GC/51/Min.1

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ORGANISATION MONDIALE DE LA SANTE
WORLD HEALTH ORGANIZATION
INTERNATIONAL AGENCY FOR RESEARCH ON CANCER
CENTRE INTERNATIONAL DE RECHERCHE SUR LE CANCER
Conseil de Direction
Cinquante et unième session
GC/51/Min.1
Original : ANGLAIS
Lyon, 14–15 mai 2009
Auditorium
DIFFUSION RESTREINTE
PROCES-VERBAL DE LA PREMIERE SEANCE
CIRC, Lyon
Jeudi 14 mai 2009 à 9h10
Président : Professeur Lars E. Hanssen (Norvège)
Secrétaire : Dr Christopher P. Wild, Directeur du CIRC
SOMMAIRE
Page
1.
Ouverture de la session
4
2.
Election du Vice-Président et du Rapporteur
4
3.
Adoption de l’Ordre du jour
4
4.
Présentation et discussion du rapport annuel intérimaire 2008
4
5.
Rapport du Directeur
6
6.
Allocution du Directeur général de l’OMS
13
7.
Rapport du Conseil scientifique sur sa Quarante-cinquième session
16
8.
Réponse du Directeur aux recommandations du Conseil scientifique
16
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Conseil de Direction
Procès-verbal de la première séance
Représentants des Etats participants
Professeur Lars E. HANSSEN, Président
Dr Henrietta BLANKSON
Norvège
Professeur Pekka PUSKA, Vice-Président
Finlande
Dr Mark PALMER, Rapporteur
Royaume-Uni de Grande Bretagne
et d’Irlande du Nord
Dr Irene KEINHORST
M. Thomas IFLAND
Allemagne
M. Sanjeev COMMAR
Australie
Mme Simone MESNER
Dr Hemma BAUER
Autriche
Dr Margareta HAELTERMAN
Belgique
Dr Gloria WISEMAN
Dr Ariff ALLY
Mme Christine FITZGERALD
Canada
Professeur Herman AUTRUP
Danemark
Dr Carlos SEGOVIA
Espagne
M. James KULIKOWSKI
Dr Joe HARFORD
Dr Mary C. WHITE
États-Unis d’Amérique
Dr Oleg P. CHESTNOV
Mme Nadezhda KULESHOVA
Fédération de Russie
Mme Pascale FLAMANT
Dr Raymond PAMPHILE
Dr Rosemary ANCELLE-PARK
Dr Guilherme DE LEMOS
France
Dr R.K. SRIVASTAVA
Inde
Dr John DEVLIN
Irlande
Dr Stefano FAIS
Italie
Dr Toshiyasu SHIMIZU
Japon
M. Jeroen HULLEMAN
Pays-Bas
Conseil de Direction
Procès-verbal de la première séance
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M. Duk-Hyoung LEE
Mme Bo-Young YOO
M. Young-Sung LEE
Professeur Mong-Sei SOHN
République de Corée
Professeur Håkan BILLIG
Suède
Dr Diane STEBER
Suisse
Organisation mondiale de la Santé
Dr Ala ALWAN, Sous-Directeur général
Dr Fiona ADSHEAD, Directrice, Maladies chroniques et Promotion de la Santé
Mme Joanne MCKEOUGH, Bureau du Conseil juridique
Dr Andreas ULLRICH, Alliance mondiale contre le cancer
Observateurs
Dr Harry COMBER, Président élu du Conseil scientifique
Professeur Jack SIEMIATYCKI, Président sortant du Conseil scientifique
Union internationale contre le Cancer (UICC)
Mme Isabel MORTARA
Secrétariat
Dr C.P. WILD, Secrétaire
M. P. KNOCHE
Dr
Dr
Dr
Dr
Dr
P. AUTIER
P. BOFFETTA
P. BRENNAN
G. BYRNES
V. COGLIANO
Dr M.-P. CURADO
Mme D. D’AMICO
Dr S. FRANCESCHI
Dr N. GAUDIN
M. G. GUILLERMINET
Dr P. HAINAUT
Dr Z. HERCEG
Dr O. KELM
Dr A. KESMINIENE
Dr H. OHGAKI
Dr M. PASTERK
Dr R. SANKARANARAYANAN
Dr H.-R. SHIN
Dr N. SLIMANI
M. M. SMANS
Dr S. TAVTIGIAN
Dr M. TOMMASINO
Dr L. VON KARSA
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1.
Conseil de Direction
Procès-verbal de la première séance
OUVERTURE DE LA SESSION : Point 1 de l’Ordre du jour provisoire
Le PRESIDENT déclare ouverte la Cinquante et unième session du Conseil de Direction
et accueille tous les participants.
Le SECRETAIRE accueille lui aussi tous les participants.
2. ELECTION DU VICE-PRESIDENT ET DU RAPPORTEUR : Point 2 de l’Ordre
du jour provisoire
Le Professeur PUSKA (Finlande) est élu Vice-Président sur proposition du Professeur
AUTRUP (Danemark), appuyé par M. HULLEMAN (Pays-Bas).
Le Dr PALMER (Royaume-Uni de Grande Bretagne et d’Irlande du Nord) est élu
Rapporteur sur proposition du Dr KEINHORST (Allemagne), appuyé par le Professeur
BILLIG (Suède).
3. ADOPTION DE L’ORDRE DU JOUR : Point 3 de l’Ordre du jour provisoire
(Document GC/51/1 (Prov.))
L’Ordre du jour est adopté.
4. PRESENTATION ET DISCUSSION DU RAPPORT ANNUEL INTERIMAIRE
2008 : Point 4 de l’Ordre du jour (Document GC/51/2)
Le SECRETAIRE déclare que le rapport annuel intérimaire, préparé par son
prédécesseur, passe en revue l’ensemble impressionnant de la recherche menée par le
Centre, allant jusqu’à la production d’une publication par jour en 2008. Le Rapport est
basé sur l’ancienne structure en secteurs qui a depuis été modifiée, et les informations
de ce rapport relatives au processus de révision éthique ne sont plus applicables.
En réponse à la question de Mme FITZGERALD (suppléante du Dr Wiseman, Canada), le
secrétaire déclare que deux domaines ont déjà été identifiés comme de possibles
indicateurs de performance, à savoir la qualité des publications et le succès à remporter
des financements compétitifs. Cependant, d’autres éléments importants des travaux du
Centre, tels que l’enregistrement du cancer décrivant le fardeau du cancer dans le
monde, la série des Monographies et la Classification OMS/CIRC des Tumeurs, ont été
difficilement évaluables en ces termes dans la mesure où ils ne bénéficient que d’une
faible visibilité dans les revues scientifiques de haut niveau par exemple.
