Communications orales CO 01 PEUT-ON PRÉDIRE, DÈS L’ENFANCE, LES CHANCES DE DÉVELOPPER LA SCHIZOPHRÉNIE À L’ÂGE ADULTE ? CO 02 DURÉE DE LA PHASE PRÉMORBIDE, INSIGHT ET OBSERVANCE CHEZ LES PATIENTS SOUFFRANT DE SCHIZOPHRÉNIE MEURICE E., CASTELEYN M. DASSA D. (1), BOYER L. (2), BENOIT M. (3), BOURCET S. (4), RAYMONDET P. (4), BOTTAI T. (5) Université de Liège, LIÈGE, BELGIQUE 25 à 40 % des schizophrènes (SZ) ont présenté dès l’enfance un repli social et des troubles de maturation neuro-cognitive. Il semble cependant exister aussi des signes prémorbides très précoces de sensibilité affective et émotionnelle que le présent travail tente de détecter. Une longue recherche de tels signes rapportés occasionnellement a permis de construire un questionnaire (à choix multiple, auto-administré) ; y ont répondu les parents de 29 SZ et de 27 Témoins (T) appariés. On s’intéresse ici aux 244 questions relatives aux âges de 0 à ~ 12 ans. L’étude statistique conventionnelle a fourni des résultats encourageants. Il est cependant apparu, à l’observation des histogrammes des réponses, que la sommation des réponses « extrêmes » se révélait beaucoup plus discriminative. Plus de 140 histogrammes étaient, en gros, semblables pour les SZ et les T. Parmi les 78 réponses les plus sélectives on relève, à côté des données déficitaires bien connues, 54 items « émotionnels » tels que : Bébé difficile à alimenter ; hypersensible aux bruits ; extrêmement calme. Enfant trop sage ; accès de panique à la vue de banalités ; exigeant qu’un parent dorme avec lui ; très impliqué dans ses opinions ; craintes vives du jugement des autres ; appétence pour l’alcool dès l’âge d’école primaire ; très exagérément méticuleux ; souvent révolté ; trop gentil, ne sachant pas dire non ; sourire constant. Ces items, et d’autres, tout aussi peu spécifiques pris isolément, s’associent chez un même sujet. Chacun de ces signes a été crédité d’un score pondéré de 0,25 à 2 selon sa sélectivité. Résultats : La sommation des scores pondérés fournit des cotes hautement discriminatives. Alors que la plupart des cotes des T (allant de – 2 à 3) sont normalement groupées autour d’une importante classe modale de 0 à 1, celles des SZ s’étalent, dispersées de 0 à 35, sans aucune tendance centrale. 25 futurs SZ sur 29 ont une cote supérieure à 3. Conclusion : Selon ces résultats, un enfant de 12 ans dont le score est supérieur à 12 aurait toutes chances de devenir plus tard SZ si rien de préventif n’est fait. Avec une cote de 3 à 12, ces chances seraient de 80 %. Ces résultats sont discutés quant à la méthodologie, la pathogénie et l’éthique. Une étude de confirmation est en cours. L’Encéphale, 2010 ; 36 : 3-9 (1) Collège Méditerranéen de Psychiatrie, MARSEILLE, FRANCE (2) Service de Santé Publique et d’Information Médicale, Hôpital La Timone, APHM, MARSEILLE, FRANCE (3) Collège Méditerranéen de Psychiatrie, NICE, FRANCE (4) Collège Méditerranéen de Psychiatrie, TOULON, FRANCE (5) Collège Méditerranéen de Psychiatrie, MARTIGUES, FRANCE Introduction : La difficulté pour les patients à prendre correctement leur traitement au long cours est un phénomène bien connu des cliniciens. La moitié seulement des patients souffrant de schizophrénie prennent correctement leur traitement antipsychotique et l’évaluation de l’observance est souvent difficile en pratique courante. L’observance peut être envisagée comme le résultat d’une interaction complexe entre le clinicien et le patient. L’objectif de ce travail était d’examiner les caractéristiques des patients schizophrènes observants comparées à celles des non observants. Méthode : Il s’agissait d’une enquête observationnelle naturalistique réalisée dans la région PACA. Parmi les 280 psychiatres d’adultes hospitaliers de la région PACA, 12 % ont été sélectionnés de manière aléatoire. Chaque psychiatre a recruté sur une durée de 2 semaines les 10 premiers patients schizophrènes se présentant à sa consultation. Un questionnaire portant sur des données socio-démographiques et cliniques a été complété par le psychiatre et un auto-questionnaire portant sur l’observance a été rempli par le patient. Deux groupes de patients ont été individualisés (observant, non observant) en fonction de leur réponse à l’échelle DAI-10. Résultats : 33 psychiatres ont inclus 291 patients, répartis en 2 groupes : 89 non observants (30 %) et 202 observants (70 %). Les patients non observants présentaient un insight de mauvaise qualité (p < 0,001) et une durée de la phase prémorbide (DUP) plus longue (p = 0,05) que les patients observants. D’autres variables différenciaient les deux groupes ; ainsi, les patients non observants avaient un soutien familial moins important (p = 0,04), une impulsivité plus élevée (p = 0,002), une relation avec le médecin de moins bonne qualité (p < 0,001) ou prenaient des toxiques (p = 0,002). Conclusion : Notre étude montre l’importance de paramètres aussi différents que la DUP, l’insight, le soutien familial ou la relation avec le médecin. Les cliniciens doivent s’appliquer à repérer les différents facteurs possibles de non observance. Une estimation plus pragmatique de la non observance a des implications majeures sur la possibilité d’intervention des cliniciens auprès des patients et donc sur l’évolution de la maladie et en particulier sur la rechute. 