CO 01 CO 02 PEUT-ON PRÉDIRE, DÈS L’ENFANCE, DURÉE DE LA PHASE PRÉMORBIDE,

L’Encéphale, 2010 ; 36 : 3-9 3
Communications orales
CO 01
PEUT-ON PRÉDIRE, DÈS L’ENFANCE,
LES CHANCES DE DÉVELOPPER
LA SCHIZOPHRÉNIE À L’ÂGE ADULTE ?
MEURICE E., CASTELEYN M.
Université de Liège, LIÈGE, BELGIQUE
25 à 40 % des schizophrènes (SZ) ont présenté dès l’enfance
un repli social et des troubles de maturation neuro-cognitive.
Il semble cependant exister aussi des signes prémorbides
très précoces de sensibilité affective et émotionnelle que le
présent travail tente de détecter.
Une longue recherche de tels signes rapportés occasionnel-
lement a permis de construire un questionnaire (à choix mul-
tiple, auto-administré) ; y ont répondu les parents de 29 SZ
et de 27 Témoins (T) appariés.
On s’intéresse ici aux 244 questions relatives aux âges de 0
à ~ 12 ans.
L’étude statistique conventionnelle a fourni des résultats
encourageants. Il est cependant apparu, à l’observation des
histogrammes des réponses, que la sommation des répon-
ses « extrêmes » se révélait beaucoup plus discriminative.
Plus de 140 histogrammes étaient, en gros, semblables pour
les SZ et les T. Parmi les 78 réponses les plus sélectives on
relève, à côté des données déficitaires bien connues,
54 items « émotionnels » tels que :
Bébé difficile à alimenter ; hypersensible aux bruits ; extrê-
mement calme.
Enfant trop sage ; accès de panique à la vue de banalités ;
exigeant qu’un parent dorme avec lui ; très impliqué dans ses
opinions ; craintes vives du jugement des autres ; appétence
pour l’alcool dès l’âge d’école primaire ; très exagérément
méticuleux ; souvent révolté ; trop gentil, ne sachant pas dire
non ; sourire constant. Ces items, et d’autres, tout aussi peu
spécifiques pris isolément, s’associent chez un même sujet.
Chacun de ces signes a été crédité d’un score pondéré de
0,25 à 2 selon sa sélectivité.
Résultats : La sommation des scores pondérés fournit des
cotes hautement discriminatives. Alors que la plupart des
cotes des T (allant de – 2 à 3) sont normalement groupées
autour d’une importante classe modale de 0 à 1, celles des
SZ s’étalent, dispersées de 0 à 35, sans aucune tendance
centrale. 25 futurs SZ sur 29 ont une cote supérieure à 3.
Conclusion : Selon ces résultats, un enfant de 12 ans dont
le score est supérieur à 12 aurait toutes chances de devenir
plus tard SZ si rien de préventif n’est fait. Avec une cote de
3 à 12, ces chances seraient de 80 %.
Ces résultats sont discutés quant à la méthodologie, la patho-
génie et l’éthique.
Une étude de confirmation est en cours.
CO 02
DURÉE DE LA PHASE PRÉMORBIDE,
INSIGHT ET OBSERVANCE CHEZ LES PATIENTS
SOUFFRANT DE SCHIZOPHRÉNIE
DASSA D. (1), BOYER L. (2), BENOIT M. (3), BOURCET S. (4),
RAYMONDET P. (4), BOTTAI T. (5)
(1) Collège Méditerranéen de Psychiatrie, MARSEILLE,
FRANCE
(2) Service de Santé Publique et d’Information Médicale, Hôpital
La Timone, APHM, MARSEILLE, FRANCE
(3) Collège Méditerranéen de Psychiatrie, NICE, FRANCE
(4) Collège Méditerranéen de Psychiatrie, TOULON, FRANCE
(5) Collège Méditerranéen de Psychiatrie, MARTIGUES,
FRANCE
Introduction : La difficulté pour les patients à prendre correc-
tement leur traitement au long cours est un phénomène bien
connu des cliniciens. La moitié seulement des patients souf-
frant de schizophrénie prennent correctement leur traitement
antipsychotique et l’évaluation de l’observance est souvent
difficile en pratique courante. L’observance peut être envisa-
gée comme le résultat d’une interaction complexe entre le
clinicien et le patient. L’objectif de ce travail était d’examiner
les caractéristiques des patients schizophrènes observants
comparées à celles des non observants.
