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32ème Réunion du Conseil des Gouverneurs
Banque Islamique de Développement
Economie du Savoir
Revitalisation des politiques de
production et de diffusion des
savoirs en Afrique.
Professeur Moustapha Kassé
www.mkasse.com
Dakar le 28 mai 2007
Introduction : Les Nouvelles Technologies:
tous les espoirs mais aussi tous les dangers.
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Les évolutions technologiques rapides nous mettent à l’aube
d’un système productif mondial qui fonctionne en tant
qu'unité planétaire en temps réel. Les éléments intangibles
prennent des significations multiples: Économie du savoir,
économie des connaissances, économie de l’immatériel,
économie de l’intelligence. Ces concepts sont-ils des mythes
ou réalité ? ».La réflexion sur ces concepts clés est nécessaire
pour comprendre les discours des intervenants, tant publics
qu’académiques ou d’autres secteurs.
L’Économie du savoir est ce que devient l'économie en
général quand la connaissance est sa composante décisive.
Quand elle fonctionne dans la dynamique du savoir et des
compétences. Elle prend appuie sur une Révolution inédite:
la NRTIC

Elles sont en train de modifier les systèmes productifs et les
perspectives de la croissance et de l’emploi. Les activités
économiques et financières se réorganisent autour d’elles et au
détriment des savoirs faire et des métiers traditionnels qui
avaient structuré le système industriel

Elles enclenchent une explosion des activités économiques,
recomposent les territoires industriels et interconnectent tous
les marchés de la planète. Ce sont elles qui font précisément du
monde un village planétaire. 24 heures sur 24, des contrats, des
transactions des informations de toutes sortes traversent les
fuseaux horaires, les frontières et les cultures.
I/ Les grandes ruptures technologiques
qui ont conduit à l’émergence de
l’Economie du savoir.
1) Plusieurs Études et Rapports établissent ce constat de
l’avènement des Sociétés de la connaissance et du savoir qui se
caractérisent par le fait que la richesse d’une nation dépend de sa
capacité à transformer les connaissances. On peut en citer au moins
deux: le Rapport de l’UNESCO sur les sociétés du savoir et celui de
l’OCDE sur les Perspectives de la science, de la technologie et de
l’industrie.
2) De nouveaux territoires, de nouvelles universités, de nouvelles
communautés scientifiques autour de nouveaux programmes de
recherche. Exemple La Californie Sirricon Valley . LUE suit le
mouvement depuis la Conférence de Madrid
3) Les théories économiques confirment ce constat: les dernières
Théories de la croissance endogène établissent que la croissance
est déterminée par l’économie de l’immatériel: la recherche, la
connaissance, les ressources humaines converties en valeur ajoutée
3) La production des richesses déplace son centre de gravité
vers l’industrie du savoir qui devient la variable clef du
développement. Le travail n’est plus capable de concurrencer les
formes de production nouvelles comme les chaînes, la robotisation, les
réseaux. Alors, le travail se réfugie dans les pays à faible coût de main
d’œuvre sous les formes de la délocalisation.
4)
La conséquence est que, les États opèrent des
investissements massifs dans la Recherche–développement:
330 milliards de dollars aux États-unis, 240 en Europe. La Chine
désormais, met l'accent à son tour et prioritairement sur la recherche
pour passer du statut d'atelier du monde" à celui d'une économie du
savoir avec un volume d’investissements de l’ordre 136 milliards de
dollars. Elle passe ainsi devant le Japon.
5) L’Afrique sur la quasi-totalité des segments est larguée pour un
secteur aussi déterminant et sur lequel il est possible, pourtant, de
s’aménager des raccourcis
II/ Les enjeux de l’économie du
savoir dans les systèmes productifs
1)
La théorie économique des Classiques à Lucas, Romer et Barro en
passant par J.Schumpeter a toujours montré que les innovations
et le progrès technique ont été des facteurs
déterminants du développement et de la croissance.
2)
Face à l’accélération du progrès technique,
l’éducation, la recherche-développement sont des
composantes d'une industrie performante capable
d’innover et de rester compétitive sur le plan national et
international. Ce regain d'intérêt conduit à un nouvel enjeu
des Universités dont l'une des missions traditionnelles
demeure la production et la diffusion du savoir.
3) Jadis, ces composantes étaient le monopole des
universités, aujourd'hui, elles subissent des mutations
- leur élargissement à d’autres secteurs surtout l'industrie
- leur interactivité: multidisciplinarité, associativité,
mobilité
- la nouvelle organisation du travail avec le passage du
travail individuel au travail en équipe ou en réseau: la
production du savoir se décline en programmes
4) Ces programmes sont de trois ordres:
- développement technologique pour la création d’objets
industriels surtout à haut risque technologique : énergie
nucléaire, espace, aviation, océan
- déploiement des technologies de base: matériaux, filière
électronique, biotechnologies, pharmaceutique
- science économique et sociale: traitement des effets sur
l'homme, l’environnement et la culture.
