PO 001 TAUX DE RÉCIDIVE ET PROFIL ÉPIDÉMIOLOGIQUE

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PO 001
TAUX DE RÉCIDIVE ET PROFIL ÉPIDÉMIOLOGIQUE
DU RÉCIDIVISTE EN PSYCHIATRIE LÉGALE
HOUIDI A. (1), RIDHA R. (2)
(1) Town Hill Hospital, PIETERMARITZBURG, AFRIQUE DU SUD
(2) Service de psychiatrie légale hôpital Razi Manouba, TUNIS,
TUNISIE
La récidive est une préoccupation ancienne des législateurs
qui a fait l’objet de plusieurs études. Cependant, peu d’études
se sont consacrées à la récidive dans la pathologie mentale.
De plus, ces études manquent de données épidémiologiques
et cliniques permettant de bien cerner la fréquence de la récidive. En effet, il existe quelques difficultés méthodologiques
concernant la définition et la mesure de la récidive. Par
ailleurs, la survenue de récidive chez les malades mentaux
médico-légaux, suppose un dysfonctionnement de la justice
et de la politique de santé mentale.
Nous nous proposons dans ce travail rétrospectif de relever
le taux de récidive, ainsi que de déterminer les caractéristiques épidémiologiques des patients récidivistes, afin de pouvoir décrire le profil épidémiologique de ces patients.
Notre étude porte sur 267 patients ayant été admis dans le
service de psychiatrie légale de l’hôpital Razi, entre 1995
et 2005, suite à un non-lieu pour cause de démence selon
l’article 38 du code pénal et 29 de la loi 92/83, puis libérés.
Le nombre de patients ayant récidivé est de 25 cas (9,36 %),
avec 62,5 % de délits et 37,5 % de crimes.
Le profil du malade mental futur récidiviste est celui d’un
patient jeune, célibataire, ayant un diagnostic de personnalité
antisociale, ou un diagnostic de schizophrénie, ayant une
comorbidité avec un abus de substance, en arrêt du traitement
et ayant des antécédents de violence physique. La connaissance de ces données améliore la prise en charge des malades mentaux médico-légaux et la prévention de la récidive.
PO 002
ÉPIDÉMIOLOGIE COMPARATIVE ENTRE
DEUX POPULATIONS DE PSYCHIATRIE LÉGALE
A TUNIS ET A KWAZULU NATAL
HOUIDI A. (1), RAYMOND N. (2), RIDHA R. (3)
(1) Town Hill Hospital, PIETERMARITZBURG, AFRIQUE DU SUD
(2) Fort Napier Hospital, PIETERMARITZBURG, AFRIQUE DU
SUD
(3) Service de psychiatrie légale hôpital Razi Manouba, TUNIS,
TUNISIE
Dans la littérature internationale, il est reconnu qu’il existe une
relation positive entre criminalité et pathologie mentale. Plusieurs travaux se sont consacrés à l’étude des caractéristiques épidémiologiques des patients médico-légaux en psychiatrie légale. Mais peu d’entre elles, se sont intéressées
aux résultats de ces données en fonction des pays et à les
comparer.
L’objectif de notre travail est de décrire les données épidémiologiques des patients médico-légaux en Tunisie et en Afrique du sud, de les comparer afin de relever les spécificités
de chacune des deux populations.
L’Encéphale, 2009 ; 34 : 13-180
Il s’agit d’une étude rétrospective portant sur 299 patients,
ayant été admis dans le service de psychiatrie légale de
l’hôpital Razi, entre 1996 et 2006, suite à un non-lieu pour
cause de démence selon l’article 38 du code pénal tunisien
et l’article 29 de la loi 92/83. Le second échantillon est composé de 220 patients, ayant été admis dans le service de psychiatrie légale de Fort Napier, entre 1996 et 2006, et ayant
été reconnus irresponsables selon l’article 78 du code de procédure criminelle.
Les résultats montrent des différences entre les deux populations, concernant essentiellement les catégories diagnostiques et le type d’infraction commise. L’explication de ces
constatations est multifactorielle.
PO 003
ÉTUDE DE VALIDATION DE LA HISTORICAL
CLINICAL RISK-20 EN ARABE LITTÉRAIRE
HADJ AMMAR M., KHAMMOUMA S., HAJJI K., MARRAG I.,
NASR M.
CHU, MAHDIA, TUNISIE
Introduction : Les recherches actuelles sur l’évaluation du risque de comportements violents s’orientent vers l’utilisation
des échelles en articulation avec le souci de fournir les
meilleurs soins possibles. Toutefois ces échelles méritent
d’être uniformisées et standardisées dans le but d’une
meilleure utilisation. L’objectif de ce travail était d’étudier les
propriétés psychométriques de la Historical Clinical Risk-20
(HCR-20) dans sa version en arabe littéraire.
Patients et méthodes : C’est une étude transversale portée
sur 105 patients hospitalisés d’office. La validité d’apparence
de la HCR-20 a été appréciée par une phase de pré-test et
un avis d’un comité d’experts. La Psychopathie Check-list
(PCL-R) dans sa version française a été choisie comme instrument de référence. La reproductibilité de la HCR-20 a été
appréciée en termes de corrélation et de concordance entre
les scores obtenus à l’évaluation de 30 patients en deux temps
dans un intervalle de quinze jours et la cohérence interne a
été appréciée à l’aide de coefficient alpha de Cronbach.
Résultats : Les scores à la HCR-20 variaient de 4 à 31 avec
une moyenne de 15,03 et un écart type de 4,20. L’étude de la
reproductibilité a permis de révéler une forte corrélation avec
un coefficient de Pearson de 0,971 et P < 10-4 et une bonne
concordance avec un coefficient de corrélation intra-classe
(ICC) de 0,967 et P < 10-4. Le calcul du coefficient alpha de
Cronbach a montré une bonne cohérence interne de l’échelle
HCR-20 traduite, de ses sous-échelles (H) et (C) et une moins
bonne cohérence pour la sous-échelle (R). Le score total de
la HCR-20 et de ses sous-échelles sont fortement corrélés à
ceux de la PCL-R et de son facteur antisocial chronique.
Discussion et conclusion : Cette étude de validation supporte
les données de la littérature. Toutefois elle demande à être
poursuivie afin de consolider cette démarche de validation
entamée notamment sur un plan longitudinal. Ce travail montre l’intérêt d’utiliser des outils de validation standardisés,
outils largement employés de par le monde et ce, que ce soit
à des fins de recherche, d’application clinique ou d’expertise
afin d’orienter la décision judiciaire.
13
7e Congrès de l’Encéphale
PO 004
VALIDATION DE LA VERSION ARABE DU SF-36
HADJ AMMAR M., MARRAG I., KHAMMOUMA S., ESSAFI I.,
NASR M.
CHU, MAHDIA, TUNISIE
Introduction : Les échelles de mesure de la qualité de vie (QdV)
liées à la santé sont devenues des instruments cliniques à part
entière. Toutefois, ces échelles méritent d’être uniformisées et
standardisées dans le but d’une meilleure utilisation. Dans le
présent travail, l’objectif était d’évaluer les propriétés psychométriques du SF-36 traduit en arabe littéraire.
Patients et méthodes : Il s’agit d’une étude descriptive transversale portant sur 132 professeurs d’enseignement secondaire de différentes régions de la Tunisie. La validité d’apparence a été appréciée par une phase de pré-test et un avis
d’un comité d’experts. La fiabilité a été appréciée par le calcul
du coefficient alpha de Cronbach des différentes dimensions
Le questionnaire général de santé de Goldberg GHQ-30 dans
sa version validée en arabe littéraire, a été choisi comme instrument de référence pour la validation concourante. La validité de construit du SF-36 a été établie par la méthode d’analyse factorielle en composantes principales.
Résultats : La mesure de la QdV a révélé un score moyen global de 64,06. Les scores moyens par dimension variaient de
53,22 à 74,01. Quant à la mesure de la santé mentale, le score
moyen au GHQ était de 7,43. Le coefficient alpha de Cronbach
des différentes dimensions variait de 0,76 à 0,82 attestant une
fiabilité satisfaisante. Concernant la validité concourante, une
concordance a été retrouvée entre les résultats du SF-36 et
ceux du GHQ. L’étude des propriétés métrologiques du SF36 a permis d’estimer une spécificité à 68,85 %, une sensibilité à 84,6 % et une valeur globale d’efficience à 74,76 %.
Quant à la validité de construit, elle a permis d’extraire deux
composantes : une mentale et une physique.
Discussion et conclusion : La validation de ce questionnaire
permet non seulement de pallier aux biais méthodologiques
et de disposer d’un outil adapté à notre contexte tunisien,
mais aussi de mettre à la disposition des cliniciens et des
chercheurs un outil largement utilisé de part le monde en vue
de faciliter les comparaisons avec les études internationales.
PO 005
RÉSULTATS PRÉLIMINAIRES DES INÉGALITÉS
SOCIALES VIS-À-VIS DES DIFFICULTÉS
DE SANTÉ MENTAL À L’ADOLESCENCE
ET AU DÉBUT DE L’ÂGE ADULTE
WALBURG V. (1), MELCHIOR M. (1), GALÉRA C. (2),
FOMBONNE E. (3)
(1) INSERM, U687, Villejuif, F-94807, France ; Université
Paris XI, IFR69, Villejuif, F-94807, VILLEJUIF, FRANCE
(2) Service de Pédopsychiatrie, Hôpital Charles-Perenns,
Université Victor Ségalen Bordeaux 2, BORDEAUX, FRANCE
(3) McGill University, Montreal Children’s Hospital, Child Psychiatry, MONTRÉAL, CANADA
Problématique : De nombreuses études ont déjà établi un lien
entre un faible niveau socio-économique et un état de santé
14
plus précaire à l’âge adulte. Plusieurs études font également
état d’un facteur à risque pour la santé mentale. En France,
l’étude des inégalités sociales dans les troubles de santé mentale a été encore peu explorée, particulièrement chez les jeunes. De ce fait, l’objectif de cette étude est d’évaluer l’influence
du revenu familial et de la situation familiale sur la santé mentale des individus à l’adolescence et au début de l’âge adulte.
Méthodologie : L’étude est basée sur la cohorte « les Jeunes
de GAZEL » ; au total, des données complètes pour
1 107 jeunes ont été exploitées. En 1991, des parents de la
cohorte GAZEL ont complété un questionnaire sur les caractéristiques sociales et démographiques de leur enfant. En
1999, le jeune lui-même et son parent ont chacun complété
un questionnaire sur la santé mentale adapté du CBCL (Child
Behavior Check-list).
La population d’étude a été divisée en deux groupes selon le
revenu familial : un groupe dit « à revenus faibles » et un groupe
« à revenus intermédiaires ou élevés ». L’impact de la situation
familiale a été étudié en répartissant la population dans les deux
groupes suivants : « avec un seul parent » et « avec deux
parents ». Des prévalences de troubles ont été calculées.
Résultats : Les résultats montrent que pour les filles, aucune
prévalence ne diffère significativement entre les deux groupes de revenu familial. Pour les garçons en revanche, on
trouve significativement plus de troubles anxieux entre 19 et
26 ans dans le groupe à revenus faibles. Cependant, il est à
noter que chez les filles et les garçons issus de familles avec
un seul parent, on observe des prévalences significativement
plus élevées pour plusieurs troubles entre 12 et 18 ans, mais
aucune différence entre 19 et 26 ans.
Discussion : De ces résultats, nous pouvons déduire que la
santé mentale des jeunes filles ne semble pas affectée par le
revenu parental. Chez les garçons, c’est surtout entre 19 et
26 ans qu’un revenu familial modeste semble augmenter la probabilité de troubles anxieux. Le fait de vivre avec un seul parent
paraît affecter la santé mentale des adolescents chez les filles
et les garçons, mais n’a pas d’effet chez le jeune adulte.
PO 006
PLACE DU MÉDECIN GÉNÉRALISTE DANS
LES FILIÈRES DE SOINS PSYCHIATRIQUES.
À PROPOS D’UNE ENQUÊTE ÉPIDÉMIOLOGIQUE
MULTICENTRIQUE RÉALISÉE À CHERAGA
BENMESSAOUD D., KACHA F.
Établissement Hospitalier Spécialisé Psychiatrie, ALGER,
ALGÉRIE
Contexte : Les publications internationales montrent que les
systèmes basés sur des soins de santé primaires avec des
médecins généralistes, fournissent des soins plus efficaces
sur le plan clinique (et donc thérapeutique) et plus rentables
sur le plan économique. En matière de prise en charge psychiatrique, le Médecin Généraliste a un rôle à jouer, aussi
bien en amont qu’en aval. Il peut aussi bien accompagner
les patients vers une prise en charge spécialisée qu’assurer
un suivi ultérieur après une intervention en santé mentale.
En Algérie, le Médecin Généraliste est loin de jouer ce rôle de
pivot. Dans notre pratique quotidienne, nous assistons à son
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exclusion progressive de notre système de soin. Cette scotomisation est d’autant appuyée par une population qui oriente
sa démarche de soin vers des prises en charge spécialisées.
Comment le Médecin Généraliste est-il intégré dans les
représentations du soin en population générale ?
Matériel et méthode : Notre étude s’est déroulée dans le
cadre d’une vaste recherche intitulée « Santé Mentale en
Population Générale : Images et Réalités ». L’enquête a concerné un échantillon de 900 personnes, représentatif de la
population de la commune de Chéraga, ville côtière située à
15 km à l’ouest d’Alger. Le questionnaire comprend deux
axes : un axe socio-anthropologique et un axe épidémiologique. Nous nous sommes intéressés aux questions concernant les représentations du recours au soin pour un proche
afin de déterminer la place du Médecin Généraliste dans les
filières de soins psychiatriques.
Résultats : L’enquête souligne que la place réservée au
médecin généraliste dans les filières de soins psychiatriques
est restreinte. Une personne sur dix uniquement le cite comme
recours de soin, aussi bien pour soi que pour un proche.
Par contre, les psy sont identifiés comme les professionnels
de référence dans la représentation du soin (80 %).
Conclusions : À la lumière de ces résultats, notre système de
soins psychiatriques nécessite d’être pensé autrement. Il doit
s’attacher à inscrire le médecin généraliste en tant que soignant
de premier recours. Des recommandations sont à envisager.
PO 007
IMPACT DE LA CULTURE SUR
LES REPRÉSENTATIONS LIÉES AUX MODES D’AIDE
ET SOIN. À PROPOS D’UNE ENQUÊTE
ÉPIDÉMIOLOGIQUE MULTICENTRIQUE
BENMESSAOUD D., KACHA F.
Établissement Hospitalier Spécialisé Psychiatrie, ALGER,
ALGÉRIE
Contexte : La notion des représentations sociales des troubles psychiques et des recours thérapeutiques qui en découlent, exprime les conceptions culturelles de chaque société.
C’est dans ce cadre que nous portons un regard particulier
sur la manière dont ces représentations sont traversées par
les dimensions culturelles : existe-t-il des invariants culturels ?
Est-ce que la différence culturelle expliquerait tous les recours
thérapeutiques ? Quelle orientation culturelle colore nos
représentations ?
Matériel et méthode : Notre étude s’est déroulée dans le
cadre d’une vaste recherche intitulée « Santé Mentale en
Population Générale : Images et Réalités ». L’enquête a concerné un échantillon de 900 personnes, représentatif de la
population de la commune de Chéraga, ville côtière située à
15 km à l’Ouest d’Alger. Nous nous sommes intéressés aux
questions relatives aux représentations liées aux soins. Celles-ci ont été comparées aux réponses obtenues auprès des
populations interrogées à Nouakchott (culture traditionnelle)
et Angers (culture occidentale) où la même enquête a été réalisée selon sur une méthodologie identique.
Résultats : La médicalisation de la prise en charge du malade
mental, à Chéraga et à Angers, est la représentation massive
qui émane de l’étude comparative. À Nouakchott, cette notion
est fortement supplée par les pratiques magico-religieuses.
Quant à la représentation de la guérison, elle obéit à une distribution inversement proportionnelle à l’offre de soin
psychiatrique : moins elle est étoffée, plus on pense que l’on
peut guérir. Ainsi, l’espoir de guérison est important à Nouakchott. Il est moindre à Chéraga et faible à Angers (p < 10-7).
Par ailleurs, cette analyse comparative a permis d’identifier
quelques invariants culturels.
Conclusions : Les représentations thérapeutiques dans la
population de Chéraga sont assez proches de celles d’une
population occidentale (médicalisation, hospitalisation).
Elles offrent également une place particulière aux thérapies
magico-religieuses sans pour autant ressembler fortement à
une population traditionnelle.
Ces résultats suggèrent ainsi un mode de fonctionnement
mixte de notre population d’étude (coexistence de repères
socioculturels occidentaux et de croyances traditionnelles).
PO 008
CHUTES ET PSYCHOTROPES DANS UN SERVICE
DE GÉRONTO-PSYCHIATRIE
QUEINNEC C., DESBORDES M., HAOUZIR S., RUSTOM M.
Centre hospitalier du rouvray, SOTTEVILLE-LÈS-ROUEN,
FRANCE
Une étude rétrospective a été menée au Centre Hospitalier
du Rouvray à Sotteville-Lès-Rouen dans l’unité de gérontopsychiatrie afin d’évaluer la fréquence des chutes. Entre le
1er janvier et le 30 juin 2008, 23 patients (22,3 % des sujets
hospitalisés), principalement admis pour des troubles comportementaux (65 %), ont chuté en moyenne 2,13 fois, soit
4 fois la fréquence observée dans la littérature dans les services de moyen et long séjour. Les patients chuteurs se
caractérisent, comparativement aux non-chuteurs, par un
âge moyen supérieur (81,83 ans/77,74 ans) et une proportion de femmes inférieure (52,1 %/71,2 %). Comparativement à la population totale, seul le diagnostic de démence,
tous types confondus, est plus fréquent chez les chuteurs
(61 %/46 %). La chute est intervenue majoritairement avant
le 15e jour d’hospitalisation (63 %), la nuit (55 %), sans lésion
secondaire (67 %). Une fracture est retrouvée dans 8 % des
chutes. Une anomalie tensionnelle est retrouvée dans 38 %
des cas et une anomalie électrolytique significative dans
12 % des cas. L’analyse des traitements administrés permet
de mettre en évidence que les chuteurs ont plus fréquemment
reçu au moins un anxiolytique (100 %/88 %), au moins un
hypnotique (52 %/41 %), au moins un neuroleptique
(52 %/34 %) et au moins un anti-épileptique (56 %/34 %),
comparativement aux non-chuteurs. La prescription d’antidépresseurs et d’antidémentiels est comparable dans les
deux groupes. De plus, les chuteurs présentent, en moyenne,
un nombre de psychotropes administrés supérieur aux nonchuteurs : 4 psychotropes ou plus sont prescrits chez 40 %
des chuteurs (25 % chez les non-chuteurs). Ces résultats
permettent de suspecter l’implication des psychotropes dans
les chutes observées. Les troubles du comportement présentés par les patients atteints de pathologies démentielles
seraient ainsi à l’origine d’une majoration du nombre de psy15
7e Congrès de l’Encéphale
chotropes administrés et donc des effets indésirables
(notamment neurologiques, cardio-vasculaires et biologiques) pourvoyeurs de chutes. Une meilleure identification
des patients à risque de chute ainsi qu’une utilisation plus
contrôlée des psychotropes pourraient permettre ainsi une
diminution de la fréquence des chutes en institution.
PO 010
AGRESSIONS EN PSYCHIATRIE HOSPITALIÈRE
PO 009
SALAMIN V., SCHUWEY-HAYOZ A., ABID S.
TROUBLES PSYCHIATRIQUES ET EXPOSITION
IN UTERO AUX HORMONES DE SYNTHÈSE :
ÉTUDE D’UNE SÉRIE DE CAS
Réseau fribourgeois de santé mentale, Centre de Soins hospitaliers, MARSENS, SUISSE
ROBLIN J. (1), CHAYET M. (2), BON SAINT COME M. (1),
KÉBIR O. (3), BANNOUR S. (4), GUEDJ F. (1), LÔO H. (1),
KREBS M.O. (3)
(1) Service Hospitalo-Universitaire, Centre Hospitalier SainteAnne, PARIS, FRANCE
(2) Centre d’Évaluation et de Recherche Clinique, Service
Hospitalo-Universitaire, Faculté de Médecine Paris Descartes,
Centre Hospitalier Sainte-Anne, PARIS, FRANCE
(3) INSERM, Laboratoire de Pathophysiologie des Maladies
Psychiatriques, Centre de Psychiatrie et Neurosciences U894,
Université Paris Descartes, PARIS, FRANCE
(4) Centre d’Évaluation et de Recherche Clinique, Service
Hospitalo-Universitaire, faculté de Médecine Paris Descartes,
Centre Hospitalier Sainte-Anne, PARIS, FRANCE
Le Diéthylstilbestrol (DES) est un œstrogène non stéroïdien de
synthèse (ou xéno-œstrogène) qui a été très largement utilisé
chez les femmes enceintes jusqu’à ce que ses effets tératogènes (anomalies du tractus urogénital ou des fonctions reproductives) et carcinogènes soient mis en évidence. L’impact
potentiel de l’exposition in utero aux hormones de synthèse (telles que les xéno-œstrogènes) sur le développement cérébral
fœtal et ses conséquences à long terme sur le comportement
sont mal connues. Chez l’animal, des études ont montré que
l’exposition aux hormones artificielles en période prénatale
pouvait induire des modifications comportementales.
L’objectif principal de cette série de cas est d’améliorer la
caractérisation et la description clinique (diagnostics catégoriels) des troubles psychiatriques présents dans ces familles.
L’association HHORAGES-France a rassemblé des observations spontanées et identifié des sujets présentant des
troubles psychiatriques ou comportementaux après une
exposition au DES au cours de la grossesse suggérant que
la vulnérabilité à présenter de tels troubles à l’âge adulte pourrait être augmentée.
Ainsi, 31 dossiers de familles ont été réunis avec 31 mères
et 72 enfants nés vivants. Neuf familles « informatives » ont
été identifiées, familles au sein desquelles au moins l’un des
membres de la fratrie (enfants aînés) n’a pas été exposé alors
que d’autres ont été directement exposés et/ou sont nés
après des grossesses ayant nécessité la prescription d’hormones de synthèse.
Parmi les 72 enfants, on retrouve 43 enfants exposés et
atteints, 4 exposés et non atteints, 1 exposé mais décédé à
l’âge de 10 mois, 23 non exposés et non atteints, et 1 non
exposé et atteint. Les tableaux cliniques présents chez les
enfants exposés sont globalement complexes et atypiques
(troubles de l’humeur associés à des troubles des conduites,
16
troubles de l’humeur avec caractéristiques psychotiques,
troubles psychotiques…). Les données recueillies seront
détaillées afin d’être accessibles pour des études ultérieures.
Contexte théorique : La violence est un phénomène fréquent
en psychiatrie et vise principalement les soignants. Plusieurs
facteurs peuvent contribuer à un passage à l’acte violent. Le
premier facteur invoqué est généralement l’état du patient, sa
psychopathologie. Cependant, le contexte hospitalier peut
aussi favoriser l’agression, en raison des caractéristiques
« environnementales » qui lui sont inhérentes (cadre et limites
de la vie institutionnelle) mais aussi de la richesse et de la complexité de son réseau interactionnel (patients, soignants).
Méthode : Les événements agressifs survenus dans
l’ensemble des unités de soins psychiatriques pour adultes
au cours d’une période de deux ans ont été documentés systématiquement au moyen de la version révisée du Staff
Observation Aggression Scale-Revised (SOAS-R).
Résultats : Nous avons recensé 498 événements agressifs
qui représentent une faible incidence (en moyenne 0,52 événements par 100 jours de traitement). 9,5 % des patients sont
agressifs, avec une nette prédominance masculine. Ces
patients sont plus jeunes, ont des séjours plus longs et ont
été hospitalisés plus souvent pendant la période de l’étude.
Les patients violents souffrent le plus souvent d’un trouble
lié à l’abus de substances ou d’un trouble du spectre de la
schizophrénie, mais le risque de violence est particulièrement
élevé chez ceux souffrant d’un trouble de la personnalité.
L’âge, le sexe, la durée du séjour, le nombre d’hospitalisations et le diagnostic principal sont des prédicteurs significatifs du passage à l’acte agressif. Plutôt que le taux d’occupation, c’est le nombre d’admissions dans les unités qui prédit
la fréquence des événements violents.
Conclusions : L’incidence de la violence est relativement faible dans notre centre de soins hospitaliers, mais la durée des
séjours y est en moyenne plus longue, ce qui implique qu’il
y a un taux de rotation des patients plus lent et moins de réorganisations des dynamiques relationnelles et spatiales. Cette
stabilité accrue dans l’environnement du patient semble
expliquer en partie cette différence, mais la violence en psychiatrie est un phénomène multifactoriel dépendant aussi de
la psychopathologie des patients.
PO 011
ÉTUDE EXPLORATOIRE ÉVALUANT
LE MILNACIPRAN ET LA VENLAFAXINE DANS
LE TRAITEMENT D’UNE DÉPRESSION MAJEURE
CARACTÉRISÉE CHEZ LES PATIENTS ADULTES
OLIÉ J.P. (1), GOURION D. (2), POIRIER M.F. (1)
(1) Hôpital Saint-Anne, PARIS, FRANCE
(2) 17 rue des Maronniers, PARIS, FRANCE
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La classe des antidépresseurs IRSNa – inhibiteurs de la
recapture de la sérotonine (5-HT) et de la noradrénaline (NA)
est formée de trois molécules : venlafaxine (Effexor), milnacipran (Ixel), et duloxétine (Cymbalta). La présente étude a
exploré les effets du milnacipran et de la venlafaxine administrés aux doses de 100-200 mg/jour dans le traitement
d’une dépression majeure caractérisée chez des patients
adultes ayant un DSM IV-TR avec un score total
MADRS supérieur ou égal à 23 aux visites de sélection et
d’inclusion. L’étude milnacipran (n = 97) et venlafaxine
(n = 98) a duré 24 semaines. Elle a été randomisée, en double-aveugle, multicentrique et dont les patients sont sélectionnés au hasard. Après une titration progressive pendant
les premières 4 semaines, les patients ont reçu les doses de
150 ou 200 mg/jour pendant 20 semaines. En ce qui concerne la tolérance, à tout moment de l’étude, les doses pouvaient être diminuées à 100 mg/jour. La moyenne du score
total MADRS a été de 31,4 pour le groupe milnacipran et 30,7
pour le groupe venlafaxine, la moyenne du score total HAMD
17 a été respectivement de 25,3 et 25,2. À 8 semaines, le
taux de réponses (défini par une diminution de 50 % ou plus
du score total MADRS entre l’inclusion et la dernière visite)
a été respectivement de 64,4 % et de 65,5 % (LOCF). La
diminution du score total MADRS a été similaire dans les deux
groupes (– 16,8 vs – 16,8). Par ailleurs, le taux de rémission
(MADRS inférieur à 10) a été semblable entre les groupes
milnacipran (42,2 %) et venlafaxine (42,5 %) (LOCF). Après
24 semaines de traitement, le taux de réponses et la diminution du score total MADRS ont été comparables entre les
groupes milnacipran et venlafaxine. Un taux de rémission
plus élevé MADRS a été observé dans le groupe venlafaxine
(62,1 % vs 52,2 % LOCF) bien que le taux de rémission
HAMD (défini par HAMD inférieur à 10) a été similaire dans
les deux groupes (groupe venlafaxine 45,3 % vs groupe milnacipran 42,7 %). Finalement, dans le cas de cette analyse
exploratoire, milnacipran démontre la même efficacité et tolérance que la venlafaxine dans le traitement d’une dépression
majeure caractérisée chez les patients adultes.
PO 012
DÉPRESSION ET COUVAISON :
SIMILITUDES CLINIQUES ET BIOLOGIQUES
HADRICH M.
Psychiatre Privé, SFAX, TUNISIE
Dépression chez l’homme et couvaison chez les volailles se
ressemblent cliniquement et biologiquement.
L’inhibition, le manque de vitalité, le désintérêt, l’anhédonie, la
perte de l’appétit et du poids… se retrouvent dans les deux cas.
La dépression est sous-tendue par des perturbations
biologiques : sérotonine, dopamine… La couvaison aussi est
liée à des modifications de l’équilibre biologique ; histamine,
sérotonine dopamine…
Dépression et couvaison ont des facteurs héréditaires. Le manque de lumière ou la pénombre favorise le passage de l’état
de pondeuse à l’état de couveuse. Il favorise aussi les dépressions dites saisonnières liées à un manque d’ensoleillement.
La luminothérapie est utilisée en aviculture comme en psychiatrie. La couvaison chez les volailles en général et les dindes en
particulier pause des problèmes économiques importants. Sa
prévention pause des difficultés multiples. La dépression en
psychiatrie constitue un problème de santé mentale. Cet article
voudrait attirer l’attention sur un éventuel modèle animal de
dépression. Il pourrait contribuer à recherche dans les deux
secteurs : psychiatrie biologique et aviculture.
PO 013
LE 5-HTTLPR INFLUENCE LA RÉPONSE
AUX ANTIDÉPRESSEURS CHEZ LES FEMMES
DÉPRIMÉES
GRESSIER F. (1), BOUAZIZ E. (2), VERSTUYFT C. (2),
HARDY P. (1), BECQUEMONT L. (2), CORRUBLE E. (1)
(1) INSERM U669, Université Paris Sud, Service de Psychiatrie,
Assistance Publique – Hôpitaux de Paris, CHU de Bicêtre,
94275 LE KREMLIN BICÊTRE, FRANCE
(2) Université Paris Sud, Service de Pharmacologie, Assistance
Publique – Hôpitaux de Paris, CHU de Bicêtre, 94275 LE
KREMLIN BICÊTRE, FRANCE
Introduction : Le transporteur de la sérotonine (5-HTT) est
une des principales cibles d’action de nombreux antidépresseurs (AD) (1). Par comparaison à l’allèle L, l’allèle court (S)
du gène du transporteur de la sérotonine (5-HTTLPR) a été
associé à une moindre efficacité des AD dans le traitement
des épisodes dépressifs majeurs (EDM) ; cependant des études de réplications ont montré des résultats contradictoires.
Hypothèse : Notre hypothèse est que ces différences pourraient être dues à une différence suivant le genre.
Patients et méthodes : 103 patients (74 femmes et 29 hommes)
hospitalisés pour un EDM nécessitant un AD ont été inclus dans
cette étude prospective, ouverte et naturaliste. La réponse aux
AD est définie comme une diminution de 50 % ou plus du score
à l’échelle de Hamilton 17-items (HAMD-17) après 4 semaines
de traitement. Compte tenu du caractère récessif de l’allèle S,
les sujets ont été classés en 2 groupes : ceux porteurs du génotype SS (SS) et ceux porteurs du génotype LL ou LS (LL/LS).
Résultats : En comparaison avec le génotype LL/LS, le génotype SS est associé à une moindre efficacité des AD chez
les femmes (79 % vs 50 %, p = 0,03). Chez les hommes, il
n’a pas été retrouvé d’association avec le 5-HTTLPR. Cette
association retrouvée chez les femmes ne peut être expliquée par une différence dans les caractéristiques cliniques
ou démographiques de l’échantillon.
Conclusion : Nos résultats suggèrent un effet significatif du 5HTTLPR sur l’efficacité des AD chez les femmes déprimées,
mais non chez les hommes. Ils sont dans la continuité des
études montrant des différences selon le genre concernant
la fonction sérotoninergique (2). De plus amples recherches
sont nécessaires pour confirmer ces résultats préliminaires.
Références
1. Serretti A, Kato M, De Ronchi et al. 2007 Meta-analysis of serotonin
transporter gene polymorphism (5-HTTLPR) association with selective reuptake inhibitor efficacy in depressed patients. Mol Psychiatry
12, 247-257.
2. Perna G, Favaron E, Di Bella D et al. 2005 Antipanic efficacy of
paroxetine and polymorphism within the promoter of the serotonin
transporter gene. Neuropsychopharmacology 30, 2230-2235.
17
7e Congrès de l’Encéphale
PO 014
DÉPRESSION ET DOULEUR
DAARA S.
Liberal, ANNABA, ALGÉRIE
Le symptôme douleur fut de tout temps un signe important
associé à la dépression. Certains auteurs le considèrent même
comme un élément diagnostic de la dépression (H. Ey).
Les récentes études sur les dépressions et leur caractère
récidivant, ont insisté sur les symptômes rebelles et résistants aux différentes thérapeutiques, dont le syndrome physique douloureux arrive en tête.
Il est très souvent associé à la dépression, il peut déterminer
sa forme clinique, retarder son diagnostic par sa position centrale et constituer un facteur prédictif de sévérité et son caractère rebelle, un facteur prédictif de rechute.
La prise en compte du syndrome physique douloureux dans
la prise en charge d’un épisode dépressif devient primordiale.
Malheureusement les thérapeutiques actuelles semblent peu
efficaces sur le syndrome physique douloureux associé à la
dépression, et les récentes molécules mises sur le marché
comme la duloxétine n’a pas encore fait ses preuves.
Aussi la prise en charge doit être globale et la part de la psychothérapie et de la relation médecin malade devient déterminante.
On ne doit plus traiter un épisode dépressif majeur mais prendre en charge une personne humaine en souffrance.
PO 015
DÉPRESSION ET MÉDECINE TRADITIONNELLE
CHINOISE
GASSIOT A., MERGAUX D.
CH Sainte-Marie, RODEZ, FRANCE
Les auteurs de cette communication proposent un abord
transculturel de la dépression, vue au travers de la Médecine
Traditionnelle Chinoise (M.T.C.).
Loin de répondre à un effet de mode, il s’agit de « compléter »
l’intérêt croissant pour les comorbidités somatiques dans les
maladies dépressives.
En effet, l’originalité de la M.T.C. réside dans son paradigme
même qui stipule que toute atteinte émotionnelle, psychique
est d’abord « une blessure d’organe » dont la destinée symptomatique suivra une logique propre à l’individu, à sa constitution, à son histoire. De même, une affection d’organe fera
émerger une symptomatologie mentale spécifique. Aussi, la
M.T.C. éclaire et fonde d’emblée le polymorphisme des
tableaux cliniques observés.
La modernisation de la Chine, depuis les années 90, a permis
à l’Occident d’accéder à un corpus de connaissance, en suscitant parallèlement un intérêt croissant de sa médecine traditionnelle pour les troubles mentaux.
En présentant la dépression dans la M.T.C., nous proposons
de réfléchir sur le lien permanent entre trouble psychique et
trouble somatique dans le champ des maladies dépressives.
18
PO 016
L’ÉLECTROCONVULSIVOTHÉRAPIE
CHEZ LE SUJET ÂGÉ :
À PROPOS D’UN « ÉTAT DES LIEUX »
DANS LA MÉTROPOLE LILLOISE
VANHOUCKE-BOUTEILLE V. (1), VANHOUCKEBOUTEILLE V. (1), DODIN V. (2), LUCAS B. (3),
GOUDEMAND M. (3), ROCHE J. (4)
(1) EPSM-Lille-Métropole, ARMENTIÈRES, FRANCE
(2) Hôpital Saint Vincent de Paul, LILLE, FRANCE
(3) Hôpital Fontan-CHRU, LILLE, FRANCE
(4) Hôpital Gériatrique-CHRU, LILLE, FRANCE
La dépression du sujet âgé est une maladie fréquente, insuffisamment traitée souvent à l’origine d’une perte d’autonomie
rapide.
L’âge seul n’est pas une contre-indication à l’électroconvulsivothérapie (ECT) : la seule contre-indication absolue est
l’hypertension intracrânienne. La principale indication de
l’ECT chez le sujet âgé est la dépression.
D’après une revue de la littérature, l’utilisation de l’ECT chez
le sujet âgé par rapport aux antidépresseurs permettrait un
meilleur pronostic toutes comorbidités somatiques confondues. Elle reste cependant peu utilisée en France.
Notre étude a été réalisée dans les 2 services de psychiatrie
adulte de la métropole Lilloise qui peuvent réaliser des ECT.
Nous avons recherché les dossiers des patients âgés de plus
de 65 ans qui ont bénéficié d’une ECT entre 2002 et 2007.
Ces dossiers ont été analysés de façon rétrospective :
8 patients de plus de 65 ans ont bénéficié d’ECT.
L’épisode dépressif majeur est ici la principale indication de
l’ECT ce qui correspond aux données de la littérature. Dans
notre échantillon, l’amélioration clinique observée est majoritairement modérée à bonne. Dans les études, 60 à 90 %
des patients âgés obtiennent une amélioration modérée à
bonne après ECT.
7 patients sur 8 ont présenté une bonne tolérance à l’ECT,
ce qui correspond aux données de la littérature avec une
bonne tolérance de ce traitement, chez le sujet âgé, parfois
meilleure que celle des médicaments.
Dans notre étude, le pourcentage de la population âgée
dépressive bénéficiant d’ECT est faible et moins important
que celui retrouvé dans la littérature.
Plusieurs explications peuvent être avancées comme un
nombre de plages d’ECT limité, des contre-indications anesthésiques larges, une crainte d’effets indésirables notamment confusionnels dans cette population âgée fragile.
Des mesures préventives simples peuvent être mises en
place pour limiter ces risques confusionnels et mnésiques.
Une évaluation des fonctions cognitives pré et post-ECT
devrait être réalisée. Ces bilans permettraient de mieux évaluer l’impact de l’ECT sur les fonctions cognitives et de repérer les démences débutantes.
Malgré le faible échantillon de notre étude, on constate que
l’ECT garde sa place en psychogériatrie dans la prise en
charge des épisodes dépressifs majeurs.
Posters
PO 017
DÉPRESSION ET ANTIDÉPRESSEURS :
UNE REVUE DE LA PHYSIOPATHOLOGIE
SOUFIA M., RICHA S.
Hôpital psychiatrique de la croix, BEYROUTH, LIBAN
La théorie du déficit mono-aminergique a été remplacée
récemment par celle du dysfonctionnement de tout le système tri-aminergique de neurotransmetteurs où chaque
symptôme est associé hypothétiquement à une anomalie du
traitement de l’information dans un ou plusieurs des circuits
neuronaux mono-aminergiques aboutissant au niveau du
neurone post-synaptique à une expression génétique inappropriée. Les antidépresseurs modifient tous cette expression génétique en augmentant le taux de neurotransmetteurs
mais diffèrent les uns des autres par leurs propriétés pharmacologiques principales et secondaires.
Cette recherche de la littérature essaiera de détailler ces nouvelles théories en montrant l’association entre les symptômes
dépressifs, les régions cérébrales et les différents neurotransmetteurs. Par ailleurs, elle essaiera d’expliquer le mécanisme pharmacologique principal et les mécanismes secondaires soutenant l’efficacité et les effets secondaires des
antidépresseurs les plus fréquemment utilisés.
PO 018
DÉPRESSIONS LIÉES AU DEUIL IMPOSSIBLE
SOUKI H.
E.H.S Drid H OCINE, ALGER, ALGÉRIE
Les intervenants de santé mentale, dans leurs fonctions
d’aide et de soin, sont confrontés depuis deux décennies, aux
détresses multiples des victimes du terrorisme et des catastrophes naturelles, qui continuent d’endeuiller l’Algérie. Dans
ces contextes, la rencontre de mères et d’épouses de personnes portées disparues est particulièrement marquée par
un deuil rendu impossible. À travers trois vignettes cliniques,
nous tenterons d’illustrer le travail effectué, la place de la chimiothérapie, les nouveaux aménagements introduits, et
l’intégration des rituels communautaires et culturels, selon
l’approche systémique, dans le processus thérapeutique.
PO 019
VULNÉRABILITÉ DU SUJET ÂGÉ À LA DÉPRESSION
HADJ AMMAR M., MARRAG I., HAJJI K., KHAMMOUMA S.,
NASR M.
CHU, MAHDIA, TUNISIE
Introduction : La dépression de la personne âgée se caractérise par des inflexions séméiologiques favorisées par le vieillissement et par une atténuation de la symptomatologie d’où la
fréquence des formes torpides, paucisymptomatiques qui risquent d’être méconnues voire banalisées et par conséquent
sous-évaluées et maltraitées, et ce malgré une morbidité non
négligeable. Le présent travail avait pour objectifs d’évaluer la
symptomatologie dépressive et de dégager certains facteurs
de risque quant à la survenue des troubles dépressifs.
Patients et méthodes : Il s’agissait d’une étude transversale
effectuée à la consultation de psychiatrie du CHU de Mahdia
sur une période de 3 mois. 118 sujets âgés ont consulté, soit
11,6 % du nombre total de consultants. Seuls 93 patients
répondaient aux critères d’inclusion. Un questionnaire préétabli de 96 variables a été administré comportant l’évaluation psychiatrique multiaxiale selon le DSM IV et l’évaluation
psychométrique de la symptomatologie dépressive à l’aide
d’une échelle spécifique de dépression gériatrique (G.D.S).
Résultats : 56 % des consultants étaient du sexe féminin, la
moyenne d’âge était de 68,3 ans, la majorité des patients
(60 %) étaient mariés et 34,4 % bénéficiaient d’une couverture sociale. L’évaluation clinique a montré que les troubles
dépressifs étaient les plus fréquents (32,3 %) suivis des troubles somatoformes (19,4 %).
73,8 % des patients avaient au moins une pathologie organique associée et un facteur de stress a été retrouvé chez
58 % des cas. La moitié des patients présentaient une symptomatologie dépressive. L’approche analytique nous a permis de mettre en évidence que le sexe masculin, l’âge
avancé, le divorce, l’origine rurale, le bas niveau socio-économique, la présence d’une pathologie organique associée
et l’existence d’un facteur de stress étaient corrélés positivement avec la survenue des troubles dépressifs.
Discussion et conclusion : Intérêt d’un dépistage précoce et
d’une identification de facteurs de risques utiles à la prise en
charge de la dépression chez une population fragile et fragilisée qui posera de plus en plus de défis à notre société.
PO 020
COMPARAISON DE L’EFFICACITÉ DE DIFFÉRENTS
ANTIDÉPRESSEURS DANS LA NORMALISATION
DE LA PLASTICITÉ SYNAPTIQUE DANS LE CORTEX
PRÉFRONTAL APRÈS EXPOSITION AU STRESS
JAY T.M.
INSERM U894, PARIS, FRANCE
La physiopathologie des désordres liés au stress comme la
dépression majeure fait intervenir une réduction de la connectivité dans les régions frontales et hippocampiques et cet
effet peut être corrigé par des traitements aux antidépresseurs qui sont capables de renforcer certaines connexions
spécifiques. Cependant tous les antidépresseurs ne sont pas
identiques dans cette capacité de neutraliser les effets du
stress. Nous avons démontré que la tianeptine (10 mg/kg),
un antidépresseur connu pour stabiliser l’activité glutamatergique dans des conditions de stress bloque les effets inhibiteurs du stress sur la potentialisation à long terme (LTP)
induite au niveau du circuit hippocampe-cortex préfrontal
(Rocher et al., 2004 ; Spedding et al., 2005). À l’inverse, la
fluoxétine rétablit seulement partiellement les modifications
de LTP induites par le stress. Nous avons testé les effets de
deux autres antidépresseurs, l’imipramine et la venlafaxine,
un antidépresseur inhibiteur de la recapture de la sérotonine
et de la noradrénaline. Les rats sont exposés à un stress aigu
(30 min sur une plateforme surélevée) puis la LTP est induite
dans la région prélimbique du cortex préfrontal (CPF), 3 h
après la fin du stress. Nous montrons que l’administration
aiguë d’imipramine (10 mg/kg) ou de venlafaxine (10 mg/kg)
après le stress (injection aiguë 40 min avant la LTP) ne modi19
7e Congrès de l’Encéphale
fie pas significativement les effets négatifs du stress sur la
LTP. Nous avons étudié les mécanismes cellulaires sousjacents à la neuroplasticité qui est altérée lors du stress et
modifiée en présence d’un traitement antidépresseur Les
données actuelles montrent que la neutralisation des effets
négatifs du stress sur la plasticité préfrontale fait intervenir
la phosphorylation des récepteurs AMPA avec une certaine
spécificité pour quelques antidépresseurs (Qi et al., 2008).
La mise en évidence de ces effets bénéfiques des antidépresseurs qui s’accompagnent de changements cellulaires
dans certaines régions spécifiques du cerveau lors d’une
exposition à un stress ouvrent de nouvelles perspectives de
traitement plus efficace ou plus spécifique de la dépression.
PO 021
LE TROUBLE DYSPHORIQUE PRÉMENSTRUEL :
PRÉVALENCE ET FACTEURS ASSOCIES
ZAÂFRANE F., BEN LAMINE I., ATIG C., MRAD A.,
SAKOUHI M., FALEH R., GAHA L.
CHU, MONASTIR, TUNISIE
Introduction : Le trouble dysphorique prémenstruel (TDPM)
correspond à une forme sévère du syndrome prémenstruel
avec au premier plan des symptômes psychiatriques. Ses
caractéristiques essentielles sont une humeur dépressive,
une anxiété et une labilité émotionnelle marquées, ainsi
qu’une diminution de l’intérêt pour les activités, se manifestant pendant la phase lutéale et cessant dans la phase folliculaire du cycle menstruel.
Objectif : Déterminer la prévalence du trouble dysphorique
prémenstruel et les facteurs qui lui sont associés.
Matériel et méthodes : Une enquête épidémiologique rétrospective et prospective, a été réalisée au CHU de Monastir,
auprès d’un échantillon de 200 femmes en âge de procréer
durant la période d’avril 2002-septembre 2003.
L’évaluation s’est effectuée à l’aide d’un questionnaire explorant les caractéristiques sociodémographiques, anamnestiques, gynécologiques et obstétricales et environnementales,
la mesure du stress par l’échelle d’ajustement social de Holmes et Rahé et les attitudes envers les menstruations grâce
à l’échelle Menstrual Attitude Questionnaire (MAQ).
L’étude de la prévalence du TDPM a été menée à l’aide des
critères diagnostiques du DSM IV, associés à l’échelle Prémenstruel Assessement Form (PAF) pour l’évaluation rétrospective et à l’échelle Moos Distress Questionnaire (MDQ)
pour l’évaluation prospective.
Résultats : Le TDPM, était présent chez 5 % des femmes à
l’évaluation rétrospective et chez seulement 3 % à l’évaluation prospective.
Il avait une relation significative aux deux temps d’évaluation
avec le jeune âge, le niveau élevé de stress, et le vécu négatif
des menstruations.
Conclusion : Nos résultats soulignent la surévaluation du
TDPM aux études rétrospectives, montrent la faible prévalence du TDPM dans notre population d’étude, correspondant
aux limites inférieures des taux occidentaux rapportés dans
la littérature, et confirment la contribution des facteurs psy20
chosociaux, culturels et éducatifs dans le déterminisme de
cette forme affective de la symptomatologie prémenstruelle.
PO 022
QUALITÉ DE VIE CHEZ LES PATIENTS DÉPRESSIFS :
RÉSULTATS À 6 MOIS DE LA COHORTE FRANÇAISE
DE L’ÉTUDE FINDER
DANTCHEV N. (1), TCHERNY-LESSENOT S. (2),
BARAILLE L. (2), HAUTIN J. (2)
(1) Hôtel Dieu, PARIS, FRANCE
(2) Lilly France, SURESNES, FRANCE
Objectifs : Décrire l’impact de la douleur sur la qualité de vie
(QdV) chez des patients dépressifs français.
Méthodes : FINDER était une étude observationnelle européenne d’une durée de 6 mois pour évaluer l’évolution en
terme de QdV (SF 36, EuroQol), dépression et anxiété
(HADS), symptômes physiques (SSI) et douleur (EVA) dans
une population de patients ayant un diagnostic clinique de
dépression et débutant un traitement antidépresseur.
Résultats : Les 606 patients inclus en France par 57 psychiatres et 46 médecins généralistes étaient âgés de 45,6
± 13,0 ans, 69 % étaient des femmes et 39 % avaient eu un
épisode dépressif dans les 2 années précédentes. En se
référant au score de l’échelle d’auto-évaluation HADS supérieur à 11, 75 % des patients étaient classés comme « cas »
de dépression et 84 % comme « cas » d’anxiété.
51 % des patients ont évalué la sévérité globale de leur douleur (basée sur un seuil de 30 de l’échelle EVA) comme modérée à sévère, et pour 65 % d’entre eux aucune cause organique n’était rapportée. Au cours du suivi de 6 mois, les
patients français ont amélioré leur score composite physique
de la SF36 (46,8 ± 10,4 à 50,2 ± 8,3) et leur score composite
mental (20,2 ± 8,6 à 40,5 ± 12,3), leur indice d’état de santé
ED-5D (0,38 ± 0,28 à 0,75 ± 0,27) et l’EQ-5D EVA (39,9
± 20,0 à 71,4 ± 20,3). Les patients ayant une douleur modérée à sévère à l’inclusion avaient une qualité de vie altérée
sur le score composite de la SF 36, l’indice d’état de santé
EQ-5D et l’EQ-5D EVA à la fois à l’inclusion et au cours des
6 mois suivant le début du traitement. Au cours du suivi, les
patients français ont amélioré leur score HADS de dépression
(13,5 ± 4,6 à 5,5 ± 4,7) et d’anxiété (14,1 ± 3,5 à 7,2 ± 4,6).
Les patients ayant une douleur modérée à sévère avaient des
scores plus élevés à l’inclusion et moins d’amélioration de
l’HADS dépression et anxiété.
Conclusions : Plus de la moitié des patients français de cette
étude ont eu des douleurs associées à la dépression. Nous
avons observé que les patients ayant une douleur modérée à
sévère à l’inclusion ont eu une plus mauvaise évolution à la
fois sur la QdV et la réponse sur la dépression que les patients
ayant des douleurs minimes ou pas de douleur à l’inclusion.
PO 023
PRÉVALENCE DE LA DÉPRESSION CHEZ LE SUJET
ÂGÉ CONSULTANT EN MÉDECINE GÉNÉRALE
CHARFEDDINE F., ZOUARI L., ALLOUCH C., HACHICHA A.,
FEKI A., HACHICHA C., MÂALEJ M.
CHU Hédi Chaker, Service de psychiatrie, SFAX, TUNISIE
Posters
L’objectif de notre étude était de dépister la dépression chez
les sujets âgés consultant en médecine générale, quel que
fût le motif de consultation, et de mettre en exergue les facteurs associés.
L’étude était de type transversal, sous forme d’enquête réalisée auprès de 42 sujets âgés d’au moins 65 ans, ayant consulté dans une structure publique de soins de première ligne,
à Sfax en Tunisie, en octobre 2008.
Pour chaque consultant âgé, des données d’ordre sociodémographique, anamnestique et contextuel ont été recueillies.
Pour le dépistage de la dépression, nous avons utilisé le
« Gériatric Dépression Scale de Yesavage » (GDS), qui est
spécifique à la pratique gériatrique, et l’échelle « Hospital
Anxiety Depression » (HAD).
Résultats : L’âge moyen des patients était de 70,9 ans. Le
Sex-ratio (H/F) était de 0,7. Le niveau d’instruction n’était pas
le primaire pour 64,3 % des sujets. Tous les patients étaient
suivis pour une affection chronique ; une comorbidité a été
trouvée chez 85,7 %. Un facteur de stress social récent a été
signalé par 59,1 %.
La prévalence de la dépression était de 33,3 % à l’échelle GDS,
et de 35,3 % à l’échelle HAD. La dépression était statistiquement associée à un bas niveau socio-économique (P = 0,02),
à l’existence de handicap moteur ou sensoriel (P = 0,05) et à
la présence d’un facteur de stress récent (P = 0,014).
Conclusion : Notre enquête, auprès des sujets âgés consultant en médecine générale, a montré une prévalence élevée
de la dépression chez eux, et l’association de celle-ci avec
de mauvaises conditions somatique et vitale. D’où l’intérêt de
sensibiliser l’omnipraticien à ce problème et à l’utilité de l’utilisation d’échelles de dépistage de la dépression, d’autant
plus que celle-ci s’exprime très souvent, chez le sujet âgé,
par des plaintes somatiques.
PO 024
DÉPRESSION MAJEURE : SYMPTÔMES RÉSIDUELS
ET RECHUTES
CHENNOUFI L. (1), BEN SALAH K. (2), OUMAYA M. (2),
GHANMI L. (2), BOUZID R. (2)
(1) Service psychiatrie « F », CHU Razi, LA MANOUBA, TUNISIE
(2) Service psychiatrie, Hôpital Mohamed Tahar Maâmouri,
NABEUL, TUNISIE
Introduction : La question des symptômes résiduels de la
dépression est particulièrement importante : ces symptômes
sont considérés par certains auteurs comme étant les symptômes pré-morbides de rechutes.
L’objectif de ce travail est d’estimer la fréquence et la nature
des symptômes résiduels après 8 semaines de traitement
antidépresseur, d’évaluer le risque d’apparition ultérieure de
rechutes dépressives et de décrire les types de symptômes
résiduels les plus prédictifs de rechutes dépressives.
Matériel et méthode : Il s’agit d’une étude rétrospective descriptive et comparative qui a inclus les nouveaux malades
ayant consulté en 2006 pour un épisode dépressif majeur
(selon les critères du DSM IV), mis sous traitement antidépresseur et suivis en ambulatoire sur une période d’au moins
8 semaines. L’échantillon comprenait 75 patients. L’évaluation des symptômes résiduels était clinique.
Résultats : La fréquence des symptômes résiduels de
dépression après 8 semaines de traitement antidépresseur
était de 46,7 %. Les symptômes résiduels les plus fréquemment rapportés étaient les troubles du sommeil (54,4 %), suivis par l’asthénie et l’irritabilité à fréquence égale (34,3 %).
Parmi les facteurs associés aux symptômes résiduels, les facteurs de stress persistants étaient significativement davantage présents chez les patients avec symptômes résiduels
que chez les patients en rémission complète (p = 0,033).
Concernant les répercussions médico-sociales, les patients
ayant gardé des symptômes résiduels ont présenté ultérieurement un taux de rechutes dépressives significativement
plus important que les patients en rémission complète
(p < 0,05). Les symptômes résiduels les plus fréquemment
associés à l’apparition de rechutes dépressives étaient par
ordre de fréquence décroissante les troubles du sommeil suivis par l’asthénie puis par l’humeur dépressive.
Conclusion : La dépression avec symptômes résiduels est
une modalité évolutive fréquente. Elle constitue un pronostic
péjoratif particulièrement en termes de risques de rechutes.
D’où l’intérêt d’un dépistage de ces formes et d’une prise en
charge précoce et adaptée avec prescription médicamenteuse plus longue et recours si possible à une thérapie cognitivo-comportementale.
PO 025
LES ANTIDÉPRESSEURS DANS LE TRAITEMENT
DES TROUBLES DÉPRESSIFS MAJEURS
RÉCURRENTS
BEN HADJ KACEM N.
CHU Tahar Sfar, MAHDIA 5100, TUNISIE
Les dépressions, par leurs fréquences, constituent un problème
considérable de santé publique, d’autant plus que plus de 50 %
des sujets présentant un épisode dépressif majeur connaîtront
après guérison une récidive dans les 15 prochaines années.
Notre travail a pour objectifs d’étudier les caractéristiques de
la prescription des antidépresseurs dans les dépressions
récurrentes et la place des autres thymorégulateurs dans la
prévention des récidives.
Afin de répondre à ces objectifs, nous avons réalisé une étude
rétrospective menée au service de psychiatrie de CHU de
Mahdia, portant sur tous les malades hospitalisés répondant
aux critères diagnostiques « DSM IV » des troubles dépressifs majeurs récurrents, sur une période de 8 ans : de 15 mai
2000 au 15 mai 2008. Notre étude a concerné 33 patients
atteints de dépression récurrente.
Les patients étaient âgés de 47,5 ans et nous avons relevé une
prédominance féminine. Les principaux symptômes qui ont
motivé l’hospitalisation étaient essentiellement et par ordre
décroissant : tristesse de l’humeur, insomnie, tentatives de suicide (chez 27,3 % des sujets, soit 9 cas). Parmi les 9 suicidants, nous avons recensé 4 récidivants. Tous les patients ont
reçu un traitement antidépresseur pendant la phase aiguë, la
phase de consolidation et la phase prophylactique. Pendant
la phase aiguë, le traitement antidépresseur était le plus souvent associé à un traitement anxiolytique (91 % des cas) et à
un traitement neuroleptique dans 54,7 % des cas.
21
7e Congrès de l’Encéphale
21,2 % des sujets seulement ont reçu un thymorégulateur en
association. Pendant la phase de traitement prophylactique
et de prévention des récurrences, les thymorégulateurs ont
été prescrits chez 33,3 %.
Nous concluons sur l’opportunité de développer des programmes de santé publique, privilégiant des actions de formation des différents professionnels de santé impliqués dans
le diagnostic précoce et à la prévention des complications
évolutives d’un épisode dépressif majeur récurrent.
PO 026
DÉPRESSION DU SUJET ÂGÉ : ENQUÊTE AUPRÈS
DE 320 CONSULTANTS ÂGÉS EN PREMIÈRE LIGNE
BEN HADJ KACEM N.
CHU Tahar Sfar, MAHDIA 5100, TUNISIE
Les sociétés vieillissent et doivent résoudre de façon croissante les problèmes de santé dus au vieillissement. La
dépression est la pathologie mentale la plus fréquente dans
la population âgée mais son diagnostic reste souvent difficile
en raison de spécificités cliniques. Les résultats épidémiologiques sous-estiment la prévalence de cette pathologie chez
les personnes âgées.
Le présent travail a pour objectifs de dépister les sujets déprimés parmi les consultants âgés et d’avancer des hypothèses
sur les facteurs liés à la survenue de la dépression.
Nous avons mené une enquête transversale, réalisée au
niveau de neuf centres de santé de base du gouvernorat de
Mahdia sur une période de 6 mois (de mars à août 2005) ;
320 personnes âgées de plus de 60 ans répondant aux critères d’inclusion ont été retenues. La symptomatologie
dépressive a été dépistée à l’aide du test GDS (Geriatric
Depression Scale).
L’analyse des résultats a révélé une moyenne d’âge de
72,9 ans avec un sexe ratio de 0,48 ; une prédominance féminine de 67,2 % et une majorité de sujets mariés avec 51,6 %
des cas. L’évaluation psychométrique, en tenant compte de
la note seuil 15, a trouvé que 41,9 % des consultants âgés
présentaient une symptomatologie dépressive.
L’approche analytique nous a permis de relever que la survenue de la symptomatologie dépressive est corrélée positivement et essentiellement au sexe féminin, à l’âge avancé,
à la comorbidité à partir de trois maladies simultanées et aux
sentiments d’insatisfaction dans tous les domaines de la vie
personnelle.
Ce travail nous confirme la forte prévalence de la symptomatologie dépressive de la personne âgée et permet d’identifier
les facteurs liés à sa survenue.
PO 027
PRÉVALENCE DE LA DÉPRESSION
CHEZ LES ÉTUDIANTS DE LA FACULTÉ
DE MÉDECINE DE CASABLANCA-MAROC
MCHICHI ALAMI K., KADRI N., FARHAT R.,
BENCHEKROUNE W., KENDILI I., TOUNSI J., CHAHID I.,
JADID I., JADID I., RIAH N., SEDDIKI S., MOUSSAOUI D.
Centre Psychiatrique Universitaire CHU Ibn Rochd, CASABLANCA,
MAROC
22
La dépression est un trouble mental fréquent. L’Organisation
Mondiale de la santé prévoit qu’en 2020, elle constituera la
deuxième cause d’invalidité. Chez les étudiants en médecine, sa prévalence est estimée à 30,6 %. Plusieurs facteurs
contribuent à cette statistique : les étudiants en médecine
seraient moins capables de faire face aux tensions psychologiques engendrées par leur formation en tout cas pas capables de détecter les signes d’une dépression et attribuent souvent leurs symptômes aux exigences des études.
Objectif de l’étude : Déterminer la prévalence de la dépression
chez les étudiants de la faculté de médecine de Casablanca.
Méthodologie : Étude menée en 2008, type descriptive transversale incluant 1 000 étudiants. Le questionnaire préétabli
par les auteurs comportait deux parties. La première partie
incluant les caractéristiques socio-économiques, l’état de
santé mental antérieur, les habitudes toxiques ; la deuxième
partie du questionnaire est basée sur un entretien standardisé et structuré en utilisant le MINI DSM IV ainsi que l’évaluation du niveau de stress en utilisant l’échelle brève d’évaluation du stress de Cunji.
L’étude a été menée par les médecins résidents en psychiatrie. L’analyse statistique a été faite en utilisant le logiciel Epiinfo 6fr.
Résultat : Âge moyen 21,17 + 1,89 ans, la majorité étaient
célibataires, les deux tiers ont des antécédents de troubles
psychiatriques personnels ; un quart ont des habitudes toxiques (19,7 %).
La prévalence de l’épisode dépressif majeur était de 26,3 %,
avec un lien statistiquement positif au niveau de stress ainsi
qu’aux antécédents de troubles psychiatriques.
Conclusion : Les données recueillies à travers cette enquête
soulignent la nécessité de planifier des actions préventives
et curatives des troubles psychiques et des conduites à risque
de cette population par la mise en place des structures
d’accueil spécifiques et d’aide psychologique universitaire
notamment un Centre de Conseil Psychologique (CCP), voire
même d’instaurer une médecine préventive universitaire en
santé mentale. Toutes les universités devraient être incitées
à organiser un système pour la protection médicale de leurs
étudiants.
PO 028
DÉPRESSION DU SUJET ÂGÉ
BEN ABDELAZIZ I., GAFFARI O., ELLOUZE F., BEN ABLA T.,
MEZIOU O., JONHSON I., M’RAD M.F.
Hôpital Razi, MANOUBA, TUNISIE
Introduction : La dépression du sujet âgé est fréquente : elle
concernerait 10 à 15 % des personnes âgées. Pourtant elle
est souvent méconnue et insuffisamment traitée.
Dans ce travail on se propose de relever l’incidence de la
dépression parmi nos patients âgés hospitalisés et de noter
les particularités cliniques et thérapeutiques.
Matériel et méthode : Il s’agit d’une étude rétrospective qui
a porté sur les 8 dernières années (de janvier 2000 à
janvier 2008). Nous avons sélectionné les dossiers des
patients âgés de 60 ans et plus chez qui le diagnostic d’un
Posters
épisode dépressif majeur a été retenu selon la classification
du DSM IV.
Pour chacun de ces patients nous avons rempli une fiche
comportant des données sociodémographiques, cliniques et
thérapeutiques.
Résultats : La moyenne d’âge de nos patients est de
63,6 ans. On note la présence d’événements de vie dans
40 % des cas, de tentatives de suicide dans 6 % des cas.
L’existence d’une forme délirante a été notée dans 26,6 %
des cas, d’une dépression hostile dans 26,6 % des cas, d’une
forme pseudo-démentielle dans 6,6 % et d’une forme à prédominance somatique dans 3 % des cas.
Les antidépresseurs de type inhibiteurs de récapture de la
sérotonine ont été le plus souvent prescrits pour ces patients.
Discussion : La méconnaissance de la dépression chez le
sujet âgé pourrait être expliquée par la diversité et la particularité des manifestations cliniques à cet âge. L’humeur
dépressive est souvent remplacée par une irritabilité. Le
ralentissement, les troubles cognitifs et les plaintes somatiques sont souvent considérés comme normaux à cet âge :
ils ne motivent pas toujours une consultation.
Conclusion : La dépression chez de la personne âgée présente des particularités épidémiologiques, cliniques et thérapeutiques.
PO 029
RATIONNEL PHARMACOLOGIQUE
DE LA SUPÉRIORITÉ CLINIQUE DU ESCITALOPRAM
HADDJERI N.
Université Lyon 1, LYON, FRANCE
L’escitalopram (Seroplex®, l’énantiomère S du citalopram)
est le plus sélectif des inhibiteurs de recapture de la sérotonine (ISRS) [Mnie-Filali et al. Encéphale 2007]. Plusieurs études cliniques montrent que cette molécule présente une efficacité thérapeutique supérieure à celles de plusieurs autres
antidépresseurs [Kennedy et al., J Psychiatry Neurosci
2006]. De plus, l’efficacité du escitalopram a également été
démontrée dans le traitement des troubles anxieux chroniques comme les troubles obsessionnels-compulsifs [Stein
et al. Curr Med Res Opin 2007].
Chez l’animal, l’escitalopram présente aussi un effet antidépresseur supérieur et un délai d’action plus rapide que les
autres antidépresseurs testés. Par exemple, il s’avère être
l’ISRS le plus efficace dans le test de la nage forcée (test de
référence des antidépresseurs potentiels) et il inhibe l’activité
des neurones sérotonergiques (5-HT) du raphé dorsal du rat
avec une puissance 4 fois supérieure à celle du citalopram
ou de la paroxétine et 100 fois supérieure à celle de la fluoxétine [Lundbeck H. Data on file, El Mansari et al. Int J Neuropsychopharmacol 2005]. Une interaction singulière entre
l’escitalopram et le transporteur membranaire de la sérotonine (SERT) serait responsable de cette supériorité. En effet,
des études in vitro ont révélé l’existence d’au moins deux
sites de liaison distincts sur le SERT : un site primaire à haute
affinité ou site orthostérique, responsable de l’inhibition de la
recapture de la sérotonine (5-HT) et un site allostérique à
basse affinité qui module la liaison des ligands au site primaire. Ainsi, l’escitalopram, contrairement à la fluoxétine,
présente une haute affinité pour les 2 sites du SERT et sa
liaison au site allostérique renforcerait sa propre fixation au
site primaire et augmenterait l’efficacité de l’inhibition de la
recapture de la 5-HT [Chen et al. J Neurochem 2005]. Enfin,
il a été récemment suggéré que cette modulation allostérique
du SERT ferait intervenir les voies intracellulaires des protéines kinases C, lesquelles participent à la régulation de l’insertion membranaire du SERT.
En conclusion, une activation des deux sites du SERT serait
nécessaire pour obtenir l’efficacité antidépressive optimale
et serait donc responsable de la supériorité thérapeutique du
escitalopram.
PO 030
TROUBLES SEXUELS ET DÉPRESSION :
ÉTUDE DE VALIDATION DE LA VERSION
FRANÇAISE DE L’ÉCHELLE ASEX
BRIKI M., ANDLAUER O., HAFFEN E., SECHTER D.,
VANDEL P.
CHU de Besançon, BESANÇON, FRANCE
Depuis l’étude de Beck en 1967, on sait que les troubles
sexuels sont sur-représentés dans la population dépressive
par rapport à la population générale avec des proportions de
70 % et de 30 % respectivement, qui semblent rester stables
dans les études récentes. De plus, ces troubles occuperaient
la deuxième place dans les préoccupations des patients
déprimés. La littérature montre que les traitements antidépresseurs sont susceptibles d’aggraver ou de provoquer ces
troubles sexuels. Il s’agit alors de pouvoir repérer au mieux
ces troubles sexuels dans la dépression, au moyen d’outils
validés. Une des échelles d’évaluation classique est l’échelle
ASEX (Arizona Sexual Experience Scale). Cette échelle n’a
pas été validée en langue française.
Objectif : La présente étude tente de déterminer la validité
d’une adaptation française d’une échelle anglo-saxonne validée en 2000 par McGahuey et col., l’ASEX.
Matériel et méthode : Cette recherche a vérifié que la traduction française est restée fidèle aux notions mesurées par
l’échelle originale. La validité de l’échelle a été testée par
comparaison entre un groupe de 19 patients déprimés
(d’après DSM IV-TR), et un groupe de 26 sujets témoins. Une
analyse descriptive des groupes a été réalisée, puis les données relatives aux différentes dimensions mesurées par
l’échelle ont été soumises à une analyse de variance
(ANOVA) suivies par des tests post-hoc (tests PLSD) pour
les résultats significatifs (p < 0,05) pour les deux groupes de
sujets. La spécificité, la sensibilité et les valeurs prédictives
positive et négative de l’ASEX ont été déterminées. La consistance interne de l’échelle a également été évaluée par une
analyse alpha de Cronbach.
Résultats : Les résultats retrouvés sont comparables à ceux
de l’étude de McGahuey et col.
Conclusion : L’adaptation française de l’ASEX semble être
un instrument valide pour mesurer les troubles sexuels chez
les patients déprimés.
23
7e Congrès de l’Encéphale
PO 031
RTMS ET DÉPRESSIONS RÉSISTANTES : ÉTUDE
PRÉLIMINAIRE DE L’ÉVOLUTION DES DIMENSIONS
CLINIQUES ET DES PERFORMANCES COGNITIVES
LHOMMÉE E., WAUQUIEZ G., POLOSAN M., BUIS C.,
GOETZ J., HOLTZMANN J., VERMETTEN M., SZEKELY D.,
BOUGEROL T.
CHU de Grenoble, GRENOBLE CEDEX 09, FRANCE
Introduction : L’efficacité de la rTMS dans le traitement des
dépressions résistantes est de moins en moins controversée.
Les cures de rTMS ont peu d’effet sur les fonctions cognitives
(Verdon, 2004), pourtant souvent altérées dans les troubles
dépressifs (Fossati, 2002). L’étude fine des fonctions exécutives, de la motivation et de la prise de plaisir, qui sont sous
la dépendance des systèmes fronto-limbiques potentiellement modulés par la rTMS, pourrait nous permettre de dégager un profil cognitif/émotionnel de patient répondeur. Du fait
de son effet pro-dopaminergique (Keck, 2002), la rTMS pourrait notamment améliorer la dimension apathique plus facilement que les autres dimensions (Berridge, 1998).
Méthode : 14 patients dépressifs résistants ont suivi une cure
de rTMS. Ils sont stimulés soit au niveau du cortex PF-G à
10 Hz (n = 8), soit au niveau du cortex PF-D à 1 Hz (n = 6).
L’évaluation est composée de tests des fonctions exécutives
(inhibition, rapidité, flexibilité mentale, acquisition d’automatismes, conceptualisation), et d’auto-évaluations de l’apathie
(Starkstein, 1992) et de l’anhédonie (Loas, 1996). L’échelle
MADRS mesure la sévérité de la dépression. Les évaluations
ont lieu avant le début de la cure et à la 20e séance. Le test
statistique de Wilcoxon a été utilisé, avec un seuil placé à 0,05.
Résultats : Le score moyen de MADRS chute significativement, de 30,9 ± 7,2 à 14,8 ± 8 (p = 0,001). 9 patients sont
répondeurs à la 20e séance, dont 3 en rémission. Les scores
d’apathie s’améliorent (p < 0,05), mais pas les scores d’anhédonie. Au niveau cognitif, seul le test de Stroop est amélioré,
les patients étant plus rapides uniquement dans la condition
interférence (p < 0,05), et commettant moins d’erreurs en
dénomination (p < 0,05).
Discussion : Sous l’effet de la rTMS, on observe dans les
dépressions résistantes une amélioration de la sous-composante apathique, sans modification de l’hédonie. Cela conforte l’hypothèse du mécanisme pro-dopaminergique de la
rTMS. Au niveau cognitif, seul le processus d’inhibition exécutive est amélioré. Il est important de poursuivre ces recherches en utilisant des essais cliniques mieux contrôlés. Nous
prévoyons de comparer les patients répondeurs et non
répondeurs sur ces variables en vue d’isoler un profil de
patients répondeurs.
PO 032
EFFETS COGNITIFS ET ÉMOTIONNELS DE LA SCP
À HAUTE FRÉQUENCE DE L’AIRE CINGULAIRE 25
DANS LA DÉPRESSION RÉSISTANTE
POLOSAN M., LHOMMÉE E., WAUQUIEZ G.,
CHABARDES S., SEIGNEURET E., BENABID A.L.,
BOUGEROL T.
CHU de Grenoble, GRENOBLE CEDEX 09, FRANCE
24
Introduction : L’efficacité de la SCP de l’aire cingulaire 25
dans les troubles dépressifs résistants a déjà été étudiée
(Mayberg et al., 2005) et tend à prouver l’intérêt de cette technique thérapeutique. L’aire cg 25 interviendrait dans la régulation des interactions fronto-limbiques impliquées dans la
dépression, son dysfonctionnement retentissant sur l’activité
des différentes régions corticales et sous-corticales impliquées dans les symptômes cognitifs et thymiques de la
dépression (Mayberg et al., 1999).
Le mécanisme d’action de la SCP dans la dépression résistante n’est pas élucidé, en particulier son action modulatrice
sur les circuits cortico-sous-corticaux sous-tendant les interactions cognitives et émotionnelles.
Objectif : Évaluation des changements émotionnels et cognitifs dans la dépression résistante traitée par SCP de l’aire cg25.
Méthodes : Mesure comparative des fonctions exécutives et
mnésiques et du biais attentionnel dans le traitement de
l’information émotionnelle et de l’état thymique avant la chirurgie et après 2 mois de SCP chez une patiente souffrant
d’un trouble dépressif récurrent résistant.
Résultats : Une amélioration significative des fonctions exécutives (TMT, Stroop, empan envers, CPT II) et mnésiques
(rappel libre-test Hopkins) et une régression du biais attentionnel (Stroop émotionnel, mémoire de mots connotés,
reconnaissance d’émotions faciales) ont été notées sans
modification significative et durable de l’état thymique pendant la durée d’évaluation.
Discussion et conclusion : L’effet de la SCP sur la composante cognitive et thymique de la dépression suit une cinétique différente avec un impact cognitif qui précède l’amélioration thymique. L’évolution différentielle souligne que les
troubles cognitifs ne sont pas secondaires aux troubles thymiques mais plutôt sous-tendus par des circuits fronto-souscorticaux différents.
PO 033
ÉLECTROCONVULSIVOTHÉRAPIE
DANS LA DÉPRESSION CHEZ LE SUJET ÂGÉ :
INFLUENCE DE L’ÂGE DE DÉBUT DE LA MALADIE
DARDOUR A. (1), DARDOUR A. (1), PLAZE M. (2),
GALLARDA T. (2), OLIÉ J.P. (2), LÔO H. (2)
(1) CHU Farhat Hached, SOUSSE, TUNISIE
(2) CHU Sainte-Anne, PARIS, FRANCE
Introduction : La dépression est le trouble psychiatrique le
plus fréquent chez la personne âgée et souvent reconnue tardivement et insuffisamment traitée. Plusieurs auteurs ont rapporté que la dépression à début tardif est associée à une plus
grande comorbidité somatique et à une fréquence plus élevée d’intolérance et de résistance aux psychotropes, favorisant l’utilisation préférentielle de l’électroconvulsivothérapie.
Objectifs : L’objectif principal de cette étude est de déterminer
s’il existe une différence de fréquence du recours au traitement par électroconvulsivothérapie entre la dépression à
début tardif et à début précoce chez le sujet âgé.
Le second objectif est de comparer les facteurs cliniques et
démographiques qui différencient la dépression du sujet âgé
à début tardif de la dépression du sujet âgé à début précoce.
Posters
Méthodologie : Il s’agit d’une étude rétrospective portant sur
les patients de 60 ans et plus qui ont été hospitalisés pour
un épisode dépressif majeur répondant aux critères diagnostiques de trouble dépressif majeur récurrent (DSM IV) dans
le service hospitalo-universitaire de santé mentale et de thérapeutique du centre hospitalier Sainte-Anne à Paris. La
période d’étude s’étale de janvier 2006 à juillet 2007.
35 patients ont été regroupé et répartis en deux sous groupes
en fonction de l’âge de début du premier épisode dépressif
(âge seuil = 60 ans ; groupe I : dépression à début tardif et
groupe II : dépression à début précoce).
Résultats : Aucune différence statistiquement significative
n’a été mise en évidence entre les groupes concernant la prévalence du traitement par ECT ainsi que le nombre moyen
de séances reçues et la poursuite ou non du traitement de
l’épisode index par des ECT de maintenance. L’intervalle
entre les séances d’ECT était significativement plus long
chez les patients du groupe I que chez les patients du groupe
II. Une comorbidité cardio-vasculaire, somatique autre et des
anomalies à l’imagerie cérébrale étaient significativement
plus fréquentes chez les patients du groupe I que chez les
patients du groupe II.
Conclusion : L’hypothèse de la différence étiologique de la
dépression à début tardif avancée par plusieurs auteurs,
sous-tendue par une pathologie cérébrale organique, est
supportée par les résultats de cette étude.
PO 034
INTÉRÊT D’UNE ASSOCIATION CIBLANT
L’ENSEMBLE DES VOIES DE NEUROTRANSMISSION
DANS LA DÉPRESSION RÉSISTANTE :
À PROPOS DE DEUX CAS
MAURAS T. (1), GAILLARD R. (1), MOUAFFAK F. (1),
GAY C. (2), CUCHE H. (2), LÔO H. (1), OLIÉ J.P. (1)
(1) Centre Hospitalier Sainte-Anne, PARIS, FRANCE
(2) Clinique du Château, GARCHES, FRANCE
Les stratégies d’augmentation d’un traitement antidépresseur dans la dépression résistante insistent sur l’intérêt de
traitements additifs en cas d’échec du switch pour antidépresseur d’une classe différente : adjonction de lithium ou
d’autres thymorégulateurs, de neuroleptiques atypiques, de
buspirone, d’hormones thyroïdiennes et surtout d’un antidépresseur agissant sur une autre voix mono-aminergique.
Dans le domaine des maladies infectieuses, la résistance aux
agents pathogènes a amené à définir l’effet synergique de
plusieurs traitements. Par exemple, dans le cadre de l’infection à VIH, l’intérêt d’associer l’ensemble des traitements antirétroviraux qui ont des modes d’action et des cibles distinctes
s’est révélé indispensable pour réduire efficacement la multiplication virale (protocoles HAART).
Nous rapportons l’efficacité d’une telle stratégie chez deux
patients souffrant de mélancolie résistante. Chez ces deux
patients, les antidépresseurs en monothérapie ou en bithérapie (impliquant aussi bien les tricycliques ou assimilés que
les IRSNA et les IRS), associés à des traitements thymorégulateurs (lithium, lamotrigine) et neuroleptiques atypiques
(olanzapine, aripiprazole, clozapine) étaient restés inefficaces. L’électroconvulsivothérapie (jusqu’à 30 séances dans
un cas et 72 séances dans l’autre) n’avaient eu qu’un effet
limité, de même que la stimulation magnétique transcrânienne (TMS).
Nous avons observé dans les deux cas une rémission complète en moins de 6 semaines avec un traitement ciblant la
voie sérotoninergique, la voie noradrénergique, la voie dopaminergique, et la voie morphinique associé aux effets booster
du lithium (escitalopram-miansérine-aripiprazole-laudanumlithium dans le premier cas, amitriptyline-miansérine-bupropion-rispéridone-laudanum-lithium dans le second cas). La
quasi-totalité des traitements prescrits l’avaient été au préalable en mono-, bi- ou trithérapie, mais jamais avec une telle
association. Ces deux cas soulignent l’intérêt potentiel
d’associations médicamenteuses ciblant de façon extensive
l’ensemble des voies de neurotransmission accessibles.
PO 035
ÉPISODE DÉPRESSIF MAJEUR CHEZ L’ADULTE :
POIDS DES ÉVÉNEMENTS DE VIE
RABAH Y., ZAGHDOUDI L., HALAYEM DOUIB S.,
BEN BECHIR M., BEN AMMAR M., LABBÈNE R.
Hôpital Razi, LA MANOUBA, TUNISIE
Objectif : Les événements de vie ont été incriminés en tant
que facteurs précipitants de la dépression. Les études précédentes ont mis en évidence des événements de vie ayant
une forte corrélation avec la dépression tels que : le décès
dans la famille, les difficultés de couple et les difficultés professionnelles. Notre travail se propose d’identifier les événements de vie ainsi que leurs caractéristiques durant les deux
années précédant le début de l’épisode dépressif dans le contexte culturel tunisien.
Méthodologie : Il s’agit d’une étude cas-témoins. Le recrutement des patients a été conduit dans la consultation du service de psychiatrie C de l’hôpital Razi de La Manouba. Les
sujets contrôlés ont été recrutés dans un centre de santé de
base. Les patients souffrant d’un épisode dépressif majeur
selon les critères du DSM IV ont été évalués. Ont été exclus
de l’étude les patients souffrant d’un trouble schizo-affectif
ou d’une dépression secondaire à une affection organique,
les patients présentant un abus de substances et des troubles
cognitifs. Les sujets contrôles ont été appariés selon le sexe
et les paramètres sociaux au groupe des patients. Pour tous
les participants ont été recueillis les données épidémiologiques, les antécédents familiaux, personnels ainsi que les
données thérapeutiques. Le questionnaire d’événements de
vie d’Amiel-Lebigre a été utilisé.
Résultats : 150 patients souffrant d’un épisode dépressif
majeur et 150 sujets contrôles ont été évalués. Les événements de vie étaient significativement plus fréquents dans le
groupe des patients (p = 0, 00). Les événements de vie précipitants les plus fréquents étaient : le décès dans la famille
(34, 43 %), les difficultés de couple (28,5 %), les problèmes
professionnels (12,58 %), et la dette (10,66 %).
Conclusion : Nos résultats, intéressant la population tunisienne, sont superposables à ceux rapportés dans la littérature.
25
7e Congrès de l’Encéphale
PO 036
LE RÉCEPTEUR 5HT1A DE LA SÉROTONINE
DANS DÉPRESSION – UNE ÉTUDE EN TEP
AVEC LE 18F-MPPF
HOLTZMANN J. (1), LOTHE A. (2), POULET E. (3),
D’AMATO T. (3), RYVLIN P. (2), POLOSAN M. (1),
BOUGEROL T. (1)
(1) CHU Grenoble, LA TRONCHE, FRANCE
(2) CERMEP, BRON, FRANCE
(3) Centre Hospitalier Le Vinatier, BRON, FRANCE
Le rôle du récepteur de type 1A de la sérotonine (récepteur
5HT1A) a été mis en évidence dans la physiopathologie de la
dépression grâce à des études post-mortem chez des patients
déprimés. Plus récemment, des études en Tomographie
par Émission de Positrons (TEP) utilisant le radiotraceur
[11C]WAY-100635 ont montré une diminution des récepteurs
5HT1A chez les patients dépressifs non traités. L’intérêt du
29-méthoxyphényl- (N-29-pyridinyl)-p-18F-fluoro-benzamidoéthylpipérazine (18F-MPPF), un nouvel antagoniste du
récepteur 5HT1A possédant une affinité identique à la sérotonine à la différence du WAY-100635, a été démontré dans
différentes pathologies, tant chez l’animal que chez l’homme.
L’objectif de cette étude est d’explorer le potentiel de liaison
(BP) du récepteur 5HT1A par le 18F-MPPF chez des sujets
souffrant de dépression sévère non traités.
6 patients ont été inclus (5 femmes, âge médian 59 ans), répondant aux critères du DSM IV pour un épisode dépressif majeur
(MADRS score > 40, patients unipolaires ou bipolaires). Une
période d’exclusion des traitements sérotoninergiques a été
faite avant la réalisation des examens d’imagerie. Les examens
des patients ont été comparés à ceux de 14 témoins appariés
pour l’âge et le sexe. Les cartes paramétriques de BP résultant
de ces comparaisons ont été analysées avec SPM2.
Comparés aux témoins, on retrouve chez les patients dépressifs une diminution dans :
– le gyrus parahippocampique avec extension au cortex
mesio-temporal bilatéral (Z = 5,81, p < 0,001, k = 7250,
– 28/– 30/– 16 ans Z = 5,54, p < 0,001, k = 6078, 30/– 26/– 18) ;
– le cortex cingulaire (Z = 5,17, p < 0,001, k = 7545, 4/40/0).
On retrouve une augmentation du BP dans le cervelet
(Z = 5,30, p < 0,001, k = 1101, – 12/– 56/– 28).
À notre connaissance, il s’agit de la première étude du récepteur 5HT1A dans la dépression utilisant le radiotraceur 18FMPPF. La baisse très significative du potentiel de liaison du
récepteur 5HT1A dans le système limbique retrouvée ici est
en rapport avec les données de la littérature et confirme son
implication dans la physiopathologie dans la dépression. Les
vastes diminutions observées avec le 18F-MPPF par rapport
à celles observées avec le WAY-100635 pourraient refléter
un avantage du premier radiotraceur sur le second dans
l’étude de la dépression.
PO 037
DÉPRESSION ET CONDUITES SUICIDAIRES : ÉTUDE
CAS-TÉMOIN, À PROPOS DE 50 SUICIDANTS
MASMOUDI J., ELLEUCH E., MNIF L., TRABELSI S.,
AYEDI N., JAWA A.
26
CHU Hedi Chaker, SFAX, TUNISIE
Introduction : Les conduites suicidaires représentent un problème majeur de santé publique, surtout chez les jeunes.
La dépression constitue la cause psychiatrique la plus fréquente. Elle péjore l’issue psychosociale et s’accompagne
de plus de récidives suicidaires.
L’objectif de notre étude a été de déterminer la prévalence de
la dépression chez les suicidants et de la comparer à celle des
non suicidants et de mettre en exergue les facteurs associés.
Matériels et méthodes : Notre étude a été prospective, descriptive et comparative de type cas-témoin.
Elle comportait deux groupes :
Un groupe de référence (les cas), comportant cinquante suicidants qui ont été admis au service SAMU à l’hôpital Habib
Bourguiba à Sfax.
Un groupe témoin composé de cinquante sujets sains, sans
antécédents psychiatriques ni de tentative de suicide, et
appariés selon l’âge, le sexe, la profession ou le niveau scolaire et la situation matrimoniale.
Pour l’évaluation de l’intensité de la dépression, on a utilisé
l’échelle de dépression de Montgomery et Asberg (MADRS).
Résultats : L’âge moyen des suicidants a été de 23,1
± 7,06 ans.
54 % des suicidants ont été déprimés selon l’échelle MADRS,
contre 12 % pour les témoins. Cette différence a été statistiquement significative.
La moyenne des scores à l’échelle de dépression MADRS a
été de 21,66 pour les suicidants et de 9,16 pour les non suicidants. Cette différence des moyennes entre les deux groupes a été statistiquement significative.
Les facteurs corrélés de façon significative à la dépression
chez les suicidants ont été : le sexe masculin, les non célibataires, le chômage, le bas niveau socio-économique, les
conduites addictives, les ATCD psychiatriques ou de tentative de suicide.
Discussion et conclusion : Dans notre étude la prévalence
élevée de la dépression chez les suicidants peut être expliquée par les caractéristiques sociodémographique de notre
population et le caractère sérieux de la tentative de suicide
nécessitant l’admission dans le service de SAMU.
La conduite suicidaire, constituerait un moment opportun
pour le dépistage de la dépression afin d’instaurer une thérapeutique efficace et de prévenir le risque de récidive.
PO 038
INTÉRÊT D’UNE MÉTHODE DE LOCALISATION
AUTOMATIQUE DE LA CIBLE NEURO-ANATOMIQUE
DANS LA DÉPRESSION POUR L’UTILISATION
DE LA TMS
MILLET B.
Université Rennes 1, RENNES, FRANCE
Dans la dépression, la stimulation magnétique transcrânienne (TMS) est un traitement ayant montré une efficacité
qui s’accroît parallèlement à la connaissance des paramètres
de stimulation. La cible de stimulation, un de ces paramètres
Posters
de stimulation, reste mal localisée : avec la méthode empirique, nous avons montré que le cortex préfrontal dorsolatéral
(CPFDL) était localisé de manière approximative présentant
différentes sources d’imprécision : les variations anatomiques interindividuelles, le repositionnement du bonnet à chaque séance, la variabilité inter expert dans le repérage de la
cible (Nauczyciel et al., submitted). Ces sources d’imprécision ont pu être quantifiées et corrigées grâce à un système
de neuronavigation développé dans le cadre d’une collaboration entre le service hospitalo-universitaire de psychiatrie
de Rennes et l’unité/projet VisAGes U746 INSERM/INRIA.
Ce système de neuronavigation permet donc un repérage
individualisé du CPFDL, fiable, précis et reproductible.
Un tel système présente des limites : il nécessite l’expertise
d’un neuro-anatomiste pour localiser sur l’IRM du patient le
CPFDL. Notre équipe a démontré qu’un clinicien, même
formé par un expert en neuro-anatomie (Nauczyciel et al. en
préparation) ne pouvait localiser de manière aussi précise et
reproductible le CPFDL que l’expert en neuro-anatomie.
Ainsi, une méthode de localisation automatique de la cible a
été développée pour s’affranchir de l’expertise du neuro-anatomiste sans perte de précision ni de reproductibilité. Une
étude est actuellement en cours pour rechercher le gain thérapeutique apporté par la neuronavigation dans le traitement
de la dépression. En outre, l’outil de la neuronavigation associé à la rTMS devrait contribuer à améliorer les connaissances physiopathologiques sur la dépression.
PO 039
DÉPRESSION ET DOULEUR
ALMECHECHTI K. (1), EL HAMAOUI Y. (2), SBAI S. (2),
MOUSSAOUI D. (2)
(1) CHU Ibn Rochd, CASABLANCA, MAROC
(2) Centre Psychiatrique Universitaire, CASABLANCA, MAROC
La douleur est un symptôme rapporté très fréquemment par
les personnes souffrant de dépression. C’est un symptôme
physique de la dépression, dont les plus connus sont les troubles du sommeil et de l’appétit.
Cette association de symptômes psychiques et corporels est
liée au fait que le traitement des informations douloureuses
et la régulation de l’humeur ont lieu dans les mêmes aires
cérébrales et utilisent des voies nerveuses communes.
L’objectif de notre travail est d’évaluer la fréquence de la douleur parmi un large échantillon de sujets dépressifs et leur perception du lien entre ce symptôme et leur maladie dépressive.
Sujets et méthode : C’est une étude transversale réalisée au
Centre Psychiatrique Universitaire Ibn Rochd à Casablanca.
Deux cents patients, avec diagnostic de trouble dépressif
majeur selon les critères du DSM IV, ont accepté de participer
à ce travail. L’intensité du trouble a été mesurée par l’échelle
Hamilton de dépression. Le fonctionnement social et professionnel a été évalué par l’Échelle Globale du Fonctionnement. Tous les patients ont rempli un questionnaire explorant
en plus des données sociodémographiques, la symptomatologie algique et sa perception.
Résultats : L’âge moyen de notre échantillon est de 35,5 ans.
65 % sont de sexe féminin, 47 % de notre échantillon rap-
portaient au moins un épisode dépressif dans les antécédents. 80 % des patients présentaient une douleur associée
à une dépression. Il s’agissait de cervicalgies dans 30,5 %,
de douleurs abdominales 25 % et de céphalées dans 11,5 %
des cas. 67 % des patients avaient déjà consulté un médecin
généraliste pour la symptomatologie douloureuse. Le score
moyen de l’échelle de la dépression de Hamilton (HDRS) était
de 18,1 et l’EGF de 50,6.
Conclusion : La douleur exprimée par les malades peut fausser le diagnostic de la dépression et ainsi être une des causes
de retard ou d’absence de diagnostic de la dépression. Ne
pas tenir compte de cette association a des conséquences
sur le diagnostic et le traitement de la dépression.
PO 040
LA DÉPRESSION CHEZ LES DIABÉTIQUES
SBAI S. (1), ALMECHECHTI K. (2), EL YAZAJI M. (2),
MOUSSAOUI D. (2), BATTAS O. (2)
(1) CHU Ibn Rochd, CASABLANCA, MAROC
(2) Centre Psychiatrique Universitaire, CASABLANCA, MAROC
Introduction : La dépression est une affection extrêmement
fréquente au cours du diabète. Cette fréquence pourrait atteindre 31 %. Pourtant ces états dépressifs sont méconnus une
fois sur deux. La dépression altère le fonctionnement et la qualité de vie et l’adhérence au traitement chez les diabétiques.
Le but de notre étude est d’évaluer la fréquence de la dépression chez les patients diabétiques et le retentissement de
celle-ci sur l’évolution et l’adhésion au traitement.
Méthodes : Cent patients diabétiques ont été recrutés au
niveau du Service d’Endocrinologie Diabétologie au Centre
hospitalier universitaire de Casablanca.
Le recueil des données sociodémographiques et les caractéristiques du diabète et de la dépression est fait par un hétéro
questionnaire. Le diagnostic de dépression a été posé grâce
aux critères DSM IV, l’intensité de la dépression a été évaluée
par l’échelle de dépression d’Hamilton (HDRS).
Nous avons fait une comparaison entre le groupe des patients
diabétiques dépressifs et le groupe de patients diabétiques
non dépressifs.
Résultats : L’âge moyen de nos malades est de 48 ans, 58 %
sont de sexe féminin et 85 % sont sans profession. Le diagnostic de dépression a été posé chez 37 % des patients. La
fréquence de la dépression est deux fois plus élevée chez les
diabétiques compliqués que ceux sans complication. Chez les
diabétiques dépressifs on constate une perturbation de l’équilibre glycémique plus marquée que chez les diabétiques non
dépressifs avec une mauvaise observance thérapeutique.
Chez plus de 80 % des diabétiques le diagnostic de dépression n’était pas détecté. Moins de 20 % des diabétiques avec
dépression prononcée sont sous traitement antidépresseur.
L’âge moyen de début du diabète est de 43 ans chez les
patients dépressifs et de 37,4 ans chez les patients non
dépressifs.
La dépression apparaît après l’apparition du diabète dans
90,9 % avec un âge moyen de début de dépression de
35,63 ans chez les diabétiques de type I et de 46,77 ans chez
les diabétiques de type II.
27
7e Congrès de l’Encéphale
Conclusion : L’association entre diabète et dépression est
fréquente ce qui augmente le risque de développer les complications du diabète. Dès lors, il convient de tout mettre en
œuvre pour dépister les symptômes de la dépression et commencer sa prise en charge dans les meilleurs délais.
PO 041
CRISE SUICIDAIRE : QUELLE APPROCHE
COGNITIVE ?
TEFAHI B.
EHS Errazi, ANNABA, ALGÉRIE
La crise suicidaire est un état d’insuffisance des moyens de
défense et de vulnérabilité qui place l’individu en situation de
souffrance et de rupture d’équilibre relationnel avec lui-même
et son environnement, s’accompagnant d’idées suicidaires
intentionnelles avec des manifestations de crise psychique.
L’approche cognitive de la crise suicidaire consiste à faire
prendre conscience au sujet des effets nocifs de ses croyances irrationnelles qui accompagnent sa dépression et à les
substituer par des idées positives pour faciliter son amélioration, afin d’affronter par palier les situations qui lui sont
insurmontables. Nous illustrerons notre intervention par des
vignettes cliniques pour discuter tous les paramètres qui nous
semblent importants dans la prise en charge psychothérapique de la crise suicidaire.
Mots clés : Approche cognitive ; Crise suicidaire ; Dépression ;
Prise en charge.
PO 042
LE SUICIDE EN ALGÉRIE : ASPECTS
PSYCHOLOGIQUES ET SOCIODÉMOGRAPHIQUES
(À TRAVERS DES AUTOPSIES PSYCHOLOGIQUES
À L’EST ALGÉRIEN (1995-2003))
BENABBAS M. (1), BENELMOULOUD O. (2), NEZZAL H. (3)
(1) Hospitalier, CONSTANTINE, ALGÉRIE
(2) EHS de Psychiatrie, CONSTANTINE, ALGÉRIE
(3) CHU – Institut de Biostatistiques, CONSTANTINE, ALGÉRIE
Il s’agit d’une étude épidémiologique des suicides à L’Est
Algérien (15 wilayas) à travers des autopsies psychologiques
(de 1995 à 2003) ou plusieurs variables ont été étudiées afin
d’établir un profil type du suicidant en Algérie. Les variables
étudiées sont : l’âge, le sexe, la profession, le lieu d’habitation, l’existence d’événements de vie, les antécédents psychiatriques et éventuellement des antécédents de TS, source
de renseignements (auprès de qui nous avons recueilli les
renseignements : père, mère, frère, sœur…) et le procédé utilisé pour le suicide. Au total nous avons recensé 1 263 cas
de suicide ayant un âge de 15 ans et plus survenus au niveau
des populations du nord-est Algérien durant la période de
1995 à 2003. La conclusion porte sur l’émergence de certaines variables pouvant être des facteurs de risque à savoir :
l’âge compris entre 30 et 45 ans, le sexe masculin, les difficultés financières sociales et surtout la mal vie, la présence
d’un diagnostic psychiatrique sur l’axe 1 du DSM IV et enfin
les difficultés d’accès aux soins primaires dans les zones
28
urbaines. Enfin les auteurs font ressortir les prévalences pour
100 000 habitants par wilaya et la prévalence moyenne pour
l’ensemble de l’est Algérien.
Mots clés : Autopsies psychologiques, Facteurs de risque ;
Prévention ; Suicides.
PO 043
NOS CONFRÈRES SUICIDÉS : LES MÉTHODES
UTILISÉES PAR LES MÉDECINS QUÉBÉCOIS
MOAMAÏ J. (1), GAGNÉ P. (2), BOURGET D. (3)
(1) Université de Montréal et Université d’Ottawa, GATINEAUQUÉBEC, CANADA
(2) Université, SHERBROOKE-QUÉBEC, CANADA
(3) Université, OTTAWA-ONTARIO, CANADA
Introduction : Même si les experts s’intéressent depuis longtemps au risque élevé de suicide chez les médecins, l’étendue de ce risque soulève toujours la controverse. On
apprend, notamment, qu’il y a plus de suicides mortels par
prise de médicaments chez les médecins que chez les nonmédecins. Le but de cette étude cas-témoins de type
« nested » était d’objectiver l’importance de cette méthode
dans une population québécoise.
Méthodologie : On a apparié les cas de 30 médecins suicidés
à ceux de 45 non-médecins suicidés (NMd) en fonction de
l’âge et du sexe. Pour tous ces cas, il a été établi par le bureau
du coroner en chef du Québec que les décès correspondaient
à des « suicides définitifs ». Deux psychiatres ont recueilli les
données par la méthode de l’autopsie psychologique. Seuls
les suicides par surdose de médicaments, par intoxication au
monoxyde de carbone et par noyade sont considérés comme
non violents ; les autres suicides sont considérés comme violents. Les données ont été analysées grâce à des mesures
descriptives non paramétriques.
Résultats : Quinze (50 %) de nos confrères suicidés se sont
donnés la mort par une méthode violente (vs 74 % pour NMd,
Risque Relatif = 0,51, IC : à 95 % : 0,27 à 0,96). En ce qui
concerne les moyens non violents, la surdose de médicaments (37 %) a été la méthode la plus utilisée (vs 13 % pour
NMd, Risque Relatif = 2,75, IC : à 95 % : 1,14 à 6,64).
Conclusion : Ces résultats montrent que les médecins se suicident davantage par surdose de médicaments que la population générale. Quelques pistes de réflexion sur la prévention du suicide chez les médecins seront proposées.
PO 044
TENTATIVES DE SUICIDE DU SUJET ÂGÉ :
SYNDROME DYSEXÉCUTIF, DÉMOTIVATION
ET PRISE DE DÉCISION
BOULDOIRES T.
CHI Clermont de l’Oise, CLERMONT, FRANCE
Les tentatives de suicide du sujet âgé sont un problème
majeur de santé publique. La présence d’un état dépressif
caractérisé et de dysfonctions exécutives ont été retrouvés
chez les suicidants âgés. Le concept clinique de Syndrome
Dépressif Dysexécutif [Alexopoulos] associe dépression,
Posters
dysfonctionnement exécutif et démotivation. Ce syndrome
spécifique de la personne âgée pourrait-il être un facteur de
risque de passage à l’acte suicidaire dans cette population ?
Par ailleurs, plusieurs études ont retrouvé que les sujets
suicidants entre 18 et 60 ans présentent une prise de décision impulsive et désavantageuse.
Nous posons l’hypothèse que les suicidants âgés dépressifs
présentent des dysfonctions exécutives, une démotivation et
une prise de décision altérée comparativement aux sujets
âgés dépressifs non-suicidants.
Une étude descriptive et comparative a été réalisée sur une
cohorte (N = 28) de patients âgés dépressifs de 60 ans et
plus, suicidant ou non, appariée sur l’âge (± 5 ans) et le sexe.
Les analyses statistiques (effectuées grâce au logiciel R) ont
consisté en des analyses bivariées pour chaque variable puis
des régressions logistiques.
Nous retrouvons que les suicidants âgés dépressifs présentent une différence statistiquement significative sur l’existence de déficits exécutifs (p = 0,017) et d’un certain degré
de démotivation (sans atteindre le niveau pathologique)
(p = 0,024) comparativement aux sujets âgés non-suicidants
de même âge (± 5 ans) et sexe. Il n’existe pas de différence
significative entre les deux groupes concernant la prise de
décision (p = 0,41).
Nous retrouvons une différence significative pour le niveau
de sévérité de dépression entre les deux groupes (p = 0,018).
Ainsi, l’existence d’un Syndrome Dépressif Dysexécutif avec
une dépression de faible intensité et un niveau de démotivation non-pathologique serait un facteur de risque de passage
à l’acte suicidaire chez les sujets âgés de 60 ans et plus.
La présence de ce syndrome pourrait diminuer la capacité
et la volonté de créer des solutions nouvelles et adaptées
dans un contexte dépressif lors de la survenue d’un événement émotionnellement fort.
Ces résultats préliminaires nécessiteraient d’être confirmés
sur un effectif plus important.
PO 045
LE SUICIDE… ET APRÈS ? ENQUÊTE PROSPECTIVE
SUR LE DEVENIR À 6 MOIS DE PATIENTS SUICIDANTS
FABRE I. (1), HAZEN C. (1), GOUREVITCH R. (1),
BOURDEL M.C. (1), GUILLIBERT E. (2)
(1) Hôpital Sainte-Anne, PARIS, FRANCE
(2) Hôpital Européen Georges Pompidou, PARIS, FRANCE
La prise en charge des patients suicidants est une priorité de
santé publique. Les trois secteurs de psychiatrie générale du
15e arrondissement de Paris participent au Service d’Accueil
et de l’Urgence (SAU) de l’Hôpital Européen Georges Pompidou (HEGP). Évaluer le suicidant est l’une des principales
tâches du praticien. Cependant, peu d’études prospectives
étudient le devenir au décours du passage à l’acte.
Objectifs : Identifier les caractéristiques associées au pronostic clinique et thérapeutique à court terme de suicidants,
à l’issue du passage au SAU de l’HEGP.
Matériels et méthodes : Enquête prospective de six mois.
Tout patient admis pour tentative de suicide (TS) est évalué
par un entretien clinique, dans les 24 heures suivant l’admission. Il n’y a pas d’évaluation psychopathologique standardisée. Avant la sortie, le patient donne son consentement
pour être recontacté. Six mois après l’évaluation initiale, il
reçoit un courrier de l’équipe de psychiatrie du SAU. Celuici peut choisir un contact téléphonique ou par courrier. Le
questionnaire recueille quatre paramètres : récidive suicidaire, hospitalisation(s) en psychiatrie, suivi spécialisé, traitement médicamenteux.
Résultats : 104 patients ont participé : 80 % ont une histoire
psychiatrique et près de la moitié ont déjà fait une TS. Le suivi
psychiatrique est de 60 % lors du premier contact, dont 30 %
sans psychotrope. Les principaux diagnostics incluent
dépression et troubles de personnalité. Deux tiers des
patients ne sont pas hospitalisés à l’issue de la TS, mais sont
le plus souvent adressés en psychiatrie de secteur. À six
mois, la moitié ont pu être recontactés : 10 % ont récidivé.
Les récidivistes ont plus d’antécédents psychiatriques, sont
tous suivis et traités en psychiatrie. Parmi eux, 60 % ont au
moins fait deux TS. Près d’un quart des patients non traités
au temps initial, le restent à 6 mois. Ceux qui n’ont pas
répondu ne diffèrent pas concernant caractéristiques sociodémographiques, antécédents psychiatriques, notamment
de TS, diagnostic et traitements.
Conclusions : Le taux de réponse proche de 50 % peut être
considéré comme correct. Nos données confirment celles de
la littérature, avec un risque de récidive suicidaire à 6 mois
de 10 %. Ceux qui ne sont pas suivis n’ont pas récidivé.
PO 046
SUICIDE CHEZ L’ENFANT ET L’ADOLESCENT :
DE L’IDÉE AU GESTE
OTHMAN S., HALAYEM S., RABAH Y., CHARFI F.,
BELHAJ A., BOUDEN A., HALAYEM M.
Hôpital Razi, LA MANOUBA, TUNISIE
Introduction : Les tentatives de suicide sont la 2e cause de
mortalité en France chez les 13-24 ans après les accidents
et constituent donc un problème de santé publique. Il n’y a
pas de donnée épidémiologique tunisienne sur les tentatives
de suicide en population générale et peu de travaux se sont
intéressés à ce sujet dans des populations cliniques.
Le but de ce travail : Évaluer les caractéristiques cliniques et
épidémiologiques des tentatives de suicides chez des adolescents tunisiens suivis en pédopsychiatrie.
Méthodologie : Il s’agit d’une étude rétrospective descriptive
portant sur les dossiers d’adolescents suivis ou hospitalisés
au service de pédopsychiatrie de l’Hôpital Razi entre
janvier 2005 et juillet 2008. Les patients âgés de 7 à 16 ans
ont été inclus s’ils avaient présenté des tentatives de suicide.
Ils ont bénéficié de la passation d’un questionnaire semistructuré, le Kiddie-sads, construit à partir des critères du
DSM IV. Les informations ont été recueillies à partir d’une
fiche préétablie s’enquérant des conditions socio-économiques et familiales, des antécédents personnels et familiaux,
des circonstances et de la gravité du geste et des suites de
la tentative de suicide.
Résultats : 35 dossiers ont été étudiés. Le groupe était constitué de 10 garçons et de 25 filles. L’âge moyen du groupe
29
7e Congrès de l’Encéphale
au moment de la tentative de suicide était de 13,45 ans avec
des extrêmes allant de 7 à 16 ans. Les moyens utilisés par
les filles étaient moins violents que ceux utilisés par les garçons. Une pathologie sous jacente (trouble de l’humeur, de
la personnalité, psychose) a été retrouvée dans 21 cas avec
une prédominance de dépression. Les tentatives de suicides
étaient répétées dans 5 cas. Les autres tentatives de suicides
s’étaient produites dans un contexte réactionnel et étaient
caractérisées par une impulsivité majeure. Les principaux
facteurs déclenchants étaient les conflits avec les parents ou
les échecs scolaires.
Conclusion : Dans ce groupe dominent les tentatives de suicide entrant dans le cadre de pathologies psychiatriques
expliqué par un biais de sélection. Les facteurs de risques,
les facteurs précipitants ainsi que les caractéristiques cliniques étudiées dans ce travail sont conformes aux travaux
antérieurs.
PO 047
DE LA PRÉVENTION DU SUICIDE ET
DE LA DÉPRESSION À LA PROMOTION
DE LA SANTÉ MENTALE EN CHARENTE
comme les détenus et les exclus, sans oublier les personnes
en milieu du travail.
Pour faciliter l’accès aux soins, des actions de formation au
repérage de la crise suicidaire sont proposées aux professionnels et bénévoles au contact de ces différentes populations.
La prévention du suicide est certes une mission du Plan
Régional de Santé mais chacun des représentants de la collectivité peut y participer par une meilleure prise en compte
des signes avant coureurs chez une personne en détresse
psychique.
PO 048
DÉTERMINANTS NEUROPSYCHOLOGIQUES
DU SUICIDE DU SUJET ÂGE
RICHARD-DEVANTOY S. (1), GALLARDA T. (2), ALLAIN P. (3),
GOHIER B. (1), BEAUCHET O. (4), LE GALL D. (3),
GARRÉ J.B. (1)
(1) CH Camille Claudel, LA COURONNE, FRANCE
(2) CPAM Centre d’Examens de Santé, ANGOULÊME, FRANCE
(1) Département de psychiatrie (Pr J.-B. Garré), CHU, ANGERS,
FRANCE
(2) Service Hospitalo-Universitaire (Pr J.P. Olié), CHS SteAnne, PARIS, FRANCE
(3) Laboratoire de Psychologie (UPRES EA 2646), Université,
ANGERS, FRANCE
(4) Département de Gérontologie clinique, CHU, ANGERS,
FRANCE
En France, chaque année, 11 000 personnes se donnent la
mort par suicide et environ 300 000 tentent de le faire.
Le suicide constitue un grave problème de santé publique qui
doit être pris en charge au niveau national, régional mais
aussi au niveau local.
Devant la sursuicidité en région Poitou-Charentes, la Conférence Régionale de 1996 a retenu comme priorité la prévention
du suicide en impulsant un Plan Régional de Santé qui se
décline dans notre département en une coordination territoriale.
Le Centre Hospitalier Camille Claudel (établissement public
en santé mentale) et le Centre d’Examens de Santé de la
Caisse Primaire d’Assurance-maladie de la Charente en sont
les chefs de projet.
Un Médecin psychiatre, un Médecin de santé publique superviseur et un coordonnateur (infirmier en santé mentale) constituent cette coordination et favorisent le regroupement des
professionnels de toutes les disciplines (sanitaire, social,
éducatif, judiciaire, sportif…) ainsi que des organismes professionnels concernés et intéressés par la problématique du
suicide sous tous ses aspects.
Impulser une dynamique de réseau pour agir plus efficacement, favoriser l’accès à l’information sur l’offre de prise en
charge sanitaire et sociale au niveau du département, mettre
en place des programmes de prévention, développer le repérage et la prise en charge précoce des personnes en souffrance psychique en font une stratégie de promotion de la
santé mentale.
Si le suicide figure parmi la première cause de décès chez
les jeunes âgés de 15 à 34 ans, la majorité des suicides concernent les adultes et les personnes âgées de 60 ans et plus.
Les populations ciblées sont donc les adolescents et les jeunes adultes, les aînés, leur famille et les sujets vulnérables
La France demeure l’un des pays industrialisés les plus touchés par le suicide, avec plus de 10 000 décès enregistrés
chaque année. Trente pour cent des décès par suicide surviennent après 64 ans (3 000 décès). Le sexe masculin, un
âge supérieur à 75 ans, la perte du conjoint ou le veuvage,
la maladie somatique, notamment source de handicap ou
de douleurs, les changements d’environnement, comme
l’entrée en maison de retraite ou une admission à l’hôpital,
l’absence de support social, l’isolement social et affectif, les
conflits interpersonnels et familiaux sont des facteurs de risque spécifiques de survenue d’idéations et de comportements suicidaires chez le sujet âgé de 65 ans et plus.
La majorité des sujets âgés se suicident dans un contexte
de dépression (Bartels et al., 2002 ; Turvey et al., 2002). La
dépression du sujet âgé est associée à des modifications et
des altérations du fonctionnement neuropsychologique
(Herrmann et al., 2007 ; Elderkin-Thompson et al., 2007 ;
Thomas et al., 2008 ; Fischer et al., 2008). Les altérations
des fonctions neuropsychologiques sont fréquentes avec le
vieillissement (Schröder et al., 1998 ; Lyketsos et al., 2002).
En outre, il a été récemment mis en évidence, chez des sujets
jeunes et suicidants, une association entre des altérations
neuropsychologiques, et des idéations et des comportements suicidaires. Un dysfonctionnement dans la prise de
décision chez des sujets non déprimés et avec antécédents
de tentative de suicide serait corrélé à un dysfonctionnement
émotionnel (Jollant et al., 2005). Un manque de flexibilité
cognitive, des difficultés à trouver des solutions alternatives
ont été mis en évidence chez des « jeunes » suicidants
(Marzuk et al., 2005). D’autres auteurs ont mis en évidence
un dysfonctionnement exécutif chez les sujets ayant un antécédent de tentative de suicide (Keilp et al., 2001) et chez les
sujets ayant des idéations suicidaires (Raust et al., 2007).
RIVIERE P. (1), CADET V. (2), ROUSSEAU M.J. (1)
30
Posters
Nous proposons d’effectuer un état des lieux sur les déterminants neuropsychologiques du passage à l’acte suicidaire
chez la personne âgée.
Mots clés : Dépression ; Fonctions exécutives ; Neuropsychologie ;
Personne âgée ; Suicide.
PO 049
SUICIDE ET RELIGION
TOUHAMI M., BENZINEB A., FIFANI F., OUANASS A.
Hôpital Arrazi, SALÉ, MAROC
Objectif : Jusqu’à ce jour, peu d’études ont étudié la relation
entre religion, suicide et tentative de suicide, et leurs résultats
sont peu concluants. Notre objectif est d’évaluer le rôle éventuel de la religion comme facteur protecteur contre le passage
à l’acte suicidaire au cours des dépressions.
Nous avons jugé ce travail important après la survenue de
certains faits divers, notamment le suicide d’un imam dans
sa mosquée.
Méthode : Étude prospective sur six mois, portant sur des
patients déprimés hospitalisés ou non, suicidaires ou suicidants, qui ont rapporté appartenir à une religion spécifique
ou décrits comme n’ayant aucune affiliation religieuse ; ont
été comparés leurs caractéristiques démographiques et cliniques et leur passage à l’acte.
À l’aide d’un questionnaire comportant :
– Un volet recueillant les caractéristiques sociodémographiques.
– Des questions fermées à choix multiples évaluant la religiosité.
– Les caractéristiques de la dépression selon le DSM IV-TR.
Résultats : En cours.
PO 050
SUIVI AMBULATOIRE PAR UN MÉDECIN TRAITANT
ET VERBALISATION DES IDÉES SUICIDAIRES
PRÉCÉDENTS UNE TENTATIVE DE SUICIDE
MINNER P., NEU D., PELC I., VERBANCK P.
CHU Brugmann U.L.B., BRUXELLES, BELGIQUE
Introduction : On évoque souvent l’importance d’un suivi thérapeutique dans les enquêtes sur le suicide. Nous avons
voulu vérifier le suivi ambulatoire précédent une tentative de
suicide (TS) chez des patients hospitalisés.
Méthodes : Sur une période d’observation de 9 mois (de
juin 2006 à mars 2007), 240 patients se sont présentés avec
une TS aux urgences d’un hôpital universitaire général. 34,2 %
(n = 82) de ces patients ont été hospitalisés et soumis à un
questionnaire structuré. 61 questionnaires ont pu être exploités.
Résultats : Nous avons constaté que 83,6 % des patients
interrogés étaient suivis par un médecin traitant généraliste
(MG) et parmi ceux-ci, 67 % déclaraient avoir suffisamment
confiance en leur MG pour lui parler de leurs difficultés affectives. Nous constatons néanmoins que 56 % disant avoir confiance en leur MG n’avaient pas verbalisé leurs idées suicidaires (IS) devant celui-ci. Parmi ceux qui ont su verbaliser
leurs IS à leur MG, 80 % s’étaient sentis tout à fait écoutés
et 60 % s’étaient sentis tout à fait aidés. Parmi les patients
qui n’avaient pas verbalisé leur IS, 15,8 % d’entre eux expliquaient une crainte de jugement du médecin traitant et
60,4 % une crainte de ne pas être écoutés. Seulement 25 %
des patients pensent que de toute façon le MG n’aurait pas
pu les aider. Dans un sous-échantillon de patients qui avaient
estimé leur TS comme impulsive et non préparée, on retrouve
seulement 44 % de patients n’ayant pas verbalisé leurs IS à
leur MG. Dans le groupe des patients déclarant n’avoir pas
suffisamment confiance en leur MG pour lui parler de difficultés d’ordre affectif, 30 % évoquaient des craintes d’être
jugés par le MG et 35 % évoquaient un manque de temps du
MG. 59 % toujours de ceux qui n’avaient pas suffisamment
confiance en leur MG étaient tout à fait d’accord ou plus ou
moins d’accord avec le fait que de toute façon le MG ne pourrait pas les aider. Par ailleurs on retrouve 94 % des patients,
déclarant n’avoir pas suffisamment confiance en leur MG, qui
n’avaient pas parlé de leurs IS à un autre professionnel.
Conclusion : La diffusion du message que la médecine générale, qui se doit être préventive et de première ligne, est aussi
une ressource pour aborder des IS n’est probablement pas
suffisamment soutenue à l’heure actuelle.
PO 051
DÉPRESSION, COMORBIDITÉ SOMATIQUE ET
SUICIDE CHEZ LE SUJET ÂGÉ : À PROPOS D’UN CAS
BEN LAMINE I., GAHA L.
Laboratoire de recherche LR05ES10, Service de psychiatrie,
CHU, MONASTIR, TUNISIE
Les problèmes liés au vieillissement physique et psychique
font le lit de la vulnérabilité du sujet âgé et l’exposent à des
conduites suicidaires de gravité variable.
Si dans les pays occidentaux l’avancement en âge constitue
un facteur de risque avec une mortalité suicidaire élevée, les
valeurs culturelles, traditionnelles, l’identité du groupe et le
respect accordé aux personnes âgées constituent à l’opposé,
dans la culture maghrébine, des facteurs protecteurs qu’il faut
préserver.
Les rares cas de suicide de personnes âgées dans le contexte maghrébin sont souvent sous-tendus par des troubles
psychiatriques dominés par la dépression, sous-diagnostiquée pour plusieurs raisons comme le caractère trompeur du
tableau clinique et la comorbidité fréquente.
Nous nous proposons d’illustrer ces divers aspects du suicide
du sujet âgé, à partir d’un cas de suicide par l’utilisation d’un
moyen violent, chez un homme âgé de 72 ans présentant une
dépression sévère et confronté à sa polypathologie somatique et à la réalité des multiples pertes occasionnées par son
vieillissement.
La signification et la psychopathologie de son acte suicidaire sont
analysées en comparaison avec les données de la littérature.
PO 052
LES TENTATIVES DE SUICIDE AU SERVICE
UNIVERSITAIRE PSYCHIATRIQUE DE FÈS
AARAB C.
Hôpital Ibn Al Hassan, FÈS, MAROC
31
7e Congrès de l’Encéphale
Introduction : Les tentatives de suicide sont des situations fréquentes en pratique clinique psychiatrique et aux urgences
médicochirurgicales.
Les connaissances autour de leur prévalence en population
générale au Maroc restent inconnues : il n’existe que des études sur des populations hospitalières.
Objectifs du travail : Estimer la prévalence des tentatives de
suicide chez la population consultante au centre universitaire
psychiatrique de Fès ; décrire les principales caractéristiques
sociodémographiques et cliniques des suicidants et préciser
les étiologies les plus fréquentes.
C’est une étude transversale menée sur 30 mois entre
mars 2006 et octobre 2008 portant sur l’ensemble des suicidants vus aux urgences du centre universitaire psychiatrique
Ibn Al Hassan de FÈS.
Résultats : On a recruté 92 suicidants d’âge moyen 28,7 ans,
dont 64 % femmes.
61 % étaient célibataires avec un niveau d’instruction médiocre (64 %) et un bas niveau socio-économique (61 %) et une
inactivité professionnelle (60 %).
Les principales étiologies : 35 % troubles de l’humeur ; 30 %
troubles psychotiques et 22 % troubles de personnalité.
Les médicaments représentent le moyen le plus utilisé dans les
tentatives de suicide (25,3 % des cas) en particulier les psychotropes (70 %), la défenestration (21 %) et la pendaison (12,6 %).
La population des psychotiques est à risques d’usage de
substances (p = 0,02) et a plus souvent eu recours aux
moyens violents (p = 0,04).
Les résultats de notre travail sont concordants globalement
avec ceux de la littérature.
PO 053
ÉVALUATION DU RISQUE SUICIDAIRE DANS
LA CHORÉE DE HUNTINGTON
CHAULET S. (1), RICHARD-DEVANTOY S. (2),
GARRÉ J.B. (2), VERNY C. (2)
(1) CESAME St Gemmes sur Loire, LES PONTS DE CE CEDEX,
FRANCE
(2) CHU, ANGERS, FRANCE
La Chorée de Huntington est une maladie neuro-dégénérative héréditaire à transmission autosomique dominante qui
survient à l’âge adulte, caractérisée par une atteinte motrice
(mouvements choréiques), une atteinte cognitive évoluant
vers une démence et une atteinte psychiatrique polymorphe.
La corrélation entre Chorée de Huntington et risque suicidaire
est connue depuis la première description de la maladie par
Georges Huntington en 1872. Actuellement le risque suicidaire est estimé entre 5,7 et 13 %. Des études récentes (Paulsen et al., 2005) décrivent deux périodes critiques où le risque
suicidaire est maximal : la période qui précède le diagnostic
de certitude, et une fois le diagnostic établi, la période d’évolution de la maladie qui se caractérise par une diminution de
l’autonomie. Les mécanismes sous-jacents du passage à
l’acte suicidaire chez le sujet présentant une maladie de Huntington sont mal connus. Bien qu’une forte prévalence de syndrome dépressif existe chez les patients atteints, il n’y a pas
32
de relation clairement établie entre syndrome dépressif et risque suicidaire. En supposant que l’évolution de la maladie
ne suffit pas à elle seule à déterminer le risque suicidaire,
nous interrogeons la place des facteurs environnementaux
et familiaux dans la genèse de ce risque. Des travaux anciens
(Kessler et al., 1989) ont soulevé le risque d’induction de suicide par le système familial, social et médical indépendamment du processus évolutif de la maladie. Ces auteurs postulent que le patient atteint et les autres membres de la famille
partagent la croyance que la personne malade est un fardeau
et que tout le monde profiterait d’un acte suicidaire. Nous proposons d’étudier les déterminants à la fois intrinsèques et
extrinsèques, propres à maladie de Huntington dans l’évaluation du risque de passage à l’acte suicidaire. Dans un souci
de prévention, nous suggérons de consacrer davantage
d’intérêt à la prise en compte des facteurs de risque environnementaux, familiaux et médico-sociaux.
Mots clés : Chorée de Huntington ; Environnement ; Prévention ;
Suicide.
PO 054
ALCOOL ET TENTATIVES DE SUICIDE :
RÉALITÉ DES URGENCES
HAZEN C. (1), FABRE I. (1), TOUITOU D. (2),
GUILLIBERT E. (3), BOLOURIAN M. (3), DAVIDO A. (3),
OLIÉ J.P. (1)
(1) Sainte-Anne, PARIS, FRANCE
(2) Centre hospitalier Paul Giraud, VILLEJUIF, FRANCE
(3) HEGP, PARIS, FRANCE
Introduction : Les liens entre suicidalité et alcool sont multiples. Près d’un quart des patients suicidés ont un trouble lié
à l’alcool, 20 à 60 % des suicidants sont alcoolo-dépendants
et de nombreux patients sont alcoolisés lors du geste suicidaire. Les rapports entre suicide et alcool sont complexes :
la consommation d’alcool peut entraîner l’émergence d’idées
suicidaires, alors que la dépendance alcoolique en ellemême, se complique souvent de troubles dépressifs. Le facteur de risque suicidaire le plus important chez le patient
alcoolique est l’antécédent de tentative de suicide.
Objectifs : Décrire au sein de la population de suicidants
admis au SAU de l’hôpital Européen Georges Pompidou, les
caractéristiques sociodémographiques et cliniques, et
l’orientation des patients alcoolo-dépendants et alcoolisés
lors du passage à l’acte.
Méthodes : Enquête prospective de 6 mois. Tout suicidant a
fait l’objet d’un recueil de données sociodémographiques, cliniques et relatives à l’orientation au décours de l’urgence.
Sont étudiés spécifiquement les sujets alcoolisés lors du
geste suicidaire et les sujets alcoolo-dépendants (diagnostic
posé par le clinicien à partir de l’entretien).
Résultats : Nous avons inclus 220 suicidants : 16 % alcoolodépendants et 22 % alcoolisés lors du geste suicidaire. Il
s’agit d’une récidive suicidaire dans 1 cas sur deux chez les
alcoolisés, contre 2 cas sur 3 chez les alcoolo-dépendants.
Dans chaque groupe, la moitié des sujets étaient suivis, mais
les alcoolo-dépendants avaient davantage d’antécédents
d’hospitalisation psychiatrique. Au décours de l’urgence, ces
derniers ont été hospitalisés plus souvent que les patients
Posters
alcoolisés, avec cependant un taux d’hospitalisations sous
contrainte plus élevé parmi les alcoolisés.
Conclusion : Nos résultats sont concordants avec les données de la littérature quant au taux de récidive suicidaire et
à l’orientation des suicidants à l’issue du SAU. Ceci confirme
que l’alcool est bien un facteur de risque suicidaire. Aussi,
paraît-il particulièrement important de pouvoir repérer dès le
SAU, une problématique alcoolique dans le contexte de crise
suicidaire. Cette attitude de dépistage permettrait d’amorcer
un suivi et de prévenir la récidive suicidaire.
PO 055
L’ALEXITHYMIE COMME FACTEUR DE RISQUE
DE LA TENTATIVE DE SUICIDE ET DE LA RÉCIDIVE
SUICIDAIRE : ÉTUDE SUR UNE POPULATION
DE PATIENTS SUICIDANTS AUX URGENCES
BUISSE V., JOVER F.
St Roch, NICE, FRANCE
L’alexithymie, néologisme inventé par Sifneos en 1972, est
un concept relativement récent, suscitant actuellement de
nombreux débats. Ce trouble de la reconnaissance et de
l’expression des émotions est considéré comme une dimension clinique transnosographique. L’incapacité d’élaboration
et de verbalisation des émotions, et le recours secondaire à
l’action afin de pallier la difficulté de gestion émotionnelle
chez le patient alexithymique, favoriseraient l’engagement et
le maintien dans des conduites suicidaires. Dans ce cadre,
l’alexithymie pourrait donc constituer un terrain de vulnérabilité, voire être un facteur de risque de passage à l’acte suicidaire. Malheureusement, encore très peu de recherches cliniques ont été entreprises sur ce sujet qui paraît pourtant
important, du fait des enjeux actuels autour de la suicidalité.
Notre étude clinique, qui porte sur un échantillon de 56 sujets,
constitué d’une population de « primo-TS », d’une population
de « récidive de TS », et d’une population « témoins », a été
menée aux urgences de Nice, sur une période de cinq mois.
Nous avons étudié, dans ces trois populations, différents facteurs sociodémographiques et cliniques, dont l’alexithymie
dans les suites d’une tentative de suicide. Notre travail a permis de vérifier notre hypothèse selon laquelle l’alexithymie
serait liée au passage à l’acte suicidaire et plus encore à sa
récidive, aussi bien lors de sa mesure catégorielle, que lorsque l’on s’attache aux différentes dimensions de ce concept.
Par ailleurs, notre travail a permis de mettre en évidence les
différentes caractéristiques sociodémographiques et cliniques des sujets alexithymiques, par rapport aux sujets non
alexithymiques de notre étude.
L’alexithymie reste soumise à débat et non reconnue dans
les classifications nosographiques actuelles. Elle pose de
nombreuses questions et les voies de recherche qu’elle
ouvre semblent multiples.
PO 056
ÉVALUATION STANDARDISÉE DU PATIENT
SUICIDANT : RÉSULTATS ET PERSPECTIVES
THOMAS G. (1), HAUS-CHEYMOL R. (2), LE PAPE E. (1)
(1) Hia Robert Picque, BORDEAUX ARMÉES, FRANCE
(2) Département d’épidémiologie nord HIA Val de Grace, PARIS,
FRANCE
Introduction : L’évaluation d’un patient suicidant représente
une part importante de la psychiatrie de liaison. Afin d’harmoniser les pratiques des différents intervenants du service
de psychiatrie de l’Hôpital d’Instruction des Armées Robert
Picqué et d’évaluer la prise en charge des patients suicidants,
une étude a été conduite pendant une période de 22 mois
(décembre 2006-octobre 2008).
Matériel et méthodes : Tous les patients suicidants reçus aux
urgences de l’HIA Robert Picqué et examinés par un psychiatre ont été inclus dans l’étude. Pour chaque sujet, une
fiche d’entretien psychiatrique standardisée était complétée.
Les facteurs à renseigner regroupaient des facteurs de gravité clinique (épisode dépressif d’intensité mélancolique,
mutisme, planification de l’acte, absence de critique), des facteurs environnementaux (moyens létaux facilement disponibles, isolement affectif, facteur déclenchant) et une description du terrain (pathologie psychiatrique préexistante,
antécédents de tentative de suicide, impulsivité, apparition
ou recrudescences de trouble des conduites, patient non
connu). La décision d’orientation du patient était classée en
2 catégories : traitement ambulatoire ou hospitalier.