Conseil de Direction
Procès-verbal de la première séance
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M. KULIKOWSKI (Etats-Unis d’Amérique) accueille avec satisfaction les dispositions
prises par le nouveau Directeur dans le but d’améliorer la gestion de la performance et
exprime son soutien aux activités du Centre sur l’évaluation des politiques de lutte
contre le tabac, le World Cancer Report et la série des Monographies. La mise à
disposition d’un certain nombre de publications du Centre sur son site internet constitue
une amélioration particulièrement satisfaisante.
M. PAMPHILE (suppléant de Mme Flamant, France) déclare que le Centre doit adopter
une politique proactive envers les appels d’offre de recherche en Europe et à
l’international.
Le SECRETAIRE, en réponse à la question posée par le Professeur AUTRUP (Danemark),
déclare que le retard actuel dans la publication des Monographies du CIRC constitue une
préoccupation majeure. Le Volume 100 de la série des Monographies se présente sous
la forme d’une édition spéciale contenant les données mises à jour sur tous les agents
cancérogènes du Groupe 1 déjà identifiés. Cette édition a déjà fourni de nouvelles
informations utiles mais elle a également, et indéniablement, épuisé une grande partie
des ressources. Le Volume 100 et toutes les Monographies alors en cours devront être
achevés avant la fin 2010 et aucune nouvelle Monographie ne devra être lancée avant
cette date.
Le Centre a accompli des efforts accrus dans le but d’intégrer des représentants de
l’industrie, en qualité d’observateurs, aux réunions des Monographies tout en renforçant
la réglementation régissant leur participation. Le Centre a considéré qu’un équilibre
convenable avait été préservé. Des plaintes ont été émises à propos de tentatives
d'influence de l’industrie sur les activités d’un des sous-groupes des Monographies : son
enquête n’a pas permis de confirmer ces plaintes, mais une vigilance constante est
toutefois nécessaire.
Le Dr COGLIANO (Chef du Groupe des Monographies du CIRC) déclare que la
participation des observateurs de l’industrie est régie par des directives écrites. Les
observateurs ne sont pas autorisés à formuler des remarques lors de l’étape
d’évaluation. Dix-huit observateurs ont été autorisés à assister récemment à une
réunion du Volume 100 de la série des Monographies, mais il est certain que les
membres du Groupe de Travail sur les Monographies étaient suffisamment réfléchis
pour résister à toute tentative d’immixtion. Le processus de rédaction des Monographies
est à présent bien plus transparent.
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Conseil de Direction
Procès-verbal de la première séance
Le VICE-PRESIDENT déclare que, du fait d’une importante interaction avec l’industrie,
toute influence sur les recherches scientifiques exercée par des intérêts commerciaux
doit être interdite.
Le Dr SRIVASTAVA (Inde) félicite le Centre de ses excellents résultats en matière de
publications. Son pays, étant pourtant grand, a produit relativement peu de publications
scientifiques. De plus, le pays étant sujet à une pression énorme exercée par les intérêts
commerciaux, il accueillera avec satisfaction toute solution suggérée par les membres.
Le SECRETAIRE, en réponse au point soulevé par le Dr DEVLIN (Irlande), appelle les
Etats participants à communiquer au Centre de quelle façon ils utilisent la recherche qui
y est menée pour l’élaboration de leurs politiques et leurs processus décisionnaires. Ces
informations s’avéreront très utiles à la préparation des indicateurs de performance.
Le RAPPORTEUR donne lecture du projet de résolution ci-après sur le rapport annuel
intérimaire 2008 (Résolution GC/51/R1) :
Le Conseil de Direction,
Ayant passé en revue le Rapport annuel intérimaire du CIRC pour 2008 (Document
GC/51/2),
1.
EXPRIME sa satisfaction du travail accompli; et
2.
FELICITE le Directeur et son Personnel pour le Rapport annuel intérimaire 2008.
Le projet de résolution est adopté.
5.
RAPPORT DU DIRECTEUR : Point 5 de l’Ordre du Jour (Document
GC/51/3)
Le SECRETAIRE déclare que le rapport du Directeur a été soumis pour la première fois
au Conseil de Direction par écrit et en avance. Au cours de ses 100 premiers jours en
qualité de Directeur, ses premières impressions sur l’intérêt de la mission du Centre et le
dévouement exceptionnel de son personnel lui ont été confirmées. Les activités du
Centre revêtent une importance internationale, en particulier les activités de prévention
et de détection précoce du cancer dans les pays à ressources faibles. Ces activités ont
également un rôle majeur à jouer dans la coordination d’initiatives transfrontalières à
grande échelle qui permettront aux études d’atteindre la taille importante qui leur est
nécessaire et, en ces temps de restrictions budgétaires, la coopération possible assurée
par le Centre permet d’éviter les doublons et le gaspillage des ressources. Cependant, il
s’impose de procéder à une réforme de sa structure organique.
Conseil de Direction
Procès-verbal de la première séance
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Lors de la Journée du CIRC, célébrée la veille, la médaille d’honneur du CIRC a été
décernée à deux brillants chercheurs, le Professeur Harald zur Hausen et le Professeur
Nubia Muñoz, pour avoir identifié le virus du papillome humain (VPH) comme cause
nécessaire du cancer du col utérin. Ces découvertes ont contribué aux stratégies
œuvrant à la réduction de l’incidence du cancer du col utérin dans le monde et ont mis
en évidence l’intérêt de combiner les disciplines de laboratoire aux études menées dans
la population.
Depuis sa prise de fonctions en janvier 2009, le Directeur a restructuré les activités
scientifiques du Centre. L’ancienne structure en secteurs a été remplacée par 10
sections dotées d'un leadership clairement identifié et de la capacité potentielle à mener
des travaux dans un cadre interdisciplinaire. Cette nouvelle structure donne une plus
grande visibilité à certains des plus importants domaines d’activités du Centre,
notamment l’enregistrement du cancer et la série des Monographies. Une nouvelle
Section Biomarqueurs a été créée pour transposer des techniques de laboratoire en
outils applicables aux études menées dans la population. Les activités de prévention et
de détection du cancer ont été regroupées au sein d’une même section. Le Cabinet a
été remplacé à la fois par un Comité Directeur, avec lequel tout le personnel peut entrer
en contact grâce aux Chefs de Section et par un Comité exécutif composé des Chefs des
services d’appui et d’un Chef de Section (à savoir tous les Chefs de Section pendant un
an, à tour de rôle). Un Groupe de travail des laboratoires a été nommé afin de faire
rapport sur la rénovation des équipements de laboratoire et sur l’organisation de leurs
activités au sein des Groupes concernés.