III/ Mondialisation et Renouveau des
politiques de Recherche - développement.
1) La nouvelle orientation des politiques de recherche –
développement se résument en deux idées maîtresses:
- « Pour ne pas se laisser distancer, les pays doivent
renforcer l’efficacité de leurs systèmes de recherche
et d’innovation et trouver de nouveaux moyens de
stimuler l’innovation dans un contexte mondial marqué par
l’intensification de la concurrence »
- Les intérêts des bénéficiaires potentiels conduit les
décideurs politiques et économiques à organiser et à
financer la recherche.
2) La gestion institutionnelle tripartite de la production
des savoirs et mise en synergie des acteurs concernés:
Etat, Entreprises et Agences de la recherche
- les structures de la recherche: les universités et les
organismes privés ou publics de recherche,
- les organes de publications des résultats
- l’évaluation des travaux de recherche
3) Des politiques plus opérantes de financement de la
production : mobilisation de trois sources principales
- D’abord l’Etat finance la majeure partie de la
recherche
- Ensuite, les entreprises qui s’impliquent en appelant des
ressources substantielles pour certains laboratoires et en
finançant leurs propres recherches.
- Enfin, les fondations mobilisent des fonds pour la
recherches développement dans certains secteurs
IV/ L’Afrique larguée, marginalisée dans la
production et l’utilisation des savoirs.
1) Le constat : faible capacité de recherche et de production
scientifique et inégale répartition du potentiel
- faible potentiel de chercheurs
- maigre volume d’investissement dans les infrastructures
- médiocre qualité des institutions de gestion et
d’encadrement de la recherche
- répartition très inégale de la communauté de chercheurs:
l’Afrique du Sud, le Kenya et le Nigeria représentent prés de 70% du
potentiel de chercheurs.
2) Pour ces raisons le savoir et la science engendrent fort peu d’
effets externes positifs sur l’économique, le social et le politique
du continent africain,
3) La recherche est impulsée partiellement par des
donateurs qui ne s’intéressent qu’aux projets
répondant à leurs objectifs. Prenons l’exemple des PAS
et analysons pourquoi l’exclusion des économistes du
débat
- nombre restreint d’économistes professionnels
- le doute entretenu sur la capacité analytique des
économistes africains. Les bailleurs ont fini par récruter
leurs propres experts locaux
- les chercheurs sont redevables aux IFI d’où incapacité
d’élaborer une recherche autonome
- l’absence de réseaux structurés et de supports crédibles
de publication
4) On a mis plus de 20 ans pour enfin reconnaître les
réserves techniques émises par les économistes
africains dans le CARPAS comme quoi les PAS n’étaient
ni pertinents ni performants.
6) Sept raisons pour expliquer les handicaps majeurs:
- Faible volonté politique : dépenses de recherche
souvent considérées comme improductives.
- Faiblesse des structures publiques d’encadrement de
la recherche confirmant le désintérêt des gouvernements
- Absence de crédits qui limite considérablement l’
efficacité quelle que soit la bonne volonté des acteurs
impliqués.
- Caractère insignifiant de l’effort du secteur privé en
faveur de la recherche
- Faible productivité théorique et médiocres résultats
opérationnels de la recherche
- Absence de cadres adéquats et d’un environnement
propice à l’investigation.
- Mauvaise articulation de la recherche aux réalités
culturelles, économiques et politiques.
V/ Que faire pour redynamiser la recherche
africaine et tirer profit du système
mondial de production de savoir?
1)
2)
3)
4)
5)
6)
Revitalisation des espaces et des organismes publics et privés
de production des savoirs au premier rang desquels les
universités.
Valoriser le statut des chercheurs comme producteur.
Développer la coopération internationale
Créer des réseaux et des partenariats autour de Programmes
pertinents de recherche: Expérience CREA de Nairobi et du
PTCI en Afrique francophone
Aider au renforcement et à la consolidation des supports de
publication et de vulgarisation des résultats de la recherche
scientifique et technique.
Il faut dire que l’ACBF réalise un travail remarquable dans le
renforcement des capacités par des politiques régionalisées.
En conclusion:
Suivre l’évolution de la technique ou périr. Le temps que nous
vivons et les démocraties compétitives dans lesquelles nous
évolutions ne supportent ni retard ni amateurisme, ni
impréparation.
La recherche comme domaine stratégique de la production du savoir, de la
création et de l’innovation doit recevoir un traitement prioritaire avec
une organisation institutionnelle novatrice .
La BID peut jouer un triple rôle :
- La formation, dans son domaine de compétence, de réseaux « savoir pour
agir » qui regrouperaient les politiques, les chercheurs et la société civile
autour de Programmes continentaux de R &D qui fondent les politiques
publiques. Dans le domaine cela pourrait déboucher sur un Rapport des
Savoirs dans les pays islamique
- La contribution au renforcement des fondations qui renforcent les
capacités des chercheurs et des institutions de gestion de la recherche
- L’appui aux supports de publication pour les rendre plus rigoureux, plus
réguliers et plus accessibles.
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