Méthode : Il s’agissait d’une enquête observationnelle natu-
ralistique réalisée dans la région PACA. Parmi les 280 psy-
chiatres d’adultes hospitaliers de la région PACA, 12 % ont
été sélectionnés de manière aléatoire. Chaque psychiatre a
recruté sur une durée de 2 semaines les 10 premiers patients
schizophrènes se présentant à sa consultation. Un question-
naire portant sur des données socio-démographiques et cli-
niques a été complété par le psychiatre et un auto-question-
naire portant sur l’observance a été rempli par le patient. Deux
groupes de patients ont été individualisés (observant, non
observant) en fonction de leur réponse à l’échelle DAI-10.
Résultats : 33 psychiatres ont inclus 291 patients, répartis en
2 groupes : 89 non observants (30 %) et 202 observants
(70 %). Les patients non observants présentaient un insight
de mauvaise qualité (p < 0,001) et une durée de la phase pré-
morbide (DUP) plus longue (p = 0,05) que les patients obser-
vants. D’autres variables différenciaient les deux groupes ;
ainsi, les patients non observants avaient un soutien familial
moins important (p = 0,04), une impulsivité plus élevée
(p = 0,002), une relation avec le médecin de moins bonne
qualité (p < 0,001) ou prenaient des toxiques (p = 0,002).
Conclusion : Notre étude montre l’importance de paramètres
aussi différents que la DUP, l’insight, le soutien familial ou la
relation avec le médecin. Les cliniciens doivent s’appliquer
à repérer les différents facteurs possibles de non observance.
Une estimation plus pragmatique de la non observance a des
implications majeures sur la possibilité d’intervention des cli-
niciens auprès des patients et donc sur l’évolution de la mala-
die et en particulier sur la rechute.
8e Congrès de l’Encéphale
4
CO 03
ÉTUDE CAS-TÉMOIN À PROPOS DE L’OBSERVANCE
THÉRAPEUTIQUE CHEZ LES SCHIZOPHRÈNES
ELGHAZOUANI F., LAHLOU F., AALOUANE R.,
RAMMOUZ I.
Hôpital Ibn Alhassan, FÈS, MAROC
Les rechutes schizophréniques sont dues dans un grand
nombre de cas aux abandons de traitement.
Objectif : Dépister les causes les plus fréquentes de l’aban-
don du traitement, déterminer les facteurs de risque et réflé-
chir autour des solutions possibles pour faire face à cette non
compliance.
Patients et méthodes : C’est une étude transversale sur
164 schizophrènes dont 112 étaient des malades non obser-
vants à leur traitement et 52 patients bien observants. On a
procédé à un interrogatoire des malades à l’aide d’une
échelle d’évaluation de l’observance thérapeutique : MARS
(Medication Adherence Rating Scale) et à un hétéro ques-
tionnaire précisant les éléments sociodémographiques, cli-
niques et thérapeutiques.
Résultats : L’âge moyen est de 31 ± 14,1 ans avec une pré-
dominance masculine 79,9 %. La forme paranoïde était la
plus représentative avec 52,4 %. Les facteurs de risque de
l’inobservance thérapeutique sont l’âge bas, le sexe mascu-
lin, le célibat, les troubles addictifs, la forme paranoïde de la
schizophrénie, le défaut de l’insight, la relation médecin-
malade et les effets secondaires du traitement neuroleptique.
Conclusion : Les équipes soignantes doivent prendre en
considération tous ces facteurs pour optimiser l’adhésion au
traitement chez les schizophrènes.
