des patients étant ainsi situé sur un continuum allant de l’hyperréactivité à l’hyporéactivité émotionnelle. Cependant aucune étude n’a questionné l’évolution au cours d’une prise en charge. L’objectif de cette étude est de décrire l’évolution de la réactivité émotionnelle au cours du temps chez des patients bipolaires pris en charge pour un accès thymique. Méthode : 145 patients présentant un trouble bipolaire selon les critères du DSM IV ont été inclus. Au moment de l’inclusion, ils remplissent les critères pour un épisode dépressif majeur, une (hypo)manie ou un état mixte. Quatre évaluations ont été proposées à raison de une toutes les semaines après l’inclusion. Résultats : La réactivité émotionnelle évoluent selon 4 trajectoires sur une période de 3 semaines chez des patients présentant un accès thymique et ayant reçu un diagnostic de troubles bipolaires. Deux profils présentent à l’inclusion une hyperréactivité émotionnelle (l’une n’évoluant pas au cours des 3 semaines de prise en charge et l’autre présentant une amélioration linéaire dès la seconde semaine puis un retour à une normoréactivité émotionnelle à la troisième semaine). Deux autres trajectoires présentent une hyporéactivité émotionnelle (l’une ayant une amélioration linéaire et lente avec une hyporéactivité de moindre niveau après 3 semaines de prise en charge ; l’autre ayant une amélioration très rapide avec un retour à un niveau de réactivité émotionnelle de base dès la deuxième semaine). Conclusion : La réactivité émotionnelle est un indicateur intéressant de l’évolution des patients bipolaires présentant un accès thymique. Nos résultats montrent l’importance de l’évaluation à une semaine pour prédire l’évolution des patients, l’évaluation à l’inclusion n’étant pas assez prédictive des trajectoires développementales des patients. PO 103 RETENTISSEMENT FAMILIAL DES TROUBLES BIPOLAIRES BELHACHMI A., OUAHID W., ONEIB B., BELBACHIR S., OUANASS A. Hôpital Universitaire Psychiatrique Ar-razI, SALÉ, MAROC Insuffisamment connus et reconnus, les troubles bipolaires justifient un diagnostic précoce en raison de leur important retentissement. Les patients bipolaires sont surexposés au risque de rupture conjugale. Ils divorcent ou demeurent célibataires plus que les autres. Le conjoint, dans la crainte d’aggraver les conflits, supporte plus ou moins sereinement cette maladie dont il a souvent à assumer les conséquences. Pour les enfants, ce climat de désorganisation familiale leur fait perdre leurs repères. Les membres de la famille ou l’entourage jouent un rôle majeur dans l’accompagnement du patient au quotidien, et il est important qu’ils soient eux-mêmes bien informés pour favoriser leur implication. 51 8e Congrès de l’Encéphale Nous menons une enquête auprès des patients pour répondre à certaines questions concernant les conséquences du trouble bipolaire sur la vie de famille, et nous proposons quelques suggestions pour faciliter la réintégration du patient bipolaire dans le milieu familial. PO 104 TROUBLE BIPOLAIRE TYPE I ET COMORBIDITÉ SOMATIQUE BOUSSAID N., MARRAG I., HAJJI K., NASRALLAH M., HADJ AMMAR M., NASR M. Hôpital Universitaire de Mahdia, MAHDIA, TUNISIE La comorbidité des troubles de l’humeur est extrêmement fréquente et soulève de nombreuses questions d’ordre clinique, étiologique et thérapeutique. Par ailleurs, l’existence d’une comorbidité au cours des troubles de l’humeur s’accompagne généralement d’une symptomatologie plus sévère et de façon générale d’un moins bon pronostic. Les objectifs de ce travail étaient d’estimer la prévalence de la comorbidité somatique chez les patients bipolaires type I et d’étudier les liens que cette comorbidité peut entretenir avec les données sociodémographiques, cliniques, évolutifs et thérapeutiques. C’est une étude transversale portant sur 104 patients bipolaires type I selon les critères du DSM IV-TR suivis à la consultation de psychiatrie de CHU Mahdia. Les informations ont été recueillies auprès des malades en utilisant aussi leurs dossiers médicaux à l’aide d’un questionnaire pré établi. Les résultats concernant les caractéristiques générales ont révélé un âge moyen de 39 ans, une prédominance masculine (58,7 %), une absence d’activité professionnelles (62,5 %), un nombre moyen d’hospitalisations de 3,8, un retard de diagnostic en moyenne de 2,9 ans, une présence d’au moins deux épisodes dépressifs chez 6,7 % des patients et une prescription du sel de lithium, de la carbamazépine et du valproate de sodium dans respectivement 20,1, 38,5 et 38,5 % des cas. La comorbidité somatique a été notée dans 21,2 % des cas. Les affections les plus retrouvés étaient l’obésité, le diabète et l’HTA avec des prévalences respectives de 6,7, 7,7 et 5,8 %. L’intérêt de l’étude des comorbidités réside dans le fait que l’association de l’affection psychiatrique et somatique peut occasionner un retard de diagnostic, une péjoration du pronostic, des difficultés de prise en charge et un surcoût économique ce qui incite le praticien à prendre des dispositions pour un diagnostic précoce. PO 105 ÉTUDE DE L’INSIGHT CHEZ LE PATIENT BIPOLAIRE CHAGH R., MANOUDI F., ASRI F., TAZI I. Service Psychiatrique Universitaire Centre Hospitalier Universitaire Mohamed VI, MARRAKECH, MAROC L’étude de l’insight ou la conscience du trouble mental suscite depuis une vingtaine d’années un intérêt particulier. Si l’insight a été beaucoup étudié dans la schizophrénie, seules quelques études ont porté sur ce sujet dans le trouble bipolaire. Nous nous sommes intéressés à mesurer ce paramètre chez les sujets bipolaires durant la période intercritique. L’objectif principal était de comparer l’insight de patients bipolaires sta52 bilisés depuis plusieurs mois et celui de patients en fin d’hospitalisation. L’objectif secondaire était d’étudier les facteurs sociodémographiques et cliniques pouvant être associés à l’insight chez ces sujets et notamment la nature de la dernière rechute. Nous avons inclus 40 sujets bipolaires euthymiques, 20 stabilisés depuis une durée moyenne de 4 mois et 20 vus au décours d’une hospitalisation. Nous avons utilisé l’échelle d’insight de Birchwood ; les patients inclus étaient cliniquement euthymiques, ce qui était vérifié par les échelles de dépression de Hamilton et de manie de Young. Nos résultats et notre conclusion sont en cours. PO 106 TRAITEMENT D’UN PREMIER ACCÈS MANIAQUE SOUISSI S. (1), MINIAOUI S. (1), BAKRI L. (2), BEN ROMDHANE I. (1), CHOUBANI Z. (1), NACEF F. (1) (1) Hôpital Razi, La Manouba, TUNIS, TUNISIE (2) Hôpital Razi, Mannouba, Tunisie, MANNOUBA, TUNISIE Plusieurs travaux se sont intéressés au traitement biologique d’un premier accès maniaque : les molécules utilisées, leurs indications, la durée du traitement, etc. Toutefois, la différence est grande entre les recommandations théoriques et la pratique clinique. L’objectif de ce travail est d’étudier notre conduite à tenir face à un premier accès maniaque. Il s’agit d’une étude rétrospective sur dossiers de patients hospitalisés au service de psychiatrie A de l’hôpital RAZI pour un premier accès maniaque pendant les années 2007 et 2008. À partir de ces dossiers, on a relevé des paramètres sociodémographiques, cliniques, thérapeutiques et évolutifs. Nos résultats ont été confrontés à ceux de la littérature. PO 107 TENTATIVE DE SUICIDE AVEC SYMPTÔMES BIPOLAIRES AYANT CONDUIT AU DIAGNOSTIC DE SYNDROME DE SNEDDON LALANNE-TONGIO L. CHU Strasbourg, STRASBOURG CEDEX, FRANCE Le syndrome de Sneddon (SNS) est un syndrome dysimmunitaire qui associe des accidents cérébraux ischémiques et un livedo généralisé. La littérature rapporte une comorbidité dépressive dans 30 % des cas. En 2008, un patient de 70 ans fut hospitalisé à la Clinique Psychiatrique de Strasbourg à la suite d’une tentative de suicide par arme blanche. Il présentait un épisode dépressif majeur associé à des éléments psychotiques congruents à l’humeur caractérisés par des idées d’inutilité, de culpabilité, de désespoir et d’incurabilité. Le tableau fluctuait avec des épisodes d’hypomanie se manifestant par une euphorie modérée, une tachyphémie et une agitation psychomotrice. Sa pression artérielle était à 17/10 cmHg. Il présentait une désorientation temporo-spatiale sans signe neurologique focal identifiable. Il n’avait aucun antécédent personnel ou familial de maladie psychiatrique mais de lourds antécédents cardiovasculaires. Posters Un traitement oral par olanzapine fut initié à la dose de 7,5 mg par jour. L’IRM cérébrale en séquence T2 révéla de nombreuses hyperdensités de la substance blanche, dont certaines récentes (diffusion). Sous anti-psychotiques, on observa une amélioration des troubles. Néanmoins, deux semaines après, une agitation maniaque aiguë associée à un délire mystique et des hallucinations visuelles apparurent, parallèlement à un pic hypertensif (21/11 cmHg). L’augmentation du dosage de l’olanzapine resta sans effet. Une IRM cérébrale exclut une leucoencéphalopathie postérieure réversible mais révéla de nouvelles hyperdensités T2 dans la substance blanche périventriculaire. L’angioIRM écarta la thrombose artérielle. Deux jours plus tard apparut un livedo reticularis au niveau dorsal et fessier. Les anticorps antiphospholipides (APL) restèrent légèrement élevés pendant six semaines. Le SNS sans APL fut finalement posé. L’étiologie embolique ne peut être confirmée mais reste très probable dans ce contexte. Le tableau clinique s’amenda totalement en quelques jours sous traitement antipsychotique. Un bilan neuropsychologique au décours de l’épisode identifia un trouble dysexécutif modéré, classiquement retrouvé dans le SNS. En conclusion, il est important de rechercher devant tout trouble psychiatrique atypique la présence d’une pathologie auto-immune. PO 108 DÉPISTAGE DES TROUBLES BIPOLAIRES AVEC LE MDQ ET LE HCL-32 DANS UN SERVICE D’ADDICTOLOGIE NALLET A. (1), VOIDE R. (2), WEBER B. (1), FERRERO F. (3), GEX-FABRY M. (3), KHAZAAL Y. (2), AUBRY J.M. (1) (1) Département de psychiatrie, service de psychiatrie adulte, programme bipolaire, Hôpitaux Universitaires de Genève, 6-8, rue du 31-Décembre, 1207 GENÈVE, SUISSE (2) Département de psychiatrie, service d’addictologie, Hôpitaux Universitaires de Genève, 2, rue Verte, 1205 GENÈVE, SUISSE (3) Département de psychiatrie, service de psychiatrie adulte, Hôpitaux Universitaires de Genève, Ch. du Petit-Bel-Air 2, 1225 CHENE-BOURG, SUISSE Introduction : La comorbidité entre abus/dépendances aux substances et troubles bipolaires est fréquente, avec des incidences réciproques sur le cours et le traitement de chacune de ces deux affections. Concernant l’évolution des troubles bipolaires, des études montrent que les consommations de substances provoquent notamment des épisodes affectifs plus fréquents et plus longs, une diminution de la compliance au traitement, une qualité de vie inférieure et une augmentation des comportements suicidaires. Afin de limiter ces répercussions, des efforts méritent d’être entrepris pour améliorer le dépistage des troubles bipolaires dans une population de patients consommant des substances. Objectif : Cette étude explore les capacités de la version française du questionnaire de trouble de l’humeur (Mood Disorder Questionnaire, MDQ) et du HCL-32 (Hypomania Checklist) à dépister les troubles bipolaires dans un service ambulatoire d’addictologie. Méthode : À ce jour, soixante-cinq patients (30 femmes et 35 hommes), âgés de 18 à 65 ans, ont déjà été recrutés sur les deux cents prévus consultant un service d’addictologie et encore jamais suivis dans un service spécialisé pour trouble de l’humeur. Après avoir complété le MDQ, le HCL-32 et l’ASI (Index de sévérité de l’addiction), la présence éventuelle d’un diagnostic de trouble bipolaire est évaluée à l’aide du module de l’humeur de l’entrevue clinique structurée selon le DSM IV (SCID-I). Résultats : Les résultats préliminaires sur le nombre de sujets inclus d’ici la fin de l’année 2009 seront présentés. Ils porteront principalement sur la sensibilité et la spécificité du MDQ ainsi que du HCL-32. Conclusion : Cette étude permettra de préciser le pouvoir de détection des troubles bipolaires à l’aide des questionnaires MDQ et HCL-32 dans une population de patients consommateurs de substances. PO 109 SERENITY : ÉVALUATION DE L’EFFICACITÉ DES ANTIPSYCHOTIQUES ATYPIQUES EN MÉDECINE GÉNÉRALE PITCHOT W. (1), TAETER C. (2), DUQUENNE V. (2), GOODMAN N. (3) (1) CHU Liège, LIÈGE, BELGIQUE (2) AstraZeneca Belgium, BRUSSELS, BELGIQUE (3) Harrison Clinical Research Benelux, BRUSSELS, BELGIQUE Objectifs : SERENITY est une étude non-interventionnelle destinée à investiguer l’efficacité des antipsychotiques atypiques (AAPs) en médecine générale, sur base des 3 critères suivants : l’état clinique du patient, l’efficacité du médicament et la tolérance au médicament Méthodes : En Belgique, entre janvier 2007 et juin 2008, 252 patients ont été inclus dans cette étude observationnelle. Les critères d’inclusion étaient les suivants : patient âgé de 18 à 65 ans, désireux et capable de participer à l’étude, souffrant de schizophrénie ou de trouble bipolaire en phase maniaque et pour qui le médecin traitant avait décidé de prescrire un AAP. Les données démographiques du patient, son histoire médicale, psychiatrique et son état de santé actuel ainsi que les critères de sélection ont été évalués lors de la visite 1. Les données suivantes ont également été collectées aux visites 1 (jour 0), 2 (semaine 4), et 3 (semaine 8) : la prise d’autres psychotropes, le nom et le dosage de l’AAP, la qualité de vie du patient via le questionnaire Q-LES-Q-16, son fonctionnement via l’échelle d’incapacité de Sheehan (SDS) ainsi que l’efficacité clinique et la tolérance au médicament via les scores d’Impression Globale Clinique (CGI) et d’Impression Globale de Changement du Patient (PGIC). Résultats : Une amélioration du bien-être du patient a été mise en évidence d’une part par une augmentation moyenne de 24,62 du score Q-LES-Q, et d’autre part, par une diminution substantielle du score SDS total (– 9,26). En outre, le nombre de jours perdus et le nombre de jours improductifs au travail ou à l’école ont diminué, avec une diminution moyenne respective de – 1,88 et – 2,31. Le score CGI-S a diminué de – 1,92 et les scores CGI-I et PGIC ont également diminué. Une corrélation positive entre la satisfaction du patient pour le médicament, l’efficacité, la tolérance et le fonctionnement du patient a été mise en évidence. 53 8e Congrès de l’Encéphale Conclusions : Les résultats démontrent une amélioration significative de l’état du patient traité en médecine générale avec des AAPs prescrits pour schizophrénie et état maniaque. L’évolution des scores SDS a montré une amélioration du fonctionnement social du patient. PO 112 INSIGHT ET BIPOLARITÉ ELLOUDI H., ONEIB B., ELAMMOURI A., SABIR M., ELOMARI F. Hôpital Arrazi CHU Ibn Sina, RABAT SALÉ, MAROC Mots clés : Antipsychotiques atypiques ; Belgique ; Efficacité clinique ; Schizophrénie ; SERENITY ; Trouble bipolaire. PO 110 TROUBLES BIPOLAIRES DE L’HUMEUR ET ÉPILEPSIE HAJ KACEM H., MASMOUDI J., MNIF L., FEKI A., HALOUANI N., BAATI I., JAOUA A. Service de psychiatrie A, CHU Hédi Chaker, SFAX, TUNISIE L’association des troubles bipolaires de l’humeur et de l’épilepsie trouve aujourd’hui un intérêt croissant dans la triple perspective clinique, thérapeutique et neuroscientifique. La prévalence des troubles bipolaires chez les patients épileptiques est de l’ordre de 0,1 à 5 %. Sur le plan clinique, on distingue les troubles bipolaires périictaux, inter-ictaux, et ceux induits par les traitements médicamenteux, chirurgicaux et électriques de l’épilepsie. La survenue des troubles bipolaires chez les épileptiques semble être associée à des présentations cliniques et évolutives particulières, notamment une moindre sévérité symptomatique des épisodes et une évolution rapide des cycles. C’est dire la nécessité de prendre en considération ces spécificités, avec le dépistage des formes, particulièrement mineures, et un choix médicamenteux adéquat. L’objectif de ce travail est une mise au point, à travers une revue de la littérature, des particularités cliniques, évolutives et thérapeutiques de l’association de ces deux troubles. PO 111 TROUBLE BIPOLAIRE ET QUALITÉ DE VIE DU PATIENT MAROCAIN KHARIJ B., BOUNAIM E., GOURANI M.E., BELBACHIR S., EL OMARI F. Hôpital Universitaire Psychiatrique Ar-razi, SALÉ, MAROC En euthymie, la combinaison de plusieurs éléments serait la cause d’altération de la qualité de vie du patient bipolaire, notamment : les symptômes résiduels, les déficits cognitifs basiques, les co-morbidités (abus de substances, troubles anxieux et troubles de personnalité) et les effets secondaires des traitements qu’ils soient antipsychotiques ou thymrégulateurs. Utilisant le questionnaire généraliste qualité de vie SF36 traduit et validé en dialecte marocain nous essaierons de répondre à la question suivante : Quelle est la qualité de vie du patient bipolaire en rémission ? Notre travail consiste en une étude cas-témoins réalisée sur une population de bipolaire type I ou II en rémission et suivie en ambulatoire à l’hôpital Ar-razi SALÉ. 54 L’insight est un phénomène complexe, intéressant plusieurs dimensions, et qui a à voir avec la perception et la conscience de son propre trouble. Il représente une dimension autonome et importante dans la psychopathologie. L’évaluation de l’insight dans les troubles psychiatriques notamment les troubles bipolaires est d’une extrême importance vu sa corrélation avec l’alliance thérapeutique, l’observance médicamenteuse, l’évolution et le pronostic. Si son absence est caractéristique sinon synonyme d’état psychotique, le niveau de l’insight est à discuter dans les troubles de l’humeur et spécialement dans les troubles bipolaires. L’objectif de cette étude, est d’évaluer le niveau de l’insight chez des patients bipolaires en phases aiguës ou en phases intercritiques, à l’aide de l’échelle MDIS (Mood Disorder Insight Scale). L’intérêt se portera particulièrement sur la mise en évidence des liens entre insight, perception subjective du traitement, et observance médicamenteuse chez les patients bipolaires. PO 113 DIFFÉRENCES DE GENRE CHEZ DES SUJETS BIPOLAIRES I : ÂGE DE DÉBUT, CARACTÉRISTIQUES DES ÉPISODES THYMIQUES ET COMORBIDITÉS BEN SALAH N., BEN NASR S., BANNOUR A.S., DRIDI S., AMARA G., BEN HADJ ALI B. Service de Psychiatrie, CHU Farhat Hached, SOUSSE, TUNISIE Peu d’études ont concerné les différences de genre chez les bipolaires. Certaines ont rapporté des différences dans les caractéristiques cliniques d’épisodes thymiques et d’autres des différences dans les comorbidités. Nous avons pour objectif dans cette étude de comparer trois caractéristiques cliniques chez deux groupes de sujets bipolaires type I : l’âge de début, les caractéristiques des épisodes thymiques et les comorbidités. Méthodologie : Nous avons mené une étude transversale chez tous les sujets suivis aux consultations externes de psychiatrie de Sousse et de Kairouan pour un trouble bipolaire type I selon les critères du DSM IV. Ces sujets ont consulté durant trois mois consécutifs. Ils sont divisés en deux groupes : 47 hommes et 50 femmes appareillés pour l’âge. Les deux groupes étaient également comparables pour le niveau d’étude, l’origine géographique, le statut marital et la régularité au travail. Résultats : L’âge de début des troubles était plus élevé chez les femmes : 25,94 ± 8,23 vs 22,26 ± 4,59 ; p = 0,008. En rapportant toujours le nombre d’épisodes au nombre d’années d’évolution de la maladie nous avons constaté que : – Les femmes avaient deux fois plus d’épisodes dépressifs (p = 0,045). Posters – Les hommes avaient 1,5 fois plus d’épisodes maniaques (p = 0,007). Ils avaient aussi 1,5 fois plus d’épisodes sévères (p = 0,013) et six fois plus d’hospitalisation sous contrainte (p = 0,001). Les hommes avaient 14 fois plus d’abus ou de dépendances à une substance (p < 10–3). Les deux groupes n’étaient pas différents pour les comorbidités avec les troubles anxieux et les troubles de la personnalité. Conclusion : Les résultats de notre étude montrent des différences de genre chez les bipolaires type I. Les hommes ont un âge de début plus précoce, plus d’épisodes maniaques, plus d’épisodes sévères et plus d’hospitalisations sous contrainte. Ils avaient aussi plus d’abus de substances. Les femmes avaient plus d’épisodes dépressifs. Ces différences de genre devraient être considérées dans la prise en charge des patients. Si plusieurs études confirment ces différences, elles peuvent aussi aider dans l’identification de sous phénotypes utiles pour les études génétiques. PO 114 TROUBLE BIPOLAIRE EN COMORBIDITÉ AVEC LE TROUBLE ANXIEUX : PRÉVALENCE ET DIFFICULTÉ DE PRISE EN CHARGE ROUDIES R., EL HAJJI K., SABIR M., OUANASS A., TOUFIQ J. Hôpital Arrazi, SALÉ, MAROC Introduction : Les études menées récemment sur les troubles de l’humeur ont démontré qu’il existe une comorbidité fréquente entre trouble de l’humeur et trouble bipolaire. Matériel et méthodes : C’est une étude rétrospective colligeant 30 cas de septembre 2008 à septembre 2009 à la clinique universitaire Hommes A à l’hôpital Arrazi. Les résultats descriptifs et analytiques ont été réalisés par le logiciel SPSS version 13. Résultats : La comorbidité entre les 2 troubles a été retrouvée dans 21,14 %. Cette comorbidité est associée à : un âge du début des troubles plus précoce que dans la population témoin p < 0,05, la présence de plus de tentatives de suicide et un tableau clinique plus intense et plu difficile à prendre en charge p < 0,05. Discussion : Cette comorbidité pose plusieurs questionnements sur la psychopathologie des deux troubles et de leur intrication. Aussi cette comorbidité présente une réelle impasse thérapeutique sachant que le traitement du trouble anxieux peut représenter un facteur de rechute de l’accès maniaque. Une conduite à tenir devant cette comorbidité thérapeutique est proposée. PO 115 DÉTERMINATION D’UN SEUIL DE SÉVÉRITÉ À L’YMRS ET DE LA DIFFÉRENCE MINIMALE CLINIQUEMENT SIGNIFICATIVE DANS LA COHORTE EMBLEM LUKASIEWICZ M. (1), GERARD S. (1), BESNARD A. (1), PERRIN E. (1), SAPIN H. (1), TOHEN M. (2), FALISSARD B. (3), REED C. (4), AZORIN J.M. (5) (1) Eli Lilly and Company, SURESNES, FRANCE (2) Department of Psychiatry, University of Texas, SAN ANTONIO, ÉTATS-UNIS (3) INSERM, U669, Paris, F-75014 France, Université Paris-Sud 11, LE KREMLIN BICÊTRE, FRANCE (4) Eli Lilly and Company, Health Outcomes, WINDLESHAM, ROYAUME-UNI (5) SHU psychiatrie adulte, CHU Ste Marguerite, MARSEILLE, FRANCE Objectifs : Identifier des points de repère pour les cliniciens sur l’échelle YMRS (seuil de sévérité et différence minimale cliniquement significative (DMCS)) sur un large échantillon de patients présentant un épisode maniaque ou mixte de trouble bipolaire, en utilisant comme référence l’échelle d’impression clinique globale de sévérité de la manie dans les troubles bipolaires (CGI-BP manie). Méthodes : Nous avons utilisé pour ces analyses la cohorte de patients (N = 3 459) inclus dans une vaste étude observationnelle européenne de suivi des patients souffrant d’un épisode maniaque/mixte (European Mania in Bipolar Longitudinal Evaluation of Medication – EMBLEM). Une analyse ROC (Receiver Operating Characteristic) a été réalisée sur la moitié des patients de l’étude choisis aléatoirement (n = 1 628), afin de déterminer le seuil optimal de sévérité de l’YMRS. Il a été défini en utilisant un score de CGI-BP manie ≥ 5 (« Manifestement malade ») dans un intervalle de 1-7. La DMCS de l’YMRS, correspondant à 1 point de variation sur le score de la CGI-BP manie, a été évaluée par une régression linéaire. Les résultats ont été confirmés sur la seconde moitié de la population de l’étude. Résultats : 3 255 patients ont été inclus dans l’analyse descriptive. Le score moyen d’YMRS à l’inclusion était 26,4 (DS = 9,9), 74,1 % des patients avaient un score ≥ 20 et 55,4 % un score ≥ 25. Le score moyen de CGI-BP manie était 4,8 (DS = 1,0) et 61,7 % des patients avaient un score ≥ 5. Un seuil optimal de sévérité de l’YMRS de 25 (Valeur Prédictive Positive (VPP) = 83,0 % et Valeur Prédictive Négative (VPN) = 66,0 %) a été déterminé. La DMCS était une variation de 6,6 points d’YMRS. Conclusion : Le seuil de sévérité de l’YMRS à l’inclusion et la DMCS déterminés sur les données d’une étude observationnelle permettent d’avoir une vision alternative des résultats d’essais cliniques randomisés contrôlés. Si on compare le score moyen d’YMRS généralement observé à l’inclusion dans les essais cliniques dans la manie, avec un seuil de sévérité de 25, la plupart des patients inclus dans les essais cliniques serait effectivement sévères. Cependant, une validation externe sur un échantillon indépendant est nécessaire pour confirmer nos résultats et devrait idéalement être réalisée sur des données poolées d’essais cliniques. PO 116 DISTINCTION ENTRE DÉPRESSION UNIPOLAIRE ET DÉPRESSION BIPOLAIRE : INTÉRÊT DE LA BDRS (BIPOLAR DÉPRESSION RATING SCALE) GALVAO F. (1), SPORTICHE S. (2), LAMBERT J. (3), MUSA C. (2), NIETO I. (2), LEPINE J.P. (2) (1) Hôpital Louis Mourier, COLOMBES, FRANCE 55 8e Congrès de l’Encéphale (2) Hôpital Fernand Widal, PARIS, FRANCE (3) Hôpital Saint Louis, PARIS, FRANCE Introduction : Selon le DSMIV, il n’existe pas de différence clinique entre les épisodes dépressifs majeurs survenant dans le cadre d’un trouble unipolaire et ceux survenant dans le cadre d’un trouble bipolaire. Les outils d’évaluation sont généralement les mêmes dans ces deux types de dépression. Pourtant plusieurs travaux ont souligné des spécificités cliniques des dépressions bipolaires, telles que le ralentissement psychomoteur, l’hypersomnie, l’hyperphagie, l’agitation et l’irritabilité. De plus, il existe depuis 2007 un outil d’évaluation spécifique de dépression bipolaire : la Bipolar Depression Rating Scale – BDRS. Notre objectif est l’évaluation de l’intérêt de la BDRS dans la distinction entre dépression unipolaire et dépression bipolaire. Méthodes : 55 sujets hospitalisés pour épisode dépressif majeur (32 unipolaires et 23 bipolaires) ont été inclus. Ils ont été évalués au cours de la première semaine d’hospitalisation, en utilisant une échelle classique de dépression (MADRS), l’échelle CORE, qui évalue les troubles psychomoteurs de la dépression et une version française de la BDRS. Résultats : Nous avons comparé les scores des sujets unipolaires et des sujets bipolaires aux différentes échelles. À l’échelle BDRS, les sujets bipolaires ont des scores significativement supérieurs (p = 0,002), alors qu’à l’échelle MADRS, les scores sont similaires dans les deux groupes. À l’échelle CORE, il existe une tendance à des scores plus élevés chez les bipolaires (p = 0,07). L’analyse en composantes principales de la BDRS met en évidence deux dimensions expliquant 45 % de la variance. Deux groupes d’items varient sur ces deux dimensions, de façon indépendante. L’un inclut des symptômes « maniaques », l’autre des symptômes plus classiques de dépression. La répartition différente des sujets unipolaires et bipolaires est essentiellement retrouvée sur cette dimension « maniaque ». Conclusion : La BDRS apparaît comme outil d’évaluation spécifique de dépression bipolaire, permettant d’aider à la distinction des dépressions bipolaires et des dépressions unipolaires. Elle permettrait ainsi d’améliorer le diagnostic et la prise en charge thérapeutique des patients. PO 117 ÉTATS MIXTES AVEC OU SANS SYMPTÔMES PSYCHOTIQUES : RÉSULTATS À 24 MOIS DE LA COHORTE EUROPÉENNE EMBLEM AZORIN J.M. (1), HARO J.M. (2), GERARD S. (3), AUBRUN E. (3), BERTSCH J. (4), LUKASIEWICZ M. (3) (1) SHU psychiatrie adulte, CHU Ste Margueritte, MARSEILLE, FRANCE (2) San Joan de Deu-Serveis de Salut Mental, Fundacio Sant Joan de Deu, Sant Boi de Llobregat, CIBER-SAM, BARCELONE, ESPAGNE (3) Eli Lilly and Company, SURESNES, FRANCE (4) Sant Joan de Déu, Serveis de Salut Mental, BARCELONE, ESPAGNE Objectifs : Peu de données sont disponibles concernant la prévalence et l’évolution des états mixtes (EM) avec symp56 tômes psychotiques (SP). Cette analyse visait à décrire les EM avec SP et comparer les caractéristiques des patients et leur évolution à celles des EM sans SP, à l’inclusion et à 24 mois dans le cadre d’une étude observationnelle. Méthodes : EMBLEM (European Mania in Bipolar Longitudinal Evaluation of Medication) est une étude prospective, observationnelle, de 2 ans de suivi des patients après un épisode maniaque/mixte. Des adultes hospitalisés ou non, souffrant de troubles bipolaires ont été inclus dans le cadre de leur prise en charge usuelle lors de l’initiation ou du changement de traitement oral pour un épisode maniaque. Résultats : La prévalence des EM à l’inclusion était 23,8 % (572) et 45,3 % (259) d’entre eux présentaient des SP. Les caractéristiques sociodémographiques, sociales, fonctionnelles et les antécédents psychiatriques étaient comparables pour les EM avec ou sans SP sauf pour le nombre d’épisodes dépressifs au cours de l’année précédente. Les EM avec SP étaient plus sévères à l’inclusion (CGI-BP globale, manie, hallucination/délire, score YMRS, p < 0,001), au cours de l’année précédente (CGI-BP globale, p = 0,049), avec davantage de patients hospitalisés (48,4 % vs 30,7 %, p < 0,001). Les schémas de prescription à l’inclusion étaient différents, avec une plus grande proportion d’antipsychotiques atypiques (APA) et d’association d’antimaniaques pour les EM avec SP (respectivement 81,5 % vs 56,5 %, p < 0,001, 61,8 % vs 53,4 %, p = 0,043) et moins d’antidépresseurs (32,4 % vs 48,2 %, p < 0,0001). Plus de virages dépressifs chez les EM sans SP (38,5 % vs 17,1 %, p < 0,001) et à l’inverse plus de virages maniaques chez les EM avec SP (84,8 % vs 64,2 %, p < 0,001) ont été observés. Au cours du suivi, aucune différence n’a été observée sur les taux de récurrence, de rechute ou de rémission fonctionnelle. Conclusion : La présence de SP chez un patient souffrant d’EM est un facteur de sévérité de l’épisode en cours à l’inclusion mais l’évolution au long cours ne semble pas différente dans cette population. Cela peut être dû aux schémas spécifiques de prescription, en particulier à une proportion plus élevée d’APA et d’associations chez les EM avec SP. PO 118 VALIDATION DE L’ÉCHELLE « MULTIDIMENSIONAL ASSESSMENT OF THYMIC STATES » (ÉTUDE MATHYS) HENRY C. (1), LUQUIENS A. (2), LANCON C. (3), SAPIN H. (2), PERRIN E. (2), FALISSARD B. (4), GERARD S. (2), LUKASIEWICZ M. (2) (1) INSERM, Unité 841, IMRB, Département de Génétique, Équipe de Psychiatrie Génétique. AP-HP, Groupe Henri Mondor-Albert Chenevier, Pôle de Psychiatrie, Université Paris 12, Faculté de Médecine, IFR10, CRÉTEIL, FRANCE (2) Eli Lilly and Company, SURESNES, FRANCE (3) Service hospitalo-universitaire de psychiatrie et de psychologie médicale, Hôpital Sainte Marguerite, MARSEILLE, FRANCE (4) Maison de Solenn, Hôpital Cochin, 97 boulevard du Port Royal, Unité INSERM U669, PARIS, FRANCE Objectif : Validation de l’échelle MAThyS évaluant le concept d’activation/inhibition chez 141 patients bipolaires en aigu (maniaques [n = 36], hypomaniaques [n = 31], mixtes [n = 26] ou dépressifs [n = 48]). Posters Méthode : Étude de phase IIIb, en ouvert, non comparative à un bras de traitement. L’objectif principal était la validation de l’échelle MAThys, développée pour évaluer la dimension activation/inhibition. Une analyse en composantes principales (ACP) et du scree plot des valeurs propre, la contribution de chaque item aux différents facteurs, et des critères d’adéquation ont été utilisées pour déterminer la structure de l’échelle. Le coefficient de Cronbach a été calculé pour évaluer la consistance interne. La sensibilité au changement et la corrélation entre les scores de MAThyS et ceux de l’HAMD-17, HAM-A et YMRS ont été évaluées à baseline, 6 et 24 semaines. Une analyse post-hoc confirmatoire a été réalisée pour discuter un modèle à 5 facteurs précédemment postulé (Henry, 2008). Résultats : Le graphe des valeurs propres a identifié un modèle à 2 facteurs (niveau d’activation/inhibition, composante émotionnelle). Le coefficient de Cronbach était très élevé (> 0,9). La taille de l’effet était de – 0,3 à 6 et 24 semaines. La validité concourante a montré une faible corrélation (– 0,19) avec l’échelle HAM-A à baseline et une corrélation intermédiaire a élevée avec l’YMRS (0,72) et l’HAMD-17 (– 0,43). Dans l’analyse confirmatoire post-hoc du modèle à 5 facteurs, chaque item a été davantage corrélé avec sa dimension définie a priori qu’avec les autres. Conclusion : Dans cette étude, un modèle à 2 facteurs a été identifié (niveau d’activation/inhibition, composante émotionnelle). Cependant, le modèle précédent à 5 facteurs semble également pertinent. Par ailleurs, les scores à la MAThyS sont cohérents avec la répartition attendue théoriquement dans les différents groupes à baseline et longitudinalement. Le score total de cette échelle est pertinent cliniquement, elle dispose de bonnes propriétés psychométriques, incluant la validité concourante (avec notamment un faible chevauchement avec l’anxiété) et une sensibilité au changement. Cette échelle permet d’évaluer le concept d’activation/inhibition chez des patients bipolaires en phase aiguë. PO 119 TROUBLE BIPOLAIRE D’APPARITION TARDIVE BEN YOUNES S., BOUHLEL S., FATNASSI H., MELKI W., EL-HECHMI Z. Hôpital Razi la Mannouba Tunisie, TUNIS, TUNISIE Les troubles bipolaires d’apparition tardive sont loin d’être exceptionnels et revêtent souvent un tableau trompeur. Nous exposons les cas de 3 patients qui ont présenté un premier accès maniaque après 60 ans. Cas N° 1 : M. M. est âgé de 66 ans et sans antécédents familiaux psychiatriques. Depuis 3 ans, il présente des symptômes dépressifs alternant avec des épisodes d’excitation psychomotrice qui durent de 1 à 3 mois. La sévérité du dernier épisode d’excitation a motivé son hospitalisation en psychiatrie. Le diagnostic d’accès maniaque sévère avec des caractéristiques psychotiques congruentes à l’humeur a été retenu. L’examen neurologique a objectivé un syndrome neurogène périphérique. Le bilan cognitif, biologique ainsi qu’une TDM cérébrale étaient normaux. Le patient a bien évolué sous acide valproïque et lorazépam. Cas N° 2 : M. B. est âgé de 76 ans et sans antécédents psychiatriques familiaux. Depuis 3 mois, il présente une désorientation temporo-spatiale, une irritabilité intense, une instabilité motrice et des dépenses excessives. Le diagnostic d’une démence débutante a été initialement porté. Un bilan biologique, des sérologies virales et une imagerie cérébrale étaient normaux. Devant l’exacerbation des troubles du comportement, le patient a été hospitalisé en psychiatrie. Le diagnostic d’accès maniaque avec caractéristiques psychotiques a été retenu avec amélioration du patient sous acide valproïque et lorazépam. Cas N° 3 : M. F. est âgé de 65 ans avec des antécédents psychiatriques non précisés chez une sœur. Il a présenté il y a 5 ans une symptomatologie dépressive de quelques semaines spontanément résolutive. Depuis un an, il présente d’une façon continue un changement de caractère à type d’hostilité avec des propos obscènes et une instabilité motrice motivant son hospitalisation en psychiatrie. L’examen a objectivé un syndrome maniaque avec caractéristiques psychotiques. Le bilan biologique a révélé un taux de TSH effondré, un taux FT4 normal avec une anémie macrocytaire. La symptomatologie psychiatrique s’est atténuée sous rispéridone et acide valproïque. À travers ces cas cliniques et les données de la littérature, nous allons discuter les différentes caractéristiques cliniques et éthiopathogéniques des troubles bipolaires d’apparition tardive. PO 120 PARTICULARITÉS DES TROUBLES BIPOLAIRES TARDIFS : À PROPOS DE DEUX CAS HEMRAS A., VANELLE J.M. Hôpital Saint Jacques, NANTES, FRANCE Les troubles bipolaires observés chez les sujets âgés représentent un groupe hétérogène. La manie qui survient après 60 ans, en l’absence de tout antécédent dysthymique concerne 20 % à 26 % des cas. Ils font poser la question de l’imputabilité de cet épisode à une pathologie organique, ainsi que celle d’une spécificité en termes de présentation clinique, d’évolution, de pronostic et de traitement. Les principales lésions impliquées dans la survenue de la manie sont des lésions ischémiques (accidents vasculaires cérébraux), néoplasiques (tumeurs primitives et secondaires) ou traumatiques (traumatismes crâniens). Une fréquence plus élevée de pathologie neurologique a été constatée chez les sujets âgés qui avaient présenté un premier épisode maniaque tardif que chez les sujets âgés déjà connus pour des troubles bipolaires. Des auteurs ont montré l’importance des facteurs de risque cardiovasculaire dans la manie tardive. Des manies secondaires à des affections neurodégénératives ont également été observées. Notre travail aura pour objectif à partir deux cas de manies tardives de mettre en évidence les spécificités cliniques lié à l’âge et comparer ces observations aux données de la littérature. 57 8e Congrès de l’Encéphale PO 121 TROUBLE BIPOLAIRE ET ÉTAT DE STRESS POST-TRAUMATIQUE ; DIFFICULTÉS DIAGNOSTIQUES ET THÉRAPEUTIQUES ; À PROPOS D’UNE OBSERVATION Conclusion : Toute stratégie pharmacologique ou psychothérapeutique susceptible d’améliorer la qualité des intervalles libres devrait avoir des répercussions positives sur l’adaptation psychosociale des patients bipolaires. LAFFINTI A., OUERIAGLI F., TOUHAMI M., BENALI A., EL IDRISSI M.A. PO 123 COMORBIDITÉS PSYCHIATRIQUES ET TROUBLE BIPOLAIRE Hôpital militaire Avicenne, MARRAKECH, MAROC BOUHARNA T., ADALI I., MANOUDI F., ASRI F., TAZI I. La comorbidité psychiatrique dans les troubles bipolaires, notamment avec les différents troubles anxieux, a été clairement établie dans de grandes études épidémiologiques. Certes le lien avec l’état de stress post-traumatique reste moins documenté, contrairement à ce qu’il en est pour le trouble panique, mais il n’en demeure pas moins que dans la pratique clinique, des cas illustratifs sont observés. Cette comorbidité met le praticien devant de grands écueils dans les différentes étapes de la prise en charge de ces troubles, depuis la démarche diagnostique, jusqu’à l’intervention thérapeutique. Nous essayons à travers notre observation d’illustrer ces difficultés aussi bien devant une représentation clinique souvent intriquée, source de retards diagnostiques, que devant les limites de prescriptions de certains produits, notamment en phase maniaque. Nous confrontons, par la suite, notre expérience aux donnés relatées dans la littérature. Service Universitaire Psychiatrique CHU Mohamed VI, MARRAKECH, MAROC PO 122 BIPOLARITÉ ET ADAPTATION PSYCHOSOCIALE (ÉCHANTILLON TUNISIEN) ZERAMDINI R., KAROUI M., ZAGHDOUDI L., LABBENE R. Hôpital Psychiatrique Razi, TUNIS, TUNISIE Problématique : Le trouble bipolaire est la 6e cause de handicap social dans le monde selon l’Organisation Mondiale de la Santé avec une forte instabilité familiale, conjugale et professionnelle. But : Le but de notre étude était d’évaluer l’adaptation psychosociale de patients bipolaires tunisiens. Méthode : Notre étude était transversale et descriptive portant sur 60 patients bipolaires de type I, en rémission clinique depuis au moins 3 mois. Nous avons évalué l’adaptation psychosociale grâce à l’échelle d’adaptation psychosociale de M. WEISSMAN. Résultats : Notre étude a montré que 1 patient sur 5 était en chômage. Parmi ceux qui travaillaient, un tiers souffrait d’une inadaptation moyenne ou grave. 1 patient sur 5 était divorcé ou en séparation. 32 % des patients mariés souffraient d’une inadaptation moyenne ou grave à leur vie de couple. L’inadaptation à la famille était moyenne ou marquée pour un tiers de l’échantillon. Plus de la moitié de notre échantillon présentait une inadaptation moyenne ou marquée dans le domaine social. Notre étude a montré une inadaptation générale moyenne ou marquée chez 55 % des patients. 58 Il est clairement établi maintenant, que le Trouble Bipolaire (TBP) s’accompagne d’une importante comorbidité. On sait depuis les grandes études épidémiologiques menées ces dix dernières années que les troubles de l’humeur, les troubles anxieux et l’abus de substances sont très largement comorbides les uns des autres. La comorbidité psychiatrique du trouble bipolaire rapportée par la littérature concerne plus de la moitié des patients et a un impact péjoratif sur le pronostic et la qualité de vie. Toutefois, dans la pratique, cette comorbidité reste sous-diagnostiquée L’objectif de notre travail est d’essayer de dépister les troubles psychiatriques qui peuvent s’associer au trouble bipolaire, évaluer la prévalence de chaque trouble et mettre en exergue les particularités évolutives de cette comorbidité. Nos résultats et notre conclusion sont en cours. PO 124 ADDICTIONS DANS LES TROUBLES BIPOLAIRES : PRÉVALENCES ET RETENTISSEMENT BEN YOUNES S., BOUHLEL S., FATNASSI H., GHAOUAR M., MELKI W., EL-HECHMI Z. Hôpital Razi la Mannouba Tunisie, TUNIS, TUNISIE Introduction : Les conduites addictives et les troubles bipolaires sont deux pathologies fréquemment associées dans les pays occidentaux où la prévalence sur la vie entière chez les patients atteints de trouble bipolaire type I peut atteindre les 60 % (Regier et al. 1990). Dans d’autres pays tel que Taiwan cette prévalence semble beaucoup moins importante (Tsai 2008). Cette comorbidité a des effets délétères sur l’évolution et la prise en charge du trouble bipolaire avec des cycles plus fréquents et plus sévères, plus d’épisodes mixtes, plus de tentatives de suicide et une moins bonne réponse aux thymorégulateurs. L’objectif de notre travail est d’évaluer le type et la prévalence des conduites addictives, les facteurs sociodémographiques qui leur sont associés ainsi que leur retentissement sur l’évolution du trouble bipolaire dans une population hospitalière tunisienne. Méthode : Il s’agit d’une étude descriptive, comparative, rétrospective portant sur les patients suivis à l’hôpital Razi pour un trouble bipolaire type I durant les deux années 2008 et 2009. Ces derniers sont répartis en deux groupes selon qu’ils présentent ou pas des conduites addictives. Posters Nous avons noté les caractéristiques sociodémographiques, cliniques et thérapeutiques dans les deux groupes puis nous les avons comparés en fonction de la consommation de toxiques. Résultats : Nous avons étudié les dossiers de 106 patients : 82 hommes et 24 femmes. L’âge moyen de la population est de 39,5 ans et 44,3 % d’eux sont mariés. Un peu plus de la moitié sont sans profession. Quarante-cinq (43 %) patients présentent des conduites addictives à l’alcool, 23 (22,2 %) au cannabis et 4 (3,7 %) aux psychotropes. Ces conduites sont présentes essentiellement chez les hommes où 53,8 % ont un abus d’alcool, 28,6 % de cannabis et 4,2 % de psychotrope. Seul chez les hommes les conduites addictives sont corrélées à une durée plus importante d’hospitalisations, un nombre plus important d’épisodes dépressifs et de tentatives de suicide ainsi qu’à des actes médico-légaux. Conclusion : La sensibilisation des hommes tunisiens, atteints de trouble bipolaire type I, quant aux effets délétères de la consommation de substances sur l’évolution de leur trouble doit être systématique. PO 125 PSYCHOSE AIGUË ET CONSOMMATION DU CANNABIS TEFAHI B. EHS.A.ERRAZI. Annaba, ANNABA, ALGÉRIE Le cannabis ou chanvre indien est la substance psychoactive considérée à tort comme une drogue douce, la plus largement utilisée dans le monde. Le caractère nocif de la consommation du cannabis additionné aux facteurs de vulnérabilité est reconnu comme facteur de risque du déclenchement d’un état psychotique aigu. À travers cette intervention, nous illustrerons et à travers une revue de la littérature toutes les caractéristiques cliniques, génétiques, neurobiologiques et thérapeutiques. Mots clés : Cannabis ; Génétique ; Neurobiologie ; Prise en charge ; Psychose. PO 126 PROFIL CLINIQUE ET ÉPIDÉMIOLOGIQUE DU SCHIZOPHRÈNE DÉPRIMÉ. À PROPOS D’UNE ÉTUDE COMPARATIVE GAHA L., BEN LAMINE I., CHTIOUI M., MRAD A., ZAAFRANE F., SEBEI R. Hôpital Universitaire de Monastir, MONASTIR, TUNISIE Introduction : une symptomatologie dépressive peut émailler le cours évolutif de la schizophrénie et poser des problèmes de diagnostic et de pronostic. Objectif : estimer la fréquence de la dépression chez les schizophrènes et décrire les caractéristiques sociodémographiques et cliniques de ces patients. Matériel et méthode : il s’agit d’une étude descriptive comparative, incluant tous les patients (n = 80) répondant aux critères diagnostiques de schizophrénie du DSM IV, en phase de sta- bilisation, et suivis à la consultation de postcure de psychiatrie au CHU de Monastir sur une période de sept mois. L’évaluation s’est basée sur la revue du dossier médical et la passation de l’échelle de Montgomery Asberg Depression Rating Scale (MADRS), en incluant dans le groupe des schizophrènes déprimés (G1), ceux qui avaient un score > 20. Les autres patients (MADRS < 20) constituaient le groupe témoin (G2). Résultats : la fréquence de la dépression dans notre étude était de 26,3 % (n = 21). L’analyse comparative entre les deux groupes constatait un profil sociodémographique comparable (âge, sexe, statut marital, niveau scolaire, profession, niveau socio-économique), relevait l’existence marquée chez les déprimés d’antécédents familiaux de schizophrénie (14,3 % vs 6,8 %) et de trouble bipolaire (9,5 % vs 0,0 %), notait une prédominance du sous-type « désorganisé » dans les deux groupes (42,9 % vs 37,3 %), retrouvait dans le G1 un taux plus important de tentatives de suicide (33,3 % vs 25,4 %), un usage plus fréquent de substances psycho-actives (66,7 % vs 57,6 %), un nombre plus important de rechutes (4,6 vs 3,8) et un fonctionnement global significativement plus mauvais (85,7 % vs 59,3 %, P = 0,02). Discussion et Conclusion : Notre étude confirme la fréquence de la dépression chez le schizophrène. Celle-ci est à l’origine d’un handicap fonctionnel, et s’associe à une augmentation des rechutes et du risque suicidaire. Son identification et sa prise en charge ont un intérêt pratique compte tenu de sa grande valeur pronostique. PO 127 EFFET DE L’USAGE DU CANNABIS AVANT LE DÉBUT DU TROUBLE SCHIZOPHRÉNIQUE SUR LE PRONOSTIC DU TROUBLE DI MAGGIO C. (1), PETIT M. (2), GUILLIN O. (2) (1) CH Guillaume Régnier, RENNES, FRANCE (2) SHU, CHS du Rouvray, SOTTEVILLE-LES ROUEN, FRANCE Au sein de la schizophrénie des groupes avec des risques faibles ou élevés d’abus de substances ont été identifiés et la prise de toxiques est classiquement associée à une aggravation du pronostic de la schizophrénie. Le syndrome déficitaire a été associé avec un pronostic péjoratif. Pour autant, le lien entre utilisation précoce de cannabis et évolution déficitaire de la schizophrénie n’a jamais été établi. Le but de notre étude était de déterminer s’il existait une association entre l’utilisation du cannabis avant le début des troubles schizophréniques et le pronostic du trouble schizophrénique déterminé par une évolution déficitaire primaire ou Kraepelinienne. 245 patients souffrant de schizophrénie selon les critères du DSM IV ont été inclus dans l’étude. La consommation précoce de cannabis était déterminée en fonction des renseignements extraits de leur dossier médical. L’appartenance au sous-groupe déficitaire ou non déficitaire était déterminé grâce à la Schedule for the Deficit Syndrome et celle au groupe Kræpelinien ou non Kraepelinien par l’utilisation des Critère de Keefe. Parmi les 245 patients souffrant de schizophrénie, 100 remplissaient les critères permettant de les inclure dans le groupe déficitaire (D) et 145 dans le groupe 59 8e Congrès de l’Encéphale non déficitaire (ND). Parmi les 181 patients chez qui la catégorisation en schizophrénie Kraepelinienne (K) et non kræpelinienne (NK) a été possible, 85 ont été inclus dans le groupe K et 96 dans le NK. Chez les patients du groupe D, 8 % des sujets consommaient du cannabis au moment du début des troubles et 14 % dans le groupe ND, 9 % dans le groupe K et 17 % dans le groupe NK. Il n’existait pas de différence significative de consommation de cannabis au début des troubles schizophréniques entre les groupes D et ND (X2 = 0,59, ddl = 1, p = 0,44) et entre les groupes K et NK (X2 = 2,51, ddl = 1, p = 0,11). Les résultats de notre étude indiquent donc que la consommation précoce de cannabis avant le début de la maladie n’est pas associée avec une évolution déficitaire du trouble ou un mauvais pronostic. PO 128 FACTEURS DÉTERMINANTS DE L’OBSERVANCE THÉRAPEUTIQUE CHEZ LES SCHIZOPHRÈNES TARIQ N. (1), BELBACHIR S. (2), ELOMARI F. (3) (1) Hôpital Psychiatrique, SALÉ, MAROC (2) Hôpital Psychiatrique, SALÉ, MAROC (3) Hôpital Psychiatrique Arrazi, SALÉ, MAROC Les progrès réalisés dans le traitement de la schizophrénie n’ont jusqu’ici pas modifié de manière radicale l’importance de l’adhésion des patients à leur médication ; par ailleurs, on peut constater la présence persistante de préoccupations de la part des pouvoirs publics concernant les troubles comportementaux liés à ce type de pathologie. Cependant, une meilleure compréhension des mécanismes biologiques impliqués a permis de mieux définir les risques liés à une mauvaise observance médicamenteuse, et de souligner l’impact délétère qu’un arrêt intempestif du traitement peut avoir sur le cours de la maladie ainsi que les répercussions sociales d’un tel arrêt. L’objectif de cette enquête, réalisée chez des patients schizophrènes hospitalisés ainsi que ceux suivis en ambulatoire, est de mettre en exergue l’importance du phénomène de nonobservance médicamenteuse dans le contexte de la gestion des troubles du comportement de patients pouvant présenter un potentiel de dangerosité non négligeable. Par ailleurs, l’un des symptômes fondamentaux retrouvés dans la schizophrénie est l’ambivalence qui est alors bien souvent à l’origine d’une mauvaise observance. Or, cette ambivalence, pas forcément verbalisée par le sujet, est trop souvent difficile à mettre en évidence par le thérapeute médecin. Ce dernier, dans une logique névrotique, a tendance à penser qu’il suffit d’expliquer l’intérêt du traitement pour obtenir l’adhésion du patient. Nous souhaitons à travers cette étude déterminer les facteurs prédicteurs de cette mauvaise observance et mette à nu ses conséquences sur la réinsertion sociale. PO 129 FACTEURS PRÉDICTEURS DE LA BONNE INSERTION SOCIALE DES PATIENTS SCHIZOPHRÈNES TARIQ N., ELOMARI F. Hôpital Psychiatrique ARRAZI, SALÉ, MAROC 60 L’existence, et surtout la répétition des rechutes conditionnent le pronostic clinique et fonctionnel des personnes atteintes de schizophrénie. La multiplication et la durée cumulée des hospitalisations qui en résultent sont associées à une détérioration des différentes habiletés susceptibles de permettre aux patients de s’insérer de façon satisfaisante dans leur environnement socioprofessionnel et familial. De nombreux programmes psycho éducatifs ont fait la preuve de leur efficacité dans la perspective d’espacer les rechutes et de permettre une insertion socioprofessionnelle et familiale de qualité ; ainsi, le développement de nouvelles techniques thérapeutiques spécifiques apparaît indispensable pour limiter leur handicap social. Pour cela, une meilleure connaissance des facteurs prédictifs de l’adaptation sociale de ces sujets apparaît essentielle. En effet, si certains de ces facteurs ne sont pas modifiables, il est possible d’agir sur d’autres grâce à des techniques de réhabilitation psychosociale adaptées à notre contexte arabo-musulman. La présente étude est menée auprès d’une centaine de patients schizophrènes suivis en hospitalier et en ambulatoire à l’hôpital psychiatrique Arrazi de Salé dont le but est de déterminer les facteurs prédictifs d’une bonne insertion sociale ainsi que d’une bonne qualité de vie. PO 130 ÉVALUATION DE L’EFFET THÉRAPEUTIQUE DE LA STIMULATION THÊTA BURST SUR LES HALLUCINATIONS AUDITIVES RÉSISTANTES D’UN PATIENT SCHIZOPHRÈNE, ET SON IMPACT SUR LES FONCTIONS COGNITIVES ET LA NEUROEXCITABILITÉ. ÉTUDE DE CAS SIDHOUMI D., BRAHA S., BOUAZIZ N., BENADHIRA R., JANUEL D. EPS Ville Evrard, NEUILLY SUR MARNE, FRANCE M. B… est un patient atteint de schizophrénie (selon les critères du DSM4TR), âgé de 52 ans, sous olanzapine (20 mg/j) depuis deux ans. Devant la persistance des hallucinations, l’olanzapine a été associée à un traitement par cTBS (Thêta Burst Stimulation continue) pendant 4 semaines (20 séances au total). Les paramètres du traitement cTBS reprenaient ceux du protocole de Huang (2005) aux propriétés inhibitrices sur l’excitabilité corticale afin de diminuer les hallucinations auditives résistantes : – 600 pulses/séance en un train ininterrompu de 40 secondes, au niveau du cortex temporo pariétal gauche (CTPG) à 80 % du seuil moteur (SM). Des auto-évaluations cliniques des hallucinations auditives (échelles d’Hoffman et visuelle analogique) et hétéro-évaluation (PANSS et la PSRS) ont été réalisées à J-1, J14 et M1. Un bilan neuropsychologique (mémoire, fonctions exécutives et source monitoring) et neurophysiologique (étude de la neuroexcitabilité) avant et après traitement a complété le bilan clinique. La comparaison des résultats met en évidence une nette réduction des hallucinations auditives et une absence d’effet délétère de la cTBS sur le fonctionnement cognitif, reflet possible de l’effet modulateur de la cTBS sur l’hyperexcitabilité gauche du cortex. Posters Ces résultats encourageants mais préliminaires doivent être confirmés par des études en double aveugle sur un plus grand nombre de patients. PO 131 APPROCHE THÉRAPEUTIQUE EN REMÉDIATION COGNITIVE DES TROUBLES DE MÉMOIRE AUTOBIOGRAPHIQUE CHEZ DES PATIENTS SCHIZOPHRÈNES. ÉTUDE PILOTE RAMPAZZO A., WOJAKIEWICZ A., BRAHA S., JANUEL D. un groupe de cas (schizophrènes agressifs) et un groupe témoin (schizophrènes non agressifs). La sélection de cas et témoins a été faite à l’aide d’une échelle d’agressivité manifestée (OAS) l’overt agression scale de Yudofsky. L’analyse statistique a été basée sur la comparaison de moyennes du taux de cortisol entre les cas et les témoins par le test de student avec alpha = 0,05 et IC = 95 %. Les résultats montrent que la cortisolémie moyenne chez les shizophrènes agressifs (261,61 ± 17,48 nmol/l) est significativement diminuée par rapport à celle des shizophrénes non agressifs (553,74 ± 5 414 nmol/l), p = 0,01. EPS Ville Evrard, NEUILLY SUR MARNE, FRANCE Des troubles de la mémoire autobiographique ont été observés chez les patients schizophrènes en terme d’accès en conscience autonoétique et de projection dans le futur. Cette étude pilote vise à mettre en place un programme de remédiation cognitive autour de ces difficultés. Trois patients diagnostiqués schizophrènes (DSM IV-TR) ont été inclus. Le programme s’est déroulé en groupe pendant 13 semaines à raison d’1 séance de 90 min par semaine. Trois outils ont été utilisés : un journal, afin de stimuler la récupération d’événements passés récents, un agenda afin de stimuler la projection dans un futur proche, et un jeu de carte répertoriant l’ensemble des thèmes abordés. Une évaluation de la mémoire autobiographique, avant et après, a été faite avec le test de fluence verbale autobiographique (Piolino et al., 2000), et du paradigme Remember/Know/Guess. Cinq périodes de vie ont été explorées : de 0 à 10 ans, de 10 à 20 ans, de 20 ans à 30 ans, de 30 ans aux 12 derniers mois, et les douze derniers mois. Les résultats ont permis d’observer chez deux patients une amélioration des capacités de rappel d’événements passés personnellement vécus pour l’ensemble des périodes de vie explorées, avec une augmentation plus importante pour la dernière période de vie explorée : les douze derniers mois. Ces progrès se traduisent par une amélioration des capacités de rappel en conscience autonoétique. Au total, il apparaît que l’amélioration de la mémoire autobiographique est possible chez des patients schizophrènes en termes d’accès en conscience autonoétique. Il conviendrait de répliquer une telle étude avec une cohorte de patients plus importante, et de corréler ces résultats avec la qualité de vie et l’estime de soi. PO 132 COMPORTEMENT AGRESSIF CHEZ LES SCHIZOPHRÈNES : DOSAGE DU CORTISOL SANGUIN AIOUEZ K. CHU Mustapha Bacha, ALGER, ALGÉRIE Pendant longtemps la notion d’agressivité associée à la schizophrénie a dominé en psychiatrie, plusieurs hypothèses sous-tendent son étiopathogénie, notamment neurobiologiques faisant référence au système dopaminérgique (hyperdopaminergie) et sérotoninergique (hyposérotoninergie) ainsi qu’un désordre des corticostéroÏdes (taux bas de cholestérol et cortisol). Notre étude se propose d’évaluer et de comparer les cortisolémies moyennes entre deux groupes de schizophrénes : PO 133 AUTONOMIE SOCIALE DES PATIENTS SCHIZOPHRÈNES COMPARÉE À CELLE DES BIPOLAIRES TYPE I JRIDETTE S., MARRAG I., HAJJI K., KHAMMOUMA S., HADJ AMMAR M., NASR M. Service de psychiatrie, CHU, MAHDIA, TUNISIE L’autonomie sociale représente l’un des facteurs déterminants de la réussite de tout projet thérapeutique pour les malades mentaux chroniques et de leur bonne réinsertion sociale. L’objectif de ce travail était de comparer l’autonomie sociale effective des patients schizophrènes à celle des bipolaires type I. Il s’agit d’une étude transversale réalisée à la consultation de psychiatrie de CHU de Mahdia. Les données ont été recueillies auprès de deux groupes de patients ; 360 schizophrènes (groupe G1) et 104 bipolaires type I (groupe G2) répondant aux critères diagnostiques du DSM IV, ayant un âge variant de 18 à 65 ans et suivis depuis au moins un an. Les Échelles d’Autonomie Sociale (EAS) de Leguay et du fonctionnement global (EGF) ont été utilisées pour évaluer les sphères respectives. L’étude des caractéristiques sociodémographiques a montré respectivement chez le G1 et G2 une moyenne d’âge de (40,2 vs 39 ans), un sexe ratio de (2,33 vs 1,4), un niveau d’instruction bas dans (66,7 vs 48,1 %), un statut marital de célibataire dans (55,8 vs 46,2 %) et une absence d’activité professionnelle dans (67,3 vs 57,7 %). Les caractéristiques cliniques étaient un âge au début du trouble en moyenne de (26 vs 25,2 ans) et une durée d’évolution des troubles en moyenne de (14 vs 13,8 ans). Concernant l’autonomie sociale, la moyenne des scores à l’EAS était de (39,1 vs 37,5) avec des taux d’altération respectifs de 24,3 et 7,7 %. Pour le fonctionnement global, la moyenne des scores à l’EGF était de (60,6 vs 76,6) avec des taux d’altération respectifs de 85,6 et 41,4 %. L’impact de la schizophrénie sur l’autonomie sociale et le fonctionnement global est plus délétère que celui du trouble bipolaire type I, ceci étant l’exploration de ces domaines concourt à tester la pertinence des protocoles de prise en charge institutionnelle, psychothérapique ou de réhabilitation. PO 134 ASPECTS ÉVOLUTIFS DU TROUBLE SCHIZOAFFECTIF BEN HAOUALA S. (1), JRIDETTE S. (1), CHENNOUFI L. (2), HAJJI K. (1), HADJ AMMAR M. (1), NASR M. (1) 61 8e Congrès de l’Encéphale (1) CHU Tahar Sfar, MAHDIA, TUNISIE (2) Hôpital Razi, LA MANOUBA, TUNISIE Entre deux grandes entités psychiatriques bien définies, la schizophrénie et le trouble bipolaire, le trouble schizoaffectif (TSA) s’est progressivement différencié. Quoi que les limites de ce trouble restent floues et demeurent difficiles à définir pour nombre de cliniciens, les critères diagnostiques des nouvelles classifications se trouvent opérationnels dans la délimitation de ce trouble aux niveaux clinique et évolutif. L’objectif de ce travail était d’étudier les aspects évolutifs du TSA. C’est une étude rétrospective ayant concerné tous les patients pour lesquels durant la période allant de 2001 au 2007 le diagnostic du TSA suivant les critères du DSMIV a été porté. Les informations ont été relevées à partir des dossiers médicaux. Trente-quatre patients ont été colligés, subdivisés suivant le diagnostic initialement porté en trois groupes : G1-schizophrénie (n = 19), G2-trouble de l’humeur (n = 10) et G3-TSA (n = 5). Le 1er groupe avait un âge moyen de 41 ± 10 ans, un statut marital de célibataire (n = 12), une origine rurale (n = 10), un niveau d’instruction primaire (n = 9) et une absence d’activité professionnelle (n = 15). Le 2e groupe avait un âge moyen 38 ± 7 ans, un statut marital de marié (n = 5), un niveau d’instruction secondaire (n = 6) et une absence d’activité professionnelle (n = 8). Le 3e groupe avait un âge moyen 36 ± 5 ans, un statut marital de célibataire (n = 3), un niveau d’instruction primaire (n = 3) et une absence d’activité professionnelle (n = 4). Aucune corrélation n’a été retrouvée pour les données sociodémographiques. Les antécédents familiaux psychiatriques ont été retrouvés chez cinq patients de G1 dont quatre schizophrénies, chez sept patients de G2 dont trois bipolaires et chez un de G3 avec une différence significative (p = 0,047) entre les trois groupes. La nature de 1er épisode pour G1 était psychotique, pour G2 était thymique et pour G3 était à égalité thymique et psychotique avec une différence significative (p = 0,03). En conclusion, Le TSA occupe une position intermédiaire entre la schizophrénie et le trouble affectif comme l’illustre les données cliniques et pronostiques. Devant l’hétérogénéité d’évolution, le TSA s’affirme en tant qu’entité indépendante ne correspondant ni au trouble bipolaire, ni à la schizophrénie. PO 135 TROUBLE SCHIZOAFFECTIF : ASPECTS CLINIQUES ET THÉRAPEUTIQUES BEN HAOUALA S. (1), CHENNOUFI L. (2), BOUSSAID N. (1), HAJJI K. (1), HADJ AMMAR M. (1), NASR M. (1) (1) CHU Tahar Sfar, MAHDIA, TUNISIE (2) Hôpital Razi, LA MANOUBA, TUNISIE Kasanin a été le premier à utiliser le terme de psychose schizoaffective pour décrire des patients présentant une association de symptômes thymiques et psychotiques et évoluant vers la rémission après quelques mois. Introduit pour la première fois en 1987 dans le DSM III-R, le trouble schizoaffectif (TSA) reste aujourd’hui une pathologie aux limites floues et demeure difficile à définir pour nombre de cliniciens. L’objectif de ce travail était de décrire les caractéristiques sociodémographiques, cliniques et thérapeutiques des patients ayant un 62 TSA. Il s’agit d’une étude rétrospective, descriptive, portant sur 34 patients suivis durant une période de 7 ans atteints d’un TSA selon les critères DSMIV. Les informations ont été relevées à partir des dossiers médicaux. Le sexe ratio était de 2,4. Les patients avaient un âge moyen de 39 ± 8,9 ans, un statut marital de célibataire et une absence d’activité professionnelle dans respectivement 55,9 et 79,4 % des cas. Des antécédents familiaux psychiatriques ont été retrouvés dans 38,2 % des cas. 85,3 % des patients avaient initialement différents diagnostics parmi lesquels figuraient la schizophrénie (55,8 %) et le trouble bipolaire (23,5 %). Le diagnostic de TSA n’a été ainsi porté que chez 14,7 % des patients. La majorité des patients ont reçu le diagnostic final de TSA type bipolaire (97,1 %). Le délai en année entre le diagnostic initial et final était de 10 ± 8. Durant ce délai, pour aboutir au TSA, le diagnostic s’est modifié chez six patients (17,6 %) avec un nombre maximal de révision de trois. Concernant le volet thérapeutique, tous les patients étaient sous bithérapie associant principalement un thymorégulateur et un antipsychotique (97 %). En conclusion, de part de son polymorphisme clinique et des chevauchements symptomatiques entre les spectres schizophrénique et bipolaire, le TSA pose un problème diagnostic qui est non sans conséquences sur la qualité de prise en charge et le pronostic. PO 136 RECONNAISSANCE DU BIZARRE ET DU FAMILIER DANS LA PERCEPTION DE SONS INOUÏS CHEZ LE PATIENT SCHIZOPHRÈNE : LE PROBLÈME DE LA CATÉGORISATION MICOULAUD-FRANCHI J.A. (1), ARAMAKI M. (2), MERER A. (3), CERMOLACCE M. (1), YSTAD S. (3), KRONLAND-MARTINET R. (3), BOYER L. (4), VION-DURY J. (1) (1) Pôle universitaire de psychiatrie, AP-HM, Institut des Neurosciences Cognitives de la Méditerranée, INCM CNRS 6193, équipe Langage Musique Motricité L2M, MARSEILLE, FRANCE (2) INCM CNRS 6193, équipe L2M, MARSEILLE, FRANCE (3) Laboratoire de Mécanique et d’Acoustique LMA, UPR 7051, MARSEILLE, FRANCE (4) Service de Santé Publique et d’Information Médicale SSPIM, AP-HM, MARSEILLE, FRANCE Introduction : Le concept clinique fondateur de la schizophrénie est « l’incompréhensibilité » (Jaspers, 1913). Cette notion persiste dans la définition internationalement reconnue des troubles mentaux (DSM IV) sous le terme de « bizarre », bien que très peu d’études scientifiques s’y soient intéressées. Nous prolongeons l’étude de Tüscher et al.1 sur la perception du « familier » dans des sons environnementaux chez les schizophrènes en analysant la perception du « bizarre » dans des sons inouïs ou « acousmatiques » (sons dont la cause qui les produit est difficilement identifiable). Méthode : Nous avons comparé chez 20 schizophrènes et 20 témoins, l’évaluation perceptive du « bizarre » et du « familier » (notés sur une échelle continue de 0 à 100) d’un corpus de 26 sons environnementaux et inouïs calibrés et sélectionnés sur la base de tests pilotes. Posters D’autres dimensions perceptives émotionnelles positives et négatives sont évaluées, dans la continuité de l’étude de Trémeau et al.2. Résultats : Nous observons chez les patients schizophrènes une tendance significative à évaluer comme familiers des sons perçus comme seulement bizarres chez les témoins. Paradoxalement ces sons sont également perçus comme bizarres par les patients : c’est donc la frontière des catégories « familier » et « bizarre » qui devient alors beaucoup plus floue dans la schizophrénie. Les autres dimensions émotionnelles confirment une ambivalence émotionnelle2. Conclusion : Nous disposons ainsi d’une méthode pour analyser la validité du concept de bizarrerie dans la schizophrénie par le biais de sons inouïs (acousmatiques). Cette méthode détecte une tendance à « hyper-familiariser » des sons inouïs et à leur « sur-attribuer » du sens. Il pourrait ne pas s’agir d’un déficit mais d’une modification globale de la perception catégorielle du monde. Références 1. Tuscher O, Silbersweig D, Pan H, et al. Processing of environmental sounds in schizophrenic patients : disordered recognition and lack of semantic specificity. Schizophr Res Mar 1 2005 ; 73 (2-3):291-295. 2. Tremeau F, Antonius D, Cacioppo JT, et al. In support of Bleuler : objective evidence for increased affective ambivalence in schizophrenia based upon evocative testing. Schizophr Res Feb 2009 ; 107 (2-3):223-231. PO 137 INTERMITTENT THETA BURST STIMULATION ET SYMPTÔMES NÉGATIFS SCHIZOPHRÉNIQUES BRUNELIN J., MONDINO M., HAESEBAERT F., POULET E., BOR J., D’AMATO T., SAOUD M. CH le Vinatier – UCB Lyon 1, LYON, FRANCE La Stimulation Magnétique Transcrânienne répétée (rTMS) est une nouvelle technique thérapeutique de neurostimulation non invasive prometteuse dans le cadre du traitement des symptômes schizophréniques réfractaires aux traitements médicamenteux, dont les symptômes négatifs. En effet, ces symptômes, reliés à un hypofonctionnement du cortex dorsolatéral préfrontal (CDLPF) gauche, pourraient être améliorés par des séances de rTMS activatrice à haute fréquence. Nous avons étudié l’impact clinique et neurobiologique (en Spectroscopie par Résonance Magnétique – SRM) d’un traitement par rTMS sous forme d’intermittent Theta Burst Stimulation (iTBS – 990 stimulations par séance). Le traitement a été appliqué (20 séances, 2 séances journalières) au niveau du CDLPF gauche chez un patient-pilote de 46 ans souffrant de symptôme négatifs résistants. Au niveau clinique, nous rapportons une efficacité de la iTBS avec une baisse de 60 % du score à la SANS 3 mois après la stimulation et un maintien de cet effet à 6 mois (25 %). Au niveau du fonctionnement, nous rapportons une amélioration de 73 % à l’échelle d’autonomie sociale (EAS) et de 66 % à l’échelle « d’insight » (SUMD), 6 mois après traitement. Au niveau neurobiologique, nous avons observé en baseline lors de l’examen SRM, un déséquilibre droite/gauche des taux de glutamate (Glx/Cre) au niveau du CDLPF. Le traitement a permis une augmentation des taux au niveau du CDLPF gauche et par conséquent un équilibre droite/gauche. Ces effets neurobiologiques sont observables directement après les séances de iTBS et sont encore présents à 3 mois. Un équilibre droite/gauche a été également observé au niveau des hippocampes avec une augmentation de 73 % des taux de Glx/Cre à gauche. L’efficacité clinique de la iTBS pourrait ainsi être médiée par un effet sur les concentrations en glutamate au niveau du CDLPF gauche et de ses zones inter-reliées, palliant ainsi l’hypofrontalité décrite dans la schizophrénie. Afin de confirmer ces résultats, nous avons entrepris une étude en double aveugle sur un échantillon plus large. PO 138 LE TAUX DE N-ACETYL-ASPARTATE, UN MARQUEUR DE VULNÉRABILITÉ À LA SCHIZOPHRÉNIE ? MONDINO M., BRUNELIN J., POULET E., BOR J., FABRE D., SUAUD CHAGNY M.F., SAOUD M. UCB Lyon 1 – CH le Vinatier, BRON, FRANCE L’étiopathogénie de la schizophrénie impliquerait une vulnérabilité d’origine neurodéveloppementale et des processus neurodégénératifs secondaires. Les taux de N-Acétyl-Aspartate (NAA), un marqueur de l’intégrité et du fonctionnement neuronal, mesurés dans le cortex préfrontal dorsolatéral par spectroscopie par résonance magnétique du proton (1H-SRM) pourraient bien être le reflet de ces deux processus. Selon une récente métaanalyse ce taux est diminué d’environ 10 % chez les patients schizophrènes par rapport aux sujets contrôles. Si cette baisse est d’origine neurodéveloppementale, elle devrait être observée également chez les individus porteurs d’une vulnérabilité à la schizophrénie non exprimée sur le plan clinique. En effet, ces individus partagent avec les patients schizophrènes certaines caractéristiques cognitives et neurobiologiques. Afin de répondre à cette question, nous avons entrepris une métaanalyse pour nous intéresser au taux de NAA chez les individus présentant un risque de développer la maladie, risque génétique ou risque psychométrique. Cinq études méthodologiquement proches mesurant le taux de NAA grâce à un imageur 1.5T chez les individus à risques (n = 152) et chez des contrôles sains (n = 143) appariés pour l’âge et le sexe ont été incluses. L’analyse cumulative de ces données de la littérature montre une diminution significative du NAA d’environ 7 % dans le cortex dorsolatéral préfrontal des individus à risque (d = – 0,567, p < 0,0001). Cette diminution est confirmée par les analyses de sensibilité (one study removed, funnel plot). Cette diminution du taux de NAA, présente avant le début de la maladie pourrait être le témoin d’une souffrance neuronale pré-morbide reflet du processus neurodéveloppemental. Ce taux pourrait donc être considéré comme un marqueur biologique de la vulnérabilité à la schizophrénie, présent chez les sujets à risques et gagnant en intensité avec l’apparition de la symptomatologie. 63 8e Congrès de l’Encéphale PO 139 LA SCHIZOPHRÉNIE, DE LA RÉHABILITATION VERS LA DÉSINSTITUTIONNALISATION BENSAIDA M. Hopital Psychiatrique Errazi Annaba, ANNABA, ALGÉRIE Les personnes atteintes d’incapacités psychiatriques doivent, comme toutes les autres personnes, pouvoir choisir en toute liberté où elles veulent vivre, apprendre, mener leur vie sociale et/ou travailler. La réussite de cet aspect de la réhabilitation psychociale propulsera le malade mental en dehors de l’institution psychiatrique qui ne constituera plus la pierre angulaire dans la prise en charge. Ceci contribuera à la diminution des capacités d’isolement des patients, ainsi que leurs difficultés individuelles d’adaptation à l’environnement à travers l’amélioration de leur dynamique interne. Ainsi est apparue la notion de traitement communautaire par rapport au traitement hospitalier. PO 140 L’ENGAGEMENT THÉRAPEUTIQUE DES PSYCHIATRES FRANÇAIS AUPRÈS DU PATIENT ATTEINT DE SCHIZOPHRÉNIE BOTTAI T. (1), SEQAT M. (2), DASSA D. (3), BENOIT M. (4), BOURCET S. (5), RAYMONDET P. (5) (1) Collège Méditerranéen de Psychiatrie, MARTIGUES, FRANCE (2) Janssen-Cilag France, ISSY-LES-MOULINEAUX, FRANCE ; (3) Collège Méditerranéen de Psychiatrie, MARSEILLE, FRANCE (4) Collège Méditerranéen de Psychiatrie, NICE, FRANCE (5) Collège Méditerranéen de Psychiatrie, TOULON, FRANCE La schizophrénie est une pathologie chronique invalidante, dont le pronostic est étroitement corrélé à la survenue de rechutes. La prévention de celles-ci repose sur la combinaison de stratégies pharmacologiques et de mesures psychoéducatives visant à améliorer l’observance thérapeutique. Le niveau effectif d’observance reste délicat à déterminer en pratique. Cette enquête a été initiée par le Collège Méditerranéen de Psychiatrie avec le soutien institutionnel du laboratoire Janssen-Cilag. L’engagement thérapeutique chez les patients atteints de schizophrénie a été évalué par des questionnaires auprès de 196 psychiatres français, dont 41 % de femmes, âgés en moyenne de 48 ans et exerçant en moyenne depuis 18 ans. Les psychiatres interrogés considèrent qu’il existe un risque de rechute pour un niveau d’observance inférieur à 59 %. Selon la littérature internationale, le seuil minimum d’observance afin d’assurer une bonne couverture antipsychotique est de 80 %. Les médecins participant à cette enquête estiment que 60 % de leurs patients atteints de schizophrénie ont un niveau d’observance inférieur à ce seuil. Par ailleurs, 38 % de leurs patients arrêteraient leur traitement antipsychotique spontanément sans les consulter. 64 À tous les stades de la maladie, la tolérance et l’efficacité du traitement antipsychotique seraient 2 facteurs déterminants de l’observance. L’insight et les programmes psycho-éducatifs formalisés seraient plus particulièrement influents dans les psychoses débutantes (< 5 ans) reflétant une autre dimension, celle de l’adhésion, corollaire psychique du comportement d’observance. Selon les psychiatres interrogés, la mesure thérapeutique la plus efficace pour assurer l’observance au traitement serait de recourir à des formes injectables à action prolongée. Ils considèrent également que la mise en place de programmes psycho-éducatifs formalisés serait plus efficace chez les patients confrontés à la maladie depuis moins de 5 ans que chez ceux présentant une schizophrénie depuis plus de 10 ans. Ce recueil des pratiques reflète l’importance d’une prise en charge globale au long cours, associant traitements médicamenteux et mesures psycho-éducatives auprès des patients et de leur entourage, dès le début de la maladie. PO 141 INJECTION DANS LE MUSCLE DELTOÏDE D’ANTIPSYCHOTIQUES À ACTION PROLONGÉE : ATTITUDES DES MÉDECINS ET INFIRMIERS FRANÇAIS GEERTS P. (1), SEQAT M. (2) (1) Janssen-Cilag, RODERVELDLAAN, BELGIQUE (2) Janssen-Cilag, ISSY-LES-MOULINEAUX, FRANCE Objectifs : Dans la schizophrénie, le risque de rechute est étroitement lié à l’inobservance des traitements antipsychotiques. La voie d’administration du traitement médicamenteux est un facteur déterminant de l’adhésion du patient à son projet thérapeutique. L’objectif de cette étude européenne est de mieux connaître les attitudes des professionnels en santé mentale envers les différentes voies d’administration des antipsychotiques. Nous nous intéressons ici aux données françaises de ce recueil. Méthodes : Des médecins et infirmiers ont été recrutés par téléphone. Leurs attitudes par rapport aux traitements antipsychotiques oraux et aux injectables à action prolongée administrés par voie deltoïde ou par voie glutéale ont été évaluées en ligne par questionnaire. Résultats : 132 professionnels français ont répondu à cette enquête (76 % médecins et 24 % infirmiers ; 65 % exerçant en service hospitalier et 23 % en CMP), dont 67 % ont plus de 8 ans d’expérience. 51 % prescriraient davantage une forme à action prolongée s’ils avaient le choix d’une injection glutéale ou deltoïde. Ils estiment que 36 % de leurs patients accepteraient plus facilement une injection à action prolongée par rapport à une formulation orale, si elle pouvait être effectuée dans le muscle deltoïde. 62 % prescriraient plus volontiers une injection dans le muscle deltoïde que dans le muscle glutéal, s’ils avaient le choix. Ils estiment que 69 % des patients accepteraient davantage une injection deltoïde que glutéale. La moitié des interrogés pensent que l’injection deltoïde réduirait la gêne sociale occasionnée et 61 % pensent qu’elle est plus respectueuse pour le patient qu’une injection glutéale. Posters 86 % considèrent qu’avoir le choix entre une administration deltoïde et une injection glutéale est un avantage. Les professionnels de santé estiment que le choix d’un traitement injectable à action prolongée dépend des effets secondaires, de la douleur à l’injection, de la méthode et de la voie d’administration. Conclusion : Les professionnels en santé mentale français envisagent favorablement la possibilité d’une nouvelle voie d’administration pour les antipsychotiques injectables à action prolongée, la voie deltoïde, ce qui pourrait permettre de favoriser l’adhésion du patient au traitement antipsychotique. PO 142 VALIDITÉ DU QUESTIONNAIRE FROGS (FUNCTIONAL REMISSION ON GENERAL SCHIZOPHRENIA) : SECONDE COTATION LANÇON C. (1), ROUILLON F. (2), LLORCA P.M. (3), GORWOOD P. (2), BAYLE F.J. (2) (1) Hôpital Sainte Marguerite, 270, Boulevard Sainte Marguerite, MARSEILLE, FRANCE (2) CH Sainte-Anne, 1 rue Cabanis, PARIS, FRANCE (3) CHU Clermont-Ferrand, 58 rue Montalembert, CLERMONTFERRAND, FRANCE La rémission fonctionnelle est un objectif important du traitement de la schizophrénie. Le questionnaire FROGS a été développé selon la méthode d’un consensus d’experts suivant une recherche MEDLINE et dans les bases de données standard. Dix-neuf items ont été proposés pour couvrir les principaux aspects de la rémission fonctionnelle rapportés dans la littérature. Dans la première étude de validation, 443 patients schizophrènes (DSM IV) vus par 51 investigateurs, remplissant les critères de rémission fonctionnelle d’Andreasen et al. (2005) ont été inclus. Le score total était fiable et l’analyse factorielle exploratoire après rotation oblique a révélé une solution à trois facteurs. Le but de cette seconde étape était de réévaluer les patients 12 à 18 mois après la première cotation afin d’étudier la cohérence interne du questionnaire et sa stabilité dans le temps. Pour être inclus, les patients devaient toujours remplir les critères de rémission fonctionnelle d’Andreasen et ne pas avoir rechuté entre les deux évaluations. Ils étaient revus par le même psychiatre qui devait coter le questionnaire FROGS, l’EGF (Évaluation globale du fonctionnement) pour la validité externe et la PANSS. Sur les 181 patients qui ont été recontactés par 23 investigateurs, 140 présentaient les critères d’inclusion. La durée moyenne entre les deux évaluations a été de 17,1 mois ± 1,9 et 94 % des patients étaient traités par un antipsychotique. À la seconde cotation, les 140 patients étaient en rémission depuis quatre ans en moyenne (de 1,7 an à 29,5 ans). Le score total FROGS est passé de 72,0 ± 11 à 75,8 ± 11 à la seconde cotation soit une augmentation de 3,8 ± 4,9. Les trois sous-scores ont également augmenté significativement. La consistance interne a été très bonne (= 0,92). Dans le même temps l’EGF a augmenté de 3,6 ± 6,9 (p < 0,001) et le score total PANSS a diminué de 4,0 ± 6,5 (p < 0,001). En conclusion, le questionnaire FROGS a prouvé sa fiabilité avec une bonne cohérence interne > 0,9 ainsi qu’une validité externe (corrélation avec l’EGF : r > 0,5), ces deux résultats étant identiques à ceux de la première évaluation. De plus il est sensible à la durée de la rémission clinique avec une amélioration significative du score total et des trois sousscores. PO 143 MOTIFS DES ADMISSIONS AUX URGENCES DES PATIENTS PSYCHOTIQUES : EXPÉRIENCE DE MONTPELLIER EN 2008 FLOREA R., HO QUOC H., COURTET P. Unité d’Accueil Urgences Psychiatriques Adultes, CHRU, MONTPELLIER, FRANCE Objectif : Sur les 8 dernières années, 10 % des patients admis dans l’unité d’urgences psychiatriques de Montpellier sont psychotiques. Nous avons été intéressés par les caractéristiques de ces patients et par leurs motifs de recours au service des urgences. Méthodologie : Nous avons revu rétrospectivement toutes les admissions reçues en 2008 avec des diagnostics de schizophrénie (F20), trouble schizo-affectif (F25) ou troubles psychotiques aigus et transitoires (F23). Nous avons recueilli le motif de recours, le traitement antipsychotique à l’admission, la comorbidité addictive, le traitement reçu aux urgences et l’orientation du patient. Résultats : 386 cas ont pu être analysés. Les patients avaient un âge moyen de 35 ± 11 ans et deux tiers avaient moins de 40 ans. 63 % des patients étaient de sexe masculin. On observait une prépondérance masculine chez les moins de 30 ans, et féminine après 50 ans. 72 % des patients avaient un diagnostic de schizophrénie, 22 % de trouble schizo-affectif et 7 % représentaient des nouveaux cas. Les 3 motifs d’admission les plus fréquemment retrouvés étaient la décompensation psychotique floride (39 %), l’anxiété (39 %) et les raisons sociales (30 %). 50 patients sont arrivés à l’occasion d’une tentative de suicide. L’ingestion de médicaments reste la méthode la plus fréquente. Un quart des patients avait comme traitement un neuroleptique classique (5 % oral et 21 % dépôt), 57 % avaient un APA oral et 11 % étaient sous APAP. L’arrêt de tout traitement antipsychotique est observé dans 27 % des cas. Les patients traités par un APAP montraient une meilleure observance thérapeutique que ceux sous NAP ou sous APA oral. La comorbidité addictive a pu être discutée chez seulement 307 des patients. 60 % d’entre eux avouaient au moins une addiction : 143 patients au cannabis, 79 à l’alcool. La moitié des patients admis pour un 1er épisode décrivait une consommation récente et abusive de cannabis. Un quart des patients n’a pas eu besoin d’un traitement médicamenteux aux urgences. Pour le reste, la moitié a reçu un APA et un quart de la loxapine. L’association la plus fréquente a été APA-BZD (115 patients). 65 8e Congrès de l’Encéphale Après l’admission aux urgences, 56 % des patients ont rejoint leur domicile, 24 % ont été hospitalisés librement et 20 % sous contrainte. PO 144 INTÉRÊT DE LA PRESCRIPTION PRÉCOCE DU RISPERDALCONSTA LP : À PROPOS DE 25 PATIENTS HOSPITALISÉS POUR LA 1re FOIS DANS LEUR SERVICE DE SECTEUR VIALA A., CORNIC F., BEGHELLI F., GRENIER S., VACHERON M.N. CH Sainte-Anne, 1 rue Cabanis, PARIS, FRANCE Introduction : Les rechutes et les réhospitalisations aggravent le pronostic des patients schizophrènes. Le traitement par antipsychotique à action prolongée, en favorisant l’observance, peut éviter le risque d’interruption du traitement qui en est la cause principale. Son utilisation le plus tôt possible pourrait améliorer le pronostic à long terme. Le RisperdalCONSTA LP est actuellement le seul antipsychotique atypique à action prolongée disponible en France. Méthode : Il s’agit de l’étude naturalistique de 120 patients traités par RisperdalCONSTA LP, suivis pendant au moins 18 mois dans notre service de secteur, parmi lesquels 25 étaient hospitalisés pour la première fois. L’objectif est d’apprécier l’évolution et notamment le nombre et la durée de réhospitalisations de ces 25 patients à 18 mois. Résultats : Le taux des patients ayant interrompu le traitement et les motifs d’interruption sont semblables à ceux des 95 autres patients, et à ceux des études portant sur le même sujet. La symptomatologie et les possibilités de réinsertion professionnelle (corrélées aux échelles CGI-S, CGI-I et GAF) ont été significativement améliorées, et on a pu constater que seulement 3 patients ont été réhospitalisés au cours des 6 premiers mois et 1 entre M6 et M12, soit un taux de réhospitalisations de 16 % des patients à 18 mois. Conclusion : Le RisperdalCONSTA LP n’est pas à réserver aux formes anciennes ou aux patients difficiles, il peut aussi être prescrit aux patients plus jeunes en âge et dans la maladie, afin de diminuer le nombre et la durée des hospitalisations et donc favoriser un meilleur pronostic et de meilleures possibilités d’insertion. Cette batterie a principalement été utilisée auprès de patients présentant des atteintes neurologiques et notamment des traumatismes crâniens. Bennett (2005) et Gouveia (2006) ont montré que la BADS est un outil sensible qui permet de mettre en évidence des déficits exécutifs chez des patients traumatisés crâniens. L’existence de troubles exécutifs est aujourd’hui largement démontrée chez des patients schizophrènes, grâce à l’évaluation classique : WCST, TMT, STROOP (Mahurin 1998, Velligan 1999). Néanmoins, dans le cadre de prises en charge de type remédiation cognitive et plus largement de réhabilitation psycho-sociale, l’utilisation de la BADS paraît extrêmement pertinente. En effet, elle met en évidence des déficits exécutifs dans des tâches multifactorielles qui tendent à simuler des activités de vie quotidienne, alors que les épreuves classiques explorent essentiellement les habiletés sous-tendant le fonctionnement exécutif (Evans 1997, Katz 2007, Vargas 2009). Notre pratique clinique de la BADS, dans le cadre d’une étude multicentrique en cours, comparant deux techniques de remédiation cognitive ReCos (Vianin 2007)/TRC (Delahunty et Morice 1999) (PHRC 2008), nous a amenés à observer, chez 33 patients schizophrènes (DSM IV), une différence entre leurs résultats quantitatifs et leurs performances qualitatives. En effet nous observons que le score global à la BADS (Moy. 83,06, ET : 20,6) n’est pas représentatif des stratégies utilisées par les patients schizophrènes. Comme le souligne Krabbendam 1999, ces tests fournissent des données qualitatives qui ne sont pas prises en compte dans l’analyse des données. Nous proposons de modifier cette épreuve, en considérant l’ensemble des sous-scores pour chaque épreuve mais aussi en prenant en compte des éléments qualitatifs, tel que le nombre d’alternance entre les sous-tâches aux 6 Éléments. Cette approche qualitative est à développer car elle permettrait de mieux identifier les stratégies utilisées par les patients. De plus, la valeur écologique de ce test permettrait d’obtenir des indices prédicteurs du fonctionnement psycho-social. PO 146 VÉCU DE L’HOSPITALISATION ET DE LA RECHUTE PAR LES PATIENTS ATTEINTS DE SCHIZOPHRÉNIE ET LEUR ENTOURAGE PASSERIEUX C. (1), CAROLI F. (2), GIRAUD-BARO E. (3) PO 145 ANALYSE QUALITATIVE DES PERFORMANCES À LA BADS CHEZ DES PERSONNES PRÉSENTANT DES TROUBLES SCHIZOPHRÉNIQUES WILLARD D. (1), HUREAU L. (1), DUBOC C. (2), ALLAIN P. (3), LAUNAY C. (1), AMADO I. (1), FRANCK N. (2) (1) Sainte-Anne, PARIS, FRANCE (2) Le Vinatier, LYON, FRANCE (3) Laboratoire de Psychologie (UPRES EA 2646) Université d’Angers, ANGERS, FRANCE La BADS « Behavioural Assessment of the Dysexecutive Syndrome » a été développée par Wilson (1996) pour permettre une évaluation plus écologique des troubles des fonctions exécutives. 66 (1) Service Hospitalo-Universitaire de Psychiatrie Adulte, Centre Hospitalier de Versailles, 177 rue de Versailles, LE CHESNAY, FRANCE (2) Centre Hospitalier Sainte-Anne, 1 rue Cabanis, PARIS, FRANCE (3) Pole Handicap Addiction Réhabilitation, Centre Hospitalier de Saint-Egrève, 3 rue de la Gare, SAINT-EGREVE, FRANCE Dans la schizophrénie, la rechute concerne plus d’un patient sur deux dans les 2 ans qui suivent le 1er épisode. Cette enquête a pour but d’évaluer le vécu de la rechute et de l’hospitalisation par les patients et leur entourage. Elle a été réalisée auprès de 316 patients atteints de schizophrénie, sur le lieu de consultation, en face-face et sans témoin. De plus, 82 de leurs proches ont été interrogés par téléphone. Quatre aspects ont été évalués : Posters – L’histoire de la maladie : 95 % des patients déclarent avoir été hospitalisés depuis le début de leur maladie (5 fois en moyenne). – La dernière rechute : 9 proches sur 10 déclarent que celleci a entraîné une hospitalisation et 69 % des patients estiment que l’hospitalisation est due à une rechute. Alors qu’un défaut d’observance est retrouvé dans près de 4 rechutes sur 10, seuls 4 % des patients et 7 % des proches citent spontanément l’arrêt du traitement comme cause de la rechute. Les patients se confient prioritairement à l’équipe médicale alors que l’entourage pense être le 1er confident des patients. – Le vécu de l’hospitalisation : 87 % des patients et 86 % des proches estiment l’hospitalisation utile. – La prévention de la rechute : 91 % des patients et 100 % des proches jugent important d’éviter une nouvelle rechute. 59 % des proches déclarent qu’il est difficile de vérifier la prise du traitement par le patient. Les proches ont un avis plutôt favorable sur le traitement injectable et 72 % estiment celuici rassurant, 69 % l’estiment plus simple qu’un traitement oral, et 67 % pensent qu’il représente la forme la plus adaptée pour vérifier l’observance. Enfin, 57 % des patients sont prêts à prendre un traitement injectable à action prolongée afin d’éviter une nouvelle hospitalisation. Cette enquête permet de mieux comprendre le ressenti des patients et de leurs proches sur la rechute. Ces résultats révèlent l’impact de la rechute chez le patient et son entourage ainsi que leur motivation à éviter une nouvelle rechute. Le traitement injectable à action prolongée apparaît alors comme une solution appropriée, envisagée et acceptée. Ces résultats soulignent la sous-estimation du défaut d’observance dans les causes de la rechute et l’importance d’une prise en charge concertée du patient atteint de schizophrénie. PO 147 LE TROUBLE SCHIZOAFFECTIF ENTRE LA SCHIZOPHRÉNIE ET LE TROUBLE BIPOLAIRE : ÉTUDE COMPARATIVE DES CARACTÉRISTIQUES CLINIQUES ET ÉVOLUTIVES EL ATI T., BOUJEMLA H., ELLOUZE F., BEN ABLA T., MRAD M.F. Hôpital Razi, MANOUBA, TUNISIE Introduction : Entre deux grandes entités psychiatriques bien définies, la schizophrénie et le trouble bipolaire, un troisième trouble s’est progressivement différencié : le trouble schizoaffectif ou la schizophrénie dysthymique. L’objectif de notre travail était de comparer les caractéristiques cliniques et évolutives des patients suivis pour trouble schizoaffectif avec ceux des patients atteints de schizophrénie et ceux du trouble bipolaire. Méthodologie : Il s’agit d’une étude rétrospective et comparative qui a recruté trois groupes de patients : – Groupe 1 : 30 patients suivis pour trouble schizoaffectif dans notre service de psychiatrie « G » de l’hôpital Razi. – Groupe 2 : 30 patients suivis pour schizophrénie. – Groupe 3 : 30 patients suivis pour trouble bipolaire, selon les critères de DSM IV. Les données sociodémographiques, cliniques, thérapeutiques et évolutives ont été relevées à partir des dossiers médicaux. Résultat : Dans notre étude, on ne note pas de différence significative pour le sexe, ni l’âge, ni le niveau d’instruction, toutefois, l’insertion sociale des sujets ayant un trouble bipolaire semble meilleure que celle des patients suivis pour trouble schizoaffectif ou schizophrénie. Les antécédents familiaux de troubles de l’humeur étaient significativement plus fréquents dans le groupe bipolaire alors que ceux de schizophrénie étaient plus importants dans le groupe schizoaffectif et schizophrénie. Les patients suivis pour schizophrénie et trouble schizoaffectif avaient un taux significativement plus élevé d’abus ou dépendance au cannabis. Le nombre total des hospitalisations ainsi la durée moyenne étaient également similaires pour les groupes de trouble bipolaire et schizoaffectif et plus élevé dans le groupe de la schizophrénie. Les tentatives de suicide étaient plus élevés dans la schizophrénie par rapport les deux autres groupes. Conclusion : La nécessité de définir le trouble schizoaffectif dépasse le cadre d’une simple préoccupation de la classification nosographique pour intervenir dans la prise en charge et le pronostic des patients qui en sont atteints. PO 148 SCHIZOPHRÉNIE ET HOSPITALISATION EL ATI T., ELLOUZE F., BEN ABLA T., MRAD M.F. Hôpital Razi, MANOUBA, TUNISIE Introduction : La schizophrénie est une maladie fréquente et chronique. L’évolution est émaillée de possibles rechutes et complications. La réhospitalisation des patients atteints d’une schizophrénie peut être liée à de multiples facteurs, dont certains liés aux caractéristiques cliniques et évolutives de la maladie et dont un deuxième groupe lié au patient et à son entourage. Dans ce travail, on propose d’identifier les facteurs responsables d’une réhospitalisation chez des patients atteints de la schizophrénie. Méthodologie : Il s’agit d’une étude transversale menée auprès d’une population de patients hospitalisés dans le service de psychiatrie « G » de l’hôpital Razi. Les patients ont répondu à un questionnaire comportant des données sociodémographiques, cliniques et thérapeutiques ainsi qu’une partie explorant les causes de réhospitilisation. Résultats : Notre étude a pu mettre en évidence différents facteurs de réhospitalisation : – Rechute après arrêt du traitement : déni de trouble par le patient et sa famille, le recours au tradithérapeute, causes financières et difficulté de déplacement, effet secondaire du traitement (dyskinésie, trouble sexuel, prise de poids)… – Rechute sans arrêt du traitement : rejet familial, schizophrénie résistante, génie évolutif de la maladie… L’acceptation et le suivi des soins semblent être un facteur prédominant. 67 8e Congrès de l’Encéphale Conclusion : L’observance thérapeutique est une dimension fondamentale, elle est tributaire de plusieurs intervenants : les représentations sociales, les conditions financières, l’implication de la famille, le niveau d’insight du patient et surtout la qualité de l’alliance thérapeutique. PO 149 VALIDATION D’UN PROGRAMME DE REMÉDIATION COGNITIVE DESTINÉ AUX PATIENTS SOUFFRANT DE SCHIZOPHRÉNIE DUBOC C. (1), HUREAU L. (2), WILLARD D. (2), AMADO I. (2), VIANIN P. (3), FRANCK N. (4) (1) Hôpital du Vinatier, BRON, FRANCE (2) Hôpital Sainte-Anne, PARIS, FRANCE (3) Centre Hospitalier Universitaire Vaudois, LAUSANNE, SUISSE (4) Centre de neuroscience cognitive, BRON, FRANCE La méthode RECOS (REmédiation COgnitive pour patients présentant une Schizophrénie) vise le réentraînement spécifique des fonctions cognitives déficitaires par un programme adapté aux déficits neuropsychologiques de chaque patient. Notre objectif est de valider cette méthode en la comparant à la méthode CRT (Cognitive Remediation Therapy) développée et validée par Ann Delahunty et Til Wykes. Nous nous attendons à une amélioration significative des scores aux épreuves neuropsychologiques à l’issue de la remédiation cognitive. Nous comparons 2 groupes de 140 patients souffrant de schizophrénie (DSM IV). L’inclusion nécessite une symptomatologie stable (évaluée à 1 mois d’intervalle par une BPRS) et l’existence d’au moins une fonction cognitive déficitaire repérée lors du bilan neuropsychologique (mémoire, mémoire et attention visuospatiale, mémoire de travail, attention sélective et fonctions exécutives). Une méthode de remédiation cognitive (CRT ou RECOS) est attribuée aléatoirement à chaque patient. Nous approfondissons l’évaluation des fonctions exécutives avec la BADS (Behavioral Assessment of the Dysexecutive Syndrome). Cet outil est un bon prédicteur des capacités cognitives et fonctionnelles des patients, il constitue notre critère de jugement principal. Afin d’avoir une analyse plus fine des différents processus impliqués dans la résolution de problème et de mieux observer leur évolution à l’issue de la prise en charge, nous utilisons des critères de cotation détaillés. Un bilan identique est réalisé à l’issue de la prise en charge puis 6 mois après. La prise en charge se déroule sur 14 semaines à raison de 2 séances par semaine pendant une heure avec le thérapeute et d’une séance effectuée par le patient à son domicile. Actuellement 70 patients sont inclus. Les résultats confirment et précisent les déficits des fonctions exécutives observés dans la schizophrénie. De plus, pour les patients inclus dans RECOS et CRT et ayant terminé la prise en charge, on observe une amélioration significative des résultats à différents scores de la BADS. Ces premières données soulignent l’aide apportée par les méthodes de remédiation cognitive sur les capacités de raisonnement et de planification et confirment l’efficacité de la méthode RECOS. 68 PO 150 LE « HOPKINS VERBAL LEARNING TEST » VERSION TUNISIENNE – FORME 2 : DONNÉES NORMATIVES DANS UNE POPULATION TUNISIENNE CHENNOUFI L., JOHNSON I., BEN AZZOUZ O., DELLAGI L., TABBANE K. Hôpital Razi, LA MANOUBA, TUNISIE Introduction : Les troubles de la mémoire figurent parmi les troubles cognitifs les plus fréquents dans la schizophrénie. Le Hopkins Verbal Learning Test (HVLT) est actuellement utilisé pour évaluer les troubles de la mémoire et de l’apprentissage verbal dans la schizophrénie. Il est constitué de 6 formes parallèles pour éviter l’effet de l’apprentissage lors des « test-retest » et permettre donc le suivi longitudinal des patients. Une base de données normatives de la forme 1 du HVLT a été élaborée en arabe dialectal dans une population tunisienne indemne de toute pathologie organique ou psychiatrique. L’objectif de notre travail est d’établir une base de données normatives de la forme 2 du HVLT dans une population de sujets sains tunisiens dans le but de l’adapter ultérieurement à des patients atteints de schizophrénie. Matériel et méthodes : Le HVLT correspond à une liste constituée de 12 mots appartenant à 3 catégories sémantiques différentes. La procédure comprend trois tâches : a) un rappel libre d’une liste de 12 mots lus oralement aux sujets (trois essais consécutifs) ; b) un rappel différé (BR) 20 minutes après (occupées par des tâches intercurrentes) ; c) puis une tâche de reconnaissance des 12 mots parmi 24. La population étudiée est constituée de 60 sujets sains, âgés de 17 à 45 ans répartis en deux groupes selon le niveau scolaire (NS = moins que neuf ans d’études ; S = plus que neuf ans d’études). Résultats : La différence entre les moyennes des différents scores selon le niveau scolaire est significative (Essai 1 : NS = 6,3 ; S = 7,87 => p = 0,01 / Essai 2 : NS = 8,00 ; S = 9,57 => p = 0,01 / Essai 3 : NS = 9,33 ; S = 10,3 => p = 0,00 / BR : NS = 8,93 ; S = 10,10 => p = 0,03. On constate ainsi une amélioration des performances mnésiques avec le niveau scolaire. Conclusion : L’existence de la base de données normatives du HVLT (forme 2) en arabe dialectal tunisien nous fournit un outil d’utilisation facile permettant une évaluation longitudinale plus fiable des troubles mnésiques au cours de la schizophrénie. PO 151 FAMILLES DE SCHIZOPHRÈNES ET LEURS INFORMATIONS SUR LA PATHOLOGIE DE LEUR PROCHE AOUADI A., OTMANE S., CHEKKEL T., MOKHTARI A., ZEGHIB H. EHS Er Razi, ANNABA, ALGÉRIE La schizophrénie est une pathologie sévère, fréquente et d’évolution chronique, qui a un coût social important. Les Posters familles et plus généralement les aidants naturels (non professionnels) sont de plus en plus impliqués dans la prise en charge de leurs proches en raison de la désinstitutionalisation croissante des malades. Depuis plus d’une décennie des programmes psycho éducationnels ont été développés pour aider les proches à mieux gérer la maladie. Toutefois peu de données ont jusqu’ici été publiées sur l’information des patients schizophrènes et leurs proches en besoin dans ce domaine, c’est pourquoi dans le but d’évaluer le niveau d’information des familles des patients schizophrènes sur la maladie de leur proche, leur traitement et leur degré de satisfaction par rapport à cette information, une série d’entretiens a été réalisé a l’aide d’un questionnaire élaboré par notre équipe, auprès de quarante familles de malades de l’établissement spécialisé de la willaya d’ANNABA – ALGÉRIE. La méthode et les résultats seront discutés dans le travail. PO 152 ÉTUDE EN OUVERT DE TOLÉRANCE À LONG TERME DE L’OLANZAPINE INJECTABLE À ACTION PROLONGÉE : RÉSULTATS INTERMÉDIAIRES À 190 SEMAINES MCDONNELL D. (1), DETKE H. (1), ZHAO F. (1), GERARD S. (2), WATSON S. (1) (1) Lilly Research Laboratories, INDIANAPOLIS, INDIANA, ÉTATS-UNIS (2) Eli Lilly and Company, SURESNES, FRANCE Objectif : L’objectif principal de cette étude en ouvert actuellement en cours, est d’étudier la sécurité d’emploi et la tolérance à long terme de l’olanzapine injectable à action prolongée (Olz-IM-LP). Les résultats présentés ici sont issus d’une analyse intermédiaire après une durée maximale de 190 semaines de traitement. Méthodes : Des patients souffrant de schizophrénie ou de trouble schizoaffectif (N = 931), âgés de 18 à 75 ans, ont été inclus dans une étude d’extension en ouvert à la suite d’une des 3 études randomisées contrôlées avec l’Olz-IM-LP, dans lesquelles les patients avaient été aléatoirement assignés à un traitement par Olz orale, par Olz-IM-LP, ou au placebo. Dans l’étude d’extension en ouvert, tous les patients ont reçu des doses flexibles d’Olz-IM-LP à intervalle d’injection d’environ 2-4 semaines. Résultats : Au moment de cette analyse à 190 semaines, le taux d’arrêt de traitement était de 46,3 %. Le taux d’arrêt après 18 mois était de 34,3 %. Les raisons d’arrêt les plus fréquentes étaient : décision du patient (23,4 %), effet indésirable (6,7 %), perdu de vue (5,7 %). Les effets indésirables survenus chez ≥ 5 % des patients étaient : prise de poids, insomnie, anxiété, somnolence, maux de tête et rhinopharyngite. Il y a eu 26 cas de syndrome post-injection temporaires, caractérisés par des symptômes de sédation et/ou de delirium suite à une éventuelle injection intravasculaire accidentelle d’une partie de la dose. Tous ces patients ont complètement récupéré dans les 72 heures. La variation pondérale moyenne a été de +1,8 kg, avec 32,1 % des patients avec ≥ 7 % d’augmentation pondérale. Les pourcentages de patients passés de valeurs normales à élevées de glycémie à jeun, de cholestérol total, ou de triglycérides étaient respectivement 5,5 %, 5,2 %, et 14,3 %. La moyenne des scores de l’échelle d’impression clinique globale de sévérité (CGI-S) est restée stable tout au long de la période analysée ici (2,9 à l’inclusion et 2,8 à la fin). Conclusions : Les taux d’arrêt de traitement avec Olz-IM-LP ont été faibles comparativement aux études sur d’autres antipsychotiques à action prolongée. Les données de tolérance étaient comparables à celles observées lors d’un traitement par Olz orale, à l’exception des effets indésirables liés à l’injection intramusculaire. PO 153 PHARMACOCINÉTIQUE DE DOSES MULTIPLES D’OLANZAPINE INJECTABLE À ACTION PROLONGÉE (OLZ-IM-LP), UNE FORMULATION INTRAMUSCULAIRE (IM) À LIBÉRATION PROLONGÉE DE L’OLANZAPINE (OLZ), CHEZ DES PATIENTS SCHIZOPHRÈNES STABILISÉS KURTZ D. (1), BERGSTROM R. (1), MCDONNELL D. (1), GERARD S. (2), MITCHELL M. (1) (1) Lilly Research Laboratories, Eli Lilly and Company, INDIANAPOLIS, INDIANA, ÉTATS-UNIS (2) Eli Lilly and Company, SURESNES, FRANCE Contexte : Le pamoate d’olanzapine est une formulation à libération prolongée de l’Olz qui est un traitement efficace pour des patients pouvant bénéficier des avantages d’une forme à libération prolongée. Objectif : Établir la tolérance et le profil pharmacocinétique dans l’intervalle des doses d’Olz-IM-LP. Méthodes : Des patients schizophrènes stabilisés sous un traitement oral quotidien d’Olz ont reçu des injections multiples d’Olz-IM-LP à des doses de 100, 150, 160, 200, et 300 mg/2 semaines et 200, 255, 300 et 405 mg/4 semaines pendant 24 semaines. Après chaque injection, une série d’échantillons sanguins a été recueillie pour déterminer la concentration plasmatique d’Olz. La pharmacocinétique a été déterminée par les méthodes « non compartimentées ». Résultats : Les injections ont été bien tolérées en général. Une pharmacocinétique d’absorption très lente a été observée. Les concentrations plasmatiques d’Olz ont été maintenues tout au long des intervalles d’injection de 2 et 4 semaines. En moyenne, les concentrations d’Olz s’accumulent 2 à 3 fois lors des doses multiples et atteignent les conditions de l’état d’équilibre après environ 3 mois de traitement. La fluctuation des concentrations d’Olz entre la valeur maximale ou « pic » de concentration et la valeur minimale ou « creux » avait une moyenne de 51 % pour l’intervalle d’injection de 2 semaines et 75 % pour l’intervalle de 4 semaines. La concentration maximale et l’aire sous courbe de la concentration d’Olz en fonction du temps étaient proportionnelles à la dose d’Olz-IM-LP. Comparativement à l’Olz orale (tmax = 6 h, t1/2 = 29 heures), le pic de concentration plasmatique maximale en Olz après une injection d’Olz-IMLP était de 4 jours et la demi-vie était d’environ 26 jours. Les concentrations moyennes à l’état d’équilibre maintenues par 69 8e Congrès de l’Encéphale les injections d’Olz-IM-LP correspondent à celles maintenues en prise quotidienne d’Olz orale dans l’intervalle de dose de 5-20 mg/jour. Conclusion : L’administration d’Olz-IM-LP est bien tolérée et permet d’avoir des concentrations à l’état d’équilibre qui se maintiennent pendant 4 semaines et qui sont comparables au traitement oral. PO 154 OLANZAPINE INJECTABLE À ACTION PROLONGÉE : ESSAI CLINIQUE RANDOMISÉ EN DOUBLE-AVEUGLE SUR LE TRAITEMENT DE MAINTIEN DES PATIENTS SOUFFRANT DE SCHIZOPHRÉNIE SUR 24 SEMAINES DETKE H. (1), MCDONNELL D. (1), KANE J. (2), NABER D. (3), SETHURAMAN G. (1), GERARD S. (4), LIN D. (1) (1) Lilly Research Laboratories, Eli Lilly and Company, INDIANAPOLIS, INDIANA, ÉTATS-UNIS (2) Department of Psychiatry, Albert Einstein College of Medicine, BRONX, NY, ÉTATS-UNIS (3) Department of Psychiatry and Psychotherapy, Centre for Psychosocial Medicine, University of Hamburg, HAMBURG, ÉTATS-UNIS (4) Eli Lilly and Company, SURESNES, FRANCE Objectif : Cette étude a évalué l’efficacité et la tolérance de l’olanzapine injectable à action prolongée (Olz-IM-LP) dans le traitement de maintien des patients souffrant de schizophrénie. Méthode : Des adultes schizophrènes en ambulatoire, stabilisés sous olanzapine (Olz) orale (10, 15 ou 20 mg/jour) lors d’une phase en ouvert de 4-8 semaines, ont été randomisés sous OlzIM-LP 150 mg/2 semaines (N = 140), 405 mg/4 semaines (N = 318) ou 300 mg/2 semaines (N = 141), ou une faible dose de référence de 45 mg/4 semaines (N = 144), ou sous Olz orale à la même posologie que durant la phase de stabilisation (N = 322), pour 24 semaines de traitement en double-aveugle. Les taux et délais jusqu’à exacerbation ont été estimés par la méthode de Kaplan-Meier. Résultats : À 24 semaines, 93 % des patients traités par l’Olz orale, 95 % des 300 mg/2 semaines, 90 % des 405 mg/ 4 semaines, 84 % des 150 mg/2 semaines, et 69 % de ceux traités par 45 mg/4 semaines n’ont pas présenté d’exacerbation. Olz-IM-LP 405 mg/4 semaines et Olz-IM-LP toutes les 2 semaines (doses poolées 150 et 300 mg) ont démontré une non infériorité par rapport à Olz orale ainsi que 150 et 300 mg séparément. Les 3 doses les plus élevées d’Olz-IM-LP étaient supérieures à 45 mg/4 semaines sur le délai jusqu’à exacerbation (p < 0,01). L’incidence d’une prise de poids ≥ 7 % par rapport à l’inclusion était significativement plus élevée pour Olz orale (21,4 %), Olz-IM-LP 300 mg/ 2 semaines (20,7 %), 405 mg/4 semaines (15,2 %) et l50 mg/2 semaines (16,4 %), comparativement à 45 mg/4 semaines (8,3 %, tous p ≤ 0,05). Il n’y avait aucune différence cliniquement significative entre Olz-IM-LP et Olz orale sur les valeurs biologiques, les signes vitaux, l’ECG, ou les symptômes extrapyramidaux. L’incidence des réactions au site d’injection était faible (2,8 %) sans différence significative entre les groupes de traitement. Deux patients traités par Olz-IM-LP ont expérimenté une sédation et un delirium après une injection intravasculaire accidentelle. 