ORGANISATION MONDIALE DE LA SANTE WORLD HEALTH ORGANIZATION INTERNATIONAL AGENCY FOR RESEARCH ON CANCER CENTRE INTERNATIONAL DE RECHERCHE SUR LE CANCER Conseil de Direction Cinquante et unième session GC/51/Min.1 Original : ANGLAIS Lyon, 14–15 mai 2009 Auditorium DIFFUSION RESTREINTE PROCES-VERBAL DE LA PREMIERE SEANCE CIRC, Lyon Jeudi 14 mai 2009 à 9h10 Président : Professeur Lars E. Hanssen (Norvège) Secrétaire : Dr Christopher P. Wild, Directeur du CIRC SOMMAIRE Page 1. Ouverture de la session 4 2. Election du Vice-Président et du Rapporteur 4 3. Adoption de l’Ordre du jour 4 4. Présentation et discussion du rapport annuel intérimaire 2008 4 5. Rapport du Directeur 6 6. Allocution du Directeur général de l’OMS 13 7. Rapport du Conseil scientifique sur sa Quarante-cinquième session 16 8. Réponse du Directeur aux recommandations du Conseil scientifique 16 Page 2 GC/51/Min.1 Conseil de Direction Procès-verbal de la première séance Représentants des Etats participants Professeur Lars E. HANSSEN, Président Dr Henrietta BLANKSON Norvège Professeur Pekka PUSKA, Vice-Président Finlande Dr Mark PALMER, Rapporteur Royaume-Uni de Grande Bretagne et d’Irlande du Nord Dr Irene KEINHORST M. Thomas IFLAND Allemagne M. Sanjeev COMMAR Australie Mme Simone MESNER Dr Hemma BAUER Autriche Dr Margareta HAELTERMAN Belgique Dr Gloria WISEMAN Dr Ariff ALLY Mme Christine FITZGERALD Canada Professeur Herman AUTRUP Danemark Dr Carlos SEGOVIA Espagne M. James KULIKOWSKI Dr Joe HARFORD Dr Mary C. WHITE États-Unis d’Amérique Dr Oleg P. CHESTNOV Mme Nadezhda KULESHOVA Fédération de Russie Mme Pascale FLAMANT Dr Raymond PAMPHILE Dr Rosemary ANCELLE-PARK Dr Guilherme DE LEMOS France Dr R.K. SRIVASTAVA Inde Dr John DEVLIN Irlande Dr Stefano FAIS Italie Dr Toshiyasu SHIMIZU Japon M. Jeroen HULLEMAN Pays-Bas Conseil de Direction Procès-verbal de la première séance Page 3 GC/51/Min.1 M. Duk-Hyoung LEE Mme Bo-Young YOO M. Young-Sung LEE Professeur Mong-Sei SOHN République de Corée Professeur Håkan BILLIG Suède Dr Diane STEBER Suisse Organisation mondiale de la Santé Dr Ala ALWAN, Sous-Directeur général Dr Fiona ADSHEAD, Directrice, Maladies chroniques et Promotion de la Santé Mme Joanne MCKEOUGH, Bureau du Conseil juridique Dr Andreas ULLRICH, Alliance mondiale contre le cancer Observateurs Dr Harry COMBER, Président élu du Conseil scientifique Professeur Jack SIEMIATYCKI, Président sortant du Conseil scientifique Union internationale contre le Cancer (UICC) Mme Isabel MORTARA Secrétariat Dr C.P. WILD, Secrétaire M. P. KNOCHE Dr Dr Dr Dr Dr P. AUTIER P. BOFFETTA P. BRENNAN G. BYRNES V. COGLIANO Dr M.-P. CURADO Mme D. D’AMICO Dr S. FRANCESCHI Dr N. GAUDIN M. G. GUILLERMINET Dr P. HAINAUT Dr Z. HERCEG Dr O. KELM Dr A. KESMINIENE Dr H. OHGAKI Dr M. PASTERK Dr R. SANKARANARAYANAN Dr H.-R. SHIN Dr N. SLIMANI M. M. SMANS Dr S. TAVTIGIAN Dr M. TOMMASINO Dr L. VON KARSA Page 4 GC/51/Min.1 1. Conseil de Direction Procès-verbal de la première séance OUVERTURE DE LA SESSION : Point 1 de l’Ordre du jour provisoire Le PRESIDENT déclare ouverte la Cinquante et unième session du Conseil de Direction et accueille tous les participants. Le SECRETAIRE accueille lui aussi tous les participants. 2. ELECTION DU VICE-PRESIDENT ET DU RAPPORTEUR : Point 2 de l’Ordre du jour provisoire Le Professeur PUSKA (Finlande) est élu Vice-Président sur proposition du Professeur AUTRUP (Danemark), appuyé par M. HULLEMAN (Pays-Bas). Le Dr PALMER (Royaume-Uni de Grande Bretagne et d’Irlande du Nord) est élu Rapporteur sur proposition du Dr KEINHORST (Allemagne), appuyé par le Professeur BILLIG (Suède). 3. ADOPTION DE L’ORDRE DU JOUR : Point 3 de l’Ordre du jour provisoire (Document GC/51/1 (Prov.)) L’Ordre du jour est adopté. 4. PRESENTATION ET DISCUSSION DU RAPPORT ANNUEL INTERIMAIRE 2008 : Point 4 de l’Ordre du jour (Document GC/51/2) Le SECRETAIRE déclare que le rapport annuel intérimaire, préparé par son prédécesseur, passe en revue l’ensemble impressionnant de la recherche menée par le Centre, allant jusqu’à la production d’une publication par jour en 2008. Le Rapport est basé sur l’ancienne structure en secteurs qui a depuis été modifiée, et les informations de ce rapport relatives au processus de révision éthique ne sont plus applicables. En réponse à la question de Mme FITZGERALD (suppléante du Dr Wiseman, Canada), le secrétaire déclare que deux domaines ont déjà été identifiés comme de possibles indicateurs de performance, à savoir la qualité des publications et le succès à remporter des financements compétitifs. Cependant, d’autres éléments importants des travaux du Centre, tels que l’enregistrement du cancer décrivant le fardeau du cancer dans le monde, la série des Monographies et la Classification OMS/CIRC des Tumeurs, ont été difficilement évaluables en ces termes dans la mesure où ils ne bénéficient que d’une faible visibilité dans les revues scientifiques de haut niveau par exemple. Conseil de Direction Procès-verbal de la première séance Page 5 GC/51/Min.1 M. KULIKOWSKI (Etats-Unis d’Amérique) accueille avec satisfaction les dispositions prises par le nouveau Directeur dans le but d’améliorer la gestion de la performance et exprime son soutien aux activités du Centre sur l’évaluation des politiques de lutte contre le tabac, le World Cancer Report et la série des Monographies. La mise à disposition d’un certain nombre de publications du Centre sur son site internet constitue une amélioration particulièrement satisfaisante. M. PAMPHILE (suppléant de Mme Flamant, France) déclare que le Centre doit adopter une politique proactive envers les appels d’offre de recherche en Europe et à l’international. Le SECRETAIRE, en réponse à la question posée par le Professeur AUTRUP (Danemark), déclare que le retard actuel dans la publication des Monographies du CIRC constitue une préoccupation majeure. Le Volume 100 de la série des Monographies se présente sous la forme d’une édition spéciale contenant les données mises à jour sur tous les agents cancérogènes du Groupe 1 déjà identifiés. Cette édition a déjà fourni de nouvelles informations utiles mais elle a également, et indéniablement, épuisé une grande partie des ressources. Le Volume 100 et toutes les Monographies alors en cours devront être achevés avant la fin 2010 et aucune nouvelle Monographie ne devra être lancée avant cette date. Le Centre a accompli des efforts accrus dans le but d’intégrer des représentants de l’industrie, en qualité d’observateurs, aux réunions des Monographies tout en renforçant la réglementation régissant leur