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L’Encéphale (2012) 38, 288—295
Disponible en ligne sur www.sciencedirect.com
journal homepage: www.em-consulte.com/produit/ENCEP
MÉMOIRE ORIGINAL
Étude PerCaDim : relations entre approches
dimensionnelle et catégorielle de la personnalité
PerCaDim study: Relationship between categorical and dimensional
approaches of personality
M. Bricaud a,∗, B. Calvet b,c, F. Viéban b,c, A. Prado-Jean c, J.-P. Clément b,c
a
Pôle de territoire, pôle de psychogériatrie, centre hospitalier Esquirol, 15, rue du Dr-Marcland, 87025 Limoges cedex, France
Fédération hospitalo-universitaire, pôle de psychogériatrie, centre hospitalier Esquirol, 15, rue du Dr-Marcland,
87025 Limoges cedex, France
c
Centre mémoire de ressources et de recherche, centre hospitalier Esquirol, 15, rue du Dr-Marcland, 87025 Limoges cedex,
France
b
Reçu le 14 septembre 2010 ; accepté le 16 juin 2011
Disponible sur Internet le 26 octobre 2011
MOTS CLÉS
Troubles de la
personnalité ;
Inventaire de
personnalité ;
Tempérament ;
Caractère
Résumé La personnalité et ses troubles font l’objet de nombreuses études tant en philosophie, en psychologie qu’en médecine. En vertu du principe selon lequel « connaître, c’est
classer », la nosographie actuelle accorde la préférence aux classifications catégorielles. Une
seconde approche, dimensionnelle, peut également être envisagée. Supportée par le modèle
psychobiologique de Cloninger, elle renvoie à des dimensions du tempérament (recherche de
nouveauté, dépendance à la récompense, évitement du danger et persistance) et du caractère (autodétermination, coopération et transcendance). Ces deux approches dimensionnelle
et catégorielle ne paraissant pas antinomiques, il est apparu nécessaire d’engager des travaux
de recherche destinés à vérifier l’hypothèse de corrélations entre elles. L’étude PerCaDim a
porté sur 111 sujets soumis à la passation de deux autoquestionnaires : le VKP (Duijsens et al.,
1993 [15,16]) qui évalue la personnalité selon une approche catégorielle et le TCI-125 (Cloninger
et al., 1993 [9]) qui étudie le tempérament et le caractère selon une approche dimensionnelle.
Les résultats laissent apparaître qu’il existe des relations significatives entre dimensions tempéramentales et du caractère et troubles de la personnalité. Ce lien pourrait permettre de
dépister ou prévenir un trouble de la personnalité selon ce modèle psychobiologique et de
proposer une prise en charge précoce des sujets aux profils de personnalité pathologiques.
© L’Encéphale, Paris, 2011.
∗ Auteur correspondant. Hôpital de Jour psychogériatrique, centre hospitalier Esquirol, 8, avenue Georges-Sand, 87190 Magnac-Laval,
France.
Adresse e-mail : [email protected] (M. Bricaud).
0013-7006/$ — see front matter © L’Encéphale, Paris, 2011.
doi:10.1016/j.encep.2011.08.001
Relations entre approches dimensionnelle et catégorielle de la personnalité
KEYWORDS
Personality disorders;
Personality inventory;
Temperament;
Character
289
Summary
Purpose. — Personality and its disorders have been the subject of many studies in philosophy,
psychology or medicine. Current nosology gives preference to categorical classifications, but
a dimensional approach may also be considered. Supported by Cloninger’s psychobiological
model, it refers to concepts of temperament (novelty seeking, reward dependence, harm
avoidance and persistence) and character dimensions (self-directedness, cooperativeness and
self-transcendence). Categorical and dimensional approaches do not appear antinomic, and the
PerCaDim study tries to verify the hypothesis of correlations existing between them.
Subjects and methods. — One hundred and eleven patients completed two personality inventories. The dimensional approach was assessed using the TCI-125 (short version of the
Temperament and Character Inventory) (Cloninger et al., 1993 [9]), which includes four dimensions of temperament and three dimensions of character. The categorical approach was assessed
using Vragenlijst Kenmerken voor van de Persoonlijkheid (VKP) (Duijsens et al., 1993 [15,16]),
which defines personality disorders according to DSM III-R (APA, 1987 [1]).