Résultats : Au total, 139 patients dont 69,6 % de femmes ont
été inclus dans l’étude. L’âge moyen des patients était de
38 ans (extrêmes : 16 à 90 ans). La décision d’orientation au
décours de l’évaluation psychiatrique était ambulatoire pour
69,1 % des patients (96/139). La décision d’orientation ne
variait pas significativement selon le sexe ou l’âge des
patients. Parmi les 139 patients, 32 (23,0 %) présentaient au
moins un facteur de gravité clinique et 118 (84,9 %) avaient
subi des facteurs environnementaux précipitant l’acte. La
décision d’orientation du patient était significativement associée à la présence de critères de gravité clinique (p = 10-8)
et de facteurs environnementaux facilitant l’acte (p = 004).
Discussion : L’analyse des profils cliniques montre que la
décision d’orientation du patient en structure hospitalière est
plus fréquente lorsque les facteurs de gravité, précipitants et
de terrain s’accumulent. Une analyse pondérée des différents
facteurs nous permet de formuler une consigne afin de guider
le clinicien dans sa décision d’orientation.
PO 057
DE L’INCIDENCE DES TROUBLES DU SOMMEIL
SUR LES TENTATIVES DE SUICIDE
BLÉHER S. (1), TRAVERS D. (2), DRAPIER D. (1), MILLET B. (1)
(1) Centre Hospitalier Guillaume Régnier, RENNES, FRANCE
(2) Centre Hospitalier Universitaire, RENNES, FRANCE
Les conduites suicidaires constituent un problème majeur de
santé publique et l’identification de facteurs sinon explicatifs
au moins prédictifs de passage à l’acte est une priorité dans
la prévention du suicide.
Les troubles du sommeil peuvent être considérés comme une
pathologie à part entière mais aussi comme une cause, un
symptôme ou une conséquence des pathologies psychiatriques. La littérature atteste de leur influence non négligeable
sur le risque suicidaire mais peu d’éléments sont retrouvés
33
7e Congrès de l’Encéphale
sur leur évaluation dans les jours précédant le passage à
l’acte et particulièrement la veille.
L’objectif de notre étude était de vérifier l’hypothèse qu’il
existe chez les patients suicidants, soit l’apparition de troubles du sommeil, soit une majoration dans les derniers jours
de troubles du sommeil préexistants.
58 patients admis au Centre Hospitalier Universitaire de Rennes après une tentative de suicide ont été inclus. Nous avons
mis en évidence que les patients suicidants présentaient une
altération significative de leur sommeil la veille de leur tentative de suicide en terme de durée, d’efficacité et de qualité
subjective. Ce résultat est indépendant des variables sociodémographiques et cliniques notamment des catégories diagnostiques, ce qui en fait un marqueur état potentiel du passage à l’acte suicidaire. Le manque de sommeil pourrait
favoriser le passage à l’acte par le biais d’une altération des
fonctions cognitives ou d’une majoration de la symptomatologie prémorbide. Sur un plan physiopathologique, un dysfonctionnement sérotoninergique pourrait constituer un
mécanisme neurobiologique au centre des interactions entre
sommeil et suicide.
Sous réserve d’une validation externe de ce résultat, cette
dynamique particulière du sommeil préalablement à la tentative de suicide pourrait constituer une cible de prévention
pour le réseau de soins.
Mots clés : Insomnie ; Pathologies psychiatriques ; Tentatives de
suicide ; Troubles du sommeil.
PO 058
LE SUICIDE, DES ACTES POUR LE DIRE OU L’ENJEU
DE LA NÉGATIVITÉ
BOUHLAL A., HUERRE C., IVASCU B., RAJBENBACH L.,
BOISLIVEAU M., NEBOUT M., POTHIN J., TENOT J.
Centre Hospitalier de Longjumeau, LONGJUMEAU, FRANCE
Aux urgences de l’hôpital général, le patient suicidant peut
rester longtemps intrigué par lui-même, faisant rarement
attention aux autres, y compris les soignants. À quoi renvoie
cette intrigue ? Quelle est sa part somatique et sa part
psychique ?
Nos collègues somaticiens sont souvent intrigués par les propos du patient suicidant : « je ne voulais pas mourir… ». Quoi
leur répondre ? Nos tentatives d’explication leur apparaissent vite soit simplistes soit hermétiques. Nous leur avons
proposé un exercice, à dessein : on peut mourir de fatigue,
de soif mais il est difficile de mourir de sa propre mort ! On
n’assiste jamais à sa mort ! Il est mort disent-ils…
« Je ne voulais pas mourir » est probablement le résultat d’un
compromis qui a permis de faire la différence entre son être
mortel et sa mort proprement dite. La tentative de suicide est
aussi un lieu où le sujet vient signifier à l’autre qu’il peut lui
manquer à son tour. Le corps s’y retrouve parfois impliqué
comme substitut d’une mise implacable.
En s’aidant d’un objet : « la bobine » en référence au jeu de
la bobine décrit par Sigmund Freud dans « au-delà du principe de plaisir » ; de l’image du corps : celle que renvoie le
miroir de Lacan ou de la vie, comme métaphore de l’unité
34
retrouvée de la vie psychique ; du symptôme : plutôt opportuniste, le symptôme commun ne semble plus en mesure de
tenir le compromis ; et d’une question : qui est mort ? Nous
avons tenté de lever une partie de l’intrigue.
La mise en perspective qu’offre le jeu de la bobine peut orienter la clinique et permettre d’apprécier au plus près les mouvements interactifs mis en jeu.
Le jeu de la bobine inaugure le champ du symbolique qui, à
son tour ouvre la voie à la négativité, ce qui permet au sujet
de parler « sans savoir ce qu’il dit ». Alors, « je ne voulais
pas mourir » garde toute sa pertinence pour le commun des
mortels ! Et certainement pas pour les morts. Qui sait… ?
Les situations cliniques que nous allons aborder sont susceptibles d’éclairer notre propos au sujet du « passage par
l’acte » que pose le patient suicidant, surtout quand il crie haut
et fort : « je ne voulais pas mourir ».
PO 059
RAPPEL TÉLÉPHONIQUE DES PATIENTS ADMIS
AUX URGENCES DU CHU DE CLERMONT-FERRAND
POUR TENTATIVE DE SUICIDE : BILAN À 6 MOIS
CHRISTOL N. (1), DURAND ROGER J. (1), PEYRAT S. (1),
GENESTE J. (1), DAMSA C. (2), SCHMIDT J. (1),
LLORCA P.M. (1), BROUSSE G. (1)
(1) CHU Clermont-Ferrand, CLERMONT-FERRAND, FRANCE
(2) Hôpitaux Universitaires Genève, GENÈVE, SUISSE
Les tentatives de suicide et plus particulièrement les récidives
de tentatives de suicide (TS) sont un problème majeur de
santé publique. La mise en place de protocoles spécifiques
de rappels instaurés au décours du passage à l’acte semblerait influencer le risque de récidive. Nous avons voulu
mesurer l’impact, sur les récidives de TS, d’une démarche
de rappel téléphonique après un passage aux Urgences Psychiatriques et déterminer la satisfaction des patients vis-àvis de cette démarche.
79 sujets admis dans le service des Urgences du CHU de
Clermont-Ferrand suite à une tentative de suicide et non hospitalisés ont été inclus au cours de cette étude prospective.
Les sujets étaient répartis aléatoirement dans 3 groupes :
rappel téléphonique à 10 jours et 6 mois après le passage
aux Urgences (Groupe 1 ; n = 26), rappel à 21 jours et 6 mois
(Groupe 2 ; n = 27), rappel à 6 mois (Groupe contrôle ;
n = 26). Lors des rappels téléphoniques des entretiens
étaient réalisés à l’aide d’échelles standardisées évaluant la
symptomatologie dépressive et la consommation d’alcool. Le
risque suicidaire, les récidives de TS et les consommations
de soins effectuées étaient également évalués.
La population est composée à 70 % de femmes ; l’âge moyen
est de 37,5 ans (min = 18, max = 79). L’intoxication médicamenteuse volontaire est le moyen utilisé par 92 % des sujets
(36 % associé à de l’alcool). 17 % sont alcoolo-dépendants,
15 % abuseurs. Il n’y a pas de différence significative entre
les trois groupes au niveau des récidives de TS lors de l’évaluation à 6 mois (5 récidivistes dans le groupe 1/4 dans le
groupe 2/4 dans le groupe 3). Les suicidants souffrant d’un
mesurage d’alcool (dépendance ou abus) n’ont pas fait plus
de récidives de TS que les sujets n’ayant pas de problème
Posters
d’alcool. La satisfaction des patients concernant le rappel est
importante (m = 9,2/10), avec une satisfaction plus importante (P < 0,05) pour les groupes ayant bénéficié d’un rappel
à 10 ou 21 jours, par rapport au groupe contrôle.
La poursuite de cette étude est nécessaire, avec un nombre
plus conséquent de sujets inclus. Au regard des résultats
obtenus, il serait également intéressant de poursuivre cette
étude sur une période d’un an pour ainsi connaître le devenir
de ces patients au-delà d’une période de six mois.
PO 060
DIFFÉRENCES D’INTENSITÉ DE L’ANXIÉTÉ
EXPRIMÉE CHEZ DES PATIENTS HOSPITALISÉS :
SUICIDANTS VERSUS SUICIDAIRES
On a évalué l’estime de soi chez 80 patients qui ont été hospitalisés dans une unité d’accueil des suicidants et suicidaires
en utilisant l’inventaire de l’estime de soi de Coopersmith
(SEI) et l’échelle de l’estime de soi de Rosenberg (EES).
L’analyse des résultats des deux échelles d’estime de soi et
de leurs associations avec les différentes données sociodémographiques est en cours.
PO 062
ÉVALUATION DES STRATÉGIES DE COPING
LORS D’UNE CRISE SUICIDAIRE
CHEZ 100 PATIENTS HOSPITALISÉS
KHOUBILA A., VERA L., LAVOISY G., THUILE J.
KHOUBILA A., LAVOISY G., THUILE J., VERA L.
Centre Hospitalier Sainte-Anne, PARIS, FRANCE
Centre Hospitalier Sainte-Anne, PARIS, FRANCE
Le concept de coping peut être utilisé pour la compréhension
des conduites suicidaires. Il s’agit d’un modèle de stratégies
cognitives et comportementales permettant à un sujet de
s’ajuster par rapport à un événement perçu comme menaçant.
Plusieurs types peuvent être distingués (coping centré sur
l’émotion, coping centré sur le problème, coping d’évitement).
Le suicide peut être considéré comme une modalité possible
de coping. Il s’agit donc d’un modèle de réponse au stress.
L’objectif de cette étude préliminaire est de mesurer chez
des patients hospitalisés au décours d’une crise suicidaire
les aspects multidimensionnels du coping. On a évalué
100 patients à l’aide de l’inventaire de coping pour situations
stressantes (CISS) et du questionnaire d’attitude face aux
problèmes (QAP). Ce dernier permet d’évaluer les déficits de
résolution de problèmes.
Les résultats de l’analyse des résultats des deux échelles et
de ses associations avec les différentes données sociodémographiques sont en cours.
Le suicide est une importante cause de mortalité prématurée
et évitable. Les préventions secondaires et tertiaires pour les
patients suicidants et suicidaires à travers le travail sur le
coping pourraient être une approche intéressante.
Différentes études ont montré que les troubles anxieux augmentent le risque suicidaire. Il a aussi été retrouvé qu’une
anxiété importante est un facteur de risque majeur à court
terme. Peu d’études se sont intéressées aux caractéristiques
anxieuses de la personnalité (anxiété trait) et à ses rapports
avec le passage à l’acte suicidaire.
Nous avons comparé deux groupes de patients hospitalisés.
Des patients suicidaires versus des patients suicidants, en
faisant l’hypothèse que les patients n’ayant pas fait une tentative de suicide auraient un niveau d’anxiété trait qui serait
moindre.
On a utilisé l’inventaire d’anxiété trait-état (State-Trait Anxiety
Inventory ou STAI) de Spielberger lequel est constitué de
deux sous échelles. La STAI A évalue l’anxiété état, qui est
un indicateur des modifications transitoires de l’anxiété provoquée par certaines situations. La STAI B évalue l’anxiété
trait comme disposition stable. On a aussi utilisé le questionnaire des peurs de Marks et Mathews qui permet une évaluation rapide de l’ensemble des problèmes d’un sujet quel
que soit le type de phobie qu’il présente.
Les résultats préliminaires semblent montrer une anxiété plus
importante chez le groupe des patients suicidants.
PO 061
L’ESTIME DE SOI CHEZ DES PATIENTS SUICIDANTS
ET SUICIDAIRES : ÉVALUATION DE L’ESTIME DE SOI
GLOBALE, SOCIALE, PROFESSIONNELLE,
ET FAMILIALE
KHOUBILA A., VERA L., LAVOISY G., THUILE J.
Centre Hospitalier Sainte-Anne, PARIS, FRANCE
Il est aujourd’hui admis par la plupart des auteurs qu’il existe
de nombreux facteurs de vulnérabilité au suicide, tant biologiques que psychologiques. Parmi ces facteurs psychologiques, l’estime de soi est une notion largement répandue.
L’objectif de ce travail est double : l’étude des différentes
dimensions constitutives de l’estime de soi (estime de soi globale, sociale, professionnelle et familiale) chez des patients
en crise suicidaire, et d’un autre coté la comparaison de
l’estime de soi globale entre des patients suicidaires et des
patients suicidants.
PO 063
ATTITUDES DYSFONCTIONNELLES LORS
D’UNE CRISE SUICIDAIRE
KHOUBILA A., LAVOISY G., THUILE J., VERA L.
Centre Hospitalier Sainte-Anne, PARIS, FRANCE
Selon le modèle cognitif de Beck, les schémas dysfonctionnels sont activés par des événements de vie stressants, et
jouent un rôle central dans la dépression.
L’objectif de cette étude est d’explorer les attitudes dysfonctionnelles chez des patients lors d’une crise suicidaire.
Notre échantillon est constitué de 70 sujets hospitalisés dans
une unité d’accueil de patients suicidants et suicidaires. Le
fonctionnement cognitif est évalué avec l’échelle d’attitudes
dysfonctionnelles de Weissman et Beck, et l’intensité de la
dépression a été évaluée par l’inventaire de dépression de
Beck (13 items).
Les résultats d’analyse des différentes variables et de leurs
relations sont en cours.
35
7e Congrès de l’Encéphale
PO 064
ÉTUDE DE LA PERCEPTION DE LA DOULEUR MORALE
DURANT UN ÉPISODE DÉPRESSIF MAJEUR DANS
LA VULNÉRABILITÉ AUX CONDUITES SUICIDAIRES
OLIÉ E. (1), JOLLANT F. (1), JAUSSENT I. (2),
GUILLAUME S. (1), COURTET P. (1)
(1) Hôpital Lapeyronie, MONTPELLIER, FRANCE
(2) INSERM U888, MONTPELLIER, FRANCE
Contexte : Une intense douleur morale est fréquemment
exprimée par les personnes ayant réalisé un geste suicidaire.
Il est suggéré que la douleur morale soit nécessaire au processus suicidaire.
Objectifs : Mettre en évidence 1) qu’une perception élevée
de la douleur morale, en période de dépression, représente
un élément de vulnérabilité aux conduites suicidaires et 2)
que la douleur morale est associée aux idées suicidaires.
Méthode : 186 sujets déprimés ont été inclus et répartis en
3 groupes : 73 sujets hospitalisés pour tentative de suicide,
59 sujets ayant une histoire passée de conduite suicidaire et
54 sujets sans antécédents suicidaires. À l’admission, l’intensité de la douleur morale et physique (actuelle, habituelle et
maximale sur les 15 derniers jours) et des idéations suicidaires actuelles ont été évaluées par des échelles analogiques
de 0 à 10. La fréquence des idéations suicidaires a été évaluée par une échelle de Likert de 0 à 4. Le niveau de dépression a été mesuré par l’échelle de Beck (BDI).
Résultats : Comparativement aux sujets sans antécédents
suicidaires, les sujets ayant une histoire de conduite suicidaire récente ou ancienne sont plus à risque de présenter
une douleur morale actuelle intense (32 % vs 59 % vs 52 %,
p = 0,027) après ajustement sur le tabagisme et le trouble
bipolaire. L’intensité et la fréquence des idées suicidaires
sont significativement augmentées chez les suicidants
anciens (OR = 2,8 [CI 95 % : 1,2-6,7] et récents (OR = 5,3
[CI 95 % : 2,3-11,9] et OR = 2,8 [1,3-6] respectivement) par
rapport aux témoins déprimés. Il existe une association significative entre l’intensité de la douleur morale actuelle et celle
des idées suicidaires (p = 0,002) ainsi que la fréquence des
idées suicidaires (p < 10-3). Les niveaux de douleur physique
et de dépression sont similaires entre les 3 groupes (p = 0,23
et p = 0,14 respectivement).
Discussion : Ces résultats supportent l’hypothèse qu’une
perception accrue de la douleur morale représenterait un facteur de vulnérabilité suicidaire. Durant un épisode dépressif
majeur, les sujets vulnérables auraient une plus grande propension à ressentir une douleur morale, les conduisant à présenter plus d’idées suicidaires et donc à être plus à risque
de passage à l’acte.
PO 065
ÉTUDE ÉPIDÉMIOLOGIQUE DES CONDUITES
SUICIDAIRES AU SERVICE DE PSYCHIATRIE
DE L’HÔPITAL MILITAIRE DE TUNIS
SOUISSI S. (1), LAKHAL N. (2), BAKRI L. (2), BOURGOU S. (2),
EDDHIF S. (2), OUMAYA A. (2), GALLALI S. (2)
(1) Hôpital Militaire de Tunis, Tunisie, BARDO, TUNIS, TUNISIE
(2) Hôpital Militaire de Tunis, TUNIS, TUNISIE
36
La surveillance épidémiologique est un facteur essentiel de
suivi du phénomène suicidaire. Elle est rendue difficile par la
complexité même de ce phénomène dans ses différentes
implications médicales, psychologiques ou encore sociologiques. Les modalités actuelles de recueil épidémiologique
gardent leur pertinence, même si elles ne peuvent rendre
compte que de manière imparfaite d’un phénomène dont le
retentissement sur le groupe peut être important. Il est donc
essentiel de suivre au mieux, par un recueil épidémiologique
dont la pertinence doit être régulièrement réévaluée, l’évolution des suicides et des conduites suicidaires.
Nous nous proposons, dans ce travail rétrospectif, portant sur
les patients suivis au service de psychiatrie de l’Hôpital Militaire Principal d’Instruction de Tunis pendant l’année 2007
pour conduite suicidaire, de relever les caractéristiques épidémiologiques (âge, sexe, moyens utilisés…), les facteurs
de risque et de protection.
Résultats en cours.
PO 066
LA SCHIZOPHRÉNIE ENTRE DÉPRESSION
ET DISSOCIATION. QUELLE PRÉVENTION
POUR LE SUICIDE ?
BOUGUERMOUH Y., RIDOUH B.
Ehs Frantz Fanon Blida Algérie, BLIDA, ALGÉRIE
Le suicide ne peut être assimilé à une maladie, il reste un
comportement qui peut émailler l’évolution de différents
tableaux cliniques. Il représente dans certains cas, une éventualité plus que possible (mélancolie) et dans d’autre une
éventualité rare voir exceptionnelle, accidentelle (raptus suicidaire). Qu’en est-il dans la schizophrénie ? Quelques
vignettes cliniques nous aideront à imaginer les différentes
éventualités rencontrées dans notre pratique quotidienne. La
question qui se pose reste « quelle prévention pour le suicide
chez le schizophrène ? Quel est la place thérapeutique
notamment des antidépresseurs ? »
Des questions qui restent en débat actuellement.
Mots clés : Dépression ; Dissociation ; Prévention ; Suicide.
PO 067
LA MANIE CHRONIQUE COMME ÉTIOLOGIE
DU SYNDROME DE DIOGÈNE ?
FOND G., ABBAR M.
CHU Carémeau, NÎMES, FRANCE
La manie chronique a déserté les manuels diagnostiques
actuels, alors qu’il s’agissait d’un concept de premier ordre
au XIXe siècle. Définie comme une manie évoluant depuis
plus de deux ans, elle concernerait 15 % des patients atteints
d’un accès maniaque. À travers la description clinique d’un
cas de syndrome de Diogène, ce fameux concept gériatrique
associant syllogomanie, isolement et sordidité, nous retracerons l’histoire de ce syndrome décrit pour la première fois en
1966 par deux psychiatres, McMillan et Shaw. Les troubles
bipolaires figuraient parmi les étiologies potentielles, aux
côtés de la schizophrénie, des TOC, des traumatismes crâ-
Posters
niens et de la démence fronto-temporale, la moitié des cas
demeurant idiopathique. L’article de Clarke en 1975 qui
donna son célèbre nom à ce syndrome rare (prévalence
5/10 000) ne reprendra pas cette étiologie qui disparaîtra
donc de la littérature par la suite. Nous souhaitons par la présente réparer cet oubli et nous réinterroger par là même sur
la pertinence et les implications thérapeutiques du concept
de manie chronique.
PO 068
INTÉRÊT DE LA RÉACTIVITÉ ÉMOTIONNELLE
COMME INDICATEUR DE RÉPONSE AU TRAITEMENT
DANS LA DÉPRESSION BIPOLAIRE
CHEVRIER F. (1), M’BAÏLARA K. (1), DESAGE A. (1),
GARD S. (1), HENRY C. (2)
(1) CH Charles Perrens, BORDEAUX CEDEX, FRANCE
(2) INSERM, U841, IMRB, département de génétique, Psychiatrie génétique, CRETEIL, FRANCE
Introduction : Les classifications actuelles (DSM IV et CIM10) ne reflètent pas la complexité des troubles bipolaires.
L’hétérogénéité des descriptions concernant les dépressions
bipolaires est à l’origine de nombreux questionnements concernant le traitement, notamment autour de la place des antidépresseurs et des antipsychotiques. Une approche dimensionnelle a permis de distinguer deux types de dépression à
travers la variable « réactivité émotionnelle ». Il serait intéressant de savoir si cette dimension peut être utilisée comme
un indicateur de réponse au traitement.
Objectif : L’objectif de ce travail est d’évaluer si la réactivité
émotionnelle peut être utilisée comme un indicateur de
réponse au traitement.
Méthodologie : 57 patients souffrant d’un épisode dépressif
majeur ont été recrutés puis suivis pendant 4 semaines. Initialement, ils ont été séparés en 2 groupes en fonction de leur
niveau de réactivité émotionnelle lors de l’inclusion (hyper vs
hypo) à l’échelle MAThyS. Les traitements des patients ayant
satisfait au critère de rémission à S4 ont été recueillis et
regroupés par classe pharmaceutique.
Résultats : Parmi les 57 patients à l’inclusion, 46 (80,7 %) ont
présenté le critère de rémission, 18 présentaient une hyporéactivité émotionnelle à l’inclusion et 28 présentaient une
hyperréactivité émotionnelle à l’inclusion (Chi = 5,3 ; ddl = 1 ;
p < 0,05). À la quatrième semaine, les patients en rémission
ont majoritairement reçu un thymorégulateur sans différence
entre les 2 groupes. Les patients avec hyperréactivité émotionnelle initiale ont reçu significativement plus fréquemment
un antipsychotique et moins fréquemment un antidépresseur
que les patients avec hyporéactivité émotionnelle initiale.
Discussion : Cette étude suggère que la réactivité émotionnelle pourrait être discriminante afin de déterminer le profil
des patients devant bénéficier d’un antidépresseur ou d’un
antipsychotique, en association avec un thymorégulateur.
D’autres études sont nécessaires afin de déterminer l’intérêt
de la réactivité émotionnelle comme indicateur de réponse
au traitement dans la dépression bipolaire.
Mots clés : Antidépresseur ; Antipsychotique ; Dépression bipolaire ;
Réactivité émotionnelle.
PO 069
INFLUENCE COMBINÉE DE LA MALADIE BIPOLAIRE
ET DE L’ABUS DE SUBSTANCES SUR L’INSERTION
SOCIALE
KHLIF H., ZAGHDOUDI L.
Hôpital Razi, TUNIS, TUNISIE
Introduction : Le trouble bipolaire est une maladie pourvoyeuse de désinsertion sociale. Cette dernière est aggravée
par la co-existence d’un abus de substances, trouble fréquemment associé à la maladie bipolaire.
Buts de l’étude : Nous avons voulu étudier les effets combinés de la coexistence du trouble bipolaire et de l’abus de
substances sur l’insertion et l’adaptation sociales par rapport
au trouble bipolaire seul.
Matériel et méthodes : Nous avons mené une étude rétrospective et descriptive portant sur 36 patients porteurs d’un
trouble bipolaire et ayant un abus de substances associé
selon les critères du DSM IV suivis à l’hôpital Razi de Tunis.
Résultats : 72,22 % de nos patients avaient un bas niveau
socio-économique, 76,66 % n’ont pas dépassé le niveau
secondaire, 16,67 % possèdent des antécédents judiciaires,
39 % ont des antécédents de tentatives de suicide, 61,11 %
ne sont pas insérés professionnellement, 39 % n’ont pas une
insertion familiale correcte, 66,67 % étaient mal-observants
à leur traitement.
Conclusion : L’abus de substances rend encore plus difficile
l’insertion sociale déjà précaire des patients porteurs d’un
trouble bipolaire.
PO 070
BAUDELAIRE ET LA MALADIE BIPOLAIRE
KHLIF H., DEROUICHE S.
Hôpital Razi, TUNIS, TUNISIE
Introduction : Charles Baudelaire, poète maudit du XIe siècle,
auteur entre autres du célèbre « les fleurs du mal » a intéressé plusieurs biographes à cause de la singularité et de
l’excentricité de sa vie. Il buvait de l’absinthe, se droguait à
l’opium et au haschich, fréquentait les filles de joie. Il a même
attrapé une maladie vénérienne, la syphilis, dont il est mort.
But : Le but de ce travail est d’essayer de confirmer l’hypothèse que Charles Baudelaire était atteint d’un trouble bipolaire coexistant avec un abus de substances.
Matériel et méthode : Nous avons étudié différentes biographies de Charles Baudelaire, et différents recueils de ses
poèmes, en relevant les épisodes de sa vie qui peuvent correspondre à des épisodes thymiques.
Résultats et conclusion : Charles Baudelaire aurait pu être
atteint d’un trouble bipolaire en plus des conduites de consommation abusive de substances et de sa maladie vénérienne.
PO 071
ÉVOLUTION À 24 MOIS DE LA COHORTE FRANÇAISE
DE L’ÉTUDE EMBLEM (EUROPEAN MANIA IN BIPOLAR
LONGITUDINAL ÉVALUATION OF MEDICATION)
AZORIN J.M. (1), AUBRUN E. (2), BERTSCH J. (3), REED C. (4),
GERARD S. (2), LUKASIEWICZ M. (2)
37
7e Congrès de l’Encéphale
(1) SHU psychiatrie adulte, CHU Ste-Margueritte, MARSEILLE,
FRANCE
(2) Eli Lilly and company, SURESNES, FRANCE
(3) Sant Joan de Déu, Serveis de Salut Mental, BARCELONE,
ESPAGNE
(4) Eli Lilly, Health Outcomes, WINDLESHAM, ROYAUME-UNI
Objectifs : Décrire l’évolution clinique et les schémas de prescription sur 24 mois chez les patients français de la cohorte
emblem traités pour un épisode maniaque ou mixte.
Méthodes : Emblem est une étude observationnelle européenne prospective de 2 ans sur l’évolution des patients présentant un épisode maniaque ou mixte. Les patients adultes,
hospitalisés ou non, ont été inclus dans le cadre de leur prise
en charge usuelle lors de l’initiation ou de la modification de
traitement pour un accès maniaque ou mixte. Les données
présentées sont celles de la cohorte française à 24 mois avec
des analyses en sous-groupe séparant les états mixtes (EM)
et les manies pures (MP).
Résultats : En France, 771 patients étaient éligibles pour la
phase de maintien (766 retenus pour analyse). 69 % ont terminé le suivi. À l’inclusion, 504 (66 %) patients présentaient
une Manie Pure et 262 (34 %) un état mixte. La moyenne
d’âge était de 45,5 ans (±13,6) avec 57 % de femmes. Les
principales différences chez les EM (vs MP) étaient à
l’inclusion : une prédominance féminine (69 % vs 51 %,
p < 0,001), et dans les douze derniers mois, davantage
d’antécédents d’épisodes maniaques/mixtes et dépressifs,
davantage de tentatives de suicide (19 % vs 6 %, p < 0,001),
davantage de cycles rapides (26 % vs 11 %, p < 0,001),
moins d’activités sociales et un retentissement professionnel
plus important (89 % vs 81 % p = 0,003). Au cours des
24 mois de suivi : davantage de tentatives de suicide (26 %
vs 13 %, p < 0,001), un retentissement professionnel plus
important (65 % vs 46 %, p < 0,001) et un moindre taux de
rémission fonctionnelle (36 % vs 46 % pour les MP, p
= 0,006). Une monothérapie anti-maniaque était initiée pour
42 % des patients et une association pour 58 %. À l’inclusion,
36 % des sujets étaient traités par un antidépresseur, surtout
les EM (53 % vs 28 %, p < 0,001).
Conclusion : Dans ce large échantillon de patients bipolaires,
les EM semblent être fréquents (34 %), plus sévères à l’inclusion et avoir un pronostic plus péjoratif que les MP. Bien que
les antidépresseurs ne soient pas recommandés chez les EM
et les MP, ils sont fréquemment prescrits à l’inclusion et au
cours des 24 mois de suivi. Ces résultats restent à explorer
pour mieux comprendre les motivations de ces schémas de
prescription.
PO 072
À PROPOS DU DEVENIR DE PREMIERS ÉPISODES
MANIAQUES CHEZ LES PATIENTS HOSPITALISÉS
EN PSYCHIATRIE
MOAMAÏ J.
Unité de recherche en épidémiologie et département de psychiatrie, CHU DE MONTRÉAL, QUÉBEC, CANADA
Contexte : Bien que la spécificité clinique des symptômes
puisse être considérée douteuse, le diagnostic du trouble
bipolaire I est couramment utilisé dans la pratique. De plus,
38
l’étude des caractéristiques longitudinales des Premiers Épisodes Maniaques (PÉM) reste incomplète. Cette étude propose donc de vérifier le devenir de PÉM dans un environnement hospitalier.
Méthodes : Dans cette étude descriptive, les données ont été
extraites à partir des feuilles de départ (format CIM-9) de la totalité des 6 055 patients, âgés de 13 ans et plus, admis pour la
première fois dans un hôpital psychiatrique régional du Québec
durant la période 1980 à 2007. Un sous-groupe de 166 patients
avec multiples hospitalisations a fourni des données sur le
devenir du diagnostic. La Stabilité du Diagnostic (SD) a été évaluée en employant la Valeur Prédictive Positive (VPP).
Résultats : Un PÉM était observé chez 5,6 % de sujets admis
pour la première fois. Par rapport aux autres catégories diagnostiques, leur taux de réadmission était plus élevé (49 vs
39 %). Les PÉM ont été associés avec l’âge, la toxicomanie,
les troubles de la personnalité concomitants et l’hospitalisation involontaire mais aucune différence en terme du genre
n’a été trouvée. Les épisodes maniaques isolés étaient
observés chez 51 % de sujets. La SD du trouble bipolaire I
après six ans dans le sous-groupe des sujets avec multiples
hospitalisations était bonne (VPP = 75,9 %). Dans 24 % des
cas le diagnostic a évolué vers d’autres catégories, telles que
schizophréniques (15 %).
Conclusion : Malgré la faible spécificité des symptômes clinique du PÉM, le trouble bipolaire présente une bonne SD
dans l’environnement hospitalier. La période de PÉM devrait
être considérée une phase critique de la maladie exigeant
des interventions rapides.
PO 073
LES CARACTÉRISTIQUES CLINIQUES ASSOCIÉES
À L’IMPULSIVITÉ CHEZ LES PATIENTS BIPOLAIRES
BEN NASR S. (1), AMARA G. (1), DRIDI S. (1), NOUIRA O. (1),
ATALLAH M.R. (2), BEN HADJ ALI B. (1)
(1) Service de Psychiatrie, CHU Farhat Hached, SOUSSE,
TUNISIE
(2) Service de Psychiatrie, Hôpital Ibn El Jazzar, KAIROUAN,
TUNISIE
Plusieurs études ont exploré l’impulsivité chez les patients
bipolaires et ont montré que le niveau d’impulsivité était plus
élevé chez ces patients par rapport aux témoins. Cependant,
l’impact clinique de l’impulsivité chez les malades bipolaires
reste controversé.
L’objectif de ce travail était d’étudier les caractéristiques cliniques associées à l’impulsivité dans un échantillon de
patients bipolaires.
Méthodologie : Il s’agit d’une étude transversale descriptive
menée dans deux centres tunisiens de psychiatrie. Nous
avons recruté l’ensemble des patients répondant aux critères
du DSM IV de trouble bipolaire type I ou II et qui ont consulté
durant la période de l’étude.
Nous n’avons retenu dans l’étude que les patients en phase
d’euthymie depuis au moins deux mois. Pour chaque patient,
nous avons recueilli les caractéristiques sociodémographiques, cliniques et thérapeutiques à l’aide d’un questionnaire
préétabli.
Posters
L’impulsivité a été mesurée par l’échelle « Baratt impulsiveness scale » dans sa 11e version (BIS-11) traduite en arabe
littéraire.
Résultats : Nous avons recruté 77 patients dont 70 bipolaires
type I (91 %) et 7 bipolaires type II (9 %). L’échantillon était
composé de 31 hommes (40,3 %) et 46 femmes (59,7 %).
L’âge moyen des patients était de 39 ±11 ans.
Des scores plus élevés de l’impulsivité cognitive ont été notés
chez les patients ayant des antécédents de tentative de suicide (p = 0,02), ainsi que chez ceux ayant des antécédents
judiciaires (p = 0,03) par rapport au reste de l’échantillon.
La présence d’une comorbidité psychiatrique était corrélée
positivement au score total d’impulsivité (p = 0,01), ainsi
qu’aux scores de l’impulsivité cognitive (p < 10-3) et de
l’impulsivité motrice (p = 0,038).
La nature dépressive de l’épisode index et le diagnostic d’un
trouble bipolaire de type II étaient associés à l’impulsivité
cognitive (p = 0,045 et p = 0,042).
Par ailleurs, aucune corrélation n’a été notée entre les scores
d’impulsivité et le nombre, la nature et la sévérité des épisodes thymiques.
Conclusion : L’impulsivité chez les patients bipolaires semble
entraîner un risque plus élevé de tentatives de suicides et
d’actes médicolégaux. L’évaluation précoce de cette dimension chez les patients bipolaires permettrait de prévenir de
telles complications.
posé de 31 hommes et 46 femmes. L’âge moyen des patients
était de 39 ± 11 ans.
18 patients (23,4 %) avaient au moins un trouble psychiatrique comorbide du trouble bipolaire. Huit patients (10,4 %)
avaient des conduites addictives, cinq (6,5 %) présentaient
des troubles anxieux caractérisés et 17 (22,1 %) avaient un
trouble de la personnalité.
Les patients ayant une comorbidité psychiatrique avaient des
scores moyens de santé mentale et de fonctionnement social
inférieurs à ceux des autres patients bipolaires (p = 0,006 et
p = 0,039).
La comorbidité addictive associait des scores moyens du
fonctionnement social et celui de la limitation due à l’état psychique inférieurs à ceux des autres patients bipolaires
(p = 0,045 et p = 0,015). La présence d’une personnalité
pathologique associait des scores moyens du fonctionnement social, des douleurs physiques et de la santé mentale
inférieurs à ceux des autres patients bipolaires (p = 0,001 ;
p = 0,033 et p = 0,032).
Conclusion : Dans notre étude, nous relevons que la comorbidité psychiatrique affecte négativement la qualité de vie
chez les patients bipolaires. Ces résultats devraient inciter
les cliniciens à un dépistage systématique de ces comorbidités afin de les traiter précocement.
PO 075
TROUBLE BIPOLAIRE ET TABAC
PO 074
IMPACT DE LA COMORBIDITÉ PSYCHIATRIQUE SUR
LA QUALITÉ DE VIE DES PATIENTS BIPOLAIRES
GHACHEM ATTIA R., SEJIL U., NESRINE G.,
BOUSSETTA A., ZALILA H.
BEN NASR S. (1), AMARA G. (1), NOUIRA O. (1), DRIDI S. (1),
ATALLAH M.R. (2), BEN HADJ ALI B. (1)
Dans notre pratique quotidienne, nos patients bipolaires sont
souvent de gros fumeurs.
Nous nous proposons de travailler sur une cohorte de
100 bipolaires pour étudier leur dépendance au tabac.
On essaiera de déterminer le début de cette dépendance, son
importance et d’établir des corrélations entre la dépendance
et les accès maniaques ou dépressifs.
Il apparaît en premier lieu que la dépendance s’accentue en
période dépressive et qu’au contraire dans la période maniaque on relève une diminution de cette dépendance.
(1) Service de Psychiatrie, CHU Farhat Hached, SOUSSE,
TUNISIE
(2) Service de Psychiatrie, Hôpital Ibn El Jazzar, KAIROUAN,
TUNISIE
Plusieurs études ont insisté sur l’impact de certains facteurs
cliniques sur la qualité de vie des patients bipolaires. Cependant, rares sont celles qui ont évalué l’influence de la comorbidité.
L’objet de notre étude était d’évaluer l’impact de la comorbidité psychiatrique sur la qualité de vie des patients bipolaires.
Méthodologie : Il s’agit d’une étude transversale descriptive
menée dans deux centres tunisiens de psychiatrie.
Nous avons recruté l’ensemble des patients répondant aux
critères du DSM IV de trouble bipolaire type I ou II et qui ont
consulté durant la période de l’étude.
Nous n’avons retenu dans l’étude que les patients en phase
d’euthymie depuis au moins deux mois. Pour chaque patient,
nous avons recueilli les caractéristiques sociodémographiques, cliniques et thérapeutiques à l’aide d’un questionnaire
préétabli.
La qualité de vie a été mesurée par la version courte du MOS
(MOS SF-36) traduite et validée en arabe littéraire.
Résultats : Nous avons recruté 77 patients, 70 bipolaires type
I (91 %) et 7 bipolaires type II (9 %). L’échantillon était com-
Hôpital Razi, MANOUBA, TUNISIE
PO 076
SIGNES NEUROLOGIQUES MINEURS DANS
LA SCHIZOPHRÉNIE ET LE TROUBLE BIPOLAIRE
TYPE I : ÉTUDE COMPARATIVE
AJMI I., MRAD A., SELAMA H., CHEHADE W.,
WOLFCARIUS KHIARI G., MECHRI A., GAHA L.
CHU Fattouma Bourguiba Monastir, MONASTIR, TUNISIE
Introduction : Les signes neurologiques mineurs (SNM) ont
largement été décrits dans la Schizophrénie, mais leur spécificité reste discutée. En effet, ces anomalies sont également
observées dans d’autres troubles psychiatriques, notamment
chez les patients présentant un trouble Bipolaire.
Objectif : Comparer les prévalences et les scores des signes
neurologiques mineurs (SNM) entre des patients schizophrènes, des patients bipolaires type I (BPI) et des sujets témoins.
39
7e Congrès de l’Encéphale
Méthode : Il s’agit d’une étude comparative, portant sur trois
groupes : 66 patients présentant une schizophrénie (groupe
d’étude), 33 patients présentant un Trouble Bipolaire Type I
et 60 sujets témoins sains. Les SNM ont été évalués par
l’échelle de Krebs et al. (2000).
Cette échelle explore 23 SNM regroupés en cinq
dimensions : coordination motrice, intégration motrice, intégration sensorielle, mouvements anormaux, et qualité de
latéralisation.
Résultats : La prévalence des SNM était de 96,9 % chez les
patients schizophrènes, versus 54,2 % chez les patients BPI
et 0 % chez les témoins (p < 0,0005). Le score total moyen
à l’échelle de Krebs était significativement plus élevé chez
les patients schizophrènes par rapport aux patients BPI et
aux témoins sains (19,51 vs 13,2 vs 4,23 ; p < 0,001). Les
sous scores aux dimensions coordination motrice, intégration
motrice et intégration sensorielle de l’échelle de Krebs étaient
significativement plus élevés chez les patients schizophrènes par rapport aux patients (BPI) et chez les patients (BPI)
par rapport aux sujets sains ; p < 0,001.
Conclusion : La présence accrue d’anomalies neurologiques
tant chez les patients schizophrènes que bipolaires par rapport
aux témoins sains suggère l’existence d’un lien étiopathogénique entre ces deux troubles. Certaines dimensions à l’échelle
de Krebs seraient plus sensibles pour la schizophrénie.
PO 077
IMPACT DE LA DÉCOMPENSATION THYMIQUE
SUR LE CONJOINT DU PATIENT BIPOLAIRE
ELLOUZE F. (1), AYADI S. (2), MASMOUDI S. (2),
M’RAD M.F. (2)
(1) Hôpital Razi, RADES, TUNISIE
(2) Hôpital Razi, MANOUBA, TUNISIE
Introduction : Les études qui se sont intéressées à l’entourage du patient bipolaire sont peu nombreuses, la plupart
d’entres elles donnant à cet entourage le mauvais rôle : responsabilité dans le déclenchement de la maladie, dans les
rechutes et dans les hospitalisations.
Peu d’études se sont intéressées à la famille en tant que
subissant la maladie ou capable d’en souffrir.
Dans ce travail on se propose d’étudier la réaction des conjoints de patients bipolaires face à la décompensation thymique de leur époux ou épouse malade.
Matériel et méthode : Il s’agit d’une étude transversale qui a
inclus 30 conjoints de patients bipolaires de type I Les conjoints ont répondu à un questionnaire semi structuré explorant leur connaissance ou pas de la maladie avant le mariage,
l’existence ou non d’une gêne occasionnée par la maladie
du conjoint en fonction de la polarité des épisodes thymiques,
ainsi que les motifs de cette gène.
Résultats : Ce sont en particulier les épisodes de type maniaque qui occasionnent le plus de gène aux conjoints des
patients bipolaires. Au cours de ces phases d’exaltation thymique, l’agressivité verbale parfois physique, l’entêtement et
les dépenses inconsidérées ont été le plus incriminés.
Au cours des phases dépressives, le conjoint est amené à
assurer davantage de responsabilités surtout vis-à-vis des
40
enfants. Il vit dans la crainte d’une éventuelle tentative de suicide de l’époux ou l’épouse bipolaire.
Discussion : Dans ce travail nous nous sommes limités aux
patients bipolaires mariés (population relativement réduite en
milieu hospitalier) ce qui explique les difficultés de recrutement que nous avons rencontrées.
L’épisode dépressif semble être mieux toléré par le conjoint :
une explication serait le fait que cet état ne s’accompagne pas
de manifestations bruyantes, d’hétéroagréssivité ou d’instabilité psychomotrice comme c’est le cas dans l’accès maniaque.
Conclusion : Une attention particulière doit être attribuée aux
conjoints des patients bipolaires, afin de reconnaître leur
souffrance et de les aider à gérer la décompensation thymique et ses conséquences, de leur époux ou épouse malade.
PO 078
ANOREXIE, BOULIMIE ET BIPOLARITÉ
MASMOUDI S., ALLOUCH C., ELLOUZE F., BEN ABLA T.,
AYADI S., M’RAD M.F.
Hôpital Razi, MANOUBA, TUNISIE
Introduction : Plusieurs études en populations cliniques
retrouvent une comorbidité entre troubles bipolaires et troubles des conduites alimentaires. Ce lien est encore plus manifeste au niveau du spectre bipolaire (en particulier les troubles
bipolaires de type II). Le but de cette étude est de relever
l’incidence de la comorbidité trouble bipolaire, anorexie et ou
boulimie et de décrire la particularité des patients qui présentent une telle comorbidité.
Matériel et méthode : Il s’agit d’une étude transversale portant sur 30 patients bipolaires de type I, suivis dans le service
et ayant été hospitalisés au moins 1 fois pour décompensation thymique.
Pour chacun de ces patients, une fiche a été remplie comportant des données sociodémographiques, des données cliniques et des données thérapeutiques. Nous avons utilisé
l’EAT 40 pour évaluer l’existence ou non de troubles des conduites alimentaires associés au trouble bipolaire.
Résultats : On retrouve un trouble des conduites alimentaires
dans une proportion importante de notre échantillon. Parmi
les patients présentant cette comorbidité, on note un âge
moyen de 30 ans, un niveau scolaire moyen, un âge jeune
de début de la maladie bipolaire. Une conduite addictive est
aussi fréquemment rapportée.
Discussion : Notre étude réconforte l’importance de l’association trouble bipolaire et trouble des conduites alimentaires.
Selon certains auteurs l’anorexie boulimie ferait même partie
du spectre bipolaire. En effet, selon certains autres auteurs
l’existence de conduites boulimiques dans un premier épisode dépressif majeur est en faveur d’une évolution bipolaire.
En faveur de cette hypothèse plusieurs arguments ont été
avancés, dont le risque familial accru de trouble bipolaire
chez les patients présentant une boulimie.
D’autre part et sur le plan biochimique, on retrouve aussi bien
dans la boulimie que dans les troubles bipolaires un défaut
de transmission sérotoninergique.
Conclusion : L’importance de l’association troubles des conduites alimentaires et troubles bipolaires, nous incite à
Posters
rechercher plus activement cette comordibité. Cette association a en effet un impact aussi bien sur le pronostic que sur
la prise en charge médicamenteuse des deux troubles.
PO 079
PSYCHO-ÉDUCATION ET TROUBLE BIPOLAIRE
GAFFARI O., BEN ABDELAZIZ I., ELLOUZE F., BEN ABLA T.,
JOHNSON I., MEZIOU O., M’RAD M.F.
Hôpital Razi, MANOUBA, TUNISIE
Introduction : La psycho-éducation a été d’abord proposée
dans la schizophrénie ; elle a été ensuite introduite dans
diverses pathologies chroniques telles que le diabète ou
l’hypertension. Elle est de plus en plus indiquée dans les troubles bipolaires.
Dans ce travail, on se propose d’évaluer les acquisitions de nos
patients bipolaires concernant leur maladie et de mesurer
l’impact de ces acquisitions en terme d’évolution et de pronostic.
Matériel et méthode : Cette étude a concerné des patients
suivis pour trouble bipolaire de type I selon les critères du
DSM IV.
Pour chacun des patients, nous avons relevé des données
sociodémographiques, des données concernant sa maladie,
ainsi que des données thérapeutiques.
L’évaluation des acquisitions concernant la maladie a porté
sur 3 volés :
– évaluation portant sur les connaissances générales du
malade concernant le trouble bipolaire et son traitement ;
– évaluation de la reconnaissance précoce des symptômes
annonciateurs d’une rechute ou d’une récidive ;
– évaluation du respect ou non des règles d’hygiène de vie
et des rythmes sociaux.
Résultats : Globalement nos patients semblent connaître leur
pathologie, l’intérêt du traitement.
Les acquisitions concernant les symptômes annonciateurs
d’une rechute ou d’une récidive sont aussi bonnes. Les acquisitions concernant l’importance des règles d’hygiène de vie
semblent être les moins bonnes.
La qualité des acquisitions dans les différents domaines est
liée au nombre et à la durée des hospitalisations ainsi qu’au
nombre de rechutes thymiques.
Discussion : La psycho-éducation dans les troubles bipolaires vise à faire du patient un expert de sa maladie. De nombreuses études soulignent son effet positif. Elle permettrait
en effet de réduire le nombre de récidives et de rechutes thymiques, le nombre et la durée des hospitalisations et améliorerait la qualité de vie des patients bipolaires. Nos résultats
sont conformes aux données de la littérature.
Conclusion : La psycho-éducation est une approche peu coûteuse qui peu être proposée très précocement à tous les
patients bipolaires.
PO 080
ÉVALUATION DES SYMPTÔMES PRODROMIQUES
CHEZ LES SUJETS BIPOLAIRES I ET II
BEN ABLA T., LARGUECHE M., ELLOUZE F., MRAD M.F.
Hôpital Razi, TUNIS, TUNISIE
Introduction : Le dépistage des symptômes prodromiques est
un élément clé dans la prise en charge du traitement du trouble bipolaire. Cependant, les études antérieures n’ont évalué
que les symptômes prodromiques de la phase maniaque et
de la phase dépressive du TBI, alors que les études concernant le TB II sont très rares voire manquantes.
Méthodologie : Il s’agit une étude transversale ayant porté sur
83 patients bipolaires selon les critères du DSM VI en phase
de rémission.
La prévalence, le type et la durée des symptômes prodromiques ont été recherchés par des questions semi-ouvertes.
La prévalence du TBI, TBII, l’épisode index, les facteurs
sociodémographiques, la comorbidité, l’histoire de la maladie
et les autres corrélations concernant le type et la durée ont
été explorés.
Résultats : Les symptômes prodromiques ont été rapportés
chez 44 % des bipolaires type I et 50 % des bipolaires type
II. La durée moyenne des prodromes est de 29,5 jours.
Il n’a pas de différence significative ni entre le TBI et le TB,
ni entre les sujets avec ou sans prodromes. La présence de
la comorbidité est retrouvée dans 50,2 % et est associée à
une période prodromique plus longue.
Conclusion : Presque la moitié des sujets bipolaires I et II sont
capables de rapporter des signes prodromiques. L’évolution
chronique et fluctuante du TB ainsi que la courte durée des
prodromes et leurs manques de spécificité peuvent limiter
l’intervention précoce dans la prise en charge des épisodes.
PO 081
FAIRE FACE© AUX ADDICTIONS CHEZ LE SENIOR
BIPOLAIRE : PROCESSUS COGNITIFS ET
RÉGULATION ÉMOTIONNELLE
CELESTIN L.P. (1), CELESTIN-WESTREICH S. (2)
(1) Hôpital Simone Veil, PARIS, FRANCE
(2) Vrije Universiteit Brussels, BRUXELLES, BELGIQUE
Contexte : Malgré une augmentation significative du nombre
de seniors dans nos sociétés, l’impact et le traitement des
doubles diagnostics addiction et troubles bipolaires demeurent sous investigués pour cette population. La recherche
neuroscientifique contemporaine souligne le rôle des processus de contrôle cognitif, dont les fonctions exécutives, mais
aussi de la régulation émotionnelle dans ce contexte.
Méthode : Cette présentation illustre, au moyen d’une étude
de cas, l’opérationnalisation des données neuroscientifiques
dans le programme multimodal FACE©. Les leviers thérapeutiques avec le senior sont analysés de par l’interaction
des processus cognitifs descendants et émotionnels ascendants avec l’ensemble des facteurs de risque et de résilience,
visualisés dans le modèle. Les données récoltées allient
l’approche biographique avec un protocole clinique intégrant
des paramètres biopsychosociaux, le vécu subjectif et l’autorapportage standardisé (échelle d’Achenbach).
Résultats : Le senior, 63 ans, est adressé en addictologie
après hospitalisation en médecine générale.
L’analyse biopsychosociale systématique et approfondie du
cours de sa vie révèle des événements de vie catalysant une
41
7e Congrès de l’Encéphale
dérégulation émotionnelle par des voies tant aiguës que
cumulatives. L’évaluation clinique actuelle et l’hétéroanamnèse ainsi que le vécu subjectif démontrent une dynamique
de désajustement cognitivo-émotionnelle par le déni, la
somatisation et les passages à l’acte, sur fond de trouble
bipolaire II. La dépendance alcoolique précipite à son tour
une spirale négative de détérioration des fonctions exécutives et comportementales au cours de la vie. Enfin, la mise
en contraste de l’auto-rapportage objectivé avec l’évaluation
clinique offre une voie d’accès pour aborder la dépendance,
mais aussi pour reconnaître le rôle de l’anxiété dans les
décompensations récurrentes et par là faciliter le travail thérapeutique.
Conclusion : L’adhérence et le suivi thérapeutique du senior
bipolaire addictif bénéficie, outre d’une prise en compte biopsychosociale, de l’analyse affinée de la dynamique des régulations cognitivo-émotionnelles accompagnant les comportements de dépendance. L’approche multidisciplinaire
demeure indispensable pour faciliter l’accès nécessaire du
senior aux soins psychologiques.
PO 082
ÉVALUATION DU STRESS CHEZ LES PATIENTS
BIPOLAIRES
ADALI I., MANOUDI F., ASRI F., TAZI I.
Équipe de recherche pour la santé mentale, CHU Mohamed VI,
MARRAKECH, MAROC
Introduction : L’influence du stress psychosocial sur le cours
évolutif du trouble bipolaire est de plus en plus reconnue. D’où
l’intérêt de cette étude que nous avons menée dans le but
de déterminer le rôle du stress dans le déclenchement des
accès thymiques, et le rôle du support familial dans le pronostic du trouble bipolaire.
Patients et méthodes : Étude descriptive sur un échantillon
de 54 patients bipolaires, utilisant un questionnaire évaluant
les caractéristiques sociodémographiques, le type et la durée
d’évolution du trouble bipolaire et la qualité du support familial. L’évaluation du stress a été faite par le questionnaire de
Cungi.
Résultats : La majorité des patients était de sexe masculin
(70,4 %), la moyenne d’âge était de 29 ans (min = 16 ans,
max = 52 ans). Les deux tiers étaient célibataires (66,7). La
moitié avait une profession (55,6 %). La moitié utilisait des
toxiques ; une consommation quotidienne de cannabis a été
notée chez 27,8 % et d’alcool chez 31,5 %. 9,3 % avait des
antécédents judiciaires. La moyenne des hospitalisations
était de 3. 18,5 % avait des antécédents familiaux de trouble
bipolaire. La majorité des patients avait un trouble bipolaire
type I. La durée d’évolution a été en moyenne de 6 ans. Plus
des deux tiers avaient un bon support familial, 11,1 % étaient
rejetés par leurs familles. La moitié se prenait en charge
matériellement eux-mêmes. Un facteur stressant précédant
l’accès thymique a été noté chez 72,2 % : familial (20,4 %),
professionnel (14,9 %), personnel (35,2 %) ou social (9,4 %).
57,4 % avaient un taux de stress élevé. Parmi eux, 37 %
avaient un taux de stress élevé et étaient exposés à des stresseurs élevés, tandis que 20,4 % avaient un taux de stress
élevé bien qu’ils étaient exposés à des stresseurs bas.
42
Discussion : Plusieurs études ont montré que les patients
ayant une hérédité bipolaire ont un âge précoce de début et
nécessite des stresseurs diminués pour déclencher un accès
thymique. L’exposition à un stress élevé et un support familial
défaillant sont prédicteurs de récurrence thymique.
Conclusion : Des psychothérapies incluant des interventions
pour améliorer les facteurs psychosociaux défaillants peuvent réduire la récurrence bipolaire.
PO 083
PRÉVALENCE DU TROUBLE BIPOLAIRE AU SERVICE
PSYCHIATRIQUE UNIVERSITAIRE
MANOUDI F., CHAGH R., BOUTABIA S., EL ABBAS I.,
ASRI F., TAZI I.
Équipe de recherche pour la santé mentale CHU Mohamed VI,
MARRAKECH, MAROC
Les troubles bipolaires ou maladies maniaco-dépressives
correspondent à des perturbations de l’humeur à spectre
large, survenant sous forme d’accès répétitifs caractérisés
par leur grand polymorphisme clinique.
Notre étude rétrospective a été réalisée au sein du service psychiatrique du centre universitaire hospitalier Mohamed VI à
Marrakech sur 100 dossiers de patients hospitalisés, entre
2004 et 2007, pour les TB diagnostiqués selon les critères de
DSM IV, avec l’objectif de déterminer la prévalence du TB et
d’étudier son profil évolutif et pronostic. Une fiche d’exploitation
préétablie a permis l’étude des caractéristiques sociodémographiques, des antécédents psychiatriques, toxiques et judiciaires ainsi que des caractéristiques cliniques, thérapeutiques
et des modalités évolutives du TB.
La majorité de nos patients (68 %) avaient un âge jeune
(entre 16 et 34 ans), 60 % étaient de sexe masculin. La moitié
des patients (51 %) avait un antécédents d’abus de toxiques.
Le tabac fut la substance la plus consommée (96,1 %, n = 49).
Le TBI était la forme prédominante dans l’échantillon. Des tentatives de suicide au cours des accès ont été retrouvées chez
6 % des patients. L’évolution du TB avait un caractère saisonnier dans 37 % des cas avec prédominance estivale.
C’est une pathologie à répercussions socio-économiques et
professionnelles comme en témoignent les résultats de notre
étude, la maladie avait affecté la vie de 75 % des patients de
notre échantillon dans au moins un des domaines déjà cités.
PO 084
LES FONCTIONS EXÉCUTIVES DANS LA MALADIE
BIPOLAIRE EN PHASE EUTHYMIQUE
PLACINES B., OLLU J., BOUCHÉ C., HAZIF-THOMAS C.,
BONVALOT T.
Centre Hospitalier de Quimperlé, QUIMPERLE, FRANCE
La maladie bipolaire se caractérise par des épisodes récurrents de manie et de dépression. Si les dysfonctionnements
cognitifs apparaissent de manière cliniquement plus évidentes dans les phases maniaques et dépressives, les études
neuropsychologiques permettent de retrouver dans les phases euthymiques des déficits neuropsychologiques, comme
Posters
dans les fonctions exécutives (Clark et Goodwin, 2008). Les
fonctions exécutives (FE) se définissent par des activités
cognitives de haut niveau, permettant une adaptation du sujet
à des situations inhabituelles (Godefroy, 2004). La phase
euthymique se définit par un score inférieur à 9 pour les échelles de Hamilton et de Young. Depuis les travaux de Miyake
(Miyake, 2000), différentes fonctions indépendantes participant aux fonctions exécutives comme la remise à jour, la flexibilité mentale, l’inhibition sont individualisées. De nombreuses données de la littérature (Murphy et Sahakian, 2006 ;
Clark et Sahakian, 2006 ; Torrent et coll., 2006 ; Mehli, 2007 ;
Clark et Goodwin, 2008) retrouvent des anomalies sur l’attention divisée, la fluence verbale, la résolution de problèmes
complexes, évoquant des atteintes sur la flexibilité mentale,
l’inhibition, les processus de raisonnement au sein des FE.
Ces résultats posent de nombreux problèmes méthodologiques : premièrement, la persistance de troubles de l’humeur,
même en phase euthymique (Holmes, 2008) ; deuxièmement, les conséquences cognitives des stabilisateurs de
l’humeur (Stip, 2000) ; troisièmement, la relation avec les
phénomènes du vieillissement et l’histoire naturelle de la
maladie (Vieta, 2008). Actuellement, ces données neuropsychologiques apparaissent comme essentielles pour la
prescription médicamenteuse et les interventions psychologiques, comme les groupes thérapeutiques de 3e génération.
PO 085
PROTOCOLE D’ÉLABORATION
D’UNE RECOMMANDATION FORMALISÉE
D’EXPERTS SUR LA PRISE EN CHARGE ET
LE DÉPISTAGE DU TROUBLE BIPOLAIRE
SAMALIN L. (1), GUILLAUME S. (2), MARTIN P. (3),
ABBAR M. (4), MEYNARD J.A. (5), GAY C. (6), COURTET P. (2),
LLORCA P.M. (1)
(1) CHU, CLERMONT-FERRAND, FRANCE
(2) CHU, MONTPELLIER, FRANCE
(3) CHU, PARIS, FRANCE
(4) CHU, NIMES, FRANCE
(5) CH, LA ROCHELLE, FRANCE
(6) Clinique du Château de Garches, PARIS, FRANCE
Les études à travers le monde montrent les insuffisances
dans le dépistage et la prise en charge du trouble bipolaire.
Dans ce contexte se sont construites de nombreuses aides
à la décision médicale par l’intermédiaire de Recommandations pour la Pratique Clinique (RPC). Ces RPC peuvent parfois aboutir à des décisions médicales divergentes pour une
même situation clinique et elles présentent pour la plupart,
une applicabilité difficile. Enfin, plus de la moitié sont réalisées sur le continent américain. Dans ce contexte, l’Association Française de Psychiatrie Biologique va élaborer des
recommandations françaises de bonne prise en charge des
patients présentant un trouble bipolaire.
Après évaluation des différentes méthodologies existantes,
un comité de pilotage a retenu la méthode RAND-UCLA.
Après synthèse de la littérature, 200 questions ont été élaborées puis adressées à un panel d’experts constitué par 53
psychiatres français identifiés pour leur expertise dans les
champs du trouble bipolaire. Six domaines sont évalués : 1)
dépistage & diagnostic, 2) traitement à la phase aiguë, 3) traitement prophylactique, 4) traitement non pharmacologique,
5) prise en charge des comorbidités et du risque suicidaire,
6) populations spécifiques (femme enceinte, adolescent,
sujet âgé). Chaque expert répond aux questions à l’aide
d’échelle graduée de 0 à 9 (0 signifie l’existence « d’un désaccord complet » ou d’une « absence totale de preuve » ou
« d’une contre-indication formelle » et 9 celle « d’un accord
complet » ou « d’une indication formelle »). Les réponses à
chaque question permettent de définir 4 zones allant de la
zone de « contre-indication » à la zone « d’indication » dans
la situation définie par la question. L’ensemble des résultats
obtenus à partir de ces données permettra l’élaboration de
recommandations qui seront elles-mêmes avalisées par un
troisième groupe d’experts.
Nous présenterons en détail la méthodologie, en l’illustrant
d’exemples de questions et nous discuterons comment ces
RPC spécifiquement françaises devraient aider les cliniciens
dans leur prise en charge au quotidien. Cette méthode permet
ainsi d’apporter des réponses issues des domaines cités pour
lesquelles il est difficile d’établir des RPC sans tenir compte
de la pratique clinique.
PO 086
TEMPÉRAMENT CYCLOTHYMIQUE ET CONDUITE
SUICIDAIRE – ÉTUDE CAS-TÉMOINS :
À PROPOS DE 50 SUICIDANTS
MASMOUDI J., ELLEUCH E., MNIF L., TRABELSI S.,
AYEDI N., JAWA A.
CHU Hedi Chaker, SFAX, TUNISIE
Introduction : Le tempérament cyclothymique constitue un
état subaffectif permanent qui se caractérise par une instabilité émotionnelle et des alternances rapides et cycliques
entre léthargie-eutonie, pessimisme-optimisme, autodépréciation-mégalomanie, introversion-désinhibition sociale…,
avec par conséquent un risque plus important de comportements suicidaires et de suicides.
L’objectif de notre étude a été de déterminer la prévalence
du tempérament cyclothymique chez les suicidants et de la
comparer à celle des non suicidants et de mettre en exergue
les facteurs associés.
Matériels et méthodes : Notre étude a été prospective, descriptive et comparative de type cas-témoin.
Elle comportait deux groupes :
– Un groupe de référence (les cas), comportant cinquante
suicidants qui ont été admis au service SAMU à l’hôpital
Habib Bourguiba à Sfax.
– Un groupe témoin composé de cinquante sujets sains,
sans antécédents psychiatriques ni de tentative de suicide,
et appariés selon l’âge, le sexe, la profession ou le niveau
scolaire et la situation matrimoniale.
Pour l’évaluation du tempérament cyclothymique on a utilisé
un auto-questionnaire à 21 items extrait du TEMPS-A
(version arabe).
Pour l’évaluation de l’intensité de la dépression, on a utilisé
l’échelle de dépression de Montgomery et Asberg.
43
7e Congrès de l’Encéphale
Résultats :
– L’âge moyen des suicidants a été de 23,1±7,06 ans.
– 54 % des suicidants étaient déprimés.
– 46 % des suicidants avaient un tempérament cyclothymique contre 8 % chez les non suicidants.
– La moyenne des scores du tempérament cyclothymique a
été de 12,3 pour les suicidants et de 5 pour les non suicidants.
Cette différence des moyennes entre les deux groupes a été
statistiquement significative.
– Un tempérament cyclothymique a été corrélé significativement à la prise d’alcool, aux ATCDS de tentative de suicide
et à la dépression.
Conclusion : L’association du tempérament cyclothymique et
de la dépression est désignée actuellement comme le trouble
bipolaire II, caractérisée par un début plus précoce, une
intensité et une récurrence dépressive plus importante et par
un risque suicidaire plus élevé d’où l’intérêt du dépistage de
cette entité clinique qui permettra d’instaurer une thérapeutique précoce et efficace basée essentiellement sur les thymorégulateurs.
PO 087
LA LEVÉE DE LA RÉSISTANCE À L’ECT
DANS LA CATATONIE MALIGNE PAR L’EXÉRÈSE
CHIRURGICALE D’UNE HYPERPARATHYROÏDIE
PAUCISYMPTOMATIQUE – CASE REPORT
DEMANGEL A., SZEKELY D., POLOSAN M., BUIS C.,
HOLTZMANN J., BOUGEROL T.
CHU, GRENOBLE, FRANCE
Introduction : Le traitement de référence de la catatonie chronique (pernicieuse) survenant au cours d’un épisode psychiatrique aigu, sans organicité décelée, est actuellement
bien défini, (Clarck et Rickards, 1999) et est représenté par
des benzodiazépines à forte dose. En cas de réponse insuffisante ou d’évolution maligne, l’ECT permet l’amélioration
des symptômes. Cependant, de rares cas de résistance à
l’ECT ont été décrits, engageant ainsi le pronostic vital à court
terme. Parmi les facteurs de résistance à l’ECT qui doivent
être recherchés, les pathologies endocriniennes doivent être
recherchées systématiquement.
Lors de la recherche des facteurs de résistance à l’ECT, la
mise en évidence d’un HPTH peut faire discuter une exérèse
chirurgicale.
Cas clinique : L’intérêt d’un bilan endocrinien devant toute
catatonie est souligné à travers la description d’un cas de
catatonie maligne, survenue au décours d’un épisode
dépressif majeur avec caractéristiques mélancoliques sur le
fond d’un trouble bipolaire de type I, évoluant depuis 40 ans
et stabilisé habituellement par lithiothérapie. La survenue
d’une intoxication au lithium a précipité l’épisode dépressif
compliqué d’un syndrome catatonique résistant. La découverte d’une hyperparathyroïdie paucisymptomatique secondaire à la lithiothérapie, ne nécessitant pas sur le plan
endocrinien une exérèse, mais qui cependant peut être responsable de symptômes psychiatriques, nous fait émettre
l’hypothèse d’une résistance induite par cette hyperparathy44
roïdie, et l’exérèse chirurgicale est décidée. Cette hypothèse
est confirmée par le rétablissement d’une sensibilité à l’ECT
qui, ayant été reprise 6 mois après, a permis l’obtention d’une
réponse partielle des symptômes catatoniques.
Bibliographie : Ce cas clinique est discuté à la lumière des
données de la littérature afin de mettre à jour les données de
résistance aux ECT, et l’intérêt d’une parathyroïdectomie
devant des symptômes psychiatriques.
Discussion : Nous discuterons de l’intérêt de systématiser le
bilan endocrinien élargi devant toute évolution chronique
d’une catatonie psychogène, et de l’intérêt de poser l’indication chirurgicale de l’exérèse des glandes parathyroïdiennes
devant l’apparition d’une résistance aux ECT.
PO 088
LE TROUBLE BIPOLAIRE DE L’ADOLESCENT
MESSAUD C. (1), ZDANOWICZ N. (2)
(1) Institut du Beau Vallon, SAINT-SERVAIS, BELGIQUE
(2) Service de Psychosomatique, MONT GODINNE, BELGIQUE
Objectifs : Le trouble bipolaire chez l’adolescent constitue un
enjeu psychiatrique majeur désormais. Il s’agit pourtant d’une
pathologie répertoriée depuis moins longtemps que sa forme
adulte. La littérature ces 10 dernières années s’est efforcée
de tester chez l’adolescent, les connaissances déjà validées
chez l’adulte, en reproduisant et analysant l’effet des guidelines adultes. Par ailleurs, diverses analyses anatomiques
par imagerie cérébrale s’attachent à comparer les anomalies
structurelles chez adolescents et adultes. Cet article a pour
but de revenir sur 1) l’histoire de l’émergence du trouble bipolaire de l’adolescent, aux yeux du clinicien, 2) les critères diagnostics, 3) la subtile distinction et le lien avec l’ADHD, dont
le traitement est pourtant très différent, et 4) la prise en
charge.
Méthode : Par une revue de la littérature, il est proposé de
retracer l’apparition et l’évolution du trouble bipolaire chez
l’adolescent en considérant les facteurs de risques de développement de la pathologie et les comorbidités associées,
pour enfin identifier ses répercussions. Les spécificités du
traitement chez l’adolescent, seront envisagées, tant dans la
phase aiguë qu’en maintenance.
Résultats : La spécificité de la forme adolescentaire du trouble bipolaire a été abordée dans certaines modalités et difficultés de screening. Des critères tels que le early adolescent
bipolar disorder phenotype, ou avoir un parent bipolaire,
majorent la probabilité de survenue de l’affection. Les arguments diagnostics du sentiment de grandeur, la fuite des
idées, la diminution du besoin de sommeil et l’hypersexualité
semblent être discriminants pour différencier le trouble bipolaire de l’ADHD. Enfin, les comportements anti-sociaux, les
consommations de drogues et le risque suicidaire, compliquent fréquemment le tableau clinique. Le lithium, les anticonvulsivants et les neuroleptiques atypiques demeurent les
molécules de choix.
Conclusion : Si des outils diagnostics sont en cours d’élaboration, de nombreuses études stipulent que le trouble bipolaire de l’adolescent est encore trop peu identifié. La précocité
du diagnostic semble pourtant essentielle pour l’amélioration
du pronostique.
Posters
PO 089
IMPACT DES FACTEURS ENVIRONNEMENTAUX
SUR LA SURVENUE D’UN TROUBLE BIPOLAIRE
DEREUX A. (1), MOUAFFAK F. (2), BAUP N. (3),
GAILLARD R. (2), BAYLE F. (2), LÔO H. (2)
(1) Hôpital Européen Georges Pompidou, PARIS, FRANCE
(2) Hôpital Sainte-Anne, PARIS, FRANCE
(3) Hôpital Bicêtre, LE KREMLIN-BICÊTRE, FRANCE
La responsabilité des facteurs génétiques et biologiques
dans la survenue des épisodes maniaques est bien établie.
De même l’hypothèse d’une association entre vulnérabilité
biologique et facteurs de stress environnementaux dans
l’étiopathogénie des troubles de l’humeur est soutenue par
un corpus littéraire considérable.
Les facteurs environnementaux peuvent-ils, à eux seuls,
induire un syndrome maniaque, abaisser le seuil de vulnérabilité et déterminer l’évolution vers un trouble bipolaire ?
Cette question est discutée à travers une revue de la littérature illustrée par le cas clinique d’un patient de 18 ans, hospitalisé pour la survenue d’une symptomatologie maniaque
dans un contexte de stress aigu et multifactoriel.
PO 090
TROUBLE BIPOLAIRE ET DÉPENDANCE
AU CANNABIS
ALMECHECHTI K. (1), ELYAZAJI M. (2), BATTAS O. (2),
MOUSSAOUI D. (2)
(1) CHU Ibn Rochd, CASABLANCA, MAROC
(2) Centre Psychiatrique Universitaire, CASABLANCA, MAROC
Introduction : La dépendance au cannabis est un problème
extrêmement fréquent au cours du trouble de l’humeur, il
altère le fonctionnement et la qualité de vie des patients.
Le but de cette étude est d’évaluer la fréquence du problème
de dépendance au cannabis dans un groupe de patients qui
présente un trouble bipolaire et de comparer le groupe de
patients bipolaires avec diagnostique de dépendance au cannabis (TB + dépendance) et le groupe de patients bipolaires
sans problème de dépendance au cannabis (TB).
Méthodes : L’étude a été faite sur soixante-dix patients adultes qui se sont présentés au Centre Psychiatrique Universitaire Ibn Rochd de Casablanca. Ces patients ont tous eu le
diagnostique de trouble bipolaire selon les critères DSM IV et
on a aussi évalué chez ses patients la présence d’un diagnostique de dépendance au cannabis selon les critères DSM IV.
Un hétéro questionnaire a été utilisé pour identifier les caractéristiques sociodémographiques et cliniques des patients.
L’analyse statistique a été effectué par le logiciel SPSS dans
sa 11e version.
Résultats : L’âge moyen de nos malades est de 33,6
± 11,2 ans, 65 % sont de sexe masculin, la plupart ont un bas
niveau socio-économique et un bas niveau d’instruction. Le
diagnostic de dépendance au cannabis a été posé chez 40 %
des patients.
Chez le groupe TB + dépendance l’âge moyen de début du
trouble bipolaire était plus précoce, on a aussi noté un nombre
plus élevé d’épisodes thymiques avec une fréquence plus
marquée pour l’épisode maniaque. En plus au moment de
l’étude 90,66 % du groupe TB + dépendance étaient en
phase maniaque (contre 60,66 % dans le groupe TB).
Dans le groupe TB + dépendance les patients ont rapporté
plus d’antécédents judiciaires et de tentatives de suicide, et
également plus d’histoire de violence qui se sont produits à
un âge plus jeune (20,26 ans contre 24,80 ans).
Conclusion : L’usage du cannabis est un problème fréquent
au cours de trouble bipolaire ; plusieurs études ont prouvé
que cette association est liée à un plus mauvais cours de
maladie bipolaire et altère la qualité de vie des patients.
PO 091
FACTEURS ÉTIO-PATHOGÉNIQUES DU TROUBLE
BIPOLAIRE À L’ADOLESCENCE
KOSSENTINI I., AYEDI H., MOALLA Y., WALHA A., GHRIBI F.
Service de pédopsychiatrie CHU Hédi Chaker, SFAX, TUNISIE
L’objectif de notre travail était d’étudier les facteurs étiopathogéniques des troubles bipolaires chez les adolescents.
Matériel et méthodes : Nous avons mené une étude rétrospective descriptive portant sur 30 adolescents atteints de TBP confirmé par le DSM IV-R. Ces patients étaient recrutés sur une
période de 12 ans et demi (du 1er janvier 1996 au 30 juin 2008).
Résultats : Comme facteurs étiopathogéniques, nous avons
relevé :
– Des antécédents familiaux de TBP dans 36,6 % des cas.
– Des antécédents de troubles psychiatriques chez les
parents, autres que TBP dans 13,3 % des cas.
– Un tempérament particulier dans 73,3 % des cas.
– Une déception sentimentale dans 6,6 % des cas.
– Un dysfonctionnement familial dans 40 % des cas.
– Un abus sexuel dans 26,6 % des cas.
Conclusion : Nous rejoignons les données de la littérature
concernant la vulnérabilité génético-biologique et l’influence
des facteurs psychosociaux dans le déclenchement du TBP
à l’adolescence. L’identification de ces facteurs dès l’adolescence voire même dès l’enfance permet un dépistage et une
prise en charge précoces de ce trouble ainsi qu’une prévention des rechutes et des complications psychosociales.
PO 092
IMPACT DU TROUBLE BIPOLAIRE
SUR LES CONJOINTS
BERRADA S., IDRISSI-KHAMLICHI N., EL OUAZZANI B.,
MOUSSAOUI D., KADIRI N.
Centre Psychiatrique Universitaire Ibn Rochd, CASABLANCA,
MAROC
Le trouble bipolaire, concerne environ 3,2 % de la population
au Maroc (1). La souffrance engendrée par ce trouble ne se
limite pas au patient, elle touche également l’entourage proche (les aidants naturels), notamment les conjoints.
Les objectifs de notre étude sont de :
– Évaluer l’impact du trouble bipolaire sur la qualité de vie
du conjoint.
45
7e Congrès de l’Encéphale
– Évaluer la charge de soins des conjoints de personnes présentant un trouble bipolaire et de voir en quoi elle est liée à
leur statut de santé mentale et de qualité de vie.
L’étude est réalisée en deux étapes :
1. Dans un premier temps :
– Asseoir le diagnostic du trouble bipolaire chez le patient
par passation du MINI DSM IV.
– Passation du MINI DSM IV au conjoint pour écarter les critères d’exclusion et rechercher d’éventuels troubles anxieux
ou dépressifs.
2. Dans un deuxième temps :
– Passation d’un autoquestionnaire en arabe dialectal comportant les données sociodémographiques du couple (âge,
statut marital, niveau d’instruction, profession), les antécédents personnels les renseignements sur le trouble du patient
et les connaissances du conjoint sur le trouble.
– Passation des échelles aux conjoints :
• L’échelle de qualité de vie SF 36 ( traduite et validée en version arabe dialectale) pour évaluer l’adaptation psycho-sociale.
• La CRA (traduite en arabe dialectale) caregiver Reaction
assessment qui évalue les différents aspects de la situation
d’aide en tenant compte des dimensions positives et négatives des réactions de l’aidant.
Les résultats préliminaires de l’étude seront communiqués.
PO 093
QUEL(S) LIEN(S) ENTRE L’EFFICACITÉ
DES ANTIÉPILEPTIQUES DANS L’ÉPILEPSIE
ET DANS LA MALADIE BIPOLAIRE ?
ROBELET A., DAMMAK A., GORSANE M.A., LÔO H., OLIÉ
J.P., POIRIER M.F.
Centre Hospitalier Sainte-Anne, Service Hospitalo Universitaire,
PARIS, FRANCE
Introduction : Le travail est une revue de la littérature sur le
mécanisme d’action des antiépileptiques dans l’épilepsie et
dans la maladie bipolaire. L’objectif est de détailler les mécanismes pharmacologiques et les éventuels liens pouvant expliquer l’efficacité des antiépileptiques dans ces deux indications.
Matériel et méthodes : Les mécanismes d’action dans l’épilepsie ont été recherchés dans les résumés des caractéristiques des produits (RCP) du Vidal® 2008. Pour les mécanismes d’action des antiépileptiques dans la maladie
bipolaire, dont l’utilisation est le plus souvent hors-AMM, la
recherche s’est faite sur PubMed®. La recherche a été limitée
aux articles rédigés en Français et en Anglais et publiés dans
les dix dernières années.
Résultats et discussion : On retrouve 21 molécules classées
dans le Vidal® (code ATC) comme antiépileptiques. Bien qu’il
existe des particularités inhérentes à chaque molécule, il est
possible de regrouper ces molécules en trois classes thérapeutiques : les GABA-modulateurs, les inhibiteurs des canaux
sodiques, les inhibiteurs des canaux calciques. Parmi ces
21 molécules, la littérature distingue principalement six molécules utilisées dans la maladie bipolaire : l’acide valproïque,
la carbamazépine, l’oxcarabamazépine, la lamotrigine, le topiramate, la gabapentine. Parmi ces six molécules, deux seulement ont l’AMM dans cette indication (l’acide valproïque et
46
la carbamazépine). D’un point de vue pharmacologique, on
ne retrouve pas de mécanismes communs pouvant expliquer
à la fois l’efficacité dans l’épilepsie et dans la maladie bipolaire.
Pour expliquer l’efficacité des antiépileptiques dans la maladie
bipolaire, les articles retrouvés dans la littérature reviennent
sur trois voies de transduction : la voie de la Phosphoinositide
phospholipase C (PLC), de la Glycogène Synthétase Kinase
3, la voie de l’Adénosine Monophosphate Cyclique (AMPc).
Conclusion : Il n’existe pas de lien évident entre l’efficacité
des antiépileptiques dans l’épilepsie et dans la maladie bipolaire. L’utilisation des antiépileptiques dans la maladie bipolaire reste basée sur la pratique clinique.
PO 094
L’IMPULSION MEURTRIÈRE CHEZ LE SCHIZOPHRÈNE
TEFAHI B.
EHS Errazi, ANNABA, ALGÉRIE
L’impulsion meurtrière chez le schizophrène est un acte irraisonné à caractère agressif, dangereux dont l’exécution
échappe au contrôle de sa volonté, dirigée en général envers
un membre de la famille constituant de véritables crimes
immotivés. Nous nous proposons dans ce travail et à travers
la littérature d’étudier certains paramètres tels que : les
caractéristiques clinico-neurobiologiques de la schizophrénie, la qualité de la compliance thérapeutique et la conscience
de la maladie afin d’évaluer les indicateurs de risque au
passage d’actes criminels.
Mots clés : Compliance thérapeutique ; Impulsion meurtrière ; Indicateurs de risque ; Neurobiologie ; Schizophrénie.
PO 095
FACTEURS DE RISQUE DU SUICIDE DANS LA
SCHIZOPHRÉNIE : UNE ÉTUDE RÉTROSPECTIVE
BUSCOZ O. (1), MARINESCU M. (1), VOILLET S. (1),
BESCOND Y. (1), VANELLE J.M. (2)
(1) CHS Georges MAZURELLE, LA ROCHE SUR YON,
FRANCE
(2) CHU, NANTES, FRANCE
Le suicide reste une cause majeure de mort prématurée chez
les schizophrènes, étant responsable de 10 à 13 % des décès
dans cette population. Les facteurs de risque du suicide sont
similaires à ceux de la population générale, mais il existe
aussi des facteurs de risque spécifiques de la maladie. Notre
étude, multicentrique et rétrospective, se donne pour but de
reprendre les caractéristiques des patients schizophrènes
décédés par suicide sur une période de 5 ans, et essayer de
mettre en évidence les chemins qui ont mené au suicide. Il
s’agit des patients souffrant d’une schizophrénie remplissant
les critères DSM IV, pour lesquels sont mis en évidence l’âge
du début, la durée d’évolution de la maladie avant le diagnostic, le nombre de rechutes, les antécédents de tentative de
suicide, les antécédents personnels somatiques, les antécédents familiaux, le niveau intellectuel et l’insertion socioprofessionnelle, les conduites addictives associées, la symptomatologie psychotique et dysthymique, les moyens thérapeutiques, chimiothérapiques et institutionnels, mis en place,
Posters
(1) Centre Hospitalier, VALENCIENNES, FRANCE
(2) Centre Hospitalier – Hôpital Nord, AMIENS, FRANCE
(3) Université de Louvain-la-Neuve, BRUXELLES, BELGIQUE
(4) Fonctionnelles et Pathologies, CNRS (UMR 8160), CHRU,
LILLE, FRANCE
(5) Faculté de psychologie, Unité de Neurosciences cognitives,
B-1348 LOUVAIN-LA-NEUVE, BELGIQUE
Background : L’existence de troubles émotionnels dans les
pathologies psychiatriques et neurologiques est admise.
Cependant, les résultats s’opposent.
But et matériel : Mesurer et établir une normalisation de la
reconnaissance visuelle des émotions faciales dans une
population à l’aide de Méthode d’Analyse et de Recherche
de l’Intégration des Émotions (MARIE). Cet outil se base sur
un continuum d’images chimériques créées à partir de deux
images réelles et dans des proportions variables. Le sujet fait
un choix binaire de type forcé pour chacune des images
du continuum. Le matériel comporte 27 séries (9 paires
× 3 personnages) de 19 images chacune.
Participants : 204 sujets sans pathologie, ni traitement, ni
dépendance, répartis en 7 tranches d’âges avec 50 % de femmes dans chaque tranche : 20-30, 31-40, 41-50 51-55, 5660, 61-65, 66-70 ans. Chaque tranche d’âge avait un effectif
de 30 sujets sauf la dernière (24 sujets). Mesure optimum du
MMSE, Mattis et Grober et Buschke pour les tranches 4 à 7.
Résultats :
Performance par tranche d’âge
Réponses positives (%)
62
61
60
59
20 –
31 –
41 –
51 –
56 –
61 –
66 –
30 ans 40 ans 50 ans 65 ans 60 ans 65 ans 70 ans
69
66
63
62
60
60
58
58
58
52
Neutre –
tristesse
Neutre –
surprise
Neutre –
peur
Neutre –
joie
Neutre –
dégoût
Neutre –
colère
Joie –
tristesse
50
Colère –
tristesse
GRANATO P. (1), GODEFROY O. (2), VAN
GANSBERGHE J.P. (3), BOUCART M. (4), BRUYER R. (5)
70
Colère –
peur
PO 096
RECONNAISSANCE VISUELLE DES ÉMOTIONS
FACIALES AU COURS DE LA VIE
DANS UNE POPULATION NORMALE
Variation des performances de reconnaissance (%) en fonction de la tranche d’âge.
Les performances ne différaient pas selon la tranche d’âge.
(F (6,19669) = 1,35 ; p = 0,2).
Réponses « B » (%)
le rythme de suivi et enfin, le sexe, le mode de suicide et l’âge
au moment du suicide. Les résultats préliminaires de cette
étude mettent en évidence des facteurs de risque comme les
éléments dysthymiques, la gravité de la maladie, l’association impulsivité-dysphorie-abus de substances, la résistance
de la symptomathologie au traitement et les rechutes fréquentes et un groupe caractérisé par un très bon fonctionnement prémorbide avec un QI supérieur à la moyenne. Notre
but est d’apporter plus de précision à l’identification des facteurs de risque spécifiques du suicide dans la schizophrénie,
pour permettre des décisions plus claires dans l’évaluation
du risque suicidaire chez le patient schizophrène.
Taux de réponses « B » pour chaque série émotionnelle.
(F (8,189) = 28 ; p = 0,0001).
L’effet de la série émotionnelle était significatif :
Variation des performances de reconnaissance (%) en fonction de la tranche d’âge. Taux de réponses « B » pour chaque
série émotionnelle.
Les performances ne différaient pas selon la tranche d’âge :
(F (6,19669) = 1,35 ; p = 0,2). L’effet de la série émotionnelle
était significatif : (F (8,189) = 28 ; p = 0,0001).
Conclusion : 1) La reconnaissance des émotions reste stable
tout au long de la vie. 2) La joie est la mieux reconnue de
toutes les émotions, suivie du dégoût et de la peur. 3) La
colère est une émotion très difficilement reconnue. 4) La
reconnaissance du dégoût et de la peur est totalement insensible au vieillissement et au sexe de l’observateur. 5) Les
hommes et les femmes reconnaissaient les émotions avec
le même taux de reconnaissance. 6) La reconnaissance des
émotions sur un visage masculin ou féminin par un observateur homme ou femme est différente et dépendrait de leur
âge.
PO 097
MESURE DU DÉFICIT DE LA RECONNAISSANCE
ÉMOTIONNELLE DANS LA MALADIE PSYCHOTIQUE
GRANATO P.
Centre Hospitalier, VALENCIENNES, FRANCE
Background : La schizophrénie est une maladie polymorphe
provoquée par des anomalies neuro-développementales
précoces. Elle s’exprime par des délires, des hallucinations,
des interactions sociales difficiles, un déficit de l’attention et
un déficit de la reconnaissance visuelle des émotions faciales
(DRVEF).
But et matériel : Mesurer un DRVEF dans la maladie psychotique chronique à l’aide de Méthode d’Analyse et de Recherche de l’Intégration des Émotions (MARIE). Cet outil se base
sur un continuum d’images chimériques créées à partir de
47
7e Congrès de l’Encéphale
deux images réelles et dans des proportions variables. Le
sujet fait un choix binaire de type forcé pour chacune des images du continuum. Le matériel comporte 27 séries (9 paires
× 3 personnages) de 19 images chacune.
Participants : 20 sujets psychotiques (H/F = 15/5 ; âge
= 47± 8 ans ; niveau de scolarité [sans Bac/avec Bac] 16/4 ;
MMSE 22 ± 3 ; durée de la maladie 24±10 années ; PANSS
sous-échelle positive/49 = 32 ± 10 ; PANSS sous-échelle
négative/49 = 29 ± 13 ; PANSS échelle de psychopathologie
générale/171= 63 ± 18 ; Nombre erreurs de reconnaissance
des émotions 5 ± 5) et 20 sujets sains appariés aux patients
(H/F : 17/3 ; âge : 46 ± 9 ans ; niveau de scolarité 12/8 ;
MMSE : 30 ; Nombre d’erreurs de reconnaissance des émotions 1,2 ± 1,8).
Résultats :
durée de la maladie ni à la forme clinique de la maladie. Les
troubles du contact, avec pour conséquences les difficultés
de socialisation et l’institutionnalisation de longue durée pourraient être à l’origine d’un défaut d’apprentissage de la reconnaissance émotionnelle.
PO 098
ÉVALUATION D’UN ENTRAÎNEMENT MÉTACOGNITIF
DANS UN GROUPE DE PATIENTS SOUFFRANT
DE TROUBLES SCHIZOPHRÉNIQUES
EN AMBULATOIRE : IMPACT SUR LES HABILETÉS
SOCIALES ET SUR L’HUMEUR
BRIKI M., PAHIN A., TROSSAT V., HUMMEL M.P.,
HAFFEN E., VANDEL P., SECHTER D.
CHU, BESANÇON, FRANCE
% de réponses « B »
64
59
54
Femme blonde
Femme brune
Schizophrène
Homme
Témoins
Reconnaissance de « B » par groupe et par visage : (F
(1,220) = 17,16 ; p = 0,0001).
80
% de réponses
Schizophrène
Témoins
60
Neutre –
tristesse
Neutre –
surprise
Neutre –
peur
Neutre –
joie
Neutre –
dégoût
Neutre –
colère
Joie –
tristesse
Colère –
tristesse
Colère –
peur
40
Reconnaissance de l’émotion pour chaque SE et par groupe :
(F (8,31) = 36,6 ; p = 0,001).
Discussion et conclusion : Les psychotiques présentent un
DRVEF. Psychotiques et témoins ont des taux de
reconnaissance : 1) Comparables pour les séries bipolaires
et la colère. 2) Différents pour le reste des séries. La psychose
entraînerait un dysfonctionnement spécifique de la reconnaissance de certaines émotions.
Les psychotiques réalisent un nombre important d’erreurs de
reconnaissance des émotions : 5 ± 5 versus 1,2 ± 1,8. Elles
ne sont pas corrélées au sexe, à l’âge, à la cognition, à la
48
Depuis une vingtaine d’années les études concernant la réadaptation psychiatrique se sont développées, et notamment
l’approche cognitive et comportementale des biais cognitifs
dans la schizophrénie. Les erreurs cognitives repérées chez
les patients souffrant de schizophrénie, telles que les troubles
de l’attribution ou les conclusions hâtives, contribuent à
l’émergence de délires et aux difficultés de résolution de problèmes. Ces erreurs pourraient donc mener à des troubles
des habiletés sociales ainsi qu’à un repli sur soi. Des auteurs
ont récemment développé un programme d’entraînement
métacognitif (MCT) pour aider les patients à reconnaître puis
à corriger ces erreurs cognitives, afin de transférer cet
apprentissage dans leur vie quotidienne.
Objectif : Évaluer l’impact d’un entraînement métacognitif
(MCT) sur la vie quotidienne de la personne et sur son
humeur.
Population étudiée : Patients > 18 ans suivis par un psychiatre en ambulatoire et souffrant d’un trouble schizophrénique.
L’intervention : Dix participants inclus au début de l’étude,
après un entretien individuel et une information avec consentement éclairé. Série de 10 séances d’une durée de une
heure à raison de 1 à 2 séances par semaines, en utilisant
3 des 8 modules du support MCT. Techniques d’animation
du groupe basées sur les recommandations de l’auteur
(Moritz, 2007).
Type d’étude : Étude descriptive analytique prospective.
Tests réalisés au cours d’un entretien individuel en pré et en
post intervention par un psychiatre, avec deux échelles : The
Independent Living Skills Survey et The Calgary Depression
Scale for Schizophrenia.
Résultats : L’évaluation a porté sur 7 patients. Le score
moyen de Calgary passe de 10,71 à 5,71 (p = 0,066) et celui
d’ILSS de 8,07 à 8,70 (p = 0,247). Les moyennes pré et posttest de l’item « relations sociales » de l’ILSS, passent de 0,70
à 0,83 (p = 0,075).
Discussion et conclusion : Les résultats sont en faveur d’une
amélioration des relations sociales et de la dépression. Le
ressenti des participants est unanimement positif concernant
le support MCT, et ceux-ci rapportent tous une amélioration
de leur vie quotidienne. Ces premiers résultats amènent à
poursuivre cette recherche en augmentant le nombre de
sujets.
Posters
PO 099
DÉFICITS DE PRODUCTION ET DE
RECONNAISSANCE DES ÉMOTIONS
AUTO-GÉNÉRÉES DANS LA SCHIZOPHRÉNIE
DEMILY C. (1), WEISS T. (2), FRANCK N. (2),
BAUDOUIN J.Y. (3)
(1) Hôpital Saint Jean de Dieu, LYON, FRANCE
(2) Centre de Neuroscience Cognitive, BRON, FRANCE
(3) Université de Bourgogne, DIJON, FRANCE
Plusieurs études attestent que les patients schizophrènes
présentent un déficit dans la reconnaissance et dans la production émotionnelle. Le but original de notre travail était de
caractériser ces déficits (et d’étudier leurs intrications)
lorsqu’il s’agissait de la propre production émotionnelle du
sujet. À notre connaissance, aucune étude n’avait jamais
porté sur cette approche.
Dix neuf sujets atteints de schizophrénie (critère DSM IV) et
dix neuf témoins sains ont été recrutés pour cette étude. Notre
protocole consistait en la réalisation de films, après accord
écrit et éclairé de chaque participant. Nous avons filmé tous
les sujets lors d’une production émotionnelle faciale, en condition d’imitation « tel un acteur » (la consigne était de reproduire l’expression faciale d’une photo de visage) et en condition de mime (la consigne était de produire spontanément
« tel un acteur » une émotion dans son contexte, ex : « Vous
venez de gagner au loto, vous exprimez de la joie »). Au
moment du film, chaque sujet devait déterminer avec quelle
intensité l’émotion était produite.
Deux mois plus tard, chaque sujet a visualisé le film de son
évaluation et a dû déterminer quelle émotion était produite,
avec quelle intensité et avec quelle certitude de réponses.
Parallèlement, ces films ont été montrés à des évaluateurs
externes (en conditions écologiques) qui devaient répondre
aux mêmes questions.
Les résultats allaient dans le sens d’un déficit net de la reconnaissance de ses propres émotions chez les patients atteints
de schizophrénie (en condition mime et en condition imitation). Les évaluateurs externes ont mis en évidence un manque d’expressivité global chez les sujets schizophrènes,
indépendamment du traitement psychotrope alors que les
patients dans l’auto-évaluation se considéraient plutôt
comme hyperexpressifs.
Ainsi un déficit de production et de reconnaissance des émotions self-générées pourrait être un symptôme central dans
la schizophrénie.
PO 100
B-MAC, UNE MESURE DE LA RESTRICTION
COGNITIVE CHEZ DES PATIENTS
AVEC UN TROUBLE PSYCHOTIQUE
KHAZAAL Y. (1), BILLIEUX J. (2), FRESARD E. (1),
ZULLINO D. (1)
(1) Hôpitaux Universitaires, GENÈVE, SUISSE
(2) Université, GENÈVE, SUISSE
Introduction : Le surpoids, l’obésité et l’hyperphagie boulimique sont des problématiques courantes chez les personnes
avec un trouble psychotique. Les distorsions cognitives ali-
mentaires et la restriction cognitive sont un des facteurs impliqués dans le maintien de ces problématiques.
L’échelle révisée de Mizes (Mizes Anorectic Cognitive Questionnaire : MAC-R) et l’échelle de Stunkard et Messick (Three
Factor Eating Questionnaire : TFQ) ont été étudiées auprès
de populations générales et de personnes avec des troubles
alimentaires.
Elles n’ont pas été validées auprès de personnes avec une
trouble psychotique.
Objectif : Étudier la structure factorielle de l’échelle révisée de
Mizes (Mizes Anorectic Cognitive Questionnaire : MAC-R)
dans une population de personnes avec troubles psychotiques.
Méthode : L’index de masse corporelle (IMC), le TFQ et le
MAC-R ont été examinés auprès de 125 patients avec une
schizophrénie ou un trouble schizo-affectif. L’hyperphagie
boulimique a été évaluée avec l’entretien structuré SCID-IV.
Résultats : Deux modèles à 1 ou 3 facteurs de l’échelle MACR n’ont pas pu être retenu. Une version brève de l’échelle
MAC-R : Brief Mizes Anorectic Questionnaire (B-MAC) à
12 items a montré de bonnes caractéristiques psychométriques pour une structure à 3 facteurs correspondant aux facteurs précédemment décrits. Les scores B-MAC sont corrélés à ceux du MAC-R, du TFQ ainsi qu’à l’IMC. Une
association significative est retrouvée entre l’hyperphagie
boulimique et un des facteurs du B-MAC (contrôle rigide du
poids et peur de prendre du poids).
Conclusion : Le B-MAC semble être une mesure simple et
valide des distorsions cognitives alimentaires chez des personnes avec un trouble psychotique.
PO 101
DÉTERMINANTS DU PASSAGE À L’ACTE
HOMICIDE CHEZ LE SCHIZOPHRÈNE :
REVUE DE LA LITTÉRATURE
RICHARD-DEVANTOY S. (1), GOUREVITCH R. (2),
GALLARDA T. (2), GARRÉ J.B. (1), OLIÉ J.P. (2)
(1) Département de psychiatrie (Pr J.-B.Garré), CHU, ANGERS,
FRANCE
(2) Service Hospitalo-Universitaire (Pr J.P.Olié), CHS Ste-Anne,
PARIS, FRANCE
Introduction : La forte médiatisation de quelques faits divers
homicides commis par des schizophrènes tend à généraliser
dans l’opinion publique la peur liée à la pathologie schizophrénique. Même si une minorité seulement de meurtriers,
environ 5 % dans les pays occidentaux, sont des sujets souffrant de schizophrénie, le diagnostic de schizophrénie est de
façon indiscutable associé à un risque plus élevé de violence
homicide qu’en population générale.
Objectifs : Nous nous proposons de clarifier, à travers une
revue critique de la littérature, les principaux facteurs associés au passage à l’acte homicide du sujet schizophrène.
Méthode : Nous avons uniquement retenu les études prospectives ou rétrospectives aux méthodologies solides concernant l’homicide du schizophrène dans les pays occidentaux depuis 1990. La recherche bibliographique a été faite
par MEDLINE, sur la période 1990-2008 inclusivement. Les
homicides-suicides sont exclus de cette recherche.
49
7e Congrès de l’Encéphale
Résultats : Les données de la littérature mettent en évidence
des facteurs de risque généraux de violence homicide (sexe
masculin, âge jeune, faible niveau socio-économique, antécédent de violence envers autrui, abus d’alcool) et des facteurs
plus spécifiques (diagnostic de schizophrénie avec des comorbidités d’abus de toxiques et/ou de troubles de la personnalité,
forme clinique paranoïde, idées délirantes à thématique criminogène de persécution, de grandeur, de mysticisme ou
d’influence, désorganisation de la pensée, durée de psychose
non traitée longue, défaut d’insight, rupture de suivi ou de traitement médicamenteux), auxquels il faudrait intégrer les
aspects dynamiques de la rencontre entre les protagonistes.
Conclusion : Les déterminants du passage à l’acte homicide
chez le sujet schizophrène, sont à la fois généraux et spécifiques, et étroitement intriqués entre eux. L’évaluation psychiatrique d’un patient schizophrène, pour être complète,
devrait comprendre celle de son potentiel suicidaire et homicidaire, en recherchant notamment les antécédents de violence physique envers autrui. Cette mission d’expertise et
d’évaluation de la dangerosité auto- ou hétéro-agressive a
même été l’un des fondements de la clinique psychiatrique
médico-légale.
Mots clés : Criminologie ; Homicide ; Prévention ; Schizophrénie.
PO 102
ÉTUDE DU DÉFICIT DE LA MÉMOIRE
ET DE L’APPRENTISSAGE VERBAL
DANS LA SCHIZOPHRÉNIE
JOHNSON I., BEN AZOUZ O., DELLAGI L., RABAH Y.,
TABBANE K.
Hôpital Razi, LA MANOUBA, TUNISIE
Introduction : Les troubles de la mémoire et de l’apprentissage
verbal comptent parmi les troubles cognitifs les plus fréquents
dans la schizophrénie. Ils aggravent le pronostic de la maladie
et contribuent à la désinsertion sociale de ces patients.
Le Hopkins Verbal Learning Test est un test adapté à l’évaluation de la mémoire et de l’apprentissage verbal chez les
patients atteints de schizophrénie. Il s’agit d’une liste de mots
lue au patient avec étude du rappel immédiat et du rappel
différé ainsi qu’une épreuve de reconnaissance.
L’objectif de ce travail est d’étudier la mémoire verbale et la
qualité de l’apprentissage verbal chez les patients souffrant
de schizophrénie ainsi que les corrélations entre les performances observées et les dimensions positive, négative et de
désorganisation de la maladie.
Méthodologie : Notre échantillon est composé de 90 patients
souffrant d’un trouble schizophrénique selon les critères du
DSM IV. Les patients ont été évalués en phase de stabilisation clinique et en dehors d’un épisode dépressif. Nous avons
exclu les patients ayant une pathologie organique pouvant
interférer avec les résultats du test. Les patients ont été évalués sur le plan psychopathologique par la PANSS, la GAF
et la Calgary Depression Scale et sur le plan cognitif par le
Hopkins Verbal Learning Test. Les performances des
patients ont été comparées aux données normatives de la
population tunisienne déjà établies pour ce test.
Résultats : En cours.
50
PO 103
IMPACT DU RISPERDALCONSTA LP
SUR LES RECHUTES : ÉTUDE NATURALISTIQUE
DE PATIENTS PSYCHOTIQUES D’UN SERVICE
DE SECTEUR PSYCHIATRIQUE TRAITÉS
PENDANT AU MOINS 18 MOIS
VIALA A., CORNIC F., BEGHELLI F., MOKRANI M.,
VACHERON M.N.
CH Sainte-Anne, PARIS, FRANCE
La rechute est la principale complication de la schizophrénie :
sa fréquence reste très importante, source d’aggravation de
la maladie et de réhospitalisations, donc de majoration du
coût de la prise en charge. La principale cause en est l’interruption du traitement. Le Risperdal CONSTA LP est actuellement le seul antipsychotique atypique injectable à action
prolongée disponible.
Une étude naturalistique réalisée au sein d’un service de secteur de psychiatrie adulte, en hospitalisation ou au CMP, a
porté sur 120 patients psychotiques traités par Risperdal
CONSTA LP associé à des mesures de réhabilitation psychosociale mises en place précocement.
L’étude a comparé les taux de rechute des patients durant
les 18 mois précédant et suivant la mise en place du traitement. Une nette diminution non seulement du taux de réhospitalisation (environ de moitié), mais aussi de la durée de
séjour (environ des 2/3) a été mise en évidence.
Compte tenu des enjeux majeurs en termes de clinique, de
pronostic, de coût direct et indirect liés à la rechute, il semble
important de préconiser l’utilisation du Risperdal CONSTA LP
le plus tôt possible, dès le premier épisode, afin de favoriser
l’observance du traitement. Ainsi une meilleure adhésion aux
soins, du patient et de son entourage, permettrait de limiter
le risque de rechute.
PO 104
VALIDITÉ DU QUESTIONNAIRE ERFS
(ÉVALUATION DE LA RÉMISSION FONCTIONNELLE
DANS LA SCHIZOPHRÉNIE)
LLORCA P.M. (1), BAYLE F. (2), LANÇON C. (3), CACI H. (4),
ROUILLON F. (2), GORWOOD P. (5)
(1) CHU, CLERMONT-FERRAND, FRANCE
(2) Université Paris-Descartes, PARIS, FRANCE
(3) Hôpital Sainte-Marguerite, MARSEILLE, FRANCE
(4) CHU, NICE, FRANCE
(5) CH Sainte-Anne, PARIS, FRANCE
La rémission fonctionnelle est un objectif important du traitement de la schizophrénie, permettant aux patients de vivre
de manière indépendante et de réintégrer la société et le lieu
de travail. Le but de cette étude était de concevoir un questionnaire adapté pour l’évaluation de la rémission fonctionnelle qui, contrairement aux outils pré-existants, soit indépendant de la symptomatologie. Afin de développer le
questionnaire « Évaluation de la Rémission Fonctionnelle
dans la Schizophrénie » (ERFS), le consensus d’experts a
tout d’abord effectué une recherche dans les bases de données MEDLINE en utilisant les mots clés suivants :
Posters
« psychose/schizophrénie » et « fonctionnement social »,
« incapacité », « vie relationnelle », « activités sociales »,
« réhabilitation » et « qualité de vie ». Puis, cinq domaines
comprenant 19 items ont été proposés : « Vie quotidienne »,
« Activités », « Qualité de l’adaptation », « Vie relationnelle », « Santé et traitement ». Le questionnaire ERFS a
ensuite été évalué dans une étude multicentrique auprès de
432 patients atteints de schizophrénie et en rémission symptomatique. La consistance interne de l’ensemble des items
justifie l’intérêt de mesure du score total (de Cronbach
= 0,909) et est semblable dans les deux sexes (test de Feldt
W = 0,917 ; p < 0,734). L’analyse factorielle confirmatoire a
montré que le modèle sans « Santé et traitement » n’est pas
représentatif des données. L’analyse factorielle exploratoire
après rotation oblique a révélé qu’une solution à trois facteurs
est la plus pertinente. Sur la base du contenu des items ces
trois facteurs ont été intitulés « Fonctionnement Social
Général », « Fonctionnement de Proximité » et « Traitement ». Bien que le modèle a priori n’ait pas été confirmé
dans cette étude, le score total ERFS peut être utilisé pour
mesurer le niveau de rémission fonctionnelle chez les
patients des deux sexes. Une étude complémentaire est
nécessaire pour mesurer l’acceptabilité, la stabilité et les propriétés psychométriques de l’ERFS. Ce questionnaire peut
être une étape vers une définition internationale consensuelle
de la rémission fonctionnelle dans la schizophrénie.
PO 105
VALIDATION D’UN OUTIL DE SURVEILLANCE
AU LONG COURS DU PATIENT SOUFFRANT
D’UNE PSYCHOSE, EN PARTICULIER
D’UNE SCHIZOPHRÉNIE, PAR L’INFIRMIER
PSYCHIATRIQUE (QUESTIONNAIRE 4D)
DELGADO A. (1), LECRUBIER Y. (2)
(1) Janssen-Cilag France, ISSY-LÈS-MOULINEAUX, FRANCE
(2) CHU Pitié-Salpêtrière, PARIS, FRANCE
Les principaux facteurs de rechute schizophrénique sont connus et malgré l’utilisation des antipsychotiques injectables,
celle-ci reste possible et doit idéalement être dépistée le plus
précocement. La régularité des contacts entre le patient et les
soignants lors d’un traitement injectable facilite la surveillance
au long cours et la recherche de prodromes de rechute.
Cette étude avait pour objectif de valider un questionnaire
standardisé de surveillance au long cours du patient schizophrène par l’infirmier, et de mesurer le degré de concordance avec l’évaluation clinique du psychiatre.
902 patients schizophrènes suivis depuis au moins 6 mois et
stabilisés depuis au moins 4 semaines, traités par RisperdalCONSTA LP, ont été inclus dans une étude ouverte non comparative de 12 semaines. Des évaluations infirmières (questionnaire 4D : délire, désorganisation, déficit, dépression) et
médicales (BPRS, ICG sévérité et amélioration) ont été réalisées initialement, puis à 6 et 12 semaines après inclusion.
Les items du jugement médical étaient : pas de modification,
modification non significative, prodromes de rechute ou
rechute ; les items du jugement infirmier : consultation psychiatrique inutile, facultative, justifiée ou indispensable. La
concordance des jugements sur la nécessité d’une consul-
tation (pas toujours liée à la constatation d’une rechute) lors
des 3 évaluations était de 28 %. Cependant, concernant
l’impression clinique globale d’amélioration, ils concordent à
72,9 %. Le diagnostic de rechute énoncé par le médecin correspond avec une sensibilité de 60 % et une spécificité de
86 % à l’observation infirmière.
La relation infirmiers/patients lors des contacts réguliers liés
à un traitement injectable pourrait jouer un rôle crucial dans
le dépistage des rechutes et le questionnaire 4D apparaît
comme un outil pertinent, permettant d’en repérer les prodromes et d’alerter le psychiatre.
PO 106
ÉTUDE DU DÉFICIT DE L’INHIBITION
DANS LA SCHIZOPHRÉNIE PAR LE TEST
« GO NO GO ÉTUDE DU DÉFICIT DE L’INHIBITION
DANS LA SCHIZOPHRÉNIE PAR LE TEST » GO NO GO
BEN AZOUZ O., BRAM N., DELLAGI L., BASSI S., SAADA W.,
BEN ROMDHANE I., BEN KHEDHER M., TABBANE K.
Service de psychiatrie B. Hôpital Razi, TUNIS, TUNISIE
Introduction : Le déficit de l’inhibition est un des principaux
troubles cognitifs présents dans la schizophrénie. Plusieurs
tests sont disponibles pour explorer cette dimension cognitive, tels que le test de Stroop, le test de Hayling et le test
« Go No Go ».
Le test « Go No Go » est un test de passation facile qui a le
mérite d’explorer de façon assez spécifique l’inhibition.
Le déficit de l’inhibition se manifeste chez les patients souffrant de schizophrénie par des symptômes de déshinibition
à type de stéréotypies et de persévérations aussi bien verbales que comportementales mais également par des pensées intrusives et des représentations verbales inappropriées se traduisant par des hallucinations.
L’objectif de notre travail est d’étudier les capacités d’inhibition chez des patients souffrant de schizophrénie par un test
de type « Go No Go » ainsi que la corrélation avec la composante hallucinatoire de la maladie.
Méthodologie : Notre échantillon comporte 35 patients souffrant de schizophrénie selon le DSM IV, hospitalisés pour une
rechute psychotique et en dehors d’un épisode dépressif.
20 sujets sains ont constitué le groupe contrôle. La symptomatologie clinique a été évaluée par la PANSS et l’échelle
de Calgary. La capacité d’inhibition a été évaluée par un test
« Go No Go ».
Les résultats : Sont en cours.
PO 107
ATTRIBUTION D’ÉTATS MENTAUX
DANS LA SCHIZOPHRÉNIE
BEN AZOUZ O., SAADA W., JOHNSON I., DELLAGI L.,
BRAM N., BASSI S., BEN ROMDHANE I., BEN KHEDHER M.,
TABBANE K.
Service de psychiatrie B. Hôpital Razi., TUNIS, TUNISIE
Introduction : Les troubles de l’attribution des états mentaux
issus de la théorie de l’esprit sont fréquemment retrouvés
51
7e Congrès de l’Encéphale
dans la schizophrénie. Ils seraient responsables du développement des idées délirantes à type de référence et de persécution et contribueraient au mauvais fonctionnement social
dont souffrent ces patients.
L’objectif de ce travail est d’étudier la capacité d’attribution
d’états mentaux chez des patients souffrant de schizophrénie
ainsi que sa corrélation avec les dimensions positive, négative et de désorganisation de la maladie.
Méthodologie : 30 sujets souffrant de schizophrénie selon le
DSM IV ont été évalués en phase de stabilisation clinique et
en dehors d’un épisode dépressif. L’évaluation symptomatique a fait appel à la PANSS et à l’échelle de Calgary. L’évaluation de la théorie de l’esprit s’est faite à l’aide de la présentation de deux courtes histoires et deux planches illustrant
une blague, en invitant le sujet à reconnaître l’intention des
différents personnages.
Les performances des patients ont été comparées à ceux de
20 témoins sains appariés selon l’âge, le sexe et le niveau
scolaire.
Résultats : En cours.
PO 108
TROUBLES DE LA PERCEPTION NOCICEPTIVE
CHEZ LE SCHIZOPHRÈNE :
À PROPOS D’UN CAS D’ÉMASCULATION
AIOUEZ K. (1), BENATMANE T. (1), KACHA F. (2)
(1) CHU Centre Mustapha Bacha, ALGER, ALGÉRIE
(2) EHS Mahfoud Boubebci, ALGER, ALGÉRIE
La schizophrénie est considérée par plusieurs auteurs
comme étant une pathologie de la cognition.Parmi les fonctions cognitives touchées : le traitement de l’information,
l’apprentissage, la mémoire, le raisonnement, le jugement,
etc. Nous rapportons un cas clinique concernant un jeune de
21 ans transféré du service d’urologie où il fut admis en
urgence pour émasculation, à notre service pour prise en
charge psychiatrique. Au-delà du caractère absurde et grave
de cet acte, c’est autour de « la perception de la douleur »
que nous essaierons de comprendre les dérèglements de la
mécanique de la perception de la douleur (lobe pariétal,
insula, système limbique) avec son corollaire cognitif : le
défaut de traitement de l’information nociceptive impliquant
le cortex somatosensoriel primaire (rôle dans l’encodage
de l’information nociceptive) ainsi que le cortex somatosensoriel secondaire et le cortex cingulé (rôle de la composante sensori-discriminative de la douleur).
PO 109
MÉMOIRE AUTOBIOGRAPHIQUE ET IDENTITÉ
SUBJECTIVE DANS LA SCHIZOPHRÉNIE
BERNA F. (1), BENNOUNA-GREENE M. (1),
CUERVO-LOMBARD C. (2), HURON C. (3),
PERNOT-MARINO E. (3), DANION J.M. (1)
(1) Hôpitaux Universitaires, STRASBOURG, FRANCE
(2) CHU, REIMS, FRANCE
(3) INSERM 666, STRASBOURG, FRANCE
Les modèles cognitifs de la schizophrénie ont insisté sur la
place centrale des troubles cognitifs dans cette pathologie, à
52
l’interface entre les symptômes cliniques d’une part et les anomalies neuro-anatomiques d’autre part. Dans notre exposé
nous souhaitons montrer 1) l’intérêt de l’étude de la mémoire
autobiographique en tant que niveau d’analyse intermédiaire
entre les anomalies cognitives et les symptômes cliniques et
2) comment cette approche permet de mieux comprendre certains symptômes encore mal compris de la maladie comme
les troubles de l’identité subjective ou le délire.
La schizophrénie s’accompagne généralement de modifications profondes de l’identité subjective. Plusieurs études en
mémoire autobiographique ont permis de mieux comprendre
les mécanismes de ces troubles. Ces études s’appuient sur
le modèle de la mémoire autobiographique de Conway (2005)
qui propose que notre identité se construit sur la base des souvenirs d’événements vécus. Nos travaux ont montré chez les
patients schizophrènes 1) une altération de certaines caractéristiques des souvenirs autobiographiques, qui sont moins
nombreux, plus pauvres en détails (Riutort et al., 2003) et
associés à un déficit de remémoration consciente au moment
de la récupération (Danion et al., 2005) 2) une fragilité des
souvenirs se rapportant à une période cruciale pour la construction de l’identité personnelle (Cuervo et al., 2008) et 3) un
défaut d’intégration entre ces souvenirs autobiographiques et
certaines composantes de l’identité personnelle.
La fragilité des souvenirs des patients schizophrènes nous
a conduit à rechercher l’existence de faux souvenirs autobiographiques. En utilisant la méthode de l’agenda, nous avons
mis en évidence un nombre plus important de faux souvenirs
autobiographiques chez les patients en comparaison à des
sujets sains (Pernot et al., in press). Ces résultats nous ont
amené dans une étude ultérieure à nous intéresser aux
mécanismes cognitifs communs qui pourraient sous-tendre
la genèse de faux souvenirs autobiographiques et l’émergence d’un processus délirant.
Nous conclurons notre exposé par la présentation d’un
patient délirant chez qui la saillance de faux souvenirs autobiographiques vient compenser une altération profonde de
sa mémoire autobiographique.
PO 110
ACCOMPAGNEMENT DU PATIENT SCHIZOPHRÈNE :
PERCEPTION DE LA MALADIE ET DU TRAITEMENT
PAR LA FAMILLE
GAHA N., ZALILA H., DEROUICHE S., GHACHEM R.,
BOUSSETTA A.
Hôpital Razi, TUNIS, TUNISIE
La désinstitutionalisation et la prise en charge communautaire
du patient souffrant de schizophrénie passent idéalement par
une implication de la famille dans le projet thérapeutique. Le
développement de programmes psycho-éducationnels
ciblant les familles et les proches de patients n’a cessé de croître depuis une dizaine d’années. Il a en effet été constaté que
l’accompagnement au long cours du patient atteint de schizophrénie pouvait fragiliser l’état de santé de leurs familles et
conduire vers la « surcharge » telle que désignée par certains
auteurs. Les conséquences cliniques étant pour le patient une
multiplication du risque de rechutes en plus du rejet familial.
D’autre part l’implication de la famille et son soutien tout au
Posters
long du projet thérapeutique ont montré des résultats positifs
tant en terme d’amélioration de la qualité de vie du patient que
de l’observance thérapeutique et de diminution du nombre de
rechutes et d’hospitalisations. Nous avons à travers un questionnaire, interrogé les accompagnants de patients atteints
de schizophrénie (diagnostic retenu selon les critères du
DSM IV), en axant les questions sur le degré d’information sur
la maladie, la perception de la maladie, du traitement ainsi que
de ses effets, par les familles. Par l’analyse des résultats nous
avons tenté de dégager le regard de l’accompagnant du
patient schizophrène tant sur la maladie que sur le traitement
et la prise en charge.
PO 111
LE PATIENT SCHIZOPHRÈNE INTERROGÉ SUR
SA MALADIE ET SON TRAITEMENT : BARRIÈRES
À L’OBSERVANCE CRAINTES ET ESPÉRANCES
GAHA N., ZALILA H., SEJIL I., DEROUICHE S., SAMMARI I.,
GHACHEM R., BOUSSETTA A.
Hôpital Razi, TUNIS, TUNISIE
Le thérapeute en psychiatrie est souvent amené à prendre
en charge des patients atteints de schizophrénie. Cette prise
en charge aussi « diligente et conforme aux données actuelles de la science » soit-elle aboutit souvent sur une
« mésalliance thérapeutique » avec les conséquences négatives sur l’observance thérapeutique, le cours évolutif, le pronostic de la maladie ainsi que sur la qualité de vie du patient
qui se retrouve trop souvent totalement « éradiqué » du processus thérapeutique.
Nous avons, à travers une enquête menée auprès de patients
atteints de schizophrénie selon les critères du DSM IV et hospitalisés et/ ou suivis au service de psychiatrie « D » de l’hôpital
Razi, interrogé ces patients sur le regard qu’ils portent sur leur
maladie, leur traitement, leur médecin, et enfin leurs attentes.
Les résultats sont en cours.
PO 112
PROGRAMME « PROFAMILLE » ET SON IMPACT
SUR LA QUALITÉ DE VIE DES PARENTS
DE PATIENTS SCHIZOPHRÈNES
MARRAG I. (1), ATALLAH M.R. (2), HAJJI K. (1),
KHAMMOUMA S. (1), HADJ AMMAR M. (1), NASR M. (1)
(1) CHU, MAHDIA, TUNISIE
(2) Hôpital Régional, KAIROUAN, TUNISIE
Introduction : Le fardeau de la prise en charge d’un patient
schizophrène est souvent à l’origine d’une rupture de l’équilibre familial déjà précaire et d’une altération de la qualité de
vie (QdV) des membres de sa famille.
L’objectif de ce travail, était d’évaluer l’impact du programme
« Profamille » en tant que modèle psychothérapique à orientation éducationnelle sur la QdV des parents de patients schizophrènes.
Patients et Méthodes : C’est une étude prospective réalisée
au service de psychiatrie de l’hôpital régional de Kairouan
durant une période de trois mois. Suivant un échantillonnage
en grappe à deux degrés, dix parents ont participé à cette
étude conformément au programme. La QdV a été évaluée
à l’aide de l’échelle générique la SF-36 en deux temps : une
semaine avant le démarrage du programme et 6 mois après
sa fin.
Résultats : Les scores moyens globaux en pré-test variaient
de 13 à 48 attestant une altération de la QdV et de 28 à 61
en post-test mettant en évidence une amélioration significative. L’analyse des scores moyens par dimension a montré
une différence statistiquement significative entre les résultats
obtenus en pré-test et ceux en post-test concernant toutes
les dimensions sauf celles explorant les limitations dues à
l’état physique (D2) et la douleur physique (D3).
Discussion et conclusion : L’application du programme
« Profamille » permet aux parents ayant un enfant souffrant
de schizophrénie, une amélioration significative de leur qualité de vie.
PO 113
SAISON DE NAISSANCE ET SCHIZOPHRÉNIE :
À PROPOS D’UNE ENQUÊTE AUPRÈS D’UNE
POPULATION HOSPITALIÈRE TUNISIENNE
ZAÂFRANE F., BOUANÈNE I., NASR A., MECHRI A.,
GASSAB L., KHIARI G., GAHA L.
CHU, MONASTIR, TUNISIE
Introduction : Les facteurs spécifiques de l’éclosion de la
schizophrénie et leur mécanisme d’action restent actuellement au stade hypothétique. L’hypothèse neuro-développementale parait l’une des plus prometteuses. Parmi ces facteurs la saisonnalité des naissances a été l’un des plus
prolifiques en études et en publications qui montrent un excès
de 10 % à 15 % de naissances hivernales.
Objectifs : Décrire les répartitions mensuelles et saisonnières
des naissances des patients souffrant de schizophrénie et de
les comparer par rapport à la population générale.
Matériels et méthodes : Nous avons relevé le mois et la saison
de naissance ainsi que les caractéristiques sociodémographiques des sujets souffrant de schizophrénie ayant été hospitalisés sur une période de 3 ans (N = 269) à travers un recueil
rétrospectif des données de leurs dossiers médicaux. La comparaison a été faite par rapport a la population générale tunisienne à travers les données de naissance mensuelles fournies par « l’Institut National Tunisien de la Statistique ».
Résultats : L’analyse mensuelle des naissances des schizophrènes a montré deux pics de naissance, en janvier
(9,9 %) et en mars (7 %). Le plus faible taux de naissance
s’observait en juin. Concernant la répartition saisonnière, on
observe un pic en hiver, constitué par 31 % de la totalité des
naissances de sujets schizophrènes. La comparaison des
naissances mensuelles observées et attendues chez les
patients schizophrènes a montré qu’il existait un excès de
naissance aux mois de décembre (+ 22 %), août (+ 16 %),
novembre (+ 11 %) et janvier (+ 12 %) et un déficit surtout
marqué aux mois de juin (– 40 %) et mai (– 24 %).La différence était néanmoins non significative. L’étude comparative
des saisons de naissances a montré un excès durant les saisons d’automne (+ 9 %) et d’hiver (+ 7 %), et un déficit mar53
7e Congrès de l’Encéphale
qué (– 25 %) au printemps. La différence était également non
significative.
Conclusions : Nos résultats ont globalement souligné l’existence d’un excès de naissance en hiver, mais cette répartition
comparée à celle de la population générale, n’est pas statistiquement significative, ce qui témoigne du caractère multifactoriel de la schizophrénie qui nécessite en conséquence,
différentes méthodes d’approches et d’analyses.
PO 114
FLUENCES VERBALES DANS LA SCHIZOPHRÉNIE :
ASSOCIATION AVEC LE POLYMORPHISME VAL66M
ET DU GÈNE BDNF
KÉBIR O., MOUAFFAK F., CHAYET M., LEROY S., AMADO I.,
KREBS M.O.
INSERM, Laboratoire de Pathophysiologie des Maladies
Psychiatriques, Centre de Psychiatrie et Neurosciences U894,
Université Paris Descartes, PARIS, FRANCE
Introduction : Les fluences sémantiques et phonologiques
sont altérées dans la schizophrénie mais font appel à des
substrats neuro-anatomiques différents. Les structures temporales semblent plus impliquées dans l’épreuve sémantique
et sont par ailleurs de taille plus petite chez les porteurs de
l’allèle codant pour la méthionine du polymorphisme 66 du
gène BDNF en comparaison aux porteurs de l’allèle codant
pour la valine (sujets sains et atteints de schizophrénie).
Méthodologie : Étude d’association génétique avec comparaison des performances de fluences entre les sujets porteurs
d’au moins une copie de l’allèle codant pour la méthionine et
ceux homozygotes pour l’allèle codant pour la valine (n = 123).
Résultats : Les patients porteurs d’une copie de l’allèle
codant pour la méthionine ont produit significativement moins
de mots dans la catégorie « fruits » et « animaux ». Il n’existe
pas de différence pour les lettres « P » et « R ».
Commentaires : L’étude d’association génétique avec le
polymorphisme fonctionnel du BDNF a reproduit la dissociation neuropsychologique décrite pour les deux types de
fluence. Malgré l’absence d’association de ce gène à la schizophrénie, nos données soulignent le rôle de ce polymorphisme dans la modulation du déficit cognitif éprouvé par les
patients dans leur vie quotidienne.
PO 115
LES SCHIZOPHRÈNES SUICIDANTS :
CARACTÉRISTIQUES CLINIQUES ET
SOCIODÉMOGRAPHIQUES
OTHEMAN Y., KHALLOUFI H., BENHIMA I., OUANASS A.
Hôpital Ar-Razi, SALÉ, MAROC
Malgré les progrès réalisés dans la prise en charge des schizophrènes, le taux de suicide reste élevé chez cette
population : 30 à 50 % de ces patients font au moins une tentative de suicide au cours de leur existence, 9 à 13 % ; réussissent leur geste suicidaire. Dépister les sujets à risque et
prévenir le suicide, est une tache difficile mais primordiale,
que le psychiatre devra assurer en collaboration avec l’entourage du patient.
54
Objectif : Notre étude essayera d’établir un profil clinique et
sociodémographique des schizophrènes suicidants ; elle
cherchera aussi à préciser les caractéristiques des tentatives
de suicide chez ces sujets, en vue de l’élaboration d’une
meilleure stratégie de prise en charge.
Méthodologie : c’est une étude rétrospective réalisée sur
50 patients schizophrènes hospitalisés ; le recueil des données se fera auprès des patients, de leurs familles et à partir
de leurs dossiers.
Résultats : En cours de finalisation.
PO 116
TABAC ET SCHIZOPHRÉNIE : PRÉVALENCE
ET DIFFICULTÉS DE PRISE EN CHARGE
KHALLOUFI H., OTHEMAN Y., BONO S., OUANASS A.,
TOUFIQ J.
Hôpital Ar-Razi, SALÉ, MAROC
Le tabac est l’une des principales causes de mortalité prématurée en population générale, également chez les patients
schizophrènes.
Malheureusement, dans notre pratique courante, on constate
que la majorité des schizophrènes consomment cette drogue. Les auteurs tentent à travers ce travail de mettre en évidence la prévalence du tabac chez cette population, ainsi que
les difficultés de prise en charge.
Matériel et méthodes : Il s’agit d’une étude rétrospective au
niveau de l’hôpital Ar-Razi de Salé sur un échantillon de
100 patients schizophrènes.
Résultats : Les résultats de ce travail sont en cours.
PO 117
REMÉDIATION COGNITIVE CHEZ DES PATIENTS
SCHIZOPHRÈNES : BILAN D’UN ATELIER
LAMBOLEZ V., LEMAITRE S., BEN TOUATI A.
Centre Psychothérapique Nancy, LAXOU, FRANCE
La schizophrénie est une maladie chronique caractérisée
entre autres par des déficits cognitifs dont les plus fréquents
sont les troubles de l’attention, de la mémoire et des fonctions
exécutives. Au sein d’une structure de réhabilitation pour jeunes schizophrènes, nous avons mis en place le programme
IPT, programme de réhabilitation psychosociale pour schizophrènes de Brenner. Il est constitué de 6 niveaux et nous
avons entamé la première phase qui propose des exercices
visant une amélioration du fonctionnement cognitif de base
(mémoire, attention sélective, concentration, perception, raisonnement logique).
Il s’agit d’un groupe de 5 schizophrènes (DSM IV), âgés de
25 à 41 ans, stabilisés, dont la moyenne d’âge est de 33 ans,
suivis pendant un an au cours d’un atelier de remédiationcognitive, une fois par semaine. Les patients sont ambulatoires.
