Posters PO 001 TAUX DE RÉCIDIVE ET PROFIL ÉPIDÉMIOLOGIQUE DU RÉCIDIVISTE EN PSYCHIATRIE LÉGALE HOUIDI A. (1), RIDHA R. (2) (1) Town Hill Hospital, PIETERMARITZBURG, AFRIQUE DU SUD (2) Service de psychiatrie légale hôpital Razi Manouba, TUNIS, TUNISIE La récidive est une préoccupation ancienne des législateurs qui a fait l’objet de plusieurs études. Cependant, peu d’études se sont consacrées à la récidive dans la pathologie mentale. De plus, ces études manquent de données épidémiologiques et cliniques permettant de bien cerner la fréquence de la récidive. En effet, il existe quelques difficultés méthodologiques concernant la définition et la mesure de la récidive. Par ailleurs, la survenue de récidive chez les malades mentaux médico-légaux, suppose un dysfonctionnement de la justice et de la politique de santé mentale. Nous nous proposons dans ce travail rétrospectif de relever le taux de récidive, ainsi que de déterminer les caractéristiques épidémiologiques des patients récidivistes, afin de pouvoir décrire le profil épidémiologique de ces patients. Notre étude porte sur 267 patients ayant été admis dans le service de psychiatrie légale de l’hôpital Razi, entre 1995 et 2005, suite à un non-lieu pour cause de démence selon l’article 38 du code pénal et 29 de la loi 92/83, puis libérés. Le nombre de patients ayant récidivé est de 25 cas (9,36 %), avec 62,5 % de délits et 37,5 % de crimes. Le profil du malade mental futur récidiviste est celui d’un patient jeune, célibataire, ayant un diagnostic de personnalité antisociale, ou un diagnostic de schizophrénie, ayant une comorbidité avec un abus de substance, en arrêt du traitement et ayant des antécédents de violence physique. La connaissance de ces données améliore la prise en charge des malades mentaux médico-légaux et la prévention de la récidive. PO 002 ÉPIDÉMIOLOGIE COMPARATIVE ENTRE DEUX POPULATIONS DE PSYCHIATRIE LÉGALE A TUNIS ET A KWAZULU NATAL HOUIDI A. (1), RAYMOND N. (2), RIDHA R. (3) (1) Town Hill Hospital, PIETERMARITZBURG, AFRIQUE DU SUD (2) Fort Napier Hospital, PIETERMARITZBURG, AFRIQUE DU SUD (3) Service de psychiatrie légale hôpital Razi Manouba, TUNIS, TUNISIE Dans la littérature internationale, il est reconnu qu’il existe une relation positive entre criminalité et pathologie mentale. Plusieurs travaux se sont consacrés à l’étude des caractéristiques épidémiologiques des patients médico-légaux en psychiatrie légale. Mais peu d’entre elles, se sont intéressées aux résultats de ces données en fonction des pays et à les comparer. L’objectif de notre travail est de décrire les données épidémiologiques des patients médico-légaux en Tunisie et en Afrique du sud, de les comparer afin de relever les spécificités de chacune des deux populations. L’Encéphale, 2009 ; 34 : 13-180 Il s’agit d’une étude rétrospective portant sur 299 patients, ayant été admis dans le service de psychiatrie légale de l’hôpital Razi, entre 1996 et 2006, suite à un non-lieu pour cause de démence selon l’article 38 du code pénal tunisien et l’article 29 de la loi 92/83. Le second échantillon est composé de 220 patients, ayant été admis dans le service de psychiatrie légale de Fort Napier, entre 1996 et 2006, et ayant été reconnus irresponsables selon l’article 78 du code de procédure criminelle. Les résultats montrent des différences entre les deux populations, concernant essentiellement les catégories diagnostiques et le type d’infraction commise. L’explication de ces constatations est multifactorielle. PO 003 ÉTUDE DE VALIDATION DE LA HISTORICAL CLINICAL RISK-20 EN ARABE LITTÉRAIRE HADJ AMMAR M., KHAMMOUMA S., HAJJI K., MARRAG I., NASR M. CHU, MAHDIA, TUNISIE Introduction : Les recherches actuelles sur l’évaluation du risque de comportements violents s’orientent vers l’utilisation des échelles en articulation avec le souci de fournir les meilleurs soins possibles. Toutefois ces échelles méritent d’être uniformisées et standardisées dans le but d’une meilleure utilisation. L’objectif de ce travail était d’étudier les propriétés psychométriques de la Historical Clinical Risk-20 (HCR-20) dans sa version en arabe littéraire. Patients et méthodes : C’est une étude transversale portée sur 105 patients hospitalisés d’office. La validité d’apparence de la HCR-20 a été appréciée par une phase de pré-test et un avis d’un comité d’experts. La Psychopathie Check-list (PCL-R) dans sa version française a été choisie comme instrument de référence. La reproductibilité de la HCR-20 a été appréciée en termes de corrélation et de concordance entre les scores obtenus à l’évaluation de 30 patients en deux temps dans un intervalle de quinze jours et la cohérence interne a été appréciée à l’aide de coefficient alpha de Cronbach. Résultats : Les scores à la HCR-20 variaient de 4 à 31 avec une moyenne de 15,03 et un écart type de 4,20. L’étude de la reproductibilité a permis de révéler une forte corrélation avec un coefficient de Pearson de 0,971 et P < 10-4 et une bonne concordance avec un coefficient de corrélation intra-classe (ICC) de 0,967 et P < 10-4. Le calcul du coefficient alpha de Cronbach a montré une bonne cohérence interne de l’échelle HCR-20 traduite, de ses sous-échelles (H) et (C) et une moins bonne cohérence pour la sous-échelle (R). Le score total de la HCR-20 et de ses sous-échelles sont fortement corrélés à ceux de la PCL-R et de son facteur antisocial chronique. Discussion et conclusion : Cette étude de validation supporte les données de la littérature. Toutefois elle demande à être poursuivie afin de consolider cette démarche de validation entamée notamment sur un plan longitudinal. Ce travail montre l’intérêt d’utiliser des outils de validation standardisés, outils largement employés de par le monde et ce, que ce soit à des fins de recherche, d’application clinique ou d’expertise afin d’orienter la décision judiciaire. 13 7e Congrès de l’Encéphale PO 004 VALIDATION DE LA VERSION ARABE DU SF-36 HADJ AMMAR M., MARRAG I., KHAMMOUMA S., ESSAFI I., NASR M. CHU, MAHDIA, TUNISIE Introduction : Les échelles de mesure de la qualité de vie (QdV) liées à la santé sont devenues des instruments cliniques à part entière. Toutefois, ces échelles méritent d’être uniformisées et standardisées dans le but d’une meilleure utilisation. Dans le présent travail, l’objectif était d’évaluer les propriétés psychométriques du SF-36 traduit en arabe littéraire. Patients et méthodes : Il s’agit d’une étude descriptive transversale portant sur 132 professeurs d’enseignement secondaire de différentes régions de la Tunisie. La validité d’apparence a été appréciée par une phase de pré-test et un avis d’un comité d’experts. La fiabilité a été appréciée par le calcul du coefficient alpha de Cronbach des différentes dimensions Le questionnaire général de santé de Goldberg GHQ-30 dans sa version validée en arabe littéraire, a été choisi comme instrument de référence pour la validation concourante. La validité de construit du SF-36 a été établie par la méthode d’analyse factorielle en composantes principales. Résultats : La mesure de la QdV a révélé un score moyen global de 64,06. Les scores moyens par dimension variaient de 53,22 à 74,01. Quant à la mesure de la santé mentale, le score moyen au GHQ était de 7,43. Le coefficient alpha de Cronbach des différentes dimensions variait de 0,76 à 0,82 attestant une fiabilité satisfaisante. Concernant la validité concourante, une concordance a été retrouvée entre les résultats du SF-36 et ceux du GHQ. L’étude des propriétés métrologiques du SF36 a permis d’estimer une spécificité à 68,85 %, une sensibilité à 84,6 % et une valeur globale d’efficience à 74,76 %. Quant à la validité de construit, elle a permis d’extraire deux composantes : une mentale et une physique. Discussion et conclusion : La validation de ce questionnaire permet non seulement de pallier aux biais méthodologiques et de disposer d’un outil adapté à notre contexte tunisien, mais aussi de mettre à la disposition des cliniciens et des chercheurs un outil largement utilisé de part le monde en vue de faciliter les comparaisons avec les études internationales. PO 005 RÉSULTATS PRÉLIMINAIRES DES INÉGALITÉS SOCIALES VIS-À-VIS DES DIFFICULTÉS DE SANTÉ MENTAL À L’ADOLESCENCE ET AU DÉBUT DE L’ÂGE ADULTE WALBURG V. (1), MELCHIOR M. (1), GALÉRA C. (2), FOMBONNE E. (3) (1) INSERM, U687, Villejuif, F-94807, France ; Université Paris XI, IFR69, Villejuif, F-94807, VILLEJUIF, FRANCE (2) Service de Pédopsychiatrie, Hôpital Charles-Perenns, Université Victor Ségalen Bordeaux 2, BORDEAUX, FRANCE (3) McGill University, Montreal Children’s Hospital, Child Psychiatry, MONTRÉAL, CANADA Problématique : De nombreuses études ont déjà établi un lien entre un faible niveau socio-économique et un état de santé 14 plus précaire à l’âge adulte. Plusieurs études font également état d’un facteur à risque pour la santé mentale. En France, l’étude des inégalités sociales dans les troubles de santé mentale a été encore peu explorée, particulièrement chez les jeunes. De ce fait, l’objectif de cette étude est d’évaluer l’influence du revenu familial et de la situation familiale sur la santé mentale des individus à l’adolescence et au début de l’âge adulte. Méthodologie : L’étude est basée sur la cohorte « les Jeunes de GAZEL » ; au total, des données complètes pour 1 107 jeunes ont été exploitées. En 1991, des parents de la cohorte GAZEL ont complété un questionnaire sur les caractéristiques sociales et démographiques de leur enfant. En 1999, le jeune lui-même et son parent ont chacun complété un questionnaire sur la santé mentale adapté du CBCL (Child Behavior Check-list). La population d’étude a été divisée en deux groupes selon le revenu familial : un groupe dit « à revenus faibles » et un groupe « à revenus intermédiaires ou élevés ». L’impact de la situation familiale a été étudié en répartissant la population dans les deux groupes suivants : « avec un seul parent » et « avec deux parents ». Des prévalences de troubles ont été calculées. Résultats : Les résultats montrent que pour les filles, aucune prévalence ne diffère significativement entre les deux groupes de revenu familial. Pour les garçons en revanche, on trouve significativement plus de troubles anxieux entre 19 et 26 ans dans le groupe à revenus faibles. Cependant, il est à noter que chez les filles et les garçons issus de familles avec un seul parent, on observe des prévalences significativement plus élevées pour plusieurs troubles entre 12 et 18 ans, mais aucune différence entre 19 et 26 ans. Discussion : De ces résultats, nous pouvons déduire que la santé mentale des jeunes filles ne semble pas affectée par le revenu parental. Chez les garçons, c’est surtout entre 19 et 26 ans qu’un revenu familial modeste semble augmenter la probabilité de troubles anxieux. Le fait de vivre avec un seul parent paraît affecter la santé mentale des adolescents chez les filles et les garçons, mais n’a pas d’effet chez le jeune adulte. PO 006 PLACE DU MÉDECIN GÉNÉRALISTE DANS LES FILIÈRES DE SOINS PSYCHIATRIQUES. À PROPOS D’UNE ENQUÊTE ÉPIDÉMIOLOGIQUE MULTICENTRIQUE RÉALISÉE À CHERAGA BENMESSAOUD D., KACHA F. Établissement Hospitalier Spécialisé Psychiatrie, ALGER, ALGÉRIE Contexte : Les publications internationales montrent que les systèmes basés sur des soins de santé primaires avec des médecins généralistes, fournissent des soins plus efficaces sur le plan clinique (et donc thérapeutique) et plus rentables sur le plan économique. En matière de prise en charge psychiatrique, le Médecin Généraliste a un rôle à jouer, aussi bien en amont qu’en aval. Il peut aussi bien accompagner les patients vers une prise en charge spécialisée qu’assurer un suivi ultérieur après une intervention en santé mentale. En Algérie, le Médecin Généraliste est loin de jouer ce rôle de pivot. Dans notre pratique quotidienne, nous assistons à son Posters exclusion progressive de notre système de soin. Cette scotomisation est d’autant appuyée par une population qui oriente sa démarche de soin vers des prises en charge spécialisées. Comment le Médecin Généraliste est-il intégré dans les représentations du soin en population générale ? Matériel et méthode : Notre étude s’est déroulée dans le cadre d’une vaste recherche intitulée « Santé Mentale en Population Générale : Images et Réalités ». L’enquête a concerné un échantillon de 900 personnes, représentatif de la population de la commune de Chéraga, ville côtière située à 15 km à l’ouest d’Alger. Le questionnaire comprend deux axes : un axe socio-anthropologique et un axe épidémiologique. Nous nous sommes intéressés aux questions concernant les représentations du recours au soin pour un proche afin de déterminer la place du Médecin Généraliste dans les filières de soins psychiatriques. Résultats : L’enquête souligne que la place réservée au médecin généraliste dans les filières de soins psychiatriques est restreinte. Une personne sur dix uniquement le cite comme recours de soin, aussi bien pour soi que pour un proche. Par contre, les psy sont identifiés comme les professionnels de référence dans la représentation du soin (80 %). Conclusions : À la lumière de ces résultats, notre système de soins psychiatriques nécessite d’être pensé autrement. Il doit s’attacher à inscrire le médecin généraliste en tant que soignant de premier recours. Des recommandations sont à envisager. PO 007 IMPACT DE LA CULTURE SUR LES REPRÉSENTATIONS LIÉES AUX MODES D’AIDE ET SOIN. À PROPOS D’UNE ENQUÊTE ÉPIDÉMIOLOGIQUE MULTICENTRIQUE BENMESSAOUD D., KACHA F. Établissement Hospitalier Spécialisé Psychiatrie, ALGER, ALGÉRIE Contexte : La notion des représentations sociales des troubles psychiques et des recours thérapeutiques qui en découlent, exprime les conceptions culturelles de chaque société. C’est dans ce cadre que nous portons un regard particulier sur la manière dont ces représentations sont traversées par les dimensions culturelles : existe-t-il des invariants culturels ? Est-ce que la différence culturelle expliquerait tous les recours thérapeutiques ? Quelle orientation culturelle colore nos représentations ? Matériel et méthode : Notre étude s’est déroulée dans le cadre d’une vaste recherche intitulée « Santé Mentale en Population Générale : Images et Réalités ». L’enquête a concerné un échantillon de 900 personnes, représentatif de la population de la commune de Chéraga, ville côtière située à 15 km à l’Ouest d’Alger. Nous nous sommes intéressés aux questions relatives aux représentations liées aux soins. Celles-ci ont été comparées aux réponses obtenues auprès des populations interrogées à Nouakchott (culture traditionnelle) et Angers (culture occidentale) où la même enquête a été réalisée selon sur une méthodologie identique. Résultats : La médicalisation de la prise en charge du malade mental, à Chéraga et à Angers, est la représentation massive qui émane de l’étude comparative. À Nouakchott, cette notion est fortement supplée par les pratiques magico-religieuses. Quant à la représentation de la guérison, elle obéit à une distribution inversement proportionnelle à l’offre de soin psychiatrique : moins elle est étoffée, plus on pense que l’on peut guérir. Ainsi, l’espoir de guérison est important à Nouakchott. Il est moindre à Chéraga et faible à Angers (p < 10-7). Par ailleurs, cette analyse comparative a permis d’identifier quelques invariants culturels. Conclusions : Les représentations thérapeutiques dans la population de Chéraga sont assez proches de celles d’une population occidentale (médicalisation, hospitalisation). Elles offrent également une place particulière aux thérapies magico-religieuses sans pour autant ressembler fortement à une population traditionnelle. Ces résultats suggèrent ainsi un mode de fonctionnement mixte de notre population d’étude (coexistence de repères socioculturels occidentaux et de croyances traditionnelles). PO 008 CHUTES ET PSYCHOTROPES DANS UN SERVICE DE GÉRONTO-PSYCHIATRIE QUEINNEC C., DESBORDES M., HAOUZIR S., RUSTOM M. Centre hospitalier du rouvray, SOTTEVILLE-LÈS-ROUEN, FRANCE Une étude rétrospective a été menée au Centre Hospitalier du Rouvray à Sotteville-Lès-Rouen dans l’unité de gérontopsychiatrie afin d’évaluer la fréquence des chutes. Entre le 1er janvier et le 30 juin 2008, 23 patients (22,3 % des sujets hospitalisés), principalement admis pour des troubles comportementaux (65 %), ont chuté en moyenne 2,13 fois, soit 4 fois la fréquence observée dans la littérature dans les services de moyen et long séjour. Les patients chuteurs se caractérisent, comparativement aux non-chuteurs, par un âge moyen supérieur (81,83 ans/77,74 ans) et une proportion de femmes inférieure (52,1 %/71,2 %). Comparativement à la population totale, seul le diagnostic de démence, tous types confondus, est plus fréquent chez les chuteurs (61 %/46 %). La chute est intervenue majoritairement avant le 15e jour d’hospitalisation (63 %), la nuit (55 %), sans lésion secondaire (67 %). Une fracture est retrouvée dans 8 % des chutes. Une anomalie tensionnelle est retrouvée dans 38 % des cas et une anomalie électrolytique significative dans 12 % des cas. L’analyse des traitements administrés permet de mettre en évidence que les chuteurs ont plus fréquemment reçu au moins un anxiolytique (100 %/88 %), au moins un hypnotique (52 %/41 %), au moins un neuroleptique (52 %/34 %) et au moins un anti-épileptique (56 %/34 %), comparativement aux non-chuteurs. La prescription d’antidépresseurs et d’antidémentiels est comparable dans les deux groupes. De plus, les chuteurs présentent, en moyenne, un nombre de psychotropes administrés supérieur aux nonchuteurs : 4 psychotropes ou plus sont prescrits chez 40 % des chuteurs (25 % chez les non-chuteurs). Ces résultats permettent de suspecter l’implication des psychotropes dans les chutes observées. Les troubles du comportement présentés par les patients atteints de pathologies démentielles seraient ainsi à l’origine d’une majoration du nombre de psy15 7e Congrès de l’Encéphale chotropes administrés et donc des effets indésirables (notamment neurologiques, cardio-vasculaires et biologiques) pourvoyeurs de chutes. Une meilleure identification des patients à risque de chute ainsi qu’une utilisation plus contrôlée des psychotropes pourraient permettre ainsi une diminution de la fréquence des chutes en institution. PO 010 AGRESSIONS EN PSYCHIATRIE HOSPITALIÈRE PO 009 SALAMIN V., SCHUWEY-HAYOZ A., ABID S. TROUBLES PSYCHIATRIQUES ET EXPOSITION IN UTERO AUX HORMONES DE SYNTHÈSE : ÉTUDE D’UNE SÉRIE DE CAS Réseau fribourgeois de santé mentale, Centre de Soins hospitaliers, MARSENS, SUISSE ROBLIN J. (1), CHAYET M. (2), BON SAINT COME M. (1), KÉBIR O. (3), BANNOUR S. (4), GUEDJ F. (1), LÔO H. (1), KREBS M.O. (3) (1) Service Hospitalo-Universitaire, Centre Hospitalier SainteAnne, PARIS, FRANCE (2) Centre d’Évaluation et de Recherche Clinique, Service Hospitalo-Universitaire, Faculté de Médecine Paris Descartes, Centre Hospitalier Sainte-Anne, PARIS, FRANCE (3) INSERM, Laboratoire de Pathophysiologie des Maladies Psychiatriques, Centre de Psychiatrie et Neurosciences U894, Université Paris Descartes, PARIS, FRANCE (4) Centre d’Évaluation et de Recherche Clinique, Service Hospitalo-Universitaire, faculté de Médecine Paris Descartes, Centre Hospitalier Sainte-Anne, PARIS, FRANCE Le Diéthylstilbestrol (DES) est un œstrogène non stéroïdien de synthèse (ou xéno-œstrogène) qui a été très largement utilisé chez les femmes enceintes jusqu’à ce que ses effets tératogènes (anomalies du tractus urogénital ou des fonctions reproductives) et carcinogènes soient mis en évidence. L’impact potentiel de l’exposition in utero aux hormones de synthèse (telles que les xéno-œstrogènes) sur le développement cérébral fœtal et ses conséquences à long terme sur le comportement sont mal connues. Chez l’animal, des études ont montré que l’exposition aux hormones artificielles en période prénatale pouvait induire des modifications comportementales. L’objectif principal de cette série de cas est d’améliorer la caractérisation et la description clinique (diagnostics catégoriels) des troubles psychiatriques présents dans ces familles. L’association HHORAGES-France a rassemblé des observations spontanées et identifié des sujets présentant des troubles psychiatriques ou comportementaux après une exposition au DES au cours de la grossesse suggérant que la vulnérabilité à présenter de tels troubles à l’âge adulte pourrait être augmentée. Ainsi, 31 dossiers de familles ont été réunis avec 31 mères et 72 enfants nés vivants. Neuf familles « informatives » ont été identifiées, familles au sein desquelles au moins l’un des membres de la fratrie (enfants aînés) n’a pas été exposé alors que d’autres ont été directement exposés et/ou sont nés après des grossesses ayant nécessité la prescription d’hormones de synthèse. Parmi les 72 enfants, on retrouve 43 enfants exposés et atteints, 4 exposés et non atteints, 1 exposé mais décédé à l’âge de 10 mois, 23 non exposés et non atteints, et 1 non exposé et atteint. Les tableaux cliniques présents chez les enfants exposés sont globalement complexes et atypiques (troubles de l’humeur associés à des troubles des conduites, 16 troubles de l’humeur avec caractéristiques psychotiques, troubles psychotiques…). Les données recueillies seront détaillées afin d’être accessibles pour des études ultérieures. Contexte théorique : La violence est un phénomène fréquent en psychiatrie et vise principalement les soignants. Plusieurs facteurs peuvent contribuer à un passage à l’acte violent. Le premier facteur invoqué est généralement l’état du patient, sa psychopathologie. Cependant, le contexte hospitalier peut aussi favoriser l’agression, en raison des caractéristiques « environnementales » qui lui sont inhérentes (cadre et limites de la vie institutionnelle) mais aussi de la richesse et de la complexité de son réseau interactionnel (patients, soignants). Méthode : Les événements agressifs survenus dans l’ensemble des unités de soins psychiatriques pour adultes au cours d’une période de deux ans ont été documentés systématiquement au moyen de la version révisée du Staff Observation Aggression Scale-Revised (SOAS-R). Résultats : Nous avons recensé 498 événements agressifs qui représentent une faible incidence (en moyenne 0,52 événements par 100 jours de traitement). 9,5 % des patients sont agressifs, avec une nette prédominance masculine. Ces patients sont plus jeunes, ont des séjours plus longs et ont été hospitalisés plus souvent pendant la période de l’étude. Les patients violents souffrent le plus souvent d’un trouble lié à l’abus de substances ou d’un trouble du spectre de la schizophrénie, mais le risque de violence est particulièrement élevé chez ceux souffrant d’un trouble de la personnalité. L’âge, le sexe, la durée du séjour, le nombre d’hospitalisations et le diagnostic principal sont des prédicteurs significatifs du passage à l’acte agressif. Plutôt que le taux d’occupation, c’est le nombre d’admissions dans les unités qui prédit la fréquence des événements violents. Conclusions : L’incidence de la violence est relativement faible dans notre centre de soins hospitaliers, mais la durée des séjours y est en moyenne plus longue, ce qui implique qu’il y a un taux de rotation des patients plus lent et moins de réorganisations des dynamiques relationnelles et spatiales. Cette stabilité accrue dans l’environnement du patient semble expliquer en partie cette différence, mais la violence en psychiatrie est un phénomène multifactoriel dépendant aussi de la psychopathologie des patients. PO 011 ÉTUDE EXPLORATOIRE ÉVALUANT LE MILNACIPRAN ET LA VENLAFAXINE DANS LE TRAITEMENT D’UNE DÉPRESSION MAJEURE CARACTÉRISÉE CHEZ LES PATIENTS ADULTES OLIÉ J.P. (1), GOURION D. (2), POIRIER M.F. (1) (1) Hôpital Saint-Anne, PARIS, FRANCE (2) 17 rue des Maronniers, PARIS, FRANCE Posters La classe des antidépresseurs IRSNa – inhibiteurs de la recapture de la sérotonine (5-HT) et de la noradrénaline (NA) est formée de trois molécules : venlafaxine (Effexor), milnacipran (Ixel), et duloxétine (Cymbalta). La présente étude a exploré les effets du milnacipran et de la venlafaxine administrés aux doses de 100-200 mg/jour dans le traitement d’une dépression majeure caractérisée chez des patients adultes ayant un DSM IV-TR avec un score total MADRS supérieur ou égal à 23 aux visites de sélection et d’inclusion. L’étude milnacipran (n = 97) et venlafaxine (n = 98) a duré 24 semaines. Elle a été randomisée, en double-aveugle, multicentrique et dont les patients sont sélectionnés au hasard. Après une titration progressive pendant les premières 4 semaines, les patients ont reçu les doses de 150 ou 200 mg/jour pendant 20 semaines. En ce qui concerne la tolérance, à tout moment de l’étude, les doses pouvaient être diminuées à 100 mg/jour. La moyenne du score total MADRS a été de 31,4 pour le groupe milnacipran et 30,7 pour le groupe venlafaxine, la moyenne du score total HAMD 17 a été respectivement de 25,3 et 25,2. À 8 semaines, le taux de réponses (défini par une diminution de 50 % ou plus du score total MADRS entre l’inclusion et la dernière visite) a été respectivement de 64,4 % et de 65,5 % (LOCF). La diminution du score total MADRS a été similaire dans les deux groupes (– 16,8 vs – 16,8). Par ailleurs, le taux de rémission (MADRS inférieur à 10) a été semblable entre les groupes milnacipran (42,2 %) et venlafaxine (42,5 %) (LOCF). Après 24 semaines de traitement, le taux de réponses et la diminution du score total MADRS ont été comparables entre les groupes milnacipran et venlafaxine. Un taux de rémission plus élevé MADRS a été observé dans le groupe venlafaxine (62,1 % vs 52,2 % LOCF) bien que le taux de rémission HAMD (défini par HAMD inférieur à 10) a été similaire dans les deux groupes (groupe venlafaxine 45,3 % vs groupe milnacipran 42,7 %). Finalement, dans le cas de cette analyse exploratoire, milnacipran démontre la même efficacité et tolérance que la venlafaxine dans le traitement d’une dépression majeure caractérisée chez les patients adultes. PO 012 DÉPRESSION ET COUVAISON : SIMILITUDES CLINIQUES ET BIOLOGIQUES HADRICH M. Psychiatre Privé, SFAX, TUNISIE Dépression chez l’homme et couvaison chez les volailles se ressemblent cliniquement et biologiquement. L’inhibition, le manque de vitalité, le désintérêt, l’anhédonie, la perte de l’appétit et du poids… se retrouvent dans les deux cas. La dépression est sous-tendue par des perturbations biologiques : sérotonine, dopamine… La couvaison aussi est liée à des modifications de l’équilibre biologique ; histamine, sérotonine dopamine… Dépression et couvaison ont des facteurs héréditaires. Le manque de lumière ou la pénombre favorise le passage de l’état de pondeuse à l’état de couveuse. Il favorise aussi les dépressions dites saisonnières liées à un manque d’ensoleillement. La luminothérapie est utilisée en aviculture comme en psychiatrie. La couvaison chez les volailles en général et les dindes en particulier pause des problèmes économiques importants. Sa prévention pause des difficultés multiples. La dépression en psychiatrie constitue un problème de santé mentale. Cet article voudrait attirer l’attention sur un éventuel modèle animal de dépression. Il pourrait contribuer à recherche dans les deux secteurs : psychiatrie biologique et aviculture. PO 013 LE 5-HTTLPR INFLUENCE LA RÉPONSE AUX ANTIDÉPRESSEURS CHEZ LES FEMMES DÉPRIMÉES GRESSIER F. (1), BOUAZIZ E. (2), VERSTUYFT C. (2), HARDY P. (1), BECQUEMONT L. (2), CORRUBLE E. (1) (1) INSERM U669, Université Paris Sud, Service de Psychiatrie, Assistance Publique – Hôpitaux de Paris, CHU de Bicêtre, 94275 LE KREMLIN BICÊTRE, FRANCE (2) Université Paris Sud, Service de Pharmacologie, Assistance Publique – Hôpitaux de Paris, CHU de Bicêtre, 94275 LE KREMLIN BICÊTRE, FRANCE Introduction : Le transporteur de la sérotonine (5-HTT) est une des principales cibles d’action de nombreux antidépresseurs (AD) (1). Par comparaison à l’allèle L, l’allèle court (S) du gène du transporteur de la sérotonine (5-HTTLPR) a été associé à une moindre efficacité des AD dans le traitement des épisodes dépressifs majeurs (EDM) ; cependant des études de réplications ont montré des résultats contradictoires. Hypothèse : Notre hypothèse est que ces différences pourraient être dues à une différence suivant le genre. Patients et méthodes : 103 patients (74 femmes et 29 hommes) hospitalisés pour un EDM nécessitant un AD ont été inclus dans cette étude prospective, ouverte et naturaliste. La réponse aux AD est définie comme une diminution de 50 % ou plus du score à l’échelle de Hamilton 17-items (HAMD-17) après 4 semaines de traitement. Compte tenu du caractère récessif de l’allèle S, les sujets ont été classés en 2 groupes : ceux porteurs du génotype SS (SS) et ceux porteurs du génotype LL ou LS (LL/LS). Résultats : En comparaison avec le génotype LL/LS, le génotype SS est associé à une moindre efficacité des AD chez les femmes (79 % vs 50 %, p = 0,03). Chez les hommes, il n’a pas été retrouvé d’association avec le 5-HTTLPR. Cette association retrouvée chez les femmes ne peut être expliquée par une différence dans les caractéristiques cliniques ou démographiques de l’échantillon. Conclusion : Nos résultats suggèrent un effet significatif du 5HTTLPR sur l’efficacité des AD chez les femmes déprimées, mais non chez les hommes. Ils sont dans la continuité des études montrant des différences selon le genre concernant la fonction sérotoninergique (2). De plus amples recherches sont nécessaires pour confirmer ces résultats préliminaires. Références 1. Serretti A, Kato M, De Ronchi et al. 2007 Meta-analysis of serotonin transporter gene polymorphism (5-HTTLPR) association with selective reuptake inhibitor efficacy in depressed patients. Mol Psychiatry 12, 247-257. 2. Perna G, Favaron E, Di Bella D et al. 2005 Antipanic efficacy of paroxetine and polymorphism within the promoter of the serotonin transporter gene. Neuropsychopharmacology 30, 2230-2235. 17 7e Congrès de l’Encéphale PO 014 DÉPRESSION ET DOULEUR DAARA S. Liberal, ANNABA, ALGÉRIE Le symptôme douleur fut de tout temps un signe important associé à la dépression. Certains auteurs le considèrent même comme un élément diagnostic de la dépression (H. Ey). Les récentes études sur les dépressions et leur caractère récidivant, ont insisté sur les symptômes rebelles et résistants aux différentes thérapeutiques, dont le syndrome physique douloureux arrive en tête. Il est très souvent associé à la dépression, il peut déterminer sa forme clinique, retarder son diagnostic par sa position centrale et constituer un facteur prédictif de sévérité et son caractère rebelle, un facteur prédictif de rechute. La prise en compte du syndrome physique douloureux dans la prise en charge d’un épisode dépressif devient primordiale. Malheureusement les thérapeutiques actuelles semblent peu efficaces sur le syndrome physique douloureux associé à la dépression, et les récentes molécules mises sur le marché comme la duloxétine n’a pas encore fait ses preuves. Aussi la prise en charge doit être globale et la part de la psychothérapie et de la relation médecin malade devient déterminante. On ne doit plus traiter un épisode dépressif majeur mais prendre en charge une personne humaine en souffrance. PO 015 DÉPRESSION ET MÉDECINE TRADITIONNELLE CHINOISE GASSIOT A., MERGAUX D. CH Sainte-Marie, RODEZ, FRANCE Les auteurs de cette communication proposent un abord transculturel de la dépression, vue au travers de la Médecine Traditionnelle Chinoise (M.T.C.). Loin de répondre à un effet de mode, il s’agit de « compléter » l’intérêt croissant pour les comorbidités somatiques dans les maladies dépressives. En effet, l’originalité de la M.T.C. réside dans son paradigme même qui stipule que toute atteinte émotionnelle, psychique est d’abord « une blessure d’organe » dont la destinée symptomatique suivra une logique propre à l’individu, à sa constitution, à son histoire. De même, une affection d’organe fera émerger une symptomatologie mentale spécifique. Aussi, la M.T.C. éclaire et fonde d’emblée le polymorphisme des tableaux cliniques observés. La modernisation de la Chine, depuis les années 90, a permis à l’Occident d’accéder à un corpus de connaissance, en suscitant parallèlement un intérêt croissant de sa médecine traditionnelle pour les troubles mentaux. En présentant la dépression dans la M.T.C., nous proposons de réfléchir sur le lien permanent entre trouble psychique et trouble somatique dans le champ des maladies dépressives. 18 PO 016 L’ÉLECTROCONVULSIVOTHÉRAPIE CHEZ LE SUJET ÂGÉ : À PROPOS D’UN « ÉTAT DES LIEUX » DANS LA MÉTROPOLE LILLOISE VANHOUCKE-BOUTEILLE V. (1), VANHOUCKEBOUTEILLE V. (1), DODIN V. (2), LUCAS B. (3), GOUDEMAND M. (3), ROCHE J. (4) (1) EPSM-Lille-Métropole, ARMENTIÈRES, FRANCE (2) Hôpital Saint Vincent de Paul, LILLE, FRANCE (3) Hôpital Fontan-CHRU, LILLE, FRANCE (4) Hôpital Gériatrique-CHRU, LILLE, FRANCE La dépression du sujet âgé est une maladie fréquente, insuffisamment traitée souvent à l’origine d’une perte d’autonomie rapide. L’âge seul n’est pas une contre-indication à l’électroconvulsivothérapie (ECT) : la seule contre-indication absolue est l’hypertension intracrânienne. La principale indication de l’ECT chez le sujet âgé est la dépression. D’après une revue de la littérature, l’utilisation de l’ECT chez le sujet âgé par rapport aux antidépresseurs permettrait un meilleur pronostic toutes comorbidités somatiques confondues. Elle reste cependant peu utilisée en France. Notre étude a été réalisée dans les 2 services de psychiatrie adulte de la métropole Lilloise qui peuvent réaliser des ECT. Nous avons recherché les dossiers des patients âgés de plus de 65 ans qui ont bénéficié d’une ECT entre 2002 et 2007. Ces dossiers ont été analysés de façon rétrospective : 8 patients de plus de 65 ans ont bénéficié d’ECT. L’épisode dépressif majeur est ici la principale indication de l’ECT ce qui correspond aux données de la littérature. Dans notre échantillon, l’amélioration clinique observée est majoritairement modérée à bonne. Dans les études, 60 à 90 % des patients âgés obtiennent une amélioration modérée à bonne après ECT. 7 patients sur 8 ont présenté une bonne tolérance à l’ECT, ce qui correspond aux données de la littérature avec une bonne tolérance de ce traitement, chez le sujet âgé, parfois meilleure que celle des médicaments. Dans notre étude, le pourcentage de la population âgée dépressive bénéficiant d’ECT est faible et moins important que celui retrouvé dans la littérature. Plusieurs explications peuvent être avancées comme un nombre de plages d’ECT limité, des contre-indications anesthésiques larges, une crainte d’effets indésirables notamment confusionnels dans cette population âgée fragile. Des mesures préventives simples peuvent être mises en place pour limiter ces risques confusionnels et mnésiques. Une évaluation des fonctions cognitives pré et post-ECT devrait être réalisée. Ces bilans permettraient de mieux évaluer l’impact de l’ECT sur les fonctions cognitives et de repérer les démences débutantes. Malgré le faible échantillon de notre étude, on constate que l’ECT garde sa place en psychogériatrie dans la prise en charge des épisodes dépressifs majeurs. Posters PO 017 DÉPRESSION ET ANTIDÉPRESSEURS : UNE REVUE DE LA PHYSIOPATHOLOGIE SOUFIA M., RICHA S. Hôpital psychiatrique de la croix, BEYROUTH, LIBAN La théorie du déficit mono-aminergique a été remplacée récemment par celle du dysfonctionnement de tout le système tri-aminergique de neurotransmetteurs où chaque symptôme est associé hypothétiquement à une anomalie du traitement de l’information dans un ou plusieurs des circuits neuronaux mono-aminergiques aboutissant au niveau du neurone post-synaptique à une expression génétique inappropriée. Les antidépresseurs modifient tous cette expression génétique en augmentant le taux de neurotransmetteurs mais diffèrent les uns des autres par leurs propriétés pharmacologiques principales et secondaires. Cette recherche de la littérature essaiera de détailler ces nouvelles théories en montrant l’association entre les symptômes dépressifs, les régions cérébrales et les différents neurotransmetteurs. Par ailleurs, elle essaiera d’expliquer le mécanisme pharmacologique principal et les mécanismes secondaires soutenant l’efficacité et les effets secondaires des antidépresseurs les plus fréquemment utilisés. PO 018 DÉPRESSIONS LIÉES AU DEUIL IMPOSSIBLE SOUKI H. E.H.S Drid H OCINE, ALGER, ALGÉRIE Les intervenants de santé mentale, dans leurs fonctions d’aide et de soin, sont confrontés depuis deux décennies, aux détresses multiples des victimes du terrorisme et des catastrophes naturelles, qui continuent d’endeuiller l’Algérie. Dans ces contextes, la rencontre de mères et d’épouses de personnes portées disparues est particulièrement marquée par un deuil rendu impossible. À travers trois vignettes cliniques, nous tenterons d’illustrer le travail effectué, la place de la chimiothérapie, les nouveaux aménagements introduits, et l’intégration des rituels communautaires et culturels, selon l’approche systémique, dans le processus thérapeutique. PO 019 VULNÉRABILITÉ DU SUJET ÂGÉ À LA DÉPRESSION HADJ AMMAR M., MARRAG I., HAJJI K., KHAMMOUMA S., NASR M. CHU, MAHDIA, TUNISIE Introduction : La dépression de la personne âgée se caractérise par des inflexions séméiologiques favorisées par le vieillissement et par une atténuation de la symptomatologie d’où la fréquence des formes torpides, paucisymptomatiques qui risquent d’être méconnues voire banalisées et par conséquent sous-évaluées et maltraitées, et ce malgré une morbidité non négligeable. Le présent travail avait pour objectifs d’évaluer la symptomatologie dépressive et de dégager certains facteurs de risque quant à la survenue des troubles dépressifs. Patients et méthodes : Il s’agissait d’une étude transversale effectuée à la consultation de psychiatrie du CHU de Mahdia sur une période de 3 mois. 118 sujets âgés ont consulté, soit 11,6 % du nombre total de consultants. Seuls 93 patients répondaient aux critères d’inclusion. Un questionnaire préétabli de 96 variables a été administré comportant l’évaluation psychiatrique multiaxiale selon le DSM IV et l’évaluation psychométrique de la symptomatologie dépressive à l’aide d’une échelle spécifique de dépression gériatrique (G.D.S). Résultats : 56 % des consultants étaient du sexe féminin, la moyenne d’âge était de 68,3 ans, la majorité des patients (60 %) étaient mariés et 34,4 % bénéficiaient d’une couverture sociale. L’évaluation clinique a montré que les troubles dépressifs étaient les plus fréquents (32,3 %) suivis des troubles somatoformes (19,4 %). 73,8 % des patients avaient au moins une pathologie organique associée et un facteur de stress a été retrouvé chez 58 % des cas. La moitié des patients présentaient une symptomatologie dépressive. L’approche analytique nous a permis de mettre en évidence que le sexe masculin, l’âge avancé, le divorce, l’origine rurale, le bas niveau socio-économique, la présence d’une pathologie organique associée et l’existence d’un facteur de stress étaient corrélés positivement avec la survenue des troubles dépressifs. Discussion et conclusion : Intérêt d’un dépistage précoce et d’une identification de facteurs de risques utiles à la prise en charge de la dépression chez une population fragile et fragilisée qui posera de plus en plus de défis à notre société. PO 020 COMPARAISON DE L’EFFICACITÉ DE DIFFÉRENTS ANTIDÉPRESSEURS DANS LA NORMALISATION DE LA PLASTICITÉ SYNAPTIQUE DANS LE CORTEX PRÉFRONTAL APRÈS EXPOSITION AU STRESS JAY T.M. INSERM U894, PARIS, FRANCE La physiopathologie des désordres liés au stress comme la dépression majeure fait intervenir une réduction de la connectivité dans les régions frontales et hippocampiques et cet effet peut être corrigé par des traitements aux antidépresseurs qui sont capables de renforcer certaines connexions spécifiques. Cependant tous les antidépresseurs ne sont pas identiques dans cette capacité de neutraliser les effets du stress. Nous avons démontré que la tianeptine (10 mg/kg), un antidépresseur connu pour stabiliser l’activité glutamatergique dans des conditions de stress bloque les effets inhibiteurs du stress sur la potentialisation à long terme (LTP) induite au niveau du circuit hippocampe-cortex préfrontal (Rocher et al., 2004 ; Spedding et al., 2005). À l’inverse, la fluoxétine rétablit seulement partiellement les modifications de LTP induites par le stress. Nous avons testé les effets de deux autres antidépresseurs, l’imipramine et la venlafaxine, un antidépresseur inhibiteur de la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline. Les rats sont exposés à un stress aigu (30 min sur une plateforme surélevée) puis la LTP est induite dans la région prélimbique du cortex préfrontal (CPF), 3 h après la fin du stress. Nous montrons que l’administration aiguë d’imipramine (10 mg/kg) ou de venlafaxine (10 mg/kg) après le stress (injection aiguë 40 min avant la LTP) ne modi19 7e Congrès de l’Encéphale fie pas significativement les effets négatifs du stress sur la LTP. Nous avons étudié les mécanismes cellulaires sousjacents à la neuroplasticité qui est altérée lors du stress et modifiée en présence d’un traitement antidépresseur Les données actuelles montrent que la neutralisation des effets négatifs du stress sur la plasticité préfrontale fait intervenir la phosphorylation des récepteurs AMPA avec une certaine spécificité pour quelques antidépresseurs (Qi et al., 2008). La mise en évidence de ces effets bénéfiques des antidépresseurs qui s’accompagnent de changements cellulaires dans certaines régions spécifiques du cerveau lors d’une exposition à un stress ouvrent de nouvelles perspectives de traitement plus efficace ou plus spécifique de la dépression. PO 021 LE TROUBLE DYSPHORIQUE PRÉMENSTRUEL : PRÉVALENCE ET FACTEURS ASSOCIES ZAÂFRANE F., BEN LAMINE I., ATIG C., MRAD A., SAKOUHI M., FALEH R., GAHA L. CHU, MONASTIR, TUNISIE Introduction : Le trouble dysphorique prémenstruel (TDPM) correspond à une forme sévère du syndrome prémenstruel avec au premier plan des symptômes psychiatriques. Ses caractéristiques essentielles sont une humeur dépressive, une anxiété et une labilité émotionnelle marquées, ainsi qu’une diminution de l’intérêt pour les activités, se manifestant pendant la phase lutéale et cessant dans la phase folliculaire du cycle menstruel. Objectif : Déterminer la prévalence du trouble dysphorique prémenstruel et les facteurs qui lui sont associés. Matériel et méthodes : Une enquête épidémiologique rétrospective et prospective, a été réalisée au CHU de Monastir, auprès d’un échantillon de 200 femmes en âge de procréer durant la période d’avril 2002-septembre 2003. L’évaluation s’est effectuée à l’aide d’un questionnaire explorant les caractéristiques sociodémographiques, anamnestiques, gynécologiques et obstétricales et environnementales, la mesure du stress par l’échelle d’ajustement social de Holmes et Rahé et les attitudes envers les menstruations grâce à l’échelle Menstrual Attitude Questionnaire (MAQ). L’étude de la prévalence du TDPM a été menée à l’aide des critères diagnostiques du DSM IV, associés à l’échelle Prémenstruel Assessement Form (PAF) pour l’évaluation rétrospective et à l’échelle Moos Distress Questionnaire (MDQ) pour l’évaluation prospective. Résultats : Le TDPM, était présent chez 5 % des femmes à l’évaluation rétrospective et chez seulement 3 % à l’évaluation prospective. Il avait une relation significative aux deux temps d’évaluation avec le jeune âge, le niveau élevé de stress, et le vécu négatif des menstruations. Conclusion : Nos résultats soulignent la surévaluation du TDPM aux études rétrospectives, montrent la faible prévalence du TDPM dans notre population d’étude, correspondant aux limites inférieures des taux occidentaux rapportés dans la littérature, et confirment la contribution des facteurs psy20 chosociaux, culturels et éducatifs dans le déterminisme de cette forme affective de la symptomatologie prémenstruelle. PO 022 QUALITÉ DE VIE CHEZ LES PATIENTS DÉPRESSIFS : RÉSULTATS À 6 MOIS DE LA COHORTE FRANÇAISE DE L’ÉTUDE FINDER DANTCHEV N. (1), TCHERNY-LESSENOT S. (2), BARAILLE L. (2), HAUTIN J. (2) (1) Hôtel Dieu, PARIS, FRANCE (2) Lilly France, SURESNES, FRANCE Objectifs : Décrire l’impact de la douleur sur la qualité de vie (QdV) chez des patients dépressifs français. Méthodes : FINDER était une étude observationnelle européenne d’une durée de 6 mois pour évaluer l’évolution en terme de QdV (SF 36, EuroQol), dépression et anxiété (HADS), symptômes physiques (SSI) et douleur (EVA) dans une population de patients ayant un diagnostic clinique de dépression et débutant un traitement antidépresseur. Résultats : Les 606 patients inclus en France par 57 psychiatres et 46 médecins généralistes étaient âgés de 45,6 ± 13,0 ans, 69 % étaient des femmes et 39 % avaient eu un épisode dépressif dans les 2 années précédentes. En se référant au score de l’échelle d’auto-évaluation HADS supérieur à 11, 75 % des patients étaient classés comme « cas » de dépression et 84 % comme « cas » d’anxiété. 51 % des patients ont évalué la sévérité globale de leur douleur (basée sur un seuil de 30 de l’échelle EVA) comme modérée à sévère, et pour 65 % d’entre eux aucune cause organique n’était rapportée. Au cours du suivi de 6 mois, les patients français ont amélioré leur score composite physique de la SF36 (46,8 ± 10,4 à 50,2 ± 8,3) et leur score composite mental (20,2 ± 8,6 à 40,5 ± 12,3), leur indice d’état de santé ED-5D (0,38 ± 0,28 à 0,75 ± 0,27) et l’EQ-5D EVA (39,9 ± 20,0 à 71,4 ± 20,3). Les patients ayant une douleur modérée à sévère à l’inclusion avaient une qualité de vie altérée sur le score composite de la SF 36, l’indice d’état de santé EQ-5D et l’EQ-5D EVA à la fois à l’inclusion et au cours des 6 mois suivant le début du traitement. Au cours du suivi, les patients français ont amélioré leur score HADS de dépression (13,5 ± 4,6 à 5,5 ± 4,7) et d’anxiété (14,1 ± 3,5 à 7,2 ± 4,6). Les patients ayant une douleur modérée à sévère avaient des scores plus élevés à l’inclusion et moins d’amélioration de l’HADS dépression et anxiété. Conclusions : Plus de la moitié des patients français de cette étude ont eu des douleurs associées à la dépression. Nous avons observé que les patients ayant une douleur modérée à sévère à l’inclusion ont eu une plus mauvaise évolution à la fois sur la QdV et la réponse sur la dépression que les patients ayant des douleurs minimes ou pas de douleur à l’inclusion. PO 023 PRÉVALENCE DE LA DÉPRESSION CHEZ LE SUJET ÂGÉ CONSULTANT EN MÉDECINE GÉNÉRALE CHARFEDDINE F., ZOUARI L., ALLOUCH C., HACHICHA A., FEKI A., HACHICHA C., MÂALEJ M. CHU Hédi Chaker, Service de psychiatrie, SFAX, TUNISIE Posters L’objectif de notre étude était de dépister la dépression chez les sujets âgés consultant en médecine générale, quel que fût le motif de consultation, et de mettre en exergue les facteurs associés. L’étude était de type transversal, sous forme d’enquête réalisée auprès de 42 sujets âgés d’au moins 65 ans, ayant consulté dans une structure publique de soins de première ligne, à Sfax en Tunisie, en octobre 2008. Pour chaque consultant âgé, des données d’ordre sociodémographique, anamnestique et contextuel ont été recueillies. Pour le dépistage de la dépression, nous avons utilisé le « Gériatric Dépression Scale de Yesavage » (GDS), qui est spécifique à la pratique gériatrique, et l’échelle « Hospital Anxiety Depression » (HAD). Résultats : L’âge moyen des patients était de 70,9 ans. Le Sex-ratio (H/F) était de 0,7. Le niveau d’instruction n’était pas le primaire pour 64,3 % des sujets. Tous les patients étaient suivis pour une affection chronique ; une comorbidité a été trouvée chez 85,7 %. Un facteur de stress social récent a été signalé par 59,1 %. La prévalence de la dépression était de 33,3 % à l’échelle GDS, et de 35,3 % à l’échelle HAD. La dépression était statistiquement associée à un bas niveau socio-économique (P = 0,02), à l’existence de handicap moteur ou sensoriel (P = 0,05) et à la présence d’un facteur de stress récent (P = 0,014). Conclusion : Notre enquête, auprès des sujets âgés consultant en médecine générale, a montré une prévalence élevée de la dépression chez eux, et l’association de celle-ci avec de mauvaises conditions somatique et vitale. D’où l’intérêt de sensibiliser l’omnipraticien à ce problème et à l’utilité de l’utilisation d’échelles de dépistage de la dépression, d’autant plus que celle-ci s’exprime très souvent, chez le sujet âgé, par des plaintes somatiques. PO 024 DÉPRESSION MAJEURE : SYMPTÔMES RÉSIDUELS ET RECHUTES CHENNOUFI L. (1), BEN SALAH K. (2), OUMAYA M. (2), GHANMI L. (2), BOUZID R. (2) (1) Service psychiatrie « F », CHU Razi, LA MANOUBA, TUNISIE (2) Service psychiatrie, Hôpital Mohamed Tahar Maâmouri, NABEUL, TUNISIE Introduction : La question des symptômes résiduels de la dépression est particulièrement importante : ces symptômes sont considérés par certains auteurs comme étant les symptômes pré-morbides de rechutes. L’objectif de ce travail est d’estimer la fréquence et la nature des symptômes résiduels après 8 semaines de traitement antidépresseur, d’évaluer le risque d’apparition ultérieure de rechutes dépressives et de décrire les types de symptômes résiduels les plus prédictifs de rechutes dépressives. Matériel et méthode : Il s’agit d’une étude rétrospective descriptive et comparative qui a inclus les nouveaux malades ayant consulté en 2006 pour un épisode dépressif majeur (selon les critères du DSM IV), mis sous traitement antidépresseur et suivis en ambulatoire sur une période d’au moins 8 semaines. L’échantillon comprenait 75 patients. L’évaluation des symptômes résiduels était clinique. Résultats : La fréquence des symptômes résiduels de dépression après 8 semaines de traitement antidépresseur était de 46,7 %. Les symptômes résiduels les plus fréquemment rapportés étaient les troubles du sommeil (54,4 %), suivis par l’asthénie et l’irritabilité à fréquence égale (34,3 %). Parmi les facteurs associés aux symptômes résiduels, les facteurs de stress persistants étaient significativement davantage présents chez les patients avec symptômes résiduels que chez les patients en rémission complète (p = 0,033). Concernant les répercussions médico-sociales, les patients ayant gardé des symptômes résiduels ont présenté ultérieurement un taux de rechutes dépressives significativement plus important que les patients en rémission complète (p < 0,05). Les symptômes résiduels les plus fréquemment associés à l’apparition de rechutes dépressives étaient par ordre de fréquence décroissante les troubles du sommeil suivis par l’asthénie puis par l’humeur dépressive. Conclusion : La dépression avec symptômes résiduels est une modalité évolutive fréquente. Elle constitue un pronostic péjoratif particulièrement en termes de risques de rechutes. D’où l’intérêt d’un dépistage de ces formes et d’une prise en charge précoce et adaptée avec prescription médicamenteuse plus longue et recours si possible à une thérapie cognitivo-comportementale. PO 025 LES ANTIDÉPRESSEURS DANS LE TRAITEMENT DES TROUBLES DÉPRESSIFS MAJEURS RÉCURRENTS BEN HADJ KACEM N. CHU Tahar Sfar, MAHDIA 5100, TUNISIE Les dépressions, par leurs fréquences, constituent un problème considérable de santé publique, d’autant plus que plus de 50 % des sujets présentant un épisode dépressif majeur connaîtront après guérison une récidive dans les 15 prochaines années. Notre travail a pour objectifs d’étudier les caractéristiques de la prescription des antidépresseurs dans les dépressions récurrentes et la place des autres thymorégulateurs dans la prévention des récidives. Afin de répondre à ces objectifs, nous avons réalisé une étude rétrospective menée au service de psychiatrie de CHU de Mahdia, portant sur tous les malades hospitalisés répondant aux critères diagnostiques « DSM IV » des troubles dépressifs majeurs récurrents, sur une période de 8 ans : de 15 mai 2000 au 15 mai 2008. Notre étude a concerné 33 patients atteints de dépression récurrente. Les patients étaient âgés de 47,5 ans et nous avons relevé une prédominance féminine. Les principaux symptômes qui ont motivé l’hospitalisation étaient essentiellement et par ordre décroissant : tristesse de l’humeur, insomnie, tentatives de suicide (chez 27,3 % des sujets, soit 9 cas). Parmi les 9 suicidants, nous avons recensé 4 récidivants. Tous les patients ont reçu un traitement antidépresseur pendant la phase aiguë, la phase de consolidation et la phase prophylactique. Pendant la phase aiguë, le traitement antidépresseur était le plus souvent associé à un traitement anxiolytique (91 % des cas) et à un traitement neuroleptique dans 54,7 % des cas. 21 7e Congrès de l’Encéphale 21,2 % des sujets seulement ont reçu un thymorégulateur en association. Pendant la phase de traitement prophylactique et de prévention des récurrences, les thymorégulateurs ont été prescrits chez 33,3 %. Nous concluons sur l’opportunité de développer des programmes de santé publique, privilégiant des actions de formation des différents professionnels de santé impliqués dans le diagnostic précoce et à la prévention des complications évolutives d’un épisode dépressif majeur récurrent. PO 026 DÉPRESSION DU SUJET ÂGÉ : ENQUÊTE AUPRÈS DE 320 CONSULTANTS ÂGÉS EN PREMIÈRE LIGNE BEN HADJ KACEM N. CHU Tahar Sfar, MAHDIA 5100, TUNISIE Les sociétés vieillissent et doivent résoudre de façon croissante les problèmes de santé dus au vieillissement. La dépression est la pathologie mentale la plus fréquente dans la population âgée mais son diagnostic reste souvent difficile en raison de spécificités cliniques. Les résultats épidémiologiques sous-estiment la prévalence de cette pathologie chez les personnes âgées. Le présent travail a pour objectifs de dépister les sujets déprimés parmi les consultants âgés et d’avancer des hypothèses sur les facteurs liés à la survenue de la dépression. Nous avons mené une enquête transversale, réalisée au niveau de neuf centres de santé de base du gouvernorat de Mahdia sur une période de 6 mois (de mars à août 2005) ; 320 personnes âgées de plus de 60 ans répondant aux critères d’inclusion ont été retenues. La symptomatologie dépressive a été dépistée à l’aide du test GDS (Geriatric Depression Scale). L’analyse des résultats a révélé une moyenne d’âge de 72,9 ans avec un sexe ratio de 0,48 ; une prédominance féminine de 67,2 % et une majorité de sujets mariés avec 51,6 % des cas. L’évaluation psychométrique, en tenant compte de la note seuil 15, a trouvé que 41,9 % des consultants âgés présentaient une symptomatologie dépressive. L’approche analytique nous a permis de relever que la survenue de la symptomatologie dépressive est corrélée positivement et essentiellement au sexe féminin, à l’âge avancé, à la comorbidité à partir de trois maladies simultanées et aux sentiments d’insatisfaction dans tous les domaines de la vie personnelle. Ce travail nous confirme la forte prévalence de la symptomatologie dépressive de la personne âgée et permet d’identifier les facteurs liés à sa survenue. PO 027 PRÉVALENCE DE LA DÉPRESSION CHEZ LES ÉTUDIANTS DE LA FACULTÉ DE MÉDECINE DE CASABLANCA-MAROC MCHICHI ALAMI K., KADRI N., FARHAT R., BENCHEKROUNE W., KENDILI I., TOUNSI J., CHAHID I., JADID I., JADID I., RIAH N., SEDDIKI S., MOUSSAOUI D. Centre Psychiatrique Universitaire CHU Ibn Rochd, CASABLANCA, MAROC 22 La dépression est un trouble mental fréquent. L’Organisation Mondiale de la santé prévoit qu’en 2020, elle constituera la deuxième cause d’invalidité. Chez les étudiants en médecine, sa prévalence est estimée à 30,6 %. Plusieurs facteurs contribuent à cette statistique : les étudiants en médecine seraient moins capables de faire face aux tensions psychologiques engendrées par leur formation en tout cas pas capables de détecter les signes d’une dépression et attribuent souvent leurs symptômes aux exigences des études. Objectif de l’étude : Déterminer la prévalence de la dépression chez les étudiants de la faculté de médecine de Casablanca. Méthodologie : Étude menée en 2008, type descriptive transversale incluant 1 000 étudiants. Le questionnaire préétabli par les auteurs comportait deux parties. La première partie incluant les caractéristiques socio-économiques, l’état de santé mental antérieur, les habitudes toxiques ; la deuxième partie du questionnaire est basée sur un entretien standardisé et structuré en utilisant le MINI DSM IV ainsi que l’évaluation du niveau de stress en utilisant l’échelle brève d’évaluation du stress de Cunji. L’étude a été menée par les médecins résidents en psychiatrie. L’analyse statistique a été faite en utilisant le logiciel Epiinfo 6fr. Résultat : Âge moyen 21,17 + 1,89 ans, la majorité étaient célibataires, les deux tiers ont des antécédents de troubles psychiatriques personnels ; un quart ont des habitudes toxiques (19,7 %). La prévalence de l’épisode dépressif majeur était de 26,3 %, avec un lien statistiquement positif au niveau de stress ainsi qu’aux antécédents de troubles psychiatriques. Conclusion : Les données recueillies à travers cette enquête soulignent la nécessité de planifier des actions préventives et curatives des troubles psychiques et des conduites à risque de cette population par la mise en place des structures d’accueil spécifiques et d’aide psychologique universitaire notamment un Centre de Conseil Psychologique (CCP), voire même d’instaurer une médecine préventive universitaire en santé mentale. Toutes les universités devraient être incitées à organiser un système pour la protection médicale de leurs étudiants. PO 028 DÉPRESSION DU SUJET ÂGÉ BEN ABDELAZIZ I., GAFFARI O., ELLOUZE F., BEN ABLA T., MEZIOU O., JONHSON I., M’RAD M.F. Hôpital Razi, MANOUBA, TUNISIE Introduction : La dépression du sujet âgé est fréquente : elle concernerait 10 à 15 % des personnes âgées. Pourtant elle est souvent méconnue et insuffisamment traitée. Dans ce travail on se propose de relever l’incidence de la dépression parmi nos patients âgés hospitalisés et de noter les particularités cliniques et thérapeutiques. Matériel et méthode : Il s’agit d’une étude rétrospective qui a porté sur les 8 dernières années (de janvier 2000 à janvier 2008). Nous avons sélectionné les dossiers des patients âgés de 60 ans et plus chez qui le diagnostic d’un Posters épisode dépressif majeur a été retenu selon la classification du DSM IV. Pour chacun de ces patients nous avons rempli une fiche comportant des données sociodémographiques, cliniques et thérapeutiques. Résultats : La moyenne d’âge de nos patients est de 63,6 ans. On note la présence d’événements de vie dans 40 % des cas, de tentatives de suicide dans 6 % des cas. L’existence d’une forme délirante a été notée dans 26,6 % des cas, d’une dépression hostile dans 26,6 % des cas, d’une forme pseudo-démentielle dans 6,6 % et d’une forme à prédominance somatique dans 3 % des cas. Les antidépresseurs de type inhibiteurs de récapture de la sérotonine ont été le plus souvent prescrits pour ces patients. Discussion : La méconnaissance de la dépression chez le sujet âgé pourrait être expliquée par la diversité et la particularité des manifestations cliniques à cet âge. L’humeur dépressive est souvent remplacée par une irritabilité. Le ralentissement, les troubles cognitifs et les plaintes somatiques sont souvent considérés comme normaux à cet âge : ils ne motivent pas toujours une consultation. Conclusion : La dépression chez de la personne âgée présente des particularités épidémiologiques, cliniques et thérapeutiques. PO 029 RATIONNEL PHARMACOLOGIQUE DE LA SUPÉRIORITÉ CLINIQUE DU ESCITALOPRAM HADDJERI N. Université Lyon 1, LYON, FRANCE L’escitalopram (Seroplex®, l’énantiomère S du citalopram) est le plus sélectif des inhibiteurs de recapture de la sérotonine (ISRS) [Mnie-Filali et al. Encéphale 2007]. Plusieurs études cliniques montrent que cette molécule présente une efficacité thérapeutique supérieure à celles de plusieurs autres antidépresseurs [Kennedy et al., J Psychiatry Neurosci 2006]. De plus, l’efficacité du escitalopram a également été démontrée dans le traitement des troubles anxieux chroniques comme les troubles obsessionnels-compulsifs [Stein et al. Curr Med Res Opin 2007]. Chez l’animal, l’escitalopram présente aussi un effet antidépresseur supérieur et un délai d’action plus rapide que les autres antidépresseurs testés. Par exemple, il s’avère être l’ISRS le plus efficace dans le test de la nage forcée (test de référence des antidépresseurs potentiels) et il inhibe l’activité des neurones sérotonergiques (5-HT) du raphé dorsal du rat avec une puissance 4 fois supérieure à celle du citalopram ou de la paroxétine et 100 fois supérieure à celle de la fluoxétine [Lundbeck H. Data on file, El Mansari et al. Int J Neuropsychopharmacol 2005]. Une interaction singulière entre l’escitalopram et le transporteur membranaire de la sérotonine (SERT) serait responsable de cette supériorité. En effet, des études in vitro ont révélé l’existence d’au moins deux sites de liaison distincts sur le SERT : un site primaire à haute affinité ou site orthostérique, responsable de l’inhibition de la recapture de la sérotonine (5-HT) et un site allostérique à basse affinité qui module la liaison des ligands au site primaire. Ainsi, l’escitalopram, contrairement à la fluoxétine, présente une haute affinité pour les 2 sites du SERT et sa liaison au site allostérique renforcerait sa propre fixation au site primaire et augmenterait l’efficacité de l’inhibition de la recapture de la 5-HT [Chen et al. J Neurochem 2005]. Enfin, il a été récemment suggéré que cette modulation allostérique du SERT ferait intervenir les voies intracellulaires des protéines kinases C, lesquelles participent à la régulation de l’insertion membranaire du SERT. En conclusion, une activation des deux sites du SERT serait nécessaire pour obtenir l’efficacité antidépressive optimale et serait donc responsable de la supériorité thérapeutique du escitalopram. PO 030 TROUBLES SEXUELS ET DÉPRESSION : ÉTUDE DE VALIDATION DE LA VERSION FRANÇAISE DE L’ÉCHELLE ASEX BRIKI M., ANDLAUER O., HAFFEN E., SECHTER D., VANDEL P. CHU de Besançon, BESANÇON, FRANCE Depuis l’étude de Beck en 1967, on sait que les troubles sexuels sont sur-représentés dans la population dépressive par rapport à la population générale avec des proportions de 70 % et de 30 % respectivement, qui semblent rester stables dans les études récentes. De plus, ces troubles occuperaient la deuxième place dans les préoccupations des patients déprimés. La littérature montre que les traitements antidépresseurs sont susceptibles d’aggraver ou de provoquer ces troubles sexuels. Il s’agit alors de pouvoir repérer au mieux ces troubles sexuels dans la dépression, au moyen d’outils validés. Une des échelles d’évaluation classique est l’échelle ASEX (Arizona Sexual Experience Scale). Cette échelle n’a pas été validée en langue française. Objectif : La présente étude tente de déterminer la validité d’une adaptation française d’une échelle anglo-saxonne validée en 2000 par McGahuey et col., l’ASEX. Matériel et méthode : Cette recherche a vérifié que la traduction française est restée fidèle aux notions mesurées par l’échelle originale. La validité de l’échelle a été testée par comparaison entre un groupe de 19 patients déprimés (d’après DSM IV-TR), et un groupe de 26 sujets témoins. Une analyse descriptive des groupes a été réalisée, puis les données relatives aux différentes dimensions mesurées par l’échelle ont été soumises à une analyse de variance (ANOVA) suivies par des tests post-hoc (tests PLSD) pour les résultats significatifs (p < 0,05) pour les deux groupes de sujets. La spécificité, la sensibilité et les valeurs prédictives positive et négative de l’ASEX ont été déterminées. La consistance interne de l’échelle a également été évaluée par une analyse alpha de Cronbach. Résultats : Les résultats retrouvés sont comparables à ceux de l’étude de McGahuey et col. Conclusion : L’adaptation française de l’ASEX semble être un instrument valide pour mesurer les troubles sexuels chez les patients déprimés. 23 7e Congrès de l’Encéphale PO 031 RTMS ET DÉPRESSIONS RÉSISTANTES : ÉTUDE PRÉLIMINAIRE DE L’ÉVOLUTION DES DIMENSIONS CLINIQUES ET DES PERFORMANCES COGNITIVES LHOMMÉE E., WAUQUIEZ G., POLOSAN M., BUIS C., GOETZ J., HOLTZMANN J., VERMETTEN M., SZEKELY D., BOUGEROL T. CHU de Grenoble, GRENOBLE CEDEX 09, FRANCE Introduction : L’efficacité de la rTMS dans le traitement des dépressions résistantes est de moins en moins controversée. Les cures de rTMS ont peu d’effet sur les fonctions cognitives (Verdon, 2004), pourtant souvent altérées dans les troubles dépressifs (Fossati, 2002). L’étude fine des fonctions exécutives, de la motivation et de la prise de plaisir, qui sont sous la dépendance des systèmes fronto-limbiques potentiellement modulés par la rTMS, pourrait nous permettre de dégager un profil cognitif/émotionnel de patient répondeur. Du fait de son effet pro-dopaminergique (Keck, 2002), la rTMS pourrait notamment améliorer la dimension apathique plus facilement que les autres dimensions (Berridge, 1998). Méthode : 14 patients dépressifs résistants ont suivi une cure de rTMS. Ils sont stimulés soit au niveau du cortex PF-G à 10 Hz (n = 8), soit au niveau du cortex PF-D à 1 Hz (n = 6). L’évaluation est composée de tests des fonctions exécutives (inhibition, rapidité, flexibilité mentale, acquisition d’automatismes, conceptualisation), et d’auto-évaluations de l’apathie (Starkstein, 1992) et de l’anhédonie (Loas, 1996). L’échelle MADRS mesure la sévérité de la dépression. Les évaluations ont lieu avant le début de la cure et à la 20e séance. Le test statistique de Wilcoxon a été utilisé, avec un seuil placé à 0,05. Résultats : Le score moyen de MADRS chute significativement, de 30,9 ± 7,2 à 14,8 ± 8 (p = 0,001). 9 patients sont répondeurs à la 20e séance, dont 3 en rémission. Les scores d’apathie s’améliorent (p < 0,05), mais pas les scores d’anhédonie. Au niveau cognitif, seul le test de Stroop est amélioré, les patients étant plus rapides uniquement dans la condition interférence (p < 0,05), et commettant moins d’erreurs en dénomination (p < 0,05). Discussion : Sous l’effet de la rTMS, on observe dans les dépressions résistantes une amélioration de la sous-composante apathique, sans modification de l’hédonie. Cela conforte l’hypothèse du mécanisme pro-dopaminergique de la rTMS. Au niveau cognitif, seul le processus d’inhibition exécutive est amélioré. Il est important de poursuivre ces recherches en utilisant des essais cliniques mieux contrôlés. Nous prévoyons de comparer les patients répondeurs et non répondeurs sur ces variables en vue d’isoler un profil de patients répondeurs. PO 032 EFFETS COGNITIFS ET ÉMOTIONNELS DE LA SCP À HAUTE FRÉQUENCE DE L’AIRE CINGULAIRE 25 DANS LA DÉPRESSION RÉSISTANTE POLOSAN M., LHOMMÉE E., WAUQUIEZ G., CHABARDES S., SEIGNEURET E., BENABID A.L., BOUGEROL T. CHU de Grenoble, GRENOBLE CEDEX 09, FRANCE 24 Introduction : L’efficacité de la SCP de l’aire cingulaire 25 dans les troubles dépressifs résistants a déjà été étudiée (Mayberg et al., 2005) et tend à prouver l’intérêt de cette technique thérapeutique. L’aire cg 25 interviendrait dans la régulation des interactions fronto-limbiques impliquées dans la dépression, son dysfonctionnement retentissant sur l’activité des différentes régions corticales et sous-corticales impliquées dans les symptômes cognitifs et thymiques de la dépression (Mayberg et al., 1999). Le mécanisme d’action de la SCP dans la dépression résistante n’est pas élucidé, en particulier son action modulatrice sur les circuits cortico-sous-corticaux sous-tendant les interactions cognitives et émotionnelles. Objectif : Évaluation des changements émotionnels et cognitifs dans la dépression résistante traitée par SCP de l’aire cg25. Méthodes : Mesure comparative des fonctions exécutives et mnésiques et du biais attentionnel dans le traitement de l’information émotionnelle et de l’état thymique avant la chirurgie et après 2 mois de SCP chez une patiente souffrant d’un trouble dépressif récurrent résistant. Résultats : Une amélioration significative des fonctions exécutives (TMT, Stroop, empan envers, CPT II) et mnésiques (rappel libre-test Hopkins) et une régression du biais attentionnel (Stroop émotionnel, mémoire de mots connotés, reconnaissance d’émotions faciales) ont été notées sans modification significative et durable de l’état thymique pendant la durée d’évaluation. Discussion et conclusion : L’effet de la SCP sur la composante cognitive et thymique de la dépression suit une cinétique différente avec un impact cognitif qui précède l’amélioration thymique. L’évolution différentielle souligne que les troubles cognitifs ne sont pas secondaires aux troubles thymiques mais plutôt sous-tendus par des circuits fronto-souscorticaux différents. PO 033 ÉLECTROCONVULSIVOTHÉRAPIE DANS LA DÉPRESSION CHEZ LE SUJET ÂGÉ : INFLUENCE DE L’ÂGE DE DÉBUT DE LA MALADIE DARDOUR A. (1), DARDOUR A. (1), PLAZE M. (2), GALLARDA T. (2), OLIÉ J.P. (2), LÔO H. (2) (1) CHU Farhat Hached, SOUSSE, TUNISIE (2) CHU Sainte-Anne, PARIS, FRANCE Introduction : La dépression est le trouble psychiatrique le plus fréquent chez la personne âgée et souvent reconnue tardivement et insuffisamment traitée. Plusieurs auteurs ont rapporté que la dépression à début tardif est associée à une plus grande comorbidité somatique et à une fréquence plus élevée d’intolérance et de résistance aux psychotropes, favorisant l’utilisation préférentielle de l’électroconvulsivothérapie. Objectifs : L’objectif principal de cette étude est de déterminer s’il existe une différence de fréquence du recours au traitement par électroconvulsivothérapie entre la dépression à début tardif et à début précoce chez le sujet âgé. Le second objectif est de comparer les facteurs cliniques et démographiques qui différencient la dépression du sujet âgé à début tardif de la dépression du sujet âgé à début précoce. Posters Méthodologie : Il s’agit d’une étude rétrospective portant sur les patients de 60 ans et plus qui ont été hospitalisés pour un épisode dépressif majeur répondant aux critères diagnostiques de trouble dépressif majeur récurrent (DSM IV) dans le service hospitalo-universitaire de santé mentale et de thérapeutique du centre hospitalier Sainte-Anne à Paris. La période d’étude s’étale de janvier 2006 à juillet 2007. 35 patients ont été regroupé et répartis en deux sous groupes en fonction de l’âge de début du premier épisode dépressif (âge seuil = 60 ans ; groupe I : dépression à début tardif et groupe II : dépression à début précoce). Résultats : Aucune différence statistiquement significative n’a été mise en évidence entre les groupes concernant la prévalence du traitement par ECT ainsi que le nombre moyen de séances reçues et la poursuite ou non du traitement de l’épisode index par des ECT de maintenance. L’intervalle entre les séances d’ECT était significativement plus long chez les patients du groupe I que chez les patients du groupe II. Une comorbidité cardio-vasculaire, somatique autre et des anomalies à l’imagerie cérébrale étaient significativement plus fréquentes chez les patients du groupe I que chez les patients du groupe II. Conclusion : L’hypothèse de la différence étiologique de la dépression à début tardif avancée par plusieurs auteurs, sous-tendue par une pathologie cérébrale organique, est supportée par les résultats de cette étude. PO 034 INTÉRÊT D’UNE ASSOCIATION CIBLANT L’ENSEMBLE DES VOIES DE NEUROTRANSMISSION DANS LA DÉPRESSION RÉSISTANTE : À PROPOS DE DEUX CAS MAURAS T. (1), GAILLARD R. (1), MOUAFFAK F. (1), GAY C. (2), CUCHE H. (2), LÔO H. (1), OLIÉ J.P. (1) (1) Centre Hospitalier Sainte-Anne, PARIS, FRANCE (2) Clinique du Château, GARCHES, FRANCE Les stratégies d’augmentation d’un traitement antidépresseur dans la dépression résistante insistent sur l’intérêt de traitements additifs en cas d’échec du switch pour antidépresseur d’une classe différente : adjonction de lithium ou d’autres thymorégulateurs, de neuroleptiques atypiques, de buspirone, d’hormones thyroïdiennes et surtout d’un antidépresseur agissant sur une autre voix mono-aminergique. Dans le domaine des maladies infectieuses, la résistance aux agents pathogènes a amené à définir l’effet synergique de plusieurs traitements. Par exemple, dans le cadre de l’infection à VIH, l’intérêt d’associer l’ensemble des traitements antirétroviraux qui ont des modes d’action et des cibles distinctes s’est révélé indispensable pour réduire efficacement la multiplication virale (protocoles HAART). Nous rapportons l’efficacité d’une telle stratégie chez deux patients souffrant de mélancolie résistante. Chez ces deux patients, les antidépresseurs en monothérapie ou en bithérapie (impliquant aussi bien les tricycliques ou assimilés que les IRSNA et les IRS), associés à des traitements thymorégulateurs (lithium, lamotrigine) et neuroleptiques atypiques (olanzapine, aripiprazole, clozapine) étaient restés inefficaces. L’électroconvulsivothérapie (jusqu’à 30 séances dans un cas et 72 séances dans l’autre) n’avaient eu qu’un effet limité, de même que la stimulation magnétique transcrânienne (TMS). Nous avons observé dans les deux cas une rémission complète en moins de 6 semaines avec un traitement ciblant la voie sérotoninergique, la voie noradrénergique, la voie dopaminergique, et la voie morphinique associé aux effets booster du lithium (escitalopram-miansérine-aripiprazole-laudanumlithium dans le premier cas, amitriptyline-miansérine-bupropion-rispéridone-laudanum-lithium dans le second cas). La quasi-totalité des traitements prescrits l’avaient été au préalable en mono-, bi- ou trithérapie, mais jamais avec une telle association. Ces deux cas soulignent l’intérêt potentiel d’associations médicamenteuses ciblant de façon extensive l’ensemble des voies de neurotransmission accessibles. PO 035 ÉPISODE DÉPRESSIF MAJEUR CHEZ L’ADULTE : POIDS DES ÉVÉNEMENTS DE VIE RABAH Y., ZAGHDOUDI L., HALAYEM DOUIB S., BEN BECHIR M., BEN AMMAR M., LABBÈNE R. Hôpital Razi, LA MANOUBA, TUNISIE Objectif : Les événements de vie ont été incriminés en tant que facteurs précipitants de la dépression. Les études précédentes ont mis en évidence des événements de vie ayant une forte corrélation avec la dépression tels que : le décès dans la famille, les difficultés de couple et les difficultés professionnelles. Notre travail se propose d’identifier les événements de vie ainsi que leurs caractéristiques durant les deux années précédant le début de l’épisode dépressif dans le contexte culturel tunisien. Méthodologie : Il s’agit d’une étude cas-témoins. Le recrutement des patients a été conduit dans la consultation du service de psychiatrie C de l’hôpital Razi de La Manouba. Les sujets contrôlés ont été recrutés dans un centre de santé de base. Les patients souffrant d’un épisode dépressif majeur selon les critères du DSM IV ont été évalués. Ont été exclus de l’étude les patients souffrant d’un trouble schizo-affectif ou d’une dépression secondaire à une affection organique, les patients présentant un abus de substances et des troubles cognitifs. Les sujets contrôles ont été appariés selon le sexe et les paramètres sociaux au groupe des patients. Pour tous les participants ont été recueillis les données épidémiologiques, les antécédents familiaux, personnels ainsi que les données thérapeutiques. Le questionnaire d’événements de vie d’Amiel-Lebigre a été utilisé. Résultats : 150 patients souffrant d’un épisode dépressif majeur et 150 sujets contrôles ont été évalués. Les événements de vie étaient significativement plus fréquents dans le groupe des patients (p = 0, 00). Les événements de vie précipitants les plus fréquents étaient : le décès dans la famille (34, 43 %), les difficultés de couple (28,5 %), les problèmes professionnels (12,58 %), et la dette (10,66 %). Conclusion : Nos résultats, intéressant la population tunisienne, sont superposables à ceux rapportés dans la littérature. 25 7e Congrès de l’Encéphale PO 036 LE RÉCEPTEUR 5HT1A DE LA SÉROTONINE DANS DÉPRESSION – UNE ÉTUDE EN TEP AVEC LE 18F-MPPF HOLTZMANN J. (1), LOTHE A. (2), POULET E. (3), D’AMATO T. (3), RYVLIN P. (2), POLOSAN M. (1), BOUGEROL T. (1) (1) CHU Grenoble, LA TRONCHE, FRANCE (2) CERMEP, BRON, FRANCE (3) Centre Hospitalier Le Vinatier, BRON, FRANCE Le rôle du récepteur de type 1A de la sérotonine (récepteur 5HT1A) a été mis en évidence dans la physiopathologie de la dépression grâce à des études post-mortem chez des patients déprimés. Plus récemment, des études en Tomographie par Émission de Positrons (TEP) utilisant le radiotraceur [11C]WAY-100635 ont montré une diminution des récepteurs 5HT1A chez les patients dépressifs non traités. L’intérêt du 29-méthoxyphényl- (N-29-pyridinyl)-p-18F-fluoro-benzamidoéthylpipérazine (18F-MPPF), un nouvel antagoniste du récepteur 5HT1A possédant une affinité identique à la sérotonine à la différence du WAY-100635, a été démontré dans différentes pathologies, tant chez l’animal que chez l’homme. L’objectif de cette étude est d’explorer le potentiel de liaison (BP) du récepteur 5HT1A par le 18F-MPPF chez des sujets souffrant de dépression sévère non traités. 6 patients ont été inclus (5 femmes, âge médian 59 ans), répondant aux critères du DSM IV pour un épisode dépressif majeur (MADRS score > 40, patients unipolaires ou bipolaires). Une période d’exclusion des traitements sérotoninergiques a été faite avant la réalisation des examens d’imagerie. Les examens des patients ont été comparés à ceux de 14 témoins appariés pour l’âge et le sexe. Les cartes paramétriques de BP résultant de ces comparaisons ont été analysées avec SPM2. Comparés aux témoins, on retrouve chez les patients dépressifs une diminution dans : – le gyrus parahippocampique avec extension au cortex mesio-temporal bilatéral (Z = 5,81, p < 0,001, k = 7250, – 28/– 30/– 16 ans Z = 5,54, p < 0,001, k = 6078, 30/– 26/– 18) ; – le cortex cingulaire (Z = 5,17, p < 0,001, k = 7545, 4/40/0). On retrouve une augmentation du BP dans le cervelet (Z = 5,30, p < 0,001, k = 1101, – 12/– 56/– 28). À notre connaissance, il s’agit de la première étude du récepteur 5HT1A dans la dépression utilisant le radiotraceur 18FMPPF. La baisse très significative du potentiel de liaison du récepteur 5HT1A dans le système limbique retrouvée ici est en rapport avec les données de la littérature et confirme son implication dans la physiopathologie dans la dépression. Les vastes diminutions observées avec le 18F-MPPF par rapport à celles observées avec le WAY-100635 pourraient refléter un avantage du premier radiotraceur sur le second dans l’étude de la dépression. PO 037 DÉPRESSION ET CONDUITES SUICIDAIRES : ÉTUDE CAS-TÉMOIN, À PROPOS DE 50 SUICIDANTS MASMOUDI J., ELLEUCH E., MNIF L., TRABELSI S., AYEDI N., JAWA A. 26 CHU Hedi Chaker, SFAX, TUNISIE Introduction : Les conduites suicidaires représentent un problème majeur de santé publique, surtout chez les jeunes. La dépression constitue la cause psychiatrique la plus fréquente. Elle péjore l’issue psychosociale et s’accompagne de plus de récidives suicidaires. L’objectif de notre étude a été de déterminer la prévalence de la dépression chez les suicidants et de la comparer à celle des non suicidants et de mettre en exergue les facteurs associés. Matériels et méthodes : Notre étude a été prospective, descriptive et comparative de type cas-témoin. Elle comportait deux groupes : Un groupe de référence (les cas), comportant cinquante suicidants qui ont été admis au service SAMU à l’hôpital Habib Bourguiba à Sfax. Un groupe témoin composé de cinquante sujets sains, sans antécédents psychiatriques ni de tentative de suicide, et appariés selon l’âge, le sexe, la profession ou le niveau scolaire et la situation matrimoniale. Pour l’évaluation de l’intensité de la dépression, on a utilisé l’échelle de dépression de Montgomery et Asberg (MADRS). Résultats : L’âge moyen des suicidants a été de 23,1 ± 7,06 ans. 54 % des suicidants ont été déprimés selon l’échelle MADRS, contre 12 % pour les témoins. Cette différence a été statistiquement significative. La moyenne des scores à l’échelle de dépression MADRS a été de 21,66 pour les suicidants et de 9,16 pour les non suicidants. Cette différence des moyennes entre les deux groupes a été statistiquement significative. Les facteurs corrélés de façon significative à la dépression chez les suicidants ont été : le sexe masculin, les non célibataires, le chômage, le bas niveau socio-économique, les conduites addictives, les ATCD psychiatriques ou de tentative de suicide. Discussion et conclusion : Dans notre étude la prévalence élevée de la dépression chez les suicidants peut être expliquée par les caractéristiques sociodémographique de notre population et le caractère sérieux de la tentative de suicide nécessitant l’admission dans le service de SAMU. La conduite suicidaire, constituerait un moment opportun pour le dépistage de la dépression afin d’instaurer une thérapeutique efficace et de prévenir le risque de récidive. PO 038 INTÉRÊT D’UNE MÉTHODE DE LOCALISATION AUTOMATIQUE DE LA CIBLE NEURO-ANATOMIQUE DANS LA DÉPRESSION POUR L’UTILISATION DE LA TMS MILLET B. Université Rennes 1, RENNES, FRANCE Dans la dépression, la stimulation magnétique transcrânienne (TMS) est un traitement ayant montré une efficacité qui s’accroît parallèlement à la connaissance des paramètres de stimulation. La cible de stimulation, un de ces paramètres Posters de stimulation, reste mal localisée : avec la méthode empirique, nous avons montré que le cortex préfrontal dorsolatéral (CPFDL) était localisé de manière approximative présentant différentes sources d’imprécision : les variations anatomiques interindividuelles, le repositionnement du bonnet à chaque séance, la variabilité inter expert dans le repérage de la cible (Nauczyciel et al., submitted). Ces sources d’imprécision ont pu être quantifiées et corrigées grâce à un système de neuronavigation développé dans le cadre d’une collaboration entre le service hospitalo-universitaire de psychiatrie de Rennes et l’unité/projet VisAGes U746 INSERM/INRIA. Ce système de neuronavigation permet donc un repérage individualisé du CPFDL, fiable, précis et reproductible. Un tel système présente des limites : il nécessite l’expertise d’un neuro-anatomiste pour localiser sur l’IRM du patient le CPFDL. Notre équipe a démontré qu’un clinicien, même formé par un expert en neuro-anatomie (Nauczyciel et al. en préparation) ne pouvait localiser de manière aussi précise et reproductible le CPFDL que l’expert en neuro-anatomie. Ainsi, une méthode de localisation automatique de la cible a été développée pour s’affranchir de l’expertise du neuro-anatomiste sans perte de précision ni de reproductibilité. Une étude est actuellement en cours pour rechercher le gain thérapeutique apporté par la neuronavigation dans le traitement de la dépression. En outre, l’outil de la neuronavigation associé à la rTMS devrait contribuer à améliorer les connaissances physiopathologiques sur la dépression. PO 039 DÉPRESSION ET DOULEUR ALMECHECHTI K. (1), EL HAMAOUI Y. (2), SBAI S. (2), MOUSSAOUI D. (2) (1) CHU Ibn Rochd, CASABLANCA, MAROC (2) Centre Psychiatrique Universitaire, CASABLANCA, MAROC La douleur est un symptôme rapporté très fréquemment par les personnes souffrant de dépression. C’est un symptôme physique de la dépression, dont les plus connus sont les troubles du sommeil et de l’appétit. Cette association de symptômes psychiques et corporels est liée au fait que le traitement des informations douloureuses et la régulation de l’humeur ont lieu dans les mêmes aires cérébrales et utilisent des voies nerveuses communes. L’objectif de notre travail est d’évaluer la fréquence de la douleur parmi un large échantillon de sujets dépressifs et leur perception du lien entre ce symptôme et leur maladie dépressive. Sujets et méthode : C’est une étude transversale réalisée au Centre Psychiatrique Universitaire Ibn Rochd à Casablanca. Deux cents patients, avec diagnostic de trouble dépressif majeur selon les critères du DSM IV, ont accepté de participer à ce travail. L’intensité du trouble a été mesurée par l’échelle Hamilton de dépression. Le fonctionnement social et professionnel a été évalué par l’Échelle Globale du Fonctionnement. Tous les patients ont rempli un questionnaire explorant en plus des données sociodémographiques, la symptomatologie algique et sa perception. Résultats : L’âge moyen de notre échantillon est de 35,5 ans. 65 % sont de sexe féminin, 47 % de notre échantillon rap- portaient au moins un épisode dépressif dans les antécédents. 80 % des patients présentaient une douleur associée à une dépression. Il s’agissait de cervicalgies dans 30,5 %, de douleurs abdominales 25 % et de céphalées dans 11,5 % des cas. 67 % des patients avaient déjà consulté un médecin généraliste pour la symptomatologie douloureuse. Le score moyen de l’échelle de la dépression de Hamilton (HDRS) était de 18,1 et l’EGF de 50,6. Conclusion : La douleur exprimée par les malades peut fausser le diagnostic de la dépression et ainsi être une des causes de retard ou d’absence de diagnostic de la dépression. Ne pas tenir compte de cette association a des conséquences sur le diagnostic et le traitement de la dépression. PO 040 LA DÉPRESSION CHEZ LES DIABÉTIQUES SBAI S. (1), ALMECHECHTI K. (2), EL YAZAJI M. (2), MOUSSAOUI D. (2), BATTAS O. (2) (1) CHU Ibn Rochd, CASABLANCA, MAROC (2) Centre Psychiatrique Universitaire, CASABLANCA, MAROC Introduction : La dépression est une affection extrêmement fréquente au cours du diabète. Cette fréquence pourrait atteindre 31 %. Pourtant ces états dépressifs sont méconnus une fois sur deux. La dépression altère le fonctionnement et la qualité de vie et l’adhérence au traitement chez les diabétiques. Le but de notre étude est d’évaluer la fréquence de la dépression chez les patients diabétiques et le retentissement de celle-ci sur l’évolution et l’adhésion au traitement. Méthodes : Cent patients diabétiques ont été recrutés au niveau du Service d’Endocrinologie Diabétologie au Centre hospitalier universitaire de Casablanca. Le recueil des données sociodémographiques et les caractéristiques du diabète et de la dépression est fait par un hétéro questionnaire. Le diagnostic de dépression a été posé grâce aux critères DSM IV, l’intensité de la dépression a été évaluée par l’échelle de dépression d’Hamilton (HDRS). Nous avons fait une comparaison entre le groupe des patients diabétiques dépressifs et le groupe de patients diabétiques non dépressifs. Résultats : L’âge moyen de nos malades est de 48 ans, 58 % sont de sexe féminin et 85 % sont sans profession. Le diagnostic de dépression a été posé chez 37 % des patients. La fréquence de la dépression est deux fois plus élevée chez les diabétiques compliqués que ceux sans complication. Chez les diabétiques dépressifs on constate une perturbation de l’équilibre glycémique plus marquée que chez les diabétiques non dépressifs avec une mauvaise observance thérapeutique. Chez plus de 80 % des diabétiques le diagnostic de dépression n’était pas détecté. Moins de 20 % des diabétiques avec dépression prononcée sont sous traitement antidépresseur. L’âge moyen de début du diabète est de 43 ans chez les patients dépressifs et de 37,4 ans chez les patients non dépressifs. La dépression apparaît après l’apparition du diabète dans 90,9 % avec un âge moyen de début de dépression de 35,63 ans chez les diabétiques de type I et de 46,77 ans chez les diabétiques de type II. 27 7e Congrès de l’Encéphale Conclusion : L’association entre diabète et dépression est fréquente ce qui augmente le risque de développer les complications du diabète. Dès lors, il convient de tout mettre en œuvre pour dépister les symptômes de la dépression et commencer sa prise en charge dans les meilleurs délais. PO 041 CRISE SUICIDAIRE : QUELLE APPROCHE COGNITIVE ? TEFAHI B. EHS Errazi, ANNABA, ALGÉRIE La crise suicidaire est un état d’insuffisance des moyens de défense et de vulnérabilité qui place l’individu en situation de souffrance et de rupture d’équilibre relationnel avec lui-même et son environnement, s’accompagnant d’idées suicidaires intentionnelles avec des manifestations de crise psychique. L’approche cognitive de la crise suicidaire consiste à faire prendre conscience au sujet des effets nocifs de ses croyances irrationnelles qui accompagnent sa dépression et à les substituer par des idées positives pour faciliter son amélioration, afin d’affronter par palier les situations qui lui sont insurmontables. Nous illustrerons notre intervention par des vignettes cliniques pour discuter tous les paramètres qui nous semblent importants dans la prise en charge psychothérapique de la crise suicidaire. Mots clés : Approche cognitive ; Crise suicidaire ; Dépression ; Prise en charge. PO 042 LE SUICIDE EN ALGÉRIE : ASPECTS PSYCHOLOGIQUES ET SOCIODÉMOGRAPHIQUES (À TRAVERS DES AUTOPSIES PSYCHOLOGIQUES À L’EST ALGÉRIEN (1995-2003)) BENABBAS M. (1), BENELMOULOUD O. (2), NEZZAL H. (3) (1) Hospitalier, CONSTANTINE, ALGÉRIE (2) EHS de Psychiatrie, CONSTANTINE, ALGÉRIE (3) CHU – Institut de Biostatistiques, CONSTANTINE, ALGÉRIE Il s’agit d’une étude épidémiologique des suicides à L’Est Algérien (15 wilayas) à travers des autopsies psychologiques (de 1995 à 2003) ou plusieurs variables ont été étudiées afin d’établir un profil type du suicidant en Algérie. Les variables étudiées sont : l’âge, le sexe, la profession, le lieu d’habitation, l’existence d’événements de vie, les antécédents psychiatriques et éventuellement des antécédents de TS, source de renseignements (auprès de qui nous avons recueilli les renseignements : père, mère, frère, sœur…) et le procédé utilisé pour le suicide. Au total nous avons recensé 1 263 cas de suicide ayant un âge de 15 ans et plus survenus au niveau des populations du nord-est Algérien durant la période de 1995 à 2003. La conclusion porte sur l’émergence de certaines variables pouvant être des facteurs de risque à savoir : l’âge compris entre 30 et 45 ans, le sexe masculin, les difficultés financières sociales et surtout la mal vie, la présence d’un diagnostic psychiatrique sur l’axe 1 du DSM IV et enfin les difficultés d’accès aux soins primaires dans les zones 28 urbaines. Enfin les auteurs font ressortir les prévalences pour 100 000 habitants par wilaya et la prévalence moyenne pour l’ensemble de l’est Algérien. Mots clés : Autopsies psychologiques, Facteurs de risque ; Prévention ; Suicides. PO 043 NOS CONFRÈRES SUICIDÉS : LES MÉTHODES UTILISÉES PAR LES MÉDECINS QUÉBÉCOIS MOAMAÏ J. (1), GAGNÉ P. (2), BOURGET D. (3) (1) Université de Montréal et Université d’Ottawa, GATINEAUQUÉBEC, CANADA (2) Université, SHERBROOKE-QUÉBEC, CANADA (3) Université, OTTAWA-ONTARIO, CANADA Introduction : Même si les experts s’intéressent depuis longtemps au risque élevé de suicide chez les médecins, l’étendue de ce risque soulève toujours la controverse. On apprend, notamment, qu’il y a plus de suicides mortels par prise de médicaments chez les médecins que chez les nonmédecins. Le but de cette étude cas-témoins de type « nested » était d’objectiver l’importance de cette méthode dans une population québécoise. Méthodologie : On a apparié les cas de 30 médecins suicidés à ceux de 45 non-médecins suicidés (NMd) en fonction de l’âge et du sexe. Pour tous ces cas, il a été établi par le bureau du coroner en chef du Québec que les décès correspondaient à des « suicides définitifs ». Deux psychiatres ont recueilli les données par la méthode de l’autopsie psychologique. Seuls les suicides par surdose de médicaments, par intoxication au monoxyde de carbone et par noyade sont considérés comme non violents ; les autres suicides sont considérés comme violents. Les données ont été analysées grâce à des mesures descriptives non paramétriques. Résultats : Quinze (50 %) de nos confrères suicidés se sont donnés la mort par une méthode violente (vs 74 % pour NMd, Risque Relatif = 0,51, IC : à 95 % : 0,27 à 0,96). En ce qui concerne les moyens non violents, la surdose de médicaments (37 %) a été la méthode la plus utilisée (vs 13 % pour NMd, Risque Relatif = 2,75, IC : à 95 % : 1,14 à 6,64). Conclusion : Ces résultats montrent que les médecins se suicident davantage par surdose de médicaments que la population générale. Quelques pistes de réflexion sur la prévention du suicide chez les médecins seront proposées. PO 044 TENTATIVES DE SUICIDE DU SUJET ÂGÉ : SYNDROME DYSEXÉCUTIF, DÉMOTIVATION ET PRISE DE DÉCISION BOULDOIRES T. CHI Clermont de l’Oise, CLERMONT, FRANCE Les tentatives de suicide du sujet âgé sont un problème majeur de santé publique. La présence d’un état dépressif caractérisé et de dysfonctions exécutives ont été retrouvés chez les suicidants âgés. Le concept clinique de Syndrome Dépressif Dysexécutif [Alexopoulos] associe dépression, Posters dysfonctionnement exécutif et démotivation. Ce syndrome spécifique de la personne âgée pourrait-il être un facteur de risque de passage à l’acte suicidaire dans cette population ? Par ailleurs, plusieurs études ont retrouvé que les sujets suicidants entre 18 et 60 ans présentent une prise de décision impulsive et désavantageuse. Nous posons l’hypothèse que les suicidants âgés dépressifs présentent des dysfonctions exécutives, une démotivation et une prise de décision altérée comparativement aux sujets âgés dépressifs non-suicidants. Une étude descriptive et comparative a été réalisée sur une cohorte (N = 28) de patients âgés dépressifs de 60 ans et plus, suicidant ou non, appariée sur l’âge (± 5 ans) et le sexe. Les analyses statistiques (effectuées grâce au logiciel R) ont consisté en des analyses bivariées pour chaque variable puis des régressions logistiques. Nous retrouvons que les suicidants âgés dépressifs présentent une différence statistiquement significative sur l’existence de déficits exécutifs (p = 0,017) et d’un certain degré de démotivation (sans atteindre le niveau pathologique) (p = 0,024) comparativement aux sujets âgés non-suicidants de même âge (± 5 ans) et sexe. Il n’existe pas de différence significative entre les deux groupes concernant la prise de décision (p = 0,41). Nous retrouvons une différence significative pour le niveau de sévérité de dépression entre les deux groupes (p = 0,018). Ainsi, l’existence d’un Syndrome Dépressif Dysexécutif avec une dépression de faible intensité et un niveau de démotivation non-pathologique serait un facteur de risque de passage à l’acte suicidaire chez les sujets âgés de 60 ans et plus. La présence de ce syndrome pourrait diminuer la capacité et la volonté de créer des solutions nouvelles et adaptées dans un contexte dépressif lors de la survenue d’un événement émotionnellement fort. Ces résultats préliminaires nécessiteraient d’être confirmés sur un effectif plus important. PO 045 LE SUICIDE… ET APRÈS ? ENQUÊTE PROSPECTIVE SUR LE DEVENIR À 6 MOIS DE PATIENTS SUICIDANTS FABRE I. (1), HAZEN C. (1), GOUREVITCH R. (1), BOURDEL M.C. (1), GUILLIBERT E. (2) (1) Hôpital Sainte-Anne, PARIS, FRANCE (2) Hôpital Européen Georges Pompidou, PARIS, FRANCE La prise en charge des patients suicidants est une priorité de santé publique. Les trois secteurs de psychiatrie générale du 15e arrondissement de Paris participent au Service d’Accueil et de l’Urgence (SAU) de l’Hôpital Européen Georges Pompidou (HEGP). Évaluer le suicidant est l’une des principales tâches du praticien. Cependant, peu d’études prospectives étudient le devenir au décours du passage à l’acte. Objectifs : Identifier les caractéristiques associées au pronostic clinique et thérapeutique à court terme de suicidants, à l’issue du passage au SAU de l’HEGP. Matériels et méthodes : Enquête prospective de six mois. Tout patient admis pour tentative de suicide (TS) est évalué par un entretien clinique, dans les 24 heures suivant l’admission. Il n’y a pas d’évaluation psychopathologique standardisée. Avant la sortie, le patient donne son consentement pour être recontacté. Six mois après l’évaluation initiale, il reçoit un courrier de l’équipe de psychiatrie du SAU. Celuici peut choisir un contact téléphonique ou par courrier. Le questionnaire recueille quatre paramètres : récidive suicidaire, hospitalisation(s) en psychiatrie, suivi spécialisé, traitement médicamenteux. Résultats : 104 patients ont participé : 80 % ont une histoire psychiatrique et près de la moitié ont déjà fait une TS. Le suivi psychiatrique est de 60 % lors du premier contact, dont 30 % sans psychotrope. Les principaux diagnostics incluent dépression et troubles de personnalité. Deux tiers des patients ne sont pas hospitalisés à l’issue de la TS, mais sont le plus souvent adressés en psychiatrie de secteur. À six mois, la moitié ont pu être recontactés : 10 % ont récidivé. Les récidivistes ont plus d’antécédents psychiatriques, sont tous suivis et traités en psychiatrie. Parmi eux, 60 % ont au moins fait deux TS. Près d’un quart des patients non traités au temps initial, le restent à 6 mois. Ceux qui n’ont pas répondu ne diffèrent pas concernant caractéristiques sociodémographiques, antécédents psychiatriques, notamment de TS, diagnostic et traitements. Conclusions : Le taux de réponse proche de 50 % peut être considéré comme correct. Nos données confirment celles de la littérature, avec un risque de récidive suicidaire à 6 mois de 10 %. Ceux qui ne sont pas suivis n’ont pas récidivé. PO 046 SUICIDE CHEZ L’ENFANT ET L’ADOLESCENT : DE L’IDÉE AU GESTE OTHMAN S., HALAYEM S., RABAH Y., CHARFI F., BELHAJ A., BOUDEN A., HALAYEM M. Hôpital Razi, LA MANOUBA, TUNISIE Introduction : Les tentatives de suicide sont la 2e cause de mortalité en France chez les 13-24 ans après les accidents et constituent donc un problème de santé publique. Il n’y a pas de donnée épidémiologique tunisienne sur les tentatives de suicide en population générale et peu de travaux se sont intéressés à ce sujet dans des populations cliniques. Le but de ce travail : Évaluer les caractéristiques cliniques et épidémiologiques des tentatives de suicides chez des adolescents tunisiens suivis en pédopsychiatrie. Méthodologie : Il s’agit d’une étude rétrospective descriptive portant sur les dossiers d’adolescents suivis ou hospitalisés au service de pédopsychiatrie de l’Hôpital Razi entre janvier 2005 et juillet 2008. Les patients âgés de 7 à 16 ans ont été inclus s’ils avaient présenté des tentatives de suicide. Ils ont bénéficié de la passation d’un questionnaire semistructuré, le Kiddie-sads, construit à partir des critères du DSM IV. Les informations ont été recueillies à partir d’une fiche préétablie s’enquérant des conditions socio-économiques et familiales, des antécédents personnels et familiaux, des circonstances et de la gravité du geste et des suites de la tentative de suicide. Résultats : 35 dossiers ont été étudiés. Le groupe était constitué de 10 garçons et de 25 filles. L’âge moyen du groupe 29 7e Congrès de l’Encéphale au moment de la tentative de suicide était de 13,45 ans avec des extrêmes allant de 7 à 16 ans. Les moyens utilisés par les filles étaient moins violents que ceux utilisés par les garçons. Une pathologie sous jacente (trouble de l’humeur, de la personnalité, psychose) a été retrouvée dans 21 cas avec une prédominance de dépression. Les tentatives de suicides étaient répétées dans 5 cas. Les autres tentatives de suicides s’étaient produites dans un contexte réactionnel et étaient caractérisées par une impulsivité majeure. Les principaux facteurs déclenchants étaient les conflits avec les parents ou les échecs scolaires. Conclusion : Dans ce groupe dominent les tentatives de suicide entrant dans le cadre de pathologies psychiatriques expliqué par un biais de sélection. Les facteurs de risques, les facteurs précipitants ainsi que les caractéristiques cliniques étudiées dans ce travail sont conformes aux travaux antérieurs. PO 047 DE LA PRÉVENTION DU SUICIDE ET DE LA DÉPRESSION À LA PROMOTION DE LA SANTÉ MENTALE EN CHARENTE comme les détenus et les exclus, sans oublier les personnes en milieu du travail. Pour faciliter l’accès aux soins, des actions de formation au repérage de la crise suicidaire sont proposées aux professionnels et bénévoles au contact de ces différentes populations. La prévention du suicide est certes une mission du Plan Régional de Santé mais chacun des représentants de la collectivité peut y participer par une meilleure prise en compte des signes avant coureurs chez une personne en détresse psychique. PO 048 DÉTERMINANTS NEUROPSYCHOLOGIQUES DU SUICIDE DU SUJET ÂGE RICHARD-DEVANTOY S. (1), GALLARDA T. (2), ALLAIN P. (3), GOHIER B. (1), BEAUCHET O. (4), LE GALL D. (3), GARRÉ J.B. (1) (1) CH Camille Claudel, LA COURONNE, FRANCE (2) CPAM Centre d’Examens de Santé, ANGOULÊME, FRANCE (1) Département de psychiatrie (Pr J.-B. Garré), CHU, ANGERS, FRANCE (2) Service Hospitalo-Universitaire (Pr J.P. Olié), CHS SteAnne, PARIS, FRANCE (3) Laboratoire de Psychologie (UPRES EA 2646), Université, ANGERS, FRANCE (4) Département de Gérontologie clinique, CHU, ANGERS, FRANCE En France, chaque année, 11 000 personnes se donnent la mort par suicide et environ 300 000 tentent de le faire. Le suicide constitue un grave problème de santé publique qui doit être pris en charge au niveau national, régional mais aussi au niveau local. Devant la sursuicidité en région Poitou-Charentes, la Conférence Régionale de 1996 a retenu comme priorité la prévention du suicide en impulsant un Plan Régional de Santé qui se décline dans notre département en une coordination territoriale. Le Centre Hospitalier Camille Claudel (établissement public en santé mentale) et le Centre d’Examens de Santé de la Caisse Primaire d’Assurance-maladie de la Charente en sont les chefs de projet. Un Médecin psychiatre, un Médecin de santé publique superviseur et un coordonnateur (infirmier en santé mentale) constituent cette coordination et favorisent le regroupement des professionnels de toutes les disciplines (sanitaire, social, éducatif, judiciaire, sportif…) ainsi que des organismes professionnels concernés et intéressés par la problématique du suicide sous tous ses aspects. Impulser une dynamique de réseau pour agir plus efficacement, favoriser l’accès à l’information sur l’offre de prise en charge sanitaire et sociale au niveau du département, mettre en place des programmes de prévention, développer le repérage et la prise en charge précoce des personnes en souffrance psychique en font une stratégie de promotion de la santé mentale. Si le suicide figure parmi la première cause de décès chez les jeunes âgés de 15 à 34 ans, la majorité des suicides concernent les adultes et les personnes âgées de 60 ans et plus. Les populations ciblées sont donc les adolescents et les jeunes adultes, les aînés, leur famille et les sujets vulnérables La France demeure l’un des pays industrialisés les plus touchés par le suicide, avec plus de 10 000 décès enregistrés chaque année. Trente pour cent des décès par suicide surviennent après 64 ans (3 000 décès). Le sexe masculin, un âge supérieur à 75 ans, la perte du conjoint ou le veuvage, la maladie somatique, notamment source de handicap ou de douleurs, les changements d’environnement, comme l’entrée en maison de retraite ou une admission à l’hôpital, l’absence de support social, l’isolement social et affectif, les conflits interpersonnels et familiaux sont des facteurs de risque spécifiques de survenue d’idéations et de comportements suicidaires chez le sujet âgé de 65 ans et plus. La majorité des sujets âgés se suicident dans un contexte de dépression (Bartels et al., 2002 ; Turvey et al., 2002). La dépression du sujet âgé est associée à des modifications et des altérations du fonctionnement neuropsychologique (Herrmann et al., 2007 ; Elderkin-Thompson et al., 2007 ; Thomas et al., 2008 ; Fischer et al., 2008). Les altérations des fonctions neuropsychologiques sont fréquentes avec le vieillissement (Schröder et al., 1998 ; Lyketsos et al., 2002). En outre, il a été récemment mis en évidence, chez des sujets jeunes et suicidants, une association entre des altérations neuropsychologiques, et des idéations et des comportements suicidaires. Un dysfonctionnement dans la prise de décision chez des sujets non déprimés et avec antécédents de tentative de suicide serait corrélé à un dysfonctionnement émotionnel (Jollant et al., 2005). Un manque de flexibilité cognitive, des difficultés à trouver des solutions alternatives ont été mis en évidence chez des « jeunes » suicidants (Marzuk et al., 2005). D’autres auteurs ont mis en évidence un dysfonctionnement exécutif chez les sujets ayant un antécédent de tentative de suicide (Keilp et al., 2001) et chez les sujets ayant des idéations suicidaires (Raust et al., 2007). RIVIERE P. (1), CADET V. (2), ROUSSEAU M.J. (1) 30 Posters Nous proposons d’effectuer un état des lieux sur les déterminants neuropsychologiques du passage à l’acte suicidaire chez la personne âgée. Mots clés : Dépression ; Fonctions exécutives ; Neuropsychologie ; Personne âgée ; Suicide. PO 049 SUICIDE ET RELIGION TOUHAMI M., BENZINEB A., FIFANI F., OUANASS A. Hôpital Arrazi, SALÉ, MAROC Objectif : Jusqu’à ce jour, peu d’études ont étudié la relation entre religion, suicide et tentative de suicide, et leurs résultats sont peu concluants. Notre objectif est d’évaluer le rôle éventuel de la religion comme facteur protecteur contre le passage à l’acte suicidaire au cours des dépressions. Nous avons jugé ce travail important après la survenue de certains faits divers, notamment le suicide d’un imam dans sa mosquée. Méthode : Étude prospective sur six mois, portant sur des patients déprimés hospitalisés ou non, suicidaires ou suicidants, qui ont rapporté appartenir à une religion spécifique ou décrits comme n’ayant aucune affiliation religieuse ; ont été comparés leurs caractéristiques démographiques et cliniques et leur passage à l’acte. À l’aide d’un questionnaire comportant : – Un volet recueillant les caractéristiques sociodémographiques. – Des questions fermées à choix multiples évaluant la religiosité. – Les caractéristiques de la dépression selon le DSM IV-TR. Résultats : En cours. PO 050 SUIVI AMBULATOIRE PAR UN MÉDECIN TRAITANT ET VERBALISATION DES IDÉES SUICIDAIRES PRÉCÉDENTS UNE TENTATIVE DE SUICIDE MINNER P., NEU D., PELC I., VERBANCK P. CHU Brugmann U.L.B., BRUXELLES, BELGIQUE Introduction : On évoque souvent l’importance d’un suivi thérapeutique dans les enquêtes sur le suicide. Nous avons voulu vérifier le suivi ambulatoire précédent une tentative de suicide (TS) chez des patients hospitalisés. Méthodes : Sur une période d’observation de 9 mois (de juin 2006 à mars 2007), 240 patients se sont présentés avec une TS aux urgences d’un hôpital universitaire général. 34,2 % (n = 82) de ces patients ont été hospitalisés et soumis à un questionnaire structuré. 61 questionnaires ont pu être exploités. Résultats : Nous avons constaté que 83,6 % des patients interrogés étaient suivis par un médecin traitant généraliste (MG) et parmi ceux-ci, 67 % déclaraient avoir suffisamment confiance en leur MG pour lui parler de leurs difficultés affectives. Nous constatons néanmoins que 56 % disant avoir confiance en leur MG n’avaient pas verbalisé leurs idées suicidaires (IS) devant celui-ci. Parmi ceux qui ont su verbaliser leurs IS à leur MG, 80 % s’étaient sentis tout à fait écoutés et 60 % s’étaient sentis tout à fait aidés. Parmi les patients qui n’avaient pas verbalisé leur IS, 15,8 % d’entre eux expliquaient une crainte de jugement du médecin traitant et 60,4 % une crainte de ne pas être écoutés. Seulement 25 % des patients pensent que de toute façon le MG n’aurait pas pu les aider. Dans un sous-échantillon de patients qui avaient estimé leur TS comme impulsive et non préparée, on retrouve seulement 44 % de patients n’ayant pas verbalisé leurs IS à leur MG. Dans le groupe des patients déclarant n’avoir pas suffisamment confiance en leur MG pour lui parler de difficultés d’ordre affectif, 30 % évoquaient des craintes d’être jugés par le MG et 35 % évoquaient un manque de temps du MG. 59 % toujours de ceux qui n’avaient pas suffisamment confiance en leur MG étaient tout à fait d’accord ou plus ou moins d’accord avec le fait que de toute façon le MG ne pourrait pas les aider. Par ailleurs on retrouve 94 % des patients, déclarant n’avoir pas suffisamment confiance en leur MG, qui n’avaient pas parlé de leurs IS à un autre professionnel. Conclusion : La diffusion du message que la médecine générale, qui se doit être préventive et de première ligne, est aussi une ressource pour aborder des IS n’est probablement pas suffisamment soutenue à l’heure actuelle. PO 051 DÉPRESSION, COMORBIDITÉ SOMATIQUE ET SUICIDE CHEZ LE SUJET ÂGÉ : À PROPOS D’UN CAS BEN LAMINE I., GAHA L. Laboratoire de recherche LR05ES10, Service de psychiatrie, CHU, MONASTIR, TUNISIE Les problèmes liés au vieillissement physique et psychique font le lit de la vulnérabilité du sujet âgé et l’exposent à des conduites suicidaires de gravité variable. Si dans les pays occidentaux l’avancement en âge constitue un facteur de risque avec une mortalité suicidaire élevée, les valeurs culturelles, traditionnelles, l’identité du groupe et le respect accordé aux personnes âgées constituent à l’opposé, dans la culture maghrébine, des facteurs protecteurs qu’il faut préserver. Les rares cas de suicide de personnes âgées dans le contexte maghrébin sont souvent sous-tendus par des troubles psychiatriques dominés par la dépression, sous-diagnostiquée pour plusieurs raisons comme le caractère trompeur du tableau clinique et la comorbidité fréquente. Nous nous proposons d’illustrer ces divers aspects du suicide du sujet âgé, à partir d’un cas de suicide par l’utilisation d’un moyen violent, chez un homme âgé de 72 ans présentant une dépression sévère et confronté à sa polypathologie somatique et à la réalité des multiples pertes occasionnées par son vieillissement. La signification et la psychopathologie de son acte suicidaire sont analysées en comparaison avec les données de la littérature. PO 052 LES TENTATIVES DE SUICIDE AU SERVICE UNIVERSITAIRE PSYCHIATRIQUE DE FÈS AARAB C. Hôpital Ibn Al Hassan, FÈS, MAROC 31 7e Congrès de l’Encéphale Introduction : Les tentatives de suicide sont des situations fréquentes en pratique clinique psychiatrique et aux urgences médicochirurgicales. Les connaissances autour de leur prévalence en population générale au Maroc restent inconnues : il n’existe que des études sur des populations hospitalières. Objectifs du travail : Estimer la prévalence des tentatives de suicide chez la population consultante au centre universitaire psychiatrique de Fès ; décrire les principales caractéristiques sociodémographiques et cliniques des suicidants et préciser les étiologies les plus fréquentes. C’est une étude transversale menée sur 30 mois entre mars 2006 et octobre 2008 portant sur l’ensemble des suicidants vus aux urgences du centre universitaire psychiatrique Ibn Al Hassan de FÈS. Résultats : On a recruté 92 suicidants d’âge moyen 28,7 ans, dont 64 % femmes. 61 % étaient célibataires avec un niveau d’instruction médiocre (64 %) et un bas niveau socio-économique (61 %) et une inactivité professionnelle (60 %). Les principales étiologies : 35 % troubles de l’humeur ; 30 % troubles psychotiques et 22 % troubles de personnalité. Les médicaments représentent le moyen le plus utilisé dans les tentatives de suicide (25,3 % des cas) en particulier les psychotropes (70 %), la défenestration (21 %) et la pendaison (12,6 %). La population des psychotiques est à risques d’usage de substances (p = 0,02) et a plus souvent eu recours aux moyens violents (p = 0,04). Les résultats de notre travail sont concordants globalement avec ceux de la littérature. PO 053 ÉVALUATION DU RISQUE SUICIDAIRE DANS LA CHORÉE DE HUNTINGTON CHAULET S. (1), RICHARD-DEVANTOY S. (2), GARRÉ J.B. (2), VERNY C. (2) (1) CESAME St Gemmes sur Loire, LES PONTS DE CE CEDEX, FRANCE (2) CHU, ANGERS, FRANCE La Chorée de Huntington est une maladie neuro-dégénérative héréditaire à transmission autosomique dominante qui survient à l’âge adulte, caractérisée par une atteinte motrice (mouvements choréiques), une atteinte cognitive évoluant vers une démence et une atteinte psychiatrique polymorphe. La corrélation entre Chorée de Huntington et risque suicidaire est connue depuis la première description de la maladie par Georges Huntington en 1872. Actuellement le risque suicidaire est estimé entre 5,7 et 13 %. Des études récentes (Paulsen et al., 2005) décrivent deux périodes critiques où le risque suicidaire est maximal : la période qui précède le diagnostic de certitude, et une fois le diagnostic établi, la période d’évolution de la maladie qui se caractérise par une diminution de l’autonomie. Les mécanismes sous-jacents du passage à l’acte suicidaire chez le sujet présentant une maladie de Huntington sont mal connus. Bien qu’une forte prévalence de syndrome dépressif existe chez les patients atteints, il n’y a pas 32 de relation clairement établie entre syndrome dépressif et risque suicidaire. En supposant que l’évolution de la maladie ne suffit pas à elle seule à déterminer le risque suicidaire, nous interrogeons la place des facteurs environnementaux et familiaux dans la genèse de ce risque. Des travaux anciens (Kessler et al., 1989) ont soulevé le risque d’induction de suicide par le système familial, social et médical indépendamment du processus évolutif de la maladie. Ces auteurs postulent que le patient atteint et les autres membres de la famille partagent la croyance que la personne malade est un fardeau et que tout le monde profiterait d’un acte suicidaire. Nous proposons d’étudier les déterminants à la fois intrinsèques et extrinsèques, propres à maladie de Huntington dans l’évaluation du risque de passage à l’acte suicidaire. Dans un souci de prévention, nous suggérons de consacrer davantage d’intérêt à la prise en compte des facteurs de risque environnementaux, familiaux et médico-sociaux. Mots clés : Chorée de Huntington ; Environnement ; Prévention ; Suicide. PO 054 ALCOOL ET TENTATIVES DE SUICIDE : RÉALITÉ DES URGENCES HAZEN C. (1), FABRE I. (1), TOUITOU D. (2), GUILLIBERT E. (3), BOLOURIAN M. (3), DAVIDO A. (3), OLIÉ J.P. (1) (1) Sainte-Anne, PARIS, FRANCE (2) Centre hospitalier Paul Giraud, VILLEJUIF, FRANCE (3) HEGP, PARIS, FRANCE Introduction : Les liens entre suicidalité et alcool sont multiples. Près d’un quart des patients suicidés ont un trouble lié à l’alcool, 20 à 60 % des suicidants sont alcoolo-dépendants et de nombreux patients sont alcoolisés lors du geste suicidaire. Les rapports entre suicide et alcool sont complexes : la consommation d’alcool peut entraîner l’émergence d’idées suicidaires, alors que la dépendance alcoolique en ellemême, se complique souvent de troubles dépressifs. Le facteur de risque suicidaire le plus important chez le patient alcoolique est l’antécédent de tentative de suicide. Objectifs : Décrire au sein de la population de suicidants admis au SAU de l’hôpital Européen Georges Pompidou, les caractéristiques sociodémographiques et cliniques, et l’orientation des patients alcoolo-dépendants et alcoolisés lors du passage à l’acte. Méthodes : Enquête prospective de 6 mois. Tout suicidant a fait l’objet d’un recueil de données sociodémographiques, cliniques et relatives à l’orientation au décours de l’urgence. Sont étudiés spécifiquement les sujets alcoolisés lors du geste suicidaire et les sujets alcoolo-dépendants (diagnostic posé par le clinicien à partir de l’entretien). Résultats : Nous avons inclus 220 suicidants : 16 % alcoolodépendants et 22 % alcoolisés lors du geste suicidaire. Il s’agit d’une récidive suicidaire dans 1 cas sur deux chez les alcoolisés, contre 2 cas sur 3 chez les alcoolo-dépendants. Dans chaque groupe, la moitié des sujets étaient suivis, mais les alcoolo-dépendants avaient davantage d’antécédents d’hospitalisation psychiatrique. Au décours de l’urgence, ces derniers ont été hospitalisés plus souvent que les patients Posters alcoolisés, avec cependant un taux d’hospitalisations sous contrainte plus élevé parmi les alcoolisés. Conclusion : Nos résultats sont concordants avec les données de la littérature quant au taux de récidive suicidaire et à l’orientation des suicidants à l’issue du SAU. Ceci confirme que l’alcool est bien un facteur de risque suicidaire. Aussi, paraît-il particulièrement important de pouvoir repérer dès le SAU, une problématique alcoolique dans le contexte de crise suicidaire. Cette attitude de dépistage permettrait d’amorcer un suivi et de prévenir la récidive suicidaire. PO 055 L’ALEXITHYMIE COMME FACTEUR DE RISQUE DE LA TENTATIVE DE SUICIDE ET DE LA RÉCIDIVE SUICIDAIRE : ÉTUDE SUR UNE POPULATION DE PATIENTS SUICIDANTS AUX URGENCES BUISSE V., JOVER F. St Roch, NICE, FRANCE L’alexithymie, néologisme inventé par Sifneos en 1972, est un concept relativement récent, suscitant actuellement de nombreux débats. Ce trouble de la reconnaissance et de l’expression des émotions est considéré comme une dimension clinique transnosographique. L’incapacité d’élaboration et de verbalisation des émotions, et le recours secondaire à l’action afin de pallier la difficulté de gestion émotionnelle chez le patient alexithymique, favoriseraient l’engagement et le maintien dans des conduites suicidaires. Dans ce cadre, l’alexithymie pourrait donc constituer un terrain de vulnérabilité, voire être un facteur de risque de passage à l’acte suicidaire. Malheureusement, encore très peu de recherches cliniques ont été entreprises sur ce sujet qui paraît pourtant important, du fait des enjeux actuels autour de la suicidalité. Notre étude clinique, qui porte sur un échantillon de 56 sujets, constitué d’une population de « primo-TS », d’une population de « récidive de TS », et d’une population « témoins », a été menée aux urgences de Nice, sur une période de cinq mois. Nous avons étudié, dans ces trois populations, différents facteurs sociodémographiques et cliniques, dont l’alexithymie dans les suites d’une tentative de suicide. Notre travail a permis de vérifier notre hypothèse selon laquelle l’alexithymie serait liée au passage à l’acte suicidaire et plus encore à sa récidive, aussi bien lors de sa mesure catégorielle, que lorsque l’on s’attache aux différentes dimensions de ce concept. Par ailleurs, notre travail a permis de mettre en évidence les différentes caractéristiques sociodémographiques et cliniques des sujets alexithymiques, par rapport aux sujets non alexithymiques de notre étude. L’alexithymie reste soumise à débat et non reconnue dans les classifications nosographiques actuelles. Elle pose de nombreuses questions et les voies de recherche qu’elle ouvre semblent multiples. PO 056 ÉVALUATION STANDARDISÉE DU PATIENT SUICIDANT : RÉSULTATS ET PERSPECTIVES THOMAS G. (1), HAUS-CHEYMOL R. (2), LE PAPE E. (1) (1) Hia Robert Picque, BORDEAUX ARMÉES, FRANCE (2) Département d’épidémiologie nord HIA Val de Grace, PARIS, FRANCE Introduction : L’évaluation d’un patient suicidant représente une part importante de la psychiatrie de liaison. Afin d’harmoniser les pratiques des différents intervenants du service de psychiatrie de l’Hôpital d’Instruction des Armées Robert Picqué et d’évaluer la prise en charge des patients suicidants, une étude a été conduite pendant une période de 22 mois (décembre 2006-octobre 2008). Matériel et méthodes : Tous les patients suicidants reçus aux urgences de l’HIA Robert Picqué et examinés par un psychiatre ont été inclus dans l’étude. Pour chaque sujet, une fiche d’entretien psychiatrique standardisée était complétée. Les facteurs à renseigner regroupaient des facteurs de gravité clinique (épisode dépressif d’intensité mélancolique, mutisme, planification de l’acte, absence de critique), des facteurs environnementaux (moyens létaux facilement disponibles, isolement affectif, facteur déclenchant) et une description du terrain (pathologie psychiatrique préexistante, antécédents de tentative de suicide, impulsivité, apparition ou recrudescences de trouble des conduites, patient non connu). La décision d’orientation du patient était classée en 2 catégories : traitement ambulatoire ou hospitalier. Résultats : Au total, 139 patients dont 69,6 % de femmes ont été inclus dans l’étude. L’âge moyen des patients était de 38 ans (extrêmes : 16 à 90 ans). La décision d’orientation au décours de l’évaluation psychiatrique était ambulatoire pour 69,1 % des patients (96/139). La décision d’orientation ne variait pas significativement selon le sexe ou l’âge des patients. Parmi les 139 patients, 32 (23,0 %) présentaient au moins un facteur de gravité clinique et 118 (84,9 %) avaient subi des facteurs environnementaux précipitant l’acte. La décision d’orientation du patient était significativement associée à la présence de critères de gravité clinique (p = 10-8) et de facteurs environnementaux facilitant l’acte (p = 004). Discussion : L’analyse des profils cliniques montre que la décision d’orientation du patient en structure hospitalière est plus fréquente lorsque les facteurs de gravité, précipitants et de terrain s’accumulent. Une analyse pondérée des différents facteurs nous permet de formuler une consigne afin de guider le clinicien dans sa décision d’orientation. PO 057 DE L’INCIDENCE DES TROUBLES DU SOMMEIL SUR LES TENTATIVES DE SUICIDE BLÉHER S. (1), TRAVERS D. (2), DRAPIER D. (1), MILLET B. (1) (1) Centre Hospitalier Guillaume Régnier, RENNES, FRANCE (2) Centre Hospitalier Universitaire, RENNES, FRANCE Les conduites suicidaires constituent un problème majeur de santé publique et l’identification de facteurs sinon explicatifs au moins prédictifs de passage à l’acte est une priorité dans la prévention du suicide. Les troubles du sommeil peuvent être considérés comme une pathologie à part entière mais aussi comme une cause, un symptôme ou une conséquence des pathologies psychiatriques. La littérature atteste de leur influence non négligeable sur le risque suicidaire mais peu d’éléments sont retrouvés 33 7e Congrès de l’Encéphale sur leur évaluation dans les jours précédant le passage à l’acte et particulièrement la veille. L’objectif de notre étude était de vérifier l’hypothèse qu’il existe chez les patients suicidants, soit l’apparition de troubles du sommeil, soit une majoration dans les derniers jours de troubles du sommeil préexistants. 