- Avènement d’une économie nationale plus autocentrée, à forte capacité de
résistance vis à vis des chocs exogènes et à redistribution plus équitable des
richesses produites : pour ce faire, l’investissement se devait d’être prioritairement
orienté vers des productions (de biens et services) destinées à satisfaire les besoins
de base des populations (alimentation, habitat social, éducation, santé entre
autres…). De même, il revenait en plan d’explorer et d’expliquer utilement
l’ensemble des voies et moyens susceptibles de réduire le plus possible la
dépendance extérieure du pays.
- Enfin, des dispositifs complémentaires d’ordre administratif étaient pris pour, dans
le cadre de la croissance économique, lutter contre les tendances à l’inégalité
économique et sociale.
II- LES CRITIQUES GENERALEMENT FAITES AUX SYSTEMES DE
PLANIFICATION DES PVD :
Au regard des résultats enregistrés par la planification dans les pays du Tiers-Monde,
le constat est manifestement à l’échec. Pour cela, il est souvent admis que les formulations
contenues dans les plans ne sont que des vœux pieux, totalement irréalistes et donc
irréalisables. Cependant, si l’on peut concéder à cette critique une part de vérité, il importe
plutôt de noter qu’à l’analyse, l’échec de la planification dans le Tiers- Monde tient moins à la
formulation de vœux pieux ou à l’insuffisance de moyens qu’à l’impossibilité, sur la base des
ressources disponibles, de définir des objectifs-cibles clairs et précis ainsi que les moyens les
plus judicieux de leur mise en œuvre.
Dans le cadre que voilà, essayons alors de passer succinctement en revue les critiques,
découlant de l’analyse approfondie, que l’on formule à l’endroit des plans nationaux des PVD
ou plus simplement, les causes véritables de leur échec :
- Tout d’abord, on notera que les plans sont trop formalistes, prétendent embrasser à
la fois tous les secteurs d’activité économique, alors même que les données
statistiques disponibles sont très peu faibles et que les ressources naturelles sont
dans certains cas très peu importantes, toutes choses qui ont pour conséquence la
fragilisation de l’économie due à la trop grande dispersion des moyens et donc une
très faible résistance face aux chocs extérieurs.
- Ensuite, l’inexistence d’un arsenal statistique fiable rend impossible l’élaboration
de modèles macro-économiques prospectifs t la définition de sentiers de croissance
équilibrés et optimaux pour l’économie nationale. Dans ces conditions, les plans
nationaux se réduisent à une simple agrégation de projets initiés de l’intérieur et de
l’extérieur avec des sources de financement totalement aléatoires puisque
majoritairement provenant de l’extérieur, ce dernier ne manquant pas du reste
d’imposer ses « exigences, orientant ainsi le projet en fonction de ses intérêts
propres. De ce point de vue, il ne serait pas exagéré de constater que les plans de
développement dans la plupart des PVD, véritables « catalogues de projets » sont
destinés plus à usage externe qu’interne.
- Ensuite, on pourrait relever le hiatus, généralement observé dans l’application du
plan, entre gestion courante à court terme et programmation à moyen et long
termes. E effet, l’inexistence de passerelles entre budgets et Plan engendre dans
l’exécution de ce dernier, des frictions énormes qui souvent ont pour conséquence
d’annihiler largement les résultats escomptés.
- Par ailleurs, on notera que les Plans mobilisent peu les acteurs sociaux. Se
réduisant la plupart du temps à de simples projets agrégés, ils sont exécutés de