70 Conclusion : Les doses d’Olz-IM-LP 150 mg/2 semaines, 405 mg/4 semaines et 300 mg/2 semaines ont été efficaces dans le traitement de maintien de la schizophrénie sur 24 semaines. Le profil de tolérance de ces doses d’Olz-IMLP était compatible avec celui de l’Olz orale à l’exception des effets indésirables liés à l’injection. PO 155 DÉLAI DE LA PREMIÈRE CONSULTATION PSYCHIATRIQUE CHEZ UNE POPULATION DE SCHIZOPHRÈNES MAROCAINS OTHEMAN Y. (1), TOUHAMI M. (2), KHALLOUFI H. (1), OUTARAHOUT M. (1), OUANASS A. (1) (1) Hôpital Psychiatrique Universitaire Ar-Razi, SALÉ, MAROC (2) Hôpital Militaire Avicenne, MARRAKECH, MAROC Le diagnostic et le traitement précoces de la schizophrénie améliorent son pronostic. Le recours des familles de schizophrènes à une consultation psychiatrique au Maroc reste limité et souvent tardif, notamment dans les formes peu bruyantes. En plus des facteurs inhérents à la nature même des troubles présentés ; la représentation culturelle de la maladie mentale, les croyances mystico-religieuses ainsi que le peu d’informations délivrées dans ce domaine renforcent cet état des lieux. À travers cette étude, les auteurs ont tenté d’évaluer le délai écoulé entre l’apparition des premiers symptômes schizophréniques et la première consultation psychiatrique, chez une population de 160 schizophrènes, tout en précisant les motifs évoqués pour expliquer ce délai. PO 156 SCHIZOPHRÉNIE VIEILLIE : PROFIL ÉPIDÉMIOLOGIQUE ET EXPRESSIONS CLINIQUES CHAGH R., MANOUDI F., ASRI F., TAZI I. Service psychiatrique universitaire, Centre Hospitalier Universitaire Mohamed VI, MARRAKECH, MAROC On assiste à une augmentation progressive et constante de l’espérance de vie dans l’ensemble des pays du monde. Au Maroc, elle est passée de 48 ans en 1960 à 71,52 ans (hommes : 69,16 ans, femmes : 74 ans) en 2008, soit en moyenne de deux années supplémentaires environ chaque an. Cette évolution démographique a de multiples implications, qu’elles soient médicales, sociales ou économiques. Parallèlement, le praticien est de plus en plus confronté à des patients souffrant de pathologies d’évolution chronique qui, avec l’âge, peuvent revêtir des expressions cliniques particulières et requérir des adaptations thérapeutiques spécifiques. Dans le champ des troubles mentaux, cet allongement de l’espérance de vie est également constaté chez les patients souffrant de schizophrénie, et même s’il est moins significatif qu’en population générale, il implique néanmoins diverses conséquences : plus grande fréquence des pathologies somatiques liées à l’âge, majoration des altérations cognitives, perte d’autonomie susceptible de nécessiter un changement du lieu de vie du patient. D’autre part, en absence de support social, les patients sont souvent frappés de rejet familial d’où la nécessité de déve- Posters loppement de structures ambulatoires alternatives, qu’elles soient sanitaires ou médico-sociales. Les études spécifiquement consacrées aux patients schizophrènes âgés sont encore très peu nombreuses, qu’elles soient épidémiologiques, cliniques, cognitives, ou qu’il s’agisse d’essais thérapeutiques. Nous nous sommes proposés dans ce travail de tracer le profil épidémiologique, de décrire les expressions cliniques particulières des patients schizophrènes âgés placés à l’asile « dar Al bir wa al ihssane » à Marrakech et aussi de déterminer les causes de rejets familiaux. Résultats et conclusion en cours. PO 157 PEUT-ON PRÉDIRE L’ALTÉRATION DU FONCTIONNEMENT SOCIAL CHEZ LE SUJET ÂGÉ ATTEINT DE SCHIZOPHRÉNIE PAR UN DÉFICIT EN THÉORIE DE L’ESPRIT ? LAGODKA A. (1), GALLARDA T. (1), BOURDEL M.C. (1), GADEL R. (1), CHAMPAGNE-LAVAU M. (2), WILLARD D. (1), KREBS M.O. (1), OLIÉ J.P. (1), AMADO I. (1) (1) CH Sainte-Anne, PARIS, FRANCE (2) Hôpital du Sacré-Coeur, MONTRÉAL, FRANCE Introduction : Le déficit en théorie de l’esprit (ToM) a été incriminé comme le principal facteur prédictif de désadaptation sociale dans la schizophrénie. Cependant, à notre connaissance, il n’a jamais été exploré chez le patient schizophrène de plus de 50 ans. Le lien entre ToM et fonctions exécutives est sujet à controverses. Si les méta-analyses récentes soutiennent l’hypothèse d’une ToM indépendante, le déficit en ToM pourrait être, selon certains auteurs, consécutif à une dysfonction exécutive. Or un déclin spécifique des fonctions exécutives avec le vieillissement a été retrouvé dans la schizophrénie. Objectifs : Cette étude vise à étudier, dans la schizophrénie, l’impact de l’âge et de la maladie sur l’évolution de la ToM, son lien avec les fonctions exécutives et de déterminer si la ToM demeure, avec l’âge, liée au fonctionnement social. Méthodologie : Il s’agit d’une étude expérimentale de type transversal comparant : 25 patients schizophrènes de plus de 50 ans (Sz50), 25 patients schizophrènes âgés de 18 à 35 ans (Szj), 25 témoins de plus de 50 ans (C50) et 25 témoins âgés de 18 à 35 ans (Cj). Après une évaluation clinique et du fonctionnement social, une évaluation neuropsychologique du QI, de la mémoire épisodique (CVLT) et des fonctions exécutives (BADS, WCST et fluences verbales), la ToM est évaluée par la tâche du Faux-Pas (FP) et de Communication Référentielle (CR). À ce jour, nous avons inclus 13 Sz50, 15 Szj, 16 C50 et 16 Cj. Résultats : Les Sz50 sont déficitaires aux 2 tâches de ToM en comparaison aux C50. Les Sz50 sont déficitaires à la tâche du FP, mais pas à la CR, en comparaison aux Szj. Pour la tâche du FP : l’aggravation des anomalies avec l’âge va de pair avec l’aggravation des fonctions exécutives ; une partie du déficit est cependant liée à la maladie schizophrénique et est indépendante des fonctions exécutives. Pour la tâche de CR : le déficit est lié à la maladie schizophrénique. Un lien entre ToM et fonctionnement social a été mis en évidence pour le FP mais pas pour la CR. Conclusion : La ToM serait une fonction cognitive indépendante mais son aggravation avec l’âge est liée au déclin des fonctions exécutives et dépend de la tâche considérée. Ces résultats préliminaires sont à confirmer avec un plus grand nombre de patients. PO 158 SUICIDE ET SCHIZOPHRÉNIE ELLOUDI H., ONEIB B., TAIBI H., BELBACHIR S., SEKKAT F.Z. Hopital Arrazi CHU Ibn Sina, RABAT SALÉ, MAROC Le suicide, problème majeur de santé publique, concerne particulièrement les patients souffrant de schizophrénie. Malgré les progrès thérapeutiques, le suicide représente 9 à 13 % des causes de décès dans cette population. Le suicide peut survenir à n’importe quel moment de l’évolution de la maladie. Néanmoins, le risque suicidaire se révèle extrêmement important lors des phases précoces, aiguës, de rechute ou de dépression, périodes durant lesquelles les patients sont particulièrement vulnérables. Cet acte suicidaire est marqué par une plus grande létalité, due à l’usage de moyens plus violents que dans la population générale. L’objectif de cette étude est de décrire les profils cliniques des sujets suicidants schizophrènes à travers une étude prospective portant sur des patients présentant une schizophrénie, hospitalisés dans notre institution pour des tentatives de suicide. Notre but est d’identifier les facteurs de risque de passage à l’acte suicidaire afin d’élaborer des stratégies de prise en charge plus adaptées. PO 159 QUALITÉ DE VIE DANS LA PHASE AIGUË DE LA SCHIZOPHRÉNIE : CORRÉLATIONS AVEC LES DONNÉES CLINIQUES AYACHI M., EL KISSI Y., GAABOUT S., EL HEDDA R., BEN NASR S., BEN HADJ ALI B. Service de Psychiatrie, CHU Farhat Hached, SOUSSE, TUNISIE De nombreux travaux se sont intéressés à la qualité de vie des patients atteints de schizophrénie mais peu d’entre eux ont procédé à sa mesure au cours de la phase aiguë et non traitée de la maladie. Objectif : L’objectif de ce travail est de mesurer la qualité de vie chez un groupe de patients atteints de schizophrénie, en phase aiguë et non traitée, et d’étudier ses corrélations avec les données cliniques de la maladie. Méthodologie : Nous avons recruté un échantillon consécutif de patients schizophrènes (DSM IV), au service de psychiatrie de Sousse, en phase aiguë de la maladie (BPRS ≥ 40), jamais traités ou en arrêt de traitement depuis au moins trois mois (N = 69). En plus des données cliniques et évolutives, l’évaluation a porté sur une mesure de la psychopathologie (BPRS, PANSS, SAPS et SANS). L’évaluation de la qualité 71 8e Congrès de l’Encéphale de vie a été faite à l’aide du MOS 36-item Short-Form Health Survey (SF-36) dans sa version validée en langue arabe. Nous avons calculé le score moyen global (SMG) et les scores des huit dimensions du SF-36. Résultats : Le SMG était seulement corrélé à la durée d’évolution de la maladie (p = 0,027 ; r = 0,268). Le score de la dimension « activité physique » était négativement corrélé à la durée d’évolution (p = 0,043 ; r = – 0,246), aux scores de la BPRS (p = 0,039 ; r = – 0,251), aux scores de la PANSS (p = 0,01 ; r = – 0,309) et aux scores de la SANS (p < 10–3 ; r = – 0,441). Le score de la dimension « limitation physique » était corrélé positivement à la durée d’évolution (p < 10–3 ; r = 0,484). Le score de la dimension « limitations dues à l’état psychique » était corrélé positivement à la durée d’évolution (p < 10–3 ; r = 0,507) et négativement au score anxiété et dépression de la BPRS (p < 10–3 ; r = – 0,539). Le score de la dimension « santé psychique » était corrélé négativement au score anxiété et dépression (p = 0,014, r = – 0,297). Conclusion : Il ressort de notre étude, qu’en phase aiguë et non traitée de la maladie, c’est la durée d’évolution qui était le facteur clinique le plus fréquemment corrélé aux mesures de la qualité de vie. Il en ressort aussi que les dimensions de la composante physique étaient corrélées aux symptômes négatifs et aux scores globaux de psychopathologie et que celles de la composante psychique étaient corrélées aux symptômes anxieux et dépressifs. PO 160 SCHIZOPHRÉNIES DÉBUTANTES : ÉTUDE CLINIQUE ET ÉVOLUTIVE MAHMOUDI K., DAKHLAOUI O., ELLOUMI H., SAÂDA W., BANNOUR N. Hôpital Razi, MANOUBA, TUNISIE La schizophrénie demeure l’une des pathologies mentales les plus lourdes au pronostic fonctionnel et social encore sévère. Elle concerne non seulement le patient qui en souffre mais affecte également sa famille et retentit sur la société. Elle débute le plus souvent à l’adolescence par des symptômes prémonitoires non spécifiques pouvant durant plusieurs années avant l’apparition du premier épisode psychotique qui détermine le plus souvent le début de la prise en charge. Le raccourcissement de la durée de psychose non traitée (DUP) influence favorablement le cours évolutif de la maladie. Un traitement retardé n’augmente pas seulement le risque de dépression, de suicide ou de violence, mais épuise aussi les familles et peut entraîner des licenciements avec chômage prolongé. On se propose d’étudier de plus près les modes d’entrée dans la schizophrénie et les caractéristiques cliniques et évolutives du premier épisode schizophrénique. Ceci pourrait nous aider à mieux la dépister et entreprendre une attitude thérapeutique précoce et adaptée. Il s’agit d’une étude rétrospective portant sur 100 patients atteints de schizophrénie selon les critères du DSM IV hospitalisés dans le service de psychiatrie E de l’hôpital Razi. Le recueil des données biographiques et cliniques s’est fait à partir des dossiers médicaux. Les résultats sont en cours. 72 PO 161 SYMPTÔMES CLINIQUES ET OBSERVANCE THÉRAPEUTIQUE DANS LA SCHIZOPHRÉNIE ZALILA H. (1), GAHA N. (1), GACHEM R. (1), FAKHFAKH R. (2), BOUSSETTA A. (1) (1) Hôpital Razi, LA MANOUBA, TUNISIE (2) Institut National de santé publique, TUNIS, TUNISIE Introduction : L’observance thérapeutique est l’un des facteurs pronostiques de la schizophrénie ; nous avons mené un travail pratique afin de relever les facteurs cliniques pouvant l’influencer. Matériel et méthodes : Il s’agit d’une étude transversale auprès de 95 patients atteints de schizophrénie. Nous nous sommes inspirés du Medication Adherence Rating Scale (MARS) et du Rating Of Medication Influences (ROMI) dans l’élaboration du questionnaire et nous avons utilisé la Positif And Negative Syndrome Scale (PANSS) pour mesurer les symptômes psychotiques. Résultats : Le taux de non observance était de 54 %. La symptomatologie psychotique évaluée au moyen du score PANSS était corrélée significativement à l’observance, de même que la mesure de la psychopathologie générale, qui était, significativement plus élevée chez les non observants. Conclusion : Le contrôle des symptômes psychotiques permet d’améliorer l’observance thérapeutique chez les patients atteints de schizophrénie. PO 162 SAISONS DE NAISSANCE DES PATIENTS ATTEINTS DE SCHIZOPHRÉNIE BANNOUR N., ELLOUMI H., DAKHLAOUI O., KALLEL G., MAHMOUDI K. Hôpital Razi, MANOUBA, TUNISIE Le rôle délétère des facteurs de risque périnataux a été suspecté depuis le XIXe siècle. Ainsi, les études épidémiologiques évaluant l’existence d’associations entre facteurs de risque périnataux et la survenue ultérieure d’un trouble psychiatrique se sont multipliées. La corrélation entre survenue de la schizophrénie et la saison de naissance a été sujette de nombreuses enquêtes conduites à travers le monde. On se propose dans ce travail d’étudier la relation entre la schizophrénie et la saison de naissance et de comparer nos résultats avec celles des principales études faites à propos de ce sujet. Pour cela nous avons mené une étude rétrospective qui porte sur les patients atteints de schizophrénie admis dans notre service de l’année 2004 à l’année 2008. Résultats en cours. PO 163 LES DIMENSIONS DU MODÈLE DES CINQ FACTEURS CHEZ LES PATIENTS SCHIZOPHRÈNES : ÉTUDE CAS-TÉMOINS BRAHAM S., MLIKA S., BEN NASR S., BEN HADJ ALI B. Posters Service de Psychiatrie, CHU Farhat Hached, SOUSSE, TUNISIE Introduction : Parmi les dimensions du Modèle des Cinq Facteurs de la personnalité, un Névrosisme plus élevé et une Extraversion et une Conscience plus basses ont été observés chez les patients schizophrènes, comparés à des sujets normaux. Ces dimensions ont été considérées comme des marqueurs possibles de vulnérabilité à la schizophrénie, étant donné leur association stable avec la maladie. Cependant, il n’existe aucune étude évaluant ces dimensions chez des patients schizophrènes dans notre contexte culturel. Objectif : Cette étude vise à comparer des patients schizophrènes tunisiens à des sujets normaux concernant les dimensions du Modèle des Cinq Facteurs, et à chercher les corrélations dans le groupe des patients entre ces dimensions et les facteurs sociodémographiques et cliniques. Méthodologie : 26 patients suivis pour schizophrénie ont été recrutés dans les consultations externes du Service de psychiatrie du CHU Farhat Hached à Sousse. Un groupe apparié selon le sexe, l’âge et le niveau d’études a été recruté parmi des sujets normaux consultant dans le Service de stomatologie du même hôpital. Tous les sujets ont été évalués par le Big Five Inventory (BFI) en ce qui concerne les dimensions du Modèle des Cinq Facteurs. L’échelle PANSS a été utilisée pour évaluer la symptomatologie chez les patients. Résultats : Nous avons trouvé un Névrosisme plus bas (2,56 vs 3,26 ; p = 0,016) et une Agréabilité plus élevée (4,24 vs 3,95 ; p = 0,03) chez les schizophrènes. Le Névrosisme était positivement corrélé avec la sous-échelle Anxiété/Dépression de la PANSS (r = 0,64 ; p < 10–3), alors que la Conscience était négativement corrélée avec l’Anxiété/Dépression (r = – 0,52 ; p < 10–3) et le score total de la PANSS (r = – 0,39 ; p = 0,04). Conclusion : Le « profil schizophrénique » rapporté dans la littérature n’a pas été trouvé chez nos patients. Cette divergence incite à remédier, dans les études futures, aux différentes sources de biais (instrument non validé, taille de l’échantillon) qui seraient intervenus dans ces résultats, mais encore à se poser des questions sur les éventuelles particularités de nos patients tunisiens. Par ailleurs, nos résultats suggèrent que l’anxiété et la dépression pourraient affecter la stabilité du BFI. PO 164 PRODROMES DES RECHUTES DANS LA SCHIZOPHRÉNIE KALLEL G., ELLOUMI H., DAKHLAOUI O., BANNOUR N. Hôpital Razi, MANOUBA, TUNISIE Les troubles schizophréniques sont des troubles chroniques qui évoluent fréquemment par poussées et par rémissions. Les rechutes comportent de nombreux aspects cliniques biologiques et pronostiques. La prévention des rechutes est donc un enjeu important en termes de santé publique. Une prévention des rechutes est possible grâce au repérage des prodromes des rechutes. Les signes prodromiques sont souvent aspécifiques mais stables chez un patient donné. Ces signes prodromiques sont similaires aux signes prodromiques initiaux, aussi bien sur le plan symptomatique que sur la chronologie d’apparition. Ils sont parfois contaminés par des signes résiduels des épisodes précédents, car ils sont similaires aux signes prodromiques initiaux et aux signes prodromiques des rechutes précédentes. La prévention des rechutes au cours des pathologies chroniques, en particulier dans les troubles schizophréniques fait partie intégrante du traitement de la maladie elle-même. Leur existence et leur récurrence conditionnent le pronostic clinique et fonctionnel des patients. Il s’agit d’une étude rétrospective portant sur 155 patients, ayant été admis dans le service de psychiatrie E de l’hôpital Razi, durant l’année 2009 pour une rechute psychotique dans le cadre d’un trouble schizophrénique, afin de relever les signes spécifiques des rechutes et de vérifier leur stabilité dans le temps. Résultats en cours. PO 165 GÉNIE, SCHIZOPHRÉNIE ET INSIGHT : LE CAS DE JOHN FORBES NASH AIOUEZ K. CHU Mustapha Bacha, ALGER, ALGÉRIE Devenu une variable clinique multidimentionnelle alors que son absence était tenue pour un trait fixe de la pathologie schizophrénique, l’insight ressort d’un ensemble de travaux expérimentaux récents comme un facteur pronostique important. de nombreuses inconnues demeurent. S’il est indépendant de la symptomatologie et de sa gravité, est-il néanmoins un effet de la maladie ou bien lui préexiste t’il, appartenant plutôt à un aspect de la personnalité sous jacente ? Même appréhendé comme une entité complexe, l’insight est vraisemblablement encore bien plus multiple quant à sa nature psychologique et à ses liens avec la conscience et la subjectivité. Mais élucider cette question reviendrait à connaître le fonctionnement de l’esprit… Tout cela va être illustré par le cas du célèbre et génial mathématicien et économiste : john forbes nash auteur de la théorie de l’équilibre qui a souffert durant longtemps de trouble schizophrénique ; l’évolution de son affection a été marquée par de nombreuses rechutes dues à une mauvaise observance malgré un insight à la hauteur de son génie. PO 166 CONSOMMATION DE CANNABIS CHEZ LES PATIENTS SCHIZOPHRÈNES : INFLUENCE DES TRAITS DE PERSONNALITÉ DERVAUX A., GOLDBERGER C., GOURION D., BOURDEL M.C., LAQUEILLE X., LÔO H., OLIÉ J.P., KREBS M.O. Hôpital Sainte-Anne, PARIS, FRANCE Contexte : Dans une méta-analyse récente, portant sur 53 études cliniques, la fréquence de l’abus/dépendance au cannabis chez les patients schizophrènes était de 23 % sur 73 8e Congrès de l’Encéphale la vie entière, et 11 % au moment où ont été réalisées les études (Green et al. 2005). Dans une autre méta-analyse, portant sur 35 études et 5 540 patients, le taux médian d’abus/dépendance au cannabis était de 27 % sur la vie entière, 16 % au moment des études (Koskinen et al. 2009). Les raisons de la fréquence élevée de l’usage et de l’abus/dépendance au cannabis, encore mal connues, sont probablement multifactorielles. L’influence de certaines caractéristiques tempéramentales a été suggérée par certaines études qui ont retrouvé des scores d’impulsivité et de recherche de sensations plus élevés dans des populations de patients psychotiques avec abus de substances. Ces données n’ont cependant pas été montrées spécifiquement dans des populations de patients schizophrènes pour l’usage et l’abus/dépendance au cannabis. Méthodes : 44 patients schizophrènes avec abus/dépendance au cannabis au cours de la vie (critères DSM IV) ont été comparés à 22 patients ayant présenté un usage simple au cours de leur vie et à 39 patients n’ayant jamais consommé de cannabis. Les patients ont été évalués à l’aide du Diagnosis Interview for Genetic Studies (DIGS), de la Positive and Negative Syndrome Scale (PANSS), de la Barratt Impulsivity Scale (BIS) et de la Zuckerman Seeking Sensation Scale (SSS). Résultats : Les patients schizophrènes avec abus/dépendance au cannabis avaient des scores moyens d’impulsivité et de recherche de sensation significativement plus élevés par rapport aux patients ayant présenté un usage simple et aux patients non consommateurs (scores d’impulsivité, respectivement : 68,5 ± 15,7 vs 56,7 ± 15,0 et 52,8 ± 10,2, ANOVA : F = 14,35, p < 0,0001 ; scores de recherche de sensations, respectivement : 21,9 ± 6,6 vs 19,7 ± 6,8 et 13,8 ± 4,5, ANOVA : F = 19,67, p < 0,0001). Les différences portaient sur les facteurs d’impulsivité motrice et non-planning de la BIS et sur tous les facteurs de la SSS. Conclusions : Comme en population générale, des traits de personnalité tels que l’impulsivité et la recherche de sensations ont un rôle favorisant l’usage et l’abus/dépendance au cannabis chez les patients schizophrènes. PO 167 FRÉQUENCE DES CONDUITES ADDICTIVES DANS UNE POPULATION DE PATIENTS SCHIZOPHRÈNES AU MAROC EL OMARI F. (1), DERVAUX A. (2), SABIR M. (1), KHALILI N. (1), ANWER M. (1), BOURDEL M.C. (2), LAQUEILLE X. (2), KREBS M.O. (2), TOUFIQ J. (1) (1) Hôpital Psychiatrique Universitaire Arrazi, CHU Rabat-Salé, RABAT, MAROC (2) Hôpital Sainte-Anne, PARIS, FRANCE Contexte : Plusieurs études ont montré que la fréquence des conduites addictives était élevée chez les patients schizophrènes. La disponibilité des substances et le contexte socioculturel peuvent avoir une influence sur la fréquence des conduites addictives dans cette population. L’objectif de l’étude était d’évaluer la fréquence de l’usage et de l’abus/dépendance au tabac, cannabis, à l’alcool et aux autres drogues dans un échantillon de patients schizophrènes au Maroc. 74 Méthodes : L’usage et l’abus/dépendance au tabac, au cannabis, à l’alcool et aux autres drogues ont été systématiquement évalués dans une population de 77 patients schizophrènes (n = 61) ou schizoaffectifs (n = 11) (critères DSM IV-R), hospitalisés consécutivement dans le service universitaire de Rabat à l’aide du Diagnostic Interview for Genetic Studies (DIGS) et de la Brief Psychiatric Rating Scale (BPRS), évaluant les troubles psychiatriques de façon standardisée. Résultats : L’âge moyen des patients inclus était de 31,5 ± 9,6 ans ; 71 % étaient des hommes. L’âge moyen du début des troubles psychotiques était de 23,2 ± 6,2 ans. La fréquence de l’abus/dépendance, toutes substances confondues hors tabac était de 36 % sur la vie entière. Soixante-six pour cent des patients avaient consommé du cannabis au moins une fois dans leur vie, 65 % de l’alcool. Le profil d’abus/dépendance retrouvé dans cet échantillon de patients marocains était différent de celui retrouvé dans les études antérieures en Europe ou en Amérique du Nord. La fréquence de l’abus/dépendance au cannabis sur la vie entière était de 35 %, se situant parmi les fréquences les plus élevées des études antérieures. En revanche, la fréquence de l’abus/dépendance à l’alcool était de 4 % seulement, se situant parmi les fréquences les plus basses des études antérieures. La fréquence des autres substances était très faible (sédatifs : 3 %, cocaïne : 1 %, amphétamines : 0 %, opiacés : 0 %). La fréquence de la consommation régulière de tabac sur la vie entière, 77 % (66 % au moment de l’étude), était comparable aux résultats des études antérieures. Conclusions : Ces résultats suggèrent que la disponibilité des drogues et le contexte socioculturel jouent un rôle dans les patterns d’abus/dépendance retrouvés chez les patients schizophrènes. PO 168 FACTEURS DE BONNE OBSERVANCE THÉRAPEUTIQUE CHEZ LES SCHIZOPHRÈNES OTHEMAN Y., FIFANI F., KHALLOUFI H., KISRA H. Hôpital Psychiatrique Universitaire Ar-Razi, SALÉ, MAROC Les rechutes représentent une problématique importante dans la trajectoire des sujets schizophrènes. À l’origine de nombreuses réhospitalisations, ces rechutes sont généralement liées à un défaut d’observance. Les taux de bonne observance médicamenteuse avoisinent 50 % pour l’ensemble des spécialités médicales et tombent parfois à moins de 20 % dans le domaine de la schizophrénie. La plupart des études qui se sont intéressées aux facteurs de mauvaise observance, se sont avérées décevantes. L’objectif de la présente étude, est de chercher cette fois-ci, les facteurs de bonne observance chez une population de schizophrènes, afin de les mettre en avant dans la stratégie globale de prise en charge. PO 169 QUEL DIAGNOSTIC DEVANT UNE CATATONIE ? HASMI L., EL YAZAJI M. Centre Psychiatrique Universitaire Ibn Rochd, CASABLANCA, MAROC Posters Introduction : La catatonie est un syndrome neuromusculaire rare qui connaît dernièrement un regain intérêt avec d’une part l’apparition de critères diagnostiques dans les classifications nosographiques psychiatriques les plus utilisés et d’autre part les possibilités de prises en charge thérapeutiques efficaces de cette entité. Toutefois, ce syndrome est considéré jusqu’à nos jours comme une forme clinique de la schizophrénie dans les classifications internationnales de référence. Le but de cette étude était d’identifier la fréquence, les caractéristiques cliniques et les diagnostics étiologiques de la catatonie. Méthodes : C’est une étude rétrospective faite sur l’année 2008. Nous avons recensé 4 cas de catatonie, qui étaient les seuls cas admis au Centre Psychiatrique Universitaire Ibn Rochd de Casablanca durant cette année. Le diagnostic de la catatonie a été posé grâce aux critères DSM IV. Résultats : Parmi les patients admis au service de psychiatrie durant l’année 2008, 0,3 %, soit 4 cas, ont rempli les critères DSM IV de catatonie. L’âge moyen était de 29 ans et tous étaient de sexe masculin. Le début était brutal chez 50 % des cas et la durée de la catatonie entre 2 semaines et un mois. Les diagnostics ont été la schizophrénie pour le premier cas, un trouble bipolaire en phase dépressive pour le second, un trouble d’adaptation pour le troisième et une neurosyphilis pour le quatrième cas. Seul un patient a bénéficié d’une sismothérapie et s’est amélioré après la troisième séance. Les autres patients ont reçu un traitement médical avec une amélioration clinique à partir du cinquième jour pour deux patients et du dixième jour pour un patient. PO 170 TRAITEMENT IMPLICITE DES ÉMOTIONS ET MODULATION ÉMOTIONNELLE CHEZ DES PATIENTS SCHIZOPHRÈNES FABRE D. (1), BEDIOU B. (2), BRUNELIN J. (1), D’AMATO T. (1), SAOUD M. (1) (1) Centre Hospitalier le Vinatier, BRON, FRANCE (2) Centre Interfacultaire en Sciences Affectives (CISA), Université de Genève, GENÈVE, SUISSE Les troubles des interactions sociales observés dans la schizophrénie pourraient découler d’anomalies de la reconnaissance des expressions faciales. Cette reconnaissance repose sur deux types de traitement de l’information : explicite et implicite. Le traitement explicite est connu comme perturbé dans la schizophrénie, en revanche, le traitement implicite a été peu étudié. Pour cela, nous avons examiné l’influence d’une amorce à valence émotionnelle sur la catégorisation d’une cible (nuisible/non nuisible), chez 32 patients schizophrènes comparés à 32 sujets contrôles. Quatre-vingts essais sont proposés par sujet avec à chaque essai, comme amorce un visage exprimant la joie ou la tristesse avec une intensité faible (If) ou élevée (Ie), suivi d’une cible (couteau ou cuillère). Les participants doivent indiquer, à l’aide de deux touches, si la cible est potentiellement nuisible (couteau) ou non (cuillère). La succession « amorce – cible » est congruente pour les essais « tristesse-couteau » et « joie-cuillère ». Dans les autres situations, « tristessecuillère » et « joie-couteau », la succession est incongruente. Des temps de réponse influencés par la valence émotionnelle de l’amorce indiquent qu’un traitement implicite a été réalisé : les temps de réponse devant être diminués dans les situations congruentes et augmentés dans les situations incongruentes. En condition If, l’effet de l’émotion véhiculée par l’amorce a été observé dans les deux groupes avec une diminution des temps de réponse sur la cible pour l’amorce triste, comparativement à l’amorce joie, sans effet de congruence. En condition Ie, l’effet de l’amorce émotionnel a été observé uniquement chez les sujets sains sous la forme d’un effet de congruence (ex. les temps de réponse étaient diminués dans le cas où une amorce triste précédait une cible nuisible). Ces résultats témoignent d’anomalies du traitement implicite d’une amorce à valence émotionnelle chez les patients schizophrènes. Ces anomalies pourraient également participer aux troubles des interactions sociales. Le traitement implicite devrait donc être pris en considération dans l’évaluation des processus cognitifs des patients schizophrènes ainsi que dans les techniques de réhabilitation cognitive. PO 171 PRIMO-PRESCRIPTIONS D’ANTIPSYCHOTIQUES CHEZ LES 15-25 ANS COMME INDICATEUR D’INCIDENCE DE SCHIZOPHRÉNIE : EXPLOITATION DES DONNÉES DE L’ASSURANCE MALADIE (CNAMTS) DANEL T. (1), PLANCKE L. (1), AMARIEI A. (1), BENOÎT E. (2), VAIVA G. (3) (1) Fédération régionale de recherche en santé mentale, LILLE, FRANCE (2) Direction Régionale du Service Médical Nord – Picardie, CNAMTS, VILLENEUVE D’ASCQ, FRANCE (3) Université Lille Nord de France, LILLE, FRANCE La prévalence (nombre de personnes souffrant d’un trouble à un moment donné) et l’incidence (nombre de nouveaux cas) de schizophrénie sont des données cruciales à documenter eu égard à l’ampleur du soin médical et de l’accompagnement social à développer chez les patients souffrant de ce trouble. On estime classiquement entre 0,5 et 1 % la prévalence de la schizophrénie (au moins 300 000 patients en France) et entre 0,02 et 0,06 pour mille, son incidence annuelle ; rapporté à la population adulte de la région Nord-Pas-de-Calais, le nombre de nouveaux cas de schizophrénie serait compris entre 64 et 192 chaque année. Un autre type d’approche nous indique entre 2 et 5 nouveaux cas par an pour chaque secteur de santé mentale. Le NordPas-de-Calais comptant 60 secteurs de psychiatrie adulte, 120 à 300 nouveaux cas annuels sont attendus selon ce calcul. Pour vérifier ces chiffres, un travail à partir de saisies informatiques hospitalières est possible : il a l’avantage de l’observation sur l’estimation. Mais il nécessite de coordonner les données relevant des saisies des secteurs publics et privés, résidentielles et ambulatoires. S’il est possible d’envisager le montage d’un tel projet à temps t, il est par contre plus 75 8e Congrès de l’Encéphale difficile d’en faire un indicateur de santé documenté chaque année. Nous proposons une approche observationnelle qui s’intéresse aux primo-prescriptions d’antipsychotiques chez les 15-25 ans soumises à remboursement auprès des caisses d’assurance maladie, très possiblement les témoins d’un épisode psychotique. Un premier travail effectué auprès de la Cnamts (qui couvre 90 % de la population du Nord-Pas-de-Calais) a documenté les prescriptions d’amisulpride, aripiprazole, halopéridol, olanzapine, rispéridone, sur une période d’observation de 6 mois alors que les 18 mois précédant cette période étaient libres de toute prescription de ce type. La proximité retrouvée entre nos résultats et ceux des incidences estimées conduit à penser que nous pourrions tenir là un indicateur relativement fidèle de l’incidence de la schizophrénie. Un travail spécifique doit maintenant s’attacher à valider les qualités de cet éventuel indicateur, dont la facilité de traitement d’une telle donnée garantirait la reconduction régulière et aisée. PO 172 TROUBLES SCHIZOPHRÉNIQUES ET ADDICTION AU CANNABIS BENASSI W., ZALILA H., GACHEM R., BOUSSETTA A. Hôpital Razi, MANOUBA, TUNISIE Introduction : Un grand nombre d’enquêtes rapporte des taux de comorbidité entre schizophrénie et consommation de cannabis allant de 15 à 40 %, versus un taux de consommation de cette substance de 16 % dans la population générale. Dans le même sens, la prévalence des troubles schizophréniques est significativement plus fréquente en population dépendante de cannabis atteignant les 6 % alors que ce chiffre est de 1 % en population générale selon l’étude ECA. Méthode : Il s’agit d’une étude comparative, analytique sur une population de 60 patients tunisiens de sexe masculin répondant aux critères DSMIVT-R de la schizophrénie, suivis en ambulatoire et consultant à l’hôpital Razi. Chez ces patients, le diagnostic de schizophrénie a été retenu depuis au moins 4 ans. Cette population est partagée en schizophrènes abuseurs ou dépendants de cannabis toujours selon le DSMIVT-R (nombre = 30) et des schizophrènes qui n’ont jamais consommé cette drogue (nombre = 30). Notre objectif était d’identifier les caractéristiques sociodémographiques et les particularités cliniques, évolutives et thérapeutiques chez les malades dépendants. Résultats : Les schizophrènes consommateurs de cannabis étaient plus jeunes avec un âge moyen de 33,3 ans, alors que les abstinents avaient une moyenne d’âge de 34,7. Des antécédents familiaux judiciaires et de maladies psychiatriques étaient présents chez 40 % des schizophrènes abuseurs de cannabis contre 10 % seulement chez les abstinents. De même les schizophrènes présentant une conduite addictive comorbide avaient plus de comportements violents et des antécédents judiciaires chargés. 76 Les deux groupes avaient les mêmes pourcentages de la forme clinique de la maladie pour éviter les biais : 63 % pour la forme paranoïde, 20 % indifférenciée, 10 % désorganisée et 7 % pour la schizophrénie résiduelle. Le début de la maladie était brutal chez 60 % des schizophrènes dépendants de cannabis contre 10 % seulement pour les abstinents. Conclusion : La mise en évidence d’un lien de causalité entre la consommation de cannabis et l’aggravation du pronostic de la schizophrénie plaide en faveur d’une prise en charge précoce et spécifique de cette addiction comorbide, mais surtout de la prévenir auprès des populations cibles. PO 173 LE TABAGISME CHEZ LES SCHIZOPHRÈNES BENASSI W., ZALIA H., GACHEM R., BOUSSETTA A. Hôpital Razi, MANOUBA, TUNISIE Introduction : Les schizophrénies semblent être une population très vulnérable au tabagisme, en effet cette conduite addictive est particulièrement fréquente parmi ces malades avec un taux de 58 à 90 %. Malgré la gravité et la spécificité de ce problème, les actions menées par les décideurs dans le domaine de la santé publique n’ont fait que cibler la population générale en négligeant complètement ces malades. Méthode : Il s’agit d’une étude transversale descriptive, sur une population de 60 patients tunisiens de sexe masculin répondant aux critères DSM IVT-R de la schizophrénie, suivis en ambulatoire et consultant à l’hôpital Razi. Chez ces patients, le diagnostic de schizophrénie a été retenu depuis au moins 4 ans. Cette étude avait pour objectif d’identifier la fréquence du tabagisme chez ces malades, et de relever l’aspect sociodémographique et les caractéristiques cliniques, évolutives et thérapeutiques chez les schizophrènes fumeurs. Les informations ont été recueillies par passation d’un questionnaire semi-structuré. Résultats : Nous avons recruté 60 patients avec un âge moyen de 34 ans et dont 69 % étaient inactifs et une majorité à 90 % célibataires. La prévalence du tabagisme retrouvée dans notre population était de 71,3 %. Il n’existe pas de corrélation positive entre le comportement tabagique et les caractéristiques sociodémographiques de la population étudiée (statut matrimonial, niveau d’instruction, niveau socio-économique et activité professionnelle). Par contre, le tabagisme est associée à une moindre compliance aux traitements : seulement 15,3 % des fumeurs avaient un suivi régulier versus 31,2 % observants parmi les schizophrènes non fumeurs. Chez les fumeurs, on a noté une survenue plus fréquente de violence, 68,2 % des schizophrènes fumeurs avaient des antécédents de comportements violents versus 21,3 % chez les non fumeurs. Les fumeurs ont au moment de l’étude, un meilleur score à l’EGF par rapport aux non fumeurs : 53,5 versus 46,67 (P = 0,02, significatif). Conclusion : Les sujets avec schizophrénie constituent une population de gros fumeurs très dépendants. Cette addiction semble aggraver le pronostic de la maladie. Un programme d’aide d’arrêt de tabac, adapté à cette population vulnérable constitue une priorité permettant d’améliorer leur qualité de vie. Posters PO 174 ÉVALUATION DE LA PERCEPTION DE LA DOULEUR D’AUTRUI ET DE LA TOLÉRANCE À LA DOULEUR AU FROID AUPRÈS D’UNE POPULATION DE PATIENTS SCHIZOPHRÈNES EN COMPARAISON À UN GROUPE CONTRÔLE WOJAKIEWICZ A. (1), DANZIGER N. (2), JANUEL D. (1), BOUHASSIRA D. (3) (1) Unité de Recherche Clinique, EPS de Ville Evrard, NEUILLY SUR MARNE, FRANCE (2) Faculté de médecine Pitié-Salpétrière, PARIS, FRANCE (3) INSERM U-792, CHU Ambroise Paré, BOULOGNE-BILLANCOURT, FRANCE Des observations cliniques anciennes plaident en faveur d’une moindre perception de la douleur chez le schizophrène, confirmées par des études psychophysiques. Mais ces travaux sont peu nombreux (Marchand et al., 1959) et leurs résultats contradictoires (Tordjman, 1999). Les mécanismes de cette analgésie apparente restent méconnus. Les données disponibles n’ont notamment pas permis de déterminer s’il s’agissait d’un trouble spécifique de la perception douloureuse, lié à un dysfonctionnement des systèmes nociceptifs ou, à l’inverse, si cette apparente analgésie résultait d’un trouble communicationnel directement corrélé à la schizophrénie. L’objectif de notre étude était d’évaluer la sensibilité à la douleur des patients schizophrènes en comparaison à un groupe contrôle, d’un point de vue affectif et sensoriel. Cette étude pilote a porté sur deux groupes de sujets, 30 schizophrènes paranoïdes stabilisés (DSM IVR) et 30 sujets sains appariés pour le sexe, l’âge et le niveau d’éducation. La dimension affective de la douleur a été évaluée par des tests vidéos consistant à explorer la capacité des sujets à percevoir et évaluer la douleur d’autrui, à savoir l’empathie à la douleur. Cette faculté est étroitement liée à la perception de la douleur corporelle chez les sujets sains (Jackson et al., 2006). À ce jour, les capacités de perception et d’évaluation de la douleur d’autrui des sujets schizophrènes n’ont jamais été évaluées. En revanche, les schizophrènes présentent un déficit de la « Théorie de l’esprit », défini comme la capacité à comprendre les états mentaux d’autrui (Frith, 1992). Ces deux paramètres complémentaires, recouvrant les aspects émotionnels et cognitifs de la représentation d’autrui, ont été systématiquement évalués dans notre étude. La dimension sensori-discriminative de la douleur a été évaluée en explorant leur tolérance à la douleur au froid, à l’aide du Cold Pressor Test (Earle & Earle, 1955). Nos résultats ont infirmé l’hypothèse d’hypoalgésie auprès des patients schizophrènes et ont montré au contraire, que les sujets schizophrènes étaient plus sensibles à la douleur que les sujets sains. Leur sensibilité à la douleur est préservée malgré un déficit cognitif apparent en terme de « Théorie de l’esprit ». PO 175 MESURE DES CAPACITÉS D’IDENTIFICATION DES ODEURS CHEZ DES PERSONNES SOUFFRANT DE SCHIZOPHRÉNIE AU MOYEN D’UN NOUVEL OUTIL OLFACTO-VISUEL : RELATIONS ENTRE DÉFICIT OLFACTIF ET SYMPTOMATOLOGIE HAMTAT M.L. (1), DORON J. (1), GRONDIN O. (1), M’BAILARA K. (1), DESAGE A. (2), MEYER V. (1), SICARD G. (3) (1) Université de Bordeaux 2, BORDEAUX, FRANCE (2) Centre Hospitalier Charles Perrens, BORDEAUX, FRANCE (3) Centre Européen des sciences du goût, CNRS, DIJON, FRANCE Introduction : La fonction olfactive dans la schizophrénie est perturbée, avec des atteintes de la discrimination ou de la mémorisation des odeurs, mais également des jugements hédoniques et de familiarité. L’existence d’un déficit d’identification des odeurs dans cette pathologie fait l’objet d’un consensus (Brewer et coll., 2007 ; Moberg et coll., 2006). Son impact sur la vie quotidienne semble être conséquent. On s’accorde sur le fait que ce déficit olfactif soit associé à la sévérité de la symptomatologie et notamment à son versant négatif (émoussement affectif, manque d’hygiène…). Objectifs : D’une part, mesurer le niveau de reconnaissance des odeurs des patients à l’aide de l’expérimentation d’un outil olfacto-visuel (associations entre images de sources odorantes et stimuli odorants), créé au regard de leurs difficultés d’expression des perceptions sensorielles. D’autre part, évaluer les liens entre les performances d’identification olfactive et la symptomatologie schizophrénique. Méthode : Nous proposons 47 stimuli odorants plaisants et déplaisants, signatures olfactives d’objets de la vie quotidienne. La tâche d’identification s’effectue en désignant parmi un lot de 5 images celle qui correspond à l’odeur (choix forcé). Cet outil informatisé a été testé auprès de la population générale (100 participants), puis sur un échantillon clinique de 30 patients stabilisés et non hospitalisés (18 à 65 ans) souffrant de schizophrénie de manière chronique. Résultats : Le nouvel outil olfacto-visuel devait d’abord confirmer les résultats précédemment établis. Grâce à une comparaison entre la population générale et notre échantillon clinique, nous retrouvons effectivement le déficit d’identification olfactive. De plus, nous mettons en évidence ses corrélations avec la symptomatologie schizophrénique. L’effet est dépendant de la valeur hédonique des odorants. Perspectives : Ultérieurement, encadrées par la possibilité de mesurer ses résultats, nous visons une remédiation olfactive. Les jeux d’odeurs et d’images renseignés serviront de base à des entraînements olfactifs en vue de diminuer le déficit d’identification, donc probablement d’améliorer la symptomatologie et, de fait, la vie quotidienne des patients. PO 176 L’OBSERVANCE THÉRAPEUTIQUE CHEZ LES PATIENTS SCHIZOPHRÈNES BENHIMA I., OTHEMAN Y., TAIBI H., BELBACHIR S., OUANASS A. Hôpital Universitaire Psychiatrique Ar-razi, SALÉ, MAROC La schizophrénie est une maladie chronique nécessitant une prise en charge au long cours. Les études révèlent que l’inob77 8e Congrès de l’Encéphale servance thérapeutique est responsable de rechutes, de résistance au traitement, d’un nombre important de réhospitalisation. Le coût financier qui en découle est élevé. Objectif : Le but de notre étude est d’évaluer l’observance thérapeutique chez les patients schizophrènes, de rechercher les facteurs qui la favorisent et ceux qui l’entravent. Méthodologie : Les auteurs ont mené une étude transversale à but descriptif et analytique auprès de 100 patients suivis au Centre Hospitalier Universitaire psychiatrique de RabatSalé Ar-razi. Le recueil des données sociodémographiques et cliniques s’est fait par hétéroquestionnaire. L’observance thérapeutique a été évaluée par l’échelle Medication Adherence Rating scale (MARS) et la gravité de l’état clinique de la maladie par l’échelle Clinical Global Impression (CGI). Résultats : En cours de finalisation. PO 177 FACTEURS DE RISQUE DE COMPORTEMENT AGRESSIF CHEZ LE SCHIZOPHRÈNE BEKKOUCHE A. (1), TLIBA D. (2), ZAGHIB H. (2), BOUDEF M. (2) (1) EHS El Harrouche, SKIKDA, ALGÉRIE (2) EHS Errazi, ANNABA, ALGÉRIE Notre étude et transversale, avec comme population de référence ; l’ensemble des malades hospitalisés en unité d’urgences psychiatriques, à l’EHS Errazi de Annaba dans la période du 1 au 30 mai 2007 ; nous avons effectué un recueil des données sociodémographiques et médicale à partir 58 dossiers de malades schizophrènes ayant rempli les critères DSM4. Cette étude avait pour objectifs, d’étudier le comportement agressif, et de déterminer les facteurs de risque de ce comportement chez le schizophrène. Résultats : L’âge moyen des patients était de 35,5 ans avec des extrêmes de 20 ans et de 56 ans, l’âge moyen de début de la schizophrénie était de 25 ans, le sexe masculin représente 78 %, la majorité étaient célibataires et inactifs soit 90 %, 62 % des patients provient d’un milieu défavorisé. La schizophrénie était paranoïde dans 45 % des cas et désorganisée dans 38 % des cas ; seul 29 % des patients avaient de bonne relation avec les membres de leurs familles et l’observance thérapeutique était médiocre dans 64 % des cas. La présence de violence était notée chez presque 100 % des patients ; il s’agit d’une hétéroagressivité chez 78 % de patient, les membres de leurs familles étaient les victimes dans la majorité des cas soit 97 %, l’agressivité verbale notée chez 74 % des cas, l’agressivité envers les objets 62 % des cas et l’autoagressivité dans 19 % de cas. PO 178 SCHIZOPHRÉNIE ET FAMILLE. QUELLE QUALITÉ DE VIE DES AIDANTS NATURELS DE PERSONNES SOUFFRANT DE SCHIZOPHRÉNIE ? EL AMMOURI A., EL HAJJI K., SABIR M., OUANASS A., TOUFIQ J. 78 Clinique Universitaire Psychiatrique, SALÉ, MAROC Les maladies mentales graves et chroniques telles que la schizophrénie, ont un coût social important, tant par leur retentissement sur les personnes malades que sur leur entourage. En effet, la qualité de vie des familles des personnes atteintes de schizophrénie est susceptible d’être altérée au long cours. Cela peut les conduire vers un état de « surcharge », ce qui risque d’influer négativement sur l’état clinique du malade et sur le processus évolutif de la maladie schizophrénique (risque de rechutes). Le concept de charge des aidants naturels (Caregiver burden) s’est développé à partir de la notion de « charge pour la famille » (burden on the family), proposée par Treudley. L’objectif de ce travail est de mesurer « le niveau de charge » que supportent les familles de patients souffrant de schizophrénie ainsi que les répercussions sur leur qualité de vie, à travers une étude prospective réalisée auprès des familles de patients schizophrènes suivis en ambulatoire au sein de l’hôpital Arrazi de Salé (Maroc). Les résultats sont en cours. PO 179 TAUX SÉRIQUES DE L’IL-17 ET DU FACTEUR BAFF DANS LA PHASE AIGUË DE LA SCHIZOPHRÉNIE : ÉTUDE CAS-TÉMOINS AYACHI M. (1), SAMOUD S. (2), EL KISSI Y. (1), GAABOUT S. (1), BOUKADIDA J. (2), BEN HADJ ALI B. (1) (1) Service de Psychiatrie, CHU Farhat Hached, SOUSSE, TUNISIE (2) Laboratoire de Microbiologie et d’Immunologie, CHU Farhat Hached, SOUSSE, TUNISIE Introduction : L’hypothèse d’un mécanisme immunologique, dans la schizophrénie, est aujourd’hui en plein essor grâce à la réalisation de plusieurs études portant sur l’activation de certaines populations lymphocytaires. Cependant, les résultats de ces études sont souvent controversés et encore parcellaires avec absence d’exploration de certaines cytokines, telles que l’IL-17 et le facteur BAFF, déjà impliquées dans certaines pathologies autoimmunes. Objectifs : L’objectif de cette étude était de déterminer les taux sériques des cytokines IL-17 et BAFF chez des patients schizophrènes en phase aiguë et non traitée de la maladie, les comparer à ceux obtenus chez un groupe de témoins sains, et d’en rechercher les corrélations avec les caractéristiques cliniques. Méthodologie : Il s’agit d’une étude cas-témoins. 60 patients répondant aux critères de schizophrénie du DSM IV et en phase aiguë de la maladie (BPRS ≥ 40) ont été recrutés dans le service de psychiatrie de Sousse. 28 témoins, appariés pour l’âge et le sexe et indemnes de maladies auto-immunes et de troubles psychotiques (MINI-plus), ont été recrutés parmi les donneurs de sang. Des prélèvements sanguins ont été pratiqués chez les patients et les témoins, après consentement, afin de procéder au dosage de l’IL-17 et du BAFF par une technique ELISA. Posters Résultats : Le taux sérique moyen de l’IL-17 chez les patients était significativement plus élevé chez les patients que chez les témoins (201,75 ± 300,92 vs 36,07 ± 43,16 pg/ml ; p = 0,005). Le taux sérique moyen du BAFF était significativement plus bas chez les patients par rapport à celui des témoins (743,66 ± 253,39 vs 1 037,14 ± 339,75 pg/ml ; p < 10–3). Une corrélation négative a été notée, chez les patients, entre l’IL-17 et le BAFF (p = 0,03, r = – 0,27). L’étude bivariée des liens entre les taux sériques des cytokines dosées et les données cliniques a trouvé une corrélation négative entre l’IL-17 et le score de la SANS (p = 0,03, r = – 0,27). Conclusion : À notre connaissance, l’IL-17 et le facteur BAFF sont non encore explorés dans la schizophrénie. Notre travail semble les incriminer dans la phase aiguë et non traitée de la maladie. Des études ultérieures sur les mécanismes d’action de ces deux cytokines sont nécessaires pour approfondir et conforter nos résultats. PO 180 ÂGE PARENTAL ET SCHIZOPHRÉNIE BEN LAMINE I., YOUNES S., EL ATI T., LABBENE R. Hôpital Razi, MANOUBA, TUNISIE La conception d’un enfant à un âge avancé peut augmenter le risque de malformations et de maladies génétiques. Des études récentes suggèrent cette hypothèse dans la schizophrénie. L’objectif de notre travail était de rechercher une relation entre l’âge parental au moment de la naissance de l’enfant et le risque de ce dernier à développer une schizophrénie à l’âge adulte. Méthodologie : Nous nous proposons d’étudier la distribution de l’âge parental au moment de la naissance d’une population tunisienne de schizophrènes et de la comparer à celle d’un groupe de patients ayant des troubles affectifs majeurs. Nous tenterons d’émettre quelques hypothèses explicatives, en se référant à la littérature. Les résultats sont en cours. PO 181 INSIGHT ET SCHIZOPHRÉNIE BELBACHIR S., OUAHID W., SEKKAT F.Z. Hôpital Arrazi Salé, SALÉ, MAROC Insight ou conscience du trouble mental occupe une place croissante dans la pratique et la recherche en psychiatrie. C’est une dimension essentielle de la psychopathologie qu’il convient d’évaluer systématiquement car d’elle dépendent en grande partie l’alliance thérapeutique, l’observance du traitement, la probabilité de rechute et le pronostic. Entre 50 et 80 % de la population de sujets affectés de schizophrénie présentent un déficit dans la conscience de leur maladie, comparativement aux autres troubles mentaux (psychotiques ou non). De ce fait, La mesure et l’évaluation de l’insight dans la schizophrénie connaît un essor et un regain d’intérêt depuis une vingtaine d’années. Nous tenterons à travers cette étude sur une population de schizophrènes en rechute et stabilisés, de mettre l’accent sur les différents éléments influençant l’insight en utilisant l’échelle d’évaluation : Insight Q8. PO 182 CARACTÉRISTIQUES CLINIQUES DISTINCTIVES ENTRE SCHIZOPHRÉNIE ET TROUBLE BIPOLAIRE AU COURS D’UN PREMIER ÉPISODE PSYCHOTIQUE GASSAB L., BOUGHAMMOURA S., MECHRI A., GAHA L. Service de psychiatrie, CHU F. Bourguiba, MONASTIR, TUNISIE L’objectif de cette étude était d’identifier un profil clinique distinctif entre la schizophrénie et le trouble bipolaire au cours d’un premier épisode psychotique. Méthodes : Il s’agit d’une étude rétrospective. Elle a concerné les patients hospitalisés dans le service de psychiatrie de CHU de Monastir (Tunisie) pour un premier épisode psychotique durant la période s’étalant de janvier 2002 à décembre 2006. Nous avons exclu les patients avec un diagnostic de trouble psychotique dû à une affection médicale. Les données cliniques ont été évaluées à partir des observations médicales : idées délirantes, hallucinations, symptômes maniaques ou dépressifs, confusion et désorganisation. Nous avons comparé ces éléments entre les patients ayant eu le diagnostic de trouble bipolaire (N = 22) et les patients avec un diagnostic de schizophrénie (N = 37). Dans une deuxième étape, nous avons étudié la spécificité, la sensibilité et la valeur prédictive positive des caractéristiques cliniques qui étaient significativement différents entre les 2 groupes. Résultats : Les hallucinations visuelles, le syndrome d’influence, la désorganisation étaient significativement plus fréquents chez les patients schizophrènes comparés aux patients bipolaires (respectivement : 86,4 % vs 45,4 %, p = 0,01 ; 64,8 % vs 36,3 %, p = 0,032 ; 45,9 % vs 9,0 %, p = 0,04). Les symptômes maniaques et dépressifs étaient significativement plus fréquents chez les patients bipolaires par rapport aux patients schizophrènes (59 % vs 24,3 %, p = 0,008). Les hallucinations visuelles avaient la meilleure valeur prédictive positive (VPP) : sensibilité = 76,1 %, spécificité = 70,5 % et VPP = 86,4 %. Les résultats de cette étude suggèrent que les hallucinations visuelles seraient un facteur distinctif entre trouble bipolaire et schizophrénie au stade de premier épisode psychotique. PO 183 ÉVOLUTION À UN AN DE PATIENTS AVEC UN PREMIER ÉPISODE PSYCHOTIQUE : ÉTUDE RÉTROSPECTIVE À PROPOS DE 117 PATIENTS HOSPITALISÉS GASSAB L., BOUGHAMMOURA S., KHALFAOUI S., ZAAFRANE F., GAHA L. Service de psychiatrie, CHU F. Bourguiba, MONASTIR, TUNISIE L’objectif de cette étude était de décrire l’évolution à un an de patients avec un premier épisode psychotique. Méthodes : Il s’agit d’une étude rétrospective et descriptive. Elle a concerné les patients hospitalisés durant la période 79 8e Congrès de l’Encéphale s’étalant de janvier 2002 à décembre 2006, dans le service de psychiatrie du CHU de Monastir (Tunisie). Nous avons exclu les patients avec un diagnostic de trouble psychotique dû à une affection médicale. L’effectif total était de 117 patients (84 hommes et 33 femmes). L’âge moyen était de 27,8 ± 11,3 ans. Les données évolutives ont été évaluées à partir des observations médicales. Les modalités évolutives étaient réparties en : rémission totale, rechute et/ou absence de rémission. Résultats : Le taux de rémission totale était de 28,2 %, l’absence de rémission était de 15, 5 %. Les patients perdus de vue étaient de 56,3 %. À un an d’évolution, tous les patients avaient un diagnostic DSM IV. En utilisant les critères du DSM IV la répartition des diagnostics étaient : trouble psychotique bref (33,5 %), schizophrénie (32,6 %), trouble bipolaire (19,8 %), trouble schizophréniforme (7,8 %) et trouble schizo-affectif (5,3 %). Ces résultats suggèrent qu’un premier épisode psychotique n’est pas systématiquement un premier épisode de schizophrénie. La rémission totale, le diagnostic de trouble psychotique bref et la schizophrénie surviennent au même taux. PO 184 SCHIZOPHRÉNIE ET INSENSIBILITÉ À LA DOULEUR BEN YOUNES S., BOUHLEL S., GHAOUAR M., MELKI W., EL-HECHMI Z. Hôpital Razi, La Manouba, TUNIS, TUNISIE Les patients psychotiques semblent avoir dans certains cas des comportements très atypiques face aux phénomènes douloureux. Dans la littérature, des cas de patients atteints de schizophrénie souffrant d’une péritonite, de brûlure sévère ou de fracture et n’exprimant qu’une douleur mineure ont été rapportés. Dans ce travail, nous rapportons les cas de 4 patients schizophrènes qui ont présenté, lors d’une de leurs hospitalisations, des affections chirurgicales sans aucune plainte douloureuse. Cas N° 1 : M. B. âgé de 65 ans est hospitalisé au long cours dans notre service. Lors d’un accès de gloutonnerie, il a avalé un os de poulet qui a occasionné une plaie profonde de la région anale. L’unique signe d’appel était une hémorragie rectale objectivée par l’équipe soignante quelques jours après l’incident causal. L’os de viande était coincé au niveau de la marge anale occasionnant une plaie infectée au moment du diagnostic. Cas N° 2 : M. L. est âgé de 27 ans et a dans ses antécédents deux épisodes d’automutilation des organes génitaux externes. Le malade s’est coupé un testicule avec un morceau de verre. Il ne s’est pas plaint de douleur, c’est la constatation d’une hémorragie qui a interpelé l’équipe soignante. Cas N° 3 : M. A. est âgé de 40 ans. Il a présenté une fracture du calcanéum droit suite à une chute d’une hauteur. L’unique signe d’appel était une tuméfaction du pied droit constatée un jour après par l’équipe soignante. 80 Cas N° 4 : M. A est âgé de 46 ans et est connu par ses conduites alimentaires aberrantes. L’équipe soignante a été interpellée par une distension abdominale importante mais le patient n’a exprimé à aucun moment une douleur. L’abdomen sans préparation a montré des corps étrangers mesurant chacun plusieurs centimètres. L’explication du phénomène d’hypoalgésie chez les schizophrènes est encore sujette de controverses. Certaines hypothèses suggèrent une élévation du seuil de la sensibilité douloureuse alors que pour d’autres ce seuil est le même mais il s’agit plutôt d’une anomalie au niveau de l’expression de la douleur due à la pathologie elle-même. Une meilleure connaissance du phénomène douloureux chez le schizophrène aurait un impact positif sur la prise en charge médicale des troubles somatiques et des comportements d’automutilations. PO 185 LES ANOMALIES DENTAIRES CHEZ LES SCHIZOPHRÈNES : ÉTUDE D’UNE POPULATION MAROCAINE LAGDAS E. Hôpital Ar-Razi, RABAT, MAROC Les scientifiques se sont beaucoup intéressés à la schizophrénie pour découvrir ses secrets mystérieux. L’étiopathogénie est restée pendant longtemps inconnue et elle est actuellement partagée entre plusieurs hypothèses : neurodéveloppementales ; neurodégénératives ; génétiques, psychologique, et sociales. Des anomalies morphologiques mineures présentes chez les enfants présentant par la suite une schizophrénie, permettent une détection visuelle rapide du trouble. Leur association avec la maladie mentale et très fréquente. Notre étude est de type cas témoins ; elle a pour objectif de comparer la taille des dents entre un échantillon de patients schizophrènes et des sujets témoins appariés par le sexe et l’âge. Méthodologie : 1/ Population : • X patients atteints de schizophrénie hospitalisés à l’hôpital Ar Razi Salé • X des sujets témoins indemnes de toute affection psychiatrique (faculté de médecine dentaire de Rabat) • La population va être ethniquement homogène (marocains). 2/ Les critères d’exclusion : Présence d’affection neurologique sévère. 3/ Les critères d’inclusion : • Les sujets témoin sont appariés par le sexe et l’âge à la population schizophrénique. • Le diagnostic est posé à partir du DSMIV. Après moulage et mesures les résultats vont être comparées à la littérature. évidemment ce sont des résultats à répliquer avec un échantillon plus important. Posters PO 186 LA SUBSTITUTION NICOTINIQUE EST UN TRAITEMENT EFFICACE DES ÉTATS D’AGITATION AUX URGENCES POUR LES FUMEURS SOUFFRANT DE SCHIZOPHRÉNIE DAMSA C. (1), LAZIGNAC C. (2), COMAN A. (3), ADAM E. (4), ALLEN M. (5) (1) Université de Genève, GENÈVE, SUISSE (2) Centre Hospitalier Intercommunal d’Annemasse Bonneville, ANNEMASSE, FRANCE (3) Cabinet privé, LAUSANNE, SUISSE (4) Centre Hospitalier, LIÈGE, BELGIQUE (5) Université Colorado, DENVER, ÉTATS-UNIS Objectif : Malgré une consommation importante de tabac parmi les patients souffrant d’un trouble schizophrénique, il existe très peu de données concernant leurs réactions face au sevrage de nicotine imposé (Hôpital sans fumée). Dans ce contexte, nous avons étudié pour la première fois l’intérêt d’une substitution nicotinique chez les patients fumeurs souffrant de schizophrénie, admis aux urgences pour un état d’agitation. Il s’agit d’une étude randomisée comparant l’efficacité d’un patch de nicotine versus un patch avec placebo. Méthode : Les patients admis aux urgences psychiatriques pour un état d’agitation avec un diagnostic de schizophrénie ont été évalués avec la PANSS-EC (Positive and Negative Syndrome Scale for schizophrenia Excited-Component), l’Agitated Behavior Scale et l’Overt Agression Scale, alors que leur dépendance nicotinique a été mesurée avec le test de Fagerström. Les patients ayant un score inférieur à 14 pour la PANSS-EC, ou un score inférieur à 6 au test de Fagerström ont été exclus. Ainsi, 40 patients inclus et randomisés en deux groupes (placebo/nicotine) ont été évalués à 4 et à 24 heures après la pose du patch. Résultats : Aucune différence significative n’a été constatée entre les deux groupes concernant l’âge, le sexe, le niveau de dépendance nicotinique et le niveau initial d’agitation (test t-student). Après 4 heures, les patients ayant reçu un patch de nicotine avaient un niveau d’agitation significativement moindre (p = 0,00052) que ceux ayant reçu un placebo. Cette différence persistait après 24 heures (p = 0,03015). Discussion : Cette étude suggère que la substitution nicotinique réduit le niveau d’agitation chez les patients fumeurs agités souffrant de schizophrénie. De futures études devraient préciser l’impact sur la qualité des soins d’une substitution nicotinique systématique, afin d’éviter des sevrages forcés qui ont une répercussion négative, en favorisant une contention chimique plus importante. Ce travail a été financé par un projet recherche et développement (PRD) par les Hôpitaux Universitaires Genevois. PO 187 LA QUALITÉ DE VIE DES PATIENTS SOUFFRANT DE SCHIZOPHRÉNIE SBAI S., RHOULAM H., BATTAS O., MOUSSAOUI D., ELYAZAJI M. Centre Psychiatrique Universitaire, CASABLANCA, MAROC Introduction : La schizophrénie constitue une affection redoutable responsable d’un handicap social important, posant ainsi le problème de prise en charge, de suivi et du devenir des patients qui en sont atteints. Certes, elle a connu un essor considérable en matière de pronostic, surtout après l’avènement des antipsychotiques, cependant, se pose le problème de la qualité de vie des patients, de leur autonomie sociale et de leur réintégration. Objectif : Le but était d’évaluer l’impact de la schizophrénie sur la qualité de vie des patients et d’identifier les facteurs de risque quant à la survenue d’une éventuelle altération. Matériels et méthodes : Ce travail est une enquête transversale réalisée chez patients schizophrènes suivis à la consultation de psychiatrie du CPU. Un questionnaire préétabli par les auteurs a été utilisé pour déterminer les données sociodémographiques. L’évaluation de la qualité de vie à l’aide de la SF-36. Résultats : Les résultats préliminaires montrent que les patients ayant une schizophrénie ont un niveau bas de qualité de vie sur le plan physique et psychique. Conclusion : L’évaluation de la qualité de vie mérite plus d’intérêt en psychiatrie. Elle a pour objectif principal de faciliter une meilleure adéquation entre les aspirations des patients et la nature de la prise en charge offerte par les thérapeutes. PO 188 LE PARRICIDE PSYCHOTIQUE : ÉTUDE DESCRIPTIVE À PROPOS DE 18 CAS KHEMIRI O. Hôpital Razi, TUNIS, TUNISIE Introduction : Le parricide est un terme qui désigne à la fois le criminel et son acte représenté par le meurtre du père ou de la mère ou de tout autre ascendant légitime. En Tunisie, « Le parricide est puni de mort » selon l’article 203 du code pénal. Il s’agit d’un événement rare, il représente en France 2 à 3 % des homicides et 20 à 30 % des homicides psychotiques. La prévention du parricide passe obligatoirement par une meilleure connaissance de ce phénomène, tant sur le plan clinique que celui de la compréhension psychopathologique. Nous nous proposons dans ce travail de décrire le profil du parricide schizophrène et d’identifier les facteurs de risque de passage à l’acte, et ce dans une perspective préventive. Sujets et méthodes : Il s’agit d’une étude rétrospective descriptive portant sur la période allant de juin 1979 au 15 juin 2009 ayant porté sur des patients de sexe masculin atteints de schizophrénie (DSM IV-TR) hospitalisés dans le service de psychiatrie légale de l’hôpital Razi à la suite d’un non-lieu judiciaire pour « cause de démence » selon l’article 38 du code pénal. L’acte médico-légal était un « parricide ». Les caractéristiques de l’agresseur, les caractéristiques de la victime et la scène du crime ont été étudiées. Résultats : Le profil type du parricide psychotique : Âge moyen 29,7 ans, d’origine rurale (61 %), célibataire (67 %), de scolarité médiocre (61 %), au chômage au moment des 81 8e Congrès de l’Encéphale faits (50 %), de niveau socio-économique bas ou moyen (94 %), vivant dans une ambiance familiale conflictuelle (55,6 %), connu psychotique avant le crime (83,3 %), atteint de schizophrénie indifférenciée (72 %), ayant déjà séjourné en milieu psychiatrique (66,7 %), en arrêt de traitement psychotrope (80 %), Les caractéristiques de la scène du crime : Victime père = mère, crime commis au domicile familial (83,3 %), non prémédité (89 %), perpétré avec une arme d’opportunité (89 %), suite à une altercation avec la victime (61 %), soutenu par un délire de persécution à mécanisme hallucinatoire à l’encontre de la victime (77,8 %) ; il y a une reconnaissance mais avec banalisation du crime (61 %) et les patients étaient indifférents par rapport à l’acte médico-légal (75 %). PO 189 PRISE EN CHARGE DE L’INSIGHT DANS UNE POPULATION DE PATIENTS SOUFFRANT DE TROUBLES SCHIZOPHRÉNIQUES. RÉSULTATS PRÉLIMINAIRES LALOVA M. (1), PIOLINO P. (2), BAYLE F. (3) (1) SPASM, PARIS, FRANCE ; (2) Laboratoire de Psychologie et Neurosciences Cognitives, PARIS, FRANCE ; (3) SHU Sainte-Anne, PARIS, FRANCE Les patients souffrant de schizophrénie ou troubles schizoaffectifs présentent dans 75 % des cas un trouble de l’insight. L’insight est la capacité plus ou moins grande du patient à prendre conscience de la nature morbide des troubles psychiatriques qu’il présente. Le déficit d’insight est d’une importance clinique majeure du fait de son lien étroit avec l’observance médicamenteuse, l’alliance thérapeutique, l’évolution du trouble, dont le nombre d’hospitalisation. Le niveau d’insight est également en relation avec la fréquence des comportements violents et les idées et actes suicidaires. Un nombre de travaux considérable est paru au cours des vingt dernières années témoignant du regain d’intérêts scientifiques sur la question de l’insight. Cependant, l’étiologie de l’insight et sa prise en charge restent insuffisamment explorés, notamment pour certains domaines qui seront abordés dans notre travail. La compréhension de l’insight implique un intérêt particulier porté aux domaines aussi différents que complémentaires : les troubles cognitifs, l’identité personnelle, l’image corporelle et l’épisodicité du souvenir de la mémoire autobiographique. En s’appuyant sur ces travaux préliminaires et vu l’importance clinique et pronostic d’agir sur le niveau d’insight, nous avons évalué l’impact d’une prise en charge spécifique sur chacun des domaines cités précédemment. Pour cet effet ont été constitués trois groupes de 10 patients, chacun bénéficiant d’une prise en charge spécifique : la remédiation cognitive (ReCoS-Remédiation Cognitive des patients souffrant de Schizophrénie), la Mindfulness (ACT – Training in Acceptance) pour la conscience du corps, la RemAu – Réminiscence Autobiographique. Les résultats préliminaires obtenus vont dans le sens de nos hypothèses, à savoir le faible niveau d’insight est corrélé de manière positive à un tableau cognitif plus déficitaire ; une meilleure conscience corporelle est en 82 lien avec un bon niveau d’insight et en fin l’épisodicité des souvenirs autobiographique est fortement corrélée au niveau d’insight. Ce travail en s’inscrivant dans un courant théorique fort, propose une approche novatrice sur la prise en charge psychothérapeutique de l’altération de l’insight, perturbation d’impact majeur sur le pronostic de la schizophrénie. PO 190 SCHIZOPHRÉNIE ET GREFFE DU REIN BEN YOUNES S., BOUHLEL S., FATNASSI H., MELKI W., EL-HECHMI Z. Hôpital Razi la Mannouba Tunisie, TUNIS, TUNISIE Les psychoses chroniques et en particulier la schizophrénie, sont généralement considérées comme étant incompatibles avec une greffe d’organe réussie. Les patients atteints de schizophrénie en phase active de leur maladie sont exclus de 92 % des programmes de transplantation cardiaque, de 62 % de ceux de la transplantation hépatique et de 73 % de la transplantation rénale. Plusieurs de ces programmes considèrent que même la schizophrénie stabilisée est une contre-indication absolue à la transplantation d’organe (33 % des programmes de greffe cardiaque, 15 % du foie et 7 % du rein) (Dimartini, 1994). La décision de transplantation chez cette catégorie de patients est confrontée à plusieurs difficultés pouvant compromettre l’avenir du greffon. Il s’agit notamment des limites d’adaptation aux différents événements de vie des patients schizophrènes ainsi qu’un plus grand risque d’une mauvaise observance des médications anti-rejet et d’une aggravation éventuelle des symptômes psychotiques par le traitement immunosuppresseur. La littérature qui s’intéresse à la transplantation d’organes chez ces patients reste jusqu’à ce jour limitée à la publication de quelques cas isolés. Nous rapportons le cas clinique d’un patient âgé de 40 ans suivi depuis 11 ans pour schizophrénie paranoïde, aux antécédents de conduites addictives, d’insuffisance rénale chronique traitée par dialyse péritonéale et d’hypertension artérielle. Il a subi avec succès, il y un an, une greffe rénale de donneur vivant (son frère). L’évolution était favorable aussi bien sur le plan organique que psychiatrique. L’objectif de notre travail est de discuter, à partir des données de la littérature et de ce cas clinique, les principaux facteurs qui doivent être réunis afin d’autoriser une greffe d’organe, dans ce cas particulier la greffe du rein, chez les patients atteints de schizophrénie. PO 191 ANOMALIES DENTAIRES CHEZ LES SCHIZOPHRÈNES : ÉTUDE D’UNE POPULATION MAROCAINE LAGDAS E. Hôpital Ar razi, RABAT, MAROC Les scientifiques se sont beaucoup intéressés à la schizophrénie pour découvrir ses secrets mystérieux. L’étiopathogénie est restée pendant longtemps inconnue et elle est actuellement partagée entre plusieurs hypothèses : Posters neurodéveloppementales ; neurodégénératives ; génétiques, psychologique, et sociales. Des anomalies morphologiques mineures présentes chez les enfants présentant par la suite une schizophrénie, permettent une détection visuelle rapide du trouble. Leur association avec la maladie mentale est très fréquente. Notre étude est de type cas témoins ; elle a pour objectif de comparer la taille des dents entre un échantillon de patients schizophrènes et des sujets témoins appariés par le sexe et l’âge. Méthodologie : 1/population : • X patients atteints de schizophrénie hospitalisés à l’hôpital Ar razi Salé • X des sujets témoins indemnes de toute affection psychiatrique (faculté de médecine dentaire de Rabat) • La population va être ethniquement homogène (marocains). 2/Les critères d’exclusion : Présence d’affection neurologique sévère. 3/les critères d’inclusion : • Les sujets témoins sont appariés par le sexe et l’âge à la population schizophrénique. • Le diagnostic est posé à partir du DSMIV. Après moulage et mesures les résultats vont être comparées à la littérature ; évidemment ce sont des résultats à répliquer avec un échantillon plus important. PO 192 DÉFICIT SPÉCIFIQUE DANS UNE TACHE DE CHANGEMENT DE POINT DE VUE DANS L’ESPACE CHEZ UN PATIENT SCHIZOPHRÈNE RAPPORTANT DES EXPÉRIENCES DE SORTIE DU CORPS LAMBREY S. (1), GUILLIN O. (2) (1) CHU de la Pitié-Salpêtrière, PARIS, FRANCE (2) Pôle Universiatire de Psychiatrie, Centre Hospitalier du Rouvray, SOTTEVILLE-LÈS-ROUEN, FRANCE Les classifications récentes des phénomènes autoscopiques – phénomènes consistant en la sensation de se retrouver en présence de son double – distinguent différents sous-types d’expériences dont l’expérience de sortie du corps (ESC) est la moins étudiée en psychiatrie. Phénoménologiquement, une ESC se caractérise par l’association d’une expérience visuelle autoscopique, d’un sentiment de décorporation et d’un changement de point de vue dans l’espace. Sur cette base, il a été suggéré que les personnes sujettes aux ESC ont des capacités particulières de changement de point de vue dans l’espace. Ici, nous rapportons le cas d’un jeune patient souffrant de schizophrénie ayant vécu à deux reprises une ESC, auquel a été proposée une tâche de changement de point de vue sur une configuration d’objets. Deux conditions étaient distinguées : l’une consistant pour le sujet à s’imaginer tournant autour de la configuration et l’autre à imaginer la configuration tournant devant soi. La tâche consistait à indiquer l’objet de la configu- ration ayant changé de place après le changement de point de vue. Les résultats ont montré que le patient était significativement déficitaire par rapport à des sujets contrôles dans la première condition mais pas dans la deuxième condition. La stratégie consistant à s’imaginer tourner autour de la configuration, contrairement à l’autre stratégie, met en jeu des processus de réactualisation des informations visuelles sur la base d’informations kinesthésiques simulées. De ce fait, nous pensons que nos résultats sont en accord avec l’hypothèse d’une défaillance des processus d’intégration multisensorielle des informations relatives à l’image du corps comme base physiopathologique des ESC, et des phénomènes autoscopiques en général. Par ailleurs, nous rapportons pour la première fois dans la littérature la dimension familiale de ce type de phénomène puisque la mère, une tante et un oncle du patient, euxmêmes ne souffrant pas de schizophrénie, rapportent eux aussi avoir vécu des ESC. PO 193 RÔLE DES DÉFICITS COGNITIFS ET EXÉCUTIFS DANS LE SYNDROME DE DÉSORGANISATION DES PATIENTS SCHIZOPHRÈNES LEGAUFFRE C. CHU Louis Mourier, COLOMBES, FRANCE Introduction : De nombreux déficits cognitifs et notamment les fonctions exécutives sont rapportés dans la littérature chez les patients schizophrènes. La plupart des études s’attachent à décrire et mettre en évidence ces déficits mais aussi à tenter de comprendre leurs liens avec la symptomatologie schizophrénique. Ainsi, des études ont montré que le trouble du cours de la pensée et les troubles du langage pouvaient être liés à un déficit cognitif et/ou exécutif. Ces symptômes appartiennent à la dimension clinique de désorganisation. Pour évaluer ce syndrome nous nous sommes appuyés sur le modèle de Liddle qui a classé les syndromes cliniques de la schizophrénie selon 3 dimensions : le syndrome positif (délires, hallucinations), le syndrome négatif (aboulie, alogie, abrasion de affects), et le syndrome de désorganisation (troubles du cours de la pensée, déficit attentionnel, comportement bizarre, affect inapproprié). Cette classification est intéressante pour rechercher le lien pouvant exister entre le syndrome de désorganisation et les déficits cognitifs attentionnels et exécutifs. Méthodes : Nous avons évalué les fonctions attentionnelles, les fonctions mnésiques (mémoire verbale) et les fonctions exécutives chez 52 patients schizophrènes et 53 sujets contrôles, tenant compte des variables démographiques (âge, sexe, années d’éducation) et des symptômes cliniques. Les tests utilisés étaient l’ANT, le WCST, le Stroop. Le syndrome de désorganisation a été évalué par l’échelle de Liddle, le SSPI. Résultats : Les patients schizophrènes sont significativement moins performants que les contrôles à l’ANT (Conflit), au WCST (nombre d’erreurs persévératives et nombre de catégories) et au Stroop (intérférence). En ce qui concerne, le lien entre le syndrome de désorganisation et les déficits cognitifs, nous avons trouvé une corrélation positive entre le score de désorganisation et les faibles performances à l’ANT conflit (r = 0,26, p = 0,01) et au Stroop interférence (r = 0,21, p = 0,05). 83 8e Congrès de l’Encéphale Conclusion : Les patients schizophrènes présentent des perturbations cognitives et notamment exécutives. Cette étude met en évidence l’existence d’un lien entre la sévérité du syndrome de désorganisation et les déficits attentionnels et exécutifs des schizophrènes. PO 194 FORME GALÉNIQUE ET QUALITÉ DE L’OBSERVANCE THÉRAPEUTIQUE DANS LA SCHIZOPHRÉNIE AZIZI N., OUTARAHOUT M., OUANASS A. dans les autres troubles psychotiques (trouble bipolaire, troubles schizoaffectifs…) L’alliance thérapeutique et l’observance du traitement qui sont la pierre angulaire de la prise en charge de ces patients, sont positivement corrélées au degré de l’insight. Nous avons mené une étude dans l’objectif d’évaluer l’insight chez les patients psychotiques en utilisant l’échelle de Birchwood ; nous avons comme objectif secondaire d’analyser les différences entre les différents troubles psychotiques concernant le degré de l’insight, chez des patients vus dès leur admission à l’hôpital et après leur sortie. (Nos résultats et conclusion en cours) Hôpital Arrazi, SALÉ, MAROC Le problème de l’observance thérapeutique est au centre de la prise en charge des patients avec une affection psychiatrique chronique en général, avec une schizophrénie en particulier. Les conférences de consensus ont défini différents niveaux d’observance chez les patients schizophrènes, les enquêtes trouvent des nombres élevés de non-observance, allant jusqu’à 80 % des patients. Les explications semblent multiples ; insight inadéquat, craintes des effets secondaires et l’oubli seraient des facteurs prépondérants. Dans le but d’atteindre des objectifs de soins plus ambitieux, les neuroleptiques à action prolongée représentent une alternative thérapeutique intéressante. Par ailleurs, ces molécules représentent désormais une stratégie de prise en charge très répandue, alors qu’elle mériterait d’être mieux délimitée. Une question semble se dégager : est-il judicieux et pertinent de proposer cette forme galénique de façon aussi fréquente et générale ? L’objectif de ce travail a été d’apporter une réponse à cette question, pour ce, il a fallu évaluer la supériorité supposée de cette pratique en ce qui concerne l’observance thérapeutique, par la prise en compte, en plus de la clinique, du rapport bénéfice/inconvénient. PO 196 IMPACT DE LA RELIGIOSITÉ SUR LA CHARGE DES AIDANTS NATURELS DES PATIENTS SCHIZOPHRÈNES BEN YOUNES S., BOUHLEL S., BEN ROMDHANE I., GHAOUAR M., MELKI W., EL-HECHMI Z. Hôpital Razi, La Manouba, TUNIS, TUNISIE Introduction : Les maladies mentales, du fait de leur chronicité et de leurs spécificités, sont connues pour avoir un retentissement particulier sur les personnes malades ainsi que sur leur entourage. Objectifs : Évaluer la charge globale chez les aidants naturels des patients schizophrènes ainsi que le retentissement de cette charge sur la relation patient-aidant naturel. Vérifier si la religiosité des aidants naturels pourrait avoir un impact sur une telle dimension. Méthodologie : Étude transversale portant sur 40 aidants naturels de patients schizophrènes. Les données ont été recueillies à partir d’un entretien semi-ouvert auprès des aidants accompagnant le patient à son rendez-vous de consultation. Résultats : 1) Impact psychologique de la maladie sur les aidants naturels : PO 195 L’INSIGHT CHEZ LES PATIENTS PSYCHOTIQUES BOUTABIA S., ADALI I., BOUHARNA T., MANOUDI F., ASRI F., TAZI I. CHU Mohamed VI, MARRAKECH, MAROC L’insight ou conscience du trouble mental est un concept qui a fait l’objet de beaucoup d’études et a suscité beaucoup d’intérêt du fait qu’il est en relation étroite avec la sévérité de la psychopathologie, l’alliance thérapeutique, l’évolution et le pronostic de la maladie, et avec le risque suicidaire. L’insight représente un principe autonome et aussi multidimensionnel, défini par trois dimensions essentielles : la reconnaissance des symptômes comme anormaux, l’habilité d’attribuer les symptômes à un trouble mental, et l’acceptation de la nécessité d’un traitement. L’insight varie en fonction de l’évolution des symptômes, l’amélioration des symptômes psychotiques est associée à l’amélioration de l’insight. En relation avec le diagnostic, le déficit d’insight est plus fréquent dans la schizophrénie, que 84 Oui Trouvez-vous que le service de psychiatrie vous aide suffisamment à supporter le fardeau de la maladie de votre proche ? Est-ce que la maladie de votre proche vous empêche d’avoir assez de temps à vous consacrer à vous-même ? Y-a-t-il d’autres personnes qui vous aident à s’occuper de votre proche ? Est-ce que la maladie de votre proche a dégradé la relation avec ce dernier ? Est-ce qu’il vous arrive de souhaiter que votre proche ne soit jamais né ? ou que vous ne serez jamais rencontré (pour les conjoints) Est-ce que la maladie de votre proche a causé des problèmes psychologiques ? Le fardeau imposé par la maladie de votre proche vous-a-t-elle incité à penser au suicide ? Vous arrive-t-il par moments de souhaiter la mort de votre proche malade Non 77 % 23 % 61 % 39 % 46 % 54 % 82 % 18 % 48 % 52 % 67 % 33 % 28 % 72 % 46 % 54 % Posters 1) La Pratique religieuse : Pratique de la prière : 84 % Jeune de Ramadan : 82 % Pèlerinage : 7 % Lecture du Coran : 76 % Psalmodiassions : 74 % Discussion : Une souffrance a été objectivée chez les aidants avec des répercussions néfastes sur leur relation avec le proche malade. Les pratiques religieuses sont à la fois un signe de détresse psychologique et un moyen d’adaptation face à cette charge. Conclusion : L’aidant naturel est particulièrement précieux et en même temps vulnérable aux différentes difficultés de la prise en charge de la pathologie. L’identification de ces problèmes permet d’améliorer la prise en charge et le pronostic de la maladie. PO 197 OBSERVANCE THÉRAPEUTIQUE ET SCHIZOPHRÉNIE TRIKI T., DADI G., MACHEFAUX S., OLIÉ J.P. Hôpital Sainte-Anne, PARIS, FRANCE Introduction : L’observance thérapeutique est un phénomène complexe, multifactoriel, dynamique, et la mauvaise observance est un réel problème de santé publique notamment dans la prise en charge des patients psychotiques. Pour le cas particulier de la schizophrénie, bien qu’un traitement neuroleptique régulier soit essentiel pour les épisodes aigus, pour la prévention des rechutes mais aussi pour l’amélioration du fonctionnement psychosocial, l’inobservance est estimée à 50 % après un an et à 75 % à deux ans, conditionnant ainsi le pronostic. Objectif : Déterminer les principaux facteurs associés à l’observance thérapeutique chez une population de schizophrènes et comparer ces résultats à ceux de la littérature. Matériel et méthode : Il s’agit d’une étude transversale sur un échantillon formé de 40 patients atteints de schizophrénie selon les critères du DSM IV et pour lesquels on a évalué l’observance thérapeutique au moyen de deux outils : l’arrêt du traitement au moins 15 jours avant l’hospitalisation et le drug attitude inventory. En plus, nous avons évalué l’insight des patients grâce à l’échelle Q8. Résultats : Des relations significatives positives ont été retrouvées entre la perception du traitement et la bonne observance d’une part et le bon niveau d’insight d’autre part. Par contre, nous n’avons pas retrouvé de corrélation entre les effets indésirables et la mauvaise observance. Conclusion : Les principaux facteurs associés à la mauvaise observance thérapeutique sont la mauvaise qualité de l’insight et la comorbidité addictive. En revanche, les effets indésirables n’apparaissent pas prépondérants. PO 198 ÉVALUATION COGNITIVE ET ULTRA HAUT RISQUE DE PSYCHOSE MAGAUD E., KAZES M., WILLARD D., CHAUCHOT F., GUT-FAYAND A., KREBS M.O. Centre Hospitalier Sainte-Anne, PARIS, FRANCE Intérêt : Les études menées chez les sujets à « Ultra Haut Risque de psychose » (UHR) ont permis d’établir que les déficits cognitifs sont détectables avant même l’entrée dans la maladie. Ils pourraient donc constituer une aide dans l’identification de ces sujets vulnérables. Les sujets souffrant de schizophrénie présentent une altération caractéristique des fonctions cognitives parmi lesquelles un déficit des capacités attentionnelles et de la flexibilité mentale, une atteinte de la mémoire travail et une perturbation de la mémoire sémantique. Objectif : Évaluer les fonctions cognitives des sujets UHR pour identifier une perturbation spécifique. Méthodologie : Des sujets âgés de 16 à 30 ans venant consulter au Centre d’Évaluation d’Adolescents et Jeunes Adultes (C’JAAD) du SHU, Hôpital Sainte-Anne, ont été recrutés de façon systématique. Ces sujets ont bénéficié d’un bilan psychiatrique et psychologique approfondi en situation écologique. Après évaluation de leur statut à l’aide de la CAARMS, les sous-groupes UHR, non UHR ou Psychotique ont été constitués. Une batterie de tests neuropsychologiques (le Trail Making Test A et B, les fluences verbales, les Mots Couplés, et le Wisconsin Card Sorting Test) leur a été administrée. Les comparaisons ont porté sur les groupes UHR et Non-UHR. Les sujets ayant franchi le seuil de psychose n’ont pas été inclus dans cette étude. Résultats : Une analyse préliminaire a permis d’observer chez les sujets UHR une atteinte de la flexibilité mentale, ainsi qu’une détérioration significative de la fluence verbale sémantique, comparé aux sujets Non-UHR. Conclusion : Les sujets UHR présentent des déficits de la flexibilité mentale, ainsi que de la mémoire sémantique. Les déficits neurocognitifs, et plus particulièrement ces détériorations spécifiques précoces, pourraient constituer un marqueur de vulnérabilité à la psychose chez les sujets UHR. PO 199 COMORBIDITÉ SCHIZOPHRÉNIE-DÉBILITÉ À PROPOS DE 7 CAS : QUELLE PATHOLOGIE MASQUE L EL HAJJI K., ROUDIES R., OTHMAN Y., BELBACHIR S., OUANASS A., TOUFIQ J. Centre Psychiatrique Universitaire AR-RAZI, RABAT, MAROC La comorbidité entre schizophrénie et débilité est un puzzle intriguant les praticiens ainsi que les chercheurs : on dispose de peu de documentation à ce sujet. Il est souvent difficile de poser le double diagnostic surtout lorsque la débilité est légère. La rapidité de mise au point diagnostic est une étape importante garantissant l’amélioration jusqu’à une certaine mesure de la qualité du processus de réhabilitation. Objectif : Décrire le tableau clinique et mettre en exergue les éléments ayant permis d’établir le diagnostic. Méthodes : Pour cette étude de cas, nous avons choisi 7 patients ayant un double diagnostic schizophrénie et débilité (hospitalisés, suivis en ambulatoires, dans un centre pour sans-abri) et 7 autres schizophrènes. Le diagnostic de schizophrénie a été posé selon les critères diagnostiques du 85 8e Congrès de l’Encéphale DSM IV et la débilité a été diagnostiquée grâce aux éléments anamnestiques, cliniques (morphotype…), paraclinique et test psychométrique. Les 2 groupes ont été comparés. Résultats : En cours et seront traités par SPSS. PO 200 ROUTINES ET SCHIZOPHRÉNIE : RÉSULTATS PRÉLIMINAIRES CHEZ 33 PATIENTS JALENQUES I. (1), BAZILE F. (1), AUCLAIR C. (1), PONTONNIER A.L. (1), LESTURGEON J.A. (2) (1) CHU, CLERMONT-FERRAND, FRANCE (2) CMP Ste Marie, CLERMONT-FERRAND, FRANCE Notre travail a pour but d’étudier la présence de routines chez les patients atteints de schizophrénie et de rechercher des liens avec un état dépressif, anxieux ou avec certaines dimensions de la maladie. Matériel et méthode : Trente-trois patients atteints de schizophrénie ont été recrutés sur Clermont Ferrand. Pour être inclus, les patients devaient être pris en charge en ambulatoire, en hôpital de jour ou en hôpital temps complet, ne pas avoir de modification de traitement depuis au moins 2 mois et avoir une durée d’évolution de la maladie de plus de 10 ans. Les données classiques sociodémographiques et cliniques étaient recueillies, les outils d’évaluation étaient la PANSS, la CDSS et l’EAS. À la fin de l’évaluation les sujets remplissaient une échelle de routines sous la forme d’un autoquestionnaire : l’EPR. Résultats : Le score de routinisation dans notre étude est en moyenne de 29,4. Ce score apparaît significativement lié (p < 0,05) aux dimensions « anxiété/dépression » et « symptômes positifs » de la PANSS. Le score EPR est aussi lié avec le score total de l’EAS et les sous-scores EAS « anxiété somatique » et « anxiété exprimée et perçue ». Nous ne mettons pas en évidence de lien entre score CDSS et score EPR. Nos résultats confirment notre sentiment clinique : les routines sont présentes dans la population étudiée et sont liées de manière significative à la symptomatologie anxieuse des patients. PO 201 FACTEURS PRÉDICTIFS DU PTSD DU POST-PARTUM ET PRIMIPARITÉ MONTMASSON H. (1), EL-HAGE W. (2) (1) Centre Hospitalier, BLOIS, FRANCE (2) Université François Rabelais, Inserm U930 ERL CNRS 3106, TOURS, FRANCE Un premier accouchement est un événement singulier dans la vie d’une femme, dont le vécu subjectif peut être parfois traumatique. L’état de stress post-traumatique (PTSD) du post-partum touche ainsi de nombreuses mères sous forme de PTSD complet (1,5-3 %) ou de PTSD partiel (24-33 %). Ce travail avait pour principal objectif d’étudier conjointement les différents facteurs de risque du développement du PTSD en post-partum : événements de vie, facteurs sociodémographiques, complications obstétricales et dimensions psychopathologiques (anxiété, dépression, personnalité). 