participation. Le Centre a considéré qu’un équilibre convenable avait été préservé. Des plaintes ont été émises à propos de tentatives d'influence de l’industrie sur les activités d’un des sous-groupes des Monographies : son enquête n’a pas permis de confirmer ces plaintes, mais une vigilance constante est toutefois nécessaire. Le Dr COGLIANO (Chef du Groupe des Monographies du CIRC) déclare que la participation des observateurs de l’industrie est régie par des directives écrites. Les observateurs ne sont pas autorisés à formuler des remarques lors de l’étape d’évaluation. Dix-huit observateurs ont été autorisés à assister récemment à une réunion du Volume 100 de la série des Monographies, mais il est certain que les membres du Groupe de Travail sur les Monographies étaient suffisamment réfléchis pour résister à toute tentative d’immixtion. Le processus de rédaction des Monographies est à présent bien plus transparent. Page 6 GC/51/Min.1 Conseil de Direction Procès-verbal de la première séance Le VICE-PRESIDENT déclare que, du fait d’une importante interaction avec l’industrie, toute influence sur les recherches scientifiques exercée par des intérêts commerciaux doit être interdite. Le Dr SRIVASTAVA (Inde) félicite le Centre de ses excellents résultats en matière de publications. Son pays, étant pourtant grand, a produit relativement peu de publications scientifiques. De plus, le pays étant sujet à une pression énorme exercée par les intérêts commerciaux, il accueillera avec satisfaction toute solution suggérée par les membres. Le SECRETAIRE, en réponse au point soulevé par le Dr DEVLIN (Irlande), appelle les Etats participants à communiquer au Centre de quelle façon ils utilisent la recherche qui y est menée pour l’élaboration de leurs politiques et leurs processus décisionnaires. Ces informations s’avéreront très utiles à la préparation des indicateurs de performance. Le RAPPORTEUR donne lecture du projet de résolution ci-après sur le rapport annuel intérimaire 2008 (Résolution GC/51/R1) : Le Conseil de Direction, Ayant passé en revue le Rapport annuel intérimaire du CIRC pour 2008 (Document GC/51/2), 1. EXPRIME sa satisfaction du travail accompli; et 2. FELICITE le Directeur et son Personnel pour le Rapport annuel intérimaire 2008. Le projet de résolution est adopté. 5. RAPPORT DU DIRECTEUR : Point 5 de l’Ordre du Jour (Document GC/51/3) Le SECRETAIRE déclare que le rapport du Directeur a été soumis pour la première fois au Conseil de Direction par écrit et en avance. Au cours de ses 100 premiers jours en qualité de Directeur, ses premières impressions sur l’intérêt de la mission du Centre et le dévouement exceptionnel de son personnel lui ont été confirmées. Les activités du Centre revêtent une importance internationale, en particulier les activités de prévention et de détection précoce du cancer dans les pays à ressources faibles. Ces activités ont également un rôle majeur à jouer dans la coordination d’initiatives transfrontalières à grande échelle qui permettront aux études d’atteindre la taille importante qui leur est nécessaire et, en ces temps de restrictions budgétaires, la coopération possible assurée par le Centre permet d’éviter les doublons et le gaspillage des ressources. Cependant, il s’impose de procéder à une réforme de sa structure organique. Conseil de Direction Procès-verbal de la première séance Page 7 GC/51/Min.1 Lors de la Journée du CIRC, célébrée la veille, la médaille d’honneur du CIRC a été décernée à deux brillants chercheurs, le Professeur Harald zur Hausen et le Professeur Nubia Muñoz, pour avoir identifié le virus du papillome humain (VPH) comme cause nécessaire du cancer du col utérin. Ces découvertes ont contribué aux stratégies œuvrant à la réduction de l’incidence du cancer du col utérin dans le monde et ont mis en évidence l’intérêt de combiner les disciplines de laboratoire aux études menées dans la population. Depuis sa prise de fonctions en janvier 2009, le Directeur a restructuré les activités scientifiques du Centre. L’ancienne structure en secteurs a été remplacée par 10 sections dotées d'un leadership clairement identifié et de la capacité potentielle à mener des travaux dans un cadre interdisciplinaire. Cette nouvelle structure donne une plus grande visibilité à certains des plus importants domaines d’activités du Centre, notamment l’enregistrement du cancer et la série des Monographies. Une nouvelle Section Biomarqueurs a été créée pour transposer des techniques de laboratoire en outils applicables aux études menées dans la population. Les activités de prévention et de détection du cancer ont été regroupées au sein d’une même section. Le Cabinet a été remplacé à la fois par un Comité Directeur, avec lequel tout le personnel peut entrer en contact grâce aux Chefs de Section et par un Comité exécutif composé des Chefs des services d’appui et d’un Chef de Section (à savoir tous les Chefs de Section pendant un an, à tour de rôle). Un Groupe de travail des laboratoires a été nommé afin de faire rapport sur la rénovation des équipements de laboratoire et sur l’organisation de leurs activités au sein des Groupes concernés. Le Centre compte à présent 283 membres du personnel, dont 62 appartiennent à la catégorie professionnelle (48 chercheurs). Le nouveau Directeur de l’Administration et des Finances, le Dr Hichem Lafif, du Bureau Régional OMS de la Méditerranée orientale, doit prendre ses fonctions au CIRC le 22 juin 2009. Le recrutement de trois nouveaux Chefs de Section est en cours. Trois chercheurs de haut niveau ont été provisoirement recrutés dans un but consultatif : le Dr D.M. Parkin (Données du cancer), le Dr J.D. Potter (Nutrition et métabolisme), et le Dr A.J. Hall (Étude d’intervention contre l’hépatite en Gambie). La première Journée du personnel du Centre, prévue le 11 juin 2009, est organisée par des experts professionnels du renforcement de l’esprit d’équipe chez les membres du personnel. L’objectif est de réunir les membres du personnel de toutes Sections et niveaux confondus afin d’accroître la compréhension mutuelle et de nourrir une réflexion sur leur travail. Quelques rénovations des bâtiments du Centre ont été réalisées, notamment le blindage des fenêtres et la limitation de l’accès au sous-sol par l’extérieur. Un système de vidéoconférence a été installé, et une nouvelle salle de réunion a été créée, portant le nom d’un ancien Directeur du Centre, Lorenzo Tomatis, ainsi qu’une salle du personnel. Page 8 GC/51/Min.1 Conseil de Direction Procès-verbal de la première