3 8e Congrès de l’Encéphale CO 03 ÉTUDE CAS-TÉMOIN À PROPOS DE L’OBSERVANCE THÉRAPEUTIQUE CHEZ LES SCHIZOPHRÈNES ELGHAZOUANI F., LAHLOU F., AALOUANE R., RAMMOUZ I. Hôpital Ibn Alhassan, FÈS, MAROC Les rechutes schizophréniques sont dues dans un grand nombre de cas aux abandons de traitement. Objectif : Dépister les causes les plus fréquentes de l’abandon du traitement, déterminer les facteurs de risque et réfléchir autour des solutions possibles pour faire face à cette non compliance. Patients et méthodes : C’est une étude transversale sur 164 schizophrènes dont 112 étaient des malades non observants à leur traitement et 52 patients bien observants. On a procédé à un interrogatoire des malades à l’aide d’une échelle d’évaluation de l’observance thérapeutique : MARS (Medication Adherence Rating Scale) et à un hétéro questionnaire précisant les éléments sociodémographiques, cliniques et thérapeutiques. Résultats : L’âge moyen est de 31 ± 14,1 ans avec une prédominance masculine 79,9 %. La forme paranoïde était la plus représentative avec 52,4 %. Les facteurs de risque de l’inobservance thérapeutique sont l’âge bas, le sexe masculin, le célibat, les troubles addictifs, la forme paranoïde de la schizophrénie, le défaut de l’insight, la relation médecinmalade et les effets secondaires du traitement neuroleptique. Conclusion : Les équipes soignantes doivent prendre en considération tous ces facteurs pour optimiser l’adhésion au traitement chez les schizophrènes. CO 04 GÈNE DU TRANSPORTEUR DE LA SÉROTONINE, SCHIZOPHRÉNIE, DÉPRESSION ET CONDUITES SUICIDAIRES BENMESSAOUD D. (1), BONI C. (2), RAMOZ N. (2), KACHA F. (1), GORWOOD P. (2) (1) Établissement Hospitalier Spécialisé Psychiatrique Chéraga, ALGER, ALGÉRIE (2) INSERM U894-Equipe1/U675, Centre de Psychiatrie et Neurosciences, Université Paris Descartes, PARIS, FRANCE Les patients souffrant de schizophrénie représentent un groupe particulièrement exposé au risque de suicide. Celuici est 20 fois supérieur à celui de la population générale. De même, la dépression est fréquente chez les patients schizophrènes (7 à 75 %). Elle est de plus associée à une augmentation des rechutes et du risque suicidaire. Plusieurs études suggèrent l’intervention de facteurs génétiques dans la vulnérabilité aux conduites suicidaires. Ces facteurs seraient même indépendants de ceux intervenant dans la vulnérabilité aux affections psychiatriques associées à celles-ci (schizophrénie, alcoolisme, troubles bipolaires). Un dysfonctionnement dans le système sérotoninergique est mis en cause dans la physiopathologie des conduites suicidaires. 4 Les gènes candidats testés sont principalement ceux qui codent pour des protéines participant au métabolisme de la sérotonine. Le transporteur de la sérotonine joue un rôle majeur dans la régulation du taux de sérotonine synaptique, en assurant sa capture présynaptique après sa libération, ce qui fait du gène codant pour ce transporteur un gène candidat pertinent dans l’étude des conduites suicidaires. Des associations génétiques significatives entre ce gène et les conduites suicidaires ont été observées. D’autres se sont avérées négatives. Nous présentons ici les résultats d’une étude réalisée sur une cohorte familiale de 100 patients souffrant de schizophrénie (critères DSM IV) et de leurs 200 parents biologiques. L’allèle court du VNTR, localisé dans le promoteur du gène 5-HTT, n’est pas transmis en excès pour l’ensemble des 100 patients (31 transmissions de l’allèle court, pour 32 transmissions de l’allèle long ; p = 0,90). De plus, parmi les 19 sujets ayant souffert de dépression au moins une fois sur la vie, ce ratio équilibré reste identique (6 transmissions de l’un versus 7 transmissions de l’autre ; p = 0,78). Enfin, les sujets ayant effectué au moins une tentative de suicide sur la vie gardent le même équilibre de transmission, c’est-à-dire sans transmission privilégiée d’un allèle ou de l’autre (8 pour le court, 8 pour le long ; p = 1). Bien que le manque de puissance soit une limite, l’approche d’association intrafamiliale utilisée, protégée des biais de stratification, augmente la spécificité des résultats. CO 05 LE RECOURS AUX MÉDICAMENTS PSYCHOTROPES DANS LE NORD – PAS-DE-CALAIS PLANCKE L. (1), BENOIT E. (2), CHANTELOU M.L. (2), AMARIEI A. (3), VAIVA G. (4) (1) Fédération régionale de recherche en santé mentale (F2RSM) Nord – Pas-de-Calais, Clersé (Centre lillois d’études et de recherches sociologiques et économiques), Lille I, LILLE, FRANCE (2) Direction régionale du service médical de l’assurance-maladie Nord-Picardie (CNAMTS), LILLE, FRANCE (3) Fédération régionale de recherche en santé mentale (F2RSM) Nord – Pas-de-Calais, LILLE, FRANCE (4) Fédération régionale de recherche en santé mentale (F2RSM) Nord – Pas-de-Calais ; Université de Lille 2, LILLE, FRANCE Les médicaments psychoactifs présentés au remboursement de l’Assurance maladie constituent une source d’information sur certaines pathologies ou troubles psychiques, dans un contexte de surutilisation de certaines de ces molécules en France. 