Rapport annuel intérimaire du CIRC 2012 6 décembre 2012 SC/49/2

SC/49/2
GC/55/2
6 décembre 2012
Rapport annuel intérimaire du CIRC 2012
Rapport annuel intérimaire du CIRC 2012 SC/49/2 & GC/55/2
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Avant-propos
Ce rapport annuel intérimaire présente de nombreux exemples détudes collaboratives
interdisciplinaires de grande qualité, conduites par le CIRC dans le monde entier. Il illustre
l’importance des travaux du Centre en matière de lutte contre le cancer et témoigne de la façon
dont il remplit sa mission principale, à savoir promouvoir la collaboration internationale dans le
domaine de la recherche sur le cancer. Son action est d’autant plus importante que
l’augmentation du fardeau du cancer et ses conséquences sur le développement durable dans
les prochaines décennies sont aujourd’hui largement reconnues.
La Réunion de haut niveau de l’Assembe gérale des Nations Unies de septembre 2011 a attiré
l’attention des dirigeants du monde entier sur la catastrophe imminente que représentent les
maladies non transmissibles (MNT), en particulier le cancer. La Déclaration politique de la
Réunion de haut niveau reflète non seulement une prise de conscience de la nécessité d’une
riposte rapide et coordonnée impliquant tous les secteurs de la socié, mais aussi la
reconnaissance que « la prévention doit être la pierre angulaire de la lutte mondiale contre les
maladies non transmissibles »
1
.
L’ampleur de l’augmentation prévue du fardeau du cancer, notamment dans les pays à revenu
faible et intermédiaire, est telle que la seule riposte réaliste, tant d’un point de vue sanitaire,
qu’économique et social, passe par un engagement fort en matière de prévention et de
détection précoce des cancers. La contribution du CIRC à cet effort mondial consiste, d’une part,
à produire les données scientifiques qui étayent l’élaboration des politiques de lutte et, d’autre
part, à faciliter l’exploitation de ces données dans la pratique, à travers la coopération avec ses
réseaux de partenaires au sein de la communauté scientifique et de la société civile.
Le CIRC occupe une position privilégiée pour répondre à ces défis. En effet, soutenir la
prévention et la lutte contre le cancer, en particulier dans les pays à revenu faible, a toujours
été au cœur de son objectif depuis sa création, et ses liens avec l’OMS lui permettent de mettre
directement en pratique les résultats de ses recherches. Par ailleurs, les activités du Centre
s’orientent de plus en plus vers la prévention de la maladie, en mettant l’accent sur quatre
domaines prioritaires :
surveillance du cancer décrire le fardeau mondial que représente le cancer pour aider à
définir les priorités locales et régionales en matière de prévention et de lutte contre la
maladie, et pour surveiller l’efficacité de mesures d’intervention spécifiques et des
programmes de santé publique
étiologie du cancer utiliser une approche multidisciplinaire intégrant les connaissances sur
les mécanismes de la cancérogenèse aux études dans la population, pour caractériser et
évaluer les causes des cancers chez l’homme et étayer les politiques de prévention primaire
prévention du cancer évaluer l’efficacité des interventions de prévention et de détection
précoce des cancers, en particulier les méthodes simples et abordables et les politiques
susceptibles d’être correctement mises en œuvre dans les pays à revenu faible
études de mise en œuvre identifier les approches les plus efficaces pour une mise en
œuvre réussie des programmes de prévention, ainsi que les obstacles à la participation des
populations cibles dans des contextes socioéconomiques et culturels particuliers.
1
Paragraphe 34 Déclaration politique de la Réunion de haut niveau de l’Assemblée générale des Nations Unies sur
la Prévention et la maîtrise des maladies non transmissibles. Assemblée générale des Nations Unies ; New York,
16 septembre 2011.
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Pour assurer la mise en œuvre efficace de cette stratégie globale et la réalisation des objectifs
spécifiques aux différentes sections de recherche, le Centre continue à développer une vaste
plate-forme de soutien par le biais d’un programme d’investissement et des progrès permanents
en matière de :
leadership scientifique attirer des scientifiques de haut niveau pour diriger les
programmes de recherche ; recruter des chercheurs motivés en milieu de carrière, des
chercheurs seniors et des post-doctorants motivés, originaires du monde entier ; créer un
environnement de recherche dynamique et collégial
infrastructure investir dans les équipements scientifiques et les technologies de
l’information pour veiller à ce que les activités de recherche du CIRC restent compétitives ;
programme de rénovation du bâtiment et discussions en cours concernant le projet d’un
nouveau bâtiment ; révision et optimisation des processus opérationnels et du soutien
administratif aux activités de recherche
ressources admission de nouveaux Etats participants ; augmentation des financements
extra budgétaires de sources concurrentielles ; établissement d’accords bilatéraux et autres
contributions volontaires
partenariats expansion du réseau de collaborations avec les centres nationaux et les
partenaires internationaux ; établissement de relations avec les réseaux régionaux de
cancérologie ; assistance et coordination avec l’OMS concernant les initiatives inscrites dans
l’agenda des MNT
communication nouvel accent mis sur la communication externe ; refonte complète du
site internet ; visibilité et relations avec les médias.