CO 04
GÈNE DU TRANSPORTEUR DE LA SÉROTONINE,
SCHIZOPHRÉNIE, DÉPRESSION
ET CONDUITES SUICIDAIRES
BENMESSAOUD D. (1), BONI C. (2), RAMOZ N. (2),
KACHA F. (1), GORWOOD P. (2)
(1) Établissement Hospitalier Spécialisé Psychiatrique Chéraga,
ALGER, ALGÉRIE
(2) INSERM U894-Equipe1/U675, Centre de Psychiatrie et Neu-
rosciences, Université Paris Descartes, PARIS, FRANCE
Les patients souffrant de schizophrénie représentent un
groupe particulièrement exposé au risque de suicide. Celui-
ci est 20 fois supérieur à celui de la population générale.
De même, la dépression est fréquente chez les patients schi-
zophrènes (7 à 75 %). Elle est de plus associée à une aug-
mentation des rechutes et du risque suicidaire.
Plusieurs études suggèrent l’intervention de facteurs géné-
tiques dans la vulnérabilité aux conduites suicidaires. Ces
facteurs seraient même indépendants de ceux intervenant
dans la vulnérabilité aux affections psychiatriques associées
à celles-ci (schizophrénie, alcoolisme, troubles bipolaires).
Un dysfonctionnement dans le système sérotoninergique est
mis en cause dans la physiopathologie des conduites suici-
daires.
Les gènes candidats testés sont principalement ceux qui
codent pour des protéines participant au métabolisme de la
sérotonine.
Le transporteur de la sérotonine joue un rôle majeur dans la
régulation du taux de sérotonine synaptique, en assurant sa
capture présynaptique après sa libération, ce qui fait du gène
codant pour ce transporteur un gène candidat pertinent dans
l’étude des conduites suicidaires. Des associations généti-
ques significatives entre ce gène et les conduites suicidaires
ont été observées. D’autres se sont avérées négatives.
Nous présentons ici les résultats d’une étude réalisée sur une
cohorte familiale de 100 patients souffrant de schizophrénie
(critères DSM IV) et de leurs 200 parents biologiques.
L’allèle court du VNTR, localisé dans le promoteur du gène
5-HTT, n’est pas transmis en excès pour l’ensemble des
100 patients (31 transmissions de l’allèle court, pour 32 trans-
missions de l’allèle long ; p = 0,90). De plus, parmi les
19 sujets ayant souffert de dépression au moins une fois sur
la vie, ce ratio équilibré reste identique (6 transmissions de
l’un versus 7 transmissions de l’autre ; p = 0,78). Enfin, les
sujets ayant effectué au moins une tentative de suicide sur
la vie gardent le même équilibre de transmission, c’est-à-dire
sans transmission privilégiée d’un allèle ou de l’autre (8 pour
le court, 8 pour le long ; p = 1).
Bien que le manque de puissance soit une limite, l’approche
d’association intrafamiliale utilisée, protégée des biais de
stratification, augmente la spécificité des résultats.
CO 05
LE RECOURS AUX MÉDICAMENTS PSYCHOTROPES
DANS LE NORD – PAS-DE-CALAIS
PLANCKE L. (1), BENOIT E. (2), CHANTELOU M.L. (2),
AMARIEI A. (3), VAIVA G. (4)
(1) Fédération régionale de recherche en santé mentale
(F2RSM) Nord – Pas-de-Calais, Clersé (Centre lillois d’études
et de recherches sociologiques et économiques), Lille I, LILLE,
FRANCE
(2) Direction régionale du service médical de l’assurance-mala-
die Nord-Picardie (CNAMTS), LILLE, FRANCE
(3) Fédération régionale de recherche en santé mentale
(F2RSM) Nord – Pas-de-Calais, LILLE, FRANCE
(4) Fédération régionale de recherche en santé mentale
(F2RSM) Nord – Pas-de-Calais ; Université de Lille 2, LILLE,
FRANCE
Les médicaments psychoactifs présentés au remboursement
de l’Assurance maladie constituent une source d’information
sur certaines pathologies ou troubles psychiques, dans un
contexte de surutilisation de certaines de ces molécules en
France.
576 493 personnes en bénéficient d’au moins un en 2007
dans le Nord – Pas-de-Calais, pour un total de 5 070 160
prescriptions.
