L’Encéphale (2012) 38, 288—295 Disponible en ligne sur www.sciencedirect.com journal homepage: www.em-consulte.com/produit/ENCEP MÉMOIRE ORIGINAL Étude PerCaDim : relations entre approches dimensionnelle et catégorielle de la personnalité PerCaDim study: Relationship between categorical and dimensional approaches of personality M. Bricaud a,∗, B. Calvet b,c, F. Viéban b,c, A. Prado-Jean c, J.-P. Clément b,c a Pôle de territoire, pôle de psychogériatrie, centre hospitalier Esquirol, 15, rue du Dr-Marcland, 87025 Limoges cedex, France Fédération hospitalo-universitaire, pôle de psychogériatrie, centre hospitalier Esquirol, 15, rue du Dr-Marcland, 87025 Limoges cedex, France c Centre mémoire de ressources et de recherche, centre hospitalier Esquirol, 15, rue du Dr-Marcland, 87025 Limoges cedex, France b Reçu le 14 septembre 2010 ; accepté le 16 juin 2011 Disponible sur Internet le 26 octobre 2011 MOTS CLÉS Troubles de la personnalité ; Inventaire de personnalité ; Tempérament ; Caractère Résumé La personnalité et ses troubles font l’objet de nombreuses études tant en philosophie, en psychologie qu’en médecine. En vertu du principe selon lequel « connaître, c’est classer », la nosographie actuelle accorde la préférence aux classifications catégorielles. Une seconde approche, dimensionnelle, peut également être envisagée. Supportée par le modèle psychobiologique de Cloninger, elle renvoie à des dimensions du tempérament (recherche de nouveauté, dépendance à la récompense, évitement du danger et persistance) et du caractère (autodétermination, coopération et transcendance). Ces deux approches dimensionnelle et catégorielle ne paraissant pas antinomiques, il est apparu nécessaire d’engager des travaux de recherche destinés à vérifier l’hypothèse de corrélations entre elles. L’étude PerCaDim a porté sur 111 sujets soumis à la passation de deux autoquestionnaires : le VKP (Duijsens et al., 1993 [15,16]) qui évalue la personnalité selon une approche catégorielle et le TCI-125 (Cloninger et al., 1993 [9]) qui étudie le tempérament et le caractère selon une approche dimensionnelle. Les résultats laissent apparaître qu’il existe des relations significatives entre dimensions tempéramentales et du caractère et troubles de la personnalité. Ce lien pourrait permettre de dépister ou prévenir un trouble de la personnalité selon ce modèle psychobiologique et de proposer une prise en charge précoce des sujets aux profils de personnalité pathologiques. © L’Encéphale, Paris, 2011. ∗ Auteur correspondant. Hôpital de Jour psychogériatrique, centre hospitalier Esquirol, 8, avenue Georges-Sand, 87190 Magnac-Laval, France. Adresse e-mail : [email protected] (M. Bricaud). 0013-7006/$ — see front matter © L’Encéphale, Paris, 2011. doi:10.1016/j.encep.2011.08.001 Relations entre approches dimensionnelle et catégorielle de la personnalité KEYWORDS Personality disorders; Personality inventory; Temperament; Character 289 Summary Purpose. — Personality and its disorders have been the subject of many studies in philosophy, psychology or medicine. Current nosology gives preference to categorical classifications, but a dimensional approach may also be considered. Supported by Cloninger’s psychobiological model, it refers to concepts of temperament (novelty seeking, reward dependence, harm avoidance and persistence) and character dimensions (self-directedness, cooperativeness and self-transcendence). Categorical and dimensional approaches do not appear antinomic, and the PerCaDim study tries to verify the hypothesis of correlations existing between them. Subjects and methods. — One hundred and eleven patients completed two personality inventories. The dimensional approach was assessed using the TCI-125 (short version of the Temperament and Character Inventory) (Cloninger et al., 1993 [9]), which includes four dimensions of temperament and three dimensions of character. The categorical approach was assessed using Vragenlijst Kenmerken voor van de Persoonlijkheid (VKP) (Duijsens et al., 1993 [15,16]), which defines personality disorders according to DSM III-R (APA, 1987 [1]). Results. — The PerCaDim study reveals significant relationships between the dimensions of temperament and character and personality