L’Encéphale, 2009 ; 34 : 13-180 13
Posters
PO 001
TAUX DE RÉCIDIVE ET PROFIL ÉPIDÉMIOLOGIQUE
DU RÉCIDIVISTE EN PSYCHIATRIE LÉGALE
HOUIDI A. (1), RIDHA R. (2)
(1) Town Hill Hospital, PIETERMARITZBURG, AFRIQUE DU SUD
(2) Service de psychiatrie légale hôpital Razi Manouba, TUNIS,
TUNISIE
La récidive est une préoccupation ancienne des législateurs
qui a fait l’objet de plusieurs études. Cependant, peu d’études
se sont consacrées à la récidive dans la pathologie mentale.
De plus, ces études manquent de données épidémiologiques
et cliniques permettant de bien cerner la fréquence de la réci-
dive. En effet, il existe quelques difficultés méthodologiques
concernant la définition et la mesure de la récidive. Par
ailleurs, la survenue de récidive chez les malades mentaux
médico-légaux, suppose un dysfonctionnement de la justice
et de la politique de santé mentale.
Nous nous proposons dans ce travail rétrospectif de relever
le taux de récidive, ainsi que de déterminer les caractéristi-
ques épidémiologiques des patients récidivistes, afin de pou-
voir décrire le profil épidémiologique de ces patients.
Notre étude porte sur 267 patients ayant été admis dans le
service de psychiatrie légale de l’hôpital Razi, entre 1995
et 2005, suite à un non-lieu pour cause de démence selon
l’article 38 du code pénal et 29 de la loi 92/83, puis libérés.
Le nombre de patients ayant récidivé est de 25 cas (9,36 %),
avec 62,5 % de délits et 37,5 % de crimes.
Le profil du malade mental futur récidiviste est celui d’un
patient jeune, célibataire, ayant un diagnostic de personnalité
antisociale, ou un diagnostic de schizophrénie, ayant une
comorbidité avec un abus de substance, en arrêt du traitement
et ayant des antécédents de violence physique. La connais-
sance de ces données améliore la prise en charge des mala-
des mentaux médico-légaux et la prévention de la récidive.
PO 002
ÉPIDÉMIOLOGIE COMPARATIVE ENTRE
DEUX POPULATIONS DE PSYCHIATRIE LÉGALE
A TUNIS ET A KWAZULU NATAL
HOUIDI A. (1), RAYMOND N. (2), RIDHA R. (3)
(1) Town Hill Hospital, PIETERMARITZBURG, AFRIQUE DU SUD
(2) Fort Napier Hospital, PIETERMARITZBURG, AFRIQUE DU
SUD
(3) Service de psychiatrie légale hôpital Razi Manouba, TUNIS,
TUNISIE
Dans la littérature internationale, il est reconnu qu’il existe une
relation positive entre criminalité et pathologie mentale. Plu-
sieurs travaux se sont consacrés à l’étude des caractéristi-
ques épidémiologiques des patients médico-légaux en psy-
chiatrie légale. Mais peu d’entre elles, se sont intéressées
aux résultats de ces données en fonction des pays et à les
comparer.
L’objectif de notre travail est de décrire les données épidé-
miologiques des patients médico-légaux en Tunisie et en Afri-
que du sud, de les comparer afin de relever les spécificités
de chacune des deux populations.
Il s’agit d’une étude rétrospective portant sur 299 patients,
ayant été admis dans le service de psychiatrie légale de
l’hôpital Razi, entre 1996 et 2006, suite à un non-lieu pour
cause de démence selon l’article 38 du code pénal tunisien
et l’article 29 de la loi 92/83. Le second échantillon est com-
posé de 220 patients, ayant été admis dans le service de psy-
chiatrie légale de Fort Napier, entre 1996 et 2006, et ayant
été reconnus irresponsables selon l’article 78 du code de pro-
cédure criminelle.
Les résultats montrent des différences entre les deux popu-
lations, concernant essentiellement les catégories diagnos-
tiques et le type d’infraction commise. L’explication de ces
constatations est multifactorielle.
PO 003
ÉTUDE DE VALIDATION DE LA HISTORICAL
CLINICAL RISK-20 EN ARABE LITTÉRAIRE
HADJ AMMAR M., KHAMMOUMA S., HAJJI K., MARRAG I.,
NASR M.