Nous avons évalué les fonctions cognitives au début et à la
fin par le biais de tests psychologiques : le Trail Making Test,
le Wisconsin card, un test de fluence verbale, une échelle
d’estime de soi Rosenberg, le test de Stroop et le subtest de
la mémoire des chiffres de la WAIS III.
Posters
Résultat : Les patients sont venus régulièrement à l’atelier
avec un très faible absentéisme. Nous avons constaté une
dynamique de groupe positive où les patients ont créé des
liens amicaux. Sur le plan cognitif, nous avons constaté une
amélioration des fonctions cognitives, de l’estime de soi, ainsi
qu’une amélioration symptomatique. Cette observation corrobore celles de la littérature qui notent une amélioration du
fonctionnement cognitif avec ce type de prise en charge.
PO 118
RECUEIL DES PRATIQUES D’UTILISATION
DES ANTIPSYCHOTIQUES ATYPIQUES
INJECTABLES À ACTION PROLONGÉE
DANS LES PSYCHOSES DÉBUTANTES VERSUS
PSYCHOSES CHRONIQUES
PASCAL J.C. (1), BOTTAI T. (2), PRINCET P. (3),
DELGADO A. (4), CAROLI F. (5)
(1) Centre Jean Wier, SURESNES, FRANCE
(2) Centre Hospitalier de Martigues, MARTIGUES, FRANCE
(3) CHS Fains Veel, BAR LE DUC, FRANCE
(4) Janssen-Cilag, ISSY-LÈS-MOULINEAUX, FRANCE
(5) CH Sainte-Anne, PARIS, FRANCE
L’objectif de cette enquête était d’étudier les pratiques d’utilisation des antipsychotiques atypiques injectables à action
prolongée (APAP) dans les psychoses débutantes (délai de
3 ans ou moins depuis le diagnostic) versus les psychoses
chroniques.
Il s’agissait d’une enquête prospective, non interventionnelle,
réalisée auprès de 180 psychiatres et intéressant
1 703 patients atteints de psychose avec une instauration
récente (3 mois ou moins) de RisperdalCONSTA LP.
815 observations concernaient des psychoses débutantes et
888 des psychoses chroniques. Les patients étaient âgés de
27 ans en moyenne avec 70 % d’hommes dans les psychoses débutantes versus 38 ans et 63 % d’hommes dans les
psychoses chroniques.
La durée de traitement avant l’instauration de RisperdalConsta LP était de 1,5 ans dans les psychoses débutantes
versus 9 ans dans les psychoses chroniques. La principale
comorbidité psychiatrique était l’addiction ayant favorisé une
exacerbation des symptômes psychotiques, présente pour
28 % des patients du groupe psychoses débutantes versus
27 % dans le groupe psychoses chroniques. Plus d’un patient
sur 2 étaient suivi en CMP dans les deux groupes. La dose
de RisperdalConsta LP instaurée dans les psychoses débutantes était de 25 mg pour 16 % des patients, 37,5 mg pour
18 % des patients et 50 mg pour 64 % d’entre eux.
Dans les psychoses chroniques, les répartitions des patients
selon ces doses étaient respectivement de 13 %, 14 % et
72 %.
Les 3 raisons motivant l’instauration de RisperdalConsta LP
les plus fréquemment choisies étaient les mêmes dans les
psychoses débutantes et les psychoses chroniques :
– Amélioration de l’observance (72 % vs 67 %).
– Recherche d’une efficacité renforcée sur l’ensemble des
symptômes (66 % vs 62 %).
– Prévention des rechutes (63 % dans les deux groupes).
Seule une raison différenciait très nettement (p < 0,001) les
deux groupes de patients. Il s’agissait de l’objectif de réinsertion sociale, choisi pour 40 % dans les psychoses débutantes versus 28 % dans les psychoses chroniques.
En conclusion, les raisons de prescription de RisperdalCONSTA LP étaient les mêmes dans les psychoses débutantes et chroniques.
En revanche, les perspectives de réinsertion sociale constituaient une attente plus marquée de la part des psychiatres
dans les psychoses débutantes.
PO 119
RECUEIL DES PRATIQUES D’UTILISATION
DES ANTIPSYCHOTIQUES INJECTABLES À ACTION
PROLONGÉE, ATYPIQUES ET CONVENTIONNELS,
DANS LES PSYCHOSES
CAROLI F. (1), ADNET-MARKOVITCH V. (2), PARRYPOUSSE P. (3), SEQAT M. (4), PASCAL J.C. (5)
(1) CH Sainte-Anne, PARIS, FRANCE
(2) Centre médico-psychologique, MONT SAINT MARTIN,
FRANCE
(3) CH Gérard Marchand, TOULOUSE, FRANCE
(4) Janssen-Cilag, ISSY-LÈS-MOULINEAUX, FRANCE
(5) Centre Jean Wier, SURESNES, FRANCE
L’objectif de cette enquête était d’étudier les pratiques d’utilisation des antipsychotiques atypiques injectables à action
prolongée (APAP) versus les neuroleptiques conventionnels
injectables à action prolongée (NAP). Il s’agit d’une enquête
prospective, non interventionnelle, réalisée auprès de
165 psychiatres et intéressant 1 176 patients atteints de psychose avec une instauration récente (3 mois ou moins) d’un
antipsychotique injectable.
À la question « Selon vous, quels sont les patients psychotiques susceptibles de bénéficier d’un APAP ou d’un
NAP ? », les trois propositions les plus fréquemment citées
par les psychiatres dans le groupe APAP étaient :
– Patients avec observance jugée mauvaise.
– En phase chronique avec rechutes fréquentes.
– Présentant trois épisodes psychotiques ou plus.
Dans le groupe NAP, les résultats étaient les suivants :
– Avec observance jugée mauvaise.
– Patients agressifs, violents, perturbateurs.
– Avec plusieurs antécédents d’hospitalisation sous contrainte.
Concernant chacun de leurs patients, les psychiatres devaient identifier les raisons motivant l’instauration d’un APAP
(87 %) ou d’un NAP (13 %).
Les trois raisons les plus fréquemment choisies pour l’instauration d’une forme injectable étaient :
– Amélioration de l’observance.
– Recherche d’une efficacité renforcée sur l’ensemble des
symptômes.
– Prévention des rechutes.
Quatre raisons d’instauration différenciaient très nettement
les APAP des NAP. Les raisons plus fréquentes pour les
APAP étaient :
55
7e Congrès de l’Encéphale
– Recherche d’une limitation de la dégradation du fonctionnement cognitif.
– Recherche d’une tolérance satisfaisante du traitement.
Les raisons plus fréquentes pour les NAP étaient :
– Contrôle du patient afin de ne pas troubler l’ordre public.
– Apaisement des comportements perturbateurs.
En conclusion, améliorer l’observance et prévenir les rechutes sont les deux raisons les plus fréquentes pour motiver
l’instauration d’un antipsychotique injectable. En pratique, les
NAP semblent plus souvent utilisés chez les patients perturbateurs tandis que les APAP s’inscrivent davantage dans le
cadre d’une amélioration de la prise en charge globale (fonctionnement cognitif et tolérance).
PO 120
RÉMISSION CHEZ DES PATIENTS PSYCHOTIQUES :
RÉSULTATS DU SUIVI OBSERVATIONNEL
NATURALISTIQUE LONGITUDINAL DE L’ENQUÊTE
EXPRIMÉE
BOTTAI T. (1), BOUJU S. (2), RAYMONDET P. (3)
(1) Centre Hospitalier de Martigues, MARTIGUES, FRANCE
(2) Janssen-Cilag, ISSY-LÈS-MOULINEAUX, FRANCE
(3) Hôpital Chalucet, TOULON, FRANCE
Au cours d’une étude française observationnelle, naturalistique et prospective, 1 187 patients ont été suivis pendant
6 mois après instauration d’un traitement antipsychotique
injectable à action prolongée. Les objectifs étaient d’évaluer
l’amélioration de l’impression clinique globale (ICG), de la
symptomatologie psychotique (PANSS), l’obtention éventuelle
des critères de rémission symptomatique selon Andreasen, et
les principaux motifs retenus par les médecins pour un relais
thérapeutique vers une forme injectable à action prolongée.
Les caractéristiques sociodémographiques de la population de
l’étude sont classiques : 83,7 % souffraient de troubles schizophréniques et 52,7 % étaient hospitalisés à l’inclusion dont
la moitié en hospitalisation sans consentement. À l’entrée dans
l’enquête, 98,6 % des patients ne prenaient qu’un seul antipsychotique et 62,7 % étaient sous antipsychotique atypique.
Seuls 18,4 % des patients étaient en monothérapie, et
48,2 % prenaient 1 ou 2 psychotropes associés. À la visite
finale, 96,1 % des patients étaient sous antipsychotique atypique injectable à libération prolongée, 38,2 % des patients
étaient sous monothérapie, et 48,5 % avaient 1 ou 2 psychotropes associés. Les motifs retenus par les psychiatres pour
un relai vers une forme à libération prolongée étaient : dans
72,5 % pour une observance insuffisante ou un risque
exprimé d’observance insuffisante, pour 54,8 % des cas le
souhait d’une amélioration.
Tous les résultats montrent une amélioration significative
(p < 0,0001). À l’ICG le groupe de patients manifestement à
gravement malades et parmi les plus graves passe de 75,5 %
à 34,5 % à la visite finale. Le score total final à la PANSS est
de 70,8 ± 27,4 versus 96,5 ± 25,4 à l’inclusion. Les sousscores positifs et négatifs montrent des améliorations similaires. De même, les différences sont significatives sur tous les
items de l’échelle Marder. La NOSIE 30 infirmière révèle des
56
résultats similaires sur le score global ainsi que sur toutes les
dimensions avec des différences significatives à p < 0,0001.
Enfin, l’administration d’un antipsychotique injectable à action
prolongée a montré une nette augmentation (p < 0,0001) du
nombre de patients présentant les critères de rémission symptomatique selon Andreasen : 43 % à la visite finale.
PO 121
MOTIFS DE RELAIS VERS UNE FORME INJECTABLE
À LIBÉRATION PROLONGÉE DE LA RISPÉRIDONE
CHEZ DES PATIENTS PSYCHOTIQUES TRAITÉS
PAR RISPÉRIDONE ORALE
CHIARINY J.F. (1), SEQAT M. (2), COMET D. (3),
MISDRAHI D. (4)
(1) Clinique Rech, MONTPELLIER, FRANCE
(2) Janssen-Cilag France, ISSY-LÈS-MOULINEAUX, FRANCE
(3) Axonal, PARIS, FRANCE
(4) Hôpital Charles Perrens, BORDEAUX, FRANCE
Objectif : Évaluer les motifs et le contexte du passage d’une
forme orale de la rispéridone à une forme injectable à libération prolongée de la rispéridone (RCLP) dans des conditions réelles d’utilisation chez des patients traités pour un épisode psychotique aigu.
Matériel et méthode : 399 psychiatres ont évalué 1 887 patients
âgés de 36,8 ± 11,9 ans, suivis pour un épisode psychotique
aigu récent, dont le passage à RCLP avait été décidé auparavant par le médecin. 57,8 % des patients étaient hospitalisés
et 42,2 % suivis en ambulatoire. Le diagnostic (CIM-10) était la
schizophrénie pour 61,6 % d’entre eux. 13,0 % des patients
étaient suivis pour un épisode psychotique inaugural. L’âge de
1re hospitalisation était 26,6 ± 9,0 ans (médiane de 24 ans).
L’évaluation portait sur le niveau d’acceptation du traitement
estimé par le médecin (KEMP et al., BMJ, 1996), l’insight patient
(G12 PANSS), le délai et les principaux motifs de passage de
la forme orale à la forme injectable de la rispéridone.
Résultats : Au moment du relais vers RCLP, l’acceptation du
traitement était qualifiée par le médecin d’active pour 31,9 %
des patients, et de passive pour 26,5 %. Il y avait une réticence pour 33,4 % des patients et un refus complet ou partiel
pour 8,2 %. Un meilleur niveau d’acceptation était significativement associé à l’existence d’une activité professionnelle
(p < 0,001), un épisode inaugural (p = 0,006), une faible sévérité de la maladie ICG-S (p < 0,001) et un suivi ambulatoire
(p < 0,001). L’insight était normal pour 36,6 %, moyen pour
34,8 % et mauvais pour 28,6 % des patients. Le traitement
par RCLP a été envisagé dès le début de la prise en charge
pour 72,4 % des patients et le délai moyen observé de passage à la forme injectable était de 8,2 ± 16,9 semaines. Les
principaux motifs étaient par ordre de fréquence : une mauvaise observance thérapeutique (92,4 %), une efficacité renforcée (86,4 % dont 2/3 sur la prévention des rechutes), une
amélioration des capacités fonctionnelles (70,9 %), une augmentation/consolidation de l’alliance thérapeutique (70,3 %)
et des objectifs de réinsertion (70,2 %).
Conclusion : Le passage à RisperdalCONSTA LP est principalement envisagé pour des motifs d’observance et de prévention des rechutes et d’autant mieux accepté si des facteurs d’insertion sont présents.
Posters
PO 122
ANALYSE DU DISCOURS DE PATIENTS
SCHIZOPHRÈNES EN RÉFÉRENCE
À DES SUJETS TÉMOINS
PO 123
DISCOURS DE PATIENTS SCHIZOPHRÈNES
ET ANALYSE DES EFFETS INDÉSIRABLES
DE DIFFÉRENTS ANTIPSYCHOTIQUES
BOULOUDNINE S. (1), FAKRA E. (1), PARRY-POUSSE P. (2),
PETITJEAN F. (3), SCIORATO F. (4), TARDIEU S. (5),
PITEL S. (6), LOZE J.Y. (7), DILLENSCHNEIDER A. (8),
AZORIN J.M. (1), BLIN O. (9)
BOULOUDNINE S. (1), FAKRA E. (1), PARRY-POUSSE P. (2),
PETITJEAN F. (3), SCIORATO F. (4), TARDIEU S. (5),
PITEL S. (6), LOZE J.Y. (7), DILLENSCHNEIDER A. (8),
AZORIN J.M. (1), BLIN O. (9)
(1) APHM, Hôpital Sainte-Marguerite, MARSEILLE, FRANCE
(2) Centre Hospitalier Gérard Marchant, TOULOUSE, FRANCE
(3) APHP, Hôpital Sainte-Anne, PARIS, FRANCE
(4) APHM, Hôpital de la Timone, MARSEILLE, FRANCE
(5) APHM, Cellule d’Évaluation Médicale Santé Publique,
MARSEILLE, FRANCE
(6) Qualissima, MARSEILLE, FRANCE
(7) Otsuka Pharmaceuticals France, RUEIL-MALMAISON,
FRANCE
(8) Bristol Myers Squibb, RUEIL-MALMAISON, FRANCE
(9) APHM/UMR CNRS-Université de la Méditerranée 6193,
MARSEILLE, FRANCE
(1) APHM, Hôpital Sainte-Marguerite, MARSEILLE, FRANCE
(2) Centre Hospitalier Gérard Marchant, TOULOUSE, FRANCE
(3) APHP, Hôpital Sainte-Anne, PARIS, FRANCE
(4) APHM, Hôpital de la Timone, MARSEILLE, FRANCE
(5) APHM, Cellule d’Évaluation Médicale Santé Publique, MARSEILLE, FRANCE
(6) Qualissima, MARSEILLE, FRANCE
(7) Otsuka Pharmaceuticals France, RUEIL-MALMAISON,
FRANCE
(8) Bristol Myers Squibb, RUEIL-MALMAISON, FRANCE
(9) APHM, UMR CNRS-Université de la Méditerranée 6193,
MARSEILLE, FRANCE
Alceste est un logiciel d’Analyse Textuelle des Données qui
permet une analyse qualitative du discours. Le but de cette
étude est de comparer le discours de patients schizophrènes
à celui de témoins sains à l’aide de ce logiciel. Le discours
de 35 patients schizophrènes et de 10 témoins a été enregistré au cours d’un entretien avec un psychiatre. L’entretien
durait environ 1 h 30 pour les patients et 1 h pour les témoins.
Il était composé d’un entretien libre, puis d’un entretien semidirigé, comprenant 4 parties pour les patients (général, maladie, traitement et divers), et deux pour les témoins (général
et divers). Ces entretiens ont été divisés en plusieurs corpus :
PATVSEL (entretiens libres des patients et des témoins),
PATTOT (entretiens libres et semi-dirigés des patients),
PATEL (entretiens libres des patients) et VSEL (entretiens
libres des témoins). Ces corpus ont tous été analysés par une
Classification Descendante Hiérarchique (CDH), à l’aide du
logiciel Alceste. L’analyse du corpus PATVSEL laisse apparaître 4 classes (« maladie », « soi », « famille » et « loisirs »)
et montre que le discours des témoins est plus lié aux classes
« loisirs » et « soi », alors que le discours des patients est
plus lié aux classes « maladie » et « famille ». Il apparaît également que le discours des patients ayant une durée d’évolution de la maladie inférieure à 5 ans porte davantage sur
le « soi », alors que le discours des patients ayant une durée
d’évolution de la maladie supérieure à 5 ans porte davantage
sur la famille, la maladie et le traitement. L’analyse du corpus
PATTOT forme 4 classes (« maladie », « travail », « quotidien » et « famille ») avec des Khi 2 très élevés dans chaque
classe, indiquant que les mots sont très liés à la classe. Une
autre caractéristique du discours des patients est l’utilisation
du « je » dans la classe portant sur le quotidien, que l’on ne
retrouve pas dans le discours des témoins. En conclusion,
le discours du patient schizophrène est différent de celui du
volontaire sain. Par ailleurs, cette étude permet d’émettre
l’hypothèse que, d’une part, le discours des patients schizophrènes évoluerait en fonction de la durée de la maladie,
et que d’autre part, leur discours serait fortement lié aux thèmes de la maladie et du traitement.
Alceste est un logiciel d’Analyse Textuelle des Données qui
permet une analyse qualitative du discours. Le but de cette
étude est d’analyser, à travers l’analyse du discours des
patients, les effets secondaires liés aux variations de poids
de différents antipsychotiques. Le discours de 30 patients
schizophrènes traités en monothérapie par aripiprazole,
olanzapine ou rispéridone a été enregistré au cours d’un
entretien avec un psychiatre. L’entretien durait environ 1 h 30
et était composé d’un entretien libre, puis d’un entretien semidirigé, structuré en 4 parties : général, maladie, traitement et
divers. Ces entretiens ont été divisés en 3 corpus : ABITOT
(ensemble des entretiens des patients traités par aripiprazole), RISPTOT (ensemble des entretiens des patients traités
par rispéridone) et ZYPTOT (ensemble des entretiens des
patients traités par olanzapine). Ces corpus ont tous été analysés à l’aide du logiciel Alceste, par une Classification Descendante Hiérarchique (CDH) permettant de déterminer les
différentes classes, puis par une Classification Ascendante
Hiérarchique (CAH) afin de déterminer quelle classe/mot est
liée aux termes sélectionnés. L’analyse par CDH montre que
les mots « poids » et/ou « kilos » apparaissent dans les trois
corpus. Dans le corpus ABITOT, le mots « poids » est lié à
la classe qui traite de la maladie et du traitement. Il est
employé avec les mots « manger », « équilibre » et
« perdu ». Dans le corpus RISPTOT, le mot « poids » est lié
à la classe qui traite de la maladie et du quotidien. Il est
employé avec les mots « prise », « effet » et « secondaire ».
Dans le corpus ZYPTOT, le mot « poids » est lié à la classe
qui traite de la famille et le mot « kilos » à la classe qui traite
de la maladie et du traitement. Le mot « poids » est employé
avec les mots « élevé » et « dernier », et le mot « kilos » est
employé avec les mots « grossir », « semaine » et
« fatigue ». Cette étude permet de distinguer les antipsychotiques en terme d’effets indésirables liés au poids à travers
l’analyse du discours des patients, et montre que contrairement aux patients traités par aripiprazole les patients traités
par rispéridone et olanzapine, évoquent dans leur discours
une prise de poids.
57
7e Congrès de l’Encéphale
PO 124
ÉVALUATION DE L’OBSERVANCE ET DE L’ALLIANCE
THÉRAPEUTIQUES CHEZ DES PATIENTS
PSYCHOTIQUES TRAITÉS PAR RISPÉRIDONE ORALE
ET EN RELAIS VERS UNE FORME INJECTABLE
À LIBÉRATION PROLONGÉE DE LA RISPÉRIDONE
MISDRAHI D. (1), DELGADO A. (2), COMET D. (3),
CHIARINY J.F. (4)
(1) Hôpital Charles Perrens, BORDEAUX, FRANCE
(2) Janssen-Cilag, ISSY-LÈS-MOULINEAUX, FRANCE
(3) Axonal, PARIS, FRANCE
(4) Clinique Rech, MONTPELLIER, FRANCE
Objectif : Évaluer l’alliance et l’observance thérapeutiques de
patients traités par rispéridone orale pour un épisode psychotique aigu et pour lesquels un relais par RisperdalCONSTA LP a été décidé par le psychiatre.
Matériel et méthode : Dans une étude transversale réalisée
en condition naturelle, l’observance était évaluée par autoquestionnaire avec les échelles MAQ (Medication Adherence
Questionnaire), MARS (Medication Adherence Rating Scale)
et l’alliance thérapeutique par l’échelle 4 PAS. Le niveau
d’acceptation du traitement (KEMP et al., BMJ, 1996),
l’insight (G12 PANSS) et la sévérité de la maladie (ICG-S)
étaient évalués par le psychiatre.
Résultats : 1 887 patients âgés de 36,8 ± 11,9 ans ont été
suivis par 399 psychiatres pour un épisode psychotique aigu
récent (61,6 % de schizophrénie). 13,0 % des patients
étaient suivis pour un épisode psychotique inaugural. 57,8 %
des patients étaient hospitalisés et 42,2 % suivis en ambulatoire. Les psychiatres estimaient qu’il y avait une réticence
ou un refus complet ou partiel du traitement pour 41,6 % des
patients et une acceptation passive, modérément active ou
active pour 58,4 % d’entre eux. L’alliance thérapeutique (4
PAS) renseignée par 1 530 patients était de 35,8±5,9 points,
médiane de 36 sur un maximum de 44. L’observance thérapeutique (MAQ) était faible pour 53,0 %, moyenne pour
29,6 % et élevée pour 17,4 % des patients. On retrouvait une
forte corrélation entre une bonne observance et une bonne
acceptation du traitement évaluée par le médecin (p < 0,001)
et un score d’alliance thérapeutique élevé (p < 0,001). Une
observance faible était significativement associée à un
diagnostic de schizophrénie (p < 0,001), à la sévérité de la
maladie ICG-S (p < 0,001) et à un mauvais insight (p < 0,001).
Ces derniers paramètres étaient également significativement
associés à un faible score d’alliance thérapeutique (4 PAS).
Conclusion : Les auto-questionnaires MAQ et 4 PAS permettent d’évaluer l’observance et l’alliance thérapeutiques qui sont
déterminés par le niveau d’insight et la sévérité de la maladie.
Ces outils faciles d’emploi peuvent aider le clinicien à mieux
apprécier et améliorer l’observance thérapeutique des patients.
PO 125
LES ACTEURS DE LA DÉTECTION PRÉCOCE
DE LA RECHUTE SCHIZOPHRÉNIQUE :
ÉTUDE QUALITATIVE
KOENIG M., KOENIG M., CASTILLO M.C.
Université Paris 8, SAINT-DENIS CEDEX, FRANCE
58
Introduction : Les épisodes de rechutes sont devenus l’un
des enjeux majeurs de la recherche sur l’évolution du trouble
schizophrénique. Il existe aujourd’hui un consensus autour
de la nécessité d’une alliance thérapeutique entre les différents acteurs à même de repérer les signes avant-coureurs
d’une rechute afin d’en améliorer la prévention (Van Meijel
et al., 2004). C’est pourquoi nous proposons une étude
exploratoire et qualitative de la perception de ces signes par
la triade patients/ parents / soignants. L’application de ce type
d’étude concerne la mise en place d’un dialogue, pour la prévention des rechutes, respectant les spécificités de chacun.
Méthodologie : Notre échantillon se compose de six patients
schizophrènes, recrutés en hôpital de jour, sous traitement
neuroleptique et de langue maternelle française. Nous avons
recruté par l’intermédiaire de l’UNAFAM neuf parents dont
l’enfant a été diagnostiqué schizophrène. Le troisième groupe
comprend sept soignants recrutés en hôpital de jour. Chaque
sujet de notre étude a signé un formulaire de consentement
éclairé. Les entretiens semi-directifs étaient organisés autour
de trois thèmes : les conceptions, les signes précoces et les
interprétations d’une rechute. Le niveau de conscience des
troubles de chaque patient a été mesuré à l’aide du questionnaire d’insight Q8 (Bourgeois et al., 2002). Les entretiens enregistrés ont fait l’objet d’une analyse de contenu qualitative.
Résultats : Les parents dont l’enfant a rechuté plusieurs fois
ont développé une expertise de l’anticipation d’une rechute
sur la base de signes comportementaux n’ayant pas forcément une valeur sémiologique reconnue. Les soignants évoquent des signes prépsychotiques (méfiance…). Enfin, nous
trouvons un résultat inattendu : les patients n’ayant aucune
conscience de leur trouble (score au Q8 inférieur à 3) sont
capables de repérer précocement une rechute par l’intermédiaire de signes dysthymiques. À l’inverse, les patients ayant
un score au Q8 supérieur à 3 ne repèrent pas les éléments
avant-coureurs d’une rechute.
Conclusion : Les groupes, avec les spécificités que nous
avons dégagées sont néanmoins complémentaires dans la
prévention des rechutes. Les applications de notre étude concernent notamment les stratégies psycho-éducatives.
PO 126
APPORT DU BILAN PSYCHOMÉTRIQUE
DANS L’ÉTAT MENTAL À RISQUE
WILLARD D., MAGAUD E., DEBIESSE N., KAZÈS M.,
OLIÉ J.P., KREBS M.O.
Sainte-Anne, PARIS, FRANCE
Alors que 1 % de la population est atteinte de schizophrénie,
10 à 15 % de la population est porteuse de marqueurs de
vulnérabilité rassemblant des petits signes de dysfonctionnement cognitifs, affectifs, sociaux ou d’ordre neurologique.
La schizophrénie à son début peut être caractérisée par une
phase prodromique faite de signes précurseurs jusqu’à
l’apparition du premier épisode. Cette phase est très variable
tant dans son intensité que dans sa durée ou son mode
d’expression. Or on se situe à l’adolescence (16-25 ans) et
une des conséquences graves des troubles est le retentissement sur la scolarité et sur la vie sociale. (Purkof en 2006)
Posters
L’étude du fonctionnement cognitif et psychodynamique de
patients en phase prodromale est intéressante car les troubles cognitifs sont associés aux troubles psychotiques et on
peut supposer que le fonctionnement dans son ensemble
peut être prédicteur de psychose.
Le niveau de performance des fonctions cognitives ainsi que
certains signes dans les tests projectifs pourraient avoir
valeur pronostique voire permettre la mise en évidence des
formes infra cliniques.
L’objectif du bilan psychométrique est de rechercher la présence éventuelle de signes prodromiques pouvant évoquer
un processus psychotique en cours d’évolution. La revue de
la littérature montre que les troubles cognitifs sont déterminants dans les difficultés de fonctionnement psycho social
d’où l’importance du choix des tests (Cornblatt en 2006).
Si les tests utilisés ne sont pas toujours les mêmes selon les
équipes, les déficits peuvent être regroupés ainsi : les fonctions exécutives, les capacités attentionnelles, la mémoire de
travail et les difficultés d’apprentissage. (Simon en 2007)
Certains tests semblent plus pertinents comme la WAIS III,
la figure de Rey, le WCST, le TMT A et B, les fluences, le
Rorschach, le TAT, le MMPI. Même si la valeur prédictive des
troubles cognitifs et psychologiques reste à confirmer, les
limiter et les traiter reste un objectif prioritaire améliorant le
pronostic à long terme (Holzer en 2007).
Mots clés : Cognition ; Prodromes ; Psychodynamique ; Schizophrénie ; Tests neuropsychologiques.
PO 127
PRÉVALENCE ET IMPACT DE LA DÉPRESSION
CHEZ LES PATIENTS ATTEINTS DE SCHIZOPHRÉNIE
HACHICHA A., ZOUARI L., KETATA W., FEKI I.,
ELLEUCH M., MÂALEJ M.
CHU Hédi Chaker, Service de psychiatrie, SFAX, TUNISIE
L’objectif de notre étude était de d’évaluer la prévalence et
l’impact de la dépression chez les patients atteints de schizophrénie, traités en ambulatoire.
Notre étude était de type transversal. Elle a porté sur
31 patients suivis à l’unité des consultations externes de psychiatrie au CHU Hédi Chaker à Sfax en Tunisie, chez qui le
diagnostic de schizophrénie a été porté selon les critères du
DSM IV. Pour chaque patient, ont été recueillies les données
sociodémographiques, les caractéristiques cliniques et les
modalités de prise en charge.
Nous avons utilisé 5 outils psychométriques pour l’évaluation
des patients :
1. L’échelle SUMD (Scale for assessment of Unawareness
of Mental Disorder) pour l’évaluation du niveau de conscience
de la maladie ;
2. La Positive And Negative Syndrome Scale (PANSS) pour
l’évaluation de la sévérité des symptômes de la schizophrénie ;
3. L’échelle de Calgary pour la dépression (Calgary Depression Scale for Schizophrenia : CDS).
4. L’échelle Medication Adherence Rating Scale (MARS)
pour l’évaluation de l’observance du traitement ;
5. L’échelle SF-36 pour l’évaluation de la qualité de vie des
patients.
Résultats : La moyenne d’âge des malades étudiés était de
39 ans et 9 mois. Le Sex ratio (H/F) était de 2,87. Sur le plan
professionnel, 83,9 % étaient inactifs et 16,1 % avaient une
activité irrégulière. La schizophrénie était de type indifférencié pour 48 % et paranoïde pour 32 %. 67 % des sujets
avaient une bonne conscience de la maladie. Une mauvaise
observance du traitement a été notée chez 67,7 % et 74 %
avaient une qualité de vie altérée. Une dépression a été relevée chez 48,4 % des patients. La présence d’une dépression
était statistiquement corrélée à un bon niveau de conscience
de la maladie, à une qualité de vie altérée et à une mauvaise
observance du traitement.
Notre étude, à l’instar des données de la littérature, a montré
que la dépression était fréquente chez les patients atteints
de schizophrénie, et qu’elle était corrélée avec une mauvaise
observance du traitement et une qualité de vie altérée. Le
dépistage précoce et le traitement de la dépression, chez de
tels patients, permettraient d’optimiser la prise en charge.
PO 128
SCHIZOPHRÉNIE ET PSYCHO-ÉDUCATION : INTÉRÊTS
D’UN PROGRAMME CENTRÉ SUR L’INSIGHT
CHÉREAU-BOUDET I. (1), PETIT M. (2), MISDRAHI D. (3),
LLORCA P.M. (1)
(1) CHU, CLERMONT-FERRAND, FRANCE
(2) CHS Sainte-Marie, CLERMONT-FERRAND, FRANCE
(3) Hôpital Charles Perrens, BORDEAUX, FRANCE
Les programmes de psycho éducation ont pour objectif de fournir aux patients souffrant de schizophrénie, des informations
structurées afin de leur permettre d’améliorer leur conscience
du trouble et de favoriser l’alliance thérapeutique. De manière
intuitive dans la pratique clinique quotidienne, mais aussi selon
différentes études, il apparaît que le niveau d’insight et la qualité de cette alliance sont des facteurs de risque identifiés
comme ayant un rôle majeur dans la mauvaise observance
thérapeutique. De ce fait, un programme psycho-éducatif destiné aux patients schizophrènes, centré sur l’amélioration de
l’insight a été créé, afin d’améliorer l’observance et l’alliance
thérapeutique. Cet outil original reprend en 6 séances, les
dimensions de l’insight telles que les a définies Amador : conscience de la maladie, des symptômes positifs, des symptômes
négatifs, des symptômes de désorganisation, des conséquences psychosociales et enfin conscience de la nécessité du traitement. Animé par un binôme infirmiers et encadré par deux
entretiens auprès du psychiatre, ce programme se veut interactif et ludique. En se détachant volontairement du coté
« évaluation : avant, après », il offre au patient la possibilité de
devenir « acteur », afin qu’il puisse, grâce à sa participation,
dégager des perspectives individuelles de soins, véritables
« clés » afin de mieux vivre avec sa maladie.
PO 129
L’OBSERVANCE THÉRAPEUTIQUE
CHEZ LES PATIENTS SCHIZOPHRÈNES
BENHIMA I., TAIBI H., OTHMAN Y., OUANASS A.
Hopital Ar-Razi Sale, SALE, MAROC
59
7e Congrès de l’Encéphale
La schizophrénie est une maladie chronique nécessitant une
prise en charge au long cours. Les études révèlent que l’inobservance thérapeutique est responsable de rechutes, de
résistance au traitement, d’un nombre important de réhospitalisation. Le coût financier qui en découle est élevé.
Objectif : Le but de notre étude est d’évaluer l’observance
thérapeutique chez les patients schizophrènes, de rechercher les facteurs qui la favorisent et ceux qui l’entravent.
Méthodologie : Les auteurs ont mené une étude transversale
à but descriptif et analytique auprès de 100 patients suivis
au centre hospitalier universitaire psychiatrique de RabatSalé Arrazi. Le recueil des données sociodémographiques
et cliniques s’est fait par hétéroquestionnaire. L’observance
thérapeutique a été évaluée par l’échelle Medication Adherence Rating scale (MARS) et la gravité de l’état clinique de
la maladie par l’échelle Clinical Global Impression (CGI).
Résultats : En cours de finalisation.
PO 130
L’ANNONCE DU DIAGNOSTIC DE SCHIZOPHRÉNIE
BENHIMA I., TAIBI H., OTHMAN Y., OUANASS A.
Hopital Ar-Razi Sale, SALE, MAROC
La schizophrénie est une maladie chronique grave, perturbant profondément la vie de la personne atteinte. L’annonce
du diagnostic est une étape difficile. Certains psychiatres sont
réticents à cette annonce, d’autres la pratiquent de manière
courante surtout dans les pays où l’information du patient est
obligatoire. D’un autre coté, les données de la littérature rapportent que l’annonce du diagnostic et l’information du patient
sur sa maladie améliorent la relation médecin-malade,
l’observance thérapeutique et par conséquent, contribuent à
l’amélioration du pronostic.
Objectif : L’objectif de ce travail est d’évaluer le degré d’information des patients schizophrènes au sein du centre hospitalier
universitaire psychiatrique de Rabat-Salé et l’attitude des psychiatres face à l’annonce du diagnostic au patient et à sa famille.
Méthodologie : Une étude transversale à visée descriptive et
analytique a été menée auprès de 100 patients et de 30 psychiatres. Le recueil des données sociodémographiques, professionnelles et cliniques s’est fait par autoquestionnaire pour
les médecins et par hétéroquestionnaire pour les patients.
Résultats : En cours de finalisation.
PO 131
AVITOLICIDE CHEZ LE SCHIZOPHRÈNE :
À PROPOS D’UN CAS
BEN TOUATI A., CHEIKROUHOU M.R., LAMBOLEZ V.,
COURTIAL B.
Centre Psychothérapique Nancy, LAXOU, FRANCE
Le parricide a de tout temps été considéré comme le crime le
plus contre-nature, le plus grave et le plus rare qui soit. Il constitue 2 à 3 % des homicides en France et 20 à 30 % des crimes
psychotiques. Le matricide correspond à 0,68 % des homicides.
L’avitolicide (le meurtre des grands parents) est un crime extrêmement rare et très peu étudié dans la littérature. Seuls Borns60
tein et coll. (1985) ont présenté des chiffres à ce sujet pour la
France : ils ont répertorié seulement 3 cas d’avitolicide sur
5 000 expertises judiciaires soit moins de 1 pour 1 000 des
expertises effectuées. Les caractéristiques des agresseurs
sont : âge de 15 à 32 ans, sexe mâle, le lieu de l’agression est
au domicile des grands parents, les armes utilisées sont l’arme
blanche, les victimes sont les grands-mères dans 72 % des cas.
Nous envisagerons tout d’abord une revue brève de la littérature, puis présentons le cas isolé d’un sujet schizophrène
âgé de 16 ans au moment du passage à l’acte sur son arrièregrand-mère paternelle. Ce passage à l’acte, très violent, a
eu lieu dans une famille à transaction particulièrement conflictuelle. Au cours d’une hallucination, le jeune homme a cru
voir une femme menaçante, rencontrée lors d’un voyage au
Maroc, et a égorgé son arrière-grand-mère à l’arme blanche.
La comorbidité toxicomaniaque aggrave très nettement le pronostic du fait de son facteur facilitant des passages à l’acte et
de la difficulté du maintien d’une abstinence d’usage de stupéfiants. Sur le plan médico-légal, l’hospitalisation d’office est
effectuée selon l’article D 398 du Code de Procédure Pénale,
sa levée nécessite une double expertise. L’absence de conclusions concordantes entraîne un maintien de l’hospitalisation.
Au travers de ce cas, nous envisageons la dimension criminologique de certains états délirants paranoïdes et posons
le problème de la psychopathologie, le pronostic et la prévention des passages à l’acte agressifs, intrafamiliaux.
PO 132
TROUBLE SCHIZO-AFFECTIF ET TROUBLE
BIPOLAIRE : ÉTUDE COMPARATIVE
MAALEJ I., ELLOUMI H., CHÉRIF W., TRIKI T., TRABELSI S.,
DAKHLAOUI O., HAFFANI M.F.
Hôpital Razi, La Manouba, Tunisie, L’ARIANA, TUNISIE
Introduction : Le trouble schizo affectif est une pathologie aux
limites floues, souvent difficile à définir. Les patients présentent une symptomatologie constituée d’une intrication entre
trouble de l’humeur et trouble schizophrénique, difficile à
catégoriser et aussi parfois à prendre en charge.
Objectif : Étudier les aspects cliniques et thérapeutiques du
trouble schizo affectif tout en les comparant avec ceux du
trouble bipolaire.
Méthodes : Il s’agit d’une étude comparative réalisée au service de psychiatrie E de l’hôpital Razi. Nous avons recueilli
les données cliniques, thérapeutiques, évolutives et sociales
sur 50 dossiers de patients chez qui le diagnostic de trouble
schizo-affectif a été retenu selon les critères diagnostiques
du DSM IV. Nous avons comparé ces résultats à ceux
recueillis sur 50 dossiers de patients bipolaires (type I).
Résultats : Globalement, les patients présentant un trouble
schizo-affectif sont plus régulièrement hospitalisés que les
patients bipolaires et présentent un retentissement fonctionnel plus important de la maladie (surtout en termes d’intégration professionnelle). La littérature rapporte des données
opposées lorsque l’on compare ces sujets à des patients schizophrènes. Actuellement, les orientations en matière de
recherche en santé mentale tendent vers une conception
dimensionnelle de la psychose. Le trouble schizo affectif, situé
Posters
entre trouble bipolaire et schizophrénie, plaide en faveur d’un
continuum entre la schizophrénie et le trouble de l’humeur.
PO 133
LA PARAPHRÉNIE CONFABULANTE N’EST PAS
UNE SCHIZOPHRÉNIE (COMME LES AUTRES) :
ÉTUDE CLINIQUE ET NEUROPSYCHOLOGIQUE
BERNA F., OFFERLIN-MEYER I., VIDAILHET P.,
POTHEGADOO J., FOUCHER J.
Hôpitaux Universitaires de Strasbourg, STRASBOURG CEDEX,
FRANCE
Si la CIM et le DSM ont fait disparaître le diagnostic de paraphrénie confabulante, ces patients n’en ont pas disparu pour
autant. Nous décrivons ici le cas du patient SP qui présente
des faux souvenirs autobiographiques (confabulations). Ces
souvenirs ont parfois un caractère fantastique : un voyage sur
la lune dans l’enfance, des rencontres avec des célébrités etc.
et peuvent être associés à des fausses reconnaissances.
Bien que ce patient réponde aux critères de schizophrénie du
DSM IV et de la CIM-10, nous présentons ici des arguments
cliniques et neuropsychologiques justifiant de le distinguer
d’une population de patients schizophrènes évalués par le
même bilan. Cliniquement, ses idées délirantes semblent
dériver de ses confabulations et l’amènent à commettre des
actions inadaptées comme l’achat inconsidéré de cadeaux
pour une chanteuse célèbre qu’il aurait rencontrée. Les explorations neuropsychologiques montrent une préservation de
la mémoire de travail et de la mémoire épisodique verbale,
lesquelles sont altérées chez nos patients schizophrènes.
Nous mettons en évidence une double dissociation en
mémoire épisodique visuelle : la reconnaissance d’objets est
préservée chez SP alors qu’elle est altérée chez les patients
schizophrènes et la reconnaissance des visages est très altérée chez SP contrairement aux patients schizophrènes. Ceci
pourrait être un mécanisme sous-tendant « rencontres » de
célébrités et fausses reconnaissances. L’exploration de la
mémoire autobiographique ne montre pas d’amnésie. Cependant, par rapport à des témoins ou des patients schizophrènes, les « vrais » souvenirs de SP sont plus factuels, sans
capacité à les revivre mentalement (diminution de la spécificité et de la remémoration consciente). Inversement, les souvenirs confabulatoires sont plus riches en détails et remémorés consciemment. En neuropsychologie, la présence d’une
double dissociation justifie la différenciation de sous-groupes
de patients. Jusqu’à présent cette démarche s’est révélée
infructueuse dans les psychoses. Ce cas illustre la possibilité
que certains patients dits schizophrènes (formes systématisées), répondent à des atteintes neuropsychologiques très
différentes, à l’origine de tableaux cliniques variés tels que
proposés par l’école de Wernicke-Kleist-Leonhard.
PO 134
INFLUENCE DES ANTIPSYCHOTIQUES
SUR LES ATTITUDES ALIMENTAIRES
DES PATIENTS SCHIZOPHRÈNES
SENTISSI O., BOURDEL M.C., VIALA A., KAMINSKI F.,
OLIÉ J.P., POIRIER M.F., METAB R.
CH Sainte-Anne, PARIS, FRANCE
Les antipsychotiques peuvent induire chez les patients
schizophrènes une prise de poids, source de complications
cardio-vasculaires. Un réseau clinique sur le syndrome
métabolique (NCEP-ATPIII), a recruté 173 patients schizophrènes (108 H et 65 F, âge < 50 ans) sans traitements
(n = 42) ou traités en monothérapie par antipsychotique (antipsychotiques atypiques, APA : 99, neuroleptiques classiques, Nl : 32) depuis au moins 3 mois. Nous avons évalué
l’influence des traitements sur les attitudes alimentaires des
patients à l’aide de 2 questionnaires, utilisés en routine en
nutrition : le TFEQ regroupant 3 facteurs (la restriction cognitive, la deshinbition et la faim) ; le DEBQ évaluant l’aspect
émotionnel, l’externalité et la restriction. Le score de la
PANSS n’est pas corrélé aux scores des questionnaires. Une
différence significative pour les scores de DEBQ Émotivité
et Externalité est observée entre les 3 catégories de traitement (p = 0,04 et p = 0,01, respectivement). Les patients traités par Nl ont une externalité plus basse que ceux traités par
APA (p = 0,02) et que les non traités (p = 0,05). L’émotivité
sous Nl tend à être plus basse comparée aux patients non
traités. Les scores de TFEQ Désinhibition tendent à être différents selon les 3 catégories de traitements (p = 0,059), alors
que les résultats des autres facteurs du DEBQ et du TFEQ
ne distinguent pas les groupes de patients.
Un syndrome métabolique (SM) est observé chez 34
(19,7 %) patients alors que 35,5 % ont un périmètre abdominal (PA) élevé. Les scores du DEBQ Externalité sont plus bas
chez les patients ayant un SM (p = 0,03) après ajustement
sur le sexe et l’âge, alors que les scores de TFEQ Désinhibition et Faim sont plus élevés chez les patients ayant un PA
élevé (p = 0,001, p = 0,02, respectivement). Les patients en
surpoids ou obèses (BMI > 25 kg/m2) ont des scores de
TFEQ Désinhibition et Faim plus élevés que les patients avec
un BMI normal (p = 0,0001). De même le score émotionnalité
tend à être plus élevé chez ces patients. Les patients ayant
des scores haut de restriction et de désinhibition ont un PA
élevé (p = 0,04) et un BMI> à 25 kg/m2 (p = 0 ,02).
Ces résultats nécessitent d’être confirmés sur une population
plus étendue. Ce programme a bénéficié d’un soutien financier de la Fondation Cœur et Artères et des laboratoires
B.M.S.
PO 135
INTÉRÊT DE LA STIMULATION MAGNÉTIQUE
TRANSCRANIENNE RÉPÉTÉE (RTMS) DANS
LE TRAITEMENT DES SYMPTÔMES NÉGATIFS
DE LA SCHIZOPHRÉNIE : RATIONNEL – REVUE
DE LA LITTÉRATURE – ILLUSTRATION CLINIQUE
BOUAZIZ N., BRUNELIN J., RIVET A., D’AMATO T.,
POULET E., SAOUD M.
Vinatier, BRON, FRANCE
Introduction : Les symptômes négatifs de la schizophrénie
(SN) représentent un syndrome problématique invalidant qui
assombrit le pronostic de la maladie et qui reste peu sensible
aux traitements. La stimulation magnétique transcrânienne
répétée (rTMS) est une technique de neurostimulation capable de moduler l’excitabilité corticale. Les SN étant associés
en particulier à un hypofonctionnement du cortex préfrontal
61
7e Congrès de l’Encéphale
dorsolatéral gauche (CPFDLG), la rTMS utilisée à haute fréquence sur cette zone pourrait avoir un intérêt thérapeutique.
Objectifs :
1. Présenter et critiquer les travaux ayant testé l’efficacité de
cette technique sur les SN.
2. Présenter les particularités de la stimulation theta burst
intermittente : iTBS.
3. Présenter un cas clinique d’un patient traité par iTBS
Méthodogie.
Les études ont été recensées sur la base « PubMed » en utilisant « Schizophrenia », « Negative symptoms » et « rTMS
or TMS » comme mots clés. N’ont été retenues que celles
ayant pris les SN comme cible du traitement. Les caractéristiques de l’iTBS ont été recherchées dans la même base de
données en utilisant les mots clés « theta burst or iTBS ». Un
patient avec des SN persistants a été traité pendant 15 jours
par iTBS et a eu des évaluations psychométriques et une imagerie par SpectroIRM (SRM) avant, après, et à un mois de
l’intervention.
Résultats : Dix études (172 patients) et leurs principales
méthodologies et résultats sont récapitulés dans un tableau
suggérant que la rTMS aurait une efficacité clinique lorsqu’on
cible avec une haute fréquence le CLPFG. L’iTBS présenterait des caractéristiques intéressantes en raison de ses effets
« potentialisateurs » importants et durables, démontrés sur
le cortex moteur, et nécessitant un traitement plus court. Pour
le patient l’amélioration des SN n’a été visible que sur la sous
échelles négative de la PANSS. Des modifications structurales et fonctionnelles ont été objectivées sur la SRM.
Conclusion : Plusieurs arguments soutiennent l’intérêt de la
rTMS dans le traitement des SN mais l’augmentation de la
puissance des essais et l’affinement de leurs critères d’inclusion restent nécessaires. L’iTBS pourrait être une variante
intéressante de la rTMS permettant de réduire sa chronophagie, tout en générant un effet thérapeutique plus puissant
et plus durable.
PO 136
ACCOMPAGNEMENT DES JEUNES SUJETS
SCHIZOPHRÈNES : UN EXEMPLE DE TRAVAIL
GROUPAL PSYCHO-ÉDUCATIF, PSYCHO-SOCIAL
ET COGNITIF
LANGUÉRAND E. (1), PETITQUEUX-GLASER C. (2),
OLIÉ J.P. (3), KREBS M.O. (4), GUT-FAYAND A. (5)
(1) Centre d’Évaluation et de Recherche Clinique, Service
Hospitalo Universitaire, Faculté de Médecine Paris Descartes,
Centre Hospitalier Sainte-Anne, PARIS, FRANCE
(2) Prepsy, PARIS, FRANCE
(3) Service Hospitalo Universitaire, Centre Hospitalier SainteAnne, PARIS, FRANCE
(4) INSERM, Laboratoire de Pathophysiologie des Maladies
Psychiatriques, Centre de Psychiatrie et Neurosciences U894,
Université Paris Descartes, PARIS, FRANCE
(5) Centre d’évaluation pour les Jeunes Adultes et les ADolescents (C’JAAD), Service Hospitalo-Universitaire, Centre Hospitalier Sainte-Anne, PARIS, FRANCE
Les patients présentant une schizophrénie peuvent se sentir
soulagés de connaître le nom de leur maladie et alors entre62
prennent souvent des démarches actives pour rechercher
de l’information sur celle-ci (Castillo, 2007). Face à cette
demande, les groupes de psycho-éducation permettent aux
patients d’accéder à une information de qualité, adaptée à
leurs besoins, tout en développant leurs capacités cognitives
et sociales.
Le groupe du Centre d’évaluation des jeunes adultes et des
adolescents (C’JAAD) de l’hôpital Sainte-Anne a pour objectif
d’offrir un triple accompagnement à de jeunes adultes
(– 30 ans), présentant un risque psychotique important après
un premier épisode survenu depuis moins de trois ans. Ce
groupe semi-ouvert de 8 à 10 patients se présente sous la
forme de trois modules répartis sur cinq mois.
Le premier volet, psycho-éducatif, informe les patients sur
leur maladie, son évolution et sa prise en charge à partir de
leurs questions. Il s’agit de favoriser une meilleure conscience des troubles par la verbalisation et la reconnaissance
des symptômes, tout en soutenant le patient dans cette réappropriation des éléments du diagnostic.
Le second volet, basé sur le programme de remédiation
cognitive RECOS, cherche à corriger les déficits cognitifs par
des modules d’entraînement ciblant les troubles attentionnels, mnésiques ou exécutifs et les troubles de la cognition
sociale.
Enfin, la troisième session va soutenir et renforcer les habiletés sociales des sujets afin de leur apporter une aide
concrète dans leur quotidien. Elle s’appuie sur l’Integrated
Psychological Therapy (IPT) de Brenner (1994). À l’issue du
programme, une séance de synthèse est organisée avec la
remise d’un diplôme validant la participation.
Tout au long du travail groupal, les sujets sont accompagnés
par des entretiens motivationnels individuels afin de les aider
à se saisir des outils présentés au cours des séances de
groupe en les adaptant à leur situation. L’entretien motivationnel va chercher à favoriser le développement et le renforcement d’une motivation intrinsèque aux changements
qu’implique pour le sujet le surgissement de la maladie
psychotique : intégration d’un suivi médical ou d’un traitement médicamenteux, modification des projets scolaires ou
professionnels, etc.
PO 137
LA PSYCHOSE ORDINAIRE
LUCCHELLI J.P. (1), FAJNWAKS F. (2)
(1) Programme d’études cliniques, PARIS, FRANCE
(2) Université de Nantes, NANTES, FRANCE
Depuis le XIXe siècle, on distingue en psychopathologie, le
groupe des névroses de celui des psychoses. À partir des
années 50, sous l’influence de la psychanalyse anglosaxonne, des catégories « intermédiaires » ont vu le jour, tout
particulièrement sous la forme du concept de borderline.
Nous nous intéressons particulièrement à ces catégories
« intermédiaires », entre névrose et psychose, en faisant
l’hypothèse que, chez beaucoup de patients, il s’agit des formes « atténuées » de psychose appartenant ainsi aux
« troubles du spectre psychotique » ou encore à ce que l’on
appelle depuis quelques années, en psychanalyse, les
Posters
« psychoses ordinaires » (1). Souvent, toute une série de
phénomènes cliniques restent inaperçus car ils ne sont pas
facilement « évaluables » par les échelles classiques. Nous
proposons d’analyser trois vignettes cliniques où l’on décèle
des faisceaux symptomatiques regroupés en cinq axes : des
phénomènes corporels, des troubles du langage ou de
l’énonciation, des phénomènes imaginaires où prédominent
le « transitivisme », les questionnements sur l’existence de
l’être du sujet (plus précisément, de l’existence et la sexualité)
et des troubles de la « conscience de soi ». Nous nous
appuyons aussi bien sur l’échelle EASE (2), où l’on met en
évidence les « anomalies de la conscience de soi » pour évaluer les « troubles du spectre de la schizophrénie » que sur
l’expérience de la psychanalyse.
Références
1. La Psychose ordinaire, collectif, Paris, Le Paon, 2005.
2. Parnas J et al., EASE : Examination of Anomalous self-experience,
Psychopathology 2005 ; 38 : 236-258.
PO 138
REJET FAMILIAL ET SCHIZOPHRÉNIE
TRIKI T., ELLOUMI H., TRABELSI S., DAKHLAOUI O.,
HAFFANI M.F.
Hôpital Razi, MANOUBA, TUNISIE
Introduction : La schizophrénie est une pathologie chronique
qui nécessite une prise en charge au long cours avec un rôle
primordial de la famille dans le suivi.
L’implication de la famille dépend de l’acceptation de la maladie et peut être altérée par certains facteurs liés à la schizophrénie ou indépendants de la maladie, engendrant un rejet
du sujet et un désinvestissement dans la prise en charge.
Objectif : Notre objectif est de reconnaître les facteurs qui
peuvent entraîner un rejet familial chez les sujets atteints de
schizophrénie ainsi que les opinions de la famille en ce qui
concerne cette pathologie.
Matériels et méthodes : Nous avons mené une étude descriptive portant sur 30 sujets atteints de schizophrénie et
leurs familles. Au cours de cette étude, nous avons recueilli
les opinions de la famille sur cette pathologie à savoir sa connaissance et son acceptation ainsi que les principales causes
du rejet et du désinvestissement familial.
Nos résultats sont en cours.
PO 139
UNE ÉTUDE PROSPECTIVE, MULTICENTRIQUE,
OUVERTE ÉVALUANT L’EFFECTIVITÉ
ET L’EFFET SUR LES FONCTIONS COGNITIVES
DE L’ARIPIPRAZOLE DANS UN LARGE SPECTRE
DE PATIENTS SCHIZOPHRÈNES
PEUSKENS J. (1), CONSTANT E. (2), DELATTE B. (3),
BERVOETS C. (4), TOUQUET G. (5), DE PATOUL A. (6),
KERSELAERS W. (6), LOZE J.Y. (7), HALKIN V. (6)
(1) Universitaire Centrum Sint Jozef, KORTENBERG, BELGIQUE
(2) Cliniques Universitaires Saint Luc, BRUXELLES, BELGIQUE
(3) Institut Psychiatrique du Beau Vallon, SAINT SERVAIS,
BELGIQUE
(4) Polykliniek Onze Lieve Vrouw Sint Michiels, BRUGES,
BELGIQUE
(5) Psychiatrische Ziekenhuis Heilige Hart, YPRES, BELGIQUE
(6) Bristol-Myers Squibb, BRAINE L’ALLEUD, BELGIQUE
(7) Otsuka, PARIS, FRANCE
Objectif : Évaluation de l’effectivité et de l’effet sur les fonctions cognitives de l’Aripiprazole dans un large spectre de
patients schizophrènes.
Méthodes : 361 patients hospitalisés ou ambulatoires répondant aux critères de schizophrénie selon le DSM IV ont participé
à une étude prospective, multicentrique, ouverte, administrant
de l’Aripiprazole (10 à 30 mg p.j.). L’effectivité a été mesurée
par l’échelle Clinical Global Impression-Improvement (CGI-I).
D’autres tests dont le Patient Global Impression – Improvement
(PGI I) ont été réalisés au cours de l’étude. Le fonctionnement
cognitif a été mesuré par les tests suivants : Fluence Verbale
(FV) et California Verbal Learning Test (CVLT).
Résultats : Au terme de l’étude le score moyen CGI-I était
3,0 (95 % IC : 2,8 ; 3,2 ; LOCF), démontrant l’effectivité de
l’Aripiprazole. L’effectivité a été définie par une limite supérieure de l’intervalle de confiance 95 % (IC) du score CGI-I
inférieur à 4 (le score « pas de changement »). Les scores
des tests PGI-I des patients et soignants (LOCF : 95 % IC :
2,79 ; 3,09 and, 95 % IC : 2,74 ; 3,17 ; respectivement) corroborent ce résultat.
Les tests de Fluence Verbale (FV) (fluence lexicale catégorielle, fluence lexicale alphabétique), ont montré une progression entre le début de l’étude et la 12e semaine, de 2,9 mots
en moyenne (SE : 0,4 ; LOCF). Une progression de tous les
indices du test CVLT a été observée aux semaines 4 et 12.
Les totaux de chaque essai de rappel et de reconnaissance
ont progressé de 9,4 points (SE : 0,6 ; LOCF) et les stratégies
d’encodage sémantique et sériel de 0,3 points (SE : 0,1 ;
LOCF). L’amélioration observée est de 3,3 points (SE : 0,5 ;
LOCF) pour l’index de discrimination.
Conclusion : L’effectivité de l’Aripiprazole a été démontrée
dans un large spectre de patients schizophrènes. Les tests
d’évaluation des fonctions cognitives (CVLT, FV) se sont
améliorés au cours des 12 semaines. L’existence et/ou la
quantification d’un effet d’apprentissage ainsi que la signification statistique et clinique des résultats des tests cognitifs
feront l’objet d’une investigation complémentaire.
Mots clés : Aripiprazole ; Cognition ; Effectivité ; Schizophrénie.
PO 140
ÉVALUATION DES CROYANCES ET DES ATTITUDES
DES PARENTS DE PATIENTS ATTEINTS
DE SCHIZOPHRÉNIE EN TUNISIE
BEN HAOUALA S. (1), CHENNOUFI L. (2), BOUHLEL S. (3),
MELKI W. (3), EL-HECHMI Z. (4)
(1) CHU Razi, LA MANOUBA, TUNISIE
(2) Service psychiatrie « F », CHU Razi, LA MANOUBA, TUNISIE
(3) Service psychiatrie « F », CHU Razi, LA MANOUBA, TUNISIE
(4) Service psychiatrie « F », CHU Razi, LA MANOUBA, TUNISIE
Introduction : La connaissance des croyances et des attitudes populaires sur la maladie mentale permet des dévelop63
7e Congrès de l’Encéphale
pements conceptuels et pratiques en psychiatrie. La Tunisie
bénéficie d’un patrimoine culturel situé à mi-chemin entre les
cultures occidentales et orientales. L’influence d’une telle
situation culturelle sur la maladie mentale et en particulier la
schizophrénie mérite d’être évaluée.
Le but de ce travail était de décrire les croyances des Tunisiens au sujet des causes, manifestations et moyens thérapeutiques de la schizophrénie en s’adressant aux proches
des patients.
Matériels et méthodes : Les participants étaient des apparentés de malades hospitalisés, atteints d’une schizophrénie
ou d’un trouble schizo-affectif (DSM IV).
Un total de 50 participants a été interviewé au moyen d’un
questionnaire en langue arabe et dont les items portaient sur
les étiologies, les symptômes et les possibilités thérapeutiques de la schizophrénie.
Résultats : Parmi les causes possibles de la schizophrénie,
les parents ont évoqué des explications religieuses dans
47 cas (94 %), socio-environnementales dans 45 cas (90 %)
et biologiques dans 33 cas (64 %).
Pour le diagnostic, seuls quatre participants (8 %) ont
employé le terme « schizophrénie », le reste ont employé différents termes dont 14 (28 %) le terme « folie ».
Une tendance à la stigmatisation des patients a été notée
(60 %) bien que tous les participants aient insisté sur la
nécessite d’une protection familiale et d’une réintégration
sociale. Parmi ces parents interrogés, 41 (82 %) étaient
capables de reconnaître le caractère pathologique de tous
les symptômes présentés par leurs proches.
Pour les traitements, tous les participants ont reconnu la
nécessité des antipsychotiques et 45 (90 %) l’utilité d’y associer la psychothérapie. Toutefois, 22 participants (44 %)
croyaient en même temps à l’efficacité des tradithérapies.
Conclusion : La culture en Tunisie s’inspire à la fois de la culture orientale dans ses croyances religieuses et/ou magiques
et surnaturelles et, de la culture occidentale concernant les
facteurs socio-environnementaux et biologiques comme étiologies possibles de la schizophrénie. Cependant et quelques
soit la dominance culturelle, les parents étaient convaincus
par la nécessité des traitements pharmacologiques.
PO 141
INDICATIONS ET RÉSULTATS DE LA NEUROIMAGERIE CÉRÉBRALE CHEZ LES PATIENTS
ATTEINTS DE SCHIZOPHRÉNIE
BEN HAOUALA S. (1), CHENNOUFI L. (2), BOUHLEL S. (2),
MELKI W. (3), EL-HECHMI Z. (4)
(1) CHU Razi, LA MANOUBA, TUNISIE
(2) Service de psychiatrie « F », CHU Razi, LA MANOUBA, TUNISIE
(3) Service de psychiatrie « F », CHU Razi, LA MANOUBA, TUNISIE
(4) Service de psychiatrie « F », CHU Razi, LA MANOUBA, TUNISIE
Introduction : Les études radiologiques ont prouvé l’existence de plusieurs anomalies anatomiques cérébrales chez
les patients schizophrènes, bien que la neuro-imagerie cérébrale ne soit pas indiquée de manière systématique.
La neuro-imagerie représente un moyen précieux de diagnostic différentiel des pathologies organiques cérébrales à
64
manifestations psychiatriques et reste de peu d’apport dans
le diagnostic positif de la schizophrénie.
Le but du travail était d’étudier l’intérêt des examens tomodensitométriques (TDM) et d’imagerie par résonance magnétique (IRM) chez des patients schizophrènes.
Moyens et méthodes : Étude rétrospective portant sur 58 patients
atteints de schizophrénie hospitalisés entre janvier 2003 et
juin 2008 dont 32 femmes et 26 hommes et chez qui une TDM
cérébrale et/ou une IRM cérébrale ont été pratiquées.
Les indications et les résultats de ces examens ont été analysés en fonction des données cliniques recueillies à partir
des dossiers médicaux.
Résultats : 34 patients ont bénéficié d’une TDM cérébrale, 13
d’une IRM cérébrale et 11 d’une TDM et d’une IRM cérébrale.
Pour les indications de la neuro-imagerie cérébrale, les anomalies neurologiques étaient les principales indications
(62 %) dont principalement le syndrome pyramidal. Pour les
indications psychiatriques, la résistance aux traitements
représente la principale indication (50 %).
Parmi ces patients, 51,72 % avaient des anomalies radiologiques dont 69,76 % sont liées à la schizophrénie et 30,32 %
sont non liées.
Les principales anomalies radiologiques liées à la schizophrénie sont à fréquence égale (33,33 %) la dilatation ventriculaire et l’atrophie cérébrale.
Celles non liées à la schizophrénie sont principalement
l’infarctus cérébral (38,46 %) et les tumeurs cérébrales
(30,77 %) dont le type glial était le plus fréquent.
Conclusion : Ces résultats confirment l’importance de l’imagerie cérébrale demandée lors des premières poussées psychotiques et ces même en dehors des signes évocateurs
d’organicité. Par ailleurs la neuro-imagerie comporterait en
plus un intérêt pronostic dans la mesure où des corrélations
anatomocliniques entre formes déficitaires et anomalies
radiologiques ont été prouvées.
PO 142
INFLUENCE DE LA SATISFACTION
DU PATIENT PSYCHOTIQUE ET DU MÉDECIN
POUR CE QUI CONCERNE L’ADHÉSION
À UN TRAITEMENT ANTIPSYCHOTIQUE
INJECTABLE D’ACTION PROLONGÉE
PALAZZOLO J. (1), MISDRAHI D. (2), SEQAT M. (3),
BAYLE F. (4)
(1) 5 Quai des Deux Emmanuel, NICE, FRANCE
(2) Hôpital Charles Perrens, BORDEAUX, FRANCE
(3) Janssen-Cilag, ISSY-LÈS-MOULINEAUX, FRANCE
(4) Université Paris-Descartes, PARIS, FRANCE
La schizophrénie, pathologie chronique et invalidante,
nécessite un traitement continu afin de contrôler les symptômes et de prévenir les rechutes.
La non-observance au traitement antipsychotique est le principal facteur de rechute et de ré-hospitalisation avec un fort
impact sur la qualité de vie et les coûts de santé publique.
La satisfaction, du patient et du médecin, par rapport au traitement est un important facteur d’observance, peu exploré
Posters
concernant l’utilisation des antipsychotiques injectables à
action prolongée.
À cette fin, une enquête observationnelle transversale a été réalisée sur un échantillon représentatif de 1 098 schizophrènes,
de 18 à 65 ans, non hospitalisés, traités depuis au moins trois
mois par antipsychotiques injectables à action prolongée
(essentiellement Risperdal Consta LP).
L’observance au traitement (pourcentage d’injections reçues
/ prescrites) était élevée (> 80 %) pour 97,13 % des patients.
La satisfaction du patient a été évaluée par questionnaire,
celle du médecin par échelle visuelle analogique (EVA).
Parmi les patients, 71,99 % se sont déclarés satisfaits du traitement. Les facteurs significatifs de satisfaction étaient :
– gestion du traitement et relation avec l’équipe soignante
facilitée ;
– relation avec l’entourage facilitée, bonne tolérance ;
– absence d’appréhension et faible douleur à l’injection ;
– faible sévérité de la maladie ;
– acceptation des soins ;
– psychothérapie de groupe.
La satisfaction des médecins (7,35/10 cm à l’EVA) était significativement liée à celle des patients et à l’absence d’appréhension de l’injection de la part de ces derniers.
Les facteurs significatifs d’appréhension des patients
étaient : douleur, difficultés avec le traitement oral, insatisfaction du traitement, prise de poids.
Cette enquête a confirmé la bonne observance aux antipsychotiques injectables à action prolongée. Elle a également
permis de mettre en évidence des facteurs susceptibles
d’influencer la satisfaction et l’appréhension des patients visà-vis des antipsychotiques injectables à action prolongée,
facteurs à considérer dans la démarche thérapeutique pour
favoriser l’adhésion et ainsi améliorer le pronostic.
PO 143
TROUBLES DU SOMMEIL ET SCHIZOPHRÉNIE
AYACHI M. (1), BEN CHEIKH R. (1), BEN HADJ ALI B. (2),
DOGUI M. (1)
(1) Service d’Explorations Fonctionnelles du Système Nerveux,
CHU Sahloul, SOUSSE, TUNISIE
(2) Service de Psychiatrie, CHU Farhat Hached, SOUSSE,
TUNISIE
Introduction : Le tableau clinique de la schizophrénie comporte très fréquemment des troubles du sommeil, dont la
nature et l’intensité varient selon la forme clinique de la maladie et sa forme évolutive. En effet, l’insomnie a une valeur
de prodrome lors des décompensations aiguës et est moins
marquée à la phase chronique de la maladie. Plusieurs anomalies peuvent être retrouvées à la polysomnographie et diffèrent selon la prédominance des symptômes positifs ou
négatifs.
Objectif : L’objectif de ce travail est d’illustrer, à travers une
observation clinique, les anomalies du sommeil survenant
dans le cadre de la schizophrénie et d’en discuter les variétés
possibles selon la forme clinique.
Observation : Monsieur Hamdi, 46 ans, est suivi depuis 6 ans
en psychiatrie pour état d’inhibition psychomotrice. Le diagnostic retenu était une schizophrénie dans sa forme désorganisée avec prédominance des symptômes négatifs. Lors de
sa dernière hospitalisation, à l’occasion d’une décompensation aiguë de sa psychose, il se plaignait d’une insomnie presque totale depuis deux mois avec sensation de fatigue, dépendance et même abus d’anxiolytiques. Les neuroleptiques
sédatifs type phénothiazines étaient peu ou pas efficaces.
Une polysomnographie pratiquée a permis la confirmation de
l’insomnie avec une nette réduction de l’efficacité du sommeil
(57 %) par insomnie d’endormissement et insomnie de maintien. Sur le plan de l’organisation, on a enregistré une nette
diminution du sommeil lent profond (Stades III et IV) et une
légère augmentation du sommeil paradoxal.
Discussion et conclusion : Cette observation illustre l’association fréquente des troubles du sommeil au tableau clinique
de la schizophrénie, qu’il s’agisse d’anomalies quanlitatives
ou quantitatives du sommeil. L’absence de spécificité de ces
anomalies sera discutée, ainsi que les modalités thérapeutiques proposées dans ce contexte.
L’accent sera mis sur les difficultés méthodologiques rencontrées lors de la réalisation d’examens polysomnographiques
chez des patients schizophrènes ce qui expliquerait le fait que
les données objectives soient controversées.
PO 144
EFFICACITÉ DE LA CLOZAPINE
DANS LE TRAITEMENT DE LA CATATONIE :
À PROPOS D’UN CAS
BREYNAERT V., MOUAFFAK F., OLIÉ J.P., GAILLARD R.
Centre Hospitalier Sainte-Anne, PARIS, FRANCE
La catatonie associe une immobilité motrice (ou stupeur catatonique), une activité motrice excessive, stérile et non influencée par des stimulations extérieures, un négativisme extrême
voire un mutisme, des mouvements stéréotypés avec des
positions inappropriées ainsi qu’une écholalie ou échopraxie.
Décrite par Kalhbaum en 1874 comme une entité nosographique à part entière, intégrée dans le cadre des démences
précoces par Kraepelin, bien décrite dans les troubles de
l’humeur par la suite ainsi que dans certains troubles neurologiques, la catatonie peut être considérée comme un syndrome devant bénéficier d’un traitement spécifique quelle
qu’en soit l’étiologie. Les algorithmes récents proposent en
première intention un traitement par benzodiazépines à forte
dose, de type lorazépam, précédé ou non d’un test au zolpidem, et en cas d’échec ou d’emblée en cas de catatonie maligne, le recours à l’électroconvulsivothérapie (ECT). En cas
d’échec des ECT, des réponses à la mémantine, seule ou
associée à l’olanzapine, au topiramate, à la carbamazépine
ainsi qu’à la clozapine ont été rapportés.
Nous rapportons le cas d’une patiente de 60 ans souffrant
d’un trouble schizo-affectif ayant évolué vers une catatonie
chronique, chez laquelle le zolpidem a été à l’origine d’un effet
paradoxal notable, s’épuisant progressivement, sans efficacité par ailleurs du lorazépam, de l’olanzapine seule et en
association avec la mémantine, et des ECT (jusqu’à
65
7e Congrès de l’Encéphale
32 séances, en association aux traitements précédents). Un
traitement par clozapine a été introduit parallèlement à l’espacement des ECT, avec un effet paradoxal franc dès 50 mg.
L’augmentation progressive de la posologie de la clozapine
a permis une amélioration partielle mais franche des troubles.
L’intérêt de la clozapine dans le traitement d’épisodes catatoniques résistants est discuté à la lumière de ce cas.
PO 145
ÉTUDE CORRÉLATIONNELLE ENTRE LES NIVEAUX
DE GHRELINE ET LA DENSITÉ DE LA MATIÈRE GRISE
CHEZ DES PATIENTS SCHIZOPHRÈNES
SOUS TRAITEMENT D’OLANZAPINE
LÉTOURNEAU G. (1), MANCINI-MARIE A. (2),
AIT BENTALEB L. (1), ANSELMO K. (2), CRIVELLO F. (3),
DOLLFUS S. (4), LIPP O. (1), DELISLE M.C. (1),
LALONDE P. (1), LÉOUFFRE P. (1), STIP E. (1)
(1) Hôpital Louis-H Lafontaine, MONTREAL, CANADA
(2) Centre de Recherche Fernand Seguin, MONTRÉAL (QUÉBEC),
CANADA
(3) Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) Centre
Cyceron, CAEN, FRANCE
(4) Centre Esquirol, Université de Basse Normandie, CHU Côte
de Nacre, CAEN, FRANCE
Introduction : Les antipsychotiques, notamment l’olanzapine
et la clozapine, entraînent des effets secondaires comme une
augmentation de l’appétit et un gain de poids. Les mécanismes impliqués dans ces changements métaboliques demeurent méconnus, mais l’implication d’hormones, telle que la
ghreline, a été évoquée. La ghreline est une hormone sécrétée
principalement par l’estomac mais exprimée dans plusieurs
régions du cerveau et dont l’augmentation est corrélée avec
le sentiment de faim et un accroissement pondéral. Ceci dit,
il a été démontré, d’une part, qu’une augmentation de l’appétit
était associée avec des modifications fonctionnelles au niveau
cérébral, et d’autre part, des études ont objectivé des changements structuraux cérébraux (volume, densité) au cours de
traitements antipsychotiques. Nous avons donc voulu explorer les liens entre de potentiels changements cérébraux et la
ghreline, hormone liée à l’appétit, auprès d’un groupe de
patients homogène quant au traitement antipsychotique.
Méthode : Nous avons recueilli des données pour 20 patients
schizophrènes nouvellement sous traitement d’olanzapine.
Ces patients ont subi un examen en imagerie par résonance
magnétique (IRM) à l’aide d’un appareil 3-Tesla, au début et
après un traitement d’olanzapine d’environ 16 semaines. Les
données ont été analysées à l’aide d’une technique automatisée, la « Voxel-based-Morphometry », grâce à SPM-5. Ces
20 patients ont aussi subi des bilans sanguins contenant la
ghreline. Nous avons utilisé une approche corrélationnelle
entre les niveaux de ghreline après le traitement à l’olanzapine et la densité de matière grise chez ces patients.
Résultats : Des corrélations positives significatives ont été
retrouvées notamment au niveau de régions en lien avec
l’augmentation de l’appétit (précunéus et cortex orbito-frontal). Nous n’avons retrouvé que des corrélations négatives
minimales, et seulement au niveau de régions linguales et
occipitales.
66
Conclusion : L’étude suggère que des niveaux de ghreline
augmentés chez des patients schizophrènes prenant de
l’olanzapine sont associés avec l’augmentation de la densité
de régions cérébrales impliquées dans le contrôle de la prise
alimentaire et donc du gain de poids.
PO 146
ÉVALUATION DU STRESS CHEZ LES PATIENTS
SCHIZOPHRÈNES
MANOUDI F., AMJAHDI A., ADALI I., ASRI F., TAZI I.
Équipe de recherche pour la santé mentale, CHU Mohamed VI,
MARRAKECH, MAROC
L’étude des facteurs contribuant à l’émergence et à l’évolution
de la schizophrénie constitue encore de nos jours un domaine
d’une grande complexité. On sait cependant que cette maladie du cerveau, qui entraîne de graves répercussions psychosociales, ne peut s’expliquer par une cause unique et simple.
Plutôt un ensemble d’éléments, d’importance variable, interagissent les uns avec les autres, et provoquent l’apparition
et les rechutes de cette maladie mentale complexe, dont le
facteur de stress qui fera l’objectif de notre étude.
L’étude vise à évaluer le rôle du stress dans le déclenchement
et l’évolution de la maladie, tout en précisant les différents
types de stresseurs chez les patients et chez leurs mères au
cours du premier trimestre de grossesse, ainsi que les critères de ce stress.
C’est une étude transversale descriptive. Nous avons recruté
jusqu’à présent 30 patients schizophrènes hospitalisés et
consultant au service psychiatrique universitaire de Marrakech (étude en cours), évalués par un hétéro questionnaire.
L’échelle d’évaluation du stress qui a été utilisée chez ces
patients est l’échelle de Cungi.
La moyenne d’âge des patients est de 27,53 ans, avec une prédominance masculine de 96,7 %, la majorité des patients sont
célibataires dans 83,3 %, ils sont analphabètes dans 6,8 %.
La présence d’événements stressants au cours du premier
trimestre de la grossesse a été trouvée chez 53,3 % des
mères des patients, dont le plus fréquent est le conflit familial.
Des stresseurs socio-environnementaux précédant le
déclenchement ou les rechutes ont été trouvés chez 76,7 %
des patients.
L’échelle d’évaluation de stress de Cungi a objectivé un score
élevé de stress et de stresseurs chez 66,7 % des patients.
Les événements de vie stressants chez les patients et chez
leurs mères au cours du premier trimestre de grossesse, semblent avoir un rôle précipitant le déclenchement de la maladie
et des récidives. D’où la nécessité d’une prise en charge globale, comprenant l’éducation des familles, des patients et la
réinsertion socioprofessionnelle des patients schizophrènes.
PO 147
COMPORTEMENTS SUICIDAIRES ET SCHIZOPHRÉNIE
BOUTABIA S., MANOUDI F., BOUAOUDA S., ASRI F., TAZI I.
Équipe de recherche pour la santé mentale, CHU Mohamed VI,
MARRAKECH, MAROC
Introduction : La schizophrénie est parmi les maladies mentales associées à un risque suicidaire élevé. La plupart de
Posters
ces patients commettent le suicide durant les premières
années d’évolution de la maladie, d’où l’âge jeune des schizophrènes qui commettent le suicide.
L’objectif de cette étude est d’évaluer le risque suicidaire chez
les patients schizophrènes, tout en étudiant les facteurs qui
influencent ce risque.
Patients et méthodes : C’est une étude transversale portant
sur un échantillon de 240 patients, schizophrènes hospitalisés au service psychiatrique universitaire de Marrakech.
Résultats préliminaires : La moyenne d’âge des patients est
de 30,70 ans avec une prédominance masculine de 85,4 %,
ils sont célibataires à 78,3 % et 35 % d’eux sont de niveau
d’instruction secondaire.
Les antécédents familiaux psychiatriques ont été trouvés
dans 24,6 % des cas, dans 16,3 % des cas il s’agit d’une schizophrénie.
Concernant le type de la schizophrénie, elle est de type paranoïde dans 91,7 % et dysthymique dans 5,8 % des cas.
Dans 26,2 % des cas les patients n’ont jamais été traités.
Un épisode dépressif associé a été retrouvé dans 4,2 % des
cas seulement.
10,4 % de nos patients ont fait une tentative de suicide au
cours de leur vie, 3,8 % ont fait une tentative de suicide dans
les antécédents et 3,3 % sont hospitalisés pour une TS
actuelle et 3,3 % ont fait des TS dans les antécédents et
actuellement.
Ces tentatives de suicide ont été liées à des hallucinations
et un automatisme mental dans 45 % des cas, une dépression dans 12,5 %, et en rapport avec un délire dans 35 % des
cas observés.
Le moyen le plus utilisé était la défenestration dans 44 %, la
pendaison dans 16 % et la noyade dans 8 % des cas témoignant d’une intentionnalité sévère.
Le risque suicidaire chez les patients de notre échantillon est
élevé dans 6,7 % ; ce risque est lié aux antécédents personnels d’idées et de tentatives de suicide, aux idées délirantes
d’influence et à l’humeur dépressive.
Conclusion : Le risque suicidaire chez les schizophrènes est
fortement lié à l’âge jeune, l’abus de drogues, et la présence
de comorbidités physiques ; ainsi la prévention du suicide
chez les schizophrènes passe par le traitement des affections
physiques et la prise en charge des addictions associées.
PO 148
SCHIZOPHRÉNIE ET CONSCIENCE DES TROUBLES :
ÉTUDE PRATIQUE DANS UNE POPULATION
TUNISIENNE
CHÉRIF W., ELLOUMI H., MAALEJ I., DAKHLAOUI O.,
HAFFANI M.F.
Hôpital Razi, LA MANOUBA, TUNISIE
La conscience des troubles ou insight suscite un regain d’intérêt dans la pratique psychiatrique actuelle. En effet, la plupart
des auteurs s’accordent sur le fait qu’un mauvais insight chez
les patients atteints de schizophrénie, retentit aussi bien sur
l’observance thérapeutique, le fonctionnement psychosocial,
le pronostic de la maladie que sur la qualité de vie.
L’objectif de notre travail a été d’explorer l’insight chez des
patients souffrant de schizophrénie et de rechercher l’existence d’éventuelle corrélation entre l’insight et les caractéristiques sociodémographiques d’une part et les caractéristiques cliniques d’autre part.
Nous avons mené une étude transversale au cours des mois
de novembre et décembre 2008, auprès de 50 patients hospitalisés ou suivis en post cure pour schizophrénie (selon les
critères du DSM IV) et qui sont au moins en rémission partielle. L’évaluation de la sévérité de la pathologie était établie
à l’aide de la Positive And Negative Syndrome Scale (PANSS)
et celle de l’insight à l’aide de la Scale To Assess Unawareness Of Mental Disorder (SUMD) traduite en arabe dialectal.
Les résultats sont en cours, ils sont en faveur d’un meilleur
insight chez les patients ayant moins de symptômes globaux,
moins de symptômes positifs, suivis en ambulatoire et adhérents à leurs traitements.
Ainsi, une action ciblée sur ces facteurs pourrait être fructueuse.
PO 149
CORRÉLATIONS ENTRE LES SIGNES
NEUROLOGIQUES MINEURS ET DES PARAMÈTRES
SACCADIQUES DANS LA SCHIZOPHRÉNIE
PICARD H. (1), AMADO I. (1), BOURDEL M.C. (1),
LANDGRAF S. (2), OLIÉ J.P. (1), KREBS M.O. (1)
(1) INSERM U894-7, PARIS, FRANCE
(2) Humboldt University Berlin, Institute of Psychology, BERLIN,
ALLEMAGNE
Objectif : Les Signes Neurologiques Mineurs (SNM) ainsi que
les anomalies de mouvements oculaires saccadiques sont
retrouvés en plus grand nombre parmi les patients schizophrènes. Cependant aucune étude n’a encore établi de corrélats entre ces deux dimensions. Nous posons l’hypothèse
que dans la schizophrénie, les scores de SNM seront corrélés
à des paramètres saccadiques élémentaires de saccades
simples, prédictives et mémorisées.
Méthodes : 78 patients schizophrènes (35 traités + 43 nontraités) et 41 contrôles sains appariés pour âge, sexe et latéralisation ont été évalués pour les SNM et symptômes
extrapyramidaux avec des saccades oculaires à l’aide d’un
système d’oculométrie infrarouge. Nous avons analysé les
corrélations entre les scores de SNM, les différents facteurs
qui les décomposent et les latences de réponses saccadiques, le taux d’erreurs aux saccades mémorisées, et le taux
de saccades prédictives anticipées.
Résultats : Le score total de SNM et le sous-score de coordination motrice ont été retrouvés corrélés à la latence des
prosaccades (r = 0,36, p < 0,01 et r = 0,34, p < 0,01 respectivement) et des saccades mémorisées (r = 0,47, p < 0,001
et r = 0,46, p < 0,001 respectivement). Le score total de SNM
et le sous-score de coordination motrice ont été négativement
corrélés au taux de saccades prédictives anticipées
(r = – 0,36, p < 0,01 ; r = – 0,38, p < 0,01 respectivement).
Le score d’intégration sensorielle est corrélé à la latence des
saccades prédictives non-anticipées (r = 0,37, p = 0,01). Le
score total de SNM et le sous-score de coordination motrice
67
7e Congrès de l’Encéphale
sont positivement corrélés au taux d’erreurs des saccades
mémorisées (r = 0,43, p < 0,001 ; r = 0,41, p < 0,01 respectivement). Aucune corrélation n’existe chez les contrôles.
Conclusion : Ces résultats suggèrent l’existence d’un mécanisme physiopathologique commun sous jacents ou des
substrats neuraux qui se recoupent partiellement entre SNM
et saccades dans la schizophrénie.
PO 150
FLUENCES VERBALES ET SUJETS À RISQUE :
MARQUEURS DE VULNÉRABILITÉ À LA PSYCHOSE ?
MAGAUD E., WILLARD D., CHAUCHOT F., GUT-FAYAND A.,
LANDGRAF S., KAZÈS M., KREBS M.O.
Centre d’Évaluation et de Recherche Clinique SHU CHSA/
INSERM U894-LPMP Paris Descartes, PARIS, FRANCE
Intérêt : Les dysfonctionnements cognitifs ont bien été établis
dans la schizophrénie et font incontestablement partie de la
maladie. Ils pourraient être présents dès la phase prodromique et prédire le risque de transition vers la psychose. Les
patients souffrant de schizophrénie ont typiquement des scores détériorés aux tâches de fluence verbale. Ces déficits
dans la fluence verbale ont été reconnus comme déficit commun chez les patients et semblent être un marqueur familial
potentiel. En effet, des études menées chez les apparentés
sains de premier degré montrent qu’ils présentent ces
mêmes détériorations, et plus particulièrement une atteinte
de la fluence sémantique.
Hypothèse : Les déficits de fluences verbales sont présents
chez les sujets à risque de psychose (AR) et constituent des
marqueurs de vulnérabilité.
Méthodologie : Étude comparative des scores de fluence verbale sémantique (catégorielle) et formelle (phonologique)
dans 3 populations définies par l’entretien standardisé de la
CAARMS (Yung, 2005) : 21 patients schizophrènes (P),
80 sujets A Risque de psychose (AR) et 62 sujets Non A risque de psychose (NA). Le sexe ratio est semblable dans les
3 groupes (66 % d’hommes), ainsi que l’âge moyen (NA :
19,8 ± 3,5 ; AR : 21,2 ± 3,5 ; P : 23 ± 3,9). Les scores de ces
populations ont été explorés par les tâches de fluences verbales (Cardebat, 1990) ainsi que le fonctionnement intellectuel (WAIS III), et la psychopathologie (BPRS).
Résultats : Une analyse préliminaire a permis d’observer une
atteinte de la fluence verbale chez les sujets AR qui se situe
entre les scores des sujets P et des sujets NA. Le lien est
significatif spécifiquement pour la fluence catégorielle entre
les sujets AR (42,8 ± 9,4) et les NA (46,8 ± 9,3). Les scores
à la BPRS sont également significativement différents : NA :
48,9 ± 13,9 ; AR : 63,6 ± 14,4 ; P : 80,4 ± 12,8.
Conclusion : Les déficits neurocognitifs, et plus particulièrement cette détérioration spécifique de la fluence verbale
sémantique, pourraient constituer un marqueur de vulnérabilité à la psychose chez les sujets AR.
PO 151
LE VÉCU DE LA STIGMATISATION DES PATIENTS
SCHIZOPHRÈNES STABILISÉS
SALIH M., KHALLOUFI H., OTHEMAN Y., KISRA H.
Hôpital Ar-Razi, SALÉ, MAROC
68
Les troubles mentaux, et en particulier la schizophrénie, continuent à susciter des réactions ambiguës ou négatives, faites
d’un mélange de peurs et de préjugés, et les personnes qui
en souffrent se voient encore trop souvent mises à l’écart,
déconsidérées ou franchement exclues de la société. La stigmatisation peut prendre bien des formes, certaines explicites
et d’autres plus sournoises, et on réalise mal à quel point certaines de nos attitudes ou de nos comportements peuvent
rendre encore plus difficiles les parcours de ces personnes
vers la guérison ou la réinsertion sociale.
Notre enquête consiste à évaluer le vécu de la stigmatisation
des patients suivis en ambulatoire pour une schizophrénie
actuellement bien stabilisés.
La majorité des patients sont célibataires, avec un pourcentage de 67 % chez les femmes et 73 % chez les hommes.
53 % des patients et 83 % des patientes n’ont pas de profession, 80 % des patients ont perdu leur travail à cause de
la maladie mentale, et les demandes du travail après la maladie de la plupart des patients ont été refusées.
Concernant les patients qui ont gardé leur travail, ils ont subi
un changement de leur poste de travail après la déclaration
de la maladie.
PO 152
STIGMATISATION ET MALADIE MENTALE
CHAGH R., MANOUDI F., ASRI F., TAZI I.
Équipe de recherche pour la santé mentale CHU Mohamed VI,
MARRAKECH, MAROC
De nombreuses recherches ont montré l’impact des représentations sociales négatives des maladies mentales sur la
qualité de vie des malades, l’estime de soi, l’adaptation
sociale, l’observance du traitement et même l’amélioration de
l’état clinique. La stigmatisation atteint l’entourage du patient
qui se trouve ainsi également frappé de rejet. Or, dans la
mesure où la famille doit réagir rapidement lors de l’apparition
des troubles, cet aspect augmente l’hésitation à prendre contact avec le monde de la psychiatrie et constitue ainsi un obstacle à la prise en charge précoce des troubles et à la prévention des rechutes.
L’on assiste aujourd’hui à une mobilisation internationale
contre la stigmatisation de la maladie mentale. Cette mobilisation dépasse le seul champ soignant et la prise de conscience de la nécessité d’éduquer le public est devenue une
préoccupation politique. Nous allons tenter dans cette étude
de détecter quelles sont les représentations de la schizophrénie dans la population générale et dans une population
de patients schizophrènes hospitalisés au service psychiatrique universitaire de Marrakech.
Nous avons recruté jusqu’à présent 40 sujets diagnostiqués
schizophrènes selon les critères du DSM IV. Tous nos patients
ont reçu l’annonce de leur diagnostic de schizophrénie.
Les entretiens semi directifs se font auprès de ces patients
et auprès de leurs familles. Ils sont organisé autour de trois
thèmes : la représentation de la maladie, le vécu de l’annonce
diagnostique et le vécu de la maladie.
Résultats et conclusion en cours.
Posters
PO 153
SCHIZOPHRÉNIE ET AUTOMUTILATION
DE LA LANGUE À PROPOS D’UN CAS
ALLAOUI H., OUTARHOUT M., SEKKAT F.Z.
Hôpital Arrazi Sale, SALE, MAROC
L’automutilation est une blessure d’une partie du corps exécutée par le patient lui-même. Il s’agit d’un comportement que
les psychiatres considèrent comme une équivalence suicidaire avec une connotation autopunitive survenant chez
certains patients mélancoliques ou au cours d’un délire mystique.
Parfois, l’automutilation, est la seule façon, pour le patient,
d’exprimer certains arriérés (appartenant au passé). Comme
pour l’auto-accusation, l’automutilation révèle quelquefois un
désir masochiste de châtiment s’accompagnant d’une culpabilité sous-jacente.
Les blessures concernent essentiellement les organes génitaux, les yeux et les mains.
Des actes automutilations apparaissent parfois comme les
premières manifestations d’une schizophrénie, mais en fait,
l’investigation révélera généralement des troubles psychotiques ou prépsychotiques antérieurs plus ou moins tolérés par
l’entourage.
Les auteurs rapportent à travers ce travail le cas d’un patient
de 24 ans hospitalisé à l’hôpital Arrazi suite à une coupure
de sa langue dans un contexte délirant et hallucinatoire.
PO 154
LA DÉSORGANISATION PEUT-ELLE ÊTRE
UN MARQUEUR DE VULNÉRABILITÉ
DANS LA SCHIZOPHRÉNIE ?
LAGODKA A. (1), CHIRIO-ESPITALIER M. (2),
BOURDEL M.C. (1), PRINGUEY D. (3), LÔO H. (1),
KREBS M.O. (1), OLIÉ J.P. (1), AMADO I. (1)
(1) INSERM, Laboratoire de Pathophysiologie des Maladies
Psychiatriques U894, Centre d’Évaluation et de Recherche Clinique, Service Hospitalo Universitaire, Faculté de Médecine
Paris Descartes, Centre Hospitalier Sainte-Anne, PARIS,
FRANCE
(2) Service Hospitalo-Universitaire de psychiatrie et de psychologie médicale (SHUPPM), Saint-Jacques Hospital, NANTES,
FRANCE
(3) Clinique de Psychiatrie et de Psychologie Médicale, Abbaye
de Saint-Pons, Centre Hospitalo-Universitaire Pasteur, NICE,
FRANCE
Introduction : La désorganisation est un syndrome hétérogène comprenant plusieurs aspects : troubles formels de la
pensée (TFP), difficultés d’accès à l’abstraction, difficultés
d’intégration de l’information contextuelle et déficit en théorie
de l’esprit (ToM).
Objectif : Mettre en évidence un pattern de désorganisation
qui pourrait être un marqueur de vulnérabilité dans la schizophrénie.
Méthodologie : Nous avons fait passer à 27 patients schizophrènes (DSM IV) en décompensation aiguë, 22 patients
schizophrènes stabilisés, 21 apparentés au premier degré
(frères et sœurs) de patients schizophrènes et 20 témoins
sains : la TLC (Thought and Language Communication
Disorders) ; la SCD (Schizophrenic Communication
Disorders) ; l’épreuve des Bandes dessinées (BD) de
Sarfati ; l’item N5 « similitudes et proverbes » de la PANSS
ainsi qu’une tâche originale d’évaluation de l’accès à l’abstraction à partir des tableaux de Magritte.
Résultats : Les patients schizophrènes aigus ont une atteinte
de tous les aspects de la désorganisation : TFP (évalués par
la TLC), déficit d’intégration de l’information contextuelle
(évalué par les items 1-3 de la SCD), ToM (évalués par les
items 4-7 de la SCD et par les BD de Sarfati), et accès à l’abstraction (évalué par les « similitudes et proverbes » et par la
production de métaphores à l’épreuve des tableaux de
Magritte). Les patients schizophrènes stabilisés ont un déficit
en intégration de l’information contextuelle et en ToM (évalués par la SCD) et une tendance à une atteinte de l’accès à
l’abstraction (production d’abstractions métaphoriques aux
tableaux de Magritte). Les fratries ont une atteinte en théorie
de l’esprit en situation interactive, évaluée par la SCD, et une
tendance à une atteinte de l’accès à l’abstraction (production
d’abstractions métaphoriques aux tableaux de Magritte).
Conclusion : Le déficit en ToM évaluée en situation interactive ainsi qu’un déficit dans l’accès à l’abstraction pourraient
être présents à tous les stades de la maladie ainsi que chez
les apparentés et constituer ainsi des marqueurs de vulnérabilité. La SCD et les tableaux de Magritte semblent être les
instruments les plus intéressants pour la mise en évidence
d’anomalies chez les fratries.
PO 155
POTENTIALISATION DE LA CLOZAPINE
PAR L’ARIPIPRAZOLE : CAS CLINIQUE
ET REVUE DE LITTÉRATURE
GONCALVES P., GAILLARD R., GAILLARD A., OLIÉ J.P.,
MOUAFFAK F.
CH Ste-Anne, PARIS, FRANCE
40 % à 70 % des patients présentant une schizophrénie
résistante aux antipsychotiques sont également réfractaires
à la clozapine.
Le recours aux stratégies de potentialisation de la clozapine
constitue désormais une pratique courante. L’association
d’un second antipsychotique est rapportée chez 35 % des
patients sous clozapine dans certains pays européens.
Il n’existe pas à ce jour de rationnel scientifique permettant
de soutenir cette option thérapeutique et de nombreux auteurs
considèrent que la potentialisation de la clozapine par un antipsychotique équivaut à la réduction de l’efficacité des deux
molécules et à l’addition de leurs effets secondaires.
La potentialisation de la clozapine par l’aripiprazole est une
stratégie thérapeutique qui repose sur un véritable rationnel
psychopharmacologique. Il est par ailleurs démontré que
l’adjonction de l’aripirazole à la clozapine permet de limiter
les complications métaboliques d’un traitement par clozapine. Une revue de la littérature illustrée par un cas clinique
nous permettront de présenter les avantages de cette formule
thérapeutique.
69
7e Congrès de l’Encéphale
PO 156
SCHIZOPHRÉNIE ET COMORBIDITÉS SOMATIQUES
TRIKI T., ELLOUMI H., TRABELSI L., MAALEJ I.,
DAKHLAOUI O., HAFFANI M.F.
Hôpital Razi, MANOUBA, TUNISIE
Introduction : Les comorbidités somatiques chez les patients
atteints de schizophrénie sont en général peu reconnues et
sous diagnostiquées. Le retentissement de ces comorbidités
participe à la diminution de l’espérance de vie de 20 % par
rapport à la population générale.
Ainsi, les pathologies cardiovasculaires constituent les principaux facteurs de mortalité chez les patients schizophrènes.
Objectif : Déterminer la prévalence des principales comorbidités somatiques chez une population hospitalière de
patients atteints de schizophrénie.
Matériels et méthodes : Nous avons mené une étude descriptive rétrospective comprenant un échantillon de
100 patients schizophrènes tout en essayant de relever les
comorbidités les plus fréquentes et leurs prévalences.
Nos résultats sont en cours.
Conclusion : Les comorbidités de la schizophrénie sont fréquentes, sous évaluées et peuvent engager le pronostic vital
des patients. Par conséquence, une prise en charge adaptée
de ces comorbidités est nécessaire pour améliorer la santé
de ces patients.
PO 157
RISQUE DE VIOLENCE CHEZ LES PATIENTS
SCHIZOPHRÈNES
CHAGH R., MANOUDI F., ASRI F., TAZI I.
Équipe de recherche pour la santé mentale CHU Mohamed VI,
MARRAKECH, MAROC
Dans l’ensemble de la littérature, le terme « violence » a été
utilisé dans un sens très large pour désigner une vaste
gamme de comportements, dont les actes comportant une
agression physique, des gestes ou des propos menaçants,
de la violence psychologique ou émotive, des dommages
matériels, le suicide et l’automutilation.
La violence des malades mentaux quant à elle, a longtemps
été un sujet de fascination, de stigmatisation et de controverses.
Ce travail a pour objectif de relever l’incidence et les différents
facteurs de risque de la violence parmi une population de
sujets schizophrènes. Nous avons comparé un groupe de
patients schizophrènes violents à un groupe témoin formé de
sujets schizophrènes non violents hospitalisés au service
psychiatrique universitaire de marrakech entre janvier et
septembre 2008.
Ont été considérés schizophrènes violents les patients ayant
été les auteurs d’au moins un acte de violence au cours de
l’année écoulée, comprenant coups, blessures ou agressions physiques dirigées envers autrui. L’acte de violence
était rapporté par le patient ou par son entourage.
La comparaison a porté sur les paramètres sociodémographiques, les antécédents familiaux et personnels psychiatriques, les antécédents judiciaires, les antécédents de tentati70
ves suicidaires, les antécédents de violence, la clinique
(scores PANSS), la qualité de l’adaptation sociale, l’observance du traitement et la qualité de la prise en charge familiale.
Résultats et conclusion en cours.
PO 158
LA DOULEUR CHEZ LES PATIENTS PSYCHOTIQUES
SBAI S. (1), EL HAMAOUI Y. (2), ALMECHECHTI K. (2),
MOUSSAOUI D. (2)
(1) CHU Ibn Rochd, CASABLANCA, MAROC
(2) Centre Psychiatrique Universitaire, CASABLANCA, MAROC
Introduction : Un certain nombre d’observations cliniques ont
été décrites dans la littérature et indiquent que la perception
de la douleur pourrait être perturbée dans les troubles psychotiques tels que la schizophrénie. Plusieurs études ont
montré que la perception de la douleur peut être altérée chez
les patients avec schizophrénie.
Matériels : Ces modalités de fonctionnements pathologiques
seront présentées à travers trois cas de patients schizophrènes :
– Un cas d’une patiente qui s’est coupée la langue et s’est
arrachée les dents.
– Un cas d’un patient qui s’est auto-mutilé la verge.
– Un cas d’une patiente qui s’introduisait des objets tranchants dans le vagin.
Discussion : Ces trois cas illustrent une perception différente
de la douleur chez les patients schizophrènes, et affirment
l’hypothèse avancée par certaines études qui proposent que
le seuil de la douleur est anormalement élevé chez les
patients schizophrènes.
Conclusion : Les patients psychotiques semblent avoir une
réponse diminuée à la douleur. Cette hypoalgésie peut conduire à adopter des comportements à risque d’où l’intérêt de
soulever la conscience clinique à ce phénomène qui peut
mener au traitement retardé d’une urgence médicales ou chirurgicale.
PO 159
ÉVALUATION DE L’ÉTAT CLINIQUE ET DES
HABITUDES TOXIQUES CHEZ LES PATIENTS
SCHIZOPHRÈNES DURANT LE MOIS DE RAMADAN
MANAF S., BERRADA S., SEDDIKI S., TOUNSI J.,
MOUSSAOUI D., KADIRI N.
Centre Psychiatrique Universitaire Ibn Rochd, CASABLANCA,
MAROC
Introduction : Le mois du ramadan (9e mois de l’année
lunaire) est un mois sacré au cours duquel le jeûne est obligatoire pour les musulmans entre le lever et le coucher du
soleil. Au cours de ce mois, on assiste à une inversion partielle
du rythme nycthéméral avec un jeûne diurne, une prise alimentaire nocturne et un état de veille prolongé compensé par
une période de sommeil diurne variable. Ces modifications
peuvent-elles influencer les habitudes toxiques chez les
patients avec schizophrénie ainsi que l’évolution de la
maladie ?
Objectif : L’objectif de cette étude est d’évaluer chez les
patients schizophrènes pendant le mois de ramadan l’évolu-
Posters
tion de la prise de toxiques et l’influence des modifications
du mode de vie sur l’état clinique et la prise médicamenteuse.
Méthode : Les données ont été collectées lors de Ramadan
de l’année 2007, une semaine avant Ramadan (S–1), la
deuxième semaine (S2), la quatrième semaine (S4) et une
semaine après Ramadan (S+1).
Un hétéro questionnaire établi par les auteurs a permis le
recueil des données sociodémographiques, cliniques, les
habitudes toxiques et leur compliance aux traitements.
Le diagnostic de la schizophrénie a été posé selon les critères
DSM IV. Le fonctionnement social a été évalué par l’EGF, les
symptômes positifs et négatifs de la schizophrénie par
l’échelle de PANNS, les effets secondaires extrapyramidaux
par l’échelle de Simpson et Angus et l’acathisie par l’échelle
de Barnes.
Résultats : Nous présenterons les résultats préliminaires :
L’échantillon comporte 30 patients dont 63,3 % sont de sexe
masculin. L’âge moyen est 41,3 ans + 9,7.
Les habitudes toxiques sont retrouvées chez 56,7 %, avec
une prédominance du tabac (56,7 %). La consommation du
tabac ne varie pas pour la majorité des patients entre S–1 et
S+1. Par contre la consommation de cannabis est passée de
26,7 % (S–1) à 36,6 % (S+1). Quant à la consommation
d’alcool, on note une régression de la prise pendant le mois
de Ramadan de 20 % à 0 %.
Il n’y avait pas de variation significative des moyennes des
différents scores (EGF, PANNS, Barnes, et Simpson et
Angus) avant et après ramadan.
PO 160
LE LÉOPARD
SELMA T.
Centre Hospitalier de LAGNY MARNE LA VALLÉE, LAGNYSUR-MARNE, FRANCE
Nous rapporterons le cas clinique d’un état de stress posttraumatique caractérisé chez un jeune couple traducteur
ONUsien dont l’enfant a été enlevé et dévoré par un léopard
en Tanzanie. Cet enfant était le 2e d’une fratrie de 2.
PO 161
LE PSYCHOTRAUMATISME CHEZ LES ANCIENS
COMBATTANTS DE LA GUERRE DE LIBÉRATION
BENABBAS M. (1), BENELMOULOUD O. (2), RIDOUH B. (3)
(1) Hospitalier, CONSTANTINE, ALGÉRIE
(2) EHS de Psychiatrie, CONSTANTINE, ALGÉRIE
(3) EHS Frantz Fanon, BLIDA, ALGÉRIE
Les auteurs ont décelé un syndrome de stress post-traumatique (PTSD) avéré chez 60 anciens combattants de la guerre
d’Algérie vus dans le cadre de l’expertise psychiatrique pour
une éventuelle réévaluation de leur indemnisation (révision
du taux d’incapacité partielle permanente : IPP).
Quarante-cinq ans après l’indépendance, nous avons pensé
rechercher la présence ou la persistance de troubles psychiques, en particulier le psychotrauma chez ces « rescapés »
de la révolution représentant une population jusqu’à là
asymptomatique et silencieuse.
Il s’agit d’une étude prospective, qui a débuté au mois de
mars 2007 et qui se continue dans le temps.
La population d’étude est représentée par des anciens(es)
combattants(es) qui sont orientés vers le service de psychiatrie par la direction des moudjahiddines de la wilaya de Constantine en vue d’une éventuelle révision de leur taux d’IPP.
Le diagnostic est posé cliniquement par le psychiatre du service et confirmé par l’évaluation à l’échelle de Horowitz qui
permet la mesure subjective de l’impact d’un événement
(score > 42 (95 % psycho traumatisme)).
Résultats : 28 anciens combattants (47 %) ont présenté des
signes d’un psycho traumatisme avéré avec des conduites
d’évitement (82 %), un syndrome de répétitions (75 %) et des
perturbations du sommeil (78 %) et sont tous de sexe masculin.
Tous les patients ont signalé une recrudescence de leurs
symptômes durant ces dix dernières années de violence
associée à des troubles dépressifs (36 %), un trouble anxiété
généralisée (29 %) et un trouble panique (18 %).
L’intérêt est de penser au PTSD devant toutes symptomatologie anxio-dépressive survenant chez tout ancien combattant.
Mots clés : Anciens combattants ; État de stress post traumatique.
PO 162
INTENSITÉ DU STRESS, FATIGUE, CORTISOLÉMIE
MATINALE ET POTENTIELS ÉVOQUÉS
NEU D., DUPONT S., FROM L., VERBANCK P., CORTEN P.
CHU Brugmann U.L.B., BRUXELLES, BELGIQUE
Introduction : Les liens entre le stress et l’apparition de troubles psychosomatiques ont souvent été mentionnés. Le
stress a été reconnu comme facteur de risque indépendant,
impliqué dans la pathogenèse d’affections cardio-vasculaires, de troubles métaboliques ou de troubles affectifs.
Objectifs : La présente étude explore les liens entre l’intensité
du stress perçu, des plaintes somatiques et les altérations
au niveau de la cortisolémie matinale, du test de tétanie
latente (TTL) ou de la variation contingente négative (VCN)
des potentiels évoqués cognitifs (PEC).
Méthodes : Nous avons rétrospectivement analysé les données de 376 patients adressés au centre spécialisé dans le
stress d’un hôpital universitaire général. Une évaluation psychiatrique systématique, des examens électrophysiologiques
(TTL, PEC et EEG) et une biologie sanguine matinale complète
ont été effectués. L’intensité du stress perçu a été évaluée avec
l’échelle de Cohen. Nous avons analysé des comparaisons
entre groupes et des corrélations entre l’intensité des symptômes et les paramètres physiologiques et biologiques.
Résultats : La prévalence de certaines plaintes symptomatiques, comme la fatigue, un réveil matinal précoce, des myalgies ou des troubles de la concentration, augmentait avec
l’intensité du stress perçu à l’échelle de Cohen. Malgré une
cortisolémie anormalement élevée dans 28,7 % des cas,
celle-ci ne montrait pas de corrélation significative avec l’intensité du stress perçu. 71,6 % des patients présentaient un TTL
positif et la VCN était anormale dans 31,7 % des cas. Néanmoins ces altérations n’étaient pas corrélées à l’intensité du
stress. Les patients ayant une VCN anormale montraient une
tendance de cortisolémie matinale plus élevée (p = 0,0532).
71
7e Congrès de l’Encéphale
Conclusions : La plainte de fatigue diurne semble être fortement liée à l’intensité du stress perçu. Par contre nous
n’avons pas pu mettre en évidence de lien spécifique avec
un marqueur objectif, au niveau des paramètres étudiés. Il
est possible que des altérations nycthémérales expliquent
ceci partiellement. Des études ultérieures devraient peut-être
se concentrer sur ces aspects chronobiologiques.
PO 163
RÔLE DE LA GLYCOGÈNE SYNTHASE KINASE
3 BÊTA (GSK3B) DANS LES EFFETS NÉGATIFS
DU STRESS SUR LE CORTEX PRÉFRONTAL
BOURGIN J.
Hôpital de Bohars, SAINT RENAN, FRANCE
La Glycogène synthase kinase 3 bêta (GSK3) est une
enzyme majoritairement présente dans les neurones. Le
mécanisme de régulation le mieux connu de cette enzyme
est la phosphorylation inhibitrice sur le résidu sérine en position 9 car il est à la base d’un des mécanismes d’action du
lithium. La GSK3 se situe au « carrefour » de plusieurs cascades de signalisation intracellulaires dont la voie PI3K-Akt
et la voie ERK/MAP Kinases, ce qui lui confère un rôle central
dans les mécanismes qui interviennent dans la plasticité neuronale. Nous avons étudié la phosphorylation de GSK3 en
sérine 9 ainsi que celle d’un de ses substrats communs avec
Akt, la -catenin, dans deux modèles animaux de stress : aigu
(test de la plateforme) et chronique (21 jours), au niveau du
cortex préfrontal par la technique de western blot. Ces deux
modèles de stress comportementaux ont pour caractéristique commune le blocage de la LTP (potentialisation à long
terme) au niveau du cortex préfrontal.
Les résultats présentés dans montrent une diminution significative de la phosphorylation de GSK3 sur le résidu Ser9
dans le cortex préfrontal médian chez les rats stressés chroniquement. À l’inverse, aucune différence significative du
niveau de phosphorylation de la GSK3 dans le cortex préfrontal médian et latéral n’est observée chez les rats qui sont
exposés à un stress aigu. Le niveau de phosphorylation de
-catenin sur les résidus sérines33/37thréonine41 (par GSK3)
est inchangé dans des conditions de stress aigu ou chronique. La phosphorylation de -catenin sur le résidu sérine552
(par Akt) est uniquement diminuée dans le cortex préfrontal
latéral chez les animaux après un stress chronique.
Plusieurs hypothèses peuvent être élaborées à partir de ces
résultats expérimentaux : (1) l’implication de voies de signalisation différentes selon le paradigme de stress utilisé (aigu
ou chronique) (2) la mise en jeu, en amont de GSK3, de la
voie PI3K-Akt dans la réponse au stress chronique à confirmer
par l’étude de la phosphorylation d’Akt en Ser473 et Thr308.
PO 164
L’ÉVALUATION DES NIVEAUX DE STRESS
CHEZ LES ÉTUDIANTS EN MÉDECINE
ET SON IMPACT SUR LA SANTÉ MENTALE
MCHICHI ALAMI K. (1), KANDILI I. (1), CHAHID I. (1),
JADID I. (1), JADID I. (1), RIAH N. (1), BENCHEKROUNE W. (1),
FARHAT R. (1), TOUNSI J. (1), SEDDIKI S. (1),
MOUSSAOUI D. (2), KADRI N. (1)
72
(1) Centre Psychiatrique Universitaire CHU Ibn Rochd, CASABLANCA, MAROC
(2) Centre Psychiatrique Universitaire CHU Ibn Rochd, CASABLANCA, MAROC
Le terme de stress est utilisé aujourd’hui lorsqu’un individu
n’est pas en mesure de fournir une réponse adéquate ou efficace aux stimuli provenant de son environnement, ou que
cette réponse se solde par une usure prématurée de son
organisme.
Le stress est source d’inquiétude et d’anxiété, et nous empêche de faire face aux problèmes de l’existence. Il nuit à la
santé et peut être à l’origine d’un décès prématuré.
Objectif de l’étude : Déterminer les différents niveaux du
stress chez les étudiants en médecine et établir le profil de
groupes des étudiants les plus exposés en fonction des
caractéristiques de chacun selon plusieurs paramètres.
Méthodologie : Étude ayant inclus 1 000 étudiants. Le questionnaire comportant deux parties. La première inclut les
caractéristiques socio-économiques, l’état de santé mental
antérieur, les habitudes toxiques ; la deuxième partie est
basée sur l’évaluation du niveau de stress en utilisant
l’échelle brève d’évaluation du stress de Cunji et les répercussions éventuelles du stress sur la santé ; le questionnaire
s’est basé aussi sur un entretien standardisé et structuré en
utilisant le MINI DSM IV.
L’étude a été menée par les médecins résidents en psychiatrie. L’analyse statistique a été faite en utilisant le logiciel Epiinfo 6fr.
Résultats : âge moyen 21.17 + 1.89 ans ; la majorité des
sujets étaient célibataires 19,7 % ayant des habitudes de
consommation de toxiques.
33 % de cette population souffraient de stress important à très
important selon l’échelle brève d’évaluation du stress.
La prévalence de l’épisode dépressif majeur était de 26.3 %,
avec un lien statistiquement positif au niveau de stress ainsi
que aux antécédents de troubles psychiatriques et à une consommation élevée de toxiques.
Conclusion : les données recueillies à travers cette enquête
ont permis de déterminer quels sont les groupes des étudiants les plus exposés : ceci permettra de planifier les
actions préventives et curatives du stress par la mise en place
des structures d’accueil spécifiques et d’aide psychologique
universitaire notamment un Centre de Conseil Psychologique (CCP) dont les objectifs principaux : conseil et orientation
permettant ainsi un programme de stress « Taillé sur
mesure » pour être le plus efficace possible.
PO 165
STRESS ET AGRESSIONS CHEZ LE PERSONNEL
DU SERVICE DE PSYCHIATRIE À MARRAKECH
ADALI I., MANOUDI F., ASRI F., TAZI I.
Équipe de recherche pour la santé mentale, CHU Mohamed VI,
MARRAKECH, MAROC
Introduction : la santé mentale au Maroc connaît de plus en
plus d’intérêt. La demande aux soins est de plus en plus
importante. Cela n’est pas sans impact sur le personnel médical et paramédical.
Posters
Patients et méthodes : étude descriptive transversale par un
auto-questionnaire anonyme recherchant les caractéristiques sociodémographiques, les conduites addictives ou prises médicamenteuses, et évaluant les conditions générales
du travail, l’exposition aux agressions et ses répercussions.
L’évaluation du stress et des stresseurs a été faîte par le
questionnaire de Cungi.
Résultats : 39 personnes ont répondu au questionnaire. La
moyenne d’âge était de 41 ans (min = 25 et max = 63), 59 %
étaient de sexe masculin. 15 % seulement avaient des habitudes toxiques (tabac et alcool), 36 % étaient satisfaits de la
qualité des soins. La majorité était satisfaite des conditions
physiques du travail. La moitié était satisfaite des perspectives professionnelles. La majorité n’était pas satisfaite des
conditions générales du travail. 69 % n’étaient pas satisfaits
de la charge du travail et la qualifiaient de « lourde » ou
« énorme ». La moitié affirmait qu’elle avait une autonomie
au niveau de son travail. Le tiers se sentait souvent épuisé
émotionnellement. 15 % avaient déjà présenté un trouble de
la santé mentale. Les deux tiers affirment avoir été exposés
à la violence au sein du travail soit par un patient dans la majorité des cas, soit par sa famille. Ces agressions ont engendré
des lésions physiques dans la moitié des cas, et des répercussions psychiques dans le tiers des cas. Les deux tiers
avaient un score de stress bas ou très bas, et la moitié était
exposée à des stresseurs élevés ou très élevés.
Discussion : la nature de l’activité thérapeutique en psychiatrie se situe dans le domaine relationnel pour apaiser les souffrances des patients. Nos résultats s’approchent de ceux
trouvés par M. Estryn-Behar et al. quant à l’insatisfaction de
la qualité des soins (48,9 %), l’autonomie au travail (53,4 %)
et l’épuisement émotionnel (27,6 %).
Conclusion : le développement du domaine de psychiatrie au
Maroc ne peut se faire sans amélioration des conditions
humaines et matérielles du travail.
PO 166
ASPECTS DU STRESS CHEZ LES FAMILLES
DES MALADES MENTAUX
Notre étude est finalisée par un hétéro questionnaire sur les
aspects particuliers de la maladie mentale qui stressent ce
proche.
Nous avons inclus actuellement 42 patients hospitalisés
dans notre formation (étude en cours) :
– l’âge moyen des patients est de 26,5 ± 6,68 ans avec une
prédominance masculine dans 69 % des cas ; 73,8 % célibataires et la majorité sans profession 69 % ;
– différentes maladies mentales sont incluses : la schizophrénie dans environ 60 % de cas ; les troubles bipolaires dans
21,4 %, le trouble unipolaire dans 2, 4 %, la toxicomanie dans
4,8 %, l’épilepsie dans 7,1 % et un accès psychotique aigu
dans 7,1 % ; avec une durée moyenne d’évolution de la maladie de 51,7 mois ;
– dans la majorité des cas ce sont les mères qui s’occupent
du patient : 38 % de cas, suivi par la fratrie dans 23,8 % des
cas ;
– un score de stress élevé a été rapporté par la famille dans
40,5 % des cas ;
– les éléments stressants qui préoccupent le plus les proches
des patients sont : le délire dans 50 % des cas, l’observance
du traitement dans 45,2 %, le coût de la maladie dans 50 %
des cas, la chronicité de la maladie dans 83,3 %, l’avenir social
ou professionnel du patient 59,9 % des cas, l’agressivité est
un souci moindre pour ces familles dans 26,2 % des cas ;
– un épisode dépressif majeur a été retrouvé chez 38,1 %
des cas de proches.
Les personnes atteintes de maladie mentale ont besoin
d’amour et de soutien de leur famille en particulier et de la
communauté en général, notre rôle en tant que praticiens est
de soulager cette tâche pour les familles en leur apportant
des connaissances pratiques, en essayant d’être à l’écoute
de leurs souffrances et en les impliquant sans les culpabiliser.
PO 167
BURNOUT CHEZ LES ÉTUDIANTS DE LA FACULTÉ
DE MÉDECINE ET DE PHARMACIE DE MARRAKECH
MANOUDI F., BOUTABIA S., ASRI F., BOUNSIR A., TAZI I.
BOUHARNA T., BOUAOUDA S., MANOUDI F., ASRI F.,
TAZI I.
Équipe de recherche pour la santé mentale, CHU Mohamed VI,
MARRAKECH, MAROC
Équipe de recherche pour la santé mentale CHU Mohamed VI,
MARRAKECH, MAROC
Le syndrome du burnout ou syndrome d’épuisement professionnel est devenu un sujet d’actualité mondial. Le burnout
se définit par un épuisement émotionnel, une dépersonnalisation de la relation à l’autre et une diminution de l’accomplissement personnel. Ce travail a pour objectif d’évaluer la
prévalence du burnout chez les étudiants de la faculté de
médecine et de pharmacie de Marrakech et ses liens avec
certaines caractéristiques sociodémographiques et professionnelles. Un auto-questionnaire incluant le Maslach Burnout (MBI) et des variables sociodémographiques et professionnelles, a été distribué aux 240 étudiants. Selon les
critères du MBI : 39,5 % des étudiants avaient un épuisement
émotionnel important, 29 % souffraient de déshumanisation
élevée et 18,5 % avaient un accomplissement personnel faible. L’analyse a démontré que l’âge n’a pas d’effet sur la survenue du burnout, le sexe féminin est protecteur de la dépersonnalisation, les loisirs diminuent de façon significative
Faire face à la maladie mentale est une expérience pénible
pour les familles qui jouent un rôle essentiel dans les soins
et le rétablissement de leur proche malade mental. La majorité de ces familles souffrent de stress vu le fardeau de la
maladie.
C’est une étude transversale menée auprès d’un membre de
la famille de patients hospitalisés au service psychiatrique
universitaire de Marrakech.
Notre but est :
– se focaliser sur les aspects de ce stress chez ce proche ;
– évaluer le stress : l’échelle d’évaluation du stress du
Dr CUNGI ;
– détecter la présence d’un épisode dépressif majeur : critères DSM IV.
73
7e Congrès de l’Encéphale
l’épuisement émotionnel et augmentent l’accomplissement
personnel, le choix de faire les études médicales par conviction est protecteur du burnout. La comparaison de notre étude
avec la revue de la littérature a montré des résultats variés,
ceci peut être expliqué par différentes hypothèses : la taille
de l’échantillon, l’âge moyen de la population étudiée, la
charge de travail, la qualité de vie etc. En conclusion cette
étude montre que le burnout chez les étudiants en médecine
est une réalité, donc la diffusion de programmes d’information
et de prévention notamment auprès des étudiants et des
médecins semble nécessaire.
PO 168
BURNOUT CHEZ LES INFIRMIERS
MANOUDI F., ADALI I., ASRI F., BOUTE M., TAZI I.
Équipe de recherche pour la santé mentale, CHU Mohamed VI,
MARRAKECH, MAROC
Le syndrome du burnout ou syndrome d’épuisement professionnel est devenu un sujet d’actualité au Maroc. Le burnout
se définit par un épuisement émotionnel, une dépersonnalisation de la relation à l’autre et une diminution de l’accomplissement personnel.
Ce travail a pour objectif d’évaluer la prévalence du burnout
chez les infirmiers de Ouarzazate et ses liens avec certaines
caractéristiques sociodémographiques et professionnelles.
Un auto-questionnaire incluant le Maslach Burnout Inventory
(MBI) et des variables sociodémographiques et professionnelles, a été distribué aux 130 infirmiers exerçant à Ouarzazate, 102 questionnaires ont été remplis soit un taux de
réponse de 78,46 %.
L’âge moyen des infirmiers de notre échantillon était de
44,78 ± 8,75 ans, avec 51 % de femmes et 49 % d’hommes,
la majorité des infirmiers étaient mariés (84,2 %), plus des
deux tiers (70,6 %) travaillaient depuis plus de 20 ans, presque la moitié travaillait dans un service chirurgical (44,1 %).
Selon les critères du MBI : 74,5 % des infirmiers avaient un
épuisement émotionnel important, 17,6 % souffraient de déshumanisation élevée et 34,3 % avaient un accomplissement
personnel faible. L’analyse a démontré que l’épuisement
émotionnel diminue après 50 ans ainsi que l’accomplissement personnel, le sexe n’a pas d’effet sur le burnout, être
infirmier polyvalent dans un service chirurgical et travailler en
alternance augmentent l’épuisement émotionnel, la pratique
de sport diminue de façon significative l’épuisement émotionnel, et la conviction du choix de la profession augmente
l’accomplissement personnel.
En conclusion cette étude montre que le burnout chez les
infirmiers est une réalité, donc la diffusion de programmes
d’information et de prévention auprès du personnel soignant
semble nécessaire.
PO 169
STRESS, ÉTUDES DE MÉDECINE
ET PRATIQUE DE LA MÉDECINE
MARRA D., ALLILAIRE J.-F.
CHU Pitié-Salpêtrière, PARIS, FRANCE
74
Les études de médecine sont parmi les études les plus contraignantes notamment par des expositions répétées à des
situations génératrices de stress : répétition d’examens et de
concours etc… Des études réalisées dans des pays avec des
systèmes universitaires différents apportent des données
concordantes quant à une prévalence non négligeable de
troubles anxio-dépressifs chez les étudiants en médecine.
Ces troubles augmentent au cours des années d’études et
peuvent concerner jusqu’à près de 20 % des étudiants.
L’expérience acquise dans notre Faculté par la mise en place
d’un Bureau-Interface-Professeur-Etudiants dont l’un des
objectifs est la détection, l’évaluation et l’orientation des étudiants en difficultés pédagogiques, confirme, sur la centaine
d’étudiants vus, que les troubles anxio-dépressifs sont une
cause fréquente de difficultés pédagogiques. Plusieurs questions en découlent.
Les études de médecine génèrent-elles des troubles
psychologiques ? Une faculté peut-elle être tenue pour responsable du suicide d’un étudiant ? Au contraire une faculté
peut-elle être responsable de l’absence de moyens de dépistage et d’orientation d’étudiants en difficultés psychologiques ? Quels peuvent être les liens entre le stress des étudiants en médecine et le « burn out » des médecins ?
Plusieurs facteurs de stress se révèlent communs aux étudiants et à leurs aînés : surcharge de travail, stratégies de
coping sans cesse remises en question etc…
Les conséquences du stress pour les étudiants peuvent être
majeures et sont souvent méconnues du corps professoral,
comme le recours à l’automédication et jusqu’aux troubles
dépressifs. Bien que non évaluées, les répercussions pédagogiques sont vraisemblablement importantes et pourraient
retentir sur l’acquisition et le maintien de leurs compétences
médicales. Leurs réticences à consulter, avec la crainte d’un
retentissement sur leur dossier universitaire, ou sur leur carrière pour leurs aînés, et tout particulièrement lorsqu’il s’agit
de troubles psychiatriques, plaident pour la mise en place
de circuits et de structures dédiés à la prise en charge des
médecins, et localisés, pour les étudiants en médecine, en
dehors de leurs lieux de formation.
PO 170
LE STRESS CHEZ LES INFIRMIERS DES SERVICES
DES URGENCES ET DE RÉANIMATION
DANS UN HÔPITAL RÉGIONAL
MASMOUDI S. (1), KDOUS R. (2), BEN BECHIR M. (1),
ZGHDOUDI L. (1), LABBANE R. (1)
(1) Hôpital Razi, LA MANOUBA TUNIS, TUNISIE
(2) Hôpital Régional de Bizerte, BIZERTE, TUNISIE
Le stress, terme largement utilisé de nos jours, traduit un sentiment de tension et de malaise de la personne face à une
contrainte.
Le but de travail est d’évaluer le niveau de stress chez une
population d’infirmiers, d’identifier les principaux déterminants
psycho sociaux en rapport avec l’état de stress observé et de
déterminer le retentissement du stress sur l’état de santé.
Méthode : Notre enquête est de type transversale exhaustive
auprès de 60 infirmiers travaillant dans les services des
urgences et de réanimation de l’hôpital régional de Bizerte.
Posters
Résultats : Le taux de réponse est de 85 %. Le stress est considéré élevé ou très élevé pour 46,7 % de notre population.
L’âge, le sexe, l’état civil, l’ancienneté ne semblent pas en
relation avec le stress observé chez le personnel infirmier.
À l’inverse une mauvaise perception et une mauvaise organisation du travail constituent des facteurs liés étroitement au
stress chez le personnel infirmier des services concernés.
L’analyse selon le sexe a permis de mettre en évidence une
nette différence entre les deux sexes concernant le rôle des
déterminants psycho sociaux dans le stress chez notre population.
Un meilleur état de santé a été observé chez le groupe des
non stressés ; ils consomment moins de médicaments et ont
nettement moins de plaintes somatiques.
Conclusion : Selon cette étude le stress chez le personnel
infirmier dans les services des urgences et de réanimation
peut être réduit par une amélioration des conditions de travail
en agissant notamment sur l’organisation et la perception et
ceci permettra non seulement de diminuer la demande psychologique et d’améliorer l’attitude décisionnelle mais aussi
d’éviter les effets néfastes du stress sur l’état de santé du
personnel infirmier.
PO 171
LE BURN-OUT DES INTERNES EN MÉDECINE EST-IL
TOUJOURS D’ACTUALITÉ ?
PARADIS M. (1), CONSOLI S.M. (2)
(1) Hôpital Ambroise Paré, BOULOGNE BILLANCOURT,
FRANCE
(2) Hôpital Européen Georges Pompidou, PARIS, FRANCE
Le stress professionnel des médecins et la possibilité de
développer un « burn-out » sont des phénomènes bien
explorés et documentés. Des travaux récents, notamment
celui de Rivoire en 1999, ont étudié le stress professionnel
des internes de médecine et ont confirmé l’existence d’une
souffrance professionnelle. Les études effectuées sur les
caractéristiques individuelles ont enregistré des niveaux de
burn-out professionnel beaucoup plus élevés chez des individus plus jeunes et inexpérimentés en comparaison avec
des collègues plus âgés et ayant acquis une bonne expérience professionnelle. Les causes évoquées à l’épuisement
des étudiants en médecine sont multiples : la dé-subjectivation et la charge horaire trop lourde ; le déficit de transmission
des Maîtres « désincarnés, démotivés » ; la déshumanisation de la médecine ; le numerus clausus, la compétition et
l’individualisme ; le manque de reconnaissance du travail des
étudiants et la sensation d’être utilisés par certains services
médicaux (Delbrouck, 2003).
Nous avons mené une étude auprès de 18 internes de médecine à Orléans pour comparer les résultats à ceux de l’étude
de Rivoire, après la mise en place du repos de sécurité. L’évaluation a été faite par un questionnaire d’évaluation démographique et causale et le Maslach Burn-out Inventory. Les
résultats montrent que plus de 50 % des internes de médecine présentent au moins un critère de burn-out élevé. D’autre
part, l’étude actuelle note un pourcentage moindre de burnout complet (22 %) que celle de Rivoire (33 %), ce qui peut
être attribué à l’impact positif du repos de sécurité sur les
internes de médecine, en réduisant une part de leur souffrance professionnelle. Un facteur majeur de burn-out semble
être dans l’échantillon étudié l’absence, pour l’interne, de
reconnaissance de son travail par l’équipe médicale et la difficulté à trouver un conseil technique auprès d’un senior. Des
améliorations semblent donc encore souhaitables pour
mieux assurer la formation, l’encadrement et le soutien de
ces futurs médecins, qui exerceront à la fois dans un climat
de contraintes économiques et de pénurie médicale.