576 493 personnes en bénéficient d’au moins un en 2007 dans le Nord – Pas-de-Calais, pour un total de 5 070 160 prescriptions. Durant la période d’étude, 15,6 % de la population régionale couverte recourt à au moins un médicament psychotrope en 2007. Ce taux s’établit à 11,7 % pour les benzodiazépines, à 7,6 % pour les antidépresseurs, à 1,8 % pour les antipsychotiques, à 0,5 % pour les traitements de la dépendance Communications orales alcoolique et à 0,3 % les traitements de substitution aux opiacés (TSO). Pour les trois premières classes, le taux augmente assez régulièrement avec l’âge ; il est toujours très supérieur chez les femmes que chez les hommes. Pour les traitements de la dépendance à l’alcool et de l’héroïnomanie, les hommes sont plus nombreux ; le taux de recours augmente dans un premier temps (jusqu’à 40-49 ans pour les premiers, jusqu’à 30-39 ans pour les TSO), pour redescendre ensuite. Une seconde étude, portant cette fois sur deux années, a permis d’étudier les facteurs reliés à une utilisation intensive et/ ou régulière de ces traitements. Champ théorique Septicisme Auteur (année) CO 06 L’EMPATHIE, CONCEPTS ET APPLICATION CLINIQUE RENGADE C.E., COULOT P., MARIE-CARDINE M., TERRA J.L. Centre Hospitalier Le Vinatier, BRON, FRANCE Les lectures possibles du concept qu’est l’empathie sont nombreuses, concept alluvionnaire qui s’est enrichi de nombreux courants théoriques. En voici une lecture synthétique : Concept Interactionnistes du Self Systémie Neuro-biologie Pyrrhon (360-272 av. JC) & Sextus Empirius Lipps T. (1903) Husserl (1906) Freud (1905) Widlöcher (2004) Condon (1966) Elkaïm (2004) Frith (2008) – épokhè – ataraxie – aphasie interactions intersubjectives monde commun identification projective co-pensée échoïsation corporelle résonance neurones miroirs Cognition sociale Decety (2006) imitation, agentivité, régulation émotionnelle, flexibilité mentale Philosophie esthétique Phénoménologie Psychanalyse Une définition intégrative pourrait être envisagée : L’empathie est dimensionnelle selon trois axes : cognitif d’abord par la réponse-reflet dans le canal verbal (Rogers C.R. & Kinget G.M., 1962), émotionnel ensuite comme processus d’entrée dans le monde perceptif de l’autre (Rogers C.R., 1975), et enfin comportemental, moteur comme une inter corporalité (Deschamps C., 1995). Différentes échelles permettent de la mesurer. Ainsi « L’objet de l’empathie est la compréhension. L’objet de la sympathie est le bien-être de l’autre […] En somme, l’empathie est un mode de connaissance ; la sympathie un mode de rencontre avec autrui. » [Wispé (1986)] CO 07 LES PROCESSUS CIRCADIEN ET HOMÉOSTATIQUE, L’ÂGE ET LE SEXE MODULENT LA PERCEPTION SUBJECTIVE DE BIEN-ÊTRE SCHRODER C. (1), BIRCHLER PEDROSS A. (2), MUNCH M. (2), KNOBLAUCH V. (2), BLATTER K. (2), WIRZ-JUSTICE A. (2), CAJOCHEN C. (2) (1) Pôle Psychiatrie et Santé Mentale, CHRU et Université de Strasbourg, STRASBOURG, FRANCE (2) Centre de Chronobiologie, Cliniques Psychiatriques Universitaires, BASEL, SUISSE Objectifs : Le bien-être subjectif dépend largement de l’humeur, qui elle-même fluctue selon un rythme circadien parallèlement à de nombreux marqueurs circadiens comme la mélatonine ou le cortisol. Chez l’adulte jeune sain l’humeur Définition – absence de jugement – sérénité de l’âme et abstention de toute action – ne pas se prononcer projection de soi dans un objet autre que soi médiation cognitive sympathie préalable au transfert processus de communication petits mouvements en miroir « vibrer » sur le même thème imitation motrice automatique éveil empathique ensemble de processus cognitivo-émotionnels est influencée par une interaction entre la phase circadienne et la durée de la veille préalable (processus homéostasique). Méthode : Nous avons analysé l’effet de l’âge et du sexe sur l’influence exercée par cette interaction entre phase circadienne et durée de veille préalable sur l’humeur, et ceci à différents niveaux de pression de sommeil. Seize sujets sains jeunes (8 femmes, 8 hommes ; 20-35 ans) et 16 sujets âgés (8 femmes, 8 hommes ; 55-75 ans) ont subi un protocole de 40-h de privation de sommeil (pression de sommeil élevée) ainsi que de 40-h de siestes intermittentes (pression de sommeil basse) dans un protocole d’étude croisé équilibré et en condition de constante routine. Humeur, tension et confort physique ont été analysés par des échelles visuelles analogiques pendant les périodes de veille programmée. Les scores ont été moyennés pour former une cotation mixte dite de bien-être. Résultats : Les