Results. — The PerCaDim study reveals significant relationships between the dimensions of temperament and character and personality disorders. For dimensions of temperament: novelty
seeking is correlated negatively with schizoid personality and positively with antisocial, borderline, histrionic, narcissistic and sadistic personalities. Ten out of 13 personalities from DSM III-R
are positively correlated with harm avoidance. Cluster A and obsessive-compulsive personality
disorders have negative correlations with reward dependence, whereas five pathological personalities have positive correlations with persistence. For dimensions of character: all personality
disorders are negatively correlated with self-directedness. Cooperativeness is negatively correlated with six personality disorders. Among the dimensions of character, only self-transcendence
has positive correlations with personality disorders.
Discussion. — The PerCaDim study highlights various relationships between dimensional and
categorical approaches of personality. It shows negative correlations between reward dependence and cluster A personality disorders, positive correlations between novelty seeking and
cluster B personality disorders and between harm avoidance and cluster C personality disorders.
Self-directedness and cooperativeness character’s dimensions seem to reflect the subject’s
adaptation, because negative correlations were found with all personality disorders. It may
be surprising that correlations appear positive between self-transcendence dimension and
12 personality disorders. This result is not striking for ‘‘psychotic’’ personalities, but may be
questionable for other personalities.
Conclusion. — These results confirm previous findings that Cloninger’s dimensions can objectify
personality disorders. Few dimensions of the Temperament and Character Inventory can be
considered as vulnerability factors. The use of the Temperament and Character Inventory will
most certainly be of good help in the future to detect or prevent a personality disorder in some
subjects at risk.
© L’Encéphale, Paris, 2011.
Introduction
Entité complexe et unique, la personnalité est un système
dynamique, organisé, qui résulte de l’interaction permanente entre l’individu lui-même et son environnement.
En psychiatrie, l’évaluation de la personnalité est d’un
intérêt certain pour étayer les hypothèses étiologiques,
diagnostiques et orienter la thérapeutique. En effet, une
telle évaluation peut permettre de mieux appréhender les
réactions d’un sujet face à une situation donnée, face
à sa maladie et au traitement instauré. Selon Cloninger
et al. [9], deux composantes participent à la constitution de la personnalité : le tempérament, inné, qui est
l’expression de facteurs biologiques (génétiques et physiologiques) constitutifs du sujet dès le début de son existence,
et le caractère, acquis, qui est le résultat des apprentissages et de l’histoire relationnelle du sujet, soumis aux
effets de l’environnement. La personnalité et ses troubles
peuvent être envisagés sous deux formes d’approches différentes. D’une part, l’approche catégorielle envisage les
phénomènes psychiques comme des catégories distinctes et
s’appuie sur le modèle syndromique, définissant plusieurs
types de troubles de la personnalité décrits dans les deux
classifications internationales actuelles qui sont la CIM-10
[22] et le DSM IV-TR [3]. Le diagnostic de trouble de la personnalité est posé lorsque certains critères diagnostiques
spécifiques à chaque trouble de la personnalité sont présents (au moins trois critères pour la CIM-10 et de deux à
cinq pour le DSM IV-TR). D’autre part, l’approche dimensionnelle consiste à caractériser la personnalité d’un sujet
selon un répertoire de dimensions quantifiables du normal au pathologique. Est-il possible d’établir une relation
entre les différentes dimensions de la personnalité d’un
sujet (approche dimensionnelle) et le trouble de personnalité qu’il présente (approche catégorielle) ? Quelques études
ont démontré une corrélation entre les dix troubles de la
290
personnalité du DSM-IV [2] et les traits de personnalité
retrouvés à l’aide de différents modèles dimensionnels.