Durant la période d’étude, 15,6 % de la population régionale
couverte recourt à au moins un médicament psychotrope en
2007. Ce taux s’établit à 11,7 % pour les benzodiazépines,
à 7,6 % pour les antidépresseurs, à 1,8 % pour les antipsy-
chotiques, à 0,5 % pour les traitements de la dépendance
Communications orales
5
alcoolique et à 0,3 % les traitements de substitution aux opia-
cés (TSO). Pour les trois premières classes, le taux augmente
assez régulièrement avec l’âge ; il est toujours très supérieur
chez les femmes que chez les hommes. Pour les traitements
de la dépendance à l’alcool et de l’héroïnomanie, les hommes
sont plus nombreux ; le taux de recours augmente dans un
premier temps (jusqu’à 40-49 ans pour les premiers, jusqu’à
30-39 ans pour les TSO), pour redescendre ensuite.
Une seconde étude, portant cette fois sur deux années, a per-
mis d’étudier les facteurs reliés à une utilisation intensive et/
ou régulière de ces traitements.
CO 06
L’EMPATHIE, CONCEPTS
ET APPLICATION CLINIQUE
RENGADE C.E., COULOT P., MARIE-CARDINE M.,
TERRA J.L.
Centre Hospitalier Le Vinatier, BRON, FRANCE
Les lectures possibles du concept qu’est l’empathie sont
nombreuses, concept alluvionnaire qui s’est enrichi de nom-
breux courants théoriques. En voici une lecture synthétique :
Une définition intégrative pourrait être envisagée :
L’empathie est dimensionnelle selon trois axes : cognitif
d’abord par la réponse-reflet dans le canal verbal (Rogers
C.R. & Kinget G.M., 1962), émotionnel ensuite comme pro-
cessus d’entrée dans le monde perceptif de l’autre (Rogers
C.R., 1975), et enfin comportemental, moteur comme une
inter corporalité (Deschamps C., 1995).
Différentes échelles permettent de la mesurer.
Ainsi « L’objet de l’empathie est la compréhension. L’objet
de la sympathie est le bien-être de l’autre […] En somme,
l’empathie est un mode de connaissance ; la sympathie un
mode de rencontre avec autrui. » [Wispé (1986)]
CO 07
LES PROCESSUS CIRCADIEN ET HOMÉOSTATIQUE,
L’ÂGE ET LE SEXE MODULENT LA PERCEPTION
SUBJECTIVE DE BIEN-ÊTRE
SCHRODER C. (1), BIRCHLER PEDROSS A. (2),
MUNCH M. (2), KNOBLAUCH V. (2), BLATTER K. (2),
WIRZ-JUSTICE A. (2), CAJOCHEN C. (2)
(1) Pôle Psychiatrie et Santé Mentale, CHRU et Université de
Strasbourg, STRASBOURG, FRANCE
(2) Centre de Chronobiologie, Cliniques Psychiatriques Univer-
sitaires, BASEL, SUISSE
Objectifs : Le bien-être subjectif dépend largement de
l’humeur, qui elle-même fluctue selon un rythme circadien
parallèlement à de nombreux marqueurs circadiens comme
la mélatonine ou le cortisol. Chez l’adulte jeune sain l’humeur
est influencée par une interaction entre la phase circadienne
et la durée de la veille préalable (processus homéostasique).
Méthode : Nous avons analysé l’effet de l’âge et du sexe sur
l’influence exercée par cette interaction entre phase circa-
dienne et durée de veille préalable sur l’humeur, et ceci à dif-
férents niveaux de pression de sommeil. Seize sujets sains
jeunes (8 femmes, 8 hommes ; 20-35 ans) et 16 sujets âgés
(8 femmes, 8 hommes ; 55-75 ans) ont subi un protocole de
40-h de privation de sommeil (pression de sommeil élevée)
ainsi que de 40-h de siestes intermittentes (pression de som-
meil basse) dans un protocole d’étude croisé équilibré et en
condition de constante routine. Humeur, tension et confort phy-
sique ont été analysés par des échelles visuelles analogiques
pendant les périodes de veille programmée. Les scores ont
été moyennés pour former une cotation mixte dite de bien-être.