séance L'un des points forts majeurs des travaux du Centre au cours de l’année précédente a été la publication des résultats d’un essai randomisé sur grappe portant sur plus de 131 000 femmes à Osmanabad (Inde), révélant une réduction de 48% des cancers avancés du col utérin et des décès liés à ce cancer après une seule campagne de tests à la recherche de l’ADN du virus du papillome humain (VPH). Cet important essai multicentrique, unique en son genre, constitue un essai que seul le Centre est en mesure de mener en tant qu’organisation internationale, et ses résultats ont eu des implications majeures sur le dépistage du cancer du col utérin dans le monde. La réévaluation des cancérogènes du Groupe 1 au cours de la préparation du Volume 100 des Monographies a révélé de nouvelles associations entre l’exposition à l’amiante et le cancer de l’ovaire, et entre le virus Epstein-Barr et le cancer de l’estomac. La recherche méthodologique a identifié de nouvelles techniques à mettre en place dans les études pangénomiques, telles que l’isolation et le test de l’ADN circulant dans le plasma. L’étude INTERPHONE sur les liens entre l’utilisation du téléphone portable et les tumeurs cérébrales s’est achevée en 2006, mais les données n’ont pas encore été publiées. Cependant, le Directeur a fait de cette publication une priorité et le groupe d’étude est alors parvenu à un accord : ce rapport devrait bientôt être soumis pour publication. Le personnel du Centre a publié près de 300 publications en 2008, même si ce chiffre tient compte des articles non soumis à comité de lecture, les lettres adressées à la rédaction, etc. Pour l’élaboration des indicateurs de performance, le Directeur souhaite s’assurer que seules les publications soumises à comité de lecture soient prises en compte. La quatrième édition de la Classification of Tumours de l’OMS (« Blue books ») sur les tissus hématopoïétiques et lymphoïdes s’est vendue à plus de 20 000 exemplaires en trois mois. Le volume IX de Cancer Incidence in Five Continents a nécessité certaines corrections éditoriales et sa publication est à présent prévue pour juillet 2009. Le Centre a reçu des contributions volontaires (la plupart étant des subventions extérieures) d’une valeur de 4 millions de dollars (US) pour la période 2008–2009. La majorité des ressources est attribuée par la Commission européenne et les Etats-Unis d’Amérique. Pour l’élaboration des indicateurs de performance, le Directeur a souhaité faire la distinction entre les contrats signés par le Centre, notamment dans le cas de la participation à des essais multicentriques à grande échelle dont le financement est réparti entre tous les centres, et le montant des contributions volontaires directement envoyées au Centre. Les contributions volontaires ont diminué en 2008, même si certains contrats ont été simplement reportés et seront bientôt signés. Il n’a pas le sentiment que la capacité du Centre à obtenir des financements compétitifs ait diminué dans l’ensemble. Des négociations sont en cours pour garantir le financement par l’Union européenne du Programme international de bourses d’étude, à hauteur de 840 000€. Le Directeur a prévu la révision des objectifs, du contenu, du leadership et du financement du Programme Education et Formation, qui constitue une responsabilité centrale du Centre. Un certain nombre de réunions scientifiques majeures ont eu lieu au Conseil de Direction Procès-verbal de la première séance Page 9 GC/51/Min.1 Centre en 2008 et au début 2009. Le Centre a mis en place une excellente collaboration de travail avec la Direction générale de l’OMS : une réunion conjointe sur le Fardeau mondial des Maladies s’est tenue au Centre en janvier 2009, et la collaboration sur la lutte contre le tabac et la série des « Blue Books » se poursuit. La préparation des indicateurs de performance va nécessiter une approche transparente, un dialogue entre le Centre et les chercheurs extérieurs, et une méthodologie saine. Le Directeur appelle les Etats participants à communiquer au Centre comment les informations qui leur sont fournies sont utilisées dans l’élaboration de politiques et prises en compte dans les prises de décisions. Il propose de soumettre la version préliminaire des indicateurs de performance au Conseil scientifique lors de sa prochaine réunion en 2010. Des discussions sont en cours avec trois nouveaux Etats participants potentiels : la Chine, le Brésil et le Portugal. Les conséquences financières de nouvelles admissions devront être discutées avec le Conseil de Direction. Il est important de décider si le nombre d’Etats participants doit être limité, si une répartition géographique équitable doit être respectée et si des conditions d’adhésion doivent être imposées. Le Directeur invite le sous-Comité du Conseil de Direction sur l’Admission de nouveaux États participants à lui communiquer ses recommandations sur ces points. En réponse aux questions du Professeur AUTRUP (Danemark), le Directeur répond que la nouvelle Section Biomarqueurs allait élaborer des techniques permettant de mesurer l’exposition à des facteurs de risque liés à l’environnement, à partir de l’alimentation ou de substances chimiques présentes dans l’environnement par exemple. Il s’agit d’une petite Section mais qui collaborera étroitement avec d’autres Sections travaillant aussi sur les biomarqueurs. Quatre membres du personnel de la catégorie professionnelle et six membres du personnel des services généraux ont quitté le Centre depuis l’arrivée du Directeur. Attirer des chercheurs de haut niveau constitue vraiment un défi : le Directeur a l’intention de poursuivre activement le recrutement en sollicitant ses contacts du Conseil scientifique, en notifiant les organisations scientifiques professionnelles et en publiant des annonces dans The Lancet et d’autres revues majeures sur le cancer. Il a également l’intention de préparer, sur cédérom ou sur internet, des informations pour les postulants potentiels, pour les aider à surmonter les barrières psychologiques liées à l'expatriation auxquelles certains sont confrontés. Il accueillera d’ailleurs avec satisfaction toute suggestion de la part du Conseil de Direction à ce sujet. Dr CHESTNOV (Fédération de Russie) déclare que les changements opérés dans la structure organique et mis en place par le Directeur semblent cohérents. Dans l’ensemble, il accueille avec satisfaction les nouvelles priorités, mais il estime que le dépistage utilisant du matériel à faible technologie ne doit pas uniquement se limiter aux