Svrakic et al. [29] retrouvent cette corrélation avec le
modèle de Cloninger et mettent en évidence que des
scores bas aux dimensions de caractère autodétermination
et coopération sont corrélés à n’importe quel trouble de la
personnalité. Pukrop et al. [26] ont confirmé un lien entre
quatre des 18 traits dimensionnels du modèle à 18 facteurs
de Livesley [19] (labilité émotionnelle, comportement dyssocial, compulsivité et inhibition) et les troubles de la
personnalité du DSM-IV. Pour Saulsman et Page [28], qui
ont recherché des relations entre troubles de la personnalité du DSM-IV et dimensions du Big Five [12], l’ensemble
des troubles de la personnalité est associé positivement
au névrosisme et négativement à l’agréabilité tandis que
l’extraversion et la consciencieusité sont des dimensions
propres à certaines catégories de troubles de la personnalité. Bagby et al. [4] ont réalisé la seule étude dans la
population générale permettant de corréler les traits de personnalité de trois modèles dimensionnels (modèles à cinq
facteurs de Costa et McCrae [13], à sept facteurs de Cloninger et al. [10] et à 18 facteurs de Livesley [19,20]) aux
troubles de la personnalité du DSM-IV. Ils retrouvent que
la plupart des dimensions étudiées dans chacun des trois
modèles est corrélée de façon significative aux troubles
de la personnalité. Une étude réalisée en Italie [14] met
en évidence une combinaison unique de trois dimensions
qui semble être associée à un haut risque de schizotypie. Il s’agit d’un niveau élevé de transcendance et d’un
niveau bas d’autodétermination et de coopération. Selon
eux, l’évitement du danger serait un indicateur non spécifique de troubles de la personnalité et la transcendance
serait la dimension de caractère la plus prédictive de la
psychose.
Si la personnalité est considérée comme l’ensemble des
éléments qui caractérisent le fonctionnement mental de
l’individu, elle s’inscrit à un niveau ou à un autre dans
les processus biologiques. Parmi les éléments constitutifs de la personnalité, c’est le tempérament qui évoque
d’emblée l’aspect héréditaire ainsi que les corrélats biologiques liés au comportement, aux affects et aux émotions
[27]. Cloninger est l’un des auteurs ayant pris en compte des
données génétiques et neurobiologiques pour l’utilisation
de son modèle biosocial de la personnalité [8,18] dont les
différents systèmes d’activation et d’inhibition comportementales sont :
• le système dopaminergique : la recherche de nouveauté
est décrite comme étant la tendance à répondre par
l’excitation à des stimuli nouveaux. Au niveau du système nerveux central, ce type de comportement active
essentiellement les circuits contrôlés par les neurones
dopaminergiques du mésencéphale. Les sujets chez qui
cette dimension est très élevée auraient un taux de
base faible de dopamine par un phénomène de recapture
trop importante par les neurones pré-synaptiques limitant
ainsi la quantité de dopamine au niveau postsynaptique ;
• le système sérotoninergique : l’évitement du danger correspond à une réponse d’inhibition plus ou moins intense
à des stimuli pour éviter les punitions, la nouveauté et
les frustrations. Le système neurobiologique associé est
M. Bricaud et al.
celui de la sérotonine. Un score élevé à cette dimension
traduirait une production et une libération importantes de
sérotonine au niveau des neurones présynaptiques avec,
en conséquence, une diminution du nombre de récepteurs
postsynaptiques à des fins de régulation de l’excitation ;
• le système noradrénergique : la noradrénaline serait le
neuromédiateur de la dimension dépendance à la récompense. Un score élevé à cette dimension serait associé à
un taux de base faible de noradrénaline.
L’étude PerCaDim compare deux approches de la personnalité et tente donc aussi de vérifier l’existence de relations
entre les profils catégoriels et les dimensions de tempérament et de caractère de la personnalité.
Méthode
Cette étude descriptive a été réalisée au sein du centre
hospitalier Esquirol de Limoges. Cent onze sujets ont été
recrutés sur une période de deux mois. Cette population
comportait des sujets « malades » hospitalisés (n = 87) et des
sujets « non malades » (n = 24) comprenant des membres
de leur famille (n = 6) et des membres du personnel soignant (n = 18). L’échantillon total est représenté par 40,5 %
d’hommes et 59,5 % de femmes avec une moyenne d’âge de
44,6 ± 12,2 ans (Tableau 1). Les sujets inclus ont tous donné
leur consentement, étaient aptes sur le plan intellectuel
à être évalués par autoquestionnaires et ne présentaient
plus de troubles psychiatriques aigus sur l’axe I de la CIM-10.
