Lettres à la rédaction 441 découverte d’une IRC se fait au moment d’une rechute, le problème devient justement plus simple puisque la rechute témoigne d’une inefficacité, au moins partielle, du traitement préventif par lithium et il devient donc naturel d’y chercher une alternative pour stabiliser l’humeur. Le psychiatre comme le néphrologue devront avoir en tête chacun des cinq critères décisionnels susmentionnés et les discuter. Le poids relatif de chacun des critères étant très variable d’un patient à l’autre, la décision finale, comme c’est souvent le cas pour une démarche pluridisciplinaire, ne peut pas se traduire dans un algorithme, ni s’y réduire. Références [1] Bendz H, Aurell M, Balldin J, et al. Kidney damage in longterm lithium patients: a cross-sectional study of patients with 15 years or more on lithium. Nephrol Dial Transplant 1994;9:1250—4. [2] Kessing LV, Sondergard L, Kvist K, et al. Suicide risk in patients treated with lithium. Arch Gen Psychiatry 2005;62:860—6. [3] Markowitz GS, Radhakrishnan J, Kambham N, et al. Lithium nephrotoxicity: a progressive combined glomerular and tubulointerstitial nephropathy. J Am Soc Nephro 2000;11:1439—48. [4] Presne C, Fakhouri F, Noel LH, et al. Lithium-induced nephropathy: Rate of progression and prognostic factors. Kidney Int 2003;64:585—92. [5] Suppes T, Baldessarini RJ, Faedda GL, et al. Risk of recurrence following discontinuation of lithium treatment in bipolar disorder. Arch Gen Psychiatry 1991;48:1082—8. C. Even a,∗ J.-P. Grunfeld b a Clinique des maladies mentales et de l’encéphale, centre hospitalier Sainte-Anne, 100, rue de la Santé, 75674 Paris cedex 14, France b Service de néphrologie, hôpital Necker, université Paris-5 René-Descartes, 75015 Paris, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (C. Even). Disponible sur Internet le 19 novembre 2007 doi:10.1016/j.encep.2007.08.002 Relation entre la représentation parentale des régimes alimentaires restrictifs et le suivi de régime par l’adolescent Introduction Les dernières années ont vu la multiplication des programmes de prévention des troubles du comportement alimentaire (TCA) [6—10] dont la fréquence est inquiétante chez l’adolescent [1]. La plupart de ces programmes pour adolescents ont lieu en milieu scolaire [4,11,12]. Malgré les efforts, leur efficacité reste limitée [3,7]. Les programmes de prévention se focalisent sur les adolescents de façon isolée, mais les TCA apparaissent souvent dans un contexte familial en combinaison avec des facteurs socioculturels et biologiques spécifiques [2,5]. À ce jour, aucune étude à notre connaissance ne s’est penchée sur les attitudes parentales envers l’hygiène alimentaire des adolescents. Méthode L’enquête a été réalisée en mai 2007 auprès d’un échantillon de 87 sujets dont 19 masculins, pères d’adolescents et 68 féminins, mères d’adolescents. Les participants ont été recrutés parmi les parents d’élève dans un collège et un lycée privé de Toulouse (âge moyen des adolescents : 14,2 ± 2,1 ; 47 filles et 30 garçons). Cet échantillon ne présente pas de garantie de représentativité de la population générale des parents d’adolescents français. Les participants ont rempli un bref questionnaire explorant les attitudes envers les pratiques alimentaires des adolescents. Résultats Soixante-treize parents ont rapporté que leurs enfants ont un poids normal en fonction de leur taille et de leur âge (85 %) contre 13 parents rapportant un poids anormal (15 %). Seuls 11 parents rapportaient que leurs enfants avaient déjà fait un régime dans leur vie (13 %). Une régression logistique a été effectuée afin de prédire un antécédent de régime chez l’adolescent (x2 (1) = 6,01 ; p < 0,05). Répondre non à l’item : « Un régime alimentaire peut induire un trouble du comportement alimentaire » est apparu comme le seul prédicateur significatif (OI = 2,42 {1,13—5,2} ; p = 0,02). Un antécédent de régime parental, l’implication des enfants dans le régime parental, ainsi que la présence d’un individu dans l’entourage proche ayant souffert d’un trouble du comportement alimentaire n’étaient pas des prédicateurs significatifs. Discussion Dans cette étude, si les parents pensent que les régimes sont un facteur de risque des TCA, l’adolescent apparaît protégé contre le recours à un régime amaigrissant. Ce résultat vient souligner la nécessité de développer des interventions préventives ciblant tant les adolescents que leurs parents, afin de préciser les risques des régimes restrictifs parfois encouragés par la famille. Références [1] Callahan S, Rousseau A, Knotter A, et al. Les troubles alimentaires : présentation d’un outil de diagnostic et résultats d’une étude épidémiologique chez les adolescents. L’Encéphale 2003;29:239—47. [2] Chabrol H. Anorexie et boulimie de l’adolescence. In: Psychopathologie de l’adolescent. Paris: Belin; 2004. [3] Ghaderi A, Martensson M, Schwan H. Everybody’s different: a primary prevention program among fifth grade school children. Int J Eat Disord 2005;13:245—59. [4] Huon GF, Braganza C, Brown BL, et al. Reflections on prevention in dieting induced disorders. Int J Eat Disord 1998;23:455—8. [5] Jeammet P. Les troubles alimentaires : facteurs de risque et modalités de prévention. In: Tychey CD, editor. Peuton prévenir la psychopathologie ? L’Harmattan: Paris; 2001. p. 223—8. 442 [6] Kater JK, Rohwer J, Levine PM. An elementary school project for developing healthy body image and reducing risk factors for unhealthy and disordered eating. Int J Eat Disord 2000;(8):3—16. [7] Mann T, Nolen-Hoeksema S, Huang K, et al. Are two preventions worse than none ? Joint primary and secondary prevention of eating disorders in college females. J Health Psychol 1997;16:215—55. [8] Neumark-Sztainer D. School based programs for preventing eating disturbances. J Sch Health 1996;66:64—71. [9] O’dea J. Evidence for a self esteem approach in the prevention of body image and eating problems among children and adolescents. Int J Eat Disord 2004;12:225—39. [10] Piran N. Prevention series- teachers: on ‘‘Being’’ (rather than ‘‘Doing’’) prevention. Int J Eat Disord 2000;12: 1—9. [11] Rosenvigne HJ, Westjordet M. Prevention series-is information about eating disorders experienced as harmful ? A consumer perspective on primary prevention. Int J Eat Disord 2004;12: 11—20. Lettres à la rédaction [12] Wiseman VC, Sunday RS, Bortolotti F, et al. Primary prevention of eating disorders through attitude change: a two country comparison. Int J Eat Disord 2004;12: 241—50. A. May R. Rodgers ∗ H. Chabrol Centre d’études et de recherches en psychopathologie, pavilllon de la recherche, université de Toulouse-Le-Mirail, 5, allées Antonio-Machado, 31058 Toulouse cedex, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (R. Rodgers). Disponible sur Internet le 11 janvier 2008 doi:10.1016/j.encep.2007.10.003