disorders. For dimensions of temperament: novelty seeking is correlated negatively with schizoid personality and positively with antisocial, borderline, histrionic, narcissistic and sadistic personalities. Ten out of 13 personalities from DSM III-R are positively correlated with harm avoidance. Cluster A and obsessive-compulsive personality disorders have negative correlations with reward dependence, whereas five pathological personalities have positive correlations with persistence. For dimensions of character: all personality disorders are negatively correlated with self-directedness. Cooperativeness is negatively correlated with six personality disorders. Among the dimensions of character, only self-transcendence has positive correlations with personality disorders. Discussion. — The PerCaDim study highlights various relationships between dimensional and categorical approaches of personality. It shows negative correlations between reward dependence and cluster A personality disorders, positive correlations between novelty seeking and cluster B personality disorders and between harm avoidance and cluster C personality disorders. Self-directedness and cooperativeness character’s dimensions seem to reflect the subject’s adaptation, because negative correlations were found with all personality disorders. It may be surprising that correlations appear positive between self-transcendence dimension and 12 personality disorders. This result is not striking for ‘‘psychotic’’ personalities, but may be questionable for other personalities. Conclusion. — These results confirm previous findings that Cloninger’s dimensions can objectify personality disorders. Few dimensions of the Temperament and Character Inventory can be considered as vulnerability factors. The use of the Temperament and Character Inventory will most certainly be of good help in the future to detect or prevent a personality disorder in some subjects at risk. © L’Encéphale, Paris, 2011. Introduction Entité complexe et unique, la personnalité est un système dynamique, organisé, qui résulte de l’interaction permanente entre l’individu lui-même et son environnement. En psychiatrie, l’évaluation de la personnalité est d’un intérêt certain pour étayer les hypothèses étiologiques, diagnostiques et orienter la thérapeutique. En effet, une telle évaluation peut permettre de mieux appréhender les réactions d’un sujet face à une situation donnée, face à sa maladie et au traitement instauré. Selon Cloninger et al. [9], deux composantes participent à la constitution de la personnalité : le tempérament, inné, qui est l’expression de facteurs biologiques (génétiques et physiologiques) constitutifs du sujet dès le début de son existence, et le caractère, acquis, qui est le résultat des apprentissages et de l’histoire relationnelle du sujet, soumis aux effets de l’environnement. La personnalité et ses troubles peuvent être envisagés sous deux formes d’approches différentes. D’une part, l’approche catégorielle envisage les phénomènes psychiques comme des catégories distinctes et s’appuie sur le modèle syndromique, définissant plusieurs types de troubles de la personnalité décrits dans les deux classifications internationales actuelles qui sont la CIM-10 [22] et le DSM IV-TR [3]. Le diagnostic de trouble de la personnalité est posé lorsque certains critères diagnostiques spécifiques à chaque trouble de la personnalité sont présents (au moins trois critères pour la CIM-10 et de deux à cinq pour le DSM IV-TR). D’autre part, l’approche dimensionnelle consiste à caractériser la personnalité d’un sujet selon un répertoire de dimensions quantifiables du normal au pathologique. Est-il possible d’établir une relation entre les différentes dimensions de la personnalité d’un sujet (approche dimensionnelle) et le trouble de personnalité qu’il présente (approche catégorielle) ? Quelques études ont démontré une corrélation entre les dix troubles de la 290 personnalité du DSM-IV [2] et les traits de personnalité retrouvés à l’aide de différents modèles dimensionnels. Svrakic et al. [29] retrouvent cette corrélation avec le modèle de Cloninger et mettent en évidence que des scores bas aux dimensions de caractère autodétermination et