Le Centre compte à présent 283 membres du personnel, dont 62 appartiennent à la
catégorie professionnelle (48 chercheurs). Le nouveau Directeur de l’Administration et
des Finances, le Dr Hichem Lafif, du Bureau Régional OMS de la Méditerranée orientale,
doit prendre ses fonctions au CIRC le 22 juin 2009. Le recrutement de trois nouveaux
Chefs de Section est en cours. Trois chercheurs de haut niveau ont été provisoirement
recrutés dans un but consultatif : le Dr D.M. Parkin (Données du cancer), le
Dr J.D. Potter (Nutrition et métabolisme), et le Dr A.J. Hall (Étude d’intervention contre
l’hépatite en Gambie). La première Journée du personnel du Centre, prévue le 11 juin
2009, est organisée par des experts professionnels du renforcement de l’esprit d’équipe
chez les membres du personnel. L’objectif est de réunir les membres du personnel de
toutes Sections et niveaux confondus afin d’accroître la compréhension mutuelle et de
nourrir une réflexion sur leur travail.
Quelques rénovations des bâtiments du Centre ont été réalisées, notamment le blindage
des fenêtres et la limitation de l’accès au sous-sol par l’extérieur. Un système de
vidéoconférence a été installé, et une nouvelle salle de réunion a été créée, portant le
nom d’un ancien Directeur du Centre, Lorenzo Tomatis, ainsi qu’une salle du personnel.
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Conseil de Direction
Procès-verbal de la première séance
L'un des points forts majeurs des travaux du Centre au cours de l’année précédente a
été la publication des résultats d’un essai randomisé sur grappe portant sur plus de
131 000 femmes à Osmanabad (Inde), révélant une réduction de 48% des cancers
avancés du col utérin et des décès liés à ce cancer après une seule campagne de tests à
la recherche de l’ADN du virus du papillome humain (VPH). Cet important essai
multicentrique, unique en son genre, constitue un essai que seul le Centre est en
mesure de mener en tant qu’organisation internationale, et ses résultats ont eu des
implications majeures sur le dépistage du cancer du col utérin dans le monde. La
réévaluation des cancérogènes du Groupe 1 au cours de la préparation du Volume 100
des Monographies a révélé de nouvelles associations entre l’exposition à l’amiante et le
cancer de l’ovaire, et entre le virus Epstein-Barr et le cancer de l’estomac. La recherche
méthodologique a identifié de nouvelles techniques à mettre en place dans les études
pangénomiques, telles que l’isolation et le test de l’ADN circulant dans le plasma.
L’étude INTERPHONE sur les liens entre l’utilisation du téléphone portable et les tumeurs
cérébrales s’est achevée en 2006, mais les données n’ont pas encore été publiées.
Cependant, le Directeur a fait de cette publication une priorité et le groupe d’étude est
alors parvenu à un accord : ce rapport devrait bientôt être soumis pour publication.
Le personnel du Centre a publié près de 300 publications en 2008, même si ce chiffre
tient compte des articles non soumis à comité de lecture, les lettres adressées à la
rédaction, etc. Pour l’élaboration des indicateurs de performance, le Directeur souhaite
s’assurer que seules les publications soumises à comité de lecture soient prises en
compte. La quatrième édition de la Classification of Tumours de l’OMS (« Blue books »)
sur les tissus hématopoïétiques et lymphoïdes s’est vendue à plus de 20 000
exemplaires en trois mois. Le volume IX de Cancer Incidence in Five Continents a
nécessité certaines corrections éditoriales et sa publication est à présent prévue pour
juillet 2009.
Le Centre a reçu des contributions volontaires (la plupart étant des subventions
extérieures) d’une valeur de 4 millions de dollars (US) pour la période 2008–2009. La
majorité des ressources est attribuée par la Commission européenne et les Etats-Unis
d’Amérique. Pour l’élaboration des indicateurs de performance, le Directeur a souhaité
faire la distinction entre les contrats signés par le Centre, notamment dans le cas de la
participation à des essais multicentriques à grande échelle dont le financement est
réparti entre tous les centres, et le montant des contributions volontaires directement
envoyées au Centre. Les contributions volontaires ont diminué en 2008, même si
certains contrats ont été simplement reportés et seront bientôt signés. Il n’a pas le
sentiment que la capacité du Centre à obtenir des financements compétitifs ait diminué
dans l’ensemble. Des négociations sont en cours pour garantir le financement par
l’Union européenne du Programme international de bourses d’étude, à hauteur de
840 000€.
Le Directeur a prévu la révision des objectifs, du contenu, du leadership et du
financement du Programme Education et Formation, qui constitue une responsabilité
centrale du Centre. Un certain nombre de réunions scientifiques majeures ont eu lieu au
Conseil de Direction
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Centre en 2008 et au début 2009. Le Centre a mis en place une excellente collaboration
de travail avec la Direction générale de l’OMS : une réunion conjointe sur le Fardeau
mondial des Maladies s’est tenue au Centre en janvier 2009, et la collaboration sur la
lutte contre le tabac et la série des « Blue Books » se poursuit.
La préparation des indicateurs de performance va nécessiter une approche
transparente, un dialogue entre le Centre et les chercheurs extérieurs, et une
méthodologie saine. Le Directeur appelle les Etats participants à communiquer au
Centre comment les informations qui leur sont fournies sont utilisées dans l’élaboration
de politiques et prises en compte dans les prises de décisions. Il propose de soumettre
la version préliminaire des indicateurs de performance au Conseil scientifique lors de sa
prochaine réunion en 2010.
Des discussions sont en cours avec trois nouveaux Etats participants potentiels : la
Chine, le Brésil et le Portugal. Les conséquences financières de nouvelles admissions
devront être discutées avec le Conseil de Direction. Il est important de décider si le
nombre d’Etats participants doit être limité, si une répartition géographique équitable
doit être respectée et si des conditions d’adhésion doivent être imposées. Le Directeur
invite le sous-Comité du Conseil de Direction sur l’Admission de nouveaux États
participants à lui communiquer ses recommandations sur ces points.
En réponse aux questions du Professeur AUTRUP (Danemark), le Directeur répond que
la nouvelle Section Biomarqueurs allait élaborer des techniques permettant de mesurer
l’exposition à des facteurs de risque liés à l’environnement, à partir de l’alimentation ou
de substances chimiques présentes dans l’environnement par exemple. Il s’agit d’une
petite Section mais qui collaborera étroitement avec d’autres Sections travaillant aussi
sur les biomarqueurs.
