1 ²Chapitre-2 Ondes lumineuses Les ondes lumineuses sont des ondes électromagnétiques, c’est à dire les grandeurs qui se propagent sont un champ électrique E et un champ magnétique B . Le caractère ondulatoire de la lumière a été énoncé pour la première fois par C. Huygens (1678). Il a été ensuite largement développé par A. Fresnel (1802) et relié plus tard à l’électromagnétisme par J. C. Maxwell (1876). La vérification expérimentale en a été faite plus tard par F. Hertz (1887), qui obtint des ondes électromagnétiques au moyen d’un dispositif purement électrique et vérifia qu’elles ont des propriétés analogues à celles des ondes lumineuses. Une preuve indirecte, utilisé par Maxwell pour fonder sa théorie, est dans l’égalité de la 1 vitesse de la lumière, mesurée directement, et de la quantité notée en S.I., qu’on ε 0µ0 détermine par des mesures électrostatiques et magnétostatique. La précision relative de cette vérification dépasse 10 − 4 . 2.1 Propagation de la lumière dans le vide 2.1.1 Nature électromagnétique de la lumière Les équations de Maxwell qui seront vues dans le cours d’électromagnétisme sont celles auxquelles satisfont les champs électrique E et magnétique B repérés dans un référentiel galiléen quelconque. ♦ Dans un espace vide de matière, mais pouvant comporter des densités volumiques de charge électrique ρ et de courant j , elles s’écrivent : ∂B ∇ ∧ E = − ∂t ∂E ∇ ∧ B = µ 0 ( j + ε 0 ) ∂t ρ ∇ ⋅ E = ε0 ∇ ⋅ B = 0 (2-1) où µ 0 = 4π × 10 −7 est la perméabilité magnétique du vide et ε 0 la permittivité diélectrique 1 du vide, telle que = 9 × 10 9 en unité S.I. 4πε 0 Y. Marouan/2005-06 2 ♦ Lorsque ρ et j sont nuls, elles deviennent : ∂B ∇ ∧ E = − ∂t ∂E ∇ ∧ B = µ 0 ε 0 ∂t ∇ ⋅ E = 0 ∇ ⋅ B = 0 (2-2) En utilisant la relation ∇ ∧ (∇ ∧ V ) = ∇(∇ ⋅ V ) , on obtient les équations de propagation de E et B suivantes : ∆E = ε 0 µ0 ∂2 E ∂t 2 et ∆B = ε 0 µ0 ∂2 B ∂t 2 (2-3) Ainsi les champs électrique et magnétique se propagent dans le vide à la vitesse 1 c= ≈ 3 × 10 8 m.s −1 qui est précisément la vitesse de la lumière dans le vide. On en ε 0 µ0 conclut que la lumière est de nature électromagnétique. 2.1.2 Structure de l’onde lumineuse plane progressive sinusoïdale (O.P.P.M.) L’onde sinusoïdale ( ou monochromatique) plane, solution des équations (2-3), s’écrit en notation complexe : E = E m exp avec k 0 = ω c j (ωt −k 0 .r +Φ) (2-4) . ∂⋅ sur une ∂t onde sinusoidale plane en notation complexe revient à multiplier l’onde respectivement par ∂⋅ ∇ → − jk → jω et ∂t L’application des opérateurs nabla ∇ et dérivée partielle par rapport au temps ♦ L’équation ∇ ⋅ E = 0 entraîne k 0 ⋅ E = 0 : k 0 et E sont orthogonaux ♦ L’équation ∇ ⋅ B = 0 entraîne k 0 ⋅ B = 0 : k 0 et B sont orthogonaux ♦ L’équation ∇ ∧ E = − Y. Marouan/2005-06 ∂B donne : ∂t B= k0 ∧ E ω (2-5) 3 Conclusion : (1) Les trois vecteurs E , B, k 0 forment un trièdre trirectangle direct. L’onde est dite transversale puisque les vibrations sont perpendiculaires à la direction de propagation (2) D’autre part, comme l’équation précédente (II-5) ne contient pas le nombre imaginaire j = − 1 , les champs E et B oscillent en phase et sont liés par la relation : ( ) E ω = =c B k0 x (2-6) E plan de polarisation k B z y Figure-6 : Structure de l’onde sinusoïdale plane dans le vide 2.1.3 Spectre électromagnétique Le spectre électromagnétique s’étend des ondes radio gigantesques de longueurs d’ondes de plusieurs millions de kilomètres aux rayons γ de longueurs d’ondes des millions de fois plus petites qu’un noyau. Le spectre est généralement divisé en classes qui se recouvrent et qui ont des noms, pour des raisons historiques, tels que microondes, ultraviolet, infrarouge,…etc . Les caractéristiques ondulatoires dominent dans les basses fréquences du spectre, aux hautes fréquences ce sont les caractéristiques corpusculaires qui l’emportent. Mais c’est toujours de l’énergie