CHU, MAHDIA, TUNISIE
Introduction : Les recherches actuelles sur l’évaluation du ris-
que de comportements violents s’orientent vers l’utilisation
des échelles en articulation avec le souci de fournir les
meilleurs soins possibles. Toutefois ces échelles méritent
d’être uniformisées et standardisées dans le but d’une
meilleure utilisation. L’objectif de ce travail était d’étudier les
propriétés psychométriques de la Historical Clinical Risk-20
(HCR-20) dans sa version en arabe littéraire.
Patients et méthodes : C’est une étude transversale portée
sur 105 patients hospitalisés d’office. La validité d’apparence
de la HCR-20 a été appréciée par une phase de pré-test et
un avis d’un comité d’experts. La Psychopathie Check-list
(PCL-R) dans sa version française a été choisie comme ins-
trument de référence. La reproductibilité de la HCR-20 a été
appréciée en termes de corrélation et de concordance entre
les scores obtenus à l’évaluation de 30 patients en deux temps
dans un intervalle de quinze jours et la cohérence interne a
été appréciée à l’aide de coefficient alpha de Cronbach.
Résultats : Les scores à la HCR-20 variaient de 4 à 31 avec
une moyenne de 15,03 et un écart type de 4,20. L’étude de la
reproductibilité a permis de révéler une forte corrélation avec
un coefficient de Pearson de 0,971 et P < 10-4 et une bonne
concordance avec un coefficient de corrélation intra-classe
(ICC) de 0,967 et P < 10-4. Le calcul du coefficient alpha de
Cronbach a montré une bonne cohérence interne de l’échelle
HCR-20 traduite, de ses sous-échelles (H) et (C) et une moins
bonne cohérence pour la sous-échelle (R). Le score total de
la HCR-20 et de ses sous-échelles sont fortement corrélés à
ceux de la PCL-R et de son facteur antisocial chronique.
Discussion et conclusion : Cette étude de validation supporte
les données de la littérature. Toutefois elle demande à être
poursuivie afin de consolider cette démarche de validation
entamée notamment sur un plan longitudinal. Ce travail mon-
tre l’intérêt d’utiliser des outils de validation standardisés,
outils largement employés de par le monde et ce, que ce soit
à des fins de recherche, d’application clinique ou d’expertise
afin d’orienter la décision judiciaire.
7e Congrès de l’Encéphale
14
PO 004
VALIDATION DE LA VERSION ARABE DU SF-36
HADJ AMMAR M., MARRAG I., KHAMMOUMA S., ESSAFI I.,
NASR M.
CHU, MAHDIA, TUNISIE
Introduction : Les échelles de mesure de la qualité de vie (QdV)
liées à la santé sont devenues des instruments cliniques à part
entière. Toutefois, ces échelles méritent d’être uniformisées et
standardisées dans le but d’une meilleure utilisation. Dans le
présent travail, l’objectif était d’évaluer les propriétés psycho-
métriques du SF-36 traduit en arabe littéraire.
Patients et méthodes : Il s’agit d’une étude descriptive trans-
versale portant sur 132 professeurs d’enseignement secon-
daire de différentes régions de la Tunisie. La validité d’appa-
rence a été appréciée par une phase de pré-test et un avis
d’un comité d’experts. La fiabilité a été appréciée par le calcul
du coefficient alpha de Cronbach des différentes dimensions
Le questionnaire général de santé de Goldberg GHQ-30 dans
sa version validée en arabe littéraire, a été choisi comme ins-
trument de référence pour la validation concourante. La vali-
dité de construit du SF-36 a été établie par la méthode d’ana-
lyse factorielle en composantes principales.
Résultats : La mesure de la QdV a révélé un score moyen glo-
bal de 64,06. Les scores moyens par dimension variaient de
53,22 à 74,01. Quant à la mesure de la santé mentale, le score
moyen au GHQ était de 7,43. Le coefficient alpha de Cronbach
des différentes dimensions variait de 0,76 à 0,82 attestant une
fiabilité satisfaisante. Concernant la validité concourante, une
concordance a été retrouvée entre les résultats du SF-36 et
ceux du GHQ. L’étude des propriétés métrologiques du SF-
36 a permis d’estimer une spécificité à 68,85 %, une sensibi-
lité à 84,6 % et une valeur globale d’efficience à 74,76 %.