Les recherches décrites dans ce rapport s’appuient sur un ensemble de personnes,
dinstallations et de collaborateurs de grande qualité. Les années à venir offrent de nombreuses
opportunités mais dans une période de fortes restrictions économiques pour la recherche en
général. Le Centre devra donc cibler ses activités et faire preuve d’efficacité et de créativité.
Toutefois, du fait non seulement de sa stratégie et de son leadership scientifiques, mais aussi
du dévouement de ses chercheurs et de son personnel de soutien, et grâce à son vaste réseau
de collaborateurs et de partenaires, je suis convaincu que le CIRC est à la fois bien équipé et
bien placé pour apporter une contribution importante à l’effort mondial de lutte contre les
maladies non transmissibles.
Dr Christopher Wild
Directeur du CIRC
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Section Données du cancer (CIN)
Le CIRC demeure la principale référence en matière de source d’informations sur les statistiques
mondiales du cancer, et c’est la Section Données du cancer (CIN) qui coordonne cette activité.
Surveiller la survenue des cancers donne les informations de base pour élaborer des plans de
lutte contre le cancer, évaluer des interventions de santé publique et établir des programmes de
recherche étiologique. L’enregistrement systématique de l’incidence, de la mortalité, de la
prévalence et de la survie, tant au niveau national que régional, donne des estimations du
fardeau que représente le cancer. Ces estimations sont utiles dans tous les domaines de la lutte
contre la maladie, car elles apportent des renseignements sur le risque sous-jacent de cancer,
ainsi que sur l’efficacité de la prévention, de la détection précoce et des traitements dans
différentes populations.
Pour mener à bien cette activité, CIN coordonne de façon systématique le recueil, l’analyse et la
diffusion des données issues des registres du cancer au sein de la population dans le monde
entier. CIN dirige également un programme de recherche s’appuyant sur ces données et sur
d’autres pour étudier les profils géographiques, les tendances chronologiques et estimer le
fardeau à venir de la maladie. La réalisation de ces objectifs nécessite la collaboration et l’aide
des registres du cancer dans le monde entier. CIN assure également le service de secrétariat
pour l’Association internationale des Registres du Cancer (IACR ; http://www.iacr.com.fr) et le
Réseau européen des Registres du Cancer (ENCR ; http://www.encr.com.fr). La 34ème réunion
annuelle de lIACR s’est tenue à Cork (Irlande), en septembre 2012 ; elle était organisée par le
Registre national irlandais du Cancer sous le thème «
Better cancer control through better
information
». La réunion scientifique de l’ENCR qui suivait a présenté les résultats les plus
importants, obtenus par le Réseau au cours des cinq années précédentes.
Pour améliorer la couverture et la fiabilité des données recueillies par les registres du cancer,
CIN mène, au nom du CIRC, l’Initiative mondiale pour le Développement des Registres du
Cancer dans les pays à revenu faible et intermédiaire (GICR pour Global Initiative for Cancer
Registry Development in Low- and Middle-Income Countries). Il s’agit d’un programme inter-
organisations destiné à renforcer les capacités de recueil et d’analyse dinformations, dans les
pays qui cherchent à développer des registres fiables du cancer. Plusieurs pôles régionaux sont
ainsi mis en place dans certains endroits, en Afrique, en Asie, en Amérique latine et aux
Caraïbes, afin d’appliquer les principes du GICR par le biais de programmes régionaux de
formation, d’assistance technique, de sensibilisation et de recherche.
GLOBOCAN (http://globocan.iarc.fr) est l’unique base de données et outil d’analyse en ligne qui
fournit des estimations mondiales, nationales et régionales du fardeau du cancer, actuellement
pour 2008. Ces estimations ont été complétées, en 2012, par l’incorporation de deux indicateurs
supplémentaires : la prévalence et les années de vie ajustées sur l’incapacité (DALY). Pour
2008, les chiffres de la prévalence donnent une estimation mondiale d’environ 29 millions de
personnes qui survivent avec un cancer dans les cinq ans après le diagnostic. A cela s’ajoute les
estimations de DALY, avec un chiffre mondial de 169 millions d’années de vie en bonne santé
perdues à cause du cancer en 2008. Ce chiffre correspond à l’effet combiné de l’issue fatale et
des séquelles invalidantes du cancer. Ces indicateurs, associés aux chiffres de l’incidence, de la
mortalité et de la survie, procurent une base solide pour déterminer les besoins en ressources
des patients dans différentes régions du monde (Bray
et al
., 2012a ; Soerjomataram
et al
.,
2012a, 2012b).