PO 172
ÉTAT DE STRESS POST TRAUMATIQUE
ET COMORBIDITÉ PSYCHIATRIQUE
OUERIAGLI NABIH F., LAFFINTI A., ABILKASSEM L.,
BENALI A., ELIDRISSI M.A.
Hôpital, MARRAKECH, MAROC
Les militaires marocains dans l’exercice de leurs missions (en
zone opérationnelle ou en apex) sont de plus en plus confrontés a des événements potentiellement traumatiques sur
le plan psychique. Durant ces deux dernières années ; nous
avons pu colligé 100 cas d’état de stress post traumatique
dont le diagnostic a été particulièrement difficile vu la fréquence élevée de la comorbidité psychiatrique. L’objectif de
notre travail est de traiter à la fois les particularités cliniques
et thérapeutiques des états de stress post traumatiques rencontrés dans notre service, et de préciser les leurres diagnostiques que peut constituer la comorbidité psychiatrique en
particulier la dépression.
PO 173
PSYCHOSE NUPTIALE : ÉTUDE D’UN CAS
CHAGH R., ASRI F., MANOUDI F., TAZI I.
Équipe de recherche pour la santé mentale CHU Mohamed VI,
MARRAKECH, MAROC
L’impact des cultures offre une sorte de modèles aux formes
cliniques des troubles mentaux qui n’ont guère été répertoriées dans les nosographies psychiatriques occidentales ; tel
est le cas pour les psychoses nuptiales aiguës. Le mariage,
événement social surinvesti dans notre contexte culturel
maghrébin peut, dans certains cas, être à l’origine de décompensation ou d’éclosion de troubles psychiatriques majeurs
d’ordre psychotique chez des personnes vulnérables.
L’objectif de notre étude est de décrire à travers l’illustration
d’une observation les spécificités cliniques de ces troubles
psychotiques et d’étudier l’influence de certains facteurs de
stress, individuels et environnementaux, incriminés dans leur
genèse.
Nous rapportons l’observation d’une jeune femme de 22 ans,
issue d’une famille modeste, dite conservatrice, et ayant un
oncle paternel connu schizophrène. La patiente a été donnée
en mariage à un homme plus âgé qu’elle de 20 ans. Elle a
présenté la nuit de ses noces une symptomatologie aiguë
faite de troubles du comportement avec cris et agitation, un
syndrome délirant avec hallucinations auditives et visuelles.
Une rémission a été obtenue sous neuroleptiques au bout
de dix jours d’hospitalisation.
75
7e Congrès de l’Encéphale
La nécessité de réduire la dimension stressante du mariage
par une bonne préparation des jeunes particulièrement vulnérables s’avère primordiale surtout quand il s’y associe un
contexte culturel et social favorisant.
PO 174
TIRER POUR TUER
ANDRUETAN Y. (1), CLERVOY P. (1), EON A. (2)
(1) HIA Sainte-Anne, TOULON, FRANCE
(2) HIA Desgenettes, LYON, FRANCE
Paradoxalement, depuis l’invention des armes à feu, le tir
pour tuer un homme en particulier est rare au regard de
l’ensemble des tirs dans le cadre de combat. Plusieurs études
depuis la 2e GM ont montré que seulement 25 % des combattants utilisaient leur arme. Quand ils l’utilisent le tir se fait
le plus souvent au jugé, en ne visant et sans en connaître
les résultats.
Il n’y a rien de naturel ou d’habituel à tirer pour tuer. Le combattant s’expose ainsi dans cette situation à la possibilité du
traumatisme psychique. Car si un soldat peut être prêt à mourir au combat, il est parfois moins prêt à tuer directement dans
un cas de menace extrême.
La résistance à l’idée de tuer autrui quand bien même il s’agit
d’un individu menaçant n’est pas seulement l’effet de la
morale ou de notre civilisation marquée par son héritage
judéo-chrétien. Cette résistance touche à une part essentielle, existentielle. L’acte de tuer marque de façon traumatique le psychisme. Les enjeux psychopathologiques sont
donc importants tant pour l’apparition d’un syndrome psychotraumatique que d’éventuelles complications.
C’est à travers un cas que nous exposerons ces différentes
idées.
PO 175
STRESS AU TRAVAIL ET TABAC QUELS LIENS ?
ABDELHAY N., ALMECHECHTI K., ELYAZAJI M.,
MOUSSAOUI D., BATTAS O.
Ibn Rochd, CASABLANCA, MAROC
Le stress apparaît depuis une quinzaine d’années comme
l’un des risques majeurs auquel organisations et entreprises
doivent faire face : un salarié européen sur cinq déclare souffrir de troubles de santé liés au stress au travail.
Il est pertinent d’explorer les liens possibles entre stress professionnel et addiction au tabac afin d’élaborer des stratégies
de traitement et de prévention au milieu du travail.
Cette étude est transversale et porte sur 100 salariés dont
l’âge est supérieur à 18 ans. Le travail est réalisé au sein
d’une société à Casablanca. Un auto-questionnaire est utilisé
pour évaluer les données sociodémographiques (sexe âge,
situation familiale), cliniques (antécédents familiaux, personnels médicochirurgicaux, et psychiatriques) et les habitudes
toxiques.
Nous avons adopté l’échelle de Cungi pour évaluer le stress
et les stresseurs, et le test de Fagerstrom pour évaluer dépendance au tabac.
76
Les résultats montrent que les deux tiers des personnes sont
de sexe masculin, 41,7 % sont fort dépendants au tabac et
le niveau de stress est élevé dans 83 % des cas ; nous avons
trouvé une corrélation entre dépendance au tabac et niveau
de stress professionnel.
Des interventions adaptées aux sources précises de stress
au travail peuvent aider les fumeurs à acquérir un plus grand
sentiment de contrôle et une plus grande capacité de maîtrise.
PO 176
LE TROUBLE DISSOCIATIF DE TYPE TRANSE
ET POSSESSION : UNE CATÉGORIE DIAGNOSTIQUE
PERTINENTE ?
DURING E., BAUBET T., MORO M.R.
Hôpital Avicenne (AP-HP), BOBIGNY, FRANCE
Objectif : l’objectif de ce travail est d’évaluer l’utilité de créer
une catégorie pour le « trouble dissociatif de type transe »
(sous-types transe et possession) dans le DSM. Cette question constitue depuis plusieurs années un point de divergence
entre la CIM-10 qui reconnaît déjà le trouble, et le DSM IV
qui demande des études supplémentaires.
Méthode : une revue systématique de la littérature a été menée
pour les vingt dernières années en se basant sur les critères
actuels du DSM. Les données épidémiologiques, culturelles,
cliniques, psychopathologiques, en particulier les modèles
explicatifs des patients et des thérapeutes, ainsi que les stratégies thérapeutiques font l’objet d’une analyse détaillée.
Résultats : nous avons recensé un total de 26 articles rapportant 329 cas à travers le monde. L’analyse des données
fait apparaître un sex ratio de 2,4 en faveur des femmes, un
âge moyen de 23,3 ans et une prédominance du type possession (68 %) sur le type transe (32 %). Les données cliniques montrent la fréquence des symptômes hallucinatoires
(35 %) et des plaintes somatiques associées (26 %) pour les
deux sous-types. Par contraste, l’amnésie serait moins fréquente (13 %). Les théories explicatives des auteurs sont
nombreuses et souvent considérées par eux comme complémentaires, sans qu’un facteur étiologique ne puisse montrer une prévalence ou une spécificité particulière pour le trouble. Les théories explicatives des patients sont moins
nombreuses, ce qui peut révéler un manque d’accès à ces
informations. Les stratégies thérapeutiques (psychothérapiques, biologiques et traditionnelles) sont souvent multiples
et menées simultanément sans qu’aucune ne montre indépendamment une efficacité supérieure.
Discussion : ces résultats plaident pour le maintien de cette
catégorie dont les critères diagnostiques et l’autonomie par
rapports aux autres diagnostics doivent être précisées. Des
études complémentaires utilisant une méthodologie transculturelle apparaissent nécessaires.
PO 177
DÉMARCHE ÉTIOLOGIQUE FACE À UN DÉLIRE
D’IDENTIFICATION DE TYPE CAPGRAS :
À PROPOS D’UN CAS
BRIDOUX A., FABRE D., ADES E.
EPSM des Flandres, CAPPELLE LA GRANDE, FRANCE
Posters
Le syndrome de Capgras a été décrit comme le syndrome
« d’illusion des sosies » par Capgras et Reboul Landaux en
1928 et correspond à la perception d’un proche vécu comme
un imposteur.
Celui-ci fait l’objet de nombreuses publications pour deux
raisons :
– d’une part, il n’appartient plus exclusivement au domaine
de la psychiatrie car les descriptions de Capgras d’origine
organique se multiplient,
– d’autre part, son mécanisme reste obscur même si les
modèles d’identification des visages progressent.
À propos d’une patiente (Mme D.) présentant un syndrome
de Capgras associé à des troubles d’ordre immunologiques
et neurologiques, nous avons tenté de préciser la démarche
étiologique à suivre face à ce syndrome.
Face au tableau somatique de Mme D., le consensus est
d’explorer les causes organiques et plus particulièrement
neurologiques.
Une fois les causes lésionnelles éliminées par les explorations paracliniques, les causes fonctionnelles sont abordées.
S’agit-il, selon l’hypothèse psychodynamique, d’une lutte
contre une menace de dépersonnalisation et de déréalisation
face à un sentiment d’étrangeté à l’origine d’un délire ?
S’agit-il d’un trouble fonctionnel primaire de la connaissance
affective d’un visage physiquement reconnu secondairement
rationnalisé par un délire ?
Les modèles cognitifs récents d’identification des visages
comme les données d’imagerie fonctionnelle redonnent au
syndrome de Capgras une nouvelle actualité même s’ils ne
peuvent lui donner une explication univoque.
PO 178
TRAITEMENT
PAR ÉLECTROCONVULSIVOTHÉRAPIE
D’UNE TÉTRAPLÉGIE PAR CONVERSION
HYSTÉRIQUE : À PROPOS D’UN CAS
GAILLARD A. (1), GAILLARD R. (1), MOUAFFAK F. (1),
RADTCHENDKO A. (2), LÔO H. (1)
(1) Centre Hospitalier Sainte-Anne, PARIS, FRANCE
(2) Hôpital Corentin Celton, ISSY-LÈS-MOULINEAUX, FRANCE
L’efficacité de l’électroconvulsivothérapie (ECT) dans les
troubles conversifs a été rapportée dans la littérature psychiatrique. Cette efficacité pourrait reposer sur plusieurs
hypothèses :
– la levée d’une inhibition active à l’origine du trouble conversif, du fait des modifications neurales induites par l’ECT.
Les données d’imagerie cérébrale fonctionnelle permettent
de mieux caractériser les bases neurales de troubles conversifs et pourraient donc objectiver les modifications induites
par les ECT ;
– les effets amnésiants de l’ECT, conduisant à un nouveau
rapport au symptôme et au conflit qui serait à l’origine de
celui-ci ;
– les effets de dissolution et de réorganisation de la conscience au cours des séances d’ECT, sur un modèle proche
de celui de la narcose barbiturique et amphétaminée utilisée
jusque dans les années 70.
Nous rapportons le cas d’un patient de 30 ans souffrant d’une
tétraplégie conversive d’évolution fluctuante depuis 3 ans.
après l’échec des précédentes prises en charge thérapeutiques, aussi bien médicamenteuses que psychothérapeutiques, une cure d’ECT a été entreprise, pour laquelle les hypothèses précédemment évoquées seront discutées.
PO 179
LE TROUBLE DE DÉPERSONNALISATION :
VERS UN NOUVEAU MODÈLE NEUROCOGNITIF
LAGODKA A., PLAZE M., IMBERT D., GALLARDA T.,
KREBS M.O., OLIÉ J.P., LÔO H.
INSERM, Laboratoire de Pathophysiologie des Maladies Psychiatriques U894 ; Service Hospitalo Universitaire, Faculté de
Médecine Paris Descartes, Centre Hospitalier Sainte-Anne,
PARIS, FRANCE
Introduction : la dépersonnalisation est un phénomène clinique fascinant qui désigne un trouble de la conscience de soi.
Il est caractérisé par un sentiment d’étrangeté et un détachement émotionnel.
Cas clinique : les troubles de Mme S., âgée de 54 ans, ont
débuté vers l’âge de 40 ans par des céphalées initialement
soulagées par de faibles doses de Motival®. À l’arrêt de ce
médicament, il y a 8 ans, est apparu brutalement un sentiment intense et pénible de détachement émotionnel. après
8 ans d’évolution, les troubles restent permanents et stables
malgré plusieurs séquences de traitements anti-psychotiques et antidépresseurs. Il n’existe pas d’éléments psychotiques, ni de dépression caractérisée. L’examen neurologique, l’électroencéphalogramme et l’IRM cérébrale sont
normaux. Le bilan psychologique révèle des déficits isolés
des capacités attentionnelles et visuo-spatiales.
Discussion : ce tableau clinique et cognitif est caractéristique
du trouble de dépersonnalisation (TD). Si le syndrome de
dépersonnalisation peut être associé à de nombreux troubles
psychiatriques (schizophrénie, troubles anxieux), neurologiques (épilepsie partielle temporale) ou toxiques (cannabis),
il peut également être isolé. Dans ce dernier cas, le TD est
une pathologie classée parmi les troubles dissociatifs
(DSM IV). Le traitement du TD par les IRS est le mieux documenté mais son efficacité reste modeste. Au plan physiopathologique, les systèmes sérotoninergique, opioide et glutamatergique ont été impliqués dans la survenue des
phénomènes de dépersonnalisation mais peu d’études en
ont exploré les bases cérébrales. Une étude en imagerie
fonctionnelle a montré des anomalies de la jonction temporopariétale droite (RTPJ) chez des patients souffrant de TD. La
fonction de cette région cérébrale reste mystérieuse car impliquée dans de nombreux processus cognitifs (navigation spatiale, théorie de l’esprit…). Nous proposons que cette région
soit une région clé dans les processus cognitifs impliquant
une projection de soi ainsi que dans le TD.
Conclusion : le TD est un trouble mal connu et dont le traitement reste difficile. Mieux le repérer et l’étudier est nécessaire
pour mieux en comprendre la physiopathologie et envisager
de nouvelles perspectives thérapeutiques.
77
7e Congrès de l’Encéphale
PO 180
FONCTIONNEMENT ORDALIQUE
CHEZ LES TOXICOMANES
SBAI S. (1), BERRADA S. (2)
(1) CHU Ibn Rochd, CASABLANCA, MAROC
(2) Centre Psychiarique Universitaire, CASABLANCA, MAROC
Introduction : Les conduites à risque, sont un engagement
délibéré et répétitif dans des situations dangereuses. Elles
s’étendent de la consommation de substances psychoactives, aux rapports sexuels non protégés et les sports à risque.
Les conduites ordaliques sont le fait de s’engager de façon
plus ou moins répétitive dans des épreuves comportant un risque mortel, et l’issue ne doit pas être évidemment prévisible.
Sujets et méthodes : Notre étude a été faite sur soixante-dix
patients adultes âgés entre 18 et 50 ans.
Ces patients ont été divisés en deux groupes : un groupe
avec un diagnostic de dépendance selon les critères DSM IV,
et un autre groupe témoin (non consommateurs de drogue).
Un hétéro questionnaire a été utilisé pour identifier les caractéristiques sociodémographiques et cliniques des patients.
Le questionnaire de fonctionnement ordalique (QFO) a été
administré à tous ces sujets.
Pour être inclus dans le groupe témoin, les sujets ne devaient
présenter aucun trouble psychiatrique répertorié dans le
DSM IV (MINI), ne présentaient pas de troubles des conduites
alimentaires et n’avaient aucun problème actuel de drogues.
Résultats : 45 sujets ont rempli les critères diagnostiques de
dépendance selon le DSM IV, 36 hommes et 9 femmes. L’âge
moyen est de 27, 28 ans. Tous nos sujets toxicomanes, sans
exception, sont des polyconsommateurs. Presque deux tiers
disent que la substance posant le problème principal est le cannabis, 20 % l’alcool, puis les psychotropes essentiellement les
tranquillisants. La durée moyenne d’évolution est de 8 ans.
Presque deux tiers des sujets vivent seuls (50 % célibataires ; 10 % divorcés, et 6 % veufs).
30 % rapportent avoir plusieurs partenaires sexuels. 40 %
ont fait leurs premiers rapports sexuels entre 10 et 15 ans.
Les 45 sujets témoins sont composés de 21 hommes et
24 femmes, l’âge moyen est de 23,55 ans. Presque la moitié
des participants sont insérés dans la vie active.
Les toxicomanes obtiennent des scores significativement
plus élevés que les témoins à l’échelle du fonctionnement
ordalique concernant les propensions : prendre des risques,
la transgression, la vision positive du risque, et l’adhésion aux
croyances.
Conclusion : L’hypothèse d’une grande fréquence de conduites de risque chez des toxicomanes paraît donc plus que
vraisemblable.
PO 181
LE TROUBLE PANIQUE AVEC AGORAPHOBIE :
TRAITEMENT COGNITIVO-COMPORTEMENTAL
COMME ALTERNATIVE AU TRAITEMENT
PHARMACOLOGIQUE
(2) EHS de Psychiatrie, CONSTANTINE, ALGÉRIE
(3) EHS Cheraga, ALGER, ALGÉRIE
Il s’agit d’une étude comparative des effets de deux types de
prise en charge concernant le trouble panique avec agoraphobie (la thérapie comportementale et cognitive et le traitement pharmacologique à base d’Anafranil).
L’abord cognitivo-comportemental est considéré comme un
traitement récent en Algérie sera comparé quant à ses effets
thérapeutiques au traitement classique du trouble panique
avec agoraphobie et qui est l’Anafranil.
L’étude concerne deux types de populations triées selon les
principes de la randomisation où l’une recevra un traitement
à base d’Anafranil (75 à 200 mg/j) uniquement et l’autre recevra un traitement purement cognitivo-comportemental.
Tous les malades inclus dans l’étude présentent le diagnostic
de trouble panique avec agoraphobie selon le DSM IV.
Chaque population est composée de 50 malades et le suivi
s’étale sur 3 mois.
Les diverses évaluations sont faites grâce à des échelles
d’anxiété de phobie et d’évitement.
Les résultats sont nettement en faveur d’un traitement cognitivo-comportemental avec disparition des troubles, amélioration de la qualité de vie et facilité de réinsertion socioprofessionnelle.
Mots clés : Agoraphobie ; Antidépresseur ; Thérapie comportementale et cognitive ; Trouble panique.
PO 182
CAT DEVANT UN TOC À CONTENU RELIGIEUX
RGUIBI L.
Cabinet privé, CASABLANCA, MAROC
La compulsion dans le T.O.C est source d’une souffrance
psychologique considérable, d’autant plus manifeste lorsque
son contenu est religieux.
Dans le contexte marocain, la culture de nos malades est fortement imprégnée du religieux, qui est perçu comme étant
« sacré ». Cette perception entraîne une conception erronée
par les patients et un refus de leur maladie ce qui fait surgir
une culpabilisation importante et renforce leur dépression.
Face à cette confusion et ambiguïté du malade, nous suggérons à partir de notre expérience clinique, d’adopter une
double approche : l’une religieuse, consistant en la correction
du savoir religieux du patient vis-à-vis de son trouble, et
l’autre scientifique neurophysiologique.
Cette double résolution aide le malade à accepter son trouble
comme étant une maladie, et lui permet de déculpabiliser pour
aboutir à une bonne adhésion et observance thérapeutique.
PO 183
RÉMISSION CHEZ LES PATIENTS TRAITÉS
POUR TROUBLE ANXIEUX GÉNÉRALISÉ
EN MÉDECINE GÉNÉRALE ET EN PSYCHIATRIE :
L’ÉTUDE MIRABEL
BENABBAS M. (1), BENELMOULOUD O. (2), KACHA F. (3)
ANSSEAU M. (1), SABBE B. (2), VANBELLE S. (3),
ALBERT A. (3), MIGNON A. (4)
(1) Hospitalier, CONSTANTINE, ALGÉRIE
(1) CHU du Sart Tilman, Service de Psychiatrie, LIÈGE, BELGIQUE
78
Posters
(2) Université d’Anvers, Service de Psychiatrie, ANVERS,
BELGIQUE
(3) Université de Liège, Service de Biostatistiques, LIÈGE,
BELGIQUE
(4) Wyeth Belgique, Recherche Clinique, LOUVAIN-LA-NEUVE,
BELGIQUE
Objectifs : L’objectif de l’étude était d’estimer les taux de rémission chez les patients traités pour anxiété généralisée en Médecine Générale et en Psychiatrie et d’évaluer l’impact des caractéristiques démographiques, du traitement et des symptômes
associés sur la rémission.
Méthodes : Pendant une période de trois mois, chaque médecin
participant devait évaluer systématiquement tous les patients
traités pour trouble anxieux généralisé depuis une période de
trois mois minimum jusqu’à un an maximum. Selon les critères
proposés par Doyle (2003) et Kjernisted (2004), la rémission a
été définie par un score de 7 ou moins sur l’échelle d’anxiété de
Hamilton et de 1 (pas malade) sur l’impression clinique globale,
sévérité.
Résultats : L’étude a inclus un total de 618 patients ambulatoires souffrant de trouble anxieux généralisé (211 hommes et
407 femmes) traités pendant une moyenne de 5,4 mois
(± 4,8 mois) : 365 (59 %) en Médecine Générale et 253 (41 %)
par des psychiatres. Le traitement était constitué par uniquement
des médicaments dans 29 % des cas, une psychothérapie seule
dans 3 % des cas et l’association des deux types d’approche
chez 68 % des patients.
Selon les critères définis plus haut, seulement 3,7 % des
patients pouvaient être considérés en rémission : 4,7 % en
Médecine Générale et 2,0 % en Psychiatrie (NS). En utilisant
uniquement le critère de l’échelle de Hamilton, la proportion
de patients en rémission augmentait à 13,3 % pour l’ensemble des patients : 12,8 % en Médecine Générale et 14,1 %
en Psychiatrie (NS).
La prévalence de la rémission était plus basse en présence
de symptômes associés (2,6 % vs 12,5 %, p < 0,0001). Un
meilleur niveau de rémission était également en relation avec
une sévérité initiale plus faible (p < 0,0001), une durée de la
maladie plus courte (p = 0,0007) et moins d’épisodes anxieux
antérieurs (p = 0,006).
Il est intéressant de relever que le taux de rémission était inférieur chez les patients prenant des anxiolytiques (1,4 % vs
6,9 %, p = 0,0003), mais plus élevé chez les patients prenant
des antidépresseurs (4,3 % vs 0,0 %, p = 0,06).
Conclusion : Les taux de rémission obtenus chez les patients
traités pour trouble anxieux généralisé sont extrêmement bas et
insistent sur la nécessité d’améliorer la prise en charge de cette
pathologie.
PO 184
POSTER PRÉSENTANT UNE PRISE EN CHARGE PAR
TCC D’UN TROUBLE PANIQUE AVEC AGORAPHOBIE
BORDAS R.
CHU Purpan, TOULOUSE, FRANCE
Ce résumé concerne un poster illustrant la prise en charge
d’une patiente souffrant de Trouble Panique compliqué
d’agoraphobie par Thérapie Comportementale et Cognitive.
Le poster est constitué de cinq parties. Une introduction, une
présentation du cas clinique, un résumé de la prise en charge
spécifique par TCC, une illustration d’une technique de restructuration cognitive (la flèche descendante), un graphique
illustrant la diminution des attaques de panique au cours du
temps en lien avec chaque technique psychothérapeutique
utilisée.
L’introduction permet de présenter les enjeux actuels du trouble panique. Sa fréquence, sa chronicité, son caractère invalidant et l’existence de traitements consensuels (sérotoninergiques et TCC) sont soulignés. On insiste également sur les
dernières études qui pointent le paradoxe de ces patients :
gros consommateurs de soins mais très rarement traités de
façon adéquate.
Le cas clinique concerne Melle B 23 ans ; on rappelle ses
antécédents personnels et familiaux. On rappelle l’anamnèse
avec des extraits de son discours à propos de symptômes
typiques de l’attaque de panique. « J’ai eu un trou de
mémoire, mon cœur battait fort, j’avais du mal à trouver de
l’air ». Son histoire est également celle d’un nomadisme
médical avec surconsommation d’examens paracliniques à
sa demande, émaillée d’appels du SAMU et de consultations
en urgence. L’évaluation clinique se termine par une évaluation sur les différents axes.
La prise en charge de la patiente par TCC reprend les différentes étapes classiques de prise en charge recommandées
par les standards de prise en charge psychothérapeutiques
(guides pratiques traduits en français). Il s’agit de l’information sur la thérapie, l’analyse fonctionnelle (BASIC IDEA et
grilles SECCA diachronique et synchronique, les échelles
d’évaluation), le contrat thérapeutique, l’apprentissage de la
relaxation, du contrôle respiratoire, informations sur les
mécanismes physiologiques des attaques de panique, restructuration cognitive, exposition intéroceptive, exposition
in vivo.
La flèche descendante donne des exemples de pensées dysfonctionnelles avec des exemples de pensées alternatives.
Le graphique montre l’évolution de la fréquence des attaques
de panique au cours du traitement.
PO 185
APPROCHE PSYCHOSOMATIQUE DE L’ANGOISSE
PONGY P.
CHU, NÎMES, FRANCE
L’angoisse telle qu’elle apparaît dans le trouble panique et
le trouble anxiété généralisée est la traduction clinique d’une
réaction phylogénétique défensive désadaptée face à un
ennemi inconnu qui n’est autre qu’un conflit entre deux tendances opposées (un besoin et une contrainte, un désir et
un interdit, etc.).
L’approche psychosomatique appréhende la réactivité d’un
individu selon trois axes : le psychisme (affect et représentation), le comportement, le corps. L’angoisse, liée à un afflux
d’excitations instinctivo-pulsionnelles d’origine le plus souvent traumatique, investit et surcharge ces trois vecteurs
sans toutefois s’y évacuer : voie psychique caractérisée par
des représentations inconsistantes, instables, fugaces, vica79
7e Congrès de l’Encéphale
riantes, ne constituant pas un arrimage suffisant pour l’affect
anxieux, voie comportementale dans laquelle on retrouve
aussi bien l’agitation (témoin d’une velléité de lutte ou de fuite)
que la sidération (immobilisation défensive), voie somatique
dans laquelle se retrouvent tous les effets physiologiques du
syndrome général d’adaptation.
Les facteurs étiopathogéniques sont de trois types : situations traumatiques actuelles (contraintes, attentes, menaces,
dilemmes décisionnels, sommations traumatiques), vécus
réactivant une conflictualité intra-psychique (angoisses
archaïques de séparation ou de castration, conflit œdipien,
culpabilité), désordres physiologiques infra-cliniques.
L’angoisse apparaît lorsque l’afflux d’excitation traumatique
ne se décharge ni dans la voie psychique (démentalisation,
répression des représentations, répression des sentiments),
ni dans le comportement et la motricité, ni dans l’expression
émotionnelle.
En dernier, l’effet somato-psychique induit par la pathologie,
génère focalisation sur les symptômes, interprétation alarmiste de ceux-ci, et velléité de maîtrise de la réaction qui ne
fait que l’amplifier.
L’intégration de ces données éthologiques, médicales, cognitivo-comportementales et psychanalytiques, complémentaires et non contradictoires, permet de proposer au praticien
des représentations nouvelles et des outils psychothérapiques opérants dans le trouble panique et le trouble anxiété
généralisée.
PO 186
MÉTA-ANALYSE DES MODIFICATIONS DE VOLUMES
CÉRÉBRAUX DANS LE TROUBLE OBSESSIONNELCOMPULSIF
ROTGE J.Y. (1), GUEHL D. (2), DILHARREGUY B. (3),
TIGNOL J. (1), BIOULAC B. (2), ALLARD M. (2),
BURBAUD P. (2), AOUIZERATE B. (1)
(1) Université Bordeaux 2, Centre Hospitalier Charles Perrens,
BORDEAUX, FRANCE
(2) Université Bordeaux 2, Centre Hospitalier Universitaire Pellegrin, BORDEAUX, FRANCE
(3) Université Bordeaux 2, BORDEAUX, FRANCE
Contexte : Plusieurs études de neuro-imagerie ont exploré
les modifications volumétriques de différentes structures
cérébrales dans le trouble obsessionnel-compulsif (TOC).
Malheureusement, les résultats apparaissent très hétérogènes d’une étude à l’autre, au gré des différences méthodologiques et des définitions anatomiques employées.
Objectifs : Réaliser une méta-analyse quantitative des études d’imagerie par résonance magnétique (IRM) volumétrique dans le TOC.
Méthodes : Nous avons conduit une recherche systématique
des études IRM volumétriques conduites chez des patients
avec TOC et des sujets contrôles. Pour les régions cérébrales
d’intérêt dont le volume a été mesuré par au moins trois études indépendantes, nous avons calculé la différence
moyenne standardisée (DMS) entre les deux groupes. Nous
avons ensuite réalisé une méta-régression pour explorer
l’influence des variables cliniques (âge, durée de la maladie,
80
prise d’un traitement médicamenteux, présence de comorbidités, sévérité de la maladie) sur les DMS statistiquement
significatives.
Résultats : Quatorze études IRM menées chez 371 patients
avec TOC et 407 sujets contrôles ont été incluses dans cette
méta-analyse. Aucune DMS significative n’a été retrouvée
pour les volumes intra-crânien, de matière grise, du cortex
préfrontal, du putamen et du noyau caudé. Les DMS étaient
significatives pour le cortex cingulaire antérieur (CCA) gauche, le cortex orbitofrontal (COF) gauche et droit, et le thalamus gauche et droit. Les DMS indiquaient une diminution
de volume dans les régions corticales, mais une augmentation de volume dans les régions thalamiques, chez les
patients avec TOC comparativement aux sujets contrôles.
Enfin, les analyses de régression ont mis une évidence une
corrélation significative entre la sévérité du TOC et la DMS
pour le thalamus.
Conclusion : Cette méta-analyse met en évidence des modifications de volumes au sein des CCA, COF, et thalamus
dans le TOC. Ces modifications volumétriques suggèrent
l’existence d’altérations structurelles des voies thalamo-corticales qui pourraient participer aux anomalies fonctionnelles
des boucles fronto-sous-corticales observées dans le TOC.
Remerciements. JY Rotgé est soutenu par la Fondation pour
la Recherche Médicale.
PO 187
TRAUMATISME PSYCHIQUE ET THÉRAPIE EMDR :
SORTIR DE LA RÉPÉTITION
DE KERGUNIC T., AUXEMERY Y., FIDELLE G.
Hôpital d’instruction des armées Legouest, METZ ARMÉES,
FRANCE
Monsieur K, militaire, a vécu plusieurs événements traumatiques en ex-Yougoslavie de 1994 à 1995. Il a été victime
d’une prise d’otages puis menacé d’une arme ennemie avant
d’être la cible de tirs ; trois événements au cours desquels
il a été confronté au réel de la mort. Après une phase de
latence de sept années, le patient développe subitement tous
les symptômes d’un état de stress post-traumatique. Nous
détaillons sa prise en charge au cours de six séances de thérapie EMDR (Eyes Movement Desensitization Reprocessing). Les effets de l’EMDR sur les symptômes de répétition
sont assez spectaculaires. Au cours de la désensibilisation,
le patient évoque un rétrécissement puis un éloignement de
l’image traumatique. L’événement est accessible à la
mémoire mais il a perdu de son acuité et surtout de sa charge
émotionnelle. Le regard posé sur l’épisode traumatique est
reconsidéré et repensé dans l’ici et le maintenant, alors que
les pensées étaient auparavant comme emprisonnées dans
des boucles cognitives. Les cauchemars de répétition ont disparu, comme si les événements avaient été dilués dans la
mémoire du sujet. L’originalité de cette observation est que
le patient a tenu un journal précis de ses rêves entre chaque
séance. L’EMDR nous apparaît ainsi comme un
« accélérateur de rêve ». Avant la thérapie par l’EMDR la
désertion par le langage ne permettait pas un travail d’élaboration psychique. En sortant de la répétition, ce qui était
Posters
ineffable et insensé reprend un sens pour le sujet. Ici, l’évocation d’une culpabilité œdipienne et d’une problématique
autour du père est maintenant possible. Elle permet au
patient de donner du sens au trauma et de le réinscrire dans
sa trajectoire vitale.
PO 188
UNE NOUVELLE MODÉLISATION
DE L’ANXIÉTÉ EXTRÊME CHEZ LE RAT :
RÉSULTATS PRÉLIMINAIRES
JAVELOT H. (1), MESSAOUDI M. (2)
(1) EPSAN – Établissement Public de Santé Alsace Nord,
BRUMATH, FRANCE
(2) Laboratoire ETAP – Département Neuropsychopharmacologie, VANDOEUVRE-LÈS-NANCY, FRANCE
Introduction : Une modélisation animale aboutie de l’anxiété
extrême devrait inclure des éléments de peur spontanée et
conditionnée, afin de rendre compte de la complexité du
développement de certains troubles anxieux chez l’homme
(comme cela a été évoqué par Padua Cabrobrez dans le symposium d’Andreatini et collaborateurs en 2001). La création
d’un modèle permettant une expression significative des
comportements d’évitement passif (freezing) et de fuite, chez
les mêmes animaux et au cours d’une même procédure expérimentale, s’avère donc particulièrement intéressant.
Matériel et méthode : Nous proposons ici un modèle d’anxiété
extrême chez le rat, incluant une apnée prolongée en eau
froide (15 °C) dans une situation expérimentale inévitable.
Notre modèle comporte six sessions : deux d’habituation,
deux d’induction (intégrant l’expérience d’apnée) et deux de
tests. Lors des sessions de tests, on observe un développement remarquable de comportements de type freezing
(anxiété d’anticipation induite par le bruit de l’eau) et de type
sauts (lors d’une vaporisation d’eau dans le dispositif).
Résultats : Tandis que des administrations chroniques d’imipramine (10 mg/kg, IP, pendant 14 jours) ou de fluoxétine
(5 mg/kg, IP, pendant 21 jours) diminuent significativement
le nombre de sauts et le temps de freezing, des administrations aiguës de fluoxétine (10 mg/kg, IP) ou de diazépam
(1 mg/kg, IP) provoquent respectivement des effets contraires et une absence de modification significative des comportements étudiés.
Conclusion : Notre modèle de peur paroxystique chez le rat
pourrait servir à modéliser certains aspects des troubles
anxieux chroniques chez l’homme.
PO 189
PRÉVALENCE DES TROUBLES ANXIEUX
CHEZ LES ÉTUDIANTS EN MÉDECINE
MCHICHI ALAMI K. (1), FARHAT R. (1), KENDILI I. (2),
BENCHEKROUNE W. (1), JADID I. (1), JADID I. (1),
TOUNSI J. (1), CHAHID I. (1), RIAH N. (3), SEDDIKI S. (1),
MOUSSAOUI D. (1), KADRI N. (1)
(1) Centre Psychiatrique Universitaire CHU Ibn Rochd, CASABLANCA, MAROC
(2) Centre Psychiatrique Universitaire CHU Ibn Rochd, CASABLANCA, MAROC
(3) Centre Psychiatrique Universitaire CHU Ibn Rochd, CASABLANCA, MAROC
Les troubles anxieux désignent un ensemble d’affections
caractérisées par une anxiété excessive ou persistante,
entraînant une souffrance subjective permanente ou entravant le fonctionnement de la vie quotidienne.
Objectif de l’étude : Déterminer la prévalence des troubles
anxieux chez les étudiants en médecine.
Méthodologie : Étude menée en 2008, type descriptive transversale incluant 1 000 étudiants. Le questionnaire préétabli
par les auteurs comportait deux parties. La première partie
inclut les caractéristiques socio-économiques, l’état de santé
mental antérieur, les habitudes de consommation de
toxiques ; la deuxième partie du questionnaire est basée sur
un entretien standardisé et structuré en utilisant le MINI
DSM IV ainsi que l’évaluation du niveau de stress en utilisant
l’échelle brève d’évaluation du stress de Cunji.
L’étude a été menée par les médecins résidents en psychiatrie. L’analyse statistique a été faite en utilisant le logiciel Epiinfo 6fr.
Résultats : Âge moyen 21,17 + 1,89 ans ; la majorité des
sujets étaient célibataires, les deux tiers ont des antécédents
de troubles psychiatriques personnels et 19,7 % ont des habitudes de consommation de toxiques (19,7 %).
Les prévalences observées : du trouble panique, 2,9 % ; du
trouble d’anxiété sociale, 3,9 % ; de l’anxiété généralisée,
15,9 % ; du TOC, 3 % ; de l’état de stress post-traumatique,
1,1 %.
Conclusion : Les données recueillies à travers cette enquête
serviront à planifier les actions préventives et curatives des
troubles psychiques chez les étudiants en médecine par la
mise en place des structures d’accueil spécifiques et d’aide
psychologique universitaire notamment un Centre de Conseil
Psychologique (CCP).
PO 190
AUTOUR DE L’AUTOMATISME
CALTEAU M., LAHUTTE B.
Hôpital du Val-de-Grâce, PARIS, FRANCE
La pratique clinique nous donne fréquemment l’occasion de
questionner certains phénomènes se distinguant par leur
récurrence, leur répétition, parfois par leur envahissement.
Un qualificatif particulier est celui d’« automatique ». Ce travail a pour objectif de préciser et de mettre en question cette
notion d’automatisme. Élevé au rang de concept, l’automatisme recouvre des acceptions très variées, qu’il convient de
développer en regard de leurs incidences cliniques. Nous
procéderons à partir de la mise en tension de la notion d’automatisme psychologique, selon la thèse de Pierre Janet, avec
la théorisation de l’automatisme mental de Clérambault.
PO 191
TROUBLES AUTOMATIQUES COMPULSIFS ?
LAHUTTE B., CALTEAU M.
Hôpital du Val-de-Grâce, PARIS, FRANCE
81
7e Congrès de l’Encéphale
Le terme de Trouble Obsessionnel et Compulsif est un syntagme particulier, c’est-à-dire une combinaison de mots se
succédant et produisant un sens acceptable. Il désigne une
entité morbide caractérisée par certains critères cliniques.
La supposition de ce que serait « l’homogénéité », la continuité des phénomènes obsédants avec l’activité psychique
fait quasiment figure de précaution oratoire, en venant mettre
comme diagnostic différentiel les phénomènes d’influence
les plus évidents. Comment devons-nous cependant considérer la spécification figurant dans les classifications de TOC
« avec peu de prise de conscience » ? Voici la question que
nous nous proposons d’aborder, dans une approche clinique
et psychopathologique. Qu’en est-il par ailleurs des distinctions classiques s’articulant autour des rapports de lutte du
sujet obsédé, exprimées dans le vocable de l’« assiègement », de la « lutte anxieuse », faite d’atermoiements inévitables, de revirements et autres stratagèmes ? De même,
quid de l’idée fixe, chère à Janet, de la stéréotypie ou de l’idée
prévalante dans un autre registre ?
Tout phénomène répétitif est-il potentiellement et indistinctement candidat au TOC ? En effet, comment distinguer
l’obsession du déroulement automatique de la pensée, la
compulsion de la stéréotypie, la « répression » des idées de
la dissidence de la pensée ? Quel élément peut venir figurer
l’écart entre « l’automatique » et « l’obsédant » ? Comment
aborder cette entité, si nous la considérons parfois comme
expression symptomatique des psychoses ?
PO 192
QUALITÉ DE VIE CHEZ LES SUJETS PANIQUEURS
TARIQ N., BENZINEB A., FIFANI F., OUANASS A.
Hôpital Arrazi, SALÉ, MAROC
Le trouble panique est considéré comme étant un problème
d’anxiété chronique des plus invalidants. Les conséquences
négatives liées à ce trouble ont des répercussions sévères
sur le fonctionnement psychosocial et la qualité de vie des
personnes atteintes. Malgré les progrès réalisés en traitement pharmacologique la qualité de vie des sujets paniqueurs est toujours précaire. La présente étude a pour objectif d’évaluer la qualité de vie chez des sujets paniqueurs suivis
en consultation externe à l’hôpital Arrazi de Salé à l’aide d’un
questionnaire. Les résultats de ce travail sont en cours.
Les auteurs tentent via ce travail d’objectiver les différents
facteurs pouvant entraver la qualité de vie des sujets paniqueurs afin d’améliorer cette dernière chez cette catégorie
de patients.
PO 193
LORSQUE L’ENFANT (DIS)PARAÎT :
À PROPOS D’UN CAS DE GÉMELLARITÉ FACTICE
DELBROUCK P., DENIS I., GIBERTI C.
Centre hospitalier, SAINT-NAZAIRE, FRANCE
Les troubles factices se caractérisent par la production intentionnelle de symptômes physiques ou psychologiques feints
dans l’intention de jouer le rôle de malade.
Nous rapportons le cas d’une jeune femme de 24 ans, qui
s’est présentée à la maternité pour accoucher d’une gros82
sesse gémellaire qui s’avérera être enceinte d’un seul enfant.
L’histoire de la grossesse rapportée par la patiente et confirmée par son mari, son suivi, s’avéreront inventés et aucune
déclaration légale n’avait été faite. Une évaluation psychopathologique incluant un MMPI-2 a été réalisée ne retrouvant
aucune anomalie particulière. Le suivi post-accouchement a
été limité, la patiente étant rapidement perdue de vue.
Les troubles factices en rapport avec la puerpéralité se caractérisent habituellement par des contractions ou des saignements provoqués. Nous n’avons retrouvé aucun cas semblable au nôtre dans la littérature et nous posons la question de
la gémellarité comme « symptôme » et de la grossesse
comme « maladie » permettant de retenir le diagnostic de
trouble factice. L’absence de bénéfice direct ou indirect évident en dehors de celui de « jouer un rôle » est également
discutée. Par ailleurs, le risque d’un syndrome de Münchhausen par procuration sur l’enfant né est évoqué.
PO 194
LA DÉPRESSION DU POST-PARTUM PRÉCOCE :
PRÉVALENCE ET FACTEURS ASSOCIÉS
ZAÂFRANE F., CHAIEB R., SLIM R., KHIARI G., SAKOUHI M.,
FALEH R., GAHA L.
CHU, MONASTIR, TUNISIE
Introduction : Les dépressions du post-partum (DPP) occupent en Occident, le premier rang des complications du postpartum.
Elles constituent un problème de santé publique du fait de
leur fréquence (10-15 %) et de leur gravité.
L’étiologie de la DPP est multifactorielle, dépendante de
facteurs psycho-socio-culturels, biologiques et psychodynamiques.
Objectifs :
– Estimer la prévalence de la DPP.
– Rechercher ses facteurs associés.
Matériel et méthodes : Il s’agit d’une enquête prospective descriptive et comparative, menée au service de Gynécologie et
d’Obstétrique du CHU de Monastir, regroupant toutes les femmes (n = 600) ayant accouché durant la période d’étude.
L’évaluation a consisté à relever les caractéristiques sociodémographiques, anamnestiques, gynécologiques, obstétricales, néonatales et environnementales et à passer entre la
1re et la 2e semaine du post-partum et à coter les échelles :
– de dépression postnatale d’Edimbourg ;
– du support social : Maternity Social Support Scale.
Résultats : La prévalence de la DPP était de 10 %.
La recherche des facteurs de risque a montré que la dépression était significativement associée à : la désirabilité de la
grossesse ; pathologies lors de la grossesse ; degré de satisfaction conjugale ; l’état civil ; l’état de santé du nouveau né ;
antécédents personnels psychiatriques ; la qualité du support social ; terme du nouveau-né ; suivi de la grossesse ;
niveau socio-économique.
Discussion : La DPP serait moins fréquente en Tunisie qu’en
Occident. Ceci serait en rapport avec certaines particularités
culturelles.
Posters
La maternité dans la culture arabe est révérée et source
d’honneur et de reconnaissance : la fécondité accroît le respect pour la femme et renforce sa place dans la famille, au
sein de ses proches et dans le groupe.
La culture arabe prescrit généralement un haut niveau de
support à une mère dans la période post-natale : la nouvelle
parturiente est aidée, assistée et soutenue d’abord par sa
propre mère et ensuite par les autres membres de la famille.
Conclusion : Nos résultats confirment l’existence de grossesses à risque psychique, relevant de divers facteurs liés à la
mère, relatifs à l’enfant, ou se rapportant à l’environnement
conjugal, familial ou social.
Ils appellent à des mesures de prévention aux différents
temps de la grossesse et du post-partum.
PO 195
CAS CLINIQUE : GROSSESSE NERVEUSE
MCHICHI ALAMI K., KADRI N.
Centre Hospitalier Universitaire, CASABLANCA, MAROC
La grossesse nerveuse est un phénomène psychique.
Lorsqu’une femme désire réellement un enfant, il arrive
qu’elle force inconsciemment la nature à un tel point qu’elle
se sente vraiment enceinte. Apparaissent alors des symptômes comparables à ceux d’une vraie grossesse, sorte de
« complaisance somatique ».
Nous rapportons le cas d’une femme âgée de 49 ans, ménopausée depuis 5 ans et qui présente une grossesse nerveuse. Elle était mariée depuis l’âge de 21 ans et a présenté
un antécédent de grossesse nerveuse à l’âge de 27 ans. La
patiente présente des symptômes identiques à ceux d’une
vraie grossesse (arrêt des menstruations, nausées, vomissements, augmentation du volume de l’abdomen). Un
ensemble d’examens cliniques et paracliniques ont été pratiqués pour éliminer une cause organique notamment d’origine ovarienne avant de retenir l’étiologie psychiatrique.
Dans ce cas clinique nous rapportons les différents facteurs
biopsychosociaux pouvant expliquer l’étiopathogénie de la
grossesse nerveuse.
La malade a été mise sous traitement pharmacothérapique
(psychotrope) et psychothérapique (thérapie comportementale et cognitive).
L’évolution a été marquée par une nette amélioration avec
régression de l’ensemble des symptômes.
PO 196
PSYCHOTROPES ET ALLAITEMENT
ROSSIGNOL P., GROSSMAN D., GUILLAUME C.,
LE BON O.
CHU Tivoli, LA LOUVIÈRE, BELGIQUE
À partir d’une revue de la littérature internationale et de notre
point de vue clinique de psychiatre, néonatologue et gynécologue, nous recherchons un compromis délicat entre une
attitude favorable à l’allaitement maternel et la protection du
nouveau-né en particulier prématuré.
L’essentiel est de garder le contrôle de la situation sans discriminer les patientes psychiatriques en leur retirant le droit
à allaiter mais en tenant compte des perturbations de la relation mère/enfant, du degré d’autonomie de la mère et de la
présence d’un soutien familial et psychosocial voire de l’hospitalisation en unité « mère/enfant ».
Le sujet est d’actualité vu l’usage fréquent de médicaments
chez les mères allaitantes (17 % sous anticonvulsivants,
16 % sous antidépresseurs, 13 % sous sédatifs…).
En général, l’exposition du nouveau-né à un médicament est
plus faible via le lait que lors du passage placentaire. Si le
passage lacté est connu, il est possible de déterminer la
quantité maximale que l’enfant peut recevoir via le lait sinon
il est préférable de choisir un médicament fortement lié aux
protéines plasmatiques, avec une demi-vie très courte, peu
lipophile, sans métabolite actif et qui, par ailleurs, pourrait être
utilisé en pédiatrie. Il est intéressant de connaître le pic plasmatique chez la mère mais en général on conseillera de prendre le médicament immédiatement après la tétée.
Nous passerons en revue les différentes classes de psychotropes en essayant de tenir compte de ces critères.
Nous rappelons l’importance de réactualiser régulièrement
via Internet les données concernant chaque psychotrope et
de partager nos expériences mutuelles.
PO 197
VIOLENCE CONJUGALE EN PÉRIODE
DU POST-PARTUM
MCHICHI ALAMI K., KENDILI I., OUQUEZZA K.,
MOUSSAOUI D., KADRI N.
Centre Psychiatrique Universitaire CHU Ibn Rochd, CASABLANCA, MAROC
La violence à l’encontre des femmes est un phénomène universel et ce à tout moment de leur vie : d’une naissance de
la honte indésirée à une vieillesse délaissée.
La violence expose sur le long terme et selon la gravité à des
atteintes, longtemps après qu’elle se soit arrêtée, à diverses
pathologies psychiatriques des femmes violentées et de leurs
enfants.
Objectifs : Déterminer la prévalence de la violence conjugale
en période du post-partum et son retentissement à court
terme sur l’interaction mère-bébé, et isoler les facteurs prédictifs de ce type de violence conjugale afin de savoir mettre
au point dans un but ultime une action en amont.
Sujets et méthodes : Étude transversale descriptive sur un
échantillon de 112 femmes enceintes. Les données ont été
recueillies à l’aide d’un questionnaire évaluant les caractéristiques socio-démographiques, les habitudes toxiques de
la parturiente et du conjoint, les antécédents de troubles mentaux chez le couple ; les troubles dépressifs ont été évalués
en utilisant le MINI DSM IV ; l’analyse statistique a été faite
sur le logiciel Epi-Info 6fr.
Résultats : L’âge moyen est de 29,58 + 7,16 ans ; dans cet
échantillon 65,7 % des femmes sont des analphabètes ;
57,8 % ont eu 4 enfants ; le mari à au moins une habitude
toxique (87,2 %) ; la prévalence de la dépression du post-partum blues est de 68.7 %, celle d’épisode dépressif majeur audelà de J10 est de 23,5 %.
83
7e Congrès de l’Encéphale
La prévalence de la violence conjugale en post-partum est de
47,8 % avec un dysfonctionnement de l’interaction mère-bébé.
Le lien est statistiquement positif entre la violence conjugale en
post-partum et le Blues (J3-J10), les naissances de sexe féminin, les habitudes toxiques chez le conjoint, mais interviennent
aussi le bas niveau socio-économique et l’analphabétisme.
Conclusion : Fréquence de violence conjugale en post-partum avec son impact négatif sur la santé mentale de la dyade
mère-bébé.
Les professionnels de la santé qui dispensent des soins aux
femmes enceintes doivent être conscients de ce phénomène
social, savoir détecter les facteurs de risque notamment le
post-partum blues qui bien que transitoire et non pathologique apparaît comme un facteur de risque majeur de violence
conjugale en post-partum et par conséquent prévoir son
retentissement indirect sur la dyade mère-bébé.
PO 198
SIGNALEMENTS D’ENFANTS DE MÈRE ATTEINTE
DE SCHIZOPHRÉNIE EN MATERNITÉ
GAILLOT F. (1), BUHL C. (2), SANA M. (3), CORRUBLE E. (2),
HARDY P. (2)
(1) CHS Esquirol, SAINT MAURICE, FRANCE
(2) CHU Bicêtre, KREMLIN BICÊTRE, FRANCE
(3) CHU Cochin, PARIS, FRANCE
Les enfants de mères schizophrènes sont identifiés comme à
haut risque par l’Organisation Mondiale de la Santé depuis
1975 qui recommande que soient mises en place des mesures
d’accompagnement et de prévention. En effet, les troubles de
la relation entre une mère schizophrène et son enfant ainsi que
les perturbations de l’environnement familial et social peuvent
avoir des répercussions sévères sur le développement psychomoteur de l’enfant. On peut estimer qu’environ 1 000 enfants
de mères schizophrènes naissent chaque année en France.
Lorsque l’enfant est en danger sous la responsabilité de sa
mère, une décision de signalement s’impose avec parfois une
séparation par mesure de placement.
Dans les études cliniques sur le sujet, issues des unités mèreenfant, on retrouve environ 50 % de signalements et 25 %
de séparations avec placement pour ces enfants.
Notre étude rétrospective sur les 21 patientes schizophrènes
ayant accouché à la maternité de Cochin-Port Royal de
janvier 2005 à décembre 2006 a permis d’analyser 22 naissances. Dans cette étude réalisée en maternité, 47 % des
bébés font l’objet d’un signalement judiciaire et 33 % sont
séparés de leur mère et placés en pouponnière. Ces chiffres
concordent avec les données issues des unités mère-enfant.
L’analyse des critères participant à la décision de signalement
met en évidence différentes caractéristiques de la situation
sociale, de la maladie psychiatrique de la mère, de l’histoire
de la grossesse et de l’accouchement. Trois critères sociaux
sont déterminants : une maladie psychiatrique chez le conjoint,
une absence d’activité professionnelle ainsi que le fait de bénéficier de l’allocation adulte handicapé. Pour la maladie psychiatrique, la compliance aux soins, la conscience des troubles
et les antécédents d’hospitalisation d’office apparaissent significatifs. Enfin, un suivi irrégulier de la grossesse, des symptô84
mes positifs et des troubles du comportement après l’accouchement, ainsi qu’une hospitalisation en psychiatrie après
l’accouchement sont décisifs dans la décision de signalement.
PO 199
LES DIFFÉRENTES FACETTES DE L’ANXIÉTÉ DANS
LA CONSOMMATION ET L’ARRÊT TABAGIQUE
TORDEURS D., ZDANOWICZ N., REYNAERT C.
Cliniques Universitaires UCL Mont-Godinne, YVOIR, BELGIQUE
Introduction : Les recherches précédentes, par manque
d’opérationnalisation du concept d’anxiété, rapportent des
résultats souvent discordants. Des liens fréquents ont été
établis entre l’anxiété et le tabagisme, peu s’intéressent à la
relation entre l’arrêt du tabac et le type d’anxiété.
Objectif : Les auteurs veulent identifier le rôle joué par
l’anxiété et ses diverses formes dans la consommation et
l’arrêt du tabac sur trois groupes.
Méthode : Les 120 sujets comparables en ce qui concerne
l’âge et le sexe sont répartis en trois groupes distincts : les
fumeurs (n = 43), les non-fumeurs (n = 50) et les ex-fumeurs
(n = 27). Les questionnaires sont : the Bonis Anxiety TraitScale (BATE), l’échelle d’évaluation des phobies, attaques de
panique et anxiété diffuse (PPAG), the Liebowitz Social
Anxiety Scale (LSAS) et le Social Phobia and Anxiety Inventory
(SPAI) ainsi que la Cigarette Dependence Scale (CDS-12).
Résultats : Notre étude révèle que plus les fumeurs souffrent
d’anxiété-état, d’anxiété-trait et d’anxiété sociale, plus ils ont
fréquemment tenté d’arrêter leur consommation tabagique.
Nous avons également montré que les ex-fumeurs souffrent
davantage d’anxiété sociale que les fumeurs et que le niveau
d’anxiété-trait des gros fumeurs est plus important que celui
des petits fumeurs.
Conclusion : Si notre étude ne nous permet pas d’établir un
lien de cause à effet entre les différentes facettes de l’anxiété
et le début ou la consommation de tabac, elle indique clairement que l’arrêt du tabac est lié à l’anxiété du fumeur. Rendre
le fumeur anxieux motiverait donc ce dernier à arrêter la consommation de tabac.
PO 200
QUELLE EST LA PERTINENCE DES DEMANDES
DE SEVRAGE EN BUPRÉNORPHINE ?
ÉTUDE DESCRIPTIVE AU CHU DE NANTES
GUILLOU-LANDRÉAT M., GRALL-BRONNEC M.,
GILLOUAYE C., ROUSSELET M., VÉNISSE J.L.
Chu Nantes, NANTES, FRANCE
La buprénorphine est un des traitements de la dépendance aux
opiacés disponible en France depuis 1996. Ce traitement, en
dehors du fait qu’il permet de supprimer les signes de sevrage
aux opiacés, a pour objectif principal de réduire le craving aux
opiacés. De plus, il permet du fait de ses propriétés pharmacologiques de rompre le cycle du renforcement positif lié à la
prise d’opiacés. De nombreux auteurs parlent d’un traitement
chronique, voire à vie. Mais en pratique clinique, nous sommes
confrontés à des demandes de sevrage en buprénorphine.
Comment peut-on les analyser et les prendre en charge ?
Posters
Nous avons donc mené dans le service d’addictologie du
CHU de Nantes une étude prospective descriptive des
patients hospitalisés pour une demande de sevrage en
buprénorphine. L’objectif principal de cette étude était d’analyser la sévérité des conduites addictives et par extension le
degré de pertinence de la demande. L’objectif secondaire
était d’analyser les conditions de l’hospitalisation pour ce
sevrage.
Nous avons inclus tous les patients hospitalisés pour une
demande de sevrage en buprénorphine sur une période de
10 mois. Nous avons évalué la sévérité des conduites addictives par l’Addiction Severity Index. Nous avons également
recueilli les données concernant l’hospitalisation (durée,
modalités de sortie). 15 sujets ont été inclus. La majorité des
sujets étaient polyconsommateurs. Les scores de sévérité de
l’addiction severity index étaient relativement élevés. Les
hospitalisations ont souvent été courtes, avec de nombreuses sorties anticipées à la demande du patient.
Ainsi, nous avons montré que les demandes d’hospitalisation
pour un sevrage en buprénorphine émergent souvent chez
des sujets ayant encore un niveau de sévérité des conduites
addictives élevé. Or l’arrêt de la buprénorphine est idéalement envisageable en cas d’amélioration ou de stabilisation
des conduites addictives. Donc il est primordial d’évaluer le
degré de pertinence de ces demandes et d’adapter la prise
en charge. Par ailleurs, le risque de rechute inhérent à cet
arrêt doit toujours être discuté avec le sujet. Enfin, le cadre
de la prise en charge de ces sevrages devrait donc être spécifiquement réfléchi, d’autant plus qu’il s’agit d’une question
de plus en plus récurrente.
PO 201
DE LA DÉPENDANCE AU VIRTUEL… AU DÉLIRE
RGUIBI L.
Cabinet privé, CASABLANCA, MAROC
Une nouvelle forme de dépendance au jeu est en train de
devenir un véritable phénomène de société. Il s’agit de la
« dépendance au jeu virtuel » et particulièrement au jeu
d’action ou d’aventure en réseau sur Internet.
C’est essentiellement de ce constat que se nourrit un discours
émergent sur la « cyberaddiction » S’il y a une crainte de voir
se développer dans l’esprit des jeunes joueurs une confusion
entre le jeu et la réalité, certains d’entre eux peuvent même
développer une pathologie délirante. Le virtuel pourrait-il
induire une pathologie psychotique, similaire aux psychoses
induites par les drogues ?
Les joueurs dépendants au jeu sont-ils tous exposés à l’accès
pathologique ? Ou y a-t-il des facteurs personnels prédisposants ?
Quel type de jeu est le plus incriminé dans l’apparition de tels
troubles ?
Quelle démarche diagnostique faut-il suivre et quelle est la
conduite thérapeutique adéquate à tenir face à ce type de
patients ?
Nous essaierons, à travers un suivi personnel de deux cas
cliniques, d’apporter quelques réponses et réflexions à ce
sujet suscitant plus de recherches et d’études cliniques.
PO 202
ADDICTION À INTERNET : QUI CONSULTE
POUR QUELS RÉSULTATS ?
THORENS G., KHAZAAL Y., ZULLINO D.
Hôpitaux universitaires de Genève, GENÈVE, SUISSE
Avec l’évolution rapide des nouvelles technologies, l’addiction ou l’usage abusif d’internet est un phénomène qui prend
de l’ampleur. Or, il y a encore très peu de données sur les
patients qui consultent pour ce motif, notamment la sévérité
du trouble, les comorbidités et l’évolution clinique.
Méthodes : Revue systématique des dossiers des patients
d’un médecin psychiatre à 20 % ayant consulté au Nant (programme spécifique traitant les nouvelles addictions) de
janvier 2007 à septembre 2008. Inclusion des demandes
spécifiques pour une addiction à internet.
Résultats : Sur l’ensemble des demandes (n = 57), 21 % était
une demande spécifique pour une addiction à internet. Le
suivi a consisté en une TCC et une approche motivationnelle
spécifique de l’addiction, ainsi que le traitement psychiatrique
des comorbidités.
Sujets : 100 % sexe masculin, âge médian 24 ans (min. 17,
max. 49). 58 % en rupture scolaire ou professionnelle, 92 %
vivent en famille ou en couple. 50 % consultent sur pression des
proches, 25 % envoyés par des soignants, 25 % par eux-mêmes.
Motifs de consultation : Utilisation excessive de World of
Warcraft : 50 %, Counter Strike : 17 %, cybersex : 8 %,
surfing : 25 %
25 % des patients répondaient aux critères de Young d’une
addiction à internet, un diagnostic psychiatrique était présent
chez 83 % des patients : 30 % troubles de personnalité, 20 %
phobies sociales, 20 % troubles anxieux, 20 % addictions
(alcool, cannabis), 10 % ADHD.
Nombre de séances : 3,8 (min. 1, max. 11). Durée du suivi :
14,2 sem. (min. 0, max. 32)
L’index de sévérité de la maladie sur l’échelle CGI (0-7) : 4,25
(min. 2, max. 6). L’index d’amélioration globale (0-7) : 1,58
(min. 0, max. 4), Drop out : 25 %.
Conclusions : Nous relevons trois profils de motifs de
consultation : 1. Les patients dont la problématique d’addiction à internet est primaire et entraîne des conséquences psychiatriques. 2. L’utilisation problématique d’internet est
secondaire à un trouble psychiatrique. 3. L’addiction à internet est une porte d’entrée dans les soins, mais l’utilisation
d’internet n’est pas problématique. En conséquence, les
patients consultant pour une addiction à internet doivent pouvoir bénéficier d’un suivi spécifique addictologique et d’une
prise en charge des comorbidités psychiatriques.
PO 203
PICK-KLOP, UN JEU POUR LES FUMEURS
KHAZAAL Y., CHATTON A., PREZZEMOLO R., PROTTI A.S.,
MONNEY G., ZULLINO D.
Hôpitaux Universitaires de Genève, GENÈVE, SUISSE
Introduction : « Pick-Klop » est un jeu de société basé sur les
approches motivationnelles et cognitives et comportementa85
7e Congrès de l’Encéphale
les des addictions. Il vise à modifier les connaissances et les
attitudes vis-à-vis du tabagisme de fumeurs à différents stades motivationnels. Une première étude a montré une amélioration de l’intention d’arrêter de fumer chez des fumeurs
hospitalisés en milieu psychiatrique. La présente étude évalue l’impact du jeu chez des fumeurs de la population générale sur des mesures plus complexes de ce comportement
et des attitudes en rapport. Méthode :
Soixante et un fumeurs ont participé à 4 séances du jeu. Le
nombre de cigarettes fumées, les attitudes vis-à-vis des
substituts nicotiniques (Attitudes Towards Nicotine Replacement Therapy : ANRT 12), les attitudes vis-à-vis du tabagisme (Attitudes Towards Smoking Scale : ATS-18), le sentiment d’efficacité personnelle (Self Efficacy Questionnaire :
SEQ-12) quant à un arrêt du tabac et les stades motivationnels ont été évalués avant et après les sessions.
Résultats : Des améliorations significatives sont observées
sur les scores de l’ANRT-12, de la SEQ-12 et de la souséchelle d’appréciation des effets néfastes du tabagisme de
l’ATS-18. Les stades motivationnels se sont modifiés durant
les sessions. En particulier, une partie des personnes en précontemplation sont passées en contemplation. Le nombre
moyen de cigarettes fumées par jour a diminué.
Conclusions : Le « Pick-klop » est un jeu qui peut être utilisé
avec les fumeurs. Il semble modifier différentes dimensions
clés des attitudes vis-à-vis du tabagisme et pourrait faciliter
des modifications du comportement. Une étude randomisée
contrôlée est en cours.
PO 204
LE GABS ET LE GRCS : DEUX QUESTIONNAIRES
UTILES POUR ÉVALUER LA SÉVÉRITÉ
DES DISTORSIONS COGNITIVES DU JOUEUR
PATHOLOGIQUE
GRALL-BRONNEC M. (1), BOUJU G. (1), HARDOUIN J.B. (2),
GORWOOD P. (3), GUILLOU-LANDRÉAT M. (1),
VÉNISSE J.L. (1)
(1) Centre de Référence sur le Jeu Excessif. Pôle Universitaire
d’Addictologie et de Psychiatrie. Hôpital Saint Jacques. 85, rue
Saint Jacques, 44093 NANTES CEDEX 1, FRANCE
(2) Association pour le Développement de la Biostatistique à
Nantes. UFR de Pharmacie. Département de Biostatistiques.
EA 4275 Biostatistiques, Recherche clinique et Mesures subjectives en santé. 1, rue Gaston Veil. BP 53508., 44035 NANTES
CEDEX 1, FRANCE
(3) Clinique des Maladies Mentales et de l’Encéphale, Centre
Hospitalier Sainte-Anne, 100, rue de la Santé, 75014 PARIS,
FRANCE
Contexte : Les études internationales estiment la prévalence
des problèmes liés aux jeux de hasard et d’argent à environ
1-3 % de la population adulte. Le jeu pathologique représente
typiquement un modèle d’addiction sans drogue, en devenant progressivement le centre de l’existence du sujet, au
détriment de tous ses autres investissements habituels,
l’exposant ainsi à de multiples et lourdes conséquences.
Comme pour les autres addictions, l’étiologie du jeu pathologique n’est pas univoque, conjuguant facteurs prédisposant, facteurs précipitant et facteurs de maintien. De nom86
breux travaux indiquent que les distorsions cognitives liées
au jeu participent à l’initiation et à la poursuite d’une pratique
pathologique du jeu, et occupent donc à ce titre une place
centrale dans l’évaluation clinique du joueur pathologique,
ainsi que dans sa prise en charge thérapeutique. Plusieurs
outils d’évaluation spécifiques existent, sans qu’aucun n’ait
été validé en langue française. Deux nous semblent particulièrement pertinents : le GABS (Gambling Attitudes and
Beliefs Survey) et le GRCS (Gambling Related Cognitions
Scale).
Objectif : Nous souhaitions valider en langue française deux
questionnaires, le GABS et le GRCS, afin de les utiliser dans
nos évaluations cliniques (initiale et après traitement) et dans
nos protocoles de recherche.
Méthode : Il s’agissait d’une étude de validation, transversale, monocentrique. Une fois l’accord des auteurs du GABS
et du GRCS obtenu, nous avons procédé à leur traduction
et rétro-traduction, avant de les soumettre à une population
d’étudiants nantais, pour respecter le design des études de
validation initiales. Le SOGS (South Oaks Gambling Screen),
questionnaire de dépistage des problèmes de jeu, qui constitue un instrument d’évaluation de référence dans le champ
concerné, était aussi complété. Les tests statistiques reposaient sur les méthodes habituellement utilisées dans ce
domaine (mesure du coefficient alpha de Cronbach, analyse
factorielle…) et sur des modèles de mesure issus de la psychométrie, tels que les modèles de réponse aux items. Inclure
500 sujets devait permettre de réaliser les différentes étapes
de validation psychométrique des questionnaires dans de
bonnes conditions.
Résultats : Les résultats seront exposés ici.
PO 205
TROUBLE DÉFICIT DE L’ATTENTION/HYPERACTIVITÉ
CHEZ LES CONSOMMATEURS DE COCAÏNE/CRACK.
ÉTUDE DESCRIPTIVE EN MARTINIQUE
DELAVENNE H.
CH C Nicolle, ROUEN, FRANCE
Depuis une vingtaine d’années, les usagers problématiques
de drogue en Martinique sont presque tous des usagers de
crack (ou free-base), le dérivé fumable de la cocaïne. Le
Trouble Déficit de l’Attention/Hyperactivité (TDAH) est un
trouble neurodéveloppemental qui affecte environ 5 % des
enfants d’âge scolaire et qui perdure à l’âge adulte chez environ 50 à 70 % des sujets atteints. Le TDAH a un fort impact
sur le développement et l’évolution d’une addiction. L’objectif
de notre étude prospective était de diagnostiquer le TDAH
chez les usagers de cocaïne/crack en demande de soin à la
Martinique et de comparer les caractéristiques sociales et
addictologiques des usagers en fonction de la co-occurence
du TDAH.
Les résultats ont montré qu’il était possible de diagnostiquer
le TDAH parmi des usagers problématiques de drogue, à
l’aide de différents outils standardisés, comme les critères du
DSM IV-R et la WURS-25. Parmi les 46 usagers de
cocaïne/crack inclus dans l’étude, 21,7 % (n = 10) remplissaient les critères du DSM IV-R pour le TDAH. Les usagers
Posters
souffrant d’un TDAH avaient un âge d’initiation de cannabis
plus précoce, un pattern de consommation de cocaïne et
d’alcool plus sévère et un fonctionnement psychosocial plus
altéré que les usagers sans TDAH.
PO 206
« LOCUS OF CONTROL » ET DEMANDE DE SOINS
POUR PATIENTS SOUFFRANT D’ADDICTION
BERTOLINI M.
Psychiatrie HUG, GENÈVE, SUISSE
Introduction : Le « Locus Of Control » (Locus de contrôle : LC)
est un concept qui cherche à appréhender les croyances d’une
personne concernant le degré et la possibilité avec lesquelles
elle-même, d’autres personnes ou la chance peuvent influencer les événements de la vie. L’échelle « Multidimensional
Health Locus of Control scale-Form 1 » (HLC) mesure ce concept pour des questions en lien avec la santé et retrouve trois
facteurs : locus interne, externe et chance. La présente étude
vise à étudier les liens entre le locus de contrôle et le type de
demande de soins de personnes suivies pour une problématique d’abus de substances.
Méthode : 57 patients traités dans le service d’addictologie
ont répondu à deux questionnaires : le HLC et un questionnaire évaluant les demandes de soins : « Questionnaire from
the Center of alcoholism, substance abuse, and addiction »
(Albuquerque).
Résultats : Le score de locus externe est positivement corrélé
à des demandes de traitement de substitution ainsi qu’à des
demandes de soutien de type psychothérapeutique. Le locus
interne ou le locus chance ne sont pas associés avec un profil
de demande de soins.
Conclusion : Le locus de contrôle externe est clairement
associé aux demandes de soins qu’elles soient de type substitution ou psychothérapique alors que les autres locus ne le
sont pas. Il est possible que les personnes avec un locus
interne ou un locus chance dominant soient moins enclines
à attendre un effet d’une aide thérapeutique « extérieure ».
Identifier le profil de locus de la personne ou son évolution
pourrait aider à élaborer un projet de soins en concordance
avec le patient.
PO 207
AMBIVALENCE OU LE DILEMME DU CHANGEMENT
PETIT L.
CHU Nord, AMIENS, FRANCE
L’arrêt d’une addiction intervient dans la vie d’une personne
pour de multiples raisons. Les modèles de changement de
comportement tels que la théorie des conflits, la cristallisation
du mécontentement ou encore le modèle transthéorique de
Prochaska permettent de comprendre ces phénomènes
dans leur ensemble. Ces modèles s’appuient sur des facteurs
externes et des facteurs internes à la personne. Ceux-ci participent à toute une série de micro-décisions donnant naissance au changement. Parmi les facteurs externes, la légitimité sociale a une importance de premier plan car elle
influence un groupe à adopter tel ou tel comportement ou à
l’abandonner le cas échéant. Dans les facteurs internes,
l’ambivalence et la discordance ont été soulignées comme
des éléments majeurs dans les phénomènes capables de
provoquer le changement de comportement et l’arrêt d’une
addiction. La théorie motivationnelle s’appuie sur ces deux
aspects, ambivalence et discordance, pour expliquer le rôle
important des acteurs de soins dans la mise en route du changement chez des patients encore ambivalents.
PO 208
ÉTHIQUE ET ADDICTIONS : LA RELATION DE SOIN
ET L’INSTITUTION À L’ÉPREUVE DE LA DÉFIANCE
REYRE A. (1), ROUCHON J.F. (1), TAÏEB O. (1), BAUBET T. (1),
MORO M.R. (2)
(1) Hôpital Avicenne (AP-HP) – Université Paris 13 (EA 3413),
BOBIGNY CEDEX, FRANCE
(2) Maison des adolescents, Hôpital Cochin (AP-HP), Université
Paris 5, PARIS, FRANCE
Dans le discours commun comme dans la relation de soin,
la figure du toxicomane est associée à de nombreuses représentations morales péjoratives : la malignité, la souillure, le
mensonge.
• Le soignant se risquant dans la rencontre avec le toxicomane est tenté de mettre en place un dispositif défensif au
sein de la relation voire de l’institution de soin. La fonction
soignante s’en trouve alors souvent dégradée dans son éthique et dans son efficacité.
Une approche de type complémentariste, confrontant la clinique psychiatrique des addictions aux regards de la philosophie et des sciences humaines, permet d’envisager la
question du soin sans en dissocier les aspects pratiques et
éthiques. Il s’agit alors de construire la relation de soin et
d’organiser l’institution sans dénier l’impact problématique de
la défiance sur le soin.
Deux pistes distinctes et complémentaires se dessinent.
– L’une se fonde sur une philosophie de l’action en contexte d’« in-quiétude ». Avec le sociologue Marc-Henry
Soulet, elle explore les capacités autogénératrices de l’action
et invite le soignant, confronté à la défiance et en perte de
repères, à agir malgré tout, tout en pensant son action et en
la faisant reconnaître par ses pairs. Cet « agir poïétique »
relève d’une éthique du souci de soi, proche de celle développée par Michel Foucault dans la dernière partie de son
œuvre, qui peut lier une esthétique du geste thérapeutique
à son efficacité et à sa légitimité.
– L’autre vient de la philosophie morale d’Hanna Arendt
et de Paul Ricœur. Elle permet d’envisager la relation interindividuelle malgré la déception et la trahison. La rencontre
repose sur une parole qui lie, à laquelle doit pouvoir répondre
un geste de déliaison comme l’oubli ou le pardon. C’est ici
une éthique de la reconnaissance mutuelle qui garantit le respect des individus engagés dans la relation de soin.
• Ces approches théoriques permettent au soignant de
s’écarter au moins temporairement des représentations
morales qui le traversent, en stimulant sa capacité réflexive
et en laissant au patient la liberté de jouer avec la parole. Elles
lui permettent également d’organiser l’institution de soin de
87
7e Congrès de l’Encéphale
façon à ce qu’elle offre aux patients comme aux soignants
un cadre sécurisant mais capable d’autoriser des espaces
libres de liaison.
PO 209
ÉTUDE DE PRÉVALENCE DES CONDUITES
ADDICTIVES CHEZ 300 FEMMES AU CHU DE NANTES
CHASSEVENT A., BRONNEC M., GUILLOU-LANDRÉAT M.,
WAINSTEIN L.
CHU, NANTES, FRANCE
Introduction : Il n’existe pas de données actuellement en
France sur la prévalence des conduites addictives en dehors
des consommations de substances licites (alcool, tabac)
chez les femmes enceintes.
Méthode : Une étude épidémiologique descriptive transversale de prévalence des conduites addictives a été menée en
post-partum immédiat, par autoquestionnaire. L’estimation
de la prévalence des consommations avant et pendant la
grossesse était basée sur les consommations déclarées de
tabac, d’alcool, de benzodiazépines, de cannabis, d’opiacés
et d’autres stupéfiants. Le statut addictologique des femmes
vis-à-vis de la consommation de tabac, d’alcool et de cannabis était évalué à partir des questionnaires de Fagerström,
AUDIT et CAST.
Résultats : En début de grossesse 34 % des femmes enceintes consommaient du tabac, 63 % de l’alcool et 8 % du cannabis. Parmi les femmes de l’échantillon, 1,3 % ont pris des
benzodiazépines pendant leur grossesse et 0,3 % ont été
traitées par buprénorphine pendant la grossesse. Les polyconsommations pendant la grossesse au-delà du premier trimestre concernaient 6,3 % des femmes et 38 % des femmes
interrogées ont présenté au moins une consommation à risque pendant la grossesse.
Discussion et conclusion : L’importance de la prévalence des
consommations à risque pendant la grossesse doit inciter les
professionnels de la périnatalité à mettre en place des stratégies de repérage systématique de l’ensemble des conduites addictives chez les femmes enceintes. Une information
claire sur les risques liés aux consommations pendant la
grossesse doit être donnée aux femmes enceintes, en particulier pour l’alcool et le cannabis. L’orientation des femmes
présentant une problématique addictive vers des professionnels spécialisés doit être facilitée, notamment par le déploiement de l’intervention des équipes de liaison en addictologie
dans les maternités.
PO 210
IMPULSIVITÉ ET USAGE DE SUBSTANCES DANS
UNE POPULATION DE 1 017 ADOLESCENTS
NOUIRA O., FRIKHA A., AMARA G., SASSI H.,
BELKACEM C., BEN NASR S., BEN HADJ ALI B.
Service de Psychiatrie, CHU Farhat Hached, SOUSSE, TUNISIE
Introduction : Plusieurs auteurs ont montré un lien entre la
consommation d’une substance psychoactive et l’impulsivité. Peu d’études se sont intéressées à ce sujet chez l’adolescent.
88
Objectif : Le but de notre travail est d’étudier la relation entre
l’impulsivité et l’usage de substances psychoactives chez des
adolescents tunisiens.
Matériel et méthode : Nous avons effectué une étude transversale descriptive auprès de collégiens et de lycéens du
gouvernorat de Sousse. Nous avons procédé par un échantillonnage en grappe ayant permis de recruter 1 017 adolescents âgés entre 12 et 18 ans. Nous avons utilisé une fiche
pré-établie pour collecter les paramètres sociodémographiques et l’échelle d’impulsivité de Barratt traduite et retraduite
en arabe littéraire pour l’évaluation de l’impulsivité.
Résultats : L’âge moyen de notre population d’étude était de
15,12 ans. Notre population était représentée dans 44,4 %
des cas de sexe masculin. Concernant l’échelle d’impulsivité
de Barratt, le taux de réponse était de 96 % soit 975 fiches
exploitables. Le score total de l’impulsivité varie de 34 à 101
avec une moyenne de 62,13 dans tout l’échantillon. Les
moyennes des scores de l’impulsivité attentionnelle, motrice
et de la difficulté de planification étaient respectivement de
16,91 ; 20,79 et 24,43. Un score total de l’impulsivité était
positivement corrélé aux antécédents judiciaires (p = 0,026),
à la consommation d’alcool (p = 0,003), à la consommation
de cannabis et de solvants volatils (p = 0,04) et à la dépendance au tabac (p = 0,015). L’impulsivité motrice était significativement plus élevée chez les adolescents ayant des
antécédents judiciaires (p = 0,001), une consommation
d’alcool (p = 0,013), une dépendance au tabac (p = 0,004)
et une dépendance aux cannabis et aux solvants volatils
(p = 0,003). L’impulsivité attentionnelle est significativement
corrélée à la prise d’alcool (p = 0,002) et à la dépendance au
tabac (p = 0,001).
Conclusion : Nous avons noté dans notre travail un lien significatif entre des scores d’impulsivité élevés à l’échelle de Barratt et l’usage de substances psychoactives particulièrement
le tabac, l’alcool, le cannabis et les solvants volatils. Il faut
donc tenir compte de cette dimension dans la prévention des
toxicomanies chez l’adolescent.
PO 211
L’USAGE DE DROGUES CHEZ LES ÉTUDIANTES
EN MÉDECINE
TOUHAMI M., ROUDIES R., OTHEMAN Y., TAIBI H.,
OUANASS A.
Hôpital arrazi, SALÉ, MAROC
Objectif : Le médecin constitue un acteur important dans la
prévention et le traitement des toxicomanies, mais les études
médicales de base nous y préparent-elles. Les objectifs de
notre étude sont d’estimer la prévalence de consommation
de substances psycho actives (cannabis, cocaïne, héroïne,
psychotropes et alcool) chez les étudiantes de la faculté de
médecine de Rabat ; décrire les caractéristiques de cette
consommation, évaluer leurs connaissances sur les drogues,
ainsi que le profil sociodémographique des consommatrices.
Méthodologie : Une étude transversale menée au sein de la
faculté de médecine de Rabat, par sondage au moyen d’un
auto-questionnaire anonyme, sur l’usage des drogues chez
les étudiantes, contenant des questions fermées à choix mul-
Posters
tiples. Les questions ont porté sur les données sociodémographiques de l’étudiante (âge, niveau socio-économique…),
ses antécédents psychiatriques, sa perception médicale et
culturelle des méfaits de la drogue, sa prise éventuelle de
substances psycho actives, le contexte de la première prise,
ainsi que ses résultats universitaires (note lors du dernier
semestre, absentéisme…).
Résultats : En cours.
PO 212
DISTORSIONS COGNITIVES CHEZ DES JOUEURS
PATHOLOGIQUES
ROMO L. (1), LEGAUFFRE C. (2), LUCAS C. (1), LERFEL Y. (1),
MORVANNOU A. (1)
(1) Université Paris Ouest Nanterre La Défense, NANTERRE,
FRANCE
(2) CHU Louis Mourier, COLOMBES, FRANCE
Le fonctionnement cognitif de personnes présentant un problème de jeu excessif est un élément fondamental dans l’évolution de cette pathologie. Il doit être systématiquement
exploré chez ces patients, car essentiellement trois types de
dysfonctionnement cognitifs peuvent être décrits : les déficits
cognitifs, les biais cognitifs et les croyances dysfonctionnelles. Les distorsions cognitives jouent un rôle très important
dans l’évolution du problème (anticipation des difficultés
financières, familiales, dettes…), dans la motivation des
joueurs pour avoir un suivi, par rapport au sentiment d’efficacité personnelle et également concernant la vie des
joueurs.
Nous allons nous centrer sur les distorsions cognitives et
nous allons présenter différentes méthodes dévaluation : les
registres hebdomadaires, les enregistrements lors des expositions, l’inventaire des pensées liées au jeu de Baez (1994),
le Gambling Attitude and Belief Survey (GABS) de Breen et
Zuckerman (1994), le Gambling Related Cognition (GRCS)
de Raylu et Oei (2004), l’Inventaire de Distorsions Cognitives
de Labrador et Mañoso (2002) et la Liste de Catégories des
Pensées et Croyances Erronées de Ladouceur et al. (2000).
PO 213
JEU PATHOLOGIQUE : PRÉVALENCE ET
CARACTÉRISTIQUES SOCIODÉMOGRAPHIQUES
EL HAJJI K. (1), OTHMAN Y. (1), ROUDIES R. (1),
KAROURI R. (2), OUANASS A. (1)
(1) Centre Psychiatrique Universitaire Ar-Razi, SALÉ, MAROC
(2) Hôpital militaire d’instruction Mohamed V, RABAT, MAROC
De pratique courante, la conduite de jeu a rarement fait l’objet
de travaux au Maroc. Certes, la multiplication croissante des
types de jeu a contribué à l’augmentation du nombre de
joueurs, mais nous ne disposons pas de chiffres reflétant la
réalité du terrain. L’objectif de notre travail est de situer la prévalence du jeu pathologique ainsi que les caractéristiques
sociodémographiques du joueur pathologique. Pour ce faire,
une enquête a été réalisée auprès de 250 joueurs, dont l’âge
est supérieur à 18 ans, au niveau de différents points de vente
de la loterie nationale et des PMU, à Rabat. Le South Oaks
Gambling Screen a été utilisé pour mesurer l’intensité de la
conduite de jeu. Les résultats de l’enquête sont en cours
d’analyse.
PO 214
TROUBLES SCHIZOPHRÉNIQUES ET CONDUITES
ADDICTIVES EN MILIEU HOSPITALIER
MARRAG I., BOURGUIBA H., MAHALLAH A., HAJJI K.,
HADJ AMMAR M.
CHU, MAHDIA, FRANCE
Introduction : Bien que totalement distincts sur le plan nosographique, les conduites addictives et les troubles schizophréniques, entretiennent des rapports très étroits. L’objectif
de ce travail était d’étudier le lien entre ces deux troubles.
Patients et méthodes : Il s’agit d’une étude rétrospective
recouvrant une période de cinq ans. Ont été inclus tous les
patients schizophrènes ayant parmi leurs antécédents ou
ayant présenté à leur admission au service de Psychiatrie du
CHU de Mahdia un abus ou une dépendance à une substance selon les critères du DSM IV-TR. Les critères d’exclusion étaient le tabagisme exclusif, l’intoxication à une substance et la présence d’une pathologie organique cérébrale
ou d’un déficit intellectuel prononcé. Les informations ont été
recueillies à partir des dossiers médicaux à l’aide d’une fiche
préétablie comportant 72 items.
Résultats : 59 patients ont été colligés, soit 16,43 % de
l’ensemble des patients schizophrènes hospitalisés durant la
période d’étude. Les résultats ont permis de révéler une
moyenne d’âge de 31,5 ans, un sexe exclusivement masculin, un statut marital de célibataire dans 84,7 % des cas, un
taux de chômage de 66,1 % et une présence d’antécédents
de tentatives de suicide et d’antécédents judiciaires respectivement chez 23,7 et 33,9 % des patients. La dépendance
était estimée à 37,3 % des cas. Le produit le plus consommé
était l’alcool (69 %) et la poly-intoxication a été notée dans
34,5 % des cas. L’âge moyen au début du trouble lié à l’utilisation d’une substance était 21,2 ans. La schizophrénie type
indifférencié était la plus représentée (61 %) avec une
moyenne d’âge au début du trouble estimée à 24 ans.
L’addiction a précédé l’apparition de la schizophrénie dans
74,6 % et était co-occurente dans 13,6 % des cas.
Discussion et conclusion : Même si l’existence d’un lien de
causalité direct entre addiction comorbide et aggravation du
pronostic de la schizophrénie n’est pas définitivement établie,
la mise en évidence d’une telle association plaide en faveur
d’une prise en charge spécifique et précoce des conduites
addictives comorbides.
PO 215
LES EXPERTS NE PRÉDISENT PAS MIEUX L’ISSUE
DES MATCHS DE FOOTBALL. EUROFOOT 2008,
UN TEST DE L’ILLUSION DE CONTRÔLE
KHAZAAL Y., CHATTON A., THORENS G., ZULLINO D.
Hôpitaux Universitaires, GENÈVE, SUISSE
Introduction : Les paris sportifs des personnes avec une problématique de jeu excessif sont souvent associés à une
89
7e Congrès de l’Encéphale
surestimation des capacités à prédire l’issue des matchs ou
« illusion de contrôle ». Cette illusion s’illustre fréquemment
par l’idée qu’une bonne connaissance de ce sport, des équipes et des joueurs devrait permettre de prédire les résultats
des matchs et assurer des gains.
Objectif : Tester si les experts en football prédisent mieux
l’issue des matchs que les non-experts.
Méthode : À l’occasion de l’Euro 2008, 258 personnes dont
55 experts (joueurs professionnels, journalistes sportifs,
entraîneurs) se sont prêtées au jeu de faire les pronostics des
10 premiers matchs. Les pronostics établis avant le début
des compétitions ont été collectés et comparés aux résultats
réels.
Résultats : Le statut d’expert intervient dans seulement 5 %
de la variance des résultats.
Conclusion : L’exactitude des pronostics ne s’explique pas
par le statut d’expert du foot. Une meilleure connaissance du
football ne devrait pas permettre de meilleurs gains lors des
paris. L’illusion de contrôle basée sur cette croyance serait
donc bien une illusion.
PO 216
L’ORGANISATION DES SOINS EN ADDICTOLOGIE
EN FRANCE
EL MAHFOUDI I., LAQUEILLE X.
CH Sainte-Anne, PARIS, FRANCE
Les addictions aux substances psycho-actives sont un véritable enjeu de santé publique. La prise en charge globale et
sur le long cours demande une meilleure coordination des
intervenants. Le dispositif de soins en addictologie est en
cours de réorganisation avec la circulaire DGS du 28 février
2008 sur le volet médicosocial et la circulaire ministérielle du
26 septembre 2008 relative à la filière hospitalière.
Les objectifs de cette organisation sont :
– L’accès aux soins pour tous y compris les populations spécifiques.
– La proximité dans le cadre des territoires de santé et du
milieu de vie.
– Des missions de repérage précoce, conseil minimum et
interventions brèves.
– Un suivi et une évaluation du fonctionnement du dispositif.
Le volet sanitaire hospitalier est organisé en trois
niveaux :
– Niveau 1, niveau de proximité, unités de consultation et
équipes de liaison.
– Niveau 2, niveau de recours, services d’hospitalisation
spécialisés en addictologie.
– Niveau 3, services hospitalo-universitaires répondant aux
missions de soins, enseignement et recherche.
Le volet médico-social crée et renforce les Centres de
Soins, d’Accompagnement et de Prévention en Addictologie (CSAPA) : Les Centres Spécialisés de Soins aux Toxicomanes (CSST), les Centres de Cure Ambulatoire en Alcoologie
(CCAA), les consultations pour jeunes consommateurs de cannabis et autres substances psycho-actives et leurs familles et
90
les Centres d’Accueil et d’Accompagnement à la Réduction des
risques chez les Usagers de Drogues (CAARUD) seront regroupés sous une même entité administrative les CSAPA qui
deviennent l’élément clé du dispositif médico-social.
Les CSAPA proposent impérativement des évaluations
et organisent le suivi : Ils assurent une prise en charge globale de l’ensemble des addictions du patient et peuvent avoir
une orientation spécifique, une substance psycho-active, une
addiction sans drogue, une population. Les prises en charge
sont ambulatoires ou avec hébergement. L’évaluation porte
sur l’activité annuelle et les personnes accueillies.
PO 217
COMORBIDITÉS ADDICTIVES CHEZ
LES SCHIZOPHRÈNES
LAHLOU F.
Hôpital Ibn Al Hassan, FÈS, MAROC
Introduction : Depuis une dizaine d’années le problème de
la comorbidité entre schizophrénie et toxicomanie fait l’objet
d’un intérêt croissant. Parmi les conséquences négatives on
peut citer la mauvaise compliance avec une élévation des
taux de rechutes, et une augmentation de la consommation
de soins et d’hospitalisations.
Méthodes : Notre étude est transversale, sur une population
de malades schizophrènes hospitalisés pour une rechute au
sein du service de psychiatrie au CHU HASSAN II à Fès.
Cette étude avait pour objectifs d’étudier la fréquence de la
comorbidité addictive chez les patients atteints de schizophrénie, de mettre en évidence les conséquences négatives
de cette comorbidité et enfin de déterminer les facteurs de
risque de cette association.
Résultats : On a recruté 108 cas avec un âge moyen de
33 ans et une prédominance masculine (88 %) et dont
41,5 % étaient inactifs et une majorité à 90 % qui vivaient
avec leur famille. L’âge moyen de début de la schizophrénie
était de 29, 97 ans et l’âge moyen de début de la consommation des drogues était 16,15 ans. La schizophrénie était
de forme paranoïde dans 62 % des cas. On a noté aussi que
83,1 % de nos malades ont commencé l’usage de substances bien avant le trouble schizophrénique. La prévalence de
l’usage était de 68,5 % et celle de la dépendance à une substance était de 53,7 %. Le tabac, le cannabis et l’alcool étaient
les substances les plus consommées avec des taux respectivement de 97 %, 94,7 % et 91 % des cas.
Conclusion : Intérêt d’élaborer des études avec des populations témoins comme par exemple les schizophrènes non
consommateurs de drogues ou un groupe de malades
dépressifs.
PO 218
DÉTOURNEMENT D’USAGE DE LA MÉTHADONE :
LES PRATIQUES D’INJECTION
EMIR EL HASSANI H. (1), RABIA M. (1), LAQUEILLE X. (2)
(1) Hôpital Militaire Régional Universitaire d’Oran, ORAN,
ALGÉRIE
(2) Centre hospitalier Sainte-Anne, PARIS, FRANCE
Posters
La méthadone est indiquée comme traitement substitutif des
pharmacodépendances opiacées majeures. Comme pour
tout traitement de substitution, il existe un risque d’usage
détourné. La mise sur le marché de la forme sèche gélule
pose à nouveau la question des déviations d’usage.
Objectif : Évaluer le risque d’usage détourné de la méthadone et de pratiques d’injection.
Méthode : Revue de la littérature PubMed, mots clés : méthadone, diversion of use of méthadone, illicit méthadone use.
Résultats : En Australie, parmi 312 usagers d’héroïne, 52 %
se sont injectés du sirop de méthadone, 29 % dans les 6 derniers mois, (Darke, 1996). En Allemagne, de 1976 à 1996,
15,1 % de 309 héroïnomanes hors programme de substitution en injectent en intraveineux, 2 % seulement dans un
cadre substitutif (Keup, 1996). En Australie, les décès liés au
sirop de méthadone réservé à la substitution diminuent de
1984 à 1994, ceux liés aux comprimés indiqués dans l’analgésie augmentent à partir de 1994 (Williamson et al., 1997).
En France, entre 1995 et 1997, sur 868 patients, 12 % des
sujets sous buprénorphine et 4 % de ceux sous méthadone
sont « injecteurs » (Thirion et al., 2001).
Discussion : Le potentiel d’injection de la méthadone apparaît
modéré comparativement aux autres opiacés. Les études
rapportent plus des expérimentations qu’une pratique continue. Si 29 % des patients consultant en centre de soins spécialisés en toxicomanie en ont un usage détourné exclusif ou
occasionnel, cela se fait à travers des jeux de doses (TREND
2008).
En France, la méthadone gélule devrait être à l’abri de tels
détournements par : une association avec un excipient gélifiant, le carboxyméthylcellulose sodique ; une prescription
réservée aux patients traités et stabilisés avec la forme sirop
depuis au moins un an ; un plan de surveillance médico-administrative.
Conclusion : La méthadone a un potentiel d’abus modéré.
Plus elle est accessible, plus les risques de détournement
d’usage et d’injection sont élevés. La forme galénique, sirop,
comprimé, poudre à diluer aux USA, et le cadre de prescription sont déterminants. L’existence en France de conditionnements en sirop et gélule difficilement injectables permet de
garder à la méthadone sa place de référence dans la prise
en charge de l’héroïnomane.
PO 219
APPROCHE DES FACTEURS DE VULNÉRABILITÉ
AU TABAGISME CHEZ L’ADOLESCENT TUNISIEN :
ÉTUDE COMPARATIVE D’UNE POPULATION
DE 38 ÉTUDIANTS
HACHICHA C., ZOUARI L., RAKAM A., HACHICHA A.,
MÂALEJ M.
CHU Hédi Chaker, Service de psychiatrie, SFAX, TUNISIE
L’objectif de notre étude était d’identifier des facteurs de vulnérabilité au tabagisme chez l’adolescent tunisien, en vue de
proposer des mesures préventives.
Notre étude, de type transversal et comparatif, a concerné
les étudiants de la faculté de médecine de Sfax en Tunisie
inscrits en 1re année au cours de l’année scolaire 2007-2008.
Nous avons établi une fiche pour recueillir les données concernant les caractéristiques sociodémographiques, la consommation de tabac, les antécédents somatiques et psychiatriques personnels et familiaux, la dynamique relationnelle
avec les parents, et les antécédents d’événements traumatiques. Nous avons utilisé, comme outils psychométriques,
l’Échelle de Rosenberg, le Test de Difranza, le State Trait
Anxiety Inventory de Spielberger (STAI) et l’Adolescent
Depression Rating Scale self-report (ADRS) pour évaluer,
respectivement, l’estime de soi, le degré dépendance au
tabac, le niveau d’anxiété et le niveau de dépression.
Résultats : La série étudiée était composée de 100 étudiants
répartis en deux groupes :
– Groupe 1 (n = 38), des fumeurs réguliers ou occasionnels
(les cas).
– Groupe 2 (n = 62), des non-fumeurs (les témoins).
Les fumeurs étaient dans la majorité des cas de sexe masculin (81,5 % versus 24,1 %). Les différences statistiquement
significatives par rapport aux témoins (p < 5 %) étaient les
suivantes : les fumeurs avaient redoublé plus souvent en
secondaire (26, 3 % versus 0 %), avaient plus de
« mauvaises fréquentations » (42,1 % versus 1,6 %), avaient
commis davantage d’actes antisociaux (57,9 % versus
1,6 %), rapportaient davantage de disputes graves entre les
parents (34,2 % versus 3,2 %), avaient plus de perturbations
relationnelles avec leurs parents (26,3 % versus 0 %) et
avaient plus de symptômes anxieux (76,3 % versus 41,9 %)
et dépressifs (55,3 % versus 11,3 %).
Notre étude a mis en exergue le rôle des perturbations sociofamiliales dans la prédisposition à la consommation tabagique. Et c’est à ce niveau que l’intervention pourrait prévenir
l’installation d’une telle conduite. Dans ce sens, il faudrait sensibiliser les parents à ce risque, à travers les mass média
notamment, et impliquer les services sociaux.
PO 220
ÉTUDE DE LA QUALITÉ ET DES TROUBLES
DU SOMMEIL CHEZ LES FUMEURS CONSULTANTS
L’UNITÉ DE COORDINATION DE TABACOLOGIE
DU CHG DE DREUX
MANDHOUJ O. (1), YOUNES N. (2), MANDHOUJ S. (3),
PARIS P. (1), FERRANT N. (1), DONNEAU D. (1),
LAUCHARD J.L. (1), MARTIN F. (1)
(1) CHG de Dreux, DREUX, FRANCE
(2) CHV, VERSAILLES, FRANCE
(3) EPS Charcot, PLAISIR, FRANCE
Le tabagisme demeure un grand problème de santé publique.
Outre ses effets délétères sur la santé, il perturbe le sommeil,
avec un impact négatif voire dangereux sur les activités diurnes, la concentration et la qualité de vie.
Une étude a été conduite entre avril et octobre 2008 pour
dépister les troubles de sommeil chez les patients consultant
pour sevrage tabagique au Centre Hospitalier Général de
Dreux (N = 68), avec le questionnaire de sommeil de Pittsburg.
La qualité de sommeil a été jugée « très bonne » par uniquement 8 % des patients. La durée moyenne d’endormissement
est de 26,47 ± 23,4 min et celle du sommeil de 6,89 ± 1,58 h.
91
7e Congrès de l’Encéphale
Les troubles de sommeil se caractérisent par des difficultés
d’endormissement, un sommeil haché et de mauvais rêves.
Le score moyen de sommeil est de 7,1 ± 4,0 ; avec un score
pathologique chez 73,5 % des patients. La différence des
scores moyens entre personnes déprimées et personnes non
déprimées est très significative (5,67 ± 3,31 vs 10,06 ± 4,2 ;
p < 0,0001). Les durées moyennes d’endormissement ne diffèrent pas (25,3 ± 24,2 min vs 31,1 ± 25,9 min ; ns) mais la
durée du sommeil est plus longue chez les non déprimés
(7,37 ± 1,49 heures vs 6,25 ± 1,39 heures ; p = 0,01). Toutefois, 57,6 % des non-déprimés ont un score de sommeil
pathologique et seulement 30,3 % d’entre eux évaluent la
qualité de leur sommeil comme bonne ou assez bonne. Il
existe des corrélations entre le score de sommeil et le taux
de monoxyde de carbone (r = 0,62, p = 0,007), ainsi qu’avec
le nombre de cigarettes fumées (r = 0,32, p = 0,04).
Les troubles du sommeil sont majeurs chez les fumeurs qui
consultent pour sevrage tabagique.
Deux fois plus fréquents que dans la population générale, ils
sont dominés par des difficultés d’endormissement et une
durée de sommeil plus courte et ils existent même chez les
fumeurs non déprimés. Les consultations d’aide au sevrage
tabagique peuvent dépister les perturbations du sommeil. La
prise en charge adéquate des troubles du sommeil permettrait d’augmenter les chances d’arrêter de fumer et la consolidation d’un éventuel arrêt.
PO 221
LES CONDUITES TOXICOMANIAQUES CHEZ
LES ÉTUDIANTS EN MÉDECINE
MCHICHI ALAMI K., KADRI N., FARHAT R., KENDILI I.,
BENCHEKROUNE W., TOUNSI J., CHAHID I., JADID I.,
RIAH N., SEDDIKI S., MOUSSAOUI D.
Centre Psychiatrique Universitaire CHU Ibn Rochd, CASABLANCA, MAROC
La toxicomanie constitue un problème majeur de santé publique en raison de ses répercussions sur la santé mentale et
physique des individus ainsi que sur leur situation socioéconomique.
La plupart des auteurs s’accordent sur la grande fréquence
des conduites toxicomaniaques qui ne concerneraient que
certains jeunes ayant une conduite sociopathique avérée.
Objectifs : Vérifier la véracité de ces affirmations auprès
d’étudiants en médecine ayant une bonne adaptation en
milieu socio-familial et poursuivant normalement leurs études
supérieures. Il s’agissait donc d’un groupe ne présentant
aucun facteur de risque social.
Les auteurs mettent l’accent sur les facteurs de risque individuels en particulier sur les troubles psychiatriques qui restent tout aussi importants à prendre en considération que les
facteurs sociaux, jusque-là largement incriminés plus ou
moins à tort dans les conduites toxicomaniaques.
Méthodologie : Étude prospective, menée auprès de 1 000
étudiants en médecine ; les données ont été recueillies en
utilisant un questionnaire évaluant les caractéristiques sociodémographiques, la consommation des toxiques (tabac, haschich et alcool).
92
La prévalence de la dépression a été mesurée à l’aide du MINI
DSM IV, le niveau de stress par l’échelle brève de stress de
Cunji.
Résultats : L’âge moyen était de 21,17 ans ; 90 % des étudiants étaient célibataires. La consommation du tabac, du
haschich et de l’alcool étaient respectivement de 17,5 %, 6 %
et 8,9 %. L’étude a montré que 19,7 % des étudiants ont déjà
fait usage, au moins une fois, d’un produit toxicomanogène.
La prévalence de la dépression était de 42,6 % chez les
sujets consommateurs. Les plus hauts taux de dépression
étant rapportés chez les polytoxicomanes et chez les étudiants avec un haut niveau de stress.
Conclusion : La connaissance de ces vulnérabilités est une
clé importante pour planifier et développer des actions préventives.
PO 222
VALIDATION EN LANGUE FRANÇAISE DE L’ASSIST
(THE ALCOHOL, SMOKING AND SUBSTANCE
INVOLVEMENT SCREENING TEST)
POUR LE DÉPISTAGE DE LA CONSOMMATION
DE SUBSTANCES
BANCILA M. (1), KHAN R. (1), BROERS B. (2), KHAZAAL Y. (1),
ZULLINO D. (1)
(1) Hôpitaux Universitaires de Genève, Département de psychiatrie, GENÈVE, SUISSE
(2) Hôpitaux Universitaires de Genève, Service de médecine de
premier recours, GENÈVE, SUISSE
L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) considère
l’usage d’alcool, du tabac et de drogues illicites comme étant
parmi les 20 facteurs de risque majeurs pour la santé publique. Elle a développé et validé en anglais un outil de dépistage de l’ensemble des substances psycho-actives en
anglais, l’ASSIST (The Alcohol, Smoking and Substance
Involvement Screening Test).
L’objectif de la présente étude est de valider la version française de l’instrument et d’en étudier la validité, pour la première fois, dans une population psychiatrique.
L’étude a porté sur un collectif de 150 patients divisés en
3 groupes :
– Groupe à faible risque recruté parmi les patients des consultations de médecine générale.
– Groupe à risque moyen recruté parmi les patients de psychiatrie générale.
– Groupe à haut risque recruté parmi les patients des consultations d’addictologie.
La particularité de cette étude consiste en la validation de
l’instrument de dépistage dans la population psychiatrique
générale. Jusqu’à présent, aucune étude de validation du
questionnaire ASSIST n’existe pour cette population. Toutes les personnes seront évaluées avec la version française
de l’ASSIST ainsi que 4 questionnaires spécifiques déjà
validés en français : ASI, MINI Plus, AUDIT et Fagerstromtabagisme.
Le protocole Statistical Package for Social Sciences (SPSS)
sera utilisé pour le traitement des données.
Posters
La présente étude devrait permettre d’améliorer et d’harmoniser le dépistage de la consommation de substances dans
différentes populations dans le monde francophone.
PO 223
TROUBLE HYPERACTIVITÉ DÉFICIT
DE L’ATTENTION CHEZ L’ADULTE : AU RISQUE
D’UNE AUTOGESTION DES SYMPTÔMES…
PINOIT J.M., PINGAUD A., BONIN B.
Chu-dijon, DIJON, FRANCE
Plusieurs auteurs ont rapporté, chez les adultes présentant
une dépendance à un produit psychoactif (tabac, alcool, drogue), l’existence d’un antécédent de Trouble Hyperactivité
Déficit de l’Attention alors qu’ils étaient enfants. La persistance à l’âge adulte de la symptomatologie, notamment le
déficit de l’attention, constitue également un facteur de risque
important. Deux questions sont abordées par les auteurs.
1. La genèse de l’addiction aux substances psychoactives
chez un sujet hyperactif n’est naturellement pas liée à la seule
existence d’un THADA ; même si la neurobiologie apporte
une intéressante hypothèse concernant le lien THADA/addiction, la prise en compte des comorbidités est fondamentale.
Le poids du facteur de risque THADA comparé à l’existence
d’un trouble de l’humeur, d’un trouble anxieux ou d’un trouble
des conduites est variable selon l’âge, et c’est finalement une
agrégation de ces facteurs qui amène à l’addiction. L’hypothèse de Khanzian, postulant que le sujet utilise les substances pour moduler ses symptômes, est la plupart du temps
vérifiée dans ce cadre. À partir d’une revue de la littérature
et de leur expérience clinique, les auteurs évaluent la place
du THADA chez les adultes dépendants d’une ou plusieurs
substances psychoactives.
2. Dans un second temps, la question du traitement est
abordée : la prescription de méthylphénidate dans l’enfance
a été diversement appréciée au cours du temps. S’agissant
d’une substance psychoactive, ne risque-t-on pas d’augmenter le risque addictif, notamment chez l’adolescent ? Ou au
contraire, le traitement précoce du THADA diminuerait-il le
risque de voir apparaître une addiction lorsque le sujet sera
adulte ? Le recul de la prescription permet en grande partie
de répondre à ces questions. Il est beaucoup plus délicat
d’apprécier l’impact de la prescription de méthylphénidate sur
la consommation de substances psychoactives chez l’adulte
hyperactif : les données de la littérature et nos données personnelles apportent une réponse toutefois partielle notamment du fait du faible nombre de sujets adultes traités.
PO 224
ADDICTIONS ET SEXUALITÉS
WABER L.
Service d’Addictologie, Département de Psychiatrie, Hôpital Universitaire de Genève, GENÈVE, SUISSE
Les récentes avancées en neuro-imagerie fonctionnelle
montrent une certaine superposition des aires cérébrales
impliquées dans la consommation de substances et l’activité
sexuelle, particulièrement au niveau des systèmes limbique
et de récompense, ce qui pose la question du lien entre ces
domaines et de leurs interactions, pour la survie de l’espèce
d’une part, et pour la clinique d’autre part.
Effectivement, le système d’attribution de saillance utile pour
la perpétuation de l’espèce, car mettant en avant la nourriture,
l’activité sexuelle et les soins à la progéniture, est dérivé vers
des fonctions qui semblent être moins vitales, comme la
recherche de flash, que ce soit à travers l’addiction à une
substance ou une sexualité addictive.
Ces liens étroits nous montrent l’importance de la recherche
d’une problématique sexologique sous-jacente, et surtout de
la prise en charge de celle-ci dans le traitement de l’addiction.
Comment chercher et traiter un trouble de l’orientation
sexuelle chez un cocaïnomane, un trouble de l’éjaculation
précoce chez un héroïnomane ? Un problème de genre chez
une personne ayant une addiction sexuelle ?
Nous proposons un nouveau modèle de compréhension basé
sur les derniers concepts addictologiques et sexologiques.
PO 225
USAGE ABUSIF DE BENFLUOREX
CHEREL A. (1), PERROUX D. (1), AUCLAIR V. (1),
COURTECUISSE A. (1), TURCANT A. (2), ROBERGE C. (1)
(1) Centre hospitalier spécialisé, CAEN, FRANCE
(2) CHRU, ANGERS, FRANCE
En janvier 2008, Mme M, 34 ans est transférée au CHS de
Caen pour trouble de l’humeur à type d’agitation psychomotrice, mécanismes interprétatifs et « hypomanie ». Cette hospitalisation fait suite à une intoxication volontaire aux benzodiazépines. Les antécédents révèlent une hospitalisation
pour syndrome dépressif 6 mois auparavant, un AVP en
1997, de l’asthme, des céphalées chroniques, une consommation excessive d’alcool et un tabagisme à 20 PA. La
patiente relate également une hyperlipidémie traitée depuis
2004 par benfluorex à 3 comprimés/jour (posologie moyenne
de l’AMM). Lors de la précédente hospitalisation, la prescription de benfluorex n’avait pas été reconduite mais, dès sa
sortie, la patiente l’avait repris en automédication à 6 comprimés/jour. L’examen neurologique note une nervosité,
l’absence de syndrome pyramidal ou de signe de localisation.
La TA, l’auscultation cardio-pulmonaire et le bilan lipidique
(triglycérides, cholestérol total, LDL) sont normaux. Un traitement par divalproate de sodium, cyamémazine, alprazolam, lormétazépam, Vitamines B1 B6 et nicotinamide est instauré. Après 15 jours, l’hospitalisation est émaillée par un
fléchissement de l’humeur accompagné d’insomnie et de
tristesse et par l’évocation de précordialgies avec palpitations et dyspnée à l’effort. L’ECG retrouve une inversion des
ondes T en apical et l’hypothèse d’une HTAP secondaire à
la prise chronique de benfluorex est posée. Le bilan cardiologique (RP et échographie cardiaque) est « négatif » à
l’exception d’une insuffisance aortique de grade 2/4. L’arrêt
définitif du benfluorex est alors préconisé, ainsi qu’une prophylaxie de l’endocardite infectieuse lors d’éventuels soins
dentaires ou endoscopiques. Un dosage de benfluorex réalisé à 3 semaines d’hospitalisation retrouve un pic urinaire
de norfenfluramine, son métabolite, témoignant d’une consommation cachée et secondairement avouée au cours de
93
7e Congrès de l’Encéphale
l’hospitalisation. Cette observation pose l’hypothèse d’une
utilisation détournée et abusive du benfluorex à des fins psychostimulantes. Elle souligne les risques liés à la reconduite
sans réévaluation d’un médicament prescrit pour des troubles métaboliques mineurs et dont le métabolite et les effets
indésirables évoquent une similitude avec les dérivés
amphétaminiques.
PO 226
LA QUALITÉ DE VIE DES USAGERS DE DROGUES :
EXPÉRIENCE DE L’UNITÉ DE DÉSINTOXICATION
ET DE POST-CURE DE L’HÔPITAL AR-RAZI
(SALE, MAROC)
SABIR M.
Hôpital ar-razi, SALÉ, MAROC
L’amélioration de la qualité de vie est l’un des buts de la prise
en charge des usagers de drogues. Nous avons utilisé le
« Profil de Qualité de Vie Subjective » (PQVS) pour décrire
la qualité de vie au sein d’un échantillon d’usagers de drogues
suivant un programme thérapeutique au sein de l’Unité de
Désintoxication et de Post-Cure de l’hôpital Ar-Razi de Salé
(MAROC). Notre questionnaire comprenait outre des informations socio-démographiques, des données sur la consommation de substances psycho-actives.
Cette étude permettra de mettre en exergue ce que la pratique clinique souligne le plus souvent, à savoir la précarité
dans laquelle se trouvent de nombreux usagers de drogues
et les dimensions de la qualité de vie les plus affectées dans
cette population.
PO 227
USAGE DE SOLVANTS ORGANIQUES CHEZ UNE
POPULATION DE TOXICOMANES SUIVIS AU NIVEAU
DE L’HÔPITAL AR-RAZI DE SALE (MAROC)
BONO S., LAGDAS E., TAIBI H., EL OMARI F., TOUFIQ J.
Hôpital Arrazi, SALÉ, MAROC
Les enquêtes épidémiologiques réalisées au Maroc ont mis
en évidence que l’usage de solvants organiques est fréquent
chez les enfants des milieux défavorisés. Des études récentes ont décrit l’existence non négligeable d’usage ou d’addiction aux solvants organiques chez les adultes.
Nous réalisons une étude transversale auprès des patients
adultes ayant un trouble lié à une substance qui sont soit vus
ou hospitalisés au niveau de l’Unité de Désintoxication et de
Post Cure de l’hôpital Arrazi de Salé. Nous évaluerons ainsi
la prévalence de l’usage et nous décrirons le profil sociopsychologique des usagers de cette drogue.
PO 228
HEROÏNOMANIE ET GROSSESSE :
DIFFICULTÉ DE PRISE EN CHARGE EN L’ABSENCE
DES TRAITEMENTS DE SUBSTITUTION.
À PROPOS D’UN CAS
TAIBI H., TOUHAMI M., BENHIMA I., OUANASS A.
Hôpital Ar-Razi, SALÉ, MAROC
94
La grossesse chez une mère toxicomane est considérée à
risque, en particulier l’utilisation des opiacés qui expose aux
risques d’avortement, de prématurité, de retard de croissance intra-utérin, d’infection maternelle et fœtale, de syndrome de sevrage néo-natal et de mort subite du nourrisson.
Le sevrage anarchique à l’héroïne provoque des symptômes
de sevrage de plus longue durée qui peuvent entraîner une
anoxie placentaire quel que soit le stade de la grossesse, d’où
l’intérêt des traitements de substitution introduits depuis les
années 60 qui ont prouvé leur efficacité en diminuant les
signes de sevrage et en améliorant le suivi prénatal et l’accès
aux soins. Il va de soi que dans un pays ou les traitements
de substitution ne sont pas disponibles la prise en charge est
d’autant plus compliquée que non codifiée.
Dans ce travail nous rapportons le cas clinique d’une patiente
enceinte dépendante aux opiacés hospitalisée pour une cure
de désintoxication et chez qui les signes de sevrage étaient
difficiles à juguler en l’absence de traitement de substitution.
PO 229
IMPULSIVITÉ ET INJECTION INTRAVEINEUSE
DE BUPRÉNORPHINE HAUT-DOSAGE :
ÉTUDE CAS-TÉMOIN (30 PATIENTS)
DUFLOT E. (1), BERTHELOT L. (2), KAHN J.P. (3),
SCHWAN R. (3)
(1) Centre psychothérapique de Nancy, LAXOU, FRANCE
(2) CHU de Nancy, hôpital Jeanne d’Arc, DOMMARTIN-LÈSTOUL, FRANCE
(3) CHU de Nancy, Hôpital Jeanne d’Arc, DOMMARTIN-LÈSTOUL, FRANCE
Introduction : En France, la buprénorphine haut-dosage
(BHD) est le traitement de substitution aux opiacés le plus
prescrit aux toxicomanes à l’héroïne. La BHD doit être prise
par voie sublinguale. Selon les différentes études, environ
30 % des patients injectent le produit avec des conséquences
potentiellement graves. Les étiologies de l’injection de BHD
restent imprécises. La clinique suggère que l’injection de
BHD est un comportement impulsif. Notre hypothèse de travail était que les injecteurs de BHD constituent un sousgroupe de toxicomanes ayant des personnalités particulièrement marquées par l’impulsivité.
Objectifs : Comparer le niveau d’impulsivité des « injecteurs »
de BHD au niveau d’impulsivité à celui de patients prenant la
BHD per os. Étudier les corrélations entre les niveaux d’impulsivité et la dépression, l’anxiété, les traumatismes infantiles.
Méthodologie : Il s’agit d’une étude cas-témoin bicentrique
portant sur 30 patients inscrits dans un protocole de soins et
séparés en deux groupes : 15 « injecteurs » et 15 « noninjecteurs » de BHD. L’impulsivité-trait est évaluée par des
mesures psychométriques : l’échelle d’impulsivité de Barratt
(BIS-10), l’échelle de recherche de sensations de Zuckermann (SSS). L’impulsivité-état est évaluée par des mesures
neurocognitives : une tâche go/no go évaluant l’inhibition
motrice et un test de Stroop évaluant l’inhibition cognitive. Les
traumatismes infantiles sont évalués par le Childhood
Trauma Questionnaire (CTQ), la dépression par l’échelle de
Beck, l’anxiété par l’échelle d’Hamilton.
Posters
Résultats : Les « injecteurs » ont une impulsivité-trait mais
pas une impulsivité-état plus élevée que les « noninjecteurs ». L’impulsivité est positivement corrélée à la
dépression et à l’anxiété. Les traumatismes infantiles pourraient constituer un déterminant environnemental de l’impulsivité. Les groupes ne sont pas différents pour la dépression,
l’anxiété et les traumatismes infantiles.
Conclusion : Selon cette étude, l’impulsivité peut être retenue
comme un des facteurs explicatifs de l’injection de BHD
ouvrant de nouvelles perspectives thérapeutiques. L’étude
précise aussi les liens entre l’impulsivité et la dépression,
l’anxiété, les traumatismes infantiles.
PO 230
ÉPISODE PSYCHOTIQUE AIGU SUITE
À LA CONSOMMATION DE BOISSONS
ÉNERGISANTES
BELAID S., FERCHIOU A., HOUENOU J., MOUHEB F.,
LEBOYER M., SCHURHOFF F.
Unité INSERM 955, Pôle de Psychiatrie, groupe hospitalier
Albert Chenevier – Henri Mondor, CRÉTEIL, FRANCE
Les substances que l’on appelle énergisantes font aujourd’hui
partie de la vie quotidienne. Elles revêtent différentes formes,
les ingrédients actifs étant la taurine, un acide aminé, le glucuronolactone et bien sûr la caféine. La caféine est une des
substances psycho-actives les plus consommées dans le
monde. Les boissons énergisantes ont fait l’objet d’un débat
depuis leur récente mise sur le marché en France.
Pourtant, ces boissons consommées à de fortes doses semblent pouvoir induire dans certains cas des troubles du comportement chez l’animal et des troubles d’allure psychotique
chez l’être humain.
Après une revue de la littérature, les auteurs décriront le cas
d’un patient hospitalisé pour état délirant bref survenu après
absorption de substances psychoactives et de boissons
énergisantes avec retour complet au niveau de fonctionnement pré morbide. L’étude de la personnalité sous-jacente
du patient ne mettait pas en évidence de structure psychotique franche, seule était relevée une dépendance à l’alcool
dans ses antécédents, pas de trouble de l’humeur avec
caractéristiques psychotiques, pas de trouble schizo-affectif
ou de schizophrénie.
Nous discutons ici la possible imputabilité de l’état délirant
du patient à la caféine et aux différents composants de ces
boissons. L’exploration de la consommation de substances
excitantes chez les patients hospitalisés pour épisodes psychotiques brefs apparaît importante, notamment pour le pronostic et sa répercussion thérapeutique.
PO 231
VARIATIONS AUTOUR DE LA « BALANCE
DÉCISIONNELLE » DE JANIS ET MANN
LANGUÉRAND E. (1), BOURRIT F. (2), KHAZAAL Y. (2),
ZULLINO D. (2), KREBS M.O. (3)
(1) Centre d’Évaluation et de Recherche Clinique, Service
Hospitalo Universitaire, Faculté de Médecine Paris Descartes,
Centre Hospitalier Sainte-Anne, PARIS, FRANCE
(2) Service d’addictologie, Hôpitaux Universitaires de Genève,
GENÈVE, SUISSE
(3) INSERM, Laboratoire de Pathophysiologie des Maladies
Psychiatriques, Centre de Psychiatrie et Neurosciences U894,
Université Paris Descartes, PARIS, FRANCE
Face à tout changement dans la vie d’un sujet, l’ambivalence
est un phénomène normal, fréquent, voire nécessaire au processus de décision. Dans la clinique, en particulier dans celle
des addictions, le travail avec le patient sur l’exploration de
son ambivalence et la possibilité de la résoudre plutôt que
d’y rester « englué » est primordial. Une approche de la relation d’aide comme l’entretien motivationnel en a fait une de
ses topiques essentielles. Pourtant, il faut prendre garde à
ne pas réduire ce travail sur l’ambivalence du patient à une
élaboration systématique et méthodique des avantages et
des inconvénients du statu quo et de ceux du changement
(Miller, 2008).
Dans leur conceptualisation graphique, Janis et Mann (1977)
illustrent le conflit engendré par l’ambivalence avec la métaphore de la « balance décisionnelle » en montrant la richesse
des facteurs intervenant dans tout mouvement de prise de
décision. La « compétition motivationnelle » qui se joue à
l’intérieur du sujet y est illustrée avec les bénéfices et les coûts
associés au statu quo (situation actuelle) et au changement.
Näsholm (2008) a poursuivi le développement de ce type de
support graphique à l’exploration de l’ambivalence. Elle propose ainsi de réfléchir avec le patient non plus sur une double,
mais sur une triple perspective : le statu quo, le changement
et le non-changement, avec les notions d’avantages et
d’inconvénients de chaque perspective. Elle insiste sur
l’importance pour le thérapeute de comprendre pour chaque
patient sur quoi ce dernier est ambivalent, quel est le nom
de son dilemme, comment ce dernier devrait être formulé et
quelle(s) perspective(s) sera ou seront à explorer parmi les
trois proposées.
L’utilisation d’un outil métaphorique comme la balance permet de figurer et de clarifier un dilemme souvent flou pour le
patient. Afin de modéliser l’évolution motivationnelle de
manière plus dynamique, le psychologue norvégien Tom
Barth a proposé la métaphore du « slalom » afin de mieux
rendre compte des processus dynamiques en jeu. Nous proposons de compléter cette métaphore en y ajoutant la troisième perspective introduite par Näsholm, celle du non-changement. Notre communication illustre cette synthèse sous la
forme d’un « slalom décisionnel tridimensionnel ».
PO 232
PRÉVALENCE ET PARTICULARITÉS SÉMIOLOGIQUES
DU TROUBLE DE L’ATTENTION/HYPERACTIVITÉ
(TDA/H) CHEZ LES PATIENTS COCAÏNOMANES
BALLON N., DELAVENNE H., ROY C., CHARLES-NICOLAS A.,
LACOSTE J.
CHRU de Fort-de-France, FORT-DE-FRANCE, FRANCE
La validité du trouble de l’attention/hyperactivité (TDA/H)
chez l’adulte ayant longtemps été contestée, la recherche de
ce trouble chez les cocaïnomanes n’est pas encore systématique.
95
7e Congrès de l’Encéphale
Chez l’adulte cocaïnomane le diagnostic de TDA/H peut être
rendu difficile car la clinique du TDA/H évolue avec l’âge alors
que les critères diagnostiques utilisés restent ceux de
l’enfance. En outre l’usage de cocaïne pourrait induire des
symptômes TDA/H-like.
Notre objectif est de rapporter les données de la littérature
concernant la prévalence et les caractéristiques sémiologiques du TDA/H chez l’adulte cocaïnomane.
Deux études récentes ont trouvé une prévalence du TDA/H
chez des adultes de 18 à 44 ans de 3,4 % à 4,4 % avec des
taux de 12 % à 15,2 % d’addictions parmi les TDA/H. Dans
une population de sujets dépendants au crack/cocaïne nous
avons retrouvé 53 % d’antécédents de TDA/H dans l’enfance
et 21,7 % de symptômes de TDA/H persistant à l’âge adulte.
D’autres études ont rapporté des taux de 35 % d’antécédent
de TDA/H dans l’enfance et de 15 % de TDA/H à l’âge adulte
dans des formes de cocaïnomanie moins sévères. Il a aussi
été retrouvé 23 % de cocaïnomanes chez des adultes TDA/H.
La co-occurrence TDA/H et cocaïnomanie apparaît donc
comme une donnée robuste, retrouvée dans les deux groupes de patients, identifiés par l’utilisation de substances
d’abus ou par le TDA/H.
Cliniquement les addictions ont été décrites comme plus
sévères chez les patients TDA/H (début plus précoce, progression plus rapide vers la dépendance et problèmes avec
la justice plus fréquents) et les patients TDA/H ont fréquemment rapporté des effets paradoxaux au cours de l’usage de
drogues (augmentation de l’attention avec le cannabis et sentiment de calme avec la cocaïne). Par ailleurs, certains
auteurs conseillent d’évaluer le TDA/H après sevrage pour
éviter les symptômes « TDA/H-like » induits par la cocaïne.
Les instruments d’évaluation actuellement validés sont parfois insuffisants pour porter le diagnostic de TDA/H chez un
adulte cocaïnomane. La connaissance des caractéristiques
sémiologiques de la cocaïnomanie associée au TDA/H serait
utile pour la recherche systématique de ce trouble qui peut
bénéficier d’un traitement pharmacologique spécifique.
PO 233
ADDICTION ET SCHIZOPHRÉNIE
CHAGH R., ASRI F., MANOUDI F., TAZI I.
Équipe de recherche pour la santé mentale, CHU Mohamed VI,
MARRAKECH, MAROC
L’abus de substances psychoactives chez les patients schizophrènes représente une comorbidité qui vient alourdir les
conséquences d’une pathologie déjà lourde.
Les liens existant entre schizophrénie et abus de substances
ont longtemps suscité autant d’intérêt que d’interrogations
quant à leur nature, aux facteurs neurobiologiques et génétiques y prédisposant qu’aux moyens de leur prévention.
Notre travail contribue à l’étude de cette comorbidité chez les
schizophrènes marocains à partir de l’aspect épidémiologique, afin de mettre en évidence les particularités cliniques et
tenter d’expliquer les liens pouvant exister entre ces deux
morbidités. Une réflexion concernant la prise en charge la
plus adéquate sera présentée à travers une revue de la littérature.
96
Nous avons effectué un recueil systématique des données
sociodémographiques et médicales à partir des dossiers de
80 patients schizophrènes, ayant rempli les critères DSM IV.
La recherche d’habitudes toxiques a intéressé principalement le tabac, le cannabis et l’alcool. L’évaluation de la
dépendance a été faite selon les critères du DSM IV.
L’âge moyen de nos patients était de 29 ans avec des extrêmes de 19 et 50 ans. Le sexe masculin représentait 90 % ;
83 % des patients étaient des célibataires. La majorité des
patients proviennent d’un milieu défavorisé. Ils étaient sans
profession dans 70 % des cas.
Des antécédents judiciaires étaient présents chez 18,3 % de
nos patients. Les tentatives suicidaires ont été retrouvées chez
9 % des patients. Les consommations du tabac, du hachich
et de l’alcool étaient respectivement de 68,3 %, 65 % et 35 %.
Les pourcentages de dépendance ont été de 56,7 pour le
tabac, 41,7 pour le hachich et 5 pour l’alcool.
La présence de violences a été notée chez 55 % des patients.
Il s’agissait d’une hétéroagressivité chez 28 schizophrènes.
Le membre de famille violenté était dans la majorité des cas
la mère (résultats en cours).
Les fortes prévalences constatées soulignent l’intérêt d’un
dépistage précoce de ces conduites addictives, sous estimées par le personnel médical, par le malade lui-même et
par le secteur public de santé mentale.
PO 234
DÉPENDANCE AU CANNABIS : CARACTÉRISTIQUES
CLINIQUES ET SOCIODÉMOGRAPHIQUES
DERVAUX A. (1), KREBS M.O. (2), LAQUEILLE X. (1)
(1) Service d’Addictologie, Centre Hospitalier Sainte-Anne,
PARIS, FRANCE
(2) INSERM, U894, Service Hospitalo Universitaire, Centre
Hospitalier Sainte-Anne, PARIS, FRANCE
Contexte : De nombreuses études épidémiologiques ont montré que la consommation de cannabis s’est banalisée ces dernières années, en particulier chez les jeunes. Dans l’enquête
ESCAPAD (2005), 5 % des jeunes âgés de 17 ans ont déclaré
fumer du cannabis quotidiennement (Legleye et al., 2008). Il
n’y a pas d’études évaluant la dépendance au cannabis en
France, mais aux USA dans l’étude NESARC, la fréquence
était de 0,4 % (Compton et al., 2004). L’objectif de cette étude
était d’évaluer les caractéristiques cliniques et sociodémographiques de patients consultant consécutivement dans le service d’Addictologie du CH Sainte-Anne (Paris) pour abus ou
dépendance au cannabis. Les patients présentant des troubles psychotiques, bipolaires 1, des dépendances opiacées
ou à la cocaïne étaient exclus de l’étude.