58 patients admis au Centre Hospitalier Universitaire de Rennes après une tentative de suicide ont été inclus. Nous avons mis en évidence que les patients suicidants présentaient une altération significative de leur sommeil la veille de leur tentative de suicide en terme de durée, d’efficacité et de qualité subjective. Ce résultat est indépendant des variables sociodémographiques et cliniques notamment des catégories diagnostiques, ce qui en fait un marqueur état potentiel du passage à l’acte suicidaire. Le manque de sommeil pourrait favoriser le passage à l’acte par le biais d’une altération des fonctions cognitives ou d’une majoration de la symptomatologie prémorbide. Sur un plan physiopathologique, un dysfonctionnement sérotoninergique pourrait constituer un mécanisme neurobiologique au centre des interactions entre sommeil et suicide. Sous réserve d’une validation externe de ce résultat, cette dynamique particulière du sommeil préalablement à la tentative de suicide pourrait constituer une cible de prévention pour le réseau de soins. Mots clés : Insomnie ; Pathologies psychiatriques ; Tentatives de suicide ; Troubles du sommeil. PO 058 LE SUICIDE, DES ACTES POUR LE DIRE OU L’ENJEU DE LA NÉGATIVITÉ BOUHLAL A., HUERRE C., IVASCU B., RAJBENBACH L., BOISLIVEAU M., NEBOUT M., POTHIN J., TENOT J. Centre Hospitalier de Longjumeau, LONGJUMEAU, FRANCE Aux urgences de l’hôpital général, le patient suicidant peut rester longtemps intrigué par lui-même, faisant rarement attention aux autres, y compris les soignants. À quoi renvoie cette intrigue ? Quelle est sa part somatique et sa part psychique ? Nos collègues somaticiens sont souvent intrigués par les propos du patient suicidant : « je ne voulais pas mourir… ». Quoi leur répondre ? Nos tentatives d’explication leur apparaissent vite soit simplistes soit hermétiques. Nous leur avons proposé un exercice, à dessein : on peut mourir de fatigue, de soif mais il est difficile de mourir de sa propre mort ! On n’assiste jamais à sa mort ! Il est mort disent-ils… « Je ne voulais pas mourir » est probablement le résultat d’un compromis qui a permis de faire la différence entre son être mortel et sa mort proprement dite. La tentative de suicide est aussi un lieu où le sujet vient signifier à l’autre qu’il peut lui manquer à son tour. Le corps s’y retrouve parfois impliqué comme substitut d’une mise implacable. En s’aidant d’un objet : « la bobine » en référence au jeu de la bobine décrit par Sigmund Freud dans « au-delà du principe de plaisir » ; de l’image du corps : celle que renvoie le miroir de Lacan ou de la vie, comme métaphore de l’unité 34 retrouvée de la vie psychique ; du symptôme : plutôt opportuniste, le symptôme commun ne semble plus en mesure de tenir le compromis ; et d’une question : qui est mort ? Nous avons tenté de lever une partie de l’intrigue. La mise en perspective qu’offre le jeu de la bobine peut orienter la clinique et permettre d’apprécier au plus près les mouvements interactifs mis en jeu. Le jeu de la bobine inaugure le champ du symbolique qui, à son tour ouvre la voie à la négativité, ce qui permet au sujet de parler « sans savoir ce qu’il dit ». Alors, « je ne voulais pas mourir » garde toute sa pertinence pour le commun des mortels ! Et certainement pas pour les morts. Qui sait… ? Les situations cliniques que nous allons aborder sont susceptibles d’éclairer notre propos au sujet du « passage par l’acte » que pose le patient suicidant, surtout quand il crie haut et fort : « je ne voulais pas mourir ». PO 059 RAPPEL TÉLÉPHONIQUE DES PATIENTS ADMIS AUX URGENCES DU CHU DE CLERMONT-FERRAND POUR TENTATIVE DE SUICIDE : BILAN À 6 MOIS CHRISTOL N. (1), DURAND ROGER J. (1), PEYRAT S. (1), GENESTE J. (1), DAMSA C. (2), SCHMIDT J. (1), LLORCA P.M. (1), BROUSSE G. (1) (1) CHU Clermont-Ferrand, CLERMONT-FERRAND, FRANCE (2) Hôpitaux Universitaires Genève, GENÈVE, SUISSE Les tentatives de suicide et plus particulièrement les récidives de tentatives de suicide (TS) sont un problème majeur de santé publique. La mise en place de protocoles spécifiques de rappels instaurés au décours du passage à l’acte semblerait influencer le risque de récidive. Nous avons voulu mesurer l’impact, sur les récidives de TS, d’une démarche de rappel téléphonique après un passage aux Urgences Psychiatriques et déterminer la satisfaction des patients vis-àvis de cette démarche. 79 sujets admis dans le service des Urgences du CHU de Clermont-Ferrand suite à une tentative de suicide et non hospitalisés ont été inclus au cours de cette étude prospective. Les sujets étaient répartis aléatoirement dans 3 groupes : rappel téléphonique à 10 jours et 6 mois après le passage aux Urgences (Groupe 1 ; n = 26), rappel à 21 jours et 6 mois (Groupe 2 ; n = 27), rappel à 6 mois (Groupe contrôle ; n = 26). Lors des rappels téléphoniques des entretiens étaient réalisés à l’aide d’échelles standardisées évaluant la symptomatologie dépressive et la consommation d’alcool. Le risque suicidaire, les récidives de TS et les consommations de soins effectuées étaient également évalués. La population est composée à 70 % de femmes ; l’âge moyen est de 37,5 ans (min = 18, max = 79). L’intoxication médicamenteuse volontaire est le moyen utilisé par 92 % des sujets (36 % associé à de l’alcool). 17 % sont alcoolo-dépendants, 15 % abuseurs. Il n’y a pas de différence significative entre les trois groupes au niveau des récidives de TS lors de l’évaluation à 6 mois (5 récidivistes dans le groupe 1/4 dans le groupe 2/4 dans le groupe 3). Les suicidants souffrant d’un mesurage d’alcool (dépendance ou abus) n’ont pas fait plus de récidives de TS que les sujets n’ayant pas de problème Posters d’alcool. La satisfaction des patients concernant le rappel est importante (m = 9,2/10), avec une satisfaction plus importante (P < 0,05) pour les groupes ayant bénéficié d’un rappel à 10 ou 21 jours, par rapport au groupe contrôle. La poursuite de cette étude est nécessaire, avec un nombre plus conséquent de sujets inclus. Au regard des résultats obtenus, il serait également intéressant de poursuivre cette étude sur une période d’un an pour ainsi connaître le devenir de ces patients au-delà d’une période de six mois. PO 060 DIFFÉRENCES D’INTENSITÉ DE L’ANXIÉTÉ EXPRIMÉE CHEZ DES PATIENTS HOSPITALISÉS : SUICIDANTS VERSUS SUICIDAIRES On a évalué l’estime de soi chez 80 patients qui ont été hospitalisés dans une unité d’accueil des suicidants et suicidaires en utilisant l’inventaire de l’estime de soi de Coopersmith (SEI) et l’échelle de l’estime de soi de Rosenberg (EES). L’analyse des résultats des deux échelles d’estime de soi et de leurs associations avec les différentes données sociodémographiques est en cours. PO 062 ÉVALUATION DES STRATÉGIES DE COPING LORS D’UNE CRISE SUICIDAIRE CHEZ 100 PATIENTS HOSPITALISÉS KHOUBILA A., VERA L., LAVOISY G., THUILE J. KHOUBILA A., LAVOISY G., THUILE J., VERA L. Centre Hospitalier Sainte-Anne, PARIS, FRANCE Centre Hospitalier Sainte-Anne, PARIS, FRANCE Le concept de coping peut être utilisé pour la compréhension des conduites suicidaires. Il s’agit d’un modèle de stratégies cognitives et comportementales permettant à un sujet de s’ajuster par rapport à un événement perçu comme menaçant. Plusieurs types peuvent être distingués (coping centré sur l’émotion, coping centré sur le problème, coping d’évitement). Le suicide peut être considéré comme une modalité possible de coping. Il s’agit donc d’un modèle de réponse au stress. L’objectif de cette étude préliminaire est de mesurer chez des patients hospitalisés au décours d’une crise suicidaire les aspects multidimensionnels du coping. On a évalué 100 patients à l’aide de l’inventaire de coping pour situations stressantes (CISS) et du questionnaire d’attitude face aux problèmes (QAP). Ce dernier permet d’évaluer les déficits de résolution de problèmes. Les résultats de l’analyse des résultats des deux échelles et de ses associations avec les différentes données sociodémographiques sont en cours. Le suicide est une importante cause de mortalité prématurée et évitable. Les préventions secondaires et tertiaires pour les patients suicidants et suicidaires à travers le travail sur le coping pourraient être une approche intéressante. Différentes études ont montré que les troubles anxieux augmentent le risque suicidaire. Il a aussi été retrouvé qu’une anxiété importante est un facteur de risque majeur à court terme. Peu d’études se sont intéressées aux caractéristiques anxieuses de la personnalité (anxiété trait) et à ses rapports avec le passage à l’acte suicidaire. Nous avons comparé deux groupes de patients hospitalisés. Des patients suicidaires versus des patients suicidants, en faisant l’hypothèse que les patients n’ayant pas fait une tentative de suicide auraient un niveau d’anxiété trait qui serait moindre. On a utilisé l’inventaire d’anxiété trait-état (State-Trait Anxiety Inventory ou STAI) de Spielberger lequel est constitué de deux sous échelles. La STAI A évalue l’anxiété état, qui est un indicateur des modifications transitoires de l’anxiété provoquée par certaines situations. La STAI B évalue l’anxiété trait comme disposition stable. On a aussi utilisé le questionnaire des peurs de Marks et Mathews qui permet une évaluation rapide de l’ensemble des problèmes d’un sujet quel que soit le type de phobie qu’il présente. Les résultats préliminaires semblent montrer une anxiété plus importante chez le groupe des patients suicidants. PO 061 L’ESTIME DE SOI CHEZ DES PATIENTS SUICIDANTS ET SUICIDAIRES : ÉVALUATION DE L’ESTIME DE SOI GLOBALE, SOCIALE, PROFESSIONNELLE, ET FAMILIALE KHOUBILA A., VERA L., LAVOISY G., THUILE J. Centre Hospitalier Sainte-Anne, PARIS, FRANCE Il est aujourd’hui admis par la plupart des auteurs qu’il existe de nombreux facteurs de vulnérabilité au suicide, tant biologiques que psychologiques. Parmi ces facteurs psychologiques, l’estime de soi est une notion largement répandue. L’objectif de ce travail est double : l’étude des différentes dimensions constitutives de l’estime de soi (estime de soi globale, sociale, professionnelle et familiale) chez des patients en crise suicidaire, et d’un autre coté la comparaison de l’estime de soi globale entre des patients suicidaires et des patients suicidants. PO 063 ATTITUDES DYSFONCTIONNELLES LORS D’UNE CRISE SUICIDAIRE KHOUBILA A., LAVOISY G., THUILE J., VERA L. Centre Hospitalier Sainte-Anne, PARIS, FRANCE Selon le modèle cognitif de Beck, les schémas dysfonctionnels sont activés par des événements de vie stressants, et jouent un rôle central dans la dépression. L’objectif de cette étude est d’explorer les attitudes dysfonctionnelles chez des patients lors d’une crise suicidaire. Notre échantillon est constitué de 70 sujets hospitalisés dans une unité d’accueil de patients suicidants et suicidaires. Le fonctionnement cognitif est évalué avec l’échelle d’attitudes dysfonctionnelles de Weissman et Beck, et l’intensité de la dépression a été évaluée par l’inventaire de dépression de Beck (13 items). Les résultats d’analyse des différentes variables et de leurs relations sont en cours. 35 7e Congrès de l’Encéphale PO 064 ÉTUDE DE LA PERCEPTION DE LA DOULEUR MORALE DURANT UN ÉPISODE DÉPRESSIF MAJEUR DANS LA VULNÉRABILITÉ AUX CONDUITES SUICIDAIRES OLIÉ E. (1), JOLLANT F. (1), JAUSSENT I. (2), GUILLAUME S. (1), COURTET P. (1) (1) Hôpital Lapeyronie, MONTPELLIER, FRANCE (2) INSERM U888, MONTPELLIER, FRANCE Contexte : Une intense douleur morale est fréquemment exprimée par les personnes ayant réalisé un geste suicidaire. Il est suggéré que la douleur morale soit nécessaire au processus suicidaire. Objectifs : Mettre en évidence 1) qu’une perception élevée de la douleur morale, en période de dépression, représente un élément de vulnérabilité aux conduites suicidaires et 2) que la douleur morale est associée aux idées suicidaires. Méthode : 186 sujets déprimés ont été inclus et répartis en 3 groupes : 73 sujets hospitalisés pour tentative de suicide, 59 sujets ayant une histoire passée de conduite suicidaire et 54 sujets sans antécédents suicidaires. À l’admission, l’intensité de la douleur morale et physique (actuelle, habituelle et maximale sur les 15 derniers jours) et des idéations suicidaires actuelles ont été évaluées par des échelles analogiques de 0 à 10. La fréquence des idéations suicidaires a été évaluée par une échelle de Likert de 0 à 4. Le niveau de dépression a été mesuré par l’échelle de Beck (BDI). Résultats : Comparativement aux sujets sans antécédents suicidaires, les sujets ayant une histoire de conduite suicidaire récente ou ancienne sont plus à risque de présenter une douleur morale actuelle intense (32 % vs 59 % vs 52 %, p = 0,027) après ajustement sur le tabagisme et le trouble bipolaire. L’intensité et la fréquence des idées suicidaires sont significativement augmentées chez les suicidants anciens (OR = 2,8 [CI 95 % : 1,2-6,7] et récents (OR = 5,3 [CI 95 % : 2,3-11,9] et OR = 2,8 [1,3-6] respectivement) par rapport aux témoins déprimés. Il existe une association significative entre l’intensité de la douleur morale actuelle et celle des idées suicidaires (p = 0,002) ainsi que la fréquence des idées suicidaires (p < 10-3). Les niveaux de douleur physique et de dépression sont similaires entre les 3 groupes (p = 0,23 et p = 0,14 respectivement). Discussion : Ces résultats supportent l’hypothèse qu’une perception accrue de la douleur morale représenterait un facteur de vulnérabilité suicidaire. Durant un épisode dépressif majeur, les sujets vulnérables auraient une plus grande propension à ressentir une douleur morale, les conduisant à présenter plus d’idées suicidaires et donc à être plus à risque de passage à l’acte. PO 065 ÉTUDE ÉPIDÉMIOLOGIQUE DES CONDUITES SUICIDAIRES AU SERVICE DE PSYCHIATRIE DE L’HÔPITAL MILITAIRE DE TUNIS SOUISSI S. (1), LAKHAL N. (2), BAKRI L. (2), BOURGOU S. (2), EDDHIF S. (2), OUMAYA A. (2), GALLALI S. (2) (1) Hôpital Militaire de Tunis, Tunisie, BARDO, TUNIS, TUNISIE (2) Hôpital Militaire de Tunis, TUNIS, TUNISIE 36 La surveillance épidémiologique est un facteur essentiel de suivi du phénomène suicidaire. Elle est rendue difficile par la complexité même de ce phénomène dans ses différentes implications médicales, psychologiques ou encore sociologiques. Les modalités actuelles de recueil épidémiologique gardent leur pertinence, même si elles ne peuvent rendre compte que de manière imparfaite d’un phénomène dont le retentissement sur le groupe peut être important. Il est donc essentiel de suivre au mieux, par un recueil épidémiologique dont la pertinence doit être régulièrement réévaluée, l’évolution des suicides et des conduites suicidaires. Nous nous proposons, dans ce travail rétrospectif, portant sur les patients suivis au service de psychiatrie de l’Hôpital Militaire Principal d’Instruction de Tunis pendant l’année 2007 pour conduite suicidaire, de relever les caractéristiques épidémiologiques (âge, sexe, moyens utilisés…), les facteurs de risque et de protection. Résultats en cours. PO 066 LA SCHIZOPHRÉNIE ENTRE DÉPRESSION ET DISSOCIATION. QUELLE PRÉVENTION POUR LE SUICIDE ? BOUGUERMOUH Y., RIDOUH B. Ehs Frantz Fanon Blida Algérie, BLIDA, ALGÉRIE Le suicide ne peut être assimilé à une maladie, il reste un comportement qui peut émailler l’évolution de différents tableaux cliniques. Il représente dans certains cas, une éventualité plus que possible (mélancolie) et dans d’autre une éventualité rare voir exceptionnelle, accidentelle (raptus suicidaire). Qu’en est-il dans la schizophrénie ? Quelques vignettes cliniques nous aideront à imaginer les différentes éventualités rencontrées dans notre pratique quotidienne. La question qui se pose reste « quelle prévention pour le suicide chez le schizophrène ? Quel est la place thérapeutique notamment des antidépresseurs ? » Des questions qui restent en débat actuellement. Mots clés : Dépression ; Dissociation ; Prévention ; Suicide. PO 067 LA MANIE CHRONIQUE COMME ÉTIOLOGIE DU SYNDROME DE DIOGÈNE ? FOND G., ABBAR M. CHU Carémeau, NÎMES, FRANCE La manie chronique a déserté les manuels diagnostiques actuels, alors qu’il s’agissait d’un concept de premier ordre au XIXe siècle. Définie comme une manie évoluant depuis plus de deux ans, elle concernerait 15 % des patients atteints d’un accès maniaque. À travers la description clinique d’un cas de syndrome de Diogène, ce fameux concept gériatrique associant syllogomanie, isolement et sordidité, nous retracerons l’histoire de ce syndrome décrit pour la première fois en 1966 par deux psychiatres, McMillan et Shaw. Les troubles bipolaires figuraient parmi les étiologies potentielles, aux côtés de la schizophrénie, des TOC, des traumatismes crâ- Posters niens et de la démence fronto-temporale, la moitié des cas demeurant idiopathique. L’article de Clarke en 1975 qui donna son célèbre nom à ce syndrome rare (prévalence 5/10 000) ne reprendra pas cette étiologie qui disparaîtra donc de la littérature par la suite. Nous souhaitons par la présente réparer cet oubli et nous réinterroger par là même sur la pertinence et les implications thérapeutiques du concept de manie chronique. PO 068 INTÉRÊT DE LA RÉACTIVITÉ ÉMOTIONNELLE COMME INDICATEUR DE RÉPONSE AU TRAITEMENT DANS LA DÉPRESSION BIPOLAIRE CHEVRIER F. (1), M’BAÏLARA K. (1), DESAGE A. (1), GARD S. (1), HENRY C. (2) (1) CH Charles Perrens, BORDEAUX CEDEX, FRANCE (2) INSERM, U841, IMRB, département de génétique, Psychiatrie génétique, CRETEIL, FRANCE Introduction : Les classifications actuelles (DSM IV et CIM10) ne reflètent pas la complexité des troubles bipolaires. L’hétérogénéité des descriptions concernant les dépressions bipolaires est à l’origine de nombreux questionnements concernant le traitement, notamment autour de la place des antidépresseurs et des antipsychotiques. Une approche dimensionnelle a permis de distinguer deux types de dépression à travers la variable « réactivité émotionnelle ». Il serait intéressant de savoir si cette dimension peut être utilisée comme un indicateur de réponse au traitement. Objectif : L’objectif de ce travail est d’évaluer si la réactivité émotionnelle peut être utilisée comme un indicateur de réponse au traitement. Méthodologie : 57 patients souffrant d’un épisode dépressif majeur ont été recrutés puis suivis pendant 4 semaines. Initialement, ils ont été séparés en 2 groupes en fonction de leur niveau de réactivité émotionnelle lors de l’inclusion (hyper vs hypo) à l’échelle MAThyS. Les traitements des patients ayant satisfait au critère de rémission à S4 ont été recueillis et regroupés par classe pharmaceutique. Résultats : Parmi les 57 patients à l’inclusion, 46 (80,7 %) ont présenté le critère de rémission, 18 présentaient une hyporéactivité émotionnelle à l’inclusion et 28 présentaient une hyperréactivité émotionnelle à l’inclusion (Chi = 5,3 ; ddl = 1 ; p < 0,05). À la quatrième semaine, les patients en rémission ont majoritairement reçu un thymorégulateur sans différence entre les 2 groupes. Les patients avec hyperréactivité émotionnelle initiale ont reçu significativement plus fréquemment un antipsychotique et moins fréquemment un antidépresseur que les patients avec hyporéactivité émotionnelle initiale. Discussion : Cette étude suggère que la réactivité émotionnelle pourrait être discriminante afin de déterminer le profil des patients devant bénéficier d’un antidépresseur ou d’un antipsychotique, en association avec un thymorégulateur. D’autres études sont nécessaires afin de déterminer l’intérêt de la réactivité émotionnelle comme indicateur de réponse au traitement dans la dépression bipolaire. Mots clés : Antidépresseur ; Antipsychotique ; Dépression bipolaire ; Réactivité émotionnelle. PO 069 INFLUENCE COMBINÉE DE LA MALADIE BIPOLAIRE ET DE L’ABUS DE SUBSTANCES SUR L’INSERTION SOCIALE KHLIF H., ZAGHDOUDI L. Hôpital Razi, TUNIS, TUNISIE Introduction : Le trouble bipolaire est une maladie pourvoyeuse de désinsertion sociale. Cette dernière est aggravée par la co-existence d’un abus de substances, trouble fréquemment associé à la maladie bipolaire. Buts de l’étude : Nous avons voulu étudier les effets combinés de la coexistence du trouble bipolaire et de l’abus de substances sur l’insertion et l’adaptation sociales par rapport au trouble bipolaire seul. Matériel et méthodes : Nous avons mené une étude rétrospective et descriptive portant sur 36 patients porteurs d’un trouble bipolaire et ayant un abus de substances associé selon les critères du DSM IV suivis à l’hôpital Razi de Tunis. Résultats : 72,22 % de nos patients avaient un bas niveau socio-économique, 76,66 % n’ont pas dépassé le niveau secondaire, 16,67 % possèdent des antécédents judiciaires, 39 % ont des antécédents de tentatives de suicide, 61,11 % ne sont pas insérés professionnellement, 39 % n’ont pas une insertion familiale correcte, 66,67 % étaient mal-observants à leur traitement. Conclusion : L’abus de substances rend encore plus difficile l’insertion sociale déjà précaire des patients porteurs d’un trouble bipolaire. PO 070 BAUDELAIRE ET LA MALADIE BIPOLAIRE KHLIF H., DEROUICHE S. Hôpital Razi, TUNIS, TUNISIE Introduction : Charles Baudelaire, poète maudit du XIe siècle, auteur entre autres du célèbre « les fleurs du mal » a intéressé plusieurs biographes à cause de la singularité et de l’excentricité de sa vie. Il buvait de l’absinthe, se droguait à l’opium et au haschich, fréquentait les filles de joie. Il a même attrapé une maladie vénérienne, la syphilis, dont il est mort. But : Le but de ce travail est d’essayer de confirmer l’hypothèse que Charles Baudelaire était atteint d’un trouble bipolaire coexistant avec un abus de substances. Matériel et méthode : Nous avons étudié différentes biographies de Charles Baudelaire, et différents recueils de ses poèmes, en relevant les épisodes de sa vie qui peuvent correspondre à des épisodes thymiques. Résultats et conclusion : Charles Baudelaire aurait pu être atteint d’un trouble bipolaire en plus des conduites de consommation abusive de substances et de sa maladie vénérienne. PO 071 ÉVOLUTION À 24 MOIS DE LA COHORTE FRANÇAISE DE L’ÉTUDE EMBLEM (EUROPEAN MANIA IN BIPOLAR LONGITUDINAL ÉVALUATION OF MEDICATION) AZORIN J.M. (1), AUBRUN E. (2), BERTSCH J. (3), REED C. (4), GERARD S. (2), LUKASIEWICZ M. (2) 37 7e Congrès de l’Encéphale (1) SHU psychiatrie adulte, CHU Ste-Margueritte, MARSEILLE, FRANCE (2) Eli Lilly and company, SURESNES, FRANCE (3) Sant Joan de Déu, Serveis de Salut Mental, BARCELONE, ESPAGNE (4) Eli Lilly, Health Outcomes, WINDLESHAM, ROYAUME-UNI Objectifs : Décrire l’évolution clinique et les schémas de prescription sur 24 mois chez les patients français de la cohorte emblem traités pour un épisode maniaque ou mixte. Méthodes : Emblem est une étude observationnelle européenne prospective de 2 ans sur l’évolution des patients présentant un épisode maniaque ou mixte. Les patients adultes, hospitalisés ou non, ont été inclus dans le cadre de leur prise en charge usuelle lors de l’initiation ou de la modification de traitement pour un accès maniaque ou mixte. Les données présentées sont celles de la cohorte française à 24 mois avec des analyses en sous-groupe séparant les états mixtes (EM) et les manies pures (MP). Résultats : En France, 771 patients étaient éligibles pour la phase de maintien (766 retenus pour analyse). 69 % ont terminé le suivi. À l’inclusion, 504 (66 %) patients présentaient une Manie Pure et 262 (34 %) un état mixte. La moyenne d’âge était de 45,5 ans (±13,6) avec 57 % de femmes. Les principales différences chez les EM (vs MP) étaient à l’inclusion : une prédominance féminine (69 % vs 51 %, p < 0,001), et dans les douze derniers mois, davantage d’antécédents d’épisodes maniaques/mixtes et dépressifs, davantage de tentatives de suicide (19 % vs 6 %, p < 0,001), davantage de cycles rapides (26 % vs 11 %, p < 0,001), moins d’activités sociales et un retentissement professionnel plus important (89 % vs 81 % p = 0,003). Au cours des 24 mois de suivi : davantage de tentatives de suicide (26 % vs 13 %, p < 0,001), un retentissement professionnel plus important (65 % vs 46 %, p < 0,001) et un moindre taux de rémission fonctionnelle (36 % vs 46 % pour les MP, p = 0,006). Une monothérapie anti-maniaque était initiée pour 42 % des patients et une association pour 58 %. À l’inclusion, 36 % des sujets étaient traités par un antidépresseur, surtout les EM (53 % vs 28 %, p < 0,001). Conclusion : Dans ce large échantillon de patients bipolaires, les EM semblent être fréquents (34 %), plus sévères à l’inclusion et avoir un pronostic plus péjoratif que les MP. Bien que les antidépresseurs ne soient pas recommandés chez les EM et les MP, ils sont fréquemment prescrits à l’inclusion et au cours des 24 mois de suivi. Ces résultats restent à explorer pour mieux comprendre les motivations de ces schémas de prescription. PO 072 À PROPOS DU DEVENIR DE PREMIERS ÉPISODES MANIAQUES CHEZ LES PATIENTS HOSPITALISÉS EN PSYCHIATRIE MOAMAÏ J. Unité de recherche en épidémiologie et département de psychiatrie, CHU DE MONTRÉAL, QUÉBEC, CANADA Contexte : Bien que la spécificité clinique des symptômes puisse être considérée douteuse, le diagnostic du trouble bipolaire I est couramment utilisé dans la pratique. De plus, 38 l’étude des caractéristiques longitudinales des Premiers Épisodes Maniaques (PÉM) reste incomplète. Cette étude propose donc de vérifier le devenir de PÉM dans un environnement hospitalier. Méthodes : Dans cette étude descriptive, les données ont été extraites à partir des feuilles de départ (format CIM-9) de la totalité des 6 055 patients, âgés de 13 ans et plus, admis pour la première fois dans un hôpital psychiatrique régional du Québec durant la période 1980 à 2007. Un sous-groupe de 166 patients avec multiples hospitalisations a fourni des données sur le devenir du diagnostic. La Stabilité du Diagnostic (SD) a été évaluée en employant la Valeur Prédictive Positive (VPP). Résultats : Un PÉM était observé chez 5,6 % de sujets admis pour la première fois. Par rapport aux autres catégories diagnostiques, leur taux de réadmission était plus élevé (49 vs 39 %). Les PÉM ont été associés avec l’âge, la toxicomanie, les troubles de la personnalité concomitants et l’hospitalisation involontaire mais aucune différence en terme du genre n’a été trouvée. Les épisodes maniaques isolés étaient observés chez 51 % de sujets. La SD du trouble bipolaire I après six ans dans le sous-groupe des sujets avec multiples hospitalisations était bonne (VPP = 75,9 %). Dans 24 % des cas le diagnostic a évolué vers d’autres catégories, telles que schizophréniques (15 %). Conclusion : Malgré la faible spécificité des symptômes clinique du PÉM, le trouble bipolaire présente une bonne SD dans l’environnement hospitalier. La période de PÉM devrait être considérée une phase critique de la maladie exigeant des interventions rapides. PO 073 LES CARACTÉRISTIQUES CLINIQUES ASSOCIÉES À L’IMPULSIVITÉ CHEZ LES PATIENTS BIPOLAIRES BEN NASR S. (1), AMARA G. (1), DRIDI S. (1), NOUIRA O. (1), ATALLAH M.R. (2), BEN HADJ ALI B. (1) (1) Service de Psychiatrie, CHU Farhat Hached, SOUSSE, TUNISIE (2) Service de Psychiatrie, Hôpital Ibn El Jazzar, KAIROUAN, TUNISIE Plusieurs études ont exploré l’impulsivité chez les patients bipolaires et ont montré que le niveau d’impulsivité était plus élevé chez ces patients par rapport aux témoins. Cependant, l’impact clinique de l’impulsivité chez les malades bipolaires reste controversé. L’objectif de ce travail était d’étudier les caractéristiques cliniques associées à l’impulsivité dans un échantillon de patients bipolaires. Méthodologie : Il s’agit d’une étude transversale descriptive menée dans deux centres tunisiens de psychiatrie. Nous avons recruté l’ensemble des patients répondant aux critères du DSM IV de trouble bipolaire type I ou II et qui ont consulté durant la période de l’étude. Nous n’avons retenu dans l’étude que les patients en phase d’euthymie depuis au moins deux mois. Pour chaque patient, nous avons recueilli les caractéristiques sociodémographiques, cliniques et thérapeutiques à l’aide d’un questionnaire préétabli. Posters L’impulsivité a été mesurée par l’échelle « Baratt impulsiveness scale » dans sa 11e version (BIS-11) traduite en arabe littéraire. Résultats : Nous avons recruté 77 patients dont 70 bipolaires type I (91 %) et 7 bipolaires type II (9 %). L’échantillon était composé de 31 hommes (40,3 %) et 46 femmes (59,7 %). L’âge moyen des patients était de 39 ±11 ans. Des scores plus élevés de l’impulsivité cognitive ont été notés chez les patients ayant des antécédents de tentative de suicide (p = 0,02), ainsi que chez ceux ayant des antécédents judiciaires (p = 0,03) par rapport au reste de l’échantillon. La présence d’une comorbidité psychiatrique était corrélée positivement au score total d’impulsivité (p = 0,01), ainsi qu’aux scores de l’impulsivité cognitive (p < 10-3) et de l’impulsivité motrice (p = 0,038). La nature dépressive de l’épisode index et le diagnostic d’un trouble bipolaire de type II étaient associés à l’impulsivité cognitive (p = 0,045 et p = 0,042). Par ailleurs, aucune corrélation n’a été notée entre les scores d’impulsivité et le nombre, la nature et la sévérité des épisodes thymiques. Conclusion : L’impulsivité chez les patients bipolaires semble entraîner un risque plus élevé de tentatives de suicides et d’actes médicolégaux. L’évaluation précoce de cette dimension chez les patients bipolaires permettrait de prévenir de telles complications. posé de 31 hommes et 46 femmes. L’âge moyen des patients était de 39 ± 11 ans. 18 patients (23,4 %) avaient au moins un trouble psychiatrique comorbide du trouble bipolaire. Huit patients (10,4 %) avaient des conduites addictives, cinq (6,5 %) présentaient des troubles anxieux caractérisés et 17 (22,1 %) avaient un trouble de la personnalité. Les patients ayant une comorbidité psychiatrique avaient des scores moyens de santé mentale et de fonctionnement social inférieurs à ceux des autres patients bipolaires (p = 0,006 et p = 0,039). La comorbidité addictive associait des scores moyens du fonctionnement social et celui de la limitation due à l’état psychique inférieurs à ceux des autres patients bipolaires (p = 0,045 et p = 0,015). La présence d’une personnalité pathologique associait des scores moyens du fonctionnement social, des douleurs physiques et de la santé mentale inférieurs à ceux des autres patients bipolaires (p = 0,001 ; p = 0,033 et p = 0,032). Conclusion : Dans notre étude, nous relevons que la comorbidité psychiatrique affecte négativement la qualité de vie chez les patients bipolaires. Ces résultats devraient inciter les cliniciens à un dépistage systématique de ces comorbidités afin de les traiter précocement. PO 075 TROUBLE BIPOLAIRE ET TABAC PO 074 IMPACT DE LA COMORBIDITÉ PSYCHIATRIQUE SUR LA QUALITÉ DE VIE DES PATIENTS BIPOLAIRES GHACHEM ATTIA R., SEJIL U., NESRINE G., BOUSSETTA A., ZALILA H. BEN NASR S. (1), AMARA G. (1), NOUIRA O. (1), DRIDI S. (1), ATALLAH M.R. (2), BEN HADJ ALI B. (1) Dans notre pratique quotidienne, nos patients bipolaires sont souvent de gros fumeurs. Nous nous proposons de travailler sur une cohorte de 100 bipolaires pour étudier leur dépendance au tabac. On essaiera de déterminer le début de cette dépendance, son importance et d’établir des corrélations entre la dépendance et les accès maniaques ou dépressifs. Il apparaît en premier lieu que la dépendance s’accentue en période dépressive et qu’au contraire dans la période maniaque on relève une diminution de cette dépendance. (1) Service de Psychiatrie, CHU Farhat Hached, SOUSSE, TUNISIE (2) Service de Psychiatrie, Hôpital Ibn El Jazzar, KAIROUAN, TUNISIE Plusieurs études ont insisté sur l’impact de certains facteurs cliniques sur la qualité de vie des patients bipolaires. Cependant, rares sont celles qui ont évalué l’influence de la comorbidité. L’objet de notre étude était d’évaluer l’impact de la comorbidité psychiatrique sur la qualité de vie des patients bipolaires. Méthodologie : Il s’agit d’une étude transversale descriptive menée dans deux centres tunisiens de psychiatrie. Nous avons recruté l’ensemble des patients répondant aux critères du DSM IV de trouble bipolaire type I ou II et qui ont consulté durant la période de l’étude. Nous n’avons retenu dans l’étude que les patients en phase d’euthymie depuis au moins deux mois. Pour chaque patient, nous avons recueilli les caractéristiques sociodémographiques, cliniques et thérapeutiques à l’aide d’un questionnaire préétabli. La qualité de vie a été mesurée par la version courte du MOS (MOS SF-36) traduite et validée en arabe littéraire. Résultats : Nous avons recruté 77 patients, 70 bipolaires type I (91 %) et 7 bipolaires type II (9 %). L’échantillon était com- Hôpital Razi, MANOUBA, TUNISIE PO 076 SIGNES NEUROLOGIQUES MINEURS DANS LA SCHIZOPHRÉNIE ET LE TROUBLE BIPOLAIRE TYPE I : ÉTUDE COMPARATIVE AJMI I., MRAD A., SELAMA H., CHEHADE W., WOLFCARIUS KHIARI G., MECHRI A., GAHA L. CHU Fattouma Bourguiba Monastir, MONASTIR, TUNISIE Introduction : Les signes neurologiques mineurs (SNM) ont largement été décrits dans la Schizophrénie, mais leur spécificité reste discutée. En effet, ces anomalies sont également observées dans d’autres troubles psychiatriques, notamment chez les patients présentant un trouble Bipolaire. Objectif : Comparer les prévalences et les scores des signes neurologiques mineurs (SNM) entre des patients schizophrènes, des patients bipolaires type I (BPI) et des sujets témoins. 39 7e Congrès de l’Encéphale Méthode : Il s’agit d’une étude comparative, portant sur trois groupes : 66 patients présentant une schizophrénie (groupe d’étude), 33 patients présentant un Trouble Bipolaire Type I et 60 sujets témoins sains. Les SNM ont été évalués par l’échelle de Krebs et al. (2000). Cette échelle explore 23 SNM regroupés en cinq dimensions : coordination motrice, intégration motrice, intégration sensorielle, mouvements anormaux, et qualité de latéralisation. Résultats : La prévalence des SNM était de 96,9 % chez les patients schizophrènes, versus 54,2 % chez les patients BPI et 0 % chez les témoins (p < 0,0005). Le score total moyen à l’échelle de Krebs était significativement plus élevé chez les patients schizophrènes par rapport aux patients BPI et aux témoins sains (19,51 vs 13,2 vs 4,23 ; p < 0,001). Les sous scores aux dimensions coordination motrice, intégration motrice et intégration sensorielle de l’échelle de Krebs étaient significativement plus élevés chez les patients schizophrènes par rapport aux patients (BPI) et chez les patients (BPI) par rapport aux sujets sains ; p < 0,001. Conclusion : La présence accrue d’anomalies neurologiques tant chez les patients schizophrènes que bipolaires par rapport aux témoins sains suggère l’existence d’un lien étiopathogénique entre ces deux troubles. Certaines dimensions à l’échelle de Krebs seraient plus sensibles pour la schizophrénie. PO 077 IMPACT DE LA DÉCOMPENSATION THYMIQUE SUR LE CONJOINT DU PATIENT BIPOLAIRE ELLOUZE F. (1), AYADI S. (2), MASMOUDI S. (2), M’RAD M.F. (2) (1) Hôpital Razi, RADES, TUNISIE (2) Hôpital Razi, MANOUBA, TUNISIE Introduction : Les études qui se sont intéressées à l’entourage du patient bipolaire sont peu nombreuses, la plupart d’entres elles donnant à cet entourage le mauvais rôle : responsabilité dans le déclenchement de la maladie, dans les rechutes et dans les hospitalisations. Peu d’études se sont intéressées à la famille en tant que subissant la maladie ou capable d’en souffrir. Dans ce travail on se propose d’étudier la réaction des conjoints de patients bipolaires face à la décompensation thymique de leur époux ou épouse malade. Matériel et méthode : Il s’agit d’une étude transversale qui a inclus 30 conjoints de patients bipolaires de type I Les conjoints ont répondu à un questionnaire semi structuré explorant leur connaissance ou pas de la maladie avant le mariage, l’existence ou non d’une gêne occasionnée par la maladie du conjoint en fonction de la polarité des épisodes thymiques, ainsi que les motifs de cette gène. Résultats : Ce sont en particulier les épisodes de type maniaque qui occasionnent le plus de gène aux conjoints des patients bipolaires. Au cours de ces phases d’exaltation thymique, l’agressivité verbale parfois physique, l’entêtement et les dépenses inconsidérées ont été le plus incriminés. Au cours des phases dépressives, le conjoint est amené à assurer davantage de responsabilités surtout vis-à-vis des 40 enfants. Il vit dans la crainte d’une éventuelle tentative de suicide de l’époux ou l’épouse bipolaire. Discussion : Dans ce travail nous nous sommes limités aux patients bipolaires mariés (population relativement réduite en milieu hospitalier) ce qui explique les difficultés de recrutement que nous avons rencontrées. L’épisode dépressif semble être mieux toléré par le conjoint : une explication serait le fait que cet état ne s’accompagne pas de manifestations bruyantes, d’hétéroagréssivité ou d’instabilité psychomotrice comme c’est le cas dans l’accès maniaque. Conclusion : Une attention particulière doit être attribuée aux conjoints des patients bipolaires, afin de reconnaître leur souffrance et de les aider à gérer la décompensation thymique et ses conséquences, de leur époux ou épouse malade. PO 078 ANOREXIE, BOULIMIE ET BIPOLARITÉ MASMOUDI S., ALLOUCH C., ELLOUZE F., BEN ABLA T., AYADI S., M’RAD M.F. Hôpital Razi, MANOUBA, TUNISIE Introduction : Plusieurs études en populations cliniques retrouvent une comorbidité entre troubles bipolaires et troubles des conduites alimentaires. Ce lien est encore plus manifeste au niveau du spectre bipolaire (en particulier les troubles bipolaires de type II). Le but de cette étude est de relever l’incidence de la comorbidité trouble bipolaire, anorexie et ou boulimie et de décrire la particularité des patients qui présentent une telle comorbidité. Matériel et méthode : Il s’agit d’une étude transversale portant sur 30 patients bipolaires de type I, suivis dans le service et ayant été hospitalisés au moins 1 fois pour décompensation thymique. Pour chacun de ces patients, une fiche a été remplie comportant des données sociodémographiques, des données cliniques et des données thérapeutiques. Nous avons utilisé l’EAT 40 pour évaluer l’existence ou non de troubles des conduites alimentaires associés au trouble bipolaire. Résultats : On retrouve un trouble des conduites alimentaires dans une proportion importante de notre échantillon. Parmi les patients présentant cette comorbidité, on note un âge moyen de 30 ans, un niveau scolaire moyen, un âge jeune de début de la maladie bipolaire. Une conduite addictive est aussi fréquemment rapportée. Discussion : Notre étude réconforte l’importance de l’association trouble bipolaire et trouble des conduites alimentaires. Selon certains auteurs l’anorexie boulimie ferait même partie du spectre bipolaire. En effet, selon certains autres auteurs l’existence de conduites boulimiques dans un premier épisode dépressif majeur est en faveur d’une évolution bipolaire. En faveur de cette hypothèse plusieurs arguments ont été avancés, dont le risque familial accru de trouble bipolaire chez les patients présentant une boulimie. D’autre part et sur le plan biochimique, on retrouve aussi bien dans la boulimie que dans les troubles bipolaires un défaut de transmission sérotoninergique. Conclusion : L’importance de l’association troubles des conduites alimentaires et troubles bipolaires, nous incite à Posters rechercher plus activement cette comordibité. Cette association a en effet un impact aussi bien sur le pronostic que sur la prise en charge médicamenteuse des deux troubles. PO 079 PSYCHO-ÉDUCATION ET TROUBLE BIPOLAIRE GAFFARI O., BEN ABDELAZIZ I., ELLOUZE F., BEN ABLA T., JOHNSON I., MEZIOU O., M’RAD M.F. Hôpital Razi, MANOUBA, TUNISIE Introduction : La psycho-éducation a été d’abord proposée dans la schizophrénie ; elle a été ensuite introduite dans diverses pathologies chroniques telles que le diabète ou l’hypertension. Elle est de plus en plus indiquée dans les troubles bipolaires. Dans ce travail, on se propose d’évaluer les acquisitions de nos patients bipolaires concernant leur maladie et de mesurer l’impact de ces acquisitions en terme d’évolution et de pronostic. Matériel et méthode : Cette étude a concerné des patients suivis pour trouble bipolaire de type I selon les critères du DSM IV. Pour chacun des patients, nous avons relevé des données sociodémographiques, des données concernant sa maladie, ainsi que des données thérapeutiques. L’évaluation des acquisitions concernant la maladie a porté sur 3 volés : – évaluation portant sur les connaissances générales du malade concernant le trouble bipolaire et son traitement ; – évaluation de la reconnaissance précoce des symptômes annonciateurs d’une rechute ou d’une récidive ; – évaluation du respect ou non des règles d’hygiène de vie et des rythmes sociaux. Résultats : Globalement nos patients semblent connaître leur pathologie, l’intérêt du traitement. Les acquisitions concernant les symptômes annonciateurs d’une rechute ou d’une récidive sont aussi bonnes. Les acquisitions concernant l’importance des règles d’hygiène de vie semblent être les moins bonnes. La qualité des acquisitions dans les différents domaines est liée au nombre et à la durée des hospitalisations ainsi qu’au nombre de rechutes thymiques. Discussion : La psycho-éducation dans les troubles bipolaires vise à faire du patient un expert de sa maladie. De nombreuses études soulignent son effet positif. Elle permettrait en effet de réduire le nombre de récidives et de rechutes thymiques, le nombre et la durée des hospitalisations et améliorerait la qualité de vie des patients bipolaires. Nos résultats sont conformes aux données de la littérature. Conclusion : La psycho-éducation est une approche peu coûteuse qui peu être proposée très précocement à tous les patients bipolaires. PO 080 ÉVALUATION DES SYMPTÔMES PRODROMIQUES CHEZ LES SUJETS BIPOLAIRES I ET II BEN ABLA T., LARGUECHE M., ELLOUZE F., MRAD M.F. Hôpital Razi, TUNIS, TUNISIE Introduction : Le dépistage des symptômes prodromiques est un élément clé dans la prise en charge du traitement du trouble bipolaire. Cependant, les études antérieures n’ont évalué que les symptômes prodromiques de la phase maniaque et de la phase dépressive du TBI, alors que les études concernant le TB II sont très rares voire manquantes. Méthodologie : Il s’agit une étude transversale ayant porté sur 83 patients bipolaires selon les critères du DSM VI en phase de rémission. La prévalence, le type et la durée des symptômes prodromiques ont été recherchés par des questions semi-ouvertes. La prévalence du TBI, TBII, l’épisode index, les facteurs sociodémographiques, la comorbidité, l’histoire de la maladie et les autres corrélations concernant le type et la durée ont été explorés. Résultats : Les symptômes prodromiques ont été rapportés chez 44 % des bipolaires type I et 50 % des bipolaires type II. La durée moyenne des prodromes est de 29,5 jours. Il n’a pas de différence significative ni entre le TBI et le TB, ni entre les sujets avec ou sans prodromes. La présence de la comorbidité est retrouvée dans 50,2 % et est associée à une période prodromique plus longue. Conclusion : Presque la moitié des sujets bipolaires I et II sont capables de rapporter des signes prodromiques. L’évolution chronique et fluctuante du TB ainsi que la courte durée des prodromes et leurs manques de spécificité peuvent limiter l’intervention précoce dans la prise en charge des épisodes. PO 081 FAIRE FACE© AUX ADDICTIONS CHEZ LE SENIOR BIPOLAIRE : PROCESSUS COGNITIFS ET RÉGULATION ÉMOTIONNELLE CELESTIN L.P. (1), CELESTIN-WESTREICH S. (2) (1) Hôpital Simone Veil, PARIS, FRANCE (2) Vrije Universiteit Brussels, BRUXELLES, BELGIQUE Contexte : Malgré une augmentation significative du nombre de seniors dans nos sociétés, l’impact et le traitement des doubles diagnostics addiction et troubles bipolaires demeurent sous investigués pour cette population. La recherche neuroscientifique contemporaine souligne le rôle des processus de contrôle cognitif, dont les fonctions exécutives, mais aussi de la régulation émotionnelle dans ce contexte. Méthode : Cette présentation illustre, au moyen d’une étude de cas, l’opérationnalisation des données neuroscientifiques dans le programme multimodal FACE©. Les leviers thérapeutiques avec le senior sont analysés de par l’interaction des processus cognitifs descendants et émotionnels ascendants avec l’ensemble des facteurs de risque et de résilience, visualisés dans le modèle. Les données récoltées allient l’approche biographique avec un protocole clinique intégrant des paramètres biopsychosociaux, le vécu subjectif et l’autorapportage standardisé (échelle d’Achenbach). Résultats : Le senior, 63 ans, est adressé en addictologie après hospitalisation en médecine générale. L’analyse biopsychosociale systématique et approfondie du cours de sa vie révèle des événements de vie catalysant une 41 7e Congrès de l’Encéphale dérégulation émotionnelle par des voies tant aiguës que cumulatives. L’évaluation clinique actuelle et l’hétéroanamnèse ainsi que le vécu subjectif démontrent une dynamique de désajustement cognitivo-émotionnelle par le déni, la somatisation et les passages à l’acte, sur fond de trouble bipolaire II. La dépendance alcoolique précipite à son tour une spirale négative de détérioration des fonctions exécutives et comportementales au cours de la vie. Enfin, la mise en contraste de l’auto-rapportage objectivé avec l’évaluation clinique offre une voie d’accès pour aborder la dépendance, mais aussi pour reconnaître le rôle de l’anxiété dans les décompensations récurrentes et par là faciliter le travail thérapeutique. Conclusion : L’adhérence et le suivi thérapeutique du senior bipolaire addictif bénéficie, outre d’une prise en compte biopsychosociale, de l’analyse affinée de la dynamique des régulations cognitivo-émotionnelles accompagnant les comportements de dépendance. L’approche multidisciplinaire demeure indispensable pour faciliter l’accès nécessaire du senior aux soins psychologiques. PO 082 ÉVALUATION DU STRESS CHEZ LES PATIENTS BIPOLAIRES ADALI I., MANOUDI F., ASRI F., TAZI I. Équipe de recherche pour la santé mentale, CHU Mohamed VI, MARRAKECH, MAROC Introduction : L’influence du stress psychosocial sur le cours évolutif du trouble bipolaire est de plus en plus reconnue. D’où l’intérêt de cette étude que nous avons menée dans le but de déterminer le rôle du stress dans le déclenchement des accès thymiques, et le rôle du support familial dans le pronostic du trouble bipolaire. Patients et méthodes : Étude descriptive sur un échantillon de 54 patients bipolaires, utilisant un questionnaire évaluant les caractéristiques sociodémographiques, le type et la durée d’évolution du trouble bipolaire et la qualité du support familial. L’évaluation du stress a été faite par le questionnaire de Cungi. Résultats : La majorité des patients était de sexe masculin (70,4 %), la moyenne d’âge était de 29 ans (min = 16 ans, max = 52 ans). Les deux tiers étaient célibataires (66,7). La moitié avait une profession (55,6 %). La moitié utilisait des toxiques ; une consommation quotidienne de cannabis a été notée chez 27,8 % et d’alcool chez 31,5 %. 9,3 % avait des antécédents judiciaires. La moyenne des hospitalisations était de 3. 18,5 % avait des antécédents familiaux de trouble bipolaire. La majorité des patients avait un trouble bipolaire type I. La durée d’évolution a été en moyenne de 6 ans. Plus des deux tiers avaient un bon support familial, 11,1 % étaient rejetés par leurs familles. La moitié se prenait en charge matériellement eux-mêmes. Un facteur stressant précédant l’accès thymique a été noté chez 72,2 % : familial (20,4 %), professionnel (14,9 %), personnel (35,2 %) ou social (9,4 %). 57,4 % avaient un taux de stress élevé. Parmi eux, 37 % avaient un taux de stress élevé et étaient exposés à des stresseurs élevés, tandis que 20,4 % avaient un taux de stress élevé bien qu’ils étaient exposés à des stresseurs bas. 42 Discussion : Plusieurs études ont montré que les patients ayant une hérédité bipolaire ont un âge précoce de début et nécessite des stresseurs diminués pour déclencher un accès thymique. L’exposition à un stress élevé et un support familial défaillant sont prédicteurs de récurrence thymique. Conclusion : Des psychothérapies incluant des interventions pour améliorer les facteurs psychosociaux défaillants peuvent réduire la récurrence bipolaire. PO 083 PRÉVALENCE DU TROUBLE BIPOLAIRE AU SERVICE PSYCHIATRIQUE UNIVERSITAIRE MANOUDI F., CHAGH R., BOUTABIA S., EL ABBAS I., ASRI F., TAZI I. Équipe de recherche pour la santé mentale CHU Mohamed VI, MARRAKECH, MAROC Les troubles bipolaires ou maladies maniaco-dépressives correspondent à des perturbations de l’humeur à spectre large, survenant sous forme d’accès répétitifs caractérisés par leur grand polymorphisme clinique. Notre étude rétrospective a été réalisée au sein du service psychiatrique du centre universitaire hospitalier Mohamed VI à Marrakech sur 100 dossiers de patients hospitalisés, entre 2004 et 2007, pour les TB diagnostiqués selon les critères de DSM IV, avec l’objectif de déterminer la prévalence du TB et d’étudier son profil évolutif et pronostic. Une fiche d’exploitation préétablie a permis l’étude des caractéristiques sociodémographiques, des antécédents psychiatriques, toxiques et judiciaires ainsi que des caractéristiques cliniques, thérapeutiques et des modalités évolutives du TB. La majorité de nos patients (68 %) avaient un âge jeune (entre 16 et 34 ans), 60 % étaient de sexe masculin. La moitié des patients (51 %) avait un antécédents d’abus de toxiques. Le tabac fut la substance la plus consommée (96,1 %, n = 49). Le TBI était la forme prédominante dans l’échantillon. Des tentatives de suicide au cours des accès ont été retrouvées chez 6 % des patients. L’évolution du TB avait un caractère saisonnier dans 37 % des cas avec prédominance estivale. C’est une pathologie à répercussions socio-économiques et professionnelles comme en témoignent les résultats de notre étude, la maladie avait affecté la vie de 75 % des patients de notre échantillon dans au moins un des domaines déjà cités. PO 084 LES FONCTIONS EXÉCUTIVES DANS LA MALADIE BIPOLAIRE EN PHASE EUTHYMIQUE PLACINES B., OLLU J., BOUCHÉ C., HAZIF-THOMAS C., BONVALOT T. Centre Hospitalier de Quimperlé, QUIMPERLE, FRANCE La maladie bipolaire se caractérise par des épisodes récurrents de manie et de dépression. Si les dysfonctionnements cognitifs apparaissent de manière cliniquement plus évidentes dans les phases maniaques et dépressives, les études neuropsychologiques permettent de retrouver dans les phases euthymiques des déficits neuropsychologiques, comme Posters dans les fonctions exécutives (Clark et Goodwin, 2008). Les fonctions exécutives (FE) se définissent par des activités cognitives de haut niveau, permettant une adaptation du sujet à des situations inhabituelles (Godefroy, 2004). La phase euthymique se définit par un score inférieur à 9 pour les échelles de Hamilton et de Young. Depuis les travaux de Miyake (Miyake, 2000), différentes fonctions indépendantes participant aux fonctions exécutives comme la remise à jour, la flexibilité mentale, l’inhibition sont individualisées. De nombreuses données de la littérature (Murphy et Sahakian, 2006 ; Clark et Sahakian, 2006 ; Torrent et coll., 2006 ; Mehli, 2007 ; Clark et Goodwin, 2008) retrouvent des anomalies sur l’attention divisée, la fluence verbale, la résolution de problèmes complexes, évoquant des atteintes sur la flexibilité mentale, l’inhibition, les processus de raisonnement au sein des FE. Ces résultats posent de nombreux problèmes méthodologiques : premièrement, la persistance de troubles de l’humeur, même en phase euthymique (Holmes, 2008) ; deuxièmement, les conséquences cognitives des stabilisateurs de l’humeur (Stip, 2000) ; troisièmement, la relation avec les phénomènes du vieillissement et l’histoire naturelle de la maladie (Vieta, 2008). Actuellement, ces données neuropsychologiques apparaissent comme essentielles pour la prescription médicamenteuse et les interventions psychologiques, comme les groupes thérapeutiques de 3e génération. PO 085 PROTOCOLE D’ÉLABORATION D’UNE RECOMMANDATION FORMALISÉE D’EXPERTS SUR LA PRISE EN CHARGE ET LE DÉPISTAGE DU TROUBLE BIPOLAIRE SAMALIN L. (1), GUILLAUME S. (2), MARTIN P. (3), ABBAR M. (4), MEYNARD J.A. (5), GAY C. (6), COURTET P. (2), LLORCA P.M. (1) (1) CHU, CLERMONT-FERRAND, FRANCE (2) CHU, MONTPELLIER, FRANCE (3) CHU, PARIS, FRANCE (4) CHU, NIMES, FRANCE (5) CH, LA ROCHELLE, FRANCE (6) Clinique du Château de Garches, PARIS, FRANCE Les études à travers le monde montrent les insuffisances dans le dépistage et la prise en charge du trouble bipolaire. Dans ce contexte se sont construites de nombreuses aides à la décision médicale par l’intermédiaire de Recommandations pour la Pratique Clinique (RPC). Ces RPC peuvent parfois aboutir à des décisions médicales divergentes pour une même situation clinique et elles présentent pour la plupart, une applicabilité difficile. Enfin, plus de la moitié sont réalisées sur le continent américain. Dans ce contexte, l’Association Française de Psychiatrie Biologique va élaborer des recommandations françaises de bonne prise en charge des patients présentant un trouble bipolaire. Après évaluation des différentes méthodologies existantes, un comité de pilotage a retenu la méthode RAND-UCLA. Après synthèse de la littérature, 200 questions ont été élaborées puis adressées à un panel d’experts constitué par 53 psychiatres français identifiés pour leur expertise dans les champs du trouble bipolaire. Six domaines sont évalués : 1) dépistage & diagnostic, 2) traitement à la phase aiguë, 3) traitement prophylactique, 4) traitement non pharmacologique, 5) prise en charge des comorbidités et du risque suicidaire, 6) populations spécifiques (femme enceinte, adolescent, sujet âgé). Chaque expert répond aux questions à l’aide d’échelle graduée de 0 à 9 (0 signifie l’existence « d’un désaccord complet » ou d’une « absence totale de preuve » ou « d’une contre-indication formelle » et 9 celle « d’un accord complet » ou « d’une indication formelle »). Les réponses à chaque question permettent de définir 4 zones allant de la zone de « contre-indication » à la zone « d’indication » dans la situation définie par la question. L’ensemble des résultats obtenus à partir de ces données permettra l’élaboration de recommandations qui seront elles-mêmes avalisées par un troisième groupe d’experts. Nous présenterons en détail la méthodologie, en l’illustrant d’exemples de questions et nous discuterons comment ces RPC spécifiquement françaises devraient aider les cliniciens dans leur prise en charge au quotidien. Cette méthode permet ainsi d’apporter des réponses issues des domaines cités pour lesquelles il est difficile d’établir des RPC sans tenir compte de la pratique clinique. PO 086 TEMPÉRAMENT CYCLOTHYMIQUE ET CONDUITE SUICIDAIRE – ÉTUDE CAS-TÉMOINS : À PROPOS DE 50 SUICIDANTS MASMOUDI J., ELLEUCH E., MNIF L., TRABELSI S., AYEDI N., JAWA A. CHU Hedi Chaker, SFAX, TUNISIE Introduction : Le tempérament cyclothymique constitue un état subaffectif permanent qui se caractérise par une instabilité émotionnelle et des alternances rapides et cycliques entre léthargie-eutonie, pessimisme-optimisme, autodépréciation-mégalomanie, introversion-désinhibition sociale…, avec par conséquent un risque plus important de comportements suicidaires et de suicides. L’objectif de notre étude a été de déterminer la prévalence du tempérament cyclothymique chez les suicidants et de la comparer à celle des non suicidants et de mettre en exergue les facteurs associés. Matériels et méthodes : Notre étude a été prospective, descriptive et comparative de type cas-témoin. Elle comportait deux groupes : – Un groupe de référence (les cas), comportant cinquante suicidants qui ont été admis au service SAMU à l’hôpital Habib Bourguiba à Sfax. – Un groupe témoin composé de cinquante sujets sains, sans antécédents psychiatriques ni de tentative de suicide, et appariés selon l’âge, le sexe, la profession ou le niveau scolaire et la situation matrimoniale. Pour l’évaluation du tempérament cyclothymique on a utilisé un auto-questionnaire à 21 items extrait du TEMPS-A (version arabe). Pour l’évaluation de l’intensité de la dépression, on a utilisé l’échelle de dépression de Montgomery et Asberg. 43 7e Congrès de l’Encéphale Résultats : – L’âge moyen des suicidants a été de 23,1±7,06 ans. – 54 % des suicidants étaient déprimés. – 46 % des suicidants avaient un tempérament cyclothymique contre 8 % chez les non suicidants. – La moyenne des scores du tempérament cyclothymique a été de 12,3 pour les suicidants et de 5 pour les non suicidants. Cette différence des moyennes entre les deux groupes a été statistiquement significative. – Un tempérament cyclothymique a été corrélé significativement à la prise d’alcool, aux ATCDS de tentative de suicide et à la dépression. Conclusion : L’association du tempérament cyclothymique et de la dépression est désignée actuellement comme le trouble bipolaire II, caractérisée par un début plus précoce, une intensité et une récurrence dépressive plus importante et par un risque suicidaire plus élevé d’où l’intérêt du dépistage de cette entité clinique qui permettra d’instaurer une thérapeutique précoce et efficace basée essentiellement sur les thymorégulateurs. PO 087 LA LEVÉE DE LA RÉSISTANCE À L’ECT DANS LA CATATONIE MALIGNE PAR L’EXÉRÈSE CHIRURGICALE D’UNE HYPERPARATHYROÏDIE PAUCISYMPTOMATIQUE – CASE REPORT DEMANGEL A., SZEKELY D., POLOSAN M., BUIS C., HOLTZMANN J., BOUGEROL T. CHU, GRENOBLE, FRANCE Introduction : Le traitement de référence de la catatonie chronique (pernicieuse) survenant au cours d’un épisode psychiatrique aigu, sans organicité décelée, est actuellement bien défini, (Clarck et Rickards, 1999) et est représenté par des benzodiazépines à forte dose. En cas de réponse insuffisante ou d’évolution maligne, l’ECT permet l’amélioration des symptômes. Cependant, de rares cas de résistance à l’ECT ont été décrits, engageant ainsi le pronostic vital à court terme. Parmi les facteurs de résistance à l’ECT qui doivent être recherchés, les pathologies endocriniennes doivent être recherchées systématiquement. Lors de la recherche des facteurs de résistance à l’ECT, la mise en évidence d’un HPTH peut faire discuter une exérèse chirurgicale. Cas clinique : L’intérêt d’un bilan endocrinien devant toute catatonie est souligné à travers la description d’un cas de catatonie maligne, survenue au décours d’un épisode dépressif majeur avec caractéristiques mélancoliques sur le fond d’un trouble bipolaire de type I, évoluant depuis 40 ans et stabilisé habituellement par lithiothérapie. La survenue d’une intoxication au lithium a précipité l’épisode dépressif compliqué d’un syndrome catatonique résistant. La découverte d’une hyperparathyroïdie paucisymptomatique secondaire à la lithiothérapie, ne nécessitant pas sur le plan endocrinien une exérèse, mais qui cependant peut être responsable de symptômes psychiatriques, nous fait émettre l’hypothèse d’une résistance induite par cette hyperparathy44 roïdie, et l’exérèse chirurgicale est décidée. Cette hypothèse est confirmée par le rétablissement d’une sensibilité à l’ECT qui, ayant été reprise 6 mois après, a permis l’obtention d’une réponse partielle des symptômes catatoniques. Bibliographie : Ce cas clinique est discuté à la lumière des données de la littérature afin de mettre à jour les données de résistance aux ECT, et l’intérêt d’une parathyroïdectomie devant des symptômes psychiatriques. Discussion : Nous discuterons de l’intérêt de systématiser le bilan endocrinien élargi devant toute évolution chronique d’une catatonie psychogène, et de l’intérêt de poser l’indication chirurgicale de l’exérèse des glandes parathyroïdiennes devant l’apparition d’une résistance aux ECT. PO 088 LE TROUBLE BIPOLAIRE DE L’ADOLESCENT MESSAUD C. (1), ZDANOWICZ N. (2) (1) Institut du Beau Vallon, SAINT-SERVAIS, BELGIQUE (2) Service de Psychosomatique, MONT GODINNE, BELGIQUE Objectifs : Le trouble bipolaire chez l’adolescent constitue un enjeu psychiatrique majeur désormais. Il s’agit pourtant d’une pathologie répertoriée depuis moins longtemps que sa forme adulte. La littérature ces 10 dernières années s’est efforcée de tester chez l’adolescent, les connaissances déjà validées chez l’adulte, en reproduisant et analysant l’effet des guidelines adultes. Par ailleurs, diverses analyses anatomiques par imagerie cérébrale s’attachent à comparer les anomalies structurelles chez adolescents et adultes. Cet article a pour but de revenir sur 1) l’histoire de l’émergence du trouble bipolaire de l’adolescent, aux yeux du clinicien, 2) les critères diagnostics, 3) la subtile distinction et le lien avec l’ADHD, dont le traitement est pourtant très différent, et 4) la prise en charge. Méthode : Par une revue de la littérature, il est proposé de retracer l’apparition et l’évolution du trouble bipolaire chez l’adolescent en considérant les facteurs de risques de développement de la pathologie et les comorbidités associées, pour enfin identifier ses répercussions. Les spécificités du traitement chez l’adolescent, seront envisagées, tant dans la phase aiguë qu’en maintenance. Résultats : La spécificité de la forme adolescentaire du trouble bipolaire a été abordée dans certaines modalités et difficultés de screening. Des critères tels que le early adolescent bipolar disorder phenotype, ou avoir un parent bipolaire, majorent la probabilité de survenue de l’affection. Les arguments diagnostics du sentiment de grandeur, la fuite des idées, la diminution du besoin de sommeil et l’hypersexualité semblent être discriminants pour différencier le trouble bipolaire de l’ADHD. Enfin, les comportements anti-sociaux, les consommations de drogues et le risque suicidaire, compliquent fréquemment le tableau clinique. Le lithium, les anticonvulsivants et les neuroleptiques atypiques demeurent les molécules de choix. Conclusion : Si des outils diagnostics sont en cours d’élaboration, de nombreuses études stipulent que le trouble bipolaire de l’adolescent est encore trop peu identifié. La précocité du diagnostic semble pourtant essentielle pour l’amélioration du pronostique. Posters PO 089 IMPACT DES FACTEURS ENVIRONNEMENTAUX SUR LA SURVENUE D’UN TROUBLE BIPOLAIRE DEREUX A. (1), MOUAFFAK F. (2), BAUP N. (3), GAILLARD R. (2), BAYLE F. (2), LÔO H. (2) (1) Hôpital Européen Georges Pompidou, PARIS, FRANCE (2) Hôpital Sainte-Anne, PARIS, FRANCE (3) Hôpital Bicêtre, LE KREMLIN-BICÊTRE, FRANCE La responsabilité des facteurs génétiques et biologiques dans la survenue des épisodes maniaques est bien établie. De même l’hypothèse d’une association entre vulnérabilité biologique et facteurs de stress environnementaux dans l’étiopathogénie des troubles de l’humeur est soutenue par un corpus littéraire considérable. Les facteurs environnementaux peuvent-ils, à eux seuls, induire un syndrome maniaque, abaisser le seuil de vulnérabilité et déterminer l’évolution vers un trouble bipolaire ? Cette question est discutée à travers une revue de la littérature illustrée par le cas clinique d’un patient de 18 ans, hospitalisé pour la survenue d’une symptomatologie maniaque dans un contexte de stress aigu et multifactoriel. PO 090 TROUBLE BIPOLAIRE ET DÉPENDANCE AU CANNABIS ALMECHECHTI K. (1), ELYAZAJI M. (2), BATTAS O. (2), MOUSSAOUI D. (2) (1) CHU Ibn Rochd, CASABLANCA, MAROC (2) Centre Psychiatrique Universitaire, CASABLANCA, MAROC Introduction : La dépendance au cannabis est un problème extrêmement fréquent au cours du trouble de l’humeur, il altère le fonctionnement et la qualité de vie des patients. Le but de cette étude est d’évaluer la fréquence du problème de dépendance au cannabis dans un groupe de patients qui présente un trouble bipolaire et de comparer le groupe de patients bipolaires avec diagnostique de dépendance au cannabis (TB + dépendance) et le groupe de patients bipolaires sans problème de dépendance au cannabis (TB). Méthodes : L’étude a été faite sur soixante-dix patients adultes qui se sont présentés au Centre Psychiatrique Universitaire Ibn Rochd de Casablanca. Ces patients ont tous eu le diagnostique de trouble bipolaire selon les critères DSM IV et on a aussi évalué chez ses patients la présence d’un diagnostique de dépendance au cannabis selon les critères DSM IV. Un hétéro questionnaire a été utilisé pour identifier les caractéristiques sociodémographiques et cliniques des patients. L’analyse statistique a été effectué par le logiciel SPSS dans sa 11e version. Résultats : L’âge moyen de nos malades est de 33,6 ± 11,2 ans, 65 % sont de sexe masculin, la plupart ont un bas niveau socio-économique et un bas niveau d’instruction. Le diagnostic de dépendance au cannabis a été posé chez 40 % des patients. Chez le groupe TB + dépendance l’âge moyen de début du trouble bipolaire était plus précoce, on a aussi noté un nombre plus élevé d’épisodes thymiques avec une fréquence plus marquée pour l’épisode maniaque. En plus au moment de l’étude 90,66 % du groupe TB + dépendance étaient en phase maniaque (contre 60,66 % dans le groupe TB). Dans le groupe TB + dépendance les patients ont rapporté plus d’antécédents judiciaires et de tentatives de suicide, et également plus d’histoire de violence qui se sont produits à un âge plus jeune (20,26 ans contre 24,80 ans). Conclusion : L’usage du cannabis est un problème fréquent au cours de trouble bipolaire ; plusieurs études ont prouvé que cette association est liée à un plus mauvais cours de maladie bipolaire et altère la qualité de vie des patients. PO 091 FACTEURS ÉTIO-PATHOGÉNIQUES DU TROUBLE BIPOLAIRE À L’ADOLESCENCE KOSSENTINI I., AYEDI H., MOALLA Y., WALHA A., GHRIBI F. Service de pédopsychiatrie CHU Hédi Chaker, SFAX, TUNISIE L’objectif de notre travail était d’étudier les facteurs étiopathogéniques des troubles bipolaires chez les adolescents. Matériel et méthodes : Nous avons mené une étude rétrospective descriptive portant sur 30 adolescents atteints de TBP confirmé par le DSM IV-R. Ces patients étaient recrutés sur une période de 12 ans et demi (du 1er janvier 1996 au 30 juin 2008). Résultats : Comme facteurs étiopathogéniques, nous avons relevé : – Des antécédents familiaux de TBP dans 36,6 % des cas. – Des antécédents de troubles psychiatriques chez les parents, autres que TBP dans 13,3 % des cas. – Un tempérament particulier dans 73,3 % des cas. – Une déception sentimentale dans 6,6 % des cas. – Un dysfonctionnement familial dans 40 % des cas. – Un abus sexuel dans 26,6 % des cas. Conclusion : Nous rejoignons les données de la littérature concernant la vulnérabilité génético-biologique et l’influence des facteurs psychosociaux dans le déclenchement du TBP à l’adolescence. L’identification de ces facteurs dès l’adolescence voire même dès l’enfance permet un dépistage et une prise en charge précoces de ce trouble ainsi qu’une prévention des rechutes et des complications psychosociales. PO 092 IMPACT DU TROUBLE BIPOLAIRE SUR LES CONJOINTS BERRADA S., IDRISSI-KHAMLICHI N., EL OUAZZANI B., MOUSSAOUI D., KADIRI N. Centre Psychiatrique Universitaire Ibn Rochd, CASABLANCA, MAROC Le trouble bipolaire, concerne environ 3,2 % de la population au Maroc (1). La souffrance engendrée par ce trouble ne se limite pas au patient, elle touche également l’entourage proche (les aidants naturels), notamment les conjoints. Les objectifs de notre étude sont de : – Évaluer l’impact du trouble bipolaire sur la qualité de vie du conjoint. 45 7e Congrès de l’Encéphale – Évaluer la charge de soins des conjoints de personnes présentant un trouble bipolaire et de voir en quoi elle est liée à leur statut de santé mentale et de qualité de vie. L’étude est réalisée en deux étapes : 1. Dans un premier temps : – Asseoir le diagnostic du trouble bipolaire chez le patient par passation du MINI DSM IV. – Passation du MINI DSM IV au conjoint pour écarter les critères d’exclusion et rechercher d’éventuels troubles anxieux ou dépressifs. 2. Dans un deuxième temps : – Passation d’un autoquestionnaire en arabe dialectal comportant les données sociodémographiques du couple (âge, statut marital, niveau d’instruction, profession), les antécédents personnels les renseignements sur le trouble du patient et les connaissances du conjoint sur le trouble. – Passation des échelles aux conjoints : • L’échelle de qualité de vie SF 36 ( traduite et validée en version arabe dialectale) pour évaluer l’adaptation psycho-sociale. • La CRA (traduite en arabe dialectale) caregiver Reaction assessment qui évalue les différents aspects de la situation d’aide en tenant compte des dimensions positives et négatives des réactions de l’aidant. Les résultats préliminaires de l’étude seront communiqués. PO 093 QUEL(S) LIEN(S) ENTRE L’EFFICACITÉ DES ANTIÉPILEPTIQUES DANS L’ÉPILEPSIE ET DANS LA MALADIE BIPOLAIRE ? ROBELET A., DAMMAK A., GORSANE M.A., LÔO H., OLIÉ J.P., POIRIER M.F. Centre Hospitalier Sainte-Anne, Service Hospitalo Universitaire, PARIS, FRANCE Introduction : Le travail est une revue de la littérature sur le mécanisme d’action des antiépileptiques dans l’épilepsie et dans la maladie bipolaire. L’objectif est de détailler les mécanismes pharmacologiques et les éventuels liens pouvant expliquer l’efficacité des antiépileptiques dans ces deux indications. Matériel et méthodes : Les mécanismes d’action dans l’épilepsie ont été recherchés dans les résumés des caractéristiques des produits (RCP) du Vidal® 2008. Pour les mécanismes d’action des antiépileptiques dans la maladie bipolaire, dont l’utilisation est le plus souvent hors-AMM, la recherche s’est faite sur PubMed®. La recherche a été limitée aux articles rédigés en Français et en Anglais et publiés dans les dix dernières années. Résultats et discussion : On retrouve 21 molécules classées dans le Vidal® (code ATC) comme antiépileptiques. Bien qu’il existe des particularités inhérentes à chaque molécule, il est possible de regrouper ces molécules en trois classes thérapeutiques : les GABA-modulateurs, les inhibiteurs des canaux sodiques, les inhibiteurs des canaux calciques. Parmi ces 21 molécules, la littérature distingue principalement six molécules utilisées dans la maladie bipolaire : l’acide valproïque, la carbamazépine, l’oxcarabamazépine, la lamotrigine, le topiramate, la gabapentine. Parmi ces six molécules, deux seulement ont l’AMM dans cette indication (l’acide valproïque et 46 la carbamazépine). D’un point de vue pharmacologique, on ne retrouve pas de mécanismes communs pouvant expliquer à la fois l’efficacité dans l’épilepsie et dans la maladie bipolaire. Pour expliquer l’efficacité des antiépileptiques dans la maladie bipolaire, les articles retrouvés dans la littérature reviennent sur trois voies de transduction : la voie de la Phosphoinositide phospholipase C (PLC), de la Glycogène Synthétase Kinase 3, la voie de l’Adénosine Monophosphate Cyclique (AMPc). Conclusion : Il n’existe pas de lien évident entre l’efficacité des antiépileptiques dans l’épilepsie et dans la maladie bipolaire. L’utilisation des antiépileptiques dans la maladie bipolaire reste basée sur la pratique clinique. PO 094 L’IMPULSION MEURTRIÈRE CHEZ LE SCHIZOPHRÈNE TEFAHI B. EHS Errazi, ANNABA, ALGÉRIE L’impulsion meurtrière chez le schizophrène est un acte irraisonné à caractère agressif, dangereux dont l’exécution échappe au contrôle de sa volonté, dirigée en général envers un membre de la famille constituant de véritables crimes immotivés. Nous nous proposons dans ce travail et à travers la littérature d’étudier certains paramètres tels que : les caractéristiques clinico-neurobiologiques de la schizophrénie, la qualité de la compliance thérapeutique et la conscience de la maladie afin d’évaluer les indicateurs de risque au passage d’actes criminels. Mots clés : Compliance thérapeutique ; Impulsion meurtrière ; Indicateurs de risque ; Neurobiologie ; Schizophrénie. PO 095 FACTEURS DE RISQUE DU SUICIDE DANS LA SCHIZOPHRÉNIE : UNE ÉTUDE RÉTROSPECTIVE BUSCOZ O. (1), MARINESCU M. (1), VOILLET S. (1), BESCOND Y. (1), VANELLE J.M. (2) (1) CHS Georges MAZURELLE, LA ROCHE SUR YON, FRANCE (2) CHU, NANTES, FRANCE Le suicide reste une cause majeure de mort prématurée chez les schizophrènes, étant responsable de 10 à 13 % des décès dans cette population. Les facteurs de risque du suicide sont similaires à ceux de la population générale, mais il existe aussi des facteurs de risque spécifiques de la maladie. Notre étude, multicentrique et rétrospective, se donne pour but de reprendre les caractéristiques des patients schizophrènes décédés par suicide sur une période de 5 ans, et essayer de mettre en évidence les chemins qui ont mené au suicide. Il s’agit des patients souffrant d’une schizophrénie remplissant les critères DSM IV, pour lesquels sont mis en évidence l’âge du début, la durée d’évolution de la maladie avant le diagnostic, le nombre de rechutes, les antécédents de tentative de suicide, les antécédents personnels somatiques, les antécédents familiaux, le niveau intellectuel et l’insertion socioprofessionnelle, les conduites addictives associées, la symptomatologie psychotique et dysthymique, les moyens thérapeutiques, chimiothérapiques et institutionnels, mis en place, Posters (1) Centre Hospitalier, VALENCIENNES, FRANCE (2) Centre Hospitalier – Hôpital Nord, AMIENS, FRANCE (3) Université de Louvain-la-Neuve, BRUXELLES, BELGIQUE (4) Fonctionnelles et Pathologies, CNRS (UMR 8160), CHRU, LILLE, FRANCE (5) Faculté de psychologie, Unité de Neurosciences cognitives, B-1348 LOUVAIN-LA-NEUVE, BELGIQUE Background : L’existence de troubles émotionnels dans les pathologies psychiatriques et neurologiques est admise. Cependant, les résultats s’opposent. But et matériel : Mesurer et établir une normalisation de la reconnaissance visuelle des émotions faciales dans une population à l’aide de Méthode d’Analyse et de Recherche de l’Intégration des Émotions (MARIE). Cet outil se base sur un continuum d’images chimériques créées à partir de deux images réelles et dans des proportions variables. Le sujet fait un choix binaire de type forcé pour chacune des images du continuum. Le matériel comporte 27 séries (9 paires × 3 personnages) de 19 images chacune. Participants : 204 sujets sans pathologie, ni traitement, ni dépendance, répartis en 7 tranches d’âges avec 50 % de femmes dans chaque tranche : 20-30, 31-40, 41-50 51-55, 5660, 61-65, 66-70 ans. Chaque tranche d’âge avait un effectif de 30 sujets sauf la dernière (24 sujets). Mesure optimum du MMSE, Mattis et Grober et Buschke pour les tranches 4 à 7. Résultats : Performance par tranche d’âge Réponses positives (%) 62 61 60 59 20 – 31 – 41 – 51 – 56 – 61 – 66 – 30 ans 40 ans 50 ans 65 ans 60 ans 65 ans 70 ans 69 66 63 62 60 60 58 58 58 52 Neutre – tristesse Neutre – surprise Neutre – peur Neutre – joie Neutre – dégoût Neutre – colère Joie – tristesse 50 Colère – tristesse GRANATO P. (1), GODEFROY O. (2), VAN GANSBERGHE J.P. (3), BOUCART M. (4), BRUYER R. (5) 70 Colère – peur PO 096 RECONNAISSANCE VISUELLE DES ÉMOTIONS FACIALES AU COURS DE LA VIE DANS UNE POPULATION NORMALE Variation des performances de reconnaissance (%) en fonction de la tranche d’âge. Les performances ne différaient pas selon la tranche d’âge. (F (6,19669) = 1,35 ; p = 0,2). Réponses « B » (%) le rythme de suivi et enfin, le sexe, le mode de suicide et l’âge au moment du suicide. Les résultats préliminaires de cette étude mettent en évidence des facteurs de risque comme les éléments dysthymiques, la gravité de la maladie, l’association impulsivité-dysphorie-abus de substances, la résistance de la symptomathologie au traitement et les rechutes fréquentes et un groupe caractérisé par un très bon fonctionnement prémorbide avec un QI supérieur à la moyenne. Notre but est d’apporter plus de précision à l’identification des facteurs de risque spécifiques du suicide dans la schizophrénie, pour permettre des décisions plus claires dans l’évaluation du risque suicidaire chez le patient schizophrène. Taux de réponses « B » pour chaque série émotionnelle. (F (8,189) = 28 ; p = 0,0001). L’effet de la série émotionnelle était significatif : Variation des performances de reconnaissance (%) en fonction de la tranche d’âge. Taux de réponses « B » pour chaque série émotionnelle. Les performances ne différaient pas selon la tranche d’âge : (F (6,19669) = 1,35 ; p = 0,2). L’effet de la série émotionnelle était significatif : (F (8,189) = 28 ; p = 0,0001). Conclusion : 1) La reconnaissance des émotions reste stable tout au long de la vie. 2) La joie est la mieux reconnue de toutes les émotions, suivie du dégoût et de la peur. 3) La colère est une émotion très difficilement reconnue. 4) La reconnaissance du dégoût et de la peur est totalement insensible au vieillissement et au sexe de l’observateur. 5) Les hommes et les femmes reconnaissaient les émotions avec le même taux de reconnaissance. 6) La reconnaissance des émotions sur un visage masculin ou féminin par un observateur homme ou femme est différente et dépendrait de leur âge. PO 097 MESURE DU DÉFICIT DE LA RECONNAISSANCE ÉMOTIONNELLE DANS LA MALADIE PSYCHOTIQUE GRANATO P. Centre Hospitalier, VALENCIENNES, FRANCE Background : La schizophrénie est une maladie polymorphe provoquée par des anomalies neuro-développementales précoces. Elle s’exprime par des délires, des hallucinations, des interactions sociales difficiles, un déficit de l’attention et un déficit de la reconnaissance visuelle des émotions faciales (DRVEF). But et matériel : Mesurer un DRVEF dans la maladie psychotique chronique à l’aide de Méthode d’Analyse et de Recherche de l’Intégration des Émotions (MARIE). Cet outil se base sur un continuum d’images chimériques créées à partir de 47 7e Congrès de l’Encéphale deux images réelles et dans des proportions variables. Le sujet fait un choix binaire de type forcé pour chacune des images du continuum. Le matériel comporte 27 séries (9 paires × 3 personnages) de 19 images chacune. Participants : 20 sujets psychotiques (H/F = 15/5 ; âge = 47± 8 ans ; niveau de scolarité [sans Bac/avec Bac] 16/4 ; MMSE 22 ± 3 ; durée de la maladie 24±10 années ; PANSS sous-échelle positive/49 = 32 ± 10 ; PANSS sous-échelle négative/49 = 29 ± 13 ; PANSS échelle de psychopathologie générale/171= 63 ± 18 ; Nombre erreurs de reconnaissance des émotions 5 ± 5) et 20 sujets sains appariés aux patients (H/F : 17/3 ; âge : 46 ± 9 ans ; niveau de scolarité 12/8 ; MMSE : 30 ; Nombre d’erreurs de reconnaissance des émotions 1,2 ± 1,8). Résultats : durée de la maladie ni à la forme clinique de la maladie. Les troubles du contact, avec pour conséquences les difficultés de socialisation et l’institutionnalisation de longue durée pourraient être à l’origine d’un défaut d’apprentissage de la reconnaissance émotionnelle. PO 098 ÉVALUATION D’UN ENTRAÎNEMENT MÉTACOGNITIF DANS UN GROUPE DE PATIENTS SOUFFRANT DE TROUBLES SCHIZOPHRÉNIQUES EN AMBULATOIRE : IMPACT SUR LES HABILETÉS SOCIALES ET SUR L’HUMEUR BRIKI M., PAHIN A., TROSSAT V., HUMMEL M.P., HAFFEN E., VANDEL P., SECHTER D. CHU, BESANÇON, FRANCE % de réponses « B » 64 59 54 Femme blonde Femme brune Schizophrène Homme Témoins Reconnaissance de « B » par groupe et par visage : (F (1,220) = 17,16 ; p = 0,0001). 80 % de réponses Schizophrène Témoins 60 Neutre – tristesse Neutre – surprise Neutre – peur Neutre – joie Neutre – dégoût Neutre – colère Joie – tristesse Colère – tristesse Colère – peur 40 Reconnaissance de l’émotion pour chaque SE et par groupe : (F (8,31) = 36,6 ; p = 0,001). Discussion et conclusion : Les psychotiques présentent un DRVEF. Psychotiques et témoins ont des taux de reconnaissance : 1) Comparables pour les séries bipolaires et la colère. 2) Différents pour le reste des séries. La psychose entraînerait un dysfonctionnement spécifique de la reconnaissance de certaines émotions. Les psychotiques réalisent un nombre important d’erreurs de reconnaissance des émotions : 5 ± 5 versus 1,2 ± 1,8. Elles ne sont pas corrélées au sexe, à l’âge, à la cognition, à la 48 Depuis une vingtaine d’années les études concernant la réadaptation psychiatrique se sont développées, et notamment l’approche cognitive et comportementale des biais cognitifs dans la schizophrénie. Les erreurs cognitives repérées chez les patients souffrant de schizophrénie, telles que les troubles de l’attribution ou les conclusions hâtives, contribuent à l’émergence de délires et aux difficultés de résolution de problèmes. Ces erreurs pourraient donc mener à des troubles des habiletés sociales ainsi qu’à un repli sur soi. Des auteurs ont récemment développé un programme d’entraînement métacognitif (MCT) pour aider les patients à reconnaître puis à corriger ces erreurs cognitives, afin de transférer cet apprentissage dans leur vie quotidienne. Objectif : Évaluer l’impact d’un entraînement métacognitif (MCT) sur la vie quotidienne de la personne et sur son humeur. Population étudiée : Patients > 18 ans suivis par un psychiatre en ambulatoire et souffrant d’un trouble schizophrénique. L’intervention : Dix participants inclus au début de l’étude, après un entretien individuel et une information avec consentement éclairé. Série de 10 séances d’une durée de une heure à raison de 1 à 2 séances par semaines, en utilisant 3 des 8 modules du support MCT. Techniques d’animation du groupe basées sur les recommandations de l’auteur (Moritz, 2007). Type d’étude : Étude descriptive analytique prospective. Tests réalisés au cours d’un entretien individuel en pré et en post intervention par un psychiatre, avec deux échelles : The Independent Living Skills Survey et The Calgary Depression Scale for Schizophrenia. Résultats : L’évaluation a porté sur 7 patients. Le score moyen de Calgary passe de 10,71 à 5,71 (p = 0,066) et celui d’ILSS de 8,07 à 8,70 (p = 0,247). Les moyennes pré et posttest de l’item « relations sociales » de l’ILSS, passent de 0,70 à 0,83 (p = 0,075). Discussion et conclusion : Les résultats sont en faveur d’une amélioration des relations sociales et de la dépression. Le ressenti des participants est unanimement positif concernant le support MCT, et ceux-ci rapportent tous une amélioration de leur vie quotidienne. Ces premiers résultats amènent à poursuivre cette recherche en augmentant le nombre de sujets. Posters PO 099 DÉFICITS DE PRODUCTION ET DE RECONNAISSANCE DES ÉMOTIONS AUTO-GÉNÉRÉES DANS LA SCHIZOPHRÉNIE DEMILY C. (1), WEISS T. (2), FRANCK N. (2), BAUDOUIN J.Y. (3) (1) Hôpital Saint Jean de Dieu, LYON, FRANCE (2) Centre de Neuroscience Cognitive, BRON, FRANCE (3) Université de Bourgogne, DIJON, FRANCE Plusieurs études attestent que les patients schizophrènes présentent un déficit dans la reconnaissance et dans la production émotionnelle. Le but original de notre travail était de caractériser ces déficits (et d’étudier leurs intrications) lorsqu’il s’agissait de la propre production émotionnelle du sujet. À notre connaissance, aucune étude n’avait jamais porté sur cette approche. Dix neuf sujets atteints de schizophrénie (critère DSM IV) et dix neuf témoins sains ont été recrutés pour cette étude. Notre protocole consistait en la réalisation de films, après accord écrit et éclairé de chaque participant. Nous avons filmé tous les sujets lors d’une production émotionnelle faciale, en condition d’imitation « tel un acteur » (la consigne était de reproduire l’expression faciale d’une photo de visage) et en condition de mime (la consigne était de produire spontanément « tel un acteur » une émotion dans son contexte, ex : « Vous venez de gagner au loto, vous exprimez de la joie »). Au moment du film, chaque sujet devait déterminer avec quelle intensité l’émotion était produite. Deux mois plus tard, chaque sujet a visualisé le film de son évaluation et a dû déterminer quelle émotion était produite, avec quelle intensité et avec quelle certitude de réponses. Parallèlement, ces films ont été montrés à des évaluateurs externes (en conditions écologiques) qui devaient répondre aux mêmes questions. Les résultats allaient dans le sens d’un déficit net de la reconnaissance de ses propres émotions chez les patients atteints de schizophrénie (en condition mime et en condition imitation). Les évaluateurs externes ont mis en évidence un manque d’expressivité global chez les sujets schizophrènes, indépendamment du traitement psychotrope alors que les patients dans l’auto-évaluation se considéraient plutôt comme hyperexpressifs. Ainsi un déficit de production et de reconnaissance des émotions self-générées pourrait être un symptôme central dans la schizophrénie. PO 100 B-MAC, UNE MESURE DE LA RESTRICTION COGNITIVE CHEZ DES PATIENTS AVEC UN TROUBLE PSYCHOTIQUE KHAZAAL Y. (1), BILLIEUX J. (2), FRESARD E. (1), ZULLINO D. (1) (1) Hôpitaux Universitaires, GENÈVE, SUISSE (2) Université, GENÈVE, SUISSE Introduction : Le surpoids, l’obésité et l’hyperphagie boulimique sont des problématiques courantes chez les personnes avec un trouble psychotique. Les distorsions cognitives ali- mentaires et la restriction cognitive sont un des facteurs impliqués dans le maintien de ces problématiques. L’échelle révisée de Mizes (Mizes Anorectic Cognitive Questionnaire : MAC-R) et l’échelle de Stunkard et Messick (Three Factor Eating Questionnaire : TFQ) ont été étudiées auprès de populations générales et de personnes avec des troubles alimentaires. Elles n’ont pas été validées auprès de personnes avec une trouble psychotique. Objectif : Étudier la structure factorielle de l’échelle révisée de Mizes (Mizes Anorectic Cognitive Questionnaire : MAC-R) dans une population de personnes avec troubles psychotiques. Méthode : L’index de masse corporelle (IMC), le TFQ et le MAC-R ont été examinés auprès de 125 patients avec une schizophrénie ou un trouble schizo-affectif. L’hyperphagie boulimique a été évaluée avec l’entretien structuré SCID-IV. Résultats : Deux modèles à 1 ou 3 facteurs de l’échelle MACR n’ont pas pu être retenu. Une version brève de l’échelle MAC-R : Brief Mizes Anorectic Questionnaire (B-MAC) à 12 items a montré de bonnes caractéristiques psychométriques pour une structure à 3 facteurs correspondant aux facteurs précédemment décrits. Les scores B-MAC sont corrélés à ceux du MAC-R, du TFQ ainsi qu’à l’IMC. Une association significative est retrouvée entre l’hyperphagie boulimique et un des facteurs du B-MAC (contrôle rigide du poids et peur de prendre du poids). Conclusion : Le B-MAC semble être une mesure simple et valide des distorsions cognitives alimentaires chez des personnes avec un trouble psychotique. PO 101 DÉTERMINANTS DU PASSAGE À L’ACTE HOMICIDE CHEZ LE SCHIZOPHRÈNE : REVUE DE LA LITTÉRATURE RICHARD-DEVANTOY S. (1), GOUREVITCH R. (2), GALLARDA T. (2), GARRÉ J.B. (1), OLIÉ J.P. (2) (1) Département de psychiatrie (Pr J.-B.Garré), CHU, ANGERS, FRANCE (2) Service Hospitalo-Universitaire (Pr J.P.Olié), CHS Ste-Anne, PARIS, FRANCE Introduction : La forte médiatisation de quelques faits divers homicides commis par des schizophrènes tend à généraliser dans l’opinion publique la peur liée à la pathologie schizophrénique. Même si une minorité seulement de meurtriers, environ 5 % dans les pays occidentaux, sont des sujets souffrant de schizophrénie, le diagnostic de schizophrénie est de façon indiscutable associé à un risque plus élevé de violence homicide qu’en population générale. Objectifs : Nous nous proposons de clarifier, à travers une revue critique de la littérature, les principaux facteurs associés au passage à l’acte homicide du sujet schizophrène. Méthode : Nous avons uniquement retenu les études prospectives ou rétrospectives aux méthodologies solides concernant l’homicide du schizophrène dans les pays occidentaux depuis 1990. La recherche bibliographique a été faite par MEDLINE, sur la période 1990-2008 inclusivement. Les homicides-suicides sont exclus de cette recherche. 49 7e Congrès de l’Encéphale Résultats : Les données de la littérature mettent en évidence des facteurs de risque généraux de violence homicide (sexe masculin, âge jeune, faible niveau socio-économique, antécédent de violence envers autrui, abus d’alcool) et des facteurs plus spécifiques (diagnostic de schizophrénie avec des comorbidités d’abus de toxiques et/ou de troubles de la personnalité, forme clinique paranoïde, idées délirantes à thématique criminogène de persécution, de grandeur, de mysticisme ou d’influence, désorganisation de la pensée, durée de psychose non traitée longue, défaut d’insight, rupture de suivi ou de traitement médicamenteux), auxquels il faudrait intégrer les aspects dynamiques de la rencontre entre les protagonistes. Conclusion : Les déterminants du passage à l’acte homicide chez le sujet schizophrène, sont à la fois généraux et spécifiques, et étroitement intriqués entre eux. L’évaluation psychiatrique d’un patient schizophrène, pour être complète, devrait comprendre celle de son potentiel suicidaire et homicidaire, en recherchant notamment les antécédents de violence physique envers autrui. Cette mission d’expertise et d’évaluation de la dangerosité auto- ou hétéro-agressive a même été l’un des fondements de la clinique psychiatrique médico-légale. Mots clés : Criminologie ; Homicide ; Prévention ; Schizophrénie. PO 102 ÉTUDE DU DÉFICIT DE LA MÉMOIRE ET DE L’APPRENTISSAGE VERBAL DANS LA SCHIZOPHRÉNIE JOHNSON I., BEN AZOUZ O., DELLAGI L., RABAH Y., TABBANE K. Hôpital Razi, LA MANOUBA, TUNISIE Introduction : Les troubles de la mémoire et de l’apprentissage verbal comptent parmi les troubles cognitifs les plus fréquents dans la schizophrénie. Ils aggravent le pronostic de la maladie et contribuent à la désinsertion sociale de ces patients. Le Hopkins Verbal Learning Test est un test adapté à l’évaluation de la mémoire et de l’apprentissage verbal chez les patients atteints de schizophrénie. Il s’agit d’une liste de mots lue au patient avec étude du rappel immédiat et du rappel différé ainsi qu’une épreuve de reconnaissance. L’objectif de ce travail est d’étudier la mémoire verbale et la qualité de l’apprentissage verbal chez les patients souffrant de schizophrénie ainsi que les corrélations entre les performances observées et les dimensions positive, négative et de désorganisation de la maladie. Méthodologie : Notre échantillon est composé de 90 patients souffrant d’un trouble schizophrénique selon les critères du DSM IV. Les patients ont été évalués en phase de stabilisation clinique et en dehors d’un épisode dépressif. Nous avons exclu les patients ayant une pathologie organique pouvant interférer avec les résultats du test. Les patients ont été évalués sur le plan psychopathologique par la PANSS, la GAF et la Calgary Depression Scale et sur le plan cognitif par le Hopkins Verbal Learning Test. Les performances des patients ont été comparées aux données normatives de la population tunisienne déjà établies pour ce test. Résultats : En cours. 50 PO 103 IMPACT DU RISPERDALCONSTA LP SUR LES RECHUTES : ÉTUDE NATURALISTIQUE DE PATIENTS PSYCHOTIQUES D’UN SERVICE DE SECTEUR PSYCHIATRIQUE TRAITÉS PENDANT AU MOINS 18 MOIS VIALA A., CORNIC F., BEGHELLI F., MOKRANI M., VACHERON M.N. CH Sainte-Anne, PARIS, FRANCE La rechute est la principale complication de la schizophrénie : sa fréquence reste très importante, source d’aggravation de la maladie et de réhospitalisations, donc de majoration du coût de la prise en charge. La principale cause en est l’interruption du traitement. Le Risperdal CONSTA LP est actuellement le seul antipsychotique atypique injectable à action prolongée disponible. Une étude naturalistique réalisée au sein d’un service de secteur de psychiatrie adulte, en hospitalisation ou au CMP, a porté sur 120 patients psychotiques traités par Risperdal CONSTA LP associé à des mesures de réhabilitation psychosociale mises en place précocement. L’étude a comparé les taux de rechute des patients durant les 18 mois précédant et suivant la mise en place du traitement. Une nette diminution non seulement du taux de réhospitalisation (environ de moitié), mais aussi de la durée de séjour (environ des 2/3) a été mise en évidence. Compte tenu des enjeux majeurs en termes de clinique, de pronostic, de coût direct et indirect liés à la rechute, il semble important de préconiser l’utilisation du Risperdal CONSTA LP le plus tôt possible, dès le premier épisode, afin de favoriser l’observance du traitement. Ainsi une meilleure adhésion aux soins, du patient et de son entourage, permettrait de limiter le risque de rechute. PO 104 VALIDITÉ DU QUESTIONNAIRE ERFS (ÉVALUATION DE LA RÉMISSION FONCTIONNELLE DANS LA SCHIZOPHRÉNIE) LLORCA P.M. (1), BAYLE F. (2), LANÇON C. (3), CACI H. (4), ROUILLON F. (2), GORWOOD P. (5) (1) CHU, CLERMONT-FERRAND, FRANCE (2) Université Paris-Descartes, PARIS, FRANCE (3) Hôpital Sainte-Marguerite, MARSEILLE, FRANCE (4) CHU, NICE, FRANCE (5) CH Sainte-Anne, PARIS, FRANCE La rémission fonctionnelle est un objectif important du traitement de la schizophrénie, permettant aux patients de vivre de manière indépendante et de réintégrer la société et le lieu de travail. Le but de cette étude était de concevoir un questionnaire adapté pour l’évaluation de la rémission fonctionnelle qui, contrairement aux outils pré-existants, soit indépendant de la symptomatologie. Afin de développer le questionnaire « Évaluation de la Rémission Fonctionnelle dans la Schizophrénie » (ERFS), le consensus d’experts a tout d’abord effectué une recherche dans les bases de données MEDLINE en utilisant les mots clés suivants : Posters « psychose/schizophrénie » et « fonctionnement social », « incapacité », « vie relationnelle », « activités sociales », « réhabilitation » et « qualité de vie ». Puis, cinq domaines comprenant 19 items ont été proposés : « Vie quotidienne », « Activités », « Qualité de l’adaptation », « Vie relationnelle », « Santé et traitement ». Le questionnaire ERFS a ensuite été évalué dans une étude multicentrique auprès de 432 patients atteints de schizophrénie et en rémission symptomatique. La consistance interne de l’ensemble des items justifie l’intérêt de mesure du score total (de Cronbach = 0,909) et est semblable dans les deux sexes (test de Feldt W = 0,917 ; p < 0,734). L’analyse factorielle confirmatoire a montré que le modèle sans « Santé et traitement » n’est pas représentatif des données. L’analyse factorielle exploratoire après rotation oblique a révélé qu’une solution à trois facteurs est la plus pertinente. Sur la base du contenu des items ces trois facteurs ont été intitulés « Fonctionnement Social Général », « Fonctionnement de Proximité » et « Traitement ». Bien que le modèle a priori n’ait pas été confirmé dans cette étude, le score total ERFS peut être utilisé pour mesurer le niveau de rémission fonctionnelle chez les patients des deux sexes. Une étude complémentaire est nécessaire pour mesurer l’acceptabilité, la stabilité et les propriétés psychométriques de l’ERFS. Ce questionnaire peut être une étape vers une définition internationale consensuelle de la rémission fonctionnelle dans la schizophrénie. PO 105 VALIDATION D’UN OUTIL DE SURVEILLANCE AU LONG COURS DU PATIENT SOUFFRANT D’UNE PSYCHOSE, EN PARTICULIER D’UNE SCHIZOPHRÉNIE, PAR L’INFIRMIER PSYCHIATRIQUE (QUESTIONNAIRE 4D) DELGADO A. (1), LECRUBIER Y. (2) (1) Janssen-Cilag France, ISSY-LÈS-MOULINEAUX, FRANCE (2) CHU Pitié-Salpêtrière, PARIS, FRANCE Les principaux facteurs de rechute schizophrénique sont connus et malgré l’utilisation des antipsychotiques injectables, celle-ci reste possible et doit idéalement être dépistée le plus précocement. La régularité des contacts entre le patient et les soignants lors d’un traitement injectable facilite la surveillance au long cours et la recherche de prodromes de rechute. Cette étude avait pour objectif de valider un questionnaire standardisé de surveillance au long cours du patient schizophrène par l’infirmier, et de mesurer le degré de concordance avec l’évaluation clinique du psychiatre. 902 patients schizophrènes suivis depuis au moins 6 mois et stabilisés depuis au moins 4 semaines, traités par RisperdalCONSTA LP, ont été inclus dans une étude ouverte non comparative de 12 semaines. Des évaluations infirmières (questionnaire 4D : délire, désorganisation, déficit, dépression) et médicales (BPRS, ICG sévérité et amélioration) ont été réalisées initialement, puis à 6 et 12 semaines après inclusion. Les items du jugement médical étaient : pas de modification, modification non significative, prodromes de rechute ou rechute ; les items du jugement infirmier : consultation psychiatrique inutile, facultative, justifiée ou indispensable. La concordance des jugements sur la nécessité d’une consul- tation (pas toujours liée à la constatation d’une rechute) lors des 3 évaluations était de 28 %. Cependant, concernant l’impression clinique globale d’amélioration, ils concordent à 72,9 %. Le diagnostic de rechute énoncé par le médecin correspond avec une sensibilité de 60 % et une spécificité de 86 % à l’observation infirmière. La relation infirmiers/patients lors des contacts réguliers liés à un traitement injectable pourrait jouer un rôle crucial dans le dépistage des rechutes et le questionnaire 4D apparaît comme un outil pertinent, permettant d’en repérer les prodromes et d’alerter le psychiatre. PO 106 ÉTUDE DU DÉFICIT DE L’INHIBITION DANS LA SCHIZOPHRÉNIE PAR LE TEST « GO NO GO ÉTUDE DU DÉFICIT DE L’INHIBITION DANS LA SCHIZOPHRÉNIE PAR LE TEST » GO NO GO BEN AZOUZ O., BRAM N., DELLAGI L., BASSI S., SAADA W., BEN ROMDHANE I., BEN KHEDHER M., TABBANE K. Service de psychiatrie B. Hôpital Razi, TUNIS, TUNISIE Introduction : Le déficit de l’inhibition est un des principaux troubles cognitifs présents dans la schizophrénie. Plusieurs tests sont disponibles pour explorer cette dimension cognitive, tels que le test de Stroop, le test de Hayling et le test « Go No Go ». Le test « Go No Go » est un test de passation facile qui a le mérite d’explorer de façon assez spécifique l’inhibition. Le déficit de l’inhibition se manifeste chez les patients souffrant de schizophrénie par des symptômes de déshinibition à type de stéréotypies et de persévérations aussi bien verbales que comportementales mais également par des pensées intrusives et des représentations verbales inappropriées se traduisant par des hallucinations. L’objectif de notre travail est d’étudier les capacités d’inhibition chez des patients souffrant de schizophrénie par un test de type « Go No Go » ainsi que la corrélation avec la composante hallucinatoire de la maladie. Méthodologie : Notre échantillon comporte 35 patients souffrant de schizophrénie selon le DSM IV, hospitalisés pour une rechute psychotique et en dehors d’un épisode dépressif. 20 sujets sains ont constitué le groupe contrôle. La symptomatologie clinique a été évaluée par la PANSS et l’échelle de Calgary. La capacité d’inhibition a été évaluée par un test « Go No Go ». Les résultats : Sont en cours. PO 107 ATTRIBUTION D’ÉTATS MENTAUX DANS LA SCHIZOPHRÉNIE BEN AZOUZ O., SAADA W., JOHNSON I., DELLAGI L., BRAM N., BASSI S., BEN ROMDHANE I., BEN KHEDHER M., TABBANE K. Service de psychiatrie B. Hôpital Razi., TUNIS, TUNISIE Introduction : Les troubles de l’attribution des états mentaux issus de la théorie de l’esprit sont fréquemment retrouvés 51 7e Congrès de l’Encéphale dans la schizophrénie. Ils seraient responsables du développement des idées délirantes à type de référence et de persécution et contribueraient au mauvais fonctionnement social dont souffrent ces patients. L’objectif de ce travail est d’étudier la capacité d’attribution d’états mentaux chez des patients souffrant de schizophrénie ainsi que sa corrélation avec les dimensions positive, négative et de désorganisation de la maladie. Méthodologie : 30 sujets souffrant de schizophrénie selon le DSM IV ont été évalués en phase de stabilisation clinique et en dehors d’un épisode dépressif. L’évaluation symptomatique a fait appel à la PANSS et à l’échelle de Calgary. L’évaluation de la théorie de l’esprit s’est faite à l’aide de la présentation de deux courtes histoires et deux planches illustrant une blague, en invitant le sujet à reconnaître l’intention des différents personnages. Les performances des patients ont été comparées à ceux de 20 témoins sains appariés selon l’âge, le sexe et le niveau scolaire. Résultats : En cours. PO 108 TROUBLES DE LA PERCEPTION NOCICEPTIVE CHEZ LE SCHIZOPHRÈNE : À PROPOS D’UN CAS D’ÉMASCULATION AIOUEZ K. (1), BENATMANE T. (1), KACHA F. (2) (1) CHU Centre Mustapha Bacha, ALGER, ALGÉRIE (2) EHS Mahfoud Boubebci, ALGER, ALGÉRIE La schizophrénie est considérée par plusieurs auteurs comme étant une pathologie de la cognition.Parmi les fonctions cognitives touchées : le traitement de l’information, l’apprentissage, la mémoire, le raisonnement, le jugement, etc. Nous rapportons un cas clinique concernant un jeune de 21 ans transféré du service d’urologie où il fut admis en urgence pour émasculation, à notre service pour prise en charge psychiatrique. Au-delà du caractère absurde et grave de cet acte, c’est autour de « la perception de la douleur » que nous essaierons de comprendre les dérèglements de la mécanique de la perception de la douleur (lobe pariétal, insula, système limbique) avec son corollaire cognitif : le défaut de traitement de l’information nociceptive impliquant le cortex somatosensoriel primaire (rôle dans l’encodage de l’information nociceptive) ainsi que le cortex somatosensoriel secondaire et le cortex cingulé (rôle de la composante sensori-discriminative de la douleur). PO 109 MÉMOIRE AUTOBIOGRAPHIQUE ET IDENTITÉ SUBJECTIVE DANS LA SCHIZOPHRÉNIE BERNA F. (1), BENNOUNA-GREENE M. (1), CUERVO-LOMBARD C. (2), HURON C. (3), PERNOT-MARINO E. (3), DANION J.M. (1) (1) Hôpitaux Universitaires, STRASBOURG, FRANCE (2) CHU, REIMS, FRANCE (3) INSERM 666, STRASBOURG, FRANCE Les modèles cognitifs de la schizophrénie ont insisté sur la place centrale des troubles cognitifs dans cette pathologie, à 52 l’interface entre les symptômes cliniques d’une part et les anomalies neuro-anatomiques d’autre part. Dans notre exposé nous souhaitons montrer 1) l’intérêt de l’étude de la mémoire autobiographique en tant que niveau d’analyse intermédiaire entre les anomalies cognitives et les symptômes cliniques et 2) comment cette approche permet de mieux comprendre certains symptômes encore mal compris de la maladie comme les troubles de l’identité subjective ou le délire. La schizophrénie s’accompagne généralement de modifications profondes de l’identité subjective. Plusieurs études en mémoire autobiographique ont permis de mieux comprendre les mécanismes de ces troubles. Ces études s’appuient sur le modèle de la mémoire autobiographique de Conway (2005) qui propose que notre identité se construit sur la base des souvenirs d’événements vécus. Nos travaux ont montré chez les patients schizophrènes 1) une altération de certaines caractéristiques des souvenirs autobiographiques, qui sont moins nombreux, plus pauvres en détails (Riutort et al., 2003) et associés à un déficit de remémoration consciente au moment de la récupération (Danion et al., 2005) 2) une fragilité des souvenirs se rapportant à une période cruciale pour la construction de l’identité personnelle (Cuervo et al., 2008) et 3) un défaut d’intégration entre ces souvenirs autobiographiques et certaines composantes de l’identité personnelle. La fragilité des souvenirs des patients schizophrènes nous a conduit à rechercher l’existence de faux souvenirs autobiographiques. En utilisant la méthode de l’agenda, nous avons mis en évidence un nombre plus important de faux souvenirs autobiographiques chez les patients en comparaison à des sujets sains (Pernot et al., in press). Ces résultats nous ont amené dans une étude ultérieure à nous intéresser aux mécanismes cognitifs communs qui pourraient sous-tendre la genèse de faux souvenirs autobiographiques et l’émergence d’un processus délirant. Nous conclurons notre exposé par la présentation d’un patient délirant chez qui la saillance de faux souvenirs autobiographiques vient compenser une altération profonde de sa mémoire autobiographique. PO 110 ACCOMPAGNEMENT DU PATIENT SCHIZOPHRÈNE : PERCEPTION DE LA MALADIE ET DU TRAITEMENT PAR LA FAMILLE GAHA N., ZALILA H., DEROUICHE S., GHACHEM R., BOUSSETTA A. Hôpital Razi, TUNIS, TUNISIE La désinstitutionalisation et la prise en charge communautaire du patient souffrant de schizophrénie passent idéalement par une implication de la famille dans le projet thérapeutique. Le développement de programmes psycho-éducationnels ciblant les familles et les proches de patients n’a cessé de croître depuis une dizaine d’années. Il a en effet été constaté que l’accompagnement au long cours du patient atteint de schizophrénie pouvait fragiliser l’état de santé de leurs familles et conduire vers la « surcharge » telle que désignée par certains auteurs. Les conséquences cliniques étant pour le patient une multiplication du risque de rechutes en plus du rejet familial. D’autre part l’implication de la famille et son soutien tout au Posters long du projet thérapeutique ont montré des résultats positifs tant en terme d’amélioration de la qualité de vie du patient que de l’observance thérapeutique et de diminution du nombre de rechutes et d’hospitalisations. Nous avons à travers un questionnaire, interrogé les accompagnants de patients atteints de schizophrénie (diagnostic retenu selon les critères du DSM IV), en axant les questions sur le degré d’information sur la maladie, la perception de la maladie, du traitement ainsi que de ses effets, par les familles. Par l’analyse des résultats nous avons tenté de dégager le regard de l’accompagnant du patient schizophrène tant sur la maladie que sur le traitement et la prise en charge. PO 111 LE PATIENT SCHIZOPHRÈNE INTERROGÉ SUR SA MALADIE ET SON TRAITEMENT : BARRIÈRES À L’OBSERVANCE CRAINTES ET ESPÉRANCES GAHA N., ZALILA H., SEJIL I., DEROUICHE S., SAMMARI I., GHACHEM R., BOUSSETTA A. Hôpital Razi, TUNIS, TUNISIE Le thérapeute en psychiatrie est souvent amené à prendre en charge des patients atteints de schizophrénie. Cette prise en charge aussi « diligente et conforme aux données actuelles de la science » soit-elle aboutit souvent sur une « mésalliance thérapeutique » avec les conséquences négatives sur l’observance thérapeutique, le cours évolutif, le pronostic de la maladie ainsi que sur la qualité de vie du patient qui se retrouve trop souvent totalement « éradiqué » du processus thérapeutique. Nous avons, à travers une enquête menée auprès de patients atteints de schizophrénie selon les critères du DSM IV et hospitalisés et/ ou suivis au service de psychiatrie « D » de l’hôpital Razi, interrogé ces patients sur le regard qu’ils portent sur leur maladie, leur traitement, leur médecin, et enfin leurs attentes. Les résultats sont en cours. PO 112 PROGRAMME « PROFAMILLE » ET SON IMPACT SUR LA QUALITÉ DE VIE DES PARENTS DE PATIENTS SCHIZOPHRÈNES MARRAG I. (1), ATALLAH M.R. (2), HAJJI K. (1), KHAMMOUMA S. (1), HADJ AMMAR M. (1), NASR M. (1) (1) CHU, MAHDIA, TUNISIE (2) Hôpital Régional, KAIROUAN, TUNISIE Introduction : Le fardeau de la prise en charge d’un patient schizophrène est souvent à l’origine d’une rupture de l’équilibre familial déjà précaire et d’une altération de la qualité de vie (QdV) des membres de sa famille. L’objectif de ce travail, était d’évaluer l’impact du programme « Profamille » en tant que modèle psychothérapique à orientation éducationnelle sur la QdV des parents de patients schizophrènes. Patients et Méthodes : C’est une étude prospective réalisée au service de psychiatrie de l’hôpital régional de Kairouan durant une période de trois mois. Suivant un échantillonnage en grappe à deux degrés, dix parents ont participé à cette étude conformément au programme. La QdV a été évaluée à l’aide de l’échelle générique la SF-36 en deux temps : une semaine avant le démarrage du programme et 6 mois après sa fin. Résultats : Les scores moyens globaux en pré-test variaient de 13 à 48 attestant une altération de la QdV et de 28 à 61 en post-test mettant en évidence une amélioration significative. L’analyse des scores moyens par dimension a montré une différence statistiquement significative entre les résultats obtenus en pré-test et ceux en post-test concernant toutes les dimensions sauf celles explorant les limitations dues à l’état physique (D2) et la douleur physique (D3). Discussion et conclusion : L’application du programme « Profamille » permet aux parents ayant un enfant souffrant de schizophrénie, une amélioration significative de leur qualité de vie. PO 113 SAISON DE NAISSANCE ET SCHIZOPHRÉNIE : À PROPOS D’UNE ENQUÊTE AUPRÈS D’UNE POPULATION HOSPITALIÈRE TUNISIENNE ZAÂFRANE F., BOUANÈNE I., NASR A., MECHRI A., GASSAB L., KHIARI G., GAHA L. CHU, MONASTIR, TUNISIE Introduction : Les facteurs spécifiques de l’éclosion de la schizophrénie et leur mécanisme d’action restent actuellement au stade hypothétique. L’hypothèse neuro-développementale parait l’une des plus prometteuses. Parmi ces facteurs la saisonnalité des naissances a été l’un des plus prolifiques en études et en publications qui montrent un excès de 10 % à 15 % de naissances hivernales. Objectifs : Décrire les répartitions mensuelles et saisonnières des naissances des patients souffrant de schizophrénie et de les comparer par rapport à la population générale. Matériels et méthodes : Nous avons relevé le mois et la saison de naissance ainsi que les caractéristiques sociodémographiques des sujets souffrant de schizophrénie ayant été hospitalisés sur une période de 3 ans (N = 269) à travers un recueil rétrospectif des données de leurs dossiers médicaux. La comparaison a été faite par rapport a la population générale tunisienne à travers les données de naissance mensuelles fournies par « l’Institut National Tunisien de la Statistique ». Résultats : L’analyse mensuelle des naissances des schizophrènes a montré deux pics de naissance, en janvier (9,9 %) et en mars (7 %). Le plus faible taux de naissance s’observait en juin. Concernant la répartition saisonnière, on observe un pic en hiver, constitué par 31 % de la totalité des naissances de sujets schizophrènes. La comparaison des naissances mensuelles observées et attendues chez les patients schizophrènes a montré qu’il existait un excès de naissance aux mois de décembre (+ 22 %), août (+ 16 %), novembre (+ 11 %) et janvier (+ 12 %) et un déficit surtout marqué aux mois de juin (– 40 %) et mai (– 24 %).La différence était néanmoins non significative. L’étude comparative des saisons de naissances a montré un excès durant les saisons d’automne (+ 9 %) et d’hiver (+ 7 %), et un déficit mar53 7e Congrès de l’Encéphale qué (– 25 %) au printemps. La différence était également non significative. Conclusions : Nos résultats ont globalement souligné l’existence d’un excès de naissance en hiver, mais cette répartition comparée à celle de la population générale, n’est pas statistiquement significative, ce qui témoigne du caractère multifactoriel de la schizophrénie qui nécessite en conséquence, différentes méthodes d’approches et d’analyses. PO 114 FLUENCES VERBALES DANS LA SCHIZOPHRÉNIE : ASSOCIATION AVEC LE POLYMORPHISME VAL66M ET DU GÈNE BDNF KÉBIR O., MOUAFFAK F., CHAYET M., LEROY S., AMADO I., KREBS M.O. INSERM, Laboratoire de Pathophysiologie des Maladies Psychiatriques, Centre de Psychiatrie et Neurosciences U894, Université Paris Descartes, PARIS, FRANCE Introduction : Les fluences sémantiques et phonologiques sont altérées dans la schizophrénie mais font appel à des substrats neuro-anatomiques différents. Les structures temporales semblent plus impliquées dans l’épreuve sémantique et sont par ailleurs de taille plus petite chez les porteurs de l’allèle codant pour la méthionine du polymorphisme 66 du gène BDNF en comparaison aux porteurs de l’allèle codant pour la valine (sujets sains et atteints de schizophrénie). Méthodologie : Étude d’association génétique avec comparaison des performances de fluences entre les sujets porteurs d’au moins une copie de l’allèle codant pour la méthionine et ceux homozygotes pour l’allèle codant pour la valine (n = 123). Résultats : Les patients porteurs d’une copie de l’allèle codant pour la méthionine ont produit significativement moins de mots dans la catégorie « fruits » et « animaux ». Il n’existe pas de différence pour les lettres « P » et « R ». Commentaires : L’étude d’association génétique avec le polymorphisme fonctionnel du BDNF a reproduit la dissociation neuropsychologique décrite pour les deux types de fluence. Malgré l’absence d’association de ce gène à la schizophrénie, nos données soulignent le rôle de ce polymorphisme dans la modulation du déficit cognitif éprouvé par les patients dans leur vie quotidienne. PO 115 LES SCHIZOPHRÈNES SUICIDANTS : CARACTÉRISTIQUES CLINIQUES ET SOCIODÉMOGRAPHIQUES OTHEMAN Y., KHALLOUFI H., BENHIMA I., OUANASS A. Hôpital Ar-Razi, SALÉ, MAROC Malgré les progrès réalisés dans la prise en charge des schizophrènes, le taux de suicide reste élevé chez cette population : 30 à 50 % de ces patients font au moins une tentative de suicide au cours de leur existence, 9 à 13 % ; réussissent leur geste suicidaire. Dépister les sujets à risque et prévenir le suicide, est une tache difficile mais primordiale, que le psychiatre devra assurer en collaboration avec l’entourage du patient. 