LA MONDIALISATION, LE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE DE L’AFRIQUE ET LA SITUATION DES POPULATIONS AFRICAINES. Par Professeur Moustapha KASSE INTRODUCTION : Commençons par lever les quiproquos. Pour ce faire les questions fondamentales qui se posent sont : la mondialisation contribue-t-elle vraiment au développement des pays pauvres notamment des pays de l’Afrique ? Conduit-elle à une plus grande égalité des chances et des conditions? Quelle est sa contribution en matière de croissance, d’emploi et de lutte contre la pauvreté ? Contribue-t-elle ou non à l’affaiblissement de l’Etat ? Quelles sont ses conséquences directes et indirectes sur les différents acteurs ? ILES ELEMENTS MONDIALISATION CARACTERISTIQUES DE LA 1°) La première interdépendance est relative à la production. Elle se caractérise par une décomposition internationale des processus productifs qui s’appuie sur un réseau de filiales ou de sous-traitant et le nomadisme de segments entiers des appareils de production selon la logique des avantages comparatifs. Ces deux évolutions marquantes sont le fait des firmes multinationales qui structurent l’espace mondial en réseaux de production. Cette stratégie leur permet de maximiser leurs profits à partir d’une optimisation de la localisation de leur production. Ce sont aujourd’hui, quelques 37 000 firmes multinationales de taille très inégale qui réalisent et contrôlent l’essentiel de la production mondiale de biens et services. Les 500 multinationales les plus puissantes fait presque 30 à 40 % du PIB mondial soit 25 000 milliards de dollars et elles effectuent les 2/3 du commerce international sous forme d’échanges internes avec leurs 27 000 filiales soigneusement réparties dans l’espace mondial. 1 2°) La seconde interdépendance est relative aux échanges et le commerce. Le volume total des transactions quotidiennes sur les marchés des changes est passé d’environ 10 à 20 milliards de dollars en 1998. Dans les années soixante dix à 1500 milliards de dollars en 1998. De 1983 à 1993, les achats et les ventes transfrontaliers de bons du trésor américain sont passés de 30 à 500 milliards de dollars par an. Les prêts bancaires internationaux ont progressé de 265 à 4200 milliards de dollars entre 1975 et 1994. On voyage également davantage. Le tourisme a plus que doublé entre 1980 et 1996. Le nombre de voyageurs passant de 260 à 590 millions par an. Malgré les restrictions sévères, les migrations internationales se poursuivent, de même que les envois de fonds des émigrants. Ces envois ont atteint 58 milliards de dollars en 1996. Le volume des appels téléphoniques internationaux s’est envolé entre 1990 et 1996, passant de 33 à 70 milliards de minutes. Les voyages, internes et les médias stimulent la croissance exponentielle des échanges d’idées et d’informations. 3°) La troisième interdépendance concerne les marchés financiers. Elle est rendue possible par la conjugaison de trois éléments : La désintermédiation, elle permet aux entreprises, à l’Etat de recourir directement sans passer par les intermédiaires financiers et bancaires pour effectuer des opérations de placement et d’emprunt Le décloisonnement qui se traduit par la suppression de certains compartiments des marchés. La déréglementation celle-ci indique l’abolition des réglementations des marchés des changes pour faciliter la circulation du capital. Au début du 20ème siècle, les mouvements internationaux de capitaux participent au processus de mondialisation de l’économie. Mais le développement de la finance mondiale atteste d’une déconnexion croissante entre les flux de capitaux et les besoins de financement de l’économie réelle. 4°) La quatrième interdépendance est relative aux Technologies de l’Information et de la Communication Les technologies de l’information et de la communication sont entrain de modifier les systèmes productifs et les perspectives de la croissance et de l’emploi. Elles déclenchent une explosion des activités économiques, recomposent les territoires industriels et interconnectent tous les marchés de la planète. Ce sont elles qui font précisément du monde un village planétaire. 