Quant à la validité de construit, elle a permis d’extraire deux
composantes : une mentale et une physique.
Discussion et conclusion : La validation de ce questionnaire
permet non seulement de pallier aux biais méthodologiques
et de disposer d’un outil adapté à notre contexte tunisien,
mais aussi de mettre à la disposition des cliniciens et des
chercheurs un outil largement utilisé de part le monde en vue
de faciliter les comparaisons avec les études internationales.
PO 005
RÉSULTATS PRÉLIMINAIRES DES INÉGALITÉS
SOCIALES VIS-À-VIS DES DIFFICULTÉS
DE SANTÉ MENTAL À L’ADOLESCENCE
ET AU DÉBUT DE L’ÂGE ADULTE
WALBURG V. (1), MELCHIOR M. (1), GALÉRA C. (2),
FOMBONNE E. (3)
(1) INSERM, U687, Villejuif, F-94807, France ; Université
Paris XI, IFR69, Villejuif, F-94807, VILLEJUIF, FRANCE
(2) Service de Pédopsychiatrie, Hôpital Charles-Perenns,
Université Victor Ségalen Bordeaux 2, BORDEAUX, FRANCE
(3) McGill University, Montreal Children’s Hospital, Child Psy-
chiatry, MONTRÉAL, CANADA
Problématique : De nombreuses études ont déjà établi un lien
entre un faible niveau socio-économique et un état de santé
plus précaire à l’âge adulte. Plusieurs études font également
état d’un facteur à risque pour la santé mentale. En France,
l’étude des inégalités sociales dans les troubles de santé men-
tale a été encore peu explorée, particulièrement chez les jeu-
nes. De ce fait, l’objectif de cette étude est d’évaluer l’influence
du revenu familial et de la situation familiale sur la santé men-
tale des individus à l’adolescence et au début de l’âge adulte.
Méthodologie : L’étude est basée sur la cohorte « les Jeunes
de GAZEL » ; au total, des données complètes pour
1 107 jeunes ont été exploitées. En 1991, des parents de la
cohorte GAZEL ont complété un questionnaire sur les carac-
téristiques sociales et démographiques de leur enfant. En
1999, le jeune lui-même et son parent ont chacun complété
un questionnaire sur la santé mentale adapté du CBCL (Child
Behavior Check-list).
La population d’étude a été divisée en deux groupes selon le
revenu familial : un groupe dit « à revenus faibles » et un groupe
« à revenus intermédiaires ou élevés ». L’impact de la situation
familiale a été étudié en répartissant la population dans les deux
groupes suivants : « avec un seul parent » et « avec deux
parents ». Des prévalences de troubles ont été calculées.
Résultats : Les résultats montrent que pour les filles, aucune
prévalence ne diffère significativement entre les deux grou-
pes de revenu familial. Pour les garçons en revanche, on
trouve significativement plus de troubles anxieux entre 19 et
26 ans dans le groupe à revenus faibles. Cependant, il est à
noter que chez les filles et les garçons issus de familles avec
un seul parent, on observe des prévalences significativement
plus élevées pour plusieurs troubles entre 12 et 18 ans, mais
aucune différence entre 19 et 26 ans.
Discussion : De ces résultats, nous pouvons déduire que la
santé mentale des jeunes filles ne semble pas affectée par le
revenu parental. Chez les garçons, c’est surtout entre 19 et
26 ans qu’un revenu familial modeste semble augmenter la pro-
babilité de troubles anxieux. Le fait de vivre avec un seul parent
paraît affecter la santé mentale des adolescents chez les filles
et les garçons, mais n’a pas d’effet chez le jeune adulte.
PO 006
PLACE DU MÉDECIN GÉNÉRALISTE DANS
LES FILIÈRES DE SOINS PSYCHIATRIQUES.
À PROPOS D’UNE ENQUÊTE ÉPIDÉMIOLOGIQUE
MULTICENTRIQUE RÉALISÉE À CHERAGA
BENMESSAOUD D., KACHA F.