Méthodes : Les patients ont été évalués à l’aide d’un entretien
structuré, le Diagnostic Interview for Genetic Studies (DIGS
3.0 ; Nurnberger et al., 1994, traduction française Krebs
et al.) qui génère notamment des diagnostics DSM IV d’abus
et dépendance à l’alcool et aux drogues.
Résultats : 37 sujets ont été inclus dans l’étude, d’âge moyen
28 (± 16,2) ans. Le sex ratio était de 4 hommes (n = 30) pour
1 femme (n = 7). 30 % des sujets avaient des antécédents
familiaux de consommation problématique d’alcool, 35 % de
Posters
dépression. L’âge moyen du premier joint était de 16 ± 2,6 ans,
l’âge moyen du début de la dépendance de 20,6 ± 7,9 ans. Le
nombre moyen de joints fumés quotidiennement était de
6,3 ± 3,6. Les comorbidités psychiatriques étaient fréquentes
au cours de leur vie, en particulier l’abus ou dépendance à
l’alcool (46 %) et la dépression (30 %) ; 11 % avaient déjà fait
une tentative de suicide. 57 % des sujets ont expérimenté la
cocaïne, 49 % des amphétamines, 22 % des opiacés. Tous
les sujets étaient aussi fumeurs réguliers de tabac. Au cours
de la consommation, 76 % des sujets ont rapporté des troubles
de l’attention, 73 % des troubles de la mémoire, 30 % des idées
de référence, 8 % des hallucinations auditives (bruits) et aucun
des hallucinations visuelles. L’insomnie (78 %) et l’anxiété/irritabilité (76 %) étaient les symptômes les plus fréquemment
rencontrés lors du sevrage.
Conclusions : Les comorbidités psychiatriques sont fréquentes dans l’abus/dépendance au cannabis.
PO 235
PRESCRIPTION D’HÉROÏNE À L’HÔPITAL :
UN PROBLÈME D’ADDICTION ?
KAUFMANN Y.A., SINKA L., MANGHI R., ZULLINO D.
Hôpitaux Universitaires de Genève, GENÈVE, SUISSE
La prévalence mondiale de consommation d’héroïne est de
0,3 %. Environ 40 % des consommateurs d’opiacés s’injectent la substance. Depuis plus de 30 ans, en Suisse, des programmes de traitement de substitution orale d’héroïne illégale ont vu le jour telles que la méthadone, la morphine ou
la buprénorphine. En 1994, le gouvernement helvétique
lance un projet de substitution à base d’héroïne pharmaceutique injectable qui a entraîné une baisse du taux moyen de
délinquance de 60 %. Nous avons voulu ainsi connaître la
réaction de patients et de soignants de deux unités d’addictologie en hôpital psychiatrique face au problème de l’injection d’héroïne en son sein.
Des questionnaires différents ont été distribués aux soignants, aux patients des unités et à ceux qui étaient inscrits
dans le programme d’injection. Ainsi, durant un mois, sur
40 patients à qui nous avions proposé de donner leur avis
sur la question, seuls 18 avaient accepté d’y répondre. Dans
leur existence, 61 % avaient été consommateurs d’héroïne
et parmi eux un tiers par injection. Sur les 41 soignants des
unités le taux de participation s’était élevé à 63 %.
Les résultats montrent que la moitié des soignants et parmi
eux la totalité des médecins se sont montrés favorables à
l’accueil de patients à qui on prescrit de l’héroïne. Les craintes
d’une réaction des autres patients ou de leurs collègues sont
formulées par environ 70 % des soignants. Néanmoins, 44 %
des patients sont favorables à cette prescription à l’hôpital et
22 % souhaiteraient que ce traitement soit réservé à l’ambulatoire. À noter, des 3 patients inscrits dans le programme
d’injection présents dans l’une de ces unités d’addictologie,
tous ont vécu cette expérience de façon positive.
En conclusion, en dépit du faible collectif de cette étude, on
note une satisfaction globale des patients à qui on a prescrit
de l’héroïne. De plus, celle-ci démontre, d’une part, qu’environ la moitié des patients et des soignants est favorable à la
prescription d’héroïne en hôpital psychiatrique. D’autre part,
une grande majorité des soignants craignent la réaction défavorable des patients et des autres soignants. Il serait toutefois
nécessaire de faire une enquête sur une plus large population
afin de mieux se rendre compte de l’impact de ce traitement.
PO 236
FACTEURS DE RECHUTE DE LA CONSOMMATION
DE COCAÏNE ET D’HÉROÏNE AU CENTRE NATIONAL
DE DÉSINTOXICATION ET DE POSTCURE
À L’HÔPITAL AR-RAZI À SALE
ROUDIES R., SABIR M., EL HAJJI K., EL OMARI F.,
TOUFIQ J.
Hôpital ar razi salé, RABAT, MAROC
La consommation de cocaïne et d’héroïne est de plus en plus
fréquente au Maroc du fait de sa disponibilité et son cout
réduit.
À l’unité de désintoxication et de post-cure où nous travaillons, nous avons remarqué un aller-retour fréquent de ces
consommateurs pour cure de sevrage.
Nous essayons de comprendre les facteurs qui les poussent
à rechuter à travers 30 cas avec analyse statistique (SPSS).
Les résultats sont en cours.
PO 237
ADDICTIONS ET MALADIE DE PARKINSON
DE CHAZERON I., CHÉREAU-BOUDET I., PERRIOT J.,
DURIF F., LLORCA P.M.
CHU Clermont-Ferrand, CLERMONT-FERRAND, FRANCE
Récemment, les comportements addictifs comme la dépendance au jeu ont été décrits pour des patients atteints de la
maladie de Parkinson. Les mécanismes moléculaires fondamentaux de la dépendance et de la tolérance ne restent que
partiellement connus. Ainsi si l’évolution des connaissances
a permis ces dernières années de démontrer l’implication de
la dopamine dans ces processus addictifs et plus particulièrement dans la médiation de la récompense et si ce neurotransmetteur est reconnu pour avoir un rôle majeur dans la
maladie de Parkinson, son rôle précis et son circuit d’action
dans les addictions restent à découvrir.
Cette étude vise donc à évaluer la prévalence des comorbidités addictives dans l’ensemble de leur dimension chez les
sujets atteints de la maladie de Parkinson et à comparer leur
fréquence dans une population générale appariée sur le
genre et l’âge. Par ailleurs, il est nécessaire de mesurer
l’anxiété et la dépression. En effet, elles constituent l’envers
de l’addiction parce qu’elles soulignent ce qui, dans la souffrance psychique, relève de l’impuissance à agir : elle est
alors l’autre face du dérèglement de l’action. Cette étude
quantitative et qualitative dans le domaine des addictions
avec substance (alcool, tabac…) ou sans (jeu, sexe) a impliqué l’utilisation d’auto-questionnaires (Fagerström, QSU,
AUDIT, ECCA…) et l’évaluation des critères de la DSM IV.
Le recrutement s’est déroulé sur un an.
La dépendance au jeu et au sexe est surreprésentée par rapport à celle au tabac et à l’alcool chez les patients parkinso97
7e Congrès de l’Encéphale
niens comparés à la population générale. La dépendance au
traitement dopaminergique (« dopamine addict ») est très
fréquente et indépendante de l’état moteur du patient qui a
induit ce traitement.
Bien que des études expérimentales puissent aider à éclairer
les mécanismes pathologiques sous-jacents, il semble
qu’une causalité multifactorielle puisse mieux expliquer la
survenue de ces dépendances. De plus, en perspective de
ce travail, il serait intéressant de voire l’impact de la stimulation cérébrale profonde comme nouvelle possibilité thérapeutique des comportements addictifs « résistants ».
PO 238
UNE ÉQUIPE MOBILE EN SOINS ADDICTOLOGIQUES :
LIAISON ET COORDINATION
VALLOTTON G., BRUGGIMANN L., BRIEFER J.F.,
KNOBEL D., KHAZAAL Y., ZULLINO D.
Hôpitaux Universitaires de Genève, GENÈVE, SUISSE
Introduction : Une équipe mobile en addictions a été créée au
printemps 2007 afin de s’adapter au mieux aux besoins des
personnes présentant une addiction et ne pouvant par euxmêmes accéder aux soins ambulatoires ou semi-hospitaliers.
Cette étude a pour objectif de présenter le fonctionnement
de cette équipe et d’en évaluer l’impact sur les patients.
Elle vise, en particulier à décrire le type de population qui bénéficie de ce programme de traitement communautaire intensif
(assertive community treatment) et à mettre en lumière les
réflexions des soignants sur la spécificité de leur pratique.
Méthode : 35 patients confrontés à une addiction et présentant
une difficulté de maintien dans les soins, des hospitalisations
répétées ou un isolement social, ont participé à l’étude.
Des données quantitatives ont été récoltées sur la base d’un
questionnaire relevant les informations démographiques et
cliniques des patients. Par ailleurs, un focus groupe a permis
de recueillir les réflexions des intervenants et ces données
qualitatives ont fait l’objet d’une analyse de contenu.
Résultats préliminaires et conclusion : Les premiers résultats
mettent en évidence la typologie des patients suivis par
l’équipe mobile en addictions et démontrent les bénéfices
d’une telle approche tant au niveau du renforcement de
l’accès aux soins que de leur continuité. En effet, elle a permis
à des personnes touchées par des problèmes multiples en
lien avec leur addiction, de développer leurs propres ressources pour s’engager dans un processus de réhabilitation.
Enfin, l’analyse des données issues du focus groupe a mis en
évidence la variété et la particularité du travail effectué ainsi que
le rôle de case-manager que peut remplir le soignant de l’équipe
mobile avec les différents acteurs qui entourent le patient.
PO 239
EFFICACITÉ ET FACTEURS PRÉDICTIFS DE
RÉPONSE AUX INTERVENTIONS BRÈVES (IB)
EN SANTÉ AU TRAVAIL : UNE ÉTUDE RANDOMISÉE
CONTRÔLÉE (ERC)
MICHAUD P. (1), KUNZ V. (2), DEMORTIÈRE G. (3),
LANCRENON S. (4)
98
(1) IPPSA, CLICHY, FRANCE
(2) MEDICIS, BEAUVAIS (60), FRANCE
(3) AMETIF, ERMONT (95), FRANCE
(4) Syliastat, BOURG LA REINE (92), FRANCE
L’efficacité des interventions brèves a été surtout démontrée
en soins primaires. En France, 20 % des adultes n’ont pas
vu de médecin généraliste (MG) dans l’année, et la consultation de santé au travail représente la seule occasion d’évaluer la santé pour 25 % des 17,5 millions de salariés s’y présentant annuellement. L’AUDIT est un instrument de
repérage du risque alcool validé et applicable en santé au
travail, mais aucune ERC n’a jusqu’à ce jour évalué l’efficacité
des IB dans ce contexte.
Nous avons donc réalisé une telle étude comparant l’effet
d’une IB délivrée par le médecin du travail à celui de la remise
d’un livret d’auto-évaluation et de conseil : 32 591 salariés ont
rempli l’AUDIT ; 7,1 % avaient un score indiquant un mésusage sans dépendance ; 787 (2,4 %) ont été inclus dont 435
ont été revus et évalués 12 mois après l’inclusion. Le taux
de succès est élevé dans les deux groupes (IB : 51,6 % ; livret
45,8 % p = 0,15). Une analyse quantitative montre que les
effets sont supérieurs dans le groupe IB, quels que soient les
critères choisis : réduction de la consommation d’alcool (IB :
– 6 verres/semaine, livret : – 4,5, p = 0,038), score AUDIT
final (6,6 vs 7,6, p = 0,01) ou réduction du score (p = 0,008).
Une meilleure santé perçue et des données biologiques plus
favorables sont associées au succès des interventions.
L’étude donne des indications importantes sur les critères
prédictifs de réponse à l’IB et au livret.
Cette étude justifie la diffusion généralisée de la pratique du
repérage précoce et de l’IB dans les services de santé au
travail, utilisant l’AUDIT – accepté par 99 % des salariés – et
les modalités de l’IB mises au point pour les MG par le programme BMCM : information, approche motivationnelle et
conseil comportemental, d’une durée moyenne de 9 mn.
PO 240
ANALYSE DE LA POPULATION DE PATIENTS
HOSPITALISES À L’UNITÉ D’ADDICTOLOGIE DU CH
DU ROUVRAY ENTRE SEPTEMBRE 2007 ET
SEPTEMBRE 2008 : RÉSULTATS PRÉLIMINAIRES
DEFAY-GOETZ H.
CH du Rouvray, SOTTEVILLE-LÈS-ROUEN, FRANCE
L’objectif de ce travail est de caractériser les patients admis à
l’unité d’addictologie du CH du Rouvray entre septembre 2007
et septembre 2008, sur les plans psychiatrique et addictologique afin d’améliorer leur prise en charge.
Les objectifs initiaux de ce service d’addictologie, à savoir,
proposer un traitement intégré aux patients les plus difficiles,
du fait de leur pathologie psychiatrique associée ou du fait
de la sévérité de leur addiction, sont remplis.
Cette analyse préliminaire nous a permis de dégager quelques « profils » de patients :
– des sujets présentant des troubles de l’humeur avec une
addiction modérée (stade B du TMSP), plus âgés que les
autres (37 ans en moyenne) et bénéficiant de séjours plus
longs (41 jours en moyenne) ;
Posters
– de nombreux sujets présentant des troubles de la personnalité, avec une addiction sévère (stade C du TMSP) ;
– patients psychotiques présentant une addiction sévère
(stade C) et un degré de malaise (PSDI) très élevé ;
– des patients sans comorbidité psychiatrique actuelle bénéficiant de séjours hospitaliers plus brefs (15 jours en moyenne).
PO 241
UNE PRISE EN CHARGE THÉRAPEUTIQUE
COGNITIVO-COMPORTEMENTALE DE GROUPE,
POUR DES PATIENTS SOUFFRANT D’UNE
ADDICTION AUX SUBSTANCES PSYCHOACTIVES
HANS C.
CH du Rouvray, SOTTEVILLE-LÈS-ROUEN, FRANCE
Dans le cadre d’une réflexion sur la question de l’addiction
adressée aux soignants, nous souhaiterions vous présenter
un modèle de prise en charge cognitivo-comportementale au
sein d’une unité psychiatrique.
Ce modèle de prise en charge vise à prévenir la rechute chez
des patients souffrant d’une addiction aux substances psychoactives. Il s’agit d’une thérapie de groupe au cours de huit
séances thématiques. C’est un « groupe ouvert », les patients
peuvent intégrer la thérapie à n’importe quelle séance du cycle.
Ce modèle part de la « situation à haut risque de rechute »
et travaille des stratégies pour y faire face.
Cette approche repose sur l’interaction entre les situations
de fragilisation (comme l’anxiété, les difficultés interpersonnelles, les difficultés de communication, la faible estime de
soi, l’impulsivité, l’anhédonie…), des facteurs de personnalité
(comme la recherche de sensations, les traits de personnalité
antisociale, dépendante, limite et/ou narcissique) et les situations déclenchantes (comme le manque, les conflits, les
échecs, les états émotionnels, le vide…). Ces interactions
sont susceptibles de renforcer l’addiction avec ses conséquences émotionnelles, comportementales et sociales.
Cette démarche permet d’appréhender les interactions entre
le patient, c’est-à-dire ses émotions, ses comportements et
ses cognitions, et son environnement.
PO 242
TRAJECTOIRES D’USAGE DE SUBSTANCES
PSYCHOACTIVES ET USAGE NON SUBSTITUTIF DE
LA BUPRÉNORPHINE HAUT DOSAGE (SUBUTEX®)
DEROUICHE S., ZALILA H., GAHA N., SAMMARI I., SEJIL I.,
GHACHEM R., BOUSSETTA A.
Hôpital Razi, TUNIS, TUNISIE
Introduction : La Buprénorphine Haut Dosage (BHD) ou
Subutex® est un agoniste-antagoniste morphinique indiqué
dans le traitement substitutif des pharmacodépendances
majeures aux opiacés essentiellement l’héroïne. Son utilisation a été détournée pour être sniffée, avalée, fumée ou injectée, faisant l’objet de vente illégale en Tunisie et de porte
d’entrée dans la toxicomanie chez certains jeunes consommateurs. L’usage non substitutif de la BHD ne fait pas toujours suite à une pharmacodépendance aux opiacés.
Objectif : Le but de ce travail est d’étudier les trajectoires
d’usage non substitutif de la BHD par rapport à l’usage des
autres substances psychoactives comme, le tabac, l’alcool,
le cannabis, la cocaïne…
Méthodes : Il s’agit d’une étude rétrospective et descriptive
basée sur le recueil des données à partir des dossiers de tous
les patients toxicomanes à la BHD hospitalisés pour sevrage,
dans notre service de psychiatrie « D » à l’hôpital Razi de Tunis.
Conclusion : Nous avons constaté, d’après le recueil des données sur les itinéraires de consommation des substances psychoactives, qu’une partie des usagers de BHD sont primoconsommateurs sans notion de toxicomanie préalable. Cependant, ils représentent une minorité par rapport aux primopharmacodépendants et aux dépendants non consécutifs.
PO 243
ADDICTION AU CANNABIS ET DÉPRESSION CHEZ
LES ÉTUDIANTS EN MÉDECINE
ABDELHAY N., BERRADA S., MOUSSAOUI D., KADIRI N.
Ibn Rochd, CASABLANCA, MAROC
Les jeunes adultes, en particulier les 18-25 ans, sont peu
décrits pour leurs consommations de substances psycho
actives, encore moins quand ils sont étudiants d’université.
Pourtant, l’étude de ces groupes d’âges situés entre l’adolescence et la vie adulte, période d’expérimentation des produits, avec éventuellement l’ancrage de ces usages dans le
quotidien, est indispensable à la compréhension des usages
intégrés de ces substances.
L’objectif de cette étude est d’évaluer la fréquence de l’addiction aux cannabis parmi les étudiants en médecine et de
déterminer sa relation avec la survenue d’une dépression.
Cette étude est transversale étalée sur trois mois (du
1er octobre au 31 décembre 2008) incluant des étudiants en
médecine dont l’âge est supérieur à 17 ans. Le travail est réalisé au sein de la faculté de médecine et de pharmacie de
Casablanca. Un auto questionnaire anonyme est utilisé pour
évaluer les données sociodémographiques, cliniques et les
habitudes toxiques.
Nous avons utilisé l’échelle CAST pour évaluer la dépendance aux cannabis, l’échelle de Beck pour poser le diagnostic de la dépression et l’échelle de Hamilton pour en évaluer
le degré.
Les résultats préliminaires montrent que 60,9 % sont de sexe
masculin, 11,7 % de des étudiants sont des fumeurs réguliers
de cannabis dont 99,78 garçons, 50,3 % d’entre eux font état
de troubles dépressifs.
L’étude est en cours et les résultats définitifs seront communiqués ultérieurement.
PO 244
PRÉVALENCE DE L’ADDICTION AUX JEUX VIDEO
CHEZ DES ADOLESCENTS 16-19 ANS À CASABLANCA
BERRADA S., SEDDIKI S., MOUSSAOUI D., KADIRI N.
Centre Psychiatrique Universitaire Ibn Rochd, CASABLANCA,
MAROC
99
7e Congrès de l’Encéphale
Introduction : Les addictions sans drogue restent un sujet
plus ou moins tabou dans notre pays et de ce fait exclu des
recommandations et dispositifs de soins, avec des conséquences fort dommageables sur le plan sanitaire et social.
C’est à partir d’un tel constat que nous avons mené une
enquête auprès de jeunes à propos des problèmes de jeux
vidéo et les jeux sur internet. L’étude avait pour objectifs de
préciser les différentes motivations aux jeux, d’estimer la
durée du jeu et son impact sur le plan social et familial de
déterminer la prévalence des sujets présentant une addiction
aux jeux vidéo.
Sujets et méthodes : Le recrutement a été fait en face des
lycées, l’échantillon regroupe 100 adolescents dont 20 non
joueurs (ne jouent pas aux jeux vidéo). Les instruments utilisés sont un hétéro questionnaire établis par les auteurs comprenant les caractéristiques socio-démographique et les différentes caractéristiques relatives au jeu (motivations à jouer,
durée de jeu, impact sur le fonctionnement quotidien…) et le
MINI dans sa version marocaine validée pour poser le diagnostic d’addiction.
Résultats : L’échantillon comprend 63 % d’adolescents de
sexe masculin, l’âge moyen est de 17,07 ans, les sujets questionnés sont tous en secondaire, chez 48,1 % des interviewés,
le revenu familial est entre 2000 et 5000 MAD. La moitié du
groupe a des habitudes toxiques essentiellement le tabac, les
différentes motivations qui reviennent le plus sont le comblement de temps, moyen de d’évasion et de manipulation. La
durée moyenne de jeu est de une heure et demi par jour avec
en moyenne une fois par jour. Parmi les 80 joueurs, 14,8 %
remplissent les critères d’addiction selon le DSM IV. Les résultats de l’étude seront discutés lors de la présentation.
PO 245
ALEXITHYMIE ET CANNABIS
BERRADA S., ALMECHECHTI K., MOUSSAOUI D.,
KADIRI N.
Centre Psychiatrique Universitaire Ibn Rochd, CASABLANCA,
MAROC
Le concept d’alexithymie (étymologiquement : absence de
mots pour exprimer les émotions), depuis sa description par
Sifneos en 1973, suscite un intérêt croissant chez les cliniciens et les chercheurs. Depuis une quinzaine d’années de
nombreux travaux s’intéressent aux liens entre alexithymie
et consommation de drogues et alcool.
L’hypothèse principale de cette étude est d’évaluer la prévalence de l’alexithymie chez les patients dépendants au cannabis. Pour se faire, un échantillon de 50 sujets répondant
aux critères DSM IV de dépendance au cannabis a été apparié selon les variables sociodémographiques à un échantillon
témoin de 50 sujets. Des instruments d’hétéro et d’auto-évaluation ont été utilisés : TAS-20 pour l’alexithymie, et MINI
pour poser le diagnostic de dépendance au cannabis.
L’âge moyen de l’échantillon est de 26,1 ans ± 6,4, 71 % sont
de sexe masculin, 53 % sont célibataires, 37 % sont des étudiants, 32 % sont sans profession, 19 % sont des ouvriers.
Les résultats confirment la prévalence élevée de l’alexithymie
chez les sujets dépendants au cannabis (48 %) par rapport
100
à celle des témoins (24 %). Cette différence était en grande
partie liée à la composante émotionnelle de l’alexithymie et
non à sa composante cognitive.
Mots clés : Alexithymie ; Cannabis ; Dépendance ; Toxicomanie.
PO 246
ALCOOLO-DÉPENDANCE ET HOSPITALISATIONS
BULTEAU S., MARINESCU M., VOILLET S.
CHS Georges MAZURELLE, LA ROCHE SUR YON, FRANCE
Le lien, qui paraît évident, entre le degré d’alcoolo-dépendance et le nombre d’hospitalisations, est-il réel ? En partant
de ce postulat, les auteurs ont évalué tous les patients
alcoolo-dépendants, sans pathologie psychiatrique associée, hospitalisés pour une prise en charge de leur pathologie
alcoolique, sur la durée d’un mois, avec un total de
54 patients. Tous les patients ont bénéficié du passage d’un
questionnaire MAST et d’un questionnaire CAGE/DETA,
dans les 72 heures après leur admission. D’une façon anamnestique toutes leurs précédentes hospitalisations, sur la
durée de vie, pour leur pathologie alcoolique, ont été prises
en compte, incluant les hospitalisations en milieu psychiatrique ou gastroentérologique, cures et postcures. Les résultats
de cette étude montrent une relation linéaire entre le degré
de dépendance à l’alcool à un moment donné et le nombre
d’hospitalisations sur la durée de vie, statistiquement significative pour les deux questionnaires administrés.
PO 247
ÉTUDE DES REPRÉSENTATIONS SOCIALES
QU’ONT LES SOIGNANTS ENVERS LES PATIENTS
EN DIFFICULTÉS AVEC L’ALCOOL AU CHU
DE CLERMONT-FERRAND
SCHMITT A. (1), LOUBEYRE M. (2), RICHETIN J. (3),
DALLE N. (4), LLORCA P.M. (1)
(1) CHU Clermont-Ferrand, CLERMONT-FERRAND, FRANCE
(2) UFR psychologie université Blaise Pascal, CLERMONTFERRAND, FRANCE
(3) Faculty of psychology University of Milan Bicocca, MILAN,
ITALIE
(4) Centre d’investigation clinique, CLERMONT-FERRAND,
FRANCE
De nombreuses études antérieures ont montré que les soignants présentent des attitudes négatives envers les patients
en difficultés avec l’alcool. Afin de justifier ces attitudes, les
soignants mettent en avant le manque de formation. L’objectif
de notre étude consistait à savoir, si la rencontre régulière
des équipes d’addictologie de liaison, qui ont un rôle dans la
formation des soignants, permettait de modifier ces attitudes.
Méthode : 98 soignants dans 10 services différents ont été
enquêtés (5 services avec rencontres régulières avec l’addictologie de liaison, et 5 services avec peu voire aucun passage
de l’addictologie de liaison). Deux types de mesures ont été
utilisés : une mesure explicite (attitudes délibérées et volontaires, donc contrôlées par le soignant) et implicite (attitudes
non accessibles par l’introspection).
Posters
Résultats : Les mesures utilisées ont permis de mettre en évidence des attitudes négatives à la fois explicites et implicites
chez les soignants, quel que soit le service et la fréquence de
rencontre avec l’addictologie de liaison. Par contre, les résultats
au niveau explicite vont à l’encontre de ce qui est traditionnellement démontré dans les études sur les attitudes. De plus, nous
avons mis en évidence que les attitudes influençaient les intentions comportementales qu’elles soient stéréotypées ou neutres. Par conséquent, notre étude montre qu’il est important de
prendre en considération ces attitudes car elles ont un rôle central dans l’établissement d’une bonne alliance thérapeutique.
Conclusion : Les résultats de cette étude confirment les bonnes qualités psychométriques de l’échelle K6/K10. La version
6 items posséderait de meilleures performances en faveur de
son utilisation pour le dépistage de la souffrance psychique
chez les patients alcoolo-dépendants dans les services
d’urgence.
PO 249
CINÉMA ET PSYCHIATRIE. À PROPOS DU FILM
« INTO THE WILD »
VAUTIER V., ANDRUETAN Y., DUZAN A.C., CLERVOY P.
PO 248
PERFORMANCES DE L’ÉCHELLE DE DÉPISTAGE DE
LA DÉTRESSE PSYCHOLOGIQUE K6/K10 AUPRÈS
DE PATIENTS ADMIS AUX URGENCES POUR
TROUBLES LIÉS À LA CONSOMMATION D’ALCOOL
ARNAUD B. (1), DURAND ROGER J. (1), MUSTAFA F. (1),
GENESTE F. (2), HOPE S. (1), SCHMIDT J. (1),
LLORCA P.M. (1), BROUSSE G. (1)
(1) CHU Clermont-Ferrand, Clermont-Ferrand, FRANCE
(2) Faculté Psychologie, Université Blaise Pascal, ClermontFerrand, FRANCE
La fréquente concurrence entre les troubles mentaux et les
problèmes d’alcool est une donnée avérée. Le repérage précoce des troubles concomitants prend une part importante
dans l’amélioration de la prise en charge des patients. Un
outil, l’échelle de dépistage de la détresse psychologique
K6/10 (Kessler et al., 2002), a démontré de bonnes qualités
métrologiques lors d’enquêtes épidémiologiques. À ce jour,
aucune étude explorant les performances de cette échelle en
recherche clinique n’a été réalisée.
Objectif : Évaluer les propriétés psychométriques de l’échelle
de détresse psychologique K6/K10 sur un échantillon de
71 patients admis dans les services d’urgence pour troubles
liés à la consommation d’alcool.
Méthode : Les participants étaient assignés aléatoirement à
la passation de l’une des deux versions de l’échelle (6 items
[K6] ou 10 items [K10]). Un score seuil a été déterminé pour
chaque version de l’échelle afin d’obtenir la prévalence de la
détresse psychologique dans notre échantillon. La consistance interne ainsi que la structure factorielle de la K6 et de
la K10 ont été explorées. La validité convergente a été étudiée par comparaison avec l’HADS et l’HDRS.
Les résultats mettent en évidence une prévalence de
détresse psychologique d’environ 60 % dans notre échantillon. Les seuils retenus sont de 16 pour la K10 (SE : 0,80 ;
SP : 0,64) et de 10 pour la K6 (SE : 0,92 ; SP : 0,62). Les
alphas de Cronbach de la K10 et la K6 sont respectivement
de 0,84 et 0,76, indiquant une homogénéité satisfaisante.
L’exploration de la structure interne de ces échelles souligne
une structure factorielle en deux facteurs (dépressif et
anxieux). Les niveaux de corrélation avec l’HADS et l’HDRS
montrent une bonne validité convergente : r de Pearson à 0,7
et 0,49 pour la K10 et à 0,83 et 0,51 pour la K6, respectivement. Les analyses par Courbe ROC indiquent un bon pouvoir discriminant avec des aires sous la courbe (AUC) de 0,77
pour la K10 et de 0,87 pour la K6.
Hôpital militaire Sainte-Anne, TOULON, FRANCE
Discussion psychopathologique sur le cas de Chistopher
McCandless dont la biographie a été récemment portée à
l’écran dans le film « Into the Wild ». La quête de liberté et
d’indépendance, poussée à l’extrème, coûte la vie à ce personnage hors du commun. Les arguments en faveur d’un processus d’individualisation adolescente résistent difficilement
à ceux en faveur d’un trouble psychotique.
PO 250
ÉPISODE PSYCHOTIQUE AIGU SOUS
CHIMIOPROPHYLAXIE ANTI-PALUDÉENNE :
À PROPOS D’UN CAS
BERTRAND L. (1), RICHARD-DEVANTOY S. (1),
EMERIAUD J. (1), DENES D. (1), BRUHAT C. (2),
GOHIER B. (1), GARRÉ J.B. (1)
(1) Département de psychiatrie (Pr J.-B. Garré), CHU,
ANGERS, FRANCE
(2) Département de pharmacologie et de pharmacovigilance,
CHU, ANGERS, FRANCE
Les traitements chimioprophylactiques anti-paludéens,
quelle qu’en soit la nature (méfloquine/doxycycline/chloroquine-proguanil), ont été incriminés dans la survenue d’effets
secondaires neuropsychiatriques. Une symptomatologie
confusionnelle, des troubles cognitifs (mnésiques), psychotiques (hallucinations visuelles, délire), thymiques (manie ou
dépression) ou anxieux (attaque de panique) sont le plus souvent décrits.
Nous rapportons le cas d’une jeune femme de 19 ans,
Melle R., dépourvue de tout antécédent psychopathologique,
qui a présenté un état psychotique aigu sous SAVARINE®
(chloroquine-proguanil). Elle séjourne au Burkina Faso du
28/06/08 au 17/07/08. Trois jours avant son départ, elle
débute une chimioprophylaxie anti-paludéenne, qu’elle
arrête le 16/08/08. Un mois après son retour en France, une
impression d’étrangeté, une sensation de vide intérieur et un
mutisme apparaissent.
Hospitalisée quatre jours après le début des symptômes,
Melle R. est calme, le regard vide et fuyant, apragmatique et
semi-mutique. Elle paraît détachée de la réalité et ses affects
émoussés. On ne retrouve pas de délire ni de syndrome hallucinatoire.
L’examen neurologique ne met pas en évidence de signes
de localisation. Les bilans, biologique standard (NFS-plaquettes, hémostase, ionogramme sanguin, bilan hépatique,
101
7e Congrès de l’Encéphale
fonction thyroïdienne, HCG), virologique (virus de l’hépatite
B et C, EBV, CMV et HIV), et parasitologique (recherche de
toxoplasmose, trypanosomose, paludisme) ne retrouvent
pas d’anomalies. L’alcoolémie et la recherche de toxiques
dans le sang et les urines sont négatives. Le scanner cérébral
avec injection de produit de contraste est normal.
Deux mois après l’interruption de l’antipaludéen et sans thérapeutique psychotrope, Mlle R. est asymptomatique sur le
plan psychiatrique, ce qui correspond à une élimination totale
du médicament. La demi-vie de la Savarine® est en effet de
20 à 60 jours. Cette évolution renforce l’hypothèse diagnostique d’une psychose aiguë d’origine iatrogène.
Mots clés : Antipaludéen de synthèse ; Iatrogénie ; Psychose aiguë
PO 251
L’EXHIBITION SEXUELLE : ÉTUDE CLINIQUE À
PARTIR DE 57 PATIENTS CONDUITS À L’INFIRMERIE
PSYCHIATRIQUE PRÈS LA PRÉFECTURE DE POLICE
DE PARIS (IPPP) POUR EXAMEN MENTAL
RICHARD A.I. (1), RICHARD-DEVANTOY S. (2),
MAIRESSE E.H. (1), MERCADIER D. (1)
(1) Infirmerie Psychiatrique de la Préfecture de Police de Paris,
PARIS, FRANCE
(2) Département de psychiatrie, CHU, ANGERS, FRANCE
Ancien « délit d’outrage public à la pudeur », l’« exhibitionnisme
sexuel imposé à la vue d’autrui » est aujourd’hui condamné par
l’article 222-32 du Code pénal, au chapitre des agressions
sexuelles. Nous proposons une contribution à l’étude clinique
des faits d’exhibition sexuelle, à travers un travail d’investigation
rétrospectif et essentiellement descriptif d’une population de
57 sujets interpellés en 2007 pour cette infraction, et conduits
à l’IPPP pour examen psychiatrique.
L’objectif de l’étude est de caractériser cette population de
57 sujets : caractéristiques socio-démographiques, diagnostic psychiatrique et particularités cliniques, comorbidités toxiques, soins spécifiques, parcours judiciaire.
Nous avons mis en évidence une forte occurrence de la pathologie mentale dans l’échantillon. 96 % des sujets présentent
un trouble psychiatrique défini par l’ICD 10 : schizophrénie
(38 %), autres troubles psychotiques (22 %), paraphiles exhibitionnistes (12 %), abus de toxiques (8 %), troubles de la personnalité (8 %), troubles thymiques (5 %) ou adaptatifs (2 %)
et retards mentaux (1 %). Les autres critères étudiés permettent de mettre en évidence que les patients inclus sont des
sujets de 37 ans en moyenne, en rupture de soins, aux conditions de vie précaires et antécédents judiciaires. Ces données sont conformes à celles de la littérature, pour les études
réalisées dans des structures similaires.
L’analyse statistique compare le groupe clinique le plus
représenté (psychotiques chroniques s’exhibant) à un
groupe de sujets psychotiques chroniques n’ayant pas commis d’infraction. Les psychotiques qui se sont exhibés présentent significativement une symptomatologie productive
plus importante, des antécédents judiciaires plus nombreux,
et une orientation en hospitalisation d’office plus fréquente
que dans le groupe des psychotiques non infracteurs.
102
L’« exhibitionnisme » est une entité plurielle, et la qualification pénale recouvre de multiples entités cliniques. La commission d’une infraction chez un sujet ne suffit donc pas à
inférer un fonctionnement psychique sous-jacent. S’impose
alors au clinicien une exploration toujours renouvelée des dispositions psychopathologiques du sujet infracteur.
Mots clés : Exhibition sexuelle ; IPPP ; Paraphilie
PO 252
VIOLENCE FAMILIALE
MANOUDI F., ASRI F., ESSOUSSI M., TAZI I.
Équipe de recherche pour la santé mentale, CHU Mohamed VI,
MARRAKECH, MAROC
La violence familiale est un problème universel, qui commence
à prendre une importante ampleur au Maroc. Notre travail a
consisté en une approche épidémiologique de la violence intrafamiliale à Marrakech. Après avoir élaboré un questionnaire
qui permet l’étude du profil socio-démographique des familles,
l’étude de la violence exercée dans la famille et l’évaluation
de la dépression chez les femmes, nous avons mené une
enquête auprès de 265 femmes. L’analyse des résultats obtenus permet de dégager les caractéristiques suivantes :
– 16,6 % des femmes de notre échantillon sont battues physiquement, 4,5 % ont déclaré une violence physique durant
les 12 derniers mois, et 7,2 % ont subi une pression
psychologique ;
– l’âge jeune est un facteur de risque, la tranche d’âge la plus
touchée par la violence est celle des femmes âgées entre 30
et 40 ans, et représente 39 % des femmes battues ;
– la violence touche toutes les classes sociales, économiques et culturelles ; ainsi dans notre étude, 63 % des femmes
ayant subi une violence sont des femmes au foyer, 25 %
étaient des cadres moyens et 3 % des cadres supérieurs ;
– les problèmes avec la belle famille étaient la cause la plus
importante de la violence dans notre étude, elle représente
32,32 %, la réclamation de l’argent était la cause dans 11,3 %
des cas, et les rapports sexuels obligés ont été retrouvés
dans 6,8 % des cas.
– l’alcoolisme est un facteur aggravant de la violence
familiale ; 27,3 % des conjoints qui agressent leurs femmes
étaient en état d’ivresse ;
– 52 % des femmes agressées étaient victimes de violence
dans l’enfance, et 36 % ont vécu une violence conjugale chez
leurs parents ;
– dans 63,6 % des cas de violence, les enfants étaient
témoins des violences, et dans 25 % des cas les enfants
étaient victimes de la violence simultanément que leurs
mères ;
– 50 % des femmes victimes de violence n’ont fait aucune
réaction, alors que 38,6 % ont quitté le foyer, et 9,1 % ont
demandé le divorce ;
– 32 % des femmes victimes ont subi un traumatisme suite
à l’agression ;
– l’association de la dépression et la violence était très importante, 34,3 % des femmes battues de notre étude avaient une
Posters
dépression grave. Un plan d’intervention urgent s’impose
pour limiter l’extension de ce fléau et ses conséquences.
PO 253
LA PATHOMIMIE EN MILIEU MILITAIRE
LAKHAL N., SOUISSI S., BAKRI L., EDDHIF S., OUMAYA A.,
GALLALI S.
Hôpital Militaire de Tunis, TUNIS, TUNISIE
Le service militaire réalise une situation de contrainte avec
réorganisation des repères spatiaux, temporels et relationnels chez une population jeune qui, généralement n’a pas
encore atteint sa pleine maturité psycho-affective.
Cette situation nouvelle peut être génératrice de certains
troubles des conduites en particulier l’auto-agressivité et
l’auto-mutilation qui pourraient aller jusqu’au suicide. Les
moyens sont divers.
Nous vous proposons une réflexion concernant la pathomimie, l’évolution des différents aspects de son expression
durant ces dernières décennies.
PO 254
L’HOMICIDE DANS L’INSTITUTION
PSYCHIATRIQUE : À PROPOS DE 3 CAS SURVENUS
À L’HÔPITAL AR-RAZI CHU RABAT-SALE (MAROC)
EL HAJJI K., ROUDIES R., SABIR M., EL OMARI F.,
TOUFIQ J.
Centre Psychiatrique Universitaire Ar-Razi, SALÉ, MAROC
L’homicide est un acte dramatique qui suscite plusieurs interrogations. La proportion des gestes homicides commis par
les malades mentaux est considérée comme élevée, entre 5
et 20 %. L’homicide peut se produire aussi bien à l’extérieur
de l’hôpital qu’au sein de l’institution psychiatrique (même
dans les établissements où les mesures de surveillance et
le niveau de vigilance sont élevés). L’intérêt de notre travail
sera de passer en revue les données bibliographiques inhérentes à ce thème et de mettre en exergue (I) les facteurs de
risques favorisant la survenue de l’homicide en institution (II)
et les caractéristiques de cet acte. Nous illustrerons notre travail par 3 cas d’homicide survenus à l’hôpital psychiatrique
universitaire AR-RAZI de Salé. Nous nous attellerons, enfin,
à dégager les moyens à mettre en œuvre pour réduire les
risques de survenue de cet acte.
PO 255
ÉPILEPSIE RÉVÉLÉE PAR DES SYMPTÔMES
PSYCHIATRIQUES
ADALI I., MANOUDI F., ASRI F., TAZI I.
Équipe de recherche pour la santé mentale, CHU Mohamed VI,
MARRAKECH, MAROC
Introduction : Les troubles psychiatriques sont très fréquents
dans l’épilepsie et sont classés en Préictales, Ictales, Post
ictales et Interictales. Leur diagnostic et leur traitement sont
des éléments primordiaux dans la prise en charge globale
de l’épilepsie. Le but de notre étude est de déterminer la fré-
quence des épilepsies révélées par des troubles psychiatriques, le type de ces troubles, et la difficulté de prise en charge
de ces patients.
Sujets et Méthodes : Étude rétrospective sur un échantillon
de 12 patients épileptiques hospitalisés dans notre formation
sur une période de 3 ans, et dont le diagnostic d’épilepsie a
été fait pour la première fois lors de leur hospitalisation en
psychiatrie.
Résultats : Moyenne d’âge = 35 ans (min = 22 ans, max
= 53 ans), tous étaient de sexe masculin. Ils étaient célibataires dans 50 %, non scolarisés dans 50 %, de profession
libérale dans 41,6 %. 3 patients s’adonnaient au tabac. 7 cas
(58,3 %) ont été diagnostiqués épileptiques pour la première
fois lors de leur hospitalisation. Les symptômes révélateurs
étaient le délire chez 4 cas (66,6 %), flou mal systématisé
(1 cas), à thématique de grandeur (2 cas), de persécution
(1 cas), ou un trouble du comportement grave avec dangerosité (1 cas). L’agressivité et l’instabilité ont été notées chez
tous les cas. La durée d’évolution de l’épilepsie variait entre
4 jours et 20 ans, il s’agissait de crises généralisées (4 cas),
crises partielles (3 cas). L’EEG avait objectivé une épilepsie
frontale chez 2 cas et il était normal dans 1 cas. L’angio-IRM
avait objectivé une thrombophlébite cérébrale chez 1 cas. Un
traitement antipsychotique a été prescrit chez 4 cas (atypique
dans 3 cas et classique chez 1 cas).
Discussion : La relation physiopathologique entre troubles
psychiatriques et épilepsie n’est pas clairement élucidée. Les
états de mal non convulsifs ont une présentation clinique
déroutante. Le traitement antipsychotique abaisse le seuil
épileptogène, d’où la difficulté de prise en charge.
Conclusion : Intérêt d’une prise en charge multidisciplinaire
(psychiatres, neurologues, neuroradiologues et neurochirurgiens).
PO 256
Poster retiré par l’auteur
PO 257
LA DÉPRESSION COMME MODÉRATEUR
DES INFLUENCES SOCIOCULTURELLES SUR
LES TROUBLES DE L’IMAGE DU CORPS ET
DE L’ALIMENTATION
RODGERS R. (1), PAXTON S. (2), CHABROL H. (1)
(1) Université Toulouse II – Le Mirail, TOULOUSE, FRANCE
(2) La Trobe University, MELBOURNE, AUSTRALIE
Introduction : Les troubles du comportement alimentaire
(TCA), les perturbations de l’image corporelle sont plus fréquents chez les jeunes filles. La dépression pourrait jouer un
rôle dans ces différences de genre.
Objectifs : Explorer l’effet modérateur de la dépression dans
les influences socioculturelles sur les TCA et l’image du corps
chez des filles et garçons adolescents.
Méthodes : L’échantillon se composait de 509 adolescents
(55,8 % (n = 284) de filles) scolarisés au collège. L’âge
moyen était de 16,0 ans (ET = 0,9). Les participants ont
complété : une échelle mesurant leur perception des influences socioculturelles provenant de leurs 2 parents, de leurs
103
7e Congrès de l’Encéphale
pairs et des médias ; les sous-échelles d’insatisfaction corporelle (IC), recherche de la minceur (RM) et boulimie (B) de
l’Eating Disorders Inventory-2 (EDI-2) ; ainsi que le Center
for Epidemiological Studies Depression Scale (CES-D).
L’effet direct et indirect des influences socioculturelles, de la
dépression et de leur interaction sur les 3 sous-échelles de
l’EDI-2 a été examiné à l’aide d’une série d’analyses de
régression hiérarchiques.
Résultats : Les scores moyens, chez les garçons et filles,
étaient respectivement de 5,5 (ET 5,4) et 9,5 (ET 6,4) à l’IC ;
1,4 (ET 2,4) et 3,8 (ET 4,5) à la RM ; et 1,3 (ET 1,7) et 1,5
(2,6) à la B. Dix-neuf pour cent (n = 97) des participants
avaient un score CES-D supérieur au seuil pour une dépression sévère probable. Chez les filles, les influences socioculturelles ainsi que la dépression avaient un effet direct sur l’IC,
la RM et la B. Par contre, peu des interactions se sont révélées significatives. Chez les garçons, les influences socioculturelles avaient un effet direct sur B. La CES-D a révélé un
effet direct sur IC et B. La quasi-totalité des interactions
étaient des prédicteurs significatifs de l’IC, la RM et la B.
Discussion et conclusion : Ces résultats suggèrent une plus
grande vulnérabilité féminine aux influences socioculturelles
quelque soit le niveau de dépression, avec, de plus des fréquences de dépression plus élevées. Davantage d’études
sur le rôle de la dépression et ses relations avec les variables
impliquées dans les troubles de l’alimentation et l’image du
corps pourraient améliorer la compréhension des différences
de genre dans ces pathologies.
PO 258
TROUBLE DES CONDUITES ALIMENTAIRES EN
POPULATION GÉNÉRALE À PROPOS DE 500 CAS
GHACHEM ATTIA R., SAMMARI I., ZALILA H.,
BOUSSETTA A.
Hôpital Razi, MANOUBA, TUNISIE
Les auteurs se proposent de passer à 500 étudiants le bite
et le EAT 40 échelles qui ont été traduites et validées en
arabe. Il apparaît que les troubles les plus fréquents sont le
binge et le night eating disorder et que l’anorexie est très peu
fréquente aussi bien chez les garçons que chez les filles. On
n’a pas retrouvé de corrélations particulières entre l’âge le
niveau socio-économique et le niveau des études.
PO 259
OBÉSITÉ ET HYPERPHAGIE BOULIMIQUE :
ÉTUDE COMPARATIVE DE 60 PATIENTS OBÈSES
ET 60 TÉMOINS NON OBÈSES
KTATA W., ALOULOU J., CHARFI N., ABID M., AMAMI O.
CHU Hedi Chaker, SFAX, TUNISIE
L’hyperphagie boulimique ou Binge Eating Disorder (BED)
est un trouble des conduites alimentaires qui serait fréquent
chez le sujet obèse mais généralement sous estimé : il pourrait atteindre 40 % des patients consultant dans des centres
spécialisés pour obésité.
L’objectif de notre étude est de dépister le BED chez une
population de patients obèses, d’étudier le retentissement de
104
l’obésité en comparant les patients obèses à des témoins non
obèses et d’identifier les facteurs qui pourraient moduler
l’impact de l’obésité sur le BED.
Nous avons réalisé une étude transversale descriptive et analytique portant sur 60 patients obèses suivis au service d’endocrinologie au CHU Hedi Chaker Sfax Tunisie. Nous avons
dépisté chez eux le BED à l’aide du Binge Eating Scale (BES)
traduite en langue arabe. Nous les avons comparés à un
groupe de 60 témoins appariés selon l’âge, le sexe et l’état civil.
La prévalence du BED était de 40 % conformément aux
études.
Les patients ayant un BED étaient plus jeunes (p = 0,034) et
avaient un taux de célibat plus élevé (p = 0,006).
L’âge jeune de l’installation de l’obésité était fortement corrélé
au BED (p = 0,01 ; OR = 1,12).
PO 260
TROUBLES DU COMPORTEMENT ALIMENTAIRE ET
ÉMOTIONS. RÉSULTATS D’UNE ÉTUDE SUR 4 ANS
COMPARANT LA RÉACTION NEUROVÉGÉTATIVE
À UN STIMULUS OLFACTIF, UTILISÉ COMME
STIMULUS ÉMOTIONNEL, DANS UN GROUPE
DE JEUNES FILLES ANOREXIQUES VERSUS UN
GROUPE TÉMOIN
BECHETOILLE B. (1), BERTONCINI T. (2), DENOIX A.L. (2),
LOMBION-POUTHIER S. (2), VULLIEZ L. (1), BIZOUARD P. (1),
NEZELOF S. (1)
(1) CHU Besançon, BESANÇON, FRANCE
(2) UFR Sciences, BESANÇON, FRANCE
Le but de notre étude est de comparer les réactions émotionnelles végétatives d’un groupe de patientes souffrant de troubles du comportement alimentaire par rapport à un groupe
témoin. Six odorants, dont les qualités d’hédonicité et de
comestibilité ont été auparavant précisées, servent de stimuli
émotionnels. La réponse électrodermale (RED) mesure la
réponse émotionnelle végétative. Entre novembre 2004 et
juillet 2008, 20 patientes souffrant d’un trouble du comportement alimentaire et prises en charge par le service de pédopsychiatrie de Besançon et 31 sujets témoins ont été recrutés.
On observe une différence significative (p = 0,007) avec une
RED plus faible pour le groupe de patientes souffrant de troubles du comportement alimentaire par rapport au groupe
témoin. La poursuite de l’étude et un élargissement de la population étudiée permettraient de pouvoir faire la part d’éventuels
facteurs confondants (comme les traitements psychotropes).
Néanmoins, ces résultats semblent aller dans le sens de corrélats neurophysiologiques du contrôle émotionnel classiquement observé chez les patientes anorexiques.
PO 261
TROUBLES DE CONDUITE ALIMENTAIRE :
PRÉVALENCE ET CARACTÉRISTIQUES CHEZ
UNE POPULATION D’ÉTUDIANTS TUNISIENS
TRABELSI S., ELLOUMI H., MAALEJ I., DAKHLAOUI O.,
HAFFANI M.F.
Hôpital Razi, MANOUBA, TUNISIE
Posters
Objectif : Évaluer la prévalence des troubles des conduites
alimentaires chez une population de jeunes étudiants tunisiens et connaître les facteurs de risques associés.
Population et méthode : Il s’agit d’une enquête transversale,
descriptive et analytique. Nous avons inclus dans ce travail au
hasard 107 étudiants de l’Institut de Presse et des Sciences
de l’Information. Instruments de mesure : * EAT 40 : Eating
Attitude Test dans sa version longue à 40 items. * Autoquestionnaire anonyme : données sociodémographiques, poids,
taille, indice de masse corporelle, habitudes alimentaires.
Résultats : La prévalence des troubles des conduites alimentaires dans notre population a été de 23,4 %. L’âge moyen
des étudiants a été de 22,7 ans. La majorité de notre échantillon est formée d’étudiantes : 77,6 % sont de sexe féminin.
Les facteurs sociodémographiques corrélés aux troubles de
conduite alimentaire ont été : – le sexe féminin, – l’instabilité
du poids, – l’absence d’horaire fixe d’alimentation.
Discussion et conclusion : Les TCA sont fréquents chez les
jeunes, nos résultats sont comparables à ceux de la littérature, la détection et la prise en charge précoces de ces troubles améliorent le pronostic et réduisent les complications.
que dans 22 % des cas évalués. Les personnes addictives
ne présentent pas de dépression d’une façon significative.
Différentes interactions médicopsychologiques sont notées
en fonction des scores de dépression, des TCA et de l’échelle
d’alexithymie.
Discussion : Dans ces résultats préliminaires, on a une tendance à répondre à notre question de départ de la fréquence
élevée des TCA chez les obèses qui sont difficilement dépistés
en pratique courante, comme le montre la littérature et de la
faible fréquence de la dépression chez ces patients addicts.
En conclusion, des premiers éléments analysés, il n’y a vraiment nécessité d’évaluer systématiquement les TCA chez les
personnes présentant une obésité et d’assurer un suivi psychologique car c’est une population qui reste en souffrance
devant la vulnérabilité à type de dépressivité et de dépendance.
PO 263
THÉRAPIE FAMILIALE ET ANOREXIE MENTALE
À L’ADOLESCENCE : EST-CE VRAIMENT LE « GOLD
STANDARD » ?
FOUILLERON V. (1), GRALL-BRONNEC M. (2), GODART N. (3)
PO 262
LE DÉPISTAGE PRÉCOCE DES CONDUITES
ADDICTIVES ET DE LA DÉPRESSION CHEZ
LES PERSONNES PRÉSENTANT UNE OBÉSITÉ
(1) Institut Mutualiste Montsouris, PARIS, FRANCE
(2) Service d’addictologie. Centre hospitalier Universitaire,
NANTES, FRANCE
(3) Unité INSERM U669. Hôpital Cochin, PARIS, FRANCE
CHERIKH F. (1), PRINGUEY D. (2)
La thérapie familiale est actuellement le traitement le plus unanimement recommandé sur le plan international pour le traitement de l’anorexie mentale à l’adolescence. Cependant,
certaines voix soulignent d’une part que les données à la base
de ces recommandations restent fragiles, et que d’autre part
les mécanismes d’action médian cette efficacité pourraient ne
pas être liés spécifiquement au travail proposé sur les relations familiales, mais au soutien nutritionnel généralement
inclus dans les programmes de soins (Fairburn CG, 2005).
Aussi, proposons-nous ici une revue critique de la littérature,
afin de discuter de ces deux questions. Pour cela nous étudierons l’ensemble des études menées sur le sujet depuis
l’étude princeps de Russell et al. en 1987, qui fut la première
à apporter des arguments scientifiques sur l’efficacité de la
thérapie familiale dans ce champ, jusqu’aux études les plus
récentes.
Le peu d’essais contrôlés est notable, d’autant que leur objet
est très variable et la thérapie proposée souvent différente
d’une étude à l’autre. Nous discuterons leurs résultats à la
lumière de leur méthodologie, du type de thérapie familiale
utilisé et des échantillons retenus.
Trois études seulement ont comparé la thérapie familiale
avec une autre forme de traitement. Il s’agit des études de
Russell (1987), de Robin (1994, 1995, 1999) et de Ball et al.
(2004). Les autres études ont comparé différentes formes de
thérapie familiale entre elles. Eisler et al. (2000, 2007) ont
confronté une thérapie familiale dite conjointe à une thérapie
où parents et patient étaient vus séparément. L’étude de Lock
et al. (2005, 2006) évalue deux thérapies de durée différente
(6 et 12 mois) tandis que celle de Geist et al. (2000) a comparé thérapie familiale et thérapie de groupe de type psychoéducative.
(1) CHU de NICE, NICE, FRANCE
(2) Clinique Universitaire de Psychiatrie CHU de Nice, NICE,
FRANCE
Il s’agit d’une étude sur l’évaluation psychiatrique des personnes obèses se présentant pour une chirurgie bariatrique et des
personnes obèses du même profil se présentant pour une
prise en charge psycho éducative en vue de perdre du poids.
L’intérêt porte sur la difficulté de dépistage des troubles des
conduites alimentaires (TCA) qui passent au second plan
après le dépistage des troubles psychiatriques.
L’existence de TCA constitue un obstacle la prise en charge
qu’elle soit médicale ou chirurgicale. Il s’agit le plus souvent
des troubles à types des compulsions alimentaires, de la boulimie et autres.
Il est mis en évidence en objectif secondaire des rapports de
la dépression chez les obèses et de sa fréquence si existence
des TCA, en émettant comme hypothèse du rapport inversement proportionnel entre l’association TCA et dépression
où l’addiction est une défense antidépressive.
La méthodologie consiste en évaluation préalable en vue
d’une sélection soit à la chirurgie soit à un programme
psychoéducatif. Cette évaluation est réalisée par l’équipe de
psychiatrie de liaison du CHU. La sélection de patients va
s’arrêter mi-décembre. Entretien psychiatrique avec le mini
DSM IV, avec la passation d’un MADRS et des auto-questionnaires pour les troubles des conduites alimentaires,
BULIT, EAT, et une échelle d’alexithymie.
Les résultats préliminaires montrent la présence des TCA
dans 50 % des cas évalués. La dépression n’est retrouvée
105
7e Congrès de l’Encéphale
Les autres études sont de moindre portée : celle de Crisp
et al. (1991, 1994 ) ne met pas la thérapie familiale au centre
de la réflexion mais compare différentes modalités de prise
en charge hospitalière et ambulatoire(dont la thérapie familiale et individuelle).
En conclusion, nous dégagerons les points forts issus de ces
travaux ainsi que les questions qui restent à explorer au cours
de recherches ultérieures.
PO 264
LA MYTHOMANIE À L’ÉPREUVE DE LA CLINIQUE
ACTUELLE : À PROPOS D’UN CAS
MAUNOURY E., BINDLER L., LANCELOT G.
EPSM Morbihan, SAINT AVÉ, FRANCE
La mythomanie a disparu des classifications modernes des
maladies telles que le DSM IV-TR, mais est-elle pour autant
absente de la clinique actuelle ? Individualisée par DUPRE
en 1905, elle n’aura pas traversé le siècle pour disparaître
dans les années 80. Cependant la classification ne créé pas
la pathologie, et inversement la suppression de l’entité nosographique ne fait pas disparaître ces malades.
Nous rapportons le cas d’un patient de 34 ans vu en consultation à l’Établissement Public de Santé Mentale de Saint-Avé.
Il était adressé par son employeur dans les suites immédiates
d’une crise suicidaire secondaire à la découverte de falsifications professionnelles. À partir du cas de ce jeune homme,
nous nous sommes interrogés sur la sémiologie de ce trouble
et sur le devenir des patients mythomanes. Dans une tentative
de plaire à l’interlocuteur, le patient mythomane développe un
mensonge initial conforme aux attentes qu’il prête à autrui visà-vis de lui-même. Pris dans sa construction imaginaire et dans
sa quête d’estime, le mythomane finit par adhérer à son propre
mensonge, dans une conviction absolue de réalité. En reprenant des éléments d’étiopathogénie, nous revenons sur la
mise en place dans l’enfance de ce trouble hystériforme : au
lieu d’un compromis de l’enfant tout-puissant avec le principe
de réalité, le mythomane persiste dans sa quête narcissique,
quitte à occulter une réalité devenue trop « encombrante ».
Si l’histrionique ment avec son corps, le mythomane utilise,
lui, son discours. Il suscite l’admiration par des récits flamboyants le mettant en scène. Le récit est théâtral, les affects
souvent feints, servis par des propos subjectifs visant à
séduire l’interlocuteur, s’adaptant progressivement aux
attentes supposées de ce dernier.
Absente des classifications, la mythomanie constitue cependant
une réalité pour le clinicien, souvent confronté à ces patients
lorsque la construction imaginaire, valorisante et pérenne, dernier rempart contre l’effondrement narcissique, est mis au grand
jour, comme un inacceptable retour du principe de réalité.
PO 265
DOULEUR CHRONIQUE ET TROUBLES DE
LA PERSONNALITÉ. À PROPOS DE 54 CAS
GAHA L., BEN LAMINE I., MRAD A., GUELMAMI T.
CHU Monastir Laboratoire de Recherche LR 05 ES 10, MONASTIR, TUNISIE
106
Introduction : La demande de soulagement d’une douleur est
extrêmement fréquente et le problème est d’autant plus
important qu’il s’agit de douleurs chroniques de prise en
charge difficile avec un important impact individuel et social.
Objectif : L’objectif de ce travail était de décrire le profil clinique
et psychopathologique de la douleur chronique psychogène.
Sujets et méthodes : Enquête descriptive portant sur une
population de 54 sujets suivis pendant un semestre à la consultation de psychiatrie de liaison de l’hôpital général de
Monastir, répondant aux critères d’un trouble douloureux du
DSM IV-R, et ayant bénéficié d’un examen clinique complet
avec passation de la version abrégée du MMPI.
Résultats : Les céphalées étaient au premier rang des plaintes 29,6 % suivies des rachialgies dans 25,9 % des cas. Le
MMPI a fait ressortir un profil névrotique des consultants avec
élévation des échelles Hystérie, Dépression et Hypocondrie.
Discussion et conclusion : Le choix de la localisation de la
douleur est déterminé par plusieurs facteurs comme la valeur
symbolique de la zone (dans notre étude la tête et la colonne
vertébrale) et les éléments de l’histoire personnelle et environnementale. Plusieurs études ont relevé la fréquence élevée (31 à 81 %) des troubles de la personnalité chez les
patients douloureux chroniques. Les troubles suivants sont
les plus retrouvés par ordre de fréquence : histrionique,
dépendante narcissique et borderline. L’approche de l’évaluation et du traitement des douleurs chroniques devrait être
globale et tenir compte du profil de la personnalité.
PO 266
ÉVALUATION DE LA SÉVÉRITÉ DES TROUBLES
DE PERSONNALITÉ BORDERLINE :
TROIS ÉCHELLES D’INTENSITÉ
CAILHOL L. (1), BUI E. (1), RODGERS R. (2), GARCIA M. (1),
PHAM-SCOTTEZ A. (3), GUELFI J.D. (3)
(1) CHU Purpan, TOULOUSE, FRANCE
(2) Centre d’Études et de Recherches en Psychopathologie,
TOULOUSE, FRANCE
(3) Clinique des Maladies Mentales et de l’Encéphale, PARIS,
FRANCE
Introduction : Le Trouble de Personnalité Borderline (TP
BDL) est défini par une instabilité des affects, de l’identité,
des relations et une impulsivité marquée. Sa prévalence est
élevée en population clinique. Les conséquences psychosociales sont sévères et le risque suicidaire élevé (4-10 %).
L’évaluation de thérapeutiques médicamenteuses et psychothérapiques se heurte à plusieurs difficultés méthodologiques, dont l’évaluation de l’intensité du TP BDL.
Objectif : Rechercher et comparer les échelles d’évaluation
de l’intensité du TP BDL utilisées dans la littérature internationale.
Méthode : Par une revue de littérature, suivi de la prise de
contact avec leurs auteurs, nous avons identifié 3 instruments
hétéro-administrés actuellement utilisés dans la littérature
internationale : la Zanarini Rating Scale for Borderline Personality Disorder (ZAN-BPD), le Borderline Personality Disorder Severity Index (BPDSI) et la Clinical Global Impression
scale for Borderline Personality Disorder (CGI-BPD). Nous
Posters
avons traduit (CL, BE, PSA) et effectué une back translation
(RR, GM) de chacun des instruments (anglais et espagnol).
Les données psychométriques sont issues des articles originaux concernant les instruments.
Résultats : Pour ce qui concerne la validité apparente, les
trois questionnaires s’appuient sur les neuf critères du
DSM IV pour le TP BDL. Chaque critère est ainsi coté indépendamment et une note totale peut être calculée. La passation des trois instruments divergent sur la directivité des
instructions (BPDSI > ZAN-BPD > CGI-BPD). Sur le plan de
la validité métrique les trois possèdent une validité interne
similaire (alpha de Cronbach à 0,85) et leur sensibilité au
changement est satisfaisante. La BPDSI présente la
meilleure fidélité interjuges (0,97). Sur le plan de la faisabilité
la CGI-BPD est la plus simple d’utilisation, accroissant ainsi
d’autant la rapidité de passation.
Conclusion : Il existe actuellement des instruments, validés
dans leur langue d’origine, utilisables pour évaluer l’évolution
de l’intensité des symptômes d’un TP BDL tel que défini par
le DSM IV. La validation de ces instruments en langue française semble nécessaire pour promouvoir la recherche à un
niveau international.
PO 267
FAISABILITÉ D’UN GROUPE D’INFORMATION
AUX PROCHES D’UNE PERSONNE PRÉSENTANT UN
TROUBLE DE PERSONNALITÉ BORDERLINE
CAILHOL L. (1), LAMY P. (1), BUSQUE H. (2), SCHMITT L. (1)
(1) CHU Purpan, TOULOUSE, FRANCE
(2) CLSC de Portneuf, QUÉBEC, CANADA
Introduction : Le Trouble de Personnalité Borderline (TP
BDL) est défini par une instabilité des affects, de l’identité,
des relations et une impulsivité marquée. Sa prévalence est
élevée en population clinique. Les conséquences psychosociales sont sévères et le risque suicidaire élevé (4-10 %).
Alors que plusieurs traitements psychosociaux montrent une
efficacité sur les symptômes associés ou l’intensité du TP
BDL, aucune méthode spécifique adressée aux proches de
ces patients n’a été évaluée.
Objectif : Évaluer la faisabilité d’un groupe de psycho-éducation adressé aux proches d’un patient ayant les critères
d’un TP BDL.
Méthode : Critères d’inclusion : présence d’un TP BDL chez
leur proche évalué à partir du SIDP, accord pour participer
aux 5 séances et capacité d’intégrer un groupe. Les participants retenus ont bénéficié de 5 séances, à une fréquence
hebdomadaire, de 2 h de psycho-éducation portant sur la
connaissance : du diagnostic, des facteurs étiologiques, de
l’évolution, des prises en charge validées et disponibles, du
concept de dysrégulation émotionnelle, des méthodes de
communication et de la gestion des crises suicidaires. Les
participants au groupe ont été évalués sur des échelles de
psychopathologie générale et sur leur satisfaction.
Résultats : Parmi 14 personnes adressées par des cliniciens
(5) ou l’UNAFAM (9), 4 (39 %) n’ont pas été inclus (pas de
diagnostic TP BDL, refus de participer). Sur les 10 restant le
sex-ratio était de 0,5, l’âge moyen de 53 ans, la profession
majoritairement retraité (66 %). Hormis un conjoint, le reste
du groupe était composé de parents. La sévérité de la pathologie du proche a été estimée à partir du nombre d’hospitalisations (Moyenne (M) : 17), le nombre de tentatives de suicide (M : 15) et la durée moyenne du trouble (M : 6 ans). Les
scores moyens du groupe à la BDI, SCL-90 et la SAS étaient
respectivement de 7, 52 et 68. Le taux de participation effectif
des membres était de 4 sur 5. La satisfaction était élevée.
Conclusion : La faisabilité d’un groupe d’information dédié
aux proches de patients avec TP BDL est bonne. La capacité
des réseaux de soins à les proposer en début de prise en
charge, et à des populations plus diverses reste à montrer.
PO 268
ÉTAT LIMITE ET AUTOMUTILATION GÉNITALE :
À PROPOS D’UN CAS CLINIQUE
HAFIDI H.
CHU Hassan II, Hôpital Ibn Al Hassan, FÈS, MAROC
Introduction : Les étiologies des automutilations génitales
chez l’homme sont diverses. Les cas décrits dans la littérature
sont dans la plupart des cas des psychoses, en particulier la
schizophrénie.
Cas clinique : Nous rapportons dans ce travail un cas d’automutilation génitale chez un patient souffrant de trouble de la
personnalité type borderline.
Il s’agit de Y. K, âgé de 24 ans, incarcéré pour homicide volontaire et, admis dans notre service pour tentative de suicide et
automutilations à répétitions. Y. K est issu d’une famille nombreuse. Dans ses antécédents, on trouve des conduites addictives avec consommation massive d’alcool et de cannabis. Le
début de sa maladie remonte au début de l’adolescence, avec
difficultés relationnelles, angoisse massive, et sentiment de
vide chronique, ainsi que plusieurs tentatives de suicide et un
acte d’automutilation génitale durant son incarcération s’inscrivant dans le cadre d’épisodes dépressifs majeurs. L’évolution a été marquée par la survenue d’épisodes psychotiques.
Le diagnostic de personnalité borderline a été porté sur les
données de la clinique et le test utilisé (DIB-R), considéré
comme indicateur d’un état limite.
Conclusion : Bien que l’acte d’automutilation génitale reste
rarissime, voir inexistant chez les malades borderlines, les
épisodes dissociatifs aigus ou les moments de forte angoisse
au cours de ce trouble sont des facteurs de risque importants.
PO 269
ÉTAT LIMITE ET ART
AARAB C. (1), AARAB C. (2)
(1) Hôpital Ibn Al Hassan, FÈS, MAROC
(2) Hôpital Ibn Al Hassan, CHU Hassan II, FÈS, MAROC
Introduction : L’arthérapie englobe l’ensemble des pratiques
thérapeutiques utilisant une technique artistique, c’est une
thérapie d’expression et de créativité.
Cas clinique : Nous décrivons un cas d’un malade borderline,
32 ans, de niveau universitaire, sans profession, célibataire,
ayant bien évolué en s’intégrant dans un atelier de peinture.
107
7e Congrès de l’Encéphale
Le début des troubles remonte à 1994, par des symptômes
anxieux, sentiments de solitude et d’ennui et fléchissement
scolaire qui ont abouti à l’abandon des études médicales en
1997. Il a présenté des épisodes dépressifs à répétition et
un seul accès psychotique aigu en 2e année des études
médicales. On rapporte aussi la notion d’incapacité d’entretenir des relations affectives : il était toujours envahi par le
sentiment de vide, de solitude et d’angoisse.
Il présentait également une impulsivité sexuelle(rapports
sexuels inopinés et non protégés) et toxicomaniaque (abus
de psychotropes et de cannabis), et des automutilations multiples par lame de rasoir sans laisser aucune trace.
À noter la notion d’abus sexuel subi à l’âge de 5 ans avec
sentiment de culpabilité et un début de consommation de cannabis à l’âge de 17 ans.
Projet thérapeutique : Le patient a été intégré à un centre de
réhabilitation des malades mentaux à Fès. Il a produit des
dessins et a pu transmettre son savoir faire aux autres malades. Il a donné un très grand dynamisme au sein des ateliers
de ce centre.
L’évolution a été marquée par une stabilisation des symptômes dépressifs et anxieux en fonction des événements de
vie et de l’entourage. En plus des deux antidépresseurs de
familles différentes et un thymorégulateur, il a pu surmonter
ses angoisses et a gagné en estime de soi grâce à son activité
artistique au niveau du centre.
L’atelier de peinture a été un lieu privilégié dont l’originalité
est d’être à la fois lieu de soin et lieu de création artistique.
PO 270
PERSONNALITÉ LIMITE ET TENTATIVES DE SUICIDE
MEZIOU O., JOHNSON I., ELLOUZE F., GAFFARI O.,
AMRI H., BEN ABDELAZIZ I., BEN ABLA T., M’RAD M.F.
Hôpital Razi, MANOUBA, TUNISIE
Introduction : Les conduites suicidaires sont fréquentes chez
les patients présentant une personnalité de type limite. Dans
ce travail on se propose de relever l’importance des tentatives
de suicide parmi des sujets présentant un trouble de la personnalité de type limite, de noter les circonstances et les
motifs de ces conduites.
Matériel et méthode : Il s’agit d’une étude rétrospective, surdossiers ayant porté sur les 5 dernières années. Nous avons
sélectionné les patients présentant un trouble de la personnalité de type limite qui ont été hospitalisés dans le service.
Pour chacun des patients une fiche a été remplie comportant
des paramètres sociodémographiques (âge, sexe, conditions de vie, profession, particularités familiales…), cliniques
(antécédents personnels et familiaux, motifs de consultation…), exploration par tests projectifs, ainsi que les paramètres thérapeutiques. Pour les patients ayant présenté une
tentative de suicide, nous avons noté les motifs, les moyens
employés, les circonstances et le contexte de cette tentative
de suicide.
Résultats : 56 % des patients de notre échantillon présentent
des antécédents de tentatives de suicide, avec une moyenne
de 3,6 tentatives par patient. Parmi ces patients une nette
prédominance féminine est notée (65 % contre 35 %).
108
L’ingestion médicamenteuse reste le moyen le plus souvent
employé ; on note cependant l’existence de moyens extrêmes comme l’immolation ou l’usage d’arme blanche. La manipulation ou la quête affective semblent être les motifs les plus
évidents.
Discussion : Les gestes auto-agressifs sont fréquents parmi
les sujets présentant une personnalité de type limite : ils sont
même un indicateur pour porter le diagnostic. Parmi ces
sujets le risque suicidaire avoisine les 5 % à l’âge de 30 ans.
Le contexte des tentatives de suicide parmi ces sujets (trouble de l’humeur de type dépressif, manipulation, dramatisation ou quête affective, impulsivité, angoisse…), nous fait
évoquer la notion d’état limite : frontière entre la névrose et
la psychose.
Conclusion : Comprendre le contexte des tentatives de suicide chez les patients présentant une personnalité limite permettrait de proposer une prise en charge plus ciblée.
PO 271
ACCEPTABILITÉ ET FAISABILITÉ DE
LA PSYCHOTHÉRAPIE PAR LES PATIENTS
AVEC TROUBLE DE PERSONNALITÉ LIMITE (TPL)
DUPOUY S. (1), BELKADI A. (1), CORDUAN G. (1),
BENKIRANE G. (1), CAILHOL L. (2)
(1) CHU, TOULOUSE, FRANCE
(2) CIC, TOULOUSE, FRANCE
Le trouble de personnalité limite (TPL) est un trouble grave
associé à de sérieuses limitations psychosociales et à un risque important de suicide. La prévalence de ce trouble est de
1,8 % dans la population générale. Les coûts financiers élevés qu’engendre ce trouble nous dictent de mieux évaluer
les trajectoires de soins que suivent les personnes souffrant
d’un TPL et d’entamer une réflexion sur les alternatives aux
psychothérapies validées pour cette clientèle. En effet, celles-ci sont coûteuses, peu accessibles et souvent mal acceptées par ces patients. Nous rapportons des données issues
d’une revue de littérature sur l’accessibilité et l’utilisation des
services de soins par les personnes souffrant d’un TPL. L’efficacité et les limites des approches psychothérapeutiques
sont passées en revue afin de mieux illustrer les problèmes
quant à la faisabilité et l’acceptabilité de la psychothérapie
par ces patients. Enfin, une présentation des alternatives aux
approches de psychothérapie est proposée. Les auteurs concluent que le TPL, de par sa complexité symptomatologique
et par la pauvre acceptabilité de la psychothérapie par ces
patients, incite à repenser la cohérence et la logique de l’offre
de service faite à cette clientèle en grand besoin d’aide.
PO 272
UTILISATION DES SERVICES DE SOIN PAR
LES PATIENTS SUICIDANTS AVEC UN TROUBLE
DE PERSONNALITÉ BORDERLINE
CAILHOL L., MATHUR A., RIEDI G., MONCANY A.H.,
CZAPLA P., GRUDE S., CUSSIGH A., MARQUIS L.,
CHARPENTIER S., JUCHET H., GENESTAL M., REMIZE J.,
SAINT-BAUZEL J.F., SCHMITT L., BIRMES P.
CHU Purpan, TOULOUSE, FRANCE
Posters
Introduction : Le Trouble de la Personnalité Borderline (TP
BDL) est défini par une instabilité des affects, de l’identité,
des relations et une impulsivité marquée. Le risque de suicide
(4-10 %) et la fréquence des comportements suicidaires
(75 %) sont élevés. L’utilisation des services de soin est
reconnue comme quantitativement importante dans cette
population sur plusieurs cohortes nord-américaines.
Objectif : Évaluer dans un échantillon français l’utilisation des
services de soin chez des patients présentant un TP BDL,
parmi des patients admis aux urgences pour une intoxication
médicamenteuse volontaire.
Méthode : Dans le cadre d’une étude randomisée contrôlée
portant sur l’évaluation d’une prise en charge des patients
suicidants, nous avons recueilli de façon systématique, en
jour ouvrable, leurs données socio-démographiques et leurs
caractéristiques cliniques (MINI, AUDIT, Alexythimie, Hopelessness Scale, Beck Depression Inventory). Le diagnostic
de TP BDL a été porté à l’aide d’un autoquestionnaire (PDQ4+) en 99 items, dont la sensibilité est élevée : neufs items
servent au dépistage d’un TP BDL. Les analyses ont été conduites en comparant les patients avec TP BDL et TP non BDL,
ainsi qu’en comparant les patients TP BDL et les autres
patients suicidants.
Résultats : Sur 113 patients inclus, 53 ont accepté de remplir
le PDQ-4+. 47 (88,6%) présentaient un score supérieur à 28,
considéré comme fortement corrélé à la présence d’au moins
un TP et 39 (72,2 %) un score supérieur ou égal à 5 sur les
items de TP BDL. Nous n’avons retrouvé aucune différence
significative en terme de caractéristiques sociodémographiques entre les patients avec TP BDL et les groupes contrôles.
Sur le plan clinique les patients avec TP BDL étaient significativement plus déprimés que ceux des groupes contrôles
et cela en terme dimensionnel (BDI) et catégoriel (MINI). Les
prises en charge reçues par les patients avec TP BDL (consultations, psychothérapies, psychotropes) ne diffèrent pas
de celles reçues par les TP non BDL et les autres suicidants.
Conclusion : L’accès aux soins psychiques pour les patients
avec TP BDL ne paraît pas congruent avec la sévérité du trouble. Une politique de santé plus volontariste dans ce domaine
pourrait réduire les passages aux urgences pour tentative de
suicide.
PO 273
THÉORIE DE L’ESPRIT ET TROUBLES DE
LA PERSONNALITÉ : REVUE DE LITTÉRATURE
MONCANY A.H. (1), CAILHOL L. (2), SCHMITT L. (1),
BIRMES P. (1)
(1) CHU Toulouse, TOULOUSE, FRANCE
(2) CH Montauban, MONTAUBAN, FRANCE
Introduction : La théorie de l’esprit ou theory of mind (ToM)
se définit comme l’aptitude à prédire ou à expliquer le comportement de nos semblables en leur attribuant des croyances, des souhaits ou des intentions, c’est-à-dire en concevant
qu’ils aient des états mentaux différents des nôtres. Cette
capacité cognitive est indispensable à un bon fonctionnement
social et interpersonnel. En psychiatrie, une défaillance de
cette aptitude a été mise en évidence dans la schizophrénie
et l’autisme essentiellement. Compte tenu des difficultés relationnelles interpersonnelles repérées chez les patients souffrant d’un trouble de personnalité, il semble intéressant de
rechercher une altération de la théorie de l’esprit.
Objectif : Évaluer l’état des connaissances dans la littérature
médicale concernant la théorie de l’esprit dans les différents
troubles de la personnalité.
Méthode : Sur une recherche effectuée dans la base de données Medline, sans précision de limite, en utilisant les deux
termes MeSH « ToM » et « personality disorders », en
novembre 2008, nous avons retrouvé 24 résultats. Un premier
tri, par pertinence pour répondre à notre objectif, a été effectué
à partir des abstracts. Nous avons ainsi retenu 9 publications.
Résultats : Parmi ces 9 articles, 6 portaient sur le trouble de
la personnalités chizotypique et 3 sur le trouble de la personnalité antisociale : 4 études montraient une altération des
capacités mettant en jeu la théorie de l’esprit pour la personnalité schizotypique, tandis qu’un seul montrait une altération
pour les patients antisociaux. Les tests utilisés étaient variables selon les études et le nombre de sujets variait d’une vingtaine à une soixantaine de patients.
Conclusion : La théorie de l’esprit a été étudiée dans les troubles de la personnalité schizotypique et antisociale : on
retrouve une altération de celle-ci chez ces patients, qui pourrait permettre d’expliquer les difficultés interpersonnelles que
ces patients rencontrent. Il serait intéressant d’étudier cette
fonction dans d’autres troubles de la personnalité. Cela pourrait permettre d’établir des programmes de réhabilitation
cognitive à visée thérapeutique.
PO 274
UTILISATION HORS AMM DES PSYCHOTROPES
EN PÉDIATRIE : UNE ÉTUDE PROSPECTIVE
WINTERFELD U., LE HEUZEY M.F., ACQUAVIVA E.,
MOUREN M.C., BRION F., BOURDON O.
Hôpital Robert Debré, PARIS, FRANCE
Objectif : Le but de cette étude a été d’évaluer l’utilisation hors
Autorisation de Mise sur le Marché (AMM) des psychotropes
dans un hôpital universitaire pédiatrique.
Méthodes : Une analyse prospective de l’utilisation des médicaments psychotropes a été effectuée sur une période de
6 mois. Les données ont été collectées à partir du logiciel de
prescription. Ces données ont concerné le patient (sexe, âge
et poids) et la prescription médicamenteuse (DCI, posologie,
fréquence d’administration, voie d’administration et indication). Pour chaque médicament, il a été déterminé son cadre
d’utilisation : selon l’AMM ou hors AMM.
Résultats : Un total de 1629 prescriptions a été effectué pour
472 patients. Soixante-huit pour cent de toutes les prescriptions ont été hors AMM. Plus de la moitié des patients (66 %)
ont eu une prescription de psychotrope hors AMM. Les fréquences de prescription hors AMM par classe médicamenteuse ont été : antiparkinsoniens 100 %, hypnotiques 100 %,
antidépresseurs 92 %, antipsychotiques 69 %, anxiolytiques
65 %, antiépileptiques 51 % et psychostimulants 30 %. Les
cinq médicaments les plus communément prescrits hors
AMM ont été la rispéridone (12 %), le clobazam (12 %), l’ami109
7e Congrès de l’Encéphale
triptyline (11 %), l’hydroxyzine (10 %) et le diazépam (7 %).
Près de la moitié (47 %) des prescriptions hors AMM ont concerné 3 indications : symptômes d’anxiété (24 %), troubles
du comportement avec agressivité (12 %) et algies (11 %).
Conclusion : L’importante utilisation hors AMM des psychotropes chez l’enfant met en exergue la nécessité d’études
prospectives évaluant l’efficacité et la sécurité de ces médicaments en pédiatrie.
PO 275
ÉTAT DE CRISE SUICIDAIRE CHEZ L’ENFANT
ET L’ADOLESCENT SUR L’AGGLOMÉRATION
RENNAISE
DOUAILLER B., ROUBINI A.
Centre hospitalier Guillaume Régnier, RENNES, FRANCE
Nous proposons de faire un état des lieux des états de crises
suicidaires chez l’enfant et l’adolescent admis et pris en
charge dans le service d’hospitalisation de pédopsychiatrie
de Rennes. Nous souhaitons confronter nos chiffres à ceux
de la littérature récente sur le sujet et de mettre en évidence
si les états de crises suicidaires sont plus fréquents sur
Rennes que ceux retrouvés sur le plan national. Nous souhaitons aussi identifier les facteurs ayant amené au passage
à l’acte de manière à proposer certaines actions préventives
en la matière. Enfin la population accueillie est majoritairement adressée par la pédiatrie rennaise (service d’hospitalisation), population parmi laquelle est retrouvé plus d’un tiers
de récidivistes naïfs de prise en charge psychiatrique par le
passé. Une articulation entre la pédiatrie et la pédopsychiatrie
nous semble être nécessaire dès le passage aux urgences
où il pourrait être mis en place un pédopsychiatre chargé de
travailler la question de l’hospitalisation en pédopsychiatrie
dans les suites directes du passage à l’acte suicidaire.
PO 276
DISPOSITIF D’ACCUEIL D’URGENCE
ET D’ÉVALUATION RAPIDE POUR MINEURS
EN DIFFICULTÉ AUTEURS DE VIOLENCES :
OBJECTIFS, MÉTHODES, IMPLICATIONS
BOULANGER-MARINETTI C. (1), BERTUCCI S. (2),
DJANOYAN K. (2), EYME J. (2), POUNARDJIAN C. (2),
SARRATO J.L. (2), VINCENSINI S. (2), VIRGA A. (2),
LEGALL H. (2), PAREJA J. (2), LANÇON C. (1)
(1) SHU Hôpitaux Sud, MARSEILLE, FRANCE
(2) PJJ – Ministère de la Justice, MARSEILLE, FRANCE
Le programme pédagogique et organisationnel de l’Espace
d’Accueil d’Urgence et d’ÉVALUATION Rapide est de permettre à des préadolescents en grande souffrance psychique
et physique d’accéder aux soins et d’adhérer progressivement, par une rencontre régulière dans le cadre du programme scolaire, à cette idée de passage par le soin dans
la construction de leur projet de vie.
Les critères d’admission de la structure d’accueil restent la
violence en milieu urbain et/ou en milieu scolaire. C’est à partir de la demande des institutions en charge des mineurs de
moins de 16 ans que nous proposons un accueil dans « un
110
temps partagé » renvoyant à chaque partenaire la légitimité
de ces interventions, sans confusion de rôle ou de fonction.
L’accueil en urgence se fait à la demande des Magistrats du
Siège ou du Parquet. Le principe d’entrée/sortie permanente
reste fondamental pour respecter la notion « d’urgence ».
Les domaines du diagnostic et/ou d’avis « expertal » reposent sur des champs des savoirs et compétences de base
(bilan scolaire et cognitif), champ éducatif et social, champ
de la santé physique et mentale.
Les contenus de prise en charge individuelle comprennent,
entre autres, un bilan de santé globale avec des entretiens
individuels menés par un psychologue, un psychiatre
(Référence : circulaire Santé/Justice du 3 mai 2002 et circulaire octobre 2005 relative à la prise en charge concertée des
troubles psychiques des enfants et adolescents en grande
difficulté) et l’infirmière départementale de la PJJ.
Mots clés : Délinquance ; Éducation ; Justice ; Mineur ; Santé
mentale ; Violence.
PO 277
RÔLE DE L’ALLIANCE THÉRAPEUTIQUE AVEC
L’ENTOURAGE DANS LA PRISE EN CHARGE
DES ADOLESCENTS SUICIDANTS 13-18 ANS EN
BASSE-NORMANDIE : RÉSULTATS PRÉLIMINAIRES
ABADIE P. (1), FRECHET M. (1), THIBAUT F. (2),
BALEYTE J.M. (1), CHASTANG F. (1)
(1) CHRU, CAEN, FRANCE
(2) CHU, ROUEN, FRANCE
Les pratiques de soin et de prise en charge de l’entourage et
plus particulièrement de la famille des adolescents suicidants
restent très hétérogènes d’un centre de soin à l’autre en fonction
des engagements des équipes, des structures et des choix
théoriques. Or la récidive suicidaire est particulièrement élevée
dans l’année qui suit un premier geste suicidaire ; l’adhésion
des parents aux soins est d’autant plus importante que les facteurs prédictifs de récidive sont le jeune âge et la qualité des
relations intra-familiales. Les travaux autour de l’Alliance Thérapeutique (AT) chez les enfants et adolescents sont peu nombreux et anglo-saxons. L’AT avec la famille de l’adolescent suicidant est caractérisée par la constitution du lien et d’une lecture
commune d’une situation entre le jeune, la famille et l’équipe
soignante. Les premiers entretiens ont un rôle important dans
l’établissement de cette AT. Il est envisageable qu’une AT de
mauvaise qualité avec la famille puisse constituer un des
« facteurs prédictifs du risque » de récidive suicidaire. Nous
avons mis en place en Basse-Normandie, en lien avec un
PHRC inter-régional, une étude prospective (sur 18 mois) portant sur l’AT avec l’entourage d’adolescents suicidants, de 13
à 18 ans. Les objectifs principaux sont : i) élaborer un outil permettant d’évaluer l’AT avec l’entourage des jeunes suicidants
ii) de déterminer le rôle de l’AT sur les récidives à court et moyen
terme et sur la mortalité précoce. L’étude de faisabilité a permis
d’inclure 25 jeunes et leur famille, rencontrés dans les services
de pédiatrie, de pédopsychiatrie de la région Basse-Normandie
et des urgences psychiatriques du CHU de Caen. L’évaluation
initiale de l’AT avec la famille selon les indicateurs choisis (mobilisation, perception des soins, engagement selon les soi-
Posters
gnants…) est réalisée parallèlement à l’évaluation du suicidant
(souffrance psychique, modalités d’attachement…). Après une
revue des travaux chez l’enfant et l’adolescent, ces données
préliminaires seront présentées pour cette population adolescente, caractérisée par des enjeux familiaux importants.
PO 278
APPROCHE NEURO-ÉCONOMIQUE DE LA PRISE
DE RISQUE À L’ADOLESCENCE
BARBALAT G. (1), DOMENECH P. (2), VERNET M. (3),
FOURNERET P. (1)
(1) Hôpital neurologique, LYON, FRANCE
(2) Hôpital du Vinatier, LYON, FRANCE
(3) Institut des Sciences Cognitives, LYON, FRANCE
Les comportements à risque représentent la principale cause
de morbimortalité à l’adolescence. Nous proposons ici une
revue des apports de l’approche neuro-économique à la compréhension des bases physiopathologiques des comportements à risque dans cette tranche d’âge. Par cette approche,
il a été mis en évidence que les conduites à risque résultent
d’un certain nombre de biais dans le processus de prise de
décision des individus, processus guidant la sélection d’un
comportement adapté parmi plusieurs alternatives en fonction de l’évaluation subjective d’une situation.
Ainsi, il a été montré que les adolescents tendent à choisir
les options les plus risquées car ils surévalueraient le caractère récompensant des conséquences de leur choix et qu’ils
sous-évalueraient les dangers potentiels qui y sont associés.
De tels biais dans l’évaluation des conséquences d’un choix
seraient reliés à la réorganisation des récepteurs dopaminergiques au sein des régions cérébrales du système motivationnel, secondaire à la sécrétion des hormones sexuelles
dès le début de la puberté.
D’autre part, les adolescents dévalueraient de manière particulièrement importante les conséquences retardées de leurs
choix. C’est pourquoi un risque potentiellement important, mais
survenant à distance du comportement (comme le risque de
grossesse après un rapport sexuel non protégé) est largement
sous-évalué par rapport à une récompense obtenue immédiatement (sensation de plaisir ininterrompue). Cette « myopie »
pour les conséquences futures des choix présents pourrait être
reliée à l’immaturité fonctionnelle des régions cérébrales responsables du contrôle cognitif des comportements (principalement les régions préfrontales latérales), qui n’achèvent leur
développement qu’autour de l’âge de 20-25 ans.
En conclusion, l’approche neuro-économique de la prise de
risque montre que la fréquence importante des comportements à risque à l’adolescence peut être reliée aux processus
de maturation de deux systèmes neuronaux majeurs : les
régions cérébrales du système motivationnel et celles du cortex préfrontal latéral.
PO 279
DIAGNOSTIC DU SYNDROME D’ASPERGER CHEZ
LES JEUNES FILLES
ROUSSILLE V.
CHS Saint-Jean-de-Dieu, FEYZIN, FRANCE
Le diagnostic du Syndrome d’Asperger – Trouble Envahissant du Développement – chez les adolescentes reste un
diagnostic difficile, souvent retardé, parfois méconnu et
substitué par un autre diagnostic de l’axe 1 ou 2 du DSM IV
car il s’agit d’une minorité au sein d’une minorité. De plus les
critères du diagnostic tels que définis dans le DSM IV concernent surtout le sujet masculin. Nous aborderons ce qui
différencie les filles Asperger des garçons Asperger et ce,
afin d’affiner le recueil des données durant la conduite
d’entretien. Nous discuterons de l’intérêt d’outils plus spécifiques et plus adaptés au genre féminin. Enfin, à l’aide de
quelques vignettes cliniques d’adolescentes, nous évoquerons les principaux pièges diagnostiques à éviter ainsi que
les aides thérapeutiques à privilégier chez les adolescentes.
PO 280
TROUBLES DU COMPORTEMENT À L’ADOLESCENCE
ET ADOPTION
VAUTIER V., DUZAN A.C., ANDRUETAN Y., CLERVOY P.
Hôpital militaire Sainte-Anne, TOULON, FRANCE
Dans leur pratique quotidienne, les pédopsychiatres sont
confrontés aux troubles du comportement des adolescents
adoptés. Il existe une proportion importante de jeunes adoptés parmi les adolescents hospitalisés en psychiatrie. Dans
ces situations d’adoption, l’analyse des interactions familiales, la réflexion psychopathologique et la lecture clinique des
troubles sont d’une grande complexité. Après une revue succincte de la littérature, nous proposons de faire part de notre
expérience clinique au travers de quatre cas rencontrés dans
un service de psychiatrie pour adolescents. Certaines situations d’adoption semblent participer à la naissance et à la
pérennisation de comportements inadaptés voire de troubles
graves de la personnalité. À l’heure où l’adoption internationale provoque des débats éthiques et juridiques médiatisés,
la question des conséquences psychiques reste négligée, en
même temps que la prise en charge de ces problématiques.
PO 281
FACTEURS PRÉDICTIFS DE L’ADDICTION
AUX DROGUES CHEZ L’ADOLESCENT
TOUHAMI M., BENZINEB A., FIFANI F., AMAL A., KISRA H.
Hôpital Arrazi, SALÉ, MAROC
Objectif : Rechercher sur un échantillon de lycéens, les facteurs sociodémographiques, culturels et psychologiques
favorisant l’abus ou la dépendance aux drogues.
Méthodologie : Enquête menée dans deux lycées, situés
dans deux quartiers de niveaux socio-économiques différents, à l’aide d’un auto-questionnaire anonyme, contenant
des questions fermées à choix multiples et une question
ouverte.
Les questions ont porté sur les données sociodémographiques du lycéen (âge, sexe, niveau de vie), ses antécédents
psychiatriques, sa scolarité (note lors du dernier trimestre,
absentéisme), sa prise éventuelle de substances psychoactives (tabac, alcool, cannabis, psychotropes et autres drogues), et sa perception culturelle des méfaits de la drogue ;
111
7e Congrès de l’Encéphale
ainsi que sur les parents (relation avec la famille et leurs antécédents de prise de drogues).
Résultats : En cours.
PO 282
ÉVÉNEMENTS DE VIE ET ESTIME DE SOI DANS
UNE POPULATION DE 1 017 ADOLESCENTS
NOUIRA O., AMARA G., FRIKHA A., KHECHINE M., SASSI H.,
BEN NASR S., BEN HADJ ALI B.
Service de Psychiatrie, CHU Farhat Hached, SOUSSE, TUNISIE
L’adolescence est une période de changement et de mouvement. Elle est marquée par des sentiments d’insécurité, de
vulnérabilité et de doute où l’adolescent a besoin de se sentir
apprécié et valorisé. De ce fait, l’estime de soi influence de
façon importante la construction de l’individu. Elle se développe progressivement et favorise le succès personnel, la
santé et la réussite sociale. Cependant, elle peut être influencée par les événements de vie positifs ou négatifs.
Objectif : Notre étude vise à mettre en évidence le lien qui
peut exister entre les événements de vie et l’estime de soi
dans une population d’adolescents.
Matériel et méthode : Il s’agit d’une étude transversale analytique de 1 017 adolescents âgés entre 12 et 18 ans. Nous
avons procédé par un échantillonnage en grappe dans les
établissements scolaires du gouvernorat de Sousse. Les
données sociodémographiques ont été recueillies par une
fiche pré-établie, les événements de vie ont été évalués par
le questionnaire EVE de Ferreri et l’estime de soi évaluée par
le questionnaire de Rosenberg. Les deux échelles ont été traduites et retraduites en arabe littéraire.
Résultats : L’âge moyen est de 15,12 ans avec un sexe ratio
de 1,25. Le score total de l’estime de soi varie entre 3 et 30
avec une moyenne de 19,5. La nature de l’événement essentiel a été répartie en 4 sous groupes : deuil et séparation sont
retrouvés dans 38,4 % des cas ; difficultés relationnelles
dans 17,2 % ; idées suicidaires dans 9,8 % et autres événements dans 34,4 %. Nous avons noté une relation statistiquement significative entre le nombre des événements de vie
négatifs et l’altération de l’estime de soi (p < 10-3). L’exposition isolée à un événement de vie, de type deuil et séparation, difficultés relationnelles et idées suicidaires a entraîné
une réduction statistiquement significative au niveau du score
de l’estime de soi (p < 10-3).
Conclusion : L’exposition à des événements de vie négatifs a
entraîné une réduction significative des scores de l’estime de
soi. Il apparaît particulièrement intéressant de prendre ceci en
considérations afin d’organiser des interventions précoces dans
le cadre de la médecine scolaire pour mieux prendre en charge
les adolescents confrontés à des événements de vie négatives.
PO 283
TROUBLE OBSESSIONNEL-COMPULSIF ET
MALADIE AUTO-IMMUNE CHEZ L’ADOLESCENT :
À PROPOS D’UN CAS
ROBLIN J., BERAUD J., TERRAL D., GENESTE J.
CHU, CLERMONT-FERRAND, FRANCE
112
Le trouble obsessionnel-compulsif (TOC) de l’enfant et l’adolescent est une affection relativement fréquente dont la prévalence a longtemps été sous-estimée. Le TOC se caractérise
par la présence d’obsessions et/ou de compulsions répétitives
et invalidantes. Les plus fréquents symptômes retrouvés chez
les enfants et adolescents présentant un TOC sont les obsessions concernant la saleté et la contamination et les compulsions à type de lavages itératifs ou de vérifications. La symptomatologie, proche de celle de l’adulte, interfère avec le
développement psychique, affectif, cognitif et social. Elle peut
conduire à des difficultés d’adaptation et de fonctionnement
et restreindre la vie relationnelle des enfants et adolescents
atteints. Les comorbidités psychiatriques sont fréquentes,
compliquant l’identification du TOC et retardant le diagnostic.
En l’absence de prise en charge, les formes pédiatriques de
TOC évoluent vers la chronicisation des troubles. Il existe peu
de descriptions, dans la littérature, d’affections non psychiatriques associées à un TOC chez un enfant ou un adolescent.
Nous rapportons un cas survenu chez une adolescente de
14 ans qui a présenté un TOC associé à une maladie de
Basedow. Cette observation originale rappelle que des mécanismes dysimmunitaires ont été évoqués dans le déterminisme du TOC et que d’éventuels liens entre événements
neuro-immunologiques et développement ou exacerbation
d’un TOC devront continuer à être explorés dans l’avenir.
PO 284
LES ARTS PLASTIQUES DANS LE TRAITEMENT
DES ADOLESCENTS HOSPITALISÉS
GUILLON M.S., CROCQ M.A., LEFRANC T.
Centre Hospitalier, ROUFFACH, FRANCE
Introduction : La prise en charge hospitalière des adolescents
s’organise autour des approches médicales, psychiatriques,
psychologiques, relationnelles et sociothérapeutiques.
Objectif : L’objectif de ce travail était de tester la cohérence
et le maintien d’une activité sociothérapeutique en unité
d’hospitalisation de court séjour.
Méthode : Un atelier d’expression artistique a été mis en place
sur une période d’un an et demi. Il était animé par un éducateur
spécialisé diplômé de l’École des Beaux-Arts et une infirmière.
La finalité de cet atelier était de créer une œuvre artistique et
de l’exposer dans le cadre d’une manifestation culturelle.
Aucun critère d’exclusion n’a été retenu dans la sélection des
patients. 46 adolescents (moyenne d’âge = 15,47 ± 1,5 sd ;
30 filles ; 16 garçons) hospitalisés à temps complet ont intégré l’atelier. La durée moyenne de séjour était de trois semaines. En référence au DSM IV, 28,3 % présentaient un trouble
dépressif, 26,1 % un trouble psychotique, 26,1 % un trouble
de l’adaptation, 15,2 % un trouble des conduites alimentaires,
4,3 % un trouble anxieux. Aucun adolescent n’avait de pratique ou de connaissance des techniques de l’art plastique ; ils
participaient à une ou plusieurs séances, en fonction de la
durée de l’hospitalisation ou de leur motivation.
Résultats : Malgré les contraintes inhérentes à une hospitalisation temps plein de courte durée, les résultats obtenus
sont :
– création d’une œuvre artistique symbolisant l’adolescence
et représentative de l’unité : « le totem de l’unité » ;
Posters
– dimension de collectivité adolescente : psychothérapie
collective avec une continuité diachronique et synchronique ;
– apprentissage à la coopération sociale : apprendre à contribuer à une tâche collective ;
– confrontation aux principes de réalité : gérer les difficultés
rencontrées au cours de la réalisation ; participer à la création
d’une œuvre qui sera finalisée après son départ ; acceptation
d’un résultat différé ;
– valorisation ;
– réhabilitation sociale : implication à la création d’une
œuvre médiatisée (expositions régionales, journaux locaux) ;
liens avec le monde extérieur.
PO 285
IMPACT DES STRATÉGIES DE COPING SUR LES
TROUBLES ANXIEUX CHEZ LES ADOLESCENTS :
DIFFÉRENCES EN FONCTION DU GENRE
SPITZ Y. (1), RECCHIA S. (2), SPITZ E. (3)
(1) Université Reims Champagne-Ardenne, REIMS, FRANCE
(2) Université de Luxembourg, LUXEMBOURG, FRANCE
(3) Université Paul Verlaine Metz, METZ, FRANCE
L’objectif de cette étude est d’explorer l’impact des stratégies
de coping sur les troubles anxieux chez les adolescents.
L’échantillon est composé de 729 collégiens (âge = 13,21
± 1,38 ; 52,6 % garçons). Les participants ont répondu à différents questionnaires comprenant la Brief Cope (Muller &
Spitz, 2003, version adolescent, Spitz & Recchia, sous
presse) et l’échelle HAD de Zigmond & Snaith (1983). H1 :
Les stratégies d’adaptation diffèrent entre les garçons et les
filles. H2 : Selon le genre, les stratégies d’adaptation associées aux troubles anxieux diffèrent. Les résultats montrent
que les stratégies de coping diffèrent significativement en
fonction du genre. En effet, les filles utilisent significativement
plus les stratégies d’expression des sentiments (t(718)
= – 7,20, p < 0,01) et de recherche de soutien social (t(718)
= – 4,10, p < 0,01). Par contre, les garçons utilisent préférentiellement l’humour (t 718) = 2,46, p < 0,01). Chez les adolescents, les stratégies d’expression des sentiments (1)
(β = 0,34, p < 0,01), de désengagement (2) (β = 0,11,
p < 0,05), de déni (3) (β = 0,16, p < 0,05) et de non réinterprétation positive (4) (β = – 0,13, p < 0,05) expliquent 30 %
de la variance des troubles anxieux. Chez les adolescentes,
les stratégies d’expression des sentiments (5) (β = 0,29,
p < 0,01), de blâme pour soi (6) (β = 0,20, p < 0,01) et d’évitement par grignotage (7) (β = 0,12, p < 0,05) expliquent
22 % de la variance des troubles anxieux. En fonction des
situations, les stratégies sont plus ou moins adaptatives.
Dans les moments difficiles, les adolescents qui réagissent
par des cris (1), ou qui ne croient pas pouvoir résoudre la situation (2), ou qui estiment que ce qu’il leur arrive n’est pas réel
(3), présentent davantage de risques de développer des troubles anxieux. Par contre, s’ils recherchent le bon côté des choses (4), cela a un effet protecteur. Dans des situations difficiles, les adolescentes qui auront tendance à avoir recours
aux cris ou aux pleurs (5), ou qui se reprochent ce qu’il leur
arrive (6), ou qui évitent de faire face en ayant une activité de
grignotage sont plus à risque de développer des troubles
anxieux. Des interventions de gestion du stress par l’apprentissage de stratégies plus adaptées sont susceptibles d’aider
les adolescent(e)s à diminuer leurs troubles anxieux.
PO 286
TROUBLE DÉFICITAIRE DE L’ATTENTION ET
TROUBLES ANXIEUX
BENSAIDA M.
Hôpital psychiatrique Errazi, ANNABA, ALGÉRIE
Les études épidémiologiques récentes ont mis en évidence
et évalué l’association possible de plusieurs troubles chez un
même enfant. Des auteurs ont montré une comorbidité fréquente entre le trouble déficitaire de l’attention-hyperactivité
(TDA-H) et les troubles anxieux.
Nous avons recherché, au sein d’une population de TDA-H,
le taux de prévalence des troubles anxieux éventuellement
associés.
Nous avons essayé de spécifier ces troubles et la symptomatologie anxieuse de cette population.
Un groupe d’enfants âgés de 6 à 13 ans ont été évalués à
l’aide de questionnaire et d’un entretien semi-structuré.
PO 287
PASSAGES D’ADOLESCENTS
MASCLET L., BALDACCI C., VACHERON M.N.
Centre Hospitalier Sainte-Anne, PARIS, FRANCE
Notre présentation concerne la création et le fonctionnement,
depuis janvier 2008, d’une unité de Soins de Suite pour adolescents et jeunes adultes (de 16 à 25 ans) au sein d’un service psychiatrique de secteur adulte. En prenant en compte
la spécificité des processus psychiques propres à cette
période adolescente et post-adolescente (avec l’expérience
d’hospitalisation temps plein d’adolescents) et les retentissements majeurs de l’irruption de symptomatologie psychiatrique, nous décrirons l’unité et ses modalités d’action et
d’accompagnement, en détaillant l’articulation nécessaire
entre des soignants venant de disciplines diverses (psychologue, infirmier, éducateur, psychomotricien). Un bilan d’une
année de fonctionnement sera conclusif, notamment en ce
qui concerne les orientations mises en œuvre. L’unité peut
ainsi se définir comme un passage entre le temps (traumatique et réorganisateur) d’une hospitalisation temps plein et
le temps (d’accompagnement réparateur et réhabilitant)
d’une réinsertion effective.
PO 288
PEUT-ON CONCEPTUALISER LES STÉRÉOTYPIES
CHEZ LES AUTISTES COMME UNE FORME
D’ADDICTION COMPORTEMENTALE ?
EL MAHFOUDI I., DOYEN C., KAYE K., LAQUEILLE X.,
CONTEJEAN Y.
CH Sainte-Anne, PARIS, FRANCE
Introduction et définition de l’autisme : L’autisme infantile
selon la classification internationale des maladies (CIM-10)
113
7e Congrès de l’Encéphale
est un trouble précoce du développement marqué par des
perturbations de la communication, de la socialisation et par
la présence de comportements répétitifs et stéréotypés.
L’autisme est actuellement conçu comme un trouble envahissant du développement (TED).
Les stéréotypies : Définies comme une « tendance à conserver la même attitude ou à répéter le même mouvement ou
les mêmes paroles », les stéréotypies peuvent être incluses
dans une entité plus générale qu’on appelle les comportements répétés et restreints.
L’addiction : Goodman décrit l’addiction comme « un processus dans lequel est réalisé un comportement qui peut avoir
une fonction de procurer du plaisir et de soulager un malaise
intérieur, et qui se caractérise par l’échec répété de son contrôle et de sa persistance en dépit des conséquences
négatives ». Cette définition globale de l’addiction s’adapte
le mieux à la notion d’« addiction comportementale ».
L’hypothèse du travail : Les stéréotypies observées chez les
autistes pourraient être conceptualisées comme une forme
d’addiction comportementale.
Cette conceptualisation nous paraît justifiée par le fait que
ces comportements répétitifs partagent avec les autres
addictions les points suivants :
– Au niveau physiopathologique la mise en évidence dans
le trouble autistique de dysrégulations au niveau des voies
dopaminergiques impliquées dans le système de récompense et du système opioïde.
– Les agonistes dopaminergiques aggravent les stéréotypies chez les autistes.
– Ces comportements répétés sont souvent précédés ou
exagérés par une tension et suivis de soulagement ou sensation de plaisir.
– Ces comportements sont souvent incontrôlés et difficilement différés.
– Ces comportements interfèrent avec l’apprentissage de
nouvelles acquisitions.
L’intérêt du travail : Le but de cette conceptualisation n’est
pas seulement de donner une autre hypothèse étiologique
des stéréotypies chez les autistes mais aussi de proposer
l’inclusion de la dimension addictologique dans la prise en
charge de l’autisme.
PO 289
REPRÉSENTATION DE L’INCESTE MÈRE-FILS DANS
LE CINÉMA FRANÇAIS
DE KERGUNIC T., AUXEMERY Y., FIDELLE G.
Hôpital d’instruction des armées Legouest, METZ ARMÉES,
FRANCE
L’inceste mère-fils est l’un des tabous sociaux les plus importants. Il est probablement sous estimé et pourtant le sujet a
été abordé assez souvent par les cinéastes français depuis
près de quarante ans. En nous appuyant sur l’exemple de
quatre films, nous analysons comment les réalisateurs décrivent les mères incestueuses, leur environnement familial et
les conséquences d’une telle relation sur le fils. Nous mettons
ces représentations en perspective avec la typologie classi114
que de l’inceste mère-fils et les données de la littérature. En
comparant Le Souffle au Cœur de Louis Malle (1971), et Mon
fils à moi de Martial Fougeron (2007) nous évoquons l’approche psychodynamique présente dans la progression narrative des films. La loi dont parle le juriste n’est pas celle, symbolique, du psychologue ou du psychiatre. Nous abordons
en dernière partie le paradoxe existant entre la loi pénale, qui
méconnaît l’inceste, et la loi universelle qui l’interdit formellement. Un de ces films illustre pourquoi l’inceste mère-fils
en particulier peut être si difficilement accessible à la loi
pénale.
PO 290
ÉVALUATION À 2 ANS DE L’IMPACT SUR
LA QUALITÉ DE VIE ET LA SÉVÉRITÉ CLINIQUE
CHEZ DES PATIENTS AVEC TROUBLE DÉFICITAIRE
DE L’ATTENTION AVEC HYPERACTIVITÉ :
RÉSULTATS DE L’ÉTUDE ADORE EN FRANCE
LE HEUZEY M.F. (1), LUKASIEWICZ M. (2), RAIMOND C. (2),
TCHERNY-LESSENOT S. (2)
(1) Hôpital Robert Debré, PARIS, FRANCE
(2) Lilly France, SURESNES, FRANCE
Objectifs : Présenter les résultats à 2 ans sur les traitements,
l’impact sur la qualité de vie (QdV) et la sévérité clinique
d’enfants ayant un trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité (TDAH).
Méthodes : ADORE est une étude observationnelle prospective internationale d’une durée de 2 ans dans le TDAH. Les
traitements décrits étaient : pharmacothérapie, psychothérapie, pharmacothérapie et psychothérapie, autre et aucun.
Comme les patients pouvaient changer de traitement, différents patients peuvent être dans chaque groupe de traitement
à différents temps d’évaluation. La QdV a été mesurée à l’aide
du questionnaire Child Health and Illness Profile (CHIP CE).
La sévérité clinique du TDAH a été mesurée à l’aide de
l’échelle ADHD-RS version parent, la CGI-sévérité, l’échelle
CGAS et du questionnaire SDQ. Les critères cliniques présentés ci-après ont été évalués pour les patients suivis 2 ans
et ayant été évalués à l’inclusion et à 24 mois.
Résultats : Parmi les 255 patients français inclus dans l’analyse, âgés en moyenne de 8,8 (2,3) ans, 87,5 % de garçons,
137 (53,7 %) ont été suivis pendant 24 mois. Les traitements
étaient respectivement à l’entrée dans l’étude et à 24 mois :
pharmacothérapie 23,0 % et 29,1 %, pharmacothérapie/psychothérapie 36,6 % et 47,0 %, psychothérapie 27,2 % et
12,7 %, autre 4,7 % et 3,0 % et aucun 8,5 % et 8,2 %. Entre
l’inclusion et 2 ans, la qualité de vie (CHIP CE) s’est
améliorée : la variation par rapport à l’inclusion était de + 5,7
(12,9) pour la satisfaction, + 8,6 (11,8) pour l’accomplissement, + 13,4 (13,0) pour l’évitement du risque, + 5,2 (12,4)
pour la résilience et + 5,2 (9,6) pour le confort. Entre l’inclusion et 2 ans, la variation moyenne du score ADHD-RS était
– 18,3 (9,9) et le score final de 21,4 (10,7) à 2 ans. La variation
moyenne du score CGAS était + 15,8 (15,5) et le score final
de 67,1 (16,2). La variation moyenne de la CGI-S était – 1,5
(1,4) conduisant à un score final de 3,2 (1,3). La proportion
de patients ayant > = 1 comorbidité est passée de 76,5 % à
54,0 % et la sévérité des comorbidités a diminué.
Posters
Conclusions : Après 2 ans, les patients français souffrant de
symptômes de TDAH inclus dans l’étude ADORE ont amélioré leur QdV et leur sévérité clinique. L’interprétation des
résultats est difficile à cause des changements de traitement.
PO 291
LES TROUBLES PSYCHIATRIQUES CHEZ LES
FILLES MINEURES DÉLINQUANTES À FÈS (MAROC)
ELGHAZOUANI F.
Hôpital Ibn Al Hassan, FÈS, MAROC
Introduction : La violence, la délinquance et les troubles psychiatriques sont fréquemment liés. La relation entre ces trois
composantes est peu évoquée devant la demande incessante de la part des intervenants sociaux.
Méthodologie : C’est une étude transversale, au centre de
protection de l’enfant à Fès. La population étudiée était les
filles mineures entre 12-18 ans et résidentes au centre. On
s’est servi d’un questionnaire comportant les données sociodémographiques, le retentissement de la violence et de la
délinquance, et en utilisant le MINI afin de diagnostiquer les
troubles psychiatriques existants, l’échelle de Hamilton
d’anxiété qui a pour but l’évaluation de la gravité de l’anxiété
et l’inventaire de Beck de dépression.
Objectifs : Évaluation psychiatrique des filles mineures délinquantes et établissement des liens entre la violence subie et
troubles psychiatriques, ainsi que les liens entre les caractéristiques sociodémographiques et la délinquance.
Résultats : On a recruté 50 cas, d’âge moyen de 15,5 ans
± 1,46, analphabètes dans 46 % des cas. 15 filles de cet
échantillon avaient les deux parents inconnus, divorcés ou
séparés dans 13,26 % des cas. L’usage de drogues a été
constaté dans 40 % des cas. La violence physique a été subie
dans 58 % des cas : de la part des étrangers dans 40 % et
de la part des beaux-parents dans 30 %. 48 % de l’échantillon
présentaient un trouble d’anxiété généralisée, 72 % un épisode dépressif majeur et 38 % un état de stress post-traumatique. Anxiété majeure dans 54 %, et l’échelle de la dépression a trouvé une dépression modérée dans 42 % des cas.
Conclusion : Une fréquence importante des troubles anxiodépressifs chez les filles mineures et délinquantes par rapport à la population générale.
PO 292
AUTISMES SANS DÉFICIT INTELLECTUEL ET
ADOLESCENCE : UN CAP À FRANCHIR
PINGAUD A., HENRI C., JOLY F., LAGARDE N., PINOIT J.M.,
BONIN B.
Chu-dijon, DIJON, FRANCE
À l’adolescence, les transformations pubertaires corporelles,
l’avènement d’une sexualité génitale, l’accès à des repères
identificatoires différents des modèles parentaux, la problématique de l’individuation et de l’autonomisation se posent
pour tout individu, y compris pour les sujets souffrant de syndromes autistiques. Or, la question d’un déficit intellectuel
revêt une grande importance dans l’évolution de ces derniers.
Pour les autistes de haut niveau ou les individus souffrant
d’un syndrome d’Asperger, on constate une régression, voire
une disparition d’un certain nombre de symptômes qui ont
marqué leur enfance ; ainsi se produit-il un éveil au monde
leur permettant une compréhension du monde adulte. Néanmoins, leur existence marquée par un trouble sévère des interactions sociales, la persistance de difficultés dans la gestion
émotionnelle, les efforts considérables qu’ils doivent fournir
pour s’adapter à des situations nouvelles ou pour comprendre les codes sociaux rendent particulièrement difficile leur
évolution durant cette période.
Parallèlement à cela, l’évaluation clinique précise de ces
sujets n’est pas toujours effectuée et les ressources thérapeutiques peu développées ; s’y ajoute également un possible changement de lieu de vie.
À travers l’analyse de deux cas cliniques, les auteurs explorent ces différentes données de façon à pouvoir dégager les
spécificités de l’adolescence de ces sujets.
PO 293
DYSFONCTIONNEMENTS ATTENTIONNELS
DANS LE TROUBLE HYPERACTIVITÉ DÉFICIT
DE L’ATTENTION
ABBES Z.S. (1), BOUDEN A. (1), BOURDEL M.C. (2),
KÉBIR O. (2), TABBANE K. (1), HALAYEM M.B. (1),
AMADO I. (2)
(1) Hôpital Razi, TUNIS, TUNISIE
(2) Hôpital Sainte-Anne, PARIS, FRANCE
Introduction : L’étude de l’interaction des réseaux attentionnels permet d’appréhender le contrôle exécutif, l’orientation
visuelle et l’alerte. Les désordres attentionnels sont un symptôme majeur du trouble hyperactivité déficit de l’attention.
Dans la littérature, l’étude de ces désordres au moyen d’une
tâche attentionnelle ANT (attentionnal network test), a abouti
à des résultats disparates. Certains auteurs ont conclu à une
intégrité des réseaux attentionnels chez les sujets
hyperactifs ; ces résultats sont controversés.
Cette étude se propose de rechercher un dysfonctionnement
des réseaux attentionnels et d’évaluer leurs interactions
mutuelles, chez les enfants atteints de TDA/HA.
Matériel et méthodes : 20 patients de moyenne d’âge
= 9 ans, scolarisés en école primaire (de la 2e à la 6e année)
ont été recrutés en milieu scolaire et clinique à l’aide de
l’Échelle de Conners validée en arabe ; ils ont été appariés
à 20 témoins de moyenne d’âge = 9,26 ans, du même niveau
scolaire et cognitif (QD) (Matrice de Raven CPM). Le diagnostic est confirmé par le K-SADS-PL (critères du DSM IV).
La tâche attentionnelle ANTI (Attentional network test
independent ; Lupianez et al., 2004) a été utilisée, consistant
en la détection de l’orientation d’une flèche centrale, flanquée
de flèches périphériques congruentes ou incongruentes,
incluant des essais sur lesquels peuvent survenir une alerte
sonore, ou un indice facilitant l’orientation visuelle dans un
champ attentionnel spécifique, la cible survenant du côté
indicé ou opposé.
Résultats : Les temps de réaction des patients sont plus longs
que ceux des témoins, dans les différentes conditions, avec
115
7e Congrès de l’Encéphale
des moyennes à 905 (SD = 234,063) ms chez les patients
contre 768 (SD = 155,27) ms chez les témoins. En analyse
statistique de type modèle mixte, on retrouve que l’effet de
congruence est plus marqué chez les patients avec une gêne
plus importante en situation incongruente allant jusqu’à
1 064 ms (F(1,38) p = 0,02). L’effet de l’alerte est plus marqué
chez les patients, le signal avertisseur semblant les aider plus
que les témoins. Pour l’orientation, l’effet de validité est similaire dans les deux groupes (F(1,38) p < 10-4).
Conclusion : Les enfants atteints de TDA/HA présentent un
ralentissement attentionnel global avec une atteinte du contrôle exécutif et de l’alerte ; ces résultats sont confirmés par
la littérature.
PO 294
IMPACT DES THÉRAPEUTIQUES À LIBÉRATION
PROLONGÉE SUR L’OBSERVANCE DANS
LES TDHA : EXEMPLE DU CONCERTA
RICHARD A., ALLOY G.
CH Macon, MACON, FRANCE
Dans toute discipline médicale, l’observance à un traitement
médicamenteux constitue un enjeu fondamental dans la prise
en charge efficiente du patient. La symptomatologie psychiatrique est à plus forte raison concernée par ce paramètre (les
troubles psychiques fluctuants, le déni partiel des troubles,
la méconnaissance dans la répartition de la symptomatologie
entre phase aiguë et état stabilisé). La psychiatrie infantojuvénile, jouant avec parcimonie de ce domaine médicamenteux, est confrontée à la création d’une double alliance
thérapeutique : celle de l’enfant et celle de ses parents.
La thérapeutique par méthylphénidate employée dans les
troubles du déficit de l’attention et d’hyperactivité (TDHA) a
apporté un réel soulagement à l’enfant présentant ces troubles, ainsi qu’à son environnement familial et scolaire. Le
constat de l’efficacité de ce traitement et de sa rapidité
d’action en cas d’indication adaptée ont conforté l’observance de cette prise en charge.
L’étude présentée porte sur la prescription de méthylphénidate à libération prolongée – sous forme de CONCERTA
LP – : elle tend à mettre en évidence le renforcement de
l’observance et de l’efficacité thérapeutique par la galénique.
PO 295
EFFETS PARADOXAUX DU RISPÉRDONE CHEZ
L’ENFANT ET L’ADOLESCENT AU-DELA DE 2 ANS
DE TRAITEMENT
PIERNIKARCH A.
Centre hospitalier d’Orsay, BURES SUR YVETTE, FRANCE
La prise au long cours de la rispérdone semble avoir provoqué des réactions paradoxales d’auto et d’hétéro-agressivité
chez des enfants et des adolescents :
– nombre de cas : 9
– de 6 à 13 ans
– vignette clinique
– étude du contexte pour chacun des enfants
116
– sédation de cet état à l’arrêt du traitement par la rispéridone
– poursuite du traitement neuroleptique par un neuroleptique
classique.
La répétition de ces réactions pour chacun des enfants traités
pose le problème d’un effet secondaire dû à la rispéridone,
constatation quasi-systématique après plusieurs années de
traitement. Cela pose la question d’une vigilance particulière
à propos de cette molécule pour les traitements au long cours
des enfants et des adolescents.
PO 296
LES HABITUDES DE SOMMEIL CHEZ LES ENFANTS
DE 2,5 À 6 ANS
SCHOLL J.M. (1), PHILIPPE P. (2), ZDANOWICZ N. (3)
(1) SSM « Centre Familial d’Éducation », 30, RUE DES
DÉPORTÉS ; 4800 VERVIERS, BELGIQUE
(2) Policlinique Brull, université de Liège, LIÈGE, BELGIQUE
(3) Clinique universitaire ; université catholique de Louvain,
GODINNE YVOIR, BELGIQUE
Introduction : Les habitudes de sommeil chez les enfants sont
éminemment variables suivant les enfants, les âges, les habitudes ou contraintes familiales. Elles sont d’autre part peu
connues et peu « investiguées » en consultation. Mais peuton relever des différences entre une population générale
« normale » et une population prise en charge dans des consultations psychologiques ambulatoires ?
Méthode : Un questionnaire concernant les habitudes de
sommeil a été distribué à des parents d’enfants fréquentant
l’enseignement ordinaire et à des parents d’enfants fréquentant des consultations psychologiques ambulatoires. 496
réponses (356 pour la population générale et 140 pour les
enfants suivis en consultation) ont été recueillies et analysées. Des différences de distributions ont été mises en évidence entre les 2 groupes et des corrélations recherchées.
Paramètres recherchés :
– le nombre d’heures de sommeil par nuit en semaine et le
week-end ;
– le nombre d’enfants « couche-tôt » ou « couche-tard » ;
– les caractéristiques de l’endormissement : l’enfant retarde
la mise au lit ; il a besoin d’une sucette, d’un doudou, d’un
morceau de tissu, d’un biberon, de lumière ou noir complet,
d’une TV, que la porte soit ouverte ; il manifeste un inconfort,
des peurs ; il s’endort seul dans sa chambre ou en présence
d’un adulte avec éventuellement le besoin de tenir physiquement cet adulte ; durée moyenne de l’endormissement ;
– l’endroit où dort l’enfant : dans sa chambre, avec un
frère/une sœur, dans la chambre des parents, dans une pièce
de séjour commune… ;
– les caractéristiques du temps de sommeil : sommeil agité,
réveils nocturnes, cauchemars, cherche à rejoindre ses
parents pendant la nuit.
Conclusions : Les comportements liés au sommeil différencient spécifiquement le groupe des enfants recrutés dans les
Services de Santé Mentale par rapport au groupe témoin.
Dans notre pratique, une anamnèse détaillée dans ce
domaine permet d’attirer l’attention sur une population fragile,
Posters
à examiner plus attentivement et éventuellement à prendre en
charge dès que possible. Une information et une aide pour les
parents sont à envisager très précocement ; une information
serait utile également pour les différents professionnels (puéricultrices, enseignants, éducateurs, médecins traitants…).
PO 299
COMPORTEMENTS VIOLENTS DES ADOLESCENTS
EN MILIEU SCOLAIRE SELON LES ENSEIGNANTS
KOSSENTINI I., AYEDI H., MOALLA Y., WALHA A., GHRIBI F.
Service de pédopsychiatrie CHU Hédi Chaker, SFAX, TUNISIE
PO 297
TABAGISME ET DÉPRESSION CHEZ
LES ADOLESCENTS
AZIZI N., OUTARAHOUT M., TAREK N., EL OMARI F.,
TOUFIQ J.
Hôpital arrazi, SALÉ, MAROC
La dépendance au tabac et le trouble dépressif comorbides
sont importants à considérer en termes de prévention, de pronostic et de prise en charge.
Dépister et traiter un trouble dépressif prévient l’installation
de la dépendance au tabac et aide au sevrage nicotinique.
D’autre part la prise en charge d’une dépendance tabagique
peut prévenir l’installation d’un état dépressif.
L’adolescence étant une période vulnérable, notre étude
s’est intéressée à étudier la relation entre le tabac et l’humeur
dépressive chez les jeunes, sachant que l’âge moyen de l’initiation à la cigarette est dans les deux sexes de 14 ans et
que le trouble mental précéderait le trouble addictif et commencerait à l’adolescence.
Un épisode dépressif pourrait être à l’origine d’un début de
consommation de tabac et jouer un rôle dans le passage de
l’usage à la dépendance. Aussi, l’usage du tabac à visée
autothérapeutique chez les adolescents présentant une
dépression primaire pourrait être à l’origine de la persistance
de la conduite addictive.
PO 298
ÉVALUATION DE LA DÉPRESSION CHEZ
LES ENFANTS DANS UN ORPHELINAT DE RABAT
À PROPOS DE 140 CAS
ROUDIES R. (1), OUANASS A. (1), TOUHAMI M. (1),
OTMANE Y. (1), MALKI H. (2), TOUFIQ J. (1)
(1) Hôpital Ar-Razi salé, RABAT, MAROC
(2) LBRCE, CRECET, RABAT, MAROC
La dépression chez les enfants est un concept récent ; sa prévalence est de 2,8 %.
Les enfants vivant en institution développent des problèmes
psychiatriques notamment les dépressions.
Le but de l’étude et d’évaluer la prévalence de la dépression
chez les 6-12 ans et analyser les facteurs de risque.
Méthode : Étude prospective de 140 enfants à l’école attachée à l’orphelinat dont 70 internes et 70 externes. L’outil statistique est le SPSS. Les facteurs étudiés : âge, sexe,
absence des parents, sortie tous les jours. Tous ces facteurs
étaient statistiquement significatifs.
Conclusion : La prévalence de la dépression chez les orphelins est de 28 %. Plusieurs propositions sont faites pour diminuer cette prévalence et participer à l’épanouissement des
orphelins au Maroc.
Objectif : L’objectif était d’étudier les comportements violents
des adolescents en milieu scolaire selon les enseignants.
Matériel et méthodes : Notre étude était transversale portant
sur un échantillon constitué de 50 enseignants du lycée
MONGI SLIM à Sfax d’âge moyen 42,9 ans, avec un sex ratio
= 1,75, et dont 87 % sont mariés et 91,3 % ayant des enfants.
Résultats : Selon les enseignants, en milieu scolaire :
– les garçons sont plus violents que les filles dans 87 % des
cas ;
– l’âge auquel l’adolescent est le plus violent est 17 ans dans
39,1 % des cas ;
– l’adolescent commet l’acte violent le plus souvent d’une
façon répété (47,8 % des cas) plutôt qu’isolée (21,7 % des cas)
et seul (52,2 % des cas) plutôt qu’en groupe (39,1 % des cas) ;
– les enseignants ont évalué :
• comme très fréquentes, ces types de violence : les menaces verbales (26,1 % des cas), les insultes (17,4 % des cas),
les gifles, coups ou autres et les avances sexuelles (4,3 %
des cas) ;
• comme fréquentes, ces types de violence : agression contre les biens (26,1 % des cas) et les contacts physiques rapprochés avec les pairs (21,7 % des cas).
Conclusion : La violence des adolescents est de plus en plus
fréquente en milieu scolaire. Selon les enseignants, l’agressivité verbale semble être plus présente que la violence physique mais toute les deux seraient responsables d’un climat
scolaire plus violent. Quelles sont alors les racines de la violence en milieu scolaire ?
PO 300
ANALYSE DES PULSIONS D’AMOUR ET DE HAINE
CHEZ UNE JEUNE SUICIDANTE DE 16 ANS
JACQUOT A.