86 Cette étude prospective a permis de solliciter 456 femmes primipares lors du séjour à la maternité. L’entretien psychiatrique a permis d’évaluer avec des échelles adaptées, en post-partum immédiat et 3-6 mois plus tard, les dimensions d’anxiété, de dépression, d’état de stress aigu, de PTSD, de dissociation psychique et de personnalité. Parmi les 314 femmes ayant accepté de participer en postpartum immédiat, 212 ont répondu à la seconde évaluation. La prévalence des symptômes de stress post-traumatiques était élevée et stable entre le post-partum immédiat (12,7 %) et tardif (13,6 %). La régression logistique a mis en évidence les facteurs de risque significatifs suivants associés au développement du PTSD du post-partum : un temps de travail estimé très long par la parturiente (exp (B) = 3,5, p < 0,03), un niveau d’anxiété-état élevé en post-partum immédiat (exp (B) = 3,9, p < 0,03), un antécédent d’IVG (exp (B) = 6,2, p < 0,01), un antécédent d’infertilité (exp (B) = 10,4, p < 0,007), l’isolement social, célibat ou divorce (exp (B) = 6,6, p < 0,02), un état de stress aigu en post-partum immédiat (exp (B) = 6,7, p < 0,01), la perception par la mère de complications pour elle-même lors de l’accouchement (exp (B) = 18,5, p < 0,003) et le trouble de la personnalité de type dépendante (exp (B) = 23,2, p < 0,001). Le vécu subjectif de l’accouchement, les antécédents obstétricaux, tout comme l’isolement social, la personnalité ou encore le niveau de stress et d’anxiété au décours de l’accouchement sont des facteurs qui favorisent l’émergence d’un PTSD en post-partum. Dépister ces facteurs précocement permet d’identifier les femmes le plus à risque de PTSD du post-partum afin de leur proposer une prise en charge spécialisée. PO 202 LE BURN-OUT CHEZ LES ENSEIGNANTS CHENNOUFI L., ELLOUZE F., MERSNI M., BOUJEMLA H., MESSELMENI M., AMRI H., BEN ABLA T., MRAD F. Hôpital, LA MANOUBA, TUNISIE Introduction : Le syndrome d’épuisement professionnel ou burn-out est un syndrome à trois dimensions en réponse à un stress émotionnel chronique comprenant un épuisement émotionnel, une déshumanisation de la relation et une baisse du sentiment d’accomplissement professionnel. Ce syndrome a longtemps été le propre de la profession médicale et paramédicale. Il s’avère de plus en plus que bon nombre d’autres professions sont concernées par ce trouble. Le métier d’enseignant en particulier du fait de la relation d’aide qu’il implique constitue un facteur de risque pour ce syndrome. L’Objectif de notre travail est de rechercher la prévalence du burn-out dans une population d’enseignants et de relever les principaux facteurs associés et les conséquences qui en découlent. Méthodologie : Il s’agit d’une étude transversale réalisée auprès des enseignants du lycée public de la Manouba (Tunis) utilisant trois instruments : un auto-questionnaire anonyme qui contient des questions sur la vie professionnelle, personnelle et sur la santé de façon générale, le MBI (Maslash Posters burn-out Inventory) qui évalue l’épuisement professionnel et le GHQ (questionnaire général de santé de Goldberg). Résultats : Les enseignants apparaissent comme une population vulnérable à l’épuisement professionnel et les causes de cet épuisement sont essentiellement les stresseurs professionnels tels que les contraintes organisationnelles et les difficultés relationnelles ; les conséquences sont notamment représentées par l’indifférence aux élèves et les perturbations de la vie personnelle et familiale. Conclusion : La profession d’enseignant n’est donc pas à l’écart des risques de burn-out ce qui permet d’envisager la nécessité de mettre en place des mesures de prévention. significatif. Les dépressions observées sont principalement de type irritable. Conclusion : Le burn-out présente des caractéristiques partagées avec le syndrome dépressif, principalement lorsqu’il est engagé. Le recouvrement entre ces deux pathologies s’observe notamment sur le plan de l’irritabilité et des troubles du sommeil. L’évaluation du syndrome dépressif chez les patients en burn-out engagé est donc importante afin de leur apporter une meilleure prise en charge et de les aider à obtenir une reconnaissance de leurs troubles. PO 204 STRESS AU TRAVAIL ET DÉPRESSION PO 203 LIEN ENTRE BURN-OUT ET SYNDROME DÉPRESSIF BOUASKER A. (1), ABOUB H. (1), AJROUDI F. (2), GHACHEM R. (1) TERRASSE S. (1), BRACKELAIRE C. (1), FROM L. (2), HASHEMI AFRAPOLI Z. (2), NEU D. (3), VANDRIETTE Y.M. (4), VERBANCK P. (5), CORTEN P. (6) (1) Hôpital Razi, LA MANOUBA, TUNISIE (2) Centre de Médecine de travail, TUNIS, TUNISIE (1) CHU Brugmann, Université Libre de Bruxelles (ULB). Clinique du stress, BRUXELLES, BELGIQUE (2) CHU Brugmann, Université Libre de Bruxelles (ULB). Clinique du stress, BRUXELLES, BELGIQUE (3) Brugmann University Hospital – Free University of Brussels (ULB/VUB) Sleep Laboratory & Unit for Chronobiology U78 Head of Unit – Responsible Physician – +32/(0)2/477.25.54, BRUXELLES, BELGIQUE (4) CHU brugmann, Université Libre de Bruxelles (ULB). U70., BRUXELLES, BELGIQUE (5) CHU Brugmann, Université Libre de Bruxelles (ULB). Service de psychiatrie. Chef de service., BRUXELLES, BELGIQUE (6) CHU Brugmann, Université Libre de Bruxelles (ULB). Clinique du stress, service de psychiatrie. Chef de clinique., BRUXELLES, BELGIQUE Introduction : Alors qu’une certaine association entre le burnout et le syndrome dépressif a déjà été décrite antérieurement, la qualification détaillée de cette relation n’est pas encore clairement établie. Objectif : Dans cette étude, nous analyserons les similitudes entre les caractéristiques cliniques et psychométriques du burn-out et du syndrome dépressif, en nous basant sur des échelles diagnostiques symptomatologiques. Notre objectif est d’évaluer dans quelle mesure le burn-out sévère pourrait être considéré comme une forme de dépression. Méthode : Notre échantillon comprend 65 personnes actives professionnellement, âgées de 25 à 63 ans. Le burn-out a été évalué par le Maslach Burnout Inventory-General Survey (MBI-GS). L’intensité des symptômes dépressifs a été évaluée à l’aide de 4 échelles de dépression (GHQ-28, BDI-13, HAD, MADRS). Résultats : Cette étude confirme que le syndrome dépressif et le burn-out sont associés de manière significative. Les mesures psychométriques affectives étaient toutes corrélées significativement au MBI-TOT (MBI exprimé en score) (valeur r de Pearson entre 0,43 et 0,56 et tous p < 0,001). Les symptômes dépressifs sont statistiquement plus importants chez les patients atteints d’un burn-out avancé (MBI-TOT > 132 et MBI-STA (MBI exprimé en stades) > 5). Un peu plus de la moitié de ces patients présentent un syndrome dépressif Les liens entre des situations de travail stressantes et l’apparition de problèmes de santé mineurs ou de maladies plus sérieuses, physiques, et psychologiques semblent de nos jours de plus en plus évidents. Ainsi, la dépression et l’anxiété ont été largement explorées dans des situations de stress au travail. Une enquête rétrospective portant sur 58 dossiers de salariés d’une entreprise étatique, adressés par le médecin de travail à la consultation de psychiatrie montre que plus de la moitié d’entre eux (30 patients) souffre de dépression. Le diagnostic de trouble de l’adaptation avec humeur dépressive en constitue plus que la moitié (17 cas). Les facteurs de stress en rapport avec le travail ont été retrouvés dans 21 cas en général et dans plus de la moitié des dépressions (60 %). Nous nous proposons par ce travail d’évaluer la dépression en milieu de travail, ses caractéristiques, ses rapports avec les conditions de travail ainsi que le rôle du médecin de travail dans le dépistage et la prise en charge de cette maladie. PO 205 PARTICULARITÉS DES TROUBLES DE L’ADAPTATION AIGUËS : ÉTUDE DESCRIPTIVE D’UNE POPULATION HOSPITALIÈRE DE 93 CAS BOUSSAID N., MARRAG I., BEN HAOUALA S., DAHMANI W., HADJ AMMAR M., NASR M. Hôpital universitaire de Mahdia, MAHDIA, TUNISIE Le concept d’événements de vie agents modificateurs de l’homéostasie des sujets, peut aider à mieux comprendre les interactions entre l’homme et son environnement, notamment quand ces interactions amènent à une souffrance psychique. Ces événements de vie stressants provoquent des tableaux cliniques différents et difficilement réductibles à un phénomène purement environnemental nécessitant un aménagement adaptatif. Les troubles de l’adaptation désignent ainsi une défaillance des mécanismes de l’adaptation face à un facteur de stress identifié, avec un retentissement marqué sur l’affect et la fonctionnalité du sujet. Les objectifs de ce travail étaient de dégager le profil clinique et évolutif du trouble de 87 8e Congrès de l’Encéphale l’adaptation aigu et d’étudier ses particularités thérapeutiques. Il s’agissait d’une étude rétrospective descriptive durant une période de 9 ans portant sur tout patient hospitalisé au service de psychiatrie du CHU de Mahdia pour trouble de l’adaptation répondant aux critères du DSM-IV. 101 patients ont répondu aux critères d’inclusion. Les résultats ont révélé un sexe ratio de 0,3, une moyenne d’âge de 30,3, une absence d’activité professionnelle dans la majorité des cas. Les tentatives de suicide constituaient le motif d’hospitalisation le plus fréquemment rencontré avec une fréquence 63,5 %. Le concept de facteur de stress et sa relation avec la survenue des troubles de l’adaptation offrent à cette entité nosographique une place toute particulière en clinique psychiatrique. Nous soulignons l’intérêt d’une approche thérapeutique globale prenant en compte les dimensions psychosociales. PO 206 ÉTAT DE STRESS POST-TRAUMATIQUE DANS LES MÉTIERS DE LA SÉCURITÉ CIVILE : EXEMPLE DES SAPEURS-POMPIERS MARIEN P. (1), AUVERT L. (2), PORRAS J. (2), MICHEL G. (3) (1) Université de bordeaux 2, BORDEAUX, FRANCE (2) Service d’Incendie et de Secours de la Gironde (SDIS 33), BORDEAUX, FRANCE (3) Laboratoire de Psychologie EA 4139 « Santé et qualité de vie », Université Victor Segalen, Bordeaux II et Inserm U 675, « Analyse phénotypique, développementale et génétique des comportements addictifs », Faculté Xavier Bichat, 75018, Paris, France, PARIS, FRANCE Le travail dans la Sécurité Civile consiste en la protection des personnes, des biens et de l’environnement (Loi n° 2004-811 du 13 août 2004). Aussi, les professionnels tels que les Sapeurs-Pompiers (SP) sont confrontés à un panel de situations anxiogènes voire traumatogènes (ex. : décès d’un enfant) requérant une certaine flexibilité en termes de savoirs et de compétences (Van der Velden et coll., 2006). Ces secouristes sont donc amenés à gérer ce type de situations source d’effroi. Effroi, qui d’après des études, favorise l’émergence de troubles anxieux, plus précisément l’État de Stress Post-Traumatique (ESPT). Objectifs : I) Repérer les facteurs professionnels responsables de l’État de Stress Post-Traumatique ; II) Évaluer le rôle médiateur des stratégies de coping dans la relation Stress perçu-ESPT. Méthode : 200 SP d’un âge moyen de 37,87 ans (ET = 10,95) ont rempli : I) L’Enquête de Stress Professionnel adaptée aux SP (ESP-SP ; Marien, Auvert & Michel, 2009) ; II) L’Inventaire de Coping pour Situations Stressantes (CISS ; Endler & Parker, 1990 ; Rolland, 1994) ; III) Posttraumatic Checklist Survey (PCLS ; Ventureyra et coll., 2002). Résultats : Les résultats de la régression linéaire multiple ont montré que les caractéristiques individuelles et environnementales prédiraient l’ESPT. Concernant les caractéristiques personnelles, les prédicteurs seraient I) les antécédents personnels en termes d’années de service (Bêta = ,162 ; p < 0,05) et d’arrêts de travail (Bêta = ,149 ; p < 0,05) ; II) les stratégies d’adaptation tant centrées sur l’émotion (Bêta 88 = ,325 ; p < 0,05) que sur la distraction (Bêta = ,176 ; p < 0,05). Concernant les caractéristiques environnementales, seule la fréquence de la pression professionnelle à composante organisationnelle prédirait l’ESPT (Bêta = ,180 ; p < 0,05). L’interaction entre le coping centré sur la tâche et l’intensité du stress professionnel perçu prédirait fortement l’ESPT. Discussion : Considérer tant les caractéristiques individuelles qu’environnementales dans la compréhension de l’ESPT est important. Celles-ci comprises dans une approche interactionniste pourront ouvrir une réflexion sur la mise en place de stratégies préventives ad hoc aidant ces professionnels à faire face à des situations extrêmes tout en préservant leur santé mentale. PO 207 « BURN-OUT SYNDROME » ÉVALUATION DU DEGRÉ D’ÉPUISEMENT PROFESSIONNEL CHEZ LE PERSONNEL SOIGNANT DU CHU AVICENNE, MAROC EL AMMOURI A., EL HAJJI K., TAIBI H., SABIR M., EL OMARI F., TOUFIQ J. Clinique Universitaire Psychiatrique, SALÉ, MAROC Le syndrome d’épuisement professionnel, ou burn-out, a été décrit pour la première fois par Freundenberger en 1974 comme une forme particulière de réaction au stress chronique. En effet, le burn-out ou syndrome d’épuisement professionnel représente actuellement l’un des risques psychosociaux du travail, dont les conséquences sur la personne et son entourage sont loin d’être négligeables. Le risque est plus élevé dans les professions d’aide aux autres, et fait ainsi du personnel de santé une cible à haut risque d’épuisement professionnel. L’objectif de ce travail est d’évaluer le degré d’épuisement professionnel au sein du corps médical et paramédical du CHU Avicenne (Rabat, Maroc), en utilisant un questionnaire anonyme validé et largement utilisé dans sa version française, le Maslach Burn out Inventory (MBI), qui évalue le niveau d’épuisement professionnel dans sa structure tridimensionnelle. Les résultats sont en cours. PO 208 SALMON EN AFGHANISTAN : ACTUALITÉS DES QUATRE PRINCIPES ANDRUETAN Y. (1), EON A. (2), CLERVOY P. (1) (1) HIA Ste-Anne, TOULON, FRANCE (2) HIA Desgenettes, LYON, FRANCE Le théâtre afghan ne ressemble en rien aux autres opérations menées par l’armée française ces dernières années. Les unités engagées sont soumises à un rythme soutenu, à la menace constante : des explosions et des rockets ainsi qu’à des accrochages réguliers avec les insurgés. Il s’agit bien d’une ambiance de combats de haute intensité. C’est dans ces conditions que le psychiatre détaché sur le théâtre doit intervenir au profit des unités françaises Posters déployées. Cette situation est là encore nouvelle pour lui bien que nous ayons gardé une mémoire institutionnelle des conflits précédents. Comment intervenir et opérer au profit des soldats et des unités ? Lors de la Première Guerre mondiale, le Dr Salmon, détaché auprès des armées françaises et anglaises afin d’étudier leur doctrine de prise en charge des blessés psychiques, émit quatre principes : simplicité, proximité, expectative et immédiateté. Ces quatre principes sont liés entre eux et l’un ne peut se penser sans l’autre ou ignorer par rapport aux trois autres. Ces principes ont plus de 90 ans mais demeurent à notre sens d’actualité dans notre pratique sur le terrain. La proximité consiste à être au plus près des unités. Elle implique d’aller dans les unités et donc de se déplacer auprès d’elles en tenant compte de toutes les contraintes liées au pays et à l’environnement. La simplicité n’est pas simpliste et implique donc de se fixer des objectifs réalistes, adaptés aux circonstances. Cela a pour conséquence de se concentrer sur les problématiques immédiates. Un traitement médicamenteux n’est pas exclu mais doit tenir compte des impératifs opérationnels et donc de préférer parfois certaines molécules plutôt que d’autres. L’immédiateté est directement liée à la proximité et ne peut se comprendre sans ce principe. Il implique d’agir vite mais pas dans l’urgence. Il s’agit de laisser s’élaborer l’événement. Il y a donc une période critique pour agir. Enfin l’expectative consiste à parier sur l’amélioration du sujet. Quel que soit le tableau clinique, tant qu’il ne relève pas d’une pathologie franche et urgente, il faut donner du temps à la fois au sujet et à son entourage. PO 209 STRESS ET TROUBLES ANXIEUX ET DÉPRESSIFS CHEZ LES AIDANTS FAMILIAUX DE PATIENTS ATTEINTS DE MALADIES NEUROLOGIQUES CHRONIQUES ADALI I. (1), MANOUDI F. (1), ASRI F. (1), TAZI I. (1), ADALI N. (2), KISSANI N. (2) (1) Équipe de recherche pour la santé mentale, Faculté de Médecine et de pharmacie, MARRAKECH, MAROC (2) Service de neurologie, CHU Mohamed VI, MARRAKECH, MAROC Introduction : Les aidants familiaux jouent un rôle fondamental en tant que partenaires du soin dans la prise en charge des patients atteints de maladies neurologiques chroniques. La nécessité de soutien de ces aidants dans le domaine de la santé mentale est indispensable pour éviter qu’ils deviennent objets de soins. Sujets et méthodes : Étude transversale menée chez les aidants familiaux de patients suivis pour maladies neurologiques chroniques (étude toujours en cours), ayant pour but d’évaluer le stress et les troubles anxieux et dépressifs chez eux. Nous avons utilisé le questionnaire de stress de Cungi pour évaluer les stress et les critères DSM IV et l’échelle Hamilton pour évaluer les troubles anxieux et dépressifs. Résultats : Nous avons recensé 25 personnes jusqu’à présent. Leur moyenne d’âge était de 26 ans, avec des extrêmes entre 18 et 53 ans, la majorité de sexe féminin, les deux tiers étaient analphabètes, et la moitié sans profession. Le type de maladies neurologiques diagnostiquées était la maladie d’Alzheimer chez 5 %, la sclérose en plaque chez 10 %, l’épilepsie chez 45 %, le lupus chez 40 %. La durée d’évolution des maladies était en moyenne de 6 ans avec des extrêmes entre 5 ans et 18 ans. Les deux tiers avaient un taux de stress élevé et la moitié était exposée à des stresseurs élevées. Un épisode dépressif majeur a été diagnostiqué chez 22 %, d’intensité modérée chez les deux tiers. La dysthymie était diagnostiquée chez 10 %. Un seul cas de trouble de l’anxiété généralisée était diagnostiqué. Discussion : Une grande partie de l’aide aux patients malades est assurée par les proches et non par des aidants professionnels. La fonction d’aidant implique de la disponibilité, des efforts, ainsi que des dépenses matérielles. Cela n’est pas sans conséquences négatives sur la santé mentale et physique de l’aidant. Le syndrome dépressif est un des troubles les plus répandus, ainsi que les troubles anxieux et les épisodes psychotiques. Conclusion : Nécessité de développer des actions de soutien pour les aidants familiaux. PO 210 L’ÉPUISEMENT PROFESSIONNEL DU SOIGNANT : ENQUÊTE TRANSVERSALE AUPRÈS DE 142 SOIGNANTS PARAMÉDICAUX DES CHU DE SFAX – TUNISIE MASMOUDI F., ALOULOU J., ARIBI L., JAOUA F., AMAMI O. Service de Psychiatrie B, CHU Hedi Chaker, SFAX, TUNISIE Notre étude du burn-out chez les soignants paramédicaux a pour objectifs de : – Dresser un profil socio-épidémiologique de la population étudiée. – Préciser les caractéristiques professionnelles de la population. – Évaluer la prévalence du burn-out et de ses sous-dimensions. – Étudier les causes et les facteurs les plus pourvoyeurs de burn-out. – Identifier les conséquences et les répercussions du burn-out. Notre étude est de type transversal, sous forme d’auto-questionnaire, étudiant une population de 142 soignants paramédicaux répartis sur 12 services au sein des CHU Hédi Chaker et Habib Bourguiba à Sfax. Nous avons relevé les caractéristiques sociodémographiques, les antécédents personnels, les habitudes de vie, les caractéristiques professionnelles, les causes et les conséquences du burn-out. Pour l’évaluation du burn-out, nous avons utilisé l’échelle du Maslach Burnout Inventory ou MBI. Le taux général de participation était de 64,54 %. La moyenne d’âge de la population était de 37,6 ans. La fonction infirmier était la catégorie professionnelle la plus représentée (84,5 %). La moyenne d’années d’ancienneté était de 12,75 années. Le niveau du burn-out était élevé dans 26,05 % des cas, moyen dans 42,3 % et faible dans 69 % des cas. Un peu moins de la moitié de notre population (45,77 %) avaient un épuisement émotionnel élevé. Le sentiment de « dépersonnalisation » ou « déshumanisation » était élevé chez 36,1 % 89 8e Congrès de l’Encéphale des cas. L’accomplissement personnel était bas chez 22,53 % des cas. Les causes les plus fréquentes de l’épuisement professionnel étaient la charge de travail excessive (72,5 %), la difficulté à trouver des remplaçants (57,50 %), les exigences des patients (54,90 %), la surcharge émotionnelle (50,70 %) et le manque de temps libre (42,30 %). Les conséquences les plus fréquentes de l’épuisement professionnel étaient la fatigue (87,3 %), les céphalées (65,5 %), les lombalgies (61,3 %), les troubles du sommeil (52,1 %) et les troubles de la concentration (45,1 %). L’âge inférieur à 50 ans était corrélé à un épuisement émotionnel élevé (p = 0,02) et à un burn-out élevé (p = 0,01). Le sexe masculin était corrélé au sentiment de « dépersonnalisation » ou « déshumanisation » élevé, alors que le sexe féminin était corrélé à un score élevé d’épuisement émotionnel (p = 0,03). PO 211 LA GESTION DU STRESS : L’ACCEPTATION VERSUS LE CONTRÔLE DES ÉMOTIONS. UNE REVUE CRITIQUE DE LA QUESTION ET UNE PROPOSITION THÉRAPEUTIQUE ZACHARIOU Z., TRAN C., LASCAR P. Hôpital Paul Guiraud Villejuif, GARCHES, FRANCE Les psychothérapies cognitivocomportementales de la 3e vague des Thérapies Cognitives et Comportementales (MBCT – Thérapie Cognitive basée sur la méditation en pleine conscience – et l’ACT – Thérapie d’acceptation et d’engagement) semblent contester les soubassements théoriques de deux vagues précédentes. Dans une certaine mesure, elles considèrent une grande partie des techniques de gestion active des états émotionnels comme des méthodes d’évitement de l’émotion. Elles prônent l’abandon des techniques actives de maîtrise des états émotionnels dans leurs manifestations comportementales et cognitives et cela au profit des techniques d’acceptation et de tolérance des émotions. Cependant, il est à noter que les TCC dites classiques ont déjà fait leurs preuves selon les études de l’efficacité des psychothérapies (ex. rapport de l’INSERM en 2004). C’est en essayant de se pencher sur cette question que nous examinerons des études portant sur l’efficacité de ces deux types d’approche. Nous chercherons à dépasser les clivages théoriques en élaborant des propositions d’applications psychothérapeutiques en les mettant à l’épreuve par des observations cliniques, dans un premier temps. PO 212 LE TROUBLE DE CONVERSION – « MALADIE DE L’IMAGINATION » SE PRÊTE-T-IL À L’IMAGE ? DELCHEV Y., ALLIBERT R., COMTE A., NICOLIER M., VANDEL P., MOULIN T., SECHTER D., HAFFEN E. CHU de Besançon, BESANCON, FRANCE Dans son « De Anima » daté du IVe siècle avant J.-C., Aristote écrit que « deux caractéristiques surtout paraissent distinguer ce qui est doté d’âme et ce qui en est dépourvu : la mobilité et 90 le sentir ». Quelques décennies plus tôt Hippocrate avait décrit les symptômes cliniques de l’hystérie. À une autre époque, en 1894, Freud introduisit la notion de conversion pour désigner le « saut du psychique dans l’innervation somatique ». Aujourd’hui, dix-sept siècles après Aristote vivre l’émouvante aventure de l’imagerie fonctionnelle permet de visualiser ce lien entre le fonctionnement cérébral et la vie de l’âme. Les images nous montrent comment une hyperactivité des régions frontales comme les cortex orbitofrontal et cingulaire antérieur secondaire à des phénomènes émotionnels pourrait à son tour inhiber les régions responsables du symptôme, comme par exemple le cortex précentral moteur controlatéral lors de troubles moteurs ou pariétaux lors de troubles sensitifs. Ces régions frontales étant impliquées dans la volition, une perturbation de leur activité pourrait donc empêcher un mouvement volontaire. Ainsi nous pouvons constater que des structures limbiques rattachées aux émotions (ou le sentir d’Aristote) inhibent les structures responsables de « la mobilité » comme le cortex moteur. Il s’agit donc d’une maladie de l’âme qui « saute dans l’innervation somatique » pour provoquer les symptômes corporels de la conversion, comme l’avait pensé Freud en 1894. Bien que la conversion hystérique demeure une pathologie fréquente, peu d’études de neuroimagerie fonctionnelle sont actuellement disponibles. Davantage de recherche dans ce domaine pourrait certainement contribuer à renforcer les liens entre la psychiatrie et les neurosciences. Nous rapportons les premiers résultats du notre étude qui compare les modifications dans l’activité cérébrale enregistrées par l’IRMf pendant les phases de représentation et de l’exécution de mouvement de trois patients avec des symptômes de conversion à celle de trois témoins sains dans l’objectif de conforter l’hypothèse que le trouble de conversion créé par l’imagination n’est pas imaginaire et trouve une intégration neuroanatomique dans le système nerveux central. PO 213 QUEL STATUT POUR LES MANIFESTATIONS CORPORELLES ? LAHUTTE B., RIO A. HIA Val-de-Grâce, PARIS, FRANCE Symptômes et manifestations corporelles accompagnent fréquemment les grandes entités de la nosographie psychiatrique. Parfois, ils constituent l’essentiel de l’expression de ces troubles, comme dans la catatonie ou la clinique conversive. À partir d’une illustration clinique, nous nous proposons de discuter le statut nosographique de manifestations somatoformes atypiques, se distinguant initialement par une participation nosophobique. L’étude du cas nous permet de relier ces manifestations à un syndrome psychotraumatique et de mettre en perspective la mobilisation du corps, avec les coordonnées de la scène traumatique. PO 214 LES CAMPTOCORMIES EN 2009 RIO A., LAHUTTE B. HIA Val-de-Grâce, PARIS, FRANCE Posters Les camptocormies sont les manifestations conversives décrites initialement au décours de la « Grande Guerre », caractérisées notamment, par les « poilus » conservant la posture en ante-flexion de la colonne vertébrale, permanente, irréductible, qu’ils avaient adoptée dans les tranchées. Ces manifestations s’inscrivaient dans le cadre de la névrose traumatique. Dans les armées actuellement, les militaires sont très sollicités sur différents théâtres d’opérations extérieures, dans le cadre de missions variées et notamment de combat comme en Afghanistan. Dans cette situation opérationnelle, ils sont exposés à de nombreux facteurs de stress et au risque de traumatismes psychiques susceptibles d’entraîner des troubles différés. Qu’en est-il aujourd’hui de ces manifestations conversives ? À partir d’une vignette clinique, nous proposons d’illustrer, une forme « actuelle » de camptocormie et d’en discuter le cadre nosographique. PO 215 INTÉRÊT D’UN TRAITEMENT SPÉCIFIQUE COMBINÉ (PSYCHOTHÉRAPIE ET PHARMACOTHÉRAPIE) CHEZ LES PATIENTS PRÉSENTANT UN TROUBLE DISSOCIATIF LAZIGNAC C. (1), COMAN A. (2), ADAM E. (3), MILLER N. (4), FEROIU C. (5), DAMSA C. (6) (1) Centre Hospitalier Intercommunal d’Annemasse Bonneville, ANNEMASSE, FRANCE (2) Cabinet privé, LAUSANNE, SUISSE (3) Centre hospitalier, LIÈGE, BELGIQUE (4) Espace Hogan, MONTREUX, SUISSE (5) Centre médical, GENÈVE, SUISSE (6) Centre médical et Université, GENÈVE, SUISSE Les troubles dissociatifs sont des pathologies psychiatriques fréquentes. Souvent associés à d’autres troubles psychiatriques (troubles dépressifs, de l’adaptation, anxieux, somatoformes, etc.), les troubles dissociatifs sont fréquemment sous-diagnostiqués. Les études actuelles suggèrent qu’un traitement spécifique de la dissociation permette une amélioration des pathologies psychiatriques associées. Sur un plan neurobiologique, les taux lipidiques apparaissent comme étant diminués chez les patients présentant un trouble dissociatif [1]. Nous avons réalisé une étude pilote qui s’est proposée d’évaluer l’efficacité d’un traitement spécifique psychothérapeutique sur huit semaines, ainsi que l’évolution des taux lipidiques. Nous avons évalué (lors de l’inclusion, après 3 et 8 semaines de traitement) l’évolution des symptômes dissociatifs (Dissociative Experience Scale), dépressifs (Hamilton) et les taux de lipides sanguins (HDL, LDL, triglycérides et cholestérol total). Chaque patient a bénéficié d’une psychothérapie psychodynamique brève centrée sur les symptômes dissociatifs et, si cela s’avérait nécessaire d’un traitement pharmacologique (antidépresseur en cas de dépression majeure ou antipsychotiques si présence de symptômes psychotiques). Les résultats suggèrent qu’une meilleure évolution symptomatique des patients soit associée à une augmentation significative des taux de lipides sanguins. Ces résultats préliminaires devront être confirmés par de futures études randomisées. Références 1. Agargun M, Ozer O, Kara H, Sekeroglu R, Selvi Y, Eryonucu B : Serum Lipid Levels in Patients with Dissociative Disorder. American Journal of Psychiatry 2004 ; 161 : 2121-2123. PO 216 LA DÉPERSONNALISATION À L’ADOLESCENCE : LA DISSOCIATION INTERROGÉE BEINE A., GOFFINET S. Clinique Fond’Roy, BRUXELLES, BELGIQUE La dépersonnalisation est un phénomène transnosographique et son occurrence dans de multiples pathologies fait l’objet de théories étiopathogéniques diverses. Son apparition à l’adolescence, période propice à la survenue de nombreux troubles, et chez des sujets parfois sains en complique l’étude. En tant qu’entité isolée, elle est actuellement admise dans la catégorie des troubles dissociatifs. Elle y occupe cependant une place singulière puisqu’elle ne serait associée qu’à un certain type de psychotraumatisme infantile, l’abus émotionnel, alors que les autres troubles dissociatifs sont envisagés indifféremment comme les conséquences d’abus physique ou sexuel. Une étude clinique originale fut menée chez 35 adolescents hospitalisés à la clinique Fond’Roy, à Bruxelles, afin de confirmer l’association statistique de la dissociation et de la dépersonnalisation. Les patients ont complété les auto-questionnaires A-DES, A-MID et l’échelle dérivée de la SCID-D, ainsi qu’une liste spécifiant les événements traumatiques de leur passé. L’analyse statistique des scores de dissociation et de dépersonnalisation démontrait une corrélation significative : plus les premiers augmentaient, plus les seconds étaient élevés. La présence de symptômes dissociatifs accompagnant systématiquement la dépersonnalisation empêchait d’étudier spécifiquement la genèse de celle-ci. Cependant cette corrélation pose la question de la classification nosographique et de l’étiopathogénie de la dépersonnalisation. La théorie psychotraumatique expliquant les troubles dissociatifs envisage en effet la dissociation des fonctions de perception, de mémoire, de conscience et d’identité comme une défense contre l’intrusion destructrice d’une réalité insupportable. Cette théorie exclut cependant les cas de dépersonnalisation sans antécédent traumatique. L’hypothèse psychanalytique du désir inconscient est ici proposée pour répondre à cette objection. La dépersonnalisation apparaît ainsi lorsque le sujet se confronte brutalement au manque fondamental qui constitue son être, à l’absence de signifiant pour désigner le sujet. L’événement traumatique peut alors être considéré comme un cas particulier de cette situation, le caractère indicible de la perception traumatisante révélant ce trou dans le langage. PO 217 LES OBSESSIONS BLASPHÉMATOIRES, APPROCHE COGNITIVE COMPORTEMENTALE ET OBSTACLES CULTURELS CHIBOUB J. Psychiatre, FÈS, MAROC 91 8e Congrès de l’Encéphale La religion musulmane, comme les autres religions monothéistes, interdit le blasphème. Le malade obsessionnel s’attribue la responsabilité de ses intrusions blasphématoires et se considère comme condamné par sa religion. Son sentiment de culpabilité, sa peur du châtiment sont à la hauteur des rituels compulsifs qu’il met en place dans une tentative de conjurer et de contrôler ses obsessions. Il interprète donc ses intrusions et réagit à partir de postulats personnels qu’il considère comme des règles religieuses inébranlables. Le travail cognitif et comportemental consistera d’abord à séparer les propres postulats du patient, de ses croyances religieuses ; car si la thérapie ne peut et ne doit pas remettre en question les croyances religieuses du patient, elle peut discuter et changer les propres postulats du patient. Le problème devient ainsi un problème psychologique plutôt que religieux comme le présuppose le patient. La thérapie permet au patient de se donner la liberté de penser différemment son problème. PO 218 UTILITÉ DU TRAITEMENT COGNITIVO-COMPORTEMENTAL VERSUS PHARMACOLOGIQUE DANS LE TROUBLE PANIQUE AVEC AGORAPHOBIE EN ALGÉRIE BENABBAS M. (1), BENELMOULOUD O. (2), NEZZAL H. (3), COTTRAUX J. (4), KACHA F. (5) (1) H M R U C, CONSTANTINE, ALGÉRIE (2) EHS Psychiatrie, CONSTANTINE, ALGÉRIE (3) Institut de Biostatistique, CONSTANTINE, ALGÉRIE (4) AFTCC, LYON, FRANCE (5) EHS Cheraga, ALGER, ALGÉRIE Il s’agit d’une étude comparative des effets de deux types de prise en charge concernant le trouble panique avec agoraphobie (la thérapie comportementale et cognitive et le traitement pharmacologique à base d’imipramine). L’abord cognitivo-comportemental, considéré comme un traitement récent en Algérie, sera comparé quant à ses effets thérapeutiques au traitement classique du trouble panique avec agoraphobie qui est l’imipramine. L’étude concerne deux types de populations triées selon les principes de la randomisation où l’une recevra un traitement à base de d’imipramine (75 à 200 mg/j) uniquement et l’autre recevra un traitement purement cognitivo-comportemental. Tous les malades inclus dans l’étude présentent le diagnostic de trouble panique avec agoraphobie selon le DSM IV. Chaque population est composée de 50 malades et le suivi s’étale sur 03 mois. Les diverses évaluations sont faites grâce à des échelles d’anxiété de phobie et d’évitements. Les résultats sont nettement en faveur d’un traitement cognitivo-comportemental avec disparition des troubles, amélioration de la qualité de vie et facilitation de la réinsertion socioprofessionnelle. Mots clés : Agoraphobie ; Antidépresseur ; Thérapie comportementale et cognitive ; Trouble panique 92 PO 219 CANCÉROPHOBIE : À PROPOS D’UN CAS MADOUI F.Z. EHS de psychiatrie Mahmoud Belamri, CONSTANTINE, ALGÉRIE La cancérophobie est une conduite pathologique complexe faite d’une crainte qui se centre sur un objet vague ou bien défini, d’un état d’anxiété et d’un comportement corollaire évitant l’objet de l’appréhension et cherchant des raisons d’être rassuré. On parlera de nosophobie quand l’objet de la phobie est une maladie et de cancérophobie, si c’est un cancer ou « le » cancer. La fixation sur le cancer est favorisée par son omniprésence et son caractère mythique dans la société, accentue par les médias et son pronostic en général sombre. La certitude d’avoir une tumeur, conduit les patients à en parler sans restriction ou avec obstination pour expliquer les symptômes perçus : boule dans la gorge, gêne pour parler, avaler, aller à la selle, aspect particulier de certains organes etc. Le cancérophobe va consulter un puis plusieurs médecins en espérant qu’on trouve enfin « son » cancer. La prise en charge reste longue et nécessite plusieurs approches médicamenteuses et psychothérapiques. Ce rappel théorique sera illustré par une vignette clinique d’un patient présentant une cancérophobie : M. B. âgé de 47 ans, nous a été est confié par son médecin généraliste pour un état dépressif secondaire à des obsessions et des compulsions en rapport avec le cancer de la bouche. Dans ses antécédents on note le décès du père par un cancer digestif et avec lequel il avait des liens très étroits, une éducation rigide et beaucoup d’obligations sociales. L’examen psychiatrique révélera un état dépressif moyen secondaire à une cancérophobie sur personnalité obsessionnelle compulsive et une problématique de deuil non résolu. La prise en charge consista en une thérapie cognitive (avec prise de conscience des pensées dépressives et automatiques) et comportementale pour lutter contre les rituels avec une chimiothérapie à base de fluoxétine. Des entretiens familiaux ont été proposés afin d’améliorer des distorsions dans le couple et de conserver les gains obtenus par la thérapie. Ce cas illustre bien une phobie spécifique, à articuler avec une histoire personnelle particulière et une personnalité pathologique, ainsi que l’intérêt de la thérapie cognitivo-comportementales dans la modification des croyances, combinée à des entretiens familiaux et une chimiothérapie. PO 220 EXPLORATION IRM (SPM) DU TROUBLE OBSESSIF COMPULSIF JAMAIS TRAITÉ ET ÉLÉMENTS PRÉDICTIFS DE RÉPONSE À LA SERTRALINE ET LA CLOMIPRAMINE RAMMOUZ I., AARAB C., LAHLOU F., AALOUANE R., BOUJRAF S. Faculté de médecine Fès, FÈS, MAROC La plupart des études IRM en matière du trouble obsessif compulsif (TOC) se sont intéressées sur l’aspect fonctionnel Posters cérébral, alors que certaines études citent déjà des anomalies structurelles objectives. En plus, le TOC reste encore mal étudié dans son profil évolutif, et il existe peu d’études qui se sont intéressées aux facteurs prédictifs radiologiques d’une bonne ou d’une mauvaise évolution. Objectifs : Chercher des anomalies cérébrales structurelles chez des patients TOC jamais traités et chercher des corrélations entre la présence de ces anomalies cérébrales et l’ancienneté, la gravité et le pronostic de la maladie. Méthodes : On a recruté des patients ayant les critères diagnostiques du DSM IV du TOC, jamais traités, et auxquels on a administré des échelles psychométriques : YBOCCS, MINI, HAMA et BDI. Les patients ont été explorés par IRM (SPM 5) avant un traitement médicamenteux à base de sertraline ou clomipramine et 12 semaines après le début de traitement. Résultats : 14 patients ont été inclus dans l’étude dont cinq femmes avec un âge moyen 27,7 ans. On a décelé seulement chez 4 patients des anomalies cérébrales au niveau de la substance blanche paraventriculaire, pariétale droite, le bras postérieur de la capsule interne droite et la matière blanche frontale gauche. On a démontré une corrélation entre la sévérité du TOC et la présence et la taille des anomalies cérébrales. Par contre, l’ancienneté du TOC et sa sévérité n’étaient pas significativement corrélées. Le suivi de nos patients sur un an nous a aidés à constater une amélioration des patients qui n’ont pas présenté d’anomalies cérébrales. Conclusion : L’absence d’anomalies cérébrales serait un élément prédictif d’une bonne évolution. Il existe un intérêt majeur de multiplier des études du profil évolutif en matière du TOC, afin d’adapter des schémas thérapeutiques appropriés. PO 221 TROUBLES OBSESSIONNELS BOURGUIGNON A. (1), LEJEUNE F. (2), DRAPIER D. (2), VERIN M. (2), MILLET B. (2) (1) Centre Hospitalier Guillaume Régnier, RENNES, FRANCE (2) CHU de Rennes, RENNES, FRANCE Contexte : Le Trouble Obsessionnel – Compulsif (TOC) est une pathologie sévère entraînant d’importants handicaps sans doute lié à un dysfonctionnement des circuits orbitofrontal – striato – thalamiques. L’objectif de cette étude est d’évaluer les fonctions exécutives chez des patients souffrant d’un TOC. Nous formulons l’hypothèse d’un modèle physiologique du TOC basée sur les données de l’imagerie fonctionnelle. Matériel et méthode : Un groupe de 15 patients souffrant d’un TOC appariés à un groupe de sujets sains ont participé à cette étude. Les deux groupes ont été appariés par âge, sexe et niveau socioculturel. Les participants sains et les patients souffrant de TOC ont été évalués sur le plan cognitif avec la même batterie de tests. L’ensemble des participants à l’étude a bénéficié d’une TEP 18FDG – TEP en état de repos. Résultats : Le temps d’exécution des tâches de flexibilité mentale et de résolution de problèmes sont significativement plus longs pour les patients TOC par rapport aux participants sains. Aucune différence significative n’a été observée avec les autres tests. Chez les patients TOC un hyper-métabolisme a été observé dans le gyrus frontal inférieur gauche (Aire de Brodman 45) et dans le gyrus frontal moyen droit (Aire de Brodman 9) ainsi qu’un hypo-métabolisme dans le cortex cingulaire postérieur droit (Aire de Brodman 31 et 24), dans l’insula gauche (Aire de Brodman 13) ainsi que dans le gyrus pariétal inférieur gauche (Aire de Brodman 40) (p non corrigé < 0,001). Conclusions : Le TOC ne résulte pas uniquement d’un dysfonctionnement du cortex orbito – frontal mais du dysfonctionnement d’une plus vaste région incluant le cortex pariétal et le cortex préfrontal dorsolatéral. Les résultats d’imagerie fonctionnelle nous permettent de formuler l’hypothèse d’un nouveau modèle physiopathologique du TOC. PO 222 RETENTISSEMENT DE LA PHOBIE SOCIALE CHEZ LES ÉTUDIANTS : ÉTUDE TRANSVERSALE À PROPOS DE 200 CAS MASMOUDI J., FEKI A., MNIF L., HAJ KACEM H., DAMAK R., BAATI I., HALOUANI N., JAOUA A. Service de psychiatrie A, CHU Hédi Chaker, SFAX, TUNISIE Introduction : La phobie sociale est le trouble anxieux le plus répandu. Elle s’accompagne d’une altération de l’adaptation sociale et de la qualité de vie. Ceci a d’autant plus d’impact que ce trouble commence à un âge jeune au moment où le sujet n’a pas encore acquis un statut socioprofessionnel stable. L’objectif de notre étude a été d’évaluer le retentissement de la phobie sociale chez une population de 200 étudiants. Sujets et méthodes : Notre étude, de type transversale, a porté sur une population de 200 étudiants rencontrés dans les bibliothèques de 5 facultés du Gouvernorat de Sfax, Tunisie. Nous avons utilisé : L’échelle d’anxiété sociale de Liebowitz pour le dépistage de la phobie sociale. L’échelle de Sheehan pour l’évaluation du retentissement sur la vie sociale, familiale et professionnelle. Résultats : Trente-trois pour cent de cette population ont présenté une phobie sociale. Selon l’échelle de Sheehan, la perturbation de la vie scolaire, sociale et familiale a été légère à moyenne (scolarité : 3,29 ; sociale : 2,95 ; famille : 2,62). Discussion et conclusion : Notre étude a montré que la répercussion de la phobie sociale est légère au niveau familial et social, mais plus importante dans le domaine de la scolarité. Ceci suggère la nécessité du dépistage et du traitement de la phobie scolaire chez les étudiants, pour une meilleure insertion sociofamiliale, et surtout pour un meilleur rendement scolaire, éléments déterminant dans l’orientation scolaire voire professionnelle ultérieure. PO 223 DYSMORPHOPHOBIE : À PROPOS DE DEUX CAS BOUHARNA T., BOUTABIA S., ASRI F., MANOUDI F., TAZI I. Service Psychiatrique Universitaire CHU Mohamed VI, MARRAKECH, MAROC 93 8e Congrès de l’Encéphale La dysmorphophobie est la crainte obsédante d’être laid ou mal formé. C’est une maladie caractérisée par une préoccupation ou une obsession concernant un défaut dans l’apparence, fût-ce une imperfection légère, réelle ou imaginaire. Bien qu’appartenant au champ des pathologies psychiatriques, la dysmorphophobie est souvent rencontrée par les somaticiens dont les plasticiens. Il s’agit d’un trouble aux enjeux diagnostiques et évolutifs importants : il va d’abord s’agir d’en porter le diagnostic car les conséquences peuvent être dramatiques tel un acte de chirurgie plastique ; par ailleurs, ce concept est à la croisée de plusieurs entités (hypocondrie, psychose dont il peut être le mode d’entrée…) qui complexifient le diagnostic. C’est un trouble caractérisé par une prise en charge qui est souvent difficile. À travers deux vignettes cliniques, nous reprendrons les différents aspects cliniques de la dysmorphophobie, puis nous aborderons la démarche diagnostique avant de terminer sur une réflexion psychopathologique relative à ces observations. PO 224 AMNIOCENTÈSE ET PSYCHOPATHOLOGIE MATERNELLE EL-HAGE W. (1), PERROTIN F. (2) (1) Université François Rabelais, Inserm U930 ERL CNRS 3106, TOURS, FRANCE (2) CHRU de Tours, Olympe de Gouges, TOURS, FRANCE L’amniocentèse, largement utilisée dans le cadre du diagnostic prénatal, est pratiquée à un moment important du développement des représentations maternelles d’attachement à l’enfant. À ce jour, peu d’études ont exploré l’impact de l’amniocentèse sur la psychopathologie maternelle pendant la grossesse et sur l’attachement prénatal. Le but de cette étude était d’évaluer les effets de l’amniocentèse sur la psychopathologie maternelle, pendant la grossesse et en post-partum immédiat. Il s’agit d’une étude prospective observationnelle exposées versus non-exposées. 392 parturientes ont été recrutées, dont 232 femmes dans le groupe amniocentèse et 160 contrôles. Les participantes ont répondu à 4 évaluations différentes : après l’amniocentèse, au second semestre, 7e mois et en post-partum. Les passations comportaient une mesure de l’anxiété (STAI), des symptômes dépressifs (EPDS) et dissociatifs (Dissociative Experiences Scale), et des représentations maternelles d’attachement (IRMAG). L’amniocentèse est associée à une augmentation significative des scores d’anxiété et de dépression. Cette réactivité émotionnelle persiste au second trimestre de la grossesse et se normalise progressivement à la fin de la grossesse. Globalement, les représentations maternelles d’attachement étaient intégrées et équilibrées dans les deux groupes. Cependant les parturientes du groupe amniocentèse étaient plus orientées sur elles-mêmes que dans le groupe contrôle (30,9 % vs 15,9 %). De plus, la prévalence de l’allaitement maternel est significativement plus élevée dans le groupe amniocentèse (69 % vs 51 %). L’amniocentèse paraît donc associée à des réactions affectives d’adaptation (anxiété, dépression) qui se normalisent 94 progressivement au cours de la grossesse. Cette étude ne retrouve pas de désinvestissement pathologique de l’attachement prénatal, mais un déploiement plus craintif et replié sur soi des représentations maternelles d’attachement chez les parturientes du groupe amniocentèse. Cette étude souligne ainsi l’importance d’évaluer l’état psychologique des femmes qui subissent une amniocentèse et de dépister les femmes les plus vulnérables afin de proposer un suivi spécifique visant à favoriser le développement de l’attachement prénatal. PO 225 DÉNI DE GROSSESSE, GESTATION POUR AUTRUI : ENTRE VENTRE ET PSYCHISME, QUELS SONT LES APPORTS DU CONCEPT D’ATTACHEMENT PRÉNATAL ? JURGENS M.A. (1), BEAUQUIER-MACCOTTA B. (2), GOLSE B. (2) (1) Centre Hospitalier Théophile Roussel / Centre médico psychologique enfant de Maisons-Laffitte, MAISONS-LAFFITTE, FRANCE (2) Necker enfants Malades, PARIS, FRANCE Les troubles psychiques périnataux occupent une place à part dans les médias et dans notre société : d’un côté l’impact émotionnel des drames psychiques maternels, pouvant aller jusqu’à l’infanticide, de l’autre, la réflexion sociétale, dans le cadre de la révision des lois bioéthiques autour de la légalisation ou non de la gestation pour autrui. Cette révision doit avoir lieu en 2010. La question sous-jacente, dans un cas comme dans l’autre, est celle des liens unissant la mère à son enfant et cela dès les premiers temps de la grossesse. Il est alors utile de se pencher sur le concept d’attachement prénatal. Crée en 1981 aux frontières de la théorie de l’attachement, ce concept se réfère aux précurseurs du bonding (lien de la mère vers l’enfant). Ce lien fait partie du système plus général de caregiving. L’attachement prénatal permet d’appréhender au plus tôt (dès la grossesse) les déterminants de la sensibilité et de la compétence maternelle. Après un rappel historique et une revue de la littérature, nous présenterons la PAI (Prenatal Attachment Inventory, Müller, 1993) dont la validation en langue française vient d’être publiée avant de terminer par les éclairages que permet ce concept quant aux pathologies néonatales. Alhusen J. A literature update on maternal-fetal attachment. J Obstet Gynecol Neonatal Nurs 2008 ; 37 (3) : 315-328. Jurgens MA et al. Étude des propriétés psychométriques d’une échelle d’attachement prénatal. Version française de la Prenatal Attachment Inventory (PAI, Müller, 1993). Encephale 2009 (in press). Müller ME. Development of a prenatal attachment inventory. West J Nurs Res 1993 ; 15 : 199-215. PO 226 LES URGENCES EN PÉRINATALITÉ : UNE PSYCHIATRIE MÉCONNUE ! APTER G., CARLBERG E., GAREZ V., GENET M.C., LOTTE L., VALENTE M. Posters EPS Erasme, ANTONY, FRANCE Depuis novembre 2007, nous avons mis en place une unité mobile d’urgence en Psychiatrie périnatale : PPUMMA (Psychiatrie Périnatale d’Urgence Mobile en Maternité). Celle-ci dessert les maternités du sud des Hauts-de-Seine, ellesmêmes inscrites comme de nombreuses autres institutions de petite enfance, au sein du réseau Perinat 92 Sud. Ce dernier est un réseau Médico-Psycho-Social de périnatalité centré sur l’organisation de la prise en charge pluridisciplinaire de la future mère, des parents et du bébé, jusqu’à l’âge d’un an. Au cours de la première année complète de fonctionnement (du 01/01/08 au 31/12/08), PPUMMA a pris en charge 215 situations. Plus de la moitié des patientes ont reçu un traitement chimiothérapique ponctuel ou non. Pour 79 % des mères, des diagnostics psychiatriques étaient déjà connus ou ont été posés. Dans ce contexte, comment assurer une prise en charge qui s’articule dès avant la grossesse lorsqu’il existe une pathologie psychiatrique connue chez la femme, en pré et en post-partum ? PPUMMA, en évaluant et en accompagnant parents et enfants, s’inscrit dans la perspective d’une réelle continuité des soins. Parmi les pathologies psychiatriques diagnostiquées, 31 % des femmes présentaient soit une pathologie schizophrénique ou apparentée, soit un trouble de l’humeur dans le cadre d’une pathologie bipolaire ou unipolaire. La prise en charge antérieure de ces pathologies, a priori chroniques, n’existaient pas toujours ou n’étaient pas connues des services périnataux. Par ailleurs, l’apparition de troubles directement en lien avec la grossesse et la naissance tels que les pathologies traumatiques et les dépressions périnatales était souvent associée à des troubles de personnalité non pris en charge ou non connus antérieurement. Nous proposons donc une réflexion à partir de ce début de fonctionnement d’une unité mobile d’urgence en périnatalité afin d’améliorer la compréhension des pathologies psychiatriques maternelles et leurs prises en charge. une sensibilisation de tous les intervenants en ce qui concerne le suivi des femmes enceintes et de leur accouchement s’avère nécessaire. PO 228 L’ENFANT ÉLÉMENT DYNAMIQUE DANS L’HOSPITALISATION DES PSYCHOSES PUERPÉRALES BOUSSAID N., MARRAG I., SLAMA H., JRIDETTE S., HADJ AMMAR M., NASR M. Hôpital universitaire de Mahdia, MAHDIA, TUNISIE L’hospitalisation des patientes présentant des tableaux de psychose puerpérale est à l’origine d’une rupture du lien symbiotique mère – enfant. Les arguments contre une hospitalisation conjointe mère – enfant sont la gravité des troubles de la mère et essentiellement les obstacles d’ordre institutionnel et administratif. Compte tenu d’un certain nombre de facteurs, nous nous sommes retrouvés dans l’obligation d’hospitaliser l’enfant avec sa mère. Les objectifs de ce travail étaient d’introduire le concept de maternité, de relater des situations qui furent le point de départ de notre expérience et de souligner les intérêts et les limites de l’hospitalisation mère – enfant. Il s’agit d’étude de cas cliniques. D’un point de vue dynamique, l’enfant qui, au départ était vécu comme étranger, dangereux, menaçant, s’est transformé parallèlement à l’amélioration de la mère, en un objet bon et rassurant. Et l’intérêt que lui témoignait cette dernière se révèle être le meilleur indicateur d’une évolution favorable ou d’un éventuel début de rechute. L’hospitalisation mère – enfant lors d’une psychose puerpérale est bénéfique aussi bien pour la mère que pour l’enfant ; il est nécessaire par conséquent de vaincre les résistances d’autres intervenants dans la prise en charge et de surmonter les contraintes d’ordre administratif. PO 227 DÉPRESSION DU POST-PARTUM : CARACTÉRISTIQUES CLINIQUES PO 229 DYSFONCTIONS SEXUELLES ET PLAINTES SOMATIQUES APRÈS STÉRILISATION TUBAIRE : ÉTUDE CAS TÉMOINS BOUSSAID N., KHAMMOUMA S., MARRAG I., HAJJI K., HADJ AMMAR M., NASR M. MCHICHI ALAMI K. (1), MOUFID B. (2), KADIRI N. (1) Hôpital universitaire de Mahdia, MAHDIA, TUNISIE (1) CPU Ibn Rochd, CASABLANCA, MAROC (2) Soin de santé primaire Pépinière, CASABLANCA, MAROC Les dépressions du post-partum (DPP) sont des dépressions qui surviennent selon la plupart des auteurs dans l’année qui suit l’accouchement ; ce délai est, selon le DSM-IV, de quatre semaines. Elles constituent une pathologie fréquente, souvent méconnue du fait d’une variabilité et parfois même d’une atypicité de la symptomatologie présentée. L’objectif de notre travail était de décrire les caractéristiques cliniques évolutives et thérapeutiques de la dépression du post-partum. C’est une étude transversale sur une période de quatre mois. Les critères diagnostiques du DSM-IV ont été appliqués. Dix patientes ont été colligées. L’âge moyen était de 42,4 ans. L’âge au début du trouble était de 31,6 ans. Toutes les DPP étaient classées sévères. Le diagnostic était dans neuf cas troubles dépressifs majeurs récurrents ; le caractère mélancolique a été noté également dans neuf cas. Afin de prévenir les complications et d’optimiser la prise en charge des DPP Objectifs : Évaluer la prévalence des dysfonctions sexuelles et psychosomatiques dans les suites de ligature des trompes et de rechercher les facteurs corrélés à ces troubles. Sujets et méthodes : Il s’agissait d’une enquête cas-témoins, menée au sein du soin de santé primaire, auprès de 50 femmes stérilisées, qui ont été comparées à 50 femmes non stérilisées parmi les consultantes du même centre. L’évaluation a consisté en la passation d’un hétéroquestionnaire comportant les caractéristiques sociodémographiques et les échelles d’évaluation (MINI DSMIV version arabe dialectale validé, HAMD, DSMIV). L’analyse des données était réalisée par Epi info dans sa 6e version. Résultats : L’âge moyen du groupe d’étude était de 40,4 ± 6,3 ans versus 39,5 ± 8,2 ans groupe témoin. Pour le groupe d’étude, la LT, était pratiquée depuis en moyenne 5,7 ± 95 8e Congrès de l’Encéphale 4,9 ans, le plus souvent en post-partum dans 74,7 % des cas, ou dans les suites d’un avortement ou d’une IVG dans 38 % des cas. La LT était réalisée sous cœlioscopie dans 86 % des cas. Pour le groupe témoin, la plupart des femmes utilisaient d’autres moyens contraceptifs, en premier lieu le DIU 57,3 %. Inhibition du désir sexuel Anorgasmie Dyspareunie Aversion sexuelle Groupe d’étude Croupe témoin p 56,9 23,4 7,8 13,8 16,7 9,2 5,6 6,4 0,001 0,02 0,6 0,001 Ces troubles ont concerné davantage les femmes épuisées sur le plan physique (âgées, grandes multipares), de faible niveau d’instruction et ayant un profil marqué par la somatisation, la dépression et l’insatisfaction conjugale. Ces troubles étaient corrélés au manque d’information préalable, à la pratique en post abortum et à l’ancienneté de la ligature des trompes. Une meilleure connaissance de ces facteurs et leur évaluation systématique permettra de prévenir ces troubles. PO 230 PRÉVENTION DU BLUES DU POST-PARTUM PAR DEUX PSYCHOTHÉRAPIES MCHICHI ALAMI K., MOUSSAOUI D., KADIRI N. CPU Ibn Rochd, CASABLANCA, MAROC Objectif : Le but de cette étude était d’évaluer si une information seule sur le blues du post-partum, ou associée à la prise en charge TCC, donnée pendant la grossesse, pourrait avoir un effet de prévention et réduire l’intensité du blues du post-partum. Sujets et méthodes : Étude prospective randomisée ; durée de l’étude : 14 mois (janvier 08 au février 09). Lieu du recrutement : Soins de santé primaires. Taille : 150 parturientes volontaires au troisième trimestre de leur grossesse réparties en trois groupes (G1, G2, G3) G1 : 50 femmes ayant reçu les informations principales sur le blues G2 : 50 femmes ayant reçu les informations principales sur le blues + TCC G3 : 50 femmes correspondant au groupe témoin. Questionnaire comportant deux volets : caractéristiques sociodémographiques et les outils diagnostics validés en arabe (MINI DSMIV et EPDS). La saisie et l’analyse des résultats : Epi-info 6fr. Toutes les femmes ont complété le questionnaire de dépression postnatale d’Edimbourg (EPDS) lors de la visite de base et entre le troisième et le dixième jour du post-partum. Résultats : Pour le G1, le score moyen à l’EPDS entre le troisième et le dixième jour du post-partum était de 10,12 ± 5,6 pour le G2, de 8,4 ± 6,5 pour le G témoin de 14,56 ± 8,1. La prévalence du blues de l’échantillon global était de 35,3 %, de 38 % pour le groupe 1 ; de 18 % pour le groupe 2 et de 48 % pour le groupe témoin. 96 Le lien était statistiquement significatif entre les groupes ayant reçu les deux types de thérapies (G2) versus groupe témoin (G3) (p < 0,05). Cependant, le lien n’était pas significatif entre le groupe ayant reçu la thérapie centrée sur l’information (G1) versus groupe témoin (G3) (p = 0,22, RR = 0,72). De même la comparaison du groupe (G2) ayant reçu l’information associée à une prise en charge TCC a montré un effet de prévention supérieur à l’information seule ; le lien était statistiquement significatif (p = 0,04, RR = 2,00). Discussion et conclusion : Les résultats de cette étude suggèrent que la présentation d’une information associée à la TCC durant la grossesse permettrait aux femmes ainsi que leur famille proche de mieux se préparer aux bouleversements occasionnés par la maternité et diminuerait ainsi l’intensité du blues du post-partum. PO 231 SYMPTÔMES DÉPRESSIFS PENDANT LA GROSSESSE : PRÉVALENCE ET FACTEURS DE RISQUE MCHICHI ALAMI K. (1), MOUFID B. (2), MOUSSAOUI D. (3), KADIRI N. (3) (1) CHU Ibn Rochd, CASABLANCA, MAROC (2) Soin de Santé primaire pépinière, CASABLANCA, MAROC (3) CPU Ibn Rochd, CASABLANCA, MAROC Objectifs : Évaluer la prévalence de la dépression pendant la grossesse chez les femmes marocaines et étudier les facteurs de risque associés. Parturientes et méthodes : Une étude de cohorte prospective transversale a été menée auprès de 150 femmes enceintes consultant dans les soins de santé primaires. Le MINI DSM IV dans sa version traduite et validé en arabe dialectale a été utilisé pour évaluer l’état dépressif des parturientes qui ont aussi accepté de participer à l’étude et des questions à réponses fermées couvrant différents facteurs de risque incriminés. Résultats : Notre échantillon était formé de 150 femmes de niveau éducatif moyen, âgées de plus de 20 ans, dont la majorité était au 3e trimestre de grossesse. La prévalence de la dépression était de 18,9 %. Les facteurs de risque incriminés étaient les antécédents personnels (p = 0,0002) et familiaux (p = 0,003) de dépression, les troubles de l’humeur associés aux menstruations (p = 0,001), les problèmes financiers majeurs (p = 0,002), les complications médicales en cours de grossesse (p = 0,002), une grossesse non désirée (p = 0,001), des violences conjugales pendant la grossesse (p = 0,005). Conclusion : Le taux de dépression retrouvé était comparable à celui retrouvé dans la littérature. La dépression pendant la grossesse reste encore un problème fréquent dans notre contexte, qui devrait être diagnostiqué et traité précocement. PO 232 DÉNI DE GROSSESSE : APPROCHE CLINIQUE ET PSYCHOPATHOLOGIQUE DEROUET A., EUDIER F. Centre Hospitalier Guillaume Régnier, RENNES, FRANCE Posters Le déni de grossesse correspond au fait d’être enceinte sans avoir conscience de l’être. Il peut être total ou partiel. Il se manifeste par l’absence des symptômes habituels de grossesse, ou par leur extrême atténuation. L’entourage bien souvent, y compris médical, ne perçoit pas davantage la grossesse en cours. Notre travail avait pour but d’approcher davantage les aspects cliniques du déni de grossesse et d’en repérer les particularités éventuelles. Nous avons été frappés, au cours d’entretiens menés auprès de 5 femmes ayant présenté un déni de grossesse, par deux particularités essentielles : – D’une part, une certaine persistance du déni chez ces femmes, au-delà même de l’accouchement. Ainsi, le discours maternel était orienté vers l’acceptation et la prise en compte de l’enfant, mais ces femmes ne semblaient pas interpellées par le déni de leur grossesse. Sa banalisation était prépondérante, de même que la minimisation des difficultés et des bouleversements émotionnels engendrés par une maternité « subie » et inattendue. Le discours maternel restait lisse, sous une présentation idyllique, et dans un évitement des problématiques conflictuelles. – D’autre part, la difficulté de ces femmes à reconnaître leurs affects, à en faire part à autrui et à les différencier de leurs sensations corporelles. Il s’y associe un mode de pensée concret non introspectif à contenu pragmatique, un déficit de la rêverie, et une tendance à recourir à l’action pour éviter les conflits ou exprimer les affects. L’ensemble de ces caractéristiques nous a fait envisager l’existence d’une composante alexithymique chez ces femmes. La confirmation de cette hypothèse nécessiterait une investigation systématique, avec l’emploi éventuel d’outils de mesure comme la TAS-20, sur un échantillon de patientes plus conséquent. Par ailleurs la nature du lien entre déni de grossesse et alexithymie, le caractère structural ou fonctionnel de l’alexithymie dans ce contexte resteraient à préciser. PO 233 LES CONDUITES ADDICTIVES À L’ADOLESCENCE ALI OUSSALAH M. (1), ARFI N. (2), SEMAOUNE B. (3) (1) Psychiatrie, ALGER, ALGÉRIE (2) Hôpital, ALGER, ALGÉRIE (3) Hôpital Central de l’Armée, ALGER, ALGÉRIE « Indissociable de l’existence, le risque participe à l’histoire de chacun et contribue souvent au développement de la personne ». L’adolescent passe souvent par des phases d’exploration des possibilités de son corps transformé et de ses nouvelles potentialités psychiques. Ces deux registres ne vont pas, hélas, au même rythme, si bien qu’il est courant d’observer des comportements de mise en jeu du corps. Quand vient l’adolescence, période de bouleversements multiples, les jeunes font l’expérience de situations nouvelles. L’adolescent tente de prendre possession de son corps et de ses nouvelles possibilités. Surpris par ses capacités fraîchement acquises, tenté toujours plus par des zones interdites, il brûle de s’aventurer toujours plus loin. Cette période d’adolescence est marquée par des mouvements identificatoires très prégnants, et les exemples contemporains qui leur sont offerts et fournis ne manquent pas. Tous sont caractérisés par le « toujours plus vite, plus loin et plus fort » avec souvent un gain de jouissance associé. Sujets surdoués à la consommation, rebelles impénitents, malades pour les uns, délinquants pour les autres, les toxicomanes renvoient la société à ses paradoxes. Lorsqu’ils se risquent à demander de l’aide et à livrer leur histoire, ils tissent avec les soignants une relation aussi intense que fragile, aussi pressante qu’ambivalente. Hélas, de plus en plus d’adolescents sont usagers de toxiques. Partant de là, nous avons choisi d’intervenir sur ce phénomène qui s’inscrit dans le contexte le plus général des troubles du comportement de l’adolescent face aux différentes crises et qui peut témoigner également d’une tentative d’assurer un équilibre, en contrôlant par l’intermédiaire d’un produit, une dépendance affective jugée menaçante pour leur identité. Existe t’il une adolescence à risque, en d’autres termes une adolescence sans risque ? PO 234 INTÉRÊT D’UN SUIVI SYSTÉMATIQUE EN ADDICTOLOGIE À L’AIDE D’UNE BASE DE DONNÉES INFORMATIQUE GUILLOU LANDREAT M. (1), VICTORRI VIGNEAU C. (2), BIROT C. (2), VENISSE J.L. (2), JOLLIET P. (2) (1) Centre Hospitalier des Pays de Morlaix, MORLAIX, FRANCE (2) CHU, NANTES, FRANCE Introduction : Les addictions sont désormais reconnues comme des pathologies chroniques caractérisées par une alternance de périodes d’abstinence et de rechutes. La durée de la prise en charge thérapeutique est longue et la phase d’aide au maintien de l’abstinence essentielle. Le suivi longitudinal des parcours des sujets dépendants est difficile pour de multiples raisons : la chronicité des troubles, les rechutes pouvant interrompre les prises en charge et le nomadisme médical. Ainsi afin de connaître le parcours longitudinal des patients dépendants à une ou plusieurs substances psychoactives, le service de pharmacologie clinique et d’addictologie du CHU de Nantes ont créé une base de données informatisée dans un objectif clinique et de recherche clinique. Matériel et méthode : Nous avons suivi une cohorte de patients traités pour une dépendance à une ou plusieurs substances psychoactives de 1998 à 2007. Les variables sociodémographiques, médicales et liées au traitement étaient saisies en temps réel par le médecin en consultation. Des analyses transversales et longitudinales ont été menées. Résultats : 752 sujets ont été inclus en 10 ans de consultations. Le nombre moyen de consultations par sujet est de 25 [1-139]. Nous avons caractérisé les profils des patients en fonction des substances motivant les consultations et nous avons pu observer l’évolution des substances motivant les demandes de soins en 10 ans. Discussion : Cette approche systématique à l’aide d’une base de données informatisée a un double intérêt collectif et individuel. 97 8e Congrès de l’Encéphale Au niveau collectif, les profils des patients consultant en addictologie évoluent en fonction de nombreux facteurs de société. L’approche systématique permet une objectivation de ces changements et aide à l’adaptation de l’offre de soins. D’autre part, au niveau individuel, une base de données permet le suivi rapproché du parcours des patients et il serait très intéressant de bénéficier de ce type de base de données dans le cadre de réseaux ville-hôpital dans le domaine des addictions, comme cela peut déjà se faire pour d’autres pathologies chroniques. Mots clés : Addictions ; Base de données ; Informatique PO 235 LA MALADIE DE PARKINSON MODÈLE POUR LES ADDICTIONS ? DE CHAZERON I., DURIF F., CHEREAU-BOUDET I., BLANC O., PERRIOT J., LLORCA P.M. CHU Clermont-Ferrand, CLERMONT-FERRAND, FRANCE Bien que les addictions avec substances et comportementales aient été déjà décrites séparément ou en association dans la maladie de Parkinson (MPI), l’impact direct de cette maladie sur les dépendances n’a pas encore été étudiée de manière globale. Nous avons donc réalisé une étude transversale afin de comparer la prévalence et la nature de différentes addictions (tabac, alcool, jeu pathologique et hypersexualité) chez des patients parkinsoniens et en population générale. Les patients parkinsoniens ont également répondu à un questionnaire mesurant la dépendance à leur traitement dopaminergique (syndrome de dysrégulation de la dopamine : DDS). Les évaluations par auto-questionnaires ont été réalisées sur 1 an, entre 2006 à 2007 ce qui a permis l’inclusion consécutive de 159 patients parkinsoniens et 188 témoins. Après élimination de questionnaires partiellement remplis, 139 patients parkinsoniens ont été retenus. Après appariement sur l’âge (plus ou mois 6 ans) et le sexe, nous avons obtenu 115 paires de sujets. Si aucune différence n’a été observée entre les deux groupes concernant la proportion de fumeur et le jeu pathologique, la dépendance d’alcool est significativement plus haute dans le groupe témoin tandis que 2 cas d’hypersexualité ont été détectés dans le groupe « Parkinson » et aucun dans le groupe « témoin ». Seize cas de patients dépendants à leur traitement dopaminergique ont pu être détectés parmi les sujets parkinsoniens (n = 139). Une plus forte dose quotidienne en Lévodopa et la présence d’un trouble anxieux sont les seuls facteurs significativement différents entre les groupes avec et sans DDS. En conclusion, nos résultats indiquent que les patients atteints de la maladie de Parkinson semblent avoir un profil addictif particulier. Le DDS est un syndrome fréquent qu’il faut essayer de mieux détecter. PO 236 LES PSYCHOSES INDUITES PAR LA COCAÏNE PETIT A. (1), COURTOIS C. (2), KARILA L. (1), REYNAUD M. (1) 98 (1) Paul Brousse, VILLEJUIF, FRANCE (2) CHU Angers, ANGERS, FRANCE Introduction : La cocaïne fait désormais partie des principaux produits illicites consommés. Son usage touche principalement les sujets âgés entre 17 et 34 ans. L’addiction à la cocaïne est associée à d’importantes conséquences et comorbidités psychiatriques. La relation entre état délirant et cocaïne a fait l’objet de peu de travaux. Matériel et méthode : Une revue de littérature a été réalisée. Nous avons sélectionné différents articles scientifiques de langue anglaise et française, publiés entre 1969 et 2009, en consultant les bases de données Medline, EMBASE, psycINFO, et google scholar. Les mots clés utilisés seuls ou en association sont les suivants : « cocaine », « cocaine psychosis », « pharmacopsychosis », « craving », « abuse », et « dependence ». Résultats : Différents facteurs de risque ont été identifiés. Sur un terrain prédisposé, la prise de cocaïne peut être responsable d’un trouble psychotique aigu transitoire. Ce tableau clinique débute dès les premières heures suivant la prise, se manifeste sous différentes formes et s’amende en moins de 48 heures après l’arrêt de la consommation. La prise en charge doit être intégrée. Elle repose sur la combinaison d’un traitement antipsychotique, la mise en place d’un sevrage thérapeutique en cocaïne, et une prévention de la rechute. Des cas cliniques illustreront notre propos. Conclusion : Les psychoses induites par la cocaine constituent une entité bien définie au sein des pharmacopsychoses. Il est cependant nécessaire de développer d’autres travaux de recherche. PO 237 TROUBLE PSYCHOTIQUE AIGU CHEZ UN COCAÏNOMANE SOUFFRANT D’UN TROUBLE DÉFICIT DE L’ATTENTION/HYPERACTIVITÉ TRAITÉ PAR MÉTHYLPHÉNIDATE DELAVENNE H. (1), DUARTE GARCIA F. (1), BALLON N. (2), CHARLES-NICOLAS A. (2), LACOSTE J. (2) (1) CHU, ROUEN, FRANCE (2) CHU, FORT-DE-FRANCE, FRANCE Introduction : Le méthylphénidate est un traitement psychostimulant utile chez les sujets souffrant d’un Trouble Déficit de l’Attention/Hyperactivité (TDAH). Sa tolérance et son efficacité sont aussi démontrées lors de comorbidités addictives comme la dépendance à la cocaïne. L’objectif de cette étude est de décrire l’apparition d’une bouffée délirante aiguë lors d’un traitement par méthylphénidate chez un sujet qui avait une intoxication à de fortes doses de cocaïne. Résultat : M. P est un homme de 43 ans, suivi depuis 1 an dans une unité d’addictologie en Martinique pour une dépendance à la cocaïne. Le diagnostic de TDAH a été fait cliniquement et confirmé par la Wender Utah Rating Scale-25. Un traitement quotidien par méthylphénidate, (Ritaline LP 30 mg) a été débuté. Après une semaine d’amélioration clinique, un syndrome délirant paranoïde avec des hallucinations auditives, visuelles et des idées délirantes de persécu- Posters tion est apparu. Cet épisode délirant sans syndrome confusionnel s’est amendé après 1 mois d’hospitalisation et traitement antipsychotique. Discussion : L’administration de méthylphénidate chez les cocaïnomanes souffrant d’un TDAH est à discuter au cas par cas. Le risque de mésusage et d’abus du traitement psychostimulant est possible. De plus l’association de 2 produits ayant une action agoniste dopaminergique peut entraîner des troubles cardio-vasculaires et des symptômes psychotiques. Des phénomènes de sensibilisation des récepteurs D2 de la voie mésocorticolimbique ont été décrits lors d’intoxication chronique à la cocaïne avec induction d’une hyperactivité dopaminergique reproduisant la physiopathologie des symptômes délirants-hallucinatoires. Le mécanisme d’action de la cocaïne sur les synapses dopaminergiques après une administration répétée, est décrit comme une adaptation complexe du système neuronal dopaminergique. D’après nos connaissances ce cas est le premier à décrire une bouffée délirante aiguë chez un patient cocaïnomane traité par méthylphénidate. Cela incite à évaluer avec précaution la balance bénéfice risque du traitement psychostimulant lors d’une dépendance à la cocaïne. PO 238 ANALYSE DES POLYCONSOMMATIONS CHEZ DES SUJETS DÉPENDANTS AUX SUBSTANCES PSYCHOACTIVES CONSULTANT EN ADDICTOLOGIE GUILLOU LANDREAT M. (1), VICTORRI VIGNEAU C. (2), BIROT C. (2), GRALL BRONNEC M. (2), VENISSE J.L. (2), JOLLIET P. (2) (1) Centre Hospitalier des Pays de Morlaix, MORLAIX, FRANCE (2) CHU Nantes, NANTES, FRANCE Introduction : Les dépendances aux substances psychoactives (SPA) sont étudiées du point de vue pharmacologique substance par substance. Mais il ne s’agit que d’un reflet partiel des modalités de consommation des sujets dépendants. La polyconsommation étant définie par l’HAS comme la consommation simultanée ou rapprochée de minimum 2 SPA, nous avons émis l’hypothèse que la large majorité des sujets dépendants étaient polyconsommateurs. Nous avons donc mené une analyse descriptive prospective des polyconsommations rapportées chez des patients dépendants aux SPA et consultant en addictologie. Notre objectif principal était d’en connaître la prévalence et nos objectifs secondaires étaient de décrire les types de consommations associées. Matériel et méthode : Nous avons recueilli prospectivement les données des consultations en addictologie pour une dépendance à une ou plusieurs SPA entre 1998 et 2007 en temps réel grâce à une base de données informatisée. Nous avons mené une analyse descriptive des polyconsommations. Résultats : Nous avons inclus 752 sujets consultant pour une dépendance à une ou plusieurs SPA, 79,1 % étaient polyconsommateurs. Le tabac n’était la seule consommation associée que dans 15 % des cas. L’analyse des polyconsommations en fonction des SPA principales motivant la consultation a montré que la prévalence de la polyconsommation était autour de 80 % quelle que soit la SPA, exceptée pour les benzodiazépines où elle ne concernait que 59,6 % des sujets. Le cannabis était très fréquemment retrouvé comme consommation associée, en particulier chez les sujets dépendants à la cocaïne. Discussion : La polyconsommation est donc la règle chez les sujets dépendants aux substances psychoactives consultant en addictologie. Les associations varient selon les SPA principales motivant les demandes de soins. Ainsi, la fréquente association du cannabis et de la cocaïne est peut-être liée à une recherche d’annulation des effets négatifs de la descente de cocaïne. Mais nos connaissances sont encore trop limitées sur ce sujet et des recherches supplémentaires seraient nécessaires. L’ampleur de ces polyconsommations doit conduire à une vigilance accrue vis-à-vis des consommations associées des sujets dépendants, en particulier face au risque de transfert de dépendance. PO 239 CES ADDICTIONS NOUVELLES ! INDISPENSABLE CHANGEMENT DE PARADIGME ARFI N., SEMAOUNE B. Hôpital Central de l’Armée, ALGER, ALGÉRIE Aussi galvaudé que nous parait ce terme, pourtant ces addictions ne sont pas nouvelles, elles existent depuis toujours. Ce qui est nouveau, c’est que l’on se rend compte qu’à côté de l’alcoolisme ou de la toxicomanie, il existe d’autres troubles : l’anorexie, les efforts physiques intenses, l’addiction au travail, à la télévision… De tels comportements à caractère répétitif et compulsif, sans consommation de substances psychoactives, sont des addictions. Concrètement, cela signifie que, dans le cadre de l’addictologie moderne, une tendance commence à se dessiner, suivant laquelle on va pouvoir ranger dans la même famille de troubles, aussi bien des consommations pathologiques de substances psychoactives comme l’alcoolisme, le tabagisme, la toxicomanie, les consommations hors prescriptions médicales de psychotropes, que des conduites envahissantes du quotidien, comme le jeu pathologique, les achats compulsifs, la sexualité addictive, les troubles des conduites alimentaires (anorexie, boulimie), les conduites à risque, les efforts physiques intensifs, les tentatives de suicide, l’addiction au travail, à l’amour, à l’Internet, à la télévision, aux jeux vidéo… Ces néopathologies suscitent souvent des sourires, mais derrière le caractère ludique, léger ou coquin de ces emprises se cache en réalité un malaise plus profond. Mais entre nous, où finit la passion et où commence la dépendance ? Nous avons choisi de parler de ces dépendances, qui semblent toucher largement notre société. PO 240 DE LA TOXICOMANIE À L’ADDICTION KARA A., BOURICHE W., SEMAOUNE B. Hôpital Central de l’Armée, ALGER, ALGÉRIE Toxicomanie, dépendance, assuétude, conduites addictives… Voilà beaucoup de mots pour décrire une même 99 8e Congrès de l’Encéphale réalité ; mais est-ce bien une même réalité ou ces mots ne dévoileraient pas plutôt des nuances ainsi que l’évolution de notre compréhension du lien qui s’établit entre une personne et un produit ou une activité ? Ainsi, au milieu du XXe siècle, le terme « toxicomanie » était fort populaire pour décrire une manie (maladie mentale qui appartient, comme la dépression, aux troubles de l’humeur !) qui se caractérisait par la prise répétée et excessive de toxiques. Selon cette conception, la toxicomanie constituait donc un problème mental et il n’était pas rare de soigner les toxicomanes dans les hôpitaux psychiatriques. Le terme « toxicomanie » renvoie donc au caractère de la personne tout en établissant un lien avec un produit dépendogène. L’APA s’est éloignée de cette conception reliée aux troubles de la personnalité dans son recueil de règles diagnostiques, le DSM. Elle associe plutôt la dépendance à un ensemble de comportements observables. Les mouvements d’entraide, tels les Alcooliques Anonymes, affirmeront même que le toxicomane ne peut jamais vraiment se départir de sa dépendance. Cela mérite bien une mise au point. PO 241 ADDICTION AU MMORPG : QUAND LE RÉEL EST SOUS L’EMPRISE DU VIRTUEL… BATAILLE S., TRIFFAUX J.M. Hôpital de Jour Universitaire La Clé, LIÈGE, BELGIQUE La fusion de l’ordinateur, des jeux vidéos et d’Internet a fait naître un nouveau type de jeu : les Massively Multiplayer Online Role-Playing Game (MMORPG) dont le succès ne cesse d’augmenter. Les MMORPG allient jeux en ligne et jeux de rôles. Ils permettent à des millions de joueurs d’interagir simultanément dans un monde virtuel qui est aussi un monde persistant, c’est-à-dire qui évolue en permanence que le joueur soit présent ou absent. Dans un MMORPG, le joueur est représenté par un avatar, personnage fictif auquel diverses caractéristiques et compétences sont attribuées. L’objectif de ce type de jeu est de faire évoluer son personnage en accomplissant des missions. Certaines missions sont cependant impossibles à réaliser seul. La personne doit alors se joindre à plusieurs joueurs. Ensemble, ils forment une guilde et mènent des combats. Une dernière particularité des MMORPG est que ce sont des jeux sans fin. Les créateurs rajoutent sans cesse de nouveaux niveaux et de nouvelles missions au jeu. Le caractère persistant et l’absence de fin des MMORPG en font des jeux au pouvoir addictif important. Cependant, tous les joueurs ne deviennent pas dépendants à ces jeux. Pour certains, le jeu va même avoir un impact bénéfique voire thérapeutique dans une période délicate de leur vie. Pour d’autres, l’effet inverse se produit. Mais dans ces cas-là… Comment la dépendance se met-elle en place ? Quelles sont les conséquences sur la vie quotidienne ? Quelles aides thérapeutiques peut-on apporter à ces joueurs ? À l’Hôpital de Jour Universitaire « La Clé » (Liège, Belgique), face à la fréquence de cette réalité clinique, nous proposons, depuis un an, aux patients et à leur entourage, une approche 100 thérapeutique spécifique à cette nouvelle forme d’addiction. L’histoire de Benoît, jeune homme de 27 ans dépendant au jeu World of Warcraft, illustrera sur le plan clinique les liaisons dangereuses qui s’établissent entre une personnalité vulnérable et un produit « sans toxique » particulièrement addictogène… PO 242 TABAGISME ET TRAITS DE PERSONNALITÉ SELON LE MODÈLE DE CLONINGER ETTER J.F. (1), ETTER M. (2) (1) Université de Genève – Faculté de Médecine, GENÈVE, SUISSE (2) Centre médico-chirurgical des Eaux-Vives, GENÈVE, FRANCE Contexte : Le modèle neuro-psycho-pharmacologique de Cloninger identifie 4 traits de tempérament héréditaires qui sont liés à l’activité des neurotransmetteurs et 3 traits de caractère acquis. Objectif : Tester si ces traits de personnalité sont associés au tabagisme et prédisent l’arrêt du tabac et l’intensité des symptômes de sevrage. Plan d’étude : Étude de cohorte sur Internet en 2005-2009. Participants : La version française du Temperament and Character Inventory (TCI, 226 questions) a été administrée à 2 993 personnes (1 593 fumeurs, 969 ex-fumeurs et 419 jamais-fumeurs). Les participants ont indiqué leur usage du tabac après 30 jours (n = 1 452, 48,5 %) et ont répondu à nouveau au TCI et indiqué leurs symptômes de sevrage du tabac après 61 jours (n = 644, 21,5 %). Résultats : Par rapport aux jamais-fumeurs et aux exfumeurs, les fumeurs quotidiens ont obtenu des scores plus élevés d’évitement du danger (harm avoidance) et des scores plus faibles de persévérance et de self-directedness. Les fumeurs ont obtenu des scores plus élevés pour l’échelle de recherche de la nouveauté (novelty seeking) que les jamaisfumeurs. Le niveau de dépendance au tabac était associé à des scores plus élevés d’évitement du danger (+ 0,62 points par unité d’écart-type, p < 0,001) et à des scores plus faibles de self-directedness (– 0,59 points par écart-type, p < 0,001). Parmi les 60 fumeurs quotidiens qui avaient cessé de fumer après 61 jours, après ajustement pour le niveau de dépendance au tabac, le score de self-directedness a prédit une baisse des scores d’humeur dépressive (– 0,40 points par écart-type, p < 0,001) et d’anxiété lors du suivi (– 0,31 points par écart-type, p = 0,01), et le score d’évitement du danger a prédit des scores plus élevés d’humeur dépressive (+ 0,31 points par écart-type, p < 0,001). Cependant, le TCI n’a pas prédit l’arrêt du tabac lors du suivi chez les fumeurs ni les rechutes chez les ex-fumeurs. Conclusion : Une association cohérente a été trouvée entre le tabagisme et des scores élevés d’évitement du danger et des scores bas de self-directedness. Ces résultats pourraient être utiles aux cliniciens, car les personnes présentant des scores élevés d’évitement du danger et des scores bas de self-directedness pourraient avoir besoin d’un soutien spécifique pour cesser de fumer. Posters PO 243 ADDICTIONS AUX OPIACES ET À LA COCAÏNE : EXPÉRIENCE DU CENTRE NATIONAL DE PRÉVENTION ET DE RECHERCHE EN TOXICOMANIE À L’HÔPITAL PSYCHIATRIQUE ARRAZI, CHU RABAT-SALÉ, MAROC ZAKI H. (1), EL OMARI F. (2), EL HAJJI K. (2) (1) Hôpital Ibn baja, TAZA, MAROC (2) Hôpital Psychiatrique Arrazi, SALÉ, MAROC L’objectif de cette étude était l’évaluation des aspects épidémiologiques et cliniques de l’abus et de la dépendance à la cocaïne et aux opiacés chez les résidants du Centre National de Prévention et de Recherche en Toxicomanie (CNPRT) de l’Hôpital psychiatrique Arrazi entre avril 2000 et avril 2009. Il s’agissait d’une étude rétrospective, descriptive à partir de dossiers de patients admis pour sevrage. Les principaux paramètres d’étude étaient les caractéristiques sociodémographiques, la nature et le mode de consommation des substances psychoactives, la comorbidité avec d’autres troubles psychiatriques ainsi que les bilans complémentaires. L’âge moyen des 190 patients recrutés dans l’étude était de 32,24 ans, 63,7 % étaient célibataires, 59 % avaient un niveau d’étude secondaire, 36,8 % étaient sans emploi et 51,6 % avaient un niveau socioéconomique aisé. L’âge moyen de début de consommation était de 24 ans. L’influence des amis était le principal mode de découverte (74,7 %). La prise simultanée de cocaïne et d’héroïne était notée chez 47,4 % des résidants. Les substances étaient surtout fumées (48,9 %) mais aussi inhalées (17,4 %) et injectées (14,2 %). La sérologie de l’hépatite B était positive chez un patient (0,5 %), celle de l’hépatite C chez 9 patients (4,7 %). Des mesures préventives et des perspectives pour améliorer la prise en charge des usagers de drogues sont envisagées. PO 244 VARIATIONS DU NIVEAU DE DISTORSIONS COGNITIVES EN FONCTION DU TYPE DE JEU, MESURÉES DANS UN ÉCHANTILLON DE JOUEURS PATHOLOGIQUES DÉBUTANT DES SOINS GRALL-BRONNEC M. (1), BOUJU G. (1), HARDOUIN J.B. (2), WAINSTEIN L. (1), GUILLOU LANDREAT M. (3), VENISSE J.L. (1) (1) CHU Nantes, NANTES, FRANCE (2) UFR de Pharmacie, NANTES, FRANCE (3) CH des Pays de Morlaix, MORLAIX, FRANCE Contexte : Le jeu pathologique représente typiquement un modèle d’addiction sans drogue, en devenant progressivement le centre de l’existence du sujet, au détriment de tous ses autres investissements habituels. À l’instar des autres addictions, l’étiologie du jeu pathologique n’est pas univoque, conjuguant facteurs prédisposants, facteurs précipitants et facteurs de maintien. De nombreux travaux indiquent que les distorsions cognitives liées au jeu participent à l’initiation et à la poursuite d’une pratique pathologique du jeu, et occupent donc à ce titre une place centrale dans l’évaluation clinique du joueur pathologique, ainsi que dans sa prise en charge thérapeutique. Le type de jeu est aussi une variable à prendre en compte dans l’évaluation du sujet. On considère ainsi que certains types de jeux de hasard et d’argent sont plus susceptibles de favoriser une pratique addictive. Il s’agit de ceux réduisant le délai entre la mise et le gain attendu, ceux augmentant la répétition du jeu, ceux augmentant l’illusion de contrôle par la nécessité de posséder des connaissances sur le jeu. Objectif : Nous souhaitions étudier la variation du niveau de distorsions cognitives en fonction du type de jeu de prédilection. Méthode : Il s’agissait d’une étude prospective, transversale, monocentrique, menée auprès d’un échantillon de joueurs pathologiques débutant des soins dans le service d’addictologie du CHU de Nantes. Les critères du DSM IV permettaient de vérifier la présence du diagnostic et d’en apprécier la sévérité. Les habitudes de jeu étaient évaluées par un entretien semi-directif conçu pour l’étude, reprenant la trajectoire de jeu, la sévérité du problème de jeu, les jeux pratiqués et le jeu de prédilection. Le niveau de distorsions cognitives était mesuré par le GABS (Gambling Attitudes and Beliefs Survey). Cet auto-questionnaire à 35 items permet d’obtenir un score global compris entre 35 et 140. Résultats : Les résultats seront exposés ici. PO 245 PROFILS CLINIQUES EN FONCTION DU NIVEAU ET DU TYPE D’IMPULSIVITÉ DANS UN ÉCHANTILLON DE JOUEURS PATHOLOGIQUES DÉBUTANT DES SOINS GRALL-BRONNEC M., WAINSTEIN L., BOUJU G., ROCHER B., VENISSE J.L. CHU Nantes, NANTES, FRANCE Contexte : Les études internationales estiment la prévalence des problèmes liés aux jeux de hasard et d’argent à environ 1-3 % de la population adulte. Le jeu pathologique, défini comme une pratique inadaptée, persistante et répétée du jeu, se caractérise par la perte de contrôle et l’apparition de dommages multiples. Même si de nombreux auteurs considèrent qu’il s’agit d’un trouble addictif, il est toujours classé dans le DSM comme un « trouble du contrôle des impulsions ». Le niveau d’impulsivité est une variable essentielle à prendre en considération lors de l’évaluation initiale d’un joueur pathologique. Souvent anormalement élevé, il semble l’être encore plus chez certains sous-types de joueurs (ceux avec « trouble sévère de l’impulsivité » selon la typologie de Blaszczynski et Nower), péjorant le pronostic du trouble. Objectif : Nous souhaitions vérifier si le score de certaines facettes de l’impulsivité était particulièrement élevé chez les joueurs pathologiques, et mettre en évidence des liens avec certaines variables cliniques. Méthode : Il s’agissait d’une étude prospective, transversale, monocentrique, menée auprès d’un échantillon de joueurs pathologiques débutant des soins dans le service d’Addictologie du CHU de Nantes. Les critères du DSM-IV permettaient de vérifier la présence du diagnostic et d’en apprécier la sévé101 8e Congrès de l’Encéphale rité. L’UPPS est un auto-questionnaire permettant de mesurer le niveau d’impulsivité, et d’affiner son analyse par l’exploration de 4 facettes : l’urgence, le manque de préméditation, le manque de persévérance et la recherche de sensations. Les comorbidités psychiatriques, ainsi que le parcours de jeu étaient les co-variables étudiées. Résultats : Les résultats seront exposés ici. PO 246 INFLUENCE DE L’ÂGE DE DÉBUT DE LA PRATIQUE SUR LE PRONOSTIC DU JEU PATHOLOGIQUE. ÉTUDE MENÉE AUPRÈS D’UN ÉCHANTILLON DE JOUEURS PATHOLOGIQUES DÉBUTANT DES SOINS BOUJU G., GRALL-BRONNEC M., ROCHER B., WAINSTEIN L., VENISSE J.L. CHU Nantes, NANTES, FRANCE Contexte : Le jeu pathologique, s’il fait l’objet de nombreuses études internationales, reste une addiction encore peu explorée en France, a fortiori dans la tranche des adolescents. Ainsi, nous ne disposons d’aucune donnée épidémiologique permettant d’apprécier dans quelle mesure les adolescents ont une pratique des jeux de hasard et d’argent (JHA), ni dans quelle mesure ils peuvent développer des problèmes liés à cette pratique. Pourtant, la plupart des études cliniques indiquent qu’à l’instar des autres troubles addictifs, la première rencontre avec l’objet de l’addiction se situe le plus souvent à l’adolescence, et que la précocité de l’initiation est un facteur de gravité. Objectif : Nous souhaitions vérifier d’une part si les sujets consultant dans notre service pour un problème de jeu avaient débuté dans l’adolescence leur pratique, d’autre part si l’âge de début de la pratique influait sur la sévérité du problème de jeu, l’existence de comorbidités psychiatriques, et certaines dimensions de personnalité. Méthode : Il s’agissait d’une étude prospective, transversale, monocentrique, menée auprès d’un échantillon de joueurs pathologiques débutant des soins dans le service d’addictologie du CHU de Nantes. Les critères du DSM-IV permettaient de vérifier la présence du diagnostic et d’en apprécier la sévérité. Le parcours de jeu était retracé avec le joueur au cours d’un entretien semi-directif, les comorbidités psychiatriques étaient recherchées par la passation du MINI. L’impulsivité était évaluée par l’UPPS. Résultats : Les résultats seront exposés ici. PO 247 LA DÉPENDANCE À LA NICOTINE CHEZ LES MALADES ATTEINTS DE SCHIZOPHRÉNIES : ENQUÊTE AUPRÈS DE 26 MALADES SUIVIS À LA CONSULTATION EXTERNE DE PSYCHIATRIE ABIDA I. (1), ZOUARI L. (1), ALLOUCHE C. (2), ELLEUCH E. (1), CHARFEDDINE F. (1), KOLSI S. (1), FEKI A. (1), BEN THABET J. (1), ZOUARI N. (1), MAÂLEJ M. (1) (1) Service de Psychiatrie C, CHU Hedi Chaker, SFAX, TUNISIE (2) Service Auvergne, Hôpital Ville Evrard, NEUILLY-SURMARNE, FRANCE 102 Objectif : Évaluer le degré de la dépendance à la nicotine, et identifier les facteurs qui lui sont associés, chez les malades atteints de schizophrénie, traités à titre externe. Sujets et Méthodes : Notre étude était de type transversal, sous forme d’enquête au cours de laquelle une fiche a été remplie par l’examinateur, à partir des données recueillies auprès du malade, et de l’examen du dossier médical. Elle a été réalisée durant les mois de janvier et février 2009. Cette enquête a porté sur une population de 26 patients fumeurs, atteints de schizophrénie et suivis à la consultation externe de psychiatrie au CHU Hédi Chaker à Sfax en Tunisie. Nous avons utilisé le test de Fagerström de la dépendance nicotinique (FTND) pour explorer le degré de dépendance physique à la nicotine, le test d’évaluation de la motivation au sevrage de Richmond, l’échelle Positif And Negatif Syndrom Scale (PANSS) pour l’évaluation des symptômes psychopathologiques, l’échelle d’évaluation de l’akathisie provoquée par un médicament de Thomas Barnes, l’échelle des mouvements involontaires anormaux (AIMS) et l’échelle d’évaluation globale du fonctionnement (EGF). Pour l’identification des facteurs associés à la dépendance tabagique, nous avons distingué les patients n’ayant pas une forte dépendance nicotinique (score de Fagerström < 7) (n = 9) et les patients ayant une forte dépendance nicotinique (score de Fagerström ≥ 7) (n = 17). Résultats : La prévalence d’une forte dépendance nicotinique chez les patients de notre série était de 65,38 % des cas. Les facteurs associés à la forte dépendance nicotinique étaient : le fait d’être marié (p = 0,014), une ancienneté de la maladie supérieure à 18 ans (p = 0,028) et un score moyen d’AIMS supérieur à 10 (p = 0,049). Conclusion : Cette étude, confrontée aux données de la littérature, confirme la forte dépendance nicotinique chez les malades atteints de schizophrénie. Cette dépendance est associée en partie aux effets indésirables de type neurologique des neuroleptiques classiques, ce qui incite à prescrire préférentiellement les antipsychotiques atypiques potentiellement moins pourvoyeurs de dyskinésies tardives. PO 248 LA DÉPENDANCE À LA NICOTINE CHEZ LES MALADES MENTAUX : ENQUÊTE AUPRÈS DE 100 MALADES SUIVIS À LA CONSULTATION EXTERNE DE PSYCHIATRIE ABIDA I. (1), ZOUARI L. (1), ALLOUCHE C. (2), CHARFEDDINE F. (1), ELLEUCH E. (1), FEKI A. (1), KOLSI S. (1), BEN THABET J. (1), ZOUARI N. (1), MAÂLEJ M. (1) (1) Service Pyschiatrie C, CHU Hedi Chaker, SFAX, TUNISIE (2) Service Auvergne, Hôpital Ville Evrard, NEUILLY-SURMARNE, FRANCE Objectif : Évaluer le degré de dépendance à la nicotine et identifier les facteurs qui lui sont associés, chez les malades mentaux suivis à la consultation externe de psychiatrie. Sujets et Méthodes : Notre étude était de type transversal, sous forme d’enquête au cours de laquelle une fiche a été remplie par l’examinateur, à partir des données recueillies Posters auprès du malade, et de l’examen du dossier médical. Elle a été réalisée durant les mois de janvier et février 2009. Cette enquête a porté sur une population de 47 patients fumeurs suivis à la consultation externe de psychiatrie du CHU Hédi Chaker à Sfax en Tunisie. Nous avons utilisé le test de Fagerström de la dépendance nicotinique (FTND) pour explorer le degré de dépendance physique à la nicotine, le test d’évaluation de la motivation au sevrage de Richmond, l’échelle d’évaluation de l’akathisie provoquée par un médicament de Thomas Barnes, l’échelle des mouvements involontaires anormaux (AIMS) et l’échelle d’évaluation globale du fonctionnement (EGF). Pour l’identification des facteurs associés à la dépendance tabagique, nous avons distingué les patients n’ayant pas une forte dépendance nicotinique (score de Fagerström < 7) (n = 21) et les patients ayant une forte dépendance nicotinique (score de Fagerström ≥ 7) (n = 26). Résultats : Les patients de notre série avaient une forte dépendance nicotinique dans 55,4 % des cas. Les facteurs associés à la forte dépendance nicotinique étaient : le statut matrimonial (marié) (p = 0,046) ; l’irrégularité professionnelle (p = 0,026) ; avoir deux enfants ou plus (p = 0,004) ; avoir un trouble autre que somatoforme (p = 0,046) ; prendre un traitement neuroleptique (p = 0,008) ; présence d’effets indésirables (p = 0,017) ; consommation de plus de 28 cigarettes par jour (p = 0,046) ; consommation d’alcool (p = 0,036) ; score moyen d’AIMS supérieur à 9 (p = 0,05). Conclusion : Cette étude confirme la forte, et bien connue, dépendance nicotinique chez les fumeurs malades mentaux. Elle a montré aussi sa liaison avec des facteurs en rapport avec le traitement neuroleptique ; ce qui soulève la question des parts respectives de la maladie et du traitement dans le déterminisme de la dépendance nicotinique chez les psychotiques. PO 249 RELATIONS ENTRE ALEXITHYMIE, DÉPRESSION ET ANXIÉTÉ : ÉTUDE D’UNE POPULATION DE TOXICOMANES TUNISIENS LAHMAR M.A., BOUKASSOULA H., BEN ABID J. Centre L’Espoir de Jbel Oust, ZAGHOUAN, TUNISIE Introduction : L’alexithymie désigne les difficultés dans l’expression verbale des émotions. Ses rapports avec les conduites additives, les troubles de l’humeur et les troubles anxieux sont suspectés. Nous nous proposons d’étudier cette association chez une population de toxicomanes afin de répondre à ces questions : Quels rapports ont l’alexithymie et la dépression ? L’alexithymie, caractérise-t-elle les sujets toxicodépendants ? Quelles interactions existe-t-il entre les troubles anxieux et l’alexithymie ? Matériel et méthodes : Une population carcérale de 60 patients est suivie au centre tunisien l’Espoir de désintoxication à partir de septembre 2009 pour cure de désintoxication au cannabis. 3 questionnaires ont été proposés : l’échelle de Beck de dépression, l’échelle d’alexithymie de Toronto (TAS) et l’inventaire d’anxiété état-trait (STAI-Y). Un score supérieur à 20 à l’échelle de Beck définit un état dépressif. Un score supérieur à 55 au TAS définit un état alexithymique. Un score supérieur à 45 à l’inventaire d’anxiété-état (AE) définit l’anxiété état. Un score supérieur à 45 à l’inventaire d’anxiété-trait (AT) définit l’anxiété trait. Résultats : La moyenne d’âge de notre population était de 24 ans. Le score moyen d’alexithymie au TAS était de 56. Celui de la dépression à l’échelle de Beck était de 17. Le score AE moyen était de 41, alors que le score AT moyen était de 48. 57 % des patients étaient alexithymiques. Parmi les patients alexithymiques, 36 % présentaient un état dépressif, 81 % présentaient une anxiété-état et 80 % une anxiété trait. Discussion et conclusion : Nos résultats concordent avec ceux de la littérature concernant le taux élevé d’alexithymie chez les toxicomanes. Les scores d’anxiété étaient particulièrement élevés dans notre série. Ce fait est encore plus marqué chez les patients alexithymiques. Ceci permet de confirmer le lien entre alexithymie et anxiété indépendamment de l’influence de l’incarcération. Conformément aux données de la littérature, les scores de dépression sont particulièrement élevés chez les patients alexithymiques. Les conduites addictives sont donc fortement corrélées à l’alexithymie. À cette corrélation s’ajoutent des cormobidités anxieuses et dépressives qu’il faudra prendre en considération lors de la prise en charge des troubles addictifs. PO 250 ENQUÊTE SUR LA PRISE EN CHARGE DU SEVRAGE TABAGIQUE AU CENTRE HOSPITALIER SAINTE-ANNE MAZODIER M., MARINO V. CH Sainte-Anne, PARIS, FRANCE Le groupe « Tabac » du Centre Hospitalier Sainte-Anne (CHSA) est composé de représentants pluri-disciplinaires, des secteurs de soins, mais aussi de la pharmacie, de la direction des soins, de la médecine du travail, et de la Maison des Usagers. Ses travaux sont soutenus par le pôle Coordination de l’Activité de Soins du CHSA. Pour tenter d’adapter au terrain et aux besoins des usagers et des professionnels, l’aide au sevrage tabagique, le groupe a organisé une enquête, auprès des patients et des professionnels, sur la prise en charge des patients fumeurs. Nous exposerons les résultats très significatifs de cette étude. Leur analyse a permis de mettre en œuvre un plan d’actions en 2009, en lien avec les directives législatives. Ce sont des manifestations de formation et d’information, pour les professionnels, sous des formes diverses, avec des intervenants extérieurs ou internes. C’est aussi le développement de supports d’information-éducation pour les usagers, sous 103 8e Congrès de l’Encéphale la forme d’actions d’éducation pour la santé, et de documents ludiques. D’autres adaptations sont à l’étude. Nous tenterons d’analyser les avancées du CHSA dans cette démarche. Nous nous interrogerons aussi sur nos difficultés qui sont d’origines multiples, en vue d’optimiser nos actions qui nécessitent la participation active et coordonnée de tous les professionnels concernés par ce thème important de santé publique. moyen d’un hétéro questionnaire auprès d’une population générale et recueilli sur terrain. Résultats en cours. PO 253 UNE ANALYSE FONCTIONNELLE DE L’« ADDICTION À INTERNET » KHAZAAL Y., THORENS G., ZULLINO D. PO 251 LES DISTORSIONS COGNITIVES : POINT CENTRAL DANS LE JEU PATHOLOGIQUE. ROMO L., LUCAS C., LEGAUFRE C., MORVANNOU A., LERFEL Y. Université Paris Ouest Nanterre La Défense, NANTERRE, FRANCE Les distorsions cognitives constituent un élément essentiel dans le développement et le maintien d’un problème de jeu pathologique. Les distorsions cognitives sont le plus souvent rencontrées chez des joueurs pathologiques sont : a) l’illusion de contrôle : le sujet croit pouvoir contrôler les résultats du jeu (de hasard) par ses compétences, ses capacités personnelles, des comportements superstitieux… b) La prédiction des résultats et cela en fonction des signaux au moment des gains ou des pertes, en fonction de la probabilité ou en attribuant des relations cause effet. À travers trois instruments d’évaluation : la Gambling Related Cognitions Scale (GRCS), le questionnaire de croyances erronées de Labrador et la South Oaks Gambling Scale (SOGS) nous avons mené une étude sur 141 sujets. Les joueurs pathologiques et à risque présentent plus de distorsions cognitives. L’illusion de contrôle est très présente chez les joueurs pathologiques et les joueurs à risque. La distorsion contrôle prédictif est plus importante chez des joueurs de pronostic, tandis que les distorsions de superstition apparaissent surtout chez les joueurs de grattage. La prise en compte de ces éléments cognitifs lors du suivi de ces patients est discutée. PO 252 PREMIÈRE CIGARETTE : JEUX DANGEREUX LAHLOU N., KISRA H., TOUFIQ J. Hôpital Arrazi, SALÉ, MAROC Selon plusieurs études menées auprès des jeunes, la dépendance à la nicotine pourrait débuter dès la première cigarette. L’objectif de cette étude est d’estimer en premier la prévalence de l’usage de la cigarette dans une population marocaine et ensuite d’identifier et d’analyser les facteurs de risque démographiques, sociaux et culturels qui sont associés à l’expérience de la première cigarette. C’est une étude rétrospective réalisée chez 200 personnes, âgées de 15 à 60 ans durant une période de deux ans, au 104 Hôpitaux Universitaires, GENÈVE, SUISSE Introduction : L’usage excessif d’Internet est en voie de conceptualisation, comme une addiction. Des traitements cognitivo comportementaux inspirés des modèles de traitement de l’addiction sont déjà décrits. Malgré ces développements, la littérature actuelle manque de conceptualisation cognitive et comportementale moderne de ce trouble. Méthode : Sur la base d’une revue de littérature, les principaux facteurs cognitifs, comportementaux et émotionnels potentiellement impliqués dans l’addiction à Internet sont présentés. Les liens potentiels de ceux-ci, dans une analyse fonctionnelle générale du trouble sont proposés. Résultats : Une tentative de compréhension du maintien des comportements (automatiques et non automatiques) d’addiction à Internet est proposée dans une analyse fonctionnelle intégrant la réactivité aux stimuli, les réponses cognitives (expectatives, permissives), émotionnelles et les renforcements positifs et négatifs potentiels. Conclusion : L’analyse fonctionnelle proposée est en cohérence avec d’autres modèles issus des addictions. Son adéquation aux « addictions à Internet » reste à démontrer dans des études expérimentales et psychométriques. PO 254 TOXICOMANIE À LA BUPRÉNORPHINE HAUT DOSAGE OU SUBUTEX® EN TUNISIE DEROUICHE S., ZALILA H., MEZIOU O., SAMMARI I., GHACHEM R., BOUSSETTA A. Hôpital Psychiatrique de Razi, MANOUBA, TUNISIE La Buprénorphine Haut Dosage (BHD) ou Subutex® est un agoniste-antagoniste morphinique indiqué dans le traitement substitutif des pharmacodépendances majeures aux opiacés essentiellement l’héroïne. Son utilisation a été détournée pour être snifée, avalée, fumée ou injectée, faisant l’objet de vente illégale en Tunisie et de porte d’entrée dans la toxicomanie chez certains jeunes consommateurs. Malgré l’ampleur de ce mésusage, ces toxicomanes ne bénéficient d’aucune information sur l’utilisation de cette substance, ni sur la nature, ni sur l’importance des complications de l’injection intraveineuse du produit. Il n’existe pas non plus d’évaluation concernant la fréquence, la gravité et les coûts tant médicaux que sociaux et juridiques comme procédé permettant de cerner ce fléau. Notre travail consiste en une étude transversale descriptive rétrospective portée sur 52 toxicomanes au Subutex® par voie intraveineuse, qui a pour objectifs de décrire le profil sociodémographique et clinique des toxicomanes à la BHD Posters par voie injectable, de rechercher l’existence d’une comorbidité psychiatrique et enfin relever les facteurs de risque pouvant être liés à cette forme particulière de toxicomanie et sur lesquels se baseraient éventuellement des stratégies de prévention face à la toxicomanie à la BHD. PO 255 LA TOXICOMANIE AUX ANTIDÉPRESSEURS – DÉPENDANCE À L’AMITRIPTYLINE BENSAIDA M. Hôpital Psychiatrique Errazi Annaba, ANNABA, ALGÉRIE La toxicomanie aux antidépresseurs reste un phénomène rare dans la littérature. Cette étude s’intéresse au cas de monsieur B.A connu pour une conduite addictive au cannabis et l’alcool et qui était suivi pour une cure de sevrage au cours de laquelle il a développé un syndrome dépressif avec une composante anxieuse et une insomnie. Pour cela, l’amitriptyline lui a été prescrite dans le but de rechercher l’effet antidépresseur et sédatif. Au bout de deux mois, une dépendance avec des signes de dépendance physique et psychique est apparue avec un phénomène de tolérance. PO 256 MALADIES PSYCHIATRIQUES ET TABAC BENSAIDA M. Hôpital Psychiatrique Errazi Annaba, ANNABA, ALGÉRIE L’étude des effets centraux du tabac a conduit à faire des liens entre tabac et troubles psychiatriques. L’aspect interactif tabac, maladie à l’âge adulte concerne plusieurs troubles psychiatriques. Le tabagisme maternel modifie le développement du système cérébral et peut favoriser la survenue de troubles psychiatriques chez les enfants devenus adultes. L’objectif de la question est de : 1/ Rappeler le support biologique des maladies mentales. 2/ Montrer la relation tabagisme, maladies mentales. 3/ Étudier à travers une cohorte de malades schizophrènes, la relation tabac, schizophrénie, neuroleptiques classiques et atypiques. PO 257 CYBERDÉPENDANCE ET DIMENSIONS PSYCHOPATHOLOGIQUES – PROJET ADD MMORE ARIGO S. (1), MONNIN J. (2), NICOLIER M. (2), KHAN R. (1), KHAZAAL Y. (1), MAUNY F. (2), VANDEL P. (2), ZULLINO D. (1), SECHTER D. (2), HAFFEN E. (2) (1) Département de psychiatrie, Service d’addictologie des HUG, GENÈVE, SUISSE (2) Département de psychiatrie, CHU Besançon, BESANCON, FRANCE Le domaine du ludique a connu d’importantes évolutions ces dernières décennies, et a vu la naissance des jeux vidéo, les jeux de rôle en ligne massivement multi-joueurs ou MMORPG. Nous nous sommes intéressés, à la recherche d’une dépendance, et à certaines dimensions psychopathologiques des joueurs français de MMORPG. Nous avons utilisé un questionnaire en ligne comportant les critères de Goldberg qualitatifs et les critères d’Orman quantitatifs d’addiction à Internet. Pour l’addiction aux MMORPG, nous avons choisi les critères DSM IV-TR d’addiction à une substance adaptés aux jeux vidéo et les critères d’addiction comportementale de Goodman ainsi que différentes échelles : TAS 20, BIS 10, BDHI, SSS et échelle de Rathus. Le recrutement des joueurs s’est fait sur une période de 5 mois, par le biais de forums de plusieurs jeux de rôle en ligne parmi les joueurs français majeurs. Nous avons recueilli 255 questionnaires complets. Près de la moitié (43,1 %) des participants présentent une dépendance à Internet selon le questionnaire de Goldberg. L’Internet Stress Scale d’Orman retrouve une tendance à l’addiction à Internet chez 70,2 % des joueurs, une tendance modérée chez 25,1 % et une forte tendance chez 4,7 % des participants. Un seul joueur remplit les critères de dépendance de Goodman adaptés aux MMORPG, alors que 29,4 % des participants remplissent les critères DSM IV-TR d’addiction à une substance adaptés aux MMORPG. Les résultats ne montrent pas de scores élevés pour les échelles d’alexithymie, d’impulsivité, d’hostilité ni de recherche de sensations. Il existerait une différence au niveau psychopathologique entre addiction sans substance et addiction avec substance. Toutefois on retrouve des scores négatifs à l’assertivité chez un tiers des joueurs, la même proportion de sujets remplissant les critères d’addiction aux MMORPG utilisés dans l’étude. Ces données pourraient présenter la base de travaux de recherches ultérieurs visant à mettre en évidence des facteurs psychopathologiques de vulnérabilité à la cyberdépendance, ou de servir à améliorer la prise en charge des joueurs dépendants par la prise en compte du trouble de l’assertivité sous-jacent par exemple. PO 258 QUI SONT LES JOUEURS DE MMORPG FRANÇAIS ? – PROJET ADD MMORE ARIGO S., MONNIN J., NICOLIER M., MAUNY F., VANDEL P., SECHTER D., HAFFEN E. CHU de Besançon, BESANCON, FRANCE Le développement du jeu remonte aux premières grandes civilisations. Depuis, il a connu une expansion considérable. Le point d’orgue de cette évolution est le jeu vidéo qui peut, non seulement être une version électronique des types de jeux déjà existants, mais également le support idéal aux créations les plus audacieuses (réalité virtuelle, jeux en réseau…), comme nous en sommes témoins à l’heure actuelle. Nous nous sommes intéressés aux jeux de rôle en ligne massivement multi-joueurs ou MMORPG, qui représentent plus de 16 millions d’abonnés dans le monde (www.Mmogchart.com). Des études sur les joueurs à ces jeux ont été réa105 8e Congrès de l’Encéphale lisées en Asie et dans les pays Anglo-Saxons, mais en France nous manquons de données élémentaires sur cette population. Nous avons mené une étude en ligne sur ces joueurs, et pour décrire les caractéristiques sociodémographiques, et les habitudes de jeu. Les joueurs ont été recrutés, sur les forums de plusieurs MMORPG différents. Un lien Internet leur permettait d’accéder au site de l’étude contenant le questionnaire à renseigner. Les données sont ensuite enregistrées sur une base développée à cet effet. Notre site a reçu 715 visites sur une période de 5 mois. Nous avons recueilli 255 questionnaires complets et 37 incomplets. Nous avons pu établir une cinétique du nombre des réponses, en fonction du temps et des invitations à participer à l’étude. La majorité des participants sont de sexe masculin, soit 83,53 % et l’âge moyen des joueurs est de 26,2 ans (25,8 ans pour les joueuses et 28,5 ans pour les joueurs). Les données concernant les habitudes de jeu ont fait l’objet d’une analyse descriptive détaillée. Les données sociodémographiques des joueurs de MMORPG français correspondent aux données de la littérature sur le sujet. Les résultats de l’étude tant sociodémographiques que sur les habitudes de jeu et les motivations des joueurs pourront servir de base à des travaux de recherche ultérieurs, et pourront servir de socle pour asseoir des stratégies de prévention de la cyberdépendance en France par exemple. PO 259 ADDICTION EN MILIEU ANESTHÉSIQUE SABIR M. Hôpital Arrazi, SALÉ, MAROC L’addiction est le produit de la rencontre d’une personnalité particulière avec une ou des substances psychoactives dans un environnement favorisant. Le milieu anesthésique est considéré, d’un premier abord, comme un environnement extrêmement favorisant pour l’apparition et le développement de conduites addictives en raison de la disponibilité pour les anesthésistes de substances psychoactives puissantes. En dehors de la facile accessibilité aux substances psychoactives, d’autres facteurs semblent intervenir tels que le mode d’exercice et les conditions de travail. Néanmoins, la réalité et l’importance de l’addiction chez le personnel travaillant en milieu anesthésique demeurent inconnues et entourées de tabou. Cette enquête, réalisée à l’échelle d’un centre hospitalier universitaire (CH Ibn Sina ; Rabat-Salé), se donne pour but d’évaluer l’importance réelle des conduites addictives chez l’ensemble du personnel travaillant en milieu anesthésique et essayer d’en isoler les facteurs de risques. Les résultats de cette étude s’inscrivent également dans la recherche d’une meilleure qualité de soins délivrés à nos patients qui se révèlent être également, dans ce cas, nos collègues anesthésistes. 