Quatre membres du personnel de la catégorie professionnelle et six membres du
personnel des services généraux ont quitté le Centre depuis l’arrivée du Directeur.
Attirer des chercheurs de haut niveau constitue vraiment un défi : le Directeur a
l’intention de poursuivre activement le recrutement en sollicitant ses contacts du Conseil
scientifique, en notifiant les organisations scientifiques professionnelles et en publiant
des annonces dans The Lancet et d’autres revues majeures sur le cancer. Il a également
l’intention de préparer, sur cédérom ou sur internet, des informations pour les
postulants potentiels, pour les aider à surmonter les barrières psychologiques liées à
l'expatriation auxquelles certains sont confrontés. Il accueillera d’ailleurs avec
satisfaction toute suggestion de la part du Conseil de Direction à ce sujet.
Dr CHESTNOV (Fédération de Russie) déclare que les changements opérés dans la
structure organique et mis en place par le Directeur semblent cohérents. Dans
l’ensemble, il accueille avec satisfaction les nouvelles priorités, mais il estime que le
dépistage utilisant du matériel à faible technologie ne doit pas uniquement se limiter aux
pays à ressources faibles et moyennes, car les pays à ressources plus importantes
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Conseil de Direction
Procès-verbal de la première séance
comme le sien pourraient aussi en bénéficier. Il appuie la création d’un Groupe de
Travail des Laboratoires. Il espère que les travaux du Centre sur les rayonnements et le
cancer vont continuer d’occuper une place prioritaire, dans la mesure où son pays
dispose d’une grande partie des données à exploiter depuis l’accident nucléaire de
Tchernobyl.
Son pays n’est pas pleinement convaincu de la valeur du dépistage du cancer du col
utérin à grande échelle ni par les perspectives dégagées par le vaccin anti-VPH. La
proposition de collaboration entre le Centre et la Direction générale de l’OMS pour
l’élaboration de recommandations de l’Union européenne pour le dépistage permettra à
la Fédération de Russie de participer au débat et d’évaluer la portée à long terme de ces
opérations. Il salue la collaboration entre le Centre et la Direction générale de l’OMS,
comme en témoigne la présence du sous-Directeur général Ala Alwan à la présente
réunion. Sa présence permet ainsi à tous les Etats participants de bénéficier des
compétences de l’OMS.
Le SECRETAIRE déclare qu’avec la nouvelle structure organique, les activités liées au
dépistage et à l’assurance-qualité en Europe et dans d’autres pays comme l’Inde sont
gérées au sein de la même Section.
Mme FITZGERALD (suppléante du Dr Wiseman, Canada) accueille avec satisfaction les
projets de renforcement des activités du Centre liées à la nutrition, l’obésité et l’activité
physique. Les indicateurs de performance doivent s’inscrire dans un cadre global en
accord avec les objectifs stratégiques et la mission du Centre. Ils doivent intégrer les
domaines importants de la traduction des savoirs et des résultats "ouverts" comme ceux
issus de partenariats et de collaborations. Le mandat du Groupe de Travail des
Laboratoires n’est pas totalement conforme à l’exposé que vient de faire le Directeur. Le
mandat du Groupe de Travail doit intégrer l’élaboration de critères permettant de
faciliter les décisions d’investissement (par exemple, sur la recherche qui doit être
réalisée au Centre et celle qui peut être menée à l’extérieur). Mme FITZGERALD
demande des détails supplémentaires sur la proposition d’un consortium CHANCES sur
la santé et le vieillissement.
Le SECRETAIRE déclare qu’il est difficile de mesurer les activités comme le transfert de
compétences et les partenariats à l’aide d’un indicateur quantitatif, cependant, il est
important d’en considérer la portée dans une certaine mesure. L’étude CHANCES, qui
pour l’heure en est toujours à ses prémisses, porte sur un certain nombre d’activités sur
plusieurs maladies chroniques, dont le cancer. Le Dr Paolo Boffetta, Chef de la Section
Environnement, est le principal chercheur de l’étude et est en mesure de fournir des
informations complémentaires.
Conseil de Direction
Procès-verbal de la première séance
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Le VICE-PRESIDENT accueille avec satisfaction la nouvelle orientation sur la nutrition et
le cancer, l’enregistrement du cancer, le programme des Monographies et le Programme
de Bourses du CIRC. Il est important pour le Centre de préserver son rôle exceptionnel
en tant qu’organisation de recherche scientifique fournissant des données scientifiques
tangibles et indépendantes nécessaires aux gouvernements nationaux, à l’OMS et à
l’Union européenne pour décider de politiques. Il est particulièrement important de
préserver ce principe dans le domaine de la lutte contre le tabac.
Le SECRETAIRE déclare que le Centre est incontestablement une organisation de
recherche dont le mandat de recherche est clairement défini. Cependant, les questions
telles que la mise en place des stratégies de prévention, mentionnées dans son rapport
(GC/51/3, para. 11) constituent aussi un champ valide pour la recherche. Le Directeur
général de l’OMS a demandé des informations portant sur le moyen le plus sûr de
mettre en place les stratégies qui se sont révélées efficaces sur le plan théorique.
Le Dr BOFFETTA (Chef de la Section Environnement) déclare que le Centre est engagé
dans trois domaines intégrés dans la lutte contre le tabac : le premier d’entre eux porte
sur la recherche primaire sur le tabac à fumer ou le tabac non fumé dans des domaines
où s’impose une collaboration internationale de la recherche. La recherche primaire
s’intéresse aussi aux substances consommées comme le tabac, comme le khat, et qui
sont fréquemment consommées dans les pays arabes. Le second domaine porte sur la
série des Handbooks of Cancer Prevention in Tobacco Control du CIRC, publiés en
collaboration avec l’Initiative pour un monde sans tabac de l’OMS, qui rassemble des
groupes d’experts internationaux pour évaluer l’efficacité des politiques de lutte contre
le tabac. Le troisième champ de recherche porte sur le projet de fixation des politiques
et de lutte contre le tabac (PPACTE) en Europe, dont le but est de fournir des données
nouvelles et indépendantes sur l’efficacité des activités de lutte contre le tabac, surtout
en ce qui concerne les politiques de taxation.
En réponse aux questions du Dr KEINHORST (Allemagne), le SECRÉTAIRE déclare que
l’analyse co-rédigée par le CIRC et l’OMS, publiée dans The Lancet, mentionnée au
paragraphe 50 de son rapport, constitue l’opportunité unique de décrire la place
occupée par la recherche sur le cancer dans les travaux de l’OMS sur les maladies non
transmissibles en général, au lieu d’indiquer le déroulement en cours d’un programme
de coopération.