coopération sont corrélés à n’importe quel trouble de la personnalité. Pukrop et al. [26] ont confirmé un lien entre quatre des 18 traits dimensionnels du modèle à 18 facteurs de Livesley [19] (labilité émotionnelle, comportement dyssocial, compulsivité et inhibition) et les troubles de la personnalité du DSM-IV. Pour Saulsman et Page [28], qui ont recherché des relations entre troubles de la personnalité du DSM-IV et dimensions du Big Five [12], l’ensemble des troubles de la personnalité est associé positivement au névrosisme et négativement à l’agréabilité tandis que l’extraversion et la consciencieusité sont des dimensions propres à certaines catégories de troubles de la personnalité. Bagby et al. [4] ont réalisé la seule étude dans la population générale permettant de corréler les traits de personnalité de trois modèles dimensionnels (modèles à cinq facteurs de Costa et McCrae [13], à sept facteurs de Cloninger et al. [10] et à 18 facteurs de Livesley [19,20]) aux troubles de la personnalité du DSM-IV. Ils retrouvent que la plupart des dimensions étudiées dans chacun des trois modèles est corrélée de façon significative aux troubles de la personnalité. Une étude réalisée en Italie [14] met en évidence une combinaison unique de trois dimensions qui semble être associée à un haut risque de schizotypie. Il s’agit d’un niveau élevé de transcendance et d’un niveau bas d’autodétermination et de coopération. Selon eux, l’évitement du danger serait un indicateur non spécifique de troubles de la personnalité et la transcendance serait la dimension de caractère la plus prédictive de la psychose. Si la personnalité est considérée comme l’ensemble des éléments qui caractérisent le fonctionnement mental de l’individu, elle s’inscrit à un niveau ou à un autre dans les processus biologiques. Parmi les éléments constitutifs de la personnalité, c’est le tempérament qui évoque d’emblée l’aspect héréditaire ainsi que les corrélats biologiques liés au comportement, aux affects et aux émotions [27]. Cloninger est l’un des auteurs ayant pris en compte des données génétiques et neurobiologiques pour l’utilisation de son modèle biosocial de la personnalité [8,18] dont les différents systèmes d’activation et d’inhibition comportementales sont : • le système dopaminergique : la recherche de nouveauté est décrite comme étant la tendance à répondre par l’excitation à des stimuli nouveaux. Au niveau du système nerveux central, ce type de comportement active essentiellement les circuits contrôlés par les neurones dopaminergiques du mésencéphale. Les sujets chez qui cette dimension est très élevée auraient un taux de base faible de dopamine par un phénomène de recapture trop importante par les neurones pré-synaptiques limitant ainsi la quantité de dopamine au niveau postsynaptique ; • le système sérotoninergique : l’évitement du danger correspond à une réponse d’inhibition plus ou moins intense à des stimuli pour éviter les punitions, la nouveauté et les frustrations. Le système neurobiologique associé est M. Bricaud et al. celui de la sérotonine. Un score élevé à cette dimension traduirait une production et une libération importantes de sérotonine au niveau des neurones présynaptiques avec, en conséquence, une diminution du nombre de récepteurs postsynaptiques à des fins de régulation de l’excitation ; • le système noradrénergique : la noradrénaline serait le neuromédiateur de la dimension dépendance à la récompense. Un score élevé à cette dimension serait associé à un taux de base faible de noradrénaline. L’étude PerCaDim compare deux approches de la personnalité et tente donc aussi de vérifier l’existence de relations entre les profils catégoriels et les dimensions de tempérament et de caractère de la personnalité. Méthode Cette étude descriptive a été réalisée au sein du centre hospitalier Esquirol de Limoges. Cent onze sujets ont été recrutés sur une période de deux mois. Cette population comportait des sujets « malades » hospitalisés (n = 87) et des sujets « non malades » (n = 24) comprenant des membres de leur famille (n = 6) et des membres du personnel soignant (n = 18). L’échantillon total est représenté par 40,5 % d’hommes et 59,5 % de femmes avec une moyenne d’âge de 44,6 ± 12,2 