106 PO 260 SIGNES NEUROLOGIQUES MINEURS DANS UNE POPULATION DE PATIENTS DÉPENDANTS AU CANNABIS DERVAUX A., BOURDEL M.C., KREBS M.O., LAQUEILLE X. Hôpital Sainte-Anne, PARIS, FRANCE Contexte : Les signes neurologiques mineurs (SNM), comprenant en particulier des troubles de la coordination motrice, des troubles de l’intégration motrice et des troubles sensoriels, ont été particulièrement étudiés chez les patients schizophrènes et leurs apparentés, mais peuvent se rencontrer dans d’autres pathologies psychiatriques et chez les sujets sains. L’objectif de notre étude était de comparer les scores de SNM dans une population de patients dépendants au cannabis (critères DSM-IV), sans pathologie psychiatrique majeure, pour éviter les biais, à ceux d’une population témoin appariée sur l’âge, le sexe et le niveau éducatif. Méthodes : Quarante-cinq patients dépendants au cannabis, âgés de 16 à 60 ans ayant consulté consécutivement dans le service d’Addictologie de l’hôpital Sainte-Anne (Paris) ont été inclus dans l’étude, après exclusion des patients présentant des troubles psychotiques, des troubles bipolaires de type 1, des retards mentaux et des dépendances à l’alcool, à la cocaïne ou à l’héroïne dans les 5 ans précédant l’étude. Les patients ont été évalués à l’aide du Diagnostic Interview for Genetic Studies (DIGS) pour évaluer les diagnostics psychiatriques et de l’échelle Standardized Neurological Examination for Neurological Soft Signs (Krebs et al. 2000). Résultats : L’âge moyen des patients inclus était de 27,4 ans ; 82 % étaient des hommes. L’âge moyen du début de la consommation de cannabis, de la consommation régulière et de la dépendance était respectivement de 15,8 ± 2,7 ans, 19,0 ± 6,8 ans et 20,2 ± 7,3 ans. Le nombre moyen de cigarettes de cannabis était de 6,9 par jour. La majorité des patients (n = 34) avaient consommé du cannabis dans les 24 heures précédant l’évaluation. Les scores de SNM étaient significativement plus élevés chez les patients dépendants au cannabis que chez les sujets témoins (respectivement 8,90 ± 4,85 contre 6,71 ± 2,73, ANOVA F = 6,97, p = 0,01), en particulier sur les facteurs de coordination motrice et d’intégration sensorielle. Conclusions : L’augmentation des scores de SNM dans une population de patients dépendants au cannabis, préexistants ou induits par la consommation, pourrait être liée à des anomalies du cervelet, particulièrement impliqué dans la coordination motrice et l’intégration sensorielle. PO 261 JEUX VIDÉO, QUEL RETENTISSEMENT QUOTIDIEN ? – PROJET ADD MMORE ARIGO S., MONNIN J., NICOLIER M., MAUNY F., VANDEL P., SECHTER D., HAFFEN E. CHU de Besançon, BESANCON, FRANCE Les jeux vidéo sont depuis quelques années décriés dans les médias et dans le discours populaire. Ils sont accusés de rendre agressif, de désocialiser, de rendre obèse… Qu’en est-il réellement ? Posters Nous nous sommes intéressés aux jeux de rôle en ligne massivement multi-joueurs (MMORPG), et leur retentissement sur la vie des joueurs. Aucune étude dans ce champ n’a été réalisée à notre connaissance à ce jour. Grâce à un site Internet dédié, nous avons invité les joueurs français par le biais des forums de jeu, à répondre à des questions en ligne sur le retentissement de ces jeux sur leur santé, leur vie sociale, familiale et professionnelle. Nous avons recueilli 255 réponses. Deux tiers des joueurs pensent que le jeu peut avoir un effet sur la santé, et 29,9 % en ont remarqué un sur leur santé. Il s’agit pour 28 % de troubles du sommeil, pour 22 % de prise de poids, et de 12 % de problèmes de vue et de céphalées. Un état de somnolence dans la journée, est rapporté par 22,3 % d’entre eux, et 38 % disent se priver parfois de sommeil pour jouer. Plus de la moitié des participants (58,4 %) disent ne pas avoir remarqué de changement dans leur appétit depuis qu’ils jouent ; 18,4 % prennent toutefois des repas plus rapides ; et une minorité consomme plus d’excitants (3,5 %) et plus d’alcool (1,6 %). Le retentissement du jeu sur l’humeur, serait dans le sens d’une plus grande irritabilité pour 10,6 % des joueurs, et induirait une amélioration de l’humeur pour 21,6 % d’entre eux. Il pourrait s’agir d’une tentative d’automédication pour des joueurs dysphoriques ou anxieux. Le retentissement sur le travail ou les études toucherait 16,5 % des joueurs, les problèmes de couples 14,3 % et les problèmes familiaux 18,4 %. Une majorité des joueurs (82 %) a d’autres loisirs par ailleurs. Une part de minimisation ou de déni doit bien sûr être prise en compte dans l’interprétation des résultats. Si les MMORPG peuvent avoir dans une minorité de cas des effets négatifs sur la santé ou la vie socioprofessionnelle, il ne faut pas oublier qu’il s’agit des loisirs les plus aboutis à l’heure actuelle, qui ont même démontré une certaine efficacité dans quelques applications thérapeutiques. PO 262 FACTEURS DE VULNÉRABILITÉ DU TABAGISME CHEZ LE PERSONNEL MÉDICAL ET PARAMÉDICAL MNIF L., HALOUANI N., MASMOUDI J., ALLOUCHE C., FEKI A., BAATI I., HAJ KACEM H., DAMAK R., JAOUA A. Service de psychiatrie A, CHU Hédi Chaker, SFAX, TUNISIE L’objectif de notre étude a été de déterminer les facteurs de vulnérabilité au tabagisme chez le personnel médical et paramédical, afin de les prévenir. Population et méthode : Notre étude, de type transversal et comparatif, a concerné 100 personnels médicaux et paramédicaux exerçant au CHU Hédi Chaker à Sfax. Nous avons établi une fiche pour recueillir les données concernant les caractéristiques sociodémographiques, les antécédents, la consommation de tabac. Nous avons utilisé également l’Hospital-Anxiety and Depression Scale (HADS) pour évaluer l’état thymique et l’échelle de Rosenberg pour évaluer l’estime de soi. Résultats : La série étudiée était composée de 100 personnels de la santé, répartis en deux groupes : – groupe 1 (n = 50), des fumeurs réguliers ou occasionnels (les cas). – groupe 2 (n = 50), des non-fumeurs (les témoins). L’âge moyen était de 30 ans (extrêmes : 18 et 51 ans). Le sex-ratio (H/F) était de 1. Le niveau socioéconomique était mauvais ou moyen dans 41 % des cas. Les fumeurs étaient dans 60 % des cas célibataires. Ils ont commencé à fumer à un âge moyen de 16 ans (extrêmes : 13 et 27 ans). Leurs motivations à initier le tabagisme étaient principalement : la curiosité (44 %), l’apaisement d’une tension psychique (28 %), la recherche de plaisir (16 %) et de faire comme les autres (12 %). Les différences significatives par rapport aux témoins (p < 5 %) étaient les suivantes : plus de consommation d’alcool, plus des facteurs de stress (divorce des parents, disputes fréquentes dans la famille, difficultés financières) ou plus de carence affective. Dans notre étude, certains traits de personnalité, comme la faible estime de soi ou l’anxiété, étaient corrélés avec la consommation de tabac (p = 0,000). Conclusion : Il ressort de ce travail que le tabagisme chez le personnel médical et paramédical est associé au mariage, à l’existence d’événements traumatiques, à l’anxiété et à une faible estime de soi. Une prise en charge ciblant ces différents paramètres permettrait une action préventive du tabagisme. PO 263 TABAGISME CHEZ LES JEUNES : MOTIVATIONS ET FACTEURS DE VULNÉRABILITÉ MNIF L., BAATI I., MASMOUDI J., DAMAK R., HALOUANI N., FEKI A., JAOUA A. Service de psychiatrie A, CHU Hédi Chaker, SFAX, TUNISIE Introduction : Le tabagisme, problème majeur de santé publique, enferme les jeunes dans un piège dont il n’est pas facile de sortir, tant cette dépendance est forte. L’objectif de notre étude a été de déterminer les motivations et les facteurs de vulnérabilité du tabagisme chez les étudiants. Patients et méthode : Notre étude, de type transversal et comparatif, a concerné 80 étudiants de la Faculté de Médecine de Sfax, durant le mois de février 2009. Nous avons établi une fiche pour recueillir les données concernant les caractéristiques sociodémographiques, les antécédents somatiques et psychiatriques, la consommation de tabac, la dynamique relationnelle intrafamiliale, l’éventuelle existence d’événements traumatiques et la réaction des parents vis-à-vis du tabagisme de leurs enfants. Résultats : La série étudiée était composée de 80 étudiants, répartis en deux groupes : – groupe 1 (n = 40), des fumeurs réguliers ou occasionnels (les cas). – groupe 2 (n = 40), des non-fumeurs (les témoins). L’âge moyen était de 23 ans (extrêmes : 19 et 27 ans). Le sex-ratio (H/F) était de 1,66. 107 8e Congrès de l’Encéphale Les fumeurs étaient dans 80 % des cas de sexe masculin. Ils ont commencé à fumer à un âge moyen de 16 ans (extrêmes : 12 et 22 ans). Leurs motivations à initier le tabagisme étaient principalement : la curiosité (40 %), l’apaisement d’une tension psychique (22 %), la recherche de plaisir (20 %) et de faire comme les autres (18 %). Les différences par rapport aux témoins (p < 5 %) étaient les suivantes : les fumeurs avaient plus de maladies somatiques chroniques, consommaient plus l’alcool, rapportaient davantage des facteurs de stress (divorce des parents, disputes fréquentes dans la famille, difficultés financières, maladie grave chez l’un des parents) ou encore une carence affective. La réaction des parents face au tabagisme de leurs enfants était variable : incitation à l’arrêt (65 %), indifférence (20 %) et acceptation (15 %). Conclusion : Nos résultats ont mis en évidence la complémentarité des facteurs psychologiques et somatiques dans l’installation d’une dépendance au tabac. Ces paramètres devraient être pris en considération dans l’élaboration de projet de prévention du tabagisme des jeunes. PO 264 ALEXITHYMIE ET TABAC MNIF L., BAATI I., MASMOUDI J., HALOUANI N., FEKI A., DAMAK R., JAOUA A. Service de psychiatrie A, CHU Hédi Chaker, SFAX, TUNISIE Objectif : Le but de notre travail a été d’étudier le lien entre l’alexithymie et le tabagisme chez les jeunes. Patients et méthode : Notre enquête a été transversale, descriptive et analytique, portant sur 80 étudiants de la Faculté de Médecine de Sfax (40 fumeurs et 40 non-fumeurs), qui s’est déroulée durant le mois de février 2009. Les évaluations ont été réalisées par un auto-questionnaire comprenant : – le Toronto Alexithymia Scale (TAS20) pour l’alexithymie – le test de dépendance à la nicotine de Fagerstrom – l’Hospital-Anxiety and Depression Scale (HADS) Résultats : L’âge moyen était de 23 ans (extrêmes : 19 et 27 ans). Le Sex-ratio (H/F) était de 1,66. Les fumeurs étaient dans 80 % des cas de sexe masculin et dans 55 % des cas dépendants. Ils ont commencé à fumer à un âge moyen de 16 ans. • Les tabagiques étaient plus alexithymiques que les non tabagiques (67 % versus 25 % ; p = 0,003). Parmi les tabagiques, les dépendants étaient plus alexithymiques que les non dépendants (77 % versus 55 % ; p = 0,01). • Dans le groupe des tabagiques, les alexithymiques étaient anxieux dans 44,4 % des cas et déprimés dans 55,6 % des cas. • Les tabagiques étaient plus anxieux que les non tabagiques (80 % versus 20 %), mais sans relation avec l’alexithymie. Conclusion : Comme pour les autres conduites addictives, il ressort de notre étude une relation significative entre le tabagisme, son degré de dépendance et l’alexithymie. Ainsi, cette dimension est à prendre en considération dans le projet thérapeutique de sevrage. 108 PO 265 L’USAGE DE DROGUES CHEZ L’ADOLESCENT SCOLARISÉ BEKKOUCHE A. (1), BADACHE S. (2), CHAOUCH S. (3), KAIOUS F. (4) (1) EHS El Harrouche, SKIKDA, ALGÉRIE (2) Liberale, SKIKDA, ALGÉRIE (3) EHS Errazi, ANNABA, ALGÉRIE (4) CHU, ANNABA, ALGÉRIE Les objectifs de notre étude sont d’estimer la prévalence de la consommation de drogues chez l’adolescent scolarisé, et de décrire le profil sociodémographique des consommateurs. Nous avons effectué une étude transversale descriptive auprès de 200 collégiens et lycéens de la ville de Annaba dont l’âge moyen est de 16,36 ans l’enquête a été menée par autoquestionnaire anonyme. Résultats : Nous avons noté une consommation de drogues chez 28 % des adolescents ; l’âge moyen de la première consommation était de 15,95 ans, le sexe masculin représente 85,71 % des cas ; la consommation de cannabis, de médicaments psychotropes, de solvants volatils et de drogues dures étaient respectivement 22 %, 8,5 %, 11,5 % et 2 %, alors que la polyconsommation intéresse 30 % des adolescents ; l’approvisionnement se fait essentiellement par le circuit de la rue soit 51,78 % des cas. La consommation d’alcool et/ou de tabac favorise la consommation de drogues ; parmi les consommateurs de drogues 55,36 % sont des consommateurs d’alcool et 85,71 % de tabac. Nous avons noté également le poids prépondérant du mode de vie ; les jeunes qui vont au café, qui sortent en boite de nuit ou qui traînent dans la rue ont un risque deux fois et demi plus élevé de consommer une drogue. PO 266 TROUBLES LIÉS AUX SOLVANTS VOLATILES ET SCHIZOPHRÉNIE : ÉTUDE RÉALISÉE À L’HÔPITAL PSYCHIATRIQUE ARRAZI DE SALÉ (MAROC) TAIBI H., OUTARAHOUT M., ONEIB B., EL OMARI F. Hôpital Universitaire Psychiatrique Arrazi, SALÉ, MAROC Les données épidémiologiques récentes de la consommation de drogue dans le monde suggèrent que l’usage des solvants volatiles est en recrudescence, en particulier chez les enfants et adolescents de niveau socio-économique défavorisé. Les études suggèrent que les comorbidités psychiatriques sont fréquentes, en particulier le trouble de personnalité anti-sociale, les troubles de l’humeur et les troubles anxieux. Mais qu’en est-il de la schizophrénie ? La littérature suggère que la prévalence de la consommation des produits psycho actifs chez les patients schizophrènes est élevée, mais peu d’études se sont intéressées à l’usage des solvants volatiles. L’objectif de notre travail est d’évaluer la prévalence de l’usage des solvants volatiles chez les patients schizophrènes hospitalisés à l’Hôpital Arrazi de Salé, et de décrire leur profil sociodémographique, les caractéristiques et les facteurs prédicteurs de l’usage des solvants volatiles. Posters PO 267 POURQUOI SÉPARER PSYCHIATRIE ET ADDICTOLOGIE DE LIAISON ? PARADIS M. (1), ROUVEIX E. (1), CONSOLI S.M. (2) (1) Hôpital Ambroise Pare, BOULOGNE, FRANCE (2) Hôpital Européen Georges Pompidou, PARIS, FRANCE La France a développé des systèmes sanitaires distincts pour les troubles psychiatriques et les troubles addictifs. Ceci entraîne des répercussions négatives sur la prise en charge des patients souffrant des deux affections. Une étude québécoise a montré que les patients avec un double diagnostic sont rejetés par la psychiatrie s’ils ne modèrent pas leur consommation et leurs plaintes psychiatriques sont relativisées et attribuées spécifiquement à leur consommation dans les services d’addictologie. Nous avons mené une enquête prospective comparant les caractéristiques sociodémographiques, cliniques et psychopathologiques des patients suivis en addictologie de liaison et en psychiatrie de liaison dans 4 services de médecine d’un hôpital général pendant 3 mois. Les informations générales et les antécédents ont été recueillis grâce à un questionnaire établi pour cette enquête. Les échelles utilisées ont été la Hospital Anxiety and Depression Scale (HAD), l’Alcohol Use Disorder Identification Test (AUDIT) et le test de Fagersrtöm. L’étude a porté sur 36 patients recrutés en psychiatrie de liaison et 22 en addictologie de liaison. 11 % des patients de psychiatrie de liaison et 91 % des patients d’addictologie de liaison présentent un problème lié à l’alcool dans notre population. L’âge moyen étant plus élevé (p = 0,002) chez les patients vus en psychiatrie de liaison, les comparaisons entre les deux populations ont toutes été, secondairement, ajustées à l’âge. Les scores de Fagerström des patients vus en psychiatrie et en addictologie de liaison sont comparables après ajustement à l’âge (p = 0,13). Les deux sont comparables du point de vue des antécédents psychiatriques, aussi bien avant qu’après ajustement sur l’âge, ce qui souligne l’importance des comorbidités psychiatriques chez les patients vus en addictologie. Il apparaît donc primordial, au vu de ces résultats préliminaires, d’évaluer systématiquement la consommation de substances psycho-actives chez les patients présentant des troubles psychiatriques et inversement. En addictologie, comme en psychiatrie, tout praticien devrait donner autant d’importance, dans la définition du projet de soins, à l’indication et à l’organisation d’une prise en charge psychiatrique et à celles d’une prise en charge addictologique. PO 268 TROUBLE BIPOLAIRE ET ADDICTIONS ADALI I., BOUTABIA S., MANOUDI F., ASRI F., TAZI I. Équipe de recherche pour la santé mentale, Faculté de Médecine et de Pharmacie, MARRAKECH, MAROC Introduction : La consommation de substances au cours de la maladie bipolaire est sans doute l’une des comorbidités les plus préoccupantes. Les études ECA et NCS évaluent la prévalence sur la vie entière de l’abus ou de la dépendance respectivement, à l’alcool et pour les différentes drogues à plus de 60 % et 40 %. Patients et méthodes : Étude prospective menée auprès d’une population de 40 patients bipolaires, ayant pour but de déterminer la prévalence de la consommation de substances. Le diagnostic d’abus ou de dépendance a été fait selon les critères DSM IV. Résultats : La majorité des patients était de sexe masculin (70,4 %), la moyenne d’âge était de 29 ans (min = 16 ans, max = 52 ans). Dix pourcent avaient des antécédents judiciaires de conduite en état d’ivresse et de bagarres. La moyenne des hospitalisations était de 3 (min = 1, max = 19). La majorité des patients avait un trouble bipolaire de type I. La durée d’évolution était en moyenne de 6 ans avec une moyenne du nombre d’accès maniaques de 3. Plus des deux tiers consommaient des toxiques : tabac chez tous les patients, alcool chez 80 % et cannabis chez 40 %. Une dépendance au tabac et à l’alcool a été notée chez 60 % et 65 % respectivement, et chez 20 %, un abus de cannabis. Discussion : Parmi toutes les substances, l’alcool est le plus utilisé, avec des prévalences sur la vie entière de 46,2 % et 39,2 % respectivement. La majorité des études se sont intéressées à la comorbidité trouble bipolaire et usage d’alcool et son influence sur la maladie bipolaire, peu d’études ont exploré les autres substances. La plupart des travaux récents observent, dans le cas de la comorbidité avec un abus d’alcool, un nombre accru d’hospitalisations des patients, essentiellement pour les épisodes de manie, des taux plus élevés de manie dysphorique, de cycles rapides, de suicides et de non-adhésion aux traitements. Les patients bipolaires présentant une addiction guérissent moins vite d’un premier épisode maniaque et le tableau est alors souvent marqué par une labilité émotionnelle accrue et des troubles du comportement à type d’impulsivité et de violences. Conclusion : Il ressort de cette étude l’intérêt du repérage précoce et de la prise en charge des addictions chez les patients bipolaires. PO 269 JEUX VIDÉO ET MISE EN SCÈNE DE SOI : MISE EN PLACE D’UNE CONDUITE ADDICTIVE GAETAN S., BONNET A., PEDINIELLI J.L. PsyCLE, Université de Provence, AIX EN PROVENCE, FRANCE Les jeux vidéo suscitent un engouement générationnel et sociétal. Ils font partie d’une fantasmatique commune les faisant passer tantôt pour une activité passive et sans intérêt, soit pour un objet dangereux, menaçant le développement des jeunes joueurs, tantôt pour un outil de travail. Un des liens rapidement mis en avant est la causalité entre une violence perçue par l’autre dans les jeux vidéo et les comportements violents de joueurs dans la réalité. Cet élément est à mettre en lien avec le débat actuel qui entoure un phénomène particulier inhérent aux jeux vidéo : l’usage excessif que certains auteurs nomment dépendance, d’autres addiction ou d’autres encore s’opposent à l’existence même d’un tel processus. Nous nous proposons ici de questionner différemment le rapport que de jeunes adolescents entretiennent 109 8e Congrès de l’Encéphale avec les jeux vidéo, et notamment les jeux de rôle. En effet, nous considérons tout d’abord la conduite addictive comme un processus d’ajustement, une construction alternative de l’identité (Bonnet & Pedinielli, 2007). Cette conception s’appuie sur le rôle que jouent l’avatar et le monde virtuel dans tout jeu vidéo. Par ailleurs notre intérêt se porte sur la conduite addictive en tant que continuum et non pas catégorie binaire. En effet, l’addiction aux jeux vidéo ne concerne « que » 5 à 10 % des joueurs. C’est pourquoi il nous paraît important d’appréhender ce processus dans sa globalité. Ce travail de recherche concerne les jeunes adolescents, entre 11 et 14 ans qui, rappelons-le, sont les premiers utilisateurs des nouvelles technologies. Notre échantillon se compose ainsi de 74 sujets. La méthodologie quantitative nous permet de mesurer la conduite addictive (Game Addiction Scale, Lemmens, 2008) et différentes dimensions de l’estime de soi (Profil des Perceptions de Soi, Bouffard, 2002). À travers l’analyse des résultats nous espérons ainsi mettre en avant un lien entre les différents aspects de soi perçus différemment à travers le monde virtuel et la mise en place d’une conduite addictive plus ou moins intense. Par le jeu vidéo, l’adolescent pourrait « faire vivre » une nouvelle version de lui supplantant ainsi la vie réelle. Ce travail vise un éclaircissement de cette problématique addictive pour que des avancées cliniques puissent en être tirées. PO 270 COMA HYPOGLYCÉMIQUE POST-INTOXICATION AU CANNABIS : À PROPOS DE 2 CAS EL HAJJI K., ROUDIES R., EL AMOURI A., BELBACHIR S., OUANASS A., TOUFIQ J. Centre Psychiatrique Universitaire Ar-Razi, RABAT, MAROC L’addiction au cannabis est en augmentation constante dans le monde. Les usagers de cannabis ont différents profils (consommateurs abuseurs ou dépendants, patients ayant des pathologies de l’axe I ou II du DSM-lV). Les complications fréquentes de l’intoxication au cannabis sont bien documentées. Néanmoins, nous avons via 2 cas de patients ayant présenté une intoxication au cannabis pu relever l’importance d’une complication grave, altérant le pronostic vital et le fonctionnement ultérieur du patient : coma hypoglycémique postintoxication au cannabis. L’objectif de notre travail consiste en la réalisation d’une revue de la littérature à ce sujet et la description du tableau clinique et des circonstances de survenue de cette complication. PO 271 COMORBIDITÉ DE LA DÉPRESSION AVEC LES ADDICTIONS AUX SUBSTANCES BOUTABIA S., ADALI I., AMJAHDI A., MANOUDI F., ASRI F., TAZI I. CHU Mohamed VI, MARRAKECH, MAROC Introduction : La relation entre addictions aux substances et dépression a suscité de nombreuses études analysant l’effet dépresssogène des substances psycho actives, ainsi que la prise de toxiques en tant qu’automédication. 110 Objectif de l’étude est d’étudier la relation entre la dépression et les différentes habitudes toxiques chez des patients consultant pour une dépression ou pour un sevrage des toxiques, en analysant les différents facteurs déterminants de cette association. Résultats : Nous avons colligé actuellement 40 patients évalués par le mini DSM IV pour le diagnostic de la dépression et de la dépendance aux substances, et par l’échelle d’Hamilton pour évaluer la sévérité de la dépression. L’âge moyen de nos patients est de 40 ans avec une prédominance masculine de 71 %, 57 % sont célibataires et 52 % sont fonctionnaires de profession. La dépendance au tabac représente 76 %, au cannabis 38 % et à l’alcool 43 %. La prévalence de la dépression chez nos patients est de 76 %, d’intensité sévère pour 37 % d’entre eux. 19 % des patients ont présenté des idées suicidaires et 14 % ont fait des tentatives de suicide. Discussion : De récentes études internationales ont mis en évidence un lien entre les substances psycho actives et les troubles dépressifs, le risque de développer une dépression est 5 fois plus élevé avec le cannabis, et la prévalence de l’épisode dépressif majeur est estimée à 24 % chez les alcooliques dépendants. L’automédication est l’un des facteurs impliqués dans la comorbidité addictions/troubles dépressifs. L’âge jeune est associé à un risque élevé de développer un épisode dépressif majeur. La relation entre les addictions et le risque suicidaire (idées et tentatives de suicide) a été mis en évidence, plus élevé avec l’alcool, par rapport au tabac et cannabis. Conclusion : Le lien entre les addictions et la dépression est certain, essentiellement comme automédication ; l’hypothèse de causalité dépression-addiction a été rejetée par plusieurs études. PO 272 LES CONDUITES D’ALCOOLISATION PRÉCOCES CHEZ L’ADOLESCENT DE 13 à 15 ANS. À PARTIR D’UNE ENQUÊTE DE LA MAISON DES ADOLESCENTS DU CALVADOS. GERME F., DELAUNAY-BARADU S., FRECHET M., ABADIE P., GENVRESSE P. Maison Des Adolescents du Calvados, CAEN, FRANCE Les enquêtes nationales et internationales (HBSC, ESPAD, ESCAPAD) soulignent l’importance de la problématique des expérimentations d’alcool et de toxiques entre 13 et 17 ans. C’est une période à risque de glissement vers des consommations régulières d’alcool, voire une dépendance, ou de recours à d’autres substances toxiques et aux conduites à risque. Depuis 2008 se met en place le projet de prévention sur l’alcoolisation et la gestion des consommations à risque chez les adolescents, coordonné par la Maison Des Adolescents du Calvados et qui cible les collégiens de quatrième. Cette action s’ouvre par une enquête anonyme qui questionne les jeunes sur leurs consommations d’alcool, d’autres toxiques, (expérimentation, répétition, motivation, jugement qu’ils en portent). Posters Ce travail expose les réponses des 128 adolescents de 13 à 15 ans d’un collège du Calvados. Il permet d’illustrer et de chiffrer des tendances : La première est que l’expérimentation d’alcool est un comportement précoce qu’a connu la majorité des adolescents de 13 ans (68 % des élèves de quatrième) à prédominance masculine. Pour certains adolescents, entre 13 et 15 ans se répètent, s’intensifient les consommations d’alcool, pour les deux sexes, reflétant par des épisodes d’ivresse (dont la prévalence passe de 12 à 41 % entre 13 et 14 ans). Une autre tendance est le peu d’inquiétude des adolescents quant à leurs consommations, le faible mal-être exprimé. Enfin, il apparaît ici à quel point il est difficile mais nécessaire de motiver les membres de l’environnement de l’adolescent (familles, enseignants, etc.). Ce sont là des informations précieuses pour adapter l’intervention de prévention des consommations précoces envers les jeunes qui ont répondu au questionnaire, et pour augmenter la pertinence des actions dans les années à venir. PO 273 LES TROUBLES PSYCHIQUES LIÉS À LA CONSOMMATION DE NOIX DE MUSCADE BOUTABIA S., AMJAHDI A., BOUHARNA T., MANOUDI F., ASRI F., TAZI I. CHU Mohamed VI, MARRAKECH, MAROC La noix de muscade (Nutmeg) est le fruit d’un arbre de la famille des Myristicacées, utilisée à faible dose principalement comme épice, et pour ses effets antalgiques, antibactériens et autres. À forte dose, elle est toxique pour le système nerveux central et donne des effets médicaux et psychiatriques sévères. Les effets psychotropes les plus décrits sont les troubles psychotiques (hallucinations, délire, troubles de comportement). Les effets qui font l’objet de son usage sont représentés essentiellement par la sédation. Les hallucinations sont rares aux doses normales (5 à 10 g), souvent décrites comme désagréables et incontrôlables. Nous rapportons le cas de Mme BL, âgée de 46 ans, qui a présenté un épisode dépressif évoluant depuis une quinzaine de jours, et qui a commencé la consommation de noix de muscade dans le but d’automédication, et qui a présenté par la suite une symptomatologie maniaque avec des troubles de comportement et une agressivité importante. L’évolution était nettement favorable sous traitement neuroleptique atypique. PO 274 LES ADDICTIONS EN MILIEU ESTUDIANTIN ABDELHAY N. (1), KENDILI I. (1), MOUSSAOUI D. (1), KADIRI N. (1), BERRADA S. (2) (1) Psychiatrie, CASABLANCA, MAROC (2) Addictologie, CASABLANCA, MAROC L’analyse des habitudes toxiques chez les étudiants en médecine a un intérêt particulier pour plusieurs raisons : – L’addiction aux substances retentit négativement sur leur rendement universitaire. – La prévalence des risques liés à l’usage de drogues est élevée. – Ils seront amenés à prendre en charge des patients addicts et leur comportement d’usagers de substances risque d’influencer cette prise en charge. Cette étude a pour objectif d’évaluer la fréquence des addictions aux substances chez les étudiants en médecine, déterminer le type de drogues utilisées et d’analyser les facteurs de risque chez ces derniers. Il s’agit d’une étude transversale, étalée sur trois mois du 1er février au 30 avril 2009, incluant 100 étudiants à la faculté de médecine et de pharmacie de Casablanca. Nous avons utilisé un auto questionnaire anonyme pour évaluer les données cliniques, sociodémographiques et les habitudes toxiques, le test de Fagerstrom pour évaluer l’addiction au tabac, le questionnaire CAST d’évaluation de l’abus/dépendance au cannabis et le logiciel SPSS pour saisir et analyser les données. Le sexe masculin représente 60,9 %, l’âge moyen est de 21,5 ans ± 2,1, l’âge moyen du premier usage de substances est de 14,5 ans ± 1,7, le test de Fagerstrom est > 6 chez 57,3 % des fumeurs et la CAST est > ou = 2 dans 39,6 % des cas, 27,9 % consomment régulièrement de l’alcool et 9 % rapportent un usage de psychotropes. De nombreux changements marquent le passage du statut de lycéen à celui d’étudiant. Une distanciation se crée par rapport à l’encadrement familial puisque 50 % environ habitent, pour la première fois, à l’extérieur du domicile familial. À l’Université, la relation au savoir devient autogérée, la relation enseignants-étudiants est moins individualisée et la réussite universitaire exige une certaine autonomie. Ces changements de vie et d’apprentissage constituent des facteurs de stress plus ou moins propices à l’usage de substances. PO 275 TABAGISME EN MILIEU SCOLAIRE URBAIN ABDELHAY N. (1), KENDILI I. (1), MOUSSAOUI D. (1), KADIRI N. (1), BERRADA S. (2) (1) Psychiatrie, CASABLANCA, MAROC (2) Addictologie, CASABLANCA, MAROC Le tabagisme est une des principales causes de décès dans le monde. L’Organisation Mondiale de la Santé lui attribue près de 4,9 millions de décès par an, un chiffre qui devrait passer à 8,4 millions d’ici 2020. Les tendances récentes ont montré un accroissement des prévalences du tabagisme chez les enfants et les adolescents, qui commencent à fumer à un âge de plus en plus jeune. Le but de l’étude est de déterminer la prévalence tabagisme chez les élèves du milieu urbain afin d’instaurer des moyens préventifs efficaces. C’est une étude transversale étalée sur trois mois incluant 212 élèves de trois collèges et trois lycées de la région de Casablanca. Nous avons utilisé un auto questionnaire anonyme qui explore les données sociodémographiques et les habitudes toxiques des interviewés et le logiciel SPSS pour saisir et analyser les données. 111 8e Congrès de l’Encéphale Les résultats montrent que 42 % de filles de cet échantillon fument des cigarettes contre 56 % de garçons, 73 % des fumeurs d’âge moyen de 17 ans et l’âge moyen de la première cigarette est de 15,3 ans dans 67 % des cas. Le nombre moyen de cigarettes par jour étant de 4. férences de l’activité des intervenants et du profil des patients entre le système de soins médico-social et sanitaire. Elle souligne la part importante des grands usagers dans la prise en charge médico-sociale. Ces derniers, plus vulnérables, justifient des interventions ciblées. PO 276 ÉTUDE DE L’UTILISATION DU SYSTÈME DE SOINS ET DES PROFILS DE CONSOMMATEURS DANS UN SERVICE D’ADDICTOLOGIE PO 277 ENTRER DANS LE SOIN, C’EST CHOISIR DE CHANGER SHOJAEI T. (1), LE MASSON V. (2), CHOMETTE E. (3), LAQUEILLE X. (4) (1) Médecin de Santé Publique, DESC Addictologie, Service d’Addictologie du Dr Laqueille, Hôpital Sainte Anne, université Paris 5, PARIS, FRANCE (2) Médecin de Santé Publique, Service du Département d’Information Médicale, Hôpital Sainte Anne, PARIS, FRANCE (3) Praticien Hospitalier en Santé Publique, Chef du Service du Département d’Information Médicale, Hôpital Sainte Anne, PARIS, FRANCE (4) Psychiatre des Hôpitaux, Chef du Service d’Addictologie, Hôpital Sainte Anne, université Paris 5, PARIS, FRANCE Contexte : Les prises en charge ambulatoires en addictologie relèvent des deux dispositifs de soins médico-social et sanitaire hospitalier. Ils se différencient selon les caractéristiques de leurs activités et des populations accueillies. L’objectif de ce travail est double : – comparer l’activité et le profil des patients de ces 2 types d’unités de consultations ; – comparer le sous-groupe des grands usagers de soins de l’unité médico-sociale aux autres usagers de cette unité. Matériels et méthodes : L’étude a porté sur l’ensemble des consultants de l’année 2007 dans le service d’addictologie de l’hôpital Sainte Anne. L’enquête est rétrospective à partir de 2 fichiers de données : – la Fiche Par Patient contenant des informations cliniques ; – le Recueil d’Information Médicale en Psychiatrie renseignant l’activité du service L’usage intensif des soins est défini par plus de 150 entretiens/an. Résultats : 661 patients engendrent 15 950 consultations médico-sociales (nombre médian d’entretiens/patient = 3), avec 40 % d’actes infirmiers, 31 % médicaux et 15 % par les psychologues. 179 patients entraînent 774 consultations hospitalières (nombre médian d’entretiens/patient = 2), environ les 3/4 par les médecins. L’unité médico-sociale accueille un public majoritairement adressé par les partenaires sociaux, masculin et précaire (logement, revenus issus de prestations sociales). Dans l’unité médico-sociale, 4,5 % des patients sont des grands usagers (> 150 entretiens/an) et déterminent à eux seuls 40 % des actes. Ils sont essentiellement des hommes, vivants à Paris, dans la précarité et suivis depuis plusieurs années. Discussion : Cette étude est une des rares études médicoéconomique réalisées en addictologie. Elle montre des dif112 HANS C. CH du Rouvray, SOTTEVILLE-LES-ROUEN, FRANCE Durant une trentaine d’années, la psychiatrie s’est détournée de la prise en charge des usagers de drogue. Elle a aujourd’hui suffisamment changé pour pouvoir les accueillir à nouveau. L’unité d’hospitalisation Jean Pierre Pot au CH du Rouvray est une réponse aux difficultés de prise en charge de patients présentant des troubles addictifs et/ou des pathologies mentales. L’évaluation clinique de cette comorbidité est très importante : elle orientera la conduite thérapeutique, en particulier quand l’usage de drogue a une fonction « auto-thérapeutique » et permet au sujet d’essayer de contrôler des symptômes psychopathologiques sous jacents. Choisir d’entrer dans une démarche de soins implique de ne plus se vivre exclusivement mû par le besoin de consommer des drogues. Cela implique soit de changer de mode de vie, soit de mieux s’accommoder de la vie menée. Dans tous les cas, la notion de changement demeure fondamentale, changement subjectif et changement dans la réalité étant bien sûr indissociables. Une prise en charge hospitalière a l’avantage d’offrir un milieu contenant, sécurisant, ainsi qu’un éloignement de l’environnement social habituel et de créer par conséquent les conditions favorables à la psychothérapie. De nos jours, la finalité d’un sevrage ne se résume plus uniquement à la mise en œuvre d’une abstinence totale, mais plutôt à une régulation utile dans le parcours du patient souffrant d’une addiction. PO 278 COMORBIDITÉ PSYCHIATRIQUE ET ADDICTION : UN EXEMPLE DE PRISE EN CHARGE INTÉGRÉE DEFAY-GOETZ H., PROTAIS Y. CH du Rouvray, SOTTEVILLE-LES-ROUEN, FRANCE Depuis février 2007, l’unité Jean-Pierre POT accueille des patients souffrant d’un trouble addictif, d’abus ou de dépendance aux substances psycho-actives et affligé d’un trouble psychiatrique, pour une prise en charge intégrée, au sein d’un hôpital psychiatrique, le centre hospitalier du Rouvray. Il s’agit d’une petite unité fonctionnelle de 8 lits d’hospitalisation à temps plein, située dans les locaux du pôle 9. L’équipe soignante est composée de professionnels de la psychiatrie, infirmiers, psychologues, psychiatres, qui, depuis l’ouverture de la structure se sont formés pour les soins aux usagers de substances psycho-actives et notamment à l’entretien motivationnel. Posters Le concept de « comorbidité » ou de « double diagnostic » prend ici tout son sens et nécessite une bonne connaissance des outils de la psychiatrie et du champ de la toxicomanie qui est, historiquement, plus du côté associatif. Les intervenants en toxicomanie constatent depuis longtemps la difficulté de l’accès aux soins psychiatriques pour les usagers de drogue et réciproquement ou presque, les professionnels de la psychiatrie ont souvent du mal à « gérer » ces patients toxicomanes au mode relationnel particulier. Le travail motivationnel commence en amont de l’hospitalisation et aboutit souvent à une suite de soins en post-cure ou à un suivi ambulatoire. Nous allons présenter dans ce travail le fonctionnement de l’unité et l’analyse des premiers résultats. PO 279 LES CONDUITES ALCOOLIQUES CHEZ LE PERSONNEL DU SECTEUR HÔTELIER : PRÉVALENCE ET FACTEURS DE RISQUE CHTIOUI M. (1), ZAAFRANE F. (1), DARDOUR A. (1), BRAHEM S. (1), MANSOURI A. (1), KHALFALLAH T. (2), AKROUT M. (2), GAHA L. (1) (1) Service de psychiatrie CHU Monastir, MONASTIR, TUNISIE (2) Service de Médecine de travail CHU Monastir, MONASTIR, TUNISIE Introduction : Les conduites alcooliques en milieu professionnel touchent tous les secteurs de façon inégale. Les professions les plus pénibles physiquement, à charge mentale importante, où l’alcool est disponible et celles qui sont en rapport avec le public semblent être plus exposées à la consommation alcoolique. Objectifs : Évaluer la prévalence des conduites alcooliques en milieu hôtelier et dégager les facteurs sociodémographiques qui leur sont associés. Méthodologie : Il s’agit d’une étude descriptive transversale menée auprès de 220 employés non administratifs travaillant dans cinq hôtels (tirés au hasard) de la région de Monastir. L’évaluation a consisté en la passation : – d’un questionnaire préétabli, explorant les données sociodémographiques, le poste de travail et l’usage d’autres substances psychoactives. – du MINI (Mini International Neuropsychiatric Interview), déterminant le type de la conduite alcoolique. Résultats : Le groupe des consommateurs représentait 53,2 % de la taille totale de notre population. La dépendance alcoolique concernait 12,3 %, l’abus 15,9 %, et l’usage 25 % des agents interrogés. Le taux d’abstinence diminuait avec l’âge tandis que celui de la dépendance à l’alcool augmentait progressivement. Les employés en animation étaient les plus abstinents (52,2 %), et les proposés au bar avaient le plus de conduites alcooliques pathologiques (39,7 %). Discussion et conclusion : La majorité des études soulignent une plus forte prévalence d’un mésusage alcoolique chez les employés du secteur de l’hôtellerie et de la restauration. Cette forte prévalence est associée aux caractéristiques du travail regroupant différentes circonstances favorisantes : – disponibilité du produit ; – culture du poste où l’alcool est regardé favorablement, libéré des contraintes morales et des interdits religieux et dont la consommation est valorisée ; – charge physique et mentale importante. La reconnaissance de ces facteurs aidera à mettre en place des actions de prévention, de dépistage et de prise en charge plus efficaces. PO 280 LES CONDUITES ALCOOLIQUES ET COMORBIDITÉ PSYCHIATRIQUE EN MILIEU PROFESSIONNEL CHTIOUI M. (1), ZAAFRANE F. (1), GASSAB L. (1), LAHMAR A. (1), MANSOURI A. (1), KHALFALLAH T. (2), AKROUT M. (2), GAHA L. (1) (1) Service de psychiatrie, CHU Monastir, MONASTIR, TUNISIE (2) Service de Médecine de travail CHU Monastir, MONASTIR, TUNISIE Introduction : Les conduites alcooliques sont complexes et de déterminisme multifactoriel. Ils dépendent de facteurs biologiques, environnementaux et psychologiques. Les troubles psychiatriques sont fréquemment associés aux conduites alcooliques, favorisant le mésusage ou compliquant l’addiction. Objectifs : Estimer la comorbidité psychiatrique associée à la conduite alcoolique, chez une population d’agents en hôtellerie. Méthodologie : Il s’agit d’une étude descriptive transversale menée auprès de 220 travaillant dans cinq hôtels (tirés au hasard) de la région de Monastir. L’évaluation a consisté en la passation du MINI (Mini International Neuropsychiatric Interview) pour le diagnostic de la conduite alcoolique et de la comorbidité psychiatrique. Résultats : L’usage simple, l’abus et la dépendance à l’alcool ont intéressé respectivement 25 %, 15,9 % et 12,3 % de notre échantillon. La comorbidité psychiatrique était élevée. Les troubles de l’humeur avaient concerné 12,8 % des usagers d’alcool et étaient significativement associés à la dépendance alcoolique. Les troubles anxieux étaient fréquents (44,0 %), significativement comorbides avec la consommation d’alcool et intéressaient particulièrement les dépendants. La présence d’une morbidité psychotique était faible et n’a concerné que 4,2 % des consommateurs d’alcool. Discussion et conclusion : Nos résultats témoignent de l’importance de la morbidité psychiatrique associée aux conduites alcooliques. Cette comorbidité serait sous tendue par les propriétés psychotropes de l’alcool, intervenant comme facteur d’initiation et de pérennisation de la conduite alcoolique. Elle découlerait par ailleurs des complications somatiques, socioprofessionnelles de l’intoxication alcoolique chronique. Ces troubles concomitants doivent être dépistés, évalués et traités. 113 8e Congrès de l’Encéphale PO 281 BACLOFÈNE DANS LE TRAITEMENT DE LA MALADIE ALCOOLIQUE HACHE G. (1), KEBIR O. (2), DEMIGNEUX G. (3), BLECHA L. (4), BENYAMINA A. (4) (1) Service de Pharmacie, Centre Hospitalier Sainte Anne, PARIS, FRANCE (2) Centre psychiatrie et Neurosciences, U894 INSERM, Université Paris Descartes, PARIS, FRANCE (3) Service Hospitalo-Universitaire de Santé Mentale, Centre Hospitalier Sainte Anne, PARIS, FRANCE (4) CERTA, U669 INSERM, Centre Hospitalier Paul Brousse, VILLEJUIF, FRANCE Introduction : L’alcoolo-dépendance est un problème majeur de santé publique, défini aujourd’hui comme une maladie chronique à rechutes. Le pronostic à long terme reste des plus sévères. Dans la quasi-totalité des cas, l’abstinence complète à long terme constitue, en l’état actuel des moyens d’intervention, le seul objectif thérapeutique raisonnable. Les approches non pharmacologiques, notamment psychothérapeutiques, semblent montrer leurs limites lorsqu’elles sont employées seules et bien que des efforts croissants soient développés dans la recherche sur la maladie alcoolique, peu de moyens ont été investis dans la recherche de nouveaux médicaments. Le baclofène, puissant agoniste stéréoselectif des récepteurs à acide gamma-aminobutyrique (GABAB), est utilisé dans le traitement de la spasticité musculaire accompagnant l’évolution de certaines maladies neurologiques. Des données précliniques récentes ont montré l’efficacité de cette molécule dans la diminution de la consommation d’alcool chez le rat rendu alcoolo-préférant. Un certain nombre de publications cliniques semble confirmer cette indication Objectif : Effectuer une revue systématique de la littérature de l’utilisation du baclofène comme traitement du sevrage alcoolique. Méthodologie : Interrogation de la base de données Pubmed. En utilisant les mots-clés suivants baclofen – alcoholism – withdrawal. Cette interrogation a été complétée par l’examen systématique des références des papiers retenus. Résultats : Notre recherche a identifié 7 études cliniques (3 essais ouverts, 4 études contrôlées) et 4 publications de cas rapportés. Les résultats montrent une diminution de la consommation d’alcool, l’augmentation du nombre de jours d’abstinence, une diminution du score OCDS (Obsessive-Compulsive Drinking Scale) et la diminution des niveaux d’anxiété. Conclusion : Le baclofène semble efficace et bien toléré dans l’indication du traitement de l’alcoolodépendance. De plus, son utilisation est envisageable dans la prévention du syndrome de manque, la gestion de l’anxiété inhérente à l’abstinence et le traitement de l’alcoolodépendance chez les patients présentant des défaillances hépatiques. PO 282 VALIDATION D’IMAGES AFFECTIVES SPÉCIFIQUES À L’ALCOOL KHAZAAL Y. (1), BILLIEUX J. (2), ZULLINO D. (1) 114 (1) Hôpitaux Universitaires de Genève, GENÈVE, SUISSE (2) Université de Genève, GENÈVE, SUISSE Introduction : Les images affectives sont particulièrement utiles pour l’étude de la réactivité aux stimuli. Malgré leur intérêt, nous ne disposons pas de pools d’images validées dans le domaine des addictions. Le but de la présente étude est de valider 60 images relatives à des stimuli en lien avec l’alcool. Méthode : Deux cents photos ont été réalisées par les auteurs. Parmi celles-ci, 60 images en lien direct avec une boisson alcoolisée ou des contextes de consommation ont été sélectionnées. Quatre-vingt-neuf personnes dont 60 femmes (âge moyen : 25,1 ± 6,1) buvant au moins une boisson alcoolisée par semaine ont participé à l’étude. Après passation de l’AUDIT, elles ont évalué les 60 images selon les 3 dimensions suivantes : la « valence » (caractère plaisant vs déplaisant), l’« arousal » (stimulation, excitation vs relaxation, calme) et la « dominance » (influencé, guidé, vs contrôler la situation). La méthodologie utilisée est similaire à celle utilisée pour la validation des images affectives de l’« International Affective Picture Systems » (IAPS). Résultats : Les de Cronbach pour la « valence », l’« arousal » et la « dominance » sont respectivement de 0,92 ; 0,98 et 0,98. Sur la base des scores d’AUDIT, 41,5 % des participants ont une consommation d’alcool à risque. La consommation à risque est associée à des scores d’« arousal » et de « dominance » plus élevés. Il n’y a pas de différence dans la cotation de la « valence » des images par entre les consommateurs d’alcool à risque et les autres participants. Conclusions : En utilisant la méthodologie de l’IAPS, la présente étude a permis la validation d’un lot de 60 images spécifiques de stimuli en lien direct avec l’alcool. Les dimensions de « valence » et d’« arousal » sont associées à une consommation d’alcool à risque. PO 283 UNE CLINIQUE DU REFUS : DU SYMPTÔME À LA NOSOGRAPHIE GHEORGHIEV C. Hôpital d’instruction des armées du Val-de-Grâce, PARIS, FRANCE Les manifestations cliniques de refus sont nombreuses et diverses dans leurs modalités d’expression chez l’enfant et l’adolescent. Fréquentes dans cette tranche d’âge, elles trouvent un retentissement variable dans des registres variés tels que l’école, la famille et la vie sociale, et dont l’importance pourra être à l’origine d’une demande de soins de par la perturbation que ce symptôme implique dans l’environnement habituel du sujet. Des mouvements transitoires d’opposition accompagnent le développement réputé comme normal d’un enfant, en rendant compte d’un processus dynamique d’adaptation et de maturation ; leur persistance ou leur intensité peuvent être le signe manifeste de troubles dont il appartiendra au clinicien de situer le contexte. Si l’inscription du refus dans le cadre nosographique hétéroclite des conduites d’opposition apparaît légitime dans une approche descriptive Posters et comportementale, il est possible d’en nuancer les contours en individualisant différents syndromes au négativisme fluctuant, dont les caractéristiques principales sont ici précisées. PO 284 DÉSINHIBITION SOUS BACLOFEN : CASE REPORT SOUFIA M., PLAZE M., GUEGUEN B., DEMIGNEUX G., OLIÉ J.P., LÔO H., GAILLARD R. Centre Hospitalier Sainte-Anne, PARIS, FRANCE Les états de désinhibition secondaires à l’administration de Benzodiazépines et de Zolpidem sont connus et ont été fréquemment rapportés. L’augmentation du métabolisme dans des circuits striato-médio-préfrontaux préalablement dysfonctionnels est une explication plausible à cet effet paradoxal induit par les agonistes GABA-A. L’existence d’un phénomène identique avec les agonistes GABA-B n’a jamais été rapporté. Le Baclofen, agoniste GABA-B, a récemment prouvé son efficacité dans la réduction de la consommation et le maintien de l’abstinence chez les individus souffrant de la maladie alcoolique. Nous rapportons la survenue d’un état de désinhibition induit par le Baclofen chez un patient alcoolique ayant préalablement une hypoperfusion médio-préfrontale à la scintigraphie cérébrale de perfusion. Ce cas permet d’étendre les réactions paradoxales à tous les agonistes GABA et renforce l’hypothèse d’un déficit fonctionnel des circuits striato-médio-préfrontaux sous-tendant ces réactions. PO 285 SCHIZOPHRÉNIE ET COMPORTEMENTS VIOLENTS GHAZALI I., GHAFFARI O., CHERIF W., RIDHA R. Hôpital Razi, MANOUBA, TUNISIE Plusieurs études scientifiques ont montré que la pathologie mentale est un facteur de risque majeur de comportements violents. La schizophrénie serait une pathologie mentale surreprésentée dans les phénomènes de violence, sans pour autant que ne soit précisée dans quelle mesure la maladie ou ses différentes dimensions cliniques sont corrélées. S’il est possible d’établir aujourd’hui l’existence très probable d’un lien causal significatif entre schizophrénie et comportements violents, il n’est pas justifié de faire l’amalgame entre folie et violence. Tous les patients souffrant de schizophrénie ne sont pas violents et toute violence n’est pas attribuable à la schizophrénie. Afin de déstigmatiser ces patients, il est justifié de définir les différentes dimensions cliniques et de prendre en considération les facteurs sociaux qui favorisent le passage à l’acte violent des patients schizophrènes. On se propose dans cette étude d’étayer les différents comportements violents rencontrés chez les patients souffrant de schizophrénie et les différents paramètres cliniques, socioéconomiques et environnementaux associés. C’est une étude rétrospective descriptive basée sur les dossiers des patients souffrant d’une schizophrénie selon la classification du DSM IV hospitalisés, suite à un passage à l’acte violent, au service de psychiatrie légale à l’hôpital Razi entre 1996 et 2006. Les paramètres cliniques, socioéconomiques et environnementaux sont relevés. Les données ont été analysées en utilisant le logiciel EPI 6 avec le test de nauvel et Heanzel. Le seuil de significativité a été fixé à p < 0,05. Résultats en cours. PO 286 MANIFESTATIONS PSYCHIATRIQUES DU SYNDROME DE WILLI PRADER : À PROPOS D’UN CAS MANAMANI R., GHODHBANE S., MAGES N., HASSAINE A., ZAIMEN N., FALK-VAIRANT M. Centre Hospitalier Interdépartemental, CLERMONT, FRANCE Introduction : Le syndrome de Willi Prader (SWP) décrit en 1956 est une maladie génétique rare. Sa prévalence est de 1/50 000. Il se caractérise par des anomalies localisées sur le chromosome 15. Des critères diagnostiques ont été proposés par Holm. Mais la méthylation de l’ADN constitue le principal test diagnostique. Cas clinique : Patient de 24 ans hospitalisé en psychiatrie dès l’âge de 17 ans pour troubles sévères du comportement et passages à l’acte répétitifs sur ses camarades ayant entraîné son exclusion d’un Institut Médico-Educatif. Il a été suivi en pédopsychiatrie depuis ses 8 ans pour un processus dysharmonique psychotique. Tous les projets mis en place ont échoué du fait de l’aggravation des troubles psycho-comportementaux au fil des années. Nous avons d’emblée remarqué un aspect physique particulier : petite taille, obésité, petits pieds et petites mains, rétrécissement du diamètre bifrontal, bouche triangulaire, yeux en amandes, hypotrophie scrotale et micropénis. Les manifestations psychiatriques sont riches : instabilité psychomotrice persistante, hyperphagie avec tendance à avaler tous les aliments à portée de sa main et recherche effrénée de nourriture même dans les poubelles, fluctuations thymiques, agressivité, conduites kleptomaniaques, automutilations et épisodes hallucinatoires et anxieux. Le tout est greffé sur un déficit intellectuel modéré. L’analyse génétique a mis en évidence une délétion c15q11q13 sur le chromosome parental. Discussion : La sémiologie psychiatrique, l’aspect physique, la présence de 5 critères majeurs de Holm et de l’anomalie génétique nous font retenir un SWP. Cependant le tableau psychiatrique pourrait être interprété comme l’expression d’une dysharmonie psychotique, d’un désordre psychique grave en rapport avec une déficience intellectuelle ou d’une pathologie mentale différenciée. Conclusion : Le SWP est rare et de diagnostic difficile. Devant une symptomatologie psychiatrique polymorphe associée à une dysmorphie penser à rechercher les critères de Holm et à réaliser une analyse génétique. PO 287 LE REGARD DANS LES SCARIFICATIONS CHARBONNIER E., ROUAN G., PEDINIELLI J.L. 115 8e Congrès de l’Encéphale Université de Provence d’Aix-Marseille 1, MARSEILLE, FRANCE Selon Pedinielli (1988), les gestes auto-agressifs sont dirigés contre un autre imaginaire auquel le sujet se serait identifié. Ils permettraient ainsi d’attaquer et de punir l’autre en soi. En outre, Pommereau (2006) affirme que ces actes sont dirigés contre un objet, et s’inscrivent dans une relation à l’autre. Notre objectif est d’initier une réflexion sur le rôle de l’autre dans les scarifications. Nous faisons l’hypothèse que les scarificateurs ont un discours ambivalent vis-à-vis du regard de l’autre (H1). Nous pensons également que leurs gestes autoagressifs se situent entre la demande et l’attaque imaginaire de l’autre (H2). Et enfin, nous défendons l’idée selon laquelle le corps serait utilisé comme une interface d’échange pour communiquer à l’autre ce que le scarificateur ne parvient pas à verbaliser (H3). À partir de deux cas cliniques, nous avons mis à l’épreuve ces hypothèses. 1/ Madame B. 39 ans, exhibe ses plaies, faisant fréquemment « violence » au regard des autres. Elle nous évoque son désir de cacher ses cicatrices, mais ne cesse de les montrer (H1). Nous racontant une de ses scarifications, elle nous dit « avoir retourné contre elle l’agressivité qu’elle ressentait envers sa fille » (H2). Par ailleurs, nous pouvons penser que les scarifications sont pour elle un moyen de se faire entendre, par l’acte elle fait l’économie de la parole pour résoudre ses conflits (H3). 2/ Mademoiselle G a 21 ans. Ses cicatrices nous semblent être devenues un « objet d’exhibition », même si dans son discours elle minimise l’importance qu’elle accorde au regard de l’autre (H1). Se couper apparaît comme un moyen pour elle de gérer l’agressivité qu’elle ressent envers autrui. En s’automutilant elle dit « se venger sans faire de mal » (H2). Lors de certaines scarifications, elle écrit sur sa peau. Nous pouvons penser que ce marquage du corps vient pallier une verbalisation impossible (H3). Ces cas cliniques illustrent la nécessité de prendre en compte la manière dont ces actes s’inscrivent dans la relation, et « d’entendre » l’adresse du scarificateur. En outre, il est important d’amener ces patients à exprimer leur souffrance par les mots et non par les actes (Kernberg, 1987), de restaurer une communication verbale semblant être aussi entaillée que leurs avant-bras. risques révèlent que l’abus de substances multiplie le risque d’exposition à un événement traumatique, augmentant la probabilité de développer un état de stress post-traumatique (ESPT). Il a par ailleurs été montré que la plupart des conduites sexuelles à risques étaient reliées à des antécédents d’abus sexuels. Or, ce type d’expérience multiplie par huit le risque de développer un ESPT. L’exposition à un événement traumatique devient donc d’un intérêt particulier dans la compréhension de la dynamique de l’engagement dans des comportements sexuels à risque. Objectif : L’objectif de la présente étude est d’explorer la relation entre la recherche de sensations, l’impulsivité, la consommation de substances psychotropes et le vécu traumatique au sein d’une population d’adultes jeunes. Méthode : 85 étudiants ont complété un auto-questionnaire évaluant le nombre d’expériences traumatiques, la fréquence de consommation de substances psychotropes et l’engagement dans des comportements sexuels à risques. Deux tests de personnalité ont également été soumis aux participants sous forme de questionnaires (IPDE et TCI-125) afin d’évaluer la recherche de sensations et l’impulsivité, respectivement. Résultats : Nos résultats supportent l’hypothèse selon laquelle le fait d’avoir vécu un événement traumatique pourrait augmenter l’engagement dans des comportements sexuels à risque, tout comme l’abus de substances psychotropes et la recherche de nouveauté. Discussion : Cette étude révèle la contribution du vécu traumatique comme facteur associé à la prise de risque sur le plan sexuel. Elle souligne l’importance de renforcer la prévention sur la sexualité à risque auprès des individus consommateurs de toxiques mais également auprès d’individus fragilisés par un antécédent traumatique afin d’éviter toute escalade vers le développement d’un désordre plus sévère tel que l’ESPT. PO 289 LA PRISON DE LA HAINE : ANALYSE COGNITIVE DU COMPORTEMENT VIOLENT DUZAN A.C., ANDRUETAN Y., VAUTIER V., GORIN C., CLERVOY P. HIA Sainte-Anne, TOULON, FRANCE PO 288 LA RELATION ENTRE CONSOMMATION DE PSYCHOTROPES, RECHERCHE DE NOUVEAUTÉ ET VÉCU TRAUMATIQUE DANS LA SEXUALITÉ À RISQUES TAPIA G., MICHEL G. Université Victor Segalen Bordeaux 2, BORDEAUX CEDEX, FRANCE Introduction : La sexualité à risque englobe aujourd’hui une multitude de pratiques qui engagent autant la santé physique que psychique de l’individu. De nombreuses études ont mis en évidence que la recherche de sensations, l’impulsivité et la consommation de substances psychotropes favorisent les comportements sexuels à risque chez les jeunes adultes. Les études portant sur le lien entre vécu traumatique et prise de 116 Quand il n’a pas une forte assurance de sa place et de sa valeur humaine, comme de celle de ses semblables, l’Homme a le besoin latent de se placer au-dessus de l’autre, perçu comme menaçant. Il existe alors de nombreux mécanismes cognitifs qui l’amènent à se considérer comme une innocente victime et à considérer l’autre comme un ennemi. On parle, pour évoquer ce type de raisonnement dichotomique vis-à-vis d’autrui, de croyances primaires dans la mesure où elles prennent probablement leur source dans les temps primitifs lorsqu’elles étaient fondamentales pour faire face au danger constitué par les menaces extérieures. Il naît alors un sentiment d’anxiété qui peut en une fraction de seconde se transformer en un sentiment de colère et aboutir à l’attaque de l’autre. C’est une réaction d’autoprotection. De nos jours, l’étiquetage manichéen et les cognitions impliquées dans la violence sont souvent sur fonctionnelles dans Posters le quotidien. Ce « mode hostile » opère d’autant mieux qu’il a été appris comme efficace. C’est tout le problème de l’apprentissage social de la violence, à travers notamment les films et les jeux vidéo dans lesquels les héros sont adulés pour l’efficacité de leur comportement. Ce processus pris au cœur d’une dynamique de groupe, appelé groupisme, apparaît encore plus dévastateur. Il donne une telle sensation de pouvoir qu’elle peut neutraliser le sentiment de vulnérabilité et étouffer les processus d’empathie et d’identification à la souffrance de la victime. Par ailleurs, la contagion émotionnelle (hystérie de groupe), les mythes imaginaires, les idées paranoïaques de conspiration alimentent les préjugés et les stéréotypes négatifs de l’autre, jusqu’à disqualifier de l’espèce humaine ce « sous-homme », voire rejeter hors de l’humanité cet « insecte », ce « parasite ». Et ce, d’autant plus si l’ensemble est « institutionnalisé » dans une politique d’État par un leader, comme il l’a été au troisième Reich avec la propagande et pire avec le « permis de tuer » donné par l’autorité. Il devient alors « normal », légitime, de tuer les ennemis désignés, d’autant plus qu’il existe un phénomène d’habituation et de désensibilisation au fait de commettre ou de voir commis des actes cruels. PO 290 HOMICIDE DANS L’INSTITUTION PSYCHIATRIQUE EL HAJJI K., EL AMOURI A., OTHMAN Y., BELBACHIR S., OUANASS A., TOUFIQ J. Centre Psychiatrique Universitaire Ar-Razi, RABAT, MAROC L’homicide est un acte dramatique qui suscite plusieurs interrogations. La proportion des gestes homicides commis par les malades mentaux est considérée comme élevée, entre 5 % et 20 %. L’homicide n’est pas seulement l’apanage des malades mentaux suivis en ambulatoires, il peut également survenir dans l’institution psychiatrique (même dans les établissements où les mesures de surveillance et le niveau de vigilance sont élevés). L’intérêt de notre travail est de rapporter notre expérience sur une période de 10 ans mettant ainsi en exergue les facteurs de risque de survenue de ce geste ainsi que les caractéristiques de cet acte. Nous nous attellerons enfin à dégager les moyens à mettre en œuvre pour réduire au maximum les risques de survenue de ce geste. PO 291 ENTRETIEN DE MOTIVATION ET THÉRAPIE DE GROUPE DANS LA PRISE EN CHARGE DE LA TRICHOTILLOMANIE SEZNEC J.C. AlteRHego, PARIS, FRANCE La trichotillomanie est une pathologie quasiment féminine touchant selon les études 0,5 à 2 % de la population. Elle consiste en une conduite compulsives d’arrachage des cheveux survenant plus fréquemment en fin de journée soit au cours de séance de flanage (repli onirique sur soi) soit dans des moments de tensions. Cette conduite s’associe à différents rituels : croquer le bulbe du cheveu, casser le cheveu, etc. La trichotilomanie survient principalement à deux âges soit à la petite enfance (de 1 à 4 ans) soit à la fin de l’adolescence. Il existe une comorbidité avec des troubles anxieux et des troubles alimentaires (compulsion). Les patientes souffrent d’une errance thérapeutique du fait de la difficulté de reconnaître que c’est une pathologie et non une mauvaise habitude, du fait de la difficulté d’en parler et la difficulté de rencontrer un thérapeute ayant l’expérience de la pathologie. La création d’un site internet organisé par des patientes a fait évoluer la reconnaissance du trouble. La trichotillomanie est une addiction gestuelle pouvant être traitée par des thérapies comportementales, des antidépresseurs sérotoninergiques et par des entretiens de motivation comme ceux mis en place pour la prise en charge des TCA adaptée du protocole du Dr J. Treasure et Dr U. Schmidt. La tricholtillomanie est une addiction gestuelle. La prise en charge en groupe permet une reconnaissance des troubles, un partage de la souffrance et maintenir une motivation suffisante afin de rentrer en résistance contre ce trouble comme pour les autres troubles addictifs. 15 patientes ont participé au groupe thérapeutique sur un an. Celui-ci a lieu une fois par mois pendant 1 h 30. Il permet à chaque patiente de comprendre leur pathologie et de mettre en place des solutions concrètes afin de lutter contre cette addiction gestuelle et surmonter le sevrage. Ce travail en groupe a permis de mettre en rémission des patientes souffrant de trichotillomanie en évolution parfois sur plus de 20 ans grâce à des techniques de thérapie comportementale et cognitive et des entretiens de motivation mais aussi de rompre leur isolement. Comme dans le cas de l’alcoolisme, l’objectif thérapeutique est de se sevrer du trouble en devenant pour la plupart des trichotillomanes abstinentes. PO 292 TROUBLES DU COMPORTEMENT ALIMENTAIRE CHEZ LES ÉTUDIANTS : DÉPISTAGE ET LIENS AVEC L’ANXIÉTÉ ET LA DÉPRESSION BEN THABET J. (1), ALLOUCHE C. (2), CHARFEDDINE F. (1), ZOUARI N. (1), ZOUARI L. (1), MAÂLEJ M. (1) (1) CHU Hédi Chaker, SFAX, TUNISIE (2) Service Auvergne Hôpital psychiatrique, ville Évrard, PARIS, FRANCE Nous nous sommes proposés de dépister les sujets à risque de troubles du comportement alimentaire (TCA) chez une population d’étudiants tunisiens et d’étudier les liens éventuels avec l’anxiété et la dépression. Pour ce faire nous avons mené une étude transversale auprès de cent étudiants (50 garçons et autant de filles). Chaque étudiant a répondu à un auto-questionnaire anonyme évaluant l’indice de masse corporelle, la perception du poids et la pratique d’un régime. Nous avons également utilisé deux outils psychométriques : le questionnaire « SCOFF » pour le dépistage des sujets à risque de TCA et l’échelle « HAD » Hospital Anxity and Depression Scale à 14 items, pour l’évaluation de la symptomatologie anxieuse et dépressive. Le taux global des étudiants insatisfaits de leur poids était de 57 % (50 % chez les filles versus 36 % chez les garçons). Les filles étaient trois fois plus nombreuses que les garçons 117 8e Congrès de l’Encéphale à avoir déjà fait un régime. Vingt et un pour cent des étudiants seraient à risque de présenter un TCA (12 % des garçons et 30 % des filles). À la passation du « HAD » moins de la moitié des étudiants étaient anxieux (46 %) et trente-sept pour cent d’entre eux étaient déprimés. Les facteurs de risque d’avoir un SCOFF positif sont le sexe féminin (p = 0,027), le fait d’« avoir déjà fait un régime » (p = 0,01), d’« être insatisfait de son poids » (p = 0,014), de se considérer « trop gros » et d’être anxieux (p = 0,002). La dépression quand à elle n’était pas associée au risque de développer des TCA (p = 0,35). La prévalence notable des étudiants à risque de TCA incite à leurs dépistages en médecine universitaire ; d’autant plus que la présence de manifestations anxieuses et dépressives est fréquente ce qui pourrait alourdir la prise en charge de ces étudiants et aggraver le pronostic de leurs troubles. l’apparition d’émotions adaptées, l’élaboration d’un lien avec l’équipe et une reprise de poids aidée par une nutrition entérale. Le déni du symptôme s’amende et la peur de grossir glisse vers un abord plus sexualisé du corporel sans angoisse de morcellement. Conclusion : Ce cas clinique pose la question de l’identité anorexique faisant obstacle au vide relationnel intrafamilial conduisant à l’expression psychotique observable sans réelle psychose pour contenir le vide secondaire à la pauvreté des échanges et de la stimulation. Ce travail invite à discuter également l’importance de l’adaptation du contrat de soins. PO 294 ARIPIPRAZOLE – ANOREXIE GRANIER F. CHU Toulouse, TOULOUSE, FRANCE PO 293 RELATION ENTRE ANOREXIE MENTALE ET PSYCHOSE : À PROPOS D’UN CAS NAUDET F. (1), CAGNARD B. (2), LE BOUDER P. (3), LAUNAY I. (1), CORCOS M. (4), SHADILI G. (1) (1) Unité Interne Adolescents, unité du Dr Shadili, EPSM MORBIHAN, VANNES, FRANCE (2) Service de Pédiatrie Centre Hospitalier Bretagne Atlantique, VANNES, FRANCE (3) Pôle de Pédopsychiatrie, EPSM MORBIHAN, VANNES, FRANCE (4) Institut Mutualiste Montsouris, PARIS, FRANCE Introduction : Nous nous proposons de discuter au travers d’un cas clinique les diagnostics de psychose et d’anorexie mentale. Histoire clinique : Une adolescente de 15 ans et demi, suivie depuis l’âge de 7 ans pour dépression, inhibition et timidité, est hospitalisée une 4e fois pour une anorexie mentale sévère évoluant depuis 2 ans (BMI = 13,8). Le tableau est dominé par une perte de l’élan vital, un émoussement affectif, un insight et une verbalisation limités. Elle s’isole, le contact est distant avec un sentiment de persécution. Il existe une maîtrise de la relation avec ses parents. Lors des précédentes hospitalisations, motivées par des bradycardies sévères, un contrat thérapeutique de séparation a été mis en place. Les parents et la patiente supportant mal la séparation, ces hospitalisations n’ont pu permettre une amélioration sur le plan somatique et psychique. La question d’une anorexie défense vis-à-vis d’un envahissement psychotique s’est alors posée. Le bilan orthophonique met en évidence une vie émotionnelle et des capacités attentionnelles réduites avec une perte de la notion de réalité. Le bilan neuropsychologique montre une efficience globale satisfaisante avec des discordances cognitives possiblement secondaires à la dénutrition et au dysfonctionnement mental liés à l’anorexie. Il est décidé de ne pas mettre en place de contrat afin de lutter contre l’isolement affectif et social. Évolution : Nous constatons alors une acceptation de l’hospitalisation, une amélioration des processus d’identification, 118 Introduction : • Le traitement de l’anorexie mentale doit encore être affiné, car cette maladie est fréquente et expose à deux complications principales, la mort, ou la chronicité avec complications somatiques graves. • Son étiologie paraît multifactorielle, rôle propre de la dénutrition, génétique, neurotransmetteurs aux différents niveaux cortical, limbique et des centres de la satiété, rôle des peptides, du BDNF, anomalies anatomiques de la substance grise et blanche, anomalies fonctionnelles (pariétales), troubles cognitifs isolés ou communs aux troubles de la personnalité souvent associés. • Les problèmes méthodologiques sont nombreux, tranches d’âge, aspects transculturels, approche familiale, contrôle émotionnel (alexithymie), facteurs de stress, diversité des programmes thérapeutiques et psychothérapeutiques. Les problèmes de recrutement expliquent le peu d’études contrôlées (SSRI), et le plus grand nombre d’études de cas (AP) Objectifs : • Étude indépendante, rapportant 20 cas dans un milieu spécialisé. • Utilisation de l’aripiprazole, évaluation de l’efficacité et de la tolérance. • Indications dans les formes de l’adulte jeune. Méthodes : • Surveillance multidisciplinaire, suivi de long cours et en réhabilitation. • Évaluation de l’amélioration BMI, et constantes biologiques. Résultats : 20 cas, 22 ans en moyenne, gain de 13 kg et 4,7 points BMI en moyenne, à dose moyenne d’aripiprazole 16 mg/j, pour une durée moyenne traitement 111 j, succès en réhabilitation dans 19 cas. Conclusions : L’aripiprazole montre un intérêt évident dans le traitement médicamenteux de l’anorexie, après d’autres antipsychotiques, et antidépresseurs. Sa tolérance est très bonne. Les problèmes de recrutement ont toujours expliqué la difficulté d’études contrôlées. La discussion reste ouverte à ce jour entre un effet régulateur des états émotionnels et la classique dimension psychotique à l’égard des troubles du Posters schéma corporel. Cette amélioration facilite la prise en charge familiale et les programmes psychothérapiques et de réhabilitation pendant et après l’hospitalisation. PO 295 TROUBLES PSYCHOPATHOLOGIQUES, PERSONNALITÉ ET ALEXITHYMIE CHEZ LES ADOLESCENTS OBÈSES PRÉSENTANT UN BINGE EATING DISORDER COUDRET F. (1), ONORATO O. (2), MENUT S. (1), DESSIAUME F. (1), THIBAULT H. (3), MICHEL G. (4) (1) Université Bordeaux 2, UFR Sciences de l’Homme, département de Psychologie, 3 ter Place de la Victoire, 33000, BORDEAUX, FRANCE (2) Réseau de Prévention et de Prise en charge de l’Obésité Pédiatrique Aquitaine, 1 rue Despujols, BORDEAUX, FRANCE (3) Réseau de Prévention et de prise en charge de l’Obésité Pédiatrique, RéPOP 1 rue Despujols, 33000, BORDEAUX, FRANCE (4) EA 4139 Santé et Qualité de Vie, Université Victor Segalen, Bordeaux 2, 3 ter Place de la Victoire, PR, BORDEAUX, FRANCE Cadre théorique : Alors que l’obésité et les TCA touchent de plus en plus d’adolescents, le Binge Eating Disorder (BED) – présentant une prévalence de 20 et 30 % chez les adolescents obèses (Isnard et al., 2005) et associé à une symptomatologie anxio-dépressive et une faible estime de soi (Isnard et al., 2003) – est encore peu étudié en France au sein de cette population clinique. Objectifs : Étudier les profils psychopathologiques et de personnalité des adolescents obèses en fonction de la sévérité du BED. Population : 58 adolescents obèses âgés de 13 à 18 ans (Âge moyen : 15,04 ; e-t : 1,8 ; 58 % de filles et 42 % de garçons) présentant tous un IMC au-dessus du 97e percentile et répartis en 3 groupes selon la sévérité du BED : Groupe 1 : Ado non-BED (N = 29) ; Groupe 2 : Ados BED-modéré (N = 19). Groupe 3 : Ado BED-sévère (N = 10). Outils utilisés : L’Échelle de Binge Eating (Gormally et al., 1982) ; le Junior-TCI (Luby et al., 1999), Toronto Alexithymia scale (Laos et al., 1999), le MINI (Lecrubier, 1998). Résultats : Le groupe Ado BED-sévère présente (test du Khi2) significativement plus d’antécédents d’EDM (70 %) et de trouble panique (40 %) que les deux autres sousgroupes ; il présente également plus de Risque suicidaire léger (40 %) et de Phobie sociale (50 %) que le groupe Ado Non-BED. Concernant la personnalité (ANOVA), les groupes Ado BEDmodéré et Ado BED-sévère présentent un profil significativement marqué par une dimension Évitement du danger (ED) élevée (F (2,56) = 9,41 ; p < .001) et une Auto-détermination (AD) faible (F (2,56) = 11,89 ; p < .001) avec des scores extrêmes pour le groupe Ado BED-sévère (ED = 28,4, e-t : 4,19 ; AD = 16,1, e-t : 5,58). Sur le plan de l’alexithymie (ANOVA), les groupes Ado BEDmodéré et Ado BED-sévère présentent des scores moyens significativement plus importants (F (2,56) = 3,20 ; p < .05) que le groupe Ado Non-BED. Le groupe Ado BED-sévère présente encore plus de difficultés à identifier et verbaliser les émotions. Conclusions : Le BED à l’adolescence serait associé à davantage de troubles psychiatriques, à un profil psychopathologique spécifique au niveau de la personnalité (ED élevé et AD faible) ainsi qu’à des difficultés à identifier et verbaliser les émotions. Ces éléments pourraient être utiles tant sur le plan thérapeutique que préventif. PO 296 ÉTUDE DU FONCTIONNEMENT ÉMOTIONNEL CHEZ DES ADOLESCENTS OBÈSES SELON LA SÉVÉRITÉ DU SURPOIDS : IMPORTANCE DE LA CONSCIENCE ÉMOTIONNELLE ET DE L’ALEXITHYMIE ONORATO O. (1), COUDRET F. (2), VAN DEN BULKE D. (2), MENUT S. (2), DESSIAUME F. (2), ALLES B. (3), THIBAULT H. (3), MICHEL G. (4) (1) Réseau de Prévention et de prise en charge de l’Obésité Pédiatrique, RéPOP, BORDEAUX, FRANCE (2) Université Bordeaux 2, UFR Sciences de l’homme, Département de psychologie, BORDEAUX, FRANCE (3) Réseau de Prévention et de prise en charge de l’Obésité Pédiatrique, RéPOP ; Institut de Santé Publique, d’Épidémiologie et de Développement, Université Bordeaux 2, BORDEAUX, FRANCE (4) EA 4139 Santé et Qualité de vie, Université Victor Segalen Bordeaux 2, BORDEAUX, FRANCE La souffrance émotionnelle des adolescents obèses n’est abordée que sous l’angle du retentissement psychosocial de leur obésité dont la sévérité est un facteur de risque (Neumark et al., 2007). Si les modèles de compréhension actuels soulignent le cercle vicieux dans lequel sont pris ces adolescents (Isnard, 2007), d’autres modèles d’étude du fonctionnement émotionnel (Bydlowski et al., 2005) pourraient aider à la compréhension des adolescents obèses. Objectif : Étude des profils de fonctionnement et de traitement émotionnels d’adolescents obèses selon la sévérité de leur surpoids. Population : 69 adolescents obèses pris en charge au RéPOP Aquitaine (âge moyen 14,8 ± 1,9 ; 65,2 % de filles) répartis en deux groupes. Groupe 1 : 33,3 % obésité degré 1, Groupe 2 : 66,7 % obésité degré 2. Outils Utilisés : Mini International Neuropsychiatric Interview (Lecrubier et al., 1997 ; Sheeban et al., 1997), Inventaire de dépression de Beck (Beck et al., 1964, 1974 ; Bourque & Beaudette, 1982), Inventaire Anxiété de Beck (Beck et al., 1988 ; Freeston et al., 1994), Toronto Alexithymia Scale-20 (Taylor et al., 1975 ; Loas et al., 1993), Échelle de conscience émotionnelle (Lane et al., 1990 ; Bydlowski et al., 2002). Résultats : Les adolescents obèses ont des seuils de traitement et fonctionnement émotionnels faibles. Les adolescents du groupe 1 sont plus alexithymiques que ceux du groupe 2 (t = 2,038 ; p < 0,05) ; leur fonctionnement émotionnel est lié à la dépression (r = 0,427, p < 0,05). Chez les adolescents du groupe 2, le fonctionnement émotionnel est lié à la dépres119 8e Congrès de l’Encéphale sion (r = 0,404, p < 0,01) et à l’anxiété (r = .541, p < 0,01) ; le traitement émotionnel global est lié à la dépression (r = .325, p < 0,05), le traitement émotionnel du sujet est lié à l’anxiété (r = .309, p < 0,05) et le traitement émotionnel de l’autre est lié à la dépression (r = .315, p < 0,05), la dépression et l’anxiété étant liées dans ce groupe (r = .539, p < 0,01). Conclusion : les adolescents obèses ont un fonctionnement et des capacités de traitements émotionnels spécifiques qui diffèrent selon la sévérité de leur obésité. Ces différences sont à prendre en compte dans les stratégies thérapeutiques. Ce modèle ouvre sur une discussion conceptuelle basée sur l’intérêt clinique de considérer l’obésité dans le spectre élargi des troubles du comportement alimentaire (Cserjési, 2009). PO 297 CULTURE ET TROUBLES DES CONDUITES ALIMENTAIRES EL ATI T., ELLOUZE F., BEN ABLA T., MRAD M.F. Hôpital Razi, MANOUBA, TUNISIE Introduction : On retrouve dans les troubles des conduites alimentaires (TCA) et en particulier dans les cas d’anorexie ou de boulimie une perception particulière de l’image du corps. Avec souvent une insatisfaction vis-à-vis de ce corps en transformation et une peur de grossir. Dans ce travail, les auteurs se proposent de développer les facteurs socioculturels de notre contexte qui pourraient avoir une action renforçatrice pour les troubles des conduites alimentaires. Objectif et méthodologie : Nous avons procédé à une recherche sur Medline des différents facteurs socioculturels pouvant intervenir dans les TCA (mots-clés : anorexie mentaleboulimie-facteurs socioculturels). Cette recherche a été complétée par la revue de certains livres de psychiatrie (Brusset, Chabrol, Guillemot…). Résultat : À travers cette recherche, il s’avère que certaines contraintes sociales et culturelles peuvent contribuer au déclenchement de TCA en altérant l’estime de soi, en perturbant l’image du corps ou en facilitant directement les troubles alimentaires. Il s’avère que notre société soit de plus en plus une société de maîtrise qui proclame le contrôle des sentiments, des émotions et du poids. C’est aussi une société de consommation qui promue la demande (y compris la consommation de nourriture). De son coté l’industrie de la haute couture, du cinéma, ainsi que, les diverses magasines féminines nous font miroiter un idéal féminin dominé par la minceur et ses vertus. Conclusion : Bien que le développement des TCA semble être favorisé par un contexte socioculturel particulier, il ne faut cependant pas négliger les autres facteurs précipitant de nature biologique, génétique et psychologique. Le modèle de maladie multifactorielle reconnaît le rôle de dispositions individuelles dans l’installation de TCA, en particulier l’existence de certains traits de caractères ou d’expérience dans la petite enfance. 120 PO 298 LA PERCEPTION DU CORPS ET LE COMPORTEMENT ALIMENTAIRE CHEZ L’ADOLESCENTE MAROCAINE ONEIB B., ELLOUDI H., FIFANI F., BELBACHIR S., SEKKAT F.Z. Clinique Universitaire Psychiatrique Arrazi CHU Ibn-Sina, RABAT-SALÉ, MAROC La prévalence des troubles du comportement alimentaire semble s’accroître dans notre contexte Marocain ces dernières années, parallèlement à l’occidentalisation du mode de vie. Cependant, il n’existe pas à l’heure actuelle de structures spécialisées dans la prise en charge de cette affection. Afin d’évaluer la perception du corps et le comportement alimentaire chez l’adolescente Marocaine, nous avons réalisé une enquête auprès de 179 adolescentes âgées de 14 à 18 ans au sein d’un lycée de jeunes filles de Rabat, utilisant comme échelle d’évaluation « l’Eating Attitudes test ». L’analyse statistique des résultats est en cours. PO 299 TROUBLE DU COMPORTEMENT ALIMENTAIRE CHEZ LES ÉTUDIANTS TUNISIENS SAMMARI I., GHACHEM R., ZALILA H., BOUSSETTE A. Hôpital Razi, TUNIS, TUNISIE À l’heure actuelle, de nombreuses polémiques font rage autour de ce qui, dans notre société, constitue le bien de consommation par excellence : la nourriture. En effet, nous assistons à l’émergence de nouveaux comportements alimentaires considérés auparavant comme une spécificité occidentale. L’absence d’études épidémiologiques valables laisse encore planer de l’ombre sur la gravité du problème, retardant le démarrage de stratégies préventives adaptées. Notre travail a pour but de calculer la prévalence des principaux troubles du comportement alimentaire. Nous avons mené une étude descriptive et longitudinale sur 450 étudiants. Nous avons utilisé les versions arabes validées de deux tests de dépistage des troubles du comportement alimentaire : le EAT 40 et le BITE. Dans l’échantillon d’étudiants, 11 % avaient un score supérieur ou égal à 30 selon l’EAT40 et 4 % avaient un score supérieur ou égal à 20 selon le BITE. Il apparaît dans la population étudiée une nette importance de la prévalence des troubles du comportement alimentaire. Ceci ne peut que nous alerter sur la menace sérieuse que court notre société actuelle. C’est pourquoi il serait nécessaire d’identifier précocement les populations à risque, instaurer les moyens de prévention et assurer une prise en charge optimale avec une équipe interdisciplinaire. PO 300 LES TROUBLES DES CONDUITES ALIMENTAIRES ET LA DÉPRESSION : PRÉVALENCE ET COMORBIDITÉ CHEZ LES ÉTUDIANTS INFIRMIERS BRAHAM A., NAKHLI J., EL KISSI Y., BEN NASR S., BEN HADJ ALI B. Posters Service de Psychiatrie, CHU Farhat Hached, SOUSSE, TUNISIE Introduction : Les troubles des conduites alimentaires (TCA) et la dépression sont fréquents et souvent comorbides chez les jeunes et en particulier chez les étudiants, avec un impact important sur le fonctionnement social et scolaire et parfois sur l’avenir professionnel. Objectif : L’objectif de ce travail était d’évaluer, chez les étudiants de l’institut supérieur des sciences infirmières de Sousse, la prévalence des TCA et de la dépression, ainsi que la comorbidité entre ces deux troubles. Méthodologie : Il s’agit d’une étude descriptive faite sur deux mois consécutifs (janvier et février 2009), à l’institut supérieur des sciences infirmières de Sousse (Tunisie). Tous les étudiants de cet institut ont été sollicités (N = 347) et 72 % d’entre eux (N = 250) ont accepté de participer à l’étude. L’évaluation a été faite à l’aide de deux auto-questionnaires destinés au dépistage des TCA (EAT40) et de la dépression (BDI), en considérant les valeurs seuil de 32 pour l’EAT40 et de 8 pour le BDI. Résultats : 74,8 % de notre échantillon était de sexe féminin avec un âge moyen de 21,1 ± 1,4 ans. Les TCA ont été retrouvés chez 17,6 % de nos étudiants (n = 44), sans différence significative entre femmes et hommes (20,3 % vs 9,5 % ; p = 0,052) et sans différences selon l’indice de masse corporelle. 51,2 % (n = 128) des étudiants évalués avaient une symptomatologie dépressive, qui était sévère dans 17,6 % des cas (score BDI > 16), sans différences significatives entre les deux sexes. Par contre, les étudiants maigres (indice de masse corporelle < 18) avaient un score de dépression significativement plus élevé que celui des autres étudiants (84,6 % vs 47,5 % ; p = 0,04). Onze étudiants (4,4 %) avaient à la fois un TCA et une dépression sévère, ce qui constitue un taux de comorbidité de 25 % entre les deux troubles. Conclusion : Les troubles des conduites alimentaires et la dépression sévère étaient fréquents et comorbides dans 25 % des cas, chez les étudiants infirmiers évalués dans cette étude. Ces résultats témoignent de l’intérêt du dépistage et d’une prise en charge rapide de ces troubles, à travers une collaboration entre infirmiers, médecins scolaires et médecins spécialistes. PO 301 ÉTUDE DE LA PERSONNIFICATION DES IMAGES DU CORPS DANS L’ANOREXIE MENTALE GOROG M. (1), BERTHOZ S. (1), PHAM-SCOTTEZ A. (2), THOMAS J. (1), CORCOS M. (1) (1) Institut Mutualiste Montsouris, Unité U669 INSERM, Faculté Paris V, Faculté Paris XI, PARIS, FRANCE (2) Hôpital Saint Anne, Clinique des maladies mentales et de l’encéphale, PARIS, FRANCE Les troubles de l’image du corps sont un critère diagnostique et pronostique majeur de l’anorexie mentale (AM). Les travaux expérimentaux montrent que les AM se perçoivent comme plus imposantes que ne l’est leur silhouette réelle. Toutefois l’effet spécifique du visage, du fait de sa participation connue dans l’évaluation du Soi, pourrait conduire à per- cevoir son corps différemment. L’objectif ici était de tester l’effet de la présence de son propre visage sur l’estimation de la taille du corps et ses perturbations dans l’AM, et d’explorer si certaines conditions cliniques influencent ces estimations (durée d’évolution de la maladie, sévérité des symptômes alimentaires et anxio-dépressifs). 43 anorexiques [14 à 26 ans] ont été testées. En plus de l’investigation clinique, les réponses à des questionnaires de dépression (BDI-13), anxiété (STAI état), préoccupations alimentaires (EDE-Q) et corporelles (BSQ) ont été recueillies. La méthode d’estimation de la taille du corps a pris en compte toutes les recommandations issues d’études précédentes. Les patientes étaient présentées face au miroir et un cliché numérisé était fait. À l’aide d’un logiciel de morphing (présentant leur image déformée), les AM devaient reconstituer l’image qu’elles avaient vue et celle qu’elle voulait voir, et ce dans une condition totale et dans une condition partielle (i.e., visage dissimulé). Les analyses révèlent que les patientes surévaluent davantage leur image corporelle dans la condition « image perçue partielle » que dans la condition « image perçue totale ». On retrouve par ailleurs certaines associations entre les images estimées et les scores psychométriques des affects dysphoriques et des symptômes alimentaires. En conclusion, l’effet dit de « partialisation » va donc dans le sens de l’altération de la perception de la forme du corps retenu comme critère diagnostic de l’anorexie mentale. Si le visage constitue un élément si important dans la composition d’une image du corps, il doit être spécifiquement pris en compte dans des études ultérieures traitant d’estimation corporelle. On peut également penser que la personnification joue un rôle direct dans les troubles de l’image du corps de l’anorexie mentale et devrait être considéré dans une perspective évaluative et thérapeutique. PO 302 ANOREXIE MENTALE ET INFLUENCE RELIGIEUSE : À PROPOS D’UN CAS CLINIQUE TAIBI H., BENHIMA I., ELLOUDI H., SABIR M. Hôpital Universitaire Psychiatrique Arrazi, SALÉ, MAROC L’anorexie mentale est une maladie mentale grave caractérisée par un refus de maintenir le poids corporel à une valeur minimale normale, une peur intense de prendre du poids et une altération significative de la perception de la forme et de la taille de son propre corps. L’anorexie mentale a été considérée pendant longtemps comme étant un trouble spécifique aux adolescentes d’un niveau socio-économique et intellectuel élevé et à certains groupes ethniques. Mais avec l’évolution des cultures, l’accent mis par la société sur la minceur et l’exercice, l’image de « la beauté féminine idéale » transmise par les médias ont contribué au développement de troubles des conduites alimentaires chez des populations qui considérées initialement comme protégées. Nous rapportons un cas clinique d’anorexie mentale chez une jeune fille voilée, évoluant dans un milieu conservateur, imprégné par la culture et la religion musulmane. 121 8e Congrès de l’Encéphale PO 303 ANXIÉTÉ ET DÉPRESSION 6 À 12 ANS APRÈS UNE HOSPITALISATION POUR ANOREXIE MENTALE À L’ADOLESCENCE : FRÉQUENCE ET LIEN AVEC L’ÉVOLUTION PO 304 TROUBLES DU COMPORTEMENT ALIMENTAIRE ET ESTIME DE SOI CARROT B. (1), HUBERT T. (2), VIBERT S. (3), DUCLOS J. (4), BLANCHET C. (5), CURT F. (3), GODART N. (1) (1) Laboratoire de neurosciences cliniques et santé mentale, CASABLANCA, MAROC (2) Laboratoire de neurosciences cliniques et santé mentale, CASABLANCA, MAROC (3) Laboratoire de neurosciences et santé mentale, CASABLANCA, MAROC (4) Laboratoire de neurosciences et santé mentale, CASABLANCA, MAROC (1) Institut Mutualiste Montsouris, Unité U669 INSERM, Faculté Paris V, Faculté Paris XI, PARIS, FRANCE (2) Institut Mutualiste Montsouris, EHESP (Rennes), Faculté de Nanterre, PARIS, FRANCE (3) Institut Mutualiste Montsouris, Faculté Paris V, PARIS, FRANCE (4) Institut Mutualiste Montsouris, Unité U669 INSERM, Faculté Paris VI, PARIS, FRANCE (5) Maison de Solenn – Hôpital Cochin, Unité U669 INSERM, PARIS, FRANCE Introduction : La dépression et l’anxiété sont très fréquentes dans l’Anorexie Mentale (AM) et sont associées à une inadaptation sociale importante, qui est un facteur péjoratif du devenir dans l’AM. Mais peu de facteurs prédictifs du devenir à long terme de l’AM à l’adolescence sont connus. Est-ce le fait de souffrir de troubles anxieux ou de dépression au cours de la vie qui grève le pronostic ou le fait d’en avoir souffert avant l’AM ? Un épisode dépressif concomitant à l’AM a t’il une valeur pronostique particulière ? Méthode : Il s’agit d’une reconstitution de cohorte de 181 patients hospitalisés pour AM (entre 13 à 22 ans) dont 97 (51 %) ont pu être évalués quant à leur devenir psychologique, alimentaire, physique et social en associant une auto-évaluation (par un questionnaire clinique, l’EDI2, la SAS-SR, le WHOQOL-BREF) et un entretien en face-à-face recherchant des données cliniques par des questionnaires et des instruments structurés (MINI, échelle de devenir de Morgan et Russell). Nous avons réalisé des analyses testant l’association entre troubles anxieux et dépressifs (prémorbides à l’AM et pendant la vie entière) et les critères de jugement du devenir. Résultats : La qualité du devenir observé est comparable aux données de la littérature : 63 % des sujets ont un devenir bon ou intermédiaire, 4 patientes sont décédées, 15 % ont des TCA actuels. 83 % ont souffert d’au moins un trouble anxieux ou dépressif durant la vie, dans 50 % des cas avant le début de l’AM. Le trouble obsessionnel compulsif prémorbide constitue un facteur de mauvais pronostic, ainsi que l’IMC à l’admission et l’AM préménarchale. Les comorbidités anxieuse et dépressive durant la vie entière n’ont pas d’impact sur le devenir. La phobie sociale et l’agoraphobie altèrent la qualité de vie des sujets et majorent les symptômes alimentaires. L’existence d’un trouble dépressif prémorbide n’influe pas sur le devenir. Discussion : Le rôle particulier du TOC prémorbide dans l’évolution de l’AM doit inciter à développer des études confirmant ce résultat, investiguant d’autres facteurs pronostics associés tels que les troubles de la personnalité. De plus nous devons envisager de développer et évaluer des prises en charge rigoureuses de ces patients incluant une prise en charge des TOC. 122 MANAF S. (1), BENCHEKROUNE W. (2), RHOULAM H. (2), ABOUHIA B. (3), AGOUB M. (4), BATTAS O. (4) Introduction : Les troubles du comportement alimentaire représentent un problème majeur de santé publique. L’anorexie, la boulimie, l’obésité et leurs formes infracliniques, moins sévères, connaissent un développement épidémique. En France, les troubles alimentaires cliniques et subcliniques concernent près d’une adolescente sur trois. Ces troubles sont en liaison étroite avec l’image de soi et la perception de son corps, et de ce fait à l’estime soi. Dans notre contexte, les études épidémiologiques réalisées et publiées sont rares. Matériels et méthodes : L’objectif de cette étude est de déterminer la prévalence des troubles de comportement alimentaire (TCA) chez les étudiants de la faculté de médecine et de pharmacie de Casablanca, et de rechercher l’existence ou non d’une relation avec l’estime de soi. Les moyens d’évaluation sont composés d’un questionnaire comportant les données sociodémographiques, antécédents personnels et familiaux. Les participants sont évalués avec la version française validée de l’Eating Attitudes Test à 40 items (EAT-40) et Échelle d’estime de soi globale (EES-10) de Rosenberg. L’analyse statistique a été faite en utilisant la sixième version du logiciel Epi Info. Résultats : Les résultats concernant 260 étudiants, montrent que l’âge moyen de notre échantillon est de 21,115 ans. Le sexe féminin représente 66,5 %, et les célibataires représentent 78,5 %. Le score moyen de l’EES est de 30,088 allant de 16 à 39. 41,2 % de notre échantillon ont une faible estime de soi. Le score total moyen de la EAT est de 14,881 allant de 0 à 46. 6 % de notre échantillon ont des troubles du comportement alimentaire. L’analyse statistique n’a pas trouvé de corrélation entre le sexe et le score total de l’EAT, ni entre l’estime de soi et les scores de l’EAT ; par contre nous avons trouvé une corrélation entre l’âge et l’EAT total (p = 0,01). Des enquêtes de cet ordre permettraient d’avoir un baromètre sur les expressions d’un mal être qui permettra de définir les actions de prévention avant l’installation de troubles caractérisés. PO 305 ÉVALUATION DES DIMENSIONS SCHIZOTYPIQUES CHEZ UN GROUPE D’ARTISTES TUNISIENS LAHMAR M.A. (1), CHTIOUI M. (1), LETAIEF L. (1), BELLAREJ T. (2), MECHRI A. (1) (1) Service de psychiatrie du CHU Fattouma bourguiba, MONASTIR, TUNISIE Posters (2) Département de psychologie de la faculté 9Avril, TUNIS, TUNISIE Introduction : Plusieurs études sur les déterminants de la créativité ont évoqué un lien potentiel entre la schizotypie, en particulier avec les dimensions positives de celle-ci. Pour explorer cette hypothèse dans notre contexte socioculturel, nous avons réalisé cette étude ayant pour objectif d’évaluer les dimensions de personnalité schizotypique chez un groupe d’artistes tunisiens. Sujets et méthode : 26 artistes tunisiens (9 artistes graphiques, 6 metteurs en scène, 6 écrivains et 5 poètes) se sont vus proposés de passer le test de la personnalité schizotypique de Raine (SPQ) dans sa version arabe tunisienne. Le score total de schizotypie et des sous scores de schizoypie positive et de schizotypie négative, ainsi que pour chaque dimension de la schizotypie ont été calculés. Résultats : L’âge moyen était de 54,1 ans avec un le sexe ratio Homme/Femme de 3,7. Le score total moyen au SPQ était de 24,7 (24,1 pour les hommes et 26,4 pour les femmes). Le score moyen de schizotypie positive était de 13,5 (12,4 pour les hommes et 16,7 pour les femmes) et celui de la schizotypie négative était de 11,2 (11,7 pour les hommes et 9,7 pour les femmes). Les dimensions schizotypiques aux scores les plus élevés étaient les croyances bizarres, les perceptions inhabituelles, l’absence d’amis et la méfiance. Les écrivains ont obtenu le score moyen de schizotypie le plus important (30,2) alors que les poètes ont obtenu le score moyen le plus bas (19,4). Discussion et conclusion : Le score total au SPQ obtenu dans notre groupe d’artistes est supérieur à celui fourni par la littérature pour les adultes de la population générale. Il existe par ailleurs une légère prédominance de la schizotypie positive. Cette étude fournit des indications s’accordant avec la littérature concernant la prépondérance de la schizotypie positive chez la population d’artistes, fait encore plus avéré pour le sexe féminin. Toutefois, il faut être prudent dans l’interprétation de ces résultats étant donné la taille faible et la non-représentativité de notre groupe d’artistes. Ces données préliminaires devraient être confirmées sur une population plus large avec une analyse concomitante d’autres déterminants de la créativité. PO 306 THÉORIE DE L’ESPRIT ET TROUBLE DE LA PERSONNALITÉ BORDERLINE : UNE ÉTUDE EXPÉRIMENTALE MONCANY A.H. (1), CAILHOL L. (2), GREZES J. (3), BUI E. (1), SCHMITT L. (1), BIRMES P. (1) (1) Laboratoire du Stress Traumatique-LST-JE2511, CHU Toulouse, TOULOUSE, FRANCE (2) CH Montauban, MONTAUBAN, FRANCE (3) Laboratoire de Neurosciences Cognitives, INSERM U960 & DEC, École Normale Supérieure, PARIS, FRANCE Introduction : Le trouble de la personnalité borderline (TP BDL) est caractérisé par un mode général d’instabilité des relations interpersonnelles, de l’image de soi et des affects, avec une impulsivité marquée, qui apparaît au début de l’âge adulte. En théorie, ces difficultés ont pu être expli- quées par une altération de leur capacité à attribuer correctement à autrui des intentions, des croyances, des souhaits, c’est-à-dire à reconnaître un état mental différent du sien. Ces capacités sont regroupées sous le terme de théorie de l’esprit (ToM). Le but de notre étude était de mettre expérimentalement en évidence une altération de la ToM chez les patients borderline. Méthode : Nous avons comparé les performances de 15 patients souffrant d’un TP BDL diagnostiqué par le DIBR et de 16 sujets sains appariés sur le genre, l’âge et le niveau d’étude sur trois tâches : – la Faux-Pas Recognition Task évaluant la capacité à reconnaître une maladresse sociale reposant sur une fausse croyance, et son caractère intentionnel ou non, dans des récits relatant une interaction entre plusieurs personnages ; – les comic strips évaluant l’attribution d’intention ; – un test vidéo évaluant la perception d’une fausse croyance et d’un mensonge sur une action motrice simple. Résultats : Nous retrouvons une altération statistiquement significative des performances du groupe TP BDL à la fauxpas recognition task et aux comic strips, reposant sur le raisonnement sur l’état mental d’autrui (mental state reasoning) ; en revanche nous n’avons pas mis en évidence de différence sur le test vidéo, reposant sur la perception de l’état mental de l’autre (mental state decoding). Conclusion : Dans le groupe TP BDL il existe une altération de la théorie de l’esprit avec une difficulté pour raisonner sur l’état mental de l’autre, sans altération de la perception des indices sociaux exprimés par autrui. Il serait intéressant d’affiner notre compréhension des difficultés concernant spécifiquement le raisonnement sur l’état mental d’autrui, afin d’envisager la mise en place de programmes thérapeutiques ciblés. PO 307 LE DEVENIR DES TROUBLES DE LA PERSONNALITÉ : PORTRAIT DE 4 546 PATIENTS HOSPITALISÉS EN PSYCHIATRIE MOAMAÏ J. (1), ATTIA-GALLAND S. (2) (1) CHU Montréal et CH Pierre Janet, GATINEAU, QUÉBEC, CANADA (2) CH Pierre Janet, QUÉBEC, CANADA Contexte : Bien que la spécificité des Troubles de la Personnalité (TP) puisse être considérée douteuse, ces diagnostics sont couramment utilisés dans la pratique clinique. De plus, l’étude des caractéristiques longitudinales des TP reste incomplète. Cette étude naturaliste se propose donc de vérifier le devenir de TP dans un environnement hospitalier. Méthodes : Dans cette étude descriptive, les données ont été extraites à partir des feuilles de départ de tous les patients adultes (18 à 64 ans), dont 4 546 sujets souffrant des TP, admis pour la première fois dans un hôpital psychiatrique régional du Québec, sur une période de 28 ans (1980 à 2008). Un sous-groupe des 1 530 utilisateurs multiples a fourni des données sur le devenir du diagnostic. Résultats : Le taux observé de TP était de 29 %. Il s’agit de 354 (8 %) diagnostics principaux et 952 (21 %) comme diagnostics secondaires. Les troubles affectifs majeurs (21 %), 123 8e Congrès de l’Encéphale les troubles de l’adaptation (18 %) et les troubles de l’anxiété (10 %) sont les trois catégories diagnostiques comorbides les plus observées. Dans l’ensemble, la stabilité, à 6 ans, du diagnostic des TP était plutôt bonne (Valeur prédictive positive = 72 %). Toutefois, les mêmes stabilités pour les diagnostics individuels n’avaient de valeur acceptable que pour le TP borderline (70 %). Conclusion : Les TP s’avèrent un groupe hétérogène dans l’environnement hospitalier. Les devenirs de chaque sous groupe (Cluster) des TP apparaissent différents. Vu que les sujets d’étude n’étaient que de cas hospitalisés, les résultats ont besoin de réplication dans les diverses populations cliniques. PO 308 INGESTION DES MÉTAUX À RÉPÉTITION CHEZ UNE PATIENTE BORDERLINE BARRIMI M., KHELAFA S., LAHLOU F., AALOUANE R., RAMMOUZ I. CHU Hassan II Fès, FÈS, MAROC L’ingestion récidivante des matières métalliques est rarement rapportée dans la littérature, elle est décrite chez les incarcérés et les personnalités antisociales. Il faut distinguer des ingestions occasionnelles de la petite enfance, de l’ingestion liée à une schizophrénie, à une démence, ou a une débilité mentale. Nous rapportons le cas d’une patiente âgée de 32 ans, célibataire, ayant été victime d’un viol à l’âge de 14 ans et qui a commis un acte d’homicide à l’âge de 17 ans, suite auquel elle a été incarcérée, et condamnée à 20 ans de prison. Trois ans après son incarcération la patiente a commencé son comportement d’ingestion répétitive de matières métalliques (cuillère, fil métallique, fourchette, bout de robinet…) ; cette ingestion survient dans un contexte d’impulsivité souvent précédée d’angoisse massive et accompagnée d’automutilations. Les complications ont nécessité des interventions chirurgicales à répétition avec parfois des extractions endoscopiques. L’évaluation du comportement de la patiente a été faite par la passation de MINI, l’échelle d’impulsivité, et l’échelle PDST. Le diagnostic d’une personnalité borderline a été retenu. Nous rapportons le cas de cette patiente documenté par des clichés radiographiques avec une revue de la littérature. PO 309 LES CONDUITES D’AUTOMUTILATIONS CHEZ LES BORDERLINES ELLOUZE F. (1), MERSNI M. (2), CHANOUFI L. (2), BOUJEMLI H. (2), SELMANI M. (2), AMRI H. (2), BEN ABLA T. (2), M’ARD M.F. (2) (1) Hôpital Razi, RADES, TUNISIE (2) Hôpital Razi, MANOUBA, TUNISIE Introduction : Les automutilations sont fréquentes chez les sujets borderlines. À tel point qu’elles constituent pour certains l’un des critères diagnostiques de ce trouble de la personnalité. Le but du travail est d’évaluer la prévalence des automutilations chez les patients borderlines et de rechercher les facteurs qui leur sont associés. 