De nombreuses études de la Section CIN s’appuient sur les données de GLOBOCAN 2008. C’est
le cas notamment de deux études réalisées en collaboration avec
l
American Cancer Society
(ACS) : l’étude détaillée des profils de cancers en Afrique (Jemal
et al
., 2012 ; voir aussi ACS,
2011) et l’analyse du fardeau mondial du cancer chez les femmes, soulignant les principales
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différences des profils de cancers selon le sexe (McCormack
et al
., 2012). Les données de
GLOBOCAN 2008 ont également été exploitées pour estimer le fardeau du cancer associé à des
facteurs de risque particuliers. En collaboration avec le Groupe ICE, nous avons ainsi estimé la
proportion des cancers imputables aux infections tant au niveau mondial qu’au niveau régional
(de Martel
et al
., 2012). D’après les résultats de cette analyse, en 2008, 2 millions des
12,7 millions de nouveaux cas de cancer (16,1%) étaient en grande partie imputables à quatre
agents infectieux majeurs : virus du papillome humain (VPH), virus de l’hépatite B et C et
Helicobacter pylori
. Cette proportion est plus élevée dans les pays les moins développés
(22,9%) que dans les pays les plus développés (7,4%). Une étude similaire sur la part de
l’obésité dans le fardeau du cancer a démarré en collaboration avec la Section NME et le
Groupe BST.
La Section CIN est chargée de la alisation de
Cancer Incidence in Five Continents
(CI5;
http://ci5.iarc.fr). Réalisée en collaboration avec l’IACR, cette publication périodique contient
des données comparatives d’incidence du cancer, communiquées par des registres du cancer de
grande qualité, dans le monde entier. La préparation du dixième volume de cette série
progresse et sa publication est prévue pour 2013. Lors de ses réunions, le Comité éditorial a
passé en revue les séries de données sur les nouveaux cas de cancer enregistrés de 2003 à
2007 par plus de 350 registres du cancer, dans 81 pays. La préparation du troisième volume de
la série complémentaire,
International Incidence of Childhood Cancer
(IICC; http://iicc.iarc.fr),
avance également dans les mêmes délais.
Le site internet Cancer
Mondial
donne accès à ces bases de données et à d’autres (notamment la
base de données de l’OMS sur la mortalité et NORDCAN). Il fournit ainsi les informations
nécessaires aux recherches en épidémiologie descriptive. En 2012, le Section CIN a également
produit des mises à jour concernant les profils et les tendances dans le monde pour plusieurs
sites spécifiques de cancer. Les variations internationales des tendances chronologiques pour
l’incidence du mélanome malin ont été étudiées à l’aide de modèles âge-riode-cohorte, en
collaboration avec la Section ENV (Erdmann
et al
., 2012), tandis que les taux d’incidence et de
mortalité pour le cancer de la prostate ont été évalués à l’aide de modèles de régression
linéaire, en collaboration avec l’ACS (Center
et al
., 2012). Deux autres études réalisées en
collaboration avec des chercheurs du
National Cancer Institute
(Etats-Unis) à partir des données
de CI5, analysent les variations d’incidence en fonction de l’âge pour le lymphome de Burkitt
(Mbulaiteye
et al
., 2012) et l’incidence du cancer du sein chez l’homme (Ly
et al
., 2012). Citons
également des études comparatives internationales sur le cancer de l’oropharynx (de Camargo
Cancela
et al
., 2012) et sur les cancers associés au virus de l’immunodéficience humaine (VIH)
en Afrique (Chaabna
et al
., 2012).
La Section CIN a également publié des synthèses aux plans mondial et régional, concernant les
cancers associés au VPH, en s’appuyant sur toutes les sources de données qui lui étaient
accessibles (Bray
et al
., 2012b ; Forman
et al
., 2012). Une étude innovante s’est récemment
intéressée au cancer en fonction des différents niveaux de développement humain, ainsi qu’à
l’évolution et au profil du fardeau mondial du cancer résultant de la transition épidémiologique
en cours dans le monde (Bray
et al
., 2012c). L’incidence du cancer et la mortalité associée ont
donc été évaluées en fonction de l’indice de développement humain, un indicateur plus
exhaustif du développement social et économique que ceux utilisés jusqu’à présent. Cette étude
présente également des évaluations du fardeau à venir de la maladie, qui tiennent compte des
estimations des futures modifications du risque pour les principaux types de cancer, dues au
vieillissement de la population et à la croissance démographique.
La Section CIN continue à collaborer individuellement avec chaque registre du cancer pour
apporter son assistance à l’analyse et à l’interprétation des données. Elle a ainsi récemment
travaillé avec le registre national de Croatie pour étudier les tendances du cancer du testicule
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