Les sujets recrutés remplissaient deux autoquestionnaires :
le questionnaire VKP (Vragenlijst voor Kenmerken van de
Persoonlijkheid) [15—17] qui étudie la personnalité selon
une approche catégorielle objectivant des troubles de la
personnalité et le questionnaire Temperament and Character Inventory (TCI) [10] qui l’évalue selon une approche
dimensionnelle de tempérament et de caractère. Le questionnaire VKP étudie le profil de personnalité du sujet de
façon qualitative et quantitative. Il correspond, sous forme
d’autoquestionnaire, à l’entretien semi-structuré International Personality Disorders Examination (IPDE) de Loranger
et al. [21] et a été validé en français [6] à partir des critères
du DSM III-R [1] et de la CIM-10. Les diagnostics catégoriels obtenus à ce questionnaire étaient en adéquation avec
les diagnostics cliniques posés par les médecins prenant en
charge ces patients. Le questionnaire TCI-226 a été conçu
par Cloninger et al. [8,9] et validé en français par Pélissolo et Lépine [24,25] dans sa version initiale (longue à
226 items) et par Chakroun-Vinciguerra et al. [7] dans sa
version courte à 125 items (TCI-125). Les études de validation française du TCI-226 mettent en évidence des qualités
métrologiques satisfaisantes, tout comme dans sa version
originale. Après analyse factorielle du TCI-125, il s’avère que
cette version abrégée évalue bien les sept dimensions de la
personnalité inventoriées dans le TCI-226. Elle a l’avantage,
par rapport à la version originale, de limiter la durée de passation tout en ayant de bonnes qualités psychométriques
et permet une approche en sept dimensions de la personnalité : quatre pour le tempérament avec la recherche de
nouveauté [RN], l’évitement du danger [ED], la dépendance
à la récompense [DR] et la persistance [P] ; et trois pour le
Relations entre approches dimensionnelle et catégorielle de la personnalité
Tableau 1
291
Données descriptives de l’échantillon étudié et des différents sous-groupes de sujets.
Sujets « malades » (n = 87)
Sujets « non malades » (n = 24)
Famille patients (n = 6)
Hommes/Femmes
Âge moyen (ans)
± écart-type
39/48
Personnels soignants (n = 18)
Population totale
(n = 111)
6/18
4/14
45/66
2/4
44,5 ± 11,4
41,4 ± 10,7
44,6 ± 12,2
53,6 ± 8,7
44,7 ± 12,4
caractère avec l’autodétermination [D], la coopération [C]
et la transcendance [T].
Le questionnaire VKP a été comparé au TCI en recherchant l’existence de corrélations entre les scores obtenus au
VKP pour chaque personnalité et les scores obtenus au TCI
pour chaque dimension de tempérament et de caractère.
L’analyse statistique a été effectuée en utilisant le coefficient de rangs de Spearman (rho corrigé). Toutes les données
ont été exploitées à l’aide du logiciel de statistique SPSS
17.0 (SPSS Inc., Chicago, IL). Le seuil de significativité
retenu est p < 0,05.
Une corrélation négative est retrouvée entre la dimension
coopération et les personnalités paranoïaque, antisociale,
histrionique, narcissique, passive-agressive et sadique. La
corrélation la plus significative concerne la personnalité
sadique. La dimension transcendance est corrélée positivement avec toutes les personnalités (exceptée la personnalité
sadique) avec une meilleure significativité pour les personnalités paranoïaque, borderline, histrionique et à conduite
d’échec.
Résultats
En analysant les relations des valeurs quantitatives entre
VKP et TCI, les différences significatives obtenues permettent plusieurs interprétations. Le niveau d’évitement du
danger est d’autant plus élevé que le trouble de la personnalité est marqué. Cette corrélation positive s’applique aux
personnalités des clusters A et C ainsi qu’aux personnalités
borderline, passive-agressive, à conduite d’échec et histrionique. Elle est surtout vraie pour les personnalités évitante
et dépendante (sujets considérés comme étant anxieux
et craintifs). La dimension tempéramentale recherche de
nouveauté est retrouvée corrélée positivement aux personnalités du cluster B et à la personnalité sadique. C’est la
personnalité antisociale qui a le plus de significativité : ces
individus sont décrits comme étant impulsifs, explorateurs.
