
ressources et le cinquième le plus pauvre de 1%. Quelque 2,7 milliards d’individus
(sur 6 milliards) vivent avec moins de 2 euros par jour et ils seront environ 4
milliards en 2015.
2°) Marginalisation et déconnexion de l’Afrique du processus de
mondialisation
La participation de l’Afrique à l’économie mondiale a fortement diminué au
des cinq dernières décennies aussi bien du point de vue de son PIB, de ses
exportations que des IDE reçus. Selon l’OCDE, la part de l’Afrique dans le PIB
mondial mesuré en parité de pouvoir d’achat entre 1950-2000 a baissé d’un tiers alors
que sa part dans les exportations a été divisée par 3. Il en va de même pour les
investissements directs étrangers comme cela a été établi plus haut.
3°) pauvreté de masse et défaillance des systèmes de protection
sociale
Le continent est traversé par une crise sociale d’une très grande ampleur qui
se manifeste dans l’accroissement du couple pauvreté et chômage. Cela entraîne une
forte dégradation des conditions de vie : pénurie et insécurité alimentaires, diverses
épidémies, non-accès aux services de base. Ce processus de paupérisation de masse
s’accompagne paradoxalement d’un affaiblissement des formes modernes comme
traditionnelles de protection sociale. En effet, le continent africain administrait la
preuve d’une indiscutable « solidarité », découlant principalement d’un ensemble
d’obligations et de droits complexes destinés à préserver la cohésion du groupe et à
réduire l’incertitude économique.
La logique du « don et du contre don », sans doute latente dans ce tissu
d’obligations réciproques, instaure un contrat-social implicite. Or, ce contrat-social
est entrain de se déliter dangereusement. Dès lors, la protection sociale cesse de
s’appuyer sur les réseaux de la famille élargie qui n’est plus en mesure de répondre
aux sollicitations de ses membres les plus faibles et les plus démunis dans un
contexte de crise économique. Au niveau des structures formelles les choses ne vont
pas mieux suite à la crise profonde du système public de sécurité sociale, symbole de
« l’Etat-providence ».
IV- L’HYPOTHÈQUE DE LA DETTE AFRICAINE.
Depuis le début des années 1980, à la suite notamment des chocs pétroliers de
la décennie précédente, nombre de pays africains ont été confrontés à divers
problèmes d’ordre macro-économique : déficits budgétaires, déficits de la balance
des paiements, inflation. Ceci a conduit à l'élaboration de programmes d'ajustement
structurel avec les institutions de Bretton Woods. Ces programmes, qui avaient sans
doute sous-estimé l'amplitude du problème, partaient de l'idée que l'équilibre macro-
économique constituait un objectif structurel de base en dehors duquel aucune action
de développement n'était possible.
Par ailleurs, l'ampleur des déficits impliquait des actions vigoureuses : si les
partenaires financiers acceptaient de contribuer sur le court terme, ils souhaitaient en