2 IILES ASYMETRIES MONDIALISATION. REMARQUABLES DE LA Dans une évaluation du système mondial M. Beaud1 observe avec raison que jamais l’humanité n’a disposé d’autant de techniques et n’a produit autant de richesses mais également jamais elle n’a crée autant d’inégalités et de pauvreté traduisant ainsi un monde assez fortement asymétrique. Le Produit mondial a connu au cours du siècle une croissance exceptionnelle, en dollars de 1975, il est passé de 580 milliards en 1900 à 25000 milliards au milieu des années 90 ce qui représente en moyenne 4500 dollars per capita. Cependant ce tableau idyllique est terni par une succession de crises graves qui sont autant de périls économiques, financiers et sociaux dont la dernière en date a failli mettre en faillite l’Asie des Nouveaux Pays Industrialisés offerts comme le modèle de référence aux PVD. Cette économie monde fonctionne dans un contexte de paradoxes et d’inégalités. Elle est selon le Professeur K. Valaskakis sources de trois dualités aux conséquences graves pour les PVD :2 la fracture sociale entre riches et pauvres ; le fossé grandissant entre inclus et exclus (chômage structurel) ; et l’impuissance de l’Etat dans l’interdépendance qui se manifeste dans le fait que les gouvernements, malgré les meilleures intentions du monde, n’arrivent pas à gérer l’interdépendance planétaire. IIIL’AFRIQUE DANS LA MONDIALISATION : PAUVRETE, PRECARITE ET EXCLUSION. ENTRE La distribution des revenus à l’échelle mondiale laisse apparaître deux types d’inégalités : celles qui existent d’abord entre les pays et celles observées au sein même des pays, qu’ils soient du Nord ou du sud. 1°) Les inégalités marquantes de la mondialisation Sur le premier type, les statistiques montrent que le monde est en phase de polarisation, avec un fossé de plus en plus large entre les pays pauvres et les pays riches. Concrètement, le revenu par habitant entre les pays industrialisés et les pays en développement a ainsi triplé, passant de 5 700 dollars en 1960 à 15 400 dollars en 1993. De plus sur les 23.000 milliards de dollars que représentait le PIB mondial en 1993, 18.000 milliards provenaient des pays industrialisés, contre seulement 5.000 milliards pour les pays en développement. Encore plus significativement, le cinquième le plus riche de la population mondiale dispose de plus de 80% des 1 2 M.Beaud : Histoire du capitalisme de 15000 à nos jours, Edt. Seuil, 380p K. Valaskakis : Mondialisation et gouvernance, Revue Futurible, Avril 1998 3 ressources et le cinquième le plus pauvre de 1%. Quelque 2,7 milliards d’individus (sur 6 milliards) vivent avec moins de 2 euros par jour et ils seront environ 4 milliards en 2015. 2°) Marginalisation et déconnexion de l’Afrique du processus de mondialisation La participation de l’Afrique à l’économie mondiale a fortement diminué au des cinq dernières décennies aussi bien du point de vue de son PIB, de ses exportations que des IDE reçus. Selon l’OCDE, la part de l’Afrique dans le PIB mondial mesuré en parité de pouvoir d’achat entre 1950-2000 a baissé d’un tiers alors que sa part dans les exportations a été divisée par 3. Il en va de même pour les investissements directs étrangers comme cela a été établi plus haut. 3°) pauvreté de masse et défaillance des systèmes de protection sociale Le continent est traversé par une crise sociale d’une très grande ampleur qui se manifeste dans l’accroissement du couple pauvreté et chômage. Cela entraîne une forte dégradation des conditions de vie : pénurie et insécurité alimentaires, diverses épidémies, non-accès aux services de base. Ce processus de paupérisation de masse s’accompagne paradoxalement d’un affaiblissement des formes modernes comme traditionnelles de protection sociale. En effet, le continent africain administrait la preuve d’une indiscutable « solidarité », découlant principalement d’un ensemble d’obligations et de droits complexes destinés à préserver la cohésion du groupe et à réduire l’incertitude économique. La logique du « don et du contre don », sans doute latente dans ce tissu d’obligations réciproques, instaure un contrat-social implicite. Or, ce contrat-social est entrain de se déliter dangereusement. Dès lors, la protection sociale cesse de s’appuyer sur les réseaux