facteurs « âge », « pression de sommeil » et « phase circadienne » influencent significativement les variations du score de bien-être. Le bien-être était globalement moins bon lorsque la pression de sommeil était élevée. Les sujets âgés présentaient un bien-être significativement plus bas que les sujets jeunes dans les deux conditions expérimentales. Nous avons observé des interactions significatives entre « pression de sommeil » et « âge », et entre « pression de sommeil » et « sexe ». Cela signifie que les répercussions négatives d’une augmentation de pression de sommeil sur le bien-être sont plus marquées chez les sujets âgés et les femmes. L’analyse du décours temporel du score de bienêtre montre qu’il fluctue significativement selon une variation circadienne, en particulier chez les femmes ayant une pression de sommeil élevée. 5 8e Congrès de l’Encéphale Conclusion : Nos résultats suggèrent que l’influence des processus circadien et homéostasique sur le bien-être dépendent de l’âge et du sexe. Ainsi, nos données confortent le fait que la vulnérabilité de l’humeur puisse être influencée par des facteurs biologiques spécifiques. CO 08 LE NPI-C : ÉTUDE INTERNATIONALE DE VALIDATION DE LA VERSION CLINICIENNE DE L’INVENTAIRE NEUROPSYCHIATRIQUE DAVID R. (1), MULIN E. (1), LE DUFF F. (2), DE MEDEIROS K. (3), GAUTHIER S. (4), STELLA F. (5), POLITIS A. (6), LEOTSKAKOS J. (7), KREMER J. (8), BRUGNOLO A. (9), PORSTEINSSON A. (10), GEDA Y. (11), BRODATY H. (12), LYKETSOS C. (13), ROBERT P. (1) (1) Hôpital Cimiez, NICE, FRANCE (2) Hôpital l’Archet, Département de Santé Publique, CHU Nice, NICE, FRANCE (3) The CopperRidge Institute, SYKESVILLE, MARYLAND, ÉTATS-UNIS (4) McGill Center for Studies in Aging, MONTRÉAL, CANADA (5) Biosciences Institute, SAO PAULO, BRÉSIL (6) DIvision of Geriatric Psychiatry, Egnition Hospital, ATHENS, GRÈCE (7) School of Medicine and Research Institute, BUENOS AIRES, ARGENTINE (8) Institue Privado Kremer, CORDOBA, ARGENTINE (9) Department of Neurosciences, DINOG, GENOA, ITALIE (10) University of Rochester Scholl of Medicine, ROCHESTER, NEW YORK, ÉTATS-UNIS (11) Mayo Clinic, ROCHESTER, MINNESOTA, ÉTATS-UNIS (12) University of South Wales, COOGEE, AUSTRALIE (13) Department of Psychiatry and Behavioral Sciences, The Johns Hopkins University School of Medicine, BALTIMORE, MARYLAND, ÉTATS-UNIS L’évaluation des symptômes neuropsychiatriques est cruciale pour la recherche sur les pathologies démentielles, notamment dans les essais cliniques. L’Inventaire Neuropsychiatrique (NPI) est l’outil psychométrique le plus couramment utilisé, mais présente cependant certaines limites : il est administré uniquement aux accompagnants des patients ; certains items sont plus spécifiques des stades légers ou sévères de la démence, certains domaines restent trop imprécis et/ou peu spécifiques. Globalement, le NPI manque de sensibilité par rapport à d’autres outils d’évaluation basés principalement sur le jugement du clinicien. Tenant compte des limitations du NPI actuel, une version révisée de cet outil (le NPI-C), proposée par l’équipe de C. Lyketsos (Baltimore), est en cours de développement. Cette nouvelle version comporte des items et domaines additionnels (79 nouveaux items et 2 domaines additionnels), ainsi qu’une évaluation complémentaire par le patient et le clinicien. Neuf centres ont participé à cette étude de validation du NPI-C (3 USA, Canada, France, Brésil, Grèce, Argentine et Italie). Le NPI-C était disponible dans différentes versions proposées dans 6 langues. Deux cotateurs ont interrogé chaque patient et son cotateur dans chaque site. Le premier cotateur réalisait également trois évaluations complémentaires, spécifiques de l’apathie, de la dépression et de l’agitation, à 6 partir d’outils psychométriques validés. Deux méthodes d’évaluation ont été utilisées : une première évaluation basée sur les réponses fournies par l’accompagnant à partir des items du NPI et une évaluation du clinicien basée sur les informations recueillies auprès du patient, de son accompagnant et de toute autre source clinique disponible. Ce travail a pour objectif de présenter les développements de ce nouvel outil ainsi que les résultats de l’étude de validation. CO 09 INFLUENCE DES FACTEURS DÉMOGRAPHIQUES SUR LES TEMPÉRAMENTS AFFECTIFS : ÉTUDE DE 574 SUJETS SAINS KHALFAOUI S. (1), GASSAB L. (1), GAHA L. (1), OMRANI A. (2), MASMOUDI J. (3), MECHRI A. (1) (1) CHU de Monastir, MONASTIR, TUNISIE (2) Forum bipolaire, TUNIS, TUNISIE (3) CHU Hédi Chaker, SFAX, TUNISIE Introduction : Le tempérament affectif est défini comme étant le mode de fonctionnement global du sujet. Il renvoie plus à la constitution biologique, notamment génétique. Il est présent dès l’enfance et serait relativement stable. L’influence des facteurs démographiques sur les tempéraments affectifs reste controversée. Certains auteurs ont postulé que l’association entre tempérament et genre reflète des différences dans le système noradrénergique