54 Objectif : Notre étude essayera d’établir un profil clinique et sociodémographique des schizophrènes suicidants ; elle cherchera aussi à préciser les caractéristiques des tentatives de suicide chez ces sujets, en vue de l’élaboration d’une meilleure stratégie de prise en charge. Méthodologie : c’est une étude rétrospective réalisée sur 50 patients schizophrènes hospitalisés ; le recueil des données se fera auprès des patients, de leurs familles et à partir de leurs dossiers. Résultats : En cours de finalisation. PO 116 TABAC ET SCHIZOPHRÉNIE : PRÉVALENCE ET DIFFICULTÉS DE PRISE EN CHARGE KHALLOUFI H., OTHEMAN Y., BONO S., OUANASS A., TOUFIQ J. Hôpital Ar-Razi, SALÉ, MAROC Le tabac est l’une des principales causes de mortalité prématurée en population générale, également chez les patients schizophrènes. Malheureusement, dans notre pratique courante, on constate que la majorité des schizophrènes consomment cette drogue. Les auteurs tentent à travers ce travail de mettre en évidence la prévalence du tabac chez cette population, ainsi que les difficultés de prise en charge. Matériel et méthodes : Il s’agit d’une étude rétrospective au niveau de l’hôpital Ar-Razi de Salé sur un échantillon de 100 patients schizophrènes. Résultats : Les résultats de ce travail sont en cours. PO 117 REMÉDIATION COGNITIVE CHEZ DES PATIENTS SCHIZOPHRÈNES : BILAN D’UN ATELIER LAMBOLEZ V., LEMAITRE S., BEN TOUATI A. Centre Psychothérapique Nancy, LAXOU, FRANCE La schizophrénie est une maladie chronique caractérisée entre autres par des déficits cognitifs dont les plus fréquents sont les troubles de l’attention, de la mémoire et des fonctions exécutives. Au sein d’une structure de réhabilitation pour jeunes schizophrènes, nous avons mis en place le programme IPT, programme de réhabilitation psychosociale pour schizophrènes de Brenner. Il est constitué de 6 niveaux et nous avons entamé la première phase qui propose des exercices visant une amélioration du fonctionnement cognitif de base (mémoire, attention sélective, concentration, perception, raisonnement logique). Il s’agit d’un groupe de 5 schizophrènes (DSM IV), âgés de 25 à 41 ans, stabilisés, dont la moyenne d’âge est de 33 ans, suivis pendant un an au cours d’un atelier de remédiationcognitive, une fois par semaine. Les patients sont ambulatoires. Nous avons évalué les fonctions cognitives au début et à la fin par le biais de tests psychologiques : le Trail Making Test, le Wisconsin card, un test de fluence verbale, une échelle d’estime de soi Rosenberg, le test de Stroop et le subtest de la mémoire des chiffres de la WAIS III. Posters Résultat : Les patients sont venus régulièrement à l’atelier avec un très faible absentéisme. Nous avons constaté une dynamique de groupe positive où les patients ont créé des liens amicaux. Sur le plan cognitif, nous avons constaté une amélioration des fonctions cognitives, de l’estime de soi, ainsi qu’une amélioration symptomatique. Cette observation corrobore celles de la littérature qui notent une amélioration du fonctionnement cognitif avec ce type de prise en charge. PO 118 RECUEIL DES PRATIQUES D’UTILISATION DES ANTIPSYCHOTIQUES ATYPIQUES INJECTABLES À ACTION PROLONGÉE DANS LES PSYCHOSES DÉBUTANTES VERSUS PSYCHOSES CHRONIQUES PASCAL J.C. (1), BOTTAI T. (2), PRINCET P. (3), DELGADO A. (4), CAROLI F. (5) (1) Centre Jean Wier, SURESNES, FRANCE (2) Centre Hospitalier de Martigues, MARTIGUES, FRANCE (3) CHS Fains Veel, BAR LE DUC, FRANCE (4) Janssen-Cilag, ISSY-LÈS-MOULINEAUX, FRANCE (5) CH Sainte-Anne, PARIS, FRANCE L’objectif de cette enquête était d’étudier les pratiques d’utilisation des antipsychotiques atypiques injectables à action prolongée (APAP) dans les psychoses débutantes (délai de 3 ans ou moins depuis le diagnostic) versus les psychoses chroniques. Il s’agissait d’une enquête prospective, non interventionnelle, réalisée auprès de 180 psychiatres et intéressant 1 703 patients atteints de psychose avec une instauration récente (3 mois ou moins) de RisperdalCONSTA LP. 815 observations concernaient des psychoses débutantes et 888 des psychoses chroniques. Les patients étaient âgés de 27 ans en moyenne avec 70 % d’hommes dans les psychoses débutantes versus 38 ans et 63 % d’hommes dans les psychoses chroniques. La durée de traitement avant l’instauration de RisperdalConsta LP était de 1,5 ans dans les psychoses débutantes versus 9 ans dans les psychoses chroniques. La principale comorbidité psychiatrique était l’addiction ayant favorisé une exacerbation des symptômes psychotiques, présente pour 28 % des patients du groupe psychoses débutantes versus 27 % dans le groupe psychoses chroniques. Plus d’un patient sur 2 étaient suivi en CMP dans les deux groupes. La dose de RisperdalConsta LP instaurée dans les psychoses débutantes était de 25 mg pour 16 % des patients, 37,5 mg pour 18 % des patients et 50 mg pour 64 % d’entre eux. Dans les psychoses chroniques, les répartitions des patients selon ces doses étaient respectivement de 13 %, 14 % et 72 %. Les 3 raisons motivant l’instauration de RisperdalConsta LP les plus fréquemment choisies étaient les mêmes dans les psychoses débutantes et les psychoses chroniques : – Amélioration de l’observance (72 % vs 67 %). – Recherche d’une efficacité renforcée sur l’ensemble des symptômes (66 % vs 62 %). – Prévention des rechutes (63 % dans les deux groupes). Seule une raison différenciait très nettement (p < 0,001) les deux groupes de patients. Il s’agissait de l’objectif de réinsertion sociale, choisi pour 40 % dans les psychoses débutantes versus 28 % dans les psychoses chroniques. En conclusion, les raisons de prescription de RisperdalCONSTA LP étaient les mêmes dans les psychoses débutantes et chroniques. En revanche, les perspectives de réinsertion sociale constituaient une attente plus marquée de la part des psychiatres dans les psychoses débutantes. PO 119 RECUEIL DES PRATIQUES D’UTILISATION DES ANTIPSYCHOTIQUES INJECTABLES À ACTION PROLONGÉE, ATYPIQUES ET CONVENTIONNELS, DANS LES PSYCHOSES CAROLI F. (1), ADNET-MARKOVITCH V. (2), PARRYPOUSSE P. (3), SEQAT M. (4), PASCAL J.C. (5) (1) CH Sainte-Anne, PARIS, FRANCE (2) Centre médico-psychologique, MONT SAINT MARTIN, FRANCE (3) CH Gérard Marchand, TOULOUSE, FRANCE (4) Janssen-Cilag, ISSY-LÈS-MOULINEAUX, FRANCE (5) Centre Jean Wier, SURESNES, FRANCE L’objectif de cette enquête était d’étudier les pratiques d’utilisation des antipsychotiques atypiques injectables à action prolongée (APAP) versus les neuroleptiques conventionnels injectables à action prolongée (NAP). Il s’agit d’une enquête prospective, non interventionnelle, réalisée auprès de 165 psychiatres et intéressant 1 176 patients atteints de psychose avec une instauration récente (3 mois ou moins) d’un antipsychotique injectable. À la question « Selon vous, quels sont les patients psychotiques susceptibles de bénéficier d’un APAP ou d’un NAP ? », les trois propositions les plus fréquemment citées par les psychiatres dans le groupe APAP étaient : – Patients avec observance jugée mauvaise. – En phase chronique avec rechutes fréquentes. – Présentant trois épisodes psychotiques ou plus. Dans le groupe NAP, les résultats étaient les suivants : – Avec observance jugée mauvaise. – Patients agressifs, violents, perturbateurs. – Avec plusieurs antécédents d’hospitalisation sous contrainte. Concernant chacun de leurs patients, les psychiatres devaient identifier les raisons motivant l’instauration d’un APAP (87 %) ou d’un NAP (13 %). Les trois raisons les plus fréquemment choisies pour l’instauration d’une forme injectable étaient : – Amélioration de l’observance. – Recherche d’une efficacité renforcée sur l’ensemble des symptômes. – Prévention des rechutes. Quatre raisons d’instauration différenciaient très nettement les APAP des NAP. Les raisons plus fréquentes pour les APAP étaient : 55 7e Congrès de l’Encéphale – Recherche d’une limitation de la dégradation du fonctionnement cognitif. – Recherche d’une tolérance satisfaisante du traitement. Les raisons plus fréquentes pour les NAP étaient : – Contrôle du patient afin de ne pas troubler l’ordre public. – Apaisement des comportements perturbateurs. En conclusion, améliorer l’observance et prévenir les rechutes sont les deux raisons les plus fréquentes pour motiver l’instauration d’un antipsychotique injectable. En pratique, les NAP semblent plus souvent utilisés chez les patients perturbateurs tandis que les APAP s’inscrivent davantage dans le cadre d’une amélioration de la prise en charge globale (fonctionnement cognitif et tolérance). PO 120 RÉMISSION CHEZ DES PATIENTS PSYCHOTIQUES : RÉSULTATS DU SUIVI OBSERVATIONNEL NATURALISTIQUE LONGITUDINAL DE L’ENQUÊTE EXPRIMÉE BOTTAI T. (1), BOUJU S. (2), RAYMONDET P. (3) (1) Centre Hospitalier de Martigues, MARTIGUES, FRANCE (2) Janssen-Cilag, ISSY-LÈS-MOULINEAUX, FRANCE (3) Hôpital Chalucet, TOULON, FRANCE Au cours d’une étude française observationnelle, naturalistique et prospective, 1 187 patients ont été suivis pendant 6 mois après instauration d’un traitement antipsychotique injectable à action prolongée. Les objectifs étaient d’évaluer l’amélioration de l’impression clinique globale (ICG), de la symptomatologie psychotique (PANSS), l’obtention éventuelle des critères de rémission symptomatique selon Andreasen, et les principaux motifs retenus par les médecins pour un relais thérapeutique vers une forme injectable à action prolongée. Les caractéristiques sociodémographiques de la population de l’étude sont classiques : 83,7 % souffraient de troubles schizophréniques et 52,7 % étaient hospitalisés à l’inclusion dont la moitié en hospitalisation sans consentement. À l’entrée dans l’enquête, 98,6 % des patients ne prenaient qu’un seul antipsychotique et 62,7 % étaient sous antipsychotique atypique. Seuls 18,4 % des patients étaient en monothérapie, et 48,2 % prenaient 1 ou 2 psychotropes associés. À la visite finale, 96,1 % des patients étaient sous antipsychotique atypique injectable à libération prolongée, 38,2 % des patients étaient sous monothérapie, et 48,5 % avaient 1 ou 2 psychotropes associés. Les motifs retenus par les psychiatres pour un relai vers une forme à libération prolongée étaient : dans 72,5 % pour une observance insuffisante ou un risque exprimé d’observance insuffisante, pour 54,8 % des cas le souhait d’une amélioration. Tous les résultats montrent une amélioration significative (p < 0,0001). À l’ICG le groupe de patients manifestement à gravement malades et parmi les plus graves passe de 75,5 % à 34,5 % à la visite finale. Le score total final à la PANSS est de 70,8 ± 27,4 versus 96,5 ± 25,4 à l’inclusion. Les sousscores positifs et négatifs montrent des améliorations similaires. De même, les différences sont significatives sur tous les items de l’échelle Marder. La NOSIE 30 infirmière révèle des 56 résultats similaires sur le score global ainsi que sur toutes les dimensions avec des différences significatives à p < 0,0001. Enfin, l’administration d’un antipsychotique injectable à action prolongée a montré une nette augmentation (p < 0,0001) du nombre de patients présentant les critères de rémission symptomatique selon Andreasen : 43 % à la visite finale. PO 121 MOTIFS DE RELAIS VERS UNE FORME INJECTABLE À LIBÉRATION PROLONGÉE DE LA RISPÉRIDONE CHEZ DES PATIENTS PSYCHOTIQUES TRAITÉS PAR RISPÉRIDONE ORALE CHIARINY J.F. (1), SEQAT M. (2), COMET D. (3), MISDRAHI D. (4) (1) Clinique Rech, MONTPELLIER, FRANCE (2) Janssen-Cilag France, ISSY-LÈS-MOULINEAUX, FRANCE (3) Axonal, PARIS, FRANCE (4) Hôpital Charles Perrens, BORDEAUX, FRANCE Objectif : Évaluer les motifs et le contexte du passage d’une forme orale de la rispéridone à une forme injectable à libération prolongée de la rispéridone (RCLP) dans des conditions réelles d’utilisation chez des patients traités pour un épisode psychotique aigu. Matériel et méthode : 399 psychiatres ont évalué 1 887 patients âgés de 36,8 ± 11,9 ans, suivis pour un épisode psychotique aigu récent, dont le passage à RCLP avait été décidé auparavant par le médecin. 57,8 % des patients étaient hospitalisés et 42,2 % suivis en ambulatoire. Le diagnostic (CIM-10) était la schizophrénie pour 61,6 % d’entre eux. 13,0 % des patients étaient suivis pour un épisode psychotique inaugural. L’âge de 1re hospitalisation était 26,6 ± 9,0 ans (médiane de 24 ans). L’évaluation portait sur le niveau d’acceptation du traitement estimé par le médecin (KEMP et al., BMJ, 1996), l’insight patient (G12 PANSS), le délai et les principaux motifs de passage de la forme orale à la forme injectable de la rispéridone. Résultats : Au moment du relais vers RCLP, l’acceptation du traitement était qualifiée par le médecin d’active pour 31,9 % des patients, et de passive pour 26,5 %. Il y avait une réticence pour 33,4 % des patients et un refus complet ou partiel pour 8,2 %. Un meilleur niveau d’acceptation était significativement associé à l’existence d’une activité professionnelle (p < 0,001), un épisode inaugural (p = 0,006), une faible sévérité de la maladie ICG-S (p < 0,001) et un suivi ambulatoire (p < 0,001). L’insight était normal pour 36,6 %, moyen pour 34,8 % et mauvais pour 28,6 % des patients. Le traitement par RCLP a été envisagé dès le début de la prise en charge pour 72,4 % des patients et le délai moyen observé de passage à la forme injectable était de 8,2 ± 16,9 semaines. Les principaux motifs étaient par ordre de fréquence : une mauvaise observance thérapeutique (92,4 %), une efficacité renforcée (86,4 % dont 2/3 sur la prévention des rechutes), une amélioration des capacités fonctionnelles (70,9 %), une augmentation/consolidation de l’alliance thérapeutique (70,3 %) et des objectifs de réinsertion (70,2 %). Conclusion : Le passage à RisperdalCONSTA LP est principalement envisagé pour des motifs d’observance et de prévention des rechutes et d’autant mieux accepté si des facteurs d’insertion sont présents. Posters PO 122 ANALYSE DU DISCOURS DE PATIENTS SCHIZOPHRÈNES EN RÉFÉRENCE À DES SUJETS TÉMOINS PO 123 DISCOURS DE PATIENTS SCHIZOPHRÈNES ET ANALYSE DES EFFETS INDÉSIRABLES DE DIFFÉRENTS ANTIPSYCHOTIQUES BOULOUDNINE S. (1), FAKRA E. (1), PARRY-POUSSE P. (2), PETITJEAN F. (3), SCIORATO F. (4), TARDIEU S. (5), PITEL S. (6), LOZE J.Y. (7), DILLENSCHNEIDER A. (8), AZORIN J.M. (1), BLIN O. (9) BOULOUDNINE S. (1), FAKRA E. (1), PARRY-POUSSE P. (2), PETITJEAN F. (3), SCIORATO F. (4), TARDIEU S. (5), PITEL S. (6), LOZE J.Y. (7), DILLENSCHNEIDER A. (8), AZORIN J.M. (1), BLIN O. (9) (1) APHM, Hôpital Sainte-Marguerite, MARSEILLE, FRANCE (2) Centre Hospitalier Gérard Marchant, TOULOUSE, FRANCE (3) APHP, Hôpital Sainte-Anne, PARIS, FRANCE (4) APHM, Hôpital de la Timone, MARSEILLE, FRANCE (5) APHM, Cellule d’Évaluation Médicale Santé Publique, MARSEILLE, FRANCE (6) Qualissima, MARSEILLE, FRANCE (7) Otsuka Pharmaceuticals France, RUEIL-MALMAISON, FRANCE (8) Bristol Myers Squibb, RUEIL-MALMAISON, FRANCE (9) APHM/UMR CNRS-Université de la Méditerranée 6193, MARSEILLE, FRANCE (1) APHM, Hôpital Sainte-Marguerite, MARSEILLE, FRANCE (2) Centre Hospitalier Gérard Marchant, TOULOUSE, FRANCE (3) APHP, Hôpital Sainte-Anne, PARIS, FRANCE (4) APHM, Hôpital de la Timone, MARSEILLE, FRANCE (5) APHM, Cellule d’Évaluation Médicale Santé Publique, MARSEILLE, FRANCE (6) Qualissima, MARSEILLE, FRANCE (7) Otsuka Pharmaceuticals France, RUEIL-MALMAISON, FRANCE (8) Bristol Myers Squibb, RUEIL-MALMAISON, FRANCE (9) APHM, UMR CNRS-Université de la Méditerranée 6193, MARSEILLE, FRANCE Alceste est un logiciel d’Analyse Textuelle des Données qui permet une analyse qualitative du discours. Le but de cette étude est de comparer le discours de patients schizophrènes à celui de témoins sains à l’aide de ce logiciel. Le discours de 35 patients schizophrènes et de 10 témoins a été enregistré au cours d’un entretien avec un psychiatre. L’entretien durait environ 1 h 30 pour les patients et 1 h pour les témoins. Il était composé d’un entretien libre, puis d’un entretien semidirigé, comprenant 4 parties pour les patients (général, maladie, traitement et divers), et deux pour les témoins (général et divers). Ces entretiens ont été divisés en plusieurs corpus : PATVSEL (entretiens libres des patients et des témoins), PATTOT (entretiens libres et semi-dirigés des patients), PATEL (entretiens libres des patients) et VSEL (entretiens libres des témoins). Ces corpus ont tous été analysés par une Classification Descendante Hiérarchique (CDH), à l’aide du logiciel Alceste. L’analyse du corpus PATVSEL laisse apparaître 4 classes (« maladie », « soi », « famille » et « loisirs ») et montre que le discours des témoins est plus lié aux classes « loisirs » et « soi », alors que le discours des patients est plus lié aux classes « maladie » et « famille ». Il apparaît également que le discours des patients ayant une durée d’évolution de la maladie inférieure à 5 ans porte davantage sur le « soi », alors que le discours des patients ayant une durée d’évolution de la maladie supérieure à 5 ans porte davantage sur la famille, la maladie et le traitement. L’analyse du corpus PATTOT forme 4 classes (« maladie », « travail », « quotidien » et « famille ») avec des Khi 2 très élevés dans chaque classe, indiquant que les mots sont très liés à la classe. Une autre caractéristique du discours des patients est l’utilisation du « je » dans la classe portant sur le quotidien, que l’on ne retrouve pas dans le discours des témoins. En conclusion, le discours du patient schizophrène est différent de celui du volontaire sain. Par ailleurs, cette étude permet d’émettre l’hypothèse que, d’une part, le discours des patients schizophrènes évoluerait en fonction de la durée de la maladie, et que d’autre part, leur discours serait fortement lié aux thèmes de la maladie et du traitement. Alceste est un logiciel d’Analyse Textuelle des Données qui permet une analyse qualitative du discours. Le but de cette étude est d’analyser, à travers l’analyse du discours des patients, les effets secondaires liés aux variations de poids de différents antipsychotiques. Le discours de 30 patients schizophrènes traités en monothérapie par aripiprazole, olanzapine ou rispéridone a été enregistré au cours d’un entretien avec un psychiatre. L’entretien durait environ 1 h 30 et était composé d’un entretien libre, puis d’un entretien semidirigé, structuré en 4 parties : général, maladie, traitement et divers. Ces entretiens ont été divisés en 3 corpus : ABITOT (ensemble des entretiens des patients traités par aripiprazole), RISPTOT (ensemble des entretiens des patients traités par rispéridone) et ZYPTOT (ensemble des entretiens des patients traités par olanzapine). Ces corpus ont tous été analysés à l’aide du logiciel Alceste, par une Classification Descendante Hiérarchique (CDH) permettant de déterminer les différentes classes, puis par une Classification Ascendante Hiérarchique (CAH) afin de déterminer quelle classe/mot est liée aux termes sélectionnés. L’analyse par CDH montre que les mots « poids » et/ou « kilos » apparaissent dans les trois corpus. Dans le corpus ABITOT, le mots « poids » est lié à la classe qui traite de la maladie et du traitement. Il est employé avec les mots « manger », « équilibre » et « perdu ». Dans le corpus RISPTOT, le mot « poids » est lié à la classe qui traite de la maladie et du quotidien. Il est employé avec les mots « prise », « effet » et « secondaire ». Dans le corpus ZYPTOT, le mot « poids » est lié à la classe qui traite de la famille et le mot « kilos » à la classe qui traite de la maladie et du traitement. Le mot « poids » est employé avec les mots « élevé » et « dernier », et le mot « kilos » est employé avec les mots « grossir », « semaine » et « fatigue ». Cette étude permet de distinguer les antipsychotiques en terme d’effets indésirables liés au poids à travers l’analyse du discours des patients, et montre que contrairement aux patients traités par aripiprazole les patients traités par rispéridone et olanzapine, évoquent dans leur discours une prise de poids. 57 7e Congrès de l’Encéphale PO 124 ÉVALUATION DE L’OBSERVANCE ET DE L’ALLIANCE THÉRAPEUTIQUES CHEZ DES PATIENTS PSYCHOTIQUES TRAITÉS PAR RISPÉRIDONE ORALE ET EN RELAIS VERS UNE FORME INJECTABLE À LIBÉRATION PROLONGÉE DE LA RISPÉRIDONE MISDRAHI D. (1), DELGADO A. (2), COMET D. (3), CHIARINY J.F. (4) (1) Hôpital Charles Perrens, BORDEAUX, FRANCE (2) Janssen-Cilag, ISSY-LÈS-MOULINEAUX, FRANCE (3) Axonal, PARIS, FRANCE (4) Clinique Rech, MONTPELLIER, FRANCE Objectif : Évaluer l’alliance et l’observance thérapeutiques de patients traités par rispéridone orale pour un épisode psychotique aigu et pour lesquels un relais par RisperdalCONSTA LP a été décidé par le psychiatre. Matériel et méthode : Dans une étude transversale réalisée en condition naturelle, l’observance était évaluée par autoquestionnaire avec les échelles MAQ (Medication Adherence Questionnaire), MARS (Medication Adherence Rating Scale) et l’alliance thérapeutique par l’échelle 4 PAS. Le niveau d’acceptation du traitement (KEMP et al., BMJ, 1996), l’insight (G12 PANSS) et la sévérité de la maladie (ICG-S) étaient évalués par le psychiatre. Résultats : 1 887 patients âgés de 36,8 ± 11,9 ans ont été suivis par 399 psychiatres pour un épisode psychotique aigu récent (61,6 % de schizophrénie). 13,0 % des patients étaient suivis pour un épisode psychotique inaugural. 57,8 % des patients étaient hospitalisés et 42,2 % suivis en ambulatoire. Les psychiatres estimaient qu’il y avait une réticence ou un refus complet ou partiel du traitement pour 41,6 % des patients et une acceptation passive, modérément active ou active pour 58,4 % d’entre eux. L’alliance thérapeutique (4 PAS) renseignée par 1 530 patients était de 35,8±5,9 points, médiane de 36 sur un maximum de 44. L’observance thérapeutique (MAQ) était faible pour 53,0 %, moyenne pour 29,6 % et élevée pour 17,4 % des patients. On retrouvait une forte corrélation entre une bonne observance et une bonne acceptation du traitement évaluée par le médecin (p < 0,001) et un score d’alliance thérapeutique élevé (p < 0,001). Une observance faible était significativement associée à un diagnostic de schizophrénie (p < 0,001), à la sévérité de la maladie ICG-S (p < 0,001) et à un mauvais insight (p < 0,001). Ces derniers paramètres étaient également significativement associés à un faible score d’alliance thérapeutique (4 PAS). Conclusion : Les auto-questionnaires MAQ et 4 PAS permettent d’évaluer l’observance et l’alliance thérapeutiques qui sont déterminés par le niveau d’insight et la sévérité de la maladie. Ces outils faciles d’emploi peuvent aider le clinicien à mieux apprécier et améliorer l’observance thérapeutique des patients. PO 125 LES ACTEURS DE LA DÉTECTION PRÉCOCE DE LA RECHUTE SCHIZOPHRÉNIQUE : ÉTUDE QUALITATIVE KOENIG M., KOENIG M., CASTILLO M.C. Université Paris 8, SAINT-DENIS CEDEX, FRANCE 58 Introduction : Les épisodes de rechutes sont devenus l’un des enjeux majeurs de la recherche sur l’évolution du trouble schizophrénique. Il existe aujourd’hui un consensus autour de la nécessité d’une alliance thérapeutique entre les différents acteurs à même de repérer les signes avant-coureurs d’une rechute afin d’en améliorer la prévention (Van Meijel et al., 2004). C’est pourquoi nous proposons une étude exploratoire et qualitative de la perception de ces signes par la triade patients/ parents / soignants. L’application de ce type d’étude concerne la mise en place d’un dialogue, pour la prévention des rechutes, respectant les spécificités de chacun. Méthodologie : Notre échantillon se compose de six patients schizophrènes, recrutés en hôpital de jour, sous traitement neuroleptique et de langue maternelle française. Nous avons recruté par l’intermédiaire de l’UNAFAM neuf parents dont l’enfant a été diagnostiqué schizophrène. Le troisième groupe comprend sept soignants recrutés en hôpital de jour. Chaque sujet de notre étude a signé un formulaire de consentement éclairé. Les entretiens semi-directifs étaient organisés autour de trois thèmes : les conceptions, les signes précoces et les interprétations d’une rechute. Le niveau de conscience des troubles de chaque patient a été mesuré à l’aide du questionnaire d’insight Q8 (Bourgeois et al., 2002). Les entretiens enregistrés ont fait l’objet d’une analyse de contenu qualitative. Résultats : Les parents dont l’enfant a rechuté plusieurs fois ont développé une expertise de l’anticipation d’une rechute sur la base de signes comportementaux n’ayant pas forcément une valeur sémiologique reconnue. Les soignants évoquent des signes prépsychotiques (méfiance…). Enfin, nous trouvons un résultat inattendu : les patients n’ayant aucune conscience de leur trouble (score au Q8 inférieur à 3) sont capables de repérer précocement une rechute par l’intermédiaire de signes dysthymiques. À l’inverse, les patients ayant un score au Q8 supérieur à 3 ne repèrent pas les éléments avant-coureurs d’une rechute. Conclusion : Les groupes, avec les spécificités que nous avons dégagées sont néanmoins complémentaires dans la prévention des rechutes. Les applications de notre étude concernent notamment les stratégies psycho-éducatives. PO 126 APPORT DU BILAN PSYCHOMÉTRIQUE DANS L’ÉTAT MENTAL À RISQUE WILLARD D., MAGAUD E., DEBIESSE N., KAZÈS M., OLIÉ J.P., KREBS M.O. Sainte-Anne, PARIS, FRANCE Alors que 1 % de la population est atteinte de schizophrénie, 10 à 15 % de la population est porteuse de marqueurs de vulnérabilité rassemblant des petits signes de dysfonctionnement cognitifs, affectifs, sociaux ou d’ordre neurologique. La schizophrénie à son début peut être caractérisée par une phase prodromique faite de signes précurseurs jusqu’à l’apparition du premier épisode. Cette phase est très variable tant dans son intensité que dans sa durée ou son mode d’expression. Or on se situe à l’adolescence (16-25 ans) et une des conséquences graves des troubles est le retentissement sur la scolarité et sur la vie sociale. (Purkof en 2006) Posters L’étude du fonctionnement cognitif et psychodynamique de patients en phase prodromale est intéressante car les troubles cognitifs sont associés aux troubles psychotiques et on peut supposer que le fonctionnement dans son ensemble peut être prédicteur de psychose. Le niveau de performance des fonctions cognitives ainsi que certains signes dans les tests projectifs pourraient avoir valeur pronostique voire permettre la mise en évidence des formes infra cliniques. L’objectif du bilan psychométrique est de rechercher la présence éventuelle de signes prodromiques pouvant évoquer un processus psychotique en cours d’évolution. La revue de la littérature montre que les troubles cognitifs sont déterminants dans les difficultés de fonctionnement psycho social d’où l’importance du choix des tests (Cornblatt en 2006). Si les tests utilisés ne sont pas toujours les mêmes selon les équipes, les déficits peuvent être regroupés ainsi : les fonctions exécutives, les capacités attentionnelles, la mémoire de travail et les difficultés d’apprentissage. (Simon en 2007) Certains tests semblent plus pertinents comme la WAIS III, la figure de Rey, le WCST, le TMT A et B, les fluences, le Rorschach, le TAT, le MMPI. Même si la valeur prédictive des troubles cognitifs et psychologiques reste à confirmer, les limiter et les traiter reste un objectif prioritaire améliorant le pronostic à long terme (Holzer en 2007). Mots clés : Cognition ; Prodromes ; Psychodynamique ; Schizophrénie ; Tests neuropsychologiques. PO 127 PRÉVALENCE ET IMPACT DE LA DÉPRESSION CHEZ LES PATIENTS ATTEINTS DE SCHIZOPHRÉNIE HACHICHA A., ZOUARI L., KETATA W., FEKI I., ELLEUCH M., MÂALEJ M. CHU Hédi Chaker, Service de psychiatrie, SFAX, TUNISIE L’objectif de notre étude était de d’évaluer la prévalence et l’impact de la dépression chez les patients atteints de schizophrénie, traités en ambulatoire. Notre étude était de type transversal. Elle a porté sur 31 patients suivis à l’unité des consultations externes de psychiatrie au CHU Hédi Chaker à Sfax en Tunisie, chez qui le diagnostic de schizophrénie a été porté selon les critères du DSM IV. Pour chaque patient, ont été recueillies les données sociodémographiques, les caractéristiques cliniques et les modalités de prise en charge. Nous avons utilisé 5 outils psychométriques pour l’évaluation des patients : 1. L’échelle SUMD (Scale for assessment of Unawareness of Mental Disorder) pour l’évaluation du niveau de conscience de la maladie ; 2. La Positive And Negative Syndrome Scale (PANSS) pour l’évaluation de la sévérité des symptômes de la schizophrénie ; 3. L’échelle de Calgary pour la dépression (Calgary Depression Scale for Schizophrenia : CDS). 4. L’échelle Medication Adherence Rating Scale (MARS) pour l’évaluation de l’observance du traitement ; 5. L’échelle SF-36 pour l’évaluation de la qualité de vie des patients. Résultats : La moyenne d’âge des malades étudiés était de 39 ans et 9 mois. Le Sex ratio (H/F) était de 2,87. Sur le plan professionnel, 83,9 % étaient inactifs et 16,1 % avaient une activité irrégulière. La schizophrénie était de type indifférencié pour 48 % et paranoïde pour 32 %. 67 % des sujets avaient une bonne conscience de la maladie. Une mauvaise observance du traitement a été notée chez 67,7 % et 74 % avaient une qualité de vie altérée. Une dépression a été relevée chez 48,4 % des patients. La présence d’une dépression était statistiquement corrélée à un bon niveau de conscience de la maladie, à une qualité de vie altérée et à une mauvaise observance du traitement. Notre étude, à l’instar des données de la littérature, a montré que la dépression était fréquente chez les patients atteints de schizophrénie, et qu’elle était corrélée avec une mauvaise observance du traitement et une qualité de vie altérée. Le dépistage précoce et le traitement de la dépression, chez de tels patients, permettraient d’optimiser la prise en charge. PO 128 SCHIZOPHRÉNIE ET PSYCHO-ÉDUCATION : INTÉRÊTS D’UN PROGRAMME CENTRÉ SUR L’INSIGHT CHÉREAU-BOUDET I. (1), PETIT M. (2), MISDRAHI D. (3), LLORCA P.M. (1) (1) CHU, CLERMONT-FERRAND, FRANCE (2) CHS Sainte-Marie, CLERMONT-FERRAND, FRANCE (3) Hôpital Charles Perrens, BORDEAUX, FRANCE Les programmes de psycho éducation ont pour objectif de fournir aux patients souffrant de schizophrénie, des informations structurées afin de leur permettre d’améliorer leur conscience du trouble et de favoriser l’alliance thérapeutique. De manière intuitive dans la pratique clinique quotidienne, mais aussi selon différentes études, il apparaît que le niveau d’insight et la qualité de cette alliance sont des facteurs de risque identifiés comme ayant un rôle majeur dans la mauvaise observance thérapeutique. De ce fait, un programme psycho-éducatif destiné aux patients schizophrènes, centré sur l’amélioration de l’insight a été créé, afin d’améliorer l’observance et l’alliance thérapeutique. Cet outil original reprend en 6 séances, les dimensions de l’insight telles que les a définies Amador : conscience de la maladie, des symptômes positifs, des symptômes négatifs, des symptômes de désorganisation, des conséquences psychosociales et enfin conscience de la nécessité du traitement. Animé par un binôme infirmiers et encadré par deux entretiens auprès du psychiatre, ce programme se veut interactif et ludique. En se détachant volontairement du coté « évaluation : avant, après », il offre au patient la possibilité de devenir « acteur », afin qu’il puisse, grâce à sa participation, dégager des perspectives individuelles de soins, véritables « clés » afin de mieux vivre avec sa maladie. PO 129 L’OBSERVANCE THÉRAPEUTIQUE CHEZ LES PATIENTS SCHIZOPHRÈNES BENHIMA I., TAIBI H., OTHMAN Y., OUANASS A. Hopital Ar-Razi Sale, SALE, MAROC 59 7e Congrès de l’Encéphale La schizophrénie est une maladie chronique nécessitant une prise en charge au long cours. Les études révèlent que l’inobservance thérapeutique est responsable de rechutes, de résistance au traitement, d’un nombre important de réhospitalisation. Le coût financier qui en découle est élevé. Objectif : Le but de notre étude est d’évaluer l’observance thérapeutique chez les patients schizophrènes, de rechercher les facteurs qui la favorisent et ceux qui l’entravent. Méthodologie : Les auteurs ont mené une étude transversale à but descriptif et analytique auprès de 100 patients suivis au centre hospitalier universitaire psychiatrique de RabatSalé Arrazi. Le recueil des données sociodémographiques et cliniques s’est fait par hétéroquestionnaire. L’observance thérapeutique a été évaluée par l’échelle Medication Adherence Rating scale (MARS) et la gravité de l’état clinique de la maladie par l’échelle Clinical Global Impression (CGI). Résultats : En cours de finalisation. PO 130 L’ANNONCE DU DIAGNOSTIC DE SCHIZOPHRÉNIE BENHIMA I., TAIBI H., OTHMAN Y., OUANASS A. Hopital Ar-Razi Sale, SALE, MAROC La schizophrénie est une maladie chronique grave, perturbant profondément la vie de la personne atteinte. L’annonce du diagnostic est une étape difficile. Certains psychiatres sont réticents à cette annonce, d’autres la pratiquent de manière courante surtout dans les pays où l’information du patient est obligatoire. D’un autre coté, les données de la littérature rapportent que l’annonce du diagnostic et l’information du patient sur sa maladie améliorent la relation médecin-malade, l’observance thérapeutique et par conséquent, contribuent à l’amélioration du pronostic. Objectif : L’objectif de ce travail est d’évaluer le degré d’information des patients schizophrènes au sein du centre hospitalier universitaire psychiatrique de Rabat-Salé et l’attitude des psychiatres face à l’annonce du diagnostic au patient et à sa famille. Méthodologie : Une étude transversale à visée descriptive et analytique a été menée auprès de 100 patients et de 30 psychiatres. Le recueil des données sociodémographiques, professionnelles et cliniques s’est fait par autoquestionnaire pour les médecins et par hétéroquestionnaire pour les patients. Résultats : En cours de finalisation. PO 131 AVITOLICIDE CHEZ LE SCHIZOPHRÈNE : À PROPOS D’UN CAS BEN TOUATI A., CHEIKROUHOU M.R., LAMBOLEZ V., COURTIAL B. Centre Psychothérapique Nancy, LAXOU, FRANCE Le parricide a de tout temps été considéré comme le crime le plus contre-nature, le plus grave et le plus rare qui soit. Il constitue 2 à 3 % des homicides en France et 20 à 30 % des crimes psychotiques. Le matricide correspond à 0,68 % des homicides. L’avitolicide (le meurtre des grands parents) est un crime extrêmement rare et très peu étudié dans la littérature. Seuls Borns60 tein et coll. (1985) ont présenté des chiffres à ce sujet pour la France : ils ont répertorié seulement 3 cas d’avitolicide sur 5 000 expertises judiciaires soit moins de 1 pour 1 000 des expertises effectuées. Les caractéristiques des agresseurs sont : âge de 15 à 32 ans, sexe mâle, le lieu de l’agression est au domicile des grands parents, les armes utilisées sont l’arme blanche, les victimes sont les grands-mères dans 72 % des cas. Nous envisagerons tout d’abord une revue brève de la littérature, puis présentons le cas isolé d’un sujet schizophrène âgé de 16 ans au moment du passage à l’acte sur son arrièregrand-mère paternelle. Ce passage à l’acte, très violent, a eu lieu dans une famille à transaction particulièrement conflictuelle. Au cours d’une hallucination, le jeune homme a cru voir une femme menaçante, rencontrée lors d’un voyage au Maroc, et a égorgé son arrière-grand-mère à l’arme blanche. La comorbidité toxicomaniaque aggrave très nettement le pronostic du fait de son facteur facilitant des passages à l’acte et de la difficulté du maintien d’une abstinence d’usage de stupéfiants. Sur le plan médico-légal, l’hospitalisation d’office est effectuée selon l’article D 398 du Code de Procédure Pénale, sa levée nécessite une double expertise. L’absence de conclusions concordantes entraîne un maintien de l’hospitalisation. Au travers de ce cas, nous envisageons la dimension criminologique de certains états délirants paranoïdes et posons le problème de la psychopathologie, le pronostic et la prévention des passages à l’acte agressifs, intrafamiliaux. PO 132 TROUBLE SCHIZO-AFFECTIF ET TROUBLE BIPOLAIRE : ÉTUDE COMPARATIVE MAALEJ I., ELLOUMI H., CHÉRIF W., TRIKI T., TRABELSI S., DAKHLAOUI O., HAFFANI M.F. Hôpital Razi, La Manouba, Tunisie, L’ARIANA, TUNISIE Introduction : Le trouble schizo affectif est une pathologie aux limites floues, souvent difficile à définir. Les patients présentent une symptomatologie constituée d’une intrication entre trouble de l’humeur et trouble schizophrénique, difficile à catégoriser et aussi parfois à prendre en charge. Objectif : Étudier les aspects cliniques et thérapeutiques du trouble schizo affectif tout en les comparant avec ceux du trouble bipolaire. Méthodes : Il s’agit d’une étude comparative réalisée au service de psychiatrie E de l’hôpital Razi. Nous avons recueilli les données cliniques, thérapeutiques, évolutives et sociales sur 50 dossiers de patients chez qui le diagnostic de trouble schizo-affectif a été retenu selon les critères diagnostiques du DSM IV. Nous avons comparé ces résultats à ceux recueillis sur 50 dossiers de patients bipolaires (type I). Résultats : Globalement, les patients présentant un trouble schizo-affectif sont plus régulièrement hospitalisés que les patients bipolaires et présentent un retentissement fonctionnel plus important de la maladie (surtout en termes d’intégration professionnelle). La littérature rapporte des données opposées lorsque l’on compare ces sujets à des patients schizophrènes. Actuellement, les orientations en matière de recherche en santé mentale tendent vers une conception dimensionnelle de la psychose. Le trouble schizo affectif, situé Posters entre trouble bipolaire et schizophrénie, plaide en faveur d’un continuum entre la schizophrénie et le trouble de l’humeur. PO 133 LA PARAPHRÉNIE CONFABULANTE N’EST PAS UNE SCHIZOPHRÉNIE (COMME LES AUTRES) : ÉTUDE CLINIQUE ET NEUROPSYCHOLOGIQUE BERNA F., OFFERLIN-MEYER I., VIDAILHET P., POTHEGADOO J., FOUCHER J. Hôpitaux Universitaires de Strasbourg, STRASBOURG CEDEX, FRANCE Si la CIM et le DSM ont fait disparaître le diagnostic de paraphrénie confabulante, ces patients n’en ont pas disparu pour autant. Nous décrivons ici le cas du patient SP qui présente des faux souvenirs autobiographiques (confabulations). Ces souvenirs ont parfois un caractère fantastique : un voyage sur la lune dans l’enfance, des rencontres avec des célébrités etc. et peuvent être associés à des fausses reconnaissances. Bien que ce patient réponde aux critères de schizophrénie du DSM IV et de la CIM-10, nous présentons ici des arguments cliniques et neuropsychologiques justifiant de le distinguer d’une population de patients schizophrènes évalués par le même bilan. Cliniquement, ses idées délirantes semblent dériver de ses confabulations et l’amènent à commettre des actions inadaptées comme l’achat inconsidéré de cadeaux pour une chanteuse célèbre qu’il aurait rencontrée. Les explorations neuropsychologiques montrent une préservation de la mémoire de travail et de la mémoire épisodique verbale, lesquelles sont altérées chez nos patients schizophrènes. Nous mettons en évidence une double dissociation en mémoire épisodique visuelle : la reconnaissance d’objets est préservée chez SP alors qu’elle est altérée chez les patients schizophrènes et la reconnaissance des visages est très altérée chez SP contrairement aux patients schizophrènes. Ceci pourrait être un mécanisme sous-tendant « rencontres » de célébrités et fausses reconnaissances. L’exploration de la mémoire autobiographique ne montre pas d’amnésie. Cependant, par rapport à des témoins ou des patients schizophrènes, les « vrais » souvenirs de SP sont plus factuels, sans capacité à les revivre mentalement (diminution de la spécificité et de la remémoration consciente). Inversement, les souvenirs confabulatoires sont plus riches en détails et remémorés consciemment. En neuropsychologie, la présence d’une double dissociation justifie la différenciation de sous-groupes de patients. Jusqu’à présent cette démarche s’est révélée infructueuse dans les psychoses. Ce cas illustre la possibilité que certains patients dits schizophrènes (formes systématisées), répondent à des atteintes neuropsychologiques très différentes, à l’origine de tableaux cliniques variés tels que proposés par l’école de Wernicke-Kleist-Leonhard. PO 134 INFLUENCE DES ANTIPSYCHOTIQUES SUR LES ATTITUDES ALIMENTAIRES DES PATIENTS SCHIZOPHRÈNES SENTISSI O., BOURDEL M.C., VIALA A., KAMINSKI F., OLIÉ J.P., POIRIER M.F., METAB R. CH Sainte-Anne, PARIS, FRANCE Les antipsychotiques peuvent induire chez les patients schizophrènes une prise de poids, source de complications cardio-vasculaires. Un réseau clinique sur le syndrome métabolique (NCEP-ATPIII), a recruté 173 patients schizophrènes (108 H et 65 F, âge < 50 ans) sans traitements (n = 42) ou traités en monothérapie par antipsychotique (antipsychotiques atypiques, APA : 99, neuroleptiques classiques, Nl : 32) depuis au moins 3 mois. Nous avons évalué l’influence des traitements sur les attitudes alimentaires des patients à l’aide de 2 questionnaires, utilisés en routine en nutrition : le TFEQ regroupant 3 facteurs (la restriction cognitive, la deshinbition et la faim) ; le DEBQ évaluant l’aspect émotionnel, l’externalité et la restriction. Le score de la PANSS n’est pas corrélé aux scores des questionnaires. Une différence significative pour les scores de DEBQ Émotivité et Externalité est observée entre les 3 catégories de traitement (p = 0,04 et p = 0,01, respectivement). Les patients traités par Nl ont une externalité plus basse que ceux traités par APA (p = 0,02) et que les non traités (p = 0,05). L’émotivité sous Nl tend à être plus basse comparée aux patients non traités. Les scores de TFEQ Désinhibition tendent à être différents selon les 3 catégories de traitements (p = 0,059), alors que les résultats des autres facteurs du DEBQ et du TFEQ ne distinguent pas les groupes de patients. Un syndrome métabolique (SM) est observé chez 34 (19,7 %) patients alors que 35,5 % ont un périmètre abdominal (PA) élevé. Les scores du DEBQ Externalité sont plus bas chez les patients ayant un SM (p = 0,03) après ajustement sur le sexe et l’âge, alors que les scores de TFEQ Désinhibition et Faim sont plus élevés chez les patients ayant un PA élevé (p = 0,001, p = 0,02, respectivement). Les patients en surpoids ou obèses (BMI > 25 kg/m2) ont des scores de TFEQ Désinhibition et Faim plus élevés que les patients avec un BMI normal (p = 0,0001). De même le score émotionnalité tend à être plus élevé chez ces patients. Les patients ayant des scores haut de restriction et de désinhibition ont un PA élevé (p = 0,04) et un BMI> à 25 kg/m2 (p = 0 ,02). Ces résultats nécessitent d’être confirmés sur une population plus étendue. Ce programme a bénéficié d’un soutien financier de la Fondation Cœur et Artères et des laboratoires B.M.S. PO 135 INTÉRÊT DE LA STIMULATION MAGNÉTIQUE TRANSCRANIENNE RÉPÉTÉE (RTMS) DANS LE TRAITEMENT DES SYMPTÔMES NÉGATIFS DE LA SCHIZOPHRÉNIE : RATIONNEL – REVUE DE LA LITTÉRATURE – ILLUSTRATION CLINIQUE BOUAZIZ N., BRUNELIN J., RIVET A., D’AMATO T., POULET E., SAOUD M. Vinatier, BRON, FRANCE Introduction : Les symptômes négatifs de la schizophrénie (SN) représentent un syndrome problématique invalidant qui assombrit le pronostic de la maladie et qui reste peu sensible aux traitements. La stimulation magnétique transcrânienne répétée (rTMS) est une technique de neurostimulation capable de moduler l’excitabilité corticale. Les SN étant associés en particulier à un hypofonctionnement du cortex préfrontal 61 7e Congrès de l’Encéphale dorsolatéral gauche (CPFDLG), la rTMS utilisée à haute fréquence sur cette zone pourrait avoir un intérêt thérapeutique. Objectifs : 1. Présenter et critiquer les travaux ayant testé l’efficacité de cette technique sur les SN. 2. Présenter les particularités de la stimulation theta burst intermittente : iTBS. 3. Présenter un cas clinique d’un patient traité par iTBS Méthodogie. Les études ont été recensées sur la base « PubMed » en utilisant « Schizophrenia », « Negative symptoms » et « rTMS or TMS » comme mots clés. N’ont été retenues que celles ayant pris les SN comme cible du traitement. Les caractéristiques de l’iTBS ont été recherchées dans la même base de données en utilisant les mots clés « theta burst or iTBS ». Un patient avec des SN persistants a été traité pendant 15 jours par iTBS et a eu des évaluations psychométriques et une imagerie par SpectroIRM (SRM) avant, après, et à un mois de l’intervention. Résultats : Dix études (172 patients) et leurs principales méthodologies et résultats sont récapitulés dans un tableau suggérant que la rTMS aurait une efficacité clinique lorsqu’on cible avec une haute fréquence le CLPFG. L’iTBS présenterait des caractéristiques intéressantes en raison de ses effets « potentialisateurs » importants et durables, démontrés sur le cortex moteur, et nécessitant un traitement plus court. Pour le patient l’amélioration des SN n’a été visible que sur la sous échelles négative de la PANSS. Des modifications structurales et fonctionnelles ont été objectivées sur la SRM. Conclusion : Plusieurs arguments soutiennent l’intérêt de la rTMS dans le traitement des SN mais l’augmentation de la puissance des essais et l’affinement de leurs critères d’inclusion restent nécessaires. L’iTBS pourrait être une variante intéressante de la rTMS permettant de réduire sa chronophagie, tout en générant un effet thérapeutique plus puissant et plus durable. PO 136 ACCOMPAGNEMENT DES JEUNES SUJETS SCHIZOPHRÈNES : UN EXEMPLE DE TRAVAIL GROUPAL PSYCHO-ÉDUCATIF, PSYCHO-SOCIAL ET COGNITIF LANGUÉRAND E. (1), PETITQUEUX-GLASER C. (2), OLIÉ J.P. (3), KREBS M.O. (4), GUT-FAYAND A. (5) (1) Centre d’Évaluation et de Recherche Clinique, Service Hospitalo Universitaire, Faculté de Médecine Paris Descartes, Centre Hospitalier Sainte-Anne, PARIS, FRANCE (2) Prepsy, PARIS, FRANCE (3) Service Hospitalo Universitaire, Centre Hospitalier SainteAnne, PARIS, FRANCE (4) INSERM, Laboratoire de Pathophysiologie des Maladies Psychiatriques, Centre de Psychiatrie et Neurosciences U894, Université Paris Descartes, PARIS, FRANCE (5) Centre d’évaluation pour les Jeunes Adultes et les ADolescents (C’JAAD), Service Hospitalo-Universitaire, Centre Hospitalier Sainte-Anne, PARIS, FRANCE Les patients présentant une schizophrénie peuvent se sentir soulagés de connaître le nom de leur maladie et alors entre62 prennent souvent des démarches actives pour rechercher de l’information sur celle-ci (Castillo, 2007). Face à cette demande, les groupes de psycho-éducation permettent aux patients d’accéder à une information de qualité, adaptée à leurs besoins, tout en développant leurs capacités cognitives et sociales. Le groupe du Centre d’évaluation des jeunes adultes et des adolescents (C’JAAD) de l’hôpital Sainte-Anne a pour objectif d’offrir un triple accompagnement à de jeunes adultes (– 30 ans), présentant un risque psychotique important après un premier épisode survenu depuis moins de trois ans. Ce groupe semi-ouvert de 8 à 10 patients se présente sous la forme de trois modules répartis sur cinq mois. Le premier volet, psycho-éducatif, informe les patients sur leur maladie, son évolution et sa prise en charge à partir de leurs questions. Il s’agit de favoriser une meilleure conscience des troubles par la verbalisation et la reconnaissance des symptômes, tout en soutenant le patient dans cette réappropriation des éléments du diagnostic. Le second volet, basé sur le programme de remédiation cognitive RECOS, cherche à corriger les déficits cognitifs par des modules d’entraînement ciblant les troubles attentionnels, mnésiques ou exécutifs et les troubles de la cognition sociale. Enfin, la troisième session va soutenir et renforcer les habiletés sociales des sujets afin de leur apporter une aide concrète dans leur quotidien. Elle s’appuie sur l’Integrated Psychological Therapy (IPT) de Brenner (1994). À l’issue du programme, une séance de synthèse est organisée avec la remise d’un diplôme validant la participation. Tout au long du travail groupal, les sujets sont accompagnés par des entretiens motivationnels individuels afin de les aider à se saisir des outils présentés au cours des séances de groupe en les adaptant à leur situation. L’entretien motivationnel va chercher à favoriser le développement et le renforcement d’une motivation intrinsèque aux changements qu’implique pour le sujet le surgissement de la maladie psychotique : intégration d’un suivi médical ou d’un traitement médicamenteux, modification des projets scolaires ou professionnels, etc. PO 137 LA PSYCHOSE ORDINAIRE LUCCHELLI J.P. (1), FAJNWAKS F. (2) (1) Programme d’études cliniques, PARIS, FRANCE (2) Université de Nantes, NANTES, FRANCE Depuis le XIXe siècle, on distingue en psychopathologie, le groupe des névroses de celui des psychoses. À partir des années 50, sous l’influence de la psychanalyse anglosaxonne, des catégories « intermédiaires » ont vu le jour, tout particulièrement sous la forme du concept de borderline. Nous nous intéressons particulièrement à ces catégories « intermédiaires », entre névrose et psychose, en faisant l’hypothèse que, chez beaucoup de patients, il s’agit des formes « atténuées » de psychose appartenant ainsi aux « troubles du spectre psychotique » ou encore à ce que l’on appelle depuis quelques années, en psychanalyse, les Posters « psychoses ordinaires » (1). Souvent, toute une série de phénomènes cliniques restent inaperçus car ils ne sont pas facilement « évaluables » par les échelles classiques. Nous proposons d’analyser trois vignettes cliniques où l’on décèle des faisceaux symptomatiques regroupés en cinq axes : des phénomènes corporels, des troubles du langage ou de l’énonciation, des phénomènes imaginaires où prédominent le « transitivisme », les questionnements sur l’existence de l’être du sujet (plus précisément, de l’existence et la sexualité) et des troubles de la « conscience de soi ». Nous nous appuyons aussi bien sur l’échelle EASE (2), où l’on met en évidence les « anomalies de la conscience de soi » pour évaluer les « troubles du spectre de la schizophrénie » que sur l’expérience de la psychanalyse. Références 1. La Psychose ordinaire, collectif, Paris, Le Paon, 2005. 2. Parnas J et al., EASE : Examination of Anomalous self-experience, Psychopathology 2005 ; 38 : 236-258. PO 138 REJET FAMILIAL ET SCHIZOPHRÉNIE TRIKI T., ELLOUMI H., TRABELSI S., DAKHLAOUI O., HAFFANI M.F. Hôpital Razi, MANOUBA, TUNISIE Introduction : La schizophrénie est une pathologie chronique qui nécessite une prise en charge au long cours avec un rôle primordial de la famille dans le suivi. L’implication de la famille dépend de l’acceptation de la maladie et peut être altérée par certains facteurs liés à la schizophrénie ou indépendants de la maladie, engendrant un rejet du sujet et un désinvestissement dans la prise en charge. Objectif : Notre objectif est de reconnaître les facteurs qui peuvent entraîner un rejet familial chez les sujets atteints de schizophrénie ainsi que les opinions de la famille en ce qui concerne cette pathologie. Matériels et méthodes : Nous avons mené une étude descriptive portant sur 30 sujets atteints de schizophrénie et leurs familles. Au cours de cette étude, nous avons recueilli les opinions de la famille sur cette pathologie à savoir sa connaissance et son acceptation ainsi que les principales causes du rejet et du désinvestissement familial. Nos résultats sont en cours. PO 139 UNE ÉTUDE PROSPECTIVE, MULTICENTRIQUE, OUVERTE ÉVALUANT L’EFFECTIVITÉ ET L’EFFET SUR LES FONCTIONS COGNITIVES DE L’ARIPIPRAZOLE DANS UN LARGE SPECTRE DE PATIENTS SCHIZOPHRÈNES PEUSKENS J. (1), CONSTANT E. (2), DELATTE B. (3), BERVOETS C. (4), TOUQUET G. (5), DE PATOUL A. (6), KERSELAERS W. (6), LOZE J.Y. (7), HALKIN V. (6) (1) Universitaire Centrum Sint Jozef, KORTENBERG, BELGIQUE (2) Cliniques Universitaires Saint Luc, BRUXELLES, BELGIQUE (3) Institut Psychiatrique du Beau Vallon, SAINT SERVAIS, BELGIQUE (4) Polykliniek Onze Lieve Vrouw Sint Michiels, BRUGES, BELGIQUE (5) Psychiatrische Ziekenhuis Heilige Hart, YPRES, BELGIQUE (6) Bristol-Myers Squibb, BRAINE L’ALLEUD, BELGIQUE (7) Otsuka, PARIS, FRANCE Objectif : Évaluation de l’effectivité et de l’effet sur les fonctions cognitives de l’Aripiprazole dans un large spectre de patients schizophrènes. Méthodes : 361 patients hospitalisés ou ambulatoires répondant aux critères de schizophrénie selon le DSM IV ont participé à une étude prospective, multicentrique, ouverte, administrant de l’Aripiprazole (10 à 30 mg p.j.). L’effectivité a été mesurée par l’échelle Clinical Global Impression-Improvement (CGI-I). D’autres tests dont le Patient Global Impression – Improvement (PGI I) ont été réalisés au cours de l’étude. Le fonctionnement cognitif a été mesuré par les tests suivants : Fluence Verbale (FV) et California Verbal Learning Test (CVLT). Résultats : Au terme de l’étude le score moyen CGI-I était 3,0 (95 % IC : 2,8 ; 3,2 ; LOCF), démontrant l’effectivité de l’Aripiprazole. L’effectivité a été définie par une limite supérieure de l’intervalle de confiance 95 % (IC) du score CGI-I inférieur à 4 (le score « pas de changement »). Les scores des tests PGI-I des patients et soignants (LOCF : 95 % IC : 2,79 ; 3,09 and, 95 % IC : 2,74 ; 3,17 ; respectivement) corroborent ce résultat. Les tests de Fluence Verbale (FV) (fluence lexicale catégorielle, fluence lexicale alphabétique), ont montré une progression entre le début de l’étude et la 12e semaine, de 2,9 mots en moyenne (SE : 0,4 ; LOCF). Une progression de tous les indices du test CVLT a été observée aux semaines 4 et 12. Les totaux de chaque essai de rappel et de reconnaissance ont progressé de 9,4 points (SE : 0,6 ; LOCF) et les stratégies d’encodage sémantique et sériel de 0,3 points (SE : 0,1 ; LOCF). L’amélioration observée est de 3,3 points (SE : 0,5 ; LOCF) pour l’index de discrimination. Conclusion : L’effectivité de l’Aripiprazole a été démontrée dans un large spectre de patients schizophrènes. Les tests d’évaluation des fonctions cognitives (CVLT, FV) se sont améliorés au cours des 12 semaines. L’existence et/ou la quantification d’un effet d’apprentissage ainsi que la signification statistique et clinique des résultats des tests cognitifs feront l’objet d’une investigation complémentaire. Mots clés : Aripiprazole ; Cognition ; Effectivité ; Schizophrénie. PO 140 ÉVALUATION DES CROYANCES ET DES ATTITUDES DES PARENTS DE PATIENTS ATTEINTS DE SCHIZOPHRÉNIE EN TUNISIE BEN HAOUALA S. (1), CHENNOUFI L. (2), BOUHLEL S. (3), MELKI W. (3), EL-HECHMI Z. (4) (1) CHU Razi, LA MANOUBA, TUNISIE (2) Service psychiatrie « F », CHU Razi, LA MANOUBA, TUNISIE (3) Service psychiatrie « F », CHU Razi, LA MANOUBA, TUNISIE (4) Service psychiatrie « F », CHU Razi, LA MANOUBA, TUNISIE Introduction : La connaissance des croyances et des attitudes populaires sur la maladie mentale permet des dévelop63 7e Congrès de l’Encéphale pements conceptuels et pratiques en psychiatrie. La Tunisie bénéficie d’un patrimoine culturel situé à mi-chemin entre les cultures occidentales et orientales. L’influence d’une telle situation culturelle sur la maladie mentale et en particulier la schizophrénie mérite d’être évaluée. Le but de ce travail était de décrire les croyances des Tunisiens au sujet des causes, manifestations et moyens thérapeutiques de la schizophrénie en s’adressant aux proches des patients. Matériels et méthodes : Les participants étaient des apparentés de malades hospitalisés, atteints d’une schizophrénie ou d’un trouble schizo-affectif (DSM IV). Un total de 50 participants a été interviewé au moyen d’un questionnaire en langue arabe et dont les items portaient sur les étiologies, les symptômes et les possibilités thérapeutiques de la schizophrénie. Résultats : Parmi les causes possibles de la schizophrénie, les parents ont évoqué des explications religieuses dans 47 cas (94 %), socio-environnementales dans 45 cas (90 %) et biologiques dans 33 cas (64 %). Pour le diagnostic, seuls quatre participants (8 %) ont employé le terme « schizophrénie », le reste ont employé différents termes dont 14 (28 %) le terme « folie ». Une tendance à la stigmatisation des patients a été notée (60 %) bien que tous les participants aient insisté sur la nécessite d’une protection familiale et d’une réintégration sociale. Parmi ces parents interrogés, 41 (82 %) étaient capables de reconnaître le caractère pathologique de tous les symptômes présentés par leurs proches. Pour les traitements, tous les participants ont reconnu la nécessité des antipsychotiques et 45 (90 %) l’utilité d’y associer la psychothérapie. Toutefois, 22 participants (44 %) croyaient en même temps à l’efficacité des tradithérapies. Conclusion : La culture en Tunisie s’inspire à la fois de la culture orientale dans ses croyances religieuses et/ou magiques et surnaturelles et, de la culture occidentale concernant les facteurs socio-environnementaux et biologiques comme étiologies possibles de la schizophrénie. Cependant et quelques soit la dominance culturelle, les parents étaient convaincus par la nécessité des traitements pharmacologiques. PO 141 INDICATIONS ET RÉSULTATS DE LA NEUROIMAGERIE CÉRÉBRALE CHEZ LES PATIENTS ATTEINTS DE SCHIZOPHRÉNIE BEN HAOUALA S. (1), CHENNOUFI L. (2), BOUHLEL S. (2), MELKI W. (3), EL-HECHMI Z. (4) (1) CHU Razi, LA MANOUBA, TUNISIE (2) Service de psychiatrie « F », CHU Razi, LA MANOUBA, TUNISIE (3) Service de psychiatrie « F », CHU Razi, LA MANOUBA, TUNISIE (4) Service de psychiatrie « F », CHU Razi, LA MANOUBA, TUNISIE Introduction : Les études radiologiques ont prouvé l’existence de plusieurs anomalies anatomiques cérébrales chez les patients schizophrènes, bien que la neuro-imagerie cérébrale ne soit pas indiquée de manière systématique. La neuro-imagerie représente un moyen précieux de diagnostic différentiel des pathologies organiques cérébrales à 64 manifestations psychiatriques et reste de peu d’apport dans le diagnostic positif de la schizophrénie. Le but du travail était d’étudier l’intérêt des examens tomodensitométriques (TDM) et d’imagerie par résonance magnétique (IRM) chez des patients schizophrènes. Moyens et méthodes : Étude rétrospective portant sur 58 patients atteints de schizophrénie hospitalisés entre janvier 2003 et juin 2008 dont 32 femmes et 26 hommes et chez qui une TDM cérébrale et/ou une IRM cérébrale ont été pratiquées. Les indications et les résultats de ces examens ont été analysés en fonction des données cliniques recueillies à partir des dossiers médicaux. Résultats : 34 patients ont bénéficié d’une TDM cérébrale, 13 d’une IRM cérébrale et 11 d’une TDM et d’une IRM cérébrale. Pour les indications de la neuro-imagerie cérébrale, les anomalies neurologiques étaient les principales indications (62 %) dont principalement le syndrome pyramidal. Pour les indications psychiatriques, la résistance aux traitements représente la principale indication (50 %). Parmi ces patients, 51,72 % avaient des anomalies radiologiques dont 69,76 % sont liées à la schizophrénie et 30,32 % sont non liées. Les principales anomalies radiologiques liées à la schizophrénie sont à fréquence égale (33,33 %) la dilatation ventriculaire et l’atrophie cérébrale. Celles non liées à la schizophrénie sont principalement l’infarctus cérébral (38,46 %) et les tumeurs cérébrales (30,77 %) dont le type glial était le plus fréquent. Conclusion : Ces résultats confirment l’importance de l’imagerie cérébrale demandée lors des premières poussées psychotiques et ces même en dehors des signes évocateurs d’organicité. Par ailleurs la neuro-imagerie comporterait en plus un intérêt pronostic dans la mesure où des corrélations anatomocliniques entre formes déficitaires et anomalies radiologiques ont été prouvées. PO 142 INFLUENCE DE LA SATISFACTION DU PATIENT PSYCHOTIQUE ET DU MÉDECIN POUR CE QUI CONCERNE L’ADHÉSION À UN TRAITEMENT ANTIPSYCHOTIQUE INJECTABLE D’ACTION PROLONGÉE PALAZZOLO J. (1), MISDRAHI D. (2), SEQAT M. (3), BAYLE F. (4) (1) 5 Quai des Deux Emmanuel, NICE, FRANCE (2) Hôpital Charles Perrens, BORDEAUX, FRANCE (3) Janssen-Cilag, ISSY-LÈS-MOULINEAUX, FRANCE (4) Université Paris-Descartes, PARIS, FRANCE La schizophrénie, pathologie chronique et invalidante, nécessite un traitement continu afin de contrôler les symptômes et de prévenir les rechutes. La non-observance au traitement antipsychotique est le principal facteur de rechute et de ré-hospitalisation avec un fort impact sur la qualité de vie et les coûts de santé publique. La satisfaction, du patient et du médecin, par rapport au traitement est un important facteur d’observance, peu exploré Posters concernant l’utilisation des antipsychotiques injectables à action prolongée. À cette fin, une enquête observationnelle transversale a été réalisée sur un échantillon représentatif de 1 098 schizophrènes, de 18 à 65 ans, non hospitalisés, traités depuis au moins trois mois par antipsychotiques injectables à action prolongée (essentiellement Risperdal Consta LP). L’observance au traitement (pourcentage d’injections reçues / prescrites) était élevée (> 80 %) pour 97,13 % des patients. La satisfaction du patient a été évaluée par questionnaire, celle du médecin par échelle visuelle analogique (EVA). Parmi les patients, 71,99 % se sont déclarés satisfaits du traitement. Les facteurs significatifs de satisfaction étaient : – gestion du traitement et relation avec l’équipe soignante facilitée ; – relation avec l’entourage facilitée, bonne tolérance ; – absence d’appréhension et faible douleur à l’injection ; – faible sévérité de la maladie ; – acceptation des soins ; – psychothérapie de groupe. La satisfaction des médecins (7,35/10 cm à l’EVA) était significativement liée à celle des patients et à l’absence d’appréhension de l’injection de la part de ces derniers. Les facteurs significatifs d’appréhension des patients étaient : douleur, difficultés avec le traitement oral, insatisfaction du traitement, prise de poids. Cette enquête a confirmé la bonne observance aux antipsychotiques injectables à action prolongée. Elle a également permis de mettre en évidence des facteurs susceptibles d’influencer la satisfaction et l’appréhension des patients visà-vis des antipsychotiques injectables à action prolongée, facteurs à considérer dans la démarche thérapeutique pour favoriser l’adhésion et ainsi améliorer le pronostic. PO 143 TROUBLES DU SOMMEIL ET SCHIZOPHRÉNIE AYACHI M. (1), BEN CHEIKH R. (1), BEN HADJ ALI B. (2), DOGUI M. (1) (1) Service d’Explorations Fonctionnelles du Système Nerveux, CHU Sahloul, SOUSSE, TUNISIE (2) Service de Psychiatrie, CHU Farhat Hached, SOUSSE, TUNISIE Introduction : Le tableau clinique de la schizophrénie comporte très fréquemment des troubles du sommeil, dont la nature et l’intensité varient selon la forme clinique de la maladie et sa forme évolutive. En effet, l’insomnie a une valeur de prodrome lors des décompensations aiguës et est moins marquée à la phase chronique de la maladie. Plusieurs anomalies peuvent être retrouvées à la polysomnographie et diffèrent selon la prédominance des symptômes positifs ou négatifs. Objectif : L’objectif de ce travail est d’illustrer, à travers une observation clinique, les anomalies du sommeil survenant dans le cadre de la schizophrénie et d’en discuter les variétés possibles selon la forme clinique. Observation : Monsieur Hamdi, 46 ans, est suivi depuis 6 ans en psychiatrie pour état d’inhibition psychomotrice. Le diagnostic retenu était une schizophrénie dans sa forme désorganisée avec prédominance des symptômes négatifs. Lors de sa dernière hospitalisation, à l’occasion d’une décompensation aiguë de sa psychose, il se plaignait d’une insomnie presque totale depuis deux mois avec sensation de fatigue, dépendance et même abus d’anxiolytiques. Les neuroleptiques sédatifs type phénothiazines étaient peu ou pas efficaces. Une polysomnographie pratiquée a permis la confirmation de l’insomnie avec une nette réduction de l’efficacité du sommeil (57 %) par insomnie d’endormissement et insomnie de maintien. Sur le plan de l’organisation, on a enregistré une nette diminution du sommeil lent profond (Stades III et IV) et une légère augmentation du sommeil paradoxal. Discussion et conclusion : Cette observation illustre l’association fréquente des troubles du sommeil au tableau clinique de la schizophrénie, qu’il s’agisse d’anomalies quanlitatives ou quantitatives du sommeil. L’absence de spécificité de ces anomalies sera discutée, ainsi que les modalités thérapeutiques proposées dans ce contexte. L’accent sera mis sur les difficultés méthodologiques rencontrées lors de la réalisation d’examens polysomnographiques chez des patients schizophrènes ce qui expliquerait le fait que les données objectives soient controversées. PO 144 EFFICACITÉ DE LA CLOZAPINE DANS LE TRAITEMENT DE LA CATATONIE : À PROPOS D’UN CAS BREYNAERT V., MOUAFFAK F., OLIÉ J.P., GAILLARD R. Centre Hospitalier Sainte-Anne, PARIS, FRANCE La catatonie associe une immobilité motrice (ou stupeur catatonique), une activité motrice excessive, stérile et non influencée par des stimulations extérieures, un négativisme extrême voire un mutisme, des mouvements stéréotypés avec des positions inappropriées ainsi qu’une écholalie ou échopraxie. Décrite par Kalhbaum en 1874 comme une entité nosographique à part entière, intégrée dans le cadre des démences précoces par Kraepelin, bien décrite dans les troubles de l’humeur par la suite ainsi que dans certains troubles neurologiques, la catatonie peut être considérée comme un syndrome devant bénéficier d’un traitement spécifique quelle qu’en soit l’étiologie. Les algorithmes récents proposent en première intention un traitement par benzodiazépines à forte dose, de type lorazépam, précédé ou non d’un test au zolpidem, et en cas d’échec ou d’emblée en cas de catatonie maligne, le recours à l’électroconvulsivothérapie (ECT). En cas d’échec des ECT, des réponses à la mémantine, seule ou associée à l’olanzapine, au topiramate, à la carbamazépine ainsi qu’à la clozapine ont été rapportés. Nous rapportons le cas d’une patiente de 60 ans souffrant d’un trouble schizo-affectif ayant évolué vers une catatonie chronique, chez laquelle le zolpidem a été à l’origine d’un effet paradoxal notable, s’épuisant progressivement, sans efficacité par ailleurs du lorazépam, de l’olanzapine seule et en association avec la mémantine, et des ECT (jusqu’à 65 7e Congrès de l’Encéphale 32 séances, en association aux traitements précédents). Un traitement par clozapine a été introduit parallèlement à l’espacement des ECT, avec un effet paradoxal franc dès 50 mg. L’augmentation progressive de la posologie de la clozapine a permis une amélioration partielle mais franche des troubles. L’intérêt de la clozapine dans le traitement d’épisodes catatoniques résistants est discuté à la lumière de ce cas. PO 145 ÉTUDE CORRÉLATIONNELLE ENTRE LES NIVEAUX DE GHRELINE ET LA DENSITÉ DE LA MATIÈRE GRISE CHEZ DES PATIENTS SCHIZOPHRÈNES SOUS TRAITEMENT D’OLANZAPINE LÉTOURNEAU G. (1), MANCINI-MARIE A. (2), AIT BENTALEB L. (1), ANSELMO K. (2), CRIVELLO F. (3), DOLLFUS S. (4), LIPP O. (1), DELISLE M.C. (1), LALONDE P. (1), LÉOUFFRE P. (1), STIP E. (1) (1) Hôpital Louis-H Lafontaine, MONTREAL, CANADA (2) Centre de Recherche Fernand Seguin, MONTRÉAL (QUÉBEC), CANADA (3) Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) Centre Cyceron, CAEN, FRANCE (4) Centre Esquirol, Université de Basse Normandie, CHU Côte de Nacre, CAEN, FRANCE Introduction : Les antipsychotiques, notamment l’olanzapine et la clozapine, entraînent des effets secondaires comme une augmentation de l’appétit et un gain de poids. Les mécanismes impliqués dans ces changements métaboliques demeurent méconnus, mais l’implication d’hormones, telle que la ghreline, a été évoquée. La ghreline est une hormone sécrétée principalement par l’estomac mais exprimée dans plusieurs régions du cerveau et dont l’augmentation est corrélée avec le sentiment de faim et un accroissement pondéral. Ceci dit, il a été démontré, d’une part, qu’une augmentation de l’appétit était associée avec des modifications fonctionnelles au niveau cérébral, et d’autre part, des études ont objectivé des changements structuraux cérébraux (volume, densité) au cours de traitements antipsychotiques. Nous avons donc voulu explorer les liens entre de potentiels changements cérébraux et la ghreline, hormone liée à l’appétit, auprès d’un groupe de patients homogène quant au traitement antipsychotique. Méthode : Nous avons recueilli des données pour 20 patients schizophrènes nouvellement sous traitement d’olanzapine. Ces patients ont subi un examen en imagerie par résonance magnétique (IRM) à l’aide d’un appareil 3-Tesla, au début et après un traitement d’olanzapine d’environ 16 semaines. Les données ont été analysées à l’aide d’une technique automatisée, la « Voxel-based-Morphometry », grâce à SPM-5. Ces 20 patients ont aussi subi des bilans sanguins contenant la ghreline. Nous avons utilisé une approche corrélationnelle entre les niveaux de ghreline après le traitement à l’olanzapine et la densité de matière grise chez ces patients. Résultats : Des corrélations positives significatives ont été retrouvées notamment au niveau de régions en lien avec l’augmentation de l’appétit (précunéus et cortex orbito-frontal). Nous n’avons retrouvé que des corrélations négatives minimales, et seulement au niveau de régions linguales et occipitales. 66 Conclusion : L’étude suggère que des niveaux de ghreline augmentés chez des patients schizophrènes prenant de l’olanzapine sont associés avec l’augmentation de la densité de régions cérébrales impliquées dans le contrôle de la prise alimentaire et donc du gain de poids. PO 146 ÉVALUATION DU STRESS CHEZ LES PATIENTS SCHIZOPHRÈNES MANOUDI F., AMJAHDI A., ADALI I., ASRI F., TAZI I. Équipe de recherche pour la santé mentale, CHU Mohamed VI, MARRAKECH, MAROC L’étude des facteurs contribuant à l’émergence et à l’évolution de la schizophrénie constitue encore de nos jours un domaine d’une grande complexité. On sait cependant que cette maladie du cerveau, qui entraîne de graves répercussions psychosociales, ne peut s’expliquer par une cause unique et simple. Plutôt un ensemble d’éléments, d’importance variable, interagissent les uns avec les autres, et provoquent l’apparition et les rechutes de cette maladie mentale complexe, dont le facteur de stress qui fera l’objectif de notre étude. L’étude vise à évaluer le rôle du stress dans le déclenchement et l’évolution de la maladie, tout en précisant les différents types de stresseurs chez les patients et chez leurs mères au cours du premier trimestre de grossesse, ainsi que les critères de ce stress. C’est une étude transversale descriptive. Nous avons recruté jusqu’à présent 30 patients schizophrènes hospitalisés et consultant au service psychiatrique universitaire de Marrakech (étude en cours), évalués par un hétéro questionnaire. L’échelle d’évaluation du stress qui a été utilisée chez ces patients est l’échelle de Cungi. La moyenne d’âge des patients est de 27,53 ans, avec une prédominance masculine de 96,7 %, la majorité des patients sont célibataires dans 83,3 %, ils sont analphabètes dans 6,8 %. La présence d’événements stressants au cours du premier trimestre de la grossesse a été trouvée chez 53,3 % des mères des patients, dont le plus fréquent est le conflit familial. Des stresseurs socio-environnementaux précédant le déclenchement ou les rechutes ont été trouvés chez 76,7 % des patients. L’échelle d’évaluation de stress de Cungi a objectivé un score élevé de stress et de stresseurs chez 66,7 % des patients. Les événements de vie stressants chez les patients et chez leurs mères au cours du premier trimestre de grossesse, semblent avoir un rôle précipitant le déclenchement de la maladie et des récidives. D’où la nécessité d’une prise en charge globale, comprenant l’éducation des familles, des patients et la réinsertion socioprofessionnelle des patients schizophrènes. PO 147 COMPORTEMENTS SUICIDAIRES ET SCHIZOPHRÉNIE BOUTABIA S., MANOUDI F., BOUAOUDA S., ASRI F., TAZI I. Équipe de recherche pour la santé mentale, CHU Mohamed VI, MARRAKECH, MAROC Introduction : La schizophrénie est parmi les maladies mentales associées à un risque suicidaire élevé. La plupart de Posters ces patients commettent le suicide durant les premières années d’évolution de la maladie, d’où l’âge jeune des schizophrènes qui commettent le suicide. L’objectif de cette étude est d’évaluer le risque suicidaire chez les patients schizophrènes, tout en étudiant les facteurs qui influencent ce risque. Patients et méthodes : C’est une étude transversale portant sur un échantillon de 240 patients, schizophrènes hospitalisés au service psychiatrique universitaire de Marrakech. Résultats préliminaires : La moyenne d’âge des patients est de 30,70 ans avec une prédominance masculine de 85,4 %, ils sont célibataires à 78,3 % et 35 % d’eux sont de niveau d’instruction secondaire. Les antécédents familiaux psychiatriques ont été trouvés dans 24,6 % des cas, dans 16,3 % des cas il s’agit d’une schizophrénie. Concernant le type de la schizophrénie, elle est de type paranoïde dans 91,7 % et dysthymique dans 5,8 % des cas. Dans 26,2 % des cas les patients n’ont jamais été traités. Un épisode dépressif associé a été retrouvé dans 4,2 % des cas seulement. 10,4 % de nos patients ont fait une tentative de suicide au cours de leur vie, 3,8 % ont fait une tentative de suicide dans les antécédents et 3,3 % sont hospitalisés pour une TS actuelle et 3,3 % ont fait des TS dans les antécédents et actuellement. Ces tentatives de suicide ont été liées à des hallucinations et un automatisme mental dans 45 % des cas, une dépression dans 12,5 %, et en rapport avec un délire dans 35 % des cas observés. Le moyen le plus utilisé était la défenestration dans 44 %, la pendaison dans 16 % et la noyade dans 8 % des cas témoignant d’une intentionnalité sévère. Le risque suicidaire chez les patients de notre échantillon est élevé dans 6,7 % ; ce risque est lié aux antécédents personnels d’idées et de tentatives de suicide, aux idées délirantes d’influence et à l’humeur dépressive. Conclusion : Le risque suicidaire chez les schizophrènes est fortement lié à l’âge jeune, l’abus de drogues, et la présence de comorbidités physiques ; ainsi la prévention du suicide chez les schizophrènes passe par le traitement des affections physiques et la prise en charge des addictions associées. PO 148 SCHIZOPHRÉNIE ET CONSCIENCE DES TROUBLES : ÉTUDE PRATIQUE DANS UNE POPULATION TUNISIENNE CHÉRIF W., ELLOUMI H., MAALEJ I., DAKHLAOUI O., HAFFANI M.F. Hôpital Razi, LA MANOUBA, TUNISIE La conscience des troubles ou insight suscite un regain d’intérêt dans la pratique psychiatrique actuelle. En effet, la plupart des auteurs s’accordent sur le fait qu’un mauvais insight chez les patients atteints de schizophrénie, retentit aussi bien sur l’observance thérapeutique, le fonctionnement psychosocial, le pronostic de la maladie que sur la qualité de vie. L’objectif de notre travail a été d’explorer l’insight chez des patients souffrant de schizophrénie et de rechercher l’existence d’éventuelle corrélation entre l’insight et les caractéristiques sociodémographiques d’une part et les caractéristiques cliniques d’autre part. Nous avons mené une étude transversale au cours des mois de novembre et décembre 2008, auprès de 50 patients hospitalisés ou suivis en post cure pour schizophrénie (selon les critères du DSM IV) et qui sont au moins en rémission partielle. L’évaluation de la sévérité de la pathologie était établie à l’aide de la Positive And Negative Syndrome Scale (PANSS) et celle de l’insight à l’aide de la Scale To Assess Unawareness Of Mental Disorder (SUMD) traduite en arabe dialectal. Les résultats sont en cours, ils sont en faveur d’un meilleur insight chez les patients ayant moins de symptômes globaux, moins de symptômes positifs, suivis en ambulatoire et adhérents à leurs traitements. Ainsi, une action ciblée sur ces facteurs pourrait être fructueuse. PO 149 CORRÉLATIONS ENTRE LES SIGNES NEUROLOGIQUES MINEURS ET DES PARAMÈTRES SACCADIQUES DANS LA SCHIZOPHRÉNIE PICARD H. (1), AMADO I. (1), BOURDEL M.C. (1), LANDGRAF S. (2), OLIÉ J.P. (1), KREBS M.O. (1) (1) INSERM U894-7, PARIS, FRANCE (2) Humboldt University Berlin, Institute of Psychology, BERLIN, ALLEMAGNE Objectif : Les Signes Neurologiques Mineurs (SNM) ainsi que les anomalies de mouvements oculaires saccadiques sont retrouvés en plus grand nombre parmi les patients schizophrènes. Cependant aucune étude n’a encore établi de corrélats entre ces deux dimensions. Nous posons l’hypothèse que dans la schizophrénie, les scores de SNM seront corrélés à des paramètres saccadiques élémentaires de saccades simples, prédictives et mémorisées. Méthodes : 78 patients schizophrènes (35 traités + 43 nontraités) et 41 contrôles sains appariés pour âge, sexe et latéralisation ont été évalués pour les SNM et symptômes extrapyramidaux avec des saccades oculaires à l’aide d’un système d’oculométrie infrarouge. Nous avons analysé les corrélations entre les scores de SNM, les différents facteurs qui les décomposent et les latences de réponses saccadiques, le taux d’erreurs aux saccades mémorisées, et le taux de saccades prédictives anticipées. Résultats : Le score total de SNM et le sous-score de coordination motrice ont été retrouvés corrélés à la latence des prosaccades (r = 0,36, p < 0,01 et r = 0,34, p < 0,01 respectivement) et des saccades mémorisées (r = 0,47, p < 0,001 et r = 0,46, p < 0,001 respectivement). Le score total de SNM et le sous-score de coordination motrice ont été négativement corrélés au taux de saccades prédictives anticipées (r = – 0,36, p < 0,01 ; r = – 0,38, p < 0,01 respectivement). Le score d’intégration sensorielle est corrélé à la latence des saccades prédictives non-anticipées (r = 0,37, p = 0,01). Le score total de SNM et le sous-score de coordination motrice 67 7e Congrès de l’Encéphale sont positivement corrélés au taux d’erreurs des saccades mémorisées (r = 0,43, p < 0,001 ; r = 0,41, p < 0,01 respectivement). Aucune corrélation n’existe chez les contrôles. Conclusion : Ces résultats suggèrent l’existence d’un mécanisme physiopathologique commun sous jacents ou des substrats neuraux qui se recoupent partiellement entre SNM et saccades dans la schizophrénie. PO 150 FLUENCES VERBALES ET SUJETS À RISQUE : MARQUEURS DE VULNÉRABILITÉ À LA PSYCHOSE ? MAGAUD E., WILLARD D., CHAUCHOT F., GUT-FAYAND A., LANDGRAF S., KAZÈS M., KREBS M.O. Centre d’Évaluation et de Recherche Clinique SHU CHSA/ INSERM U894-LPMP Paris Descartes, PARIS, FRANCE Intérêt : Les dysfonctionnements cognitifs ont bien été établis dans la schizophrénie et font incontestablement partie de la maladie. Ils pourraient être présents dès la phase prodromique et prédire le risque de transition vers la psychose. Les patients souffrant de schizophrénie ont typiquement des scores détériorés aux tâches de fluence verbale. Ces déficits dans la fluence verbale ont été reconnus comme déficit commun chez les patients et semblent être un marqueur familial potentiel. En effet, des études menées chez les apparentés sains de premier degré montrent qu’ils présentent ces mêmes détériorations, et plus particulièrement une atteinte de la fluence sémantique. Hypothèse : Les déficits de fluences verbales sont présents chez les sujets à risque de psychose (AR) et constituent des marqueurs de vulnérabilité. Méthodologie : Étude comparative des scores de fluence verbale sémantique (catégorielle) et formelle (phonologique) dans 3 populations définies par l’entretien standardisé de la CAARMS (Yung, 2005) : 21 patients schizophrènes (P), 80 sujets A Risque de psychose (AR) et 62 sujets Non A risque de psychose (NA). Le sexe ratio est semblable dans les 3 groupes (66 % d’hommes), ainsi que l’âge moyen (NA : 19,8 ± 3,5 ; AR : 21,2 ± 3,5 ; P : 23 ± 3,9). Les scores de ces populations ont été explorés par les tâches de fluences verbales (Cardebat, 1990) ainsi que le fonctionnement intellectuel (WAIS III), et la psychopathologie (BPRS). Résultats : Une analyse préliminaire a permis d’observer une atteinte de la fluence verbale chez les sujets AR qui se situe entre les scores des sujets P et des sujets NA. Le lien est significatif spécifiquement pour la fluence catégorielle entre les sujets AR (42,8 ± 9,4) et les NA (46,8 ± 9,3). Les scores à la BPRS sont également significativement différents : NA : 48,9 ± 13,9 ; AR : 63,6 ± 14,4 ; P : 80,4 ± 12,8. Conclusion : Les déficits neurocognitifs, et plus particulièrement cette détérioration spécifique de la fluence verbale sémantique, pourraient constituer un marqueur de vulnérabilité à la psychose chez les sujets AR. PO 151 LE VÉCU DE LA STIGMATISATION DES PATIENTS SCHIZOPHRÈNES STABILISÉS SALIH M., KHALLOUFI H., OTHEMAN Y., KISRA H. Hôpital Ar-Razi, SALÉ, MAROC 68 Les troubles mentaux, et en particulier la schizophrénie, continuent à susciter des réactions ambiguës ou négatives, faites d’un mélange de peurs et de préjugés, et les personnes qui en souffrent se voient encore trop souvent mises à l’écart, déconsidérées ou franchement exclues de la société. La stigmatisation peut prendre bien des formes, certaines explicites et d’autres plus sournoises, et on réalise mal à quel point certaines de nos attitudes ou de nos comportements peuvent rendre encore plus difficiles les parcours de ces personnes vers la guérison ou la réinsertion sociale. Notre enquête consiste à évaluer le vécu de la stigmatisation des patients suivis en ambulatoire pour une schizophrénie actuellement bien stabilisés. La majorité des patients sont célibataires, avec un pourcentage de 67 % chez les femmes et 73 % chez les hommes. 53 % des patients et 83 % des patientes n’ont pas de profession, 80 % des patients ont perdu leur travail à cause de la maladie mentale, et les demandes du travail après la maladie de la plupart des patients ont été refusées. Concernant les patients qui ont gardé leur travail, ils ont subi un changement de leur poste de travail après la déclaration de la maladie. PO 152 STIGMATISATION ET MALADIE MENTALE CHAGH R., MANOUDI F., ASRI F., TAZI I. Équipe de recherche pour la santé mentale CHU Mohamed VI, MARRAKECH, MAROC De nombreuses recherches ont montré l’impact des représentations sociales négatives des maladies mentales sur la qualité de vie des malades, l’estime de soi, l’adaptation sociale, l’observance du traitement et même l’amélioration de l’état clinique. La stigmatisation atteint l’entourage du patient qui se trouve ainsi également frappé de rejet. Or, dans la mesure où la famille doit réagir rapidement lors de l’apparition des troubles, cet aspect augmente l’hésitation à prendre contact avec le monde de la psychiatrie et constitue ainsi un obstacle à la prise en charge précoce des troubles et à la prévention des rechutes. L’on assiste aujourd’hui à une mobilisation internationale contre la stigmatisation de la maladie mentale. Cette mobilisation dépasse le seul champ soignant et la prise de conscience de la nécessité d’éduquer le public est devenue une préoccupation politique. Nous allons tenter dans cette étude de détecter quelles sont les représentations de la schizophrénie dans la population générale et dans une population de patients schizophrènes hospitalisés au service psychiatrique universitaire de Marrakech. Nous avons recruté jusqu’à présent 40 sujets diagnostiqués schizophrènes selon les critères du DSM IV. Tous nos patients ont reçu l’annonce de leur diagnostic de schizophrénie. Les entretiens semi directifs se font auprès de ces patients et auprès de leurs familles. Ils sont organisé autour de trois thèmes : la représentation de la maladie, le vécu de l’annonce diagnostique et le vécu de la maladie. Résultats et conclusion en cours. Posters PO 153 SCHIZOPHRÉNIE ET AUTOMUTILATION DE LA LANGUE À PROPOS D’UN CAS ALLAOUI H., OUTARHOUT M., SEKKAT F.Z. Hôpital Arrazi Sale, SALE, MAROC L’automutilation est une blessure d’une partie du corps exécutée par le patient lui-même. Il s’agit d’un comportement que les psychiatres considèrent comme une équivalence suicidaire avec une connotation autopunitive survenant chez certains patients mélancoliques ou au cours d’un délire mystique. Parfois, l’automutilation, est la seule façon, pour le patient, d’exprimer certains arriérés (appartenant au passé). Comme pour l’auto-accusation, l’automutilation révèle quelquefois un désir masochiste de châtiment s’accompagnant d’une culpabilité sous-jacente. Les blessures concernent essentiellement les organes génitaux, les yeux et les mains. Des actes automutilations apparaissent parfois comme les premières manifestations d’une schizophrénie, mais en fait, l’investigation révélera généralement des troubles psychotiques ou prépsychotiques antérieurs plus ou moins tolérés par l’entourage. Les auteurs rapportent à travers ce travail le cas d’un patient de 24 ans hospitalisé à l’hôpital Arrazi suite à une coupure de sa langue dans un contexte délirant et hallucinatoire. PO 154 LA DÉSORGANISATION PEUT-ELLE ÊTRE UN MARQUEUR DE VULNÉRABILITÉ DANS LA SCHIZOPHRÉNIE ? LAGODKA A. (1), CHIRIO-ESPITALIER M. (2), BOURDEL M.C. (1), PRINGUEY D. (3), LÔO H. (1), KREBS M.O. (1), OLIÉ J.P. (1), AMADO I. (1) (1) INSERM, Laboratoire de Pathophysiologie des Maladies Psychiatriques U894, Centre d’Évaluation et de Recherche Clinique, Service Hospitalo Universitaire, Faculté de Médecine Paris Descartes, Centre Hospitalier Sainte-Anne, PARIS, FRANCE (2) Service Hospitalo-Universitaire de psychiatrie et de psychologie médicale (SHUPPM), Saint-Jacques Hospital, NANTES, FRANCE (3) Clinique de Psychiatrie et de Psychologie Médicale, Abbaye de Saint-Pons, Centre Hospitalo-Universitaire Pasteur, NICE, FRANCE Introduction : La désorganisation est un syndrome hétérogène comprenant plusieurs aspects : troubles formels de la pensée (TFP), difficultés d’accès à l’abstraction, difficultés d’intégration de l’information contextuelle et déficit en théorie de l’esprit (ToM). Objectif : Mettre en évidence un pattern de désorganisation qui pourrait être un marqueur de vulnérabilité dans la schizophrénie. Méthodologie : Nous avons fait passer à 27 patients schizophrènes (DSM IV) en décompensation aiguë, 22 patients schizophrènes stabilisés, 21 apparentés au premier degré (frères et sœurs) de patients schizophrènes et 20 témoins sains : la TLC (Thought and Language Communication Disorders) ; la SCD (Schizophrenic Communication Disorders) ; l’épreuve des Bandes dessinées (BD) de Sarfati ; l’item N5 « similitudes et proverbes » de la PANSS ainsi qu’une tâche originale d’évaluation de l’accès à l’abstraction à partir des tableaux de Magritte. Résultats : Les patients schizophrènes aigus ont une atteinte de tous les aspects de la désorganisation : TFP (évalués par la TLC), déficit d’intégration de l’information contextuelle (évalué par les items 1-3 de la SCD), ToM (évalués par les items 4-7 de la SCD et par les BD de Sarfati), et accès à l’abstraction (évalué par les « similitudes et proverbes » et par la production de métaphores à l’épreuve des tableaux de Magritte). Les patients schizophrènes stabilisés ont un déficit en intégration de l’information contextuelle et en ToM (évalués par la SCD) et une tendance à une atteinte de l’accès à l’abstraction (production d’abstractions métaphoriques aux tableaux de Magritte). Les fratries ont une atteinte en théorie de l’esprit en situation interactive, évaluée par la SCD, et une tendance à une atteinte de l’accès à l’abstraction (production d’abstractions métaphoriques aux tableaux de Magritte). Conclusion : Le déficit en ToM évaluée en situation interactive ainsi qu’un déficit dans l’accès à l’abstraction pourraient être présents à tous les stades de la maladie ainsi que chez les apparentés et constituer ainsi des marqueurs de vulnérabilité. La SCD et les tableaux de Magritte semblent être les instruments les plus intéressants pour la mise en évidence d’anomalies chez les fratries. PO 155 POTENTIALISATION DE LA CLOZAPINE PAR L’ARIPIPRAZOLE : CAS CLINIQUE ET REVUE DE LITTÉRATURE GONCALVES P., GAILLARD R., GAILLARD A., OLIÉ J.P., MOUAFFAK F. CH Ste-Anne, PARIS, FRANCE 40 % à 70 % des patients présentant une schizophrénie résistante aux antipsychotiques sont également réfractaires à la clozapine. Le recours aux stratégies de potentialisation de la clozapine constitue désormais une pratique courante. L’association d’un second antipsychotique est rapportée chez 35 % des patients sous clozapine dans certains pays européens. Il n’existe pas à ce jour de rationnel scientifique permettant de soutenir cette option thérapeutique et de nombreux auteurs considèrent que la potentialisation de la clozapine par un antipsychotique équivaut à la réduction de l’efficacité des deux molécules et à l’addition de leurs effets secondaires. La potentialisation de la clozapine par l’aripiprazole est une stratégie thérapeutique qui repose sur un véritable rationnel psychopharmacologique. Il est par ailleurs démontré que l’adjonction de l’aripirazole à la clozapine permet de limiter les complications métaboliques d’un traitement par clozapine. Une revue de la littérature illustrée par un cas clinique nous permettront de présenter les avantages de cette formule thérapeutique. 69 7e Congrès de l’Encéphale PO 156 SCHIZOPHRÉNIE ET COMORBIDITÉS SOMATIQUES TRIKI T., ELLOUMI H., TRABELSI L., MAALEJ I., DAKHLAOUI O., HAFFANI M.F. Hôpital Razi, MANOUBA, TUNISIE Introduction : Les comorbidités somatiques chez les patients atteints de schizophrénie sont en général peu reconnues et sous diagnostiquées. Le retentissement de ces comorbidités participe à la diminution de l’espérance de vie de 20 % par rapport à la population générale. Ainsi, les pathologies cardiovasculaires constituent les principaux facteurs de mortalité chez les patients schizophrènes. Objectif : Déterminer la prévalence des principales comorbidités somatiques chez une population hospitalière de patients atteints de schizophrénie. Matériels et méthodes : Nous avons mené une étude descriptive rétrospective comprenant un échantillon de 100 patients schizophrènes tout en essayant de relever les comorbidités les plus fréquentes et leurs prévalences. Nos résultats sont en cours. Conclusion : Les comorbidités de la schizophrénie sont fréquentes, sous évaluées et peuvent engager le pronostic vital des patients. Par conséquence, une prise en charge adaptée de ces comorbidités est nécessaire pour améliorer la santé de ces patients. PO 157 RISQUE DE VIOLENCE CHEZ LES PATIENTS SCHIZOPHRÈNES CHAGH R., MANOUDI F., ASRI F., TAZI I. Équipe de recherche pour la santé mentale CHU Mohamed VI, MARRAKECH, MAROC Dans l’ensemble de la littérature, le terme « violence » a été utilisé dans un sens très large pour désigner une vaste gamme de comportements, dont les actes comportant une agression physique, des gestes ou des propos menaçants, de la violence psychologique ou émotive, des dommages matériels, le suicide et l’automutilation. La violence des malades mentaux quant à elle, a longtemps été un sujet de fascination, de stigmatisation et de controverses. Ce travail a pour objectif de relever l’incidence et les différents facteurs de risque de la violence parmi une population de sujets schizophrènes. Nous avons comparé un groupe de patients schizophrènes violents à un groupe témoin formé de sujets schizophrènes non violents hospitalisés au service psychiatrique universitaire de marrakech entre janvier et septembre 2008. Ont été considérés schizophrènes violents les patients ayant été les auteurs d’au moins un acte de violence au cours de l’année écoulée, comprenant coups, blessures ou agressions physiques dirigées envers autrui. L’acte de violence était rapporté par le patient ou par son entourage. La comparaison a porté sur les paramètres sociodémographiques, les antécédents familiaux et personnels psychiatriques, les antécédents judiciaires, les antécédents de tentati70 ves suicidaires, les antécédents de violence, la clinique (scores PANSS), la qualité de l’adaptation sociale, l’observance du traitement et la qualité de la prise en charge familiale. Résultats et conclusion en cours. PO 158 LA DOULEUR CHEZ LES PATIENTS PSYCHOTIQUES SBAI S. (1), EL HAMAOUI Y. (2), ALMECHECHTI K. (2), MOUSSAOUI D. (2) (1) CHU Ibn Rochd, CASABLANCA, MAROC (2) Centre Psychiatrique Universitaire, CASABLANCA, MAROC Introduction : Un certain nombre d’observations cliniques ont été décrites dans la littérature et indiquent que la perception de la douleur pourrait être perturbée dans les troubles psychotiques tels que la schizophrénie. Plusieurs études ont montré que la perception de la douleur peut être altérée chez les patients avec schizophrénie. Matériels : Ces modalités de fonctionnements pathologiques seront présentées à travers trois cas de patients schizophrènes : – Un cas d’une patiente qui s’est coupée la langue et s’est arrachée les dents. – Un cas d’un patient qui s’est auto-mutilé la verge. – Un cas d’une patiente qui s’introduisait des objets tranchants dans le vagin. Discussion : Ces trois cas illustrent une perception différente de la douleur chez les patients schizophrènes, et affirment l’hypothèse avancée par certaines études qui proposent que le seuil de la douleur est anormalement élevé chez les patients schizophrènes. Conclusion : Les patients psychotiques semblent avoir une réponse diminuée à la douleur. Cette hypoalgésie peut conduire à adopter des comportements à risque d’où l’intérêt de soulever la conscience clinique à ce phénomène qui peut mener au traitement retardé d’une urgence médicales ou chirurgicale. PO 159 ÉVALUATION DE L’ÉTAT CLINIQUE ET DES HABITUDES TOXIQUES CHEZ LES PATIENTS SCHIZOPHRÈNES DURANT LE MOIS DE RAMADAN MANAF S., BERRADA S., SEDDIKI S., TOUNSI J., MOUSSAOUI D., KADIRI N. Centre Psychiatrique Universitaire Ibn Rochd, CASABLANCA, MAROC Introduction : Le mois du ramadan (9e mois de l’année lunaire) est un mois sacré au cours duquel le jeûne est obligatoire pour les musulmans entre le lever et le coucher du soleil. Au cours de ce mois, on assiste à une inversion partielle du rythme nycthéméral avec un jeûne diurne, une prise alimentaire nocturne et un état de veille prolongé compensé par une période de sommeil diurne variable. Ces modifications peuvent-elles influencer les habitudes toxiques chez les patients avec schizophrénie ainsi que l’évolution de la maladie ? Objectif : L’objectif de cette étude est d’évaluer chez les patients schizophrènes pendant le mois de ramadan l’évolu- Posters tion de la prise de toxiques et l’influence des modifications du mode de vie sur l’état clinique et la prise médicamenteuse. Méthode : Les données ont été collectées lors de Ramadan de l’année 2007, une semaine avant Ramadan (S–1), la deuxième semaine (S2), la quatrième semaine (S4) et une semaine après Ramadan (S+1). Un hétéro questionnaire établi par les auteurs a permis le recueil des données sociodémographiques, cliniques, les habitudes toxiques et leur compliance aux traitements. Le diagnostic de la schizophrénie a été posé selon les critères DSM IV. Le fonctionnement social a été évalué par l’EGF, les symptômes positifs et négatifs de la schizophrénie par l’échelle de PANNS, les effets secondaires extrapyramidaux par l’échelle de Simpson et Angus et l’acathisie par l’échelle de Barnes. Résultats : Nous présenterons les résultats préliminaires : L’échantillon comporte 30 patients dont 63,3 % sont de sexe masculin. L’âge moyen est 41,3 ans + 9,7. Les habitudes toxiques sont retrouvées chez 56,7 %, avec une prédominance du tabac (56,7 %). La consommation du tabac ne varie pas pour la majorité des patients entre S–1 et S+1. Par contre la consommation de cannabis est passée de 26,7 % (S–1) à 36,6 % (S+1). Quant à la consommation d’alcool, on note une régression de la prise pendant le mois de Ramadan de 20 % à 0 %. Il n’y avait pas de variation significative des moyennes des différents scores (EGF, PANNS, Barnes, et Simpson et Angus) avant et après ramadan. PO 160 LE LÉOPARD SELMA T. Centre Hospitalier de LAGNY MARNE LA VALLÉE, LAGNYSUR-MARNE, FRANCE Nous rapporterons le cas clinique d’un état de stress posttraumatique caractérisé chez un jeune couple traducteur ONUsien dont l’enfant a été enlevé et dévoré par un léopard en Tanzanie. Cet enfant était le 2e d’une fratrie de 2. PO 161 LE PSYCHOTRAUMATISME CHEZ LES ANCIENS COMBATTANTS DE LA GUERRE DE LIBÉRATION BENABBAS M. (1), BENELMOULOUD O. (2), RIDOUH B. (3) (1) Hospitalier, CONSTANTINE, ALGÉRIE (2) EHS de Psychiatrie, CONSTANTINE, ALGÉRIE (3) EHS Frantz Fanon, BLIDA, ALGÉRIE Les auteurs ont décelé un syndrome de stress post-traumatique (PTSD) avéré chez 60 anciens combattants de la guerre d’Algérie vus dans le cadre de l’expertise psychiatrique pour une éventuelle réévaluation de leur indemnisation (révision du taux d’incapacité partielle permanente : IPP). Quarante-cinq ans après l’indépendance, nous avons pensé rechercher la présence ou la persistance de troubles psychiques, en particulier le psychotrauma chez ces « rescapés » de la révolution représentant une population jusqu’à là asymptomatique et silencieuse. Il s’agit d’une étude prospective, qui a débuté au mois de mars 2007 et qui se continue dans le temps. La population d’étude est représentée par des anciens(es) combattants(es) qui sont orientés vers le service de psychiatrie par la direction des moudjahiddines de la wilaya de Constantine en vue d’une éventuelle révision de leur taux d’IPP. Le diagnostic est posé cliniquement par le psychiatre du service et confirmé par l’évaluation à l’échelle de Horowitz qui permet la mesure subjective de l’impact d’un événement (score > 42 (95 % psycho traumatisme)). Résultats : 28 anciens combattants (47 %) ont présenté des signes d’un psycho traumatisme avéré avec des conduites d’évitement (82 %), un syndrome de répétitions (75 %) et des perturbations du sommeil (78 %) et sont tous de sexe masculin. Tous les patients ont signalé une recrudescence de leurs symptômes durant ces dix dernières années de violence associée à des troubles dépressifs (36 %), un trouble anxiété généralisée (29 %) et un trouble panique (18 %). L’intérêt est de penser au PTSD devant toutes symptomatologie anxio-dépressive survenant chez tout ancien combattant. Mots clés : Anciens combattants ; État de stress post traumatique. PO 162 INTENSITÉ DU STRESS, FATIGUE, CORTISOLÉMIE MATINALE ET POTENTIELS ÉVOQUÉS NEU D., DUPONT S., FROM L., VERBANCK P., CORTEN P. CHU Brugmann U.L.B., BRUXELLES, BELGIQUE Introduction : Les liens entre le stress et l’apparition de troubles psychosomatiques ont souvent été mentionnés. Le stress a été reconnu comme facteur de risque indépendant, impliqué dans la pathogenèse d’affections cardio-vasculaires, de troubles métaboliques ou de troubles affectifs. Objectifs : La présente étude explore les liens entre l’intensité du stress perçu, des plaintes somatiques et les altérations au niveau de la cortisolémie matinale, du test de tétanie latente (TTL) ou de la variation contingente négative (VCN) des potentiels évoqués cognitifs (PEC). Méthodes : Nous avons rétrospectivement analysé les données de 376 patients adressés au centre spécialisé dans le stress d’un hôpital universitaire général. Une évaluation psychiatrique systématique, des examens électrophysiologiques (TTL, PEC et EEG) et une biologie sanguine matinale complète ont été effectués. L’intensité du stress perçu a été évaluée avec l’échelle de Cohen. Nous avons analysé des comparaisons entre groupes et des corrélations entre l’intensité des symptômes et les paramètres physiologiques et biologiques. Résultats : La prévalence de certaines plaintes symptomatiques, comme la fatigue, un réveil matinal précoce, des myalgies ou des troubles de la concentration, augmentait avec l’intensité du stress perçu à l’échelle de Cohen. Malgré une cortisolémie anormalement élevée dans 28,7 % des cas, celle-ci ne montrait pas de corrélation significative avec l’intensité du stress perçu. 71,6 % des patients présentaient un TTL positif et la VCN était anormale dans 31,7 % des cas. Néanmoins ces altérations n’étaient pas corrélées à l’intensité du stress. Les patients ayant une VCN anormale montraient une tendance de cortisolémie matinale plus élevée (p = 0,0532). 71 7e Congrès de l’Encéphale Conclusions : La plainte de fatigue diurne semble être fortement liée à l’intensité du stress perçu. Par contre nous n’avons pas pu mettre en évidence de lien spécifique avec un marqueur objectif, au niveau des paramètres étudiés. Il est possible que des altérations nycthémérales expliquent ceci partiellement. Des études ultérieures devraient peut-être se concentrer sur ces aspects chronobiologiques. PO 163 RÔLE DE LA GLYCOGÈNE SYNTHASE KINASE 3 BÊTA (GSK3B) DANS LES EFFETS NÉGATIFS DU STRESS SUR LE CORTEX PRÉFRONTAL BOURGIN J. Hôpital de Bohars, SAINT RENAN, FRANCE La Glycogène synthase kinase 3 bêta (GSK3) est une enzyme majoritairement présente dans les neurones. Le mécanisme de régulation le mieux connu de cette enzyme est la phosphorylation inhibitrice sur le résidu sérine en position 9 car il est à la base d’un des mécanismes d’action du lithium. La GSK3 se situe au « carrefour » de plusieurs cascades de signalisation intracellulaires dont la voie PI3K-Akt et la voie ERK/MAP Kinases, ce qui lui confère un rôle central dans les mécanismes qui interviennent dans la plasticité neuronale. Nous avons étudié la phosphorylation de GSK3 en sérine 9 ainsi que celle d’un de ses substrats communs avec Akt, la -catenin, dans deux modèles animaux de stress : aigu (test de la plateforme) et chronique (21 jours), au niveau du cortex préfrontal par la technique de western blot. Ces deux modèles de stress comportementaux ont pour caractéristique commune le blocage de la LTP (potentialisation à long terme) au niveau du cortex préfrontal. Les résultats présentés dans montrent une diminution significative de la phosphorylation de GSK3 sur le résidu Ser9 dans le cortex préfrontal médian chez les rats stressés chroniquement. À l’inverse, aucune différence significative du niveau de phosphorylation de la GSK3 dans le cortex préfrontal médian et latéral n’est observée chez les rats qui sont exposés à un stress aigu. Le niveau de phosphorylation de -catenin sur les résidus sérines33/37thréonine41 (par GSK3) est inchangé dans des conditions de stress aigu ou chronique. La phosphorylation de -catenin sur le résidu sérine552 (par Akt) est uniquement diminuée dans le cortex préfrontal latéral chez les animaux après un stress chronique. Plusieurs hypothèses peuvent être élaborées à partir de ces résultats expérimentaux : (1) l’implication de voies de signalisation différentes selon le paradigme de stress utilisé (aigu ou chronique) (2) la mise en jeu, en amont de GSK3, de la voie PI3K-Akt dans la réponse au stress chronique à confirmer par l’étude de la phosphorylation d’Akt en Ser473 et Thr308. PO 164 L’ÉVALUATION DES NIVEAUX DE STRESS CHEZ LES ÉTUDIANTS EN MÉDECINE ET SON IMPACT SUR LA SANTÉ MENTALE MCHICHI ALAMI K. (1), KANDILI I. (1), CHAHID I. (1), JADID I. (1), JADID I. (1), RIAH N. (1), BENCHEKROUNE W. (1), FARHAT R. (1), TOUNSI J. (1), SEDDIKI S. (1), MOUSSAOUI D. (2), KADRI N. (1) 72 (1) Centre Psychiatrique Universitaire CHU Ibn Rochd, CASABLANCA, MAROC (2) Centre Psychiatrique Universitaire CHU Ibn Rochd, CASABLANCA, MAROC Le terme de stress est utilisé aujourd’hui lorsqu’un individu n’est pas en mesure de fournir une réponse adéquate ou efficace aux stimuli provenant de son environnement, ou que cette réponse se solde par une usure prématurée de son organisme. Le stress est source d’inquiétude et d’anxiété, et nous empêche de faire face aux problèmes de l’existence. Il nuit à la santé et peut être à l’origine d’un décès prématuré. Objectif de l’étude : Déterminer les différents niveaux du stress chez les étudiants en médecine et établir le profil de groupes des étudiants les plus exposés en fonction des caractéristiques de chacun selon plusieurs paramètres. Méthodologie : Étude ayant inclus 1 000 étudiants. Le questionnaire comportant deux parties. La première inclut les caractéristiques socio-économiques, l’état de santé mental antérieur, les habitudes toxiques ; la deuxième partie est basée sur l’évaluation du niveau de stress en utilisant l’échelle brève d’évaluation du stress de Cunji et les répercussions éventuelles du stress sur la santé ; le questionnaire s’est basé aussi sur un entretien standardisé et structuré en utilisant le MINI DSM IV. L’étude a été menée par les médecins résidents en psychiatrie. L’analyse statistique a été faite en utilisant le logiciel Epiinfo 6fr. Résultats : âge moyen 21.17 + 1.89 ans ; la majorité des sujets étaient célibataires 19,7 % ayant des habitudes de consommation de toxiques. 33 % de cette population souffraient de stress important à très important selon l’échelle brève d’évaluation du stress. La prévalence de l’épisode dépressif majeur était de 26.3 %, avec un lien statistiquement positif au niveau de stress ainsi que aux antécédents de troubles psychiatriques et à une consommation élevée de toxiques. Conclusion : les données recueillies à travers cette enquête ont permis de déterminer quels sont les groupes des étudiants les plus exposés : ceci permettra de planifier les actions préventives et curatives du stress par la mise en place des structures d’accueil spécifiques et d’aide psychologique universitaire notamment un Centre de Conseil Psychologique (CCP) dont les objectifs principaux : conseil et orientation permettant ainsi un programme de stress « Taillé sur mesure » pour être le plus efficace possible. PO 165 STRESS ET AGRESSIONS CHEZ LE PERSONNEL DU SERVICE DE PSYCHIATRIE À MARRAKECH ADALI I., MANOUDI F., ASRI F., TAZI I. Équipe de recherche pour la santé mentale, CHU Mohamed VI, MARRAKECH, MAROC Introduction : la santé mentale au Maroc connaît de plus en plus d’intérêt. La demande aux soins est de plus en plus importante. Cela n’est pas sans impact sur le personnel médical et paramédical. Posters Patients et méthodes : étude descriptive transversale par un auto-questionnaire anonyme recherchant les caractéristiques sociodémographiques, les conduites addictives ou prises médicamenteuses, et évaluant les conditions générales du travail, l’exposition aux agressions et ses répercussions. L’évaluation du stress et des stresseurs a été faîte par le questionnaire de Cungi. Résultats : 39 personnes ont répondu au questionnaire. La moyenne d’âge était de 41 ans (min = 25 et max = 63), 59 % étaient de sexe masculin. 15 % seulement avaient des habitudes toxiques (tabac et alcool), 36 % étaient satisfaits de la qualité des soins. La majorité était satisfaite des conditions physiques du travail. La moitié était satisfaite des perspectives professionnelles. La majorité n’était pas satisfaite des conditions générales du travail. 69 % n’étaient pas satisfaits de la charge du travail et la qualifiaient de « lourde » ou « énorme ». La moitié affirmait qu’elle avait une autonomie au niveau de son travail. Le tiers se sentait souvent épuisé émotionnellement. 15 % avaient déjà présenté un trouble de la santé mentale. Les deux tiers affirment avoir été exposés à la violence au sein du travail soit par un patient dans la majorité des cas, soit par sa famille. Ces agressions ont engendré des lésions physiques dans la moitié des cas, et des répercussions psychiques dans le tiers des cas. Les deux tiers avaient un score de stress bas ou très bas, et la moitié était exposée à des stresseurs élevés ou très élevés. Discussion : la nature de l’activité thérapeutique en psychiatrie se situe dans le domaine relationnel pour apaiser les souffrances des patients. Nos résultats s’approchent de ceux trouvés par M. Estryn-Behar et al. quant à l’insatisfaction de la qualité des soins (48,9 %), l’autonomie au travail (53,4 %) et l’épuisement émotionnel (27,6 %). Conclusion : le développement du domaine de psychiatrie au Maroc ne peut se faire sans amélioration des conditions humaines et matérielles du travail. PO 166 ASPECTS DU STRESS CHEZ LES FAMILLES DES MALADES MENTAUX Notre étude est finalisée par un hétéro questionnaire sur les aspects particuliers de la maladie mentale qui stressent ce proche. Nous avons inclus actuellement 42 patients hospitalisés dans notre formation (étude en cours) : – l’âge moyen des patients est de 26,5 ± 6,68 ans avec une prédominance masculine dans 69 % des cas ; 73,8 % célibataires et la majorité sans profession 69 % ; – différentes maladies mentales sont incluses : la schizophrénie dans environ 60 % de cas ; les troubles bipolaires dans 21,4 %, le trouble unipolaire dans 2, 4 %, la toxicomanie dans 4,8 %, l’épilepsie dans 7,1 % et un accès psychotique aigu dans 7,1 % ; avec une durée moyenne d’évolution de la maladie de 51,7 mois ; – dans la majorité des cas ce sont les mères qui s’occupent du patient : 38 % de cas, suivi par la fratrie dans 23,8 % des cas ; – un score de stress élevé a été rapporté par la famille dans 40,5 % des cas ; – les éléments stressants qui préoccupent le plus les proches des patients sont : le délire dans 50 % des cas, l’observance du traitement dans 45,2 %, le coût de la maladie dans 50 % des cas, la chronicité de la maladie dans 83,3 %, l’avenir social ou professionnel du patient 59,9 % des cas, l’agressivité est un souci moindre pour ces familles dans 26,2 % des cas ; – un épisode dépressif majeur a été retrouvé chez 38,1 % des cas de proches. Les personnes atteintes de maladie mentale ont besoin d’amour et de soutien de leur famille en particulier et de la communauté en général, notre rôle en tant que praticiens est de soulager cette tâche pour les familles en leur apportant des connaissances pratiques, en essayant d’être à l’écoute de leurs souffrances et en les impliquant sans les culpabiliser. PO 167 BURNOUT CHEZ LES ÉTUDIANTS DE LA FACULTÉ DE MÉDECINE ET DE PHARMACIE DE MARRAKECH MANOUDI F., BOUTABIA S., ASRI F., BOUNSIR A., TAZI I. BOUHARNA T., BOUAOUDA S., MANOUDI F., ASRI F., TAZI I. Équipe de recherche pour la santé mentale, CHU Mohamed VI, MARRAKECH, MAROC Équipe de recherche pour la santé mentale CHU Mohamed VI, MARRAKECH, MAROC Le syndrome du burnout ou syndrome d’épuisement professionnel est devenu un sujet d’actualité mondial. Le burnout se définit par un épuisement émotionnel, une dépersonnalisation de la relation à l’autre et une diminution de l’accomplissement personnel. Ce travail a pour objectif d’évaluer la prévalence du burnout chez les étudiants de la faculté de médecine et de pharmacie de Marrakech et ses liens avec certaines caractéristiques sociodémographiques et professionnelles. Un auto-questionnaire incluant le Maslach Burnout (MBI) et des variables sociodémographiques et professionnelles, a été distribué aux 240 étudiants. Selon les critères du MBI : 39,5 % des étudiants avaient un épuisement émotionnel important, 29 % souffraient de déshumanisation élevée et 18,5 % avaient un accomplissement personnel faible. L’analyse a démontré que l’âge n’a pas d’effet sur la survenue du burnout, le sexe féminin est protecteur de la dépersonnalisation, les loisirs diminuent de façon significative Faire face à la maladie mentale est une expérience pénible pour les familles qui jouent un rôle essentiel dans les soins et le rétablissement de leur proche malade mental. La majorité de ces familles souffrent de stress vu le fardeau de la maladie. C’est une étude transversale menée auprès d’un membre de la famille de patients hospitalisés au service psychiatrique universitaire de Marrakech. Notre but est : – se focaliser sur les aspects de ce stress chez ce proche ; – évaluer le stress : l’échelle d’évaluation du stress du Dr CUNGI ; – détecter la présence d’un épisode dépressif majeur : critères DSM IV. 73 7e Congrès de l’Encéphale l’épuisement émotionnel et augmentent l’accomplissement personnel, le choix de faire les études médicales par conviction est protecteur du burnout. La comparaison de notre étude avec la revue de la littérature a montré des résultats variés, ceci peut être expliqué par différentes hypothèses : la taille de l’échantillon, l’âge moyen de la population étudiée, la charge de travail, la qualité de vie etc. En conclusion cette étude montre que le burnout chez les étudiants en médecine est une réalité, donc la diffusion de programmes d’information et de prévention notamment auprès des étudiants et des médecins semble nécessaire. PO 168 BURNOUT CHEZ LES INFIRMIERS MANOUDI F., ADALI I., ASRI F., BOUTE M., TAZI I. Équipe de recherche pour la santé mentale, CHU Mohamed VI, MARRAKECH, MAROC Le syndrome du burnout ou syndrome d’épuisement professionnel est devenu un sujet d’actualité au Maroc. Le burnout se définit par un épuisement émotionnel, une dépersonnalisation de la relation à l’autre et une diminution de l’accomplissement personnel. Ce travail a pour objectif d’évaluer la prévalence du burnout chez les infirmiers de Ouarzazate et ses liens avec certaines caractéristiques sociodémographiques et professionnelles. Un auto-questionnaire incluant le Maslach Burnout Inventory (MBI) et des variables sociodémographiques et professionnelles, a été distribué aux 130 infirmiers exerçant à Ouarzazate, 102 questionnaires ont été remplis soit un taux de réponse de 78,46 %. L’âge moyen des infirmiers de notre échantillon était de 44,78 ± 8,75 ans, avec 51 % de femmes et 49 % d’hommes, la majorité des infirmiers étaient mariés (84,2 %), plus des deux tiers (70,6 %) travaillaient depuis plus de 20 ans, presque la moitié travaillait dans un service chirurgical (44,1 %). Selon les critères du MBI : 74,5 % des infirmiers avaient un épuisement émotionnel important, 17,6 % souffraient de déshumanisation élevée et 34,3 % avaient un accomplissement personnel faible. L’analyse a démontré que l’épuisement émotionnel diminue après 50 ans ainsi que l’accomplissement personnel, le sexe n’a pas d’effet sur le burnout, être infirmier polyvalent dans un service chirurgical et travailler en alternance augmentent l’épuisement émotionnel, la pratique de sport diminue de façon significative l’épuisement émotionnel, et la conviction du choix de la profession augmente l’accomplissement personnel. En conclusion cette étude montre que le burnout chez les infirmiers est une réalité, donc la diffusion de programmes d’information et de prévention auprès du personnel soignant semble nécessaire. PO 169 STRESS, ÉTUDES DE MÉDECINE ET PRATIQUE DE LA MÉDECINE MARRA D., ALLILAIRE J.-F. CHU Pitié-Salpêtrière, PARIS, FRANCE 74 Les études de médecine sont parmi les études les plus contraignantes notamment par des expositions répétées à des situations génératrices de stress : répétition d’examens et de concours etc… Des études réalisées dans des pays avec des systèmes universitaires différents apportent des données concordantes quant à une prévalence non négligeable de troubles anxio-dépressifs chez les étudiants en médecine. Ces troubles augmentent au cours des années d’études et peuvent concerner jusqu’à près de 20 % des étudiants. L’expérience acquise dans notre Faculté par la mise en place d’un Bureau-Interface-Professeur-Etudiants dont l’un des objectifs est la détection, l’évaluation et l’orientation des étudiants en difficultés pédagogiques, confirme, sur la centaine d’étudiants vus, que les troubles anxio-dépressifs sont une cause fréquente de difficultés pédagogiques. Plusieurs questions en découlent. Les études de médecine génèrent-elles des troubles psychologiques ? Une faculté peut-elle être tenue pour responsable du suicide d’un étudiant ? Au contraire une faculté peut-elle être responsable de l’absence de moyens de dépistage et d’orientation d’étudiants en difficultés psychologiques ? Quels peuvent être les liens entre le stress des étudiants en médecine et le « burn out » des médecins ? Plusieurs facteurs de stress se révèlent communs aux étudiants et à leurs aînés : surcharge de travail, stratégies de coping sans cesse remises en question etc… Les conséquences du stress pour les étudiants peuvent être majeures et sont souvent méconnues du corps professoral, comme le recours à l’automédication et jusqu’aux troubles dépressifs. Bien que non évaluées, les répercussions pédagogiques sont vraisemblablement importantes et pourraient retentir sur l’acquisition et le maintien de leurs compétences médicales. Leurs réticences à consulter, avec la crainte d’un retentissement sur leur dossier universitaire, ou sur leur carrière pour leurs aînés, et tout particulièrement lorsqu’il s’agit de troubles psychiatriques, plaident pour la mise en place de circuits et de structures dédiés à la prise en charge des médecins, et localisés, pour les étudiants en médecine, en dehors de leurs lieux de formation. PO 170 LE STRESS CHEZ LES INFIRMIERS DES SERVICES DES URGENCES ET DE RÉANIMATION DANS UN HÔPITAL RÉGIONAL MASMOUDI S. (1), KDOUS R. (2), BEN BECHIR M. (1), ZGHDOUDI L. (1), LABBANE R. (1) (1) Hôpital Razi, LA MANOUBA TUNIS, TUNISIE (2) Hôpital Régional de Bizerte, BIZERTE, TUNISIE Le stress, terme largement utilisé de nos jours, traduit un sentiment de tension et de malaise de la personne face à une contrainte. Le but de travail est d’évaluer le niveau de stress chez une population d’infirmiers, d’identifier les principaux déterminants psycho sociaux en rapport avec l’état de stress observé et de déterminer le retentissement du stress sur l’état de santé. Méthode : Notre enquête est de type transversale exhaustive auprès de 60 infirmiers travaillant dans les services des urgences et de réanimation de l’hôpital régional de Bizerte. Posters Résultats : Le taux de réponse est de 85 %. Le stress est considéré élevé ou très élevé pour 46,7 % de notre population. L’âge, le sexe, l’état civil, l’ancienneté ne semblent pas en relation avec le stress observé chez le personnel infirmier. À l’inverse une mauvaise perception et une mauvaise organisation du travail constituent des facteurs liés étroitement au stress chez le personnel infirmier des services concernés. L’analyse selon le sexe a permis de mettre en évidence une nette différence entre les deux sexes concernant le rôle des déterminants psycho sociaux dans le stress chez notre population. Un meilleur état de santé a été observé chez le groupe des non stressés ; ils consomment moins de médicaments et ont nettement moins de plaintes somatiques. Conclusion : Selon cette étude le stress chez le personnel infirmier dans les services des urgences et de réanimation peut être réduit par une amélioration des conditions de travail en agissant notamment sur l’organisation et la perception et ceci permettra non seulement de diminuer la demande psychologique et d’améliorer l’attitude décisionnelle mais aussi d’éviter les effets néfastes du stress sur l’état de santé du personnel infirmier. PO 171 LE BURN-OUT DES INTERNES EN MÉDECINE EST-IL TOUJOURS D’ACTUALITÉ ? PARADIS M. (1), CONSOLI S.M. (2) (1) Hôpital Ambroise Paré, BOULOGNE BILLANCOURT, FRANCE (2) Hôpital Européen Georges Pompidou, PARIS, FRANCE Le stress professionnel des médecins et la possibilité de développer un « burn-out » sont des phénomènes bien explorés et documentés. Des travaux récents, notamment celui de Rivoire en 1999, ont étudié le stress professionnel des internes de médecine et ont confirmé l’existence d’une souffrance professionnelle. Les études effectuées sur les caractéristiques individuelles ont enregistré des niveaux de burn-out professionnel beaucoup plus élevés chez des individus plus jeunes et inexpérimentés en comparaison avec des collègues plus âgés et ayant acquis une bonne expérience professionnelle. Les causes évoquées à l’épuisement des étudiants en médecine sont multiples : la dé-subjectivation et la charge horaire trop lourde ; le déficit de transmission des Maîtres « désincarnés, démotivés » ; la déshumanisation de la médecine ; le numerus clausus, la compétition et l’individualisme ; le manque de reconnaissance du travail des étudiants et la sensation d’être utilisés par certains services médicaux (Delbrouck, 2003). Nous avons mené une étude auprès de 18 internes de médecine à Orléans pour comparer les résultats à ceux de l’étude de Rivoire, après la mise en place du repos de sécurité. L’évaluation a été faite par un questionnaire d’évaluation démographique et causale et le Maslach Burn-out Inventory. Les résultats montrent que plus de 50 % des internes de médecine présentent au moins un critère de burn-out élevé. D’autre part, l’étude actuelle note un pourcentage moindre de burnout complet (22 %) que celle de Rivoire (33 %), ce qui peut être attribué à l’impact positif du repos de sécurité sur les internes de médecine, en réduisant une part de leur souffrance professionnelle. Un facteur majeur de burn-out semble être dans l’échantillon étudié l’absence, pour l’interne, de reconnaissance de son travail par l’équipe médicale et la difficulté à trouver un conseil technique auprès d’un senior. Des améliorations semblent donc encore souhaitables pour mieux assurer la formation, l’encadrement et le soutien de ces futurs médecins, qui exerceront à la fois dans un climat de contraintes économiques et de pénurie médicale. PO 172 ÉTAT DE STRESS POST TRAUMATIQUE ET COMORBIDITÉ PSYCHIATRIQUE OUERIAGLI NABIH F., LAFFINTI A., ABILKASSEM L., BENALI A., ELIDRISSI M.A. Hôpital, MARRAKECH, MAROC Les militaires marocains dans l’exercice de leurs missions (en zone opérationnelle ou en apex) sont de plus en plus confrontés a des événements potentiellement traumatiques sur le plan psychique. Durant ces deux dernières années ; nous avons pu colligé 100 cas d’état de stress post traumatique dont le diagnostic a été particulièrement difficile vu la fréquence élevée de la comorbidité psychiatrique. L’objectif de notre travail est de traiter à la fois les particularités cliniques et thérapeutiques des états de stress post traumatiques rencontrés dans notre service, et de préciser les leurres diagnostiques que peut constituer la comorbidité psychiatrique en particulier la dépression. PO 173 PSYCHOSE NUPTIALE : ÉTUDE D’UN CAS CHAGH R., ASRI F., MANOUDI F., TAZI I. Équipe de recherche pour la santé mentale CHU Mohamed VI, MARRAKECH, MAROC L’impact des cultures offre une sorte de modèles aux formes cliniques des troubles mentaux qui n’ont guère été répertoriées dans les nosographies psychiatriques occidentales ; tel est le cas pour les psychoses nuptiales aiguës. Le mariage, événement social surinvesti dans notre contexte culturel maghrébin peut, dans certains cas, être à l’origine de décompensation ou d’éclosion de troubles psychiatriques majeurs d’ordre psychotique chez des personnes vulnérables. L’objectif de notre étude est de décrire à travers l’illustration d’une observation les spécificités cliniques de ces troubles psychotiques et d’étudier l’influence de certains facteurs de stress, individuels et environnementaux, incriminés dans leur genèse. Nous rapportons l’observation d’une jeune femme de 22 ans, issue d’une famille modeste, dite conservatrice, et ayant un oncle paternel connu schizophrène. La patiente a été donnée en mariage à un homme plus âgé qu’elle de 20 ans. Elle a présenté la nuit de ses noces une symptomatologie aiguë faite de troubles du comportement avec cris et agitation, un syndrome délirant avec hallucinations auditives et visuelles. Une rémission a été obtenue sous neuroleptiques au bout de dix jours d’hospitalisation. 