de la famille élargie qui n’est plus en mesure de répondre aux sollicitations de ses membres les plus faibles et les plus démunis dans un contexte de crise économique. Au niveau des structures formelles les choses ne vont pas mieux suite à la crise profonde du système public de sécurité sociale, symbole de « l’Etat-providence ». IV- L’HYPOTHÈQUE DE LA DETTE AFRICAINE. Depuis le début des années 1980, à la suite notamment des chocs pétroliers de la décennie précédente, nombre de pays africains ont été confrontés à divers problèmes d’ordre macro-économique : déficits budgétaires, déficits de la balance des paiements, inflation. Ceci a conduit à l'élaboration de programmes d'ajustement structurel avec les institutions de Bretton Woods. Ces programmes, qui avaient sans doute sous-estimé l'amplitude du problème, partaient de l'idée que l'équilibre macroéconomique constituait un objectif structurel de base en dehors duquel aucune action de développement n'était possible. Par ailleurs, l'ampleur des déficits impliquait des actions vigoureuses : si les partenaires financiers acceptaient de contribuer sur le court terme, ils souhaitaient en 4 contrepartie que des politiques économiques rigoureuses soient adoptées par les Etats car le financement extérieur ne pouvait être assuré de manière durable. Cette formule procurait aux pays pauvres une aide de trésorerie substantielle et des financements pour leurs programmes de réforme, mais le stock de leur dette ne cessait de croître. En conséquence, les paiements au titre du service de la dette des pays pauvres très endettés sont passés en moyenne de l’équivalent d’environ 17% des recettes d’exportation en 1980 à une pointe d’environ 30% en 1996 (R. Powell, 2000). C'est dans ce contexte que la première initiative de réduction de la dette a été prise en 1996 par les pays développés ; l'initiative devait ensuite prendre davantage d'envergure en juin 1999 à la réunion du G7 de Cologne. En septembre de cette même année, a pris corps et s'est structurée l'idée que les ressources dégagées annuellement par les pays du fait de la réduction de leur dette devaient être investies dans des actions et programmes visant à une réduction substantielle de la pauvreté dans les pays concernés. Il a été décidé que le cadre stratégique pour la réduction de la pauvreté serait le document de référence pour toutes les actions en faveur des pays en voie de développement et que ce document serait un produit national élaboré par les gouvernements de ces pays, mais en large concertation avec les acteurs concernés et la société civile. VQUELLE STRATEGIE MONDIALISATION ? D’INSERTION DANS LA Le FMI, dans son rapport de 1996, montre qu’il sera illusoire de rejeter la mondialisation car elle doit permettre aux pays, quel que soit leur niveau de développement, de saisir des opportunités. Dans son sillage, certaines économistes considèrent que la globalisation n’est pas un jeu à somme nulle et que les pays en développement et les pays industrialisés en tirent des effets d’entraînement réciproques conformément aux théories de l’échange international (Ricardo et HOS). Celles-ci soulignent par ailleurs que le commerce sans entrave est favorable à tous les partenaires quelle que soit leur taille pourvu simplement qu’ils se spécialisent dans les productions où ils ont les meilleures dotations factorielles naturelles. Il n’existe dès lors aucun obstacle insurmontable sinon l’Etat au développement des échanges. C’est cette logique qui préside à la création de l’OMC. A l’appui, l’OMC montre que la valeur du commerce mondial de marchandises s’est accrue en 1995 de 19%. Ainsi la valeur des Exportations mondiales passe de 164 milliards de dollars en 1960 à 4900 milliards en 1990. Le commerce mondial a été multiplié par 39. Il n’en va pas de même pour l’Afrique dont la progression est inférieure à la moyenne mondiale (5,4%). Quel que soit l’indicateur considéré, on s’aperçoit que l’Afrique est marginalisée tout aussi bien dans le processus de production, d’échanges et dans la distribution des investissements directs étrangers. A cela viennent s’ajouter des termes de l’échange complètement défavorables contribuant à la détérioration du pouvoir d’achat des africains. 