INSTITUT DAUPHINE d’Ostéopathie Neuro-sémiologie G. Beauvalot SYNTHESE SEMIOLOGIQUE Radiculopathies Tronculopathies Plexopathies Synthèse en pathologie neurologique périphérique Polynévrites / Multinévrites Polyradiculonévrite Pathologie musculaire CAS CLINIQUES Neuro-sémiologie périphérique Synthèse Syndrome radiculaire douleur radiculaire. Signe essentiel Aigüe, permanente Parfois paroxystique Part du rachis, puis suit une racine = centrifuge Induite par des manœuvres d’étirement de la racine (Lasègue, Lér, Lasègue mb sup.) Aggravée si augmentation de pression du LCR: toux, défécation Paresthésies sur un dermatome de la racine atteinte. Signe inconstant Hypoesthésie sur le dermatome. Déficit sensitif objectif mais rarement existant (plus au centre qu’en périphérie). Déficit moteur modéré, souvent absents, surtout dans les atteintes radiculaires modérées. Parésie Hypotonie Amyotrophie (très rare) R.O.T. de la racine atteinte diminué ou aboli. Syndrome tronculaire douleur tronculaire : Début progressif. Trajet en aval de la zone de compression (peut aussi s’étendre en amont). Peut être présente au repos. Parfois recrudescence nocturne. Paresthésies sur le territoire sensitif tronculaire. La percussion du nerf au niveau tunnellaire engendre des dysesthésies avec sensations électriques au niveau distal (signe de Tinel) La pression au point de conflit réveille la symptomatologie. Déficit moteur. Signe essentiel, systématisé. (en aval de la zone de compression) Paralysie flasque Hypotonie Amyotrophie Diminution, voire abolition d’un R.O.T., si concerné par le nerf. Plexopathies: Plexus cervical: Atteinte principalement du nerf phrénique (C1-C4). Paralysie de l’hémi-coupole diaphragmatique qui est surélevée et immobile • Plexus brachial: Type supérieur: Sd. de Duchenne-Erb, racines C5-C6 Type moyen: Sd. de Remak, racine C7 Type inférieur: Sd. de Klumpke, racines C8-T1 • Plexus lombo-sacré: Déficits sensitivo-moteurs des branches terminales longues: Plexux lombaire: n. obturateur, n. crural, n. fémoro-cutané Plexus sacré: n. sciatique Déficits des branches collatérales courtes: n. du psoas-iliaque n. abdomino-génital et génito-crural n. fessiers sup. et inf. n. pudental • Sd. de la queue de cheval (L2-S5): douleurs radiculaires paralysie flasque des membres inférieurs, avec hypotonie et amyotrophie. anesthésie en selle et des organes génitaux abolition des réflexes rotulien et achilléen, abolition du réflexe bulbo-anal troubles sphinctériens : rétention urinaire et recto-anale, incontinence par regorgement. C’est une urgence qui peut entrainer des séquelles motrices, en particuliers sphinctériennes. Polynévrite Bilatérale Symétrique Distale Atteinte de toutes les fibres qui passent dans tous les troncs nerveux, les fibres les plus longues sont les plus touchées. Causes: Alcool ++, médicaments, métaboliques (diabète, IRC)… Période de début insidieuse, puis phase d’état. • Hypoesthésie ou anesthésie sur toutes les sensibilités • Douleur superficielle et profonde, de contact (nocturne, draps) = Anesthésie douloureuse (signe de la chaussette: touche pied + cheville + mollets) • Paralysie: - préférentiellement sur loges antéro-externes de jambes = steppage - atteinte du membre supérieur ciblée surtout sur le nerf radial - C’est une paralysie flasque avec hypotonie et amyotrophie • Réflexes: d’abord achilléens, puis rotuliens, puis MS. • Troubles trophiques: - Peau fine, sèche - ongles cassants - perturbations vaso-motrices - rétractions tendineuses • Troubles neurovégétatifs (diahrée, troubles urinaires, hypotension orthostatique) Multinévrite Pas symétrique Plutôt proximale Un peu anarchique • Motricité: de même, paralysie flasque + hypotonie + amyotrophie • Sensibilité: Anesthésie de tous les types de sensibilité, mais surtout profonde = Ataxie proprioceptive • Reflexes: Abolition ROTs. • Nerfs neuro-végétatifs: Membre froid, hypersudation. Mal perforant plantaire: atteinte de la plante du pied, indolore. • Nerfs crâniens: paralysie oculomotrice, paralysie faciale. Polyradiculonévrite: ex. de la Maladie de Guillain-Barré • • Au début, signes discrets, sensitifs et moteurs. Sous 8 jours, troubles moteurs diffus et importants. Troubles Moteurs: Paralysie flasque avec hypotonie mais sans amyotrophie. • Atteinte des muscles du tronc = problèmes respiratoires. Intéresse les 4 membres, de façon modérée à sévère (paralysie totale) Troubles sensitifs: Paresthésies des 4 membres. Hypoesthésie globale sur la sensibilité profonde. Bilatéral et symétrique. • ROT abolis. • Atteinte des nerfs crâniens: Paralysie faciale (VII) Hypoesthésie faciale (V) Paralysie occulo-motrice (III, IV, VI) Dysphagie, troubles de la déglutition: fausses routes (IX, X, XI) Syndrome Myogène Définition: Atteinte musculaire (myopathies, myosites) le plus svt symétrique, touchant préférentiellement les muscles des racines. Déficit moteur et hypotonie: Atteinte étendue, bilatérale, symétrique Prédominant sur musculature proximale et axiale Membre inf: atteinte des muscles de la ceinture pelvienne Tronc: atteintes abdominaux et paravertebraux Troubles statique avec antéversion bassin, hyperlordose lombaire et projection tronc en arrière, nuque tombante Troubles de la marche, dandinante Signe du tabouret: le patient a du mal à se lever sans l’aide de ses mains. Atteinte possible des muscles respiratoires Membre sup: atteinte ceinture scapulaire, difficulté à exécuter des gestes en hauteur Amyotrophie: progressive. Muscle irrégulier à la palpation. Possibles rétractions musculo-tendineuses, surcharges en graisse. Absence du réflexe idio-musculaire Eléments négatifs: Existence des ROTs Pas de signe sensitif ni pyramidal! Syndrome Myasthénique Définition: Atteinte de la jonction neuro-musculaire. On distingue la maladie myasthénie (auto-immune) et le sd myasthénique (vu dans certains ttt comme dans sd paranéoplasique). Fatigabilité: à l’effort, au début normal et s’accentue. De nouveau normale si repos. Déficit moteur et hypotonie: Atteinte isolée, déclenché par l’effort. ++ en fin de journée (ptosis). Variable en durée et en intensité. Membres: atteintes proximales Tronc: atteinte axiale + extrémité céphalique: myosis, dysphagie + dysphonie, m. face. Absence du réflexe idio-musculaire Eléments négatifs: Pas d’amyotrophie Existence des ROTs Pas de signe sensitif ni pyramidal! Ces pathologies musculaires ne peuvent pas être systématisées sur une topographie neurologique! Neuro-sémiologie périphérique Cas cliniques Cas clinique n°1: M. A., 55 ans, vous consulte pour des sensations de peau cartonnée sur la face antéro-latérale de cuisse et pour des douleurs sur la face interne du genou. La douleur est chronique, d’allure mécanique, pas impulsive, reproduite après de longues marches. Cas clinique n°2: Mme B., 35 ans, vous consulte car depuis son accouchement, elle souffre de douleurs cervicoscapulaires droites, avec sensation désagréables sur la face latérale du bras et dans toute la main. La douleur est assez aigue, mais non impulsive, d’allure mécanique, soulagée au repos. Cas clinique n°3: M. C., 50 ans, vous consulte pour une douleur dans la région du trapèze gauche, avec irradiation dans le bras, l’avant bras et la main au niveau du 4e et 5e doigts. La douleur est lancinante, diurne et parfois insomniante. En accueillant votre patient, vous notez qu’il sent fort le tabac (il a d’ailleurs une petite toux d’irritation), qu’il a la main moite et la paupière gauche tombante. Cas clinique n°4: Mme D., 75 ans, vient vous voir pour ses « rhumatismes » du bas du dos qui reprennent! Elle explique qu’en plus elle est tombée plusieurs fois sur les fesses dans la rue et que ça n’a pas arrangé ses douleurs. Elle décrit des jambes lourdes, particulièrement en fin de journée. Cas clinique n°5: Mlle E., 25 ans, vient vous voir pour des paresthésies des deux mains, handicapantes et s’aggravant depuis hier dans la soirée. Elle vous semble très fatiguée et décrit d’ailleurs une fatigabilité à la marche.