ans (Tableau 1). Les sujets inclus ont tous donné leur consentement, étaient aptes sur le plan intellectuel à être évalués par autoquestionnaires et ne présentaient plus de troubles psychiatriques aigus sur l’axe I de la CIM-10. Les sujets recrutés remplissaient deux autoquestionnaires : le questionnaire VKP (Vragenlijst voor Kenmerken van de Persoonlijkheid) [15—17] qui étudie la personnalité selon une approche catégorielle objectivant des troubles de la personnalité et le questionnaire Temperament and Character Inventory (TCI) [10] qui l’évalue selon une approche dimensionnelle de tempérament et de caractère. Le questionnaire VKP étudie le profil de personnalité du sujet de façon qualitative et quantitative. Il correspond, sous forme d’autoquestionnaire, à l’entretien semi-structuré International Personality Disorders Examination (IPDE) de Loranger et al. [21] et a été validé en français [6] à partir des critères du DSM III-R [1] et de la CIM-10. Les diagnostics catégoriels obtenus à ce questionnaire étaient en adéquation avec les diagnostics cliniques posés par les médecins prenant en charge ces patients. Le questionnaire TCI-226 a été conçu par Cloninger et al. [8,9] et validé en français par Pélissolo et Lépine [24,25] dans sa version initiale (longue à 226 items) et par Chakroun-Vinciguerra et al. [7] dans sa version courte à 125 items (TCI-125). Les études de validation française du TCI-226 mettent en évidence des qualités métrologiques satisfaisantes, tout comme dans sa version originale. Après analyse factorielle du TCI-125, il s’avère que cette version abrégée évalue bien les sept dimensions de la personnalité inventoriées dans le TCI-226. Elle a l’avantage, par rapport à la version originale, de limiter la durée de passation tout en ayant de bonnes qualités psychométriques et permet une approche en sept dimensions de la personnalité : quatre pour le tempérament avec la recherche de nouveauté [RN], l’évitement du danger [ED], la dépendance à la récompense [DR] et la persistance [P] ; et trois pour le Relations entre approches dimensionnelle et catégorielle de la personnalité Tableau 1 291 Données descriptives de l’échantillon étudié et des différents sous-groupes de sujets. Sujets « malades » (n = 87) Sujets « non malades » (n = 24) Famille patients (n = 6) Hommes/Femmes Âge moyen (ans) ± écart-type 39/48 Personnels soignants (n = 18) Population totale (n = 111) 6/18 4/14 45/66 2/4 44,5 ± 11,4 41,4 ± 10,7 44,6 ± 12,2 53,6 ± 8,7 44,7 ± 12,4 caractère avec l’autodétermination [D], la coopération [C] et la transcendance [T]. Le questionnaire VKP a été comparé au TCI en recherchant l’existence de corrélations entre les scores obtenus au VKP pour chaque personnalité et les scores obtenus au TCI pour chaque dimension de tempérament et de caractère. L’analyse statistique a été effectuée en utilisant le coefficient de rangs de Spearman (rho corrigé). Toutes les données ont été exploitées à l’aide du logiciel de statistique SPSS 17.0 (SPSS Inc., Chicago, IL). Le seuil de significativité retenu est p < 0,05. Une corrélation négative est retrouvée entre la dimension coopération et les personnalités paranoïaque, antisociale, histrionique, narcissique, passive-agressive et sadique. La corrélation la plus significative concerne la personnalité sadique. La dimension transcendance est corrélée positivement avec toutes les personnalités (exceptée la personnalité sadique) avec une meilleure significativité pour les personnalités paranoïaque, borderline, histrionique et à conduite d’échec. Résultats En analysant les relations des valeurs quantitatives entre VKP et TCI, les différences significatives obtenues permettent plusieurs interprétations. Le niveau d’évitement du danger est d’autant plus élevé que le trouble de la personnalité est marqué. Cette corrélation positive s’applique aux personnalités des clusters A et C ainsi qu’aux personnalités borderline, passive-agressive, à conduite d’échec et histrionique. Elle est surtout vraie pour les personnalités évitante et dépendante (sujets considérés comme étant anxieux et craintifs). La dimension tempéramentale recherche de nouveauté est retrouvée corrélée positivement aux personnalités du cluster B et à la personnalité