Le rôle des biostatistiques au Centre a fait l’objet de discussions pendant de nombreuses
années. A ce jour, le Directeur a consulté les biostatisticiens du Centre sur les avantages
respectifs de la mise en place d’une section biostatistique à part entière ou de la
répartition des biostatisticiens dans des groupes de recherches individuels ; il pense
également consulter des conseillers extérieurs. Comme pour ce qui concerne les
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Conseil de Direction
Procès-verbal de la première séance
laboratoires, il existe des moyens permettant d'exploiter les ressources biostatistiques
de la ville de Lyon ainsi que celles de la bioinformatique. Le Directeur espère soumettre
ses propositions au Conseil scientifique lors de sa prochaine réunion en janvier 2010.
En réponse au Dr Palmer (Royaume-Uni de Grande Bretagne et d’Irlande du Nord),
Rapporteur, il déclare qu’il n’est pas souhaitable de viser un montant précis de
subventions extérieures. Au contraire, il souhaite rechercher des subventions extérieures
tant que les conditions qui y sont attachées seront conformes à la stratégie à moyen
terme du Centre. Par conséquent, il se montre prudent quant à la mise en place d’un
indicateur de performance fondé sur la quantité des financements extérieurs. Le Centre
a invariablement réussi à obtenir des financements de la part des Etats-Unis d’Amérique
et de l’Union européenne, même si le financement de la Direction de la Santé et des
Consommateurs (DG SANCO) fait depuis l’objet d’un contrat direct. Le Centre s’efforce
de limiter le plus possible la concurrence directe avec les institutions nationales pour les
fonds de subvention : cependant, il reste au Centre de nombreuses autres sources de
financement.
Le Dr SRIVASTAVA (Inde) déclare que le registre du cancer de son pays est étendu et
qu'un programme sur le cancer d'un montant équivalent à 500 millions de dollars (US)
est consacré à la prévention et à la lutte contre le tabac. Afin d’utiliser pleinement ces
ressources, il suggère au Directeur de réfléchir à la création d’une section ou d’un
groupe spécialisé dans les pays de l’Asie Pacifique, en particulier dans les domaines des
données sur le cancer, des infections, de la nutrition, de la détection précoce et de la
prévention.
M. KULIKOWSKI (Etats-Unis d’Amérique) accueille avec satisfaction le choix du Directeur
d'accorder une place particulière aux évaluations factuelles et à la recherche intégrée.
Quels sont les projets du Directeur à court terme, au cours de l’année à venir par
exemple ? Il demande qu’une copie de la présentation du Directeur soit distribuée à
chaque membre du Conseil.
Le SECRETAIRE déclare qu’un point fort de l’année à venir sera constitué certainement
par la publication de l’étude INTERPHONE.
En réponse à la question du Dr HAELTERMAN (Belgique), il déclare que la mise en
œuvre de la recherche sur la prévention du tabac telle que l’a décrite le Dr Boffetta sera
menée par le Section Détection Précoce et Prévention.
Conseil de Direction
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Le RAPPORTEUR donne lecture du projet de résolution ci-après sur le rapport du
Directeur (Résolution GC/51/R2) :
Le Conseil de Direction,
Ayant passé en revue le Rapport présenté par le Directeur (Document GC/51/3),
Notant la demande faite lors de la 50ème Session du Conseil de Direction que le Rapport
du Directeur soit mis à la disposition des membres du Conseil avant le début de la
session, étant donné la difficulté qu'il y a à répondre à un rapport d'une telle portée s'il
est seulement présenté oralement,
1.
EXPRIME sa satisfaction du Rapport du Directeur, tant à l'écrit qu'à l'oral; et
2.
DEMANDE que le Rapport du Directeur continue d'être présenté sous la forme
d'un document du Conseil.
Le projet de résolution est adopté.
6. ALLOCUTION DU DIRECTEUR GENERAL DE L’OMS : Point 6 de l’Ordre du
jour
Le Dr ALWAN (Sous-Directeur général de l’OMS du bureau des Maladies non
transmissibles et de la Santé mentale), au nom du Directeur général de l’OMS, le
Dr Margaret Chan, déclare qu’une caractéristique notable de la pandémie actuelle de
grippe porcine est constituée par le nombre de personnes atteintes qui souffrent déjà de
maladies chroniques préexistantes. Etant donné la façon dont la situation a évolué, la
communauté internationale ferait bien de s'en inspirer et de tirer des leçons sur le
besoin de faire plus dans le domaine de la prévention et du traitement des maladies
chroniques, notamment le cancer, et d’investir davantage dans la recherche.
Il accueille avec satisfaction le choix du Directeur d’accorder une importance particulière
au besoin de surveiller le fardeau du cancer, dont la mise en relation avec le système
d’information mondial de l’OMS sera très profitable. Le Centre doit mettre en place un
leadership stratégique pour l’enregistrement du cancer afin de fournir un état des
lieux valide des évolutions du cancer, ce qui permettra aux Etats Membres de l’OMS de
planifier et de surveiller leurs programmes nationaux de lutte contre le cancer.
Les travaux du Centre ont été particulièrement importants dans la mise en œuvre de
l’Objectif 4 (recherche) du Projet d’action pour la stratégie mondiale de prévention et de
lutte contre les maladies non transmissibles, adopté par l’Assemblée mondiale de la
Santé en 2008. Le Projet d’action met l’accent sur les bases factuelles qui étayent les
stratégies de prévention et de lutte contre les maladies non transmissibles et sur
l’urgence qu'il y a à mener des travaux supplémentaires en recherche translationnelle. Il
s’impose de définir un ordre du jour accompagné d’un schéma des priorités pour la
recherche sur les maladies non transmissibles grâce aux collaborations et aux
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Conseil de Direction
Procès-verbal de la première séance
partenariats internationaux dans la recherche sur le cancer. La Direction générale de
l’OMS, le Centre, les experts internationaux et les Centres collaborateurs de l’OMS sont
en train de conclure un projet d’ordre du jour de la recherche pour la lutte contre le
cancer qui résumera les priorités de recherche, guidera la collaboration entre recherche
et politiques de santé publique, et tiendra compte du besoin d'élargissement de la base
actuelle de données factuelles pour renforcer les interventions sanitaires appropriées.
Il est satisfait du haut niveau de coordination qui s’est instauré entre le Centre et le
Secteur Maladies non transmissibles et santé mentale (NMH) et le Secteur Information
sanitaire, bases factuelles et politique de recherche (IER) de la Direction générale de
l’OMS sur une courte période depuis l’arrivée du Directeur. Des activités conjointes ont
été lancées pour mettre en œuvre l’Objectif 6 du Projet d’action, dont l’objectif est de
surveiller les maladies non transmissibles et leurs déterminants, et d’évaluer son
déroulement au niveau national, régional et mondial. Le premier rapport sur la situation
mondiale de la prévention et de la lutte contre les maladies non transmissibles sera
soumis à l’Assemblée mondiale de la Santé en 2010.