Seule la personnalité schizoïde est corrélée négativement
à la dimension recherche de nouveauté. Ces sujets décrits
comme solitaires, ne recherchant pas le contact avec autrui,
auraient une recherche de nouveauté d’autant plus faible
que le trouble est sévère, ce qui signifie que plus le sujet présente un niveau élevé de recherche de nouveauté, moins le
diagnostic de personnalité schizoïde est vraisemblable. Les
personnalités du cluster A et la personnalité obsessionnellecompulsive seraient moins dépendantes à la récompense
que les autres, c’est-à-dire moins ambitieuses, moins sentimentales, plus détachées. Une corrélation positive est
objectivée entre la dimension persistance et les personnalités obsessionnelle-compulsive, à conduite d’échec,
schizoïde, schizotypique et histrionique. L’étude confirme
que la personnalité obsessionnelle-compulsive, reflétant
une préoccupation pour l’ordre et un perfectionnisme, est
la personnalité la plus corrélée à la dimension persistance,
c’est-à-dire que le sujet a une capacité importante à persévérer dans un comportement malgré les conséquences
possibles de celui-ci. L’étude objective une corrélation
négative entre 13 troubles de la personnalité et le niveau
d’autodétermination avec une forte significativité, excepté
pour les personnalités schizoïde et sadique. Ce résultat n’est
Sur cette population de 111 personnes, toutes les catégories des troubles de la personnalité sont représentées
(Tableau 2). Ils ne sont présents que dans le sous-groupe de
patients (n = 87), traduisant bien l’importante prévalence de
ces comorbidités chez les sujets hospitalisés.
Il existe une corrélation entre certaines personnalités
pathologiques du DSM III-R et certaines dimensions tempéramentales, mais la puissance statistique est souvent
assez modérée (Tableau 3). La dimension recherche de nouveauté est positivement corrélée, de façon statistiquement
significative, aux personnalités antisociale, borderline, histrionique, narcissique et sadique, la corrélation la plus
significative étant recherche de nouveauté-personnalité
antisociale. La recherche de nouveauté est corrélée négativement à la personnalité schizoïde. La dimension évitement
du danger est significativement corrélée, de façon positive,
à 11 des 14 troubles de la personnalité du DSM III-R. Les trois
personnalités dont la corrélation n’est pas significative sont
les personnalités antisociale, narcissique et sadique. Les
personnalités évitante et dépendante ont la significativité
la plus importante pour cette dimension tempéramentale.
La dimension dépendance à la récompense est, quant à
elle, la seule dimension tempéramentale dont les corrélations significatives sont toutes négatives et concernent
les personnalités paranoïaque, schizoïde, schizotypique et
obsessionnelle-compulsive. La dimension persistance est
corrélée positivement aux personnalités schizoïde, schizotypique, histrionique, obsessionnelle-compulsive et à
conduite d’échec. La significativité la plus forte concerne
la personnalité obsessionnelle-compulsive. D’une manière
générale, les dimensions de caractère sont corrélées de
façon très significative aux troubles de la personnalité
(Tableau 2). L’autodétermination est corrélée de façon
négative aux 14 troubles de la personnalité, la corrélation
étant relativement forte pour la personnalité borderline.
Discussion
par : paranoïaque ; szd : schizoïde ; szt : schizotypique ; asl : antisocial ; bdl : borderline ; his : histrionique ; nar : narcissique ; évt : évitante ; dpn : dépendante ; o-c : obsessionnellecompulsive ; p-a : passive-agressive ; sad : sadique ; cé : à conduite d’échec (valeurs absolues identiques entre population totale et sous-groupe des patients)
2,7 (3)
9,9 (11)
9 (10)
23,4 (26)
34,2 (38)
6,3 (7)
16,2 (18)
32,4 (36)
2,7 (3)
13,5 (15)
18,9 (21)
Pourcentage
(nombre
absolu)
11,7 (13)
sad
p-a
o-c
dpn
évt
nar
his
bdl
asl
szt
szd
par
Personnalités
Fréquence des différents troubles de la personnalité retrouvés dans la population étudiée.
Tableau 2
11,7 (13)
M. Bricaud et al.
cé
292
pas surprenant puisque les sujets ayant un trouble de la
personnalité présentent généralement une immaturité individuelle avec des difficultés d’adaptation de comportement
selon leurs propres valeurs. L’intensité de la corrélation est
la plus forte pour la personnalité borderline. Cela se justifie puisque le sujet borderline est plutôt décrit comme
ressentant un sentiment de vide permanent, une incertitude concernant l’image de soi et développant des relations
instables.