sadique. C’est la personnalité antisociale qui a le plus de significativité : ces individus sont décrits comme étant impulsifs, explorateurs. Seule la personnalité schizoïde est corrélée négativement à la dimension recherche de nouveauté. Ces sujets décrits comme solitaires, ne recherchant pas le contact avec autrui, auraient une recherche de nouveauté d’autant plus faible que le trouble est sévère, ce qui signifie que plus le sujet présente un niveau élevé de recherche de nouveauté, moins le diagnostic de personnalité schizoïde est vraisemblable. Les personnalités du cluster A et la personnalité obsessionnellecompulsive seraient moins dépendantes à la récompense que les autres, c’est-à-dire moins ambitieuses, moins sentimentales, plus détachées. Une corrélation positive est objectivée entre la dimension persistance et les personnalités obsessionnelle-compulsive, à conduite d’échec, schizoïde, schizotypique et histrionique. L’étude confirme que la personnalité obsessionnelle-compulsive, reflétant une préoccupation pour l’ordre et un perfectionnisme, est la personnalité la plus corrélée à la dimension persistance, c’est-à-dire que le sujet a une capacité importante à persévérer dans un comportement malgré les conséquences possibles de celui-ci. L’étude objective une corrélation négative entre 13 troubles de la personnalité et le niveau d’autodétermination avec une forte significativité, excepté pour les personnalités schizoïde et sadique. Ce résultat n’est Sur cette population de 111 personnes, toutes les catégories des troubles de la personnalité sont représentées (Tableau 2). Ils ne sont présents que dans le sous-groupe de patients (n = 87), traduisant bien l’importante prévalence de ces comorbidités chez les sujets hospitalisés. Il existe une corrélation entre certaines personnalités pathologiques du DSM III-R et certaines dimensions tempéramentales, mais la puissance statistique est souvent assez modérée (Tableau 3). La dimension recherche de nouveauté est positivement corrélée, de façon statistiquement significative, aux personnalités antisociale, borderline, histrionique, narcissique et sadique, la corrélation la plus significative étant recherche de nouveauté-personnalité antisociale. La recherche de nouveauté est corrélée négativement à la personnalité schizoïde. La dimension évitement du danger est significativement corrélée, de façon positive, à 11 des 14 troubles de la personnalité du DSM III-R. Les trois personnalités dont la corrélation n’est pas significative sont les personnalités antisociale, narcissique et sadique. Les personnalités évitante et dépendante ont la significativité la plus importante pour cette dimension tempéramentale. La dimension dépendance à la récompense est, quant à elle, la seule dimension tempéramentale dont les corrélations significatives sont toutes négatives et concernent les personnalités paranoïaque, schizoïde, schizotypique et obsessionnelle-compulsive. La dimension persistance est corrélée positivement aux personnalités schizoïde, schizotypique, histrionique, obsessionnelle-compulsive et à conduite d’échec. La significativité la plus forte concerne la personnalité obsessionnelle-compulsive. D’une manière générale, les dimensions de caractère sont corrélées de façon très significative aux troubles de la personnalité (Tableau 2). L’autodétermination est corrélée de façon négative aux 14 troubles de la personnalité, la corrélation étant relativement forte pour la personnalité borderline. Discussion par : paranoïaque ; szd : schizoïde ; szt : schizotypique ; asl : antisocial ; bdl : borderline ; his : histrionique ; nar : narcissique ; évt : évitante ; dpn : dépendante ; o-c : obsessionnellecompulsive ; p-a : passive-agressive ; sad : sadique ; cé : à conduite d’échec (valeurs absolues identiques entre population totale et sous-groupe des patients) 2,7 (3) 9,9 (11) 9 (10) 23,4 (26) 34,2 (38) 6,3 (7) 16,2 (18) 32,4 (36) 2,7 (3) 13,5 (15) 18,9 (21) Pourcentage (nombre absolu) 11,7 (13) sad p-a o-c dpn évt nar his bdl asl szt szd par Personnalités Fréquence des différents troubles de la personnalité retrouvés dans la population étudiée. Tableau 2 11,7 (13) M. Bricaud et al. cé 292 pas surprenant puisque les sujets ayant un