75 7e Congrès de l’Encéphale La nécessité de réduire la dimension stressante du mariage par une bonne préparation des jeunes particulièrement vulnérables s’avère primordiale surtout quand il s’y associe un contexte culturel et social favorisant. PO 174 TIRER POUR TUER ANDRUETAN Y. (1), CLERVOY P. (1), EON A. (2) (1) HIA Sainte-Anne, TOULON, FRANCE (2) HIA Desgenettes, LYON, FRANCE Paradoxalement, depuis l’invention des armes à feu, le tir pour tuer un homme en particulier est rare au regard de l’ensemble des tirs dans le cadre de combat. Plusieurs études depuis la 2e GM ont montré que seulement 25 % des combattants utilisaient leur arme. Quand ils l’utilisent le tir se fait le plus souvent au jugé, en ne visant et sans en connaître les résultats. Il n’y a rien de naturel ou d’habituel à tirer pour tuer. Le combattant s’expose ainsi dans cette situation à la possibilité du traumatisme psychique. Car si un soldat peut être prêt à mourir au combat, il est parfois moins prêt à tuer directement dans un cas de menace extrême. La résistance à l’idée de tuer autrui quand bien même il s’agit d’un individu menaçant n’est pas seulement l’effet de la morale ou de notre civilisation marquée par son héritage judéo-chrétien. Cette résistance touche à une part essentielle, existentielle. L’acte de tuer marque de façon traumatique le psychisme. Les enjeux psychopathologiques sont donc importants tant pour l’apparition d’un syndrome psychotraumatique que d’éventuelles complications. C’est à travers un cas que nous exposerons ces différentes idées. PO 175 STRESS AU TRAVAIL ET TABAC QUELS LIENS ? ABDELHAY N., ALMECHECHTI K., ELYAZAJI M., MOUSSAOUI D., BATTAS O. Ibn Rochd, CASABLANCA, MAROC Le stress apparaît depuis une quinzaine d’années comme l’un des risques majeurs auquel organisations et entreprises doivent faire face : un salarié européen sur cinq déclare souffrir de troubles de santé liés au stress au travail. Il est pertinent d’explorer les liens possibles entre stress professionnel et addiction au tabac afin d’élaborer des stratégies de traitement et de prévention au milieu du travail. Cette étude est transversale et porte sur 100 salariés dont l’âge est supérieur à 18 ans. Le travail est réalisé au sein d’une société à Casablanca. Un auto-questionnaire est utilisé pour évaluer les données sociodémographiques (sexe âge, situation familiale), cliniques (antécédents familiaux, personnels médicochirurgicaux, et psychiatriques) et les habitudes toxiques. Nous avons adopté l’échelle de Cungi pour évaluer le stress et les stresseurs, et le test de Fagerstrom pour évaluer dépendance au tabac. 76 Les résultats montrent que les deux tiers des personnes sont de sexe masculin, 41,7 % sont fort dépendants au tabac et le niveau de stress est élevé dans 83 % des cas ; nous avons trouvé une corrélation entre dépendance au tabac et niveau de stress professionnel. Des interventions adaptées aux sources précises de stress au travail peuvent aider les fumeurs à acquérir un plus grand sentiment de contrôle et une plus grande capacité de maîtrise. PO 176 LE TROUBLE DISSOCIATIF DE TYPE TRANSE ET POSSESSION : UNE CATÉGORIE DIAGNOSTIQUE PERTINENTE ? DURING E., BAUBET T., MORO M.R. Hôpital Avicenne (AP-HP), BOBIGNY, FRANCE Objectif : l’objectif de ce travail est d’évaluer l’utilité de créer une catégorie pour le « trouble dissociatif de type transe » (sous-types transe et possession) dans le DSM. Cette question constitue depuis plusieurs années un point de divergence entre la CIM-10 qui reconnaît déjà le trouble, et le DSM IV qui demande des études supplémentaires. Méthode : une revue systématique de la littérature a été menée pour les vingt dernières années en se basant sur les critères actuels du DSM. Les données épidémiologiques, culturelles, cliniques, psychopathologiques, en particulier les modèles explicatifs des patients et des thérapeutes, ainsi que les stratégies thérapeutiques font l’objet d’une analyse détaillée. Résultats : nous avons recensé un total de 26 articles rapportant 329 cas à travers le monde. L’analyse des données fait apparaître un sex ratio de 2,4 en faveur des femmes, un âge moyen de 23,3 ans et une prédominance du type possession (68 %) sur le type transe (32 %). Les données cliniques montrent la fréquence des symptômes hallucinatoires (35 %) et des plaintes somatiques associées (26 %) pour les deux sous-types. Par contraste, l’amnésie serait moins fréquente (13 %). Les théories explicatives des auteurs sont nombreuses et souvent considérées par eux comme complémentaires, sans qu’un facteur étiologique ne puisse montrer une prévalence ou une spécificité particulière pour le trouble. Les théories explicatives des patients sont moins nombreuses, ce qui peut révéler un manque d’accès à ces informations. Les stratégies thérapeutiques (psychothérapiques, biologiques et traditionnelles) sont souvent multiples et menées simultanément sans qu’aucune ne montre indépendamment une efficacité supérieure. Discussion : ces résultats plaident pour le maintien de cette catégorie dont les critères diagnostiques et l’autonomie par rapports aux autres diagnostics doivent être précisées. Des études complémentaires utilisant une méthodologie transculturelle apparaissent nécessaires. PO 177 DÉMARCHE ÉTIOLOGIQUE FACE À UN DÉLIRE D’IDENTIFICATION DE TYPE CAPGRAS : À PROPOS D’UN CAS BRIDOUX A., FABRE D., ADES E. EPSM des Flandres, CAPPELLE LA GRANDE, FRANCE Posters Le syndrome de Capgras a été décrit comme le syndrome « d’illusion des sosies » par Capgras et Reboul Landaux en 1928 et correspond à la perception d’un proche vécu comme un imposteur. Celui-ci fait l’objet de nombreuses publications pour deux raisons : – d’une part, il n’appartient plus exclusivement au domaine de la psychiatrie car les descriptions de Capgras d’origine organique se multiplient, – d’autre part, son mécanisme reste obscur même si les modèles d’identification des visages progressent. À propos d’une patiente (Mme D.) présentant un syndrome de Capgras associé à des troubles d’ordre immunologiques et neurologiques, nous avons tenté de préciser la démarche étiologique à suivre face à ce syndrome. Face au tableau somatique de Mme D., le consensus est d’explorer les causes organiques et plus particulièrement neurologiques. Une fois les causes lésionnelles éliminées par les explorations paracliniques, les causes fonctionnelles sont abordées. S’agit-il, selon l’hypothèse psychodynamique, d’une lutte contre une menace de dépersonnalisation et de déréalisation face à un sentiment d’étrangeté à l’origine d’un délire ? S’agit-il d’un trouble fonctionnel primaire de la connaissance affective d’un visage physiquement reconnu secondairement rationnalisé par un délire ? Les modèles cognitifs récents d’identification des visages comme les données d’imagerie fonctionnelle redonnent au syndrome de Capgras une nouvelle actualité même s’ils ne peuvent lui donner une explication univoque. PO 178 TRAITEMENT PAR ÉLECTROCONVULSIVOTHÉRAPIE D’UNE TÉTRAPLÉGIE PAR CONVERSION HYSTÉRIQUE : À PROPOS D’UN CAS GAILLARD A. (1), GAILLARD R. (1), MOUAFFAK F. (1), RADTCHENDKO A. (2), LÔO H. (1) (1) Centre Hospitalier Sainte-Anne, PARIS, FRANCE (2) Hôpital Corentin Celton, ISSY-LÈS-MOULINEAUX, FRANCE L’efficacité de l’électroconvulsivothérapie (ECT) dans les troubles conversifs a été rapportée dans la littérature psychiatrique. Cette efficacité pourrait reposer sur plusieurs hypothèses : – la levée d’une inhibition active à l’origine du trouble conversif, du fait des modifications neurales induites par l’ECT. Les données d’imagerie cérébrale fonctionnelle permettent de mieux caractériser les bases neurales de troubles conversifs et pourraient donc objectiver les modifications induites par les ECT ; – les effets amnésiants de l’ECT, conduisant à un nouveau rapport au symptôme et au conflit qui serait à l’origine de celui-ci ; – les effets de dissolution et de réorganisation de la conscience au cours des séances d’ECT, sur un modèle proche de celui de la narcose barbiturique et amphétaminée utilisée jusque dans les années 70. Nous rapportons le cas d’un patient de 30 ans souffrant d’une tétraplégie conversive d’évolution fluctuante depuis 3 ans. après l’échec des précédentes prises en charge thérapeutiques, aussi bien médicamenteuses que psychothérapeutiques, une cure d’ECT a été entreprise, pour laquelle les hypothèses précédemment évoquées seront discutées. PO 179 LE TROUBLE DE DÉPERSONNALISATION : VERS UN NOUVEAU MODÈLE NEUROCOGNITIF LAGODKA A., PLAZE M., IMBERT D., GALLARDA T., KREBS M.O., OLIÉ J.P., LÔO H. INSERM, Laboratoire de Pathophysiologie des Maladies Psychiatriques U894 ; Service Hospitalo Universitaire, Faculté de Médecine Paris Descartes, Centre Hospitalier Sainte-Anne, PARIS, FRANCE Introduction : la dépersonnalisation est un phénomène clinique fascinant qui désigne un trouble de la conscience de soi. Il est caractérisé par un sentiment d’étrangeté et un détachement émotionnel. Cas clinique : les troubles de Mme S., âgée de 54 ans, ont débuté vers l’âge de 40 ans par des céphalées initialement soulagées par de faibles doses de Motival®. À l’arrêt de ce médicament, il y a 8 ans, est apparu brutalement un sentiment intense et pénible de détachement émotionnel. après 8 ans d’évolution, les troubles restent permanents et stables malgré plusieurs séquences de traitements anti-psychotiques et antidépresseurs. Il n’existe pas d’éléments psychotiques, ni de dépression caractérisée. L’examen neurologique, l’électroencéphalogramme et l’IRM cérébrale sont normaux. Le bilan psychologique révèle des déficits isolés des capacités attentionnelles et visuo-spatiales. Discussion : ce tableau clinique et cognitif est caractéristique du trouble de dépersonnalisation (TD). Si le syndrome de dépersonnalisation peut être associé à de nombreux troubles psychiatriques (schizophrénie, troubles anxieux), neurologiques (épilepsie partielle temporale) ou toxiques (cannabis), il peut également être isolé. Dans ce dernier cas, le TD est une pathologie classée parmi les troubles dissociatifs (DSM IV). Le traitement du TD par les IRS est le mieux documenté mais son efficacité reste modeste. Au plan physiopathologique, les systèmes sérotoninergique, opioide et glutamatergique ont été impliqués dans la survenue des phénomènes de dépersonnalisation mais peu d’études en ont exploré les bases cérébrales. Une étude en imagerie fonctionnelle a montré des anomalies de la jonction temporopariétale droite (RTPJ) chez des patients souffrant de TD. La fonction de cette région cérébrale reste mystérieuse car impliquée dans de nombreux processus cognitifs (navigation spatiale, théorie de l’esprit…). Nous proposons que cette région soit une région clé dans les processus cognitifs impliquant une projection de soi ainsi que dans le TD. Conclusion : le TD est un trouble mal connu et dont le traitement reste difficile. Mieux le repérer et l’étudier est nécessaire pour mieux en comprendre la physiopathologie et envisager de nouvelles perspectives thérapeutiques. 77 7e Congrès de l’Encéphale PO 180 FONCTIONNEMENT ORDALIQUE CHEZ LES TOXICOMANES SBAI S. (1), BERRADA S. (2) (1) CHU Ibn Rochd, CASABLANCA, MAROC (2) Centre Psychiarique Universitaire, CASABLANCA, MAROC Introduction : Les conduites à risque, sont un engagement délibéré et répétitif dans des situations dangereuses. Elles s’étendent de la consommation de substances psychoactives, aux rapports sexuels non protégés et les sports à risque. Les conduites ordaliques sont le fait de s’engager de façon plus ou moins répétitive dans des épreuves comportant un risque mortel, et l’issue ne doit pas être évidemment prévisible. Sujets et méthodes : Notre étude a été faite sur soixante-dix patients adultes âgés entre 18 et 50 ans. Ces patients ont été divisés en deux groupes : un groupe avec un diagnostic de dépendance selon les critères DSM IV, et un autre groupe témoin (non consommateurs de drogue). Un hétéro questionnaire a été utilisé pour identifier les caractéristiques sociodémographiques et cliniques des patients. Le questionnaire de fonctionnement ordalique (QFO) a été administré à tous ces sujets. Pour être inclus dans le groupe témoin, les sujets ne devaient présenter aucun trouble psychiatrique répertorié dans le DSM IV (MINI), ne présentaient pas de troubles des conduites alimentaires et n’avaient aucun problème actuel de drogues. Résultats : 45 sujets ont rempli les critères diagnostiques de dépendance selon le DSM IV, 36 hommes et 9 femmes. L’âge moyen est de 27, 28 ans. Tous nos sujets toxicomanes, sans exception, sont des polyconsommateurs. Presque deux tiers disent que la substance posant le problème principal est le cannabis, 20 % l’alcool, puis les psychotropes essentiellement les tranquillisants. La durée moyenne d’évolution est de 8 ans. Presque deux tiers des sujets vivent seuls (50 % célibataires ; 10 % divorcés, et 6 % veufs). 30 % rapportent avoir plusieurs partenaires sexuels. 40 % ont fait leurs premiers rapports sexuels entre 10 et 15 ans. Les 45 sujets témoins sont composés de 21 hommes et 24 femmes, l’âge moyen est de 23,55 ans. Presque la moitié des participants sont insérés dans la vie active. Les toxicomanes obtiennent des scores significativement plus élevés que les témoins à l’échelle du fonctionnement ordalique concernant les propensions : prendre des risques, la transgression, la vision positive du risque, et l’adhésion aux croyances. Conclusion : L’hypothèse d’une grande fréquence de conduites de risque chez des toxicomanes paraît donc plus que vraisemblable. PO 181 LE TROUBLE PANIQUE AVEC AGORAPHOBIE : TRAITEMENT COGNITIVO-COMPORTEMENTAL COMME ALTERNATIVE AU TRAITEMENT PHARMACOLOGIQUE (2) EHS de Psychiatrie, CONSTANTINE, ALGÉRIE (3) EHS Cheraga, ALGER, ALGÉRIE Il s’agit d’une étude comparative des effets de deux types de prise en charge concernant le trouble panique avec agoraphobie (la thérapie comportementale et cognitive et le traitement pharmacologique à base d’Anafranil). L’abord cognitivo-comportemental est considéré comme un traitement récent en Algérie sera comparé quant à ses effets thérapeutiques au traitement classique du trouble panique avec agoraphobie et qui est l’Anafranil. L’étude concerne deux types de populations triées selon les principes de la randomisation où l’une recevra un traitement à base d’Anafranil (75 à 200 mg/j) uniquement et l’autre recevra un traitement purement cognitivo-comportemental. Tous les malades inclus dans l’étude présentent le diagnostic de trouble panique avec agoraphobie selon le DSM IV. Chaque population est composée de 50 malades et le suivi s’étale sur 3 mois. Les diverses évaluations sont faites grâce à des échelles d’anxiété de phobie et d’évitement. Les résultats sont nettement en faveur d’un traitement cognitivo-comportemental avec disparition des troubles, amélioration de la qualité de vie et facilité de réinsertion socioprofessionnelle. Mots clés : Agoraphobie ; Antidépresseur ; Thérapie comportementale et cognitive ; Trouble panique. PO 182 CAT DEVANT UN TOC À CONTENU RELIGIEUX RGUIBI L. Cabinet privé, CASABLANCA, MAROC La compulsion dans le T.O.C est source d’une souffrance psychologique considérable, d’autant plus manifeste lorsque son contenu est religieux. Dans le contexte marocain, la culture de nos malades est fortement imprégnée du religieux, qui est perçu comme étant « sacré ». Cette perception entraîne une conception erronée par les patients et un refus de leur maladie ce qui fait surgir une culpabilisation importante et renforce leur dépression. Face à cette confusion et ambiguïté du malade, nous suggérons à partir de notre expérience clinique, d’adopter une double approche : l’une religieuse, consistant en la correction du savoir religieux du patient vis-à-vis de son trouble, et l’autre scientifique neurophysiologique. Cette double résolution aide le malade à accepter son trouble comme étant une maladie, et lui permet de déculpabiliser pour aboutir à une bonne adhésion et observance thérapeutique. PO 183 RÉMISSION CHEZ LES PATIENTS TRAITÉS POUR TROUBLE ANXIEUX GÉNÉRALISÉ EN MÉDECINE GÉNÉRALE ET EN PSYCHIATRIE : L’ÉTUDE MIRABEL BENABBAS M. (1), BENELMOULOUD O. (2), KACHA F. (3) ANSSEAU M. (1), SABBE B. (2), VANBELLE S. (3), ALBERT A. (3), MIGNON A. (4) (1) Hospitalier, CONSTANTINE, ALGÉRIE (1) CHU du Sart Tilman, Service de Psychiatrie, LIÈGE, BELGIQUE 78 Posters (2) Université d’Anvers, Service de Psychiatrie, ANVERS, BELGIQUE (3) Université de Liège, Service de Biostatistiques, LIÈGE, BELGIQUE (4) Wyeth Belgique, Recherche Clinique, LOUVAIN-LA-NEUVE, BELGIQUE Objectifs : L’objectif de l’étude était d’estimer les taux de rémission chez les patients traités pour anxiété généralisée en Médecine Générale et en Psychiatrie et d’évaluer l’impact des caractéristiques démographiques, du traitement et des symptômes associés sur la rémission. Méthodes : Pendant une période de trois mois, chaque médecin participant devait évaluer systématiquement tous les patients traités pour trouble anxieux généralisé depuis une période de trois mois minimum jusqu’à un an maximum. Selon les critères proposés par Doyle (2003) et Kjernisted (2004), la rémission a été définie par un score de 7 ou moins sur l’échelle d’anxiété de Hamilton et de 1 (pas malade) sur l’impression clinique globale, sévérité. Résultats : L’étude a inclus un total de 618 patients ambulatoires souffrant de trouble anxieux généralisé (211 hommes et 407 femmes) traités pendant une moyenne de 5,4 mois (± 4,8 mois) : 365 (59 %) en Médecine Générale et 253 (41 %) par des psychiatres. Le traitement était constitué par uniquement des médicaments dans 29 % des cas, une psychothérapie seule dans 3 % des cas et l’association des deux types d’approche chez 68 % des patients. Selon les critères définis plus haut, seulement 3,7 % des patients pouvaient être considérés en rémission : 4,7 % en Médecine Générale et 2,0 % en Psychiatrie (NS). En utilisant uniquement le critère de l’échelle de Hamilton, la proportion de patients en rémission augmentait à 13,3 % pour l’ensemble des patients : 12,8 % en Médecine Générale et 14,1 % en Psychiatrie (NS). La prévalence de la rémission était plus basse en présence de symptômes associés (2,6 % vs 12,5 %, p < 0,0001). Un meilleur niveau de rémission était également en relation avec une sévérité initiale plus faible (p < 0,0001), une durée de la maladie plus courte (p = 0,0007) et moins d’épisodes anxieux antérieurs (p = 0,006). Il est intéressant de relever que le taux de rémission était inférieur chez les patients prenant des anxiolytiques (1,4 % vs 6,9 %, p = 0,0003), mais plus élevé chez les patients prenant des antidépresseurs (4,3 % vs 0,0 %, p = 0,06). Conclusion : Les taux de rémission obtenus chez les patients traités pour trouble anxieux généralisé sont extrêmement bas et insistent sur la nécessité d’améliorer la prise en charge de cette pathologie. PO 184 POSTER PRÉSENTANT UNE PRISE EN CHARGE PAR TCC D’UN TROUBLE PANIQUE AVEC AGORAPHOBIE BORDAS R. CHU Purpan, TOULOUSE, FRANCE Ce résumé concerne un poster illustrant la prise en charge d’une patiente souffrant de Trouble Panique compliqué d’agoraphobie par Thérapie Comportementale et Cognitive. Le poster est constitué de cinq parties. Une introduction, une présentation du cas clinique, un résumé de la prise en charge spécifique par TCC, une illustration d’une technique de restructuration cognitive (la flèche descendante), un graphique illustrant la diminution des attaques de panique au cours du temps en lien avec chaque technique psychothérapeutique utilisée. L’introduction permet de présenter les enjeux actuels du trouble panique. Sa fréquence, sa chronicité, son caractère invalidant et l’existence de traitements consensuels (sérotoninergiques et TCC) sont soulignés. On insiste également sur les dernières études qui pointent le paradoxe de ces patients : gros consommateurs de soins mais très rarement traités de façon adéquate. Le cas clinique concerne Melle B 23 ans ; on rappelle ses antécédents personnels et familiaux. On rappelle l’anamnèse avec des extraits de son discours à propos de symptômes typiques de l’attaque de panique. « J’ai eu un trou de mémoire, mon cœur battait fort, j’avais du mal à trouver de l’air ». Son histoire est également celle d’un nomadisme médical avec surconsommation d’examens paracliniques à sa demande, émaillée d’appels du SAMU et de consultations en urgence. L’évaluation clinique se termine par une évaluation sur les différents axes. La prise en charge de la patiente par TCC reprend les différentes étapes classiques de prise en charge recommandées par les standards de prise en charge psychothérapeutiques (guides pratiques traduits en français). Il s’agit de l’information sur la thérapie, l’analyse fonctionnelle (BASIC IDEA et grilles SECCA diachronique et synchronique, les échelles d’évaluation), le contrat thérapeutique, l’apprentissage de la relaxation, du contrôle respiratoire, informations sur les mécanismes physiologiques des attaques de panique, restructuration cognitive, exposition intéroceptive, exposition in vivo. La flèche descendante donne des exemples de pensées dysfonctionnelles avec des exemples de pensées alternatives. Le graphique montre l’évolution de la fréquence des attaques de panique au cours du traitement. PO 185 APPROCHE PSYCHOSOMATIQUE DE L’ANGOISSE PONGY P. CHU, NÎMES, FRANCE L’angoisse telle qu’elle apparaît dans le trouble panique et le trouble anxiété généralisée est la traduction clinique d’une réaction phylogénétique défensive désadaptée face à un ennemi inconnu qui n’est autre qu’un conflit entre deux tendances opposées (un besoin et une contrainte, un désir et un interdit, etc.). L’approche psychosomatique appréhende la réactivité d’un individu selon trois axes : le psychisme (affect et représentation), le comportement, le corps. L’angoisse, liée à un afflux d’excitations instinctivo-pulsionnelles d’origine le plus souvent traumatique, investit et surcharge ces trois vecteurs sans toutefois s’y évacuer : voie psychique caractérisée par des représentations inconsistantes, instables, fugaces, vica79 7e Congrès de l’Encéphale riantes, ne constituant pas un arrimage suffisant pour l’affect anxieux, voie comportementale dans laquelle on retrouve aussi bien l’agitation (témoin d’une velléité de lutte ou de fuite) que la sidération (immobilisation défensive), voie somatique dans laquelle se retrouvent tous les effets physiologiques du syndrome général d’adaptation. Les facteurs étiopathogéniques sont de trois types : situations traumatiques actuelles (contraintes, attentes, menaces, dilemmes décisionnels, sommations traumatiques), vécus réactivant une conflictualité intra-psychique (angoisses archaïques de séparation ou de castration, conflit œdipien, culpabilité), désordres physiologiques infra-cliniques. L’angoisse apparaît lorsque l’afflux d’excitation traumatique ne se décharge ni dans la voie psychique (démentalisation, répression des représentations, répression des sentiments), ni dans le comportement et la motricité, ni dans l’expression émotionnelle. En dernier, l’effet somato-psychique induit par la pathologie, génère focalisation sur les symptômes, interprétation alarmiste de ceux-ci, et velléité de maîtrise de la réaction qui ne fait que l’amplifier. L’intégration de ces données éthologiques, médicales, cognitivo-comportementales et psychanalytiques, complémentaires et non contradictoires, permet de proposer au praticien des représentations nouvelles et des outils psychothérapiques opérants dans le trouble panique et le trouble anxiété généralisée. PO 186 MÉTA-ANALYSE DES MODIFICATIONS DE VOLUMES CÉRÉBRAUX DANS LE TROUBLE OBSESSIONNELCOMPULSIF ROTGE J.Y. (1), GUEHL D. (2), DILHARREGUY B. (3), TIGNOL J. (1), BIOULAC B. (2), ALLARD M. (2), BURBAUD P. (2), AOUIZERATE B. (1) (1) Université Bordeaux 2, Centre Hospitalier Charles Perrens, BORDEAUX, FRANCE (2) Université Bordeaux 2, Centre Hospitalier Universitaire Pellegrin, BORDEAUX, FRANCE (3) Université Bordeaux 2, BORDEAUX, FRANCE Contexte : Plusieurs études de neuro-imagerie ont exploré les modifications volumétriques de différentes structures cérébrales dans le trouble obsessionnel-compulsif (TOC). Malheureusement, les résultats apparaissent très hétérogènes d’une étude à l’autre, au gré des différences méthodologiques et des définitions anatomiques employées. Objectifs : Réaliser une méta-analyse quantitative des études d’imagerie par résonance magnétique (IRM) volumétrique dans le TOC. Méthodes : Nous avons conduit une recherche systématique des études IRM volumétriques conduites chez des patients avec TOC et des sujets contrôles. Pour les régions cérébrales d’intérêt dont le volume a été mesuré par au moins trois études indépendantes, nous avons calculé la différence moyenne standardisée (DMS) entre les deux groupes. Nous avons ensuite réalisé une méta-régression pour explorer l’influence des variables cliniques (âge, durée de la maladie, 80 prise d’un traitement médicamenteux, présence de comorbidités, sévérité de la maladie) sur les DMS statistiquement significatives. Résultats : Quatorze études IRM menées chez 371 patients avec TOC et 407 sujets contrôles ont été incluses dans cette méta-analyse. Aucune DMS significative n’a été retrouvée pour les volumes intra-crânien, de matière grise, du cortex préfrontal, du putamen et du noyau caudé. Les DMS étaient significatives pour le cortex cingulaire antérieur (CCA) gauche, le cortex orbitofrontal (COF) gauche et droit, et le thalamus gauche et droit. Les DMS indiquaient une diminution de volume dans les régions corticales, mais une augmentation de volume dans les régions thalamiques, chez les patients avec TOC comparativement aux sujets contrôles. Enfin, les analyses de régression ont mis une évidence une corrélation significative entre la sévérité du TOC et la DMS pour le thalamus. Conclusion : Cette méta-analyse met en évidence des modifications de volumes au sein des CCA, COF, et thalamus dans le TOC. Ces modifications volumétriques suggèrent l’existence d’altérations structurelles des voies thalamo-corticales qui pourraient participer aux anomalies fonctionnelles des boucles fronto-sous-corticales observées dans le TOC. Remerciements. JY Rotgé est soutenu par la Fondation pour la Recherche Médicale. PO 187 TRAUMATISME PSYCHIQUE ET THÉRAPIE EMDR : SORTIR DE LA RÉPÉTITION DE KERGUNIC T., AUXEMERY Y., FIDELLE G. Hôpital d’instruction des armées Legouest, METZ ARMÉES, FRANCE Monsieur K, militaire, a vécu plusieurs événements traumatiques en ex-Yougoslavie de 1994 à 1995. Il a été victime d’une prise d’otages puis menacé d’une arme ennemie avant d’être la cible de tirs ; trois événements au cours desquels il a été confronté au réel de la mort. Après une phase de latence de sept années, le patient développe subitement tous les symptômes d’un état de stress post-traumatique. Nous détaillons sa prise en charge au cours de six séances de thérapie EMDR (Eyes Movement Desensitization Reprocessing). Les effets de l’EMDR sur les symptômes de répétition sont assez spectaculaires. Au cours de la désensibilisation, le patient évoque un rétrécissement puis un éloignement de l’image traumatique. L’événement est accessible à la mémoire mais il a perdu de son acuité et surtout de sa charge émotionnelle. Le regard posé sur l’épisode traumatique est reconsidéré et repensé dans l’ici et le maintenant, alors que les pensées étaient auparavant comme emprisonnées dans des boucles cognitives. Les cauchemars de répétition ont disparu, comme si les événements avaient été dilués dans la mémoire du sujet. L’originalité de cette observation est que le patient a tenu un journal précis de ses rêves entre chaque séance. L’EMDR nous apparaît ainsi comme un « accélérateur de rêve ». Avant la thérapie par l’EMDR la désertion par le langage ne permettait pas un travail d’élaboration psychique. En sortant de la répétition, ce qui était Posters ineffable et insensé reprend un sens pour le sujet. Ici, l’évocation d’une culpabilité œdipienne et d’une problématique autour du père est maintenant possible. Elle permet au patient de donner du sens au trauma et de le réinscrire dans sa trajectoire vitale. PO 188 UNE NOUVELLE MODÉLISATION DE L’ANXIÉTÉ EXTRÊME CHEZ LE RAT : RÉSULTATS PRÉLIMINAIRES JAVELOT H. (1), MESSAOUDI M. (2) (1) EPSAN – Établissement Public de Santé Alsace Nord, BRUMATH, FRANCE (2) Laboratoire ETAP – Département Neuropsychopharmacologie, VANDOEUVRE-LÈS-NANCY, FRANCE Introduction : Une modélisation animale aboutie de l’anxiété extrême devrait inclure des éléments de peur spontanée et conditionnée, afin de rendre compte de la complexité du développement de certains troubles anxieux chez l’homme (comme cela a été évoqué par Padua Cabrobrez dans le symposium d’Andreatini et collaborateurs en 2001). La création d’un modèle permettant une expression significative des comportements d’évitement passif (freezing) et de fuite, chez les mêmes animaux et au cours d’une même procédure expérimentale, s’avère donc particulièrement intéressant. Matériel et méthode : Nous proposons ici un modèle d’anxiété extrême chez le rat, incluant une apnée prolongée en eau froide (15 °C) dans une situation expérimentale inévitable. Notre modèle comporte six sessions : deux d’habituation, deux d’induction (intégrant l’expérience d’apnée) et deux de tests. Lors des sessions de tests, on observe un développement remarquable de comportements de type freezing (anxiété d’anticipation induite par le bruit de l’eau) et de type sauts (lors d’une vaporisation d’eau dans le dispositif). Résultats : Tandis que des administrations chroniques d’imipramine (10 mg/kg, IP, pendant 14 jours) ou de fluoxétine (5 mg/kg, IP, pendant 21 jours) diminuent significativement le nombre de sauts et le temps de freezing, des administrations aiguës de fluoxétine (10 mg/kg, IP) ou de diazépam (1 mg/kg, IP) provoquent respectivement des effets contraires et une absence de modification significative des comportements étudiés. Conclusion : Notre modèle de peur paroxystique chez le rat pourrait servir à modéliser certains aspects des troubles anxieux chroniques chez l’homme. PO 189 PRÉVALENCE DES TROUBLES ANXIEUX CHEZ LES ÉTUDIANTS EN MÉDECINE MCHICHI ALAMI K. (1), FARHAT R. (1), KENDILI I. (2), BENCHEKROUNE W. (1), JADID I. (1), JADID I. (1), TOUNSI J. (1), CHAHID I. (1), RIAH N. (3), SEDDIKI S. (1), MOUSSAOUI D. (1), KADRI N. (1) (1) Centre Psychiatrique Universitaire CHU Ibn Rochd, CASABLANCA, MAROC (2) Centre Psychiatrique Universitaire CHU Ibn Rochd, CASABLANCA, MAROC (3) Centre Psychiatrique Universitaire CHU Ibn Rochd, CASABLANCA, MAROC Les troubles anxieux désignent un ensemble d’affections caractérisées par une anxiété excessive ou persistante, entraînant une souffrance subjective permanente ou entravant le fonctionnement de la vie quotidienne. Objectif de l’étude : Déterminer la prévalence des troubles anxieux chez les étudiants en médecine. Méthodologie : Étude menée en 2008, type descriptive transversale incluant 1 000 étudiants. Le questionnaire préétabli par les auteurs comportait deux parties. La première partie inclut les caractéristiques socio-économiques, l’état de santé mental antérieur, les habitudes de consommation de toxiques ; la deuxième partie du questionnaire est basée sur un entretien standardisé et structuré en utilisant le MINI DSM IV ainsi que l’évaluation du niveau de stress en utilisant l’échelle brève d’évaluation du stress de Cunji. L’étude a été menée par les médecins résidents en psychiatrie. L’analyse statistique a été faite en utilisant le logiciel Epiinfo 6fr. Résultats : Âge moyen 21,17 + 1,89 ans ; la majorité des sujets étaient célibataires, les deux tiers ont des antécédents de troubles psychiatriques personnels et 19,7 % ont des habitudes de consommation de toxiques (19,7 %). Les prévalences observées : du trouble panique, 2,9 % ; du trouble d’anxiété sociale, 3,9 % ; de l’anxiété généralisée, 15,9 % ; du TOC, 3 % ; de l’état de stress post-traumatique, 1,1 %. Conclusion : Les données recueillies à travers cette enquête serviront à planifier les actions préventives et curatives des troubles psychiques chez les étudiants en médecine par la mise en place des structures d’accueil spécifiques et d’aide psychologique universitaire notamment un Centre de Conseil Psychologique (CCP). PO 190 AUTOUR DE L’AUTOMATISME CALTEAU M., LAHUTTE B. Hôpital du Val-de-Grâce, PARIS, FRANCE La pratique clinique nous donne fréquemment l’occasion de questionner certains phénomènes se distinguant par leur récurrence, leur répétition, parfois par leur envahissement. Un qualificatif particulier est celui d’« automatique ». Ce travail a pour objectif de préciser et de mettre en question cette notion d’automatisme. Élevé au rang de concept, l’automatisme recouvre des acceptions très variées, qu’il convient de développer en regard de leurs incidences cliniques. Nous procéderons à partir de la mise en tension de la notion d’automatisme psychologique, selon la thèse de Pierre Janet, avec la théorisation de l’automatisme mental de Clérambault. PO 191 TROUBLES AUTOMATIQUES COMPULSIFS ? LAHUTTE B., CALTEAU M. Hôpital du Val-de-Grâce, PARIS, FRANCE 81 7e Congrès de l’Encéphale Le terme de Trouble Obsessionnel et Compulsif est un syntagme particulier, c’est-à-dire une combinaison de mots se succédant et produisant un sens acceptable. Il désigne une entité morbide caractérisée par certains critères cliniques. La supposition de ce que serait « l’homogénéité », la continuité des phénomènes obsédants avec l’activité psychique fait quasiment figure de précaution oratoire, en venant mettre comme diagnostic différentiel les phénomènes d’influence les plus évidents. Comment devons-nous cependant considérer la spécification figurant dans les classifications de TOC « avec peu de prise de conscience » ? Voici la question que nous nous proposons d’aborder, dans une approche clinique et psychopathologique. Qu’en est-il par ailleurs des distinctions classiques s’articulant autour des rapports de lutte du sujet obsédé, exprimées dans le vocable de l’« assiègement », de la « lutte anxieuse », faite d’atermoiements inévitables, de revirements et autres stratagèmes ? De même, quid de l’idée fixe, chère à Janet, de la stéréotypie ou de l’idée prévalante dans un autre registre ? Tout phénomène répétitif est-il potentiellement et indistinctement candidat au TOC ? En effet, comment distinguer l’obsession du déroulement automatique de la pensée, la compulsion de la stéréotypie, la « répression » des idées de la dissidence de la pensée ? Quel élément peut venir figurer l’écart entre « l’automatique » et « l’obsédant » ? Comment aborder cette entité, si nous la considérons parfois comme expression symptomatique des psychoses ? PO 192 QUALITÉ DE VIE CHEZ LES SUJETS PANIQUEURS TARIQ N., BENZINEB A., FIFANI F., OUANASS A. Hôpital Arrazi, SALÉ, MAROC Le trouble panique est considéré comme étant un problème d’anxiété chronique des plus invalidants. Les conséquences négatives liées à ce trouble ont des répercussions sévères sur le fonctionnement psychosocial et la qualité de vie des personnes atteintes. Malgré les progrès réalisés en traitement pharmacologique la qualité de vie des sujets paniqueurs est toujours précaire. La présente étude a pour objectif d’évaluer la qualité de vie chez des sujets paniqueurs suivis en consultation externe à l’hôpital Arrazi de Salé à l’aide d’un questionnaire. Les résultats de ce travail sont en cours. Les auteurs tentent via ce travail d’objectiver les différents facteurs pouvant entraver la qualité de vie des sujets paniqueurs afin d’améliorer cette dernière chez cette catégorie de patients. PO 193 LORSQUE L’ENFANT (DIS)PARAÎT : À PROPOS D’UN CAS DE GÉMELLARITÉ FACTICE DELBROUCK P., DENIS I., GIBERTI C. Centre hospitalier, SAINT-NAZAIRE, FRANCE Les troubles factices se caractérisent par la production intentionnelle de symptômes physiques ou psychologiques feints dans l’intention de jouer le rôle de malade. Nous rapportons le cas d’une jeune femme de 24 ans, qui s’est présentée à la maternité pour accoucher d’une gros82 sesse gémellaire qui s’avérera être enceinte d’un seul enfant. L’histoire de la grossesse rapportée par la patiente et confirmée par son mari, son suivi, s’avéreront inventés et aucune déclaration légale n’avait été faite. Une évaluation psychopathologique incluant un MMPI-2 a été réalisée ne retrouvant aucune anomalie particulière. Le suivi post-accouchement a été limité, la patiente étant rapidement perdue de vue. Les troubles factices en rapport avec la puerpéralité se caractérisent habituellement par des contractions ou des saignements provoqués. Nous n’avons retrouvé aucun cas semblable au nôtre dans la littérature et nous posons la question de la gémellarité comme « symptôme » et de la grossesse comme « maladie » permettant de retenir le diagnostic de trouble factice. L’absence de bénéfice direct ou indirect évident en dehors de celui de « jouer un rôle » est également discutée. Par ailleurs, le risque d’un syndrome de Münchhausen par procuration sur l’enfant né est évoqué. PO 194 LA DÉPRESSION DU POST-PARTUM PRÉCOCE : PRÉVALENCE ET FACTEURS ASSOCIÉS ZAÂFRANE F., CHAIEB R., SLIM R., KHIARI G., SAKOUHI M., FALEH R., GAHA L. CHU, MONASTIR, TUNISIE Introduction : Les dépressions du post-partum (DPP) occupent en Occident, le premier rang des complications du postpartum. Elles constituent un problème de santé publique du fait de leur fréquence (10-15 %) et de leur gravité. L’étiologie de la DPP est multifactorielle, dépendante de facteurs psycho-socio-culturels, biologiques et psychodynamiques. Objectifs : – Estimer la prévalence de la DPP. – Rechercher ses facteurs associés. Matériel et méthodes : Il s’agit d’une enquête prospective descriptive et comparative, menée au service de Gynécologie et d’Obstétrique du CHU de Monastir, regroupant toutes les femmes (n = 600) ayant accouché durant la période d’étude. L’évaluation a consisté à relever les caractéristiques sociodémographiques, anamnestiques, gynécologiques, obstétricales, néonatales et environnementales et à passer entre la 1re et la 2e semaine du post-partum et à coter les échelles : – de dépression postnatale d’Edimbourg ; – du support social : Maternity Social Support Scale. Résultats : La prévalence de la DPP était de 10 %. La recherche des facteurs de risque a montré que la dépression était significativement associée à : la désirabilité de la grossesse ; pathologies lors de la grossesse ; degré de satisfaction conjugale ; l’état civil ; l’état de santé du nouveau né ; antécédents personnels psychiatriques ; la qualité du support social ; terme du nouveau-né ; suivi de la grossesse ; niveau socio-économique. Discussion : La DPP serait moins fréquente en Tunisie qu’en Occident. Ceci serait en rapport avec certaines particularités culturelles. Posters La maternité dans la culture arabe est révérée et source d’honneur et de reconnaissance : la fécondité accroît le respect pour la femme et renforce sa place dans la famille, au sein de ses proches et dans le groupe. La culture arabe prescrit généralement un haut niveau de support à une mère dans la période post-natale : la nouvelle parturiente est aidée, assistée et soutenue d’abord par sa propre mère et ensuite par les autres membres de la famille. Conclusion : Nos résultats confirment l’existence de grossesses à risque psychique, relevant de divers facteurs liés à la mère, relatifs à l’enfant, ou se rapportant à l’environnement conjugal, familial ou social. Ils appellent à des mesures de prévention aux différents temps de la grossesse et du post-partum. PO 195 CAS CLINIQUE : GROSSESSE NERVEUSE MCHICHI ALAMI K., KADRI N. Centre Hospitalier Universitaire, CASABLANCA, MAROC La grossesse nerveuse est un phénomène psychique. Lorsqu’une femme désire réellement un enfant, il arrive qu’elle force inconsciemment la nature à un tel point qu’elle se sente vraiment enceinte. Apparaissent alors des symptômes comparables à ceux d’une vraie grossesse, sorte de « complaisance somatique ». Nous rapportons le cas d’une femme âgée de 49 ans, ménopausée depuis 5 ans et qui présente une grossesse nerveuse. Elle était mariée depuis l’âge de 21 ans et a présenté un antécédent de grossesse nerveuse à l’âge de 27 ans. La patiente présente des symptômes identiques à ceux d’une vraie grossesse (arrêt des menstruations, nausées, vomissements, augmentation du volume de l’abdomen). Un ensemble d’examens cliniques et paracliniques ont été pratiqués pour éliminer une cause organique notamment d’origine ovarienne avant de retenir l’étiologie psychiatrique. Dans ce cas clinique nous rapportons les différents facteurs biopsychosociaux pouvant expliquer l’étiopathogénie de la grossesse nerveuse. La malade a été mise sous traitement pharmacothérapique (psychotrope) et psychothérapique (thérapie comportementale et cognitive). L’évolution a été marquée par une nette amélioration avec régression de l’ensemble des symptômes. PO 196 PSYCHOTROPES ET ALLAITEMENT ROSSIGNOL P., GROSSMAN D., GUILLAUME C., LE BON O. CHU Tivoli, LA LOUVIÈRE, BELGIQUE À partir d’une revue de la littérature internationale et de notre point de vue clinique de psychiatre, néonatologue et gynécologue, nous recherchons un compromis délicat entre une attitude favorable à l’allaitement maternel et la protection du nouveau-né en particulier prématuré. L’essentiel est de garder le contrôle de la situation sans discriminer les patientes psychiatriques en leur retirant le droit à allaiter mais en tenant compte des perturbations de la relation mère/enfant, du degré d’autonomie de la mère et de la présence d’un soutien familial et psychosocial voire de l’hospitalisation en unité « mère/enfant ». Le sujet est d’actualité vu l’usage fréquent de médicaments chez les mères allaitantes (17 % sous anticonvulsivants, 16 % sous antidépresseurs, 13 % sous sédatifs…). En général, l’exposition du nouveau-né à un médicament est plus faible via le lait que lors du passage placentaire. Si le passage lacté est connu, il est possible de déterminer la quantité maximale que l’enfant peut recevoir via le lait sinon il est préférable de choisir un médicament fortement lié aux protéines plasmatiques, avec une demi-vie très courte, peu lipophile, sans métabolite actif et qui, par ailleurs, pourrait être utilisé en pédiatrie. Il est intéressant de connaître le pic plasmatique chez la mère mais en général on conseillera de prendre le médicament immédiatement après la tétée. Nous passerons en revue les différentes classes de psychotropes en essayant de tenir compte de ces critères. Nous rappelons l’importance de réactualiser régulièrement via Internet les données concernant chaque psychotrope et de partager nos expériences mutuelles. PO 197 VIOLENCE CONJUGALE EN PÉRIODE DU POST-PARTUM MCHICHI ALAMI K., KENDILI I., OUQUEZZA K., MOUSSAOUI D., KADRI N. Centre Psychiatrique Universitaire CHU Ibn Rochd, CASABLANCA, MAROC La violence à l’encontre des femmes est un phénomène universel et ce à tout moment de leur vie : d’une naissance de la honte indésirée à une vieillesse délaissée. La violence expose sur le long terme et selon la gravité à des atteintes, longtemps après qu’elle se soit arrêtée, à diverses pathologies psychiatriques des femmes violentées et de leurs enfants. Objectifs : Déterminer la prévalence de la violence conjugale en période du post-partum et son retentissement à court terme sur l’interaction mère-bébé, et isoler les facteurs prédictifs de ce type de violence conjugale afin de savoir mettre au point dans un but ultime une action en amont. Sujets et méthodes : Étude transversale descriptive sur un échantillon de 112 femmes enceintes. Les données ont été recueillies à l’aide d’un questionnaire évaluant les caractéristiques socio-démographiques, les habitudes toxiques de la parturiente et du conjoint, les antécédents de troubles mentaux chez le couple ; les troubles dépressifs ont été évalués en utilisant le MINI DSM IV ; l’analyse statistique a été faite sur le logiciel Epi-Info 6fr. Résultats : L’âge moyen est de 29,58 + 7,16 ans ; dans cet échantillon 65,7 % des femmes sont des analphabètes ; 57,8 % ont eu 4 enfants ; le mari à au moins une habitude toxique (87,2 %) ; la prévalence de la dépression du post-partum blues est de 68.7 %, celle d’épisode dépressif majeur audelà de J10 est de 23,5 %. 83 7e Congrès de l’Encéphale La prévalence de la violence conjugale en post-partum est de 47,8 % avec un dysfonctionnement de l’interaction mère-bébé. Le lien est statistiquement positif entre la violence conjugale en post-partum et le Blues (J3-J10), les naissances de sexe féminin, les habitudes toxiques chez le conjoint, mais interviennent aussi le bas niveau socio-économique et l’analphabétisme. Conclusion : Fréquence de violence conjugale en post-partum avec son impact négatif sur la santé mentale de la dyade mère-bébé. Les professionnels de la santé qui dispensent des soins aux femmes enceintes doivent être conscients de ce phénomène social, savoir détecter les facteurs de risque notamment le post-partum blues qui bien que transitoire et non pathologique apparaît comme un facteur de risque majeur de violence conjugale en post-partum et par conséquent prévoir son retentissement indirect sur la dyade mère-bébé. PO 198 SIGNALEMENTS D’ENFANTS DE MÈRE ATTEINTE DE SCHIZOPHRÉNIE EN MATERNITÉ GAILLOT F. (1), BUHL C. (2), SANA M. (3), CORRUBLE E. (2), HARDY P. (2) (1) CHS Esquirol, SAINT MAURICE, FRANCE (2) CHU Bicêtre, KREMLIN BICÊTRE, FRANCE (3) CHU Cochin, PARIS, FRANCE Les enfants de mères schizophrènes sont identifiés comme à haut risque par l’Organisation Mondiale de la Santé depuis 1975 qui recommande que soient mises en place des mesures d’accompagnement et de prévention. En effet, les troubles de la relation entre une mère schizophrène et son enfant ainsi que les perturbations de l’environnement familial et social peuvent avoir des répercussions sévères sur le développement psychomoteur de l’enfant. On peut estimer qu’environ 1 000 enfants de mères schizophrènes naissent chaque année en France. Lorsque l’enfant est en danger sous la responsabilité de sa mère, une décision de signalement s’impose avec parfois une séparation par mesure de placement. Dans les études cliniques sur le sujet, issues des unités mèreenfant, on retrouve environ 50 % de signalements et 25 % de séparations avec placement pour ces enfants. Notre étude rétrospective sur les 21 patientes schizophrènes ayant accouché à la maternité de Cochin-Port Royal de janvier 2005 à décembre 2006 a permis d’analyser 22 naissances. Dans cette étude réalisée en maternité, 47 % des bébés font l’objet d’un signalement judiciaire et 33 % sont séparés de leur mère et placés en pouponnière. Ces chiffres concordent avec les données issues des unités mère-enfant. L’analyse des critères participant à la décision de signalement met en évidence différentes caractéristiques de la situation sociale, de la maladie psychiatrique de la mère, de l’histoire de la grossesse et de l’accouchement. Trois critères sociaux sont déterminants : une maladie psychiatrique chez le conjoint, une absence d’activité professionnelle ainsi que le fait de bénéficier de l’allocation adulte handicapé. Pour la maladie psychiatrique, la compliance aux soins, la conscience des troubles et les antécédents d’hospitalisation d’office apparaissent significatifs. Enfin, un suivi irrégulier de la grossesse, des symptô84 mes positifs et des troubles du comportement après l’accouchement, ainsi qu’une hospitalisation en psychiatrie après l’accouchement sont décisifs dans la décision de signalement. PO 199 LES DIFFÉRENTES FACETTES DE L’ANXIÉTÉ DANS LA CONSOMMATION ET L’ARRÊT TABAGIQUE TORDEURS D., ZDANOWICZ N., REYNAERT C. Cliniques Universitaires UCL Mont-Godinne, YVOIR, BELGIQUE Introduction : Les recherches précédentes, par manque d’opérationnalisation du concept d’anxiété, rapportent des résultats souvent discordants. Des liens fréquents ont été établis entre l’anxiété et le tabagisme, peu s’intéressent à la relation entre l’arrêt du tabac et le type d’anxiété. Objectif : Les auteurs veulent identifier le rôle joué par l’anxiété et ses diverses formes dans la consommation et l’arrêt du tabac sur trois groupes. Méthode : Les 120 sujets comparables en ce qui concerne l’âge et le sexe sont répartis en trois groupes distincts : les fumeurs (n = 43), les non-fumeurs (n = 50) et les ex-fumeurs (n = 27). Les questionnaires sont : the Bonis Anxiety TraitScale (BATE), l’échelle d’évaluation des phobies, attaques de panique et anxiété diffuse (PPAG), the Liebowitz Social Anxiety Scale (LSAS) et le Social Phobia and Anxiety Inventory (SPAI) ainsi que la Cigarette Dependence Scale (CDS-12). Résultats : Notre étude révèle que plus les fumeurs souffrent d’anxiété-état, d’anxiété-trait et d’anxiété sociale, plus ils ont fréquemment tenté d’arrêter leur consommation tabagique. Nous avons également montré que les ex-fumeurs souffrent davantage d’anxiété sociale que les fumeurs et que le niveau d’anxiété-trait des gros fumeurs est plus important que celui des petits fumeurs. Conclusion : Si notre étude ne nous permet pas d’établir un lien de cause à effet entre les différentes facettes de l’anxiété et le début ou la consommation de tabac, elle indique clairement que l’arrêt du tabac est lié à l’anxiété du fumeur. Rendre le fumeur anxieux motiverait donc ce dernier à arrêter la consommation de tabac. PO 200 QUELLE EST LA PERTINENCE DES DEMANDES DE SEVRAGE EN BUPRÉNORPHINE ? ÉTUDE DESCRIPTIVE AU CHU DE NANTES GUILLOU-LANDRÉAT M., GRALL-BRONNEC M., GILLOUAYE C., ROUSSELET M., VÉNISSE J.L. Chu Nantes, NANTES, FRANCE La buprénorphine est un des traitements de la dépendance aux opiacés disponible en France depuis 1996. Ce traitement, en dehors du fait qu’il permet de supprimer les signes de sevrage aux opiacés, a pour objectif principal de réduire le craving aux opiacés. De plus, il permet du fait de ses propriétés pharmacologiques de rompre le cycle du renforcement positif lié à la prise d’opiacés. De nombreux auteurs parlent d’un traitement chronique, voire à vie. Mais en pratique clinique, nous sommes confrontés à des demandes de sevrage en buprénorphine. Comment peut-on les analyser et les prendre en charge ? Posters Nous avons donc mené dans le service d’addictologie du CHU de Nantes une étude prospective descriptive des patients hospitalisés pour une demande de sevrage en buprénorphine. L’objectif principal de cette étude était d’analyser la sévérité des conduites addictives et par extension le degré de pertinence de la demande. L’objectif secondaire était d’analyser les conditions de l’hospitalisation pour ce sevrage. Nous avons inclus tous les patients hospitalisés pour une demande de sevrage en buprénorphine sur une période de 10 mois. Nous avons évalué la sévérité des conduites addictives par l’Addiction Severity Index. Nous avons également recueilli les données concernant l’hospitalisation (durée, modalités de sortie). 15 sujets ont été inclus. La majorité des sujets étaient polyconsommateurs. Les scores de sévérité de l’addiction severity index étaient relativement élevés. Les hospitalisations ont souvent été courtes, avec de nombreuses sorties anticipées à la demande du patient. Ainsi, nous avons montré que les demandes d’hospitalisation pour un sevrage en buprénorphine émergent souvent chez des sujets ayant encore un niveau de sévérité des conduites addictives élevé. Or l’arrêt de la buprénorphine est idéalement envisageable en cas d’amélioration ou de stabilisation des conduites addictives. Donc il est primordial d’évaluer le degré de pertinence de ces demandes et d’adapter la prise en charge. Par ailleurs, le risque de rechute inhérent à cet arrêt doit toujours être discuté avec le sujet. Enfin, le cadre de la prise en charge de ces sevrages devrait donc être spécifiquement réfléchi, d’autant plus qu’il s’agit d’une question de plus en plus récurrente. PO 201 DE LA DÉPENDANCE AU VIRTUEL… AU DÉLIRE RGUIBI L. Cabinet privé, CASABLANCA, MAROC Une nouvelle forme de dépendance au jeu est en train de devenir un véritable phénomène de société. Il s’agit de la « dépendance au jeu virtuel » et particulièrement au jeu d’action ou d’aventure en réseau sur Internet. C’est essentiellement de ce constat que se nourrit un discours émergent sur la « cyberaddiction » S’il y a une crainte de voir se développer dans l’esprit des jeunes joueurs une confusion entre le jeu et la réalité, certains d’entre eux peuvent même développer une pathologie délirante. Le virtuel pourrait-il induire une pathologie psychotique, similaire aux psychoses induites par les drogues ? Les joueurs dépendants au jeu sont-ils tous exposés à l’accès pathologique ? Ou y a-t-il des facteurs personnels prédisposants ? Quel type de jeu est le plus incriminé dans l’apparition de tels troubles ? Quelle démarche diagnostique faut-il suivre et quelle est la conduite thérapeutique adéquate à tenir face à ce type de patients ? Nous essaierons, à travers un suivi personnel de deux cas cliniques, d’apporter quelques réponses et réflexions à ce sujet suscitant plus de recherches et d’études cliniques. PO 202 ADDICTION À INTERNET : QUI CONSULTE POUR QUELS RÉSULTATS ? THORENS G., KHAZAAL Y., ZULLINO D. Hôpitaux universitaires de Genève, GENÈVE, SUISSE Avec l’évolution rapide des nouvelles technologies, l’addiction ou l’usage abusif d’internet est un phénomène qui prend de l’ampleur. Or, il y a encore très peu de données sur les patients qui consultent pour ce motif, notamment la sévérité du trouble, les comorbidités et l’évolution clinique. Méthodes : Revue systématique des dossiers des patients d’un médecin psychiatre à 20 % ayant consulté au Nant (programme spécifique traitant les nouvelles addictions) de janvier 2007 à septembre 2008. Inclusion des demandes spécifiques pour une addiction à internet. Résultats : Sur l’ensemble des demandes (n = 57), 21 % était une demande spécifique pour une addiction à internet. Le suivi a consisté en une TCC et une approche motivationnelle spécifique de l’addiction, ainsi que le traitement psychiatrique des comorbidités. Sujets : 100 % sexe masculin, âge médian 24 ans (min. 17, max. 49). 58 % en rupture scolaire ou professionnelle, 92 % vivent en famille ou en couple. 50 % consultent sur pression des proches, 25 % envoyés par des soignants, 25 % par eux-mêmes. Motifs de consultation : Utilisation excessive de World of Warcraft : 50 %, Counter Strike : 17 %, cybersex : 8 %, surfing : 25 % 25 % des patients répondaient aux critères de Young d’une addiction à internet, un diagnostic psychiatrique était présent chez 83 % des patients : 30 % troubles de personnalité, 20 % phobies sociales, 20 % troubles anxieux, 20 % addictions (alcool, cannabis), 10 % ADHD. Nombre de séances : 3,8 (min. 1, max. 11). Durée du suivi : 14,2 sem. (min. 0, max. 32) L’index de sévérité de la maladie sur l’échelle CGI (0-7) : 4,25 (min. 2, max. 6). L’index d’amélioration globale (0-7) : 1,58 (min. 0, max. 4), Drop out : 25 %. Conclusions : Nous relevons trois profils de motifs de consultation : 1. Les patients dont la problématique d’addiction à internet est primaire et entraîne des conséquences psychiatriques. 2. L’utilisation problématique d’internet est secondaire à un trouble psychiatrique. 3. L’addiction à internet est une porte d’entrée dans les soins, mais l’utilisation d’internet n’est pas problématique. En conséquence, les patients consultant pour une addiction à internet doivent pouvoir bénéficier d’un suivi spécifique addictologique et d’une prise en charge des comorbidités psychiatriques. PO 203 PICK-KLOP, UN JEU POUR LES FUMEURS KHAZAAL Y., CHATTON A., PREZZEMOLO R., PROTTI A.S., MONNEY G., ZULLINO D. Hôpitaux Universitaires de Genève, GENÈVE, SUISSE Introduction : « Pick-Klop » est un jeu de société basé sur les approches motivationnelles et cognitives et comportementa85 7e Congrès de l’Encéphale les des addictions. Il vise à modifier les connaissances et les attitudes vis-à-vis du tabagisme de fumeurs à différents stades motivationnels. Une première étude a montré une amélioration de l’intention d’arrêter de fumer chez des fumeurs hospitalisés en milieu psychiatrique. La présente étude évalue l’impact du jeu chez des fumeurs de la population générale sur des mesures plus complexes de ce comportement et des attitudes en rapport. Méthode : Soixante et un fumeurs ont participé à 4 séances du jeu. Le nombre de cigarettes fumées, les attitudes vis-à-vis des substituts nicotiniques (Attitudes Towards Nicotine Replacement Therapy : ANRT 12), les attitudes vis-à-vis du tabagisme (Attitudes Towards Smoking Scale : ATS-18), le sentiment d’efficacité personnelle (Self Efficacy Questionnaire : SEQ-12) quant à un arrêt du tabac et les stades motivationnels ont été évalués avant et après les sessions. Résultats : Des améliorations significatives sont observées sur les scores de l’ANRT-12, de la SEQ-12 et de la souséchelle d’appréciation des effets néfastes du tabagisme de l’ATS-18. Les stades motivationnels se sont modifiés durant les sessions. En particulier, une partie des personnes en précontemplation sont passées en contemplation. Le nombre moyen de cigarettes fumées par jour a diminué. Conclusions : Le « Pick-klop » est un jeu qui peut être utilisé avec les fumeurs. Il semble modifier différentes dimensions clés des attitudes vis-à-vis du tabagisme et pourrait faciliter des modifications du comportement. Une étude randomisée contrôlée est en cours. PO 204 LE GABS ET LE GRCS : DEUX QUESTIONNAIRES UTILES POUR ÉVALUER LA SÉVÉRITÉ DES DISTORSIONS COGNITIVES DU JOUEUR PATHOLOGIQUE GRALL-BRONNEC M. (1), BOUJU G. (1), HARDOUIN J.B. (2), GORWOOD P. (3), GUILLOU-LANDRÉAT M. (1), VÉNISSE J.L. (1) (1) Centre de Référence sur le Jeu Excessif. Pôle Universitaire d’Addictologie et de Psychiatrie. Hôpital Saint Jacques. 85, rue Saint Jacques, 44093 NANTES CEDEX 1, FRANCE (2) Association pour le Développement de la Biostatistique à Nantes. UFR de Pharmacie. Département de Biostatistiques. EA 4275 Biostatistiques, Recherche clinique et Mesures subjectives en santé. 1, rue Gaston Veil. BP 53508., 44035 NANTES CEDEX 1, FRANCE (3) Clinique des Maladies Mentales et de l’Encéphale, Centre Hospitalier Sainte-Anne, 100, rue de la Santé, 75014 PARIS, FRANCE Contexte : Les études internationales estiment la prévalence des problèmes liés aux jeux de hasard et d’argent à environ 1-3 % de la population adulte. Le jeu pathologique représente typiquement un modèle d’addiction sans drogue, en devenant progressivement le centre de l’existence du sujet, au détriment de tous ses autres investissements habituels, l’exposant ainsi à de multiples et lourdes conséquences. Comme pour les autres addictions, l’étiologie du jeu pathologique n’est pas univoque, conjuguant facteurs prédisposant, facteurs précipitant et facteurs de maintien. De nom86 breux travaux indiquent que les distorsions cognitives liées au jeu participent à l’initiation et à la poursuite d’une pratique pathologique du jeu, et occupent donc à ce titre une place centrale dans l’évaluation clinique du joueur pathologique, ainsi que dans sa prise en charge thérapeutique. Plusieurs outils d’évaluation spécifiques existent, sans qu’aucun n’ait été validé en langue française. Deux nous semblent particulièrement pertinents : le GABS (Gambling Attitudes and Beliefs Survey) et le GRCS (Gambling Related Cognitions Scale). Objectif : Nous souhaitions valider en langue française deux questionnaires, le GABS et le GRCS, afin de les utiliser dans nos évaluations cliniques (initiale et après traitement) et dans nos protocoles de recherche. Méthode : Il s’agissait d’une étude de validation, transversale, monocentrique. Une fois l’accord des auteurs du GABS et du GRCS obtenu, nous avons procédé à leur traduction et rétro-traduction, avant de les soumettre à une population d’étudiants nantais, pour respecter le design des études de validation initiales. Le SOGS (South Oaks Gambling Screen), questionnaire de dépistage des problèmes de jeu, qui constitue un instrument d’évaluation de référence dans le champ concerné, était aussi complété. Les tests statistiques reposaient sur les méthodes habituellement utilisées dans ce domaine (mesure du coefficient alpha de Cronbach, analyse factorielle…) et sur des modèles de mesure issus de la psychométrie, tels que les modèles de réponse aux items. Inclure 500 sujets devait permettre de réaliser les différentes étapes de validation psychométrique des questionnaires dans de bonnes conditions. Résultats : Les résultats seront exposés ici. PO 205 TROUBLE DÉFICIT DE L’ATTENTION/HYPERACTIVITÉ CHEZ LES CONSOMMATEURS DE COCAÏNE/CRACK. ÉTUDE DESCRIPTIVE EN MARTINIQUE DELAVENNE H. CH C Nicolle, ROUEN, FRANCE Depuis une vingtaine d’années, les usagers problématiques de drogue en Martinique sont presque tous des usagers de crack (ou free-base), le dérivé fumable de la cocaïne. Le Trouble Déficit de l’Attention/Hyperactivité (TDAH) est un trouble neurodéveloppemental qui affecte environ 5 % des enfants d’âge scolaire et qui perdure à l’âge adulte chez environ 50 à 70 % des sujets atteints. Le TDAH a un fort impact sur le développement et l’évolution d’une addiction. L’objectif de notre étude prospective était de diagnostiquer le TDAH chez les usagers de cocaïne/crack en demande de soin à la Martinique et de comparer les caractéristiques sociales et addictologiques des usagers en fonction de la co-occurence du TDAH. Les résultats ont montré qu’il était possible de diagnostiquer le TDAH parmi des usagers problématiques de drogue, à l’aide de différents outils standardisés, comme les critères du DSM IV-R et la WURS-25. Parmi les 46 usagers de cocaïne/crack inclus dans l’étude, 21,7 % (n = 10) remplissaient les critères du DSM IV-R pour le TDAH. Les usagers Posters souffrant d’un TDAH avaient un âge d’initiation de cannabis plus précoce, un pattern de consommation de cocaïne et d’alcool plus sévère et un fonctionnement psychosocial plus altéré que les usagers sans TDAH. PO 206 « LOCUS OF CONTROL » ET DEMANDE DE SOINS POUR PATIENTS SOUFFRANT D’ADDICTION BERTOLINI M. Psychiatrie HUG, GENÈVE, SUISSE Introduction : Le « Locus Of Control » (Locus de contrôle : LC) est un concept qui cherche à appréhender les croyances d’une personne concernant le degré et la possibilité avec lesquelles elle-même, d’autres personnes ou la chance peuvent influencer les événements de la vie. L’échelle « Multidimensional Health Locus of Control scale-Form 1 » (HLC) mesure ce concept pour des questions en lien avec la santé et retrouve trois facteurs : locus interne, externe et chance. La présente étude vise à étudier les liens entre le locus de contrôle et le type de demande de soins de personnes suivies pour une problématique d’abus de substances. Méthode : 57 patients traités dans le service d’addictologie ont répondu à deux questionnaires : le HLC et un questionnaire évaluant les demandes de soins : « Questionnaire from the Center of alcoholism, substance abuse, and addiction » (Albuquerque). Résultats : Le score de locus externe est positivement corrélé à des demandes de traitement de substitution ainsi qu’à des demandes de soutien de type psychothérapeutique. Le locus interne ou le locus chance ne sont pas associés avec un profil de demande de soins. Conclusion : Le locus de contrôle externe est clairement associé aux demandes de soins qu’elles soient de type substitution ou psychothérapique alors que les autres locus ne le sont pas. Il est possible que les personnes avec un locus interne ou un locus chance dominant soient moins enclines à attendre un effet d’une aide thérapeutique « extérieure ». Identifier le profil de locus de la personne ou son évolution pourrait aider à élaborer un projet de soins en concordance avec le patient. PO 207 AMBIVALENCE OU LE DILEMME DU CHANGEMENT PETIT L. CHU Nord, AMIENS, FRANCE L’arrêt d’une addiction intervient dans la vie d’une personne pour de multiples raisons. Les modèles de changement de comportement tels que la théorie des conflits, la cristallisation du mécontentement ou encore le modèle transthéorique de Prochaska permettent de comprendre ces phénomènes dans leur ensemble. Ces modèles s’appuient sur des facteurs externes et des facteurs internes à la personne. Ceux-ci participent à toute une série de micro-décisions donnant naissance au changement. Parmi les facteurs externes, la légitimité sociale a une importance de premier plan car elle influence un groupe à adopter tel ou tel comportement ou à l’abandonner le cas échéant. Dans les facteurs internes, l’ambivalence et la discordance ont été soulignées comme des éléments majeurs dans les phénomènes capables de provoquer le changement de comportement et l’arrêt d’une addiction. La théorie motivationnelle s’appuie sur ces deux aspects, ambivalence et discordance, pour expliquer le rôle important des acteurs de soins dans la mise en route du changement chez des patients encore ambivalents. PO 208 ÉTHIQUE ET ADDICTIONS : LA RELATION DE SOIN ET L’INSTITUTION À L’ÉPREUVE DE LA DÉFIANCE REYRE A. (1), ROUCHON J.F. (1), TAÏEB O. (1), BAUBET T. (1), MORO M.R. (2) (1) Hôpital Avicenne (AP-HP) – Université Paris 13 (EA 3413), BOBIGNY CEDEX, FRANCE (2) Maison des adolescents, Hôpital Cochin (AP-HP), Université Paris 5, PARIS, FRANCE Dans le discours commun comme dans la relation de soin, la figure du toxicomane est associée à de nombreuses représentations morales péjoratives : la malignité, la souillure, le mensonge. • Le soignant se risquant dans la rencontre avec le toxicomane est tenté de mettre en place un dispositif défensif au sein de la relation voire de l’institution de soin. La fonction soignante s’en trouve alors souvent dégradée dans son éthique et dans son efficacité. Une approche de type complémentariste, confrontant la clinique psychiatrique des addictions aux regards de la philosophie et des sciences humaines, permet d’envisager la question du soin sans en dissocier les aspects pratiques et éthiques. Il s’agit alors de construire la relation de soin et d’organiser l’institution sans dénier l’impact problématique de la défiance sur le soin. Deux pistes distinctes et complémentaires se dessinent. – L’une se fonde sur une philosophie de l’action en contexte d’« in-quiétude ». Avec le sociologue Marc-Henry Soulet, elle explore les capacités autogénératrices de l’action et invite le soignant, confronté à la défiance et en perte de repères, à agir malgré tout, tout en pensant son action et en la faisant reconnaître par ses pairs. Cet « agir poïétique » relève d’une éthique du souci de soi, proche de celle développée par Michel Foucault dans la dernière partie de son œuvre, qui peut lier une esthétique du geste thérapeutique à son efficacité et à sa légitimité. – L’autre vient de la philosophie morale d’Hanna Arendt et de Paul Ricœur. Elle permet d’envisager la relation interindividuelle malgré la déception et la trahison. La rencontre repose sur une parole qui lie, à laquelle doit pouvoir répondre un geste de déliaison comme l’oubli ou le pardon. C’est ici une éthique de la reconnaissance mutuelle qui garantit le respect des individus engagés dans la relation de soin. • Ces approches théoriques permettent au soignant de s’écarter au moins temporairement des représentations morales qui le traversent, en stimulant sa capacité réflexive et en laissant au patient la liberté de jouer avec la parole. Elles lui permettent également d’organiser l’institution de soin de 87 7e Congrès de l’Encéphale façon à ce qu’elle offre aux patients comme aux soignants un cadre sécurisant mais capable d’autoriser des espaces libres de liaison. PO 209 ÉTUDE DE PRÉVALENCE DES CONDUITES ADDICTIVES CHEZ 300 FEMMES AU CHU DE NANTES CHASSEVENT A., BRONNEC M., GUILLOU-LANDRÉAT M., WAINSTEIN L. CHU, NANTES, FRANCE Introduction : Il n’existe pas de données actuellement en France sur la prévalence des conduites addictives en dehors des consommations de substances licites (alcool, tabac) chez les femmes enceintes. Méthode : Une étude épidémiologique descriptive transversale de prévalence des conduites addictives a été menée en post-partum immédiat, par autoquestionnaire. L’estimation de la prévalence des consommations avant et pendant la grossesse était basée sur les consommations déclarées de tabac, d’alcool, de benzodiazépines, de cannabis, d’opiacés et d’autres stupéfiants. Le statut addictologique des femmes vis-à-vis de la consommation de tabac, d’alcool et de cannabis était évalué à partir des questionnaires de Fagerström, AUDIT et CAST. Résultats : En début de grossesse 34 % des femmes enceintes consommaient du tabac, 63 % de l’alcool et 8 % du cannabis. Parmi les femmes de l’échantillon, 1,3 % ont pris des benzodiazépines pendant leur grossesse et 0,3 % ont été traitées par buprénorphine pendant la grossesse. Les polyconsommations pendant la grossesse au-delà du premier trimestre concernaient 6,3 % des femmes et 38 % des femmes interrogées ont présenté au moins une consommation à risque pendant la grossesse. Discussion et conclusion : L’importance de la prévalence des consommations à risque pendant la grossesse doit inciter les professionnels de la périnatalité à mettre en place des stratégies de repérage systématique de l’ensemble des conduites addictives chez les femmes enceintes. Une information claire sur les risques liés aux consommations pendant la grossesse doit être donnée aux femmes enceintes, en particulier pour l’alcool et le cannabis. L’orientation des femmes présentant une problématique addictive vers des professionnels spécialisés doit être facilitée, notamment par le déploiement de l’intervention des équipes de liaison en addictologie dans les maternités. PO 210 IMPULSIVITÉ ET USAGE DE SUBSTANCES DANS UNE POPULATION DE 1 017 ADOLESCENTS NOUIRA O., FRIKHA A., AMARA G., SASSI H., BELKACEM C., BEN NASR S., BEN HADJ ALI B. Service de Psychiatrie, CHU Farhat Hached, SOUSSE, TUNISIE Introduction : Plusieurs auteurs ont montré un lien entre la consommation d’une substance psychoactive et l’impulsivité. Peu d’études se sont intéressées à ce sujet chez l’adolescent. 88 Objectif : Le but de notre travail est d’étudier la relation entre l’impulsivité et l’usage de substances psychoactives chez des adolescents tunisiens. Matériel et méthode : Nous avons effectué une étude transversale descriptive auprès de collégiens et de lycéens du gouvernorat de Sousse. Nous avons procédé par un échantillonnage en grappe ayant permis de recruter 1 017 adolescents âgés entre 12 et 18 ans. Nous avons utilisé une fiche pré-établie pour collecter les paramètres sociodémographiques et l’échelle d’impulsivité de Barratt traduite et retraduite en arabe littéraire pour l’évaluation de l’impulsivité. Résultats : L’âge moyen de notre population d’étude était de 15,12 ans. Notre population était représentée dans 44,4 % des cas de sexe masculin. Concernant l’échelle d’impulsivité de Barratt, le taux de réponse était de 96 % soit 975 fiches exploitables. Le score total de l’impulsivité varie de 34 à 101 avec une moyenne de 62,13 dans tout l’échantillon. Les moyennes des scores de l’impulsivité attentionnelle, motrice et de la difficulté de planification étaient respectivement de 16,91 ; 20,79 et 24,43. Un score total de l’impulsivité était positivement corrélé aux antécédents judiciaires (p = 0,026), à la consommation d’alcool (p = 0,003), à la consommation de cannabis et de solvants volatils (p = 0,04) et à la dépendance au tabac (p = 0,015). L’impulsivité motrice était significativement plus élevée chez les adolescents ayant des antécédents judiciaires (p = 0,001), une consommation d’alcool (p = 0,013), une dépendance au tabac (p = 0,004) et une dépendance aux cannabis et aux solvants volatils (p = 0,003). L’impulsivité attentionnelle est significativement corrélée à la prise d’alcool (p = 0,002) et à la dépendance au tabac (p = 0,001). Conclusion : Nous avons noté dans notre travail un lien significatif entre des scores d’impulsivité élevés à l’échelle de Barratt et l’usage de substances psychoactives particulièrement le tabac, l’alcool, le cannabis et les solvants volatils. Il faut donc tenir compte de cette dimension dans la prévention des toxicomanies chez l’adolescent. PO 211 L’USAGE DE DROGUES CHEZ LES ÉTUDIANTES EN MÉDECINE TOUHAMI M., ROUDIES R., OTHEMAN Y., TAIBI H., OUANASS A. Hôpital arrazi, SALÉ, MAROC Objectif : Le médecin constitue un acteur important dans la prévention et le traitement des toxicomanies, mais les études médicales de base nous y préparent-elles. Les objectifs de notre étude sont d’estimer la prévalence de consommation de substances psycho actives (cannabis, cocaïne, héroïne, psychotropes et alcool) chez les étudiantes de la faculté de médecine de Rabat ; décrire les caractéristiques de cette consommation, évaluer leurs connaissances sur les drogues, ainsi que le profil sociodémographique des consommatrices. Méthodologie : Une étude transversale menée au sein de la faculté de médecine de Rabat, par sondage au moyen d’un auto-questionnaire anonyme, sur l’usage des drogues chez les étudiantes, contenant des questions fermées à choix mul- Posters tiples. Les questions ont porté sur les données sociodémographiques de l’étudiante (âge, niveau socio-économique…), ses antécédents psychiatriques, sa perception médicale et culturelle des méfaits de la drogue, sa prise éventuelle de substances psycho actives, le contexte de la première prise, ainsi que ses résultats universitaires (note lors du dernier semestre, absentéisme…). Résultats : En cours. PO 212 DISTORSIONS COGNITIVES CHEZ DES JOUEURS PATHOLOGIQUES ROMO L. (1), LEGAUFFRE C. (2), LUCAS C. (1), LERFEL Y. (1), MORVANNOU A. (1) (1) Université Paris Ouest Nanterre La Défense, NANTERRE, FRANCE (2) CHU Louis Mourier, COLOMBES, FRANCE Le fonctionnement cognitif de personnes présentant un problème de jeu excessif est un élément fondamental dans l’évolution de cette pathologie. Il doit être systématiquement exploré chez ces patients, car essentiellement trois types de dysfonctionnement cognitifs peuvent être décrits : les déficits cognitifs, les biais cognitifs et les croyances dysfonctionnelles. Les distorsions cognitives jouent un rôle très important dans l’évolution du problème (anticipation des difficultés financières, familiales, dettes…), dans la motivation des joueurs pour avoir un suivi, par rapport au sentiment d’efficacité personnelle et également concernant la vie des joueurs. Nous allons nous centrer sur les distorsions cognitives et nous allons présenter différentes méthodes dévaluation : les registres hebdomadaires, les enregistrements lors des expositions, l’inventaire des pensées liées au jeu de Baez (1994), le Gambling Attitude and Belief Survey (GABS) de Breen et Zuckerman (1994), le Gambling Related Cognition (GRCS) de Raylu et Oei (2004), l’Inventaire de Distorsions Cognitives de Labrador et Mañoso (2002) et la Liste de Catégories des Pensées et Croyances Erronées de Ladouceur et al. (2000). PO 213 JEU PATHOLOGIQUE : PRÉVALENCE ET CARACTÉRISTIQUES SOCIODÉMOGRAPHIQUES EL HAJJI K. (1), OTHMAN Y. (1), ROUDIES R. (1), KAROURI R. (2), OUANASS A. (1) (1) Centre Psychiatrique Universitaire Ar-Razi, SALÉ, MAROC (2) Hôpital militaire d’instruction Mohamed V, RABAT, MAROC De pratique courante, la conduite de jeu a rarement fait l’objet de travaux au Maroc. Certes, la multiplication croissante des types de jeu a contribué à l’augmentation du nombre de joueurs, mais nous ne disposons pas de chiffres reflétant la réalité du terrain. L’objectif de notre travail est de situer la prévalence du jeu pathologique ainsi que les caractéristiques sociodémographiques du joueur pathologique. Pour ce faire, une enquête a été réalisée auprès de 250 joueurs, dont l’âge est supérieur à 18 ans, au niveau de différents points de vente de la loterie nationale et des PMU, à Rabat. Le South Oaks Gambling Screen a été utilisé pour mesurer l’intensité de la conduite de jeu. Les résultats de l’enquête sont en cours d’analyse. PO 214 TROUBLES SCHIZOPHRÉNIQUES ET CONDUITES ADDICTIVES EN MILIEU HOSPITALIER MARRAG I., BOURGUIBA H., MAHALLAH A., HAJJI K., HADJ AMMAR M. CHU, MAHDIA, FRANCE Introduction : Bien que totalement distincts sur le plan nosographique, les conduites addictives et les troubles schizophréniques, entretiennent des rapports très étroits. L’objectif de ce travail était d’étudier le lien entre ces deux troubles. Patients et méthodes : Il s’agit d’une étude rétrospective recouvrant une période de cinq ans. Ont été inclus tous les patients schizophrènes ayant parmi leurs antécédents ou ayant présenté à leur admission au service de Psychiatrie du CHU de Mahdia un abus ou une dépendance à une substance selon les critères du DSM IV-TR. Les critères d’exclusion étaient le tabagisme exclusif, l’intoxication à une substance et la présence d’une pathologie organique cérébrale ou d’un déficit intellectuel prononcé. Les informations ont été recueillies à partir des dossiers médicaux à l’aide d’une fiche préétablie comportant 72 items. Résultats : 59 patients ont été colligés, soit 16,43 % de l’ensemble des patients schizophrènes hospitalisés durant la période d’étude. Les résultats ont permis de révéler une moyenne d’âge de 31,5 ans, un sexe exclusivement masculin, un statut marital de célibataire dans 84,7 % des cas, un taux de chômage de 66,1 % et une présence d’antécédents de tentatives de suicide et d’antécédents judiciaires respectivement chez 23,7 et 33,9 % des patients. La dépendance était estimée à 37,3 % des cas. Le produit le plus consommé était l’alcool (69 %) et la poly-intoxication a été notée dans 34,5 % des cas. L’âge moyen au début du trouble lié à l’utilisation d’une substance était 21,2 ans. La schizophrénie type indifférencié était la plus représentée (61 %) avec une moyenne d’âge au début du trouble estimée à 24 ans. L’addiction a précédé l’apparition de la schizophrénie dans 74,6 % et était co-occurente dans 13,6 % des cas. Discussion et conclusion : Même si l’existence d’un lien de causalité direct entre addiction comorbide et aggravation du pronostic de la schizophrénie n’est pas définitivement établie, la mise en évidence d’une telle association plaide en faveur d’une prise en charge spécifique et précoce des conduites addictives comorbides. PO 215 LES EXPERTS NE PRÉDISENT PAS MIEUX L’ISSUE DES MATCHS DE FOOTBALL. EUROFOOT 2008, UN TEST DE L’ILLUSION DE CONTRÔLE KHAZAAL Y., CHATTON A., THORENS G., ZULLINO D. Hôpitaux Universitaires, GENÈVE, SUISSE Introduction : Les paris sportifs des personnes avec une problématique de jeu excessif sont souvent associés à une 89 7e Congrès de l’Encéphale surestimation des capacités à prédire l’issue des matchs ou « illusion de contrôle ». Cette illusion s’illustre fréquemment par l’idée qu’une bonne connaissance de ce sport, des équipes et des joueurs devrait permettre de prédire les résultats des matchs et assurer des gains. Objectif : Tester si les experts en football prédisent mieux l’issue des matchs que les non-experts. Méthode : À l’occasion de l’Euro 2008, 258 personnes dont 55 experts (joueurs professionnels, journalistes sportifs, entraîneurs) se sont prêtées au jeu de faire les pronostics des 10 premiers matchs. Les pronostics établis avant le début des compétitions ont été collectés et comparés aux résultats réels. Résultats : Le statut d’expert intervient dans seulement 5 % de la variance des résultats. Conclusion : L’exactitude des pronostics ne s’explique pas par le statut d’expert du foot. Une meilleure connaissance du football ne devrait pas permettre de meilleurs gains lors des paris. L’illusion de contrôle basée sur cette croyance serait donc bien une illusion. PO 216 L’ORGANISATION DES SOINS EN ADDICTOLOGIE EN FRANCE EL MAHFOUDI I., LAQUEILLE X. CH Sainte-Anne, PARIS, FRANCE Les addictions aux substances psycho-actives sont un véritable enjeu de santé publique. La prise en charge globale et sur le long cours demande une meilleure coordination des intervenants. Le dispositif de soins en addictologie est en cours de réorganisation avec la circulaire DGS du 28 février 2008 sur le volet médicosocial et la circulaire ministérielle du 26 septembre 2008 relative à la filière hospitalière. Les objectifs de cette organisation sont : – L’accès aux soins pour tous y compris les populations spécifiques. – La proximité dans le cadre des territoires de santé et du milieu de vie. – Des missions de repérage précoce, conseil minimum et interventions brèves. – Un suivi et une évaluation du fonctionnement du dispositif. Le volet sanitaire hospitalier est organisé en trois niveaux : – Niveau 1, niveau de proximité, unités de consultation et équipes de liaison. – Niveau 2, niveau de recours, services d’hospitalisation spécialisés en addictologie. – Niveau 3, services hospitalo-universitaires répondant aux missions de soins, enseignement et recherche. Le volet médico-social crée et renforce les Centres de Soins, d’Accompagnement et de Prévention en Addictologie (CSAPA) : Les Centres Spécialisés de Soins aux Toxicomanes (CSST), les Centres de Cure Ambulatoire en Alcoologie (CCAA), les consultations pour jeunes consommateurs de cannabis et autres substances psycho-actives et leurs familles et 90 les Centres d’Accueil et d’Accompagnement à la Réduction des risques chez les Usagers de Drogues (CAARUD) seront regroupés sous une même entité administrative les CSAPA qui deviennent l’élément clé du dispositif médico-social. Les CSAPA proposent impérativement des évaluations et organisent le suivi : Ils assurent une prise en charge globale de l’ensemble des addictions du patient et peuvent avoir une orientation spécifique, une substance psycho-active, une addiction sans drogue, une population. Les prises en charge sont ambulatoires ou avec hébergement. L’évaluation porte sur l’activité annuelle et les personnes accueillies. PO 217 COMORBIDITÉS ADDICTIVES CHEZ LES SCHIZOPHRÈNES LAHLOU F. Hôpital Ibn Al Hassan, FÈS, MAROC Introduction : Depuis une dizaine d’années le problème de la comorbidité entre schizophrénie et toxicomanie fait l’objet d’un intérêt croissant. Parmi les conséquences négatives on peut citer la mauvaise compliance avec une élévation des taux de rechutes, et une augmentation de la consommation de soins et d’hospitalisations. Méthodes : Notre étude est transversale, sur une population de malades schizophrènes hospitalisés pour une rechute au sein du service de psychiatrie au CHU HASSAN II à Fès. Cette étude avait pour objectifs d’étudier la fréquence de la comorbidité addictive chez les patients atteints de schizophrénie, de mettre en évidence les conséquences négatives de cette comorbidité et enfin de déterminer les facteurs de risque de cette association. Résultats : On a recruté 108 cas avec un âge moyen de 33 ans et une prédominance masculine (88 %) et dont 41,5 % étaient inactifs et une majorité à 90 % qui vivaient avec leur famille. L’âge moyen de début de la schizophrénie était de 29, 97 ans et l’âge moyen de début de la consommation des drogues était 16,15 ans. La schizophrénie était de forme paranoïde dans 62 % des cas. On a noté aussi que 83,1 % de nos malades ont commencé l’usage de substances bien avant le trouble schizophrénique. La prévalence de l’usage était de 68,5 % et celle de la dépendance à une substance était de 53,7 %. Le tabac, le cannabis et l’alcool étaient les substances les plus consommées avec des taux respectivement de 97 %, 94,7 % et 91 % des cas. Conclusion : Intérêt d’élaborer des études avec des populations témoins comme par exemple les schizophrènes non consommateurs de drogues ou un groupe de malades dépressifs. PO 218 DÉTOURNEMENT D’USAGE DE LA MÉTHADONE : LES PRATIQUES D’INJECTION EMIR EL HASSANI H. (1), RABIA M. (1), LAQUEILLE X. (2) (1) Hôpital Militaire Régional Universitaire d’Oran, ORAN, ALGÉRIE (2) Centre hospitalier Sainte-Anne, PARIS, FRANCE Posters La méthadone est indiquée comme traitement substitutif des pharmacodépendances opiacées majeures. Comme pour tout traitement de substitution, il existe un risque d’usage détourné. La mise sur le marché de la forme sèche gélule pose à nouveau la question des déviations d’usage. Objectif : Évaluer le risque d’usage détourné de la méthadone et de pratiques d’injection. Méthode : Revue de la littérature PubMed, mots clés : méthadone, diversion of use of méthadone, illicit méthadone use. Résultats : En Australie, parmi 312 usagers d’héroïne, 52 % se sont injectés du sirop de méthadone, 29 % dans les 6 derniers mois, (Darke, 1996). En Allemagne, de 1976 à 1996, 15,1 % de 309 héroïnomanes hors programme de substitution en injectent en intraveineux, 2 % seulement dans un cadre substitutif (Keup, 1996). En Australie, les décès liés au sirop de méthadone réservé à la substitution diminuent de 1984 à 1994, ceux liés aux comprimés indiqués dans l’analgésie augmentent à partir de 1994 (Williamson et al., 1997). En France, entre 1995 et 1997, sur 868 patients, 12 % des sujets sous buprénorphine et 4 % de ceux sous méthadone sont « injecteurs » (Thirion et al., 2001). Discussion : Le potentiel d’injection de la méthadone apparaît modéré comparativement aux autres opiacés. Les études rapportent plus des expérimentations qu’une pratique continue. Si 29 % des patients consultant en centre de soins spécialisés en toxicomanie en ont un usage détourné exclusif ou occasionnel, cela se fait à travers des jeux de doses (TREND 2008). En France, la méthadone gélule devrait être à l’abri de tels détournements par : une association avec un excipient gélifiant, le carboxyméthylcellulose sodique ; une prescription réservée aux patients traités et stabilisés avec la forme sirop depuis au moins un an ; un plan de surveillance médico-administrative. Conclusion : La méthadone a un potentiel d’abus modéré. Plus elle est accessible, plus les risques de détournement d’usage et d’injection sont élevés. La forme galénique, sirop, comprimé, poudre à diluer aux USA, et le cadre de prescription sont déterminants. L’existence en France de conditionnements en sirop et gélule difficilement injectables permet de garder à la méthadone sa place de référence dans la prise en charge de l’héroïnomane. PO 219 APPROCHE DES FACTEURS DE VULNÉRABILITÉ AU TABAGISME CHEZ L’ADOLESCENT TUNISIEN : ÉTUDE COMPARATIVE D’UNE POPULATION DE 38 ÉTUDIANTS HACHICHA C., ZOUARI L., RAKAM A., HACHICHA A., MÂALEJ M. CHU Hédi Chaker, Service de psychiatrie, SFAX, TUNISIE L’objectif de notre étude était d’identifier des facteurs de vulnérabilité au tabagisme chez l’adolescent tunisien, en vue de proposer des mesures préventives. Notre étude, de type transversal et comparatif, a concerné les étudiants de la faculté de médecine de Sfax en Tunisie inscrits en 1re année au cours de l’année scolaire 2007-2008. Nous avons établi une fiche pour recueillir les données concernant les caractéristiques sociodémographiques, la consommation de tabac, les antécédents somatiques et psychiatriques personnels et familiaux, la dynamique relationnelle avec les parents, et les antécédents d’événements traumatiques. Nous avons utilisé, comme outils psychométriques, l’Échelle de Rosenberg, le Test de Difranza, le State Trait Anxiety Inventory de Spielberger (STAI) et l’Adolescent Depression Rating Scale self-report (ADRS) pour évaluer, respectivement, l’estime de soi, le degré dépendance au tabac, le niveau d’anxiété et le niveau de dépression. Résultats : La série étudiée était composée de 100 étudiants répartis en deux groupes : – Groupe 1 (n = 38), des fumeurs réguliers ou occasionnels (les cas). – Groupe 2 (n = 62), des non-fumeurs (les témoins). Les fumeurs étaient dans la majorité des cas de sexe masculin (81,5 % versus 24,1 %). Les différences statistiquement significatives par rapport aux témoins (p < 5 %) étaient les suivantes : les fumeurs avaient redoublé plus souvent en secondaire (26, 3 % versus 0 %), avaient plus de « mauvaises fréquentations » (42,1 % versus 1,6 %), avaient commis davantage d’actes antisociaux (57,9 % versus 1,6 %), rapportaient davantage de disputes graves entre les parents (34,2 % versus 3,2 %), avaient plus de perturbations relationnelles avec leurs parents (26,3 % versus 0 %) et avaient plus de symptômes anxieux (76,3 % versus 41,9 %) et dépressifs (55,3 % versus 11,3 %). Notre étude a mis en exergue le rôle des perturbations sociofamiliales dans la prédisposition à la consommation tabagique. Et c’est à ce niveau que l’intervention pourrait prévenir l’installation d’une telle conduite. Dans ce sens, il faudrait sensibiliser les parents à ce risque, à travers les mass média notamment, et impliquer les services sociaux. PO 220 ÉTUDE DE LA QUALITÉ ET DES TROUBLES DU SOMMEIL CHEZ LES FUMEURS CONSULTANTS L’UNITÉ DE COORDINATION DE TABACOLOGIE DU CHG DE DREUX MANDHOUJ O. (1), YOUNES N. (2), MANDHOUJ S. (3), PARIS P. (1), FERRANT N. (1), DONNEAU D. (1), LAUCHARD J.L. (1), MARTIN F. (1) (1) CHG de Dreux, DREUX, FRANCE (2) CHV, VERSAILLES, FRANCE (3) EPS Charcot, PLAISIR, FRANCE Le tabagisme demeure un grand problème de santé publique. Outre ses effets délétères sur la santé, il perturbe le sommeil, avec un impact négatif voire dangereux sur les activités diurnes, la concentration et la qualité de vie. Une étude a été conduite entre avril et octobre 2008 pour dépister les troubles de sommeil chez les patients consultant pour sevrage tabagique au Centre Hospitalier Général de Dreux (N = 68), avec le questionnaire de sommeil de Pittsburg. La qualité de sommeil a été jugée « très bonne » par uniquement 8 % des patients. La durée moyenne d’endormissement est de 26,47 ± 23,4 min et celle du sommeil de 6,89 ± 1,58 h. 91 7e Congrès de l’Encéphale Les troubles de sommeil se caractérisent par des difficultés d’endormissement, un sommeil haché et de mauvais rêves. Le score moyen de sommeil est de 7,1 ± 4,0 ; avec un score pathologique chez 73,5 % des patients. La différence des scores moyens entre personnes déprimées et personnes non déprimées est très significative (5,67 ± 3,31 vs 10,06 ± 4,2 ; p < 0,0001). Les durées moyennes d’endormissement ne diffèrent pas (25,3 ± 24,2 min vs 31,1 ± 25,9 min ; ns) mais la durée du sommeil est plus longue chez les non déprimés (7,37 ± 1,49 heures vs 6,25 ± 1,39 heures ; p = 0,01). Toutefois, 57,6 % des non-déprimés ont un score de sommeil pathologique et seulement 30,3 % d’entre eux évaluent la qualité de leur sommeil comme bonne ou assez bonne. Il existe des corrélations entre le score de sommeil et le taux de monoxyde de carbone (r = 0,62, p = 0,007), ainsi qu’avec le nombre de cigarettes fumées (r = 0,32, p = 0,04). Les troubles du sommeil sont majeurs chez les fumeurs qui consultent pour sevrage tabagique. Deux fois plus fréquents que dans la population générale, ils sont dominés par des difficultés d’endormissement et une durée de sommeil plus courte et ils existent même chez les fumeurs non déprimés. Les consultations d’aide au sevrage tabagique peuvent dépister les perturbations du sommeil. La prise en charge adéquate des troubles du sommeil permettrait d’augmenter les chances d’arrêter de fumer et la consolidation d’un éventuel arrêt. PO 221 LES CONDUITES TOXICOMANIAQUES CHEZ LES ÉTUDIANTS EN MÉDECINE MCHICHI ALAMI K., KADRI N., FARHAT R., KENDILI I., BENCHEKROUNE W., TOUNSI J., CHAHID I., JADID I., RIAH N., SEDDIKI S., MOUSSAOUI D. Centre Psychiatrique Universitaire CHU Ibn Rochd, CASABLANCA, MAROC La toxicomanie constitue un problème majeur de santé publique en raison de ses répercussions sur la santé mentale et physique des individus ainsi que sur leur situation socioéconomique. La plupart des auteurs s’accordent sur la grande fréquence des conduites toxicomaniaques qui ne concerneraient que certains jeunes ayant une conduite sociopathique avérée. Objectifs : Vérifier la véracité de ces affirmations auprès d’étudiants en médecine ayant une bonne adaptation en milieu socio-familial et poursuivant normalement leurs études supérieures. Il s’agissait donc d’un groupe ne présentant aucun facteur de risque social. Les auteurs mettent l’accent sur les facteurs de risque individuels en particulier sur les troubles psychiatriques qui restent tout aussi importants à prendre en considération que les facteurs sociaux, jusque-là largement incriminés plus ou moins à tort dans les conduites toxicomaniaques. Méthodologie : Étude prospective, menée auprès de 1 000 étudiants en médecine ; les données ont été recueillies en utilisant un questionnaire évaluant les caractéristiques sociodémographiques, la consommation des toxiques (tabac, haschich et alcool). 92 La prévalence de la dépression a été mesurée à l’aide du MINI DSM IV, le niveau de stress par l’échelle brève de stress de Cunji. Résultats : L’âge moyen était de 21,17 ans ; 90 % des étudiants étaient célibataires. La consommation du tabac, du haschich et de l’alcool étaient respectivement de 17,5 %, 6 % et 8,9 %. L’étude a montré que 19,7 % des étudiants ont déjà fait usage, au moins une fois, d’un produit toxicomanogène. La prévalence de la dépression était de 42,6 % chez les sujets consommateurs. Les plus hauts taux de dépression étant rapportés chez les polytoxicomanes et chez les étudiants avec un haut niveau de stress. Conclusion : La connaissance de ces vulnérabilités est une clé importante pour planifier et développer des actions préventives. PO 222 VALIDATION EN LANGUE FRANÇAISE DE L’ASSIST (THE ALCOHOL, SMOKING AND SUBSTANCE INVOLVEMENT SCREENING TEST) POUR LE DÉPISTAGE DE LA CONSOMMATION DE SUBSTANCES BANCILA M. (1), KHAN R. (1), BROERS B. (2), KHAZAAL Y. (1), ZULLINO D. (1) (1) Hôpitaux Universitaires de Genève, Département de psychiatrie, GENÈVE, SUISSE (2) Hôpitaux Universitaires de Genève, Service de médecine de premier recours, GENÈVE, SUISSE L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) considère l’usage d’alcool, du tabac et de drogues illicites comme étant parmi les 20 facteurs de risque majeurs pour la santé publique. Elle a développé et validé en anglais un outil de dépistage de l’ensemble des substances psycho-actives en anglais, l’ASSIST (The Alcohol, Smoking and Substance Involvement Screening Test). L’objectif de la présente étude est de valider la version française de l’instrument et d’en étudier la validité, pour la première fois, dans une population psychiatrique. L’étude a porté sur un collectif de 150 patients divisés en 3 groupes : – Groupe à faible risque recruté parmi les patients des consultations de médecine générale. – Groupe à risque moyen recruté parmi les patients de psychiatrie générale. – Groupe à haut risque recruté parmi les patients des consultations d’addictologie. La particularité de cette étude consiste en la validation de l’instrument de dépistage dans la population psychiatrique générale. Jusqu’à présent, aucune étude de validation du questionnaire ASSIST n’existe pour cette population. Toutes les personnes seront évaluées avec la version française de l’ASSIST ainsi que 4 questionnaires spécifiques déjà validés en français : ASI, MINI Plus, AUDIT et Fagerstromtabagisme. Le protocole Statistical Package for Social Sciences (SPSS) sera utilisé pour le traitement des données. Posters La présente étude devrait permettre d’améliorer et d’harmoniser le dépistage de la consommation de substances dans différentes populations dans le monde francophone. PO 223 TROUBLE HYPERACTIVITÉ DÉFICIT DE L’ATTENTION CHEZ L’ADULTE : AU RISQUE D’UNE AUTOGESTION DES SYMPTÔMES… PINOIT J.M., PINGAUD A., BONIN B. Chu-dijon, DIJON, FRANCE Plusieurs auteurs ont rapporté, chez les adultes présentant une dépendance à un produit psychoactif (tabac, alcool, drogue), l’existence d’un antécédent de Trouble Hyperactivité Déficit de l’Attention alors qu’ils étaient enfants. La persistance à l’âge adulte de la symptomatologie, notamment le déficit de l’attention, constitue également un facteur de risque important. Deux questions sont abordées par les auteurs. 1. La genèse de l’addiction aux substances psychoactives chez un sujet hyperactif n’est naturellement pas liée à la seule existence d’un THADA ; même si la neurobiologie apporte une intéressante hypothèse concernant le lien THADA/addiction, la prise en compte des comorbidités est fondamentale. Le poids du facteur de risque THADA comparé à l’existence d’un trouble de l’humeur, d’un trouble anxieux ou d’un trouble des conduites est variable selon l’âge, et c’est finalement une agrégation de ces facteurs qui amène à l’addiction. L’hypothèse de Khanzian, postulant que le sujet utilise les substances pour moduler ses symptômes, est la plupart du temps vérifiée dans ce cadre. À partir d’une revue de la littérature et de leur expérience clinique, les auteurs évaluent la place du THADA chez les adultes dépendants d’une ou plusieurs substances psychoactives. 2. Dans un second temps, la question du traitement est abordée : la prescription de méthylphénidate dans l’enfance a été diversement appréciée au cours du temps. S’agissant d’une substance psychoactive, ne risque-t-on pas d’augmenter le risque addictif, notamment chez l’adolescent ? Ou au contraire, le traitement précoce du THADA diminuerait-il le risque de voir apparaître une addiction lorsque le sujet sera adulte ? Le recul de la prescription permet en grande partie de répondre à ces questions. Il est beaucoup plus délicat d’apprécier l’impact de la prescription de méthylphénidate sur la consommation de substances psychoactives chez l’adulte hyperactif : les données de la littérature et nos données personnelles apportent une réponse toutefois partielle notamment du fait du faible nombre de sujets adultes traités. PO 224 ADDICTIONS ET SEXUALITÉS WABER L. Service d’Addictologie, Département de Psychiatrie, Hôpital Universitaire de Genève, GENÈVE, SUISSE Les récentes avancées en neuro-imagerie fonctionnelle montrent une certaine superposition des aires cérébrales impliquées dans la consommation de substances et l’activité sexuelle, particulièrement au niveau des systèmes limbique et de récompense, ce qui pose la question du lien entre ces domaines et de leurs interactions, pour la survie de l’espèce d’une part, et pour la clinique d’autre part. Effectivement, le système d’attribution de saillance utile pour la perpétuation de l’espèce, car mettant en avant la nourriture, l’activité sexuelle et les soins à la progéniture, est dérivé vers des fonctions qui semblent être moins vitales, comme la recherche de flash, que ce soit à travers l’addiction à une substance ou une sexualité addictive. Ces liens étroits nous montrent l’importance de la recherche d’une problématique sexologique sous-jacente, et surtout de la prise en charge de celle-ci dans le traitement de l’addiction. Comment chercher et traiter un trouble de l’orientation sexuelle chez un cocaïnomane, un trouble de l’éjaculation précoce chez un héroïnomane ? Un problème de genre chez une personne ayant une addiction sexuelle ? Nous proposons un nouveau modèle de compréhension basé sur les derniers concepts addictologiques et sexologiques. PO 225 USAGE ABUSIF DE BENFLUOREX CHEREL A. (1), PERROUX D. (1), AUCLAIR V. (1), COURTECUISSE A. (1), TURCANT A. (2), ROBERGE C. (1) (1) Centre hospitalier spécialisé, CAEN, FRANCE (2) CHRU, ANGERS, FRANCE En janvier 2008, Mme M, 34 ans est transférée au CHS de Caen pour trouble de l’humeur à type d’agitation psychomotrice, mécanismes interprétatifs et « hypomanie ». Cette hospitalisation fait suite à une intoxication volontaire aux benzodiazépines. Les antécédents révèlent une hospitalisation pour syndrome dépressif 6 mois auparavant, un AVP en 1997, de l’asthme, des céphalées chroniques, une consommation excessive d’alcool et un tabagisme à 20 PA. La patiente relate également une hyperlipidémie traitée depuis 2004 par benfluorex à 3 comprimés/jour (posologie moyenne de l’AMM). Lors de la précédente hospitalisation, la prescription de benfluorex n’avait pas été reconduite mais, dès sa sortie, la patiente l’avait repris en automédication à 6 comprimés/jour. L’examen neurologique note une nervosité, l’absence de syndrome pyramidal ou de signe de localisation. La TA, l’auscultation cardio-pulmonaire et le bilan lipidique (triglycérides, cholestérol total, LDL) sont normaux. Un traitement par divalproate de sodium, cyamémazine, alprazolam, lormétazépam, Vitamines B1 B6 et nicotinamide est instauré. Après 15 jours, l’hospitalisation est émaillée par un fléchissement de l’humeur accompagné d’insomnie et de tristesse et par l’évocation de précordialgies avec palpitations et dyspnée à l’effort. L’ECG retrouve une inversion des ondes T en apical et l’hypothèse d’une HTAP secondaire à la prise chronique de benfluorex est posée. Le bilan cardiologique (RP et échographie cardiaque) est « négatif » à l’exception d’une insuffisance aortique de grade 2/4. L’arrêt définitif du benfluorex est alors préconisé, ainsi qu’une prophylaxie de l’endocardite infectieuse lors d’éventuels soins dentaires ou endoscopiques. Un dosage de benfluorex réalisé à 3 semaines d’hospitalisation retrouve un pic urinaire de norfenfluramine, son métabolite, témoignant d’une consommation cachée et secondairement avouée au cours de 93 7e Congrès de l’Encéphale l’hospitalisation. Cette observation pose l’hypothèse d’une utilisation détournée et abusive du benfluorex à des fins psychostimulantes. Elle souligne les risques liés à la reconduite sans réévaluation d’un médicament prescrit pour des troubles métaboliques mineurs et dont le métabolite et les effets indésirables évoquent une similitude avec les dérivés amphétaminiques. PO 226 LA QUALITÉ DE VIE DES USAGERS DE DROGUES : EXPÉRIENCE DE L’UNITÉ DE DÉSINTOXICATION ET DE POST-CURE DE L’HÔPITAL AR-RAZI (SALE, MAROC) SABIR M. Hôpital ar-razi, SALÉ, MAROC L’amélioration de la qualité de vie est l’un des buts de la prise en charge des usagers de drogues. Nous avons utilisé le « Profil de Qualité de Vie Subjective » (PQVS) pour décrire la qualité de vie au sein d’un échantillon d’usagers de drogues suivant un programme thérapeutique au sein de l’Unité de Désintoxication et de Post-Cure de l’hôpital Ar-Razi de Salé (MAROC). Notre questionnaire comprenait outre des informations socio-démographiques, des données sur la consommation de substances psycho-actives. Cette étude permettra de mettre en exergue ce que la pratique clinique souligne le plus souvent, à savoir la précarité dans laquelle se trouvent de nombreux usagers de drogues et les dimensions de la qualité de vie les plus affectées dans cette population. PO 227 USAGE DE SOLVANTS ORGANIQUES CHEZ UNE POPULATION DE TOXICOMANES SUIVIS AU NIVEAU DE L’HÔPITAL AR-RAZI DE SALE (MAROC) BONO S., LAGDAS E., TAIBI H., EL OMARI F., TOUFIQ J. Hôpital Arrazi, SALÉ, MAROC Les enquêtes épidémiologiques réalisées au Maroc ont mis en évidence que l’usage de solvants organiques est fréquent chez les enfants des milieux défavorisés. Des études récentes ont décrit l’existence non négligeable d’usage ou d’addiction aux solvants organiques chez les adultes. Nous réalisons une étude transversale auprès des patients adultes ayant un trouble lié à une substance qui sont soit vus ou hospitalisés au niveau de l’Unité de Désintoxication et de Post Cure de l’hôpital Arrazi de Salé. Nous évaluerons ainsi la prévalence de l’usage et nous décrirons le profil sociopsychologique des usagers de cette drogue. PO 228 HEROÏNOMANIE ET GROSSESSE : DIFFICULTÉ DE PRISE EN CHARGE EN L’ABSENCE DES TRAITEMENTS DE SUBSTITUTION. À PROPOS D’UN CAS TAIBI H., TOUHAMI M., BENHIMA I., OUANASS A. Hôpital Ar-Razi, SALÉ, MAROC 94 La grossesse chez une mère toxicomane est considérée à risque, en particulier l’utilisation des opiacés qui expose aux risques d’avortement, de prématurité, de retard de croissance intra-utérin, d’infection maternelle et fœtale, de syndrome de sevrage néo-natal et de mort subite du nourrisson. Le sevrage anarchique à l’héroïne provoque des symptômes de sevrage de plus longue durée qui peuvent entraîner une anoxie placentaire quel que soit le stade de la grossesse, d’où l’intérêt des traitements de substitution introduits depuis les années 60 qui ont prouvé leur efficacité en diminuant les signes de sevrage et en améliorant le suivi prénatal et l’accès aux soins. Il va de soi que dans un pays ou les traitements de substitution ne sont pas disponibles la prise en charge est d’autant plus compliquée que non codifiée. Dans ce travail nous rapportons le cas clinique d’une patiente enceinte dépendante aux opiacés hospitalisée pour une cure de désintoxication et chez qui les signes de sevrage étaient difficiles à juguler en l’absence de traitement de substitution. PO 229 IMPULSIVITÉ ET INJECTION INTRAVEINEUSE DE BUPRÉNORPHINE HAUT-DOSAGE : ÉTUDE CAS-TÉMOIN (30 PATIENTS) DUFLOT E. (1), BERTHELOT L. (2), KAHN J.P. (3), SCHWAN R. (3) (1) Centre psychothérapique de Nancy, LAXOU, FRANCE (2) CHU de Nancy, hôpital Jeanne d’Arc, DOMMARTIN-LÈSTOUL, FRANCE (3) CHU de Nancy, Hôpital Jeanne d’Arc, DOMMARTIN-LÈSTOUL, FRANCE Introduction : En France, la buprénorphine haut-dosage (BHD) est le traitement de substitution aux opiacés le plus prescrit aux toxicomanes à l’héroïne. La BHD doit être prise par voie sublinguale. Selon les différentes études, environ 30 % des patients injectent le produit avec des conséquences potentiellement graves. Les étiologies de l’injection de BHD restent imprécises. La clinique suggère que l’injection de BHD est un comportement impulsif. Notre hypothèse de travail était que les injecteurs de BHD constituent un sousgroupe de toxicomanes ayant des personnalités particulièrement marquées par l’impulsivité. Objectifs : Comparer le niveau d’impulsivité des « injecteurs » de BHD au niveau d’impulsivité à celui de patients prenant la BHD per os. Étudier les corrélations entre les niveaux d’impulsivité et la dépression, l’anxiété, les traumatismes infantiles. Méthodologie : Il s’agit d’une étude cas-témoin bicentrique portant sur 30 patients inscrits dans un protocole de soins et séparés en deux groupes : 15 « injecteurs » et 15 « noninjecteurs » de BHD. L’impulsivité-trait est évaluée par des mesures psychométriques : l’échelle d’impulsivité de Barratt (BIS-10), l’échelle de recherche de sensations de Zuckermann (SSS). L’impulsivité-état est évaluée par des mesures neurocognitives : une tâche go/no go évaluant l’inhibition motrice et un test de Stroop évaluant l’inhibition cognitive. Les traumatismes infantiles sont évalués par le Childhood Trauma Questionnaire (CTQ), la dépression par l’échelle de Beck, l’anxiété par l’échelle d’Hamilton. Posters Résultats : Les « injecteurs » ont une impulsivité-trait mais pas une impulsivité-état plus élevée que les « noninjecteurs ». L’impulsivité est positivement corrélée à la dépression et à l’anxiété. Les traumatismes infantiles pourraient constituer un déterminant environnemental de l’impulsivité. Les groupes ne sont pas différents pour la dépression, l’anxiété et les traumatismes infantiles. Conclusion : Selon cette étude, l’impulsivité peut être retenue comme un des facteurs explicatifs de l’injection de BHD ouvrant de nouvelles perspectives thérapeutiques. L’étude précise aussi les liens entre l’impulsivité et la dépression, l’anxiété, les traumatismes infantiles. PO 230 ÉPISODE PSYCHOTIQUE AIGU SUITE À LA CONSOMMATION DE BOISSONS ÉNERGISANTES BELAID S., FERCHIOU A., HOUENOU J., MOUHEB F., LEBOYER M., SCHURHOFF F. Unité INSERM 955, Pôle de Psychiatrie, groupe hospitalier Albert Chenevier – Henri Mondor, CRÉTEIL, FRANCE Les substances que l’on appelle énergisantes font aujourd’hui partie de la vie quotidienne. Elles revêtent différentes formes, les ingrédients actifs étant la taurine, un acide aminé, le glucuronolactone et bien sûr la caféine. La caféine est une des substances psycho-actives les plus consommées dans le monde. Les boissons énergisantes ont fait l’objet d’un débat depuis leur récente mise sur le marché en France. Pourtant, ces boissons consommées à de fortes doses semblent pouvoir induire dans certains cas des troubles du comportement chez l’animal et des troubles d’allure psychotique chez l’être humain. Après une revue de la littérature, les auteurs décriront le cas d’un patient hospitalisé pour état délirant bref survenu après absorption de substances psychoactives et de boissons énergisantes avec retour complet au niveau de fonctionnement pré morbide. L’étude de la personnalité sous-jacente du patient ne mettait pas en évidence de structure psychotique franche, seule était relevée une dépendance à l’alcool dans ses antécédents, pas de trouble de l’humeur avec caractéristiques psychotiques, pas de trouble schizo-affectif ou de schizophrénie. Nous discutons ici la possible imputabilité de l’état délirant du patient à la caféine et aux différents composants de ces boissons. L’exploration de la consommation de substances excitantes chez les patients hospitalisés pour épisodes psychotiques brefs apparaît importante, notamment pour le pronostic et sa répercussion thérapeutique. PO 231 VARIATIONS AUTOUR DE LA « BALANCE DÉCISIONNELLE » DE JANIS ET MANN LANGUÉRAND E. (1), BOURRIT F. (2), KHAZAAL Y. (2), ZULLINO D. (2), KREBS M.O. (3) (1) Centre d’Évaluation et de Recherche Clinique, Service Hospitalo Universitaire, Faculté de Médecine Paris Descartes, Centre Hospitalier Sainte-Anne, PARIS, FRANCE (2) Service d’addictologie, Hôpitaux Universitaires de Genève, GENÈVE, SUISSE (3) INSERM, Laboratoire de Pathophysiologie des Maladies Psychiatriques, Centre de Psychiatrie et Neurosciences U894, Université Paris Descartes, PARIS, FRANCE Face à tout changement dans la vie d’un sujet, l’ambivalence est un phénomène normal, fréquent, voire nécessaire au processus de décision. Dans la clinique, en particulier dans celle des addictions, le travail avec le patient sur l’exploration de son ambivalence et la possibilité de la résoudre plutôt que d’y rester « englué » est primordial. Une approche de la relation d’aide comme l’entretien motivationnel en a fait une de ses topiques essentielles. Pourtant, il faut prendre garde à ne pas réduire ce travail sur l’ambivalence du patient à une élaboration systématique et méthodique des avantages et des inconvénients du statu quo et de ceux du changement (Miller, 2008). Dans leur conceptualisation graphique, Janis et Mann (1977) illustrent le conflit engendré par l’ambivalence avec la métaphore de la « balance décisionnelle » en montrant la richesse des facteurs intervenant dans tout mouvement de prise de décision. La « compétition motivationnelle » qui se joue à l’intérieur du sujet y est illustrée avec les bénéfices et les coûts associés au statu quo (situation actuelle) et au changement. Näsholm (2008) a poursuivi le développement de ce type de support graphique à l’exploration de l’ambivalence. Elle propose ainsi de réfléchir avec le patient non plus sur une double, mais sur une triple perspective : le statu quo, le changement et le non-changement, avec les notions d’avantages et d’inconvénients de chaque perspective. Elle insiste sur l’importance pour le thérapeute de comprendre pour chaque patient sur quoi ce dernier est ambivalent, quel est le nom de son dilemme, comment ce dernier devrait être formulé et quelle(s) perspective(s) sera ou seront à explorer parmi les trois proposées. L’utilisation d’un outil métaphorique comme la balance permet de figurer et de clarifier un dilemme souvent flou pour le patient. Afin de modéliser l’évolution motivationnelle de manière plus dynamique, le psychologue norvégien Tom Barth a proposé la métaphore du « slalom » afin de mieux rendre compte des processus dynamiques en jeu. Nous proposons de compléter cette métaphore en y ajoutant la troisième perspective introduite par Näsholm, celle du non-changement. Notre communication illustre cette synthèse sous la forme d’un « slalom décisionnel tridimensionnel ». PO 232 PRÉVALENCE ET PARTICULARITÉS SÉMIOLOGIQUES DU TROUBLE DE L’ATTENTION/HYPERACTIVITÉ (TDA/H) CHEZ LES PATIENTS COCAÏNOMANES BALLON N., DELAVENNE H., ROY C., CHARLES-NICOLAS A., LACOSTE J. CHRU de Fort-de-France, FORT-DE-FRANCE, FRANCE La validité du trouble de l’attention/hyperactivité (TDA/H) chez l’adulte ayant longtemps été contestée, la recherche de ce trouble chez les cocaïnomanes n’est pas encore systématique. 95 7e Congrès de l’Encéphale Chez l’adulte cocaïnomane le diagnostic de TDA/H peut être rendu difficile car la clinique du TDA/H évolue avec l’âge alors que les critères diagnostiques utilisés restent ceux de l’enfance. En outre l’usage de cocaïne pourrait induire des symptômes TDA/H-like. Notre objectif est de rapporter les données de la littérature concernant la prévalence et les caractéristiques sémiologiques du TDA/H chez l’adulte cocaïnomane. Deux études récentes ont trouvé une prévalence du TDA/H chez des adultes de 18 à 44 ans de 3,4 % à 4,4 % avec des taux de 12 % à 15,2 % d’addictions parmi les TDA/H. Dans une population de sujets dépendants au crack/cocaïne nous avons retrouvé 53 % d’antécédents de TDA/H dans l’enfance et 21,7 % de symptômes de TDA/H persistant à l’âge adulte. D’autres études ont rapporté des taux de 35 % d’antécédent de TDA/H dans l’enfance et de 15 % de TDA/H à l’âge adulte dans des formes de cocaïnomanie moins sévères. Il a aussi été retrouvé 23 % de cocaïnomanes chez des adultes TDA/H. La co-occurrence TDA/H et cocaïnomanie apparaît donc comme une donnée robuste, retrouvée dans les deux groupes de patients, identifiés par l’utilisation de substances d’abus ou par le TDA/H. Cliniquement les addictions ont été décrites comme plus sévères chez les patients TDA/H (début plus précoce, progression plus rapide vers la dépendance et problèmes avec la justice plus fréquents) et les patients TDA/H ont fréquemment rapporté des effets paradoxaux au cours de l’usage de drogues (augmentation de l’attention avec le cannabis et sentiment de calme avec la cocaïne). Par ailleurs, certains auteurs conseillent d’évaluer le TDA/H après sevrage pour éviter les symptômes « TDA/H-like » induits par la cocaïne. Les instruments d’évaluation actuellement validés sont parfois insuffisants pour porter le diagnostic de TDA/H chez un adulte cocaïnomane. La connaissance des caractéristiques sémiologiques de la cocaïnomanie associée au TDA/H serait utile pour la recherche systématique de ce trouble qui peut bénéficier d’un traitement pharmacologique spécifique. PO 233 ADDICTION ET SCHIZOPHRÉNIE CHAGH R., ASRI F., MANOUDI F., TAZI I. Équipe de recherche pour la santé mentale, CHU Mohamed VI, MARRAKECH, MAROC L’abus de substances psychoactives chez les patients schizophrènes représente une comorbidité qui vient alourdir les conséquences d’une pathologie déjà lourde. Les liens existant entre schizophrénie et abus de substances ont longtemps suscité autant d’intérêt que d’interrogations quant à leur nature, aux facteurs neurobiologiques et génétiques y prédisposant qu’aux moyens de leur prévention. Notre travail contribue à l’étude de cette comorbidité chez les schizophrènes marocains à partir de l’aspect épidémiologique, afin de mettre en évidence les particularités cliniques et tenter d’expliquer les liens pouvant exister entre ces deux morbidités. Une réflexion concernant la prise en charge la plus adéquate sera présentée à travers une revue de la littérature. 96 Nous avons effectué un recueil systématique des données sociodémographiques et médicales à partir des dossiers de 80 patients schizophrènes, ayant rempli les critères DSM IV. La recherche d’habitudes toxiques a intéressé principalement le tabac, le cannabis et l’alcool. L’évaluation de la dépendance a été faite selon les critères du DSM IV. L’âge moyen de nos patients était de 29 ans avec des extrêmes de 19 et 50 ans. Le sexe masculin représentait 90 % ; 83 % des patients étaient des célibataires. La majorité des patients proviennent d’un milieu défavorisé. Ils étaient sans profession dans 70 % des cas. Des antécédents judiciaires étaient présents chez 18,3 % de nos patients. Les tentatives suicidaires ont été retrouvées chez 9 % des patients. Les consommations du tabac, du hachich et de l’alcool étaient respectivement de 68,3 %, 65 % et 35 %. Les pourcentages de dépendance ont été de 56,7 pour le tabac, 41,7 pour le hachich et 5 pour l’alcool. La présence de violences a été notée chez 55 % des patients. Il s’agissait d’une hétéroagressivité chez 28 schizophrènes. Le membre de famille violenté était dans la majorité des cas la mère (résultats en cours). Les fortes prévalences constatées soulignent l’intérêt d’un dépistage précoce de ces conduites addictives, sous estimées par le personnel médical, par le malade lui-même et par le secteur public de santé mentale. PO 234 DÉPENDANCE AU CANNABIS : CARACTÉRISTIQUES CLINIQUES ET SOCIODÉMOGRAPHIQUES DERVAUX A. (1), KREBS M.O. (2), LAQUEILLE X. (1) (1) Service d’Addictologie, Centre Hospitalier Sainte-Anne, PARIS, FRANCE (2) INSERM, U894, Service Hospitalo Universitaire, Centre Hospitalier Sainte-Anne, PARIS, FRANCE Contexte : De nombreuses études épidémiologiques ont montré que la consommation de cannabis s’est banalisée ces dernières années, en particulier chez les jeunes. Dans l’enquête ESCAPAD (2005), 5 % des jeunes âgés de 17 ans ont déclaré fumer du cannabis quotidiennement (Legleye et al., 2008). Il n’y a pas d’études évaluant la dépendance au cannabis en France, mais aux USA dans l’étude NESARC, la fréquence était de 0,4 % (Compton et al., 2004). L’objectif de cette étude était d’évaluer les caractéristiques cliniques et sociodémographiques de patients consultant consécutivement dans le service d’Addictologie du CH Sainte-Anne (Paris) pour abus ou dépendance au cannabis. Les patients présentant des troubles psychotiques, bipolaires 1, des dépendances opiacées ou à la cocaïne étaient exclus de l’étude. Méthodes : Les patients ont été évalués à l’aide d’un entretien structuré, le Diagnostic Interview for Genetic Studies (DIGS 3.0 ; Nurnberger et al., 1994, traduction française Krebs et al.) qui génère notamment des diagnostics DSM IV d’abus et dépendance à l’alcool et aux drogues. Résultats : 37 sujets ont été inclus dans l’étude, d’âge moyen 28 (± 16,2) ans. Le sex ratio était de 4 hommes (n = 30) pour 1 femme (n = 7). 