La dimension coopération est corrélée de façon négative aux personnalités sadique, antisociale, histrionique,
narcissique, passive-agressive et paranoïaque. Seule la
personnalité sadique y est corrélée de façon hautement
significative mais avec une intensité moyenne. Un sujet
sadique aurait donc une maturité sociale moins développée que les autres. Ce résultat n’est pas surprenant étant
donné que ces sujets, qui prennent plaisir aux souffrances
des autres, ne sont ni empathiques, ni solidaires, ni tolérants envers autrui. Il est assez surprenant de constater que
tous les troubles de la personnalité (hormis la personnalité
sadique) sont corrélés de façon positive à la dimension transcendance, qui correspond à la maturité spirituelle. Cette
dimension de caractère ne peut donc pas être attribuée ici
à une personnalité en particulier. Ce résultat signifie que
plus le sujet a une maturité spirituelle développée, plus
il a de risque de présenter un trouble de la personnalité
quel qu’il soit. Or, nous pouvons penser que cette corrélation s’applique surtout aux personnalités « psychotiques »
(cluster A) comme en témoigne la forte corrélation positive
avec la personnalité paranoïaque, ce qui paraît cohérent au
regard de la psychopathologie de ce trouble de la personnalité puisque ces sujets ont plutôt tendance à développer
des délires.
Si nous comparons les résultats de l’étude PerCaDim, première étude portant sur une population française, à ceux
de la littérature internationale, nous retrouvons globalement des résultats similaires. Dans leur étude, Daneluzzo
et al. [14] avaient mis en évidence une corrélation positive entre la personnalité schizotypique et la transcendance
ainsi qu’une corrélation négative avec l’autodétermination
et la coopération. Selon Cloninger et al. [9] et Bayon et al.
[5], la prédisposition à la psychose se retrouve bien dans
cette association. Notre étude confirme le niveau élevé de
transcendance et le niveau bas d’autodétermination pour
les personnalités du cluster A mais ces deux dimensions sont
corrélées à la plupart des troubles de la personnalité. En
revanche, elle ne retrouve pas de significativité pour la
dimension coopération. L’étude PerCaDim confirme également la valeur indicatrice de la dimension évitement du
danger qui est élevée dans les troubles de la personnalité,
sans qu’elle soit spécifique à l’un d’eux. D’après plusieurs
auteurs [26,28,29], des scores bas aux dimensions de caractère autodétermination et coopération se retrouvent dans
n’importe quel trouble de la personnalité. Cela est confirmé
dans l’étude PerCaDim uniquement pour la dimension autodétermination. Si nous confrontons nos résultats à ceux de
l’étude canadienne de Bagby et al. [4], aucune concordance
exacte n’est retrouvée. Il faut rappeler que ces auteurs ont
corrélé les dimensions du TCI aux dix troubles de la personnalité du DSM-IV et ont retrouvé une corrélation entre
recherche de nouveauté, évitement du danger, autodétermination, transcendance, coopération et au moins huit des
Relations entre approches dimensionnelle et catégorielle de la personnalité
Tableau 3
293
Corrélations entre troubles de la personnalité (VKP) et dimensions du tempérament et du caractère (TCI).
Troubles de la personnalité
Paranoïaque
Schizoïde
Schizotypique
Antisociale
Borderline
Histrionique
Narcissique
Évitante
Dépendante
Obsessionnelle-compulsive
Passive-agressive
Sadique
À conduite d’échec
Dimensions de tempérament et de caractère du TCI (rho corrigé)
RN
ED
DR
P
D
C
NS
−0,27**
NS
0,52***
0,21*
0,30**
0,21*
NS
NS
NS
NS
0,21*
NS
**
0,28
0,24*
0,29**
NS
0,35***
0,21*
NS
0,52***
0,56***
0,31**
0,22*
NS
0,34***
−0,28
−0,35***
−0,29**
NS
NS
NS
NS
NS
NS
−0,24*
NS
NS
NS
**
NS
0,24*
0,19*
NS
NS
0,27**
NS
NS
NS
0,43***
NS
NS
0,36***
−0,62
−0,31**
−0,63***
−0,49***
−0,74***
−0,69***
−0,56***
−0,62***
−0,69***
−0,53***
−0,54***
−0,25**
−0,66***
***
T
−0,28
NS
NS
−0,19*
NS
−0,34***
−0,36***
NS
NS
NS
−0,21*
−0,42***
NS
**
0,49***
0,26**
0,44***
0,28**
0,45***
0,46***
0,40***
0,36***
0,39***
0,41***
0,38***
NS
0,45***
RN : recherche de nouveauté ; ED : évitement du danger ; DR : dépendance à la récompense ; P : persistance ; D : autodétermination ; C :
coopération ; T : transcendance ; NS : non significatif. * p < 0,05 ; ** p < 0,01 ; *** p < 0,001.