trouble de la personnalité présentent généralement une immaturité individuelle avec des difficultés d’adaptation de comportement selon leurs propres valeurs. L’intensité de la corrélation est la plus forte pour la personnalité borderline. Cela se justifie puisque le sujet borderline est plutôt décrit comme ressentant un sentiment de vide permanent, une incertitude concernant l’image de soi et développant des relations instables. La dimension coopération est corrélée de façon négative aux personnalités sadique, antisociale, histrionique, narcissique, passive-agressive et paranoïaque. Seule la personnalité sadique y est corrélée de façon hautement significative mais avec une intensité moyenne. Un sujet sadique aurait donc une maturité sociale moins développée que les autres. Ce résultat n’est pas surprenant étant donné que ces sujets, qui prennent plaisir aux souffrances des autres, ne sont ni empathiques, ni solidaires, ni tolérants envers autrui. Il est assez surprenant de constater que tous les troubles de la personnalité (hormis la personnalité sadique) sont corrélés de façon positive à la dimension transcendance, qui correspond à la maturité spirituelle. Cette dimension de caractère ne peut donc pas être attribuée ici à une personnalité en particulier. Ce résultat signifie que plus le sujet a une maturité spirituelle développée, plus il a de risque de présenter un trouble de la personnalité quel qu’il soit. Or, nous pouvons penser que cette corrélation s’applique surtout aux personnalités « psychotiques » (cluster A) comme en témoigne la forte corrélation positive avec la personnalité paranoïaque, ce qui paraît cohérent au regard de la psychopathologie de ce trouble de la personnalité puisque ces sujets ont plutôt tendance à développer des délires. Si nous comparons les résultats de l’étude PerCaDim, première étude portant sur une population française, à ceux de la littérature internationale, nous retrouvons globalement des résultats similaires. Dans leur étude, Daneluzzo et al. [14] avaient mis en évidence une corrélation positive entre la personnalité schizotypique et la transcendance ainsi qu’une corrélation négative avec l’autodétermination et la coopération. Selon Cloninger et al. [9] et Bayon et al. [5], la prédisposition à la psychose se retrouve bien dans cette association. Notre étude confirme le niveau élevé de transcendance et le niveau bas d’autodétermination pour les personnalités du cluster A mais ces deux dimensions sont corrélées à la plupart des troubles de la personnalité. En revanche, elle ne retrouve pas de significativité pour la dimension coopération. L’étude PerCaDim confirme également la valeur indicatrice de la dimension évitement du danger qui est élevée dans les troubles de la personnalité, sans qu’elle soit spécifique à l’un d’eux. D’après plusieurs auteurs [26,28,29], des scores bas aux dimensions de caractère autodétermination et coopération se retrouvent dans n’importe quel trouble de la personnalité. Cela est confirmé dans l’étude PerCaDim uniquement pour la dimension autodétermination. Si nous confrontons nos résultats à ceux de l’étude canadienne de Bagby et al. [4], aucune concordance exacte n’est retrouvée. Il faut rappeler que ces auteurs ont corrélé les dimensions du TCI aux dix troubles de la personnalité du DSM-IV et ont retrouvé une corrélation entre recherche de nouveauté, évitement du danger, autodétermination, transcendance, coopération et au moins huit des Relations entre approches dimensionnelle et catégorielle de la personnalité Tableau 3 293 Corrélations entre troubles de la personnalité (VKP) et dimensions du tempérament et du caractère (TCI). Troubles de la personnalité Paranoïaque Schizoïde Schizotypique Antisociale Borderline Histrionique Narcissique Évitante Dépendante Obsessionnelle-compulsive Passive-agressive Sadique À conduite d’échec Dimensions de tempérament et de caractère du TCI (rho corrigé) RN ED DR P D C NS −0,27** NS 0,52*** 0,21* 0,30** 0,21* NS NS NS NS 0,21* NS ** 0,28 0,24* 0,29** NS 0,35*** 0,21* NS 0,52*** 0,56*** 0,31** 0,22* NS 0,34*** −0,28 −0,35*** −0,29** NS NS NS NS NS NS −0,24* NS NS NS ** NS 0,24* 0,19* NS NS 0,27** NS NS NS 0,43*** NS NS 0,36*** −0,62 −0,31** −0,63*** −0,49*** −0,74*** −0,69*** −0,56*** −0,62*** −0,69*** −0,53*** −0,54*** −0,25** −0,66*** *** T −0,28 NS NS −0,19* NS −0,34*** −0,36*** NS NS NS −0,21* −0,42*** NS ** 0,49*** 0,26** 0,44*** 0,28** 0,45*** 0,46*** 0,40*** 0,36*** 0,39*** 0,41*** 0,38*** NS 0,45*** RN : recherche de nouveauté ; ED : évitement du danger ; DR : dépendance à la récompense ; P : persistance ; D : autodétermination ; C : coopération ; T : transcendance ; NS : non significatif. * p < 0,05 ; ** p < 0,01 ; *** p < 0,001. dix troubles de la personnalité du DSM-IV. Il met également en évidence une corrélation entre dépendance à la récompense et les personnalités évitante, dépendante et borderline ainsi qu’entre persistance et les personnalités narcissique, obsessionnelle-compulsive, schizoïde, schizotypique et antisociale. Si nous comparons ces résultats à ceux de l’étude PerCaDim, aucune concordance n’est retrouvée pour les dimensions dépendance à la récompense, autodétermination et coopération. En revanche, des similitudes existent pour les autres dimensions tempéramentales. Par exemple, l’évitement du danger est corrélé de façon positive à toutes les personnalités à l’exception des personnalités antisociale et narcissique dans notre étude et de la personnalité évitante dans celle de Bagby et al. [4]. Ce résultat peut surprendre étant donné que le sujet évitant devrait avoir, comme cela est retrouvé dans notre étude, un score élevé à cette dimension. L’étude PerCaDim présente un certain nombre de limites notamment en ce qui concerne la population étudiée ainsi que le recueil des données. Il paraît important de rappeler avant tout que malgré la taille satisfaisante de l’échantillon (111 personnes), chaque trouble de la personnalité étudié est représenté en petit nombre. Les résultats doivent donc être considérés avec prudence. L’échantillon est de trop petite taille pour permettre certaines analyses statistiques qui auraient pu donner plus de significativité aux résultats si l’inclusion d’un plus grand nombre de personnes avait été réalisée. Ainsi, ce travail doit être envisagé comme préliminaire et pourrait conduire à une étude plus vaste, multicentrique, pour confirmer (ou infirmer) les résultats obtenus ici. Il existe sans aucun doute un biais de recrutement : d’une part, celui-ci a été effectué uniquement au sein d’un centre hospitalier psychiatrique et avec un déséquilibre numérique entre le groupe de patients hospitalisés (n = 87) et celui de sujets « non malades » (n = 24), mais il nous a paru plus intéressant d’avoir un nombre supérieur de patients pour optimiser le nombre de personnalités différentes. D’autre part, les sujets ont été « choisis » par rapport à leur aptitude à pouvoir répondre seuls aux questionnaires. Ce mode de recrutement n’a donc pas permis d’avoir un échantillon représentatif de la population générale. De plus, la passation des deux autoquestionnaires (VKP et TCI-125) nécessite de la part du sujet une attention soutenue qui peut être considérée comme un biais de fatigabilité, même si aucune durée de passation n’a été fixée. Le mode de passation peut aussi être discuté. En effet, le fait que l’étude soit sous forme d’une autoévaluation pose le problème de l’objectivité des réponses. Certains items peuvent être mal compris et entraîner, par conséquent, des réponses inadéquates. Il peut y avoir également un biais de désirabilité sociale consistant, pour l’individu, à vouloir se présenter délibérément ou de façon inconsciente selon l’image socialement la plus favorable. Par rapport aux outils employés, le questionnaire évaluant les troubles de la personnalité (VKP) n’est pas celui qui est le plus utilisé en pratique courante du fait notamment de troubles de la personnalité diagnostiqués en excès. Néanmoins, dans l’échantillon étudié, aucun trouble de la personnalité n’est retrouvé dans la population des sujets « non malades », ce qui traduit bien une bonne spécifité de ce questionnaire dans cette étude. En ce qui concerne l’étude statistique, une régression logistique aurait été souhaitable et contributive aux résultats pour affiner les relations et corrélations entre personnalités et dimensions tempéramentales et de caractère. Elle n’a pas pu être réalisée du fait du petit nombre