Résultats : Les facteurs « âge », « pression de sommeil » et
« phase circadienne » influencent significativement les varia-
tions du score de bien-être. Le bien-être était globalement
moins bon lorsque la pression de sommeil était élevée. Les
sujets âgés présentaient un bien-être significativement plus
bas que les sujets jeunes dans les deux conditions expéri-
mentales. Nous avons observé des interactions significatives
entre « pression de sommeil » et « âge », et entre « pression
de sommeil » et « sexe ». Cela signifie que les répercussions
négatives d’une augmentation de pression de sommeil sur
le bien-être sont plus marquées chez les sujets âgés et les
femmes. L’analyse du décours temporel du score de bien-
être montre qu’il fluctue significativement selon une variation
circadienne, en particulier chez les femmes ayant une pres-
sion de sommeil élevée.
Champ théorique Auteur (année) Concept Définition
Septicisme Pyrrhon
(360-272 av. JC)
& Sextus Empirius
– épokhè
– ataraxie
– aphasie
– absence de jugement
– sérénité de l’âme et abstention de toute action
– ne pas se prononcer
Philosophie esthétique Lipps T. (1903) interactions intersubjectives projection de soi dans un objet autre que soi
Phénoménologie Husserl (1906) monde commun médiation cognitive
Psychanalyse Freud (1905) identification projective sympathie préalable au transfert
Widlöcher (2004) co-pensée processus de communication
Interactionnistes du Self Condon (1966) échoïsation corporelle petits mouvements en miroir
Systémie Elkaïm (2004) résonance « vibrer » sur le même thème
Neuro-biologie Frith (2008) neurones miroirs imitation motrice automatique
éveil empathique
Cognition sociale Decety (2006) imitation, agentivité, régulation
émotionnelle, flexibilité mentale ensemble de processus cognitivo-émotionnels
8e Congrès de l’Encéphale
6
Conclusion : Nos résultats suggèrent que l’influence des pro-
cessus circadien et homéostasique sur le bien-être dépen-
dent de l’âge et du sexe. Ainsi, nos données confortent le fait
que la vulnérabilité de l’humeur puisse être influencée par des
facteurs biologiques spécifiques.
CO 08
LE NPI-C : ÉTUDE INTERNATIONALE
DE VALIDATION DE LA VERSION CLINICIENNE
DE L’INVENTAIRE NEUROPSYCHIATRIQUE
DAVID R. (1), MULIN E. (1), LE DUFF F. (2),
DE MEDEIROS K. (3), GAUTHIER S. (4), STELLA F. (5),
POLITIS A. (6), LEOTSKAKOS J. (7), KREMER J. (8),
BRUGNOLO A. (9), PORSTEINSSON A. (10), GEDA Y. (11),
BRODATY H. (12), LYKETSOS C. (13), ROBERT P. (1)
(1) Hôpital Cimiez, NICE, FRANCE
(2) Hôpital l’Archet, Département de Santé Publique, CHU Nice,
NICE, FRANCE
(3) The CopperRidge Institute, SYKESVILLE, MARYLAND,
ÉTATS-UNIS
(4) McGill Center for Studies in Aging, MONTRÉAL, CANADA
(5) Biosciences Institute, SAO PAULO, BRÉSIL
(6) DIvision of Geriatric Psychiatry, Egnition Hospital, ATHENS,
GRÈCE
(7) School of Medicine and Research Institute, BUENOS AIRES,
ARGENTINE
(8) Institue Privado Kremer, CORDOBA, ARGENTINE
(9) Department of Neurosciences, DINOG, GENOA, ITALIE
(10) University of Rochester Scholl of Medicine, ROCHESTER,
NEW YORK, ÉTATS-UNIS
(11) Mayo Clinic, ROCHESTER, MINNESOTA, ÉTATS-UNIS
(12) University of South Wales, COOGEE, AUSTRALIE
(13) Department of Psychiatry and Behavioral Sciences, The
Johns Hopkins University School of Medicine, BALTIMORE,
MARYLAND, ÉTATS-UNIS
L’évaluation des symptômes neuropsychiatriques est cru-
ciale pour la recherche sur les pathologies démentielles,
notamment dans les essais cliniques. L’Inventaire Neuro-
psychiatrique (NPI) est l’outil psychométrique le plus couram-
ment utilisé, mais présente cependant certaines limites : il est
administré uniquement aux accompagnants des patients ;
certains items sont plus spécifiques des stades légers ou
sévères de la démence, certains domaines restent trop
imprécis et/ou peu spécifiques. Globalement, le NPI manque
de sensibilité par rapport à d’autres outils d’évaluation basés
principalement sur le jugement du clinicien.
