doit passer par la « maîtrise » de la croissance démographique. Comment se fait-il que la
plupart des grands pays industrialisés détiennent un nombre de population élevé, tandis
que qu'on recommande aux pays en voie de développement (PVD) de maîtriser leur
croissance démographique ! Et l'exemple de la Chine alors ?
Contrastes théoriques et réelles
On a longtemps vanté le modèle malthusien de la population [1] ; les institutions
internationales intervenant dans le domaine économique et social (notamment le FMI et
des institutions appartenant à l'ONU), recommandent aux PVD des politiques
réductionnistes de population. Ce modèle (suffisamment vieux pour être revu) n'est pas
aujourd'hui incontestable. La remontée des théories du capital humain, qui voient dans la
population une « richesse » à exploiter et soulignent le rôle des individus dans le
développement économique, a contribué à remettre en question le fameux modèle. En
outre, la réalité de la répartition mondiale des habitants permet de constater que la
relation population-développement n'est pas toujours coupable, bon nombre de pays
développés sont peuplés : Chine 1,3 MM d'habitants ; USA, 316 M ; Allemagne, 80 M ;
France, 68 M ; Corée de Sud, 50 M ; Espagne 46 M, etc. En revanche, des pays moins
peuplés restent toutefois sous-développés ou en voie de développement : Djibouti,
860 000 ; Mauritanie, 3,5 M ; République du Congo, 4,3 M ; République Centrafricaine et
Sierra Leone 5,2 M ; Érythrée 6,2 M ; etc.
La population : des « bras à travailler » ou des « bouches à nourrir » ?
La source de la polémique revient au point de vue dont on considère la
population. Deux visions s'affrontent : la première considère la population comme une
source de création de valeur (donc de richesse des nations), un avantage concurrentiel
sous forme de main d'œuvre et un marché de consommation ; la population est
-selon cette vision- un appui à l'économie nationale. La deuxième vision considère la
population comme un fardeau, des bouches à nourrir, des corps à soigner, des actifs qui
réclameront leur embauche, etc.
Nous estimons quele débat sur la population et son rôle dans le développement
économique ne doit pas porter sur le nombre de la population mais plutôt sur le caractère
de celle-ci et notamment les indicateurs de développement humain.
C'est une question d'éducation
Le développement économique dépend plutôt du capital humain, il s'agit
de « l'ensemble des compétences, qualifications et autres capacités possédées par les
individus à des fins productives »[2]. La théorie du capital humain commence avec
l'hypothèse que les pays décident d'engager dans le présent des dépenses qu'ils ne
peuvent rentabiliser que dans le futur, dans un raisonnement similaire à l'investissement.
Les pays dépensent sur l'éducation de leurs citoyens[3], formation, soins médicaux, et
sur d'autres aspects qui pourront améliorer leurs capacités et aptitudes. Ces
investissements ont un coût, principalement les dépenses engagées et le temps
consacré à ces investissements. La rentabilité de ces dépenses serait des gains
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