30 % des sujets avaient des antécédents familiaux de consommation problématique d’alcool, 35 % de Posters dépression. L’âge moyen du premier joint était de 16 ± 2,6 ans, l’âge moyen du début de la dépendance de 20,6 ± 7,9 ans. Le nombre moyen de joints fumés quotidiennement était de 6,3 ± 3,6. Les comorbidités psychiatriques étaient fréquentes au cours de leur vie, en particulier l’abus ou dépendance à l’alcool (46 %) et la dépression (30 %) ; 11 % avaient déjà fait une tentative de suicide. 57 % des sujets ont expérimenté la cocaïne, 49 % des amphétamines, 22 % des opiacés. Tous les sujets étaient aussi fumeurs réguliers de tabac. Au cours de la consommation, 76 % des sujets ont rapporté des troubles de l’attention, 73 % des troubles de la mémoire, 30 % des idées de référence, 8 % des hallucinations auditives (bruits) et aucun des hallucinations visuelles. L’insomnie (78 %) et l’anxiété/irritabilité (76 %) étaient les symptômes les plus fréquemment rencontrés lors du sevrage. Conclusions : Les comorbidités psychiatriques sont fréquentes dans l’abus/dépendance au cannabis. PO 235 PRESCRIPTION D’HÉROÏNE À L’HÔPITAL : UN PROBLÈME D’ADDICTION ? KAUFMANN Y.A., SINKA L., MANGHI R., ZULLINO D. Hôpitaux Universitaires de Genève, GENÈVE, SUISSE La prévalence mondiale de consommation d’héroïne est de 0,3 %. Environ 40 % des consommateurs d’opiacés s’injectent la substance. Depuis plus de 30 ans, en Suisse, des programmes de traitement de substitution orale d’héroïne illégale ont vu le jour telles que la méthadone, la morphine ou la buprénorphine. En 1994, le gouvernement helvétique lance un projet de substitution à base d’héroïne pharmaceutique injectable qui a entraîné une baisse du taux moyen de délinquance de 60 %. Nous avons voulu ainsi connaître la réaction de patients et de soignants de deux unités d’addictologie en hôpital psychiatrique face au problème de l’injection d’héroïne en son sein. Des questionnaires différents ont été distribués aux soignants, aux patients des unités et à ceux qui étaient inscrits dans le programme d’injection. Ainsi, durant un mois, sur 40 patients à qui nous avions proposé de donner leur avis sur la question, seuls 18 avaient accepté d’y répondre. Dans leur existence, 61 % avaient été consommateurs d’héroïne et parmi eux un tiers par injection. Sur les 41 soignants des unités le taux de participation s’était élevé à 63 %. Les résultats montrent que la moitié des soignants et parmi eux la totalité des médecins se sont montrés favorables à l’accueil de patients à qui on prescrit de l’héroïne. Les craintes d’une réaction des autres patients ou de leurs collègues sont formulées par environ 70 % des soignants. Néanmoins, 44 % des patients sont favorables à cette prescription à l’hôpital et 22 % souhaiteraient que ce traitement soit réservé à l’ambulatoire. À noter, des 3 patients inscrits dans le programme d’injection présents dans l’une de ces unités d’addictologie, tous ont vécu cette expérience de façon positive. En conclusion, en dépit du faible collectif de cette étude, on note une satisfaction globale des patients à qui on a prescrit de l’héroïne. De plus, celle-ci démontre, d’une part, qu’environ la moitié des patients et des soignants est favorable à la prescription d’héroïne en hôpital psychiatrique. D’autre part, une grande majorité des soignants craignent la réaction défavorable des patients et des autres soignants. Il serait toutefois nécessaire de faire une enquête sur une plus large population afin de mieux se rendre compte de l’impact de ce traitement. PO 236 FACTEURS DE RECHUTE DE LA CONSOMMATION DE COCAÏNE ET D’HÉROÏNE AU CENTRE NATIONAL DE DÉSINTOXICATION ET DE POSTCURE À L’HÔPITAL AR-RAZI À SALE ROUDIES R., SABIR M., EL HAJJI K., EL OMARI F., TOUFIQ J. Hôpital ar razi salé, RABAT, MAROC La consommation de cocaïne et d’héroïne est de plus en plus fréquente au Maroc du fait de sa disponibilité et son cout réduit. À l’unité de désintoxication et de post-cure où nous travaillons, nous avons remarqué un aller-retour fréquent de ces consommateurs pour cure de sevrage. Nous essayons de comprendre les facteurs qui les poussent à rechuter à travers 30 cas avec analyse statistique (SPSS). Les résultats sont en cours. PO 237 ADDICTIONS ET MALADIE DE PARKINSON DE CHAZERON I., CHÉREAU-BOUDET I., PERRIOT J., DURIF F., LLORCA P.M. CHU Clermont-Ferrand, CLERMONT-FERRAND, FRANCE Récemment, les comportements addictifs comme la dépendance au jeu ont été décrits pour des patients atteints de la maladie de Parkinson. Les mécanismes moléculaires fondamentaux de la dépendance et de la tolérance ne restent que partiellement connus. Ainsi si l’évolution des connaissances a permis ces dernières années de démontrer l’implication de la dopamine dans ces processus addictifs et plus particulièrement dans la médiation de la récompense et si ce neurotransmetteur est reconnu pour avoir un rôle majeur dans la maladie de Parkinson, son rôle précis et son circuit d’action dans les addictions restent à découvrir. Cette étude vise donc à évaluer la prévalence des comorbidités addictives dans l’ensemble de leur dimension chez les sujets atteints de la maladie de Parkinson et à comparer leur fréquence dans une population générale appariée sur le genre et l’âge. Par ailleurs, il est nécessaire de mesurer l’anxiété et la dépression. En effet, elles constituent l’envers de l’addiction parce qu’elles soulignent ce qui, dans la souffrance psychique, relève de l’impuissance à agir : elle est alors l’autre face du dérèglement de l’action. Cette étude quantitative et qualitative dans le domaine des addictions avec substance (alcool, tabac…) ou sans (jeu, sexe) a impliqué l’utilisation d’auto-questionnaires (Fagerström, QSU, AUDIT, ECCA…) et l’évaluation des critères de la DSM IV. Le recrutement s’est déroulé sur un an. La dépendance au jeu et au sexe est surreprésentée par rapport à celle au tabac et à l’alcool chez les patients parkinso97 7e Congrès de l’Encéphale niens comparés à la population générale. La dépendance au traitement dopaminergique (« dopamine addict ») est très fréquente et indépendante de l’état moteur du patient qui a induit ce traitement. Bien que des études expérimentales puissent aider à éclairer les mécanismes pathologiques sous-jacents, il semble qu’une causalité multifactorielle puisse mieux expliquer la survenue de ces dépendances. De plus, en perspective de ce travail, il serait intéressant de voire l’impact de la stimulation cérébrale profonde comme nouvelle possibilité thérapeutique des comportements addictifs « résistants ». PO 238 UNE ÉQUIPE MOBILE EN SOINS ADDICTOLOGIQUES : LIAISON ET COORDINATION VALLOTTON G., BRUGGIMANN L., BRIEFER J.F., KNOBEL D., KHAZAAL Y., ZULLINO D. Hôpitaux Universitaires de Genève, GENÈVE, SUISSE Introduction : Une équipe mobile en addictions a été créée au printemps 2007 afin de s’adapter au mieux aux besoins des personnes présentant une addiction et ne pouvant par euxmêmes accéder aux soins ambulatoires ou semi-hospitaliers. Cette étude a pour objectif de présenter le fonctionnement de cette équipe et d’en évaluer l’impact sur les patients. Elle vise, en particulier à décrire le type de population qui bénéficie de ce programme de traitement communautaire intensif (assertive community treatment) et à mettre en lumière les réflexions des soignants sur la spécificité de leur pratique. Méthode : 35 patients confrontés à une addiction et présentant une difficulté de maintien dans les soins, des hospitalisations répétées ou un isolement social, ont participé à l’étude. Des données quantitatives ont été récoltées sur la base d’un questionnaire relevant les informations démographiques et cliniques des patients. Par ailleurs, un focus groupe a permis de recueillir les réflexions des intervenants et ces données qualitatives ont fait l’objet d’une analyse de contenu. Résultats préliminaires et conclusion : Les premiers résultats mettent en évidence la typologie des patients suivis par l’équipe mobile en addictions et démontrent les bénéfices d’une telle approche tant au niveau du renforcement de l’accès aux soins que de leur continuité. En effet, elle a permis à des personnes touchées par des problèmes multiples en lien avec leur addiction, de développer leurs propres ressources pour s’engager dans un processus de réhabilitation. Enfin, l’analyse des données issues du focus groupe a mis en évidence la variété et la particularité du travail effectué ainsi que le rôle de case-manager que peut remplir le soignant de l’équipe mobile avec les différents acteurs qui entourent le patient. PO 239 EFFICACITÉ ET FACTEURS PRÉDICTIFS DE RÉPONSE AUX INTERVENTIONS BRÈVES (IB) EN SANTÉ AU TRAVAIL : UNE ÉTUDE RANDOMISÉE CONTRÔLÉE (ERC) MICHAUD P. (1), KUNZ V. (2), DEMORTIÈRE G. (3), LANCRENON S. (4) 98 (1) IPPSA, CLICHY, FRANCE (2) MEDICIS, BEAUVAIS (60), FRANCE (3) AMETIF, ERMONT (95), FRANCE (4) Syliastat, BOURG LA REINE (92), FRANCE L’efficacité des interventions brèves a été surtout démontrée en soins primaires. En France, 20 % des adultes n’ont pas vu de médecin généraliste (MG) dans l’année, et la consultation de santé au travail représente la seule occasion d’évaluer la santé pour 25 % des 17,5 millions de salariés s’y présentant annuellement. L’AUDIT est un instrument de repérage du risque alcool validé et applicable en santé au travail, mais aucune ERC n’a jusqu’à ce jour évalué l’efficacité des IB dans ce contexte. Nous avons donc réalisé une telle étude comparant l’effet d’une IB délivrée par le médecin du travail à celui de la remise d’un livret d’auto-évaluation et de conseil : 32 591 salariés ont rempli l’AUDIT ; 7,1 % avaient un score indiquant un mésusage sans dépendance ; 787 (2,4 %) ont été inclus dont 435 ont été revus et évalués 12 mois après l’inclusion. Le taux de succès est élevé dans les deux groupes (IB : 51,6 % ; livret 45,8 % p = 0,15). Une analyse quantitative montre que les effets sont supérieurs dans le groupe IB, quels que soient les critères choisis : réduction de la consommation d’alcool (IB : – 6 verres/semaine, livret : – 4,5, p = 0,038), score AUDIT final (6,6 vs 7,6, p = 0,01) ou réduction du score (p = 0,008). Une meilleure santé perçue et des données biologiques plus favorables sont associées au succès des interventions. L’étude donne des indications importantes sur les critères prédictifs de réponse à l’IB et au livret. Cette étude justifie la diffusion généralisée de la pratique du repérage précoce et de l’IB dans les services de santé au travail, utilisant l’AUDIT – accepté par 99 % des salariés – et les modalités de l’IB mises au point pour les MG par le programme BMCM : information, approche motivationnelle et conseil comportemental, d’une durée moyenne de 9 mn. PO 240 ANALYSE DE LA POPULATION DE PATIENTS HOSPITALISES À L’UNITÉ D’ADDICTOLOGIE DU CH DU ROUVRAY ENTRE SEPTEMBRE 2007 ET SEPTEMBRE 2008 : RÉSULTATS PRÉLIMINAIRES DEFAY-GOETZ H. CH du Rouvray, SOTTEVILLE-LÈS-ROUEN, FRANCE L’objectif de ce travail est de caractériser les patients admis à l’unité d’addictologie du CH du Rouvray entre septembre 2007 et septembre 2008, sur les plans psychiatrique et addictologique afin d’améliorer leur prise en charge. Les objectifs initiaux de ce service d’addictologie, à savoir, proposer un traitement intégré aux patients les plus difficiles, du fait de leur pathologie psychiatrique associée ou du fait de la sévérité de leur addiction, sont remplis. Cette analyse préliminaire nous a permis de dégager quelques « profils » de patients : – des sujets présentant des troubles de l’humeur avec une addiction modérée (stade B du TMSP), plus âgés que les autres (37 ans en moyenne) et bénéficiant de séjours plus longs (41 jours en moyenne) ; Posters – de nombreux sujets présentant des troubles de la personnalité, avec une addiction sévère (stade C du TMSP) ; – patients psychotiques présentant une addiction sévère (stade C) et un degré de malaise (PSDI) très élevé ; – des patients sans comorbidité psychiatrique actuelle bénéficiant de séjours hospitaliers plus brefs (15 jours en moyenne). PO 241 UNE PRISE EN CHARGE THÉRAPEUTIQUE COGNITIVO-COMPORTEMENTALE DE GROUPE, POUR DES PATIENTS SOUFFRANT D’UNE ADDICTION AUX SUBSTANCES PSYCHOACTIVES HANS C. CH du Rouvray, SOTTEVILLE-LÈS-ROUEN, FRANCE Dans le cadre d’une réflexion sur la question de l’addiction adressée aux soignants, nous souhaiterions vous présenter un modèle de prise en charge cognitivo-comportementale au sein d’une unité psychiatrique. Ce modèle de prise en charge vise à prévenir la rechute chez des patients souffrant d’une addiction aux substances psychoactives. Il s’agit d’une thérapie de groupe au cours de huit séances thématiques. C’est un « groupe ouvert », les patients peuvent intégrer la thérapie à n’importe quelle séance du cycle. Ce modèle part de la « situation à haut risque de rechute » et travaille des stratégies pour y faire face. Cette approche repose sur l’interaction entre les situations de fragilisation (comme l’anxiété, les difficultés interpersonnelles, les difficultés de communication, la faible estime de soi, l’impulsivité, l’anhédonie…), des facteurs de personnalité (comme la recherche de sensations, les traits de personnalité antisociale, dépendante, limite et/ou narcissique) et les situations déclenchantes (comme le manque, les conflits, les échecs, les états émotionnels, le vide…). Ces interactions sont susceptibles de renforcer l’addiction avec ses conséquences émotionnelles, comportementales et sociales. Cette démarche permet d’appréhender les interactions entre le patient, c’est-à-dire ses émotions, ses comportements et ses cognitions, et son environnement. PO 242 TRAJECTOIRES D’USAGE DE SUBSTANCES PSYCHOACTIVES ET USAGE NON SUBSTITUTIF DE LA BUPRÉNORPHINE HAUT DOSAGE (SUBUTEX®) DEROUICHE S., ZALILA H., GAHA N., SAMMARI I., SEJIL I., GHACHEM R., BOUSSETTA A. Hôpital Razi, TUNIS, TUNISIE Introduction : La Buprénorphine Haut Dosage (BHD) ou Subutex® est un agoniste-antagoniste morphinique indiqué dans le traitement substitutif des pharmacodépendances majeures aux opiacés essentiellement l’héroïne. Son utilisation a été détournée pour être sniffée, avalée, fumée ou injectée, faisant l’objet de vente illégale en Tunisie et de porte d’entrée dans la toxicomanie chez certains jeunes consommateurs. L’usage non substitutif de la BHD ne fait pas toujours suite à une pharmacodépendance aux opiacés. Objectif : Le but de ce travail est d’étudier les trajectoires d’usage non substitutif de la BHD par rapport à l’usage des autres substances psychoactives comme, le tabac, l’alcool, le cannabis, la cocaïne… Méthodes : Il s’agit d’une étude rétrospective et descriptive basée sur le recueil des données à partir des dossiers de tous les patients toxicomanes à la BHD hospitalisés pour sevrage, dans notre service de psychiatrie « D » à l’hôpital Razi de Tunis. Conclusion : Nous avons constaté, d’après le recueil des données sur les itinéraires de consommation des substances psychoactives, qu’une partie des usagers de BHD sont primoconsommateurs sans notion de toxicomanie préalable. Cependant, ils représentent une minorité par rapport aux primopharmacodépendants et aux dépendants non consécutifs. PO 243 ADDICTION AU CANNABIS ET DÉPRESSION CHEZ LES ÉTUDIANTS EN MÉDECINE ABDELHAY N., BERRADA S., MOUSSAOUI D., KADIRI N. Ibn Rochd, CASABLANCA, MAROC Les jeunes adultes, en particulier les 18-25 ans, sont peu décrits pour leurs consommations de substances psycho actives, encore moins quand ils sont étudiants d’université. Pourtant, l’étude de ces groupes d’âges situés entre l’adolescence et la vie adulte, période d’expérimentation des produits, avec éventuellement l’ancrage de ces usages dans le quotidien, est indispensable à la compréhension des usages intégrés de ces substances. L’objectif de cette étude est d’évaluer la fréquence de l’addiction aux cannabis parmi les étudiants en médecine et de déterminer sa relation avec la survenue d’une dépression. Cette étude est transversale étalée sur trois mois (du 1er octobre au 31 décembre 2008) incluant des étudiants en médecine dont l’âge est supérieur à 17 ans. Le travail est réalisé au sein de la faculté de médecine et de pharmacie de Casablanca. Un auto questionnaire anonyme est utilisé pour évaluer les données sociodémographiques, cliniques et les habitudes toxiques. Nous avons utilisé l’échelle CAST pour évaluer la dépendance aux cannabis, l’échelle de Beck pour poser le diagnostic de la dépression et l’échelle de Hamilton pour en évaluer le degré. Les résultats préliminaires montrent que 60,9 % sont de sexe masculin, 11,7 % de des étudiants sont des fumeurs réguliers de cannabis dont 99,78 garçons, 50,3 % d’entre eux font état de troubles dépressifs. L’étude est en cours et les résultats définitifs seront communiqués ultérieurement. PO 244 PRÉVALENCE DE L’ADDICTION AUX JEUX VIDEO CHEZ DES ADOLESCENTS 16-19 ANS À CASABLANCA BERRADA S., SEDDIKI S., MOUSSAOUI D., KADIRI N. Centre Psychiatrique Universitaire Ibn Rochd, CASABLANCA, MAROC 99 7e Congrès de l’Encéphale Introduction : Les addictions sans drogue restent un sujet plus ou moins tabou dans notre pays et de ce fait exclu des recommandations et dispositifs de soins, avec des conséquences fort dommageables sur le plan sanitaire et social. C’est à partir d’un tel constat que nous avons mené une enquête auprès de jeunes à propos des problèmes de jeux vidéo et les jeux sur internet. L’étude avait pour objectifs de préciser les différentes motivations aux jeux, d’estimer la durée du jeu et son impact sur le plan social et familial de déterminer la prévalence des sujets présentant une addiction aux jeux vidéo. Sujets et méthodes : Le recrutement a été fait en face des lycées, l’échantillon regroupe 100 adolescents dont 20 non joueurs (ne jouent pas aux jeux vidéo). Les instruments utilisés sont un hétéro questionnaire établis par les auteurs comprenant les caractéristiques socio-démographique et les différentes caractéristiques relatives au jeu (motivations à jouer, durée de jeu, impact sur le fonctionnement quotidien…) et le MINI dans sa version marocaine validée pour poser le diagnostic d’addiction. Résultats : L’échantillon comprend 63 % d’adolescents de sexe masculin, l’âge moyen est de 17,07 ans, les sujets questionnés sont tous en secondaire, chez 48,1 % des interviewés, le revenu familial est entre 2000 et 5000 MAD. La moitié du groupe a des habitudes toxiques essentiellement le tabac, les différentes motivations qui reviennent le plus sont le comblement de temps, moyen de d’évasion et de manipulation. La durée moyenne de jeu est de une heure et demi par jour avec en moyenne une fois par jour. Parmi les 80 joueurs, 14,8 % remplissent les critères d’addiction selon le DSM IV. Les résultats de l’étude seront discutés lors de la présentation. PO 245 ALEXITHYMIE ET CANNABIS BERRADA S., ALMECHECHTI K., MOUSSAOUI D., KADIRI N. Centre Psychiatrique Universitaire Ibn Rochd, CASABLANCA, MAROC Le concept d’alexithymie (étymologiquement : absence de mots pour exprimer les émotions), depuis sa description par Sifneos en 1973, suscite un intérêt croissant chez les cliniciens et les chercheurs. Depuis une quinzaine d’années de nombreux travaux s’intéressent aux liens entre alexithymie et consommation de drogues et alcool. L’hypothèse principale de cette étude est d’évaluer la prévalence de l’alexithymie chez les patients dépendants au cannabis. Pour se faire, un échantillon de 50 sujets répondant aux critères DSM IV de dépendance au cannabis a été apparié selon les variables sociodémographiques à un échantillon témoin de 50 sujets. Des instruments d’hétéro et d’auto-évaluation ont été utilisés : TAS-20 pour l’alexithymie, et MINI pour poser le diagnostic de dépendance au cannabis. L’âge moyen de l’échantillon est de 26,1 ans ± 6,4, 71 % sont de sexe masculin, 53 % sont célibataires, 37 % sont des étudiants, 32 % sont sans profession, 19 % sont des ouvriers. Les résultats confirment la prévalence élevée de l’alexithymie chez les sujets dépendants au cannabis (48 %) par rapport 100 à celle des témoins (24 %). Cette différence était en grande partie liée à la composante émotionnelle de l’alexithymie et non à sa composante cognitive. Mots clés : Alexithymie ; Cannabis ; Dépendance ; Toxicomanie. PO 246 ALCOOLO-DÉPENDANCE ET HOSPITALISATIONS BULTEAU S., MARINESCU M., VOILLET S. CHS Georges MAZURELLE, LA ROCHE SUR YON, FRANCE Le lien, qui paraît évident, entre le degré d’alcoolo-dépendance et le nombre d’hospitalisations, est-il réel ? En partant de ce postulat, les auteurs ont évalué tous les patients alcoolo-dépendants, sans pathologie psychiatrique associée, hospitalisés pour une prise en charge de leur pathologie alcoolique, sur la durée d’un mois, avec un total de 54 patients. Tous les patients ont bénéficié du passage d’un questionnaire MAST et d’un questionnaire CAGE/DETA, dans les 72 heures après leur admission. D’une façon anamnestique toutes leurs précédentes hospitalisations, sur la durée de vie, pour leur pathologie alcoolique, ont été prises en compte, incluant les hospitalisations en milieu psychiatrique ou gastroentérologique, cures et postcures. Les résultats de cette étude montrent une relation linéaire entre le degré de dépendance à l’alcool à un moment donné et le nombre d’hospitalisations sur la durée de vie, statistiquement significative pour les deux questionnaires administrés. PO 247 ÉTUDE DES REPRÉSENTATIONS SOCIALES QU’ONT LES SOIGNANTS ENVERS LES PATIENTS EN DIFFICULTÉS AVEC L’ALCOOL AU CHU DE CLERMONT-FERRAND SCHMITT A. (1), LOUBEYRE M. (2), RICHETIN J. (3), DALLE N. (4), LLORCA P.M. (1) (1) CHU Clermont-Ferrand, CLERMONT-FERRAND, FRANCE (2) UFR psychologie université Blaise Pascal, CLERMONTFERRAND, FRANCE (3) Faculty of psychology University of Milan Bicocca, MILAN, ITALIE (4) Centre d’investigation clinique, CLERMONT-FERRAND, FRANCE De nombreuses études antérieures ont montré que les soignants présentent des attitudes négatives envers les patients en difficultés avec l’alcool. Afin de justifier ces attitudes, les soignants mettent en avant le manque de formation. L’objectif de notre étude consistait à savoir, si la rencontre régulière des équipes d’addictologie de liaison, qui ont un rôle dans la formation des soignants, permettait de modifier ces attitudes. Méthode : 98 soignants dans 10 services différents ont été enquêtés (5 services avec rencontres régulières avec l’addictologie de liaison, et 5 services avec peu voire aucun passage de l’addictologie de liaison). Deux types de mesures ont été utilisés : une mesure explicite (attitudes délibérées et volontaires, donc contrôlées par le soignant) et implicite (attitudes non accessibles par l’introspection). Posters Résultats : Les mesures utilisées ont permis de mettre en évidence des attitudes négatives à la fois explicites et implicites chez les soignants, quel que soit le service et la fréquence de rencontre avec l’addictologie de liaison. Par contre, les résultats au niveau explicite vont à l’encontre de ce qui est traditionnellement démontré dans les études sur les attitudes. De plus, nous avons mis en évidence que les attitudes influençaient les intentions comportementales qu’elles soient stéréotypées ou neutres. Par conséquent, notre étude montre qu’il est important de prendre en considération ces attitudes car elles ont un rôle central dans l’établissement d’une bonne alliance thérapeutique. Conclusion : Les résultats de cette étude confirment les bonnes qualités psychométriques de l’échelle K6/K10. La version 6 items posséderait de meilleures performances en faveur de son utilisation pour le dépistage de la souffrance psychique chez les patients alcoolo-dépendants dans les services d’urgence. PO 249 CINÉMA ET PSYCHIATRIE. À PROPOS DU FILM « INTO THE WILD » VAUTIER V., ANDRUETAN Y., DUZAN A.C., CLERVOY P. PO 248 PERFORMANCES DE L’ÉCHELLE DE DÉPISTAGE DE LA DÉTRESSE PSYCHOLOGIQUE K6/K10 AUPRÈS DE PATIENTS ADMIS AUX URGENCES POUR TROUBLES LIÉS À LA CONSOMMATION D’ALCOOL ARNAUD B. (1), DURAND ROGER J. (1), MUSTAFA F. (1), GENESTE F. (2), HOPE S. (1), SCHMIDT J. (1), LLORCA P.M. (1), BROUSSE G. (1) (1) CHU Clermont-Ferrand, Clermont-Ferrand, FRANCE (2) Faculté Psychologie, Université Blaise Pascal, ClermontFerrand, FRANCE La fréquente concurrence entre les troubles mentaux et les problèmes d’alcool est une donnée avérée. Le repérage précoce des troubles concomitants prend une part importante dans l’amélioration de la prise en charge des patients. Un outil, l’échelle de dépistage de la détresse psychologique K6/10 (Kessler et al., 2002), a démontré de bonnes qualités métrologiques lors d’enquêtes épidémiologiques. À ce jour, aucune étude explorant les performances de cette échelle en recherche clinique n’a été réalisée. Objectif : Évaluer les propriétés psychométriques de l’échelle de détresse psychologique K6/K10 sur un échantillon de 71 patients admis dans les services d’urgence pour troubles liés à la consommation d’alcool. Méthode : Les participants étaient assignés aléatoirement à la passation de l’une des deux versions de l’échelle (6 items [K6] ou 10 items [K10]). Un score seuil a été déterminé pour chaque version de l’échelle afin d’obtenir la prévalence de la détresse psychologique dans notre échantillon. La consistance interne ainsi que la structure factorielle de la K6 et de la K10 ont été explorées. La validité convergente a été étudiée par comparaison avec l’HADS et l’HDRS. Les résultats mettent en évidence une prévalence de détresse psychologique d’environ 60 % dans notre échantillon. Les seuils retenus sont de 16 pour la K10 (SE : 0,80 ; SP : 0,64) et de 10 pour la K6 (SE : 0,92 ; SP : 0,62). Les alphas de Cronbach de la K10 et la K6 sont respectivement de 0,84 et 0,76, indiquant une homogénéité satisfaisante. L’exploration de la structure interne de ces échelles souligne une structure factorielle en deux facteurs (dépressif et anxieux). Les niveaux de corrélation avec l’HADS et l’HDRS montrent une bonne validité convergente : r de Pearson à 0,7 et 0,49 pour la K10 et à 0,83 et 0,51 pour la K6, respectivement. Les analyses par Courbe ROC indiquent un bon pouvoir discriminant avec des aires sous la courbe (AUC) de 0,77 pour la K10 et de 0,87 pour la K6. Hôpital militaire Sainte-Anne, TOULON, FRANCE Discussion psychopathologique sur le cas de Chistopher McCandless dont la biographie a été récemment portée à l’écran dans le film « Into the Wild ». La quête de liberté et d’indépendance, poussée à l’extrème, coûte la vie à ce personnage hors du commun. Les arguments en faveur d’un processus d’individualisation adolescente résistent difficilement à ceux en faveur d’un trouble psychotique. PO 250 ÉPISODE PSYCHOTIQUE AIGU SOUS CHIMIOPROPHYLAXIE ANTI-PALUDÉENNE : À PROPOS D’UN CAS BERTRAND L. (1), RICHARD-DEVANTOY S. (1), EMERIAUD J. (1), DENES D. (1), BRUHAT C. (2), GOHIER B. (1), GARRÉ J.B. (1) (1) Département de psychiatrie (Pr J.-B. Garré), CHU, ANGERS, FRANCE (2) Département de pharmacologie et de pharmacovigilance, CHU, ANGERS, FRANCE Les traitements chimioprophylactiques anti-paludéens, quelle qu’en soit la nature (méfloquine/doxycycline/chloroquine-proguanil), ont été incriminés dans la survenue d’effets secondaires neuropsychiatriques. Une symptomatologie confusionnelle, des troubles cognitifs (mnésiques), psychotiques (hallucinations visuelles, délire), thymiques (manie ou dépression) ou anxieux (attaque de panique) sont le plus souvent décrits. Nous rapportons le cas d’une jeune femme de 19 ans, Melle R., dépourvue de tout antécédent psychopathologique, qui a présenté un état psychotique aigu sous SAVARINE® (chloroquine-proguanil). Elle séjourne au Burkina Faso du 28/06/08 au 17/07/08. Trois jours avant son départ, elle débute une chimioprophylaxie anti-paludéenne, qu’elle arrête le 16/08/08. Un mois après son retour en France, une impression d’étrangeté, une sensation de vide intérieur et un mutisme apparaissent. Hospitalisée quatre jours après le début des symptômes, Melle R. est calme, le regard vide et fuyant, apragmatique et semi-mutique. Elle paraît détachée de la réalité et ses affects émoussés. On ne retrouve pas de délire ni de syndrome hallucinatoire. L’examen neurologique ne met pas en évidence de signes de localisation. Les bilans, biologique standard (NFS-plaquettes, hémostase, ionogramme sanguin, bilan hépatique, 101 7e Congrès de l’Encéphale fonction thyroïdienne, HCG), virologique (virus de l’hépatite B et C, EBV, CMV et HIV), et parasitologique (recherche de toxoplasmose, trypanosomose, paludisme) ne retrouvent pas d’anomalies. L’alcoolémie et la recherche de toxiques dans le sang et les urines sont négatives. Le scanner cérébral avec injection de produit de contraste est normal. Deux mois après l’interruption de l’antipaludéen et sans thérapeutique psychotrope, Mlle R. est asymptomatique sur le plan psychiatrique, ce qui correspond à une élimination totale du médicament. La demi-vie de la Savarine® est en effet de 20 à 60 jours. Cette évolution renforce l’hypothèse diagnostique d’une psychose aiguë d’origine iatrogène. Mots clés : Antipaludéen de synthèse ; Iatrogénie ; Psychose aiguë PO 251 L’EXHIBITION SEXUELLE : ÉTUDE CLINIQUE À PARTIR DE 57 PATIENTS CONDUITS À L’INFIRMERIE PSYCHIATRIQUE PRÈS LA PRÉFECTURE DE POLICE DE PARIS (IPPP) POUR EXAMEN MENTAL RICHARD A.I. (1), RICHARD-DEVANTOY S. (2), MAIRESSE E.H. (1), MERCADIER D. (1) (1) Infirmerie Psychiatrique de la Préfecture de Police de Paris, PARIS, FRANCE (2) Département de psychiatrie, CHU, ANGERS, FRANCE Ancien « délit d’outrage public à la pudeur », l’« exhibitionnisme sexuel imposé à la vue d’autrui » est aujourd’hui condamné par l’article 222-32 du Code pénal, au chapitre des agressions sexuelles. Nous proposons une contribution à l’étude clinique des faits d’exhibition sexuelle, à travers un travail d’investigation rétrospectif et essentiellement descriptif d’une population de 57 sujets interpellés en 2007 pour cette infraction, et conduits à l’IPPP pour examen psychiatrique. L’objectif de l’étude est de caractériser cette population de 57 sujets : caractéristiques socio-démographiques, diagnostic psychiatrique et particularités cliniques, comorbidités toxiques, soins spécifiques, parcours judiciaire. Nous avons mis en évidence une forte occurrence de la pathologie mentale dans l’échantillon. 96 % des sujets présentent un trouble psychiatrique défini par l’ICD 10 : schizophrénie (38 %), autres troubles psychotiques (22 %), paraphiles exhibitionnistes (12 %), abus de toxiques (8 %), troubles de la personnalité (8 %), troubles thymiques (5 %) ou adaptatifs (2 %) et retards mentaux (1 %). Les autres critères étudiés permettent de mettre en évidence que les patients inclus sont des sujets de 37 ans en moyenne, en rupture de soins, aux conditions de vie précaires et antécédents judiciaires. Ces données sont conformes à celles de la littérature, pour les études réalisées dans des structures similaires. L’analyse statistique compare le groupe clinique le plus représenté (psychotiques chroniques s’exhibant) à un groupe de sujets psychotiques chroniques n’ayant pas commis d’infraction. Les psychotiques qui se sont exhibés présentent significativement une symptomatologie productive plus importante, des antécédents judiciaires plus nombreux, et une orientation en hospitalisation d’office plus fréquente que dans le groupe des psychotiques non infracteurs. 102 L’« exhibitionnisme » est une entité plurielle, et la qualification pénale recouvre de multiples entités cliniques. La commission d’une infraction chez un sujet ne suffit donc pas à inférer un fonctionnement psychique sous-jacent. S’impose alors au clinicien une exploration toujours renouvelée des dispositions psychopathologiques du sujet infracteur. Mots clés : Exhibition sexuelle ; IPPP ; Paraphilie PO 252 VIOLENCE FAMILIALE MANOUDI F., ASRI F., ESSOUSSI M., TAZI I. Équipe de recherche pour la santé mentale, CHU Mohamed VI, MARRAKECH, MAROC La violence familiale est un problème universel, qui commence à prendre une importante ampleur au Maroc. Notre travail a consisté en une approche épidémiologique de la violence intrafamiliale à Marrakech. Après avoir élaboré un questionnaire qui permet l’étude du profil socio-démographique des familles, l’étude de la violence exercée dans la famille et l’évaluation de la dépression chez les femmes, nous avons mené une enquête auprès de 265 femmes. L’analyse des résultats obtenus permet de dégager les caractéristiques suivantes : – 16,6 % des femmes de notre échantillon sont battues physiquement, 4,5 % ont déclaré une violence physique durant les 12 derniers mois, et 7,2 % ont subi une pression psychologique ; – l’âge jeune est un facteur de risque, la tranche d’âge la plus touchée par la violence est celle des femmes âgées entre 30 et 40 ans, et représente 39 % des femmes battues ; – la violence touche toutes les classes sociales, économiques et culturelles ; ainsi dans notre étude, 63 % des femmes ayant subi une violence sont des femmes au foyer, 25 % étaient des cadres moyens et 3 % des cadres supérieurs ; – les problèmes avec la belle famille étaient la cause la plus importante de la violence dans notre étude, elle représente 32,32 %, la réclamation de l’argent était la cause dans 11,3 % des cas, et les rapports sexuels obligés ont été retrouvés dans 6,8 % des cas. – l’alcoolisme est un facteur aggravant de la violence familiale ; 27,3 % des conjoints qui agressent leurs femmes étaient en état d’ivresse ; – 52 % des femmes agressées étaient victimes de violence dans l’enfance, et 36 % ont vécu une violence conjugale chez leurs parents ; – dans 63,6 % des cas de violence, les enfants étaient témoins des violences, et dans 25 % des cas les enfants étaient victimes de la violence simultanément que leurs mères ; – 50 % des femmes victimes de violence n’ont fait aucune réaction, alors que 38,6 % ont quitté le foyer, et 9,1 % ont demandé le divorce ; – 32 % des femmes victimes ont subi un traumatisme suite à l’agression ; – l’association de la dépression et la violence était très importante, 34,3 % des femmes battues de notre étude avaient une Posters dépression grave. Un plan d’intervention urgent s’impose pour limiter l’extension de ce fléau et ses conséquences. PO 253 LA PATHOMIMIE EN MILIEU MILITAIRE LAKHAL N., SOUISSI S., BAKRI L., EDDHIF S., OUMAYA A., GALLALI S. Hôpital Militaire de Tunis, TUNIS, TUNISIE Le service militaire réalise une situation de contrainte avec réorganisation des repères spatiaux, temporels et relationnels chez une population jeune qui, généralement n’a pas encore atteint sa pleine maturité psycho-affective. Cette situation nouvelle peut être génératrice de certains troubles des conduites en particulier l’auto-agressivité et l’auto-mutilation qui pourraient aller jusqu’au suicide. Les moyens sont divers. Nous vous proposons une réflexion concernant la pathomimie, l’évolution des différents aspects de son expression durant ces dernières décennies. PO 254 L’HOMICIDE DANS L’INSTITUTION PSYCHIATRIQUE : À PROPOS DE 3 CAS SURVENUS À L’HÔPITAL AR-RAZI CHU RABAT-SALE (MAROC) EL HAJJI K., ROUDIES R., SABIR M., EL OMARI F., TOUFIQ J. Centre Psychiatrique Universitaire Ar-Razi, SALÉ, MAROC L’homicide est un acte dramatique qui suscite plusieurs interrogations. La proportion des gestes homicides commis par les malades mentaux est considérée comme élevée, entre 5 et 20 %. L’homicide peut se produire aussi bien à l’extérieur de l’hôpital qu’au sein de l’institution psychiatrique (même dans les établissements où les mesures de surveillance et le niveau de vigilance sont élevés). L’intérêt de notre travail sera de passer en revue les données bibliographiques inhérentes à ce thème et de mettre en exergue (I) les facteurs de risques favorisant la survenue de l’homicide en institution (II) et les caractéristiques de cet acte. Nous illustrerons notre travail par 3 cas d’homicide survenus à l’hôpital psychiatrique universitaire AR-RAZI de Salé. Nous nous attellerons, enfin, à dégager les moyens à mettre en œuvre pour réduire les risques de survenue de cet acte. PO 255 ÉPILEPSIE RÉVÉLÉE PAR DES SYMPTÔMES PSYCHIATRIQUES ADALI I., MANOUDI F., ASRI F., TAZI I. Équipe de recherche pour la santé mentale, CHU Mohamed VI, MARRAKECH, MAROC Introduction : Les troubles psychiatriques sont très fréquents dans l’épilepsie et sont classés en Préictales, Ictales, Post ictales et Interictales. Leur diagnostic et leur traitement sont des éléments primordiaux dans la prise en charge globale de l’épilepsie. Le but de notre étude est de déterminer la fré- quence des épilepsies révélées par des troubles psychiatriques, le type de ces troubles, et la difficulté de prise en charge de ces patients. Sujets et Méthodes : Étude rétrospective sur un échantillon de 12 patients épileptiques hospitalisés dans notre formation sur une période de 3 ans, et dont le diagnostic d’épilepsie a été fait pour la première fois lors de leur hospitalisation en psychiatrie. Résultats : Moyenne d’âge = 35 ans (min = 22 ans, max = 53 ans), tous étaient de sexe masculin. Ils étaient célibataires dans 50 %, non scolarisés dans 50 %, de profession libérale dans 41,6 %. 3 patients s’adonnaient au tabac. 7 cas (58,3 %) ont été diagnostiqués épileptiques pour la première fois lors de leur hospitalisation. Les symptômes révélateurs étaient le délire chez 4 cas (66,6 %), flou mal systématisé (1 cas), à thématique de grandeur (2 cas), de persécution (1 cas), ou un trouble du comportement grave avec dangerosité (1 cas). L’agressivité et l’instabilité ont été notées chez tous les cas. La durée d’évolution de l’épilepsie variait entre 4 jours et 20 ans, il s’agissait de crises généralisées (4 cas), crises partielles (3 cas). L’EEG avait objectivé une épilepsie frontale chez 2 cas et il était normal dans 1 cas. L’angio-IRM avait objectivé une thrombophlébite cérébrale chez 1 cas. Un traitement antipsychotique a été prescrit chez 4 cas (atypique dans 3 cas et classique chez 1 cas). Discussion : La relation physiopathologique entre troubles psychiatriques et épilepsie n’est pas clairement élucidée. Les états de mal non convulsifs ont une présentation clinique déroutante. Le traitement antipsychotique abaisse le seuil épileptogène, d’où la difficulté de prise en charge. Conclusion : Intérêt d’une prise en charge multidisciplinaire (psychiatres, neurologues, neuroradiologues et neurochirurgiens). PO 256 Poster retiré par l’auteur PO 257 LA DÉPRESSION COMME MODÉRATEUR DES INFLUENCES SOCIOCULTURELLES SUR LES TROUBLES DE L’IMAGE DU CORPS ET DE L’ALIMENTATION RODGERS R. (1), PAXTON S. (2), CHABROL H. (1) (1) Université Toulouse II – Le Mirail, TOULOUSE, FRANCE (2) La Trobe University, MELBOURNE, AUSTRALIE Introduction : Les troubles du comportement alimentaire (TCA), les perturbations de l’image corporelle sont plus fréquents chez les jeunes filles. La dépression pourrait jouer un rôle dans ces différences de genre. Objectifs : Explorer l’effet modérateur de la dépression dans les influences socioculturelles sur les TCA et l’image du corps chez des filles et garçons adolescents. Méthodes : L’échantillon se composait de 509 adolescents (55,8 % (n = 284) de filles) scolarisés au collège. L’âge moyen était de 16,0 ans (ET = 0,9). Les participants ont complété : une échelle mesurant leur perception des influences socioculturelles provenant de leurs 2 parents, de leurs 103 7e Congrès de l’Encéphale pairs et des médias ; les sous-échelles d’insatisfaction corporelle (IC), recherche de la minceur (RM) et boulimie (B) de l’Eating Disorders Inventory-2 (EDI-2) ; ainsi que le Center for Epidemiological Studies Depression Scale (CES-D). L’effet direct et indirect des influences socioculturelles, de la dépression et de leur interaction sur les 3 sous-échelles de l’EDI-2 a été examiné à l’aide d’une série d’analyses de régression hiérarchiques. Résultats : Les scores moyens, chez les garçons et filles, étaient respectivement de 5,5 (ET 5,4) et 9,5 (ET 6,4) à l’IC ; 1,4 (ET 2,4) et 3,8 (ET 4,5) à la RM ; et 1,3 (ET 1,7) et 1,5 (2,6) à la B. Dix-neuf pour cent (n = 97) des participants avaient un score CES-D supérieur au seuil pour une dépression sévère probable. Chez les filles, les influences socioculturelles ainsi que la dépression avaient un effet direct sur l’IC, la RM et la B. Par contre, peu des interactions se sont révélées significatives. Chez les garçons, les influences socioculturelles avaient un effet direct sur B. La CES-D a révélé un effet direct sur IC et B. La quasi-totalité des interactions étaient des prédicteurs significatifs de l’IC, la RM et la B. Discussion et conclusion : Ces résultats suggèrent une plus grande vulnérabilité féminine aux influences socioculturelles quelque soit le niveau de dépression, avec, de plus des fréquences de dépression plus élevées. Davantage d’études sur le rôle de la dépression et ses relations avec les variables impliquées dans les troubles de l’alimentation et l’image du corps pourraient améliorer la compréhension des différences de genre dans ces pathologies. PO 258 TROUBLE DES CONDUITES ALIMENTAIRES EN POPULATION GÉNÉRALE À PROPOS DE 500 CAS GHACHEM ATTIA R., SAMMARI I., ZALILA H., BOUSSETTA A. Hôpital Razi, MANOUBA, TUNISIE Les auteurs se proposent de passer à 500 étudiants le bite et le EAT 40 échelles qui ont été traduites et validées en arabe. Il apparaît que les troubles les plus fréquents sont le binge et le night eating disorder et que l’anorexie est très peu fréquente aussi bien chez les garçons que chez les filles. On n’a pas retrouvé de corrélations particulières entre l’âge le niveau socio-économique et le niveau des études. PO 259 OBÉSITÉ ET HYPERPHAGIE BOULIMIQUE : ÉTUDE COMPARATIVE DE 60 PATIENTS OBÈSES ET 60 TÉMOINS NON OBÈSES KTATA W., ALOULOU J., CHARFI N., ABID M., AMAMI O. CHU Hedi Chaker, SFAX, TUNISIE L’hyperphagie boulimique ou Binge Eating Disorder (BED) est un trouble des conduites alimentaires qui serait fréquent chez le sujet obèse mais généralement sous estimé : il pourrait atteindre 40 % des patients consultant dans des centres spécialisés pour obésité. L’objectif de notre étude est de dépister le BED chez une population de patients obèses, d’étudier le retentissement de 104 l’obésité en comparant les patients obèses à des témoins non obèses et d’identifier les facteurs qui pourraient moduler l’impact de l’obésité sur le BED. Nous avons réalisé une étude transversale descriptive et analytique portant sur 60 patients obèses suivis au service d’endocrinologie au CHU Hedi Chaker Sfax Tunisie. Nous avons dépisté chez eux le BED à l’aide du Binge Eating Scale (BES) traduite en langue arabe. Nous les avons comparés à un groupe de 60 témoins appariés selon l’âge, le sexe et l’état civil. La prévalence du BED était de 40 % conformément aux études. Les patients ayant un BED étaient plus jeunes (p = 0,034) et avaient un taux de célibat plus élevé (p = 0,006). L’âge jeune de l’installation de l’obésité était fortement corrélé au BED (p = 0,01 ; OR = 1,12). PO 260 TROUBLES DU COMPORTEMENT ALIMENTAIRE ET ÉMOTIONS. RÉSULTATS D’UNE ÉTUDE SUR 4 ANS COMPARANT LA RÉACTION NEUROVÉGÉTATIVE À UN STIMULUS OLFACTIF, UTILISÉ COMME STIMULUS ÉMOTIONNEL, DANS UN GROUPE DE JEUNES FILLES ANOREXIQUES VERSUS UN GROUPE TÉMOIN BECHETOILLE B. (1), BERTONCINI T. (2), DENOIX A.L. (2), LOMBION-POUTHIER S. (2), VULLIEZ L. (1), BIZOUARD P. (1), NEZELOF S. (1) (1) CHU Besançon, BESANÇON, FRANCE (2) UFR Sciences, BESANÇON, FRANCE Le but de notre étude est de comparer les réactions émotionnelles végétatives d’un groupe de patientes souffrant de troubles du comportement alimentaire par rapport à un groupe témoin. Six odorants, dont les qualités d’hédonicité et de comestibilité ont été auparavant précisées, servent de stimuli émotionnels. La réponse électrodermale (RED) mesure la réponse émotionnelle végétative. Entre novembre 2004 et juillet 2008, 20 patientes souffrant d’un trouble du comportement alimentaire et prises en charge par le service de pédopsychiatrie de Besançon et 31 sujets témoins ont été recrutés. On observe une différence significative (p = 0,007) avec une RED plus faible pour le groupe de patientes souffrant de troubles du comportement alimentaire par rapport au groupe témoin. La poursuite de l’étude et un élargissement de la population étudiée permettraient de pouvoir faire la part d’éventuels facteurs confondants (comme les traitements psychotropes). Néanmoins, ces résultats semblent aller dans le sens de corrélats neurophysiologiques du contrôle émotionnel classiquement observé chez les patientes anorexiques. PO 261 TROUBLES DE CONDUITE ALIMENTAIRE : PRÉVALENCE ET CARACTÉRISTIQUES CHEZ UNE POPULATION D’ÉTUDIANTS TUNISIENS TRABELSI S., ELLOUMI H., MAALEJ I., DAKHLAOUI O., HAFFANI M.F. Hôpital Razi, MANOUBA, TUNISIE Posters Objectif : Évaluer la prévalence des troubles des conduites alimentaires chez une population de jeunes étudiants tunisiens et connaître les facteurs de risques associés. Population et méthode : Il s’agit d’une enquête transversale, descriptive et analytique. Nous avons inclus dans ce travail au hasard 107 étudiants de l’Institut de Presse et des Sciences de l’Information. Instruments de mesure : * EAT 40 : Eating Attitude Test dans sa version longue à 40 items. * Autoquestionnaire anonyme : données sociodémographiques, poids, taille, indice de masse corporelle, habitudes alimentaires. Résultats : La prévalence des troubles des conduites alimentaires dans notre population a été de 23,4 %. L’âge moyen des étudiants a été de 22,7 ans. La majorité de notre échantillon est formée d’étudiantes : 77,6 % sont de sexe féminin. Les facteurs sociodémographiques corrélés aux troubles de conduite alimentaire ont été : – le sexe féminin, – l’instabilité du poids, – l’absence d’horaire fixe d’alimentation. Discussion et conclusion : Les TCA sont fréquents chez les jeunes, nos résultats sont comparables à ceux de la littérature, la détection et la prise en charge précoces de ces troubles améliorent le pronostic et réduisent les complications. que dans 22 % des cas évalués. Les personnes addictives ne présentent pas de dépression d’une façon significative. Différentes interactions médicopsychologiques sont notées en fonction des scores de dépression, des TCA et de l’échelle d’alexithymie. Discussion : Dans ces résultats préliminaires, on a une tendance à répondre à notre question de départ de la fréquence élevée des TCA chez les obèses qui sont difficilement dépistés en pratique courante, comme le montre la littérature et de la faible fréquence de la dépression chez ces patients addicts. En conclusion, des premiers éléments analysés, il n’y a vraiment nécessité d’évaluer systématiquement les TCA chez les personnes présentant une obésité et d’assurer un suivi psychologique car c’est une population qui reste en souffrance devant la vulnérabilité à type de dépressivité et de dépendance. PO 263 THÉRAPIE FAMILIALE ET ANOREXIE MENTALE À L’ADOLESCENCE : EST-CE VRAIMENT LE « GOLD STANDARD » ? FOUILLERON V. (1), GRALL-BRONNEC M. (2), GODART N. (3) PO 262 LE DÉPISTAGE PRÉCOCE DES CONDUITES ADDICTIVES ET DE LA DÉPRESSION CHEZ LES PERSONNES PRÉSENTANT UNE OBÉSITÉ (1) Institut Mutualiste Montsouris, PARIS, FRANCE (2) Service d’addictologie. Centre hospitalier Universitaire, NANTES, FRANCE (3) Unité INSERM U669. Hôpital Cochin, PARIS, FRANCE CHERIKH F. (1), PRINGUEY D. (2) La thérapie familiale est actuellement le traitement le plus unanimement recommandé sur le plan international pour le traitement de l’anorexie mentale à l’adolescence. Cependant, certaines voix soulignent d’une part que les données à la base de ces recommandations restent fragiles, et que d’autre part les mécanismes d’action médian cette efficacité pourraient ne pas être liés spécifiquement au travail proposé sur les relations familiales, mais au soutien nutritionnel généralement inclus dans les programmes de soins (Fairburn CG, 2005). Aussi, proposons-nous ici une revue critique de la littérature, afin de discuter de ces deux questions. Pour cela nous étudierons l’ensemble des études menées sur le sujet depuis l’étude princeps de Russell et al. en 1987, qui fut la première à apporter des arguments scientifiques sur l’efficacité de la thérapie familiale dans ce champ, jusqu’aux études les plus récentes. Le peu d’essais contrôlés est notable, d’autant que leur objet est très variable et la thérapie proposée souvent différente d’une étude à l’autre. Nous discuterons leurs résultats à la lumière de leur méthodologie, du type de thérapie familiale utilisé et des échantillons retenus. Trois études seulement ont comparé la thérapie familiale avec une autre forme de traitement. Il s’agit des études de Russell (1987), de Robin (1994, 1995, 1999) et de Ball et al. (2004). Les autres études ont comparé différentes formes de thérapie familiale entre elles. Eisler et al. (2000, 2007) ont confronté une thérapie familiale dite conjointe à une thérapie où parents et patient étaient vus séparément. L’étude de Lock et al. (2005, 2006) évalue deux thérapies de durée différente (6 et 12 mois) tandis que celle de Geist et al. (2000) a comparé thérapie familiale et thérapie de groupe de type psychoéducative. (1) CHU de NICE, NICE, FRANCE (2) Clinique Universitaire de Psychiatrie CHU de Nice, NICE, FRANCE Il s’agit d’une étude sur l’évaluation psychiatrique des personnes obèses se présentant pour une chirurgie bariatrique et des personnes obèses du même profil se présentant pour une prise en charge psycho éducative en vue de perdre du poids. L’intérêt porte sur la difficulté de dépistage des troubles des conduites alimentaires (TCA) qui passent au second plan après le dépistage des troubles psychiatriques. L’existence de TCA constitue un obstacle la prise en charge qu’elle soit médicale ou chirurgicale. Il s’agit le plus souvent des troubles à types des compulsions alimentaires, de la boulimie et autres. Il est mis en évidence en objectif secondaire des rapports de la dépression chez les obèses et de sa fréquence si existence des TCA, en émettant comme hypothèse du rapport inversement proportionnel entre l’association TCA et dépression où l’addiction est une défense antidépressive. La méthodologie consiste en évaluation préalable en vue d’une sélection soit à la chirurgie soit à un programme psychoéducatif. Cette évaluation est réalisée par l’équipe de psychiatrie de liaison du CHU. La sélection de patients va s’arrêter mi-décembre. Entretien psychiatrique avec le mini DSM IV, avec la passation d’un MADRS et des auto-questionnaires pour les troubles des conduites alimentaires, BULIT, EAT, et une échelle d’alexithymie. Les résultats préliminaires montrent la présence des TCA dans 50 % des cas évalués. La dépression n’est retrouvée 105 7e Congrès de l’Encéphale Les autres études sont de moindre portée : celle de Crisp et al. (1991, 1994 ) ne met pas la thérapie familiale au centre de la réflexion mais compare différentes modalités de prise en charge hospitalière et ambulatoire(dont la thérapie familiale et individuelle). En conclusion, nous dégagerons les points forts issus de ces travaux ainsi que les questions qui restent à explorer au cours de recherches ultérieures. PO 264 LA MYTHOMANIE À L’ÉPREUVE DE LA CLINIQUE ACTUELLE : À PROPOS D’UN CAS MAUNOURY E., BINDLER L., LANCELOT G. EPSM Morbihan, SAINT AVÉ, FRANCE La mythomanie a disparu des classifications modernes des maladies telles que le DSM IV-TR, mais est-elle pour autant absente de la clinique actuelle ? Individualisée par DUPRE en 1905, elle n’aura pas traversé le siècle pour disparaître dans les années 80. Cependant la classification ne créé pas la pathologie, et inversement la suppression de l’entité nosographique ne fait pas disparaître ces malades. Nous rapportons le cas d’un patient de 34 ans vu en consultation à l’Établissement Public de Santé Mentale de Saint-Avé. Il était adressé par son employeur dans les suites immédiates d’une crise suicidaire secondaire à la découverte de falsifications professionnelles. À partir du cas de ce jeune homme, nous nous sommes interrogés sur la sémiologie de ce trouble et sur le devenir des patients mythomanes. Dans une tentative de plaire à l’interlocuteur, le patient mythomane développe un mensonge initial conforme aux attentes qu’il prête à autrui visà-vis de lui-même. Pris dans sa construction imaginaire et dans sa quête d’estime, le mythomane finit par adhérer à son propre mensonge, dans une conviction absolue de réalité. En reprenant des éléments d’étiopathogénie, nous revenons sur la mise en place dans l’enfance de ce trouble hystériforme : au lieu d’un compromis de l’enfant tout-puissant avec le principe de réalité, le mythomane persiste dans sa quête narcissique, quitte à occulter une réalité devenue trop « encombrante ». Si l’histrionique ment avec son corps, le mythomane utilise, lui, son discours. Il suscite l’admiration par des récits flamboyants le mettant en scène. Le récit est théâtral, les affects souvent feints, servis par des propos subjectifs visant à séduire l’interlocuteur, s’adaptant progressivement aux attentes supposées de ce dernier. Absente des classifications, la mythomanie constitue cependant une réalité pour le clinicien, souvent confronté à ces patients lorsque la construction imaginaire, valorisante et pérenne, dernier rempart contre l’effondrement narcissique, est mis au grand jour, comme un inacceptable retour du principe de réalité. PO 265 DOULEUR CHRONIQUE ET TROUBLES DE LA PERSONNALITÉ. À PROPOS DE 54 CAS GAHA L., BEN LAMINE I., MRAD A., GUELMAMI T. CHU Monastir Laboratoire de Recherche LR 05 ES 10, MONASTIR, TUNISIE 106 Introduction : La demande de soulagement d’une douleur est extrêmement fréquente et le problème est d’autant plus important qu’il s’agit de douleurs chroniques de prise en charge difficile avec un important impact individuel et social. Objectif : L’objectif de ce travail était de décrire le profil clinique et psychopathologique de la douleur chronique psychogène. Sujets et méthodes : Enquête descriptive portant sur une population de 54 sujets suivis pendant un semestre à la consultation de psychiatrie de liaison de l’hôpital général de Monastir, répondant aux critères d’un trouble douloureux du DSM IV-R, et ayant bénéficié d’un examen clinique complet avec passation de la version abrégée du MMPI. Résultats : Les céphalées étaient au premier rang des plaintes 29,6 % suivies des rachialgies dans 25,9 % des cas. Le MMPI a fait ressortir un profil névrotique des consultants avec élévation des échelles Hystérie, Dépression et Hypocondrie. Discussion et conclusion : Le choix de la localisation de la douleur est déterminé par plusieurs facteurs comme la valeur symbolique de la zone (dans notre étude la tête et la colonne vertébrale) et les éléments de l’histoire personnelle et environnementale. Plusieurs études ont relevé la fréquence élevée (31 à 81 %) des troubles de la personnalité chez les patients douloureux chroniques. Les troubles suivants sont les plus retrouvés par ordre de fréquence : histrionique, dépendante narcissique et borderline. L’approche de l’évaluation et du traitement des douleurs chroniques devrait être globale et tenir compte du profil de la personnalité. PO 266 ÉVALUATION DE LA SÉVÉRITÉ DES TROUBLES DE PERSONNALITÉ BORDERLINE : TROIS ÉCHELLES D’INTENSITÉ CAILHOL L. (1), BUI E. (1), RODGERS R. (2), GARCIA M. (1), PHAM-SCOTTEZ A. (3), GUELFI J.D. (3) (1) CHU Purpan, TOULOUSE, FRANCE (2) Centre d’Études et de Recherches en Psychopathologie, TOULOUSE, FRANCE (3) Clinique des Maladies Mentales et de l’Encéphale, PARIS, FRANCE Introduction : Le Trouble de Personnalité Borderline (TP BDL) est défini par une instabilité des affects, de l’identité, des relations et une impulsivité marquée. Sa prévalence est élevée en population clinique. Les conséquences psychosociales sont sévères et le risque suicidaire élevé (4-10 %). L’évaluation de thérapeutiques médicamenteuses et psychothérapiques se heurte à plusieurs difficultés méthodologiques, dont l’évaluation de l’intensité du TP BDL. Objectif : Rechercher et comparer les échelles d’évaluation de l’intensité du TP BDL utilisées dans la littérature internationale. Méthode : Par une revue de littérature, suivi de la prise de contact avec leurs auteurs, nous avons identifié 3 instruments hétéro-administrés actuellement utilisés dans la littérature internationale : la Zanarini Rating Scale for Borderline Personality Disorder (ZAN-BPD), le Borderline Personality Disorder Severity Index (BPDSI) et la Clinical Global Impression scale for Borderline Personality Disorder (CGI-BPD). Nous Posters avons traduit (CL, BE, PSA) et effectué une back translation (RR, GM) de chacun des instruments (anglais et espagnol). Les données psychométriques sont issues des articles originaux concernant les instruments. Résultats : Pour ce qui concerne la validité apparente, les trois questionnaires s’appuient sur les neuf critères du DSM IV pour le TP BDL. Chaque critère est ainsi coté indépendamment et une note totale peut être calculée. La passation des trois instruments divergent sur la directivité des instructions (BPDSI > ZAN-BPD > CGI-BPD). Sur le plan de la validité métrique les trois possèdent une validité interne similaire (alpha de Cronbach à 0,85) et leur sensibilité au changement est satisfaisante. La BPDSI présente la meilleure fidélité interjuges (0,97). Sur le plan de la faisabilité la CGI-BPD est la plus simple d’utilisation, accroissant ainsi d’autant la rapidité de passation. Conclusion : Il existe actuellement des instruments, validés dans leur langue d’origine, utilisables pour évaluer l’évolution de l’intensité des symptômes d’un TP BDL tel que défini par le DSM IV. La validation de ces instruments en langue française semble nécessaire pour promouvoir la recherche à un niveau international. PO 267 FAISABILITÉ D’UN GROUPE D’INFORMATION AUX PROCHES D’UNE PERSONNE PRÉSENTANT UN TROUBLE DE PERSONNALITÉ BORDERLINE CAILHOL L. (1), LAMY P. (1), BUSQUE H. (2), SCHMITT L. (1) (1) CHU Purpan, TOULOUSE, FRANCE (2) CLSC de Portneuf, QUÉBEC, CANADA Introduction : Le Trouble de Personnalité Borderline (TP BDL) est défini par une instabilité des affects, de l’identité, des relations et une impulsivité marquée. Sa prévalence est élevée en population clinique. Les conséquences psychosociales sont sévères et le risque suicidaire élevé (4-10 %). Alors que plusieurs traitements psychosociaux montrent une efficacité sur les symptômes associés ou l’intensité du TP BDL, aucune méthode spécifique adressée aux proches de ces patients n’a été évaluée. Objectif : Évaluer la faisabilité d’un groupe de psycho-éducation adressé aux proches d’un patient ayant les critères d’un TP BDL. Méthode : Critères d’inclusion : présence d’un TP BDL chez leur proche évalué à partir du SIDP, accord pour participer aux 5 séances et capacité d’intégrer un groupe. Les participants retenus ont bénéficié de 5 séances, à une fréquence hebdomadaire, de 2 h de psycho-éducation portant sur la connaissance : du diagnostic, des facteurs étiologiques, de l’évolution, des prises en charge validées et disponibles, du concept de dysrégulation émotionnelle, des méthodes de communication et de la gestion des crises suicidaires. Les participants au groupe ont été évalués sur des échelles de psychopathologie générale et sur leur satisfaction. Résultats : Parmi 14 personnes adressées par des cliniciens (5) ou l’UNAFAM (9), 4 (39 %) n’ont pas été inclus (pas de diagnostic TP BDL, refus de participer). Sur les 10 restant le sex-ratio était de 0,5, l’âge moyen de 53 ans, la profession majoritairement retraité (66 %). Hormis un conjoint, le reste du groupe était composé de parents. La sévérité de la pathologie du proche a été estimée à partir du nombre d’hospitalisations (Moyenne (M) : 17), le nombre de tentatives de suicide (M : 15) et la durée moyenne du trouble (M : 6 ans). Les scores moyens du groupe à la BDI, SCL-90 et la SAS étaient respectivement de 7, 52 et 68. Le taux de participation effectif des membres était de 4 sur 5. La satisfaction était élevée. Conclusion : La faisabilité d’un groupe d’information dédié aux proches de patients avec TP BDL est bonne. La capacité des réseaux de soins à les proposer en début de prise en charge, et à des populations plus diverses reste à montrer. PO 268 ÉTAT LIMITE ET AUTOMUTILATION GÉNITALE : À PROPOS D’UN CAS CLINIQUE HAFIDI H. CHU Hassan II, Hôpital Ibn Al Hassan, FÈS, MAROC Introduction : Les étiologies des automutilations génitales chez l’homme sont diverses. Les cas décrits dans la littérature sont dans la plupart des cas des psychoses, en particulier la schizophrénie. Cas clinique : Nous rapportons dans ce travail un cas d’automutilation génitale chez un patient souffrant de trouble de la personnalité type borderline. Il s’agit de Y. K, âgé de 24 ans, incarcéré pour homicide volontaire et, admis dans notre service pour tentative de suicide et automutilations à répétitions. Y. K est issu d’une famille nombreuse. Dans ses antécédents, on trouve des conduites addictives avec consommation massive d’alcool et de cannabis. Le début de sa maladie remonte au début de l’adolescence, avec difficultés relationnelles, angoisse massive, et sentiment de vide chronique, ainsi que plusieurs tentatives de suicide et un acte d’automutilation génitale durant son incarcération s’inscrivant dans le cadre d’épisodes dépressifs majeurs. L’évolution a été marquée par la survenue d’épisodes psychotiques. Le diagnostic de personnalité borderline a été porté sur les données de la clinique et le test utilisé (DIB-R), considéré comme indicateur d’un état limite. Conclusion : Bien que l’acte d’automutilation génitale reste rarissime, voir inexistant chez les malades borderlines, les épisodes dissociatifs aigus ou les moments de forte angoisse au cours de ce trouble sont des facteurs de risque importants. PO 269 ÉTAT LIMITE ET ART AARAB C. (1), AARAB C. (2) (1) Hôpital Ibn Al Hassan, FÈS, MAROC (2) Hôpital Ibn Al Hassan, CHU Hassan II, FÈS, MAROC Introduction : L’arthérapie englobe l’ensemble des pratiques thérapeutiques utilisant une technique artistique, c’est une thérapie d’expression et de créativité. Cas clinique : Nous décrivons un cas d’un malade borderline, 32 ans, de niveau universitaire, sans profession, célibataire, ayant bien évolué en s’intégrant dans un atelier de peinture. 107 7e Congrès de l’Encéphale Le début des troubles remonte à 1994, par des symptômes anxieux, sentiments de solitude et d’ennui et fléchissement scolaire qui ont abouti à l’abandon des études médicales en 1997. Il a présenté des épisodes dépressifs à répétition et un seul accès psychotique aigu en 2e année des études médicales. On rapporte aussi la notion d’incapacité d’entretenir des relations affectives : il était toujours envahi par le sentiment de vide, de solitude et d’angoisse. Il présentait également une impulsivité sexuelle(rapports sexuels inopinés et non protégés) et toxicomaniaque (abus de psychotropes et de cannabis), et des automutilations multiples par lame de rasoir sans laisser aucune trace. À noter la notion d’abus sexuel subi à l’âge de 5 ans avec sentiment de culpabilité et un début de consommation de cannabis à l’âge de 17 ans. Projet thérapeutique : Le patient a été intégré à un centre de réhabilitation des malades mentaux à Fès. Il a produit des dessins et a pu transmettre son savoir faire aux autres malades. Il a donné un très grand dynamisme au sein des ateliers de ce centre. L’évolution a été marquée par une stabilisation des symptômes dépressifs et anxieux en fonction des événements de vie et de l’entourage. En plus des deux antidépresseurs de familles différentes et un thymorégulateur, il a pu surmonter ses angoisses et a gagné en estime de soi grâce à son activité artistique au niveau du centre. L’atelier de peinture a été un lieu privilégié dont l’originalité est d’être à la fois lieu de soin et lieu de création artistique. PO 270 PERSONNALITÉ LIMITE ET TENTATIVES DE SUICIDE MEZIOU O., JOHNSON I., ELLOUZE F., GAFFARI O., AMRI H., BEN ABDELAZIZ I., BEN ABLA T., M’RAD M.F. Hôpital Razi, MANOUBA, TUNISIE Introduction : Les conduites suicidaires sont fréquentes chez les patients présentant une personnalité de type limite. Dans ce travail on se propose de relever l’importance des tentatives de suicide parmi des sujets présentant un trouble de la personnalité de type limite, de noter les circonstances et les motifs de ces conduites. Matériel et méthode : Il s’agit d’une étude rétrospective, surdossiers ayant porté sur les 5 dernières années. Nous avons sélectionné les patients présentant un trouble de la personnalité de type limite qui ont été hospitalisés dans le service. Pour chacun des patients une fiche a été remplie comportant des paramètres sociodémographiques (âge, sexe, conditions de vie, profession, particularités familiales…), cliniques (antécédents personnels et familiaux, motifs de consultation…), exploration par tests projectifs, ainsi que les paramètres thérapeutiques. Pour les patients ayant présenté une tentative de suicide, nous avons noté les motifs, les moyens employés, les circonstances et le contexte de cette tentative de suicide. Résultats : 56 % des patients de notre échantillon présentent des antécédents de tentatives de suicide, avec une moyenne de 3,6 tentatives par patient. Parmi ces patients une nette prédominance féminine est notée (65 % contre 35 %). 108 L’ingestion médicamenteuse reste le moyen le plus souvent employé ; on note cependant l’existence de moyens extrêmes comme l’immolation ou l’usage d’arme blanche. La manipulation ou la quête affective semblent être les motifs les plus évidents. Discussion : Les gestes auto-agressifs sont fréquents parmi les sujets présentant une personnalité de type limite : ils sont même un indicateur pour porter le diagnostic. Parmi ces sujets le risque suicidaire avoisine les 5 % à l’âge de 30 ans. Le contexte des tentatives de suicide parmi ces sujets (trouble de l’humeur de type dépressif, manipulation, dramatisation ou quête affective, impulsivité, angoisse…), nous fait évoquer la notion d’état limite : frontière entre la névrose et la psychose. Conclusion : Comprendre le contexte des tentatives de suicide chez les patients présentant une personnalité limite permettrait de proposer une prise en charge plus ciblée. PO 271 ACCEPTABILITÉ ET FAISABILITÉ DE LA PSYCHOTHÉRAPIE PAR LES PATIENTS AVEC TROUBLE DE PERSONNALITÉ LIMITE (TPL) DUPOUY S. (1), BELKADI A. (1), CORDUAN G. (1), BENKIRANE G. (1), CAILHOL L. (2) (1) CHU, TOULOUSE, FRANCE (2) CIC, TOULOUSE, FRANCE Le trouble de personnalité limite (TPL) est un trouble grave associé à de sérieuses limitations psychosociales et à un risque important de suicide. La prévalence de ce trouble est de 1,8 % dans la population générale. Les coûts financiers élevés qu’engendre ce trouble nous dictent de mieux évaluer les trajectoires de soins que suivent les personnes souffrant d’un TPL et d’entamer une réflexion sur les alternatives aux psychothérapies validées pour cette clientèle. En effet, celles-ci sont coûteuses, peu accessibles et souvent mal acceptées par ces patients. Nous rapportons des données issues d’une revue de littérature sur l’accessibilité et l’utilisation des services de soins par les personnes souffrant d’un TPL. L’efficacité et les limites des approches psychothérapeutiques sont passées en revue afin de mieux illustrer les problèmes quant à la faisabilité et l’acceptabilité de la psychothérapie par ces patients. Enfin, une présentation des alternatives aux approches de psychothérapie est proposée. Les auteurs concluent que le TPL, de par sa complexité symptomatologique et par la pauvre acceptabilité de la psychothérapie par ces patients, incite à repenser la cohérence et la logique de l’offre de service faite à cette clientèle en grand besoin d’aide. PO 272 UTILISATION DES SERVICES DE SOIN PAR LES PATIENTS SUICIDANTS AVEC UN TROUBLE DE PERSONNALITÉ BORDERLINE CAILHOL L., MATHUR A., RIEDI G., MONCANY A.H., CZAPLA P., GRUDE S., CUSSIGH A., MARQUIS L., CHARPENTIER S., JUCHET H., GENESTAL M., REMIZE J., SAINT-BAUZEL J.F., SCHMITT L., BIRMES P. CHU Purpan, TOULOUSE, FRANCE Posters Introduction : Le Trouble de la Personnalité Borderline (TP BDL) est défini par une instabilité des affects, de l’identité, des relations et une impulsivité marquée. Le risque de suicide (4-10 %) et la fréquence des comportements suicidaires (75 %) sont élevés. L’utilisation des services de soin est reconnue comme quantitativement importante dans cette population sur plusieurs cohortes nord-américaines. Objectif : Évaluer dans un échantillon français l’utilisation des services de soin chez des patients présentant un TP BDL, parmi des patients admis aux urgences pour une intoxication médicamenteuse volontaire. Méthode : Dans le cadre d’une étude randomisée contrôlée portant sur l’évaluation d’une prise en charge des patients suicidants, nous avons recueilli de façon systématique, en jour ouvrable, leurs données socio-démographiques et leurs caractéristiques cliniques (MINI, AUDIT, Alexythimie, Hopelessness Scale, Beck Depression Inventory). Le diagnostic de TP BDL a été porté à l’aide d’un autoquestionnaire (PDQ4+) en 99 items, dont la sensibilité est élevée : neufs items servent au dépistage d’un TP BDL. Les analyses ont été conduites en comparant les patients avec TP BDL et TP non BDL, ainsi qu’en comparant les patients TP BDL et les autres patients suicidants. Résultats : Sur 113 patients inclus, 53 ont accepté de remplir le PDQ-4+. 47 (88,6%) présentaient un score supérieur à 28, considéré comme fortement corrélé à la présence d’au moins un TP et 39 (72,2 %) un score supérieur ou égal à 5 sur les items de TP BDL. Nous n’avons retrouvé aucune différence significative en terme de caractéristiques sociodémographiques entre les patients avec TP BDL et les groupes contrôles. Sur le plan clinique les patients avec TP BDL étaient significativement plus déprimés que ceux des groupes contrôles et cela en terme dimensionnel (BDI) et catégoriel (MINI). Les prises en charge reçues par les patients avec TP BDL (consultations, psychothérapies, psychotropes) ne diffèrent pas de celles reçues par les TP non BDL et les autres suicidants. Conclusion : L’accès aux soins psychiques pour les patients avec TP BDL ne paraît pas congruent avec la sévérité du trouble. Une politique de santé plus volontariste dans ce domaine pourrait réduire les passages aux urgences pour tentative de suicide. PO 273 THÉORIE DE L’ESPRIT ET TROUBLES DE LA PERSONNALITÉ : REVUE DE LITTÉRATURE MONCANY A.H. (1), CAILHOL L. (2), SCHMITT L. (1), BIRMES P. (1) (1) CHU Toulouse, TOULOUSE, FRANCE (2) CH Montauban, MONTAUBAN, FRANCE Introduction : La théorie de l’esprit ou theory of mind (ToM) se définit comme l’aptitude à prédire ou à expliquer le comportement de nos semblables en leur attribuant des croyances, des souhaits ou des intentions, c’est-à-dire en concevant qu’ils aient des états mentaux différents des nôtres. Cette capacité cognitive est indispensable à un bon fonctionnement social et interpersonnel. En psychiatrie, une défaillance de cette aptitude a été mise en évidence dans la schizophrénie et l’autisme essentiellement. Compte tenu des difficultés relationnelles interpersonnelles repérées chez les patients souffrant d’un trouble de personnalité, il semble intéressant de rechercher une altération de la théorie de l’esprit. Objectif : Évaluer l’état des connaissances dans la littérature médicale concernant la théorie de l’esprit dans les différents troubles de la personnalité. Méthode : Sur une recherche effectuée dans la base de données Medline, sans précision de limite, en utilisant les deux termes MeSH « ToM » et « personality disorders », en novembre 2008, nous avons retrouvé 24 résultats. Un premier tri, par pertinence pour répondre à notre objectif, a été effectué à partir des abstracts. Nous avons ainsi retenu 9 publications. Résultats : Parmi ces 9 articles, 6 portaient sur le trouble de la personnalités chizotypique et 3 sur le trouble de la personnalité antisociale : 4 études montraient une altération des capacités mettant en jeu la théorie de l’esprit pour la personnalité schizotypique, tandis qu’un seul montrait une altération pour les patients antisociaux. Les tests utilisés étaient variables selon les études et le nombre de sujets variait d’une vingtaine à une soixantaine de patients. Conclusion : La théorie de l’esprit a été étudiée dans les troubles de la personnalité schizotypique et antisociale : on retrouve une altération de celle-ci chez ces patients, qui pourrait permettre d’expliquer les difficultés interpersonnelles que ces patients rencontrent. Il serait intéressant d’étudier cette fonction dans d’autres troubles de la personnalité. Cela pourrait permettre d’établir des programmes de réhabilitation cognitive à visée thérapeutique. PO 274 UTILISATION HORS AMM DES PSYCHOTROPES EN PÉDIATRIE : UNE ÉTUDE PROSPECTIVE WINTERFELD U., LE HEUZEY M.F., ACQUAVIVA E., MOUREN M.C., BRION F., BOURDON O. Hôpital Robert Debré, PARIS, FRANCE Objectif : Le but de cette étude a été d’évaluer l’utilisation hors Autorisation de Mise sur le Marché (AMM) des psychotropes dans un hôpital universitaire pédiatrique. Méthodes : Une analyse prospective de l’utilisation des médicaments psychotropes a été effectuée sur une période de 6 mois. Les données ont été collectées à partir du logiciel de prescription. Ces données ont concerné le patient (sexe, âge et poids) et la prescription médicamenteuse (DCI, posologie, fréquence d’administration, voie d’administration et indication). Pour chaque médicament, il a été déterminé son cadre d’utilisation : selon l’AMM ou hors AMM. Résultats : Un total de 1629 prescriptions a été effectué pour 472 patients. Soixante-huit pour cent de toutes les prescriptions ont été hors AMM. Plus de la moitié des patients (66 %) ont eu une prescription de psychotrope hors AMM. Les fréquences de prescription hors AMM par classe médicamenteuse ont été : antiparkinsoniens 100 %, hypnotiques 100 %, antidépresseurs 92 %, antipsychotiques 69 %, anxiolytiques 65 %, antiépileptiques 51 % et psychostimulants 30 %. Les cinq médicaments les plus communément prescrits hors AMM ont été la rispéridone (12 %), le clobazam (12 %), l’ami109 7e Congrès de l’Encéphale triptyline (11 %), l’hydroxyzine (10 %) et le diazépam (7 %). Près de la moitié (47 %) des prescriptions hors AMM ont concerné 3 indications : symptômes d’anxiété (24 %), troubles du comportement avec agressivité (12 %) et algies (11 %). Conclusion : L’importante utilisation hors AMM des psychotropes chez l’enfant met en exergue la nécessité d’études prospectives évaluant l’efficacité et la sécurité de ces médicaments en pédiatrie. PO 275 ÉTAT DE CRISE SUICIDAIRE CHEZ L’ENFANT ET L’ADOLESCENT SUR L’AGGLOMÉRATION RENNAISE DOUAILLER B., ROUBINI A. Centre hospitalier Guillaume Régnier, RENNES, FRANCE Nous proposons de faire un état des lieux des états de crises suicidaires chez l’enfant et l’adolescent admis et pris en charge dans le service d’hospitalisation de pédopsychiatrie de Rennes. Nous souhaitons confronter nos chiffres à ceux de la littérature récente sur le sujet et de mettre en évidence si les états de crises suicidaires sont plus fréquents sur Rennes que ceux retrouvés sur le plan national. Nous souhaitons aussi identifier les facteurs ayant amené au passage à l’acte de manière à proposer certaines actions préventives en la matière. Enfin la population accueillie est majoritairement adressée par la pédiatrie rennaise (service d’hospitalisation), population parmi laquelle est retrouvé plus d’un tiers de récidivistes naïfs de prise en charge psychiatrique par le passé. Une articulation entre la pédiatrie et la pédopsychiatrie nous semble être nécessaire dès le passage aux urgences où il pourrait être mis en place un pédopsychiatre chargé de travailler la question de l’hospitalisation en pédopsychiatrie dans les suites directes du passage à l’acte suicidaire. PO 276 DISPOSITIF D’ACCUEIL D’URGENCE ET D’ÉVALUATION RAPIDE POUR MINEURS EN DIFFICULTÉ AUTEURS DE VIOLENCES : OBJECTIFS, MÉTHODES, IMPLICATIONS BOULANGER-MARINETTI C. (1), BERTUCCI S. (2), DJANOYAN K. (2), EYME J. (2), POUNARDJIAN C. (2), SARRATO J.L. (2), VINCENSINI S. (2), VIRGA A. (2), LEGALL H. (2), PAREJA J. (2), LANÇON C. (1) (1) SHU Hôpitaux Sud, MARSEILLE, FRANCE (2) PJJ – Ministère de la Justice, MARSEILLE, FRANCE Le programme pédagogique et organisationnel de l’Espace d’Accueil d’Urgence et d’ÉVALUATION Rapide est de permettre à des préadolescents en grande souffrance psychique et physique d’accéder aux soins et d’adhérer progressivement, par une rencontre régulière dans le cadre du programme scolaire, à cette idée de passage par le soin dans la construction de leur projet de vie. Les critères d’admission de la structure d’accueil restent la violence en milieu urbain et/ou en milieu scolaire. C’est à partir de la demande des institutions en charge des mineurs de moins de 16 ans que nous proposons un accueil dans « un 110 temps partagé » renvoyant à chaque partenaire la légitimité de ces interventions, sans confusion de rôle ou de fonction. L’accueil en urgence se fait à la demande des Magistrats du Siège ou du Parquet. Le principe d’entrée/sortie permanente reste fondamental pour respecter la notion « d’urgence ». Les domaines du diagnostic et/ou d’avis « expertal » reposent sur des champs des savoirs et compétences de base (bilan scolaire et cognitif), champ éducatif et social, champ de la santé physique et mentale. Les contenus de prise en charge individuelle comprennent, entre autres, un bilan de santé globale avec des entretiens individuels menés par un psychologue, un psychiatre (Référence : circulaire Santé/Justice du 3 mai 2002 et circulaire octobre 2005 relative à la prise en charge concertée des troubles psychiques des enfants et adolescents en grande difficulté) et l’infirmière départementale de la PJJ. Mots clés : Délinquance ; Éducation ; Justice ; Mineur ; Santé mentale ; Violence. PO 277 RÔLE DE L’ALLIANCE THÉRAPEUTIQUE AVEC L’ENTOURAGE DANS LA PRISE EN CHARGE DES ADOLESCENTS SUICIDANTS 13-18 ANS EN BASSE-NORMANDIE : RÉSULTATS PRÉLIMINAIRES ABADIE P. (1), FRECHET M. (1), THIBAUT F. (2), BALEYTE J.M. (1), CHASTANG F. (1) (1) CHRU, CAEN, FRANCE (2) CHU, ROUEN, FRANCE Les pratiques de soin et de prise en charge de l’entourage et plus particulièrement de la famille des adolescents suicidants restent très hétérogènes d’un centre de soin à l’autre en fonction des engagements des équipes, des structures et des choix théoriques. Or la récidive suicidaire est particulièrement élevée dans l’année qui suit un premier geste suicidaire ; l’adhésion des parents aux soins est d’autant plus importante que les facteurs prédictifs de récidive sont le jeune âge et la qualité des relations intra-familiales. Les travaux autour de l’Alliance Thérapeutique (AT) chez les enfants et adolescents sont peu nombreux et anglo-saxons. L’AT avec la famille de l’adolescent suicidant est caractérisée par la constitution du lien et d’une lecture commune d’une situation entre le jeune, la famille et l’équipe soignante. Les premiers entretiens ont un rôle important dans l’établissement de cette AT. Il est envisageable qu’une AT de mauvaise qualité avec la famille puisse constituer un des « facteurs prédictifs du risque » de récidive suicidaire. Nous avons mis en place en Basse-Normandie, en lien avec un PHRC inter-régional, une étude prospective (sur 18 mois) portant sur l’AT avec l’entourage d’adolescents suicidants, de 13 à 18 ans. Les objectifs principaux sont : i) élaborer un outil permettant d’évaluer l’AT avec l’entourage des jeunes suicidants ii) de déterminer le rôle de l’AT sur les récidives à court et moyen terme et sur la mortalité précoce. L’étude de faisabilité a permis d’inclure 25 jeunes et leur famille, rencontrés dans les services de pédiatrie, de pédopsychiatrie de la région Basse-Normandie et des urgences psychiatriques du CHU de Caen. L’évaluation initiale de l’AT avec la famille selon les indicateurs choisis (mobilisation, perception des soins, engagement selon les soi- Posters gnants…) est réalisée parallèlement à l’évaluation du suicidant (souffrance psychique, modalités d’attachement…). Après une revue des travaux chez l’enfant et l’adolescent, ces données préliminaires seront présentées pour cette population adolescente, caractérisée par des enjeux familiaux importants. PO 278 APPROCHE NEURO-ÉCONOMIQUE DE LA PRISE DE RISQUE À L’ADOLESCENCE BARBALAT G. (1), DOMENECH P. (2), VERNET M. (3), FOURNERET P. (1) (1) Hôpital neurologique, LYON, FRANCE (2) Hôpital du Vinatier, LYON, FRANCE (3) Institut des Sciences Cognitives, LYON, FRANCE Les comportements à risque représentent la principale cause de morbimortalité à l’adolescence. Nous proposons ici une revue des apports de l’approche neuro-économique à la compréhension des bases physiopathologiques des comportements à risque dans cette tranche d’âge. Par cette approche, il a été mis en évidence que les conduites à risque résultent d’un certain nombre de biais dans le processus de prise de décision des individus, processus guidant la sélection d’un comportement adapté parmi plusieurs alternatives en fonction de l’évaluation subjective d’une situation. Ainsi, il a été montré que les adolescents tendent à choisir les options les plus risquées car ils surévalueraient le caractère récompensant des conséquences de leur choix et qu’ils sous-évalueraient les dangers potentiels qui y sont associés. De tels biais dans l’évaluation des conséquences d’un choix seraient reliés à la réorganisation des récepteurs dopaminergiques au sein des régions cérébrales du système motivationnel, secondaire à la sécrétion des hormones sexuelles dès le début de la puberté. D’autre part, les adolescents dévalueraient de manière particulièrement importante les conséquences retardées de leurs choix. C’est pourquoi un risque potentiellement important, mais survenant à distance du comportement (comme le risque de grossesse après un rapport sexuel non protégé) est largement sous-évalué par rapport à une récompense obtenue immédiatement (sensation de plaisir ininterrompue). Cette « myopie » pour les conséquences futures des choix présents pourrait être reliée à l’immaturité fonctionnelle des régions cérébrales responsables du contrôle cognitif des comportements (principalement les régions préfrontales latérales), qui n’achèvent leur développement qu’autour de l’âge de 20-25 ans. En conclusion, l’approche neuro-économique de la prise de risque montre que la fréquence importante des comportements à risque à l’adolescence peut être reliée aux processus de maturation de deux systèmes neuronaux majeurs : les régions cérébrales du système motivationnel et celles du cortex préfrontal latéral. PO 279 DIAGNOSTIC DU SYNDROME D’ASPERGER CHEZ LES JEUNES FILLES ROUSSILLE V. CHS Saint-Jean-de-Dieu, FEYZIN, FRANCE Le diagnostic du Syndrome d’Asperger – Trouble Envahissant du Développement – chez les adolescentes reste un diagnostic difficile, souvent retardé, parfois méconnu et substitué par un autre diagnostic de l’axe 1 ou 2 du DSM IV car il s’agit d’une minorité au sein d’une minorité. De plus les critères du diagnostic tels que définis dans le DSM IV concernent surtout le sujet masculin. Nous aborderons ce qui différencie les filles Asperger des garçons Asperger et ce, afin d’affiner le recueil des données durant la conduite d’entretien. Nous discuterons de l’intérêt d’outils plus spécifiques et plus adaptés au genre féminin. Enfin, à l’aide de quelques vignettes cliniques d’adolescentes, nous évoquerons les principaux pièges diagnostiques à éviter ainsi que les aides thérapeutiques à privilégier chez les adolescentes. PO 280 TROUBLES DU COMPORTEMENT À L’ADOLESCENCE ET ADOPTION VAUTIER V., DUZAN A.C., ANDRUETAN Y., CLERVOY P. Hôpital militaire Sainte-Anne, TOULON, FRANCE Dans leur pratique quotidienne, les pédopsychiatres sont confrontés aux troubles du comportement des adolescents adoptés. Il existe une proportion importante de jeunes adoptés parmi les adolescents hospitalisés en psychiatrie. Dans ces situations d’adoption, l’analyse des interactions familiales, la réflexion psychopathologique et la lecture clinique des troubles sont d’une grande complexité. Après une revue succincte de la littérature, nous proposons de faire part de notre expérience clinique au travers de quatre cas rencontrés dans un service de psychiatrie pour adolescents. Certaines situations d’adoption semblent participer à la naissance et à la pérennisation de comportements inadaptés voire de troubles graves de la personnalité. À l’heure où l’adoption internationale provoque des débats éthiques et juridiques médiatisés, la question des conséquences psychiques reste négligée, en même temps que la prise en charge de ces problématiques. PO 281 FACTEURS PRÉDICTIFS DE L’ADDICTION AUX DROGUES CHEZ L’ADOLESCENT TOUHAMI M., BENZINEB A., FIFANI F., AMAL A., KISRA H. Hôpital Arrazi, SALÉ, MAROC Objectif : Rechercher sur un échantillon de lycéens, les facteurs sociodémographiques, culturels et psychologiques favorisant l’abus ou la dépendance aux drogues. Méthodologie : Enquête menée dans deux lycées, situés dans deux quartiers de niveaux socio-économiques différents, à l’aide d’un auto-questionnaire anonyme, contenant des questions fermées à choix multiples et une question ouverte. Les questions ont porté sur les données sociodémographiques du lycéen (âge, sexe, niveau de vie), ses antécédents psychiatriques, sa scolarité (note lors du dernier trimestre, absentéisme), sa prise éventuelle de substances psychoactives (tabac, alcool, cannabis, psychotropes et autres drogues), et sa perception culturelle des méfaits de la drogue ; 111 7e Congrès de l’Encéphale ainsi que sur les parents (relation avec la famille et leurs antécédents de prise de drogues). Résultats : En cours. PO 282 ÉVÉNEMENTS DE VIE ET ESTIME DE SOI DANS UNE POPULATION DE 1 017 ADOLESCENTS NOUIRA O., AMARA G., FRIKHA A., KHECHINE M., SASSI H., BEN NASR S., BEN HADJ ALI B. Service de Psychiatrie, CHU Farhat Hached, SOUSSE, TUNISIE L’adolescence est une période de changement et de mouvement. Elle est marquée par des sentiments d’insécurité, de vulnérabilité et de doute où l’adolescent a besoin de se sentir apprécié et valorisé. De ce fait, l’estime de soi influence de façon importante la construction de l’individu. Elle se développe progressivement et favorise le succès personnel, la santé et la réussite sociale. Cependant, elle peut être influencée par les événements de vie positifs ou négatifs. Objectif : Notre étude vise à mettre en évidence le lien qui peut exister entre les événements de vie et l’estime de soi dans une population d’adolescents. Matériel et méthode : Il s’agit d’une étude transversale analytique de 1 017 adolescents âgés entre 12 et 18 ans. Nous avons procédé par un échantillonnage en grappe dans les établissements scolaires du gouvernorat de Sousse. Les données sociodémographiques ont été recueillies par une fiche pré-établie, les événements de vie ont été évalués par le questionnaire EVE de Ferreri et l’estime de soi évaluée par le questionnaire de Rosenberg. Les deux échelles ont été traduites et retraduites en arabe littéraire. Résultats : L’âge moyen est de 15,12 ans avec un sexe ratio de 1,25. Le score total de l’estime de soi varie entre 3 et 30 avec une moyenne de 19,5. La nature de l’événement essentiel a été répartie en 4 sous groupes : deuil et séparation sont retrouvés dans 38,4 % des cas ; difficultés relationnelles dans 17,2 % ; idées suicidaires dans 9,8 % et autres événements dans 34,4 %. Nous avons noté une relation statistiquement significative entre le nombre des événements de vie négatifs et l’altération de l’estime de soi (p < 10-3). L’exposition isolée à un événement de vie, de type deuil et séparation, difficultés relationnelles et idées suicidaires a entraîné une réduction statistiquement significative au niveau du score de l’estime de soi (p < 10-3). Conclusion : L’exposition à des événements de vie négatifs a entraîné une réduction significative des scores de l’estime de soi. Il apparaît particulièrement intéressant de prendre ceci en considérations afin d’organiser des interventions précoces dans le cadre de la médecine scolaire pour mieux prendre en charge les adolescents confrontés à des événements de vie négatives. PO 283 TROUBLE OBSESSIONNEL-COMPULSIF ET MALADIE AUTO-IMMUNE CHEZ L’ADOLESCENT : À PROPOS D’UN CAS ROBLIN J., BERAUD J., TERRAL D., GENESTE J. CHU, CLERMONT-FERRAND, FRANCE 112 Le trouble obsessionnel-compulsif (TOC) de l’enfant et l’adolescent est une affection relativement fréquente dont la prévalence a longtemps été sous-estimée. Le TOC se caractérise par la présence d’obsessions et/ou de compulsions répétitives et invalidantes. Les plus fréquents symptômes retrouvés chez les enfants et adolescents présentant un TOC sont les obsessions concernant la saleté et la contamination et les compulsions à type de lavages itératifs ou de vérifications. La symptomatologie, proche de celle de l’adulte, interfère avec le développement psychique, affectif, cognitif et social. Elle peut conduire à des difficultés d’adaptation et de fonctionnement et restreindre la vie relationnelle des enfants et adolescents atteints. Les comorbidités psychiatriques sont fréquentes, compliquant l’identification du TOC et retardant le diagnostic. En l’absence de prise en charge, les formes pédiatriques de TOC évoluent vers la chronicisation des troubles. Il existe peu de descriptions, dans la littérature, d’affections non psychiatriques associées à un TOC chez un enfant ou un adolescent. Nous rapportons un cas survenu chez une adolescente de 14 ans qui a présenté un TOC associé à une maladie de Basedow. Cette observation originale rappelle que des mécanismes dysimmunitaires ont été évoqués dans le déterminisme du TOC et que d’éventuels liens entre événements neuro-immunologiques et développement ou exacerbation d’un TOC devront continuer à être explorés dans l’avenir. PO 284 LES ARTS PLASTIQUES DANS LE TRAITEMENT DES ADOLESCENTS HOSPITALISÉS GUILLON M.S., CROCQ M.A., LEFRANC T. Centre Hospitalier, ROUFFACH, FRANCE Introduction : La prise en charge hospitalière des adolescents s’organise autour des approches médicales, psychiatriques, psychologiques, relationnelles et sociothérapeutiques. Objectif : L’objectif de ce travail était de tester la cohérence et le maintien d’une activité sociothérapeutique en unité d’hospitalisation de court séjour. Méthode : Un atelier d’expression artistique a été mis en place sur une période d’un an et demi. Il était animé par un éducateur spécialisé diplômé de l’École des Beaux-Arts et une infirmière. La finalité de cet atelier était de créer une œuvre artistique et de l’exposer dans le cadre d’une manifestation culturelle. Aucun critère d’exclusion n’a été retenu dans la sélection des patients. 46 adolescents (moyenne d’âge = 15,47 ± 1,5 sd ; 30 filles ; 16 garçons) hospitalisés à temps complet ont intégré l’atelier. La durée moyenne de séjour était de trois semaines. En référence au DSM IV, 28,3 % présentaient un trouble dépressif, 26,1 % un trouble psychotique, 26,1 % un trouble de l’adaptation, 15,2 % un trouble des conduites alimentaires, 4,3 % un trouble anxieux. Aucun adolescent n’avait de pratique ou de connaissance des techniques de l’art plastique ; ils participaient à une ou plusieurs séances, en fonction de la durée de l’hospitalisation ou de leur motivation. Résultats : Malgré les contraintes inhérentes à une hospitalisation temps plein de courte durée, les résultats obtenus sont : – création d’une œuvre artistique symbolisant l’adolescence et représentative de l’unité : « le totem de l’unité » ; Posters – dimension de collectivité adolescente : psychothérapie collective avec une continuité diachronique et synchronique ; – apprentissage à la coopération sociale : apprendre à contribuer à une tâche collective ; – confrontation aux principes de réalité : gérer les difficultés rencontrées au cours de la réalisation ; participer à la création d’une œuvre qui sera finalisée après son départ ; acceptation d’un résultat différé ; – valorisation ; – réhabilitation sociale : implication à la création d’une œuvre médiatisée (expositions régionales, journaux locaux) ; liens avec le monde extérieur. PO 285 IMPACT DES STRATÉGIES DE COPING SUR LES TROUBLES ANXIEUX CHEZ LES ADOLESCENTS : DIFFÉRENCES EN FONCTION DU GENRE SPITZ Y. (1), RECCHIA S. (2), SPITZ E. (3) (1) Université Reims Champagne-Ardenne, REIMS, FRANCE (2) Université de Luxembourg, LUXEMBOURG, FRANCE (3) Université Paul Verlaine Metz, METZ, FRANCE L’objectif de cette étude est d’explorer l’impact des stratégies de coping sur les troubles anxieux chez les adolescents. L’échantillon est composé de 729 collégiens (âge = 13,21 ± 1,38 ; 52,6 % garçons). Les participants ont répondu à différents questionnaires comprenant la Brief Cope (Muller & Spitz, 2003, version adolescent, Spitz & Recchia, sous presse) et l’échelle HAD de Zigmond & Snaith (1983). H1 : Les stratégies d’adaptation diffèrent entre les garçons et les filles. H2 : Selon le genre, les stratégies d’adaptation associées aux troubles anxieux diffèrent. Les résultats montrent que les stratégies de coping diffèrent significativement en fonction du genre. En effet, les filles utilisent significativement plus les stratégies d’expression des sentiments (t(718) = – 7,20, p < 0,01) et de recherche de soutien social (t(718) = – 4,10, p < 0,01). Par contre, les garçons utilisent préférentiellement l’humour (t 718) = 2,46, p < 0,01). Chez les adolescents, les stratégies d’expression des sentiments (1) (β = 0,34, p < 0,01), de désengagement (2) (β = 0,11, p < 0,05), de déni (3) (β = 0,16, p < 0,05) et de non réinterprétation positive (4) (β = – 0,13, p < 0,05) expliquent 30 % de la variance des troubles anxieux. Chez les adolescentes, les stratégies d’expression des sentiments (5) (β = 0,29, p < 0,01), de blâme pour soi (6) (β = 0,20, p < 0,01) et d’évitement par grignotage (7) (β = 0,12, p < 0,05) expliquent 22 % de la variance des troubles anxieux. En fonction des situations, les stratégies sont plus ou moins adaptatives. Dans les moments difficiles, les adolescents qui réagissent par des cris (1), ou qui ne croient pas pouvoir résoudre la situation (2), ou qui estiment que ce qu’il leur arrive n’est pas réel (3), présentent davantage de risques de développer des troubles anxieux. Par contre, s’ils recherchent le bon côté des choses (4), cela a un effet protecteur. Dans des situations difficiles, les adolescentes qui auront tendance à avoir recours aux cris ou aux pleurs (5), ou qui se reprochent ce qu’il leur arrive (6), ou qui évitent de faire face en ayant une activité de grignotage sont plus à risque de développer des troubles anxieux. Des interventions de gestion du stress par l’apprentissage de stratégies plus adaptées sont susceptibles d’aider les adolescent(e)s à diminuer leurs troubles anxieux. PO 286 TROUBLE DÉFICITAIRE DE L’ATTENTION ET TROUBLES ANXIEUX BENSAIDA M. Hôpital psychiatrique Errazi, ANNABA, ALGÉRIE Les études épidémiologiques récentes ont mis en évidence et évalué l’association possible de plusieurs troubles chez un même enfant. Des auteurs ont montré une comorbidité fréquente entre le trouble déficitaire de l’attention-hyperactivité (TDA-H) et les troubles anxieux. Nous avons recherché, au sein d’une population de TDA-H, le taux de prévalence des troubles anxieux éventuellement associés. Nous avons essayé de spécifier ces troubles et la symptomatologie anxieuse de cette population. Un groupe d’enfants âgés de 6 à 13 ans ont été évalués à l’aide de questionnaire et d’un entretien semi-structuré. PO 287 PASSAGES D’ADOLESCENTS MASCLET L., BALDACCI C., VACHERON M.N. Centre Hospitalier Sainte-Anne, PARIS, FRANCE Notre présentation concerne la création et le fonctionnement, depuis janvier 2008, d’une unité de Soins de Suite pour adolescents et jeunes adultes (de 16 à 25 ans) au sein d’un service psychiatrique de secteur adulte. En prenant en compte la spécificité des processus psychiques propres à cette période adolescente et post-adolescente (avec l’expérience d’hospitalisation temps plein d’adolescents) et les retentissements majeurs de l’irruption de symptomatologie psychiatrique, nous décrirons l’unité et ses modalités d’action et d’accompagnement, en détaillant l’articulation nécessaire entre des soignants venant de disciplines diverses (psychologue, infirmier, éducateur, psychomotricien). Un bilan d’une année de fonctionnement sera conclusif, notamment en ce qui concerne les orientations mises en œuvre. L’unité peut ainsi se définir comme un passage entre le temps (traumatique et réorganisateur) d’une hospitalisation temps plein et le temps (d’accompagnement réparateur et réhabilitant) d’une réinsertion effective. PO 288 PEUT-ON CONCEPTUALISER LES STÉRÉOTYPIES CHEZ LES AUTISTES COMME UNE FORME D’ADDICTION COMPORTEMENTALE ? EL MAHFOUDI I., DOYEN C., KAYE K., LAQUEILLE X., CONTEJEAN Y. CH Sainte-Anne, PARIS, FRANCE Introduction et définition de l’autisme : L’autisme infantile selon la classification internationale des maladies (CIM-10) 113 7e Congrès de l’Encéphale est un trouble précoce du développement marqué par des perturbations de la communication, de la socialisation et par la présence de comportements répétitifs et stéréotypés. L’autisme est actuellement conçu comme un trouble envahissant du développement (TED). Les stéréotypies : Définies comme une « tendance à conserver la même attitude ou à répéter le même mouvement ou les mêmes paroles », les stéréotypies peuvent être incluses dans une entité plus générale qu’on appelle les comportements répétés et restreints. L’addiction : Goodman décrit l’addiction comme « un processus dans lequel est réalisé un comportement qui peut avoir une fonction de procurer du plaisir et de soulager un malaise intérieur, et qui se caractérise par l’échec répété de son contrôle et de sa persistance en dépit des conséquences négatives ». Cette définition globale de l’addiction s’adapte le mieux à la notion d’« addiction comportementale ». L’hypothèse du travail : Les stéréotypies observées chez les autistes pourraient être conceptualisées comme une forme d’addiction comportementale. Cette conceptualisation nous paraît justifiée par le fait que ces comportements répétitifs partagent avec les autres addictions les points suivants : – Au niveau physiopathologique la mise en évidence dans le trouble autistique de dysrégulations au niveau des voies dopaminergiques impliquées dans le système de récompense et du système opioïde. – Les agonistes dopaminergiques aggravent les stéréotypies chez les autistes. – Ces comportements répétés sont souvent précédés ou exagérés par une tension et suivis de soulagement ou sensation de plaisir. – Ces comportements sont souvent incontrôlés et difficilement différés. – Ces comportements interfèrent avec l’apprentissage de nouvelles acquisitions. L’intérêt du travail : Le but de cette conceptualisation n’est pas seulement de donner une autre hypothèse étiologique des stéréotypies chez les autistes mais aussi de proposer l’inclusion de la dimension addictologique dans la prise en charge de l’autisme. PO 289 REPRÉSENTATION DE L’INCESTE MÈRE-FILS DANS LE CINÉMA FRANÇAIS DE KERGUNIC T., AUXEMERY Y., FIDELLE G. Hôpital d’instruction des armées Legouest, METZ ARMÉES, FRANCE L’inceste mère-fils est l’un des tabous sociaux les plus importants. Il est probablement sous estimé et pourtant le sujet a été abordé assez souvent par les cinéastes français depuis près de quarante ans. En nous appuyant sur l’exemple de quatre films, nous analysons comment les réalisateurs décrivent les mères incestueuses, leur environnement familial et les conséquences d’une telle relation sur le fils. Nous mettons ces représentations en perspective avec la typologie classi114 que de l’inceste mère-fils et les données de la littérature. En comparant Le Souffle au Cœur de Louis Malle (1971), et Mon fils à moi de Martial Fougeron (2007) nous évoquons l’approche psychodynamique présente dans la progression narrative des films. La loi dont parle le juriste n’est pas celle, symbolique, du psychologue ou du psychiatre. Nous abordons en dernière partie le paradoxe existant entre la loi pénale, qui méconnaît l’inceste, et la loi universelle qui l’interdit formellement. Un de ces films illustre pourquoi l’inceste mère-fils en particulier peut être si difficilement accessible à la loi pénale. PO 290 ÉVALUATION À 2 ANS DE L’IMPACT SUR LA QUALITÉ DE VIE ET LA SÉVÉRITÉ CLINIQUE CHEZ DES PATIENTS AVEC TROUBLE DÉFICITAIRE DE L’ATTENTION AVEC HYPERACTIVITÉ : RÉSULTATS DE L’ÉTUDE ADORE EN FRANCE LE HEUZEY M.F. (1), LUKASIEWICZ M. (2), RAIMOND C. (2), TCHERNY-LESSENOT S. (2) (1) Hôpital Robert Debré, PARIS, FRANCE (2) Lilly France, SURESNES, FRANCE Objectifs : Présenter les résultats à 2 ans sur les traitements, l’impact sur la qualité de vie (QdV) et la sévérité clinique d’enfants ayant un trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité (TDAH). Méthodes : ADORE est une étude observationnelle prospective internationale d’une durée de 2 ans dans le TDAH. Les traitements décrits étaient : pharmacothérapie, psychothérapie, pharmacothérapie et psychothérapie, autre et aucun. Comme les patients pouvaient changer de traitement, différents patients peuvent être dans chaque groupe de traitement à différents temps d’évaluation. La QdV a été mesurée à l’aide du questionnaire Child Health and Illness Profile (CHIP CE). La sévérité clinique du TDAH a été mesurée à l’aide de l’échelle ADHD-RS version parent, la CGI-sévérité, l’échelle CGAS et du questionnaire SDQ. Les critères cliniques présentés ci-après ont été évalués pour les patients suivis 2 ans et ayant été évalués à l’inclusion et à 24 mois. Résultats : Parmi les 255 patients français inclus dans l’analyse, âgés en moyenne de 8,8 (2,3) ans, 87,5 % de garçons, 137 (53,7 %) ont été suivis pendant 24 mois. Les traitements étaient respectivement à l’entrée dans l’étude et à 24 mois : pharmacothérapie 23,0 % et 29,1 %, pharmacothérapie/psychothérapie 36,6 % et 47,0 %, psychothérapie 27,2 % et 12,7 %, autre 4,7 % et 3,0 % et aucun 8,5 % et 8,2 %. Entre l’inclusion et 2 ans, la qualité de vie (CHIP CE) s’est améliorée : la variation par rapport à l’inclusion était de + 5,7 (12,9) pour la satisfaction, + 8,6 (11,8) pour l’accomplissement, + 13,4 (13,0) pour l’évitement du risque, + 5,2 (12,4) pour la résilience et + 5,2 (9,6) pour le confort. Entre l’inclusion et 2 ans, la variation moyenne du score ADHD-RS était – 18,3 (9,9) et le score final de 21,4 (10,7) à 2 ans. La variation moyenne du score CGAS était + 15,8 (15,5) et le score final de 67,1 (16,2). La variation moyenne de la CGI-S était – 1,5 (1,4) conduisant à un score final de 3,2 (1,3). La proportion de patients ayant > = 1 comorbidité est passée de 76,5 % à 54,0 % et la sévérité des comorbidités a diminué. Posters Conclusions : Après 2 ans, les patients français souffrant de symptômes de TDAH inclus dans l’étude ADORE ont amélioré leur QdV et leur sévérité clinique. L’interprétation des résultats est difficile à cause des changements de traitement. PO 291 LES TROUBLES PSYCHIATRIQUES CHEZ LES FILLES MINEURES DÉLINQUANTES À FÈS (MAROC) ELGHAZOUANI F. Hôpital Ibn Al Hassan, FÈS, MAROC Introduction : La violence, la délinquance et les troubles psychiatriques sont fréquemment liés. La relation entre ces trois composantes est peu évoquée devant la demande incessante de la part des intervenants sociaux. Méthodologie : C’est une étude transversale, au centre de protection de l’enfant à Fès. La population étudiée était les filles mineures entre 12-18 ans et résidentes au centre. On s’est servi d’un questionnaire comportant les données sociodémographiques, le retentissement de la violence et de la délinquance, et en utilisant le MINI afin de diagnostiquer les troubles psychiatriques existants, l’échelle de Hamilton d’anxiété qui a pour but l’évaluation de la gravité de l’anxiété et l’inventaire de Beck de dépression. Objectifs : Évaluation psychiatrique des filles mineures délinquantes et établissement des liens entre la violence subie et troubles psychiatriques, ainsi que les liens entre les caractéristiques sociodémographiques et la délinquance. Résultats : On a recruté 50 cas, d’âge moyen de 15,5 ans ± 1,46, analphabètes dans 46 % des cas. 15 filles de cet échantillon avaient les deux parents inconnus, divorcés ou séparés dans 13,26 % des cas. L’usage de drogues a été constaté dans 40 % des cas. La violence physique a été subie dans 58 % des cas : de la part des étrangers dans 40 % et de la part des beaux-parents dans 30 %. 48 % de l’échantillon présentaient un trouble d’anxiété généralisée, 72 % un épisode dépressif majeur et 38 % un état de stress post-traumatique. Anxiété majeure dans 54 %, et l’échelle de la dépression a trouvé une dépression modérée dans 42 % des cas. Conclusion : Une fréquence importante des troubles anxiodépressifs chez les filles mineures et délinquantes par rapport à la population générale. PO 292 AUTISMES SANS DÉFICIT INTELLECTUEL ET ADOLESCENCE : UN CAP À FRANCHIR PINGAUD A., HENRI C., JOLY F., LAGARDE N., PINOIT J.M., BONIN B. Chu-dijon, DIJON, FRANCE À l’adolescence, les transformations pubertaires corporelles, l’avènement d’une sexualité génitale, l’accès à des repères identificatoires différents des modèles parentaux, la problématique de l’individuation et de l’autonomisation se posent pour tout individu, y compris pour les sujets souffrant de syndromes autistiques. Or, la question d’un déficit intellectuel revêt une grande importance dans l’évolution de ces derniers. Pour les autistes de haut niveau ou les individus souffrant d’un syndrome d’Asperger, on constate une régression, voire une disparition d’un certain nombre de symptômes qui ont marqué leur enfance ; ainsi se produit-il un éveil au monde leur permettant une compréhension du monde adulte. Néanmoins, leur existence marquée par un trouble sévère des interactions sociales, la persistance de difficultés dans la gestion émotionnelle, les efforts considérables qu’ils doivent fournir pour s’adapter à des situations nouvelles ou pour comprendre les codes sociaux rendent particulièrement difficile leur évolution durant cette période. Parallèlement à cela, l’évaluation clinique précise de ces sujets n’est pas toujours effectuée et les ressources thérapeutiques peu développées ; s’y ajoute également un possible changement de lieu de vie. À travers l’analyse de deux cas cliniques, les auteurs explorent ces différentes données de façon à pouvoir dégager les spécificités de l’adolescence de ces sujets. PO 293 DYSFONCTIONNEMENTS ATTENTIONNELS DANS LE TROUBLE HYPERACTIVITÉ DÉFICIT DE L’ATTENTION ABBES Z.S. (1), BOUDEN A. (1), BOURDEL M.C. (2), KÉBIR O. (2), TABBANE K. (1), HALAYEM M.B. (1), AMADO I. (2) (1) Hôpital Razi, TUNIS, TUNISIE (2) Hôpital Sainte-Anne, PARIS, FRANCE Introduction : L’étude de l’interaction des réseaux attentionnels permet d’appréhender le contrôle exécutif, l’orientation visuelle et l’alerte. Les désordres attentionnels sont un symptôme majeur du trouble hyperactivité déficit de l’attention. Dans la littérature, l’étude de ces désordres au moyen d’une tâche attentionnelle ANT (attentionnal network test), a abouti à des résultats disparates. Certains auteurs ont conclu à une intégrité des réseaux attentionnels chez les sujets hyperactifs ; ces résultats sont controversés. Cette étude se propose de rechercher un dysfonctionnement des réseaux attentionnels et d’évaluer leurs interactions mutuelles, chez les enfants atteints de TDA/HA. Matériel et méthodes : 20 patients de moyenne d’âge = 9 ans, scolarisés en école primaire (de la 2e à la 6e année) ont été recrutés en milieu scolaire et clinique à l’aide de l’Échelle de Conners validée en arabe ; ils ont été appariés à 20 témoins de moyenne d’âge = 9,26 ans, du même niveau scolaire et cognitif (QD) (Matrice de Raven CPM). Le diagnostic est confirmé par le K-SADS-PL (critères du DSM IV). La tâche attentionnelle ANTI (Attentional network test independent ; Lupianez et al., 2004) a été utilisée, consistant en la détection de l’orientation d’une flèche centrale, flanquée de flèches périphériques congruentes ou incongruentes, incluant des essais sur lesquels peuvent survenir une alerte sonore, ou un indice facilitant l’orientation visuelle dans un champ attentionnel spécifique, la cible survenant du côté indicé ou opposé. Résultats : Les temps de réaction des patients sont plus longs que ceux des témoins, dans les différentes conditions, avec 115 7e Congrès de l’Encéphale des moyennes à 905 (SD = 234,063) ms chez les patients contre 768 (SD = 155,27) ms chez les témoins. En analyse statistique de type modèle mixte, on retrouve que l’effet de congruence est plus marqué chez les patients avec une gêne plus importante en situation incongruente allant jusqu’à 1 064 ms (F(1,38) p = 0,02). L’effet de l’alerte est plus marqué chez les patients, le signal avertisseur semblant les aider plus que les témoins. Pour l’orientation, l’effet de validité est similaire dans les deux groupes (F(1,38) p < 10-4). Conclusion : Les enfants atteints de TDA/HA présentent un ralentissement attentionnel global avec une atteinte du contrôle exécutif et de l’alerte ; ces résultats sont confirmés par la littérature. PO 294 IMPACT DES THÉRAPEUTIQUES À LIBÉRATION PROLONGÉE SUR L’OBSERVANCE DANS LES TDHA : EXEMPLE DU CONCERTA RICHARD A., ALLOY G. CH Macon, MACON, FRANCE Dans toute discipline médicale, l’observance à un traitement médicamenteux constitue un enjeu fondamental dans la prise en charge efficiente du patient. La symptomatologie psychiatrique est à plus forte raison concernée par ce paramètre (les troubles psychiques fluctuants, le déni partiel des troubles, la méconnaissance dans la répartition de la symptomatologie entre phase aiguë et état stabilisé). La psychiatrie infantojuvénile, jouant avec parcimonie de ce domaine médicamenteux, est confrontée à la création d’une double alliance thérapeutique : celle de l’enfant et celle de ses parents. La thérapeutique par méthylphénidate employée dans les troubles du déficit de l’attention et d’hyperactivité (TDHA) a apporté un réel soulagement à l’enfant présentant ces troubles, ainsi qu’à son environnement familial et scolaire. Le constat de l’efficacité de ce traitement et de sa rapidité d’action en cas d’indication adaptée ont conforté l’observance de cette prise en charge. L’étude présentée porte sur la prescription de méthylphénidate à libération prolongée – sous forme de CONCERTA LP – : elle tend à mettre en évidence le renforcement de l’observance et de l’efficacité thérapeutique par la galénique. PO 295 EFFETS PARADOXAUX DU RISPÉRDONE CHEZ L’ENFANT ET L’ADOLESCENT AU-DELA DE 2 ANS DE TRAITEMENT PIERNIKARCH A. Centre hospitalier d’Orsay, BURES SUR YVETTE, FRANCE La prise au long cours de la rispérdone semble avoir provoqué des réactions paradoxales d’auto et d’hétéro-agressivité chez des enfants et des adolescents : – nombre de cas : 9 – de 6 à 13 ans – vignette clinique – étude du contexte pour chacun des enfants 116 – sédation de cet état à l’arrêt du traitement par la rispéridone – poursuite du traitement neuroleptique par un neuroleptique classique. La répétition de ces réactions pour chacun des enfants traités pose le problème d’un effet secondaire dû à la rispéridone, constatation quasi-systématique après plusieurs années de traitement. Cela pose la question d’une vigilance particulière à propos de cette molécule pour les traitements au long cours des enfants et des adolescents. PO 296 LES HABITUDES DE SOMMEIL CHEZ LES ENFANTS DE 2,5 À 6 ANS SCHOLL J.M. (1), PHILIPPE P. (2), ZDANOWICZ N. (3) (1) SSM « Centre Familial d’Éducation », 30, RUE DES DÉPORTÉS ; 4800 VERVIERS, BELGIQUE (2) Policlinique Brull, université de Liège, LIÈGE, BELGIQUE (3) Clinique universitaire ; université catholique de Louvain, GODINNE YVOIR, BELGIQUE Introduction : Les habitudes de sommeil chez les enfants sont éminemment variables suivant les enfants, les âges, les habitudes ou contraintes familiales. Elles sont d’autre part peu connues et peu « investiguées » en consultation. Mais peuton relever des différences entre une population générale « normale » et une population prise en charge dans des consultations psychologiques ambulatoires ? Méthode : Un questionnaire concernant les habitudes de sommeil a été distribué à des parents d’enfants fréquentant l’enseignement ordinaire et à des parents d’enfants fréquentant des consultations psychologiques ambulatoires. 496 réponses (356 pour la population générale et 140 pour les enfants suivis en consultation) ont été recueillies et analysées. Des différences de distributions ont été mises en évidence entre les 2 groupes et des corrélations recherchées. Paramètres recherchés : – le nombre d’heures de sommeil par nuit en semaine et le week-end ; – le nombre d’enfants « couche-tôt » ou « couche-tard » ; – les caractéristiques de l’endormissement : l’enfant retarde la mise au lit ; il a besoin d’une sucette, d’un doudou, d’un morceau de tissu, d’un biberon, de lumière ou noir complet, d’une TV, que la porte soit ouverte ; il manifeste un inconfort, des peurs ; il s’endort seul dans sa chambre ou en présence d’un adulte avec éventuellement le besoin de tenir physiquement cet adulte ; durée moyenne de l’endormissement ; – l’endroit où dort l’enfant : dans sa chambre, avec un frère/une sœur, dans la chambre des parents, dans une pièce de séjour commune… ; – les caractéristiques du temps de sommeil : sommeil agité, réveils nocturnes, cauchemars, cherche à rejoindre ses parents pendant la nuit. Conclusions : Les comportements liés au sommeil différencient spécifiquement le groupe des enfants recrutés dans les Services de Santé Mentale par rapport au groupe témoin. Dans notre pratique, une anamnèse détaillée dans ce domaine permet d’attirer l’attention sur une population fragile, Posters à examiner plus attentivement et éventuellement à prendre en charge dès que possible. Une information et une aide pour les parents sont à envisager très précocement ; une information serait utile également pour les différents professionnels (puéricultrices, enseignants, éducateurs, médecins traitants…). PO 299 COMPORTEMENTS VIOLENTS DES ADOLESCENTS EN MILIEU SCOLAIRE SELON LES ENSEIGNANTS KOSSENTINI I., AYEDI H., MOALLA Y., WALHA A., GHRIBI F. Service de pédopsychiatrie CHU Hédi Chaker, SFAX, TUNISIE PO 297 TABAGISME ET DÉPRESSION CHEZ LES ADOLESCENTS AZIZI N., OUTARAHOUT M., TAREK N., EL OMARI F., TOUFIQ J. Hôpital arrazi, SALÉ, MAROC La dépendance au tabac et le trouble dépressif comorbides sont importants à considérer en termes de prévention, de pronostic et de prise en charge. Dépister et traiter un trouble dépressif prévient l’installation de la dépendance au tabac et aide au sevrage nicotinique. D’autre part la prise en charge d’une dépendance tabagique peut prévenir l’installation d’un état dépressif. L’adolescence étant une période vulnérable, notre étude s’est intéressée à étudier la relation entre le tabac et l’humeur dépressive chez les jeunes, sachant que l’âge moyen de l’initiation à la cigarette est dans les deux sexes de 14 ans et que le trouble mental précéderait le trouble addictif et commencerait à l’adolescence. Un épisode dépressif pourrait être à l’origine d’un début de consommation de tabac et jouer un rôle dans le passage de l’usage à la dépendance. Aussi, l’usage du tabac à visée autothérapeutique chez les adolescents présentant une dépression primaire pourrait être à l’origine de la persistance de la conduite addictive. PO 298 ÉVALUATION DE LA DÉPRESSION CHEZ LES ENFANTS DANS UN ORPHELINAT DE RABAT À PROPOS DE 140 CAS ROUDIES R. (1), OUANASS A. (1), TOUHAMI M. (1), OTMANE Y. (1), MALKI H. (2), TOUFIQ J. (1) (1) Hôpital Ar-Razi salé, RABAT, MAROC (2) LBRCE, CRECET, RABAT, MAROC La dépression chez les enfants est un concept récent ; sa prévalence est de 2,8 %. Les enfants vivant en institution développent des problèmes psychiatriques notamment les dépressions. Le but de l’étude et d’évaluer la prévalence de la dépression chez les 6-12 ans et analyser les facteurs de risque. Méthode : Étude prospective de 140 enfants à l’école attachée à l’orphelinat dont 70 internes et 70 externes. L’outil statistique est le SPSS. Les facteurs étudiés : âge, sexe, absence des parents, sortie tous les jours. Tous ces facteurs étaient statistiquement significatifs. Conclusion : La prévalence de la dépression chez les orphelins est de 28 %. Plusieurs propositions sont faites pour diminuer cette prévalence et participer à l’épanouissement des orphelins au Maroc. Objectif : L’objectif était d’étudier les comportements violents des adolescents en milieu scolaire selon les enseignants. Matériel et méthodes : Notre étude était transversale portant sur un échantillon constitué de 50 enseignants du lycée MONGI SLIM à Sfax d’âge moyen 42,9 ans, avec un sex ratio = 1,75, et dont 87 % sont mariés et 91,3 % ayant des enfants. Résultats : Selon les enseignants, en milieu scolaire : – les garçons sont plus violents que les filles dans 87 % des cas ; – l’âge auquel l’adolescent est le plus violent est 17 ans dans 39,1 % des cas ; – l’adolescent commet l’acte violent le plus souvent d’une façon répété (47,8 % des cas) plutôt qu’isolée (21,7 % des cas) et seul (52,2 % des cas) plutôt qu’en groupe (39,1 % des cas) ; – les enseignants ont évalué : • comme très fréquentes, ces types de violence : les menaces verbales (26,1 % des cas), les insultes (17,4 % des cas), les gifles, coups ou autres et les avances sexuelles (4,3 % des cas) ; • comme fréquentes, ces types de violence : agression contre les biens (26,1 % des cas) et les contacts physiques rapprochés avec les pairs (21,7 % des cas). Conclusion : La violence des adolescents est de plus en plus fréquente en milieu scolaire. Selon les enseignants, l’agressivité verbale semble être plus présente que la violence physique mais toute les deux seraient responsables d’un climat scolaire plus violent. Quelles sont alors les racines de la violence en milieu scolaire ? PO 300 ANALYSE DES PULSIONS D’AMOUR ET DE HAINE CHEZ UNE JEUNE SUICIDANTE DE 16 ANS JACQUOT A. Cesame, ANGERS, FRANCE L’adolescence en tant que période support de la sexualité émergente est le lieu de découverte de nouveaux désirs, de nouvelles pulsions. Alors que jusque-là, l’amour parental représentait un acquis résistant aux attaques de toute sorte (désobéissances, échecs…), l’adolescent découvre en lui le besoin de se tourner vers d’autres objets amoureux, moins sécurisants et surtout moins intellectualisés, la pulsion génitale ayant fait son apparition. Il se trouve alors aux prises avec de nouveaux conflits intrapsychiques où ça et surmoi s’opposent, où amour et haine cohabitent. À travers l’analyse du violent passage à l’acte d’une jeune fille de 16 ans sans antécédent particulier, nous nous proposons d’étudier ces pulsions que l’adolescent découvre et la manière dont leur entremêlement peut devenir assez insupportable pour pousser au suicide. 