pays à ressources faibles et moyennes, car les pays à ressources plus importantes Page 10 GC/51/Min.1 Conseil de Direction Procès-verbal de la première séance comme le sien pourraient aussi en bénéficier. Il appuie la création d’un Groupe de Travail des Laboratoires. Il espère que les travaux du Centre sur les rayonnements et le cancer vont continuer d’occuper une place prioritaire, dans la mesure où son pays dispose d’une grande partie des données à exploiter depuis l’accident nucléaire de Tchernobyl. Son pays n’est pas pleinement convaincu de la valeur du dépistage du cancer du col utérin à grande échelle ni par les perspectives dégagées par le vaccin anti-VPH. La proposition de collaboration entre le Centre et la Direction générale de l’OMS pour l’élaboration de recommandations de l’Union européenne pour le dépistage permettra à la Fédération de Russie de participer au débat et d’évaluer la portée à long terme de ces opérations. Il salue la collaboration entre le Centre et la Direction générale de l’OMS, comme en témoigne la présence du sous-Directeur général Ala Alwan à la présente réunion. Sa présence permet ainsi à tous les Etats participants de bénéficier des compétences de l’OMS. Le SECRETAIRE déclare qu’avec la nouvelle structure organique, les activités liées au dépistage et à l’assurance-qualité en Europe et dans d’autres pays comme l’Inde sont gérées au sein de la même Section. Mme FITZGERALD (suppléante du Dr Wiseman, Canada) accueille avec satisfaction les projets de renforcement des activités du Centre liées à la nutrition, l’obésité et l’activité physique. Les indicateurs de performance doivent s’inscrire dans un cadre global en accord avec les objectifs stratégiques et la mission du Centre. Ils doivent intégrer les domaines importants de la traduction des savoirs et des résultats "ouverts" comme ceux issus de partenariats et de collaborations. Le mandat du Groupe de Travail des Laboratoires n’est pas totalement conforme à l’exposé que vient de faire le Directeur. Le mandat du Groupe de Travail doit intégrer l’élaboration de critères permettant de faciliter les décisions d’investissement (par exemple, sur la recherche qui doit être réalisée au Centre et celle qui peut être menée à l’extérieur). Mme FITZGERALD demande des détails supplémentaires sur la proposition d’un consortium CHANCES sur la santé et le vieillissement. Le SECRETAIRE déclare qu’il est difficile de mesurer les activités comme le transfert de compétences et les partenariats à l’aide d’un indicateur quantitatif, cependant, il est important d’en considérer la portée dans une certaine mesure. L’étude CHANCES, qui pour l’heure en est toujours à ses prémisses, porte sur un certain nombre d’activités sur plusieurs maladies chroniques, dont le cancer. Le Dr Paolo Boffetta, Chef de la Section Environnement, est le principal chercheur de l’étude et est en mesure de fournir des informations complémentaires. Conseil de Direction Procès-verbal de la première séance Page 11 GC/51/Min.1 Le VICE-PRESIDENT accueille avec satisfaction la nouvelle orientation sur la nutrition et le cancer, l’enregistrement du cancer, le programme des Monographies et le Programme de Bourses du CIRC. Il est important pour le Centre de préserver son rôle exceptionnel en tant qu’organisation de recherche scientifique fournissant des données scientifiques tangibles et indépendantes nécessaires aux gouvernements nationaux, à l’OMS et à l’Union européenne pour décider de politiques. Il est particulièrement important de préserver ce principe dans le domaine de la lutte contre le tabac. Le SECRETAIRE déclare que le Centre est incontestablement une organisation de recherche dont le mandat de recherche est clairement défini. Cependant, les questions telles que la mise en place des stratégies de prévention, mentionnées dans son rapport (GC/51/3, para. 11) constituent aussi un champ valide pour la recherche. Le Directeur général de l’OMS a demandé des informations portant sur le moyen le plus sûr de mettre en place les stratégies qui se sont révélées efficaces sur le plan théorique. Le Dr BOFFETTA (Chef de la Section Environnement) déclare que le Centre est engagé dans trois domaines intégrés dans la lutte contre le tabac : le premier d’entre eux porte sur la recherche primaire sur le tabac à fumer ou le tabac non fumé dans des domaines où s’impose une collaboration internationale de la recherche. La recherche primaire s’intéresse aussi aux substances consommées comme le tabac, comme le khat, et qui sont fréquemment consommées dans les pays arabes. Le second domaine porte sur la série des Handbooks of Cancer Prevention in Tobacco Control du CIRC, publiés en collaboration avec l’Initiative pour un monde sans tabac de l’OMS, qui rassemble des groupes d’experts internationaux pour évaluer l’efficacité des politiques de lutte contre le tabac. Le troisième champ de recherche porte sur le projet de fixation des politiques et de lutte contre le tabac (PPACTE) en Europe, dont le but est de fournir des données nouvelles et indépendantes sur l’efficacité des activités de lutte contre le tabac, surtout en ce qui concerne les politiques de taxation. En réponse aux questions du Dr KEINHORST (Allemagne), le SECRÉTAIRE déclare que l’analyse co-rédigée par le CIRC et l’OMS, publiée dans The Lancet, mentionnée au paragraphe 50 de son rapport, constitue l’opportunité unique de décrire la place occupée par la recherche sur le cancer dans les travaux de l’OMS sur les maladies non transmissibles en général, au lieu d’indiquer le déroulement en cours d’un programme de coopération. Le rôle des biostatistiques au Centre a fait l’objet de discussions pendant de nombreuses années. A ce jour, le Directeur a consulté les biostatisticiens du Centre sur les avantages respectifs de la mise en place d’une section biostatistique à part entière ou de la répartition des biostatisticiens dans des groupes de recherches individuels ; il pense également consulter des conseillers extérieurs. Comme pour ce qui concerne les Page 12 GC/51/Min.1 Conseil de Direction Procès-verbal de la première séance laboratoires, il existe des moyens permettant d'exploiter les ressources biostatistiques de la ville de Lyon ainsi que celles de la bioinformatique. Le Directeur espère soumettre ses propositions au Conseil scientifique lors de sa prochaine réunion en janvier 2010. En réponse au Dr Palmer (Royaume-Uni de Grande Bretagne et d’Irlande du Nord), Rapporteur, il déclare qu’il n’est pas souhaitable de viser un montant précis de subventions