Cesame, ANGERS, FRANCE
L’adolescence en tant que période support de la sexualité
émergente est le lieu de découverte de nouveaux désirs, de
nouvelles pulsions. Alors que jusque-là, l’amour parental
représentait un acquis résistant aux attaques de toute sorte
(désobéissances, échecs…), l’adolescent découvre en lui le
besoin de se tourner vers d’autres objets amoureux, moins
sécurisants et surtout moins intellectualisés, la pulsion génitale ayant fait son apparition. Il se trouve alors aux prises avec
de nouveaux conflits intrapsychiques où ça et surmoi s’opposent, où amour et haine cohabitent.
À travers l’analyse du violent passage à l’acte d’une jeune
fille de 16 ans sans antécédent particulier, nous nous proposons d’étudier ces pulsions que l’adolescent découvre et la
manière dont leur entremêlement peut devenir assez insupportable pour pousser au suicide.
117
7e Congrès de l’Encéphale
Ou comment chez Bérénice, la tentative de matérialiser ces
motions contradictoires en deux garçons distincts s’est soldée par un échec et une autoagressivité agie. Nous utiliserons l’éclairage kleinien et freudien pour saisir le jeu des mouvements d’autoconservation de la pulsion de haine et ceux
autoérotisme dans la pulsion d’amour afin de mieux comprendre cette intoxication médicamenteuse massive.
PO 301
PRÉVALENCE DE LA VIOLENCE ET COMORBIDITÉ
PSYCHIATRIQUE ASSOCIÉE CHEZ LES MINEURS
PLACES DANS UN CENTRE DE RÉÉDUCATION
À CASABLANCA
ABDELHAY N., BERRADA S., MOUSSAOUI D., KADIRI N.
Ibn Rochd, CASABLANCA, MAROC
L’OMS estime à 40 millions le nombre d’enfants de moins de
15 ans qui sont victimes de violence chaque année dans le
monde. Les traumatismes qui en découlent se manifestent
à des degrés divers en fonction de la gravité des actes commis et du vécu de l’enfant.
L’objectif de cette étude est de déterminer la prévalence de
la violence et des troubles mentaux comorbides chez les
enfants qui séjournent dans un centre de rééducation de la
jeunesse, analyser les facteurs prédictifs de ce phénomène
et évaluer l’estime de soi des recrutés.
C’est une étude transversale étalée sur deux mois du début
juin 2008 jusqu’à fin juillet 2008, descriptive, auprès des jeunes adolescents installés au centre de rééducation de la jeunesse de Casablanca. Un questionnaire est utilisé pour
explorer les données sociodémographiques et cliniques des
inclus. Le diagnostic des troubles mentaux est établi selon
les critères diagnostiques du DSM IV en utilisant le Mini International Neuropsychiatric Interview (MINI) dans sa version
marocaine. L’estime de soi des jeunes est évaluée en utilisant
l’échelle de Rosenberg.
Cent adolescents ont participé à cette enquête : l’âge moyen
de cette population est de 14,6 ans. Le sexe féminin représente 58,6 %. 70 % ont subi une violence. L’échec scolaire
est retrouvé chez 91 % des adolescents, la dépression
majeure chez 64,3 %, le stress post traumatique chez 50 %,
41,4 % d’abus d’alcool, 78,1 % d’abus de substance ;
l’estime de soi est faible chez les 2/3 des interrogés.
La violence détruit la confiance des enfants en eux-mêmes
et peut avoir de graves conséquences sur le développement
psychique et physique de l’enfant. L’état doit faire de la lutte
contre la violence une priorité en vue de réduire, voire éradiquer ce fléau et les traumatismes qui en découlent.
PO 302
LES ANOMALIES MORPHOLOGIQUES MINEURES
DANS L’AUTISME
BELHAJ A. (1), HALAYEM S. (1), MRAD R. (2), SLAMA H. (1),
OTHMAN S. (1), HALAYEM M.B. (1)
(1) Hôpital Razi, LA MANOUBA, TUNISIE
(2) Service de Génétique, Hôpital Charles Nicalle., TUNIS,
TUNISIE
118
Introduction : Les anomalies morphologiques mineures
(AMM) sont des dysmorphies mineures d’origine prénatale.
Du fait de l’origine commune des structures cutanées et du
système nerveux, le neurectoderme, toute anomalie de ce
dernier peut entraîner parallèlement des AMM et des anomalies neurologiques. Les AMM sont donc considérées
comme des indicateurs potentiels de perturbations neurodéveloppementales précoces. Une incidence élevée d’AMM a
été rapportée par la littérature chez les enfants autistes.
Objectifs : Le but de ce travail est de rechercher les AMM chez
une population tunisienne d’enfants présentant un trouble
autistique (TA) et de les comparer à leur fratrie et à des sujets
contrôles.
Méthodologie : Il s’agit d’une étude cas-témoin réalisée à partir du service de Pédopsychiatrie de l’Hôpital Razi. Trente
enfants souffrant de TA ont été évalués, de même que
18 enfants issus de leur fratrie et 37 sujets contrôles appariés
aux patients par âge et par sexe. Le diagnostic de TA a été
retenu selon les critères du DSM IV et de l’ADI-R.
Chaque enfant a été évalué grâce à :
– Un questionnaire destiné aux parents explorant les antécédents personnels et familiaux.
– L’échelle des anomalies morphologiques mineures de
Gourion et al. (2001) à laquelle d’autres items ont été ajoutés.
– Un examen physique complet supervisé par un généticien.
– L’ADI-R (Autism Diagnosis Interview revised) pour les
enfants autistes.
L’analyse statistique des données a été réalisée grâce au
logiciel SPSS dans sa 13e version.
Résultats : Il y avait plus d’anomalie chez les enfants souffrant de TA que chez la fratrie et les enfants contrôles. Les
différences significatives étaient retrouvées entre TA et contrôles pour : le score total (p = 0,000), les scores de la tête
(p = 0,000), de la bouche (p = 0,000) et des pieds (p = 0,002).
Les items les plus significatifs étaient : les anomalies des
oreilles (p = 0,000), du palais (p = 0,000), de la forme du crâne
(p = 0,000). Entre TA et fratrie, les différences significatives
étaient retrouvées au niveau : du score des oreilles (p
= 0,049), des items malformation auriculaire (p = 0,004) et
de la forme du crâne (p = 0,034). Ces résultats seront discutés par rapport aux données de la littérature.
PO 303
PROFIL COGNITIF CLINIQUE D’ENFANTS
PRÉSENTANT UN TROUBLE DE L’ATTENTION
AVEC OU SANS HYPERACTIVITÉ (TDA-H)
MARY A., MOUSTY P., PEIGNEUX P., MASSAT I., SLAMA H.
Université Libre de Bruxelles, BRUXELLES, BELGIQUE
À ce jour, le diagnostic du TDA-H repose principalement sur
les critères du DSM IV. Toutefois, cette affection se caractérise également par la présence de déficits dans certains
aspects du fonctionnement cognitif, en sus de la présence des
troubles comportementaux identifiés par le DSM. Dans cette
perspective, notre étude vise à identifier les variables cognitives affectées dans le TDA-H, dans le but d’affiner le diagnostic clinique et d’optimiser la prise en charge thérapeutique.
Posters
Un bilan neuropsychologique a été administré à 16 enfants
TDA-H et 9 enfants contrôles (âge 8-12 ans). La présence/absence du TDA-H a été diagnostiquée à l’aide du Kiddie Sads (sauf 5 sujets contrôles évalués avec le questionnaire de Conners). En accord avec la littérature, nos résultats
mettent en évidence des performances altérées chez les
enfants TDA-H par rapport aux contrôles, principalement
pour des tâches attentionnelles, exécutives et de mémoire
de travail. Les variables les plus « sensibles » à la présence
d’un TDA-H ont été identifiées au sein de tâches attentionnelles (TEA : écart-type de l’alerte phasique avec et sans stimulus avertisseur, omissions en attention divisée), de flexibilité (TEA : écart-type et médiane du subtest flexibilité), et
exécutives (figure complexe de Rey, Tour de Londres adaptée aux enfants, temps en condition d’interférence au Stroop
numérique), ainsi qu’en mémoire de travail (empan de chiffres). Toutefois, une grande variabilité des performances a
été également observée au sein de notre échantillon
d’enfants diagnostiqués TDA-H, avec seulement 37,50 % de
ces enfants présentant des performances altérées, avec un
score pathologique ou limite aux différentes tâches.
Les objectifs de la passation de ce bilan neuropsychologique
étaient d’identifier les tâches cognitives pour lesquelles les
sujets contrôles et TDA-H se différencient, et de déterminer
la sensibilité de ces tâches à la présence du TDA-H. La variabilité importante des performances cognitives au sein de
notre échantillon, diagnostiqué sur la base de critères comportementaux du DSM IV, souligne la nécessité de caractériser plus finement les variantes cognitives au sein du TDAH afin d’en déterminer les phénotypes.
PO 304
INVESTIGATION DE LA RELATION ENTRE
FONCTIONNEMENT EXÉCUTIF ET THÉORIE
DE L’ESPRIT DANS LE TDA-H
MARY A., MOUSTY P., PEIGNEUX P., MASSAT I., SLAMA H.
Université Libre de Bruxelles, BRUXELLES, BELGIQUE
Le trouble de l’attention avec/sans hyperactivité (TDA-H) se
caractérise par un déficit du fonctionnement exécutif. Par
ailleurs, il a été proposé que le développement des fonctions
exécutives est nécessaire au développement de la théorie
de l’esprit (theory of mind, ToM). Les résultats des études
menées auprès d’enfants TDA-H sont contradictoires, montrant d’une part une association entre déficit exécutif et altération de la ToM, et d’autre part une dissociation entre déficit
exécutif et ToM préservée.
L’objectif de cette étude est de mieux comprendre et identifier
les déficits potentiels en ToM dans le TDA-H, ainsi que la relation pouvant exister entre ToM et fonctionnement exécutif au
sein de cette pathologie. Dix enfants diagnostiqués TDA-H à
l’aide du Kiddie Sads et 10 enfants contrôles (TDA-H exclu par
le Kiddie Sads ou le questionnaire de Conners ; âge de la population 8-12 ans, QI > 85) ont réalisé deux tâches avancées de
ToM : la Tâche de Faux Pas, qui consiste à détecter des comportements sociaux inappropriés, et la Tâche des Yeux qui
demande l’identification de l’état mental d’un tiers sur base de
photographies d’yeux Un bilan neuropsychologique centré sur
les fonctions exécutives a également été administré.
Pour les deux tâches ToM, les enfants TDA-H obtiennent
des scores inférieurs aux sujets contrôles (p < 0,05). Toutefois, les sujets TDA-H présentent des capacités préservées de raisonnement pour les fausses croyances de premier ordre (i.e. une capacité ToM développée tôt dans
l’enfance), et ne prennent pas plus de temps de réflexion
que les contrôles pour répondre aux questions de ToM. Par
ailleurs, les variations de performance aux tâches ToM sont
corrélées aux scores des fonctions exécutives (p < 0,05).
Des analyses de régression montrent que les capacités exécutives de flexibilité expliquent en partie la performance aux
questions de Faux Pas, et que les capacités attentionnelles
et de flexibilité expliquent en partie la performance à la Tâche
des Yeux.
Ces résultats suggèrent un lien étroit entre la maîtrise des
compétences de théorie de l’esprit et le fonctionnement exécutif au cours du développement de l’enfant, qui pourrait
partiellement expliquer les difficultés sociales émotionnelles
rencontrées par une partie des enfants souffrant de TDA-H.
PO 305
ÉTUDE DES SYMPTÔMES EXTRA-PYRAMIDAUX
ET CATATONIQUES DANS UNE COHORTE DE
31 PATIENTS ÉVALUÉS AU CENTRE DE
RESSOURCES AUTISME DE HAUTE NORMANDIE
QUILICI G. (1), ROSIER A. (1), BRUN P. (1), MOURGUES C. (1),
BRUN-DOBAT I. (1), MENARD J.F. (2), GUILLIN O. (3),
HAOUZIR S. (3)
(1) Centre de Ressources Autisme de Haute Normandie, SOTTEVILLE-LÈS-ROUEN, FRANCE
(2) Unité de Biométrie et Biostatistiques, FACULTÉ DE ROUEN,
FRANCE
(3) Service Hospitalo-Universitaire de psychiatrie, ROUEN,
FRANCE
La vie des patients atteints de Troubles envahissants du
développement (CIM-10, 1993) peut être émaillée de complications et comorbidités qui aggravent l’évolution et le
pronostic : les troubles moteurs et les troubles catatoniques
(Dhossche et al., 2006) en font partie. Dans ce contexte, nous
avons réalisé une étude prospective préliminaire d’évaluation
des symptômes extra-pyramidaux et catatoniques, chez les
patients adressés à notre consultation, sur une période de
6 mois.
31 sujets ont répondu aux critères d’inclusion (dont absence
de traitement, d’antécédent neurologique ou génétique). Les
évaluations diagnostiques ont été réalisées à partir de l’ADIR (Lord et al., 1994), de la CARS (Schopler et al., 1988) et
de l’ECAR-T (Barthélémy et al., 1995). Nous avons ensuite
effectué une évaluation des symptômes extra-pyramidaux
(échelle de Chouinard 1980, Simpson et Angus 1970), et
catatoniques (échelle de Rosebush 1990, NCS 1999, BFCRS
1996), ainsi que des âges de développement moteur.
Quatre groupes distincts ont été mis en évidence : autisme
typique, autisme atypique/autres TED, syndrome d’Asperger, patients sans TED. La comparaison de ces quatre sousgroupes ne met pas en évidence de différence significative
d’âge chronologique, d’âge de développement moteur, ni de
symptomatologie extra-pyramidale.
119
7e Congrès de l’Encéphale
Le groupe de patients TED présente des scores significativement supérieurs à toutes les échelles de catatonie comparativement au groupe non-TED (BFCRS p = 0,008, Rosebush p = 0,03, NCS p = 0,004). Parmi les TED, le groupe
autisme typique présente des scores aux échelles de catatonie significativement supérieurs comparativement aux
autres groupes (BFCRS p = 0,005, Rosebush p = 0,001, NCS
p = 0,002). Ces résultats concordants avec la littérature,
retrouvent de plus, des scores significativement supérieurs
aux échelles de catatonie pour le groupe Autisme typique
comparativement au groupe Asperger.
Cette étude préliminaire souligne l’existence de symptômes
catatoniques chez les patients avec TED, majoritairement
chez les patients porteurs d’autisme typique.
PO 306
CENTRE DE RESSOURCES AUTISME LIEGE
PHILIPPE P., JACQUES J.
Université de Liège, LIÈGE, BELGIQUE
Objectifs : Présentation du centre de référence : cadre légal,
population rencontrée, travail clinique multidisciplinaire.
Historique : centre ouvert en mars 2006 ; plus de
250 patients pris en charge pour un bilan diagnostic.
Cadre légal : Fixé par le ministère de la santé (INAMI : institut
national d’assurance maladie invalidité) pour tous les centres
de référence de Belgique. Il existe 3 centres en région néerlandophone (Anvers, Gand, Louvain), 3 en région bruxelloise
et 2 en région francophone (Mons, Liège).
Pour réaliser un bilan, nombre d’heures définies par la
convention :
– 32 heures pour les patients de moins de 18 ans ;
– 16 heures pour les patients de plus de 18 ans.
En fin de bilan, rapport écrit commenté et remis au patient
avec le diagnostic motivé et des orientations de prise en
charge. Pour les patients présentant un trouble envahissant
du développement, un module de coordination possible :
10 h par an (pendant 5 ans, renouvelable 1 fois) pour réévaluation du diagnostic, de l’évolution et de l’orientation.
Activité clinique : Équipe pluridisciplinaire : 1 orthophoniste,
1 psychomotricienne, 2 neuropsychologues, 3 psychologues, 1 secrétaire, 1 assistante sociale et 3 médecins : 1 neuropédiatre, 2 psychiatres infanto-juvéniles. Le travail de bilan
comprend une anamnèse détaillée (avec anamnèse développementale), différents bilans, échelles et questionnaires
(bilan neuropsychologique, développemental, CARS, ADI-R,
PEP, APEP…) choisis selon l’âge et/ou les problématiques
des patients. Une approche biologique (prise de sang, bilan
génétique, EEG…) est réalisée par le neuropédiatre. Possibilité de réaliser des observations à domicile, à l’école, en institution. Les différents résultats antérieurs sont rassemblés
et si nécessaire complétés.
Conclusion : Nous présentons :
1. Des données statistiques concernant les patients rencontrés jusqu’au 31 décembre 2008 (graphiques : pyramide
d’âges selon les sexes, origine géographique, état des dossiers).
120
2. Cadre légal de travail et équipe pluridisciplinaire.
3. Différentes échelles et tests utilisés.
4. Diagnostics posés et comorbidités rencontrées (DSM IVR, DC : 0-3R, syndromes génétiques).
5. Les questions principales que nous nous posons au fur et
à mesure de notre travail.
PO 307
SYNDROME D’ASPERGER ET HYPERLEXIE :
SUCCÈS D’UN ABORDAGE MULTIDISCIPLINAIRE
BALDEIA E. (1), REIS F. (2), SOARES N. (3)
(1) NACCE, ENFANTS – Pédo-Psychiatrie, RIO DE JANEIRO,
BRÉSIL
(2) NACCE, Enfants – Psychologie, RIO DE JANEIRO, BRÉSIL
(3) NACCE, Enfants – Orthophoniste, RIO DE JANEIRO, BRÉSIL
Le Syndrome d’Asperger est une modalité inclue au Trouble
Envahissant du Développement (TED).
Le Syndrome d’Asperger est un trouble du développement
qui est assez peu connu et rarement diagnostiqué encore
actuellement. Le corps, les cinq sens et le cerveau reçoivent
des informations mais il y a un défaut de transmission entre
la réception, la compréhension et le traitement de ces informations.
Il en résulte une appréciation confuse de la vie et de l’environnement. Il y a aussi un détachement de la réalité et une
absence de communication efficace avec les autres. Il y a
une intelligence supérieure ainsi qu’une incroyable mémoire.
Le Hyperlexie est un syndrome apparaissant chez des enfants,
qui commencent à lire bien avant le développement normal et
sont fortement fascinés par les lettres et les nombres.
Nous présentons un cas clinique d’un garçon de 7 ans, pour
illustrer l’importance du diagnostic correct et l’efficacité du
traitement avec une équipe multidisciplinaire (psychiatre,
psychologue et orthophoniste), pour une amélioration des
habilités sociales qui favorisent une meilleure adaptation psychologique, un meilleur rendement scolaire et une meilleure
satisfaction pour obtenir une diminution de l’angoisse.
PO 308
INTÉRÊT DE LA MESURE DE LA RECONNAISSANCE
DES ÉMOTIONS DANS LE DIAGNOSTIC POSITIF
DE LA MALADIE D’ALZHEIMER
GRANATO P. (1), GODEFROY O. (2),
VAN GANSBERGHE J.P. (3), BOUCART M. (4), BRUYER R. (5)
(1) Centre Hospitalier, VALENCIENNES, FRANCE
(2) Centre Hospitalier – Hôpital Nord, AMIENS, FRANCE
(3) Faculté de psychologie, Unité de Neurosciences cognitives,
B-1348 LOUVAIN-LA-NEUVE, BELGIQUE
(4) Neurosciences Fonctionnelles et Pathologies, CNRS (UMR
8160), CHRU, LILLE, FRANCE
(5) Université, LOUVAIN-LA-NEUVE, BELGIQUE
Background : L’existence d’un déficit de la reconnaissance
visuelle des émotions faciales (DRVEF) dans la maladie
d’Alzheimer est une donnée acquise. Cependant, sa mesure
n’existe pas en routine clinique. L’absence d’outil de mesure
Posters
standard et de normes de référence rend difficile le maniement de cette mesure.
But et matériel : Mesurer un DRVEF dans la maladie d’Alzheimer débutante (MAD) à l’aide de Méthode d’Analyse et de
Recherche de l’Intégration des Émotions (MARIE). Cet outil
se base sur un continuum d’images chimériques créées à
partir de deux images réelles et dans des proportions variables. Le sujet fait un choix binaire de type forcé pour chacune
des images du continuum. Le matériel comporte 9 séries de
19 images chacune ; toutes les photographies représentent
la même personne.
Participants : 12 sujets MAD (H/F = 7/5 ; âge 68 ± 3 ans ;
scolarité [sans Bac/avec Bac/Bac +3] = 10/1/1 ; MMSE : 26
± 2,4 ; MATTIS : 130 ± 10 ; Picture Naming = 33 ± 4 ; Grober
et Buschke : Rp. Im. 13 ± 4 ; Rp. Li. = 7 ± 5 ; Rp. Tt. 11 ± 6 ;
Rp. Lb. Df. 11 ± 6) et 12 sujets sains appariés (H/F = 7/5 ;
âge 66 ± 6 ; scolarité = 7/4/1 ; MMSE : 30 ; MATTIS : 144 ;
Picture Naming = 80 ; Grober et Buschke : Rp. Im. 16 ; 3Rp.
Li. = 16 ; 3Rp. Tt. 16 ; Rp. Lb.Df. 16).
Résultats : Reconnaissance de l’émotion « B » par les MAD
et sujets sains et pour chaque série émotionnelle : (F (8,15)
= 1,4 ; p = 0,276).
Le recours au langage est inutile dans ce test. La reconnaissance visuelle des émotions faciales est déjà altérée à un
stade léger de la maladie. Les patients MAD seraient nettement moins sensibles aux émotions comme en témoigne
l’augmentation du seuil d’identification : l’expression émotionnelle doit être plus intense pour que le taux de reconnaissance des patients soit égal à celui des témoins. Le différentiel moyen est de 16 % de réponses. Le trouble de la
reconnaissance des émotions semble lié à la sévérité du syndrome démentiel mesurée par le déficit de la mémoire épisodique verbale (r2 : = 0,1 ; p = 0,013) et de l’efficience intellectuelle globale (r2 : = 0,79 ; p = 0,001).
Conclusion : La mesure conjointe de la MATTIS, de la
mémoire épisodique verbale et de la reconnaissance visuelle
des émotions faciales pourrait permettre un diagnostic positif
voir infra-clinique de l’entrée dans la Maladie d’Alzheimer.
PO 309
ÉVALUATION COGNITIVE DES SUJETS ÂGÉS À BAS
NIVEAU D’INSTRUCTION
BEN ROMDHANE I., BEN AZOUZ O., DELLAGI L., BRAM N.,
SAADA W., BASSI S., BEN KHEDHER M., TABBANE K.
Service de psychiatrie B. Hôpital Razi, TUNIS, TUNISIE
Introduction : La démence est une maladie fréquente et grave
dont le dépistage précoce améliore considérablement le pronostic. Plusieurs tests de dépistage de la démence sont disponibles mais souvent inadaptés aux sujets analphabètes et
à bas niveau d’instruction qui demeurent fréquents en Tunisie
surtout parmi les sujets âgés.
L’objectif de ce travail est de choisir des épreuves cognitives
à priori peu sensibles au niveau d’instruction et d’établir des
données normatives dans la population tunisienne pour chacune d’entre elles.
Méthodologie : Notre échantillon est composé de 60 sujets
âgés de plus de 55 ans, analphabètes ou ayant un niveau
d’instruction inférieur à 3 années d’études. Les critères
d’exclusion sont les pathologies pouvant entraîner un déficit
cognitif et les déficits sensoriels pouvant entraver le bon
déroulement du test. L’évaluation clinique a fait appel au
Geriatric Depression Scale pour l’évaluation de la dépression
et au Clinical Dementia Rating Scale pour le dépistage de la
démence. Une pré enquête portant sur dix sujets nous a permis de sélectionner les tests cognitifs les moins sensibles au
niveau d’instruction et les plus adaptés à notre contexte socioculturel. L’évaluation cognitive se compose d’une épreuve de
rappel de mots, d’une fluence sémantique, d’un test d’orientation temporospatiale, d’une épreuve d’interprétation de proverbes, d’un empan de chiffre, d’un test de mémoire de travail,
d’un test de nomination d’images et enfin d’un test inspiré du
« Animal Stroop Test » initialement conçu pour les enfants.
Résultats : En cours.
PO 310
RISQUE CARDIOVASCULAIRE ET DÉTÉRIORATION
COGNITIVE LÉGÈRE : ÉTUDE CAS-TÉMOINS
EL HEDDA R. (1), AMARA G. (1), BNINA H. (2), FRIKHA A. (1),
BEN NASR S. (1), BEN HADJ ALI B. (1)
(1) Service de Psychiatrie, CHU Farhat Hached, SOUSSE,
TUNISIE
(2) DSSB, MAHDIA, TUNISIE
La détérioration cognitive légère connue sous le terme anglosaxon Mild Cognitive Impairment (MCI) est caractérisée par
une altération de la mémoire avec une conservation des fonctions cognitives générales et des habilités fonctionnelles. Il
s’agirait d’un état prédémentiel qui prédispose à la maladie
d’Alzheimer.
L’objectif de ce travail était de dépister les cas de MCI dans
un échantillon de sujets âgés ayant des facteurs de risque
cardiovasculaires.
Méthodologie : Nous avons recruté 47 consultants âgés de
plus de 65 ans ayant au moins un facteur de risque cardiovasculaire. Ce recrutement s’est étalé sur trois mois, à partir
d’un centre de soins primaires. Les facteurs de risque retenus
étaient l’HTA, le diabète, la dyslipidémie ou les cardiopathies
ischémiques évoluant sur une durée supérieure ou égale à un
an. Le groupe témoin était constitué de consultants âgés de
plus de 65 ans et n’ayant aucun antécédent de pathologie
somatique chronique. Les deux groupes étaient appariés pour
l’âge, le sexe et le niveau d’instruction. Nous avons réalisé un
dépistage de la détérioration cognitive légère en utilisant
l’épreuve des cinq mots qui explore la mémoire et l’IADL (Instrumental Activities for Daily Living) qui explore le degré d’autonomie pour les tâches quotidiennes. Les données sociodémographiques et cliniques des participants ont été recueillies
sur une fiche pré-établie. Nous avons utilisé le MMSE (Mini
Mental State Examination) afin d’éliminer les sujets déments.
Nous avons retenu le diagnostic de MCI à partir d’un score à
l’épreuve des cinq mots 16 et d’un score à l’IADL 3.
Résultats : Les patients de notre étude avaient un âge moyen
de 72,3 ± 6,1 ans avec un sexe ratio de 2,24. Le MCI était
plus fréquent chez les patients à risque cardiovasculaire par
rapport aux témoins (17,5 % versus 2,17 %, p = 0,023). Le
121
7e Congrès de l’Encéphale
diagnostic de MCI était corrélé au nombre de facteurs de risque cardiovasculaires avec altération significative du score
de rappel immédiat (p = 0,019) et du score global à l’épreuve
des cinq mots (p = 0,041).
Conclusion : La présence de facteurs de risque cardiovasculaires est susceptible de favoriser la détérioration cognitive
chez les sujets âgés. Un dépistage précoce avec équilibration
de ces facteurs de risque est donc indispensable afin de prévenir une évolution vers la démence.
PO 311
CATATONIE RÉVÉLANT UNE DÉMENCE TYPE
ALZHEIMER CHEZ UN ADULTE JEUNE
MARRAG I., BOURGUIBA H., CHAABÈNE W.,
HADJ AMMAR M., NASR M.
CHU, MAHDIA, TUNISIE
Introduction : La maladie d’Alzheimer est une affection progressive pour laquelle toutes les causes réversibles connues
ont été éliminées. La distinction entre démence sénile et présénile n’est que conventionnelle et n’est basée sur aucune
différence réelle autre que l’âge de début. Son expression
clinique par une catatonie est rare, posant ainsi des difficultés
diagnostiques ce qui incite le praticien à une démarche étiologique rigoureuse afin d’éliminer des affections organiques
curables et aussi des affections psychiatriques telles la schizophrénie et les troubles de l’humeur.
Matériel et méthodes : Les auteurs se proposent d’illustrer à
partir d’une vignette clinique le cas d’un sujet jeune (49 ans)
ayant présenté à l’âge de 38 ans des troubles de comportement rentrant dans le cadre d’un épisode psychotique aigu
pour lequel un traitement neuroleptique a été prescrit, hospitalisé au service de psychiatrie du CHU de Mahdia dans
un tableau de stupeur associé à un refus alimentaire à l’origine d’une altération de son état général.
Résultats : L’examen psychiatrique a révélé au début uniquement un syndrome catatonique. Un syndrome aphasoapraxo-agnosique s’est dessiné au fur et à mesure d’un traitement symptomatique de la catatonie à base de benzodiazépines et d’une rééquilibration de l’état somatique. L’exploration à la TDM a montré une atrophie cortico-sous-corticale
à prédominance fronto-temporale bilatérale orientant vers le
diagnostic de maladie d’Alzheimer.
Discussion et conclusion : Une discussion à la lumière des données de la littérature fait ressortir d’une part que le diagnostic
de la maladie d’Alzheimer reste essentiellement clinique et
d’autre part qu’un syndrome catatonique peut être révélateur
voire même l’expression d’un stade évolutif de la maladie.
PO 312
DÉMENCE ÉTHYLIQUE TOXIQUE NON
CARENTIELLE : DISCUSSION AUTOUR DE
LA DÉMENCE ALCOOLIQUE, À PROPOS D’UN CAS
RICOUX A., VULSER H., CHIRIO-ESPITALIER M.,
TACONNET-HENRY P., AUBIN-BODIGUEL R.,
DELAUNAY V.
CHU Nantes, NANTES, FRANCE
122
La démence alcoolique d’origine toxique, et non carentielle,
est mal définie car peu étudiée. Nous verrons d’abord la clinique de cette affection, via le cas de M G, 61 ans, hospitalisé
sans consentement pour troubles du comportement et violences physiques. Ce patient est éthylique chronique depuis
l’âge de 20 ans avec augmentation de la consommation
depuis 2000. On note à l’admission un délire paranoïaque
apparu sur 3 ans. L’examen neurologique est normal ainsi
que la tomodensitométrie encéphalique. Un bilan complet
des fonctions supérieures montre une altération des fonctions mnésiques et de l’efficience frontale. Nous évoquons
le diagnostic de démence alcoolique d’origine toxique après
élimination des diagnostics différentiels : maladie d’Alzheimer, démence vasculaire, complications carentielles de
l’éthylisme chronique (encéphalopathie pellagreuse par
carence en vitamine PP, encéphalopathie de Gayet-Wernicke par carence en B1, syndrome de Korsakoff), mais aussi
encéphalopathie hépatique et démence post-traumatique
(hématome sous dural chronique). Si l’abus d’alcool peut être
responsable d’un tableau démentiel par toxicité indirecte, il
peut également l’être par toxicité directe. La démence alcoolique, bien que répertoriée dans le DSM IV et la CIM-10, reste
un concept assez flou. Elle est décrite comme une détérioration intellectuelle chez un patient éthylique chronique, sans
autre cause de démence trouvée. Les troubles constatés
chez ces patients associent des troubles des fonctions mnésiques, exécutives et visuospatiales. Ainsi, le diagnostic ne
peut être fait sur les seuls symptômes cliniques, mais les
résultats des tests neuropsychologiques, les données anatomopathologiques ainsi que les données récentes de l’imagerie cérébrale et de l’électrophysiologie permettent de le
poser avec plus de certitude. On attribue cette affection à un
effet toxique direct de l’alcool induisant une dégénérescence
axonale et myélinique. Au niveau moléculaire, la plupart des
études concordent sur l’implication des récepteurs NMDA et
GABA, tous deux agissant sur la transmission glutamatergique. Enfin, la constatation d’une fréquence accrue de
démence alcoolique chez des patients aux antécédents familiaux d’éthylisme chronique pose la question de facteurs
génétiques.
PO 313
ÉVALUATION DE LA PRISE EN CHARGE
MÉDICAMENTEUSE DE PATIENTS DÉMENTS
HOSPITALISÉS AU SEIN D’UN HÔPITAL
GÉRIATRIQUE
DEBRUYNE A.L. (1), DECAMPS A. (2), JENN J. (2), BRET P. (1),
BRET M.C. (1), RAINFRAY M. (2), SAUX M.C. (3)
(1) CHS Charles Perrens, BORDEAUX, FRANCE
(2) Hôpital Xavier Arnozan, PESSAC, FRANCE
(3) Hôpital Haut-leveque, PESSAC, FRANCE
L’accroissement du nombre de personnes âgées en France
depuis une vingtaine d’années s’accompagne d’une augmentation des démences qu’elles soient d’origine dégénérative (de type Alzheimer (DTA), vasculaire (DV)) ou mixte
(DM). On estime actuellement leur prévalence à 6,4 % de la
population de plus de 65 ans (dont 4,4 % pour DTA). Le traitement des démences fait intervenir des médicaments spé-
Posters
cifiques améliorant les fonctions cognitives : 3 inhibiteurs de
cholinestérases (Rivastigmine, Galantamine et Donépézil) et
un antagoniste des glutamates (Mémantine).
Nous avons voulu évaluer la prise en charge médicamenteuse d’une cohorte de patients déments hospitalisés au sein
d’un hôpital gériatrique bordelais de 280 lits.
Tous les patients hospitalisés sur le mois de mars 2008 et
traités par un des 4 médicaments de la démence ont été
inclus. Les données suivantes ont été collectées : données
sociodémographiques, Mini Mental State Examen (MMSE),
diagnostic, stratégie thérapeutique de la démence et co-prescription d’autres psychotropes.
30 patients ont ainsi été inclus (sexe ratio H/F = 0,5 ; âge
moyen 83 ± 7 ans). Parmi eux, 40 % des patients présentent
une DTA, 37 % une DM et 13 % une DV. Concernant le
MMSE, 3 % des patients ont une démence modérée (MMSE
> 20), 47 % une démence modérée à sévère (10 MMSE 20),
23 % une démence sévère (MMSE < 10) et MMSE non réalisable pour 17 % d’entre eux. La principale stratégie thérapeutique médicamenteuse est la monothérapie par anticholinestérasique (87 % des patients). La co-prescription de
psychotropes se retrouve pour 87 % des patients et, pour
20 % d’entre eux, jusqu’à 4 psychotropes sont ajoutés (majoritairement dans des cas de DM).
Nous pouvons nous interroger sur le faible nombre de
patients de notre cohorte. En effet, des études semblent montrer l’intérêt de traiter toutes les démences (sauf la démence
fronto-temporale) avec un traitement améliorant les fonctions
cognitives (par exemple, la DV et la DM avec la Galantamine).
Ce travail insiste également sur l’importance des co-prescriptions de psychotropes chez ces patients qu’on sait pourtant
particulièrement à risque de iatrogénie médicamenteuse.
Complexe, la prise en charge des patients déments nécessite
une réflexion approfondie de la stratégie thérapeutique à mettre en place.
PO 314
INTRICATION TRAUMATISME CRÂNIEN
ET TRAUMATISME PSYCHIQUE
SELMA T.
Centre Hospitalier de LAGNY MARNE LA VALLÉE, Lagny-surMarne, FRANCE
L’intrication traumatisme crânien et état de stress post-traumatique est complexe. Avec des vignettes cliniques à l’appui
et une recherche bibliographique nous essaierons de montrer
que l’amnésie post-traumatique ne protège pas obligatoirement de l’état de stress post-traumatique.
PO 315
LA MORTALITÉ EN PSYCHIATRIE
BENELMOULOUD O. (1), BENABBAS M. (2)
(1) EHS de Psychiatrie, CONSTANTINE, ALGÉRIE
(2) Hospitalier, CONSTANTINE, ALGÉRIE
La mort subite se définit comme étant une mort naturelle, de
survenue soudaine chez une personne en bon état de santé
apparent.
Le caractère naturel du décès exclut toute forme de mort violente (criminelle, suicidaire, ou accidentelle), mais c’est le
caractère inattendu et insolite du décès qui va le rendre suspect.
Méthodologie : Étude de type rétrospectif qui s’intéresse aux
cas des morts subites survenues au niveau de l’EHS psychiatrique Mahmoud Belamri depuis l’année 1996 à 2005.
Sont exclus de l’étude les cas de mort par suicide, et les décès
suite à une affection médicale préexistante et connue.
Les items de travail sont : le Sexe, l’Âge, les Antécédents psy,
l’État général à l’admission, les Examens complémentaires,
le Diagnostic, le Traitement, la Durée de séjour, l’Heure et la
Cause du décès.
Résultats : Malgré les biais méthodologiques inhérents aux
études rétrospectives, quelques résultats ont pu être dégagés. Le dépouillement des dossiers a permis de recenser
10 cas de mort subite sur une période de 10 ans. 15 000 hospitalisations ont été recensées depuis 1996, ce qui nous
donne une fréquence de un décès pour 1 500 malades hospitalisés.
Nous déplorons la rareté des travaux concernant la mort
subite en psychiatrie, thème qui soulève moult interrogations
surtout qu’au niveau de l’EHS le rythme est de une (01) mort
subite par an survenant chez une personne apparemment
sans anomalie somatique.
PO 316
TROUBLE PSYCHOTIQUE ET PÉRIARTÉRITE
NOUEUSE : À PROPOS D’UN CAS
BERNARD A., MÉNARD M.L., THAUBY S., PAPETTI F.,
PRINGUEY D.
Hôpital Pasteur, NICE, FRANCE
Introduction : La péri artérite noueuse (PAN) est une vascularite nécrosante multisystémique qui touche la paroi des
artères de petits et moyens calibres. Les symptômes généraux et somatiques sont les plus fréquents (dont la neuropathie périphérique et l’atteinte rénale). Nous décrivons ici un
cas clinique illustrant les liens possibles entre maladie psychiatrique et auto immune.
Observation : Il s’agit d’un patient de 21 ans suivi depuis
l’enfance pour un livedo. Au plan familial, on retrouve une psychose chez la mère et la grand-mère maternelle, une PAN
chez sa sœur et ses cousins. Ses parents sont eux-mêmes
cousins. À 17 ans, il présente des troubles du comportement
à type de bizarreries. Deux ans plus tard, le diagnostic de
PAN est porté devant des déficits neurologiques : dysesthésie, diplopie, steppage avec atteinte du nerf sciatique poplité
externe gauche. L’électromyogramme et la biopsie musculaire objectivent la vascularite, sans autre anomalie au bilan
(IRM cérébrale, ANCA et électroencéphalogramme normaux). Immunosuppresseurs et corticoïdes sont introduits.
Il est hospitalisé en urgence deux ans après devant un délire
paranoïde. Le diagnostic de schizophrénie est alors posé.
Les corticoïdes sont diminués puis arrêtés. Le traitement antipsychotique et la prise en charge en hôpital de jour psychiatrique permettent au patient de retrouver stabilité et autonomie.
123
7e Congrès de l’Encéphale
Discussion : On estime qu’environ 6 % des psychoses ont
une origine organique. Au cours de l’évolution de la PAN, on
observe des troubles mentaux, mais rarement des épisodes
psychotiques. Il est souvent difficile de déterminer le rôle de
l’affection organique causale, de la iatrogénie et des réactions psychologiques face à la maladie chronique et invalidante. Plusieurs travaux se sont intéressés à l’hypothèse
immunologique de la pathologie schizophrénique, souvent
remise en cause. Or au travers du cas clinique présenté on
peut se demander s’il s’agit simplement d’une association fortuite ou d’un facteur précipitant, mais on constate que le lien
familial immunologique relance la recherche.
Conclusion : Les troubles psychiatriques sont rares au cours
de l’évolution de la PAN. Lorsqu’ils sont présents, l’étiologie
et leur lien avec la vascularite et son traitement sont souvent
difficiles à déterminer.
PO 317
INFECTION DU SYSTÈME NERVEUX CENTRAL
RÉVÉLÉE PAR DES TROUBLES D’ALLURE
PSYCHIATRIQUE : À PROPOS D’UN CAS
DRENOU A. (1), BINDLER L. (2), FOREY P. (1), SHADILI G. (3)
(1) Centre Hospitalier Bretagne Atlantique, VANNES, FRANCE
(2) Établissement Public de Santé Mentale, ST-AVÉ, FRANCE
(3) Clinique pour adolescents, Établissement Public de Santé
Mentale, VANNES, FRANCE
Si la symptomatologie neuropsychiatrique des méningoencéphalites virales est un classique de l’enseignement universitaire, sa confrontation au quotidien de notre clinique est
beaucoup plus complexe. Une des difficultés majeures de la
prise en charge de ces infections du système nerveux central
réside dans leur polymorphisme clinique. C’est une cause fréquente d’errance diagnostique et thérapeutique ayant des
conséquences en terme de pronostic fonctionnel ou vital.
Nous reportons le cas d’un enfant âgé de 5 ans admis aux
urgences pédiatriques présentant des vomissements évoluant depuis dix jours, sans fièvre ni point d’appel neurologique, ni anomalie biologique. Après 2 jours de traitement
symptomatique au domicile, l’enfant est réadmis pour des
troubles du comportement de survenue brutale. Ces troubles
du comportement, à type de grognements et d’irritabilité,
représentant une rupture franche avec l’état antérieur de
l’enfant, sont associés à des mouvements anormaux et à un
syndrome cérébelleux statique et dynamique.
Le bilan complémentaire retrouve une lymphocytose à la
ponction lombaire, des sérologies dans le LCR et le sang
négatives, un EEG sans particularité et une IRM montrant un
hyposignal temporal interne gauche en séquence T2. On
conclut à une probable méningo-encéphalo-cérebellite virale
dont l’évolution sera favorable sous traitement symptomatique et la récupération partielle à ce jour.
La symptomatologie révélatrice (vocalisations, surélévation
d’un membre et déviation de la tête et des yeux) peut faire
évoquer une crise comitiale partielle de l’aire motrice supplémentaire frontale (aire 6), bien que les EEG de veille soient
normaux. Les troubles secondaires à type d’obnubilations,
de persévérations et d’obsessions compulsions, peuvent être
124
interprétés comme des symptômes d’un syndrome temporo
frontal et/ou d’anxiété majeure.
Ce cas clinique souligne l’importance de rester systématique
et de ne pas négliger une cause somatique devant la survenue de troubles du comportement d’allure psychiatrique. Il
pose aussi la question, évoquée par certains auteurs, d’un
lien entre les infections précoces du système nerveux central
et le développement de certaines pathologies psychiatriques
comme l’hyperactivité, les troubles du comportement ou la
schizophrénie.
PO 318
ÉPILEPSIE ET ALCOOL : CRISE DE SEVRAGE ?
GHEORGHIEV C., RAFFRAY P., DE MONTLEAU F.
Hôpital d’instruction des armées Percy, CLAMART, FRANCE
Les liens entre épilepsie et alcool sont complexes. Si l’alcool
est un facteur de risque de crise convulsive, il occupe une
place variable dans le déterminisme physiopathologique de
crises dont le statut nosographique appelle à être précisé :
souvent il s’agira de crises de sevrage, pour parfois révéler
une épilepsie lésionnelle alors que l’épileptogénèse de
l’alcoolisation chronique sera discutée.
Les intrications psycho-organiques sont en effet fréquentes
en addictologie en interrogeant tant nos stratégies diagnostiques que nos pratiques thérapeutiques. Le masque psychiatrique de troubles à l’occurrence et l’expression clinique
stéréotypée ne doivent pas occulter les autres hypothèses
étiopathogéniques, dont les causes parfois curables imposent un traitement spécifique précoce. Une illustration clinique est proposée à partir de l’observation au cours d’un
sevrage alcoolique de crises répétées révélatrices au terme
d’une investigation diagnostique au-delà de la constatation
de l’accident de sevrage d’un processus infectieux à la présentation neurologique protéiforme trompeuse.
PO 319
ÉPILEPSIE, DÉLIRE, PARRICIDE
DELCHEV Y. (1), TISSERAND M. (2)
(1) CHU, BESANÇON, FRANCE
(2) Service de Psychiatrie Infanto-Juvénile, VESOUL, FRANCE
Au XIXe siècle, l’épilepsie appartenait à la nosologie des
maladies mentales (les « névroses ») établie par les aliénistes. Pour eux elle représentait une maladie mentale grave,
évoluant systématiquement vers le délire puis la démence.
Les délires aigus des épileptiques ont été particulièrement
étudiés sous un angle symptomatique et les travaux des aliénistes ont contribué à façonner la nosologie psychiatrique.
L’apparition de l’EEG dans les années quarante a subordonné pendant près de trente ans les constatations cliniques
aux résultats des explorations fonctionnelles électriques.
Cependant comme nous le rappelle notre maître Henri Ey le
concept de « psychose épileptique » est toujours resté au
centre du champ de la neuropsychiatrie : « Aucun processus
pathologique plus que l’épilepsie ne peut intéresser un psychiatre […] car l’épilepsie est le modèle d’une déstructuration
pathologique de la conscience ».
Posters
Dans notre exposé nous allons présenter trois cas cliniques.
Il s’agit de notre jeune patient Alexis, de Smerdiakov et de
Vincent. À partir de ce mélange particulier de réalité, fiction
littéraire, psychanalyse et histoire nous allons revisiter et discuter des notions comme délire épileptique, épilepsie temporale, personnalité épileptique, parricide, état crépusculaire
de la conscience, Syndrome de Ganser et aussi proposer une
réflexion autour de la psychogénécité de l’épilepsie.
PO 320
MILD TRAUMATIC BRAIN INJURY (MTBI) ET PTSD
des différents suivis habituellement pratiqués en médecine
générale, un examen clinique et un bilan biologique orienté
par les étapes précédentes. 40 pathologies incidentes ayant
trait à différentes spécialités médicales ont été découvertes
en sus d’affections connues. Ces nouvelles pathologies repérées sont étudiées ainsi que leurs rapports avec les pathologies psychiatriques associées. Ces consultations médicales systématiques représentent un surcoût qui doit être mis
en balance avec la précocité des prises en charge des pathologies somatiques. Les décompensations somatiques,
source de consultations voire d’hospitalisations dans les services d’urgence locaux, sont ainsi évitées.
VAUTIER V., ANDRUETAN Y., DUZAN A.C., CLERVOY P.
Hôpital militaire Sainte-Anne, TOULON, FRANCE
Les auteurs font la présentation d’une pathologie émergente
en psychiatrie militaire américaine : le Mild Traumatic Brain
Injury (mTBI). Ils en énoncent les enjeux épidémiologiques,
cliniques, médicolégaux et thérapeutiques. Ce trouble représente un problème majeur de santé publique aux États-Unis
depuis le début des engagements en Afghanistan et en Irak.
La prévalence de ces blessures neurologiques est évaluée
à environ 20 % des blessés par le Defense and Veterans
Brain injury Center et à 60 % de tous les blessés qui transitent
par le Walter Reed Army Medical Center. La comorbidité du
mTBI avec le PTSD en complique considérablement le diagnostic.
PO 321
INCIDENCES D’UN EXAMEN MÉDICAL
SYSTÉMATIQUE CHEZ DES PATIENTS
HOSPITALISÉS EN CLINIQUE PSYCHIATRIQUE
MEIDINGER A., REY A., SNANOUDJ S.
Clinique l’Abbaye, VIRY-CHATILLON, FRANCE
L’épidémiologie des associations entre troubles mentaux et
affections somatiques a permis de confirmer l’existence
d’une comorbidité entre ces deux catégories de pathologies.
Les travaux réalisés chez des patients hospitalisés en milieu
psychiatrique ont montré l’existence d’une surmortalité significative en dehors des décès d’origine non naturelle (suicides,
accidents, morts violentes). Suivant les auteurs, 30 à 60 %
des patients consultants ou hospitalisés en psychiatrie présentent une pathologie organique associée. Ces mêmes
auteurs soulignent qu’une fois sur deux ces affections organiques sont méconnues du patient et/ou des soignants. Bien
que relevés depuis une dizaine d’années, ces résultats ne
conduisent pas encore aujourd’hui à l’instauration systématique d’un examen médical d’entrée pour toute admission en
milieu psychiatrique. L’intervention d’un médecin généraliste
reste encore ponctuelle au gré des problèmes somatiques
rencontrés durant le séjour hospitalier.
Au sein d’un établissement psychiatrique privé de 96 lits et
dans le cadre d’une démarche qualité, une consultation médicale systématique pour toute nouvelle admission est mise en
place et effectuée par un médecin généraliste. La cohorte étudiée représente 668 patients hospitalisés sur une période de
huit mois. La consultation médicale d’entrée comporte un
interrogatoire concernant les plaintes somatiques, un bilan
PO 322
MALADIE DE FAHR ET TROUBLES PSYCHIATRIQUES
KAANICHE K. (1), CHOUBANI Z. (1), NACEF F. (1),
DOUKI S. (2)
(1) Hôpital Razi, La Manouba, TUNIS, TUNISIE
(2) Le Vinatier, LYON, FRANCE
Le syndrome de Fahr est une entité anatomo-clinique rare,
caractérisée par des calcifications des noyaux gris centraux
bilatérales et symétriques. Il est souvent associé à des troubles du métabolisme phosphocalcique dominés par l’hyperparathyroïdie. La maladie de Fahr est une affection héréditaire de transmission le plus souvent autosomique dominante
en rapport avec une mutation d’un gène du chromosome 14q.
Elle se caractérise par ces mêmes calcifications cérébrales,
mais le bilan phosphocalcique est normal.
La physiopathologie du syndrome de Fahr reste mystérieuse
et les manifestations cliniques sont diverses, mais comportent en premier lieu des signes neuropsychiatriques.
Nous rapportons le cas clinique d’un patient âgé de 42 ans,
sans antécédents psychiatriques, qui a présenté des troubles
du comportement et un syndrome délirant chez qui nous
avons découvert au scanner cérébral des calcifications bilatérales et symétriques des noyaux gris centraux.
Nous nous proposons à la lumière de cette observation clinique et des données de la littérature, de discuter les aspects
cliniques, physiopathologiques, thérapeutiques et évolutifs
de cette entité.
PO 323
LES MANIFESTATIONS PSYCHIATRIQUES
SECONDAIRES AU TRAITEMENT ANTIVIRAL C :
RÉSULTATS PRÉLIMINAIRES D’UNE ÉTUDE
LONGITUDINALE AU CHU HASSAN II DE FÈS
HAFIDI H.
CHU Hassan II, Hôpital Ibn Al Hassan, FÈS, MAROC
Introduction : Le traitement de l’hépatite virale C chronique
(HVC) repose actuellement sur l’association de l’intérferon
pégylé (INF) et de la Ribavirine, permettant d’obtenir une guérison chez près 60 % des malades. Cependant, ce traitement
a de nombreux effets secondaires pouvant nécessiter une
diminution des doses ou même un arrêt thérapeutique, ce qui
compromet les chances d’une éradication virale. Parmi ceuxci, les manifestations psychiatriques sont le principal facteur
125
7e Congrès de l’Encéphale
limitant l’utilisation de l’INF, responsables de l’arrêt du traitement dans 10 à 20 % des cas.
Buts du travail : Évaluer la prévalence des manifestations
psychiatriques chez des malades infectés par le VHC au
cours du traitement antiviral C, ainsi que les facteurs prédictifs
de leur survenue.
Méthodes : Étude prospective longitudinale étalée sur
18 mois (Mars 07-Septembre 08) incluant tous les malades
traités pour une infection virale C chronique par l’INF et ribavirine, avec usage des échelles de l’anxiété de Hamilton et
de la dépression de Beck et le MINI.
Résultats : 20 malades ont été inclus. Leur âge moyen est
de 56 ans avec une légère prédominance féminine (55 %).
Des troubles dépressifs modérés et sévères ont été constatés chez respectivement 25 % et 20 % des malades après le
début du traitement antiviral. Des troubles anxieux sévères
ont été notés chez 30 % de la population étudiée. Une légère
aggravation des scores de la dépression a été constatée
durant les 6 premiers mois du traitement antiviral pour s’améliorer après la prise en charge psychiatrique.
Conclusion : Les manifestations psychiatriques au cours du
traitement antiviral C sont fréquentes et dominées par les
troubles anxieux et dépressifs, d’où l’intérêt d’une collaboration avec des psychiatres en matière de la prise en charge
de l’hépatite virale C.
PO 324
MANIFESTATIONS PSYCHIATRIQUES
INAUGURALES DE LA MALADIE DE WILSON :
À PROPOS D’UN CAS CLINIQUE
AIOUEZ K. (1), KACHA F. (2)
(1) CHU Centre Mustapha Bacha, ALGER, ALGÉRIE
(2) EHS Mahfoud Boubebci Cheraga, ALGER, ALGÉRIE
La maladie de Wilson, affection héréditaire peu courante,
au cours de laquelle un défaut, voire l’absence parfois de
l’excrétion biliaire du cuivre entraîne son accumulation dans
l’organisme, touche préférentiellement le foie et le cerveau.
Sa traduction clinique est hépatique, neuropsychiatrique
voire autre. Son diagnostic repose sur des investigations simples (bilan biologique : cuprémie basse, ceruloplasmine
basse, cuprurie élevée). Un signe ophtalmique est souvent
associé : anneau de Kayserfleisher. Dans certaines formes
atypiques la biopsie du foie s’impose pour le dosage du cuivre
hépatique, toujours élevé. L’IRM vient conforter le diagnostic.
L’enquête génétique familiale contribue à la détection précoce des cas dans la famille. Nous présentons le cas d’un
patient qui a consulté pour troubles anxieux aggravés par un
état dépressif majeur : le traitement instauré à base d’antidépresseurs a entraîné des effets secondaires invalidants à
type de mouvements anormaux choréo-athétosiques, des
tremblements de la tête de type « non-non », tremblement
de la voix, ce qui nous a incité à faire des investigations
d’abord radiologiques (IRM) puis biologiques et immunologiques. Le verdict est tombé : maladie de Wilson. En conclusion, nous insistons sur l’importance d’un diagnostic aussi
précoce que possible pour cette affection à pronostic fâcheux
en dehors d’un traitement spécifique.
126
PO 325
UNE ÉTUDE DE CAS D’ALEXITHYMIE
« EN SECTEUR » : MONSIEUR. S.
ZACHARIOU Z., TRAN C., COSSIN A.
Clinique du Stress Françoise Le Coz. Centre Montaigne,
GARCHES, FRANCE
Nous réexaminons le concept d’alexithymie et de ses rapports avec la psychosomatisation et les maladies cardiovasculaires. L’observation clinique de M. S. est originale. Il s’agit
d’un patient qui a une personnalité de type C, sans propension à l’hostilité. Cependant, on observe chez lui une évolution cardiovasculaire semblable à celle des patients présentant une personnalité de type A avec une hostilité élevée.
Nous essayons d’expliquer cette apparente contradiction en
émettant l’hypothèse que M. S est alexithymique uniquement
en ce qui concerne certaines émotions telles que la colère,
la révolte, et l’hétéro-agressivité. Il serait donc partiellement
atteint d’alexithymie bien qu’il ne réponde pas aux critères
de la TAS-20. Nous émettons l’hypothèse de l’existence
d’une alexithymie spécifique ou « en secteur ». Cette hypothèse relance le débat entre l’expérience émotionnelle et les
émotions fondamentales. De plus, d’autres sous-dimensions
telles que la pensée opératoire sont aussi réexaminées ainsi
que l’hypothèse d’une personnalité de type D.
PO 326
OBÉSITÉ ET ESTIME DE SOI : ÉTUDE COMPARATIVE
DE 60 PATIENTS OBÈSES ET 60 TÉMOINS
NON OBÈSES
KTATA W., ALOULOU J., CHARFI N., ABID M., AMAMI O.
CHU HEDI CHAKER, SFAX, TUNISIE
L’objectif de notre étude est d’évaluer l’estime de soi chez
une population de patients obèses, le retentissement de
l’obésité sur l’estime de soi en comparant les patients obèses
à des témoins non obèses et d’identifier les facteurs qui pourraient moduler l’impact de l’obésité sur l’estime de soi.
Nous avons réalisé une étude transversale descriptive et
analytique portant sur 60 patients obèses suivis au service
d’endocrinologie au CHU Hedi Chaker Sfax Tunisie. L’évaluation de l’estime de soi a été réalisée à l’aide de l’échelle
de l’estime de soi de Rosenberg. Nous avons comparé les
sujets obèses à un groupe de 60 témoins appariés selon
l’âge, le sexe et l’état civil.
La prévalence d’une faible estime de soi chez les patients
obèses était de 68,3 %. L’âge jeune 20 ans (p = 0,003) et le
sexe masculin (p = 0,045) étaient corrélés à une faible estime
de soi.
Parmi les facteurs cliniques, le statut ménopausal (p < 0,001)
et la nulliparité (p = 0,003) étaient corrélés à une faible estime
de soi. En ce qui concerne la qualité de vie, la dimension physique et la dimension psychosociale altérées étaient corrélées à une faible estime de soi.
En les comparant aux témoins, les patients obèses avaient
un score moyen de l’estime de soi plus faible (p < 0,001) et
la prévalence d’une faible estime de soi était plus élevée
(p = 0,003. OR = 1,9).
Posters
PO 327
TROUBLES DÉPRESSIFS MAJEURS ET
PATHOLOGIES SOMATIQUES CHRONIQUES
EL HADJ KHELIFA M., NAKHLI J., EL KISSI Y., BEN NASR S.,
BEN HADJ ALI B.
Service de Psychiatrie, CHU Farhat Hached, SOUSSE, TUNISIE
La comorbidité entre les affections somatiques chroniques
et les troubles dépressifs majeurs (TDM) est très fréquente.
Elle s’accompagne d’une modification de l’aspect clinique et
des caractéristiques évolutives de la maladie dépressive.
L’objectif de cette étude était de comparer les caractéristiques cliniques et évolutives de patientes hospitalisées pour
TDM, selon l’existence ou non de pathologies somatiques
chroniques comorbides.
Méthode : Il s’agit d’une étude rétrospective portant sur les
dossiers d’hospitalisations pour TDM, dans le service de psychiatrie de Sousse, entre janvier 1999 et décembre 2006
(N = 277). L’évaluation a concerné les caractéristiques cliniques (antécédents, comorbidité et données de l’épisode
index) et évolutives (rechutes, récidives et symptomatologie
dépressive persistante). Les informations ont été recueillies
dans les dossiers médicaux des patientes, au cours de l’hospitalisation et lors de leur suivi ultérieur. La comparaison a
concerné deux groupes :
• Groupe I : Patientes avec pathologie somatique comorbide
(n = 74).
• Groupe II : Patientes sans pathologie somatique comorbide (n = 203).
Résultats : Les deux groupes étaient comparables en ce qui
concerne les caractéristiques sociodémographiques. Les
patientes ayant au moins une pathologie organique chronique avaient un âge de début plus tardif de leur trouble dépressif (p = 0,027) et avaient présenté plus d’épisodes dépressifs
(p = 0,017).
Aucune différence n’a été constatée concernant les troubles
psychiatriques comorbides sur l’axe I et les troubles de la personnalité. Il n’y avait pas de différences, non plus, quant aux
caractéristiques sémiologiques et à la sévérité de l’épisode
index. Néanmoins, sur le plan évolutif, les patientes du
Groupe I avaient plus de récidives dépressives (p = 0,002)
au cours de leur suivi après leur dernière hospitalisation.
Conclusion : Dans ce travail, les patientes hospitalisées pour
TDM et ayant une affection somatique comorbide avaient un
âge de début de la maladie plus tardif, des épisodes dépressifs plus nombreux et des récidives plus fréquentes au cours
de leur suivi. Ces résultats confirment l’impact négatif de cette
comorbidité sur l’évolution des TDM, et incitent donc à son
dépistage chez les patients déprimés afin d’y apporter la prise
en charge requise.
PO 328
ANOMALIES DES CHROMOSOMES SEXUELS
ET TROUBLES PSYCHIATRIQUES
EL HEDDA R., NAKHLI J., EL KISSI Y., AYACHI M.,
BEN NASR S., BEN HADJ ALI B.
Service de Psychiatrie, CHU Farhat Hached, SOUSSE, TUNISIE
Le syndrome de Turner et le syndrome de Kleinfelter sont
deux anomalies fréquentes des chromosomes sexuels. Sur
le plan psychiatrique, elles peuvent entraîner un déficit intellectuel, des symptômes thymiques et psychotiques.
L’objectif de ce travail était de décrire les différents tableaux
psychiatriques survenant dans le cadre de ces anomalies
chromosomiques en les illustrant par deux observations cliniques, et d’en discuter les modalités thérapeutiques.
Première observation : Mme R. S âgée de 51 ans, ayant un
syndrome de Turner en mosaïque, est suivie en psychiatrie
depuis l’âge de 30 ans pour des épisodes conversifs à type
de mutisme et pour des dépressions récurrentes. Un microadénome hypophysaire à prolactine a été individualisé justifiant sa mise sous bromocriptine : quelques mois après, la
patiente a présenté un premier épisode psychotique nécessitant son interruption. Un deuxième épisode psychotique est
apparu spontanément. L’évolution a été favorable sous antipsychotique atypique.
Deuxième observation : M. A. H âgé de 18 ans est suivi pour
gynécomastie. Le bilan biologique a révélé une hyperprolactinémie et des gonadotrophines élevées. Un caryotype a
révélé un syndrome de Klinfelter et une IRM cérébrale a mis
en évidence un adénome hypophysaire. Le patient a été mis
sous Cabergoline. Au cours de son suivi, ses médecins ont
constaté un état d’inhibition psychomotrice. L’examen psychiatrique a conclu à une dépression majeure. Le test de
Rorschach a mis en évidence des éléments structurels et
symptomatiques de nature psychotique. Un traitement par
fluoxétine a été instauré mais l’évolution a été marquée par
une réactivation anxieuse avec apparition d’idées délirantes.
L’évolution a été favorable sous antipsychotique atypique.
Conclusion : Ces deux observations illustrent l’hétérogénéité
et l’atypicité des tableaux cliniques pouvant se voir chez les
patients ayant des anomalies des chromosomes sexuels.
Cependant, la présence d’un adénome à prolactine rend plus
difficile l’analyse de ces tableaux psychiatriques du fait de
l’intrication des différents mécanismes étiopathogéniques. La
prise en charge de ces patients reste difficile et nécessite la
collaboration entre psychiatres et médecins endocrinologues.
PO 329
MALADIE DE BEHÇET ET TROUBLES MENTAUX
BARHOUMI A. (1), HAMMAMI S. (1), BEN LAMINE I. (2),
MELKI W. (2), MAHJOUB S. (1), GAHA L. (2)
(1) Service de Médecine Interne EPS, MONASTIR, TUNISIE
(2) Service de Psychiatrie EPS, MONASTIR, TUNISIE
La maladie de Behçet (MB) est une vascularite d’origine
inconnue, pouvant se limiter à une atteinte cutanéomuqueuse ou se compliquer d’atteinte multisystémique. Des
symptômes psychiatriques ont été décrits chez la moitié des
patients ayant un Neuro-Behçet. Cependant, ces symptômes
sont peu documentés et mal identifiés.
Objectifs : Décrire les troubles mentaux associés à la MB et
rechercher leur relation avec les formes cliniques de la maladie.
Méthode : Nous avons analysé rétrospectivement 182 cas
de MB suivis au service de médecine interne sur une période
de 10 ans, diagnostiqués selon les critères du Groupe Inter127
7e Congrès de l’Encéphale
national d’étude de la MB. Nous avons retenu les patients
ayant présenté des troubles psychiatriques et ayant bénéficié
d’un examen psychiatrique spécialisé.
Résultats : 19 patients (10,5 %) ont présenté des troubles
psychiatriques : 15 hommes et 4 femmes, d’âge moyen au
moment du diagnostic de la MB de 29,15 ans (15 – 41 ans).
Les troubles psychiatriques étaient inauguraux de la MB chez
10 patients et survenus 15 mois plus tard chez les autres. Il
s’agissait de trouble anxio-dépressif (n = 10), de trouble de
l’adaptation avec humeur dépressive (n = 5), de schizophrénie (n = 3), de maladie de Münchausen (n = 1). Ces manifestations étaient toujours concomitantes aux poussées de
la MB, ne s’amélioraient ni avec un traitement immunosuppresseur ni corticostéroïdes. Les symptômes psychiques ne
répondaient que partiellement aux psychotropes. La MB
était constamment grave et compliquée avec un neuroBehcet(n = 8), un angio-Behcet (n = 11), un oculo-Behcet
(n = 6) et un entéro-Behcet (n = 1). Son évolution était fatale
dans 4 cas en rapport avec un angio-Behcet (n = 2), une complication rénale de la MB (n = 1) et une septicémie (n = 1).
Conclusion : les manifestations psychiatriques dans la MB ne
sont pas rares et se voient essentiellement dans les phases
actives de la MB et dans les formes compliquées d’atteinte
neurologique et/ou vasculaire. Il s’agit le plus souvent de troubles dépressifs et anxieux.
PO 330
LES MANIFESTATIONS PSYCHIATRIQUES AU COURS
DU LUPUS ÉRYTHÉMATEUX SYSTÉMIQUE
HAMMAMI S. (1), BARHOUMI A. (1), BEN LAMINE I. (2),
MAHJOUB S. (1), GAHA L. (2)
(1) Service de Médecine Interne EPS Monastir, MONASTIR,
TUNISIE
(2) Service de Psychiatrie EPS Monastir, MONASTIR, TUNISIE
Les troubles psychiatriques sont fréquents au cours du lupus
érythémateux systémique (LES), avec une prévalence de 17
à 75 %. Ces troubles aigus ou chroniques sont soit la conséquence directe d’une atteinte lupique cérébrale, soit le plus
souvent, associés à la maladie lupique.
Objectif : Identifier les troubles psychiatriques au cours du
neuro-lupus.
Patients et méthode : Étude rétrospective (1995-2007) au service de médecine interne à partir de 65 patientes suivies pour
un LES, diagnostic retenu selon les critères de l’American College of Rhumatology. Les patientes ayant des signes neurologiques ont bénéficié d’un examen psychiatrique spécialisé.
Résultats : Parmi les 23 patientes présentant des signes neurologiques, 15 (65 %) avaient des manifestations psychiatriques associées. L’âge de survenue de ces manifestations
était de 29 ans (14-48 ans). Dans 2 cas l’atteinte psychiatrique était inaugurale, elle survenait 17 mois après le début
du LES dans les autres cas. Il s’agissait de troubles anxieux
(n = 8), dépression (n = 5) et de confusion mentale (n = 2).
Toutes les patientes présentaient un lupus évolutif (SLEDAI
> 12) au moment de l’examen psychiatrique.
Conclusion : Les manifestations psychiatriques au cours du
LES sont essentiellement représentées par les troubles
128
dépressifs et anxieux. Les psychoses confusionnelles sont
rares et peu spécifiques.
Une étude prospective où une évaluation psychiatrique serait
proposée de façon systématique à tout patient suivi pour un
LES, permettra de compléter les résultats de cette étude
préliminaire.
PO 331
ASSOCIATION SCHIZOPHRÉNIE-MALADIE
DE BEHCET : À PROPOS D’UN CAS
HAMMAMI S. (1), BARHOUMI A. (1), BEN LAMINE I. (2),
ZAÂFRANE F. (2), MAHJOUB S. (1), GAHA L. (2)
(1) Service de Médecine Interne EPS Monastir, MONASTIR,
TUNISIE
(2) Service de Psychiatrie EPS Monastir, MONASTIR, TUNISIE
La maladie de Behcet (MB) est une maladie ubiquitaire,
caractérisée par un polymorphisme clinique et une évolution
imprévisible. Des manifestations psychiatriques sont décrites
dans la littérature chez les patients présentant un neuro-Behcet. Nous présentons un cas d’association entre MB et schizophrénie.
Observation : Patiente âgée de 40 ans qui était suivie en psychiatrie pour des hallucinations visuelles et auditives, une
tendance dépressive et un trouble du comportement évoluant
depuis deux ans. Le diagnostic de schizophrénie indifférenciée était retenu et la patiente était mise sous neuroleptiques.
Un an plus tard, elle était hospitalisée pour fièvre, toux et dyspnée. L’examen retrouve alors une aphtose bipolaire avec
des pseudo-folliculites nécrosantes, permettant de retenir le
diagnostic de MB selon les critères du Groupe International
d’Étude de la MB. La reprise de l’anamnèse révèle que la MB
évoluait depuis le début des troubles mentaux, compliquée
3 ans plus tard par un angio-Behcet (embolie pulmonaire
massive bilatérale). L’exploration cérébrale par tomodensitométrie n’a pas identifié de lésion en faveur d’un neuro-Behcet. Le décès rapide survenait 3 mois après, dans un tableau
de poussée aiguë de sa MB et de rechute de sa psychose.
Conclusion : Le cas que nous rapportons ici se distingue par
la survenue d’une schizophrénie inaugurale de la MB et en
dehors d’une atteinte neurologique. La nature de la relation
entre ces deux pathologies est discutée.
PO 332
PSEUDOHYPOPARATHYROÏDIE AVEC
UN SYNDROME DE FAHR RÉVÉLÉS PAR
DES TROUBLES NEUROPSYCHIATRIQUES
OTHEMAN Y., KHALLOUFI H., BENHIMA I., BONO S.,
OUANASS A.
Hôpital Ar-Razi, SALÉ, MAROC
Le syndrome de Fahr est défini par la présence de calcifications intracérébrales, bilatérales et symétriques, non artériosclérotiques, localisées aux noyaux gris centraux. L’une de
ces principales étiologies est la pseudohypoparathyroïdie
(PHP), qui témoigne d’une résistance à l’action de la parathormone, avec surtout une hypocalcémie et un taux normal
à élevé de parathormone.
Posters
Nous rapportons dans ce travail, l’observation d’un homme
de 36 ans atteint de PHP, révélé par un syndrome de FAHR,
découvert après plusieurs années d’évolution de troubles
psychiatriques et neurologiques persistants et réfractaires
aux traitements.
Chez ce patient, l’alcoolisme, l’utilisation de neuroleptiques
classiques, d’agents agonistes dopaminergiques ou encore
de certains antiépileptiques ont contribué à la pérennisation
et l’exacerbation des symptômes.
Ce travail souligne l’intérêt de la recherche des troubles du
métabolisme phosphocalcique devant tout trouble neuropsychiatrique, afin de dépister une PHP ; ou toute autre étiologie
d’un syndrome de FAHR ; et d’améliorer, sinon, au moins ne
pas aggraver la symptomatologie.
PO 333
AFFECTIONS SYSTÉMIQUES ET
DÉCOMPENSATIONS PSYCHIATRIQUES :
ENTRE COMORBIDITÉS ET IATROGÉNIE
AIOUEZ K.
CHU Alger Centre Mustapha Bacha, ALGER, ALGÉRIE
Les décompensations psychiatriques au décours des maladies systémiques constituent un motif de consultation fréquent au sein des urgences psychiatriques. Il s’agit donc
d’une réalité clinique indiscutable qu’il faut savoir envisager
et traiter. Les symptômes psychiques peuvent être révélateurs ou au décours de l’évolution. Dans nombre des cas les
troubles psychiatriques semblent la conséquence des maladies du système par l’intermédiaire des perturbations biologiques ou des thérapeutiques iatrogènes, les causalités sont
intriquées, plus circulaires que linéaires.
Nous illustrons notre communication par quelques vignettes
cliniques de comorbidités : thyroïdite d’Hashimoto et mélancolie, Lupus érythémateux disséminé et troubles psychotiques, syndrome de Gougerot Sjogren et état dépressif
majeur, ainsi que le cas d’une iatrogénie à propos d’une
patiente atteinte de Pemphigus mise sous corticoïdes à fortes
doses et présentant ensuite un état délirant.
Notre souci est d’améliorer le dialogue entre somaticiens et
psychiatres afin d’envisager le malade dans son unité somatopsychique et de pouvoir améliorer et maintenir l’observance
des traitements à visée somatique, renforcer l’alliance thérapeutique, quand on sait que la comorbidité peut être un facteur
de rechute fréquente et de chronicisation, de péjoration du
pronostic des MS ; elle accroît en outre le retentissement des
handicaps psychosociaux liés à chacune des pathologies.
PO 334
ÉVALUATION DE LA QUALITÉ DE VIE CHEZ LES
PATIENTS ATTEINTS DE LUPUS ÉRYTHÉMATEUX
DISSIMINE
HACHICHA A. (1), ZOUARI L. (1), FEKI I. (1), ELLEUCH M. (1),
BAHLOUL Z. (2), MÂALEJ M. (1)
(1) CHU Hédi Chaker, Service de psychiatrie, SFAX, TUNISIE
(2) CHU Hédi Chaker, Service de Médecine Interne, SFAX,
TUNISIE
L’objectif de notre étude était d’évaluer la qualité de vie (QDV)
chez des patients atteints de lupus érythémateux disséminé
(LED) et de relever les facteurs associés à une qualité de vie
altérée.
Il s’agit d’une étude transversale, réalisée durant le premier
semestre 2007, qui s’est intéressée aux patients traités pour
LED au service de médecine interne au CHU Hédi Chaker à
Sfax en Tunisie.
Pour chaque patient, ont été recueillies les données sociodémographiques et cliniques.
L’évaluation subjective de la QDV a été réalisée à l’aide d’une
échelle générique, la « 36 item Short-Form Health Survey »
(SF-36).
L’état thymique des patients a été évalué à l’aide de l’échelle :
Hospital-Anxiety and Depression Scale (HADS).
Pour l’évaluation des stratégies de coping, nous avons utilisé
l’outil psychométrique : le Brief-COPE à 28 items.
Résultats : L’étude a concerné 45 patients. Leur âge moyen
était de 34 ans et 4 mois, avec des extrêmes de 17 et de
57 ans. Le sexe ratio (H/F) était de 0,13. Le taux des célibataires ou des divorcés était de 53,3 %. 66 % des sujets
n’avaient pas dépassé le niveau d’études primaire ; 73 %
étaient inactifs sur le plan professionnel. L’ancienneté de la
maladie était en moyenne de 5 ans, avec des extrêmes de
1 mois et de 20 ans. La maladie était en évolution dans
35,6 % des cas ; elle était sévère (comportant une atteinte
rénale) dans 55,6 % des cas.
29 % des patients présentaient une dépression mineure ;
40 % présentaient une dépression majeure.
Les stratégies de coping les plus utilisées, face à l’atteinte somatique, étaient : l’acceptation (75,6 %) ; la religion (64,4 %) ; le
soutien émotionnel et l’expression des sentiments (22,2 %).
58 % des sujets avaient une QDV altérée. Il y avait une corrélation statistique entre l’altération de la QDV et la présence
d’une dépression majeure (P = 0,018), la présence d’une tendance anxio-dépressive (P = 0,046) et un nombre de poussées du LED 3 (P = 0,017).
Notre étude a montré une prévalence élevée d’une QDV altérée chez les sujets atteints de LED. La prise en charge de
tels patients devrait prendre en compte les facteurs psychosociaux pour améliorer leur qualité de vie.
PO 335
RECTOCOLITE ULCÉRO-HÉMORRAGIQUE
ET SCHIZOPHRÉNIE (À PROPOS DE TROIS CAS)
BESBES C., CHENNOUFI L., RAFRAFI R., BOUHLAL S.,
MELKI W., EL-HECHMI Z.
Service psychiatrie « F », CHU Razi, LA MANOUBA, TUNISIE
La schizophrénie et la rectocolite ulcéro-hémorragique
(RCH) sont deux maladies chroniques ayant des ressemblances étiopathogéniques à la fois infectieuses, immunologiques et génétiques. La littérature concernant l’association
de ces deux pathologies est de nature controversée.
Le but de ce travail était d’aborder cette association à travers
trois cas cliniques et de discuter l’hypothèse d’une étiopathogénie commune et/ou d’une influence réciproque. Il s’agissait
129
7e Congrès de l’Encéphale
de deux femmes et d’un homme. Les deux femmes étaient chacune âgées de quarante et un ans. Pour la première, la schizophrénie s’est déclenchée immédiatement après la découverte de la RCH. Pour la deuxième, le tableau psychotique s’est
installé six ans plus tard. Les deux patientes n’avaient, par
ailleurs, pas reçu de corticoïdes et les poussées processuelles
psychotiques et inflammatoires intestinales étaient concomitantes suggérant une étiopathogénie commune.
Concernant le troisième patient, il s’agissait d’un homme âgé
de 57 ans souffrant d’une schizophrénie résistante qui évolue
depuis l’âge de vingt-deux ans. La RCH n’a été découverte que
35 ans plus tard dans le cadre d’une complication occlusive
intestinale. La psychose aurait probablement retardé le diagnostic de la RCH. Cette pathologie intestinale aurait agi comme facteur de résistance au traitement de la schizophrénie. Une étiologie immunologique chez ce patient n’est pas exclue d’autant
plus qu’il présentait également des lésions psoriasiques.
PO 336
LES COMORBIDITÉS PSYCHIATRIQUES CHEZ
LES ÉPILEPTIQUES
ELGHAZOUANI F.
Hôpital Ibn Al Hassan, FÈS, MAROC
Introduction : Souvent, on est amené à voir, dans la consultation psychiatrique, des patients épileptiques pour des plaintes psychologiques, surtout de type anxieuse ou dépressive.
Dans d’autres cas, on recrute des patients présentant des
troubles psychiatriques catégorisés associés à une épilepsie.
Objectifs : Le but de notre travail est de rechercher la prévalence des comorbidités psychiatriques dans une population
de patients épileptiques, et de dépister les facteurs de risque
de troubles psychiatriques.
Méthodologie : Étude transversale auprès des épileptiques
consultant en service de neurologie clinique de CHU Hassan
II de Fès, à l’aide d’un questionnaire pré-établi et d’échelles
d’évaluation : le MINI (Mini International Neuropsychiatric
Interview) ; l’inventaire de dépression de Beck et l’échelle
d’anxiété Hamilton. Les résultats sont en cours.
PO 337
COMORBIDITÉ, DÉPRESSION ET PATHOLOGIE
ORGANIQUE DU SUJET ÂGÉ : UNE ASSOCIATION
À RISQUE
BEN HADJ KACEM N.
CHU Tahar Sfar, MAHDIA 5100, TUNISIE
La maladie organique avec son cortège de peur du handicap,
de fantasmes de mort, peut-elle provoquer une dépression
chez le sujet âgé ? La dépression, qui fait tomber sur la conscience un voile de pessimisme, qui nourrit un sentiment
d’incurabilité, aggrave-t-elle la maladie organique ?
Le présent travail a pour objectif d’étudier l’association entre la
comorbidité et la survenue de la symptomatologie dépressive.
Il s’agit d’une enquête transversale, réalisée au niveau de neuf
centres de santé de base du gouvernorat de Mahdia sur une
période de 6 mois (de mars à août 2005) ; 320 personnes
130
âgées de plus de 60 ans répondant aux critères d’inclusion ont
été retenues. L’enquête a été réalisée à l’aide d’un questionnaire et d’une échelle spécifique de dépistage de la dépression
chez le sujet âgé : Geriatric Depression Scale (GDS).
L’analyse des résultats a permis de révéler que 72,2 % des
sujets présentaient une ou plusieurs maladies organiques. Il
s’agissait essentiellement de l’hypertension artérielle et du
diabète avec respectivement 47,8 % et 45 % des cas. 41,9 %
des consultants âgés présentaient une symptomatologie
dépressive. L’approche analytique a trouvé une corrélation
statistiquement significative entre la dépression et certaines
pathologies chroniques étudiées, ainsi qu’avec la comorbidité à partir de trois maladies simultanées.
En conclusion, les auteurs soulèvent la complexité des interactions qui sont à l’œuvre dans la construction du fonctionnement du sujet atteint de maladie chronique, dépendant à
la fois des caractéristiques propres de la maladie et de son
association fréquente à une symptomatologie dépressive.
PO 338
CARACTÉRISATION DES HALLUCINATIONS DANS
LA SCHIZOPHRÉNIE ET LA MALADIE DE PARKINSON
CHÉREAU-BOUDET I. (1), IZAUTE M. (2),
DE CHAZERON I. (1), LLORCA P.M. (1)
(1) CHU, Clermont-Ferrand, FRANCE
(2) UFR de psychologie, Clermont-Ferrand, FRANCE
Les hallucinations psychosensorielles sont régulièrement
décrites dans la schizophrénie et la maladie de Parkinson,
avec parfois des théories communes concernant leurs origines. Malgré une fréquence souvent élevée et des descriptions cliniques parfois similaires, aucun outil susceptible de
les comparer n’existe.
L’objectif de ce travail est donc de créer et de valider en langue
française, une échelle permettant de comparer toutes les modalités hallucinatoires, chez des patients schizophrènes et Parkinsoniens. Nous attendons que cet outil possède des qualités
méthodologiques, permettant son utilisation en pratique clinique.
Matériel et méthode : Les participants hommes ou femmes
âgés(es) de 18 à 75 ans, recrutés pour ce travail de validation, souffrent de la maladie de Parkinson (critères cliniques
confirmés par l’échelle UPDRS 1 : Unised Parkinson’s
Desease Rating Scale), avec un score 1 à l’item 2 (trouble
de la pensée et hallucinations) et de schizophrénie selon les
critères du DSM IV, (score positif au critère : hallucination et
score entre 4 et 7 à l’item P4 de la PANSS (Positive and Negative Syndrome Scale)). La première étape a été consacrée
à la création d’une version francophone de la PSYRATS,
complétée par une grille d’évaluation des hallucinations
créée dans le service. Nous avons ensuite réalisé un contrôle
de validité du contenu et obtenu : l’échelle d’appréciation des
hallucinations, divisée en 4 chapitres, consacrés à chaque
modalité sensorielle : l’audition, la vision, l’olfaction regroupée avec le goût et enfin le toucher. Les chapitres sont organisés en 3 sous parties visant à confirmer la présence de l’hallucination, à décrire son contenu et enfin à évaluer ses
caractéristiques. La deuxième étape, a été consacrée au contrôle des propriétés métrologiques de l’échelle.
Posters
Résultats : En raison d’un problème de recrutement (n = 74),
nous présentons des résultats intermédiaires décrivant des
hallucinations différentes dans nos deux populations, en termes de fréquence, de contenu, de caractéristiques, plus particulièrement concernant l’insight et l’impact psychologique
et enfin de théories étiopathogéniques. Ces premiers résultats encourageants, nous incitent à poursuivre afin de valider
notre échelle.
PO 339
ASPECTS PSYCHIATRIQUES DE LA MALADIE
DE HUNTINGTON : À PROPOS D’UN CAS
JOHNSON I., MEZIOU O., ELLOUZE F., BEN ABLA T.,
GHAFFARI O., BEN ABDELAZIZ I., BEN SALEM M.,
M’RAD M.F.
Hôpital Razi, LA MANOUBA, TUNISIE
Introduction : La maladie de Huntington (MH) est une maladie
neurodégénérative d’origine génétique, autosomique dominante, à révélation tardive, qui se caractérise cliniquement par
la survenue de troubles moteurs, psychiatriques et cognitifs.
La prévalence des troubles psychiatriques au cours de l’évolution de la MH varie de 35 à 75 %. Les symptômes psychiatriques peuvent faire partie du registre thymique (dépression
ou anxiété), psychotique (délire ou hallucinations), comportemental (conduites antisociales ou d’hétéro agressivité),
modification du caractère ou troubles de la personnalité.
Cas clinique : Les auteurs présentent ici le cas d’une femme
de 49 ans suivie en psychiatrie depuis huit ans pour un trouble dépressif récurrent avec antécédent de tentative de suicide par ingestion médicamenteuse. Au cours de sa dernière
hospitalisation en psychiatrie pour une rechute dépressive,
l’examen clinique a objectivé des mouvements choréiques
de la racine des membres supérieurs et des dystonies de la
région péribuccale de la face. L’interrogatoire a révélé une
histoire familiale de mouvements anormaux et de décès à un
âge jeune. Une maladie de Huntington a alors été suspectée
et confirmée par la suite. La patiente a été mise sous fluoxétine 20 mg/jour et lorazépam 2,5 mg/jour avec rémission de
sa symptomatologie dépressive.
Discussion : Les manifestations psychiatriques sont fréquentes dans la maladie de Huntington et peuvent même constituer le tableau clinique inaugural de la maladie, comme c’est
le cas pour notre patiente. La stratégie thérapeutique de la
maladie de Huntington est
Conclusion : Les symptômes psychiatriques dans la maladie
de Huntington doivent être recherchés systématiquement vu
qu’une thérapeutique adaptée est disponible participant ainsi
à promouvoir le pronostic fonctionnel de la MH.
PO 340
INTÉRÊT POSSIBLE AU NIVEAU INSTITUTIONNEL DE
L’ANALYSE TRANSACTIONNELLE EN PSYCHIATRIE
DE LIAISON : À PROPOS DU CAS D’UNE PATIENTE
ATTEINTE D’UN CANCER DU RECTUM
PARADIS M., REICHERT C.
Hôpital Ambroise Paré, BOULOGNE BILLANCOURT, FRANCE
L’analyse transactionnelle est une approche des relations
interpersonnelles. Stephen Karpman a créé le triangle dramatique pour expliquer la dynamique relationnelle qui peut se mettre en place avec certains patients. Dans ce cas, les patients
et les soignants mettent en place des relations piégées, appelées des « jeux » où ils adoptent l’un des trois rôles suivants :
Sauveteur, Victime ou Persécuteur. Le soignant prend le rôle
de Sauveteur et le patient celui de la Victime qui a besoin d’être
sauvée. Puis la Victime devient agressive envers son Sauveteur devenu trop exigeant selon elle et bascule dans le rôle de
Persécuteur. Ceci est vécu comme un échec par le Sauveteur
qui devient Persécuteur également. Steiner propose la position du Solidaire pour sortir de l’impasse du triangle SauveteurVictime-Persécuteur et viser l’autonomie de la personne. Le
Solidaire cherche d’abord à savoir de quoi le patient à besoin
et ses attentes. À partir de là, il peut mieux situer ses possibilités d’intervention et ses limites.
Mme J, 47 ans, a été hospitalisée 6 mois dans un service
d’hépato-gastro-entérologie pour prise en charge d’un cancer du rectum stade IV. Elle avait comme antécédents principaux une toxicomanie à l’héroïne et un trouble de la personnalité avec plusieurs suivis interrompus. L’équipe a
beaucoup investi cette patiente en temps, en écoute et en
soins. Mais la patiente a eu du mal à recevoir autant de soins
et l’équipe s’épuisait. Un équilibre entre la qualité des soins
et le soutien apporté à la patiente a été retrouvé après un
séjour de rupture en maison de repos permettant la mise à
distance des relations thérapeutiques.
Le surinvestissement par l’équipe de cette patiente a entraîné
des relations persécutrices, entraînant un épisode dépressif
de la patiente. Le séjour de rupture a permis à l’équipe de
mieux soutenir la patiente en respectant ses capacités intrinsèques et à la patiente de mieux percevoir la qualité des soins
reçus. L’analyse transactionnelle de la situation permet de
prendre de la distance et de mieux comprendre au niveau
institutionnel les interactions pouvant se mettre en place. Le
psychiatre de liaison peut alors aider les intervenants à maintenir une position Solidaire en restant « neutre » et à distance
de la situation.
PO 341
TABLEAU NEUROPSYCHIATRIQUE RÉVÉLANT
UNE PORPHYRIE AIGUË INTERMITTENTE
MOUNACH J. (1), BENALI A. (2), HSAINI Y. (1),
ZERHOUNI A. (1), SATTÉ A. (1), KAROUACHE A. (1),
BOUREZZA A. (1), MOSSEDDAQ R. (1)
(1) Hôpital militaire MedV de Rabat, RABAT, MAROC
(2) Hôpital militaire Avicenne Marrakech, MARRAKECH, MAROC
Introduction : Les manifestations neuropsychiatriques de la
porphyrie aiguë intermittente (PAI) sont rares mais graves,
pouvant engager le pronostic vital ou laisser des séquelles
motrices à long terme.
Observation : Patiente de 24 ans, droitière, suivie en psychiatrie depuis deux ans pour des troubles psychotiques évoluant par accès, hospitalisée pour bilan d’une impotence
fonctionnelle des quatre membres d’installation rapide avec
des hallucinations et des troubles du comportement. L’examen clinique à l’admission trouva une tetraparésie flasque
131
7e Congrès de l’Encéphale
aréflexique avec à l’électromyogramme une polyneuropathie
motrice axonale. Le dosage du porphobilinogène et de l’acide
delta-aminolévulinique révèle des taux élevés dans les urines. Le diagnostic de PAI fut retenu et une enquête familiale
alors réalisée a montré un déficit enzymatique en porphobilinogène désaminase chez le frère et la sœur.
Discussion : La porphyrie aiguë intermittente est une affection génétique métabolique, de transmission autosomique
dominante, caractérisée par un déficit enzymatique intervenant dans la synthèse de l’hème. C’est une maladie rare, souvent méconnue, dont le diagnostic peut être difficile dans les
formes de révélation tardive ou lorsque la symptomatologie
neuropsychiatrique est prédominante comme ce fut le cas
dans notre observation. Les complications neurologiques
sont dominées par la polyneuropathie motrice qui peut être
inaugurale. Le tableau psychiatrique est variable : insomnie,
agitation, troubles du comportement voire un tableau psychotique. Le diagnostic est suggéré par la constatation d’urines « porto » fonçant à la lumière, et affirmé par le dosage
dans les urines du porphobilinogène et de l’acide delta-aminolévulinique qui sont très élevés pendant les crises et surtout
par la mise en évidence du déficit en porphobilinogène désaminase dans les érythrocytes.
Conclusion : La PAI est un diagnostic auquel il faut penser
devant tout tableau neuropsychiatrique demeurant sans étiquette étiologique malgré un bilan large.
PO 342
TABLEAU NEUROPSYCHIATRIQUE COMPLIQUANT
UN LUPUS ÉRYTHÉMATEUX SYSTÉMIQUE
MOUNACH J. (1), HAMADA S. (2), BENALI A. (3), QATNI M. (1),
HSAINI Y. (1), KAROUACHE A. (1), MOSSEDDAQ R. (1)
(1) Hôpital militaire MedV de Rabat, RABAT, MAROC
(2) Service de Dermatologie. CHU Ibn Sina, RABAT, MAROC
(3) Hôpital Militaire Avicenne, MARRAKECH, MAROC
Introduction : Le lupus systémique (LES) est une maladie
auto-immune non spécifique d’organe et multifactorielle. Les
manifestations neuropsychiatriques appartiennent aux formes graves puisqu’elles représentent la deuxième cause de
mortalité par le lupus.
Observation : Patiente de 47 ans, droitière, suivie depuis
2000 pour maladie lupique, diagnostiquée sur un ensemble
d’éléments cliniques et paracliniques : érythème en vespertilio œdémateux avec des lésions érosives buccales au
niveau palatin et jugal ; une polyarthrite ; une glomérulonéphrite endocapillaire ; une endocardite verruqueuse et un
bilan immunologique positif avec présence d’anticorps antinucléaires et anti-DNA. La patiente présenta une agitation
psychomotrice avec des idées délirantes compliquées d’un
déficit moteur de l’hémicorps droit avec asymétrie faciale
d’installation brutale. À son admission, l’examen clinique
trouva une patiente agitée avec des propos incohérents présentant une hémiparésie droite avec une participation faciale.
L’imagerie cérébrale mit en évidence des accidents vasculaires ischémiques multiples et d’âges différents. L’évolution
sous traitement des signes neuropsychiques fut favorable.
Discussion : Les troubles psychiatriques sont particulièrement fréquents au cours du LES. Ils peuvent résulter direc132
tement d’une atteinte lupique cérébrale, être secondaires aux
effets indésirables de la corticothérapie ou s’inscrire dans le
cadre d’un état anxio-dépressif réactionnel. Notre patiente
présenta un tableau neuropsychiatrique en rapport avec une
atteinte lupique directe, associant à la fois des signes centraux focaux : hémiparésie en rapport avec un accident vasculaire cérébral ischémique ; et des signes diffus : atteinte
cognitive et psychiatrique. L’expression psychiatrique du
neuro-lupus est variée, souvent précoce et parfois révélatrice. Les manifestations aiguës associent : hallucinations,
délire, agitation, désorientation… Les troubles chroniques se
traduisent par des tableaux divers : psychotiques, catatoniques, dépressifs.
Conclusion : Le polymorphisme clinique des manifestations
neuropsychiatriques du LES doit attirer l’attention du praticien
et l’inciter à penser à ce diagnostic pour pouvoir adapter la
prise en charge.
PO 343
COMPLICATIONS PSYCHIATRIQUES DE
LA CORTICOTHÉRAPIE CHEZ UN PATIENT SUIVI
POUR PEMPHIGUS VULGAIRE
HAMADA S. (1), BENALI A. (2), BEQQAL K. (1), MARC S. (1),
SENOUCI K. (1), HASSAM B. (1)
(1) Service de Dermatologie. CHU Ibn Sina, RABAT, MAROC
(2) Hôpital Militaire Avicenne, MARRAKECH, MAROC
Introduction : La prévalence des troubles psychiatriques
sous corticothérapie orale avoisinerait les 15 %. Nous rapportons le cas d’un patient suivi pour un pemphigus, ayant
présenté un tableau psychiatrique suite à l’introduction des
corticoïdes.
Observation : Un homme de 64 ans, fut hospitalisé en dermatologie pour prise en charge d’un pemphigus vulgaire dont
la symptomatologie était caractérisée par des érosions buccales de la région zygomatique, prétragienne et mandibulaire, associées à des lésions vésiculeuses généralisées à
tout le corps. Après une biopsie cutanée qui avait confirmé
le diagnostic, un traitement corticoïde fut instauré : prédnisone à la dose 2 mg/kg/jour associé à un traitement adjuvant.
Dès le sixième jour du traitement, les lésions dermatologiques s’étaient nettement améliorées, mais le patient avait
présenté des troubles psychiatriques à type de prostration,
désinhibition et agressivité. Un bilan étiologique fut alors réalisé incluant ionogramme sanguin, un bilan hépatique, une
tomodensitométrie cérébrale et une ponction lombaire : les
résultats étaient normaux. Le patient était mis sous neuroleptique avec baisse de la dose des corticoïdes, entraînant
une disparition spectaculaire en quelques jours du tableau
psychiatrique. Le recul est actuellement de sept mois.
Discussion : Le pemphigus vulgaire constitue une des affections dermatologiques nécessitant le recours à une corticothérapie prolongée. Ces malades deviennent susceptibles de
développer les complications classiques de cette thérapeutique. Ces complications, écueils habituels majeurs de la corticothérapie au long cours, ne présentent pas de caractère particulier lors du traitement du pemphigus. Les corticoïdes qu’ils
soient endogènes ou exogènes possèdent des effets pharmacologiques cérébraux, agissant au niveau de l’humeur, de la
Posters
mémoire et de la régulation veille sommeil. Ces complications
sont généralement précoces. Elles s’observent surtout avec
de fortes doses.
Conclusion : La survenue de troubles psychiatriques lors de
l’introduction d’une corticothérapie prolongée doit se faire de
façon progressive et sous surveillance médicale afin d’éviter
les effets secondaires, en particulier neuropsychiatriques.
PO 344
ASPECTS PSYCHOSOMATIQUES DES DERMATOSES
HAMADA S. (1), BENALI A. (2), MARC S. (1), SENOUCI K. (1),
HASSAM B. (1)
(1) Service de Dermatologie. CHU Ibn Sina, RABAT, MAROC
(2) Hôpital Militaire Avicenne, MARRAKECH, MAROC
Les liens entre lésions cutanées et troubles psychiques sont
complexes. Les dermatologues sont souvent confrontés à
une comorbidité psychiatrique.
On distingue schématiquement cinq catégories :
– le retentissement psychique de toute maladie cutanée ;
– les manifestations cutanées fonctionnelles, définies
comme des symptômes cutanés sans substratum anatomique connu (prurit, glossodynie, syndrome des brûlures
vulvaires) ;
– les conséquences cutanées des troubles des conduites (la
pathomimie, la trichotillomanie) ;
– les manifestations à expression cutanée d’une maladie
psychiatrique avérée (les dysmorphophobies, le délire parasitaire ou syndrome d’Ekböm) ;
– les manifestations cutanées psychosomatiques. Ce sont
des affections cutanées qui comportent des altérations biologiques objectivables ; des facteurs psychologiques jouent
un rôle important dans leur déclenchement et/ou dans leurs
récidives (le psoriasis, la pelade, la dermatite atopique).
Nous essayerons, à travers ce travail, d’étudier les différents
aspects psychodermatologiques rencontrés chez des
patients ayant consulté au service de dermatologie du CHU
Ibn Sina de Rabat durant l’année 2008 et d’analyser les particularités de notre série.
PO 345
MANIFESTATIONS THYMIQUES ET MALADIE
DE DARIER
AYADI S., ELLOUZE F., CHEOUR M., MASMOUDI S.,
ABDELHAK S., M’RAD M.F.
Hôpital razi, MANOUBA, TUNISIE
Introduction : La maladie de Darier est une dermatose caractérisée par des lésions cutanées à type d’éruption papulocrouteuses confluentes siégeant préférentiellement au
niveau de la face, du cou et de la poitrine. Les associations
de la maladie de Darier avec les troubles psychiatriques ont
été rapportées depuis 1966. Dans ce travail on se propose
de rapporter le cas d’un patient présentant une comorbidité
trouble bipolaire de type II et maladie de Darier.
Cas clinique : M. R âgé de 45 ans a présenté depuis l’âge
de 22 ans des lésions cutanées et prurigineuses au niveau
des mains, des pieds et de la poitrine faisant évoquer le diagnostic de la maladie de Darier. Le diagnostic a été confirmé
par un examen histopathologie. Sur le plan psychiatrique on
retrouve dans les antécédents de M. R la notion d’épisodes
hypomaniaques et d’épisodes dépressifs typiques pour lesquels il n’a jamais consulté.
Discussion : L’association de la maladie de Darier à des troubles de l’humeur a déjà été rapportée par certains auteurs.
Il s’agirait d’une coexpression phénotypique basée sur différents mécanismes génétiques : syndrome des gènes contigus, acquisition simultanée de 2 mutations pathogènes indépendantes et pleiotropisme du gène ATP2A2 exprimé à la
fois au niveau de la peau et du cerveau. Le diagnostic d’une
comorbidité avec des troubles bipolaires de type II est moins
souvent retrouvé. Ce qui pourrait être dû à la « discrétion »
des symptômes cliniques qui ne conduisent pas toujours à
la consultation.
Conclusion : Des études familiales portant à la fois sur les
aspects dermatologique, génétique et psychiatrique des
familles atteintes de la maladie de Darier sont nécessaires pour
élucider le lien entre trouble bipolaire et maladie de Darier.
PO 346
Poster retiré par l’auteur
PO 347
SYNDROME DE BRUGADA ET PSYCHIATRIE :
À PROPOS D’UN CAS TRAITÉ PAR
ÉLECTROCONVULSIVOTHÉRAPIE
BURGESS E., MOUAFFAK F., OLIÉ J.P., GAILLARD R.
Centre Hospitalier Sainte-Anne, PARIS, FRANCE
Les patients souffrant d’une pathologie mentale ont une mortalité 2 à 5 fois supérieure à celle de la population générale.
Ce n’est que récemment que les liens entre le traitement par
psychotropes, les anomalies électrocardiographiques (ECG)
et les troubles du rythme paroxystiques ont été précisés.
Parallèlement au risque de prolongation de l’intervalle QT,
bien connu des cliniciens, la description récente du syndrome
de Brugada pourrait influencer les décisions thérapeutiques
en psychiatrie.
Le syndrome de Brugada est une pathologie des canaux sodiques décrite en 1992, liée à des mutations du gène SCN5A
et responsable de fibrillation ventriculaire idiopathique sur
cœur de morphologie normale conduisant à un risque de
décès pouvant atteindre 30 % en l’absence de traitement. Sa
prévalence est estimée entre 1 et 5 pour 10 000 habitants,
atteignant 3 % dans certaines populations asiatiques. Les
anomalies ECG sont caractérisées par une élévation du segment ST dans les dérivations précordiales. Pour la totalité des
psychotropes interagissant avec les canaux sodiques, une
prescription doit être envisagée prudemment en l’absence
d’un défibrillateur implantable. Néanmoins les cardiologues
sont peu enclins à mettre en place un tel dispositif chez les
patients souffrant d’une pathologie psychiatrique non stabilisée compte tenu de l’aggravation possible des troubles par
les décharges inappropriées et des réactions anxio-dépressives induites par la procédure.
133
7e Congrès de l’Encéphale
Nous rapportons le cas d’un patient de 28 ans, souffrant
d’une schizophrénie pseudo-obsessionnelle et chez lequel
un syndrome de Brugada a été démasqué par l’apparition
d’extrasystoles ventriculaires sous clomipramine associée à
la rispéridone. Un traitement par électroconvulsivothérapie
(ECT) a permis une amélioration clinique franche. Bien que
les ECT puissent induire une asystolie, nous avons considéré
que ce risque pouvait être en partie contrôlé par le monitorage
cardiaque pendant la séance d’ECT et l’administration préventive d’atropine.
PO 348
QUELS TROUBLES PSYCHIATRIQUES ENTRAÎNE
L’HAMARTOME HYPOTHALAMIQUE ?
WICKER A., CROCQ M.A.
Centre Hospitalier, ROUFFACH, FRANCE
Introduction : L’hamartome hypothalamique est une tumeur
cérébrale bénigne rare, qui se développe dans la région hypothalamique. Selon sa localisation anatomique, ses conséquences se limitent à une puberté précoce centrale, ou bien
comportent aussi une épilepsie partielle, surtout des crises
gélastiques, pharmacorésistantes, et des troubles cognitifs
et/ou psychiatriques. Ces troubles sont très variables selon
les cas décrits et dépendent de multiples facteurs, et les hypothèses étiologiques diffèrent selon les auteurs.
Cas clinique : Nous présentons le cas d’une jeune patiente,
âgée de 12 ans, qui présente un hamartome hypothalamique
accompagné d’une épilepsie partielle, d’une puberté précoce
centrale et de troubles psychiatriques. L’hamartome a été
traité deux fois par radiochirurgie, ce qui a amélioré les troubles neuro-endocriniens. Cependant, la patiente a développé
– après la deuxième intervention et dans un contexte familial
problématique – des troubles psychiatriques, comprenant
des troubles d’allure obsessionnelle-compulsive sévères,
une désinhibition et une familiarité, en l’absence de troubles
cognitifs significatifs. Les symptômes d’allure obsessionnelle-compulsive n’ont pas répondu à un inhibiteur de la
recapture de la sérotonine (sertraline), mais ils ont été nettement améliorés par un antipsychotique atypique (rispéridone), sans aggravation de l’épilepsie.
Discussion : Selon la littérature, les troubles psychiatriques
en rapport avec l’hamartome dépendraient de la taille de la
tumeur, de l’ancienneté de l’épilepsie et de son évolution.
Dans ce cas-ci, les symptômes psychiatriques les plus sévères sont apparus après l’amélioration de l’épilepsie. Le rôle
de la radiochirurgie dans la genèse des symptômes obsessionnels-compulsifs ne peut pas être exclu. L’amélioration
des symptômes obsessionnels-compulsifs avec un antipsychotique atypique plutôt qu’avec un antidépresseur suggère
l’intervention de mécanismes pathogéniques particuliers.
PO 349
SCHIZOPHRÉNIE ET CHORÉE DE HUNTINGTON :
À PROPOS D’UN CAS
BELAID S., LAGUERRE A., HOUENOU J., LEBOYER M.,
SCHURHOFF F.
Unité INSERM 955, Pôle de Psychiatrie, groupe hospitalier
Albert Chenevier – Henri Mondor, CRÉTEIL, FRANCE
134
La maladie de Huntington est une maladie neurodégénérative d’origine génétique. Elle débute généralement entre 30
et 50 ans et se traduit par une dégénérescence neuronale
affectant les fonctions motrices et cognitives, aboutissant à
une démence. Le plus souvent, on ne retient de la chorée
que les mouvements anormaux. Pourtant, les troubles psychiatriques sont fréquents et présents tout au long de l’évolution de la maladie. Inauguraux dans 20 à 80 % des cas, ces
symptômes psychiatriques peuvent être identiques à ceux de
la schizophrénie, conduisant parfois à des errances diagnostiques, notamment au début de la maladie, en l’absence de
manifestations motrices typiques.
La schizophrénie est une maladie à hérédité complexe, résultant de l’interaction entre facteurs génétiques et environnementaux, se manifestant par une altération de la perception
de la réalité, des troubles cognitifs et des dysfonctionnements
sociaux et comportementaux.
Nous rapporterons le cas d’un patient diagnostiqué schizophrène plusieurs années avant qu’un diagnostic génétique
de chorée de Huntington ait été porté. Nous verrons ainsi à
travers ce cas la difficulté de la prise en charge médicamenteuse et cognitive.
PO 350
AUX FRONTIÈRES DE LA PSYCHIATRIE
ET DE LA NEUROLOGIE
PADOVAN C. (1), BORG C. (2), BOUVY M.H. (3),
DOREY J.M. (4), FOURNERET P. (5), DE PARISOT O. (6),
GREIL F. (6), BENETON C. (6), LUC B. (6), ROUCH I. (7),
GONTHIER R. (8), KROLAK-SALMON P. (9)
(1) Centre Médical Germaine Revel – HCL – Inserm Unité 821,
LYON, FRANCE
(2) CHU Saint-Étienne Service Neuropsychogériatrie, SAINTÉTIENNE, FRANCE
(3) CHU ST-ÉTIENNE PSYCHIATRIE – Centre Médical Germaine Revel, SAINT-ÉTIENNE, FRANCE
(4) CHU Saint-Étienne La Charité Service Neuropsychogériatrie, SAINT-ÉTIENNE, FRANCE
(5) Hôpital Femme mère Enfant, HCL, Service de psychopathologie du développement – L2C2 UMR 5230, Institut des Sciences Cognitives, BRON, FRANCE
(6) Centre Médical Germaine Revel, SAINT-MAURICE SUR
DARGOIRE, FRANCE
(7) CHU Saint-Étienne Centre Mémoire de Ressources et de
Recherche – HCL Les Charpennes, LYON, FRANCE
(8) CHU Saint-Étienne La Charité, SAINT-ÉTIENNE, FRANCE
(9) HCL Les Charpennes – Unité Inserm 821, LYON, FRANCE
Les troubles psychiatriques chez un patient présentant une
maladie neurologique sont fréquents, hétérogènes et souvent associés. Ils sont regroupés sous l’intitulé de « signes
et symptômes psychologiques et comportementaux ». Ils
doivent être soigneusement évalués et traités car ils peuvent
avoir un effet délétère sur la cognition, perturber la qualité de
vie du patient et celle de l’entourage, accélérer la perte d’autonomie et augmenter le coût social de la maladie. Il paraît ainsi
essentiel de les prendre en considération dans la pratique
clinique et neuropsychologique.
Par ailleurs, la détérioration cognitive peut être associée à une
lésion neurologique comme elle peut survenir suite à un trou-
Posters
ble de l’humeur et/ou à un trouble de la personnalité. Dans
la pratique clinique, on observe fréquemment une intrication
des troubles psychiatriques et de l’atteinte neurologique.
L’objectif de ce travail est de dissocier les aspects neurologiques et psychiatriques dans la pratique neuropsychologique. Cette frontière est évaluée à travers différents cas cliniques (différentes pathologies à différents âges) rendant
compte d’une pratique pluridisciplinaire (psychologue-neuropsychologue, psychiatre, pédopsychiatre, neurologue,
gériatre). L’enjeu d’une telle démarche est double : (i) contribuer au diagnostic différentiel via une analyse clinique et neuropsychologique et (ii) optimiser la prise en charge du patient.
Mots clés : Aspects psychologique et neuropsychologique ; Diagnostic différentiel ; Maladie neurologique ; Trouble de l’humeur ;
Trouble de la personnalité.
PO 351
COMMENT SOUTENIR LES CAPACITÉS
DE RÉSILIENCE CHEZ LES ENFANTS DONT
UN PARENT EST ATTEINT DE CANCER
PARADIS M. (1), CONSOLI S.M. (2)
(1) Hôpital Ambroise Paré, BOULOGNE BILLANCOURT, FRANCE
(2) Hôpital Européen Georges Pompidou, PARIS, FRANCE
Le cancer d’un parent, a fortiori en cas de décès de ce dernier,
peut entraîner chez les enfants un degré de détresse variable,
qui semble toutefois dépendre en partie du fonctionnement
de la famille.
Nous avons cherché à identifier sur 30 familles avec un
parent atteint de cancer les déterminants de la souffrance
possible des enfants, cette dernière étant évaluée à partir
d’un hétéro-questionnaire, la liste de comportements pour les
enfants (CBCL), rempli par les deux parents. Les résultats
principaux sont que les enfants, quels que soient leur sexe,
leur âge et la sévérité du cancer de leur parent, présentent
plus de troubles externalisés (agressivité…) si c’est la mère
qui est malade (p = 0,02) et des troubles internalisés
(anxiété…) plus facilement perçus si c’est la mère qui les évalue plutôt que le père (p = 0,01) ; la détresse des enfants est
également plus nette dans les familles où les deux parents
communiquent ouvertement sur le cancer.
La théorie de la « résilience » se base sur l’existence de personnes ayant une évolution favorable après avoir vécu des
événements traumatiques graves. La résilience se définit
comme la capacité de résister et/ou de rebondir à ce type
d’événements. Elle permet de rechercher des facteurs qui
favoriseraient ce qu’on pourrait appeler une « bonne
adaptation » plutôt que des facteurs de vulnérabilité. La résilience individuelle se développe dans un environnement soutenant, qui peut être la famille. Selon Boris Cyrulnik, les
« tuteurs de résilience » sont les personnes de cet environnement soutenant. D’après Serge Tisseron, l’adaptabilité de
la famille est la qualité principale permettant de soutenir la
résilience de ses membres. Mais il faut également, selon Norman Garmezy, que chacun des rôles des membres de la
famille soit clairement identifié et en adéquation avec leur statut (père, mère, enfants…) pour contribuer à la résilience des
enfants.
Cette théorie et notre étude observationnelle nous offrent
donc quelques pistes pour soutenir au mieux les capacités
adaptatives des enfants et de tous les membres de la famille
face au cancer d’un parent. Renforcer les parents dans leur
rôle de parents semble bien la première chose à mettre en
place pour favoriser une meilleure adaptation de ces enfants
au cancer de leurs parents.
PO 352
LES TROUBLES DÉPRESSIFS CHEZ LES PATIENTS
ATTEINTS DE CANCER
MANOUDI F. (1), CHAGH R. (1), ASRI F. (1), TARWAT M. (1),
TAZI I. (1), TAHIRI A. (2), BORRAS N. (2)
(1) Équipe de recherche pour la santé mentale, CHU
Mohamed VI, MARRAKECH, MAROC
(2) Service d’oncologie, CHU Mohamed VI, MARRAKECH,
MAROC
La dépression est une affection fréquemment associée à la
maladie cancéreuse. Sa prévalence varie considérablement
du fait de l’hétérogénéité des populations étudiées et des différentes méthodes d’évaluation. La prévalence de la dépression chez les patients atteints de cancer varie de 0 à 58 %.
L’étude que nous avons menée avait pour objectifs d’estimer
la prévalence de la dépression chez une population de patients
atteints de cancer, de décrire leur profil sociodémographique
et clinique et de déterminer les facteurs éventuels influençant
la survenue de la dépression chez ces patients. L’étude a été
menée au niveau du service d’oncologie du CHU Mohamed
VI de Marrakech, et a concerné 100 patients ayants des cancers de différents sites et stades. Les instruments utilisés
étaient le MINI (DSM IV) pour poser le diagnostic de la dépression et l’échelle de BECK pour évaluer sa sévérité. Les résultats
ont montré que la prévalence de la dépression était de 15 %,
dont 26,7 % était sévère, 60 % modérée et 13,3 % légère.
La dépression est fréquemment rencontrée chez les femmes,
d’un âge allant de 37 à 50 ans, mariées, n’ayant jamais été scolarisées ou ayant un niveau universitaire, atteintes d’un cancer
de stade localisé, dont la découverte a été faite très précocement( 1 à 3 mois) ou dépassant 49 mois. La dépression a été
également plus présente chez les patients qui avaient un
entourage familial indifférent à leur maladie, et pour ceux que
le coût de la prise en charge ne constituait pas la principale
cause de gêne. Une plus grande attention devra être prodiguée
à ces patients atteints de cancer, avec un dépistage et un traitement précoces de la dépression, pour une prise en charge
globale et multidisciplinaire et une meilleure qualité de vie.
PO 353
PATHOMIMIES ENDOCRINO-MÉTABOLIQUES.
À PROPOS D’UN CAS
GUIRAUDET O., LAHUTTE B.
Hôpital du Val-de-Grâce, PARIS, FRANCE
Bien qu’appartenant au champ des pathologies psychiatriques,
la pathomimie est le plus souvent rencontrée par les somaticiens.
Il s’agit d’un trouble factice aux enjeux diagnostiques importants : il va d’abord s’agir d’en porter rapidement le diagnostic
135
7e Congrès de l’Encéphale
positif car les conséquences somatiques peuvent être dramatiques ; par ailleurs, ce concept est à la croisée de plusieurs
entités (mythomanie, automutilation, hypocondrie, conversion, simulation…) qui complexifient le diagnostic différentiel.
Au travers deux vignettes cliniques, nous reprendrons les différents aspects cliniques des pathomimies, puis nous aborderons la démarche diagnostique avant de terminer sur une
réflexion psychopathologique relative à ces observations.
PO 354
ANXIÉTÉ ET MALADIE DE PARKINSON :
ÉVOLUTION LORS DE LA STIMULATION DU NOYAU
SOUS-THALAMIQUE
GALINOWSKI A. (1), GHOSSOUB M. (2), WEBER T. (2)
(1) INSERM, Laboratoire de Pathophysiologie des Maladies
Psychiatriques (Prof Krebs), Centre de Psychiatrie et Neurosciences U894, Université Paris Descartes ; Centre d’Évaluation
et de Recherche Clinique, Service Hospitalo Universitaire (Prof
Olié), Faculté de Médecine Paris Descartes, Centre Hospitalier
Sainte-Anne, PARIS, FRANCE
(2) Service de neurochirurgie (Prof Roux), Faculté de Médecine
Paris Descartes, Centre Hospitalier Sainte-Anne, PARIS, FRANCE
L’anxiété, moins étudiée que la dépression à laquelle elle est
souvent associée, est reconnue comme un symptôme fréquent dans la maladie de Parkinson (30 à 60 % des cas). Certains auteurs considèrent même l’anxiété comme un facteur
de risque de développer cette maladie, surtout chez les sujets
jeunes qui sont restés anxieux pendant plus de 20 ans.
L’anxiété correspond à un dysfonctionnement de certains
neuromédiateurs : dans la maladie de Parkinson, l’hypodopaminergie désinhibe par exemple les circuits noradrénergiques du locus ceruleus. Lors du traitement de la maladie de
Parkinson par stimulation du noyau sous-thalamique,
l’anxiété des patients peut être exacerbée ou au contraire
diminuée. Ces modifications peuvent s’expliquer par la modulation dopaminergique ainsi que par l’adaptation des patients
à une nouvelle situation clinique. Les auteurs donnent des
exemples d’évolution de l’anxiété tirés de leur expérience de
la stimulation sous-thalamique et discutent les mécanismes
neurobiologiques et cognitifs de cette évolution.
PO 355
INSUFFISANCE RÉNALE CHRONIQUE,
HÉMODIALYSE ET MANIFESTATIONS
PSYCHIATRIQUES
BEN SALAH N. (1), ABBES Z. (1), CHOUBANI Z. (1),
NACEF F. (1), DOUKI S. (2)
(1) Hôpital Razi, LA MANOUBA TUNIS, TUNISIE
(2) Le Vinatier, LYON, FRANCE
Les manifestations psychiatriques sont particulièrement fréquentes chez les patients atteints d’une insuffisance rénale
chronique et notamment ceux bénéficiant d’hémodialyse. La
fréquence des troubles dépressifs est de 20 à 30 % chez ces
patients. Le lien de causalité entre l’HTA, les différents désordres métaboliques et l’apparition des troubles psychiatriques
n’est pas encore parfaitement établi contrairement au fait que
136
les troubles psychiatriques aggravent leur pronostic, participent à la détérioration de leur qualité de vie et sont responsables d’une plus grande mortalité.
Dans ce travail, nous nous proposons de discuter, en partant
de l’illustration d’une situation clinique, les différentes manifestations psychiatriques chez les patients atteints d’une
insuffisance rénale chronique ainsi que les différentes conduites thérapeutiques.
Notre patient, âgé de 25 ans, est suivi depuis trois ans pour
une insuffisance rénale chronique interstitielle nécessitant
deux séances d’hémodialyse par semaine. Ce patient est
également suivi dans notre service depuis 2 ans pour un trouble bipolaire de l’humeur de type I avec des hospitalisations
fréquentes motivées par des états d’agitation en cours de
séance d’hémodialyse. Sa prise en charge a toujours été problématique en rapport avec une psychopathologie complexe,
une inobservance thérapeutique et une comorbidité anxieuse
rendant la conduite thérapeutique peu aisée.
Malgré la grande fréquence des manifestations psychiatriques chez les patients atteints d’une insuffisance rénale chronique, l’identification de ces troubles reste limitée de part les
difficultés diagnostiques.
PO 356
TROUBLES PSYCHIATRIQUES ET TRAITEMENT
ANTIBACILLAIRE (À PROPOS DE DEUX CAS)
BOUAOUDA S., BOUTABIA S., MANOUDI F., ASRI F., TAZI I.
Équipe de recherche pour la santé mentale CHU Mohamed VI,
MARRAKECH, MAROC
Introduction : La tuberculose maladie contagieuse à transmission endémo épidémique demeure un fléau mondial. Au
Maroc, la tuberculose constitue un problème majeur de santé
publique (environ 84 cas par 100 000 habitants détectés en
2004 par l’OMS).
Le traitement antibacillaire inclus dans le cadre du programme
national de lutte contre la tuberculose a nettement amélioré
l’incidence de la maladie (taux de guérison atteignant 86 % en
2003) améliorant également le pronostic des formes graves.
Ce traitement est néanmoins doté d’effets secondaires non
négligeables en l’occurrence des troubles psychiatriques.
Nous illustrons cela en rapportant l’observation de 2 cas de
psychose aiguë iatrogènes.
Cas rapportés :
1re observation : un cas d’une jeune patiente de 18 ans présentant des troubles psychiatriques graves 48 heures après le
démarrage d’un traitement antibacillaire (régime 2RHZ/4RH)
pour une pleurésie tuberculeuse. 2e observation : un cas d’une
patiente de 57 ans présentant des troubles psychiatriques une
semaine après l’introduction du traitement antibacillaire
(régime 2SHRZ/7RH) pour une miliaire tuberculeuse.
Conclusion : Le traitement antibacillaire a indéniablement
prouvé son efficacité sur la réduction de la prévalence des
cas de la tuberculose et la prévention de l’évolution vers des
formes graves au monde et au Maroc en particulier. Cependant les praticiens devraient être plus vigilants quant à l’usage
de ce traitement pour guetter l’apparition d’effets secondaires
notamment d’ordres psychiatriques.
Posters
PO 357
MANIFESTATIONS PSYCHIATRIQUES INAUGURANT
UNE MALADIE DE BEHCET : À PROPOS D’UN CAS
MANAMANI R., GHODHBANE S., PRIPIS C., ZAIMEN N.,
FALK-VAIRANT M.
Centre Hospitalier Interdépartemental, CLERMONT, FRANCE
Introduction : La maladie de Behçet (MB) est une vascularite
d’étiologie indéterminée. Des critères diagnostiques internationaux ont été établis sur la triade décrite par Behçet qui
associe aphtose buccale et génitale et uvéite. La MB est ubiquitaire mais elle touche particulièrement l’homme jeune
méditerranéen et japonais.
Cas clinique : Patient âgé de 30 ans d’origine algérienne ayant
comme antécédents un vitiligo, des céphalées, une cellulite
sous maxillaire droite et une addiction au cannabis. Il a été admis
à la demande d’un tiers en psychiatrie en 1999 dans un tableau
atypique évoluant depuis plusieurs mois marqué par des troubles du comportement et du caractère, une majoration de la consommation de cannabis et des fluctuations thymiques. Ces troubles qui ont persisté malgré le traitement psychotrope et
l’apparition secondaire de signes cutanéo-muqueux, pulmonaires et neurologiques ont amené à la poursuite des explorations.
Dans un premier temps un diagnostic de tuberculose a été posé
sans preuve bactériologique. Devant l’aggravation progressive
du tableau malgré un traitement antituberculeux bien conduit
pendant 6 mois et l’efficacité d’un traitement corticoïde
d’épreuve, le diagnostic de MB a été retenu. Au fil des années
et malgré un traitement par corticoïdes et immunosupresseurs,
le patient a présenté plusieurs poussées avec des séquelles
neurologiques, des troubles sphinctériens et articulaires à l’origine d’un handicap sévère. Il n’y a pas eu d’atteinte oculaire.
Discussion : Les signes neurologiques sont observés dans
20 % des cas de MB. Ils apparaissent dans la quatrième
décennie de la vie et dans les 10 ans suivant le premier symptôme. Le neuro-Behçet se complique souvent de manifestations psychiatriques. Cependant, rares sont les descriptions
de MB diagnostiquées suite à un tableau psychiatrique inaugural. Les symptômes psychiatriques semblent avoir été les
manifestations pathologiques initiales chez notre patient et
paraissent associés à un pronostic plus sévère. Cette sévérité pourrait en partie s’expliquer par le retard de diagnostic
et de mise en place du traitement.
Conclusion : Devant une symptomatologie psychiatrique atypique chez un homme jeune d’origine méditerranéenne, penser au diagnostic de MB notamment en cas de signes cutanéo-muqueux associés.
PO 358
COMPARAISON DES TROUBLES MÉTABOLIQUES
ENTRE PATIENTS SCHIZOPHRÈNES TRAITES
PAR AP ET SUJETS NON TRAITES
POIRIER M.F. (1), SENTISSI O. (1), BOURDEL M.C. (1),
BENDJEMAA N. (1), VIALA A. (2), KAMINSKI F. (2),
PIKETTY M. (2), OLIÉ J.P. (1)
(1) CH St-Anne/INSERM, PARIS, FRANCE
(2) CH St-Anne, PARIS, FRANCE
Les troubles métaboliques et la prise de poids induits par les
neuroleptiques (NL) et les nouveaux antipsychotiques (AAP)
chez certains malades, deviennent un enjeu majeur en terme
d’observance, facteur de rechute et de morbidité cardiovasculaire et/ou diabétique. Peu d’études ont comparé les
patients traités aux patients non traités, ce qui pourtant permet de contrôler l’influence du mode de vie quotidienne inhérent à la schizophrénie.
Un réseau clinique du CH St-Anne (METAB), a évalué de
façon transversale, la fréquence des troubles métaboliques
chez 173 patients schizophrènes (62,4 % d’hommes), non
diabétiques (âge < 50 ans) ; 131 patients, traités depuis au
moins 3 mois par un seul AP (99 par AAP), sans thymorégulateurs, ont été comparés à 42 patients non traités (NT).
Ont été mesurés à jeun, en ambulatoire ou au début de
l’hospitalisation : l’accumulation de la masse grasse (périmètre abdominal, masse graisseuse, ratio hanche/taille, variation du poids, IMC), les anomalies métaboliques, le contrôle
glycémique (glycémie, insulinémie), résistance à l’insuline
(HOMA IR), hyperglycémie provoquée, le profil lipidique, les
marqueurs de l’inflammation. Les antécédents familiaux de
troubles métaboliques ont été évalués. Toutes les analyses
ont été ajustées sur l’âge et le sexe. L’IMC moyen des patients
est de 25,4 ± 5,5 kg/m2. L’IMC est normal chez 83 % des
patients NT, 44 % des sujets traités par AAP et 56 % des
sujets sous NL (p < 0,0001). Un syndrome métabolique
(NCEP ATPIII) est observé chez 7 % des patients NT, 21 %
des sujets traités par AAP et 31 % des sujets sous NL (p
= 0,03) avec une fréquence plus importante du périmètre
abdominal élevé chez 45 % des sujets traités comparés à
14 % des NT. La glycémie à jeun est élevée chez 7 % des
sujets traités par AAP, 15 % des sujets traités par NL et chez
aucun NT (p = 0,03) ; la glycémie moyenne post-glucose diffère significativement (p = 0,05) entre sujets traités et NT.
Les valeurs anormales de l’HDL Chol, des triglycérides et de
la tension artérielle ne distinguent pas les patients.
Les valeurs moyennes de l’HOMA IR augmentent chez les
sujets traités par AAP (2,01 ± 1,7) et ceux traités par NL (2,87
± 3,6) comparés aux NT (1,09 ± 0,6).
Conclusion : Les troubles métaboliques plus fréquents sous
traitement AP doivent être surveillés.
PO 359
PRÉVALENCE DES TROUBLES ANXIEUX ET
DÉPRESSIFS EN UNITÉ DE CARDIOLOGIE
BOUAOUDA S., ASRI F., ADALI I., MANOUDI F., TAZI I.
Équipe de recherche pour la santé mentale CHU Mohamed VI,
MARRAKECH, MAROC
Selon les estimations de l’OMS, les cardiopathies et les
maladies dépressives seront les deux premières sources
d’incapacité en 2020 avec une forte prévalence de ces deux
pathologies.
La relation entre ces deux troubles fut l’objet d’études sérieuses depuis 1930 lors de la découverte d’une forte incidence
de mortalité cardiaque chez les patients mélancoliques.
Nous avons donc mené cette étude transversale descriptive
au sein du service de cardiologie du CHU Mohamed VI de
137
7e Congrès de l’Encéphale
Marrakech (étude en cours), toutes les pathologies cardiaques sont incluses afin de :
– évaluer la prévalence des maladies dépressives (dysthymie et épisode dépressif majeur) et leur intensité : échelle diagnostic mini DSM IV et échelle d’Hamilton dépression ;
– évaluer la prévalence des troubles anxieux (trouble panique et trouble d’anxiété généralisée) et leur intensité : échelle
diagnostic mini DSM IV et échelle d’Hamilton anxiété ;
– essayer de trouver cette relation réciproque entre troubles
anxieux et dépressifs d’une part et les maladies cardiovasculaires d’une autre part. L’évaluation de la prévalence de
ces troubles nous aidera dans notre pratique quotidienne
pour améliorer la qualité de la prise en charge de nos patients
dépressifs ou anxieux mais également pour promouvoir la
qualité de vie des patients cardiaques.
PO 360
DIABÈTE ET MALADIE MENTALE
ADALI I., ASRI F., MANOUDI F., TAZI I.
Équipe de recherche pour la santé mentale, CHU Mohamed VI,
MARRAKECH, MAROC
La prévalence diabète-maladie mentale est importante (13
– 14,9 % chez les schizophrènes, 8 – 17 % chez les bipolaires). Cette association soulève beaucoup de difficultés de
prise en charge. Nous avons illustré cette difficulté par 2
vignettes cliniques :
Cas 1 : Patient âgé de 21 ans, célibataire, ouvrier, tabagique
chronique. Il a un frère schizophrène décédé. Suivi pour schizophrénie de type paranoïde depuis 3 ans et demi, hospitalisé 3 fois en psychiatrie pour des poussées processuelles
de sa maladie, mis sous neuroleptiques atypiques. Diabétique de type 1 depuis 4 ans, sous insulinothérapie, suivi en
ambulatoire en endocrinologie, stabilisé sur le plan de son
diabète, son bilan lipidique est normal.
Cas 2 : Patiente âgée de 22 ans, célibataire, sans profession.
Elle a une mère bipolaire, un père diabétique. Suivi pour un
trouble bipolaire type I depuis 2 ans (1er accès maniaque
suite à un coma acido-cétosique), hospitalisée 2 fois en psychiatrique pour des accès maniaques, mise sous acide valproïque et halopéridol. Diabétique type 1 depuis 7 ans, sous
insulinothérapie, hospitalisée 1 fois en endocrinologie pour
un coma acido-cétosique, observe son traitement antidiabétique de façon irrégulière, son bilan lipidique est normal.