Tenant compte des limitations du NPI actuel, une version révi-
sée de cet outil (le NPI-C), proposée par l’équipe de C. Lyket-
sos (Baltimore), est en cours de développement. Cette nou-
velle version comporte des items et domaines additionnels
(79 nouveaux items et 2 domaines additionnels), ainsi qu’une
évaluation complémentaire par le patient et le clinicien.
Neuf centres ont participé à cette étude de validation du
NPI-C (3 USA, Canada, France, Brésil, Grèce, Argentine et
Italie). Le NPI-C était disponible dans différentes versions
proposées dans 6 langues. Deux cotateurs ont interrogé cha-
que patient et son cotateur dans chaque site. Le premier cota-
teur réalisait également trois évaluations complémentaires,
spécifiques de l’apathie, de la dépression et de l’agitation, à
partir d’outils psychométriques validés. Deux méthodes
d’évaluation ont été utilisées : une première évaluation basée
sur les réponses fournies par l’accompagnant à partir des
items du NPI et une évaluation du clinicien basée sur les infor-
mations recueillies auprès du patient, de son accompagnant
et de toute autre source clinique disponible.
Ce travail a pour objectif de présenter les développements de
ce nouvel outil ainsi que les résultats de l’étude de validation.
CO 09
INFLUENCE DES FACTEURS DÉMOGRAPHIQUES
SUR LES TEMPÉRAMENTS AFFECTIFS :
ÉTUDE DE 574 SUJETS SAINS
KHALFAOUI S. (1), GASSAB L. (1), GAHA L. (1), OMRANI A. (2),
MASMOUDI J. (3), MECHRI A. (1)
(1) CHU de Monastir, MONASTIR, TUNISIE
(2) Forum bipolaire, TUNIS, TUNISIE
(3) CHU Hédi Chaker, SFAX, TUNISIE
Introduction : Le tempérament affectif est défini comme étant
le mode de fonctionnement global du sujet. Il renvoie plus à
la constitution biologique, notamment génétique. Il est pré-
sent dès l’enfance et serait relativement stable. L’influence
des facteurs démographiques sur les tempéraments affectifs
reste controversée. Certains auteurs ont postulé que l’asso-
ciation entre tempérament et genre reflète des différences
dans le système noradrénergique alors que d’autres auteurs
ont suggéré que les tempéraments affectifs sont peu influen-
cés par les facteurs démographiques. C’est dans ce contexte
que s’est inscrit notre travail qui avait pour objectif d’explorer
les relations entre les tempéraments affectifs et les facteurs
démographiques comme l’âge et le genre.
Sujets et Méthode : Il s’agit d’une étude descriptive transver-
sale qui s’est déroulée pendant l’année 2009 et qui a porté
sur les employés du Centre Hospitalo-Universitaire de
Monastir. Pour l’étude des tempéraments affectifs, nous
avons utilisé la version tunisienne du questionnaire des tem-
péraments affectifs : TEMPS-A.
Résultats : L’étude a porté sur 547 participants : 310 femmes
et 237 hommes. L’âge moyen était de 37,29 ans avec un écart
type de 9,99 ans. Les hommes avaient des scores moyens
plus élevés que les femmes au niveau du tempérament hyper-
thymique (11,17 ± 4,19 vs 9,02 ± 4,31 ; p < 0,001). Les fem-
mes avaient des scores moyens plus élevés que les hommes
aux tempéraments : anxieux (10,48 ± 5,3 vs 7,14 ± 4,85 ; p
< 0,001), cyclothymique (9,08 ± 4,58 vs 7,73 ± 4,79 ; p
= 0,001) et dépressif (8,57 ± 3,15 vs 8,03 ± 3,12 ; p = 0,04).