117 7e Congrès de l’Encéphale Ou comment chez Bérénice, la tentative de matérialiser ces motions contradictoires en deux garçons distincts s’est soldée par un échec et une autoagressivité agie. Nous utiliserons l’éclairage kleinien et freudien pour saisir le jeu des mouvements d’autoconservation de la pulsion de haine et ceux autoérotisme dans la pulsion d’amour afin de mieux comprendre cette intoxication médicamenteuse massive. PO 301 PRÉVALENCE DE LA VIOLENCE ET COMORBIDITÉ PSYCHIATRIQUE ASSOCIÉE CHEZ LES MINEURS PLACES DANS UN CENTRE DE RÉÉDUCATION À CASABLANCA ABDELHAY N., BERRADA S., MOUSSAOUI D., KADIRI N. Ibn Rochd, CASABLANCA, MAROC L’OMS estime à 40 millions le nombre d’enfants de moins de 15 ans qui sont victimes de violence chaque année dans le monde. Les traumatismes qui en découlent se manifestent à des degrés divers en fonction de la gravité des actes commis et du vécu de l’enfant. L’objectif de cette étude est de déterminer la prévalence de la violence et des troubles mentaux comorbides chez les enfants qui séjournent dans un centre de rééducation de la jeunesse, analyser les facteurs prédictifs de ce phénomène et évaluer l’estime de soi des recrutés. C’est une étude transversale étalée sur deux mois du début juin 2008 jusqu’à fin juillet 2008, descriptive, auprès des jeunes adolescents installés au centre de rééducation de la jeunesse de Casablanca. Un questionnaire est utilisé pour explorer les données sociodémographiques et cliniques des inclus. Le diagnostic des troubles mentaux est établi selon les critères diagnostiques du DSM IV en utilisant le Mini International Neuropsychiatric Interview (MINI) dans sa version marocaine. L’estime de soi des jeunes est évaluée en utilisant l’échelle de Rosenberg. Cent adolescents ont participé à cette enquête : l’âge moyen de cette population est de 14,6 ans. Le sexe féminin représente 58,6 %. 70 % ont subi une violence. L’échec scolaire est retrouvé chez 91 % des adolescents, la dépression majeure chez 64,3 %, le stress post traumatique chez 50 %, 41,4 % d’abus d’alcool, 78,1 % d’abus de substance ; l’estime de soi est faible chez les 2/3 des interrogés. La violence détruit la confiance des enfants en eux-mêmes et peut avoir de graves conséquences sur le développement psychique et physique de l’enfant. L’état doit faire de la lutte contre la violence une priorité en vue de réduire, voire éradiquer ce fléau et les traumatismes qui en découlent. PO 302 LES ANOMALIES MORPHOLOGIQUES MINEURES DANS L’AUTISME BELHAJ A. (1), HALAYEM S. (1), MRAD R. (2), SLAMA H. (1), OTHMAN S. (1), HALAYEM M.B. (1) (1) Hôpital Razi, LA MANOUBA, TUNISIE (2) Service de Génétique, Hôpital Charles Nicalle., TUNIS, TUNISIE 118 Introduction : Les anomalies morphologiques mineures (AMM) sont des dysmorphies mineures d’origine prénatale. Du fait de l’origine commune des structures cutanées et du système nerveux, le neurectoderme, toute anomalie de ce dernier peut entraîner parallèlement des AMM et des anomalies neurologiques. Les AMM sont donc considérées comme des indicateurs potentiels de perturbations neurodéveloppementales précoces. Une incidence élevée d’AMM a été rapportée par la littérature chez les enfants autistes. Objectifs : Le but de ce travail est de rechercher les AMM chez une population tunisienne d’enfants présentant un trouble autistique (TA) et de les comparer à leur fratrie et à des sujets contrôles. Méthodologie : Il s’agit d’une étude cas-témoin réalisée à partir du service de Pédopsychiatrie de l’Hôpital Razi. Trente enfants souffrant de TA ont été évalués, de même que 18 enfants issus de leur fratrie et 37 sujets contrôles appariés aux patients par âge et par sexe. Le diagnostic de TA a été retenu selon les critères du DSM IV et de l’ADI-R. Chaque enfant a été évalué grâce à : – Un questionnaire destiné aux parents explorant les antécédents personnels et familiaux. – L’échelle des anomalies morphologiques mineures de Gourion et al. (2001) à laquelle d’autres items ont été ajoutés. – Un examen physique complet supervisé par un généticien. – L’ADI-R (Autism Diagnosis Interview revised) pour les enfants autistes. L’analyse statistique des données a été réalisée grâce au logiciel SPSS dans sa 13e version. Résultats : Il y avait plus d’anomalie chez les enfants souffrant de TA que chez la fratrie et les enfants contrôles. Les différences significatives étaient retrouvées entre TA et contrôles pour : le score total (p = 0,000), les scores de la tête (p = 0,000), de la bouche (p = 0,000) et des pieds (p = 0,002). Les items les plus significatifs étaient : les anomalies des oreilles (p = 0,000), du palais (p = 0,000), de la forme du crâne (p = 0,000). Entre TA et fratrie, les différences significatives étaient retrouvées au niveau : du score des oreilles (p = 0,049), des items malformation auriculaire (p = 0,004) et de la forme du crâne (p = 0,034). Ces résultats seront discutés par rapport aux données de la littérature. PO 303 PROFIL COGNITIF CLINIQUE D’ENFANTS PRÉSENTANT UN TROUBLE DE L’ATTENTION AVEC OU SANS HYPERACTIVITÉ (TDA-H) MARY A., MOUSTY P., PEIGNEUX P., MASSAT I., SLAMA H. Université Libre de Bruxelles, BRUXELLES, BELGIQUE À ce jour, le diagnostic du TDA-H repose principalement sur les critères du DSM IV. Toutefois, cette affection se caractérise également par la présence de déficits dans certains aspects du fonctionnement cognitif, en sus de la présence des troubles comportementaux identifiés par le DSM. Dans cette perspective, notre étude vise à identifier les variables cognitives affectées dans le TDA-H, dans le but d’affiner le diagnostic clinique et d’optimiser la prise en charge thérapeutique. Posters Un bilan neuropsychologique a été administré à 16 enfants TDA-H et 9 enfants contrôles (âge 8-12 ans). La présence/absence du TDA-H a été diagnostiquée à l’aide du Kiddie Sads (sauf 5 sujets contrôles évalués avec le questionnaire de Conners). En accord avec la littérature, nos résultats mettent en évidence des performances altérées chez les enfants TDA-H par rapport aux contrôles, principalement pour des tâches attentionnelles, exécutives et de mémoire de travail. Les variables les plus « sensibles » à la présence d’un TDA-H ont été identifiées au sein de tâches attentionnelles (TEA : écart-type de l’alerte phasique avec et sans stimulus avertisseur, omissions en attention divisée), de flexibilité (TEA : écart-type et médiane du subtest flexibilité), et exécutives (figure complexe de Rey, Tour de Londres adaptée aux enfants, temps en condition d’interférence au Stroop numérique), ainsi qu’en mémoire de travail (empan de chiffres). Toutefois, une grande variabilité des performances a été également observée au sein de notre échantillon d’enfants diagnostiqués TDA-H, avec seulement 37,50 % de ces enfants présentant des performances altérées, avec un score pathologique ou limite aux différentes tâches. Les objectifs de la passation de ce bilan neuropsychologique étaient d’identifier les tâches cognitives pour lesquelles les sujets contrôles et TDA-H se différencient, et de déterminer la sensibilité de ces tâches à la présence du TDA-H. La variabilité importante des performances cognitives au sein de notre échantillon, diagnostiqué sur la base de critères comportementaux du DSM IV, souligne la nécessité de caractériser plus finement les variantes cognitives au sein du TDAH afin d’en déterminer les phénotypes. PO 304 INVESTIGATION DE LA RELATION ENTRE FONCTIONNEMENT EXÉCUTIF ET THÉORIE DE L’ESPRIT DANS LE TDA-H MARY A., MOUSTY P., PEIGNEUX P., MASSAT I., SLAMA H. Université Libre de Bruxelles, BRUXELLES, BELGIQUE Le trouble de l’attention avec/sans hyperactivité (TDA-H) se caractérise par un déficit du fonctionnement exécutif. Par ailleurs, il a été proposé que le développement des fonctions exécutives est nécessaire au développement de la théorie de l’esprit (theory of mind, ToM). Les résultats des études menées auprès d’enfants TDA-H sont contradictoires, montrant d’une part une association entre déficit exécutif et altération de la ToM, et d’autre part une dissociation entre déficit exécutif et ToM préservée. L’objectif de cette étude est de mieux comprendre et identifier les déficits potentiels en ToM dans le TDA-H, ainsi que la relation pouvant exister entre ToM et fonctionnement exécutif au sein de cette pathologie. Dix enfants diagnostiqués TDA-H à l’aide du Kiddie Sads et 10 enfants contrôles (TDA-H exclu par le Kiddie Sads ou le questionnaire de Conners ; âge de la population 8-12 ans, QI > 85) ont réalisé deux tâches avancées de ToM : la Tâche de Faux Pas, qui consiste à détecter des comportements sociaux inappropriés, et la Tâche des Yeux qui demande l’identification de l’état mental d’un tiers sur base de photographies d’yeux Un bilan neuropsychologique centré sur les fonctions exécutives a également été administré. Pour les deux tâches ToM, les enfants TDA-H obtiennent des scores inférieurs aux sujets contrôles (p < 0,05). Toutefois, les sujets TDA-H présentent des capacités préservées de raisonnement pour les fausses croyances de premier ordre (i.e. une capacité ToM développée tôt dans l’enfance), et ne prennent pas plus de temps de réflexion que les contrôles pour répondre aux questions de ToM. Par ailleurs, les variations de performance aux tâches ToM sont corrélées aux scores des fonctions exécutives (p < 0,05). Des analyses de régression montrent que les capacités exécutives de flexibilité expliquent en partie la performance aux questions de Faux Pas, et que les capacités attentionnelles et de flexibilité expliquent en partie la performance à la Tâche des Yeux. Ces résultats suggèrent un lien étroit entre la maîtrise des compétences de théorie de l’esprit et le fonctionnement exécutif au cours du développement de l’enfant, qui pourrait partiellement expliquer les difficultés sociales émotionnelles rencontrées par une partie des enfants souffrant de TDA-H. PO 305 ÉTUDE DES SYMPTÔMES EXTRA-PYRAMIDAUX ET CATATONIQUES DANS UNE COHORTE DE 31 PATIENTS ÉVALUÉS AU CENTRE DE RESSOURCES AUTISME DE HAUTE NORMANDIE QUILICI G. (1), ROSIER A. (1), BRUN P. (1), MOURGUES C. (1), BRUN-DOBAT I. (1), MENARD J.F. (2), GUILLIN O. (3), HAOUZIR S. (3) (1) Centre de Ressources Autisme de Haute Normandie, SOTTEVILLE-LÈS-ROUEN, FRANCE (2) Unité de Biométrie et Biostatistiques, FACULTÉ DE ROUEN, FRANCE (3) Service Hospitalo-Universitaire de psychiatrie, ROUEN, FRANCE La vie des patients atteints de Troubles envahissants du développement (CIM-10, 1993) peut être émaillée de complications et comorbidités qui aggravent l’évolution et le pronostic : les troubles moteurs et les troubles catatoniques (Dhossche et al., 2006) en font partie. Dans ce contexte, nous avons réalisé une étude prospective préliminaire d’évaluation des symptômes extra-pyramidaux et catatoniques, chez les patients adressés à notre consultation, sur une période de 6 mois. 31 sujets ont répondu aux critères d’inclusion (dont absence de traitement, d’antécédent neurologique ou génétique). Les évaluations diagnostiques ont été réalisées à partir de l’ADIR (Lord et al., 1994), de la CARS (Schopler et al., 1988) et de l’ECAR-T (Barthélémy et al., 1995). Nous avons ensuite effectué une évaluation des symptômes extra-pyramidaux (échelle de Chouinard 1980, Simpson et Angus 1970), et catatoniques (échelle de Rosebush 1990, NCS 1999, BFCRS 1996), ainsi que des âges de développement moteur. Quatre groupes distincts ont été mis en évidence : autisme typique, autisme atypique/autres TED, syndrome d’Asperger, patients sans TED. La comparaison de ces quatre sousgroupes ne met pas en évidence de différence significative d’âge chronologique, d’âge de développement moteur, ni de symptomatologie extra-pyramidale. 119 7e Congrès de l’Encéphale Le groupe de patients TED présente des scores significativement supérieurs à toutes les échelles de catatonie comparativement au groupe non-TED (BFCRS p = 0,008, Rosebush p = 0,03, NCS p = 0,004). Parmi les TED, le groupe autisme typique présente des scores aux échelles de catatonie significativement supérieurs comparativement aux autres groupes (BFCRS p = 0,005, Rosebush p = 0,001, NCS p = 0,002). Ces résultats concordants avec la littérature, retrouvent de plus, des scores significativement supérieurs aux échelles de catatonie pour le groupe Autisme typique comparativement au groupe Asperger. Cette étude préliminaire souligne l’existence de symptômes catatoniques chez les patients avec TED, majoritairement chez les patients porteurs d’autisme typique. PO 306 CENTRE DE RESSOURCES AUTISME LIEGE PHILIPPE P., JACQUES J. Université de Liège, LIÈGE, BELGIQUE Objectifs : Présentation du centre de référence : cadre légal, population rencontrée, travail clinique multidisciplinaire. Historique : centre ouvert en mars 2006 ; plus de 250 patients pris en charge pour un bilan diagnostic. Cadre légal : Fixé par le ministère de la santé (INAMI : institut national d’assurance maladie invalidité) pour tous les centres de référence de Belgique. Il existe 3 centres en région néerlandophone (Anvers, Gand, Louvain), 3 en région bruxelloise et 2 en région francophone (Mons, Liège). Pour réaliser un bilan, nombre d’heures définies par la convention : – 32 heures pour les patients de moins de 18 ans ; – 16 heures pour les patients de plus de 18 ans. En fin de bilan, rapport écrit commenté et remis au patient avec le diagnostic motivé et des orientations de prise en charge. Pour les patients présentant un trouble envahissant du développement, un module de coordination possible : 10 h par an (pendant 5 ans, renouvelable 1 fois) pour réévaluation du diagnostic, de l’évolution et de l’orientation. Activité clinique : Équipe pluridisciplinaire : 1 orthophoniste, 1 psychomotricienne, 2 neuropsychologues, 3 psychologues, 1 secrétaire, 1 assistante sociale et 3 médecins : 1 neuropédiatre, 2 psychiatres infanto-juvéniles. Le travail de bilan comprend une anamnèse détaillée (avec anamnèse développementale), différents bilans, échelles et questionnaires (bilan neuropsychologique, développemental, CARS, ADI-R, PEP, APEP…) choisis selon l’âge et/ou les problématiques des patients. Une approche biologique (prise de sang, bilan génétique, EEG…) est réalisée par le neuropédiatre. Possibilité de réaliser des observations à domicile, à l’école, en institution. Les différents résultats antérieurs sont rassemblés et si nécessaire complétés. Conclusion : Nous présentons : 1. Des données statistiques concernant les patients rencontrés jusqu’au 31 décembre 2008 (graphiques : pyramide d’âges selon les sexes, origine géographique, état des dossiers). 120 2. Cadre légal de travail et équipe pluridisciplinaire. 3. Différentes échelles et tests utilisés. 4. Diagnostics posés et comorbidités rencontrées (DSM IVR, DC : 0-3R, syndromes génétiques). 5. Les questions principales que nous nous posons au fur et à mesure de notre travail. PO 307 SYNDROME D’ASPERGER ET HYPERLEXIE : SUCCÈS D’UN ABORDAGE MULTIDISCIPLINAIRE BALDEIA E. (1), REIS F. (2), SOARES N. (3) (1) NACCE, ENFANTS – Pédo-Psychiatrie, RIO DE JANEIRO, BRÉSIL (2) NACCE, Enfants – Psychologie, RIO DE JANEIRO, BRÉSIL (3) NACCE, Enfants – Orthophoniste, RIO DE JANEIRO, BRÉSIL Le Syndrome d’Asperger est une modalité inclue au Trouble Envahissant du Développement (TED). Le Syndrome d’Asperger est un trouble du développement qui est assez peu connu et rarement diagnostiqué encore actuellement. Le corps, les cinq sens et le cerveau reçoivent des informations mais il y a un défaut de transmission entre la réception, la compréhension et le traitement de ces informations. Il en résulte une appréciation confuse de la vie et de l’environnement. Il y a aussi un détachement de la réalité et une absence de communication efficace avec les autres. Il y a une intelligence supérieure ainsi qu’une incroyable mémoire. Le Hyperlexie est un syndrome apparaissant chez des enfants, qui commencent à lire bien avant le développement normal et sont fortement fascinés par les lettres et les nombres. Nous présentons un cas clinique d’un garçon de 7 ans, pour illustrer l’importance du diagnostic correct et l’efficacité du traitement avec une équipe multidisciplinaire (psychiatre, psychologue et orthophoniste), pour une amélioration des habilités sociales qui favorisent une meilleure adaptation psychologique, un meilleur rendement scolaire et une meilleure satisfaction pour obtenir une diminution de l’angoisse. PO 308 INTÉRÊT DE LA MESURE DE LA RECONNAISSANCE DES ÉMOTIONS DANS LE DIAGNOSTIC POSITIF DE LA MALADIE D’ALZHEIMER GRANATO P. (1), GODEFROY O. (2), VAN GANSBERGHE J.P. (3), BOUCART M. (4), BRUYER R. (5) (1) Centre Hospitalier, VALENCIENNES, FRANCE (2) Centre Hospitalier – Hôpital Nord, AMIENS, FRANCE (3) Faculté de psychologie, Unité de Neurosciences cognitives, B-1348 LOUVAIN-LA-NEUVE, BELGIQUE (4) Neurosciences Fonctionnelles et Pathologies, CNRS (UMR 8160), CHRU, LILLE, FRANCE (5) Université, LOUVAIN-LA-NEUVE, BELGIQUE Background : L’existence d’un déficit de la reconnaissance visuelle des émotions faciales (DRVEF) dans la maladie d’Alzheimer est une donnée acquise. Cependant, sa mesure n’existe pas en routine clinique. L’absence d’outil de mesure Posters standard et de normes de référence rend difficile le maniement de cette mesure. But et matériel : Mesurer un DRVEF dans la maladie d’Alzheimer débutante (MAD) à l’aide de Méthode d’Analyse et de Recherche de l’Intégration des Émotions (MARIE). Cet outil se base sur un continuum d’images chimériques créées à partir de deux images réelles et dans des proportions variables. Le sujet fait un choix binaire de type forcé pour chacune des images du continuum. Le matériel comporte 9 séries de 19 images chacune ; toutes les photographies représentent la même personne. Participants : 12 sujets MAD (H/F = 7/5 ; âge 68 ± 3 ans ; scolarité [sans Bac/avec Bac/Bac +3] = 10/1/1 ; MMSE : 26 ± 2,4 ; MATTIS : 130 ± 10 ; Picture Naming = 33 ± 4 ; Grober et Buschke : Rp. Im. 13 ± 4 ; Rp. Li. = 7 ± 5 ; Rp. Tt. 11 ± 6 ; Rp. Lb. Df. 11 ± 6) et 12 sujets sains appariés (H/F = 7/5 ; âge 66 ± 6 ; scolarité = 7/4/1 ; MMSE : 30 ; MATTIS : 144 ; Picture Naming = 80 ; Grober et Buschke : Rp. Im. 16 ; 3Rp. Li. = 16 ; 3Rp. Tt. 16 ; Rp. Lb.Df. 16). Résultats : Reconnaissance de l’émotion « B » par les MAD et sujets sains et pour chaque série émotionnelle : (F (8,15) = 1,4 ; p = 0,276). Le recours au langage est inutile dans ce test. La reconnaissance visuelle des émotions faciales est déjà altérée à un stade léger de la maladie. Les patients MAD seraient nettement moins sensibles aux émotions comme en témoigne l’augmentation du seuil d’identification : l’expression émotionnelle doit être plus intense pour que le taux de reconnaissance des patients soit égal à celui des témoins. Le différentiel moyen est de 16 % de réponses. Le trouble de la reconnaissance des émotions semble lié à la sévérité du syndrome démentiel mesurée par le déficit de la mémoire épisodique verbale (r2 : = 0,1 ; p = 0,013) et de l’efficience intellectuelle globale (r2 : = 0,79 ; p = 0,001). Conclusion : La mesure conjointe de la MATTIS, de la mémoire épisodique verbale et de la reconnaissance visuelle des émotions faciales pourrait permettre un diagnostic positif voir infra-clinique de l’entrée dans la Maladie d’Alzheimer. PO 309 ÉVALUATION COGNITIVE DES SUJETS ÂGÉS À BAS NIVEAU D’INSTRUCTION BEN ROMDHANE I., BEN AZOUZ O., DELLAGI L., BRAM N., SAADA W., BASSI S., BEN KHEDHER M., TABBANE K. Service de psychiatrie B. Hôpital Razi, TUNIS, TUNISIE Introduction : La démence est une maladie fréquente et grave dont le dépistage précoce améliore considérablement le pronostic. Plusieurs tests de dépistage de la démence sont disponibles mais souvent inadaptés aux sujets analphabètes et à bas niveau d’instruction qui demeurent fréquents en Tunisie surtout parmi les sujets âgés. L’objectif de ce travail est de choisir des épreuves cognitives à priori peu sensibles au niveau d’instruction et d’établir des données normatives dans la population tunisienne pour chacune d’entre elles. Méthodologie : Notre échantillon est composé de 60 sujets âgés de plus de 55 ans, analphabètes ou ayant un niveau d’instruction inférieur à 3 années d’études. Les critères d’exclusion sont les pathologies pouvant entraîner un déficit cognitif et les déficits sensoriels pouvant entraver le bon déroulement du test. L’évaluation clinique a fait appel au Geriatric Depression Scale pour l’évaluation de la dépression et au Clinical Dementia Rating Scale pour le dépistage de la démence. Une pré enquête portant sur dix sujets nous a permis de sélectionner les tests cognitifs les moins sensibles au niveau d’instruction et les plus adaptés à notre contexte socioculturel. L’évaluation cognitive se compose d’une épreuve de rappel de mots, d’une fluence sémantique, d’un test d’orientation temporospatiale, d’une épreuve d’interprétation de proverbes, d’un empan de chiffre, d’un test de mémoire de travail, d’un test de nomination d’images et enfin d’un test inspiré du « Animal Stroop Test » initialement conçu pour les enfants. Résultats : En cours. PO 310 RISQUE CARDIOVASCULAIRE ET DÉTÉRIORATION COGNITIVE LÉGÈRE : ÉTUDE CAS-TÉMOINS EL HEDDA R. (1), AMARA G. (1), BNINA H. (2), FRIKHA A. (1), BEN NASR S. (1), BEN HADJ ALI B. (1) (1) Service de Psychiatrie, CHU Farhat Hached, SOUSSE, TUNISIE (2) DSSB, MAHDIA, TUNISIE La détérioration cognitive légère connue sous le terme anglosaxon Mild Cognitive Impairment (MCI) est caractérisée par une altération de la mémoire avec une conservation des fonctions cognitives générales et des habilités fonctionnelles. Il s’agirait d’un état prédémentiel qui prédispose à la maladie d’Alzheimer. L’objectif de ce travail était de dépister les cas de MCI dans un échantillon de sujets âgés ayant des facteurs de risque cardiovasculaires. Méthodologie : Nous avons recruté 47 consultants âgés de plus de 65 ans ayant au moins un facteur de risque cardiovasculaire. Ce recrutement s’est étalé sur trois mois, à partir d’un centre de soins primaires. Les facteurs de risque retenus étaient l’HTA, le diabète, la dyslipidémie ou les cardiopathies ischémiques évoluant sur une durée supérieure ou égale à un an. Le groupe témoin était constitué de consultants âgés de plus de 65 ans et n’ayant aucun antécédent de pathologie somatique chronique. Les deux groupes étaient appariés pour l’âge, le sexe et le niveau d’instruction. Nous avons réalisé un dépistage de la détérioration cognitive légère en utilisant l’épreuve des cinq mots qui explore la mémoire et l’IADL (Instrumental Activities for Daily Living) qui explore le degré d’autonomie pour les tâches quotidiennes. Les données sociodémographiques et cliniques des participants ont été recueillies sur une fiche pré-établie. Nous avons utilisé le MMSE (Mini Mental State Examination) afin d’éliminer les sujets déments. Nous avons retenu le diagnostic de MCI à partir d’un score à l’épreuve des cinq mots 16 et d’un score à l’IADL 3. Résultats : Les patients de notre étude avaient un âge moyen de 72,3 ± 6,1 ans avec un sexe ratio de 2,24. Le MCI était plus fréquent chez les patients à risque cardiovasculaire par rapport aux témoins (17,5 % versus 2,17 %, p = 0,023). Le 121 7e Congrès de l’Encéphale diagnostic de MCI était corrélé au nombre de facteurs de risque cardiovasculaires avec altération significative du score de rappel immédiat (p = 0,019) et du score global à l’épreuve des cinq mots (p = 0,041). Conclusion : La présence de facteurs de risque cardiovasculaires est susceptible de favoriser la détérioration cognitive chez les sujets âgés. Un dépistage précoce avec équilibration de ces facteurs de risque est donc indispensable afin de prévenir une évolution vers la démence. PO 311 CATATONIE RÉVÉLANT UNE DÉMENCE TYPE ALZHEIMER CHEZ UN ADULTE JEUNE MARRAG I., BOURGUIBA H., CHAABÈNE W., HADJ AMMAR M., NASR M. CHU, MAHDIA, TUNISIE Introduction : La maladie d’Alzheimer est une affection progressive pour laquelle toutes les causes réversibles connues ont été éliminées. La distinction entre démence sénile et présénile n’est que conventionnelle et n’est basée sur aucune différence réelle autre que l’âge de début. Son expression clinique par une catatonie est rare, posant ainsi des difficultés diagnostiques ce qui incite le praticien à une démarche étiologique rigoureuse afin d’éliminer des affections organiques curables et aussi des affections psychiatriques telles la schizophrénie et les troubles de l’humeur. Matériel et méthodes : Les auteurs se proposent d’illustrer à partir d’une vignette clinique le cas d’un sujet jeune (49 ans) ayant présenté à l’âge de 38 ans des troubles de comportement rentrant dans le cadre d’un épisode psychotique aigu pour lequel un traitement neuroleptique a été prescrit, hospitalisé au service de psychiatrie du CHU de Mahdia dans un tableau de stupeur associé à un refus alimentaire à l’origine d’une altération de son état général. Résultats : L’examen psychiatrique a révélé au début uniquement un syndrome catatonique. Un syndrome aphasoapraxo-agnosique s’est dessiné au fur et à mesure d’un traitement symptomatique de la catatonie à base de benzodiazépines et d’une rééquilibration de l’état somatique. L’exploration à la TDM a montré une atrophie cortico-sous-corticale à prédominance fronto-temporale bilatérale orientant vers le diagnostic de maladie d’Alzheimer. Discussion et conclusion : Une discussion à la lumière des données de la littérature fait ressortir d’une part que le diagnostic de la maladie d’Alzheimer reste essentiellement clinique et d’autre part qu’un syndrome catatonique peut être révélateur voire même l’expression d’un stade évolutif de la maladie. PO 312 DÉMENCE ÉTHYLIQUE TOXIQUE NON CARENTIELLE : DISCUSSION AUTOUR DE LA DÉMENCE ALCOOLIQUE, À PROPOS D’UN CAS RICOUX A., VULSER H., CHIRIO-ESPITALIER M., TACONNET-HENRY P., AUBIN-BODIGUEL R., DELAUNAY V. CHU Nantes, NANTES, FRANCE 122 La démence alcoolique d’origine toxique, et non carentielle, est mal définie car peu étudiée. Nous verrons d’abord la clinique de cette affection, via le cas de M G, 61 ans, hospitalisé sans consentement pour troubles du comportement et violences physiques. Ce patient est éthylique chronique depuis l’âge de 20 ans avec augmentation de la consommation depuis 2000. On note à l’admission un délire paranoïaque apparu sur 3 ans. L’examen neurologique est normal ainsi que la tomodensitométrie encéphalique. Un bilan complet des fonctions supérieures montre une altération des fonctions mnésiques et de l’efficience frontale. Nous évoquons le diagnostic de démence alcoolique d’origine toxique après élimination des diagnostics différentiels : maladie d’Alzheimer, démence vasculaire, complications carentielles de l’éthylisme chronique (encéphalopathie pellagreuse par carence en vitamine PP, encéphalopathie de Gayet-Wernicke par carence en B1, syndrome de Korsakoff), mais aussi encéphalopathie hépatique et démence post-traumatique (hématome sous dural chronique). Si l’abus d’alcool peut être responsable d’un tableau démentiel par toxicité indirecte, il peut également l’être par toxicité directe. La démence alcoolique, bien que répertoriée dans le DSM IV et la CIM-10, reste un concept assez flou. Elle est décrite comme une détérioration intellectuelle chez un patient éthylique chronique, sans autre cause de démence trouvée. Les troubles constatés chez ces patients associent des troubles des fonctions mnésiques, exécutives et visuospatiales. Ainsi, le diagnostic ne peut être fait sur les seuls symptômes cliniques, mais les résultats des tests neuropsychologiques, les données anatomopathologiques ainsi que les données récentes de l’imagerie cérébrale et de l’électrophysiologie permettent de le poser avec plus de certitude. On attribue cette affection à un effet toxique direct de l’alcool induisant une dégénérescence axonale et myélinique. Au niveau moléculaire, la plupart des études concordent sur l’implication des récepteurs NMDA et GABA, tous deux agissant sur la transmission glutamatergique. Enfin, la constatation d’une fréquence accrue de démence alcoolique chez des patients aux antécédents familiaux d’éthylisme chronique pose la question de facteurs génétiques. PO 313 ÉVALUATION DE LA PRISE EN CHARGE MÉDICAMENTEUSE DE PATIENTS DÉMENTS HOSPITALISÉS AU SEIN D’UN HÔPITAL GÉRIATRIQUE DEBRUYNE A.L. (1), DECAMPS A. (2), JENN J. (2), BRET P. (1), BRET M.C. (1), RAINFRAY M. (2), SAUX M.C. (3) (1) CHS Charles Perrens, BORDEAUX, FRANCE (2) Hôpital Xavier Arnozan, PESSAC, FRANCE (3) Hôpital Haut-leveque, PESSAC, FRANCE L’accroissement du nombre de personnes âgées en France depuis une vingtaine d’années s’accompagne d’une augmentation des démences qu’elles soient d’origine dégénérative (de type Alzheimer (DTA), vasculaire (DV)) ou mixte (DM). On estime actuellement leur prévalence à 6,4 % de la population de plus de 65 ans (dont 4,4 % pour DTA). Le traitement des démences fait intervenir des médicaments spé- Posters cifiques améliorant les fonctions cognitives : 3 inhibiteurs de cholinestérases (Rivastigmine, Galantamine et Donépézil) et un antagoniste des glutamates (Mémantine). Nous avons voulu évaluer la prise en charge médicamenteuse d’une cohorte de patients déments hospitalisés au sein d’un hôpital gériatrique bordelais de 280 lits. Tous les patients hospitalisés sur le mois de mars 2008 et traités par un des 4 médicaments de la démence ont été inclus. Les données suivantes ont été collectées : données sociodémographiques, Mini Mental State Examen (MMSE), diagnostic, stratégie thérapeutique de la démence et co-prescription d’autres psychotropes. 30 patients ont ainsi été inclus (sexe ratio H/F = 0,5 ; âge moyen 83 ± 7 ans). Parmi eux, 40 % des patients présentent une DTA, 37 % une DM et 13 % une DV. Concernant le MMSE, 3 % des patients ont une démence modérée (MMSE > 20), 47 % une démence modérée à sévère (10 MMSE 20), 23 % une démence sévère (MMSE < 10) et MMSE non réalisable pour 17 % d’entre eux. La principale stratégie thérapeutique médicamenteuse est la monothérapie par anticholinestérasique (87 % des patients). La co-prescription de psychotropes se retrouve pour 87 % des patients et, pour 20 % d’entre eux, jusqu’à 4 psychotropes sont ajoutés (majoritairement dans des cas de DM). Nous pouvons nous interroger sur le faible nombre de patients de notre cohorte. En effet, des études semblent montrer l’intérêt de traiter toutes les démences (sauf la démence fronto-temporale) avec un traitement améliorant les fonctions cognitives (par exemple, la DV et la DM avec la Galantamine). Ce travail insiste également sur l’importance des co-prescriptions de psychotropes chez ces patients qu’on sait pourtant particulièrement à risque de iatrogénie médicamenteuse. Complexe, la prise en charge des patients déments nécessite une réflexion approfondie de la stratégie thérapeutique à mettre en place. PO 314 INTRICATION TRAUMATISME CRÂNIEN ET TRAUMATISME PSYCHIQUE SELMA T. Centre Hospitalier de LAGNY MARNE LA VALLÉE, Lagny-surMarne, FRANCE L’intrication traumatisme crânien et état de stress post-traumatique est complexe. Avec des vignettes cliniques à l’appui et une recherche bibliographique nous essaierons de montrer que l’amnésie post-traumatique ne protège pas obligatoirement de l’état de stress post-traumatique. PO 315 LA MORTALITÉ EN PSYCHIATRIE BENELMOULOUD O. (1), BENABBAS M. (2) (1) EHS de Psychiatrie, CONSTANTINE, ALGÉRIE (2) Hospitalier, CONSTANTINE, ALGÉRIE La mort subite se définit comme étant une mort naturelle, de survenue soudaine chez une personne en bon état de santé apparent. Le caractère naturel du décès exclut toute forme de mort violente (criminelle, suicidaire, ou accidentelle), mais c’est le caractère inattendu et insolite du décès qui va le rendre suspect. Méthodologie : Étude de type rétrospectif qui s’intéresse aux cas des morts subites survenues au niveau de l’EHS psychiatrique Mahmoud Belamri depuis l’année 1996 à 2005. Sont exclus de l’étude les cas de mort par suicide, et les décès suite à une affection médicale préexistante et connue. Les items de travail sont : le Sexe, l’Âge, les Antécédents psy, l’État général à l’admission, les Examens complémentaires, le Diagnostic, le Traitement, la Durée de séjour, l’Heure et la Cause du décès. Résultats : Malgré les biais méthodologiques inhérents aux études rétrospectives, quelques résultats ont pu être dégagés. Le dépouillement des dossiers a permis de recenser 10 cas de mort subite sur une période de 10 ans. 15 000 hospitalisations ont été recensées depuis 1996, ce qui nous donne une fréquence de un décès pour 1 500 malades hospitalisés. Nous déplorons la rareté des travaux concernant la mort subite en psychiatrie, thème qui soulève moult interrogations surtout qu’au niveau de l’EHS le rythme est de une (01) mort subite par an survenant chez une personne apparemment sans anomalie somatique. PO 316 TROUBLE PSYCHOTIQUE ET PÉRIARTÉRITE NOUEUSE : À PROPOS D’UN CAS BERNARD A., MÉNARD M.L., THAUBY S., PAPETTI F., PRINGUEY D. Hôpital Pasteur, NICE, FRANCE Introduction : La péri artérite noueuse (PAN) est une vascularite nécrosante multisystémique qui touche la paroi des artères de petits et moyens calibres. Les symptômes généraux et somatiques sont les plus fréquents (dont la neuropathie périphérique et l’atteinte rénale). Nous décrivons ici un cas clinique illustrant les liens possibles entre maladie psychiatrique et auto immune. Observation : Il s’agit d’un patient de 21 ans suivi depuis l’enfance pour un livedo. Au plan familial, on retrouve une psychose chez la mère et la grand-mère maternelle, une PAN chez sa sœur et ses cousins. Ses parents sont eux-mêmes cousins. À 17 ans, il présente des troubles du comportement à type de bizarreries. Deux ans plus tard, le diagnostic de PAN est porté devant des déficits neurologiques : dysesthésie, diplopie, steppage avec atteinte du nerf sciatique poplité externe gauche. L’électromyogramme et la biopsie musculaire objectivent la vascularite, sans autre anomalie au bilan (IRM cérébrale, ANCA et électroencéphalogramme normaux). Immunosuppresseurs et corticoïdes sont introduits. Il est hospitalisé en urgence deux ans après devant un délire paranoïde. Le diagnostic de schizophrénie est alors posé. Les corticoïdes sont diminués puis arrêtés. Le traitement antipsychotique et la prise en charge en hôpital de jour psychiatrique permettent au patient de retrouver stabilité et autonomie. 123 7e Congrès de l’Encéphale Discussion : On estime qu’environ 6 % des psychoses ont une origine organique. Au cours de l’évolution de la PAN, on observe des troubles mentaux, mais rarement des épisodes psychotiques. Il est souvent difficile de déterminer le rôle de l’affection organique causale, de la iatrogénie et des réactions psychologiques face à la maladie chronique et invalidante. Plusieurs travaux se sont intéressés à l’hypothèse immunologique de la pathologie schizophrénique, souvent remise en cause. Or au travers du cas clinique présenté on peut se demander s’il s’agit simplement d’une association fortuite ou d’un facteur précipitant, mais on constate que le lien familial immunologique relance la recherche. Conclusion : Les troubles psychiatriques sont rares au cours de l’évolution de la PAN. Lorsqu’ils sont présents, l’étiologie et leur lien avec la vascularite et son traitement sont souvent difficiles à déterminer. PO 317 INFECTION DU SYSTÈME NERVEUX CENTRAL RÉVÉLÉE PAR DES TROUBLES D’ALLURE PSYCHIATRIQUE : À PROPOS D’UN CAS DRENOU A. (1), BINDLER L. (2), FOREY P. (1), SHADILI G. (3) (1) Centre Hospitalier Bretagne Atlantique, VANNES, FRANCE (2) Établissement Public de Santé Mentale, ST-AVÉ, FRANCE (3) Clinique pour adolescents, Établissement Public de Santé Mentale, VANNES, FRANCE Si la symptomatologie neuropsychiatrique des méningoencéphalites virales est un classique de l’enseignement universitaire, sa confrontation au quotidien de notre clinique est beaucoup plus complexe. Une des difficultés majeures de la prise en charge de ces infections du système nerveux central réside dans leur polymorphisme clinique. C’est une cause fréquente d’errance diagnostique et thérapeutique ayant des conséquences en terme de pronostic fonctionnel ou vital. Nous reportons le cas d’un enfant âgé de 5 ans admis aux urgences pédiatriques présentant des vomissements évoluant depuis dix jours, sans fièvre ni point d’appel neurologique, ni anomalie biologique. Après 2 jours de traitement symptomatique au domicile, l’enfant est réadmis pour des troubles du comportement de survenue brutale. Ces troubles du comportement, à type de grognements et d’irritabilité, représentant une rupture franche avec l’état antérieur de l’enfant, sont associés à des mouvements anormaux et à un syndrome cérébelleux statique et dynamique. Le bilan complémentaire retrouve une lymphocytose à la ponction lombaire, des sérologies dans le LCR et le sang négatives, un EEG sans particularité et une IRM montrant un hyposignal temporal interne gauche en séquence T2. On conclut à une probable méningo-encéphalo-cérebellite virale dont l’évolution sera favorable sous traitement symptomatique et la récupération partielle à ce jour. La symptomatologie révélatrice (vocalisations, surélévation d’un membre et déviation de la tête et des yeux) peut faire évoquer une crise comitiale partielle de l’aire motrice supplémentaire frontale (aire 6), bien que les EEG de veille soient normaux. Les troubles secondaires à type d’obnubilations, de persévérations et d’obsessions compulsions, peuvent être 124 interprétés comme des symptômes d’un syndrome temporo frontal et/ou d’anxiété majeure. Ce cas clinique souligne l’importance de rester systématique et de ne pas négliger une cause somatique devant la survenue de troubles du comportement d’allure psychiatrique. Il pose aussi la question, évoquée par certains auteurs, d’un lien entre les infections précoces du système nerveux central et le développement de certaines pathologies psychiatriques comme l’hyperactivité, les troubles du comportement ou la schizophrénie. PO 318 ÉPILEPSIE ET ALCOOL : CRISE DE SEVRAGE ? GHEORGHIEV C., RAFFRAY P., DE MONTLEAU F. Hôpital d’instruction des armées Percy, CLAMART, FRANCE Les liens entre épilepsie et alcool sont complexes. Si l’alcool est un facteur de risque de crise convulsive, il occupe une place variable dans le déterminisme physiopathologique de crises dont le statut nosographique appelle à être précisé : souvent il s’agira de crises de sevrage, pour parfois révéler une épilepsie lésionnelle alors que l’épileptogénèse de l’alcoolisation chronique sera discutée. Les intrications psycho-organiques sont en effet fréquentes en addictologie en interrogeant tant nos stratégies diagnostiques que nos pratiques thérapeutiques. Le masque psychiatrique de troubles à l’occurrence et l’expression clinique stéréotypée ne doivent pas occulter les autres hypothèses étiopathogéniques, dont les causes parfois curables imposent un traitement spécifique précoce. Une illustration clinique est proposée à partir de l’observation au cours d’un sevrage alcoolique de crises répétées révélatrices au terme d’une investigation diagnostique au-delà de la constatation de l’accident de sevrage d’un processus infectieux à la présentation neurologique protéiforme trompeuse. PO 319 ÉPILEPSIE, DÉLIRE, PARRICIDE DELCHEV Y. (1), TISSERAND M. (2) (1) CHU, BESANÇON, FRANCE (2) Service de Psychiatrie Infanto-Juvénile, VESOUL, FRANCE Au XIXe siècle, l’épilepsie appartenait à la nosologie des maladies mentales (les « névroses ») établie par les aliénistes. Pour eux elle représentait une maladie mentale grave, évoluant systématiquement vers le délire puis la démence. Les délires aigus des épileptiques ont été particulièrement étudiés sous un angle symptomatique et les travaux des aliénistes ont contribué à façonner la nosologie psychiatrique. L’apparition de l’EEG dans les années quarante a subordonné pendant près de trente ans les constatations cliniques aux résultats des explorations fonctionnelles électriques. Cependant comme nous le rappelle notre maître Henri Ey le concept de « psychose épileptique » est toujours resté au centre du champ de la neuropsychiatrie : « Aucun processus pathologique plus que l’épilepsie ne peut intéresser un psychiatre […] car l’épilepsie est le modèle d’une déstructuration pathologique de la conscience ». Posters Dans notre exposé nous allons présenter trois cas cliniques. Il s’agit de notre jeune patient Alexis, de Smerdiakov et de Vincent. À partir de ce mélange particulier de réalité, fiction littéraire, psychanalyse et histoire nous allons revisiter et discuter des notions comme délire épileptique, épilepsie temporale, personnalité épileptique, parricide, état crépusculaire de la conscience, Syndrome de Ganser et aussi proposer une réflexion autour de la psychogénécité de l’épilepsie. PO 320 MILD TRAUMATIC BRAIN INJURY (MTBI) ET PTSD des différents suivis habituellement pratiqués en médecine générale, un examen clinique et un bilan biologique orienté par les étapes précédentes. 40 pathologies incidentes ayant trait à différentes spécialités médicales ont été découvertes en sus d’affections connues. Ces nouvelles pathologies repérées sont étudiées ainsi que leurs rapports avec les pathologies psychiatriques associées. Ces consultations médicales systématiques représentent un surcoût qui doit être mis en balance avec la précocité des prises en charge des pathologies somatiques. Les décompensations somatiques, source de consultations voire d’hospitalisations dans les services d’urgence locaux, sont ainsi évitées. VAUTIER V., ANDRUETAN Y., DUZAN A.C., CLERVOY P. Hôpital militaire Sainte-Anne, TOULON, FRANCE Les auteurs font la présentation d’une pathologie émergente en psychiatrie militaire américaine : le Mild Traumatic Brain Injury (mTBI). Ils en énoncent les enjeux épidémiologiques, cliniques, médicolégaux et thérapeutiques. Ce trouble représente un problème majeur de santé publique aux États-Unis depuis le début des engagements en Afghanistan et en Irak. La prévalence de ces blessures neurologiques est évaluée à environ 20 % des blessés par le Defense and Veterans Brain injury Center et à 60 % de tous les blessés qui transitent par le Walter Reed Army Medical Center. La comorbidité du mTBI avec le PTSD en complique considérablement le diagnostic. PO 321 INCIDENCES D’UN EXAMEN MÉDICAL SYSTÉMATIQUE CHEZ DES PATIENTS HOSPITALISÉS EN CLINIQUE PSYCHIATRIQUE MEIDINGER A., REY A., SNANOUDJ S. Clinique l’Abbaye, VIRY-CHATILLON, FRANCE L’épidémiologie des associations entre troubles mentaux et affections somatiques a permis de confirmer l’existence d’une comorbidité entre ces deux catégories de pathologies. Les travaux réalisés chez des patients hospitalisés en milieu psychiatrique ont montré l’existence d’une surmortalité significative en dehors des décès d’origine non naturelle (suicides, accidents, morts violentes). Suivant les auteurs, 30 à 60 % des patients consultants ou hospitalisés en psychiatrie présentent une pathologie organique associée. Ces mêmes auteurs soulignent qu’une fois sur deux ces affections organiques sont méconnues du patient et/ou des soignants. Bien que relevés depuis une dizaine d’années, ces résultats ne conduisent pas encore aujourd’hui à l’instauration systématique d’un examen médical d’entrée pour toute admission en milieu psychiatrique. L’intervention d’un médecin généraliste reste encore ponctuelle au gré des problèmes somatiques rencontrés durant le séjour hospitalier. Au sein d’un établissement psychiatrique privé de 96 lits et dans le cadre d’une démarche qualité, une consultation médicale systématique pour toute nouvelle admission est mise en place et effectuée par un médecin généraliste. La cohorte étudiée représente 668 patients hospitalisés sur une période de huit mois. La consultation médicale d’entrée comporte un interrogatoire concernant les plaintes somatiques, un bilan PO 322 MALADIE DE FAHR ET TROUBLES PSYCHIATRIQUES KAANICHE K. (1), CHOUBANI Z. (1), NACEF F. (1), DOUKI S. (2) (1) Hôpital Razi, La Manouba, TUNIS, TUNISIE (2) Le Vinatier, LYON, FRANCE Le syndrome de Fahr est une entité anatomo-clinique rare, caractérisée par des calcifications des noyaux gris centraux bilatérales et symétriques. Il est souvent associé à des troubles du métabolisme phosphocalcique dominés par l’hyperparathyroïdie. La maladie de Fahr est une affection héréditaire de transmission le plus souvent autosomique dominante en rapport avec une mutation d’un gène du chromosome 14q. Elle se caractérise par ces mêmes calcifications cérébrales, mais le bilan phosphocalcique est normal. La physiopathologie du syndrome de Fahr reste mystérieuse et les manifestations cliniques sont diverses, mais comportent en premier lieu des signes neuropsychiatriques. Nous rapportons le cas clinique d’un patient âgé de 42 ans, sans antécédents psychiatriques, qui a présenté des troubles du comportement et un syndrome délirant chez qui nous avons découvert au scanner cérébral des calcifications bilatérales et symétriques des noyaux gris centraux. Nous nous proposons à la lumière de cette observation clinique et des données de la littérature, de discuter les aspects cliniques, physiopathologiques, thérapeutiques et évolutifs de cette entité. PO 323 LES MANIFESTATIONS PSYCHIATRIQUES SECONDAIRES AU TRAITEMENT ANTIVIRAL C : RÉSULTATS PRÉLIMINAIRES D’UNE ÉTUDE LONGITUDINALE AU CHU HASSAN II DE FÈS HAFIDI H. CHU Hassan II, Hôpital Ibn Al Hassan, FÈS, MAROC Introduction : Le traitement de l’hépatite virale C chronique (HVC) repose actuellement sur l’association de l’intérferon pégylé (INF) et de la Ribavirine, permettant d’obtenir une guérison chez près 60 % des malades. Cependant, ce traitement a de nombreux effets secondaires pouvant nécessiter une diminution des doses ou même un arrêt thérapeutique, ce qui compromet les chances d’une éradication virale. Parmi ceuxci, les manifestations psychiatriques sont le principal facteur 125 7e Congrès de l’Encéphale limitant l’utilisation de l’INF, responsables de l’arrêt du traitement dans 10 à 20 % des cas. Buts du travail : Évaluer la prévalence des manifestations psychiatriques chez des malades infectés par le VHC au cours du traitement antiviral C, ainsi que les facteurs prédictifs de leur survenue. Méthodes : Étude prospective longitudinale étalée sur 18 mois (Mars 07-Septembre 08) incluant tous les malades traités pour une infection virale C chronique par l’INF et ribavirine, avec usage des échelles de l’anxiété de Hamilton et de la dépression de Beck et le MINI. Résultats : 20 malades ont été inclus. Leur âge moyen est de 56 ans avec une légère prédominance féminine (55 %). Des troubles dépressifs modérés et sévères ont été constatés chez respectivement 25 % et 20 % des malades après le début du traitement antiviral. Des troubles anxieux sévères ont été notés chez 30 % de la population étudiée. Une légère aggravation des scores de la dépression a été constatée durant les 6 premiers mois du traitement antiviral pour s’améliorer après la prise en charge psychiatrique. Conclusion : Les manifestations psychiatriques au cours du traitement antiviral C sont fréquentes et dominées par les troubles anxieux et dépressifs, d’où l’intérêt d’une collaboration avec des psychiatres en matière de la prise en charge de l’hépatite virale C. PO 324 MANIFESTATIONS PSYCHIATRIQUES INAUGURALES DE LA MALADIE DE WILSON : À PROPOS D’UN CAS CLINIQUE AIOUEZ K. (1), KACHA F. (2) (1) CHU Centre Mustapha Bacha, ALGER, ALGÉRIE (2) EHS Mahfoud Boubebci Cheraga, ALGER, ALGÉRIE La maladie de Wilson, affection héréditaire peu courante, au cours de laquelle un défaut, voire l’absence parfois de l’excrétion biliaire du cuivre entraîne son accumulation dans l’organisme, touche préférentiellement le foie et le cerveau. Sa traduction clinique est hépatique, neuropsychiatrique voire autre. Son diagnostic repose sur des investigations simples (bilan biologique : cuprémie basse, ceruloplasmine basse, cuprurie élevée). Un signe ophtalmique est souvent associé : anneau de Kayserfleisher. Dans certaines formes atypiques la biopsie du foie s’impose pour le dosage du cuivre hépatique, toujours élevé. L’IRM vient conforter le diagnostic. L’enquête génétique familiale contribue à la détection précoce des cas dans la famille. Nous présentons le cas d’un patient qui a consulté pour troubles anxieux aggravés par un état dépressif majeur : le traitement instauré à base d’antidépresseurs a entraîné des effets secondaires invalidants à type de mouvements anormaux choréo-athétosiques, des tremblements de la tête de type « non-non », tremblement de la voix, ce qui nous a incité à faire des investigations d’abord radiologiques (IRM) puis biologiques et immunologiques. Le verdict est tombé : maladie de Wilson. En conclusion, nous insistons sur l’importance d’un diagnostic aussi précoce que possible pour cette affection à pronostic fâcheux en dehors d’un traitement spécifique. 126 PO 325 UNE ÉTUDE DE CAS D’ALEXITHYMIE « EN SECTEUR » : MONSIEUR. S. ZACHARIOU Z., TRAN C., COSSIN A. Clinique du Stress Françoise Le Coz. Centre Montaigne, GARCHES, FRANCE Nous réexaminons le concept d’alexithymie et de ses rapports avec la psychosomatisation et les maladies cardiovasculaires. L’observation clinique de M. S. est originale. Il s’agit d’un patient qui a une personnalité de type C, sans propension à l’hostilité. Cependant, on observe chez lui une évolution cardiovasculaire semblable à celle des patients présentant une personnalité de type A avec une hostilité élevée. Nous essayons d’expliquer cette apparente contradiction en émettant l’hypothèse que M. S est alexithymique uniquement en ce qui concerne certaines émotions telles que la colère, la révolte, et l’hétéro-agressivité. Il serait donc partiellement atteint d’alexithymie bien qu’il ne réponde pas aux critères de la TAS-20. Nous émettons l’hypothèse de l’existence d’une alexithymie spécifique ou « en secteur ». Cette hypothèse relance le débat entre l’expérience émotionnelle et les émotions fondamentales. De plus, d’autres sous-dimensions telles que la pensée opératoire sont aussi réexaminées ainsi que l’hypothèse d’une personnalité de type D. PO 326 OBÉSITÉ ET ESTIME DE SOI : ÉTUDE COMPARATIVE DE 60 PATIENTS OBÈSES ET 60 TÉMOINS NON OBÈSES KTATA W., ALOULOU J., CHARFI N., ABID M., AMAMI O. CHU HEDI CHAKER, SFAX, TUNISIE L’objectif de notre étude est d’évaluer l’estime de soi chez une population de patients obèses, le retentissement de l’obésité sur l’estime de soi en comparant les patients obèses à des témoins non obèses et d’identifier les facteurs qui pourraient moduler l’impact de l’obésité sur l’estime de soi. Nous avons réalisé une étude transversale descriptive et analytique portant sur 60 patients obèses suivis au service d’endocrinologie au CHU Hedi Chaker Sfax Tunisie. L’évaluation de l’estime de soi a été réalisée à l’aide de l’échelle de l’estime de soi de Rosenberg. Nous avons comparé les sujets obèses à un groupe de 60 témoins appariés selon l’âge, le sexe et l’état civil. La prévalence d’une faible estime de soi chez les patients obèses était de 68,3 %. L’âge jeune 20 ans (p = 0,003) et le sexe masculin (p = 0,045) étaient corrélés à une faible estime de soi. Parmi les facteurs cliniques, le statut ménopausal (p < 0,001) et la nulliparité (p = 0,003) étaient corrélés à une faible estime de soi. En ce qui concerne la qualité de vie, la dimension physique et la dimension psychosociale altérées étaient corrélées à une faible estime de soi. En les comparant aux témoins, les patients obèses avaient un score moyen de l’estime de soi plus faible (p < 0,001) et la prévalence d’une faible estime de soi était plus élevée (p = 0,003. OR = 1,9). Posters PO 327 TROUBLES DÉPRESSIFS MAJEURS ET PATHOLOGIES SOMATIQUES CHRONIQUES EL HADJ KHELIFA M., NAKHLI J., EL KISSI Y., BEN NASR S., BEN HADJ ALI B. Service de Psychiatrie, CHU Farhat Hached, SOUSSE, TUNISIE La comorbidité entre les affections somatiques chroniques et les troubles dépressifs majeurs (TDM) est très fréquente. Elle s’accompagne d’une modification de l’aspect clinique et des caractéristiques évolutives de la maladie dépressive. L’objectif de cette étude était de comparer les caractéristiques cliniques et évolutives de patientes hospitalisées pour TDM, selon l’existence ou non de pathologies somatiques chroniques comorbides. Méthode : Il s’agit d’une étude rétrospective portant sur les dossiers d’hospitalisations pour TDM, dans le service de psychiatrie de Sousse, entre janvier 1999 et décembre 2006 (N = 277). L’évaluation a concerné les caractéristiques cliniques (antécédents, comorbidité et données de l’épisode index) et évolutives (rechutes, récidives et symptomatologie dépressive persistante). Les informations ont été recueillies dans les dossiers médicaux des patientes, au cours de l’hospitalisation et lors de leur suivi ultérieur. La comparaison a concerné deux groupes : • Groupe I : Patientes avec pathologie somatique comorbide (n = 74). • Groupe II : Patientes sans pathologie somatique comorbide (n = 203). Résultats : Les deux groupes étaient comparables en ce qui concerne les caractéristiques sociodémographiques. Les patientes ayant au moins une pathologie organique chronique avaient un âge de début plus tardif de leur trouble dépressif (p = 0,027) et avaient présenté plus d’épisodes dépressifs (p = 0,017). Aucune différence n’a été constatée concernant les troubles psychiatriques comorbides sur l’axe I et les troubles de la personnalité. Il n’y avait pas de différences, non plus, quant aux caractéristiques sémiologiques et à la sévérité de l’épisode index. Néanmoins, sur le plan évolutif, les patientes du Groupe I avaient plus de récidives dépressives (p = 0,002) au cours de leur suivi après leur dernière hospitalisation. Conclusion : Dans ce travail, les patientes hospitalisées pour TDM et ayant une affection somatique comorbide avaient un âge de début de la maladie plus tardif, des épisodes dépressifs plus nombreux et des récidives plus fréquentes au cours de leur suivi. Ces résultats confirment l’impact négatif de cette comorbidité sur l’évolution des TDM, et incitent donc à son dépistage chez les patients déprimés afin d’y apporter la prise en charge requise. PO 328 ANOMALIES DES CHROMOSOMES SEXUELS ET TROUBLES PSYCHIATRIQUES EL HEDDA R., NAKHLI J., EL KISSI Y., AYACHI M., BEN NASR S., BEN HADJ ALI B. Service de Psychiatrie, CHU Farhat Hached, SOUSSE, TUNISIE Le syndrome de Turner et le syndrome de Kleinfelter sont deux anomalies fréquentes des chromosomes sexuels. Sur le plan psychiatrique, elles peuvent entraîner un déficit intellectuel, des symptômes thymiques et psychotiques. L’objectif de ce travail était de décrire les différents tableaux psychiatriques survenant dans le cadre de ces anomalies chromosomiques en les illustrant par deux observations cliniques, et d’en discuter les modalités thérapeutiques. Première observation : Mme R. S âgée de 51 ans, ayant un syndrome de Turner en mosaïque, est suivie en psychiatrie depuis l’âge de 30 ans pour des épisodes conversifs à type de mutisme et pour des dépressions récurrentes. Un microadénome hypophysaire à prolactine a été individualisé justifiant sa mise sous bromocriptine : quelques mois après, la patiente a présenté un premier épisode psychotique nécessitant son interruption. Un deuxième épisode psychotique est apparu spontanément. L’évolution a été favorable sous antipsychotique atypique. Deuxième observation : M. A. H âgé de 18 ans est suivi pour gynécomastie. Le bilan biologique a révélé une hyperprolactinémie et des gonadotrophines élevées. Un caryotype a révélé un syndrome de Klinfelter et une IRM cérébrale a mis en évidence un adénome hypophysaire. Le patient a été mis sous Cabergoline. Au cours de son suivi, ses médecins ont constaté un état d’inhibition psychomotrice. L’examen psychiatrique a conclu à une dépression majeure. Le test de Rorschach a mis en évidence des éléments structurels et symptomatiques de nature psychotique. Un traitement par fluoxétine a été instauré mais l’évolution a été marquée par une réactivation anxieuse avec apparition d’idées délirantes. L’évolution a été favorable sous antipsychotique atypique. Conclusion : Ces deux observations illustrent l’hétérogénéité et l’atypicité des tableaux cliniques pouvant se voir chez les patients ayant des anomalies des chromosomes sexuels. Cependant, la présence d’un adénome à prolactine rend plus difficile l’analyse de ces tableaux psychiatriques du fait de l’intrication des différents mécanismes étiopathogéniques. La prise en charge de ces patients reste difficile et nécessite la collaboration entre psychiatres et médecins endocrinologues. PO 329 MALADIE DE BEHÇET ET TROUBLES MENTAUX BARHOUMI A. (1), HAMMAMI S. (1), BEN LAMINE I. (2), MELKI W. (2), MAHJOUB S. (1), GAHA L. (2) (1) Service de Médecine Interne EPS, MONASTIR, TUNISIE (2) Service de Psychiatrie EPS, MONASTIR, TUNISIE La maladie de Behçet (MB) est une vascularite d’origine inconnue, pouvant se limiter à une atteinte cutanéomuqueuse ou se compliquer d’atteinte multisystémique. Des symptômes psychiatriques ont été décrits chez la moitié des patients ayant un Neuro-Behçet. Cependant, ces symptômes sont peu documentés et mal identifiés. Objectifs : Décrire les troubles mentaux associés à la MB et rechercher leur relation avec les formes cliniques de la maladie. Méthode : Nous avons analysé rétrospectivement 182 cas de MB suivis au service de médecine interne sur une période de 10 ans, diagnostiqués selon les critères du Groupe Inter127 7e Congrès de l’Encéphale national d’étude de la MB. Nous avons retenu les patients ayant présenté des troubles psychiatriques et ayant bénéficié d’un examen psychiatrique spécialisé. Résultats : 19 patients (10,5 %) ont présenté des troubles psychiatriques : 15 hommes et 4 femmes, d’âge moyen au moment du diagnostic de la MB de 29,15 ans (15 – 41 ans). Les troubles psychiatriques étaient inauguraux de la MB chez 10 patients et survenus 15 mois plus tard chez les autres. Il s’agissait de trouble anxio-dépressif (n = 10), de trouble de l’adaptation avec humeur dépressive (n = 5), de schizophrénie (n = 3), de maladie de Münchausen (n = 1). Ces manifestations étaient toujours concomitantes aux poussées de la MB, ne s’amélioraient ni avec un traitement immunosuppresseur ni corticostéroïdes. Les symptômes psychiques ne répondaient que partiellement aux psychotropes. La MB était constamment grave et compliquée avec un neuroBehcet(n = 8), un angio-Behcet (n = 11), un oculo-Behcet (n = 6) et un entéro-Behcet (n = 1). Son évolution était fatale dans 4 cas en rapport avec un angio-Behcet (n = 2), une complication rénale de la MB (n = 1) et une septicémie (n = 1). Conclusion : les manifestations psychiatriques dans la MB ne sont pas rares et se voient essentiellement dans les phases actives de la MB et dans les formes compliquées d’atteinte neurologique et/ou vasculaire. Il s’agit le plus souvent de troubles dépressifs et anxieux. PO 330 LES MANIFESTATIONS PSYCHIATRIQUES AU COURS DU LUPUS ÉRYTHÉMATEUX SYSTÉMIQUE HAMMAMI S. (1), BARHOUMI A. (1), BEN LAMINE I. (2), MAHJOUB S. (1), GAHA L. (2) (1) Service de Médecine Interne EPS Monastir, MONASTIR, TUNISIE (2) Service de Psychiatrie EPS Monastir, MONASTIR, TUNISIE Les troubles psychiatriques sont fréquents au cours du lupus érythémateux systémique (LES), avec une prévalence de 17 à 75 %. Ces troubles aigus ou chroniques sont soit la conséquence directe d’une atteinte lupique cérébrale, soit le plus souvent, associés à la maladie lupique. Objectif : Identifier les troubles psychiatriques au cours du neuro-lupus. Patients et méthode : Étude rétrospective (1995-2007) au service de médecine interne à partir de 65 patientes suivies pour un LES, diagnostic retenu selon les critères de l’American College of Rhumatology. Les patientes ayant des signes neurologiques ont bénéficié d’un examen psychiatrique spécialisé. Résultats : Parmi les 23 patientes présentant des signes neurologiques, 15 (65 %) avaient des manifestations psychiatriques associées. L’âge de survenue de ces manifestations était de 29 ans (14-48 ans). Dans 2 cas l’atteinte psychiatrique était inaugurale, elle survenait 17 mois après le début du LES dans les autres cas. Il s’agissait de troubles anxieux (n = 8), dépression (n = 5) et de confusion mentale (n = 2). Toutes les patientes présentaient un lupus évolutif (SLEDAI > 12) au moment de l’examen psychiatrique. Conclusion : Les manifestations psychiatriques au cours du LES sont essentiellement représentées par les troubles 128 dépressifs et anxieux. Les psychoses confusionnelles sont rares et peu spécifiques. Une étude prospective où une évaluation psychiatrique serait proposée de façon systématique à tout patient suivi pour un LES, permettra de compléter les résultats de cette étude préliminaire. PO 331 ASSOCIATION SCHIZOPHRÉNIE-MALADIE DE BEHCET : À PROPOS D’UN CAS HAMMAMI S. (1), BARHOUMI A. (1), BEN LAMINE I. (2), ZAÂFRANE F. (2), MAHJOUB S. (1), GAHA L. (2) (1) Service de Médecine Interne EPS Monastir, MONASTIR, TUNISIE (2) Service de Psychiatrie EPS Monastir, MONASTIR, TUNISIE La maladie de Behcet (MB) est une maladie ubiquitaire, caractérisée par un polymorphisme clinique et une évolution imprévisible. Des manifestations psychiatriques sont décrites dans la littérature chez les patients présentant un neuro-Behcet. Nous présentons un cas d’association entre MB et schizophrénie. Observation : Patiente âgée de 40 ans qui était suivie en psychiatrie pour des hallucinations visuelles et auditives, une tendance dépressive et un trouble du comportement évoluant depuis deux ans. Le diagnostic de schizophrénie indifférenciée était retenu et la patiente était mise sous neuroleptiques. Un an plus tard, elle était hospitalisée pour fièvre, toux et dyspnée. L’examen retrouve alors une aphtose bipolaire avec des pseudo-folliculites nécrosantes, permettant de retenir le diagnostic de MB selon les critères du Groupe International d’Étude de la MB. La reprise de l’anamnèse révèle que la MB évoluait depuis le début des troubles mentaux, compliquée 3 ans plus tard par un angio-Behcet (embolie pulmonaire massive bilatérale). L’exploration cérébrale par tomodensitométrie n’a pas identifié de lésion en faveur d’un neuro-Behcet. Le décès rapide survenait 3 mois après, dans un tableau de poussée aiguë de sa MB et de rechute de sa psychose. Conclusion : Le cas que nous rapportons ici se distingue par la survenue d’une schizophrénie inaugurale de la MB et en dehors d’une atteinte neurologique. La nature de la relation entre ces deux pathologies est discutée. PO 332 PSEUDOHYPOPARATHYROÏDIE AVEC UN SYNDROME DE FAHR RÉVÉLÉS PAR DES TROUBLES NEUROPSYCHIATRIQUES OTHEMAN Y., KHALLOUFI H., BENHIMA I., BONO S., OUANASS A. Hôpital Ar-Razi, SALÉ, MAROC Le syndrome de Fahr est défini par la présence de calcifications intracérébrales, bilatérales et symétriques, non artériosclérotiques, localisées aux noyaux gris centraux. L’une de ces principales étiologies est la pseudohypoparathyroïdie (PHP), qui témoigne d’une résistance à l’action de la parathormone, avec surtout une hypocalcémie et un taux normal à élevé de parathormone. Posters Nous rapportons dans ce travail, l’observation d’un homme de 36 ans atteint de PHP, révélé par un syndrome de FAHR, découvert après plusieurs années d’évolution de troubles psychiatriques et neurologiques persistants et réfractaires aux traitements. Chez ce patient, l’alcoolisme, l’utilisation de neuroleptiques classiques, d’agents agonistes dopaminergiques ou encore de certains antiépileptiques ont contribué à la pérennisation et l’exacerbation des symptômes. Ce travail souligne l’intérêt de la recherche des troubles du métabolisme phosphocalcique devant tout trouble neuropsychiatrique, afin de dépister une PHP ; ou toute autre étiologie d’un syndrome de FAHR ; et d’améliorer, sinon, au moins ne pas aggraver la symptomatologie. PO 333 AFFECTIONS SYSTÉMIQUES ET DÉCOMPENSATIONS PSYCHIATRIQUES : ENTRE COMORBIDITÉS ET IATROGÉNIE AIOUEZ K. CHU Alger Centre Mustapha Bacha, ALGER, ALGÉRIE Les décompensations psychiatriques au décours des maladies systémiques constituent un motif de consultation fréquent au sein des urgences psychiatriques. Il s’agit donc d’une réalité clinique indiscutable qu’il faut savoir envisager et traiter. Les symptômes psychiques peuvent être révélateurs ou au décours de l’évolution. Dans nombre des cas les troubles psychiatriques semblent la conséquence des maladies du système par l’intermédiaire des perturbations biologiques ou des thérapeutiques iatrogènes, les causalités sont intriquées, plus circulaires que linéaires. Nous illustrons notre communication par quelques vignettes cliniques de comorbidités : thyroïdite d’Hashimoto et mélancolie, Lupus érythémateux disséminé et troubles psychotiques, syndrome de Gougerot Sjogren et état dépressif majeur, ainsi que le cas d’une iatrogénie à propos d’une patiente atteinte de Pemphigus mise sous corticoïdes à fortes doses et présentant ensuite un état délirant. Notre souci est d’améliorer le dialogue entre somaticiens et psychiatres afin d’envisager le malade dans son unité somatopsychique et de pouvoir améliorer et maintenir l’observance des traitements à visée somatique, renforcer l’alliance thérapeutique, quand on sait que la comorbidité peut être un facteur de rechute fréquente et de chronicisation, de péjoration du pronostic des MS ; elle accroît en outre le retentissement des handicaps psychosociaux liés à chacune des pathologies. PO 334 ÉVALUATION DE LA QUALITÉ DE VIE CHEZ LES PATIENTS ATTEINTS DE LUPUS ÉRYTHÉMATEUX DISSIMINE HACHICHA A. (1), ZOUARI L. (1), FEKI I. (1), ELLEUCH M. (1), BAHLOUL Z. (2), MÂALEJ M. (1) (1) CHU Hédi Chaker, Service de psychiatrie, SFAX, TUNISIE (2) CHU Hédi Chaker, Service de Médecine Interne, SFAX, TUNISIE L’objectif de notre étude était d’évaluer la qualité de vie (QDV) chez des patients atteints de lupus érythémateux disséminé (LED) et de relever les facteurs associés à une qualité de vie altérée. Il s’agit d’une étude transversale, réalisée durant le premier semestre 2007, qui s’est intéressée aux patients traités pour LED au service de médecine interne au CHU Hédi Chaker à Sfax en Tunisie. Pour chaque patient, ont été recueillies les données sociodémographiques et cliniques. L’évaluation subjective de la QDV a été réalisée à l’aide d’une échelle générique, la « 36 item Short-Form Health Survey » (SF-36). L’état thymique des patients a été évalué à l’aide de l’échelle : Hospital-Anxiety and Depression Scale (HADS). Pour l’évaluation des stratégies de coping, nous avons utilisé l’outil psychométrique : le Brief-COPE à 28 items. Résultats : L’étude a concerné 45 patients. Leur âge moyen était de 34 ans et 4 mois, avec des extrêmes de 17 et de 57 ans. Le sexe ratio (H/F) était de 0,13. Le taux des célibataires ou des divorcés était de 53,3 %. 66 % des sujets n’avaient pas dépassé le niveau d’études primaire ; 73 % étaient inactifs sur le plan professionnel. L’ancienneté de la maladie était en moyenne de 5 ans, avec des extrêmes de 1 mois et de 20 ans. La maladie était en évolution dans 35,6 % des cas ; elle était sévère (comportant une atteinte rénale) dans 55,6 % des cas. 29 % des patients présentaient une dépression mineure ; 40 % présentaient une dépression majeure. Les stratégies de coping les plus utilisées, face à l’atteinte somatique, étaient : l’acceptation (75,6 %) ; la religion (64,4 %) ; le soutien émotionnel et l’expression des sentiments (22,2 %). 58 % des sujets avaient une QDV altérée. Il y avait une corrélation statistique entre l’altération de la QDV et la présence d’une dépression majeure (P = 0,018), la présence d’une tendance anxio-dépressive (P = 0,046) et un nombre de poussées du LED 3 (P = 0,017). Notre étude a montré une prévalence élevée d’une QDV altérée chez les sujets atteints de LED. La prise en charge de tels patients devrait prendre en compte les facteurs psychosociaux pour améliorer leur qualité de vie. PO 335 RECTOCOLITE ULCÉRO-HÉMORRAGIQUE ET SCHIZOPHRÉNIE (À PROPOS DE TROIS CAS) BESBES C., CHENNOUFI L., RAFRAFI R., BOUHLAL S., MELKI W., EL-HECHMI Z. Service psychiatrie « F », CHU Razi, LA MANOUBA, TUNISIE La schizophrénie et la rectocolite ulcéro-hémorragique (RCH) sont deux maladies chroniques ayant des ressemblances étiopathogéniques à la fois infectieuses, immunologiques et génétiques. La littérature concernant l’association de ces deux pathologies est de nature controversée. Le but de ce travail était d’aborder cette association à travers trois cas cliniques et de discuter l’hypothèse d’une étiopathogénie commune et/ou d’une influence réciproque. Il s’agissait 129 7e Congrès de l’Encéphale de deux femmes et d’un homme. Les deux femmes étaient chacune âgées de quarante et un ans. Pour la première, la schizophrénie s’est déclenchée immédiatement après la découverte de la RCH. Pour la deuxième, le tableau psychotique s’est installé six ans plus tard. Les deux patientes n’avaient, par ailleurs, pas reçu de corticoïdes et les poussées processuelles psychotiques et inflammatoires intestinales étaient concomitantes suggérant une étiopathogénie commune. Concernant le troisième patient, il s’agissait d’un homme âgé de 57 ans souffrant d’une schizophrénie résistante qui évolue depuis l’âge de vingt-deux ans. La RCH n’a été découverte que 35 ans plus tard dans le cadre d’une complication occlusive intestinale. La psychose aurait probablement retardé le diagnostic de la RCH. Cette pathologie intestinale aurait agi comme facteur de résistance au traitement de la schizophrénie. Une étiologie immunologique chez ce patient n’est pas exclue d’autant plus qu’il présentait également des lésions psoriasiques. PO 336 LES COMORBIDITÉS PSYCHIATRIQUES CHEZ LES ÉPILEPTIQUES ELGHAZOUANI F. Hôpital Ibn Al Hassan, FÈS, MAROC Introduction : Souvent, on est amené à voir, dans la consultation psychiatrique, des patients épileptiques pour des plaintes psychologiques, surtout de type anxieuse ou dépressive. Dans d’autres cas, on recrute des patients présentant des troubles psychiatriques catégorisés associés à une épilepsie. Objectifs : Le but de notre travail est de rechercher la prévalence des comorbidités psychiatriques dans une population de patients épileptiques, et de dépister les facteurs de risque de troubles psychiatriques. Méthodologie : Étude transversale auprès des épileptiques consultant en service de neurologie clinique de CHU Hassan II de Fès, à l’aide d’un questionnaire pré-établi et d’échelles d’évaluation : le MINI (Mini International Neuropsychiatric Interview) ; l’inventaire de dépression de Beck et l’échelle d’anxiété Hamilton. Les résultats sont en cours. PO 337 COMORBIDITÉ, DÉPRESSION ET PATHOLOGIE ORGANIQUE DU SUJET ÂGÉ : UNE ASSOCIATION À RISQUE BEN HADJ KACEM N. CHU Tahar Sfar, MAHDIA 5100, TUNISIE La maladie organique avec son cortège de peur du handicap, de fantasmes de mort, peut-elle provoquer une dépression chez le sujet âgé ? La dépression, qui fait tomber sur la conscience un voile de pessimisme, qui nourrit un sentiment d’incurabilité, aggrave-t-elle la maladie organique ? Le présent travail a pour objectif d’étudier l’association entre la comorbidité et la survenue de la symptomatologie dépressive. Il s’agit d’une enquête transversale, réalisée au niveau de neuf centres de santé de base du gouvernorat de Mahdia sur une période de 6 mois (de mars à août 2005) ; 320 personnes 130 âgées de plus de 60 ans répondant aux critères d’inclusion ont été retenues. L’enquête a été réalisée à l’aide d’un questionnaire et d’une échelle spécifique de dépistage de la dépression chez le sujet âgé : Geriatric Depression Scale (GDS). L’analyse des résultats a permis de révéler que 72,2 % des sujets présentaient une ou plusieurs maladies organiques. Il s’agissait essentiellement de l’hypertension artérielle et du diabète avec respectivement 47,8 % et 45 % des cas. 41,9 % des consultants âgés présentaient une symptomatologie dépressive. L’approche analytique a trouvé une corrélation statistiquement significative entre la dépression et certaines pathologies chroniques étudiées, ainsi qu’avec la comorbidité à partir de trois maladies simultanées. En conclusion, les auteurs soulèvent la complexité des interactions qui sont à l’œuvre dans la construction du fonctionnement du sujet atteint de maladie chronique, dépendant à la fois des caractéristiques propres de la maladie et de son association fréquente à une symptomatologie dépressive. PO 338 CARACTÉRISATION DES HALLUCINATIONS DANS LA SCHIZOPHRÉNIE ET LA MALADIE DE PARKINSON CHÉREAU-BOUDET I. (1), IZAUTE M. (2), DE CHAZERON I. (1), LLORCA P.M. (1) (1) CHU, Clermont-Ferrand, FRANCE (2) UFR de psychologie, Clermont-Ferrand, FRANCE Les hallucinations psychosensorielles sont régulièrement décrites dans la schizophrénie et la maladie de Parkinson, avec parfois des théories communes concernant leurs origines. Malgré une fréquence souvent élevée et des descriptions cliniques parfois similaires, aucun outil susceptible de les comparer n’existe. L’objectif de ce travail est donc de créer et de valider en langue française, une échelle permettant de comparer toutes les modalités hallucinatoires, chez des patients schizophrènes et Parkinsoniens. Nous attendons que cet outil possède des qualités méthodologiques, permettant son utilisation en pratique clinique. Matériel et méthode : Les participants hommes ou femmes âgés(es) de 18 à 75 ans, recrutés pour ce travail de validation, souffrent de la maladie de Parkinson (critères cliniques confirmés par l’échelle UPDRS 1 : Unised Parkinson’s Desease Rating Scale), avec un score 1 à l’item 2 (trouble de la pensée et hallucinations) et de schizophrénie selon les critères du DSM IV, (score positif au critère : hallucination et score entre 4 et 7 à l’item P4 de la PANSS (Positive and Negative Syndrome Scale)). La première étape a été consacrée à la création d’une version francophone de la PSYRATS, complétée par une grille d’évaluation des hallucinations créée dans le service. Nous avons ensuite réalisé un contrôle de validité du contenu et obtenu : l’échelle d’appréciation des hallucinations, divisée en 4 chapitres, consacrés à chaque modalité sensorielle : l’audition, la vision, l’olfaction regroupée avec le goût et enfin le toucher. Les chapitres sont organisés en 3 sous parties visant à confirmer la présence de l’hallucination, à décrire son contenu et enfin à évaluer ses caractéristiques. La deuxième étape, a été consacrée au contrôle des propriétés métrologiques de l’échelle. Posters Résultats : En raison d’un problème de recrutement (n = 74), nous présentons des résultats intermédiaires décrivant des hallucinations différentes dans nos deux populations, en termes de fréquence, de contenu, de caractéristiques, plus particulièrement concernant l’insight et l’impact psychologique et enfin de théories étiopathogéniques. Ces premiers résultats encourageants, nous incitent à poursuivre afin de valider notre échelle. PO 339 ASPECTS PSYCHIATRIQUES DE LA MALADIE DE HUNTINGTON : À PROPOS D’UN CAS JOHNSON I., MEZIOU O., ELLOUZE F., BEN ABLA T., GHAFFARI O., BEN ABDELAZIZ I., BEN SALEM M., M’RAD M.F. Hôpital Razi, LA MANOUBA, TUNISIE Introduction : La maladie de Huntington (MH) est une maladie neurodégénérative d’origine génétique, autosomique dominante, à révélation tardive, qui se caractérise cliniquement par la survenue de troubles moteurs, psychiatriques et cognitifs. La prévalence des troubles psychiatriques au cours de l’évolution de la MH varie de 35 à 75 %. Les symptômes psychiatriques peuvent faire partie du registre thymique (dépression ou anxiété), psychotique (délire ou hallucinations), comportemental (conduites antisociales ou d’hétéro agressivité), modification du caractère ou troubles de la personnalité. Cas clinique : Les auteurs présentent ici le cas d’une femme de 49 ans suivie en psychiatrie depuis huit ans pour un trouble dépressif récurrent avec antécédent de tentative de suicide par ingestion médicamenteuse. Au cours de sa dernière hospitalisation en psychiatrie pour une rechute dépressive, l’examen clinique a objectivé des mouvements choréiques de la racine des membres supérieurs et des dystonies de la région péribuccale de la face. L’interrogatoire a révélé une histoire familiale de mouvements anormaux et de décès à un âge jeune. Une maladie de Huntington a alors été suspectée et confirmée par la suite. La patiente a été mise sous fluoxétine 20 mg/jour et lorazépam 2,5 mg/jour avec rémission de sa symptomatologie dépressive. Discussion : Les manifestations psychiatriques sont fréquentes dans la maladie de Huntington et peuvent même constituer le tableau clinique inaugural de la maladie, comme c’est le cas pour notre patiente. La stratégie thérapeutique de la maladie de Huntington est Conclusion : Les symptômes psychiatriques dans la maladie de Huntington doivent être recherchés systématiquement vu qu’une thérapeutique adaptée est disponible participant ainsi à promouvoir le pronostic fonctionnel de la MH. PO 340 INTÉRÊT POSSIBLE AU NIVEAU INSTITUTIONNEL DE L’ANALYSE TRANSACTIONNELLE EN PSYCHIATRIE DE LIAISON : À PROPOS DU CAS D’UNE PATIENTE ATTEINTE D’UN CANCER DU RECTUM PARADIS M., REICHERT C. Hôpital Ambroise Paré, BOULOGNE BILLANCOURT, FRANCE L’analyse transactionnelle est une approche des relations interpersonnelles. Stephen Karpman a créé le triangle dramatique pour expliquer la dynamique relationnelle qui peut se mettre en place avec certains patients. Dans ce cas, les patients et les soignants mettent en place des relations piégées, appelées des « jeux » où ils adoptent l’un des trois rôles suivants : Sauveteur, Victime ou Persécuteur. Le soignant prend le rôle de Sauveteur et le patient celui de la Victime qui a besoin d’être sauvée. Puis la Victime devient agressive envers son Sauveteur devenu trop exigeant selon elle et bascule dans le rôle de Persécuteur. Ceci est vécu comme un échec par le Sauveteur qui devient Persécuteur également. Steiner propose la position du Solidaire pour sortir de l’impasse du triangle SauveteurVictime-Persécuteur et viser l’autonomie de la personne. Le Solidaire cherche d’abord à savoir de quoi le patient à besoin et ses attentes. À partir de là, il peut mieux situer ses possibilités d’intervention et ses limites. Mme J, 47 ans, a été hospitalisée 6 mois dans un service d’hépato-gastro-entérologie pour prise en charge d’un cancer du rectum stade IV. Elle avait comme antécédents principaux une toxicomanie à l’héroïne et un trouble de la personnalité avec plusieurs suivis interrompus. L’équipe a beaucoup investi cette patiente en temps, en écoute et en soins. Mais la patiente a eu du mal à recevoir autant de soins et l’équipe s’épuisait. Un équilibre entre la qualité des soins et le soutien apporté à la patiente a été retrouvé après un séjour de rupture en maison de repos permettant la mise à distance des relations thérapeutiques. Le surinvestissement par l’équipe de cette patiente a entraîné des relations persécutrices, entraînant un épisode dépressif de la patiente. Le séjour de rupture a permis à l’équipe de mieux soutenir la patiente en respectant ses capacités intrinsèques et à la patiente de mieux percevoir la qualité des soins reçus. L’analyse transactionnelle de la situation permet de prendre de la distance et de mieux comprendre au niveau institutionnel les interactions pouvant se mettre en place. Le psychiatre de liaison peut alors aider les intervenants à maintenir une position Solidaire en restant « neutre » et à distance de la situation. PO 341 TABLEAU NEUROPSYCHIATRIQUE RÉVÉLANT UNE PORPHYRIE AIGUË INTERMITTENTE MOUNACH J. (1), BENALI A. (2), HSAINI Y. (1), ZERHOUNI A. (1), SATTÉ A. (1), KAROUACHE A. (1), BOUREZZA A. (1), MOSSEDDAQ R. (1) (1) Hôpital militaire MedV de Rabat, RABAT, MAROC (2) Hôpital militaire Avicenne Marrakech, MARRAKECH, MAROC Introduction : Les manifestations neuropsychiatriques de la porphyrie aiguë intermittente (PAI) sont rares mais graves, pouvant engager le pronostic vital ou laisser des séquelles motrices à long terme. Observation : Patiente de 24 ans, droitière, suivie en psychiatrie depuis deux ans pour des troubles psychotiques évoluant par accès, hospitalisée pour bilan d’une impotence fonctionnelle des quatre membres d’installation rapide avec des hallucinations et des troubles du comportement. L’examen clinique à l’admission trouva une tetraparésie flasque 131 7e Congrès de l’Encéphale aréflexique avec à l’électromyogramme une polyneuropathie motrice axonale. Le dosage du porphobilinogène et de l’acide delta-aminolévulinique révèle des taux élevés dans les urines. Le diagnostic de PAI fut retenu et une enquête familiale alors réalisée a montré un déficit enzymatique en porphobilinogène désaminase chez le frère et la sœur. Discussion : La porphyrie aiguë intermittente est une affection génétique métabolique, de transmission autosomique dominante, caractérisée par un déficit enzymatique intervenant dans la synthèse de l’hème. C’est une maladie rare, souvent méconnue, dont le diagnostic peut être difficile dans les formes de révélation tardive ou lorsque la symptomatologie neuropsychiatrique est prédominante comme ce fut le cas dans notre observation. Les complications neurologiques sont dominées par la polyneuropathie motrice qui peut être inaugurale. Le tableau psychiatrique est variable : insomnie, agitation, troubles du comportement voire un tableau psychotique. Le diagnostic est suggéré par la constatation d’urines « porto » fonçant à la lumière, et affirmé par le dosage dans les urines du porphobilinogène et de l’acide delta-aminolévulinique qui sont très élevés pendant les crises et surtout par la mise en évidence du déficit en porphobilinogène désaminase dans les érythrocytes. Conclusion : La PAI est un diagnostic auquel il faut penser devant tout tableau neuropsychiatrique demeurant sans étiquette étiologique malgré un bilan large. PO 342 TABLEAU NEUROPSYCHIATRIQUE COMPLIQUANT UN LUPUS ÉRYTHÉMATEUX SYSTÉMIQUE MOUNACH J. (1), HAMADA S. (2), BENALI A. (3), QATNI M. (1), HSAINI Y. (1), KAROUACHE A. (1), MOSSEDDAQ R. (1) (1) Hôpital militaire MedV de Rabat, RABAT, MAROC (2) Service de Dermatologie. CHU Ibn Sina, RABAT, MAROC (3) Hôpital Militaire Avicenne, MARRAKECH, MAROC Introduction : Le lupus systémique (LES) est une maladie auto-immune non spécifique d’organe et multifactorielle. Les manifestations neuropsychiatriques appartiennent aux formes graves puisqu’elles représentent la deuxième cause de mortalité par le lupus. Observation : Patiente de 47 ans, droitière, suivie depuis 2000 pour maladie lupique, diagnostiquée sur un ensemble d’éléments cliniques et paracliniques : érythème en vespertilio œdémateux avec des lésions érosives buccales au niveau palatin et jugal ; une polyarthrite ; une glomérulonéphrite endocapillaire ; une endocardite verruqueuse et un bilan immunologique positif avec présence d’anticorps antinucléaires et anti-DNA. La patiente présenta une agitation psychomotrice avec des idées délirantes compliquées d’un déficit moteur de l’hémicorps droit avec asymétrie faciale d’installation brutale. À son admission, l’examen clinique trouva une patiente agitée avec des propos incohérents présentant une hémiparésie droite avec une participation faciale. L’imagerie cérébrale mit en évidence des accidents vasculaires ischémiques multiples et d’âges différents. L’évolution sous traitement des signes neuropsychiques fut favorable. Discussion : Les troubles psychiatriques sont particulièrement fréquents au cours du LES. Ils peuvent résulter direc132 tement d’une atteinte lupique cérébrale, être secondaires aux effets indésirables de la corticothérapie ou s’inscrire dans le cadre d’un état anxio-dépressif réactionnel. Notre patiente présenta un tableau neuropsychiatrique en rapport avec une atteinte lupique directe, associant à la fois des signes centraux focaux : hémiparésie en rapport avec un accident vasculaire cérébral ischémique ; et des signes diffus : atteinte cognitive et psychiatrique. L’expression psychiatrique du neuro-lupus est variée, souvent précoce et parfois révélatrice. Les manifestations aiguës associent : hallucinations, délire, agitation, désorientation… Les troubles chroniques se traduisent par des tableaux divers : psychotiques, catatoniques, dépressifs. Conclusion : Le polymorphisme clinique des manifestations neuropsychiatriques du LES doit attirer l’attention du praticien et l’inciter à penser à ce diagnostic pour pouvoir adapter la prise en charge. PO 343 COMPLICATIONS PSYCHIATRIQUES DE LA CORTICOTHÉRAPIE CHEZ UN PATIENT SUIVI POUR PEMPHIGUS VULGAIRE HAMADA S. (1), BENALI A. (2), BEQQAL K. (1), MARC S. (1), SENOUCI K. (1), HASSAM B. (1) (1) Service de Dermatologie. CHU Ibn Sina, RABAT, MAROC (2) Hôpital Militaire Avicenne, MARRAKECH, MAROC Introduction : La prévalence des troubles psychiatriques sous corticothérapie orale avoisinerait les 15 %. Nous rapportons le cas d’un patient suivi pour un pemphigus, ayant présenté un tableau psychiatrique suite à l’introduction des corticoïdes. Observation : Un homme de 64 ans, fut hospitalisé en dermatologie pour prise en charge d’un pemphigus vulgaire dont la symptomatologie était caractérisée par des érosions buccales de la région zygomatique, prétragienne et mandibulaire, associées à des lésions vésiculeuses généralisées à tout le corps. Après une biopsie cutanée qui avait confirmé le diagnostic, un traitement corticoïde fut instauré : prédnisone à la dose 2 mg/kg/jour associé à un traitement adjuvant. Dès le sixième jour du traitement, les lésions dermatologiques s’étaient nettement améliorées, mais le patient avait présenté des troubles psychiatriques à type de prostration, désinhibition et agressivité. Un bilan étiologique fut alors réalisé incluant ionogramme sanguin, un bilan hépatique, une tomodensitométrie cérébrale et une ponction lombaire : les résultats étaient normaux. Le patient était mis sous neuroleptique avec baisse de la dose des corticoïdes, entraînant une disparition spectaculaire en quelques jours du tableau psychiatrique. Le recul est actuellement de sept mois. Discussion : Le pemphigus vulgaire constitue une des affections dermatologiques nécessitant le recours à une corticothérapie prolongée. Ces malades deviennent susceptibles de développer les complications classiques de cette thérapeutique. Ces complications, écueils habituels majeurs de la corticothérapie au long cours, ne présentent pas de caractère particulier lors du traitement du pemphigus. Les corticoïdes qu’ils soient endogènes ou exogènes possèdent des effets pharmacologiques cérébraux, agissant au niveau de l’humeur, de la Posters mémoire et de la régulation veille sommeil. Ces complications sont généralement précoces. Elles s’observent surtout avec de fortes doses. Conclusion : La survenue de troubles psychiatriques lors de l’introduction d’une corticothérapie prolongée doit se faire de façon progressive et sous surveillance médicale afin d’éviter les effets secondaires, en particulier neuropsychiatriques. PO 344 ASPECTS PSYCHOSOMATIQUES DES DERMATOSES HAMADA S. (1), BENALI A. (2), MARC S. (1), SENOUCI K. (1), HASSAM B. (1) (1) Service de Dermatologie. CHU Ibn Sina, RABAT, MAROC (2) Hôpital Militaire Avicenne, MARRAKECH, MAROC Les liens entre lésions cutanées et troubles psychiques sont complexes. Les dermatologues sont souvent confrontés à une comorbidité psychiatrique. On distingue schématiquement cinq catégories : – le retentissement psychique de toute maladie cutanée ; – les manifestations cutanées fonctionnelles, définies comme des symptômes cutanés sans substratum anatomique connu (prurit, glossodynie, syndrome des brûlures vulvaires) ; – les conséquences cutanées des troubles des conduites (la pathomimie, la trichotillomanie) ; – les manifestations à expression cutanée d’une maladie psychiatrique avérée (les dysmorphophobies, le délire parasitaire ou syndrome d’Ekböm) ; – les manifestations cutanées psychosomatiques. Ce sont des affections cutanées qui comportent des altérations biologiques objectivables ; des facteurs psychologiques jouent un rôle important dans leur déclenchement et/ou dans leurs récidives (le psoriasis, la pelade, la dermatite atopique). Nous essayerons, à travers ce travail, d’étudier les différents aspects psychodermatologiques rencontrés chez des patients ayant consulté au service de dermatologie du CHU Ibn Sina de Rabat durant l’année 2008 et d’analyser les particularités de notre série. PO 345 MANIFESTATIONS THYMIQUES ET MALADIE DE DARIER AYADI S., ELLOUZE F., CHEOUR M., MASMOUDI S., ABDELHAK S., M’RAD M.F. Hôpital razi, MANOUBA, TUNISIE Introduction : La maladie de Darier est une dermatose caractérisée par des lésions cutanées à type d’éruption papulocrouteuses confluentes siégeant préférentiellement au niveau de la face, du cou et de la poitrine. Les associations de la maladie de Darier avec les troubles psychiatriques ont été rapportées depuis 1966. Dans ce travail on se propose de rapporter le cas d’un patient présentant une comorbidité trouble bipolaire de type II et maladie de Darier. Cas clinique : M. R âgé de 45 ans a présenté depuis l’âge de 22 ans des lésions cutanées et prurigineuses au niveau des mains, des pieds et de la poitrine faisant évoquer le diagnostic de la maladie de Darier. Le diagnostic a été confirmé par un examen histopathologie. Sur le plan psychiatrique on retrouve dans les antécédents de M. R la notion d’épisodes hypomaniaques et d’épisodes dépressifs typiques pour lesquels il n’a jamais consulté. Discussion : L’association de la maladie de Darier à des troubles de l’humeur a déjà été rapportée par certains auteurs. Il s’agirait d’une coexpression phénotypique basée sur différents mécanismes génétiques : syndrome des gènes contigus, acquisition simultanée de 2 mutations pathogènes indépendantes et pleiotropisme du gène ATP2A2 exprimé à la fois au niveau de la peau et du cerveau. Le diagnostic d’une comorbidité avec des troubles bipolaires de type II est moins souvent retrouvé. Ce qui pourrait être dû à la « discrétion » des symptômes cliniques qui ne conduisent pas toujours à la consultation. Conclusion : Des études familiales portant à la fois sur les aspects dermatologique, génétique et psychiatrique des familles atteintes de la maladie de Darier sont nécessaires pour élucider le lien entre trouble bipolaire et maladie de Darier. PO 346 Poster retiré par l’auteur PO 347 SYNDROME DE BRUGADA ET PSYCHIATRIE : À PROPOS D’UN CAS TRAITÉ PAR ÉLECTROCONVULSIVOTHÉRAPIE BURGESS E., MOUAFFAK F., OLIÉ J.P., GAILLARD R. Centre Hospitalier Sainte-Anne, PARIS, FRANCE Les patients souffrant d’une pathologie mentale ont une mortalité 2 à 5 fois supérieure à celle de la population générale. Ce n’est que récemment que les liens entre le traitement par psychotropes, les anomalies électrocardiographiques (ECG) et les troubles du rythme paroxystiques ont été précisés. Parallèlement au risque de prolongation de l’intervalle QT, bien connu des cliniciens, la description récente du syndrome de Brugada pourrait influencer les décisions thérapeutiques en psychiatrie. Le syndrome de Brugada est une pathologie des canaux sodiques décrite en 1992, liée à des mutations du gène SCN5A et responsable de fibrillation ventriculaire idiopathique sur cœur de morphologie normale conduisant à un risque de décès pouvant atteindre 30 % en l’absence de traitement. Sa prévalence est estimée entre 1 et 5 pour 10 000 habitants, atteignant 3 % dans certaines populations asiatiques. Les anomalies ECG sont caractérisées par une élévation du segment ST dans les dérivations précordiales. Pour la totalité des psychotropes interagissant avec les canaux sodiques, une prescription doit être envisagée prudemment en l’absence d’un défibrillateur implantable. Néanmoins les cardiologues sont peu enclins à mettre en place un tel dispositif chez les patients souffrant d’une pathologie psychiatrique non stabilisée compte tenu de l’aggravation possible des troubles par les décharges inappropriées et des réactions anxio-dépressives induites par la procédure. 133 7e Congrès de l’Encéphale Nous rapportons le cas d’un patient de 28 ans, souffrant d’une schizophrénie pseudo-obsessionnelle et chez lequel un syndrome de Brugada a été démasqué par l’apparition d’extrasystoles ventriculaires sous clomipramine associée à la rispéridone. Un traitement par électroconvulsivothérapie (ECT) a permis une amélioration clinique franche. Bien que les ECT puissent induire une asystolie, nous avons considéré que ce risque pouvait être en partie contrôlé par le monitorage cardiaque pendant la séance d’ECT et l’administration préventive d’atropine. PO 348 QUELS TROUBLES PSYCHIATRIQUES ENTRAÎNE L’HAMARTOME HYPOTHALAMIQUE ? WICKER A., CROCQ M.A. Centre Hospitalier, ROUFFACH, FRANCE Introduction : L’hamartome hypothalamique est une tumeur cérébrale bénigne rare, qui se développe dans la région hypothalamique. Selon sa localisation anatomique, ses conséquences se limitent à une puberté précoce centrale, ou bien comportent aussi une épilepsie partielle, surtout des crises gélastiques, pharmacorésistantes, et des troubles cognitifs et/ou psychiatriques. Ces troubles sont très variables selon les cas décrits et dépendent de multiples facteurs, et les hypothèses étiologiques diffèrent selon les auteurs. Cas clinique : Nous présentons le cas d’une jeune patiente, âgée de 12 ans, qui présente un hamartome hypothalamique accompagné d’une épilepsie partielle, d’une puberté précoce centrale et de troubles psychiatriques. L’hamartome a été traité deux fois par radiochirurgie, ce qui a amélioré les troubles neuro-endocriniens. Cependant, la patiente a développé – après la deuxième intervention et dans un contexte familial problématique – des troubles psychiatriques, comprenant des troubles d’allure obsessionnelle-compulsive sévères, une désinhibition et une familiarité, en l’absence de troubles cognitifs significatifs. Les symptômes d’allure obsessionnelle-compulsive n’ont pas répondu à un inhibiteur de la recapture de la sérotonine (sertraline), mais ils ont été nettement améliorés par un antipsychotique atypique (rispéridone), sans aggravation de l’épilepsie. Discussion : Selon la littérature, les troubles psychiatriques en rapport avec l’hamartome dépendraient de la taille de la tumeur, de l’ancienneté de l’épilepsie et de son évolution. Dans ce cas-ci, les symptômes psychiatriques les plus sévères sont apparus après l’amélioration de l’épilepsie. Le rôle de la radiochirurgie dans la genèse des symptômes obsessionnels-compulsifs ne peut pas être exclu. L’amélioration des symptômes obsessionnels-compulsifs avec un antipsychotique atypique plutôt qu’avec un antidépresseur suggère l’intervention de mécanismes pathogéniques particuliers. PO 349 SCHIZOPHRÉNIE ET CHORÉE DE HUNTINGTON : À PROPOS D’UN CAS BELAID S., LAGUERRE A., HOUENOU J., LEBOYER M., SCHURHOFF F. Unité INSERM 955, Pôle de Psychiatrie, groupe hospitalier Albert Chenevier – Henri Mondor, CRÉTEIL, FRANCE 134 La maladie de Huntington est une maladie neurodégénérative d’origine génétique. Elle débute généralement entre 30 et 50 ans et se traduit par une dégénérescence neuronale affectant les fonctions motrices et cognitives, aboutissant à une démence. Le plus souvent, on ne retient de la chorée que les mouvements anormaux. Pourtant, les troubles psychiatriques sont fréquents et présents tout au long de l’évolution de la maladie. Inauguraux dans 20 à 80 % des cas, ces symptômes psychiatriques peuvent être identiques à ceux de la schizophrénie, conduisant parfois à des errances diagnostiques, notamment au début de la maladie, en l’absence de manifestations motrices typiques. La schizophrénie est une maladie à hérédité complexe, résultant de l’interaction entre facteurs génétiques et environnementaux, se manifestant par une altération de la perception de la réalité, des troubles cognitifs et des dysfonctionnements sociaux et comportementaux. Nous rapporterons le cas d’un patient diagnostiqué schizophrène plusieurs années avant qu’un diagnostic génétique de chorée de Huntington ait été porté. Nous verrons ainsi à travers ce cas la difficulté de la prise en charge médicamenteuse et cognitive. PO 350 AUX FRONTIÈRES DE LA PSYCHIATRIE ET DE LA NEUROLOGIE PADOVAN C. (1), BORG C. (2), BOUVY M.H. (3), DOREY J.M. (4), FOURNERET P. (5), DE PARISOT O. (6), GREIL F. (6), BENETON C. (6), LUC B. (6), ROUCH I. (7), GONTHIER R. (8), KROLAK-SALMON P. (9) (1) Centre Médical Germaine Revel – HCL – Inserm Unité 821, LYON, FRANCE (2) CHU Saint-Étienne Service Neuropsychogériatrie, SAINTÉTIENNE, FRANCE (3) CHU ST-ÉTIENNE PSYCHIATRIE – Centre Médical Germaine Revel, SAINT-ÉTIENNE, FRANCE (4) CHU Saint-Étienne La Charité Service Neuropsychogériatrie, SAINT-ÉTIENNE, FRANCE (5) Hôpital Femme mère Enfant, HCL, Service de psychopathologie du développement – L2C2 UMR 5230, Institut des Sciences Cognitives, BRON, FRANCE (6) Centre Médical Germaine Revel, SAINT-MAURICE SUR DARGOIRE, FRANCE (7) CHU Saint-Étienne Centre Mémoire de Ressources et de Recherche – HCL Les Charpennes, LYON, FRANCE (8) CHU Saint-Étienne La Charité, SAINT-ÉTIENNE, FRANCE (9) HCL Les Charpennes – Unité Inserm 821, LYON, FRANCE Les troubles psychiatriques chez un patient présentant une maladie neurologique sont fréquents, hétérogènes et souvent associés. Ils sont regroupés sous l’intitulé de « signes et symptômes psychologiques et comportementaux ». Ils doivent être soigneusement évalués et traités car ils peuvent avoir un effet délétère sur la cognition, perturber la qualité de vie du patient et celle de l’entourage, accélérer la perte d’autonomie et augmenter le coût social de la maladie. Il paraît ainsi essentiel de les prendre en considération dans la pratique clinique et neuropsychologique. Par ailleurs, la détérioration cognitive peut être associée à une lésion neurologique comme elle peut survenir suite à un trou- Posters ble de l’humeur et/ou à un trouble de la personnalité. Dans la pratique clinique, on observe fréquemment une intrication des troubles psychiatriques et de l’atteinte neurologique. L’objectif de ce travail est de dissocier les aspects neurologiques et psychiatriques dans la pratique neuropsychologique. Cette frontière est évaluée à travers différents cas cliniques (différentes pathologies à différents âges) rendant compte d’une pratique pluridisciplinaire (psychologue-neuropsychologue, psychiatre, pédopsychiatre, neurologue, gériatre). L’enjeu d’une telle démarche est double : (i) contribuer au diagnostic différentiel via une analyse clinique et neuropsychologique et (ii) optimiser la prise en charge du patient. Mots clés : Aspects psychologique et neuropsychologique ; Diagnostic différentiel ; Maladie neurologique ; Trouble de l’humeur ; Trouble de la personnalité. PO 351 COMMENT SOUTENIR LES CAPACITÉS DE RÉSILIENCE CHEZ LES ENFANTS DONT UN PARENT EST ATTEINT DE CANCER PARADIS M. (1), CONSOLI S.M. (2) (1) Hôpital Ambroise Paré, BOULOGNE BILLANCOURT, FRANCE (2) Hôpital Européen Georges Pompidou, PARIS, FRANCE Le cancer d’un parent, a fortiori en cas de décès de ce dernier, peut entraîner chez les enfants un degré de détresse variable, qui semble toutefois dépendre en partie du fonctionnement de la famille. Nous avons cherché à identifier sur 30 familles avec un parent atteint de cancer les déterminants de la souffrance possible des enfants, cette dernière étant évaluée à partir d’un hétéro-questionnaire, la liste de comportements pour les enfants (CBCL), rempli par les deux parents. Les résultats principaux sont que les enfants, quels que soient leur sexe, leur âge et la sévérité du cancer de leur parent, présentent plus de troubles externalisés (agressivité…) si c’est la mère qui est malade (p = 0,02) et des troubles internalisés (anxiété…) plus facilement perçus si c’est la mère qui les évalue plutôt que le père (p = 0,01) ; la détresse des enfants est également plus nette dans les familles où les deux parents communiquent ouvertement sur le cancer. La théorie de la « résilience » se base sur l’existence de personnes ayant une évolution favorable après avoir vécu des événements traumatiques graves. La résilience se définit comme la capacité de résister et/ou de rebondir à ce type d’événements. Elle permet de rechercher des facteurs qui favoriseraient ce qu’on pourrait appeler une « bonne adaptation » plutôt que des facteurs de vulnérabilité. La résilience individuelle se développe dans un environnement soutenant, qui peut être la famille. Selon Boris Cyrulnik, les « tuteurs de résilience » sont les personnes de cet environnement soutenant. D’après Serge Tisseron, l’adaptabilité de la famille est la qualité principale permettant de soutenir la résilience de ses membres. Mais il faut également, selon Norman Garmezy, que chacun des rôles des membres de la famille soit clairement identifié et en adéquation avec leur statut (père, mère, enfants…) pour contribuer à la résilience des enfants. Cette théorie et notre étude observationnelle nous offrent donc quelques pistes pour soutenir au mieux les capacités adaptatives des enfants et de tous les membres de la famille face au cancer d’un parent. Renforcer les parents dans leur rôle de parents semble bien la première chose à mettre en place pour favoriser une meilleure adaptation de ces enfants au cancer de leurs parents. PO 352 LES TROUBLES DÉPRESSIFS CHEZ LES PATIENTS ATTEINTS DE CANCER MANOUDI F. (1), CHAGH R. (1), ASRI F. (1), TARWAT M. (1), TAZI I. (1), TAHIRI A. (2), BORRAS N. (2) (1) Équipe de recherche pour la santé mentale, CHU Mohamed VI, MARRAKECH, MAROC (2) Service d’oncologie, CHU Mohamed VI, MARRAKECH, MAROC La dépression est une affection fréquemment associée à la maladie cancéreuse. Sa prévalence varie considérablement du fait de l’hétérogénéité des populations étudiées et des différentes méthodes d’évaluation. La prévalence de la dépression chez les patients atteints de cancer varie de 0 à 58 %. L’étude que nous avons menée avait pour objectifs d’estimer la prévalence de la dépression chez une population de patients atteints de cancer, de décrire leur profil sociodémographique et clinique et de déterminer les facteurs éventuels influençant la survenue de la dépression chez ces patients. L’étude a été menée au niveau du service d’oncologie du CHU Mohamed VI de Marrakech, et a concerné 100 patients ayants des cancers de différents sites et stades. Les instruments utilisés étaient le MINI (DSM IV) pour poser le diagnostic de la dépression et l’échelle de BECK pour évaluer sa sévérité. Les résultats ont montré que la prévalence de la dépression était de 15 %, dont 26,7 % était sévère, 60 % modérée et 13,3 % légère. La dépression est fréquemment rencontrée chez les femmes, d’un âge allant de 37 à 50 ans, mariées, n’ayant jamais été scolarisées ou ayant un niveau universitaire, atteintes d’un cancer de stade localisé, dont la découverte a été faite très précocement( 1 à 3 mois) ou dépassant 49 mois. La dépression a été également plus présente chez les patients qui avaient un entourage familial indifférent à leur maladie, et pour ceux que le coût de la prise en charge ne constituait pas la principale cause de gêne. Une plus grande attention devra être prodiguée à ces patients atteints de cancer, avec un dépistage et un traitement précoces de la dépression, pour une prise en charge globale et multidisciplinaire et une meilleure qualité de vie. PO 353 PATHOMIMIES ENDOCRINO-MÉTABOLIQUES. À PROPOS D’UN CAS GUIRAUDET O., LAHUTTE B. Hôpital du Val-de-Grâce, PARIS, FRANCE Bien qu’appartenant au champ des pathologies psychiatriques, la pathomimie est le plus souvent rencontrée par les somaticiens. Il s’agit d’un trouble factice aux enjeux diagnostiques importants : il va d’abord s’agir d’en porter rapidement le diagnostic 135 7e Congrès de l’Encéphale positif car les conséquences somatiques peuvent être dramatiques ; par ailleurs, ce concept est à la croisée de plusieurs entités (mythomanie, automutilation, hypocondrie, conversion, simulation…) qui complexifient le diagnostic différentiel. Au travers deux vignettes cliniques, nous reprendrons les différents aspects cliniques des pathomimies, puis nous aborderons la démarche diagnostique avant de terminer sur une réflexion psychopathologique relative à ces observations. PO 354 ANXIÉTÉ ET MALADIE DE PARKINSON : ÉVOLUTION LORS DE LA STIMULATION DU NOYAU SOUS-THALAMIQUE GALINOWSKI A. (1), GHOSSOUB M. (2), WEBER T. (2) (1) INSERM, Laboratoire de Pathophysiologie des Maladies Psychiatriques (Prof Krebs), Centre de Psychiatrie et Neurosciences U894, Université Paris Descartes ; Centre d’Évaluation et de Recherche Clinique, Service Hospitalo Universitaire (Prof Olié), Faculté de Médecine Paris Descartes, Centre Hospitalier Sainte-Anne, PARIS, FRANCE (2) Service de neurochirurgie (Prof Roux), Faculté de Médecine Paris Descartes, Centre Hospitalier Sainte-Anne, PARIS, FRANCE L’anxiété, moins étudiée que la dépression à laquelle elle est souvent associée, est reconnue comme un symptôme fréquent dans la maladie de Parkinson (30 à 60 % des cas). Certains auteurs considèrent même l’anxiété comme un facteur de risque de développer cette maladie, surtout chez les sujets jeunes qui sont restés anxieux pendant plus de 20 ans. L’anxiété correspond à un dysfonctionnement de certains neuromédiateurs : dans la maladie de Parkinson, l’hypodopaminergie désinhibe par exemple les circuits noradrénergiques du locus ceruleus. Lors du traitement de la maladie de Parkinson par stimulation du noyau sous-thalamique, l’anxiété des patients peut être exacerbée ou au contraire diminuée. Ces modifications peuvent s’expliquer par la modulation dopaminergique ainsi que par l’adaptation des patients à une nouvelle situation clinique. Les auteurs donnent des exemples d’évolution de l’anxiété tirés de leur expérience de la stimulation sous-thalamique et discutent les mécanismes neurobiologiques et cognitifs de cette évolution. PO 355 INSUFFISANCE RÉNALE CHRONIQUE, HÉMODIALYSE ET MANIFESTATIONS PSYCHIATRIQUES BEN SALAH N. (1), ABBES Z. (1), CHOUBANI Z. (1), NACEF F. (1), DOUKI S. (2) (1) Hôpital Razi, LA MANOUBA TUNIS, TUNISIE (2) Le Vinatier, LYON, FRANCE Les manifestations psychiatriques sont particulièrement fréquentes chez les patients atteints d’une insuffisance rénale chronique et notamment ceux bénéficiant d’hémodialyse. La fréquence des troubles dépressifs est de 20 à 30 % chez ces patients. Le lien de causalité entre l’HTA, les différents désordres métaboliques et l’apparition des troubles psychiatriques n’est pas encore parfaitement établi contrairement au fait que 136 les troubles psychiatriques aggravent leur pronostic, participent à la détérioration de leur qualité de vie et sont responsables d’une plus grande mortalité. Dans ce travail, nous nous proposons de discuter, en partant de l’illustration d’une situation clinique, les différentes manifestations psychiatriques chez les patients atteints d’une insuffisance rénale chronique ainsi que les différentes conduites thérapeutiques. Notre patient, âgé de 25 ans, est suivi depuis trois ans pour une insuffisance rénale chronique interstitielle nécessitant deux séances d’hémodialyse par semaine. Ce patient est également suivi dans notre service depuis 2 ans pour un trouble bipolaire de l’humeur de type I avec des hospitalisations fréquentes motivées par des états d’agitation en cours de séance d’hémodialyse. Sa prise en charge a toujours été problématique en rapport avec une psychopathologie complexe, une inobservance thérapeutique et une comorbidité anxieuse rendant la conduite thérapeutique peu aisée. Malgré la grande fréquence des manifestations psychiatriques chez les patients atteints d’une insuffisance rénale chronique, l’identification de ces troubles reste limitée de part les difficultés diagnostiques. PO 356 TROUBLES PSYCHIATRIQUES ET TRAITEMENT ANTIBACILLAIRE (À PROPOS DE DEUX CAS) BOUAOUDA S., BOUTABIA S., MANOUDI F., ASRI F., TAZI I. Équipe de recherche pour la santé mentale CHU Mohamed VI, MARRAKECH, MAROC Introduction : La tuberculose maladie contagieuse à transmission endémo épidémique demeure un fléau mondial. Au Maroc, la tuberculose constitue un problème majeur de santé publique (environ 84 cas par 100 000 habitants détectés en 2004 par l’OMS). Le traitement antibacillaire inclus dans le cadre du programme national de lutte contre la tuberculose a nettement amélioré l’incidence de la maladie (taux de guérison atteignant 86 % en 2003) améliorant également le pronostic des formes graves. Ce traitement est néanmoins doté d’effets secondaires non négligeables en l’occurrence des troubles psychiatriques. Nous illustrons cela en rapportant l’observation de 2 cas de psychose aiguë iatrogènes. Cas rapportés : 1re observation : un cas d’une jeune patiente de 18 ans présentant des troubles psychiatriques graves 48 heures après le démarrage d’un traitement antibacillaire (régime 2RHZ/4RH) pour une pleurésie tuberculeuse. 2e observation : un cas d’une patiente de 57 ans présentant des troubles psychiatriques une semaine après l’introduction du traitement antibacillaire (régime 2SHRZ/7RH) pour une miliaire tuberculeuse. Conclusion : Le traitement antibacillaire a indéniablement prouvé son efficacité sur la réduction de la prévalence des cas de la tuberculose et la prévention de l’évolution vers des formes graves au monde et au Maroc en particulier. Cependant les praticiens devraient être plus vigilants quant à l’usage de ce traitement pour guetter l’apparition d’effets secondaires notamment d’ordres psychiatriques. Posters PO 357 MANIFESTATIONS PSYCHIATRIQUES INAUGURANT UNE MALADIE DE BEHCET : À PROPOS D’UN CAS MANAMANI R., GHODHBANE S., PRIPIS C., ZAIMEN N., FALK-VAIRANT M. Centre Hospitalier Interdépartemental, CLERMONT, FRANCE Introduction : La maladie de Behçet (MB) est une vascularite d’étiologie indéterminée. Des critères diagnostiques internationaux ont été établis sur la triade décrite par Behçet qui associe aphtose buccale et génitale et uvéite. La MB est ubiquitaire mais elle touche particulièrement l’homme jeune méditerranéen et japonais. Cas clinique : Patient âgé de 30 ans d’origine algérienne ayant comme antécédents un vitiligo, des céphalées, une cellulite sous maxillaire droite et une addiction au cannabis. Il a été admis à la demande d’un tiers en psychiatrie en 1999 dans un tableau atypique évoluant depuis plusieurs mois marqué par des troubles du comportement et du caractère, une majoration de la consommation de cannabis et des fluctuations thymiques. Ces troubles qui ont persisté malgré le traitement psychotrope et l’apparition secondaire de signes cutanéo-muqueux, pulmonaires et neurologiques ont amené à la poursuite des explorations. Dans un premier temps un diagnostic de tuberculose a été posé sans preuve bactériologique. Devant l’aggravation progressive du tableau malgré un traitement antituberculeux bien conduit pendant 6 mois et l’efficacité d’un traitement corticoïde d’épreuve, le diagnostic de MB a été retenu. Au fil des années et malgré un traitement par corticoïdes et immunosupresseurs, le patient a présenté plusieurs poussées avec des séquelles neurologiques, des troubles sphinctériens et articulaires à l’origine d’un handicap sévère. Il n’y a pas eu d’atteinte oculaire. Discussion : Les signes neurologiques sont observés dans 20 % des cas de MB. Ils apparaissent dans la quatrième décennie de la vie et dans les 10 ans suivant le premier symptôme. Le neuro-Behçet se complique souvent de manifestations psychiatriques. Cependant, rares sont les descriptions de MB diagnostiquées suite à un tableau psychiatrique inaugural. Les symptômes psychiatriques semblent avoir été les manifestations pathologiques initiales chez notre patient et paraissent associés à un pronostic plus sévère. Cette sévérité pourrait en partie s’expliquer par le retard de diagnostic et de mise en place du traitement. Conclusion : Devant une symptomatologie psychiatrique atypique chez un homme jeune d’origine méditerranéenne, penser au diagnostic de MB notamment en cas de signes cutanéo-muqueux associés. PO 358 COMPARAISON DES TROUBLES MÉTABOLIQUES ENTRE PATIENTS SCHIZOPHRÈNES TRAITES PAR AP ET SUJETS NON TRAITES POIRIER M.F. (1), SENTISSI O. (1), BOURDEL M.C. (1), BENDJEMAA N. (1), VIALA A. (2), KAMINSKI F. (2), PIKETTY M. (2), OLIÉ J.P. (1) (1) CH St-Anne/INSERM, PARIS, FRANCE (2) CH St-Anne, PARIS, FRANCE Les troubles métaboliques et la prise de poids induits par les neuroleptiques (NL) et les nouveaux antipsychotiques (AAP) chez certains malades, deviennent un enjeu majeur en terme d’observance, facteur de rechute et de morbidité cardiovasculaire et/ou diabétique. Peu d’études ont comparé les patients traités aux patients non traités, ce qui pourtant permet de contrôler l’influence du mode de vie quotidienne inhérent à la schizophrénie. Un réseau clinique du CH St-Anne (METAB), a évalué de façon transversale, la fréquence des troubles métaboliques chez 173 patients schizophrènes (62,4 % d’hommes), non diabétiques (âge < 50 ans) ; 131 patients, traités depuis au moins 3 mois par un seul AP (99 par AAP), sans thymorégulateurs, ont été comparés à 42 patients non traités (NT). Ont été mesurés à jeun, en ambulatoire ou au début de l’hospitalisation : l’accumulation de la masse grasse (périmètre abdominal, masse graisseuse, ratio hanche/taille, variation du poids, IMC), les anomalies métaboliques, le contrôle glycémique (glycémie, insulinémie), résistance à l’insuline (HOMA IR), hyperglycémie provoquée, le profil lipidique, les marqueurs de l’inflammation. Les antécédents familiaux de troubles métaboliques ont été évalués. Toutes les analyses ont été ajustées sur l’âge et le sexe. L’IMC moyen des patients est de 25,4 ± 5,5 kg/m2. L’IMC est normal chez 83 % des patients NT, 44 % des sujets traités par AAP et 56 % des sujets sous NL (p < 0,0001). Un syndrome métabolique (NCEP ATPIII) est observé chez 7 % des patients NT, 21 % des sujets traités par AAP et 31 % des sujets sous NL (p = 0,03) avec une fréquence plus importante du périmètre abdominal élevé chez 45 % des sujets traités comparés à 14 % des NT. La glycémie à jeun est élevée chez 7 % des sujets traités par AAP, 15 % des sujets traités par NL et chez aucun NT (p = 0,03) ; la glycémie moyenne post-glucose diffère significativement (p = 0,05) entre sujets traités et NT. Les valeurs anormales de l’HDL Chol, des triglycérides et de la tension artérielle ne distinguent pas les patients. Les valeurs moyennes de l’HOMA IR augmentent chez les sujets traités par AAP (2,01 ± 1,7) et ceux traités par NL (2,87 ± 3,6) comparés aux NT (1,09 ± 0,6). Conclusion : Les troubles métaboliques plus fréquents sous traitement AP doivent être surveillés. PO 359 PRÉVALENCE DES TROUBLES ANXIEUX ET DÉPRESSIFS EN UNITÉ DE CARDIOLOGIE BOUAOUDA S., ASRI F., ADALI I., MANOUDI F., TAZI I. Équipe de recherche pour la santé mentale CHU Mohamed VI, MARRAKECH, MAROC Selon les estimations de l’OMS, les cardiopathies et les maladies dépressives seront les deux premières sources d’incapacité en 2020 avec une forte prévalence de ces deux pathologies. La relation entre ces deux troubles fut l’objet d’études sérieuses depuis 1930 lors de la découverte d’une forte incidence de mortalité cardiaque chez les patients mélancoliques. Nous avons donc mené cette étude transversale descriptive au sein du service de cardiologie du CHU Mohamed VI de 137 7e Congrès de l’Encéphale Marrakech (étude en cours), toutes les pathologies cardiaques sont incluses afin de : – évaluer la prévalence des maladies dépressives (dysthymie et épisode dépressif majeur) et leur intensité : échelle diagnostic mini DSM IV et échelle d’Hamilton dépression ; – évaluer la prévalence des troubles anxieux (trouble panique et trouble d’anxiété généralisée) et leur intensité : échelle diagnostic mini DSM IV et échelle d’Hamilton anxiété ; – essayer de trouver cette relation réciproque entre troubles anxieux et dépressifs d’une part et les maladies cardiovasculaires d’une autre part. L’évaluation de la prévalence de ces troubles nous aidera dans notre pratique quotidienne pour améliorer la qualité de la prise en charge de nos patients dépressifs ou anxieux mais également pour promouvoir la qualité de vie des patients cardiaques. PO 360 DIABÈTE ET MALADIE MENTALE ADALI I., ASRI F., MANOUDI F., TAZI I. Équipe de recherche pour la santé mentale, CHU Mohamed VI, MARRAKECH, MAROC La prévalence diabète-maladie mentale est importante (13 – 14,9 % chez les schizophrènes, 8 – 17 % chez les bipolaires). Cette association soulève beaucoup de difficultés de prise en charge. Nous avons illustré cette difficulté par 2 vignettes cliniques : Cas 1 : Patient âgé de 21 ans, célibataire, ouvrier, tabagique chronique. Il a un frère schizophrène décédé. Suivi pour schizophrénie de type paranoïde depuis 3 ans et demi, hospitalisé 3 fois en psychiatrie pour des poussées processuelles de sa maladie, mis sous neuroleptiques atypiques. Diabétique de type 1 depuis 4 ans, sous insulinothérapie, suivi en ambulatoire en endocrinologie, stabilisé sur le plan de son diabète, son bilan lipidique est normal. Cas 2 : Patiente âgée de 22 ans, célibataire, sans profession. Elle a une mère bipolaire, un père diabétique. Suivi pour un trouble bipolaire type I depuis 2 ans (1er accès maniaque suite à un coma acido-cétosique), hospitalisée 2 fois en psychiatrique pour des accès maniaques, mise sous acide valproïque et halopéridol. Diabétique type 1 depuis 7 ans, sous insulinothérapie, hospitalisée 1 fois en endocrinologie pour un coma acido-cétosique, observe son traitement antidiabétique de façon irrégulière, son bilan lipidique est normal. L’intérêt pour le syndrome métabolique est récent pour les patients souffrant de pathologie mentale et ce depuis l’avènement des antipsychotiques atypiques (prévalence entre 28 % et 60 % chez les patients schizophrènes et 30 % chez les patients bipolaires). Ce syndrome associe diverses anomalies clinico-métaboliques. Les difficultés de prise en charge somatique de ces patients sont multiples : ils expriment peu leurs plaintes, ils tardent à consulter du fait de leur symptomatologie négative, ils sont peu coopérants. En plus, les psychiatres présentent fréquemment un désintérêt pour l’approche somatique, tandis que les somaticiens ont des attitudes négatives à type de rejet. Pour améliorer cette prise en charge somatique, il faut insister sur le fait que le somatique s’intègre dans une prise en charge 138 globale, multidisciplinaire, associant le psychiatre, le médecin généraliste ou le spécialiste. PO 361 MÉNINGO-ENCÉPHALITE TUBERCULEUSE RÉVÉLÉE PAR UN SYNDROME MANIAQUE BOUTABIA S., MANOUDI F., BOUAOUDA S., ASRI F., TAZI I. Équipe de recherche pour la santé mentale, CHU Mohamed VI, MARRAKECH, MAROC Les méningo-encéphalites tuberculeuses sont caractérisées par leur polymorphisme clinique ; elles peuvent être révélées par des signes neurologiques (signes de focalisation, syndrome démentiel, confusionnel, amnésie), ou des signes psychiatriques (idées délirantes, hallucinations, troubles de l’humeur). Le diagnostic est basé sur les données cliniques, radiologiques et biologiques (LCR), et l’évolution est en général favorable sous traitement antituberculeux laissant rarement des séquelles. Nous rapportons le cas d’un patient âgé de 36 ans, de sexe masculin, marié et père de 2 enfants, n’ayant pas d’habitudes toxiques, ayant comme antécédents des céphalées chroniques depuis 2002 (depuis 4 ans), admis pour un syndrome maniaque : désinhibition avec obscénité, intolérance à toute frustration, irritabilité, infatigabilité, et délire de grandeur et mystique. Le patient a été mis sous traitement neuroleptique, qu’il a mal toléré avec apparition d’un syndrome confusionnel, déshydratation, amaigrissement et mauvais état général. L’examen neurologique a mis en évidence des ROT vifs polycinétiques, et l’étude des paires crâniennes a objectivé un déficit de verticalité. La TDM cérébrale a révélé une hydrocéphalie modérée associée à des hypodensités périventriculaires. L’IRM cérébrale a montré une hydrocéphalie triventriculaire sans obstacle individualisable faisant suspecter une sténose inflammatoire de l’aqueduc de Sylvius ou une méningoencéphalite infectieuse. Le diagnostic de méningo-encéphalite tuberculeuse a été porté sur les éléments cliniques, l’aspect radiologique et l’étude du liquide céphalo-rachidien. L’évolution sous traitement antibacillaire a été marquée par une amélioration très progressive. PO 362 PRÉVALENCE DES TROUBLES MENTAUX CHEZ LES PATIENTS INFECTÉS PAR LE VIH SBAI S., BERRADA S., KADIRI N., MOUSSAOUI D. Centre Psychiatrique Universitaire, CASABLANCA, MAROC Introduction : Une étude révèle que 89 % des patients infectés par le VIH en Afrique du Sud se sentent déprimés. Ce qui montre la nécessité grandissante d’une amélioration de l’accès aux services de santé mentale pour les personnes infectées par le VIH ; ainsi la collaboration entre médecins Posters spécialisés dans les maladies infectieuses et les psychiatres semble indispensable. Le but de notre travail est d’évaluer la prévalence des troubles mentaux chez les patients infectés par le VIH. Matériels et méthodes : Soixante patients adultes séropositifs qui sont suivis au service des maladies infectieuses du centre hospitalier universitaire Ibn Rochd de Casablanca ont accepté de participer à notre étude. Un questionnaire préétabli a été utilisé pour identifier les caractéristiques sociodémographiques et cliniques des patients. Le diagnostic des troubles mentaux a été établi selon les critères de DSM IV en utilisant le Mini International Neuropsychiatric Interview (mini) dans sa version marocaine. L’analyse statistique a été effectuée par le logiciel SPSS dans sa 11e version. Résultats : Les résultats préliminaires montrent que l’âge moyen de notre échantillon était de 39 ans, le sexe masculin représentait 66,6 %, et 90 % étaient sous traitement ARV. 78,3 % des inclus ont au moins un trouble mental : la dépression et les troubles anxieux représentent de loin les troubles les plus fréquents (66,7 % pour la dépression et 40 % pour les troubles anxieux) ; le trouble bipolaire représente 5 %, contre 3,3 % pour la schizophrénie. Conclusion : Les troubles mentaux sont plus fréquents chez les patients infectés par le VIH par rapport à la population générale. Une prise en charge adaptée, un renforcement des services de santé mentale portant sur la gestion du stress et le soutien social chez ces personnes sont absolument nécessaires. PO 363 STRESS PSYCHOSOCIAL ET DIABÈTE TYPE II ALMECHECHTI K. (1), ABDELHAY N. (2), EL YAZAJI M. (3), BATTAS O. (3), MOUSSAOUI D. (3) (1) CHU Ibn Rochd, CASABLANCA, MAROC (2) Centre Psychiatrique Universitaire, CASBLANCA, MAROC (3) Centre Psychiatrique Universitaire, CASABLANCA, MAROC Introduction : Le diabète est l’une des maladies chroniques les plus fréquentes. Si les facteurs étiologiques de la maladie sont multiples : héréditaires, auto-immuns, infectieux, la part des troubles psychologiques ne saurait être négligée. Un certain nombre de travaux de recherche ont appuyé l’hypothèse que les expériences de stress peuvent conduire à une augmentation du risque de développement de diabète type 2. Le but de notre étude est de déterminer l’impact des événements de vie stressants sur l’incidence du diabète type 2. Méthodes : Soixante patients présentant diabète type 2 sont recrutés au niveau du Service d’Endocrinologie Diabétologie au centre hospitalier universitaire de Casablanca. Le recueil des données sociodémographiques et les caractéristiques du diabète sont faits par un hétéro questionnaire. L’évaluation des événements de vie stressants précédant le diabète est effectuée à l’aide de l’Échelle d’Événements de Vie (Amiel Lebigre) ; ce questionnaire comporte 53 items qui représentent chacun un événement potentiellement stressant. La saisie et l’analyse des données sont effectuées en utilisant le logiciel Epi info. Résultats : Dans notre échantillon l’âge de début de diabète est 55,10 ans ± 15 ; la durée moyenne du diabète est 8,86 ans ± 7,71. On a noté une fréquence significativement plus élevée de sujets stressés chez les diabétiques (50,1) que les témoins (17,1) p = 0,002. Dans le groupe diabétiques stressés l’âge moyen est de 54,9 ans ± 14, 69,3 % étaient des femmes. Le délai moyen entre l’événement stressant et le début du diabète était de 8 mois, le Moyen d’impact moyen = 89,4 ± 8,7, le Moyen d’impact total = 246 ± 76,98. Les événements de vie fréquemment retrouvés étaient : difficultés financières à 52 %, décès d’un proche 40 %, difficultés au travail à 30 %. Conclusion : Nous avons trouvé une fréquence élevée des événements de vie stressants chez les diabétiques avant la déclaration de la maladie ; ces résultats appuient l’hypothèse que le stress peut contribuer au développement du diabète type 2. PO 364 LE TRANSSEXUALISME EN ALGÉRIE. ASPECTS PSYCHOPATHOLOGIQUES ET CULTURELS MADOUI F.Z. EHS de Psychiatrie Mahmoud Belamri, CONSTANTINE, ALGÉRIE Le phénomène du transsexualisme abondamment diffusé par les médias entraîne toujours chez le grand public tantôt une réaction amusée, tantôt des réactions scandalisées ou méprisantes. Pour le psychiatre, le transsexuel (âme de femme dans un corps d’homme) dont il a horreur, demeure un casse-tête insoluble. Scientifiquement, le transsexualisme se caractérise par le sentiment profond et inébranlable d’appartenir au sexe opposé à celui qui est biologiquement, anatomiquement et juridiquement le sien accompagné du besoin intense et constant de changer de sexe et d’état civil. Il est à différencier des autres perversions à savoir travestisme et homosexualité. Quand à la reconnaissance du transsexualisme : cette pratique est reconnue car réalisée par le corps médical. Néanmoins, à ces débuts, du point de vue juridique, cette pratique était condamnée sur le fondement d’une mutilation sur le corps ; c’est la jurisprudence qui traite de cette pratique du fait de l’absence de législation à ce sujet. En Algérie, le transsexualisme reste rare, ceci est dû aux significations accordées à la notion de sexe et de sexualité et les caractéristiques du développement psycho affectif de l’enfant en milieu maghrébin traditionnel qui dressent un rempart suffisant pour décourager toute ambiguïté sexuelle potentielle. Ainsi, notre exposé sera fait d’une partie théorique qui abordera le transsexualisme d’un point de vue culturel, religieux et juridique et surtout ses spécificités dans le milieu maghrébin et d’une partie pratique ou sera exposé le récit et l’histoire d’un transsexuel, le seul que nous avons rencontré en 20 ans de pratique et surtout les difficultés rencontrées dans la prise en charge de ce patient ou de cette patiente ? 