124 Matériel et méthode : Il s’agit d’une étude rétrospective qui a porté sur une population de patients borderlines suivis à l’Hôpital Razi. Une fiche a été remplie pour chaque patient comportant des données sociodémographiques, cliniques et thérapeutiques ainsi qu’une évaluation des automutilations (fréquence, circonstances, effets recherchés…) Résultats : Les automutilations sont fréquentes chez nos patients. Elles intéressent essentiellement les avants bras, mais aussi le thorax ou l’abdomen. Elles sont consécutives à des moments d’angoisse, d’instabilité affective, de dissociation, ou de sentiment de vide. Conclusion : Les automutilations semblent pouvoir refléter certains aspects particuliers de la personnalité borderline. Leur relation exacte avec les conduites suicidaires reste à préciser. PO 310 REPRÉSENTATIONS ARTISTIQUES ET LITTÉRAIRES DE L’HYSTÉRIE MASCULINE BRIERE M., CECHOVA E. Cesame, SAINTE GEMME SUR LOIRE, FRANCE Parler d’hystérie masculine semble être une démarche antinomique (hystérie pour utérus en grec, organe exclusivement féminin). L’histoire du concept, empreint d’érotisme et de mélodrame, a entraîné des divergences de vue parmi les auteurs de l’époque : Charcot et Babinski, Freud et la société de neurologie. Pour les psychanalystes, ce concept fait référence entre autre, à l’angoisse de castration. La haine du père avec le fantasme de grossesse, entrevue dans les œuvres du Peintre Christophe Haitzmann, a été décrite par Freud. Celui-ci propose aussi la notion de bisexualité ou amour à quatre, tel que le sujet masculin s’identifie à la femme et réciproquement. Ces patients présentent régulièrement des troubles de la fonction sexuelle en résonance à leur problématique (impuissance, éjaculation, quête d’amitié masculine, frigidité) et qui en font des personnages de roman. Orphée, reperdant définitivement Eurydice, est incapable de faire le deuil de l’impossible, met en avant son malheur, finit mis à mort par les femmes, son chant étant sa seule arme. Ainsi que Don Juan, dans la première version de Tirso de Molina au XVIe siècle, présente une instabilité affective, professionnelle et géographique, des personnalités multiples luttant contre la castration. L’errance, la recherche de modèle féminin et masculin, des traits de caractère féminin renvoient à la bisexualité. Il se place en objet et n’est que dans le désir de l’autre. C’est n’est que dans la mort qu’il se retrouvera. Solal, dans Belle du Seigneur, d’Albert Cohen, connaît l’ascension sociale de l’entre deux guerres, souffre de la facilité de son pouvoir de séduction et aspire à plus d’authenticité. Anti-Don Juan, malgré tout esclave de lui-même, sa personnalité transparaît également dans son activité sexuelle. De l’individu au groupe, de Hamlet lu par Lacan au judaïsme considéré par Winter, le style existentiel hystérique n’apparaît pas exclusivement féminin. L’hystérie masculine, aussi, traverse les temps. Posters PO 311 COMORBIDITÉ TROUBLE DE PERSONNALITÉ ET TROUBLE DE L’ADAPTATION TOUHAMI M. (1), OUERIAGHLI F. (1), LAFFINTI A. (1), OTHEMAN Y. (2), ELIDRISSI M.A. (1) (1) Hôpital militaire Avicienne, MARRAKECH, MAROC (2) Clinique Psychiatrique Arrazi, SALÉ, MAROC Les troubles de l’adaptation (TA) sont réactionnels à un ou plusieurs stresseurs, qui débordent les capacités d’adaptation du sujet et sont caractérisés par des symptômes des registres émotionnels et comportementaux. Les troubles de personnalité favorisent l’apparition de TA, par la capacité moindre à faire face aux événements adverses et la répétition de conduites stéréotypées. Malgré que les critères de définition des classifications actuelles n’y fassent pas référence, plusieurs études soulignent cette comorbidité. Une enquête épidémiologique française sur les caractéristiques épidémiologiques des troubles de l’adaptation, a montré que parmi les consultants en neuropsychiatrie, 12 % présentaient un TA associé à un trouble de personnalité et 15 % un TA isolé. Durant l’année en cours, nous avons reçu dans notre service, un nombre de patients souffrant de TA, pour lesquels nous nous sommes particulièrement penchés sur la personnalité en dehors de la conjoncture déclenchante du TA, et nous avons noté une prédominance de la comorbidité TA et TP. L’objectif de l’étude est de mettre en exergue cette corrélation épidémiologique entre les deux troubles, et de rechercher le type de TP le plus associé au TA. Il s’agit d’une étude rétrospective sur dossiers, de patients hospitalisés pour TA au sein du service de psychiatrie de l’hôpital militaire Avicenne de Marrakech. PO 312 INDICES CLINIQUES ET PSYCHOMÉTRIQUES DE L’AGRESSIVITÉ CHEZ DES PATIENTS SOUFFRANT D’UN TROUBLE DE LA PERSONNALITÉ BORDERLINE AMRI H., MERSNI M., BOUJEMLA H., CHENNOUFI L., MESSALMANI M., ELLOUZE F., BEN ABLA T., MRAD M.F. Hôpital Psychiatrique Razi, MANOUBA, TUNISIE Objectifs : Dans ce travail nous nous proposons de dégager les indices cliniques et psychométriques de l’agressivité/impulsivité au sein d’une population hospitalière de patients avec trouble de la personnalité borderline. Matériel et Méthode : Les indices cliniques de l’agressivité/impulsivité sont recueillis à partir de l’analyse des antécédents (ATCD judiciaires, conduites addictives, conduites suicidaires…) Les indices psychométriques de l’agressivité/impulsivité ont comporté : Le calcul de l’indice de l’agressivité par l’intermédiaire de la grille d’évaluation de l’agressivité de Hérant dans le test de Rorschach (1987). L’analyse de la dimension « agressivité » à travers l’analyse des contenus de « la grille de représentation de soi » de N. Raush de Tranbenberg (1981, 1984). Résultats : Au sein des patients souffrant d’un trouble de la personnalité borderline, les patients les plus agressifs se caractérisent sur le plan clinique par une plus grande fréquence des conduites addictives, une fréquence plus élevée des idées suicidaires actuelles ou chroniques et des antécédents judiciaires chargés. Au niveau du test de Rorschach : 80 % du protocole de Rorschach ont un taux élevé de l’agressivité (indice > 40 sur la grille de Herant) ; 75% du groupe « à forte agressivité » est corrélé au sous-groupe « borderline à versant antisocial ». Au niveau de la grille de représentation de soi : prévalence des items 80 (caractère menaçant), prédominance des interactions réciproques agressives et actions bilatérales humaines agressives franches. Conclusion : Le clinicien doit être vigilant avec les patients présentant un trouble de la personnalité borderline associée à des indices cliniques et psychométriques d’« agressivité/impulsivité » surtout que ces patients ont tendance à sous-estimer les conséquences de leurs actes. PO 313 INTERNET ET LA SEXUALITÉ DES ADOLESCENTS ZDANOWICZ N., JACQUES D., JANNE P., REYNAERT C., TORDEURS D. Université Catholique de Louvain, YVOIR, BELGIQUE Objectif : Mettre en évidence les potentielles interactions entre l’usage d’internet notamment à des fins sexuelles et les enjeux sexuels à l’adolescence qu’ils soient généraux (psychosomatique, personnalité, communicationnels) ou spécifiques (orientation sexuelle, identité sexuelle, choix d’objet, couple). Méthode : Confrontation de notre expérience clinique avec les données de la littérature MEDLINE, PSYCARTICLE, PSYCINFO. Résultats : si de nombreuses études ont étudié les impacts d’Internet sur certains aspects de la sexualité des jeunes (misogynie, traumatisme, transexualités…), aucunes n’ont systématisé leur approche en fonction des enjeux du développement psychosexuel de cette tranche d’âge. En relisant ces études et en les reclassant en fonction de leurs lieux d’impact, si l’on peut craindre des conséquences sur différents enjeux, rien ne peut à l’heure actuelle nous permettre d’affirmer qu’ils sont forcément négatifs. L’exemple le plus évident est que l’on compare les adolescents et jeunes adultes employant internet ou non en vue de la recherche d’un partenaire sexuel. Les différences entre ces deux groupes s’avèrent ou négligeables ou virtuelles. Par contre en ce qui concerne les jeunes chez qui il préexiste un défaut développemental, Internet semble agir comme un catalyseur aggravant le défaut. En conclusion : à l’heure actuelle et vu le faible nombre d’études avec des méthodologies très différentes, rien ne permet de généraliser un impact négatif d’internet sur la sexualité des adolescents et jeunes adultes. PO 314 Poster retiré par l’auteur 125 8e Congrès de l’Encéphale PO 315 MESUSAGE D’ANTALGIQUES OPIACÉS CHEZ LES ADOLESCENTS GUILLOU LANDREAT M. (1), GRALL BRONNEC M. (2), VENISSE J.L. (2) (1) Centre Hospitalier des Pays de Morlaix, MORLAIX, FRANCE (2) CHU, NANTES, FRANCE Introduction : Le mésusage d’un médicament est défini par un usage hors du cadre habituel de prescription, impliquant un prescripteur, une ordonnance, une délivrance à un patient donné. On considère également comme mésusage la recherche d’un effet différent de celui normalement attribué au médicament en cause. Or dans la littérature, depuis une dizaine d’années, plusieurs études rapportent qu’émergent des mésusages de traitement médicamenteux parallèlement à la diminution des consommations de SPA illicites chez les adolescents. Les antalgiques opiacés sont les médicaments les plus mésusés dans cette population. Méthode : Nous avons donc mené une synthèse de la littérature (medline) concernant l’épidémiologie, la clinique et les motivations du mésusage des antalgiques opiacés chez les adolescents. Résultats : Le mésusage d’antalgiques opiacés concerne 1 adolescent sur 6 selon certaines études, et la disponibilité des traitements, en particulier intrafamiliale, joue un rôle essentiel dans l’expérimentation. Ce mésusage est souvent le reflet d’un « inconfort » ou d’un mal être de l’adolescent. Discussion/Conclusion : Le constat de ces comportements de mésusage est essentiel et doit conduire à une responsabilisation des prescripteurs et surtout des patients à qui sont prescrits ces traitements. PO 316 SEXUALITÉ ET HANDICAP MENTAL EN INSTITUT MÉDICO ÉDUCATIF POCHMALICKI M. Institut Le Val Mande, SAINT MANDÉ, FRANCE Au cours de la dernière décennie, les IME ont mis en place des groupes de parole autour de l’éducation affective et sexuelle. Cette ouverture a autorisé certains jeunes à manifester plus clairement leurs désirs, entraînant des divergences d’opinions au sein des équipes, préjudiciables pour l’adolescent. Notre objectif a été d’évaluer les positions des membres de notre équipe sur la vie affective. Méthode : un questionnaire anonyme, à choix multiples, a été remis aux membres du personnel. Principaux résultats : Nous avons eu retour de 76 % des questionnaires. La majorité des professionnels estime que l’adolescent handicapé peut prétendre à une vie affective et sexuelle. Sur l’âge hypothétique de l’expression des pulsions amoureuses, si 28 % des participants ont estimé qu’il était fonction de l’évolution psychique, 23 % l’ont situé vers 12 ans. Le seul geste autorisé par la quasi-totalité de l’équipe est de se tenir par la main ; le baiser serait autorisé par la moitié des 126 professionnels ; les attouchements sexuels réciproquement consentis sont à l’unanimité refusés. Les inquiétudes des intervenants sont par ordre décroissant : la crainte de la réaction des familles, le passage à l’acte sexuel, le non-respect de la loi institutionnelle, la crainte de l’abus sexuel, des attouchements, le non-respect de la pudeur, le viol, la gêne individuelle, et enfin la grossesse. Les mesures répressives ne sont retenues qu’exceptionnellement pour gérer les débordements. Les réponses les plus fréquentes sont : information, protection, compréhension, verbalisation, rappel de l’interdit. Conclusions : L’accompagnement de l’adolescent handicapé mental reste un sujet complexe, en dehors même des représentations individuelles. Si l’adolescent se trouve positionné dans un paradoxe par le fait de lui « reconnaître un droit à une vie affective » qu’il ne peut exercer, le personnel se trouve dans un « devoir » dont les modalités d’application restent parfois à définir. Cette première approche souligne donc l’importance du travail collégial de concertation, met en évidence le rôle prépondérant des familles, dans le but d’optimiser la prise en charge de cette problématique spécifique de l’adolescent. PO 317 UTILISATION DE LA MÉLATONINE DANS LES TROUBLES DU SOMMEIL DE L’ENFANT SOUFFRANT DE TROUBLES AUTISTIQUES BEAUMANOIR-DE-PREMONT C. (1), MOURAEFF Y. (2), DOYEN C. (2), COLINEAUX C. (2), RIEU C. (2), PAUBEL P. (2), CONTEJEAN Y. (2) (1) Hôpital Saint-Antoine, PARIS, FRANCE (2) Centre Hospitalier Sainte-Anne, PARIS, FRANCE Les enfants souffrant de troubles autistiques présentent très souvent des troubles du sommeil. Le taux de mélatonine chez ces enfants est inférieur à la normale, parfois diminué de moitié. La mélatonine est une hormone produite par la glande pinéale. Sa sécrétion augmente au crépuscule, atteint son maximum au milieu de la nuit et diminue ensuite ; elle est à l’origine du rythme circadien. Elle possède des propriétés hypnotiques et est associée à une propension accrue au sommeil. Il n’existe pas de spécialité disposant d’une AMM dans l’insomnie chez l’enfant ; elle est actuellement prescrite sous forme de préparation magistrale en gélules dispensée par les pharmaciens d’officine. L’objectif de ce travail est d’étudier rétrospectivement l’utilisation de la mélatonine dans les troubles du sommeil de l’enfant souffrant de troubles autistiques au centre hospitalier Sainte-Anne. À l’aide d’une fiche de recueil, nous avons relevé les données dans les dossiers des patients autistes recevant ou ayant reçu de la mélatonine. Nous avons inclus 7 patients, actuellement suivis en consultation. La moyenne d’âge à l’initiation de la mélatonine est de 7 ans et 3 mois (3 ans – 13 ans). Tous les enfants souffrent de difficultés d’endormissement, 43 % de réveils nocturnes également. Chez 5 enfants sur 7, la mélatonine est prescrite en première intention dans les troubles du sommeil. La posologie de mélatonine à l’initiation du traitement varie entre 1 et 4 mg par jour. La fréquence de suivi des enfants est souvent inconnue. L’effet sur le temps d’endormissement Posters est toujours positif ; il l’est sur l’heure d’endormissement dans 71 % des cas, et sur les réveils nocturnes dans 67 % des cas. 5 enfants sont toujours traités par mélatonine ; elle a été arrêtée chez 2 enfants car elle n’était plus nécessaire. Aucun effet indésirable n’a été relevé. Ces résultats sont à prendre avec prudence ; le nombre de patients est faible, et les données recherchées n’ont pas toujours été retrouvées dans les dossiers, ce qui laisse place à des incertitudes. Malgré tout, l’efficacité de la mélatonine sur les troubles du sommeil semble satisfaisante, même si de nombreuses questions sur la prescription demeurent : posologie initiale, place par rapport aux autres traitements, fréquence de suivi, effets indésirables… PO 318 QUELLE ATTITUDE FACE À SON ENFANT ADOLESCENT ? ENQUÊTE AUPRÈS DE CENT PROFESSIONNELS DE LA SANTÉ EN TUNISIE ZOUARI N. (1), BEN THABET J. (1), ALLOUCHE C. (2), KOLSI S. (1), ZOUARI L. (1), MAÂLEJ M. (1) (1) CHU Hédi Chaker, SFAX, TUNISIE (2) Service Auvergne Hôpital psychiatrique, ville Évrard, PARIS, FRANCE Les professionnels de la santé sont appelés à jouer un rôle éducatif important concernant l’attitude des parents vis-à-vis des agissements de leurs enfants adolescents. But de l’étude : Étudier l’opinion des professionnels de la santé, concernant l’attitude devant être adoptée par les parents dans leur interaction avec leurs enfants adolescents, dans le contexte socioculturel tunisien. Sujets et méthodes : Nous avons ciblé cent participants (50 médecins et 50 cadres paramédicaux) ayant au moins un enfant adolescent. Ils avaient rempli un autoquestionnaire anonyme portant sur le profil général des participants et sur les aspects qui nous ont paru les plus pertinents concernant l’interaction parent(s)/enfant adolescent. Résultats : Quarante-trois pour cent de la population enquêtée n’ont pas pu répondre, de façon conforme aux recommandations scientifiquement fondées, à un minimum de 75 % des items proposés, avec un taux significativement plus bas chez les paramédicaux que chez les médecins (p < 0,001). Les paramédicaux paraissaient statistiquement moins informés concernant les items se rapportant à la tolérance de l’adolescent des gens n’ayant pas les mêmes idées que soi (p < 0,001), le libre choix de l’adolescent de ses amis (p < 0,05), l’opposition aux tentatives d’indépendance de l’adolescent (p < 0,05), la manifestation de l’intérêt pour leur enfant adolescent (p < 0,01), la sensibilité aux demandes et besoins de l’adolescent (p < 0,01), l’encouragement des ambitions et des projets d’avenir de l’adolescent (p < 0,05). Conclusion : Notre enquête auprès des professionnels de la santé en Tunisie, sur l’attitude à adopter face à son enfant adolescent, a montré un manque manifeste d’informations (et de formation), plus marqué chez les paramédicaux. Ceux-ci paraissaient donc insuffisamment armés pour jouer leur rôle éducatif. PO 319 THADA : STRATÉGIE DIAGNOSTIQUE ET INDICATIONS THÉRAPEUTIQUES LAHMAR M.A., MEJRI I., BEN GOUIDER S., BEN YOUSSEF TURKI I., ZEKRI H., FREDJ N., KRAOUA I., ROUISSI A., GOUIDER KHOUJA N. Service de Neurologie de l’Enfant et de l’Adolescent de l’Institut National de Neurologie, TUNIS, TUNISIE Introduction : Le syndrome d’hyperactivité avec déficit de l’attention (THADA) est un trouble du développement de la première enfance. Ses particularités cliniques, l’importante comorbidité associée et la controverse autour du méthylphénidate, impose de définir une stratégie diagnostique et thérapeutique. Notre objectif est de proposer un arbre décisionnel de diagnostic et de prise en charge de ce trouble. Matériel et méthode : 50 patients ont été suivis dans le service de Neurologie de l’Enfant et de l’Adolescent de l’Institut National de Neurologie, entre janvier 2004 et octobre 2009. Le diagnostic a été établi selon les critères du DSM IV. Une fiche intégrant les diverses dimensions du THADA, les modalités d’exploration et de prise en charge a été conçue. Ces enfants ont été évalués sur le plan clinique, neuro-psychologique, orthophonique, biologique, et électrophysiologique. Un algorithme décisionnel a été conçu pour répondre aux défis diagnostiques et thérapeutiques posés. Résultats : La moyenne d’âge de nos patients était de 7,3 ans. 71 % ont une forme mixte de THADA, 19 % ont un THADA avec hyperactivité/impulsivité prédominante et 10 % ont un THADA avec inattention prédominante. Des signes cliniques associés ont été notés chez cinq patients (dysmorphie faciale, mouvements anormaux). 51 % avaient des troubles du langage, 21 % avaient des troubles du comportement, 25 % avaient une épilepsie et deux enfants ont un retard mental léger. Les difficultés scolaires sont constantes. 36 % ont reçu du méthylphénidate. Des neuroleptiques : propériciazine (trois cas) et rispéridone (deux cas) ont été prescrits devant des troubles comportementaux. 10 % ont bénéficié d’un suivi psychothérapique. 50 % ont été pris en charge sur le plan orthophonique. Discussion et conclusion : Il apparaît nécessaire d’aborder les symptômes d’hyperactivité et/ou déficit attentionnel avec une stratégie bien codifiée. Une fois les diagnostics différentiels éliminés, nous sommes confrontés à un spectre de troubles associés. Le diagnostic et la prise en charge impliquent une équipe multidisciplinaire. L’utilisation d’une fiche-type permet de classer le patient à l’intérieur du spectre. Nous préconisons de suivre une stratégie diagnostique et thérapeutique codifiée que nous proposons sous forme d’algorithme décisionnel. PO 320 MALTRAITANCE À ENFANTS : À PROPOS DE QUELQUES CAS MADOUI F.Z. EHS de psychiatrie Mahmoud Belamri, CONSTANTINE, ALGÉRIE La maltraitance à enfants et à adolescents est un phénomène fréquent, qui a attiré l’attention de nombreux auteurs. 127 8e Congrès de l’Encéphale Elle se définit comme un abus de pouvoir de l’adulte vis-àvis d’un enfant et peut être physique ou psychique et peut dans la majorité des cas, entraîner des lésions physiques graves ou un arrêt du développement psycho affectif de l’enfant. Elle provient généralement de la part de la personne qui a la charge de l’enfant (parents, proche ou garde…). Les circonstances de découverte sont multiples (révélation, de façon fortuite…), et dès la découverte de la maltraitance, la prise en charge de l’enfant doit être immédiate avec un examen médico-légal afin de dévaluer l’impact des dégâts physiques ou de type psychologique subis et entreprendre une protection efficace par voie de signalement type judiciaire et aux services sociaux (l’enfant éprouve le plus souvent de la crainte et il faut trouver le bon moment, la bonne personne et la bonne distance afin de le mettre en confiance et qu’il puisse parler des faits). Enfin l’enfant sera pris en charge par une équipe multidisciplinaire (Secteur éducatif, social, pédagogique, pédiatrique, pédopsychiatrique) qui pourra effectuer un travail à la fois préventif, diagnostique et thérapeutique. Ce rappel théorique, sera suivi d’une présentation de quelques cas de maltraitances que nous avons reçus en consultation au niveau du service de pédopsychiatrie et nous décrirons les facteurs de risque, les particularités sociodémographiques et cliniques des enfants reçus pour maltraitance, les types de maltraitances ainsi que le profil des personnes maltraitantes, le lien de parenté à l’enfant et les circonstances de découverte. Nous insisterons sur les spécificités de la maltraitance dans les pays maghrébins et surtout les difficultés liées à la déclaration des cas et à la prise en charge des enfants, la nécessité de suivre l’évolution des enfants pendant plusieurs mois après la découverte initiale car l’évolution de ces enfants et adolescents peut être émaillée en fonction de l’âge de complications plus ou moins graves (arrêt du développement, dépression, idées suicidaires, addictions…). PO 321 USAGE DE SUBSTANCES PSYCHOACTIVES CHEZ DES ADOLESCENTS ET DES JEUNES ADULTES CONSULTANT POUR DES TROUBLES PSYCHIQUES ÉMERGENTS afin de les évaluer et de favoriser la prise en charge précoce des troubles émergents. Afin de connaître l’importance des usages de substances dans notre file active, nous avons conduit, de juin 2008 à juin 2009, la passation d’un questionnaire de repérage des consommations problématiques d’alcool et de drogues (DEP-ADO) auprès de 31 sujets âgés de 15 à 31 ans consultant pour la première fois, soit 10 % des nouveaux patients. Les premiers résultats de ce travail mettent en évidence l’importance des consommations problématiques. Ainsi, nous avons identifié 22 sujets présentant un problème émergent ou avéré de consommation, soit 71 % de notre échantillon. L’usage de substances dans cette population est banalisé. 96,8 % de nos patients ont consommé de l’alcool dans l’année, 58,1 % a connu au moins douze épisodes de consommations paroxystiques d’alcool au cours des douze derniers mois. 80,6 % a consommé du cannabis dans l’année qui précède, 38,7 % en consommant au mois trois fois par semaine, 25,8 % tiers en usant tous les jours. Seulement 12,9 % des sujets n’a pas consommé de substances au cours des douze derniers mois (hors alcool et tabac), la très grande majorité (61,3 %) ayant expérimenté l’usage d’au moins deux substances différentes au cours de l’année (toujours hors alcool et tabac). Ces chiffres soulignent la nécessité de repérer systématiquement et de prendre en charge la consommation de substances dans les lieux de soins accueillant des jeunes sujets présentant des difficultés psychologiques. PO 322 LA PSYCHOTHÉRAPIE INTERPERSONNELLE : UN TRAITEMENT EFFICACE ET RAPIDE DE LA DÉPRESSION DE L’ADOLESCENT KOCHMAN F. (1), MEYNARD J.A. (2), BOTTAI T. (3), RAHIOUI H. (4), JACQUESY L. (5), DUPUY C. (6), CHRISTOPHE S. (6), PAPETA D. (7) Centre Hospitalier Sainte-Anne, PARIS, FRANCE (1) EPSM Agglomération Lilloise, SAINT ANDRÉ LEZ LILLE, FRANCE (2) Marius Lacroix, LA ROCHELLE, FRANCE (3) Centre Hospitalier, MARTIGUES, FRANCE (4) Broussais, PARIS, FRANCE (5) CH, ANNECY, FRANCE (6) Simone Veil, PARIS, FRANCE (7) CH, BREST, FRANCE La consommation de substances psychoactives chez les adolescents et les jeunes adultes est fréquente et importante. À 16 ans, 88 % des adolescents ont expérimenté la consommation d’alcool, 46 % ont déjà connu une ivresse alcoolique, 31 % ont expérimenté le cannabis. Ces usages ne sont pas sans danger à court, moyen ou long terme. Sur le plan de la santé mentale, les effets des consommations précoces et régulières de drogues, et particulièrement du cannabis, sont étudiés depuis quelques années pour comprendre leur implication dans l’émergence de troubles psychotiques. Le Centre d’évaluation pour adolescents et jeunes adultes (C’JAAD) du Centre Hospitalier Sainte-Anne reçoit les jeunes sujets qui présentent des difficultés psychologiques 25 % des jeunes de 18 ans ont déjà traversé dans leur vie un épisode dépressif majeur. La majorité d’entre eux n’ont pas bénéficié de soins. Beaucoup ont développé un terrain de fragilisation vis-à-vis de dépressions ultérieures et ne sortent pas indemnes de ces troubles de l’humeur précoces : développant en corollaire des conduites addictives, ou se retrouvant en situation d’échec scolaire et de désocialisation. Les alertes récentes concernant le risque potentiellement suicidogène des antidépresseurs chez l’adolescent ont montré que la psychopharmacologie est complexe dans cette classe d’âge. En revanche, parmi les rares psychothérapies ayant fait l’objet d’une évaluation thérapeutique dans la dépression LANGUÉRAND E., GUT-FAYAND A., OLIÉ J.P., KREBS M.O. 128 Posters précoce, la psychothérapie interpersonnelle ados (TIP-A) s’est imposée en tant que psychothérapie brève efficace permettant une abrasion rapide de la symptomatologie dépressive. De plus, cette nouvelle psychothérapie, de par sa brièveté et sa structure est particulièrement adaptée et investie par les jeunes patients. À partir d’une revue récente de la littérature médicale, nous développerons les données concernant l’efficacité de cette psychothérapie. Puis nous développerons les fondements et les bases pratiques de cette forme de soins. Cette psychothérapie peut être enseignée en France sous la forme de courtes formations et son intégration dans le panel de nos stratégies de soins pourrait revêtir un impact majeur en termes de santé publique, notamment dans le cadre des soins de la dépression précoce et de la prévention des risques suicidaires et des conduites addictives. Conclusion : L’intérêt d’une équipe mobile allant à la rencontre des adolescents est d’éviter l’isolement social et la rupture de scolarisation et d’orienter vers le soin si nécessaire. Elle se donne pour objectifs d’entendre, de décrypter la souffrance psychique, de mettre en œuvre des actions de prévention primaire et secondaire de la crise suicidaire, d’étayer dans leur espace de vie les adolescents présentant des troubles des conduites et des comportements à risque et d’œuvrer à la réduction de la stigmatisation de la maladie mentale. PO 324 EXPRESSION THÉÂTRALE ET RÉHABILITATION SOCIALE : UNE DIMENSION INTERNATIONALE GUILLON M.S. Centre hospitalier de Rouffach, ROUFFACH, FRANCE PO 323 INTÉRÊT D’UNE ÉQUIPE MOBILE DE PROXIMITÉ DANS LE DISPOSITIF DE SOINS D’UNE UNITÉ INTERNE POUR ADOLESCENTS SHADILI G. (1), NAUDET F. (1), DUPIN J. (2), NOEL G. (3), DAULY F. (1) (1) Unité Interne Adolescents, unité du Dr Shadili, EPSM MORBIHAN, VANNES, FRANCE (2) Pôle de pédopsychiatrie, EPSM MORBIHAN, VANNES, FRANCE (3) Fondation de France, PARIS, FRANCE Introduction : Rattaché à l’EPSM – Morbihan, le pôle de pédopsychiatrie est confronté à une augmentation préoccupante du mal être psychique des adolescents, et plus particulièrement à un accroissement des troubles dépressifs avec passage à l’acte suicidaire. La mise en place d’une équipe mobile a permis l’amélioration de l’accès aux soins de jeunes en souffrance en contournant la non-demande. Dispositif : Sous la responsabilité médicale du chef de structure interne pour adolescents, une équipe composée d’1 psychologue, d’1 assistante sociale et de 2 infirmiers constitue un dispositif disponible et réactif. Elle utilise un véhicule aménagé permettant d’aller à la rencontre de ces adolescents dans leur milieu de vie. Ce dispositif s’adresse aux adolescents de 12 à 18 ans qui connaissent des difficultés d’accès aux soins, à leurs parents, aux familles d’accueil et aux professionnels sociaux, médico-sociaux et scolaires. Cette équipe n’a pas vocation de suivi à long terme. Elle évalue chaque situation qui peut faire l’objet d’un nombre limité d’interventions et tente de créer une alliance permettant un suivi sur le pôle si besoin. Bilan d’activité (janvier à octobre 2009) : Depuis sa mise en place, l’équipe a réalisé 126 interventions auprès de 45 adolescents (âge moyen : 15 ans, filles : 47 %) et 43 interventions auprès de différents professionnels du réseau. Les demandes émanent à 82 % des soignants, à 10 % des services éducatifs et à 8 % de l’Éducation Nationale. Plus de 70 % de ces adolescents ont intégré la file active de prise en charge soit 42 % en centre médico-psychologique, 31 % en hospitalisation complète, 9 % en hospitalisation de jour. 18 % n’ont eu pas nécessité de suivi et 8 % n’ont pas donné suite. Introduction : Le ministère de la Culture et le ministère chargé de la santé soutiennent le développement et la pérennité des actions culturelles en milieu hospitalier. En 2008, un projet artistique transfrontalier a été établi entre les hôpitaux de Rouffach, Emmendingen et Bâle. Objectif : L’objectif était d’évaluer la pertinence d’un projet culturel auprès de patients souffrant de troubles neuropsychiatriques. Méthode : Un atelier de théâtre a été mis en place sous la direction d’un metteur en scène. Au CH de Rouffach, 16 patients (5 femmes et 11 hommes ; moyenne d’âge 43,2 ans) et 11 membres du personnel (9 femmes et 2 hommes ; 8 soignants et 3 cadres administratifs ; moyenne d’âge 42,1 ans) ont constitué la troupe française. 50 % des patients étaient résidents au FAM, 50 % étaient suivis en consultation ou en hôpital de jour. En référence au DSM4, 20 % présentaient un trouble schizoaffectif, 75 % un trouble schizophrénique, 5 % un trouble de l’adaptation. Les troupes allemande et suisse étaient respectivement composées de 16 sujets (4 patients et 12 membres du personnel) et 17 sujets (9 patients et 8 membres du personnel). La finalité de cette initiative était l’élaboration d’une pièce de théâtre « Alice aux pays des merveilles » selon l’œuvre de L. Caroll. Résultats : Au terme d’un an de répétitions, la troupe transfrontalière s’est produite avec succès à six reprises devant un public averti à Rouffach, Fribourg, Emmendingen, Bâle, Strasbourg et Karlsruhe. Conclusion : Intégrer des actions culturelles dans le processus de soins apparaît pertinent. PO 325 PRÉVALENCE DU TROUBLE DE LA LECTURE DANS LA RÉGION DE SFAX CHERIF L. (1), KEBAILI R. (1), WALHA A. (1), AYEDI H. (1), MOALLA Y. (1), TRIKI C. (1), GHRIBI F. (1) (1) Service de pédopsychiatrie, CHU Hédi Chaker, SFAX, TUNISIE (2) Service de neuropédiatrie, CHU Hédi Chaker, SFAX, TUNISIE 129 8e Congrès de l’Encéphale L’objectif de notre étude a été d’étudier la prévalence du trouble de la lecture dans la région de Sfax. Matériel et méthodes : Notre étude a été prospective, transversale et descriptive, se déroulant sur une période de 2 ans, de Mai 2007 jusqu’à Juin 2009, portant sur 687 élèves âgés de 7 à 9 ans et scolarisés au troisième trimestre de la première et troisième année de l’enseignement de base. Un dépistage des enfants en difficulté scolaire par les enseignants et les médecins scolaires, nous a permis de colliger 304 élèves. Parmi ces derniers, 213 enfants ont consulté notre service. Nous avons procédé à un examen pédopsychiatrique, un examen neuropédiatrique, un bilan orthophonique et à une évaluation intellectuelle. Nous avons exclu de notre étude, les enfants vivant une situation de carence psycho-éducative sévère et/ou ayant un quotient intellectuel inférieur à 50 et/ou atteints d’une pathologie neurologique et/ou d’un trouble mental caractérisé, pouvant expliquer le trouble de la lecture. L’évaluation clinique neuropédiatrique et pédopsychiatrique et l’affinement par les bilans psychologique et orthophonique ont été le support de notre diagnostic. Résultats : Le trouble de la lecture était une cause des difficultés scolaires dans 24,4 % des cas. La prévalence du trouble de la lecture était de 7,6 %. Le sexe ratio était de 1,5. Conclusion : Nos résultats sont concordants avec les données de la littérature. Une sensibilisation des enseignants et de tous les professionnels s’occupant des enfants, à l’importance de ce trouble devrait être effectuée ; afin de dépister et de prendre en charge précocement les enfants atteints de trouble de la lecture. PO 326 ÉTUDE CLINIQUE DES TROUBLES BIPOLAIRES À L’ADOLESCENCE À PROPOS DE 30 PATIENTS SUIVIS EN PÉDOPSYCHIATRIE À SFAX (TUNISIE) HADJKACEM I., AYADI H., KHEMAKHEM S., WALHA A., KOSSENTINI I., MOALLA Y., GHRIBI F. Hôpital Hédi Chaker, SFAX, TUNISIE Introduction : L’objectif de notre étude était d’étudier les caractéristiques cliniques chez l’adolescent atteint de trouble bipolaire. Matériel et méthodes : Notre étude était rétrospective et descriptive, portant sur 30 dossiers d’adolescents ayant consulté et/ou ayant été hospitalisés ; durant une période de 10 ans, s’étalant du 1er janvier 1998 au 31 décembre 2007 et chez lesquels le diagnostic de trouble bipolaire a été retenu selon les critères du DSM-IV TR. Résultats : • L’âge de début des troubles variait entre 12 ans et 17 ans avec une moyenne de 15 ans. • Une nette prédominance féminine avec un sex-ratio de 0,25. • Le début des troubles était aigu dans 50 % des cas et progressif dans 50 % des cas. • Le premier épisode était une manie dans 51,9 % des cas et une dépression dans 40,7 % des cas. 130 • Au cours des épisodes maniaques, nous avons noté des hallucinations, un délire et de la dissociation, chacun dans 69,5 % des cas. • Au cours des épisodes dépressifs, les manifestations les plus fréquentes étaient une humeur dépressive ou irritable (100 %), une perte de l’intérêt et du plaisir (867 %), des difficultés de concentration (87,5 %), un ralentissement psychomoteur (81,3 %), un sentiment de dévalorisation (75 %) et des symptômes psychotiques (53,3 %). • Un épisode mixte était retrouvé dans 23, 3 % des cas. • Les tentatives de suicide étaient notées chez 10 % des adolescents bipolaires de notre échantillon et les idées suicidaires étaient notées dans la moitié des cas. Conclusion : Notre étude souligne les difficultés diagnostiques fréquemment rencontrées lors de l’évaluation initiale d’un adolescent atteint de trouble bipolaire. C’est dire la nécessité d’évaluer l’état thymique chez l’adolescent, notamment au cours des épisodes psychotiques et l’intérêt majeur d’une identification précoce du trouble bipolaire à l’adolescence. Le diagnostic précoce évitera en effet des erreurs thérapeutiques et le retentissement délétère sur la vie de l’adolescent. PO 327 CARACTÉRISTIQUES SOCIOCULTURELLES DE L’ADOPTION EN TUNISIE. À PROPOS D’UNE ÉTUDE DE 44 CAS D’ENFANTS ADOPTÉS SUIVIS EN PÉDOPSYCHIATRIE WALHA A., KEBAILI R., CHOUIKH A., AYADI H., AKROUT S., MOALLA Y., GHRIBI F. Hôpital Hédi Chaker, SFAX, TUNISIE Introduction : Le phénomène de l’adoption est un sujet d’actualité sociopsychologique, c’est un thème de plus en plus médiatisé. L’objectif de notre étude est d’étudier les caractéristiques épidémiologiques, sociologiques des enfants adoptés, ayant été suivis au service de pédopsychiatrie de Sfax (Tunisie). Matériel et Méthode : Nous avons mené une étude rétrospective descriptive, portant sur 44 dossiers d’enfants adoptés, ayant consulté et/ou été hospitalisés au service de pédopsychiatrie de Sfax, durant une période de 13 ans s’étalant du 1er janvier 1995 au 31 décembre 2007. Nous avons étudié chez ces patients les caractéristiques épidémiologiques, sociologiques, ainsi que les caractéristiques de leur famille adoptive. Résultats : • L’âge moyen des enfants adoptés lors de la première consultation en pédopsychiatrie était de 8 ans avec des extrêmes d’âge allant de 1 an à 19 ans. • L’âge moyen des enfants adoptés lors de l’adoption était de 3 mois et demi. • L’adoption était prédominante pour les garçons avec un sex-ratio de 2. • La révélation de l’adoption a été faite pour 7 enfants uniquement (16,9 % des cas). • Au moment de la révélation de leur adoption, l’âge moyen des enfants adoptés était de 8 ans avec des extrêmes allant de 5 à 14 ans. Posters • L’adoption était décidée par les deux parents dans la majorité des cas (84,1 % des cas). Elle a été motivée par la stérilité de la mère dans 59,1 % des cas et par une stérilité du père dans 25 % des cas. • La majorité des familles adoptives était biparentale (81,8 %) ; 7 familles seulement (11,4 %) étaient monoparentales. La cause de monoparentalité était le décès de l’un des parents dans 3 cas, le divorce parentale dans 2 cas et la séparation prolongée des parents dans 2 cas. Conclusion : Au terme de ce travail, nous avons relevé que dans notre société l’adoption (qui concerne notamment des garçons), est motivée par la stérilité de l’un des parents et demeure un sujet tabou. En effet, la révélation de l’adoption se fait rarement et à un âge tardif, ainsi que la consultation en pédopsychiatrie, nécessitées par des difficultés psychologiques, voire les troubles psychopathologiques pouvant être vécues par l’enfant adopté. PO 328 COMPORTEMENTS VIOLENTS DES ADOLESCENTS EN MILIEU SCOLAIRE BEKKOUCHE A. (1), BOULEDROUA A. (2), ZAGHIB H. (2) (1) EHS El Harrouche, SKIKDA, ALGÉRIE (2) EHS Errazi, ANNABA, ALGÉRIE Objectif : l’objectif de l’étude était d’étudier le comportement violent des adolescents en milieu scolaire. Matériel et méthodes : notre enquête était transversale descriptive portant sur un échantillon de 200 adolescents scolarisés dans deux lycées et deux CEM de la ville de Annaba ; l’enquête était menée par autoquestionnaire anonyme. Résultats : l’âge moyen des adolescents est de 16 ans ; le sex-ratio est de 0,75 soit 3 filles pour 4 garçons. 71,5 % des adolescents déclarent avoir commis au moins un acte de violence. Les garçons sont plus violents que les filles soit 75 % des cas ; l’adolescent a commis l’acte de violence d’une façon répétée dans 50 % des cas. L’agressivité verbale vient en premier soit 51 % des cas, l’agressivité contre les biens 30,5 %, l’hétéroagressivité physique 28 % des cas. 38 % des actes de violences sont observés à l’intérieur de l’école et 55 % en dehors. PO 329 LES TROUBLES MENTAUX CHEZ LES ENFANTS ET LES ADOLESCENTS ADOPTÉS. ÉTUDE DE 44 CAS AYANT CONSULTÉ AU SERVICE DE PÉDOPSYCHIATRIE DE SFAX (TUNISIE) WALHA A., KEBAILI R., AKROUT S., AYADI H., MOALLA Y., GHRIBI F. Hôpital Hédi Chaker, SFAX, TUNISIE Introduction : L’objectif de notre étude est d’étudier les caractéristiques cliniques des enfants adoptés, ayant été suivis au service de pédopsychiatrie de Sfax (Tunisie). Matériel et Méthode : Nous avons mené une étude rétrospective descriptive, portant sur 44 dossiers d’enfants adoptés, ayant consulté et/ou été hospitalisés au service de pédopsychiatrie de Sfax, durant une période de 13 ans s’étalant du 1er janvier 1995 au 31 décembre 2007. Nous avons étudié chez ces patients les motifs principaux de leur consultation, ainsi que les troubles mentaux et ceux de la personnalité sous jacents, en se référant respectivement à l’axe I et à l’axe II du DSM IV-TR. Résultats : – L’âge moyen lors de la première consultation était de 8 ans. – L’adoption était prédominante pour les garçons avec un sex-ratio de 2. – Les enfants et les adolescents adoptés se présentaient à la consultation externe de pédopsychiatrie pour essentiellement des troubles du langage, des troubles psychomoteurs et des difficultés scolaires (22,7 % pour chacun de ce type de troubles), alors que les troubles du comportement ont été notés chez 20,5 % des cas et les troubles sphinctériens chez 11,3 % des cas. – Les troubles mentaux que présentaient les enfants adoptés étaient à type : • Troubles anxio-dépressifs, notés dans 29,5 % des cas. • Troubles des conduites et de l’attention, notés dans 29,5 % des cas. • Troubles mentaux graves (retard mental, troubles envahissant du développement et schizophrénie), notés dans 27,3 % des cas. • Troubles de la communication et de l’apprentissage, notés dans 22,7 % des cas. • Troubles somatoformes et sphinctériens, relevés dans 20,5 % des cas. Conclusion : Notre travail met l’accent sur la souffrance psychologique des enfants adoptés ; elle est fréquemment observée et s’exprime dans le cadre de troubles psychopathologiques variés où il y a surreprésentation de troubles des conduites et du comportement, de troubles anxio-dépressifs et des troubles graves de la personnalité. Au vu de ces constatations, des mesures appropriées devraient être précocement prises sur le plan de prise en charge curative et surtout préventive pour pallier aux difficultés psychoaffectives et parfois aux véritables troubles psychopathologiques des enfants adoptés. PO 330 CLINIQUE DES TROUBLES DU SOMMEIL EN CONSULTATION DE PÉDOPSYCHIATRIE DE SFAX (TUNISIE) WALHA A., KHEMAKHEM K., TABBASSI F., AYADI H., MOALLA Y., GHRIBI F. Service de pédopsychiatrie CHU Hédi Chaker, SFAX, TUNISIE Le sommeil constitue un moment crucial pour le développement de l’enfant. Tout déséquilibre constituera un signe d’alarme, témoin d’un malaise dans le vécu de l’enfant. L’objectif de notre travail est d’étudier les différents troubles du sommeil chez l’enfant et l’adolescent en consultation de pédopsychiatrie et d’évaluer les troubles mentaux éventuellement sous-jacents. 131 8e Congrès de l’Encéphale Matériels et méthodes : Notre étude est rétrospective, descriptive portant sur 58 enfants, âgés de 2 mois à 18 ans avec une moyenne d’âge de 8 ans ayant consulté sur une période de 7 ans, s’étalant du 1er janvier 2000 au 31 décembre 2006 au service de pédopsychiatrie au CHU Hédi Chaker de Sfax. Le motif principal de consultation était les troubles du sommeil. Résultats : Dans notre échantillon, les enfants consultaient pour : • Une insomnie dans 67,2 % des cas. • Une parasomnie dans 67,2 % des cas. • Une hypersomnie, notée chez 1,72 % des cas. Dans 32,8 % des cas, il s’agissait d’association d’insomnie et de parasomnie. Les insomnies étaient à type d’éveils nocturnes dans 51,28 % des cas, de difficultés d’endormissement dans 33,33 % des cas et d’insomnie de la 2e moitié de la nuit et/ou de réveil précoce dans 12,8 % des cas et d’insomnie de la 1re moitié de la nuit dans 2,56 % des cas. Quant aux parasomnies, il s’agissait de cauchemars dans 56,4 % des cas, de somnambulisme dans 23 % des cas, et de terreurs nocturnes dans 12,8 % cas. Un diagnostic clinique a été porté chez 87,3 % des cas. En fait ces patients présentaient essentiellement des troubles anxieux constatés dans 69 % des cas, alors que les troubles dépressifs ont été notés dans 5,8 % des cas ; et les troubles de l’adaptation ont été observés dans 10,3 % des cas. Conclusion : En consultation de pédopsychiatrie, les troubles du sommeil sont polymorphes, le plus souvent en rapport avec des troubles anxieux témoins d’un déséquilibre relationnel et/ou affectif dans l’environnement de l’enfant. Cette constatation nous incite en tant que clinicien de bien évaluer les difficultés de l’enfant, le rassurer et lui procurer une bonne hygiène de vie qui sont les préalables à retrouver un sommeil normal. PO 331 FACTEURS DE STRESS FAVORISANT LE SPASME DU SANGLOT MOALLA Y. (1), KHEMAKHEM K. (1), AYADI H. (1), WALHA A. (1), FEKI H. (2), MAHFOUDH A. (3), HACHICHA M. (4), DAMMAK J. (2), GHRIBI F. (1) (1) Service Pédopsychiatrie Hôpital Hédi Chaker, SFAX, TUNISIE (2) Service de Médecine Communautaire Hôpital Hédi Chaker, SFAX, TUNISIE (3) Service de Réanimation et des Urgences Pédiatriques Hôpital Hédi Chaker, SFAX, TUNISIE (4) Service de Pédiatrie Hôpital Hédi Chaker, SFAX, TUNISIE L’objectif de notre travail était d’étudier les facteurs de stress favorisant l’apparition du spasme du sanglot (SS) et les facteurs et les personnages en présence desquels se déclenchent les crises. Matériel et méthodes : L’étude était transversale portant sur un échantillon de 32 enfants atteints de SS d’âge moyen 20,39 mois ± 9,11, vus en consultation de pédopsychiatrie. Les données se rapportant aux facteurs favorisant le SS ont été recueillies sur une fiche préétablie au terme d’un entretien avec la dyade mére-enfant. 132 Résultats : Des facteurs de stress ont précédé l’apparition du trouble dans 82,14 % des cas et consistaient en une séparation dans 50 % des cas, naissance d’un puîné dans 14,29 % des cas et d’autres facteurs tels qu’une maladie somatique de l’enfant, un déménagement notés dans 17,85 % des cas. Les facteurs déclenchant les crises étaient une frustration dans 50 % des cas, une douleur dans 10 % des cas, une émotion dans 3,75 % des cas et l’association de ces facteurs dans 36,25 % des cas. La crise était déclenchée toujours dans le même contexte dans 64,29 % des cas (18 cas). Conclusion : Le SS est un trouble à expression somatique dont l’analyse clinique fine permet de repérer à part une étiologie psychogène des facteurs déclenchants ce qui permet de proposer une prise en charge appropriée. PO 332 PROFIL DE PERSONNALITÉ ET PRATIQUE DE SPORTS À RISQUE : L’EXEMPLE DU PARKOUR MNIF L., DAMAK R., MASMOUDI J., HALOUANI N., FEKI A., BAATI I., HAJ KACEM H., JAOUA A. CHU Hédi Chaker, SFAX, TUNISIE Introduction : Dans les milieux citadins, où l’accès à la nature est restreint, s’est développée une autre forme d’activité sportive à risques pratiquée essentiellement par des adolescents, le parkour. L’objectif de notre étude a été de déterminer le profil psychologique de l’adolescent pratiquant le parkour à travers un cas clinique. Méthode : Nous avons mené des entretiens psychiatriques exploratoires auprès d’un adolescent pratiquant le parkour depuis deux ans. De plus, nous avons utilisé : • L’échelle de recherche de sensations (Sensation Seeking Scale : SSS) forme IV, qui discrimine quatre sous dimensions : la recherche de danger et d’aventures, la recherche d’expériences, la désinhibition et la susceptibilité à l’ennui. • L’échelle d’estime de soi de ROSENBERG : un score < 30 correspond à une faible estime de soi. • Le Toronto Alexithymia Scale (TAS20) : un sujet est considéré alexithymique pour un score ≥ 60. Résultats : Les entretiens ont révélé que la pratique du parkour chez l’adolescent étudié s’inscrivait dans le cadre : – de la recherche des expériences nouvelles. Dans ce cadre, notre adolescent avait des scores élevés aux sous scores de recherche d’aventures, d’expérience, de susceptibilité à l’ennui. Par ailleurs, il n’était pas désinhibé. – d’une reconnaissance et de gratifications de son milieu. – d’un moyen de régulation émotionnelle (l’adolescent avait un score TAS de 69). – d’un renforcement de l’estime de soi (score à l’échelle d’estime de soi = 31). Conclusion : La pratique de sport à risque s’inscrivait dans le cadre : Posters • d’une recherche d’identité dépassant ainsi la dimension de recherche de sensation ; • d’une régulation émotionnelle efficace pouvant même servir d’outil thérapeutique chez des jeunes en difficulté. PO 333 ACTIONS CULTURELLES DANS LE TRAITEMENT DES ADOLESCENTS HOSPITALISÉS GUILLON M.S., WURMBERG D., LEFRANC T. Centre Hospitalier de Rouffach, ROUFFACH, FRANCE Introduction : Classiquement, la prise en charge hospitalière des adolescents s’organise autour des approches médicales, psychiatriques, psychologiques, sociothérapeutiques et des soins culturels. L’évaluation des prises en charge sociothérapeutiques semble à notre connaissance insuffisamment développée. Nous avons élaboré un référentiel d’observation du comportement des adolescents durant les activités. Dans le cadre du projet culturel du centre hospitalier de Rouffach, un atelier temporaire d’expression corporelle a été mis en place. Il était animé par une chorégraphe, des danseurs du ballet de l’Opéra National du Rhin et deux soignants. Objectif : L’objectif était d’évaluer la pertinence d’une action culturelle dans le cadre d’une démarche de soins auprès d’adolescents hospitalisés. Méthode : Trente-trois adolescents (moyenne d’âge = 15,32 ± 1,9 an ; 21 filles ; 12 garçons) ont intégré l’atelier. En référence au DSM4, 36,5 % présentaient un trouble de l’adaptation, 24,5 % un trouble schizophréniforme, 18 % un trouble dépressif, 15 % un trouble anxieux, 6 % un trouble des conduites alimentaires. Le comportement, l’attitude vis-à-vis de l’activité, les interactions et la motivation des adolescents ont été évalués par les soignants en appliquant une grille d’évaluation constituée de 20 items. Chaque item était coté de 0 (aucun) à 3 (très satisfaisant). Le score total maximal était de 60. Résultats : 43 % des adolescents avaient un score total entre 40 et 60, 36 % entre 20 et 40, 21 % inférieur à 20. Globalement, les adolescents ont investi l’atelier. Conclusion : Intégrer des actions culturelles dans une démarche de soins semble pertinent. L’utilisation d’une grille d’évaluation permet de formaliser les observations cliniques. Objectif : Le but de notre travail était d’étudier la relation entre l’impulsivité et le trouble des conduites chez des adolescents scolarisés. Méthodologie : Il s’agit d’une étude transversale qui a concerné un échantillon représentatif des adolescents scolarisés dans les établissements étatiques de la ville de Sousse. Les données sociodémographiques ont été recueillies par une fiche pré-établie. Le dépistage du TC a été réalisé grâce au Development And Well-Being Assessment (DAWBA) et du Strenght and Difficulties Questionnaire (SDQ). Le niveau d’impulsivité a été évalué par l’échelle d’impulsivité de Baratt dans sa onzième version (BIS-11). Ces trois instruments ont été utilisés dans leurs versions traduites en langue arabe. Résultats : Nous avons colligé 1 017 adolescents. L’âge moyen de l’échantillon était de 14,94 ± 1,29 ans. La prévalence du TC était de 10 %. Le score global moyen à la BIS-11 de tout l’échantillon était de 62,2 ± 11,6. Les moyennes des différents sous-scores d’impulsivité étaient de 16,9 ± 4,2 pour l’impulsivité attentionnelle, de 24,4 ± 5,3 pour les difficultés de planification et de 20,9 ± 4,9 pour l’impulsivité motrice. Le score global à la BIS-11 ainsi que les différents sous-scores de l’impulsivité étaient significativement plus élevés chez le groupe ayant un TC par rapport au reste de l’échantillon (p < 10–3). Conclusion : Notre travail a montré une prévalence de 10 % du trouble des conduites chez des adolescents scolarisés. Ce trouble des conduites était corrélé à un score élevé d’impulsivité à l’échelle de Barratt. L’impulsivité pourrait constituer un marqueur de risque de TC chez les adolescents. Son évaluation et sa prise en charge seraient d’un grand intérêt pour prévenir la survenue de TC. PO 335 ÉTUDE EXPLORATOIRE DES FACTEURS PSYCHOPATHOLOGIQUES ASSOCIÉS AUX JEUX DANGEREUX CHEZ L’ADOLESCENT EN MILIEU SCOLAIRE ET PSYCHIATRIQUE BERNADET S. (1), AUBRON V. (1), PURPER-OUAKIL D. (2), BIOULAC S. (3), RENERIC J.P. (3), BOUVARD M. (3), MOUREN M.C. (2), MICHEL G. (4) Service de Psychiatrie, CHU Farhat Hached, SOUSSE, TUNISIE (1) Université Victor Segalen Bordeaux 2, BORDEAUX, FRANCE (2) Service de Psychopathologie Enfant et Adolescent, Hôpital Robert Debré ; Inserm U 675, « Analyse phénotypique, développementale et génétique des comportements addictifs », Faculté Xavier Bichat, PARIS, FRANCE (3) Service de Psychopathologie Enfant et Adolescent, Centre Jean Abadie, BORDEAUX, FRANCE (4) Université Victor Segalen Bordeaux 2 ; Inserm U 675, « Analyse phénotypique, développementale et génétique des comportements addictifs », Faculté Xavier Bichat, BORDEAUX, PARIS, FRANCE Introduction : L’adolescence est souvent présentée comme une période à problèmes dont l’évolution est souvent émaillée par la survenue de trouble des conduites (TC) considérés comme une difficulté majeure par l’entourage familial et scolaire. Plusieurs facteurs ont été impliqués dans l’installation de ce TC tels que le sexe masculin, le faible niveau socio-économique, la faible estime de soi et l’impulsivité. Introduction : 12 % des jeunes entre 7 et 17 ans ont déjà pratiqué un jeu dangereux (Sofres, 2007). Ces jeux dangereux sont un phénomène social qui touche de plus en plus d’enfants et d’adolescents (Michel G., 2006). Ces conduites de par leur fréquence, sévérité et expression (jeux de nonoxygénation, de défis, violents) posent la question du normal et du pathologique. PO 334 IMPULSIVITÉ ET TROUBLE DES CONDUITES CHEZ UN GROUPE D’ADOLESCENTS SCOLARISÉS BRAHAM A., BANNOUR A.S., AMARA G., BEN NASR S., BEN HADJ ALI B. 133 8e Congrès de l’Encéphale Objectif : i) Étudier les symptômes et troubles psychopathologiques associés à la pratique de jeux dangereux chez des adolescents en milieu scolaire et psychiatrique ; ii) Étudier l’implication élective des symptomatologies internalisée (dépressive, anxieuse) et externalisée (impulsive, attentionnelle et oppositionnelle) dans les différents types de jeux dangereux. Méthode : 250 collégiens de la 6e à la 3e et 100 adolescents suivis dans un service de pédopsychiatrie (50 troubles internalisés : troubles dépressif, anxieux ; 50 troubles externalisés : trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité, trouble oppositionnel avec provocation…). Auto-évaluation : Questionnaire exploratoire Conduites à risques (CAR) ; Children Depression Inventory (CDI, Kovacs & Beck, 1977) ; State Trait Anxiety Inventory for children (STAI-C, Spielberger et al., 1973). Hétéro-évaluation : Conners Parent Rating Scale-Revised (Conners, 1990) ; Kiddie Sads (Puig-Antich & Chambers, 1978) évaluant les troubles psychiatriques. Résultats préliminaires : 11 % des adolescents en milieu scolaire et 30 % en milieu psychiatrique pratiquent au moins un jeu dangereux. Sur l’ensemble de la population, la symptomatologie dépressive serait impliquée dans les jeux de nonoxygénation et les symptomatologies hyperactive/impulsive et oppositionnelle dans les jeux violents. Aucune caractéristique individuelle ne semble impliquée dans la pratique de jeux de défis. Discussion : La pratique de jeux de défis relèverait d’enjeux développementaux propres à l’adolescence, alors que certains symptômes cliniques constitueraient des facteurs de risques vis-à-vis des jeux violents et de non-oxygénation. Ces jeux pourraient être les marqueurs d’un dysfonctionnement émotionnel et/ou comportemental normal ou pathologique sous-jacent. Ces résultats permettront de proposer des pistes de prévention, voire thérapeutiques, appropriées aux adolescents joueurs. PO 336 TROUBLE DES CONDUITES ET ESTIME DE SOI DANS UNE POPULATION DE 1 017 ADOLESCENTS BRAHAM A., BANNOUR A.S., AMARA G., BEN NASR S., BEN HADJ ALI B. Service de Psychiatrie, CHU Farhat Hached, SOUSSE, TUNISIE Introduction : L’adolescence est marquée par des sentiments d’insécurité, de vulnérabilité et de doute où l’adolescent a besoin de se sentir apprécié, valorisé et compétent. Ainsi, l’estime de soi a gagné en intérêt en tant que dimension fondamentale de la personnalité de l’adolescent. Elle indique dans quelle mesure un individu se croit capable, valable et important. L’estime de soi se développe progressivement et favorise le succès personnel, la santé et la réussite sociale. Chez l’adolescent, la diminution de l’estime de soi pourrait être impliquée dans le développement du trouble des conduites (TC). Objectif : L’objectif de ce travail est d’étudier la relation entre estime de soi et développement de trouble des conduites dans une population d’adolescents. Méthodologie : Il s’agit d’une étude transversale qui a concerné un échantillon représentatif des adolescents scolarisés dans les établissements étatiques de la ville de Sousse. Les 134 données sociodémographiques ont été recueillies par une fiche pré-établie. Le dépistage du TC a été réalisé grâce au Development And Well-Being Assessment (DAWBA) et au Strenght and Difficulties Questionnaire (SDQ). L’estime de soi a été évaluée par le questionnaire de Rosenberg. Ces trois instruments ont été utilisés dans leurs versions traduites en langue arabe. Résultats : Nous avons colligé 1 017 adolescents. L’âge moyen de l’échantillon était de 14,94 ± 1,29 ans. La prévalence du TC était de 10 %. Le score moyen de l’échantillon à l’échelle de Rosenberg était de 19,6 ± 4,7. En considérant tout l’échantillon des adolescents, nous avons trouvé une corrélation négative entre le score aux problèmes de conduite à la SDQ et le score global de l’estime de soi (p < 10–3). Le trouble des conduites était associé à un score moyen plus faible de l’estime de soi par rapport au reste de l’échantillon (17,1 ± 5,4 vs 19,9 ± 4,6 ; p < 10–3). Conclusion : Dans notre étude, nous avons constaté des scores faibles d’estime de soi chez les adolescents ayant un TC. Ceci montre l’intérêt de l’évaluation de l’estime de soi et de sa prise en charge afin d’éviter l’apparition de TC et de délinquance chez les adolescents vulnérables. PO 337 AUTISME ET QUALITÉ DE VIE DES FAMILLES LAGDAS E. Hôpital Ar-Razi, RABAT, MAROC L’autisme est une pathologie lourde qui entraîne beaucoup de difficultés dans la vie quotidienne, et a des conséquences importantes pour tous les membres de la famille de l’enfant atteint, et ce tant sur le plan affectif que du point de vue social. Notre étude va être menée auprès de familles ayant un enfant autiste. Un entretien semi-structuré va être établi auprès des familles dont les enfants consultent à notre institution (hôpital Ar-Razi Salé), ou sont inscrits dans une association des parents des autistes. Elle donnera la parole aux parents d’expliciter leur souffrance, mais aussi leurs difficultés quotidiennes et d’expliquer en quoi l’attitude des professionnels avait pu avoir un effet amplificateur. Elle débouchera sur des propositions qui pourraient faciliter le cheminement et le quotidien des familles. PO 338 LA PRESCRIPTION DE MÉDICAMENTS PSYCHOTROPES AUX ENFANTS HÉBERGÉS DANS LES CENTRES DE RÉÉDUCATION DESJARDINS J. Université de Montréal, MONTRÉAL, CANADA Au cours des trente dernières années, des recherches ont contribué au développement de nouveaux médicaments pour les jeunes, tout en s’assurant de leur efficacité et de leur innocuité. Depuis, les prescriptions de médicaments psychotropes sont en progression constante dans les cliniques pédiatri- Posters ques, les écoles et les milieux institutionnels (Olfson et al., 2002). Jusqu’à 77 % des jeunes hébergés en centre de rééducation reçoivent un ou plusieurs médicaments psychotropes, prescrits la plupart du temps pour traiter les comportements perturbateurs, agressifs et les troubles psychotiques (Raghaven et al., 2005). Malgré des taux de prescriptions considérables, les connaissances demeurent très limitées quant aux motifs de prescription, au profil des jeunes médicamentés et à l’importance accordée à cette pratique dans le traitement des problèmes psychosociaux (Martin et al., 2003 ; Connor et al., 1999). Cette étude vise à mieux connaître le portrait psychopathologique des enfants placés recevant des médicaments psychotropes. Le portrait psychopathologique des enfants a été analysé à partir d’entrevues diagnostiques et de questionnaires complétés par les éducateurs. Les participants proviennent du Québec et de la France, de manière à comparer les pratiques de prescriptions d’un pays à l’autre. Cette présentation permettra de s’interroger sur les critères qui prévalent dans la décision de médicamenter. Des recommandations cliniques seront émises en regard des besoins des enfants placés et médicalisés et de la place qu’occupe la médication psychotrope dans le plan d’intervention. PO 339 AUTISME ET SYNDROME DE WEST : À PROPOS D’UN CAS BOUSSAID N., SLAMA H., MARRAG I., BOUSSAFFARA R., SFAR M.T., NASR M. Hôpital Universitaire de Mahdia, MAHDIA, TUNISIE Le syndrome de West est une encéphalopathie épileptogène caractérisé par des spasmes en flexion, un arrêt ou régression du développement moteur, cognitif et affectif avec une hypsarythmie à l’EEG. Plusieurs comorbidités psychiatriques dont les plus fréquents les troubles envahissants du développement, ont été décrites. À partir d’un cas clinique nous nous proposons de discuter l’état actuel des connaissances sur l’association trouble envahissant du développement et épilepsie et plus particulièrement au syndrome de West. notre patiente est âgée de 4 ans, suivi depuis l’âge de 3 mois en pédiatrie pour spasmes en flexion, le diagnostic porté est une encéphalopathie épileptogène type syndrome de West confirmé par l’hypsarythmie à l’EEG et complété par un bilan d’exploration. Son épilepsie est équilibrée sous Sabril. Elle est adressée à notre consultation à l’âge de 4 ans pour isolement et stéréotypies ; le diagnostic de trouble envahissant du développement type autisme a été retenu. Ce cas doit rappeler l’obligation d’une évaluation neurologique approfondie devant tout tableau autistique. En effet, plus de 42 % d’enfants autistes présentent une épilepsie et plus particulièrement une encéphalopathie épileptogène type syndrome de West dont la prévalence passe de 13 a 50 % des cas en cas de Sclérose Tubéreuse de Bournonville. Les études récentes suggèrent l’existence de facteurs étiopathogéniques communs à ces deux troubles : anomalie de développement neuronal prénatal du système limbique, du cervelet et du néocortex et dysfonctionnement des neurotransmetteurs. Une base génétique commune est habituellement acceptée comme agent causal primitif même si un syndrome génétique n’a pas été identifié. Ceci est démontré par la fréquence des duplications et d’inversions touchant le chromosome 15 (15 q11-q13) rapportées dans l’autisme et l’épilepsie. PO 340 DEVENIR PSYCHOSOCIAL, 10 ANS APRÈS, DE 85 ADOLESCENTS SUICIDANTS LIGIER F. (1), RAT A.C. (2), KABUTH B. (1) (1) Hôpital d’enfants, VANDOEUVRE LES NANCY, FRANCE (2) Hôpital Marin, CHU, NANCY, FRANCE En France, les comportements suicidaires à l’adolescence sont importants en terme de nombre mais aussi en terme de conséquences sur cette jeune population, à court terme comme à plus long terme. Nous nous sommes penchés sur le devenir psychosocial de nos anciens patients suicidants, 10 ans après leur geste, afin de pouvoir apprécier de quelle manière ils avaient pu évoluer d’une part et afin de tenter de mettre en évidence des facteurs prédictifs d’une bonne ou d’une moins bonne évolution à long terme d’autre part. À Nancy et sa grande couronne, tous les adolescents suicidants sont pris en charge à l’Hôpital d’enfants du CHU sur le triple plan somatique, social et psychiatrique. Sur 3 années, nous avons étudié les caractéristiques initiales de ces patients et, 10 ans après leur tentative de suicide (TS index), par l’intermédiaire de questionnaires adressés aux anciens suicidants et à leur famille, nous avons relevé des critères psychosociaux. Nous avons ensuite croisé les différentes données recueillies afin d’objectiver des critères prédictifs significatifs sur le plan statistique. En majorité, ces anciens patients apprécient leur santé globale de manière satisfaisante ou très satisfaisante 10 ans après la TS index ; cependant, une partie d’entre eux présente des troubles psychiques. Ces derniers avaient davantage d’antécédents personnels de TS ou des parents divorcés que leurs pairs au moment de leur geste suicidaire. En conclusion, pour la plupart des anciens suicidants de notre étude, le geste suicidaire s’est inscrit dans une problématique liée à l’adolescence et s’étant résolue. Cependant, pour d’autres, ce geste fait partie intégrante de troubles plus ancrés et il semble que certaines caractéristiques initiales peuvent nous interpeller et nous amener à adapter nos soins pour cibler ces populations « à risques » de connaître une évolution moins favorable sur le long terme. PO 341 L’HYSTÉRIE INFANTILE : À PROPOS D’UN CAS AZIZI N., OTHEMAN Y., OUANASS A. Hôpital Arrazi, SALÉ, MAROC Les conduites hystériques se rencontrent rarement chez l’enfant de moins de 10 ans. Le contexte, la description des symptômes par l’entourage et l’analyse sémiologique des troubles permettent une orientation diagnostique. Cependant, la diversité des symptômes et l’histoire clinique souvent atypiques rendent le diagnostic pas très aisé. 135 8e Congrès de l’Encéphale Les manifestations de l’hystérie pourraient se voir sous forme de crises aiguës, pouvant être difficiles à différencier des crises épileptiques. Nous décrivons dans ce travail le cas d’une fillette de 8 ans chez qui cette question a constitué un véritable problème pratique de point de vue diagnostic et d’assistance médicale. PO 342 L’ASSOCIATION MÉTHYLPHENIDATERISPÉRIDONE EN PÉDOPSYCHIATRIE : RÉSULTATS PRÉLIMINAIRES D’UNE ÉTUDE DE CAS GLAY C. (1), LALLI A. (1), SOCHA M. (1), JAVELOT H. (2), KABUTH B. (1) (1) CHU Nancy – Hôpital d’Enfants, VANDOEUVRE LES NANCY, FRANCE (2) CHU Nancy – Hôpital Brabois Adultes, VANDOEUVRE LES NANCY, FRANCE Les praticiens du service de pédopsychiatrie de l’hôpital d’enfants du CHU de Nancy/CPN (Centre psychothérapique de Nancy) sont amenés parfois à prescrire aux enfants et adolescents en souffrance psychique une association de Ritaline et Risperdal (méthylphénidate, rispéridone), association dont les propriétés pharmacologiques respectives pourraient paraître antinomiques. Ainsi, des praticiens du service de pédopsychiatrie et des pharmaciens du CHU de Nancy se sont rencontrés, afin d’élaborer un questionnaire destiné aux praticiens hospitaliers pédopsychiatres dans le but de mieux connaître, notamment, le mode de prescription de cette bithérapie, le contexte dans lequel elle est mise en place et le type de pathologie présenté par les jeunes patients. Il s’agit d’une étude en cours dont nous nous proposons de présenter les résultats préliminaires. Dans un premier temps, nous décrirons les items du questionnaire : âge, sexe, diagnostics principal et associés, contexte de la mise en place de la mono puis de la bithérapie, effets bénéfiques et secondaires évalués par le praticien ou ressentis par la famille. Dans un second temps, nous présenterons les résultats à partir des 20 premiers cas de l’étude : majorité de garçons, fréquentes comorbidités psychiatriques (TDAH associé à un trouble de la personnalité, etc.), suivis psychothérapeutiques antérieurs dont l’efficacité a été modérée, monothérapie insuffisante en particulier pour des symptômes tels que l’impulsivité, l’agressivité ou l’angoisse. Nous terminerons sur les difficultés méthodologiques de ce type d’étude en essayant d’évaluer, à partir d’un questionnaire, les parcours thérapeutiques des patients, souvent sur plusieurs années PO 343 L’ASSOCIATION RITALINE®-RISPERDAL® EN PÉDOPSYCHIATRIE : ANALYSE À PROPOS DE 2 CAS GLAY C. (1), LALLI A. (1), SOCHA M. (1), JAVELOT H. (2), KABUTH B. (1) (1) CHU Nancy – Hôpital d’Enfants, VANDOEUVRE LES NANCY, FRANCE 136 (2) CHU Nancy – Hôpital Brabois Adultes, VANDOEUVRE LES NANCY, FRANCE Introduction : L’association de la rispéridone (Risperdal®) et du méthylphénidate (Ritaline®) pose un problème évident d’interaction pharmacologique. Cependant, plusieurs constats cliniques (Cosgrove, 1996 ; Aman et coll., 2004 ; Armenteros et coll., 2007) ont permis de démontrer l’effet bénéfique d’une telle association chez plusieurs jeunes patients atteints de Trouble Déficitaire de l’Attention avec Hyperactivité (TDAH). Cas cliniques : CAS N° 1 : N. 6 ans 1/2 lors de la première consultation de pédopsychiatrie pour suspicion d’un TDAH. N. est un enfant adopté à 6 mois, qui a présenté des troubles anxieux majeurs tout au long de sa petite enfance. L’anxiété se canalise progressivement, mais N. ne possède pas des capacités attentionnelles suffisantes pour suivre correctement sa scolarité. Un traitement par Ritaline® 20 mg/j est introduit avec une remarquable efficacité. Deux ans plus tard, N. n’est pas en échec scolaire, mais dès qu’il n’est plus sous l’effet de la Ritaline® l’anxiété réapparaît, en lien avec des difficultés à se contenir en classe. Un traitement par Risperdal® 0,5 mg/j est ajouté avec une bonne efficacité sur les troubles anxieux. Un mois plus tard, une dyskinésie tardive nécessite l’arrêt du neuroleptique. CAS N° 2 : C. 8 ans est un enfant présentant une certaine « étrangeté » comportementale, qui ne se lie pas aux autres, avec des intérêts témoignant d’une dispersion attentionnelle. Le pédiatre décide la mise en place d’un traitement par Ritaline®. Les symptômes d’agitation s’amendent, mais la « bizarrerie » augmente un peu. Par ailleurs, le psychothérapeute croit détecter les prémisses d’attitudes délirantes en séance. Face à cette évolution le pédopsychiatre introduit un traitement par Risperdal® (0,5 puis 1 mg/j), tout en maintenant le psychostimulant pour continuer à réguler l’hyperactivité. Trois ans plus tard, l’enfant a le même traitement, suit une scolarité normale et commence à nouer des relations sociales. Discussion/Conclusion : Les résultats que nous présentons ici mettent en lumière l’intérêt clinique de cette association, à mettre en parallèle avec les effets indésirables potentiellement sérieux liés à l’utilisation des antipsychotiques. PO 344 RECONNAISSANCE D’EXPRESSIONS ÉMOTIONNELLES FACIALES ET CORPORELLES DANS LES TROUBLES AUTISTIQUES GREZES J. (1), CHEVALLIER C. (2), POUGA L. (1), BERTHOZ S. (3) (1) LNC Inserm U960, PARIS, FRANCE (2) SGDP Centre, Institut of Psychiatry, LONDON, ROYAUMEUNI (3) INSERM U669 & Institut Mutualiste Montsouris, PARIS, FRANCE Comprendre les messages émotionnels véhiculés par les gestes d’autrui et y répondre de façon adaptée déterminent la qualité de nos interactions sociales. Nous explorons l’hypothèse selon laquelle les difficultés des relations sociales, au centre des troubles autistiques, sont liées à des difficultés de lecture des signaux émotionnels d’autrui. Nous testons éga- Posters lement l’hypothèse selon laquelle ces difficultés dépendent des différences interindividuelles d’habiletés socio-affectives (empathie et alexithymie). En effet, l’empathie, capacité à faire l’expérience et à comprendre les sentiments d’autrui, serait un mécanisme important de régulation du comportement en situation d’interaction sociale ; à l’inverse, l’alexithymie, dont la caractéristique la plus saillante est la difficulté à se représenter ses états émotionnels internes et à les communiquer, altérerait la qualité des interactions sociales. À ce jour, nous avons évalué les performances de 16 adultes présentant un Syndrome d’Asperger ou Autisme de haut niveau (AS/HFA) à 2 tâches de reconnaissance d’émotions (peur, colère, tristesse, neutre) à partir d’expressions faciales statiques ou corporelles dynamiques. Les participants ont complété des auto-questionnaires évaluant leurs affects dysphoriques (BDI-13, STAI état), leur propension à être empathique (IRI) et leur degré d’alexithymie (BVAQ). L’influence de la modalité d’expression émotionnelle (faciale ou corporelle), de l’information dynamique, et des scores aux échelles sont testés. Les résultats préliminaires de l’analyse intragroupe montrent que les sujets AS/HFA ont plus de facilité à reconnaître la colère et la peur à partir d’expressions corporelles dynamiques, et inversement plus de facilité à reconnaître le neutre ou la tristesse à partir d’expressions faciales. Enfin, des associations significatives ont été observées entre les scores de compassion et d’imagination de l’IRI, et de vie fantasmatique du BVAQ avec les performances de reconnaissance des émotions négatives faciales et corporelles. Les données d’un groupe contrôle, apparié en âge, QI et niveau socioculturel, sont en cours d’acquisition et nous seront donc également en mesure de présenter les résultats en intergroupe. Projet financé par FP6-NEST-2005, ACI, Orange et FRPsySM. PO 345 HABILETÉS SOCIALES ET ATTRIBUTION DES ÉTATS MENTAUX LESUR A. (1), NAVARRO T. (1), GUILLERY B. (2), BON L. (1), SPIESS J. (1), BALEYTE J.M. (1), ABADIE P. (1) (1) CHRU Clémenceau, CAEN, FRANCE (2) U INSERM 923, CAEN, FRANCE Un déficit quantitatif et qualitatif de l’acquisition et de la maîtrise des habiletés sociales a pu être identifié chez les personnes présentant un Trouble Envahissant du Développement sans déficit intellectuel. Ce déficit pourrait être associé à un déficit à la fois de la Théorie de l’Esprit (TdE), qui concerne la capacité à attribuer des états mentaux à autrui et à les comprendre, et des processus exécutifs. De nombreuses études ont montré une perturbation de ces processus dans les troubles du spectre autistique (Baron-Cohen et al., 1985 ; Hill, 2004). Un travail en groupe autour des habiletés sociales associe l’entraînement à la communication et à l’affirmation de soi dans des scénarii sociaux variés, et une remédiation cognitive. Dans notre étude, un protocole original d’évaluation de la TdE, de la pragmatique du langage et des fonctions exécutives a été proposé à 5 jeunes âgés de 10 à 15 ans, participant à un Groupe d’entraînement aux habiletés sociales (GHS) et répondant aux critères de syndrome d’Asperger ou du Trouble Autistique de haut niveau (critères CIM 10). Cette évaluation cognitive a été réalisée au début du GHS dans l’objectif de préciser les directions thérapeutiques selon les difficultés repérées. Les résultats mettent en évidence une grande hétérogénéité inter et intra-individuelle des scores de TdE, avec une dissociation entre les performances aux tâches évaluant la TdE cognitive et celles de TdE affective, en faveur des premières. Les capacités de pragmatique du langage sont également déficitaires malgré un langage formel globalement adapté. En revanche, on ne retrouve pas de déficit exécutif. Le travail en GHS a donc été centré sur le repérage des signes sociaux émotionnels et affectifs (indices faciaux, attitudes corporelles, gestes émotionnels), et sur l’ajustement verbal et non verbal en fonction du contexte social. Au terme du GHS, les jeunes semblent avoir développé leur réseau social et scolaire. Une évaluation post-intervention, similaire à la première, permettra de tester l’hypothèse selon laquelle ces progrès observés cliniquement pourraient être liés à une amélioration des capacités de TdE et de pragmatique du langage. Baron-Cohen et al., 1985, Cognition, 21, 37-46 Hill, 2004, TICS, 8, 26-32 PO 346 HOMICIDE ET DÉMENCE : DES LIAISONS DANGEREUSES GALLARDA T. (1), RICHARD-DEVANTOY S. (2) (1) Centre d’évaluation des troubles psychiques et du vieillissement, SHU, Hôpital Sainte-Anne, PARIS, FRANCE (2) Département de psychiatrie et de psychologie médicale, ANGERS, FRANCE L’homicide est un acte rare, encore plus rare avec l’avance en âge. Après 65 ans (1 à 4 % des homicidaires), il est très souvent suivi d’un suicide. Le meurtrier est généralement un homme qui commet un uxoricide à son domicile, le plus souvent avec une arme à feu. L’homicide suivi d’une tentative de suicide ou d’un suicide accompli est classique dans la mélancolie lorsqu’il revêt une signification « altruiste » délirante. Chez certains couples, il s’inscrit parfois dans le contexte de « pactes suicidaires », reflétant des dynamiques conjugales fusionnelles et en miroir narcissique. La séquence homicide-suicide peut également interrompre de façon dramatique une situation d’impasse au cours de laquelle un aidant familial isolé et exténué se sent débordé par la propre violence d’un malade, entièrement à sa charge. D’autres processus psychopathologiques sont plus fréquemment à l’origine de passages à l’acte homicidaires isolés chez un sujet âgé : décompensation paranoïaque tardive, dépendance majeure à l’alcool, syndromes démentiels. Plusieurs auteurs ont rapporté des observations de sujets âgés meurtriers atteints d’une affection démentielle, dégénérative ou carentielle. L’homicide peut révéler la maladie, alors que le patient vit toujours à son domicile et que l’altération cognitive apparaît modeste mais des homicides ont aussi été rapportés à des stades évolués, où perte d’autonomie, symptômes psychocomportementaux et atteinte cognitive sont installés. Quel que soit le stade, la victime demeure majoritairement un membre de l’entourage familial. Des cas d’homicides commis par des patients déments sur d’autres résidents de l’ins137 8e Congrès de l’Encéphale titution qui les héberge ont défrayé la chronique des faits divers mais demeurent exceptionnels. Nous illustrerons cette question complexe à partir de l’observation d’un homme de 78 ans dont l’homicide de son épouse a révélé une maladie démentielle dégénérative. PO 347 LE NIVEAU DE FARDEAU CHEZ LES AIDANTS FAMILIAUX DES SUJETS DÉMENTS : ENQUÊTE AUPRÈS DE 30 AIDANTS JAOUA F. (1), BEN THABET J. (1), ALLOUCHE C. (2), CHARFI N. (1), ZOUARI L. (1), ZOUARI N. (1), MAÂLEJ M. (1) (1) CHU Hédi Chaker, SFAX, TUNISIE (2) Service Auvergne Hôpital psychiatrique, ville Évrard, PARIS, FRANCE La démence se manifeste à la fois par une altération des fonctions cognitives et par des troubles psycho-comportementaux. Elle retentit lourdement sur les aidants du patient et pose des difficultés dans la prise en charge. L’effet des différents facteurs de stress sur ces aidants représente le fardeau. L’objectif de notre travail était de déterminer le niveau du fardeau et de la dépression des aidants familiaux de personnes démentes, et d’identifier les facteurs associés à un niveau élevé de fardeau. Sujets et méthodes : Il s’agissait d’une étude transversale à propos de 30 aidants familiaux tunisiens ayant un proche atteint de démence. Chacun des participants a répondu à un questionnaire concernant des donnés sociodémographiques, des caractéristiques de la situation d’aide (lien de parenté, cohabitation, recours aux aides professionnelles et à domicile…) ainsi que des données médicales et thérapeutiques concernant le malade. Nous avons utilisé l’inventaire de fardeau de Zarit, pour évaluer le fardeau, et l’échelle d’auto-évaluation de Beck pour dépister la dépression. Résultats : Le taux des aidants qui avaient un niveau de fardeau élevé était de 46,7 %. Celui des aidants qui présentaient une dépression modérée ou sévère était de 33,3 %. Un niveau de fardeau élevé était corrélé avec la cohabitation avec le patient (p = 0,01), la réduction des activités quotidiennes (p = 0,01) et la sévérité de la dépression chez l’aidant (p = 0,029). Il n’y avait pas de corrélation statistique entre le niveau élevé de fardeau et les variables suivantes : sévérité de l’atteinte cognitive, degré d’autonomie du dément, existence de troubles du comportement et sexe de l’aidant. Conclusion : Nos résultats reflètent la détresse des aidants familiaux des sujets déments, de notre étude. C’est dire la nécessité d’interventions adaptées de soutien et d’aide aux aidants familiaux. Les facteurs corrélés à un niveau de fardeau élevé, à l’étude analytique, seraient utiles pour orienter ces interventions, du moins dans notre contexte socioculturel. Il convient de faire remarquer que ces corrélations devraient être confirmées par des études sur un nombre plus élevé d’aidants. PO 348 ADAPTATION D’UN OUTIL D’ÉVALUATION COGNITIVE POUR LE DÉPISTAGE DE LA DÉMENCE 138 CHEZ LES PERSONNES ÂGÉES DU GOUVERNORAT DE MONASTIR CHTIOUI M. (1), HAMMAMI S. (2), MRABET A. (3), GAHA L. (1), HAJEM S. (4) (1) Service de Psychiatrie CHU F BOURGUIBA, MONASTIR, TUNISIE (2) Service de Médecine Interne, CHU F BOURGUIBA, MONASTIR, TUNISIE (3) Service de Neurologie CHU Charle Nicolle, TUNIS, TUNISIE (4) INSP, TUNIS, TUNISIE Introduction : La démence est une affection fréquente du sujet âgé, dont la prévalence double tous les cinq ans à partir de l’âge de 65 ans. Son dépistage précoce a un intérêt particulier du fait de la réponse des formes débutantes au traitement anticholinesthérasique. Ce dépistage a été facilité par l’utilisation des échelles d’évaluation cognitive. Toutefois, l’apport de ces échelles est limité par les différences culturelles. Objectif : Adapter au contexte socioculturel tunisien un outil d’évaluation explorant les principales fonctions cognitives, et utiliser cet outil pour évaluer une population représentative des personnes âgées du gouvernorat de Monastir. Méthodologie : Ce travail rentre dans le cadre d’un projet OMS entrepris auprès d’un échantillon représentatif de la population âgée de plus de 65 ans vivant à domicile dans le gouvernorat de Monastir, composé de 598 personnes âgées dont 396 sont de sexe féminin. Le questionnaire proposé comportait quatre volets explorant la mémoire, l’orientation temporo-spatiale, l’attention et le raisonnement logique. La personne est déclarée atteinte de démence si elle présente un trouble de la mémoire et au moins un trouble de l’orientation temporo-spatiale, de l’attention ou du raisonnement logique. Résultats : Dix-huit personnes (3 %) ont rempli les critères pré-cités de démence. Les 2/3 étaient de sexe féminin et l’âge moyen était de 78,2 ans avec un écart type de 7,4 ans. Tous ces sujets étaient analphabètes. Discussion et conclusion : Cet outil se caractérise par sa simplicité et sa brièveté, ce qui le rend adapté à notre contexte culturel tunisien, mais il n’a toujours pas été validé. Les questions proposées dans ce questionnaire ont été inspirés des critères diagnostiques de la démence du manuel diagnostique et statistique DSM IV. Les résultats recueillis rejoignent les données de la littérature en matière de prévalence et d’effet protecteur de la scolarité particulièrement dans les démences de type Alzheimer. PO 349 RELATION ENTRE APATHIE ET PROFIL ACTIMÉTRIQUE NOCTURNE DANS LA MALADIE D’ALZHEIMER – CORRÉLATS AVEC LE POLYMORPHISME DES GÈNES DE L’HORLOGE BIOLOGIQUE MULIN E. (1), DAVID R. (1), ZIETZER J. (2), FRIEDMAN L. (3), BENOIT M. (4), YESAVAGE J. (3), ROBERT P. (1) (1) Centre Mémoire de Ressources et de Recherche, Hôpital Cimiez, CHU, NICE, FRANCE Posters (2) Psychiatry Service, VA Palo Alto Health Care System, PALO ALTO CA, ÉTATS-UNIS (3) Department of Psychiatry and Behavioral Sciences, Stanford University, STANFORD CA, ÉTATS-UNIS (4) Clinique de Psychologie médicale, Hôpital Pasteur, CHU, NICE, FRANCE De même que l’apathie, les troubles du sommeil retrouvés chez 15 % des patients atteints de maladie d’Alzheimer (MA) ont un retentissement majeur sur les troubles cognitifs et neuropsychiatriques, entraînant institutionnalisation plus précoce et augmentant le risque cardiovasculaire des accompagnants. Si leur physiopathologie reste méconnue, ils pourraient s’inclure dans une déstructuration globale des cycles activité-repos. L’hétérogénéité de ces troubles évoque le rôle d’un polymorphisme de certains gènes de l’horloge biologique. Notre hypothèse était que les patients MA souffrant d’apathie présenteraient plus de troubles du sommeil. Par ailleurs, nous avons réalisé un séquençage du génome pour éprouver l’idée qu’un polymorphisme d’un gène « candidat » de l’horloge serait corrélé à la fragmentation du sommeil qui s’exprimerait, alors, suite à la neurodégénerescence de possibles mécanismes de compensation. Parmi les 103 patients recrutés, 90 ont été répartis en 2 groupes : Apathique et Non-apathiques avec l’item apathie du NPI (Cut-off > 4). Tous les patients ont ensuite porté un actigraphe pour 7 jours et nuits. Parallèlement, nous avons réalisé un séquençage complet du génome de chaque patient. Puis, nous avons comparé la fragmentation du sommeil des profils actimétriques nocturnes (score WASO) dans les 2 groupes. Une étude d’indépendance entre ce score et les différents polymorphismes des gènes candidats (SNPs des gènes de l’horloge) a été faite. L’étude actigraphique montrait un sommeil significativement plus fragmenté chez les patients apathiques : augmentation du score WASO (p = 0,03). Aucune association n’était retrouvée entre le score WASO et les SNPs étudiés. Un polymorphisme du gène PER3 était le plus proche de la significativité. Ces résultats vont dans le sens d’une fragmentation globale des activités diurnes et nocturnes chez certains patients MA. L’hypothèse d’une déstructuration globale de l’activité sur le nycthémère permettrait de définir 4 sous-groupes de patients : – non-apathiques sans troubles du sommeil – non-apathiques avec troubles du sommeil – apathiques sans troubles du sommeil – apathiques avec troubles du sommeil. Il serait alors intéressant de renouveler l’analyse génétique dans la dernière catégorie de patients. PO 350 ENCÉPHALOPATHIE LIÉE AU VIH OU MALADIE NEURODÉGÉNÉRATIVE COMORBIDE À L’INFECTION VIRALE : UNE CLINIQUE ÉMERGENTE ? GUILIANO E., ROBLIN J., OLIÉ J.P., GALLARDA T. Centre Hospitalier Sainte-Anne, PARIS, FRANCE L’atteinte du système nerveux central (SNC) survient à tous les stades de l’infection par le Virus de l’Immunodéficience Humaine (VIH). Sa prévalence varie de 40 à 70 % dans les études cliniques, atteignant même 100 % dans certaines séries autopsiques. En 1991, l’American Academy of Neurology (AAN) a proposé de définir une forme d’atteinte cognitive sévère, le « complexe cognitif et moteur associé au VIH », regroupant l’encéphalopathie et la myélopathie VIH et une forme légère, « le trouble cognitivo-moteur mineur du VIH ». Ces formes succèdent au concept de « complexe démentiel du sida ». La multithérapie semble avoir diminué le risque de démence chez les personnes âgées de plus de 50 ans vivant avec le VIH mais l’allongement de l’espérance de vie liée à la prise au long cours des anti-rétroviraux soulève de nouvelles questions autour de l’influence d’une infection virale chronique sur les mécanismes du vieillissement cérébral normal ou pathologique. Le développement de maladies dégénératives cérébrales chez des patients infectés par le VIH avançant en âge constitue désormais une nouvelle réalité clinique. La difficulté réside alors dans la différenciation entre une encéphalopathie VIH prenant le masque d’une maladie neurodégénérative (p. ex., maladie d’Alzheimer, maladie de Parkinson…) et une maladie neurodégénérative survenant chez un patient infecté par le virus. L’observation d’un patient âgé de 76 ans, (nc3), ancien entrepreneur, infecté par le VIH depuis plus de vingt ans et traité par trithérapie qui a sollicité notre équipe avec une plainte mnésique associée à une fatigue permanente, des vertiges et d’intenses ruminations anxieuses nous permet d’illustrer cette problématique et de discuter les enjeux autour des modalités de prise en charge et de filières de soins des patients VIH âgés. PO 351 DÉMENCE À CORPS DE LEWY ET ECT : INTÉRÊT À COURT ET À LONG TERME DANS UN CAS DE COMORBIDITÉ BIPOLAIRE BON SAINT COME M., LAGODKA A., ROBLIN J., SICOT R., OLIÉ J.P., GALLARDA T. Centre d’évaluation des Troubles Psychiques et du Vieillissement, Service Hospitalo Universitaire, Faculté de Médecine Paris Descartes, Centre Hospitalier Sainte Anne, PARIS, FRANCE La démence à corps de Lewy (DLC) se caractérise classiquement par une triade clinique associant des fluctuations marquées des fonctions cognitives, des hallucinations visuelles récurrentes et un syndrome parkinsonien. À ses débuts la maladie se manifeste fréquemment par des symptômes psycho-comportementaux associant dépression, anxiété et apathie, qui persistent et s’aggravent inéluctablement. Les options thérapeutiques de la DCL sont limitées. Les anticholinestérasiques, traitement de référence, ne sont efficaces que chez une partie des patients. Les autres molécules (neuroleptiques et Dopa) sont quant à elles particulièrement mal tolérées. Les antagonistes des récepteurs NMDA, bien que prometteurs, font l’objet d’un faible recul. Lorsque la DCL complique une affection psychiatrique antérieure, la prise en charge symptomatique s’avère souvent insuffisante. Tel est le cas en particulier lors de la comorbidité avec le trouble bipolaire, dont la fréquente association soulève l’hypothèse d’une parenté pathogénique. 139 8e Congrès de l’Encéphale Le recours à l’électroconvulsivothérapie (ECT) s’impose alors comme une thérapeutique de choix. Nous rapportons l’observation d’un homme de 70 ans, souffrant depuis plus d’une trentaine d’années d’un trouble affectif bipolaire chez lequel une DCL a été diagnostiquée il y a 7 ans. À partir de l’âge de 60 ans, ce patient avait progressivement développé une intolérance aux différentes thérapeutiques psychotropes de sa maladie bipolaire et une aggravation rapide de son état psychique et cognitif. Après plusieurs essais pharmacologiques infructueux, seule l’association d’une cure d’ECT au traitement habituel de la DCL (donépézil et modopar) a permis l’amendement de symptômes mélancoliques. Au décours de l’épisode aigu, le relais par des ECTs de maintenance administrés à un rythme mensuel durant 3 années a été concomitant d’une stabilisation de la DCL dans ses trois composantes, thymique, motrice et cognitive. Après 3 ans, le constat du maintien de l’euthymie associé à une dégradation cognitive marquée a motivé l’interruption de ce traitement. À ce jour l’humeur reste préservée. L’ECT pourrait donc constituer une option thérapeutique prometteuse à court et à long terme chez des patients atteints de DCL avec symptômes ou comorbidités psychiatriques sévères. PO 352 LES RYTHMES CIRCADIENS D’ACTIVITÉ ET REPOS DANS LA MALADIE DE KORSAKOFF SCHRODER C. (1), FONTANA GASIO P. (2), SAVASKAN E. (3), CAJOCHEN C. (2), WIRZ-JUSTICE A. (2) (1) Pôle Psychiatrie et Santé Mentale, CHRU et Université de Strasbourg, STRASBOURG, FRANCE (2) Centre de Chronobiologie, BALE, SUISSE (3) Clinique Psychiatrique Universitaire, ZURICH, SUISSE Objectifs : La maladie d’Alzheimer (AD) a été associée à un déficit fonctionnel de l’horloge biologique au niveau des noyaux suprachiasmatiques (SCN) et de ce fait à des anomalies massives du rythme circadien de veille et sommeil. Les études ayant analysé les rythmes circadiens dans les démences de différentes origines sont rares. Étant donné que l’alcool agit sur les SCN et modifie ainsi les rythmes circadiens dans des modèles animaux, la maladie de Korsakoff (KP) pourrait également être associée à des anomalies du rythme circadien. Cette étude pilote examine le cycle repos-activité de patients avec KP afin d’analyser la présence de troubles du rythme veille-sommeil similaires que ceux observés dans AD. Méthode : Dans cette étude transversale, les cycles reposactivité de six patients avec KP avec une démence modérée ont été comparés à ceux de six contrôles du même âge vivant dans leur environnement habituel. Les participants ont porté un lux- et actimètre pendant 10 à 26 jours. À titre comparatif, nous avons également analysé le cycle activité-repos de patients atteints de AD ayant participé à des études préalables dans notre centre. Résultats : Le rythme circadien d’activité et de repos des patients avec KP était remarquablement bien entraîné, dépourvu de troubles circadiens et de troubles du sommeil que nous trouvions habituellement chez des patients atteints de AD hospitalisés dans le même service. Le coucher et le début de la période de sommeil étaient avancés de > 2 h chez 140 les patients avec KP, et le réveil matinal était avancé par 30 minutes, résultant en une durée de repos nocturne allongée. Nous avons observé avant tout un niveau d’activité motrice diurne largement diminué, et une exposition à la lumière extrêmement réduite. Conclusion : Chez les patients avec KP, le rythme d’activité et de repos est bien entraîné, mais avancé dans la phase circadienne et de petite amplitude, ce qui pourrait refléter les différences neuropathologiques entre la démence associée à la maladie de Korsakoff comparée à celle de la maladie d’Alzheimer. PO 353 ÉVALUATION DES TROUBLES DU SOMMEIL ET L’APATHIE CHEZ LES PATIENTS ATTEINTS DE MALADIE D’ALZHEIMER OU DE MCI : INTÉRÊT DE L’ACTIMÉTRIE CYGANKIEWICZ E. (1), BENOIT M. (1), DARCOURT G. (1), DAVID R. (2), ROBERT P. (2) (1) Clinique de Psychiatrie et de Psychologie Médicale, Hôpital Pasteur, NICE, FRANCE (2) Centre Mémoire de Ressources et de Recherche, Hôpital Cimiez, NICE, FRANCE Introduction : Les troubles du sommeil sont fréquents dans la maladie d’Alzheimer (MA) et les troubles cognitifs légers (MCI = Mild Cognitive Impairment). Ils peuvent être évalués par des interrogatoires, ou plus sûrement par polysomnographie. L’actimétrie est une méthode indirecte mais plus simple, évaluant l’activité motrice. Notre hypothèse est que certains patients MCI ont le même profil actimétrique du sommeil que les MA et que cela pourrait être un marqueur de risque de conversion des MCI en maladie d’Alzheimer. Méthode : Cette étude transversale réalisée au CMRR de Nice, a comparé le sommeil de patients ayant un MCI, une maladie d’Alzheimer au stade léger à modéré, et de témoins âgés évalués cliniquement et par un actimètre porté pendant 7 jours. Les paramètres actimétriques étaient les éveils nocturnes (nombre et durée), le TPL (temps passé au lit), le TTS (temps total du sommeil), le WASO (temps d’éveil après l’endormissement), l’efficacité du sommeil (TTS/TPL), les naps (périodes d’inactivité : nombre et durée), l’AMM diurne et nocturne (activité motrice moyenne). Résultats : 15 MA, 14 MCI et 7 témoins ont été inclus. Une dégradation du sommeil chez les MCI, plus marquée chez les MA a été observée par rapport aux témoins, avec une baisse de son efficacité et l’augmentation de la fragmentation. Selon l’efficacité de sommeil, 2 sous groupes MCI ont été constitués : – 9 patients ayant une efficacité moyenne de sommeil de 90 %, non différente par rapport aux témoins. – 5 patients avec une efficacité moyenne de sommeil de 77 %, non différente par rapport aux MA. Conclusion : Les résultats obtenus démontrent l’existence de deux sous-groupes MCI, avec un sous-groupe ayant un profil de sommeil similaire à celui des patients MA. Une étude longitudinale chez les patients MCI pourrait déterminer si les troubles du sommeil sont un facteur de conversion supplé- Posters mentaire vers la MA, au même titre que des troubles du comportement (apathie, dépression). L’actimétrie est un outil simple d’évaluation de l’activité motrice diurne et nocturne, et indirectement du sommeil, en particulier dans une population âgée avec des troubles cognitifs. PO 354 RETOUR SUR LES SIX PREMIERS MOIS D’ACTIVITÉ D’UNE UNITÉ ALZHEIMER ALTINTAS E. (1), HADJADJ F. (2), DECROCK J.L. (2), REMIENS A. (2), GUERRIEN A. (1) (1) Université Lille Nord de France (Lille 3, PSITEC EA 4072), VILLENEUVE D’ASCQ CEDEX, FRANCE (2) Unité Alzheimer, HAUTMONT, FRANCE La révolution démographique de ces dernières décennies touchant nos sociétés occidentales a conduit au développement d’unités spécialisées dans la prise en charge de la maladie d’Alzheimer et des troubles apparentés (Bianchetti et al., 1997). Les Unités Alzheimer, alternatives aux modèles de prise en charge traditionnelle, sont désormais reconnues et acceptées (Lebert et al., 2002). L’unité Alzheimer de l’hôpital d’Hautmont est une des premières unités à être ouverte dans la région Nord-Pas-decalais (France), courant 2008. Elle répond aux cinq critères retenus par le groupe pluridisciplinaire d’experts français sur les unités de soins Alzheimer : (1) population cible, (2) environnement architectural adapté, (3)personnel formé et soutenu, (4) projet de soin et de vie spécifique, (5) participation et soutien de la famille (Vellas et al., 2002). Ces cinq préconisations du groupe d’experts, qui visent à définir les limites du concept d’unité Alzheimer, amènent nécessairement un questionnement quant à l’intégration de ce type de structure dans l’offre de soins existante. Riche de l’expérience de l’unité Alzheimer de l’hôpital d’Hautmont, nous tentons d’apporter un début de réponse à ce questionnement. 120 patients, âgés de 81,9 ± 7,83 ans, ont été recrutés sur une période de 6 mois (le second semestre de l’année 2008) dans l’unité Alzheimer de l’hôpital d’Hautmont. Cette unité cognitivo-comportementale de 20 lits est une structure de soins fermée accueillant des patients présentant une maladie d’Alzheimer ou d’autres syndromes apparentés, et hospitalisés en situation de crise. Cette étude descriptive a permis de recueillir les caractéristiques cliniques de la population d’étude : âge, ratio homme/femme, lieu de provenance du patient (domicile ou diverses structures), type et sévérité de la maladie, protagoniste(s) de la démarche (filière et professionnel de santé qui a orienté le patient vers l’unité Alzheimer). Cet ensemble de données permet de discuter du positionnement des unités Alzheimer dans l’offre de soins destinés aux maladies neurodégénératives, afin de cibler les interlocuteurs et de développer le réseau de prise en charge. PO 355 LA MALADIE D’ALZHEIMER : COMPRENDRE LE FARDEAU DE L’AIDANT ALTINTAS E. (1), HADJADJ F. (2), DECROCK J.L. (2), REMIENS A. (2), GUERRIEN A. (1) (1) Université Lille Nord de France (Lille 3, PSITEC EA 4072), VILLENEUVE D’ASCQ CEDEX, FRANCE (2) Unité Alzheimer, HAUTMONT, FRANCE D’ici 2050, la France comptera un habitant sur quatre de plus de 65 ans (INSEE, 2006). Ce vieillissement de la population laisse présager que le nombre de personnes âgées souffrant de pathologies dégénératives, et plus particulièrement de la maladie d’Alzheimer, va considérablement augmenter. La maladie d’Alzheimer est une atteinte neurologique caractérisée par une atrophie cérébrale graduelle entraînant une détérioration progressive et irréversible des fonctions cognitives et motrices, touchant de 2,5 % à 3 % des personnes âgées de plus de 65 ans (APA, 1994 ; Letenneur et al., 1994). Les lourdes altérations occasionnées par la maladie laissent penser que la grande majorité des patients vit en institution. Or, bon nombre de malades continuent à vivre au domicile, en bénéficiant d’une aide continuelle assurée le plus souvent par l’entourage (Zarit et al., 1980). Les conséquences d’une telle prise en charge sur l’entourage (les aidants) sont regroupées sous le concept de fardeau (Zarit et al., 1980 ; Zarit et al., 1985) qui recouvre les difficultés et événements qui affectent la vie de l’aidant. L’objet de cette étude a été de rechercher, d’une part, l’impact, sur le sentiment de fardeau de l’aidant, d’une exposition continue aux déficits cognitifs, fonctionnels et comportementaux du malade Alzheimer ; et d’autre part, le retentissement de ce sentiment de fardeau sur la qualité de vie de l’aidant. Un dernier point a également été abordé : le niveau de connaissance de l’aidant sur la maladie d’Alzheimer intervient-il dans son sentiment de fardeau et/ou sa qualité de vie ? Pour ce faire, nous avons utilisé les échelles suivantes auprès d’aidants prenant en charge au domicile un parent atteint de la maladie d’Alzheimer : – Mini Mental State Examination (Folstein et al., 1975), – Inventaire Neuropsychiatrique (Cummings, 1994), – Système de mesure de l’autonomie fonctionnelle (Hébert et al., 1988), – Inventaire du fardeau (Zarit et al., 1985), – Échelle de qualité de vie SF-36 (Wade & Sherbourne, 1992), – Questionnaire d’évaluation des connaissances de la maladie d’Alzheimer (Dieckmann et al., 1988). Les résultats de cette étude ont permis de discuter de la mise en place de groupes de parole et de psychoéducation à la maladie d’Alzheimer destinés aux aidants. PO 356 PRÉSENTATION PSYCHIATRIQUE ATYPIQUE D’UN CAS DE MALADIE DE CREUTZFELDT JAKOB WEXLER G. (1), FOULDRIN G. (1), MARTINAUD O. (2), ATHOY P. (2), DESBORDES M. (1), FOLLET M. (1), HOUY E. (1) (1) Pôle de Psychiatrie générale et universitaire de Rouen, CHU C. Nicolle et CH du Rouvray, Rouen, France., ROUEN, FRANCE (2) Service hospitalo-universitaire de neurologie, CHU C. Nicolle, Rouen, France., ROUEN, FRANCE 141 8e Congrès de l’Encéphale La maladie de Creutzfeldt Jakob est une démence rare, d’évolution rapide, difficile à diagnostiquer dans ses formes initiales parfois proches de tableaux cliniques psychiatriques. Un patient de 57 ans a été adressé en service d’urgence psychiatrique, pour la prise en charge d’un épisode délirant aigu de type maniaque associant tachypsychie, troubles du sommeil, hypersyntonie, fuite des idées. L’évolution aiguë des troubles et l’absence d’antécédents personnels et familiaux de troubles thymiques ont contribué à la recherche d’un diagnostic différentiel neurologique de type encéphalitique. Aucun argument spécifique, ni clinique, ni paraclinique électroencéphalographique ne correspondait strictement aux critères diagnostiques de Masters utilisés pour poser un diagnostic de « cas possible » de maladie de Creutzfeldt Jakob. Seule l’IRM encéphalique, réalisée devant la persistance de la confusion et du tableau psychiatrique atypique a permis de suspecter un cas probable de maladie de Creutzfeldt Jakob étayé secondairement par la détection de la protéine 14-3-3 dans le LCR. Le diagnostic de maladie de Creutzfeldt Jakob requiert également une recherche de mutation en génétique moléculaire sur le gène PrP, recherche encore en cours chez ce patient. Toutefois, le diagnostic de certitude de ces démences repose uniquement sur l’anatomopathologie cérébrale. Le cas de ce patient rappelle l’importance d’exclure, devant un premier épisode thymique atypique, toute affection neurologique grâce à une neuro-imagerie de type IRM de diffusion, examen de référence dans un contexte de symptomatologie aiguë. PO 357 DÉMENCE DU SUJET ÂGÉ : CLINIQUE ET RETARD DIAGNOSTIQUE ADALI I. (1), AMJAHDI A. (1), MANOUDI F. (1), ASRI F. (2), TAZI I. (1) (1) Équipe de recherche pour la santé mentale, Faculté de Médecine et de Pharmacie, MARRAKECH, MAROC (2) Équipe de recherche pour la santé mentale, Faculté de Médecine et de pharmacie, MARRAKECH, MAROC Introduction : Les démences sont devenues un problème majeur de santé publique pour les sociétés vieillissantes, notamment le Maroc où l’espérance de vie a augmenté selon les dernières statistiques. Le retard diagnostic est un facteur péjoratif dans la prise en charge. Patients et méthodes : Étude transversale menée auprès de 40 patients dans le but de déterminer la fréquence des syndromes démentiels, les symptômes révélateurs les plus fréquents, les facteurs de retard à la consultation, et les difficultés de prise en charge. Le diagnostic de syndrome démentiel a été posé selon les critères DSM IV. Le Mini Mental Status Examination (MMSE) a été utilisé pour évaluer les fonctions cognitives. Résultats : La moitié était de sexe féminin, la moyenne d’âge était de 67 ans avec des extrêmes entre 60 et 74 ans. La majorité était prise en charge par leurs enfants ou un membre proche de la famille. Les symptômes qui ont conduit à une consultation étaient psychiatriques dans les deux tiers des cas : hallucinations (26 %), troubles du comportement 142 (40 %). La durée entre le début des premiers symptômes et la première consultation était en moyenne de 6 ans, ces symptômes étaient les troubles mnésiques dans 80 % et une dépression dans 20 %. Une démence vasculaire a été objectivée chez 15 patients, et une neurosyphilis chez 5 patients. Discussion : Les démences touchent 5 % des plus de 65 ans. Cependant, le diagnostic n’est souvent pas fait, même à des stades relativement sévères de la maladie ; une démence sur deux est diagnostiquée. Dans notre contexte, il apparaît que les familles n’amènent le patient pour consulter que lorsque les troubles du comportement sont installés. En effet, près de 23 à 37 % des maladies d’Alzheimer, 15 % des démences vasculaires et 15 à 40 % des maladies de Parkinson à un stade évolué présentent des troubles du comportement. D’où la nécessité d’une prescription de neuroleptiques tout en évaluant le rapport bénéfice/risque. Conclusion : Devant une démence, il faut organiser une prise en charge globale, en particulier somatique, comportementale, fonctionnelle et sociale du patient. PO 358 SYNDROME DÉMENTIEL RÉVÉLANT UNE NEUROSYPHILIS CHEZ UN SUJET JEUNE ADALI I. (1), MANOUDI F. (1), ASRI F. (1), TAZI I. (1), HAJJAJ I. (2), KISSANI N. (2) (1) Équipe de recherche pour la santé mentale, Faculté de Médecine et de Pharmacie, MARRAKECH, MAROC (2) Service de Neurologie, CHU Mohamed VI, MARRAKECH, MAROC Introduction : La neurosyphilis révélée par un syndrome démentiel est très rare chez le sujet jeune. Nous rapportons une nouvelle observation avec revue de la littérature. Cas clinique : Nous rapportons le cas d’un patient âgé de 38 ans, tabagique chronique sevré, ayant la notion de rapports sexuels non protégés, n’ayant aucun antécédent psychiatrique. Le patient a présenté de façon rapidement progressive des troubles de la mémoire antérograde avec un MMS égale à 19, portant surtout sur le rappel, et une irritation tétrapyramidale à l’examen neurologique. L’IRM encéphalique a objectivé une atrophie cortico-sous-corticale. La sérologie syphilitique était positive dans le sang et le LCR. La sérologie HIV était négative. Le diagnostic de démence d’origine syphilitique a été retenu chez ce malade. Il a été traité par 30.MUI/jour pendant 10 jours en intraveineux avec une légère amélioration clinique (MMS = 21). Discussion : La méningoencéphalite reste le tableau le plus fréquent de la neurosyphilis. Le syndrome démentiel reste une forme rare chez le sujet jeune ; quelques cas ont été rapportés dans la littérature. Dans le contexte marocain, la neurosyphilis est très fréquente ; les sérologies syphilitiques sont demandées de façon systématique devant des tableaux neuropsychiatriques atypiques. Conclusion : Devant tout syndrome démentiel chez le sujet jeune, la neurosyphilis doit être recherchée de façon systématique. Les auteurs soulignent l’intérêt d’un diagnostic et d’une prise en charge précoces. Posters PO 359 PTSD ET TRAUMATISME CRÂNIEN TEFAHI B. EHS A. ERRAZI Annaba, ANNABA, ALGÉRIE PTSD ou stress post-traumatique et traumatisme crânien sont deux entités différentes. Parler du PTSD à travers un cas de traumatisme crânien constitue une particularité qui n’est pas spécifique car dans ses suites immédiates, nos préoccupations sont très minimes vis-à-vis des aspects psychologiques des traumatismes crâniens. Nous illustrerons notre intervention par une vignette clinique et à travers une revue de la littérature pour discuter tous les paramètres qui nous semblent importants dans la prise en charge et la prévention des stress. Mots clés : Prévention ; Prise en charge ; PTSD ; Traumatisme crânien PO 360 LA MORTALITÉ À L’HÔPITAL PSYCHIATRIQUE BENELMOULOUD O., DAMMANE DEBBIH S. EHS Psychiatrie, CONSTANTINE, ALGÉRIE La mort subite se définit comme étant une mort naturelle, de survenue soudaine chez une personne en bon état de santé apparent. Le caractère naturel du décès exclut toute forme de mort violente (criminelle, suicidaire ou accidentelle), mais c’est le caractère inattendu et insolite du décès qui va le rendre suspect. Méthodologie : Étude de type rétrospectif qui s’intéresse aux cas des morts subites survenues au niveau de l’EHS psychiatrique Mahmoud Belamri depuis l’année 1998 à 2007. Sont exclus de l’étude les cas de mort par suicide, et les décès suite à une affection médicale préexistante et connue. Les items de travail sont : le Sexe, l’Âge, les Antécédents psy, l’État général à l’admission, les Examens complémentaires, le Diagnostic, le Traitement, la Durée de séjour, l’Heure et la Cause du décès Résultats : Malgré les biais méthodologiques inhérents aux études rétrospectives, quelques résultats ont pu être dégagés Le dépouillement des dossiers a permis de recenser 10 cas de mort subite sur une période de 10 ans. 15 000 hospitalisations ont été recensées depuis 1996, ce qui nous donne une fréquence d’un décès pour 1 500 malades hospitalisés. Discussion : Nous déplorons la rareté des travaux concernant la mort subite en psychiatrie, thème qui soulève de nombreuses interrogations surtout qu’au niveau de l’EHS le rythme est d’une (01) mort subite par an survenant chez une personne apparemment sans anomalie somatique. Daléry et coll. dans « schizophrénie, recherches actuelles et perspectives » énonce que le schizophrène est plus vulnérable à une mort subite selon une cohorte de 100 malades., d’autant plus que 60 % des décédés étaient des schizophrènes. À la fin de ce travail plusieurs interrogations persistent : Le bilan dit standard est-il suffisant pour éliminer une affection somatique sous-jacente ou faut-il ajouter d’autres éléments ? L’ECG est-il systématique pour tout malade hospitalisé en psychiatrie même en l’absence de signes cliniques patents ? Est-on en droit d’exiger la présence d’un médecin interniste au sein de l’EHS psychiatrique car face à une demande croissante, le psychiatre a tendance à scotomiser l’examen somatique et surtout si le malade est connu. PO 361 HALLUCINATIONS AUDITIVES À DÉBUT TRÈS TARDIF : UN PARADIGME DE COMPLEXITÉ ROBLIN J., BON SAINT-COME M., MALVOISIN S., GUILIANO E., FROUARD M., OLIÉ J.P., GALLARDA T. Centre Hospitalier Sainte-Anne, PARIS, FRANCE Les hallucinations, définies comme une « perception sans objet à percevoir », sont un symptôme fréquent en psychiatrie de la personne âgée mais avec l’avancée en âge, leur prévalence reste sous-estimée. Sur ce terrain, leur identification nécessite une enquête minutieuse auprès du patient luimême, mais aussi de son aidant familial ou institutionnel. Un sujet âgé sans antécédent psychiatrique hésitera à évoquer auprès de son médecin des manifestations dont l’éclosion a pu susciter en lui perplexité, inquiétude, démoralisation voire peur de sombrer dans la « folie ». Les hallucinations tardives concernent toutes les modalités sensorielles, mais les modalités visuelles et auditives sont surreprésentées. Elles empruntent à différents registres de la nosographie des troubles mentaux où troubles psychotiques et affectifs sont intriqués et renvoient à différentes combinaisons étiopathogéniques : iatrogénie médicamenteuse, organicité cérébrale, désafférentation sensorielle et sociale, trouble mental. Chez les sujets très âgés, le syndrome hallucinatoire éclot volontiers dans une ambiance persécutive qui n’exclut ni les idéations dépressives, ni la culpabilité. Nous rapportons l’observation d’une patiente indemne de tout antécédent psychiatrique qui a présenté pour la première fois à l’âge de 82 ans des hallucinations acoustico-verbales d’intensité majeure, retentissant sévèrement dans sa vie quotidienne. L’analyse du cas nous permet d’évoquer les spécificités sémiologiques des hallucinations tardives, de discuter différentes hypothèses étiopathogéniques et d’envisager les axes de la stratégie thérapeutique, psychopharmacologique et psychologique. PO 362 FEU LA PARALYSIE GÉNÉRALE HACHE E. Cabinet médical, VICHY, FRANCE Le terme de Paralysie Générale – qu’il aurait fallu dénommer « parésie diffuse non systématisée » – n’est plus cité que chemin faisant dans les articles récents sur la neurosyphilis. L’intérêt pour cette affection n’est pas seulement clinique et thérapeutique ; il est aussi historique et psychopathologique puisqu’elle pose la question cruciale des relations du délire mégalomaniaque avec l’« arachnitis chronique », puis avec l’encéphalite tréponémateuse. 