Des données supplémentaires sur les facteurs de risque du cancer liés à la nutrition vont
être nécessaires en urgence si la Stratégie mondiale sur l’Alimentation, l’Activité
Physique et la Santé est transposée en pratique dans les systèmes de santé publique.
Par exemple, de nouvelles recherches sur le lien entre l’obésité chez l’enfant et le cancer
à l’âge adulte sont nécessaires. Un autre intérêt de santé publique porte sur une
meilleure connaissance des interactions entre les gènes et les risques liés à
l’environnement, y compris les biomarqueurs pour l’évaluation et la définition des causes
génétiques et environnementales du cancer.
Il est satisfait de l’implication du Centre dans les activités de lutte contre le tabac en
collaboration avec l’Initiative pour un monde sans tabac de l’OMS, notamment la
recherche sur la taxation des produits du tabac et les activités du Groupe d’Etude de
l’OMS sur la réglementation des produits du tabac (TobReg).
Il s’impose clairement, sur le plan de la recherche, de mettre en place des approches
préventives au sein des systèmes de santé, en particulier dans les pays à ressources
faibles et moyennes. La place particulière nouvellement accordée par le Centre aux
compétences dans les sciences sociales et comportementales a été accueillie avec
grande satisfaction. Le Centre a fortement contribué à la création de nouveaux
domaines de prévention, comme l’estimation de la prévalence du virus du papillome
humain dans le monde, permettant l’élaboration et la surveillance de stratégies de
vaccination à grande échelle. Les approches pragmatiques, au moyen de ressources à
faible valeur technologique, comme le dépistage du cancer du col utérin par inspection
visuelle après application d'acide acétique (VIA), ont été très bénéfiques une fois encore
pour les pays à ressources faibles et moyennes.
Conseil de Direction
Procès-verbal de la première séance
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GC/51/Min.1
L’approche pluridisciplinaire de la lutte contre le cancer est essentielle. L’OMS a mené
des travaux sur le cancer grâce au Projet d’action pour le stratégie mondiale de
prévention et de lutte contre les maladies non transmissibles, à l’assistance apportée
aux pays dans le renforcement de leurs programmes de lutte contre le cancer et à la
collaboration avec des partenaires comme l’Agence internationale de l’énergie atomique
(AIEA) et l’Union internationale contre le cancer (UICC). L’OMS et l’AIEA ont travaillé
ensemble pour appuyer les Etats Membres grâce à des projets menés dans les pays.
Cette collaboration doit être renforcée conformément à ce qui est prévu, et les deux
centres doivent réunir leurs compétences au caractère complémentaire sur la
radiothérapie, les registres du cancer et les projets nationaux sur le cancer. Les
organisations non gouvernementales comme l’UICC ont travaillé avec des organisations
non gouvernementales nationales et ont fait campagne au service de la lutte contre le
cancer à travers les Journées mondiales du cancer et la Déclaration mondiale sur le
cancer.
Le Dr HARFORD (suppléant de M. Kulikowski, Etats-Unis d’Amérique) accueille avec
satisfaction la collaboration croissante entre l’OMS et le Centre, notamment dans la lutte
contre le tabac et le fardeau du cancer dans le monde. La mise en œuvre de stratégies
de lutte contre le cancer forme un champ de recherche valide : par exemple, il est
important de déterminer pourquoi le taux de survie après un cancer du sein varie entre
90% et 40% selon les pays.
Le Dr FAIS (Italie) déclare qu’il y a peu de chercheurs dans le secteur de la recherche
translationnelle et qu’il est nécessaire d’en former davantage. Il importe de constater
que les défaillances dans la mise en œuvre de la recherche ne s’expliquent pas toujours
par un manque de connaissances : par exemple, les tests permettant de dépister un
cancer du sein à un stade précoce existent, mais leur coût élevé, 2000 $ US par patient,
fait qu’ils ne sont pas largement utilisés, même en Europe.
Le Dr CHESTNOV (Fédération de Russie) déclare que les professionnels de santé
travaillant pour les systèmes de santé publique tels que le sien, sont particulièrement
intéressés par l’application des résultats de la recherche fondamentale ayant un bon
rapport qualité-prix. Ce concept s’inscrit dans la Charte de Tallin, à savoir des systèmes
de santé pour la santé et la prospérité, adoptée en 2008, et les activités célébrant le
30ème anniversaire de la Déclaration d’Alma-Ata. La détection précoce, la prévention et la
surveillance forment tous d’importants maillons de la chaîne, mais il est indispensable de
combler l’écart entre la recherche et son application pratique. L’OMS n’est pas une
organisation exécutive, mais les travaux de ses bureaux nationaux montrent le bon sens
émanant de la Direction générale et peut être repris pour répandre ces bonnes pratiques
dans le monde.
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Conseil de Direction
Procès-verbal de la première séance
Le Dr ALWAN (sous-Directeur général de l’OMS, Maladies non transmissibles et santé
mentale) déclare que la place de choix accordée par le Conseil de Direction à la
recherche translationnelle est pleinement conforme au Projet d’action. L’OMS espère
fournir des recommandations spéciales avant la fin 2009 sur le renforcement des
capacités nationales à prendre des dispositions sur les maladies non transmissibles. Ces
mesures ne seront pas mises en œuvre par l’OMS elle-même, mais par d’autres parties
prenantes, dont les Centres collaborateurs de l’OMS.
7. RAPPORT DU CONSEIL SCIENTIFIQUE SUR SA QUARANTE-CINQUIEME
SESSION : Point 7 de l’Ordre du jour (Document GC/51/4)
8. REPONSE DU DIRECTEUR AUX RECOMMANDATIONS DU CONSEIL
SCIENTIFIQUE : Point 8 de l’Ordre du jour (Document GC/51/5)
Le Professeur SIEMIATYCKI, Président sortant du Conseil scientifique, indique que la
quarante-cinquième session du Conseil scientifique en janvier 2009 s’est tenue
seulement trois semaines après la prise de fonctions du nouveau Directeur. Le Conseil
scientifique a pris note de plusieurs rapports soumis par le Directeur sortant, mais n’a
pas demandé à son successeur de répondre aux questions qui lui avaient été posées.