alors que d’autres auteurs ont suggéré que les tempéraments affectifs sont peu influencés par les facteurs démographiques. C’est dans ce contexte que s’est inscrit notre travail qui avait pour objectif d’explorer les relations entre les tempéraments affectifs et les facteurs démographiques comme l’âge et le genre. Sujets et Méthode : Il s’agit d’une étude descriptive transversale qui s’est déroulée pendant l’année 2009 et qui a porté sur les employés du Centre Hospitalo-Universitaire de Monastir. Pour l’étude des tempéraments affectifs, nous avons utilisé la version tunisienne du questionnaire des tempéraments affectifs : TEMPS-A. Résultats : L’étude a porté sur 547 participants : 310 femmes et 237 hommes. L’âge moyen était de 37,29 ans avec un écart type de 9,99 ans. Les hommes avaient des scores moyens plus élevés que les femmes au niveau du tempérament hyperthymique (11,17 ± 4,19 vs 9,02 ± 4,31 ; p < 0,001). Les femmes avaient des scores moyens plus élevés que les hommes aux tempéraments : anxieux (10,48 ± 5,3 vs 7,14 ± 4,85 ; p < 0,001), cyclothymique (9,08 ± 4,58 vs 7,73 ± 4,79 ; p = 0,001) et dépressif (8,57 ± 3,15 vs 8,03 ± 3,12 ; p = 0,04). Il y avait une corrélation négative entre l’âge et le tempérament cyclothymique (r = – 0,09, p = 0,03) et une corrélation positive entre l’âge et le tempérament anxieux (r = 0,088, p = 0,04). Discussion et conclusion : Les résultats trouvés en fonction du genre rejoignent les données de la littérature sur la fréquence des tempéraments dépressif, anxieux et cyclothymique chez les femmes. Les corrélations trouvées avec l’âge pourraient remettre en question la stabilité dans le temps des tempéraments affectifs, en soulignant l’impact potentiel des événements de vie vécus. Ainsi, les facteurs démographiques devraient être considérés dans l’évaluation des tempéraments affectifs. Communications orales CO 010 INFLUENCE DES FACTEURS GÉNÉTIQUES, ENVIRONNEMENTAUX OU DE L’INTERACTION GÈNE X ENVIRONNEMENT SUR LE PHÉNOTYPE PSYCHOTIQUE DU TROUBLE BIPOLAIRE DE PRADIER D’AGRAIN M. (1), GORWOOD P. (2), ADES J. (1), DUBERTRET C. (1) (1) Hôpital Louis Mourier, COLOMBES, FRANCE (2) Hôpital Sainte-Anne, PARIS, FRANCE Le trouble bipolaire est une maladie psychiatrique sévère caractérisée par son hétérogénéité phénotypique et génétique. En effet, nous ne retrouvons des symptômes psychotiques que chez 50 % des patients bipolaires. La vulnérabilité à ce trouble dépend de facteurs génétiques (héritabilité estimée à 78 %), de facteurs environnementaux (entre 10 % et 20 %), et vraisemblablement de l’interaction entre ces deux facteurs. Le gène codant pour le transporteur de la sérotonine (5-HTT) est un gène candidat pour le trouble bipolaire qui peut être considéré soit comme gène de vulnérabilité soit comme gène modificateur du phénotype. Les études d’interaction gène environnement ont permis d’aborder les pathologies psychiatriques à transmission complexe et tout particulièrement les troubles de l’humeur. Nous nous sommes intéressés à deux types d’événements de vie : les traumatismes sexuels dans l’enfance et la prise de cannabis. Nous avons donc étudié le polymorphisme 5-HTTLPR du gène 5-HTT (G), la présence de traumatismes sexuels (E) dans l’enfance et l’abus de cannabis (E) chez 137 patients bipolaires ayant présenté ou non des symptômes psychotiques. La présence de l’allèle court du 5-HTTLPR et l’abus de cannabis sont significativement plus fréquents chez les sujets ayant présenté des troubles psychotiques au cours de leur pathologie bipolaire (respectivement p = 0,01 et p = 0,004), alors que la fréquence d’abus sexuels dans l’enfance est similaire dans les deux groupes. Nous avons mis en évidence de complexes interactions entre la présence de l’allèle s du polymorphisme 5-HTTLPR du gène 5-HTT, l’abus de cannabis et les abus sexuels dans l’enfance. La présence de l’allèle s est un facteur de risque de développer des symptômes psychotiques chez les sujets bipolaires directement et indirectement par son interaction avec l’abus de cannabis, élément agissant alors comme un facteur précipitant la survenue de symptômes psychotiques. CO 011 À LA RECHERCHE DU SOI DÉPRESSIF : IRM CÉRÉBRALE FONCTIONNELLE ET PSYCHOPATHOLOGIE DÉPRESSIVE LEMOGNE C. (1), MAYBERG H. (2), BERGOUIGNAN L. (3), VOLLE E. (4), DELAVEAU P. (3), LEHÉRICY S. (5), ALLILAIRE J.F. (5), FOSSATI P. (5) (1) HEGP, PARIS, FRANCE (2) Emory University School of Medicine, ATLANTA, ÉTATSUNIS (3) CNRS USR 3246, PARIS, FRANCE (4) INSERM UMR-S 975, PARIS, FRANCE (5) Pitié-Salpêtrière Hospital, PARIS, FRANCE Parmi les biais cognitifs associés à la dépression, la focalisation sur soi correspond à une tendance excessive à s’engager dans un processus de référence à soi, c’est-à-dire dans l’évaluation de la relation des événements à soi-même. La focalisation sur soi est un facteur de mauvais pronostic de l’épisode dépressif et sa réduction par des interventions psychothérapeutiques spécifiques est utilisée dans la