dix troubles de la personnalité du DSM-IV. Il met également en évidence une corrélation entre dépendance à la
récompense et les personnalités évitante, dépendante et
borderline ainsi qu’entre persistance et les personnalités
narcissique, obsessionnelle-compulsive, schizoïde, schizotypique et antisociale. Si nous comparons ces résultats
à ceux de l’étude PerCaDim, aucune concordance n’est
retrouvée pour les dimensions dépendance à la récompense,
autodétermination et coopération. En revanche, des similitudes existent pour les autres dimensions tempéramentales.
Par exemple, l’évitement du danger est corrélé de façon
positive à toutes les personnalités à l’exception des personnalités antisociale et narcissique dans notre étude et de
la personnalité évitante dans celle de Bagby et al. [4]. Ce
résultat peut surprendre étant donné que le sujet évitant
devrait avoir, comme cela est retrouvé dans notre étude, un
score élevé à cette dimension.
L’étude PerCaDim présente un certain nombre de limites
notamment en ce qui concerne la population étudiée ainsi
que le recueil des données. Il paraît important de rappeler
avant tout que malgré la taille satisfaisante de l’échantillon
(111 personnes), chaque trouble de la personnalité étudié
est représenté en petit nombre. Les résultats doivent donc
être considérés avec prudence. L’échantillon est de trop
petite taille pour permettre certaines analyses statistiques
qui auraient pu donner plus de significativité aux résultats
si l’inclusion d’un plus grand nombre de personnes avait
été réalisée. Ainsi, ce travail doit être envisagé comme
préliminaire et pourrait conduire à une étude plus vaste,
multicentrique, pour confirmer (ou infirmer) les résultats
obtenus ici. Il existe sans aucun doute un biais de recrutement : d’une part, celui-ci a été effectué uniquement au
sein d’un centre hospitalier psychiatrique et avec un déséquilibre numérique entre le groupe de patients hospitalisés
(n = 87) et celui de sujets « non malades » (n = 24), mais il
nous a paru plus intéressant d’avoir un nombre supérieur de
patients pour optimiser le nombre de personnalités différentes. D’autre part, les sujets ont été « choisis » par rapport
à leur aptitude à pouvoir répondre seuls aux questionnaires.
Ce mode de recrutement n’a donc pas permis d’avoir un
échantillon représentatif de la population générale. De plus,
la passation des deux autoquestionnaires (VKP et TCI-125)
nécessite de la part du sujet une attention soutenue qui
peut être considérée comme un biais de fatigabilité, même
si aucune durée de passation n’a été fixée. Le mode de passation peut aussi être discuté. En effet, le fait que l’étude
soit sous forme d’une autoévaluation pose le problème de
l’objectivité des réponses. Certains items peuvent être mal
compris et entraîner, par conséquent, des réponses inadéquates. Il peut y avoir également un biais de désirabilité
sociale consistant, pour l’individu, à vouloir se présenter
délibérément ou de façon inconsciente selon l’image socialement la plus favorable. Par rapport aux outils employés, le
questionnaire évaluant les troubles de la personnalité (VKP)
n’est pas celui qui est le plus utilisé en pratique courante
du fait notamment de troubles de la personnalité diagnostiqués en excès. Néanmoins, dans l’échantillon étudié, aucun
trouble de la personnalité n’est retrouvé dans la population des sujets « non malades », ce qui traduit bien une
bonne spécifité de ce questionnaire dans cette étude. En
ce qui concerne l’étude statistique, une régression logistique aurait été souhaitable et contributive aux résultats
pour affiner les relations et corrélations entre personnalités
et dimensions tempéramentales et de caractère. Elle n’a pas
pu être réalisée du fait du petit nombre de chaque personnalité par rapport à la multitude de variables étudiées. Par
exemple, un sujet qui présente une personnalité mixte, borderline et obsessionnelle-compulsive, a des niveaux élevés
d’évitement du danger et de transcendance en corrélation positive. Mais chacune de ces dimensions a-t-elle la
même corrélation avec les deux personnalités ? L’évitement
du danger reflète-t-il plus la personnalité borderline ou la
personnalité obsessionnelle-compulsive ?