de chaque personnalité par rapport à la multitude de variables étudiées. Par exemple, un sujet qui présente une personnalité mixte, borderline et obsessionnelle-compulsive, a des niveaux élevés d’évitement du danger et de transcendance en corrélation positive. Mais chacune de ces dimensions a-t-elle la même corrélation avec les deux personnalités ? L’évitement du danger reflète-t-il plus la personnalité borderline ou la personnalité obsessionnelle-compulsive ? En référence à l’approche neurobiologique de la personnalité selon Cloninger et d’après les résultats obtenus dans l’étude PerCaDim, des liens pourraient être établis entre les trois neuromédiateurs (sérotonine, dopamine et noradrénaline) et les troubles de la personnalité. Ainsi, les 294 personnalités dites psychotiques (cluster A) auraient un taux basal noradrénergique élevé, la corrélation retrouvée entre ce cluster et la dimension de tempérament dépendance à la récompense étant négative. Concernant les troubles de la personnalité du cluster B, pour lesquels la corrélation avec la dimension recherche de nouveauté est positive, le taux de base en dopamine serait faible. Enfin, pour les personnalités dites névrotiques (cluster C), dont la dimension évitement du danger est élevée, une libération accrue de sérotonine interviendrait au niveau synaptique. Il existe malheureusement trop peu d’études internationales associant troubles de la personnalité et neuromédiateurs pour pouvoir tirer des conclusions définitives sur les systèmes neurobiologiques impliqués [11]. De plus, les études utilisant des dosages périphériques de neuromédiateurs ou des techniques de biologie moléculaire présentent des résultats controversés en ce qui concerne les liens entre dimensions tempéramentales et systèmes neurobiologiques. Ainsi, bien qu’heuristique, le modèle de Cloninger demeure spéculatif. En effet, il n’a pas encore été démontré que les comportements sont organisés de façon aussi précise et tranchée au niveau neurobiologique que ne le décrit la théorie [23]. Au terme de ce travail, nous pouvons dire que, malgré la petite taille de l’échantillon, l’étude PerCaDim a permis de répondre à nos interrogations quant aux relations entre approches dimensionnelle et catégorielle de la personnalité. En effet, en accord avec les données de la littérature internationale, il a été montré, dans une population française, des corrélations négatives entre dépendance à la récompense et troubles de la personnalité du cluster A, des corrélations positives entre recherche de nouveauté et troubles de la personnalité du cluster B ainsi qu’entre évitement du danger et troubles de la personnalité du cluster C. Cela traduit bien la robustesse de ce modèle dans différentes populations, de façon transculturelle. Les dimensions du caractère autodétermination et coopération paraissent bien refléter l’adaptation du sujet puisque les corrélations sont retrouvées négatives avec le fait de présenter un trouble de la personnalité. Il est surprenant de constater que pour le trait transcendance, la corrélation est positive. Ce résultat ne surprend pas lorsqu’il s’agit des personnalités « psychotiques » mais peut paraître contestable en ce qui concerne les autres personnalités. Les traits tempéramentaux et de caractère sont rarement évalués en pratique courante. Or, ceux-ci constituent l’une des approches de la personnalité d’un individu. Suite à la réalisation de cette étude PerCaDim, nous pouvons affirmer que ces dimensions peuvent objectiver un trouble de la personnalité. Du fait de l’existence d’une corrélation entre approches dimensionnelle et catégorielle de la personnalité, il est donc justifié d’utiliser le questionnaire TCI-125 pour dépister ou prévenir, chez certains individus à risque, un trouble de la personnalité, certaines dimensions tempéramentales ou de caractère pouvant être considérées comme des facteurs de vulnérabilité. Déclaration d’intérêt Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. M. Bricaud et al. Remerciements À tous les participants de l’étude et à Mle L. Saint-Aubert (doctorante unité Inserm U825, CHU Purpan, Toulouse). Références [1] American Psychiatric Association. 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