extérieures. Au contraire, il souhaite rechercher des subventions extérieures tant que les conditions qui y sont attachées seront conformes à la stratégie à moyen terme du Centre. Par conséquent, il se montre prudent quant à la mise en place d’un indicateur de performance fondé sur la quantité des financements extérieurs. Le Centre a invariablement réussi à obtenir des financements de la part des Etats-Unis d’Amérique et de l’Union européenne, même si le financement de la Direction de la Santé et des Consommateurs (DG SANCO) fait depuis l’objet d’un contrat direct. Le Centre s’efforce de limiter le plus possible la concurrence directe avec les institutions nationales pour les fonds de subvention : cependant, il reste au Centre de nombreuses autres sources de financement. Le Dr SRIVASTAVA (Inde) déclare que le registre du cancer de son pays est étendu et qu'un programme sur le cancer d'un montant équivalent à 500 millions de dollars (US) est consacré à la prévention et à la lutte contre le tabac. Afin d’utiliser pleinement ces ressources, il suggère au Directeur de réfléchir à la création d’une section ou d’un groupe spécialisé dans les pays de l’Asie Pacifique, en particulier dans les domaines des données sur le cancer, des infections, de la nutrition, de la détection précoce et de la prévention. M. KULIKOWSKI (Etats-Unis d’Amérique) accueille avec satisfaction le choix du Directeur d'accorder une place particulière aux évaluations factuelles et à la recherche intégrée. Quels sont les projets du Directeur à court terme, au cours de l’année à venir par exemple ? Il demande qu’une copie de la présentation du Directeur soit distribuée à chaque membre du Conseil. Le SECRETAIRE déclare qu’un point fort de l’année à venir sera constitué certainement par la publication de l’étude INTERPHONE. En réponse à la question du Dr HAELTERMAN (Belgique), il déclare que la mise en œuvre de la recherche sur la prévention du tabac telle que l’a décrite le Dr Boffetta sera menée par le Section Détection Précoce et Prévention. Conseil de Direction Procès-verbal de la première séance Page 13 GC/51/Min.1 Le RAPPORTEUR donne lecture du projet de résolution ci-après sur le rapport du Directeur (Résolution GC/51/R2) : Le Conseil de Direction, Ayant passé en revue le Rapport présenté par le Directeur (Document GC/51/3), Notant la demande faite lors de la 50ème Session du Conseil de Direction que le Rapport du Directeur soit mis à la disposition des membres du Conseil avant le début de la session, étant donné la difficulté qu'il y a à répondre à un rapport d'une telle portée s'il est seulement présenté oralement, 1. EXPRIME sa satisfaction du Rapport du Directeur, tant à l'écrit qu'à l'oral; et 2. DEMANDE que le Rapport du Directeur continue d'être présenté sous la forme d'un document du Conseil. Le projet de résolution est adopté. 6. ALLOCUTION DU DIRECTEUR GENERAL DE L’OMS : Point 6 de l’Ordre du jour Le Dr ALWAN (Sous-Directeur général de l’OMS du bureau des Maladies non transmissibles et de la Santé mentale), au nom du Directeur général de l’OMS, le Dr Margaret Chan, déclare qu’une caractéristique notable de la pandémie actuelle de grippe porcine est constituée par le nombre de personnes atteintes qui souffrent déjà de maladies chroniques préexistantes. Etant donné la façon dont la situation a évolué, la communauté internationale ferait bien de s'en inspirer et de tirer des leçons sur le besoin de faire plus dans le domaine de la prévention et du traitement des maladies chroniques, notamment le cancer, et d’investir davantage dans la recherche. Il accueille avec satisfaction le choix du Directeur d’accorder une importance particulière au besoin de surveiller le fardeau du cancer, dont la mise en relation avec le système d’information mondial de l’OMS sera très profitable. Le Centre doit mettre en place un leadership stratégique pour l’enregistrement du cancer afin de fournir un état des lieux valide des évolutions du cancer, ce qui permettra aux Etats Membres de l’OMS de planifier et de surveiller leurs programmes nationaux de lutte contre le cancer. Les travaux du Centre ont été particulièrement importants dans la mise en œuvre de l’Objectif 4 (recherche) du Projet d’action pour la stratégie mondiale de prévention et de lutte contre les maladies non transmissibles, adopté par l’Assemblée mondiale de la Santé en 2008. Le Projet d’action met l’accent sur les bases factuelles qui étayent les stratégies de prévention et de lutte contre les maladies non transmissibles et sur l’urgence qu'il y a à mener des travaux supplémentaires en recherche translationnelle. Il s’impose de définir un ordre du jour accompagné d’un schéma des priorités pour la recherche sur les maladies non transmissibles grâce aux collaborations et aux Page 14 GC/51/Min.1 Conseil de Direction Procès-verbal de la première séance partenariats internationaux dans la recherche sur le cancer. La Direction générale de l’OMS, le Centre, les experts internationaux et les Centres collaborateurs de l’OMS sont en train de conclure un projet d’ordre du jour de la recherche pour la lutte contre le cancer qui résumera les priorités de recherche, guidera la collaboration entre recherche et politiques de santé publique, et tiendra compte du besoin d'élargissement de la base actuelle de données factuelles pour renforcer les interventions sanitaires appropriées. Il est satisfait du haut niveau de coordination qui s’est instauré entre le Centre et le Secteur Maladies non transmissibles et santé mentale (NMH) et le Secteur Information sanitaire, bases factuelles et politique de recherche (IER) de la Direction générale de l’OMS sur une courte période depuis l’arrivée du Directeur. Des activités conjointes ont été lancées pour mettre en œuvre l’Objectif 6 du Projet d’action, dont l’objectif est de surveiller les maladies non transmissibles et leurs déterminants, et d’évaluer son déroulement au niveau national, régional et mondial. Le premier rapport sur la situation mondiale de la prévention et de la lutte contre les maladies non transmissibles sera soumis à l’Assemblée mondiale de la Santé en 2010. Des données supplémentaires sur les facteurs de risque du cancer liés à la nutrition vont être nécessaires en urgence si la Stratégie mondiale sur l’Alimentation, l’Activité Physique et la Santé est transposée en pratique dans les systèmes de santé publique. Par exemple, de nouvelles recherches sur le lien entre l’obésité chez l’enfant et le cancer à l’âge adulte sont nécessaires. Un autre intérêt de santé publique