Établissement Hospitalier Spécialisé Psychiatrie, ALGER,
ALGÉRIE
Contexte : Les publications internationales montrent que les
systèmes basés sur des soins de santé primaires avec des
médecins généralistes, fournissent des soins plus efficaces
sur le plan clinique (et donc thérapeutique) et plus rentables
sur le plan économique. En matière de prise en charge psy-
chiatrique, le Médecin Généraliste a un rôle à jouer, aussi
bien en amont qu’en aval. Il peut aussi bien accompagner
les patients vers une prise en charge spécialisée qu’assurer
un suivi ultérieur après une intervention en santé mentale.
En Algérie, le Médecin Généraliste est loin de jouer ce rôle de
pivot. Dans notre pratique quotidienne, nous assistons à son
Posters
15
exclusion progressive de notre système de soin. Cette scoto-
misation est d’autant appuyée par une population qui oriente
sa démarche de soin vers des prises en charge spécialisées.
Comment le Médecin Généraliste est-il intégré dans les
représentations du soin en population générale ?
Matériel et méthode : Notre étude s’est déroulée dans le
cadre d’une vaste recherche intitulée « Santé Mentale en
Population Générale : Images et Réalités ». L’enquête a con-
cerné un échantillon de 900 personnes, représentatif de la
population de la commune de Chéraga, ville côtière située à
15 km à l’ouest d’Alger. Le questionnaire comprend deux
axes : un axe socio-anthropologique et un axe épidémiolo-
gique. Nous nous sommes intéressés aux questions concer-
nant les représentations du recours au soin pour un proche
afin de déterminer la place du Médecin Généraliste dans les
filières de soins psychiatriques.
Résultats : L’enquête souligne que la place réservée au
médecin généraliste dans les filières de soins psychiatriques
est restreinte. Une personne sur dix uniquement le cite comme
recours de soin, aussi bien pour soi que pour un proche.
Par contre, les psy sont identifiés comme les professionnels
de référence dans la représentation du soin (80 %).
Conclusions : À la lumière de ces résultats, notre système de
soins psychiatriques nécessite d’être pensé autrement. Il doit
s’attacher à inscrire le médecin généraliste en tant que soignant
de premier recours. Des recommandations sont à envisager.
PO 007
IMPACT DE LA CULTURE SUR
LES REPRÉSENTATIONS LIÉES AUX MODES D’AIDE
ET SOIN. À PROPOS D’UNE ENQUÊTE
ÉPIDÉMIOLOGIQUE MULTICENTRIQUE
BENMESSAOUD D., KACHA F.
Établissement Hospitalier Spécialisé Psychiatrie, ALGER,
ALGÉRIE
Contexte : La notion des représentations sociales des trou-
bles psychiques et des recours thérapeutiques qui en décou-
lent, exprime les conceptions culturelles de chaque société.
C’est dans ce cadre que nous portons un regard particulier
sur la manière dont ces représentations sont traversées par
les dimensions culturelles : existe-t-il des invariants culturels ?
Est-ce que la différence culturelle expliquerait tous les recours
thérapeutiques ? Quelle orientation culturelle colore nos
représentations ?
Matériel et méthode : Notre étude s’est déroulée dans le
cadre d’une vaste recherche intitulée « Santé Mentale en
Population Générale : Images et Réalités ». L’enquête a con-
cerné un échantillon de 900 personnes, représentatif de la
population de la commune de Chéraga, ville côtière située à
15 km à l’Ouest d’Alger. Nous nous sommes intéressés aux
questions relatives aux représentations liées aux soins. Cel-
les-ci ont été comparées aux réponses obtenues auprès des
populations interrogées à Nouakchott (culture traditionnelle)
et Angers (culture occidentale) où la même enquête a été réa-
lisée selon sur une méthodologie identique.
Résultats : La médicalisation de la prise en charge du malade
mental, à Chéraga et à Angers, est la représentation massive
qui émane de l’étude comparative. À Nouakchott, cette notion
est fortement supplée par les pratiques magico-religieuses.
Quant à la représentation de la guérison, elle obéit à une dis-
tribution inversement proportionnelle à l’offre de soin
psychiatrique : moins elle est étoffée, plus on pense que l’on
peut guérir. Ainsi, l’espoir de guérison est important à Nouak-
chott. Il est moindre à Chéraga et faible à Angers (p < 10-7).