prévention des rechutes dépressives. Chez le sujet sain, les tâches de référence à soi activent les structures corticales médianes dont le cortex médian préfrontal (CMPF), région d’intérêt dans la physiopathologie dépressive. L’objectif de ce travail était d’étudier les bases cérébrales de la référence à soi au cours de la dépression. Dans une première étude, nous avons utilisé l’imagerie fonctionnelle par résonance magnétique pour comparer l’activité cérébrale de 15 patients déprimés et de 15 sujets sains lors d’une tâche de référence à soi portant sur des traits de personnalité. Alors que les deux groupes activaient de façon similaire une partie du CMPF, nous avons observé une activation spécifique de la partie dorsale du CMPF ainsi que du cortex préfrontal dorsolatéral (CPFDL) chez les patients déprimés. Nous avons interprété ce profil d’activation spécifique comme témoignant 1) de l’implication du CMPF dorsal dans la focalisation sur soi dépressive et 2) du caractère contrôlé de ce biais cognitif, aucune différence n’étant observé entre les groupes lors d’une tâche de jugement sémantique. À partir de ce premier résultat, nous avons émis l’hypothèse que l’activation sélective du CMPF dorsal chez les patients déprimés pourrait témoigner d’un biais cognitif durable associé à une vulnérabilité dépressive indépendante de l’état thymique actuel. Pour tester cette hypothèse, nous avons répété la même procédure chez 8 patients et 8 témoins après au moins 6 semaines de traitement antidépresseur. En dépit du petit effectif de l’échantillon, nous avons obtenu des résultats préliminaires suggérant 1) que l’activation du CMPF dorsal lors d’une tâche de référence à soi est relativement stable au cours du temps et indépendante de l’évolution clinique et 2) que l’activation du CPFDL a tendance à se normaliser au cours du traitement. CO 012 PTSD ET MÉMOIRE DE TRAVAIL TRAUMATIQUE : ÉTUDE EN IRMF LANDRE L. (1), EL-HAGE W. (2) (1) Université François Rabelais, UMR CNRS 6234 CeRCA, TOURS, FRANCE (2) Université François Rabelais, Inserm U930 ERL CNRS 3106, TOURS, FRANCE L’état de stress post-traumatique (PTSD) est classiquement associé à une perturbation du traitement des informations émotionnelles et des capacités cognitives, ainsi qu’à des altérations cérébrales structurales et fonctionnelles des zones sous-tendant ces activités (zones préfrontales et limbiques). Cette étude a évalué l’effet de la valence émotionnelle sur les corrélats cérébraux fonctionnels dans un groupe de femmes souffrant de PTSD consécutif à des abus sexuels, en comparaison avec un groupe témoin apparié (âge, niveau d’étude). Nous avons inclus 17 femmes droitières (24,9 ± 4,8 ans) souffrant de PTSD chronique évalué à l’aide de la CAPS (Clinician Administered PTSD Scale) selon les critères du DSM IV, et un groupe de 17 femmes témoins sans antécé7 8e Congrès de l’Encéphale dent traumatique (24,7 ± 4,6 ans). Après consentement, chaque sujet a suivi une évaluation des troubles psychiatriques de l’axe I du DSM IV (MINI) ainsi qu’une IRM cérébrale fonctionnelle (1.5T) en répondant à une tâche de mémoire de travail (n-back) et une tâche de comparaison de mots, utilisant des mots à valence émotionnelle neutre ou traumatique. Chez les patientes PTSD, comparées aux témoins, la tâche de mémoire de travail utilisant des mots à valence traumatique était associée à une désactivation du gyrus frontal inférieur gauche, et la tâche de comparaison de mots à valence traumatique était associée à une désactivation du gyrus cingulaire antérieur. Le déficit de recrutement cingulaire observé chez les sujets PTSD suggère un déficit des processus de régulation émotionnelle lors du traitement non mnésique de l’information à valence traumatique. Ces résultats confirment la classique moindre activation du gyrus cingulaire dans le PTSD, mais aussi une moindre activation de l’aire langagière de Broca dans le PTSD. Ceci est à mettre en relation avec l’évitement des mots traumatiques chez les sujets PTSD et leurs difficultés de verbalisation. Ce projet a été financé par un Programme Hospitalier de Recherche Clinique (PHRC), supervisé par un comité de monitorage qualité (INSERM CIC 202). CO 013 JEUX DANGEREUX : PERSONNALITÉ, FONCTIONNEMENT ÉMOTIONNEL ET ADAPTATIF BERNADET S. (1), AUBRON V. (1), PURPER-OUAKIL D. (2), MICHEL G. (3) (1) Université Victor Segalen Bordeaux 2, BORDEAUX, FRANCE (2) Inserm 894-765 Équipe 1 Centre Psychiatrie et Neurosciences, PARIS, FRANCE (3) Université Victor Segalen Bordeaux 2 ; Inserm 894-765 Équipe 1 Centre Psychiatrie et Neurosciences, BORDEAUX, PARIS, FRANCE Introduction : Les professionnels de la santé et de l’éducation sont souvent confrontés à l’étendue des jeux dangereux amalgamés les uns aux autres. Il apparaît pourtant qu’ils se distinguent en trois types de pratiques : jeux de non-oxygénation, jeux violents et jeux de défis (Michel, 2009). Il est difficile de comprendre les enjeux de ces différentes pratiques et très peu d’études