L’intérêt pour le syndrome métabolique est récent pour les
patients souffrant de pathologie mentale et ce depuis l’avènement des antipsychotiques atypiques (prévalence entre
28 % et 60 % chez les patients schizophrènes et 30 % chez
les patients bipolaires). Ce syndrome associe diverses anomalies clinico-métaboliques.
Les difficultés de prise en charge somatique de ces patients
sont multiples : ils expriment peu leurs plaintes, ils tardent à
consulter du fait de leur symptomatologie négative, ils sont
peu coopérants. En plus, les psychiatres présentent fréquemment un désintérêt pour l’approche somatique, tandis que les
somaticiens ont des attitudes négatives à type de rejet.
Pour améliorer cette prise en charge somatique, il faut insister
sur le fait que le somatique s’intègre dans une prise en charge
138
globale, multidisciplinaire, associant le psychiatre, le médecin généraliste ou le spécialiste.
PO 361
MÉNINGO-ENCÉPHALITE TUBERCULEUSE
RÉVÉLÉE PAR UN SYNDROME MANIAQUE
BOUTABIA S., MANOUDI F., BOUAOUDA S., ASRI F., TAZI I.
Équipe de recherche pour la santé mentale, CHU Mohamed VI,
MARRAKECH, MAROC
Les méningo-encéphalites tuberculeuses sont caractérisées
par leur polymorphisme clinique ; elles peuvent être révélées
par des signes neurologiques (signes de focalisation, syndrome démentiel, confusionnel, amnésie), ou des signes psychiatriques (idées délirantes, hallucinations, troubles de
l’humeur).
Le diagnostic est basé sur les données cliniques, radiologiques et biologiques (LCR), et l’évolution est en général favorable sous traitement antituberculeux laissant rarement des
séquelles.
Nous rapportons le cas d’un patient âgé de 36 ans, de sexe
masculin, marié et père de 2 enfants, n’ayant pas d’habitudes
toxiques, ayant comme antécédents des céphalées chroniques depuis 2002 (depuis 4 ans), admis pour un syndrome
maniaque : désinhibition avec obscénité, intolérance à toute
frustration, irritabilité, infatigabilité, et délire de grandeur et
mystique.
Le patient a été mis sous traitement neuroleptique, qu’il a mal
toléré avec apparition d’un syndrome confusionnel, déshydratation, amaigrissement et mauvais état général.
L’examen neurologique a mis en évidence des ROT vifs polycinétiques, et l’étude des paires crâniennes a objectivé un
déficit de verticalité.
La TDM cérébrale a révélé une hydrocéphalie modérée associée à des hypodensités périventriculaires.
L’IRM cérébrale a montré une hydrocéphalie triventriculaire
sans obstacle individualisable faisant suspecter une sténose
inflammatoire de l’aqueduc de Sylvius ou une méningoencéphalite infectieuse.
Le diagnostic de méningo-encéphalite tuberculeuse a été
porté sur les éléments cliniques, l’aspect radiologique et
l’étude du liquide céphalo-rachidien. L’évolution sous traitement antibacillaire a été marquée par une amélioration très
progressive.
PO 362
PRÉVALENCE DES TROUBLES MENTAUX CHEZ
LES PATIENTS INFECTÉS PAR LE VIH
SBAI S., BERRADA S., KADIRI N., MOUSSAOUI D.
Centre Psychiatrique Universitaire, CASABLANCA, MAROC
Introduction : Une étude révèle que 89 % des patients infectés par le VIH en Afrique du Sud se sentent déprimés. Ce qui
montre la nécessité grandissante d’une amélioration de
l’accès aux services de santé mentale pour les personnes
infectées par le VIH ; ainsi la collaboration entre médecins
Posters
spécialisés dans les maladies infectieuses et les psychiatres
semble indispensable.
Le but de notre travail est d’évaluer la prévalence des troubles
mentaux chez les patients infectés par le VIH.
Matériels et méthodes : Soixante patients adultes séropositifs qui sont suivis au service des maladies infectieuses du
centre hospitalier universitaire Ibn Rochd de Casablanca ont
accepté de participer à notre étude. Un questionnaire préétabli a été utilisé pour identifier les caractéristiques sociodémographiques et cliniques des patients. Le diagnostic des
troubles mentaux a été établi selon les critères de DSM IV
en utilisant le Mini International Neuropsychiatric Interview
(mini) dans sa version marocaine.
L’analyse statistique a été effectuée par le logiciel SPSS dans
sa 11e version.
Résultats : Les résultats préliminaires montrent que l’âge
moyen de notre échantillon était de 39 ans, le sexe masculin
représentait 66,6 %, et 90 % étaient sous traitement ARV.
78,3 % des inclus ont au moins un trouble mental : la dépression et les troubles anxieux représentent de loin les troubles
les plus fréquents (66,7 % pour la dépression et 40 % pour
les troubles anxieux) ; le trouble bipolaire représente 5 %,
contre 3,3 % pour la schizophrénie.
Conclusion : Les troubles mentaux sont plus fréquents chez les
patients infectés par le VIH par rapport à la population générale.
Une prise en charge adaptée, un renforcement des services
de santé mentale portant sur la gestion du stress et le soutien
social chez ces personnes sont absolument nécessaires.
PO 363
STRESS PSYCHOSOCIAL ET DIABÈTE TYPE II
ALMECHECHTI K. (1), ABDELHAY N. (2), EL YAZAJI M. (3),
BATTAS O. (3), MOUSSAOUI D. (3)
(1) CHU Ibn Rochd, CASABLANCA, MAROC
(2) Centre Psychiatrique Universitaire, CASBLANCA, MAROC
(3) Centre Psychiatrique Universitaire, CASABLANCA, MAROC
Introduction : Le diabète est l’une des maladies chroniques
les plus fréquentes. Si les facteurs étiologiques de la maladie
sont multiples : héréditaires, auto-immuns, infectieux, la part
des troubles psychologiques ne saurait être négligée.
Un certain nombre de travaux de recherche ont appuyé l’hypothèse que les expériences de stress peuvent conduire à une
augmentation du risque de développement de diabète type 2.
Le but de notre étude est de déterminer l’impact des événements de vie stressants sur l’incidence du diabète type 2.
Méthodes : Soixante patients présentant diabète type 2 sont
recrutés au niveau du Service d’Endocrinologie Diabétologie
au centre hospitalier universitaire de Casablanca. Le recueil
des données sociodémographiques et les caractéristiques
du diabète sont faits par un hétéro questionnaire. L’évaluation
des événements de vie stressants précédant le diabète est
effectuée à l’aide de l’Échelle d’Événements de Vie (Amiel
Lebigre) ; ce questionnaire comporte 53 items qui représentent chacun un événement potentiellement stressant.
La saisie et l’analyse des données sont effectuées en utilisant
le logiciel Epi info.
Résultats : Dans notre échantillon l’âge de début de diabète
est 55,10 ans ± 15 ; la durée moyenne du diabète est
8,86 ans ± 7,71. On a noté une fréquence significativement
plus élevée de sujets stressés chez les diabétiques (50,1) que
les témoins (17,1) p = 0,002.
Dans le groupe diabétiques stressés l’âge moyen est de
54,9 ans ± 14, 69,3 % étaient des femmes.
Le délai moyen entre l’événement stressant et le début du
diabète était de 8 mois, le Moyen d’impact moyen = 89,4 ±
8,7, le Moyen d’impact total = 246 ± 76,98.
Les événements de vie fréquemment retrouvés étaient : difficultés financières à 52 %, décès d’un proche 40 %, difficultés au travail à 30 %.
Conclusion : Nous avons trouvé une fréquence élevée des
événements de vie stressants chez les diabétiques avant la
déclaration de la maladie ; ces résultats appuient l’hypothèse
que le stress peut contribuer au développement du diabète
type 2.
PO 364
LE TRANSSEXUALISME EN ALGÉRIE. ASPECTS
PSYCHOPATHOLOGIQUES ET CULTURELS
MADOUI F.Z.
EHS de Psychiatrie Mahmoud Belamri, CONSTANTINE, ALGÉRIE
Le phénomène du transsexualisme abondamment diffusé
par les médias entraîne toujours chez le grand public tantôt
une réaction amusée, tantôt des réactions scandalisées ou
méprisantes.
Pour le psychiatre, le transsexuel (âme de femme dans un
corps d’homme) dont il a horreur, demeure un casse-tête
insoluble.
Scientifiquement, le transsexualisme se caractérise par le
sentiment profond et inébranlable d’appartenir au sexe
opposé à celui qui est biologiquement, anatomiquement et
juridiquement le sien accompagné du besoin intense et constant de changer de sexe et d’état civil.
Il est à différencier des autres perversions à savoir travestisme et homosexualité.
Quand à la reconnaissance du transsexualisme : cette pratique est reconnue car réalisée par le corps médical.
Néanmoins, à ces débuts, du point de vue juridique, cette pratique était condamnée sur le fondement d’une mutilation sur
le corps ; c’est la jurisprudence qui traite de cette pratique du
fait de l’absence de législation à ce sujet.
En Algérie, le transsexualisme reste rare, ceci est dû aux
significations accordées à la notion de sexe et de sexualité
et les caractéristiques du développement psycho affectif de
l’enfant en milieu maghrébin traditionnel qui dressent un rempart suffisant pour décourager toute ambiguïté sexuelle
potentielle.
Ainsi, notre exposé sera fait d’une partie théorique qui abordera le transsexualisme d’un point de vue culturel, religieux
et juridique et surtout ses spécificités dans le milieu maghrébin et d’une partie pratique ou sera exposé le récit et l’histoire
d’un transsexuel, le seul que nous avons rencontré en 20 ans
de pratique et surtout les difficultés rencontrées dans la prise
en charge de ce patient ou de cette patiente ?
139
7e Congrès de l’Encéphale
PO 365
CARACTÉRISTIQUES SOCIO-DÉMOGRAPHIQUES
ET CLINIQUES D’UNE COHORTE DE
149 DEMANDEURS D’UNE RÉASSIGNATION
HORMONO-CHIRURGICALE DU GENRE
GALLARDA T., RARI E., COUSSINOUX S., MACHEFAUX S.,
BOURDEL M.C., OLIÉ J.P.
CH Sainte-Anne, PARIS, FRANCE
Le Service Hospitalo-Universitaire est l’un des centres français référents dans l’évaluation de l’état mental et l’accompagnement psychologique des patients présentant des troubles de l’identité de genre (TIG). Notre équipe évalue la
« recevabilité » de demandes de transformation hormonochirurgicale (THC) au sein d’une commission pluridisciplinaire réunissant psychiatres, psychologues, endocrinologues et chirurgiens.
Objectifs et méthodes : L’objectif de cette étude rétrospective
est de décrire les caractéristiques socio-démographiques et
cliniques d’une population de demandeurs de THC reçus par
notre équipe depuis 1995. 149 dossiers ont été examinés au
moyen d’un outil de recueil standardisé afin d’étudier les
caractéristiques sociodémographiques, l’histoire du trouble
de l’identité de genre, les critères diagnostiques DSM IV-R,
la personnalité et l’évolution de la demande.
Résultats : Le sex-ratio (M/F) est de 2,6/1. 32 % des patients
sont sans profession. 75 % des femmes biologiques rapportent
une attirance homosexuelle avant la THC vs 50 % des hommes. La majorité des demandeurs d’une THC n’ont pas
d’enfants. 21 % des hommes biologiques déclarent la paternité
d’un ou de plusieurs enfants. L’âge de début du trouble identitaire est précoce, dès la petite enfance (51 %) ou à l’adolescence (29 %). 50 % des hommes biologiques ont subi une chirurgie plastique (autre que la vaginoplastie) contre 19 % des
femmes. La même proportion d’hommes a débuté des hormones féminisantes avant la première consultation au SHU (25 %
des femmes ont pris un traitement virilisant). 40 % des demandeurs répondent aux critères DSM IV du TIG (31 % des hommes, 66 % des femmes). Le diagnostic de transvestisme fétichiste est retrouvé chez 30 % des hommes, inexistant chez les
femmes. La comorbidité du TIG avec les troubles de l’humeur
est retrouvée dans 55 % des cas. 25 % des patients ont finalement bénéficié d’une THC après l’évaluation médicopsychologique prolongée (18 % des hommes et 39 % des femmes).
Discussion : Ces résultats seront discutés à la lumière de
ceux des principales cohortes européennes de patients
demandeurs de THC. Ils devraient fournir des éléments
d’approfondissement de nos connaissances de la population
des demandeurs de THC et nous aider à guider nos décisions
thérapeutiques.
PO 366
SESSIONS THÉRAPEUTIQUES EN MILIEU
CARCÉRAL POUR AUTEURS D’INFRACTIONS
À CARACTÈRE SEXUEL : VERS UNE « PRISON
THÉRAPEUTIQUE » ?
BODON-BRUZEL M.
EPS Paul Guiraud, FRESNES, FRANCE
140
La loi du 24 février 2008 recommande d’inciter à des soins
spécifiques les détenus auteurs d’infractions sexuelles, mettant ainsi leur crédit de réduction de peine sous conditions.
Le service médico-psychologique régional de Fresnes vient
proposer depuis septembre 2007, en détention, directement
aux usagers, des sessions thérapeutiques de six mois dans
un cadre de type hospitalisation à temps partiel, réalisées à
l’unité psychiatrique d’hospitalisation du service. Les soins
sont intensifs fondés sur les thérapies groupales, préparatoires à une psychothérapie individuelle ultérieure, et visent à
travailler sur la problématique psycho-dynamique propre à
l’infracteur sexuel (reconnaissance et appropriation de son
acte ; reconnaissance de la personne de la victime ; chaîne
délictuelle ; distorsions cognitives ; facteurs de risque…). Un
traitement psychotrope est proposé selon la clinique, éventuellement une chimiothérapie de type aide à la maîtrise pulsionnelle. Cette offre de soins unique en France, outre la visée
sanitaire, recherche également la prévention de la récidive.
PO 367
CASTRATION CHIMIQUE ET RETARD MENTAL.
À PROPOS D’UN CAS CLINIQUE
BARATTA A., JAVELOT H.
EPSAN – Établissement Public de Santé Alsace Nord, BRUMATH,
FRANCE
Le traitement des auteurs d’agressions sexuelles demeure un
sujet d’intérêt majeur tant sur le plan médical que sur le plan
pénal. En France, seul l’Androcur® (acétate de cyprotérone)
a reçu l’autorisation de mise sur le marché (AMM) dans l’indication « réduction des pulsions sexuelles dans les paraphilies
en association à une prise en charge psychothérapique ». Les
analogues de la GnRH restent peu prescrits en France dans
cette indication malgré des résultats encourageants dans la
littérature. Nous rapportons ici le cas d’un patient déficient
mental présentant des troubles du contrôle des pulsions
sexuelles. Un traitement par analogue de la GnRH a été introduit afin de réduire cette symptomatologie avec des résultats
cliniques probants. La tolérance s’est révélée excellente. Fait
intéressant, le spectre d’efficacité de la molécule introduite a
couvert les comportements violents non sexuels du patient.
PO 368
ÉTUDE SUR LES PRESCRIPTIONS À DES FINS DE
CASTRATION CHIMIQUE DANS UN ÉTABLISSEMENT
DE SANTÉ MENTALE
BARATTA A., JAVELOT H., DI SANTI C., PELADAN C.
EPSAN – Établissement Public de Santé Alsace Nord, BRUMATH,
FRANCE
La prise en charge médicamenteuse des auteurs d’agressions sexuelles, à des fins de castrations chimiques, est une
préoccupation récurrente dans les établissements de santé
mentale, tant sur le plan de son efficacité, que sur sa légitimité
au plan éthique. En France, seul l’Androcur® (acétate de
cyprotérone) a reçu l’autorisation de mise sur le marché
(AMM) dans l’indication « réduction des pulsions sexuelles
dans les paraphilies en association à une prise en charge
Posters
psychothérapique ». Néanmoins les analogues de la GnRH
sont également prescrits dans cette indication avec des résultats encourageants.
Nous avons réalisé une étude rétrospective au sein de notre
établissement hospitalier s’étalant sur une période de
20 mois (du premier janvier 2007 au premier octobre 2008).
Cette étude porte sur la prescription d’un traitement hormonal
dans cette indication précise. Au total, 15 patients ont bénéficié d’une castration chimique soit par Androcur®, soit par
un analogue de la GnRH. Il s’agira de caractériser le profil
des patients recevant un tel traitement, notamment de préciser les comorbidités psychiatriques, la thérapeutique utilisée, et l’efficacité constatée en pratique clinique.
PO 369
SEXUALITÉ ET SCHIZOPHRÉNIE :
ENQUÊTE PRÉLIMINAIRE ÉVALUANT LA FONCTION
SEXUELLE CHEZ DES PATIENTS SCHIZOPHRÈNES
MOHAMED A.M., HEMRAS A., INIAL H.
Hôpital Saint-Jacques, NANTES, FRANCE
Malgré la fréquence des troubles sexuels chez le patient schizophrène, peu d’études ont été réalisées sur le sujet.
Le lien entre schizophrénie et sexualité est variable et complexe, différent entre les hommes et les femmes.
Les antipsychotiques peuvent améliorer certains aspects du
comportement sexuel des patients schizophrènes. Cependant, des dysfonctionnements sexuels sont également un
possible effet secondaire de ce type de molécules par des
mécanismes complexes et encore mal précisés.
Notre étude aura pour objectif d’évaluer la fonction sexuelle
et surtout érectile de patients remplissant les critères DSM IV
de la schizophrénie, suivis en ambulatoire, et traités par aripiprazole.
L’impact de ce traitement sur leur fonction sexuelle ainsi que
sur leur vécu subjectif sera étudié en utilisant l’index international de la fonction érectile.
Il s’agit d’un questionnaire validé de 15 items qui permet
d’évaluer de façon semi-quantifiée les différents aspects de
la sexualité masculine, regroupés dans les domaines de
l’érection, de la satisfaction, de l’orgasme et du désir.
Les résultats de notre étude préliminaire seront comparés
aux données de la littérature.
PO 370
ÉVALUATION DES DYSFONCTIONS SEXUELLES
CHEZ LES TABAGIQUES DE SEXE MASCULIN
BOUHARNA T. (1), ASRI F. (1), MANOUDI F. (1),
BOUAOUDA S. (1), TAZI I. (1), HARRAG M. (2),
SERHANE H. (2), SAJIAI H. (2), ALAOUI YAZIDI A. (2)
(1) Équipe de recherche pour la santé mentale, CHU
Mohamed VI, MARRAKECH, MAROC
(2) Service de pneumologie, CHU Mohamed VI, MARRAKECH,
MAROC
Le tabagisme est un problème important de santé publique
dans le monde entier. Il touche toutes les sociétés, toutes les
classes sociales et tous les âges, avec une augmentation de
la consommation dans les pays pauvres. En plus de son effet
cancérigène le tabagisme est actuellement considéré
comme un facteur de risque indépendant de dysfonctions
érectiles (DE). De nombreuses substances contenues dans
la fumée sont responsables d’une vasoconstriction au niveau
des artères péniennes entraînant une diminution significative
de la capacité érectile. Le risque d’une DE chez un fumeur
actif est 1,5 à 2 fois supérieur à un non-fumeur. Ce risque
diminue progressivement avec les années de sevrage.
Nous avons mené une étude au service de pneumologie du
CHU Mohamed VI de Marrakech auprès des sujets hospitalisés, des consultants et des accompagnants dont l’objectif
était d’explorer des paramètres de l’activité sexuelle normale
et de chercher ses dysfonctions et d’établir sa relation avec
le tabagisme.
Les critères d’inclusion étaient : les sujets de sexe masculin
dont l âge est 18 ans, consommateurs de tabac seul, sans
alcool ni cannabis, sans antécédents médicaux chirurgicaux
ou psychiatriques pouvant engendrer des dysfonctions sexuelles, sans prise de médicaments impliqués dans les troubles.
Les données ont été collectées grâce à un hétéroquestionnaire
renseignant sur les caractéristiques sociodémographiques
des sujets, l’histoire de la consommation de tabac, la notion
de dépendance et de l’abus au tabac selon les critères du
DSM IV, l’activité sexuelle normale et les différentes dysfonctions sexuelles en utilisant également les critères du DSM IV.
Seulement huit remplissaient les critères de l’étude. Leur
moyenne d’âge était de 51,25 ans, ils étaient tabagiques
chroniques à raison de 10 paquets/année en moyenne et
avec une durée de consommation en moyenne de plus de
10 ans, ils étaient dépendants au tabac selon les critères
DSM IV. Toutes les dysfonctions sexuelles ont été retrouvées
chez ces personnes avec une prédominance du trouble de
l’érection et du trouble de l’orgasme qui sont liés au tabac ce
qui montre l’impact négatif de la consommation de tabac sur
la fonction sexuelle d’où l’intérêt d’une recommandation
médicale claire auprès des sujets souhaitant l’arrêt du tabac.
L’étude est toujours en cours.
PO 371
SEXE ET RAMADAN
LAHLOU N., OUANASS A., TOUFIQ J.
Hôpital psychiatrique Ar-Razi, SALÉ, MAROC
Introduction : Les études qui analysent les répercussions du
jeûne lors du mois de Ramadan sur la sexualité sont une denrée rare. Les effets du jeûne sur la sexualité sont controversés, les troubles du désir, les dysfonctionnements érectiles,
les dyspareunies, le recours à la prostitution, tout ceci apparaît différent lors du jeûne par rapport aux autres mois.
L’objectif de cette étude est de déterminer les éventuelles
répercussions du jeûne lors du mois de Ramadan sur la
sexualité des marocains.
Matériel et méthodes : Il s’agit d’une étude rétrospective réalisée chez 100 patients pratiquants et qui sont d’un âge compris entre 18 et 40 ans.
Résultats : En cours.
141
7e Congrès de l’Encéphale
Conclusion : Le ramadan semble avoir un impact considérable sur la libido, avec apparition de plusieurs troubles sexuels
et des conduites différentes par rapport aux autres mois surtout en terme de prostitution.
PO 372
SEXUALITÉ ET DÉTENTION : GRAND TABOU
OU SECRET DE POLICHINELLE
CHEIKROUHOU M.R., BENTOUATI A., COLAS A.,
COURTIAL B.
Centre Psychothérapique de Nancy, LAXOU, FRANCE
Introduction : L’emprisonnement représente une peine privative de liberté d’aller et de venir. Mais vise-t-il l’interdiction de
la sexualité pour les détenus ?
En l’absence de normes, cette sexualité « clandestine »,
puisque interdite, est même omniprésente dans le monde
carcéral. Elle s’exprime par différentes formes de pratiques
sexuelles, qui peuvent faire de la prison une « jungle
carcérale » pour certains détenus. Cependant, la sexualité
en prison est régie par « la loi du silence », qualifiée par certains de « pacte du secret ».
Objectif : Ce travail a pour but de mieux apprécier le comportement sexuel des détenus.
Patients et méthodes : Une centaine de détenus ont été inclus
dans cette étude. Une enquête par autoquestionnaire anonyme vise à évaluer la sexualité des détenus, notamment les
pratiques sexuelles, la satisfaction des besoins sexuels physiologiques, la vie affective, les risques encourus par de telles
conduites sexuelles, ainsi que l’homosexualité subie.
Résultats : Les résultats de l’étude sont en cours.
Conclusion : La question de la sexualité dans le monde carcéral
est depuis longtemps en suspens dans une sourde gêne entre
déni, interdit et transgression. Des solutions satisfaisantes sont
encore à rechercher et, surtout, à mettre en œuvre pour réduire
les risques sexuels dans les structures pénitentiaires.
PO 373
LA SEXUALITÉ CHEZ LES PATIENTS INFECTÉS
PAR LE VIH
SBAI S. (1), BERRADA S. (2), KADIRI N. (2), MOUSSAOUI D. (2)
(1) CHU Ibn Rochd, CASABLANCA, MAROC
(2) Centre Psychiatrique Universitaire, CASABLANCA, MAROC
Introduction : Le VIH rappe dans l’intimité de la personne.
Notamment transmis par voie sexuelle, le virus envahit le
conscient et l’inconscient des personnes séropositives. Il
marque de son empreinte toute leur vie amoureuse. Les travaux s’accordent à montrer qu’il existe une forte prévalence
de dysfonctionnements sexuels chez les patients infectés par
le VIH. Les troubles englobent des altérations de la libido, de
l’érection, de l’éjaculation, de l’orgasme et les douleurs lors
de l’acte sexuel.
Le but de notre travail est d’évaluer la prévalence des troubles
sexuels chez les hommes et les femmes infectés par le VIH.
Matériels et méthodes : Soixante patients adultes séropositifs suivis au service des maladies infectieuses du centre hospitalier universitaire Ibn Rochd de Casablanca ont accepté
142
de participer à notre étude. Un questionnaire pré-établi a été
utilisé pour identifier les caractéristiques sociodémographiques et la sexualité des patients.
L’analyse statistique a été effectuée par le logiciel SPSS dans
sa 11e version.
Résultats : Nos résultats préliminaires ont montré une fréquence élevée des troubles sexuels chez les patients infectés
par le VIH allant de 30 à 75 % selon le trouble.
Les femmes séropositives ont plus de perte du désir sexuel
par rapport aux hommes, ces derniers souffrent de trouble
de l’érection.
Discussion : Les troubles sexuels peuvent être engendrés
par l’impact psychologique du caractère sexuellement transmissible du VIH (culpabilité, peur de contaminer), par la
baisse du taux de certaines hormones, par une dépression,
par les traitements. Une cause plus générale concerne les
habitudes de vie. Les fumeurs ont quatre fois plus de risques
de devenir « impuissants » que les non-fumeurs. L’alcool
provoque une carence en vitamines B, et il fait chuter le taux
de testostérone.
Conclusion : Dans le cadre de la prise en charge globale des
patients, les cliniciens doivent pouvoir explorer leurs patients
quant à leur vie affective et sexuelle. Les raisons en sont nombreuses, que ce soit en terme de qualité de vie, d’observance
au traitement, des comportements face à la prévention.
PO 374
ÉTUDE COMPARATIVE ET ÉVALUATIVE DES
FACTEURS DE RISQUE MÉTABOLIQUES CHEZ DES
PATIENTS SOUS ANTIPSYCHOTIQUES ATYPIQUES
BENABBAS M. (1), BENELMOULOUD O. (2), BELAID A. (3)
(1) Hospitalier, CONSTANTINE, ALGÉRIE
(2) EHS de Psychiatrie, CONSTANTINE, ALGÉRIE
(3) EHS Cheraga, ALGER, ALGÉRIE
Il s’agit au fait d’un suivi d’une population de malades présentant le diagnostic de schizophrénie (DSM IV) et repartie
en 03 groupes selon les principes de la randomisation (chaque groupe recevra un traitement spécifié). L’objectif de cette
étude est de comparer l’efficacité des médicaments sur la
schizophrénie et éventuellement l’apparition d’un syndrome
métabolique secondaire au traitement.
Le premier groupe sera mis sous neuroleptique classique
(Halopéridol), le 2e sous antipsychotique atypique type Olanzapine et le 3e sous Rispéridone. L’âge moyen est de 35 ans
avec 40 % (F) et 60 % (M). Un bilan complémentaire est pratiqué avant l’instauration de tout TRT pour tous les malades.
Il s’agit d’un bilan comprenant le dosage des triglycérides, le
cholestérol, la glycémie, la pesée avec l’IMC (indice de masse
corporelle), la prise de la TA et un ECG. Le suivi des malades
s’étale sur 15 semaines, la prise de poids commence à partir
de la 5e semaine pour la plupart des malades, le gain de poids
varie entre 05-08 Kg en l’espace de 15 semaines. Les perturbations métaboliques apparaissent au prochain bilan systématique c’est-à-dire 8 semaines.
Concernant l’ECG, aucun signe électrique pathologique n’est
décelé lors de l’étude. Les chiffres tensionnels sont jugés limites par les cardiologues pour 2 malades et de ce fait une
Posters
courbe de tension leur a été demandée à chaque contrôle.
Des recommandations concernant la prise en charge somatique des patients souffrant de pathologie mentale et traités
par antipsychotiques ont été établies à la suite de conférences d’experts.
PO 376
ANTIDÉPRESSEURS : COÛTS ET EFFICACITÉS
PO 375
FACTEURS D’ACCENTUATION DU RISQUE
DE PROLONGATION DE L’INTERVALLE QT ET
DE TORSADE DE POINTE LIÉ AUX TRAITEMENTS
ANTIPSYCHOTIQUES : ÉTUDE DE PRÉVALENCE
DANS UN ÉTABLISSEMENT DE SANTÉ MENTALE
Objectifs : Récemment les études CATIE et SOHO ont mis
en évidence, dans le domaine des troubles schizophréniques, que des molécules ayant le plus d’effets secondaires
sont non seulement les plus efficaces mais aussi celles avec
la meilleure compliance. Peut-on dire la même chose dans
d’autres domaines des traitements pharmacologiques tels
que les troubles de l’humeur ?
Méthodes : Revue de la littérature (medline – psycinfo – psycarticles) concernant les études d’efficacités comparées,
coût-efficacité ou coût-efficacité comparés.
Résultats : Même si les SSRI sont prescrits depuis bien plus
longtemps que les neuroleptiques atypiques les publications
comparant l’efficacité des tricycliques (TCA) avec les SSRI
sont toutes aussi récentes et rares que les études comparant
les neuroleptiques de 1re et 2e génération. Par contre, comme
la prescription d’antidépresseurs concerne plus la 1re ligne on
trouve quelques études faites avec les généralistes. Indépendamment du type de molécules il faut constater que la compliance pour les antidépresseurs est à peine meilleure que
celle des neurolpetiques : 3 mois après le début du traitement, il n’y a plus que 68 % des patients qui le prennent
encore, 52 % l’ont abandonné dans l’année. De plus l’hypothèse de l’association du faible nombre d’effets secondaires
et de la prise journalière unique avec une meilleure compliance et donc une meilleure efficacité s’est avérée erronée.
Une seule étude a montré un discret avantage pour les SSRI
dans une étude coût-efficacité à un an. Enfin, la question de
la supériorité des noradrénegiques sur les autres antidépresseurs ne peut, à l’heure actuelle, être tranchée.
Conclusions : Le clinicien ne peut fonder son 1er critère de
choix d’une molécule sur l’absence de nocivité, il y a une réelle
balance à faire entre efficacité et effets secondaires. Il y a un
déficit d’études coût-efficacité naturalistiques en psychiatrie.
JAVELOT H., WESTPHAL J.F., BERARD M., BARATTA A.,
STEINER R., MIRBACH L., CONRATH-GREGOIRE D.,
NONNENMACHER C.
EPSAN – Établissement Public de Santé Alsace Nord, BRUMATH, FRANCE
Introduction : Le risque de torsade de pointe (TdP) résultant
de la prolongation de l’intervalle QT (PQT), provoquée par
certains médicaments, est une préoccupation majeure.
Buts de l’étude : 1) Évaluer la prévalence des traitements
antipsychotiques à risque de prolongation du QT ; 2) Évaluer
la prévalence de certains facteurs, liés à la prescription médicale, majorant le risque de PQT et de TdP dû aux
antipsychotiques : associations médicamenteuses comprenant au moins 1 antipsychotique, et utilisation de posologies
élevées d’antipsychotiques (dépassements de posologies
maximales).
Méthode : Coupe transversale 1 jour donné portant sur toutes les ordonnances des patients hospitalisés.
Résultats : Le nombre total de patients hospitalisés sous traitements antipsychotiques a été de 306 ; 55 % recevaient au
moins 1 antipsychotique à risque de PQT. Dans le groupe
de patients traités par antipsychotique à risque de PQT
(n = 167), la prévalence des associations médicamenteuses
à risque contenant au moins 1 antipsychotique a été de
40,7 % (n = 68) dont les 2 tiers étaient dus à une polymédication antipsychotique (combinaison d’au moins 2 antipsychotiques), et 1 tiers dû à des associations entre antipsychotiques et diurétiques ou des médicaments bradycardisants.
Il n’y avait pas de différence de prévalence d’utilisation de
médications non-psychotropes pouvant potentialiser le risque cardiaque des antipsychotiques entre le groupe de
patients traités par antipsychotiques à risque de PQT (n = 23)
et celui traité par d’autres antipsychotiques (n = 24, p = 0,39).
La prévalence des fortes posologies d’antipsychotiques était
de 24 % chez les patients traités par antipsychotiques à risque de PQT vs 15 % chez ceux recevant d’autres antipsychotiques (p = 0,04). Dans le groupe de patients traités par
antipsychotiques à risque de PQT, la moitié des fortes posologies concernait des antipsychotiques déjà inclus dans des
associations médicamenteuses à risque accru de PQT.
Conclusion : Dans notre étude l’utilisation de posologies élevées d’antipsychotiques ainsi que la prescription d’associations médicamenteuses majorant le risque de PQT ou de TdP
des antipsychotiques apparaissent fréquentes, quel que soit
le profil de tolérance cardiaque des différents antipsychotiques.
ZDANOWICZ N., JACQUES D., REYNAERT C.
Université Catholique de Louvain, YVOIR, BELGIQUE
PO 377
RECHUTES SUR UN MODE CATATONIQUE CHEZ
UN PATIENT SCHIZOPHRÈNE DÉFICITAIRE TRAITÉ
AU LONG COURS PAR LORAZEPAM : EFFET
FAVORABLE DU ZOLPIDEM LORS DE TROIS
ÉPISODES SUCCESSIFS
STEINER R., JAVELOT H., RAUZIER F., BARATTA A.,
LARS M., WEINER L., ROOS C.
EPSAN – Établissement Public de Santé Alsace Nord, BRUMATH,
FRANCE
Introduction : Nous rapportons ici le cas d’un patient ayant présenté sur une période de 30 mois, 3 épisodes catatoniques successifs ne répondant pas au lorazépam à forte posologie. Le
zolpidem à 30 mg/j a permis à chaque épisode une rémission
rapide de la symptomatologie avec un retour à l’état antérieur.
Cas clinique : M. X. est un patient schizophrène de 32 ans
stabilisé depuis plusieurs années. Avant sa première hospi143
7e Congrès de l’Encéphale
talisation en 2005 son état était stable et compatible avec une
vie socioprofessionnelle autonome.
Il est adressé en avril 2005 par son psychiatre traitant pour un
premier épisode catatonique. Son traitement comprend alors :
olanzapine 22,5 mg/j et imipramine à visée anti-énurétique. Il
présente une altération importante de l’état général, une rigidité articulaire prononcée avec une hébétude entrecoupée de
moments d’agitation dirigée vers les objets alentours.
Il est d’abord hospitalisé en médecine pour renutrition, ce qui
permet d’écarter un syndrome malin des neuroleptiques et
le diagnostic d’une infection urinaire basse ; un test d’épreuve
par zolpidem 30 mg/j permet une amélioration du contact et
la régression de la rigidité articulaire.
Il est alors retransféré en psychiatrie où le traitement par zolpidem est poursuivi pendant 10 jours, permettant une régression complète du tableau catatonique. Le traitement par olanzapine 10 mg/j et lorazépam 2 mg/j est poursuivi.
Fin mai 2005, M. R. présente une rechute délirante et hallucinatoire qui s’accompagne en l’espace d’une semaine de la
réapparition de manifestations déficitaires d’aggravation progressive, malgré l’augmentation de 2 à 6,25 mg/j de lorazépam.
Le traitement par zolpidem à 30 mg/j, associé à l’arrêt des
neuroleptiques et à l’augmentation du lorazépam à 7,5 mg/j
permet une amélioration partielle de la symptomatologie.
Fin 2007, une nouvelle rechute sous lorazépam 10 mg/j est
traitée avec succès par l’adjonction de zolpidem 30 mg/j : les
symptômes s’amendent complètement en l’espace de deux
semaines.
Conclusion : Ce cas illustre l’efficacité potentielle du zolpidem
sur les épisodes catatoniques résistants aux benzodiazépines. Le zolpidem a un double intérêt, diagnostique (test
d’épreuve) et thérapeutique en deuxième intention.
PO 378
SYNDROME D’INTERRUPTION BRUTALE D’UN
TRAITEMENT PAR INHIBITEUR SÉLECTIF DE
LA RECAPTURE DE LA SÉROTONINE
MARTIN J., CHAUVET-GELINIER J.-C., PONAVOY E.,
TROJAK B., BEGUE B., BONIN B., GISSELMANN A.
CHU Hôpital Général, DIJON, FRANCE
Introduction : Les Inhibiteurs Sélectifs de la Recapture de la
Sérotonine (ISRS) sont fréquemment prescrits dans le traitement de l’épisode dépressif majeur du fait de leur efficacité
thérapeutique, de leur facilité d’utilisation et de leur bonne
tolérance clinique. Cependant, ces propriétés ne doivent pas
faire oublier aux praticiens la possibilité de survenue d’effets
adverses, tant au cours du traitement que lors de son arrêt.
L’histoire de Madame S. :
Ce propos est illustré par le cas de Mme S., 57 ans, admise
en urgence pour un premier épisode psychotique aigu, dont
la symptomatologie initiale associe un état d’agitation psychomotrice, un délire polymorphe avec hallucinations acoustico-verbales et visuelles, et thématique de persécution. Les
étiologies toxiques, infectieuses, neurologiques ou autoimmunes écartées, le diagnostic de syndrome d’interruption
brutale des ISRS est retenu. Après une amélioration de l’état
clinique, au cinquième jour d’hospitalisation, la patiente
144
révèle la prise, à l’insu de sa famille, d’un traitement antidépresseur, depuis plusieurs mois, constitué de 100 mg par jour
de fluvoxamine (Floxyfral®), et de son arrêt brutal le jour précédent le début des troubles.
Le cas de Mme S. permet donc de rappeler le syndrome
d’interruption des ISRS, et d’en évoquer quelques hypothèses neurobiologiques (déplétion sérotoninergique brutale,
rebond cholinergique…).
Conclusion : Le syndrome d’interruption des ISRS, aux
symptômes souvent modérés, peut parfois s’avérer spectaculaire et très sévère, d’où la nécessité de rappeler les bonnes pratiques cliniques de prescription d’un traitement par
ISRS, en particulier lors de son arrêt.
Mots clés : Épisode dépressif majeur ; Épisode psychotique aigu ;
ISRS ; Syndrome d’interruption.
PO 379
ÉTUDE MULTICENTRIQUE SUR LES COPRESCRIPTIONS DE PSYCHOTROPES AVEC
L’ARIPIPRAZOLE EN PSYCHIATRIE : IMPLICATIONS
EN TERME D’ASSOCIATIONS ENTRE
NEUROLEPTIQUES ET D’INTERACTIONS
MÉDICAMENTEUSES (ÉTUDE ARIPSY-EST MENÉE
À L’ÉTABLISSEMENT PUBLIC DE SANTÉ ALSACE
NORD, AU CH BISCHWILLER, AU CH ERSTEIN,
AU CH NOVILLARS ET AU CH ROUFFACH)
JAVELOT H. (1), MARTIN-BERARD M. (1), EL AATMANI M. (2),
NOIRIEL P. (3), TISSOT E. (4), TOSI J.M. (5), GREGOIRECONRATH D. (1), NONNENMACHER C. (1), BARATTA A. (1),
WEINER L. (1), ROOS C. (1), STEINER R. (1), MIRBACH L. (1),
WESTPHAL J.F. (1), JAVELOT T. (6)
(1) EPSAN – Établissement Public de Santé Alsace Nord, BRUMATH, FRANCE
(2) CH, BISCHWILLER, FRANCE
(3) CH, ROUFFACH, FRANCE
(4) CH, NOVILLARS, FRANCE
(5) CH, ERSTEIN, FRANCE
(6) Centre Psychothérapeutique du Vion, SAINT CLAIR DE LA
TOUR, FRANCE
Introduction : L’aripiprazole est un antipsychotique (AP) atypique parmi les atypiques du fait de son profil d’agoniste partiel sur les récepteurs dopaminergiques D2. Son utilisation
en condition pragmatique reste peu évaluée à ce jour.
Méthode : L’étude consiste en une coupe transversale, sur
un jour donné et menée sur 5 établissements de santé mentale du nord-est de la France, de l’ensemble des prescriptions
contenant de l’aripiprazole (détection au sein des pharmacies
à l’aide du logiciel Cariatides®).
Résultats : 110 patients ont été inclus dans l’étude, dont 17 %
avaient plus de 65 ans.
Sur l’ensemble des prescriptions, l’aripiprazole se trouvait
associé (à l’exclusion des prescriptions en « si besoin ») à
au moins une benzodiazépine, un antidépresseur et un normothymique sur, respectivement, 65 %, 52 % et 22 % des
prescriptions.
La monothérapie AP par aripiprazole s’observait dans 50 %
des cas, une association avec des AP de bas potentiel dans
Posters
15 % des cas (à l’exclusion des prescriptions en « si besoin »)
et une association avec des AP de haut potentiel (APHP)
dans 35 % des cas. Tous les patients recevant une association d’aripiprazole avec un autre APHP présentaient cette
prescription depuis plus de 8 semaines, et, pour plus de la
moitié d’entre eux, cette association existait depuis plus de
6 mois.
Des interactions médicamenteuses apparaissaient sur 20 %
des prescriptions. L’interaction la plus fréquemment rencontrée était liée à la co-prescription de l’aripiprazole avec des
inhibiteurs puissants du CYP2D6 ; l’association de l’AP à la
fluoxétine ou la paroxétine s’observait ainsi sur 10 % des
prescriptions.
Conclusion : L’utilisation de l’aripiprazole semble dans cette
étude éloignée des recommandations d’usage sur le produit.
Une substitution croisée progressive s’étalant sur 2 à
6 semaines est recommandée lors de la mise en place d’un
traitement par aripiprazole à la place d’un autre AP. La part
très importante d’associations sur le long terme de cette
molécule avec d’autres APHP pourrait correspondre à une
recherche de complémentarité d’action peu évidente, une faible confiance dans l’efficacité de la monothérapie, ou encore,
et ce conformément à plusieurs publications, à une volonté
de contrebalancer certains effets indésirables induits par les
autres AP.
PO 380
LA GABAPENTINE EST UN ADJUVANT DE CHOIX
DANS LE TRAITEMENT DE LA SCHIZOPHRÉNIE
DEMILY C. (1), FOULLU S. (1), BRIANT P. (1), FRANCK N. (2)
(1) Hôpital Saint Jean de Dieu, LYON, FRANCE
(2) Centre de Neuroscience Cognitive, BRON, FRANCE
La gabapentine est un anticonvulsivant qui module l’agressivité et qui peut être utilisé comme thymorégulateur. À notre
connaissance, aucune étude pharmacologique n’a jamais
été menée rendant compte de l’efficacité de la gabapentine
sur les symptômes résistants de la schizophrénie.
L’efficacité de la gabapentine comme adjuvant au traitement
antipsychotique dans la prise en charge de la schizophrénie
résistante avait déjà été soulignée dans une description clinique singulière. Le cas était celui d’un patient qui présentait
une schizophrénie avec des symptômes agressifs ultra-résistants. La co-prescription de gabapentine (avec antipsychotique) avait permis un amendement durable des troubles, avec
rechute violente immédiate lors d’une interruption thérapeutique (Demily & Franck, Schizophr Res, 2008).
Donc, nous avons émis l’hypothèse que la gabapentine pouvait être indiquée plus largement dans la prise en charge thérapeutique des symptômes résistants. Nous avons conduit
un essai pharmacologique rétrospectif afin d’évaluer l’efficacité et la tolérance de la gabapentine. Des patients présentant
une schizophrénie (DSM IV, n = 30) ont été recrutés. Le critère principal de résistance était une persistance des symptômes après trois mois de monothérapie antipsychotique bien
menée. Le CGS (Score Clinique Global) a été évalué rétrospectivement avant et après trois mois de traitement en bithérapie gabapentine (de 200 à 2 700 mg/J)-antipsychotique.
Les résultats qui seront détaillés sont extrêmement intéressants et révèlent la bonne tolérance et l’efficacité significative
de cette association thérapeutique novatrice en pratique courante.
La gabapentine a différentes actions pharmacologiques : elle
augmente la synthèse du GABA et réduit l’excitabilité glutamatergique. L’excellente tolérance de cette molécule ainsi
que sa grande efficacité sur les symptômes résistants de la
schizophrénie en traitement adjuvant pourrait suggérer l’utilité d’une prescription plus généralisée.
PO 381
ANALYSE DES PRESCRIPTIONS
D’ANTIPSYCHOTIQUES ATYPIQUES DANS
LE SERVICE DE PSYCHIATRIE DE LA VALLÉE D’AOSTE
(ITALIE) : LE PHÉNOMÈNE DU « SWITCHING »
ET L’INTERRUPTION DU TRAITEMENT
ROVEYAZ E. (1), COLOTTO A. (1), VERONESE M. (2),
BARRERA D. (3), SERGI R. (3)
(1) Département de santé mentale, AOSTA, ITALIE
(2) Direction du centre hospitalier, AOSTA, ITALIE
(3) Structure complexe pharmacie, AOSTA, ITALIE
Les antipsychotiques utilisés actuellement sont presque
exclusivement les antipsychotiques atypiques ou de
deuxième génération. Les antipsychotiques de première
génération ont été délaissés principalement en raison de
leurs effets secondaires. Dans le traitement du patient, tout
de même, le clinicien se trouve en face du choix du traitement
antipsychotique atypique et du transfert (switching) d’une
molécule à l’autre pour obtenir une meilleure réponse thérapeutique, pour réduire les effets secondaires ou à cause
d’insuffisante adhésion au traitement. Dans la pratique clinique quotidienne le switching est une procédure habituelle.
Aux États-Unis plus d’un tiers des patients fait un transfert
d’un antipsychotique atypique à l’autre dans une année ; aux
patients schizophrènes sont prescrits quelquefois plus de
sept antipsychotiques par an.
Dans notre étude nous avons analysé les prescriptions d’antipsychotiques atypiques (Aripiprazole, Clozapine, Rispéridone, Quétiapine, Olanzapine) dés janvier 2007 à juin 2008
en Vallée d’Aoste, en évaluant le switching d’une molécule
à l’autre et l’interruption du traitement.
Sur un total de 563 patients, l’82,06 % a conservé la même
thérapie antipsychotique atypique dans la période examinée,
tandis que le 16,34 % a fait un transfert d’une molécule à une
autre et l’1,60 % est passé entre trois antipsychotiques atypiques.
L’interruption du traitement concerne le 21,6 % des patients
qui ont conservé la même thérapie et le 20,6 % des patients
qui ont fait au moins un switching, au contraire de ce que soutient la littérature selon laquelle les patients « stayers » ont
une majeure observance de la thérapie par rapport aux
« switchers ». Un intérêt plus important doit être apporté à
la réalisation d’études centrées sur cette question ; il apparaît nécessaire de développer des commissions d’experts
partageant leurs études à un niveau national mais aussi européen.
145
7e Congrès de l’Encéphale
PO 382
ÉTUDE DE COÛT EFFICACITÉ DES STRATÉGIES
ANTIPSYCHOTIQUES ATYPIQUES VERSUS
UNE STRATÉGIE CLASSIQUE DANS
LES PSYCHOSES SCHIZOPHRÉNIQUES
TAN SEAN P., GAUDONEIX M., DE BEAUREPAIRE R.,
WINTER E., HOUSSOU C., BEAUVERIE P.
EPS Paul Guiraud, VILLEJUIF, FRANCE
Introduction : Pour négocier le prix des innovations thérapeutiques, particulièrement des antipsychotiques de seconde
génération, nous nous sommes intéressés aux coûts et aux
bénéfices-risques des différentes stratégies antipsychotiques.
Objectif : Évaluer l’efficience des stratégies.
Matériel et méthode : Étude hospitalière rétrospective de
coût-efficacité de trois antipsychotiques atypiques (olanzapine, rispéridone et amisulpride) vs un antipsychotique typique (halopéridol) chez des patients de deux secteurs de psychiatrie adulte en monothérapie antipsychotique ayant un
diagnostique CIM-10 compris entre F20 et F29. L’efficacité
a été évaluée par certains items de l’échelle PANSS. La tolérance a été évaluée à travers l’apparition de trois effets
secondaires : effets extrapyramidaux, prise de poids et somnolence. Les critères pharmacoéconomiques étaient : coût
moyen par patient traité/par succès, ratio coût efficacité différentiel. Une analyse de sensibilité a été réalisée.
Résultats : 66 patients inclus (13 pour l’olanzapine, 22 pour
l’halopéridol, 22 pour la rispéridone et 9 pour l’amisulpride).
À leur sortie, la majorité des patients était améliorée (59 %
sous halopéridol, 33 % sous amisulpride, 55 % sous rispéridone et 38 % sous olanzapine). Items positifs : les stratégies
étaient plus efficaces sur les troubles de la pensée, les comportements hallucinatoires, le maniérisme et l’affectation.
Items négatifs : elles semblaient avoir plus d’impact sur les
affects émoussés et le manque de spontanéité. Le profil d’activité de la rispéridone apparaît similaire à celui de l’halopéridol.
Les données concernant la tolérance montraient que les
patients avaient peu d’effets extrapyramidaux ; pour la prise
de poids et la somnolence, ce sont les stratégies halopéridol
et olanzapine qui ont montré le plus de cas modérément sévères à sévères. Le ratio coût efficacité différentiel rispéridone/olanzapine était de 685ı en faveur de la rispéridone.
Discussion : Ces résultats ont été corroborés par certaines
données de la littérature mais sont difficilement généralisables (faiblesse des échantillons) ; cependant, elle a permis
de sensibiliser les psychiatres de notre établissement à
l’importance croissante de la Pharmaéconomie dans l’évaluation des stratégies thérapeutiques.
PO 383
TROUBLES ANXIEUX ET ABUS DE BENZODIAZÉPINES
la vie que par le biais de prescriptions médicamenteuses.
Pourtant, la prescription d’anxiolytique n’est pas sans risque,
ni sans complication. Elle permet d’expliquer une partie des
hospitalisations pour tentative de suicide. Elle ne peut être
qu’une solution de facilité à court terme pour appréhender
les souffrances existentielles durables ou pour gérer les
maux sociaux.
Ainsi, nous proposons d’aborder, chez les sujets âgés, la
place des benzodiazépines dans la pharmacopée à la
lumière des autres moyens thérapeutiques en psychiatrie.
Après avoir évoqué les réserves d’utilisation, nous discuterons des modalités récentes d’utilisation et des précautions
d’emploi de ces médicaments en mono ou polythérapie,
avant d’aborder leurs principaux mésusages.
PO 384
L’ADHÉRENCE AUX TRAITEMENTS
ANTIPSYCHOTIQUES DANS LA SCHIZOPHRÉNIE :
DÉFINITIONS, QUANTIFICATION ET FACTEURS
DÉTERMINANTS
DAMMAK M.A., PASCALI P., ROUSSELOT B.
EPSDM, CHALONS EN CHAMPAGNE, FRANCE
Les antipsychotiques représentent la pierre angulaire du traitement de la schizophrénie. Indiqué à la fois dans le traitement des accès aigus et la prévention des rechutes, le maintien au long cours du traitement est une des conditions de
leur efficacité.
Cependant, on observe en pratique une mauvaise observance du patient à son traitement : un schizophrène sur deux
n’est pas suffisamment compliant et se trouve ainsi exposé
à un risque accru de rechutes. Le rôle combiné de plusieurs
facteurs qui interfèrent dans l’adhésion du patient à son traitement a été évoqué : facteurs liés à la maladie, facteurs liés
au traitement, facteurs personnels ainsi que qualité de la relation médecin-malade. On se propose au moyen d’une revue
de la littérature de recenser les facteurs connus déterminant
le taux d’adhésion des schizophrènes à leur traitement médicamenteux et de mesurer l’importance relative de chacun de
ces facteurs. De même, on cherchera à analyser l’utilité en
pratique courante des principaux outils d’évaluation de
l’observance disponibles.
PO 385
LES MÉCANISMES D’ACTION ANTIDÉPRESSIVE
DE L’ÉLECTROCONVULSIVOTHÉRAPIE :
HYPOTHÈSES NEUROBIOLOGIQUES
MAGES N. (1), DELIGNE H. (2), MOUCHET-MAGES S. (3),
PETITJEAN F. (1)
CHG, DREUX, FRANCE
(1) Centre Hospitalier Sainte-Anne, PARIS, FRANCE
(2) Centre Hospitalier Pinel, DURY, FRANCE
(3) Hôpital de jour-centre hospitalier ville-Evrard, SAINT-OUEN,
FRANCE
La France est connue pour sa consommation de psychotropes. Dans certains cas, elle utilise les anxiolytiques comme
des médicaments de confort. Parfois, elle s’arrange pour
n’atténuer la souffrance liée aux événements douloureux de
L’électroconvulsivothérapie (ECT) reste le traitement le plus
efficace de la dépression. Son mécanisme d’action n’est pas
totalement élucidé. La convergence d’effets neurobiologiques
induits par ce traitement dans le cadre des hypothèses mono-
PARIS P., DONNEAU D., CABOT M.
146
Posters
aminergiques, neurotrophiques et anticonvulsivantes permet
de progresser dans la compréhension de son efficacité antidépressive. Les modifications du système monoaminergique
ne semblent pas être une voie biologique fondamentale de
l’action antidépressive de l’ECT. En revanche, comme le suggèrent les connaissances actuelles, le mécanisme d’action de
l’ECT relève probablement d’un double mécanisme. Le premier, neurotrophique permet de compenser l’atrophie cérébrale due à la dépression et aux facteurs de stress, et le
second, anticonvulsivant, par le recrutement de processus
inhibiteurs de l’activité cérébrale détermine l’efficacité antidépressive par la durée de sa période réfractaire. Sur le plan biologique, le neuropeptide Y dont la synthèse est stimulée par
le brain derived neurotrophic factor pourrait expliquer cette
double action et semble être une piste importante de compréhension du mécanisme d’action neurobiologique de l’ECT.
Mais la recherche dans ce domaine reste limitée techniquement, du fait de la restriction à l’étude cérébrale in vivo chez
l’homme. L’extrapolation des résultats obtenus chez l’animal
doit être prudente. La recherche systématique d’une corrélation entre l’ECT et les chimiothérapies limite la pertinence
des résultats. Le développement de techniques de neuroimagerie cérébrale performantes permettra dans le futur de
progresser dans la compréhension des mécanismes neurobiologiques chez l’homme. D’autant que le traitement de la
dépression est une priorité de santé publique dans les années
à venir.
PO 386
ASSOCIATION ARIPIPRAZOLE-CLOZAPINE (20 CAS)
Les neuroleptiques de 2e génération (Olanzapine, Rispéridone) ont permis une optimisation du traitement médicamenteux de la schizophrénie grâce à un meilleur profil de tolérance neurologique et une efficacité robuste en comparaison
aux neuroleptiques de 1re génération (Halopéridol) malgré
l’implication de certains neuroleptiques de 2e génération
dans la survenue d’effets secondaires non négligeables tels
que : prise de poids, dyslipidémie, désordre glycémique critères composite du syndrome métabolique qui prédisposent
au diabète de type II et aux maladies cardiovasculaires
(Scheen, 2005). Notre étude se propose d’évaluer les paramètres anthropométriques (poids, tour de taille, IMC) et
biochimiques (glycémie, triglycérides, HDL cholestérol) et
la TA avant et après 03 mois de traitement chez des patients
schizophrènes (n = 30) traités en monothérapie (Rispéridone
n = 10) et (Olanzapine n = 10) versus (Haloperidol n = 10).
Le critère de jugement est la survenue d’un syndrome métabolique selon les critères de définition de l’IDF 2005. Nous
nous proposons de discuter les implications de ces complications et d’en déduire la prévention.
Méthodologie statistique : L’analyse a porté sur la comparaison
de moyennes sur échantillons appariés par le test de student
et la comparaison de plusieurs moyennes par l’analyse de la
variance avec = 0,05 et l’intervalle de confiance IC = 95 %.
PO 388
TROUBLES DU MÉTABOLISME GLUCIDIQUE CHEZ
LES PATIENTS TRAITES PAR ANTIPSYCHOTIQUES
TYPIQUES ET ATYPIQUES
GRANIER F., GRANIER F.
CHENNOUFI L., BENHAOUALA S., RAFRAFI R., BESBES C.,
MELKI W., EL-HECHMI Z.
CHU Purpan-Casselardit, TOULOUSE, FRANCE
Service Psychiatrie « F », CHU Razi, LA MANOUBA, TUNISIE
La résistance dans le traitement des schizophrènes se définit
classiquement par rapport aux monothérapies. Cependant
des associations peuvent se montrer plus efficaces. Dans
notre service, spécialisé de longue date pour les suivis de
long cours, l’adjonction d’Aripiprazole à des schizophrènes
insuffisamment répondeurs à la Clozapine seule a apporté
des résultats surprenants, et nous a incités à poursuivre.
20 cas sont rapportés, en position pragmatique proche des
études d’efficience, dont certains jusqu’à trois ans. Ceci a permis l’établissement d’un seuil de posologie pour les deux produits, avec diminution de la Clozapine, indépendance des
taux habituellement requis de la Clozapinémie, surveillance
de la tolérance. Ces cas de résultats stables montrent que
l’on ne peut se contenter des critères actuels pour parler de
résistance.
Ils illustrent aussi le problème, bien rarement évoqué dans
ces études, de la façon dont sont prescrits les traitements,
et du cadre de suivi qui nécessite des équipes très spécialisées pour ces formes de schizophrénie.
Introduction : Les neuroleptiques et en particulier les antipsychotiques atypiques sont associés à des effets indésirables
métaboliques avec un risque accru d’obésité et de diabète.
PO 387
NEUROLEPTIQUES ET SYNDROME MÉTABOLIQUE
AIOUEZ K. (1), BENATMANE T. (1), KACHA F. (2)
(1) CHU Centre Mustapha Bacha, ALGER, ALGÉRIE
(2) EHS Mahfoud Boucebci, ALGER, ALGÉRIE
L’objectif de ce travail était de rechercher les anomalies du
métabolisme glucidique, chez des patients traités par des neuroleptiques classiques ou par des antipsychotiques atypiques.
Matériel et méthode : Étude rétrospective et comparative qui
a inclus les patients hospitalisés du 1er janvier 2008 jusqu’au
30 septembre 2008 et recevant un traitement neuroleptique
depuis au moins trois mois.
Les seuils de glycémie à jeun et l’index de masse corporelle
(IMC) ont été établis selon les critères diagnostiques de
l’association américaine du diabète (1). L’échantillon comportait 169 patients. Seul, le principal neuroleptique reçu a
été rapporté.
Résultats : 80,5 % (n = 136) des patients recevaient des antipsychotiques typiques (APT) (36 % halopéridol (n = 49),
49 % moditen (n = 67)…).
19,5% (n = 33) des patients recevaient des antipsychotiques
atypiques (APA) (48 % amilsulpride (n = 16), 39 % clozapine
(n = 13)…).
26 patients (30,9%) parmi 84 dossiers exploitables (poids et
taille recueillis) avaient un IMC > 25. 12 patients (7,3 %)
parmi 166 dossiers exploitables avaient une glycémie à jeun
> 6 mmol/l.
147
7e Congrès de l’Encéphale
Il n’y avait pas de différence significative entre APT et APA concernant la prise de poids et les chiffres glycémiques perturbés.
L’IMC était significativement plus élevé chez les femmes. Les
troubles du métabolisme glucidique et la prise de poids
n’étaient associés ni à un type de neuroleptique particulier,
ni à un diagnostic psychiatrique, ni aux antécédents familiaux
ou personnels de troubles métaboliques, ni au tabagisme, ni
au mode de vie.
Conclusion : Il ne faut pas sous-évaluer la prévalence des
troubles métaboliques induits par les antipsychotiques aussi
bien typiques qu’atypiques. Il est donc souhaitable de pratiquer un bilan pré-thérapeutique et de faire une surveillance
clinique et biologique régulière de tous les patients traités par
des antipsychotiques.
Références
1. Consensus development conference on antipsychotic drugs and
obesity and diabetes. Diabetes Care 2004 ; 27.
PO 389
PRESCRIPTION DES PSYCHOTROPES SELON
LES PHASES DE LA SCHIZOPHRÉNIE
BEN HADJ KACEM N.
CHU Tahar Sfar, MAHDIA 5100, TUNISIE
La schizophrénie est une maladie chronique, grave et invalidante. L’introduction des antipsychotiques en a considérablement amélioré le pronostic.
Notre travail a pour objectifs d’étudier les caractéristiques de
la prescription des antipsychotiques chez les patients schizophrènes et la conformité des mesures de prise en charge
médicamenteuses aux différentes recommandations consensuelles.
Il s’agit d’une étude transversale réalisée durant trois mois,
de Février à Avril 2007, à la consultation externe de psychiatrie du CHU de Mahdia. Notre étude a concerné 100 patients
schizophrènes inscrits à cette consultation et nous avons étudié leurs caractéristiques générales, les caractéristiques de
la schizophrénie et celles des prescriptions.
Les résultats de cette étude ont révélé que :
– Le traitement neuroleptique était instauré d’une manière
continue dans 100 % des cas.
– Les antipsychotiques les plus souvent prescrits étaient la
chlorpromazine, l’halopéridol, la lévomépromazine et le décanoate de fluphénazine pour les formes à libération prolongée.
– La dose moyenne quotidienne des antipsychotiques est
passée de 1 688,22 mg eq.chp durant la phase processuelle
à 382,27 mg eq.chp pendant le suivi au long cours.
– La bithérapie était le mode de traitement le plus fréquent.
– Les anticholinergiques étaient les plus fréquemment associés au traitement neuroleptique, avec environ 40 % des cas.
– Les effets indésirables étaient représentés essentiellement par l’hypotension, les tremblements, les dyskinésies
aiguës et les dyskinésies tardives.
– L’observance était mauvaise dans 70 % des cas.
Notre étude a révélé des écarts entre les pratiques quotidiennes et les recommandations consensuelles concernant
148
l’adoption de la monothérapie, l’introduction des antipsychotiques atypiques, la posologie des neuroleptiques et la fréquence d’association des anticholinergiques.
PO 390
POTENTIALISATION DE LA CLOZAPINE PAR
LA FLUVOXAMINE : À PROPOS D’UN CAS CLINIQUE
DE SCHIZOPHRÉNIE RÉSISTANTE
COUTTE L., BRALET M.C.
CHI Clermont de l’Oise, CLERMONT DE L’OISE, FRANCE
La schizophrénie résistante représente 15 % des cas de schizophrénie selon les critères de Kane. L’indication thérapeutique est la clozapine. La clozapine présente de nombreux
effets indésirables et n’est pas toujours efficace en raison
d’un hypermétabolisme observé chez certains patients
dégradant massivement le principe actif. Certaines études
montrent l’intérêt de l’ajout de faibles doses de fluvoxamine
chez ces patients. Ceci permet de diminuer la dose de clozapine nécessaire et par conséquent de diminuer les effets
secondaires, voire même d’augmenter l’efficacité clinique en
bloquant l’hypermétabolisme.
Objectif : Décrire les mécanismes pharmacologiques soustendant la spécificité de l’association clozapine-fluvoxamine.
Méthode : Illustrer cette association à travers la description
d’un cas clinique.
Résultats : L’ajout de fluvoxamine permet d’inhiber le cytochrome P4501A2 responsable de l’oxydation et de la déméthylation de la clozapine. C’est le seul IRS qui présente cette
propriété pharmacologique. Pour déterminer si un patient est
résistant à la clozapine du fait de cette anomalie au niveau
du cytochrome P4501A2 et pourrait donc bénéficier de l’ajout
de fluvoxamine, on réalise un test à la caféine permettant
d’évaluer le fonctionnement de ce cytochrome. Monsieur D,
âgé de 47 ans souffre de schizophrénie résistante, et est hospitalisé au CHI de Clermont de l’Oise depuis plusieurs
années. Le patient bénéficie d’une dose journalière de
600 mg de clozapine avec une efficacité moyenne sur la
symptomatologie clinique et surtout une hypersalivation. Des
dosages de clozapinémie ont été effectués avant et après
l’introduction d’une faible dose de fluvoxamine. La clozapinémie après introduction de fluvoxamine a été augmentée
de façon conséquente, ce qui a permis de diminuer la dose
journalière de clozapine à 450 mg, de supprimer l’hypersalivation et d’améliorer l’état clinique. La fluvoxamine permettrait de potentialiser l’efficacité de la clozapine, d’en diminuer
la posologie et par là-même ses effets secondaires. Le test
à la caféine pourra être utilisé chez tout patient avant l’introduction de la clozapine. Ces résultats nécessitent d’être répliqués sur un plus grand nombre de patients.
PO 391
ANALYSE DES PRESCRIPTIONS DE RISPÉRIDONE
INJECTABLE À LIBÉRATION PROLONGÉE
(RISPERDAL CONSTA®) AU CH ESQUIROL
DE LIMOGES
ARNAUD L., HERRADOR C., FRAYSSE C., SCHADLER L.
CH Esquirol, LIMOGES, FRANCE
Posters
La forme injectable LP de la rispéridone est indiquée en relais
d’un traitement per os dans les psychoses schizophréniques.
Il s’agit d’un produit coûteux qui a constitué 8,9 % du chiffre
d’affaire des produits pharmaceutiques de l’établissement en
2007. Cette étude propose l’évaluation a posteriori, durant
une période donnée, des pratiques de prescription.
Le circuit informatisé du médicament a permis de recueillir les
prescriptions de rispéridone injectable LP d’avril 2005 à
novembre 2007. Nous avons analysé les schémas posologiques et les périodes d’administrations afin de confronter les
pratiques de prescription aux recommandations de bon usage.
Durant les 33 mois, la spécialité a été prescrite à 286 patients
pour 412 séjours (médiane = 1 séjour/patient). Les
1 023 injections (2,5/séjour) ont concerné en majorité les
dosages à 50 mg (59 %). 23 patients (8 %) ont reçu au moins
une injection à 75 mg. Les séjours achevés ont comporté de
1 à 49 injections (médiane = 2) avec une posologie stable
dans 89 % des hospitalisations. Enfin, pour 77 % de ces
séjours, la dernière injection a eu lieu dans les 15 jours précédant la sortie (moyenne = 6).
Les recommandations de la COMEDIMS précisent que le
produit est réservé aux patients avec un projet de sortie. Les
résultats montrent que ces exigences sont respectées car :
– plus des 3/4 des patients sortent avec un traitement en cours ;
– le nombre d’injections par séjour est inférieur à 4 dans 90 %
des cas.
Néanmoins, pour 10 % des séjours, les patients ont reçu plus
de 5 injections et la posologie maximale autorisée par l’AMM
de 50 mg tous les 14 jours a été dépassée pour 8 % d’entre
eux, avec une instauration directe à 75 mg dans 56 % de ces
cas. Ces situations correspondent à des contextes cliniques
particuliers pour lesquels les prescripteurs ont tenu à maintenir
la thérapeutique malgré une intervention pharmaceutique.
L’intérêt de la forme LP réside dans l’amélioration supposée
de la compliance, réduisant ainsi les rechutes. Dans ce travail, le nombre moyen de séjours par patient est inférieur à
2. Une étude comparative avec les patients traités exclusivement par rispéridone orale permettrait de compléter ces
résultats sur l’observance ainsi que sur les conséquences
économiques de la diminution du nombre de séjours.
PO 392
DIABÈTE DE TYPE II ET OLANZAPINE :
À PROPOS D’UN CAS
DAMMAK A., SENTISSI O., CANCEIL O., POIRIER M.F.,
LÔO H., OLIÉ J.P.
Hôpital Sainte-Anne, PARIS, FRANCE
Le diabète de type II est plus fréquent chez les patients schizophrènes que dans la population générale. L’introduction
des antipsychotiques atypiques dans les années 90 a été
associée à une augmentation de la prévalence de l’intolérance au glucose et du syndrome métabolique. Plusieurs études et cas cliniques dans la littérature l’attestent.
Notre cas clinique illustre ce constat. Il s’agit de Mme X, âgée
de 37 ans, d’origine haïtienne, ayant dans ses antécédents
somatiques une HTA stabilisée sous traitement. Elle présente un syndrome délirant et des éléments déficitaires évo-
luant depuis l’âge de 20 ans et ayant entraîné sa clochardisation progressive. Elle n’a jamais été traitée ni suivie du fait
de son refus des soins. Elle a été hospitalisée dans notre service en 2007 suite à des troubles du comportement secondaires à l’aggravation de ses symptômes. Le bilan somatique
et métabolique à l’admission était normal. Le diagnostic de
schizophrénie a été porté selon les critères du DSM IV-TR
et un traitement par antipsychotique a été instauré.
Après plusieurs séquences thérapeutiques (rispéridone à
4 mg/jour pendant 10 semaines puis halopéridol à 10 mg/j
pendant 6 semaines), et devant l’amélioration partielle et la
mauvaise tolérance, notamment neurologique, Mme X a
bénéficié d’une cure de sismothérapie. L’évolution a été favorable et un relais par olanzapine (20 mg/j) a été instauré au
décours de la cure. Cependant, on a constaté après 4 mois
de traitement, un syndrome polyuro-polydipsique avec une
glycémie à 32 mmol/l. Le diagnostic de diabète de type II a
été porté. Après arrêt de l’olanzapine, son remplacement par
halopéridol (5 mg/j) et la mise en place d’une insulinothérapie, relayée par les biguanides, nous avons observé une stabilisation clinique et biologique.
Ce cas clinique illustre l’importance des troubles du métabolisme du glucose secondaires aux APA et notamment à l’olanzapine telle que rapportée par plusieurs publications. Le but
premier de la thérapie est d’arriver à un meilleur contrôle de
la maladie mentale : cependant les troubles métaboliques doivent aussi entrer en ligne de compte et une systématisation
du dépistage préthérapeutique et un suivi clinique régulier pendant le traitement par olanzapine s’avèrent indispensables.
PO 393
PRISE EN CHARGE MÉDICAMENTEUSE DU TROUBLE
SCHIZO-AFFECTIF À TRAVERS UNE ENQUÊTE
SUR LES PRATIQUES DE PRESCRIPTION
HEIL M., BRET P., QUEUILLE E., BRET M.C.
Centre Hospitalier Charles Perrens, BORDEAUX, FRANCE
Le trouble schizo-affectif (TSA) est une pathologie mal définie, qui associe à la fois symptômes thymiques et psychotiques et dont le traitement ne fait l’objet d’aucun consensus.
Il nous a donc semblé intéressant, dans le cadre d’une
enquête étudiant les pratiques de prescription en 2007 au
Centre Hospitalier psychiatrique Charles Perrens (CHCP) à
Bordeaux, de faire le point sur les traitements utilisés dans
cette pathologie.
Nous avons réalisé le recueil des traitements de l’ensemble
des patients hospitalisés à un instant donné en 2007 à partir
des ordonnances conservées à la pharmacie, puis nous avons
recherché le diagnostic sur le dossier patient informatisé.
Nous avons constaté dans un premier temps une prévalence
importante du TSA : au total, on dénombre 34 patients, soit
15,5 % des patients schizo-affectifs, bipolaires et schizophrènes. Concernant le traitement des patients schizo-affectifs,
nous retenons l’utilisation systématique d’au moins un antipsychotique, qui est un antipsychotique de deuxième génération (AP2G) dans plus de 3/4 des cas, ainsi que le recours
à un normothymique dans plus de 2/3 des cas. Si l’on compare nos résultats à une enquête menée au CHCP en 2004,
149
7e Congrès de l’Encéphale
on constate une augmentation de l’utilisation des AP2G, en
particulier de ceux ayant une indication dans le trouble bipolaire (olanzapine et rispéridone surtout), dont la proportion
d’utilisation passe de 26,1 à 41,2 %. La comparaison du traitement des patients schizo-affectifs à celui des patients bipolaires et schizophrènes nous a permis de mettre en évidence
une utilisation beaucoup plus importante de la clozapine et
des associations médicamenteuses (antipsychotique plus
normothymique ou associations d’antipsychotiques) dans le
TSA par rapport aux deux autres pathologies.
Ces données suggèrent une difficulté de prise en charge du
TSA. Par ailleurs, l’utilisation plus importante des AP2G est
certainement en lien avec les indications obtenues récemment par les AP2G dans la prise en charge du trouble bipolaire. Des études restent à réaliser, notamment afin de déterminer quels AP2G utiliser, sachant que tous n’ont peut être
pas la même efficacité sur la symptomatologie thymique.
PO 394
PLACE DES POLYTHÉRAPIES NEUROLEPTIQUES
EN MILIEU HOSPITALIER
POTIER C., GRIMAUD N., SAUVAGET A., VANELLE J.M.
CHU NANTES, NANTES, FRANCE
Contexte : Selon les références médicales opposables, la
combinaison de neuroleptiques (NLP) est à proscrire. Elle est
tolérée si elle est cliniquement justifiée et régulièrement réévaluée. Or cette association reste fréquente, alors que les
prescripteurs s’accordent à dire qu’elle devrait rester une
exception.
Objectif : Évaluer la part des polythérapies NLPs par rapport
aux monothérapies, en comprendre les causes afin d’en
déterminer la pertinence thérapeutique.
Méthode : Étude transversale de 59 patients admis au sein
de 4 unités de l’hôpital St Jacques de Nantes, le 4 septembre
2007. L’inclusion à l’étude repose sur la prescription d’au
moins un NLP.
Résultats : 42 % des patients reçoivent au moins deux médicaments NLPs. L’association privilégiée est celle d’un NLP
atypique avec un typique, très souvent à faibles doses. 84 %
des patients voient leur état s’améliorer en cas de bithérapie.
Cependant la tolérance est moins bonne : risque doublé de
développer un syndrome extra-pyramidal (attesté par la prescription d’anti-parkinsonien) et risque accru d’hyposialorrhée.
64 % des associations sont secondaires à des monothérapies insuffisamment efficaces. 100 % des prescripteurs centrent leur thérapeutique autour d’un NLP leader, sans en augmenter la posologie avant de l’associer.
Discussion et conclusion : Les bithérapies NLPs ont pour but
de pallier les limites d’efficacité d’une monothérapie correctement menée. Les bénéfices thérapeutiques observés justifient les associations instaurées. Cependant le risque
majoré de développer des effets secondaires compromet
l’adhésion du patient au traitement et favorise la rechute. Le
prescripteur se doit de limiter le nombre de médicaments
prescrits dans le cadre d’une réévaluation régulière. Au-delà
des premières semaines de traitement, on peut s’interroger
sur le réel intérêt d’une association d’un NLP à visée antip150
sychotique et d’un NLP à action uniquement sédative et
anxiolytique. L’utilisation d’une autre classe médicamenteuse devrait être systématiquement envisagée.
PO 395
ESCITALOPRAM VERSUS ANTIDÉPRESSEURS
IRSNA DANS LE TRAITEMENT AIGU DE L’ÉPISODE
DÉPRESSIF MAJEUR OU CARACTÉRISÉ
KOROTZER A. (1), traduit par MILLET B. (2),
(1) USA
(2) Université Rennes 1, RENNES, FRANCE
Introduction : Parmi les Inhibiteurs Sélectifs de la Recapture de
la Sérotonine (IRSS), l’escitalopram possède la plus grande affinité pour la sérotonine parmi toutes les monoamines. Cette analyse poolée a évalué l’efficacité et la tolérance de l’escitalopram
par comparaison aux Inhibiteurs Mixtes de la recapture de la
Sérotonine et de la Noradrénaline (IRSNa) dans le traitement
de l’Épisode Dépressif Majeur c’est-à-dire caractérisé (EDM).
Méthode : Des données issues de 4 essais randomisés de
l’escitalopram (n = 524) versus les IRSNa (n = 527) (2 essais
menés avec la duloxétine et 2 avec la venlafaxine XR) sur
des patients (18-65 ans) souffrant d’EDM d’intensité modérée à sévère, ont été regroupées. Le critère principal d’efficacité considéré était le score à l’échelle MADRS (Montgomery and Asberg Depression Rating Scale). L’analyse des
données concernant l’efficacité a été conduite selon les deux
méthodes de « Last Observation Carried Forward » (LOCF)
et celle des « Observed Cases » (OC).
Résultats : Moins de patients sous escitalopram ont interrompu leur traitement que sous IRSNa. (15,6 versus 21,6 %,
p = 0,014) et moins de patients dans le groupe escitalopram
comparé aux IRSNa ont interrompu leur traitement en raison
d’effets indésirables (5,2 vs 12 % p < 0,001) ou retiré leur consentement (1,3 vs 3,6 % p < 0,027). La réduction moyenne
du score MADRS entre l’initiation et la semaine 8 était supérieure dans le groupe escitalopram par rapport au groupe
IRSNa en utilisant la méthode du LOCF mais pas avec la
méthode en OC. Des résultats similaires ont été observés
dans l’analyse du sous-groupe de patients présentant un
EDM d’intensité sévère (score MADRS à l’état initial > 30).
Conclusion : Les analyses poolées indiquent que l’escitalopram est au moins aussi efficace que les IRSNa. Le traitement par escitalopram dans ces protocoles était mieux toléré.
PO 396
SYNDROME MALIN DES NEUROLEPTIQUES
CLASSIQUES
ALMECHECHTI K. (1), SBAI S. (2), EL HAMAOUI Y. (2),
BATTAS O. (2), MOUSSAOUI D. (2)
(1) CHU Ibn Rochd, CASABLANCA, MAROC
(2) Centre Psychiatrique Universitaire, CASABLANCA, MAROC
Introduction : Le syndrome malin des neuroleptiques est une
réaction idiosyncrasique due probablement à un blocage aigu
de la neurotransmission dopaminergique(1). C’est une complication qui demeure relativement fréquente dans le contexte marocain et dont l’évolution peut être fatale.
Posters
L’objectif de notre étude est d’évaluer la fréquence du syndrome malin des neuroleptiques parmi les patients admis au
Centre Psychiatrique Universitaire Ibn Rochd (CPU) à Casablanca et de déterminer ses facteurs de risque.
Méthodes : C’est une étude rétrospective réalisée au Centre
Psychiatrique Universitaire Ibn Rochd à Casablanca (CPU).
La durée de l’étude est de 12 mois tous les patients hospitalisés, durant cette période ont été inclus dans cette étude. Le
diagnostic de syndrome malin des neuroleptiques a été établi
selon les critères du DSM IV.
Notre échantillon est constitué 672 patients. Nous avons
recensé 52 cas suspects de syndrome malin des neuroleptiques (SMN), dont 23 patients répondaient aux critères du
DSM IV du SMN. Ce groupe de patients avec SMN (N = 23)
a été comparé à un groupe contrôle représenté par le reste
des patients hospitalisés durant la même période (N = 649).
Résultats : La prévalence du SMN parmi les patients hospitalisés était de 3,4 %. L’âge moyen était de 27,4 + 7,1 ans
versus 34,8 + 10,3 ans dans le groupe contrôle (la différence
est significative, p = 0,001). Le sexe masculin représentait
78,3 % versus 71,4 % dans le groupe contrôle (P > 0,05).
Parmi les 23 patients, 95,7 % (N = 22) recevaient au moins
deux neuroleptiques et 47,8 % prenaient pour la première fois
un traitement neuroleptique. Par ailleurs, 91,3 % étaient hospitalisés pour la première fois dans une unité psychiatrique
contre 50,9 % des sujets contrôles (la différence est significative, p = 0,001). D’autre part, 52,2 % des malades avec
SMN étaient hospitalisés durant la saison d’été contre 23,6 %
dans le groupe contrôle (la différence est significative, p
= 0,01). Les manifestations cliniques du SMN dans notre contexte étaient Rigidité musculaire à 87,0 %, Hypersialorrhée
à 52,2 %, Akathisie et Fièvre à 43,5 %.
Conclusion : Le SMN est une complication grave, sa prévention passe par une bonne surveillance clinique et biologique,
en particulier en présence de facteurs prédictifs.
PO 397
CARPIPRAMINE ET SCHIZOPHRÉNIE
ATHYMHORMIQUE
DURAND A., MACHEFAUX S., LÔO H.
Centre Hospitalier Universitaire Sainte-Anne, PARIS, FRANCE
La carpipramine (1) est une molécule à la structure chimique
originale : elle possède à la fois un noyau tricyclique de type
imipraminique et une chaîne pipéridino-carbamido-pipéridinique, proche des butyrophénones. Du point de vue pharmacologique, Deniker et al. placent la carpipramine à la frontière
entre les neuroleptiques et les antidépresseurs. Au niveau
clinique, cette molécule a une double polarité : desinhibitrice
à faible dose (100 à 400 mg/jour) et sédative et hallucinolytique à forte dose (jusqu’à 800 mg/jour).
Plusieurs études utilisant une échelle d’évaluation inspirée
de la PBRS (2) montrent une réduction symptomatique satisfaisante voire très satisfaisante avec la carpipramine, notamment chez les patients présentant une schizophrénie déficitaire, une dépression post-psychotique ou un syndrome
déficitaire consécutif à un sevrage. L’amélioration est nette
pour quatre symptômes en particulier : ralentissement psy-
chomoteur, apragmatisme, retrait et émoussement affectif.
Cette molécule semble d’autant plus intéressante qu’elle est
bien tolérée.
Mis à part de rares effets extrapyramidaux – qui rappellent
la parenté avec les neuroleptiques – on observe surtout des
recrudescences anxiodélirantes ou des insomnies liées à
l’effet psychostimulant lui-même.
Développée au Japon, puis en France et en Allemagne dans
les années 1970, la carpipramine est aujourd’hui peu utilisée.
Au vue de la faible efficacité des traitements conventionnels
sur les symptômes déficitaires de la schizophrénie, on peut
s’interroger sur la place à donner (ou à redonner) à la carpipramine.
Nous rapportons le cas d’une patiente de 25 ans, hospitalisée
au décours d’une tentative de suicide grave, qui présente un
tableau de schizophrénie athymhormique et à qui nous avons
proposé un traitement par carpipramine.
Références
1. Le nom commercial est le Prazinil.
2. Brief Psychiatric Rating Scale.
PO 398
SCHEMA DES ARTICULATIONS POUR LA PRISE
EN CHARGE DES ADOLESCENTS AU SAU
SELMA T.
Centre Hospitalier de Lagny Marne La Vallée, LAGNY-SURMARNE, FRANCE
Présentation d’un arbre décisionnel de la prise en charge des
adolescents (11-25 ans) au service d’accueil et d’urgences
au centre hospitalier de Lagny Marne La Vallée.
PO 399
DE LA COMPLEXITÉ DANS LA RELATION
THÉRAPEUTIQUE : L’APPROCHE AUTOPOÏETIQUE
TORDEURS D., ZDANOWICZ N., REYNAERT C.
Cliniques Universitaires UCL Mont-Godinne, YVOIR, BELGIQUE
La systémique, courant psychothérapeutique né il y a plus
de 30 ans, s’essouffle. Les raisons principales en sont la
méconnaissance et le mésusage du concept. La pensée
complexe permet de relire la systémique et lance un vent de
fraîcheur sur la psychologie clinique.
En psychothérapie, la systémique colle, désormais, tant pour
les cliniciens que pour les chercheurs, à une analyse familiale
ou conjugale de la souffrance de l’individu. Et cela engendre
des conséquences non négligeables dans le traitement de
notre patient puisque, comme le souligne Von Foerster en
1988, « la règle du jeu de société la plus populaire aujourd’hui
est de rendre les autres responsables de nos propres actes »
– ce jeu s’appelle « hétéronomie ».
La complexité, dans sa « relecture » nous permet de soutenir
le patient à se réapproprier sa souffrance par ses qualités
émergentes, autorégulatrices et auto-organisationnelles.
Citons par exemple l’approche autopoïétique qui considère
que le noyau de souffrance et de (re)construction de l’individu
se trouve en lui.
151
7e Congrès de l’Encéphale
À l’aide d’un cas clinique, nous démontrons que cette approche devrait être considérée comme essentielle et préalable
à toute proposition et discussion thérapeutique.
PO 400
PHARMACOGÉNÉTIQUE ET PSYCHIATRIE :
À PROPOS DE L’AMPLICHIP® (ROCHE) ET
DES RECOMMANDATIONS POUR L’ADAPTATION
AU PROFIL DES PATIENTS, ÉTABLIES RÉCEMMENT
PAR LE DR JOSE DE LEON* – EXEMPLE DE LA PRISE
EN CHARGE DU « STATUT 2D6 ». [* DE LEON J,
ARMSTRONG SC, COZZA KL. CLINICAL
GUIDELINES FOR PSYCHIATRISTS FOR THE USE OF
PHARMACOGENETIC TESTING FOR CYP450 2D6
AND CYP450 2C19. PSYCHOSOMATICS. 2006 47(1) :
75-85. REVIEW. & *DE LEON J. AMPLICHIP CYP450
TEST : PERSONALIZED MEDICINE HAS ARRIVED IN
PSYCHIATRY. EXPERT REV MOL DIAGN. 2006
6(3):277-86. REVIEW.]
JAVELOT H., BARATTA A.
EPSAN – Établissement Public de Santé Alsace Nord, BRUMATH, FRANCE
Introduction : La Food and Drug Administration (FDA) américaine a homologué AmpliChip® en janvier 2005 pour les
CYP2D6. Étant donné l’importance de ce cytochrome dans
le métabolisme des médicaments psychotropes, ce nouveau
dispositif permettra dans la pratique courante d’identifier les
sujets non-répondeurs, ceux présentant un sur-risque d’effet
indésirable et de prévoir la dose la plus adaptée à chaque
individu. En l’absence de ce nouveau moyen diagnostique,
un phénotypage du CYP2D6 est possible par l’ancien test urinaire au dextrométhorphane (CYP2D6).
Données de la littérature : Pour le CYP2D6, les sujets métaboliseurs lents (ML) représenteraient de 5 à 10 % des caucasiens et les métaboliseurs ultra-rapides (MU) 10 à 29 %
de la population nord-africaine.
Un ML pour le CYP2D6 regroupe les caractéristiques cliniques suivantes : mauvaise tolérance aux antipsychotiques
(AP) classiques (phénothiazines et ± halopéridol) et à la rispéridone, une tolérance « normale » est attendue aux autres
AP atypiques et une mauvaise tolérance aux antidépresseurs
imipraminiques (ainsi qu’à la venlafaxine). La stratégie thérapeutique pour traiter ce type de patient devra être la
suivante : utiliser de préférence un antipsychotique atypique
ne dépendant pas du CYP2D6 (clozapine, olanzapine), pour
la rispéridone utiliser approximativement moins de la moitié
de la dose habituellement recommandée et il sera préférable
d’éviter l’halopéridol et les phénothiazines.
La suspicion d’un profil MU pour le CYP2D6 est orientée par
les informations cliniques suivantes : une absence de
réponse à des doses usuelles de rispéridone et aux AP classiques. La prise en charge thérapeutique de ce type de
patient devra tenir compte des éléments suivants : utiliser de
préférence un antipsychotique atypique ne dépendant pas du
CYP2D6 (clozapine, olanzapine), pour la rispéridone utiliser
des doses supérieures à celles habituellement recomman152
dées et il s’avère préférable d’éviter l’usage d’halopéridol et
des phénothiazines.
Conclusion : L’usage des moyens diagnostiques issus de
l’approche pharmacogénétique, ainsi que l’intégration des
recommandations d’usage sur les traitements qui en découleront, seront certainement prépondérants dans la prise en
charge thérapeutique de demain en psychiatrie.
PO 401
UTILITÉ DE LA PRESCRIPTION DES NORMO
THYMIQUES DANS LES BOUFFÉES DÉLIRANTES
BENABBAS M.
Hospitalier, CONSTANTINE, ALGÉRIE
La bouffée délirante, de par sa spécificité de psychose aiguë,
se caractérise par un tableau thymique important oscillant
entre les deux pôles extrêmes de l’humeur. Devant ce tableau
thymique important, nous avons pensé vérifier l’hypothèse
déjà émise par P. Swensen et al. (2003) et A. Tukins (2002)
concernant l’adjonction d’un thymorégulateur au traitement
neuroleptique classique prescrit dans la prise en charge de
la bouffée délirante.
Il s’agit d’une étude épidémiologique de type prospectif comparant deux types de populations de malades présentant le
diagnostic de bouffée délirante et triées selon le principe de
la randomisation.
Une population de malades recevant un traitement classique
(neuroleptiques seuls) nommée groupe A.
L’autre population recevant un traitement classique associé
à un thymorégulateur est nommée groupe B.
L’étude a débuté au mois de janvier 2007 et se poursuit dans
le temps.
Chaque population comprend 50 malades.
Critères d’exclusion : tout autre accès psychotique aigu ne
répondant pas aux critères de définition de la bouffée délirante, ou accès récidivant déjà traité aux neuroleptiques.
Les items de comparaison sont : l’agitation, la symptomatologie délirante, les troubles de l’humeur, la durée d’hospitalisation, le retour à l’autocritique, la durée de traitement et les
possibilités de réinsertion sociales et professionnelles.
Un bilan paraclinique standard est pratiqué pour tous les
malades, avec en plus un contrôle de la fonction hépatique
et hématologique pour le groupe B.
Les neuroleptiques utilisés sont des incisifs et des sédatifs,
la voie d’administration est le plus souvent parentérale (en
phase aiguë).
Le thymorégulateur prescrit pour le groupe B est le tégrétol
(400 à 800 mg/j).
Conclusion : Alors qu’une majorité des résultats sont encore
en analyse et un échantillon d’étude peu représentatif, les
résultats de Swensen et Tukins se vérifient auprès de notre
population sous thymorégulateur qui semble avoir les
meilleurs scores pour tous les items étudiés et comparés.
Nous estimons qu’une fois la population d’étude élargie et
comparée à d’autres travaux allant dans le même dessein,
un consensus pourra être tiré concernant l’adjonction d’un
thymorégulateur lors du traitement de la bouffée délirante.
Posters
PO 402
VALIDATION D’UN PROGRAMME DE REMÉDIATION
COGNITIVE DESTINÉ AUX PATIENTS SOUFFRANT
DE SCHIZOPHRÉNIE
FRANCK N. (1), CHESNOY G. (1), DUBOC C. (1), AMADO I. (2),
VIANIN P. (3)
(1) Centre de Neuroscience Cognitive UMR 5229 (CNRS &
Université Lyon 1), BRON, FRANCE
(2) Centre d’Évaluation et de Recherche Clinique (CERC),
Service Hospitalo-Universitaire (SHU), Hôpital Sainte-Anne,
PARIS, FRANCE
(3) CHUV, LAUSANNE, SUISSE
La remédiation cognitive est un nouvel outil de soins en psychiatrie qui a pour objectif de corriger certains déficits cognitifs
observés dans la schizophrénie. Cet outil est destiné à compléter l’action des traitements psychotropes et psychothérapiques dont l’utilisation est indispensable dans la schizophrénie,
mais dont les effets sur la cognition sont limités. Trop peu de
techniques de remédiation validées sont disponibles en
France. Le PHRC RECOS, actuellement en cours et coordonné par Nicolas Franck, est destiné à valider le programme
RECOS développé à Lausanne par Pascal Vianin. Ce programme a pour particularité de cibler précisément les fonctions
déficitaires d’un patient donné. Il utilise à la fois des exercices
papier-crayon et un logiciel spécifiquement développé. Ce programme sera comparé à la CRT actuellement promue par Til
Wykes à Londres. Deux groupes de 140 patients traités soit
par RECOS soit par CRT seront comparés sur leurs performances à la batterie BADS (batterie évaluant les fonctions exécutives) constituant un bon prédicteur des capacités cognitives
et fonctionnelles des patients schizophrènes, mais aussi à un
bilan neuropsychologique constitué de tests permettant d’évaluer 5 fonctions cognitives majeures (la mémoire épisodique
verbale, la mémoire et l’attention visuo-spatiales, la mémoire
de travail, l’attention sélective et le raisonnement). Ce bilan utilise des tests tels que les 15 mots de Rey, les Block de Corsi,
le D2, le Stroop, le Wisconsin Card Sorting Test, ou encore la
Tour de Hanoï. Cette évaluation sera effectuée en pré et en
post-traitement, ainsi que 6 mois après la fin de la prise en
charge. Par ailleurs, le retentissement sur le fonctionnement
social sera évalué à l’aide de la MRSS (Morning Rehabilitation
Status Scale), ainsi que l’estime de soi grâce à l’échelle
d’estime de soi de Rosenberg, les plaintes cognitives subjectives par la SSTICS (Subjective Scale to Investigate Cognition
in Schizophrenia) et la symptomatologie grâce à la BPRS (Brief
Psychiatric Rating Scale) et à la PANSS (Positive and Negative
Syndrome Scale). Des données préliminaires sont présentées.
PO 403
LA REMÉDIATION COGNITIVE :
INTRODUCTION À LA TECHNIQUE DU CRT
(COGNITIVE REMÉDIATION THERAPY)
TODD A. (1), KAZÈS M. (1), VIANIN P. (2), WYKES T. (3),
FRANCK N. (4), AMADO I. (1)
(1) Centre d’Évaluation et de Recherche Clinique (CERC),
Service Hospitalo-Universitaire (SHU), Hôpital Sainte-Anne,
PARIS, FRANCE
(2) Département de Psychiatrie, Centre Hospitalier Universitaire
Vaudois (DP-CHUV), LAUSANNE, SUISSE
(3) Department of Psychology, Henry Wellcome Building, Institute of Psychiatry, King’s College, LONDRES, ROYAUME-UNI
(4) Centre de Neuroscience Cognitive UMR 5229 CNRS, Université Lyon 1 & Centre Hospitalier Le Vinatier, BRON, FRANCE
Le CRT (Thérapie par Remédiation Cognitive) Delahunty
& Morice (1993) – Reeder et al. (2000) améliore le déficit
cognitif des patients schizophrènes en ciblant sur les
fonctions exécutives, la mémoire et la planification. Il
permet d’entraîner la flexibilité mentale, les capacités
d’inhibition, les processus d’organisation, de planification, la mémoire de travail ou encore différentes modalités attentionnelles (divisée, soutenue) ou motrices. La
réduction des déficits cognitifs doit renforcer l’autonomie quotidienne des patients, pour une meilleure insertion.
Le CRT se divise en trois modules : Flexibilité Cognitive,
Mémoire et Planification comprenant chacun des tâches très
différentiées de complexité graduelle. Ce programme individuel s’adapte au niveau du patient tout au long de son déroulement. Celui-ci s’échelonne sur 3 mois à raisons de plusieurs séances par semaine. Cette technique anglo-saxonne
a bénéficié de nombreuses études montrant notamment,
chez des patients schizophrènes stabilisés, d’une moyenne
d’âge de 36 ans (n = 33), une amélioration des performances
exécutives1, des capacités mnésiques2 et de leur fonctionnement social3, avec une meilleure estime de soi. Un
couplage IRMf montre également une augmentation de l’activation cérébrale (gyrus frontal inférieur droit) et des performances lors d’une tâche de mémoire de travail chez des
patients schizophrènes hommes stabilisés, d’une moyenne
d’âge de 35 ans (n = 6), avant/après CRT4. Un programme
français a actuellement terminé la traduction du CRT afin qu’il
soit une technique de référence, comparateur versus programme RECOS dans une étude multicentrique. À terme,
cette étape pourra offrir aux pays francophones l’accès à une
technique de remédiation cognitive internationalement
reconnue, qui élargira l’éventail des méthodes de remédiation validées et disponibles en langue française.
Références
1. Wykes, T., Reeder, C., Landau, S., et al. (2007). Cognitive remediation therapy in schizophrenia : randomised controlled trial in British journal of Psychiatry, 190, 421-427.
2. Ibid.
3. Ibid.
4. Wykes, T., Brammer, M., Mellers, J., et al. (2002). Effects on the
brain of a psychological treatment : cognitive remediation therapy :
Functional magnetic resonance imaging in schizophrenia in British
journal of Psychiatry, 181, 144-152.
PO 404
ARIPIPRAZOLE : NORMALISATION DE
LA PROLACTINEMIE SUR UN ADENOME
À PROLACTINE
MEUNIER V. (1), LANNIEL C. (2)
(1) CHI des Portes de l’Oise, PARIS, FRANCE
(2) CHS Roger Prevost, MOISSELLES, FRANCE
153
7e Congrès de l’Encéphale
Patiente hospitalisée pour troubles du comportement au travail. Atcd de décompensations psychotiques. Depuis 2002,
galactorrhée avec espacement des règles. Arrêt de la bromocriptine par la patiente elle-même, car la patiente tenait à
sa galactorrhée. À l’admission, syndrome de dépersonnalisation psychotique. Confirmation d’une psychose schizophrénique connue. Bilan : taux de prolactine à 179,4 mg/ml
(presque 9 fois la normale), IRM : adénome hypophysaire de
5 mm sans atteinte de la selle turcique, ni déviation pituitaire.
Traitement par aripiprazole seul sans bromocriptine. Arrêt de
la galacthorrée et reprise de règles régulières, acceptées par
la patiente après information sur la pathologie endocrinologique. Taux de prolactine à 1 mois 1/2 : 23,1 mg/ml (légèrement supérieur à la normale). La patiente refuse l’intervention. Traitement par l’aripiprazole seul suffisant, sans
bromocriptine.
PO 405
ÉTUDE PILOTE D’UN PROTOCOLE D’ÉVALUATION
D’UNE PRISE EN CHARGE COGNITIVOCOMPORTEMENTALE POUR LES PATIENTS
SUICIDANTS
TON N.T.T. (1), FALISSARD B. (2), BRALET M.C. (1),
BOSSET J. (1), KOEGEL C. (1), MANAMANI R. (1)
(1) Centre Hospitalier Spécialisé, CLERMONT DE L’OISE,
FRANCE
(2) INSERM U669, PARIS, FRANCE
Les tentatives de suicide et leur récidive sont perçues comme
un problème majeur en Santé Publique et représentent un
enjeu thérapeutique. L’approche cognitivo-comportementale
appréhende le comportement suicidaire comme un comportement de coping inadéquat. Elle conceptualise le comportement suicidaire en termes d’activation des modes suicidaires. Elle a identifié plusieurs facteurs de risque ce qui permet
d’élaborer des stratégies thérapeutiques adaptées. Cependant, il existe peu d’études bien conduites sur les traitements
afin de réduire la « suicidalité ». Nous avons construit une
étude randomisée de façon stratifiée, contrôlée et multicentrique d’une durée de 5 mois sur une population de
30 patients suicidants, répartis en 2 groupes : groupe expérimental et groupe contrôle.
L’objectif primaire est d’évaluer l’efficacité d’une intervention
TCC brève et structurée chez les suicidants avec comme critère principal : iCGI, instrument d’évaluation sensible au
changement et reposant sur un paradigme d’inspiration phénoménologique.
Les objectifs secondaires sont l’évaluation d’une réduction
potentielle de récidives, d’une diminution de l’intensité des
facteurs de risque et l’acquisition des stratégies de coping et
de leur maintien dans le temps.
L’analyse descriptive : moyenne d’âge de 35,5 ans ; 60 % de
femmes ; 64 % ont des antécédents de « TDS » ; 48 % ont
un traitement antidépresseur.
L’analyse comparative : Critère principal : iCGI : différence
significative à M1 ; M3 et à la limite de la significativité à M5.
Critères secondaires : BDI : différence significative à M5 ;
Raisons de vivre « Survie et Adaptation » : différence signi154
ficative à M1, M3, M5 ; Coping « Problème », « Émotions »,
« Soutien » : différence significative à M1, M3, M5.
Il est à noter 3 récidives autoagressives dans le groupe contrôle versus 0 dans le groupe expérimental. Nos perspectives
sont la tentative de développer une méthodologie spécifique
d’évaluation des psychothérapies ainsi que sa mise en pratique et le développement de stratégies thérapeutiques spécifiques et ciblées pour le sous-groupe particulier des « TDS
récurrentes ».
Mots clés : Étude contrôlée et randomisée ; TCC ; Tentatives de
suicide récidivantes.
PO 406
PSYCHOLANZ VERSUS HALOPERIDOL :
À PROPOS DE LA QUALITÉ DE VIE
BENABBAS M. (1), BENELMOULOUD O. (2), KHODJA A. (3),
YKHLEF M. (3), BOUZID A. (4)
(1) Hospitalier, CONSTANTINE, ALGÉRIE
(2) EHS de Psychiatrie, CONSTANTINE, ALGÉRIE
(3) HMRUC, CONSTANTINE, ALGÉRIE
(4) CPCM PHARMA, ALGER, ALGÉRIE
Il s’agit d’une étude épidémiologique prospective de type
comparatif entre deux types de prise en charge thérapeutiques concernant la schizophrénie.
La comparaison porte sur les effets thérapeutiques de deux
molécules à savoir le PSYCHOLANZ et L’HALDOL.
La répartition des deux groupes se fait selon les principes de
la randomisation.
Chaque groupe est composé de 30 malades présentant le
diagnostic de schizophrénie selon le DSM IV et qui sont à leur
première prescription.
Les items comparés sont : la réponse thérapeutique, l’observance, les symptômes positifs et négatifs, les effets secondaires et l’amélioration de la qualité de vie.
Tous ces items sont évalués selon des échelles d’évaluations
standardisées.
La durée de l’étude présentée est de 6 mois.
Résultats : Nous avons eu 2 sorties d’études concernant le
groupe Psycholanz et 5 dans le groupe de Haldol. Les causes
de ses sorties demeurent ignorées (malades perdus de vue).
Tous les items de l’étude s’avèrent être améliorés avec les
deux molécules. Il apparaît un avantage certain pour l’amélioration de la qualité de vie et les effets extrapyramidaux
presque inexistants pour le groupe Psycholanz.
PO 407
SUJETS ÂGÉS SOUFFRANT DE DÉPRESSION :
QUELS CRITÈRES D’ADRESSAGE EN
CONSULTATION SPÉCIALISÉE DE PSYCHIATRIE ?
JALENQUES I., VAILLE-PERRET E., PONTONNIER A.L.,
TOURTAUCHAUX R.
CHU, CLERMONT-FERRAND, FRANCE
La dépression du sujet agé et son traitement nécessitent une
prise en charge adaptée et globale associant les prescrip-
Posters
tions médicamenteuses, les prises en charge médicales et
sociales, les psychothérapies. L’utilisation d’antidépresseurs
est, dans ce cadre-là, de plus en plus admise et répandue
dans la pratique médicale. Néanmoins, force est de constater
que la consultation spécialisée en psychiatrie reste parfois
une solution de dernier recours. Afin d’améliorer et d’optimiser la prise en charge de la dépression du sujet âgé, un des
objectifs est de donner au médecin traitant des critères spécifiques qui lui permettent de définir les patients qui peuvent
bénéficier d’une consultation spécialisée. Les auteurs présentent, après un travail de concertation pluridisciplinaire, les
critères « d’adressage » au psychiatre.
PO 408
ÉVALUATION PAR LE PSYCHIATRE DE LA PRISE
EN CHARGE À PROPOSER CHEZ UN SUJET ÂGÉ
PRÉSENTANT UNE DÉPRESSION AVÉRÉE
JALENQUES I., TOURTAUCHAUX R., PONTONNIER A.L.,
VAILLE-PERRET E.
CHU, CLERMONT-FERRAND, FRANCE
Le traitement de la dépression du sujet âgé est spécifique et
global, associant les thérapeutiques médicamenteuses (antidépresseurs) et non médicamenteuses (approche psychosociale et alternatives aux hospitalisations à temps complet).
Si la prescription d’antidépresseurs est de plus en plus
admise et répandue dans la pratique médicale pour une
population concernée qui augmente en nombre, néanmoins
des données contradictoires existent concernant la sur-prescription de ces produits et également leur sous-utilisation.
Une fiche a été réalisée, suite à la réflexion d’un groupe de
travail pluridisciplinaire ayant des compétences en psychiatrie du sujet âgé, dégageant plusieurs axes de réflexion pour
une démarche qualité dans le cadre de la prise en charge
d’une dépression du sujet âgé.
Au-delà de l’objectif d’une évaluation consensuelle permettant la prescription d’un antidépresseur chez un sujet âgé
souffrant de dépression, cette fiche pourrait également être
utilisée en développant un des axes proposés (amélioration
du suivi des patients après une hospitalisation).
PO 409
PRISE EN CHARGE PSYCHOTHÉRAPEUTIQUE
DES MIGRANTS ET DES RÉFUGIÉS.
ASPECTS COMPARATIFS ENTRE FRANCE,
GRANDE-BRETAGNE, HOLLANDE, SUÈDE ET
ESPAGNE
BENNEGADI R.
Centre F. Minkowska, PARIS, FRANCE
Les dispositifs mis en place en Europe pour la prise en charge
psychothérapeutique des migrants et des réfugiés varient en
fonction des pays d’accueil. L’auteur apporte des éclairages
précis sur les moyens existants dans plusieurs pays Européens pour montrer qu’il existe un lien systémique entre les
stratégies mises en place par les décideurs nationaux et les
orientations théoriques mises en avant pour argumenter la
pertinence de telles ou telles pratiques de soins au sens large
du terme. La possibilité de modes d’évaluation, de données
épidémiologiques, de politiques claires de santé publique a
autant d’impact que la place des représentations culturelles,
des capacités multilingues des professionnels de la santé
mentale et leur formation continue dans le champ transculturel. En comparant les moyens humains, financiers et le
niveau de compétence culturelle développé par les structures
de soins et d’accueil il est possible de dessiner les contours
des bonnes pratiques à l’échelon Européen.
PO 410
LE CONTRE-TRANSFERT CULTUREL :
ENJEUX CLINIQUES ET THÉRAPEUTIQUES
ROUCHON J.F. (1), REYRE A. (1), TAÏEB O. (1),
MORO M.R. (2), BAUBET T. (1)
(1) Hôpital Avicenne (AP-HP) – Université Paris 13 (EA 3413),
BOBIGNY CEDEX, FRANCE
(2) Maison des adolescents, Hôpital Cochin (AP-HP), Université
Paris 5, PARIS, FRANCE
Transfert et contre-transfert sont des concepts fondamentaux de la psychanalyse. Si le dispositif de la cure est le
dispositif par excellence qui permet de travailler à partir des
éléments transféro-contre-transférentiels, ceux-ci sont néanmoins susceptibles d’émerger dans toute relation thérapeutique. Tout soignant se doit donc d’y être attentif. Les travaux
en psychiatrie transculturelle ont permis de souligner que
dans le contre-transfert, on ne réagit pas seulement à la subjectivité de l’autre en fonction de ce que l’on est individuellement. En effet, une part de ces réactions correspond aux
réactions du collectif qui est en nous, fonction de nos affiliations sociales et culturelles, au collectif qui est en l’autre. En
ce sens, la notion de contre-transfert culturel souligne la
dimension collective des réactions contre-transférentielles,
où interviennent inévitablement des enjeux historiques, politiques et de pouvoir au sens large. Ces réactions sont obligatoires et nécessaires puisque la culture façonne, au niveau
interne, l’ensemble des dispositifs de représentations symboliques dispensateurs de sens et d’identité. À l’échelle collective, les réactions de contre-transfert culturel ont des implications cliniques significatives. À l’échelle individuelle, elles
sont susceptibles d’augmenter la distance patient/thérapeute
réelle et/ou fantasmée. Elles doivent donc être identifiées,
explicitées et élaborées afin de diminuer la violence faite au
sujet lorsqu’on le nie dans toutes ses dimensions et dans son
histoire métissée. Cette élaboration nécessite d’abord d’élaborer l’altérité en soi, c’est-à-dire cette part d’inquiétante
étrangeté nous appartenant, ce qui rend le recours à l’outil
psychanalytique incontournable. Elle nécessite, de surcroît,
d’apprendre à se décentrer culturellement. Pour cela, l’outil
méthodologique complémentariste, qui oblige le thérapeute
à avoir au moins une lecture psychodynamique et une lecture
anthropologique du matériel clinique est d’un grand recours.
En situation individuelle, l’élaboration du contre-transfert culturel est loin d’être aisée. Elle s’avère par contre optimale
dans le dispositif groupal transculturel, dispositif où le contretransfert culturel a également des implications thérapeutiques.
155
7e Congrès de l’Encéphale
PO 411
ACCUEIL DES PATIENTS EN PHASE AIGÜE
AU SEIN D’UN HÔPITAL DE JOUR DE SECTEUR :
PRÉSENTATION ET ANALYSE RÉTROSPECTIVE
2005-2007
MOUCHET-MAGES S., ERNOUF T., FRADI I., ROSILIO A.,
SALEH D., DESTAL D.
EPS Ville Evrard, SAINT OUEN, FRANCE
Depuis l’apparition des premiers hôpitaux de jour en Union
Soviétique au début du 20e siècle, la prise en charge des
patients psychiatriques au sein des structures ambulatoires a
connu des développements divers en fonction des pratiques
et des pathologies. Parmi les cadres de soins existant à l’heure
actuelle, l’admission de patients présentant des troubles aigus
constitue une prise en charge dynamique et efficace en alternative à l’admission en hospitalisation temps plein. Notre
équipe reçoit depuis plusieurs années des patients présentant
une symptomatologie psychiatrique aiguë au sein d’un hôpital
de jour de secteur, selon une organisation modulable en fonction de la sévérité du trouble et en partenariat direct avec les
structures de secteur, de réinsertion sociale et les familles des
patients. Après une brève revue de la littérature concernant
l’efficacité des prises en charges de patients psychiatriques
aigus en hospitalisation de jour, nous proposons à titre d’exemple une présentation du fonctionnement de l’hôpital de jour de
Saint Ouen (93), ainsi qu’une analyse rétrospective des caractéristiques des 152 patients aigus admis entre 2005 et 2007,
en comparaison avec celles de ceux nécessitant une prise en
charge en hospitalisation temps plein sur le secteur. La prise
en charge des patients aigus en hospitalisation de jour est une
modalité thérapeutique efficace, favorisant leur réinsertion
socio-professionnelle et leur adaptation à la communauté ainsi
qu’une meilleure qualité de vie.
PO 412
INTÉRÊT DE LA STIMULATION MAGNÉTIQUE
TRANSCRANIENNE HAUTE FRÉQUENCE DANS
LE TRAITEMENT DES HALLUCINATIONS AUDITIVES
DES PATIENTS SOUFFRANT DE SCHIZOPHRÉNIE
MONTAGNE LARMURIER A. (1), ETARD O. (1),
RAZAFIMANDIMBY A. (2), MORELLO R. (1), DOLLFUS S. (1)
(1) CHU, CAEN, FRANCE
(2) Centre d’Imagerie-Neurosciences et d’Applications aux
Pathologies (CI-NAPS), CENTRE CYCERON, UMR 6232
CNRS, CAEN, FRANCE
Introduction : Les hallucinations auditives demeurent un
symptôme handicapant pour beaucoup de patients schizophrènes, et souvent difficile à contrôler par un traitement antipsychotique optimal.
Depuis quelques années, la stimulation magnétique transcrânienne répétitive (rTMS) est apparue comme une alternative de traitement pour ces patients. À ce jour, la rTMS a
été utilisée à basse fréquence et généralement appliquée sur
le cortex temporopariétal gauche. Dans le but d’améliorer
l’efficacité de ce traitement, nous avons proposé une étude
de faisabilité du traitement par rTMS à haute fréquence, guidée par l’imagerie anatomique et fonctionnelle.
156
Matériel et méthodes : Onze patients schizophrènes (selon
le DSM IV) ont été inclus et traités par rTMS haute fréquence
(20 Hz) pendant deux jours. La cible de traitement était définie par le pic d’activation maximal situé au niveau du tiers
postérieur du sillon temporal supérieur gauche obtenu
d’après la carte de contraste du signal BOLD (écoute d’histoire en français versus tamoul) de chaque sujet.
Résultats : Une réduction significative de la sévérité des hallucinations auditives, score total et fréquence, a été obtenue
entre J1 et J12. Sept des onze patients (63,8 %) avaient au
moins 30 % de diminution du score total AHRS. Les hallucinations auditives ont complètement disparu pour deux
patients. Le traitement a été bien toléré par tous les patients.
Conclusions : Il s’agit de la première étude qui rapporte le
succès du traitement des hallucinations auditives par rTMS
à 20 Hz. L’efficacité, la bonne tolérance et la courte durée du
traitement représentent un gain thérapeutique important par
rapport à la rTMS basse fréquence.
PO 413
INFIRMIERS, PATIENTS ET MCI
DUPUCH S.
CHD G. Daumezon, FLEURY-LÈS-AUBRAIS, FRANCE
La mise en chambre d’attention a été le sujet d’un audit en 2001.
En 2005, un groupe de travail composé de 11 personnes représentant différentes fonctions hospitalières s’est réuni afin d’étudier l’évolution de cette pratique au sein de notre établissement.
Matériel et méthode : Sur 8 semaines, chaque unité a été invitée à remplir une grille d’évaluation et un questionnaire pour
5 mises en chambre d’attention. 7 patients ont été reçus en
entretien afin de connaître leur ressenti à la sortie de la chambre d’attention. Une à deux équipes par unité ont été consultées afin de recueillir leurs opinions et suggestions.
Résultats :
1. Les patients ont été très satisfaits de pouvoir être entretenus.
2. Pour les infirmiers, cette pratique est source d’angoisse,
majorée par la méconnaissance de la situation sur place.
3. Les pratiques infirmières différent en fonction des courants
de pensée des unités.
4. Majoritairement, les indications thérapeutiques de l’isolement étaient la prévention d’une violence dans un contexte
d’agitation.
5. Le recours au renfort n’est pas systématique et dans la
moitié des cas, une négociation avec le patient est suffisante.
Conclusion :
– Les patients ont confirmé le besoin d’exprimer leur vécu
lors de l’isolement. Un entretien doit être réalisé à la fin du
processus, comme il est recommandé par l’ANAES. Nous
pensons qu’à défaut d’un psychologue, il doit être réalisé par
un psychiatre.
– Nous proposons la mise en place de coordinateurs pour
informer de la situation sur place afin de diminuer l’angoisse
des soignants et d’assurer leur sécurité, facteur essentiel de
la qualité des soins.
– Une harmonisation des pratiques indépendamment des
courants de pensée est indispensable.
Posters
– Ce processus est utilisé à visée thérapeutique, sous couvert du médecin prescripteur au regard d’une évaluation clinique du patient.
PO 414
AMÉLIORER LE SUIVI DES PATIENTS
SCHIZOPHRÈNES LES PLUS VULNÉRABLES,
ENTRE CONTRAINTE ET CRÉATIVITÉ
THAUBY S., CHERMETTE B., BESSET A., PRINGUEY D.
Hôpital Pasteur CHU, NICE, FRANCE
Depuis 3 ans, nous observons une augmentation croissante du
nombre d’hospitalisation pour schizophrénie (d’environ 50 %),
du nombre moyen de séjours par patient et une baisse de la
durée moyenne de séjour (de 30 %). Cette augmentation des
prises en charge hospitalières concerne probablement nos
patients les plus sévères et les plus démunis sur le plan familial,
social et relationnel. Pour ces patients, le retour au domicile est
très difficile. À l’extérieur, nos soins s’articulent au niveau du
CMP et du centre psychothérapique de jour. Nous ne disposons
pas d’équipe mobile, d’appartement communautaire ni de
CATTP. Dans un contexte de crise financière hospitalière, il est
illusoire d’attendre une augmentation de nos moyens extrahospitaliers. Face à ces contraintes, nous devons être créatifs.
Pour les patients les plus vulnérables, depuis plus d’un an,
nous proposons différents accompagnements médicosociaux très rapidement après la sortie : consultation à une
semaine avec infirmières psychiatres, visites à domicile à
2 semaines puis régulières avec les tuteurs, appels téléphoniques, mise en place de passages d’infirmiers libéraux, synthèses hebdomadaires avec ces infirmiers, travail avec le
gérant d’un hôtel meublé qui accepte nos patients en hébergement, relance par courrier, articulation avec les urgences
en situation de crise (augmentation des passages de quelques heures des patients schizophrènes aux urgences psychiatriques), articulation avec le CPJ quelques heures par
semaine. Ces mesures ont permis à certains patients schizophrènes bien connus du service de diminuer grandement
le nombre de réadmissions (d’environ 50 %).
Il est essentiel de mettre en place une étude prospective concernant tous les patients schizophrènes sortant de l’institution
sur une période de 5 ans.
Avec deux objectifs :
1. Mesurer l’impact d’un accompagnement médico-social
spécifique à court et moyen terme sur le taux de réadmission.
2. Mieux évaluer au long cours les ressources psychiques de nos
patients et les facteurs de rechute en mesurant régulièrement dés
la sortie les symptômes schizophréniques, l’émergence d’éléments dépressifs, l’observance et la tolérance aux traitements,
la santé physique, la qualité de vie et l’intégration dans la cité.
PO 415
REGARD DU THÉRAPEUTE HOSPITALIER SUR LE
PROBLÈME DE L’ADHÉRENCE THÉRAPEUTIQUE
ZALILA H., GAHA N., SAMMARI I., GHACHEM R.,
BOUSSETTA A.
Hôpital Razi, TUNIS, TUNISIE
Objectif : La non-adhérence thérapeutique constitue un problème majeur dans la pratique médicale quotidienne. En psychiatrie et particulièrement pour les patients souffrant de
maladies mentales sévères telles que la schizophrénie, la
non-adhérence a un impact péjoratif sur le cours évolutif de
la maladie. L’objectif de notre travail est de présenter brièvement quelques actualités sur cette notion et d’exposer le point
de vue des psychiatres sur l’adhérence thérapeutique, son
importance dans la prise en charge au long cours des patients
schizophrènes et sur les moyens visant à l’améliorer chez ces
patients.
Méthode : Auto-questionnaire auprès des psychiatres exerçant à l’hôpital Razi avec des items se rapportant à l’observance thérapeutique et à la régularité du suivi ainsi qu’à
l’adhérence thérapeutique.
Conclusion : Les facteurs déterminants de la non-adhérence
apparaissent à travers la littérature scientifique comme plurifactoriels. Par cette enquête nous avons tenté de dégager
le point de vue des psychiatres sur cette notion capitale dans
la prise en charge des patients qu’est la non-adhérence. Ceci
nous amènera à réfléchir sur les actions possibles pour améliorer l’adhérence thérapeutique chez les patients atteints de
schizophrénie.
PO 416
LA TÉLÉCONSULTATION EN PSYCHIATRIE :
UNE ÉUDE DE FAISABILITÉ EN HAUTE NORMANDIE
NEBOUT S. (1), HAOUZIR S. (1), VASCHALDE Y. (2),
BATTISTELLA N. (3), VAUCHEL J.J. (4), PETIT M. (1),
GUILLIN O. (1)
(1) Centre Hospitalier le Rouvray, SOTTEVILLE-LÈS-ROUEN,
FRANCE
(2) Centre Hospitalier de Navarre, EVREUX, FRANCE
(3) Centre Hospitalier, DIEPPE, FRANCE
(4) Centre Pierre Janet, Le HAVRE, FRANCE
Le terme de télémédecine décrit l’exercice de l’art médical à
distance par l’utilisation des Nouvelles Technologies de
l’Information et la Communication (NTIC). La télépsychiatrie
est l’utilisation de la télémédecine en psychiatrie. Les applications de la télépsychiatrie sont cliniques (télésuivi, téléexpertise, psychothérapie) et non cliniques (recherche, communication interinstitutionnelle, téléformation, téléinformation). Dans le contexte actuel d’une diminution progressive
des effectifs médicaux, l’offre de soins en psychiatrie dans
les régions rurales a significativement diminué. Nous sommes confrontés à des populations à mobilité réduite, des
temps de trajet longs pour se rendre auprès de ces populations peu compatibles avec la nécessité pour les praticiens
d’être présents sur le site des unités d’hospitalisation pour y
assurer la continuité des soins médicaux.
Pour répondre à ces impératifs et augmenter l’offre de soins,
la téléconsultation pourrait offrir une alternative efficace.
Ainsi, le Schéma Régional d’Organisation Sanitaire 3
(SROS 3) de la Haute-Normandie a fait de la télémédecine
un de ses axes stratégiques d’accompagnement des évolutions de l’offre de soins.
Nous présentons ici les résultats d’une étude de faisabilité
et de satisfaction sur l’utilisation de la télépsychiatrie dans
157
7e Congrès de l’Encéphale
trois centres médico-psychologiques ruraux ainsi qu’une activité de psychiatrie de liaison par télépsychiatrie dans un établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes et dans un centre d’accueil familial thérapeutique pour
adultes de la Région Haute Normandie.
33 patients ont participé à l’évaluation de la télépsychiatrie
dont 26 ont répondu à une étude de satisfaction. L’acceptabilité, la faisabilité technique et la satisfaction des
patients comme des soignants sont apparues tout à fait
satisfaisantes.
Cette étude préliminaire qui correspondait à la mise en place
de ce mode de consultation dans notre région permet donc
de considérer le développement et l’évaluation de l’efficacité
et de l’efficience de cette modalité de soins comme possibles
dans le futur.
raient de moins en moins cette addiction non gérée et contraire à une démarche de soins.
Le recensement des craintes (agressivité, etc.), la mémoire
des expériences institutionnelles passées a conduit à l’approche du problème par un tabacologue. Cette intervention a
permis une connaissance technique, et de sortir de l’idéologie
pour engager une vraie démarche basée sur un protocole
d’ailleurs classique.
Actuellement en 2008, la prise en compte du tabac fait partie
intégrante de l’anamnèse du patient dès son entrée. Nous
avons tous été surpris de la facilité de la mise en place de
ce projet. Forts de cette expérience, nous avons mis en place
des formations pour d’autres établissements soit sur place,
soit sur site.
PO 417
CONTENTION PHYSIQUE EN HÔPITAL
PSYCHIATRIQUE : PRATIQUE ET CONSÉQUENCES
PO 419
ÉDUCATION THÉRAPEUTIQUE DE LA PERSONNE
ÂGÉE AVEC TROUBLE DE L’HUMEUR :
ÉTUDE DE SATISFACTION À 1 AN
OTHEMAN Y., TOUHAMI M., KARROURI R., OUANASS A.
CONTRERAS R., FIEROBE M., NOUARA A., TISSOT E.
Hôpital Ar-Razi, SALE, MAROC
EPSM Besancon – Novillars, NOVILLARS, FRANCE
La contention physique à l’hôpital psychiatrique est parfois utile
pour la prévention des blessures et la réduction de l’agitation.
Le recours à cette mesure contraignante doit être bien réfléchi
et justifié, et nécessite une préparation de l’équipe soignante,
et des explications claires données au patient lui-même et à
sa famille.
Objectifs : Ce travail vise à donner un aperçu sur la pratique
de la contention dans notre formation, ainsi que ses éventuelles conséquences psychiques sur les patients et les équipes soignantes.
Méthodologie : Il s’agit d’une étude rétrospective concernant
les patients des deux sexes, hospitalisés dans les différents
services de l’hôpital durant l’année écoulée.
Résultats : En cours.
Introduction : Un programme d’éducation thérapeutique du
patient (ETP) a été mis en place fin 2007 sous forme d’entretiens individuels hebdomadaires ou bimensuels. Il s’adresse
aux patients qui souffrent de maladie bipolaire et de dépression pour lesquels un problème d’adhésion au traitement ou
d’automédication est suspecté.
Objectif : Évaluer la satisfaction des patients ayant participé
au programme d’ETP et distinguer les points qui peuvent
nécessiter des améliorations.
Méthode : Un questionnaire de satisfaction anonyme comprenant 30 questions a été envoyé par courrier aux patients
qui ont participé à au moins une séance d’ETP. À l’exception
de 4 questions directes, les réponses sont construites sous
forme de 5 items gradués.
Résultats : Âgés en moyenne de 73 ± 6 ans, les 25 patients
interrogés sont principalement de sexe féminin (72 %). La
plupart d’entre eux (64 %) ont été hospitalisés pour dépression, 36 % pour trouble bipolaire. Le taux de réponses au
questionnaire est de 58 %. La fréquence hebdomadaire ou
bimensuelle des entretiens a été jugée comme adaptée par
79 % des patients. La moitié des répondeurs estiment avoir
acquis de nouvelles connaissances. Pour les patients, les
séances individuelles paraissent plus adaptées que les séances collectives pour répondre aux objectifs fixés lors de l’ETP
(70 % vs 43 %). Une minorité de patients (43 %) estiment que
la poursuite de l’ETP en ambulatoire pourrait être bénéfique.
L’association « psychiatre-infirmier-pharmacien » est sollicitée pour l’animation de l’ETP lors de l’hospitalisation.
Discussion et conclusion : Cette enquête montre que les
patients sont globalement satisfaits de l’ETP dispensée et
volontaires pour améliorer cette démarche. Une structuration
plus solide du programme est fortement sollicitée par les
patients qui sont également demandeurs de documents
adaptés à leur niveau de compréhension. L’abord des personnes âgées souffrant de troubles de l’humeur nécessite
PO 418
LE CENTRE HENRI ROUSSELLE : SERVICE DE
PYCHIATRIE GENERALE SANS TABAC DEPUIS 2004
FOUILLET M. (1), LAQUEILLE X. (1), PUCHAULT M. (2)
(1) Centre hospitalier St-Anne, PARIS, FRANCE
(2) Clinique de Choisy, CHOISY LE ROI, FRANCE
L’émergence du projet a débuté à partir de l’évolution des
idées dans les familles à propos du tabac, de la baisse du
tabagisme chez les patients comme dans la population générale et surtout de l’approche transprofessionnelle. L’équipe
de soins constatait malgré la réhabilitation du service en 2002
les dégradations dès 2003 et ne supportait plus l’envahissement de la fumée. Les agents hospitaliers se plaignaient de
la saleté récurrente du service et s’estimaient soumis à des
demandes paradoxales. Les infirmiers, notamment nouvellement formés, forts de leur investissement de l’éducation à
la santé adhéraient à une démarche de santé globale. Les
psychiatres du service responsables du projet médical tolé158
Posters
une approche spécifique basée sur le renforcement du rapport de confiance soignant – patient ainsi que l’utilisation de
documents de support, particulièrement lorsque des troubles
mnésiques sont associés. La collaboration ville-hôpital doit
également être renforcée pour ces patients qui nécessitent
un soutien et un rapport de confiance accrus.
PO 421
UTILISATION DE L’ÉLECTROCONVULSIVOTHÉRAPIE
COMME POTENTIALISATEUR DES TRAITEMENTS
ANTIDÉPRESSEURS DANS LES DÉPRESSIONS
SÉVÈRES PARTIELLEMENT AMÉLIORÉES
PO 420
RÉFLEXIONS SUR LA PRISE EN CHARGE DES
MINEURS VICTIMES DE VIOLENCES SEXUELLES
DANS UN POLE DE PÉDOPSYCHIATRIE
(1) Hôpital Saint-Jacques, NANTES, FRANCE
(2) CHS Monbert, MONTBERT, FRANCE
FREMY D.
Centre Hospitalier de Novillars, BESANÇON, FRANCE
Lorsqu’un mineur révèle des violences sexuelles il est nécessaire de rendre congruents le temps des soins apportés à la
victime, qu’ils soient physiques ou psychiques et le temps de
la prise en compte judiciaire et sociale afin d’éviter le risque
de récidive.
Si les révélations des faits sont tardives, cas le plus fréquent,
l’examen médico-légal peut être réalisé ultérieurement. Le
pédopsychiatre devient avec le médecin traitant un interlocuteur de première ligne ; il recueille un premier témoignage
de l’enfant. Il évalue le retentissement psychologique des
faits sur le mineur victime et sur la dynamique familiale fragilisée par l’événement traumatique. Enfin, il propose une
prise en charge psychologique adaptée à la symptomatologie
présentée par l’enfant et renforce l’étayage souvent défaillant
de la fonction parentale.
Nous abordons dans cette communication les modalités
d’accueil et de prise en charge pédopsychiatrique mises au
point dans une unité fonctionnelle de victimologie infantile
appartenant au Pôle de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent et située à Besançon. Nous envisagerons les premières
consultations, la durée des soins, la coordination avec les
autres partenaires et les outils thérapeutiques issus d’une
approche systémique.
Nous nous efforçons de réduire le délai de prise de rendezvous et nous avons élaboré pour cela des critères de décision
qui nous permettent d’évaluer l’urgence de la situation et que
nous exposerons.