139 7e Congrès de l’Encéphale PO 365 CARACTÉRISTIQUES SOCIO-DÉMOGRAPHIQUES ET CLINIQUES D’UNE COHORTE DE 149 DEMANDEURS D’UNE RÉASSIGNATION HORMONO-CHIRURGICALE DU GENRE GALLARDA T., RARI E., COUSSINOUX S., MACHEFAUX S., BOURDEL M.C., OLIÉ J.P. CH Sainte-Anne, PARIS, FRANCE Le Service Hospitalo-Universitaire est l’un des centres français référents dans l’évaluation de l’état mental et l’accompagnement psychologique des patients présentant des troubles de l’identité de genre (TIG). Notre équipe évalue la « recevabilité » de demandes de transformation hormonochirurgicale (THC) au sein d’une commission pluridisciplinaire réunissant psychiatres, psychologues, endocrinologues et chirurgiens. Objectifs et méthodes : L’objectif de cette étude rétrospective est de décrire les caractéristiques socio-démographiques et cliniques d’une population de demandeurs de THC reçus par notre équipe depuis 1995. 149 dossiers ont été examinés au moyen d’un outil de recueil standardisé afin d’étudier les caractéristiques sociodémographiques, l’histoire du trouble de l’identité de genre, les critères diagnostiques DSM IV-R, la personnalité et l’évolution de la demande. Résultats : Le sex-ratio (M/F) est de 2,6/1. 32 % des patients sont sans profession. 75 % des femmes biologiques rapportent une attirance homosexuelle avant la THC vs 50 % des hommes. La majorité des demandeurs d’une THC n’ont pas d’enfants. 21 % des hommes biologiques déclarent la paternité d’un ou de plusieurs enfants. L’âge de début du trouble identitaire est précoce, dès la petite enfance (51 %) ou à l’adolescence (29 %). 50 % des hommes biologiques ont subi une chirurgie plastique (autre que la vaginoplastie) contre 19 % des femmes. La même proportion d’hommes a débuté des hormones féminisantes avant la première consultation au SHU (25 % des femmes ont pris un traitement virilisant). 40 % des demandeurs répondent aux critères DSM IV du TIG (31 % des hommes, 66 % des femmes). Le diagnostic de transvestisme fétichiste est retrouvé chez 30 % des hommes, inexistant chez les femmes. La comorbidité du TIG avec les troubles de l’humeur est retrouvée dans 55 % des cas. 25 % des patients ont finalement bénéficié d’une THC après l’évaluation médicopsychologique prolongée (18 % des hommes et 39 % des femmes). Discussion : Ces résultats seront discutés à la lumière de ceux des principales cohortes européennes de patients demandeurs de THC. Ils devraient fournir des éléments d’approfondissement de nos connaissances de la population des demandeurs de THC et nous aider à guider nos décisions thérapeutiques. PO 366 SESSIONS THÉRAPEUTIQUES EN MILIEU CARCÉRAL POUR AUTEURS D’INFRACTIONS À CARACTÈRE SEXUEL : VERS UNE « PRISON THÉRAPEUTIQUE » ? BODON-BRUZEL M. EPS Paul Guiraud, FRESNES, FRANCE 140 La loi du 24 février 2008 recommande d’inciter à des soins spécifiques les détenus auteurs d’infractions sexuelles, mettant ainsi leur crédit de réduction de peine sous conditions. Le service médico-psychologique régional de Fresnes vient proposer depuis septembre 2007, en détention, directement aux usagers, des sessions thérapeutiques de six mois dans un cadre de type hospitalisation à temps partiel, réalisées à l’unité psychiatrique d’hospitalisation du service. Les soins sont intensifs fondés sur les thérapies groupales, préparatoires à une psychothérapie individuelle ultérieure, et visent à travailler sur la problématique psycho-dynamique propre à l’infracteur sexuel (reconnaissance et appropriation de son acte ; reconnaissance de la personne de la victime ; chaîne délictuelle ; distorsions cognitives ; facteurs de risque…). Un traitement psychotrope est proposé selon la clinique, éventuellement une chimiothérapie de type aide à la maîtrise pulsionnelle. Cette offre de soins unique en France, outre la visée sanitaire, recherche également la prévention de la récidive. PO 367 CASTRATION CHIMIQUE ET RETARD MENTAL. À PROPOS D’UN CAS CLINIQUE BARATTA A., JAVELOT H. EPSAN – Établissement Public de Santé Alsace Nord, BRUMATH, FRANCE Le traitement des auteurs d’agressions sexuelles demeure un sujet d’intérêt majeur tant sur le plan médical que sur le plan pénal. En France, seul l’Androcur® (acétate de cyprotérone) a reçu l’autorisation de mise sur le marché (AMM) dans l’indication « réduction des pulsions sexuelles dans les paraphilies en association à une prise en charge psychothérapique ». Les analogues de la GnRH restent peu prescrits en France dans cette indication malgré des résultats encourageants dans la littérature. Nous rapportons ici le cas d’un patient déficient mental présentant des troubles du contrôle des pulsions sexuelles. Un traitement par analogue de la GnRH a été introduit afin de réduire cette symptomatologie avec des résultats cliniques probants. La tolérance s’est révélée excellente. Fait intéressant, le spectre d’efficacité de la molécule introduite a couvert les comportements violents non sexuels du patient. PO 368 ÉTUDE SUR LES PRESCRIPTIONS À DES FINS DE CASTRATION CHIMIQUE DANS UN ÉTABLISSEMENT DE SANTÉ MENTALE BARATTA A., JAVELOT H., DI SANTI C., PELADAN C. EPSAN – Établissement Public de Santé Alsace Nord, BRUMATH, FRANCE La prise en charge médicamenteuse des auteurs d’agressions sexuelles, à des fins de castrations chimiques, est une préoccupation récurrente dans les établissements de santé mentale, tant sur le plan de son efficacité, que sur sa légitimité au plan éthique. En France, seul l’Androcur® (acétate de cyprotérone) a reçu l’autorisation de mise sur le marché (AMM) dans l’indication « réduction des pulsions sexuelles dans les paraphilies en association à une prise en charge Posters psychothérapique ». Néanmoins les analogues de la GnRH sont également prescrits dans cette indication avec des résultats encourageants. Nous avons réalisé une étude rétrospective au sein de notre établissement hospitalier s’étalant sur une période de 20 mois (du premier janvier 2007 au premier octobre 2008). Cette étude porte sur la prescription d’un traitement hormonal dans cette indication précise. Au total, 15 patients ont bénéficié d’une castration chimique soit par Androcur®, soit par un analogue de la GnRH. Il s’agira de caractériser le profil des patients recevant un tel traitement, notamment de préciser les comorbidités psychiatriques, la thérapeutique utilisée, et l’efficacité constatée en pratique clinique. PO 369 SEXUALITÉ ET SCHIZOPHRÉNIE : ENQUÊTE PRÉLIMINAIRE ÉVALUANT LA FONCTION SEXUELLE CHEZ DES PATIENTS SCHIZOPHRÈNES MOHAMED A.M., HEMRAS A., INIAL H. Hôpital Saint-Jacques, NANTES, FRANCE Malgré la fréquence des troubles sexuels chez le patient schizophrène, peu d’études ont été réalisées sur le sujet. Le lien entre schizophrénie et sexualité est variable et complexe, différent entre les hommes et les femmes. Les antipsychotiques peuvent améliorer certains aspects du comportement sexuel des patients schizophrènes. Cependant, des dysfonctionnements sexuels sont également un possible effet secondaire de ce type de molécules par des mécanismes complexes et encore mal précisés. Notre étude aura pour objectif d’évaluer la fonction sexuelle et surtout érectile de patients remplissant les critères DSM IV de la schizophrénie, suivis en ambulatoire, et traités par aripiprazole. L’impact de ce traitement sur leur fonction sexuelle ainsi que sur leur vécu subjectif sera étudié en utilisant l’index international de la fonction érectile. Il s’agit d’un questionnaire validé de 15 items qui permet d’évaluer de façon semi-quantifiée les différents aspects de la sexualité masculine, regroupés dans les domaines de l’érection, de la satisfaction, de l’orgasme et du désir. Les résultats de notre étude préliminaire seront comparés aux données de la littérature. PO 370 ÉVALUATION DES DYSFONCTIONS SEXUELLES CHEZ LES TABAGIQUES DE SEXE MASCULIN BOUHARNA T. (1), ASRI F. (1), MANOUDI F. (1), BOUAOUDA S. (1), TAZI I. (1), HARRAG M. (2), SERHANE H. (2), SAJIAI H. (2), ALAOUI YAZIDI A. (2) (1) Équipe de recherche pour la santé mentale, CHU Mohamed VI, MARRAKECH, MAROC (2) Service de pneumologie, CHU Mohamed VI, MARRAKECH, MAROC Le tabagisme est un problème important de santé publique dans le monde entier. Il touche toutes les sociétés, toutes les classes sociales et tous les âges, avec une augmentation de la consommation dans les pays pauvres. En plus de son effet cancérigène le tabagisme est actuellement considéré comme un facteur de risque indépendant de dysfonctions érectiles (DE). De nombreuses substances contenues dans la fumée sont responsables d’une vasoconstriction au niveau des artères péniennes entraînant une diminution significative de la capacité érectile. Le risque d’une DE chez un fumeur actif est 1,5 à 2 fois supérieur à un non-fumeur. Ce risque diminue progressivement avec les années de sevrage. Nous avons mené une étude au service de pneumologie du CHU Mohamed VI de Marrakech auprès des sujets hospitalisés, des consultants et des accompagnants dont l’objectif était d’explorer des paramètres de l’activité sexuelle normale et de chercher ses dysfonctions et d’établir sa relation avec le tabagisme. Les critères d’inclusion étaient : les sujets de sexe masculin dont l âge est 18 ans, consommateurs de tabac seul, sans alcool ni cannabis, sans antécédents médicaux chirurgicaux ou psychiatriques pouvant engendrer des dysfonctions sexuelles, sans prise de médicaments impliqués dans les troubles. Les données ont été collectées grâce à un hétéroquestionnaire renseignant sur les caractéristiques sociodémographiques des sujets, l’histoire de la consommation de tabac, la notion de dépendance et de l’abus au tabac selon les critères du DSM IV, l’activité sexuelle normale et les différentes dysfonctions sexuelles en utilisant également les critères du DSM IV. Seulement huit remplissaient les critères de l’étude. Leur moyenne d’âge était de 51,25 ans, ils étaient tabagiques chroniques à raison de 10 paquets/année en moyenne et avec une durée de consommation en moyenne de plus de 10 ans, ils étaient dépendants au tabac selon les critères DSM IV. Toutes les dysfonctions sexuelles ont été retrouvées chez ces personnes avec une prédominance du trouble de l’érection et du trouble de l’orgasme qui sont liés au tabac ce qui montre l’impact négatif de la consommation de tabac sur la fonction sexuelle d’où l’intérêt d’une recommandation médicale claire auprès des sujets souhaitant l’arrêt du tabac. L’étude est toujours en cours. PO 371 SEXE ET RAMADAN LAHLOU N., OUANASS A., TOUFIQ J. Hôpital psychiatrique Ar-Razi, SALÉ, MAROC Introduction : Les études qui analysent les répercussions du jeûne lors du mois de Ramadan sur la sexualité sont une denrée rare. Les effets du jeûne sur la sexualité sont controversés, les troubles du désir, les dysfonctionnements érectiles, les dyspareunies, le recours à la prostitution, tout ceci apparaît différent lors du jeûne par rapport aux autres mois. L’objectif de cette étude est de déterminer les éventuelles répercussions du jeûne lors du mois de Ramadan sur la sexualité des marocains. Matériel et méthodes : Il s’agit d’une étude rétrospective réalisée chez 100 patients pratiquants et qui sont d’un âge compris entre 18 et 40 ans. Résultats : En cours. 141 7e Congrès de l’Encéphale Conclusion : Le ramadan semble avoir un impact considérable sur la libido, avec apparition de plusieurs troubles sexuels et des conduites différentes par rapport aux autres mois surtout en terme de prostitution. PO 372 SEXUALITÉ ET DÉTENTION : GRAND TABOU OU SECRET DE POLICHINELLE CHEIKROUHOU M.R., BENTOUATI A., COLAS A., COURTIAL B. Centre Psychothérapique de Nancy, LAXOU, FRANCE Introduction : L’emprisonnement représente une peine privative de liberté d’aller et de venir. Mais vise-t-il l’interdiction de la sexualité pour les détenus ? En l’absence de normes, cette sexualité « clandestine », puisque interdite, est même omniprésente dans le monde carcéral. Elle s’exprime par différentes formes de pratiques sexuelles, qui peuvent faire de la prison une « jungle carcérale » pour certains détenus. Cependant, la sexualité en prison est régie par « la loi du silence », qualifiée par certains de « pacte du secret ». Objectif : Ce travail a pour but de mieux apprécier le comportement sexuel des détenus. Patients et méthodes : Une centaine de détenus ont été inclus dans cette étude. Une enquête par autoquestionnaire anonyme vise à évaluer la sexualité des détenus, notamment les pratiques sexuelles, la satisfaction des besoins sexuels physiologiques, la vie affective, les risques encourus par de telles conduites sexuelles, ainsi que l’homosexualité subie. Résultats : Les résultats de l’étude sont en cours. Conclusion : La question de la sexualité dans le monde carcéral est depuis longtemps en suspens dans une sourde gêne entre déni, interdit et transgression. Des solutions satisfaisantes sont encore à rechercher et, surtout, à mettre en œuvre pour réduire les risques sexuels dans les structures pénitentiaires. PO 373 LA SEXUALITÉ CHEZ LES PATIENTS INFECTÉS PAR LE VIH SBAI S. (1), BERRADA S. (2), KADIRI N. (2), MOUSSAOUI D. (2) (1) CHU Ibn Rochd, CASABLANCA, MAROC (2) Centre Psychiatrique Universitaire, CASABLANCA, MAROC Introduction : Le VIH rappe dans l’intimité de la personne. Notamment transmis par voie sexuelle, le virus envahit le conscient et l’inconscient des personnes séropositives. Il marque de son empreinte toute leur vie amoureuse. Les travaux s’accordent à montrer qu’il existe une forte prévalence de dysfonctionnements sexuels chez les patients infectés par le VIH. Les troubles englobent des altérations de la libido, de l’érection, de l’éjaculation, de l’orgasme et les douleurs lors de l’acte sexuel. Le but de notre travail est d’évaluer la prévalence des troubles sexuels chez les hommes et les femmes infectés par le VIH. Matériels et méthodes : Soixante patients adultes séropositifs suivis au service des maladies infectieuses du centre hospitalier universitaire Ibn Rochd de Casablanca ont accepté 142 de participer à notre étude. Un questionnaire pré-établi a été utilisé pour identifier les caractéristiques sociodémographiques et la sexualité des patients. L’analyse statistique a été effectuée par le logiciel SPSS dans sa 11e version. Résultats : Nos résultats préliminaires ont montré une fréquence élevée des troubles sexuels chez les patients infectés par le VIH allant de 30 à 75 % selon le trouble. Les femmes séropositives ont plus de perte du désir sexuel par rapport aux hommes, ces derniers souffrent de trouble de l’érection. Discussion : Les troubles sexuels peuvent être engendrés par l’impact psychologique du caractère sexuellement transmissible du VIH (culpabilité, peur de contaminer), par la baisse du taux de certaines hormones, par une dépression, par les traitements. Une cause plus générale concerne les habitudes de vie. Les fumeurs ont quatre fois plus de risques de devenir « impuissants » que les non-fumeurs. L’alcool provoque une carence en vitamines B, et il fait chuter le taux de testostérone. Conclusion : Dans le cadre de la prise en charge globale des patients, les cliniciens doivent pouvoir explorer leurs patients quant à leur vie affective et sexuelle. Les raisons en sont nombreuses, que ce soit en terme de qualité de vie, d’observance au traitement, des comportements face à la prévention. PO 374 ÉTUDE COMPARATIVE ET ÉVALUATIVE DES FACTEURS DE RISQUE MÉTABOLIQUES CHEZ DES PATIENTS SOUS ANTIPSYCHOTIQUES ATYPIQUES BENABBAS M. (1), BENELMOULOUD O. (2), BELAID A. (3) (1) Hospitalier, CONSTANTINE, ALGÉRIE (2) EHS de Psychiatrie, CONSTANTINE, ALGÉRIE (3) EHS Cheraga, ALGER, ALGÉRIE Il s’agit au fait d’un suivi d’une population de malades présentant le diagnostic de schizophrénie (DSM IV) et repartie en 03 groupes selon les principes de la randomisation (chaque groupe recevra un traitement spécifié). L’objectif de cette étude est de comparer l’efficacité des médicaments sur la schizophrénie et éventuellement l’apparition d’un syndrome métabolique secondaire au traitement. Le premier groupe sera mis sous neuroleptique classique (Halopéridol), le 2e sous antipsychotique atypique type Olanzapine et le 3e sous Rispéridone. L’âge moyen est de 35 ans avec 40 % (F) et 60 % (M). Un bilan complémentaire est pratiqué avant l’instauration de tout TRT pour tous les malades. Il s’agit d’un bilan comprenant le dosage des triglycérides, le cholestérol, la glycémie, la pesée avec l’IMC (indice de masse corporelle), la prise de la TA et un ECG. Le suivi des malades s’étale sur 15 semaines, la prise de poids commence à partir de la 5e semaine pour la plupart des malades, le gain de poids varie entre 05-08 Kg en l’espace de 15 semaines. Les perturbations métaboliques apparaissent au prochain bilan systématique c’est-à-dire 8 semaines. Concernant l’ECG, aucun signe électrique pathologique n’est décelé lors de l’étude. Les chiffres tensionnels sont jugés limites par les cardiologues pour 2 malades et de ce fait une Posters courbe de tension leur a été demandée à chaque contrôle. Des recommandations concernant la prise en charge somatique des patients souffrant de pathologie mentale et traités par antipsychotiques ont été établies à la suite de conférences d’experts. PO 376 ANTIDÉPRESSEURS : COÛTS ET EFFICACITÉS PO 375 FACTEURS D’ACCENTUATION DU RISQUE DE PROLONGATION DE L’INTERVALLE QT ET DE TORSADE DE POINTE LIÉ AUX TRAITEMENTS ANTIPSYCHOTIQUES : ÉTUDE DE PRÉVALENCE DANS UN ÉTABLISSEMENT DE SANTÉ MENTALE Objectifs : Récemment les études CATIE et SOHO ont mis en évidence, dans le domaine des troubles schizophréniques, que des molécules ayant le plus d’effets secondaires sont non seulement les plus efficaces mais aussi celles avec la meilleure compliance. Peut-on dire la même chose dans d’autres domaines des traitements pharmacologiques tels que les troubles de l’humeur ? Méthodes : Revue de la littérature (medline – psycinfo – psycarticles) concernant les études d’efficacités comparées, coût-efficacité ou coût-efficacité comparés. Résultats : Même si les SSRI sont prescrits depuis bien plus longtemps que les neuroleptiques atypiques les publications comparant l’efficacité des tricycliques (TCA) avec les SSRI sont toutes aussi récentes et rares que les études comparant les neuroleptiques de 1re et 2e génération. Par contre, comme la prescription d’antidépresseurs concerne plus la 1re ligne on trouve quelques études faites avec les généralistes. Indépendamment du type de molécules il faut constater que la compliance pour les antidépresseurs est à peine meilleure que celle des neurolpetiques : 3 mois après le début du traitement, il n’y a plus que 68 % des patients qui le prennent encore, 52 % l’ont abandonné dans l’année. De plus l’hypothèse de l’association du faible nombre d’effets secondaires et de la prise journalière unique avec une meilleure compliance et donc une meilleure efficacité s’est avérée erronée. Une seule étude a montré un discret avantage pour les SSRI dans une étude coût-efficacité à un an. Enfin, la question de la supériorité des noradrénegiques sur les autres antidépresseurs ne peut, à l’heure actuelle, être tranchée. Conclusions : Le clinicien ne peut fonder son 1er critère de choix d’une molécule sur l’absence de nocivité, il y a une réelle balance à faire entre efficacité et effets secondaires. Il y a un déficit d’études coût-efficacité naturalistiques en psychiatrie. JAVELOT H., WESTPHAL J.F., BERARD M., BARATTA A., STEINER R., MIRBACH L., CONRATH-GREGOIRE D., NONNENMACHER C. EPSAN – Établissement Public de Santé Alsace Nord, BRUMATH, FRANCE Introduction : Le risque de torsade de pointe (TdP) résultant de la prolongation de l’intervalle QT (PQT), provoquée par certains médicaments, est une préoccupation majeure. Buts de l’étude : 1) Évaluer la prévalence des traitements antipsychotiques à risque de prolongation du QT ; 2) Évaluer la prévalence de certains facteurs, liés à la prescription médicale, majorant le risque de PQT et de TdP dû aux antipsychotiques : associations médicamenteuses comprenant au moins 1 antipsychotique, et utilisation de posologies élevées d’antipsychotiques (dépassements de posologies maximales). Méthode : Coupe transversale 1 jour donné portant sur toutes les ordonnances des patients hospitalisés. Résultats : Le nombre total de patients hospitalisés sous traitements antipsychotiques a été de 306 ; 55 % recevaient au moins 1 antipsychotique à risque de PQT. Dans le groupe de patients traités par antipsychotique à risque de PQT (n = 167), la prévalence des associations médicamenteuses à risque contenant au moins 1 antipsychotique a été de 40,7 % (n = 68) dont les 2 tiers étaient dus à une polymédication antipsychotique (combinaison d’au moins 2 antipsychotiques), et 1 tiers dû à des associations entre antipsychotiques et diurétiques ou des médicaments bradycardisants. Il n’y avait pas de différence de prévalence d’utilisation de médications non-psychotropes pouvant potentialiser le risque cardiaque des antipsychotiques entre le groupe de patients traités par antipsychotiques à risque de PQT (n = 23) et celui traité par d’autres antipsychotiques (n = 24, p = 0,39). La prévalence des fortes posologies d’antipsychotiques était de 24 % chez les patients traités par antipsychotiques à risque de PQT vs 15 % chez ceux recevant d’autres antipsychotiques (p = 0,04). Dans le groupe de patients traités par antipsychotiques à risque de PQT, la moitié des fortes posologies concernait des antipsychotiques déjà inclus dans des associations médicamenteuses à risque accru de PQT. Conclusion : Dans notre étude l’utilisation de posologies élevées d’antipsychotiques ainsi que la prescription d’associations médicamenteuses majorant le risque de PQT ou de TdP des antipsychotiques apparaissent fréquentes, quel que soit le profil de tolérance cardiaque des différents antipsychotiques. ZDANOWICZ N., JACQUES D., REYNAERT C. Université Catholique de Louvain, YVOIR, BELGIQUE PO 377 RECHUTES SUR UN MODE CATATONIQUE CHEZ UN PATIENT SCHIZOPHRÈNE DÉFICITAIRE TRAITÉ AU LONG COURS PAR LORAZEPAM : EFFET FAVORABLE DU ZOLPIDEM LORS DE TROIS ÉPISODES SUCCESSIFS STEINER R., JAVELOT H., RAUZIER F., BARATTA A., LARS M., WEINER L., ROOS C. EPSAN – Établissement Public de Santé Alsace Nord, BRUMATH, FRANCE Introduction : Nous rapportons ici le cas d’un patient ayant présenté sur une période de 30 mois, 3 épisodes catatoniques successifs ne répondant pas au lorazépam à forte posologie. Le zolpidem à 30 mg/j a permis à chaque épisode une rémission rapide de la symptomatologie avec un retour à l’état antérieur. Cas clinique : M. X. est un patient schizophrène de 32 ans stabilisé depuis plusieurs années. Avant sa première hospi143 7e Congrès de l’Encéphale talisation en 2005 son état était stable et compatible avec une vie socioprofessionnelle autonome. Il est adressé en avril 2005 par son psychiatre traitant pour un premier épisode catatonique. Son traitement comprend alors : olanzapine 22,5 mg/j et imipramine à visée anti-énurétique. Il présente une altération importante de l’état général, une rigidité articulaire prononcée avec une hébétude entrecoupée de moments d’agitation dirigée vers les objets alentours. Il est d’abord hospitalisé en médecine pour renutrition, ce qui permet d’écarter un syndrome malin des neuroleptiques et le diagnostic d’une infection urinaire basse ; un test d’épreuve par zolpidem 30 mg/j permet une amélioration du contact et la régression de la rigidité articulaire. Il est alors retransféré en psychiatrie où le traitement par zolpidem est poursuivi pendant 10 jours, permettant une régression complète du tableau catatonique. Le traitement par olanzapine 10 mg/j et lorazépam 2 mg/j est poursuivi. Fin mai 2005, M. R. présente une rechute délirante et hallucinatoire qui s’accompagne en l’espace d’une semaine de la réapparition de manifestations déficitaires d’aggravation progressive, malgré l’augmentation de 2 à 6,25 mg/j de lorazépam. Le traitement par zolpidem à 30 mg/j, associé à l’arrêt des neuroleptiques et à l’augmentation du lorazépam à 7,5 mg/j permet une amélioration partielle de la symptomatologie. Fin 2007, une nouvelle rechute sous lorazépam 10 mg/j est traitée avec succès par l’adjonction de zolpidem 30 mg/j : les symptômes s’amendent complètement en l’espace de deux semaines. Conclusion : Ce cas illustre l’efficacité potentielle du zolpidem sur les épisodes catatoniques résistants aux benzodiazépines. Le zolpidem a un double intérêt, diagnostique (test d’épreuve) et thérapeutique en deuxième intention. PO 378 SYNDROME D’INTERRUPTION BRUTALE D’UN TRAITEMENT PAR INHIBITEUR SÉLECTIF DE LA RECAPTURE DE LA SÉROTONINE MARTIN J., CHAUVET-GELINIER J.-C., PONAVOY E., TROJAK B., BEGUE B., BONIN B., GISSELMANN A. CHU Hôpital Général, DIJON, FRANCE Introduction : Les Inhibiteurs Sélectifs de la Recapture de la Sérotonine (ISRS) sont fréquemment prescrits dans le traitement de l’épisode dépressif majeur du fait de leur efficacité thérapeutique, de leur facilité d’utilisation et de leur bonne tolérance clinique. Cependant, ces propriétés ne doivent pas faire oublier aux praticiens la possibilité de survenue d’effets adverses, tant au cours du traitement que lors de son arrêt. L’histoire de Madame S. : Ce propos est illustré par le cas de Mme S., 57 ans, admise en urgence pour un premier épisode psychotique aigu, dont la symptomatologie initiale associe un état d’agitation psychomotrice, un délire polymorphe avec hallucinations acoustico-verbales et visuelles, et thématique de persécution. Les étiologies toxiques, infectieuses, neurologiques ou autoimmunes écartées, le diagnostic de syndrome d’interruption brutale des ISRS est retenu. Après une amélioration de l’état clinique, au cinquième jour d’hospitalisation, la patiente 144 révèle la prise, à l’insu de sa famille, d’un traitement antidépresseur, depuis plusieurs mois, constitué de 100 mg par jour de fluvoxamine (Floxyfral®), et de son arrêt brutal le jour précédent le début des troubles. Le cas de Mme S. permet donc de rappeler le syndrome d’interruption des ISRS, et d’en évoquer quelques hypothèses neurobiologiques (déplétion sérotoninergique brutale, rebond cholinergique…). Conclusion : Le syndrome d’interruption des ISRS, aux symptômes souvent modérés, peut parfois s’avérer spectaculaire et très sévère, d’où la nécessité de rappeler les bonnes pratiques cliniques de prescription d’un traitement par ISRS, en particulier lors de son arrêt. Mots clés : Épisode dépressif majeur ; Épisode psychotique aigu ; ISRS ; Syndrome d’interruption. PO 379 ÉTUDE MULTICENTRIQUE SUR LES COPRESCRIPTIONS DE PSYCHOTROPES AVEC L’ARIPIPRAZOLE EN PSYCHIATRIE : IMPLICATIONS EN TERME D’ASSOCIATIONS ENTRE NEUROLEPTIQUES ET D’INTERACTIONS MÉDICAMENTEUSES (ÉTUDE ARIPSY-EST MENÉE À L’ÉTABLISSEMENT PUBLIC DE SANTÉ ALSACE NORD, AU CH BISCHWILLER, AU CH ERSTEIN, AU CH NOVILLARS ET AU CH ROUFFACH) JAVELOT H. (1), MARTIN-BERARD M. (1), EL AATMANI M. (2), NOIRIEL P. (3), TISSOT E. (4), TOSI J.M. (5), GREGOIRECONRATH D. (1), NONNENMACHER C. (1), BARATTA A. (1), WEINER L. (1), ROOS C. (1), STEINER R. (1), MIRBACH L. (1), WESTPHAL J.F. (1), JAVELOT T. (6) (1) EPSAN – Établissement Public de Santé Alsace Nord, BRUMATH, FRANCE (2) CH, BISCHWILLER, FRANCE (3) CH, ROUFFACH, FRANCE (4) CH, NOVILLARS, FRANCE (5) CH, ERSTEIN, FRANCE (6) Centre Psychothérapeutique du Vion, SAINT CLAIR DE LA TOUR, FRANCE Introduction : L’aripiprazole est un antipsychotique (AP) atypique parmi les atypiques du fait de son profil d’agoniste partiel sur les récepteurs dopaminergiques D2. Son utilisation en condition pragmatique reste peu évaluée à ce jour. Méthode : L’étude consiste en une coupe transversale, sur un jour donné et menée sur 5 établissements de santé mentale du nord-est de la France, de l’ensemble des prescriptions contenant de l’aripiprazole (détection au sein des pharmacies à l’aide du logiciel Cariatides®). Résultats : 110 patients ont été inclus dans l’étude, dont 17 % avaient plus de 65 ans. Sur l’ensemble des prescriptions, l’aripiprazole se trouvait associé (à l’exclusion des prescriptions en « si besoin ») à au moins une benzodiazépine, un antidépresseur et un normothymique sur, respectivement, 65 %, 52 % et 22 % des prescriptions. La monothérapie AP par aripiprazole s’observait dans 50 % des cas, une association avec des AP de bas potentiel dans Posters 15 % des cas (à l’exclusion des prescriptions en « si besoin ») et une association avec des AP de haut potentiel (APHP) dans 35 % des cas. Tous les patients recevant une association d’aripiprazole avec un autre APHP présentaient cette prescription depuis plus de 8 semaines, et, pour plus de la moitié d’entre eux, cette association existait depuis plus de 6 mois. Des interactions médicamenteuses apparaissaient sur 20 % des prescriptions. L’interaction la plus fréquemment rencontrée était liée à la co-prescription de l’aripiprazole avec des inhibiteurs puissants du CYP2D6 ; l’association de l’AP à la fluoxétine ou la paroxétine s’observait ainsi sur 10 % des prescriptions. Conclusion : L’utilisation de l’aripiprazole semble dans cette étude éloignée des recommandations d’usage sur le produit. Une substitution croisée progressive s’étalant sur 2 à 6 semaines est recommandée lors de la mise en place d’un traitement par aripiprazole à la place d’un autre AP. La part très importante d’associations sur le long terme de cette molécule avec d’autres APHP pourrait correspondre à une recherche de complémentarité d’action peu évidente, une faible confiance dans l’efficacité de la monothérapie, ou encore, et ce conformément à plusieurs publications, à une volonté de contrebalancer certains effets indésirables induits par les autres AP. PO 380 LA GABAPENTINE EST UN ADJUVANT DE CHOIX DANS LE TRAITEMENT DE LA SCHIZOPHRÉNIE DEMILY C. (1), FOULLU S. (1), BRIANT P. (1), FRANCK N. (2) (1) Hôpital Saint Jean de Dieu, LYON, FRANCE (2) Centre de Neuroscience Cognitive, BRON, FRANCE La gabapentine est un anticonvulsivant qui module l’agressivité et qui peut être utilisé comme thymorégulateur. À notre connaissance, aucune étude pharmacologique n’a jamais été menée rendant compte de l’efficacité de la gabapentine sur les symptômes résistants de la schizophrénie. L’efficacité de la gabapentine comme adjuvant au traitement antipsychotique dans la prise en charge de la schizophrénie résistante avait déjà été soulignée dans une description clinique singulière. Le cas était celui d’un patient qui présentait une schizophrénie avec des symptômes agressifs ultra-résistants. La co-prescription de gabapentine (avec antipsychotique) avait permis un amendement durable des troubles, avec rechute violente immédiate lors d’une interruption thérapeutique (Demily & Franck, Schizophr Res, 2008). Donc, nous avons émis l’hypothèse que la gabapentine pouvait être indiquée plus largement dans la prise en charge thérapeutique des symptômes résistants. Nous avons conduit un essai pharmacologique rétrospectif afin d’évaluer l’efficacité et la tolérance de la gabapentine. Des patients présentant une schizophrénie (DSM IV, n = 30) ont été recrutés. Le critère principal de résistance était une persistance des symptômes après trois mois de monothérapie antipsychotique bien menée. Le CGS (Score Clinique Global) a été évalué rétrospectivement avant et après trois mois de traitement en bithérapie gabapentine (de 200 à 2 700 mg/J)-antipsychotique. Les résultats qui seront détaillés sont extrêmement intéressants et révèlent la bonne tolérance et l’efficacité significative de cette association thérapeutique novatrice en pratique courante. La gabapentine a différentes actions pharmacologiques : elle augmente la synthèse du GABA et réduit l’excitabilité glutamatergique. L’excellente tolérance de cette molécule ainsi que sa grande efficacité sur les symptômes résistants de la schizophrénie en traitement adjuvant pourrait suggérer l’utilité d’une prescription plus généralisée. PO 381 ANALYSE DES PRESCRIPTIONS D’ANTIPSYCHOTIQUES ATYPIQUES DANS LE SERVICE DE PSYCHIATRIE DE LA VALLÉE D’AOSTE (ITALIE) : LE PHÉNOMÈNE DU « SWITCHING » ET L’INTERRUPTION DU TRAITEMENT ROVEYAZ E. (1), COLOTTO A. (1), VERONESE M. (2), BARRERA D. (3), SERGI R. (3) (1) Département de santé mentale, AOSTA, ITALIE (2) Direction du centre hospitalier, AOSTA, ITALIE (3) Structure complexe pharmacie, AOSTA, ITALIE Les antipsychotiques utilisés actuellement sont presque exclusivement les antipsychotiques atypiques ou de deuxième génération. Les antipsychotiques de première génération ont été délaissés principalement en raison de leurs effets secondaires. Dans le traitement du patient, tout de même, le clinicien se trouve en face du choix du traitement antipsychotique atypique et du transfert (switching) d’une molécule à l’autre pour obtenir une meilleure réponse thérapeutique, pour réduire les effets secondaires ou à cause d’insuffisante adhésion au traitement. Dans la pratique clinique quotidienne le switching est une procédure habituelle. Aux États-Unis plus d’un tiers des patients fait un transfert d’un antipsychotique atypique à l’autre dans une année ; aux patients schizophrènes sont prescrits quelquefois plus de sept antipsychotiques par an. Dans notre étude nous avons analysé les prescriptions d’antipsychotiques atypiques (Aripiprazole, Clozapine, Rispéridone, Quétiapine, Olanzapine) dés janvier 2007 à juin 2008 en Vallée d’Aoste, en évaluant le switching d’une molécule à l’autre et l’interruption du traitement. Sur un total de 563 patients, l’82,06 % a conservé la même thérapie antipsychotique atypique dans la période examinée, tandis que le 16,34 % a fait un transfert d’une molécule à une autre et l’1,60 % est passé entre trois antipsychotiques atypiques. L’interruption du traitement concerne le 21,6 % des patients qui ont conservé la même thérapie et le 20,6 % des patients qui ont fait au moins un switching, au contraire de ce que soutient la littérature selon laquelle les patients « stayers » ont une majeure observance de la thérapie par rapport aux « switchers ». Un intérêt plus important doit être apporté à la réalisation d’études centrées sur cette question ; il apparaît nécessaire de développer des commissions d’experts partageant leurs études à un niveau national mais aussi européen. 145 7e Congrès de l’Encéphale PO 382 ÉTUDE DE COÛT EFFICACITÉ DES STRATÉGIES ANTIPSYCHOTIQUES ATYPIQUES VERSUS UNE STRATÉGIE CLASSIQUE DANS LES PSYCHOSES SCHIZOPHRÉNIQUES TAN SEAN P., GAUDONEIX M., DE BEAUREPAIRE R., WINTER E., HOUSSOU C., BEAUVERIE P. EPS Paul Guiraud, VILLEJUIF, FRANCE Introduction : Pour négocier le prix des innovations thérapeutiques, particulièrement des antipsychotiques de seconde génération, nous nous sommes intéressés aux coûts et aux bénéfices-risques des différentes stratégies antipsychotiques. Objectif : Évaluer l’efficience des stratégies. Matériel et méthode : Étude hospitalière rétrospective de coût-efficacité de trois antipsychotiques atypiques (olanzapine, rispéridone et amisulpride) vs un antipsychotique typique (halopéridol) chez des patients de deux secteurs de psychiatrie adulte en monothérapie antipsychotique ayant un diagnostique CIM-10 compris entre F20 et F29. L’efficacité a été évaluée par certains items de l’échelle PANSS. La tolérance a été évaluée à travers l’apparition de trois effets secondaires : effets extrapyramidaux, prise de poids et somnolence. Les critères pharmacoéconomiques étaient : coût moyen par patient traité/par succès, ratio coût efficacité différentiel. Une analyse de sensibilité a été réalisée. Résultats : 66 patients inclus (13 pour l’olanzapine, 22 pour l’halopéridol, 22 pour la rispéridone et 9 pour l’amisulpride). À leur sortie, la majorité des patients était améliorée (59 % sous halopéridol, 33 % sous amisulpride, 55 % sous rispéridone et 38 % sous olanzapine). Items positifs : les stratégies étaient plus efficaces sur les troubles de la pensée, les comportements hallucinatoires, le maniérisme et l’affectation. Items négatifs : elles semblaient avoir plus d’impact sur les affects émoussés et le manque de spontanéité. Le profil d’activité de la rispéridone apparaît similaire à celui de l’halopéridol. Les données concernant la tolérance montraient que les patients avaient peu d’effets extrapyramidaux ; pour la prise de poids et la somnolence, ce sont les stratégies halopéridol et olanzapine qui ont montré le plus de cas modérément sévères à sévères. Le ratio coût efficacité différentiel rispéridone/olanzapine était de 685ı en faveur de la rispéridone. Discussion : Ces résultats ont été corroborés par certaines données de la littérature mais sont difficilement généralisables (faiblesse des échantillons) ; cependant, elle a permis de sensibiliser les psychiatres de notre établissement à l’importance croissante de la Pharmaéconomie dans l’évaluation des stratégies thérapeutiques. PO 383 TROUBLES ANXIEUX ET ABUS DE BENZODIAZÉPINES la vie que par le biais de prescriptions médicamenteuses. Pourtant, la prescription d’anxiolytique n’est pas sans risque, ni sans complication. Elle permet d’expliquer une partie des hospitalisations pour tentative de suicide. Elle ne peut être qu’une solution de facilité à court terme pour appréhender les souffrances existentielles durables ou pour gérer les maux sociaux. Ainsi, nous proposons d’aborder, chez les sujets âgés, la place des benzodiazépines dans la pharmacopée à la lumière des autres moyens thérapeutiques en psychiatrie. Après avoir évoqué les réserves d’utilisation, nous discuterons des modalités récentes d’utilisation et des précautions d’emploi de ces médicaments en mono ou polythérapie, avant d’aborder leurs principaux mésusages. PO 384 L’ADHÉRENCE AUX TRAITEMENTS ANTIPSYCHOTIQUES DANS LA SCHIZOPHRÉNIE : DÉFINITIONS, QUANTIFICATION ET FACTEURS DÉTERMINANTS DAMMAK M.A., PASCALI P., ROUSSELOT B. EPSDM, CHALONS EN CHAMPAGNE, FRANCE Les antipsychotiques représentent la pierre angulaire du traitement de la schizophrénie. Indiqué à la fois dans le traitement des accès aigus et la prévention des rechutes, le maintien au long cours du traitement est une des conditions de leur efficacité. Cependant, on observe en pratique une mauvaise observance du patient à son traitement : un schizophrène sur deux n’est pas suffisamment compliant et se trouve ainsi exposé à un risque accru de rechutes. Le rôle combiné de plusieurs facteurs qui interfèrent dans l’adhésion du patient à son traitement a été évoqué : facteurs liés à la maladie, facteurs liés au traitement, facteurs personnels ainsi que qualité de la relation médecin-malade. On se propose au moyen d’une revue de la littérature de recenser les facteurs connus déterminant le taux d’adhésion des schizophrènes à leur traitement médicamenteux et de mesurer l’importance relative de chacun de ces facteurs. De même, on cherchera à analyser l’utilité en pratique courante des principaux outils d’évaluation de l’observance disponibles. PO 385 LES MÉCANISMES D’ACTION ANTIDÉPRESSIVE DE L’ÉLECTROCONVULSIVOTHÉRAPIE : HYPOTHÈSES NEUROBIOLOGIQUES MAGES N. (1), DELIGNE H. (2), MOUCHET-MAGES S. (3), PETITJEAN F. (1) CHG, DREUX, FRANCE (1) Centre Hospitalier Sainte-Anne, PARIS, FRANCE (2) Centre Hospitalier Pinel, DURY, FRANCE (3) Hôpital de jour-centre hospitalier ville-Evrard, SAINT-OUEN, FRANCE La France est connue pour sa consommation de psychotropes. Dans certains cas, elle utilise les anxiolytiques comme des médicaments de confort. Parfois, elle s’arrange pour n’atténuer la souffrance liée aux événements douloureux de L’électroconvulsivothérapie (ECT) reste le traitement le plus efficace de la dépression. Son mécanisme d’action n’est pas totalement élucidé. La convergence d’effets neurobiologiques induits par ce traitement dans le cadre des hypothèses mono- PARIS P., DONNEAU D., CABOT M. 146 Posters aminergiques, neurotrophiques et anticonvulsivantes permet de progresser dans la compréhension de son efficacité antidépressive. Les modifications du système monoaminergique ne semblent pas être une voie biologique fondamentale de l’action antidépressive de l’ECT. En revanche, comme le suggèrent les connaissances actuelles, le mécanisme d’action de l’ECT relève probablement d’un double mécanisme. Le premier, neurotrophique permet de compenser l’atrophie cérébrale due à la dépression et aux facteurs de stress, et le second, anticonvulsivant, par le recrutement de processus inhibiteurs de l’activité cérébrale détermine l’efficacité antidépressive par la durée de sa période réfractaire. Sur le plan biologique, le neuropeptide Y dont la synthèse est stimulée par le brain derived neurotrophic factor pourrait expliquer cette double action et semble être une piste importante de compréhension du mécanisme d’action neurobiologique de l’ECT. Mais la recherche dans ce domaine reste limitée techniquement, du fait de la restriction à l’étude cérébrale in vivo chez l’homme. L’extrapolation des résultats obtenus chez l’animal doit être prudente. La recherche systématique d’une corrélation entre l’ECT et les chimiothérapies limite la pertinence des résultats. Le développement de techniques de neuroimagerie cérébrale performantes permettra dans le futur de progresser dans la compréhension des mécanismes neurobiologiques chez l’homme. D’autant que le traitement de la dépression est une priorité de santé publique dans les années à venir. PO 386 ASSOCIATION ARIPIPRAZOLE-CLOZAPINE (20 CAS) Les neuroleptiques de 2e génération (Olanzapine, Rispéridone) ont permis une optimisation du traitement médicamenteux de la schizophrénie grâce à un meilleur profil de tolérance neurologique et une efficacité robuste en comparaison aux neuroleptiques de 1re génération (Halopéridol) malgré l’implication de certains neuroleptiques de 2e génération dans la survenue d’effets secondaires non négligeables tels que : prise de poids, dyslipidémie, désordre glycémique critères composite du syndrome métabolique qui prédisposent au diabète de type II et aux maladies cardiovasculaires (Scheen, 2005). Notre étude se propose d’évaluer les paramètres anthropométriques (poids, tour de taille, IMC) et biochimiques (glycémie, triglycérides, HDL cholestérol) et la TA avant et après 03 mois de traitement chez des patients schizophrènes (n = 30) traités en monothérapie (Rispéridone n = 10) et (Olanzapine n = 10) versus (Haloperidol n = 10). Le critère de jugement est la survenue d’un syndrome métabolique selon les critères de définition de l’IDF 2005. Nous nous proposons de discuter les implications de ces complications et d’en déduire la prévention. Méthodologie statistique : L’analyse a porté sur la comparaison de moyennes sur échantillons appariés par le test de student et la comparaison de plusieurs moyennes par l’analyse de la variance avec = 0,05 et l’intervalle de confiance IC = 95 %. PO 388 TROUBLES DU MÉTABOLISME GLUCIDIQUE CHEZ LES PATIENTS TRAITES PAR ANTIPSYCHOTIQUES TYPIQUES ET ATYPIQUES GRANIER F., GRANIER F. CHENNOUFI L., BENHAOUALA S., RAFRAFI R., BESBES C., MELKI W., EL-HECHMI Z. CHU Purpan-Casselardit, TOULOUSE, FRANCE Service Psychiatrie « F », CHU Razi, LA MANOUBA, TUNISIE La résistance dans le traitement des schizophrènes se définit classiquement par rapport aux monothérapies. Cependant des associations peuvent se montrer plus efficaces. Dans notre service, spécialisé de longue date pour les suivis de long cours, l’adjonction d’Aripiprazole à des schizophrènes insuffisamment répondeurs à la Clozapine seule a apporté des résultats surprenants, et nous a incités à poursuivre. 20 cas sont rapportés, en position pragmatique proche des études d’efficience, dont certains jusqu’à trois ans. Ceci a permis l’établissement d’un seuil de posologie pour les deux produits, avec diminution de la Clozapine, indépendance des taux habituellement requis de la Clozapinémie, surveillance de la tolérance. Ces cas de résultats stables montrent que l’on ne peut se contenter des critères actuels pour parler de résistance. Ils illustrent aussi le problème, bien rarement évoqué dans ces études, de la façon dont sont prescrits les traitements, et du cadre de suivi qui nécessite des équipes très spécialisées pour ces formes de schizophrénie. Introduction : Les neuroleptiques et en particulier les antipsychotiques atypiques sont associés à des effets indésirables métaboliques avec un risque accru d’obésité et de diabète. PO 387 NEUROLEPTIQUES ET SYNDROME MÉTABOLIQUE AIOUEZ K. (1), BENATMANE T. (1), KACHA F. (2) (1) CHU Centre Mustapha Bacha, ALGER, ALGÉRIE (2) EHS Mahfoud Boucebci, ALGER, ALGÉRIE L’objectif de ce travail était de rechercher les anomalies du métabolisme glucidique, chez des patients traités par des neuroleptiques classiques ou par des antipsychotiques atypiques. Matériel et méthode : Étude rétrospective et comparative qui a inclus les patients hospitalisés du 1er janvier 2008 jusqu’au 30 septembre 2008 et recevant un traitement neuroleptique depuis au moins trois mois. Les seuils de glycémie à jeun et l’index de masse corporelle (IMC) ont été établis selon les critères diagnostiques de l’association américaine du diabète (1). L’échantillon comportait 169 patients. Seul, le principal neuroleptique reçu a été rapporté. Résultats : 80,5 % (n = 136) des patients recevaient des antipsychotiques typiques (APT) (36 % halopéridol (n = 49), 49 % moditen (n = 67)…). 19,5% (n = 33) des patients recevaient des antipsychotiques atypiques (APA) (48 % amilsulpride (n = 16), 39 % clozapine (n = 13)…). 26 patients (30,9%) parmi 84 dossiers exploitables (poids et taille recueillis) avaient un IMC > 25. 12 patients (7,3 %) parmi 166 dossiers exploitables avaient une glycémie à jeun > 6 mmol/l. 147 7e Congrès de l’Encéphale Il n’y avait pas de différence significative entre APT et APA concernant la prise de poids et les chiffres glycémiques perturbés. L’IMC était significativement plus élevé chez les femmes. Les troubles du métabolisme glucidique et la prise de poids n’étaient associés ni à un type de neuroleptique particulier, ni à un diagnostic psychiatrique, ni aux antécédents familiaux ou personnels de troubles métaboliques, ni au tabagisme, ni au mode de vie. Conclusion : Il ne faut pas sous-évaluer la prévalence des troubles métaboliques induits par les antipsychotiques aussi bien typiques qu’atypiques. Il est donc souhaitable de pratiquer un bilan pré-thérapeutique et de faire une surveillance clinique et biologique régulière de tous les patients traités par des antipsychotiques. Références 1. Consensus development conference on antipsychotic drugs and obesity and diabetes. Diabetes Care 2004 ; 27. PO 389 PRESCRIPTION DES PSYCHOTROPES SELON LES PHASES DE LA SCHIZOPHRÉNIE BEN HADJ KACEM N. CHU Tahar Sfar, MAHDIA 5100, TUNISIE La schizophrénie est une maladie chronique, grave et invalidante. L’introduction des antipsychotiques en a considérablement amélioré le pronostic. Notre travail a pour objectifs d’étudier les caractéristiques de la prescription des antipsychotiques chez les patients schizophrènes et la conformité des mesures de prise en charge médicamenteuses aux différentes recommandations consensuelles. Il s’agit d’une étude transversale réalisée durant trois mois, de Février à Avril 2007, à la consultation externe de psychiatrie du CHU de Mahdia. Notre étude a concerné 100 patients schizophrènes inscrits à cette consultation et nous avons étudié leurs caractéristiques générales, les caractéristiques de la schizophrénie et celles des prescriptions. Les résultats de cette étude ont révélé que : – Le traitement neuroleptique était instauré d’une manière continue dans 100 % des cas. – Les antipsychotiques les plus souvent prescrits étaient la chlorpromazine, l’halopéridol, la lévomépromazine et le décanoate de fluphénazine pour les formes à libération prolongée. – La dose moyenne quotidienne des antipsychotiques est passée de 1 688,22 mg eq.chp durant la phase processuelle à 382,27 mg eq.chp pendant le suivi au long cours. – La bithérapie était le mode de traitement le plus fréquent. – Les anticholinergiques étaient les plus fréquemment associés au traitement neuroleptique, avec environ 40 % des cas. – Les effets indésirables étaient représentés essentiellement par l’hypotension, les tremblements, les dyskinésies aiguës et les dyskinésies tardives. – L’observance était mauvaise dans 70 % des cas. Notre étude a révélé des écarts entre les pratiques quotidiennes et les recommandations consensuelles concernant 148 l’adoption de la monothérapie, l’introduction des antipsychotiques atypiques, la posologie des neuroleptiques et la fréquence d’association des anticholinergiques. PO 390 POTENTIALISATION DE LA CLOZAPINE PAR LA FLUVOXAMINE : À PROPOS D’UN CAS CLINIQUE DE SCHIZOPHRÉNIE RÉSISTANTE COUTTE L., BRALET M.C. CHI Clermont de l’Oise, CLERMONT DE L’OISE, FRANCE La schizophrénie résistante représente 15 % des cas de schizophrénie selon les critères de Kane. L’indication thérapeutique est la clozapine. La clozapine présente de nombreux effets indésirables et n’est pas toujours efficace en raison d’un hypermétabolisme observé chez certains patients dégradant massivement le principe actif. Certaines études montrent l’intérêt de l’ajout de faibles doses de fluvoxamine chez ces patients. Ceci permet de diminuer la dose de clozapine nécessaire et par conséquent de diminuer les effets secondaires, voire même d’augmenter l’efficacité clinique en bloquant l’hypermétabolisme. Objectif : Décrire les mécanismes pharmacologiques soustendant la spécificité de l’association clozapine-fluvoxamine. Méthode : Illustrer cette association à travers la description d’un cas clinique. Résultats : L’ajout de fluvoxamine permet d’inhiber le cytochrome P4501A2 responsable de l’oxydation et de la déméthylation de la clozapine. C’est le seul IRS qui présente cette propriété pharmacologique. Pour déterminer si un patient est résistant à la clozapine du fait de cette anomalie au niveau du cytochrome P4501A2 et pourrait donc bénéficier de l’ajout de fluvoxamine, on réalise un test à la caféine permettant d’évaluer le fonctionnement de ce cytochrome. Monsieur D, âgé de 47 ans souffre de schizophrénie résistante, et est hospitalisé au CHI de Clermont de l’Oise depuis plusieurs années. Le patient bénéficie d’une dose journalière de 600 mg de clozapine avec une efficacité moyenne sur la symptomatologie clinique et surtout une hypersalivation. Des dosages de clozapinémie ont été effectués avant et après l’introduction d’une faible dose de fluvoxamine. La clozapinémie après introduction de fluvoxamine a été augmentée de façon conséquente, ce qui a permis de diminuer la dose journalière de clozapine à 450 mg, de supprimer l’hypersalivation et d’améliorer l’état clinique. La fluvoxamine permettrait de potentialiser l’efficacité de la clozapine, d’en diminuer la posologie et par là-même ses effets secondaires. Le test à la caféine pourra être utilisé chez tout patient avant l’introduction de la clozapine. Ces résultats nécessitent d’être répliqués sur un plus grand nombre de patients. PO 391 ANALYSE DES PRESCRIPTIONS DE RISPÉRIDONE INJECTABLE À LIBÉRATION PROLONGÉE (RISPERDAL CONSTA®) AU CH ESQUIROL DE LIMOGES ARNAUD L., HERRADOR C., FRAYSSE C., SCHADLER L. CH Esquirol, LIMOGES, FRANCE Posters La forme injectable LP de la rispéridone est indiquée en relais d’un traitement per os dans les psychoses schizophréniques. Il s’agit d’un produit coûteux qui a constitué 8,9 % du chiffre d’affaire des produits pharmaceutiques de l’établissement en 2007. Cette étude propose l’évaluation a posteriori, durant une période donnée, des pratiques de prescription. Le circuit informatisé du médicament a permis de recueillir les prescriptions de rispéridone injectable LP d’avril 2005 à novembre 2007. Nous avons analysé les schémas posologiques et les périodes d’administrations afin de confronter les pratiques de prescription aux recommandations de bon usage. Durant les 33 mois, la spécialité a été prescrite à 286 patients pour 412 séjours (médiane = 1 séjour/patient). Les 1 023 injections (2,5/séjour) ont concerné en majorité les dosages à 50 mg (59 %). 23 patients (8 %) ont reçu au moins une injection à 75 mg. Les séjours achevés ont comporté de 1 à 49 injections (médiane = 2) avec une posologie stable dans 89 % des hospitalisations. Enfin, pour 77 % de ces séjours, la dernière injection a eu lieu dans les 15 jours précédant la sortie (moyenne = 6). Les recommandations de la COMEDIMS précisent que le produit est réservé aux patients avec un projet de sortie. Les résultats montrent que ces exigences sont respectées car : – plus des 3/4 des patients sortent avec un traitement en cours ; – le nombre d’injections par séjour est inférieur à 4 dans 90 % des cas. Néanmoins, pour 10 % des séjours, les patients ont reçu plus de 5 injections et la posologie maximale autorisée par l’AMM de 50 mg tous les 14 jours a été dépassée pour 8 % d’entre eux, avec une instauration directe à 75 mg dans 56 % de ces cas. Ces situations correspondent à des contextes cliniques particuliers pour lesquels les prescripteurs ont tenu à maintenir la thérapeutique malgré une intervention pharmaceutique. L’intérêt de la forme LP réside dans l’amélioration supposée de la compliance, réduisant ainsi les rechutes. Dans ce travail, le nombre moyen de séjours par patient est inférieur à 2. Une étude comparative avec les patients traités exclusivement par rispéridone orale permettrait de compléter ces résultats sur l’observance ainsi que sur les conséquences économiques de la diminution du nombre de séjours. PO 392 DIABÈTE DE TYPE II ET OLANZAPINE : À PROPOS D’UN CAS DAMMAK A., SENTISSI O., CANCEIL O., POIRIER M.F., LÔO H., OLIÉ J.P. Hôpital Sainte-Anne, PARIS, FRANCE Le diabète de type II est plus fréquent chez les patients schizophrènes que dans la population générale. L’introduction des antipsychotiques atypiques dans les années 90 a été associée à une augmentation de la prévalence de l’intolérance au glucose et du syndrome métabolique. Plusieurs études et cas cliniques dans la littérature l’attestent. Notre cas clinique illustre ce constat. Il s’agit de Mme X, âgée de 37 ans, d’origine haïtienne, ayant dans ses antécédents somatiques une HTA stabilisée sous traitement. Elle présente un syndrome délirant et des éléments déficitaires évo- luant depuis l’âge de 20 ans et ayant entraîné sa clochardisation progressive. Elle n’a jamais été traitée ni suivie du fait de son refus des soins. Elle a été hospitalisée dans notre service en 2007 suite à des troubles du comportement secondaires à l’aggravation de ses symptômes. Le bilan somatique et métabolique à l’admission était normal. Le diagnostic de schizophrénie a été porté selon les critères du DSM IV-TR et un traitement par antipsychotique a été instauré. Après plusieurs séquences thérapeutiques (rispéridone à 4 mg/jour pendant 10 semaines puis halopéridol à 10 mg/j pendant 6 semaines), et devant l’amélioration partielle et la mauvaise tolérance, notamment neurologique, Mme X a bénéficié d’une cure de sismothérapie. L’évolution a été favorable et un relais par olanzapine (20 mg/j) a été instauré au décours de la cure. Cependant, on a constaté après 4 mois de traitement, un syndrome polyuro-polydipsique avec une glycémie à 32 mmol/l. Le diagnostic de diabète de type II a été porté. Après arrêt de l’olanzapine, son remplacement par halopéridol (5 mg/j) et la mise en place d’une insulinothérapie, relayée par les biguanides, nous avons observé une stabilisation clinique et biologique. Ce cas clinique illustre l’importance des troubles du métabolisme du glucose secondaires aux APA et notamment à l’olanzapine telle que rapportée par plusieurs publications. Le but premier de la thérapie est d’arriver à un meilleur contrôle de la maladie mentale : cependant les troubles métaboliques doivent aussi entrer en ligne de compte et une systématisation du dépistage préthérapeutique et un suivi clinique régulier pendant le traitement par olanzapine s’avèrent indispensables. PO 393 PRISE EN CHARGE MÉDICAMENTEUSE DU TROUBLE SCHIZO-AFFECTIF À TRAVERS UNE ENQUÊTE SUR LES PRATIQUES DE PRESCRIPTION HEIL M., BRET P., QUEUILLE E., BRET M.C. Centre Hospitalier Charles Perrens, BORDEAUX, FRANCE Le trouble schizo-affectif (TSA) est une pathologie mal définie, qui associe à la fois symptômes thymiques et psychotiques et dont le traitement ne fait l’objet d’aucun consensus. Il nous a donc semblé intéressant, dans le cadre d’une enquête étudiant les pratiques de prescription en 2007 au Centre Hospitalier psychiatrique Charles Perrens (CHCP) à Bordeaux, de faire le point sur les traitements utilisés dans cette pathologie. Nous avons réalisé le recueil des traitements de l’ensemble des patients hospitalisés à un instant donné en 2007 à partir des ordonnances conservées à la pharmacie, puis nous avons recherché le diagnostic sur le dossier patient informatisé. Nous avons constaté dans un premier temps une prévalence importante du TSA : au total, on dénombre 34 patients, soit 15,5 % des patients schizo-affectifs, bipolaires et schizophrènes. Concernant le traitement des patients schizo-affectifs, nous retenons l’utilisation systématique d’au moins un antipsychotique, qui est un antipsychotique de deuxième génération (AP2G) dans plus de 3/4 des cas, ainsi que le recours à un normothymique dans plus de 2/3 des cas. Si l’on compare nos résultats à une enquête menée au CHCP en 2004, 149 7e Congrès de l’Encéphale on constate une augmentation de l’utilisation des AP2G, en particulier de ceux ayant une indication dans le trouble bipolaire (olanzapine et rispéridone surtout), dont la proportion d’utilisation passe de 26,1 à 41,2 %. La comparaison du traitement des patients schizo-affectifs à celui des patients bipolaires et schizophrènes nous a permis de mettre en évidence une utilisation beaucoup plus importante de la clozapine et des associations médicamenteuses (antipsychotique plus normothymique ou associations d’antipsychotiques) dans le TSA par rapport aux deux autres pathologies. Ces données suggèrent une difficulté de prise en charge du TSA. Par ailleurs, l’utilisation plus importante des AP2G est certainement en lien avec les indications obtenues récemment par les AP2G dans la prise en charge du trouble bipolaire. Des études restent à réaliser, notamment afin de déterminer quels AP2G utiliser, sachant que tous n’ont peut être pas la même efficacité sur la symptomatologie thymique. PO 394 PLACE DES POLYTHÉRAPIES NEUROLEPTIQUES EN MILIEU HOSPITALIER POTIER C., GRIMAUD N., SAUVAGET A., VANELLE J.M. CHU NANTES, NANTES, FRANCE Contexte : Selon les références médicales opposables, la combinaison de neuroleptiques (NLP) est à proscrire. Elle est tolérée si elle est cliniquement justifiée et régulièrement réévaluée. Or cette association reste fréquente, alors que les prescripteurs s’accordent à dire qu’elle devrait rester une exception. Objectif : Évaluer la part des polythérapies NLPs par rapport aux monothérapies, en comprendre les causes afin d’en déterminer la pertinence thérapeutique. Méthode : Étude transversale de 59 patients admis au sein de 4 unités de l’hôpital St Jacques de Nantes, le 4 septembre 2007. L’inclusion à l’étude repose sur la prescription d’au moins un NLP. Résultats : 42 % des patients reçoivent au moins deux médicaments NLPs. L’association privilégiée est celle d’un NLP atypique avec un typique, très souvent à faibles doses. 84 % des patients voient leur état s’améliorer en cas de bithérapie. Cependant la tolérance est moins bonne : risque doublé de développer un syndrome extra-pyramidal (attesté par la prescription d’anti-parkinsonien) et risque accru d’hyposialorrhée. 64 % des associations sont secondaires à des monothérapies insuffisamment efficaces. 100 % des prescripteurs centrent leur thérapeutique autour d’un NLP leader, sans en augmenter la posologie avant de l’associer. Discussion et conclusion : Les bithérapies NLPs ont pour but de pallier les limites d’efficacité d’une monothérapie correctement menée. Les bénéfices thérapeutiques observés justifient les associations instaurées. Cependant le risque majoré de développer des effets secondaires compromet l’adhésion du patient au traitement et favorise la rechute. Le prescripteur se doit de limiter le nombre de médicaments prescrits dans le cadre d’une réévaluation régulière. Au-delà des premières semaines de traitement, on peut s’interroger sur le réel intérêt d’une association d’un NLP à visée antip150 sychotique et d’un NLP à action uniquement sédative et anxiolytique. L’utilisation d’une autre classe médicamenteuse devrait être systématiquement envisagée. PO 395 ESCITALOPRAM VERSUS ANTIDÉPRESSEURS IRSNA DANS LE TRAITEMENT AIGU DE L’ÉPISODE DÉPRESSIF MAJEUR OU CARACTÉRISÉ KOROTZER A. (1), traduit par MILLET B. (2), (1) USA (2) Université Rennes 1, RENNES, FRANCE Introduction : Parmi les Inhibiteurs Sélectifs de la Recapture de la Sérotonine (IRSS), l’escitalopram possède la plus grande affinité pour la sérotonine parmi toutes les monoamines. Cette analyse poolée a évalué l’efficacité et la tolérance de l’escitalopram par comparaison aux Inhibiteurs Mixtes de la recapture de la Sérotonine et de la Noradrénaline (IRSNa) dans le traitement de l’Épisode Dépressif Majeur c’est-à-dire caractérisé (EDM). Méthode : Des données issues de 4 essais randomisés de l’escitalopram (n = 524) versus les IRSNa (n = 527) (2 essais menés avec la duloxétine et 2 avec la venlafaxine XR) sur des patients (18-65 ans) souffrant d’EDM d’intensité modérée à sévère, ont été regroupées. Le critère principal d’efficacité considéré était le score à l’échelle MADRS (Montgomery and Asberg Depression Rating Scale). L’analyse des données concernant l’efficacité a été conduite selon les deux méthodes de « Last Observation Carried Forward » (LOCF) et celle des « Observed Cases » (OC). Résultats : Moins de patients sous escitalopram ont interrompu leur traitement que sous IRSNa. (15,6 versus 21,6 %, p = 0,014) et moins de patients dans le groupe escitalopram comparé aux IRSNa ont interrompu leur traitement en raison d’effets indésirables (5,2 vs 12 % p < 0,001) ou retiré leur consentement (1,3 vs 3,6 % p < 0,027). La réduction moyenne du score MADRS entre l’initiation et la semaine 8 était supérieure dans le groupe escitalopram par rapport au groupe IRSNa en utilisant la méthode du LOCF mais pas avec la méthode en OC. Des résultats similaires ont été observés dans l’analyse du sous-groupe de patients présentant un EDM d’intensité sévère (score MADRS à l’état initial > 30). Conclusion : Les analyses poolées indiquent que l’escitalopram est au moins aussi efficace que les IRSNa. Le traitement par escitalopram dans ces protocoles était mieux toléré. PO 396 SYNDROME MALIN DES NEUROLEPTIQUES CLASSIQUES ALMECHECHTI K. (1), SBAI S. (2), EL HAMAOUI Y. (2), BATTAS O. (2), MOUSSAOUI D. (2) (1) CHU Ibn Rochd, CASABLANCA, MAROC (2) Centre Psychiatrique Universitaire, CASABLANCA, MAROC Introduction : Le syndrome malin des neuroleptiques est une réaction idiosyncrasique due probablement à un blocage aigu de la neurotransmission dopaminergique(1). C’est une complication qui demeure relativement fréquente dans le contexte marocain et dont l’évolution peut être fatale. Posters L’objectif de notre étude est d’évaluer la fréquence du syndrome malin des neuroleptiques parmi les patients admis au Centre Psychiatrique Universitaire Ibn Rochd (CPU) à Casablanca et de déterminer ses facteurs de risque. Méthodes : C’est une étude rétrospective réalisée au Centre Psychiatrique Universitaire Ibn Rochd à Casablanca (CPU). La durée de l’étude est de 12 mois tous les patients hospitalisés, durant cette période ont été inclus dans cette étude. Le diagnostic de syndrome malin des neuroleptiques a été établi selon les critères du DSM IV. Notre échantillon est constitué 672 patients. Nous avons recensé 52 cas suspects de syndrome malin des neuroleptiques (SMN), dont 23 patients répondaient aux critères du DSM IV du SMN. Ce groupe de patients avec SMN (N = 23) a été comparé à un groupe contrôle représenté par le reste des patients hospitalisés durant la même période (N = 649). Résultats : La prévalence du SMN parmi les patients hospitalisés était de 3,4 %. L’âge moyen était de 27,4 + 7,1 ans versus 34,8 + 10,3 ans dans le groupe contrôle (la différence est significative, p = 0,001). Le sexe masculin représentait 78,3 % versus 71,4 % dans le groupe contrôle (P > 0,05). Parmi les 23 patients, 95,7 % (N = 22) recevaient au moins deux neuroleptiques et 47,8 % prenaient pour la première fois un traitement neuroleptique. Par ailleurs, 91,3 % étaient hospitalisés pour la première fois dans une unité psychiatrique contre 50,9 % des sujets contrôles (la différence est significative, p = 0,001). D’autre part, 52,2 % des malades avec SMN étaient hospitalisés durant la saison d’été contre 23,6 % dans le groupe contrôle (la différence est significative, p = 0,01). Les manifestations cliniques du SMN dans notre contexte étaient Rigidité musculaire à 87,0 %, Hypersialorrhée à 52,2 %, Akathisie et Fièvre à 43,5 %. Conclusion : Le SMN est une complication grave, sa prévention passe par une bonne surveillance clinique et biologique, en particulier en présence de facteurs prédictifs. PO 397 CARPIPRAMINE ET SCHIZOPHRÉNIE ATHYMHORMIQUE DURAND A., MACHEFAUX S., LÔO H. Centre Hospitalier Universitaire Sainte-Anne, PARIS, FRANCE La carpipramine (1) est une molécule à la structure chimique originale : elle possède à la fois un noyau tricyclique de type imipraminique et une chaîne pipéridino-carbamido-pipéridinique, proche des butyrophénones. Du point de vue pharmacologique, Deniker et al. placent la carpipramine à la frontière entre les neuroleptiques et les antidépresseurs. Au niveau clinique, cette molécule a une double polarité : desinhibitrice à faible dose (100 à 400 mg/jour) et sédative et hallucinolytique à forte dose (jusqu’à 800 mg/jour). Plusieurs études utilisant une échelle d’évaluation inspirée de la PBRS (2) montrent une réduction symptomatique satisfaisante voire très satisfaisante avec la carpipramine, notamment chez les patients présentant une schizophrénie déficitaire, une dépression post-psychotique ou un syndrome déficitaire consécutif à un sevrage. L’amélioration est nette pour quatre symptômes en particulier : ralentissement psy- chomoteur, apragmatisme, retrait et émoussement affectif. Cette molécule semble d’autant plus intéressante qu’elle est bien tolérée. Mis à part de rares effets extrapyramidaux – qui rappellent la parenté avec les neuroleptiques – on observe surtout des recrudescences anxiodélirantes ou des insomnies liées à l’effet psychostimulant lui-même. Développée au Japon, puis en France et en Allemagne dans les années 1970, la carpipramine est aujourd’hui peu utilisée. Au vue de la faible efficacité des traitements conventionnels sur les symptômes déficitaires de la schizophrénie, on peut s’interroger sur la place à donner (ou à redonner) à la carpipramine. Nous rapportons le cas d’une patiente de 25 ans, hospitalisée au décours d’une tentative de suicide grave, qui présente un tableau de schizophrénie athymhormique et à qui nous avons proposé un traitement par carpipramine. Références 1. Le nom commercial est le Prazinil. 2. Brief Psychiatric Rating Scale. PO 398 SCHEMA DES ARTICULATIONS POUR LA PRISE EN CHARGE DES ADOLESCENTS AU SAU SELMA T. Centre Hospitalier de Lagny Marne La Vallée, LAGNY-SURMARNE, FRANCE Présentation d’un arbre décisionnel de la prise en charge des adolescents (11-25 ans) au service d’accueil et d’urgences au centre hospitalier de Lagny Marne La Vallée. PO 399 DE LA COMPLEXITÉ DANS LA RELATION THÉRAPEUTIQUE : L’APPROCHE AUTOPOÏETIQUE TORDEURS D., ZDANOWICZ N., REYNAERT C. Cliniques Universitaires UCL Mont-Godinne, YVOIR, BELGIQUE La systémique, courant psychothérapeutique né il y a plus de 30 ans, s’essouffle. Les raisons principales en sont la méconnaissance et le mésusage du concept. La pensée complexe permet de relire la systémique et lance un vent de fraîcheur sur la psychologie clinique. En psychothérapie, la systémique colle, désormais, tant pour les cliniciens que pour les chercheurs, à une analyse familiale ou conjugale de la souffrance de l’individu. Et cela engendre des conséquences non négligeables dans le traitement de notre patient puisque, comme le souligne Von Foerster en 1988, « la règle du jeu de société la plus populaire aujourd’hui est de rendre les autres responsables de nos propres actes » – ce jeu s’appelle « hétéronomie ». La complexité, dans sa « relecture » nous permet de soutenir le patient à se réapproprier sa souffrance par ses qualités émergentes, autorégulatrices et auto-organisationnelles. Citons par exemple l’approche autopoïétique qui considère que le noyau de souffrance et de (re)construction de l’individu se trouve en lui. 151 7e Congrès de l’Encéphale À l’aide d’un cas clinique, nous démontrons que cette approche devrait être considérée comme essentielle et préalable à toute proposition et discussion thérapeutique. PO 400 PHARMACOGÉNÉTIQUE ET PSYCHIATRIE : À PROPOS DE L’AMPLICHIP® (ROCHE) ET DES RECOMMANDATIONS POUR L’ADAPTATION AU PROFIL DES PATIENTS, ÉTABLIES RÉCEMMENT PAR LE DR JOSE DE LEON* – EXEMPLE DE LA PRISE EN CHARGE DU « STATUT 2D6 ». [* DE LEON J, ARMSTRONG SC, COZZA KL. CLINICAL GUIDELINES FOR PSYCHIATRISTS FOR THE USE OF PHARMACOGENETIC TESTING FOR CYP450 2D6 AND CYP450 2C19. PSYCHOSOMATICS. 2006 47(1) : 75-85. REVIEW. & *DE LEON J. AMPLICHIP CYP450 TEST : PERSONALIZED MEDICINE HAS ARRIVED IN PSYCHIATRY. EXPERT REV MOL DIAGN. 2006 6(3):277-86. REVIEW.] JAVELOT H., BARATTA A. EPSAN – Établissement Public de Santé Alsace Nord, BRUMATH, FRANCE Introduction : La Food and Drug Administration (FDA) américaine a homologué AmpliChip® en janvier 2005 pour les CYP2D6. Étant donné l’importance de ce cytochrome dans le métabolisme des médicaments psychotropes, ce nouveau dispositif permettra dans la pratique courante d’identifier les sujets non-répondeurs, ceux présentant un sur-risque d’effet indésirable et de prévoir la dose la plus adaptée à chaque individu. En l’absence de ce nouveau moyen diagnostique, un phénotypage du CYP2D6 est possible par l’ancien test urinaire au dextrométhorphane (CYP2D6). Données de la littérature : Pour le CYP2D6, les sujets métaboliseurs lents (ML) représenteraient de 5 à 10 % des caucasiens et les métaboliseurs ultra-rapides (MU) 10 à 29 % de la population nord-africaine. Un ML pour le CYP2D6 regroupe les caractéristiques cliniques suivantes : mauvaise tolérance aux antipsychotiques (AP) classiques (phénothiazines et ± halopéridol) et à la rispéridone, une tolérance « normale » est attendue aux autres AP atypiques et une mauvaise tolérance aux antidépresseurs imipraminiques (ainsi qu’à la venlafaxine). La stratégie thérapeutique pour traiter ce type de patient devra être la suivante : utiliser de préférence un antipsychotique atypique ne dépendant pas du CYP2D6 (clozapine, olanzapine), pour la rispéridone utiliser approximativement moins de la moitié de la dose habituellement recommandée et il sera préférable d’éviter l’halopéridol et les phénothiazines. La suspicion d’un profil MU pour le CYP2D6 est orientée par les informations cliniques suivantes : une absence de réponse à des doses usuelles de rispéridone et aux AP classiques. La prise en charge thérapeutique de ce type de patient devra tenir compte des éléments suivants : utiliser de préférence un antipsychotique atypique ne dépendant pas du CYP2D6 (clozapine, olanzapine), pour la rispéridone utiliser des doses supérieures à celles habituellement recomman152 dées et il s’avère préférable d’éviter l’usage d’halopéridol et des phénothiazines. Conclusion : L’usage des moyens diagnostiques issus de l’approche pharmacogénétique, ainsi que l’intégration des recommandations d’usage sur les traitements qui en découleront, seront certainement prépondérants dans la prise en charge thérapeutique de demain en psychiatrie. PO 401 UTILITÉ DE LA PRESCRIPTION DES NORMO THYMIQUES DANS LES BOUFFÉES DÉLIRANTES BENABBAS M. Hospitalier, CONSTANTINE, ALGÉRIE La bouffée délirante, de par sa spécificité de psychose aiguë, se caractérise par un tableau thymique important oscillant entre les deux pôles extrêmes de l’humeur. Devant ce tableau thymique important, nous avons pensé vérifier l’hypothèse déjà émise par P. Swensen et al. (2003) et A. Tukins (2002) concernant l’adjonction d’un thymorégulateur au traitement neuroleptique classique prescrit dans la prise en charge de la bouffée délirante. Il s’agit d’une étude épidémiologique de type prospectif comparant deux types de populations de malades présentant le diagnostic de bouffée délirante et triées selon le principe de la randomisation. Une population de malades recevant un traitement classique (neuroleptiques seuls) nommée groupe A. L’autre population recevant un traitement classique associé à un thymorégulateur est nommée groupe B. L’étude a débuté au mois de janvier 2007 et se poursuit dans le temps. Chaque population comprend 50 malades. Critères d’exclusion : tout autre accès psychotique aigu ne répondant pas aux critères de définition de la bouffée délirante, ou accès récidivant déjà traité aux neuroleptiques. Les items de comparaison sont : l’agitation, la symptomatologie délirante, les troubles de l’humeur, la durée d’hospitalisation, le retour à l’autocritique, la durée de traitement et les possibilités de réinsertion sociales et professionnelles. Un bilan paraclinique standard est pratiqué pour tous les malades, avec en plus un contrôle de la fonction hépatique et hématologique pour le groupe B. Les neuroleptiques utilisés sont des incisifs et des sédatifs, la voie d’administration est le plus souvent parentérale (en phase aiguë). Le thymorégulateur prescrit pour le groupe B est le tégrétol (400 à 800 mg/j). Conclusion : Alors qu’une majorité des résultats sont encore en analyse et un échantillon d’étude peu représentatif, les résultats de Swensen et Tukins se vérifient auprès de notre population sous thymorégulateur qui semble avoir les meilleurs scores pour tous les items étudiés et comparés. Nous estimons qu’une fois la population d’étude élargie et comparée à d’autres travaux allant dans le même dessein, un consensus pourra être tiré concernant l’adjonction d’un thymorégulateur lors du traitement de la bouffée délirante. Posters PO 402 VALIDATION D’UN PROGRAMME DE REMÉDIATION COGNITIVE DESTINÉ AUX PATIENTS SOUFFRANT DE SCHIZOPHRÉNIE FRANCK N. (1), CHESNOY G. (1), DUBOC C. (1), AMADO I. (2), VIANIN P. (3) (1) Centre de Neuroscience Cognitive UMR 5229 (CNRS & Université Lyon 1), BRON, FRANCE (2) Centre d’Évaluation et de Recherche Clinique (CERC), Service Hospitalo-Universitaire (SHU), Hôpital Sainte-Anne, PARIS, FRANCE (3) CHUV, LAUSANNE, SUISSE La remédiation cognitive est un nouvel outil de soins en psychiatrie qui a pour objectif de corriger certains déficits cognitifs observés dans la schizophrénie. Cet outil est destiné à compléter l’action des traitements psychotropes et psychothérapiques dont l’utilisation est indispensable dans la schizophrénie, mais dont les effets sur la cognition sont limités. Trop peu de techniques de remédiation validées sont disponibles en France. Le PHRC RECOS, actuellement en cours et coordonné par Nicolas Franck, est destiné à valider le programme RECOS développé à Lausanne par Pascal Vianin. Ce programme a pour particularité de cibler précisément les fonctions déficitaires d’un patient donné. Il utilise à la fois des exercices papier-crayon et un logiciel spécifiquement développé. Ce programme sera comparé à la CRT actuellement promue par Til Wykes à Londres. Deux groupes de 140 patients traités soit par RECOS soit par CRT seront comparés sur leurs performances à la batterie BADS (batterie évaluant les fonctions exécutives) constituant un bon prédicteur des capacités cognitives et fonctionnelles des patients schizophrènes, mais aussi à un bilan neuropsychologique constitué de tests permettant d’évaluer 5 fonctions cognitives majeures (la mémoire épisodique verbale, la mémoire et l’attention visuo-spatiales, la mémoire de travail, l’attention sélective et le raisonnement). Ce bilan utilise des tests tels que les 15 mots de Rey, les Block de Corsi, le D2, le Stroop, le Wisconsin Card Sorting Test, ou encore la Tour de Hanoï. Cette évaluation sera effectuée en pré et en post-traitement, ainsi que 6 mois après la fin de la prise en charge. Par ailleurs, le retentissement sur le fonctionnement social sera évalué à l’aide de la MRSS (Morning Rehabilitation Status Scale), ainsi que l’estime de soi grâce à l’échelle d’estime de soi de Rosenberg, les plaintes cognitives subjectives par la SSTICS (Subjective Scale to Investigate Cognition in Schizophrenia) et la symptomatologie grâce à la BPRS (Brief Psychiatric Rating Scale) et à la PANSS (Positive and Negative Syndrome Scale). Des données préliminaires sont présentées. PO 403 LA REMÉDIATION COGNITIVE : INTRODUCTION À LA TECHNIQUE DU CRT (COGNITIVE REMÉDIATION THERAPY) TODD A. (1), KAZÈS M. (1), VIANIN P. (2), WYKES T. (3), FRANCK N. (4), AMADO I. (1) (1) Centre d’Évaluation et de Recherche Clinique (CERC), Service Hospitalo-Universitaire (SHU), Hôpital Sainte-Anne, PARIS, FRANCE (2) Département de Psychiatrie, Centre Hospitalier Universitaire Vaudois (DP-CHUV), LAUSANNE, SUISSE (3) Department of Psychology, Henry Wellcome Building, Institute of Psychiatry, King’s College, LONDRES, ROYAUME-UNI (4) Centre de Neuroscience Cognitive UMR 5229 CNRS, Université Lyon 1 & Centre Hospitalier Le Vinatier, BRON, FRANCE Le CRT (Thérapie par Remédiation Cognitive) Delahunty & Morice (1993) – Reeder et al. (2000) améliore le déficit cognitif des patients schizophrènes en ciblant sur les fonctions exécutives, la mémoire et la planification. Il permet d’entraîner la flexibilité mentale, les capacités d’inhibition, les processus d’organisation, de planification, la mémoire de travail ou encore différentes modalités attentionnelles (divisée, soutenue) ou motrices. La réduction des déficits cognitifs doit renforcer l’autonomie quotidienne des patients, pour une meilleure insertion. Le CRT se divise en trois modules : Flexibilité Cognitive, Mémoire et Planification comprenant chacun des tâches très différentiées de complexité graduelle. Ce programme individuel s’adapte au niveau du patient tout au long de son déroulement. Celui-ci s’échelonne sur 3 mois à raisons de plusieurs séances par semaine. Cette technique anglo-saxonne a bénéficié de nombreuses études montrant notamment, chez des patients schizophrènes stabilisés, d’une moyenne d’âge de 36 ans (n = 33), une amélioration des performances exécutives1, des capacités mnésiques2 et de leur fonctionnement social3, avec une meilleure estime de soi. Un couplage IRMf montre également une augmentation de l’activation cérébrale (gyrus frontal inférieur droit) et des performances lors d’une tâche de mémoire de travail chez des patients schizophrènes hommes stabilisés, d’une moyenne d’âge de 35 ans (n = 6), avant/après CRT4. Un programme français a actuellement terminé la traduction du CRT afin qu’il soit une technique de référence, comparateur versus programme RECOS dans une étude multicentrique. À terme, cette étape pourra offrir aux pays francophones l’accès à une technique de remédiation cognitive internationalement reconnue, qui élargira l’éventail des méthodes de remédiation validées et disponibles en langue française. Références 1. Wykes, T., Reeder, C., Landau, S., et al. (2007). Cognitive remediation therapy in schizophrenia : randomised controlled trial in British journal of Psychiatry, 190, 421-427. 2. Ibid. 3. Ibid. 4. Wykes, T., Brammer, M., Mellers, J., et al. (2002). Effects on the brain of a psychological treatment : cognitive remediation therapy : Functional magnetic resonance imaging in schizophrenia in British journal of Psychiatry, 181, 144-152. PO 404 ARIPIPRAZOLE : NORMALISATION DE LA PROLACTINEMIE SUR UN ADENOME À PROLACTINE MEUNIER V. (1), LANNIEL C. (2) (1) CHI des Portes de l’Oise, PARIS, FRANCE (2) CHS Roger Prevost, MOISSELLES, FRANCE 153 7e Congrès de l’Encéphale Patiente hospitalisée pour troubles du comportement au travail. Atcd de décompensations psychotiques. Depuis 2002, galactorrhée avec espacement des règles. Arrêt de la bromocriptine par la patiente elle-même, car la patiente tenait à sa galactorrhée. À l’admission, syndrome de dépersonnalisation psychotique. Confirmation d’une psychose schizophrénique connue. Bilan : taux de prolactine à 179,4 mg/ml (presque 9 fois la normale), IRM : adénome hypophysaire de 5 mm sans atteinte de la selle turcique, ni déviation pituitaire. Traitement par aripiprazole seul sans bromocriptine. Arrêt de la galacthorrée et reprise de règles régulières, acceptées par la patiente après information sur la pathologie endocrinologique. Taux de prolactine à 1 mois 1/2 : 23,1 mg/ml (légèrement supérieur à la normale). La patiente refuse l’intervention. Traitement par l’aripiprazole seul suffisant, sans bromocriptine. PO 405 ÉTUDE PILOTE D’UN PROTOCOLE D’ÉVALUATION D’UNE PRISE EN CHARGE COGNITIVOCOMPORTEMENTALE POUR LES PATIENTS SUICIDANTS TON N.T.T. (1), FALISSARD B. (2), BRALET M.C. (1), BOSSET J. (1), KOEGEL C. (1), MANAMANI R. (1) (1) Centre Hospitalier Spécialisé, CLERMONT DE L’OISE, FRANCE (2) INSERM U669, PARIS, FRANCE Les tentatives de suicide et leur récidive sont perçues comme un problème majeur en Santé Publique et représentent un enjeu thérapeutique. L’approche cognitivo-comportementale appréhende le comportement suicidaire comme un comportement de coping inadéquat. Elle conceptualise le comportement suicidaire en termes d’activation des modes suicidaires. Elle a identifié plusieurs facteurs de risque ce qui permet d’élaborer des stratégies thérapeutiques adaptées. Cependant, il existe peu d’études bien conduites sur les traitements afin de réduire la « suicidalité ». Nous avons construit une étude randomisée de façon stratifiée, contrôlée et multicentrique d’une durée de 5 mois sur une population de 30 patients suicidants, répartis en 2 groupes : groupe expérimental et groupe contrôle. L’objectif primaire est d’évaluer l’efficacité d’une intervention TCC brève et structurée chez les suicidants avec comme critère principal : iCGI, instrument d’évaluation sensible au changement et reposant sur un paradigme d’inspiration phénoménologique. Les objectifs secondaires sont l’évaluation d’une réduction potentielle de récidives, d’une diminution de l’intensité des facteurs de risque et l’acquisition des stratégies de coping et de leur maintien dans le temps. L’analyse descriptive : moyenne d’âge de 35,5 ans ; 60 % de femmes ; 64 % ont des antécédents de « TDS » ; 48 % ont un traitement antidépresseur. L’analyse comparative : Critère principal : iCGI : différence significative à M1 ; M3 et à la limite de la significativité à M5. Critères secondaires : BDI : différence significative à M5 ; Raisons de vivre « Survie et Adaptation » : différence signi154 ficative à M1, M3, M5 ; Coping « Problème », « Émotions », « Soutien » : différence significative à M1, M3, M5. Il est à noter 3 récidives autoagressives dans le groupe contrôle versus 0 dans le groupe expérimental. Nos perspectives sont la tentative de développer une méthodologie spécifique d’évaluation des psychothérapies ainsi que sa mise en pratique et le développement de stratégies thérapeutiques spécifiques et ciblées pour le sous-groupe particulier des « TDS récurrentes ». Mots clés : Étude contrôlée et randomisée ; TCC ; Tentatives de suicide récidivantes. PO 406 PSYCHOLANZ VERSUS HALOPERIDOL : À PROPOS DE LA QUALITÉ DE VIE BENABBAS M. (1), BENELMOULOUD O. (2), KHODJA A. (3), YKHLEF M. (3), BOUZID A. (4) (1) Hospitalier, CONSTANTINE, ALGÉRIE (2) EHS de Psychiatrie, CONSTANTINE, ALGÉRIE (3) HMRUC, CONSTANTINE, ALGÉRIE (4) CPCM PHARMA, ALGER, ALGÉRIE Il s’agit d’une étude épidémiologique prospective de type comparatif entre deux types de prise en charge thérapeutiques concernant la schizophrénie. La comparaison porte sur les effets thérapeutiques de deux molécules à savoir le PSYCHOLANZ et L’HALDOL. La répartition des deux groupes se fait selon les principes de la randomisation. Chaque groupe est composé de 30 malades présentant le diagnostic de schizophrénie selon le DSM IV et qui sont à leur première prescription. Les items comparés sont : la réponse thérapeutique, l’observance, les symptômes positifs et négatifs, les effets secondaires et l’amélioration de la qualité de vie. Tous ces items sont évalués selon des échelles d’évaluations standardisées. La durée de l’étude présentée est de 6 mois. Résultats : Nous avons eu 2 sorties d’études concernant le groupe Psycholanz et 5 dans le groupe de Haldol. Les causes de ses sorties demeurent ignorées (malades perdus de vue). Tous les items de l’étude s’avèrent être améliorés avec les deux molécules. Il apparaît un avantage certain pour l’amélioration de la qualité de vie et les effets extrapyramidaux presque inexistants pour le groupe Psycholanz. PO 407 SUJETS ÂGÉS SOUFFRANT DE DÉPRESSION : QUELS CRITÈRES D’ADRESSAGE EN CONSULTATION SPÉCIALISÉE DE PSYCHIATRIE ? JALENQUES I., VAILLE-PERRET E., PONTONNIER A.L., TOURTAUCHAUX R. CHU, CLERMONT-FERRAND, FRANCE La dépression du sujet agé et son traitement nécessitent une prise en charge adaptée et globale associant les prescrip- Posters tions médicamenteuses, les prises en charge médicales et sociales, les psychothérapies. L’utilisation d’antidépresseurs est, dans ce cadre-là, de plus en plus admise et répandue dans la pratique médicale. Néanmoins, force est de constater que la consultation spécialisée en psychiatrie reste parfois une solution de dernier recours. Afin d’améliorer et d’optimiser la prise en charge de la dépression du sujet âgé, un des objectifs est de donner au médecin traitant des critères spécifiques qui lui permettent de définir les patients qui peuvent bénéficier d’une consultation spécialisée. Les auteurs présentent, après un travail de concertation pluridisciplinaire, les critères « d’adressage » au psychiatre. PO 408 ÉVALUATION PAR LE PSYCHIATRE DE LA PRISE EN CHARGE À PROPOSER CHEZ UN SUJET ÂGÉ PRÉSENTANT UNE DÉPRESSION AVÉRÉE JALENQUES I., TOURTAUCHAUX R., PONTONNIER A.L., VAILLE-PERRET E. CHU, CLERMONT-FERRAND, FRANCE Le traitement de la dépression du sujet âgé est spécifique et global, associant les thérapeutiques médicamenteuses (antidépresseurs) et non médicamenteuses (approche psychosociale et alternatives aux hospitalisations à temps complet). Si la prescription d’antidépresseurs est de plus en plus admise et répandue dans la pratique médicale pour une population concernée qui augmente en nombre, néanmoins des données contradictoires existent concernant la sur-prescription de ces produits et également leur sous-utilisation. Une fiche a été réalisée, suite à la réflexion d’un groupe de travail pluridisciplinaire ayant des compétences en psychiatrie du sujet âgé, dégageant plusieurs axes de réflexion pour une démarche qualité dans le cadre de la prise en charge d’une dépression du sujet âgé. Au-delà de l’objectif d’une évaluation consensuelle permettant la prescription d’un antidépresseur chez un sujet âgé souffrant de dépression, cette fiche pourrait également être utilisée en développant un des axes proposés (amélioration du suivi des patients après une hospitalisation). PO 409 PRISE EN CHARGE PSYCHOTHÉRAPEUTIQUE DES MIGRANTS ET DES RÉFUGIÉS. ASPECTS COMPARATIFS ENTRE FRANCE, GRANDE-BRETAGNE, HOLLANDE, SUÈDE ET ESPAGNE BENNEGADI R. Centre F. Minkowska, PARIS, FRANCE Les dispositifs mis en place en Europe pour la prise en charge psychothérapeutique des migrants et des réfugiés varient en fonction des pays d’accueil. L’auteur apporte des éclairages précis sur les moyens existants dans plusieurs pays Européens pour montrer qu’il existe un lien systémique entre les stratégies mises en place par les décideurs nationaux et les orientations théoriques mises en avant pour argumenter la pertinence de telles ou telles pratiques de soins au sens large du terme. La possibilité de modes d’évaluation, de données épidémiologiques, de politiques claires de santé publique a autant d’impact que la place des représentations culturelles, des capacités multilingues des professionnels de la santé mentale et leur formation continue dans le champ transculturel. En comparant les moyens humains, financiers et le niveau de compétence culturelle développé par les structures de soins et d’accueil il est possible de dessiner les contours des bonnes pratiques à l’échelon Européen. PO 410 LE CONTRE-TRANSFERT CULTUREL : ENJEUX CLINIQUES ET THÉRAPEUTIQUES ROUCHON J.F. (1), REYRE A. (1), TAÏEB O. (1), MORO M.R. (2), BAUBET T. (1) (1) Hôpital Avicenne (AP-HP) – Université Paris 13 (EA 3413), BOBIGNY CEDEX, FRANCE (2) Maison des adolescents, Hôpital Cochin (AP-HP), Université Paris 5, PARIS, FRANCE Transfert et contre-transfert sont des concepts fondamentaux de la psychanalyse. Si le dispositif de la cure est le dispositif par excellence qui permet de travailler à partir des éléments transféro-contre-transférentiels, ceux-ci sont néanmoins susceptibles d’émerger dans toute relation thérapeutique. Tout soignant se doit donc d’y être attentif. Les travaux en psychiatrie transculturelle ont permis de souligner que dans le contre-transfert, on ne réagit pas seulement à la subjectivité de l’autre en fonction de ce que l’on est individuellement. En effet, une part de ces réactions correspond aux réactions du collectif qui est en nous, fonction de nos affiliations sociales et culturelles, au collectif qui est en l’autre. En ce sens, la notion de contre-transfert culturel souligne la dimension collective des réactions contre-transférentielles, où interviennent inévitablement des enjeux historiques, politiques et de pouvoir au sens large. Ces réactions sont obligatoires et nécessaires puisque la culture façonne, au niveau interne, l’ensemble des dispositifs de représentations symboliques dispensateurs de sens et d’identité. À l’échelle collective, les réactions de contre-transfert culturel ont des implications cliniques significatives. À l’échelle individuelle, elles sont susceptibles d’augmenter la distance patient/thérapeute réelle et/ou fantasmée. Elles doivent donc être identifiées, explicitées et élaborées afin de diminuer la violence faite au sujet lorsqu’on le nie dans toutes ses dimensions et dans son histoire métissée. Cette élaboration nécessite d’abord d’élaborer l’altérité en soi, c’est-à-dire cette part d’inquiétante étrangeté nous appartenant, ce qui rend le recours à l’outil psychanalytique incontournable. Elle nécessite, de surcroît, d’apprendre à se décentrer culturellement. Pour cela, l’outil méthodologique complémentariste, qui oblige le thérapeute à avoir au moins une lecture psychodynamique et une lecture anthropologique du matériel clinique est d’un grand recours. En situation individuelle, l’élaboration du contre-transfert culturel est loin d’être aisée. Elle s’avère par contre optimale dans le dispositif groupal transculturel, dispositif où le contretransfert culturel a également des implications thérapeutiques. 155 7e Congrès de l’Encéphale PO 411 ACCUEIL DES PATIENTS EN PHASE AIGÜE AU SEIN D’UN HÔPITAL DE JOUR DE SECTEUR : PRÉSENTATION ET ANALYSE RÉTROSPECTIVE 2005-2007 MOUCHET-MAGES S., ERNOUF T., FRADI I., ROSILIO A., SALEH D., DESTAL D. EPS Ville Evrard, SAINT OUEN, FRANCE Depuis l’apparition des premiers hôpitaux de jour en Union Soviétique au début du 20e siècle, la prise en charge des patients psychiatriques au sein des structures ambulatoires a connu des développements divers en fonction des pratiques et des pathologies. Parmi les cadres de soins existant à l’heure actuelle, l’admission de patients présentant des troubles aigus constitue une prise en charge dynamique et efficace en alternative à l’admission en hospitalisation temps plein. Notre équipe reçoit depuis plusieurs années des patients présentant une symptomatologie psychiatrique aiguë au sein d’un hôpital de jour de secteur, selon une organisation modulable en fonction de la sévérité du trouble et en partenariat direct avec les structures de secteur, de réinsertion sociale et les familles des patients. Après une brève revue de la littérature concernant l’efficacité des prises en charges de patients psychiatriques aigus en hospitalisation de jour, nous proposons à titre d’exemple une présentation du fonctionnement de l’hôpital de jour de Saint Ouen (93), ainsi qu’une analyse rétrospective des caractéristiques des 152 patients aigus admis entre 2005 et 2007, en comparaison avec celles de ceux nécessitant une prise en charge en hospitalisation temps plein sur le secteur. La prise en charge des patients aigus en hospitalisation de jour est une modalité thérapeutique efficace, favorisant leur réinsertion socio-professionnelle et leur adaptation à la communauté ainsi qu’une meilleure qualité de vie. PO 412 INTÉRÊT DE LA STIMULATION MAGNÉTIQUE TRANSCRANIENNE HAUTE FRÉQUENCE DANS LE TRAITEMENT DES HALLUCINATIONS AUDITIVES DES PATIENTS SOUFFRANT DE SCHIZOPHRÉNIE MONTAGNE LARMURIER A. (1), ETARD O. (1), RAZAFIMANDIMBY A. (2), MORELLO R. (1), DOLLFUS S. (1) (1) CHU, CAEN, FRANCE (2) Centre d’Imagerie-Neurosciences et d’Applications aux Pathologies (CI-NAPS), CENTRE CYCERON, UMR 6232 CNRS, CAEN, FRANCE Introduction : Les hallucinations auditives demeurent un symptôme handicapant pour beaucoup de patients schizophrènes, et souvent difficile à contrôler par un traitement antipsychotique optimal. Depuis quelques années, la stimulation magnétique transcrânienne répétitive (rTMS) est apparue comme une alternative de traitement pour ces patients. À ce jour, la rTMS a été utilisée à basse fréquence et généralement appliquée sur le cortex temporopariétal gauche. Dans le but d’améliorer l’efficacité de ce traitement, nous avons proposé une étude de faisabilité du traitement par rTMS à haute fréquence, guidée par l’imagerie anatomique et fonctionnelle. 156 Matériel et méthodes : Onze patients schizophrènes (selon le DSM IV) ont été inclus et traités par rTMS haute fréquence (20 Hz) pendant deux jours. La cible de traitement était définie par le pic d’activation maximal situé au niveau du tiers postérieur du sillon temporal supérieur gauche obtenu d’après la carte de contraste du signal BOLD (écoute d’histoire en français versus tamoul) de chaque sujet. Résultats : Une réduction significative de la sévérité des hallucinations auditives, score total et fréquence, a été obtenue entre J1 et J12. Sept des onze patients (63,8 %) avaient au moins 30 % de diminution du score total AHRS. Les hallucinations auditives ont complètement disparu pour deux patients. Le traitement a été bien toléré par tous les patients. Conclusions : Il s’agit de la première étude qui rapporte le succès du traitement des hallucinations auditives par rTMS à 20 Hz. L’efficacité, la bonne tolérance et la courte durée du traitement représentent un gain thérapeutique important par rapport à la rTMS basse fréquence. PO 413 INFIRMIERS, PATIENTS ET MCI DUPUCH S. CHD G. Daumezon, FLEURY-LÈS-AUBRAIS, FRANCE La mise en chambre d’attention a été le sujet d’un audit en 2001. En 2005, un groupe de travail composé de 11 personnes représentant différentes fonctions hospitalières s’est réuni afin d’étudier l’évolution de cette pratique au sein de notre établissement. Matériel et méthode : Sur 8 semaines, chaque unité a été invitée à remplir une grille d’évaluation et un questionnaire pour 5 mises en chambre d’attention. 7 patients ont été reçus en entretien afin de connaître leur ressenti à la sortie de la chambre d’attention. Une à deux équipes par unité ont été consultées afin de recueillir leurs opinions et suggestions. Résultats : 1. Les patients ont été très satisfaits de pouvoir être entretenus. 2. Pour les infirmiers, cette pratique est source d’angoisse, majorée par la méconnaissance de la situation sur place. 3. Les pratiques infirmières différent en fonction des courants de pensée des unités. 4. Majoritairement, les indications thérapeutiques de l’isolement étaient la prévention d’une violence dans un contexte d’agitation. 5. Le recours au renfort n’est pas systématique et dans la moitié des cas, une négociation avec le patient est suffisante. Conclusion : – Les patients ont confirmé le besoin d’exprimer leur vécu lors de l’isolement. Un entretien doit être réalisé à la fin du processus, comme il est recommandé par l’ANAES. Nous pensons qu’à défaut d’un psychologue, il doit être réalisé par un psychiatre. – Nous proposons la mise en place de coordinateurs pour informer de la situation sur place afin de diminuer l’angoisse des soignants et d’assurer leur sécurité, facteur essentiel de la qualité des soins. – Une harmonisation des pratiques indépendamment des courants de pensée est indispensable. Posters – Ce processus est utilisé à visée thérapeutique, sous couvert du médecin prescripteur au regard d’une évaluation clinique du patient. PO 414 AMÉLIORER LE SUIVI DES PATIENTS SCHIZOPHRÈNES LES PLUS VULNÉRABLES, ENTRE CONTRAINTE ET CRÉATIVITÉ THAUBY S., CHERMETTE B., BESSET A., PRINGUEY D. Hôpital Pasteur CHU, NICE, FRANCE Depuis 3 ans, nous observons une augmentation croissante du nombre d’hospitalisation pour schizophrénie (d’environ 50 %), du nombre moyen de séjours par patient et une baisse de la durée moyenne de séjour (de 30 %). Cette augmentation des prises en charge hospitalières concerne probablement nos patients les plus sévères et les plus démunis sur le plan familial, social et relationnel. Pour ces patients, le retour au domicile est très difficile. À l’extérieur, nos soins s’articulent au niveau du CMP et du centre psychothérapique de jour. Nous ne disposons pas d’équipe mobile, d’appartement communautaire ni de CATTP. Dans un contexte de crise financière hospitalière, il est illusoire d’attendre une augmentation de nos moyens extrahospitaliers. Face à ces contraintes, nous devons être créatifs. Pour les patients les plus vulnérables, depuis plus d’un an, nous proposons différents accompagnements médicosociaux très rapidement après la sortie : consultation à une semaine avec infirmières psychiatres, visites à domicile à 2 semaines puis régulières avec les tuteurs, appels téléphoniques, mise en place de passages d’infirmiers libéraux, synthèses hebdomadaires avec ces infirmiers, travail avec le gérant d’un hôtel meublé qui accepte nos patients en hébergement, relance par courrier, articulation avec les urgences en situation de crise (augmentation des passages de quelques heures des patients schizophrènes aux urgences psychiatriques), articulation avec le CPJ quelques heures par semaine. Ces mesures ont permis à certains patients schizophrènes bien connus du service de diminuer grandement le nombre de réadmissions (d’environ 50 %). Il est essentiel de mettre en place une étude prospective concernant tous les patients schizophrènes sortant de l’institution sur une période de 5 ans. Avec deux objectifs : 1. Mesurer l’impact d’un accompagnement médico-social spécifique à court et moyen terme sur le taux de réadmission. 2. Mieux évaluer au long cours les ressources psychiques de nos patients et les facteurs de rechute en mesurant régulièrement dés la sortie les symptômes schizophréniques, l’émergence d’éléments dépressifs, l’observance et la tolérance aux traitements, la santé physique, la qualité de vie et l’intégration dans la cité. PO 415 REGARD DU THÉRAPEUTE HOSPITALIER SUR LE PROBLÈME DE L’ADHÉRENCE THÉRAPEUTIQUE ZALILA H., GAHA N., SAMMARI I., GHACHEM R., BOUSSETTA A. Hôpital Razi, TUNIS, TUNISIE Objectif : La non-adhérence thérapeutique constitue un problème majeur dans la pratique médicale quotidienne. En psychiatrie et particulièrement pour les patients souffrant de maladies mentales sévères telles que la schizophrénie, la non-adhérence a un impact péjoratif sur le cours évolutif de la maladie. L’objectif de notre travail est de présenter brièvement quelques actualités sur cette notion et d’exposer le point de vue des psychiatres sur l’adhérence thérapeutique, son importance dans la prise en charge au long cours des patients schizophrènes et sur les moyens visant à l’améliorer chez ces patients. Méthode : Auto-questionnaire auprès des psychiatres exerçant à l’hôpital Razi avec des items se rapportant à l’observance thérapeutique et à la régularité du suivi ainsi qu’à l’adhérence thérapeutique. Conclusion : Les facteurs déterminants de la non-adhérence apparaissent à travers la littérature scientifique comme plurifactoriels. Par cette enquête nous avons tenté de dégager le point de vue des psychiatres sur cette notion capitale dans la prise en charge des patients qu’est la non-adhérence. Ceci nous amènera à réfléchir sur les actions possibles pour améliorer l’adhérence thérapeutique chez les patients atteints de schizophrénie. PO 416 LA TÉLÉCONSULTATION EN PSYCHIATRIE : UNE ÉUDE DE FAISABILITÉ EN HAUTE NORMANDIE NEBOUT S. (1), HAOUZIR S. (1), VASCHALDE Y. (2), BATTISTELLA N. (3), VAUCHEL J.J. (4), PETIT M. (1), GUILLIN O. (1) (1) Centre Hospitalier le Rouvray, SOTTEVILLE-LÈS-ROUEN, FRANCE (2) Centre Hospitalier de Navarre, EVREUX, FRANCE (3) Centre Hospitalier, DIEPPE, FRANCE (4) Centre Pierre Janet, Le HAVRE, FRANCE Le terme de télémédecine décrit l’exercice de l’art médical à distance par l’utilisation des Nouvelles Technologies de l’Information et la Communication (NTIC). La télépsychiatrie est l’utilisation de la télémédecine en psychiatrie. Les applications de la télépsychiatrie sont cliniques (télésuivi, téléexpertise, psychothérapie) et non cliniques (recherche, communication interinstitutionnelle, téléformation, téléinformation). Dans le contexte actuel d’une diminution progressive des effectifs médicaux, l’offre de soins en psychiatrie dans les régions rurales a significativement diminué. Nous sommes confrontés à des populations à mobilité réduite, des temps de trajet longs pour se rendre auprès de ces populations peu compatibles avec la nécessité pour les praticiens d’être présents sur le site des unités d’hospitalisation pour y assurer la continuité des soins médicaux. Pour répondre à ces impératifs et augmenter l’offre de soins, la téléconsultation pourrait offrir une alternative efficace. Ainsi, le Schéma Régional d’Organisation Sanitaire 3 (SROS 3) de la Haute-Normandie a fait de la télémédecine un de ses axes stratégiques d’accompagnement des évolutions de l’offre de soins. Nous présentons ici les résultats d’une étude de faisabilité et de satisfaction sur l’utilisation de la télépsychiatrie dans 157 7e Congrès de l’Encéphale trois centres médico-psychologiques ruraux ainsi qu’une activité de psychiatrie de liaison par télépsychiatrie dans un établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes et dans un centre d’accueil familial thérapeutique pour adultes de la Région Haute Normandie. 33 patients ont participé à l’évaluation de la télépsychiatrie dont 26 ont répondu à une étude de satisfaction. L’acceptabilité, la faisabilité technique et la satisfaction des patients comme des soignants sont apparues tout à fait satisfaisantes. Cette étude préliminaire qui correspondait à la mise en place de ce mode de consultation dans notre région permet donc de considérer le développement et l’évaluation de l’efficacité et de l’efficience de cette modalité de soins comme possibles dans le futur. raient de moins en moins cette addiction non gérée et contraire à une démarche de soins. Le recensement des craintes (agressivité, etc.), la mémoire des expériences institutionnelles passées a conduit à l’approche du problème par un tabacologue. Cette intervention a permis une connaissance technique, et de sortir de l’idéologie pour engager une vraie démarche basée sur un protocole d’ailleurs classique. Actuellement en 2008, la prise en compte du tabac fait partie intégrante de l’anamnèse du patient dès son entrée. Nous avons tous été surpris de la facilité de la mise en place de ce projet. Forts de cette expérience, nous avons mis en place des formations pour d’autres établissements soit sur place, soit sur site. PO 417 CONTENTION PHYSIQUE EN HÔPITAL PSYCHIATRIQUE : PRATIQUE ET CONSÉQUENCES PO 419 ÉDUCATION THÉRAPEUTIQUE DE LA PERSONNE ÂGÉE AVEC TROUBLE DE L’HUMEUR : ÉTUDE DE SATISFACTION À 1 AN OTHEMAN Y., TOUHAMI M., KARROURI R., OUANASS A. CONTRERAS R., FIEROBE M., NOUARA A., TISSOT E. Hôpital Ar-Razi, SALE, MAROC EPSM Besancon – Novillars, NOVILLARS, FRANCE La contention physique à l’hôpital psychiatrique est parfois utile pour la prévention des blessures et la réduction de l’agitation. Le recours à cette mesure contraignante doit être bien réfléchi et justifié, et nécessite une préparation de l’équipe soignante, et des explications claires données au patient lui-même et à sa famille. Objectifs : Ce travail vise à donner un aperçu sur la pratique de la contention dans notre formation, ainsi que ses éventuelles conséquences psychiques sur les patients et les équipes soignantes. Méthodologie : Il s’agit d’une étude rétrospective concernant les patients des deux sexes, hospitalisés dans les différents services de l’hôpital durant l’année écoulée. Résultats : En cours. Introduction : Un programme d’éducation thérapeutique du patient (ETP) a été mis en place fin 2007 sous forme d’entretiens individuels hebdomadaires ou bimensuels. Il s’adresse aux patients qui souffrent de maladie bipolaire et de dépression pour lesquels un problème d’adhésion au traitement ou d’automédication est suspecté. Objectif : Évaluer la satisfaction des patients ayant participé au programme d’ETP et distinguer les points qui peuvent nécessiter des améliorations. Méthode : Un questionnaire de satisfaction anonyme comprenant 30 questions a été envoyé par courrier aux patients qui ont participé à au moins une séance d’ETP. À l’exception de 4 questions directes, les réponses sont construites sous forme de 5 items gradués. Résultats : Âgés en moyenne de 73 ± 6 ans, les 25 patients interrogés sont principalement de sexe féminin (72 %). La plupart d’entre eux (64 %) ont été hospitalisés pour dépression, 36 % pour trouble bipolaire. Le taux de réponses au questionnaire est de 58 %. La fréquence hebdomadaire ou bimensuelle des entretiens a été jugée comme adaptée par 79 % des patients. La moitié des répondeurs estiment avoir acquis de nouvelles connaissances. Pour les patients, les séances individuelles paraissent plus adaptées que les séances collectives pour répondre aux objectifs fixés lors de l’ETP (70 % vs 43 %). Une minorité de patients (43 %) estiment que la poursuite de l’ETP en ambulatoire pourrait être bénéfique. L’association « psychiatre-infirmier-pharmacien » est sollicitée pour l’animation de l’ETP lors de l’hospitalisation. Discussion et conclusion : Cette enquête montre que les patients sont globalement satisfaits de l’ETP dispensée et volontaires pour améliorer cette démarche. Une structuration plus solide du programme est fortement sollicitée par les patients qui sont également demandeurs de documents adaptés à leur niveau de compréhension. L’abord des personnes âgées souffrant de troubles de l’humeur nécessite PO 418 LE CENTRE HENRI ROUSSELLE : SERVICE DE PYCHIATRIE GENERALE SANS TABAC DEPUIS 2004 FOUILLET M. (1), LAQUEILLE X. (1), PUCHAULT M. (2) (1) Centre hospitalier St-Anne, PARIS, FRANCE (2) Clinique de Choisy, CHOISY LE ROI, FRANCE L’émergence du projet a débuté à partir de l’évolution des idées dans les familles à propos du tabac, de la baisse du tabagisme chez les patients comme dans la population générale et surtout de l’approche transprofessionnelle. L’équipe de soins constatait malgré la réhabilitation du service en 2002 les dégradations dès 2003 et ne supportait plus l’envahissement de la fumée. Les agents hospitaliers se plaignaient de la saleté récurrente du service et s’estimaient soumis à des demandes paradoxales. Les infirmiers, notamment nouvellement formés, forts de leur investissement de l’éducation à la santé adhéraient à une démarche de santé globale. Les psychiatres du service responsables du projet médical tolé158 Posters une approche spécifique basée sur le renforcement du rapport de confiance soignant – patient ainsi que l’utilisation de documents de support, particulièrement lorsque des troubles mnésiques sont associés. La collaboration ville-hôpital doit également être renforcée pour ces patients qui nécessitent un soutien et un rapport de confiance accrus. PO 421 UTILISATION DE L’ÉLECTROCONVULSIVOTHÉRAPIE COMME POTENTIALISATEUR DES TRAITEMENTS ANTIDÉPRESSEURS DANS LES DÉPRESSIONS SÉVÈRES PARTIELLEMENT AMÉLIORÉES PO 420 RÉFLEXIONS SUR LA PRISE EN CHARGE DES MINEURS VICTIMES DE VIOLENCES SEXUELLES DANS UN POLE DE PÉDOPSYCHIATRIE (1) Hôpital Saint-Jacques, NANTES, FRANCE (2) CHS Monbert, MONTBERT, FRANCE FREMY D. Centre Hospitalier de Novillars, BESANÇON, FRANCE Lorsqu’un mineur révèle des violences sexuelles il est nécessaire de rendre congruents le temps des soins apportés à la victime, qu’ils soient physiques ou psychiques et le temps de la prise en compte judiciaire et sociale afin d’éviter le risque de récidive. Si les révélations des faits sont tardives, cas le plus fréquent, l’examen médico-légal peut être réalisé ultérieurement. Le pédopsychiatre devient avec le médecin traitant un interlocuteur de première ligne ; il recueille un premier témoignage de l’enfant. Il évalue le retentissement psychologique des faits sur le mineur victime et sur la dynamique familiale fragilisée par l’événement traumatique. Enfin, il propose une prise en charge psychologique adaptée à la symptomatologie présentée par l’enfant et renforce l’étayage souvent défaillant de la fonction parentale. Nous abordons dans cette communication les modalités d’accueil et de prise en charge pédopsychiatrique mises au point dans une unité fonctionnelle de victimologie infantile appartenant au Pôle de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent et située à Besançon. Nous envisagerons les premières consultations, la durée des soins, la coordination avec les autres partenaires et les outils thérapeutiques issus d’une approche systémique. Nous nous efforçons de réduire le délai de prise de rendezvous et nous avons élaboré pour cela des critères de décision qui nous permettent d’évaluer l’urgence de la situation et que nous exposerons. Après l’évaluation de l’urgence faite au téléphone, proposition de deux rendez-vous distincts et rapprochés : une consultation destinée uniquement aux parents, suivie d’une consultation dédiée au mineur victime. Ces consultations complexes qui ont une incidence médicolégale sont assurées en binôme par un référent clinique (médecin psychiatre, psychologue) associé à un membre de l’équipe soignante (éducateur, infirmier). Elles donnent lieu à la rédaction d’un rapport pédopsychiatrique, adressé au conseil général et qui fait l’objet d’un traitement judiciaire ou administratif. La durée des soins est au minimum la même que celle de la procédure judiciaire. La thérapie s’adresse à toute la famille et chaque sous système familial est pris en compte. L’élaboration du génogramme constitue un outil privilégié. La consultation de victimologie s’intègre dans un réseau médico-légal avec le CHU de Besançon. SAUVAGET A. (1), LE DROGUENE E. (1), TOLLEC C. (2), MARQUETTE C. (1), VANELLE J.M. (1) Constat de départ : Le rôle curatif de l’électroconvulsivothérapie dans les dépressions n’est plus à démontrer, que ce soit en première intention en cas de mélancolie délirante ou de risque vital, ou en deuxième intention en cas de résistance ou d’intolérance aux antidépresseurs. En marge des dépressions résistantes bien authentifiées et des symptômes dépressifs résiduels, il n’est pas rare d’observer des améliorations très partielles au traitement antidépresseur. Les stratégies thérapeutiques ne sont guère codifiées. Curieusement, il n’y a quasiment aucune donnée sur l’utilisation de l’électroconvulsivothérapie dans ce cas. Notre expérience clinique : Nous rapportons l’exemple de deux femmes, l’une bipolaire, l’autre unipolaire dépressive, traitées par électroconvulsivothérapie, dans le cadre de dépressions sévères ne bénéficiant que partiellement du traitement antidépresseur. Certains symptômes, et non des moindres – idées suicidaires, souffrance morale, le retentissement quotidien – n’étaient pas modifiés malgré un traitement bien conduit et bien pris. La cure d’électroconvulsivothérapie, en association au traitement antidépresseur, a permis pour chacune d’elles une amélioration considérable, surtout sur ces symptômes très invalidants. Pour les deux patientes, la cure a été relativement courte et bien tolérée. Perspectives : Cela pose très sérieusement d’une part la question de la synergie entre le traitement antidépresseur et l’électroconvulsivothérapie, qui reste très peu étudiée, et d’autre part l’utilisation plus large d’une technique trop souvent considérée comme « traitement de la dernière chance ». PO 422 PLACE DE L’ÉLECTROCONVULSIVOTHÉRAPIE DE MAINTENANCE DANS LES TROUBLES DE L’HUMEUR ZAKI H., SENTISSI O., MOUAFFAK F., OLIÉ J.P., LÔO H., GAILLARD R. Centre Hospitalier Sainte-Anne, PARIS, FRANCE L’éléctroconvulsivothérapie de maintenance (ECTm) est envisagée chez les patients atteints de troubles dépressifs majeurs dans le cadre d’un trouble bipolaire ou d’un trouble schizo-affectif, traités avec succès par une cure d’ECT et qui résistent aux traitements de maintenance par psychotropes ou qui ne les tolèrent pas. Nous avons évalué dans le cadre d’une étude rétrospective la réponse aux ECTm chez 25 patients répondant au diagnostic de trouble bipolaire ou de trouble schizo-affectif selon les critères du DSM IV-TR et qui ont bénéficié d’un traitement par ECTm pendant une durée d’au moins six mois. 159 7e Congrès de l’Encéphale L’évaluation de l’efficacité thérapeutique des ECTm s’est basée sur l’évolution des scores de la BPRS (Brief Psychiatric Rating Scale) et de la GAF (Global Assessment of Functionning) avant et après ECTm ainsi que du nombre de jours d’hospitalisation un an avant la cure d’ECTm et au cours de celle-ci. Nous avons évalué les symptômes cognitifs par les scores des MMSE (Mini Mental Score Examination) réalisés au cours de l’épisode aigu et après la dernière séance d’ECTm. Notre étude a mis en évidence une amélioration significative des scores de la GAF après au moins six mois d’ECTm (34,8 ± 12,6 vs 65,6 ± 10,4 ; p < 0,05) de même que des symptômes psychiatriques (BPRS : 79,3 ± 12,4 vs 43,4 ± 10,2 ; p < 0,05). Nous observons une légère augmentation du score moyen du MMSE après ECTm, mais celle-ci demeure statistiquement non significative (moyenne : 24,2 ± 2,4 vs 26,2 ± 2,4 ; p = 0,2). Concernant la durée moyenne d’hospitalisation, les résultats obtenus objectivent une diminution du nombre moyen de jours d’hospitalisation (76,7 ± 30,6 jours avant ECTm vs 64,20 ± 71,7 jours depuis la première ECTm). En conclusion, l’ECTm a permis une amélioration significative des symptômes psychiatriques et du fonctionnement global de nos patients avec une diminution du nombre de jours d’hospitalisation. Cependant, notre échantillon reste de petite taille et des études incluant un nombre plus important de patients, de même que permettant l’évaluation du traitement par ECTm versus un traitement associant ECTm–chimiothérapie seraient intéressantes. PO 423 DÉNI ET CLIVAGE GUILLAUME C., LAHUTTE B. Hôpital du Val-de-Grâce, PARIS, FRANCE Dans des moments de crise certains patients ne peuvent pas parler d’eux-mêmes. S’ils le font, dans l’après-coup, c’est en employant des formules négatives. Nous devons tout particulièrement repérer ces situations cliniques dans notre pratique. Dans ce travail, nous nous donnons l’objectif de les présenter, à travers deux cas cliniques, puis de leur donner l’éclairage de la théorie psychanalytique. Nous aborderons les concepts de déni et de clivage. L’enjeu est de saisir ce qu’il est possible de mettre en place, pour enclencher une démarche de soins, notamment après un passage à l’acte, chez des sujets psychotiques. PO 424 DÉNI ET INSIGHT LAHUTTE B., GUILLAUME C. Hôpital du Val-de-Grâce, PARIS, FRANCE Le terme d’insight est d’acception courante. Toutefois, il renvoie à des significations très diverses, de l’intuition à l’introspection, en passant par la découverte soudaine d’une solution. Cette référence à l’insight nous renvoie au début du e XX siècle. Qu’en est-il, un siècle plus tard, de cette notion ? 