5 C’est dans ce contexte qu’il est demandé aux pays africains de redresser leurs économies (ajustement structurel) et de les ouvrir sans entrave avec la levée de toutes les restrictions tarifaires et non tarifaires et l’annulation de toutes les subventions et l’instauration de libres marchés. VI- UNE MONDIALISATION MAITRISEE EST-CE POSSIBLE ? Cette question est au cœur des débats relancés par les ONGs et certains auteurs qui récusent le néo-libéralisme et ses conséquences et cherchent un modèle alternatif. Ces acteurs, défenseurs d’une nouvelle citoyenneté mondiale rendent l’idéologie dominante comme responsable des exclusions (avec le démembrement des sociétés traditionnelles). En outre, elle est vivement critiquée pour son opposition à l’Etat providence, au Sud comme au Nord et pour l’exigence, au nom de l’impératif de concurrence, de l’abandon des protections et du soutien étatique à l’emploi, du démantèlement des services publics et de la suppression des filets de sécurité sociale. Quelles sont alors les voies d’avenir ? Le débat est ouvert à l’occasion de toutes les rencontres internationales convoquées par les grandes puissance ou par les institutions internationales. A ce propos, deux observations s’imposent pour mieux clarifier le débat ultra passionné ouvert récemment à Porto Alegre. La première est une mise en garde : il faut se garder de tout simplisme et comprendre qu’il n’existe pas un modèle unique du capitalisme. Le cours qu’il va suivre ne sera ni linéaire ni cyclique : son avenir sera alors pluriel (R. BOYER). La deuxième observation découle de la précédente : il faut se refuser de diaboliser la mondialisation car un phénomène de cette dimension charrie toujours le meilleur et le pire. Dès lors que la bonne société n’existe pas, il faut s’orienter vers la réalisation de profondes réformes qui sont susceptibles d’améliorer celle dans laquelle nous vivons. Sous ce rapport, il s’agit pour l’essentiel d’ouvrir au moins trois grands chantiers qui vont dans le sens du progrès social au niveau local, national et international: 1°) Le premier chantier est relatif à la régulation de la globalisation. Aujourd’hui, on constate un important déficit de régulation de l’ordre économique, ce qui appelle une mobilisation politique pour redéfinir les institutions de gouvernance et élaborer des règles et des mécanismes si l’on ne croit pas que la main invisible du marché puisse protéger le faible contre le fort. Les questions qui se posent alors pour cette gouvernance mondiale sont de trois ordres : quelle devrait être l’architecture institutionnelle de la régulation internationale ? Comment réformer et gouverner les institutions existantes pour assurer la légitimité des décisions ? Quels seront les mécanismes de l’arbitrage entre les objectifs et les intérêts? 6 2°) Le deuxième chantier concerne l’éradication de la pauvreté pour construire un monde plus humain. Selon la Banque mondiale, plus de 300 millions d’africains (près de la moitié du continent) n’ont en tout et pour tout que 0,65 dollars par jour (en termes de parité de pouvoir d’achat) pour subsister et leur nombre augmente sans cesse. A cela s’ajoutent des inégalités frappantes sur divers plans : ceux des revenus, des biens essentiels de base, de l’emprise sur les ressources publiques, de l’accès aux services publics et de l’insécurité omniprésente. Pour réduire cette pauvreté seulement de moitié à l’horizon 2015, il faut un taux de croissance moyen annuel d’environ 7% et une répartition plus équitable des revenus. Pour cela les investissements doivent être supérieurs à 20% du PIB. 3°) Le troisième chantier concerne la mise en œuvre concertée d’un Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique(NEPAD) qui est une initiative essentielle d’une nouvelle solidarité mondiale avec le continent africain. C’est dans une optique de recherches de nouvelles solutions à la fois pertinentes et performantes que le système des Nations-Unies et toutes les institutions financières internationales s’interrogent pour savoir si «L’Afrique peut revendiquer sa place dans le 21ème siècle». La Déclaration du Millénaire des Nations Unies faite par les chefs