porte sur une meilleure connaissance des interactions entre les gènes et les risques liés à l’environnement, y compris les biomarqueurs pour l’évaluation et la définition des causes génétiques et environnementales du cancer. Il est satisfait de l’implication du Centre dans les activités de lutte contre le tabac en collaboration avec l’Initiative pour un monde sans tabac de l’OMS, notamment la recherche sur la taxation des produits du tabac et les activités du Groupe d’Etude de l’OMS sur la réglementation des produits du tabac (TobReg). Il s’impose clairement, sur le plan de la recherche, de mettre en place des approches préventives au sein des systèmes de santé, en particulier dans les pays à ressources faibles et moyennes. La place particulière nouvellement accordée par le Centre aux compétences dans les sciences sociales et comportementales a été accueillie avec grande satisfaction. Le Centre a fortement contribué à la création de nouveaux domaines de prévention, comme l’estimation de la prévalence du virus du papillome humain dans le monde, permettant l’élaboration et la surveillance de stratégies de vaccination à grande échelle. Les approches pragmatiques, au moyen de ressources à faible valeur technologique, comme le dépistage du cancer du col utérin par inspection visuelle après application d'acide acétique (VIA), ont été très bénéfiques une fois encore pour les pays à ressources faibles et moyennes. Conseil de Direction Procès-verbal de la première séance Page 15 GC/51/Min.1 L’approche pluridisciplinaire de la lutte contre le cancer est essentielle. L’OMS a mené des travaux sur le cancer grâce au Projet d’action pour le stratégie mondiale de prévention et de lutte contre les maladies non transmissibles, à l’assistance apportée aux pays dans le renforcement de leurs programmes de lutte contre le cancer et à la collaboration avec des partenaires comme l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) et l’Union internationale contre le cancer (UICC). L’OMS et l’AIEA ont travaillé ensemble pour appuyer les Etats Membres grâce à des projets menés dans les pays. Cette collaboration doit être renforcée conformément à ce qui est prévu, et les deux centres doivent réunir leurs compétences au caractère complémentaire sur la radiothérapie, les registres du cancer et les projets nationaux sur le cancer. Les organisations non gouvernementales comme l’UICC ont travaillé avec des organisations non gouvernementales nationales et ont fait campagne au service de la lutte contre le cancer à travers les Journées mondiales du cancer et la Déclaration mondiale sur le cancer. Le Dr HARFORD (suppléant de M. Kulikowski, Etats-Unis d’Amérique) accueille avec satisfaction la collaboration croissante entre l’OMS et le Centre, notamment dans la lutte contre le tabac et le fardeau du cancer dans le monde. La mise en œuvre de stratégies de lutte contre le cancer forme un champ de recherche valide : par exemple, il est important de déterminer pourquoi le taux de survie après un cancer du sein varie entre 90% et 40% selon les pays. Le Dr FAIS (Italie) déclare qu’il y a peu de chercheurs dans le secteur de la recherche translationnelle et qu’il est nécessaire d’en former davantage. Il importe de constater que les défaillances dans la mise en œuvre de la recherche ne s’expliquent pas toujours par un manque de connaissances : par exemple, les tests permettant de dépister un cancer du sein à un stade précoce existent, mais leur coût élevé, 2000 $ US par patient, fait qu’ils ne sont pas largement utilisés, même en Europe. Le Dr CHESTNOV (Fédération de Russie) déclare que les professionnels de santé travaillant pour les systèmes de santé publique tels que le sien, sont particulièrement intéressés par l’application des résultats de la recherche fondamentale ayant un bon rapport qualité-prix. Ce concept s’inscrit dans la Charte de Tallin, à savoir des systèmes de santé pour la santé et la prospérité, adoptée en 2008, et les activités célébrant le 30ème anniversaire de la Déclaration d’Alma-Ata. La détection précoce, la prévention et la surveillance forment tous d’importants maillons de la chaîne, mais il est indispensable de combler l’écart entre la recherche et son application pratique. L’OMS n’est pas une organisation exécutive, mais les travaux de ses bureaux nationaux montrent le bon sens émanant de la Direction générale et peut être repris pour répandre ces bonnes pratiques dans le monde. Page 16 GC/51/Min.1 Conseil de Direction Procès-verbal de la première séance Le Dr ALWAN (sous-Directeur général de l’OMS, Maladies non transmissibles et santé mentale) déclare que la place de choix accordée par le Conseil de Direction à la recherche translationnelle est pleinement conforme au Projet d’action. L’OMS espère fournir des recommandations spéciales avant la fin 2009 sur le renforcement des capacités nationales à prendre des dispositions sur les maladies non transmissibles. Ces mesures ne seront pas mises en œuvre par l’OMS elle-même, mais par d’autres parties prenantes, dont les Centres collaborateurs de l’OMS. 7. RAPPORT DU CONSEIL SCIENTIFIQUE SUR SA QUARANTE-CINQUIEME SESSION : Point 7 de l’Ordre du jour (Document GC/51/4) 8. REPONSE DU DIRECTEUR AUX RECOMMANDATIONS DU CONSEIL SCIENTIFIQUE : Point 8 de l’Ordre du jour (Document GC/51/5) Le Professeur SIEMIATYCKI, Président sortant du Conseil scientifique, indique que la quarante-cinquième session du Conseil scientifique en janvier 2009 s’est tenue seulement trois semaines après la prise de fonctions du nouveau Directeur. Le Conseil scientifique a pris note de plusieurs rapports soumis par le Directeur sortant, mais n’a pas demandé à son successeur de répondre aux questions qui lui avaient été posées. Par le passé, le Conseil scientifique passait en revue un Secteur de recherche par an, sur une période de cinq ans. Il s’impose donc de réexaminer cette pratique, au vu de la restructuration des activités de recherche du Centre en 10 Sections. Le Conseil scientifique a discuté et adopté la revue très positive du Secteur Cancérogenèse moléculaire, conduite sous la précédente administration en novembre 2008. Le Directeur a déclaré qu’il souhaitait soumettre des propositions sur plusieurs domaines des activités du Centre : la structure organique, les nouvelles priorités, le processus d'examen éthique, la Stratégie à moyen terme et le Projet de budget pour 2010–2011. Etant donné que le Directeur n’a pas bénéficié du temps nécessaire à la préparation de propositions détaillées en vue de leur examen par