Par ailleurs, cette analyse comparative a permis d’identifier
quelques invariants culturels.
Conclusions : Les représentations thérapeutiques dans la
population de Chéraga sont assez proches de celles d’une
population occidentale (médicalisation, hospitalisation).
Elles offrent également une place particulière aux thérapies
magico-religieuses sans pour autant ressembler fortement à
une population traditionnelle.
Ces résultats suggèrent ainsi un mode de fonctionnement
mixte de notre population d’étude (coexistence de repères
socioculturels occidentaux et de croyances traditionnelles).
PO 008
CHUTES ET PSYCHOTROPES DANS UN SERVICE
DE GÉRONTO-PSYCHIATRIE
QUEINNEC C., DESBORDES M., HAOUZIR S., RUSTOM M.
Centre hospitalier du rouvray, SOTTEVILLE-LÈS-ROUEN,
FRANCE
Une étude rétrospective a été menée au Centre Hospitalier
du Rouvray à Sotteville-Lès-Rouen dans l’unité de géronto-
psychiatrie afin d’évaluer la fréquence des chutes. Entre le
1er janvier et le 30 juin 2008, 23 patients (22,3 % des sujets
hospitalisés), principalement admis pour des troubles com-
portementaux (65 %), ont chuté en moyenne 2,13 fois, soit
4 fois la fréquence observée dans la littérature dans les ser-
vices de moyen et long séjour. Les patients chuteurs se
caractérisent, comparativement aux non-chuteurs, par un
âge moyen supérieur (81,83 ans/77,74 ans) et une propor-
tion de femmes inférieure (52,1 %/71,2 %). Comparative-
ment à la population totale, seul le diagnostic de démence,
tous types confondus, est plus fréquent chez les chuteurs
(61 %/46 %). La chute est intervenue majoritairement avant
le 15e jour d’hospitalisation (63 %), la nuit (55 %), sans lésion
secondaire (67 %). Une fracture est retrouvée dans 8 % des
chutes. Une anomalie tensionnelle est retrouvée dans 38 %
des cas et une anomalie électrolytique significative dans
12 % des cas. L’analyse des traitements administrés permet
de mettre en évidence que les chuteurs ont plus fréquemment
reçu au moins un anxiolytique (100 %/88 %), au moins un
hypnotique (52 %/41 %), au moins un neuroleptique
(52 %/34 %) et au moins un anti-épileptique (56 %/34 %),
comparativement aux non-chuteurs. La prescription d’anti-
dépresseurs et d’antidémentiels est comparable dans les
deux groupes. De plus, les chuteurs présentent, en moyenne,
un nombre de psychotropes administrés supérieur aux non-
chuteurs : 4 psychotropes ou plus sont prescrits chez 40 %
des chuteurs (25 % chez les non-chuteurs). Ces résultats
permettent de suspecter l’implication des psychotropes dans
les chutes observées. Les troubles du comportement pré-
sentés par les patients atteints de pathologies démentielles
seraient ainsi à l’origine d’une majoration du nombre de psy-
7e Congrès de l’Encéphale
16
chotropes administrés et donc des effets indésirables
(notamment neurologiques, cardio-vasculaires et biologi-
ques) pourvoyeurs de chutes. Une meilleure identification
des patients à risque de chute ainsi qu’une utilisation plus
contrôlée des psychotropes pourraient permettre ainsi une
diminution de la fréquence des chutes en institution.