Après l’évaluation de l’urgence faite au téléphone, proposition de deux rendez-vous distincts et rapprochés : une consultation destinée uniquement aux parents, suivie d’une consultation dédiée au mineur victime.
Ces consultations complexes qui ont une incidence médicolégale sont assurées en binôme par un référent clinique
(médecin psychiatre, psychologue) associé à un membre de
l’équipe soignante (éducateur, infirmier).
Elles donnent lieu à la rédaction d’un rapport pédopsychiatrique, adressé au conseil général et qui fait l’objet d’un traitement judiciaire ou administratif.
La durée des soins est au minimum la même que celle de la
procédure judiciaire. La thérapie s’adresse à toute la famille
et chaque sous système familial est pris en compte. L’élaboration du génogramme constitue un outil privilégié.
La consultation de victimologie s’intègre dans un réseau
médico-légal avec le CHU de Besançon.
SAUVAGET A. (1), LE DROGUENE E. (1), TOLLEC C. (2),
MARQUETTE C. (1), VANELLE J.M. (1)
Constat de départ : Le rôle curatif de l’électroconvulsivothérapie dans les dépressions n’est plus à démontrer, que ce
soit en première intention en cas de mélancolie délirante ou
de risque vital, ou en deuxième intention en cas de résistance
ou d’intolérance aux antidépresseurs. En marge des dépressions résistantes bien authentifiées et des symptômes
dépressifs résiduels, il n’est pas rare d’observer des améliorations très partielles au traitement antidépresseur. Les stratégies thérapeutiques ne sont guère codifiées. Curieusement, il n’y a quasiment aucune donnée sur l’utilisation de
l’électroconvulsivothérapie dans ce cas.
Notre expérience clinique : Nous rapportons l’exemple de
deux femmes, l’une bipolaire, l’autre unipolaire dépressive,
traitées par électroconvulsivothérapie, dans le cadre de
dépressions sévères ne bénéficiant que partiellement du traitement antidépresseur. Certains symptômes, et non des
moindres – idées suicidaires, souffrance morale, le retentissement quotidien – n’étaient pas modifiés malgré un traitement bien conduit et bien pris. La cure d’électroconvulsivothérapie, en association au traitement antidépresseur, a
permis pour chacune d’elles une amélioration considérable,
surtout sur ces symptômes très invalidants. Pour les deux
patientes, la cure a été relativement courte et bien tolérée.
Perspectives : Cela pose très sérieusement d’une part la
question de la synergie entre le traitement antidépresseur et
l’électroconvulsivothérapie, qui reste très peu étudiée, et
d’autre part l’utilisation plus large d’une technique trop souvent considérée comme « traitement de la dernière chance ».
PO 422
PLACE DE L’ÉLECTROCONVULSIVOTHÉRAPIE
DE MAINTENANCE DANS LES TROUBLES
DE L’HUMEUR
ZAKI H., SENTISSI O., MOUAFFAK F., OLIÉ J.P., LÔO H.,
GAILLARD R.
Centre Hospitalier Sainte-Anne, PARIS, FRANCE
L’éléctroconvulsivothérapie de maintenance (ECTm) est
envisagée chez les patients atteints de troubles dépressifs
majeurs dans le cadre d’un trouble bipolaire ou d’un trouble
schizo-affectif, traités avec succès par une cure d’ECT et qui
résistent aux traitements de maintenance par psychotropes
ou qui ne les tolèrent pas.
Nous avons évalué dans le cadre d’une étude rétrospective
la réponse aux ECTm chez 25 patients répondant au diagnostic de trouble bipolaire ou de trouble schizo-affectif selon
les critères du DSM IV-TR et qui ont bénéficié d’un traitement
par ECTm pendant une durée d’au moins six mois.
159
7e Congrès de l’Encéphale
L’évaluation de l’efficacité thérapeutique des ECTm s’est
basée sur l’évolution des scores de la BPRS (Brief Psychiatric
Rating Scale) et de la GAF (Global Assessment of Functionning) avant et après ECTm ainsi que du nombre de jours
d’hospitalisation un an avant la cure d’ECTm et au cours de
celle-ci. Nous avons évalué les symptômes cognitifs par les
scores des MMSE (Mini Mental Score Examination) réalisés
au cours de l’épisode aigu et après la dernière séance
d’ECTm.
Notre étude a mis en évidence une amélioration significative
des scores de la GAF après au moins six mois d’ECTm (34,8
± 12,6 vs 65,6 ± 10,4 ; p < 0,05) de même que des symptômes
psychiatriques (BPRS : 79,3 ± 12,4 vs 43,4 ± 10,2 ; p < 0,05).
Nous observons une légère augmentation du score moyen
du MMSE après ECTm, mais celle-ci demeure statistiquement non significative (moyenne : 24,2 ± 2,4 vs 26,2 ± 2,4 ;
p = 0,2).
Concernant la durée moyenne d’hospitalisation, les résultats
obtenus objectivent une diminution du nombre moyen de
jours d’hospitalisation (76,7 ± 30,6 jours avant ECTm vs
64,20 ± 71,7 jours depuis la première ECTm).
En conclusion, l’ECTm a permis une amélioration significative des symptômes psychiatriques et du fonctionnement global de nos patients avec une diminution du nombre de jours
d’hospitalisation. Cependant, notre échantillon reste de petite
taille et des études incluant un nombre plus important de
patients, de même que permettant l’évaluation du traitement
par ECTm versus un traitement associant ECTm–chimiothérapie seraient intéressantes.
PO 423
DÉNI ET CLIVAGE
GUILLAUME C., LAHUTTE B.
Hôpital du Val-de-Grâce, PARIS, FRANCE
Dans des moments de crise certains patients ne peuvent pas
parler d’eux-mêmes. S’ils le font, dans l’après-coup, c’est en
employant des formules négatives. Nous devons tout particulièrement repérer ces situations cliniques dans notre pratique. Dans ce travail, nous nous donnons l’objectif de les présenter, à travers deux cas cliniques, puis de leur donner
l’éclairage de la théorie psychanalytique. Nous aborderons
les concepts de déni et de clivage. L’enjeu est de saisir ce
qu’il est possible de mettre en place, pour enclencher une
démarche de soins, notamment après un passage à l’acte,
chez des sujets psychotiques.
PO 424
DÉNI ET INSIGHT
LAHUTTE B., GUILLAUME C.
Hôpital du Val-de-Grâce, PARIS, FRANCE
Le terme d’insight est d’acception courante. Toutefois, il renvoie à des significations très diverses, de l’intuition à l’introspection, en passant par la découverte soudaine d’une solution. Cette référence à l’insight nous renvoie au début du
e
XX siècle. Qu’en est-il, un siècle plus tard, de cette notion ?
160
Nous nous proposons de mettre en tension la notion d’insight
avec celles de déni et de dénégation, pour dégager les spécificités des champs de ces notions et en aborder les incidences cliniques, dans la relation thérapeutique.
PO 425
PRATIQUE DE L’ÉLECTRO-CONVULSIVOTHÉRAPIE :
RÉSULTATS D’UNE ENQUÊTE AUPRÈS
DES SERVICES DE PSYCHIATRIE UNIVERSITAIRES
FRANÇAIS
VANELLE J.M. (1), SAUVAGET A. (2), GUITTENY M. (2)
(1) CHU NANTES, NANTES CEDEX, FRANCE
(2) CHU NANTES, NANTES, FRANCE
Les bonnes pratiques cliniques en électro-convulsivothérapie (ECT) ont comme document source celui élaboré par
l’ANDEM en 1997. En dehors de ce cadre référentiel, peu
d’informations sont disponibles sur les modalités pratiques
de cette thérapeutique, soumise aux contraintes d’une anesthésie générale tout en étant réalisée avec un empirisme propre à chaque équipe. Le sujet de ce travail concerne un premier état des lieux des différentes pratiques au sein des
services hospitalo-universitaires.
Méthode : Nous avons élaboré et adressé un questionnaire
en 2007 aux différents services de psychiatrie des CHU. Il
explorait les paramètres suivants : composition de l’équipe
réalisant l’ECT, activité moyenne, lieu de réalisation, indications retenues, précautions et contre-indications, déroulement des séances (techniques d’anesthésie, déroulement de
la cure, nombre d’ECTs, surveillance clinique, traitements
associés…), information du malade, ECT à visée curative
et/ou préventive, etc.
Résultats : 2/3 des services ont répondu à cette étude, dont
les résultats seront détaillés. Une grande disparité apparaît
tant dans le lieu d’implantation de l’unité d’ECT, rarement
située en milieu psychiatrique, que dans les modalités techniques et pratiques de l’ECT sur l’ensemble du territoire.
Discussion et conclusion : Cette analyse des expériences
des différents services pratiquant l’ECT gagnerait à servir une
meilleure coordination des pratiques. Cette étude est une
première étape d’un recensement global des pratiques de
l’ensemble des psychiatres pratiquant l’ECT en France, tant
dans le public que le privé.
PO 426
UN PARTENARIAT PUBLIC/PRIVÉ POUR
LE DÉVELOPPEMENT DE L’ACCÈS AUX SOINS
EN SANTÉ MENTALE EN MAURITANIE
OULD HAMADY A. (1), SALL O. (1), GERARD D.A. (2)
(1) Centre Neuropsychiatrique, NOUAKCHOTT, MAURITANIE
(2) Sanofi-aventis Accès au Médicament, GENTILLY, FRANCE
En Mauritanie, la prise de conscience de l’importance des
troubles mentaux (32 % de la population générale) a conduit
les Autorités de Santé à engager, ces dernières années, un
effort important dans le cadre du Programme National de
Santé Mentale (PNSM). Toutefois l’accès aux soins continue
de poser des difficultés en rapport, essentiellement, avec
Posters
l’insuffisance des ressources humaines (4 psychiatres) et
des structures de prise en charge (1 Centre neuropsychiatrique et 3 antennes psychiatriques pour tout le pays).
Cette situation est aggravée par l’étendue du territoire et la
pauvreté des populations.
Le PNSM repose sur la volonté d’implanter une antenne psychiatrique dans chacune des 12 wilayas du pays, de former
l’ensemble des prescripteurs (médecins généralistes et paramédicaux), de rendre accessibles les médicaments et de
sensibiliser la population. La difficulté majeure de ce programme est de trouver les partenaires nécessaires à sa réalisation dans un contexte international ou la santé mentale
est le parent pauvre de la médecine.
Le projet-pilote de Nouadhibou, objet d’un partenariat public
privé entre le ministère de la Santé et Sanofi Aventis, s’inscrit
dans le PNSM.
Ce projet lancé le 10 octobre 2008 à Nouakchott à l’occasion
de la célébration de la journée mondiale de la santé mentale
associe :
– une forte campagne de sensibilisation sur les troubles
mentaux, incluant des émissions de radio, des articles de
journaux nationaux, des réunions de sensibilisation et des
réunions d’information pour les populations ;
– le développement d’une antenne psychiatrique dans
l’hôpital général de Nouadhibou avec une équipe formée à
diagnostiquer et traiter les troubles psychotiques, à dispenser
des modules de psychoéducation et à travailler en liaison
avec les praticiens généralistes, eux-mêmes formés à reconnaître les psychoses ;
– un approvisionnement régulier en antipsychotiques (avec
une politique de prix différencié de Sanofi-Aventis) ;
– une évaluation stricte de l’impact du programme.
Une fois apportée la preuve de l’efficacité de ce programme,
l’extension du projet au reste de la Mauritanie nécessitera
l’engagement des différents partenaires, dont la société
civile, le ministère de la Santé, l’industrie pharmaceutique et
les organisations internationales.
PO 427
LE GROUPE D’ADMISSION : UN PRÉALABLE POUR
INTÉGRER UN PROCESSUS DE RÉADAPTATION
SOCIO-PROFESSIONNELLE
PERDEREAU F., BONORA ADES L., TARIGHT F.,
DUBRUILLE A.L., DHOTE C.
MGEN, PARIS, FRANCE
Au travers d’une étude portant sur les 8 ans de fonctionnement du « groupe d’admission », nous présenterons le dispositif de l’axe de réadaptation du Centre de santé Mentale
et de Réadaptation de Paris dépendant de la MGEN.
Dans un premier temps, nous exposerons le fonctionnement
et les objectifs du « groupe d’admission ».
Ensuite, nous étudierons les 315 patients l’ayant fréquenté
depuis 2001 ainsi que leur devenir en terme d’insertion professionnelle.
Enfin, nous conclurons quant à l’intérêt de l’outil ergothérapique « imprimerie » dans le processus de réadaptation.
PO 428
LES CIRCUITS D’ACCÈS EN SERVICE
DE PSYCHIATRIE
IOSUB D., ROYER T., PINZARU G., SUTTERLIN E.,
LE GAL M.
Établissement Public de Santé Alsace Nord, Brumath, BRUMATH,
FRANCE
L’objectif de cette étude prospective est d’évaluer les circuits,
les modes de prise en charge et l’adaptation de l’offre de soins
aux besoins de la population de la moitié nord du département
du Bas-Rhin, ainsi qu’apporter des informations utiles à l’optimisation des admissions en milieu psychiatrique.
Matériel et méthodes : Tous les patients adultes admis en hospitalisation complète dans les services de psychiatrie générale entre le 1er et le 30 avril 2008 ont été inclus. Les données
ont été recueillies dans les premiers jours du séjour à l’aide
d’un questionnaire résumant les parcours avant l’admission ;
les diagnostics ont été établis à partir de la CIM-10.
Résultats : Au total, 482 admissions ont été enregistrées du
01 au 30 avril 2008 : 304 questionnaires étaient exploitables
et ont constitué notre échantillon. 46 patients (15 %) ont été
admis directement dans l’établissement, 161 patients (53 %)
ont rencontré 1 intervenant avant leur admission, 79 patients
(26 %) ont rencontré 2 intervenants, 15 patients (5 %) ont
rencontré 3 intervenants, 3 patients (1 %) ont rencontré 4
intervenants. 80 % ont été hospitalisés moins de 72 heures
après avoir rencontré le premier intervenant. Le premier intervenant (à l’origine de l’hospitalisation) était le médecin traitant
dans 24 % des cas, un service psychiatrique d’un autre établissement dans 16 % des cas, le SAMU dans 12 % des cas,
et une structure extrahospitalière dans 11 % des cas.
L’influence potentielle du diagnostic, des caractéristiques
sociodémographiques et des antécédents psychiatriques sur
les trajectoires d’admission a été évaluée.
Conclusion : Le parcours du patient est complexe et implique
de nombreux intervenants. Le taux d’admissions directes sans
intervention d’un professionnel de santé était important. Cette
évaluation met en évidence la nécessité d’optimiser le parcours du patient, en développant les prises en charge ambulatoires et le partenariat avec les autres structures de soin.
PO 429
INTERET DE L’ÉLECTROCONVULSIVOTHÉRAPIE
DANS UN CAS DE « PSEUDO-DÉMENCE »
PARKINSONIENNE
LAGODKA A., GUIGLIANO E., PLAZE M., GALLARDA T.,
OLIÉ J.P.
INSERM, Laboratoire de Pathophysiologie des Maladies Psychiatriques U894 ; Service Hospitalo Universitaire, Faculté de
Médecine Paris Descartes, Centre Hospitalier Sainte-Anne,
PARIS, FRANCE
Introduction : La dépression dans le cadre de la maladie de
Parkinson (MP) est une situation diagnostique et thérapeutique complexe. Lorsque des troubles cognitifs se surajoutent, la situation se complexifie encore, les données de la littérature n’étant pas unanimes sur la conduite à tenir. En
particulier, l’intérêt de l’électroconvulsivothérapie (ECT) est
161
7e Congrès de l’Encéphale
sujet à débat, car ce traitement est parfois « accusé »
d’aggraver les troubles cognitifs.
Cas clinique : Il s’agit d’un patient de 66 ans, atteint de MP, hospitalisé pour une dépression mélancoliforme résistante aux
antidépresseurs. La symptomatologie dépressive évoluait
depuis le diagnostic de MP, en 2001, et s’était aggravée depuis
1 an. Le tableau clinique à l’entrée associait un syndrome
dépressif sévère avec idéations suicidaires et symptômes psychotiques, une altération de l’état général, un intense ralentissement psychomoteur, des troubles cognitifs (troubles de la
mémoire, de l’attention et de la concentration) et une perte
d’autonomie. Le bilan organique, incluant une IRM cérébrale
et un électroencéphalogramme, était normal. L’évaluation neuropsychologique mettait en évidence une altération du fonctionnement cognitif global (MMSE = 26/30) avec au premier
plan des troubles mnésiques prédominants et un syndrome
dysexécutif sans troubles visuospatiaux. Au total, l’ensemble
était compatible avec un tableau de MP avec démence dans
une phase débutante. Le patient a été traité par ECT. Dès le
début de la cure, il s’est amélioré sur les plans clinique et moteur
(amélioration thymique, disparition complète des éléments
psychotiques, récupération de l’autonomie, reprise progressive du poids). Au plan cognitif, un bilan de contrôle, effectué
3 semaines après la 11e séance d’ECT, montre une amélioration considérable du fonctionnement cognitif global avec récupération des capacités mnésiques, amélioration des fonctions
exécutives et disparition du ralentissement psychomoteur.
Discussion : Ce cas illustre l’idée que les ECT peuvent être
une thérapeutique efficace dans les cas de dépression résistante aux antidépresseurs associée à des troubles cognitifs
dans le cadre de la maladie de Parkinson. De plus, il enrichit
le débat concernant l’utilisation des ECT chez les patients
présentant un tableau démentiel.
PO 430
L’OBSERVANCE DU TRAITEMENT CHEZ
LES MALADES MENTAUX
ADALI I., MANOUDI F., ASRI F., TAZI I.
Équipe de recherche pour la santé mentale, CHU Mohamed VI,
MARRAKECH, MAROC
L’observance thérapeutique est l’élément clé dans la prise
en charge de la maladie mentale alors que plusieurs facteurs
l’influencent. Les conséquences d’une mauvaise observance
sont surtout les rechutes et les hospitalisations fréquentes.
Nous avons essayé par la présente étude d’évaluer le niveau
de l’observance du traitement des patients, les éléments contribuant à une mauvaise observance, et la perception de
l’observance par les patients. Nous avons utilisé un questionnaire comportant 3 parties destinées aux patients, au personnel médical et paramédical.
Nous avons recensé jusqu’à ce jour 18 patients (étude en
cours) : 8 patients bipolaires et 10 patients schizophrènes.
Leur moyenne d’âge = 39 ans, (min = 20 ans, max = 59 ans),
77,7 % étaient de sexe masculin, 66 % sans profession, 80 %
étaient des célibataires. La moyenne des rechutes était de 5
pour les 2 catégories de patients. La majorité (87 %) ne connaissait pas la dose du traitement. Les causes d’arrêt selon eux
étaient : les effets secondaires (32 %), la mauvaise prise en
162
charge familiale (18 %), le coût du traitement (11 %) et la prise
de toxiques (11 %). 21 % des patients schizophrènes arrêtaient leur traitement à cause des effets secondaires, et 50 %
des patients bipolaires arrêtaient leur traitement à cause des
toxiques. 39 % des patients prenaient le traitement pour se calmer, 28 % par obligation et 22 % seulement pour guérir ; 11 %
ne savaient pas pourquoi ils le prenaient. 31 % souhaitaient
changer traitement, 5 % voulaient diminuer la dose, 16 % proposaient l’amélioration des conditions de vie comme alternative au traitement, et 11 % proposaient les toxiques. 75 % des
patients bipolaires et 40 % des patients schizophrènes estimaient que le traitement a une influence négative sur eux.
Améliorer l’observance suppose une bonne information des
patients sur leur maladie, l’utilisation de posologies minimales efficaces, la simplification des prises et l’alliance thérapeutique qui est parmi les rares facteurs ayant une corrélation
positive avec l’observance thérapeutique.
PO 431
LA PLACE DE LA FAMILLE DANS LA PRISE
EN CHARGE DES MALADES MENTAUX
BOUTABIA S., MANOUDI F., ASRI F., TAZI I.
Équipe de recherche pour la santé mentale, CHU Mohamed VI,
MARRAKECH, MAROC
Introduction : La famille joue un rôle incontournable dans la prise
en charge des malades mentaux, essentiellement dans l’observance du traitement et la réinsertion socioprofessionnelle.
Objectif de l’étude : Identifier le rôle de la famille dans la prise
en charge du malade mental
Sujets et méthodes : Étude descriptive portant sur 25 familles
de patients hospitalisés en service psychiatrique universitaire
(étude en cours).
Résultats : 80 % des parents ont plus de 30 ans, dans 40 %
des cas il s’agit de mères qui prennent en charge le patient,
de niveau d’instruction bas dans 48 % des cas. 64 % des
parents présentent une pathologie organique et 40 % sont
suivis pour une pathologie psychiatrique.
La présence d’une profession stable a été retrouvée chez
56 % des parents dont 60 % seulement supportent le paiement des frais.
Aucune famille ne reçoit de l’aide d’associations sociales, et
25 % sont soutenus par des proches et par l’entourage familial.
Discussion : Les parents des malades mentaux sont de précieux partenaires dans le projet de soins ; ils sont l’indicateur de
l’historique médical et du comportement du patient à domicile,
ils permettent la surveillance du proche malade essentiellement
dans son observance du traitement ce qui constitue un élément
clé dans l’évitement de l’hospitalisation ; ils assurent aussi le
milieu d’accession à l’autonomie et à la réinsertion sociale.
Ces familles ont à faire face à diverses difficultés, liées aux
conditions financières, sociales, professionnelles, et à la
nature même de la maladie mentale.
Dans la majorité des cas le rôle de proche de malade mental
est joué par des femmes (mères et épouses), leur âge est
variable et ce sont les sujets âgés en particulier qui souffrent
des difficultés les plus lourdes.
Posters
Conclusion : Faire intervenir la famille dans le projet de soin
en leur apprenant des techniques pour surmonter les situations auxquelles ils ont à faire face et en les soutenant, tout
en leur expliquant leurs limites, permettra d’optimiser la prise
en charge des malades mentaux.
PO 432
POUR QUELQUES JALONS DE PSYCHOTHÉRAPIE
URGENTISTE
JOVER F.
CHU, NICE, FRANCE
Les urgences psychiatriques deviennent le lieu important de
la prise en charge dans le contexte actuel de l’organisation des
soins. Les psychiatres urgentistes, qui ne peuvent se contenter
d’effectuer un simple travail de triage en attente d’une sectorisation souvent rare, sont conduits à revoir leur pratique. Ainsi
se sont développés partout en France des lieux de consultation
de Post-urgence qui permettent de prévenir les délais souvent
longs pour le suivi ultérieur. Au-delà de ces mesures pragmatiques il paraît important de repenser la dynamique relationnelle aux urgences, de prendre conscience dans ces moments
parfois brefs du véritable enjeu : « l’arrimage aux soins ».
Cette communication se propose de passer en revue quelques caractéristiques d’une psychothérapie urgentiste :
accepter et comprendre les projections, mettre en place une
alliance de qualité, comprendre et éviter les clivages, parler
plusieurs langues, prendre le leadership des entretiens…
PO 433
PPUMMA : BONDIR POUR PRÉVENIR,
UNE UNITÉ INNOVANTE D’URGENCE EN RÉSEAU
POUR LA PSYCHIATRIE PÉRINATALE
APTER G. (1), GAREZ V. (2), HEROUX C. (2), LE MAIRE D. (2),
VALENTE M. (3), CARLBERG E. (4), RICHER D. (5),
CHAUMONT C. (2), DORET A.M. (2), LE NESTOUR A. (2)
(1) EPS ERASME Université Paris 7, ANTONY, FRANCE
(2) EPS ERASME, ANTONY, FRANCE
(3) EPS ERASME, CH Rostand, ANTONY ET SEVRES,
FRANCE
(4) EPS ERASME et A PARE, ANTONY ET BOURG-LA-REINE,
FRANCE
(5) HPA, ANTONY, FRANCE
La psychiatrie périnatale se définit tantôt comme la psychiatrie des parturientes et des jeunes accouchées tantôt comme
celle du nouveau-né et du nourrisson. Elle concerne la grossesse et les premières semaines suivant la naissance voire
les troubles mentaux liés à la reproduction, et la clinique des
interactions mère-bébé lorsque les mères présentent des
troubles psychopathologiques (avec leurs très jeunes
enfants), notamment dans le cas de la dépression postnatale.
Tenir compte de la pathologie à cette période de la vie signifie
qu’il faut tenir compte de la femme et de la mère qu’elle est
entrain de devenir, autant que de l’enfant né ou à naître.
Dans la continuité de l’existence depuis 1992 d’une unité de
soins ambulatoires pour parents et très jeunes enfants de
moins de deux ans, l’Aubier, et d’un réseau médico-psychosocial, le réseau Périnat 92 Sud, une structure originale
PPUMMA : Psychiatrie Périnatale d’Urgence Mobile en
Maternité a pu être créée en 2007. Il s’agit d’une unité de soins
composée de psychiatres, psychologues et puéricultrices
dont les membres se déplacent afin d’intervenir en urgence
(< 24 heures) auprès de femmes enceintes et de jeunes
accouchées. Des suivis en ambulatoire sont assurés pendant
la grossesse, si besoin, en s’ajustant sur site aux rendez-vous
de suivi somatique. Une prise en charge peut se poursuivre
en aval à l’Aubier.
Au cours de la première année de fonctionnement
175 demandes ont été évaluées. Un tiers a donné lieu à un
avis spécialisé unique. Pour les deux tiers restants, une prise
en charge s’est faite durant la grossesse et/ou dans le postnatal. Les besoins thérapeutiques étaient variés : psychopharmacologie adaptée à la grossesse et à la lactation, unité
d’hospitalisation mère-bébé, psychothérapies mère-bébé.
Nous présenterons une analyse détaillée de la population
(n = 175) incluant le motif des demandes, le diagnostic maternel et l’évaluation des interactions mère-bébé en postnatal
immédiat, les situations pathologiques exceptionnelles (pertes de grossesse, IMG, techniques médicalement assistées
nouvelles…). Ainsi, les spécificités intrinsèques tant de la
psychopathologie que de la prise en charge de ce champ particulier de la psychiatrie seront-elles mises en lumière ?
PO 434
Y A-T-IL UNE PLACE POUR UN CENTRE DE CRISE
À ALGER ?
AMMAR FERHANI K.L., KACHA F.
EHS Mahfoud Boucebci Cheraga, ALGER, ALGÉRIE
Les services d’urgences psychiatriques à Alger tels qu’ils sont
pensés actuellement, sont dépassés par la demande croissante d’une population souffrant de détresses multiples (passage brutal d’un système socialiste à une économie de marché « sauvage », paupérisation de la population, séquelles
psychosociales de deux décennies de terrorisme islamiste,
catastrophes naturelles), un nombre de lits d’hospitalisation
constant et un nombre insuffisant de psychiatres pour une
population en nette augmentation dans les grandes villes.
On se retrouve face à une situation explosive. Cette réalité
du terrain a amené les décideurs et les professionnels à réfléchir le soin psychiatrique autrement, en investissant l’extrahospitalier et cela par la création de centres intermédiaires
de santé mentale (CISM), mais aussi en s’interrogeant sur
la pertinence de créer des centres de crise.
Un projet de partenariat entre l’établissement hospitalier spécialisé M. Boucebci de Chéraga-Alger (Université de Médecine
d’Alger) et l’unité de crise et d’urgences psychiatriques des Cliniques universitaires Saint-Luc (Université Catholique de Louvain) pour la création d’un premier centre de crise à Alger, a vu
le jour. Ce projet s’est effectué sur la période 2005-2008 et a
permis à des professionnels algériens d’aller au centre de crise
de Saint-Luc, se former et se familiariser aux concepts de crise,
d’interaction et invention de crise mais aussi à des professionnels belges de venir superviser les différentes équipes travaillant
dans des services d’urgences psychiatriques, comprendre la
réalité du terrain algérien et réfléchir ensembles à ce que pourrait
être ce premier centre de crise Algérien.
163
7e Congrès de l’Encéphale
Quand on sait que 70 % des urgences psychiatriques sont
des situations de crise, ce projet se veut novateur dans un
pays du Sud comme le notre, à propos de sa politique de
santé mentale. Cette nouvelle approche nous permettra de
nous rapprocher des familles en souffrance, d’entamer un
dialogue précoce et de « dépsychiatriser » la crise, en amenant le patient et sa famille à reprendre en main son histoire
et se réapproprier une position de sujet.
PO 435
LES ENJEUX DES HOSPITALISATIONS SOUS
CONTRAINTE À PROPOS D’UNE ÉTUDE
RÉTROSPECTIVE MENÉE SUR 658 DOSSIERS
D’HOSPITALISATION SOUS CONTRAINTE DANS
L’AGGLOMÉRATION CAENNAISE EN 2005
COURTECUISSE A. (1), CHASTANG F. (2)
(1) CHS, CAEN, FRANCE
(2) CHU, CAEN, FRANCE
Le défi de l’intégration des malades mentaux guide les pratiques psychiatriques actuelles. Cet objectif clairement
énoncé dans la loi du 27 juin 1990 a pourtant été accompagné
par une recrudescence statistique des HSC.
Dans le cadre de la loi du 27 juin 1990, 658 dossiers de personnes ayant fait l’objet d’une Hospitalisation Sous Contrainte (HSC) sur 7 secteurs psychiatriques du Calvados du
1er janvier 2005 au 31 décembre 2005 ont été analysés à partir des dossiers cliniques et des registres de la loi.
La population étudiée est représentée le plus souvent par des
hommes célibataires, sans activité professionnelle, connus
par les services de psychiatrie dans lesquels ils ont déjà été
hospitalisés pour une pathologie psychotique ou un trouble de
l’humeur. Les critères de recommandation de l’HAS sont pertinents et reflètent bien la pratique des HSC. La question du
consentement tient une place importante bien qu’au second
plan derrière des arguments strictement descriptifs et cliniques. L’application des procédures d’HDT et d’HO reflète des
situations cliniques différentes, l’HDT étant centrée sur le
patient, et l’HO étant plus une mesure de protection publique.
L’HSC concerne principalement les troubles schizophréniques et délirants et les troubles de l’humeur.
La contrainte est inférieure à une semaine dans 1/3 des dossiers d’HDT et les situations de crise représentent un quart
des dossiers d’HDT. Les contraintes supérieures à 3 mois
représentent 62,2 % des dossiers d’HO et une sortie d’essai
est mise en place dans près de 2/3 des dossiers d’HO.
La pratique des HSC dans l’agglomération caennaise respecte la logique d’application de la loi de 1990. Une harmonisation des pratiques et le développement de dispositifs de
soins sont nécessaires pour que cette loi continue de garantir
l’efficacité des soins, en améliorant l’accès et les pratiques
en psychiatrie.
PO 436
ÉVOLUTIONS LÉGISLATIVES EN TOXICOMANIE :
LA LOI DU 5 MARS 2007
LIOT K., LAUNAY C., LAQUEILLE X.
CH Sainte-Anne, PARIS, FRANCE
164
La loi du 31 décembre 1970 a été élaborée en réponse au
développement de la toxicomanie dans la jeunesse occidentale à la fin des années 60. Le volet répressif sanctionne
sévèrement l’usage et le trafic de stupéfiants. Le volet sanitaire précise les modalités de soins aux toxicomanes et crée
notamment la mesure d’injonction thérapeutique. Cette disposition propose une alternative de soins aux poursuites
pénales.
Le Procureur saisit l’autorité sanitaire qui enjoint le sujet soit
à subir une cure de désintoxication, soit à se placer sous surveillance médicale. L’autorité sanitaire est alors chargée de
contrôler le déroulement du traitement et d’en tenir régulièrement informé le parquet. La mesure d’injonction thérapeutique est toujours controversée, ses résultats semblent mitigés. La loi du 5 mars 2007 fait évoluer la prise en charge des
consommateurs de drogues par une réponse sanitaire,
pénale et pédagogique. Elle étend la mesure d’injonction thérapeutique tout en modifiant son application.
Ce texte organise :
– le dessaisissement du déroulement de la mesure de l’autorité sanitaire au profit d’un médecin relais ; celui-ci organise
les soins, s’assure de leur suivi et informe l’autorité judiciaire ;
– l’extension de la mesure d’injonction thérapeutique à tous
les stades de la procédure pénale et en particulier dans le
cadre de la composition pénale, comme alternative aux poursuites ou comme modalité d’exécution d’une peine ;
– des stages de sensibilisation aux dangers de l’usage de
stupéfiants imposés aux usagers de drogues.
Les perspectives offertes par ces nouvelles dispositions sont
encore floues. Le dispositif actuel est le produit d’une longue
évolution. Le dessaisissement d’une autorité sanitaire, expérimentée et travaillant en réseau avec les structures compétentes au profit d’un médecin relais non nécessairement qualifié en addictologie peut être problématique. Le traitement
judiciaire du délit d’usage avec extension de la mesure
d’injonction thérapeutique et mise en place d’actions d’information comme le stage de sensibilisation offrent des perspectives intéressantes.
PO 437
PROFIL SOCIODÉMOGRAPHIQUE ET ASPECTS
CLINIQUES DES TROUBLES MENTAUX EN MILIEU
CARCÉRAL TUNISIEN
KHAMMOUMA S., HAJJI K., ZARROUK L., MARRAG I.,
HADJ AMMAR M., NASR M.
CHU, MAHDIA, TUNISIE
Introduction : Les troubles mentaux en milieu carcéral tunisien ont fait l’objet de peu d’études. Les objectifs du présent
travail étaient d’estimer la prévalence des troubles mentaux
chez les détenus et de décrire leurs caractéristiques sociodémographiques et cliniques.
Méthodologie : C’est une étude transversale effectuée durant
une période de trois mois auprès des malades mentaux détenus
et suivis par un psychiatre conventionné à la prison civile de
Mahdia. Les données ont été recueillies à l’aide d’un questionnaire préétabli composé de 28 items. Le DSM IV a été utilisé
pour préciser les critères diagnostiques des troubles mentaux.
Posters
Résultats : 10,12 % des détenus souffraient d’une pathologie
psychiatrique. Il s’agissait d’une population jeune (âge moyen
de 33,3 ans), essentiellement célibataire (65,7 %), de niveau
d’instruction primaire dans 2/3 des cas et ayant des antécédents d’incarcérations dans 72,5 % des cas. Le meurtre, les
coups et blessures et le viol étaient les infractions les plus
fréquentes avec des taux respectifs de 41,2 ; 22,5 et de
14,7 %. Les troubles liés à une substance ont été notés dans
46,1 % des cas, la schizophrénie seulement dans 6,9 % des
cas et un trouble de la personnalité type psychopathique dans
47 % des cas associé à un trouble lié à une substance dans
32 % des cas.
Discussion et conclusion : Au regard de ces résultats, l’amélioration du plateau technique dans les institutions pénitentiaires de notre pays d’une part et l’optimisation de la prise
en charge après la sortie de la prison avec les services de
psychiatrie du secteur d’autre part paraissent indispensables
afin d’adapter les différentes interventions et de mieux répondre aux besoins des malades mentaux incarcérés.
PO 438
ÉVALUATION DU DISPOSITIF D’INJONCTION DE
SOINS DES AUTEURS DE VIOLENCES SEXUELLES
(PÉDOPHILIE EXTRAFAMILIALE)
AUGER G. (1), BOUYSSY M. (2), CANO J. (2), EL HAGE W. (3),
GAILLARD P. (3), CAMUS V. (3)
(1) Clinique Psychiatrique Universitaire, CHRU de Tours,
TOURS, FRANCE
(2) Service des Urgences, CHRU de Tours, TOURS, FRANCE
(3) INSERM U930 ERL CNRS 3106, CHRU de Tours, TOURS,
FRANCE
Introduction : En application de la loi du 17 juin 1998 relative
à la prévention et à la répression des infractions sexuelles,
les patients auteurs de violences sexuelles doivent bénéficier
d’une prise en charge psychiatrique. Cette situation d’injonction de soins est source d’interactions complexes entre les
domaines de la Santé et de la Justice. En pratique, ces
patients n’ont pas de circuits structurés identifiés de soins
spécialisés. De plus, aucune évaluation n’est faite du fonctionnement de l’injonction de soins.
Objectifs : Ce travail avait pour but d’évaluer le fonctionnement du circuit d’injonction de soins des auteurs de violences
sexuelles de nature pédophilie extrafamiliale à l’échelle du
département d’Indre-et-Loire, afin de proposer un bilan des
actions à poursuivre.
Méthodologie : Nous avons mené une enquête, sous la forme
d’entretiens semi directifs, auprès des intervenants médicaux
et judiciaires impliqués dans la prise en charge des 16 auteurs
de violences sexuelles (pédophilie extrafamiliale), suivis en
injonction de soins au cours de l’année 2007.
Résultats : Les intervenants médicaux (praticiens traitants et
médecins coordonnateurs) étaient hétérogènes dans leurs
pratiques psychothérapiques, leurs approches et leurs connaissances du dispositif d’injonction de soins. Tous les intervenants, médicaux et judiciaires, ont déploré la rareté des
contacts médico judiciaires et le manque d’échange possible
d’informations.
Conclusion : Le dispositif d’injonction de soins était partiellement appliqué, principalement par un manque d’informations
et de communications entre les différents intervenants
médico judiciaires. Cette carence pourrait être améliorée par
une structuration des échanges entre les intervenants, la
création d’un centre régional de ressources et l’identification
du circuit de soins spécialisés.
Mots clés : Injonction de soins ; Loi du 17 juin 1998 ; Pédophilie ;
Psychothérapie ; Violences sexuelles.
PO 439
PROJET DE RÉORGANISATION DU DIPLÔME
UNIVERSITAIRE DE PSYCHIATRIE LÉGALE
ET EXPERTALE PROPOSE À LA FACULTÉ
DE MÉDECINE DE MONTPELLIER
CAUSSE F. (1), AGUILAR E. (1), BACCINO E. (2),
BOULENGER J.P. (1)
(1) Service universitaire psychiatrie adulte, MONTPELLIER,
FRANCE
(2) Service universitaire médecine légale, MONTPELLIER,
FRANCE
Face aux besoins éducatifs importants et nouveaux qui existent en psychiatrie légale et expertale, le service universitaire
de Psychiatrie Adulte de Montpellier propose une nouvelle
maquette de son diplôme universitaire de troisième cycle. Il
s’agit d’une formule remaniée adaptée aux besoins des étudiants et aux connaissances actuelles. Pour ce faire, l’équipe
éducative du précédent diplôme s’est réunie avec d’autres
experts locaux du CHU de Montpellier dont le service de Neurologie et de Médecine Légale, ainsi que des experts du secteur privé pour définir une série d’objectifs éducatifs. Huit thèmes de travail spécifiques se sont dégagés en fonction du
public concerné, du niveau de formation et des thèmes
essentiels de la discipline. Des méthodes d’évaluation des
étudiants et de la formation ont été retenues et un programme
d’enseignement a été élaboré. La méthode essentiellement
sélectionnée est une méthode de pédagogie active par
apprentissage à la résolution de problèmes complexes avec
l’aide d’experts des différents sujets abordés. L’étudiant dispose d’une bibliographie spécialisée avant chaque séminaire
qui lui permet de travailler, le jour de la session, en petit
groupe les cas cliniques et les jeux de rôles proposés par les
enseignants. Les rencontres avec un nombre important
d’experts sont favorisées, tant au cours des séminaires, que
sur le terrain en conditions réelles, pour éclairer les étudiants
sur la complexité de la pratique et leur permettre d’acquérir
des éléments de savoir faire et de savoir être. Les moyens
nécessaires à la mise en œuvre du diplôme semblent disponibles à la Faculté et dans le service de psychiatrie universitaire. Toutefois, si l’équipe éducative a le sentiment d’avoir
réorganisé en profondeur le diplôme, elle attend avec impatience la première année de mise en œuvre de la nouvelle
formule pour appliquer le système d’évaluation choisi et
réaliser ainsi les modifications nécessaires affectant le
programme d’enseignement, les méthodes visant à atteindre
les objectifs pédagogiques ainsi que les techniques
d’évaluation.
165
7e Congrès de l’Encéphale
PO 440
SCANDALE ! IL REFUSE DE SE SOIGNER
EON A. (1), ANDRUETAN Y. (2), COURBIER D. (1),
NICOLAS J.D. (1), BRUGE ANSEL T. (1)
(1) HIA Desgenettes, LYON, FRANCE
(2) HIA Sainte-Anne, TOULON, FRANCE
« Je conseillerai aux malades le régime de vie capable de les
soulager et j’écarterai d’eux tout ce qui peut leur être contraire
ou nuisible » ; le serment d’Hippocrate souligne le fait que le
médecin se doit d’aider son patient et le guérir de ses pathologies. Pour autant certains patients s’opposent aux soins, les
refusent même s’ils connaissent les potentielles complications.
La loi du 4 mars 2002 autorise le patient à refuser les soins et
mentionne que le praticien doit accepter ce refus après s’être
assuré que le patient ait bien été informé des conséquences
et que ce refus soit durable dans le temps. Or pour un soignant,
ce refus de soin est difficile à accepter, voire même intolérable ;
comme si le patient nous privait de notre fonction : celle de le
soigner. En quoi, le refus de soins peut parfois être intolérable
pour le médecin et l’équipe soignante ? N’est-ce pas un peu
parce que derrière chaque pathologie la mort est envisagée.
Accepter de voir mourir un patient avec ce sentiment d’impuissance devient insupportable pour le médecin et remet en cause
en quelque sorte sa fonction de soignant.
Nous allons après un bref rappel de la loi de 2002 et à la
lumière de quelques cas cliniques essayer de comprendre
en quoi ce refus est insoutenable pour des hommes dont la
fonction est de soigner.
PO 441
L’ÉVOLUTIVITÉ DE LA LOI DE DÉFENSE SOCIALE
BELGE : L’IMPÉRATIF DE SOINS SUBORDONNE
À L’EXIGENCE DE SÉCURITÉ ?
DESCHIETERE G.
Cliniques Universitaires St-Luc, BRUXELLES, BELGIQUE
La nouvelle loi, relative à l’internement des personnes atteintes d’un trouble mental, a été votée le 21 avril 2007 par les
assemblées parlementaires belges. Sa préparation a duré
plus de 10 ans et elle signe l’abrogation des « lois de défense
sociale à l’égard des anormaux et des délinquants d’habitude
des 9 avril 1930 et 1er juillet 1964 ».
La loi est officiellement présentée comme poursuivant un double
objectif : « il s’agira à la fois de protéger la société tout en assurant un soutien thérapeutique adapté aux auteurs de crimes ou
délits qui souffrent d’un trouble mental ayant altéré de manière
grave leur capacité de discernement et qui représentent un danger pour la société ». En ce sens, le nouveau texte législatif
espère rencontrer les exigences européennes en la matière.
À l’analyse toutefois, cette loi, dont les décrets d’application
ne sont pas encore publiés à la date du 15 novembre 2008,
annonce différentes mesures où l’aspect sécuritaire pourrait
prendre le pas sur le volet thérapeutique.
Ainsi, une lecture critique révélera les indices suivants :
• Évaluation par le psychiatre, non plus de la rechute (sémantique médicale), mais de la possible récidive (sémantique pénale).
166
• Restriction des conditions de libération, e.a. par la multiplication des modalités de mises à l’épreuve de l’interné.
• Ambiguïté de la finalité des soins : ceux-ci ne seraient-ils
qu’un moyen pour garantir la sécurité de la société ?
Par ailleurs seront développées les notions de « dangerosité »,
d’accès conditionné au dossier médical pour le patient interné,
conformément à la loi relative aux droits du patient (2002), ainsi
que la continuité entre cette loi et celle relative à la protection
de la personne des malades mentaux.
PO 442
SANTÉ – JUSTICE : RESSOURCES ET LIMITES
DES RÉSEAUX DE SANTÉ EN PSYCHIATRIE
MÉDICO-LÉGALE
SECHTER D., GIRON O., GARNIER G., BELONCLE M.
CHU de Nantes, NANTES, FRANCE
Psychiatrie et Justice sont en étroite relation depuis la naissance de notre spécialité, structurée à partir de la notion
d’irresponsabilité pénale et du prononcé de non-lieu.
Dans un premier temps, ces disciplines se sont ainsi développées de façon exclusive l’une de l’autre, avant de s’articuler
pour la prise en charge de certaines populations n’étant réductibles ni au champ psychiatrique ni au champ criminologique.
L’Hôpital Psychiatrique en tant qu’institution fermée sur ellemême et monopolisant savoir et pouvoir dans son domaine
fut remis en question dans les années 1970 ; l’ouverture de
la Santé Mentale au champ social et la multiplication de ses
acteurs permirent alors le développement d’une offre de
soins diversifiée dans l’environnement naturel des patients,
d’orientation sectorielle et généraliste.
L’augmentation des besoins en Psychiatrie dans certaines
situations particulières, telles que la prise en charge des malades mentaux sous main de Justice, a par la suite donné naissance à des organisations de soins plus spécifiques : les
Réseaux de Soins Psychiatriques, créant des partenariats
entre les différents domaines de l’environnement des patients.
À partir de nos expériences dans les soins portés aux détenus
souffrant de troubles mentaux par le SMPR, et dans la prise
en charge des auteurs de violences sexuelles par le CRIAVS,
nous présenterons les ressources offertes par les Réseaux
de Santé en Psychiatrie Médico-Légale, mais nous en étudierons également les limites.
En effet, si la promotion d’interactions dynamiques entre les
différents professionnels des champs judiciaire, social et
médical concernés y permet une prise en charge globale et
adaptée des patients, il faut également souligner l’existence
de difficultés de communication entre ces acteurs, pouvant
entraîner un manque de compréhension des réalités de chacun et la sclérose de ces réseaux en organisations figées
ayant pour résultats stigmatisation et exclusion.
De plus, le développement actuel d’une idéologie sociétale
de plus en plus sécuritaire augmente les risques de confusion
des places et des rôles, de déconstruction des identités propres à chaque discipline et d’instrumentalisation, qui constituent dans le cadre de l’articulation Santé – Justice de réelles
menaces pour notre spécialité.
Posters
PO 443
HOMICIDE PATHOLOGIQUE, HOSPITALISATION
D’OFFICE ET CONDITIONS DE SORTIE.
À PROPOS DE 5 OBSERVATIONS
ARIBI L., JAOUA F., ALOULOU J., HALOUANI N., AMAMI O.
CHU Hedi Chaker, SFAX, TUNISIE
Les procédures d’hospitalisation sans consentement en psychiatrie sont régies en Tunisie par la loi n° 92-83 du 3 août 1992
complétée par la loi n° 2004-40 du 3 mai 2004 largement inspirées de la loi française du 27 juin 1990 « relative aux droits et à
la protection des personnes hospitalisées en raison des troubles
mentaux et à leurs conditions d’hospitalisation ».
Les articles 29 de la loi tunisienne et L 348-1 (puis L 3213-8)
de la loi française, régissant les modalités d’admission et de
sortie des hospitalisations d’office des malades mentaux
« bénéficiant » de l’irresponsabilité pénale, ont été confrontés
à beaucoup de difficultés d’application notamment lors de
l’expertise de fin d’hospitalisation d’office médico-légale.
Par ailleurs, le médecin traitant se trouve fréquemment face
au problème d’intégration du patient jugé toujours dangereux
par sa famille et la société.
L’objectif de notre travail est de discuter à partir d’observations cliniques de 5 patients ayant commis des homicides :
– les difficultés rencontrées par l’expert lors de l’évaluation
de la dangerosité d’un malade mental et la prédiction des
comportements criminels violents en fin d’hospitalisation
d’office médico-légale ;
– les solutions proposées face aux réticences sociales et
familiales auxquelles sont confrontés ces patients à la sortie.
PO 444
SYNDROME DE DIOGÈNE
SELMA T.
Centre Hospitalier de Lagny Marne-la-Vallée, LAGNY-SURMARNE, FRANCE
Nous rapporterons un cas clinique d’une femme de 51 ans,
hospitalisée en service somatique qui présente un syndrome
de diogène caractérisé avec photos illustratives. Bilan psychologique et revue bibliographique à l’appui.
PO 445
ANALYSE DE LA FRÉQUENCE ET DU TYPE
D’INTERACTIONS MÉDICAMENTEUSES DANS
UN HÔPITAL PSYCHIATRIQUE : COMPARAISON
ENTRE LA PSYCHIATRIE ADULTE ET
LA GÉRONTOPSYCHIATRIE
JAVELOT H., WESTPHAL J.F., MARTIN-BERARD M.,
CONRATH-GREGOIRE D., NONNENMACHER C.
EPSAN – Établissement Public de Santé Alsace Nord, BRUMATH, FRANCE
Introduction : Le but de cette étude était d’évaluer la fréquence et le type d’interactions médicamenteuses, dites
« déconseillées » ou « contre-indiquées » [IM/D-CI], chez les
personnes âgées (plus de 65 ans) [PA] versus les personnes
non âgées [PNA], d’un hôpital psychiatrique.
Méthodes : L’étude a été réalisée par une analyse en coupe
transversale sur une journée de tous les traitements médicamenteux en cours dans la population des patients hospitalisés,
répétée sur deux jours à une année d’intervalle. Les données
des deux jours d’étude ont été mises en commun pour l’analyse
statistique. La détection des interactions médicamenteuses a
été réalisée par la pharmacie à l’aide du logiciel Cariatides®.
Résultats : 152 PA et 559 PNA étaient incluses. La fréquence
des IM/D-CI était semblable dans la population des PA par rapport à celle trouvée chez les PNA : 17,1 % et 14,5 %, respectivement (p = 0,42). Le premier type d’IM/D-CI concernait le
danger lié à l’utilisation concomitante de plusieurs antipsychotiques [AP] pouvant prolonger l’intervalle QT ; ces interactions
étaient beaucoup plus fréquentes chez les PNA (65,4 %) que
les PA (23 %). Le deuxième type d’IM/D-CI représentait des
associations entre un AP et un autre traitement. L’interaction
la plus fréquente à ce niveau correspondait à l’association d’un
AP avec la lévodopa et représentait 23,1 % des IM/D-CI chez
les PA. La dernière catégorie concernait l’ensemble des autres
interactions avec, par exemple, les IM/D-CI conduisant à la
potentialisation du risque d’hyperkaliémie. Cette interaction
représentait 34,6 % des IM/D-CI trouvées chez les PA.
Conclusion : Dans cette étude, on constate une relativement
haute fréquence des IM/D-CI, indépendamment de l’âge des
patients. Cependant, la distribution de fréquence des risques
iatrogènes liés à ces interactions diffère entre les deux populations. Les interactions entre AP sont majoritaires chez les
PNA, tandis que chez les PA les interactions sont également
liées, pour une part importante, aux traitements pour les
pathologies cardiaques et la maladie de Parkinson.
PO 446
AU TEMPS DE FANON, CITONS LES TROUBLES
MENTAUX
TEFAHI B.
EHS Errazi, ANNABA, ALGÉRIE
Au temps de Fanon, la pathologie de la torture, du torturé et
celle du tortionnaire est devenue un terrain favorable à l’éclosion des troubles mentaux. Ces derniers sont considérés
comme des phénomènes morbides spécifiques foisonnant
chez les colonisés à travers leur histoire psychologique,
affective et biologique. Notre intervention s’illustre à travers
la littérature Fanon pour ranger toute une série de troubles
mentaux rencontrés chez les colonisés.
Mots clés : Colonisés ; Fanon ; Tortionnaire ; Torture ; Torturé ;
Troubles mentaux.
PO 447
PRÉSENTATION DE DEUX ÉPISODES SUCCESSIFS
DE PSYCHOSES AIGUËS APRÈS ADMINISTRATION
DE BUPROPION CHEZ UNE MÊME PATIENTE : UN CAS
DE « RECHALLENGE » POSITIF INVOLONTAIRE
JAVELOT H., BARATTA A., WEINER L.,
NONNENMACHER C., WESTPHAL J.F.
EPSAN – Établissement Public de Santé Alsace Nord, BRUMATH, FRANCE
167
7e Congrès de l’Encéphale
Introduction : Nous rapportons ici le cas d’une patiente ayant
présenté successivement deux épisodes d’accès psychotiques aigus, après 2 et 4 jours d’administration de bupropion
LP (libération prolongée) à la dose de 150 mg/jour, dans le
cadre d’un sevrage à la nicotine.
Cas clinique : Mlle S est une femme de 31 ans. Elle présente
une addiction à la nicotine et souffre d’un trouble schizo-affectif. Son état est stable depuis 4 ans et compatible avec sa vie
socioprofessionnelle, avec le traitement suivant : olanzapine
10 mg/jour et alprazolam 0,25 mg 3 × /jour.
Mlle S présente brutalement le 4/10/07 un état d’agitation
psychomotrice très important, après 4 années de stabilité
mentale, nécessitant son hospitalisation. À l’admission la
patiente présente un délire de persécution, un syndrome dissociatif et manifeste une grande hétéro-agressivité. L’interrogatoire familial permet de mettre en lumière un projet de
sevrage tabagique récent, ayant conduit à la prescription de
Zyban® LP à 150 mg/jour. Une augmentation de posologie
du traitement conventionnel de la patiente, associé à la prescription de cyamémazine 30 mg 3 × /jour, permet la rémission
rapide de cet épisode délirant.
Un mois après sa première hospitalisation, Mlle S présente
de nouveau un état d’agitation sévère, avec un délire de persécution et de spoliation, une très grande hétéro-agressivité
et une fuite des idées. Un nouvel interrogatoire familial révèle
que la patiente, sans tenir compte des mises en garde formulées lors de sa première hospitalisation, a repris du
Zyban® LP à 150 mg/jour durant les 4 jours précédents. Le
traitement est réadapté à l’état clinique de la patiente : olanzapine 20 mg/j, clonazépam 6 mg/j en 3 prises, et divalproate
de sodium 2,5 g/j en 3 prises. L’état de Mlle S se stabilise progressivement et un retour à l’euthymie est constaté après
15 jours de traitement. Mlle S a repris une activité professionnelle depuis sa sortie, son traitement par olanzapine a été
diminué à 5 mg/j, et le divalproate de sodium à 1 g/j en 2 prises. La patiente n’a pas présenté de rechute délirante au
cours des 7 derniers mois.
Conclusion : Il s’agit, à notre connaissance, du premier cas
décrit de « rechallenge » positif involontaire, sous bupropion,
induisant des états délirants sévères.
PO 448
QUALITÉ DE LA FORMATION ET PRATIQUE DE SOINS
BENELMOULOUD O. (1), BENABBAS M. (2)
(1) EHS de psychiatrie, CONSTANTINE, ALGÉRIE
(2) Hospitalier, CONSTANTINE, ALGÉRIE
Cette enquête nous interpelle sur le type de soins prodigués
par le personnel paramédical pour les malades mentaux, la
motivation des infirmiers pour leur travail : ont-ils une formation spécialisée pour mieux aborder le malade en pleine crise
de folie ? étaient-ils prêts psychologiquement à soutenir
l’angoisse des autres ? leur caractère peut-il être influencé
par la maladie mentale ? existe-t-il des spécificités de soins
par rapport aux autres disciplines ? et tant d’autres interrogations qu’on s’est mis à élucider afin de connaître réellement
quels types de difficultés peuvent entraver le rôle de l’infirmier
dans la prise en charge du malade mental.
168
Partant de là, nous avons élaboré un questionnaire à plusieurs items destiné au personnel paramédical exerçant au
sein de l’EHS Mahmoud Belamri de Constantine.
Une fois remis à l’infirmier et après lui avoir expliqué le but
de cette enquête, celui-ci le remplit sans aucun engagement
de sa part, et nous le remet dans l’anonymat total.
L’enquête s’est déroulée lors du dernier trimestre 2007. La
population d’étude est constituée de 50 infirmiers, ce qui
représente un taux de presque 60 % de l’ensemble du personnel paramédical de l’EHS.
PO 449
DOSAGE DE LA DULOXÉTINE DANS LE PLASMA
HUMAIN PAR CHROMATOGRAPHIE LIQUIDE HAUTE
PERFORMANCE (CLHP)
LE DOUARON G., LANCELIN F., BOYER C., TABAOUTI K.,
BROVEDANI S., PAUBEL P., PIKETTY M., NIEL P.
Hôpital Sainte-Anne, PARIS, FRANCE
La duloxétine est un nouvel antidépresseur indiqué dans le
traitement des épisodes dépressifs majeurs et dans les douleurs neuropathiques diabétiques. La détermination de la
concentration plasmatique des psychotropes est de pratique
courante dans le suivi des patients hospitalisés au centre hospitalier Sainte-Anne. Il permet au clinicien de détecter des
concentrations toxiques ou de vérifier l’observance, d’adapter la posologie en cas d’échec du traitement. Nous avons
développé le dosage de la duloxétine par chromatographie
liquide haute performance (CLHP) couplée à un détecteur UV
(ultra-violet).
La préparation des échantillons plasmatiques, après ajout
d’un étalon interne, se fait par une extraction liquide-liquide
par de l’heptane et de l’isopropanol (98 : 2, vol/vol). Les composés sont séparés sur une colonne × Terra MS C18, 5 µm
(250 × 4,6 mm). Ils sont élués par une phase mobile constituée d’un mélange acétonitrile/tampon NH4HCO3 (10 mM,
pH 8,35) qui circule à un débit de 1 ml/min. Les différents composés sont détectés à une longueur d’onde de 220 nm.
La courbe de calibration de la duloxétine est linéaire entre 2
et 500 ng/ml (r2 > 0,99). La limite de quantification est de
5 ng/ml pour la duloxétine. Les coefficients de variation intraessai et inter-essais obtenus à partir de différentes concentrations (5, 40 et 200 ng/ml) de duloxétine, sont inférieurs à
7 % et 18,4 % respectivement. L’étude de spécificité montre
peu d’interférence analytique des autres psychotropes avec
la duloxétine. Seul le zuclopenthixol a un temps de rétention
très proche de celui de la duloxétine.
La méthode est sensible, reproductible, spécifique et est
applicable en routine pour le suivi thérapeutique des patients
traités par la duloxétine.
PO 450
L’ÉPUISEMENT PROFESSIONNEL EN MILIEU
PSYCHIATRIQUE : UNE EXPÉRIENCE TUNISIENNE
HALAYEM S., ZAGHDOUDI L., REBEH Y., ZERAMDINI R.,
LABBÈNE R.
Hôpital Razi, LA MANOUBA, TUNISIE
Posters
Introduction : Le burn out est un syndrome d’épuisement professionnel, consécutif à l’exposition à un stress permanent
et prolongé. Il concerne les professions à fortes sollicitations
mentales, émotionnelles et affectives, à forte responsabilité.
Les personnes travaillant dans les hôpitaux psychiatriques
sont des sujets particulièrement à risque.
Objectifs : Le but de ce travail est d’évaluer le degré de burn
out chez le personnel médical et paramédical dans un hôpital
psychiatrique, l’Hôpital Razi, ainsi que de rechercher les facteurs personnels, sociaux économiques pouvant influencer
ce syndrome, et enfin d’étudier le rapport du burn out à la
dépression.
Méthodologie : Il s’agit d’une étude transversale qui a évalué
105 sujets dont 54 infirmiers, 41 résidents et 11 praticiens hospitalo-universitaires, travaillant à l’hôpital psychiatrique de
Tunis. Le Maslach burnout inventory, l’inventaire abrégé de
dépression de Beck et une fiche épidémiologique ont été utilisés.
Résultats : La prévalence du burnout est élevée dans la population étudiée : 23 % d’épuisement professionnel élevé prédominant dans le groupe des infirmiers (35 %) qui présentaient aussi des scores élevés aux autres dimensions du burn
out. Ces scores étaient corrélés à la dépression et aux difficultés personnelles. Les résidents présentaient une altération du sentiment d’accomplissement personnel (51,2 %).
Conclusion : Nos résultats sont en partie comparables à ceux
des études entreprises dans le milieu psychiatrique d’autres
pays. Le rôle déterminant des facteurs socio-économiques
prédomine dans le groupe des infirmiers.
PO 451
« BRIEF DISCERN », UN INDICATEUR DE LA
QUALITÉ DES SITES INTERNET PSYCHIATRIQUES
ET ADDICTOLOGIQUES
KHAZAAL Y. (1), CHATTON A. (1), COQUARD O. (2),
ZULLINO D. (1)
(1) Hôpitaux Universitaires de Genève, GENÈVE, SUISSE
(2) Institut Universitaire de Médecine Sociale et Préventive,
GENÈVE, SUISSE
Introduction : L’offre d’informations médicales sur Internet est
particulièrement importante.
– Ces informations sont fréquemment consultées par les
patients et leurs proches.
– Selon de multiples études, la qualité générale des informations est plutôt mauvaise.
– Il existe cependant des sites présentant des informations
de qualité.
– Il n’existe pas d’indicateur simple de qualité pour le grand
public.
– Le DISCERN est un outil en 16 items destiné à aider les
non-spécialistes à évaluer la qualité de contenu des informations médicales. L’outil semble trop complexe pour une
bonne diffusion auprès du grand public. Les liens entre les
scores du DISCERN et la qualité des sites internet médicaux
sont inconstants.
Méthode : La qualité de contenu et les scores du DISCERN
de 388 sites internet portant sur la phobie sociale, le trouble
bipolaire, les dépendances à l’alcool, à la cocaïne, au jeu
excessif et au cannabis ont été systématiquement évalués.
Des analyses statistiques adaptées ont permis de dégager
une version brève du DISCERN en 6 items.
Résultats : Un score Brief – DISCERN 16 a une sensibilité de
0,357 et une spécificité de 0,945 pour détecter les sites internet avec une bonne qualité de contenu. Avec ce seuil, seulement 5,5 % des sites seront identifiés comme bons à tort.
Conclusions : Cette version brève du DISCERN semble être
un outil simple, facile à diffuser auprès des patients et du
public ainsi qu’auprès des pourvoyeurs de sites internet psychiatriques, addictologiques et médicaux. Son usage, et en
tout cas, sa connaissance devrait favoriser une attitude critique vis-à-vis du contenu Internet.
PO 452
LIEN ENTRE L’AUTEUR ET LA VICTIME DANS
L’ACTE HOMICIDE-SUICIDE : REVUE CRITIQUE
DE LA LITTÉRATURE
JOZWIAK M., RICHARD-DEVANTOY S., CHOCARD A.S.,
DENES D., GOHIER B., GARRÉ J.B.
CHU, ANGERS CEDEX 9, FRANCE
L’acte homicide-suicide est un événement rare mais dramatique. Il correspond à tout homicide (ou tentative d’homicide),
suivi du suicide (ou tentative de suicide) de l’auteur, dans un
délai relativement court (environ une semaine).
Les taux d’actes homicides-suicides semblent relativement
constants dans le temps : 0,2 à 0,3 pour 100 000 habitants
par an. Le plus souvent, l’auteur des faits est un homme de
race blanche, plus âgé que sa (ses) victime(s). Celle-ci est
connue de l’agresseur et appartient à sa famille proche
(épouse/ex-épouse, enfants). Le moyen utilisé pour l’acte est
souvent l’arme à feu. L’alcoolisation aiguë de l’auteur est fréquente au moment des faits. Le lieu du crime est généralement le domicile de l’auteur et/ou de la victime.
Si les actes homicides-suicides surviennent classiquement
dans un contexte de mélancolie ou de suicide « altruiste »,
d’autres psychopathologies sous-tendent de tels actes : processus psychopathique ou psychotique schizophrénique ou
paranoïaque (thématique de jalousie). Chez les personnes
âgées, il n’est pas rare de retrouver une pathologie somatique
associée. Les principales circonstances du passage à l’acte
identifiées sont des contextes de conflits avec la victime
(séparation conjugale principalement), de difficultés financières, de poursuites judiciaires ou de maladies.
Nous avons rencontré M. X., lieutenant de gendarmerie, victime d’une tentative d’homicide-suicide par arme à feu sur
son lieu de travail. Une semaine après les faits à l’origine d’un
triple traumatisme balistique thoracique, il présentait un syndrome confusionnel post-opératoire. L’auteur des faits, collègue de travail et subordonné de M. X, s’est suicidé en
retournant l’arme contre lui.
Cette histoire singulière, dont les caractéristiques criminologiques diffèrent de celles couramment retrouvées au cours
de l’acte homicide-suicide, interroge sur la qualité du lien
entre les protagonistes. Nous proposons une revue critique
169
7e Congrès de l’Encéphale
de la littérature sur la relation unissant l’auteur et la (les) victime(s).
Mots clés : Collègue de travail ; Criminologie ; Homicide-suicide ;
Lien à la victime ; Victimologie.
PO 453
LES REFUS DE SOINS : QUESTIONS D’ÉTHIQUE
MAZODIER M., CRUZ L.
CH Sainte-Anne, PARIS, FRANCE
Les refus de soins sont souvent retrouvés dans le domaine
de la psychiatrie. Des dispositions légales prévoient les
nécessités de soins sans le consentement du patient.
Les refus de soins se rencontrent aussi en médecine somatique. De notre expérience clinique en secteur de psychiatrie,
et dans le service d’accueil et d’urgence de l’Hôpital Européen Georges Pompidou (HEGP), ces situations d’opposition au traitement somatique ne sont pas rares.
Elles se retrouvent aussi chez nos patients psychiatriques.
Elles justifient encore notre partenariat auprès de nos collègues somaticiens.
Après une revue de la littérature, et des textes officiels, étayée
par des illustrations cliniques, issues de notre consultation
au secteur 15 de Paris, mais aussi des urgences de l’HEGP,
nous essaierons d’analyser les refus de traitement, avec
leurs significations, avec les réponses aux différentes situations, avec les aspects juridiques, sans oublier les questions
éthiques, pour les patients, pour les tiers, et pour le corps
médico-soignant, d’autant que des textes législatifs récents
insistent sur l’autonomie de la personne.
PO 454
INTERVALLE QT : MARQUEUR DE LA TOXICITÉ
CARDIAQUE DES NEUROLEPTIQUES ?
TIMOUR Q. (1), GILOUX N. (2), MÉGARD R. (2),
FRASSATI D. (2)
(1) Université Claude Bernard, LYON, FRANCE
(2) Centre hospitalier spécialisé le Vinatier, BRON, FRANCE
L’allongement de l’intervalle QT, au-delà d’une certaine limite
(> 450 ms) peut conduire à des torsades de pointes (TDP)
qui peuvent survenir dans le cadre d’un syndrome de QT long
congénital ou acquis. Ce dernier peut être provoqué par tout
médicament capable de réduire la sortie des ions K + des cardiocytes durant la phase 3 de repolarisation ventriculaire, ce
qui est le cas d’un grand nombre de neuroleptiques.
Cependant leur capacité d’allonger l’intervalle QT est différente selon le neuroleptique utilisé. À cet égard, ils sont classés
en 3 groupes : à faible risque d’allonger le QT (rispéridone), à
risque moyen (sulpiride) et à risque élevé (perphénazine).
Par ailleurs, la genèse des TDP est facilitée par des :
Facteurs de risque extracardiaque : âge élevé, sexe féminin,
polymorphisme génétique…
Facteurs de risque cardiaque : bradycardie qui peut, en retardant la repolarisation cellulaire, constituer un facteur important de risque d’allonger l’intervalle QT.
Facteurs de risque « thérapeutique » :
170
Interactions médicamenteuses pharmacocinétiques entre
halopéridol (substrat de CYP 3A4), et clarithromycine (inhibiteur de cette enzyme).
Interactions pharmacodynamiques : entre un neuroleptique
et un autre médicament potentiellement torsadogène (antiarythmiques de classe Ia ou de classe III).
Hypokaliémie qui augmente considérablement le risque de
survenue des TDP. Il faut donc éviter, si possible, d’associer
les neuroleptiques aux médicaments hypokaliémiants ou corriger l’hypokaliémie.
Avant l’introduction d’un neuroleptique (ou en cas d’augmentation de la dose d’un neuroleptique), il faut :
1. mesurer l’intervalle QT sur un ECG et calculer l’intervalle
QT corrigé en fonction de la fréquence cardiaque ;
2. s’assurer que le patient n’est pas traité par :
– un (des) médicament (s) torsadogène (s) ;
– un (des) inhibiteur (s) de CYP 450 concernés,
– un (des) médicament (s) bradycardisant (s) et/ou hypokaliémiant (s) ;
3. vérifier la kaliémie et la corriger si nécessaire.
Des mesures spécifiques s’imposent en cas d’allongement
préalable de l’intervalle QT : prescription d’un neuroleptique
n’allongeant pas ou peu l’intervalle QT, correction de l’hypokaliémie, évaluation du risque de l’association d’un neuroleptique aux autres médicaments, avis du cardiologue.
PO 455
MISE EN PLACE D’UN DOSSIER PATIENT
INFORMATISÉ DANS UN ÉTABLISSEMENT PUBLIC
DE PSYCHIATRIE : ÉVOLUTION DES PERCEPTIONS
DES PROFESSIONNELS DE SANTÉ
LIMOUSIN S., BOYER L., RENAUD M.H., HENRY J.-M.,
SAMUELIAN J.-C.
Assistance Publique – Hôpitaux, MARSEILLE, FRANCE
Objectif : L’objectif de ce travail est d’étudier l’évolution sur
une période de 1 année de la perception et de l’utilisation du
dossier patient informatisé par les professionnels de santé
dans un établissement public de psychiatrie.
Méthode : Il s’agit d’une étude qualitative avant-après basée
sur la conduite d’entretiens semi-directifs réalisés auprès des
professionnels de santé. Ces entretiens ont été menés à 2
temps : temps initial, 1 mois après la mise en place du DPI
(t0), puis temps final (t1), 1 an plus tard. Le corpus des entretiens a fait l’objet d’une analyse thématique par 2 enquêteurs.
Résultats : Soixante personnes ont été interrogées à t0, et
55 personnes à t1. La proportion d’utilisation du DPI rapportée par les personnes interrogées est restée stable et élevée
(respectivement 97 % en 2007 et 93 % en 2008).
La « sous-utilisation » du DPI était liée à plusieurs éléments :
« le dossier comporte de nombreuses pages », « d’accès
parfois difficile », « la totalité du dossier est difficilement
visualisable »… Ces difficultés sont rapportées de façon
équivalente entre 2007 et 2008.
L’opinion générale sur le DPI n’a pas varié entre 2007 et 2008 :
elle est restée favorable pour près de 70 % des professionnels.
Posters
Les taux d’opinions défavorables sont restés malgré tout élevés en 2008 concernant l’impact relationnel que pouvait avoir
le DPI (entre les professionnels et les patients avec les professionnels). Ceci était directement lié dans leur discours à la
« surcharge de travail et la perte de temps dans le remplissage
du DPI par rapport à un dossier papier ».
Conclusion : Malgré l’intérêt porté par les professionnels de
santé au DPI, des limites à son utilisation quotidienne persistent. Une évaluation régulière du point de vue des professionnels constitue un moyen important d’identification des
dysfonctionnements et de mise en place d’actions correctrices. Mais l’approche qualitative, telle qu’elle est présentée
ici, reste une méthode difficile à utiliser dans une perspective
d’évaluation régulière et généralisée. Elle pourrait alors constituer une étape préliminaire dans l’élaboration et la mise à
disposition d’un outil de mesure de l’utilisation et la perception
d’un DPI par les professionnels de santé.
PO 456
UNE HISTOIRE DE LA PSYCHIATRIE UNIVERSITAIRE
À TOULOUSE. L’HÉRITAGE D’UNE TRADITION
D’OUVERTURE
DUPOUY S. (1), BERNARD M. (1), REPINGON E. (2)
(1) CHU Purpan-Casselardit, TOULOUSE, FRANCE
(2) CH, MONTAUBAN, FRANCE
La faculté de Médecine de Toulouse, ville de Pinel et Esquirol,
est, chronologiquement parlant, la troisième faculté de France,
et l’hôpital de La Grave, au sein duquel furent accueillis « les
idiots et épileptiques » bien avant qu’y soit créé le premier
« service des maladies mentales », est un des plus anciens
hôpitaux de la ville. De cette tradition historique découle une
tradition clinique largement ouverte à tous les courants de la
psychiatrie et à ses évolutions. Cela s’est traduit, au cours du
vingtième siècle, par la présence, au sein de la psychiatrie universitaire toulousaine, de chefs de service et de praticiens aux
multiples orientations théoriques et aux multiples pratiques. La
thèse réalisée en 2004 par E. Repingon (qui a compulsé plus
de 1 500 articles parus dans les journaux locaux ainsi que les
diverses archives administratives des hôpitaux) détaille cela
et nous avons repris ici, sous forme d’un organigramme chronologique, la trame de ce travail sur les principaux acteurs de
cette école toulousaine, faisant ressortir les influences que les
Maîtres ont pu avoir sur leurs élèves et leurs orientations personnelles.
PO 457
PRISE EN CHARGE INTÉGRÉE MÉDICOPSYCHIATRIQUE DU SUJET ÂGÉ AU SEIN
DE L’UNITÉ UGIMP DE L’HÔPITAL GÉRIATRIQUE
DE THONEX (SUISSE)
LE SAINT L. (1), HILLERET H. (1), LANG P.O. (2),
CHAMOT C. (2), GIANNAKOPOULOS P. (1), GOLD G. (2),
ROSSELLAT L. (1), HUBER P. (2)
(1) Département de psychiatrie, Hopitaux universitaires de
Genève, 1225 CHÊNE-BOURG, SUISSE
(2) Département de réhabilitation et gériatrie, Hôpitaux Universitaires de Genève, 1226 THÕNEX, SUISSE
Les pathologies somatiques sont fréquemment associées à
une forte comorbidité psychiatrique, notamment dépressive,
chez le sujet âgé. La psychiatrie gériatrique de liaison répond
traditionnellement aux urgences et aux demandes d’évaluation ponctuelle, mais n’assure pas un suivi régulier des
patients hospitalisés, ni une prise en charge psychothérapeutique. Créée en 2006, l’unité de gériatrie intégrée médicopsychiatrique (UGIMP) est une structure de huit lits en soins
somatiques, spécialisée dans la prise en charge de patients
sans déficit cognitif présentant des troubles psychiatriques
associés, à type de dépressions et troubles bipolaires sans
risque suicidaire, troubles anxieux, troubles psychotiques
non aigus, troubles de la personnalité, troubles somatoformes, problématiques de dépendance (alcool ou médicaments principalement). Outre le suivi psychiatrique individuel, la psychothérapie groupale et les entretiens infirmiers,
les objectifs de cette unité sont de permettre une qualité optimale de la prise en charge hospitalière, une diminution de la
morbidité et de la durée de séjour, ainsi qu’une amélioration
de la continuité des soins avec le réseau ambulatoire, qu’il
soit somatique ou psychiatrique. L’objet de la présentation
est de décrire les principales caractéristiques de notre unité
UGIMP, lieu d’interface entre le service de psychiatrie gériatrique classique et l’unité de gériatrie habituelle.
PO 458
L’ARTISTE FACE À LA MORT :
À PROPOS D’ALBERTO GIACOMETTI
GAVAZZI A.
Cabinet liberal, TOULOUSE, FRANCE
Si tout artiste entretient un rapport singulier à la mort et utilise
son art pour l’apprivoiser, le lien qui unit Alberto Giacometti
à la mort est particulièrement marqué. En effet, à travers ses
créations, surtout sculpturales, Alberto Giacometti n’a eu de
cesse de faire naître la vie à partir de la matière inerte tentant
de défier à tout prix l’immobilité et la rigidité de la mort qui
l’angoissait tant. Comme si, pour lui tout particulièrement, la
vie éternelle était à gagner dans le prolongement direct de
son corps, dans ses mains, par le biais de ses créations à
qui il donne vie, preuve de sa capacité à générer l’énergie
vitale qui défie la mort tant redoutée.
Nous montrons comment, à différentes étapes particulières
de sa vie (confrontations directes à la mort ou la perte), Alberto
Giacometti a répondu à ses angoisses par des modifications
dans son processus créateur dont font partie, au-delà des
sculptures, l’art et la manière de faire (la création) ainsi que
le lieu de création (l’atelier). Son œuvre a évolué, du surréalisme au figuratif, du minuscule à l’étiré, lui donnant ainsi, sans
doute, les outils d’une survie et d’un équilibre suffisant pour
poursuivre sa vie même si l’angoisse de mort reste omniprésente. Dès vingt ans, âge où il est confronté à la mort d’un
ami, et jusqu’à sa propre mort, survenant deux ans quasiment
jour pour jour après celle de sa mère, l’artiste déploie toute
son énergie et vitalité à travailler jour et nuit, dans une quête
incessante de l’essence de la vie et dans l’insatisfaction permanente. Il semble qu’il a cherché à chaque instant le moyen
de faire revivre la matière, de lui insuffler la verticalité et le
mouvement de la vie comme si l’essentiel était de trouver cet
171
7e Congrès de l’Encéphale
indispensable qui permet de dépasser la puissance de la mort
en sublimant l’humain au-delà des dimensions spatiales et
temporelles, dans le but de canaliser les pulsions destructrices qui triomphent cependant par le biais du corps. Si la quête
de l’artiste est de trouver la vie éternelle à travers ses œuvres,
l’objectif est atteint puisqu’à travers elles, Alberto Giacometti
s’inscrit dans une permanence qui défie le temps qui passe.
PO 459
REPÉRAGE PRÉCOCE DES SOUFFRANCES
PSYCHIQUES PAR LES PROFESSIONNELS
DE PREMIÈRE LIGNE
GOZLAN G., PETITQUEUX C., VAN HUNG D.
Réseau de santé Prepsy, PARIS, FRANCE
Le retard au repérage précoce des souffrances psychiques
est préjudiciable à l’évolution médico-psycho-sociale des
adolescents et des adultes jeunes.
De façon générale il existe peu de collaborations structurées
ou formalisées entre le champ éducatif et le champ sanitaire
lorsqu’il s’agit notamment de conduire des actions de prévention collectives, de favoriser un repérage précoce des
souffrances psychiques, de faciliter l’orientation des jeunes
vers des structures de soins spécialisées, d’organiser des
réponses coordonnées.
En conformité avec la circulaire interministérielle du
18/10/2005 relative à la mise en œuvre d’un dispositif de partenariat entre équipes éducatives et de santé mentale, le
réseau de santé Prepsy a été délégué par le GRSP pour diffuser et mettre en œuvre localement les recommandations
professionnelles validées du programme « souffrances
psychiques » auprès de professionnels ressources au sein
de l’Education Nationale, les dispositifs médico-sociaux de
la DASES et de l’ASE ainsi que la médecine de ville.
La diffusion du « guide du formateur » devant permettre
l’essaimage du programme.
PO 460
APPORT DE L’IMAGERIE FONCTIONNELLE POUR
LA COMPREHENSION ET LES PERSPECTIVES
THÉRAPEUTIQUES DANS LE TROUBLE
DE CONVERSION
DELCHEV Y., HAFFEN E., PRETALLI J.-P., VANDEL P.,
SECHTER D.
CHU, BESANÇON, FRANCE
La notion de conversion hystérique a été introduite par Freud
en 1893 pour désigner le « saut du psychique dans l’innervation somatique ». Dans le DSM III le concept classique
d’« hystérie » sous-entendant un modèle explicatif psychodynamique a été éclaté.
Aujourd’hui le terme de conversion désigne la perte d’une
fonction physique suggérant la présence d’une maladie organique, principalement neurologique, mais dont les origines
psychiques sont supposées.
Les études de la conversion par la neuro-imagerie fonctionnelle actuellement disponibles sont peu nombreuses. Dans
172
notre communication nous proposons un résumé rapide de
leurs résultats. L’ensemble des données suggèrent des
modifications variables de flux sanguin cérébral des régions
corticales et sous corticales. Il s’agirait en particulier des cortex préfrontal dorsolateral et orbitofrontal, du gyrus cingulaire
antérieur, du thalamus et des ganglions de la base.
Le traitement de la conversion n’est pas codifié. D’après
l’équipe de Burgmer le trouble de conversion affecte les processus de conceptualisation et d’initiation des mouvements
et par conséquent touche les phases non volontaires et préconscientes du contrôle moteur. Cette interprétation pourrait
fournir des nouvelles perspectives pour la thérapie, dont un
des objectifs est de rétablir la motricité. Ainsi les auteurs suggèrent l’intérêt des techniques qui vont restaurer la fonction
motrice en s’avérant probablement plus efficaces que la physiothérapie basée sur la coopération des patients. Schönfeldt-Lecuona et al. ont étudié les effets de rTMS sur quatre
patients atteints des paralysies non organiques des extrémités. Les auteurs concluent que la rTMS pourrait avoir un effet
thérapeutique dans le trouble de conversion.
PO 461
QUAND LES REVUES MÉDICALES SE PRÊTENT
À UN CANULAR… LE BMJ ON LINE… À PROPOS
DES DISEASE MONGERING
DUZAN A.C., VAUTIER V., ANDRUETAN Y., CLERVOY P.
HIA Sainte-Anne, TOULON, FRANCE
En avril 2006, R. Moynihan, journaliste scientifique averti,
écrit un article dans le BMJ sur l’aberration de la découverte
d’une nouvelle épidémie : celle du MoDeD (Motivational Deficiency Disorder). Cette affection prétendue présente chez un
Australien sur cinq et caractérisée par une écrasante et invalidante apathie pourrait parfois même être fatale par le manque de motivation pour le simple fait de prendre sa respiration. Heureusement, l’indolebant, molécule censée être
efficace dans cette pathologie et bien tolérée au cours des
essais cliniques, est alors en perspective d’être produite et
commercialisée. R. Moynihan rétorque : « People have an
absolute right to just sit there ». Pourtant, à l’époque du succès des disease mongering (maladies promues par les laboratoires pharmaceutiques pour augmenter leur chiffre d’affaires) MoDeD est un nom qui interpelle (à la mode !). Par
ailleurs, l’intervention de R. Moynihan en personne comme
Unmotived Anonymous (malade immotivé anonyme) dans un
documentaire vidéo d’information sur le phénomène épidémique étonne. Enfin la référence de son article est introuvable
dans la base de données Pubmed. Seule une version internet
est disponible sur le BMJ.com. Mais cet article date… du premier avril… poisson d’avril ! R. Moynihan, fervent protestataire contre les disease mongering de notre société et coauteur d’un véritable article référencé, a certainement pu, avec
ce canular, avoir l’occasion de mesurer l’impact attendu sur
la population de l’annonce d’une telle disease mongering par
les medias. Le phénomène des disease mongering mérite
d’être reconnu tant les risques qui en découlent pèsent en
terme de santé publique. Plusieurs types existent. Ils
n’excluent pas le domaine de la psychiatrie. Nous proposons
trois niveaux d’actions préventives.
Posters
PO 462
ÉVALUATION DE LA QUALITÉ DE VIE DES SUJETS
ÂGÉS CONSULTANT EN MÉDECINE GÉNÉRALE
ALLOUCH C., ZOUARI L., CHARFEDDINE F., HACHICHA A.,
HACHICHA C., FEKI A., MÂALEJ M.
CHU Hédi Chaker, Service de psychiatrie, SFAX, TUNISIE
L’objectif de cette étude était d’évaluer la qualité de vie chez
les sujets âgés consultants en médecine générale, et de relever les facteurs associés à son altération.
Notre étude était de type transversal, sous forme d’enquête
réalisée auprès de 42 malades âgés d’au moins 65 ans,
ayant consulté dans une structure publique de soins de première ligne à Sfax en Tunisie, en octobre 2008, et pour lesquels le score au « mini-mental-state-examination » était
supérieur à 25.
Nous avons établi une fiche pour recueillir des données
d’ordre sociodémographique, anamnestique et contextuel.
Pour le dépistage de la dépression, nous avons utilisé le
« Gériatric Dépression Scale » de Yesavage (GDS), qui est
spécifique à la pratique gériatrique, et l’échelle « Hospital
Anxiety Depression »(HAD).
L’évaluation de la qualité de vie a été réalisée à l’aide d’une
échelle générique la SF–36.
Cette échelle comporte 36 questions réparties en huit
dimensions : D1 : activité physique, D2 : limitations dues à
l’état physique, D3 : douleur physique, D4 : santé perçue,
D5 : vitalité, D6 : vie et relation avec les autres, D7 : limitations dues à l’état psychique, D8 : santé psychique.
Résultats : L’âge moyen des patients de notre étude est de
70,9 ans, avec un sex-ratio (H/F) de 0,7. 31 % des sujets
avaient un handicap sensoriel et/ou moteur. Des facteurs de
stress récent ont été notés chez 59,5 %. Une qualité de vie
altérée a été relevée chez 54,8 %. Les dimensions les plus
altérées étaient les limitations dues à l’état physique (D2) et
celles dues à l’état psychique (D7).
Une qualité de vie altérée était statistiquement associée à
l’existence d’un facteur de stress récent (P = 0,006), d’un
handicap moteur et/ou sensoriel (P = 0,009), d’une dépression (P = 0,0001), d’un bas niveau socio-économique
(P = 0,008), d’un veuvage (P = 0,036) et d’un bas niveau
d’instruction (P = 0,006).
Conclusion : Selon notre étude, plus de la moitié des sujets
âgés consultant en médecine générale présentent une qualité de vie altérée. Certains des facteurs associés jouent vraisemblablement un rôle d’aggravation. Agir au niveau de ces
facteurs pourrait contribuer à améliorer la qualité de vie chez
de tels sujets.
PO 463
DEVENIR PSYCHIATRE : EST-CE UN CHOIX
JUDICIEUX ?
FIFANI F., BENZINEB A., KISRA H.
Hôpital arrazi, RABAT, MAROC
La psychiatrie a longtemps souffert d’une image désuète qui
ne décrit guère sa réalité actuelle.
Branche vaguement suspecte de la « vraie » médecine pour
certains, victime du rejet instinctif de la folie pour d’autres,
elle demeure une spécialité dont le choix est porteur de beaucoup d’enjeux.
Ceci est d’autant plus vrai dans le contexte socio-culturel
marocain où, malgré les avancées réalisées dans le domaine
de la sensibilisation de la population, le rôle du psychiatre
demeure mal connu pour une partie non négligeable de nos
concitoyens.
Ce travail se propose de mettre en exergue, à l’aide d’un
questionnaire rempli par les psychiatres, les raisons qui conduisent à choisir cette spécialité afin d’évaluer la vision subjective des psychiatres quant à leur image dans la société et
la façon dont les autres médecins les perçoivent.
PO 464
QUALITÉ DE VIE DU SUJET ÂGÉ :
CARACTÉRISATION ET INFLUENCE DE VARIABLES
PSYCHO-SOCIALES
BEN HADJ KACEM N.
CHU Tahar Sfar, MAHDIA 5100, TUNISIE
La population tunisienne, avec l’augmentation de la longévité
et la baisse de la natalité, est en pleine transformation sociale
et démographique. Néanmoins, les études qui se sont intéressées à l’altération de la qualité de vie des sujets âgés restent peu nombreuses. Des enquêtes épidémiologiques et
populationnelles se légitiment ainsi par la nécessité d’étudier
les facteurs de risque notoires liés à la dégradation de la qualité de vie. Tout cela dans le but de mieux programmer les
actions préventives ajustées.
Le présent travail a pour objectifs d’évaluer la qualité de vie
et d’avancer des hypothèses sur les facteurs liés à son altération chez la personne âgée.
Nous avons mené une enquête transversale, réalisée au
niveau de neuf centres de santé de base du gouvernorat de
Mahdia sur une période de 6 mois (de mars à août 2005) ;
320 personnes âgées de plus de 60 ans répondant aux critères d’inclusion ont été retenues. La qualité de vie a été
appréciée à l’aide de la SF-36.
L’évaluation psychométrique nous a permis de trouver un
score moyen global de 50,1 avec un écart type de 25,2 et
une altération de la qualité de vie dans 65 % des cas à partir
d’une note seuil de Lean de 66,7. Une analyse plus fine des
scores des 8 dimensions de cet instrument nous a permis de
retrouver des scores moyens assez bas touchant principalement et par ordre décroissant : la limitation de l’activité physique (D 2), la limitation de l’état psychique (D 5), la santé
perçue (D 8) et la vitalité (D 7).
L’approche analytique nous a permis de relever que la survenue d’une altération de la qualité de vie est corrélée positivement essentiellement au sexe féminin, à l’âge avancé, à
la comorbidité à partir de trois maladies simultanées et aux
sentiments d’insatisfaction dans tous les domaines de la vie
personnelle, à la situation de femme au foyer, d’ancien journalier, à l’hypertension artérielle et à la perte d’un enfant.
Pour conclure, une prise en charge des besoins et des attentes complexes du sujet âgé, débute par la prise en compte
173
7e Congrès de l’Encéphale
d’un certain nombre de mesures bio-psycho-sociales afin
d’améliorer sa qualité de vie, lui permettant de sauvegarder
ses droits et sa dignité.
PO 465
ASSOCIATION DE NEUROLEPTIQUES DANS
LES TROUBLES PSYCHOTIQUES :
ENTRE THÉORIE ET PRATIQUE
SEMAOUNE B., MITICHE L., BOURAYOU M.
Hôpital, ALGER, ALGÉRIE
Aujourd’hui, on dispose d’un grand choix d’antipsychotiques
atypiques et de neuroleptiques classiques. Les experts
recommandent, dans leur majorité, l’utilisation d’un seul antipsychotique. On pourrait donc s’attendre à une incidence faible des polymédications et que celles-ci soient réservées en
tout dernier recours aux cas les plus graves. Toutefois, la littérature scientifique montre que près d’un quart des patients
ambulatoires et la moitié des patients hospitalisés reçoivent
deux antipsychotiques en traitement de maintien.
Ceci indique que l’association de deux antipsychotiques est
l’une des pratiques les plus utilisées. Malheureusement, elle
est aussi la moins bien évaluée de la psychopharmacologie
clinique actuelle. Si elle peut parfois rendre service
lorsqu’aucun médicament utilisé en monothérapie ne s’est
révélé efficace, à l’heure actuelle, rien ne prouve que l’association de deux antipsychotiques amène un « super effet de
bien-être » ou « d’éveil ».
Le recours à une thérapie combinant plusieurs neuroleptiques augmente le risque d’effets secondaires qui doit être
pondéré par les bénéfices cliniques potentiels. En pratique,
la plupart des patients schizophrènes gardent, jusqu’à un certain point, des symptômes résiduels. Il est parfois difficile pour
le clinicien de savoir si le bénéfice amené par un nouveau
régime fait que celui-ci mérite d’être poursuivi ou si au contraire, il s’agit d’un échec partiel.
Des études contrôlées, relevant des données objectives sur
les symptômes et les effets secondaires, sont nécessaires
pour déterminer l’efficacité et la tolérance de diverses stratégies de combinaison des neuroleptiques avant de pouvoir
les recommander en pratique clinique.
Finalement, nous sommes conscients du fait que même si
ce travail est centré sur une question de psychopharmacologie (l’association de neuroleptiques), cela ne représente
qu’une petite partie de l’ensemble du problème bio-psychosocial chez les patients psychotiques.
PO 466
LE PTSD : QUELLE AUTRE PRISE EN CHARGE ?
SEMAOUNE B., KEBOUR K., BENBOUDJEMA H.
Hôpital, ALGER, ALGÉRIE
S’il est vrai que la rémunération et le logement sont des facteurs primordiaux pour la qualité de vie des militaires et de
leurs familles, rien ne saurait importer davantage pour leur
moral et l’efficacité que le fait de pouvoir compter sur des
174
soins de qualité, et de savoir qu’il y aura de l’aide pour les
blessés, leurs familles, et les familles en deuil, en cas de blessure ou de mort dans l’exercice de leurs fonctions. Même si
la plupart d’entre eux ne subiront jamais de blessures durant
toute leur carrière, ils tiennent à avoir la certitude qu’il y aura
l’aide voulue pour eux et leurs familles, le cas échéant. Qu’ils
quittent les rangs prématurément à l’issue d’une blessure
grave ou au terme d’une longue carrière sans incident, ils
s’attendent à recevoir un traitement digne en tant qu’anciens
combattants ou retraités. Ils misent sur ces attentes et elles
font partie intégrante de la carrière qu’ils envisagent lorsqu’ils
se présentent volontaires.
Pourtant, en pratique courante, rien de cela n’est, et on
assiste à de véritables traumatismes seconds.
PO 467
« MALAISE DANS LA MÉDECINE »
ARFI N., SEMAOUNE B.
Hôpital, ALGER, ALGÉRIE
« Malaise dans la civilisation » écrivait Freud. Ce propos est
tout à fait actuel et on pourrait, en le paraphrasant, écrire :
« malaise dans la médecine ». Notre réflexion portera sur le
décalage existant, et de plus en plus flagrant, entre ses progrès spectaculaires, le recul de ses limites et la déception
d’un certain nombre de malades face à ses réalisations, et
davantage encore face à ses modalités de fonctionnement
et de prise en charge.
Bien que la médecine scientifique ait fait et fasse toujours des
progrès considérables et ait amélioré de façon spectaculaire
la santé globale des hommes, il doit y avoir quelque part un
manque… Le nombre d’usagers de guérisseurs, d’empiristes, de talebs ou d’autres « alternatives » ne cesse de croître.
Si les motivations financières interviennent sans doute dans
ces pratiques, elles ne sont probablement pas seules en
cause et ces conduites constituent une réponse aux demandes du patient, insatisfait des seules réponses de la médecine
scientifique.
Il ne s’agit nullement, d’une attaque contre la médecine
contemporaine : elle n’est qu’une base de réflexion dont
l’objectif est de rendre plus humaine une médecine devenue
plus technique, en postulant que ces deux qualités doivent
aller de pair, intimement entremêlées, chacune trouvant sa
justification dans l’autre. Il n’y a pas un clivage mais plutôt
une complémentarité à retrouver.
C’est faire preuve d’une certaine maturité dans la prise en
charge des patients que de s’intéresser à la qualité de vie
des patients en cours de soins. Dans les secteurs de très hautes technologies, où les contraintes environnementales sont
nombreuses, la dimension humaine a trop souvent cédé le
pas à un souci de performance technique.
Avoir été traité comme un objet, comme un enfant hors d’état
de comprendre, n’avoir eu aucune explication sur le geste
effectué, ne pas savoir si on a affaire à un médecin ou un
ordinateur, etc. Nous ne répondrons certainement pas à toutes ces questions, mais nous tenterons une première approche qui débouchera, nous l’espérons, sur une pratique plus
humaine.
Posters
PO 468
IMPACT DE LA VIOLENCE DANS LES MEDIAS ET
LES JEUX VIDÉO SUR LES COMPORTEMENTS
DES ENFANTS ET DES ADOLESCENTS
BENZINEB A., FIFANI F., KISRA H.
Hôpital Arrazi salé maroc, SALÉ, MAROC
Jeux vidéo, télévision, Internet véhiculent des scènes de violence et banalisent celle-ci. Leur impact sur le comportement
reste sous évalué. Certains auteurs affirment que l’exposition
à la violence des médias cause de l’agressivité alors que
d’autres pensent qu’il n’existe pas de relation de cause à effet.
La manière dont le processus s’enclenche n’est pas claire.
L’objectif de ce travail est de déterminer les conséquences
de la violence dans les médias sur les comportements des
enfants, en utilisant un questionnaire rempli par les parents.
Les résultats sont en cours.
PO 469
À PROPOS DE LA REPRÉSENTATION DE LA FOLIE
DANS BATMAN
ANDRUETAN Y. (1), EON A. (2), CLERVOY P. (1)
(1) HIA Sainte-Anne, TOULON, FRANCE
(2) HIA Desgenettes, LYON, FRANCE
Le justicier de Gotham appartient maintenant à la culture
populaire. Faisant la justice dans les rues de Gotham, il combat des malfaiteurs hauts en couleurs et dont le trait commun
est la folie. En effet au contraire de son alter ego solaire,
Superman, Batman passe son temps, à quelques exceptions
près, à ramener le Joker, l’Epouvantail et d’autres encore
dans un asile d’aliénés.
Ce qui menace Gotham ce ne sont pas les complots de Lex
Luthor ou encore des invasions extra-terrestres, mais bien
la folie de certains dont seul Batman serait le rempart. Luimême d’ailleurs se trouve écartelé entre plusieurs identités
jusqu’à ne plus savoir qui il est vraiment : Batman ou Bruce
Wayne ?
La représentation de la folie dans Batman illustre bien l’idée
que la folie représente un danger, en tout cas le fou sans
entrave et que celui qui la combat s’expose aussi au risque
de l’aliénation. Elle nous invite donc à une réflexion sur la
représentation de la folie en général et de la folie criminelle
en particulier faisant écho en cela à des théories anciennes
comme celle de Lombroso par exemple.
Nous développerons cette réflexion en l’étendant à la vision
populaire de la folie criminelle et à ceux qui ont à faire à elle
à travers le personnage de Batman.
PO 470
ENQUÊTE NATIONALE AUPRÈS DES INTERNES
EN PSYCHIATRIE, PERSPECTIVES POUR NOTRE
SPÉCIALITÉ
BUCHERON B. (1), WIZLA F. (2)
(1) EPS Perray Vaucluse, PARIS, FRANCE
(2) EPSM Agglomération Lilloise, LILLE, FRANCE
Nous pourrions assister à une nouvelle étape des transformations de la psychiatrie avec son éventuelle disparition au
profit du concept de santé mentale.
Les interrogations soulevées par ces évolutions nous ont fait
réaliser une enquête auprès des internes en psychiatrie en
France. Un tiers d’entre eux (230) ont répondu. On retiendra
le pourcentage minoritaire souhaitant un exercice public, la
diminution du nombre de formations aux méthodes psychothérapeutiques ou la difficulté à caractériser une spécificité
de la psychiatrie au sein des autres spécialités médicales.
Les problèmes de répartition territoriale des psychiatres se
confirment. Pour y faire face, les internes ne proposent pas
d’autres réponses que l’augmentation du numerus clausus
ou des mesures incitatives, alors que dans le même temps
moins d’une moitié d’entre eux serait prête à rejoindre les postes fléchés par des incitations. Concernant la sectorisation
psychiatrique et malgré une faible minorité prête à parler d’un
échec, près d’une moitié des futurs psychiatres semble souhaiter que le secteur, pilier d’une organisation horizontale des
soins depuis les années 1970, soit remplacé par une organisation verticale sous la forme de réseaux de santé. Enfin,
les résultats portant sur les questions de soins sous contrainte indiquent qu’un nombre important d’internes, ne serait
pas opposé à leur extension. L’analyse des réponses en fonction du type d’exercice envisagé révèle des antagonismes
entre public et libéral. Les futurs psychiatres d’exercice public
semblent plus attachés à certaines valeurs de la psychiatrie
de secteur, telles qu’une pratique communautaire et institutionnelle. L’inversion du rapport des nombres de psychiatres
publics et libéraux est responsable d’effets de cohorte sur les
résultats d’ensemble.
Avec la santé mentale, il ne s’agirait plus autant de soin mais
plutôt d’une gestion de la société par des psychiatres devenus experts, ces derniers abandonnant un savoir-faire de la
folie au service des personnes au profit d’une psychiatrisation
de la vie de tout un chacun. Cette santé mentale qui prétendrait alors régler des problèmes existentiels plutôt que de soigner la santé des personnes malades, nous apparaît pourvoyeuse de processus d’aliénation que les psychiatres, à
notre sens, devraient combattre.
PO 471
REFLEXION SUR LA PARTICIPATION
DE LA VARENICLINE ET DU RIMONABANT
À DES ÉPISODES DÉLIRANTS D’APPARITION
BRUTALE
COUVERTURE L., MONTEFIORE D., GIRAULT N.,
ALLILAIRE J.-F.
Groupe hospitalier Pitie Salpetriere, PARIS, FRANCE
Nous rapportons deux cas de patients hospitalisés pour des
délires aigus après introduction d’un traitement par varenicline.
Le premier patient est un homme de 21 ans avec comme
antécédents un retard mental sévère ainsi qu’un épisode délirant aigu réactionnel à un traumatisme et résolutif sous faible
dose d’Olanzapine plus d’un an auparavant.
Il a été hospitalisé pour un épisode psychotique aigu à début
brutal dans un contexte d’agression et de début de prise de
175
7e Congrès de l’Encéphale
varenicline (2e semaine). Il présentait un syndrome délirant
de persécution de mécanismes interprétatif, hallucinatoire
avec automatisme mental ainsi que des troubles du comportement secondaires.
L’évolution fut rapidement favorable sous 7,5 mg d’Olanzapine et arrêt de la varenicline. Mais depuis des rechutes délirantes sont intervenues.
La seconde patiente est une femme de 49 ans, hospitalisée
pour épisode délirant aigu de thème mystique et persécutif
et de mécanismes interprétatif et hallucinatoire dans un contexte similaire : prise de varenicline et rimonabant suivie
d’une agression. La patiente n’avait aucun antécédent psychiatrique et le délire serait apparu environ 2 semaines après
le début des 2 produits pharmaceutiques.
La prescription de varenicline associée à des facteurs de
stress semble avoir provoqué une décompensation psychiatrique sévère sur un terrain fragile pour le premier cas, et chez
une femme qui prenait déjà un autre traitement agissant au
niveau des neuromédiateurs dans le second cas. L’imputabilité à la varenicline n’est pas démontrée mais semble plausible.
Ces observations souhaitent rappeler qu’une réflexion importante doit entourer la prescription de produits agissant sur le
système nerveux central. Les autorités de santé insistent sur
les effets depressogènes de ces substances et peu sur leur
capacité à déclencher ou aggraver des phénomènes délirants et hallucinatoires.
PO 472
LA FORMATION APPROFONDIE HELVÉTIQUE
EN PSYCHIATRIE ET PSYCHOTHÉRAPIE DE
LA PERSONNE ÂGÉE : CARACTÉRISTIQUES ET
SPÉCIFICITÉS
LE SAINT L. (1), JUSTINIANO I. (2), VON GUNTEN A. (3),
GIANNAKOPOULOS P. (1)
(1) Département universitaire de psychiatrie, service de psychiatrie gériatrique, Hôpitaux universitaires de Genève, 1225 CHENEBOURG, SUISSE
(2) Service de psychiatrie et psychothérapie de la personne
âgée, Réseau Santé Valais, Institutions psychiatriques du Valais
Romand, route de Morgins-10, 1870 MONTHEY, SUISSE
(3) Département universitaire de psychiatrie, service universitaire de psychiatrie de l’âge avancé, Centre Hospitalier universitaire de Lausanne, site de CERY, route du Mont, 1008
PRILLY– LAUSANNE, SUISSE
Le vieillissement démographique au sein des sociétés occidentales est un facteur important à prendre en considération
pour ce qui concerne l’organisation future des soins. À un
affaiblissement identitaire de la psychiatrie de l’âge avancé
jusqu’à la fin des années quatre-vingt (vieillissement synonyme de perte constante et inexplorable, typologie des âgés
soignés, sentiment de desespoir thérapeutique…), succèdent des modifications de perspectives depuis une décennie
(études du métabolisme cérébral, notion de temporalité, études épidémiologiques, apports des neurosciences, études
par imagerie fonctionnelle, recherches cliniques et thérapeutiques…). Par ailleurs, les pratiques cliniques sont revisitées
avec la reconnaissance actuelle du caractère hétérogène du
176
vieillissement psychologique et la distinction de deux sous
populations : « jeunes âgés » et « oldest old ». Dans ce contexte, une formation solide en psychiatrie gériatrique apparaît
indispensable et urgente. Créé en 2006, et complémentaire
à la formation de psychiatrie adulte, le diplôme helvétique de
formation approfondie en psychiatrie et psychothérapie de la
personne âgée aborde les spécificités de la clinique (sémiologie, comorbidités somatiques, psychopharmacologie spécifique…) avec un haut degré de qualification en psychothérapie, métapsychologie, psychopathologie et connaissances
en neurosciences cliniques. L’intégration et le développement de l’enseignement d’une pratique spécifique offrent
ainsi une psychiatrie gériatrique vivante pour des personnes
âgées bien vivantes elles aussi…
PO 473
LA PLACE DE LA PSYCHIATRIE DE LIAISON DANS
UN HÔPITAL GÉNÉRAL
OTHEMAN Y. (1), YASSARI M. (2), TOUHAMI M. (1),
OUANASS A. (1)
(1) Hôpital Ar-Razi, SALÉ, MAROC
(2) Hôpital Militaire Moulay Ismaïl, MEKNESS, MAROC
La psychiatrie de liaison représente une activité riche et
variée, aux limites de la psychiatrie et de l’organicité. Elle
nécessite un investissement important de la part du praticien
qui s’y consacre, en termes de disponibilité et de réactivité.
Il est à noter que l’appel au psychiatre se faisant souvent en
urgence, dans le cadre des astreintes de psychiatrie, entraîne
des confrontations à des situations pouvant être lourdes de
conséquences sur le plan médico-légal, mais aussi parfois
au niveau diagnostic, évolutif et thérapeutique.
La relative fréquence des demandes de consultations pour
avis psychiatriques peut contribuer à générer une certaine
lassitude de la part des équipes soignantes. Il importe là, de
sensibiliser les équipes soignantes concernées, sur la souffrance psychique et sur ses modes d’expression.
L’investissement en temps et en énergie est lui aussi important, avec la durée nécessairement prolongée d’un premier
entretien, surtout en situation d’urgence.
Le cadre de la psychiatrie de liaison dans un hôpital général est
enfin particulièrement propice aux activités d’enseignement, tant
pour les étudiants et les médecins stagiaires en « formation »
et qui peuvent ainsi être confrontés, en accompagnant un praticien plus expérimenté, à la gestion de situations de crise ou à
des situations cliniques moins fréquentes dans notre pratique
psychiatrique habituelle au sein d’un service de psychiatrie. La
multiplication depuis plusieurs années des interventions des
équipes soignantes impose à celles-ci d’être précocement formées à la prise en charge des urgences psychiatriques, sans
méconnaître les implications éthiques et institutionnelles.
PO 474
MOTIVATION ET CONTRÔLE EXÉCUTIF DANS
LE CORTEX FRONTAL CHEZ L’HOMME
KOUNEIHER F.
Centre Hospitalier de la dracénie, DRAGUIGNAN, FRANCE
Posters
Le cortex préfrontal (CPF) sous-tend les fonctions exécutives, c.à.d. la coordination des actions en fonction des buts
du sujet. Cela suppose notamment la sélection flexible de
l’action et la prise en compte de la valeur de celle-ci. Toutefois, comment le CPF combine les processus de sélection à
la motivation demeure peu connue. Ici, je présenterai les
résultats de notre étude en irm f. chez l’homme sain posant
cette question. Nous avons montré que la motivation et la
sélection de l’action dépendent respectivement des régions
médiales et latérales du cortex frontal. Ces deux processus
ont une organisation parallèle : les régions les plus antérieures du cortex frontal médian et latéral assurent respectivement le maintien des valeurs motivationnelles (CCA) et des
règles appropriées de sélection (BA 46) de l’épisode en
cours. De façon similaire, les régions frontales postérieures
assurent respectivement la prise en compte de la valeur
immédiate de l’action (préSMA) et la sélection immédiate de
l’action (BA 45). Enfin, les interactions des régions médiales
vers les régions latérales permettent l’intégration des valeurs
motivationnelles au processus de sélection. Nous conclurons, par l’importance de ce modèle dans la compréhension
des troubles schizophrénique ou de l’humeur.
PO 475
CONCEPTION CULTURELLE DES EXPÉRIENCES
DÉLIRANTES CHEZ LES FAMILLES DES PATIENTS
SCHIZOPHRÈNES
BENZINEB A., FIFANI F., TOUHAMI M., KISRA H.
Hôpital Arrazi, CHU Rabat-Salé, SALÉ, MAROC
Croire au diable, se dire possédé, avoir le « mauvais œil »,
être victime d’un sort jeté par un voisin, sont des théories étiologiques d’ordre culturel exprimées par les familles des
patients schizophrènes pour expliquer les symptômes de
maladie mentale. Ces explications sont le plus souvent associées à des recours aux secteurs de soins traditionnel et
populaire (exorciste, fkihs…).
Bien qu’elle ait bénéficié d’avancées diagnostiques et thérapeutiques significatives au cours des dernières décennies, la schizophrénie reste toujours influencée par les croyances socioculturelles et suscite des recours à des pratiques traditionnelles.
Le retard du diagnostic et la mauvaise observance du traitement
sont les principales conséquences qui en résultent.
L’objectif de ce travail est de comprendre comment les
familles se représentent les troubles psychotiques, quelles
sont les théories étiologiques qu’elles élaborent et les itinéraires thérapeutiques qu’elles adoptent. Les données seront
recueillies à l’aide d’un questionnaire rempli par les familles
des malades suivis à l’hôpital. Les résultats sont en cours.
PO 476
DE LA PERSÉCUTION AU SENTIMENT DE LA FAUTE
– LIENS DYNAMIQUES ENTRE PARANOÏA ET
MÉLANCOLIE À PARTIR D’UNE OBSERVATION
Les deux repères classiques de la clinique Kraepelinienne
que sont la paranoïa et la mélancolie sont absents des classifications internationales actuelles. Paranoia et mélancolie
demeurent cependant des entités cliniques fréquemment
rencontrées dans la pratique où il est possible de repérer le
développement de leur logique. Plus encore, il arrive souvent
que leurs manifestations symptomatiques ou psychodynamiques apparaissent conjointement ou alternativement pour un
même patient, posant alors la question du lien entre ces deux
entités nosographiques. L’intérêt et la particularité de l’histoire clinique dont nous rendons compte est de mettre en évidence des liens dynamiques, une articulation entre le développement de la culpabilité mélancolique et le mécanisme de
projection paranoïaque. Il s’agit d’un patient que nous rencontrons alors qu’il présente un épisode mélancolique. Le
début du développement de ses troubles a été marqué plusieurs années auparavant par l’émergence d’un délire de
jalousie. Ce sont les cliniques freudiennes et lacaniennes des
psychoses sur lesquelles nous nous appuyons pour établir
des liens entre ces deux moments cliniques.
PO 477
DU TRAITEMENT MORAL
AU COMPORTEMENTALISME ?
À PROPOS DE FRANÇOIS LEURET
LAHUTTE B. (1), RONDIER J.P. (2)
(1) Hôpital du Val-de-Grâce, PARIS, FRANCE
(2) Hôpital Percy, CLAMART, FRANCE
Le « traitement moral de la folie » souffre d’un regard stigmatisant ou condescendant. Pourtant, il est toujours surprenant de constater la finesse de la démarche, et l’intérêt pour
le particulier, dont faisaient montre les aliénistes. Nous en
trouvons la preuve dans la création de l’entité de l’« aliénation
mentale », création nécessaire pour que puisse s’ouvrir
l’espace des soins et par la suite de la santé mentale. Parmi
ces aliénistes, François Leuret tient une place toute particulière. Élève d’Esquirol, remplaçant de Georget, sa réputation
reste sujette à controverses, et son œuvre fait l’objet de lourdes critiques quant à son intransigeance et à sa sévérité, au
risque d’éclipser ses trouvailles cliniques originales : les entités des « incohérents » et des « arrangeurs », concepts précurseurs des « discordants » et des « paranoïaques ». Leuret soutenait, dans un effort acharné, à travers de longues
joutes verbales avec ses patients, le désir de les défaire de
leurs « passions néfastes », de faire émerger et triompher la
« raison ». Qu’en était-il réellement de ses pratiques, et de
la légendaire férocité dont il pouvait faire montre pour chasser
les idées délirantes ? Est-il légitime de lui attribuer la distinction de « précurseur du comportementalisme » ?
PO 478
JACQUES ET SON VENTRE, OU JACK L’EVENTREUR ?
LAHUTTE B. (1), RONDIER J.P. (2)
RONDIER J.P. (1), LAHUTTE B. (2)
(1) Hôpital du Val-de-Grâce, PARIS, FRANCE
(2) Hôpital Percy, CLAMART, FRANCE
(1) Hôpital Percy, CLAMART, FRANCE
(2) Hôpital du Val-de-Grâce, PARIS, FRANCE
Jacques vient consulter très régulièrement. C’est toujours d’un
ton soucieux qu’il évoque ses préoccupations corporelles. Cel177
7e Congrès de l’Encéphale
les-ci se cristallisent autour d’un point très particulier de son
anatomie : « son ventre ». Sa forme, sa texture, ses déformations supposées focalisent toute son attention, et sont l’objet
d’une intense scrutation. Pour peu, l’interlocuteur pourrait rester captif de ses récits hypnotiques, et méconnaître le trouble
des conduites alimentaires sévère qu’il présente par ailleurs.
Au-delà des particularités du cas clinique, nous souhaitons
reprendre ici la description princeps, établie par Charles
Lasègue, de l’anorexie mentale, reformulée peu après par
William Gull, personnage s’étant illustré dans quelques constructions imaginaires ou romanesques, suspect d’être le célèbre Jack l’éventreur…
PO 479
STIGMATISATION DE LA PSYCHIATRIE PAR
LES MÉDECINS INTERNES DU CHU – CASABLANCA
MAROC
MCHICHI ALAMI K. (1), KENDILI I. (1), OUQUEZA K. (2),
MOUSSAOUI D. (1), KADRI N. (1)
(1) Centre Psychiatrique Universitaire CHU Ibn Rochd, CASABLANCA, MAROC
(2) Centre Psychiatrique CHU Ibn Rochd, CASABLANCA,
MAROC
« Quel dommage ! Quelle perte de choisir cette spécialité
après tant d’années d’étude médicale ! » disaient des médecins internes du CHU.
La stigmatisation est parmi les principaux obstacles à la consultation, aux soins et au choix de la psychiatrie comme spécialité.
C’est dans un but d’explorer la stigmatisation de la psychiatrie
ainsi que les connaissances, les croyances et les pratiques
des médecins internes sur la dépression et les antidépresseurs, que nous avons voulu explorer ce champ.
Un auto-questionnaire divisé en 5 volets a été distribué à
l’ensemble des médecins internes du Centre Hospitalier Universitaire Ibn Rochd de Casablanca soit 150 questionnaires
avec une enveloppe pour chaque auto-questionnaire afin de
respecter l’anonymat. La saisie et l’analyse des données se
fera en utilisant le Logiciel Epi-info 6 fr.
Les différentes rubriques du questionnaire ont compris :
1er volet : caractéristiques socio-démographiques des
médecins internes ;
2e volet : connaissances médicales sur la dépression et les
antidépresseurs ;
3e volet : croyances culturelles sur la dépression et les
antidépresseurs ;
4e volet : pratiques ;
5e volet : exploration direct et indirect de la stigmatisation de
la psychiatrie par des médecins internes du plus grand CHU
du pays.
La collecte et l’analyse des résultats sont en cours.
PO 480
UNE ASSOCIATION DE PSYCHIATRIE D’EXERCICE
PRIVÉ, QUELLE PLACE DANS LE PAYSAGE BELGE ?
RYCKMANS V. (1), LIEVENS P. (2)
178
(1) V.V.Ryckmans-Medical, BRUXELLES, BELGIQUE
(2) Cabinet privé (professeur émérite Université Catholique de
Louvain), BRUXELLES, BELGIQUE
Depuis plus de 20 ans, plusieurs psychiatres belges, notamment impliqués dans la défense syndicale, académique ou
ordinale, ont marqué leur intérêt au développement d’un
groupement témoin et porte-parole de la psychiatrie extrahospitalière.
Quels critères considérer pour y inclure un praticien ?
Compte tenu de la réalité professionnelle de la psychiatrie
belge, la majorité des praticiens exercent leur art à la fois en
milieu hospitalier et en cabinet privé ou collectif. En conséquence, les intégrer dans l’aire de ciblage s’impose. N’est-il
pas plus simple de partir du patient et de considérer le fait
que le patient pris en charge par le psychiatre soit ou ne soit
pas hospitalisé comme référence d’appartenance ?
Dans un environnement où les tensions sont attisées entre
les différentes communautés linguistiques du pays, comment
mettre en place un organe représentatif de l’ensemble du
monde psychiatrique « ambulatoire » tout en ne se retrouvant
pas coincé entre des réglementations régionales et/ou fédérales contradictoires ? Quelle appellation symbolise-t-elle le
mieux les différentes facettes visées ? Psychiatrie ambulatoire, psychiatrie extrahospitalière, psychiatrie de ville, psychiatrie d’exercice privée ?
À côté de la défense d’allure syndicale, devenir un organe
de référence pour les mondes politique, social, associatif et
médiatique ne constitue-t-il pas un des fondements essentiels de pareille association ? Quels moyens de communication développer pour répondre aux missions imposées ?
Créer un centre de recherche et de formation spécifique doit
aller de pair avec les autres axes de travail. Quels partenariats privilégier ?
Telles sont quelques questions qui animent les différents
acteurs du groupe de travail, cheville ouvrière constituée en
vue de la création prochaine de cette association visant tout
autant à l’épanouissement de la pratique psychiatrique, psychothérapeutique et d’expertise qu’au renforcement de la
qualité des soins apportés aux patients.
PO 481
L’APPORT DE LA PSYCHIATRIE DANS
LA COMPREHENSION DES CRIMES DE MASSE
COURTOIS C., PETIT A., JACQUOT A., LHUILLIER J.-P.
CHS Cesame, PONT DE CÉ, FRANCE
La Shoah est la plus grande catastrophe vécue par l’humanité. Ce phénomène a suscité et suscite toujours beaucoup
d’interrogations. Les historiens ont permis d’éclairer partiellement cet épisode tragique. Toutefois une énigme subsiste
et fait opacité. Les études récentes ont révélé que la majorité
des exactions commises envers les juifs, tziganes, slaves
n’ont pas été le seul fait de tueurs professionnels tels que les
SS : les massacres ont aussi souvent été perpétrés par des
citoyens ordinaires. D’où vient cette détermination à tuer et
ce, en masse ? Est-ce le fait d’une quelconque anormalité
psychique individuelle et/ou collective ? Le meurtre de masse
est-il un fait pathologique en soi ? Ou est-ce uniquement un
Posters
fait criminel ? Comment se positionne la psychiatrie face à
ces interrogations ?
Notre travail se propose d’apporter des éléments de réponse
à ces questions en se basant sur une revue de littérature.
Nous nous référerons également aux diverses disciplines voisines que sont la sociologie, l’anthropologie, les sciences
politiques, la philosophie et la psychanalyse.
PO 482
LE RÔLE ET LES MISSIONS DU PSYCHOLOGUE
CLINICIEN DANS L’UNITE DE RECHERCHE
DU SHU SAINTE-ANNE
WILLARD D., CHAYET M., MORVAN Y., JOHAIS M.,
BENDJEMAA N., MAGAUD E., LANGUÉRAND E.,
LANDGRAF S., TODD A., DE VIGNERAL N., KREBS M.O.,
OLIÉ J.P.
Centre d’Évaluation et de Recherche Clinique, SHU
CHSA/INSERM U894-LPMP/Paris Descartes, PARIS, FRANCE
De la mise en place de projets de recherche clinique à la
rédaction d’articles scientifiques, le rôle du psychologue clinicien se révèle être très spécifique quand il exerce au sein
d’une équipe pluridisciplinaire d’un centre d’évaluation et de
recherche clinique (CERC).
Ses missions sont en effet multiples : aider à l’élaboration des
projets de recherche et à la rédaction des protocoles, au
recrutement et à l’inclusion des sujets (patients, familles,
volontaires sains) ainsi qu’au recueil des données (évaluations cliniques et psychopathologiques, entretiens standardisés, tests psychométriques, etc.). Il contribue également à
la saisie et à l’analyse des données en collaboration avec un
biostatisticien et enfin, il participe à l’exploitation des données
(rédaction de publications et communications orales).
Sa formation en psychopathologie et en clinique, sa connaissance des troubles mentaux, ses qualités d’écoute et
d’empathie sont indispensables à toutes les étapes des protocoles de recherche en santé mentale.
L’enseignement, l’encadrement de stagiaires et la formation
aux outils spécifiques constituent également une part importante de son activité.
Les études que proposent et auxquelles participent les psychologues cliniciens sont très variées : génétique, cognitif,
clinique…
Ainsi, les psychologues ont su établir un lien privilégié entre
la clinique thérapeutique et l’activité de recherche. Ils proposent notamment des études centrées sur l’évaluation des
types de prise en charge. Cette démarche s’inscrit dans un
désir d’améliorer la pertinence et l’efficacité des outils utilisés
(ex. : entretien motivationnel vs entretien infirmier). Par
exemple, le projet de recherche-action MODELIS va évaluer
l’intérêt d’un accompagnement par des entretiens motivationnels de jeunes patients psychotiques consommateurs de
substances au travers d’une étude prospective longitudinale,
randomisée et contrôlée, d’une durée de trois ans.
Les psychologues de notre centre souhaitent le développement de ce type de protocole.
La polyvalence du psychologue clinicien travaillant à la
recherche constitue la richesse et la diversité de son activité
qui prend alors tout son sens au sein d’un service hospitalouniversitaire.
PO 483
EST-CE QUE LA DIFFÉRENTIATION ENTRE FATIGUE
ET SOMNOLENCE DÉPEND DE L’EXPLICATION
SÉMANTIQUE ?
NEU D. (1), VAN DE WINKEL L. (2), LE BON O. (3),
MAIRESSE O. (4)
(1) CHU Brugmann, Laboratoire de Sommeil et Unité de Chronobiologie U78, U.L.B., BRUXELLES, BELGIQUE
(2) Faculté de Psychologie, Vrije Universiteit Brussel (V.U.B.),
BRUXELLES, BELGIQUE
(3) CHU Tivoli, Service de Psychiatrie, Université Libre de
Bruxelles (U.L.B.), BRUXELLES, BELGIQUE
(4) Faculté des Sciences Économiques et Sociales, V.U.B.,
BRUXELLES, BELGIQUE
Introduction : Fatigue et somnolence désignent des concepts
tout à fait différents d’un point de vue sémiologique et d’un
point de vue physiologique. Il n’est néanmoins pas clair dans
quelle mesure des instruments psychométriques peuvent
permettre cette distinction au niveau de la perception symptomatique des patients. Par ailleurs les liens exacts avec des
aspects quantitatifs et qualitatifs du sommeil ne sont pas
entièrement élucidés.
Méthode : 47 sujets volontaires sains (36 femmes, age
moyen 19 ans) ont été randomisés en deux groupes. Ces
deux groupes ont été soumis respectivement à une quantification psychométrique du niveau de fatigue (n = 24) et à une
échelle de somnolence (n = 23) grâce à des échelles visuelles analogiques (EVA). L’évaluation des deux états (fatigue
et somnolence) se faisait dans le cadre d’un protocole de
mesure fonctionnelle par rapport à deux facteurs : a) la durée
de sommeil (0, 2, 4 ou 8 heures) précédant le jour de l’évaluation et b) un type d’activité diurne donné (jeu de balle, travaux domestiques entre autres). Ces mesures psychométriques ont été effectuées dans les deux groupes sous forme
d’un pré-test et d’un post-test après explication sémantique
des concepts de fatigue (niveau d’énergie faible, manque de
dynamisme etc.) et de somnolence (tendance à s’assoupir,
s’endormir, envie pressante de sommeil etc.)
Résultats : Les deux échelles montrent une intégration additive au niveau des mesures fonctionnelles dans tous les cas
de figure, mais nous n’avons pas pu mettre en évidence des
différences pré-et post-test. Il semble donc que dans notre
échantillon une évaluation de la fatigue et de la somnolence
en fonction des facteurs utilisés (heures de sommeil, tâches
et activités) montrent des évolutions quantitatives similaires.
Conclusion : Dans certaines conditions, l’emploi d’une
échelle de fatigue ou de somnolence n’a pas d’influence sur
le modèle d’intégration des deux facteurs prénommés. Il est
néanmoins possible que l’attribution d’une échelle de fatigue
ou d’une échelle de somnolence à une même mesure fonctionnelle et de manière isolée, induise un biais dans la
réponse. Des études ultérieures devront comparer des EVA
à des échelles conventionnelles comprenant des items plus
spécifiques.
179
7e Congrès de l’Encéphale
PO 484
CONNAISSANCE EN SEXOLOGIE CHEZ
LE PERSONNEL SOIGNANT
ALMECHECHTI K. (1), BERRADA S. (2), MOUSSAOUI D. (2),
KADIRI N. (3)
(1) CHU Ibn Rochd, CASABLANCA, MAROC
(2) Centre Psychiatrique Universitaire, CASBLANCA, MAROC
(3) Centre Psychiatrique Universitaire, CASABLANCA, MAROC
Objectif : L’objectif de cette étude est d’évaluer l’éducation
sexuelle du corps médical et paramédical du Centre Hospitalier Universitaire (CHU) Ibn Rochd à Casablanca au Maroc.
Sujets et méthodes : Un auto questionnaire anonyme préétabli par les auteurs a été distribué à plusieurs médecins et
infirmiers dans différentes spécialités du CHU. Il comprend
en plus de données sociodémographiques, 23 items qui
explorent les connaissances dans différents domaines de la
sexualité, notamment la masturbation (3 items), la virginité
(3 items), la sexualité et la grossesse (2 items), le plaisir
(3 items), l’orgasme féminin, la ménopause et autres. Une
réponse correcte à au moins 18 items sur 23 était nécessaire
pour considérer les connaissances du sujet satisfaisantes.
Une analyse statistique des données a été réalisée grâce au
logiciel SPSS dans sa 11e version.
Résultats : 104 participants ont été inclus dans l’étude,
51,4 % étaient des infirmiers. L’âge moyen était de 36,89
+ 10,46 ans. 45,9 % des sujets sont de sexe féminin, et
71,4 % mariés. Concernant les connaissances en sexualité :
la note moyenne totale( sur 23) était de 11,05 + 3,815 soit
moins de 50 % de réponses justes (11,74 pour les infirmiers
et 10,33 pour les médecins). Le taux de réponses incorrectes
le plus important concernait essentiellement la masturbation,
le plaisir et l’attitude sexuelle de la femme durant le rapport
sexuel ainsi que les modifications sexuelles liées à l’âge.
Aucun participant n’a atteint la note totale de 18 sur 23.
Conclusion : Ces résultats reflètent l’impact de la culture
arabo-musulmane se rapportant à la sexualité même si
l’échantillon est composé dans sa totalité par des sujets
appartenant au corps soignant. Il paraît donc impératif d’ins-
180
taurer des programmes d’éducation sexuelle dans le cursus
classique des soignants dont le role est aussi d’être une
source d’informations.
PO 485
L’ANALYSE NUMÉRIQUE DE L’AGENDA
DU SOMMEIL DANS LE CONTRÔLE DU STIMULUS
DANS L’INSOMNIE CHRONIQUE
CHERIKH F. (1), SUISSE G. (2), TIBLE O. (1), PRINGUEY D. (1)
(1) Clinique de Psychiatrie, Fédération Sommeil, CHU de Nice,
NICE, FRANCE
(2) Neurophysiologie, Fédération Sommeil, CHU de NIce, NICE,
FRANCE
Le contrôle du stimulus va aider à retrouver une efficacité en
stimulant les signaux du sommeil et de l’éveil, en respectant
le rythme veille sommeil. Des consignes sont données au
patient pour qu’il détermine ses horaires de coucher et de
lever en sorte de trouver un équilibre entre ses besoins physiologiques et les contraintes auxquelles il est soumis. Des
consignes sont données pour respecter les règles d’hygiène
du sommeil.
Sur l’agenda de sommeil, le patient peut indiquer chaque jour
et sur plusieurs semaines ses heures de coucher et de lever,
le temps réel passé à dormir, ses accès de somnolence
diurne, ses périodes de sieste, ses prises d’excitants (café,
thé) et ses traitements…
C’est un outil simple qui aide dans le suivi et l’évaluation des
patients insomniaques, leur permet d’être plus concernés et
plus actifs dans leur prise en charge. Les résultats sont corrélés aux plaintes subjectives et objectives. (perception du
sommeil, hypovigilance diurne, fatigue…)
L’analyse de l’agenda du sommeil réalisée au sein de notre
consultation du sommeil d’une façon numérique permettra
d’établir l’existence d’une rythmicité dans la variation de la
période de l’endormissement et surtout du réveil. Cette analyse est corrélée à l’échelle de somnolence d’EPWORTH, et
l’auto-questionnaire de l’anxiété et de la dépression (HAD).
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