En référence à l’approche neurobiologique de la personnalité selon Cloninger et d’après les résultats obtenus
dans l’étude PerCaDim, des liens pourraient être établis
entre les trois neuromédiateurs (sérotonine, dopamine et
noradrénaline) et les troubles de la personnalité. Ainsi, les
294
personnalités dites psychotiques (cluster A) auraient un taux
basal noradrénergique élevé, la corrélation retrouvée entre
ce cluster et la dimension de tempérament dépendance à la
récompense étant négative. Concernant les troubles de la
personnalité du cluster B, pour lesquels la corrélation avec
la dimension recherche de nouveauté est positive, le taux de
base en dopamine serait faible. Enfin, pour les personnalités
dites névrotiques (cluster C), dont la dimension évitement
du danger est élevée, une libération accrue de sérotonine
interviendrait au niveau synaptique. Il existe malheureusement trop peu d’études internationales associant troubles
de la personnalité et neuromédiateurs pour pouvoir tirer
des conclusions définitives sur les systèmes neurobiologiques
impliqués [11]. De plus, les études utilisant des dosages
périphériques de neuromédiateurs ou des techniques de biologie moléculaire présentent des résultats controversés en
ce qui concerne les liens entre dimensions tempéramentales
et systèmes neurobiologiques. Ainsi, bien qu’heuristique, le
modèle de Cloninger demeure spéculatif. En effet, il n’a pas
encore été démontré que les comportements sont organisés
de façon aussi précise et tranchée au niveau neurobiologique
que ne le décrit la théorie [23].
Au terme de ce travail, nous pouvons dire que, malgré la petite taille de l’échantillon, l’étude PerCaDim a
permis de répondre à nos interrogations quant aux relations entre approches dimensionnelle et catégorielle de la
personnalité. En effet, en accord avec les données de la
littérature internationale, il a été montré, dans une population française, des corrélations négatives entre dépendance
à la récompense et troubles de la personnalité du cluster A,
des corrélations positives entre recherche de nouveauté et
troubles de la personnalité du cluster B ainsi qu’entre évitement du danger et troubles de la personnalité du cluster C.
Cela traduit bien la robustesse de ce modèle dans différentes populations, de façon transculturelle. Les dimensions
du caractère autodétermination et coopération paraissent
bien refléter l’adaptation du sujet puisque les corrélations
sont retrouvées négatives avec le fait de présenter un
trouble de la personnalité. Il est surprenant de constater
que pour le trait transcendance, la corrélation est positive.
Ce résultat ne surprend pas lorsqu’il s’agit des personnalités « psychotiques » mais peut paraître contestable en ce
qui concerne les autres personnalités. Les traits tempéramentaux et de caractère sont rarement évalués en pratique
courante. Or, ceux-ci constituent l’une des approches de la
personnalité d’un individu. Suite à la réalisation de cette
étude PerCaDim, nous pouvons affirmer que ces dimensions
peuvent objectiver un trouble de la personnalité. Du fait
de l’existence d’une corrélation entre approches dimensionnelle et catégorielle de la personnalité, il est donc justifié
d’utiliser le questionnaire TCI-125 pour dépister ou prévenir,
chez certains individus à risque, un trouble de la personnalité, certaines dimensions tempéramentales ou de caractère
pouvant être considérées comme des facteurs de vulnérabilité.
Déclaration d’intérêt
Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en
relation avec cet article.
M. Bricaud et al.
Remerciements
À tous les participants de l’étude et à Mle L. Saint-Aubert
(doctorante unité Inserm U825, CHU Purpan, Toulouse).
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