PO 009
TROUBLES PSYCHIATRIQUES ET EXPOSITION
IN UTERO AUX HORMONES DE SYNTHÈSE :
ÉTUDE D’UNE SÉRIE DE CAS
ROBLIN J. (1), CHAYET M. (2), BON SAINT COME M. (1),
KÉBIR O. (3), BANNOUR S. (4), GUEDJ F. (1), LÔO H. (1),
KREBS M.O. (3)
(1) Service Hospitalo-Universitaire, Centre Hospitalier Sainte-
Anne, PARIS, FRANCE
(2) Centre d’Évaluation et de Recherche Clinique, Service
Hospitalo-Universitaire, Faculté de Médecine Paris Descartes,
Centre Hospitalier Sainte-Anne, PARIS, FRANCE
(3) INSERM, Laboratoire de Pathophysiologie des Maladies
Psychiatriques, Centre de Psychiatrie et Neurosciences U894,
Université Paris Descartes, PARIS, FRANCE
(4) Centre d’Évaluation et de Recherche Clinique, Service
Hospitalo-Universitaire, faculté de Médecine Paris Descartes,
Centre Hospitalier Sainte-Anne, PARIS, FRANCE
Le Diéthylstilbestrol (DES) est un œstrogène non stéroïdien de
synthèse (ou xéno-œstrogène) qui a été très largement utilisé
chez les femmes enceintes jusqu’à ce que ses effets tératogè-
nes (anomalies du tractus urogénital ou des fonctions repro-
ductives) et carcinogènes soient mis en évidence. L’impact
potentiel de l’exposition in utero aux hormones de synthèse (tel-
les que les xéno-œstrogènes) sur le développement cérébral
fœtal et ses conséquences à long terme sur le comportement
sont mal connues. Chez l’animal, des études ont montré que
l’exposition aux hormones artificielles en période prénatale
pouvait induire des modifications comportementales.
L’objectif principal de cette série de cas est d’améliorer la
caractérisation et la description clinique (diagnostics catégo-
riels) des troubles psychiatriques présents dans ces familles.
L’association HHORAGES-France a rassemblé des obser-
vations spontanées et identifié des sujets présentant des
troubles psychiatriques ou comportementaux après une
exposition au DES au cours de la grossesse suggérant que
la vulnérabilité à présenter de tels troubles à l’âge adulte pour-
rait être augmentée.
Ainsi, 31 dossiers de familles ont été réunis avec 31 mères
et 72 enfants nés vivants. Neuf familles « informatives » ont
été identifiées, familles au sein desquelles au moins l’un des
membres de la fratrie (enfants aînés) n’a pas été exposé alors
que d’autres ont été directement exposés et/ou sont nés
après des grossesses ayant nécessité la prescription d’hor-
mones de synthèse.
Parmi les 72 enfants, on retrouve 43 enfants exposés et
atteints, 4 exposés et non atteints, 1 exposé mais décédé à
l’âge de 10 mois, 23 non exposés et non atteints, et 1 non
exposé et atteint. Les tableaux cliniques présents chez les
enfants exposés sont globalement complexes et atypiques
(troubles de l’humeur associés à des troubles des conduites,
troubles de l’humeur avec caractéristiques psychotiques,
troubles psychotiques…). Les données recueillies seront
détaillées afin d’être accessibles pour des études ultérieures.
PO 010
AGRESSIONS EN PSYCHIATRIE HOSPITALIÈRE
SALAMIN V., SCHUWEY-HAYOZ A., ABID S.
Réseau fribourgeois de santé mentale, Centre de Soins hospi-
taliers, MARSENS, SUISSE
Contexte théorique : La violence est un phénomène fréquent
en psychiatrie et vise principalement les soignants. Plusieurs
facteurs peuvent contribuer à un passage à l’acte violent. Le
premier facteur invoqué est généralement l’état du patient, sa
psychopathologie. Cependant, le contexte hospitalier peut
aussi favoriser l’agression, en raison des caractéristiques
« environnementales » qui lui sont inhérentes (cadre et limites
de la vie institutionnelle) mais aussi de la richesse et de la com-
plexité de son réseau interactionnel (patients, soignants).
Méthode : Les événements agressifs survenus dans
l’ensemble des unités de soins psychiatriques pour adultes
au cours d’une période de deux ans ont été documentés sys-
tématiquement au moyen de la version révisée du Staff
Observation Aggression Scale-Revised (SOAS-R).
Résultats : Nous avons recensé 498 événements agressifs
qui représentent une faible incidence (en moyenne 0,52 évé-
nements par 100 jours de traitement). 9,5 % des patients sont
agressifs, avec une nette prédominance masculine. Ces
patients sont plus jeunes, ont des séjours plus longs et ont
été hospitalisés plus souvent pendant la période de l’étude.
Les patients violents souffrent le plus souvent d’un trouble
lié à l’abus de substances ou d’un trouble du spectre de la
schizophrénie, mais le risque de violence est particulièrement
élevé chez ceux souffrant d’un trouble de la personnalité.