Par le passé, le Conseil scientifique passait en revue un Secteur de recherche par an, sur
une période de cinq ans. Il s’impose donc de réexaminer cette pratique, au vu de la
restructuration des activités de recherche du Centre en 10 Sections. Le Conseil
scientifique a discuté et adopté la revue très positive du Secteur Cancérogenèse
moléculaire, conduite sous la précédente administration en novembre 2008.
Le Directeur a déclaré qu’il souhaitait soumettre des propositions sur plusieurs domaines
des activités du Centre : la structure organique, les nouvelles priorités, le processus
d'examen éthique, la Stratégie à moyen terme et le Projet de budget pour 2010–2011.
Etant donné que le Directeur n’a pas bénéficié du temps nécessaire à la préparation de
propositions détaillées en vue de leur examen par le Conseil scientifique, ce dernier a
exprimé son accord pour qu’elles lui soient directement soumises pendant la session en
cours du Conseil de Direction.
Le rôle du Conseil scientifique n’a jamais été parfaitement clair. Selon lui, le Conseil
avait un rôle de conseil envers le Directeur et le Conseil de Direction sur la performance
et les projets futurs du Centre. Il espère qu’un fonctionnement plus clair sera mis en
place, par lequel tout le talent et la compétence rassemblés en son sein seront utilisés
aussi efficacement qu’il soit. Il appelle le Conseil de Direction à apporter des idées au
sujet de la structure générale des activités du Centre, au lieu de se concentrer
uniquement sur certains des projets ou points de préoccupation.
Conseil de Direction
Procès-verbal de la première séance
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GC/51/Min.1
Le Dr COMBER, Président élu du Conseil scientifique, déclare que l’évolution réalisée
depuis la réunion du Conseil scientifique en janvier justifie la confiance du Conseil
envers le nouveau Directeur. Le Conseil a un certain nombre de préoccupations portant
sur l’éducation et la formation au sein du Centre, et il espère qu’une nouvelle stratégie
sera élaborée. Il s’inquiète également de ce que le Groupe Cancérogenèse moléculaire
pourrait être affecté par la création d’une Section Biomarqueurs distincte.
Le SECRETAIRE déclare qu’il mesure pleinement la richesse de la contribution du Conseil
scientifique, qui constitue une ressource indispensable pour la discussion et le conseil
scientifique. Il a pris plusieurs mesures en réponse aux recommandations du Conseil. De
nombreuses activités couvertes au départ par le Secteur Biostatistique et épidémiologie
ont été déplacées dans la Section Données du cancer, qui est à présent responsable de
la publication des Cancer Incidence in Five Continents, de la base de données
GLOBOCAN et du logiciel d’enregistrement du cancer CANREG. Le processus de
recrutement du Chef de cette nouvelle Section est en cours. Le Service des technologies
de l’information a été transféré au sein de la Division de l'Administration et des finances.
Le Groupe Rayonnements a été transféré au sein de la Section Environnement, et le
poste de Chef de Groupe est désormais financé par le budget ordinaire. L’Equipe
Nutrition et bases de données fera partie de la nouvelle Section Nutrition et
métabolisme, pour laquelle un nouveau Chef est également en cours de recrutement.
Les autres groupes de l’ancien Secteur Biostatistique et épidémiologie ont été transférés
au sein de la nouvelle Section Détection précoce et prévention. Selon le Secrétaire, la
nouvelle structure organique est plus logique.
S’attardant alors au passage en revue de l’ancien Secteur Cancérogenèse moléculaire, il
espère que la Section Biomarqueurs sera en mesure de créer des synergies avec les
travaux du nouveau Groupe Cancérogenèse moléculaire, et non de les affaiblir. Le
passage en revue par le Conseil scientifique a mis en évidence l’importance de la
BioBanque du Centre, qui compte 2 à 3 millions d’échantillons : le Conseil recommande
d’employer plus de personnel pour soulager les chercheurs de haut niveau des
responsabilités liées à l’administration quotidienne de la BioBanque.
Le Conseil scientifique a appuyé les propositions d’activités dans le domaine de
l’épigénétique, qui visent à démontrer comment l’exposition à des facteurs liés à la
nutrition et à l’environnement modifie l’expression des gènes et recherchent les
implications de tels risques à l’échelle de la population. Il prévoit de dépêcher un
chercheur pour analyser l’utilisation de biomarqueurs dans des études épigénétiques au
sein de la population.
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Conseil de Direction
Procès-verbal de la première séance
Le Dr CHESTNOV (Fédération de Russie) déclare que, deux ans auparavant, le Conseil
de Direction a donné son accord pour que la procédure d’évaluation des activités du
Centre par le Conseil scientifique soit définie plus en détail. Cependant, on ne constate
aucun changement notable depuis cette décision : le Conseil scientifique et le Conseil de
Direction demandent toujours au Directeur d’élaborer des indicateurs de performance.
Il demande au Directeur s’il est autorisé à modifier le budget déjà approuvé par
programme et à réorienter ces ressources pour de nouveaux projets.
Le Professeur SIEMIATYCKI, Président sortant du Conseil scientifique, déclare que
personne ne souhaite que le Conseil scientifique ne fasse qu’approuver sans discussion
les propositions qui lui sont présentées. Cependant, il ne doit pas être un obstacle aux
fonctions légitimes du Directeur ou du Conseil de Direction. Le rôle du Conseil
scientifique doit être explicitement défini au moyen d’un amendement au Statut ou d’un
arrangement écrit entre le Conseil et le Directeur. Le fait que le mandat des membres
du Conseil scientifique ne soit que de quatre ans, et celui de Président de deux ans
maximum est un problème : cela complique la mise en place d’une relation de travail
étroite avec le Directeur. Néanmoins, le Conseil scientifique a été impressionné par
l’ouverture affichée du Directeur et son empressement à collaborer.
Le Dr COMBER, Président élu du Conseil scientifique, déclare que le Conseil scientifique
ne souhaite en aucun cas faire obstacle à l’ordre du jour scientifique du Centre, mais il
souhaite vraiment être impliqué à un stade précoce dans les décisions stratégiques
ayant une portée à long terme. Sa capacité de supervision est limitée puisque le Conseil
ne se réunit qu’une fois par an. Un contact plus régulier entre le Directeur, le Président
du Conseil scientifique et le Président du Conseil de Direction est prévu à l'avenir. Il
espère également que chaque membre du Conseil scientifique sera impliqué dans des
domaines correspondant à ses compétences avant que des décisions irréversibles et
coûteuses ne soient prises. Les investissements en équipements de laboratoire sont un
exemple. Bien sûr, cela implique des conséquences financières, mais des techniques
comme les vidéoconférences seront utilisées à bon escient. Le Rapport du sous-Comité
du Conseil de Direction sur le rôle et les responsabilités du Conseil scientifique
(Résolution GC/50/R14, annexe) est un document juridique et formaliste à faible portée
qui ne permet pas d’apporter une solution constructive. Cependant, le Directeur paraît
très enclin à s'attaquer aux sujets de préoccupation du Conseil scientifique.