Il y avait une corrélation négative entre l’âge et le tempérament
cyclothymique (r = – 0,09, p = 0,03) et une corrélation positive
entre l’âge et le tempérament anxieux (r = 0,088, p = 0,04).
Discussion et conclusion : Les résultats trouvés en fonction
du genre rejoignent les données de la littérature sur la fré-
quence des tempéraments dépressif, anxieux et cyclothymi-
que chez les femmes. Les corrélations trouvées avec l’âge
pourraient remettre en question la stabilité dans le temps des
tempéraments affectifs, en soulignant l’impact potentiel des
événements de vie vécus. Ainsi, les facteurs démographi-
ques devraient être considérés dans l’évaluation des tempé-
raments affectifs.
Communications orales
7
CO 010
INFLUENCE DES FACTEURS GÉNÉTIQUES,
ENVIRONNEMENTAUX OU DE L’INTERACTION
GÈNE X ENVIRONNEMENT SUR LE PHÉNOTYPE
PSYCHOTIQUE DU TROUBLE BIPOLAIRE
DE PRADIER D’AGRAIN M. (1), GORWOOD P. (2), ADES J. (1),
DUBERTRET C. (1)
(1) Hôpital Louis Mourier, COLOMBES, FRANCE
(2) Hôpital Sainte-Anne, PARIS, FRANCE
Le trouble bipolaire est une maladie psychiatrique sévère
caractérisée par son hétérogénéité phénotypique et généti-
que. En effet, nous ne retrouvons des symptômes psychoti-
ques que chez 50 % des patients bipolaires. La vulnérabilité
à ce trouble dépend de facteurs génétiques (héritabilité esti-
mée à 78 %), de facteurs environnementaux (entre 10 % et
20 %), et vraisemblablement de l’interaction entre ces deux
facteurs. Le gène codant pour le transporteur de la sérotonine
(5-HTT) est un gène candidat pour le trouble bipolaire qui peut
être considéré soit comme gène de vulnérabilité soit comme
gène modificateur du phénotype. Les études d’interaction
gène environnement ont permis d’aborder les pathologies
psychiatriques à transmission complexe et tout particulière-
ment les troubles de l’humeur. Nous nous sommes intéressés
à deux types d’événements de vie : les traumatismes sexuels
dans l’enfance et la prise de cannabis.
Nous avons donc étudié le polymorphisme 5-HTTLPR du gène
5-HTT (G), la présence de traumatismes sexuels (E) dans
l’enfance et l’abus de cannabis (E) chez 137 patients bipolai-
res ayant présenté ou non des symptômes psychotiques.
La présence de l’allèle court du 5-HTTLPR et l’abus de can-
nabis sont significativement plus fréquents chez les sujets
ayant présenté des troubles psychotiques au cours de leur
pathologie bipolaire (respectivement p = 0,01 et p = 0,004),
alors que la fréquence d’abus sexuels dans l’enfance est simi-
laire dans les deux groupes. Nous avons mis en évidence de
complexes interactions entre la présence de l’allèle s du poly-
morphisme 5-HTTLPR du gène 5-HTT, l’abus de cannabis
et les abus sexuels dans l’enfance.
La présence de l’allèle s est un facteur de risque de déve-
lopper des symptômes psychotiques chez les sujets bipolai-
res directement et indirectement par son interaction avec
l’abus de cannabis, élément agissant alors comme un facteur
précipitant la survenue de symptômes psychotiques.