143 8e Congrès de l’Encéphale Le cas présenté ici, que j’ai dénommé « Pseudo-Paralysie Générale » dans un certificat mensuel d’HO le 10/XII/2004, était cliniquement marqué par un déficit cognitif suffisamment peu important pour lui permettre de soutenir des idées délirantes mégalomaniaques et un délire de filiation à rebours. Il n’y avait pas de dysarthrie, ni de signe d’Argyll-Robertson, mais des troubles du comportement majeurs avec hétéroagressivité intense. Ce n’est qu’en août 2004 (1 an et demi après la 1re hospitalisation en HDT) qu’une PL a pu être pratiquée sous anesthésie générale infirmant la notion de neurosyphilis. Le LCR ne présente pas de réaction inflammatoire ; l’immuno-électrophorèse ne montre pas les perturbations caractéristiques alors que la sérologie syphilitique est positive. Ce n’est que le 10 mars 2009 qu’une IRM cérébrale peut être pratiquée : elle ne retrouve pas d’hypersignaux en T2 dans la substance blanche juxta-corticale frontale, pas d’atrophie cortico-souscorticale globale, à prédominance fronto-temporale et hippocampique ; mais le coefficient de détérioration à la WAIS – II est positif à 0,27 en mars 2009. On a donc considéré qu’il s’agissait d’une schizophrénie paranoïde, mais le diagnostic de pseudo-PG peut être maintenu, en l’absence de dissociation et de discordance franches. Il faut préciser, à ce sujet, que Kôhler et al. dans une revue de la littérature, soulignaient que, dans une cohorte datant de 1935 et comprenant approximativement 4 000 personnes répondant au diagnostic de Pseudo-PG, on retrouvait dans 19 % des cas un syndrome schizophrénique. Mais, alors que les traitements antirétroviraux ont significativement réduit la mortalité du SIDA et des infections opportunistes, l’épidémie actuelle de syphilis paraît se développer de façon autonome. PO 363 UN CAS DE PSEUDO-PSEUDOHYPOPARATHYROïDIE AVEC COMITIALITÉ RÉSISTANTE, DIAGNOSTIQUÉ À L’ÂGE ADULTE HACHE E. (1), OSIER C. (1), KOTTLER-MISSONNIER M.L. (2) (1) Cabinet médical, VICHY, FRANCE (2) CHU Laboratoire de génétique moléculaire, CAEN, FRANCE L’Ostéodystrophie Héréditaire d’ALBRIGHT (OHA) est une maladie héréditaire, autosomique dominante, très rare (sa prévalence est de 1-9/1 000 000) habituellement diagnostiquée par le pédiatre, au sein des nombreux syndromes dysmorphiques avec retard staturo-pondéral et mental et notamment avec l’acrodysostose. À la petite taille, à l’obésité, au faciès lunaire, aux calcifications sous-cutanées et au raccourcissement des os longs des mains et des pieds (brachydactylie touchant habituellement les 4e et 5e rayons) s’ajoute parfois un retard mental, et non exceptionnellement une comitialité résistante. Cet ensemble symptomatique est associé à une résistance à la ParaTHormone (PTH) et aux autres hormones (Thyréo Stimuline Hormone [TSH] en particulier) réalisant le syndrome dénommé Pseudo-Hypo-Parathyroïdisme qui se subdivise – en fonction des résultats des examens biologiques – en trois sous-groupes. Il a comme dénominateur commun 144 l’hypocalcémie, l’hyperphosphorémie et un taux anormalement élevé de ParaTHormone (PTH) ce qui lui donne son premier suffixe « Pseudo ». Le cas présenté ici est marqué biologiquement par des paramètres biologiques normaux [Taux de ParaTHormone (PTH) sérique normal, normocalcémie et normo-phosphorémie] ce qui peut le faire ranger dans les Pseudo-Pseudo-Hypo-Parathyroïdisme (PPHP), le trouble du métabolisme phosphocalcique n’étant pas apparent, d’où le 2e suffixe de « Pseudo ». On peut, à côté de l’hypothèse d’une origine génétique propre de la comitialité de la patiente, avancer l’hypothèse que la baisse de l’activité de la sous-unité stimulante de la Protéine G (Gsa) (secondaire à des mutations du gène GNAS1) responsable du faible taux urinaire d’AMPc et de la résistance à la PTH dans la PHP-Ia et la PHP-Ib est peut-être responsable par le biais de l’ouverture des canaux calciques sensibles à l’IP3 de la surface du Réticulum Endoplasmique Lisse des neurones d’une augmentation du calcium cytosolique, d’une véritable intoxication calcique des cellules nerveuses, entraînant leur réponse synergique et globale, épileptique, myoclonique à des stimuli normalement bien supportés. PO 364 COMPLICATIONS PSYCHIATRIQUES APRÈS STIMULATION À HAUTE FRÉQUENCE DU NOYAU SUBTHALAMIQUE : DESCRIPTION DE 10 CAS VULSER H., METZGER L., DELIGNY C., SAUVAGET A., WIERTLEWSKI S. CHU Nantes, NANTES, FRANCE La maladie de Parkinson est une affection dégénérative se manifestant par des symptômes moteurs et non moteurs : notamment des troubles cognitifs et psychiatriques. Depuis 1987, la stimulation cérébrale profonde est utilisée pour traiter les patients résistants aux traitements antiparkinsoniens. La cible privilégiée dans cette maladie est le noyau subthalamique, dont la stimulation à haute fréquence est efficace sur les symptômes moteurs. En ce qui concerne les symptômes non moteurs, son efficacité est moins certaine. Les troubles psychiatriques peuvent ainsi être aggravés, ou même apparaître chez des patients qui en étaient indemnes. Nous nous proposons de décrire 10 cas de patients, opérés au CHU de Nantes, ayant développé ou aggravé des symptômes psychiatriques après stimulation du noyau subthalamique. Il s’agit de patients âgés de 40 à 66 ans lors de l’intervention : 5 hommes et 5 femmes, opérés entre mars 2007 et janvier 2009. Les complications psychiatriques sont apparues avec des délais très variés : de J0 à 11 mois après la chirurgie. Différentes formes de troubles ont été constatées : 5 patients ont présenté un syndrome dépressif, 2 des idées délirantes, 3 des troubles du comportement : un des conduites de jeu pathologique, un une hypersexualité, et un une hyperactivité avec irritabilité. Parmi ces patients, deux exposaient des idées suicidaires. Ces constatations concordent avec les données de la littérature. Les grands types de troubles psychiatriques décrits après stimulation du noyau subthalamique sont en effet les syndromes dépressifs, la décompensation délirante, les troubles du comportement et les passages à l’acte. Posters PO 365 TOC, SYNDROME DE GILLES DE LA TOURETTE ET CANCER DE LA SPHÈRE ORL : UNE ASSOCIATION PAS SI FORTUITE. À PROPOS D’UNE OBSERVATION CLINIQUE REICH M. (1), QUILLEROU B. (2) (1) Centre Oscar Lambert, LILLE BP 307, FRANCE (2) Centre Oscar Lambret, LILLE BP 307, FRANCE Contexte : Le syndrome de Gilles de la Tourette (SGT) est caractérisé par l’association de tics moteurs et d’un ou plusieurs tics vocaux à un moment quelconque de l’évolution de la maladie. Ce syndrome touche 0,1 à 1 % de la population générale, il s’agit donc d’une pathologie assez répandue bien que souvent sous-diagnostiquée. Cas clinique : Nous avons été amenés à rencontrer en consultation de psychooncologie un homme de 63 ans initialement adressé pour des troubles obsessionnels compulsifs (TOC). Il s’est rapidement avéré que ce patient présentait un SGT associé à ces TOC, un trouble panique, une hyperactivité, évoluant depuis l’enfance et remplissant tous les critères du DSM IV. Celui-ci n’avait jamais été diagnostiqué jusque-là. Ce patient présentait par ailleurs un cancer de la loge amygdalienne droite pour lequel il avait bénéficié d’une chirurgie d’exérèse puis d’une radiothérapie, suite à laquelle un nouveau tic était apparu, à type de mouvement de la mâchoire évoquant une tentative de reprise de la respiration. Cette symptomatologie a répondu favorablement au traitement par escitalopram (15 mg/j) et rispéridone (1,5 mg/j), avec une diminution de 40 % des tics. Discussion : Plusieurs questions se sont posées concernant l’origine de ce nouveau tic. Au-delà, de l’angoisse générée par la néoplasie à elle seule potentiellement responsable de l’apparition de celui-ci, le lien entre les séances de radiothérapie, ses modalités de réalisation, et l’apparition de ce tic est à interroger. D’abord, la nécessité de porter un casque pendant ces séances de radiothérapie et la sensation d’étouffement ressentie par le patient lors du port de celui-ci constitue une première explication à l’origine de ce tic. Ensuite, les lésions locorégionales dues aux rayons peuventelles entraîner ou favoriser ce type de mouvement ? Conclusion : Ce cas clinique est là pour nous rappeler les possibles intrications entre maladies psychiatrique et somatiques. S’il reste difficile de conclure quant à l’origine de ces nouveaux tics, apparus suite à un traitement par radiothérapie, la relation de causalité ne peut être écartée. À notre connaissance, il n’existe pas de cas décrit dans la littérature, sans doute du fait du peu de patients souffrant de SGT et de cancer ORL. PO 366 ANXIÉTÉ, DÉPRESSION ET MALADIES INFLAMMATOIRES CHRONIQUES DE L’INTESTIN CHARFI N. (1), BEN THABET J. (1), ALLOUCHE C. (2), JAOUA F. (1), MNIF L. (3), ZOUARI L. (1), ZOUARI N. (1), TAHRI N. (3), MAÂLEJ M. (1) (1) Service de psychiatrie « C », CHU Hédi Chaker, SFAX, TUNISIE (2) Service Auvergne Hôpital Psychiatrique, Ville Évrard, PARIS, FRANCE (3) Service de Gastroentérologie, CHU Hédi Chaker, SFAX, TUNISIE Introduction : La comorbidité psychiatrique, en cas de maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI), est fréquente. L’anxiété et la dépression en représentent les troubles les plus communément observés, et elles ont même été impliquées dans la pathogénie des MICI. Objectifs : Dépister l’anxiété et la dépression chez les patients porteurs de MICI (colite ulcéreuse ou maladie de Crohn) et étudier les conséquences d’une association entre ces états émotionnels et la MICI. Patients et méthodes : Nous avons mené une étude transversale descriptive incluant 30 patients porteurs de MICI, et qui étaient soit hospitalisés soit suivis aux consultations externes du service de gastroentérologie du CHU Hédi Chaker à Sfax (Tunisie). Nous avons recueilli, sur une fiche épidémiologique, les paramètres sociodémographiques, les habitudes de vie et les paramètres cliniques et thérapeutiques concernant la MICI en question. L’évaluation de l’anxiété et de la dépression a été effectuée à l’aide de l’échelle de HAD, de Zigmund et Snaith (1983). Les symptômes de stress ont été mesurés par l’échelle de stress perçu (PSS) (Cohen, Kamarack & Mermelstein, 1983). Résultats : Les 30 patients de notre étude se répartissaient en 22 cas de colite ulcéreuse et 8 cas de maladie de Crohn. Leur âge moyen était de 38,76 ± 15,92 ans. Le sex-ratio (H/F) était de 1. Au moment de l’enquête, 14 patients étaient en poussée (46,66 %). L’anxiété a été dépistée chez 43 % des patients et la dépression chez 36 % d’entre eux. La moitié des malades atteints de maladie de Crohn présentait de l’anxiété et une dépression. L’anxiété et la dépression n’étaient pas corrélées avec les paramètres cliniques de la maladie intestinale (l’âge de début et le score d’activité de la maladie). Le score moyen au PSS était de 20,59 en cas de colite ulcéreuse, et de 20,62 en cas de maladie de Crohn, soit approximativement une fois et demi la norme moyenne, ce qui indiquait un haut niveau de stress dans les deux cas. Conclusion : Il apparaît bien, à travers notre étude, que les troubles émotionnels, type anxiété et dépression, sont courants chez les patients souffrant d’une MICI. Le dépistage et le traitement de cette comorbidité psychiatrique permettrait d’optimiser la prise en charge. PO 367 ÉTUDE LONGITUDINALE DES TROUBLES PSYCHIATRIQUES LIÉS À LA CORTICOTHÉRAPIE SUR 12 MOIS BARRIMI M. (1), HAFIDI H. (1), AARAB C. (1), BAYBAY H. (2), SOUGHI M. (2), AALOUANE R. (1), RAMMOUZ I. (1) (1) Service de Psychiatrie CHU Hassan II, FÈS, MAROC (2) Service de Dermatologie CHU Hassan II, FÈS, MAROC Les corticoïdes, largement prescrits dans de multiples pathologies, induisent dans 5 % des cas des troubles psychiatriques. L’altération anatomique et/ou fonctionnelle de l’hippocampe a été incriminée dans la survenue de ces troubles. Les troubles psychiatriques sont de registres variables : troubles de l’humeur, troubles anxieux, troubles psychotiques. 145 8e Congrès de l’Encéphale Les troubles de l’humeur sont le plus fréquents. La prise en charge de ces troubles soulèvent de difficultés diagnostiques et thérapeutiques. Objectifs : 1 – Le but de notre étude est d’avoir une estimation de la prévalence des effets psychiatriques comme complication de la corticothérapie par voie générale à long cours des patients présentant des pathologies dermatologiques. 2 – Description des aspects cliniques de ces troubles psychiatriques. Patients et méthodes : On a recruté 32 patients, âgés entre 18 à 50 ans, suivis ou hospitalisés au service de dermatologie CHU Hassan II à Fès, et mis sous corticothérapie par voie générale, à des doses plus de 10 mg de prédnisone par jour, depuis une période variant de 6 mois à 5 ans. L’évaluation des troubles psychiatriques a été faite par hétéroquestionnaire et par passation d’échelles d’évaluation adaptées : MINI (Mini International Neuropsychiatric Interview) ; inventaire de dépression de Beck : BDI (Beck Dépression Inventory) ; échelle d’anxiété : HAMA (Hamilton Anxiété Scale) ; échelle d’Epowrth : qualité du sommeil échelle d’hypomanie d’Angst. Le suivi longitudinal a été réalisé à j0 – 1 mois – 3 mois – 6 mois et à 1 an. Les Résultats sont en cours. PO 368 LES TROUBLES ANXIODÉPRESSIFS CHEZ LES DIABÉTIQUES AARAB C., ELGHAZOUANI F., AALOUANE R., RAMMOUZ I., AJDI F. CHU Hassan II, FÈS, MAROC La dépression est une affection fréquente au cours du diabète, sa prévalence est 3 à 4 fois plus élevée chez les patients diabétiques par rapport à la population générale. Objectifs : évaluer la prévalence de la dépression et des troubles anxieux chez les diabétiques, apprécier l’impact de la dépression sur l’équilibre glycémique et chercher certains facteurs de risque de cette comorbidité. Patients et méthodes : 100 patients diabétiques type II ont été recrutés au niveau de la consultation ambulatoire de Diabétologie. L’évaluation psychiatrique a été faite par MINI DSM IV, l’appréciation de la sévérité de la dépression et de l’anxiété a été faite par l’inventaire de Beck, l’échelle d’Hamilton. Le recueil des données sociodémographiques et des caractéristiques du diabète et de la dépression a été fait par un hétéro questionnaire. L’analyse statistique par logiciel IPI Info. Résultats : l’âge moyen de nos malades est de 58,53 ± 10,55 ans, 64 % sont de sexe féminin. 67 % des patients avaient un diabète ancien de plus de 5 ans, et 37 % présentaient des complications dégénératives. La prévalence de la dépression était de 34 %, plus importante chez les femmes que chez les hommes. La dépression était plus fréquente chez les patients présentant des complications dégénératives par rapport à ceux qui en sont indemnes (37,5 % vs 31,5 %). En fonction de l’ancienneté du diabète, la prévalence de la dépression était 146 de 26,3 % chez les diabétiques < 1 an, 39,1 % chez les 15 ans et de 34,1 % chez les + de 5 ans (différence NS). L’anxiété a été objectivée dans 43 % des cas. 11 % de nos malades présentaient des troubles anxieux caractérisés. Conclusion : les troubles anxiodépressifs sont fréquents chez les diabétiques et nécessite une prise en charge adéquate pour améliorer la qualité de vie de ces malades. PO 369 DÉPRESSION, COPING ET QUALITÉ DE VIE DANS LA MALADIE DE PARKINSON : UNE ÉTUDE À PROPOS DE 50 CAS HACHICHA C. (1), ARIBI L. (1), NJEH F. (1), BOUKHRIS A. (2), ABIDA I. (1), MASMOUDI R. (1), ELLEUCH M. (1), MHIRI C. (2), AMAMI O. (1) (1) Service de psychiatrie B, CHU Hédi Chaker Sfax Tunisie, SFAX, TUNISIE (2) Service de Neurologie, CHU Habib Bourguiba, SFAX, TUNISIE Introduction : la maladie de Parkinson est une affection neurologique chronique invalidante et stigmatisante qui a un impact physique et psychologique important sur la vie des patients. Les processus psychologiques et adaptatifs au cours de la maladie de Parkinson ont été peu étudiés, malgré leur impact important sur la qualité de vie. L’objectif de notre étude est d’évaluer la prévalence de la dépression chez une population de patients suivis pour maladie de Parkinson et sa corrélation avec le coping et la qualité de vie chez ces derniers. Matériels et méthodes : nous avons réalisé une étude transversale portant sur 50 patients consécutifs atteints d’une maladie de Parkinson idiopathique et suivis à la consultation externe du service de Neurologie du CHU Habib Bourguiba de Sfax (Tunisie). Après l’exclusion des autres causes de parkinsonisme, le diagnostic a été retenu en se basant sur les critères de la Société britannique de la maladie de Parkinson (UKPDSBB). Nous avons établi pour chaque patient une fiche pour recueillir les données concernant les caractéristiques sociodémographiques (âge, sexe, état civil, niveau d’études, situation professionnelle), les antécédents somatiques et psychiatriques et les aspects cliniques, thérapeutiques et évolutifs de la maladie de Parkinson. L’évaluation des différents symptômes ainsi que l’évolution sous traitement a été réalisé à l’aide du score UDPRS. L’évaluation de la qualité de vie a été réalisée à l’aide d’une version arabisée et validée de l’échelle SF36. Pour évaluer la dépression, nous avons utilisé l’échelle MADRS (Montgomery Asberg Depression Rating Scale). L’analyse statistique a été faite par le logiciel SPSS dans sa 15e version. Les résultats sont en cours. PO 370 MALADIE DE PARKINSON ET DÉCLIN COGNITIF : UNE ÉTUDE À PROPOS DE 50 CAS NJEH F. (1), ARIBI L. (1), HACHICHA C. (1), BOUKHRIS A. (2), MASMOUDI R. (1), ABIDA I. (1), ELLEUCH M. (1), MHIRI C. (2), AMAMI O. (1) Posters (1) Service de Psychiatrie B, CHU Hédi Chaker, SFAX, TUNISIE (2) Service de Neurologie, CHU Habib Bourguiba, SFAX, TUNISIE Introduction : Les troubles cognitifs au cours d’une maladie de Parkinson, sont fréquents surtout après plusieurs années d’évolution et varient d’une simple difficulté attentionnelle à un syndrome démentiel invalidant. Les objectifs de notre étude sont de déterminer la fréquence et les caractéristiques des troubles cognitifs au cours de la maladie de Parkinson et de les corréler avec le stade évolutif de la maladie, la dépression et la qualité de vie chez des malades parkinsoniens. Matériels et méthodes : Nous avons réalisé une étude transversale portant sur 50 patients consécutifs atteints d’une maladie de Parkinson idiopathique et suivis à la consultation externe de Neurologie du CHU Habib Bourguiba de Sfax (Tunisie). Après l’exclusion des autres causes de parkinsonisme, le diagnostic a été retenu en se basant sur les critères de la Société britannique de la maladie de Parkinson « UKPDSBB ». Une fiche a été remplie pour chaque patient comportant les données sociodémographiques et l’histoire de la maladie de Parkinson. Le déclin cognitif a été évalué par le MMS (Mini-Mental State), le BREF (batterie rapide d’efficience frontale) et le test des cinq mots. Les autres échelles utilisées sont : l’UPDRS pour les fluctuations motrices ; le MADRS pour la dépression et le SF36 pour la qualité de vie. L’analyse statistique a été faite par le logiciel SPSS dans sa 15e version. Les résultats sont en cours. PO 371 TROUBLES DE L’HUMEUR ET DYSTHYROÏDIE CHEZ LA FEMME HOSPITALISÉE EN PSYCHIATRIE : À PROPOS DE 28 CAS KOLSI S., ARIBI L., AMAMI O. Service de Psychiatrie B, CHU Hédi Chaker, SFAX, TUNISIE L’association d’un trouble de l’humeur et d’un dysfonctionnement thyroïdien est largement documentée, mais les hypothèses explicatives de la fréquence de cette association demeurent incertaines. L’objectif : déterminer la prévalence de dysthyroïdie chez les femmes présentant des troubles thymiques et discuter la relation entre ces deux pathologies. Patients et méthodes : il s’agit d’une étude rétrospective descriptive, portée sur 253 dossiers de patientes qui ont été hospitalisées en psychiatrie (CHU Hédi Chaker – Sfax – Tunisie) pour des troubles de l’humeur au cours d’une période de 9 ans (2000 à 2008). Parmi ces 253 dossiers, nous avons colligé 28 dossiers d’hypothyroïdie. Nous avons recueilli pour chaque patiente les données sociodémographiques, cliniques et thérapeutiques. Le traitement des données a été réalisé avec le logiciel SPSS dans sa 11e version. Le seuil de significativité retenu était de 5 %. Résultats et commentaires : – Dans notre série nous n’avons trouvé que des cas d’hypothyroïdies (28 cas). – La prévalence de l’hypothyroïdie associée au trouble de l’humeur dans notre série est de 11 %. – L’âge moyen de nos patientes est de 49 ans (22-70 ans). – Les troubles de l’humeur selon le DSM IV-TR se repartissent comme suit : 17 cas de TDM isolé, 9 cas de TBP I et 2 cas de TBP II. – La durée du séjour était en moyenne de 29 jours (3-83 jours). – Parmi ces 28 cas d’hypothyroïdies, nous avons noté : • 14 cas d’hypothyroïdies (50 %) avec une dépression sévère. • 3 cas d’hypothyroïdies (11 %) avec une dépression résistante. • 5 cas d’hypothyroïdies (18 %) avec un cycle rapide et une corrélation positive entre l’élévation des anticorps antithyroïdiens et les cycles rapides. • 6 cas d’hypothyroïdie infra-clinique avec FT4 normale et TSH pathologique. Ainsi notre étude, concordante avec les données de la littérature, nous a permis de retenir les constatations suivantes : – L’hypothyroïdie est un facteur favorisant la survenue d’un trouble thymique à cycle rapide. – L’intensité de la dépression majeure est sans corrélation avec la gravité de l’hypothyroïdie. – Elle affecte négativement la prise en charge thérapeutique étant donné la fréquence élevée des épisodes dépressifs d’intensité sévère et des épisodes dépressifs résistants. PO 372 APATHIE PSYCHO-ORGANIQUE ET DÉPRESSION EL KEFI H., ITIMED S., SOUISSI S., GHAZOUANI M., AYADI S., LAKHAL N., EDHIF S., OUMAYA A., GALLALI S. Service de psychiatrie, Hôpital Militaire Tunis, TUNIS, TUNISIE L’apathie et la dépression sont deux syndromes fréquents au cours des affections neurologiques et psychiatriques. L’apathie doit être clairement distinguée de la dépression car elle requiert une approche clinique et thérapeutique différente. Nous rapportons le cas d’une patiente âgée de 40 ans sans antécédents personnels ou familiaux psychiatriques qui nous a été adressée pour prise en charge d’un syndrome dépressif évoluant depuis l’échec de son fils à l’épreuve du baccalauréat. L’entretien psychiatrique a objectivé un ralentissement psychomoteur avec perte de l’élan vital mais sans symptômes dysphoriques (tristesse de l’humeur, idées suicidaires, sentiments de culpabilité et d’autodépréciation) et sans symptômes végétatifs (insomnie, anxiété). Devant ce syndrome apathique un scanner cérébral a été pratiqué et a révélé une tumeur cérébrale de siège frontal dont l’exérèse chirurgicale a permis la régression des symptômes. À travers cette présentation nous tenterons de préciser les différences sémiologiques entre apathie et dépression et nous insisterons sur l’importance du syndrome apathique comme manifestation psycho-comportementale majeure des affections organiques cérébrales. 147 8e Congrès de l’Encéphale PO 373 PATHOMIMIE : À PROPOS D’UN CAS MERSNI M., BOUJEMLA H., ELLOUZE F., CHENNOUFI L., AMRI H., MESSALMANI M., BEN ABLA T., MRAD F. Hôpital Razi, LA MANOUBA, TUNISIE Introduction : La pathomimie est le besoin morbide de simuler une maladie ou un symptôme, qui peut aller jusqu’à l’autoagression. Les pathomimes sont des patients qui semblent avoir adopté la maladie comme mode de vie, en créant euxmêmes, souvent inlassablement, les maux dont ils se plaignent. Dans ce travail les auteurs se proposent à partir d’un cas clinique de définir la pathomimie et les différents aspects cliniques qu’elle peut prendre. Résultats : Le DSM-IV a regroupé toutes les pathomimies au sein du cadre nosologique de troubles factices avec symptômes physiques ou psychologiques prédominants. Les troubles factices présentent différentes formes cliniques, son diagnostic est généralement tardif. Sa difficulté consiste en sa prise en charge thérapeutique. Le cas clinique concerne une patiente âgée de 25 ans, aux antécédents de 2 hospitalisations en pédiatrie et de plusieurs autres en gastrologie, explorée par fibroscopie et rectoscopie et opérée à 4 reprises. Lors de son séjour en psychiatrie on retrouve chez elle des éléments de sadomasochisme et des tentatives de mise en échec du thérapeute. Au-delà de la diversité clinique des symptômes présentés, ce type de patient pose la problématique de la relation médecin-malade. Conclusion : La pathomimie est une pathologie rare qui est à l’origine de difficultés diagnostiques particulières. Ses répercussions peuvent être très lourdes en termes d’investigations inopportunes et délétères. Une collaboration multidisciplinaire entre cliniciens, chirurgiens et psychiatres est nécessaire afin d’en prévenir les conséquences désastreuses et de permettre ainsi une prise en charge adéquate. PO 374 RÉGRESSION DE PITYRIASIS VERSICOLOR RÉSISTANT APRÈS TRAITEMENT D’UNE DÉPRESSION (À PROPOS D’UN CAS) LAHLOU F., AARAB C., AALOUANE R., RAMMOUZ I. CHU Hassan II, FÈS, MAROC Les maladies dermatologiques modifient et altèrent l’image de soi et peuvent provoquer une souffrance psychologique notable. Le pityriasis versicolor (PV) est une dermatose affichante qui peut entraîner un retentissement psychologique et avoir des répercussions sur la qualité de vie. Le rôle du stress dans le déclenchement de poussées de mycose est reconnu. Le rôle de facteurs psychologiques est plus complexe (dépression, anxiété…), mais plus difficile à démontrer. Le retentissement psychologique de mycoses est bien entendu important. Les antidépresseurs, les psychothérapies ont des effets bénéfiques sur ce retentissement, mais aussi sur la chromie de la peau. Leurs effets sur les lésions de PV sont observés mais n’ont fait l’objet d’aucune étude jusqu’à présent. 148 Nous rapportons le cas d’une patiente (documentée avec des photos), qui présentait une hypochromie résistante après 15 ans d’évolution sous traitement suite à une poussée de pityriasis versicolor. La prise en charge d’une dépression sous jacente, par un antidépresseur sérotoninérgique, une psychothérapie cognitivo-comportementale spécifique et art-thérapie, a jugulé la symptomatologie psychiatrique et dermatologique. PO 375 LA STIMULATION DU NOYAU SOUS-THALAMIQUE LEJEUNE F. (1), DRAPIER D. (1), BOURGUIGNON A. (2), PERON J. (1), MESBAH H. (1), DRAPIER S. (1), SAULEAU P. (1), HAEGELEN C. (1), TRAVERS D. (1), GARIN E. (1), MALBERT C.-H. (3), MILLET B. (1), VERIN M. (1) (1) CHU de Rennes, RENNES, FRANCE (2) Centre Hospitalier Guillaume Régnier, RENNES, FRANCE (3) UMR SENAH, Équipe Contrôle de l’Ingestion, 35590 Saint Gilles, France, SAINT-GILLES, FRANCE Contexte : De nombreuses études mettent en avant des effets indésirables sur le plan émotionnel de la Stimulation Cérébrale Profonde (SCP) bilatérale du Noyau Sous-Thalamique (NST) dans la maladie de Parkinson. Nous avons récemment constaté qu’une apathie pouvait être induite par la SCP du NST dans la maladie de Parkinson. Nous avons auparavant observé une diminution de la reconnaissance faciale des émotions, en particulier de la peur ainsi que des changements dans le métabolisme du glucose chez les patients parkinsoniens traités par SCP bilatérale dans le cortex orbito-frontal droit. Objectif : Cette étude permet de corréler l’apathie provoquée par la SCP du NST avec des modifications dans le métabolisme du glucose en utilisant le 18 FDG – TEP. Méthode : Douze patients parkinsoniens ont été évalués par une TEP trois mois avant SCP du NST et trois mois après SCP du NST corrélés à des échelles d’évaluation de l’apathie. Résultats : L’apathie s’est considérablement aggravée à M3 après SCP du NST. Des corrélations positives ont été observées entre les variations des scores aux échelles évaluant l’apathie et le métabolisme du glucose en particulier dans la circonvolution frontale droite (BA 10) et le gyrus frontal inférieur droit (BA 46 et BA 47). Des corrélations négatives entre la variation aux échelles d’apathie et les modifications du métabolisme du glucose ont été observées dans le gyrus cingulaire postérieur droit (BA 31) et gauche du lobe frontal médial (BA 9). Conclusion : Ces résultats préliminaires confirment le rôle du NST dans les circuits associatifs et limbiques chez l’homme et suggère qu’il s’agit d’une structure clé des ganglions de la base impliquée dans les circuits de la motivation. PO 376 TUMEUR DE LA VOÛTE FRONTALE ET TROUBLE PSYCHIATRIQUE ONEIB B., ELLOUDI H., EL AMMOURI A., BELBACHIR S., OUANASS A. Clinique Universitaire Psychiatrique Arrazi CHU Ibn Sina, RABAT-SALÉ, MAROC Posters L’association entre les maladies somatiques et trouble psychiatrique est assez fréquente, ce qui a été vérifié dans l’étude ECA. Par ailleurs la présence de tumeur cérébrale incriminée dans les troubles psychiatriques reste rare mais possible. K. S est une patiente âgée de 70 ans présentant de nombreux troubles cognitifs et comportementaux. Elle a bénéficié d’un bilan suite à la résistance au traitement qui a révélé la présence d’une tumeur de la voûte frontale de taille énorme. Deux approches, la neuropsychologie et la psychologie clinique, permettent d’apporter des interprétations différentes pour les mêmes troubles observés. Ces deux apports théoriques vont permettre de mieux appréhender le fonctionnement psychopathologique et cognitif de K.S. Ce travail permet de mettre en évidence l’intérêt de la complémentarité de ces deux disciplines et l’importance d’une transdisciplinarité pour une prise en charge globale de ce type de patient. PO 377 ÉVALUATION DES PRATIQUES PROFESSIONNELLES LIÉES AU DÉPISTAGE DU SYNDROME MÉTABOLIQUE (SM) AU CHS DE CAEN CONSTANS-BRUGEAIS A., MUZARD A., CHARUEL A., GABRIEL-BORDENAVE C., AUCLAIR V., COMOZ S., VASSE T., ROBERGE C. CHS de Caen, CAEN, FRANCE Le SM est défini par la présence simultanée d’au moins 3 anomalies cliniques et/ou biologiques parmi les paramètres suivants : tour de taille, pression artérielle, triglycérides, cholestérol HDL et glycémie à jeun. Elles apparaissent plus fréquentes chez les patients psychotiques et les effets indésirables des neuroleptiques (NL) peuvent les aggraver. Ceci pourrait expliquer que la mortalité cardiovasculaire de cette population soit supérieure à celle de la population générale. C’est pourquoi il apparaît important de dépister un SM chez ce type de patient. Afin d’évaluer les pratiques professionnelles dans ce domaine au CHS de Caen, une grille d’évaluation des dossiers médicaux a été construite à partir des recommandations de la Conférence de Consensus Américaine de 2004. Un recensement effectué un jour donné dans les 6 services d’admissions a permis de repérer les patients à inclure, souffrant de « schizophrénie, de troubles schizotypiques et délirants » (F20 à F29 en terme de CIM10), sous traitement NL et hospitalisés depuis au moins 7 jours. Après anonymisation, 5 dossiers ont été choisis de façon aléatoire dans chacun de ces services. Au total, 26 patients ont été inclus (94 % d’hommes, âge moyen : 38 ans). En moyenne, pour un patient hospitalisé, seuls 2,6 paramètres sont recherchés sur les 5 préconisés pour dépister un SM. Il apparaît donc que l’on ne peut pas écarter un diagnostic de SM chez 80 % de ces patients. La durée d’hospitalisation n’est pas un paramètre limitant ce dépistage : la durée moyenne de la dernière hospitalisation est de 143 jours. Mais l’équipement des services en instruments nécessaires au dépistage n’est pas toujours disponible. Lorsqu’un paramètre est recherché, la fréquence de suivi est conforme à celle recommandée mais le suivi des mesures effectuées est rendu difficile en raison de la multiplicité des supports de traçabilité utilisés. Enfin, la mention du terme « SM » n’a jamais été retrouvée et la mention d’une surveillance à poursuivre après l’hospitalisation n’a été retrouvée que dans un seul dossier. Les résultats de cette enquête ont permis de proposer différents axes d’amélioration que le groupe de travail se charge de mettre en place prochainement. PO 378 TRAITEMENT ANTIVIRAL DE L’HÉPATITE C CHEZ LES PATIENTS BIPOLAIRES : À PROPOS D’UN CAS HAFIDI H. (1), BARRIMI M. (1), KHELAFA S. (1), AQODAD N. (2), AALOUANE R. (1), RAMMOUZ I. (1), IBRAHIMI S.A. (2) (1) Service de Psychiatrie CHU Hassan II, FÈS, MAROC (2) Service d’Hépatogastroentérologie CHU Hassan II, FÈS, MAROC L’hépatite virale C chronique (HVC) touche 10 % à 15 % des patients ayant un trouble bipolaire. Cette comorbidité HVC et trouble bipolaire pose des problèmes d’ordre thérapeutique. Faut-il démarrer un traitement antiviral à base d’interféron chez un patient bipolaire avec tout le risque de déstabilisation de l’humeur ? Nous rapportons un cas clinique d’un patient de 54 ans, diagnostiqué porteur d’une HVC (génotype 1b) à l’occasion d’un bilan pour asthénie inhabituelle, et ayant révélé aussi un diabète insulinodépendant. Sur le plan psychiatrique, on trouve la notion d’épisodes maniaques et dépressifs typiques antérieurs. Le traitement antiviral a été instauré à base de Interféron pegylé + ribavirine après une évaluation psychiatrique (score Beck Dépression à 06, score Hamilton Anxiété à 14). La décision du traitement antiviral était un consensus entre psychiatres et hépatologues, avec suivi psychiatrique régulier. Un mois plus tard, il y a eu aggravation du tableau clinique après la 8e injection de l’INF, par l’apparition d’une douleur morale intense, d’idéations suicidaires aboutissant à une TS par injection d’un flacon d’insuline ; le patient a été hospitalisé et la décision de l’arrêt du traitement antiviral a été prise en collaboration entre psychiatres et hépatologues à la 9e semaine du traitement. L’évolution sous traitement des symptômes dépressifs a été favorable dès la deuxième semaine d’instauration d’un traitement antidépresseur à base de paroxétine. Une discussion du cas clinique et une revue de littérature seront rapportées au cours de ce travail. PO 379 ACTE MÉDICO-LÉGAL RÉVÉLATEUR D’UNE SCLÉROSE EN PLAQUES : À PROPOS D’UN CAS GHAZOUANI M., SEJIL I., EL KEFI H., LAKHAL N., OUMAYA A., AYEDI S., EDHIF S., GALLALI S. 149 8e Congrès de l’Encéphale Hôpital militaire, TUNIS, TUNISIE La sclérose en plaque est une maladie inflammatoire démyélinisante du système nerveux central qui se manifeste généralement par un déficit neurologique moteur et/ou sensitif d’installation insidieuse sur quelques jours. Les manifestations psychiatriques peuvent être observées au cours de l’évolution et sont généralement en rapport avec soit la maladie elle-même soit les traitements prescrits. Toutefois, un tableau psychiatrique inaugural est rarement décrit et survient chez 1 % des malades. Nous rapportons le cas d’un homme âgé de 59 ans, aux antécédents de céphalées depuis 3 ans non explorées, qui a présenté des troubles du comportement d’installation brutale avec acte médico-légal dans un tableau de confusion mentale. L’IRM cérébrale a objectivé la présence d’anomalies de signal diffuses de la substance blanche évoquant le diagnostic de sclérose en plaques (SEP). Le diagnostic retenu était celui d’une manifestation psychiatrique secondaire à une poussée de SEP, et comme facteur déclenchant l’exposition à la chaleur. L’association de manifestations psychiatriques et d’une sclérose en plaques a été rapportée dans la littérature. Elle pourrait être expliquée par des localisations lésionnelles de la sclérose en plaques ou une susceptibilité génétique commune. L’effet bénéfique de la corticothérapie sur les accès psychiatriques vient concrétiser davantage l’organicité de ces troubles. dyséxécutif. L’examen neurologique met en évidence une sclérose combinée de la moelle. Le bilan biologique ne retrouve ni anémie, ni macrocytose chez ce patient aux antécédents de maladie de Biermer connue mais non supplémentée. Le dosage de la vitamine B12 montre une carence (179 pg/ml) sans déficit en folate associé. Enfin le scanner cérébral retrouve une anomalie de la substance blanche de type leucoencéphalopathie diffuse. Ce tableau clinique faisant évoquer un neuro Biermer, une IRM cérébrale et médullaire est demandée et une supplémentation en vitamine B12 débutée, à l’origine d’une amélioration partielle des symptômes. Conclusion : Ce cas permet de faire le point sur les manifestations psychiatriques pouvant survenir lors d’une carence en vitamine B12, et ce avant tout autre symptôme. Une supplémentation précoce permet souvent leur réversibilité ; il semble donc judicieux de réaliser un dosage de vitamine B12 chez toute personne âgée présentant une symptomatologie psychiatrique atypique et fluctuante. Mots clés : Maladie de Biermer-Neuro-Biermer-Déficit en vitamine B12. PO 381 LA MALADIE DE BIERMER : À PROPOS D’UN CAS SOUISSI S., BAKRI L., MINIAOUI S., BEN ROMDHANE I., BEN ACHOUR N., CHOUBANI Z., NACEF F. Hôpital Razi, La Manouba, TUNIS, TUNISIE PO 380 MALADIE DE BIERMER ET TROUBLES PSYCHIATRIQUES : À PROPOS D’UN CAS MARTIN J. (1), ROUAUD O. (2), LECLERCQ S. (1), PONAVOY E. (1), CHAUVET-GELINIER J.C. (1), SCULO F. (1), BEGUE B. (1), TROJAK B. (1), BONIN B. (1) (1) Service de Psychiatrie et Addictologie CHU, DIJON, FRANCE (2) Service de Neurologie, CHU, DIJON, FRANCE Introduction : La carence en vitamine B12 touche 20 % des personnes âgées ; les manifestations cliniques et biologiques en sont relativement frustres, ce qui explique qu’elle est souvent méconnue ou de diagnostic tardif. La maladie de Biermer représenterait à elle seule 60 % des étiologies. Il s’agit d’une gastrite atrophique auto-immune qui aboutit à une malabsorption de la vitamine B12. Si les manifestations hématologiques et neurologiques ont été bien décrites, les manifestations psychiatriques (dépression atypique, trouble obsessionnel, psychose, démence) semblent être mal appréhendées bien que généralement précoces, précédant des mois voir des années tout autre symptôme. Le cas de M. R : M. R, 75 ans, est hospitalisé pour des troubles dépressifs atypiques, qui évoluent depuis quelques mois ; ils sont associés à des troubles du comportement (irritabilité, légère desinhibition), des troubles mnésiques ainsi qu’à une perte d’autonomie. À son arrivée le patient est logorrhéique, présente un sentiment de culpabilité, une tristesse de l’humeur et des ruminations obsédantes. Le MMS est de 29/30 et le bilan neuropsychologique retrouve un trouble 150 Plusieurs affections somatiques peuvent être trompeuses quand les manifestations psychiatriques représentent la forme de début ou dominent le tableau. La maladie de Biermer associe habituellement un syndrome anémique et un syndrome neuropsychiatrique. Nous rapportons dans ce travail l’observation d’un patient âgé de 45 ans qui présentait des troubles psychiatriques évoluant un an avant le développement de troubles neurologiques à type de troubles de la marche et la découverte d’une anémie macrocytaire complétant ainsi le syndrome psychoneuro-anémique. Les premières manifestations psychiatriques étaient essentiellement des symptômes anxieux et une humeur dépressive. Le tableau s’est par la suite enrichi avec des manifestations psychotiques. L’origine organique du tableau n’a été retenue qu’après le développement de troubles neurologiques et hématologiques. PO 382 PROTOCOLE MOPSY : RECHERCHE DE MALADIES HÉRÉDITAIRES DU MÉTABOLISME CHEZ LES PATIENTS ATTEINTS DE TROUBLES MENTAUX DEMILY C. (1), BOST M. (2), CHEILLAN D. (3), RESTIER L. (4), LACHAUX A. (4) (1) Centre de Neuroscience Cognitive UMR 5229 (CNRS et Université Lyon 1) et Centre Hospitalier Saint Jean de Dieu, Lyon, BRON, FRANCE (2) Laboratoire d’analyse de traces, UF 21303, fédération de biochimie, Hôpital Edouard Herriot., LYON, FRANCE Posters (3) Service des Maladies Héréditaires du Métabolisme et Dépistage Néonatal CBPE – Groupement Hospitalier Est Hospices Civils, LYON, FRANCE (4) Service Hépato gastroentérologie et nutrition pédiatrique, Hôpital Femme Mère Enfant, BRON, FRANCE En pratique courante, chaque psychiatre est amené régulièrement à poser le diagnostic de psychose. Or dans environ 6 % des cas, ces manifestations sont secondaires à une affection organique générale. Ne pas diagnostiquer ces pathologies entraîne une véritable perte de chance pour le patient puisque la plupart peuvent être prises en charge par des thérapeutiques efficaces et diffuser l’information sur ces pathologies et leur retentissement comportemental auprès des psychiatres est crucial. Grâce à un diagnostic précoce, des traitements spécifiques peuvent être instaurés, une décompensation métabolique peut souvent être évitée et un suivi approprié peut être mis en place. Objectifs de notre étude : Rechercher l’ensemble des MHM à révélation psychiatrique dans une cohorte de patients hospitalisés en centre hospitalier psychiatrique (environ 500 patients). Les MHM recherchées seront : les anomalies du cycle de l’urée, les troubles de la reméthylation (déficit en MTHFR et homocystinurie), la porphyrie aiguë intermittente, la maladie de Wilson, la xanthomatose cérébro-tendineuse, certaines maladies de surcharge lysosomale (leucodystrophie métachromatique, gangliosidose à GM2), adrénoleucodystrophie liée à l’X et syndromes de déficit en créatine. Le dépistage de ces MHM sera réalisé sur des échantillons biologiques (sang, urines) au sein des Hospices Civils Lyon par des laboratoires référents. Les patients diagnostiqués seront orientés vers les centres de référence concernés pour ces maladies afin d’optimiser leur prise en charge. Cette recherche systématique pourrait permettre d’estimer la prévalence globale de ces MHM dans la population de patients psychiatriques. Constituer une collection d’échantillons biologiques anonymisée utilisable pour des études de recherche clinique portant sur d’autres pathologies associées à des troubles psychiatriques. Utiliser les données épidémiologiques obtenues pour proposer une étude multicentrique au niveau national. Les patients seront inclus au sein des services psychiatriques de l’Hôpital Saint Jean de Dieu à Lyon sur une période de 12 mois. Nous proposons donc dans ce premier exposé de faire le point sur les psychoses organiques et de détailler notre plan expérimental. PO 383 TROUBLES NEUROPSYCHIATRIQUES ET AGÉNÉSIE DU CORPS CALLEUX KHALLOUFI H., OTHEMAN Y., OUTARAHOUT M., OUANASS A. Hôpital Psychiatrique Universitaire Ar-Razi, SALÉ, MAROC L’agénésie du corps calleux est une malformation cérébrale qui fait partie des maladies de la ligne médiane ; sa prévalence reste difficile à préciser. Elle est caractérisée par une grande hétérogénéité clinique et étiologique. Elle peut être totale ou partielle, isolée ou associée. Grâce aux avancées réalisées dans les techniques d’imagerie et de génétique, le diagnostic de cette malformation est possible précocement même en anténatal. Néanmoins, la symptomatologie clinique peut être fruste, ou d’apparition tardive. Dans ce dernier cas, le tableau clinique peut évoquer celui d’un syndrome démentiel. Nous illustrons à travers le cas d’un sujet de 72 ans, une agénésie du corps calleux (ACC) qui a été découverte à l’occasion de troubles neuropsychiatriques d’apparition tardive, chez un patient jusque-là asymptomatique. PO 384 QUALITÉ DE VIE DANS LES TROUBLES FACTICES CUTANÉS : ÉTUDE COMPARATIVE AVEC UN GROUPE FRATRIE ET UN GROUPE CONTRÔLE EL KISSI Y. (1), AJMI I. (1), KENANI N. (2), DENGUEZLI M. (2), NOUIRA R. (2), BEN HADJ ALI B. (1) (1) Service de Psychiatrie, CHU Farhat Hached, SOUSSE, TUNISIE (2) Service de Dermatologie, CHU Farhat Hached, SOUSSE, TUNISIE Les troubles factices cutanés (TFC) sont des pathologies rares mais récidivantes et souvent chroniques, entraînant une altération de la qualité de vie. Cependant, très peu d’études ont objectivé de manière standardisée et comparative cette altération. Objectif : L’objectif de ce travail est de mesurer la qualité de vie dans un groupe de patientes ayant un TFC et d’en comparer les scores avec ceux d’un groupe fratrie et un groupe témoin. Méthodologie : Il s’agit d’une étude comparative qui a porté sur 30 patientes présentant un TFC selon les critères du DSM-IV, dans le service de dermatologie du CHU Farhat Hached de Sousse. Elles ont été comparées à : • Un groupe contrôle (N = 30), tiré au sort parmi les patientes présentant une affection cutanée chronique, appariées pour l’âge et la durée d’évolution de la maladie. • Un groupe fratrie (N = 30), constitué, une à une, par les sœurs les plus proches en âge des patientes ayant un TFC. L’évaluation de la qualité de vie a été faite à l’aide MOS 36item Short-Form Health Survey (SF-36) dans sa version traduite et validée en langue arabe. Nous avons considéré que la qualité de vie était altérée si le score moyen global (SMG) était inférieur à 66,66 (valeur seuil de Lean). Résultats : Toutes les patientes avaient une qualité de vie altérée contre 56,7 % des contrôles et 40 % de la fratrie (p < 10–3). Elles avaient également un SMG significativement plus bas que celui des contrôles (p < 10–3) et de la fratrie (p < 10–3), alors qu’il n’y avait pas de différences entre ces deux groupes. Par ailleurs, toutes les dimensions du SF-36 avaient des scores significativement plus bas chez les patientes ayant un TFC par rapport aux deux autres groupes. Cependant, seule la dimension « santé perçue » a présenté un score plus bas chez les patientes contrôles, comparées à la fratrie. 151 8e Congrès de l’Encéphale Conclusion : Ce travail a mis en évidence une altération significative de la qualité de vie chez les patientes ayant un TFC avec des scores globaux et aux différentes dimensions plus bas que ceux notés chez leur fratrie et chez des patientes ayant d’autres affections cutanées. Ces résultats semblent conforter l’hypothèse d’un impact spécifique des TFC sur la qualité de vie, indépendamment du contexte familial des malades et du caractère chronique de la maladie. Discussion et conclusion : Dans notre étude, la prévalence de l’alexithymie a été significativement plus élevée chez les diabétiques. La genèse de l’alexithymie peut être expliquée par l’exposition à des situations traumatisantes, l’influence de facteurs interpersonnels et sociaux. Cependant, il n’existe pas, dans notre étude, de corrélation entre alexithymie et équilibre du diabète. Ceci pourrait être en rapport avec la spécificité des diabétiques pris en charge en milieu hospitalier. PO 385 ALEXITHYMIE ET DIABÈTE DE TYPE 1 : ÉTUDE CAS-TÉMOIN PO 386 LE SYNDROME DE CHARLES BONNET MNIF L. (1), DAMAK R. (1), MASMOUDI J. (1), HALWANI N. (1), BAATI I. (1), MNIF F. (2), FEKI A. (1), ABID M. (2), JAOUA A. (1) (1) Service de psychiatrie A, CHU Hédi Chaker, SFAX, TUNISIE (2) Service d’endocrinologie, CHU Hédi Chaker, SFAX, TUNISIE Introduction : Le diabète est reconnu comme pouvant être influencé par des facteurs psychiques, en particulier émotionnels. Objectif : Déterminer une éventuelle relation entre l’alexithymie et le diabète type 1 et l’influence de cette dimension sur la maladie. Méthode : Notre étude a été descriptive et comparative, type cas-témoin. Elle a comporté 2 groupes : – un groupe de référence (les cas) comportant 39 diabétiques type 1, consultant au service d’endocrinologie du CHU Hédi Chaker à Sfax ; – un groupe témoin composé de 50 sujets sans antécédents somatiques ni psychiatriques, appariés selon le sexe, l’âge et le niveau scolaire. Le recueil des informations s’est réalisé à l’aide de : – Fiche de renseignement comportant des données sociodémographiques et des données cliniques concernant le diabète. – Échelle d’alexithymie de Toronto à 20 items. – Hospital-Anxiety and Depression Scale (HADS). Résultats : L’âge moyen de la population a été de 27,4 ans. 59,6 % des cas ont été de sexe féminin, 96,6 % scolarisés, 73 % célibataires. L’ancienneté moyenne du diabète a été de 9,1 ans. 30,8 % seulement ont eu un diabète équilibré. La prévalence de l’alexithymie a été de 61,5 % chez les diabétiques et de 20 % chez les témoins. Les diabétiques, comparé aux témoins, ont été significativement : – plus alexithymiques (p = 0,00) ; – plus anxieux (p = 0,00) ; – plus déprimés (p = 0,047). Les facteurs corrélés de façon significative à l’alexithymie chez les diabétiques ont été : l’existence d’événement traumatisant, l’absence de support familial et d’amis. Dans le groupe des alexithymiques, les diabétiques ont présenté plus de conformisme social. Dans notre travail, les patients diabétiques alexithymiques ne présentaient pas, de façon statistiquement significative, un équilibre glycémique moins bon que ceux non alexithymiques (p = 0,66). 152 FEKI A., MASMOUDI J., MNIF L., HAJ KACEM H., HALOUANI N., BAATI I., JAOUA A. Service de Psychiatrie A, CHU Hédi Chaker, SFAX, TUNISIE Le syndrome de Charles Bonnet est caractérisé par la présence d’hallucinations visuelles complexes chez des sujets âgés atteints de pathologie ophtalmique jusque-là indemne de tout trouble psychiatrique. Il a longtemps été considéré comme rare du fait de la réticence des patients de peur de passer pour des malades mentaux. L’objectif de ce travail est de reconnaître les caractéristiques cliniques du syndrome Charles Bonnet permettant un dépistage précoce et une prise en charge adéquate, à travers la présentation de deux observations. Les auteurs rapportent deux cas de sujets âgés, indemnes de toute démence, présentant à la suite d’une intervention sur cataracte compliquée d’une cécité bilatérale un syndrome de Charles Bonnet révélé par des hallucinations visuelles complexes et stéréotypées. Ces hallucinations s’exacerbent le soir, empêchant les deux patients de dormir. Ce n’est que lorsque l’insomnie associée à une agitation anxieuse s’est installée que leurs familles respectives décident d’amener leur patient consulter. L’amélioration sous traitement tardif, fait d’une association (antipsychotique et antidépresseur) n’a été que partielle. PO 387 ÉVALUATION D’UN PROTOCOLE DE SURVEILLANCE CARDIOLOGIQUE DES PATIENTS TRAITÉS PAR NEUROLEPTIQUES AU CENTRE HOSPITALIER SPÉCIALISÉ DE CAEN CHARUEL A. (1), CONSTANS-BRUGEAIS A. (1), MUZARD A. (1), CHAID W. (1), AUCLAIR V. (1), GABRIEL-BORDENAVE C. (1), PERROUX D. (2), ROBERGE C. (1) (1) CHS Caen, CAEN, FRANCE (2) CHU Angers, ANGERS, FRANCE Les neuroleptiques (NL) sont des médicaments antipsychotiques connus pour prolonger l’intervalle QT sur l’électrocardiogramme (ECG), induisant un risque de torsades de pointe (TdP) et de mort subite. En 2002, un protocole de surveillance cardiologique a donc été instauré, puis amélioré en 2005. Nous nous proposons, d’une part, d’évaluer le respect de l’application de la 2e version de ce protocole. D’autre part, nous déterminerons la pré- Posters valence des patients nécessitant cette surveillance, et fournirons un descriptif épidémiologique des facteurs de risque (FdR) des patients suivis. Tout patient des services d’admission du CHS présentant au moins un de ces FdR bénéficiait de cette surveillance. En 2 ans et demi, 663 fiches individuelles de surveillance ont été recueillies. La prévalence des patients suivis est de 14,54 %. 23,23 % des patients présentent au moins un FdR somatique, parmi lesquels on recense 86,36 % de femmes de plus de 65 ans, 29,87 % de FdR cardiovasculaires et 5,19 % de médicaments non NL donnant des TdP tels que l’amiodarone (62,5 %). 95,45 % de ces patients ont bénéficié d’un 1er ECG, 5 jours après l’admission, 61,16 % de ceux qui en nécessitaient un 2e l’ont eu 7 jours après, et 40,86 % de ceux qui en requéraient un 3e l’ont eu 11,5 jours après le 1er ECG. 76,77 % des patients possèdent au moins un FdR lié au traitement NL, dont 52,65 % sont traités par l’association de médicaments NL et non NL donnant des TdP, 11,59 % par ceux donnant des TdP (liste AFSSAPS) et inhibiteurs enzymatiques et seulement 0,39 % par des NL à risque majeur, comme le pimozide. 93,91 % de ces patients ont bénéficié d’un 1er ECG, 5 jours après l’admission, seulement 47,91 % de ceux qui en nécessitaient un 2e l’ont eu 7 jours après, et 55,91 % de ceux qui en requéraient un 3e l’ont eu 11 jours après le 1er ECG. Au final, 94,27 % des patients ayant au moins un FdR bénéficient d’un 1er ECG, reflétant une bonne sensibilisation des soignants à ce protocole. En revanche, les contrôles prévus sont difficilement obtenus, et a fortiori dans les délais préconisés. Une homogénéisation du suivi cardiologique, quel que soit le type de FdR, permettrait une simplification du protocole le rendant plus applicable. Enfin, une extension aux services de long séjour doit être envisagée. PO 388 VITILIGO ET QUALITÉ DE VIE KHARIJ B., GOURANI M.E., OUAHID W., BELBACHIR S., OUANASS A. Hôpital Universitaire Psychiatrique Ar-Razi, SALÉ, MAROC Le vitiligo est « une dermatose pigmentaire affichante » fréquente responsable d’un grand préjudice esthétique avec un retentissement social et psychologique très important à l’origine de conflits familiaux et de problèmes d’insertion sociale pouvant aller jusqu’à la discrimination. Au Maroc, de point de vue socioculturel et religieux, le vitiligo est considéré parfois comme un vice rédhibitoire et incurable ; les religieux citent son traitement parmi les miracles de Jésus. Notre travail a pour but d’évaluer la qualité de vie chez les patients atteints de vitiligo et l’impact de l’explication socioculturelle de la maladie. Pour ce, nous avons utilisé le questionnaire généraliste de qualité de vie SF36 traduit et validé en dialecte marocain, et un deuxième questionnaire où nous avons essayé d’approcher l’explication donnée à cette maladie par les patients ou leur famille. PO 389 VÉCU PSYCHOLOGIQUE DE LA MÉNOPAUSE TAIBI H., BENHIMA I., ELAMMOURI A., BELBACHIR S., SEKKAT F.Z. Hôpital Universitaire Psychiatrique Arrazi, SALÉ, MAROC Le terme ménopause est connu depuis 1823, sémiologiquement il signifie la cessation des menstruations. Dans toutes les cultures, la ménopause a une connotation de la finalité, c’est le synonyme de la perte de la jeunesse, de la féminité, et l’enterrement de la sexualité. Ces perceptions culturelles en plus des changements biologiques, sociales et psychologiques de la ménopause font que les femmes y soient vulnérables, d’où la fréquence élevée de troubles psychopathologiques tel l’anxiété, de l’irritabilité et de dépression. L’objectif de notre travail est de déceler la prévalence des signes de détresse psychologique chez une population de femmes marocaines ménopausées, en utilisant le « Menopause Rating Scale ». PO 390 IMPACT PSYCHOPATHOLOGIQUE DES AMPUTATIONS TAIBI H., ELHAJJI K., BENHIMA I., BELBACHIR S., OUANASS A. Hôpital Universitaire Psychiatrique Arrazi, SALÉ, MAROC L’amputation revêt une grande importance psychopathologique, c’est un « sacrifice » d’un membre, vécu douloureusement par le sujet amputé. Son acceptation nécessite plusieurs efforts physiques mais aussi psychiques pour surmonter l’handicap physique, le changement de statut social, l’altération de l’image du corps et de l’estime de soi. Les études suggèrent que ces changements affectent aussi bien le bien être émotionnel et la qualité de vie des sujets amputés, comme en témoignent la prévalence élevée du membre fantôme, de l’anxiété et les dépressions. L’objectif de l’étude est de décrire la prévalence de la dépression et de l’anxiété, d’identifier les facteurs de risque et d’évaluer la qualité de vie chez un échantillon de sujets qui ont subi une amputation d’un membre, en utilisant l’Échelle de Hamilton d’Anxiété et l’Échelle de Dépression de Hamilton pour évaluer les signes de dépression et anxiété, et la SF-36 pour évaluer leur qualité de vie. PO 391 HALLUCINATIONS AUDITIVES ET SURDITÉ : LES PATIENTS SOURDS PEUVENT-IL ENTENDRE DES VOIX ? FIFANI F., BENZINEB A., OUNASS A. Hôpital Universitaire Psychiatrique Arrazi, SALÉ, MAROC Plusieurs études ont suggéré que les schizophrènes atteints de surdité peuvent faire l’expérience de véritables hallucinations acoustico-verbales. 153 8e Congrès de l’Encéphale Néanmoins, il était communément admis que seuls les patients ayant déjà joui d’une perception auditive, à un moment de leur vie, présentent ce genre de troubles perceptifs. De nouvelles études ont bouleversé ce concept en décrivant les caractéristiques perceptives des hallucinations auditives chez des patients schizophrènes souffrant de surdité profonde congénitale. Les auteurs tentent d’éclaircir cela à travers la vignette clinique d’un patient schizophrène qui souffre de surdité profonde avec présence d’hallucinations auditives. PO 392 LE SECRET MÉDICAL ET LES PROCHES : QUELLE PLACE POUR LE PSYCHIATRE DE LIAISON ? PARADIS M. (1), CONSOLI S.M. (2) (1) Hôpital Ambroise Paré, BOULOGNE, FRANCE (2) Hôpital Européen Georges Pompidou, PARIS, FRANCE Une femme en stade terminal d’un cancer du colon refuse qu’on informe la personne qui a été présente chaque jour auprès d’elle pendant les 9 mois de son hospitalisation, de son diagnostic et de son pronostic… Les proches d’une femme arrivée dans le coma ont été informés du diagnostic. À son réveil, la patiente refuse les soins et demande qu’on ne donne aucune information à ses proches… Les proches d’un patient atteint d’un cancer du pancréas ont été informés du diagnostic et du pronostic fatal à court terme, mais pas le patient, du fait d’un syndrome dépressif… À partir de ces 3 vignettes cliniques la question du secret médical, de ce qu’on peut dire, ce qu’on doit dire et à qui on peut le dire s’est posée. Le secret médical est une forme de secret professionnel définie par la loi ; ses modalités d’application le sont aussi. Cela dit la singularité des histoires de chaque patient, de chaque membre de la famille et des relations de toutes ces personnes entre elles ne rend pas possible la standardisation d’une attitude et on peut trouver une justification pour appliquer plusieurs recommandations contradictoires dans une seule et même situation. Le psychiatre de liaison intervient au sein d’une triangulaire entre le médecin référent, le patient et l’entourage. Il tente de comprendre les enjeux pour chacun et peut être amené à les faire comprendre aux autres acteurs concernés. Son but est promouvoir la mise en place d’une alliance entre le patient, son entourage et l’équipe soignante autour du projet de soin. Les consultations conjointes psychiatres/somaticiens permettent, dans certaines situations compliquées et avec l’accord du patient, d’éviter les divergences d’interprétation par les soignants du discours des patients : « moi il me dit cela, moi il me dit d’autres choses ». Elles permettent également de lutter contre le clivage que peut utiliser le patient comme moyen de défense face au traumatisme de l’annonce d’un diagnostic de maladie grave tel que le cancer, en resituant le patient dans une prise en charge globale au sein d’une équipe pluridisciplinaire. Ces consultations conjointes nécessitent, bien évidemment, un respect mutuel du travail de chacun et une possibilité d’échange des points de vue. 154 PO 393 L’ASSOCIATION DÉPRESSION ET TUBERCULOSE BENHIMA I., TAIBI H., OTHEMAN Y., BELBACHIR S., OUANASS A. Hôpital Universitaire Psychiatrique Ar-Razi, SALÉ, MAROC La tuberculose est un fléau social. Environ un tiers de la population mondiale est infectée par le Mycobacterium Tuberculosis. Son incidence au Maroc atteint 83 nouveaux cas pour cent mille habitants. Des études ont montré que les troubles dépressifs chez les patients tuberculeux étaient responsables d’une mauvaise compliance au traitement et qu’une bonne prise en charge de ses troubles améliorait l’adhérence thérapeutique et par conséquent le pronostic de la tuberculose. Objectif : nous avons mené une étude transversale descriptive et analytique afin d’évaluer la prévalence de la dépression chez des patients atteints de tuberculose. Méthodologie : nous avons recruté pour notre travail 100 patients hospitalisés au service de pneumo-phtisiologie du Centre Hospitalier Universitaire de Rabat. Le diagnostic de dépression a été posé par l’échelle Hamilton dépression. Le recueil des données sociodémographiques s’est fait par hétéro questionnaire. Résultats : en cours d’évaluation. PO 394 NEUROSYPHILIS ET TROUBLES PSYCHIATRIQUES RHOULAM H., KASMI F., SBAI S., BATTAS O., MOUSSAOUI D., EL YAZAJI M. Centre Psychiatrique Universitaire, CASABLANCA, MAROC Introduction : La neurosyphilis représente 70 % des manifestations de la syphilis tertiaire. Elle s’observe au décours d’une syphilis méconnue ou négligée, non ou insuffisamment traitée dans sa phase primaire ou secondaire. Elle regroupe classiquement : les méningites, les méningo-vascularites, la paralysie générale et le tabès, sans oublier la neurosyphilis asymptomatique. Elle peut se manifester par des signes psychiatriques qui peuvent prêter à confusion avec une pathologie psychiatrique. Objectif : Le but de cette étude est d’évaluer la fréquence et les caractéristiques cliniques de la neurosyphilis chez des patients admis en service de psychiatrie, les circonstances de découverte de l’infection, et l’évolution sous traitement. Méthodes : C’est une étude prospective sur 17 mois, réalisée au Centre Psychiatrique Universitaire Ibn Rochd de Casablanca ; nous avons inclus tous les patients hospitalisés depuis août 2007 à janvier 2009 pour un trouble psychiatrique chez qui une neurosyphilis a été diagnostiquée. Résultats : 06 cas de neurosyphilis confirmée ont été évalués, tous de sexe masculin, l’âge moyen de nos malades était de 46 ans, dont 2 mariés, 3 célibataires et un divorcé. La fréquence de patients avec la neurosyphilis parmi tous les patients hospitalisés durant cette période était de 0,5 %. Les motifs de consultation étaient comme suit : 2 patients admis pour agitation, délire, et hallucinations ; 2 patients pour symptômes dépressifs, et deux autres pour agitation seule, aucun d’entre eux ne présentait un trouble neurologique. Posters Le tableau clinique à l’admission : – trouble bipolaire 16 % – trouble démentiel : 16 % – trouble dépressif : 33 %, trouble schizophréniforme : 16 %, et agitation isolée : 16 %. Quatre patients ont bénéficié de trois cures de 10 jours de PeniG à un mois d’intervalle, à raison de 20MUI/J, un patient a bénéficié de deux cures et un autre d’une seule cure. Après traitement 05 cas se sont bien améliorés, le 6e avait une amélioration partielle malgré 3 cures. PO 395 CARENCE EN VITAMINE B 12 ET SCHIZOPHRÉNIE : À PROPOS D’UN CAS BENHIMA I., OUANASS A., OTHEMAN Y., OUTARAHOUT M., TOUFIQ J. Hôpital Universitaire Psychiatrique Ar-Razi, SALÉ, MAROC La carence en vitamine B12 est fréquente. La gravité potentielle de ses complications en particulier neuropsychiatrique (sclérose combinée médullaire) mais également hématologiques (pancytopénie, pseudomicroangiopathie thrombotique) invite à la dépister chez les sujets à risque surtout en milieu psychiatrique. En effet, la carence en vitamine B12 est responsable d’une augmentation du taux d’hémocystéine. Cet acide aminé, à taux élevé devient une substance neurotoxique et perturbe la neuromédiation. Il est aussi associé à la schizophrénie surtout chez le sujet jeune. Nous allons illustrer les interactions entre la carence en vitamine et la schizophrénie à travers le cas clinique d’un patient schizophrène chez qui nous avons découvert une carence en vitamine B 12 devant un syndrome neuro-anémique. PO 396 TROUBLE ANXIEUX ET ASPECTS PSYCHOSOCIAUX DU PSORIASIS OUTARAHOUT M., OTHEMAN Y., LAGDAS E., OUANASS A. Hôpital Universitaire Psychiatrique Arrazi, SALÉ, MAROC Le psoriasis est une affection inflammatoire courante de la peau qui touche 1 % de la population générale. Il n’existe pas de traitement curatif et bien qu’elle présente une cause génétique, son étiologie est principalement multifactorielle. Les études laissent supposer que les troubles anxieux pérennisent ou aggravent cette affection. Il existe certainement un lien de cause à effet. L’objectif de notre étude est de déterminer la prévalence des troubles anxieux et les aspects psychosociaux (facteurs de stress) chez des patients psoriasiques suivis dans le service de dermatologie du CHU Ibn Sina de Rabat. Les patients ont été évalués par un questionnaire préétabli par les auteurs, ainsi que par l’échelle d’Hamilton de l’anxiété. Les résultats sont en cours. L’intérêt est d’objectiver l’importance d’une prise en charge conjointe (dermatologue et psychiatre) de ces patients. PO 397 ÉVOLUTION À COURT TERME DES DIMENSIONS DÉPRESSIVE ET APATHIQUE APRÈS UN ACCIDENT VASCULAIRE CÉRÉBRAL MOR C. (1), BENOIT M. (1), LACHAUD S. (2), MAHAGNE M.H. (2), PRINGUEY D. (1) (1) Clinique de Psychiatrie et de Psychologie Médicale, Pôle des Neurosciences Cliniques, Hôpital Pasteur, NICE, FRANCE (2) Unité Neurovasculaire, Hôpital Saint Roch, NICE, FRANCE Les accidents vasculaires cérébraux (AVC) ont un impact psychologique bien décrit, mais les dimensions symptomatiques dépressives et apathiques après un AVC sont moins bien connues. Méthode : 46 patients admis pour AVC constitué ont été évalués avec une échelle de dépression (MADRS), d’anxiété (Covi) et l’Inventaire Apathie, et suivis pendant 6 mois. Le but était de préciser l’évolution des dimensions dépressive et apathique, leur séméiologie et les liens entre elles. Résultat : 46 % des patients ont présenté pendant le suivi un état dépressif défini par les critères DSMIV de l’état dépressif secondaire à une affection médicale générale associé à un score à la MADRS > 6. Chez 95 % d’entre eux les signes sont apparus avant le 3e mois. Le pourcentage de patients déprimés a décru avec le temps, 50 % d’entre eux étant en rémission à 6 mois. La sensibilité et spécificité des symptômes dépressifs dépendent du moment de l’évaluation. Les signes précoces associés significativement au maintien d’un état dépressif à 6 mois étaient l’humeur triste, la labilité émotionnelle, les troubles du sommeil et de l’appétit. L’état dépressif isolé précoce tend à évoluer favorablement vers une régression partielle ou totale dans 50 % des cas. Cependant il s’agissait de patients plus jeunes et moins handicapés que dans la moyenne française des AVC, donc avec un risque réduit de dépression. La fréquence de l’apathie post-AVC augmente avec le délai après l’AVC : 60 % des patients apathiques à 6 mois étaient asymptomatiques précocement. Discussion : L’apathie post-AVC est fréquente : – d’apparition précoce et associée à la dépression, aggravant son pronostic évolutif, – ou d’apparition retardée par rapport à l’AVC sans association à la dépression, davantage d’origine lésionnelle. Dans les deux cas elle est associée à des scores de dépressions plus sévères qu’en l’absence d’apathie et une évolution moins favorable de ces scores. Plusieurs approches sont efficaces dans le traitement de la dépression post-AVC, ce qui n’est pas le cas pour l’apathie, qui a un impact négatif supérieur à celui de la dépression isolée avec une faible preuve d’efficacité des psychotropes. Sa prise en charge reste à codifier, en axant sur les interventions psychothérapeutiques et comportementales. PO 398 DÉCOUVERTE D’UNE ADRÉNOLEUCODYSTROPHIE À L’OCCASION D’UNE SYMPTOMATOLOGIE MANIAQUE FABRE D. (1), LANGLOIS THERY C. (2), DE LAAGE T. (1), WALLACH C. (1), FOULDRIN G. (1), GUYANT-MARÉCHAL L. (2), GUILLIN O. (1) (1) Centre Hospitalier du Rouvray, SOTTEVILLE LES ROUEN, FRANCE (2) CHU Charles Nicolle, ROUEN, FRANCE 155 8e Congrès de l’Encéphale L’adrénoleucodystrophie est une maladie génétique récessive liée à l’X secondaire à des mutations du gène ABCD1 dont la conséquence est un déficit de la béta-oxydation peroxysomale des acides gras à très longue chaîne qui s’accumulent essentiellement dans les tissus des surrénales, la myéline du système nerveux central et les cellules de Leydig. M. B. est âgé de 40 ans, n’a pas d’antécédents personnels psychiatriques et consulte pour la première fois à l’âge de 39 ans pour agitation psychomotrice, desinhibition instinctuelle, abus récent de toxiques et variation diurne de la vigilance. Le diagnostic alors posé est celui de premier épisode maniaque qui sera traité par acide valproique. L’aggravation des symptômes entraînera l’hospitalisation 6 mois après le début des troubles. L’examen montre alors une désorientation temporo-spatiale, une excitation psychomotrice avec une logorrhée, des coqs à l’âne, une écholalie, une familiarité, et une insomnie totale. Les antécédents familiaux retrouvent : un frère suicidé à 22 ans qui présentait une insuffisance surrénale et des troubles du comportement, deux oncles maternels décédés : pour l’un à 9 ans d’une insuffisance surrénale aiguë et pour l’autre à 40 ans avec des troubles neuropsychiatriques, un frère de la grand-mère maternelle décédé d’une insuffisance surrénale. Le scanner cérébral était normal mais l’IRM cérébrale montrait, sur les séquences T2, d’importants hypersignaux Flair de la substance blanche sus tentoriels, de topographie frontale antérieure et pariéto-occipitale. Chez M. B. les éléments évocateurs d’adrénoleucodystrophie étaient les antécédents familiaux et l’atypicité de la présentation clinique. Le diagnostic d’adrénoleucodystrophie liée à l’X sera confirmé par l’augmentation des acides gras à très longue chaîne et la présence de mutations sur le gène ABCD1. Ce cas clinique illustre la nécessité d’explorer de façon extensive tant du point de vue des antécédents familiaux que de l’imagerie les troubles bipolaires d’apparition tardive et souligne les parentés symptomatiques entre certains signes frontaux et la symptomatologie maniaque. PO 399 DÉPRESSION ET TROUBLES ANXIEUX DANS LE CONTEXTE DE L’INFECTION PAR LE HIV ADALI I. (1), BOUTABIA S. (1), MANOUDI F. (1), ASRI F. (1), TAZI I. (1), TASSI N. (2) (1) Équipe de recherche pour la santé mentale, Faculté de Médecine et de Pharmacie, MARRAKECH, MAROC (2) Service de maladies infectieuses, CHU Mohamed VI, MARRAKECH, MAROC Introduction : La prévalence de la dépression chez les patients infectés par le VIH varie entre 20 et 32 % selon les études. Il a été démontré que cette comorbidité influence le pronostic de l’infection par le HIV. D’où l’intérêt de cette étude menée dans le but de déterminer la prévalence de la dépression chez les patients infectés par le VIH et de tracer le profil de ces patients (étude toujours en cours). Patients et méthodes : Étude prospective menée en service des maladies infectieuses au CHU Mohamed VI à Marra156 kech ; nous avons recensé jusqu’à présent 18 patients. Tous les patients ayant une infection par le HIV ont été inclus. Le diagnostic de troubles anxieux et dépressifs a été fait selon les critères DSM IV. Résultats : L’âge de la population étudiée varie entre 28 et 50 ans, (âge moyen = 39 ans). La majorité de sexe féminin, mariés dans 40 %. Le tiers est sans profession, les deux tiers étaient analphabètes. La moitié des patients seulement avait annoncé leur maladie à leur entourage. La prévalence de l’épisode dépressif majeur et de la dysthymie était de 33,3 % respectivement. La durée entre la déclaration de l’infection par le HIV et le début des troubles dépressifs était en moyenne de 17 mois pour l’EDM et 6 mois pour la dysthymie. Discussion : La prévalence des troubles anxieux et dépressifs peut aller jusqu’à 50 % (30 % pour l’EDM et 25 % pour la dysthymie). L’utilisation des traitements immunosuppresseurs, les manifestations neuropsychiatriques du sida, et la comorbidité avec les troubles addictifs ; notamment l’usage de drogues injectables, peuvent être à l’origine de la dépression chez les patients infectés par le VIH. La dépression influence le cours évolutif de l’infection par le HIV par augmentation du nombre d’hospitalisations, non adhérence au traitement, et accentuation des conduites à risque et addictives. Conclusion : Le diagnostic précoce de la dépression chez les patients infectés par le VIH est un élément important pour une bonne prise en charge de ces patients. PO 400 TROUBLES PSYCHOTIQUES ET ÉPILEPSIE ADALI I. (1), BOUHARNA T. (1), BOUTABIA S. (1), ASRI F. (1), MANOUDI F. (1), TAZI I. (1), ADALI N. (2), KISSANI N. (2) (1) Équipe de recherche pour la santé mentale, Faculté de Médecine et de Pharmacie, MARRAKECH, MAROC (2) Service de neurologie, CHU Mohamed VI, MARRAKECH, MAROC Introduction : La prévalence globale des troubles psychiatriques chez les épileptiques est estimée entre 20 et 30 % selon les études. D’où l’intérêt de ce travail réalisé dans le but d’évaluer la fréquence des troubles psychiatriques chez les épileptiques, et de déterminer leurs types. Patients et Méthodes : Étude prospective menée en consultation de neurologie du CHU Mohamed VI à Marrakech, sur un échantillon de 40 patients épileptiques. Résultats : La moyenne d’âge était de 35 ans, avec des extrêmes entre 22 et 53 ans, de sexe masculin dans 52 %, célibataires dans les deux tiers des cas, sans profession dans 33 %. Le tiers avait des conduites addictives (tabac chez 20 %, alcool chez 9 % et cannabis chez 1 %). L’épilepsie temporale était le type le plus prédominent chez 65 %. La moyenne de durée d’évolution de l’épilepsie était de 10 ans, avec des extrêmes entre 2 et 20 ans. Les troubles psychotiques diagnostiqués étaient les troubles inter-ictaux chez le tiers des cas : irritabilité dans 5 %, délire polythématique flou mal systématisé avec hallucinations auditives dans 20 %, schizophrénie dans 5 %. Les troubles post-ictaux étaient diagnostiqués chez les deux tiers, à type d’agitation et confusion post critique chez 20 %, délire polythématique de grandeur et mystique chez 40 % et excitation maniaque chez 10 %. Posters Discussion : Les troubles psychiatriques sont très fréquents dans l’épilepsie et sont classés en préictales, ictales, postictales et interictales. Leur diagnostic et leur traitement sont des éléments primordiaux dans la prise en charge globale de l’épilepsie. La relation physiopathologique entre troubles psychiatriques et épilepsie n’est pas clairement élucidée. Le syndrome de psychose postictale représente 25 % de l’ensemble des troubles psychotiques observés dans l’épilepsie. Le rôle des traitements antiépileptiques a été évoqué dans la genèse des psychoses au cours des épilepsies : 15 % de psychoses sont reliés à la prise d’anticonvulsivants classiques. D’autre part, les antipsychotiques abaissent le seuil épileptogène, ce qui constitue la difficulté de prise en charge de ces troubles. Conclusion : La recherche des troubles psychotiques chez les patients épileptiques doit être systématique dans la prise en charge globale des épilepsies. PO 401 MYASTHÉNIE ET DÉPRESSION ADALI I. (1), MANOUDI F. (1), ASRI F. (1), TAZI I. (1), CHRAA M. (2), HAJJAJ I. (2), KISSANI N. (2) (1) Équipe de recherche pour la santé mentale, Faculté de Médecine et de Pharmacie, MARRAKECH, MAROC (2) Service de Neurologie, CHU Mohamed VI, MARRAKECH, MAROC Introduction : La myasthénie est une maladie chronique grave, souvent comorbide avec les troubles anxieux et dépressifs. Afin d’élucider cette association, nous rapportons le cas clinique de Mlle S. E, âgée de 20 ans, célibataire, qui avait développée en 2007 des symptômes dépressifs : humeur dépressive, perte de l’appétit, insomnie et fatigabilité, associés à des symptômes anxieux. Un mois après, elle a présenté les premiers symptômes évoquant une myasthénie, confirmée après par des critères cliniques, le test à la Prostigmine qui était positif, le dosage des Anticorps anti Acétylcholine > 100 nmol/l et l’EMG qui objectivé un bloc postsynaptique de type myasthénique. L’évolution de la myasthénie était progressive, aggravée en 2009 par des troubles respiratoires nécessitant son hospitalisation en service de neurologie. De façon concomitante, elle a développé encore une fois un épisode dépressif majeur retenu sur les critères DSM IV. Le score de l’échelle Hamilton dépression était de 20. La patiente était mise sous tianeptine : 37,5 mg/j pour sa dépression, et sous pyridostigmine (Mestinon 60 mg) : 8cp/j et corticothérapie : 25 mg/j pour sa myasthénie. Discussion : Plusieurs études ont montré qu’il existe une forte comorbidité entre myasthénie et troubles dépressifs : 33 %. Cette relation est intriquée et n’est pas bien élucidée ; d’une part, les symptômes dépressifs peuvent être une cause de retard diagnostic surtout en début de la maladie myasthénique, et d’autre part, les symptômes dépressifs d’asthénie et fatigabilité peuvent être sous diagnostiqués chez le myasthénique. Le traitement antidépresseur doit être conduit de façon prudente vue le risque d’aggravation de la symptomatologie neurologique. Conclusion : Études prospectives et randomisées doivent être réalisées pour améliorer la prise en charge de ces patients. PO 402 MANIFESTATION PSYCHIATRIQUE D’UN SYNDROME NEUROLOGIQUE PARANÉOPLASIQUE : À PROPOS D’UN CAS CHEIKHROUHOU M.R., COURTIAL B. Centre Psychothérapique de Nancy, LAXOU, FRANCE Introduction : Les syndromes neurologiques paranéoplasiques sont des affections qui surviennent à l’occasion d’un cancer et qui ne s’expliquent pas par les mécanismes habituels des pathologies liées aux cancers. Nous rapportons le cas d’une patiente qui a présenté des manifestations psychiatriques révélatrices d’un syndrome neurologique paranéoplasique. Observation clinique : En mai 2009, Mme S. est hospitalisée en psychiatrie à la suite d’une tentative de suicide par défenestration. À l’entrée, la patiente présentait un épisode dépressif avec ralentissement psychomoteur marqué, un faciès peu expressif, donnant une impression de tristesse, une lenteur des processus intellectuels avec des troubles de la concentration et du jugement. Sous traitement antidépresseur, on a noté une légère amélioration de la symptomatologie dépressive au cours des trois premières semaines, suivie par la suite par l’aggravation rapidement progressive des troubles cognitifs. Devant la suspicion d’un tableau démentiel chez une patiente jeune, un bilan étiologique a été réalisé, révélant la présence d’un syndrome neurologique paranéoplasique avec positivité des anticorps anti-Yo. La recherche de la tumeur causale reste en cours. Discussion : Les anticorps antionconeuronaux sont des anticorps présents dans le sérum des patients et qui réagissent contre un antigène commun à la tumeur et au système nerveux, provoquant ainsi les symptômes du syndrome neurologique paranéoplasique. Parmi les anticorps antionconeuronaux, les anticorps anti-Yo sont constamment associés à une ataxie cérébelleuse subaiguë et sont généralement révélateurs d’un cancer des ovaires, du sein ou de l’utérus. L’originalité de notre observation est que les anticorps antiYo ont été associés à un tableau psychiatrique évoquant un épisode dépressif atypique avec syndrome démentiel d’aggravation rapidement progressive. Conclusion : La méconnaissance d’une pathologie « organique » sous-jacente à des troubles d’allure psychiatrique peut conduire à des pertes de chances pour le patient du fait de l’absence de mise en place d’un traitement étiologique adéquat. Notre observation souligne la nécessité d’éliminer une étiologie organique devant des atypies sémiologiques, une mauvaise réponse ou une aggravation sous traitement. PO 403 INCIDENCE DES TROUBLES DU SOMMEIL EN ÉTABLISSEMENT DE SANTÉ MENTALE HOUOT J.S. Clinique Le Sermay, HAUTEVIILE-LOMPNES, FRANCE 157 8e Congrès de l’Encéphale Dans une clinique psychiatrique de 68 lits, les troubles du sommeil (syndrome obstructif d’apnées du sommeil, syndrome des jambes sans repos, hypersomnie idiopathique) sont une composante majeure dans notre pratique psychiatrique quotidienne. Nous notons une prévalence importante > 20 – 25 % de patients atteints de troubles majeurs du sommeil qui aggravent ou maintiennent voire simulent des troubles psychiatriques (dépression, troubles bipolaires, addictions, voire troubles psychotiques chroniques). Certains traitements psychiatriques efficaces créent malheureusement des troubles métaboliques qui amènent à une obésité ce qui aggrave les troubles respiratoires du sommeil ou bien stimule les impatiences des membres inférieurs nocturnes. Le traitement de ces troubles du sommeil améliore nettement la clinique asthénique prévalente ce qui permet souvent de diminuer les sédatifs et les produits addictifs et de majorer l’efficacité des antidépresseurs et des thymorégulateurs ou d’une psychothérapie. Les troubles du sommeil sont très souvent présents en clinique psychiatrique sans recevoir une attention clinique à la recherche d’une étiologie nocturne. Il est donc important d’être attentif à des signes résiduels dépressifs ou à des pathologies décrites comme « résistantes » qui peuvent évoquer des troubles du sommeil occultes. Ces pathologies du sommeil sont transnosologiques et nous interrogent sur notre art médical : améliorer la qualité de vie du patient sujet. Il nous paraît important qu’un dépistage oxymétrique ou polygraphique des troubles du sommeil soit fait au moindre doute dans un contexte multidisciplinaire en lien étroit avec l’équipe psychiatrique et que les patients bénéficient rapidement des soins adaptés nécessaires. PO 404 LE SYNDROME DÉPRESSIF : MANIFESTATION AIGUË D’UN NEUROBEHÇET BEN YOUNES S., BOUHLEL S., FARHAT E., MELKI W., EL-HECHMI Z. Hôpital Razi, La Manouba, TUNIS, TUNISIE Pendant les dernières années, un intérêt accru a été porté aux manifestations psychiatriques de la maladie de Behçet. En effet, Les troubles psychiatriques sont retrouvés chez 5-25 % des patients (Wechsler B 2008). Les troubles dépressifs sont les plus fréquents. Dans la littérature les symptômes psychiatriques sont le plus souvent cités comme étant en rapport avec le retentissement psychologique de cette affection lourde et invalidante et sont surtout observés au cours de l’évolution à long terme de la maladie. Dans ce travail nous rapportons le cas d’une patiente chez qui le diagnostic de neuro Behçet a été révélé suite à l’apparition d’un épisode dépressif associé à des convulsions. Cas clinique : Melle B. D est âgée de 18 ans, célibataire et sans antécédents psychiatriques ni personnels ni familiaux. Cette patiente a été hospitalisée à l’âge de 12 ans en milieu neurologique pour une meningo-encéphalite lymphocytaire confirmée par l’IRM cérébrale. Le diagnostic étiologique était 158 négatif. À l’âge de 16 ans, elle a présenté une hémiparésie droite avec atteinte du nerf facial gauche avec de nouvelles lésions parenchymateuses à l’IRM cérébrale de contrôle. Le bilan étiologique était toujours négatif. Un an après, la patiente a présenté brutalement un épisode dépressif majeur avec des caractéristiques psychotiques congruentes à l’humeur associé à des convulsions. Le tableau s’est enrichi par la suite par l’apparition d’une aphtose bipolaire avec à l’examen des lésions de pseudo-folliculites. Le diagnostic de maladie de Behçet a été alors retenu. La patiente a été traitée à la phase aiguë par des bolus de corticoïdes puis mise sous traitement de fond à base de colchicine, de corticoïdes et d’antidépresseurs. La patiente a gardé une hémiparésie droite séquellaire avec des symptômes dépressifs résiduels. En conclusion, les symptômes dépressifs au cours de la maladie de Behçet ne constituent pas seulement une complication évolutive des séquelles motrices et de l’altération de la qualité de vie mais peuvent aussi apparaître d’une façon précoce inaugurant d’authentiques poussées de la maladie. PO 405 TROUBLE BIPOLAIRE ET SCLÉROSE EN PLAQUES : À PROPOS D’UN CAS BEN YOUNES S., BOUHLEL S., FARHAT E., MELKI W., EL-HECHMI Z. Hôpital Razi, La Manouba, TUNIS, TUNISIE Les troubles psychiatriques au cours de la sclérose en plaques (SEP) ont été signalés depuis 1926 par Cottrel et Wilson. Jusqu’à 50 % des patients atteints de cette maladie présentent des signes psychiatriques, pouvant inclure des manifestations psychotiques ou thymiques (Ron MA 1992). La survenue d’accès maniaques a été rapportée par plusieurs études (Peslow et al., 1981 ; Grafield et al., 1985 ; Kentus et al., 1985). Joffe et al. (1987) ont diagnostiqué, dans une étude concernant 100 patients atteints de SEP, 13 cas de troubles bipolaires (13 %), contre 1 % dans la population générale. Hutchinson et al. (1993) ont rapporté des cas de patients où un trouble bipolaire type I ou II précédait de plusieurs années la symptomatologie neurologique avec des antécédents familiaux de trouble bipolaire dans 1,2 % des cas. Dans ce travail, nous rapportons le cas d’une patiente qui a présenté deux ans après le diagnostic de SEP un accès maniaque. Il s’agit d’une patiente âgée de 21 ans, aux antécédents familiaux de trouble psychotique avec un frère décédé par suicide à l’âge de 32 ans. Dans ses antécédents personnels, on trouve une symptomatologie neurologique évoluant par épisodes spontanément résolutifs depuis l’âge de 19 ans. Elle a été hospitalisée en neurologie à l’âge de 20 ans pour une lourdeur de l’hémicorps gauche. Le diagnostic de SEP a été retenu. La patiente a été traitée pendant un an par des bolus de corticoïdes mensuels. Quelques semaines après l’arrêt des corticoïdes, elle a présenté un syndrome d’excitation psychomotrice évoquant un syndrome maniaque franc. La patiente s’est améliorée sous halopéridol et acide valproïque. À travers ce cas clinique et en fonction des données de la littérature, nous allons discuter les différentes hypothèses Posters éthiopathogéniques pouvant expliquer l’association de ces deux entités. PO 406 MALFORMATION D’ARNOLD CHIARI ET TROUBLES PSYCHOTIQUES : À PROPOS D’UN CAS MINIAOUI S., SOUISSI S., CHOUBANI Z., NACEF F. Hôpital Razi, LA MANNOUBA, TUNISIE La malformation d’Arnold Chiari se caractérise par l’allongement et la position anormalement basse du bulbe, de la moitié inférieure du quatrième ventricule et d’une partie du vermis cérébelleux au-dessous du trou occipital. L’association de cette malformation à des troubles psychiatriques n’a fait l’objet que de rares publications. Nous proposons de rapporter le cas clinique d’une patiente chez qui le diagnostic de schizophrénie a été retenu à l’âge de 32 ans, ayant présenté, 6 ans après, et suite à un traumatisme crânien de sévères troubles neurologiques. L’IRM cérébrale a mis en évidence une malformation d’Arnold Chiari. La relation entre malformation d’Arnold Chiari et troubles psychotiques reste mal déterminée mais cette observation soulève la question de l’intérêt des explorations neuroradiologiques chez des patients présentant une pathologie psychiatrique. PO 407 ASPECTS PSYCHOLOGIQUES DES PARAPLÉGIES TRAUMATIQUES KARROURI R., KARROURI R., YAHIA A., MEHSSANI J., BICHRA M.Z., FAJRI A. Hôpital Militaire d’Instruction Mohamed V, RABAT, MAROC Les paraplégies traumatiques sont responsables d’une souffrance physique et psychique, intense et durable. Cette souffrance psychologique se manifeste à trois niveaux : – une altération de la qualité de vie de ces patients ; – la survenue de troubles dépressifs (prévalence de 11,4 % sur un an d’évolution) ; – et la perturbation de leur environnement social et familial. Le but de ce travail est de rapporter, à travers trois cas cliniques, l’expérience du service de psychiatrie de l’Hôpital Militaire d’Instruction Mohamed V dans la prise en charge des victimes de paraplégies traumatiques et de montrer les différents aspects de l’intervention du psychiatre dans le cadre de la psychiatrie de liaison. PO 408 ASTHME ET DÉPRESSION OUERIAGLI NABIH F., TOUHAMI M., LAFFINTI A., EL IDRISSI M.A. Service de Psychiatrie, Hôpital Militaire Avicenne, MARRAKECH, MAROC L’asthme est une maladie inflammatoire chronique des voies respiratoires. L’anxiété et la dépression représentent les troubles psychopathologiques les plus fréquemment retrouvés chez les asthmatiques. Cette comorbidité est estimée selon la littérature de 30 à 63 %. Le but de notre travail est d’évaluer la fréquence de la dépression et/ou l’anxiété chez les patients asthmatiques et de déterminer l’influence de ces deux troubles sur l’exacerbation des crises d’asthme. Nous avons mené une étude auprès de 60 patients asthmatiques suivis au service de pneumologie et vus en consultation psychiatrique pendant une durée de six mois. Le diagnostic de la dépression a été posé selon les critères DSM IV-TR, la sévérité de la dépression a été évaluée par l’échelle de Hamilton dépression, la sévérité de l’anxiété a été évaluée par l’échelle de Hamilton anxiété. La dépression reste fréquente chez les asthmatiques, d’où l’intérêt de diagnostiquer tôt cette pathologie pour optimiser l’adhérence au traitement de fond de l’asthme et améliorer la qualité de vie de ces patients. PO 409 ÉCHELLE DE LA DÉPRESSION ET FORMES GÉNÉTIQUES DE LA MALADIE DE PARKINSON FARHAT E. (1), BEN YOUNES S. (1), HENTATI F. (2), EL-HECHMI Z. (1) (1) Hôpital Razi, La Manouba, TUNIS, TUNISIE (2) Institut National de Neurologie, TUNIS, TUNISIE La maladie de Parkinson est une affection neurodégénérative la plus fréquente des syndromes parkinsoniens. Elle est caractérisée sur le plan clinique par des signes moteurs, dominés par la triade symptomatique : tremblement de repos, akinésie et rigidité, et par des signes non moteurs dont la dépression rapportée chez un malade sur deux. La maladie de Parkinson est familiale dans 5 à 10 % des cas. Il existe actuellement plusieurs formes génétiques dont la plus fréquente en Tunisie est la PARK8, en rapport avec une mutation G2019S du gène LRRK2. Le but de ce travail est d’évaluer le syndrome dépressif en utilisant l’échelle de dépression gériatrique (GDS) chez 100 parkinsoniens tunisiens, et de corréler cette échelle à la forme génétique, à l’MDS-UPDRS moteur et à la durée d’évolution de la maladie. Enfin, une étude comparative des différents paramètres étudiés (GDS, MDS-UPDRS…) sera effectuée entre les formes familiales et les formes sporadiques. PO 410 UN SYNDROME DE KLÜVER-BUCY RÉVÉLATEUR D’UNE MALADIE D’ALZHEIMER MAHMOUDI R., AESCHIMANN M., MORRONE I., VAN HAECK C., TALBOT C. CHU Reims, REIMS, FRANCE Introduction : D’une façon générale, l’évaluation neuropsychologique, l’imagerie cérébrale et l’anamnèse suffisent à poser un diagnostic de présomption de maladie d’Alzheimer (MA). Cependant certaines formes atypiques peuvent se manifester d’emblée par des troubles psycho-comportementaux (TPC) mimant une pathologie psychiatrique. 