Le SECRETAIRE fait part de son inquiétude, à la lecture du rapport du sous-Comité du
Conseil de Direction, qu’il puisse être interprété comme donnant trop d'influence au
Conseil scientifique. Il est certainement plus important de mettre en place une étroite
relation de travail entre l’administration et le Conseil scientifique. Le Conseil pourrait, par
exemple, être impliqué dans l’élaboration d’un Projet de Stratégie à Moyen Terme, dans
Conseil de Direction
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les activités des Groupes de travail étudiant l’éducation et la formation ou les
laboratoires et dans des rapports plus fréquents avec le Directeur et le Président du
Conseil de Direction.
Il estime beaucoup l’expérience et le conseil du Conseil scientifique et son évaluation
des décisions prises plus tôt, mais c’est à lui qu’incombe la responsabilité finale des
décisions prises dans son domaine de compétence. Par exemple, il va être difficile d’agir
pour le Centre si les décisions comme l’achat d’équipements de laboratoire nécessitent
l’approbation du Conseil scientifique. Cependant, il est tout à fait approprié de la part du
Conseil scientifique de participer aux discussions sur les investissements possibles dans
des équipements coûteux pour un nouveau domaine de recherche. Le Conseil
scientifique doit participer à l’évaluation des idées ou des projets pour un nouveau
domaine, et le Directeur doit alors avoir la liberté de gérer les activités dans les
domaines choisis comme il l'entend.
Le PRÉSIDENT propose que la téléconférence entre le Directeur, le Président et le VicePrésident du Conseil de Direction déjà programmée pour le 1er juillet 2009 soit ouverte à
la participation du Président et du Vice-Président du Conseil scientifique.
Le Dr HARFORD (suppléant de M. Kulikowski, Etats-Unis d’Amérique) exprime son
accord pour affirmer que les règles régissant les relations entre le Directeur et le Conseil
scientifique sont insuffisantes et que de la bonne volonté est également nécessaire. Il
est optimiste sur la relation que ces derniers ont améliorée. Il accueille avec satisfaction
la réponse du Directeur à la révision du l’ancien Secteur Biostatistique et épidémiologie
et appuie le renouvellement de la place de choix accordée à l’enregistrement du cancer
dans les pays à revenus faibles et moyens considérant la très pauvre couverture en
Afrique subsaharienne par exemple. La mise en place d’une Section Monographies du
CIRC spécialement créée à cet effet est un repositionnement louable en raison de
l’importance des Monographies dans la décision de politiques à l’échelle nationale.
Cependant, il exprime sa préoccupation quant au maintien de la distinction entre le
recueil des données d’épidémiologie descriptive et l’analyse et l’interprétation de ces
données (les chercheurs en laboratoire, par exemple, ne vont pas se réjouir de recueillir
des données simplement pour les transmettre à d’autres chercheurs chargés de les
analyser).
Un problème potentiel lié à la nouvelle structure organique est que certains groupes ne
pourront être passés en revue pendant un certain temps. Par exemple, il est souhaitable
de passer en revue les groupes comprenant l’ancien Secteur Biostatistique et
épidémiologie tous les deux ans et demi. Concernant l’ancien Secteur Pathogenèse et
prévention, il propose qu’une place plus importante soit accordée aux outils spécifiques
permettant le diagnostic dans les milieux à ressources faibles et à l’évaluation des
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Conseil de Direction
Procès-verbal de la première séance
techniques de dépistage, en particulier dans les pays où les registres du cancer sont
inexistants.
Les activités de la nouvelle Section Données du cancer se rapportent en grande partie à
l’incidence du cancer. Vont-elles aussi couvrir des questions comme les types de soins,
les données sur l’évolution et la survie, et la surveillance des facteurs de risque ?
Il demande comment les données de la BioBanque seront utilisées. Seront-elles mises à
la disposition des chercheurs extérieurs au Centre ? Une structure directionnelle et des
règles claires sur leur accès sont nécessaires, telles que celles adoptées par son institut,
le National Cancer Institute des Etats-Unis d’Amérique.
Le Dr PALMER (Royaume-Uni de Grande Bretagne et d’Irlande du Nord), Rapporteur,
déclare que le Conseil de Direction compte sur le Conseil scientifique pour délivrer une
évaluation de la qualité des travaux du Centre, qui pourra être reprise par les membres
afin de justifier leur appartenance au Centre avec leur gouvernement respectif. Par le
passé, les évaluations du Conseil scientifique n’étaient pas suffisamment détaillées
concernant la revue des secteurs par exemple, et elles ne faisaient pas mention de la
note d’évaluation attribuée à chaque Secteur.
Le SECRETAIRE, en réponse aux questions soulevées par le membre représentant les
États-Unis d’Amérique, déclare que le mandat de la Section Données du cancer sera
passé en revue dès que la nomination du nouveau Chef de Section sera effective. La
Section s’occupe déjà de données non liées à l’incidence du cancer, comme par exemple
la mortalité liée au cancer. Il y a à l’heure actuelle 10 Sections, remplaçant les cinq
précédents Secteurs, et par conséquent, il semble approprié de passer en revue deux
Sections à chaque session du Conseil scientifique : cette question va d’ailleurs être
approfondie avec le Conseil. Les données de la BioBanque ne sont pas du tout limitées
aux chercheurs du Centre, puisqu’elles proviennent souvent d’études multicentriques :
cependant, des règles claires régissant sa gestion et son accès doivent être définies.
En réponse au représentant du Royaume-Uni, il déclare que les évaluations complètes
des Sections seront mises à la disposition des membres du Conseil de Direction, mais
puisqu’elles sont extrêmement détaillées, il conviendra de les accompagner d’un
résumé.
Conseil de Direction
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Le Dr COMBER, Président élu du Conseil scientifique, déclare que le Conseil scientifique
a été confronté à des contraintes de temps et a alors adopté son rapport avant la fin de
la session. Il est fréquent que le rapport ne reflète pas suffisamment le haut niveau de
débat. A l'avenir, il sera préférable de ne rédiger le projet de rapport qu’après la fin de
la session.
Le Conseil scientifique reconnaît le besoin de créativité et de prise d’initiative dans la
gestion du programme scientifique. Il ne cherche pas à empiéter sur le rôle du Directeur
et ne fera pas obstacle au fonctionnement du Centre au niveau opérationnel.
La séance est levée à 13h05.
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