d’Etat et de Gouvernement fixe avec clarté ce qui peut constituer les sept objectifs internationaux du développement à savoir : Réduire de moitié entre 1990 et 2015 la proportion de la population vivant dans l’extrême pauvreté. Scolariser tous les enfants dans l’enseignement primaire d’ici 2015. Promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomie des femmes en éliminant les disparités entre les sexes dans l’enseignement primaire et secondaire d’ici 2005. Réduire des deux tiers les taux de mortalité infantile et juvénile entre 1990 et 2015. Réduire des trois quarts les taux de mortalité liés à la maternité entre1990-2015. D’ici à 2015, assurer l’accès aux services de santé génésique entre 1990 et 2015. Appliquer des stratégies nationales axées sur le développement durable d’ici à 2005, de manière à réparer les dommages causés aux ressources environnementales d’ici 2015. 7 a) Les orientations générales peuvent être résumées comme suit : Bâtir une stratégie apte à sortir l’Afrique de la trappe de la pauvreté de masse. amorcer et consolider une croissance forte et durable dans l’équité sont la solution aux défis économiques et sociaux du continent. Or la croissance et le développement résultent fondamentalement de l’accumulation du capital. Celle-ci permet simultanément d’élargir les capacités de production et d’élever la productivité. Elle se compose : capital physique : routes, chemin de fer, infrastructures pour le fret maritime et portuaire, ouvrages hydro-agricoles, parc informatique, télécommunications, énergie, etc. infrastructures pour la recherchedéveloppement : laboratoires et équipements capital humain : éducation, santé, population capital social : un ensemble complexe de valeurs, normes comportementales, d’obligations et de canaux d’information visant à instaurer la confiance, à garantir l’application des contrats, à instituer des mécanismes d’assurance et à favoriser l’apprentissage social (Putnam, 1993). b) Les préalables : assurer la paix, la sécurité et la bonne gouvernance pour rendre plus attractif les IDE. Cette vision appelle des politiques économiques cohérentes et régionalisées en faveur d’un développement durable par l’intégration et dont les fondements pourraient être : la gestion des conflits qui déstabilisent l’espace africain ; l’amélioration de la gouvernance qui stabilise les institutions et les fondamentaux du cadre macroéconomique ; la mise en place d’un environnement incitatif pour les investissements dans les secteurs moteurs de la croissance qui accroissent à la fois la compétitivité et la diversification des économies. c) Les secteurs prioritaires qui vont déterminer les besoins de financement Ces secteurs retenus dans le Programme d’action sont au nombre de huit à savoir : L’accès aux marchés mondiaux et la diversification de la production. Les infrastructures de base. 8 Les Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication. L’éducation. La santé. L’agriculture. L’énergie. L’environnement. En agrégeant certains secteurs, on peut retrouver les deux foyers de l’accumulation soulignés plus haut à savoir : le capital physique et le capital humain. Le capital physique comprendrait les infrastructures de base: routes, chemin de fer, infrastructures pour le fret maritime et portuaire, ouvrages hydro-agricoles, parc informatique, télécommunications, énergie, etc. Le capital humain comprendrait : l éducation, la santé, la nutrition et les infrastructures pour la recherchedéveloppement. Dans ce contexte, le NEPAD appelle l’accélération des réformes politiques, économiques, sociales et institutionnelles avec de nouvelles règles de bonne gouvernance, de gestion publique transparente et de lutte contre la corruption. QUE CONCLURE SINON L’EXIGENCE D’UNE NOUVELLE GOUVERNANCE MONDIALE ? Nous sommes confrontés aujourd’hui à de nombreux défis d’ordre économique, politique, culturel et social qui appellent sans nul doute des solutions à la fois urgentes mais surtout inédites. La globalisation résulte d’une triple mutation : géopolitique avec l’effondrement du monde bipolaire ; économique et financière ; technologique avec la révolution des technologies de l’information et de la communication 9