L’âge, le sexe, la durée du séjour, le nombre d’hospitalisa-
tions et le diagnostic principal sont des prédicteurs significa-
tifs du passage à l’acte agressif. Plutôt que le taux d’occu-
pation, c’est le nombre d’admissions dans les unités qui prédit
la fréquence des événements violents.
Conclusions : L’incidence de la violence est relativement fai-
ble dans notre centre de soins hospitaliers, mais la durée des
séjours y est en moyenne plus longue, ce qui implique qu’il
y a un taux de rotation des patients plus lent et moins de réor-
ganisations des dynamiques relationnelles et spatiales. Cette
stabilité accrue dans l’environnement du patient semble
expliquer en partie cette différence, mais la violence en psy-
chiatrie est un phénomène multifactoriel dépendant aussi de
la psychopathologie des patients.
PO 011
ÉTUDE EXPLORATOIRE ÉVALUANT
LE MILNACIPRAN ET LA VENLAFAXINE DANS
LE TRAITEMENT D’UNE DÉPRESSION MAJEURE
CARACTÉRISÉE CHEZ LES PATIENTS ADULTES
OLIÉ J.P. (1), GOURION D. (2), POIRIER M.F. (1)
(1) Hôpital Saint-Anne, PARIS, FRANCE
(2) 17 rue des Maronniers, PARIS, FRANCE
Posters
17
La classe des antidépresseurs IRSNa – inhibiteurs de la
recapture de la sérotonine (5-HT) et de la noradrénaline (NA)
est formée de trois molécules : venlafaxine (Effexor), milna-
cipran (Ixel), et duloxétine (Cymbalta). La présente étude a
exploré les effets du milnacipran et de la venlafaxine admi-
nistrés aux doses de 100-200 mg/jour dans le traitement
d’une dépression majeure caractérisée chez des patients
adultes ayant un DSM IV-TR avec un score total
MADRS supérieur ou égal à 23 aux visites de sélection et
d’inclusion. L’étude milnacipran (n = 97) et venlafaxine
(n = 98) a duré 24 semaines. Elle a été randomisée, en dou-
ble-aveugle, multicentrique et dont les patients sont sélec-
tionnés au hasard. Après une titration progressive pendant
les premières 4 semaines, les patients ont reçu les doses de
150 ou 200 mg/jour pendant 20 semaines. En ce qui con-
cerne la tolérance, à tout moment de l’étude, les doses pou-
vaient être diminuées à 100 mg/jour. La moyenne du score
total MADRS a été de 31,4 pour le groupe milnacipran et 30,7
pour le groupe venlafaxine, la moyenne du score total HAMD
17 a été respectivement de 25,3 et 25,2. À 8 semaines, le
taux de réponses (défini par une diminution de 50 % ou plus
du score total MADRS entre l’inclusion et la dernière visite)
a été respectivement de 64,4 % et de 65,5 % (LOCF). La
diminution du score total MADRS a été similaire dans les deux
groupes (– 16,8 vs16,8). Par ailleurs, le taux de rémission
(MADRS inférieur à 10) a été semblable entre les groupes
milnacipran (42,2 %) et venlafaxine (42,5 %) (LOCF). Après
24 semaines de traitement, le taux de réponses et la diminu-
tion du score total MADRS ont été comparables entre les
groupes milnacipran et venlafaxine. Un taux de rémission
plus élevé MADRS a été observé dans le groupe venlafaxine
(62,1 % vs 52,2 % LOCF) bien que le taux de rémission
HAMD (défini par HAMD inférieur à 10) a été similaire dans
les deux groupes (groupe venlafaxine 45,3 % vs groupe mil-
nacipran 42,7 %). Finalement, dans le cas de cette analyse
exploratoire, milnacipran démontre la même efficacité et tolé-
rance que la venlafaxine dans le traitement d’une dépression
majeure caractérisée chez les patients adultes.
PO 012
DÉPRESSION ET COUVAISON :
SIMILITUDES CLINIQUES ET BIOLOGIQUES
HADRICH M.
Psychiatre Privé, SFAX, TUNISIE
Dépression chez l’homme et couvaison chez les volailles se
ressemblent cliniquement et biologiquement.