160 Nous nous proposons de mettre en tension la notion d’insight avec celles de déni et de dénégation, pour dégager les spécificités des champs de ces notions et en aborder les incidences cliniques, dans la relation thérapeutique. PO 425 PRATIQUE DE L’ÉLECTRO-CONVULSIVOTHÉRAPIE : RÉSULTATS D’UNE ENQUÊTE AUPRÈS DES SERVICES DE PSYCHIATRIE UNIVERSITAIRES FRANÇAIS VANELLE J.M. (1), SAUVAGET A. (2), GUITTENY M. (2) (1) CHU NANTES, NANTES CEDEX, FRANCE (2) CHU NANTES, NANTES, FRANCE Les bonnes pratiques cliniques en électro-convulsivothérapie (ECT) ont comme document source celui élaboré par l’ANDEM en 1997. En dehors de ce cadre référentiel, peu d’informations sont disponibles sur les modalités pratiques de cette thérapeutique, soumise aux contraintes d’une anesthésie générale tout en étant réalisée avec un empirisme propre à chaque équipe. Le sujet de ce travail concerne un premier état des lieux des différentes pratiques au sein des services hospitalo-universitaires. Méthode : Nous avons élaboré et adressé un questionnaire en 2007 aux différents services de psychiatrie des CHU. Il explorait les paramètres suivants : composition de l’équipe réalisant l’ECT, activité moyenne, lieu de réalisation, indications retenues, précautions et contre-indications, déroulement des séances (techniques d’anesthésie, déroulement de la cure, nombre d’ECTs, surveillance clinique, traitements associés…), information du malade, ECT à visée curative et/ou préventive, etc. Résultats : 2/3 des services ont répondu à cette étude, dont les résultats seront détaillés. Une grande disparité apparaît tant dans le lieu d’implantation de l’unité d’ECT, rarement située en milieu psychiatrique, que dans les modalités techniques et pratiques de l’ECT sur l’ensemble du territoire. Discussion et conclusion : Cette analyse des expériences des différents services pratiquant l’ECT gagnerait à servir une meilleure coordination des pratiques. Cette étude est une première étape d’un recensement global des pratiques de l’ensemble des psychiatres pratiquant l’ECT en France, tant dans le public que le privé. PO 426 UN PARTENARIAT PUBLIC/PRIVÉ POUR LE DÉVELOPPEMENT DE L’ACCÈS AUX SOINS EN SANTÉ MENTALE EN MAURITANIE OULD HAMADY A. (1), SALL O. (1), GERARD D.A. (2) (1) Centre Neuropsychiatrique, NOUAKCHOTT, MAURITANIE (2) Sanofi-aventis Accès au Médicament, GENTILLY, FRANCE En Mauritanie, la prise de conscience de l’importance des troubles mentaux (32 % de la population générale) a conduit les Autorités de Santé à engager, ces dernières années, un effort important dans le cadre du Programme National de Santé Mentale (PNSM). Toutefois l’accès aux soins continue de poser des difficultés en rapport, essentiellement, avec Posters l’insuffisance des ressources humaines (4 psychiatres) et des structures de prise en charge (1 Centre neuropsychiatrique et 3 antennes psychiatriques pour tout le pays). Cette situation est aggravée par l’étendue du territoire et la pauvreté des populations. Le PNSM repose sur la volonté d’implanter une antenne psychiatrique dans chacune des 12 wilayas du pays, de former l’ensemble des prescripteurs (médecins généralistes et paramédicaux), de rendre accessibles les médicaments et de sensibiliser la population. La difficulté majeure de ce programme est de trouver les partenaires nécessaires à sa réalisation dans un contexte international ou la santé mentale est le parent pauvre de la médecine. Le projet-pilote de Nouadhibou, objet d’un partenariat public privé entre le ministère de la Santé et Sanofi Aventis, s’inscrit dans le PNSM. Ce projet lancé le 10 octobre 2008 à Nouakchott à l’occasion de la célébration de la journée mondiale de la santé mentale associe : – une forte campagne de sensibilisation sur les troubles mentaux, incluant des émissions de radio, des articles de journaux nationaux, des réunions de sensibilisation et des réunions d’information pour les populations ; – le développement d’une antenne psychiatrique dans l’hôpital général de Nouadhibou avec une équipe formée à diagnostiquer et traiter les troubles psychotiques, à dispenser des modules de psychoéducation et à travailler en liaison avec les praticiens généralistes, eux-mêmes formés à reconnaître les psychoses ; – un approvisionnement régulier en antipsychotiques (avec une politique de prix différencié de Sanofi-Aventis) ; – une évaluation stricte de l’impact du programme. Une fois apportée la preuve de l’efficacité de ce programme, l’extension du projet au reste de la Mauritanie nécessitera l’engagement des différents partenaires, dont la société civile, le ministère de la Santé, l’industrie pharmaceutique et les organisations internationales. PO 427 LE GROUPE D’ADMISSION : UN PRÉALABLE POUR INTÉGRER UN PROCESSUS DE RÉADAPTATION SOCIO-PROFESSIONNELLE PERDEREAU F., BONORA ADES L., TARIGHT F., DUBRUILLE A.L., DHOTE C. MGEN, PARIS, FRANCE Au travers d’une étude portant sur les 8 ans de fonctionnement du « groupe d’admission », nous présenterons le dispositif de l’axe de réadaptation du Centre de santé Mentale et de Réadaptation de Paris dépendant de la MGEN. Dans un premier temps, nous exposerons le fonctionnement et les objectifs du « groupe d’admission ». Ensuite, nous étudierons les 315 patients l’ayant fréquenté depuis 2001 ainsi que leur devenir en terme d’insertion professionnelle. Enfin, nous conclurons quant à l’intérêt de l’outil ergothérapique « imprimerie » dans le processus de réadaptation. PO 428 LES CIRCUITS D’ACCÈS EN SERVICE DE PSYCHIATRIE IOSUB D., ROYER T., PINZARU G., SUTTERLIN E., LE GAL M. Établissement Public de Santé Alsace Nord, Brumath, BRUMATH, FRANCE L’objectif de cette étude prospective est d’évaluer les circuits, les modes de prise en charge et l’adaptation de l’offre de soins aux besoins de la population de la moitié nord du département du Bas-Rhin, ainsi qu’apporter des informations utiles à l’optimisation des admissions en milieu psychiatrique. Matériel et méthodes : Tous les patients adultes admis en hospitalisation complète dans les services de psychiatrie générale entre le 1er et le 30 avril 2008 ont été inclus. Les données ont été recueillies dans les premiers jours du séjour à l’aide d’un questionnaire résumant les parcours avant l’admission ; les diagnostics ont été établis à partir de la CIM-10. Résultats : Au total, 482 admissions ont été enregistrées du 01 au 30 avril 2008 : 304 questionnaires étaient exploitables et ont constitué notre échantillon. 46 patients (15 %) ont été admis directement dans l’établissement, 161 patients (53 %) ont rencontré 1 intervenant avant leur admission, 79 patients (26 %) ont rencontré 2 intervenants, 15 patients (5 %) ont rencontré 3 intervenants, 3 patients (1 %) ont rencontré 4 intervenants. 80 % ont été hospitalisés moins de 72 heures après avoir rencontré le premier intervenant. Le premier intervenant (à l’origine de l’hospitalisation) était le médecin traitant dans 24 % des cas, un service psychiatrique d’un autre établissement dans 16 % des cas, le SAMU dans 12 % des cas, et une structure extrahospitalière dans 11 % des cas. L’influence potentielle du diagnostic, des caractéristiques sociodémographiques et des antécédents psychiatriques sur les trajectoires d’admission a été évaluée. Conclusion : Le parcours du patient est complexe et implique de nombreux intervenants. Le taux d’admissions directes sans intervention d’un professionnel de santé était important. Cette évaluation met en évidence la nécessité d’optimiser le parcours du patient, en développant les prises en charge ambulatoires et le partenariat avec les autres structures de soin. PO 429 INTERET DE L’ÉLECTROCONVULSIVOTHÉRAPIE DANS UN CAS DE « PSEUDO-DÉMENCE » PARKINSONIENNE LAGODKA A., GUIGLIANO E., PLAZE M., GALLARDA T., OLIÉ J.P. INSERM, Laboratoire de Pathophysiologie des Maladies Psychiatriques U894 ; Service Hospitalo Universitaire, Faculté de Médecine Paris Descartes, Centre Hospitalier Sainte-Anne, PARIS, FRANCE Introduction : La dépression dans le cadre de la maladie de Parkinson (MP) est une situation diagnostique et thérapeutique complexe. Lorsque des troubles cognitifs se surajoutent, la situation se complexifie encore, les données de la littérature n’étant pas unanimes sur la conduite à tenir. En particulier, l’intérêt de l’électroconvulsivothérapie (ECT) est 161 7e Congrès de l’Encéphale sujet à débat, car ce traitement est parfois « accusé » d’aggraver les troubles cognitifs. Cas clinique : Il s’agit d’un patient de 66 ans, atteint de MP, hospitalisé pour une dépression mélancoliforme résistante aux antidépresseurs. La symptomatologie dépressive évoluait depuis le diagnostic de MP, en 2001, et s’était aggravée depuis 1 an. Le tableau clinique à l’entrée associait un syndrome dépressif sévère avec idéations suicidaires et symptômes psychotiques, une altération de l’état général, un intense ralentissement psychomoteur, des troubles cognitifs (troubles de la mémoire, de l’attention et de la concentration) et une perte d’autonomie. Le bilan organique, incluant une IRM cérébrale et un électroencéphalogramme, était normal. L’évaluation neuropsychologique mettait en évidence une altération du fonctionnement cognitif global (MMSE = 26/30) avec au premier plan des troubles mnésiques prédominants et un syndrome dysexécutif sans troubles visuospatiaux. Au total, l’ensemble était compatible avec un tableau de MP avec démence dans une phase débutante. Le patient a été traité par ECT. Dès le début de la cure, il s’est amélioré sur les plans clinique et moteur (amélioration thymique, disparition complète des éléments psychotiques, récupération de l’autonomie, reprise progressive du poids). Au plan cognitif, un bilan de contrôle, effectué 3 semaines après la 11e séance d’ECT, montre une amélioration considérable du fonctionnement cognitif global avec récupération des capacités mnésiques, amélioration des fonctions exécutives et disparition du ralentissement psychomoteur. Discussion : Ce cas illustre l’idée que les ECT peuvent être une thérapeutique efficace dans les cas de dépression résistante aux antidépresseurs associée à des troubles cognitifs dans le cadre de la maladie de Parkinson. De plus, il enrichit le débat concernant l’utilisation des ECT chez les patients présentant un tableau démentiel. PO 430 L’OBSERVANCE DU TRAITEMENT CHEZ LES MALADES MENTAUX ADALI I., MANOUDI F., ASRI F., TAZI I. Équipe de recherche pour la santé mentale, CHU Mohamed VI, MARRAKECH, MAROC L’observance thérapeutique est l’élément clé dans la prise en charge de la maladie mentale alors que plusieurs facteurs l’influencent. Les conséquences d’une mauvaise observance sont surtout les rechutes et les hospitalisations fréquentes. Nous avons essayé par la présente étude d’évaluer le niveau de l’observance du traitement des patients, les éléments contribuant à une mauvaise observance, et la perception de l’observance par les patients. Nous avons utilisé un questionnaire comportant 3 parties destinées aux patients, au personnel médical et paramédical. Nous avons recensé jusqu’à ce jour 18 patients (étude en cours) : 8 patients bipolaires et 10 patients schizophrènes. Leur moyenne d’âge = 39 ans, (min = 20 ans, max = 59 ans), 77,7 % étaient de sexe masculin, 66 % sans profession, 80 % étaient des célibataires. La moyenne des rechutes était de 5 pour les 2 catégories de patients. La majorité (87 %) ne connaissait pas la dose du traitement. Les causes d’arrêt selon eux étaient : les effets secondaires (32 %), la mauvaise prise en 162 charge familiale (18 %), le coût du traitement (11 %) et la prise de toxiques (11 %). 21 % des patients schizophrènes arrêtaient leur traitement à cause des effets secondaires, et 50 % des patients bipolaires arrêtaient leur traitement à cause des toxiques. 39 % des patients prenaient le traitement pour se calmer, 28 % par obligation et 22 % seulement pour guérir ; 11 % ne savaient pas pourquoi ils le prenaient. 31 % souhaitaient changer traitement, 5 % voulaient diminuer la dose, 16 % proposaient l’amélioration des conditions de vie comme alternative au traitement, et 11 % proposaient les toxiques. 75 % des patients bipolaires et 40 % des patients schizophrènes estimaient que le traitement a une influence négative sur eux. Améliorer l’observance suppose une bonne information des patients sur leur maladie, l’utilisation de posologies minimales efficaces, la simplification des prises et l’alliance thérapeutique qui est parmi les rares facteurs ayant une corrélation positive avec l’observance thérapeutique. PO 431 LA PLACE DE LA FAMILLE DANS LA PRISE EN CHARGE DES MALADES MENTAUX BOUTABIA S., MANOUDI F., ASRI F., TAZI I. Équipe de recherche pour la santé mentale, CHU Mohamed VI, MARRAKECH, MAROC Introduction : La famille joue un rôle incontournable dans la prise en charge des malades mentaux, essentiellement dans l’observance du traitement et la réinsertion socioprofessionnelle. Objectif de l’étude : Identifier le rôle de la famille dans la prise en charge du malade mental Sujets et méthodes : Étude descriptive portant sur 25 familles de patients hospitalisés en service psychiatrique universitaire (étude en cours). Résultats : 80 % des parents ont plus de 30 ans, dans 40 % des cas il s’agit de mères qui prennent en charge le patient, de niveau d’instruction bas dans 48 % des cas. 64 % des parents présentent une pathologie organique et 40 % sont suivis pour une pathologie psychiatrique. La présence d’une profession stable a été retrouvée chez 56 % des parents dont 60 % seulement supportent le paiement des frais. Aucune famille ne reçoit de l’aide d’associations sociales, et 25 % sont soutenus par des proches et par l’entourage familial. Discussion : Les parents des malades mentaux sont de précieux partenaires dans le projet de soins ; ils sont l’indicateur de l’historique médical et du comportement du patient à domicile, ils permettent la surveillance du proche malade essentiellement dans son observance du traitement ce qui constitue un élément clé dans l’évitement de l’hospitalisation ; ils assurent aussi le milieu d’accession à l’autonomie et à la réinsertion sociale. Ces familles ont à faire face à diverses difficultés, liées aux conditions financières, sociales, professionnelles, et à la nature même de la maladie mentale. Dans la majorité des cas le rôle de proche de malade mental est joué par des femmes (mères et épouses), leur âge est variable et ce sont les sujets âgés en particulier qui souffrent des difficultés les plus lourdes. Posters Conclusion : Faire intervenir la famille dans le projet de soin en leur apprenant des techniques pour surmonter les situations auxquelles ils ont à faire face et en les soutenant, tout en leur expliquant leurs limites, permettra d’optimiser la prise en charge des malades mentaux. PO 432 POUR QUELQUES JALONS DE PSYCHOTHÉRAPIE URGENTISTE JOVER F. CHU, NICE, FRANCE Les urgences psychiatriques deviennent le lieu important de la prise en charge dans le contexte actuel de l’organisation des soins. Les psychiatres urgentistes, qui ne peuvent se contenter d’effectuer un simple travail de triage en attente d’une sectorisation souvent rare, sont conduits à revoir leur pratique. Ainsi se sont développés partout en France des lieux de consultation de Post-urgence qui permettent de prévenir les délais souvent longs pour le suivi ultérieur. Au-delà de ces mesures pragmatiques il paraît important de repenser la dynamique relationnelle aux urgences, de prendre conscience dans ces moments parfois brefs du véritable enjeu : « l’arrimage aux soins ». Cette communication se propose de passer en revue quelques caractéristiques d’une psychothérapie urgentiste : accepter et comprendre les projections, mettre en place une alliance de qualité, comprendre et éviter les clivages, parler plusieurs langues, prendre le leadership des entretiens… PO 433 PPUMMA : BONDIR POUR PRÉVENIR, UNE UNITÉ INNOVANTE D’URGENCE EN RÉSEAU POUR LA PSYCHIATRIE PÉRINATALE APTER G. (1), GAREZ V. (2), HEROUX C. (2), LE MAIRE D. (2), VALENTE M. (3), CARLBERG E. (4), RICHER D. (5), CHAUMONT C. (2), DORET A.M. (2), LE NESTOUR A. (2) (1) EPS ERASME Université Paris 7, ANTONY, FRANCE (2) EPS ERASME, ANTONY, FRANCE (3) EPS ERASME, CH Rostand, ANTONY ET SEVRES, FRANCE (4) EPS ERASME et A PARE, ANTONY ET BOURG-LA-REINE, FRANCE (5) HPA, ANTONY, FRANCE La psychiatrie périnatale se définit tantôt comme la psychiatrie des parturientes et des jeunes accouchées tantôt comme celle du nouveau-né et du nourrisson. Elle concerne la grossesse et les premières semaines suivant la naissance voire les troubles mentaux liés à la reproduction, et la clinique des interactions mère-bébé lorsque les mères présentent des troubles psychopathologiques (avec leurs très jeunes enfants), notamment dans le cas de la dépression postnatale. Tenir compte de la pathologie à cette période de la vie signifie qu’il faut tenir compte de la femme et de la mère qu’elle est entrain de devenir, autant que de l’enfant né ou à naître. Dans la continuité de l’existence depuis 1992 d’une unité de soins ambulatoires pour parents et très jeunes enfants de moins de deux ans, l’Aubier, et d’un réseau médico-psychosocial, le réseau Périnat 92 Sud, une structure originale PPUMMA : Psychiatrie Périnatale d’Urgence Mobile en Maternité a pu être créée en 2007. Il s’agit d’une unité de soins composée de psychiatres, psychologues et puéricultrices dont les membres se déplacent afin d’intervenir en urgence (< 24 heures) auprès de femmes enceintes et de jeunes accouchées. Des suivis en ambulatoire sont assurés pendant la grossesse, si besoin, en s’ajustant sur site aux rendez-vous de suivi somatique. Une prise en charge peut se poursuivre en aval à l’Aubier. Au cours de la première année de fonctionnement 175 demandes ont été évaluées. Un tiers a donné lieu à un avis spécialisé unique. Pour les deux tiers restants, une prise en charge s’est faite durant la grossesse et/ou dans le postnatal. Les besoins thérapeutiques étaient variés : psychopharmacologie adaptée à la grossesse et à la lactation, unité d’hospitalisation mère-bébé, psychothérapies mère-bébé. Nous présenterons une analyse détaillée de la population (n = 175) incluant le motif des demandes, le diagnostic maternel et l’évaluation des interactions mère-bébé en postnatal immédiat, les situations pathologiques exceptionnelles (pertes de grossesse, IMG, techniques médicalement assistées nouvelles…). Ainsi, les spécificités intrinsèques tant de la psychopathologie que de la prise en charge de ce champ particulier de la psychiatrie seront-elles mises en lumière ? PO 434 Y A-T-IL UNE PLACE POUR UN CENTRE DE CRISE À ALGER ? AMMAR FERHANI K.L., KACHA F. EHS Mahfoud Boucebci Cheraga, ALGER, ALGÉRIE Les services d’urgences psychiatriques à Alger tels qu’ils sont pensés actuellement, sont dépassés par la demande croissante d’une population souffrant de détresses multiples (passage brutal d’un système socialiste à une économie de marché « sauvage », paupérisation de la population, séquelles psychosociales de deux décennies de terrorisme islamiste, catastrophes naturelles), un nombre de lits d’hospitalisation constant et un nombre insuffisant de psychiatres pour une population en nette augmentation dans les grandes villes. On se retrouve face à une situation explosive. Cette réalité du terrain a amené les décideurs et les professionnels à réfléchir le soin psychiatrique autrement, en investissant l’extrahospitalier et cela par la création de centres intermédiaires de santé mentale (CISM), mais aussi en s’interrogeant sur la pertinence de créer des centres de crise. Un projet de partenariat entre l’établissement hospitalier spécialisé M. Boucebci de Chéraga-Alger (Université de Médecine d’Alger) et l’unité de crise et d’urgences psychiatriques des Cliniques universitaires Saint-Luc (Université Catholique de Louvain) pour la création d’un premier centre de crise à Alger, a vu le jour. Ce projet s’est effectué sur la période 2005-2008 et a permis à des professionnels algériens d’aller au centre de crise de Saint-Luc, se former et se familiariser aux concepts de crise, d’interaction et invention de crise mais aussi à des professionnels belges de venir superviser les différentes équipes travaillant dans des services d’urgences psychiatriques, comprendre la réalité du terrain algérien et réfléchir ensembles à ce que pourrait être ce premier centre de crise Algérien. 163 7e Congrès de l’Encéphale Quand on sait que 70 % des urgences psychiatriques sont des situations de crise, ce projet se veut novateur dans un pays du Sud comme le notre, à propos de sa politique de santé mentale. Cette nouvelle approche nous permettra de nous rapprocher des familles en souffrance, d’entamer un dialogue précoce et de « dépsychiatriser » la crise, en amenant le patient et sa famille à reprendre en main son histoire et se réapproprier une position de sujet. PO 435 LES ENJEUX DES HOSPITALISATIONS SOUS CONTRAINTE À PROPOS D’UNE ÉTUDE RÉTROSPECTIVE MENÉE SUR 658 DOSSIERS D’HOSPITALISATION SOUS CONTRAINTE DANS L’AGGLOMÉRATION CAENNAISE EN 2005 COURTECUISSE A. (1), CHASTANG F. (2) (1) CHS, CAEN, FRANCE (2) CHU, CAEN, FRANCE Le défi de l’intégration des malades mentaux guide les pratiques psychiatriques actuelles. Cet objectif clairement énoncé dans la loi du 27 juin 1990 a pourtant été accompagné par une recrudescence statistique des HSC. Dans le cadre de la loi du 27 juin 1990, 658 dossiers de personnes ayant fait l’objet d’une Hospitalisation Sous Contrainte (HSC) sur 7 secteurs psychiatriques du Calvados du 1er janvier 2005 au 31 décembre 2005 ont été analysés à partir des dossiers cliniques et des registres de la loi. La population étudiée est représentée le plus souvent par des hommes célibataires, sans activité professionnelle, connus par les services de psychiatrie dans lesquels ils ont déjà été hospitalisés pour une pathologie psychotique ou un trouble de l’humeur. Les critères de recommandation de l’HAS sont pertinents et reflètent bien la pratique des HSC. La question du consentement tient une place importante bien qu’au second plan derrière des arguments strictement descriptifs et cliniques. L’application des procédures d’HDT et d’HO reflète des situations cliniques différentes, l’HDT étant centrée sur le patient, et l’HO étant plus une mesure de protection publique. L’HSC concerne principalement les troubles schizophréniques et délirants et les troubles de l’humeur. La contrainte est inférieure à une semaine dans 1/3 des dossiers d’HDT et les situations de crise représentent un quart des dossiers d’HDT. Les contraintes supérieures à 3 mois représentent 62,2 % des dossiers d’HO et une sortie d’essai est mise en place dans près de 2/3 des dossiers d’HO. La pratique des HSC dans l’agglomération caennaise respecte la logique d’application de la loi de 1990. Une harmonisation des pratiques et le développement de dispositifs de soins sont nécessaires pour que cette loi continue de garantir l’efficacité des soins, en améliorant l’accès et les pratiques en psychiatrie. PO 436 ÉVOLUTIONS LÉGISLATIVES EN TOXICOMANIE : LA LOI DU 5 MARS 2007 LIOT K., LAUNAY C., LAQUEILLE X. CH Sainte-Anne, PARIS, FRANCE 164 La loi du 31 décembre 1970 a été élaborée en réponse au développement de la toxicomanie dans la jeunesse occidentale à la fin des années 60. Le volet répressif sanctionne sévèrement l’usage et le trafic de stupéfiants. Le volet sanitaire précise les modalités de soins aux toxicomanes et crée notamment la mesure d’injonction thérapeutique. Cette disposition propose une alternative de soins aux poursuites pénales. Le Procureur saisit l’autorité sanitaire qui enjoint le sujet soit à subir une cure de désintoxication, soit à se placer sous surveillance médicale. L’autorité sanitaire est alors chargée de contrôler le déroulement du traitement et d’en tenir régulièrement informé le parquet. La mesure d’injonction thérapeutique est toujours controversée, ses résultats semblent mitigés. La loi du 5 mars 2007 fait évoluer la prise en charge des consommateurs de drogues par une réponse sanitaire, pénale et pédagogique. Elle étend la mesure d’injonction thérapeutique tout en modifiant son application. Ce texte organise : – le dessaisissement du déroulement de la mesure de l’autorité sanitaire au profit d’un médecin relais ; celui-ci organise les soins, s’assure de leur suivi et informe l’autorité judiciaire ; – l’extension de la mesure d’injonction thérapeutique à tous les stades de la procédure pénale et en particulier dans le cadre de la composition pénale, comme alternative aux poursuites ou comme modalité d’exécution d’une peine ; – des stages de sensibilisation aux dangers de l’usage de stupéfiants imposés aux usagers de drogues. Les perspectives offertes par ces nouvelles dispositions sont encore floues. Le dispositif actuel est le produit d’une longue évolution. Le dessaisissement d’une autorité sanitaire, expérimentée et travaillant en réseau avec les structures compétentes au profit d’un médecin relais non nécessairement qualifié en addictologie peut être problématique. Le traitement judiciaire du délit d’usage avec extension de la mesure d’injonction thérapeutique et mise en place d’actions d’information comme le stage de sensibilisation offrent des perspectives intéressantes. PO 437 PROFIL SOCIODÉMOGRAPHIQUE ET ASPECTS CLINIQUES DES TROUBLES MENTAUX EN MILIEU CARCÉRAL TUNISIEN KHAMMOUMA S., HAJJI K., ZARROUK L., MARRAG I., HADJ AMMAR M., NASR M. CHU, MAHDIA, TUNISIE Introduction : Les troubles mentaux en milieu carcéral tunisien ont fait l’objet de peu d’études. Les objectifs du présent travail étaient d’estimer la prévalence des troubles mentaux chez les détenus et de décrire leurs caractéristiques sociodémographiques et cliniques. Méthodologie : C’est une étude transversale effectuée durant une période de trois mois auprès des malades mentaux détenus et suivis par un psychiatre conventionné à la prison civile de Mahdia. Les données ont été recueillies à l’aide d’un questionnaire préétabli composé de 28 items. Le DSM IV a été utilisé pour préciser les critères diagnostiques des troubles mentaux. Posters Résultats : 10,12 % des détenus souffraient d’une pathologie psychiatrique. Il s’agissait d’une population jeune (âge moyen de 33,3 ans), essentiellement célibataire (65,7 %), de niveau d’instruction primaire dans 2/3 des cas et ayant des antécédents d’incarcérations dans 72,5 % des cas. Le meurtre, les coups et blessures et le viol étaient les infractions les plus fréquentes avec des taux respectifs de 41,2 ; 22,5 et de 14,7 %. Les troubles liés à une substance ont été notés dans 46,1 % des cas, la schizophrénie seulement dans 6,9 % des cas et un trouble de la personnalité type psychopathique dans 47 % des cas associé à un trouble lié à une substance dans 32 % des cas. Discussion et conclusion : Au regard de ces résultats, l’amélioration du plateau technique dans les institutions pénitentiaires de notre pays d’une part et l’optimisation de la prise en charge après la sortie de la prison avec les services de psychiatrie du secteur d’autre part paraissent indispensables afin d’adapter les différentes interventions et de mieux répondre aux besoins des malades mentaux incarcérés. PO 438 ÉVALUATION DU DISPOSITIF D’INJONCTION DE SOINS DES AUTEURS DE VIOLENCES SEXUELLES (PÉDOPHILIE EXTRAFAMILIALE) AUGER G. (1), BOUYSSY M. (2), CANO J. (2), EL HAGE W. (3), GAILLARD P. (3), CAMUS V. (3) (1) Clinique Psychiatrique Universitaire, CHRU de Tours, TOURS, FRANCE (2) Service des Urgences, CHRU de Tours, TOURS, FRANCE (3) INSERM U930 ERL CNRS 3106, CHRU de Tours, TOURS, FRANCE Introduction : En application de la loi du 17 juin 1998 relative à la prévention et à la répression des infractions sexuelles, les patients auteurs de violences sexuelles doivent bénéficier d’une prise en charge psychiatrique. Cette situation d’injonction de soins est source d’interactions complexes entre les domaines de la Santé et de la Justice. En pratique, ces patients n’ont pas de circuits structurés identifiés de soins spécialisés. De plus, aucune évaluation n’est faite du fonctionnement de l’injonction de soins. Objectifs : Ce travail avait pour but d’évaluer le fonctionnement du circuit d’injonction de soins des auteurs de violences sexuelles de nature pédophilie extrafamiliale à l’échelle du département d’Indre-et-Loire, afin de proposer un bilan des actions à poursuivre. Méthodologie : Nous avons mené une enquête, sous la forme d’entretiens semi directifs, auprès des intervenants médicaux et judiciaires impliqués dans la prise en charge des 16 auteurs de violences sexuelles (pédophilie extrafamiliale), suivis en injonction de soins au cours de l’année 2007. Résultats : Les intervenants médicaux (praticiens traitants et médecins coordonnateurs) étaient hétérogènes dans leurs pratiques psychothérapiques, leurs approches et leurs connaissances du dispositif d’injonction de soins. Tous les intervenants, médicaux et judiciaires, ont déploré la rareté des contacts médico judiciaires et le manque d’échange possible d’informations. Conclusion : Le dispositif d’injonction de soins était partiellement appliqué, principalement par un manque d’informations et de communications entre les différents intervenants médico judiciaires. Cette carence pourrait être améliorée par une structuration des échanges entre les intervenants, la création d’un centre régional de ressources et l’identification du circuit de soins spécialisés. Mots clés : Injonction de soins ; Loi du 17 juin 1998 ; Pédophilie ; Psychothérapie ; Violences sexuelles. PO 439 PROJET DE RÉORGANISATION DU DIPLÔME UNIVERSITAIRE DE PSYCHIATRIE LÉGALE ET EXPERTALE PROPOSE À LA FACULTÉ DE MÉDECINE DE MONTPELLIER CAUSSE F. (1), AGUILAR E. (1), BACCINO E. (2), BOULENGER J.P. (1) (1) Service universitaire psychiatrie adulte, MONTPELLIER, FRANCE (2) Service universitaire médecine légale, MONTPELLIER, FRANCE Face aux besoins éducatifs importants et nouveaux qui existent en psychiatrie légale et expertale, le service universitaire de Psychiatrie Adulte de Montpellier propose une nouvelle maquette de son diplôme universitaire de troisième cycle. Il s’agit d’une formule remaniée adaptée aux besoins des étudiants et aux connaissances actuelles. Pour ce faire, l’équipe éducative du précédent diplôme s’est réunie avec d’autres experts locaux du CHU de Montpellier dont le service de Neurologie et de Médecine Légale, ainsi que des experts du secteur privé pour définir une série d’objectifs éducatifs. Huit thèmes de travail spécifiques se sont dégagés en fonction du public concerné, du niveau de formation et des thèmes essentiels de la discipline. Des méthodes d’évaluation des étudiants et de la formation ont été retenues et un programme d’enseignement a été élaboré. La méthode essentiellement sélectionnée est une méthode de pédagogie active par apprentissage à la résolution de problèmes complexes avec l’aide d’experts des différents sujets abordés. L’étudiant dispose d’une bibliographie spécialisée avant chaque séminaire qui lui permet de travailler, le jour de la session, en petit groupe les cas cliniques et les jeux de rôles proposés par les enseignants. Les rencontres avec un nombre important d’experts sont favorisées, tant au cours des séminaires, que sur le terrain en conditions réelles, pour éclairer les étudiants sur la complexité de la pratique et leur permettre d’acquérir des éléments de savoir faire et de savoir être. Les moyens nécessaires à la mise en œuvre du diplôme semblent disponibles à la Faculté et dans le service de psychiatrie universitaire. Toutefois, si l’équipe éducative a le sentiment d’avoir réorganisé en profondeur le diplôme, elle attend avec impatience la première année de mise en œuvre de la nouvelle formule pour appliquer le système d’évaluation choisi et réaliser ainsi les modifications nécessaires affectant le programme d’enseignement, les méthodes visant à atteindre les objectifs pédagogiques ainsi que les techniques d’évaluation. 165 7e Congrès de l’Encéphale PO 440 SCANDALE ! IL REFUSE DE SE SOIGNER EON A. (1), ANDRUETAN Y. (2), COURBIER D. (1), NICOLAS J.D. (1), BRUGE ANSEL T. (1) (1) HIA Desgenettes, LYON, FRANCE (2) HIA Sainte-Anne, TOULON, FRANCE « Je conseillerai aux malades le régime de vie capable de les soulager et j’écarterai d’eux tout ce qui peut leur être contraire ou nuisible » ; le serment d’Hippocrate souligne le fait que le médecin se doit d’aider son patient et le guérir de ses pathologies. Pour autant certains patients s’opposent aux soins, les refusent même s’ils connaissent les potentielles complications. La loi du 4 mars 2002 autorise le patient à refuser les soins et mentionne que le praticien doit accepter ce refus après s’être assuré que le patient ait bien été informé des conséquences et que ce refus soit durable dans le temps. Or pour un soignant, ce refus de soin est difficile à accepter, voire même intolérable ; comme si le patient nous privait de notre fonction : celle de le soigner. En quoi, le refus de soins peut parfois être intolérable pour le médecin et l’équipe soignante ? N’est-ce pas un peu parce que derrière chaque pathologie la mort est envisagée. Accepter de voir mourir un patient avec ce sentiment d’impuissance devient insupportable pour le médecin et remet en cause en quelque sorte sa fonction de soignant. Nous allons après un bref rappel de la loi de 2002 et à la lumière de quelques cas cliniques essayer de comprendre en quoi ce refus est insoutenable pour des hommes dont la fonction est de soigner. PO 441 L’ÉVOLUTIVITÉ DE LA LOI DE DÉFENSE SOCIALE BELGE : L’IMPÉRATIF DE SOINS SUBORDONNE À L’EXIGENCE DE SÉCURITÉ ? DESCHIETERE G. Cliniques Universitaires St-Luc, BRUXELLES, BELGIQUE La nouvelle loi, relative à l’internement des personnes atteintes d’un trouble mental, a été votée le 21 avril 2007 par les assemblées parlementaires belges. Sa préparation a duré plus de 10 ans et elle signe l’abrogation des « lois de défense sociale à l’égard des anormaux et des délinquants d’habitude des 9 avril 1930 et 1er juillet 1964 ». La loi est officiellement présentée comme poursuivant un double objectif : « il s’agira à la fois de protéger la société tout en assurant un soutien thérapeutique adapté aux auteurs de crimes ou délits qui souffrent d’un trouble mental ayant altéré de manière grave leur capacité de discernement et qui représentent un danger pour la société ». En ce sens, le nouveau texte législatif espère rencontrer les exigences européennes en la matière. À l’analyse toutefois, cette loi, dont les décrets d’application ne sont pas encore publiés à la date du 15 novembre 2008, annonce différentes mesures où l’aspect sécuritaire pourrait prendre le pas sur le volet thérapeutique. Ainsi, une lecture critique révélera les indices suivants : • Évaluation par le psychiatre, non plus de la rechute (sémantique médicale), mais de la possible récidive (sémantique pénale). 166 • Restriction des conditions de libération, e.a. par la multiplication des modalités de mises à l’épreuve de l’interné. • Ambiguïté de la finalité des soins : ceux-ci ne seraient-ils qu’un moyen pour garantir la sécurité de la société ? Par ailleurs seront développées les notions de « dangerosité », d’accès conditionné au dossier médical pour le patient interné, conformément à la loi relative aux droits du patient (2002), ainsi que la continuité entre cette loi et celle relative à la protection de la personne des malades mentaux. PO 442 SANTÉ – JUSTICE : RESSOURCES ET LIMITES DES RÉSEAUX DE SANTÉ EN PSYCHIATRIE MÉDICO-LÉGALE SECHTER D., GIRON O., GARNIER G., BELONCLE M. CHU de Nantes, NANTES, FRANCE Psychiatrie et Justice sont en étroite relation depuis la naissance de notre spécialité, structurée à partir de la notion d’irresponsabilité pénale et du prononcé de non-lieu. Dans un premier temps, ces disciplines se sont ainsi développées de façon exclusive l’une de l’autre, avant de s’articuler pour la prise en charge de certaines populations n’étant réductibles ni au champ psychiatrique ni au champ criminologique. L’Hôpital Psychiatrique en tant qu’institution fermée sur ellemême et monopolisant savoir et pouvoir dans son domaine fut remis en question dans les années 1970 ; l’ouverture de la Santé Mentale au champ social et la multiplication de ses acteurs permirent alors le développement d’une offre de soins diversifiée dans l’environnement naturel des patients, d’orientation sectorielle et généraliste. L’augmentation des besoins en Psychiatrie dans certaines situations particulières, telles que la prise en charge des malades mentaux sous main de Justice, a par la suite donné naissance à des organisations de soins plus spécifiques : les Réseaux de Soins Psychiatriques, créant des partenariats entre les différents domaines de l’environnement des patients. À partir de nos expériences dans les soins portés aux détenus souffrant de troubles mentaux par le SMPR, et dans la prise en charge des auteurs de violences sexuelles par le CRIAVS, nous présenterons les ressources offertes par les Réseaux de Santé en Psychiatrie Médico-Légale, mais nous en étudierons également les limites. En effet, si la promotion d’interactions dynamiques entre les différents professionnels des champs judiciaire, social et médical concernés y permet une prise en charge globale et adaptée des patients, il faut également souligner l’existence de difficultés de communication entre ces acteurs, pouvant entraîner un manque de compréhension des réalités de chacun et la sclérose de ces réseaux en organisations figées ayant pour résultats stigmatisation et exclusion. De plus, le développement actuel d’une idéologie sociétale de plus en plus sécuritaire augmente les risques de confusion des places et des rôles, de déconstruction des identités propres à chaque discipline et d’instrumentalisation, qui constituent dans le cadre de l’articulation Santé – Justice de réelles menaces pour notre spécialité. Posters PO 443 HOMICIDE PATHOLOGIQUE, HOSPITALISATION D’OFFICE ET CONDITIONS DE SORTIE. À PROPOS DE 5 OBSERVATIONS ARIBI L., JAOUA F., ALOULOU J., HALOUANI N., AMAMI O. CHU Hedi Chaker, SFAX, TUNISIE Les procédures d’hospitalisation sans consentement en psychiatrie sont régies en Tunisie par la loi n° 92-83 du 3 août 1992 complétée par la loi n° 2004-40 du 3 mai 2004 largement inspirées de la loi française du 27 juin 1990 « relative aux droits et à la protection des personnes hospitalisées en raison des troubles mentaux et à leurs conditions d’hospitalisation ». Les articles 29 de la loi tunisienne et L 348-1 (puis L 3213-8) de la loi française, régissant les modalités d’admission et de sortie des hospitalisations d’office des malades mentaux « bénéficiant » de l’irresponsabilité pénale, ont été confrontés à beaucoup de difficultés d’application notamment lors de l’expertise de fin d’hospitalisation d’office médico-légale. Par ailleurs, le médecin traitant se trouve fréquemment face au problème d’intégration du patient jugé toujours dangereux par sa famille et la société. L’objectif de notre travail est de discuter à partir d’observations cliniques de 5 patients ayant commis des homicides : – les difficultés rencontrées par l’expert lors de l’évaluation de la dangerosité d’un malade mental et la prédiction des comportements criminels violents en fin d’hospitalisation d’office médico-légale ; – les solutions proposées face aux réticences sociales et familiales auxquelles sont confrontés ces patients à la sortie. PO 444 SYNDROME DE DIOGÈNE SELMA T. Centre Hospitalier de Lagny Marne-la-Vallée, LAGNY-SURMARNE, FRANCE Nous rapporterons un cas clinique d’une femme de 51 ans, hospitalisée en service somatique qui présente un syndrome de diogène caractérisé avec photos illustratives. Bilan psychologique et revue bibliographique à l’appui. PO 445 ANALYSE DE LA FRÉQUENCE ET DU TYPE D’INTERACTIONS MÉDICAMENTEUSES DANS UN HÔPITAL PSYCHIATRIQUE : COMPARAISON ENTRE LA PSYCHIATRIE ADULTE ET LA GÉRONTOPSYCHIATRIE JAVELOT H., WESTPHAL J.F., MARTIN-BERARD M., CONRATH-GREGOIRE D., NONNENMACHER C. EPSAN – Établissement Public de Santé Alsace Nord, BRUMATH, FRANCE Introduction : Le but de cette étude était d’évaluer la fréquence et le type d’interactions médicamenteuses, dites « déconseillées » ou « contre-indiquées » [IM/D-CI], chez les personnes âgées (plus de 65 ans) [PA] versus les personnes non âgées [PNA], d’un hôpital psychiatrique. Méthodes : L’étude a été réalisée par une analyse en coupe transversale sur une journée de tous les traitements médicamenteux en cours dans la population des patients hospitalisés, répétée sur deux jours à une année d’intervalle. Les données des deux jours d’étude ont été mises en commun pour l’analyse statistique. La détection des interactions médicamenteuses a été réalisée par la pharmacie à l’aide du logiciel Cariatides®. Résultats : 152 PA et 559 PNA étaient incluses. La fréquence des IM/D-CI était semblable dans la population des PA par rapport à celle trouvée chez les PNA : 17,1 % et 14,5 %, respectivement (p = 0,42). Le premier type d’IM/D-CI concernait le danger lié à l’utilisation concomitante de plusieurs antipsychotiques [AP] pouvant prolonger l’intervalle QT ; ces interactions étaient beaucoup plus fréquentes chez les PNA (65,4 %) que les PA (23 %). Le deuxième type d’IM/D-CI représentait des associations entre un AP et un autre traitement. L’interaction la plus fréquente à ce niveau correspondait à l’association d’un AP avec la lévodopa et représentait 23,1 % des IM/D-CI chez les PA. La dernière catégorie concernait l’ensemble des autres interactions avec, par exemple, les IM/D-CI conduisant à la potentialisation du risque d’hyperkaliémie. Cette interaction représentait 34,6 % des IM/D-CI trouvées chez les PA. Conclusion : Dans cette étude, on constate une relativement haute fréquence des IM/D-CI, indépendamment de l’âge des patients. Cependant, la distribution de fréquence des risques iatrogènes liés à ces interactions diffère entre les deux populations. Les interactions entre AP sont majoritaires chez les PNA, tandis que chez les PA les interactions sont également liées, pour une part importante, aux traitements pour les pathologies cardiaques et la maladie de Parkinson. PO 446 AU TEMPS DE FANON, CITONS LES TROUBLES MENTAUX TEFAHI B. EHS Errazi, ANNABA, ALGÉRIE Au temps de Fanon, la pathologie de la torture, du torturé et celle du tortionnaire est devenue un terrain favorable à l’éclosion des troubles mentaux. Ces derniers sont considérés comme des phénomènes morbides spécifiques foisonnant chez les colonisés à travers leur histoire psychologique, affective et biologique. Notre intervention s’illustre à travers la littérature Fanon pour ranger toute une série de troubles mentaux rencontrés chez les colonisés. Mots clés : Colonisés ; Fanon ; Tortionnaire ; Torture ; Torturé ; Troubles mentaux. PO 447 PRÉSENTATION DE DEUX ÉPISODES SUCCESSIFS DE PSYCHOSES AIGUËS APRÈS ADMINISTRATION DE BUPROPION CHEZ UNE MÊME PATIENTE : UN CAS DE « RECHALLENGE » POSITIF INVOLONTAIRE JAVELOT H., BARATTA A., WEINER L., NONNENMACHER C., WESTPHAL J.F. EPSAN – Établissement Public de Santé Alsace Nord, BRUMATH, FRANCE 167 7e Congrès de l’Encéphale Introduction : Nous rapportons ici le cas d’une patiente ayant présenté successivement deux épisodes d’accès psychotiques aigus, après 2 et 4 jours d’administration de bupropion LP (libération prolongée) à la dose de 150 mg/jour, dans le cadre d’un sevrage à la nicotine. Cas clinique : Mlle S est une femme de 31 ans. Elle présente une addiction à la nicotine et souffre d’un trouble schizo-affectif. Son état est stable depuis 4 ans et compatible avec sa vie socioprofessionnelle, avec le traitement suivant : olanzapine 10 mg/jour et alprazolam 0,25 mg 3 × /jour. Mlle S présente brutalement le 4/10/07 un état d’agitation psychomotrice très important, après 4 années de stabilité mentale, nécessitant son hospitalisation. À l’admission la patiente présente un délire de persécution, un syndrome dissociatif et manifeste une grande hétéro-agressivité. L’interrogatoire familial permet de mettre en lumière un projet de sevrage tabagique récent, ayant conduit à la prescription de Zyban® LP à 150 mg/jour. Une augmentation de posologie du traitement conventionnel de la patiente, associé à la prescription de cyamémazine 30 mg 3 × /jour, permet la rémission rapide de cet épisode délirant. Un mois après sa première hospitalisation, Mlle S présente de nouveau un état d’agitation sévère, avec un délire de persécution et de spoliation, une très grande hétéro-agressivité et une fuite des idées. Un nouvel interrogatoire familial révèle que la patiente, sans tenir compte des mises en garde formulées lors de sa première hospitalisation, a repris du Zyban® LP à 150 mg/jour durant les 4 jours précédents. Le traitement est réadapté à l’état clinique de la patiente : olanzapine 20 mg/j, clonazépam 6 mg/j en 3 prises, et divalproate de sodium 2,5 g/j en 3 prises. L’état de Mlle S se stabilise progressivement et un retour à l’euthymie est constaté après 15 jours de traitement. Mlle S a repris une activité professionnelle depuis sa sortie, son traitement par olanzapine a été diminué à 5 mg/j, et le divalproate de sodium à 1 g/j en 2 prises. La patiente n’a pas présenté de rechute délirante au cours des 7 derniers mois. Conclusion : Il s’agit, à notre connaissance, du premier cas décrit de « rechallenge » positif involontaire, sous bupropion, induisant des états délirants sévères. PO 448 QUALITÉ DE LA FORMATION ET PRATIQUE DE SOINS BENELMOULOUD O. (1), BENABBAS M. (2) (1) EHS de psychiatrie, CONSTANTINE, ALGÉRIE (2) Hospitalier, CONSTANTINE, ALGÉRIE Cette enquête nous interpelle sur le type de soins prodigués par le personnel paramédical pour les malades mentaux, la motivation des infirmiers pour leur travail : ont-ils une formation spécialisée pour mieux aborder le malade en pleine crise de folie ? étaient-ils prêts psychologiquement à soutenir l’angoisse des autres ? leur caractère peut-il être influencé par la maladie mentale ? existe-t-il des spécificités de soins par rapport aux autres disciplines ? et tant d’autres interrogations qu’on s’est mis à élucider afin de connaître réellement quels types de difficultés peuvent entraver le rôle de l’infirmier dans la prise en charge du malade mental. 168 Partant de là, nous avons élaboré un questionnaire à plusieurs items destiné au personnel paramédical exerçant au sein de l’EHS Mahmoud Belamri de Constantine. Une fois remis à l’infirmier et après lui avoir expliqué le but de cette enquête, celui-ci le remplit sans aucun engagement de sa part, et nous le remet dans l’anonymat total. L’enquête s’est déroulée lors du dernier trimestre 2007. La population d’étude est constituée de 50 infirmiers, ce qui représente un taux de presque 60 % de l’ensemble du personnel paramédical de l’EHS. PO 449 DOSAGE DE LA DULOXÉTINE DANS LE PLASMA HUMAIN PAR CHROMATOGRAPHIE LIQUIDE HAUTE PERFORMANCE (CLHP) LE DOUARON G., LANCELIN F., BOYER C., TABAOUTI K., BROVEDANI S., PAUBEL P., PIKETTY M., NIEL P. Hôpital Sainte-Anne, PARIS, FRANCE La duloxétine est un nouvel antidépresseur indiqué dans le traitement des épisodes dépressifs majeurs et dans les douleurs neuropathiques diabétiques. La détermination de la concentration plasmatique des psychotropes est de pratique courante dans le suivi des patients hospitalisés au centre hospitalier Sainte-Anne. Il permet au clinicien de détecter des concentrations toxiques ou de vérifier l’observance, d’adapter la posologie en cas d’échec du traitement. Nous avons développé le dosage de la duloxétine par chromatographie liquide haute performance (CLHP) couplée à un détecteur UV (ultra-violet). La préparation des échantillons plasmatiques, après ajout d’un étalon interne, se fait par une extraction liquide-liquide par de l’heptane et de l’isopropanol (98 : 2, vol/vol). Les composés sont séparés sur une colonne × Terra MS C18, 5 µm (250 × 4,6 mm). Ils sont élués par une phase mobile constituée d’un mélange acétonitrile/tampon NH4HCO3 (10 mM, pH 8,35) qui circule à un débit de 1 ml/min. Les différents composés sont détectés à une longueur d’onde de 220 nm. La courbe de calibration de la duloxétine est linéaire entre 2 et 500 ng/ml (r2 > 0,99). La limite de quantification est de 5 ng/ml pour la duloxétine. Les coefficients de variation intraessai et inter-essais obtenus à partir de différentes concentrations (5, 40 et 200 ng/ml) de duloxétine, sont inférieurs à 7 % et 18,4 % respectivement. L’étude de spécificité montre peu d’interférence analytique des autres psychotropes avec la duloxétine. Seul le zuclopenthixol a un temps de rétention très proche de celui de la duloxétine. La méthode est sensible, reproductible, spécifique et est applicable en routine pour le suivi thérapeutique des patients traités par la duloxétine. PO 450 L’ÉPUISEMENT PROFESSIONNEL EN MILIEU PSYCHIATRIQUE : UNE EXPÉRIENCE TUNISIENNE HALAYEM S., ZAGHDOUDI L., REBEH Y., ZERAMDINI R., LABBÈNE R. Hôpital Razi, LA MANOUBA, TUNISIE Posters Introduction : Le burn out est un syndrome d’épuisement professionnel, consécutif à l’exposition à un stress permanent et prolongé. Il concerne les professions à fortes sollicitations mentales, émotionnelles et affectives, à forte responsabilité. Les personnes travaillant dans les hôpitaux psychiatriques sont des sujets particulièrement à risque. Objectifs : Le but de ce travail est d’évaluer le degré de burn out chez le personnel médical et paramédical dans un hôpital psychiatrique, l’Hôpital Razi, ainsi que de rechercher les facteurs personnels, sociaux économiques pouvant influencer ce syndrome, et enfin d’étudier le rapport du burn out à la dépression. Méthodologie : Il s’agit d’une étude transversale qui a évalué 105 sujets dont 54 infirmiers, 41 résidents et 11 praticiens hospitalo-universitaires, travaillant à l’hôpital psychiatrique de Tunis. Le Maslach burnout inventory, l’inventaire abrégé de dépression de Beck et une fiche épidémiologique ont été utilisés. Résultats : La prévalence du burnout est élevée dans la population étudiée : 23 % d’épuisement professionnel élevé prédominant dans le groupe des infirmiers (35 %) qui présentaient aussi des scores élevés aux autres dimensions du burn out. Ces scores étaient corrélés à la dépression et aux difficultés personnelles. Les résidents présentaient une altération du sentiment d’accomplissement personnel (51,2 %). Conclusion : Nos résultats sont en partie comparables à ceux des études entreprises dans le milieu psychiatrique d’autres pays. Le rôle déterminant des facteurs socio-économiques prédomine dans le groupe des infirmiers. PO 451 « BRIEF DISCERN », UN INDICATEUR DE LA QUALITÉ DES SITES INTERNET PSYCHIATRIQUES ET ADDICTOLOGIQUES KHAZAAL Y. (1), CHATTON A. (1), COQUARD O. (2), ZULLINO D. (1) (1) Hôpitaux Universitaires de Genève, GENÈVE, SUISSE (2) Institut Universitaire de Médecine Sociale et Préventive, GENÈVE, SUISSE Introduction : L’offre d’informations médicales sur Internet est particulièrement importante. – Ces informations sont fréquemment consultées par les patients et leurs proches. – Selon de multiples études, la qualité générale des informations est plutôt mauvaise. – Il existe cependant des sites présentant des informations de qualité. – Il n’existe pas d’indicateur simple de qualité pour le grand public. – Le DISCERN est un outil en 16 items destiné à aider les non-spécialistes à évaluer la qualité de contenu des informations médicales. L’outil semble trop complexe pour une bonne diffusion auprès du grand public. Les liens entre les scores du DISCERN et la qualité des sites internet médicaux sont inconstants. Méthode : La qualité de contenu et les scores du DISCERN de 388 sites internet portant sur la phobie sociale, le trouble bipolaire, les dépendances à l’alcool, à la cocaïne, au jeu excessif et au cannabis ont été systématiquement évalués. Des analyses statistiques adaptées ont permis de dégager une version brève du DISCERN en 6 items. Résultats : Un score Brief – DISCERN 16 a une sensibilité de 0,357 et une spécificité de 0,945 pour détecter les sites internet avec une bonne qualité de contenu. Avec ce seuil, seulement 5,5 % des sites seront identifiés comme bons à tort. Conclusions : Cette version brève du DISCERN semble être un outil simple, facile à diffuser auprès des patients et du public ainsi qu’auprès des pourvoyeurs de sites internet psychiatriques, addictologiques et médicaux. Son usage, et en tout cas, sa connaissance devrait favoriser une attitude critique vis-à-vis du contenu Internet. PO 452 LIEN ENTRE L’AUTEUR ET LA VICTIME DANS L’ACTE HOMICIDE-SUICIDE : REVUE CRITIQUE DE LA LITTÉRATURE JOZWIAK M., RICHARD-DEVANTOY S., CHOCARD A.S., DENES D., GOHIER B., GARRÉ J.B. CHU, ANGERS CEDEX 9, FRANCE L’acte homicide-suicide est un événement rare mais dramatique. Il correspond à tout homicide (ou tentative d’homicide), suivi du suicide (ou tentative de suicide) de l’auteur, dans un délai relativement court (environ une semaine). Les taux d’actes homicides-suicides semblent relativement constants dans le temps : 0,2 à 0,3 pour 100 000 habitants par an. Le plus souvent, l’auteur des faits est un homme de race blanche, plus âgé que sa (ses) victime(s). Celle-ci est connue de l’agresseur et appartient à sa famille proche (épouse/ex-épouse, enfants). Le moyen utilisé pour l’acte est souvent l’arme à feu. L’alcoolisation aiguë de l’auteur est fréquente au moment des faits. Le lieu du crime est généralement le domicile de l’auteur et/ou de la victime. Si les actes homicides-suicides surviennent classiquement dans un contexte de mélancolie ou de suicide « altruiste », d’autres psychopathologies sous-tendent de tels actes : processus psychopathique ou psychotique schizophrénique ou paranoïaque (thématique de jalousie). Chez les personnes âgées, il n’est pas rare de retrouver une pathologie somatique associée. Les principales circonstances du passage à l’acte identifiées sont des contextes de conflits avec la victime (séparation conjugale principalement), de difficultés financières, de poursuites judiciaires ou de maladies. Nous avons rencontré M. X., lieutenant de gendarmerie, victime d’une tentative d’homicide-suicide par arme à feu sur son lieu de travail. Une semaine après les faits à l’origine d’un triple traumatisme balistique thoracique, il présentait un syndrome confusionnel post-opératoire. L’auteur des faits, collègue de travail et subordonné de M. X, s’est suicidé en retournant l’arme contre lui. Cette histoire singulière, dont les caractéristiques criminologiques diffèrent de celles couramment retrouvées au cours de l’acte homicide-suicide, interroge sur la qualité du lien entre les protagonistes. Nous proposons une revue critique 169 7e Congrès de l’Encéphale de la littérature sur la relation unissant l’auteur et la (les) victime(s). Mots clés : Collègue de travail ; Criminologie ; Homicide-suicide ; Lien à la victime ; Victimologie. PO 453 LES REFUS DE SOINS : QUESTIONS D’ÉTHIQUE MAZODIER M., CRUZ L. CH Sainte-Anne, PARIS, FRANCE Les refus de soins sont souvent retrouvés dans le domaine de la psychiatrie. Des dispositions légales prévoient les nécessités de soins sans le consentement du patient. Les refus de soins se rencontrent aussi en médecine somatique. De notre expérience clinique en secteur de psychiatrie, et dans le service d’accueil et d’urgence de l’Hôpital Européen Georges Pompidou (HEGP), ces situations d’opposition au traitement somatique ne sont pas rares. Elles se retrouvent aussi chez nos patients psychiatriques. Elles justifient encore notre partenariat auprès de nos collègues somaticiens. Après une revue de la littérature, et des textes officiels, étayée par des illustrations cliniques, issues de notre consultation au secteur 15 de Paris, mais aussi des urgences de l’HEGP, nous essaierons d’analyser les refus de traitement, avec leurs significations, avec les réponses aux différentes situations, avec les aspects juridiques, sans oublier les questions éthiques, pour les patients, pour les tiers, et pour le corps médico-soignant, d’autant que des textes législatifs récents insistent sur l’autonomie de la personne. PO 454 INTERVALLE QT : MARQUEUR DE LA TOXICITÉ CARDIAQUE DES NEUROLEPTIQUES ? TIMOUR Q. (1), GILOUX N. (2), MÉGARD R. (2), FRASSATI D. (2) (1) Université Claude Bernard, LYON, FRANCE (2) Centre hospitalier spécialisé le Vinatier, BRON, FRANCE L’allongement de l’intervalle QT, au-delà d’une certaine limite (> 450 ms) peut conduire à des torsades de pointes (TDP) qui peuvent survenir dans le cadre d’un syndrome de QT long congénital ou acquis. Ce dernier peut être provoqué par tout médicament capable de réduire la sortie des ions K + des cardiocytes durant la phase 3 de repolarisation ventriculaire, ce qui est le cas d’un grand nombre de neuroleptiques. Cependant leur capacité d’allonger l’intervalle QT est différente selon le neuroleptique utilisé. À cet égard, ils sont classés en 3 groupes : à faible risque d’allonger le QT (rispéridone), à risque moyen (sulpiride) et à risque élevé (perphénazine). Par ailleurs, la genèse des TDP est facilitée par des : Facteurs de risque extracardiaque : âge élevé, sexe féminin, polymorphisme génétique… Facteurs de risque cardiaque : bradycardie qui peut, en retardant la repolarisation cellulaire, constituer un facteur important de risque d’allonger l’intervalle QT. Facteurs de risque « thérapeutique » : 170 Interactions médicamenteuses pharmacocinétiques entre halopéridol (substrat de CYP 3A4), et clarithromycine (inhibiteur de cette enzyme). Interactions pharmacodynamiques : entre un neuroleptique et un autre médicament potentiellement torsadogène (antiarythmiques de classe Ia ou de classe III). Hypokaliémie qui augmente considérablement le risque de survenue des TDP. Il faut donc éviter, si possible, d’associer les neuroleptiques aux médicaments hypokaliémiants ou corriger l’hypokaliémie. Avant l’introduction d’un neuroleptique (ou en cas d’augmentation de la dose d’un neuroleptique), il faut : 1. mesurer l’intervalle QT sur un ECG et calculer l’intervalle QT corrigé en fonction de la fréquence cardiaque ; 2. s’assurer que le patient n’est pas traité par : – un (des) médicament (s) torsadogène (s) ; – un (des) inhibiteur (s) de CYP 450 concernés, – un (des) médicament (s) bradycardisant (s) et/ou hypokaliémiant (s) ; 3. vérifier la kaliémie et la corriger si nécessaire. Des mesures spécifiques s’imposent en cas d’allongement préalable de l’intervalle QT : prescription d’un neuroleptique n’allongeant pas ou peu l’intervalle QT, correction de l’hypokaliémie, évaluation du risque de l’association d’un neuroleptique aux autres médicaments, avis du cardiologue. PO 455 MISE EN PLACE D’UN DOSSIER PATIENT INFORMATISÉ DANS UN ÉTABLISSEMENT PUBLIC DE PSYCHIATRIE : ÉVOLUTION DES PERCEPTIONS DES PROFESSIONNELS DE SANTÉ LIMOUSIN S., BOYER L., RENAUD M.H., HENRY J.-M., SAMUELIAN J.-C. Assistance Publique – Hôpitaux, MARSEILLE, FRANCE Objectif : L’objectif de ce travail est d’étudier l’évolution sur une période de 1 année de la perception et de l’utilisation du dossier patient informatisé par les professionnels de santé dans un établissement public de psychiatrie. Méthode : Il s’agit d’une étude qualitative avant-après basée sur la conduite d’entretiens semi-directifs réalisés auprès des professionnels de santé. Ces entretiens ont été menés à 2 temps : temps initial, 1 mois après la mise en place du DPI (t0), puis temps final (t1), 1 an plus tard. Le corpus des entretiens a fait l’objet d’une analyse thématique par 2 enquêteurs. Résultats : Soixante personnes ont été interrogées à t0, et 55 personnes à t1. La proportion d’utilisation du DPI rapportée par les personnes interrogées est restée stable et élevée (respectivement 97 % en 2007 et 93 % en 2008). La « sous-utilisation » du DPI était liée à plusieurs éléments : « le dossier comporte de nombreuses pages », « d’accès parfois difficile », « la totalité du dossier est difficilement visualisable »… Ces difficultés sont rapportées de façon équivalente entre 2007 et 2008. L’opinion générale sur le DPI n’a pas varié entre 2007 et 2008 : elle est restée favorable pour près de 70 % des professionnels. Posters Les taux d’opinions défavorables sont restés malgré tout élevés en 2008 concernant l’impact relationnel que pouvait avoir le DPI (entre les professionnels et les patients avec les professionnels). Ceci était directement lié dans leur discours à la « surcharge de travail et la perte de temps dans le remplissage du DPI par rapport à un dossier papier ». Conclusion : Malgré l’intérêt porté par les professionnels de santé au DPI, des limites à son utilisation quotidienne persistent. Une évaluation régulière du point de vue des professionnels constitue un moyen important d’identification des dysfonctionnements et de mise en place d’actions correctrices. Mais l’approche qualitative, telle qu’elle est présentée ici, reste une méthode difficile à utiliser dans une perspective d’évaluation régulière et généralisée. Elle pourrait alors constituer une étape préliminaire dans l’élaboration et la mise à disposition d’un outil de mesure de l’utilisation et la perception d’un DPI par les professionnels de santé. PO 456 UNE HISTOIRE DE LA PSYCHIATRIE UNIVERSITAIRE À TOULOUSE. L’HÉRITAGE D’UNE TRADITION D’OUVERTURE DUPOUY S. (1), BERNARD M. (1), REPINGON E. (2) (1) CHU Purpan-Casselardit, TOULOUSE, FRANCE (2) CH, MONTAUBAN, FRANCE La faculté de Médecine de Toulouse, ville de Pinel et Esquirol, est, chronologiquement parlant, la troisième faculté de France, et l’hôpital de La Grave, au sein duquel furent accueillis « les idiots et épileptiques » bien avant qu’y soit créé le premier « service des maladies mentales », est un des plus anciens hôpitaux de la ville. De cette tradition historique découle une tradition clinique largement ouverte à tous les courants de la psychiatrie et à ses évolutions. Cela s’est traduit, au cours du vingtième siècle, par la présence, au sein de la psychiatrie universitaire toulousaine, de chefs de service et de praticiens aux multiples orientations théoriques et aux multiples pratiques. La thèse réalisée en 2004 par E. Repingon (qui a compulsé plus de 1 500 articles parus dans les journaux locaux ainsi que les diverses archives administratives des hôpitaux) détaille cela et nous avons repris ici, sous forme d’un organigramme chronologique, la trame de ce travail sur les principaux acteurs de cette école toulousaine, faisant ressortir les influences que les Maîtres ont pu avoir sur leurs élèves et leurs orientations personnelles. PO 457 PRISE EN CHARGE INTÉGRÉE MÉDICOPSYCHIATRIQUE DU SUJET ÂGÉ AU SEIN DE L’UNITÉ UGIMP DE L’HÔPITAL GÉRIATRIQUE DE THONEX (SUISSE) LE SAINT L. (1), HILLERET H. (1), LANG P.O. (2), CHAMOT C. (2), GIANNAKOPOULOS P. (1), GOLD G. (2), ROSSELLAT L. (1), HUBER P. (2) (1) Département de psychiatrie, Hopitaux universitaires de Genève, 1225 CHÊNE-BOURG, SUISSE (2) Département de réhabilitation et gériatrie, Hôpitaux Universitaires de Genève, 1226 THÕNEX, SUISSE Les pathologies somatiques sont fréquemment associées à une forte comorbidité psychiatrique, notamment dépressive, chez le sujet âgé. La psychiatrie gériatrique de liaison répond traditionnellement aux urgences et aux demandes d’évaluation ponctuelle, mais n’assure pas un suivi régulier des patients hospitalisés, ni une prise en charge psychothérapeutique. Créée en 2006, l’unité de gériatrie intégrée médicopsychiatrique (UGIMP) est une structure de huit lits en soins somatiques, spécialisée dans la prise en charge de patients sans déficit cognitif présentant des troubles psychiatriques associés, à type de dépressions et troubles bipolaires sans risque suicidaire, troubles anxieux, troubles psychotiques non aigus, troubles de la personnalité, troubles somatoformes, problématiques de dépendance (alcool ou médicaments principalement). Outre le suivi psychiatrique individuel, la psychothérapie groupale et les entretiens infirmiers, les objectifs de cette unité sont de permettre une qualité optimale de la prise en charge hospitalière, une diminution de la morbidité et de la durée de séjour, ainsi qu’une amélioration de la continuité des soins avec le réseau ambulatoire, qu’il soit somatique ou psychiatrique. L’objet de la présentation est de décrire les principales caractéristiques de notre unité UGIMP, lieu d’interface entre le service de psychiatrie gériatrique classique et l’unité de gériatrie habituelle. PO 458 L’ARTISTE FACE À LA MORT : À PROPOS D’ALBERTO GIACOMETTI GAVAZZI A. Cabinet liberal, TOULOUSE, FRANCE Si tout artiste entretient un rapport singulier à la mort et utilise son art pour l’apprivoiser, le lien qui unit Alberto Giacometti à la mort est particulièrement marqué. En effet, à travers ses créations, surtout sculpturales, Alberto Giacometti n’a eu de cesse de faire naître la vie à partir de la matière inerte tentant de défier à tout prix l’immobilité et la rigidité de la mort qui l’angoissait tant. Comme si, pour lui tout particulièrement, la vie éternelle était à gagner dans le prolongement direct de son corps, dans ses mains, par le biais de ses créations à qui il donne vie, preuve de sa capacité à générer l’énergie vitale qui défie la mort tant redoutée. Nous montrons comment, à différentes étapes particulières de sa vie (confrontations directes à la mort ou la perte), Alberto Giacometti a répondu à ses angoisses par des modifications dans son processus créateur dont font partie, au-delà des sculptures, l’art et la manière de faire (la création) ainsi que le lieu de création (l’atelier). Son œuvre a évolué, du surréalisme au figuratif, du minuscule à l’étiré, lui donnant ainsi, sans doute, les outils d’une survie et d’un équilibre suffisant pour poursuivre sa vie même si l’angoisse de mort reste omniprésente. Dès vingt ans, âge où il est confronté à la mort d’un ami, et jusqu’à sa propre mort, survenant deux ans quasiment jour pour jour après celle de sa mère, l’artiste déploie toute son énergie et vitalité à travailler jour et nuit, dans une quête incessante de l’essence de la vie et dans l’insatisfaction permanente. Il semble qu’il a cherché à chaque instant le moyen de faire revivre la matière, de lui insuffler la verticalité et le mouvement de la vie comme si l’essentiel était de trouver cet 171 7e Congrès de l’Encéphale indispensable qui permet de dépasser la puissance de la mort en sublimant l’humain au-delà des dimensions spatiales et temporelles, dans le but de canaliser les pulsions destructrices qui triomphent cependant par le biais du corps. Si la quête de l’artiste est de trouver la vie éternelle à travers ses œuvres, l’objectif est atteint puisqu’à travers elles, Alberto Giacometti s’inscrit dans une permanence qui défie le temps qui passe. PO 459 REPÉRAGE PRÉCOCE DES SOUFFRANCES PSYCHIQUES PAR LES PROFESSIONNELS DE PREMIÈRE LIGNE GOZLAN G., PETITQUEUX C., VAN HUNG D. Réseau de santé Prepsy, PARIS, FRANCE Le retard au repérage précoce des souffrances psychiques est préjudiciable à l’évolution médico-psycho-sociale des adolescents et des adultes jeunes. De façon générale il existe peu de collaborations structurées ou formalisées entre le champ éducatif et le champ sanitaire lorsqu’il s’agit notamment de conduire des actions de prévention collectives, de favoriser un repérage précoce des souffrances psychiques, de faciliter l’orientation des jeunes vers des structures de soins spécialisées, d’organiser des réponses coordonnées. En conformité avec la circulaire interministérielle du 18/10/2005 relative à la mise en œuvre d’un dispositif de partenariat entre équipes éducatives et de santé mentale, le réseau de santé Prepsy a été délégué par le GRSP pour diffuser et mettre en œuvre localement les recommandations professionnelles validées du programme « souffrances psychiques » auprès de professionnels ressources au sein de l’Education Nationale, les dispositifs médico-sociaux de la DASES et de l’ASE ainsi que la médecine de ville. La diffusion du « guide du formateur » devant permettre l’essaimage du programme. PO 460 APPORT DE L’IMAGERIE FONCTIONNELLE POUR LA COMPREHENSION ET LES PERSPECTIVES THÉRAPEUTIQUES DANS LE TROUBLE DE CONVERSION DELCHEV Y., HAFFEN E., PRETALLI J.-P., VANDEL P., SECHTER D. CHU, BESANÇON, FRANCE La notion de conversion hystérique a été introduite par Freud en 1893 pour désigner le « saut du psychique dans l’innervation somatique ». Dans le DSM III le concept classique d’« hystérie » sous-entendant un modèle explicatif psychodynamique a été éclaté. Aujourd’hui le terme de conversion désigne la perte d’une fonction physique suggérant la présence d’une maladie organique, principalement neurologique, mais dont les origines psychiques sont supposées. Les études de la conversion par la neuro-imagerie fonctionnelle actuellement disponibles sont peu nombreuses. Dans 172 notre communication nous proposons un résumé rapide de leurs résultats. L’ensemble des données suggèrent des modifications variables de flux sanguin cérébral des régions corticales et sous corticales. Il s’agirait en particulier des cortex préfrontal dorsolateral et orbitofrontal, du gyrus cingulaire antérieur, du thalamus et des ganglions de la base. Le traitement de la conversion n’est pas codifié. D’après l’équipe de Burgmer le trouble de conversion affecte les processus de conceptualisation et d’initiation des mouvements et par conséquent touche les phases non volontaires et préconscientes du contrôle moteur. Cette interprétation pourrait fournir des nouvelles perspectives pour la thérapie, dont un des objectifs est de rétablir la motricité. Ainsi les auteurs suggèrent l’intérêt des techniques qui vont restaurer la fonction motrice en s’avérant probablement plus efficaces que la physiothérapie basée sur la coopération des patients. Schönfeldt-Lecuona et al. ont étudié les effets de rTMS sur quatre patients atteints des paralysies non organiques des extrémités. Les auteurs concluent que la rTMS pourrait avoir un effet thérapeutique dans le trouble de conversion. PO 461 QUAND LES REVUES MÉDICALES SE PRÊTENT À UN CANULAR… LE BMJ ON LINE… À PROPOS DES DISEASE MONGERING DUZAN A.C., VAUTIER V., ANDRUETAN Y., CLERVOY P. HIA Sainte-Anne, TOULON, FRANCE En avril 2006, R. Moynihan, journaliste scientifique averti, écrit un article dans le BMJ sur l’aberration de la découverte d’une nouvelle épidémie : celle du MoDeD (Motivational Deficiency Disorder). Cette affection prétendue présente chez un Australien sur cinq et caractérisée par une écrasante et invalidante apathie pourrait parfois même être fatale par le manque de motivation pour le simple fait de prendre sa respiration. Heureusement, l’indolebant, molécule censée être efficace dans cette pathologie et bien tolérée au cours des essais cliniques, est alors en perspective d’être produite et commercialisée. R. Moynihan rétorque : « People have an absolute right to just sit there ». Pourtant, à l’époque du succès des disease mongering (maladies promues par les laboratoires pharmaceutiques pour augmenter leur chiffre d’affaires) MoDeD est un nom qui interpelle (à la mode !). Par ailleurs, l’intervention de R. Moynihan en personne comme Unmotived Anonymous (malade immotivé anonyme) dans un documentaire vidéo d’information sur le phénomène épidémique étonne. Enfin la référence de son article est introuvable dans la base de données Pubmed. Seule une version internet est disponible sur le BMJ.com. Mais cet article date… du premier avril… poisson d’avril ! R. Moynihan, fervent protestataire contre les disease mongering de notre société et coauteur d’un véritable article référencé, a certainement pu, avec ce canular, avoir l’occasion de mesurer l’impact attendu sur la population de l’annonce d’une telle disease mongering par les medias. Le phénomène des disease mongering mérite d’être reconnu tant les risques qui en découlent pèsent en terme de santé publique. Plusieurs types existent. Ils n’excluent pas le domaine de la psychiatrie. Nous proposons trois niveaux d’actions préventives. Posters PO 462 ÉVALUATION DE LA QUALITÉ DE VIE DES SUJETS ÂGÉS CONSULTANT EN MÉDECINE GÉNÉRALE ALLOUCH C., ZOUARI L., CHARFEDDINE F., HACHICHA A., HACHICHA C., FEKI A., MÂALEJ M. CHU Hédi Chaker, Service de psychiatrie, SFAX, TUNISIE L’objectif de cette étude était d’évaluer la qualité de vie chez les sujets âgés consultants en médecine générale, et de relever les facteurs associés à son altération. Notre étude était de type transversal, sous forme d’enquête réalisée auprès de 42 malades âgés d’au moins 65 ans, ayant consulté dans une structure publique de soins de première ligne à Sfax en Tunisie, en octobre 2008, et pour lesquels le score au « mini-mental-state-examination » était supérieur à 25. Nous avons établi une fiche pour recueillir des données d’ordre sociodémographique, anamnestique et contextuel. Pour le dépistage de la dépression, nous avons utilisé le « Gériatric Dépression Scale » de Yesavage (GDS), qui est spécifique à la pratique gériatrique, et l’échelle « Hospital Anxiety Depression »(HAD). L’évaluation de la qualité de vie a été réalisée à l’aide d’une échelle générique la SF–36. Cette échelle comporte 36 questions réparties en huit dimensions : D1 : activité physique, D2 : limitations dues à l’état physique, D3 : douleur physique, D4 : santé perçue, D5 : vitalité, D6 : vie et relation avec les autres, D7 : limitations dues à l’état psychique, D8 : santé psychique. Résultats : L’âge moyen des patients de notre étude est de 70,9 ans, avec un sex-ratio (H/F) de 0,7. 31 % des sujets avaient un handicap sensoriel et/ou moteur. Des facteurs de stress récent ont été notés chez 59,5 %. Une qualité de vie altérée a été relevée chez 54,8 %. Les dimensions les plus altérées étaient les limitations dues à l’état physique (D2) et celles dues à l’état psychique (D7). Une qualité de vie altérée était statistiquement associée à l’existence d’un facteur de stress récent (P = 0,006), d’un handicap moteur et/ou sensoriel (P = 0,009), d’une dépression (P = 0,0001), d’un bas niveau socio-économique (P = 0,008), d’un veuvage (P = 0,036) et d’un bas niveau d’instruction (P = 0,006). Conclusion : Selon notre étude, plus de la moitié des sujets âgés consultant en médecine générale présentent une qualité de vie altérée. Certains des facteurs associés jouent vraisemblablement un rôle d’aggravation. Agir au niveau de ces facteurs pourrait contribuer à améliorer la qualité de vie chez de tels sujets. PO 463 DEVENIR PSYCHIATRE : EST-CE UN CHOIX JUDICIEUX ? FIFANI F., BENZINEB A., KISRA H. Hôpital arrazi, RABAT, MAROC La psychiatrie a longtemps souffert d’une image désuète qui ne décrit guère sa réalité actuelle. Branche vaguement suspecte de la « vraie » médecine pour certains, victime du rejet instinctif de la folie pour d’autres, elle demeure une spécialité dont le choix est porteur de beaucoup d’enjeux. Ceci est d’autant plus vrai dans le contexte socio-culturel marocain où, malgré les avancées réalisées dans le domaine de la sensibilisation de la population, le rôle du psychiatre demeure mal connu pour une partie non négligeable de nos concitoyens. Ce travail se propose de mettre en exergue, à l’aide d’un questionnaire rempli par les psychiatres, les raisons qui conduisent à choisir cette spécialité afin d’évaluer la vision subjective des psychiatres quant à leur image dans la société et la façon dont les autres médecins les perçoivent. PO 464 QUALITÉ DE VIE DU SUJET ÂGÉ : CARACTÉRISATION ET INFLUENCE DE VARIABLES PSYCHO-SOCIALES BEN HADJ KACEM N. CHU Tahar Sfar, MAHDIA 5100, TUNISIE La population tunisienne, avec l’augmentation de la longévité et la baisse de la natalité, est en pleine transformation sociale et démographique. Néanmoins, les études qui se sont intéressées à l’altération de la qualité de vie des sujets âgés restent peu nombreuses. Des enquêtes épidémiologiques et populationnelles se légitiment ainsi par la nécessité d’étudier les facteurs de risque notoires liés à la dégradation de la qualité de vie. Tout cela dans le but de mieux programmer les actions préventives ajustées. Le présent travail a pour objectifs d’évaluer la qualité de vie et d’avancer des hypothèses sur les facteurs liés à son altération chez la personne âgée. Nous avons mené une enquête transversale, réalisée au niveau de neuf centres de santé de base du gouvernorat de Mahdia sur une période de 6 mois (de mars à août 2005) ; 320 personnes âgées de plus de 60 ans répondant aux critères d’inclusion ont été retenues. La qualité de vie a été appréciée à l’aide de la SF-36. L’évaluation psychométrique nous a permis de trouver un score moyen global de 50,1 avec un écart type de 25,2 et une altération de la qualité de vie dans 65 % des cas à partir d’une note seuil de Lean de 66,7. Une analyse plus fine des scores des 8 dimensions de cet instrument nous a permis de retrouver des scores moyens assez bas touchant principalement et par ordre décroissant : la limitation de l’activité physique (D 2), la limitation de l’état psychique (D 5), la santé perçue (D 8) et la vitalité (D 7). L’approche analytique nous a permis de relever que la survenue d’une altération de la qualité de vie est corrélée positivement essentiellement au sexe féminin, à l’âge avancé, à la comorbidité à partir de trois maladies simultanées et aux sentiments d’insatisfaction dans tous les domaines de la vie personnelle, à la situation de femme au foyer, d’ancien journalier, à l’hypertension artérielle et à la perte d’un enfant. Pour conclure, une prise en charge des besoins et des attentes complexes du sujet âgé, débute par la prise en compte 173 7e Congrès de l’Encéphale d’un certain nombre de mesures bio-psycho-sociales afin d’améliorer sa qualité de vie, lui permettant de sauvegarder ses droits et sa dignité. PO 465 ASSOCIATION DE NEUROLEPTIQUES DANS LES TROUBLES PSYCHOTIQUES : ENTRE THÉORIE ET PRATIQUE SEMAOUNE B., MITICHE L., BOURAYOU M. Hôpital, ALGER, ALGÉRIE Aujourd’hui, on dispose d’un grand choix d’antipsychotiques atypiques et de neuroleptiques classiques. Les experts recommandent, dans leur majorité, l’utilisation d’un seul antipsychotique. On pourrait donc s’attendre à une incidence faible des polymédications et que celles-ci soient réservées en tout dernier recours aux cas les plus graves. Toutefois, la littérature scientifique montre que près d’un quart des patients ambulatoires et la moitié des patients hospitalisés reçoivent deux antipsychotiques en traitement de maintien. Ceci indique que l’association de deux antipsychotiques est l’une des pratiques les plus utilisées. Malheureusement, elle est aussi la moins bien évaluée de la psychopharmacologie clinique actuelle. Si elle peut parfois rendre service lorsqu’aucun médicament utilisé en monothérapie ne s’est révélé efficace, à l’heure actuelle, rien ne prouve que l’association de deux antipsychotiques amène un « super effet de bien-être » ou « d’éveil ». Le recours à une thérapie combinant plusieurs neuroleptiques augmente le risque d’effets secondaires qui doit être pondéré par les bénéfices cliniques potentiels. En pratique, la plupart des patients schizophrènes gardent, jusqu’à un certain point, des symptômes résiduels. Il est parfois difficile pour le clinicien de savoir si le bénéfice amené par un nouveau régime fait que celui-ci mérite d’être poursuivi ou si au contraire, il s’agit d’un échec partiel. Des études contrôlées, relevant des données objectives sur les symptômes et les effets secondaires, sont nécessaires pour déterminer l’efficacité et la tolérance de diverses stratégies de combinaison des neuroleptiques avant de pouvoir les recommander en pratique clinique. Finalement, nous sommes conscients du fait que même si ce travail est centré sur une question de psychopharmacologie (l’association de neuroleptiques), cela ne représente qu’une petite partie de l’ensemble du problème bio-psychosocial chez les patients psychotiques. PO 466 LE PTSD : QUELLE AUTRE PRISE EN CHARGE ? SEMAOUNE B., KEBOUR K., BENBOUDJEMA H. Hôpital, ALGER, ALGÉRIE S’il est vrai que la rémunération et le logement sont des facteurs primordiaux pour la qualité de vie des militaires et de leurs familles, rien ne saurait importer davantage pour leur moral et l’efficacité que le fait de pouvoir compter sur des 174 soins de qualité, et de savoir qu’il y aura de l’aide pour les blessés, leurs familles, et les familles en deuil, en cas de blessure ou de mort dans l’exercice de leurs fonctions. Même si la plupart d’entre eux ne subiront jamais de blessures durant toute leur carrière, ils tiennent à avoir la certitude qu’il y aura l’aide voulue pour eux et leurs familles, le cas échéant. Qu’ils quittent les rangs prématurément à l’issue d’une blessure grave ou au terme d’une longue carrière sans incident, ils s’attendent à recevoir un traitement digne en tant qu’anciens combattants ou retraités. Ils misent sur ces attentes et elles font partie intégrante de la carrière qu’ils envisagent lorsqu’ils se présentent volontaires. Pourtant, en pratique courante, rien de cela n’est, et on assiste à de véritables traumatismes seconds. PO 467 « MALAISE DANS LA MÉDECINE » ARFI N., SEMAOUNE B. Hôpital, ALGER, ALGÉRIE « Malaise dans la civilisation » écrivait Freud. Ce propos est tout à fait actuel et on pourrait, en le paraphrasant, écrire : « malaise dans la médecine ». Notre réflexion portera sur le décalage existant, et de plus en plus flagrant, entre ses progrès spectaculaires, le recul de ses limites et la déception d’un certain nombre de malades face à ses réalisations, et davantage encore face à ses modalités de fonctionnement et de prise en charge. Bien que la médecine scientifique ait fait et fasse toujours des progrès considérables et ait amélioré de façon spectaculaire la santé globale des hommes, il doit y avoir quelque part un manque… Le nombre d’usagers de guérisseurs, d’empiristes, de talebs ou d’autres « alternatives » ne cesse de croître. Si les motivations financières interviennent sans doute dans ces pratiques, elles ne sont probablement pas seules en cause et ces conduites constituent une réponse aux demandes du patient, insatisfait des seules réponses de la médecine scientifique. Il ne s’agit nullement, d’une attaque contre la médecine contemporaine : elle n’est qu’une base de réflexion dont l’objectif est de rendre plus humaine une médecine devenue plus technique, en postulant que ces deux qualités doivent aller de pair, intimement entremêlées, chacune trouvant sa justification dans l’autre. Il n’y a pas un clivage mais plutôt une complémentarité à retrouver. C’est faire preuve d’une certaine maturité dans la prise en charge des patients que de s’intéresser à la qualité de vie des patients en cours de soins. Dans les secteurs de très hautes technologies, où les contraintes environnementales sont nombreuses, la dimension humaine a trop souvent cédé le pas à un souci de performance technique. Avoir été traité comme un objet, comme un enfant hors d’état de comprendre, n’avoir eu aucune explication sur le geste effectué, ne pas savoir si on a affaire à un médecin ou un ordinateur, etc. Nous ne répondrons certainement pas à toutes ces questions, mais nous tenterons une première approche qui débouchera, nous l’espérons, sur une pratique plus humaine. Posters PO 468 IMPACT DE LA VIOLENCE DANS LES MEDIAS ET LES JEUX VIDÉO SUR LES COMPORTEMENTS DES ENFANTS ET DES ADOLESCENTS BENZINEB A., FIFANI F., KISRA H. Hôpital Arrazi salé maroc, SALÉ, MAROC Jeux vidéo, télévision, Internet véhiculent des scènes de violence et banalisent celle-ci. Leur impact sur le comportement reste sous évalué. Certains auteurs affirment que l’exposition à la violence des médias cause de l’agressivité alors que d’autres pensent qu’il n’existe pas de relation de cause à effet. La manière dont le processus s’enclenche n’est pas claire. L’objectif de ce travail est de déterminer les conséquences de la violence dans les médias sur les comportements des enfants, en utilisant un questionnaire rempli par les parents. Les résultats sont en cours. PO 469 À PROPOS DE LA REPRÉSENTATION DE LA FOLIE DANS BATMAN ANDRUETAN Y. (1), EON A. (2), CLERVOY P. (1) (1) HIA Sainte-Anne, TOULON, FRANCE (2) HIA Desgenettes, LYON, FRANCE Le justicier de Gotham appartient maintenant à la culture populaire. Faisant la justice dans les rues de Gotham, il combat des malfaiteurs hauts en couleurs et dont le trait commun est la folie. En effet au contraire de son alter ego solaire, Superman, Batman passe son temps, à quelques exceptions près, à ramener le Joker, l’Epouvantail et d’autres encore dans un asile d’aliénés. Ce qui menace Gotham ce ne sont pas les complots de Lex Luthor ou encore des invasions extra-terrestres, mais bien la folie de certains dont seul Batman serait le rempart. Luimême d’ailleurs se trouve écartelé entre plusieurs identités jusqu’à ne plus savoir qui il est vraiment : Batman ou Bruce Wayne ? La représentation de la folie dans Batman illustre bien l’idée que la folie représente un danger, en tout cas le fou sans entrave et que celui qui la combat s’expose aussi au risque de l’aliénation. Elle nous invite donc à une réflexion sur la représentation de la folie en général et de la folie criminelle en particulier faisant écho en cela à des théories anciennes comme celle de Lombroso par exemple. Nous développerons cette réflexion en l’étendant à la vision populaire de la folie criminelle et à ceux qui ont à faire à elle à travers le personnage de Batman. PO 470 ENQUÊTE NATIONALE AUPRÈS DES INTERNES EN PSYCHIATRIE, PERSPECTIVES POUR NOTRE SPÉCIALITÉ BUCHERON B. (1), WIZLA F. (2) (1) EPS Perray Vaucluse, PARIS, FRANCE (2) EPSM Agglomération Lilloise, LILLE, FRANCE Nous pourrions assister à une nouvelle étape des transformations de la psychiatrie avec son éventuelle disparition au profit du concept de santé mentale. Les interrogations soulevées par ces évolutions nous ont fait réaliser une enquête auprès des internes en psychiatrie en France. Un tiers d’entre eux (230) ont répondu. On retiendra le pourcentage minoritaire souhaitant un exercice public, la diminution du nombre de formations aux méthodes psychothérapeutiques ou la difficulté à caractériser une spécificité de la psychiatrie au sein des autres spécialités médicales. Les problèmes de répartition territoriale des psychiatres se confirment. Pour y faire face, les internes ne proposent pas d’autres réponses que l’augmentation du numerus clausus ou des mesures incitatives, alors que dans le même temps moins d’une moitié d’entre eux serait prête à rejoindre les postes fléchés par des incitations. Concernant la sectorisation psychiatrique et malgré une faible minorité prête à parler d’un échec, près d’une moitié des futurs psychiatres semble souhaiter que le secteur, pilier d’une organisation horizontale des soins depuis les années 1970, soit remplacé par une organisation verticale sous la forme de réseaux de santé. Enfin, les résultats portant sur les questions de soins sous contrainte indiquent qu’un nombre important d’internes, ne serait pas opposé à leur extension. L’analyse des réponses en fonction du type d’exercice envisagé révèle des antagonismes entre public et libéral. Les futurs psychiatres d’exercice public semblent plus attachés à certaines valeurs de la psychiatrie de secteur, telles qu’une pratique communautaire et institutionnelle. L’inversion du rapport des nombres de psychiatres publics et libéraux est responsable d’effets de cohorte sur les résultats d’ensemble. Avec la santé mentale, il ne s’agirait plus autant de soin mais plutôt d’une gestion de la société par des psychiatres devenus experts, ces derniers abandonnant un savoir-faire de la folie au service des personnes au profit d’une psychiatrisation de la vie de tout un chacun. Cette santé mentale qui prétendrait alors régler des problèmes existentiels plutôt que de soigner la santé des personnes malades, nous apparaît pourvoyeuse de processus d’aliénation que les psychiatres, à notre sens, devraient combattre. PO 471 REFLEXION SUR LA PARTICIPATION DE LA VARENICLINE ET DU RIMONABANT À DES ÉPISODES DÉLIRANTS D’APPARITION BRUTALE COUVERTURE L., MONTEFIORE D., GIRAULT N., ALLILAIRE J.-F. Groupe hospitalier Pitie Salpetriere, PARIS, FRANCE Nous rapportons deux cas de patients hospitalisés pour des délires aigus après introduction d’un traitement par varenicline. Le premier patient est un homme de 21 ans avec comme antécédents un retard mental sévère ainsi qu’un épisode délirant aigu réactionnel à un traumatisme et résolutif sous faible dose d’Olanzapine plus d’un an auparavant. Il a été hospitalisé pour un épisode psychotique aigu à début brutal dans un contexte d’agression et de début de prise de 175 7e Congrès de l’Encéphale varenicline (2e semaine). Il présentait un syndrome délirant de persécution de mécanismes interprétatif, hallucinatoire avec automatisme mental ainsi que des troubles du comportement secondaires. L’évolution fut rapidement favorable sous 7,5 mg d’Olanzapine et arrêt de la varenicline. Mais depuis des rechutes délirantes sont intervenues. La seconde patiente est une femme de 49 ans, hospitalisée pour épisode délirant aigu de thème mystique et persécutif et de mécanismes interprétatif et hallucinatoire dans un contexte similaire : prise de varenicline et rimonabant suivie d’une agression. La patiente n’avait aucun antécédent psychiatrique et le délire serait apparu environ 2 semaines après le début des 2 produits pharmaceutiques. La prescription de varenicline associée à des facteurs de stress semble avoir provoqué une décompensation psychiatrique sévère sur un terrain fragile pour le premier cas, et chez une femme qui prenait déjà un autre traitement agissant au niveau des neuromédiateurs dans le second cas. L’imputabilité à la varenicline n’est pas démontrée mais semble plausible. Ces observations souhaitent rappeler qu’une réflexion importante doit entourer la prescription de produits agissant sur le système nerveux central. Les autorités de santé insistent sur les effets depressogènes de ces substances et peu sur leur capacité à déclencher ou aggraver des phénomènes délirants et hallucinatoires. PO 472 LA FORMATION APPROFONDIE HELVÉTIQUE EN PSYCHIATRIE ET PSYCHOTHÉRAPIE DE LA PERSONNE ÂGÉE : CARACTÉRISTIQUES ET SPÉCIFICITÉS LE SAINT L. (1), JUSTINIANO I. (2), VON GUNTEN A. (3), GIANNAKOPOULOS P. (1) (1) Département universitaire de psychiatrie, service de psychiatrie gériatrique, Hôpitaux universitaires de Genève, 1225 CHENEBOURG, SUISSE (2) Service de psychiatrie et psychothérapie de la personne âgée, Réseau Santé Valais, Institutions psychiatriques du Valais Romand, route de Morgins-10, 1870 MONTHEY, SUISSE (3) Département universitaire de psychiatrie, service universitaire de psychiatrie de l’âge avancé, Centre Hospitalier universitaire de Lausanne, site de CERY, route du Mont, 1008 PRILLY– LAUSANNE, SUISSE Le vieillissement démographique au sein des sociétés occidentales est un facteur important à prendre en considération pour ce qui concerne l’organisation future des soins. À un affaiblissement identitaire de la psychiatrie de l’âge avancé jusqu’à la fin des années quatre-vingt (vieillissement synonyme de perte constante et inexplorable, typologie des âgés soignés, sentiment de desespoir thérapeutique…), succèdent des modifications de perspectives depuis une décennie (études du métabolisme cérébral, notion de temporalité, études épidémiologiques, apports des neurosciences, études par imagerie fonctionnelle, recherches cliniques et thérapeutiques…). Par ailleurs, les pratiques cliniques sont revisitées avec la reconnaissance actuelle du caractère hétérogène du 176 vieillissement psychologique et la distinction de deux sous populations : « jeunes âgés » et « oldest old ». Dans ce contexte, une formation solide en psychiatrie gériatrique apparaît indispensable et urgente. Créé en 2006, et complémentaire à la formation de psychiatrie adulte, le diplôme helvétique de formation approfondie en psychiatrie et psychothérapie de la personne âgée aborde les spécificités de la clinique (sémiologie, comorbidités somatiques, psychopharmacologie spécifique…) avec un haut degré de qualification en psychothérapie, métapsychologie, psychopathologie et connaissances en neurosciences cliniques. L’intégration et le développement de l’enseignement d’une pratique spécifique offrent ainsi une psychiatrie gériatrique vivante pour des personnes âgées bien vivantes elles aussi… PO 473 LA PLACE DE LA PSYCHIATRIE DE LIAISON DANS UN HÔPITAL GÉNÉRAL OTHEMAN Y. (1), YASSARI M. (2), TOUHAMI M. (1), OUANASS A. (1) (1) Hôpital Ar-Razi, SALÉ, MAROC (2) Hôpital Militaire Moulay Ismaïl, MEKNESS, MAROC La psychiatrie de liaison représente une activité riche et variée, aux limites de la psychiatrie et de l’organicité. Elle nécessite un investissement important de la part du praticien qui s’y consacre, en termes de disponibilité et de réactivité. Il est à noter que l’appel au psychiatre se faisant souvent en urgence, dans le cadre des astreintes de psychiatrie, entraîne des confrontations à des situations pouvant être lourdes de conséquences sur le plan médico-légal, mais aussi parfois au niveau diagnostic, évolutif et thérapeutique. La relative fréquence des demandes de consultations pour avis psychiatriques peut contribuer à générer une certaine lassitude de la part des équipes soignantes. Il importe là, de sensibiliser les équipes soignantes concernées, sur la souffrance psychique et sur ses modes d’expression. L’investissement en temps et en énergie est lui aussi important, avec la durée nécessairement prolongée d’un premier entretien, surtout en situation d’urgence. Le cadre de la psychiatrie de liaison dans un hôpital général est enfin particulièrement propice aux activités d’enseignement, tant pour les étudiants et les médecins stagiaires en « formation » et qui peuvent ainsi être confrontés, en accompagnant un praticien plus expérimenté, à la gestion de situations de crise ou à des situations cliniques moins fréquentes dans notre pratique psychiatrique habituelle au sein d’un service de psychiatrie. La multiplication depuis plusieurs années des interventions des équipes soignantes impose à celles-ci d’être précocement formées à la prise en charge des urgences psychiatriques, sans méconnaître les implications éthiques et institutionnelles. PO 474 MOTIVATION ET CONTRÔLE EXÉCUTIF DANS LE CORTEX FRONTAL CHEZ L’HOMME KOUNEIHER F. Centre Hospitalier de la dracénie, DRAGUIGNAN, FRANCE Posters Le cortex préfrontal (CPF) sous-tend les fonctions exécutives, c.à.d. la coordination des actions en fonction des buts du sujet. Cela suppose notamment la sélection flexible de l’action et la prise en compte de la valeur de celle-ci. Toutefois, comment le CPF combine les processus de sélection à la motivation demeure peu connue. Ici, je présenterai les résultats de notre étude en irm f. chez l’homme sain posant cette question. Nous avons montré que la motivation et la sélection de l’action dépendent respectivement des régions médiales et latérales du cortex frontal. Ces deux processus ont une organisation parallèle : les régions les plus antérieures du cortex frontal médian et latéral assurent respectivement le maintien des valeurs motivationnelles (CCA) et des règles appropriées de sélection (BA 46) de l’épisode en cours. De façon similaire, les régions frontales postérieures assurent respectivement la prise en compte de la valeur immédiate de l’action (préSMA) et la sélection immédiate de l’action (BA 45). Enfin, les interactions des régions médiales vers les régions latérales permettent l’intégration des valeurs motivationnelles au processus de sélection. Nous conclurons, par l’importance de ce modèle dans la compréhension des troubles schizophrénique ou de l’humeur. PO 475 CONCEPTION CULTURELLE DES EXPÉRIENCES DÉLIRANTES CHEZ LES FAMILLES DES PATIENTS SCHIZOPHRÈNES BENZINEB A., FIFANI F., TOUHAMI M., KISRA H. Hôpital Arrazi, CHU Rabat-Salé, SALÉ, MAROC Croire au diable, se dire possédé, avoir le « mauvais œil », être victime d’un sort jeté par un voisin, sont des théories étiologiques d’ordre culturel exprimées par les familles des patients schizophrènes pour expliquer les symptômes de maladie mentale. Ces explications sont le plus souvent associées à des recours aux secteurs de soins traditionnel et populaire (exorciste, fkihs…). Bien qu’elle ait bénéficié d’avancées diagnostiques et thérapeutiques significatives au cours des dernières décennies, la schizophrénie reste toujours influencée par les croyances socioculturelles et suscite des recours à des pratiques traditionnelles. Le retard du diagnostic et la mauvaise observance du traitement sont les principales conséquences qui en résultent. L’objectif de ce travail est de comprendre comment les familles se représentent les troubles psychotiques, quelles sont les théories étiologiques qu’elles élaborent et les itinéraires thérapeutiques qu’elles adoptent. Les données seront recueillies à l’aide d’un questionnaire rempli par les familles des malades suivis à l’hôpital. Les résultats sont en cours. PO 476 DE LA PERSÉCUTION AU SENTIMENT DE LA FAUTE – LIENS DYNAMIQUES ENTRE PARANOÏA ET MÉLANCOLIE À PARTIR D’UNE OBSERVATION Les deux repères classiques de la clinique Kraepelinienne que sont la paranoïa et la mélancolie sont absents des classifications internationales actuelles. Paranoia et mélancolie demeurent cependant des entités cliniques fréquemment rencontrées dans la pratique où il est possible de repérer le développement de leur logique. Plus encore, il arrive souvent que leurs manifestations symptomatiques ou psychodynamiques apparaissent conjointement ou alternativement pour un même patient, posant alors la question du lien entre ces deux entités nosographiques. L’intérêt et la particularité de l’histoire clinique dont nous rendons compte est de mettre en évidence des liens dynamiques, une articulation entre le développement de la culpabilité mélancolique et le mécanisme de projection paranoïaque. Il s’agit d’un patient que nous rencontrons alors qu’il présente un épisode mélancolique. Le début du développement de ses troubles a été marqué plusieurs années auparavant par l’émergence d’un délire de jalousie. Ce sont les cliniques freudiennes et lacaniennes des psychoses sur lesquelles nous nous appuyons pour établir des liens entre ces deux moments cliniques. PO 477 DU TRAITEMENT MORAL AU COMPORTEMENTALISME ? À PROPOS DE FRANÇOIS LEURET LAHUTTE B. (1), RONDIER J.P. (2) (1) Hôpital du Val-de-Grâce, PARIS, FRANCE (2) Hôpital Percy, CLAMART, FRANCE Le « traitement moral de la folie » souffre d’un regard stigmatisant ou condescendant. Pourtant, il est toujours surprenant de constater la finesse de la démarche, et l’intérêt pour le particulier, dont faisaient montre les aliénistes. Nous en trouvons la preuve dans la création de l’entité de l’« aliénation mentale », création nécessaire pour que puisse s’ouvrir l’espace des soins et par la suite de la santé mentale. Parmi ces aliénistes, François Leuret tient une place toute particulière. Élève d’Esquirol, remplaçant de Georget, sa réputation reste sujette à controverses, et son œuvre fait l’objet de lourdes critiques quant à son intransigeance et à sa sévérité, au risque d’éclipser ses trouvailles cliniques originales : les entités des « incohérents » et des « arrangeurs », concepts précurseurs des « discordants » et des « paranoïaques ». Leuret soutenait, dans un effort acharné, à travers de longues joutes verbales avec ses patients, le désir de les défaire de leurs « passions néfastes », de faire émerger et triompher la « raison ». Qu’en était-il réellement de ses pratiques, et de la légendaire férocité dont il pouvait faire montre pour chasser les idées délirantes ? Est-il légitime de lui attribuer la distinction de « précurseur du comportementalisme » ? PO 478 JACQUES ET SON VENTRE, OU JACK L’EVENTREUR ? LAHUTTE B. (1), RONDIER J.P. (2) RONDIER J.P. (1), LAHUTTE B. (2) (1) Hôpital du Val-de-Grâce, PARIS, FRANCE (2) Hôpital Percy, CLAMART, FRANCE (1) Hôpital Percy, CLAMART, FRANCE (2) Hôpital du Val-de-Grâce, PARIS, FRANCE Jacques vient consulter très régulièrement. C’est toujours d’un ton soucieux qu’il évoque ses préoccupations corporelles. Cel177 7e Congrès de l’Encéphale les-ci se cristallisent autour d’un point très particulier de son anatomie : « son ventre ». Sa forme, sa texture, ses déformations supposées focalisent toute son attention, et sont l’objet d’une intense scrutation. Pour peu, l’interlocuteur pourrait rester captif de ses récits hypnotiques, et méconnaître le trouble des conduites alimentaires sévère qu’il présente par ailleurs. Au-delà des particularités du cas clinique, nous souhaitons reprendre ici la description princeps, établie par Charles Lasègue, de l’anorexie mentale, reformulée peu après par William Gull, personnage s’étant illustré dans quelques constructions imaginaires ou romanesques, suspect d’être le célèbre Jack l’éventreur… PO 479 STIGMATISATION DE LA PSYCHIATRIE PAR LES MÉDECINS INTERNES DU CHU – CASABLANCA MAROC MCHICHI ALAMI K. (1), KENDILI I. (1), OUQUEZA K. (2), MOUSSAOUI D. (1), KADRI N. (1) (1) Centre Psychiatrique Universitaire CHU Ibn Rochd, CASABLANCA, MAROC (2) Centre Psychiatrique CHU Ibn Rochd, CASABLANCA, MAROC « Quel dommage ! Quelle perte de choisir cette spécialité après tant d’années d’étude médicale ! » disaient des médecins internes du CHU. La stigmatisation est parmi les principaux obstacles à la consultation, aux soins et au choix de la psychiatrie comme spécialité. C’est dans un but d’explorer la stigmatisation de la psychiatrie ainsi que les connaissances, les croyances et les pratiques des médecins internes sur la dépression et les antidépresseurs, que nous avons voulu explorer ce champ. Un auto-questionnaire divisé en 5 volets a été distribué à l’ensemble des médecins internes du Centre Hospitalier Universitaire Ibn Rochd de Casablanca soit 150 questionnaires avec une enveloppe pour chaque auto-questionnaire afin de respecter l’anonymat. La saisie et l’analyse des données se fera en utilisant le Logiciel Epi-info 6 fr. Les différentes rubriques du questionnaire ont compris : 1er volet : caractéristiques socio-démographiques des médecins internes ; 2e volet : connaissances médicales sur la dépression et les antidépresseurs ; 3e volet : croyances culturelles sur la dépression et les antidépresseurs ; 4e volet : pratiques ; 5e volet : exploration direct et indirect de la stigmatisation de la psychiatrie par des médecins internes du plus grand CHU du pays. La collecte et l’analyse des résultats sont en cours. PO 480 UNE ASSOCIATION DE PSYCHIATRIE D’EXERCICE PRIVÉ, QUELLE PLACE DANS LE PAYSAGE BELGE ? RYCKMANS V. (1), LIEVENS P. (2) 178 (1) V.V.Ryckmans-Medical, BRUXELLES, BELGIQUE (2) Cabinet privé (professeur émérite Université Catholique de Louvain), BRUXELLES, BELGIQUE Depuis plus de 20 ans, plusieurs psychiatres belges, notamment impliqués dans la défense syndicale, académique ou ordinale, ont marqué leur intérêt au développement d’un groupement témoin et porte-parole de la psychiatrie extrahospitalière. Quels critères considérer pour y inclure un praticien ? Compte tenu de la réalité professionnelle de la psychiatrie belge, la majorité des praticiens exercent leur art à la fois en milieu hospitalier et en cabinet privé ou collectif. En conséquence, les intégrer dans l’aire de ciblage s’impose. N’est-il pas plus simple de partir du patient et de considérer le fait que le patient pris en charge par le psychiatre soit ou ne soit pas hospitalisé comme référence d’appartenance ? Dans un environnement où les tensions sont attisées entre les différentes communautés linguistiques du pays, comment mettre en place un organe représentatif de l’ensemble du monde psychiatrique « ambulatoire » tout en ne se retrouvant pas coincé entre des réglementations régionales et/ou fédérales contradictoires ? Quelle appellation symbolise-t-elle le mieux les différentes facettes visées ? Psychiatrie ambulatoire, psychiatrie extrahospitalière, psychiatrie de ville, psychiatrie d’exercice privée ? À côté de la défense d’allure syndicale, devenir un organe de référence pour les mondes politique, social, associatif et médiatique ne constitue-t-il pas un des fondements essentiels de pareille association ? Quels moyens de communication développer pour répondre aux missions imposées ? Créer un centre de recherche et de formation spécifique doit aller de pair avec les autres axes de travail. Quels partenariats privilégier ? Telles sont quelques questions qui animent les différents acteurs du groupe de travail, cheville ouvrière constituée en vue de la création prochaine de cette association visant tout autant à l’épanouissement de la pratique psychiatrique, psychothérapeutique et d’expertise qu’au renforcement de la qualité des soins apportés aux patients. PO 481 L’APPORT DE LA PSYCHIATRIE DANS LA COMPREHENSION DES CRIMES DE MASSE COURTOIS C., PETIT A., JACQUOT A., LHUILLIER J.-P. CHS Cesame, PONT DE CÉ, FRANCE La Shoah est la plus grande catastrophe vécue par l’humanité. Ce phénomène a suscité et suscite toujours beaucoup d’interrogations. Les historiens ont permis d’éclairer partiellement cet épisode tragique. Toutefois une énigme subsiste et fait opacité. Les études récentes ont révélé que la majorité des exactions commises envers les juifs, tziganes, slaves n’ont pas été le seul fait de tueurs professionnels tels que les SS : les massacres ont aussi souvent été perpétrés par des citoyens ordinaires. D’où vient cette détermination à tuer et ce, en masse ? Est-ce le fait d’une quelconque anormalité psychique individuelle et/ou collective ? Le meurtre de masse est-il un fait pathologique en soi ? Ou est-ce uniquement un Posters fait criminel ? Comment se positionne la psychiatrie face à ces interrogations ? Notre travail se propose d’apporter des éléments de réponse à ces questions en se basant sur une revue de littérature. Nous nous référerons également aux diverses disciplines voisines que sont la sociologie, l’anthropologie, les sciences politiques, la philosophie et la psychanalyse. PO 482 LE RÔLE ET LES MISSIONS DU PSYCHOLOGUE CLINICIEN DANS L’UNITE DE RECHERCHE DU SHU SAINTE-ANNE WILLARD D., CHAYET M., MORVAN Y., JOHAIS M., BENDJEMAA N., MAGAUD E., LANGUÉRAND E., LANDGRAF S., TODD A., DE VIGNERAL N., KREBS M.O., OLIÉ J.P. Centre d’Évaluation et de Recherche Clinique, SHU CHSA/INSERM U894-LPMP/Paris Descartes, PARIS, FRANCE De la mise en place de projets de recherche clinique à la rédaction d’articles scientifiques, le rôle du psychologue clinicien se révèle être très spécifique quand il exerce au sein d’une équipe pluridisciplinaire d’un centre d’évaluation et de recherche clinique (CERC). Ses missions sont en effet multiples : aider à l’élaboration des projets de recherche et à la rédaction des protocoles, au recrutement et à l’inclusion des sujets (patients, familles, volontaires sains) ainsi qu’au recueil des données (évaluations cliniques et psychopathologiques, entretiens standardisés, tests psychométriques, etc.). Il contribue également à la saisie et à l’analyse des données en collaboration avec un biostatisticien et enfin, il participe à l’exploitation des données (rédaction de publications et communications orales). Sa formation en psychopathologie et en clinique, sa connaissance des troubles mentaux, ses qualités d’écoute et d’empathie sont indispensables à toutes les étapes des protocoles de recherche en santé mentale. L’enseignement, l’encadrement de stagiaires et la formation aux outils spécifiques constituent également une part importante de son activité. Les études que proposent et auxquelles participent les psychologues cliniciens sont très variées : génétique, cognitif, clinique… Ainsi, les psychologues ont su établir un lien privilégié entre la clinique thérapeutique et l’activité de recherche. Ils proposent notamment des études centrées sur l’évaluation des types de prise en charge. Cette démarche s’inscrit dans un désir d’améliorer la pertinence et l’efficacité des outils utilisés (ex. : entretien motivationnel vs entretien infirmier). Par exemple, le projet de recherche-action MODELIS va évaluer l’intérêt d’un accompagnement par des entretiens motivationnels de jeunes patients psychotiques consommateurs de substances au travers d’une étude prospective longitudinale, randomisée et contrôlée, d’une durée de trois ans. Les psychologues de notre centre souhaitent le développement de ce type de protocole. La polyvalence du psychologue clinicien travaillant à la recherche constitue la richesse et la diversité de son activité qui prend alors tout son sens au sein d’un service hospitalouniversitaire. PO 483 EST-CE QUE LA DIFFÉRENTIATION ENTRE FATIGUE ET SOMNOLENCE DÉPEND DE L’EXPLICATION SÉMANTIQUE ? NEU D. (1), VAN DE WINKEL L. (2), LE BON O. (3), MAIRESSE O. (4) (1) CHU Brugmann, Laboratoire de Sommeil et Unité de Chronobiologie U78, U.L.B., BRUXELLES, BELGIQUE (2) Faculté de Psychologie, Vrije Universiteit Brussel (V.U.B.), BRUXELLES, BELGIQUE (3) CHU Tivoli, Service de Psychiatrie, Université Libre de Bruxelles (U.L.B.), BRUXELLES, BELGIQUE (4) Faculté des Sciences Économiques et Sociales, V.U.B., BRUXELLES, BELGIQUE Introduction : Fatigue et somnolence désignent des concepts tout à fait différents d’un point de vue sémiologique et d’un point de vue physiologique. Il n’est néanmoins pas clair dans quelle mesure des instruments psychométriques peuvent permettre cette distinction au niveau de la perception symptomatique des patients. Par ailleurs les liens exacts avec des aspects quantitatifs et qualitatifs du sommeil ne sont pas entièrement élucidés. Méthode : 47 sujets volontaires sains (36 femmes, age moyen 19 ans) ont été randomisés en deux groupes. Ces deux groupes ont été soumis respectivement à une quantification psychométrique du niveau de fatigue (n = 24) et à une échelle de somnolence (n = 23) grâce à des échelles visuelles analogiques (EVA). L’évaluation des deux états (fatigue et somnolence) se faisait dans le cadre d’un protocole de mesure fonctionnelle par rapport à deux facteurs : a) la durée de sommeil (0, 2, 4 ou 8 heures) précédant le jour de l’évaluation et b) un type d’activité diurne donné (jeu de balle, travaux domestiques entre autres). Ces mesures psychométriques ont été effectuées dans les deux groupes sous forme d’un pré-test et d’un post-test après explication sémantique des concepts de fatigue (niveau d’énergie faible, manque de dynamisme etc.) et de somnolence (tendance à s’assoupir, s’endormir, envie pressante de sommeil etc.) Résultats : Les deux échelles montrent une intégration additive au niveau des mesures fonctionnelles dans tous les cas de figure, mais nous n’avons pas pu mettre en évidence des différences pré-et post-test. Il semble donc que dans notre échantillon une évaluation de la fatigue et de la somnolence en fonction des facteurs utilisés (heures de sommeil, tâches et activités) montrent des évolutions quantitatives similaires. Conclusion : Dans certaines conditions, l’emploi d’une échelle de fatigue ou de somnolence n’a pas d’influence sur le modèle d’intégration des deux facteurs prénommés. Il est néanmoins possible que l’attribution d’une échelle de fatigue ou d’une échelle de somnolence à une même mesure fonctionnelle et de manière isolée, induise un biais dans la réponse. Des études ultérieures devront comparer des EVA à des échelles conventionnelles comprenant des items plus spécifiques. 179 7e Congrès de l’Encéphale PO 484 CONNAISSANCE EN SEXOLOGIE CHEZ LE PERSONNEL SOIGNANT ALMECHECHTI K. (1), BERRADA S. (2), MOUSSAOUI D. (2), KADIRI N. (3) (1) CHU Ibn Rochd, CASABLANCA, MAROC (2) Centre Psychiatrique Universitaire, CASBLANCA, MAROC (3) Centre Psychiatrique Universitaire, CASABLANCA, MAROC Objectif : L’objectif de cette étude est d’évaluer l’éducation sexuelle du corps médical et paramédical du Centre Hospitalier Universitaire (CHU) Ibn Rochd à Casablanca au Maroc. Sujets et méthodes : Un auto questionnaire anonyme préétabli par les auteurs a été distribué à plusieurs médecins et infirmiers dans différentes spécialités du CHU. Il comprend en plus de données sociodémographiques, 23 items qui explorent les connaissances dans différents domaines de la sexualité, notamment la masturbation (3 items), la virginité (3 items), la sexualité et la grossesse (2 items), le plaisir (3 items), l’orgasme féminin, la ménopause et autres. Une réponse correcte à au moins 18 items sur 23 était nécessaire pour considérer les connaissances du sujet satisfaisantes. Une analyse statistique des données a été réalisée grâce au logiciel SPSS dans sa 11e version. Résultats : 104 participants ont été inclus dans l’étude, 51,4 % étaient des infirmiers. L’âge moyen était de 36,89 + 10,46 ans. 45,9 % des sujets sont de sexe féminin, et 71,4 % mariés. Concernant les connaissances en sexualité : la note moyenne totale( sur 23) était de 11,05 + 3,815 soit moins de 50 % de réponses justes (11,74 pour les infirmiers et 10,33 pour les médecins). Le taux de réponses incorrectes le plus important concernait essentiellement la masturbation, le plaisir et l’attitude sexuelle de la femme durant le rapport sexuel ainsi que les modifications sexuelles liées à l’âge. Aucun participant n’a atteint la note totale de 18 sur 23. Conclusion : Ces résultats reflètent l’impact de la culture arabo-musulmane se rapportant à la sexualité même si l’échantillon est composé dans sa totalité par des sujets appartenant au corps soignant. Il paraît donc impératif d’ins- 180 taurer des programmes d’éducation sexuelle dans le cursus classique des soignants dont le role est aussi d’être une source d’informations. PO 485 L’ANALYSE NUMÉRIQUE DE L’AGENDA DU SOMMEIL DANS LE CONTRÔLE DU STIMULUS DANS L’INSOMNIE CHRONIQUE CHERIKH F. (1), SUISSE G. (2), TIBLE O. (1), PRINGUEY D. (1) (1) Clinique de Psychiatrie, Fédération Sommeil, CHU de Nice, NICE, FRANCE (2) Neurophysiologie, Fédération Sommeil, CHU de NIce, NICE, FRANCE Le contrôle du stimulus va aider à retrouver une efficacité en stimulant les signaux du sommeil et de l’éveil, en respectant le rythme veille sommeil. Des consignes sont données au patient pour qu’il détermine ses horaires de coucher et de lever en sorte de trouver un équilibre entre ses besoins physiologiques et les contraintes auxquelles il est soumis. Des consignes sont données pour respecter les règles d’hygiène du sommeil. Sur l’agenda de sommeil, le patient peut indiquer chaque jour et sur plusieurs semaines ses heures de coucher et de lever, le temps réel passé à dormir, ses accès de somnolence diurne, ses périodes de sieste, ses prises d’excitants (café, thé) et ses traitements… C’est un outil simple qui aide dans le suivi et l’évaluation des patients insomniaques, leur permet d’être plus concernés et plus actifs dans leur prise en charge. Les résultats sont corrélés aux plaintes subjectives et objectives. (perception du sommeil, hypovigilance diurne, fatigue…) L’analyse de l’agenda du sommeil réalisée au sein de notre consultation du sommeil d’une façon numérique permettra d’établir l’existence d’une rythmicité dans la variation de la période de l’endormissement et surtout du réveil. Cette analyse est corrélée à l’échelle de somnolence d’EPWORTH, et l’auto-questionnaire de l’anxiété et de la dépression (HAD).