CO 011
À LA RECHERCHE DU SOI DÉPRESSIF :
IRM CÉRÉBRALE FONCTIONNELLE
ET PSYCHOPATHOLOGIE DÉPRESSIVE
LEMOGNE C. (1), MAYBERG H. (2), BERGOUIGNAN L. (3),
VOLLE E. (4), DELAVEAU P. (3), LEHÉRICY S. (5),
ALLILAIRE J.F. (5), FOSSATI P. (5)
(1) HEGP, PARIS, FRANCE
(2) Emory University School of Medicine, ATLANTA, ÉTATS-
UNIS
(3) CNRS USR 3246, PARIS, FRANCE
(4) INSERM UMR-S 975, PARIS, FRANCE
(5) Pitié-Salpêtrière Hospital, PARIS, FRANCE
Parmi les biais cognitifs associés à la dépression, la focalisation
sur soi correspond à une tendance excessive à s’engager dans
un processus de référence à soi, c’est-à-dire dans l’évaluation
de la relation des événements à soi-même. La focalisation sur
soi est un facteur de mauvais pronostic de l’épisode dépressif
et sa réduction par des interventions psychothérapeutiques
spécifiques est utilisée dans la prévention des rechutes dépres-
sives. Chez le sujet sain, les tâches de référence à soi activent
les structures corticales médianes dont le cortex médian pré-
frontal (CMPF), région d’intérêt dans la physiopathologie
dépressive. L’objectif de ce travail était d’étudier les bases céré-
brales de la référence à soi au cours de la dépression. Dans
une première étude, nous avons utilisé l’imagerie fonctionnelle
par résonance magnétique pour comparer l’activité cérébrale
de 15 patients déprimés et de 15 sujets sains lors d’une tâche
de référence à soi portant sur des traits de personnalité. Alors
que les deux groupes activaient de façon similaire une partie
du CMPF, nous avons observé une activation spécifique de la
partie dorsale du CMPF ainsi que du cortex préfrontal dorso-
latéral (CPFDL) chez les patients déprimés. Nous avons inter-
prété ce profil d’activation spécifique comme témoignant 1) de
l’implication du CMPF dorsal dans la focalisation sur soi
dépressive et 2) du caractère contrôlé de ce biais cognitif,
aucune différence n’étant observé entre les groupes lors d’une
tâche de jugement sémantique. À partir de ce premier résultat,
nous avons émis l’hypothèse que l’activation sélective du
CMPF dorsal chez les patients déprimés pourrait témoigner
d’un biais cognitif durable associé à une vulnérabilité dépres-
sive indépendante de l’état thymique actuel. Pour tester cette
hypothèse, nous avons répété la même procédure chez
8 patients et 8 témoins après au moins 6 semaines de traite-
ment antidépresseur. En dépit du petit effectif de l’échantillon,
nous avons obtenu des résultats préliminaires suggérant
1) que l’activation du CMPF dorsal lors d’une tâche de réfé-
rence à soi est relativement stable au cours du temps et indé-
pendante de l’évolution clinique et 2) que l’activation du CPFDL
a tendance à se normaliser au cours du traitement.
CO 012
PTSD ET MÉMOIRE DE TRAVAIL TRAUMATIQUE :
ÉTUDE EN IRMF
LANDRE L. (1), EL-HAGE W. (2)
(1) Université François Rabelais, UMR CNRS 6234 CeRCA,
TOURS, FRANCE
(2) Université François Rabelais, Inserm U930 ERL CNRS 3106,
TOURS, FRANCE
L’état de stress post-traumatique (PTSD) est classiquement
associé à une perturbation du traitement des informations
émotionnelles et des capacités cognitives, ainsi qu’à des alté-
rations cérébrales structurales et fonctionnelles des zones
sous-tendant ces activités (zones préfrontales et limbiques).
Cette étude a évalué l’effet de la valence émotionnelle sur les
corrélats cérébraux fonctionnels dans un groupe de femmes
souffrant de PTSD consécutif à des abus sexuels, en compa-
raison avec un groupe témoin apparié (âge, niveau d’étude).
Nous avons inclus 17 femmes droitières (24,9 ± 4,8 ans)
souffrant de PTSD chronique évalué à l’aide de la CAPS
(Clinician Administered PTSD Scale) selon les critères du
DSM IV, et un groupe de 17 femmes témoins sans antécé-
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