L’inhibition, le manque de vitalité, le désintérêt, l’anhédonie, la
perte de l’appétit et du poids… se retrouvent dans les deux cas.
La dépression est sous-tendue par des perturbations
biologiques : sérotonine, dopamine… La couvaison aussi est
liée à des modifications de l’équilibre biologique ; histamine,
sérotonine dopamine…
Dépression et couvaison ont des facteurs héréditaires. Le man-
que de lumière ou la pénombre favorise le passage de l’état
de pondeuse à l’état de couveuse. Il favorise aussi les dépres-
sions dites saisonnières liées à un manque d’ensoleillement.
La luminothérapie est utilisée en aviculture comme en psychia-
trie. La couvaison chez les volailles en général et les dindes en
particulier pause des problèmes économiques importants. Sa
prévention pause des difficultés multiples. La dépression en
psychiatrie constitue un problème de santé mentale. Cet article
voudrait attirer l’attention sur un éventuel modèle animal de
dépression. Il pourrait contribuer à recherche dans les deux
secteurs : psychiatrie biologique et aviculture.
PO 013
LE 5-HTTLPR INFLUENCE LA RÉPONSE
AUX ANTIDÉPRESSEURS CHEZ LES FEMMES
DÉPRIMÉES
GRESSIER F. (1), BOUAZIZ E. (2), VERSTUYFT C. (2),
HARDY P. (1), BECQUEMONT L. (2), CORRUBLE E. (1)
(1) INSERM U669, Université Paris Sud, Service de Psychiatrie,
Assistance Publique – Hôpitaux de Paris, CHU de Bicêtre,
94275 LE KREMLIN BICÊTRE, FRANCE
(2) Université Paris Sud, Service de Pharmacologie, Assistance
Publique – Hôpitaux de Paris, CHU de Bicêtre, 94275 LE
KREMLIN BICÊTRE, FRANCE
Introduction : Le transporteur de la sérotonine (5-HTT) est
une des principales cibles d’action de nombreux antidépres-
seurs (AD) (1). Par comparaison à l’allèle L, l’allèle court (S)
du gène du transporteur de la sérotonine (5-HTTLPR) a été
associé à une moindre efficacité des AD dans le traitement
des épisodes dépressifs majeurs (EDM) ; cependant des étu-
des de réplications ont montré des résultats contradictoires.
Hypothèse
: Notre hypothèse est que ces différences pour-
raient être dues à une différence suivant le genre.
Patients et méthodes : 103 patients (74 femmes et 29 hommes)
hospitalisés pour un EDM nécessitant un AD ont été inclus dans
cette étude prospective, ouverte et naturaliste. La réponse aux
AD est définie comme une diminution de 50 % ou plus du score
à l’échelle de Hamilton 17-items (HAMD-17) après 4 semaines
de traitement. Compte tenu du caractère récessif de l’allèle S,
les sujets ont été classés en 2 groupes : ceux porteurs du géno-
type SS (SS) et ceux porteurs du génotype LL ou LS (LL/LS).
Résultats : En comparaison avec le génotype LL/LS, le géno-
type SS est associé à une moindre efficacité des AD chez
les femmes (79 % vs 50 %, p = 0,03). Chez les hommes, il
n’a pas été retrouvé d’association avec le 5-HTTLPR. Cette
association retrouvée chez les femmes ne peut être expli-
quée par une différence dans les caractéristiques cliniques
ou démographiques de l’échantillon.
Conclusion : Nos résultats suggèrent un effet significatif du 5-
HTTLPR sur l’efficacité des AD chez les femmes déprimées,
mais non chez les hommes. Ils sont dans la continuité des
études montrant des différences selon le genre concernant
la fonction sérotoninergique (2). De plus amples recherches
sont nécessaires pour confirmer ces résultats préliminaires.
Références
1. Serretti A, Kato M, De Ronchi et
al. 2007 Meta-analysis of serotonin
transporter gene polymorphism (5-HTTLPR) association with selec-
tive reuptake inhibitor efficacy in depressed patients. Mol Psychiatry
12, 247-257.
2. Perna G, Favaron E, Di Bella D et
al. 2005 Antipanic efficacy of
paroxetine and polymorphism within the promoter of the serotonin
transporter gene. Neuropsychopharmacology 30, 2230-2235.
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