se sont penchées sur les caractéristiques individuelles qui y sont associées. Objectif : Étudier les facteurs de personnalité, émotionnels et adaptatifs impliqués dans la pratique de chacun des types de jeux dangereux. Méthode : 253 collégiens de la 6e à la 3e ont répondu à un questionnaire exploratoire Conduites à Risques (CAR) évaluant la pratique de jeux dangereux. Ils ont rempli le JuniorTemperament and Character Inventory (Luby et al., 1999) évaluant plusieurs dimensions de personnalité ; le Problem Questionnaire (Seiffge-Krenke, 1995) évaluant le stress perçu dans différents domaines et le Coping Accross Situations Questionnaire (Seiffge-Krenke, 1992) évaluant les stratégies de coping des adolescents. Résultats : 11 % des collégiens jouent à un jeu dangereux. Parmi ces joueurs, 39 % pratiquent des jeux violents, 46 % des 8 jeux de défis et 25 % des jeux de non-oxygénation. De façon générale, les joueurs se caractérisent sur le plan de la personnalité par une forte de recherche de nouveauté et une faible maturité sociale. Ils décrivent aussi un stress perçu élevé visà-vis des parents. Aucun résultat n’a été retrouvé concernant les stratégies de coping. Cependant, si la propension à rechercher des stimulations nouvelles est surtout rattachée à la pratique des jeux violents et/ou de défis, le stress perçu dans les relations familiales est surtout associée aux jeux de non-oxygénation. L’immaturité sociale, quant à elle, est plutôt associée à la pratique de plusieurs types de jeux dangereux. Discussion : Dans une perspective préventive, il est intéressant de discriminer les caractéristiques individuelles associées à chacune des formes cliniques des jeux dangereux afin de mieux comprendre la motivation de ces « nouvelles » prises de risques, qui peuvent parfois s’additionner et conduire certains jeunes à se mettre réellement en danger, au péril de leur vie. CO 014 LES TROUBLES DU SOMMEIL CHEZ LES ENFANTS SOUFFRANT DE TROUBLES DU SPECTRE AUTISTIQUE : CORRÉLATION AVEC LA SYMPTOMATOLOGIE AUTISTIQUE SCHRODER C. (1), CHABAUX-DELARAI C. (1), GRAS-VINCENDON A. (1), FLORENCE E. (2), DANION-GRILLIAT A. (1), BURSZTEJN C. (1) (1) Service Psychothérapique pour Enfants et Adolescents, Pôle Psychiatrie et Santé Mentale, CHRU et Université de Strasbourg, STRASBOURG, FRANCE (2) Centre Ressources Autisme Alsace, STRASBOURG, FRANCE Objectifs : Bien que les troubles du sommeil aient une prévalence élevée chez les enfants souffrant de troubles du spectre autistique (TSA), ils ne sont pas systématiquement évalués, et leur contribution à la symptomatologie autistique et neurocognitive associée reste peu connue. Le but de notre travail est d’évaluer la fréquence des troubles du sommeil chez ces enfants, et d’examiner l’association de ces troubles du sommeil avec des mesures cognitives et comportementales. Méthode : La version française du Children’s Sleep Habits Questionnaire (CSHQ) a été donnée à tous les parents d’enfants évalués consécutivement pour un trouble du développement au Centre Ressources Autisme Alsace depuis Septembre 2008, comprenant des outils diagnostiques standardisés (ADI-R, ADOS) ainsi que des tests neuropsychologiques. Résultats : Dans l’étude en cours (n = 66 enfants à ce jour ; 84 % de garçons ; âge moyen 7 ans ± 2,5), les troubles du sommeil significatifs I) sont présents chez 73 % des enfants avec TSA (reflétés par une cotation au CSHQ > 41) ; II) ne diffèrent pas significativement dans leur prévalence ou caractéristiques entre les sous-groupes de TSA (Autisme, Syndrome d’Asperger et Troubles Envahissants du Développement) (III) sont plus sévères chez les plus jeunes (corrélation CHSQ-âge : rho -.4, p = 0,02) ; IV), incluent la somnolence diurne (médian : 12 pour un score normal de 8) ; V), sont corrélés dans leur sévérité avec la symptomatologie typique de l’autisme évaluée par l’ADOS. En particulier, la latence d’endormissement au CSHQ est signi- Communications orales ficativement corrélée au score de l’ADOS communication (rho =.297, p = 0,04), ADOS interactions sociales (rho =.37, p = 0,01) et ADOS total (rho =.31, p = 0,03). Conclusion : Nos résultats confirment la fréquence élevée des troubles du sommeil chez les enfants souffrant de TSA et suggèrent que les troubles de l’endormissement en particulier soient corrélés avec les symptômes typiques de l’autisme. Étant donné que des troubles de l’endormissement peuvent être la conséquence de déficits en mélatonine, nos résultats confortent l’hypothèse qu’un déficit en mélatonine jouerait un rôle dans la physiopathologie de l’autisme. Conclusion : Nos résultats suggèrent pour la première fois une diminution de l’activation cérébrale chez les sujets TDAH dans la région occipitale gauche et répliquent des résultats précédemment publiés impliquant une hypoactivation dans les régions pariétales et cérébelleuses chez les sujets TDAH. L’originalité de nos résultats tient en particulier à la nature de notre échantillon de sujets TDAH n’ayant