Éditorial Les leucémies aiguës lymphoblastiques à travers les âges L es “âges” du titre de ce dossier sur les LAL se réfèrent bien sûr aux âges de la vie et non à de grandes périodes de l’histoire, même si Marie-Christine Béné − toujours aussi didactique pour le plus grand bonheur de Juliette (et le nôtre !) − nous rappelle que les leucémies n’ont été identifiées comme des maladies non infectieuses qu’en 1845, ou en 1847, selon que l’on penche du côté d’Edimbourg ou de Berlin… Qui dit âges de la vie dit seuils, et c’est là que cela se complique. Si les pédiatres gardent la main jusqu’à 18 ans (borne supérieure pour le protocole CAALL-01, qui vient d’être activé en France pour les centres pédiatriques et les unités adolescents jeunes adultes [AJA] participantes), les limites d’âge sont plus difficiles à choisir chez l’adulte : Nicolas Boissel nous rapporte des expériences de traitement d’inspiration pédiatrique pour des groupes de patients dont l’âge va jusqu’à 30 ans, voire 39 ans (ce qui fait vieux pour un AJA !), alors que Mathilde Hunault-Berger nous rappelle que, pour ce qui concerne le traitement des LAL, on est un sujet âgé après 45 ans… Quoi qu’il en soit, les différents chapitres de ce dossier font le point sur la prise en charge des patients − enfants et adultes − atteints de LAL et les défis actuels auxquels sont confrontés les hématologistes. pour les LAL-Ph1 et des approches pédiatriques pour les autres LAL, qui ont fait reculer les indications de greffes de cellules souches hématopoïétiques en première rémission complète. Mathilde Hunault-Berger souligne les difficultés thérapeutiques de la prise en charge des sujets âgés, chez qui l’augmentation du taux de mortalité toxique est rapidement un obstacle à toute tentative d’intensification et pour lesquels de nouvelles approches, reposant sur des thérapies ciblées, apparaissent très prometteuses. Globalement, et cela quel que soit le groupe d’âge, le pronostic des patients atteints de LAL continue de s’améliorer. Cela a été rendu possible, notamment, par une biologie de plus en plus performante, comme le souligne Naïs Prade. La découverte de nouvelles entités biologiques et la mise en application de techniques permettant un diagnostic en temps réel peuvent faire espérer l’utilisation plus systématique de thérapies ciblées, lesquelles apparaissent tout spécialement nécessaires pour certains sous-groupes comme les LAL BCR-ABL-like. L’avenir proche nous dira si le traitement des patients atteints de LAL, que l’on espère tous de plus en plus individualisé, sera dominé par un traitement sur mesure reposant sur de nouveaux agents, dont l’utilisation sera adaptée en temps réel à la biologie des cellules leucémiques du patient, ou par une approche que l’on peut considérer comme plus globale en ce qui concerne ses indications mais toujours sur mesure si on considère le patient, celles des CAR T-cells. Thierry Leblanc Service de pédiatriehématologie, hôpital Robert-Debré, Paris. T. Leblanc n’a pas précisé ses éventuels liens d’intérêts. André Baruchel nous montre que les LAL de l’enfant, premier cancer pédiatrique, sont en fait une constellation de maladies rares nécessitant une approche de plus en plus individualisée, même si l’évaluation systématique de la MRD permet en partie d’homoAVIS AUX LECTEURS généiser le traitement. Nicolas Boissel nous rappelle Les revues Edimark sont publiées en toute indépendance et sous l’unique et l’importance de l’individualisation des AJA et les entière responsabilité du directeur de la publication et du rédacteur en chef. Le comité particularités de la prise en charge globale de ces de rédaction est composé d’une dizaine de praticiens (chercheurs, hospitaliers, universitaires et patients. Le rôle des unités AJA vient, par ailleurs, libéraux), installés partout en France, qui représentent, dans leur diversité (lieu et mode d’exercice, d’être officialisé par une directive de la DGOS domaine de prédilection, âge, etc.), la pluralité de la discipline. L’équipe se réunit 2 ou 3 fois par an pour débattre des sujets et des auteurs à publier. (instruction n° DGOS/R3/INCA/2016/177 du La qualité des textes est garantie par la sollicitation systématique d’une relecture scientifique en double 30 mai 2016), et la collaboration avec ces aveugle, l’implication d’un service de rédaction-révision in situ et la validation des épreuves par les auteurs et unités doit devenir une approche stanles rédacteurs en chef. dard pour les hématologues. Françoise Notre publication répond aux critères d’exigence de la presse : Huguet fait le point sur le traitement · accréditation par la CPPAP (Commission paritaire des publications et agences de presse) réservée aux revues sur des LAL de l’adulte, dont le pronosabonnement, tic s’est nettement amélioré du · adhésion au SPEPS (Syndicat de la presse et de l’édition des professions de santé), · indexation dans la base de données internationale ICMJE (International Committee of Medical Journal Editors), fait de la mise à disposition des · déclaration publique des liens d’intérêts demandée à nos auteurs, inhibiteurs de tyrosine kinases · identification claire et transparente des espaces publicitaires et des publirédactionnels en marge des articles scientifiques. Correspondances en Onco-Hématologie - Vol. XI - n° 4-5 - juillet-août-septembre-octobre 2016 0183_COH 183 183 10/10/2016 20:52:24