le Conseil scientifique, ce dernier a exprimé son accord pour qu’elles lui soient directement soumises pendant la session en cours du Conseil de Direction. Le rôle du Conseil scientifique n’a jamais été parfaitement clair. Selon lui, le Conseil avait un rôle de conseil envers le Directeur et le Conseil de Direction sur la performance et les projets futurs du Centre. Il espère qu’un fonctionnement plus clair sera mis en place, par lequel tout le talent et la compétence rassemblés en son sein seront utilisés aussi efficacement qu’il soit. Il appelle le Conseil de Direction à apporter des idées au sujet de la structure générale des activités du Centre, au lieu de se concentrer uniquement sur certains des projets ou points de préoccupation. Conseil de Direction Procès-verbal de la première séance Page 17 GC/51/Min.1 Le Dr COMBER, Président élu du Conseil scientifique, déclare que l’évolution réalisée depuis la réunion du Conseil scientifique en janvier justifie la confiance du Conseil envers le nouveau Directeur. Le Conseil a un certain nombre de préoccupations portant sur l’éducation et la formation au sein du Centre, et il espère qu’une nouvelle stratégie sera élaborée. Il s’inquiète également de ce que le Groupe Cancérogenèse moléculaire pourrait être affecté par la création d’une Section Biomarqueurs distincte. Le SECRETAIRE déclare qu’il mesure pleinement la richesse de la contribution du Conseil scientifique, qui constitue une ressource indispensable pour la discussion et le conseil scientifique. Il a pris plusieurs mesures en réponse aux recommandations du Conseil. De nombreuses activités couvertes au départ par le Secteur Biostatistique et épidémiologie ont été déplacées dans la Section Données du cancer, qui est à présent responsable de la publication des Cancer Incidence in Five Continents, de la base de données GLOBOCAN et du logiciel d’enregistrement du cancer CANREG. Le processus de recrutement du Chef de cette nouvelle Section est en cours. Le Service des technologies de l’information a été transféré au sein de la Division de l'Administration et des finances. Le Groupe Rayonnements a été transféré au sein de la Section Environnement, et le poste de Chef de Groupe est désormais financé par le budget ordinaire. L’Equipe Nutrition et bases de données fera partie de la nouvelle Section Nutrition et métabolisme, pour laquelle un nouveau Chef est également en cours de recrutement. Les autres groupes de l’ancien Secteur Biostatistique et épidémiologie ont été transférés au sein de la nouvelle Section Détection précoce et prévention. Selon le Secrétaire, la nouvelle structure organique est plus logique. S’attardant alors au passage en revue de l’ancien Secteur Cancérogenèse moléculaire, il espère que la Section Biomarqueurs sera en mesure de créer des synergies avec les travaux du nouveau Groupe Cancérogenèse moléculaire, et non de les affaiblir. Le passage en revue par le Conseil scientifique a mis en évidence l’importance de la BioBanque du Centre, qui compte 2 à 3 millions d’échantillons : le Conseil recommande d’employer plus de personnel pour soulager les chercheurs de haut niveau des responsabilités liées à l’administration quotidienne de la BioBanque. Le Conseil scientifique a appuyé les propositions d’activités dans le domaine de l’épigénétique, qui visent à démontrer comment l’exposition à des facteurs liés à la nutrition et à l’environnement modifie l’expression des gènes et recherchent les implications de tels risques à l’échelle de la population. Il prévoit de dépêcher un chercheur pour analyser l’utilisation de biomarqueurs dans des études épigénétiques au sein de la population. Page 18 GC/51/Min.1 Conseil de Direction Procès-verbal de la première séance Le Dr CHESTNOV (Fédération de Russie) déclare que, deux ans auparavant, le Conseil de Direction a donné son accord pour que la procédure d’évaluation des activités du Centre par le Conseil scientifique soit définie plus en détail. Cependant, on ne constate aucun changement notable depuis cette décision : le Conseil scientifique et le Conseil de Direction demandent toujours au Directeur d’élaborer des indicateurs de performance. Il demande au Directeur s’il est autorisé à modifier le budget déjà approuvé par programme et à réorienter ces ressources pour de nouveaux projets. Le Professeur SIEMIATYCKI, Président sortant du Conseil scientifique, déclare que personne ne souhaite que le Conseil scientifique ne fasse qu’approuver sans discussion les propositions qui lui sont présentées. Cependant, il ne doit pas être un obstacle aux fonctions légitimes du Directeur ou du Conseil de Direction. Le rôle du Conseil scientifique doit être explicitement défini au moyen d’un amendement au Statut ou d’un arrangement écrit entre le Conseil et le Directeur. Le fait que le mandat des membres du Conseil scientifique ne soit que de quatre ans, et celui de Président de deux ans maximum est un problème : cela complique la mise en place d’une relation de travail étroite avec le Directeur. Néanmoins, le Conseil scientifique a été impressionné par l’ouverture affichée du Directeur et son empressement à collaborer. Le Dr COMBER, Président élu du Conseil scientifique, déclare que le Conseil scientifique ne souhaite en aucun cas faire obstacle à l’ordre du jour scientifique du Centre, mais il souhaite vraiment être impliqué à un stade précoce dans les décisions stratégiques ayant une portée à long terme. Sa capacité de supervision est limitée puisque le Conseil ne se réunit qu’une fois par an. Un contact plus régulier entre le Directeur, le Président du Conseil scientifique et le Président du Conseil de Direction est prévu à l'avenir. Il espère également que chaque membre du Conseil scientifique sera impliqué dans des domaines correspondant à ses compétences avant que des décisions irréversibles et coûteuses ne soient prises. Les investissements en équipements de laboratoire sont un exemple. Bien sûr, cela implique des conséquences financières, mais des techniques comme les vidéoconférences seront utilisées à bon escient. Le Rapport du sous-Comité du Conseil de Direction sur le rôle et les responsabilités du Conseil scientifique (Résolution GC/50/R14, annexe) est un document juridique et formaliste à faible portée qui ne permet pas d’apporter une solution constructive. Cependant, le Directeur paraît très enclin à s'attaquer aux sujets de préoccupation du Conseil scientifique. Le SECRETAIRE fait part de son inquiétude, à la lecture du rapport du sous-Comité du Conseil de Direction, qu’il