jamais été médiqués, et ne présentant aucune comorbidité. CO 015 NEUROANATOMIE FONCTIONNELLE ET MÉMOIRE DE TRAVAIL CHEZ LES ENFANTS TDAH CO 016 TRAITEMENT DES ÉMOTIONS PRIMAIRES DANS L’ANOREXIE MENTALE. ÉTUDE COMPARATIVE ENTRE ANOREXIQUES BOULIMIQUES, ANOREXIQUES RESTRICTIVES ET TÉMOINS MASSAT I. (1), SLAMA H. (2), BALERIAUX D. (3), KAVEC M. (3), MARY A. (4), LINOTTE S. (5), PEIGNEUX P. (4) COURTY A. (1), RINGUENET D. (2), PHAM-SCOTTEZ A. (3), CORCOS M. (1), BERTHOZ S. (4) (1) Laboratoire de neurologie expérimentale, ULB, FNRS, BRUXELLES, BELGIQUE (2) Service de neuropsychologie, Hôpital Erasme, BRUXELLES, BELGIQUE (3) Hôpital Erasme, service d’imagerie médicale, ULB, BRUXELLES, BELGIQUE (4) Unite de Recherches en Neuropsychologie et Neuroimagerie Fonctionnelle (ULB), BRUXELLES, BELGIQUE (5) FNRS, ULB, BRUXELLES, BELGIQUE (1) IMM, PARIS, FRANCE (2) Hôpital Paul Brousse, VILLEJUIF, FRANCE (3) CMME. Hôpital Sainte-Anne, PARIS, FRANCE (4) Inserm U669, PARIS, FRANCE Le trouble du déficit d’attention/hyperactivité (TDAH) est un trouble complexe dont la prévalence se situe entre 3 et 5 % de la population infantile en âge scolaire. Il est caractérisé par de l’inattention accompagnée le plus souvent d’hyperactivité et d’impulsivité. Un déficit dans les fonctions exécutives a été largement documenté dans la littérature, en particulier des altérations en mémoire de travail (MT). Les études en imagerie cérébrale ont mis en évidence de nombreuses différences d’activation incluant le circuit fronto-striato-cérébelleux dans de multiples tâches cognitives, sans que la nature exacte de ces dysfonctionnements ne soit claire. Méthode : 17 enfants présentant un TDAH de type mixte (selon les critères DSM IV-R, Kiddie SADS, n’ayant jamais reçu de traitement psychotrope, et ne présentant aucune comorbidité psychiatrique et physique) âgés de 8 à 12 ans ont été comparés avec 13 sujets contrôles du même âge en imagerie par résonance magnétique nucléaire fonctionnelle (IRMf) sur un paradigme explorant la MT (test n-back/N0 et N2), afin d’explorer les patterns d’activation cérébrale. Les acquisitions cérébrales ont été effectuées à l’hôpital Erasme avec une IRMf de 3 teslas. Résultats : Bien que les performances en MT ne diffèrent pas entre les groupes, une hypoactivation significative est présente chez les sujets TDAH au niveau du gyrus lingual du lobe occipital gauche (aire17/18). L’exploration des régions cérébrales précédemment mises en évidence dans la seule étude existante à notre connaissance portant sur le même paradigme et sur une population d’enfants du même âge (Kobel et al., 2008), révèle également une hypoactivation chez les sujets TDAH au niveau des régions pariétales (supérieure droite/aire 7 et inférieure gauche/aire 40), ainsi qu’au niveau du cervelet droit (lobe postérieur). Les émotions jouent un rôle important dans l’anorexie mentale (AM). Des études sur la capacité de reconnaissance émotionnelle faciale chez les anorexiques montrent une perturbation de la reconnaissance de certaines émotions négatives. Toutefois, bien que l’on distingue deux types d’AM, le type restrictif (AMR) et le type boulimique (AMB), ces soustypes n’ont pas été pris en compte systématiquement dans les études sur la reconnaissance d’émotions. Ce travail visait donc à comparer la reconnaissance émotionnelle faciale d’adolescentes anorexiques à celle de témoins, et à étudier les différences dans le traitement des émotions primaires en fonction des sous-types d’AM. À ce jour, nous avons évalué 41 anorexiques et 30 témoins, âgées de 15 à 25 ans. L’hétéro-évaluation visait à diagnostiquer l’anorexie mentale et la co-morbidité psychiatrique (instruments cliniques utilisés : K-SADS, SCID, SIDP IV). Les auto-questionnaires évaluaient la dépression (BDI-13), l’anxiété (STAI état-trait), l’alexithymie (BVAQ-B) et la capacité de reconnaissance, de ressenti et d’expression des émotions (ESQ). Le Multimorph (tâche contrôle : Multiform) mesurait la capacité de reconnaissance émotionnelle faciale. On retrouve des différences significatives entre les témoins et les anorexiques. Les anorexiques sont globalement plus déprimées, plus anxieuses et plus alexithymiques. De plus les AMB ont plus d’épisodes passés de TCA, d’antécédents suicidaires et de personnalité borderline que les AMR. Par ailleurs les AMR font plus d’erreurs pour catégoriser la colère et la peur et ont un délai de réponse plus long pour le dégoût. Chez les AMB, on retrouve un délai de réponse plus long pour toutes les émotions et pour le Multiform. En outre les AMB s’évaluent moins compétentes pour ressentir et exprimer des émotions, ainsi que pour reconnaître la colère. Nous retrouvons donc bien des différences à la fois entre les cas et les témoins et en fonction du sous-type. Les déficits de reconnaissance des émotions faciales des anorexiques concernent surtout les émotions négatives et notamment la peur, la colère et le dégoût. Ils semblent plus marqués pour les AMB. 9