électromagnétique qu’il s’agit. ♦Ondes radio . Mises en évidence par Hertz en 1887, s’ètendant de quelques Hz è environ 109 Hz. Elles inclusent l’émission des lignes de transport d’énergie, les émission radio en modulation d’amplitude et de fréquence et la TV. ♦Microondes. Elles s’étendent de 109Hz à 3.1011Hz (la longueur d’onde dans le vide λ 0 varie 1/3 m à 10-3m). Elles concernent les communications, les émissions radar et la radioastronomie. ♦Infrarouge (IR). Elles s’étendent de 3.1011Hz à 5.1014Hz ( λ 0 varie de 0.78 µm à 1 mm Y. Marouan/2005-06 4 ♦Lumière visible. C’est une région très étroite du spectre électromagnétique : λ 0 est comprise entre 0.39 µm à 0.78 µm Couleur Rouge Orange Jaune Vert Bleu Violet Spectre visible Longueur d’onde dans le vide λ 0 (µm) 0.7800-0.6220 0.6220-0.5970 0.5970-0.5770 0.5770-0.4920 0.4920-0.4550 0.4550-0.3900 Fréquence (THz) 384-482 482-503 503-520 520-610 610-659 659-769 ♦Ultraviolet (UV). Le domaine des UV s’étale de 7.71014Hz vers 3.1017Hz. Un photon UV peut posséder une energie 3.2 ev à 1.2 kev ♦Rayons X. Découverts par Roentgen en 1895. Leur bande de fréquence s’étale de 3.1017Hz à 5.1019Hz. ♦Rayon γ. Ils correspondent à des énergie de photon de 104 à 1019 ev. 2.2 Propagation de la lumière dans un milieu diélectrique 2.1.3 Définitions : ♦Milieu homogène : les propriétés du milieu sont les mêmes partout. ♦Milieu inhomogène : les propriétés milieu dépendent du point d’observation ♦Milieu isotrope : les propriétés du milieu ne dépendent pas de la direction de propagation . La permittivité diélectrique et la perméabilité magnétique sont des scalaires ♦Milieu anisotrope : les directions ne sont pas équivalentes. La permittivité diélectrique ou la perméabilité magnétique est un tenseurs (matrice). ♦Milieu transparent : toute onde incidente est au moins partiellement transmise ♦Milieu non magnétique : c’est un milieu dont la peméabilité magnétique est µ 0 ♦Diélectrique parfait : est un milieu qui ne porte aucune charge (en dehors des charges de polarisation), donc ρ = 0 , et n’est le siège d’aucun courant électrique (en dehors des courants de polarisation), donc j = 0 . Dans la suite du cours nous ne considérons que les milieux diélectriques parfaits, transparents, isotropes et homogènes Y. Marouan/2005-06 5 2.1.3 Propagation dans un milieu diélectrique Nous considérons la propagation des ondes dans un milieu diélectrique parfait, transparent, isotrope et homogène. Les équations de Maxwell ressemblent aux équations précédentes (II2) : le coefficient ε 0 est seulement changé en ε = ε 0 ε r , ε r étant la permittivité diélectrique relative (au vide) ; le coefficient µ 0 est inchangé (milieu et non magnétique). On obtient alors les équations de propagation : ∂2 E ∆ E = ε 0ε r µ 0 2 ∂t ∂2 B ∆ B = ε 0ε r µ 0 2 ∂t et (2-9) Les isolants usuels, lorsqu’on ne les charge pas électriquement (par frottement par exemple) sont avec une très bonne approximation des diélectriques parfaits. Dans ce cas µ r est presque toujours très voisin de un ; ε r est voisin de un pour les corps gazeux, il est en général de quelques unités pour les corps condensés. Ces équations admettent comme solutions les ondes monochromatiques planes d’expression complexes : E = E m exp j (ωt −k .r +Φ ) ω où k =v= B = B m exp et 1 ε 0 εµ 0 r = j (ωt −k .r +Φ ) c (2-10) εr ♦ La structure de l’onde monochromatique plane est la même que dans le vide ; on a : B= k∧E ω ⇒ E c =v= B εr (2-11) ♦On appelle l’indice de réfraction du milieu le nombre n = c . il est supérieur à un : v n = εr (2-12) ♦D’autre part, comme ω est indépendante du milieu, k v = k 0 c . Par conséquent : k = n k0 et λ= 2π λ 0 = k n (2-13) On retiendra que les milieux diélectriques tassent les longueurs d’ondes ( λ p λ 0 ) et que la longueur d’onde dans le vide, et non la longueur d’onde dans le milieu, caractérise une onde. Y. Marouan/2005-06