159 8e Congrès de l’Encéphale Fait Clinique : Nous rapportons le cas d’un patient âgé de 76 ans dont l’histoire a débuté par des TPC à type d’agitation, hyperoralité, désinhibition psychomotrice. L’anamnèse retrouvait une notion d’hypersexualité. L’examen somatique objectivait un syndrome extrapyramidal au membre supérieur droit. Le bilan neuropsychologique objectivait un profil mnésique de type hippocampique associé à un syndrome dyséxécutif et une atteinte lexico-sémantique. Le bilan biologique initial était sans particularité. Les sérologies tréponématoses étaient négatives. Le dosage des biomarqueurs du LCR retrouvait une protéine B-amyloïde diminuée. Les autres biomarqueurs étaient normaux (Tau, Tau-P et NSE). La protéine 14-3-3 était négative. L’IRM cérébrale montrait une atrophie temporale bilatérale prédominante au niveau de la partie antéro-interne. La scintigraphie cérébrale retrouvait une hypofixation temporale antéro-interne. Discussion : Le syndrome de Klüver-Bucy (KBS) a été initialement décrit chez l’animal en 1939 après lobectomie bitemporale. Chez l’homme, le premier cas de KBS complet a été décrit en 1975. Ce syndrome regroupe six éléments : une hyperoralité, une modification du comportement alimentaire, un hypermétamorphosis, un émoussement affectif, une agnosie visuelle, une hypersexualité. L’existence d’au moins trois de ces éléments permet de porter le diagnostic de KBS. Dans notre cas, on peut donc retenir cette hypothèse. Les étiologies du KBS sont peu spécifiques comme l’encéphalite herpétique, l’encéphalopathie post-traumatique, la maladie de Pick, un accident vasculaire cérébral ou encore une épilepsie temporale. Dans la MA, ce syndrome semble exceptionnel. Le point commun de ces étiologies est une destruction ou un dysfonctionnement bilatéral du lobe temporal dans sa partie médiale. Conclusion : Devant des troubles psychiatriques atypiques, il semble intéressant d’explorer les pistes neurologiques. PO 411 AFFECTIONS THYROÏDIENNES ET TROUBLES PSYCHIATRIQUES MANAF S. (1), ZEROUALI N. (1), CHADLI A. (2), ELGHOMARI H. (3), FAROUKI A. (2), MOUSAOUI D. (1), YAZAJI M. (1) (1) Centre Psychiatrique Universitaire Ibn Rochd, CASABLANCA, MAROC (2) Service d’Endocrinologie CHU Ibn Rochd, CASABLANCA, MAROC (3) Service d’Endocrinologie CHU Ibn Rochd, CASBLANCA, MAROC Introduction : La fréquence des affections thyroïdiennes est en nette augmentation ces dernières années, il a été démontré dans la littérature que la comorbidité avec les affections psychiatrique est également en augmentation, rendant difficile la prise en charge pour l’endocrinologue mais aussi pour le psychiatre. Objectif : Déterminer la fréquence des troubles psychiatriques chez les patients souffrant de dysthyroïdie. Méthodes : Étude transversale menée au service d’endocrinologie du CHU Ibn Rochd de CASABLANCA 160 Échantillon : patient consultant soufrant de dysthyroïdie dont la taille est de 100 patients. Critères d’exclusion : comorbidité avec les affections neurologiques, ATCD d’un traumatisme crânien. Moyens d’évaluations : questionnaire comportant une partie sociodémographique, les ATCD médicaux-chirurgicaux et psychiatriques, et le MINI pour le diagnostic de toutes les affections psychiatriques. Les résultats sont en cours et seront communiqués ultérieurement. PO 412 LES TROUBLES PSYCHIATRIQUES RÉVÉLANT UN ACCIDENT VASCULAIRE CÉRÉBRAL ISCHÉMIQUE CHRAA M., MEBROUK Y., KISSANI N. CHU Mohamed VI, MARRAKECH, MAROC Introduction : Dans notre contexte comme partout dans le monde, les accidents vasculaires cérébraux ischémiques représentent un véritable problème de santé publique. Le mode de révélation le plus fréquent est un déficit moteur plus ou moins lourd. Objectif : Souligner l’importance de penser à l’AVC en cas de troubles psychiatriques d’installation brutale surtout chez le sujet à risque, et donc l’intérêt de l’éliminer par une imagerie d’urgence. Méthodes : Il s’agit d’une étude rétrospective portant sur 352 malades hospitalisés pour un AVCi, et s’étalant sur une période de 9 ans de janvier 2000 à décembre 2008. Faite en service de Neurologie CHU Mohamed VI de Marrakech. Résultats : Pendant les années d’étude 28 cas parmi les 352 patients se sont présentés pour des troubles psychiatriques isolés (8 %), ils étaient répartis en 18 hommes et 10 femmes avec un sex-ratio était de 1,8 en faveur des hommes, l’âge moyen était de 54,7 ans, 60 % était d’origine urbaine. L’HTA était présente comme antécédent chez 42 % des patients et était de ce fait le principal facteur de risque. Tous les malades présentaient une symptomatologie associant une agitation psychomotrice avec désorientation temporospatiale, et 19 d’entre eux présentaient également un délire et des hallucinations visuelles et auditives. La TDM cérébrale faite en urgence a révélé un AVCi intéressant le lobe temporal dans 10 cas, une lésion bilatérale des lobes frontaux dans 4 cas, le thalamus dans 2 cas, et était normale dans 12 cas car faite précocement. L’étiologie retenue était une cardiopathie emboligène dans 12 cas et une athérosclérose dans 16 cas. Aucun malade n’avait rapporté un syndrome démentiel précédent la symptomatologie. L’évolution sous traitement était favorable pour 22 malades, alors que 6 ont gardé des séquelles cognitives. Conclusion : Les troubles psychiatriques révélateurs d’un AVCi sont rares et peu de revues de la littérature ont été trouvées ; toutefois cette étiologie vue sa fréquence et les lourdes conséquences d’un diagnostic tardif ou voire même d’une méconnaissance du praticien de son existence, doit être systématiquement recherchée et éliminée. Posters PO 413 CARACTÉRISTIQUES SOCIODÉMOGRAPHIQUES, PSYCHOPATHOLOGIQUES ET CRIMINOLOGIQUES DES FEMMES AUTEURS D’AGRESSIONS SEXUELLES LECAME C. (1), DELAMILLIEURE P. (2), HIBAUT F. (3) (1) CHU de Caen, CAEN, FRANCE (2) Département Hospitalo-Universitaire de Psychiatrie, CHU de Caen, CAEN, FRANCE (3) CHU Charles Nicolle, INSERM U614, ROUEN, FRANCE La prise en charge d’une femme auteur d’inceste, rencontrée dans le cadre d’une injonction de soins, nous a conduit à nous intéresser à la criminalité sexuelle féminine et à réaliser une revue de la littérature sur le sujet. Il en ressort un consensus au niveau des données sociodémographiques, psychopathologiques et criminologiques. Ainsi, les femmes auteurs d’agressions sexuelles présentent de nombreuses carences (sociales, éducatives, affectives) en lien avec l’instabilité de leur famille d’origine. Le dysfonctionnement intrafamilial est révélé par la récurrence de problématiques alcooliques et de violences. De plus, ces femmes ont pour la plupart des antécédents personnels de victimisation (abus physiques ou le plus souvent sexuels). S’il n’est pas retrouvé de troubles psychopathologiques associés prévalents, les femmes délinquantes sexuelles présentent néanmoins une vulnérabilité psychologique en lien avec la précarité de leurs assises narcissiques. Leur vie sexuelle est par ailleurs chaotique et insatisfaisante. Concernant le modus operandi, l’agression sexuelle la plus fréquemment commise par les femmes s’avère l’inceste. La fréquence élevée du facteur de victimisation retrouvé chez les femmes abuseuses permet de poser l’hypothèse de la répétition transgénérationnelle des traumatismes à l’origine du passage à l’acte sexuel délictuel. En effet, leur histoire personnelle émaillée de carences et d’abus les renvoie à ces mêmes problématiques lorsqu’elles deviennent mères. Elles rejoueraient alors cette victimisation dont elles ont fait l’objet par le passé en s’identifiant à la fois au parent agresseur et à la victime qu’elles étaient. Les caractéristiques des victimes (enfants légitimes principalement) illustrent particulièrement bien la confusion des identités que présentent ces femmes et qui influencent leur mode opératoire. Ces constatations cliniques incitent à mener une réflexion sur les éventuelles possibilités d’anticipation de tels actes délictuels chez les femmes aux antécédents d’abus sexuels. Il s’agira notamment de leur proposer une intervention thérapeutique visant à les aider à acquérir une identité sexuelle féminine et une identité maternelle distinctes qui soient de qualité. PO 414 DIAGNOSTIC ET TRAITEMENTS DES DYSFONCTIONS SEXUELLES (DFS) CHEZ LE PATIENT SCHIZOPHRÈNE (PS) : ENQUÊTE DE TERRAIN, ÉTAT ACTUEL DES CONNAISSANCES MAILLARD F. CH Edouard Toulouse, MARSEILLE, FRANCE La schizophrénie et ses traitements constituent un désavantage majeur pour la sexualité des patients schizophrènes (50 à 85 % de DFS à partir de nos données bibliographiques) et donc pour leur qualité de vie. De plus a été avancé un lien entre DFS et observance des traitements. Dès lors se pose la question de leur diagnostic et de leur traitement. Nous avons voulu connaître les pratiques de nos collègues psychiatres à ce sujet grâce à une enquête de terrain auprès de 25 d’entre eux à partir d’une interview de 30 mn guidée par un questionnaire. Notre enquête retrouve peu de cas de DFS diagnostiqués par les psychiatres interviewés, une attitude ambivalente face à leur diagnostic et leur traitement et un faible taux de plaintes spontanées des patients. Il appartiendra donc au praticien d’aborder la question et d’évaluer la DFS. L’orientation thérapeutique dépend de cette évaluation. Elle doit être globale intégrant la dimension plurifactorielle (organique, psychogène et iatrogénique) des DFS. Ces réponses thérapeutiques s’adressent principalement aux patients investis dans une sexualité, il est donc essentiel d’apprécier l’importance que son patient accorde à la sexualité et de la place qu’elle occupe dans sa vie afin de la préserver au mieux. Cette préservation est un facteur d’observance et de qualité de vie. Concernant le traitement et la prévention des DFS, l’observance du traitement antipsychotique, à dose minimale et à l’origine du meilleur niveau de stabilisation et de tolérance apparaît être le premier traitement sexologique et donc le préalable avant d’envisager l’adjonction de réponses sexologiques spécifiques dont font partie les IPDE5. Ils doivent être utilisés comme un outil au sein d’une prise en charge intégrative qui tient compte du sujet, de sa partenaire et de la dynamique du couple. Cependant cette utilisation doit rester prudente (manque de recul et de pratique chez le PS). Enfin l’information adaptée au niveau cognitif des patients devrait avoir aussi une place de choix dans une politique sanitaire vis-à-vis des DFS du schizophrène compte tenu de la fréquence de l’ignorance et des fausses croyances dans cette population qui demeure vulnérable et particulièrement exposée au risque de grossesse non désirée, d’agression sexuelle et de IST. PO 415 RÉTRACTATION D’UNE DEMANDE URGENTE DE CHANGEMENT DE SEXE, « À MI-PARCOURS », APRÈS AUTOPRESCRIPTION HORMONALE PROLONGÉE RARI E., COUSSINOUX S., MACHEFAUX S., OLIÉ J.P., GALLARDA T. SHU – Centre Hospitalier Sainte-Anne, PARIS, FRANCE La persistance d’une demande de transformation hormonochirurgicale (THC) peut varier de manière considérable chez les patients se présentant comme atteints d’un trouble de l’identité de genre, soulignant l’importance de recommander une durée minimale d’évaluation avant toute prescription hormonale aux effets irréversibles. Des patients font ainsi une demande pressante d’hormonothérapie voire d’intervention chirurgicale, dès la première consultation, puis interrompent rapidement leur suivi. Parmi eux, certains auront préféré emprunter des filières de soins réputées pour leurs délais de 161 8e Congrès de l’Encéphale prescriptions plus rapides mais d’autres ont renoncé à leur projet de transformation, l’urgence à le mettre en œuvre pouvant alors s’inscrire dans un processus psychopathologique. Le pourcentage de personnes transsexuelles exprimant des regrets après THC est estimé entre 1 à 10 % dans la littérature mais rares sont les données concernant celles qui reviennent sur leur décision de réassignation à « mi-parcours », après une exposition prolongée à des traitements hormonaux. Nous rapportons l’observation d’un homme de 19 ans affirmant sa conviction de devoir entamer une procédure de THC dans les meilleurs délais, dès le premier contact auprès de notre équipe. Sa présentation clinique était alors évocatrice d’une problématique identitaire dépassant le cadre d’un trouble de l’identité de genre. Après quelques consultations, le patient interrompt le suivi, jugé trop long et fait le choix de s’auto-médiquer avec des œstrogènes à fortes doses. Il entreprend parallèlement des chirurgies esthétiques pour parfaire sa féminisation. Neuf ans plus tard, le même patient sollicite notre équipe car il explique regretter les démarches de féminisation entreprises et souhaite effectuer un bilan endocrinien afin de mesurer un éventuel effet délétère des traitements hormonaux sur sa santé. Il rapporte assumer avec sérénité son identité masculine et son homosexualité mais souffre d’une qualité de vie diminuée en raison de son apparence androgyne marquée. L’analyse de ce cas nous permet de discuter les enjeux actuels autour de la durée minimale d’évaluation des demandes de THC et souligne l’importance de l’identification minutieuse des facteurs d’insatisfaction et de regrets, à toutes les étapes de la réassignation. PO 416 LES DYSFONCTIONNEMENTS SEXUELS ET LA QUALITÉ DE VIE CHEZ LES JEUNES PATIENTS DÉPENDANTS À L’ÉTHANOL LADEA M., BRAN M., GROSU L.S. Hôpital Clinique "Prof. Dr Al. Obregia, BUCAREST, ROUMANIE Introduction : Les études dans la littérature de spécialité montrent que les hommes ayant une addiction à l’alcool présentent fréquemment des dysfonctionnements sexuels causés par l’alcool ; aussi, ont-ils une mauvaise qualité de vie. Objectifs : Notre étude se propose d’évaluer la qualité de vie et la prévalence des dysfonctionnements sexuels chez un groupe de jeunes patients ayant une addiction à l’alcool. Méthodologie : L’étude porte sur 127 patients de sexe masculin âgés de 18 à 45 ans, admis sous le diagnostic « Dépendance à l’éthanol (DSM-IV TR) ». Les patients ont été évalués selon un questionnaire d’autoévaluation sur la qualité de vie et sur sa satisfaction (Q-LES-Q-SF – Quality of Life Enjoyment and Satisfaction Questionnaire Short Form), ainsi que selon l’indice international de la fonction érectile (IIEF-15 – The International Index of Erectile Function). Résultats : L’âge moyen de ce groupe des patients est de 36,4 ans. Sur la totalité des patients, 62 % proviennent du milieu rural et 76 % ont un niveau intermédiaire d’éducation. Les patients ont consommé en moyenne 6 unités d’alcool par jour dans le mois qui a précédé l’admission. La plus fréquente pathologie somatique est hépatique. Les résultats obtenus 162 au questionnaire concernant la qualité de vie ont été très faibles, particulièrement en ce qui concerne les items reliés au travail, aux relations sociales et à la situation économique. Au questionnaire IIEF-15, 29 % des patients présentent un léger ou un moyen dysfonctionnement érectile, 31 % ont présenté des difficultés pour arriver à l’orgasme, 38,5 % – des problèmes liés au désir sexuel, 34 % – au déroulement d’un rapport sexuel satisfaisant. Conclusions : La moyenne d’âge peu élevée de ces patients comme les fréquentes comorbidités somatiques tirent un signal d’alarme sur les coûts sociaux et médicaux nécessaires. Il faut souligner l’importance de l’approche thérapeutique des dysfonctionnements sexuels associés à l’addiction afin d’améliorer l’adhérence au traitement, l’efficacité des thérapies pour la dépendance à l’éthanol aussi que la qualité de vie de ces patients. PO 417 LA FONCTION SEXUELLE MASCULINE AU COURS DE LA PHASE AIGUË DE LA SCHIZOPHRÉNIE : CORRÉLATIONS AVEC LES DONNÉES CLINIQUES AYACHI M., EL KISSI Y., GAABOUT S., EL HEDDA R., BEN HADJ ALI B. Service de psychiatrie, CHU Farhat Hached, SOUSSE, TUNISIE De nombreux travaux se sont intéressés à l’évaluation de la sexualité des patients atteints de schizophrénie, mais la majorité d’entre eux l’ont évalué alors que les patients étaient sous traitement neuroleptique, au cours de périodes stables de la maladie. Objectif : L’objectif de ce travail était d’évaluer la fonction sexuelle chez un groupe de patients de sexe masculin atteints de schizophrénie, au cours de la phase aiguë et non traitée de la maladie et d’en étudier les corrélations avec les données cliniques et évolutives et avec les scores de psychopathologie. Méthodologie : Il s’agit d’un échantillon consécutif de patients schizophrènes (DSM-IV), de sexe masculin, consultant dans le service de psychiatrie de Sousse, en phase aiguë de la maladie (BPRS ≥ 40), jamais traités ou en arrêt de traitement depuis au moins trois mois (N = 40). L’évaluation a porté sur une mesure de la psychopathologie (BPRS, PANSS, SAPS et SANS) et de la fonction sexuelle à l’aide de l’échelle de l’expérience sexuelle de l’Arizona (ASEX). Une dysfonction sexuelle est définie par un score total ≥ 19 ou un score ≥ 5 à au moins un item. Résultats : Le score global moyen de l’ASEX était de 11,38±3,10. Deux patients (5 %) seulement ont rempli les critères d’une dysfonction sexuelle. Ce score était corrélé négativement au score des symptômes positifs (p = 0,046 ; r = – 0,322) et positivement au score des symptômes négatifs (p = 0,048 ; r = 0,318) de la PANSS. Les scores du désir et de l’excitation étaient positivement corrélés aux scores respectifs de la SANS (p = 0,047 ; r = 0,312) et des symptômes négatifs de la PANSS (p = 0,018 ; r = 0,367). L’érection était positivement corrélée à l’âge (p = 0,033 ; r = 0,334), aux symptômes négatifs de la PANSS (p = 0,03 ; r = 0,339) et au score de la SANS (p = 0,039, r = 0,342). L’orgasme était Posters négativement corrélé au score de la BPRS (p = 0,047 ; r = – 0,320). La satisfaction était corrélée négativement aux symptômes positifs de la PANSS (p = 0,028 ; r = – 0,352) et positivement au score de la SANS (p = 0,021 ; r = 0,369). Conclusion : Nos résultats semblent suggérer, qu’en l’absence de traitement, la fonction sexuelle des schizophrènes serait rarement altérée, et corrélée au type de la symptomatologie aiguë, avec un rôle « bénéfique » des symptômes positifs et un rôle « délétère » des symptômes négatifs. PO 418 LA QUALITÉ DE VIE SEXUELLE DES PATIENTS INFECTÉS PAR LE VIH SBAI S. (1), RHOULAM H. (1), BERRADA S. (2), KADIRI N. (1) (1) Centre Psychiatrique Universitaire, CASABLANCA, MAROC (2) Centre d’Addictologie, CASABLANCA, MAROC Introduction : La qualité de vie sexuelle des personnes séropositives n’a reçu aucune attention pendant une longue période de l’épidémie et ce pour la haute mortalité rencontrée chez les personnes infectées par le VIH. Il a fallu attendre l’arrivée des trithérapies pour que la question de la sexualité des personnes séropositives surgisse dans les thèmes de recherches en sciences sociales et comportementales. Le but de notre travail est d’évaluer la qualité de vie sexuelle chez les personnes infectées par le VIH. Matériels et méthodes : Soixante patients séropositifs suivis au service des maladies infectieuses du Centre Hospitalier Universitaire Ibn Rochd de Casablanca ont accepté de participer dans notre étude. Un questionnaire pré-établi par les auteurs a permis d’identifier les caractéristiques sociodémographiques, ainsi que des renseignements concernant la sexualité des patients. Une version adaptée du « Intimate Relationship Scale » a été utilisée pour évaluer l’impact de l’infection VIH sur la vie sexuelle et relationnelle des patients ; elle contient 12 énoncés pour mesurer les changements de comportements, de sentiments et d’émotions sexuels suite à un événement. Résultats : L’âge moyen de notre échantillon est de 40,5 ans, la moitié de notre échantillon sont des hommes, 41,6 % de l’échantillon sont mariés, 41,6 % des patients rapportent une addiction actuelle, 83,3 % des inclus sont sous trithérapie. 76,6 % des femmes interrogées rapportent une baisse de la libido ; 70 % des hommes souffrent du trouble de l’érection. 78,3 % des inclus affirment ne pas avoir une activité sexuelle satisfaisante. 20 % de l’échantillon seulement ont déjà consulté chez un spécialiste. 53,3 % des inclus utilisent systématiquement le préservatif lors des rapports sexuels. Notre étude a montré une baisse d’intérêt des activités sexuelles après l’infection par le VIH chez presque les deux tiers des patients, cela est accompagné d’un plus grand investissement dans les relations affectives. Par contre on n’a pas noté un changement significatif en matière de communication et d’échange après l’infection par le VIH. PO 419 CRIMINALITÉ SEXUELLE ET « CASTRATION CHIMIQUE » : À PROPOS D’UN CAS CHEIKHROUHOU M.R., COURTIAL B. Centre Psychothérapique de Nancy, LAXOU, FRANCE Introduction : La criminalité de nature sexuelle est particulièrement grave par sa fréquence, son récidivisme et la qualité de ses victimes (femmes, enfants). Actuellement, environ 22 % des condamnés le sont pour des infractions sexuelles. La loi du 17 juin 1998 a institué un suivi socio-judiciaire pouvant comprendre une injonction de soins des condamnés pour infractions sexuelles afin de permettre leur prise en charge thérapeutique et sociale à leur sortie de prison. Cette prise en charge a deux objectifs fondamentaux : – Empêcher la récidive ; – Améliorer la qualité de vie du déviant sexuel et atténuer sa souffrance. Nous rapportons le cas d’un patient demandeur d’une prise en charge pour prévenir la récidive criminologique. Observation clinique : M. A., âgé de 53 ans, a été incarcéré pendant 12 ans pour viol commis par un ascendant ou personne ayant autorité sur la victime, un enfant âgé de 11 ans au moment des faits. Après sa libération, M. A., après information, est demandeur d’un traitement antihormonal pour l’aider à contrôler ses fantasmes et son comportement sexuel déviant. Il exprime une souffrance en lien avec sa préférence sexuelle anormale, de la honte, de la culpabilité et des remords par rapport à son fonctionnement sexuel. Sous traitement antihormonal, on note une diminution considérable de l’activité sexuelle, les fantasmes et le comportement sexuel déviant ont disparu. Discussion : Le patient a bénéficié d’une prise en charge médicamenteuse avant sa libération. Ceci constitue un facteur de prévention de la récidive. Certains auteurs estiment que les soins doivent commencer dès la détention provisoire de l’agresseur sexuel. La période pré-sententielle paraît en effet particulièrement favorable à la mobilisation psychologique et à la mise en place d’un processus thérapeutique initial. De plus, devant la croissance de la criminalité de nature sexuelle, une multiplication des moyens thérapeutiques en vue de prendre en charge les agresseurs sexuels est nécessaire. Les traitements antiandrogènes, en aidant le patient à se libérer de ses pulsions déviantes incontrôlables, permettent de créer les conditions favorables à la mise en place d’une psychothérapie ou d’une thérapie cognitive. PO 420 TROUBLES SEXUELS CHEZ LES PERSONNES SÉROPOSITIVES : À PROPOS D’UNE SÉRIE DE 20 PATIENTS CHEIKHROUHOU M.R. (1), CHEIKHROUHOU H. (2), COURTIAL B. (1), TRUCHETET F. (2) 163 8e Congrès de l’Encéphale (1) Centre Psychothérapique de Nancy, LAXOU, FRANCE (2) Hôpital Beauregard, THIONVILLE, FRANCE Introduction : Le syndrome d’immunodéficience acquise (SIDA) est une maladie qui est due à la destruction progressive du système immunitaire par le virus de l’immunodéficience humaine. La séropositivité a un impact négatif sur la vie sexuelle et affective des patients. Le but de ce travail est d’évaluer la fréquence et les types des troubles sexuels chez les personnes séropositives à travers une série hospitalière. Matériel et méthodes : Notre étude était transversale, réalisée au mois d’octobre 2008 portant sur 20 patients séropositifs, suivis dans le service de Dermatologie de l’Hôpital Beauregard à Thionville. Résultats : Notre étude concernait 12 hommes et 8 femmes. Des troubles sexuels étaient retrouvés chez 83,3 % des hommes et 87,5 % des femmes. Ces troubles sont apparus après l’annonce de la séropositivité dans tous les cas et majorés par le traitement anti-rétroviral dans 1/3 des cas. Chez les hommes, il s’agissait d’une baisse du désir sexuel dans tous les cas et des troubles de l’érection dans 90 % des cas. Chez les femmes, le désir sexuel était absent dans 50 % des cas. Les raisons de l’inactivité sexuelle étaient principalement la peur de contaminer et la crainte d’un rejet. Discussion : Notre étude confirme que les troubles sexuels sont fréquents chez les patients séropositifs. Dans la littérature, ces troubles varient de 25 % à 71 % selon les séries, tant chez les hommes que chez les femmes, et quelque soit l’orientation sexuelle. C’est parmi le groupe des homosexuels que l’on trouve le taux d’abstinents sur l’année le plus faible. De la série d’analyses statistiques, il ressort que seuls les hommes hétérosexuels en couple justifient leur absence d’activité sexuelle par des problèmes matériels ou physiques, alors que les femmes et les homosexuels masculins isolés expriment beaucoup plus des craintes liées à des difficultés relationnelles. Les anti-rétroviraux ont été aussi mis en cause dans la prévalence de ces troubles, mais les résultats sont différents selon les études. La prise en charge de ces troubles sexuels doit être globale, intégrant des aspects thérapeutiques, psychologiques, préventifs et sociaux. PO 421 LA SEXUALITÉ ET DYSFONCTIONS SEXUELLES CHEZ LES SUJETS DE PLUS DE 60 ANS MCHICHI ALAMI K. (1), MOUFID B. (2), MOUSSAOUI D. (1), KADIRI N. (1) (1) CPU Ibn Rochd, CASABLANCA, MAROC (2) Soin de santé primaire pépinière, CASABLANCA, MAROC Objectifs : Évaluer l’importance de la sexualité et la prévalence de ses dysfonctions chez les personnes âgées de plus de 60 ans. Augmentation de l’espérance de vie s’est accompagnée d’une amélioration de la santé des personnes âgées, mais on en sait peu sur la façon dont cela a influé sur leur sexualité. 164 Sujets et méthodes : Les données ont été recueillies au sein de soin de santé primaire chez 100 personnes hommes et femmes âgés de plus de 60 ans, en utilisant un héteroquestionnaire comprenant deux volets : 1er volet : précisant les caractéristiques sociodémographiques, 2e volet évaluant les dysfonctions sexuelles selon les critères DSM IV et définies comme un (des) problème(s) fréquent(s) et persistant(s). Elles comprenaient l’éjaculation précoce et des difficultés érectiles chez les hommes, les difficultés de la lubrification et des douleurs pendant les rapports sexuels chez les femmes, la baisse du désir sexuel, une incapacité à atteindre l’orgasme, et un sentiment désagréable de sexe dans les deux (aversion sexuelle). La saisie et l’analyse des données ont été faites en utilisant le logiciel Epi-info 6 fr. Résultats : Plus de 85 % des hommes et 70 % des femmes avaient eu des rapports sexuels au cours de l’année écoulée. Parmi ces sujets, les dysfonctionnements les plus courants étaient : Chez les hommes : – l’éjaculation précoce : 27,5 % ; – les difficultés érectiles : 14 % ; – la baisse du désir sexuel : 13,3 % ; – l’aversion sexuelle : 1,4 %. Chez les femmes : – l’incapacité à atteindre l’orgasme : 24,4 % ; – des difficultés de lubrification : 34 % ; – baisse du désir sexuel : 15,3 % ; – l’aversion sexuelle : 2,6 %. Dans l’ensemble, 42 % des hommes et 31 % des femmes ont affirmé qu’ils étaient affectés par au moins un dysfonctionnement sexuel. Conclusion : Les résultats de cette étude montrent que l’activité sexuelle ainsi que le désir sexuel sont présents chez les sujets âgés. La prévalence des dysfonctions sexuelles était assez élevée et tend à augmenter avec l’âge en comparaison avec les prévalences des troubles sexuels chez la population jeune, surtout chez les hommes. Un intérêt doit être porté à la santé sexuelle du sujet âgé. PO 422 QUALITÉ DE LA SEXUALITÉ EN POST-PARTUM KENDILI I., OUQEZZA K., ABDELHAY N., BERRADA S., KADRI N. Service d’addictologie Ibn Rochd, Centre psychiatrique Universitaire Ibn Rochd, CASABLANCA, MAROC En période du post-partum, il existe une baisse du désir pouvant être liée à une baisse des œstrogènes et à la prolactine mais aussi une baisse de la fréquence des rapports sexuels manifeste voire une absence des rapports pendant les 2 mois entourant la naissance. Par ailleurs, nous avons une variabilité interpersonnelle importante concernant la réponse sexuelle, l’orgasme, la fréquence des relations et le plaisir. Posters Matériel et méthodes : Notre étude se veut longitudinale prospective embrassant un échantillon de 40 patientes suivies en consultation de gynécologie-obstétrique et ce à 2 mois de leur accouchement. Ainsi, notre étude s’érige selon un hétéro-questionnaire préétabli incluant les données sociodémographiques, les antécédents gynéco-obstétricaux et autres items évaluant la sexualité en période du post-partum de manière qualitative. Résultats : La saisie des données est en cours et l’analyse se fera selon le logiciel Epi-info 6 fr. Discussion : Selon les données de la littérature, plusieurs hypothèses semblent découler s’épousant les unes les autres. Soit l’hypothèse hormonale impliquant la prolactine, la dépression du post-partum, mais aussi l’hypothèse physiologique et corporelle s’appuyant sur la tonicité musculaire périnéale et autres… (séquelles de l’accouchement), les phénomènes sociaux avec le changement de statut, l’hypothèse de l’homéostasie du couple ainsi que l’hypothèse intrapsychique. Notons cependant que les études restent limitées bien que le sujet soit d’actualité thérapeutique tant sur le plan organique que psychologique. Conclusion : Notre étude se veut un socle mettant en place des piliers certains pour une action sexologique positive imbriquant les différentes composantes explorées. PO 423 DYSFONCTIONNEMENT SEXUEL SUR CANAL LOMBAIRE ÉTROIT (CLE) KENDILI I. (1), BERRADA S. (1), KADRI N. (1), BOUZOUBAA N. (2), CHELLAOUI A. (2), EL AZHARI A. (2) (1) Centre Psychiatrique Universitaire Ibn Rochd, CASABLANCA, MAROC (2) Service de Neurochirurgie, Centre Psychiatrique Universitaire Ibn Rochd, CASABLANCA, MAROC La pathologie rachidienne dégénérative touche principalement le sujet âgé ; il n’en demeure pas moins que le véritable canal lombaire étroit congénital intéresse surtout le sujet jeune. Cependant il est assez rare que cette pathologie se manifeste au premier plan par un dysfonctionnement sexuel, d’autant plus que celui-ci entraîne un retentissement psychosocial considérable emprunt de troubles dépressifs et anxieux notamment quand le sujet est jeune. Ainsi exploiterons-nous le dossier d’un patient de 26 ans opéré pour canal lombaire étroit, révélé à une année d’intervalle par une symptomatologie frustre faite essentiellement d’impuissance sexuelle et de claudications intermittentes modérées ; ayant excellemment bien récupéré sur le plan sexuel et moteur jusqu’à récidive de la symptomatologie sexuelle après quelques mois. La prise en charge de ce patient a nécessité l’étroite collaboration entre neurochirurgiens et psychiatres sexologues pour aboutir en conclusion à une seconde intervention avec bonne évolution postopératoire sur le plan sexuel. Ce cas que nous présentons démontre l’importance d’une approche multidisciplinaire comprenant neurochirurgiens et psychiatres sexologues, afin d’étayer toute prise en charge, et ce, devant tout patient jeune avec une symptomatologie à expression sexuelle. PO 424 PLACE DES THYMORÉGULATEURS DANS LES PSYCHOSES AIGUËS BENABBAS M. (1), BENELMOULOUD O. (2), BELAID A. (3) (1) H M R U C, CONSTANTINE, ALGÉRIE (2) EHS Psychiatrie, CONSTANTINE, ALGÉRIE (3) EHS Cheraga, ALGER, ALGÉRIE La bouffée délirante, de par sa spécificité de psychose aiguë, se caractérise par un tableau thymique important oscillant entre les deux pôles extrêmes de l’humeur. Devant ce tableau thymique important, nous avons pensé vérifier l’hypothèse déjà émise par P. Swensen et al. (2003) et A. Tukins (2002) concernant l’adjonction d’un thymoregulateur au traitement neuroleptique classique prescrit dans la prise en charge de la bouffée délirante. Il s’agit d’une étude épidémiologique de type prospectif comparant deux types de populations de malades présentant le diagnostic de bouffée délirante et triées selon le principe de la randomisation : – une population de malades recevant un traitement classique (neuroleptiques seuls) nommée groupe A ; – l’autre population recevant un traitement classique associé à un thymorégulateur et nommée groupe B. L’étude a débuté au mois de janvier 2007 et se poursuit dans le temps. Chaque population comprend 50 malades. Critères d’exclusion : tout autre accès psychotique aigu ne répondant pas aux critères de définition de la bouffée délirante, ou accès récidivant déjà traité aux neuroleptiques. Les items de comparaisons sont : l’agitation, la symptomatologie délirante, les troubles de l’humeur, la durée d’hospitalisation, le retour à l’autocritique, la durée de traitement et les possibilités de réinsertion sociale et professionnelle. Un bilan paraclinique standard est pratiqué pour tous les malades, avec en plus un contrôle de la fonction hépatique et hématologique pour le groupe B. Les neuroleptiques utilisés sont des incisifs et des sédatifs, la voie d’administration est le plus souvent parentérale (en phase aiguë). Le thymorégulateur prescrit pour le groupe B est la carbamazépine (400 à 800 mg/j). Conclusion : Alors qu’une majorité des résultats sont encore en analyse et un échantillon d’étude peu représentatif, les résultats de Swensen et Tukins se vérifient auprès de notre population sous thymorégulateur qui semble avoir les meilleurs scores pour tous les items étudiés et comparés. Nous estimons qu’une fois la population d’étude élargie et comparée à d’autres travaux allant dans le même dessein, un consensus pourra être tiré concernant l’adjonction d’un thymorégulateur lors du traitement de la bouffée délirante. 165 8e Congrès de l’Encéphale PO 425 PRIAPISME SOUS NEUROLEPTIQUES : À PROPOS D’UN CAS ROBLIN J., PLAZE M., MACHEFAUX S., MOUAFFAK F., BOUVET DE LA MAISONNEUVE O., LÔO H. Centre Hospitalier Sainte-Anne, PARIS, FRANCE Le priapisme veineux, érection prolongée, douloureuse et persistante malgré l’absence de désir ou de stimulation sexuelle, peut constituer un effet indésirable rare de certains neuroleptiques et lié pour partie à leurs propriétés alpha1adrénergiques bloquantes. L’affinité des neuroleptiques visà-vis des récepteurs alpha1-adrénergiques est variable selon les médicaments de cette classe. Le blocage des récepteurs alpha1-adrénergiques des corps caverneux a pour conséquence une dilatation artériolaire qui conduit à une augmentation de la pression intracaverneuse et à un blocage du drainage caverneux, à l’origine d’une stase sanguine, provoquant une acidose et une ischémie des corps caverneux. Il s’agit d’une urgence uro-andrologique dont le pronostic dépend fortement de la sévérité de la souffrance ischémique et du délai de prise en charge. Les séquelles érectiles peuvent être irréversibles, par fibrose des corps caverneux. Nous rapportons le cas d’un patient âgé de 41 ans, suivi pour un trouble schizoaffectif, traité par l’association de clozapine, aripiprazole et chlorpromazine, qui a présenté plusieurs épisodes de priapisme veineux. Nous évoquerons la prise en charge de ce patient ainsi que les mesures de prévention. PO 426 IMPACT DES ANTIPSYCHOTIQUES SUR LA PRISE DE POIDS DIERS E., CAHIEZ A. Hôpital Lucien Bonnafe, ROUBAIX, FRANCE Objectif : Les antipsychotiques atypiques peuvent être utilisés avec succès pour le traitement de la schizophrénie et d’autres troubles psychiatriques et ce, avec une faible incidence d’effets indésirables extrapyramidaux. Cependant, l’utilisation de certains antipsychotiques atypiques serait liée à un gain pondéral. Existe-il une correspondance réelle en pratique quotidienne entre le type d’antipsychotique et l’augmentation de poids ? L’objectif de cette étude a été d’évaluer l’impact de la prescription d’un antipsychotique de première ou de deuxième génération, sur la prise de poids. Méthodologie : Entre juin 2006 et juin 2009, 200 patients ont bénéficié d’un traitement antipsychotique (halopéridol, amisulpride, aripiprazole, olanzapine ou rispéridone) à dose efficace pendant une durée minimale de 12 mois et maximale de 24 mois. Les relevés de poids, informations relatives aux prescriptions des patients, diagnostics ont été obtenus rétrospectivement à partir des dossiers de soins infirmiers ou médicaux. Résultats : Les prises de poids ont été observées sous antipsychotique de première comme de deuxième génération, sans différences significatives parmi les antipsychotiques de deuxième génération. 166 20 % des cas ont présenté une prise de poids inférieure à 3 kg. 49 % des cas ont présenté une prise de poids entre 3 et 5 kg. 22,5 % des cas ont présenté une prise de poids entre 5 et 8 kg. 8,5 % des cas ont présenté une prise de poids supérieure à 8 kg. Aucune corrélation n’a été retrouvée entre dose et prise de poids. Cependant, deux liens directs ont été observés : l’un entre la prise de poids et la pratique d’une activité sportive et l’autre entre la prise de poids et une information nutritionnelle. Conclusion : Il existe dans la plupart des cas une prise de poids lors de la prescription d’un antipsychotique de première comme de deuxième génération. La prise de poids a été statistiquement moindre avec les antipsychotiques de première génération. Aucune différence significative n’a été observée entre les antipsychotiques de deuxième génération (amisulpride, aripiprazole, olanzapine et rispéridone). PO 427 ÉTUDE EN PRATIQUE COURANTE DE SOINS DE L’OLANZAPINE COMPRIMÉ ET ORODISPERSIBLE CHEZ DES PATIENTS SCHIZOPHRÈNES ET BIPOLAIRES SUIVIS EN AMBULATOIRE : CARACTÉRISTIQUES À L’INCLUSION DES PATIENTS DE LA COHORTE EUROPÉENNE CHARTIER F. (1), ROUILLON F. (2), LUKASIEWICZ M. (1), TCHERNY-LESSENOT S. (1), KRAEMER S. (3), BEAL C. (4) (1) Lilly France, SURESNES, FRANCE (2) Hôpital Sainte-Anne, PARIS, FRANCE (3) Lilly, BAD HAMBURG, ALLEMAGNE (4) Lilly, EARL WOOD, ROYAUME-UNI Objectifs : Cette analyse a pour objectif principal d’évaluer l’efficacité, en situation réelle de soins, de l’olanzapine chez des patients souffrant de schizophrénie et de troubles bipolaires suivis pendant 12 mois. Dans le présent abstract, les caractéristiques des patients à l’inclusion sont rapportées et comparées selon la forme galénique orodispersible (OD) ou comprimé (OC) de l’olanzapine dans l’objectif d’étudier les modalités de prescription de ces 2 formes. Méthodologie : Il s’agit d’une étude observationnelle, prospective, avec un suivi de 12 mois, réalisée en France, Allemagne et Grèce entre avril 2007 et mai 2009. Les caractéristiques des patients à l’inclusion ont été comparées à l’aide des tests statistiques de Student, Chi 2 et Fisher. Les patients ayant débuté leur traitement par olanzapine 60 jours avant leur entrée dans l’étude ou pour lesquels la forme galénique administrée ne pouvait être renseignée ont été exclus de l’analyse. Résultats : Au total, 903 patients sur 927 inclus ont été analysés (schizophrénie de type paranoïde : 45,2 % et troubles bipolaires : 32,2 %). 410 patients ont reçu la forme OC et 493 la forme OD. La distribution hommes/femmes était comparable entre les 2 groupes de traitement avec 55,1 % d’hommes en moyenne. Les patients du groupe OC étaient plus âgés que ceux du groupe OD (43,1 ans vs 39,1 ans ; Posters p < 0,001) et avaient une durée de la maladie plus longue (14,4 vs 11,2 ans ; p < 0,001). La maladie s’est avérée plus sévère chez les patients du groupe OD et ce quel que soit le diagnostic (p < 0,006 ; score moyen CGI chez les patients schizophrènes = 4,2 vs 3,8 et score moyen CGI chez les patients bipolaires = 4,1 vs 3,7). À l’initiation du traitement, la posologie journalière moyenne était plus élevée dans le groupe OD (15,0 mg vs 10,6 ; p < 0,001). Sur l’échelle SUMD à 6 niveaux, les patients du groupe OC étaient davantage conscients de souffrir d’un trouble mental (44,7 % vs 32,9 % ; p < 0,001). À l’inclusion, les patients du groupe OC étaient plus observants (score moyen MARS = 6,6 vs 5,5 ; p < 0,001). Conclusion : L’analyse des caractéristiques à l’inclusion de cette cohorte de patients suivis en ambulatoire montre que l’utilisation de l’une ou l’autre des formes orales de l’olanzapine est associée à des profils de patients particuliers. PO 428 APPROCHES THÉRAPEUTIQUES DE LA DÉPRESSION RÉFRACTAIRE AU TRAITEMENT LADEA M., DUMITRESCU M.R., SINCA C.M. Hôpital Clinique "Prof. Dr Al. Obregia, BUCAREST, ROUMANIE Introduction : Un état dépressif est considéré résistant en cas de non-réponse à deux essais consécutifs avec deux antidépresseurs de classes pharmacologiques différentes, chaque antidépresseur étant prescrit à des posologies adéquates pour une période de 6 à 8 semaines. La stratégie de traitement combiné (un antidépresseur et un neuroleptique de deuxième génération) est couramment employée pour traiter la dépression résistante, mais il y a peu d’études cliniques pour guider le choix de ces traitements. Objectifs : L’étude vise à évaluer l’efficacité et la tolérance de l’association venlafaxine-olanzapine et venlafaxine-amisulpride chez les patients souffrant de dépression réfractaire au traitement. Méthodologie : L’échantillon se compose de 34 patients avec dépression majeure (selon les critères du DSM-IV-TR) et souffrant de dépression réfractaire au traitement. Les patients ont été répartis en deux groupes : le premier groupe recevant de la venlafaxine XR 150 mg et de l’olanzapine 10 mg, et le second – venlafaxine XR 150 mg et amisulpride 200 mg. L’efficacité du traitement a été mesurée sur l’échelle de dépression Montgomery-Asberg (MADRS) au départ et, par la suite, à 2, 4, 6 et 8 semaines après l’initiation du traitement. La réponse a été définie comme l’obtention d’une réduction de 50 % ou plus du score total sur l’échelle MADRS à la fin de l’étude. La tolérance a été évaluée en fonction des effets secondaires observés sous traitement. Résultats : Les résultats montrent une amélioration de la dépression dans les deux groupes sans différence majeure entre les deux. Les scores moyens sur l’échelle MADRS pour les deux groupes diminuent de 32,3, au départ, à 18,6, à la fin. Finalement, 23 patients ont répondu au traitement (13 étant du premier groupe et 10 du second) ; 3 patients ont abandonné le traitement (1 du premier groupe et 2 du second) en raison d’une faible tolérance au traitement. La fréquence des effets secondaires survenus sous traitement a été semblable entre les deux groupes. Conclusions : Ces associations médicamenteuses apparaissent très prometteuses pour les patients sévèrement déprimés n’ayant pas répondu positivement à d’autres approches thérapeutiques. PO 429 SÉQUELLES NEUROLOGIQUES IRRÉVERSIBLES DE L’ASSOCIATION NEUROLEPTIQUES-LITHIUM : À PROPOS D’UN CAS EL KEFI H. (1), SEJIL I. (1), LOUATI I. (2), SOUISSI S. (1), EDHIF S. (1), LAKHAL N. (1), ZAOUALI J. (2), OUMAYA A. (1), MRISSA R. (2), GALLALI S. (1) (1) Service de Psychiatrie, Hôpital Militaire Tunis, TUNIS, TUNISIE (2) Service de Neurologie, Hôpital Militaire de Tunis, TUNIS, TUNISIE L’association lithium-neuroleptique est souvent utilisée dans la pathologie psychiatrique en particulier au cours des psychoses maniaco-dépressives (PMD). Des séquelles neurologiques irréversibles dues à cette association ont été rarement décrites dans la littérature. Nous rapportons le cas d’une patiente âgée de 58 ans suivie depuis l’âge de 20 ans pour une PMD traitée par association lithium-lévomépromazine. Cette patiente a présenté suite à un épisode infectieux aigu, un syndrome cérébelleux associé à des signes pyramidaux et extrapyramidaux. Le diagnostic d’intoxication chronique au sel de lithium a été retenu malgré une lithiémie normale et ceci après avoir éliminé toutes les autres étiologies en particulier vasculaire, tumorale, inflammatoire, infectieuse ou post-infectieuse. Après arrêt des psychotropes, hyperhydratation et traitement de l’épisode infectieux, l’évolution était marquée par la persistance du syndrome cérébelleux. Le lithium semble être responsable de la genèse de ces troubles neurologiques irréversibles par altération définitive des cellules cérébelleuses de Purkinje. Les neuroleptiques et l’hyperthermie en accentuent le risque de survenue. PO 430 DÉPENDANCE AUX BENZODIAZÉPINES CHEZ LA PERSONNE ÂGÉE HOMRI W., BEN GHANEM A., HELLALI H., HAJRI S., EL ATI T., BEN BECHIR M., ZAGHDOUDI L., LABBENE R. Hôpital Razi, MANOUBA, TUNISIE Problématique : La consommation excessive de benzodiazépines chez les sujets âgés expose ceux-ci à un risque de dépendance aux conséquences dramatiques tant sur le plan médical que social. Le but de ce travail est de décrire les caractéristiques sociodémographiques, cliniques et thérapeutiques de ces sujets, d’identifier les facteurs de risque de dépendance et de proposer des recommandations pour une prescription adéquate de ces psychotropes. 167 8e Congrès de l’Encéphale Méthodes : Étude descriptive comparative de deux populations, l’une d’âge ≥ 65 ans et l’autre d’âge < 65 ans, dépendants aux benzodiazépines et consultant en psychiatrie à l’hôpital Razi de Tunis. Résultats : L’âge moyen des patients était de 69 ans contre 44 ans chez les adultes non âgés ; le sexe féminin était prédominant. L’entretien a révélé des antécédents psychiatriques chez 50 % des sujets âgés et 53,3 % des adultes, des antécédents médicaux étaient notés chez 70 % des sujets âgés contre seulement 13,3 % dans la population adulte et cette différence était significative. Les pathologies psychiatriques retrouvées chez les patients âgés étaient par ordre de fréquence décroissant la dépression (30 %), les troubles de l’adaptation (23 %) et les troubles anxieux (16,7 %), alors que dans la population non âgée, la schizophrénie représentait la pathologie la plus fréquente. Les benzodiazépines consommées dans la population âgée étaient à demi-vie longue dans 68 % des cas ; un antidépresseur était associé aux benzodiazépines dans 50 % des cas. L’association de deux benzodiazépines ou plus était prescrite chez 16,7 % des patients âgés contre 3,3 % chez les adultes. Les troubles du sommeil représentaient le principal motif de prescription des benzodiazépines dans les deux groupes. Enfin, la durée du traitement dépassait 2 ans dans 56,7 % des cas (dans les 2 populations). Conclusion : L’observance par le médecin prescripteur de quelques règles de conduite, l’élaboration de programmes de formation en psychogériatrie incluant une approche de la pharmacologie et une perspective sur les alternatives au médicament psychotrope sont autant de moyens qui contribueront à une meilleure adéquation entre prescription et pathologie chez le sujet âgé. PO 431 INHIBITION DU DÉVELOPPEMENT ADIPOCYTAIRE PAR LA CARBAMAZÉPINE : UNE ACTION DIRECTE D’UN THYMORÉGULATEUR SUR LA BIOLOGIE DE L’ADIPOCYTE TURPIN E. (1), MUSCAT A. (2), CHETRITE G. (2), CORRUBLE E. (1), FEVE B. (2) (1) CHU de Bicêtre, KREMLIN-BICETRE, FRANCE (2) Faculté de Médecine Paris Sud, Inserm U693, KREMLINBICETRE, FRANCE Contexte scientifique : Les troubles de l’humeur uni et bipolaires sont aujourd’hui un problème de santé publique de premier plan. La carbamazépine, utilisée depuis longtemps comme anti-épileptique, est également un traitement thymorégulateur d’utilisation courante avec néanmoins de nombreux effets secondaires métaboliques. La prise de poids modérée qu’elle engendre est généralement considérée comme un effet d’origine centrale. But de l’étude : Nous avons étudié un impact potentiel direct de la carbamazépine sur le métabolisme et le développement de la cellule adipeuse, et analysé les mécanismes impliqués. Matériels et Méthodes : Nous avons étudié l’effet de la carbamazépine sur plusieurs modèles cellulaires adipocytaires 168 murins blancs et bruns (3T3-L1, 3T3-F442A, T37i) et humains, au stade de préadipocytes en différenciation, mais également d’adipocytes matures. Résultats : La carbamazépine inhibe la différenciation adipocytaire et réduit l’accumulation de triglycérides dans les différentes lignées étudiées, de façon dose- et temps-dépendante. Cet effet inhibiteur de la carbamazépine est irréversible, et est d’autant plus puissant qu’elle est ajoutée précocement au cours de l’adipogenèse. Il persiste de façon beaucoup plus discrète dans l’adipocyte mature. Il implique un contrôle négatif de l’expansion clonale des jeunes adipocytes, ainsi que des mécanismes transcriptionnels majeurs de l’adipogenèse, tel que l’expression du peroxisome proliferator-activated receptor-gamma (PPAR-gamma) et de la CCAAT/enhancer binding protein-alpha (C/EBP-alpha). Conclusion : Nous avons démontré que la carbamazépine exerce in vitro un effet inhibiteur direct sur la différenciation adipocytaire et l’accumulation de triglycérides, qui semble s’opposer de façon surprenante à son effet in vivo sur la prise de poids. PO 432 EXACERBATION DES DYSKINÉSIES TARDIVES LORS D’UN ACCÈS MANIAQUE : À PROPOS D’UN CAS SEJIL I., GHAZOUANI M., EL KEFI H., AYADI S., LAKHAL N., OUMAYA A., EDHIF S., GALLALI S. Hôpital Militaire, TUNIS, TUNISIE Les dyskinésies tardives sont connues, de longue date, comme étant une des complications neurologiques extrapyramidales du traitement neuroleptique au long cours, mais les mécanismes physiopathologiques sous-jacents demeurent imparfaitement connus. En effet, les observations cliniques récentes, postulent que l’origine de ces manifestations n’est pas uniquement médicamenteuse, et que l’évolution de la maladie sous jacente elle-même (psychose dissociative ou trouble bipolaire), serait la source du développement de ces manifestations. Ce qui suggère que les mécanismes physiopathologiques de la rechute psychotique ou maniaque interagissent avec ceux qui sont responsables de l’expression des dyskinésies tardives. Nous allons reporter dans le cadre d’un cas clinique, l’exacerbation des DT chez un bipolaire, lors d’une rechute maniaque et nous allons appuyer notre observation par des données de la littérature. PO 433 FACTEURS DE RISQUES DES DYSKINÉSIES TARDIVES : REVUE DE LA LITTÉRATURE SEJIL I., EL KEFI H., OUMAYA A., LAKHAL N., EDHIF S., GALLALI S. Hôpital Militaire, TUNIS, TUNISIE Les dyskinésies tardives constituent une des plus lourdes complications neurologiques extrapyramidales, du traitement neuroleptique au long cours, du fait de leur caractère incurable et souvent irréversible mais aussi de l’handicap socioprofessionnel qu’elles entraînent aggravant le statut Posters social des malades mentaux. Depuis les premiers cas décrits en 1957, les réflexions sur les modalités de prévention en se basant sur la connaissance des facteurs de risque, sont encore au premier plan devant l’absence de traitement spécifique ; c’est dans ce cadre que nous avons mené notre travail. À travers une revue de la littérature, nous avons essayé de préciser les facteurs les plus pourvoyeurs de dyskinésies tardives, que ce soit à travers les études réalisées dans le monde ou en Tunisie. Puis nous allons déduire les stratégies préventives sur la lumière de ces résultats. ABCB1 retrouvé chez cette patiente détermine une expression majeure de la P-glycoprotéine, protéine d’efflux exprimée au niveau intestinal et méningé : ce résultat pourrait expliquer la résistance à la paroxétine et à la venlafaxine, molécules substrats de ce transporteur. Les implications thérapeutiques sont discutées. PO 434 À PROPOS D’UN CAS DE PHARMACO-RÉSISTANCE MULTIPLE AUX ANTIDÉPRESSEURS : IMPLICATION POTENTIELLE DES POLYMORPHISMES GÉNÉTIQUES DU CYTOCHROME P450 ET DES TRANSPORTEURS MEMBRANAIRES ABC DEMILY C. (1), CHOUINARD V.A. (2), CHOUINARD G. (2) JAVELOT T. (1), JAVELOT H. (2), ERB A. (3), GAGNIEU M.C. (4) (1) Centre Psychothérapique Nord-Dauphiné, BOURGOINJALLIEU, FRANCE (2) CHU de Nancy, Hôpital de Brabois, VANDOEUVRE-LESNANCY, FRANCE (3) CHS Le Vinatier, BRON, FRANCE (4) CHU de Lyon, Hôpital Edouard Herriot, LYON, FRANCE Les soubassements biologiques de la pharmaco-résistance aux anti-dépresseurs demeurent largement méconnus. Le rôle des processus périphériques, absorption intestinale et métabolisme hépatique en particulier, est assez couramment envisagé, en ce qu’ils peuvent altérer la biodisponibilité orale des médicaments. La participation des inducteurs enzymatiques, dont le tabac, doit être soulignée dans ce cadre. Plus récemment, le rôle des transporteurs exprimés au niveau de la barrière hémato-encéphalique a été évoqué (Uhr et al., 2008). Nous rapportons le cas d’une patiente chez laquelle ces différents mécanismes pourraient être simultanément impliqués. Mme S. est une femme de 42 ans, fumeuse, ne présentant pas d’antécédent somatique notable. Son père est originaire du Magrheb, sa mère d’Allemagne. Mme S. fait part d’une histoire infantile douloureuse. Elle présente une personnalité limite avec phénomènes anxieux paroxystiques, généralisés et psychotraumatiques. Hospitalisée dans le cadre d’un état dépressif avec idéation suicidaire, elle sera suivie l’année suivante en ambulatoire. Les symptomatologies dépressive et anxieuse résisteront successivement à la paroxétine (initiée à la dose de 20 mg/j puis portée à 40 mg/j) puis à la venlafaxine (portée à 225 mg/j). De la clomipramine est introduite avec contrôle des taux plasmatiques : ceux-ci ne dépasseront que légèrement le seuil inférieur de la fourchette thérapeutique en dépit d’une posologie de 225 mg/j. Une hospitalisation est décidée, pour exploration des polymorphismes impliqués dans la pharmacocinétique et la biodisponibilité des psychotropes. Les résultats sont en faveur d’une augmentation modérée de la capacité métabolique du cytochrome p450 1A2 en présence d’inducteur telle que la fumée de cigarette : la faiblesse des taux plasmatiques de clomipramine trouve ainsi son explication. En outre, le polymorphisme du transporteur PO 435 EFFETS SECONDAIRES PSYCHIATRIQUES DES ANTIPSYCHOTIQUES : Où EN SOMMES NOUS ? (1) Centre de Neuroscience Cognitive UMR 5229 (CNRS et Université Lyon 1) et Centre Hospitalier Saint Jean de Dieu, Lyon, BRON, FRANCE (2) Centre de Recherche Fernand-Séguin, Hôpital Louis-H Lafontaine, Department of Psychiatry, University of Montreal, and Clinical Psychopharmacological Unit, McGill University, MONTRÉAL, CANADA La prescription des antipsychotiques est une pratique quotidienne pour le clinicien psychiatre. Ceux-ci entraînent des effets secondaires neurologiques classiquement décrits sous l’entité DIMD : Drug Induced Movement Disorders. Ces mouvements anormaux s’accompagnent de symptômes psychiatriques qui peuvent être confondus avec l’affection intitiale. Toutes ces manifestations cliniques sont un facteur de risque majeur pour la survenue de dyskinésies tardives ou de symptômes de supersensibilité. L’évolution de la prescription des antipsychotiques conventionnels (ou neuroleptiques) vers les antipsychotiques atypiques a donc conduit à l’élaboration de nouvelles recommandations de prescriptions. Celles-ci doivent à présent tenir compte des effets iatrogènes et des symptômes de supersensibilité. Une conduite optimale du traitement médicamenteux consiste en une remise en question régulière afin de réduire les posologies aux doses minimales efficaces. En pratique, il est nécessaire de se poser régulièrement les questions suivantes : – Quand réduire le traitement, opter pour un sevrage, pour quels patients ? – Pourquoi est-ce si difficile de diminuer ou cesser un traitement habituellement prescrit ? Notre travail propose une revue des études multicentriques portant sur la prescription des antipsychotiques afin de répondre à ces questions. Référence : Demily C, Chouinard VA, Chouinard G. Reconnaître les symptômes psychiatriques iatrogènes liés aux antipsychotiques. L’Encéphale, sous Presse. PO 436 SYNDROME MALIN DES NEUROLEPTIQUES À L’HÔPITAL ARRAZI TAIBI H., OUAHID O., BELHACHMI A., BELBACHIR S., OUANASS A. Hôpital Universitaire Psychiatrique Arrazi, SALÉ, MAROC La découverte des neuroleptiques en 1952 a révolutionné la prise en charge des malades psychotiques, et a amélioré leur insertion sociale. Mais l’usage des neuroleptiques n’est pas 169 8e Congrès de l’Encéphale anodin et expose les patients à certains effets indésirables dont le plus grave est le syndrome malin des neuroleptiques, qui est un accident rare mais grave et mortelle des traitements antipsychotiques, cette réaction idiosyncrasique est caractérisée par trois critères majeurs : la rigidité musculaire, la fièvre et l’élévation des CPK. L’objectif de notre étude est de répertorier tous les cas ayant présenté un syndrome malin des neuroleptiques chez les patients hospitalisés à l’Hôpital Arrazi de Salé, sur une période de dix ans, de déceler les caractéristiques de ce syndrome, les facteurs précipitants, et la conduite à tenir adéquate face à cet incident. PO 437 AUGMENTATION DE LA CLOZAPINÉMIE SOUS TERBINAFINE MUZARD A. (1), CHARUEL A. (1), CONSTANS-BRUGEAIS A. (1), AUCLAIR V. (1), GABRIEL-BORDENAVE C. (1), DE LA GASTINE B. (2), ROBERGE C. (1) (1) CHS, CAEN, FRANCE (2) CHU, CAEN, FRANCE Nous rapportons un cas d’augmentation de la clozapinémie chez un patient de 57 ans atteint d’une schizophrénie paranoïde depuis 20 ans et traité par terbinafine pour une onychomycose. À noter une hépatite B chronique sans anomalie du bilan hépatique ni insuffisance hépato-cellaire. Son traitement comporte : clozapine depuis 1997, lévothyroxine (Lévothyrox®), pravastatine et diazépam (Valium®). Pour une posologie de 500 mg/j la clozapinémie a peu varié depuis 1 an (675 ng/ml début juin). La terbinafine est instaurée à la dose de 250 mg/jour per os pour traiter une onychomycose importante. Le 30 juin, la clozapinémie est de 1 184 ng/ml, exposant le patient à un risque comitial. Ce risque est augmenté au-delà de 1 000 à 1 300 ng/ml selon les publications. La terbinafine est arrêtée début juillet. La clozapinémie revient à la normale progressivement en 28 jours, ce qui pourrait correspondre à la 1/2 vie longue de la terbinafine (l’élimination totale est de 22 jours après un traitement de 1 mois à 250 mg/jour). La chronologie semble en faveur d’une interaction pharmacocinétique entre la terbinafine et la clozapine. Bien qu’à ce jour, aucune interaction entre la clozapine et la terbinafine n’ait été rapportée, des augmentations de la clozapinémie ont été décrites avec des ISRS inhibiteurs de la sous-unité 2D6 du CYP 450. Plusieurs hypothèses pourraient donc expliquer cette augmentation de clozapinémie : la métabolisation de la terbinafine et de la clozapine dépendant des sous unités 1A2, 3A4, 2C19, 2C9 et 2C8 du CYP 450, une compétition entre les 2 médicaments a pu s’établir, réduisant le métabolisme de la clozapine et augmentant son accumulation ; la clozapine est également métabolisée par le CYP2D6, alors que la terbinafine est un inhibiteur puissant de cette sous-unité ; elle a pu diminuer la métabolisation de la clozapine, bien que majoritairement métabolisée par le CYP1A2. Enfin, il est possible que la prise concomitante de lévothyroxine et diazépam, 170 métabolisés par le CYP3A4, ait pu contribuer à majorer l’élévation de la clozapinémie par compétition également. Au vu de ces hypothèses et de la chronologie, aucune réintroduction de la terbinafine n’a été effectuée. Nous proposons des soins de pédicurie associés à un traitement antifongique local. PO 438 NEUROPATHIE PÉRIPHÉRIQUE SOUS NEUROLEPTIQUES : À PROPOS DE 5 CAS ROUDIES R., EL HAJJI K., BELBACHIR S., OUANASS A. Arrazi, SALÉ, MAROC Introduction : La neuropathie périphérique se définit par la présence de symptômes et/ou de signes d’altération nerveuse périphérique. Elle touche le système nerveux périphérique et le système nerveux autonome, ces atteintes étant à l’origine d’un groupe hétérogène de syndromes. S’agit-il d’un effet indésirable de certains neuroleptiques ? Matériel et méthodes : Du premier janvier 2006 au 30 septembre 2009, cinq hommes, soignés par des neuroleptiques ont présenté des symptômes de la neuropathie périphérique. Aucun autre facteur étiologique n’est mis en évidence et tous les symptômes sont réversibles après arrêt du traitement neuroleptique. Discussion : La littérature médicale mentionne de rares cas de neuropathie périphérique chez des patients traités par des neuroleptiques classiques ou atypiques. Il n’y a pas d’explication physiopathologique à ce jour. PO 439 PAROTIDITE SOUS CLOZAPINE À PROPOS D’UN CAS ZAKI H. (1), MOUAFFAK F. (2), GAILLARD R. (2) (1) Hôpital Ibn Baja, TAZA, MAROC (2) Hôpital Sainte-Anne, PARIS, FRANCE Les effets secondaires de la clozapine sont différents de ceux des autres antipsychotiques. Depuis quelque temps, des effets inhabituels ont été rattachés à la clozapine incluant des pancréatits, des polysérites ou encore un priapisme. Dans ce travail, nous décrivons le cas d’un patient suivi pour un trouble schizo-affectif et qui a développé une parotidite unilatérale au cours d’un traitement associant clozapine-électroconvulsivothérapie. Même si nous ne pouvons conclure, avec certitude, à l’origine iatrogène de l’atteinte parotidienne, l’absence de causes évidentes après un bilan étiologique exhaustif, la forte relation temporelle et la description de cas similaires dans la littérature laissent suggérer une relation causale entre la parotidite et la mise sous clozapine. PO 440 LA NEUTROPÉNIE SOUS CLOZAPINE SERAIT-ELLE D’ORIGINE TOXIQUE : RÉFLEXION SUR LES MÉCANISMES PHYSIOPATHOLOGIQUES GORSANE M.A., MOUAFFAK F., ROBELET A., KREBS M.O., OLIÉ J.P. Centre Hospitalier Sainte-Anne, PARIS, FRANCE Posters Bien que les bénéfices thérapeutiques de la clozapine aient été bien démontrés dans les schizophrénies résistantes, les événements indésirables inhérents à ce traitement demeurent un sujet préoccupant. Parmi ses effets collatéraux, les complications hématologiques à type de neutropénie et d’agranulocytose sont les plus redoutés en raison du risque de létalité auquel expose l’agranulocytose. De ce fait, l’utilisation de clozapine fait l’objet d’un monitorage régulier de l’hémogramme. Il est ainsi recommandé d’arrêter le traitement dès la survenue d’un abaissement du taux de polynucléaires neutrophiles, aussi bien dans le cas d’une agranulocytose ou d’une neutropénie, quoi que cette dernière soit beaucoup plus fréquente (2,08 % vs 0,46 %) et moins grave. Sur le plan physiopathologique, les mécanismes mis en jeu ne sont pas encore bien cernés. Plusieurs études vont dans le sens d’une réaction immunoallergique à l’origine de l’agranulocytose. Cependant la neutropénie serait conséquente à une action toxique directe faisant suite à une activation de neutrophiles et ce par l'intermédiaire de produits de dégradation de la clozapine. L’activation initiale des neutrophiles se traduirait peut-être cliniquement par une élévation de leur taux sanguin précédant la neutropénie. La mise en évidence d’origine toxique de la survenue d’une neutropénie sous clozapine implique que la stratégie qui préconise l’arrêt de ce traitement et qui interdit sa réintroduction est excessive et doit être reconsidérée. PO 441 ÉVALUATION DE L’EFFET DE LA FLUOXÉTINE ET SES GÉNÉRIQUES PAR L’IRM FONCTIONNELLE BOLD RAMMOUZ I., AALOUANE R., FARAH S., BELAHSSEN F., KAMAOUI I., TIZNITI S., BOUJRAF S. Faculté de médecine, FÈS, MAROC Le domaine des médicaments génériques a connu un très grand développement durant la dernière décennie. Les antidépresseurs inhibiteurs de la recapture de la sérotonine ont fait aussi partie de ce développement, surtout pour la molécule de la fluoxétine dont on dispose au Maroc de 6 produits génériques. Objectifs : la fluoxétine entraîne une hyperactivation sensori-motrice cérébrale en augmentant l’oxygénation corticale, la neurogenèse, la plasticité et l’excitabilité. On vise la comparaison de cet effet neurophysiologique entre les produits génériques et la molécule mère Méthodes : Les sujets volontaires sains non tabagiques et sans historique de maladie neurologique et psychiatrique ont été recrutés après consentement écrit. On a sélectionné 3 génériques de la fluoxétine, un placebo et la molécule mère en double aveugle. Une évaluation psychométrique avant la prise du traitement a été faite à l’aide de BDI. L’IRM fonctionnelle BOLD a été faite avant la prise de médicament et 45 min après (demi-vie de la molécule). Le protocole consistait en l’exécution d’une tache motrice durant 30 seconds alternés avec 30 secondes en design en bloc dans des conditions contrôlées. Résultats : On a pu recruter 25 sujets volontaires, avec un intervalle d’âge rapproché allant de 22 ans à 30 ans. Les activations cérébrales obtenues (intensité et volume) avant l’administration du médicament sont similaires pour tous les sujets étudiés. Un résultat similaire a été trouvé pour les sujets ayant reçu le placebo. Cependant une nette différence d’activation entre la molécule mère et les génériques étudiés à l’exception d’un seul produit générique qui avait un même effet similaire sur l’activation que la molécule mère. Une différence significative de 70 % de volume d’activation et d’intensité d’activation reflétant l’étendue et l’intensité d’oxygénation est trouvé chez 2 génériques par rapport à la molécule mère. Conclusion : Les génériques la fluoxétine, qui sont mis sur le marché marocain ne représentent pas le même effet neurophysiologique. Ainsi, ils doivent être sujets stricts de contrôle et d’étude de la bioéquivalence avant toute commercialisation. PO 442 LA N-ACÉTYLCYSTÉINE, UN TRAITEMENT PROMETTEUR DANS LA SCHIZOPHRÉNIE ULTRA-RESISTANTE BON SAINT COME M., SOUFIA M., HACHE G., OLIÉ J.P., KREBS M.O., PLAZE M. Service Hospitalo Universitaire, Faculté de médecine Paris Descartes, PARIS, FRANCE Un nombre croissant d’études suggère que le stress oxydatif associé à un métabolisme déficient du glutathion joue un rôle majeur dans la physiopathologie de la schizophrénie. La NAcétylcystéine (NAC), un précurseur du glutathion semble avoir des effets positifs sur l’ensemble des symptômes dont souffrent les patients schizophrènes et pourrait devenir une nouvelle stratégie d’association thérapeutique pour cette affection qu’il est souvent difficile de soulager de façon satisfaisante. En effet la schizophrénie ultra-résistante, définie par l’échec de plusieurs lignes de traitements antipsychotiques et par un échec d’un traitement par clozapine donné en dernier recours, représente de 20 % à 30 % des patients souffrant de schizophrénie. L’ultra-résistance constitue donc un réel défi thérapeutique. Nous rapportons l’observation d’un jeune homme de 32 ans souffrant d’une schizophrénie ultra-résistante. Diagnostiquée à l’âge de 19 ans, la maladie résiste aux antipsychotiques atypiques, aux neuroleptiques classiques, à l’électroconvulsivothérapie ainsi qu’à un traitement par clozapine, seule ou en association. La gravité de la symptomatologie nécessite une hospitalisation continue depuis 5 ans au cours desquels il s’inflige de nombreux gestes autoagressifs discordants dans un contexte hallucinatoire tel que l’épilation des cils sur ordre divin. Au vu de l’inefficacité de la trithérapie par clozapine, halopéridol et chlorpromazine et de la mauvaise tolérance neurologique des séances d’électroconvulsivothérapie, un traitement par NAC est débuté à raison de 1 g matin et soir en association avec son traitement habituel. Dès J-15, une amélioration de la symptomatologie est constatée. Au terme d’un mois de traitement la Positive and Negative Syndrome Scale (PANSS) objective cette amélioration et des permissions en dehors du service peuvent être organisées. La NAC pourrait ainsi constituer un nouvel espoir thérapeutique dans la prise en charge des patients souffrant de schizophrénie ultra-résistante. 171 8e Congrès de l’Encéphale PO 443 CHOIX DE PRESCRIPTION DES NEUROLEPTIQUES CHEZ LES INTERNES FRANÇAIS ET SUISSES ANDLAUER O. (1), RIESE F. (2), FAVRE G. (3), JAUHAR S. (4), BRIKI M. (1), SECHTER D. (1) (1) CHU Besançon, BESANÇON, FRANCE (2) Psychiatric University Hospital, ZURICH, SUISSE (3) University of Geneva Psychiatric Center, GENÈVE, SUISSE (4) Gartnavel Royal Hospital, GLASGOW, ROYAUME-UNI Introduction : Plusieurs études récentes questionnent l’intérêt d’utiliser préférentiellement un neuroleptique atypique (de seconde génération) par rapport aux neuroleptiques « classiques » (de première génération) chez les patients souffrant de troubles psychotiques, tant du point de vue de l’efficacité que de la tolérance. Cependant, l’enseignement et les recommandations nationales et internationales placent les neuroleptiques de seconde génération comme le choix de première ligne. L’EFPT (European Federation of Psychitric Trainees) a donc conduit une étude afin d’évaluer les préférences de prescription chez les internes en psychiatrie en Europe. Ce travail présente les premiers résultats portant sur les prescriptions de neuroleptiques des internes français et suisses. Méthodologie : 16 des 24 pays représentés à l’EFPT ont participé à cette étude. Les questionnaires ont été envoyés par internet ou en version papier. Les choix concernant les prescriptions de neuroleptiques, antidépresseurs, thymorégulateurs et psychothérapies ont été recueillis, ainsi que les facteurs orientant ces choix. Résultats : 751 internes européens ont répondu au questionnaire, dont 52 en France et 73 en Suisse. 100 % des internes français choisissent un neuroleptique de seconde génération, et 95 % des internes suisses. Les internes français prescrivent majoritairement (> 50 %) la rispéridone, alors qu’en Suisse, l’olanzapine arrive en tête (30 %). Chez les internes français, l’efficacité est le facteur cité comme le plus important dans le choix de la molécule, devant le profil de tolérance. Le coût du traitement n’est jamais cité comme facteur le plus important. Conclusion : Ces résultats préliminaires indiquent que les internes privilégient largement les neuroleptiques de seconde génération, l’efficacité étant le facteur de choix le plus important. Le choix de la molécule diffère entre la France et la Suisse. Cette étude souligne qu’une collaboration internationale des internes en psychiatrie européens est faisable et que des différences apparaissent entre deux pays voisins. Les facteurs influençant ces choix doivent être explorés afin d’améliorer la formation et la qualité des soins. PO 444 LES ASSOCIATIONS D’ANTIPSYCHOTIQUES : REVUE DE LA LITTÉRATURE JAVELOT H. (1), JAVELOT T. (2), SOCHA M. (1) (1) CHU Nancy, VANDOEUVRE-LES-NANCY, FRANCE (2) Centre Psychothérapique Nord-Dauphiné, BOURGOINJALLIEU, FRANCE Les associations d’antipsychotiques (AP) sont fréquentes en psychiatrie. 172 Les recommandations françaises sur l’usage de ces molécules (ANAES – Conférence de consensus (1994, 2003) et HAS Guide (2007)) permettent de rappeler, d’une part, que la monothérapie AP doit être privilégiée, et d’autre part, laissent une place à une alternative thérapeutique non validée, en stipulant que les associations de deux ou plusieurs neuroleptiques visent à obtenir un « effet de suppléance » dans les zones d’inactivité d’une molécule. Quelques études récentes permettent de tirer différents enseignements de ces pratiques d’associations d’AP. L’étude de Broekema et al. (2007) sur 2 725 patients confirme la haute fréquence des associations, y compris lors d’une analyse excluant les AP de faible puissance. Les études Correll et al. (2008) et Tranulis et al. (2008) permettent de dégager les informations suivantes sur les associations d’AP : difficulté de définir la posologie « éventuellement » efficace de chaque traitement dans l’association, possibilité d’établir approximativement une durée minimale de traitement à partir de laquelle une amélioration est susceptible d’être observée (10 semaines), de rappeler la place incontournable en termes d’efficacité de la clozapine dans le cadre de ces associations, de mentionner l’intérêt d’une surveillance très rapprochée de l’ensemble des paramètres contrôlés naturellement dans le cadre d’une monothérapie d’AP (avant même la mise en place de l’association (voir les résultats de Correll et al., 2007 : les patients sélectionnés pour une association d’AP (schizophrénie résistante) présenteraient au départ un sur-risque de développement d’un syndrome métabolique) et tout au long de la co-prescription), de signaler enfin l’intérêt d’une évaluation objective des patients mis sous association d’AP par les échelles adaptées. Les associations d’AP avec l’aripiprazole sont à ce jour peu évaluées, mais des résultats préliminaires (Javelot et al., 2009 – communication affichée au 7e Congrès de l’Encéphale) semblent indiquer que l’aripiprazole est moins fréquemment utilisé en monothérapie AP que les autres traitements. PO 445 PRISE EN COMPTE DU TABAGISME DANS LA PRESCRIPTION DES PSYCHOTROPES JAVELOT H. (1), JAVELOT T. (2), SOCHA M. (1) (1) CHU Nancy, VANDOEUVRE-LES-NANCY, FRANCE (2) Centre Psychothérapique Nord-Dauphiné, BOURGOINJALLIEU, FRANCE L’existence d’un « tabagisme psychiatrique » intensif est clairement identifiée : 90 % des schizophrènes fument et les patients psychotiques et addictifs fument plus et sont moins compliants aux traitements. Les interactions entre tabac et psychotropes sont de nature pharmacocinétique et pharmacodynamique. Au plan pharmacocinétique, l’induction des enzymes de phase I (CYP450) et II du métabolisme des médicaments par les hydrocarbures polycycliques (inducteurs enzymatiques puissants du CYP1A2) est prépondérante. Certaines molécules, prises en charge majoritairement par le CYP1A2, sont particulièrement sensibles à ces phénomènes. Ainsi, à l’arrêt Posters du tabac, pour un traitement en cours par olanzapine ou clozapine, une réduction d’approximativement 36 % de la dose administrée devrait être envisagée pour éviter toute toxicité (Schaffer et al., 2009). D’autre part, si un patient commence (ou re-commence) à fumer alors qu’il est traité par clozapine ou olanzapine, il conviendrait d’augmenter la dose d’un facteur 1,5 sur 2 à 4 semaines (De Leon et al., 2004). Si des recommandations semblent plus difficiles à établir concernant les antidépresseurs, des augmentations de posologies sont à envisager pour la fluvoxamine et la duloxétine, chez les fumeurs. Il est à noter, enfin, que certains polymorphismes du CYP1A2 pourraient présenter une haute inductibilité par le tabac (Bondolfi et al., 2005). Au plan pharmacodynamique, la nicotine et cotinine, par leurs propriétés psychostimulantes peuvent contrarier l’activité de molécules à visées anxio-sédatives, comme les benzodiazépines. L’harmane et le norharmane, deux bêta-carbolines, par leurs profils d’agonistes inverses des récepteurs GABAA, s’avèrent anxiogènes et contrecarrent également l’activité des molécules anxiolytiques. Ces dernières molécules, associées à d’autres, sont inhibitrices des mono-amines oxydases et contribuent donc, au même titre que certains antidépresseurs, à l’augmentation du relargage en monoamines. L’ensemble de ces données permet de rappeler toute l’attention qui doit être accordée aux substances présentes dans le tabac. La connaissance de leurs interactions avec le métabolisme et le mécanisme d’action des psychotropes conduit à mieux comprendre certaines situations d’échec ou de toxicité. PO 446 TROUBLES MÉTABOLIQUES ET APA : ÉVALUATION TRANSVERSALE ET LONGITUDINALE CHEZ 145 PATIENTS SCHIZOPHRÈNES TRAITÉS ET NON TRAITÉS POIRIER M.F., BOURDEL M.C., BOURDEL M.C., POLIDES F., BENDJEMAA N., PIKETTY M., OLIÉ J.P., METAB R. CH Sainte-Anne, PARIS, FRANCE Les troubles métaboliques observés avec les nouveaux antipsychotiques (AAP) chez certains malades, deviennent un enjeu majeur en termes de rechute et de morbidité cardiovasculaire et/ou diabétique. Comparer les patients traités aux patients non traités permet de contrôler l’influence du mode de vie inhérent à la schizophrénie. Un réseau clinique du CH St Anne (METAB), a évalué, la fréquence des troubles métaboliques chez 212 patients schizophrènes non diabétiques (âge < 50 ans) ; 103 patients, traités depuis au moins 3 mois par un seul AAP (20 CLOZ, 20 RIS, 20 AMIS, 23 OLZ, 20 ARI) sans thymorégulateurs, ont été comparés à 42 patients jamais traités par AP (NA) ; 41 sujets non traités ont été évalués après 6 semaines de traitement par un AAP et 28 sujets après 3 mois de traitement. Ont été mesurés à jeun : l’accumulation de la masse grasse (dont le périmètre abdominal), l’IMC, les anomalies métaboliques, le contrôle glycémique (glycémie, insulinémie), la résistance à l’insuline (HOMA IR), l’hyperglycémie provoquée, le profil lipidique, les marqueurs de l’inflammation. Toutes les analyses ont été ajustées sur le sexe. Un syndrome métabolique (NCEP ATPIII) est observé chez 2,4 % des patients NA, 30 % des sujets sous CLOZ, 20 % sous RIS et 22 % sous OLZ (p = 0,03), 10 % sous AMIS et 15 % sous ARI (ns). Un IMC > 25 présent chez 12 % des patients NA, diffère significativement chez les sujets traités par : CLOZ (35 %), RIS (30 %), AMIS (25 %), OLZ (39 %), (p < 0,001), et ne diffère pas sous ARI (10 %). Une valeur anormale de la glycémie à jeun, l’HDL-chol, des triglycérides et de la tension artérielle ne distingue pas les patients sous APA des patients NA. La glycémie moyenne post-glucose est plus élevée (p = 0,01) chez les sujets traités par CLOZ, RIS, AMIS et OLZ versus NA. L’HOMA IR augmente chez tous les sujets quelque soit le traitement atypique, comparés aux NA (p < 0,001) En longitudinal (1 seul sujet sous CLOZ) : une prise de poids significative est observée à 6 semaines et à 3 mois de traitement par OLZ, ARI et RISP (ns pour AMIS, n = 5). Elle tend à être différente à 6 semaines entre les 4 composés. Présente dès 6 semaines sous OLZ et RIS, elle s’installe de façon plus régulière sous ARI. Conclusion : les troubles métaboliques ne sont pas similaires selon les APA. PO 447 EFFET ANTIDÉPRESSEUR DE LA KÉTAMINE : À PROPOS D’UN CAS GONCALVES P., MOUAFFAK F., OLIÉ J.P., LÔO H., GAILLARD R. Centre Hospitalier Sainte-Anne, PARIS, FRANCE La kétamine, antagoniste non compétitif de récepteurs glutamatergiques NMDA est utilisée en médecine comme anesthésique et antalgique. Selon différentes études précliniques et cliniques, la kétamine pourrait avoir une action antidépressive rapide. Plusieurs hypothèses ont été formulées pour rendre compte de cette action antidépressive : 1) hypothèse glutamatergique : le blocage des récepteurs NMDA induirait la libération secondaire de glutamate avec une stimulation accrue des récepteurs AMPA par le glutamate libre. 2) hypothèse dopaminergique : majoration de la transmission dopaminergique par une action directe sur récepteur D2 et une action indirecte par la modification du couplage préfrontostriatal conduisant à une désinhibition striatale dopaminergique. 3) hypothèse neurofonctionelle : inhibition des structures mésiofrontales hyperactives dans la dépression, notamment au niveau d’une cible des stimulations intracérébrales dans la dépression, le cortex cingulaire subgénual. Nous rapportons ici le cas d’une patiente âgée de 66 ans souffrant d’un épisode dépressif mélancolique résistant évoluant depuis 30 mois. Les perfusions de kétamine ont permis d’obtenir une rémission complète avec une rechute après 5 semaines, avec un échappement thérapeutique malgré l’intensification du traitement par kétamine. Nous discuterons à la lumière de ce cas clinique l’intérêt de la kétamine dans la dépression, son mécanisme d’action, les facteurs prédictifs de réponse et les stratégies de maintien possibles. 173 8e Congrès de l’Encéphale PO 448 INTÉRÊT DES ANTICHOLINESTÉRASIQUES ET DES AGONISTES DOPAMINERGIQUES DANS LA DÉPRESSION RÉSISTANTE DU SUJET ÂGÉ : À PROPOS D’UN CAS GAILLARD R., HAJIB H., MOUAFFAK F., GALLARDA T., LÔO H. Centre Hospitalier Sainte-Anne, PARIS, FRANCE Nous rapportons le cas d’une patiente de 66 ans présentant un épisode dépressif majeur résistant dans le cadre d’un trouble dépressif récurrent. Lors des 7 précédents EDM, l’inefficacité des traitements médicamenteux avait été constatée : maprotiline, amoxapine, dosulepine, fluvoxamine, paroxetine avec mirtazapine, fluoxétine, iproniazide. La rémission était obtenue grâce à une cure d’électroconvulsivothérapie. Le dernier épisode évoluait depuis 3 ans lorsque la patiente nous a été adressée, après l’échec de plusieurs lignes de traitement, de l’électroconvulsivothérapie et de la stimulation magnétique transcrânienne. Une rémission de 7 mois a été obtenue grâce à un traitement par escitalopram-miansérine-aripiprazole associé au lithium. Lors de la rechute, le remplacement de l’aripiprazole par le bupropion a permis une amélioration partielle avant une aggravation sur un mode mélancolique. Une rémission a pu être obtenue suite à des perfusions de kétamine mais n’a pu être maintenue que 5 semaines, avec une réponse très partielle à une intensification du traitement par kétamine. Une nouvelle rémission a pu être obtenue grâce à l’association du donépézil et du pramipexole à la bithérapie antérieure par escitalopram et miansérine. L’association simultanée du donépézil et du pramipexole ne permet pas de différencier les bénéfices imputables à l’un et l’autre de ces traitements mais la gravité de l’épisode dépressif pouvait justifier d’utiliser cette association d’emblée. Nous discutons cette rémission en fonction à la fois de la littérature clinique et de la littérature issue de la neuro-imagerie chez la personne âgée. Le bénéfice des anticholinestérasiques sur les symptômes d’apathie dans la maladie d’Alzheimer et dans la transition entre MCI et maladie d’Alzheimer chez les patients âgés déprimés pose ainsi la question de la pertinence des anticholinestérasiques dans certaines dépressions du sujet âgé. Par ailleurs, les modifications de la réponse dopaminergique en imagerie chez la personne âgée interroge sur le potentiel des agonistes dopaminergiques chez la personne âgée déprimée. L’association d’un anticholinestérasique et d’un agoniste dopaminergique dans la dépression du sujet âgé pourrait-elle être proposée systématiquement en cas de résistance à une thérapie bi-aminergique ? PO 449 INTÉRÊT DU MILNACIPRAN EN CAS D’HÉPATOTOXICITÉ DES ANTIDÉPRESSEURS : À PROPOS D’UN CAS HAJIB H. (1), MOUAFFAK F. (1), GAILLARD R. (1), QUINTIN P. (2), LÔO H. (1), OLIÉ J.P. (1) (1) Centre Hospitalier Sainte-Anne, PARIS, FRANCE (2) Clinique des Orchidées, ANDILLY, FRANCE L’hépatotoxicité des antidépresseurs est une réalité clinique dont la physiopathologie reste discutée. Nous rapportons le 174 cas d’une patiente ayant des antécédents de cytolyse hépatique sous paracétamol et de toxémie gravidique, et présentant un épisode dépressif avec la survenue d’une cytolyse sous sertraline, puis amitriptyline, clomipramine et moclamine nécessitant l’arrêt de ce chacun de ces traitements. La patiente n’a par la suite pas répondu à un traitement par tianeptine puis miansérine. La rémission a été obtenue grâce à une cure d’électroconvulsivothérapie et un traitement de maintien par milnacipran. Ce cas clinique nous a permis de faire une revue de la littérature sur les cytolyses hépatiques mises en évidence sous antidépresseur et la stratégie d’exploration de ces cytolyses. Il illustre également l’intérêt du milnacipran, du fait de son faible métabolisme hépatique : efficacité chez les patients métaboliseurs rapides, et moindre risque d’accumulation de métabolites toxiques dans les hépatocytes, hypothèse invoquée pour rendre compte de la toxicité hépatique idiosyncrasique des antidépresseurs. PO 450 INTÉRÊT DE L’ADJONCTION D’UN TRAITEMENT DOPAMINERGIQUE DANS LA DÉPRESSION RÉSISTANTE : À PROPOS DE TROIS CAS RACINE N., GAILLARD R., MOUAFFAK F., OLIÉ J.P., LÔO H. Centre Hospitalier Sainte-Anne, PARIS, FRANCE Les stratégies d’augmentation d’un traitement antidépresseur dans la dépression résistante insistent sur l’intérêt de traitements additifs en cas d’échec du switch pour un antidépresseur d’une classe différente : adjonction de lithium ou d’autres thymorégulateurs, de neuroleptiques atypiques, de buspirone, d’hormones thyroïdiennes et surtout d’un antidépresseur agissant sur une autre voix mono-aminergique. Nous rapportons trois cas cliniques mettant en évidence l’intérêt de l’adjonction à une bi-thérapie sérotoninergique et noradrénergique d’un traitement dopaminergique : respectivement l’aripiprazole, le bupropion et le pramipexole. Dans les trois cas, il s’agissait de dépression résistante ayant bénéficié sans succès de plusieurs lignes d’antidépresseurs voire d’une séquence d’électroconvulsivothérapie. Nous avons discuté le bénéfice de l’adjonction d’un traitement dopaminergique d’un point de vue sémiologique : autour des symptômes d’apathie d’une part, notamment d’apathie associée aux antidépresseurs, et autour des symptômes anxieux d’autre part. Nous avons également discuté ce bénéfice d’un point de vue neurophysiologique en le confrontant aux données issues des enregistrements de neurones sérotoninergiques, noradrénergiques et dopaminergiques chez l’animal lors de l’administration d’un antidépresseur sérotoninergique seul ou associé à un traitement dopaminergique. PO 451 EFFETS DE L’AGOMÉLATINE SUR LE CYCLE REPOS/ACTIVITÉ CHEZ LES PATIENTS SOUFFRANT D’ÉPISODE DÉPRESSIF MAJEUR EN COMPARAISON À LA SERTRALINE BAYLE F. (1), WULFF K. (2), KASPER S. (3) (1) Université Faculté de Médecine Paris-Descartes, Centre Hospitalier Sainte-Anne, INSERM CDN, PARIS, FRANCE Posters (2) Université d’Oxford, OXFORD, ROYAUME-UNI (3) Université de Vienne, Service de Psychiatrie et Psychothérapie, VIENNE, AUTRICHE Introduction : L’agomélatine est le premier antidépresseur mélatoninergique (agoniste mélatoninergique MT1, MT2 et antagoniste 5HT2C). Son efficacité dans l’épisode dépressif majeur a été établie dans 4 essais cliniques. L’actigraphie mesure le rythme circadien du repos et de l’activité et permet une évaluation des patients en ambulatoire. Objectif : Dans cette étude dont l’objectif principal est d’évaluer la vitesse d’amélioration du cycle repos/activité, via la mesure de son Amplitude Relative (AR), l’efficacité à 6 semaines de l’agomélatine (25-50 mg) et de la sertraline (50-100 mg) sur l’évolution de la symptomatologie dépressive a également été comparée en utilisant les échelles HAM-D. Méthode : Dans cette étude internationale, multicentrique, randomisée en double-aveugle, 313 patients ambulatoires (âge moyen 43,9 ans), remplissant les critères du DSMIV-R pour l’épisode dépressif majeur, étaient randomisés pour recevoir l’agomélatine 25-50 mg (154 patients) ou de la sertraline 50-100 mg (159 patients) pendant 6 semaines. Résultats : Une différence significative en faveur de l’agomélatine, comparée à la sertraline, a été observée sur l’amplitude relative du rythme circadien de repos/activité après seulement une semaine (E = – 0,027, 95 % IC (– 0,047 ; – 0,0067), p = 0,01). À la 2e semaine, le pourcentage de répondeurs (défini par une diminution d’au moins 50 % du score total de l’HAM-D par rapport à la valeur basale), était supérieur dans le groupe agomélatine comparé au groupe sertraline (20,0 % versus 10,9 % respectivement p = 0,027). La diminution moyenne du score total HAM-D après les 6 semaines est significativement plus importante dans le groupe agomélatine que dans le groupe sertraline (effet traitement de 1,68, IC 95 % (0,15 ; 3,20), p = 0,031). Le nombre total d’Événements Indésirables conduisant à l’arrêt du traitement a été de 2,6 % dans le groupe agomélatine (4 patients) et de 11,3 % dans le groupe sertraline (18 patients) (0,43 ; 4,26) p = 0,017. Conclusion : L’effet favorable de l’agomélatine sur l’amplitude relative du rythme circadien du repos/activité des patients dépressifs dès la première semaine reflète l’amélioration précoce de paramètres perturbés dans la dépression tels que le sommeil et l’activité diurne. PO 452 L’ISOLEMENT EN PSYCHIATRIE : POINT DE VUE DES PATIENTS ET PERSPECTIVES ÉTHIQUES CANO N., BOYER L., GARNIER C., BELZEAUX R., CHABANNES J.M., SAMUELIAN J.C. Assistance Publique – Hôpitaux Marseille, MARSEILLE, FRANCE Objectif : L’objectif de ce travail est double : étudier la perception et le vécu des patients de leur isolement « à distance », puis proposer des pistes d’amélioration dans l’utilisation des chambres d’isolement au regard d’une perspective éthique. Méthodes : Cette étude, fondée sur une approche qualitative, était basée sur la conduite et l’analyse d’entretiens semi- directifs réalisés auprès de patients hospitalisés dans une unité à temps complet et ayant séjourné en chambre d’isolement. Les entretiens ont concernés 30 patients et ont fait l’objet d’une analyse thématique manuelle. Résultats : L’analyse du discours révélait que l’autonomisation des patients était remise en cause pour 50 % d’entre eux. Près de 70 % signalaient avoir reçu peu d’explications et d’informations lors de leur MCI. Ils percevaient une bienveillance de l’équipe à leur égard, même si le bénéfice de cette mesure n’était pas majoritairement reconnu : 26 % des patients avaient ressenti un apaisement et 36 % une diminution de leur souffrance. L’isolement s’avérait pour 66 % des patients traumatisant avec une dimension dévalorisante et punitive. L’impact émotionnel négatif persistait au cours du séjour pour 60 % d’entre eux. Conclusion : Des pistes d’amélioration dans l’utilisation des chambres d’isolement sont proposées en regard des principes éthiques et des règles qui les actualisent. À cet effet, les réunions de l’équipe soignante pourront être l’occasion d’une réflexion proprement éthique. Il s’agit notamment de reconnaître le patient comme l’agent de sa propre autonomisation par une information appropriée et de lui permettre d’exprimer son ressenti afin que l’expérience de l’isolement prenne sens. PO 453 HOSPITALISATION DES ADOLESCENTS AYANT FAIT UNE TENTATIVE DE SUICIDE PAR PRÉCIPITATION DANS LE VIDE : L’EXPÉRIENCE DE L’UNITÉ DE DOUBLE PRISE EN CHARGE EN « MÉDECINE PHYSIQUE RÉADAPTATION – PSYCHIATRIE » AU CMPA DE NEUFMOUTIERS-EN-BRIE (77) (FSEF) GIRARDON N., ADO D. CMPA Fondation santé des étudiants de France, NEUFMOUTIERS EN BRIE, FRANCE Nous décrivons la population d’adolescents accueillis dans cette unité de rééducation fonctionnelle avec accompagnement psychiatrique et psychologique systématique dans le cadre de la psychiatrie de liaison. Nous abordons les principaux enjeux psychopathologiques rencontrés et les modalités de prise en charge institutionnelle qui en découlent. PO 454 COMMENT ADRESSER LES MÉCANISMES DE DÉFENSE DU PATIENT EN PSYCHOTHÉRAPIE ? RELATION ENTRE PRÉCISION DES INTERPRÉTATIONS DU THÉRAPEUTE ET SÉQUENCES DE RUPTURE-RÉSOLUTION DE L’ALLIANCE THÉRAPEUTIQUE GEROSTATHOS A. (1), VON ROTEN Y. (2), DESPLAND J.N. (2) (1) CHUV, LAUSANNE, SUISSE (2) IUP, LAUSANNE, SUISSE Introduction : L’étude de l’évolution de l’alliance thérapeutique au cours de la psychothérapie révèle l’existence de séquences de rupture et de résolution. Ces séquences peuvent être vues comme la manifestation d’un trouble tempo175 8e Congrès de l’Encéphale raire de l’équilibre relationnel qui, lorsqu’il est résolu, favorise l’émergence d’un changement de niveau relationnel entre le patient et le thérapeute. Nous faisons l’hypothèse qu’en psychothérapie psychodynamique, l’interprétation y joue un rôle important en rompant avec la narration jusque-là prévalente du patient tout en favorisant l’émergence d’une nouvelle compréhension. Cette étude s’intéresse à l’une des caractéristiques de l’interprétation – la précision par rapport aux défenses du patient – et son rapport avec les séquences de rupture et de résolution de l’alliance thérapeutique. Méthode : L’échantillon (N = 17) provient d’une étude sur la Psychothérapie Psychodynamique Brève menée par l’Institut Universitaire de Psychothérapie à Lausanne. L’alliance est évaluée par le patient après chaque séance à l’aide du questionnaire HAq-I. Une séquence de rupture-résolution est détectée par une chute du score d’alliance > 1,5 écart-type suivie par un retour à la moyenne au cours des 3 séances suivantes. Pour chaque patient, nous étudions la séance de rupture, la séance de résolution et deux séances « contrôles ». Les mécanismes de défense du patient sont codés à l’aide des Échelles d’évaluation des mécanismes de défense (Perry et coll., 2009). La précision est évaluée en comparant les Défenses Adressées par le Thérapeute (DAT) dans des interprétations (repérées à l’aide du « Psychodynamic Intervention Rating Scale ») avec les défenses du patient. Résultats : Nous décrirons les caractéristiques des interprétations dans les séances de rupture et les séances de résolution, et nous les comparerons à celles des séances « contrôles ». Nous chercherons à vérifier les résultats de Junod et coll. (2005) qui ont montré des différences dans la précision des interprétations en fonction de l’alliance thérapeutique. PO 455 TROUBLE THYMIQUE OU SYNDROME FRONTAL : LES PIÈGES DIAGNOSTIQUES DES PATHOLOGIES ASSOCIÉES VOILLET S., BISLEAU S., FERRI V., DESVERT P., PRADAYROL S., BUSCOZ O., MARINESCU M. CHS Georges Mazurelle, LA ROCHE SUR YON, FRANCE L’association des pathologies neurologiques et psychiatriques entraîne souvent des difficultés diagnostiques avec un retard dans la prise en charge dû à des hésitations dans l’orientation du patient. En partant de deux cas cliniques, les auteurs illustrent les pièges de l’évaluation clinique de ce type de malade. Le premier patient, a des antécédents de maladie bipolaire et d’épilepsie généralisée. Il est amené aux urgences pour un état d’agitation psychomotrice, avec des éléments confusionnels, associés à une fluctuation thymique et à un mélange de tachypsychie et d’idéation négative. Il aurait présenté une crise convulsive dans les 48 heures avant le début des troubles. Initialement il est transféré en psychiatrie avec un diagnostic d’état mixte ; un scanner cérébral retrouve une hémorragie parenchymateuse frontale, consécutive au traumatisme crânien durant la crise tonico-clonique. La deuxième illustration est celle d’un patient présentant une sclérose tubéreuse de Bourneville avec une atteinte frontale à l’imagerie et une symptomatologie récente caractérisée par un ralentissement psychomoteur, un syndrome amotivationnel et une perte 176 de la flexibilité mentale. Après un bilan neurologique approfondi, le diagnostic d’un syndrome dépressif majeur est retenu ; le patient s’améliore nettement sous traitement spécifique. Ces exemples montrent la nécessité d’un regard ouvert et complémentaire dans le cas des pathologies associées, neurologiques et psychiatriques. PO 456 PRESCRIPTIONS INAPPROPRIÉES CHEZ LE SUJET ÂGÉ : ÉTUDE EN PSYCHIATRIE GAILLARD C. (1), FIEROBE M. (1), DARTEVEL E. (2), HÉRAIL P. (3), MARTIN G. (2), VAILLEAU J.L. (3), VANDEL P. (4), TISSOT E. (1) (1) EPSM Novillars, NOVILLARS, FRANCE (2) CHS du Jura, DOLE, FRANCE (3) CHS La Chartreuse, DIJON, FRANCE (4) CHU, BESANÇON, FRANCE Avec l’âge, la consommation médicamenteuse augmente, et les événements indésirables médicamenteux sont plus fréquents. Une des causes possibles d’événement indésirable sont les prescriptions inappropriées chez le sujet âgé. L’objectif de cette étude est d’évaluer les prescriptions médicamenteuses des sujets âgés de 75 ans et plus hospitalisés dans un service de géronto-psychiatrie. L’objectif secondaire est de mettre en évidence des facteurs de risque de prescriptions inappropriées. Il s’agit d’une étude rétrospective multicentrique. Les prescriptions inappropriées sont évaluées à l’aide de la liste de Beers (1) sur l’ordonnance de sortie des patients hospitalisés entre le 1/07/2007 et le 31/12/2008 dans un service de géronto-psychiatrie. Deux cent quatre-vingt-dix patients, d’âge moyen 82 ± 5 ans, ont été inclus dans quatre centres d’investigation. En moyenne, 7,3 (± 2,9) médicaments différents sont prescrits par patient à la sortie d’hospitalisation. Un quart des prescriptions sont représentées par les antipsychotiques, les anxiolytiques et les hypnotiques, et un cinquième par les médicaments à visée cardiovasculaire. Selon la liste de Beers, 31 % (n = 89) des patients comptent en moyenne 1,2 médicament inappropriés. Parmi les 104 médicaments inappropriés relevés, le plus prescrit est l’hydroxyzine (31 %), puis l’amiodarone (15 %) et le dextropropoxyphène (10 %). Le nombre de médicaments prescrits apparaît comme un facteur de risque cumulatif. Le risque de prescriptions inappropriées est multiplié par 8 des 4 médicaments prescrits (OR = 8,66, p = 0,013) et est multiplié par 5 quand 5 médicaments sont prescrits (OR = 4,84, p = 0,0005). Les études menées en gériatrie (2, 3) montrent des taux d’inappropriation proches du taux mesuré dans notre étude et mettent en évidence que le nombre de médicaments prescrits est un facteur de risque de prescriptions inappropriées. Notre étude apporte des données sur la prescription médicamenteuse du sujet âgé pris en charge en psychiatrie, qui sont peu nombreuses dans la littérature. (1) Arch Intern Med. 2003 ; 163 : 2716-24 (2) Drugs Aging. 2006 ; 23 : 49-49 (3) Drugs Aging. 2008 ; 25 : 933-46 Posters PO 457 QUELLES THÉRAPEUTIQUES PSYCHOSOCIALES POUR QUELS PROFILS DE PATIENTS SOUFFRANT DE SCHIZOPHRÉNIE ? TODD A., DE LA TOUR N., OLIÉ J.P., KREBS M.O., AMADO I. CERC-SHU, Hôpital Sainte-Anne, PARIS, FRANCE Il est de plus en plus admis et reconnu que la prise en charge de la schizophrénie nécessite d’associer plusieurs modalités de traitement aussi bien psychotrope, psychothérapique que les thérapeutiques psychosociales. Ainsi, ces prises en charge toutes complémentaires les unes aux autres, permettent conjointement d’améliorer l’état clinique, la symptomatologie, l’état fonctionnel et la qualité de vie des patients. Mais elles restent spécifiques et leurs mises en place doivent tenir compte de plusieurs critères relatifs aux patients (âge, symptomatologie, déficits cognitifs, résistance aux traitements). Ainsi, la psychoéducation a pour objectif d’apporter des informations sur la maladie, d’améliorer l’acceptation de celle-ci et d’augmenter l’adhérence au traitement. La TCC utilise principalement des stratégies cognitives et comportementales spécifiques afin de diminuer le stress associé aux troubles comme les idées délirantes et/ou les hallucinations. Elle cible également l’anxiété et la dépression – comorbidités de la pathologie schizophrénique. L’entraînement aux habilités sociales a pour but de développer les habilités et les compétences nécessaires à une meilleure gestion de la vie quotidienne. La remédiation cognitive vise à améliorer les fonctions déficitaires telles la mémoire, l’attention et les fonctions exécutives. D’après la littérature et compte tenu de notre expérience clinique, on constate que selon les profils de patients, certaines thérapeutiques psychosociales apparaissent être des indications pertinentes. À titre d’exemple, un patient âgé d’une vingtaine d’années atteint de schizophrénie depuis deux ans et qui présente des difficultés pour suivre son traitement devrait bénéficier en première intention d’une psychoéducation. Ce même patient, une fois stabilisé par le traitement psychotrope, s’il présente des déficits cognitifs ayant des répercussions dans sa vie quotidienne, pourrait bénéficier d’une remédiation cognitive. En revanche, si ce patient ne se stabilise pas, une TCC pourrait lui être proposée afin de cibler et de diminuer sa symptomatologie positive résistante. D’autres exemples d’indications de prise en charge thérapeutiques seront développés en tenant compte des autres profils de patients rencontrés fréquemment dans nos pratiques cliniques. PO 458 MISE EN PLACE DU COMITÉ DE LUTTE CONTRE LA DOULEUR DANS UN HÔPITAL PSYCHIATRIQUE : PARTAGE D’UNE EXPÉRIENCE TAN SEAN P., HALLOUCHE N., GUILLARD M., SZAFIR N. EPS Maison Blanche, NEUILLY SUR MARNE, FRANCE En 2007, un Comité de Lutte Contre la Douleur (CLUD) a été créé à l’EPS Maison Blanche, Hôpital psychiatrique multisites avec un service de soins somatiques avec des consul- tations sur chaque site. L’objectif de cette communication est de partager notre expérience. Méthodologie : Elle s’est déroulée en 2 phases, une préliminaire avec le service Qualité, elle a permis de définir la composition du CLUD, une de rodage pour la mise en place de l’organisation des groupes de travail, des objectifs annuels et des actions d’amélioration. Résultats : – Phase préliminaire : Composition du CLUD : le Président est un Médecin Généraliste nommé par la Commission Médicale d’Établissement, et le Vice-Président est nommé par la Commission des Soins. Le CLUD est pluri-professionnel sans limitation du nombre de participants. La fréquence des réunions plénières est de 4/an avec création de groupes de travail. Cette phase a permis la rédaction d’une charte et d’un contrat d’engagement de la prise en charge de la douleur. – Phase de rodage : Le nombre de groupes de travail a été fixé à 5 (« communication », « recherche », « protocole », « équipe opérationnelle », « formation ») avec un référent par groupe, des objectifs à atteindre. Après 2 ans d’existence, le CLUD a mis en place : – Des réunions de formation sur chaque site – Un site intranet (comptes rendus des séances, liens vers d’autres sites spécialisés) – Une enquête « prise en compte de la douleur auprès des usagers en CMP adulte » – Des protocoles d’évaluation de la douleur – Une journée thématique annuelle – Une formation en E-learning – Une fiche douleur dans le dossier médical – Des communications. Cependant, de nombreuses contraintes sont apparues comme l’absence d’outils d’évaluation adaptés à la pathologie mentale, l’intérêt limité des psychiatres, le peu de moyens disponibles mais surtout le manque d’écoute ressenti par les patients face à leur plainte. De nombreuses actions d’amélioration restent à mettre en place comme des entretiens douleur type mesurant la douleur physique et morale ainsi que son retentissement sur le quotidien. Les objectifs sont de partager les expériences dans un cadre structuré d’« InterCLUDPsy » et de développer les partenariats avec les unités antidouleur et les centres de soins palliatifs de proximité. PO 459 EXPÉRIENCE NOVATRICE D’UN CENTRE DE PSYCHOTHÉRAPIES AU SEIN D’UN SECTEUR DE SEINE ST DENIS AUBRIOT-DELMAS B., JANUEL D. EPS Ville Evrard, SAINT-DENIS, FRANCE Nous avons créé début 2009 un centre mettant à disposition des patients du secteur, un ensemble de psychothérapies regroupant : – Thérapie familiale – EMDR 177 8e Congrès de l’Encéphale – Hypnose – TCC – Remédiation cognitive – Réhabilitation psychosociale – Psychoéducation Quelques-unes de ces techniques, pertinentes et reconnues par la communauté médicale, sont proposées en général dans le secteur privé ou public pour un site donné, au gré de la formation d’un thérapeute. L’originalité de notre structure, unique en France à notre connaissance, a été de réunir toutes ces approches psychothérapiques afin de pouvoir répondre de manière adéquate et diversifiée aux différentes problématiques des patients, en s’appuyant sur la pertinence des indications selon la pathologie et le contexte. Ce centre est situé au sein même de l’hôpital et permet d’offrir, sur un même lieu, un panel d’outils thérapeutiques facile d’accès et coordonné avec le secteur. Ces thérapies sont proposées aux patients hospitalisés et ambulatoires, favorisant ainsi la continuité des soins et une prise en charge spécifique la plus précoce possible. Cette offre de soins a mis en évidence un besoin qui jusqu’alors n’apparaissait pas, puisqu’à notre grande surprise les demandes se sont faites nombreuses très rapidement. Parmi nos chiffres évaluant notre activité débutante certains sont éloquents : Ainsi après seulement huit mois d’activité, la thérapie familiale, l’EMDR et la psychoéducation, à elles seules ont permis d’atteindre 65 % de notre objectif de l’année, toutes thérapies confondues. La thérapie familiale représente 50 % de notre activité, l’EMDR 28 %, et la psychoéducation 10 %. Quelques conclusions, à ce jour : – la mise en place de consultations EMDR a clairement généré une demande qui jusqu’alors ne s’exprimait pas. Ce type de thérapie quasi-inexistante dans le secteur public et coûteux dans le privé a donc toute sa place au sein d’une activité de secteur ; – la possibilité de proposer très précocement dans le parcours de soin du patient de telles prises en charge permet une « accroche » au moment aigu (notamment la thérapie familiale), améliore la qualité des soins, favorise la compliance de nos patients et facilite le travail de prévention. PO 460 ENQUÊTE DE PRÉVALENCE UN JOUR DONNÉ SUR LA DOULEUR PHYSIQUE ET PSYCHIQUE EN SOINS PSYCHIATRIQUES ARNAUD L., MALARD-GASNIER N., BOURLOT D., CHALARD F., LOMBERTIE E.R. Centre Hospitalier Esquirol, LIMOGES, FRANCE Le suivi de la qualité de la prise en charge de la douleur dans un établissement de santé mentale nécessite la réalisation d’un état des lieux centré sur la réalité des pratiques. Au CH Esquirol de Limoges, une première étude réalisée auprès des soignants en 2005 a permis de constater la pré178 valence élevée de la douleur en psychiatrie ainsi que la complexité de son appréhension. Cette nouvelle étude conduite un jour donné en 2008 propose de confronter, en les appariant, les réponses obtenues conjointement auprès des patients et des équipes soignantes afin d’apprécier la possible différence entre l’expression de la douleur du patient et sa perception par l’équipe. Cette étude porte sur la quasi-totalité des lits d’hospitalisation en santé mentale de la HauteVienne : 709 questionnaires soignants ont été recueillis ce qui traduit une implication forte des équipes dans la démarche proposée, 513 dossiers ont pu être appariés. L’analyse montre que lorsqu’un patient souffre, les soignants repèrent la douleur. Il existe cependant des discordances entre la perception de la douleur par les soignants et les patients ; c’est le cas notamment des patients déclarant ne pas souffrir (26 %) pour lesquels les soignants repèrent, malgré tout, une souffrance dans 75 % des cas. Cette étude se heurte à l’écueil de l’intrication entre douleur physique et souffrance morale, ces différents types de douleur étant en règle générale très mal appréhendés tant par le patient que par le soignant. En effet, le symptôme douleur est reconnu, mais son origine est très difficile à apprécier. Concernant la prise en charge de la douleur, les patients montrent une bonne compréhension de leur traitement médicamenteux. Par contre, quand la réponse à la douleur n’est pas médicamenteuse, le patient repère mal l’objectif des autres propositions thérapeutiques. 75 % des patients se disent satisfaits de la prise en charge proposée. Cette étude confirme la difficulté d’appréhension de la douleur en santé mentale. Si nous en sommes d’ores et déjà à mettre en place la systématisation d’outils destinés à mesurer la douleur physique, il convient de poursuivre le travail de recherche et d’appropriation d’un outil adapté à la souffrance morale. PO 461 SYNDROME DU QT LONG ET FACTEURS DE RISQUE À L’UNITÉ POUR MALADES DIFFICILES DE VILLEJUIF CHAUMARTIN N., LUKAT S., GARRIGUET P., TANSEAN P., BEAUVERIE P., URREA P.R. Paul Guiraud, VILLEJUIF, FRANCE Les patients souffrant d’une maladie psychiatrique présentent une surmortalité cardiovasculaire, liée en partie aux morts subites et favorisée par la prise de certains neuroleptiques et autres psychotropes. La mauvaise tolérance cardiaque de ces médicaments est liée à l’allongement de l’intervalle QT de l’électrocardiogramme (ECG), à l’origine d’une arythmie appelée torsade de pointes (TDP). Les Unités pour Malades Difficiles (UMD) accueillent des patients présentant fréquemment des chimiorésistances et recevant des traitements complexes. Une étude a été menée à l’UMD de Villejuif afin de mesurer la prévalence du syndrome du QT long et apprécier les facteurs de risque. Un ECG et un ionogramme sanguin ont été réalisés pour chaque patient. Les données récoltées sont : le QTm, la fréquence cardiaque, le QTc par les formules de Bazett et de Fridericia, et le QTc donné par l’appareil. Les Posters ordonnances des patients ont été analysées, les médicaments triés par classes thérapeutiques et par niveaux de posologie. L’analyse des résultats porte sur 63 patients âgés de 19 à 64 ans. La moyenne d’âge est de 33 ans et le sexe ratio est de 11 femmes (17 %) pour 52 hommes (83 %). Ces résultats montrent : – une prévalence du syndrome du QT long de 40 % selon la formule de Bazett (6 % > 500 ms, risque majeur de TDP). – le facteur de risque médicamenteux présent chez tous les patients, les autres facteurs de risque d’allongement du QT étant peu retrouvés (hypokaliémie et bradycardie : 1,6 %, sexe féminin : 17 %). Les facteurs de risque de TDP sont fréquents (hypomagnésémie : 8 %, hypocalcémie : 46 %, insuffisance rénale : 11 %), certains pouvant être corrigés. – une variabilité concernant la mesure de l’intervalle QT avec des différences significatives (p < 0,001) selon l’opérateur et selon la méthode de calcul utilisée (Bazett, Fridericia…). – une augmentation du nombre de QTc longs pour des posologies élevées. Ces résultats mettent l’accent sur la nécessité d’une surveillance accrue du risque lié au QT long chez les patients sous associations de psychotropes. Ils ont permis la sensibilisation des équipes soignantes et la mise en place d’un protocole de surveillance renforcée dans le service, qui sera ensuite généralisé à d’autres services de soins. PO 462 PRISE EN CHARGE PSYCHOTHÉRAPEUTIQUE DES MIGRANTS ET COMPÉTENCE CULTURELLE BENNEGADI R. Centre Françoise MINKOWSKA, PARIS, FRANCE La prise en charge psychothérapeutique des migrants et des réfugiés ouvre de nouvelles perspectives grâce à l’approche de l’anthropologie médicale clinique, introduite en France par le Centre Françoise Minkowska. En effet comment offrir un soin de qualité à des personnes migrantes ou réfugiées présentant une souffrance psychique et sollicitant une aide psychothérapeutique, en évitant les obstacles de la stigmatisation et en restant dans la logique du droit commun du système de soins en santé mentale en France. Les notions de ILLNESS, DISEASE ET SICKNESS ont permis de sortir de réelles impasses théoriques et pratiques. Non seulement la prise en charge est centrée sur la personne mais elle respecte autant les représentations culturelles du patient que les modèles théoriques des thérapeutes. De facto, la notion de compétence culturelle apparaît comme l’outil de travail et d’échange en situation transculturelle. Seront abordées et définies les places de chacun, y compris celle des médiateurs linguistiques et culturels. PO 463 MÉTHODES CONTRACEPTIVES CHEZ LA FEMME SCHIZOPHRÈNE : ANALYSE DE LA SITUATION AU CENTRE HOSPITALIER SAINTE-ANNE COINTOT M., VACHERON M.N., PAUBEL P. Centre Hospitalier Sainte-Anne, PARIS, FRANCE La schizophrénie est une psychose chronique évolutive et invalidante dont le traitement est basé sur un traitement médicamenteux antipsychotique (AP), associé à une prise en charge psychothérapeutique et sociothérapeutique. Une bonne observance thérapeutique reste souvent difficile à obtenir de la part des patients. Cela s’applique à tous les traitements, y compris la contraception. Or une grossesse non désirée et non encadrée chez une patiente psychotique peut avoir de lourdes conséquences sur le pronostic de sa pathologie, ainsi que sur l’enfant à naître. L’objectif de ce travail est d’analyser les pratiques de prescription de contraceptifs chez les patientes schizophrènes hospitalisées au Centre Hospitalier Sainte-Anne (CHSA), qui comprend 8 services de psychiatrie adultes, et plus particulièrement au sein du secteur 13, secteur particulièrement sensibilisé à la prise en charge de ces femmes. Sur la période 2004 – 2008, la consommation des contraceptifs (médicaments, préservatifs et stérilets) représente moins de 0,1 % du budget des médicaments de l’établissement (total inférieur à 2 000 € par an en moyenne). Le secteur 13 représente plus de 50 % du total des consommations de cette classe thérapeutique, la consommation des autres services sur la même période n’ayant pas évolué, voire ayant diminué pour certains d’entre eux. Les résultats recueillis montrent une hétérogénéité des pratiques en matière de prescriptions de contraceptifs au sein de notre établissement. Le travail réalisé va permettre de proposer un arbre décisionnel, dont le but est d’essayer d’homogénéiser la prise en charge contraceptive des patientes en âge de procréer, et de sensibiliser l’ensemble des professionnels de santé face au problème de la grossesse non planifiée chez la femme schizophrène. PO 464 TRANXÈNE VERSUS ORZÉPAM À PROPOS DE LA PRÉSERVATION DES PERFORMANCES COGNITIVES LORS DU TRAITEMENT DES TROUBLES ANXIEUX BENABBAS M. (1), KHODJA A. (2), BOUALLEG Z. (2), YKHLEF M. (2), RAHMOUN O. (2), BENADEL Z. (3) (1) H M R U C, CONSTANTINE, ALGÉRIE (2) HMRUC, CONSTANTINE, ALGÉRIE (3) GENERICLAB, ALGER, ALGÉRIE Objectifs : De ce fait, notre travail se base sur une étude épidémiologique prospective de type comparatif entre deux types de prise en charge pharmacologique concernant les troubles anxieux. La comparaison porte sur les effets thérapeutiques de deux molécules à savoir une benzodiazépine classique de référence qui est le Tranxène et un autre anxiolytique en l’occurrence l’Orzépam (témesta). Un ISRS est automatiquement prescrit en raison de l’intrication anxio-depressive de tableau clinique d’entrée. Méthodologie : Étude randomisée, contrôlée de type prospectif avec 40 patients inclus. Durée de l’étude : La durée de l’étude est de 03 mois. 179 8e Congrès de l’Encéphale Critères d’inclusions : Patients âgés de 18 à 65 ans, répondant aux critères DSM IV de troubles anxieux. Score HAMA minimum : 20. Patients n’ayant jamais pris de traitement psychiatrique auparavant. Évaluation : Efficacité : HAMA, MADRS Tolérance : examen clinique : SF-36 (échelle de qualité de vie). Fréquence : J0, J7, J14, J28, J56, J90. Résumé : Il s’agit d’une étude prospective expérimentale de type comparatif randomisée concernant deux populations de malades hospitalisés au service de psychiatrie et recevant des traitements différents mais présentant le même trouble anxieux. On compare les effets thérapeutiques de deux molécules anxiolytiques à savoir le Tranxène et l’Orzépam prescrits pour des malades présentant un trouble anxieux et n’ayant jamais traités auparavant. Le trouble anxieux pris en charge est soit : • ESPT • TPA • TAG Chaque population comprend 20 malades, l’une recevra du Tranxène et l’autre de l’Orzépam. La posologie est de 1 à 30 mg en fonction de l’état clinique L’évaluation est faite à l’aide de l’échelle de l’anxiété de Hamilton (Hamilton anxiety scale) et la MADRS pour le trouble dépressif associé. Au total le traitement comprendra soit une des deux molécules citée auparavant (soit Tranxène soit l’Orzépam) associé à un ISRS et la molécule choisie est le Zoloft à 50 mg/j Il s’est avéré par la suite que la population mise sous l’Orzépam présente peu ou pas de troubles de type cognitif selon les diverses échelles utilisées en comparaison avec l’autre population sous Tranxène et ceci est d’autant plus important que la qualité de vie reste préservée et meilleure. PO 465 CONTENTION : POUR QUI ? COMMENT ? POURQUOI ? DAUVERCHAIN A.B., LOVATY R., PLANCHE-JANVIER C. CH Vichy, VICHY, FRANCE La Clinique Médico-Psychologique du secteur de Psychiatrie de Vichy-Ouest est un service de psychiatrie polyvalente de 30 lits dans un hôpital général. 