puisse être interprété comme donnant trop d'influence au Conseil scientifique. Il est certainement plus important de mettre en place une étroite relation de travail entre l’administration et le Conseil scientifique. Le Conseil pourrait, par exemple, être impliqué dans l’élaboration d’un Projet de Stratégie à Moyen Terme, dans Conseil de Direction Procès-verbal de la première séance Page 19 GC/51/Min.1 les activités des Groupes de travail étudiant l’éducation et la formation ou les laboratoires et dans des rapports plus fréquents avec le Directeur et le Président du Conseil de Direction. Il estime beaucoup l’expérience et le conseil du Conseil scientifique et son évaluation des décisions prises plus tôt, mais c’est à lui qu’incombe la responsabilité finale des décisions prises dans son domaine de compétence. Par exemple, il va être difficile d’agir pour le Centre si les décisions comme l’achat d’équipements de laboratoire nécessitent l’approbation du Conseil scientifique. Cependant, il est tout à fait approprié de la part du Conseil scientifique de participer aux discussions sur les investissements possibles dans des équipements coûteux pour un nouveau domaine de recherche. Le Conseil scientifique doit participer à l’évaluation des idées ou des projets pour un nouveau domaine, et le Directeur doit alors avoir la liberté de gérer les activités dans les domaines choisis comme il l'entend. Le PRÉSIDENT propose que la téléconférence entre le Directeur, le Président et le VicePrésident du Conseil de Direction déjà programmée pour le 1er juillet 2009 soit ouverte à la participation du Président et du Vice-Président du Conseil scientifique. Le Dr HARFORD (suppléant de M. Kulikowski, Etats-Unis d’Amérique) exprime son accord pour affirmer que les règles régissant les relations entre le Directeur et le Conseil scientifique sont insuffisantes et que de la bonne volonté est également nécessaire. Il est optimiste sur la relation que ces derniers ont améliorée. Il accueille avec satisfaction la réponse du Directeur à la révision du l’ancien Secteur Biostatistique et épidémiologie et appuie le renouvellement de la place de choix accordée à l’enregistrement du cancer dans les pays à revenus faibles et moyens considérant la très pauvre couverture en Afrique subsaharienne par exemple. La mise en place d’une Section Monographies du CIRC spécialement créée à cet effet est un repositionnement louable en raison de l’importance des Monographies dans la décision de politiques à l’échelle nationale. Cependant, il exprime sa préoccupation quant au maintien de la distinction entre le recueil des données d’épidémiologie descriptive et l’analyse et l’interprétation de ces données (les chercheurs en laboratoire, par exemple, ne vont pas se réjouir de recueillir des données simplement pour les transmettre à d’autres chercheurs chargés de les analyser). Un problème potentiel lié à la nouvelle structure organique est que certains groupes ne pourront être passés en revue pendant un certain temps. Par exemple, il est souhaitable de passer en revue les groupes comprenant l’ancien Secteur Biostatistique et épidémiologie tous les deux ans et demi. Concernant l’ancien Secteur Pathogenèse et prévention, il propose qu’une place plus importante soit accordée aux outils spécifiques permettant le diagnostic dans les milieux à ressources faibles et à l’évaluation des Page 20 GC/51/Min.1 Conseil de Direction Procès-verbal de la première séance techniques de dépistage, en particulier dans les pays où les registres du cancer sont inexistants. Les activités de la nouvelle Section Données du cancer se rapportent en grande partie à l’incidence du cancer. Vont-elles aussi couvrir des questions comme les types de soins, les données sur l’évolution et la survie, et la surveillance des facteurs de risque ? Il demande comment les données de la BioBanque seront utilisées. Seront-elles mises à la disposition des chercheurs extérieurs au Centre ? Une structure directionnelle et des règles claires sur leur accès sont nécessaires, telles que celles adoptées par son institut, le National Cancer Institute des Etats-Unis d’Amérique. Le Dr PALMER (Royaume-Uni de Grande Bretagne et d’Irlande du Nord), Rapporteur, déclare que le Conseil de Direction compte sur le Conseil scientifique pour délivrer une évaluation de la qualité des travaux du Centre, qui pourra être reprise par les membres afin de justifier leur appartenance au Centre avec leur gouvernement respectif. Par le passé, les évaluations du Conseil scientifique n’étaient pas suffisamment détaillées concernant la revue des secteurs par exemple, et elles ne faisaient pas mention de la note d’évaluation attribuée à chaque Secteur. Le SECRETAIRE, en réponse aux questions soulevées par le membre représentant les États-Unis d’Amérique, déclare que le mandat de la Section Données du cancer sera passé en revue dès que la nomination du nouveau Chef de Section sera effective. La Section s’occupe déjà de données non liées à l’incidence du cancer, comme par exemple la mortalité liée au cancer. Il y a à l’heure actuelle 10 Sections, remplaçant les cinq précédents Secteurs, et par conséquent, il semble approprié de passer en revue deux Sections à chaque session du Conseil scientifique : cette question va d’ailleurs être approfondie avec le Conseil. Les données de la BioBanque ne sont pas du tout limitées aux chercheurs du Centre, puisqu’elles proviennent souvent d’études multicentriques : cependant, des règles claires régissant sa gestion et son accès doivent être définies. En réponse au représentant du Royaume-Uni, il déclare que les évaluations complètes des Sections seront mises à la disposition des membres du Conseil de Direction, mais puisqu’elles sont extrêmement détaillées, il conviendra de les accompagner d’un résumé. Conseil de Direction Procès-verbal de la première séance Page 21 GC/51/Min.1 Le Dr COMBER, Président élu du Conseil scientifique, déclare que le Conseil scientifique a été confronté à des contraintes de temps et a alors adopté son rapport avant la fin de la session. Il est fréquent que le rapport ne reflète pas suffisamment le haut niveau de débat. A l'avenir, il sera préférable de ne rédiger le projet de rapport qu’après la fin de la session. Le Conseil scientifique reconnaît le besoin de créativité et de prise d’initiative dans la gestion du programme scientifique. Il ne cherche pas à empiéter sur le rôle du Directeur et ne fera pas obstacle au fonctionnement du Centre au niveau opérationnel. La séance est levée à 13h05.