
le rétablissement des grands équilibres, la maîtrise de l’inflation et la réalisation
d’une croissance économique saine et durable.
Aujourd’hui la globalisation des échanges qui s’est approfondie dicte les
règles de conduite à suivre par les nations. On ne choisit pas la mondialisation,
on s’y conforme. Les nations qui s’y refusent (Corée du Nord, Cuba…) sont
systématiquement mises en ermite avec des conséquences que l’on sait pour
les populations. Le Sénégal dont l’option est de poursuivre sa quête du
développement dans un environnement mondialisé doit irrémédiablement se
mettre dans le moule des nations gagnantes : transformations structurelles de
son économie et surtout mise en œuvre de politique adéquates tenant fortement
compte des comportements stratégiques du reste du monde. Il ne s’agit plus de
déterminer ses actions en fonction d’optimum simple, mais en fonction des
contraintes imposées par la mondialisation. Dans ces conditions quelles types
de d’actions publiques à mener pour un Sénégal gagnant dans la
mondialisation ? Résoudre un tel problème semble s’apparenter à un exercice
de comparaison de la batterie de politiques économiques recommandées en
économie du développement. Ce faisant nous nous orienterions vers un débat
dont la pertinence était notoire dans les années 1950-1960, mais que la
mondialisation a rendu caduc toujours, du fait que le champs la compétition n’a
de limites que celles de la terre. Le reste du texte s’articulera comme suit :
mode d’organisation socio-économique au Sénégal dans une première partie,
ensuite nous nous attarderons sur les contraintes et ajustements à l’économie
mondiale, la troisième partie montrera comment le Sénégal a tenté de
construire une économie tirée par les exportations sans succès, la balance des
paiements nous servira de loupe pour mieux apprécier les relations
économiques du Sénégal avec le reste du monde dans la quatrième partie, enfin
il sera question des perspectives pour une meilleure participation à l’économie
et les instruments nécessaires pour les saisir seront traités dans la cinquième et
sixième partie.
I- Le modèle d’organisation socio-économique fonctionne par
et pour l'économie mondiale.
A- Economie sénégalaise : caractéristiques et évolution
On ne peut rien comprendre à l’évolution de l’économie sénégalaise si on
la replace dans son contexte historique. L’étude de l’économie politique de
l’agriculture coloniale organisée autour de la monoculture arachidière avait
débouché sur une tendance lourde : la modification des structures paysannes et
l’introduction des petites technologies n’ont pas été accompagnées par une
amélioration des rendements agricoles et une augmentation de la productivité.
Le mode de valorisation a progressivement inséré le secteur indigène à
l’économie mondiale (échanges) sans être réellement intégré à son schéma de
production aux normes réputées productivistes.
Par ailleurs l’impérieuse nécessité d’approvisionner les industries de la
métropole en matières premières d’origine agricole d’une part et la recherche
de débouchés extérieurs en vue d’écouler sur des marchés captifs, les excédents
de produits manufacturés métropolitains d’autre part, ont inéluctablement
conduit à l’abandon progressif des cultures vivrières, principalement au profit
des cultures de rente. Corrélativement, la production céréalière, jadis