9 lits dans une « Unité de Soins Intensifs » sont dédiés aux hospitalisations sous contrainte. Par orientation thérapeutique, on utilise exclusivement la contention au lit par sanglage, l’indication étant une dangerosité avérée du patient. L’isolement en chambre est une modalité de soins qui a été écartée de nos pratiques après une réflexion en équipe pluridisciplinaire. Une fois le choix thérapeutique validé, nous est apparue la nécessité de définir le cadre de cette pratique. Cette démar180 che découle de l’absence de références retrouvées et d’une volonté de désamorcer toute élaboration fantasmée de la contention. Cette orientation a donc conduit à la rédaction d’une « chartre de la contention » et à l’établissement d’un protocole de surveillance assorti d’une fiche de surveillance spécifique. Pouvant sembler maltraitante et traumatique, la contention reste a contrario génératrice de liens, au regard de la prise en charge soignante de proximité qu’elle nécessite. Loin d’isoler, la contention rapproche et favorise les contacts. Notre enquête porte sur deux ans, et concerne 191 patients (HDT-HO) hospitalisés dans l’USI. Notre étude révèle qu’environ 14 % des patients hospitalisés à l’USI ont été sanglés au cours de leur séjour. Ce pourcentage peut paraître important mais pour 80 % d’entre eux, la durée de contention est très restreinte (< à 24 heures). Il ressort également que la composante thymique est un facteur majorant le recours à la contention. La comorbidité prise de toxiques/contention n’a pas été évaluée mais elle nous apparaît essentielle à prendre en compte dans la poursuite de notre étude. PO 466 INTÉRÊT DE L’ÉLECTROCONVULSIVOTHÉRAPIE DANS LES TROUBLES DU COMPORTEMENT CHEZ UN PATIENT ADULTE SOUFFRANT D’UN TROUBLE AUTISTIQUE BOUCHARD-FERNANDES M.C. (1), SAUVAGET A. (1), PITON O. (2), VANELLE J.M. (1) (1) Hôpital Saint-Jacques, NANTES, FRANCE (2) CHS Montbert, MONTBERT, FRANCE Les troubles du comportement (auto et hétéro-agressivité, troubles du comportement alimentaire, trouble des conduites sphinctériennes) sont fréquents chez les patients souffrant de troubles autistiques. Durant l’enfance et l’adolescence, leur prise en charge est plurimodale : pharmacologique, psychothérapeutique, éducative, institutionnelle. Les comorbidités sont également traitées. À l’âge adulte, les troubles du comportement peuvent compromettre la vie en institution du patient. La littérature rapporte l’efficacité de l’électroconvulsivothérapie (ECT) essentiellement sur la catatonie dans les troubles autistiques. Il s’agit principalement de case report. Nous rapportons le cas d’un patient de 35 ans atteint d’un trouble autistique et d’une épilepsie généralisée, avec des troubles graves du comportement, hospitalisé en psychiatrie depuis plusieurs années. De nombreux traitements pharmacologiques et institutionnels ont été essayés avec peu de succès (neuroleptiques de première et deuxième génération dont forme retard, benzodiazépines, antidépresseurs). Le patient a donc bénéficié d’une prise en charge par ECT bilatérale (2 séances par semaine pendant 4 semaines à une charge moyenne de 280 mC). Ce traitement, bien toléré, a permis l’amélioration des troubles du comportement. Cette amélioration a été évaluée par la CGI et l’ECA (score ECA diminuant de 37 à 24 et CGI de 7 à 5). Un remaniement du traitement a pu être réalisé avec passage à un seul neuroleptique (cyamémazine) à dose efficace. Une série d’ECT de Posters consolidation, actuellement à 1 séance par semaine, a été mise en place devant ces résultats encourageants. En cas d’impasse thérapeutique dans la prise en charge des troubles du comportement graves chez les patients souffrant de troubles autistiques l’ECT pourrait ainsi constituer un outil thérapeutique prometteur. PO 467 EXPÉRIENCE D’UN CENTRE DE RÉHABILITATION DES MALADES SCHIZOPHRÈNES AU MAROC (FÈS) HAFIDI H., KHELAFA S., BARRIMI M., AALOUANE R., RAMMOUZ I. Service de Psychiatrie CHU Hassan II, FÈS, MAROC Il est admis actuellement qu’une approche psycho-éducative bien menée en complément avec le traitement pharmacologique améliore de façon tout à fait significative l’adaptation sociale, le risque de rechute et la qualité de vie des personnes souffrant de schizophrénie. Nous proposons dans ce travail l’expérience d’un centre de réadaptation des malades schizophrènes à Fès (MAROC) et l’impact des séances psycho-éducatives sur la connaissance de la maladie, l’observance, les facteurs de rechute et la qualité de vie. Ce projet pionnier au Maroc s’inscrit dans le cadre de la prise en charge intégré des malades schizophrènes au sein du CHU de Fès. Ce centre prodigue pour les bénéficiaires issus des quartiers démunis : médicaments, psychothérapies de groupe, ergothérapie et des activités de réadaptation socioprofessionnelle : ateliers de peinture, musique, poterie, couture, informatique, sport, organisation d’excursions (vacances thérapeutiques), séances psycho-éducatives qui se font selon les programmes préétablis. PO 468 MISE AU POINT SUR LES TRAITEMENTS CURATIFS DES DYSKINÉSIES TARDIVES SEJIL I., EL KEFI H., OUMAYA A., LAKHAL N., EDHIF S., GALLALI S. Hôpital Militaire, TUNIS, TUNISIE Les dyskinésies tardives sont des mouvements anormaux très variés, qui se développent après au moins 3 mois de traitement neuroleptique continu, qui touchent 21 % des patients traités en Tunisie, et qui sont pour une grande partie irréversibles, même après l’arrêt du traitement neuroleptique. Elles n’ont pas de traitement spécifique à ce jour, et donc elles représentent un handicap non négligeable de la cure neuroleptique continue aussi bien classique et non classique. Par ailleurs, de nombreuses tentatives de compréhension des mécanismes physiopathologiques ont abouti à l’émergence de diverses conduites thérapeutiques, à efficacités inégales non négligeables, et qui constituent avec les volets préventifs primaire et secondaire, les seuls moyens actuellement disponibles pour pallier à ce problème encore flou de la psychiatrie contemporaine. Nous allons, à travers cette mise au point thérapeutique, détailler l’évolution des différents moyens curatifs médicamenteux et non médicamenteux et des arbres décisionnels, en Tunisie et ailleurs, qui ont montré une certaine efficacité, face aux dyskinésies tardives. PO 469 CLOZAPINE ET ÉVOLUTION DE SA PRESCRIPTION OUAHID W., BELHACHMI A., BELBACHIR S., OUANASS A., JALAL T. Hôpital Arrazi, SALÉ, MAROC La schizophrénie est une psychose chronique grave survenant chez l’adulte jeune, cliniquement caractérisée par des signes de dissociation mentale, de discordance affective et d’activité délirante incohérente, entraînant généralement une rupture de contact avec le monde extérieur et parfois un repli autistique. La clozapine (Leponex®) fut une des avancées thérapeutiques majeures dans le traitement de la schizophrénie après la mise à disposition des thérapeutes de la chlorpromazine en 1952. Plus de 10 ans après sa mise sur le marché elle reste la molécule de référence pour le développement de nouveaux antipsychotiques. Notre travail propose une étude rétrospective sur dix ans d’une population de patients présentant une schizophrénie résistante. L’objectif étant de recueillir des données sur l’évolution des modalités de prescription de la clozapine à l’Hôpital Arrazi Salé. PO 470 DÉVELOPPEMENT RELATIONNEL DES ENFANTS PORTEURS DE FENTES LABIO-PALATINES : INFLUENCE DU DÉLAI PRÉCÉDANT LA PREMIÈRE INTERVENTION CHIRURGICALE ET DE LA PERCEPTION PSYCHOLOGIQUE DE L’ANOMALIE PAR LES PARENTS (PHRC NATIONAL 2009) GROLLEMUND B. (1), BARRIERE M. (2), GUEDENEY A. (3), KAUFMANN I. (4), DELION P. (5), DANION-GRILLIAT A. (6) (1) Département d’Orthopédie Dento-Faciale CSERD Hôpitaux Universitaires de Strasbourg, EA 3424 Université de Strasbourg, STRASBOURG, FRANCE (2) Pôle Psychiatrie Santé Mentale, Service Psychothérapique pour enfants et adolescents, Hôpitaux Universitaires de Strasbourg, STRASBOURG, FRANCE (3) Service de Psychiatrie Infanto-Juvenile, Hôpital Bichat Claude-Bernard, PARIS, FRANCE (4) Service de Chirurgie Infantile, Hôpital de Hautepierre, STRASBOURG, FRANCE (5) Service de Psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent, Centre Hospitalier Régional Universitaire de Lille, LILLE, FRANCE (6) Pôle Psychiatrie Santé Mentale, Service Psychothérapique pour enfants et adolescents, Hôpitaux Universitaires de Strasbourg, EA 3424 Université de Strasbourg, STRASBOURG, FRANCE Le traitement des patients porteurs de fente(s) labiale(s) associée(s) ou non à une fente palatine (FLP) est pluridisciplinaire. Une écoute attentive des familles concernées révèle l’importance du contexte psychologique et les risques d’une structuration dysharmonieuse des relations parents-enfant 181 8e Congrès de l’Encéphale avec ses conséquences sur le développement de l’enfant. La naissance d’un enfant porteur de FLP est un événement particulièrement stressant et traumatisant pour les parents. Dans le cadre d’un PHRC, notre projet de recherche, prospectif, multidisciplinaire et multicentrique consistera à évaluer les perceptions psychologiques des parents d’enfants porteurs de FLP dans l’année qui suit la naissance de leur enfant et d’analyser l’état de souffrance psychique de l’enfant ainsi que les relations parents-enfant. Le moment de la première intervention varie en fonction des centres de soins. Les résultats seront comparés entre les groupes de quatre centres utilisant un protocole différent, en distinguant de plus les sous-groupes de parents ayant appris le diagnostic in utero et ceux l’ayant découvert à la naissance. L’hypothèse qui sous-tend notre recherche est que « plus le délai avant la première intervention est long, plus les perceptions psychologiques des parents risquent de perturber les relations parents-enfant et d’influencer le développement harmonieux de leur enfant ». L’état psychologique et les capacités relationnelles de l’enfant seront examinés de même que seront recherchés les facteurs susceptibles d’influencer la relation parents-enfant. La dimension psychique et psychologique due à la malformation et à sa correction seront analysées pour les parents (importance du diagnostic prénatal, développement relationnel avec l’enfant, image de soi, qualité de vie…) mais également pour l’enfant (détresse et retrait éventuels). Les résultats de cette étude pourraient permettre d’élaborer de nouvelles façons d’atténuer, dans la mesure du possible, l’impact psychologique de la malformation pour les parents et d’améliorer le traitement de ces enfants sur le long terme. Ils pourraient également être utilisés par les équipes chirurgicales pour fixer, à côté d’autres critères, la date optimale de la première intervention réparatrice. PO 471 CONSÉQUENCES PSYCHOLOGIQUES DES FENTES LABIO-PALATINES ET IMPORTANCE D’UN SUIVI THÉRAPEUTIQUE EN SANTÉ MENTALE AU SEIN D’UNE ÉQUIPE DE SOINS PLURIDISCIPLINAIRE GROLLEMUND B. (1), BARRIERE M. (2), GUEDENEY A. (3), VAZQUEZ M.P. (4), KABUTH B. (5), DANION-GRILLIAT A. (6) (1) Département d’Orthopédie Dento-Faciale, CSERD, EA 3424, Université de Strasbourg, STRASBOURG, FRANCE (2) Pôle Psychiatrie Santé Mentale, Service Psychothérapique pour enfants et adolescents, Hôpitaux Universitaires de Strasbourg, STRASBOURG, FRANCE (3) Service de Psychiatrie Infanto-Juvenile, Hôpital Bichat Claude-Bernard, PARIS, FRANCE (4) Service de Chirurgie Maxillo-Faciale et Plastique, Hôpital d’enfants Armand-Trousseau AP HP, PARIS, FRANCE (5) Service de Pédopsychiatrie, Hôpital d’enfants du CHU de Nancy, NANCY, FRANCE (6) Pôle Psychiatrie Santé Mentale, Service Psychothérapique pour enfants et adolescents, Hôpitaux Universitaires de Strasbourg, EA 3424 Université de Strasbourg, STRASBOURG, FRANCE Les fentes labiales et palatines (FLP) sont les malformations faciales humaines les plus fréquentes. Selon l’origine ethni182 que et/ou géographique des populations étudiées, elles peuvent concerner jusqu’à 1/500 naissances. Classiquement, les personnes présentant une FLP ne semblent pas présenter de pathologie psychique voir psychiatrique avérées. Une revue de littérature montre que des troubles sont cependant décrits : troubles du comportement, anxiété, dépression et insatisfaction esthétique du visage, et cela chez les enfants comme chez les adultes. Les difficultés rencontrées par ces familles sont évidemment repérables à la naissance lors de la première rencontre des parents avec leur enfant, puis lors de chaque changement de cycles de vie : à l’entrée en école maternelle qui correspond à la première véritable socialisation de l’enfant, à l’entrée au cours préparatoire qui correspond à l’apprentissage de la lecture puis au collège, période à nouveau critique du fait de l’adolescence. L’histoire médicale d’un adulte porteur d’une FLP ayant suivi un traitement pluridisciplinaire long est souvent particulièrement chargée. Ce contexte médicochirurgical, concernant une malformation atteignant la face et donc le visage, largement impliquée dans les relations interpersonnelles et l’expression des émotions, peut être lourd de conséquences. La majorité des enfants présentant des FLP et vivant en France est suivie régulièrement dans des centres référents et compétents par une équipe pluridisciplinaire dont les membres représentent les spécialités impliquées dans la correction de cette malformation : la chirurgie infantile, la chirurgie maxillo-faciale, l’oto-rhino-laryngologie, l’orthophonie et l’orthopédie dento-faciale. Seuls les deux Centres Référents français bénéficient de la présence permanente d’un psychologue. La question se pose de généraliser la prise en compte de la santé mentale de ces enfants et de leurs parents à tous les centres de soins en proposant une aide psychologique assurée par des psychiatres et des psychologues, comme le recommande de l’American Cleft Palate Craniofacial Association, et cela dès leur plus jeune âge. PO 472 L’INSCRIPTION DE LA FRÉQUENCE DE PRISE EN CHARGE DANS LA DURÉE : UNE DIMENSION THÉRAPEUTIQUE DÉTERMINANTE RYCKMANS V. V.V.Ryckmans-Medical, BRUXELLES, BELGIQUE Alors que la pratique psychiatrique montre une grande diversité dans la fréquence de prise en charge, différentes données déterminantes interpellent. Que signifie concrètement une fréquence soutenue de prise en charge ? Pareille élaboration de traitement et d’accompagnement s’applique-t-elle à la grande majorité des situations cliniques rencontrées ? Quels fruits attendre raisonnablement de ce cadre de travail exigeant tant pour le patient que pour le psychiatre/psychothérapeute ? Une fréquence soutenue de suivi, particulièrement en période critique, allant même jusqu’à quatre voire cinq entretiens par semaine, ne constitue-t-elle pas une alternative moins stigmatisante et/ou invalidante qu’une prise en charge hospitalière ? Une interactivité constructive avec les services Posters d’urgence et les généralistes de terrain ne désamorce-t-elle pas nombre de dégradations grandement préjudiciables pour le patient ? Ce cadre particulier ne diminue-t-il pas le dosage et/ou le recours aux psychotropes ? Un choix éthique ne se cache-t-il pas derrière cette modalité quant à savoir s’il s’agit d’aider le patient à esquiver un aléa dans le décours de sa pathologie ou si, complémentairement, une opportunité de travailler les racines de ses difficultés se doit d’être saisie ? Comment intégrer cette dimension dans un environnement contraignant où le nombre de demandes et/ou de patients dont le psychiatre assume la responsabilité apparaît difficilement praticable matériellement et temporellement ? Un accompagnement beaucoup plus large n’en ressort-t-il pas en englobant, suivant les besoins du patient, par exemple des aspects davantage sociaux ? Notamment lorsque la pathologie psychiatrique semble sceller les horizons du patient, un accompagnement rapproché et/ou soutenu dans le temps ne peut-il pas, dans beaucoup de situations cliniques, ouvrir de nouveaux espaces d’épanouissement et donc de qualité de vie ? Cette réflexion s’établit-elle avec la même pertinence dans l’accompagnement strictement psychothérapeutique et non psychiatrique ? Telles sont quelques des interrogations que l’auteur estime devoir poser comme préalable à l’abord du patient et de sa pathologie et/ou problématique. PO 473 STRATÉGIES THÉRAPEUTIQUES ET OBSERVANCE DU TRAITEMENT CHEZ LES PATIENTS ATTEINTS DE SCHIZOPHRÉNIE ZALILA H. (1), GAHA N. (1), GACHEM R. (1), FAKHFAKH R. (2), BOUSSETTA A. (1) (1) Hôpital Razi, LA MANOUBA, TUNISIE (2) Institut national de santé publique, TUNIS, TUNISIE Introduction : L’évolution de la schizophrénie est largement influencée par l’observance thérapeutique. Nous avons mené une étude pratique pour relever certains facteurs pouvant l’influencer. Matériel et méthodes : C’est une étude transversale auprès de 95 patients atteints de schizophrénie. Nous nous sommes inspirés du Medication Adherence Rating Scale (MARS) et du Rating Of Medication Influences (ROMI) dans l’élaboration du questionnaire et nous avons aussi relevé les différents paramètres thérapeutiques. Résultats : Le taux de non-observance était de 54 %. La complexité de la prescription médicamenteuse intervenait de manière déterminante et significative. Conclusion : La simplification des prescriptions et le contrôle des symptômes psychotiques permettent d’améliorer l’observance thérapeutique. PO 474 ÉLECTROCONVULSIVOTHÉRAPIE, PSYCHOSE ET ÉPILEPSIE SAUVAGET A., BOUCHARD M.C., VOLKAERT M., VANELLE J.M. CHU Nantes, NANTES, FRANCE L’efficacité de l’électroconvulsivothérapie est reconnue dans sa principale indication : la dépression. Son utilisation dans des indications plus rares, comme la schizophrénie et l’épilepsie, n’est pas moins efficace. Lorsque ces pathologies sont intriquées, et que les traitements médicamenteux s’avèrent inopérants, l’électroconvulsivothérapie représente une alternative thérapeutique de premier choix. Ce fut le cas pour Mlle C, 28 ans. Victime à 8 ans d’une encéphalite, Mlle C développe ensuite une épilepsie sévère. De graves troubles du comportement apparaissent à l’adolescence : tentatives de suicide, agressivité. Parallèlement à de nombreuses hospitalisations en psychiatrie, elle poursuit un cursus scolaire jusqu’à un niveau BEP, avec une expérience professionnelle en CAT. À 21 ans, un tableau psychotique s’installe : délire polymorphe et hallucinatoire, nécessitant l’introduction d’un antipsychotique. L’état clinique s’aggrave, avec des troubles majeurs du comportement, agressivité, délire de persécution. Mlle C est hospitalisée en permanence en psychiatrie. Son état requiert l’usage fréquent de la chambre d’isolement. La clozapine, qui avait permis une amélioration clinique, se voit contre-indiquée devant l’apparition d’une agranulocytose. Son épilepsie est relativement stable avec quatre antiépileptiques. L’électroconvulsivothérapie est alors envisagée devant l’échec des traitements médicamenteux. Après une cure de 20 séances, suivies de séances d’entretien, l’amélioration clinique est incontestable, surtout sur un plan comportemental. Les traitements antipsychotiques et antiépileptiques ont été maintenus. Aucun effet secondaire n’est à déplorer. L’épilepsie de Mlle C ne constitue pas une contreindication à l’électroconvulsivothérapie, mais une contrainte pour obtenir des crises efficaces, en raison des antiépileptiques. Ainsi, il a fallu utiliser des charges maximales. L’étomidate, qui allonge la durée des crises, a été préféré comme anesthésiant au propofol, molécule anticonvulsivante. En définitive, le cas complexe de Mlle C montre que l’épilepsie n’est pas incompatible avec l’électroconvulsivothérapie et que cette thérapeutique constitue une alternative dans des troubles psychotiques graves, à condition d’être associée à des traitements antipsychotiques. PO 475 RTMS ET SYNDROME D’EKBOM, À PROPOS D’UN CAS BINDLER L., DE MONTCHENU C., PERETTI C.S., FERRERI F. Hôpital Saint-Antoine, PARIS, FRANCE La stimulation magnétique transcrânienne répétée (rTMS) est une technique innovante qui a démontré une efficacité en psychiatrie dans le traitement de la dépression et la schizophrénie, en particulier sur les hallucinations auditives résistantes. Cependant, son mécanisme d’action n’est que partiellement connu et ses effets sont encore à l’étude. À notre connaissance, il n’existe pas dans la littérature actuelle de rapport des effets de la rTMS sur des manifestations délirantes d’infestation. Nous reportons le cas d’une femme âgée de 60 ans, hospitalisée à plusieurs reprises dans notre service pour des épisodes dépressifs majeurs, dans un contexte de dépression récur183 8e Congrès de l’Encéphale rente évoluant depuis près de 12 ans. À cette symptomatologie dépressive résistante se sont ajoutées des hallucinations visuelles et cénesthésiques à type de sensation de parasites et de cheveux sur les paumes des mains, le visage, les pieds et les jambes avec lésions de grattage. Un traitement par antipsychotique a permis d’abraser la symptomatologie qui réapparaît néanmoins, rythmée par les variations thymiques. Après plusieurs hospitalisations, et devant la persistance d’une symptomatologie résiduelle subdélirante d’une part et thymique de l’autre, un traitement par rTMS à basse fréquence (1 Hz) en regard du cortex préfrontal dorso-latéral droit a permis une amélioration durable de l’ensemble de la symptomatologie et une reprise de l’activité socioprofessionnelle. Ce cas clinique soulève plusieurs questions. Sur le plan diagnostic, la coexistence d’une symptomatologie dépressive et délirante pose la question d’une comorbidité de deux pathologies d’évolution indépendante ou d’éléments délirants intégrés à un trouble de l’humeur. D’un point de vue diagnostic, la résolution par la rTMS des deux composantes symptomatiques pose la question du mode d’action de ce traitement. Une hypothèse est celle d’une action sur la dopamine dont on sait qu’elle est impliquée tant dans les symptomatologies délirantes que dans certaines composantes de la dépression. PO 476 FACTEURS PRONOSTIQUES DE RETOUR DES PATIENTS PRIS EN SOINS DANS UN CENTRE DE CRISE SENTISSI O., RAGAMA-PARDOS E., BARTOLOMEI J., REY-BELLET P. HUG, Département de psychiatrie, Service de psychiatrie Adulte (Pr Ferrero), GENÈVE, SUISSE Introduction : Les centres de thérapies brèves (CTB) dispensent depuis les années 80 à Genève des soins intensifs ambulatoires sur une durée de 4 à 8 semaines sous la forme d’entretiens individuels ou familiaux, de groupes thérapeutiques et d’interventions sociales à des patients adressés soit par des médecins psychiatres ou généralistes, soit par les hôpitaux ou services d’urgences. Ces centres offrent la possibilité de passer 1 à 7 nuits sur place. Ils ont permis un désengorgement significatif de l’hôpital psychiatrique estimé à moins 27,7 % d’activité entre 2001 et 2005. Néanmoins, une partie non négligeable de ces patients sont appelés à revenir dans ces centres. Afin de mieux comprendre les raisons de leur retour, nous nous proposons d’initier un protocole de recherche clinique naturalistique et prospectif visant à connaître leurs caractéristiques démographiques, cliniques et diagnostiques. Méthode : Afin de définir les axes de ce projet de recherche, nous proposons de faire une étude pilote rétrospective sur les caractéristiques des patients qui ont bénéficié d’une prise en charge dans le CTB Servette en 2006 et qui sont revenus à une ou plusieurs reprises. Il s’agit là de mieux appréhender les facteurs pronostiques et les causes de rechute de ces patients. Résultat : En effet, sur 522 patients qui ont bénéficié d’une prise en charge dans notre structure en 2006, 260 l’étaient dans le cadre de rechute. Parmi eux, 127 n’ont bénéficié que d’entretiens de soutien et d’un étayage clinique avec nuits et 184 130 ont été admis dans un programme de soins de crise d’une durée moyenne de 29,0 jours. On retrouve 60,7 % de femmes, d’un âge moyen de 41,1 ± 10,7 ans ; 57,6 % de ces patients étaient adressés par les urgences ou les hôpitaux et 92,3 % présentaient un trouble affectif seul ou associé (23 % avec un trouble de la personnalité, 20,7 % avec un abus ou dépendance à de substances toxiques). 73,8 % ont bénéficié d’un traitement psychotrope, 27,0 % d’une intervention sociale, 26,1 % de prise en charge groupale et 24,6 % d’entretiens de familles. Conclusion : Cette étude rétrospective sur les facteurs pronostiques de retour de certains patients nous permet de mieux affiner quelques facteurs pronostiques afin d’adapter ou d’optimiser leur prise en soins future dans notre structure. PO 477 PRISE EN CHARGE EN THÉRAPIE COGNITIVE ET COMPORTEMENTALE D’UNE PHOBIE DE L’AVION : À PROPOS D’UN CAS RABAH Y. CH Le Vinatier, BRON, FRANCE La peur de l’avion est une peur classique particulièrement répondue. Mais quand elle prend un caractère phobique, il faut alors s’en préoccuper sérieusement et user d’un travail thérapeutique particulier. Parmi les méthodes possibles, on cite la « désensibilisation systématique » et l’exposition progressive in « vivo ». Dans cette étude, on présente la thérapie de Mlle A. D, âgée de 23 ans, souffrant d’une phobie de l’avion, diagnostic retenu selon les critères du DSM IV. La thérapie a duré 11 séances à raison d’une séance par semaine. Une analyse fonctionnelle comprenant les deux axes diachroniques et synchronique a permis d’identifier le problème de comprendre les facteurs historiques de maintien, les événements déclenchant et précipitant du trouble. Différentes mesures à intervalle régulier ont été utilisées pour une évaluation globale de la thérapie : la ligne de base dont les items et les objectifs ont été fixés avec la patiente, mesure de l’anxiété à chaque séance et mesure de la croyance au début et en fin de thérapie. Le contrat et l’objectif ont été fixés avec la patiente au début de la thérapie. L’hypothèse thérapeutique sur laquelle nous élaborons notre travail est celle d’un apprentissage par conditionnement classique et par manque de connaissance en aéronautique. La thérapie s’est déroulée comme suit : un apprentissage des techniques de contrôle de la respiration et relaxation de Schultz, technique d’hyperventilation en séance, une désensibilisation systématique, une exposition graduée in vivo avec utilisation des techniques respiratoires et un travail sur la restructuration cognitive. La prise en charge en thérapie cognitive et comportementale a permis à la patiente d’améliorer sa symptomatologie, ce dont attestent les différentes évaluations. Les techniques comportementales et cognitives lui ont fourni « une boîte à outils pour lutter contre la phobie de l’avion ». La patiente observe une attitude de défi face aux obstacles plutôt qu’une attitude d’évitement. Posters PO 478 REGARD ET RÉPONSES ETHNOPSYCHIATRIQUES FACE À LA SOUFFRANCE MENTALE : « À PROPOS DES APPROCHES THÉRAPEUTIQUES TRADITIONNELLES VENUES DE LA CULTURE » MAKUSA G. Il s’agit d’une étude épidémiologique rétrospective évaluant l’activité d’accueil des urgences psychiatriques au sein du SAU de l’hôpital de Lagny Marne la Vallée en Seine et Marne. Après avoir présenté la réalisation de l’étude, nous passerons à la discussion particulièrement sur le fait que le SAU accueille les visiteurs du parc d’attraction Disneyland venant de toute l’Europe. EPSM Lille Métropole, ARMENTIÈRES CEDEX, FRANCE Toutes les sociétés du monde ont une CULTURE, par conséquent, toutes les sociétés du monde sont cultivées, il n’existe pas de sociétés incultes. Par conséquent, la culture pourrait être considérée comme la matrice maternelle pour tous les peuples de ce monde. Celle-ci viendrait au secours des sujets dans tous les lieux où ils vivent en leur proposant des modèles de défenses préalablement prévus néanmoins adaptables pour faire face à diverses situations de ruptures rencontrées au cours de l’existence… Ainsi, la culture nous indique qu’il existe face à tout questionnement qui paraît insensé, d’autres lieux de références qui portent du sens et qui offrent des ouvertures et des supports : il s’agit du monde du visible et du monde de l’invisible. Si la science permet de grandes ouvertures dans la compréhension d’un grand nombre de données de la nature, faisant ainsi naître des progrès, l’inconnu du monde irréel, irrationnel, continue de voguer côte à côte avec les évolutions de la science. Ce voyage parallèle apparaît être un mouvement perpétuel qui par son questionnement infini crée le manque qui constitue et anime la dynamique existentielle. Il existe encore très fortement en Occident, donc en France, des représentations très fortes, analogues à celles rencontrées ailleurs au-delà du niveau de développement économique et industriel qui n’a nullement aboli l’investissement de croyances traditionnelles dans aucune culture. Il faut conjuguer la science et le mythe pour que le savoir serve la vie et l’aide à se connaître elle-même. Par conséquent, il y aura donc toujours place pour la représentation mythique de l’univers à côté de l’explication scientifique qui l’accompagne. L’une et l’autre ne se situent pas sur le même plan. La science tente d’approcher les faits de la nature de manière objective tandis que la culture traditionnelle investie par les chamans, les voyants, les guérisseurs et tant d’autres, que l’on rencontre par ailleurs dans toutes les cultures, y compris en Occident, tente de s’en approcher de manière subjective. La leçon est donc comme le dit G Devereux dans ses derniers livres consacrés à l’analyse des mythes grecs : « la mythologie constitue un réservoir de solutions aux problèmes psychiques, une chambre froide de l’inconscient où puiser fantasmes et mécanismes de défense ». PO 479 PHOTOGRAPHIE D’UN SAU RÉFÉRENT D’EURODISNEYLAND PARIS PAR UNE ÉTUDE RÉTROSPECTIVE SUR 2 ANS PO 480 Poster retiré par l’auteur PO 481 PRÉVALENCE DES URGENCES PSYCHIATRIQUES À L’HÔPITAL UNIVERSITAIRE DE MAHDIA ET CARACTÉRISTIQUES ASSOCIÉES HAJJI K., MARRAG I., KHAMMOUMA S., NASRALLAH M., HADJ AMMAR M., NASR M. Hôpital universitaire de Mahdia, MAHDIA, TUNISIE Définie comme une demande dont la réponse ne peut être différée, l’enjeu de l’urgence psychiatrique (UP) dépasse largement le cadre du service des urgences pour constituer une réelle remise en question des pratiques médicales basées essentiellement sur l’hospitalisation. Les objectifs de ce travail étaient d’estimer la prévalence des UP et d’en décrire les caractéristiques épidémiologiques et cliniques associées. C’est une étude transversale descriptive, réalisée durant 12 mois au service des urgences médicales de l’hôpital universitaire de Mahdia. Le critère d’inclusion était tout consultant pour lequel le médecin urgentiste avait sollicité un avis psychiatrique. L’échelle canadienne de triage et de gravité (ETG) a été utilisée pour préciser le degré d’urgence. La prévalence des UP était de 7,9 %. Les caractéristiques générales de la population d’étude étaient, un âge en moyenne de 34,7 ans, un sex-ratio (H/F) de 1,38, un statut marital de célibataire (66,47 %), un niveau d’instruction secondaire (45 %) et une présence d’antécédents personnels psychiatriques (70 %). Les consultants présentant un facteur déclenchant constituaient 59,6 % des cas. Les deux motifs de consultation les plus fréquents étaient les tentatives de suicide et l’hétéroagressivité avec respectivement 17,5 et 17,2 % des cas. L’évaluation à l’ETG a révélé qu’il s’agissait dans 80,9 % des urgences de niveaux 2, 3 et 4. La décision d’orienter à la consultation ou d’hospitaliser en milieu psychiatrique a concerné respectivement 40 et 39,5 % des consultants. Pour ceux hospitalisés, le diagnostic porté, était celui de schizophrénie dans 55,7 % des cas et la DMS (Durée Moyenne de Séjour) était de 25 jours. L’urgence psychiatrique étant plus situationnelle que diagnostique dont la réponse est fonction non seulement de l’aspect des troubles et de l’acuité mais aussi de l’aspect diachronique, pose pour les praticiens afin de ne pas avoir ni précipitations ni atermoiements des problèmes de gestion dépendante elle-même du plateau technique disponible. SELMA T. CH Lagny Marne la Vallée, LAGNY SUR MARNE, FRANCE 185 8e Congrès de l’Encéphale PO 482 PROFIL SOCIODÉMOGRAPHIQUE ET CLINIQUE DES PATIENTS AYANT DES MULTIPLES VISITES AUX URGENCES PSYCHIATRIQUES HAJJI K., MARRAG I., BOUANENE I., MHALLAH A., HADJ AMMAR M., NASR M. Hôpital Universitaire de Mahdia, MAHDIA, TUNISIE Les patients consultants aux urgences psychiatriques à plusieurs reprises posent des problèmes liés à la perte des capacités adaptatives chez ces derniers et des difficultés de diagnostic, d’orientation et de prise en charge pour les praticiens. Les objectifs du présent travail étaient d’estimer la prévalence des patients consommateurs récurrents du service des urgences et de décrire leurs caractéristiques sociodémographiques et cliniques. C’est une étude transversale effectuée durant une période de douze mois auprès des consultants au moins deux fois aux urgences médicales de l’hôpital universitaire de Mahdia pour lesquels un avis psychiatrique a été sollicité. La prévalence des re-consultants était de 30,2 %. La population d’étude était caractérisée par un âge en moyenne de 35,5 ans, une prédominance masculine (64,5 %), une absence d’activité professionnelle (72,3 %), un statut matrimonial de célibataire (71 %), une demande provenant de la famille (55,5 %) et une présence d’antécédents personnels psychiatriques, d’hospitalisations antérieures, de problèmes liés au groupe de support principal et à l’environnement social dans respectivement 91,6, 69 et 44,5 % des cas. Le nombre de consultations variant de 2 à 4 représentait 78,6 % des cas. Concernant le volet clinique, le motif de consultation le plus rencontré était l’hétéroagressivité (27 %) et le diagnostic syndromique le plus fréquemment posé était celui d’excitation psychomotrice (25,2 %). La décision d’hospitalisation a concerné 47,1 % des patients. Les diagnostics retenus étaient la schizophrénie (54,2 %) et le trouble bipolaire (25 %). Le passage récurrent des patients par le service des urgences pour lesquels un avis psychiatrique est sollicité souligne dans notre contexte tunisien l’absence des structures intermédiaires d’une part et le manque de coordination entre les différents intervenants impliqués dans la prise en charge de ces patients d’autre part. PO 483 URGENCES PSYCHIATRIQUES : FACTEURS ASSOCIÉS À LA DÉCISION D’HOSPITALISATION HAJJI K., MARRAG I., KHAMMOUMA S., BOUANENE I., HADJ AMMAR M., NASR M. Hôpital Universitaire de Mahdia, MAHDIA, TUNISIE L’hospitalisation est un outil thérapeutique majeur en matière de prise en charge des urgences psychiatriques. Cependant, le praticien ne dispose pas de consensus précisant les variables cliniques les plus importantes à évaluer afin d’asseoir cette décision. L’objectif de ce travail était d’identifier les facteurs influençant la décision d’hospitalisation en milieu psychiatrique par les biais des urgences. Il s’agit d’une étude transversale, réalisée aux services des urgences médicales de l’hôpital universitaire de Mahdia sur une période de 186 12 mois. L’échelle canadienne de triage et de gravité (ETG) a été utilisée pour préciser le degré d’urgence. Parmi les 513 patients ayant consulté aux urgences durant la période d’étude, 201 ont été hospitalisés soit 39,5 %. La tranche d’âge [25-34] était la plus représentée (35,3 %) et le sex-ratio était de 2,65. Les facteurs ayant un impact sur la décision d’hospitalisation étaient le sexe masculin ; le statut matrimonial de célibataire ; le niveau socioéconomique bas ; l’absence d’activité professionnelle ; la présence d’antécédents psychiatriques familiaux et/ou personnels, d’hospitalisations antérieures en milieu psychiatrique et d’événement précipitant ; l’hétéroagressivité et l’instabilité psychomotrice comme motif de consultation, la demande de soins provenant des tiers et le niveau 2 à l’ETG traduisant une vraie urgence. L’identification de ces facteurs constituent des paramètres opérationnels pour le clinicien et contribuent à la prise d’une décision objective quant à l’hospitalisation en milieu psychiatrique. PO 484 LES SAU : QUELS LIENS, QUELLES UTILITÉS ? MAZODIER M., MARINO V. CH Sainte-Anne, PARIS, FRANCE Les SAU, service d’accueil et de traitement en urgence, permettent l’accès, 24 h/24, et durant toute l’année, à une prise en charge globale de toute situation d’urgence. De notre expérience de psychiatre au SAU de l’Hôpital Européen Georges Pompidou de Paris, nous sommes confrontés à divers questionnements. En amont, l’accès à l’avis psychiatrique se situe après la consultation somatique. La coordination entre psychiatres et somaticiens doit assurer une clarté des messages. La consultation psychiatrique est requise pour les IMV (Intoxication Médicamenteuse Volontaire), pour d’autres intoxications aiguës, et pour des troubles mentaux, liés ou non à des affections organiques. Les psychiatres sont également sollicités pour des troubles du comportement, des refus de soins ou des états d’agitation. En aval, l’orientation du patient ne saurait se faire sans concertation entre urgentistes somaticiens et psychiatres. Mais la recherche de la meilleure solution thérapeutique est aussi dépendante des institutions d’aval. Le réflexe d’hospitalisation ou de consultation, sur le secteur psychiatrique, se révèle parfois insatisfaisant pour plusieurs raisons que nous essaierons de développer. Une bonne articulation avec les partenaires médico-sociaux d’aval est alors nécessaire. Certains connaissent déjà le patient, d’autres exigent une nouvelle évaluation de celui-ci par leurs propres services, avant de l’accepter. Après des investigations, parfois longues, au SAU, quelle identité du SAU reconnaît ce type de positions ? Une concertation avec tous les partenaires du parcours de soins permettrait d’harmoniser efficacement les demandes et offres de prise en charge. Une carence de solutions alternatives conduit parfois le SAU à être créatif, en s’aidant des structures publiques ou privées, ou en proposant une consultation de post-urgence. Les SAU, avec la présence d’une équipe psychiatrique, font partie intégrante de la filière de soins psychiatriques et luttent Posters contre l’effet de stigmatisation. Ils permettent une prise en charge globale du malade par une équipe pluridisciplinaire, pour une orientation rapide et adaptée. Des vignettes cliniques illustreront ces divers aspects de l’urgence psychiatrique. PO 485 L’ÉVALUATION DE LA CAPACITÉ À CONSENTIR AUX SOINS : INFLUENCE DE L’INSIGHT SUR LA MODALITÉ D’HOSPITALISATION EN URGENCE BRAITMAN A., GUEDJ M.J., MARTINEAU C., LE MASSON V. Centre Hospitalier Sainte-Anne, PARIS, FRANCE À la suite des recommandations de l’HAS 2005 concernant les modalités de prise de décision en urgence pour une hospitalisation sans consentement, force est de constater le peu de recherches en France visant à mettre au point des procédures d’évaluation de la capacité à consentir à l’hospitalisation. Après une revue de la littérature des outils d’évaluation de la capacité à consentir aux soins, nous présentons les résultats d’une enquête prospective dont l’objectif est d’explorer les modalités de prise de décision de l’hospitalisation en psychiatrie (hospitalisation libre ou hospitalisation à la demande d’un tiers). Nous examinons notamment le lien entre l’introvision (« insight ») et la modalité d’hospitalisation en urgence (HL ou HDT) en analysant l’impact des facteurs de confusion de type sociodémographique, clinique et situationnel sur cette association. Pendant une période de 15 jours, cette recherche multi-site menée au Centre Psychiatrique d’Orientation et d’Accueil de l’hôpital Sainte-Anne conjointement à 4 autres sites d’urgences psychiatriques parisiens, a inclus tous les patients pour qui l’indication d’hospitalisation a été posée. Les données recueillies pour 150 patients successifs ont porté sur les données sociodémographiques, les antécédents d’hospitalisations, le diagnostic clinique, l’échelle de Fonctionnement Global EGF et l’insight exploré par le questionnaire Q8 de Bourgeois. Ont été aussi recueillis les critères de sévérité des troubles mentaux et de la nécessité de soins immédiats tels que proposés par l’HAS, comprenant l’évaluation du risque suicidaire ; le risque d’atteinte potentielle à autrui ; les prises d’alcool ou de toxiques associée ; la présence d’un délire ou d’hallucinations ; l’existence d’un trouble de l’humeur ou d’une incurie. L’analyse comparative des 2 populations de patients hospitalisés (libre ou en HDT) et l’analyse en régression logistique apportent des arguments pour définir l’évaluation de l’insight comme critère opérationnel à l’évaluation de la capacité à consentir à l’hospitalisation dans le contexte de l’urgence. PO 486 PERFORMANCES PSYCHOMÉTRIQUES DE TROIS ÉCHELLES DE MESURE DU DÉNI AUX URGENCES AUPRÈS DE PATIENTS EN DIFFICULTÉS AVEC L’ALCOOL : RÉSULTATS PRÉLIMINAIRES ARNAUD B. (1), GENESTE J. (1), HOPE S. (2), DURAND-ROGER J. (1), PY D. (1), TEILHOL G. (1), TEISSEDRE F. (3), BROUSSE G. (1) (1) CHU Gabriel Montpied, CLERMONT-FERRAND, FRANCE (2) Royal Cornwall Hospital, TRURO, ROYAUME-UNI (3) Université Blaise Pascal, CLERMONT-FERRAND, FRANCE Introduction : Les Services d’Urgences et d’Accueil (SAU) représentent un dispositif essentiel dans le repérage et l’intervention auprès des patients souffrant de troubles liés à la consommation d’alcool. Dans ce contexte, le déni fréquent de la problématique alcool par les patients a des conséquences négatives sur l’ensemble des étapes de la prise en charge (Wing, 1991, 1994 ; Batel et al., 1999). Aucun Gold Standard ne permet l’évaluation du déni, dont les mécanismes sont complexes. Objectif : Le but de cette étude est d’évaluer les qualités métrologiques de trois outils de mesure du déni utilisés aux Urgences auprès de patients en difficultés avec leur consommation d’alcool. Méthodes : Les trois échelles utilisées étaient l’Échelle de Déni et de Rationalisation (EDR, Ward et Rothaus, 1991), l’Échelle de Déni Alcoolique (EDA, Goldsmith et Green, 1992 ; traduction française, Batel et al., 1999) et l’Échelle Visuelle Analogique (EVA, Allan et Phil, 1992). La passation des échelles se déroulait le lendemain de l’admission, à alcoolémie zéro, en trois étapes (autoévaluation, anamnèse, hétéroévaluation). La consistance interne, la validité convergente, ainsi que la structure factorielle de l’EDR ont été investiguées. Résultats : 139 participants, admis pour intoxication éthylique aiguë, ont été inclus : 72,7 % étaient alcoolodépendants et 15,1 % abuseurs selon le MINI. Seuls 23,5 % n’avaient pas d’antécédents psychiatriques personnels. Selon les échelles, environ 80 % des participants présentaient des attitudes de déni lors de l’évaluation. L’EDR possède un coefficient de Cronbach élevé de .80, dont les deux facteurs principaux, déni et rationalisation, ont été clairement identifiés lors de l’analyse factorielle. Le niveau de corrélation est significatif entre la mesure du déni par l’EVA et la sous-échelle « Déni » de l’EDR. Conclusions : La démarche de validation est en cours (200 participants seront inclus). Ces résultats préliminaires suggèrent que l’EVA pourrait permettre de mesurer le déni de façon simple en pratique clinique quotidienne dans les SAU. PO 487 VERSION FRANÇAISE DE L’ÉCHELLE POC-20 : RELATION ENTRE LE NIVEAU DE DÉNI ET LES STADES DE CHANGEMENTS CHEZ DES PATIENTS EN DIFFICULTÉS AVEC L’ALCOOL AUX URGENCES GENESTE J. (1), ARNAUD B. (1), MALET L. (1), HOPE S. (2), PY D. (1), CHARPEAU T. (1), IZAUTE M. (3), BROUSSE G. (1) (1) CHU Gabriel Montpied, CLERMONT-FERRAND, FRANCE (2) Royal Cornwall Hospital, TRURO, ROYAUME-UNI (3) Université Blaise Pascal, CLERMONT-FERRAND, FRANCE Introduction : La notion de processus de changement de Prochaska et DiClemente (1992) est aujourd’hui essentielle dans la prise en charge des patients en difficultés avec l’alcool (Prochaska, 2008). Cependant, peu de données existent sur les 187 8e Congrès de l’Encéphale stratégies employées par les patients au cours de ce processus, en particulier dans les phases précoces du changement. Objectifs : Les buts de cette étude étaient de mesurer les performances psychométriques de l’échelle « Processes of Change » version 20 items (POC-20, DiClemente et al., 1996), ainsi que de déterminer le niveau de congruence entre les stades de Prochaska et DiClemente (1992), les stratégies de changement, et l’importance du déni chez des patients admis pour problèmes d’alcool aux Urgences. Méthodes : Au lendemain de leur admission pour intoxication éthylique aiguë dans un service d’Urgences, 139 participants ont rempli la version française de la POC-20, ainsi que trois échelles de déni alcoolique : l’Échelle de Déni et de Rationalisation (EDR), l’Échelle de Déni Alcoolique (EDA) et l’Échelle Visuelle Analogique (EVA). L’ordre de passation de ses échelles a été déterminé aléatoirement. La consistance interne et la structure factorielle de la POC-20 ont été explorées. Les niveaux des coefficients de corrélation r de Pearson ont été examinés entre les scores à la POC-20 et ceux des différentes échelles de déni. Résultats : La POC-20 possède une bonne consistance interne, avec un alpha de Cronbach de 0,90. L’analyse factorielle indique une multidimensionnalité de la POC-20. Les scores à la POC-20 sont significativement corrélés avec les scores aux deux sous-échelles de l’EDR (Déni et Rationalisation), ainsi qu’avec l’EVA. Le score à la POC-20 ne semble pas être suffisant pour déterminer le stade de changement. En revanche, il existe une relation entre le stade de changement et le score de déni, quelles que soient les échelles. Conclusions : Les stratégies employées lors du processus de changement sont complexes et nécessitent d’être explorées et comprises. Elles sont en particulier conditionnées par le niveau de déni qu’il est également nécessaire d’évaluer. L’évaluation quantitative de ces facteurs constitue un enjeu majeur de recherche pour l’intervention en alcoologie. PO 488 QUALITÉ DES SOINS ET MESURE DE L’ALLIANCE THÉRAPEUTIQUE AUX URGENCES PSYCHIATRIQUES : VALIDATION D’UN NOUVEAU QUESTIONNAIRE COMAN A. (1), ADAM E. (2), VIRGILITO S. (3), LAZIGNAC C. (4), DAMSA C. (5) (1) Cabinet privé, LAUSANNE, SUISSE (2) Centre Hospitalier, LIÈGE, BELGIQUE (3) Hôpitaux Universitaires de Genève, GENÈVE, SUISSE (4) Centre Hospitalier Intercommunal d’Annemasse Bonneville, ANNEMASSE, FRANCE (5) Cabinet médical, GENÈVE, SUISSE Nous avons développé une échelle d’alliance thérapeutique en 10 items adaptée aux conditions de l’urgence. Il s’agit de deux auto-questionnaires en miroir remplis indépendamment par les patients et les psychiatres ayant assuré la prise en charge urgente. Ce travail, réalisé dans le cadre d’un projet qualité financé par les HUG, a porté sur une période de 12 mois (juin 2007-Juin 2008), durant laquelle 5 412 patients ont consulté les urgences psychiatriques. Au cours de cette 188 période, nous avons été surpris de constater une diminution significative des hospitalisations non volontaires (chi2 12.756, p = 0,00035), ainsi qu’une diminution du nombre d’injections non volontaires (p < 0,05) par rapport aux périodes précédant et suivant le projet qualité. Ces résultats suggèrent qu’une évaluation systématique de la qualité du lien thérapeutique pourrait stimuler les soignants à améliorer l’adhésion aux soins des patients et ainsi éviter certaines admissions et injections involontaires. Ces résultats pourraient être liés à « l’effet Heisenberg » précédemment décrit par notre groupe de recherche [1]. Notons que la réduction des hospitalisations non volontaires a été également associée à moins d’incidents et d’événements graves que lors de l’année précédant l’utilisation de l’échelle d’alliance. L’amélioration de l’alliance thérapeutique a été consécutive à une augmentation du temps des entretiens psychiatriques (p < 0,05). D’autres études devront préciser si cette expérience pourrait être répétée dans d’autres équipes d’urgences, pour une validation extérieure de l’intérêt de la passation systématique de cette échelle d’alliance thérapeutique aux urgences psychiatriques. Nous préconisons cette validation extérieure dans une équipe belge, selon une méthodologie précédemment utilisée [2]. Références 1. Damsa C, Zullino D, Andreoli A, Adam E, Mihai A, Maris S, Cailhol L, Lazignac C, Allen MH. Quality of care in Emergency Psychiatry : Developing an international network. European Psychiatry, 2007 ; 22 : 411-412. 2. Damsa C, Adam E, Lazignac C, Mihai A, DE Gregorio F, Lejeune J, Maris S, Clivaz E, Allen MH. A naturalistic study of consecutive agitated emergency department patients treated with intramuscular olanzapine prior to consent. American Journal Psychiatry, 2008 ; 165 : 535-536. PO 489 HOSPITALISATION DES ADOLESCENTS DANS LES STRUCTURES DE PSYCHIATRIE ADULTE DE SECTEUR : CADRE LÉGAL ET ENJEUX CLINIQUES KAMMOUN M.F., ALLOUCHE C., GARRIGOU J.L. EPS Ville Evrard, NEUILLY SUR MARNE, FRANCE La demande de consultation en urgence de l’enfant et de l’adolescent est en perpétuelle augmentation. Malgré que certaines situations ne correspondent pas aux urgences psychiatriques qu’on a l’habitude de rencontrer et de gérer avec les adultes, une intervention spécialisée s’impose. Une fois l’hospitalisation d’un adolescent se trouve indiqué, il reste à trouver la structure la plus adaptée à le recevoir. Malheureusement ces structures disposent d’un nombre limité de lit et affichent souvent « complet ». Prenons l’exemple de la Seine-Saint-Denis, en ce qui concerne les lits destinés à recevoir des adolescents, le département ne dispose que de 10 lits en psychiatrie infanto-juvénile (6 à Aulnay sous Bois et 4 à Montreuil), et 5 lits dans un service de psychiatrie adulte à Aubervilliers, soit 15 lits au total pour un département de 1,3 million d’habitants. Dans les conditions d’urgence, hospitaliser le jeune sur son secteur psychiatrique qui correspond à sa domiciliation (avec Posters les patients adultes) demeure malheureusement la seule possibilité pratique qui s’offre au clinicien. C’est ainsi que je propose dans ce travail une réflexion sur le cadre légale qui régit de telles conduites ainsi que les enjeux cliniques qui en découlent. PO 490 LA REFORME DES RÉGIMES DE PROTECTION DES MAJEURS, RÉFLEXIONS AUTOUR DE LA LOI DU 5 MARS 2007 CAUSSE F. (1), BACCINO E. (1), BOULENGER J.P. (2) (1) Hôpital Lapeyronie, MONTPELLIER, FRANCE (2) Hôpital La Colombière, MONTPELLIER, FRANCE La loi du 5 mars 2007 et ses décrets d’application du 1er janvier 2009 viennent réformer les lois du 3 janvier 1968 relative aux incapables majeurs et du 18 octobre 1966 relative à la tutelle aux prestations sociales. Les auteurs, après avoir expliqué le pourquoi d’une réforme, vont s’attacher à présenter les grands principes et l’esprit de la nouvelle loi qui souhaite redonner toute sa place au majeur vulnérable dans une société en pleine mutation sociologique, démographique, politique. La loi est ensuite discutée sous l’angle de ses apports pour les patients, mais aussi des nouvelles responsabilités qu’elle fait porter au tuteur, et des nouveaux aspects organisationnels et financiers qu’elle comporte pour le médecin, notamment au travers du certificat médical circonstancié qu’il est amené produire. PO 491 MALADES MENTAUX AUTEURS D’AGRESSIONS SEXUELLES ET PHYSIQUES : ÉTUDE À PROPOS DE 37 CAS EXAMINÉS DANS LE CADRE EXPERTAL KHAMMOUMA S., MARRAG I., HAJJI K., JRIDETTE S., HADJ AMMAR M., NASR M. Hopital Universitaire de Mahdia, MAHDIA, TUNISIE Plusieurs études suggèrent l’existence d’une relation positive entre trouble mental majeur et criminalité. Cependant, il est nécessaire de souligner que la violence n’intéresse pas tous les patients et que la criminalité des malades mentaux ne représente qu’une faible proportion de celle générale. L’objectif de ce travail était de dresser le profil général et clinique des sujets auteurs d’agressions sexuelles et physiques. Il s’agit d’une étude rétrospective portant sur les dossiers d’expertises psychiatriques pénales effectuées au service de psychiatrie de l’hôpital universitaire de Mahdia durant la période allant de 1er mai 2000 au 31 mai 2007. Le profil général de la population d’étude était caractérisé par une moyenne d’âge de 39 ans, un sexe ratio de 8,25, un niveau d’instruction bas dans 73 % des cas, un statut marital de célibataire dans 59,5 % des cas, un taux de chômage dans 73 % des cas et par une présence d’antécédents personnels psychiatriques et judiciaires respectivement dans 54 et 30 % des cas. Les agressions sexuelles et physiques représentaient 54,5 % des cas. Il s’agissait essentiellement par ordre décroissant des coups et blessures (65 %), du viol (16,2 %) et d’inceste (5,4 %). Quant au profil clinique, la schizophrénie et l’épilepsie étaient notées chacune dans 13,5 % des cas, le trouble dépressif majeur dans 8,1 % des cas, les troubles bipolaires dans 5,4 % des cas et l’abus à une substance dans 5,4 % des cas. Un trouble de la personnalité était noté dans 48,6 % des cas essentiellement de type antisocial (55 %). Une comorbidité avec une conduite addictive a été notée dans 56,7 %. Caractériser un sous-groupe de patients souffrant de troubles mentaux susceptibles de commettre des actes criminels violents paraît nécessaire afin de prévenir les passages à l’acte et d’adapter leur prise en charge. PO 492 DEVENIR DES MALADES MENTAUX CRIMINELS HOSPITALISÉS EN PSYCHIATRIE LÉGALE MEZIOU O., DAKHLAOUI O., DERROUICH S., RIDHA R. Service de Psychiatrie légale, Hôpital Razi, TUNIS, TUNISIE Les malades mentaux comme les sujets normaux commettent des actes criminels ou délictueux. Les criminels atteints de troubles mentaux, irresponsables pénalement, font l’objet d’une prise en charge spécifique soumise au code pénal. Cette prise en charge psychiatrique est venue se substituer aux mesures de rétorsion et de punition ; elle a une visée thérapeutique, rééducative et réintégrative, destinée à la réhabilitation du sujet tout en assurant la défense sociale. Tout ceci nous a mené à réfléchir et à évaluer l’aptitude du malade mental criminel à tirer bénéfice du traitement. Nous nous proposons dans ce travail de décrire les modalités évolutives des troubles mentaux ainsi que le devenir social et judiciaire de patients criminels irresponsabilisés pénalement. Nous nous proposons aussi de réfléchir sur le sort qu’il faut réserver à l’avenir pour les malades mentaux criminels. Notre travail est une étude descriptive prospective concernant les patients hospitalisés dans le service de psychiatrie légale à la suite d’un non-lieu pour « cause de démence » en vertu de l’article 38 du code pénal, sortis entre 2003 et 2005. Le recueil des données a été fait à partir des dossiers du service de psychiatrie légale et des services de sectorisation. PO 493 LE PARANOÏAQUE FACE À LA LOI : À PROPOS DE 30 CAS SOUISSI S., RIDHA R. Hôpital Razi, La Manouba, TUNIS, TUNISIE Le passage à l’acte est la manifestation la plus spectaculaire et la plus redoutable en psychiatrie. Il intéresse pratiquement toutes les pathologies mentales et peut être auto ou hétéroagressif. Chez le paranoïaque, le passage à l’acte est caractérisé par la violence et la décharge agressive qui accompagnent son accomplissement ce qui lui attribue une dangerosité majeure. Dans la pratique quotidienne, le psychiatre est fréquemment sollicité pour évaluer la dangerosité et le risque de passage à l’acte chez un délirant paranoïaque. Il peut aussi intervenir en tant qu’expert pour évaluer son état de santé mentale et statuer sur sa responsabilité. Il s’agit là d’une mission difficile, devant le manque de consensus clair de prédiction avec un risque de sur-prédiction ou, au contraire, de sous-prédiction. 189 8e Congrès de l’Encéphale Dans notre travail rétrospectif, nous essayerons de dégager les caractéristiques cliniques de 30 patients paranoïaques ayant commis des actes médico-légaux et hospitalisés en psychiatrie légale durant la période 1992-2008, spécifier les facteurs associés à ce passage à l’acte, en vue d’établir une démarche préventive. On essayera aussi de discuter la notion de responsabilité du paranoïaque et la pertinence de sa déresponsabilisation. PO 494 CRIMINALITÉ DE LA FEMME MALADE MENTALE : ÉTUDE ÉPIDÉMIOLOGIQUE, CLINIQUE ET MÉDICO-LÉGALE BAKRI L., RIDHA R. Hôpital Razi, La Manouba, TUNIS, TUNISIE La criminalité féminine présente plusieurs particularités, essentiellement sa sous-représentation par rapport à la criminalité masculine. Mais, les femmes tendent à devenir aussi violentes que les hommes lorsqu’elles souffrent d’une pathologie mentale. La criminalité de ces femmes malades mentales a été peu étudiée. Le but de notre travail est de dresser un profil de la femme malade mentale et criminelle et de relever certains facteurs de risque du passage à l’acte violent chez un groupe de femmes atteintes de schizophrénie. Il s’agit d’une étude descriptive qui intéresse 43 patientes hospitalisées dans les différents services de l’hôpital Razi sous le mode hospitalisation d’office suite à un non-lieu pour cause de démence, au sens du code pénal tunisien, entre janvier 1990 et juin 2008. Notre population a un âge moyen de 34 ans. Près des deux tiers sont citadines et résident dans le grand Tunis. La majorité a un niveau d’instruction bas, elles sont célibataires et femmes au foyer. Les familles d’origine sont dissociées dans plus de la moitié des cas. Les trois quarts ont des antécédents de suivi en psychiatrie, 30 % ont des antécédents de tentatives de suicide et 16 % des conduites addictives. 42 % des patientes sont atteintes de schizophrénie, avec dans la majorité des cas une schizophrénie indifférenciée. 12 % des patientes ont un trouble bipolaire, 12 % présentent un retard mental. Un trouble de la personnalité est retrouvé dans 9 % des cas. Les crimes représentent 53 % des infractions, les délits 47 %. La victime est un membre de la famille dans près de 80 % des cas. Les facteurs corrélés aux comportements violents chez nos patientes sont : sur le plan sociodémographique : le niveau socioéconomique bas et la désinsertion sociale, sur le plan clinique : les antécédents de tentatives de suicide et certains symptômes psychotiques et sur le plan thérapeutique : la mauvaise observance thérapeutique. La connaissance d’un profil sociodémographique, clinique et criminologique des femmes malades mentales et criminelles et la détermination des facteurs de risque de passage à l’acte violent permettent une évaluation de la dangerosité chez ce type de patientes et donc une prévention des comportements agressifs. 190 PO 495 PARTICULARITÉS DE L’EXPERTISE PSYCHIATRIQUE PÉNALE EN TUNISIE CHERIF W., GHAFFARI I., GHAZELI I., MASMOUDI I., RIDHA R. Hôpital Razi, La Manouba, TUNIS, TUNISIE Introduction : L’expertise psychiatrique pénale est : « la demande d’avis technique qu’adresse une juridiction à un psychiatre pour connaître son point de vue, sur l’état des facultés d’un sujet et sur sa responsabilité ». Interpellant le criminel, le magistrat et le psychiatre, cette mesure reflète d’une part les attentes du juge et d’autre part l’éthique et l’idéologie de l’expert. L’objectif de notre étude est de dégager les caractéristiques de l’expertise psychiatrique pénale en Tunisie et de relever les difficultés pouvant être rencontrées. Matériel et méthodes : Étude rétrospective portant sur 120 dossiers d’expertise psychiatrique pénale. 4 questions ont été analysées : les antécédents psychiatriques du sujet, la mission expertale, le diagnostic nosographique de l’expert et la conclusion de son expertise. Résultats : – 56 % des sujets avaient des antécédents psychiatriques. – 2 missions prédominent : Préciser l’état des facultés mentales du sujet (90 %) et statuer sur sa responsabilité pénale (91,6 %). – Un diagnostic psychiatrique a été posé chez 70 inculpés. Les diagnostics les plus retrouvés sont : la schizophrénie (15 %) et la personnalité psychopathique (13,3 %). – Dans 31,7 % des cas, la conclusion de l’expertise était « état de démence au moment des faits » et « l’absence d’un état de démence au moment des faits mais présence de circonstances atténuantes » chez 14 sujets (11,6 %). Discussion et conclusion : Au terme de cette étude, nous constatons que l’expertise possède certaines spécificités intéressant notamment la mission expertale et la conclusion de l’expert. Ces spécificités sont le reflet non seulement des données législatives de notre pays, mais aussi des représentations en matière de santé mentale et de criminalité des malades mentaux. Ainsi, face aux changements de la société, face aux progrès scientifiques et thérapeutiques, on se doit de réfléchir sur la pertinence des lois actuelles régissant l’expertise psychiatrique pénale, sur les attentes de certains juges et sur les idéologies de certains psychiatres experts. PO 496 LA CRÉATION ARTISTIQUE CHEZ RAOUL DUFY SKRIABINE J. EPS Paul Guiraud, PARIS, FRANCE L’œuvre de Raoul Dufy a été exposée au musée d’art moderne de la ville de Paris et un magnifique livre lui a été consacré. Posters « L’œil perçoit plus vite le ton d’un objet que son contour et en garde plus longtemps la sensation… couleur et forme sont par conséquent indépendantes… le peintre n’a donc pas à enfermer l’une dans les limites de l’autre », nous précise t’il. Et c’est par l’assurance du trait de son dessin sur un fond lumineux et coloré, que Dufy fixe l’essence fugitive de l’instant. Quel a été son cheminement pour peindre ce qui ne se voit pas ? Par quoi est sous-tendue sa production artistique ? Que révèlent de lui ses œuvres ? C’est ce que je vais essayer de saisir. PO 497 QUAND LE TEMPS SUSPEND SON COURS : À PROPOS DU TRAUMATISME PSYCHIQUE ET DE SES SUITES THOMAS G. (1), THOMAS G. (1), LE PAPE E. (2), PY-LEROY E. (2), MELE E. (2), TOURINEL G. (2) (1) HIA BEGIN, SAINT-MANDÉ, FRANCE (2) HIA Robert Picqué, BORDEAUX, FRANCE L’une de nos croyances communes est que nous avons le temps. Temps de grandir, temps de mûrir, temps de faire des projets. Certains événements de vie viennent remettre en cause cette certitude. L’annonce d’une maladie grave, la perte d’un être cher, vont confronter le sujet à l’inéluctabilité de sa finitude. Qu’en est-il du traumatisme psychique ? La singularité de cet événement est qu’il expose la personne qui le vit à la réalité de sa mort. Quelles en sont les conséquences sur sa perception du temps ? Quel en est le retentissement sur la prise en charge ? C’est ce que nous nous proposons de décrire dans ce travail. PO 498 DU FAIRE AU DIRE : À PROPOS DE LA TEMPORALITÉ CHEZ LE PATIENT ALEXITHYMIQUE THOMAS G. (1), THOMAS G. (1), MONTEAN R. (2) (1) HIA Begin, SAINT-MANDÉ, FRANCE (2) HIA Robert Picqué, BORDEAUX, FRANCE Les patients alexithymiques se caractérisent par leurs difficultés à mettre en mots leurs émotions. Cette singularité clinique reconnue initialement dans le champ psychosomatique se retrouve dans de nombreuses affections psychiatriques. Elle se manifeste par des particularités de la pensée, du comportement, des modalités habituelles de relation et de décompensation repérables dans la pratique. Sur un plan clinique, il est remarquable de constater à quel point ces patients ont parfois tendance à avoir recours à l’agir. C’est comme si ils étaient pris dans une sorte de fuite en avant permanente qui ne laisserait pas le temps de la prise en compte de l’éprouvé. Cette particularité dans leur rapport habituel au monde nous a conduits à nous interroger sur la relation au temps du patient alexithymique. Il s’agit ici non pas du temps opératoire, celui que nous mesurons et qui nous organise à travers ses différents cycles, mais du temps subjectif. Cette construction propre à chaque individu de la perception du temps et que l’on sait altérée dans de nombreux tableaux psychiatriques. Dans ce travail, nous proposons un rappel sur les concepts d’alexithymie et de temporalité. Nous verrons ensuite de quelles manières la perception du temps peut être modifiée chez le patient alexithymique. Nous aborderons enfin l’intérêt de cette approche pour notre pratique. PO 499 PSYCHOPATHOLOGIE ET PSYCHIATRIE DAARA S. Liberal, ANNABA, ALGÉRIE Le lien entre la psychiatrie et la religion est très ancien : depuis l’antiquité avec les Hébreux, au moyen âge avec les inquisitions jusqu’à aujourd’hui avec la recrudescence du fait religieux sous plusieurs cieux. Dans certaines sociétés ou cultures, ce lien est beaucoup plus présent plus pesant. La société algérienne a subi depuis ces dernières vingt années des bouleversements radicaux que le colonialisme n’a pu créer en 132 ans. Je constate dans ma pratique quotidienne, et ce depuis 25 ans, la prédominance de plus en plus importante de la thématique religieuse et ce dans toutes les pathologies mentales : la dépression, le trouble phobique, les TOC, le trouble psychotique bref jusqu’à la schizophrénie. Les pratiques maraboutiques et autres assimilées (rokia médecine du prophète…) pour traiter les troubles psychiatriques deviennent systématiques (de première intention !!!) et peu de patients y échappent, conseillées et pratiquées par des pseudo-médecins et psychologues, encouragées par des médias lourds des pays du Moyen-Orient où des chaînes s’y consacrent à plein-temps. Le psychiatre se retrouve en tant que membre de cette société dans un dilemme… entre sa pratique cartésienne et sa société où il doit faire très attention pour ne pas casser le lien thérapeutique qui le lie à son patient et qui est indispensable à toute prise en charge qu’elle soit biologique ou psychothérapique. PO 500 MALAISE DANS LA MÉDECINE : AU SECOURS ! SEMAOUNE B. (1), SAIDANI H. (2) (1) Hôpital Central de l’Armée, ALGER, ALGÉRIE (2) HCA, ALGER, ALGÉRIE Malaise dans la civilisation écrivait Freud. Ce propos est tout à fait actuel et on pourrait, en le paraphrasant, écrire : « malaise dans la médecine ». Notre réflexion portera sur le décalage existant, et de plus en plus flagrant, entre ses progrès spectaculaires, le recul de ses limites et la déception d’un certain nombre de malades face à ses réalisations, et d’avantage encore face à ses modalités de fonctionnement et de prise en charge. Bien que la médecine scientifique ait fait et fasse toujours des progrès considérables et ait amélioré de façon spectaculaire la santé globale des hommes, il doit y avoir quelque part un 191 8e Congrès de l’Encéphale manque… Le nombre d’usagers de guérisseurs, d’empiristes, de talebs et je ne sais quoi d’autre ne cesse de croître. Si les motivations financières interviennent sans doute dans ces pratiques, elles ne sont probablement pas seules en cause et ces conduites constituent une réponse aux demandes du patient, insatisfait des seules réponses de la médecine scientifique. Il ne s’agit nullement, dans mon intervention, d’une attaque contre la médecine contemporaine : elle n’est qu’une base de réflexion dont l’objectif est de rendre plus humaine une médecine devenue plus technique, en postulant que ces deux qualités doivent aller de pair, intimement entremêlées, chacune trouvant sa justification dans l’autre. Il n’y a pas un clivage mais plutôt une complémentarité à retrouver. C’est faire preuve d’une certaine maturité dans la prise en charge des patients que de s’intéresser à la qualité de vie des patients en cours de soins. Dans les secteurs de très hautes technologies que sont les services de réanimation, où les contraintes environnementales sont nombreuses, la dimension humaine a pourtant souvent cédé le pas à un souci de performance technique. Avoir été traité comme un objet, comme un enfant hors d’état de comprendre, n’avoir eu aucune explication sur le geste effectué, ne pas savoir si on a affaire à un médecin ou un ordinateur, etc.. Nous laissons de côté la prise en charge de la mort qui est encore un autre problème. Autant de formules qui reviennent. Nous ne répondrons certainement pas à toutes ces questions, mais nous tenterons une première approche qui débouchera, nous l’espérons, sur une pratique plus humaine. PO 501 DÉBUT DES SOINS ET PSYCHOSE CHRONIQUE NON SCHIZOPHRÉNIQUE : CARACTÉRISTIQUES CLINIQUES ET COMPORTEMENTALES TORCHE H., TAHRI S., CAILLON E. Centre Hospitalier Jean-Martin Charcot, PLAISIR, FRANCE Au sein de la file active de nos cmp de secteur, il est, de toute évidence, des patients psychotiques chroniques dont les caractéristiques cliniques ne correspondent ni à une schizophrénie ni a un délire paranoïaque au sein du DSMIV, mais renvoient à ce que la nosographie française classique décrit sous le thème de délire chronique non schizophrénique (PHC, Paraphrénie…). Dans ce travail, nous nous sommes intéressés à ce qui déclenche la première prise de contact avec le système de soin psychiatrique de ces patients, qui jusqu’à tardivement peuvent conserver une bonne insertion socioprofessionnelle. Nous décrivons ici les caractéristiques des troubles du comportement volontiers bruyants et leur soubassement délirant qui entraînent le début des soins. PO 502 PROFIL SOCIODÉMOGRAPHIQUE ET CRIMINOLOGIQUE DES INCULPÉS PRÉSENTANT UNE PERSONNALITÉ PSYCHOPATHIQUE : ÉTUDE DE 84 CAS EXAMINÉS DANS UN CADRE EXPERTAL FEKI I. (1), ZOUARI L. (1), BEN THABET J. (1), ALLOUCH C. (1), BEN MAHMOUD S. (2), ZOUARI N. (1), MAÂLEJ M. (1) 192 (1) CHU Hédi Chaker Sfax Tunisie, SFAX, TUNISIE (2) Hôpital régional Gabes, GABES, TUNISIE Objectif : Dresser le profil sociodémographique et criminologique des inculpés, présentant une personnalité psychopathique, examinés dans le cadre d’expertises psychiatriques en droit pénal. Sujets et Méthodes : Notre étude était de type rétrospectif. Elle a porté sur les dossiers des sujets qui ont été examinés, sur une période de 5 ans, dans le cadre d’expertises psychiatriques en droit pénal, au service de psychiatrie « C » au CHU Hédi Chaker à Sfax en Tunisie, et pour lesquels le diagnostic de personnalité psychopathique a été retenu selon les critères du DSM IV. Résultats : Quatre-vingt-quatre dossiers d’inculpés présentant une personnalité de type psychopathique ont été retenus pour l’étude. Ils avaient une moyenne d’âge de 28 ans 3 mois. Ils étaient de sexe masculin dans 96,4 % des cas. Ils résidaient dans des zones réputées à haute délinquance dans 50 % des cas. Quarante cas (47,7 %) n’avaient pas dépassé le niveau des études primaires et 84,5 % étaient inactifs ou avaient une activité professionnelle irrégulière. Concernant les antécédents, 71,4 % avaient un suivi psychiatrique et 61,9 % avaient commis antérieurement des actes délictuels. Trente-quatre pourcent avaient vécu une carence affective durant leur enfance. Les infractions les plus commises étaient le vol (31 %), la violence (16,7 %), l’homicide ou sa tentative (16,7 %) et les délits sexuels (9,6 %). Les motifs de l’infraction étaient une réaction impulsive (39,3 %), utilitaire (34,5 %) et la vengeance (21,4 %). L’inculpé avait un lien avec la victime dans 48,8 %. La lucidité a été retenue dans 92,9 %. Conclusion : De par la nature même de sa personnalité, le psychopathe est fortement prédisposé à la délinquance. Sur le plan médicolégal, la tendance actuelle va dans le sens de leur responsabilisation, sous l’effet du nihilisme thérapeutique répandu chez les psychiatres. Alors que la valeur rééducative de la sanction pénale est loin d’être établie. D’où l’importance de la prévention, qui devrait reposer essentiellement sur la détection et la prise en charge précoce, au sein des structures d’éducation, des enfants qui ont tendance à s’organiser sous une personnalité psychopathique. PO 503 CRIMINALITÉ ET TROUBLES MENTAUX GRAVES : DIFFÉRENCES SOCIODÉMOGRAPHIQUES, CLINIQUES ET CRIMINOLOGIQUES ENTRE DES CRIMINELS MALADES MENTAUX GRAVES ET CEUX INDEMNES DE TROUBLES PSYCHIATRIQUES GRAVES FEKI I. (1), ZOUARI L. (1), BEN THABET J. (1), ALLOUCH C. (1), BEN MAHMOUD S. (2), ZOUARI N. (1), MAÂLEJ M. (1) (1) CHU Hédi Chaker Sfax Tunisie, SFAX, TUNISIE (2) Hôpital Régional, GABES, TUNISIE Objectif : Établir une comparaison entre le profil sociodémographique, clinique et criminologique des criminels malades mentaux graves et celui des criminels indemnes de troubles psychiatriques graves. Posters Sujets et Méthodes : Notre étude, de type rétrospectif, a porté sur 169 dossiers de sujets qui ont été examinés, dans le cadre d’expertises psychiatriques en droit pénal, au service de psychiatrie « C », au CHU Hédi Chaker à Sfax en Tunisie, sur une durée de 5 ans. Nous avons réparti la série en deux groupes, en vue de les comparer : Groupe 1 (n = 46) : les sujets souffrant d’une maladie mentale grave. Nous avons pris comme référence la définition consensuelle de Hodgins qui regroupe, dans le cadre des troubles mentaux graves, la schizophrénie, le trouble délirant et les troubles de l’humeur. Groupe 2 (n = 123) : les sujets indemnes de troubles psychiatriques graves. Résultats : Par rapport aux inculpés du groupe 2, ceux du groupe 1 étaient, statistiquement, plus âgés (p = 0,019), vivaient plus souvent dans des zones rurales (p = 0,006), plus souvent en liberté au moment de l’expertise (p = 0,000) ; ils avaient plus fréquemment d’antécédents psychiatriques (p = 0,000), moins d’antécédents judiciaires (p = 0,008) et moins d’antécédents d’emprisonnement (p = 0,013) ; ils avaient commis plus fréquemment d’infractions contre les personnes (p = 0,032), plus d’actes de coups et blessures (p = 0,001) et moins d’actes de vol (p = 0,011). Conclusion : Notre étude a montré que les malades mentaux criminels avaient surtout commis des actes de violence et avaient souvent un passé psychiatrique. Ces résultats soulèvent la question du rapport de la maladie mentale avec la violence. Pourtant, il ne paraît pas possible d’affirmer que la violence est intrinsèque au trouble mental et donc de poser un lien direct et causal entre eux, d’autant que l’étiologie des maladies mentales et de la criminogenèse est généralement complexe et multifactorielle. Par ailleurs, ils montrent l’importance que pourrait jouer le psychiatre pour prévenir de telles complications par une prise en charge soutenue et par la sensibilisation du malade et de son entourage aux risques de la non-observance du traitement. PO 504 L’EXPERTISE PSYCHIATRIQUE EN DROIT PÉNAL : À PROPOS DE 169 CAS FEKI I. (1), ZOUARI L. (1), BEN THABET J. (1), ALLOUCH C. (1), BEN MAHMOUD S. (2), ZOUARI N. (1), MAÂLEJ M. (1) (1) CHU Hédi Chaker Sfax Tunisie, SFAX, TUNISIE (2) Hôpital Régional, GABES, TUNISIE Objectif : Donner un aperçu sur les sujets expertisés, les infractions et les pathologies rencontrées, à travers le bilan d’une activité de cinq ans d’expertises psychiatriques en droit pénal. Sujets et Méthodes : Notre étude était de type rétrospectif. Elle a porté sur les dossiers des sujets qui ont été examinés, dans le cadre d’expertises psychiatriques en droit pénal, au service de psychiatrie « C », au CHU Hédi Chaker à Sfax en Tunisie, sur une période de 5 ans. Résultats : L’étude a porté sur 169 inculpés. Ils étaient de sexe masculin dans 94 % des cas. Leur âge moyen était de 31 ans 3 mois. Ils étaient d’origine urbaine ou semi-urbaine dans 80,1 % des cas, célibataires dans 65,1 % des cas, n’ayant pas dépassé le niveau des études primaires dans 52,7 % des cas. Ils avaient une activité professionnelle irrégulière ou étaient inactifs avant l’acte délictuel dans 84,7 % des cas. Ils avaient un passé psychiatrique dans 75,2 % des cas. Quarante-cinq pour cent avaient des antécédents judiciaires. Au moment de l’expertise, 66,9 % était en détention. Les principales infractions étaient : l’homicide ou sa tentative (17,2 %), coups et blessures (18,9 %), vol (27,2 %), délits sexuels (8,9 %). Sur le plan nosographique, 49,7 % étaient des psychopathes, 15,4 % des schizophrènes et 11,2 % des débiles mentaux. La démence au sens légal a été retenue pour 35,5 %. Conclusion : Notre étude, concernant les inculpés examinés dans le cadre d’expertises psychiatriques en droit pénal, a montré qu’ils étaient dans la majorité des cas des jeunes, d’un niveau éducatif, socio-économique et professionnel limité, ayant le plus souvent une personnalité pathologique de type psychopathique, et considérés comme lucides au moment des faits. Cependant, cette étude est l’occasion de rappeler les limites de la mission de l’expert. Celui-ci est un auxiliaire de la justice dont les conclusions, qui ne sont pas à l’abri de l’interférence du facteur subjectif, ne lient pas le juge. Il revient à celui-ci, en fin de compte, de prendre la décision appropriée en confrontant plusieurs sources de données ; la conclusion de l’expert est une de ces sources. PO 505 PROFIL SOCIODÉMOGRAPHIQUE, CLINIQUE ET CRIMINOLOGIQUE DES AUTEURS D’HOMICIDE OU DE TENTATIVE D’HOMICIDE FEKI A. (1), ZOUARI L. (1), FEKI I. (1), ALLOUCH C. (1), BEN THABET J. (1), BEN MAHMOUD S. (2), ZOUARI N. (1), MAÂLEJ M. (1) (1) CHU Hédi Chaker Sfax Tunisie, SFAX, TUNISIE (2) Hôpital Régional, GABES, TUNISIE Objectif : Dresser le profil sociodémographique, clinique et criminologique des auteurs d’homicide ou de tentative d’homicide, examinés dans le cadre d’expertises psychiatriques en droit pénal. Sujets et Méthodes : Nous avons réalisé une étude rétrospective, qui a porté sur 70 dossiers d’auteurs d’homicide ou de tentative d’homicide, qui ont été examinés dans le cadre d’expertises psychiatriques, au service de psychiatrie « C », au CHU Hédi Chaker à Sfax en Tunisie, entre le 1er janvier 1999 et le 31 décembre 2008. Pour chaque sujet, ont été recueillies des données sociodémographiques, procédurales, criminologiques et cliniques. Résultats : Les inculpés de notre série étaient des hommes dans 92,9 % des cas. Leur âge moyen était de 31 ans et demi. Ils n’avaient pas dépassé le niveau des études primaires dans 58,5 % des cas. Ils étaient sans qualification professionnelle dans 71,4 % des cas, vivant sans conjoint dans 62 % des cas. Ils avaient des antécédents judiciaires dans 14 % des cas et des antécédents psychiatriques dans 38,6 % des cas, dont 25,7 % avaient été hospitalisés en psychiatrie au moins une fois et 35,7 % avaient été traités par des antipsychotiques. Les inculpés atteints d’une pathologie mentale grave repré193 8e Congrès de l’Encéphale sentaient 18,6 % (schizophrénie : 10 % ; trouble délirant : 2,9 % ; trouble de l’humeur : 4,3 % ; trouble schizo affectif : 1,4 %). Cinquante-deux (74,3 %) avaient une personnalité de type antisocial. L’homicide ou sa tentative a été commis dans un lieu public dans 48,6 % des cas. Il était impulsif, réactionnel à une provocation, dans 31,5 %, et prémédité (vengeance) dans 41,4 %. L’auteur connaissait la victime dans 82,9 % des cas. Il a été jugé lucide au moment des faits dans 81,4 % des cas. Conclusion : L’auteur d’homicide ou de tentative d’homicide, dans notre étude, était le plus souvent un homme jeune, isolé sur le plan sociofamilial et d’un niveau éducatif et socio-économique limités. Il avait une personnalité psychopathique dans la majorité des cas. Nos résultats confirment une donnée classique : les homicides ne sont le plus souvent pas liés à des maladies mentales graves. L’intervention psychologique et psychiatrique, si elle doit avoir lieu, ne vient qu’après la réponse sociale et judiciaire. PO 506 LIBÉRICIDE ET INFANTICIDE : CARACTÉRISTIQUES SOCIODÉMOGRAPHIQUES, CLINIQUES ET CRIMINOLOGIQUES RICHARD-DEVANTOY S. (1), DEGUIGNE F. (2), GALLARDA T. (3), DUFLOT J.P. (4), OLIÉ J.P. (3), GOUREVITCH R. (3) (1) Département de Psychiatrie et Psychologie médicale, CHU d’Angers, UPRES EA 2646, Université d’Angers, ANGERS, FRANCE (2) Département de Psychiatrie et Psychologie médicale, CHU d’Angers, ANGERS, FRANCE (3) Service Hospitalo-Universitaire de Santé Mentale et de Thérapeutique, Hôpital Sainte-Anne, PARIS, FRANCE (4) CHS, MAYENNE, FRANCE Introduction/objectif : Nous nous proposons de décrire les différences entre les profils sociodémographique, clinique et criminologique des meurtriers auteurs d’infanticide (meurtre d’un enfant de moins d’un an) et de libéricide (meurtre d’un enfant âgé de plus d’un an). Méthode : Nous avons colligé 41 expertises psychiatriques pénales de meurtre d’enfant réalisées entre 2000 et 2005 puis comparé les auteurs d’infanticide (n = 16) par rapport aux auteurs de libéricide (n = 25). Les deux groupes sont appariés par sexe. L’analyse des données est faite par le logiciel statistique SSPM 15.0. Résultats : Les auteurs d’infanticide étaient majoritairement des femmes (88 %), préférentiellement ouvrières ou employées, aux antécédents psychiatriques peu fréquents (35 %) et le plus souvent indemnes de symptomatologie psychiatrique au moment des faits. Elles ne présentaient pas d’antécédents de condamnations pour violences envers autrui. Le moyen utilisé était le plus souvent passif. A contrario les auteurs de libéricide étaient autant de genre masculin que féminin, de qualification professionnelle très hétérogène, aux antécédents psychiatriques (71 %) et de condamnations pour violences envers autrui (29 %). Les auteurs de libéricide souffraient le plus souvent d’une pathologie délirante, dépressive ou d’un trouble de personnalité. 194 Le moyen utilisé était le plus souvent violent et l’acte meurtrier s’inscrivait dans une dynamique homicide-suicide. Les autres données notamment criminologiques (circonstances du geste, sexe majoritairement féminin de la victime) ne différenciaient pas les deux groupes. Les auteurs de libéricide bénéficiaient plus souvent d’une irresponsabilité pénale ou d’une atténuation de responsabilité que les auteurs d’infanticide. Conclusion : Nos résultats confirment la pertinence de la typologie des meurtres d’enfant de Resnick, différenciant l’infanticide du libéricide, caractérisant des dynamiques criminogènes différentes et singulières et fondamentale pour l’orientation médico-légale de ces sujets. PO 507 PROFIL SOCIODÉMOGRAPHIQUE, CLINIQUE ET PROFESSIONNEL DES TRAVAILLEURS DANS LE SECTEUR PRIVÉ, EN ARRÊT DE TRAVAIL LIÉ À DES TROUBLES MENTAUX : ÉTUDE DE 124 CAS EXAMINÉS DANS LE CADRE D’EXPERTISES MÉDICALES HACHICHA C. (1), ZOUARI L. (1), ELLEUCH E. (1), ALLOUCHE C. (2), BEN THABET J. (1), ZOUARI N. (1), MAÂLEJ M. (1) (1) Service de Psychiatrie C, CHU Hédi Chaker, SFAX, TUNISIE (2) Service Auvergne, Hôpital Ville Evrard, NEUILLY-SUR-MARNE, FRANCE Objectif : Dresser le profil sociodémographique, professionnel et clinique des travailleurs dans le secteur privé, en Tunisie, qui ont été examinés dans le cadre d’expertises médicales, à la demande de la commission médicale de la Caisse Nationale d’Assurance-maladie (CNAM), et pour lesquels l’arrêt de travail a été prescrit pour troubles mentaux. Sujets et méthodes : Notre étude a porté sur les dossiers d’expertise des travailleurs dans le secteur privé, qui ont été examinés, au service de psychiatrie « C » au CHU Hédi Chaker à Sfax en Tunisie, entre 2003 et 2006, à la demande de la commission médicale de la CNAM, et ce en vue de se prononcer sur la justification de la prescription d’un congé de maladie ou d’une demande de mise en invalidité rédigées par le médecin traitant. Résultats : Dans notre série, le travailleur avait un âge moyen de 43 ans et 4 mois ± 8,43. Il était de sexe masculin dans 50,8 % des cas, n’avait pas dépassé le niveau des études primaires dans 56,4 % des cas et avait un niveau socio-économique bas dans 61 % des cas. Sur le plan professionnel, Ils étaient ouvriers, cadres moyens, cadres supérieurs et ayant une profession libérale dans, respectivement, 69,4 %, 18,5 %, 1,6 % et 10,5 % des cas. Trente-cinq personnes (28,2 %) avaient des problèmes relationnels soit avec leurs supérieurs hiérarchiques (21,8 %) soit avec leurs collègues (28,2 %). La durée moyenne du congé de maladie était de 14,1 ± 21,7 mois. Le diagnostic établi par le médecin expert était : trouble dépressif (38,8 %), trouble de l’adaptation (21 %), trouble anxieux (11,3 %), trouble bipolaire type I (8,9 %), schizophrénie (6,5 %), trouble délirant (4,8 %), trouble de conversion (4 %), hypochondrie (1,6 %), trouble de l’humeur due à une affection médicale générale (0,8 %), trou- Posters ble mental non spécifié dû à une affection médicale générale (0,8 %), démence de type Alzheimer (0,8 %). Conclusion : Notre étude a montré une prévalence élevée des troubles dépressifs chez les travailleurs du secteur privé dont l’état a nécessité la prescription de repos pour troubles mentaux. En fait, cette mesure aurait pu être évitée s’il y avait une prise en charge précoce de tels troubles. Ceci nécessité le dépistage de ces troubles, qui implique essentiellement la médecine du travail. PO 508 TROUBLES HYPERSOMNIAQUES : SOMNOLENTS BIEN SÛR, MAIS SONT-ILS AUSSI FATIGUÉS ? NEU D. (1), DELIENS G. (2), LINKOWSKI P. (3), LE BON O. (4), PEIGNEUX P. (2) (1) CHU Brugmann, Université Libre de Bruxelles (ULB), BRUXELLES, BELGIQUE (2) UR2NF, Unité de recherche de neuropsychologie et de neuroimagerie fonctionnelle, ULB, BRUXELLES, BELGIQUE (3) Cliniques Universitaires de Bruxelles, Hôpital Erasme, ULB, BRUXELLES, BELGIQUE (4) CHU Tivoli, ULB, LA LOUVIÈRE, BELGIQUE Introduction : Fatigue et somnolence sont des concepts sémiologiques et physiologiques très différents, mais souvent confondus. La fatigue fait référence à une sensation d’épuisement physique et/ou mental et à un déficit relatif de pouvoir générer des ressources énergétiques pour un effort donné. La fatigue ne semble pas présenter de liens directs avec le sommeil et a besoin de repos et non pas de sommeil pour la récupération. Une régulation et variation circadienne particulière de la fatigue n’est pas connue. La somnolence par contre est régulée par deux processus élémentaires (Borbély 1982) : un processus homéostatique (S) et un processus circadien (C) ; elle dépend en outre directement d’aspects quantitatifs et qualitatifs du sommeil. Lors de l’appréciation de symptômes ou de signes cliniques dans le cadre d’une mise au point diagnostique, on parle de somnolence diurne excessive (SDE) ou de fatigue diurne chronique pour désigner les processus pathologiques respectifs. Une manière de contribuer à l’investigation de la différentiation et de la compréhension des deux phénomènes est l’étude de modèles cliniques faisant physio-pathologiquement principalement référence à un des deux processus. Tels que le syndrome de fatigue chronique, la dépression, l’insomnie primaire ou la sclérose en plaque pour la fatigue chronique diurne et tels que le syndrome d’apnées du sommeil, la privation de sommeil ou la narcolepsie pour la SDE par exemple. Méthodes : Nous avons comparé des patients hypersomniaques (Narcolepsie et Hypersomnie Idiopathique) à des sujets contrôles (SC) appariés dans une investigation transversale en utilisant des enregistrements polysomnographiques à domicile, des testings neurocognitifs et des échelles psychométriques spécifiques. Résultats : Les sujets hypersomniaques montraient non seulement une SDE mais aussi une fatigue plus importante que les SC. L’absence de corrélations entre fatigue et somnolence et une évolution diurne différente des intensités res- pectives, appuie néanmoins le fait que les deux concepts ont été différenciés par les patients et les SC. Les résultats préliminaires de cette étude montrent l’intérêt de l’utilisation de modèles cliniques dans l’objectif de contribuer à une meilleure compréhension des processus de fatigue et de somnolence. PO 509 RÔLES RESPECTIFS DU SOMMEIL REM ET NREM DANS LA CONSOLIDATION MNÉSIQUE. ÉTUDE PRÉLIMINAIRE DANS LE CADRE DE LA NARCOLEPSIE ET DE L’HYPERSOMNIE IDIOPATHIQUE DELIENS G. (1), NEU D. (2), PEIGNEUX P. (1) (1) UR2NF, Neuropsychology and Functional Neuroimaging Research Unit, Université Libre de Bruxelles, BRUXELLES, BELGIQUE (2) CHU Brugmann ULB, BRUXELLES, BELGIQUE Si un consensus s’est établi autour du rôle du sommeil postapprentissage pour la consolidation de nouvelles informations en mémoire à long terme, la définition des rôles respectifs des différents stades du sommeil pour la consolidation mnésique reste source de débat. Scrima (1982) propose l’hypothèse d’un rôle consolidateur du sommeil paradoxal (REM) sur la trace mnésique, et d’un rôle de protection du sommeil à ondes lentes (SWS) contre l’interférence rétroactive. Afin de tester cette hypothèse, nous avons étudié ces processus de consolidation mnésique et de résistance à l’interférence chez des patients souffrant de narcolepsie (n = 3) ou d’hypersomnie idiopathique (n = 2), a priori respectivement caractérisés par une proportion excessive de REM et de SWS, et des volontaires sains (n = 10). Après l’apprentissage d’une liste de paire de mots (A) et une nuit de sommeil sous contrôle polysomnographique, la performance en rappel a été testée sous deux conditions : contrôle et interférente. Dans la condition interférente, une liste interférente de paires de mots (B) a été apprise juste avant le rappel différé de la liste A, liste B composée de paires de mots dont le mot initial de la paire était présent dans la liste A d’apprentissage. L’analyse polysomnographique ne confirme pas l’excès de REM chez les narcoleptiques et de SWS chez les hypersomniaques, dont la médication n’avait pas été modifiée dans le cadre de ce projet. Sur le plan mnésique, nos résultats suggèrent toutefois un déficit de consolidation mnésique chez les sujets présentant une proportion de sommeil REM inférieure aux normes. L’effet d’interférence n’a pu être mis en évidence, probablement dû à un effet plafond des performances. En conclusion, ces données préliminaires suggèrent un lien possible entre sommeil REM et consolidation pour des apprentissages verbaux en mémoire déclarative, ajoutant un élément au débat existant dans la littérature. Des études supplémentaires sont nécessaires pour investiguer plus avant le rôle des stades de sommeil pour la mise en place des processus de résistance à l’interférence au cours du processus de consolidation. Soutien financier : GD est soutenue par le Fond National Belge de la Recherche Scientifique (FNRS). 195 8e Congrès de l’Encéphale PO 510 LE « DISCERN », UN INDICATEUR DE LA QUALITÉ DES SITES INTERNET PSYCHIATRIQUES ET ADDICTOLOGIQUES KHAZAAL Y. (1), CHATTON A. (1), COQUARD O. (2), ZULLINO D. (1) (1) Hôpitaux Universitaires de Genève, GENÈVE, SUISSE (2) Centre Hospitalier Universitaire Vaudois, LAUSANNE, SUISSE Introduction : Internet offre une profusion d’informations médicales, le plus souvent de qualité médiocre. Face à l’importante demande des usagers, il semble essentiel de valider des outils aidant le non spécialiste à apprécier la qualité de contenu des sites consultés. Le DISCERN est un outil en 16 items destiné à aider les nonspécialistes à évaluer la qualité de contenu des informations médicales. La présente étude vise à déterminer la sensibilité et la spécificité de l’instrument dans le dépistage des sites Internet de bonne qualité. Méthode : La qualité de contenu et les scores du DISCERN de 388 sites internet portant sur la phobie sociale, le trouble bipolaire, les dépendances à l’alcool, à la cocaïne, au jeu excessif et au cannabis ont été systématiquement évalués. Résultats : Un score DISCERN > 40 identifie les sites de bonne qualité avec une sensibilité de 0,565 et une spécificité de 0,864. Conclusions : Malgré une spécificité perfectible et une relative complexité (16 questions), le DISCERN semble être un outil intéressant dans le dépistage des sites avec une bonne qualité de contenu. Il pourrait être un bon outil d’accompagnement des webmasters dans la réalisation des sites médicaux. PO 511 LE LABEL « HON », UN INDICATEUR DE LA QUALITÉ DES SITES INTERNET PSYCHIATRIQUES ETADDICTOLOGIQUES KHAZAAL Y. (1), CHATTON A. (1), COQUARD O. (2), DANIELE Z. (1) (1) Hôpitaux Universitaires, GENÈVE, SUISSE (2) Centre Hospitalier Universitaire Vaudois, LAUSANNE, SUISSE Introduction : La fondation HON (Health On the Net) délivre un label qualité à des sites médicaux appliquant une charte d’Éthique et qualité. Ce label est remis après des procédures de contrôle rigoureuses aux sites en faisant la demande. Ce label peut être utilisé par les usagers comme un indice de qualité de contenu. Le but de la présente étude est de déterminer la sensibilité et la spécificité de ce label, en tant que potentiel indicateur de qualité de contenu. Méthode : La qualité de contenu et le label HON de 388 sites internet portant sur la phobie sociale, le trouble bipolaire, les dépendances à l’alcool, à la cocaïne, au jeu excessif et au cannabis ont été systématiquement évalués. Résultats : Le label HON identifie les sites de bonne qualité de contenu avec une sensibilité de 0,33 et une spécificité de 0,842. 196 Conclusions : Un certain nombre de sites de bonne qualité ne font pas de demande de label HON, ce qui, probablement explique, en partie la faible sensibilité du label. Sa spécificité plus élevée en fait un marqueur simple (il suffit de voir le label) et intéressant pour le grand public. D’autres outils complémentaires d’aide à l’auto-évaluation de la qualité des sites par le non expert restent cependant nécessaires pour garantir une meilleure autonomie du public. PO 512 TRAITEMENT PAR ELECTROCONVULSIVOTHÉRAPIE D’UNE TÉTRAPLÉGIE PAR CONVERSION HYSTÉRIQUE : À PROPOS D’UN CAS. UN AN APRÈS… DAMMAK A., GAILLARD A., MALVOISIN S., ROBLIN J., GAILLARD R., MOUAFFAK F., RADTCHENKO A., LÔO H. Hôpital Sainte-Anne, PARIS, FRANCE Pour Henri Ey, « l’hystérie est une névrose caractérisée par l’hyperexpressivité somatique des idées, des images et des affects inconscients. Ses symptômes sont les manifestations psychomotrices, sensorielles ou végétatives de cette conversion somatique ». Le trouble de conversion se manifeste par un ou plusieurs symptômes ou déficits touchant la motricité volontaire ou les fonctions sensitives ou sensorielles, suggérant une affection neurologique ou une affection médicale générale. Freud désigne la conversion hystérique comme la réapparition, sous la forme d’un symptôme physique, d’un conflit psychique refoulé. La conversion hystérique prend ainsi sa source et son sens dans l’inconscient. L’efficacité de l’électroconvulsivothérapie (ECT) dans les troubles conversifs a été rapportée dans la littérature psychiatrique. Nous rapportons le cas d’un patient de 34 ans souffrant d’une tétraplégie conversive d’évolution fluctuante depuis 4 ans. Après l’échec de plusieurs prises en charge thérapeutiques, aussi bien médicamenteuses que psychothérapeutiques, une cure d’ECT a été entreprise en décembre 2008 avec une évolution initiale favorable. Après quatre mois, le patient a présenté une rechute avec réapparition de la tétraplégie conversive pour laquelle une nouvelle cure d’ECT a été proposée. Nous discuterons, pour ce patient, les hypothèses qui sous-tendent l’efficacité initiale et la rechute ultérieure. PO 513 MISE EN PLACE D’UN PROGRAMME D’ÉDUCATION THÉRAPEUTIQUE EN LIGNE POUR DES JEUNES SOUFFRANT DE TROUBLES PSYCHIQUES CHRONIQUES GOZLAN G., DANG V.H. Réseau de santé Prépsy, PARIS, FRANCE La mise en place d’un programme d’éducation thérapeutique personnalisé permet d’améliorer les connaissances et la compréhension de la pathologie en explorant les résistances aux changements, les difficultés et les potentialités, en vue d’agir sur les comportements identifiés. Le suivi éducationnel en ligne devra prendre en compte les facteurs en lien avec les Posters connaissances, les attitudes, les valeurs et leurs perceptions ; les facteurs influençant les relations avec les savoirs faire, les capacités et les habilités ; les facteurs en relation avec les mécanismes de feed-back, d’échanges et d’expériences. L’utilisation de l’Internet, omniprésent dans cette populationcible, permettra la mise à disposition d’un programme de suivi et d’auto-évaluation accessible 24/24 et 7/7 en limitant les contraintes liées aux troubles anxieux ou cognitifs souvent incriminés dans les limitations de l’accès aux informations des patients atteints de maladies chroniques. Ce projet concerne les jeunes patients confrontés à des troubles psychiques chroniques et a pour objectif de les impliquer ainsi que leur entourage dans la prise en charge de sa maladie par le suivi éducationnel en vue d’améliorer concrètement leur vie quotidienne. L’accent est mis sur la meilleure efficacité des traitements, la limitation des effets indésirables et la prévention des rechutes. Les professionnels sont impliqués par le renforcement des compétences liées au diagnostic éducationnel des pathologies chroniques psychiatriques et l’accessibilité de l’offre de soins et de services en santé mentale L’amélioration des connaissances liées à l’utilisation de l’Internet en santé mentale constitue à axe novateur de ce projet. PO 514 COMMENT ENCOURAGER LES ÉTUDIANTS EN MÉDECINE À CHOISIR LA PSYCHIATRIE COMME SPÉCIALITÉ KHELAFA S., HAFIDI H., BARRIMI M., RAMMOUZ I., AALOUANE R. CHU Hassan II Fès, FÈS, MAROC Le Maroc à l’instar des autres pays connaît une prévalence accrue des maladies mentales (1 à 2 % de la population générale présente une schizophrénie, 26,5 % présente une dépression majeure). En outre, sur une surface de 710 000 km2 et une population de 30 millions d’habitants, le Maroc ne dispose que de 300 psychiatres, 4 centres psychiatriques universitaires et 7 hôpitaux psychiatriques. En plus, les candidats qui réussissent leurs concours de spécialité ne choisissent la psychiatrie que par contrainte ou se désistent dès le début de la formation. Partant de toutes ces constatations, notre travail a pour objectifs d’encourager les étudiants à choisir la psychiatrie comme spécialité, d’améliorer l’image de la psychiatrie auprès de la société, et d’intégrer les soins en matière de santé mentale dans les programmes de la santé publique. Méthodologie : une enquête visant à connaître les intentions et les préjugés chez les étudiants de 5e et 6e année effectuant leur stage hospitalier au sein de service de psychiatrie du CHU de Fès. Outils de travail : auto-questionnaire anonyme préétabli portant sur l’image qu’a l’étudiant sur la psychiatrie, son point de vue sur la manière dont se déroule le stage à l’hôpital et les cours à la faculté et les opportunités d’amélioration de tous ces moyens. Les résultats et la discussion seront rapportés au cours de ce travail. PO 515 LA PSYCHOSE NUPTIALE AIGUË : Y A T’IL UNE COMPOSANTE GÉNÉTIQUE ? HOMRI W., HELLALI H., EL ATI T., HAJRI S., BEN BECHIR M., BEN YOUNES S., ZAGHDOUDI L., LABBENE R. Hôpital Razi, MANOUBA, TUNISIE Dans notre culture maghrébine, le mariage et en particulier la nuit des noces représentent un bouleversement émotionnel et social intenses qui peut engendrer, dans certaines situations, différentes manifestations psychiatriques, en particulier psychotiques. Cette notion de « psychose nuptiale » a été peu étudiée dans la littérature. Elle surviendrait essentiellement, selon les cas rapportés, chez les sujets jeunes, de sexe masculin, issus d’un milieu rural, de bas niveau socio-économique et sans antécédents psychiatriques. Le rôle du facteur environnement, avec la place surinvestie du mariage dans les sociétés maghrébines mais aussi du facteur individuel, avec surtout la personnalité prémorbide et la vulnérabilité individuelle à la maladie mentale, a été incriminé dans la genèse de ce trouble. Nous rapportons dans ce travail deux cas de « psychose aiguë nuptiale » observés chez deux frères. Les tableaux cliniques étaient identiques à quelques détails près mais l’évolution était différente pour chacun des deux frères. Nous nous proposons, à travers ces deux cas, de décrire les particularités cliniques de ce trouble et de discuter les facteurs de vulnérabilité, en particulier génétiques, incriminées dans sa genèse. PO 516 IRM ET CLAUSTROPHOBIE BENZINEB A., FIFANI F., KISRA H. Hôpital Arrazi, RABAT, MAROC La réalisation d’un examen d’imagerie par résonance magnétique est une situation stressante à cause des conditions de réalisation (taille du tunnel, bruit, chaleur, isolement, immobilité). Elle peut ainsi déclencher des crises d’angoisse chez des patients connus ou non claustrophobes, avec un retentissement sur la qualité de l’examen. Le but de ce travail est d’évaluer l’attitude des radiologues face à ce problème à travers un questionnaire afin de proposer une prise en charge adéquate pour ces patients. Les résultats sont en cours. PO 517 PROJET DE MÉDECINE SOLIDAIRE EN SANTÉ MENTALE : PREMIÈRE EXPÉRIENCE AU MAROC (FÈS) AALOUANE R., HAFIDI H., KHLAFA S. Faculté de Médecine de Fès, FÈS, MAROC Au Maroc, les difficultés de la prise en charge des malades schizophrènes sont liées à divers facteurs : éloignement des 197 8e Congrès de l’Encéphale structures de soins, manque de moyens pour se procurer des médicaments, insuffisance du personnel médical, une stigmatisation du statut social des malades, et parfois absence du support familial. Nous pensons qu’une proximité de soins auprès de ces patients participera sans aucun doute à l’amélioration de la qualité de l’observance thérapeutique et de la relation thérapeutique, à la diminution des rechutes et des réhospitalisations, et à la limitation des conséquences de la désinsertion sociofamiliale. L’objet de la médecine solidaire en santé mentale consiste en la visite des malades schizophrènes à domicile, délivrer des soins à domicile pour les malades schizophrènes démunis, et dépister éventuellement les rechutes processuelles ou une détresse psychosociale. Les objectifs du projet : 1 – Extension de l’offre et l’accès aux soins. 2 – Réponse aux besoins de la population défavorisée et lutte contre les exclusions nées de la pauvreté. 3 – Intérêt pédagogique pour les étudiants en médecine (6e année) et psychiatres en formation, en traitant des cas cliniques sur le terrain et voire les malades mentaux dans leur propre milieu de vie. 4 – Sensibilisation des étudian